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REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE Ministère de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique UNIVERSITE MENTOURI CONSTANTINE Faculté des Sciences de l’ Ingénieur Département de Génie Civil THESE Présentée pour l’obtention du diplôme de Doctorat d’Etat en Génie Civil Option: Mécanique des structures "Contributionà l’ Etude de la Performance Parasismique des Eléments Linéaires en Béton" Par : DJEBBAR NABIL Devant le Jury Président : Pr HOUARI H. Université Constantine Rapporteur : Dr CHIKH N. (M.C) Université Constantine Examinateurs : Pr MIMOUNE M. Université Constantine Pr GUENFOUD M. Université Guelma Dr ZEGHICHE J. (M.C) Université Annaba

Ministère de l'Enseignement Supérieur et de la … · inestimable disponibilité et support lors de mes visites de stage. Sommaire 1.Introduction 1 ... Comparaison du rapport d’amortissement

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REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE

Ministère de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique

UNIVERSITE MENTOURI CONSTANTINE

Faculté des Sciences de l’IngénieurDépartement de Génie Civil

THESE

Présentée pour l’obtention du diplôme de Doctorat d’Etat en Génie CivilOption: Mécanique des structures

"Contribution à l’Etude de la Performance Parasismiquedes Eléments Linéaires en Béton"

Par :

DJEBBAR NABIL

Devant le JuryPrésident : Pr HOUARI H. Université ConstantineRapporteur : Dr CHIKH N. (M.C) Université ConstantineExaminateurs : Pr MIMOUNE M. Université Constantine

Pr GUENFOUD M. Université GuelmaDr ZEGHICHE J. (M.C) Université Annaba

Remerciements

Je tiens à signifier ma profonde reconnaissance à Mr CHIKH Nasr-Eddine, Maître deconférence à l’Université de Constantine, de m’avoir guidé pour l’élaboration de ce travailtout en me témoignant une grande confiance. Je le remercie aussi pour le soutien moral et lesconseils qu’il m’a prodigué, enrichissant ainsi la matière scientifique par sa compétencetechnique.

Mes remerciements vont aussi à mon compagnon de route Mr BOUSALEM Brahim,Maître de conférence à l’Université de Constantine qui n’a cessé de m’encourager tout enrestant disponible me laissant ainsi profiter de son inqualifiable générosité et bien sûr sacompétence scientifique.

J’adresse également mes profonds remerciements au président de jury Mr HouariHacène, Professeur à l’Université de Constantine de l’honneur qu’il m’a fait en acceptant laprésidence du jury de cette thèse.

J’exprime aussi ma profonde gratitude pour Mr MIMOUNE Mostefa, Professeur àl’Université de Constantine, Mr GUENFOUD Mohamed, Professeur à l’Université deGuelma et Mr ZEGHICHE Jahid, Maître de Conférence à l’Université d’Annaba de m’avoirhonoré en acceptant d’examiner ce travail.

Je tiens à remercier vivement tous ceux qui m’ont apporté aide et soutien tout le longde ce parcours, notamment Dr Djerbib Youcef, Maître de conférence à l’Université deSheffield et Dr Abbachi Ammar, Maître de conférence à l’Université d’Abha pour leurinestimable disponibilité et support lors de mes visites de stage.

Sommaire

1.Introduction 1

2- Notions de performance dans la conception en performances 82.1 Conception philosophique de base 82.2 Objectifs de performance 92.3 Niveaux de performance 102.4 Conception à niveaux de performance multiples 112.5 Cohérence dans la conception parasismique 152.6 Définition des différents états limites 172.7 Méthodes d’analyse 18

2.7.1 Elastiques linéaires 192.7.2 Nonlinéaires et inélastiques non linéaires 20

2.8 Méthodes de dimensionnement 232.9 Dimensionnement en déformation contrôlée 272.10 Critères de dimensionnement pour 3 niveaux de performance 29

2.10.1 Rigidité, résistance et ductilité2.10.2 Critère de rigidité 312.10.3 Critère de résistance 322.10.4 Critère de ductilité 34

2.11 Critères de dimensionnement pour 2 niveaux de performance 36

Notions sur les spectres2.12. Spectre de réponse pour SDOF 38

2.12.1. spectre de réponse élastique 382.12.2. spectre inélastique 432.12.3. spectre de capacité 44

2.13. Spectre de réponse pour MDOF 472.14 Spectre de déplacement relatif (SDDS)2.15 Spectre de déplacement d’écoulement ou du point d’écoulement (YDS) 492.16 Conclusion 51

3- Comportement global 55Introduction

3.1 Notions de ductilité 563.1.1 Demande de ductilité de déplacement 573.1.2 Structures faisant l’objet d’une ductilité limitée 62

3.2 Facteur de comportement R 623.2.1 Facteur de ductilité R 65

3.2.2 Facteur de réserve de résistance sR 683.2.3 Facteur de redondance RR 703.2.4 Facteur de correction MDOF - SDOF 703.2.5 Facteur tenant compte de l’effet dynamique P-Δ 713.2.6 Evaluation systématique3.2.7 Introduction du facteur R dans la conception en performances 72

3.3 Conclusion 73

4- Evaluation de la période limite 76Introduction

4.1 Méthodes utilisées 784.1.1 Méthodes de linéarisation équivalente 794.1.2 Méthodes basées sur le facteur de modification de déplacement 85

4.2 Profile de déplacements 864.3 Déplacement en tête 864.4 Considération pratique 874.5 Procédures d’évaluation de la période maxT 87

4.5.1 Procédures 1 874.5.2 Procédures 2 91

4.6 Illustration pratique 924.7 Conclusions 97

Annexe du chapitre 4 99

5- Comportement local 1195.1 Introduction5.2 Confinement du béton–armature de confinement 1195.3 Modélisation 120

5.3.1 Aperçu historique 1205.3.2 Modèles représentatifs 123

5.4 Ductilité locale et notion de longueur de confinement 1315.5 Capacité flexionnelle ; analyse moment–courbure 1345.6 Paramètres influant la performance des sections en béton confiné 1425.7 Conclusions 144

6- Eléments linéaires 1476.1 Introduction6.2 Poteaux 147

6.2.1 Armatures transversales : confrontation réglementaire 1486.2.2 Illustration pratique 150

6.2.3 Incidence de l’armature de confinement sur le niveau d’endommagement des poteaux 1536.2.31 Niveaux de performance 1546.2.3.2Courbes d’endommagement 156

6.2.4 Cas d’études 158 6.2.5 Influence de l’élancement 160

6.2.6 Conclusion 162

6.3 Poutres 1646.3.1 Ductilité locale 1646.3.2 Estimation de la ductilité de courbure 1656.3.3 Etude paramétrique 1686.3.4 Proposition d’une formulation unifiée simple 170

6.3.5 Evaluation du taux d’acier tendu max max 1726.5.1 Section de béton non confiné 1746.5.2 Section de béton faiblement confiné 174

6.3.6 Conclusions 177

7- Nœuds poteau - poutre7.1 Principes de base 1797.2 Comportement des nœuds sous cisaillement alterné 182

7.2.1 Effort tranchants dans le noyau 1827.3 Résistance du nœud à l’effort tranchant 184

7.3.1 Mécanisme bielles-treillis 1847.3.2 Mécanisme de Kim et Mander 1877.3.3 Mécanisme de Bakir - Boduruglu 1917.3.4 Mécanisme de Shiohara 1947.3.5 Influence du cisaillement alterné sur le mécanisme de transfert 199

7.4 Facteurs influençant la résistance du nœud 2017.4.1 Influence des poutres transversales et hourdis de planchers 2017.4.2 Ancrage des barres longitudinales des poutres 201

Force d’adhérenceLimitation du diamètre des barres

7.5 Considérations réglementaires 2037.5.1 Effort tranchant 203

7.6 Relation entre l’évolutionde l’endommagement; contrainte de cisaillement etangle de distorsion 206

7.7 Proposition d’une relation contrôlant la distorsion à travers le taux d’armature transversale du noyau 2107.8 Conclusions 221

8- Conclusions et recommandations8.1 Conclusions 2258.2 Recommandations 233

Liste des figures

Chapitre 2

Figure 2.1

Figure 2.2

Figure 2.3

Figure 2.4

Figure 2.5

Figure 2.6

Figure 2.7

Figure 2.8

Figure 2.9

Figure 2.10

Figure 2.11

Figure 2.12

Figure 2.13

Figure 2.14

Figure 2.15

Figure 2.16

Niveaux de performance

Réponse structurelle pour différents niveaux de chargement

Méthodes d’analyse élastique linéaire

Méthodes d’analyse inélastique

Critères de dimensionnement pour trois niveaux de performance

Caractéristiques pour trois niveaux de performance

Valeurs du déplacement relatif d’étage pour différents états limites

Spectre élastique correspondant à un PGA de 0.5g pour 5%

d’amortissement

Spectre lissé

Spectre normalisé pour séisme interplate et intraplate

Spectres inélastiques

Spectre de capacité

Caractéristiques séisme proche vs séisme lointain

Modèles pour systèmes MDOF

a/ Cantiliver b/ Shear beam

Comportement structurel ; séisme ,proche et séisme lointain

Effet de l’augmentation de la rigidité latérale pour un déplacement

d’écoulementconstant; avec réduction de la période, demande de

ductilité et déplacement max de la réponse.

Chapitre 3

Figure 3.1

Figure 3.2

Figure 3.3

Mécanismes de déformation post-élastique

Effort tranchant de base - déplacement global

Facteur de comportement R (=5, site rocheux)

Chapitre 4

Figure 4.1

Figure 4.2

Figure 4.3

Dimensionnement à deux niveaux de performance

Comportement d’un système élasto - plastique

Amplification de la période, méthodes de linéarisation

Figure 4.4

Figure 4.5

Figure 4.6

Figure 4.7

Figure 4.8

Comparaison du rapport d’amortissement visqueux pour les 4 méthodes

Rapports d’amortissement visqueux normalisés pour les 4 méthodes

Variation du coefficient d’amplification de la période tenant compte de la

nature du site

Variation du coefficient d’amplification de la période en faisant abstraction au

site

Organigramme , procédures 1 et 2

Chapitre 5

Figure 5.1

Figure 5.2

Figure 5.3

Figure 5.4

Figure 5.5

Figure 5.6

Figure 5.7

Figure 5.8

Figure 5.9

Figure 5.10

Figure 5.11

Figure 5.12

Figure 5.13

Organigramme 5.1

Courbe contrainte déformation pour béton confiné (Kent et Park 1971)

Courbe contrainte déformation pour béton confiné (Sheikh et Uzumeri 1982)

Courbe contrainte déformation pour béton confiné (Kent et Park modifié 1982)

Courbe contrainte déformation pour béton confiné (Mander et al 1988)

Courbe contrainte déformation pour béton confiné (Murat et al 1992)

Courbe contrainte déformation pour béton confiné (Bousalem et al 2004)

Courbe contrainte déformation pour béton confiné (Cusson et al 1992)

Diffusion de la plastification sur une longueur lp

Déformations dans un élément fléchi de longueur dx

Modèle pour béton non confiné

Modèle contrainte déformation de l’acier longitudinal

Analyse moment courbure d’une section comprimée fléchie en béton armé

Performances flexionnelles des section en béton confiné

Détermination de M-

Chapitre 6

Figure 6.1

Figure 6.3

Figure 6.4

Figure 6.5

Figure 6.6

Figure 6.7

Figure 6.8

Capacités de résistance et de déformation des structures R+3 et R+4

Courbes d’endommagement pour un niveau de ductilité faible

Variation du niveau d’endommagement en fonction de l’élancement et du niveau de

ductilité

Flexion d’une section doublement armée

Section soumise en flexion avec effort normal

Influence de et sh sur le facteur de ductilité de courbure

Ductilité sectionnelle fonction des différents taux de ferraillage (éq.6.13)

Figure 6.9

Figure 6.10

Figure 6.11

Corrélation et proposée et analytique

Section en béton non confiné renfermant un taux max d’armature tendue max

Section faiblement confinée renfermant untaux max d’armature tendue max

Chapitre 7

Figure 7.1

Figure 7.2

Figure 7.3

Figure 7.4

Figure 7.5

Figure 7.6

Figure 7.7

Figure 7.8

Figure 7.9

Figure 7.10

Figure 7.11

Figure 7.12

Figure 7.13

Figure 7.14

Figure 7.15

Figure 7.16

Figure 7.17

Figure 7.18

Différents mécanismes de ruine possibles

Noyau du nœud sous actions sismiques

Mécanismes de transfert

a- diagonale en béton b- treillis c- béton en compression acier en traction

Modèles de fissuration d’un nœud poteau - poutre

Modèles pour noyaux fissurés

Déformation inélastique du noyau (panneau)

Comparaison des mécanismes proposés et existants

Mécanismes de ruine considérés

Forces internes agissant sur les sections critiques, mode–B

Définitions des forces internes et leurs notations

Relation distorsion endommagement, performance parasismique résiduelle, service,

réparation et sécurité contre la ruine

Influence du nombre de lits sur l’angle de distorsion (EC-8)

Influence de l’effort normal sur l’angle de distorsion (EC-8)

Variation de sh fonction de l’élancement du noyau

Angle de distorsion si la relation de Bakir et al est adoptée (n=2 et n=3)

Variation de sh fonction de l’élancement du noyau (Heggar et al)

Angle de distorsion si la relation de Heggar et al est adoptée (n=2 et n=3)

Angle de distorsion donné par les relations de Heggar et al ; et Bakir et al

Liste des Tableaux

Chapitre 2

Tableau 2.1

Tableau 2.2

Tableau 2.3

Tableau 2.4

Niveaux de performance, états d’endommagement correspondants et

déplacements limites

Niveaux de performance selon : 1.ATC, 2.SEAOC et 3.Yawamaki

Approches de dimensionnement parasismiques

Niveaux d’aléas sismiques proposés

Chapitre 3

Tableau 3.1

Tableau 3.2

Tableau 3.3

Facteur de ductilité de courbure des sections poteaux et poutres

Plages de périodes selon les sites

Facteur de redondance

Chapitre 4

Tableau 4.1

Tableau 4.2

Tableau 4.3

Tableau 4.4

Tableau 4.5

Tableau 4.6

Tableau 4.7

Tableau 4.8

Coefficient d’amplification de la période pour un site rocheux (S1); procédure 1

Coefficient d’amplification de lapériode pour un site ferme (S2) ; procédure 1

Coefficient d’amplification de la période pour un très meuble (S4) ; procédure 1

Coefficient d’amplification de la période pour un site rocheux (S1); procédure 2

Coefficient d’amplification de la période pourun site ferme (S2) ; procédure 2

Coefficient d’amplification de la période pour un très meuble (S4); procédure 2

Variation du coefficient d’amplification de la période tenant compte du site

Variation du coefficient d’amplification de la période en faisant abstraction au site

Chapitre 5

Tableau 5.1

Tableau 5.2

Relations entre les gains en résistance et en déformation et les facteurs

Longueurs de confinement selon différents règlements

Chapitre 6

Tableau 6.1

Tableau 6.2

Tableau 6.3

Capacités de résistance et de déformation des structures R+4

Capacités de résistance et de déformation des structures R+3

Niveaux de performance, états d’endommagement correspondants et déplacements

limites

Tableau 6.4

Tableau 6.5

Tableau 6.6

Tableau 6.7

Tableau 6.8

Tableau 6.9

Tableau 6.10

Evaluation de l’endommagement des poteaux en considérant le code RPA99

Evaluation de l’endommagement des poteaux en considérant les codes NZS et l’EC-8

Endommagement moyen des poteaux usuels

Expressions proposées ; endommagement résultant fonction de la flexibilité des

poteaux

Evaluation de l’endommagement des poteaux en considérant les codes NZS et l’EC-8

Valeurs de max préconisé par l’EC-8 pour les classes de ductilité M et H

Valeurs de max préconisé par le code RPA99

Chapitre 7

Tableau 7.1

Tableau 7.2

Niveau de performance ; versus distorsion et endommagement structurel

Critères de dimensionnement nécessaires au contrôle de l’endommagement du noeud

Résumé

L’essence d’une conception rationnelle est fidèlement traduite entre demande et capacité.

Afin de limiter les pertes économiques il devient nécessaire d'adopter une approche de

dimensionnement à plusieurs niveaux de performance. Il a été trouvé par ailleurs que la

conception à trois niveaux de performance où la méthodologie de dimensionnement intéresse

respectivement le service, l'endommagement et l'ultime ou survie est la plus pratique.

Pour aboutir à une conception rationnelle on doit adopter à la limite une conception à deux

niveaux de performance à savoir le service et l'ultime.

La cohérence dans la stratégie du dimensionnement parasismique exige la vérification de la

rigidité de la structure pour le niveau de service, la résistance pour le niveau

d'endommagement et la ductilité pour le niveau ultime. L’examen du code Parasismique

Algérien révèle qu'il n'adopte principalement qu'une procédure de dimensionnement à un seul

niveau concernant l'état limite ultime (ELU) satisfaisant la "sécurité de la vie" (à l'instar des

codes basés sur la conception en force) et que la ductilité locale des éléments linéaires

(poteaux et poutres), n’a pas bénéficié de recommandations appropriées pouvant leur garantir

fidèlement le comportement escompté, du moment que la boucle de contrôle sur la

déformation au niveau des zones dissipatives d'énergie est carrément inexistante. Faute

d'outils le concepteur est dans l'impossibilité d'apprécier le niveau de ductilité local ou de

pouvoir le contrôler afin d'établir la corrélation nécessaire entre comportement global, local

de la structure, garantissant un comportement structurel homogène.

La présente thèse a principalement pour but de passer en revue la procédure de

dimensionnement établie au sein du code RPA99 et apporter l’information et outils

nécessaires pour une éventuelle réhabilitation réglementaire. Cette dernière pourra se

concrétiser d’une part à travers une refonte globale en la structurant autour d’une conception à

3 niveaux de performance où l’endommagement structurel et non structurel sera la pierre

angulaire; ou bien la hisser à une conception à 2 niveaux pour répondre au minimum requis

où la boucle de contrôle sur la déformation doit être implicitement considérée à travers des

recommandations spécifiques aux zones critiques dissipatives d’énergie, tout en permettant un

contrôle global à travers le déplacement relatif de niveau en considérant la limite sur la

période structurelle d’un système élastiquement équivalent.

L’évaluation de la période est conduite dans l’esprit de l’introduire dans un coffrage d’un

dimensionnement en capacité, garantissant une rigidité latérale minimale (période maximale,

Tmax) d’où une capacité de résistance minimale requise pour contrôler l’endommagement

structurel à travers le contrôle d’un niveau de déformation tolérable ou un niveau de ductilité

donné. Cette alternative pourra donc faire l’objet de boucle de contrôle globale du niveau

d’endommagement tolérable si ce dernier est traduit en déplacement relatif de niveau.

Le travail entrepris sur le contrôle local a permis de proposer des expressions permettant

d’introduire un taux d’armature ajustable pour les différents poteaux en prenant en

considération une descente de charge différente ainsi qu’un déplacement de niveau constant

conduisant à une meilleure cohérence du comportement global; garantissant par l’occasion

une capacité de déformation d’ensemble par rapport à un niveau d’endommagement désiré si

ce dernier sera pris comme critère en dans le processus de dimensionnement. On pourra alors

parler de capacité de déformation de niveau à l’instar d’un déplacement de niveau. Dans le

même contexte, une formule unifiée simple d’utilisation a été proposée, corrélant le taux

d’armature tendue et la ductilité de courbure des poutres en béton armé; en prenant en

considération l’incidence des différents paramètres affectant cette dernière notamment /' ,

le taux d’armature transversale sh et les caractéristiques mécaniques des matériaux. Afin de

se prémunir contre l'éventualité d'une ruine prématurée ou une migration accidentelle des

déformations plastiques, des considérations réglementaires relatives aux noyaux de nœuds ont

été rassemblées pouvant servir à une future inspiration, et une formulation reliant l’armature

transversale du noyau à l’angle de distorsion limite a été proposée, s’accommodant avec la

variation de l’élancement du noyau, les caractéristiques des matériaux ainsi que du nombre de

lits à disposer latéralement. Cette formulation pourra servir d’outil de contrôle du niveau

d’endommagement résultant.

Contribution to the Study of Seismic Performance of

Reinforced Concrete Linear Elements

Abstract

The essence of a rational earthquake-resistant structures design is based on the correlation of

demand with capacity. In order to reduce economical losses, it becomes necessary to adopt a

multi level performance design approach. It has been found however that a three performance

level design in which the design methodology addresses respectively the serviceability, the

damage and the ultimate or life safety which is the most practical. A rational design requires a

two performance levels at least namely serviceability and the ultimate. A coherent seismic

design strategy demands the verification of the structural rigidity for the serviceabilty level,

the resistance for the damage level and the ductility for the ultimate level. The examination of

the Algerian seismic code reveals that it adopts principally a one level design procedure

concerning the ultimate limit state satisfying "life safety" (like force based codes) in which

the local ductility of linear elements (beams and columns) has not beneficiate of appropriated

recommendations guarantying faithfully the desired behaviour, because the deformation

control routine at the level of the dissipating zones of energy doe not exist. Because of the

lack of means, the designer is not able to appreciate or to control the local ductility level in

order to establish the necessary correlation between global and local structural behaviour

guarantying a homogenous structural behaviour. The present thesis revues principally the

design procedure adopted by the RPA99 code and brings the information and necessary

means for eventual regulation rehabilitation. This could be concretised through a global

recasting by structuring the design procedure around a three level performance design in

which the structural and non structural damage will be the angular stone; or to lift it up to be

based on two performance levels fulfilling the minimum required, where the deformation

control routine should be implicitly considered by the way of specific recommendations for

the critical zones dissipating of energy enabling a global control interstorey drift by

considering the limit structural period of an equivalent elastic system.

The evaluation of the period is conducted in order to be incorporated within a capacity design

procedure guarantying a minimum lateral rigidity (period max, Tmax) hence a minimum

resistance capacity de résistance required for the structural damage control by the control of a

permissible deformation level or a desired ductility level. This alternative may serve as a

global control loop for a tolerable damage level if this last is expressed in term of interstorey

drift. The investigation related to the local control has made possible to propose expressions

allowing the introduction of an adjustable steel ratio for different columns while considering a

different axial load and constant level drift leading by the way to a better coherence of the

global behaviour; guarantying by the way a global deformation capacity versus a desired

damage level if this later is considered as a design criteria. We can consider a deformation

capacity level similarly as a drift level. Within the same context a simplified design equation

correlating tension steel to a ductility curvature of reinforced concrete beams, taking into

account the influence of different parameters namely the ratio of compression to tension

steel /' , the transverse steel ratio sh and the mechanical characteristics of materials.

In order to avoid an early collapse or an accidental migration of plastic deformations,

regulation recommendations relative to beam-column joints were gathered for a future

inspiration. A formulation linking the required transverse steel to the limit distortion angle has

been proposed, adapted to a variation of the slenderness of the core joint, the material

characteristics and the number of steel layers. This formulation may serve as a helpful mean

in order to control the resulting damage level.

ة الطلب والقدريرتكز التصميم العقالني للهياكل المضادة للزالزل على تحقيق العالقة بين

حيث أن ,لتقليص الخسائر االقتصادية يصبح من الضروري تبني مدخل لتصميم يرتكز على ثالثة مستويات لألداء

الحالة الحدية القصوى أو حماية النفس البشرية التي تعد والضرر,منهجية التصميم تخص على التوالي الخدمة

.األكثر تداول

.الخدمة واألقصى:أن نتبنى تصميم أدنى يرتكز على مستويينلكي نصل إلى تصميم عقالني يجب

لمقاومة ا,حالة الخدمةليقتضي الترابط في استراتيجية التصميم لمقاومة الزالزل التحقق من جساءة الهيكل

.لمستوي األقصى لماطلية الوضررتل و امستوىل

ي الحسابات ضد الزالزل يكتشف أن هذه المتفحص للقواعد الجزائرية الخاصة باتوصيات والتدابيرالمتخدة ف

خاص بالحالة الحدية القصوى المرضية,القواعد ترتكز أصال على طريقة تصميم تعتمد على مستوي واحد

.على غرار النظم المرتكزة على مبدأ القوة, لحماية الحياة البشريةلمستوى

,ئمة تستطيع ضمان السلوك المرتجي بوفاءبما أن الماطلية المحلية للعناصر الخطية لم تستفد من توصيات مال

نتيجة غياب ,حيث أن حلقة مراقبة التشوه على مستوى المناطق الحرجة الماضية للطاقة غير متواجدة أصال

عاجز عن تقدير أو مراقبة المستوي المحلي للماطلية إلنشاء الصلة الالزمة بين السلوك المصمماألدوات أصبح

.ضامن للسلوك الهيكلي المتجانسالكلي المحلي للهيكل ال

وتقديم المتداولةقواعد الالهدف الرئيسي لهذه األطروحة يتمثل في تفحص طريقة التصميم المعتمد من طرف

.المعلومات واألدوات الالزمة إلعادة تأهيل قانوني محتمل

من جهة أين الضرر من جهة تيصبح األمر ملموسا عن طريق إعادة صهر كلية ببناء تصميم ثالثي المستويا

. على األقلالهيكلي والغير الهيكلي يكون حجرة ركن أو ارتقاء بالتصميم إلى مستويين

عن طريق توصيات خاصةلتحقيق المطلوب األدنى حيث تكون حلقة مراقبة التشوه نأخذ بعين االعتبار ضمنيا

اعتبار الدورة الهيكلية للنظام حين النسبية المناطق الماصة للطاقة مع السماح بالمراقبة الكلية من خالل اإلزاحةب

. المرونة موافق

جانبية دنيا، بالتالي قدرة أدنى جساءةيضمن في قولبة تحديد األبعاد وفق اإلقتدار إدماجهاالدورة بنيةيتم تقدير

مراقبة الضرر الهيكلي من خالل مراقبة مستوى التشوه المسموح به أو مستوى ب التي تسمحللمقاومة المطلوبة

.لماطلية معين ل

هذا األخير إلى يستطيع إذا هذا البديل أن يكون محل حلقة مراقبة كلية لمستوى الضرر المسموح به إذا ترجم

تسمح إدخال نسبة تسليح قابلة العمل المباشر الخاص بالمراقبة المحلية من اقتراح عباراتأمكن.إزاحة نسبية

األمر الحمولة النازلة مع قيمة ثابتة إلزاحة المستوى اختالف توزيعالتعديل ألعمدة عدة آخذين بعين االعتبار

قتدار للتشوه الكلي المناسب لمستوى الضرر اإل أفضل للسلوك الهيكلي العام، الضامنجؤدي إلى إنساالذي سي

. كمعيار في سياق تحديد األبعاد رالمنشود ، إذا أخذ هذا األخي

.وبالتالي نستطيع إذن أن نشير إلى اقتدار التشوه للمستوى على غرار إزاحة المستوى

اقترحت في هذا السياق صيغة موحدة سهلة االستعمال تربط نسبة التسليح المشدود وماطلية التقوص للعتبات

خواص ال نسبة التسليح العرضي و...... خاصة نذكر منهارة آخذين بعين االعتبار مختلف العناصر المؤثالخرسانية

. للموادةالميكانيكي

ة انهيار سابق ألوانه أو هجرة حدثية للتشوهات الالدنة، اعتبارات قانونية المتعلقة بنواة العقد ي إمكانتفاديلكي يتم

, اقترحت قدة االلتواء الحديجمعت لتمكين إلهام مستقبلي، وصيغة جامعة بين التسليح العرضي للنواة وزاويقد

.التسليح العرضي خواص المواد مع عدد طبقات وقابلة التكيف مع تغير االنحناء للنواة

.هذه الصيغة تستعمل كأداة رقابة لمستوى الضرر الناجم

.

1

Introduction

L’essence d’une conception rationnelle est fidèlement traduite entre demande et

capacité. La philosophie de base dans la conception parasismique actuelle souligne de

nouveaux aspects tirés des derniers puissants tremblements de terre. Ces aspects sont

jugés comme très importants et doivent être donc introduits dans le dimensionnement

pratique. Afin de limiter les pertes économiques il devient nécessaire d'adopter une

approche de dimensionnement à plusieurs niveaux de performance. Il a été trouvé par

ailleurs que la conception à trois niveaux de performance où la méthodologie de

dimensionnement intéresse respectivement le service, l'endommagement et l'ultime ou

survie est la plus pratique. Pour aboutir à une conception rationnelle on doit adopter à

la limite une conception à deux niveaux de performance à savoir le service et l'ultime.

La cohérence dans la stratégie du dimensionnement parasismique exige la vérification

de la rigidité de la structure pour le niveau de service, la résistance pour le niveau

d'endommagement et la ductilité pour le niveau ultime. Vu les différences importantes

entre un séisme lointain et un séisme proche du foyer épicentral, il devient aussi vital

d'introduire l'effet d'impulsion caractérisant le séisme proche dans le

dimensionnement pratique.

Problématique

Le code RPA99 spécifie inconsidérablement 2 niveaux de performance (art1.2) :

- le premier relatif à un séisme modéré, relativement fréquent, exigeant une rigidité et

une résistance suffisante pour limiter les dommages structuraux et non structuraux.

- le second relatif à un séisme majeur, plus rare, exigeant une ductilité et une capacité

de dissipation d'énergie adéquate pour permettre à la structure de subir des

déplacements inélastiques avec dommages limités sans effondrement, ni perte de

stabilité.

Cependant son examen révèle qu'il n'adopte principalement qu'une procédure de

dimensionnement à un seul niveau concernant l'état limite ultime (ELU) satisfaisant la

"sécurité de la vie" (à l'instar des codes basés sur la conception en force) car le

premier niveau est nullement reflété au sein de ses clauses réglementaires. Ceci

implique que la structure peut être endommagée mais ne doit pas s'effondrer. On

constate en plus de cela, que la ductilité locale des éléments linéaires (poteaux et

2

poutres), n’a pas bénéficié de recommandations appropriées pouvant leur garantir

fidèlement le comportement escompté, du moment que la boucle de contrôle sur la

déformation au niveau des zones dissipatives d'énergie est carrément inexistante.

Faute d'outils le concepteur est dans l'impossibilité d'apprécier le niveau de ductilité

local ou de pouvoir le contrôler afin d'établir la corrélation nécessaire entre

comportement global, local de la structure, garantissant un comportement structurel

homogène.

Objectifs

La présente thèse a principalement pour but de passer en revue la procédure de

dimensionnement établie au sein du code RPA99 et apporter l’information et outils

nécessaires pour une éventuelle réhabilitation réglementaire. Cette dernière pourra se

concrétiser d’une part à travers une refonte globale en la structurant autour d’une

conception à 3 niveaux de performance où l’endommagement structurel et non

structurel sera la pierre angulaire; ou bien la hisser à une conception à 2 niveaux pour

répondre au minimum requis où la boucle de contrôle sur la déformation doit être

implicitement considérée à travers des recommandations spécifiques aux zones

critiques dissipatives d’énergie, tout en permettant un contrôle global à travers le

déplacement relatif de niveau en considérant la limite sur la période structurelle d’un

système élastiquement équivalent.

Dans le souci d'établir la cohérence nécessaire dans le processus de dimensionnement,

il devient impératif:

A- de spécifier des critères de performance pour le niveau de service en

recommandant des valeurs appropriées pour le déplacement relatif par exemple.

B- d'introduire pour le niveau ultime:

1- sur le plan du comportement structurel global

a- une nouvelle formulation pour le facteur de comportement en le reliant avec le

niveau de ductilité qui lui est concordant.

b- s'assurer du rapport des moments des poteaux sur ceux des poutres aboutissant au

même nœud, garantissant certes le mécanisme de rotulation des poutres.

3

2- réviser la limite sur la période élastique (si ce paramètre demeurera sélectionné

comme clivage de contrôle) fonction du niveau de ductilité de déplacement

concordant avec le facteur de comportement global.

3- sur le plan du comportement local:

a- poteaux :

Garantir la ductilité de section résultante du niveau de ductilité global fixé; à travers

l’utilisation d’une nouvelle formulation du ferraillage transversal fonction de la

flexibilité des poteaux, l’intensité de l’effort normal, le niveau d'endommagement et

le déplacement relatif de niveau tolérable.

b- poutres :

Utilisation d’une formule unifiée simple corrélant le taux d’armature tendue et la

ductilité de courbure des poutres en béton armé; tout en prenant en considération

l’incidence des différents paramètres affectant cette dernière notamment /' , le

taux d’armature transversale sh et les caractéristiques mécaniques des matériaux.

Etant donné que la tendance réglementaire actuelle est orientée vers la conception en

performance, ces 2 propositions pourront faire l’objet d’outils nécessaires permettant

au concepteur de contrôler et de garantir le niveau de ductilité désiré.

4- afin de se prémunir contre l'éventualité d'une ruine prématurée ou une migration

accidentelle des déformations plastiques,il devient nécessaire d’introduire une clause

réglementaire pour les noyaux des nœuds (inexistante jusqu'à présent) ou adopter une

formulation reliant l’armature transversale dans le noyau garantissant la résistance de

ce dernier tout en contrôlant sa déformation angulaire concordante avec un niveau

d’endommagement préalablement fixé

Ce complément réglementaire s'avère indispensable afin de hisser notre

réglementation parasismique en vigueur pour qu'elle puisse reposer réellement sur une

conception à 2 niveaux répondant ainsi au minimum requis, ou à 3 niveaux si

l’endommagement structurel sera pris en considération.

4

Organisation de la thèse

La thèse est présentée sous forme de chapitres traitant les différents paramètres

entrant dans le processus de dimensionnement parasismique des portiques autostables

en béton armé. Le travail a été subdivisé en 8 chapitres:

le chapitre 1, constitue l’introduction définissant la problématique du sujet et

les objectifs recherchés

le chapitre 2, donne un aperçu sur les notions de conception en performances

en introduisant les définitions nécessaires relatives aux niveaux de

performance, objectifs de performance, états limites à considérer, tout en

faisant allusion aux caractéristiques mécaniques couramment adoptées dans

une conception parasismique cohérente, dans laquelle les critères de

dimensionnement structurel sont exprimés en objectifs de performance à

atteindre. Un bref aperçu a été aussi attribué aux méthodes d’analyse,

méthodes de dimensionnement avec les critères qui leurs sont concordants

ainsi que des notions sur les spectres.

le chapitre 3, a été principalement orienté sur le comportement global, en

prenant en considération les deux paramètres régissant le comportement global

à savoir le niveau de demande ductilité de déplacement et le facteur de

comportement. Une présentation des différents mécanismes de ruine est

introduite en premier lieu, où la demande de ductilité de déplacement est

corrélée localement en ductilité de courbure ou de rotation au niveau des zones

nodales (poteaux et poutres) selon le mécanisme de ruine considéré. Comme le

code RPA a été initialement établi dans le format du code américain UBC, les

valeurs du coefficient de comportement R ont donc un caractère empirique

n’ayantaucune base technique et leurs fiabilités sur la performance présumée

de la réponse parasismique reste donc inconnue. Les différents termes entrant

dans la formulation de ce facteur ont été présentés en second lieu, mettant en

relief le déficit sécuritaire résultant de l’application de ce dernier tel qu’il est

établi par le code Algérien.

5

le chapitre 4, a été consacré à l’étude de la limite sur la période, introduite par

le code RPA comme facteur de contrôle dans le processus de

dimensionnement fonction du système structurel. Un travail a été entrepris

ayant pour but l'évaluation de cette limite à travers deux procédures basées sur

des méthodes approchées, en considérant un déplacement limite en tête (global

drift). Le niveau de ductilité concordant au coefficient de comportement

global est déterminé en exploitant les relations nTR communément

reconnues à travers le monde, et par l'occasion l'amortissement équivalent du

système structurel en utilisant des relations jugées satisfaisantes. L'étude

a englobé trois cas de figure de structures en portiques autostables, nus et avec

remplissage en maçonnerie rigide participante ou non participante; tout en

considérant la spécifité du sol d'assise, rocheux, ferme et alluvionnaire (très

meuble). L’évaluation de la période est conduite dans l’esprit de l’introduire

dans un coffrage d’un dimensionnement en capacité. Ce dimensionnement

consiste à garantir une rigidité latérale minimale (période maximale, Tmax)

d’où une capacité de résistance minimale requise pour contrôler

l’endommagement structurel à travers le contrôle d’un niveau de déformation

tolérable ou un niveau de ductilité donné. Cette alternative pourra donc faire

l’objet de boucle de contrôle globale du niveau d’endommagement tolérable si

ce dernier est traduit en déplacement relatif de niveau.

le chapitre 5, prend en considération le comportement local où la notion du

béton confiné est introduite à travers une étude bibliographique sur différents

modèles de confinement universellement établis ainsi que les paramètres

étudiés. Une évaluation de la capacité de déformation à travers le facteur de

ductilité de courbure a été par la suite entreprise mettant en évidence

l’influence de certains paramètres sur ce facteur notamment, la quantité de

l’armature longitudinale, la quantité de l’armature de confinement, sa

configuration ainsi que l’intensité de l’effort normal.Les longueurs de

confinement réglementaires universellement admises sont également

proposées en guise d’alternative pouvant servir à l’amélioration de la

réglementation parasismique algérienne en vigueur.

6

le chapitre 6,a été consacré à l’étude des éléments linéaires:

Le travail entrepris dans ce chapitre a porté principalement sur la proposition

d’outils permettant le contrôle sur la déformation locale tout en s’accordant

avec l’idée de capacité de déformation d’ensemble, afin de hisser la procédure

de dimensionnement actuelle vers une conception à 2 niveaux de performance.

Le travail présenté dans la première partie de ce chapitre a été consacré aux

poteaux, prend en considération un déplacement relatif d’étage limite et un

niveau d'endommagement modéré garantissant aussi bien la sécurité des vies

humaines que l'intégrité structurelle avec une éventuelle réparation non

onéreuse, a été conduit dans l'esprit de palier au vide réglementaire relatif à

l'estimation de la vulnérabilité sismique des portiques autostables en béton

armé. Des expressions ont été proposées reliant le rapport volumétrique de

l'armature transversale ( sh ), l’effort normal réduit ( 0NN ) et la flexibilité des

poteaux ( iL ) selon la classe de ductilité et le niveau d’endommagement

souhaité. Ces expressions permettent d’introduire un taux d’armature ajustable

pour les différents poteaux en prenant en considération une descente de charge

différente ainsi qu’un déplacement de niveau constant conduisant à une

meilleure cohérence du comportement global. Cette alternative permet le

contrôle sur la déformation locale tout en s’accordant d’une part avec l’idée de

capacité de déformation d’ensemble par rapport à un niveau

d’endommagement désiré; et d’autre part avec l’approche de

dimensionnement parasismique en performances. Ainsi on pourra alors parler

de capacité de déformation de niveau à l’instar d’un déplacement de niveau.

En prenant en considérant le niveau d’endommagement structurel, cette

alternative a été élargie de façon à pouvoir englober un troisième niveau de

performance.

L’étude entreprise dans la seconde partie de ce chapitre, a été consacrée à la

ductilité des poutres, éléments structuraux où la grande proportion de l’énergie

de dissipation prend place à travers un mécanisme flexionnel de rotules

plastiques. Ceci ne sera atteint qu’à travers une conception et un

dimensionnement conduisant à des sections exhibant un comportement

suffisamment ductile. Une formule unifiée simple d’utilisation a été proposée

7

dans ce contexte, corrélant le taux d’armature tendue et la ductilité de

courbure des poutres en béton armé; prenant en considération l’incidence des

différents paramètres affectant cette dernière notamment /' , le taux

d’armature transversale sh et les caractéristiques mécaniques des matériaux.

Ces deux propositions pourront faire l’objet d’outils nécessaires permettant au

concepteur de contrôler et de garantir le niveau de ductilité désiré.

le chapitre 7, a été dicté par le vide inhérent à notre code en vigueur relatif

aux noyaux des nœuds. Une recherche bibliographique sur le comportement

des nœuds sous cisaillement alterné, leur résistance à l’effort tranchant ainsi

qu’une revue sur les différents modèlesa été présentée en premier lieu. Afin

de se prémunir contre l'éventualité d'une ruine prématurée ou une migration

accidentelle des déformations plastiques, des considérations réglementaires

relatives aux noyaux de nœuds ont été rassemblées pouvant servir à une future

inspiration. Il est communément reconnu que la déformation angulaire du

noyau affecte directement la largeur des fissures, caractérisant de ce fait

l’endommagement structurel. Une formulation reliant l’armature transversale

du noyau à l’angle de distorsion limite a été proposée, pouvant servir d’outil

de contrôle du niveau d’endommagement résultant. Cette formulation

s’accorde avec le dimensionnement en performances et s’accommode avec la

variation de l’élancement du noyau, les caractéristiques des matériaux ainsi

que du nombre de lits à disposer latéralement.

le chapitre 8, porte les principales conclusions recueillies ainsi que lesrecommandations pour de futurs travaux de recherche.

8

2.1. Conception philosophique de base:

La procédure de dimensionnement structurel basé sur plusieurs niveaux de performance n'est pas un

concept nouveau. Sous chargement gravitaire, surcharge d'exploitation, neige, vent, les états limites

considèrent le service et le niveau ultime.

Les niveaux de performance visés par les codes courants relatifs aux bâtiments sont:

- sécurité sur les vies humaines

- contrôle de l'endommagement

- séisme de faible intensité (endommagement négligeable)

- séisme modéré (endommagement réparable)

- éviter l'effondrement lors d'un séisme majeur

Plusieurs interprétations ont été faites sur l'approche en performance, la définition la plus

appropriée est que cette approche se réfère à la méthodologie dans laquelle les critères de

dimensionnement structurel sont exprimés en objectifs de performance à atteindre. Ces objectifs

peuvent être un niveau de contrainte à ne pas dépasser, une charge, un déplacement, un état limite

ou un état d'endommagement.

Cependant la fiabilité de calcul actuel garantissant ces objectifs reste inconnue, à l'image des

critères de vérification spécifiques à un séisme faible ou modéré pouvant survenir fréquemment

dans la vie du bâtiment. Cependant la majorité des codes prennent comme règle un seul objectif de

performance garantissant la protection des occupants dans le cas d'un séisme majeur. En 1997

Bertero [1] a recensé 38 sur 41 codes parasismiques universellement établis basés sur un seul

critère de performance. Le constat établi après les séismes survenus récemment a montré que les

structures érigées conformément aux codes parasismiques modernes se sont comportées comme

prévu en enregistrant une perte de vies minimale. Cependant, la perte économique conséquente de

l'endommagement permanent est faramineuse (100 milliards en 1995 pour le Japon seul). Pour ce,

le contrôle de l'endommagement doit être plus explicite dans la conception parasismique

spécialement en sites urbains afin d'éviter le préjudice résultant.

La conception basée sur la performance (PBD) consiste en la sélection de critères de

dimensionnement pour un système structurel de façon que pour un niveau d'excitation tellurique

avec de niveaux définis de fiabilité, ce système ne sera pas endommagé au delà des états limites ou

9

d'autres limites considérées. Plusieurs étapes sont introduites pour que cette conception soit

cohérente:

- sélection des objectifs de performance

- définition des critères de dimensionnement à plusieurs niveaux

- spécifier les niveaux sismiques d'attaque correspondant aux différents critères

de dimensionnement

- considération de la conception parasismique globale

- options pour les méthodes d'analyse structurelles appropriées

- vérification numérique claire (compréhensible)

2.2. Objectifs de performance:

La performance à atteindre (satisfaire) peut être spécifiée à travers des limites sur n'importe quel

paramètre de réponse tel que:

- contraintes

- déformations

- déplacements

- accélérations

Les objectifs de performance sont des états d'acceptance de la performance de la structure. La

performance "cible" peut être caractérisée par des limites exprimées en termes de contraintes,

déformations, déplacements, accélérations etc…Pour ce, les objectifs de performance sont exprimés

en terme d'un état spécifique d'endommagement ou en probabilité de "ruine" contre une probabilité

prescrite d'un niveau "demande". Bien que les documents basés sur la philosophie en performance

avancent les mêmes concepts, cependant au niveau du détail ils spécifient différents niveaux de

performance [2]. Il est reconnu que les limites exprimées en déplacement relatif spécifiques à

différents niveaux d'endommagement peuvent varier considérablement fonction du système

structurel et du matériau de construction.

Cependant plus de recherche est nécessaire afin d'arrêter des estimations qualitatives réalistes

reliant déformation relative –état d'endommagement. En plus, les critères de dimensionnement

relatifs à différents paramètres restent à être définis pour différents niveaux de performance. Il

s'avère donc nécessaire d'apporter un consensus sur le nombre et la définition de ces niveaux de

performance associés aux états d'endommagement ainsi que les critères de dimensionnement qui

leur sont concordants afin d'implanter la conception en performance.

10

2.3. Niveaux de performance:

Le principe philosophique de base établi dans la conception parasismique est qu'il est

économiquement non justifiable que dans une zone sismique toutes les structures doivent être

conçues pour survivre au tremblement de terre le plus violent possible sans jamais enregistrer

d'endommagement. Il est donc plus raisonnable pour un séisme sévère de tolérer un certain niveau

d'endommagement tant que la ruine est évitée. Pour ce, les recommandations prescrites par les

codes parasismiques ne peuvent pas garantir pour les bâtiments courants érigés dans des zones

sismiques, de structure saine sans endommagement lors d'un séisme sévère. Il n'existe pas un

commun accord sur la définition du niveau d'endommagement acceptable suite à un séisme

spécifique mais des critères d'acceptance pour caractériser ces performances:

a- Sécurité des vies (Life safety): exigence fondamentale

b- Réparation de l'endommagement (Reparable damage): une distinction est faite entre

endommagement structurel réparable et endommagement structurel non réparable

c- Effondrement évité (Collapse prevention): afin d'éviter les blessures et les pertes en vies

humaines, la structure doit rester debout après un tremblement de terre.

Pour une performance structurelle définie en termes d'un état d'endommagement, la déformation

reste le meilleur indicateur. Il est communément admis d'exprimer les objectifs de performance en

faisant appel à un état d'endommagement spécifique ou une probabilité de ruine par rapport à un

niveau prescrit de demande probable.

En terme de déplacement la réponse structurelle peut être reliée à un état limite de déformation, qui

à son tour est supposé être directement lié à un certain niveau d'endommagement; le tableau 2.1

regroupe quelques niveaux de performance recommandés exprimés en états d'endommagement et

déplacements relatifs correspondants.

Tableau 2.1: niveaux de performance, états d'endommagement correspondants et déplacements limites.

Niveau de performance Etat d'endommagement Déplacement relatif

*Totalement opérationnel

Occupation immédiate

*Opérationnel, endommagement

Contrôlé, endommagement modéré

*Sécurité sur les vies

*Pré ruine, sécurité limitée

*Ruine

Négligeable

Réparable

Irréparable

Sévère

<0.2%

<0.5%

<1.5%

<2.5%

>2.5%

11

2.4. Conception à niveaux de performance multiples:

Trois points importants sont à relever de la courbe effort sismique–déplacement global de la

structure (fig.2.1), peuvent caractériser différents états limites:

-limite du comportement élastique (aucun endommagement)

-limite d'endommagement (endommagement majeur)

-limite de ruine

Plusieurs approches de conception à niveaux multiples tenant compte de différents états limites

deviennent donc possibles:

(i) Conception à 4 niveaux: principalement élaborée par les codes américains SEAOC

(1995) et ATC (1995), ou 4 niveaux de performance sont définis en combinant

l'endommagement structurel et non structurel, fonctionnalité (services) et nature de la

réparation (Tableau 2.2)

Figure 2.1: Niveaux de performance

12

(ii) Conception à 3 niveaux suggérée par plusieurs chercheurs [1] :

- Etat limite de service (SLS: serviceabilty limit state)

pour un séisme fréquent appelé aussi séisme de service. Cet état limite exige que

l'endommagement des éléments structuraux et non structuraux doit rester très faible. La

structure demeure dans le domaine élastique ou enregistrant de faibles déformations plastiques.

- Etat limite d'endommagement (DLS: damageabilty limit state)

pour un séisme occasionnel. Cet état limite considère une intensité sismique produisant un

endommagement modéré dans des éléments structuraux, réparable sans difficultés techniques.

- Etat limite ultime (ULS: survivabilty-ultimate limit state)

pour un séisme d'occurrence rare, résultant du plus fort tremblement de terre possible.

L'endommagement des éléments structuraux et non structuraux est prévisible; dans la majorité

des cas non réparable, cependant les vies sont préservées.

(iii) Conception à 2 niveaux : malgré qu'il est reconnu que la méthodologie idéale est

d'adopter 3 ou 4 niveaux de dimensionnement les codes en vigueur à l'instar de l'EC8 se

basent uniquement sur 2 niveaux [1]:

- Etat limite de service (SLS: serviceabilty limit state)

Structure conçue afin de demeurer élastique ou enregistrant de faibles déformations plastiques,

où les éléments non structuraux restent sains ou comportent un endommagement mineur.

- Etat limite ultime (ULS: survivabilty-ultimate limit state)

Pour lequel la structure exploite son aptitude de se déformer dans le domaine post-élastique

et les éléments non structuraux sont partiellement ou totalement endommagés.

Les accélérations correspondantes à l'ELS sont données par l'EC8 comme des fractions de celles

relatives à l'ELU. Cette méthodologie ne peut pas garantir un contrôle du niveau

d'endommagement, c'est pour ça que cette relation n'est pas clairement indiquée au sein de ce code.

