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Document de Politique et de Stratégies Nationales
de Développement des Technologies de l’Information et de la Communication de la
République de Guinée.
2016 – 2020
Ce document a été élaboré avec l’appui matériel du programme WARCIP
MINISTERE DES POSTES,
DES TELECOMMUNICATIONS ET DE L’ECONOMIE
NUMERIQUE
2
Avant-propos
Le but ultime du développement est d’améliorer la qualité de vie des populations. L’environnement et le développement économique sont nécessaires pour combler les besoins essentiels et améliorer la qualité de vie.
La croissance économique est l’une des composantes importantes du développement, et la politique économique a pour objet, d’abord et avant tout, de la relancer par une meilleure productivité. La croissance économique nous fournit la richesse voulue pour investir dans la protection de l’environnement, le soutien à l’éducation, les sciences et la technologie et le maintien de la santé et du bien-être.
Toutefois, le développement durable englobe beaucoup plus que l’économie; il faut également tenir compte de l’environnement et de la société dans toutes ses composantes.
L’objectif du Gouvernement est d’assurer la cohésion sociale afin que les bénéfices de la croissance et de l'emploi soient largement partagés par l’ensemble de la population Guinéenne. Cet objectif est soutenu par une définition claire d’une stratégie innovante, des priorités en matière de développement et notre capacité à nous adapter aux mutations.
C’est dans ce cadre que le Gouvernement Guinéen a décidé d’élaborer une stratégie de développement des Télécommunications et de l’économie numérique entant que secteur à part entière et catalyseur des autres secteurs socioéconomiques.
La stratégie Nationale de développement des Télécommunications et de l’Economie Numérique (2016-2020) se veut un instrument pour concilier l'amélioration des indicateurs de développement durable en matière de croissance économique, d’emploi, de sécurité, de protection de l'environnement et de compétitivité.
Axée sur les investissements pour la construction des infrastructures et des applications, le renforcement des capacités institutionnelles et humaines et l’innovation, la stratégie nationale identifie des objectifs quantifiés et entend favoriser une nouvelle forme de gouvernance pour mieux coordonner et piloter la réalisation des différents axes.
La politique nationale de développement de l’économie numérique entend favoriser l’innovation et améliorer les conditions et l'accès au financement afin de renforcer les chaînes de production, de transformation et de distribution, stimuler les niveaux d'investissement et améliorer l’attractivité internationale du pays.
Le renforcement des capacités institutionnelles à travers la mise à disposition d’outils et de réseaux transparents permettra une meilleure mobilisation et de sécurisation des recettes, une moralisation des dépenses publiques et de meilleurs services à la population.
La mise en place du Conseil National sur l’Agenda Numérique permettra de contribuer à l’accélération du déploiement de l'internet à haut débit et récolter les avantages d'un marché numérique pour les ménages et les entreprises.
Les projets en cours seront des atouts pour la construction d’un écosystème des TIC au service du développement.
3
Le cadre légal et règlementaire doit répondre au double défi de développement des infrastructures et de sécurisation de l’écosystème pour permettre un équilibre entre promotion de l’investissement, la protection des droits des consommateurs et la sécurisation des revenus de l’Etat.
DIABY Moustapha Mamy
Ministre
4
RECAPITULATIF DES PRINCIPAUX SIGLES EMPLOYES
5
ANGEIE Agence nationale de la Gouvernance électronique et de l’informatique de l’Etat
ARPT Autorité de Régulation des Postes et Télécommunications
BSD Bureau de Stratégie et de Développement
CERT Computer Emergency Response Team,
Centres d'alerte et de réaction aux attaques informatiques
CMC Centres Multimédia Communautaire
DNCERO Direction Nationale des Centres d’Emissions et des Réseaux Officiels
DNPT Direction Nationale des Postes et Télécommunications
DNTIC Direction Nationale des Technologies de l’Information et de la Communication
DSI Directeur (direction) des Systèmes d’information
DSRP Document de Stratégie et de Réduction de la Pauvreté
ESMT Ecole Supérieure Multinationale des Télécommunications
FAI Fournisseur d’Accès Internet
GGNF Milliards de francs guinéens (Giga)
GUILAB Guinéenne de la large bande
MGNF Millions de francs guinéens (Méga)
MPTEN Ministère des Postes, des Télécommunications et de l’Economie Numérique
MPTNTI
Ministère des Postes, Télécommunications et des Nouvelles Technologies de
l’Information
OHADA Organisation pour l’Harmonisation du Droit des Affaires en Afrique
OPG Office de la Poste Guinéenne
OTT Over the top. Il s’agit des acteurs qui utilisent les infrastructures des opérateurs
de télécommunications pour fournir leurs services.
6
PIB Produit intérieur brut
PNIASA Programme National d'Investissements Agricoles et de Sécurité Alimentaire
PPP Partenariat Public Privé
SOGEB
Société de Gestion et d’exploitation du Backbone
SOTELGUI Société des Télécommunications de Guinée
SU Service universel
TIC Technologies de l’Information et de la Communication
UIT Union Internationale des Télécommunications
UPU Union Postale Universelle
WARCIP
West AfricanRegional Communication Infrastructure Program
WEF World Economic Forum
7
SOMMAIRE
1. PRESENTATION DE LA GUINEE ................................................................................ 8
1.1. Principales caractéristiques socioéconomiques et démographiques ................................................ 8
2. CONTEXTE GENERAL ................................................................................................. 9
3. ETAT DES LIEUX AU 31 DECEMBRE 2015 ............................................................. 13
3.1. Chiffres clés ...................................................................................................................................... 13
3.2. Evaluation de la stratégie 2010-2015 ................................................................................................. 15
3.2.1. Axe 1 : La mise en place d’un cadre institutionnel et d’une cyber-législation ........................... 15
3.2.2. Axe 2 : Le développement des compétences ............................................................................. 16
3.2.3. Axe 3 : Une dorsale mutualisée .................................................................................................. 18
3.2.4. Axe 4 : Une offre de services de communication de qualité à l’échelle nationale ..................... 18
3.2.5. Axe 5 : La réforme et le développement du secteur postal ; ...................................................... 19
3.2.6. Axe 6 : Une promotion des TIC pour le développement ............................................................ 20
3.2.6.1 e-Gouvernement 20
3.2.6.2 e-éducation : 20
3.2.6.3 e-santé : 20
3.2.6.4 e- commerce : 20
3.2.6.5 e-agriculture : 22
3.2.6.6 facteurs-clés de réussite : 21
3.2.7. Axe 7 : Une coopération dynamique. ......................................................................................... 21
4. LIGNES DIRECTRICES POUR LA STRATEGIE 2016-2020 ................................. 24
4.1. Résultats de la précédente stratégie .................................................................................................. 24
4.1.1. Un manque de pilotage cohérent ............................................................................................... 24
4.1.2. Insuffisance de financements ................................................................................................. 24
- Absence de budget pour les études de Projet ; .......................................................................... 24
- Faible niveau d’absorption budgétaire du à la mauvaise qualité des procédures de
décaissement ; ......................................................................................................................................... 24
- Décalage entre besoin planifié et acquisition des ressources. ................................................. 24
4.1.3. L’épidémie de maladie à virus Ebola .......................................................................................... 24
4.1.4. La mauvaise connectivité du secteur public ............................................................................... 25
4.2. Evolution du contexte national et international ................................................................................. 26
4.3. Vision et objectifs ............................................................................................................................... 27
5. PLAN DE DEVELOPPEMENT A L’HORIZON 2020 ............................................... 29
5.1.1. Pilier I - Gouvernance ..................................................................................................................... 30
5.1.2. Pilier II - Connectivité et services de télécommunications ............................................................. 30
5.1.3. Pilier III - ICT4D (ICT Pour le Développement) ............................................................................... 30
8
5.3. Chiffrage de la Stratégie ..................................................................................................................... 44
6. PLAN DE FINANCEMENT ET CALENDRIER DE MISE EN ŒUVRE DE LA
STRATEGIE. .......................................................................................................................... 47
6.1. Cohérences de la stratégie. ................................................................................................................ 47
6.1.1. Cohérence des débits : emploi / ressource de la bande passante ............................................. 47
6.1.2. Cohérence des financements ..................................................................................................... 48
6.2. Mise en œuvre de la stratégie ............................................................................................................ 49
6.2.1. les instances de pilotage ............................................................................................................. 49
6.2.2. Les indicateurs de suivi et d’impact ............................................................................................ 49
6.2.3. Les documents de suivi ............................................................................................................... 50
Tableau 16. Indicateurs d’activités et d’impact .................................................................................... 50
6.2.4. Agenda des Activités ................................................................................................................... 50
Dans certains cas, la logique veut que la réalisation de certains projets constitue un préalable
à la réalisation d’autres projets. Ainsi : ................................................................................................. 50
7. CONCLUSION ............................................................................................................... 51
9
1. PRESENTATION DE LA GUINEE
1.1. Principales caractéristiques socioéconomiques et démographiques La République de Guinée s’étend sur une superficie de 245 857 km2 et partage un total de 3399 km de frontières physiques avec six pays de l’Afrique de l’Ouest (Guinée Bissau, Sénégal, le Mali, le Libéria, le Sierra Leone et la Côte d’Ivoire). Elle est limitée à l’Ouest par l’Océan Atlantique sur lequel elle a 320 km de littoral. Estimée à 10,80 millions d’habitants (en 2015) avec une densité de 43,95 habitants/km2, la population Guinéenne compte près de 52 % de femmes et 53% de jeunes de moins de 18 ans. Le pays comprend quatre (04) régions naturelles : La Basse Guinée (y compris la zone spéciale de Conakry), la Moyenne Guinée, la Haute Guinée et la Guinée Forestière. La Guinée jouit d’une diversité climatique marquée par une abondance d’eau et de potentialités agricoles énormes. Elle regorge également d’énormes ressources minières dans son sous-sol (Bauxite, manganèse, or, diamant, fer, uranium, etc.). Aujourd’hui, plus de la moitié de la population vit en dessous du seuil de pauvreté (55,2%), évaluation effectuée en 2012 ; et les inégalités entre hommes et femmes sont préoccupantes.