13

Tableau 2.2. Niveaux de performance selon: 1.ATC, 2.SEAOC et 3.Yawamaki.

Désignation Global Structure Réparations

1.Operational

2.Fully operational

3.Keep function

- presque pas de

dommages

- services encore

opérationnels

- pas de dommages

- pas de déformations

résiduelles visibles

aucune réparation

n'est nécessaire

1.Immediate occupancy

2.Functional

3.Keep major functions

-léger dommage

non structurel

-principaux services

opérationnels

- très faible dommage

structurel

- pas de déformation

résiduelle

- rigidité et résistance

originale préservée

-Réparation légère

pour les éléments

non structurels

-Aucune réparation

pour les éléments

structurels

1.Life safety

2.Life safe

3.Life safety

-considérable

dommage

non structurel

-activité interrompue

-bâtiment accessible

pour les urgences

-dommage structurel

considérable

-la structure perd sa

rigidité et résistance

originale, mais une réserve

de résistance latérale contre

la ruine est préservée

-Réparation des

éléments non

structurels

-Réparation

immédiate des

éléments structurels

1.Collapse prevention

2.Near collapse

3.No guarantee

for life safety

-éléments non

structurels

complètement ruinés

-aucune entrée n'est

autorisée

- dommage structurel très

sérieux

- perte substantielle de

résistance

- structure supporte

uniquement les charges

verticales

- ruine partielle est probable

mais la ruine globale est

évitée

- Réparation n'est

probablement pas

pratique et c'est

aux experts d'en

décider de la

démolition du

bâtiment.

14

Par ailleurs [3] d'autres codes (new zélandais, japonais et chinois) spécifient deux niveaux; un état

limite ultime (ULS) préservant les vies humaines sous un séisme rare et un état limite de service

(SLS) limitant les dommages sous un séisme plus fréquent

Les clauses réglementaires du code parasismique Japonais (Building Standard Law of Japan) ont

été révisées en Juin 2000 avec l'esprit de réorientation vers la conception basée sur la performance

[4]. Les objectifs de performance sont les suivants:

a - sécurité sur les vies humaines

b- contrôle de l'endommagement pour 2 niveaux d'action sismique

- séisme de faible intensité

- séisme modéré

Deux états limites sont considérés afin de garantir la sécurité minimale, préservant les propriétés et

la vie de ses occupants.

a- pour la protection de la vie humaine, aucun étage ne doit être ruiné sous des conditions

d'action sismique ayant une période de retour de plusieurs centaines d'années (séisme rare ou

très rare).

b- l'endommagement doit être évité dans les portiques, éléments, les finitions internes et

externes pour des événements sismiques pouvant survenir plus d'une fois dans la vie du

bâtiment avec une période de retour variant entre 30 et 50 ans (séisme fréquent).

Le spectre de calcul relatif au début de l'état limite d'endommagement (IO: immediate occupancy)

est réduit au 1/5 du spectre relatif à l'état limite garantissant la vie humaine (LS: Life Safety). Ce

dernier état est supposé être atteint lorsque:

- les limites des matériaux sont atteintes au niveau de n'importe quel élément

- ou le déplacement d'étage atteigne 0.5% de sa hauteur pour n'importe quel niveau.

L'état limite garantissant la vie humaine est atteint lorsque la structure n'est plus en mesure de

supporter les charges verticales de calcul à n'importe quel étage sous de déformations horizontales

additionnelles; en d'autres termes si l'un des éléments structurels a atteint sa capacité ultime de

déformation. La déformation ultime doit être évaluée comme la somme des déformation de flexion,

de cisaillement et la déformation résultante de la déformation du nœud.

15

2.5. Cohérence dans la conception parasismique:

Dans ce contexte de conception de performance (PBD), pour un niveau déterminé d'excitation

sismique la structure est conçue de façon que sa performance reste entre les limites prescrites. Pour

atteindre ce niveau de vérification, le dimensionnement est conduit à travers la formulation "requis -

disponible" ou "demande - capacité":

Capacité requise≤ Capacité disponible

Trois paires de caractéristiques mécaniques sont couramment considérées dans le dimensionnement

parasismique: rigidité, résistance et ductilité.

Rigidité requise≤ Rigidité disponible

Résistance requise≤ Résistance disponible

Ductilité requise≤ Ductilité disponible

L'utilisation de 4 niveaux de performance est la plus rationnelle et celle à 2 niveaux représente

l'option minimale acceptable. Afin de réduire le travail de vérification, il paraît recommandable de

ne pas prendre en considération plus de 3 niveaux d'états limites (vérification), à savoir:

serviceability (service), damageability (endommagement) et survivability (ultime ou survie). Afin

d'établir la cohérence réglementaire, la structure doit être vérifiée pour les 3 états limites précités

pour les critères de performance suivants:

- service - rigidité

- contrôle de l'endommagement - résistance

- ultime - capacité de déformation ou ductilité

Tableau 2.3: Approches de dimensionnement parasismiques.

Performance

Intensité

sismique

Rupture

à éviter Vérification

Méthode

d'analyse

Objectif de

performance

Service Faible

Elément non

structurel Rigidité

Elastique déplacement

d'étage

Endommagement Modéré

Ruine

locale Résistance

Elasto-

plastique

Capacité de

la section

Ultime Sévère

Ruine

globale Ductilité Mécanisme

Capacité de

rotation

16

Le tableau 2.3 et la figure 2.2 montrent la relation entre les niveaux de performance et les autres

paramètres de la conception parasismique.

Les niveaux de performance sont reliés à l'aléa sismique ainsi qu'aux niveaux de conception ou états

limites [2]. Le tableau 4 regroupe quelques niveaux d'aléas sismiques proposés dans la littérature.

Tableau 2.4: Niveaux d'aléas sismiques proposés.

Fréquence sismique Période de retour (années) Probabilité de dépassement

Fréquent

Occasionnel

Rare

Très rare

Extrêmement rare

43

72

475

970

2475

50% dans 30 ans

50% dans 50 ans

10% dans 50 ans

5% dans 50 ans

2% dans 50 ans

Figure 2.2. Réponse structurelle pour différents niveaux de chargement

17

Les intensités des séismes de dimensionnement sont déterminées fonction d'une probabilité de

dépassement dans 50 ans; considérée comme la période pour laquelle le bâtiment est entretenu sans

aucune intervention structurelle. Il faut cependant signaler que si pour un séisme rare ou très rare les

périodes de retour proposées dans la littérature sont satisfaisantes, pour les séismes fréquent et

occasionnel ces périodes sont très divergentes [1]. Ceci est du à la difficulté de choisir un critère

rationnel pour des états limites de non endommagement conjuguée avec une définition très

arbitraire du niveau d'endommagement.

Pour une évaluation approximative et en guise de simplification, des accélérations correspondantes

aux différents niveaux de performance sont proposées:

-serviceability 0.4A

-damageability A

-survivability 1.6A

avec A: accélération déterminée avec une période de récurrence de 50ans

2.6. Définition des différents états limites:

Serviceability level : E.L.S

La structure doit exhiber un comportement élastique sous un séisme fréquent de faible intensité. Les

déformations latérales sont contrôlées par le déplacement relatif d'étage limite donné pour les

éléments non structuraux. L'interaction des éléments structuraux et non structuraux doit être prise

en considération. La vérification de base concerne la rigidité, cependant la vérification de la

résistance reste facultative.

Damageability level : E.L.E

Une analyse élasto-plastique est menée sous un séisme occasionnel modéré. Les déformations

latérales sont contrôlées par le déplacement relatif d'étage limite donné pour les éléments non

structuraux. Comme les éléments non structuraux sont partiellement endommagés l'analyse

structurelle est menée sans aucune interaction avec ces derniers. La vérification de base concerne la

résistance, cependant les vérifications de la rigidité et de la ductilité sont optionnelles.

18

Survivability level: E.L.U

Une analyse plastique est menée sous un séisme sévère rare, considérant le comportement d'un

éventuel mécanisme de rotules plastiques. La vérification de base concerne la ductilité, cependant la

vérification de la résistance est seulement optionnelle. Les éléments non structuraux sont

totalement ruinés et la stratégie de dimensionnement se réfère au contrôle de la formation du

mécanisme de rotulation désiré (séquence de rotulation) ainsi que la capacité de rotation des rotules

plastiques.

On peut dire qu'une solution structurelle capable de satisfaire simultanément 2 niveaux d'exigence

ou plus représente un cas de dimensionnement optimal.

2.7. Méthodes d'analyse:

Les méthodes classiques pour le calcul sismique ont pour objectifs de fournir une capacité de

résistance et déformation (ductilité) suffisantes afin de préserver les vies humaines et déplacements

limites en service afin de contrôler les dégâts qui peuvent survenir. Les critères de calcul sont

définis par les contraintes limites et forces évaluées dans les éléments structuraux à partir des

niveaux prescrits sur l'effort tranchant latéral appliqué. Des modèles élastiques linéaires, non

linéaires ou inélastiques non linéaires sont utilisés fonction du niveau de la réponse structurelle.

2.7.1. Elastiques linéaires: (fig.2.3)

a- Statique équivalente: (Equivalent lateral force analysis) (fig.2.3a)

C'est la méthode d'analyse la plus ancienne, la plus simple et la plus utilisée pour le

dimensionnement des bâtiments. Elle est basée sur l'hypothèse que le comportement structurel est

dicté par le mode de vibration fondamental. La distribution horizontale des charges statiquement

appliquées est proche du premier mode ce qui représente une grande simplification. Son utilisation

se limite aux bâtiments réguliers faiblement et moyennement élevés. Afin de tenir compte de la

capacité de dissipation d'énergie de la structure, le spectre de dimensionnement n'est autre que le

spectre élastique corrigé à l'aide d'un coefficient réducteur R appelé aussi coefficient de

comportement.

b- Superposition modale spectrale: (Mode superposition method) (fig.2.3b)

Cette méthode est largement reconnue comme une puissante méthode pour le calcul de la réponse

dynamique linéaire des systèmes élastiquement amortis. Cette méthode s'avère intéressante car la

réponse des systèmes à plusieurs degrés de liberté (MDOF) est exprimée à travers une superposition

modale, chaque mode est déterminé à partir de l'analyse spectrale des systèmes à un seul degré de

Liberté (SDOF).

19

Figure 2.3: Méthodes d'analyse élastique linéaire

(a) Statique équivalente(b) Superposition modale(c) Temporelle

20

L'analyse modale consiste à combiner la réponse des différents modes par des règles de

superposition modale afin d'obtenir la moyenne de la réponse structurelle maximale. Cependant

cette méthode présente 2 principaux inconvénients à savoir:

- le calcul des fréquences de vibration pour chaque mode, qui varie réellement durant

l'évènement sismique à cause du changement de rigidité (formation des rotules plastiques,

l'endommagement des éléments structuraux et non structuraux) et la rigidité du sol d'assise

(adoucissement du sol pour de larges déformations, interaction sol - structure).

- l'utilisation d'un facteur de comportement constant pour un niveau de ductilité donné (car le

facteur de comportement est fonction de la période de vibration)

c- Analyse temporelle élastique: (Elastic time-history analysis, ETHA)

C'est l'analyse de la réponse dynamique linéaire (fig.2.3c) faite par intégration directe dans le temps

des équations du mouvement. L'un des principaux avantages de cette procédure c'est de conserver

les réponses avec leurs signes respectifs. Néanmoins elle ne donne qu'un aperçu limité sur la

réponse structurelle inélastique sous un séisme sévère.

2.7.2- Non linéaires et inélastiques non linéaires: (fig.2.4)

a- Analyse plastique: (Plastic analysis)

Cette procédure (fig2.4a) a été initialement développée pour les portiques métalliques afin de tirer

profit de la redistribution des contraintes dans des systèmes redondants ductiles au delà des charges

élastiques limites. Elle est généralement utilisée pour établir le mécanisme de ruine afin de

comprendre le comportement ultime de la structure.

b- Analyse Pushover (Push-over analysis)

La structure est soumise à un chargement incrémental distribué le long de la hauteur et la courbe

inélastique charge - déplacement est obtenue en contrôlant le déplacement en tête de structure

(fig2.4b). La méthode est relativement simple et fournit l'information concernant la résistance, la

déformation, la ductilité et la distribution de la demande statique non linéaire; ce qui permet

d'identifier les éléments critiques pouvant atteindre les états limites lors d'un séisme. Malgré

quelques limitations qui lui sont inhérentes telle que la négligence de la variation des allures de

chargement ainsi que l'influence des modes supérieurs, cette méthode donne une estimation

raisonnable de la capacité de déformation globale spécialement pour les structures où le premier

mode est prépondérant. Elle est plus appropriée pour des périodes courtes et structures faiblement

élevées [5].

21

Figure 2.4. Méthodes d'analyse Inélastique: (a) Plastic; (b) Pushover; (c) Temporelle (THA)

22

c- Analyse temporelle inélastique (Inelastic time-history analysis, ITHA or Non-linear response

history analysis RHA)

Cette méthode est basée sur l'intégration directe des équations de mouvement ou des algorithmes

contenant les déformations élastoplastiques de la structure sont adoptés. Cette analyse est conduite

en utilisant les enregistrements réels ou simulés. La variation des déplacements à différents niveaux

du portique est représentée sur la figure 2.4c. Cette méthode est la seule apte à décrire le

comportement actuel lors d'un séisme, cependant le grand problème réside dans le choix d'un

enregistrement (accélérogramme) propre, du fait de la grande variabilité induite par la nature du sol

et la distance de la source. Il devient don essentiel d'utiliser plusieurs types d'enregistrements ou un

accélérogramme artificiel contenant les principales caractéristiques.

d- Analyse modale pushover (Multimodel Pushover Analysis, MPA)

Récemment développée, cette méthode est considérée comme une amélioration significative de

l'analyse statique pushover couramment utilisée (POA), en prenant en compte la contribution des

modes supérieures à la réponse ou la distribution des forces d'inertie à cause de la dégradation de

rigidité. La distribution le long de la hauteur de la réponse estimée par la méthode modale pushover

(MPA) est généralement similaire aux résultats dits "exacts" obtenus à l'aide de l'analyse temporelle

inélastique (RHA) [6], du fait de la comparaison établie sur les valeurs médianes (moyennes) du

déplacement d'étage (demandes). Cette étude a montré que la méthode MPA donne une bonne

estimation de la variation de la demande le long de la hauteur du bâtiment. Cependant l'écart

enregistré par celle ci tend à augmenter pour des périodes longues et des hauts niveaux de ductilité.

Il a été par ailleurs constaté [7] que cette méthode comparativement avec la méthode RHA:

produise de très bons résultats pour des structures faiblement étagées (jusqu'à 5 niveaux) pour

les déplacements d'étages ainsi que pour les rotations des rotules plastiques.

surestime légèrement la réponse non linéaire pour les niveaux inférieurs et surestime celle des

niveaux supérieurs des structures moyennement élevées (jusqu'à 10 niveaux); même

constatation que pour la méthode statique pushover avec chargement linéaire triangulaire

(TLPOA).

prédit les déplacements d'étage d'une manière excellente des niveaux supérieurs d'une structure

élevée (entre 20 et 30 niveaux), mais elle reste à l'instar de la procédure (TLP) dans l'incapacité

de prédire d'une manière exacte la rotation des rotules plastiques.

23

2.8. Méthodes de dimensionnement:

Il est d'un commun accord que les futurs codes parasismiques doivent être basés sur des objectifs

multiples de performance associés à différents niveaux d’aléa sismique. L'avantage du

dimensionnement en performance est la possibilité d'atteindre la performance parasismique avec un

risque uniforme. Cependant la fiabilité de cette approche repose sur le développement de critères de

performance explicites et quantifiables pouvant être reliés aux paramètres de réponse pouvant être

calculés tels que: contraintes, déformations, déplacements, accélérations et leurs dérivés.

Malheureusement les procédures de calcul établies par les codes en vigueur comportent des

incertitudes concernant la demande et la capacité sismique de la structure.

Une méthodologie de dimensionnement cohérente a été élaborée par Bertero [1] tenant compte

simultanément de la rigidité, résistance et ductilité dès les premières étapes de la procédure de

dimensionnement. Cette procédure consiste en 2 phases distinctes:

1- la première; préliminaire établissant les principales caractéristiques de la structure, couvrant

l'acquisition et le traitement des données nécessaires pour le dimensionnement:

- nature du sol et sa topographie

- information concernant les sources sismiques possibles ou potentielles

- périodes de retour pour différents niveaux sismiques, périodes caractéristiques,durées…

Le data récolté est traduit en valeurs de calcul comme accélogrammes, spectres…Après cela, la

configuration générale du bâtiment, système structurel, matériau, éléments non structuraux sont

arrêtés. Un prédimensionnement préliminaire des éléments structuraux est enfin introduit tenant

compte de toutes les exigences ou demandes de performance. Cette phase préliminaire est un

processus interactif où d'additionnelles modifications jugées nécessaires seront introduites afin de

converger vers la solution la plus proche possible du dimensionnement final désiré.

2- la deuxième; finale donnant les détails pour la phase de construction.

L'analyse du bâtiment conduite révèle que la conception préliminaire est satisfaisante et quelques

changements mineurs seulement seront nécessaires pour le dimensionnement final. Les procédures

les plus utilisées pour cette phase sont énumérés comme suit:

Dimensionnement en force: (Force Based Design; FBD)

approche communément utilisée de nos jours se basant sur le fait de doter la structure d'une

résistance latérale minimale pour résister aux charges sismiques, en supposant qu'elle se comporte

24

dans le domaine non linéaire d'une façon adéquate. C'est pour cette raison qu'uniquement quelques

détails et dispositions constructives sont recommandées afin qu'elles soient satisfaites. Le règlement

parasismique algérien RPA 99 [8] appartient à cette catégorie de codes.

Dimensionnement en déplacement: (Displacement Based Design; DBD)

comme l'endommagement des structures soumises aux séismes est résultant des déformations

excessives; cette méthode s'articule directement sur la déformation plutôt que de fournir simplement

une résistance latérale comme requis par le dimensionnement en force, donnant ainsi une meilleure

perception des performances attendues.

Dimensionnement en capacité: (Capacity Based Design; CBD)

basée sur les principes des codes parasismiques courants qui autorisent l'incursion dans le domaine

postélastique; cette méthode fournit une capacité de ductilité adéquate pour les zones dissipatives

d'énergie afin d'éviter la ruine des structures résistantes. Pour ce, un mécanisme de rotulation

plastique est choisi avec un type de distribution de la force latérale recommandée par les codes,

pour s'assurer que les déformations plastiques surviennent uniquement dans les zones préalablement

sélectionnées. Ces dernières seront conçues dans le détail de façon à satisfaire leur demande de

ductilité, tout en conférant une sur résistance (réserve de résistance) pour les autres parties de la

structure de façon qu'elles puissent exhiber un comportement élastique. En d'autres termes, ces

déformations resteront confinées dans les zones présélectionnées.

Afin de réduire les coûts élevés dus à la mise hors service ou à la réparation des structures

gravement détériorées, différents niveaux de performance doivent être considérés; et l'utilisation des

déformations d'ELS permet d'atteindre un niveau d'évaluation assez consistant. En effet le

dimensionnement basé sur la performance parasismique est une nouvelle approche qui associe les

méthodes traditionnelles de dimensionnement parasismique avec de significatives améliorations.

Le dimensionnement en Performance (PBD) et le dimensionnement en Déplacement (DBD) ont été

interchangeablement utilisés. Ceci a été basé sur l'idée que les objectifs de performance (critères)

sont reliés au niveau d'endommagement structurel, qui à son tour est relié au déplacement en tête et

au déplacement relatif d'étage (drift). Cependant cette hypothèse est trop simplifiée du moment que

le niveau d'endommagement est influencé par d'autres paramètres tels que:

-accumulation et distribution de l'endommagement structurel

-modes de rupture des éléments

-le nombre de cycles et la durée du séisme

-le niveau d'accélération dans le cas d'éléments secondaires.

25

Les procédures développées pour l’analyse et le dimensionnement parasismique en performance

appartiennent à différentes catégories notamment : approches en déplacement, en performance et

spectre de capacité. Les deux dernières méthodes ont commencé à être intégrées dans la génération

des nouveaux codes ; une forme simplifiée du dimensionnement en performance est déjà implantée

au sein du code New Zélandais [9]. Chacune de ces procédures essaye de modéliser le

comportement des systèmes structurels retraçant aussi bien la réponse élastique et dans la majorité

des cas la réponse inélastique. Quoique les principes théoriques de base ont été largement couverts,

la relation entre la réponse spectrale élastique et inélastique est complexe. Les procédures

introduisent essentiellement la modification du spectre de réponse élastique à travers un coefficient

R appelé coefficient de réduction de la force élastique qui tient compte de la réduction de rigidité et

l’augmentation de l’amortissement dû à la réponse hystérétique inélastique des éléments avec

possible dégradation de résistance. La représentation de la réponse inélastique spectrale a été

initialement introduite à l’aide de la technique du spectre de capacité reliant la capacité sismique

(comme relation inélastique force – déplacement, la force étant équivalente à l’accélération

sismique) à la demande représentée simultanément en accélération sismique et déplacement de la

réponse spectrale. Une telle représentation permettra une relative évaluation entre demande et

capacité. L’influence du changement de période sur la demande sismique enregistrée par la

structure durant la réponse sismique est aussi tracée par le spectre de capacité, pendant que les

valeurs fixées des périodes sont représentées par des lignes radiales. La méthodologie générale

pour le calcul basé sur la performance parasismique peut inclure différentes procédures.

a- conduire le calcul selon l'approche traditionnelle basée sur la force (FBD), une fois

le dimensionnement terminé les déformations et les dommages peuvent être déterminés et

contrôlés c'est à dire comparés aux limites prescrites.

b- commencer par proportionner la structure sur la base du déplacement en tête

à un certain niveau (ou critères) de performance et mener ensuite l'analyse de la réponse

sismique.

L'analyse non linéaire simplifiée basée sur l'analyse pushover et l'analyse temporelle inélastique

pour déterminer la capacité et sur le spectre de calcul pour déterminer la demande. Pour chaque

étape de calcul les paramètres de réponse tels que contraintes, déformations, accélération

structurelle, rapport de ductilité demande et énergie dissipée sont évaluées en termes de demande

contre capacité.

26

Pour ce, les valeurs limites typiques de ces paramètres doivent être établies pour chaque niveau de

performance à travers une recherche incluant des tests de laboratoire. Ces valeurs limites peuvent

être validées en analysant des bâtiments qui ont enduré des événements sismiques ayant leurs

enregistrements disponibles et des états d'endommagement mesurés.

L'analyse pushover statique non linéaire peut fournir la majorité de l'information nécessaire. Dans

cette analyse la structure sollicitée horizontalement par un chargement ayant une allure

prédéterminée ou ajustable, est poussée statiquement jusqu'au déplacement "cible" pour lequel la

structure est évaluée.

Un bref descriptif [2] de quelques règlements basés sur la conception en performance est donné

comme suit:

SEAOC:

Développer une nomenclature de procédures gouvernent le dimensionnement des structures en

prédisant une performance parasismique s'accommodant différents objectifs de performance. Le

document présente les concepts et fixe les niveaux de performance pour des systèmes structurels et

non structurels. Cinq niveaux de performance sont décrits à travers des limites spécifiques au

déplacement en tête permanent ou transitoire. Pour ce, les principes du dimensionnement en

capacité sont recommandés à être appliqués afin de guider l'analyse de la réponse inélastique de la

structure, localiser les liaisons ductiles et évaluer les forces latérales résultantes.

Plusieurs approches de dimensionnement sont possibles pouvant inclure différentes procédures

d'analyse élastique et inélastique telles que:

1- méthode conventionnelle basée sur force - résistance

2- dimensionnement basé sur le déplacement

3- approche en énergie

4- approche prescrite de dimensionnement

ATC: Applied Technology Council ATC 40

Le document se limite au bâtiment et recommande l'utilisation de la méthode du spectre de capacité.

La procédure s'articule sur la détermination et la conjugaison des spectres de demande et de

capacité. Construire le spectre de capacité, la courbe force - déplacement d'un point de la structure

est déterminée en utilisant l'analyse statique nonlinéaire (pushover analysis). Les forces et les

27

déplacements sont reconvertis en accélérations spectrales et déplacements spectraux ( format AD)

en utilisant un système équivalent à un seul degré de liberté (SDOF).

La demande sismique est déterminée en utilisant un spectre élastique hautement amorti. Le point

caractérisant le niveau de performance suppose l'égalité entre capacité et demande sismique, fournit

ainsi une estimation sur l'accélération (strength) et une estimation sur le déplacement (demande).

Il faut noter par ailleurs que l’utilisation du spectre inélastique est considéré plus approprié que

l’utilisation d’un spectre élastique équivalent hautement amorti [10].

FEMA: Federal Emergency Management FEMA 273

Présente une variété d'objectifs de performance associés à des séismes probabilistes. Les méthodes

d'analyse et de dimensionnement pour une performance à niveaux multiples vont de l'élastique

linéaire à l'analyse inélastique temporelle. Le document définit les niveaux de performance pour les

éléments non structuraux, et recommande des déplacements d'étage limites concordants à différents

niveaux de performance, et ce, pour différents systèmes structurels autostables.

2.9. Dimensionnement en déformation contrôlée:

L'approche la plus appropriée afin de satisfaire les objectifs du dimensionnement parasismique en

performance paraît être l'approche en déformation contrôlée. Cette approche est sélectionnée pour

être introduite dans les codes futurs, en améliorant la conception en force (FDB) et en développant

encore l'approche en capacité à travers la vérification des déformations objectifs et par le

développement de procédures de dimensionnement direct basé sur la déformation où le point de

départ seront les déformations cibles.

Au risque de sacrifier la simplicité, il est important d'obtenir une bonne estimation de la

déformation (déplacement) locale au sein de la structure, prendre en considération les effets des

modes supérieures et la séquence de rotulation des éléments. L'analyse statique non linéaire

(nonlinear static pushover analysis) conjuguée avec de nouvelles méthodes (autre que SDOF-based

spectra) ou l'analyse dynamique inélastique non linéaire peut donner une prédiction de la

performance d'une façon plus fiable.

La grande majorité des méthodes de dimensionnement directe en déplacement ou dimensionnement

en déformation contrôlée utilisent des systèmes linéairement équivalents caractérisés par un

amortissement effectif élevé et une rigidité sécante correspondant à la réponse max. Cette

alternative figure parmi les approches possibles pour la détermination de la demande sismique, car

28

le spectre inélastique peut être aussi utilisé comme il a été indiqué par Fajfar [11] et démontré par

Chopra et Goel [12].

A titre d'indication une procédure pour le calcul sismique adaptant les recommandations du code

EC8 a été proposée par Kappos et al [13] peut facilement s'inscrire dans cet esprit. Cette procédure

s'articule d'une part sur l'analyse THA, et sur l'analyse pushover statique nonlinéaire d'autre part, en

considérant deux états limites distincts:

1. ELS (serviceability) (IO ou occupation immédiate, 50% de dépassement en 50 ans), nécessitant

le contrôle:

- du déplacement relatif maximal qui ne doit pas dépasser les limites entraînant

l'endommagement des éléments non structuraux nécessitant ainsi réparation. Si ce critère n'est

pas respecté, le renforcement de la structure s'avère donc nécessaire en augmentant le coffrage.

- les rotations plastiques des zones critiques des poutres restent inférieures à la valeur

correspondante à la fissuration non tolérée (nécessitant réparation). Si la ductilité spécifiée est

dépassée au sein de certains éléments, le ferraillage correspondant est augmenté. Il faut par

ailleurs signaler que les 2 critères doivent être satisfaits du fait de leur complémentarité. Le

premier est relatif à l'endommagement des éléments non structuraux alors que le deuxième

concerne l'endommagement des éléments structuraux.

2. ELU (life safety: sécurité des vies) avec endommagement réparable

l'évènement sismique correspond à une probabilité de dépassement de 10% en 50 ans (rare). C'est

le séisme de calcul recommandé par la plupart des codes courants.

A titre d'indication, l'EC8 recommande pour le séisme de service 1/2 à 1/2.5 de la valeur du séisme

de calcul (sous révision), et pour les déformations les valeurs suivantes:

-déplacement d'étage 0.2%≤δ≤0.5%;

0.2% pour un remplissage en maçonnerie en contact avec le portique

0.5% pour panneaux légers et contreplaqué

-rotation plastique des poutres ≤0.005rd

29

2.10. Critères de dimensionnement pour 3 niveaux de performance:

2.10.1. Rigidité, résistance et ductilité:

Dans la pratique courante pour les charges conventionnelles, les structures sont dimensionnées pour

2 demandes, résistance et rigidité résultant en une bonne performance structurelle. La vérification

de la résistance incluant la stabilité appartient à l'ELU garantissant que la force développée au sein

de la structure reste dans le domaine élastique ou quelques déformations plastiques peuvent survenir

en connivence avec les hypothèses établies. La vérification de la rigidité est reliée à l'ELS pour

lequel les déplacements de la structure doivent rester dans certaines limites afin que

l'endommagement des éléments non structuraux soit évité. Malgré qu'il est reconnu que

l'endommagement est aussi du aux déformations, le contrôle de la résistance joue le rôle

déterminant dans le dimensionnement pour charges conventionnelles. Contrairement à ça, la

ductilité est recherchée dans le dimensionnement parasismique, et additionnée aux demandes

précitées. Car le survie de la structure sous une action sismique est tributaire de la capacité de

déformation au delà du domaine élastique, afin de dissiper l'énergie à travers des déformations

plastiques. La vérification de la ductilité est reliée au contrôle de l'aptitude de la structure à dissiper

l'énergie sismique considérée dans l'analyse ou non. La nouvelle approche dans le dimensionnement

structurel sous action sismique connue sous l'appellation "approche en capacité" exige la

vérification des 3 demandes: rigidité, résistance et ductilité.

Le contrôle de ces 3 qualités se fait respectivement pour les états limites suivants:

-état limite de service (Serviceability Limit State)

-état limite d'endommagement (Damageability Limit State)

-état limite ultime (Survavibilty Limit State)

Il est cependant très important de remarquer que chaque état limite lui correspond un accélogramme

ou spectre de réponse spécifique, du fait de la différence enregistrée en magnitude. Ceci est

principalement du à l'interaction sol - onde sismique. Les principales caractéristiques de ces séismes

sont (Fig.2.6):

Fig. 2.5. Critères de dimensionnement pour 3 niveaux de performance

30

- pour l’ELS: séismes de faible magnitude sont de courte durée avec une courte période, mais

l'amplification pour des périodes courtes est différente comparée avec des séismes de grande

magnitude.

- pourl’ELE: séismes de magnitude sévère ayant des durées et périodes plus longues que celles

des séismes de faible magnitude.

- pourl’ELU: séismes de magnitude très sévère présentant des périodes caractéristiques et durée

plus longues, suite à l'interaction avec la nature du site.

Le rapport entre les intensités correspondantes aux niveaux de performance dépend des périodes

naturelles des structures. Utilisant la même allure du spectre pour toutes ces limites en changeant

uniquement les accélérations maximales comme il est suggéré par les recommandations de certains

codes établis (EC8, code japonais par exemple) est une erreur dans la méthodologie de

dimensionnement.

Comme les caractéristiques de ces demandes sont plutôt différentes des vérifications pour charges

conventionnelles, les principaux problèmes qui leur sont rattachés sont présentés brièvement dans

ce qui suit.

Figure 2.6: caractéristiques pour 3 niveaux de performance(a) Accelérogrammes (b) Spectre élastique

31

2.10.2. Critère de rigidité:

La vérification de la résistance est traditionnellement considérée par les concepteurs comme le

premier critère à satisfaire dans le processus de dimensionnement. Suite à l’impact économique et la

perte de fonctionnalité des bâtiments, le contrôle de l’endommagement à travers la vérification de la

rigidité structurelle est devenue un critère incontournable.

Cette opération doit être menée pour les performances mentionnées dans la section 2.3, afin de:

-préserver l’intégrité architecturale sous séisme modéré et éviter un endommagement

dangereux des éléments non structuraux sous séisme sévère.

-limiter l’endommagement structurel et réduire le phénomène de second ordre.

- éviter le disconfort sous séisme mineur ou occasionnel modéré.

Pour l’endommagement structurel le déplacement global (en tête) de la structure peut fournir une

bonne indication, mais ne peut adéquatement refléter l’endommagement des éléments non

structuraux, qui dépend essentiellement du déplacement relatif entre 2 étages, appelé généralement

déplacement relatif. Cette vérification est généralement concrétisée à travers la relation :

Rigidité requise≤ Rigidité disponible

ou Déplacement relatif résultant≤ Déplacement relatif limite

Le déplacement relatif résultant est déterminé:

-à travers une analyse élastique temporelle THA (accélérogramme ou enregistrement) ou

utilisant un spectre élastique, et ce si l’ELS qui est considéré.

-cependant pour le spectre correspondant à l’ELU, la détermination de ce déplacement est

indirecte en utilisant le facteur réducteur de force. Cette méthodologie est généralement utilisée

par les codes, mais présente les insuffisances citées auparavant.

La rigidité requise dépend essentiellement du type de séisme (far-field et near-field regions) et du

type de structure. Pour les séismes éloignés du foyer épicentral le déplacement maximal est

enregistré au niveau de la partie inférieure de la structure[1], cependant pour les régions proches de

ce foyer, et à cause des modes supérieurs le déplacement maximal est enregistré en tête.

32

La rigidité disponible (emmagasinée) dépend :

a- des déformations limites des éléments non structuraux (Fig.2.7).

- un endommagement mineur où les fissures 0.2-1mm n’affecte significativement pas le service et

la réparation est facilement exécutable.

- un endommagement important où les fissures 1-2mm, n’affectepas la sécurité des éléments

mais la réparation devient coûteuse.

- un endommagement très important avec de larges fissures dépassant les 2mm, conduisant à la

ruine partielle ou totale des éléments.

b- désolidarisation des éléments non structuraux de la structure porteuse

La conception parasismique moderne est favorable au fait de désolidariser les remplissages afin de

les isoler vis-à-vis des déformations structurelles. Si cette précaution est observée, les limites

inhérentes aux éléments non structuraux ne seront pas mandataires dans l’établissement du critère

de rigidité structurelle, et c’est le déplacement relatif d’étage limite qui sera déterminant dans ce

cas.

2.10.3. Critère de résistance

La conception parasismique courante autorise l’endommagement structurel lors d’un séisme sévère

ou les structures sont appelées à enregistrer d’importantes déformations inélastiques. La force de

Figure 2.7. Valeur du déplacement relatif d'étage pour différents états limites

33

dimensionnement est nettement inférieure à la force nécessaire pour que la structure reste dans le

domaine élastique. Le critère de résistance est traditionnellement introduit comme un but primordial

dans le dimensionnement parasismique; la structure doit donc satisfaire ce critère à travers la

relation suivante

Demande de Résistance≤ Capacité de Résistance

Les 2 termes de l’équation sont déterminés respectivement à partir de l’action sismique et la

configuration structurelle. La demande de résistance peut être déterminée en utilisant l’une des

méthodes présentées dans la section 2.7, et elle dépend du :

- type de séisme, se référant à son intensité, durée, période etc. La différence entre séisme proche

et séisme éloigné (near-field et far-field) doit être considérée.

- type de structure

- spectre de dimensionnement, tiré du spectre élastique en utilisant le facteur de réduction de force

R (selon le code RPA, facteur de comportement) qui est déterminé fonction du type de structure,

sa période naturelle et la surésistance.

La capacité de résistance dépend des caractéristiques des zones dissipatives d'énergie, où une

résistance adéquate est fournie tout en évitant la rupture brutale ou autres modes de rupture. La

résistance de ces zones dépend des facteurs suivants:

- la sécurité prise sur les matériaux en considérant les limites inférieures, conduisant ainsi à une

augmentation de la résistance des sections.

- l'utilisation des sections plus importantes que celles résultantes de l'analyse.

- l'effet d'écrouissage produisant une augmentation des moments plastiques

- redistribution des moments suite à la formation des rotules plastiques, le moment de calcul peut

diminuer ou augmenter.

- l'accumulation des déformations plastiques: la capacité de résistance de la structure dépend du

nombre de cycles inélastiques, les séquences et leurs amplitudes relatives.

La combinaison de ces effets peut conduire à une augmentation possible de résistance variant entre

50 et 150%. Pour ce, la vérification de la résistance de la rotule plastique doit prendre en

considération l'existence d'une importante surésistance.

34

Les étapes nécessaires pour déterminer la capacité de résistance sont comme suit:

- établir un mécanisme favorisant la rotulation au niveau des poutres reconnu comme le mécanisme

le moins exigeant si la notion de ductilité est considérée en respectant l'approche poteau fort -

poutre faible.

- identifier les sections critiques ou dissipatives d'énergie, leur fournir le ferraillage nécessaire de

résistance et de confinement afin de leur conférer l'aptitude ductile requise.

- dimensionner les régions préalablement conçues comme élastiques de façon à éviter la migration

accidentelle des déformations plastiques.

210.4. Critère de ductilité:

On entend par ductilité dans la conception structurelle, la capacité d'une structure de supporter de

larges déformations dans le domaine post-élastique sans jamais enregistrer une réduction

substantielle de résistance. L’approche rationnelle utilisée pour déterminer la résistance sismique

d’une structure en portiques consiste à choisir le mécanisme de déformation post-élastique le plus

approprié. Pour atteindre ce but, plusieurs règlements exigent à ce que ces structures aient la

capacité de résistance garantissant le niveau de demande de ductilité résultant.

Pour les portiques autostables, la plastification préférée est celle causée par un comportement

flexionnel que celles causées par l’action de l’effort tranchant ou d’adhérence qui sont à éviter, vu

qu’elles conduisent à une réduction substantielle de la dissipation d’énergie[14]. Les régions

critiques du système structurel résistant aux forces sismique peuvent être ainsi préalablement

choisies, convenablement conçues et soigneusement ferraillées afin de fournir une capacité de

résistance et de ductilité adéquates.

Les récents développements dans la conception parasismique incluent le fait de doter la structure

d'une ductilité suffisante comme il est recommandé pour la rigidité et la résistance. Pour ce, une

méthodologie claire et cohérente pour le contrôle direct de ductilité doit être développée. Cet

objectif est atteint si le critère de ductilité est satisfait:

Demande de Ductilité≤ Capacité de Ductilité

ou la demande de ductilité est déterminée du comportement global de la structure, et la capacité de

ductilité à partir des déformations locales.

35

Les facteurs influant la demande ductilité sont le type de séisme, de fondation et type de structure.

Ductilité Globale Prédite

Tremblements de terre maximaux Réponse structurelle

*Source sismique

Type de séisme et profondeur Focale

*Type de Fondation

*Distance de la source

Near and Far–field

Atténuation

*System structurel

Type de structure

Mécanisme de ruine

*Site

Profile

Amplification

Durée

Eléments non structuraux

Interaction

Limites d’endommagement

Limites de ruine

Demande de Ductilité Globale

Le critère de ductilité dans le processus de dimensionnement sera donc:

Demande de Ductilité Locale (résultante de l'analyse globale)≤ Capacité de Ductilité Locale

L’évaluation de la demande de ductilité requise est fonction du déplacement en tête de la structure.

Cependant, il n’existe pas de définition standard reconnue par les spécialistes du domaine

concernant cette demande de ductilité. Une estimation approximative est donnée par les relations

entre le coefficient de ductilité globale et le facteur de comportement (cette partie sera traitée

ultérieurement).

2.10.4.2- Capacité de ductilité

Evaluée généralement localement à travers la capacité de rotation de l’élément ou de courbure de la

section, et elle en dépend de plusieurs facteurs :

-configuration du ferraillage longitudinal et transversal

-écrouissage de l'armature longitudinale

-charge axiale

36

Ductilité Locale

Elément Noeud

-Type de matériau :

acier, béton et béton confiné

-Sécurité sur les matériaux

-Vitesse de déformation

Noyau

- Mécanisme de cisaillement

- Mécanisme d’éclatement

- élancement du noyau

Section

-Elancement, type de section

-Interaction de la maçonnerie

Elément

-type de poteau, type de mécanisme de ruine

-charge axiale

-chargement cyclique

Zones nodales

- Type de mécanisme de ruine locale

- chargement cyclique

- Vitesse de déformation

- taux de ferraillage longitudinal

- rapport armature comprimée–armature

tendue

- taux d’armature transversal

Capacité de Ductilité

2.11. Critères de dimensionnement pour 2 niveaux de performance:

Malgré que la procédure rationnelle de dimensionnement est celle qui considère 3 niveaux de

performance, la plupart des codes modernes ne prescrivent que 2 niveaux; l'ELS et l'ELU,

s'accordant sur le plan philosophique avec la méthodologie traditionnelle établie pour les autres

types d'action. Les principales vérifications dans le processus de dimensionnement relatives à

chaque niveau peuvent être résumés comme suit:

a- ELS: ce niveau doit être analysé à travers les étapes suivantes:

- détermination des caractéristiques de l'action sismique correspondante à cet état limite

- s'assurer que la structure travaille dans le domaine élastique exception faite pour quelques zones

pouvant enregistrer des déformations plastiques réduites.

- évaluation de la performance des éléments non structuraux en considérant leur interaction

dynamique

- contrôler le déplacement relatif résultant de l'analyse élastique avec la limite prescrite relative

aux éléments non structuraux.

Afin de satisfaire ces demandes, les 2 critères suivants doivent être vérifiés simultanément:

Déplacement relatif résultant≤ Déplacement relatif limite

37

Résistance requise≤ Résistance Elastique Limite

b- ELU: ce niveau doit être analysé à travers les étapes suivantes:

- détermination des caractéristiques de l'action sismique correspondante à l'état limite ultime

- configurer la structure conditionnant la rotulation des poutres

- analyse de la structure dans le domaine postélastique, en utilisant les méthodes appropriées en se

référant à la résistance et à la ductilité.

- identifier les sections critiques ou dissipatives d'énergie, leur fournir le ferraillage nécessaire de

résistance et de confinement afin de leur conférer l'aptitude ductile requise.

- dimensionner les régions préalablement conçues comme élastiques de façon à éviter la migration

accidentelle des déformations plastiques.

Afin de satisfaire ces demandes, les 2 critères suivants doivent être simultanément vérifiés:

Résistance Requise≤ Capacité de Résistance

Demande de Ductilité≤ Capacité de Ductilité

38

Notions sur les spectres

2.12 Spectre de réponse pour SDOF:

L'approche commune dans le dimensionnement parasismique courant est de caractériser les effets

sismiques à travers des spectres de réponse, c'est à dire à définir le chargement sismique par une

représentation non plus dans le domaine du temps (accélérogramme), mais dans le domaine des

fréquences. Depuis son introduction par Housner dans les années cinquante, le spectre de réponse est

devenu un outil indispensable dans le dimensionnement parasismique, adapté par la suite pour

l’analyse et le dimensionnement structurel inélastique nonlinéaire. Il a été par ailleurs reconnu que le

comportement inélastique structurel réduit la demande de résistance d’une structure de ce qu’elle

devrait être si le comportement est purement élastique. Ceci est pris en considération dans les clauses

réglementaires à travers un coefficient réducteur de force dépendant du niveau de ductilité de la

réponse. Actuellement, le spectre de réponse forme la base dans le processus d'évaluation des forces

sismiques dans la majorité des codes parasismiques.

Il existe différentes approches pour le calcul de ce spectre, fonction de la manière que ses

caractéristiques sont modélisées et la nature de l’exploitation des résultats. Les spectres de réponse

sont généralement divisés en deux catégories; élastique et inélastique et c’est cette dernière catégorie

qui est adoptée par les codes parasismiques. Le spectre de réponse élastique reste indispensable

même pour un dimensionnement inélastique où un système élastiquement équivalent SDOF peut être

utilisé pour modéliser la réponse structurelle inélastique nonlinéaire d’un système MDOF.

Les spectres de réponse sont utilisés dans le contexte de dimensionnement en force largement utilisé,

ou en déplacement qui gagne du terrain du fait de la conception en performance qui est entrain de

s’implanter progressivement dans les codes actuels.

2.12.1 Spectre de réponse élastique:

La réponse élastique d'un système à un seul degré de liberté (SDOF) est déterminée après avoir

digitaliser l'accélérogramme (naturel ou artificiel) d'un séisme donné en assumant des valeurs

numériques pour la période et l'amortissement. Le mouvement dynamique est appliqué à la base du

modèle (console; structure encastrée dans le sol) et l'histoire complète de la réponse de ce système

élastique peut être calculée. Les valeurs maximales des accélérations, vitesses et déplacements sont

alors déterminées. En répétant cette procédure pour un grand nombre de systèmes SDOF pour une

valeur spécifique de l'amortissement, le graphe du spectre de réponse est obtenu. Pour cause d'effet

de résonance, le spectre a la tendance d'amplifier l'action sismique pour une certaine gamme de

périodes.

39

Le but de ces spectres est d'introduire cette amplification. Il existe deux manières de représentation

du spectre de réponse:

-tripartite; la réponse de tous les paramètres ensemble (Fig. 2.8)

-graphe séparé; d'accélérations, vitesses et déplacements, dans lequel et pour une période donnée les

valeurs correspondantes aux paramètres introduits sont obtenues.

Approche probabiliste:

La modélisation de l'excitation sismique est un processus aléatoire, du fait du grand degré

d'incertitude dérivant de plusieurs sources. Le traitement des enregistrements permet de déterminer

la valeur moyenne et la déviation standard.

Les valeurs proposées pour des structures spéciales sont généralement la moyenne plus une

déviation standard (Fig.2.9a). Il est cependant convenablement conservatif d'utiliser les valeurs

moyennes pour des structures normales.

Les paramètres ayant une probabilité spécifique de non dépassement durant la vie de la structure

sont:

-accélération, vitesse et déplacement maximal (PGA, PGV, PGD), obtenus à partir des

enregistrements de mouvements de terre;

Figure 2.8: Spectre élastique pour correspondant à un PGA de0.5g et 5% d'amortissement (Newmark-Hall 1982)

40

-accélération effective maximale ou vitesse effective maximale (EPA, EPV), qui a tendance à

compenser l'insuffisance d'un seul actuel max pour décrire le potentiel du mouvement tellurique.

L'EPA est la moyenne des ordonnées max du spectre de réponse élastique d'accélérations entre

l'intervalle 0.1 et 0.5s, divisée par la valeur moyenne de 2.5 (pour un amortissement de 5%). L'EPV

est la moyenne des ordonnées max du spectre de réponse élastique des vitesses entre l'intervalle 0.8

et 1.2s, divisée par la même valeur moyenne de 2.5.

Cette valeur moyenne désigne le facteur d’amplification et varie entre 2 et 3.5, cependant les codes

adoptent généralement la valeur de 2.5. Ce coefficient d’amplification n’est autre que le rapport de

la réponse d’accélération spectrale max (RSA) sur l’accélération pic du sol (PGA); et il dépend

Figure 2.9. Spectre lissé

(a)valeurs de PGA et EPA (b) distribution de la période caractéristique

41

essentiellement du niveau d’absorption d’énergie ou de l’amortissement structurel qui est

généralement compris entre 2 et 5 %. Comme la majorité des spectres de dimensionnement adoptés

par les codes ont un amortissement de 5%, un coefficient de correction est introduit (à l’instar de

l’EC8)pour les systèmes ayant un amortissement différent de 5%.

Spectre lissé:

Comme le spectre élastique actuel présente beaucoup de pics, il ne pourra être donc utilisé dans la

pratique, pour ce il devient nécessaire de le lisser (Fig.2.9a). Cette variation est substituée par une

combinaison de variations linéaires et hyperboliques. Une importante caractéristique du spectre lissé

est la période d’angle ou caractéristique qui est considérée comme équivalente à la période

prédominante du mouvement du sol [15], reconnue aussi comme période correspondante à

l’accélération max associée avec le maximum relatif au spectre de vitesse (Miranda 1993) [1]. Il a

été constaté [1] à partir d’une base de données contenant 81 enregistrements de forts

accélérogrammes à travers le monde (Fig.2.10), obtenus pour des régions interplate et intraplate

mesurés pour des sols rocheux, fermes et mous dans un rayon de 60km de l’épicentre et pour des

accélérations variant entre 0.1g et 0.6g; que la majorité des séismes ont une période caractéristique

comprise entre 0.1 et 0.5s, exception faite pour les sols très mauvaise qualité (Mexico, Bucarest) où

cette période est située dans la plage des longues périodes (1.5-3.0s).

Il important de noter la grande différence entre un séisme interplate et intraplate, ce qui doit être

reflétée au sein du spectre élastique.

Spectre normalisé:

Il est d’usage d’employer un spectre de dimensionnement ou de calcul de forme générale indiquée

sur la figure 2.10, normalisé pour la valeur max de l'accélération du sol.

Pour que les spectres de dimensionnement soient fiables ils doivent exhiber les principales

caractéristiques du spectre élastique résumées comme suit :

-accélération spectrale pour t=0 doit être égale à l’accélération du sol. Ceci est dû au fait que le

déplacement relatif = 0 pour un oscillateur infiniment rigide et le déplacement absolu sera égal

au déplacement du sol.

-réponse spectrale pour t =∞ doit être égale à l’accélération du sol. Ceci est dû au fait que le

déplacement absolu = 0 pour un oscillateur infinement souple et le déplacement relatif sera égal

au déplacement du sol.

42

-pour une certaine plage de périodes,l’accélération spectrale est trouvée presque constante et les

systèmes sont alors appelés systèmes à périodes intermédiaires.

Le spectre de dimensionnement prend les valeurs max des pseudo accélérations 'Sa' fonction de la

période et d’un coefficient d’amortissement donné. Il a été cependant constaté qu’adopter un

comportement élastique résultera en de grandes forces sismiques qui conduiront inévitablement à des

coûts très élevés, car nul avantage n’a été tiré de l’aptitude de dissipation d’énergie. Cette dernière

est atteinte à travers le comportement inélastique des matériaux constituants, et concrétisée

naturellement par l’apparition de fissures, plastification des aciers…

Dans le but de réduire les forces sismiques induites par la réponse structurelle, cette inélasticité est

introduite à travers un amortissement hystérétique reconverti généralement en amortissement

visqueux équivalent.

Le spectre d’accélération recommandé par les différents codes pour le dimensionnement de

structures parasismiques introduit l’effet de site (S) à travers la période caractéristique (T1).

Le facteur de site désigne effectivement le rapport des réponses d’accélérations spectrales dans les

plages des moyennes et longues périodes. Il a été introduit afin d’adapter le spectre pour site

rocheux aux autres sites en d’autres termes modifier ce spectre fonction de la catégorisation des

sites.

Figure 2.10: Spectre normalisé pour séisme interplate et intraplate

43

2.12.2 Spectre inélastique

Le spectre de réponse élastique obtenu à partir de l’amplification de la réponse maximale du

mouvement du sol exprimée en accélération, vitesse et déplacement résultante de l’effet de

résonance. Le spectre de réponse inélastique est obtenu en réduisant le spectre élastique de calcul

afin de tenir compte de la capacité de dissipation d’énergie de la structure. Ce spectre inélastique

peut être obtenu de plusieurs façons :

- en réduisant le spectre de réponse élastique par un coefficient empirique indépendant de la

période de vibration de la structure connu aussi comme facteur de comportement R afin de

considérer la déformation inélastique de la structure. (Fig.2.11a)

-en réduisant le spectre de réponse élastique par un coefficient variable fonction de la période de

vibration de la structure connu comme facteur de comportement R afin de considérer la

déformation inélastique de la structure. (Fig.2.11b). Plusieurs formulations ont vu le jour depuis

son introduction par Newmark et Hall en 1982 (sera traité plus en détail ultérieurement dans le

chapitre 3).

- le spectre inélastique peut être déterminé directement en utilisant un système élasto-plastique

à un seul degré de liberté SDOF sujet à un mouvement du sol (Fig.2.11c). Le spectre

inélastique dans ce cas prend en considération les conditions locales du site, période de

vibration, etc.

Figure 2.11. Spectres inélastiques en utilisant:

(a) R constant (b) R variable (c) Détermination directe à travers un système élasto-plastique

44

Malgré que cette dernière est plus fiable, elle n’est pas utilisée dans la pratique dans les

processus de dimensionnement du fait de son coût élevé. Cependant elle reste recommandée pour

calibrer le facteur de comportement R fonction de la période de la structure. Pour ce, la

combinaison des deux dernières méthodes est exigée.

2.12.3 Spectre de capacité

L’une des étapes primordiales dans la procédure d’évaluation de la capacité parasismique des

structures, consiste en l’estimation de la déformation inélastique max « demande » sous un niveau

d’excitation sismique donné. Des méthodes simplifiées ont été proposées afin d’éviter l’analyse

temporelle non linéaire. Les plus utilisées sont la méthode du spectre de capacité et la méthode du

coefficient de déplacement.

Le spectre de capacité est une autre alternative de représentation du spectre inélastique. Au lieu

d’utiliser le graphe accélération-période, une courbe force -capacité (accélération–déplacement) est

tracée (Fig.2.12), où la période est représentée par les lignes radiales. L’avantage de cette

représentation est l’illustration conjuguée de la force et la demande de déplacement. Pour les forces

élastiques la demande du déplacement élastique et la période élastique peuvent être déterminées.

Pour le comportement inélastique la demande du déplacement inélastique est obtenue au niveau de la

branche horizontale de la courbe de capacité avec un spectre inélastique réduit; et la période

concordante avec le déplacement inélastique peut être déterminée.

Comme la philosophie de dimensionnement en force actuelle a affiché ses limites ; une nouvelle

méthodologie basée sur le déplacement spectral a été proposée [16].

La méthode du spectre de capacité incluse dans la procédure ATC 40 est basée sur la méthode de

linéarisation équivalente dans laquelle le déplacement inélastique max est évalué en utilisant une

méthode itérative nécessitant l’analyse d’une série de systèmes linéaires équivalents.

Simultanément le document FEMA 273 adopte la méthode du coefficient de déplacement où la

déformation inélastique max d’une structure est estimée à partir de la déformation élastique max en

utilisant un coefficient modificateur C. le déplacement inélastique max est calculé selon les 2

méthodes en utilisant les résultats d’un système à un seul degré de liberté SDOF. Malgré que la

méthode du spectre de capacité est simple et directe elle présente plusieurs inconvénients, à savoir :

a- les procédures d’itération sont nécessaires pour l’évaluation du déplacement max

b- ce dernier est souvent sous estimé pour une large plage de périodes

c- la procédure A de l’ATC 40 n’est pas nécessairement convergente [17, 11]

45

Un travail récent a été conduit par Lin et Miranda [18] consistant en la proposition d’une procédure

non itérative de la méthode du spectre de capacité. Cette procédure donne des résultats plus exacts

tout en évitant d’éventuelles itérations du moment qu’une seule valeur jugée fiable est toujours

obtenue. La deuxième catégorie des relations simplifiées caractérisant la demande de déplacement

élastique et inélastique des systèmes SDOF ont été proposées [17,19,20]; et elles sont fonction du

niveau de ductilité de déplacement, la nature du sol et la période de vibration.

Du fait de sa simplicité la représentation en spectre de réponse fournit un outil assez fiable dans

l’estimation des effets des mouvements telluriques sur les structures ordinaires, cependant quelques

critiques relatives à son utilisation dans les codes actuels ont été formulées:

-l’hypothèse émise qu’un seul spectre de calcul est suffisant pour décrire les séismes qui

devraient être utilisés dans le dimensionnement parasismique, car ces derniers peuvent avoir une

allure du spectre de réponse complètement différente du spectre de calcul standard.

-l’utilisation d’un seul spectre de réponse pour de niveaux d’action sismiques distincts requis

pour une approche de dimensionnement à plusieurs niveaux (état limite de service, et état limite

ultime par exemple) est considérée comme insuffisante dans la méthodologie de

dimensionnement.

-étant influencé par le type d’impulsion du mouvement du sol, le spectre proche de l’épicentre

est différent du spectre lointain (Fig.2.13).

Figure 2.12. Spectre de capacité

46

-le spectre vertical proche de la source est très différent de celui généralement considéré comme

une fraction du spectre horizontal; ce dernier sera donc inadéquat pour l’utilisation dans le

processus de dimensionnement.

-l’effet d’amortissement relatif à chaque niveau d’attaque sismique doit être considéré; pour un

état limite de service le coefficient d’amortissement est de 2%, cependant pour l’état ultime une

valeur moyenne de 5% est utilisée.

-la durée du séisme, qui est considérée comme un facteur très important est complètement

ignorée

-l’influence du rapport a/v n’est pas prise en compte.

Malgré toutes ces réserves, l’utilisation du spectre de réponse reste la méthode la plus pratique dans

le dimensionnement usuel.

Figure 2.13: Caractéristiques séisme proche vs séisme lointain

47

2.13 Spectre de réponse pour MDOF:

La méthode du spectre de réponse est basée sur le comportement d’un système linéaire élastique à un

seul degré de liberté SDOF. Du fait de sa simplicité, cette méthode a été élargie aux systèmes

MDOF élastiques nonlinéaires et systèmes inélastiques hystérétiques en utilisant quelques

coefficients d’équivalence(Fig.2.14a). Pour plusieurs types de séismes, le spectre de réponse est

considéré comme une évaluation inadéquate de la demande; c’est le cas où cette demande peut être

spécifiée en terme de période dominante ou premier mode de vibration.

Le système SDOF peut très bien modéliser le déplacement d’une structure MDOF [21], exception

pour le cas des sites très proches de l’épicentre; où l’action sismique est de caractère impulsive

conduisant à une propagation de déplacements à travers la structure sous forme d’ondes causant de

larges déplacements relatifs locaux (Fig.2.14b). Les modes supérieurs de vibration ont un effet

amplificateur nullement reflété si le spectre de réponse pour systèmes SDOF est utilisé.

Une nouvelle approche basée sur le modèle (a continuous shear-beam) proposée par Iwan [21] doit

être adoptée dans ce cas, où le critère de dimensionnement à observer sera le déplacement relatif

d’étage[1]. La comparaison établie par Iwan sur les valeurs du déplacement relatif d’étage données

par le spectre de réponse (response spectra) et le spectre de déplacement (drift spectra) a permis de

constater que le spectre de réponse sous estime la demande de déplacement. La faible différence

enregistrée pour les périodes courtes, est amplifiée si les périodes longues sont considérées

conduisant ainsi à une divergence significative entre les résultats des deux méthodes.

Figure 2.14. Modèles pour systèmes MDOF

(a) Cantilever (b) Shear-beam

48

2.14 Spectre de déplacement relatif (SDDS):

L’évaluation des effets des mouvements de sol proche de l’épicentre pour structures faiblement

élevées [22] a permis de dégager les points suivants:

1- la réduction de la demande de résistance fournie par le comportement inélastique pour des

séismes proches de la source est généralement inférieure à celle relative aux séismes éloignés et

ce, pour la plage des périodes courtes. Ceci est la conséquence de la réponse unidirectionnelle

(Fig.2.15) qui réduit considérablement la dissipation d’énergie hystérétique effective. Le concept

de l’amortissement visqueux équivalent ne reste donc plus valide car la réponse n’est plus de

nature à prédominance cyclique.

Figure 2.15. Comportement structurel séisme proche et séisme lointain

49

2- les déformations inélastiques ont tendance de se concentrer dans les régions à réponse

hautement ductile à cause de la réduction locale de la vitesse de l’onde dans ces régions. Ceci ne

pourra être pris en compte si une seule méthode d’analyse à un seul mode est envisagée.

L’examen de l’effet du séismeest localement étudié en utilisant le spectre de déplacement relatif.

Ce dernier est similaire au spectre de réponse sauf qu’il est basé sur un modèle linéaire en poutre

continue exhibant un comportement privilégié de cisaillement (linear shear-beam) plutôt que sur le

traditionnel modèle linéaire SDOF. Ce nouveau modèle (continuous shear-beam) est

particulièrement adapté pour l’étude des déformations locales au sein d’une structure. Par analogie à

la représentation par spectre d’accélération déplacement demande (ADRS), le spectre de

déplacement relatif (SDDS) peut aussi prendre la forme de spectre force-déplacement demande.

Iwan recommande la méthode SDDS (shear drift demand spectrum) basée sur le spectre de capacité

de déformation locale (Local drift capacity spectrum method LDCSM). Cette approche est similaire

à la méthode du spectre de capacité (Capacity spectrum method CSM), sauf que la capacité

structurelle sera basée sur l’effort tranchant local et sur le déplacement relatif de niveau au lieu de la

capacité basée sur l’effort tranchant global-déplacement.

La relation effort tranchant de niveau –déplacement relatif de niveau peut être donc déterminée en

utilisant la même procédure nonlinéaire adoptée dans l’approche statique pushover globale.

2.15 Spectre de déplacement d’écoulement (YDS) ou Spectre du point d’écoulement (YPS)

La réponse d’un oscillateur SDOF aux mouvements du sol a été largement étudiée par le passé. Les

publications récentes (ATC-40 et FEMA-273/274) a vulgarisé plusieurs méthodes d’estimation du

déplacement pic de la réponse des systèmes nonlinéaires, connues généralement sous le nom de

Procédures Statiques Non linéaires (Nonlineair Static Procedures; NSP); incluant la méthode du

spectre de capacité (CSM) et la méthode des coefficients de déplacement qui s’articulent sur les

amplitudes de la réponse élastique comme base pour l’estimation du déplacement. Similairement à la

méthode du spectre de capacité, la méthode du spectre d'écoulement (YPS) permet elle aussi

l'estimation du déplacement pic de la réponse. Cependant cette dernière applique directement le

facteur de réduction R associé à un niveau de ductilité constantμ, au lieu de se baser sur les relations

entre la réponse hystérétique et l'amortissement visqueux équivalent. Le facteur R est considéré

comme exact quand il est calculé à partir d'un enregistrement spécifique et approché quand les

relations R- μ-T sont appliquées [23].

50

Cette méthode peut être appliquée comme tout autre NSP pour l'estimation du pic de la réponse,

néanmoins elle a le privilège d'être utilisée pour déterminer la combinaison Résistance - Rigidité

satisfaisant les objectifs d'un dimensionnement en performances (Fig.2.16). Un travail a été mené

récemment [24] illustrant clairement la stabilité de cette méthode à travers quelques exemples de

portiques autostables pour bâtiments. Cette stabilité est concrétisée à travers le déplacement

d'écoulement pendant que la période fondamentale de vibration et la rigidité latérale varient

substantiellement. Il a été conclu que le dimensionnement pourra être entamé en utilisant la méthode

(YPS) en estimant un déplacement d'écoulement adoptant ainsi l'approche de dimensionnement en

déplacement ayant pour objectif de limiter la ductilité structurelle à travers le déplacement relatif;

sans jamais considérer la période comme il est généralement fait dans les approches traditionnelles.

Figure 2.16 Effet de l'augmentation de la rigidité latérale pour undéplacement d'écoulement constant ; avec réduction de la période,demande de ductilité et déplacement max de la réponse

51

2.16. Conclusion:

La philosophie de base dans la conception parasismique introduite dans ce chapitre souligne de

nouveaux aspects tirés des derniers puissants tremblements de terre. Ces aspects sont jugés comme

très importants et doivent être donc introduits dans le dimensionnement pratique. Afin de limiter les

pertes économiques il devient nécessaire d'adopter une approche de dimensionnement à plusieurs

niveaux. Il a été trouvé par ailleurs que la conception à trois niveaux de performance où la

méthodologie de dimensionnement intéresse respectivement le service, l'endommagement et l'ultime

ou survie est la plus pratique. Pour aboutir à une conception rationnelle on doit adopter à la limite

une conception à deux niveaux de performance à savoir le service et l'ultime.

Figure 2.20: Spectre de déplacement

(a) Spectre élastique de calcul(b) Spectre élastique accélération

52

La cohérence dans la stratégie du dimensionnement parasismique exige la vérification de la rigidité

de la structure pour le niveau de service, la résistance pour le niveau d'endommagement et la

ductilité pour le niveau ultime. Vu les différences importantes entre séisme lointain et séisme proche

du foyer épicentral, il devient aussi vital d'introduire l'effet d'impulsion caractérisant le séisme

proche dans le dimensionnement pratique.

Le code RPA99 spécifie inconsidérablement 2 niveaux de performance (art1.2):

- le premier relatif à un séisme modéré, relativement fréquent, exigeant une rigidité et une

résistance suffisante pour limiter les dommages structuraux et non structuraux.

- le second relatif à un séisme majeur, plus rare, exigeant une ductilité et une capacité de

dissipation d'énergie adéquate pour permettre à la structure de subir des déplacements

inélastiques avec dommages limités sans effondrement, ni perte de stabilité.

Cependant son examen révèle qu'il n'adopte principalement qu'une procédure de dimensionnement à

un seul niveau concernant l'état limite ultime (ELU) satisfaisant la "sécurité de la vie"(à l'instar des

codes basés sur la conception en force) car le premier niveau est nullement reflété au sein de ses

clauses réglementaires. Ceci implique que la structure peut être endommagée mais ne doit pas

s'effondrer. En plus de cela la boucle de contrôle sur la capacité de déformation garantissant la

dissipation d'énergie est carrément absente.

Dans le souci d'établir la cohérence nécessaire dans le processus de dimensionnement, il devient

impératif:

*de spécifier des critères de performance pour le niveau de service en recommandant des valeurs

appropriées le déplacement relatif par exemple.

* d'introduire pour le niveau ultime:

1- sur le plan du comportement structurel global

a- une nouvelle formulation pour le facteur de comportement en le reliant avec le niveau de

ductilité qui lui est concordant.

b- s'assurer du rapport des moments des poteaux sur ceux des poutres aboutissant au même

nœud, garantissant certes le mécanisme de rotulation des poutres.

53

2- sur le plan du comportement local:

a- la ductilité de section résultante du niveau de ductilité global établi; en adoptant une nouvelle

formulation du ferraillage transversal fonction de la flexibilité des poteaux, le niveau

d'endommagement et le déplacement relatif de niveau tolérable.

b- adopter une clause réglementaire pour les noyaux des nœuds (inexistante jusqu'à présent)afin

de se prémunir contre l'éventualité d'une ruine prématurée ou une migration accidentelle des

déformations plastiques.

3- réviser la limite sur la période élastique (si ce paramètre demeurera sélectionné comme clivage de

contrôle) fonction du niveau de ductilité de déplacement concordant avec le facteur de

comportement global.

Ce complément réglementaire s'avère nécessaire afin de hisser notre réglementation parasismique en

vigueur pour qu'elle puisse reposer réellement sur une conception à 2 niveaux répondant ainsi au

minimum requis.

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California. PEER report 2000/02

24- M.A.Aschheim and E.F.Black ' The primacy of the yield displacement in seismic design'

The second US-Japan workshop on Performance Based Design Earthquake Engineering

Methodology for reinforced concrete building structures; Sapporo-Hokkaido, Japan. PEER

report 2000/10

55

18 AK.Chopra, RK.Goel ‘A modal pushover analysis procedure for estimating seismic demands

for buildings’Earthquake Engineering and Structural Dynamics 31 (2002) 561-582

55

Introduction:

Le code algérien en vigueur établi pour la conception et le dimensionnement des structures

parasismiques suppose une réponse nonlinéaire pour les éléments constituants de telles

structures. Cependant aucune suiten’est attribuée à la prédiction de la réponse inélastique du

bâtiment (endommagement structurel), car le dimensionnement s’articule sur des procédures

basées sur la force élastique plutôt que sur celles utilisant le déplacement. Cependant il est

communément reconnu que ce sont les déplacements de niveau et les déformations des

éléments constituants les structures pouvant développer des mécanismes de rotules plastiques

(rotulables) qui fournissent une estimation sur l’endommagement structurel. Malgré

l’évolution de la réglementation parasismique de part le monde, les procédures d’analyses

élastiques restent la pierre angulaire dans la pratique du dimensionnement parasismique en

Algérie. L’objectif de ce chapitre est d’intégrer la connaissance existante se rattachant à la

réponse parasismique des bâtiments pouvant exhiber un mécanisme de rotules plastiques.

L’analyse basée sur la force latérale statique a été utilisée pour plus de 70 ans [1], malgré

qu’elle ne donne pas d’estimations quantitatives de la réponse nonlinéaire, elle a été

considérée comme une procédure d’analyse valable et un outil pratique dans le

dimensionnement professionnel pour plusieurs raisons:

1- d’utilisation facile n’exigeant pas du concepteur des connaissances sur la dynamique des

structures.

2- peut fournir une estimation sur les sollicitations revenant aux éléments structuraux avec

une précision jugée satisfaisante pour les bâtiments faiblement et moyennement élevés

3- peut être utilisée pour un prédimensionnement préliminaire des éléments structuraux

devant être évalués ultérieurement par des méthodes rigoureuses.

4- peut fournir au concepteur un ordre de grandeur comme support pour la vérification des

résultats obtenus à partir de l’analyse dynamique.

La méthode basée sur la force latérale statique prend en compte la réponse nonlinéaire d’un

système parasismique à travers le facteur modificateur de la réponse R appelé aussi facteur de

comportement. Ce facteur a été initialement introduit vers la fin des années 70, et sert à

réduire l’efforttranchant de base (Ve) calculé à partir de l’analyse élastique en utilisant un

56

spectre de réponse ayant un amortissement de 5% (Sa,5) :

R

W.S

RV

V 5,ae (3.1)

Les recommandations du code NEHRP (National Earthquake Hazard Reduction Program)

qualifie le facteur R de facteur empirique de modification de la réponse prenant en compte

l’amortissement et la ductilité d’un système structurelpour des déplacements approchant le

déplacement structurel max. Les valeurs attribuées à ce facteur par les codes américains

(NEHRP, UBC et SEAOC) n’ont aucune base techniqueet comme il a été décrit par l’ATC-

1995a que ces valeurs sont issues des facteurs empiriques de la force horizontale adoptés par

le code SEAOC 1959 [1]. Comme le code RPA [2] a été initialement établi dans le format du

code américain UBC, ceci confirme le caractère empirique du coefficient de comportement R,

c'est-à-dire que ses valeurs n’ont aucune base technique et leurs fiabilités sur la performance

présumée de la réponse parasismique reste donc inconnue.

3.1 Notions de ductilité:

On entend par ductilité dans la conception structurelle, la capacité d’une structure à supporter

de larges déformations dans le domaine post-élastique sans jamais enregistrer une réduction

substantielle de résistance. En d’autres termes, l’abilité d’un système structurel à se déplacer

au-delà de sa limite élastique (δy) tout en résistant à la force latérale et dissipant l’énergie par

un comportement inélastique, elle est généralement caractérisée par le facteur de ductilité de

déplacementy

u

.

Ainsi dans les différents règlements courants, le critère de calcul de la force sismique pour des

structures ductiles a été établi sur la base que ces dernières seraient aptes à résister à des

séismes modérés sans dommages structurels et aptes à résister à des séismes sévères sans

s’effondrer mais subissant éventuellement des dommages structurels et non structurels. Il

devient donc nécessaire de définir au préalable le niveau ou la demande de ductilité.

57

3.1.1. Demande de ductilité de déplacement:

Pour les portiques autostables, la plastification préférée est celle causée par un comportement

flexionnel que celles causées par l’action de l’effort tranchant ou d’adhérence qui sont à

éviter, vu qu’elles conduisent à une réduction substantielle de la dissipation d’énergie[3].

L’approche rationnelle utilisée pour déterminer la résistance sismique d’une structure en

portiques consiste à choisir le mécanisme de déformation post-élastique le plus approprié et

utiliser des méthodes de calcul adéquates prenant en compte le mode de plastification

conforme aux hypothèses établies. Le degré et la distribution de ces rotules dépendent de

plusieurs facteurs incluant les caractéristiques du mouvement du sol, la distribution

horizontale et verticale de la rigidité et de la masse.

La position des rotules plastiques dans les mécanismes de ruine illustrés par la figure 3.1,

dépend essentiellement de la demande de ductilité résultante de la flexibilité structurelle

adoptée par le concepteur.

Fig.1a Fig.1b Fig.1c Fig.1d

Par mesure de commodité, cette demande est évaluée à l’aide des facteurs de ductilité de

courbure ou de déplacement ; en admettant généralement les hypothèses suivantes:

- le comportement moment - courbure des sections est bilinéaire,

- ne sont considérées que les déformations de flexion,

-la plastification au début de l’écoulement se développe simultanément dans toutes les

sections critiques, aboutissant ainsi au mécanisme de ruine.

Figure 3.1. Mécanismes de déformation post-élastique

58

En adoptant des positions appropriées des points d’inflexion dans les poteaux, cl6.0 au niveau

inférieur et cl5.0 pour les autres niveaux, l’expression du déplacement élastique y en tête

d’un portique à r étages est comme suit [4] :

cr3c2c1c

2c

y ........31

r6l (3.2).

cr2c1c ,...,, : courbures des poteaux des r niveaux

Après cette phase élastique, les déplacements sont dus essentiellement à la rotation des rotules

plastiques qui donnent naissance à 2 possibilités de mécanisme de ruine.

1er cas : Mécanisme dû à la rotulation dans les poteaux d’un même étage

Dans ce cas, le processus de plastification se manifeste en premier dans les poteaux. La pire

des situations est celle où uniquement un seul niveau est affecté du fait que les poteaux des

autres étages sont plus résistants (Figure 3.1b). Il est évident qu’un tel mécanisme exige une

très grande demande de ductilité de courbure. Dans les ossatures de grande hauteur, cette

demande de ductilité est tellement importante qu’il s’avère impossible de la satisfaire et par

conséquent la ruine devient inévitable. Ce mode de rupture, observé fréquemment lors des

séismes sévères, est caractérisé principalement par la rotulation en tête et en pied des poteaux

du premier niveau. Le facteur de ductilité de déplacement pour un chargement horizontal

statique, est exprimé par la relation suivante [4]:

pc'

pccy

pc ll5.0l+1c

(3.3) ; avec pcycucpc l .

c

pc

c

pcc

l

l1

l

l3

31

r1+1 (3.4)

2eme cas : Mécanisme dû à la rotulation dans les poutres

Dans ce cas, la plastification dans les régions critiques des poutres précède celles des poteaux

qui sont plus rigides. Les rotules plastiques nécessaires pour le développement d’un tel

59

mécanisme ne se manifestent qu’à la base de ces derniers, comme l’illustre la figure 3.1c. Le

facteur de ductilité de déplacement est exprimé comme suit [4]:

à la base des poteaux :

y

pccc rl+1

c

pcc

l

lr3

31

r1+1

(3.5);

au niveau des zones nodales des poutres:

y

pbcrl+1

b

c

pbb

l

lr3

31

r1+1

(3.6);

avec pbybubpb l .

bl , cl :respectivement longueur de la poutre et longueur du poteau

'pcpc l,l : longueurs plastiques au niveau des rotules inférieures et supérieures du poteau

pbl : longueur plastique de la poutre

pc , pb : les rotations respectives au niveau des rotules plastiques du poteau et de la poutre

u , y : respectivement courbure ultime et courbure élastique

Le paramètre représentant le rapport des courbures élastiques a pour expression [4,5,6]:

by

av,cy

yb

yc

EIM

EIM

=

av,c

b

b2

u

av,c2

u

dd

bdM

bdM

EI :rigidité flexionnelle

uM , yM : respectivement moment ultime et moment élastique

bd , cd :respectivement profondeur effective de la poutre et profondeur effective du poteau

Il est apparu plus commode d’apprécier la demande de ductilité à travers le facteur de ductilité

de courbure (qui peut être obtenu par simple réarrangement des formules précédentes)

qu’avec celui de déplacement .En plus, il a été communément montré que les exigences

60

relatives aux aciers de résistance et de confinement1 sont intimement liées au facteur de

ductilité de courbure [7]. A titre d’illustration, le tableau ci-dessous regroupe les différentes

valeurs du facteur de ductilité de courbure correspondant aux 2 cas de mécanisme de ruine

choisi, pour une valeur du facteur de ductilité de déplacement constante ( 4 ) et en

considérant le valeurs courantes [4] de pb'pcpcc letl,l,l :

Facteur de ductilité de courbure pour 4

c bNbre de niveau (r)

1er mécanisme 2ième mécanisme 1 5.1 23 33.6 11.1 16.2

10 121.3 12.1 17.623.925.9

31.534.1

L’examen de ce tableau conduit aux constatations suivantes:

Pour une même valeur de , la valeur de est variable selon le nombre d’étage et le

mécanisme de ruine recherché.

Pour des portiques élancés, le 1er mécanisme exige un niveau de ductilité trop excessif

( c >30) qu’il est très difficile de pouvoir satisfaire en pratique.

Contrairement au 1er mécanisme, le facteur de ductilité de courbure n’est pas affecté par le

nombre de niveaux dans le 2ème mécanisme où la ruine est dictée par la plastification des

poutres.

La conception en portiques ayant des poteaux relativement plus flexibles que les poutres

(1.5) présente un danger vis-à-vis de l’action sismique même si la plastification

débutera dans ces dernières, car la demande de ductilité dans ce cas est jugée trop accrue

pour qu’elle puisse être satisfaite. En réalité, cette situation peut se présenter pour des

portiques à poutres de grande portée. Il est impératif dans ce cas de s’orienter vers une

conception basée sur une demande de ductilité réduite.

Les équations précédemment établies donnent une indication sur l’ordre de grandeur des

facteurs de ductilité de courbure et permettent de définir au préalable un facteur de ductilité

de déplacement en fonction du mode de ruine choisi.

Il est évident que le mécanisme de déformation consécutif à la formation de rotules plastiques

dans les poteaux d’un même niveau est dangereux, car il est fort improbable de pouvoir

1 Cet aspect sera traité de manière élaborée dans le 4ème chapitre.

61

fournir la ductilité de courbure adéquate pour survivre à un éventuel séisme sévère. Par

contre, le développement des rotules plastiques dans les poutres offrent une meilleure

dissipation d’énergie, et que ce mode de fonctionnement permet d’atteindre une ductilité de

courbure d’au moins 4 fois le facteur de ductilité de déplacement 4 .

Dans ce contexte, plusieurs codes exigent à ce que les poteaux des structures en portiques

autostables offrent une résistance flexionnelle adéquate afin de favoriser un développement

de mécanisme lié à la formation de rotules plastiques dans les poutres. Pour atteindre ce but,

Paulay [5] suggère que les moments fléchissants ultimes dans les poteaux soient majorés par

un coefficient variant entre 2 et 2.5, pour tenir compte notamment : de la sur-résistance de

flexion des rotules plastiques dans les poutres due à l’écrouissage des aciers longitudinaux,

des modes supérieurs de vibration et de l’action sismique bidirectionnelle. Le code NZS [8]

préconise un coefficient de majoration variant entre 1.67 et 2.64; par contre le code ACI-83[9]

le fixe à la valeur 1.2. Le RPA [10] rejoint ce dernier code en introduisant un coefficient de

1.25. Ceci nous parait allant à l’encontre de l’esprit de la prise en compte de l’évolution

récente de la réglementation internationale (déclarée dans l’avant propos du RPA99).

Bien que cette conception de «poteau fort-poutre faible» est fortement recommandée, le code

NZS signale 2 exceptions à cette règle :

a- Pour des constructions en portique de longue portée, ou bien se trouvant dans les régions

à faible sismicité, le comportement est essentiellement dicté par les charges verticales,

compromettant ainsi l’approche «poteau fort-poutre faible». Dans de telles structures, et

pour un nombre d’étages supérieur à 3, le développement des rotules plastiques se fait

simultanément au pied et en tête des poteaux intermédiaires alors que celles des poutres

n’auront lieu qu’au voisinage des poteaux de rive (Figure 1.d): c’est le mécanisme de

déformation mixte (Mixed sidesway mechanism). Pour ce type de structures, les forces

sismiques de calcul doivent être prises égales au double de celles des portiques ductiles,

pour minimiser la demande de ductilité.

b- Les mécanismes de déformation régis par le déplacement des poteaux (poteau faible-

poutre forte) sont autorisés pour le cas d’une structure non élevée (un à deux étages), ou

pour le dernier niveau d’une structure multi étagée. Dans ces situations, la demande de

ductilité dans les poteaux est réduite et peut être facilement réalisée par une disposition

du ferraillage saine et adéquate.

62

3.1.2. Structures faisant l’objet d’une ductilité limitée:

La confection des rotules plastiques des structures ductiles, basées sur le concept capacité de

résistance, capacité de déformation, exige parfois de grandes quantités d’armatures

transversales difficiles à disposer suite à l’encombrement du ferraillage. Dans cette situation,

il serait préférable d’adopter une autre conception qui consiste à réduire la demande de

ductilité ce qui conduit à des forces sismiques de calcul plus grandes; comprises entre celles

utilisées dans le calcul élastique et celles prises pour une structure hautement ductile.

Cette alternative présente l’avantage de tolérer une grande relaxation vis à vis des

dispositions liées à la demande de ductilité. Par conséquent, la confection du ferraillage est

plus aisée. Dans ce contexte, le code NZS limite le coefficient de ductilité de déplacement

entre 2 et 3 pour les portiques autostables. Malheureusement, cette option ne figure pas dans

les prescriptions actuelles du code RPA.

La réponse parasismique des portiques peut avoir un large spectre de comportements, donc

différents niveaux de ductilité. Les différents règlements parasismiques introduisent 3

grandes classes de ductilité: faible (L), moyenne (M) et élevée (H).

La spécification du niveau de ductilité au sein du code algérien apparaît très restreinte du

moment que le coefficient de comportement est pris constant et ce, pour chaque catégorie de

structure. A titre d’indication, la valeur du niveau de ductilité préconisée par le RPA pour une

structure en portiques autostables pour un coefficient de comportement R = 5 1Q 2; peut

être qualifiée comme étant relativement élevée [3]. Il est clair que le RPA, dans sa version

actuelle, enlève au concepteur toute possibilité d’exiger une certaine demande de ductilité

fonction du mécanisme de déformation désiré.

3.2. Facteur de comportement R:

Les procédures conventionnelles spécifiées dans les codes parasismiques universels utilisent

l'analyse élastique pour évaluer les charges sismiques induites sur les bâtiments. Pour tenir

compte du comportement inélastique, ces charges sismiques sont modifiées en introduisant le

facteur de comportement structurel ou facteur de réduction de la force de calcul (R), défini

comme suit:

calcul

élastiue

FF

R

2Le code NZS confère aux structures soumises à des séismes sévères un taux de ductilité minimum de 4.

63

Selon le RPA [10] la force sismique de calcul est quantifiée comme suit :

W.R

Q.D.AV = Q.

RVe (3.7);

Il est clair que le terme ‘ D.A.W ’ n’est autre que la force élastique eV qui est le produit de la

masse accélérée amplifiée, pour tenir compte de l’effet dynamique. Le terme ‘ QR ’exprime

le coefficient caractérisant le comportement structurel et son niveau de sécurité.

Des méthodes analytiques ont été utilisées pour justifier le facteur de réduction de la force de

calcul, qui est tributaire du niveau de ductilité du système d'une part, et de la surésistance due

l'écrouissage et la formation des rotules d'autre part.

Le comportement des structures renfermant des membres ductiles peut être généralement

idéalisée par la figure 3.2. La capacité de la structure n’est pas encore dépasséelors de

l’apparition de la première rotule, car c’est le début de la formation du mécanisme plastique et

la structure continue à développer une capacité de résistance et de déformation.

Figure 3.2. Effort tranchant de base–déplacement global

La capacité ultime n’est considérée atteinte que lorsque max . Cette capacité de résistance

peut approximativement être égale à

RV

V ey (3.8) et elle est supérieure à la capacité

correspondante à la formation de la première rotule :RV

V es (3.9).

64

Le rapport

RR

V

VR

s

ys (3.10) est appelé facteur de sur résistance ou de réserve de

résistance, et l’équation (3.10) donne sR.RR (3.11). En d’autres termes mécanisme

élastiue

FF

R ,

etcalcul

mécanismes F

FR où Fmécanisme est la force latérale nécessaire au développement du

mécanisme résultant, et elle est évaluée à l'aide des analyses; dynamique inélastique et

statique inélastique (static pushover analysis) des bâtiments conformément au code. Le

spectre de dimensionnement à réponse inélastique (IDRS) peut être approximativement

obtenu en divisant le spectre de dimensionnement à réponse élastique (EDRS) par le produit

sR.RR pour chaque plage de T.

Dans la moitié des années 80, un programme de recherche expérimentale conduit par

l’université de Berkeley a permis de formuler le facteur de comportement R comme le produit

de 3 facteurs tenant respectivement compte de la ductilité, de la réserve de résistance et de

l’amortissement visqueux ; R.R.RR s (3.12).

Cependant le dernier facteur a été pris égal à l’unité. Car malgré que ce facteur peut être

utilisé pour l’estimation du déplacement des structures inélastiques, il ne pourra être utilisé

pour réduire proportionnellement la demande de résistance [11]

Des études récentes (ATC 1995a) [12] adopte une formulation similaire:

Rs R.R.RR (3.13)

où RR est le facteur de redondance structurelle introduit dans le but de quantifier

l’amélioration de la réserve de sécurité des systèmes en portiques utilisant la multiplication

modulaire des travées et des niveaux dans chaque direction principale. Il est à noter que les

composants de R sont interdépendants entre eux, spécialement le facteur de ductilité et celui

de résistance. Cependant la formulation de R ne prend pas en considération l’effet

d’irrégularité plane ou verticale. L’irrégularité structurelle peut être introduite en réduisant le

facteur de comportement par un coefficient minorateur à l’instar de notre code sous forme de

facteur de qualité. Une forte pénalisation de la force de calcul (efforts tranchants de base très

importants) sert à décourager l’utilisation des structures irrégulières tout en réduisant les

incertitudes associées à la réponse nonlinéaire de telles structures.

65

3.2.1. Facteur de ductilité R :

Le facteur R est une mesure de la réponse nonlinéaire globale d’un système de

contreventement et non pas de celle de ses éléments constituants. Il est évalué pour un spectre

inélastique à ductilité constante et il tient compte de la différence entre un chargement

statique et un chargement dynamique réversible induit par l'action sismique. Le bâtiment est

modélisé comme un système à un seul degré de liberté (SDOF), où sa ductilité de

déplacement disponible est estimée, et les relations entre R et (ductilité de déplacement)

sont développées. Ces relations ont été le sujet de recherche pour les 3 dernières décennies, et

il a été trouvé qu’elles sont fonction des caractéristiques de la structure (ductilité,

amortissement et période de vibration) ainsi que des caractéristiques du mouvement du sol.

Newmark et Hall [11] ont relié R au niveau de demande de ductilité de déplacement,

fonction de la période par les expressions suivantes:

1R pour sT 03.0 (égalité des accélérations)

12R sTs 5.01.0 (égalité des énergies)

R sT 5.0 (égalité des déplacements)

Bertero et Miranda ont suggéré des expressions remarquables de forme unifiée donc simple

d'utilisation, obtenues à partir de 124 enregistrements de mouvement de sol couvrant des sites

rocheux, alluvionnaires et très meubles. Elles ont été trouvées satisfaisantes surtout pour les

sites alluvionnaires [13].

11

R

(3.14)

26.0)Tln(5.1expT21

TT101

1

site rocheux

22.0)Tln(2expT52

TT121

1

site alluvionnaire

21

11 25.0)TTln(3expT4T3

T3T

1 site meuble

66

: coefficient caractérisant la nature du sol.

T1 : période caractéristique du sol.

Krawinkler et Nasser [14] évaluèrent le spectre de réponse inélastique des systèmes

bilinéaires avec chute de rigidité sous 15 excitations sismiques enregistrées sur sites rocheux

et sols alluvionnaires. Ils proposèrent des relations pour R fonction de la période naturelle, et

la deuxième pente du système bilinéaire en considérant un amortissement de 5%

c1

1)1(cR (3.15)

nan

an

n Tb

T1T

),T(c

42.0b;1a pour α=0

où les paramètres a et b ont été obtenus à partir de l’analyse en régression, et α est la rigidité

après écoulement exprimée en % de la rigidité initiale. Pour α variant entre 0 et 10%, a=1.0 et

b varie entre 0.42 et 0.29. En général le coefficient modificateur R augmente

proportionnellement avec le niveau de ductilité recherché, et diminue avec l’augmentation de

l’écrouissage.Pour un bâtiment ayant une période fondamentale supérieure à 0.75s, l’effet des

modes supérieurs nécessitera une augmentation de la force latérale de dimensionnement si le

niveau de ductilité souhaité est préservé. Il a été en outre constaté [1] que les différences

enregistrées entre les relations de Krawinkler et Miranda sont considérées comme petites

pouvant naturellement être ignorées.

Le coefficient de réduction R introduit par Vidic et al [15] a été assimilé à une courbe

bilinéaire, et 2 modèles d’hystérésis ayant 10% d’écrouissage après écoulement ont été

considérés; bilinéaire et dégradation de rigidité (modèle Q). Dans la plage des périodes

courtes ce facteur augmente linéairement avec la période pour atteindre une valeur presque

égale à la demande de ductilité. Il restera constant pour le restant des périodes.

0nc

1

0n0

nc1

TT1)1(c

TT1TT

)1(cR

R

R

(3.16)

0T : période divisant la plage des périodes en 2 ; elle est reliée à la période caractéristique 1T par la

relation 1c

20 T..cT T

67

Les coefficients TR cetccc ,, 21 dépendent du comportement hystérétique et du modèle

d’amortissement.

Han et al [16] proposèrent une formulation de 4321 C*C*C*C*),T(RR tenant compte de

la période structurelle, la demande de ductilité et les caractéristiques de différents modèles

hystérétiques, respectivement (α1: modèle bilinéaire,α2 : dégradation de résistance,α3 : dégradation

de rigidité etα4 modèle en hystérésis pincés). Une expression simplifiée pour un modèle élastique -

parfaitement plastique a été aussi établie :

)TBexp(1A),T(RR 00 (3.17)

15.0.99.0A 0

83.00 .9.23B

Dans la plage des périodes courtes et intermédiaires, ce facteur de comportement R dépend de la

ductilité et de la période ; cependant pour la plage des périodes longues il est faiblement influencé

par la période et sa valeur est presque égale à la ductilité.

Le facteur R proposé par Priestley [17], prend en compte la période caractéristique spécifique au

site et il est exprimé par la relation:

gT5.1

T11R (3.18)

qui suppose l'égalité des déplacements R quand gT5.1T et l'égalité des accélérations

1R quand 0T , entre ces 2 valeurs R est obtenu par interpolation linéaire.

En adaptant ces valeurs au code RPA, R ne sera donc valable que pour la plage des périodes

élevées; indiquées ci dessus:

Périodes (s)SiteCourtes Intermédiaires Longues

S1 0.19 0.45S2 0.26 0.60S3 0.32 0.75S4 0.45 1.05

68

Il en ressort clairement que pour les structures appartenant aux plages de périodes courtes et

intermédiaires la force de calcul est inévitablement sous estimée. A titre d'illustration pour un site

rocheux, la figure 3.3 confirme cette constatation ( 5R ), pour les différents auteurs précités).

3.2.2. Facteur de réserve de résistance sR :

La capacité de résistance latérale Vu d’une structure dépasse généralement sa demande de

résistance Vb car ses éléments constitutifs sont dimensionnésde telle façon qu’ils eussent des

capacités substantiellement plus grandes que les efforts résultants. Ceci est attribuable au fait

que la résistance des matériaux utilisés est généralement plus grande que la résistance

nominale spécifiée, de plus le contrôle des déplacements résulte généralement en un

surdimensionnement du coffrage et les exigences au niveau du détail conduisent le plus

souvent à adopter des éléments plus résistants que demandés. Cependant le rapport (Vu/Vb)

pour un système structurel est variable fonction de la zone sismique et sa période

fondamentale. Plusieurs études ont été entreprises dans ce domaine; (Uang et Maarouf 1993)

ont analysé un portique de rive composé de 6 niveaux sous l’action sismiquede Loma Priota

ont reporté un sR =1.5. Huang shikozuko (1994) étudièrent un portique moyennement ductile

de 4 niveaux en zone de moyenne sismicité et ont déterminé un coefficient de sur résistance

sR = 2.2. Krawinkler et Nasser [14] étudièrent aussi le système à degré de liberté multiple

(MDOF) et conclurent pour la conception poteau fort - poutre faible que la demande de

résistance des systèmes à un seul degré de liberté doit être augmentée si les systèmes à

0

1

2

3

4

5

6

0 0,5 1 1,5 2

Période T en (s)

Rµ RPA 99

N et HPriestleyMiranda-BerteroKrawinkler- NasserV-F-F

Figure 3.3. Facteur de comportement Rμ, (μ = 5 , site rocheux)

69

plusieurs degré de liberté sont considérés; afin de limiter la ductilité de déplacement de niveau

max à celle d’un seul degré de liberté.

La comparaison établie par Popov et al [18] sur les recommandations relatives à l’évaluation

des charges latérales établies par différents codes en vigueur, a permis de relever une

similarité dans la formulation exception faite à la différence dans la notation. Le code NEHRP

préconise un coefficient 67.1R s , alors que le code NZS le fixe égal à 1.5.

Il a été mis en évidence [13] que la surésistance dépend de la flexibilité de la structure, elle est donc

plus grande pour bâtiments faiblement élevés que pour ceux moyennement élevés (4 à 5 niveaux):

s3.0T 7.25.1x8.1R s pour s1.0T

s3.0T 5.1R s

Comme l’écart enregistré entre les différentes valeurs de sR est significatif [13] (variant entre

1.5 et 2.7), son utilisation dans le domaine professionnel n’est donc pas sans risque, pour ce

plus d’études sont nécessaires afin de développer des facteurs de sur résistance fiables

pouvant être adoptés par les codes parasismiques.

L’étude comparative menée par Mwafy et Elnashai [19] sur différentes classes de bâtiments

en considérant plusieurs états limites :

-déplacement relatif de niveau

-plastification des poteaux

-indice de stabilité

-chute globale de résistance

a permis de conclure que le déplacement de niveau reste le paramètre de ruine contrôlant la

réponse de bâtiments.

Maheri et al [20] ont rapporté dans une étude sur le facteur de comportement global pour un

déplacement relatif maintenu constant (1.5% de la hauteur) que ce facteur décroît avec

l’augmentation du nombre de niveaux (il a été précédemment signalé que R doit être réduit

si T > 0.75s afin de tenir compte de l’effet des modes supérieurs, le facteur de comportement

R doit lui aussi être minoré.)

70

3.2.3. Facteur de redondance RR :

Malgré que la redondance structurelle est fortement recommandée dans la conception

parasismique de part le monde, les structures couramment utilisées se composent

généralement d’un nombre réduit de portiques, les catégorisant comme ayant une redondance

réduite. Afin de doter la structure d’une redondance adéquate, plusieurs chercheurs [Bertero

1986, Whittaker 1990] recommandent 4 lignes de portiques dans chaque direction comme

minimum requis. Il devient donc possible de pénaliser les structures moins redondantes avec

des forces latérales plus grandes (tableau ci-dessous).

Nombre de lignes Facteur de redondance2 0.713 0.864 1.0

Le code RPA99 introduit cette pénalité à travers un coefficient de qualité égal à 1.10

(majoration de l’effort tranchant de 10%) résultant en un coefficient RR =1/Q=0.9 très proche

de la moyenne des valeurs du tableau précédemment cité ( RmoyR =0.857).

3.2.4. Facteur de correction MDOF - SDOF :

Le facteur R précédemment discuté peut être utilisé dans la conception des structures

pouvant être approximativement modélisées, comme un système à un degré de liberté.

Cependant la plupart des structures ont besoin d’être modélisées comme système à plusieurs

degrés de liberté présentant un comportement beaucoup plus complexe que celui ayant

uniquement un seul degré de liberté spécialement dans le domaine nonlinéaire. Il devient donc

nécessaire de prendre en considération l’éventuelle concentration de ductilité de déplacement

dans certains niveaux à travers un coefficient minorant le facteur R qui représentera alors le

coefficient maximal de réduction de résistance permettant le contrôle adéquat la demande de

ductilité de déplacement de niveau des structures présentant une résistance égale à la

résistance de dimensionnement. Dans ce contexte, Miranda [21] proposa pour des structures

régulières respectant la condition poteau fort - poutre faible la formulation suivante :

R

RRR

R MDOF

SDOF

MDOFM donnant 12

M )(LnT15.01R

(3.19)

71

3.2.5.Facteur tenant compte de l’effet dynamique P :

L’étude entreprise par Han et al[22] a pris en considération l’effet P dans la procédure de

dimensionnement parasismique en calibrant le facteur de ductilité R par un coefficient C

déterminé à l’aide d’une étude statistique. Cette calibration s’accorde bien avec R du fait

que ces 2 facteurs sont fonction des caractéristiques structurelles, niveau de demande de

ductilité (niveau de réponse) et caractéristiques du mouvement de sol.

T,,C.RR '

T,,C =coefficient prenant en compte respectivement le coefficient de ductilité, le

coefficient de stabilité, et la période du système structurel.

Les auteurs ont trouvé un faible coefficient de corrélation (0.0341) entre le coefficient C et la

période structurelle, pour ce cette dernière ne sera pas prise en considération dans la

formulation de C. Cependant il a été trouvé que le niveau de ductilité et le coefficient de

stabilité affectent sensiblement le facteur C, il en découle que ,fC .

L’analyse par régression entreprise englobant 40 enregistrements sismiques (rocher et sol

ferme), 37 périodes naturelles (0.2 à 2 s par pas de 0.05s), 9 coefficients de stabilité (0 à 0.2

par pas de 0.025) et 6 niveaux de ductilité (1 à 6); a permis d’aboutir à l’expression suivante:

18749.25911.11,fC (3.20)

On remarque que le facteur de correction caractérisant l’effet P est inversement

proportionnel au niveau de ductilité et au coefficient de stabilité.

Le code algérien dispense la vérification vis-à-vis des effets du second ordre si le coefficient

de stabilité 10.0 , dans ce contexte pour une demande de ductilité 4 , C prend la

valeur de 0.58 (eq.3.20) résultant ainsi en une majoration de presque 50% sur l’effort

tranchant de base.