1.2. Environnement sous régional
La République Guinée est membre de la CEDEAO et à ce titre est partie prenante des décisions de politiques et stratégies sous régionales de développement telles que :
1- La vision 2020 de la CEDEAO ;
2- L’amélioration de la gestion macro-économique et la gouvernance dans les pays membres ;
3- Le protocole de la libre circulation des biens et des personnes, le droit d’établissement et de résidence, l’harmonisation du passeport CEDEAO et la construction du marché commun régional ;
4- L’approche régionale dans les négociations sur les accords de partenariat économique ACP/CE ;
5- La création d’une seconde zone monétaire de la CEDEAO regroupant les pays non membres de l’UEMOA et avec l’objectif à terme d’une seule zone monétaire CEDEAO ;
6- Le développement des infrastructures régionales, du transport et de l’énergie, notamment le document conjoint UEMOA-CEDEAO sur l’accès à l’énergie ; ainsi que les initiatives de la Mano RIVER UNION en matière de TIC ;
7- La transposition dans la législation nationale des actes additionnels de la CEDEAO, relatifs au secteur des Télécommunications/TIC ;
10
La Guinée partage des frontières communes avec 4 des 8 pays de l’UEMOA, à savoir : Côte d’Ivoire, Guinée Bissau, Mali et Sénégal, tous francophones à l’exception de la Guinée Bissau (lusophone). Cette proximité pourrait être un atout pour la Guinée dans le processus d’intégration et d’harmonisation des politiques de développement entre l’UEMOA et la CEDEAO. Déjà des entreprises listées à la bourse régionale des valeurs d’Abidjan (BRVM) ont des branches qui opèrent en Guinée. La Guinée est aussi membre de l’organisation pour l’harmonisation africaine du droit des affaires (OHADA). De ce fait, la gestion et le contrôle du secteur privé sont soumis aux règles et prescriptions de cette organisation.
1.3. Coopération Internationale
Pour l’élaboration et la mise en œuvre de ses divers DSRP, la Guinée bénéficie du concours de nombreux partenaires au développement soit :
Dans le cadre de la coopération multilatérale (système des Nations Unies à travers l’UNDAF et les bilans commun pays (CCA), le groupe de la Banque mondiale, le groupe de la BAD ;
Dans le cadre de la coopération bilatérale (Commission Européenne à travers le FED, la BEI, l’Espagne, l’USAID, la GTZ, la Coopération Française, la Belgique, etc.), le secteur privé et certaines ONG internationales.
2. CONTEXTE GENERAL
En décembre 2010, le Ministère des Postes, Télécommunications et des Nouvelles
Technologies de l’Information (MPNTI) a publié un document intitulé : « Politique et
Stratégies nationales de développement des Technologies de l’Information et de la
Communication. » couvrant la période 2010-2015.
En décembre 2015, le Ministère a été érigé en Ministère des Postes, des Télécommunications et de l’Economie Numérique (MPTEN), et il a aussitôt entamé la révision de la stratégie nationale de développement des Postes, Télécommunications des Technologies de l’Information et de la Communication. Il a institué à cet effet une commission ad hoc, un expert international sélectionné par appel d’offres dans le cadre du programme WARCIP-Guinée. Le Ministère des Postes, des Télécommunications et de l’Economie numérique a pour mission, l’élaboration et la mise en œuvre de la politique du gouvernement dans les sous-secteurs des Postes, des Télécommunications et de l’Economie Numérique. A ce titre il est particulièrement chargé de : concevoir et d’élaborer les textes législatifs et réglementaires dans les domaines des TIC,
la Poste et de l’Economie Numérique ; développer les réseaux numériques à usage public et privé ; élaborer et de mettre en œuvre l’agenda numérique national ; promouvoir l’économie numérique ;
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octroyer les concessions et licences sur proposition de l’Autorité de Régulation des Postes et Télécommunications ;
promouvoir et de développer les incubateurs des PME/PMI dans le secteur des Technologies de l’Information et de la communication ;
contribuer à la construction des infrastructures publiques et services publics en ligne ; construire des centres de données nationales mutualisées en relation avec les secteurs
publics, mixtes et privés : contribuer à l’émergence de la société de l’information ; promouvoir et accroitre la contribution directe des TIC dans l’économie nationale ; coordonner la mise en œuvre de l’accès universel et le renforcement des capacités dans
les sous- secteurs ; développer le secteur des postes ; assurer l’exploitation des réseaux publics des Télécommunications et des Technologies
de l’information et de la Communication ; participer à l’élaboration des conventions, accords et traités internationaux relatifs aux
Postes, Télécommunications et de l’Economie Numérique ; participer au développement des réseaux et des applications pour la promotion de la
gouvernance électronique et des transactions électroniques de l’administration publique ; prendre en compte la dimension environnementale dans les programmes et projets dans
les domaines des Postes, Télécommunications et Economie Numérique ; promouvoir le genre et l’équité dans les domaines des Postes, Télécommunication et
Economie Numérique.
Dans ce document figurent la politique et les stratégies de développement des Technologies
de l’Information et de la Communication (TIC) et de promotion de l’Economie numérique pour
la République de Guinée, assorties d'un plan de mise en œuvre détaillé et chiffré.
Pour l’élaboration de ce document, la méthodologie adoptée prévoit les étapes suivantes:
1. L’Etat des lieux, qui a permis d’identifier Sept (07) axes et cinquante (50) actions
avec l’évaluation des taux de conception et de réalisation ;
2. L’analyse et l’évaluation succincte de ces axes qui ont révélé la nécessité de
planifier des rencontres et des plaidoyers auprès de toutes les parties prenantes,
représentées dans les structures des différents secteurs publics, privés ainsi que
les organismes internationaux ;
3. Elaboration du document : « projet d’état des lieux et de lignes directrices pour
l’actualisation de la stratégie et de plan d’actions», et envoi pour avis aux
départements ministériels et organismes concernés ;
4. Intégration des remarques des départements ministériels et organismes concernés
ainsi que des remarques exprimées lors d’un atelier de travail pour aboutir à un
« Projet de stratégie et de plan d’actions » ;
5. Présentation aux différentes structures départementales et parties prenantes, pour
amendements ;
6. Intégration des dernières remarques, consultations finales et adoption du
document de stratégie actualisé.
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Ce document tient compte des nouvelles orientations du Gouvernement en matière de
développement des technologies de l’information, et de l’économie numérique comme
vecteur de croissance et de valeur ajoutée pour les autres secteurs économiques et pour
l’administration publique.
Actuellement, le numérique est au cœur de l’économie mondiale et il offre de formidables
opportunités, à condition d’en saisir toutes les potentialités. Le numérique n’a pas seulement
un impact économique, mais aussi un impact sociétal. Il entraîne de nouvelles formes de
travail, une plus grande transparence, et il implique des changements dans tous les
processus de production et de distribution de la société. Dans le secteur public, il permet une
plus grande efficacité de l’administration, mais aussi de nouvelles manières d’assurer les
services publics d’éducation, santé, transport… Dans le secteur privé, il offre aux entreprises
des opportunités de développement à la fois par la création de produits nouveaux répondant
aux attentes du grand public et par la mise en œuvre de nouveaux modes d'organisation
interne permettant une plus grande efficacité productive et une mise en relation directe avec
le marché.
Dans l’économie numérique, on peut distinguer quatre catégories d’acteurs:
1. Les entreprises des secteurs producteurs d’infrastructures, d’équipements et de services des technologies de l’information et de la communication dont les activités s’exercent dans les domaines de l’informatique, des télécommunications et de l’électronique ;
2. Les entreprises dont l’existence est liée à l’émergence des Technologies de l’Information et de la Communication (services en ligne, jeux vidéo, e-commerce, médias et contenus en ligne) ;
3. Les entreprises qui utilisent les Technologies de l’Information et de la Communication dans leurs activités et gagnent en productivité grâce à elles (banques, assurances, automobile, aéronautique, distribution, administration et tourisme) ou acquièrent de nouveaux marchés grâce à l’e-commerce ;
4. Les particuliers et les ménages qui utilisent les services des Technologies de l’Information et de la Communication dans leurs activités quotidiennes, pour les loisirs, la culture, la santé, l’éducation, la banque, les réseaux sociaux.
L’économie numérique est aussi en perpétuelle mutation, comme le montre l’évolution des
mots utilisés pour la qualifier : informatique, logiciel, économie de la connaissance, économie
collaborative. Elle est majoritairement une économie de l'immatériel, fondée sur la circulation
des flux d'information. Elle a pris, dans la plupart des pays développés, le relais des activités
industrielles traditionnelles comme moteur de croissance. Elle permet par ailleurs le
développement des réseaux sociaux, nouveaux vecteurs de la circulation de l'information et
de la sociabilité entre les professionnels, les citoyens ou les consommateurs. Elle modifie
l'organisation interne des entreprises comme leurs relations externes, grâce à la rapidité
des communications à distance, les possibilités de réaction et de réponse en temps réel, les
gains de productivité.