3.2.6. Evaluation systématique:

Le facteur modificateur de la réponse sismique joue un rôle controverse dans la procédure de

dimensionnement parasismique adoptée par le code Algérien. Aucun autre paramètre entrant

dans la formulation de l’effort tranchant n’a plus d’impact sur la valeur des efforts résultants

d’un système de contreventement que ce facteur. Malgré sa grande influence sur le

dimensionnement parasismique donc sur la performance des structures, aucune base

72

scientifique ne relie les valeurs de R adoptées par notre code. Il serait donc difficile

d’améliorer la pratique courante de la conception en force dans sa forme courante sans une

telle base. Si la nouvelle formulation présentée dans ce chapitre est à adopter afin d’améliorer

la fiabilité des valeurs attribuées à R pour différents systèmes structurels, des études

systématiques coordonnées deviennent alors nécessaires pour caractériser totalement

l’interdépendance des facteurs de ductilité, de résistance et de redondance.

Les facteurs de ductilité et de résistance doivent être évalués pour chaque type de système

structurel et ce pour chaque zone sismique utilisant les définitions standardisées de la ductilité

et de la résistance.

3.2.7. Introduction du facteur R dans la conception en performance:

Le facteur de comportement dans forme globale Rs R.R).C.R(R serait bien approprié pour

être incorporé dans une procédure de dimensionnement en performance.

Un dimensionnement en performance est bien fait si la structure est dimensionnée dans le

détail de telle façon que les déformations locales restent inférieures à leurs limites

correspondantes pour chaque niveau de performance. Les demandes et les de déformation

sont vérifiées au niveau des zones critiques (rotules plastiques) en vérifiant la déformation

max, la ductilité de déformation ; la courbure max, la ductilité de courbure ; la rotation

max, la ductilité de rotation avec leurs limites respectives. Pour un dimensionnement

préliminaire, la demande ductilité de niveau et la demande de déplacement relatif entre

niveaux sont reliés entre eux par la demande déplacement d’écoulement, ils seront de ce fait

les mieux indiqués pour permettre l’implantation de R dans la conception en performance.

Malgré que ces paramètres ne prennent pas en compte l’accumulation de l’endommagement

des éléments structuraux, ils présentent plusieurs avantages à savoir:

de plus qu’ils sont simples et les ingénieurs sont familiers avec eux, la plupart du travail de

recherche expérimentale a été établi en les prenant en considération. Cependant leurs limites

nécessitent d’être calibrés avec attention afin d’établir un contrôle adéquat de

l’endommagementpour différents niveaux de performance. Les limites de demande de

ductilité de niveau et de déplacement relatif de niveau varient avec le système structurel et le

niveau de performance sélectionné (life safety, near collapse et collapse).

73

C’est pour cette raison qu’on a besoin lors du dimensionnement préliminaire d’évaluer la

capacité de résistance latérale de la structure nécessaire pour limiter la demande de ductilité

de déplacement globale ainsi que la demande de déplacement global dans une certaine limite

conduisant ainsi au control local de la ductilité de niveau et du déplacement relatif entre

niveaux. Si le spectre de dimensionnement élastique est spécifié (connu) pour chaque niveau

de performance, le facteur R permettra alors l’estimation de la capacité de résistance requise

particulièrement pour les niveaux de performance vie sauve, pré ruine et ruine.

L’implantation du facteur R dans la conception en performances nécessite la spécification des

demandes max tolérables de ductilité de niveau ainsi que du déplacement relatif d’étage pour

chaque système structurel et niveau de performance

Conclusion

L’identification du facteur modificateur de la réponse sismique est faite à travers une

formulation incluant la demande de ductilité, la réserve de résistance, la redondance

structurelle, MDOF et l’effet P . Le but de cette formulation est de fournir une base

technique pour les valeurs à attribuer au coefficient de comportement R.

Cette étude a permis de faire ressortir les points suivants :

Elargir le spectre de ductilité afin de répondre à une grande variété de structures.

En spécifiant des valeurs pour le facteur de comportement indépendamment de la période et du

niveau de ductilité le code Algérien s'est mis dans le côté non conservateur pour les structures

appartenant aux plages de périodes courtes et intermédiaires où la force de calcul sera

inévitablement sous estimée.

Le code RPA introduit l’effet de redondance, tout en faisant abstraction à la réserve de

résistance et aux effets P

Si le facteur de réserve de résistance reste sans effet sur le dimensionnement car le facteur R

établi par le code ne concerne que le niveau de ductilité, cependant l’effet P peut conduire

àune sous estimation importante de l’effort tranchant de base.

Il reste encore nécessaire d’adapter le coefficient R pour prendre en considération les degrés de

liberté multiples.

74

Références:

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Engineering, April 1999 pp 438-444

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[13]- A.J.Kappos, ’Evaluation of Behaviour Factors on the Basis of Ductility and Overstrength

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[16]- L.H.Lee, S.W.Han,’Determination of Ductility Factor Considering Different Hysteretic

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75

[18]- E.P.Popov, C.E.Grigorian, T.S Yang 'Developments in Seismic Analysis and Design'.

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[19]- A.M.Mwafy, A.S.Elnashai ‘Calibration of Force Reduction Factors of RC Buildings. Journal

of Earthquake Engineering 2002; 6(2): 239-273.

[20]- M.R.Maheri, R.Akbari ‘Seismic Behaviour Factor, R, for Steel X-Braced and Knee-Braced

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Structural Engineering and Mechanics, Vol. 12, N°3 (2001) pp 249-266

76

Introduction

Le code RPA préconise une limite sur la période comme facteur de contrôle dans le processus

de dimensionnement fonction du système structurel. Comme le code RPA [1] est basé sur le

dimensionnement en force; il recommande un coefficient de comportement global fixe

fonction de la nature du contreventement tout en faisant abstraction du niveau de ductilité

global concordant. Le facteur de modification R est un outil simple introduit dans le but de

concrétiser un dimensionnement inélastique. Cependant les valeurs de ce facteur spécifiées

par les codes dépendent des matériaux de construction et du type du système structurel

adopté. Ces valeurs sont arbitraires et difficilement justifiables du moment qu’elles ne

paraissent pas être établies sur une base analytique ou expérimentale. Il s’avère donc plus

rationnel de définir une période limite en se basant sur une déformation limite que sur des

expressions empiriques basées essentiellement sur une description générale du système

structurel et de sa géométrie. Le travail entrepris consiste en l'évaluation de cette limite à

travers deux procédures basées sur des méthodes approchées, en considérant un déplacement

limite en tête (global drift). Le niveau de ductilité global (μ) à attribuer au coefficient

réducteur de la force élastique QRR est déterminé en exploitant les relations

nTR communément reconnues à travers le monde, et par l'occasion l'amortissement

équivalent du système structurel en utilisant des relations jugées satisfaisantes.

L’évaluation de la période est conduite dans l’esprit de l’introduire dans un coffrage d’un

dimensionnement en capacité (Figure 4.1). Ce dimensionnement consiste à garantir une

rigidité latérale minimale (période maximale, Tmax) d’où une capacité de résistance minimale

requise pour contrôler l’endommagement structurel à travers le contrôle d’un niveau de

déformation tolérable ou un niveau de ductilité donné. Vu que la boucle de contrôle sur la

déformation est inexistante au sein de notre code; la procédure d’évaluation telle qu’elle est

proposée dans cette partie s’accorde avec un dimensionnement en capacité du moment qu’elle

permet d’ajuster le niveau de demande de résistance requis fonction d’un niveau de ductilité

introduit tacitement à travers les recommandations spécifiques aux aciers. Ceci permettra de

hisser la conception parasismique adoptée par le code RPA afin qu’elle puisse répondre au

minimum requis c'est-à-dire : une conception à deux niveaux de performance.

77

Figure 4.1. Dimensionnement à 2 niveaux de performance

Système Structurel, H, R, NT

Niveau de qualité, Q

Facteur de Réduction de laforce élastique R

Coffrage, NST

maxNS TT

M,N,T; Capacité de Résistance

Capacité de Déformation

DC

Fin

Niveau de ductilité globale)T,R(f N ; eq. Krawinkler-Nasser

4

Proc.1; eqeq ,C : eq.Iwan

où Proc.2; C : eq. Miranda

Réduire µ, etRéévaluer R

4 , R concordant

)T,(fR N

, maxT tolérable

drift : tolérable

78

Il est reconnu que l’augmentation de la ductilité globale (pour une rigidité ou une capacité de

résistance donnée) a un rôle très important sur l’endommagement local. La concentration de

ce dernier augmente avec l’augmentation de la ductilité structurelle [2], c'est-à-dire avec le

degré d’enfoncement de la structure dans le domaine non linéaire. Pour ce, le coefficient

modificateur de la réponse sismique R varie proportionnellement avec le niveau de ductilité

recherché fonction de la période structurelle. Il a été par ailleurs reconnu que

l’endommagement ainsi que la rupture ultime d’une structure parasismique sont

principalement dépendants d’un dépassement d’une capacité de déformation (déplacement ou

ductilité) plutôt que du dépassement d’une capacité de résistance. La conjugaison des

méthodes utilisées dans cette partie, qui sont appropriées pour un dimensionnement en

déplacement, contribue en l’amélioration de la sécurité vis-à-vis d’un éventuel dépassement

de déformation garantissant ainsi un acceptable niveau de performance en préservant la vie

humaine tout en limitant l’endommagement.

Le travail entrepris consiste en l'évaluation de cette limite à travers deux procédures utilisant

des méthodes approchées basées essentiellement sur l’évaluation des déplacements

inélastiques. L'étude a englobé trois cas de figure de structures en portiques autostables, nus et

avec remplissage en maçonnerie rigide participante ou non participante; tout en considérant la

spécifité du sol d'assise, rocheux, ferme et très meuble. Les résultats enregistrés ont montré

que la limite préconisée par notre code en vigueur est très restrictive et ne s'accorde que pour

les structures nues quelque soit la nature du sol considéré.

4.1. Méthodes utilisées:

En général, les méthodes approchées communément utilisées peuvent être classifiées en deux

groupes principaux. Le premier groupe englobe les méthodes basées sur la linéarisation

équivalente où la déformation maximale est évaluée comme étant la déformation maximale

d'un système linéaire ayant une rigidité latérale plus faible et un coefficient d'amortissement

plus grand que ceux relatifs au système inélastique.

Cependant le deuxième groupe comprend les méthodes basées sur le facteur de modification

de déplacement où la déformation maximale du système inélastique SDOF est évaluée comme

étant le produit de la déformation maximale d'un système linéaire ayant les mêmes rigidité

latérale et coefficient d'amortissement que le système inélastique, multipliée par un coefficient

de modification de déplacement, C.

79

4.1.1. Méthodes de linéarisation équivalente:

La réponse sismique des systèmes inélastiques peut être estimée par des méthodes analytiques

approximatives où le système non linéaire est remplacé par un système linéaire équivalent.

Ces techniques ont vu le jour dans les années 60, et le travail fondamental a été accompli sur

deux décennies (Hudson 1965; Jennings 1968; Iwan et Gates 1979). En général, les méthodes

approchées déterminant les paramètres (caractéristiques) du système linéaire équivalent se

subdivisent en deux catégories ; les méthodes basées sur la réponse harmonique (rigidité

sécante) et les méthodes basées sur la réponse aléatoire (random response). Les méthode

appartenant à la première catégorie surestiment considérablement (period shift) l'amplification

de la période, cependant celles considérant la réponse aléatoire (Iwan & Gates) estiment cette

amplification d'une manière plus réaliste. La méthode basée sur la structure substituée

(substitute structure method), populaire pour la conception en déplacement (Gulkan & Sozen

1974, Shibata-Sozen 1976, Moehle 1992, Kowalsky 1995, Wallace 1995), n'est autre qu'une

variante de la méthode basée sur la rigidité sécante. Il est reconnu que ces 2 méthodes (rigidité

sécante et structure substituée) basées sur la réponse harmonique ne sont pas aussi précises

que celles basées sur la réponse aléatoire [3]

Rigidité sécante:

La méthode proposée par Rosenblueth et Herrera était la première méthode de linéarisation

équivalente utilisant la rigidité sécante à déformation ultime (connue aussi comme méthode

de rigidité géométrique) comme base pour sélectionner le déplacement de période ou période

équivalente. L'équation du mouvement d'un SDOF sous une excitation sismique donnée,

considérant un comportement hystérétique est comme suit:

g

...

00

..x

m)x(F

x2x

où x est le déplacement latéral relatif de la masse par rapport au sol (pseudo-déplacement), g..x

l'accélération du sol, et m, 0et )x(F sont respectivement la masse, le rapport d'amortissement

visqueux et la force de rappel du système. La fréquence de vibration circulaire, 0 , est

donnée par:T2

mk 0

0

0k et T représentent la rigidité initiale et la période de vibration du système.

80

La réponse maximale du système en utilisant les méthodes de linéarisation équivalente, est

considérée approximativement par la réponse maximale du système linéaire équivalent où la

réponse eqx est calculée à l'aide de l'expression suivante:

g

..

eq2eqeq

.

eqeqeq

..xxx2x

eq et eq ,sont respectivement le rapport d'amortissement visqueux du système linéaire

équivalent (qui est toujours plus grand que celui du système original) et sa fréquence de

vibration circulaire. Cette dernière est donnée par:eq

seq T

2mk

sk est la rigidité sécante à déformation ultime et eqT est la période de vibration du système

équivalent. Pour un système bilinéaire (Figure 4.2) avec une réserve de rigidité (rk) après

fissuration, la relation entre la période de vibration du système équivalent et celle du système

initial est caractérisée comme suit:

rr1k

kT

T

s

0eq (4.1)

où est le facteur de ductilité de déplacement, défini comme étant le rapport du déplacement

absolu (ultime) et le déplacement lors du début d'écoulement avec

EIEI

r f , facteur

traduisant la chute de rigidité :

r = 0 modèle élasto-plastique; 100% de chute de rigidité

r 0 modèle bilinéaire chute de rigidité inférieure à 100%

Figure 4.2. Comportement d’un système élasto-plastique

y

u

yF

uF

rK

secK

K

F

81

Le rapport d'amortissement visqueux du système linéaire équivalent est donné de la même

manière par l'expression suivante:

2rr

1r1205.0

eff(4.2)

pour un système élastoplastique (r=0):

s

0eq

kk

T

T(4.3)

205.0

eff

1

1 (4.4)

Réponse aléatoire:

Utilisant un modèle hystérétique tiré d'une combinaison d'éléments élastiques en considérant

le glissement de Coulomb ensemble avec la conjugaison des résultats de l'analyse temporelle

(THA), Iwan tira des équations empiriques pour estimer les caractéristiques du système

équivalent.

939.0eq 1121.01T

T (4.5)

371.010587.005.0eff

(4.6)

La figure.4.3 montre que le coefficient amplificateur de périodeT

Teq utilisant la rigidité

sécante est plus grand que celui donné par Iwan, l'écart enregistré entre les 2 méthodes

augmente avec le niveau de ductilité .

Fig.4.3. Amplification de la période, méthodes de linéarisation

82

Modèles d'amortissement équivalent:

Le concept sur lequel s'articulent les méthodes de linéarisation équivalente est le rapport

d'amortissement visqueux équivalent d'où un déplacement de la période de vibration. Il a été

constaté par Jennings et Hadjian que si le principe d'égalité d'énergie dissipée est utilisé, les

différentes méthodes traitant ce changement de période sont la cause conduisant à plusieurs

rapports d'amortissement visqueux équivalent rencontrés dans la littérature. Il a été aussi

constaté, que pour un déplacement de période donné, le modèle hystérétique considéré influe

directement le rapport d'amortissement visqueux équivalent. Gulkan et Sozen ont constaté

qu'en général le déplacement résultant sous chargement sismique est beaucoup plus petit que

la réponse maximale c'est à dire que le rapport d'amortissement équivalent évalué à partir des

équations (4.2) ou (4.4) est surestimé. Se basant sur le modèle hystérétique de Takeda et sur le

data expérimental récolté à partir des essais de modèles réduits sur table vibrante, Gulkan et

Sozen développèrent l'équation empirique suivante:

112.005.0

eff(4.7)

qui sera ultérieurement étendue au MDOF (MDDL). Utilisant le concept de la rigidité sécante

à déplacement max combiné avec le modèle hystérétique de Takeda, Kowalsky recommande

pour l'évaluation du rapport d'amortissement équivalent l'équation générale suivante:

r

r11

105.0

eff(4.8)

qui sera pour un système à réserve de rigidité nulle (r=0),

11

105.0

eff(4.9)

Une deuxième équation illustrant le modèle d'amortissement équivalent a été aussi proposée

par Kowalsky et al et se base essentiellement sur des résultats expérimentaux avec ajustement

de courbe:

1139372.005.0

eff(4.10)

La figure 4.4 englobe les rapports d'amortissement équivalent normalisé pour les 4 méthodes.

83

Figure.4.4 Comparaison du rapport d'amortissement visqueux pour les 4 méthodes

Cependant le rapport de l'énergie dissipée par cycle dans un système non linéaire et l'énergie

dissipée par cycle par un système linéaire équivalent dépend du produit du rapport

d'amortissement équivalent et de la rigidité équivalente, on peut donc en conclure que

l'information fournie par la figure.4.4 est insuffisante pour établir une comparaison du rapport

d'amortissement pour les méthodes utilisant un déplacement de période différent.

Pour y remédier, Hajian proposa de normaliser le rapport d'amortissement équivalent par le

rapport de rigidité initiale sur la rigidité équivalente.

Figure 4.5. Rapports d'amortissement visqueux normalisés pour les 4 méthodes

On peut constater que les rapports d'amortissement équivalent normalisés enregistrés par la

méthode de Rosenblueth et Herrera, qui est basée sur la réponse harmonique sont beaucoup

plus grands que ceux enregistrés par les 3 autres méthodes qui étaient spécialement

développés pour chargement sismique.

84

A travers une étude menée sur 6 méthodes approchées pour l'estimation du déplacement

maximal (demande) d'un système SDOF sur une plage de périodes variant entre 0.05s et 3.0s;

et sujet à 264 mouvements sismiques enregistrés sur des sols fermes, Miranda et Garcia [4]

ont établi les constations suivantes:

a- Du moment que les méthodes de Gulkan & Sozen, Iwan et Kowalsky donnent des

rapports d'amortissement équivalent plus petits que celui évalué par la méthode de

Rosenblueth et Herrera, elles produisent donc de meilleurs résultats. En général, l'erreur

relative moyenne enregistrée par ces méthodes, augmente proportionnellement avec

l'augmentation du coefficient de ductilité globale ( ), et la diminution de la période de

vibration. Elles produisent en général des résultats plus précis si les périodes

intermédiaires et longues sont considérées.

b- Pour les périodes courtes les méthodes de Gulkan-Sozen et Kowalsky surestiment le

déplacement max, cependant celle proposée par Iwan sous estime ce dernier spécialement

pour les périodes < 0.4s, mais conduit à une bonne estimation du déplacement max.

c- Le plus petit rapport d'amortissement équivalent normalisé est celui de la méthode Gulkan-

Sozen; cependant ceux enregistrés par la méthode de Kowalsky sont meilleurs en restant

relativement proches de ceux obtenus par la méthode de Iwan et ce, pour un 6 .

L'étude comparative de modèles d'amortissement effectifs menée par Qiang Xue [5] a permis

de conclure que pour les structures ayant un niveau de ductilité 4 , le modèle

d'amortissement basé sur l'approche combinée rigidité moyenne et méthode énergétique

présentée par Iwan et Gates donne les résultats les plus fiables. Cependant pour un 4

la méthode de Kowalsky reste la plus indiquée car elle produit l’erreur la plus faible.Les

auteurs ont pris dans leur étude les rapports d’amortissement équivalent suivants :

Kowalsky

1139372.005.0

eff

Iwan 371.010587.005.0eff

Gulkan Sozen

112.005.0

eff

85

Priestley

rr1

105.0

n

eff5.0n , 0r

11

105.0

eff

Reinhorn and Kunnath

rln1r1

1r12r32

31

r1

23

2320

2eff

0r

ln1

1231

23

220

2eff

4.1.2. Méthodes basées le facteur de modification de déplacement:

Dans ce second groupe de méthodes, la réponse maximale du système inélastique SDOF, i

est évaluée comme étant le produit de la déformation maximale ed'un système linéaire ayant

les mêmes rigidité latérale et coefficient d'amortissement que le système inélastique,

multipliée par un coefficient de modification de déplacement,C; d'où ei C .Newmark-Hall

proposent un coefficient de modification de déplacement C, fonction de la région spectrale,

où la période de vibration du système SDOF est localisée comme suit:

cn

cn'cn

c

'cnb

bna

an

TT1

TTTTT

TTT12

s125.0TTT12

s33/1TT

C

(4.11)

où: ab

anTTln2

TTln c'c T

12T

Miranda [4] a conduit une étude statistique sur les rapports des déformations inélastiques

maximales sur les déformations élastiques maximales (demandes),établis à partir

d’enregistrements de mouvements de sols fermes. Il a conclu que le rapport du déplacement

inélastique maximal sur le déplacement élastique maximal est peu influencé par l'intensité du

séisme ni par la position par rapport à sa source.

86

Il proposa l'équation suivante : 1

8.0.T12exp11

1C

(4.12)

4.2. Profile de déplacements

Il a été suggéré par Priestley [6] que le profile des déplacements lors du développement des

rotules plastiques dans les poutres (beam-sway), sous l'action d'un séisme sévère, peut prendre

approximativement une variation linéaire. L'allure des déplacements nonlinéaires des

portiques où le mécanisme plastique est gouverné par la rotulation des poutres (beam-sway

frames) est supposé être linéaire si n≤4 avec Heff = 0.67 Ht et parabolique si n≥20 avec Heff =

0.61 Ht, où Heff est la position de la masse vibrante effective. Entre 4 et 20 niveaux Heff est

supposée suivre une interpolation linéaire entre 0.67 Ht et 0.61 Ht du moment que la forme

linéaire pour 4 niveaux sera parabolique pour 20 niveaux et plus. Dans le but d'évaluer la

performance structurelle des systèmes conçus en portiques autostables, dimensionnés pour

différentes valeurs de R, Mitchell et Paultre [7] conduisent des analyses nonlinéaires avec

incrémentation de la force latérale en considérant deux cas de figure de distribution; linéaire

et nonlinéaire. La deuxième forme de distribution de la charge appliquée a été obtenue à

travers des combinaisons (racine carrée des sommes des carrés) de distributions résultantes

de l'analyse modale des structures. Le profile de déplacement linéaire a été trouvé sous

estimant légèrement l'effort tranchant à la base des portiques ductiles d'environ 4% s'ils

comportent 6 niveaux et 19% pour 12 niveaux); cependant le déplacement en tête est presque

le même; comparativement avec la répartition nonlinéaire.

4.3. Déplacement en tête

Dans la méthodologie en performance, les différents niveaux de performance pour une

structure sont définis fonction des limites du déplacement relatif limite de niveau [8]. Car les

limites basées sur le déplacement relatif limite de niveau sont facilement convertibles en

déplacement en tête, ce dernier peut être choisi sur la base du contrôle du déplacement relatif

limite de niveau afin de limiter l'endommagement non structural (maçonnerie, panneaux de

verre…). Considérant un profile de déplacement linéaire, conduit à un angle relatif de niveau

uniforme sur toute la hauteur du bâtiment,Hhhroof

s

storey

s

i1i

le déplacement

global Hh

Hs

storeyroof

. En utilisant la limite préconisée par le code RPA

( storeystorey h%1 ), le déplacement en tête sera: H%1roof

87

4.4. Considération pratique:

En considérant la flexibilité de la structure exprimée à travers le déplacement relatif de niveau

pour un chargement égal à la résistance parasismique requise Kappos et al [9] proposent les

valeurs suivantes :

- sh%5.11 considérant la déformation de la structure

- sh%75.07.0 considérant la déformation limite du système de remplissage

L'EC8 [10] recommande les valeurs suivantes fonction du facteur d'importance de catégorieν.

5.2 , catégories I-II correspondant respectivement aux catégories 1A-1B du code RPA

2 , catégories III-IV correspondant respectivement aux catégories 2-3 du code RPA

- bâtiment ayant l'élément non structurel en matériau fragile, solidaire de la structure

sh004.0 ss h010.0h008.0

- bâtiment ayant l'élément non structurel fixé de façon qu'il ne puisse pas interférer sur les

déformations de la structure : sh006.0 ss h015.0h012.0

4.5.Procédures d’évaluation de la période max Tmax

4.5.1 Procédure 1

La dissipation d'énergie requise implique un comportement hystérétique, donc un

amortissement hystérétique différent de zéro d'où un taux d'amortissement global visqueux

équivalent eq . Le niveau de ductilité global attribuable doit être concordant avec le coefficient

réducteur de la force élastiqueQR

R , et il est défini à l'aide de formulations universellement

reconnues (N-H, V-F-F, Krawinkler-Nasser…).

88

Newmark-Hall:

cn

cn'cc

n

'cnb

bna2

an

y

TT

TTTTT

TTT12

TTT12

TT1

R

(4.13)

cny

cn'cyn

c

'cnb

2y

bna

2

y

an

TTR

TTTRTT

TTT2

R1

TTT2

R1

TTindéfini

(4.14)

ab

anTTln

TTln

Vidic-Fajfar&Fishinger:

0n95.0

0n0

n95.0

y

TT1)1(35.1

TT1TT

)1(35.1R

(4.15)

0n053.1

y

0n

053.1

n

oy

TT1R74.01

TTTT

1R74.01

(4.16)

Krawinkler-Nasser:

c1

y 1)1(cR (4.17)

nan

an

n Tb

T1

T),T(c

42.0b;1a

)1R(c1

1 cy (4.18)

Le taux d'amortissement équivalent du système structurel dissipatif d'énergie est lui aussi

estimé à l'aide de formulations empiriques développées à partir de la technique de

linéarisation équivalente (Iwan, Kowalsky,...). Cette linéarisation équivalente est caractérisée

par ses paramètres d'équivalence à savoir la période équivalente eqT et le taux d'amortissement

équivalent eq ; induits par le niveau de ductilité concordant avec le facteur réducteur de la

force élastique R . La formulation de ces paramètres est de la forme:

)T,R(f n neqeq TCT (4.19)

)(feq )(fCeq

89

Le calcul est généralement basé sur un spectre d'accélération ayant un rapport

d'amortissement égal à 5%, fonction du sol d'assise, en imposant un déplacement global en

tête (global drift = 1%H) correspondant à une période de vibration équivalente Tmax

(concordante à ce déplacement imposé), différente de la période de vibration résultante de la

rigidité de coffrage (élastique) du système structurel.

L'estimation de cette période (Tmax) sera fixée après détermination des caractéristiques ou

paramètres du système élastiquement équivalent à savoir: eqeq T, . La correction sera apportée

en estimant le déplacement résultant eq en tenant compte du nouveau taux d'amortissement

équivalent eq fonction du déplacement présumé, ),(f eqprésuméeq .

La période du système linéairement équivalent sera: eqeq 2T (4.20) avec

présumé

eq ;

eteq2

7

défini comme facteur permettant la correction du déplacement imposé

(enregistré sur le spectre à 5% d'amortissement, rapporté sur le spectre correspondant au taux

d'amortissement équivalent eq ). La correction du spectre s'impose car l'accélération spectrale

correspondante au nouveau taux l'amortissement eq sera inférieure à celle initialement

présumée ( 05.0 ).

Le déplacement global imposé invoquera nécessairement une période de vibration ( maxT )

concordante avec ce dernier: maxeqeq T.CT . Cette nouvelle période de vibration s'écarte

toujours de la période naturelle résultante de la rigidité élastique du système structurel

considéré. Comme le système linéaire équivalent n'admet qu'une seule période de vibration on

aura donc maxeqeq T.CT eq2 et maxT sera la période maximale à ne pas dépasser afin de

satisfaire le déplacement global tolérable, d'où:

eq

eqmax C

TT (4.21)

Le coefficient d'amplification de la période élastique nT sera:n

max

T

T

ou encore :neq

eq

n

max

T.C

2

TT

(4.22)

90

en remplaçant eq par sa valeur l 'équation (4.22) sera:

neq

présumé

T.C

2

(4.23)

Choix de la méthode et du rapport d'amortissement équivalent à adopter pour l'étude:

Comme il a été précédemment constaté que les méthodes basées sur la rigidité sécante ne

sont pas aussi précises que celle proposée par Iwan et Gates; c’est cette dernière qui sera donc

adoptée pour l'étude. Concernant le rapport d'amortissement équivalent: )(feq ; et sur la

base des constatations suivantes :

a- les recommandations préconisées par le code RPA99 relatives aux aciers s'accordent avec

une classe de ductilité moyenne [11] c'est à dire pour un niveau de ductilité global voisin

de 4, 4 La formulation proposée par Iwan s'avère donc la plus appropriée.

b- Miranda et al ont constaté que pour des périodes inférieures à 0.4s, la méthode de Iwan

donne une bonne estimation du déplacement maximal.

c- pour des niveaux de ductilité 6 , les résultats obtenus à partir de la formulation

proposée par Kowalsky sont meilleurs et restent proches de ceux obtenus par Iwan.

Les formulations de Iwan et Kowalsky sur le rapport d'amortissement équivalent eq sont

retenues pour la suite de l'étude en prenant en considération les points suivants:

- 4 371.010587.005.0eff

Iwan

- 4

1139372.005.0

effKowalsky

91

Les principales étapes à suivre pour déterminer la période élastique pour un système structurel

donné sont :

le facteur de comportement global R est sélectionné fonction du système structurel choisi

le facteur de qualité Q est fixé fonction du niveau de contrôle désiré

le niveau de ductilité )T,R(f n attribuable au facteurQR

R , est déterminé en

exploitant les relations établies par Newmark-Hall, Vidic-Fajfar-Fishinger, Krawinkler-

Nasser…

les caractéristiques du système élastiquement équivalents seront évalués comme suit :

- )(fCeq ;

- )(feq en considérant 2 cases pour :

- 4 371.010587.005.0eff

Iwan

- 4

1139372.005.0

effKowalsky

déterminereq2

7

pour évaluerneq

eq

n

max

T.C

2

TT

neq

présumé

T.C

2

4.5.2 Procédure 2

L’évaluation de la réponse inélastique structurelle est conduite à l’aide des méthodes basées

sur le facteur de modification de déplacement en exploitant les relations Newmark et Hall,

Krawinkler-Nasser pour déterminer le niveau de ductilité concordant )T,R(f n avec le

facteur réducteur de la réponse sismique. Déterminer ensuite la réponse maximale du système

inélastique en exploitant simultanément les relations relatives au coefficient modificateur de

déplacement C= f(µ) précédemment citées (eq. 4.11 et 4.12). Les principales étapes à suivre

pour déterminer la période élastique pour un système structurel donné sont :

le facteur de comportement global R est sélectionné fonction du système structurel choisi

le facteur de qualité Q est fixé fonction du niveau de contrôle désiré

le niveau de ductilité )T,R(f n attribuable au facteurQR

R , est déterminé en

exploitant les relations établies par Newmark et Hall, Krawinkler-Nasser .

92

le coefficient de modification de déplacement, C= f(µ) est alors déterminé en exploitant

respectivement les relations de Newmark-Hall et Miranda-Garcia :

edrifti .C d'oùCdrift

e

le coefficient d'amplification de la période élastique sera:

CT2

T

2

TT drift

nn

e

n

max

4.6. Illustration pratique

Bâtiments réguliers en plan et en élévation contreventés par portiques autostables sont

examinés en considérant les types de structures suivantes :

Structure A: portiques nus; 075.0C;5R T

Structure B: portiques avec maçonnerie rigide non participante; 050.0C;5R T

Structure C: portiques avec maçonnerie rigide participante; 050.0C;5.3R T

Data : hauteur d'étage est constante m3h , n3nhH 74n c'est à dire (R+3 à R+6)

Conformément au code RPA 99 :

- la période élastique est donnée par : 43

Tn HCT (4.24)

- le facteur de qualité Q=1.2 ; le contrôle sur la qualité est non observé

- la période caractéristique T0 = 0.3s, 0.4s, 0.7s respectivement pour un site rocheux (S1),

ferme (S2) et très meuble (S4).

n3H hauteur d'étage constante m3h , 74n c'est à dire (R+3 à R+6)

Comme ces structures sont supposées s'incurser dans le domaine post-élastique afin de

dissiper l'énergie sismique, elles doivent donc disposer d'un certain niveau de ductilité global

caractérisé par le coefficient de ductilité déplacement .

Procédure 1

La variation du facteur d’amplification de la période α est étudié en prenant en compte

l’influence l’effet de site en premier lieu à travers les expressions Rμ-μ-Tn de Newmark-Hall

and Vidic-Fajfar-Fishinger. Les tableaux ci-dessous regroupent les différents résultats obtenus

pour différents sites considérés et ce pour les 3 types de systèmes structurels.

93

Tableau 4.1 : Site rocheux (S1)075.0C;5R T 050.0C;5R T 050.0C;5.3R T

NH VFF NH VFF NH VFF

4.17 1.479 3.45 1.355 4.17 2.224 3.45 2.037 2.92 2.112 2.45 2.1704.17 1.399 3.45 1.283 4.17 2.10 3.45 1.926 2.92 1.995 2.45 2.0524.17 1.339 3.45 1.228 4.17 2.00 3.45 1.840 2.92 1.904 2.45 1.9604.17 1.288 3.45 1.181 4.17 1.935 3.45 1.771 2.92 1.835 2.45 1.888

1s 1.376 1s 1.262 2s 2.065 2s 1.893 3s 1.961 3s 2.018

319.1moy1S 979.1moy2S 990.1moy3S

Tableau 4.2 : Site ferme (S2)075.0C;5R T 050.0C;5R T 050.0C;5.3R T

NH VFF NH VFF NH VFF

4.17 1.479 3.43 1.359 5.17 2.099 4.08 2.236 3.63 2.016 2.82 2.1214.17 1.399 3.43 1.287 4.38 2.077 3.58 1.909 3.06 1.976 2.52 2.0474.17 1.339 3.43 1.230 4.17 2.007 3.43 1.844 2.92 1.904 2.45 1.9684.17 1.288 3.43 1.183 4.17 1.935 3.43 1.775 2.29 1.835 2.45 1.896

1s 1.376 1s 1.264 2s 2.029 2s 1.941 3s 1.933 3s 2.008

321.1moy1S 985.1moy2S 971.1moy3S

Tableau 4.3 : Site très meuble (S4)075.0C;5R T 050.0C;5R T 050.0C;5.3R T

NH VFF NH VFF NH VFF

6.03 1.333 4.62 1.440 9.0 1.711 6.56 1.941 4.76 2.149 4.28 2.2085.10 1.327 4.04 1.237 7.66 1.732 5.54 1.945 4.76 2.031 3.75 1.8904.46 1.316 3.63 1.214 6.68 1.755 5.03 1.908 4.68 1.950 3.38 1.8704.17 1.288 3.43 1.187 5.96 1.747 4.57 1.890 4.17 1.933 3.11 1.810

1s 1.316 1s 1.270 2s 1.736 2s 1.922 3s 2.015 3s 1.944

293.1moy1S 829.1moy2S 980.1moy3S

Nature du siteSystème Structurel

S1 S2 S4 33s2s1s

A. 075.0C;5R T 1.319 1.321 1.293 1.310B. 050.0C;5R T 1.979 1.985 1.829 1.931C. 050.0C;5.3R T 1.990 1.971 1.980 1.980

En examinant les résultats du tableau ci-dessus on peut constater que l’effet de site n’a pas

une grande influence sur variation de α.

La même procédure est suivie en utilisant la relation Rμ-μ-Tn proposée par Krawinkler-Nasser

dans laquelle le paramètre de site n’est pas considéré malgré qu’elle a été établie sur la base

d’enregistrements obtenus sur des sites alluvionnaires et rocheux. Cependant l’influence des

94

paramètres gouvernants tels que le niveau d’écoulementet le coefficient d’écrouissageont été

pris en considération pour 5% d’amortissement. Pour un paramètre d’écrouissage d’un

modèle hystérétique élastoplastique (α =0), les constantes de régression sont respectivement

a=1 et b=0.42. Les résultats présentés dans le tableau suivant montrent clairement que

l’incidence des relations nTR utilisées sur le coefficient d’amplification α est

négligeable.

Système Structurel2

VFFNH1

NasserKw2

2

12

(%)

A. 075.0C;5R T 1.310 1.356 3.39

B. 050.0C;5R T 1.931 1.929 0.10

C. 050.0C;5.3R T 1.980 2.022 2.07

Erreur moyenne 1.8 %

Procédure 2

Le niveau de ductilité globalconcordant avec le coefficient réducteur de la force élastique

QRR est déterminé en exploitant les relations établies par Newmark et Hall pour tenir

compte de la nature du site tout en faisant varier le coefficient C. les résultats obtenus sont

regroupés comme suit :

Tableau 4.4 : Site rocheux (S1)075.0C;5R T 050.0C;5R T 050.0C;5.3R T

NH Mir NH Mir NH Mir

4.17 1.432 4.17 1.345 4.17 2.152 4.17 1.820 2.92 2.152 2.92 2.0104.17 1.354 4.17 1.295 4.17 2.034 4.17 1.834 2.92 2.034 2.92 1.9344.17 1.295 4.17 1.255 4.17 1.941 4.17 1.799 2.92 1.941 2.92 1.8764.17 1.246 4.17 1.223 4.17 1.871 4.17 1.760 2.92 1.871 2.92 1.821

1s 1.332 1s 1.280 2s 2.0 2s 1.803 3s 2.0 3s 1.910

306.1moy1S 902.1moy2S 955.1moy3S

95

Tableau 4.5 : Site ferme (S2)075.0C;5R T 050.0C;5R T 050.0C;5.3R T

NH Mir NH Mir NH Mir

4.17 1.432 4.17 1.345 5.18 1.935 5.18 1.820 3.63 1.935 3.63 1.9444.17 1.354 4.17 1.295 4.38 1.985 4.38 1.834 3.06 1.985 3.06 1.9244.17 1.295 4.17 1.255 4.17 1.941 4.17 1.799 2.92 1.941 2.92 1.8764.17 1.246 4.17 1.223 4.17 1.871 4.17 1.760 2.92 1.871 2.92 1.821

1s 1.332 1s 1.280 2s 1.933 2s 1.803 3s 1.933 3s 1.890

306.1moy1S 868.1moy2S 912.1moy3S

Tableau 4.6 :Site très meuble (S4)075.0C;5R T 050.0C;5R T 050.0C;5.3R T

NH Mir NH Mir NH Mir

6.03 1.190 6.03 1.272 9.0 1.460 9.0 1.583 4.76 1.700 4.76 1.8535.10 1.224 5.10 1.267 7.66 1.503 7.66 1.635 4.76 1.592 4.76 1.8044.46 1.253 4.46 1.248 6.68 1.534 6.68 1.659 4.68 1.534 4.68 1.7694.17 1.246 4.17 1.217 5.96 1.565 5.96 1.670 4.17 1.565 4.17 1.765

1s 1.228 1s 1.251 2s 1.515 2s 1.637 3s 1.594 3s 1.798

240.1moy1S 576.1moy2S 696.1moy3S

Nature du siteStructural System

S1 S2 S4 33s2s1s

A. 075.0C;5R T 1.306 1.306 1.240 1.284B. 050.0C;5R T 1.902 1.868 1.576 1.782C. 050.0C;5.3R T 1.955 1.912 1.696 1.854

Le tableau ci-dessous permet de remarquer que la nature du site a une légère influence sur le

coefficient d’amplification de la période élastique.

La même procédure a été suivie (coefficient C proposé par Miranda) en utilisant la relation

nTR de Krawinkler et Nasser ; pour un paramètre d’écrouissage d’un modèle

hystérétique élastoplastique (α =0),a=1 et b=0.42.

Structural System NH1 NasserKw2 2

12

(%)

A. 075.0C;5R T 1.284 1.271 1.02

B. 050.0C;5R T 1.782 1.745 2.12

C. 050.0C;5.3R T 1.854 1.873 1.01

Erreur moyenner 1.38 %

Ces derniers résultatsconfirment la remarque précédemment faite sur l’influence des relations

nTR (procédure 1).

96

Comme le code RPA couvre principalement les structures faiblement et moyennement

élevées; et ses recommandations relatives aux aciers s’accordent avec uneclasse ductilité

moyenne (M) [11], cette spécifité a été prise en compte en adaptant l’étude à un niveau de

ductilité 4 et recalculant R concordant. Ceci permettra de contourner le vide

réglementaire relatif à l’absence d’une boucle sur le contrôle de la déformation, donnant la

possibilité ainsi d'assurer la sécurité en adoptant les taux de ferraillage préconisés et d’ajuster

le niveau de demande de résistance requis. Les tableaux 4.7 et 4.8 regroupent les différentes

valeurs obtenues à partir des 2 procédures pour les 3 cas de structures en prenant en

considération ou non la nature du site.

Tableau 4.7. Variation du coefficient d'amplification de la période tenant compte du site

Général Adapté aux taux d'acier du RPA99SystèmeStructurel Proc. 1 Proc.2 Erreur Moyenne Proc. 1a Proc.2a Erreur Moyenne

A 1.310 1.285 1.98 1.298 1.310 1.285 1.98 1.298B 1.931 1.782 7.72 1.857 1.830 1.836 0.33 1.833C 1.980 1.853 6.36 1.918 1.980 1.857 6.36 1.918

Variation moyenne 5.35 % Variation moyenne 2.67 %

Tableau 4.8. Variation du coefficient d'amplification de la période faisant abstraction du site

Général Adapté aux taux d'acier du RPA99SystèmeStructurel Proc. 1 Proc.2 Erreur Moyenne Proc. 1a Proc.2a Erreur Moyenne

A 1.356 1.271 6.27 1.313 1.356 1.271 6.27 1.298B 1.929 1.745 9.53 1.837 1.830 1.836 0.33 1.833C 2.022 1.873 7.37 1.948 2.022 1.873 7.37 1.918

Variation moyenne 7.72 % Variation moyenne 4.44 %

Les figures 4.6 et 4.7 illustrent la variation du coefficient α pour l’ensemble de l’étude. Les

tableaux 4.7 et 4.8 montrent que les résultats obtenus sont presque confondus, cependant ceux

produits par la procédure 1 ont un léger excès.

Figure 4.6.Variation du coefficient d'amplification de la période en tenant compte de la nature du site

1

1,3

1,6

1,9

2,2

Structure 1 Structure 2 Structure 3

α

Procédure 1

Procédure 2

Procédure 1a

Procédure 2a

Moyenne 1-2

Moyenne 1 a-2a

RPA

97

Figure 4.7.Variation du coefficient d'amplification de la période en faisant abstraction au site

Se référant aux valeurs moyennes du coefficient on peut recommander les valeurs

suivantes:

1. Structure A (portique avec maçonnerie) nmax T30.1T

2. Structure B (portique avec maçonnerie non participante) nmax T80.1T

3. Structure C (portique avec maçonnerie participante) nmax T90.1T

Il s’avère par ailleurs plus raisonnable de réduire le déplacement relatif de niveau, lorsque la

structure avec maçonnerie participante est envisagée afin de limiter l’endommagement non

structurel; sh%7.0 , et maxT sera donc: nnmax T60.17.0T9.1T

4.6 Conclusions

La procédure d’évaluation de la période proposée dans cette partie pourra servir d’outil de

contrôle sur le comportement global, en garantissant une capacité de résistance minimale

requise, concordante avec un niveau de déformation tolérable nécessaire pour le contrôle de

l’endommagement structurel. La possibilité d’ajustement des niveaux de performance est

introduite en guise de flexibilité permettant au concepteur de se prémunir au préalable contre

un éventuel dépassement d’une capacité de déformation. Cette alternative contribuera

inévitablement à l’amélioration de la sécurité tout en limitant l’endommagement résultant.

L'étude a porté sur trois cas de structures en portiques autostables tout en considérant la

spécifité du sol d'assise.

1

1,3

1,6

1,9

2,2

Structure 1 Structure 2 Structure 3

α

Procédure 1

Procédure 2

Procédure 1a

Procédure 2a

Moyenne 1-2

Moyenne 1a-2a

RPA

98

Considérant les différents résultats obtenus, on peut constater que la limite préconisée par le

code Algérien nitelim T30.1T ne s'accorde que pour les structures nues. Cependant si le

remplissage est en maçonnerie rigide cette limite s'avère très restrictive.

Références

1- RPA99 Règles Parasismiques Algériennes,CGS Jan.2000

2- R.Bertero, V.Bertero ‘Performance-Based Seismic Engineering’ Earthquake Engineering and

Structural Dynamics. 2002; 31:627-652.

3- A.K.Chopra, R.K.Goel, 'Capacity-demand-diagram methods for estimating seismic

deformation of inelastic structures: SDF systems'. Report N° PEER-1999/02.

4- E.Miranda, J.Ruiz-Garcia 'Evaluation of approximate methods to estimate maximum inelastic

displacement demands'. Earthquake Engineering and Structural Dynamics 2002; 31:539-560

5- Q.Xue, 'Assessing the accuracy of the damping models used in displacement based seismic

demand evaluation and design of inelastic structures' Earthquake Engineering and

Engineering Seismology, Vol.3, N° 2 37-45.

6- S.M.Glaister, 'Development of a simplified deformation based method for seismic

vulnerability assessment' Master's dissertation April 2002. European school of advanced

studies in reduction of seismic risk; Rose school, Universita degli studi di Pavia, Italy.

7- D.Mitchell-P Paultre, 'Ductility and overstrength in seismic design of reinforced concrete

structures’ Canadian Journal of Civil Engineering, Vol.21 1994 pp 1049-1060

8- SEAOC. Vision 2000, Performance based seismic engineering buildings, vols.I and II:

Conceptual framework. Structural Engineers Association of California,1995

9- G.G.Penelis, A.J.Kappos ’Earthquake-Resistant Concrete Structures’, E& FN Spon, 1997.

10- Eurocode 8: Earthquake resistant design of structures 1995

11- N.Djebbar, B.Bousalem, N.Chikh, 'Notions de comportement global-local dans la

performance parasismique des portiques en béton'. Revue Sciences & Technologie N°20-

Dec.2003 pp 63-69.

99

Annexe Chapitre 4

Procédure 1

1- type de structure, R2- niveau de qualité guaranti, Q

3-QR

R

4- Tn (RPA99)5- nT,Rf concordant équation (Krawinkler-Nasser)6- test sur µ ( 4 ; calculer R concordant à 4 ) en d'autres termes réduire

R augmentant ainsi la force de calcul

RF

F ecalcul

7- )T,(f neq Iwan)T,(fC neq Iwan

8- drift tolérable ; d'où Tmax tolérable ou Tlimite

9- test sur le coffrage adopté

Tstructure≤ Tlimite OK! Step 10Non! Revoir le coffrage

10- M,N,T; Capacité de Résistance11- ; Capacité de Déformation

Procédure 2

1- type de structure, R2- niveau de qualité guaranti, Q

3-QR

R

4- Tn (RPA99)5- nT,Rf concordant équation (Krawinkler-Nasser)6- test sur µ ( 4 ; calculer R concordant à 4 ) en d'autres termes réduire

R augmentant ainsi la force de calcul

RF

F ecalcul

7- C : Miranda8- drift tolérable ; d'où Tmax tolérable ou Tlimite

9- test sur le coffrage adopté

Tstructure≤ Tlimite OK! Step 10Non! Revoir le coffrage

10- M,N,T; Capacité de Résistance11- ; Capacité de Déformation

100

Système Structurel, H, R, NT

Niveau de qualité, Q

Facteur de Réduction de laforce élastique R

Coffrage, NST

maxNS TT

M,N,T; Capacité de Résistance

Capacité de Déformation

DC

Fin

Niveau de ductilité globale)T,R(f( N ; eq. Krawinkler-Nasser

4

Proc.1; eqeq ,C : eq.Iwan

où Proc.2; C : eq. Miranda

Réduire µ, etRéévaluer R

4 , R concordant

)T,(f(R N

, maxT tolérable

drift : tolérable

Organigramme Procédures 1 et 2

101

Procédure 1

A-: Newmark-Hall

1-Site S1

Structure A: 17.42.1

5R

a/ eq :Iwan)s(Tn

eqC eq (%) )m(eq )s(Teq )s(Tmax

0.484 4.17 1.357 14 0.661 0.181 0.851 0.627 1.2950.572 0.227 0.953 0.702 1.2270.655 0.272 1.043 0.769 1.1740.736 4.17 1.357 14 0.661 0.318 1.127 0.831 1.129

moyen 1.206

b/ eq :Kowalsky:)s(Tn

eqC eq (%) )m(eq )s(Teq )s(Tmax

0.484 4.17 1.357 25.1 0.508 0.236 0.972 0.716 1.4790.572 0.295 1.086 0.80 1.3990.655 0.354 1.190 0.877 1.3390.736 4.17 1.357 25.1 0.508 0.413 1.286 0.941 1.288

moyen 1.376

Structure B: 17.42.1

5R

a/ eq :Iwan)s(Tn

eqC eq (%) )m(eq )s(Teq )s(Tmax

0.322 4.17 1.357 14 0.661 0.181 0.851 0.627 1.9470.381 0.227 0.953 0.702 1.8420.437 0.272 1.043 0.769 1.7600.490 4.17 1.357 14 0.661 0.318 1.127 0.831 1.696

moyen 1.811

b/ eq :Kowalsky:)s(Tn

eqC eq (%) )m(eq )s(Teq )s(Tmax

0.322 4.17 1.357 25.1 0.508 0.236 0.972 0.716 2.2240.381 0.295 1.086 0.80 2.100.437 0.354 1.190 0.877 2.000.490 4.17 1.357 25.1 0.508 0.413 1.286 0.948 1.935

moyen 2.065

102

Structure C: 92.22.15.3

R

a/ eq :Iwan)s(Tn

eqC eq (%) )m(eq )s(Teq )s(Tmax

0.322 2.92 1.223 12.5 0.695 0.173 0.832 0.680 2.1120.381 0.216 0.929 0.760 1.9950.437 0.259 1.018 0.832 1.9040.490 2.92 1.223 12.5 0.695 0.302 1.099 0.899 1.835

moyen 1.961

b/ eq :Kowalsky:)s(Tn

eqC eq (%) )m(eq )s(Teq )s(Tmax

0.322 2.92 1.223 21.3 0.548 0.219 0.936 0.765 2.3760.381 0.274 1.047 0.856 2.2470.437 0.328 1.146 0.937 2.1440.490 2.92 1.223 21.3 0.548 0.383 1.238 1.012 2.066

moyen 2.208

2- Site S2

Structure A: 17.42.1

5R

a/ eq :Iwan)s(Tn

eqC eq (%) )m(eq )s(Teq )s(Tmax

0.484 4.17 1.357 14 0.661 0.181 0.851 0.627 1.2950.572 0.227 0.953 0.702 1.2270.655 0.272 1.043 0.769 1.1740.736 4.17 1.357 14 0.661 0.318 1.127 0.831 1.129

moyen 1.206

b/ eq :Kowalsky:)s(Tn

eqC eq (%) )m(eq )s(Teq )s(Tmax

0.484 4.17 1.357 25.1 0.508 0.236 0.972 0.716 1.4790.572 0.295 1.086 0.80 1.3990.655 0.354 1.190 0.877 1.3390.736 4.17 1.357 25.1 0.508 0.413 1.286 0.948 1.288

moyen 1.376

Structure B: 17.4R

a/ eq :Iwan)s(Tn

eqC eq (%) )m(eq )s(Teq )s(Tmax

0.322 5.18 1.463 15 0.642 0.187 0.865 0.591 1.8360.381 4.38 1.380 14.2 0.657 0.228 0.955 0.692 1.8170.437 4.17 1.357 14 0.661 0.272 1.043 0.769 1.7600.490 4.17 1.357 14 0.661 0.318 1.127 0.831 1.696

moyen 1.777

103

b/ eq :Kowalsky:)s(Tn

eqC eq (%) )m(eq )s(Teq )s(Tmax

0.322 5.18 1.463 27.0 0.491 0.244 0.989 0.676 2.0990.381 4.38 1.380 25.6 0.503 0.298 1.092 0.791 2.0770.437 4.17 1.357 25.1 0.508 0.354 1.190 0.877 2.0070.490 4.17 1.357 25.1 0.508 0.413 1.286 0.941 1.935

moyen 2.029

Structure C: 92.2R

a/ eq :Iwan)s(Tn

eqC eq (%) )m(eq )s(Teq )s(Tmax

0.322 3.63 1.30 13.4 0.674 0.178 0.844 0.649 2.0160.381 3.06 1.239 12.7 0.690 0.217 0.932 0.753 1.9760.437 2.92 1.223 12.5 0.695 0.259 1.018 0.832 1.9040.490 2.92 1.223 12.5 0.695 0.302 1.099 0.899 1.835

moyen 1.933

b/ eq :Kowalsky:)s(Tn

eqC eq (%) )m(eq )s(Teq )s(Tmax

0.322 3.63 1.30 23.7 0.522 0.230 0.959 0.738 2.2920.381 3.06 1.239 21.9 0.541 0.277 1.053 0.850 2.2300.437 2.92 1.223 21.3 0.548 0.328 1.146 0.937 2.1440.490 2.92 1.223 21.3 0.548 0.383 1.238 1.012 2.066

moyen 2.183

3- Site S4

Structure A: 17.42.1

5R

a/ eq :Iwan)s(Tn

eqC eq (%) )m(eq )s(Teq )s(Tmax

0.484 6.03 1.551 15.7 0.629 0.191 0.874 0.563 1.1640.572 5.10 1.455 14.9 0.613 0.233 0.966 0.664 1.1610.655 4.46 1.388 14.3 0.655 0.274 1.048 0.755 1.1530.736 4.17 1.357 14.0 0.661 0.318 1.127 0.831 1.129

moyen 1.152

b/ eq :Kowalsky:)s(Tn

eqC eq (%) )m(eq )s(Teq )s(Tmax

0.484 6.03 1.551 28.3 0.481 0.249 1.00 0.645 1.3330.572 5.10 1.455 26.9 0.492 0.305 1.104 0.759 1.3270.655 4.46 1.388 25.7 0.503 0.358 1.197 0.862 1.3160.736 4.17 1.357 25.1 0.508 0.413 1.286 0.948 1.288

moyen 1.316

104

Structure B: 17.4R

a/ eq :Iwan)s(Tn

eqC eq (%) )m(eq )s(Teq )s(Tmax

0.322 9.06 1.859 17.7 0.596 0.201 0.897 0.482 1.4970.381 7.66 1.718 16.9 0.608 0.247 0.994 0.578 1.5170.437 6.68 1.607 16.2 0.620 0.290 1.077 0.670 1.5330.490 5.96 1.544 15.6 0.631 0.333 1.154 0.747 1.525

moyen 1.518

b/ eq :Kowalsky:)s(Tn

eqC eq (%) )m(eq )s(Teq )s(Tmax

0.322 9.06 1.859 31.3 0.458 0.262 1.024 0.551 1.7110.381 7.66 1.718 30.1 0.467 0.321 1.133 0.660 1.7320.437 6.68 1.607 29.1 0.474 0.380 1.233 0.767 1.7550.490 5.96 1.544 28.2 0.481 0.437 1.322 0.856 1.747

moyen 1.736

Structure C: 92.2R

a/ eq :Iwan)s(Tn

eqC eq (%) )m(eq )s(Teq )s(Tmax

0.322 4.76 1.420 14.6 0.649 0.185 0.860 0.606 1.8820.381 4.76 1.420 14.6 0.649 0.231 0.961 0.961 1.7770.437 4.68 1.411 14.5 0.651 0.276 1.051 1.051 1.7050.490 4.17 1.357 14.0 0.661 0.318 1.128 1.128 1.696

moyen 1.765

b/ eq :Kowalsky:)s(Tn

eqC eq (%) )m(eq )s(Teq )s(Tmax

0.322 4.76 1.420 26.3 0.497 0.241 0.982 0.692 2.1490.381 4.76 1.420 26.3 0.497 0.302 1.099 0.774 2.0310.437 4.68 1.411 26.2 .498 0.361 1.202 0.852 1.9500.490 4.17 1.357 25.1 0.508 0.413 1.285 0.947 1.933

moyen 2.015

105

B- : Vidic - fajfar & Fishinger

1- Site S1

Structure A: 17.42.1

5R

a/ eq :Iwan)s(Tn

eqC eq (%) )m(eq )s(Teq )s(Tmax

0.484 3.45 1.281 13.2 0.679 0.177 0.840 0.656 1.3550.572 0.221 0.940 0.734 1.2830.655 0.265 1.030 0.804 1.2280.736 3.45 1.281 13.2 0.679 0.309 1.112 0.869 1.181

moyen 1.263

b/ eq :Kowalsky:)s(Tn

eqC eq (%) )m(eq )s(Teq )s(Tmax

0.484 3.45 1.281 23.2 0.527 0.228 0.954 0.745 1.5390.572 0.285 1.067 0.833 1.4560.655 0.341 1.168 0.912 1.3920.736 3.45 1.281 23.2 0.527 0.398 1.262 0.985 1.338

moyen 1.431

Structure B: 17.4R

a/ eq :Iwan)s(Tn

eqC eq (%) )m(eq )s(Teq )s(Tmax

0.322 3.45 1.281 13.2 0.679 0.177 0.840 0.656 2.0370.381 0.221 0.940 0.734 1.9260.437 0.265 1.030 0.804 1.8400.490 3.45 1.281 13.2 0.679 0.309 1.112 0.869 1.771

moyen 1.893

b/ eq :Kowalsky:)s(Tn

eqC eq (%) )m(eq )s(Teq )s(Tmax

0.322 4.17 1.357 23.2 0.527 0.228 0.954 0.745 2.3140.381 0.285 1.067 0.833 2.1860.437 0.341 1.168 0.912 2.0870.490 4.17 1.357 23.2 0.527 0.398 1.262 0.985 2.01

moyen 2.149

Structure C : 92.2R

a/ eq :Iwan)s(Tn

eqC eq (%) )m(eq )s(Teq )s(Tmax

0.322 2.45 1.172 11.7 0.715 0.168 0.819 0.699 2.1700.381 0.210 0.916 0.782 2.0520.437 0.252 1.004 0.857 1.9600.490 2.45 1.172 11.7 0.715 0.294 1.084 0.925 1.888

moyen 2.018

106

b/ eq :Kowalsky:)s(Tn

eqC eq (%) )m(eq )s(Teq )s(Tmax

0.322 2.45 1.172 19.2 0.575 0.209 0.914 0.780 2.4220.381 0.261 1.022 0.872 2.2890.437 0.313 1.119 0.955 2.1850.490 2.45 1.172 19.2 0.575 0.365 1.209 1.032 2.106

moyen 2.250

2- Site S2

Structure A: 17.42.1

5R

a/ eq :Iwan)s(Tn

eqC eq (%) )m(eq )s(Teq )s(Tmax

0.484 3.43 1.278 13.2 0.678 0.177 0.841 0.658 1.3590.572 0.221 0.941 0.736 1.2870.655 0.265 1.030 0.806 1.2300.736 3.43 1.278 13.2 0.678 0.310 1.113 0.871 1.183

moyen 1.257

b/ eq :Kowalsky:)s(Tn

eqC eq (%) )m(eq )s(Teq )s(Tmax

0.484 3.43 1.278 23.1 0.528 0.227 0.954 0.746 1.5410.572 0.284 1.067 0.835 1.4600.655 0.341 1.168 0.914 1.3950.736 3.43 1.278 23.1 0.528 0.398 1.262 0.987 1.349

moyen 1.435

Structure B: 17.4R

a/ eq :Iwan)s(Tn

eqC eq (%) )m(eq )s(Teq )s(Tmax

0.322 4.08 1.348 13.9 0.663 0.181 0.850 0.631 1.9600.381 3.58 1.295 13.3 0.676 0.222 0.955 0.727 1.9090.437 3.43 1.278 13.2 0.678 0.265 1.030 0.806 1.8440.490 3.43 1.278 13.2 0.678 0.310 1.112 0.870 1.775

moyen 1.872

b/ eq :Kowalsky:)s(Tn

eqC eq (%) )m(eq )s(Teq )s(Tmax

0.322 4.08 1.348 24.9 0.491 0.244 0.970 0.720 2.2360.381 3.58 1.295 23.6 0.503 0.298 1.071 0.827 2.1710.437 3.43 1.278 23.1 0.528 0.341 1.168 0.914 2.0910.490 3.43 1.278 23.1 0.528 0.398 1.262 0.987 2.014

moyen 2.128

107

Structure C : 92.2R

a/ eq :Iwan)s(Tn

eqC eq (%) )m(eq )s(Teq )s(Tmax

0.322 2.82 1.212 12.3 0.70 0.171 0.828 0.683 2.1210.381 2.52 1.179 11.9 0.71 0.211 0.919 0.780 2.0470.437 2.45 1.171 11.7 0.71 0.253 1.0 0.860 1.9680.490 2.45 1.171 11.7 0.71 0.296 1.088 0.929 1.896

moyen 2.008

b/ eq :Kowalsky:)s(Tn

eqC eq (%) )m(eq )s(Teq )s(Tmax

0.322 2.82 1.212 20.9 0.553 0.217 0.932 0.769 2.3870.381 2.52 1.179 19.6 0.569 0.263 1.027 0.870 2.2830.437 2.45 1.171 19.2 0.575 0.313 1.119 0.955 2.1850.490 2.45 1.171 19.2 0.575 0.365 1.209 1.032 2.106

moyen 2.240

3-Site S4:

Structure A: 17.42.1

5R

a/ eq :Iwan)s(Tn

eqC eq (%) )m(eq )s(Teq )s(Tmax

0.484 4.62 1.404 14.5 0.651 0.185 0.860 0.612 1.2600.572 4.04 1.344 13.9 0.663 0.226 0.951 0.707 1.2370.655 3.63 1.300 13.4 0.674 0.267 1.034 0.795 1.2140.736 3.45 1.280 13.2 0.679 0.309 1.112 0.869 1.187

moyen 1.224

b/ eq :Kowalsky:)s(Tn

eqC eq (%) )m(eq )s(Teq )s(Tmax

0.484 4.62 1.404 26.0 0.500 0.240 0.980 0.697 1.4400.572 4.04 1.344 24.8 0.511 0.294 1.084 0.807 1.4110.655 3.63 1.300 23.7 0.522 0.345 1.175 0.904 1.3800.736 3.45 1.280 23.2 0.527 0.398 1.262 0.986 1.347

moyen 1.394

Structure B: 17.4R

a/ eq :Iwan)s(Tn

eqC eq (%) )m(eq )s(Teq )s(Tmax

0.322 6.56 1.606 16.1 0.622 0.193 0.878 0.547 1.6980.381 5.54 1.50 15.3 0.636 0.236 0.972 0.648 1.7000.437 5.03 1.448 14.8 0.645 0.279 1.056 0.730 1.6700.490 4.57 1.40 14.4 0.653 0.311 1.115 0.797 1.626

moyen 1.673

108

b/ eq :Kowalsky:)s(Tn

eqC eq (%) )m(eq )s(Teq )s(Tmax

0.322 6.56 1.606 29.0 0.475 0.253 1.005 0.626 1.9410.381 5.54 1.50 27.6 0.486 0.309 1.111 0.741 1.9450.437 5.03 1.448 26.8 0.493 0.365 1.208 0.834 1.9080.490 4.57 1.40 25.9 0.500 0.420 1.296 0.926 1.890

moyen 1.922

Structure C: 92.22.15.3

R

a/ eq :Iwan)s(Tn

eqC eq (%) )m(eq )s(Teq )s(Tmax

0.322 4.28 1.369 14.1 0.659 0.182 0.853 0.623 1.9360.381 3.75 1.313 13.5 0.672 0.223 0.945 0.720 1.8900.437 3.38 1.257 13.1 0.681 0.264 1.028 0.817 1.8700.490 3.11 1.244 12.7 0.690 0.304 1.103 0.887 1.810

moyen 1.876

b/ eq :Kowalsky:)s(Tn

eqC eq (%) )m(eq )s(Teq )s(Tmax

0.322 4.28 1.369 25.3 0.506 0.237 0.974 0.711 2.2080.381 3.75 1.313 24.0 0.519 0.289 1.075 0.819 2.1500.437 3.38 1.257 22.9 0.530 0.340 1.165 0.927 2.1210.490 3.11 1.244 22.0 0.540 0.389 1.247 1.002 2.046

moyen 2.131

smoyen sera estimé2

VFFNH , eqC formulé par Iwan

comme eq a une incidence directe sur ; sa sélection est faite en faisant le test sur :

4 eq est la formulation recommandé par Iwan

4 eq est la formulation proposée par Kowalsky

Site rocheux: S1075.0C;5R T 050.0C;5R T 050.0C;5.3R T

NH VFF NH VFF NH VFF

4.17 Kw 3.45 Iw 4.17 Kw 3.45 Iw 2.92 Iw 2.45 Iw4.17 Kw 3.45 Iw 4.17 Kw 3.45 Iw 2.92 Iw 2.45 Iw4.17 Kw 3.45 Iw 4.17 Kw 3.45 Iw 2.92 Iw 2.45 Iw4.17 Kw 3.45 Iw 4.17 Kw 3.45 Iw 2.92 Iw 2.45 Iw

1s 1.376 1s 1.262 2s 2.065 2s 1.893 3s 1.961 3s 2.018

319.1moy1S 979.1moy2S 990.1moy3S

109

Site ferme: S2075.0C;5R T 050.0C;5R T 050.0C;5.3R T

NH VFF NH VFF NH VFF

4.17 Kw 3.43 Iw 5.17 Kw 4.08 Kw 3.63 Iw 2.82 Iw4.17 Kw 3.43 Iw 4.38 Kw 3.58 Iw 3.06 Iw 2.52 Iw4.17 Kw 3.43 Iw 4.17 Kw 3.43 Iw 2.92 Iw 2.45 Iw4.17 Kw 3.43 Iw 4.17 Kw 3.43 Iw 2.29 Iw 2.45 Iw

1s 1.376 1s 1.257 2s 2.029 2s 1.941 3s 1.933 3s 2.008

321.1moy1S 985.1moy2S 971.1moy3S

Site très meuble: S4075.0C;5R T 050.0C;5R T 050.0C;5.3R T

NH VFF NH VFF NH VFF

6.03 Kw 4.62 Kw 9.0 Kw 6.56 Kw 4.76 Kw 4.28 Kw5.10 Kw 4.04 Iw 7.66 Kw 5.54 Kw 4.76 Kw 3.75 Iw4.46 Kw 3.63 Iw 6.68 Kw 5.03 Kw 4.68 Kw 3.38 Iw4.17 Kw 3.43 Iw 5.96 Kw 4.57 Kw 4.17 Kw 3.11 Iw

1s 1.316 1s 1.270 2s 1.736 2s 1.922 3s 2.015 3s 1.944

293.1moy1S 829.1moy2S 980.1moy3S

Nature du siteSystème Structurel

S1 S2 S4 34s2s1s

A. 075.0C;5R T 1.319 1.317 1.293 1.310B. 050.0C;5R T 1.979 1.985 1.829 1.931C. 050.0C;5.3R T 1.990 1.971 1.980 1.980

On constate que la nature du sol n'a pas une grande influence sur la variation de α.

C-: Krawinkler-Nasser

Structure A: 17.42.1

5R

a/ eq :Iwan)s(Tn

eqC eq (%) )m(eq )s(Teq )s(Tmax

0.484 4.77 1.421 14.6 0.649 0.185 0.860 0.605 1.2500.572 4.46 1.388 14.3 0.655 0.229 0.957 0.690 1.2060.655 4.28 1.369 14.1 0.659 0.273 1.045 0.763 1.1650.736 4.16 1.356 14.0 0.661 0.318 1.128 0.832 1.130

moyen 1.188

b/ eq :Kowalsky:)s(Tn

eqC eq (%) )m(eq )s(Teq )s(Tmax

0.484 4.77 1.421 26.3 0.497 0.241 0.983 0.692 1.4290.572 4.46 1.388 25.7 0.503 0.298 1.092 0.787 1.3760.655 4.28 1.369 25.3 0.506 0.356 1.193 0.871 1.3300.736 4.16 1.356 25.0 0.509 0.413 1.286 0.948 1.288

moyen 1.356

110

Structure B: 17.42.1

5R

a/ eq :Iwan)s(Tn

eqC eq (%) )m(eq )s(Teq )s(Tmax

0.322 6.24 1.573 15.8 0.627 0.191 0.875 0.556 1.7270.381 5.46 1.493 15.2 0.638 0.235 0.969 0.649 1.7030.437 5.02 1.444 14.8 0.645 0.279 1.056 0.731 1.6730.490 4.74 1.417 14.6 0.649 0.324 1.138 0.803 1.639

moyen 1.685

b/ eq :Kowalsky:)s(Tn

eqC eq (%) )m(eq )s(Teq )s(Tmax

0.322 6.24 1.573 28.6 0.478 0.251 1.00 0.637 1.9780.381 5.46 1.493 27.5 0.487 0.308 1.110 0.743 1.9500.437 5.02 1.444 26.8 0.493 0.365 1.208 0.837 1.9150.490 4.74 1.417 26.3 0.497 0.422 1.299 0.917 1.871

moyen 1.929

Structure C: 92.22.15.3

R

a/ eq :Iwan)s(Tn

eqC eq (%) )m(eq )s(Teq )s(Tmax

0.322 2.24 1.148 11.4 0.723 0.179 0.815 0.710 2.2040.381 2.39 1.165 11.6 0.717 0.221 0.914 0.785 2.0600.437 2.52 1.179 11.9 0.710 0.263 1.007 0.854 1.9540.490 2.62 1.190 12.0 0.707 0.297 1.090 0.916 1.869

moyen 2.022

b/ eq :Kowalsky:)s(Tn

eqC eq (%) )m(eq )s(Teq )s(Tmax

0.322 2.24 1.148 18.0 0.592 0.231 0.900 0.784 2.4360.381 2.39 1.165 18.9 0.589 0.285 1.002 0.866 2.2730.437 2.52 1.179 19.6 0.569 0.338 1.125 0.954 2.1830.490 2.62 1.190 20.0 0.564 0.3372 1.220 1.025 2.092

moyen 2.246

Système structurel2

VFFNH1

NasserKw2

2

12

1. 075.0C;5R T 1.310 1.356 3.39

2. 050.0C;5R T 1.931 1.929 0.10

3. 050.0C;5.3R T 1.980 2.022 2.07

erreur moyenne 1.8 %

111

Conclusions partielles:

1. Structure nue nitelim T30.1T quelque soit la nature du sol

2. Structure + maçonnerie non participante nitelim T90.1T pour un bon sol

nitelim T80.1T pour un mauvais sol

3. Structure + maçonnerie participante nitelim T90.1T quelque soit la nature du sol

comme l'erreur enregistrée est très faible (1.8 %), la suite de l'investigation sera

articulée sur les résultats issus de l'évaluation de à partir de la formulation

)T,R( n établie par Krawinkler et Nasser.

s0736Tmax 16.4 nitelim T288.1T Structure souple24.6max nitelim T978.1T

s0322Tmin 24.2min nitelim T204.2T

Structure rigide

-Structure rigide nitelim T0.2T -Structure souple nitelim T30.1T

Il a été constaté que les taux de ferraillage recommandés par le RPA99 s'accordent

avec un niveau de ductilité moyen. Il s'avère donc nécessaire d'apporter la correction

nécessaire en attribuant 4 , et évaluer par l'occasion le coefficient de réduction de

la force élastique R qui lui est concordant. Le niveau de ductilité a été trouvé

excessif pour le système structurel 2 (présence de maçonnerie rigide non participante;

050.0C;5R T d'où 17.42.1

5R ). Les résultats présentés dans le tableau ci-

dessous sont évalués à partir de la formulation )T,(R n établie par Krawinkler et

Nasser, et les caractéristiques d'équivalence du système élastiquement équivalent:

neqeq TCT )(feq )(fCeq en utilisant les équations proposées par Iwan.

)s(Tn C R eqC eq (%) )s(Teq )s(Tmax

0.322 4.0 1.548 3.06 1.339 13.8 0.665 0.849 0.634 1.9700.381 4.0 1.378 3.28 0.950 0.709 1.8610.437 4.0 1.265 3.45 1.040 0.777 1.7780.490 4.0 1.186 3.59 1.339 13.8 0.665 1.124 0.839 1.712

moyen 1.830

112

Procédure 2

edrifti .C d'oùCdrift

e

emax 2T et maxT sera la période maximale à ne pas dépasser afin de satisfaire ledéplacement global tolérable. Le coefficient d'amplification de la période élastique nT

sera:n

max

T

T ou encore

CT2

T

2

T

T drift

nn

e

n

max

A- et C : Newmark-Hall

1- Site S1

Structure B: 17.42.1

5R s3.0Tc

17.4RTT cn et 0.1C

)s(Tn C )m(eq )s(Tmax

0.484 4.17 1.0 0.12 0.693 1.4320.572 4.17 1.0 0.15 0.775 1.3540.655 4.17 1.0 0.18 0.848 1.2950.736 4.17 1.0 0.21 0.917 1.246

Structure 1 moyen 1.332

Structure B: 17.42.1

5R

)s(Tn C )m(eq )s(Tmax

0.322 4.17 1.0 0.12 0.693 2.1520.381 4.17 1.0 0.15 0.775 2.0340.437 4.17 1.0 0.18 0.848 1.9410.490 4.17 1.0 0.21 0.917 1.871

Structure 2 moyen 2.0

Structure C: 92.22.1

5R

92.2RTT cn et 0.1C

)s(Tn C )m(eq )s(Tmax

0.322 2.92 1.0 0.12 0.693 2.1520.381 2.92 1.0 0.15 0.775 2.0340.437 2.92 1.0 0.18 0.848 1.9410.490 2.92 1.0 0.21 0.917 1.871

Structure 3 moyen 2.0

113

2- Site S2

Structure A: 17.42.1

5R s4.0Tc

)s(Tn C )m(eq )s(Tmax

0.484 4.17 1.0 0.12 0.693 1.4320.572 4.17 1.0 0.15 0.775 1.3540.655 4.17 1.0 0.18 0.848 1.2950.736 4.17 1.0 0.21 0.917 1.246

Structure 1 moyen 1.332

Structure B: 17.42.1

5R

c'c T.

12T

s236.0T,18.5

'c s256.0T,38.4

'c

cn'c TTT

n

c

TT

C

)s(Tn

eqC )m(eq )s(Tmax

0.322 5.18 1.242 0.097 0.623 1.9350.381 4.38 1.050 0.143 0.756 1.9850.437 4.17 1.0 0.18 0.848 1.9410.490 4.17 1.0 0.21 0.917 1.871

Structure 2 moyen 1.933

Structure C: 92.22.1

5R

c'c T.

12T

s276.0T,63.3 'c s296.0T,06.3 '

c

cn'c TTT

n

c

TT

C

)s(Tn

eqC )m(eq )s(Tmax

0.322 3.63 1.242 0.097 0.623 1.9350.381 3.06 1.050 0.143 0.756 1.9850.437 2.92 1.0 0.18 0.848 1.9410.490 2.92 1.0 0.21 0.917 1.871

Structure 3 moyen 1.933

114

3- Site S4

Structure A: 17.42.1

5R s7.0Tc

c'c T.

12T

cn'c TTT

n

c

TT

C

17.4RTT cn et 0.1C

)s(Tn

)s(T'c

C )m(eq )s(Tmax

0.484 6.03 0.386 1.446 0.083 0.576 1.1900.572 5.10 0.416 1.224 0.122 0.700 1.2240.655 4.46 0.442 1.069 0.168 0.821 1.2530.736 4.17 - 1.0 0.21 0.917 1.246

Structure 1 moyen 1.228

Structure B: 17.42.1

5R

c'c T.

12T

cn

'c TTT

n

c

TT

C

)s(Tn

)s(T'c

C )m(e )s(Tmax

0.322 9.06 0.320 2.174 0.055 0.470 1.4600.381 7.66 0.346 1.837 0.082 0.573 1.5030.437 6.68 0.368 1.602 0.112 0.670 1.5340.490 5.96 0.388 1.429 0.147 0.767 1.565

Structure 2 moyen 1.515

Structure C: 92.22.1

5R s125.0Tb

c'c T.

12T

'cnb TTT

12C

cn'c TTT

n

c

TT

C

)s(Tn

)s(T'c

C )m(e )s(Tmax

0.322 4.76 0.429 1.631 0.074 0.542 1.7000.381 4.76 0.429 1.631 0.092 0.607 1.5920.437 4.68 0.432 1.602 0.112 0.670 1.5340.490 4.17 0.455 1.429 0.147 0.767 1.565

Structure 3 moyen 1.594

115

B- : Newmark-Hall C: Miranda

1

8.0.T12exp11

1C

1- Site S1

Structure A: 17.42.1

5R 17.4RTT cn

)s(Tn C )m(e )s(Tmax

0.484 4.17 1.135 0.106 0.651 1.3450.572 4.17 1.093 0.137 0.741 1.2950.655 4.17 1.066 0.169 0.822 1.2550.736 4.17 1.048 0.200 0.895 1.223

Structure 1 moyen 1.280

Structure B: 17.42.1

5R

)s(Tn C )m(e )s(Tmax

0.322 5.18 1.400 0.086 0.586 1.8200.381 4.38 1.234 0.122 0.699 1.8340.437 4.17 1.166 0.154 0.786 1.7990.490 4.17 1.132 0.186 0.862 1.760

Structure 2 moyen 1.803

Structure C: 92.22.1

5R

92.2RTT cn

)s(Tn C )m(eq )s(Tmax

0.322 2.92 1.146 0.105 0.647 2.0100.381 2.92 1.104 0.136 0.737 1.9340.437 2.92 1.076 0.167 0.818 1.8760.490 2.92 1.057 0.199 0.892 1.821

Structure 3 moyen 1.910

2- Site S2

Structure A: 17.42.1

5R s4.0Tc

)s(Tn C )m(eq )s(Tmax

0.484 4.17 1.135 0.106 0.651 1.3450.572 4.17 1.093 0.137 0.741 1.2940.655 4.17 1.066 0.169 0.822 1.2550.736 4.17 1.048 0.200 0.895 1.223

Structure 1 moyen 1.280

116

Structure B: 17.42.1

5R

)s(Tn C )m(eq )s(Tmax

0.322 5.18 1.400 0.086 0.586 1.8200.381 4.38 1.234 0.122 0.699 1.8340.437 4.17 1.166 0.154 0.786 1.7990.490 4.17 1.132 0.186 0.862 1.760

Structure 2 moyen 1.803

Structure C: 92.22.1

5R

)s(Tn C )m(e )s(Tmax

0.322 3.63 1.224 0.098 0.626 1.9440.381 3.06 1.116 0.134 0.733 1.9240.437 2.92 1.076 0.167 0.818 1.8760.490 2.92 1.057 0.199 0.892 1.821

Structure 3 moyen 1.890

3- Site S4

Structure A: 17.42.1

5R s7.0Tc

)s(Tn C )m(e )s(Tmax

0.484 6.03 1.266 0.095 0.616 1.2720.572 5.10 1.142 0.131 0.725 1.2670.655 4.46 1.078 0.167 0.817 1.2480.736 4.17 1.048 0.200 0.895 1.217

Structure 1 moyen 1.251

Structure B: 17.42.1

5R

)s(Tn C )m(e )s(Tmax

0.322 9.06 1.847 0.065 0.510 1.5830.381 7.66 1.549 0.097 0.622 1.6350.437 6.68 1.370 0.131 0.725 1.6590.490 5.96 1.255 0.167 0.818 1.670

Structure 2 moyen 1.637

Structure C: 92.22.15.3

R

)s(Tn C )m(e )s(Tmax

0.322 4.76 1.352 0.089 0.597 1.8530.381 4.76 1.270 0.118 0.687 1.8040.437 4.68 1.206 0.149 0.773 1.7690.490 4.17 1.132 0.186 0.863 1.765

Structure 3 moyen 1.798

117

C- : Krawinkler-Nasser C: Miranda

Structure A: 17.42.1

5R s7.0Tc

)s(Tn C )m(e )s(Tmax

0.484 4.77 1.176 0.102 0.639 1.3200.572 4.46 1.108 0.135 0.736 1.2890.655 4.28 1.070 0.168 0.820 1.2520.736 4.17 1.048 0.200 0895 1.223

Structure 1 moyen 1.271

Structure B: 17.42.1

5R

)s(Tn C )m(e )s(Tmax

0.322 6.24 1.524 0.079 0.561 1.7430.381 5.46 1.337 0.112 0.670 1.7580.437 5.02 1.233 0.146 0.764 1.7480.490 4.74 1.170 0.180 0.848 1.731

Structure 2 moyen 1.745

Structure C: 92.22.1

5R

)s(Tn C )m(e )s(Tmax

0.322 3.75 1.237 0.097 0.623 1.9340.381 3.45 1.149 0.130 0.722 1.8960.437 3.28 1.100 0.164 0.810 1.8530.490 3.16 1.070 0.196 0.886 1.808

Structure 3 moyen 1.873

- 050.0C;4 T calculons R concordant afin d'assurer la sécurité en adoptant les

taux de ferraillage préconisés par le code RPA99, en utilisant la formulation de

Krawinkler-Nasser

)s(Tn

concordantR C )m(e )s(Tmax 0.322 4.0 3.06 1.265 0.079 0.616 1.9140.381 4.0 3.28 1.199 0.125 0.707 1.8570.437 4.0 3.45 1.153 0.156 0.790 1.8080.490 4.0 3.59 1.121 0.187 0.865 1.767

Structure 2 moyen 1.836

Newmark-Hall MirandaNature du site Nature du siteSystème

Structurel S1 S2 S4Moy.A

S1 S2 S4Moy.B

2BA

A 1.332 1.332 1.230 1.299 1.280 1.280 1.251 1.270 1.285B 2.0 1.933 1.515 1.816 1.803 1.803 1.637 1.748 1.782C 2.0 1.933 1.591 1.841 1.910 1.890 1.797 1.866 1.853

118

Général Adapté aux taux d'acier du RPA99SystèmeStructurel Proc. 1 Proc.2 Erreur Moyenne Proc. 1 Proc.2 Erreur Moyenne

A 1.310 1.285 1.98 1.298 1.310 1.285 1.98 1.298B 1.931 1.782 7.72 1.857 1.830 1.836 0.33 1.833C 1.980 1.853 6.36 1.918 1.980 1.857 6.36 1.918

Variation moyenne 5.35 % Variation moyenne 2.67 %Tableau 4.1.Variation du coefficient d'amplification de la période tenant compte du site

Général Adapté aux taux d'acier du RPA99SystèmeStructurel Proc. 1 Proc.2 Erreur Moyenne Proc. 1 Proc.2 Erreur Moyenne

A 1.356 1.271 6.27 1.313 1.356 1.271 6.27 1.298B 1.929 1.745 9.53 1.837 1.830 1.836 0.33 1.833C 2.022 1.873 7.37 1.948 2.022 1.873 7.37 1.918

Variation moyenne 7.72 % Variation moyenne 4.44 %Tableau 4.2.Variation du coefficient d'amplification de la période faisant abstraction du site

0,05

0,1

0,15

0,2

0,25

0,3

0,35

0 1 2 3 4 5 6 7 8

Ductilité de déplacement

Am

ortis

sem

ent

équi

vale

nt

KowalskyIwanPriestleyReinhorn-KunathGulkan-Sozen

119

Figure 6. Incidence de la nature du site sur le coefficient d'amplification de la période

Figure7.Variation moyenne du coefficient d'amplification de la période fonctiondu système structurel et la nature du site

Figure8. Degré d'influence de la nature du site sur le coefficient d'amplificationde la période

1

1,3

1,6

1,9

2,2

2,5

S1 S2 S4 Moy

α

ST1 ST2 ST3 RPA

1

1,3

1,6

1,9

2,2

2,5

ST1 ST2 ST3

Type de structure

α

Tenant compte (valeur moyenne)

Ne pas tenir compte

RPA

1

1,3

1,6

1,9

2,2

ST1 ST2 ST3

Type de structure

α

S1 S2 S3

120

Figure 9. Variation du coefficient d'amplification de la période fonction dusystème structure et de la nature du site (Newmark-Hall)

1

1,3

1,6

1,9

2,2

2,5

S1 S2 S4 Moy

b- Coefficient C évalué selon Miranda

α

ST1 ST2 ST3 RPA

1

1,3

1,6

1,9

2,2

2,5

S1 S2 S4 Moy

a- Coefficient C évalué selon Newmark-Hall

α

ST1 ST2 ST3 RPA

121

Figure 10.Variation du coefficient d'amplification de la période entenant compte de la nature du site

Figure 11.Variation du coefficient d'amplification de la période enfaisant abstraction de la nature du site

1

1,3

1,6

1,9

2,2

Structure 1 Structure 2 Structure 3

α

Procédure 1

Procédure 2

Procédure 1a

Procédure 2a

Moyenne 1-2

Moyenne 1 a-2a

RPA

1

1,3

1,6

1,9

2,2

Structure 1 Structure 2 Structure 3

α

Procédure 1

Procédure 2

Procédure 1a

Procédure 2a

Moyenne 1-2

Moyenne 1a-2a

RPA

119

5.1 Introduction

Pour assurer le niveau de sécurité recherché caractérisé par une certaine demande de ductilité, le

dimensionnement des zones dissipatives d’énergie dans les portiques autostables nécessite une

attention particulière afin d’éviter la ruine par cisaillement et favoriser le développement du

mécanisme de ruine désiré. Ceci n’est possible qu’à travers un taux d’armature transversale

adéquatement disposée sur une longueur potentiellement affectée par la rotulation plastique.

Plusieurs facteurs ayant une incidence directe sur ce taux ont été recensés de part le monde,

parmi lesquels le confinement du béton a été dégagé comme étant le paramètre déterminant.

Le contenu de ce chapitre est consacré principalement à l’aspect théoriquedu confinement, afin

d’illustrer son incidence significative sur l’étendue de la longueur de confinement dans les

sections critiques. Une synthèse sur les modèles développés régissant le comportement

contrainte-déformation des éléments en béton ordinaire et à haute résistance est présentée. Les

longueurs de confinement réglementaires universellement admises [1-3] sont également

proposées en guise d’alternative pouvant servir à l’amélioration de la réglementation

parasismique algérienne en vigueur [4].

5.2. Confinement du béton - armature de confinement

Plusieurs études [5-7] ont montré que les éléments en béton fortement comprimés, munis

d’aciers transversaux nécessaires pour la résistance uniquement, exhibent une rupture brutale. En

effet, le béton inscrit entre deux lits successifs d’armature transversale se gonfle et se désintègre

et l’armature longitudinale flambe. L’élément est ainsi dans l’incapacité de fournir une résistance

additionnelle pour pouvoir supporter une charge plus grande que la charge ultime. Par contre, la

présence d’une armature transversale supplémentaire, bien disposée latéralement, contribue à

confiner le béton du noyau de la section. Soumise à la même charge ultime, la section dans ce

cas se dérobe à l’effort par déformations inélastiques; ce n’est que le béton d’enrobage qui

éclate. Ceci illustre bien le comportement ductile des sections de béton confiné où le ferraillage

transversal permet :

- d’agir comme armature de cisaillement;

- d’augmenter la capacité de résistance et de déformation du béton confiné en compression ;

- d’empêcher le flambement prématuré des armatures longitudinales comprimées;

- de réduire l’effet disruptif du noyau de béton sous une action cyclique de grandes

amplitudes.

120

La relation contrainte-déformation du béton confiné dépend de plusieurs facteurs. Pour

développer un modèle analytique de la courbe contrainte-déformation du béton confiné,

plusieurs travaux de recherche ont été réalisés [7.8.9] pour évaluer les effets d’un champ de

variables telles que :

- nature et résistance du béton non confiné ;

- taux et distribution de l’armature longitudinale sur le périmètre du noyau;

- taux, espacement et configuration de l’armature transversale;

- forme de la section du béton confiné ;

- rapport entre l’aire de la section confinée et celle de la section totale;

- vitesse de déformation ;

- armature transversale supplémentaire ;

- chargement cyclique ;

- caractéristiques des aciers ;

- intensité de l’effort normal;

- gradient de déformation (qui fait toujours l’objet de controverse).

L’état de déformation d’une structure dépend intimement des lois de comportement des

matériaux constitutifs. Une recherche intensive, expérimentale et analytique sur les

caractéristiques du béton confiné a été menée durant les trois dernières décennies; ce qui a

permis d’une part l’identification des paramètres principaux et d’autre part l’évaluation de leur

influence. Ces travaux ont été couronnés par l’élaboration de divers modèles[9-12].

5-3 Modélisation

5.3.1 Aperçu historique

Les premières recherches investies dans le comportement et la modélisation du béton confiné

ont montré que la résistance et la déformation longitudinale correspondante à un béton confiné

par une pression hydrostatique peut être exprimée par les relations suivantes :

l1'co

'cc fkff ;

'

co

l2cocc f

fk1

où 'ccf et cc désignent respectivement la résistance maximale et la déformation correspondante

sous l’action d’une pression hydrostatique latérale ; 'cof et co désignent respectivement la

121

résistance du béton non confiné et la déformation correspondante ; 1k et 2k sont des coefficients

fonction de la composition du béton et de l’étreinte latérale.

Suite aux résultats de leur essais expérimentaux, Richart et al [12] ont évalué moyennement les

coefficients 1k et 2k aux valeurs respectives 4.1 et 5 1k . Il a été également conclu que la

résistance du béton confiné par une pression hydrostatique passive est sensiblement égale à celle

d’un béton soumis à une pression passive latérale équivalente de confinement due à la présence

d’armature en spires étroitement espacées.

L’influence des armatures transversales sur le comportement des sections en béton armé a fait

l’objet d’une étude précoce menée par King[7]. Une formulation exprimant la résistance ultime

des sections de poteaux en béton armé a été établi, par contre la ductilité n’a bénéficié d’aucune

attention particulière.

Dans une étude destinée à vérifier la validité de la théorie des rotules plastiques dans les

portiques en béton armé, Chan [13]a montré l’importance du mode de rupture du noyau de béton

confiné par un ferraillage rectilinéaire.

En plus des effets bénéfiques dus à la capacité de rotation des rotules plastiques confinées dans

le calcul des structures hyperstatiques; Blume et al [7] ont indiqué l’avantage de l’utilisation du

béton confiné dans la conception sismique. Dans ce contexte, ils ont proposé des méthodes

d’estimation des moments et courbures ultimes, sans tenir compte de l’incidence de l’armature

de confinement.

Durant les années 60-70, les recherches sur le comportement du béton armé confiné ont été

essentiellement conduites sur des modèles réduits chargés de manière concentrique avec un taux

de déformation quasi-statique. Des études menées par Bertero et al [9], concernant les zones

comprimées (poteau - poutre) confinées par des armatures transversales ont permis de conclure

que de grandes courbures ultimes peuvent être atteintes. Kent et Park [9] ont été les pionniers à

formuler un tel modèle de comportement, en introduisant l’effet de confinement du béton par des

armatures transversales, ce qui s’est traduit par le redressement de la branche plastique de la

courbe et l’augmentation du raccourcissement ultime du béton, Figure 5.1. Ce modèle a été établi

en se basant surtout sur les résultats expérimentaux de Roy et Sozen [9], cependant il a été omis

de tenir compte de l’augmentation de la résistance due au confinement du béton.

122

Plus tard, durant la décennie 80, Scott et al [14] et Park et al.[10] ont mené des tests sur des

modèles à échelle réelle leur permettant de modifier et affiner le modèle Kent & Park en

introduisant un coefficient correcteur K pour tenir compte de l’amélioration de la résistance et la

ductilité due au confinement, et en incluant aussi l’influence de la vitesse de déformation.

Les années 80 ont été marquées par un travail de recherche intensif sur le confinement, où sur la

base d’un large data expérimental une variété de modèles contrainte-déformation du béton

confiné ont été développés en fonction de la paramétrisation utilisée. Uzumeri et Sheikh [11] ont

proposé un modèle similaire à celui de Kent & Park modifié, défini par quatre régions, Figure

5.2. Ce modèle a introduit la distribution des armatures longitudinales et la configuration des

armatures transversales, aboutissant ainsi à une meilleure prédiction que celle fournie par le

modèle de Kent & Park modifié, où la résistance et la ductilité sont surestimées [12].

Les travaux de recherche entrepris par l’école New Zélandaise ont été couronnés par

l’établissement d’un modèle unifié [12], simple d’application et couvrant toutes les formes de

section usuelles vu que les modèles précédents ne concernent que des configurations

particulières (rectangulaire ou circulaire). En plus, la formulation de ce modèle contient la notion

de contrainte latérale effective de confinement. En outre, Mander a élargi le domaine

d’applicabilité de ce modèle en modifiant les paramètres relatifs au chargement quasi-statique

( c,cc'cc E,f ) par des facteurs d’amplification dynamique, afin d’inclure l’effet de la vitesse de

chargement.

Une intéressante étude comparative de certains modèles représentatifs [15], où l’influence de

l’antécédent de déformation et la préfissuration initiale avec le concours du gradient de

déformation ont été considérés; a abouti aux conclusions suivantes :

- les modèles de Kent & Park et Uzemeri & Sheikh apparaissent plus appropriés pour l’étude

des éléments soumis au gradient de déformation bien qu’ils surestiment la capacité de

résistance des éléments initialement fissurés.

- la capacité de résistance des éléments préfissurés sous chargement cyclique peut être

convenablement prédite en utilisant le modèle de Thompson et Park. Cependant une bonne

convergence peut être obtenue à l’aide du modèle Kent & Park modifié si la courbe enveloppe

est recherchée.

123

Les années 90 ont vu l’extension des travaux de recherche au confinement du béton à haute

résistance (BHR) dont l’utilisation est devenue de plus en plus accrue. Les modèles relatifs au

béton à résistance ordinaire restent dans ce cas inadéquats, du moment que le BHR a un

comportement intrinsèque moins ductile. Cependant, les résultats expérimentaux obtenus [16-19]

ont montré qu’un BHR adéquatement confiné exhibe un comportement ductile satisfaisantavec

un gain significatif sur la résistance et la ductilité si une quantité d’armature transversale

appropriée est fournie. Se basant sur ces résultats, Cusson et Paultre [18] ont proposé un modèle

introduisant un indice de confinement effectif pour la modélisation de la branche descendante.

5.3.2 Modèles représentatifs

Quelques modèlesjugés représentatifs ont été sélectionnés d’une manière non restrictive, selon

que le béton est à haute résistance ou non.

A- Béton à résistance ordinaire (BRO) :

1- Kent & Park Modifié

Ce modèle a été originalement proposé par Kent et Park [9] et modifié par la suite par Park et al.

[10]. Cette modification a porté essentiellement sur l’introduction d’un coefficient K tenant

compte de l’effet du confinement sur l’amélioration de la résistance et la déformation ultime du

béton. Cette augmentation de la résistance est supposée égale à yhsh f. . La pente de la branche

descendante de la courbe a été maintenue jusqu’à 20% de la résistance maximale, au delà de

cette valeur la pente devient représentée par une ligne horizontale, comme l’illustre la Figure 5.3.

Ce modèle est régi par les équations suivantes:

- K002.0c

2cc'

coc K002.0K002.02

f.Kf

- K002.0c K002.0Z1Kff cm'coc '

coKf2.0

le terme

K002.0s

b43

1000f145

f29.03

5.0Z

nsh'

co

'co

m

définit la pente de la branche descendante dans le modèle corrigé ; avec'co

yhsh

f

f1K

124

2- Sheikh & Uzumeri

Le développement de ce modèle [11] est basé sur l’hypothèse stipulant que l’aire du béton

effectivement confinée, déterminée selon la distribution de l’armature longitudinale, la

configuration de l’armature transversale résultante et son espacement, est inférieure à l’aire du

noyau de béton. Ce modèle, indiqué par la Figure 5.2, a été ajusté par des résultats

expérimentaux sur des spécimens à échelle réelle sous sollicitation concentrique. Les équations

gouvernant le modèle établi pour des sections carrées et une distribution uniforme de l’armature

longitudinale sont comme suit :

),,f,(ff85.0f shsh'cocc

Ce modèle a été ultérieurement modifié pour tenir compte, de l’effet bénéfique du gradient de

déformation sur la ductilité, et de l’intensité de l’effort normal.

3- Mander & al:

Le modèle unifié [12], découlant des travaux de recherche entrepris par l’école NewZélandaise,

est caractérisé par la simplicité de son application et par sa couverture de toutes les formes de

section usuelles, Figure 5.4. La contrainte effective latérale de confinement, égale dans chaque

direction, a été trouvée fonction du rapport des résistances à la compression du béton confiné

'ccf et non confiné '

cof . Ce modèle est défini comme suit:

r

'cc

cm1r

mrff

cc

cm

et 25.1f

f0.2

f

f94.7125.2

f

f'co

'l

'co

'l

'co

'cc

La pression passive latérale de confinement ( le'l fkf ) déployée par l’armature transversale sur

le noyau du béton, résultante d’un état de compression triaxial, améliore nettement la résistance

à la compression et éventuellement le comportement ductile. Partant de ce fait, la déformation

longitudinale ultime de compression du béton confiné ne sera atteinte que par rupture de

l’armature transversale. Le paramètre ek représente le coefficient de confinement efficace

tenant compte de l’effet d’arc sur le béton inscrit entre l’armature transversale et l’armature

longitudinale.

125

4- Murat et al:

Le modèle [21], représenté par la Figure 5.5,a été développé à partir d’une synthèse des modèles

existants en introduisant l’influence du gradient de déformation. Ce modèle a été validé par un

large data expérimental, et il a été trouvé satisfaisant d’utilisation pour les sections où le gradient

de déformation est constant. Les relations le régissant sont les suivantes :

'cc

K211

2

cc

c

cc

c'ccc f2ff

avec le1'co

'cc fkff

où'co

le1

f

fkK représente l’indice de confinement effectif

Les divers modèles analytiques présentés semblent adopter le même principe que celui du

modèle de Kent & Park modifié sauf que chacun a incorporé ses propres variables affectant le

comportement contrainte-déformation du béton confiné. Cependant, le modèle de Mander & al.

apparaît le modèle le plus approprié du moment qu’il présente une simplification par rapport aux

modèles précédents en l’unifiant pour dessections circulaires et rectangulaires. En plus, ce

modèle décrit une courbe contrainte déformation continue, en s’articulant sur une formulation

mathématique simplifiée; ce qui lui a permis par ailleurs d’être communément repris et affiné

dans plusieurs travaux ultérieurs.