Chaque nouvelle étape s’accompagne de technologies-clés et de problématiques nouvelles
comme le montre le tableau ci-dessous.
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Technologies et applications
émergentes
Problématiques nouvelles
Internet des objets
Blockchain
Capacités de stockage
Démocratisation de l’Internet
Réseaux intelligents
Big data
IXP
etc…
Cybercriminalité
Protection des données personnelles
e-éducation, e-santé…
Fiscalité
Nouveaux modèles économiques
Cyberaddictions
Baisse du panier moyen (ARPU)
etc… Tableau 1. Technologies clés et problématiques nouvelles
Le numérique est devenu indispensable dans la vie quotidienne et professionnelle. Il est un
moteur de modernisation, de compétitivité et d’innovation, car il entraîne en même temps le
développement et la croissance des autres secteurs d'activités. De fait, l'économie
numérique représente un moteur de l'économie mondiale avec un taux de croissance
considérable.
Elle représente aussi un risque d’autant plus grand qu’elle n’est pas nécessairement
comprise par la société traditionnelle guinéenne et intégrée comme un facteur de création de
richesse et de cohésion sociale. Le présent document de stratégie aura de ce fait un objectif
pédagogique pour vulgariser la culture du numérique ainsi que les opportunités et risques
qu’elle entraîne.
3. ETAT DES LIEUX AU 31 DECEMBRE 2015
La stratégie numérique 2010-2015 comportait quatre parties :
1. une présentation de la Guinée ;
2. un état des lieux du secteur des TIC et des attentes en Guinée ;
3. la politique nationale : vision, axes et stratégies d’intervention
4. la mise en œuvre de la stratégie
3.1. Chiffres clés
Au cours de la période 2010-2015, les chiffres-clés de l’économie ont évolué comme suit :
INDICATEURS ANNEES
2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015
Population totale (millions
d'habitants)
10,5 10,8 11,7 11,9 12 10,63 10,80
Densité démographique (hbts au
km²)
42,7 44 47,5 48,7 49 43,23 43,95
Taux de croissance démographique
(%)
3,1 3,1 3,1 3,1 3,1 3,1 2,2
Taux de croissance du PIB (%) -0,3 1,6 3,9 4,8 2,9 1,9 0 ,7
Taux d'inflation annuel moyen (%) 9 15,5 21,4 15,2 12 9,6 8,2
Taux de pénétration global (mobile)
%
31,71 40,4 49,4 49,9 65,3 88,45 103,33
14
Source: INS/MEF/ARPT Tableau 2. Les chiffres clé de l’économie guinéenne de la période 2010-2015
On peut constater que des progrès considérables ont été réalisés depuis 2011:
1- Le taux de pénétration relative de la téléphonie mobile est passé de 30 à plus 100% ;
2- Le taux de pénétration de l'Internet est passé de 1 à plus 23 %. L'Internet mobile est
disponible dans tous les centres urbains ;
3- Toutes les préfectures et sous-préfectures sont raccordées aux réseaux de téléphonie
mobile ;
4- Plus de 2100 districts ruraux bénéficient de services de téléphonie mobile ;
5- Plus 1800 emplois directs et 5000 emplois indirects ont été créés dans le secteur TIC ;
6- L'Internet dans les écoles secondaires, professionnelles et supérieures devient une
réalité avec l'Initiative Présidentielle correspondante ;
7- Avec le déploiement quasi-généralisé des réseaux de type 3G, les Guinéens se
familiarisent avec les échanges des données (usage des applications, téléchargement
de contenus, réseaux sociaux, etc.) ;
8- Le mobile money (portefeuille électronique mobile) est utilisé dans de nombreux
commerces (boutiques, essenceries, etc.) ;
9- Le raccordement au câble sous-marin ACE est assuré et géré par la GUILAB, les
travaux de construction de la dorsale nationale par fibre optique (Backbone) sont en
bonne voie. Le Réseau Métropolitain de Conakry (RMC) est en réhabilitation ;
10- Une convention a été signée pour la Transition analogique-numérique de la Télévision
terrestre (TNT).
Malgré ces avancées qui sont développées dans l’Etat des lieux, la Guinée accuse un retard
important par rapport aux autres pays, comme l’indique le World Economic Forum (le
classement du World Economic Forum basé sur le Networked Development Index est
considéré représentatif du degré de préparation des pays à la société de l’information).
La Guinée se situe en bonne position sur les deux critères de rapidité pour enregistrer un
contrat et démarrer une entreprise.
Bien que l’épidémie EBOLA, qui a frappé le pays, explique en partie ce résultat de la stratégie
2010-2015, il convient d’en comprendre les raisons, pour que la stratégie actualisée 2016-
2020 ne bute pas sur les mêmes obstacles, et qu’elle permette au contraire de traduire la
vision du Gouvernement en mobilisant« les énormes possibilités du secteur des TIC pour
l’atteinte des objectifs du DSRP et des ODD, à la construction d’une société de l’information
inclusive et à l’inclusion de la Guinée dans l’économie du savoir en vue de l’amélioration des
conditions de vie des populations. »
Pour ce faire, nous avons procédé à un état des lieux, axe par axe, des actions qui ont été
prévues dans la stratégie 2010-2015, en évoquant pour chacun d’eux :
l’objectif visé ;
les principales actions menées au cours de la période, avec une évaluation des
résultats obtenus ;
une conclusion générale sur l’état des lieux de l’axe considéré et sur les actions qu’il
serait souhaitable de poursuivre.
15
3.2. Evaluation de la stratégie 2010-2015
La stratégie 2010-2015 a fait l’objet d’une évaluation réalisée à partir :
d’une cinquantaine d’entretiens avec les acteurs clés du numérique en Guinée, entre
le 19 et 29 janvier 2016 ;
d’une discussion et consensus au sein de la commission mise en place par le ministre
pour l’actualisation de la stratégie numérique de Guinée.
Cette évaluation présente un caractère sommaire du fait de l’absence d’indicateurs précis
des actions et des axes prévus dans la stratégie. Elle comporte néanmoins un caractère
indicatif essentiel pour la compréhension de la situation passée.
3.2.1. Axe 1 : La mise en place d’un cadre institutionnel et d’une cyber-
législation
L’objectif de cet axe était de mettre en place une cyber-législation et un cadre institutionnel appropriés pour mettre en confiance les investisseurs, garantir le développement efficace du secteur, garantir la disponibilité des services sur toute l’étendue du territoire, renforcer la cybersécurité et créer un cercle vertueux permettant la contribution du secteur à la croissance économique du pays. Voici quels ont été les principaux faits législatifs et règlementaires marquants de la période 2010-2015:
Le 28 août 2012, Décret n° D/2012/101/PRG/SGG portant création de la Guinéenne
de Large Bande (GUILAB) pour la gestion et l’exploitation des ressources du câble
sous-marin ACE;
En juillet 2013, mise en redressement judiciaire de la SOTELGUI;
Le 15 Septembre 2014, décret D/2014/199/PRG/SGG portant création de la Société
de Gestion du Backbone National (SOGEB);
Le 12 décembre 2014, adoption du décret D/2014/252/PRG/SGG définissant les
modalités de mise en œuvre de l’accès universel et de la solidarité numérique;
Le 20 mars 2015, promulgation de la loi L/2015/002/AN instituant une taxe sur la consommation téléphonique (TCT);
Le 13 août 2015, adoption et promulgation de la loi n° 2015/018/AN « relative aux télécommunications et aux technologies de l’information » qui transpose les actes additionnels de la CEDEAO.
Globalement, d’autres textes législatifs et réglementaires restent attendus par le secteur
numérique, et, principalement, des lois sur les transactions électroniques, la cybersécurité,
la convergence audiovisuelle, et la réforme postale, la protection des données à caractère
personnel, ainsi que les textes d’application des différentes lois.
Par ailleurs, une série de textes législatifs et règlementaires a modifié les taxes applicables
au secteur de l’économie numérique :
16
la taxe sur la valeur ajoutée, créée en 1995 et fixée à 18% est passée en 2016 à 20
% ;
une taxe sur l’accès aux réseaux téléphoniques (TARTEL), a été instituée en janvier
2015, supportée par les opérateurs à hauteur de 3% de leurs chiffres d’affaires ;
la taxe sur l’appel téléphonique supportée par les consommateurs, applicable à
compter du 1er juillet 2015, a été instaurée par la loi L2015/002/AN, du 20 mars 2015,
et précisée par l’arrêté conjoint n° 2875 du 9 juin 2015 et l’arrêté du MPTNTI n° 5887
du 3 novembre 2015 ;
la redevance sur l’interconnexion et les redevances payées à l’Autorité de régulation
ont été réévaluées par l’arrêté conjoint n° A/2015/4769/MCTNTI/MEF/SGG du 6
octobre 2015 ;
des taxes sur les SMS et les data ont été instituées par la loi de finances 2016, adoptée
le 16 janvier 2016. Elles pourraient entraîner une augmentation du prix du SMS et de
l’accès à Internet.
Le tableau ci-dessous donne une indication des niveaux de réalisation des actions de l’Axe
1 :
.
Axe 1 : cadre institutionnel Commentaires
1.1 Transposer les actes de la CEDEAO Loi adoptée, textes d’application en préparation
1.2. Loi de convergence numérique Projet de loi en préparation
1.3. Renforcer les capacités du secteur Exécution réalisée pour l'ARPT
1.4 Cyber-sécurité Réflexion initiée
1.5. Agence nationale des TIC Existence de l'ANGEIE
Tableau 3 : Niveau de réalisation de l’Axe 1.
Pour l’avenir, tous ces axes ont été maintenus comme prioritaires, sous réserve des
actualisations nécessaires à l’évolution du contexte.