5- Bousalem & Chikh

Ce modèle [22] a été fondamentalement basé sur l’observation des résultats d’essais

expérimentaux menés durant les deux dernières décennies. Une courbe typique contrainte

déformation déterminée par le modèle proposé est schématiquement représentée dans la figure

5.6. Les essais ont prouvé que le comportement du béton en compression dépend de sa richesse

en confinement généré incontestablement par une disposition adéquate de l’armature

transversale, résultant en un accroissement aussi bien en capacité de résistance qu’en capacité de

déformation.

ncc

c x1nxnf

f

etcc

cx

1nnf

Ecc

ccc

etccccc

ccc

fEE

n

126

avec 3coc f11000E selon le CBA 93 [23], module d'élasticité longitudinal du béton

L'examen des coordonnées des points sur la ligne tombante montre que l'équation de la partie

descendante peut s'écrire: cccsoftccc Eff ccf3.0

où Esoft est la valeur contrôlant la pente de la partie descendante

Fig. 5.6 Courbe contrainte–déformation pour béton confiné

La formulation mathématique de la relation contrainte - déformation renferme les

caractéristiques suivantes :

1. le gain en résistance défini par le paramètre coccs ffK exprimant le rapport des

contraintes pics du béton confiné et non confiné

2. le gain en déformation défini par le paramètre coccdK exprimant le rapport des

déformations pics du béton confiné et non confiné

3. la pente de la branche descendante définie par la valeur softE

Expressions de Ks et Kd

Tableau 5.1 Facteurs d'accroissement des gains en résistance et en déformation

Section Ks Kd

Rectangulaireco

yhshe

f

fk4.01

co

yhshe

f

fk7.21

Circulaireco

yhshe

f

fk8.11

co

yhshe

f

fk5.101

cof

ccf3.0

co cc cuDéformation axiale

Béton confiné

Béton nonconfiné

Con

trai

nte

axia

le

ccf

c

cf

127

Taux d'adoucissement yhshe2cosoft fkf4E

Coefficient ke

B- Béton à haute résistance (BHR) :

Les modèles relatifs au béton à haute résistance sont relativement rares dans la littérature, et les

travaux récemment publiés ont montré que la nécessité d’établir un modèle analytique pour le

BHR s’impose. Divers travaux expérimentaux ont été entrepris pour servir comme base

référentielle afin d’apporter les corrections indispensables sur des modèles préformulés. On

constate que la formulation de ces derniers est très similaire à celle spécifique au BRO. Les

modèles se rapportant au BHR sont issus, comme pour le BRO, des deux principales écoles :

américaine (Shamin Sheikh et al.) et new zélandaise (Park et al.).

Dans ce contexte, Cusson et Paultre [20] ont proposé un modèle, Figure 5.7, s’inspirant des

modèles de Mander &t al. et de Fafitis & al.[24] et des résultats obtenu par Nagashima et al,

conduits sur 52 spécimens à échelle réelle ; pour décrire respectivement la partie ascendante et

descendante de la courbe contrainte-déformation, en introduisant un indice de confinement

effectif pour tenir compte de l’incidence de la résistance du béton, afin d’apprécier le gain sur la

résistance et la ductilité. Les équations caractérisant ce modèle sont les suivantes :

ccc r

'cc

cm1r

mrff

avec

cc

cm

ccc

2k

ccc1k'ccc e.ff

1k et 2k désignent respectivement le coefficient contrôlant la pente et la courbure de la branche

descendante. Il a été expérimentalement [16,20] constaté que le comportement du BHR est

Section Type de confinement

cerces spirescirculaire

cc

2

s'

e 1

ds5.01k

cc

s'

e 1

ds5.01k

rectangulaire

cc

c

'

c

'n

1i cc

2i

e 1

hs

5.01bs

5.01hb

C1

k

128

caractérisé par une désintégration brutale du béton d’enrobage. Cependant un gain significatif de

résistance (50 à 100%) et de ductilité (10 à 20%) a été enregistré au sein du noyau des

échantillons soigneusement confinés en comparaison avec ceux non confinés. La rupture des

éléments en BHR est régie par la formation de surfaces de cisaillement dans le plan incliné le

plus défavorisé, séparant le noyau en deux coins. L’inclinaison du plan de cisaillement par

rapport à l’axe vertical variait entre 25° et 45°, respectivement pour les spécimens faiblement et

hautement confinés.

Il a été observé que l’efficacité du confinement sur le BHR n’est pas aussi prononcée

comparativement à celle enregistrée sur le BRO. Cependant des gains non négligeables sur la

résistance et la ductilité peuvent être réalisés à travers une disposition minutieuse de l’armature

longitudinale et transversale. En outre, il a été noté par ailleurs [25] que :

- la déformation de l’armature de confinement est inversement proportionnelle avec

l’augmentation de son espacement, résultant ainsi à une amélioration relative de la

résistance.

- l’influence de l’armature transversale sur l’amélioration de la résistance diminue avec

l’accroissement de la résistance à la compression du BHR.

A la lumière des résultats produits par les diverses études indiquées précédemment, il a été

conclu que les paramètres suivants affectent positivement le confinement, à savoir :

- l’espacement approprié de l’armature transversale;

- la distribution adéquate de l’armature longitudinale autour du périmètre de la section;

- l’augmentation du rapport volumétrique de l’acier transversal sur le noyau du béton;

- l’augmentation de la contrainte élastique de l’acier transversal;

- l’utilisation de l’armature en spire à la place de l’armature rectangulaire.

129

'cof

'ccf

secE

c

cf

0.5 'cf

0.2 'cf

'cfgtan

Z

béton confiné

béton non confiné

0 0.002 n50 c50 c20

Fig.5.1 : Courbe contrainte-déformation du béton confiné, Kent et Park(1971)

'cf

c

cf

Fig5.4 : Courbe contrainte-déformation du béton confiné et non confiné,Mander et al .(1988)

béton non confiné

béton confinéRupture de l’armature transversale

c

cf

0.85 'ccf

1s 2s 85s

Fig.5.2 : Courbe contrainte-déformation du béton confiné,Sheikh et Uzumeri (1982)

'ccf

0.30 'ccf

0

A B B’

C’

D’ D

C

E

c

béton confiné avec K=1

béton non confiné

0 0.002 0.002K

Fig.5.3 : Courbe contrainte-déformation du béton confinéet non confiné, Kent et Park modifié (1982)

'cKf

'cf

béton confiné selonle modèle modifié

'c

mm Kf

tanZ

cf

c

cf

béton confiné

béton non confiné

0 01 085 1 85 20

'ccf

0.85 'cof

c

cf

béton confiné

béton non confiné

0 co

Fig.5.7 : Courbe contrainte-déformation du béton à haute résistanceconfiné et non confiné, Cusson et al. (1992)

'ccf

'cof

cc

cE

0 co sp cc cu

'cof

0.20 'cof

0.85 'ccf

Fig.5.5 : Courbe contrainte-déformation du béton confiné et non confiné,Murat et al. (1992)

130

En considérant l’incidence de la résistance du béton sur la performance des éléments fléchies, les

remarques suivantes sont émises [26] :

- bien que le BHR présente une pente raide en compression, les éléments fléchis en BHR

exhibent une ductilité plus grande comparativement à celle des éléments en béton à

résistance ordinaire.

- les résultats des essais sur les éléments en BHR et en BRO ont montré des allures

qualitativement similaires pour des quantités identiques d’armature comprimée, tendue et

de confinement du noyau de béton.

- les éléments en BHR sont moins sensibles au confinement que ceux en BRO à cause de la

moindre dilatation volumétrique.

Il faut souligner qu’afin d’apprécier au mieux le gain en résistance et ductilité, le degré de

confinement est caractérisé par l’indice de confinement effectif[20] :'co

le

f

f .

Effet de la flexibilité de l’acier transversal

Malgré que l’influence de la rigidité flexionnelle du périmètre de l’acier transversal sur la

pression de confinement a été étudiée expérimentalement, très peu de chercheurs se sont penchés

sur ce problème pour le résoudre analytiquement.

Sous l’action d’une déformation axiale, la contrainte dans l’armature transversale produisant la

pression passive de confinement dépend de l’expansion latérale du noyau de béton et de la

flexibilité de l’armature transversale. Pour ce, il devient nécessaire de prendre en considération

l’interaction entre la déformation du noyau de béton et celle de l’armature transversale afin de

prédire fidèlement le comportement des poteaux en béton armé.

Evitant la complexité du problème, la majorité des chercheurs ont utilisé des modèles

approximatifs pour évaluer la pression effective de confinement exercée par l’armature

transversale sur le noyau du béton. Sheikh et Uzumeri (1982), Mander et al (1988) ont utilisé le

concept de l’aire de béton effectivement confiné pour déterminer le coefficient d’efficacité Ke

défini comme étant le rapport de la pression effective latérale sur la valeur nominale obtenue à

partir de la condition d’équilibre. Saatcioglu et Razvi (1992) ont proposé une formule empirique

basée sur l’analyse en régression des résultats expérimentaux afin de déterminer ce coefficient.

131

Les 2 approches considèrent implicitement ou explicitement que le périmètre et les angles de

l’armature transversale atteignent l’écoulement au pic de la réponse.

Une méthode rationnelle a été introduite par Cusson et Paultre [20] basée sur la compatibilité de

déformation et l’équilibre des forces afin d’obtenir la relation contrainte –déformation pour

poteaux carrés en béton ordinaire et béton à haute résistance. Le poteau carré est remplacé dans

cette alternative par un poteau circulaire équivalent où c’est uniquement l’allongement des

cerces qui est pris en considération, cependant une procédure itérative est nécessaire pour

déterminer la contrainte dans l’armature transversale correspondante à la résistance de

confinement max. Une approche simple basée sur l’analyse par régression des résultats

expérimentaux a été proposée par Razvi et Saatcioglu (1999) pour déterminer cette contrainte, et

une formule empirique a été donnée pour cette fin, évitant ainsi les longues itérations. Il faut par

ailleurs signaler que la pression non uniforme de confinement, distribuée sur la hauteur du

poteau a été transformée en contrainte équivalente fournie par une enveloppe circulaire

équivalente, utilisant le concept d’énergie de déformation. L’étude menée par Teerawong et al

[27] a permis de présenter une procédure rationnelle pour déterminer l’augmentation de la

résistance pour des poteaux carrés en béton normal et béton à haute résistance sous chargement

vertical en prenant en compte l’interaction entre noyau de béton - armature transversale et la

variation de la contrainte de confinement le long de la hauteur du poteau. L’effet de la flexibilité

du périmètre de l’armature transversale a été directement inclus dans cette étude, cependant le

flambement des barres longitudinales n’a pas été considéré.

5-4 Ductilité locale et notion de longueur de confinement

La demande de ductilité est mieux appréciée à travers le coefficient de ductilité de courbure ,

dicté par le comportement moment-courbure de la section, par conséquent le choix d’un modèle

approprié est nécessaire afin de pouvoir prédire ce comportement. La rotulation dans les zones

dissipatives d’énergie est atteinte suite à la diffusion de la plastification à travers une longueur

potentielle dite longueur de rotule plastique. Celle ci est définie comme étant la longueur

équivalente de la rotule plastique au-delà de laquelle la courbure plastique sera considérée

comme constante, Figure 5.8, et elle est principalement influencée par la demande de ductilité de

courbure . Un travail de recherche intensif [5-7] a été effectué dans ce domaine et a été

couronné par la formulation d’expressions semiempiriques conduisant à une multitude de

résultats dispersés selon le modèle théorique préétabli.

132

Fig.5.8 : Diffusion de la plastification sur une longueur pl .

Baker et Amarakone [10] ont proposé l’expression suivante: zdc

kk8.0L 31p

, basée sur le

rapport dc où c représente la profondeur de l’axe neutre correspondante au moment ultime de

la section. Cependant, cette expression s’est avérée imprécise pour un effort axial d’intensité

élevée.

Dans le même contexte, Corley [10] a suggéré l’utilisation de l’équation:

dz

dd5.0Lp qui

fût jugée par la suite comme étant non conservative. Sawyer [5] a proposé une formule

simplifiée pour les poutres, reprise récemment par Scholz [28], qui se présente sous la forme:

z075.0d25.0L blp . (5.1)

Selon ces constations, basées beaucoup plus sur des recherches expérimentales, il s’avère que:

- la rotule plastique s’étend sur une longueur égale à deux fois la hauteur de la poutre[29];

- l’augmentation du taux d’armature longitudinale réduit l’étendue de la zone plastique [30];

- pour la même quantité d’armature, une distribution uniforme du ferraillage améliore

l’étendue de la longueur de la zone plastique[31].

Pour le cas des poteaux, Park et Priestley [32] ont proposé l’expression empirique:

blcp d6l08.0L . Il a été démontré [8,33] que plus la charge axiale est importante et plus

l’influence du confinement est déterminante sur la longueur de la rotule plastique. La longueur

pL sera celle donnée par l’équation (5.1) corrigée par un coefficient k tenant compte de

l’intensité de l’effort normal: uzNN5.01k

'pcl

pcl

yci

'yci cl

uci

'uci

2

lll

'pcpc

c

133

Récemment, et sur la base d’une multitude de résultats expérimentaux, Watson et al.[34] ont

proposé la loi :g

'co

ecc

AfP

8.21hL

. Il s’estavéré que cette équation est conservative pour

l’évaluation de la longueur de confinement, et ce pour le cas général de poteaux.

Le RPA a fait abstraction à cette notion de longueur plastique Lp du fait que la relation moment–

courbure des sections a été établie sur la base d’un seul niveau de ductilité. Cependant, il spécifie

une longueur de confinement cL , similaire à celle proposée par le code ACI. L’EC-8 quand à

lui recommande des valeurs de la longueur de confinement respectivement pour les poteaux ainsi

que les poutres, selon la classe de ductilité considérée. Le tableau suivant résume les expressions

des longueurs de confinement Lc selon différents règlements:

Codes Poteaux Poutres

RPA )mm600,b,h,6lmax( ccc

bh2

ACI )mm450,h,6lmax( cc

bh2

NZS*

g'coe A.f3.0P , ,h(maxL c

p zone comprise entre uM et uM8.0 )

eP g'co A.f3.0 , ,h5.1(maxL c

p zone comprise entre uM et uM7.0 )

pcp L3LL2

bh2

EC-8

mm600,h5.1,5l

max cc ‘H’

mm450,h5.1,

6l

max cc ‘M’

mm450,h,

6lc

max c ‘L’

bh.2 ‘H’

bh.5.1 ‘M’

bh ‘L’

*critiqué par Watson et al.[34]

134

5-5 Capacité flexionnelle : Analyse Moment - Courbure

a) Courbure d’une section rectangulaire soumise à une flexion croissante

La ductilité de courbure est directement liée aux sections dont le mode de travail est par flexion.

En effet, sous l'action d’un moment, ou d’un moment plus un effort axial l’élément a tendance à

fléchir. En d'autres termes, l’élément prend la forme d'une ligne fléchie, qui fait partie d'un

grand cercle. Considérons un élément différentiel de longueur dx d’un élément en béton armé de

section rectangulaire, comme représenté sur la figure 5.9, Park et Paulay [5], la rotation entre

les extrémités est donnée par :

)k1(ddx

kddx

Rdx sc

c

Où k est un facteur définissant la position relative de l'axe neutre. Dans l'équation ci-dessus, Rc

définit le rayon du cercle dont l’élément fait partie, et la courbure par définition est l’inverse de

Rc. Si nous divisons cette équation par la longueur de l'élément dx, on aura:

)k1(dkdR1 sc

c

Par conséquent, la courbure d'un élément (ou la rotation par unité de longueur d'un élément) est

défini comme:

d)k1(dkdscsc

Fig. 5.9 Déformations dans un élément fléchi de longueur dx Déformations

Axe neutre

M

Acier

Rc

d

Acier

Fissure

M

PP

Axe neutre

kd

c

s

135

En d'autres termes, la courbure d'une section est la pente de son diagramme de déformation, et

elle peut être mesurée en utilisant la déformation du béton ou de l’acier. La relation entre le

moment et la courbure est donnée par l’équation classique:

M

M REI d’où EIM

En réalité, quand nous avons un moment de flexion sollicitant une section en béton armée,

l’élément fléchi n'a pas une courbure uniforme sur sa longueur, puisqu'il y a une fluctuation dans

la position de l'axe neutre due à la formation aléatoire des fissures. Quant à la définition donnée

ci-dessus concernant la courbure d'élément de longueur dx, et en supposant que cet élément est

fissuré, la courbure est donc exprimée en fonction des taux de déformations dans le béton et

l’acier. Comme la ductilité est définie comme étant le rapport des courbures de deux états

différents de l’élément fléchi, nous pouvons alors conclure que cette ductilité dépend de la

déformation, donc plus la déformation est grande, plus la ductilité est grande.

b) Hypothèses de calcul

La dérivation des relations moment-courbure des sections confinées en béton armé a pris en

considération les facteurs suivants :

1. Intensité de l’effort axial,

2. Taux d'acier transversal, sh

3. Résistance du béton, fco

4. Taux d'acier longitudinal, l

5. Limite élastique de l’acier transversal, fyh

Les hypothèses sur lesquelles s’articule cette analyse sont les suivantes:

- Les sections planes restent planes après déformation,

- La résistance à la traction du béton est négligée,

- Les contraintes dans le béton sont dérivées des courbes appropriées contrainte - déformation

respectivement pour le béton confiné (modèle proposé) et non confiné (CBA 93), voire

figure 5.10

- Les contraintes dans les aciers longitudinaux sont dérivées de la courbe contrainte

déformation en utilisant le modèle de Mander et al, figure 5.11

136

- L'état limite ultime est atteint quand l’une des trois limites est atteinte:

la déformation du béton dans la fibre la plus comprimée atteint la valeur indiquée.

la déformation dans l’acier atteint la valeur indiquée.

le moment de flexion est limité à la valeur de 0.8 Mmax.

Modèle contrainte déformation du béton non confiné:

La courbe contrainte déformation du béton non confiné est illustrée dans la figure 5.10.

Pour

le calcul de la contrainte dans le béton non confiné on utilise le diagramme non linéaire dit

"parabole rectangle", Fig.5.10 (C.B.A93/A.4.3.4). Le diagramme parabole rectangle est constitué

d’un arc de parabole depuis l'origine des coordonnées jusqu’à son sommet de coordonnées bc =

2‰, prolongé par un palier d’ordonnée:

cjbc f85.0f

L’expression graphique du diagramme est donnée par les relations suivantes:

- si 20 bc ‰ )104(10f25.0f bc3

bc3

bcubc

- si 2‰ bc 3.5 ‰ bcubc ff

avec cjbcu f85.0f

Le coefficient 0.85 a pour objet de tenir compte de ce que la résistance du béton est fonction

décroissante de la durée d'application de la charge.

bc

cjbcu f85.0f

bcf

2 ‰ 3.5 ‰

Fig. 5.10 Modèle du béton non confiné

137

Modèle contrainte déformation de l’acier longitudinal

Modèle de Mander et al.

La courbe contrainte déformation déduite des essais expérimentaux est idéalisée en une région

élastique, un plateau d’écoulement et une région d’écrouissage, comme illustrée dans la figure

5.11. La courbe contrainte déformation dans la zone d’écrouissage ( sussh ) peut être

convenablement prédit par la relation :

P

shsu

ssuysusus )ff(ff

ysu

shsush ff

EP

Fig.5.11 Modèle contrainte - déformation de l'acier longitudinal

Watson et al. [34] ont montré que la déformation limite de l’acier en compression suc est

fonction du rapport bds . Les valeurs de suc ont été déterminées par Zahn et al. [30]. Basé sur

un modèle de flambement, une expression du rapport de l’élancement géométrique limitant le

flambement des barres comprimées était dérivée sous la forme :

suc

r

b fE

5.1ds (5.2)

où Er est le module réduit et fsuc la contrainte de flambement.

Ainsi la valeur bds exigée pour le contrôle du flambement de la barre peut être déterminée à

partir de l’expression 5.2 moyennant la courbe contrainte déformation de l’acier et soit la

déformation en compression suc ou la contrainte en compression fsuc correspondant au

flambement.

s

sf

y sh su

yf

suf

Es

Esh

138

Ce modèle est retenu dans l’analyse moment courbure des sections, vu la simplicité des

équations proposées d’une part et que la condition de non flambement dans nos cas envisagées

était toujours vérifiée d’autre part. A titre d’illustration, en prenant pour s, db, Er et fsuc les

valeurs courantes respectivement de 10 cm, 1.4 cm, 210000 MPa et 590 MPa, l’expression 5.2

donne: 7.14 < 28.3 ce qui est largement vérifié

c) Détermination de la courbe moment courbure

La méthode utilisée consiste à diviser la section en un certain nombre de couches discrètes ayant

l'orientation de la profondeur de l’axe neutre(figure 5.12); chacune est constituée par deux types

de béton, confiné et non confiné. Pour une valeur donnée de la déformation de la fibre la plus

comprimée la contrainte du béton peut être déduite à partir de la déformation moyenne dans la

couche du béton et le modèle contrainte - déformation du béton. De la même façon, la contrainte

au niveau des aciers peut être estimée à partir de la déformation moyenne à chaque niveau et le

modèle contrainte-déformation de l’acier.

Fig.5.12Analyse moment courbure d’une section comprimée fléchie en béton armé

La division de la section en couches facilite le calcul des déformations et des contraintes

correspondantes permettant l’évaluation de la force axiale et le moment fléchissant dans chaque

couche selon les formules :

n

1isjsjcici AfAfP (5.3)

n

1ijsjsjicici dAfdAfM (5.4)

a) Sollicitations b) section c) déformations d) contraintes e) forces dansdans le béton l’acier

non confiné et confiné

c

1s

2s

3s

cicFcb Fcc

Fs1

Fs2

Fs3

2h

2h

M

N

139

Le calcul proprement dit s’avère laborieux et nécessite l’apport d’un outil informatique. Dans ce

sens un programme informatique en Visual Basic 6 a été développé s’appuyant sur

l’organigramme 5.1 et l’algorithme suivant:

a) spécifier la géométrie de la section ainsi que les caractéristiques des matériaux.

b) Calculer la valeur de l’effort axial ultime que peut reprendre la section selon la relation

suivante :

ysmaxcsc0 fAf)AA(P (5.5)

où cA : est la section totale du béton confiné.

sA : est la section de l’acier longitudinale.

maxcf : est la résistance maximum du béton.

yf : est la résistance d’écoulement de l’acier.

La procédure prendra fin si l’effort axial appliqué dépasse la valeur de l’effort axial ultime 0P

que peut reprendre la section.

c) calculer la valeur de la déformation dans la section sous l’effet de la charge axiale

seulement.

d) Assigner une valeur initiale de la déformation du béton à la fibre la plus comprimée.

e) Assigner une valeur initiale de la courbure.

f) Diviser la section en un certain nombre de couches discrètes, et en utilisant le principe de

Bernoulli, calculer les déformations au centre de chaque couche de béton et chaque niveau de

ferraillage en fonction de la déformation max du béton.

g) Trouver les contraintes dans chaque couche du béton et de l’acier enutilisant les modèles

appropriés.

h) Déterminer les forces internes en additionnant la contribution des couches du béton et les

forces d'acier dans les différents niveaux.

i) Calculer la force axiale de l'équilibre en utilisant la relation (5.3) et la comparer avec la

charge axiale appliquée. Si la différence est inférieure ou égal à une tolérance spécifiée, les

résultats sont acceptables, calculer la valeur du moment en utilisant l’équation (5.4) (les valeurs

moment et courbure deviendront un point dans la courbe M-). Sinon, ajuster la valeur de la

courbure et revenir à l'étape f. si la convergence ne se produit pas dans 500 itérations, assigner

une nouvelle valeur de déformation et revenir à l'étape e.

j) Vérifier si la condition d’écoulement est atteinte. Si elle est atteinte afficher la valeur du

moment élastique et la courbure élastique.

k) Vérifier si la condition ultime est atteinte. Si elle est atteinte par écoulement des aciers,

calculer la ductilité et afficher le message puis sortir de la procédure. Sinon revenir à l'étape d.

140

Calcul de la déformation dans la fibre laplus comprimé ccpc

A

B

,10,o.o, 5ccc

et nombred’itération (iter) =0

0.0Pcal

Contd

Oui

Non

Calcul de l’effort axial ultime capable ( 0P ) en compression simple

i) caractéristiques géométriques de la section (hauteur, largeur, …etc.). ii) caractéristiques des matériaux (contrainte du béton et de l’acier, module de Young.).iii)l’effort axial dansla section ( P )iv) incrément de la déformation dans la fibre la plus comprimé ( c )

Début

Si

0PP?

Afficher :l’effort axial ne peut pas être équilibrée par la section

Stop

Calcul de la déformation ( cp ) de la section

sous l’effet de l’effort axial seulement (P)

141

Organigramme 5.1 : Détermination de M-

Non

yu /

Stop Fin

Imprime le message

Non

Vérifier les états limites ultimes

Ouiy

Oui

Calcul du moment (M)dans la section

Non

i) Diviser la section en couches.ii) Selon les valeurs de ,etc et en supposant une variation linéaire des

déformations, calculer la déformation au C.D.G de chaque couche.iii) calculer la contrainte dans chaque couche, en utilisant le modèle contrainte–

déformation du bétoniv) Aussi, calculer la contrainte dans les aciers

Suite

Calcul de la force axial dans la section ( Pcal)iter = iter +1

Si200iter

OuiNon

A

0.10/

Non

Oui Oui

B

Si{Abs (Pcal –P)}

P0001.0 ?

SiPPcal

?

Si0.0y

?

SiLa limite d’écoulement est

atteinte ?

u

A

Non

OuiSi

L’état limite ultime estatteint ?

Si0.0y ?

142

Paramètres influant la performance des sections en béton confiné

Pour déterminer les moments résistants et les courbures correspondantes, une section type a été

considérée en prenant comme modèle de confinement Kent et Park modifié [14]; tout en

étudiant l’influencedes paramètres: l’intensité de l’effort normal, le taux d’armatures

transversales sh et letaux d’armatures longitudinales l.

b/ = 0.3 et fco = 30 MPa

0

50

100

150

200

250

300

0 20 40 60 80 100 120

Courbure (10-3/m)

Mom

ent

(kN

m)

= 0.975 %

= 1.53 %

= 2.22 %

ρsh

ρsh

ρsh

b/ = 0.3 et fco = 30 MPa

0

50

100

150

200

250

300

0 20 40 60 80 100 120

Courbure (10-3/m)

Mom

ent

(kN

m)

= 0.975 %

= 1.53 %

= 2.22 %

ρsh

ρsh

ρsh

a/ Influence de p

0

50

100

150

200

250

300

350

0 50 100 150 200

courbure (10-3)rd)/m

Mom

ent

(kN

m)

p=0.1

p=0.2

p=0.3

143

Figure 5.13 Performances flexionnelles des sections en béton confiné

L’analyse des résultats obtenus, illustrés par les Fig.5.13a, 5.13b et 5.13c permet d’établir les

constatations suivantes :

- la résistance flexionnelle croit proportionnellement avec l’intensité de l’effort normal, la

capacité de déformation ( ) est par contre défavorablement affectée;

- le rapport volumétrique de l’armature transversale sh influe positivement les capacités de

résistance et de déformation, cependant son effet sur cette dernière est beaucoup plus

prononcé ;

- le taux d’armature longitudinale l améliore nettement la capacité de résistance, tout en

réduisant faiblement la capacité de déformation

c) sh = 1.53 % , fco = 30 MPa , = 0.1

0

30

60

90

120

150

180

0 50 100 150 200 250 300 350

Courbure (10-3/m)

Mom

ent

(kN

m)

= 0.812 %

= 1 %

= 1.57 %

ρl

ρl

ρl

144

5-7 Conclusions

Sachant que le confinement a une incidence favorable sur la performance du béton en améliorant

sa résistance et sa ductilité; un modèle approprié pour l’analyse du comportement moment-

courbure des sections s’avère nécessaire afin de prédire fidèlement la ductilité de courbure. Il en

ressort des différents travaux de recherche réalisés que les paramètres suivants affectent

positivement le confinement, notamment:

- l’espacement adéquat de l’armature transversale

- l’augmentation du rapport volumétrique et de la contrainte élastique de l’acier transversal

- configuration convenable de l’armature longitudinale autour du périmètre de la section

- l’utilisation de l’armature en spire à la place de l’armature rectangulaire.

Il s’est avéré par ailleurs, que pour les mêmes taux d’armature, les deux nuances de béton

(BRO,BHR) exhibent, qualitativement les mêmes allures. Cependant les éléments en BHR sont

moins sensibles au confinement que ceux en BRO à cause de la moindre dilatation

volumétrique.

Cette étude a montré que la longueur de confinement est influencée par :

- le niveau de ductilité de courbure,

- l’intensité de l’effort normal,

- le degré ou indice de confinement du béton.

Cependant la résistance flexionnelle croit proportionnellement avec l’intensité de l’effort normal

; la capacité de déformation ( ) est par contre défavorablement affectée. Le rapport

volumétrique de l’armature transversale sh influe positivement les capacités de résistance et de

déformation, cependant son effet sur cette dernière est beaucoup plus prononcé. Le taux

d’armature longitudinale l améliore nettement la capacité de résistance, tout en réduisant

faiblement la capacité de déformation

Le RPA doit introduire dans ses prescriptions actuelles la notion de longueur plastique et

spécifier l’étendue de la longueur de confinement pour différentes classes de ductilité.

145

Références

1- NZS 4203 General Structural Design and Design Loading for Buildings, Wellington,

Standards Association of New Zealand, 1992.

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3- Eurocode 8 ( EC8 1993).

4- Règlement Parasismique Algérien, RPA 99.

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6- M.Fintel, ‘Handbook of Concrete Engineering’, Second edition, 1985 Van Nostrand.

7- K.Sakai, S.A.Sheikh,‘What do we know about Confinement in RC Columns, A Critical

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8- S.A.Sheikh, ‘A Comparative Study of Confinement Models’ ACI Journal, July-

August, 1982.

9- D.C.Kent, R.Park, ‘Flexural Members with Confined Concrete’, Journal of the

Structural Division, July, 1971.

10- R.Park, M.J.N.Priestley, W.D.Gill, ‘Ductility of Square Confined Concrete Columns’

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Columns’ Journalof Structural Engineering, Vol.108, N°12, December, 1982.

12- J.B.Mander, M.J.N.Priestley R.Park, ‘Observed Stress-Strain Behaviour of Confined

Concrete’ Journal of Structural Engineering, Vol.114, N°8, August,1988.

13- W.W.L.Chan, ‘The Ultimate Strength of Plastic Hinges and Deformation in Reinforced

Concrete Frameworks’ Magazine of Concrete Research, Nov. 1995.

14- B.D.Scott, R.Park, M.J.Priestley ‘Stress-Strain Behavior of Concrete Confined of

Overlapping Hoops at Low and High Strain Rates’ACI Journal January-February 1982.

15- U.Ersoy, A.T.Tankut, S.M.Uzumeri, ‘The Influence of Strain History and Strain

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16- S.R.Razvi, M.Saatcioglu ’Strength and Deformability of Confined High-Strength

Concrete Columns’, ACI Structural Journal, Nov-Dec, 1994.

17- M.Saatcioglu, S.R.Razvi ’Strength and Ductility Enhancement in High-Strength

Concrete’ Journal of Structural Engineering, Vol 118, N° 6, June, 1992.

18- S.A.Sheikh, D.V.Shah, S.S.Khoury, ‘Confinement of High Strength Concrete

Columns’ ACI Structural Journal, January-February 1994.

19- D.Cusson, P.Paultre, ‘High Strength Concrete Columns Confined by Rectangular Ties’

Journal of Structural Engineering, Vol.120, N°3, March, 1994

146

20- D.Cusson, P.Paultre, ‘ Stress-Strain Model for Confined High Strength Concrete’,

Journal of Structural Engineering, Vol.121, N°3, March, 1995.

21- M.Saatcioglu, A.H.Salamat, S.R.Razvi ’Confined Columns under Eccentric Loading’

Journal of Structural Engineering, Vol 121, N° 11, Nov., 1995.

22- B.Bousalem,‘Contribution à l’Etude de l’Influence de la Résistance et la Ductilité sur

la Performance et le Comportement des Poteaux Parasismiques en Béton’

Thése de Doctorat D’Etat, Septembre 2005, Université Mentouri, Constantine.

23- CBA 93, Code du Béton Algérien, CGS, Alger 1993.

24- A.Fafitis, S.P.Shah, ‘Predictions of Ultimate Behavior of Confined Concrete Columns

Subjected to Large Deformations’, ACI Journal, Vol.82, N°4, 1985.

25- I.K.Fang et al ‘Strength and Ductility of High Strength Tied Columns’ Proc. National.

Sci. Counc. ROGA, Vol.18, N°1, 1994.

26- R.Pendyala et al., ‘Full Range Behavior of High Strength of Concrete Flexural

Members: Comparison of Ductility Parameters of High and Normal Strength Concrete

Members’ACI Journal, January-February 1996.

27- J.Teerawong, P.Lukkunaprasit, T.Senjuntichai, ’Strength Enhancement in Confined

Concrete with Consideration of Flexural Flexibilities of Ties’, Structural Engineering

and Mechanics, Vol.18, N°2, 151-166, 2004.

28- H.Scholz ‘Ductility and Plastic Design of RC Sway Frames’, Magazine of Concrete

Research, June 1993.

29- R.Park, ‘Capacity Design of Ductile of RC Building Structures for Earthquake

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30- S.Watson, F.A.Zahn, R.Park, ’Confining Reinforcement for Concrete Columns.’,

Journal of Structural Engineering, vol.120, N°6, paper N° 3687, 1798-1824 June 1994.

31- M.S. Al Haddad, ’Curvature Ductility of Reinforced Concrete Beams under Low and

High Strain Rates’, ACI Structural Journal, September-October, 1995.

32- M.J.N.Priestley, R.Park, ‘Strength and Ductility of Concrete Bridge Columns Under

Seismic Loading’, ACI Structural Journal, January-February 1987.

33- S.A.Sheikh, C.C.Yeh, ‘Flexural Behavior of Concrete Columns’, ACI Journal, May-

June,1986.

34- Watson et al, ‘Simulated Seismic Load Tests in Reinforced Concrete Columns’

Journal of Structural Engineering. Vol.120 N°6,paper N° 3688,1825-1849, June 1994.

147

6.1-Introduction:

L’examen du RPA99 [1] permet de constater que la ductilité locale des éléments linéaires

(poteaux et poutres), n’a pas bénéficié de recommandations appropriées pouvant leur garantir

fidèlement le comportement escompté, du moment que la boucle de contrôle sur la

déformation au niveau des zones dissipatives d'énergie est carrément inexistante. Cette

procédure a été simplifiée par des limitessur les taux d’armatures longitudinales et

transversales ainsi que leur espacement au sein des zones dissipatives d'énergie, conduisant le

plus souvent à conférer un comportement moyennement ductile. Faute d'outils le concepteur

est dans l'impossibilité d'apprécier le niveau de ductilité local ou de pouvoir le contrôler afin

d'établir la corrélation nécessaire entre comportement global, local de la structure. Cette

corrélation est l'alternative de cohérence garantissant un comportement structurel homogène.

Le travail entrepris dans ce chapitre a porté principalement sur la proposition d’outils

permettant le contrôle sur la déformation locale tout en s’accordant avec l’idée de capacité de

déformation d’ensemble, afin de hisser la procédure de dimensionnement actuelle vers une

conception à 2 niveaux de performance. En considérant les éléments verticaux, le niveau

d’endommagement structurel a été introduit élargissant ainsi cette alternative à englober un

partiellement (car c’est uniquement l’ELU qui est considéré) un troisième niveau de

performance.

6.2-POTEAUX:

La capacité de résistance et de déformation des poteaux en béton armé est un facteur

déterminant dans la performance parasismique des portiques autostables. Prédire le niveau

d'endommagement de ces éléments structuraux constitue un atout majeur dans le processus

d'évaluation de la vulnérabilité sismique des portiques, afin d'arrêter de possibles solutions.

Les déformations engendrées par le déplacement relatif de niveau ou rotations plastiques

concordantes au niveau des extrémités des poteaux sont largement utilisées par les guides ou

procédures d'évaluation de la vulnérabilité sismique des bâtiments. Comme, le rapport

volumétrique de l'armature transversale est reconnu comme étant le facteur régissant la

capacité de déformation de ces éléments, une évaluation de cette dernière a été conduite à

travers un cas d’étude et ce, pour différentes prescriptions réglementaires. Afin de palier au

vide réglementaire relatif à l'estimation de la vulnérabilité sismique des portiques autostables

en béton armé une formulation de ce rapport est proposée, fonction d'un niveau

d'endommagement modéré garantissant aussi bien la sécurité des vies humaines que l'intégrité

148

structurelle avec une éventuelle réparation non onéreuse. Les expressions proposées relient le

rapport volumétrique de l'armature transversale ( sh), l’effort normal réduit ( 0NN ) et la

flexibilité des poteaux ( iL ) selon la classe de ductilité et le niveau d’endommagement

souhaité. Cette alternative permet de conférer aux éléments verticaux un même niveau de

ductilité à travers un taux d’armature transversale ajustable; fonction de leur élancementet

l’effort normal sollicitant ainsi qu’un déplacement de niveau constant conduisant à une

meilleure cohérence du comportement global. Ainsi on pourra alors parler de capacité de

déformation de niveau à l’instar d’un déplacement de niveau. Les résultats obtenus ont

également permis de délimiter le coffrage des poteaux fonction du niveau d’endommagement

recherché et ont montré que le déplacement relatif de niveau à observer tel que recommandé

par le code RPA99 doit être réduit afin d’éviter une éventuelle perte de stabilité structurelle

résultante d’un endommagement excessif.

6.2.1- Armatures transversales: Confrontation réglementaire:

La rotulation dans les zones dissipatives d’énergie est atteinte suite à la diffusion de la

plastification à travers une longueur potentielle dite longueur de rotule plastique. L’état de

déformation dépend intimement des lois de comportement des matériaux constitutifs; béton non

confiné ; béton confiné et aciers. Le béton confiné à été dégagé comme étant le paramètre

déterminant. La présence d’une armature transversale supplémentaire, bien disposée

latéralement, contribue à confiner le béton du noyau de la section; augmenter sa capacité de

résistance et de déformation, lui conférant ainsi un comportement ductile. Cette armature a pour

rôle d'agir comme armature de cisaillement ; d'empêcher le flambement des armatures

longitudinales comprimées ; et de réduire l’effet disruptif du noyau de béton sous une action

cyclique de grandes amplitudes. Les différents modèles du béton confiné universellement établis

s'articulent sur deux hypothèses fondamentales, à savoir: un état de compression triaxial généré

par la pression passive latérale de confinement, et une déformation longitudinale ultime de

compression du béton confiné dictée par rupturede l’armature transversale.

149

Bien que le code RPA fixe un taux d’armature transversale sh à respecter, malheureusement

aucune allusion n’est faite au confinement; facteur régissant l’aptitude ductile des sections.

g 5 sh min =0.3% 1shsh b.s/A (6.1)

3g5 interpolation linéaire

g 3 sh min =0.8%

bld10,mm150Mins en zone 1 et 2 et cm10s en zone 3

L’élancement géométrique g, introduit comme paramètre conditionnant la sélection d’un

taux approprié; ne peut à lui seul être le facteur déterminant quand au choix du taux

d’armature transversale garantissant le niveau de sécurité recherché. Les limites prescrites

relatives aux différentes zones, sont jugées inappropriées, car en zone 1 c’est la capacité de

résistance qui prédomine, alors que pour les zones 2 et 3 c’est l’aptitude plastique des

sections qui est primordiale. Il serait plus logique d’établir une limite commune pour les

zones 2 et 3. Il est clair que le code RPA recommande un taux d’armatures indifféremment de

la classe de ductilité, et il s’avère de part sa formulation que ce dernier a été élaboré dans un

esprit de résistance.

Le code NZS [2] prend en compte l’effet de l’intensité de l’effortnormal et recommande la

valeur de Ash, comme étant le maximum des deux valeurs suivantes:

g'co

e

yh

'co

nh

gcsh Af

P25.15.0

ff

1A

Ash3.0A ,et Ash

g'co

e

yh

'coc

AfP

25.15.0ff

sh12.0 (6.2)

On remarque par ailleurs, que les prescriptions de l’EC-8 [3] englobent différents paramètres

géométriques et mécaniques des matériaux utilisés ayant incidence sur le comportement local,

qui avec l’espacement approprié fournira le niveau de ductilité recherché.

150

Les valeurs du rapport volumétrique du confinement effectif sont prescrites fonction de la

classe de ductilité et de l’intensité de l’effort normal:

min,sh

c

gd

0sh ,15.0

A

A35.0.10.09.0

kmax (6.3)

k0 et max,d sont fonction de la classe de ductilité aveccdg

ed f.A

P max,d

cd

ydsh f

f.

confinébétonduvolumetconfinemendearmaturesdesvolume

(6.4)

bl

c d7,mm150,3

bMins (classe M)

Classe deductilité

0k max,d min,sh bhd

‘ L ’ 4 0.40 0.75 0.04 Aucune limitation

‘ M ’ 7 0.55 0.65 0.07 ydh

ydlmax,blbh f

fd35.0d

‘ H ’ 13 0.90 0.55 0.13 ydh

ydlmax,blbh f

fd40.0d

La formulation sur le taux d'armature transversal doit donc s’articuler autour du niveau de

ductilitérecherché et non pas sur le zonage sismique à l’instar de l’EC-8.

6.2.2- Illustration pratique:

Pour mieux apprécier l’influence du taux d'armature transversale sur la performance

parasismique, on considère 2 bâtiments réguliers ayant respectivement 5 et 4 niveaux, ayant

une hauteur constante de 3.06m. Ces bâtiments sont contreventés par portiques autostables

sans participation de la maçonnerie; le code RPA leur confère un taux de ductilité 84.3 ,

(Q=1.3). Le coffrage des poutres principales et secondaires est pris respectivement égal à

3040 et 3035 et ce, pour les 2 cas de structures considérées. Cependant celui des poteaux

est pris égal à 40x40 si le bâtiment est un R+4 et 35x35 si ce dernier est un R+3. Le

ferraillage longitudinal a été pris comme suit:

- R+4: 8T16 (ρl = 1.0%; EC8) et 6T16 + 2T14 (ρl = 0.95%; codes RPA et NZS).

- R+3: 8T16 (ρl = 1.31%; RPA z.3) et 8T14 (ρl = 1.0%; codes RPA z.2, NZS et EC8).

151

Cependant le cours d'armature transversale est composé de 2 cadres T8; les espacements (voir

tableaux 6.1 et 6.2) ont été déterminés en respectant les clauses réglementaires (eq.6.1-6.4).

Le taux d'armature transversal a été rapporté pour les 3 codes au rapport volumétrique

c

shsh sb

A2 (section carrée) , MPa25f '

co , MPa400ff yhyl

Pour évaluer la capacité de résistance et de déformation cdes sections à la base des poteaux,

un programme a été établi en utilisant le modèle de Kent et Park Modifié pour le béton

confiné [4]. La demande de ductilité locale a été évaluée en utilisant l'expression [5] :

c

pc

D

l

ln3

31

n)1(1

; bcpc d6l08.0l [6]

n : nombre de niveaux

lc : longueur du poteau

lpc : longueur de la rotule plastique

Les courbes de la figure 6.1 montrent que les structures considérées exhibent un

comportement global moyennement ductile avec une capacité de déformation supérieure à la

demande exigée. Toutefois, celles où le taux d'armature transversal a été introduit en

observant les clauses réglementaires du code RPA (zone 2) n'arrivent pas à satisfaire la

demande de déformation requise, et ce pour les 2 cas de structures (R+3 et R+4).

Figure 6.1 Capacités de résistance et déformation des structures R+3 et R+4

80

95

110

125

140

155

0 3 6 9 12

Facteur de ductilité de courbure

Mom

ent(

KN

m)

RPA zone2RPA zone3NZSEC8Demande

115

130

145

160

175

190

0 2 4 6 8 10 12 14Facteur de ductilité de courbure

Mom

ent(

KN

m)

RPA zone2RPA zone3NZSEC8Demande

Structure R+3 Structure R+4

152

Les tableaux 6.1 et 6.2 montrent qu'en respectant le code RPA, la réserve de résistance est

assez conséquente (100-140% en zone2 et 60% environ en zone3). Cependant la capacité de

déformation des structures conçues en zone2 est restreinte, et ne répond pas à la demande

exigée. Les poteaux des files centrales et de rive (s = 14cm), sont dans l'incapacité de dissiper

l'énergie induite par la réponse sismique. On note par ailleurs, que la file centrale du portique

R+4 a basculé dans la classe L(μφ < 7). Le bâtiment dans ce cas périra donc par éclatement de

l'armature transversale. La densification de cette armature (s = 10cm) a permis à la structure

(R+4) d'exhiber un comportement global homogène moyennement ductile (M), néanmoins la

file centrale est restée dans l'incapacité de satisfaire la demande de déformation requise.

Si les codes NZS et l'EC8 sont considérés on peut constater que les réserves restent

satisfaisantes tant pour la résistance que pour la déformation. Toutefois les poteaux d'angle

renferment une capacité de déformation beaucoup plus accrue et semblent avoir un

comportement hautement ductile (H). Cette réserve serait amoindrie si les modes supérieures

de vibration induisant les effets de torsion ont été pris en considération dans les prescriptions

réglementaires, réduisant ainsi le taux de déformabilité de l'armature de confinement et par

l'occasion la ductilité locale de la section. Il a été en outre constaté [7] que l'armature de

confinement recommandée par l'EC8 correspond plutôt à un coefficient de ductilité moyen,

c'est à dire qu'en moyenne 50% des poteaux fournissent la ductilité demandée. Ceci pourra

être satisfaisant pour des structures hautement redondantes, du moment qu'un nombre

important de poteaux participera à dissiper la totalité de l'énergie requise quelque soit la

quantité dissipée par chacun d'eux. Néanmoins cette souplesse ne sera point accordée à des

structures faiblement redondantes.

153

Tableau 6.1: Capacités de résistances et de déformations de la structure R+4

Tableau 6.2: Capacités de résistances et de déformations de la structure R+3

6.2.3- Incidence de l'armature de confinement des sur le niveau d'endommagement

poteaux

La conception basée sur différents niveaux de performance (PBD) consiste en la sélection de

critères de dimensionnement pour un système structurel de façon que pour un niveau

d'excitation tellurique avec de niveaux définis de fiabilité, ce système ne sera pas endommagé

au delà des états limites ou d'autres limites considérées. La performance "cible" peut être

caractérisée par des limites exprimées en termes de contraintes, déformations, déplacements,

Résistance (tm) DéformationsCodes Poteau S(cm) sh

(%)MD MC C/D

D

C

C

Globale C/D

Angle 0.086 7.00 17.89 2.55 11.78Rive 0.146 7.25 17.60 2.43 8.21

RPA99Zone 2

Central 0.20514 0.70

7.02 16.91 2.418.96

6.558.49 0.95

Angle 0.086 10 0.97 7.00 19.24 2.75 16.02Rive 0.146 9 1.08 7.25 19.84 2.74 12.2NZS

Central 0.205 8 1.22 7.02 20.03 2.858.96

10.3312.48 1.39

Angle 0.086 11 0.89 7.00 18.85 2.69 14.58Rive 0.146 11 0.89 7.25 18.81 2.59 9.97EC8

Central 0.205 9 1.08 7.02 19.31 2.758.96

9.010.6 1.18

Angle 0.086 11.67 19.24 1.65 16.02Rive 0.146 12.08 19.29 1.60 11.02

RPA99Zone3

Central 0.20510 0.97

11.7 18.60 1.598.96

8.4111.35 1.27

Résistance (tm) DéformationsCodes Poteau S(cm) sh

(%) MD MC C/DD

C

C

Globale C/D

Angle 0.092 5.38 11.76 2.18 11.94Rive 0.151 5.44 11.43 2.10 8.47

RPA99Zone 2

Central 0.20014 0.81

5.41 10.90 2.019.10

7.298.85 0.97

Angle 0.092 11 1.03 5.38 12.46 2.31 15.13Rive 0.151 10 1.13 5.44 12.66 2.32 11.64NZS

Central 0.200 10 1.13 5.41 12.22 2.269.10

9.1411.71 1.29

Angle 0.092 11 1.03 5.38 12.46 2.32 15.13Rive 0.151 11 1.03 5.44 12.30 2.26 10.57EC8

Central 0.200 10 1.13 5.41 12.22 2.269.10

9.1411.10 1.22

Angle 0.092 8.97 15.07 1.68 14.80Rive 0.151 9.07 14.65 1.61 10.89

RPA99Zone3

Central 0.20010 1.13

9.02 14.12 1.568.47

8.9511.17 1.23

154

accélérations etc…Pour ce, les objectifs de performance sont exprimés en terme d'un état

spécifique d'endommagement ou de probabilité de "ruine" contre une probabilité prescrite

d'un niveau "demande". Bien que les documents réglementaires basés sur la philosophie en

performance avancent les mêmes concepts, au niveau du détail ils spécifient différents

niveaux de performance [8]. Il est reconnu que les limites exprimées en déplacement relatif

spécifiques à différents niveaux d'endommagement peuvent varier considérablement en

fonction du système structurel et du matériau de construction.