3.2.2. Axe 2 : Le développement des compétences
La stratégie 2010-2015 visait « à renforcer une expertise locale qualifiée dans le domaine
des TIC ». Elle comportait six actions aux objectifs non quantifiés et aux responsables non
désignés à priori, ce qui a entraîné une grande difficulté à les évaluer avec précision.
Voici quels ont été les principaux faits marquants au cours de la période 2010-2015.
L’action 2.2, consistant à renforcer les capacités des établissements de formation et de recherche dans le domaine des TIC, y compris en droit de la société de l’information, s’est concrétisée par des liens avec les universités et organismes d’enseignement privé.
Aucun résultat n’a été quantifié sur l’action 2.3, consistant à soutenir la formation des jeunes talents dans les écoles étrangères.
17
L’action 2.4, consistant à généraliser l’introduction de l’Informatique à l’école a fait l’objet d’une initiative présidentielle spécifique, qui a donné lieu à l’équipement des 100 premières écoles au 31 décembre 2015, soit environ 10 % du nombre d’écoles.
L’action 2.5, consistant à promouvoir des offres de formation qualifiantes de qualité pour l’administration et les PME a fait l’objet d’une mesure consistant à collecter un fonds pour la recherche et la formation, alimenté par les opérateurs de télécommunication.
L’action 2.6, consistant à organiser régulièrement des campagnes de sensibilisation à l’utilisation de l’outil informatique et de sensibilisation sur les questions de sécurité, destinées au grand public, n’a apparemment pas reçu de début de réalisation par le secteur public.
Outre les actions évoquées, signalons que l’ARPT a mené une action importante de
renforcement de compétences, qui semble constituer une bonne pratique.
Le Ministère en charge des Télécommunications/TIC, à travers le projet WARCIP a aussi
mené des actions de renforcement de compétences pour des cadres du secteur des
télécommunications, en Guinée et à l’extérieur.
Le tableau ci-dessous donne une indication des niveaux de réalisation des actions de l’Axe
2 :
.
Axe 2 : renforcement de compétences Commentaires
2.1 Renforcement ESMT L'antenne a été créée et fonctionne
2.2. Formation et recherche, y compris en droit
Prémices dans les universités
2.3. Formation des jeunes talents à l'étranger
Avec l’appui de WARCIP
2.4. Informatique à l’école, Initiative présidentielle en cours d'exécution
2.5. Offres de formation qualifiantes Offre des universités et du secteur privé
2.6. Campagnes de sensibilisation Tables rondes et sensibilisation des jeunes filles.
Tableau 4 : Niveau de réalisation de l’Axe 2.
Pour l’avenir, le renforcement des compétences demeure un axe prioritaire. Cependant, il est
apparu nécessaire de modifier la liste des actions pour tenir compte des réussites (ex :
ESMT) et des difficultés évoquées lors des ateliers et, en particulier le manque de matériel
informatique et de connectivité dans des écoles de télécommunications.
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3.2.3. Axe 3 : Une dorsale mutualisée
L’objectif résumé de l’axe 3 de la stratégie 2010-2015 consistait à « concevoir et réaliser une
épine dorsale mutualisée pour le transport des données, de la voix et de la vidéo. »
Voici quelques-unes des étapes franchies dans ce domaine au cours de la période étudiée :
un accord est signé en 2015, entre l’Etat Guinéen et l’Eximbank pour un prêt de 238 millions de dollars (M$) assorti d’un différé de remboursement de 7 ans ;
après un appel d’offres qui a permis de retenir la société Huawei, les travaux de construction de la dorsale nationale à fibre optique ont démarré le 25 Juillet 2015 ;
les études préalables de la dorsale ayant été effectuées, une société de gestion et d’exploitation du Backbone (SOGEB) a été constituée sous forme de société anonyme ;
Il reste à définir les conditions d’exploitation et de gestion de cette infrastructure, et sa connexion avec les autres réseaux de transport de données, pour que l’épine dorsale permette d’atteindre les principaux résultats attendus des axes 3 et 4, à savoir une convergence des télécommunications, de l’audiovisuel et de l’informatique, un faible coût d’accès aux services de transport de données sur l’ensemble du territoire, un support pour les services applicatifs de l’axe 4.
Le tableau ci-dessous donne une indication des niveaux de réalisation des actions de l’Axe
3 :
Axe 3 : épine dorsale Commentaires
3.1. Mise en œuvre Backbone en cours de construction (30%) Tableau 5 : Niveau de réalisation de l’Axe 3.
Cet axe de la stratégie avance de manière satisfaisante et nécessite sa poursuite tout en respectant les trois priorités ci-après :
la mise en place d’un cadre juridique adapté à la commercialisation des infrastructures (fibres noires) ou de la connectivité, probablement en PPP ;
la mise en place des procédures et moyens permettant d’assurer la maintenance des infrastructures et équipements déployés et, partant, la qualité de service ;
le prolongement du backbone par des bretelles permettant de relier les zones et les points jugés stratégiques.
3.2.4. Axe 4 : Une offre de services de communication de qualité à
l’échelle nationale
L’objectif résumé de l’axe 4 qui complète l’axe 3 consistait à « offrir des services de
communication de qualité à l’échelle nationale ».
Parmi les actions menées à bien au cours de la période 2010-2015, signalons la création de
19
la GUILAB, à la suite de l’obtention d’un don de la Banque mondiale et le raccordement
effectif de la Guinée au câble sous-marin ACE. Il reste encore à attribuer la licence
d’opérateur d’infrastructures à la GUILAB, et à tirer parti des capacités acquises par l’Etat et
les opérateurs. Ceci nécessitera une révision du mode de gestion actuelle.
S’agissant des réseaux de téléphonie mobile, toutes les grandes agglomérations (chefs-lieux
de régions, chefs-lieux de préfecture, chefs-lieux des sous-préfectures et quelques grands
villages) sont couvertes par les réseaux mobiles de type 2G. Le taux de pénétration relatif de
la téléphonie mobile est supérieur à 100 %, selon les rapports de l’ARPT. Les chefs-lieux de
régions, chefs-lieux de préfecture sont couverts par la technologie 3G. Le nombre
d’utilisateurs de téléphonie mobile est passé de 4,261 millions en 2010 à 10,765 millions en
fin 2015, soit plus du double.
Le nombre d’utilisateurs Internet est passé de 30 000 en fin 2010 à 2 438 000 en fin 2015.
S’agissant de l’Internet professionnel, l’utilisation des supports à fibre optique a contribué à
la création du premier réseau Ethernet professionnel haut-débit.
Quant au service universel des télécommunications, le cadre légal a été posé et les fonds
ont été récoltés auprès des opérateurs, mais ils n’ont pas encore été redéployés pour des
projets concernant le service universel.
Le tableau ci-dessous donne une indication des niveaux de réalisation des actions de l’Axe
3 ::
Axe 4 Offre de connectivité Commentaires
4.1 Restructurer la SOTELGUI Mise en Redressement judiciaire
4.2 Raccorder la Guinée au câble ACE Fait avec WARCIP et GUILAB
4.3 Mettre en place un point d’échanges (IXP) En cours de mise en place
4.4 Rapatrier la gestion du « .gn » Préparation en cours
4.5. Moderniser les réseaux d’accès Un réseau métropolitain
4.6 Développer le SU Réalisation partielle (Définition du cadre)
Tableau 6 : Niveau de réalisation de l’Axe 4.
Tous les axes prévus en 2010 méritent d’être prolongés jusqu’à leur achèvement, sous
réserve d’une bonne gestion, et de la mise en place d’un processus d’exploitation et de
commercialisation, probablement en partenariat public privé (PPP), offrant une bonne qualité
de services, et un modèle économique pérenne.
3.2.5. Axe 5 : La réforme et le développement du secteur postal ;
L’objectif résumé de l’axe 5 de la stratégie 2010-2015 consistait à « poursuivre la réforme de
la Poste » et à « renforcer les capacités opérationnelles de l’Office de la Poste Guinéenne
(OPG), afin de lui permettre de faire face aux mutations ».
Dans cette optique, trois projets de l’Union Postale universelle (UPU) ont vu le jour au cours
de la période, à savoir :
le plan intégral de réforme et de développement postal (PIDEP) en 2012 ;
20
l’implantation des batteries de boîtes postales dans les communes à travers le Fonds
d’Amélioration de la Qualité de Services (FAQS) en 2013 ;
le renforcement du parc transpostal à travers le Plan d’Investissements Pluriannuel
(PIP) en 2014.
Outre les cinq actions prévues pour cet axe stratégique, le cadre méthodologique pour mener
à bien la réforme envisagée a été fourni en 2012 par le plan intégral de réforme et de
développement postal (PIDEP) de l’Union Postale universelle (UPU). Dans son guide pour le
financement de la réforme postale, l’UPU rappelle que des financements internationaux sont
disponibles mais que, pour les mobiliser, il est indispensable de disposer d’un plan d’activités
crédible qui porte notamment sur l’activité, la qualité de services, les ressources humaines,
les produits et services, le marketing et le plan financier.
Le tableau ci-dessous donne une indication des niveaux de réalisation des actions de l’Axe
5 :
.
Axe 5 : secteur postal Commentaires
5.1. Poursuivre la réforme du secteur postal Audit partiel réalisé
5.2. Appropriation des TIC par l’OPG Expériences pilotes en cours
5.3 Elargir le parc de Transpostal Programme UPU
5.4 Renforcement de capacité Programme UPU
Tableau 7 : Niveau de réalisation de l’Axe 4.