Le constat établi, après les séismes survenus récemment a montré que les structures érigées

conformément aux codes parasismiques modernes se sont comportées comme prévu en

enregistrant une perte de vies minimale. Cependant, la perte économique conséquente [9] de

l'endommagement permanent est faramineuse (100 milliards de dollars en 1995 pour le Japon

seul). Pour ce, le contrôle de l'endommagement doit être plus explicite dans la conception

parasismique spécialement en sites urbains afin d'éviter le préjudice résultant. L'état

d'endommagement d'un poteau est habituellement déterminé en calculant l'index

d'endommagement qui est généralement relié au niveau de ductilité de déplacement, l'énergie

dissipée, la dégradation de rigidité et la déformation des poteaux. Les déformations

engendrées par le déplacement relatif de niveau ou rotations plastiques concordantes au

niveau des extrémités des poteaux sont largement utilisées par les guides ou procédures

d'évaluation de la vulnérabilité sismique des bâtiments.

6.2.3.1- Niveaux de performance:

Le principe philosophique de base établi dans la conception parasismique est qu'il est

économiquement non justifiable que dans une zone sismique toutes les structures doivent être

conçues pour survivre au tremblement de terre le plus violent possible sans jamais enregistrer

d'endommagement. Il est donc plus raisonnable de tolérer pour un séisme sévère un certain

niveau d'endommagement tant que la ruine est évitée. C’est l’objectif recherché par les

recommandations parasismiques. Cependant il n'existe pas de commun accord sur la

définition du niveau d'endommagement acceptable suite à un séisme spécifique mais

seulement des critères d'acceptance pour caractériser ces performances:

a- Sécurité des vies (Life safety): exigence fondamentale ;

b- Réparation de l'endommagement (Reparable damage): une distinction est faite entre

endommagement structurel réparable et endommagement structurel non réparable ;

155

c- Effondrement évité (Collapse prevention): afin d'éviter les blessures et les pertes en

vies humaines, la structure doit rester debout après un tremblement de terre.

Pour une performance structurelle définie en termes d'un état d'endommagement, la

déformation reste le meilleur indicateur. En terme de déplacement la réponse structurelle peut

être reliée à un état limite de déformation, qui est supposé à son tour être directement lié à un

certain niveau d'endommagement. Le tableau 6.3 regroupe quelques niveaux de performance

[8] recommandés exprimés en états d'endommagement et déplacements relatifs

correspondants.

Tableau 7.3 Niveaux de performance, états d'endommagement correspondants et déplacements limites

Niveau de performance Etat d'endommagement Déplacement relatif*Totalement opérationnel

Occupation immédiate*Opérationnel, endommagement

Contrôlé, endommagement modéré*Sécurité sur les vies*Pré ruine, sécurité limitée*Ruine

Négligeable

Réparable

IrréparableSévère

<0.2%

<0.5%

<1.5%<2.5%>2.5%

Les états d'endommagement peuvent être également définis par les termes:-négligeable,

faible, modéré et sévère. Les 3 premiers états sont exprimés quantitativement à travers

l'ouverture de leurs fissures, exception faite pour les poteaux sous une forte charge axiale où

les fissures observées peuvent se renfermer. L'endommagement sévère est déterminé en

utilisant les courbes charge - déformation )P( des poteaux testés sous chargement cyclique

plutôt que les courbes de capacité, pouvant surestimer la ductilité ultime car l'analyse

pushover ne tient pas compte de la dégradation de résistance induite par l'action du

chargement cyclique, et le niveau d'endommagement correspondant à l'indice ultime de

ductilité est choisi comme la limite supérieure de l'endommagement sévère enregistrant la

valeur de 90%.

156

6.2.3.2- Courbes d'endommagement:

En se basant sur des résultats de recherche numériques Yakut et al [10] ont établis des courbes

d'endommagement exprimées en termes de déplacement relatif d’étage en considérant que:

- le confinement est introduit à travers le modèle de Kent et Park modifié [4].

- le mode de ruine s’effectue par flexion

- la ruine par flexion précède la ruine par cisaillement

- le glissement des barres ou le manque d'adhérence sont écartés.

L'étude paramétrique a montré que les facteurs affectant les déformations limites des poteaux

en béton armé sont respectivement:

- yf : limite élastique de l’acier longitudinal

- )iL( : élancement mécanique du poteau

- )NN( 0 : effort normal réduit

- sh : rapport volumétrique de l’armature transversale

Les 2 premiers paramètres à savoir yf et )iL( affectent considérablement le déplacement

élastique y[11], alors que les 2 derniers ont incidence directe aussi bien sur le niveau de

ductilité , que sur la capacité de déformation des poteaux. Ainsi, cette influence peut être

exprimée à travers le rapport )NN( 0sh représentant le niveau de ductilité des poteaux.

Trois classes de ductilité fonction de ce paramètre sont catégorisées :

- %5)NN( 0sh ductilité faible (L)

- %10)NN(%5 0sh ductilité modérée (M)

- %10)NN( 0sh ductilité élevée (H)

Des courbes d’endommagement pour les 3 classes de ductilité ont été établies. Il a été

constaté que la forme exponentielle est la plus appropriée pour exprimer l'endommagement en

fonction du déplacement relatif )(tout en tenant compte de l'influence de la résistance de

157

l'acier ainsi que celle de l'élancement à l’aide de facteurs de correction respectifs fyc et sc .

L’expression de la courbe d'endommagement se présente la forme finale suivante :

)(g).(f)(d b

fys )c).(c(ae1)(f

(6.5)

)c).(c(ccos15.0)(g

fys

si c)c).(c( fys

(6.6)

0.1)(g si c)c).(c( fys

(6.7)

a,b,c: des paramètres variant selon le niveau de ductilité, déterminés pour les courbes

d'ajustement basées sur les moindres carrés, en utilisant les valeurs moyenne et extrêmes

pour chaque état d'endommagement.

iL045.0c s et

6.0

439

f4.0c y

fy pour MPa220f y

)(g : fonction de correction afin de tenir compte des faibles déformations

: représente le déplacement relatif entre étages

La nouvelle génération de codes parasismiques basée sur la conception en performance tel

que l’ATC-40 [12] recommande pour les poteaux en béton armé des critères d'acceptance

basés sur les rotations plastiques limites attribuées à 3 niveaux de performance à savoir : IO

(immediate occupancy: occupation immédiate), LS (life safety: sécurité sur la vie) et SS

(structural stability: stabilité structurelle); correspondant généralement à des états

d'endommagement respectivement faible )1.0)(d( , modéré )5.0)(d1.0( et

excessif )5.0)(d( . Ces rotations limites peuvent être converties en terme de déplacements

relatifs d'étage correspondants.

Le code RPA99 [1] attribue pour ce déplacement relatif une seule valeur (δ≤1%) à respecter

qui s'accorde avec le niveau de performance (LS) garantissant les vies humaines, préservant

donc l'intégrité structurelle du bâtiment. Ce niveau de performance concorde avec un état

d'endommagement modéré )5.0)(d1.0( . Il s'avère utile d'attirer l'attention que pour des

niveaux d'endommagement )3.0)(d( la réparation deviendra coûteuse.

158

Figure 6.3 : Courbes d’endommagement pour un niveau de ductilité faible

Etant donné que les procédures utilisées pour l'évaluation de la performance des bâtiments se

basent sur les critères d'acceptance pour les éléments structuraux, ces courbes seront donc

appropriées pour vérifier l'acceptabilité des poteaux en béton armé des structures types

portiques.

6.2.4 Cas d’études:

L’exemple précédent sera repris afin d’estimer le degré d’endommagement structurel en

considérant le déplacement relatif recommandé par le code RPA99 (δ≤1%) comme étant

atteint. Une catégorisation du niveau de ductilité est reflétée à travers le rapport

)NN( 0shN en premier lieu, ensuite le degré d’endommagement est évalué en

considérant sa valeur moyenne.

Le tableau 6.4 regroupant les différentes valeurs de l’endommagement des poteaux pour les

types de structures (R+3 et R+4) fonction du zonage sismique du code RPA99; permet

d’établir le constat suivant:

- en zone 2, l’endommagement enregistré pour les poteaux centraux et de rive de la structure

R+3 est modéré mais nécessitant une réparation onéreuse (20/24 soit 5/6 de l’ensemble des

poteaux). Pour la structure R+4 les poteaux de rive et d’angle enregistrent un

endommagement modéré avec réparation onéreuse (16/24 ou les 2/3 de l’ensemble),

cependant les poteaux centraux affichent un endommagement excessif conduisant à

l’instabilité structurelle (8/24 ou le 1/3de l’ensemble).

0

0,1

0,2

0,3

0,4

0,5

0,6

0,7

0,8

0,9

1

0 0,02 0,04 0,06 0,08 0,1

Déplacement relatif %

End

omm

agem

ent

UpperM ean

lowerIO

LS

159

- en zone 3, l’endommagement enregistré est modéré nécessitant une réparation onéreuse

touchant les poteaux centraux (8/24 ou le 1/3 de l’ensemble) de la structure R+3 et les

poteaux centraux et de rive pour la structure R+4 (20/24 ou les 5/6de l’ensemble).

Tableau 6.4. Evaluation de l’endommagement des poteaux en considérant le code RPA99

Structure R+3Zone 2 Zone 3

Poteau

35X35 sh % N % C.D d sh % N % C.D d

Angle 0.086 8.14 M 0.31 11.28 H 0.23Rive 0.146 4.79 L 0.47 6.64 M 0.31

Central 0.2050.7

3.4 L 0.470.97

4.73 L 0.47Structure R+4

Zone 2 Zone 3Poteau

40x40 sh % N % C.D d sh % N % C.D d

Angle 0.092 8.80 M 0.39 12.28 H 0.31Rive 0.151 5.36 M 0.39 7.48 M 0.39

Central 0.2000.81

4.05 L 0.541.13

5.65 L 0.39

Le tableau 6.5 regroupe les différentes valeurs de l’endommagement des poteaux pour les

types de structures (R+3 et R+4) conformément aux codes NZS et l’EC-8.

Tableau 6.5. Evaluation de l’endommagement des poteaux en considérant les codes NZS et l’EC-8

Structure R+3NZS EC-8

Poteau

35X35 sh % N % C.D d sh % N % C.D d

Angle 0.092 10.54 H 0.23 9.67 H 0.23Rive 0.151 7.15 M 0.31 7.15 M 0.31

Central 0.200

0.971.081.22 6.10 M 0.31

0.891.081.08 5.40 M 0.31

Structure R+4NZS EC-8

Poteau

40x40 sh % N % C.D d sh % N % C.D d

Angle 0.086 11.98 H 0.31 11.98 H 0.31Rive 0.146 7.74 M 0.39 7.74 M 0.39

Central 0.205

1.031.131.13 5.51 M 0.39

1.031.131.13 5.51 M 0.39

On peut constater que l’endommagement enregistré est modéré facilement réparable pour

l’ensemble des poteaux pour la structure R+3, cependant il nécessitera une réparation

coûteuse pour les poteaux centraux et de rive (5/6de l’ensemble)pour la structure R+4; et ce

pour les 2 codes considérés.

160

6.2.5-Influence de l’élancement:

En faisant varier l’élancement du poteau L/i et le rapport taux d’armature transversale/effort

normal réduit, on obtient les courbes de la figure 3 qui illustrent l’interaction de la flexibilité

de l’élément et de la classe de ductilité avec le niveau d’endommagement.

On peut constater que la clause réglementaire préconisée par le code RPA99 pour éviter le

poteau court, à savoir 4hL correspondant donc à 149.13

iL

, est à reconsidérer car elle ne

s’accorde que pour le cas d’une section hautement ductile enregistrant un endommagement

modéré nécessitant une réparation onéreuse et ce pour un déplacement relatif de 0.75%.

0

0,1

0,2

0,3

0,4

0,5

0,6

0,7

0,8

0,9

1

10 15 20 25 30 35 40 45 50

L/i

End

omm

agem

ent

DC'H', MeanDC'M', MeanDC'L',MeanIOEnd ModéréLSSérie7Série8

Figure 6.4 : Variation du niveau d'endommagement en fonction

de l’élancementet du niveau de ductilité

Cependant le taux d’armature tel que préconisé par le code RPA n’arrive à conférer

localement qu’un comportement moyennement ductile qui conjugué avec un déplacement

relatif entre étages de 1% conduira inévitablement à la ruine des éléments dont leur

élancement reste inférieur à 20 correspondant à 68.5hL

.

A titre indicatif le tableau 6.6 regroupe quelques valeurs d’endommagement moyen pour de

section de poteaux usuels pour une hauteur d’étage courante de 3.06m et un coffrage de

poutre de 30x40.

0

0,1

0,2

0,3

0,4

0,5

0,6

0,7

0,8

0,9

1

10 15 20 25 30 35 40 45 50

L/i

End

omm

agem

ent

DC 'H', M eanDC 'M ', M eanDC'L', M eanIOEnd.M odéréLSSérie7

δ = 0.75%δ = 1%

161

Tableau 6.6. Endommagement moyen de poteaux usuels

L=2.66m30x30 35x35 40x40 45x45 50x50

Elancement L/i; (L/h)Classe deductilité

30.715 (8.87) 26.327 (7.6) 23.036 (6.65) 20.477 (5.91) 18.429 (5.32)H 0.165 0.234 0.306 0.377 0.439M 0.223 0.309 0.391 0.462 0.510L 0.378 0.472 0.542 0.603 0.658

Ces résultats illustrent clairement l’influence du niveau de ductilité et celui du coffrage des

poteaux sur le niveau d’endommagement. Comme, le rapport volumétrique de l'armature

transversale est reconnu comme étant le facteur régissant la capacité de déformation de ces

éléments, une formulation de ce rapport est proposée en considérant un niveau

d'endommagement modéré, garantissant aussi bien la sécurité des vies humaines ainsi que

l'intégrité structurelle, avec une éventuelle réparation non onéreuse.

Le tableau 6.7 résume les différentes expressions de sh s'articulant conjointement sur les

facteurs 0NN et iL ; qui situe les limites d'applicabilité de la clause réglementaire

concernant le déplacement relatif d'étage en fonction de la flexibilité des poteaux.

EndommagementNiveaude ductilité

Déplacementrelatifδ(%)

Expressions 3.0d 5.0d3.0

1.0 5.0.17iL13)NN( 0sh 23iL 23iL17 H

0.75 5.0.14iL13)NN( 0sh 18iL 18iL14

1.0 20iL10)NN( 0sh 26iL 26iL20 M

0.75 5.0.16iL10)NN( 0sh 20iL 20iL16

Tableau 6.7. Expressions proposées; endommagement résultant

fonction de la flexibilité des poteaux

Les résultats obtenus en utilisant les expressions précitées pour un déplacement d’étage de 1%

pour les 2 cas de structures (R+3 et R+4) sont regroupés dans le tableau 6.8. Vu que la

réponse sismique induit un déplacement de niveau, les poteaux d’un seul niveau doivent

exhiber une même capacité de déformation afin de limiter au maximum les effets parasites

générés par un comportement non cohérent de ces éléments.

162

Tableau 6.8. Evaluation de l’endommagement des poteaux en considérant les codes NZS et l’EC-8

Structure R+3Niveau de ductilité H Niveau de ductilité M

Poteau35X35

L/i=26.327 sh % c

c global d

global sh % c

c global d

global

Angle 0.092Rive 0.151

Central 0.200

1.01.642.17

14.5816.2917.28

16.33 9.100.691.131.50

10.9711.5111.60

11.45 9.10

Structure R+4Niveau de ductilité H Niveau de ductilité M

Poteau40X40

L/i=23.036 sh % c

c global d

global sh % c

c global d

global

Angle 0.086Rive 0.146

Central 0.205

0.971.642.30

14.5016.8017.79

16.75 8.960.711.201.69

11.3912.5013.10

12.51 8.96

L’examen du tableau ci-dessus montre bien que le niveau de ductilité est le même pour les

différents éléments constituant chaque type de structure, conduisant de ce fait à une meilleure

cohérence du comportement global. Introduire un taux d’armature variable ou plus

exactement ajustable pour les différents poteaux en prenant en considération une descente de

charge différente ainsi qu’un déplacement global constant s’accorde avec l’idée de capacité de

déformation d’ensemble ainsi que sur le niveau d’endommagement souhaité. Pour ce, le

rapport volumétrique de l’armature transversale tel que précédemment proposé ,fsh

s’accommodebien avec l’approche de dimensionnement parasismique en performances.

Cependant, il devient plus approprié de réduirele déplacement relatif d’étage à 0.75% afin de

se prémunir contre une éventuelle perte de stabilité structurelle car le contrôle du niveau

d’endommagement pour un déplacement d’étage relatif de 1% exige le plus souvent des

sections hautement ductiles d’autre part (pour des éléments ayant un

élancement 23iL17 ).

6.2.6 Conclusion:

Le travail présenté dans ce chapitre, prenant en considération un déplacement relatif d’étage

limite et un niveau d'endommagement modéré garantissant aussi bien la sécurité des vies

humaines que l'intégrité structurelle avec une éventuelle réparation non onéreuse, a été

conduit dans l'esprit de palier au vide réglementaire relatif à l'estimation de la vulnérabilité

sismique des portiques autostables en béton armé. Des expressions ont été proposées reliant le

163

rapport volumétrique de l'armature transversale ( sh), l’effort normal réduit ( 0NN ) et la

flexibilité des poteaux ( iL ) selon la classe de ductilité et le niveau d’endommagement

souhaité. Ces expressions permettent d’introduire un taux d’armature ajustable pour les

différents poteaux en prenant en considération une descente de charge différente ainsi qu’un

déplacement de niveau constant conduisant à une meilleure cohérence du comportement

global. Cette alternativepermet le contrôle sur la déformation locale tout en s’accordant d’une

part avec l’idée de capacité de déformation d’ensemble par rapport à un niveau

d’endommagement désiré; et d’autre part avec l’approche de dimensionnement parasismique

en performances. Ainsi on pourra alors parler de capacité de déformation de niveau à l’instar

d’un déplacement de niveau. Les résultats obtenus ont également permis de délimiter le

coffrage des poteaux fonction du niveau d’endommagement recherché et ont montré que le

déplacement relatif de niveau à observer tel que recommandé par le code RPA99 doit être

réduit afin d’éviter une éventuelle perte de stabilité structurelle résultante d’un

endommagement excessif.

179

Introduction

Généralement, l’approche la plus recommandable dans la conception des portiques

autostables, est celle qui entraîne la formation des rotules plastiques au niveau des

poutres. La stabilité des portiques est généralement assurée par l'encastrement

réciproque des éléments linéaires poutres et poteaux au droit des nœuds et donc par la

mise en flexion de ces éléments. Habituellement, on s'est plus préoccupé des éléments

linéaires que des nœuds eux-mêmes; malgré que la concentration des efforts au droit

des nœuds requière une certaine capacité nécessaire pour que ces derniers assurent le

comportement escompté à travers une transmission effective des efforts résultants.

L'expérience a montré qu'en cas de séisme, les nœuds sont les parties les plus

vulnérables de l'ossature, pour ce, il est essentiel de vérifier leur capacité de résistance

vis à vis de l'effort tranchant ainsi que les conditions de scellement des barres

traversant la région nodale. L'exigence fondamentale pour qu'une structure en béton

armé soit apte à développer sa capacité de résistance maximale est d'éviter une rupture

prématurée de ses noeuds. Pour ce, chaque nœud doit être conçu avec une attention

particulière de façon qu'il soit capable de transmettre les efforts tranchants

nécessaires, verticalement et horizontalement, à travers son noyau inévitablement

fissuré; sans jamais compromettre la réponse ductile désirée du portique, du moment

que le noyau est toujours considéré comme partie intégrante du poteau.

Le travail de recherche relatif au comportement des nœuds poteau-poutre soumis aux

actions cycliques initié dès la fin des années soixante a atteint maintenant un tel

niveau de fiabilité rendant possible le développement de méthodes de

dimensionnement vérifiées expérimentalement et règles de l'art incorporées au sein de

différents règlements parasismiques de notoriété mondiale.

7.1 Principes de base:

Les principales écoles de réflexion pionnières dans ce domaine sont, l'école Nouvelle

Zélandaise (SANZ 1982)[1], Américaine (ACI-ASCE, 1985)[2] et Européenne

EC8[3] (CEN, 1995) qui a adopté dans une certaine limite les recommandations du

code Nouveau Zélandais.

180

Les principes de base relatifs au dimensionnement des nœuds sont plus ou moins les

mêmes et peuvent être résumés [4] comme suit:

1. du moment que la réparation du noyau du nœud est très difficile à réaliseret d'une

efficacité douteuse, il devient donc impératif d'éviter la dissipation d'énergie à

travers des mécanismes caractérisés par la dégradation substantielle de résistance et

de rigidité sous actions cycliques; pour ce, la résistance du nœud ne doit pas être

inférieure au plus faible des éléments concourants.

2. la capacité de résistance du poteau ne doit pas être mis en péril par une possible

dégradation de la résistance du noyau dunœud.

3.afin d'éviter toute réparation, il est toujours souhaitable que le nœud reste dans le

domaine élastique sous une action sismique d'intensité modérée.

4. afin de faciliter la réalisation, l'armature nécessaire garantissant la performance

parasismique adéquate doit être disposée de façon que la congestion du nœudsoit

évitée.

La satisfaction des exigences précitées dépend essentiellement du type du nœud, du

moment que beaucoup de difficultés sont à considérer pour le cas des nœuds

intérieurs comparativement aux nœuds extérieurs. Pour le cas des nœuds d'angle la

situation est beaucoup plus favorable et les contrôles supplémentaires ne sont pas

nécessaires.

L'intégrité des nœuds est un maillon essentiel, et sa résistance doit normalement

contrôler la résistance de l'ossature, c'est à dire permettre à chaque élément de

l'assemblage (poteaux et poutres) de développer les sollicitations pour lesquelles ils

ont été calculés. Plusieurs types de mécanismes de ruine peuvent être envisagés

(figure 7.1) :

a- capacité de déformation au niveau des poutres est atteinte

b- capacité de déformation au niveau des poteaux est atteinte, conduisant à

l'apparition des rotules plastiques au niveau des poteaux (mécanisme à éviter)

181

c- éclatement du béton d'enrobage sur les différentes faces du noyau du noeud,

peut conduire à une réduction significative de la capacité portante du poteau

(cette réduction est tributaire du rapport de l'aire de béton confiné sur l'aire

brute totale).

d- ruine par manque d'adhérence des barres longitudinales traversant le nœud,

conduisant inévitablement à une détérioration de la résistance accompagnée

par d'importantes déformations permanentes, d'où une importante réduction de

rigidité de l'assemblage poteau-poutre.

e- ruine du noyau du noeud par manque de résistance vis à vis de l'effort

tranchant, a la même incidence sur la résistance et la rigidité du noyau que le

mode de ruine précédent.

Figure 7.1 Différents mécanismes de ruine possibles

Dans le but d'assurer le mode de ruine favorable (a), il devient donc nécessaire de

vérifier les points suivants:

1- résistance flexionnelle relative entre éléments (poteaux et poutres) concourants

au noeud

2- résistance du noyau du noeud à l'effort tranchant dans les deux sens horizontal

et vertical.

182

3- ancrage requis des barres longitudinales des éléments traversant le noeud ou

ancrées dans son noyau.

7.2Comportement des nœuds sous cisaillement alterné (cyclique)

Le comportement des nœuds poteau-poutre sous chargement cyclique est caractérisé

par une interaction entre mécanismes de cisaillement, d'adhérence et de confinement.

De considérables différences existent au sein des différents codes parasismiques

concernant les aspects précédemment énumérés non seulement celles relatives au

mécanisme de transfert de cisaillement mais aussi même pour les forces de calcul du

noyau du nœud. Ces différences sont justifiables dans une certaine limite par les

incertitudes relevées dans le domaine de la réponse post élastique.

1- Efforts tranchants dans le noyau

Les noyaux sont assimilés à des zones de transfert [5-8] sujettes à des efforts

tranchants et des forces d’adhérence importantes. Ils ont principalement pour rôle:

de préserver l’intégrité du nœud afin que les capacités de résistance et de

déformation des éléments qui y aboutissent puissent être atteintes, ce qui exige

un confinement adéquat de la zone nodale.

d’éviter la dégradation excessive de la rigidité du nœud, ce qui nécessite:

- un ferraillage transversal adéquat du noyau,

- un ancrage ou une longueur de scellement adéquate des barres

longitudinales (poteau - poutre).

de se prémunir contre la rupture brutale par cisaillement en lui conférant la

capacité de résistance appropriée.

Les efforts tranchants verticaux ( nvV ) et horizontaux ( nhV ) revenant au noyau du

nœud sont évalués en considérant son équilibre statique, (Figure7.2), tout en faisant

abstraction des efforts normaux [7,8] (poutre-poteau) :

col2s2c1nh VCCTV col1s1c2 VCCT

183

mais comme 22s2c2b TCCC on aura donc:

col21nh VTTV (7.1)

en supposant la plastification des aciers longitudinaux supérieurs et inférieurs de la

poutre; l'équation (7.1) sera col2s1syrnh V)AA(fV (7.2)

où As1 comprend aussi l'acier contenu dans la larguer effective de la dalle de

compression.

2/ll

Ml/lMl/lV

'cc

*2n22

*1n11

col

(7.3)

*2

*1 M,M sont les moments amplifiés (revenants aux extrémités des poutres) afin de

tenir compte:

Fig.7.1a : Mécanisme de rupture en bielles Fig.7.1b : Mécanisme de rupture en treillis

Fig.7.2: Noyau du nœud sous actions sismiques

184

a- du nouveau taux de travail des aciers qui peut être supérieur à celui adopté pour le

dimensionnement

b- augmentation du taux de travail des aciers dû à l'écrouissage de ces derniers

l1, l2: portées des poutres mesurées entre axes des poteaux

l1n, l2n: portées libres des poutres mesurées entre nus

l1, l2: hauteurs des poteaux mesurées entre axes des poutres

L'effort tranchant vertical (Vnv) peut être déterminé de la même façon, ou simplement

en considérant que les contraintes tangentielles horizontales et verticales du noyau

sont égales nvnh . En considérant par mesure de simplicité que ces contraintes

sont uniformément distribuées sur chaque face du noyau, on peut alors écrire que :

bn

nv

cn

nh

hbV

hbV

d'où l'effort tranchant verticalc

bnhnv h

h.VV (7.4)

où bn est la largeur effective du noyau

La même procédure peut être appliquée pour un nœud extérieur afin d'estimer

respectivement les efforts tranchants horizontal et vertical. Du moment qu'une seule

poutre arrive au noeud, l'effort tranchant résultant dans le noyau sera inférieur à celui

du noeud interne, dans ce cas

col1syrnh VAfV et le deuxième terme *2M sera négligé.

7.3Résistance du nœud à l'effort tranchant:

7.3.1.Mécanisme bielles-treillis

La résistance du noyau aux efforts tranchants s'articule sur 2 mécanismes [8] en

bielles et en treillis. Le premier mécanisme, représenté sur la Figure 7.3a, consiste à

transférer les efforts tranchants par le biais de la diagonale comprimée du béton. Cette

diagonale Dc est la conjugaison des forces de compression de béton (Ccbi sur la face

des poutres et Ccci sur la face des poteaux), les efforts tranchants (Vbi et Vcol) des

poutres et des poteaux et les forces d'adhérence (ΔTcbi, ΔTcci) transférés par l'armature

longitudinale dans les zones comprimées. Cheung et al [8] ont suggéré que la

contribution de ce mécanisme à transférer l'effort tranchant dans le noyau peut

respectivement être estimée horizontalement et verticalement comme suit:

185

cosDV cch sinDV ccv

Comme indiqué sur la figure 7.3, une partie seulement des forces d'adhérence (ΔTc)

est transmise au sein des zones comprimées, cependant le reste de ces forces (ΔTs) est

introduit le long des faces du noyau du nœud, si la diffusion de la plastification des

barres longitudinales n'est pas encore atteinte. Ces forces d'adhérence produisent des

contraintes de cisaillement au sein du noyau qui selon leur intensité peuvent conduire

à la formation des bielles de tension; générant une fissure principale se propageant

suivant la diagonale du noyau, avec d'autres fissures pouvant se former parallèlement

à elle. L’amplification de la largeur des fissures sous l’alternance des actions, aboutit

nécessairement au cas du 2ème mécanisme, Figure 7.3b, dénommé couramment par

‘triangulationou treillis’.Le mécanisme en treillis sera généré par les aciers verticaux

(du poteau) et horizontaux (cadres) adéquatement ancrés ainsi que par le champ de

compression (système de barres inclinées comprimées formées par le béton inscrit

entre des fissures adjacentes).

Figure 7.3.Mécanismes de transfert : a- diagonale de béton, b- treillis,

c- béton en compression et acier en traction

Il en ressort que les aciers horizontaux (cadres) ne suffisent pas pour que ce

mécanisme puisse fonctionner, mais des aciers verticaux intermédiaires sont aussi

nécessaires. Ces barres intermédiaires sont généralement comprimées sous l'action du

chargement vertical, ils seront donc en mesure d'équilibrer les tractions générées par

le mécanisme en treillis.

186

L'équilibre statique des forces représentées sur la figure 7.3b, montre que ce

mécanisme peut supporter un effort tranchant:

horizontal cosDV ssh

et vertical sinDV ssv

L'effort tranchant résistant total développé par le noyau sera donc la superposition des

efforts tranchants donnés par les deux mécanismes:

svcvnv VVV et shchnh VVV

Les sections totales d’acier résistant aux efforts dans les deux directions peuvent être

simplement évaluées en utilisant les prescriptions du NZS:

yh

shnh f

VA représentant l'aire totale de l'armature transversale

etyv

svnv f

VA représentant l'aire totale des barres intermédiaires du poteau

Pour assurer la résistance adéquate vis à vis de l’effort tranchant, il est nécessaire de

se prémunir contre l’écrasement prématuré de la bielle de béton à l’intérieur du noyau,

conservant ainsi son intégrité en minorant la résistance du béton sur cylindre. Dans ce

contexte, les codes ACI et NZS recommandent la valeur de α 'cof comme valeur

limite. Il est clair que les régions des rotules plastiques des poteaux soumis à la

flexion composée, au dessus et au dessous du nœud doivent être confinées. La même

mesure n’est pas à envisager à l’intérieur du noyau[8], du moment que ce dernier

n’est pas soumis à des déformations de compression inélastiques importantes.

On peut donc conclure que les armatures transversales à l’intérieur du noyau ont pour

rôle d’assurer la résistance vis à vis de l’effort tranchant et non pas le confinement du

béton [7].

187

7.3.2 Modèle de Kim et Mander (Mécanisme bielles–membrure)

Comme les modèles préalablement décrits se sont basés sur l’analyse plastique, ils

sont habilités à décrire le flux de force ainsi que son niveau lors de la formation du

mécanisme de ruine sans jamais pouvoir définir le niveau de déformation concordant.

Utilisant le modèle diagonale comprimée –membrure tendue, Kim et Mander [9]

développèrent une procédure d’analyse simplifiée caractérisant la capacité de

déformation post élastique pour nœuds rigides. Une attention particulière a été

attribuée à la dégradation de la résistance du béton ainsi qu’à la quantité et la

disposition de l’acier équilibrant le cisaillement au sein du noyau du nœud. Pour

prendre en compte la distribution compliquée des contraintes dans les bielles de

béton, un modèle de fissuration en éventail est supposé. Les principales variables

considérées dans ce modèle sont respectivement la contrainte de compression du

béton et la déformation plastique de l’acier transversal du noyau. Il a été supposé

pour l’analyse que la résistance du béton en compression se dégrade au fur et à

mesure que l’élongation de la diagonale tendue au sein du noyau augmente;de ce fait

la déformation post élastique de l’acier reste la seule source de déformation

(distorsion) du noyau au-delà du seuil d’élasticité.Ces déformations sont reliées à

travers un équilibre énergétique et l’analyse est conduite par itérations pour une série

donnée de déformations angulaires aboutissant à une capacité de résistance au

cisaillement enveloppe du noyau.

La technique diagonale – membrure prend en considération le nœud en entier pour

analyser la relation effort –déformation, contrairement aux méthodes basées sur la

théorie du champ de compression modifié (MCFT=, modified comp.field theory) et

modèle du treillis adouci (STM=, softened truss model) développés respectivement

par Vecchio- Collins (1986) et Hsu (1993) qui sont donc dans l’incapacité d’expliquer

le flux de contraintesau sein du nœud. Ceci est dû au fait que ces deux techniques ont

été développées afin d’établir la relation effort –déformation sur un élément

différentiel membranaire.

Allure du mode de fissuration dunœud

En se basant sur les déformations standards des régions d’éléments structuraux en

béton B et D; (région B où l’hypothèse de Bernoulli est supposée être valide,

188

cependant la région D la distribution de la déformation est dérangée). Les auteurs

étudièrent les 21 modèles en treillis en considérant l’angle de fissuration constant et

l’angle de fissuration variable.Le premier modèle est jugé approprié pour une région

non dérangée suffisamment longue, cependant le deuxième convient pour les

éléments courts. Comme les nœuds poteau–poutre peuvent être considérés comme des

éléments courts où toute la région appartient à la région dérangée. Les auteurs ont

proposé en conséquence le modèle en éventail à angle de fissuration variable (Fig.7.4).

Figure 7.4Modes de fissuration nœud poteau-poutre

Description du modèle

Il est supposé que l’allure de fissuration est dictée par le nombre de lits d’armatures

transversale répartie sur la hauteur du nœud (Fig.7.5). Les diagonales de béton

comprimé représentent l’intensité des contraintes de compression parallèles à la

direction des fissures, alors que l’armature transversale celles de tension (traction)

‘tensile ties’. L’équilibre des forces générées avec celles des frontières est supposé

être réalisé au niveau des nœuds.

Figure 7.5 Modèles pour noyaux fissurés

189

Equilibre des forces

Force dans la i ème diagonale cdicdicdi A.fF (7.5)

bi

2i

cdi jd.b)cos1)(n1(2

cosA

c

b1i jd

jdn1

i1tan

en se basant sur la relation empirique de Vecchio et Colins (1986) traduisant la limite

supérieure des contraintes de compression dans la direction des fissures des éléments

panneaux soumis au cisaillement :

11708.01

ff

1'c

maxcd

(7.6)

1représente l’élongation

la force (eq.7.5) est équilibrée par l’armature tendue: 0i,cos

fAF

i

yshcdi

shA : aire d’un court d’armature transversale.

i

y

ib

i2

sh

icdi

ysh

cdi

cdicdi cos

f

cos.jd.b)cos1)(n1(A2

cosA

fA

AF

f

n1jd

s b

,

s.bA sh

v

yi

2i

2sh

cdi fcos

cos1s.b

A2f

yi

2vcdi fcos

112f

1f

f

cos1

12ff

'c

y

i2v'

c

cdi

(7.7)

190

Il a été démontré [9], que la contrainte dans la bielle de béton comprimé augmente

avec l’augmentation du taux d’armature transversal ρv, l’élancement du nœud hb/hc et

le rapport fy/fc’. L’utilisation du béton à haute résistance sera donc bénéfique au

comportement des nœuds poteau-poutre où l’acier de haute résistance est utilisé.

Déformation plastique du noyau

2c

2b

0

d1

jdjd

cosL

(Fig.7.6c)

c

b0 jd

jdtg

yshjj fAjdV ; CVj jcb

j 2jdjd

jd.

jysh

cb

ysh

jj .fA2

)jdjd(CfA2

jd.V

2c

2b

0j

ysh

cb1

jdjd

cos.

fA2)jdjd(C

jysh

0001 .

fA2)sin(coscosC

(7.8)

Figure 7.6 Déformation inélastique du noyau (panneau)

191

a/- rotule plastique se forme dans le poteau

cCC

n

1iicdi00cdc sinF2sinFC

b/- rotule plastique se forme dans la poutre

bCC

n

0iicdib cosFC

i=0 indique bielle en diagonale

initial

j CC

D

la déformation du nœud est donnée par l’équation7.8, comprend la déformation

élastique et inélastique. L’élongation sert à évaluer la limite supérieure de la

contrainte de compression dans la bielle de béton.

Comme conclusion de leur étude, les auteurs recommandent la densification de

l’armature transversale à mi-hauteur du nœud, qui peut être plus effective en

fournissant une ductilité après fissuration, retardant ainsi la dégradation de résistance

des diagonales comprimées de béton.

7.3.3. Mécanisme Bakir–Boduroglu

Exploitant un large data expérimental et utilisant le modèle bielle - membrure Bakir et

al [10,11] étudièrent les différents facteurs influant la capacité de résistance au

cisaillement des nœuds extérieurs sous chargement monotone. L’équilibre des forces

d’un élément panneau exige:

horizontalement une contrainte transversale moyenne de compression

wbeff

sjes

beff

sx f

hb

Af

hbA

192

verticalement une contrainte normale moyenne

ceffscol

ceff

scoly hb

Nf

hbA

et une contrainte de cisaillement moyenne

tg

xav ,

tg

avy

en posantw

s

ff

ils obtiennent les expressions donnant les déformations dans les 2

directions

beff

sje

beff

ss

av

s

wx

hb

A

hbA

E

tg.Ef

sscol

ceff

ceff

avy E.A

hbhb

Ntg

d’où la déformation principale de traction

scol

2

c

b

ceff

scol

beff

sj

beff

sbc

bav2

c

bs

1 A

hh

N

hbA

1

hb

A

hb.A

1hh

hh

1E

1(7.9)

Il est apparent que la déformation principale de traction augmente avec

l’augmentation de l’élancement du noyau (hb/hc), le taux d’armature longitudinale du

poteau scol ainsi que de la charge qui lui revient. Cependant cette déformation est

défavorablement affectée par l’augmentation du taux d’armature longitudinale de la

poutre sbainsi que du taux d’armature transversale du noyau sh .

193

Ils proposèrent les relations suivantes reliant sb au taux sh , garantissant un

comportement adéquat des nœuds sous chargement monotone:

ybb

ccbc

2csb f.d.b.h

250f1fbbh18.0

%5.0%3.0 sh ; sh moyen

ybb

ccbc

2csb f.d.b.h

250f1fbbh22.0

%5.0sh ; sh important

%6.0sh conduisant à la ruine de la poutre même si

ybb

ccbc

2csb f.d.b.h

250f1fbbh15.0

hb : hauteur de la poutre

bc : largeur du poteau,

bb : largeur de la poutre

ils recommandèrent pour le dimensionnement de l’armature transversale du noyau

l’expression suivante :

ysje61.0

c

b

ccbc

4289.0

b

sb

fA

hh

fh2

bbdb

A10071.0

V

(7.10)

003.0sh 664.0 faible quantité d’armature transversale

005.0sh 6.0 quantité d’armaturemoyenne transversale

005.0sh 37.0 grandequantité d’armature transversale

0.71; facteur réducteur de la capacité de résistance du nœud au cisaillementdéterminé empiriquement

1 pour les barres en L

85.0 pour les barres en U

37.1 pour les barres inclinées

1 pour les barres normales

Ils recommandèrentd’éviter l’utilisation des barres en U et constatèrent que

l’armature transversale dans le nœud ainsi que l’augmentation de l’armature

longitudinale de la poutre améliore sa capacité de résistance au cisaillement.

194

7.3.4. Mécanisme de Shiohara

Après examen du data expérimental existant, H.Shiohara [12] a proposé un modèle

analytique en considérant 2 modes de déformation:

-B-mode (modèle poutre) dû à l'ouverture des fissures aux extrémités des poutres

-J-mode (modèle nœud) dû à l'ouverture des fissuresen diagonal à l'intérieur du noyau

Ce modèle se base sur une théorie unifiée simple, couvrant les nœuds intérieur,

extérieur et d'angle et s'articule sur les équilibres statiques afin de convertir les efforts

tranchants et normaux revenant aux éléments concourants au nœud (poteaux et

poutres) en contraintes résultantes au sein des aciers et béton des sections critiques.

Les résultats obtenus sont combinés aux taux de travail tolérés des différents

matériaux acier et béton et leur contrainte d'adhérence afin de déterminer la capacité

de résistance au cisaillement du noyau.

Le modèle a été proposé en premier lieu pour un nœud intérieur où la déformation de

cisaillement est représentée par la rotation de 4 éléments triangulaires en béton reliés

entre eux verticalement et horizontalement par des ressorts. Ce système traduit

l'augmentation de déformation de cisaillement tout en conservant la capacité de

résistance des liaisons (fig.7.7)

Figure 7.7 Comparaison des mécanismes proposés et existants

195

Le comportement du nœud à la ruine par cisaillement a été résuméen 2 points:

a/- déformation induite par le cisaillement augmente à cause de l'expansion du nœud

diagonalement

b/- dégradation de la résistance à l'effort tranchant extérieur diminue graduellement,

cependant la capacité derésistance du nœud au cisaillement est maintenue.

La dégradation de résistance à l'effort tranchant extérieur est causée principalement

par la dégradation d'adhérence des barres traversant le nœud et non pas par

épuisement de la capacité de résistance du nœud au cisaillement (mêmes constations

faites par Pauley 1986) [4].

En considérant la compatibilité de déformation au niveau de l'interface acier-béton où

l'allongement des barres longitudinales de la poutre entraîne l'apparition des fissures

dans le béton. La figure 7.8 montre les 2 modes de fissuration précédemment cités à

savoir mode-B et mode-J:

- l'allongement des aciers peut entraîner l'ouverture des fissures au niveau des faces

du poteau, contribuant ainsi à la rotation de l'extrémité de la poutre (figure 7.8a),

- l'allongement des aciers peut entraîner l'ouverture des fissures en diagonale à

l'intérieur du noyau (fig.7.8b), qui contribue à la rotation des bielles formées.

Figure 7.8 Mécanismes de ruine considérés

196

Le mode (B) est le mode de déformation favorable car la déformation enregistrée est

considérée comme relativement faible. Cependant le 2ème mode de fissuration (J) est

le plus dangereux vu que la déformation résultante du cisaillement est trop importante

provoquant l'écrasement du béton au centre du noyau, suite aux grandes rotations des

bielles.

Pour évaluer les capacités de résistance des 2 modes, l'idée de base utilisée coïncide

avec la théorie de la section fléchie, cependant l'hypothèse que les sections planes

restent planes n'a pas été prise en compte, tout en prenant en considération l'effet de

glissement. Si 1T et 2T représentent les forces mobilisées par les barres longitudinales

traversant les sections critiques 21 TTT est considérée égalisant la force

d'ancrage par adhérence entre acier et béton à l'intérieur du noyau.

Mode de déformation type B

En considérant l'équilibre statique (Fig.7.9) la relation entre 1T et 2T et le moment

bM au niveau de section critique est établie comme suit:

2NTT

bb

21

NTTh2

TTM b21

b

cb21n

21b (7.11)

Figure 7.9 Forces internes agissant sur les sections critiques, mode-B

les effort tranchants (Vb: poutre, Vc: poteau) seront tirés de la relation précédente

( bM ) en considérant la géométrie de la sous structure (position des points

d'inflexion), et les contraintes tangentielles nB en considérant uniquement les 7/8 de la

197

section effective du noyau, et en formulant l'hypothèse que nB est toujours

proportionnel à Mb,Vb, et Vc. Il a été constaté que l'augmentation de la capacité de

résistance au cisaillement du noyau est proportionnelle à l'augmentation de la force

d'ancrage ( 21 TT ); mais elle est nullement affectée par la quantité d'armature

transversale ( 5T ).

Mode de déformation type J:

La figue 7.10 illustre les différentes notations définissant les forces internes au niveau

des sections critiques du modèle J.

1T et 2T : forces de traction dans les barres longitudinales des poutres

3T et 4T : forces de traction dans les barres longitudinales des poteaux

5T : force de traction de l'armature transversale distribuée selon la hauteur du noyau,

supposée être concentrée en mi-hauteur

1C et 2C : forces de compression dans le béton (figure 7.10b)

L'équilibre statique d'un solide nécessite 3 équations, sera donc un système de 12

équations pour (4 éléments). Cependant par symétrie ce nombre ne sera que de 6, et

en considérant en plus que l'effort tranchant Vb revenant à la poutre et celui revenant

au poteau Vc sont proportionnels, le système ne comportera donc que 5 équations.

Figure 7.10 Définitions des forces internes et leurs notations

198

L'équilibre des forces suivant x et y de la poutre de droite donne:

Horizontalement: 0NCCTTT b21521

Verticalement: 0VCCTT c2143

Le moment par rapport à O

0CC)C1(C)TT(j21

)TT(j21

V2L

11222143c

L'équilibre des forces suivant x et y du poteau au dessus (supérieur)

0VCCTT c2121 (7.12)

0NCCTT c2143 (7.13)

Le système d'équations solutionné donne l'effort tranchant Vc, 521 T,T,T (données)

2143 C,C,T,T sont déterminées et la contrainte de cisaillement du noyau nJ est

obtenue fonction de 21 T,T en utilisant les mêmes hypothèses que pour le cas (B).

Ce modèle a le privilège de prendre en compte l'interaction de plusieurs facteurs:

- effort tranchant extérieur

- force d'adhérence

- quantité d'armature transversale

- efforts axiaux revenant aux éléments linéaires

les contraintes de cisaillement nB et nJ développées par les 2 modes de

caractéristiques différentes ne sont pas identiques, d'où des capacités de résistance

différentes.

L'étude paramétrique menée, a permis de constater que:

- les capacités de résistance et de déformation du noyau sont fortement affectées par

l'effort tranchant extérieur, la force d'adhérence et leur interaction.

- l'augmentation de la capacité d'adhérence augmente la capacité de résistance et de

déformation du noyau.

199

7.3.5. Influence du cisaillement alterné sur les mécanismes de transfert:

Il a été reconnu que l'alternance des déformations inélastiques de grandes amplitudes

provoque des élongations permanentes des barres longitudinales qui conduisent

éventuellement à l'ouverture de fissures sur toute la profondeur de la section

d'interface poteau-poutre. Pour ce, les forces d'adhérence des barres comprimées

seront amplifiées car les forces de compression antérieurement mobilisées au sein du

béton seront maintenant négligeables. Ce report de charges provoqué par la migration

de la plastification des poutres au noyau du nœud se fera ressentir à l'intérieur du

noyau; induisant des contraintes d'adhérence élevées prés du centre de ce dernier

conduisant inévitablement au glissement des barres. Dans ce contexte Cheung et al [8]

ont proposé les relations suivantes:

nhch V5.313.0V (7.14)

NV5.0V nvcv (7.15)

On peut remarquer que pour un poteau faiblement comprimé )0( , 30% de l'effort

tranchant horizontal revenant au noyau peut être supporté par des bielles de béton

comprimé. L'action cyclique provoque une diagonalisation de la fissuration dans les 2

sens menant à une contrainte de compression effective des bielles de béton inférieure

à la résistance sur cylindre.

Une analyse d'un data expérimental (32 spécimens) réduit uniquement aux noeuds

intérieurs de portiques de rive sans poutres transversales, et où la ruine été due à une

incapacité de résistance du noeud au cisaillement ou une inadéquate rotulation de la

poutre, a été menée par Lehman & al [13]. Le data expérimental a été subdivisé en 2

catégories, les spécimens ruinés par mode de cisaillement et ceux ruiné par rotulation

de la poutre. L'analyse a été faite en prenant en compte la contrainte de cisaillement

du noeud vis à vis de la résistance du béton en compression et a montré:

1- qu'exprimer la contrainte de cisaillement du noeud fonction de la résistance en

compression du béton donne une meilleure indication sur la performance du noeud

2- que la limite de la contrainte de cisaillement fixée à 0.14f'c (Psi) assure la rotulation

des poutres du moment que cette ligne sépare le ruine par cisaillement de celle par

200

rotulation, et les résultats relatifs à ce dernier mode se trouvent en dessous de cette

limite. Ils ont proposé 2 expressions pour évaluer l'effort tranchant résistant, en reliant

la contrainte de cisaillement normalisée )f( 'cN à la ductilité de déplacement

cumulé:

N'c

N'c

N

A.fV

f

31.0170f '

c

N

(7.16)

NV : effort tranchant max revenant au nœud

NA : section effective du noeud

5.1n

1iyyi /5.0

la 2ème expression a été formulée de façon à englober l'influence du taux d'acier de

renforcement ( vn ) du noyau, ainsi que l'effort normal réduit:

'

cg

'cyhvn

'c

N

fAP1*14

ff16

f

(7.17)

Il faut noter en dernier, que le modèle mécanique des mécanismes de transfert de

cisaillement suggéré initialement par l'école Nouvelle Zélandaise, quoique validé

expérimentalement et repris ultérieurement par l'école Européenne est loin d'être

partagé par l'école Américaine qui à travers les recommandations purement

empiriques des codes ACI-ASCE cherche à établir des limites inférieures appropriées

sur le plus grand nombre de résultats expérimentaux définissant ainsi la résistance

nominale maximale au cisaillement. Du moment que ces recommandations

s'articulent sur le besoin de confiner le noyau par l'armature transversale et les poutres

encadrant le noyau; )MPaenf( 2/1ccmax fonction du type du nœud.

avec 33.1,0.1,75.0,6.0c respectivement pour γ=12, 15, 20, 24

γ= 24 pour les nœuds confinés sur les 4 faces,

γ= 20 pour les nœuds confinés sur les 2 faces opposées,

γ= 15 pour nœud confinésur une seule face, et γ = 12 pour les nœuds d'angle.