Dans le domaine postal, la stratégie a échoué pour créer un service de courrier fiable sur tout le territoire national. La stratégie doit être repensée, avec une réforme institutionnelle à la clé.
3.2.6. Axe 6 : Une promotion des TIC pour le développement
En supposant acquis le développement des réseaux (axe 3) et des services de
communication électroniques à l’échelle nationale (axe 4), l’axe 6 de la stratégie 2010-2015
visait à promouvoir les usages dans des domaines jugés stratégiques, à savoir :
l’administration électronique (6.1. e-Gouv) ;
l’apprentissage électronique (6.2. e-éducation) ;
l’électronique dans les soins de santé (6.3. e-santé) ;
l’application de l’électronique dans les affaires (6.4. e-commerce) ;
les services électroniques pour le développement du monde rural (6.5 e-agriculture) ;
Il visait aussi à réunir les facteurs-clés de réussite (6.6 Facteurs clés).
Pour chacune de ces actions, voici les principales réalisations au cours de la période 2010-
2015.
3.2.6.1 e-Gouvernement Les débuts de l’e-Gouv en Guinée sont antérieurs à la stratégie 2010-2015, avec le
programme SIAG (Système d’informatisation de l’administration guinéenne) financé par
USAID, le PNUD et l’Espagne, en partenariat avec Microsoft, sur la période 2003-2010. Il a
21
donné lieu à la création d’un Haut-commissariat placé auprès de la Présidence, puis auprès
du Ministre de la Fonction publique.
L’ANGEIE a été créée par décret N°135/PRG/CNDD/SGG du 22 Juin 2010, rattachée par la
suite au Haut Commissariat à la Reforme de l’Etat et à la Modernisation de l’Administration
par application du décret N° D/2011/100/PRG/SGG du 18 Mars 2011.
Un Document de stratégie e-Administration Guinée 2014-2019 a été validé et adopté en
conseil des ministres.
Un portail de la Présidence de la République www.presidence.gov.gn a été créé par l’ANGEIE
Un pointage manuel puis numérique des fonctionnaires a permis de passer de 101 000
fonctionnaires théoriques à 91 000 fonctionnaires identifiés, ce qui a entraîné une économie
substantielle sur le budget de l’Etat.
Par ailleurs le volet e-VIP) du Réseau panafricain de services en ligne porté par le ministère
en charge des télécommunications a fait l’objet d’une expérience pilote limitée à la
visioconférence pour les diplomates et assimilés, qui a eu un début de réalisation à partir du
MPTNTI, mais dont le transfert au ministère des affaires étrangères est en cours de
réalisation.
3.2.6.2 e-éducation :
Voici les actions recensées dans ce domaine au cours de la période 2010-2015 :
La mise en œuvre de l’Initiative présidentielle pour la connexion des écoles à l’Internet
a permis d’équiper en informatique les 100 premières écoles en fin 2015, malgré la
situation sanitaire. Toutes les salles des zones de Conakry, Basse-Guinée, Moyenne-
Guinée et Haute-Guinée seront mises en service cette année.
Le Réseau panafricain a fait l’objet d’une expérience pilote à l’université Gamal Abdel
Nasser de Conakry (UGANC), avec 27 programmes de formations en ligne depuis
l’Inde, au bénéfice de 58 étudiants en 2015.
3.2.6.3 e-santé :
Au cours de la période 2010-2015, le Réseau panafricain a fait l’objet d’une expérience pilote
au Centre Hospitalier Universitaire (CHU) de Donka, où une équipe de médecins guinéens
fournit des consultations médicales à la population, avec l’appui de médecins indiens situés
à distance. 2125 patients en ont bénéficié.
De même, le numérique a été utilisé pour juguler la fièvre Ebola.
Enfin, une plate-forme numérique a été utilisée pour collecter des données sanitaires.
22
3.2.6.4 e- commerce :
Certaines institutions telles que l’APIP ont commencé à mener des activités dans le sens du
développement du commerce en ligne et les transactions électroniques.
Dans la même période on a constaté une offre diversifiée de moyens de payement en ligne
fournis par les opérateurs de téléphonie.
3.2.6.5 e-agriculture :
Plusieurs actions telles que SIPAG, PNIASA ont été engagées puis abandonnées faute
d’avoir trouvé un modèle économique qui en assure la pérennité après les financements
initiaux des bailleurs.
3.2.6.6 facteurs-clés de réussite : Contrairement aux autres axes, le développement des services numériques requiert une forte
coopération interministérielle, reposant sur une bonne coopération entre le MPTEN et les
ministères concernés par les domaines d’application des services en ligne. Il nécessite
également des briques de base, comme le réseau métropolitain de Conakry, qui n’est pas
encore opérationnel.
Le tableau ci-dessous donne une indication des niveaux de réalisation des actions de l’Axe
6 :
:
Axe 6 : TIC pour le développement Commentaires
6.1 e-Gouv Création de l'ANGEIE
6.2 e-éducation Expérience pilote
6.3 e-santé Expérience pilote
6.4. e-Commerce Cellules APIP et OPIP
6.5 e-agriculture & services ruraux Projets : SIPAG, PNIASA ; voir IRAG et SENASOL
Tableau 8 : Niveau de réalisation de l’Axe 4.
L’axe 6 de la stratégie a en partie réussi, notamment parce que les attributions du Ministère
ne portaient pas encore sur l’économie numérique. Ce point est désormais corrigé, avec la
transformation en Ministère des Postes, Télécommunications et de l’Economie numérique. Il
s’agit d’en faire un des trois piliers majeurs de la future stratégie.
3.2.7. Axe 7 : Une coopération dynamique.
De nombreux exemples de coopération internationale ont été recensés au cours de la période
considérée.
23
A titre d’exemple, la Guinée a participé à plusieurs groupes de travail de l’UIT, UPU, UPAP,
CPAO du SMSI, de l’UAT, la CEDEAO, la GSR et à d’autres rencontres internationales.
On signalera aussi l’existence d’accords bilatéraux, entre l’ARPT et les autorités de régulation
du Mali, du Sénégal, de la Cote d’Ivoire, du Maroc, de la Tunisie et l’ANFR de France.
Le tableau ci-dessous donne une indication des niveaux de réalisation des actions de l’Axe
7.
.
Axe 7 : Coopération internationale Commentaires
7.1 Plan national, DSRP
Participation à l’élaboration du
document DSRP
7.2 Intégrer les orientations des organisations régionales
Participation aux réunions
l’UAT, la CEDEAO/MANO
RIVER
7.3 Partage expérience (colloques, international…)
Participation aux réunions
UIT/UPU
7.4. Echanges culturels ARPT (FRATEL)
Tableau 9 : Niveau de réalisation de l’Axe 7.
On peut conclure que la stratégie a permis de réaliser des progrès dont le plus important est
l’atterrissement et la mise en exploitation du câble sous-marin ACE avec l’appui de la Banque
Mondiale (WARCIP).
24
4. LIGNES DIRECTRICES POUR LA STRATEGIE 2016-2020
Pour élaborer les lignes directrices de la stratégie 2016-2020, seront pris en compte :
les résultats de la précédente stratégie ;
l’évolution du contexte national et international ;
la vision politique pour l’avenir ;
les objectifs pour 2020.
4.1. Résultats de la précédente stratégie
Plusieurs facteurs ont affecté la réalisation de la stratégie 2010-2015, parmi lesquels :
un manque de pilotage cohérent de la mise en œuvre de la stratégie ;
Insuffisance de financements ;
l’épidémie de maladie à virus Ebola en Afrique de l'Ouest, de décembre 2013 jusqu’en fin 2015 ;
une mauvaise connectivité du secteur public.
4.1.1. Un manque de pilotage cohérent
Une des causes du résultat mitigé relatif de la stratégie est l’absence d’un pilotage
cohérent de la stratégie générale et des projets structurants.
S’agissant des projets structurants, la plupart d’entre eux meurent lorsque la période de
subvention s’arrête, faute pour les porteurs de projets, d’avoir trouvé un modèle
économique qui en assure la pérennité. Il semble donc essentiel, pour le succès de la
présente stratégie, de remédier à cette carence, en s’assurant de la viabilité à long terme
des projets initiés.
Quant au pilotage de la stratégie elle-même, une des difficultés rencontrées a tenu au fait
qu’elle n’était pas assortie d’indicateurs d’impact, ni d’instance de pilotage, susceptibles
d’identifier les actions correctrices nécessaires et, au cas où elles seraient approuvées,
de les mettre en œuvre.
4.1.2. Insuffisance de financements
- Absence de budget pour les études de Projet ; - Faible niveau d’absorption budgétaire du à la mauvaise qualité des procédures de
décaissement ; - Décalage entre besoin planifié et acquisition des ressources.
4.1.3. L’épidémie de maladie à virus Ebola
Un phénomène comme une épidémie aurait pu avoir un impact positif sur le développement
de l’économie numérique, en favorisant les échanges électroniques alors que les échanges
physiques étaient limités par les autorités sanitaires.
Les communautés touchées par l’épidémie dans certaines zones contaminées n’avaient pas
25
encore appris à travailler numériquement, parce que la connectivité n’était pas encore
suffisante.
Il en a résulté un impact négatif, du fait du manque à gagner dans les autres secteurs
économiques, comme le secteur minier, et dans les revenus des ménages contraints à ne
plus se déplacer, avec des conséquences graves sur le commerce.
4.1.4. La mauvaise connectivité du secteur public
La connectivité est un préalable au développement des usages. Même si elle est satisfaisante
à Conakry en fin de période, cette connectivité ne fut que progressive au cours de la période,
comme le montre l’observatoire statistique de l’ARPT.
Il s’agit ici de la couverture en téléphonie mobile, qui ne peut être utilisée qu’en échange d’un
paiement, nécessitant un budget qui faisait souvent défaut à l’administration. Tel est en effet
un des résultats de l’enquête réalisée en 2013 par le Centre Africain de Formation pour le
Développement (CENAFOD), pour le compte du Ministère de l’Administration du Territoire et
de la Décentralisation (MATD), sur l’état des lieux des Collectivités locales de Guinée. Il
apparaît en effet que l’internet et les échanges de données informatisées ne sont pas encore
identifiés comme un moyen de transmission utilisé par les collectivités territoriales (connexion
internet dans moins de 5 % des communes).
Tableau 10 : Inventaire des équipements et matériels destinés au fonctionnement des communes.
26
Tableau 11 : Les canaux de communication utilisés par les collectivités.
Ces difficultés ayant été identifiées, il conviendra d’y remédier pour la mise en œuvre de la
stratégie 2016-2020.
4.2. Evolution du contexte national et international
Au niveau africain et mondial, trois principaux changements intervenus sont susceptibles
d’influer sur le secteur numérique guinéen :
les objectifs du millénaire pour le développement ont cédé la place aux objectifs du
développement durable (ODD), qui font désormais passer la prévention du
changement climatique avant la lutte contre la pauvreté, et dont la réalisation implique
une mobilisation du numérique dans la moitié des cas ;
la cybercriminalité est croissante dans le monde, et notamment en Afrique. La
convention de Malabo tente d’apporter une solution au niveau africain. Et les
partenaires internationaux s’apprêtent à mobiliser des fonds sur ce sujet ;
de nouveaux modèles économiques apparaissent dans le monde numérique, en lieu
et place des modèles traditionnels de vendeur-acheteur. On voit apparaître des
modèles « à trois bandes » où les services sont offerts gratuitement au public (ex :
voix sur IP), tandis que la rentabilité économique provient d’autres sources, comme
la valorisation des données recueillies. Une économie collaborative se fait également
jour, où le numérique permet de mettre en relations des particuliers entre eux (on parle
de commerce C2C), tandis que le site marchand prend au passage une commission
sur la mise à disposition de logements, de voitures, ou de places pour un trajet.
27
Par ailleurs, l’ARPT a réalisé une étude prospective sur le développement des TIC en Guinée
sur la période 2015-2019. En liaison avec les principaux acteurs guinéens concernés, elle a
permis d’identifier six principaux leviers de développement des télécommunications/TIC en
République de Guinée :
1. le développement des réseaux large bande ;
2. l’amélioration de l’offre énergétique ;
3. le partage des infrastructures ;
4. le renforcement de la réglementation, au travers d’une « autorité de régulation forte et
efficace » ;
5. le renforcement des capacités des cadres du secteur des télécoms/TIC ;
6. l’émergence d’un écosystème des télécommunications/TIC.
Le rapport indique aussi qu'en 2019, le développement des télécommunications/TIC en Guinée aura réussi si :
le cadre juridique et réglementaire est renforcé et harmonisé ;
les infrastructures énergétiques sont développées ;
les réseaux sont déployés sur l’ensemble du territoire national et interconnectés aux pays voisins ;
les acteurs ont adopté des stratégies de mutualisation de leurs infrastructures ;
les Guinéens ont accès à des services et applications à large bande, diversifiés dans de nombreux domaines (santé, éducation, administration, agriculture, culture, médias….) à de bonnes conditions tarifaires ;
la Guinée s’est dotée de compétences qualifiées ;
les entreprises guinéennes « reconnues à l’échelle internationale pour leur savoir-faire technologique » ont émergé.
Dans ce contexte, il est possible d’esquisser des lignes directrices pour l’actualisation de la stratégie numérique de la Guinée.
4.3. Vision et objectifs
Le document de politique et stratégie de développement des TIC, adoptée par le gouvernement en 2010, avait pour objectif « la contribution du secteur des TIC à l’atteinte des objectifs du DSRP2 et des OMD, à la construction d’une société de l’information inclusive et à la promotion de l’économie du savoir ». Il s’agissait de « contribuer à la réduction de la pauvreté, en vue de l’amélioration des conditions de vie des populations ». La stratégie visait à « contribuer :
1) à l’amélioration de la gouvernance et au renforcement des capacités institutionnelles et humaines ;
2) à la réalisation d’une croissance économique forte et durable ;
3) à la facilitation de l’accès équitable aux besoins sociaux de base ;
4) au développement du secteur privé et à la création d’emplois, notamment pour les jeunes ».
28
La vision du développement du secteur des TIC, formulée dans le DSRP 2013-2015, était la suivante : « édification d’une société guinéenne de l’information inclusive et participative où les citoyens, les communautés et l’État profitent de moyens modernes de communication pour réduire la pauvreté et accélérer le développement économique, social, culturel et politique ».
Pour la période 2016-2020, la priorité gouvernementale consiste à « faire des TIC une locomotive du développement économique et social de la Guinée ».
Pour ce faire, l’objectif général envisagé en 2020 est que les TIC contribuent à hauteur de 7 % du PIB.
La contribution du secteur des Télécommunications dans le PIB est estimée à 4% ( Ref : BCRG, Ministère du Plan et ARPT).
Il en résulte l’objectif suivant :
Objectif : une économie numérique en forte croissance
Le Gouvernement choisit de développer l’économie numérique pour que sa part dans le PIB guinéen soit portée à 7 % en 2020 avec une moyenne de 5 % sur la période 2016-2020.
Une action spécifique sera menée entre les acteurs concernés pour mesurer annuellement le poids du secteur TIC dans le PIB.
Pour la détermination des axes stratégiques, trois considérations doivent être prises en compte :
les réflexions menées sur le niveau de réalisation de la précédente stratégie, montrent l’intérêt de poursuivre la majorité des actions prévues ;
les réflexions apportées sur le changement de contexte national et international font apparaître l’importance croissante du développement durable, de la cybersécurité et de l‘économie collaborative ;
l’élargissement des compétences du ministère à l’économie numérique impose de renforcer le volet de TIC pour le développement.
Pour tenir compte de ces éléments, il est proposé un plan de développement reposant sur 3 piliers, 17 axes et 89 actions.
29
5. PLAN DE DEVELOPPEMENT A L’HORIZON 2020
La traduction proposée des objectifs stratégiques en piliers, axes et actions est la suivante :
1) Vision
2) Piliers
3) Axes I.1Cadre légal et réglementaire
II.1 Infrastructures III.1 e-Gouvernance
I.2Réformes institutionnelles
II.2Promotion de l’accès pour tous
III.2 e-éducation
I.3 Volet financier II.3 Identité numérique et services de confiance
III.3 e-santé, e-social
I.4 Renforcement des capacités humaines
II.4 Autres projets structurants
III.4 e-environnement, e-transports
I.5. Cybersécurité (Lois)
III.5 e-agriculture
I.6 Mise en œuvre de la stratégie de gouvernance
III.6 e-business, e-emploi
I.7 Régulation
Favoriser le développement de l’écosystème du numérique
pour faire des TIC une locomotive du développement économique
et social de la Guinée
Pilier I:
Gouvernance
Créer les
conditions du
développement
de l’économie
numérique
Pilier II :
Connectivité
Développer la
connectivité et
les services
numériques sur
tout le territoire,
Pilier III :
ICT4D
Mettre les TIC
au service du
développement
économique et
social
30
5.1. Les Objectifs à Court et Moyen Termes
5.1.1. Pilier I - Gouvernance Objectif 1: Promouvoir une législation, une réglementation et une régulation
intelligentes
Objectif 2: Effectuer les réformes institutionnelles nécessaires
Objectif 3 : adopter une politique de financement favorable à l’économie numérique.
Objectif 4 : Développer les compétences des Guinéens en matière de TIC et
d’économie numérique ;
Objectif 5: Assurer la cybersécurité pour créer la confiance dans l’écosystème du
numérique :
Objectif 6 : Piloter au quotidien la mise en œuvre de la stratégie ;
Objectif 7: Favoriser la concurrence et les tarifs orientés vers les coûts.
5.1.2. Pilier II - Connectivité et services de télécommunications Objectif 1: Déployer le backbone national à fibre optique.
Objectif 2 : Mettre en œuvre un point d'échange internet et mettre en œuvre un Point
.GN
Objectif 3 : Compléter les infrastructures de communications électroniques
essentielles manquantes ;
Objectif 4 : Connecter les points jugés stratégiques par l’Etat ;
Objectif 5 : Mettre en place une infrastructure à clés publiques permettant de
sécuriser les échanges ;
Objectif 6: Mener les projets structurants nécessaires au développement de
l’économie numérique.
31
5.1.3. Pilier III - ICT4D (ICT Pour le Développement)
Objectif 1 : Développer les prestations et la transparence de l’administration
électronique ;
Objectif 2: Améliorer le niveau d’éducation ;
Objectif 3 : Améliorer les prestations des services de santé ;
Objectif 4 : Développer l’économie rurale ;
Objectif 5 : Améliorer la protection de l’environnement, la gestion de l’énergie et les
transports ;
Objectif 6 : Développer les entreprises et les emplois liés au numérique.
32
5.2. Plan d’Action de Développement à l’Horizon 2020
OBJECTIFS STRATEGIQUES ACTIVITES ECHEANCES INDICATEURS RESPONSABLES COÜT en
GGNF/5ans PILIER I - Gouvernance
AXE I.1: Cadre légal et Réglementaire
I.1.1
Promouvoir une législation, une réglementation et une régulation intelligentes.