201

7.4. Facteurs influençant la résistance du noeud

7.4.1. Influence des poutres transversales et hourdis de planchers

La présence d'un hourdi monolithique coulé avec les poutres formant le nœud, qui est

la situation courante dans pratique, affecte sa résistance ainsi que sa rigidité (Ehsani &

Wight, Durrani & Zerbe, Kitayama, Otani & Aoyama 1989) [4]. Cependant cette

influence n'est pas sans risque si le comportement parasismique est considéré; car

parallèlement à l'axe de la poutre l'hourdi se comporte comme une semelle supérieure

tendue et augmente donc la résistance flexionnelle de la poutre. Ne pas prendre en

considération cette surrésistance lors du dimensionnement des poteaux adjacents

peut provoquer la rotulation de ces derniers.

Ceci va à l'encontre de l'hypothèse que les poteaux restent élastiques lorsque les

poutres en se rotulant développent leur surrésistance flexionnelle [8]. Le code NZS

recommande des largeurs effectives à prendre en compte évaluées à:

- 4hs de part et d'autre du nœud pour les poteaux internes.

- 2hs de part et d'autre du nœud pour les poteaux extérieurs.

La présence des poutres transversales a été aussi trouvée favorable en améliorant la

résistance à l'effort tranchant par augmentation de la section résistante effective du

nœud et le confinement fourni par celles-ci en empêchant la dilatation du noyau après

fissuration de ce dernier.

Exception faite pour les poutres transversales concourantes à un nœud extérieur; où

l'effet de la torsion est induite aux bords de ces poutres, et de ce fait ces dernières ne

sont effectives en confinant le noyau qu'avant leur résistance torsionnelle ne soit

réduite après fissuration (Durrani & Zerbe 1987) [4].

7.4.2 Ancrage des barres longitudinales des poutres

Pour pouvoir conserver les rotulations dans les poutres des nœuds intermédiaires au

niveau des nus d’appui, l’armature longitudinale de la poutre peut se plastifier

simultanément en compression d’un côté, et en traction de l’autre (Fig.7.2). Il en

découle que les effets seront cumulés et la force de plastification sera doublée,

menant à des contraintes d’adhérence trop importantes. Ceci peut conduire à une

202

dégradation de l’adhérence résultant au glissement de ces armatures; provoquant la

diffusion de la plastification au sein du noyau. Il s’avère aussi avantageux de réparer

des dégâts engendrés par des déformations plastiques de flexion, que de restaurer la

résistance par adhérence ou celle de l’effort tranchant dans le noyau.

Force d'adhérence:

Kitayama & al [14] ont mené un travail expérimental sur des nœuds intérieurs sous

sollicitations réversibles avec charge verticale maintenue constante afin d'étudier le

mécanisme de rupture et la relation entre l'effort tranchant extérieur et l'effort

tranchant résistant développé par le nœud. Quatre cas de spécimens ont été envisagés;

conventionnel, armature longitudinale de la poutre a été doublée à l'intérieur du

noyau, armature de la poutre sont non adhérentes à l'intérieur du noyau, et armature

de la poutre et du poteau est non adhérente à l'intérieur du noyau.

Il a été constaté que l'adhérence des barres traversant le noyau joue un rôle important

sur la capacité de résistance du nœud au cisaillement. L'élimination partielle (poutre)

de la force d'adhérence et totale (poutre et poteau) a enregistré respectivement 11% et

21% de chute de résistance par rapport au cas conventionnel. Le maximum de

résistance a été trouvé mobilisé pour un angle de distorsion (distorsion drift) de 2% de

valeur et ce, pour tous les cas étudiés, après cela la chute se fait graduellement.

Le pincement des boucles d'hystérésis a été principalement dû à la détérioration du

béton à l'intérieur du noyau, caractérisée par des fissures se propageant en diagonale.

L'ouverture de ces fissures devient de plus en plus ample pour le cas où le transfert

d'adhérence à l'intérieur du noyau a été éliminé partiellement ou totalement.

Limitation du diamètre des barres longitudinales

Des études menées par Cheung et al [8] ont révélées que le diamètre des barres

longitudinales des poutres et poteaux traversant le noyau du nœud nedoit pas être

excessif afin d’assurer un ancrage adéquat et éviter ainsi une rupture d’adhérence

prématurée. Ce facteur doit être pris en considération vu son incidence appréciable

sur le comportement du nœud vis à vis de l’action sismique.

203

Pour éviter la dégradation d’adhérence dans les barres des poutres au niveau du

noyau, le code NZS préconise de limiter le rapport cbl hd fonction de 'cof et yf :

y

'co

c

bl

f

f.

hd

yc

bl

f12

hd

Il est plus commode de spécifier la longueur de scellement en fonction du diamètre et

du nombre de barres traversant le noyau du nœud.

7.5 Considérations réglementaires

A titre d'indication quelques recommandations établies par l'EC8 sont reproduites

(ou reprises) dans ce qui suit, du moment qu'aucune clause réglementaire relative à ce

point n'a tété formulée par le code RPA99.

7.5.1. Effort tranchant

Malgré les divergences relevées entre les différentes approches concernant le

dimensionnement du nœud vis à vis de l'effort tranchant, un consensus semble être

établi entre les chercheurs concerné par ce domaine, en exprimant l'intensité de l'effort

tranchant revenant au nœud fonction de la contrainte nominale de cisaillement.

Les résultats des tests ont mis en relief l'influence directe de l'intensité de l'effort

tranchant sur l'endommagement (fissuration) et la déformation du noyau ainsi que sur

l'adhérence des barres longitudinales, créant ainsi les conditions provoquant le

pincement des boucles d'hystérésis, donc la réduction de la dissipation d'énergie du

nœud. Il a été conclu[4] que la combinaison d'une faible contrainte de cisaillement

avec une quantité limitée d'acier de renforcement est plus effective si la dissipation

d'énergie est considérée, évitant aussi par l'occasion les difficultés de construction.

Evaluation des efforts:

Conformément au dimensionnement en capacité adopté par l'EC8, l'effort tranchant

horizontal agissant sur le noyau est donné par les expressions:

colyd2s1sRdnh Vf)A5q

A(32

V

(7.18) pour nœud intérieur

colyd1sRdnh VfA)3/2(V (7.19) pour nœud extérieur

204

15.1,25.1Rd respectivement pour les classes de ductilité 'H', et 'M'

NB. aucune allusion n'a été faite à l'effort tranchant vertical revenant au noeud

Vérification de la résistance:

L'EC8 exige que la diagonale comprimée induite par le mécanisme en treillis, ne doit

pas dépasser la capacité de résistance du béton. A défaut de models raffinés les

relations suivantes sont suggérées:

1.noeud intérieur Rdnh 20V (7.20)

2.noeud extérieur Rdnh 15V (7.21)

si wc bb (largeur du poteau dépasse celle de la poutre) )h05b,bmin(b cwcn

si wc bb (non recommandable en pratique) )h05b,bmin(b ccwn

les équations 7.20 et 7.21 sont respectivement équivalentes à :

cnh f25.0 (7.20a) et cnh f20.0 (7.21a)

On peut dire que le noyau est confiné si l'armature horizontale satisfait la relation:

)f12(hb

Vhb

fAcddRdRd

ncn

nh

nwn

ydsh (7.22)

en plus une armature verticale est fournie conformément à:

nw

ncshsv h

hA

32

A (7.23)

2.1ou0.1 pour CD 'H' et 'M'

Détails

L'armature de confinement (horizontal) dans des nœuds poteau-poutre pour une classe

de ductilité 'H' et 'M', doit satisfaire les exigences minimales suivantes:

1. diamètre de l'armature transversale ne doit pas être inférieur à 6mm

2. avec un espacement )mm100;4hmin(s cw (7.24)

3.si des poutres concourent sur les 4 faces du nœud, cet espacement peut être

205

augmenté avec un espacement )mm150;2hmin(s cw (7.25)

7.5.2. Limitation du diamètre des barres longitudinales

L'EC8 préconise la recommandation suivante:

max2D

d

ydRd

ctm

c

bl

/k18.01

ff5.7

hd

50.0,75.0,0.1k D et 0.1,15.1,25.1Rd

respectivement pour les classes de ductilité 'H', 'M' et 'L'.

Pour les nœuds extérieurs le terme max2D /k1 peut être pris égal à l'unité, ce qui

conduit à des diamètres plus grands.

En guise de simplicité l'EC8 recommande pour les barres ancrées dans les noeuds

poteau-poutre les expressions suivantes:

Noeuds intérieurs

cdydctm1bl h8.01ffd (7.26a)

0.6,5.4,0.41 respectivement pour les classes de ductilité 'H', 'M' et 'L'.

Noeuds extérieurs

cdydctm2bl h8.01ffd (7.26.b)

5.7,5.6,0.62 respectivement pour les classes de ductilité 'H', 'M' et 'L'.

ces valeurs paraissent être excessives comparativement aux recommandations de

l’ACI-ASCE Committe 352:

10dh

b

c (nœud ext. sous chargement monotone)

20dh

b

c (nœud ext. sous chargement cyclique) afin de limiter le glissement des barres

hc : hauteur section du poteau

db : diamètre barre longitudinale de la poutre

7.6 Relation entre l'évolution de l'endommagement, contrainte de cisaillement

206

et angle de distorsion

Afin d'asseoir une conception basée sur la performance parasismique, il devient

nécessaire de développer des méthodes fiables pour l'évaluation de la capacité de

résistance et de déformation des éléments structuraux. Il est important d'établir une

relation claire entre l'endommagement structurel (fissuration, écrasement du béton) et

les caractéristiques force restituée - déformation. La performance emmagasinée

(stockée) au sein d'une structure endommagée par un séisme peut être évaluée

simplement à travers les niveaux d'endommagement observés, afin d'apporter le

jugement sur sa mise en service, réparation ou sécurité contre l'effondrement.

Dans ce contexte Teroaka et al [13] ont conduit un travail de recherche sur 33

spécimens de nœuds intérieurs. Après avoir établi la relation entre distorsion (angle de

cisaillement) et la largeur de fissure, une carte reliant le niveau de performance

parasismique avec la distorsion et l'endommagement structurel a été dressée (Tab.7.1)

La figure 7.11 montre la relation schématique entre distorsion - endommagement et la

performance parasismique résiduelle (service, réparation et sécurité à l'effondrement),

207

supposée variant linéairement respectivement entre les points A,B et C. L'analyse de

la banque de données a montré que plus le coefficient de sécurité byNu est grand,

plus le facteur de ductilité est élevé pour les spécimens ruinés par cisaillement du

noyau après plastification des poutres.

γA : distorsion limite pour un bonne serviabilité (0.04%)

γsl : distorsion limite pour perte de serviabilité (0.5%)

γB : distorsion limite pour une réparation facile (0.4%)

γc : distorsion limite pour une réparation difficile (1.0%)

7.11 Relation distorsion–endommagement, performance parasismique résiduelle

service, réparation et sécurité contre la ruine

208

Un coefficient de ductilité 4 a été obtenu pour un coefficient de sécurité

supérieur à 1.35. Le tableau suivant illustre les critères de dimensionnement

nécessaires au contrôle de l'endommagement du nœud (Tab.7.2)

1- ot2tsc .ff

tf : contrainte de traction du béton prise à 'cf15.0

o : contrainte axiale enregistrée sur la section du poteau

2- by : contrainte de cisaillement correspondante à la plastification de la poutre en

flexion

3- nnn

nunu Fk

DbV

atteinte pour %0.1u

contrainte ultime de cisaillement du noeud

k=1.0, 0.7, 0.4 respectivement pour nœud intérieur, extérieur et d'angle

=1.15 nœud avec poutres transversales sur les 2 faces et 1.0 pour les autres cas

)mm/N(f.8.0F 27.0cn

2a1abn bbbb avec

d

21

,4

hminb,b c

2a1a ,

d: distance entre face poutre–face poteau sur le côté transversal.

Un travail expérimental a été mené par Pantelides et al [14] pour l'évaluation des

nœuds extérieurs typiques aux bâtiments érigés avant 1970 de part lemonde, ne

répondant donc pas aux exigences réglementaires de nos jours. Les performances ont

été examinées en termes de capacité de résistance latérale, déplacement, rotation

plastique, ductilité…Différents états limites ainsi qu’un nouveau modèle diagonale -

membrure ont été proposés.

209

Les insuffisances concernant les détails des nœuds sont résumées comme suit:

- absence d'acier transversal à l'intérieur du noyau

- acier vertical du poteau n'est pas distribué sur le pourtour du nœud, mais concerne

uniquement 2 faces

- 4 spécimens ont une longueur de scellement des barres inférieures de la poutre plus

petite que celle requise

Cependant tous les spécimens satisfassent le rapport flexionnel poteau-poutre et la

nappe d'acier supérieur de la poutre répond aux exigences d'ancrage à l'intérieur du

nœud. Les 6 spécimens sont à échelle réelle, confectionnés avec 3 différents taux de

ferraillage, soumis à une charge axiale égalisant respectivement 10% et 25% de la

capacité nominale de la section; g'c A.f)25.0,10.0(N .

Deux modes de ruine ont été observés:

a- par manque d'adhérence

b- par cisaillement du noyau

L'angle de distorsion (plastique) correspondant au maximum de la charge latérale est

0.01rd et ce, pour tous les spécimens considérés. Il a été aussi relevé que la charge

axiale affecte favorablement la résistance du nœud tout en réduisant considérablement

la ductilité de déplacement et la dissipation d'énergie. Les 4 spécimens ruinés par

cisaillement du nœud ont enregistré une perte de résistance auxcharges verticales,

cependant ceux caractérisés par ruine d'adhérence ont enregistrés à la fin des tests une

perte de capacité de résistance aux charges latérales. Il a été conclu que les spécimens

qui ont péri par manque d'adhérence avaient une résistance, une contrainte principale

de traction, une distorsion ainsi qu'une dissipation d'énergie plus faible que celles où

la ruine a été dictée par cisaillement du noyau.

Cinq niveaux de performance ont été identifiés pour les 2 modes de ruine observés.

Ruine par manque d'adhérence:

1-plastification de l'acier longitudinal

2-mécanisme de glissement (rupture d'adhérence)

3-fissuration du noyau

4-éclatement du béton du coin où le manque d'adhérence s'est manifesté

5-perte de résistance vis à vis de la charge latérale

210

Rupture du noyau par cisaillement

1-plastification de l'acier longitudinal

2- fissuration du nœud

3-formation du mécanisme de ruine par cisaillement

4-éclatement du béton du noyau

5-perte de résistance aux charges verticale.

Les niveaux de performance énumérés sont utilisés pour identifier les états limites

concordants, en terme d'ouverture de fissures, angle de distorsion, et capacité de

résistance, c'est à dire niveau d'endommagement structurel.

7.7Proposition d’une relation contrôlant la distorsion à travers le taux

d’armature transversale du noyau:

S’accordant avec l’esprit de dimensionnement en performances, une formule

simplifiée est proposée reliant le taux d’armature transversale avec l’angle de

distorsion fixé. Considérant que la rotule plastique se forme dans la poutre, on peut

écrire :

jysh

0001 .

fA2)sin(coscosC

(7.8)

n

0iicdib cosFCC (7.27)

i

yshcdicdicdi cos

fAA.fF

et l’équation 7.27 sera :

y

n

0ishi

i

yshn

0iicdi fAcos

cos

fAcosFC

(7.28)

en injectant l’équation 7.28 dans l’équation 7.8on obtient :

j000

1 .2

)sin(coscos

(7.29)

ou encore :)sin(coscos

2

000

1j

(7.30)

211

considérant les relations caractérisant la compression dans la bielle de béton

11708.01

ff

1'c

maxcd

(7.6)

et 1f

f

cos1

12ff

'c

y

i2v'

c

cdi

(7.7)

on obtient :

8.0

f

f

cos1

12

1170

1

'c

y2v

1 (7.31a)

1'c

y

2

v

1708.0f

f

cos1

12

1

(7.31b)

s.bA sh

v et bshsh h.bA.n donne :s.b.nh.b

s.bA bshsh

v

comme1n

hs b

;l’équation précédente sera :

n)1n(sh

v

(7.32a)

1nn

vsh (7.32b)

Procédure directe

Posant telimjj on calcule la déformation 1 à ne pas dépasser (eq.7.29) d’où

v (éq.7.31b) et le reconvertir en sh (éq.7.32b). Le figure 7.11 illustre la variation de

sh contrôlant une distorsion %1j ; fonction de l’élancement du noyau (hb/hc), du

nombre de lits d’armature transversale et la résistance du béton pour un acier ayant un

taux de travail constant (fy = 400MPa). On peut constater que sh augmente avec la

résistance du béton et diminue avec l’élancement géométrique du noyau.

212

Figure 7.11 Variation de sh pour une distorsion %1j

0

0,001

0,002

0,003

0,004

0,005

0,006

0,007

0,4 0,5 0,6 0,7 0,8 0,9 1 1,1 1,2

hb/hc

ρsh

(n=

2)

fc28=20MPa

fc28=25MPa

fc28=30MPa

0

0,001

0,002

0,003

0,004

0,005

0,006

0,007

0,008

0,4 0,5 0,6 0,7 0,8 0,9 1 1,1 1,2

hb/hc

ρsh

(n=

3)

fc28=20MPa

fc28=25MPa

fc28=30MPa

0

0,001

0,002

0,003

0,004

0,005

0,006

0,007

0,008

0,4 0,5 0,6 0,7 0,8 0,9 1 1,1 1,2

hb/hc

ρsh

,(n

=4)

fc28=20MPa

fc28=25MPa

fc28=30MPa

213

Procédure indirecte (évaluation de la distorsion du noyau)

Une procédure inverse est utilisée, consistant en la détermination du taux d’armature

transversale dans le noyau à l’aide d’expressions de dimensionnement établies par le

code EC-8 ou recommandées par des chercheurs dans le domaine [11,17] en premier

lieu ; et évaluer l’angle de distorsion potentiel de la section en second lieu. Du

moment que les relations de dimensionnement sont formulées dans un esprit de

garantir une capacité de résistance adéquate au cisaillement, cette alternative permet

de s’assurer si la distorsion maximale résultante de la section reste bien inférieure à la

distorsion limite initialement fixée.

Etapes à considérer :

- déterminer sh

- le convertir en v (eq.7.32a)

- déterminer 1 (eq.7.31a)

- évaluation de j (eq.7.30)

EC-8

Le taux d’armature sh est déterminé en exploitant les relations (eq.7.20, eq.7.21 et

eq.7.22) pour la classe de ductilité H pour 2 cas de figure 1.0 et 2.0 . Le

tableau suivant résume les différentes valeurs de sh . Il faut souligner par ailleurs

l’effet d’élancement du noyau est omis dans la formulation réglementaire.

Taux d’armature transversale ( sh ) du noyaufc28 (MPa) 1.0 2.0

20 0.00182 0.00068

25 0.00226 0.0083

30 0.00270 0.0099

Les figures7.12 et 7.13 regroupent les différentes valeurs enregistrées pour l’angle de

distorsion. Leur examen montre que le noyau est très flexible pour le cas où 2.0 ,

allant à l’encontre de l’hypothèse des nœuds rigides adoptée généralement par les

différents codes en vigueur. Ceci a été dû à la prise en compte de l’effort axial

214

revenant au poteau dans l’évaluation de la résistance du noyau au cisaillement. Il a été

constaté par Kitayama et al [14] que la détérioration de l’adhérence des barres du

poteau se manifeste pour un angle de distorsion j=0.02, ceci montre que malgré les

valeurs enregistrées pour le cas où 1.0 sont relativement réduites, elles restent trop

importantes pouvant compromettre donc la sécurité du noyau.

Figure 7.12 Influence du nombre de litssur l’angle de distorsion(EC-8)

0

0,005

0,01

0,015

0,02

0,025

0,03

0,035

0,04

0,4 0,5 0,6 0,7 0,8 0,9 1 1,1 1,2 1,3

hb/hc

Ang

lede

dist

orsi

onγ,

( ν=

0,1)

fc28=20MPa, n=2

fc28=25MPa, n=2

fc28=30MPa, n=2

fc28=20MPa, n=3

fc28=25MPa, n=3

fc28=30MPa, n=3

0

0,02

0,04

0,06

0,08

0,1

0,12

0,14

0,4 0,5 0,6 0,7 0,8 0,9 1 1,1 1,2 1,3

hb/hc

Ang

lede

dist

orsi

onγ,

( ν=

0,2)

fc28=20MPA, n=2

fc28=25MPa, n=2

fc28=30MPa, n=2

fc28=20MPa, n=3

fc28=25MPa, n=3

fc28=30MPa, n=3

215

Figure 7.13 Influence de l’effort normal sur l’angle de distorsion(EC-8)

0

0,02

0,04

0,06

0,08

0,1

0,12

0,4 0,5 0,6 0,7 0,8 0,9 1 1,1 1,2 1,3

hb/hc

Ang

lede

dist

orsi

onγ,

(n=

2)

fc28=20MPA, nu=0,1

fc28=25MPa, nu=0,1

fc28=30MPa, nu=0,1

fc28=20MPa, nu=0,2

fc28=25MPa, nu=0,2

fc28=30MPa, nu=0,2

0

0,02

0,04

0,06

0,08

0,1

0,12

0,14

0,4 0,5 0,6 0,7 0,8 0,9 1 1,1 1,2 1,3

hb/hc

Ang

lede

dist

orsi

onγ,

(n=

3)

fc28=20MPA, nu=0,1

fc28=25MPa, nu=0,1

fc28=30MPa, nu=0,1

fc28=20MPa, nu=0,2

fc28=25MPa, nu=0,2

fc28=30MPa, nu=0,2

216

Heggar et al

Dans un travail récent Heggar et al [17] étudièrent les paramètres ayant incidence sur

la capacité de résistance au cisaillement notamment; l’élancement du nœud, le taux

d’armature longitudinale du poteau, la résistance du béton, l’efficacité de l’ancrage

des aciers de la poutre ainsi que letaux d’armature transversale et son efficacité sur le

noyau des nœuds intérieurs et extérieurs. Ils développèrent un modèle pour prédire la

charge ainsi que le mode de ruine des noyaux intérieurs et extérieurs; qui a été calibré

en utilisant les résultats de plus de 200 tests de chargement. Ils proposèrent les

relations suivantes :

Noeuds extérieurs

scn VVV

colj1c h.b.C.B.AV c

b

hh

3.02.1A 5.7

5.01B col 3

1'cf2C

1: facteur d’ancrage de l’armature longitudinale des poutres

95.01 si le retour de barre se fait à 90°

yeff,sj2s f.AV

2 :coefficient d’efficacité de l’armature transversale du noyau, pris égal à 0.6 pour

un angle de 90°

ccolj'c1321max V2)h.bf25.0).(..(V

efficacité de l’ancrage des barres de la poutre, et l’élancement du nœud

11

0.1f

2.15.1 'c

col2

0.1hh

6.09.1col

bl3

Relation de dimensionnement

cmaxscn V2VVVV

cj

3/1'c

c

b1c h.b.f

hh

6.04.2V

217

Noeuds intérieurs

cj'cn h.b.f.25.0V

ucol

2poutred

u

1poutred

uju V

j

M

j

MV

'c

byreq,dh

f3.3

dfl longueur d’ancrage minimale

L’illustration numérique qui suit s’intéresse uniquement au nœud extérieur et s’appuie

sur les relations suivantes :

Bakir et al

bjy61.0

c

b

ccbc

4289.0

b

sb

'ccjsh h.bf.

1

hh

fh2

bbdb

A10071.0

fh.b9155.0

Heggar et al

bjy

cj

3/1'c

bcj

'c

sh hbf6.0

h.bfhch

6.04.295.0h.b.f245.1

n)1n(sh

v

Les figures 7.14-7.18 regroupent les différentes valeurs du taux d’armature

transversale du noyau ainsi que de l’angle de distorsion pour les relations proposées

par les auteurs précités.

218

L’examen des courbes de la figure 7.15 (relation Bakir et al), montre que la

déformation angulaire est plus prononcée pour un ferraillage longitudinal en barres

T16 comparativement avec celui en barres T14. Ceci reflète l’effet du diamètre des

barres traversant le noyau sur la force d’adhérence. La déformation angulaire

enregistrée fluctuant entre 2% et 3% pour un élancement de 0.5, décroît rapidement si

l’élancement est de 0.6 restant aux alentours de 1% pour des barres de T16 et

inférieure à 0.4% si celles-ci ont un diamètre de 14mm. On peut conclure que le taux

d’armature obtenue à partir de la relation proposée par Bakir et al est considérable,

résultant en des déformations angulaires négligeables ou nulles par moment (pour

hb/hc > 0.9).

Les taux d’armature transversale obtenus en exploitant la relation proposée par

Heggar et al (fig.7.16) varient entre 0.4% et 0.6% pour les élancements usuels

( 2.1hh8.0 cb ), conduisant ainsi à des déformations angulaires beaucoup plus

importantes (fig.7.17). Néanmoins celles-ci restent inférieures à 1.5% (fig.7.18)

(comprises entre 0.5 et 1% si n=2; 0.7 et 1.3% si n=3). On remarque que le taux

d’armature transversale fixé à 0.4% par Kitayama et al [14] s’avère bien fondé, du fait

que la distorsion résultante reste inférieure à 2%; niveau pour lequel cette armature

atteigne la plastification.

219

Figure 7.14 Variation de sh fonction de l’élancement du noyau

Figure 7.15 Angle de distorsion si la relation de Bakir et al est adoptée (n=2 et n=3)

0

0,002

0,004

0,006

0,008

0,01

0,012

0,4 0,5 0,6 0,7 0,8 0,9 1 1,1 1,2

hb/hc

ρsh

fc28=20M Pa, T14

fc28=25M Pa, T14

fc28=30M Pa, T14

fc28=20M Pa, T16

fc28=25M Pa, T16

fc28=30M Pa, T16

-0,006

-0,001

0,004

0,009

0,014

0,019

0,024

0,029

0,5 0,6 0,7 0,8 0,9 1 1,1 1,2

hb/hc

γn=

2

fc28=20M Pa, T14

fc28=25M Pa, T14

fc28=30M Pa, T14

fc28=20M Pa, T16

fc28=25M Pa, T16

fc28=30M Pa, T16

-0,02

-0,01

0

0,01

0,02

0,03

0,04

0,5 0,6 0,7 0,8 0,9 1 1,1 1,2

hb/hc

γn=

3

fc28=20M Pa, T14

fc28=25M Pa, T14

fc28=30M Pa, T14

fc28=20M Pa, T16

fc28=25M Pa, T16

fc28=30M Pa, T16

220

Figure 7.16 Variation de sh fonction de l’élancement du noyau(Heggar et al)

Figure 7.17 Angle de distorsion si la relation de Heggar et al est adoptée(n=2 et n=3)

0

0,002

0,004

0,006

0,008

0,01

0,4 0,5 0,6 0,7 0,8 0,9 1 1,1 1,2

hb/hc

ρsh

fc28=25MPa

fc28=30MPa

0

0,005

0,01

0,015

0,02

0,025

0,4 0,5 0,6 0,7 0,8 0,9 1 1,1 1,2

hb/hc

γ(n

=2) fc28=25MPa

fc28=30MPa

0

0,005

0,01

0,015

0,02

0,025

0,4 0,5 0,6 0,7 0,8 0,9 1 1,1 1,2

hb/hc

γ(n

=3)

fc28=25MPa

fc28=30MPa

221

Figure 7.18 Angle de distorsion donné par les relations de Heggar et al ; et Bakir et al

7.8. Conclusions

Le but principal recherché dans la conception des nœuds poteau-poutre chargés

cycliquement est de conserver une rigidité au cisaillement sous chargement réversible,

et une capacité de résistance au cisaillement suffisante si le chargement est considéré

comme monotone.

1- L'adhérence des barres traversant le noyau joue un rôle important sur la capacité de

résistance du nœud au cisaillement. L'élimination partielle ou totale de cette force

provoquera inévitablement une considérable chute de résistance, et l'ouverture des

fissures devient de plus en plus ample. Il a été constaté que les spécimens qui ont péri

par manque d'adhérence avaient une résistance, une contrainte principale de traction,

une distorsion ainsi qu'une dissipation d'énergie plus faible que celles où la ruine a été

dictée par cisaillement du noyau.

-0,005

0

0,005

0,01

0,015

0,02

0,025

0,03

0,5 0,6 0,7 0,8 0,9 1 1,1 1,2

hb/hc

γ,(

f c28

=25

MP

a)

Heggar n=2

Heggar n=3

Bakir n=2, T14

Bakir n=3, T14

Bakir n=2, T16

Bakir n=3, T16

222

2- L'augmentation de la capacité d'adhérence augmentera donc la capacité de

résistance et de déformation du noyau, et il devient de ce fait impératif de limiter le

diamètre des barres longitudinales traversant le noyau.

3- La déformation principale de traction dans le noyau augmente avec l’augmentation

de l’élancement du noyau (hb/hc), le taux d’armature longitudinale du poteau scol

ainsi que de la charge qui lui revient. Cependant cette déformation est

défavorablement affectée par l’augmentation du taux d’armature longitudinale de la

poutre sb ainsi que du taux d’armature transversale du noyau sh ; en d’autres termes

l’augmentation de ces 2 paramètres améliore la capacité de résistance du noyau au

cisaillement.

4-Réduire l’élancement du noyauaugmentera la capacité de résistance de ce dernier.

Ceci contribuera aussi à satisfaire la condition poteau fort-poutre faible

(recommandée pour conditionner la plastification des poutres) en augmentant la

rigidité du poteau.

5- La densification de l’armature transversale à mi-hauteur du noyau, peut être plus

effective en fournissant une ductilité après fissuration, retardant ainsi la dégradation

de résistance des diagonales comprimées de béton.

6- Les déformations de l’acier transversal dans le noyau augmentent avec le

déplacement de niveau, donc avec la distorsion du noyau. Cette dernière affecte

directement la largeur des fissures, caractérisant de ce fait l’endommagement

structurel.Il serait donc judicieux de relier le taux de l’acier transversal dans le noyau

avec la limite sur la déformation angulaire afin de limiter le niveau

d’endommagement.

7- La formulation proposée reliant l’armature transversale du noyau à l’angle de

distorsion limite, s’accorde avec le dimensionnement en performances et

s’accommode avec la variation de l’élancement du noyau, les caractéristiques des

matériaux et du nombre de lits à disposer latéralement.

223

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Association of New Zealand, 1992.

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Spon 1997.

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8- P.C.Cheung, T.Paulay, R.Park, ‘Behaviour of Beam-Column Joints in Seismically-Loaded

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11- P.G.Bakir, H.M.Bodoruglu ‘A new design equation for predicting the joint shear strength of

monotonically loaded exterior beam-column joints’ Engineering Structures 24 (2002) 1105-

1117

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Plastic Behavior of R/C Beam-Column Joints'. Second US-Japan Workshop on Performance-

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Sep.2000 Sapporo Hokkaido Japan. PEER 2000/10. pp 401-414

13- D.E.Lehman, W.G.Mosier, J.F.Stanton 'Seismic Performance of RC Beam-Column Joints'

Second US-Japan Workshop on Performance-Based Earthquake Methodology for Reinforced

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14- K.Kitayama, Y Tajima, M Okuda, S Kishida 'Influences of Beam and Column Bar Bond on

Failure Mechanism in Reinforced Concrete Interior Beam-Column Joints' Second US-Japan

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Building Structures; 11-13 Sep.2000 Sapporo Hokkaido Japan. PEER 2000/10. pp 357-364

224

15- M Teroaka, S Fujii 'Seismic Evaluation of R/C Beam-Column Joints' Second US-Japan

Workshop on Performance-Based Earthquake Methodology for Reinforced Concrete

Building Structures; 11-13 Sep.2000 Sapporo Hokkaido Japan. PEER 2000/10. pp 379-390

16. C.P.Pantelides, J.Hansen, J.Nadauld, L.D.Reaveley 'Assessment of RC Building Exterior

Joints with Substandard Details' PEER Report 2002/18

17- J.Heggar, A.Sherif & W.Roeser ‘Non seismic design beam column joints’ ACI Structural

Journal Sept-Oct 2003 Vol 100 N°5 654-664

225

8.1 Conclusions

Le but essentiel de cette thèse est de revoir la procédure de dimensionnement établie par le

code parasismique Algérien aux portiques autostables en béton armé, et fournir un complément

d’outils garantissant une meilleure sécurité, tout en introduisant la cohérence nécessaire dans la

réponse structurelle.

La philosophie de base dans la conception parasismique introduite dans le premier chapitre

souligne de nouveaux aspects tirés des derniers puissants tremblements de terre. Afin de

limiter les pertes économiques il devient nécessaire d'adopter une approche de

dimensionnement à plusieurs niveaux. Il a été trouvé par ailleurs que la conception à trois

niveaux de performance où la méthodologie de dimensionnement intéresse respectivement le

service, l'endommagement et l'ultime ou survie est la plus pratique. Pour aboutir à une

conception rationnelle on doit adopter à la limite une conception à deux niveaux de

performance à savoir le service et l'ultime.

La cohérence dans la stratégie du dimensionnement parasismique exige la vérification de la

rigidité de la structure pour le niveau de service, la résistance pour le niveau

d'endommagement et la ductilité pour le niveau ultime. Vu les différences importantes entre

séisme lointain et séisme proche du foyer épicentral, il devient aussi vital d'introduire l'effet

d'impulsion caractérisant le séisme proche dans le dimensionnement pratique.

Le code RPA99 spécifie inconsidérablement 2 niveaux de performance (art1.2):

- le premier relatif à un séisme modéré, relativement fréquent, exigeant une rigidité et une

résistance suffisante pour limiter les dommages structuraux et non structuraux.

- le second relatif à un séisme majeur, plus rare, exigeant une ductilité et une capacité de

dissipation d'énergie adéquate pour permettre à la structure de subir des déplacements

inélastiques avec dommages limités sans effondrement, ni perte de stabilité.

Cependant son examen révèle qu'il n'adopte principalement qu'une procédure de

dimensionnement à un seul niveau concernant l'état limite ultime (ELU) satisfaisant la

"sécurité de la vie" (à l'instar des codes basés sur la conception en force) car le premier niveau

est nullement reflété au sein de ses clauses réglementaires. Ceci implique que la structure peut

être endommagée mais ne doit pas s'effondrer. En plus de cela la boucle de contrôle sur la

capacité de déformation garantissant la dissipation d'énergie est carrément absente.

226

Dans le souci d'établir la cohérence nécessaire dans le processus de dimensionnement, il

devient impératif:

- de spécifier des critères de performance pour le niveau de service en recommandant des

valeurs appropriées pour le déplacement relatif par exemple.

- d'introduire pour le niveau ultime:

1- sur le plan du comportement structurel global

a- une nouvelle formulation pour le facteur de comportement en le reliant avec le niveau de

ductilité qui lui est concordant.

b- s'assurer du rapport des moments des poteaux sur ceux des poutres aboutissant au même

nœud, garantissant certes le mécanisme de rotulation des poutres.

2- sur le plan du comportement local:

a- la ductilité de section résultante du niveau de ductilité global établi; en adoptant une

nouvelle formulation du ferraillage transversal fonction de la flexibilité des poteaux, le

niveau d'endommagement et le déplacement relatif de niveau tolérable.

b- adopter une clause réglementaire pour les noyaux des nœuds (inexistante jusqu'à

présent) afin de se prémunir contre l'éventualité d'une ruine prématurée ou une migration

accidentelle des déformations plastiques.

3- réviser la limite sur la période élastique (si ce paramètre demeurera sélectionné comme

clivage de contrôle) fonction du niveau de ductilité de déplacement concordant avec le facteur

de comportement global.

Ce complément réglementaire s'avère nécessaire afin de hisser notre réglementation

parasismique en vigueur pour qu'elle puisse reposer réellement sur une conception à 2 niveaux

répondant ainsi au minimum requis.

227

Concernant le comportement global, on a besoin lors du dimensionnement préliminaire

d’évaluer la capacité de résistance latérale de la structure nécessaire pour limiter la demande

de ductilité de déplacement globale ainsi que la demande de déplacement global dans une

certaine limite, conduisant ainsi au contrôle local de la ductilité de niveau et du déplacement

relatif entre niveaux. Si le spectre de dimensionnement élastique est spécifié pour chaque

niveau de performance, le facteur R permettra alors l’estimation de capacité de résistance

requise particulièrement pour les niveaux de performance vie sauve, pré ruine et ruine.

L’implantation du facteur R dans la conception en performances nécessite la spécification des

demandes max tolérables de ductilité de niveau ainsi que du déplacement relatif d’étage pour

chaque système structurel et niveau de performance

Cette étude a permis de faire ressortir les points suivants :

Elargir le spectre de ductilité afin de répondre à une grande variété de structures.

En spécifiant des valeurs pour le facteur de comportement indépendamment de la période et du

niveau de ductilité le code Algérien s'est mis dans le côté non conservateur pour les structures

appartenant aux plages de périodes courtes et intermédiaires où la force de calcul sera

inévitablement sous estimée.

Le code RPA introduit l’effet de redondance, tout en faisant abstraction à la réserve de

résistance et aux effets P

Si le facteur de réserve de résistance reste sans effet sur le dimensionnement car le facteur R

établi par le code ne concerne que le niveau de ductilité,l’effet P peut conduire à une sous

estimation importante de l’effort tranchant de base.

Il reste encore nécessaire d’adapter le coefficient R pour prendre en considération les degrés de

liberté multiples.

Il devient nécessaire d’établirune formulation incluant la demande de ductilité, la réserve de

résistance, la redondance structurelle, MDOF et l’effet P . Le but de cette formulation est

de fournir une base technique pour les valeurs à attribuer au coefficient de comportement R.

228

La procédure d’évaluation de la période proposée dans le troisième chapitre pourra servir

d’outil de contrôle sur le comportement global, en garantissant une capacité de résistance

minimale requise, concordante avec un niveau de déformation tolérable nécessaire pour le

contrôle de l’endommagement structurel. La possibilité d’ajustement des niveaux de

performance est introduite en guise de flexibilité permettant au concepteur de se prémunir au

préalable contre un éventuel dépassement d’une capacité de déformation. Cette alternative

contribuera inévitablement à l’amélioration de la sécurité tout en limitant l’endommagement

résultant. L'étude a porté sur trois cas de structures en portiques autostables tout en

considérant la spécifité du sol d'assise. Considérant les différents résultats obtenus, on peut

constater que la limite préconisée par le code Algérien nitelim T30.1T ne s'accorde que pour

les structures nues; car si le remplissage est en maçonnerie rigide cette limite s'avère très

restrictive.

Pour assurer le niveau de sécurité recherché caractérisé par une certaine demande de ductilité,

le dimensionnement des zones dissipatives d’énergie dans les portiques autostables nécessite

une attention particulière afin d’éviter la ruine par cisaillement et favoriser le développement

du mécanisme de ruine préétabli. Ceci n’est possible qu’à travers un taux d’armature

transversale adéquatement disposée sur une longueur potentiellement affectée par la rotulation

plastique. Plusieurs facteurs ayant une incidence directe sur ce taux ont été recensés de part le

monde, parmi lesquels le confinement du béton a été dégagé comme étant le paramètre

déterminant.

Sachant que le confinement a une incidence favorable sur la performance du béton en

améliorant sa résistance et sa ductilité; un modèle approprié pour l’analyse du comportement

moment - courbure des sections s’avère nécessaire afin de prédire fidèlement la capacité de

ductilité de courbure. Il en ressort des différents travaux de recherche réalisés que les

paramètres suivants affectent positivement le confinement, notamment:

- l’espacement adéquat de l’armature transversale

- l’augmentation du rapport volumétrique et de la contrainte élastique de l’acier

transversal

- configuration convenable de l’armature longitudinale autour du périmètre de la section

.

229

Cependant la longueur de confinement est influencée par :

- le niveau de ductilité de courbure,

- l’intensité de l’effort normal,

- le degré ou indice de confinement du béton.

Le RPA doit introduire dans ses prescriptions actuelles la notion de longueur plastique et

spécifier l’étendue de la longueur de confinement pour différentes classes de ductilité.

L’examendu RPA permet de constater que la ductilité locale des éléments linéaires (poteaux

et poutres), n’a pas bénéficié de recommandations appropriées pouvant leur garantir

fidèlement le comportement escompté, du moment que la boucle de contrôle sur la

déformation au niveau des zones dissipatives d'énergie est carrément inexistante. Cette

procédure a été simplifiée par des limitessur les taux d’armatures longitudinales et

transversales ainsi que leur espacement au sein des zones dissipatives d'énergie, conduisant le

plus souvent à conférer un comportement moyennement ductile. Faute d'outils le concepteur

est dans l'impossibilité d'apprécier le niveau de ductilité local ou de pouvoir le contrôler afin

d'établir la corrélation nécessaire entre comportement global, local de la structure. Cette

corrélation est l'alternative de cohérence garantissant un comportement structurel homogène.

Le travail entrepris dans le sixième chapitre a porté principalement sur la proposition d’outils

permettant le contrôle sur la déformation locale tout en s’accordant avec l’idée de capacité de

déformation d’ensemble, afin de hisser la procédure de dimensionnement actuelle vers une

conception à 2 niveaux de performance. En considérant les éléments verticaux, le niveau

d’endommagement structurel a été introduit élargissant ainsi cette alternative à englober un

partiellement (car c’est uniquement l’ELU qui est considéré) un troisième niveau de

performance.

Le travail présenté dans la première partie de ce chapitre a été consacré aux poteaux, prend en

considération un déplacement relatif d’étage limite et un niveau d'endommagement modéré

garantissant aussi bien la sécurité des vies humaines que l'intégrité structurelle avec une

éventuelle réparation non onéreuse, a été conduit dans l'esprit de palier au vide réglementaire

relatif à l'estimation de la vulnérabilité sismique des portiques autostables en béton armé. Des

expressions ont été proposées reliant le rapport volumétrique de l'armature transversale ( sh ),

230

l’effort normal réduit ( 0NN ) et la flexibilité des poteaux ( iL ) selon la classe de ductilité et

le niveau d’endommagement souhaité. Ces expressions permettent d’introduire un taux

d’armature ajustable pour les différentspoteaux en prenant en considération une descente de

charge différente ainsi qu’un déplacement de niveau constant conduisant à une meilleure

cohérence du comportement global. Cette alternative permet le contrôle sur la déformation

locale tout en s’accordant d’une part avec l’idée de capacité de déformation d’ensemble par

rapport à un niveau d’endommagement désiré; et d’autre part avec l’approche de

dimensionnement parasismique en performances. Ainsi on pourra alors parler de capacité de

déformation de niveau à l’instar d’un déplacement de niveau. Les résultats obtenus ont

également permis de délimiter le coffrage des poteaux fonction du niveau d’endommagement

recherché et ont montré que le déplacement relatif de niveau à observer tel que recommandé

par le code RPA99 doit être réduit afin d’éviter une éventuelle perte de stabilité structurelle

résultante d’un endommagement excessif.

Les poutres sont les éléments structuraux où la grande proportion de l’énergie de dissipation

prend place à travers un mécanisme flexionnel de rotules plastiques. Ceci ne sera atteint qu’à

travers une conception et un dimensionnement conduisant à des sections exhibant un

comportement suffisamment ductile. L’étude entreprise dans la seconde partie du cinquième

chapitre, a été consacrée à la ductilité des poutres, et a permis de dégager les points suivants :

1. La capacité de déformation décroît avec l’augmentation du taux d’acier tendu et augmente

avec l’augmentation du taux d’acier comprimé donc avec le rapport'

.

2. Le confinement du béton améliore la résistance du béton et la capacité de déformation des

sections ce qui permettra la réduction du taux d’armature comprimée. Le fait de ne pas le

prendre en compte sert à limiter l’endommagement structurel lors d’un séisme sévère.

3. Lorsque le confinement du béton est négligé, la borne supérieure préconisée par le code

algérien est jugée trop excessive, conduisant à des sections faiblement ductiles ne favorisant

pas le développement flexionnel privilégié (rotulation des poutres) ; ceci entraînera une

migration des rotules plastiques aux sections des têtes de poteaux résultant en la formation

du mécanisme d’étage.

231

4. La limitation de max préconisée par l’EC8 pour la classe de ductilité ‘M’est loin de pouvoir

garantir ce niveau de performance et doit être de ce fait réduite. Ceci montre que la

formulation articulée uniquement sur les caractéristiques des matériaux et le rapport du taux

d’armature comprimée sur celui de l’armature tendue reste limitée.

Il en ressort donc que la formulation proposée unifiant les différents facteurs influant la

ductilité locale est plus adaptée pour choisir le taux d’armature tendue nécessaire à corréler

avec le taux d’armature comprimée, afin de garantirou de contrôler le niveau de performance

recherché. Elle sera de ce fait recommandée comme outil de contrôle dans une procédure de

dimensionnement en performances.

Les expressions proposées pour la détermination de l’armature transversale nécessaire pour

contrôler la demande de ductilité locale des éléments linéaires, permettent à défaut d’une

procédure incluant un modèle de confinement; d’assurer la sécurité nécessaire en garantissant

des capacités de déformation adéquates conduisant à une meilleure cohérence du

comportement global.

Généralement, l’approche la plus recommandable dans la conception des portiques

autostables, est celle qui entraîne la formation des rotules plastiques au niveau des poutres. La

stabilité des portiques est généralement assurée par l'encastrement réciproque des éléments

linéaires poutres et poteaux au droit des nœuds et donc par la mise en flexion de ces éléments.

La concentration des efforts au droit des nœuds requière une certaine capacité nécessaire pour

que ces derniers assurent le comportement escompté à travers une transmission effective des

efforts résultants. L'expérience a montré qu'en cas de séisme, les nœuds sont les parties les

plus vulnérables de l'ossature, pour ce, il est essentiel de vérifier leur capacité de résistance

vis à vis de l'effort tranchant ainsi que les conditions de scellement des barres traversant la

région nodale. L'exigence fondamentale pour qu'une structure en béton armé soit apte à

développer sa capacité de résistance maximale est d'éviter une rupture prématurée de ses

noeuds.

Le but principal recherché dans la conception des nœuds poteau-poutre chargés cycliquement

est de conserver une rigidité au cisaillement sous chargement réversible, et une capacité de

résistance au cisaillement suffisante si le chargement est considéré comme monotone.

232

1- L'adhérence des barres traversant le noyau joue un rôle important sur la capacité de

résistance du nœud au cisaillement. L'élimination partielle ou totale de cette force provoquera

inévitablement une considérable chute de résistance, et l'ouverture des fissures devient de plus

en plus ample. Il a été constaté que les spécimens qui ont péri par manque d'adhérence

avaient une résistance, une contrainte principale de traction, une distorsion ainsi qu'une

dissipation d'énergie plus faible que celles où la ruine a été dictée par cisaillement du noyau.

2- L'augmentation de la capacité d'adhérence augmentera donc la capacité de résistance et de

déformation du noyau, et il devient de ce fait impératif de limiter le diamètre des barres

longitudinales traversant le noyau.

3- La déformation principale de traction dans le noyau augmente avec l’augmentation de

l’élancement du noyau (hb/hc), le taux d’armature longitudinale du poteau scol ainsi que de la

charge qui lui revient. Cependant cette déformation est défavorablement affectée par

l’augmentation du taux d’armature longitudinale de la poutre sb ainsi que du taux d’armature

transversale du noyau sh ; en d’autres termes l’augmentation de ces 2 paramètres améliore la

capacité de résistance du noyau au cisaillement.

4- Réduire l’élancement du noyauaugmentera la capacité de résistance de ce dernier. Ceci

contribuera aussi à satisfaire la condition poteau fort-poutre faible (recommandée pour

conditionner la plastification des poutres) en augmentant la rigidité du poteau.

5- La densification de l’armature transversale à mi-hauteur du noyau, peut être plus effective

en fournissant une ductilité après fissuration, retardant ainsi la dégradation de résistance des

diagonales comprimées de béton.

6- Les déformations de l’acier transversal dans le noyau augmentent avec le déplacement de

niveau, donc avec la distorsion du noyau. Cette dernière affecte directement la largeur des

fissures, caractérisant de ce fait l’endommagement structurel. Il serait donc judicieux de relier

le taux de l’acier transversal dans le noyau avec la limite sur la déformation angulaire afin de

limiter le niveau d’endommagement.

233

7- La formulation proposée reliant l’armature transversale du noyau à l’angle de distorsion

limite, s’accorde avec le dimensionnement en performances et s’accommode avec la variation

de l’élancement du noyau, les caractéristiques des matériaux et du nombre de lits àdisposer

latéralement.

8.2 Recommandations

Afin d’affermir la procédure de dimensionnement en performances il serait nécessaire :

1- d’améliorer la fiabilité des valeurs attribuées à R pour différents systèmes structurels, en

caractérisantl’interdépendance des facteurs de ductilité, de résistance et de redondance.

Les facteurs de ductilité et de résistance doivent être évalués pour chaque type de système

structurel et ce pour chaque zone sismique utilisant les définitions standardisées de la ductilité

et de la résistance.

2- de revoir le coefficient de majoration des moments fléchissants ultimes dans les poteaux

par rapport à ceux des poutres; favorisant le développement du mécanisme de ruine lié à la

formation de rotules plastiques; à travers l’évaluation de la réserve de résistance au sein des

portiques et la séquence de rotulation plastique.

3- élargir l’étude de ce coefficient en prenant en compte de la contribution de la largeur

effective de la dalle de compression, et la maçonnerie rigide.