Elaborer la loi sur les transactions électroniques
2016-2017
Lois adoptées et Promulguées et publiées Textes d’applications signés
MPTEN/MJust/MSécr. 1,5
Elaborer la loi sur la protection des données à caractère personnel.
Elaborer la loi sur la Réforme du secteur des Postes. Elaborer la loi sur la cybersécurité et la cryptologie Elaborer les textes d'applications des lois Elaborer la loi sur la convergence numérique.
33
AXE I.2 : Réformes institutionnelles
I.2.2 Effectuer les réformes institutionnelles nécessaires.
Filialiser les activités à valeurs ajoutées de la poste.
2016-2018
Réformes institutionnelle
s ont été effectuées. MPTEN
/MATAP/MCommun/MFP.
67,25
Contribuer à la transition numérique pour moderniser le secteur de l’audiovisuel
Optimiser les moyens de l’Etat consacrés au numérique Créer une ou plusieurs agence(s) du numérique.
Agence est créée et
opérationnelle.
Changer le statut de l’opérateur public passant d’EPIC à SA
Décret portant création de la
S.A
MPTEN/MEF/MComrc/ARPT/OPERAT. POSTAUX
Relancer et développer les Services Financiers Postaux
Services financiers postaux
opérationnels
Créer un écosystème des
postes favorable à la
concurrence et à la
création de la valeur ;
Textes d’applications
de la loi adoptés.
Elaborer et mettre en œuvre une politique de Service Universel Postal et de démarche qualité
Model de Service
Universel Postal adopté
34
AXE I.3 : Politique financière et fiscale
I.3.3 Adopter une politique de financement favorable à l’économie numérique.
Promouvoir des tarifs compétitifs pour le secteur.
2016-2020
Politique fiscale est
adoptée par le Gouvernement
MPTEN/MFINANCE/ MBUDJET
0,65
Mesurer chaque année le montant des taxes et prélèvements, ainsi que des investissements de l’Etat sur le secteur TIC
Accroître les recettes de l'état.
Réinvestir dans le secteur TIC une partie des prélèvements effectués sur les opérateurs Rechercher des financements complémentaires.
AXE I.4 : Renforcement des capacités humaines
I.4.4
Développer les compétences des Guinéens en matière de TIC et économie numérique.
Mener des campagnes de sensibilisation et de formation, adaptées aux différentes catégories d’acteurs (élus, administrations, entreprises, citoyens)
2016-2020
Campagne de sensibilisation
effectuée MPTEN/MAE/MPCoop/ MESup/ MEprof
26,1
Développer des formations de base au numérique
Formation et programmes
effectués
Développer des formations supérieures au numérique
35
Renforcer la présence des Guinéens dans les institutions internationales.
Nombre de cadres dans
les institutions internationales
Favoriser la création et accompagner le développement des entreprises du secteur numérique.
Nombre d'Entreprises ayant reçu le
soutien AXE I.5 : Cybersécurité
I.5.5
Assurer la Cybersécurité pour créer la confiance dans l’écosystème du numérique
2016-2019
MPTEN/MJust/MSecr/ MPCoop/MAE
21,5
Mettre en place une agence de la sécurité des systèmes d’information.
Agence est créée et opérationnelle.
Animer la communauté des acteurs de la Cybersécurité.
Nombre d'acteurs formés
Effectuer un état des lieux et élaborer une stratégie de cybersécurité.
Document élaboré et disponible
Créer et exploiter un centre de riposte aux attaques informatiques (CERT).
Centre créé et opérationnel.
Protection informatique des infrastructures d'importance vitale (eau, électricité, santé).
Infrastructures protégées
Sensibiliser et former le public à la Cybersécurité.
Nombre d'acteurs sensibilisés et formés
36
Coopérer au plan international pour lutter contre des attaques transnationales.
Nombre d'accords de coopérations signés
AXE I.6 : Mise en œuvre de la stratégie de gouvernance
I.6.6 Piloter au quotidien la mise en œuvre de la stratégie
Créer et animer le comité technique, le comité de pilotage de la mise en œuvre de la stratégie.
2016-2020
rapports d’activités produits et adoptés.
MPTEN/MATAP/MFP/MEF. 1,25
Produire des données fiables sur les performances de l’économie numérique de la Guinée.
Rapports périodiques validés.
Rendre compte aux acteurs de l’économie numérique.
Nombre d’événements organisés.
AXE I.7 : Régulation
I.7.7 Favoriser la concurrence et les tarifs orientés vers les coûts
Réaliser des études sur les marchés pertinents. 2016-2020
Rapports d’études validés
MPTEN/MEF/ MBud/ARPT 10,35
37
Assurer un équilibre entre les catégories d’acteurs.
Nombre de mesures prises
PILIER II- Connectivité AXE II.1: Infrastructures
II.1.1 Déployer le backbone national à fibre optique.
Suivre la construction du réseau aérien Conakry - Mamou.
2016
Rapport périodique
d’avancement MPTEN/SOGEB
Suivre la construction du réseau terrestre de l'axe Conakry - Boké - Labé - Mamou.
2017
Suivre la construction du réseau terrestre de l'axe Mamou - N'Zérékoré - Kankan.
2018-2019
II.2.2
Mettre en œuvre un point d'échange internet
Construire un point d'échange internet IXP
2016 Procès verbal de réception
MPTEN/ARPT/OPERT
Créer la structure de gestion et d’administration.
2016 Structure
créée
Opérationnaliser l’IXP 2017-2020
Nombre d’opérateurs connectés
Mettre en œuvre un Point .GN
Rapatrier le Point .GN 2016-2018
Gestion du
nom de domaine rapatrié
MPTEN/MATAP/ASSOCIAT
38
II.3.3
Compléter les infrastructures de communications électroniques essentielles manquantes.
Recenser les infrastructures essentielles et les géolocaliser
2017
Infrastructure recensée,
mise en état et mutualisée
MPTEN/MATAP/ M.ville AmTer
506,4
Remettre en état les infrastructures essentielles existantes
2017-2020
Favoriser la mutualisation et le partage d’infrastructures
AXE II.2: Promotion de l’accès pour tous.
II.2.2 Connecter les points jugés pertinents par l’Etat
Définir les points pertinents tels que les écoles, les hôpitaux les zones d’activités économiques, et les géolocalisés
2017
Liste établie des points pertinents
définis
MPTEN/MATAP/ M.villeAmTer/M.Comerc/MS
P/MBudg/MEprof/ MESup/MEPreUn.
156,4
Connecter les points par une infrastructure dédiée, ou des achats de services
2017-2018
Nombre points pertinents interconnectés
AXE II.3 : Identité numérique et services de confiance
39
II.3.3
Mettre en place une infrastructure à clés publiques permettant de sécuriser les échanges
Etudier la faisabilité d’un projet d’identité numérique et de services.
2017 - Rapport
d'étude disponible
MPTEN/MJust/ MATAP/MSEC/MFPub.
121,4
Favoriser la participation des acteurs de la sécurité numérique publique et privée.
2016
Rapports d’activités et le
nombre d’acteurs impliqués
promouvoir la signature électronique et le cadre de confiance électronique.
2019-2020
Nombre d’actes éligibles à la signature électronique
Doter l’administration publique d’équipements et d’applications de signature électronique.
AXE II.4 : Autres projets structurants
II.4.4
Mener les projets structurants (monétique, adressage, data center) nécessaires au développement de l’économie numérique.
Favoriser le déploiement de la monétique et les moyens de paiement électroniques en liaison avec la Banque centrale
2017-2020
Taux de couverture du territoire national.
MPTEN/MEF/MJUST/MSEC/MATAD/.MIND/MCOMRC/
MVilleAT 151,95
Mettre en place un data center pour les banques et assurances
2016-2017 Procès verbal de réception.
Mettre en place un data center pour le secteur des Télécommunications
2016-2020 Procès verbal de réception.
Mettre en place un data center pour l’industrie et les PME.
2016-2020 Procès verbal de réception.
40
Mettre en place une solution d’adressage postal basée sur l’adressage géographique
2016-2020 Annuaire des adresses disponible.
PILIER III - ICT4D (ICT Pour le Développement) AXE III.1 : e-Gouvernance
III.1.1 Développer l’administration électronique.
Actualiser la stratégie de modernisation de l’administration publique
2016-2017 Document de stratégie adopté
MPTEN/MATAD/MFP/MEF/ MBUD
76,75
Créer et animer la communauté des acteurs guinéens de la Gouvernance électronique
2016-2020 Nombre de structures publiques.
Evaluer les besoins des Ministères en équipements informatiques, logiciels, connexion et accessoires.
2016 Rapport d’évaluation disponible
Equiper les Ministères, construire et exploiter des réseaux locaux connectés à l’intranet gouvernemental
2016 Nombre de Ministères équipés et connectés
Développer les applications informatiques par métier.
2016-2017 .nombre d’applications développées.
41
Mettre en ligne un ensemble de portails gouvernementaux permettant d’informer le public,
2016-2017 Nombre de portails mis en ligne
Mettre en place des télé services permettant la dématérialisation des procédures publiques.
2016-2020
Nombre de services dématérialisés
AXE III.2 : e-éducation
III.2.2 Améliorer le niveau d’éducation.
Créer et animer une communauté des acteurs de l'e-éducation.
2016-2020 Nombre d’adhérents
MPTEN/MES/MET/MEPU 72
Ecrire la stratégie e-éducation et le plan d'actions correspondant
2016-2017 Stratégie et plan élaborés et validés.
III.3.3 Améliorer les prestations des services de santé.
Créer et animer la communauté des acteurs de l'e-santé
2016-2020 Nombre
d’adhérents MPTEN/MSP/MAS
72
Favoriser la détection et le lancement des projets
2016-2020 Nombre de
projets
42
innovants
Ecrire la stratégie e-santé et le plan d'actions
2016-2017 Stratégie et plan élaborés et validés.
AXE III.4 : e-environnement, e-énergie et e-transports
III.4.4
Améliorer la protection de l’environnement, la gestion de l’énergie et les transports
Inclure le numérique dans la stratégie nationale de protection de l’environnement
2017-2020 Stratégie et plan élaborés et validés.
MPTEN/MENV/MEN/MTR. 72
Inclure le numérique dans la stratégie nationale d’amélioration de la mobilité
2017-2020 Stratégie et plan élaborés et validés.
Inclure le numérique dans la stratégie nationale d’amélioration de la gestion énergétique
2017-2020 Stratégie et plan élaborés et validés.
AXE III.5 : e-agriculture
III.5.5 Développer l’économie rurale
Créer et animer la communauté des acteurs de l'e-Agriculture au moyen d’outils de géolocalisation et de partage d’information
2017-2020
Les Centres sont créés, les
filières de formation sont identifiées et les centres
reçoivent une assistance appropriée.
MPTEN/MAG/MATAP/MELV/MPECHE
72
Faire émerger, sélectionner et lancer des projets viables
43
Introduire un volet numérique dans le Programme national d’investissements agricoles et de sécurité alimentaire (PNIASA)
AXE III.6 : e-commerce, e-emploi
III.6.6
Promouvoir le développement des entreprises et les emplois liés au numérique
Favoriser la création d’emplois liés au numérique
2017-2020
- Etude est disponible.
– Ressources humaines et techniques
formées
MPTEN/MC/MEJ/METP 36,75
Développer le commerce électronique
Favoriser la création et le développement des entreprises du secteur numérique
Encourager l’utilisation des
TIC à travers les e-
services dans les activités
des opérateurs postaux.
2017-2020
Niveau d’extension de la gamme de nouveaux produits et services postaux
MPTEN/MCOMER/MEJ/MEP/OPERATEURS POSTAUX
TOTAL GENERAL 1.500
Tableau 12 : Plan d’action de développement. A l’horizon 2020
44
5.3. Chiffrage de la Stratégie En première approximation, les ressources nécessaires peuvent être chiffrées comme suit :
Temps passé
MPEN Temps passé
autre Assitance technique Investissement
Dotation de fonctionnement Total Commentaires
hommes x
ans hommes x
ans Hommes x
mois GGNF GGNF/an GGNF/5ans
Pilier 1 : Gouvernance 42 65 13 25 19 128,6
11 Cadre légal et réglementaire 10 10 2 0 0 1,5
12 Réformes institutionnelles 10 15 4 15 10 67,25 Dotation des agences
13 Volet financier 3 5 1 0 0 0,65
14 Renforcement des capacités humaines 2 10 2 5 4 26,1
15 Cybersécurité 5 10 3 5 3 21,5 Dotation CERT
16 Mise en œuvre de la stratégie de gouvernance 10 10 1 0 0 1,25
17 Régulation 2 5 0 0 2 10,35 Budget ARPT
Pilier 2 : Connectivité 30 23 14 720 42 936,15
21 infrastructures 10 3 3 500 1 506,4 = 238 M$ x 900 GNF/$ x 5ans/2ans
22 Promotion de l’accès pour tous 10 3 3 100 11 156,4 =1000 points x 30 Mbps x 1 MGNF x 12 mois
23 Identité numérique et services de confiance 5 8 3 20 20 121,4 + réseau local pour 50 000 utilisateurs
24 Projets structurants 5 9 5 100 10 151,95 Pilier 3 : TIC pour le développement, ICT4D 35 105 18 270 24 401,5
31 e-Gouv 10 10 3 50 5 76,75 Pour l'ensemble :
32 e-education 5 20 3 50 4 72 _ 50 000 ordinateurs x 2 MGNF
33 e-santé, e-social 5 20 3 50 4 72 _ logiciels + maintenance + développements
34 e-environnement, e-transports 5 20 3 50 4 72
45
35 e-agriculture 5 20 3 50 4 72
36 e-business, e-emploi 5 15 3 20 3 36,75
Total général 5,35 9,65 45 1015 425 1500
Tableau 13 : Chiffrage de la stratégie.
Une décomposition par pilier montre que l’essentiel de l’effort financier porte sur le pilier 2 de connectivité pour la poursuite du déploiement des
infrastructures et pour les équipements des acteurs publics en réseaux locaux e en matériels informatiques connectés.
Valorisation en GGNF 0,05 0,05 0,25 1 5
Pilier 1 2,1 3,25 3,25 25 95 128,6
Pilier 2 1,5 1,15 3,5 720 210 936,15
Pilier 3 1,75 5,25 4,5 270 120 401,5
Autres projets non identifiés 50 100 100 100 150 500
Total général 5,35 9,65 11,25 1015 425 1466,25
46
5.4. Les roles des parties prenantes
5.4.1. Répartition des rôles au niveau institutionnel
Pour éviter toute confusion ou les conflits de compétence, la nouvelle loi définit de façon claire la répartition des rôles des institutions intervenant dans les secteurs des TIC. Le Ministère de tutelle, Ministère des postes, des télécommunications et de l’Economie Numérique assume la responsabilité des orientations et des décisions politiques sectorielles comme attribution. Il est de la responsabilité du gouvernement de réglementer le secteur par lois, décrets et arrêtés. L’autorité de régulation chargée de veiller au respect de la réglementation, à l’instruction des dossiers d’attribution des licences conformément à la loi, au traitement des litiges, à l’homologation des tarifs des secteurs régulés, etc… l’autorité de régulation joue le rôle de conseiller auprès du Ministère des Télécommunications et agit comme gardienne des règles de la concurrence dans les secteurs régulés.
5.4.2. Rôle des Associations professionnelles du secteur privé
L’Etat mettra en place un programme d’accompagnement et un système incitatif afin que les associations professionnelles du secteur privé participent activement à la politique gouvernementale visant à :
- Promouvoir un secteur privé responsable, entreprenant, novateur, compétitif, dynamique et conquérant ;
- Promouvoir les entreprises TIC, porteuses de croissance et tourner prioritairement vers l’exportation des services à valeur ajoutées en organisant notamment des missions conjointes secteur public/secteur privé en vu des nouer les partenariats aves les investisseurs étrangers.
5.4.3. Rôle de la société civile
L’Etat mettra en place un programme de formation et de sensibilisation des associations de la société civile afin qu’elles deviennent vigilantes, engagées, constructives, et qu’elles veillent avec efficacité sur la qualité des services offerts aux consommateurs. Ces associations peuvent servir de baromètre et inciter les entreprises TIC à élever le niveau de qualité de leurs prestations, ce qui les emmènera progressivement à se conformer aux standards internationaux et à consolider leurs positions sur le marché international.
47
6. PLAN DE FINANCEMENT ET CALENDRIER DE MISE EN ŒUVRE DE LA STRATEGIE.
Après l’exposé analytique des différents axes, il reste à recréer une cohérence d’ensemble à la fois en termes de bande passante et de financements, puis d’en définir les conditions de mise en œuvre.
6.1. Cohérences de la stratégie.
6.1.1. Cohérence des débits : emploi / ressource de la bande
passante
En acquérant 52,55 % des parts dans la GUILAB, l’Etat guinéen dispose d’une
importante capacité de transit international sur le câble sous-marin ACE, et développe
des réseaux d’initiative publique à Conakry (réseau métropolitain) et à l’intérieur du
pays (SOGEB). Il importe d’ajuster la disponibilité de capacités avec les usages.
La première approche est celle de la bande passante par utilisateur, qui permet de
relier la capacité offerte avec la capacité utile.
Le rapport WARCIP Guinée/ BM de mars 2016 fait état des évolutions suivantes entre
2013 et 2015 :
largeur de bande internationale par utilisateur passée de 16 kbps à 84 kbps ;
prix de gros mensuel du trafic international passé de 8.000 $ / E1 à 1.400 $/E1 ;
pourcentage d’utilisateurs haut débit passé de 8 % à 23 %.
Actuellement, la bande passante détenue par l’Etat sur le câble ACE est de l’ordre de
20 Gb/s, correspondant à 52,55 % d’une capacité totale de 40 Gb/s.
Aussi, une minorité d’établissements publics est reliée à l’internet et avec des débits
très bas, car très peu d’agents publics sont équipés d’ordinateurs reliés à un point
d’accès internet par un réseau local.
Le tableau ci-dessous montre qu’il faudrait multiplier par 200 la bande passante utilisée
par le secteur public pour utiliser les 20 Gb/s correspondant à la capacité détenue par
l’Etat sur le câble ACE.
2015 2020
Bande passante par utilisateur public 84 kb/s 2 Mb/s
Bande passante utile pour le secteur
public
10 Mbps 20 Gb/s
Tableau 14 : Utilisation de la capacité de l’Etat sur le câble ACE.
Cette recherche de cohérence justifie les actions proposées en matière d’équipements
informatiques et télécommunications de l’administration, ainsi que des acteurs publics
évoqués dans le pilier 3 « ICT4D ».
48
Elle impose aussi que le déploiement d’infrastructures de télécommunications soit
poursuivi au-delà des deux années prévues par la première phase de la dorsale, de
façon à raccorder un millier de points stratégiques pour l’Etat et l’économie numérique
guinéenne.
Par ailleurs, il n’est pas souhaitable que les administrations attendent que les réseaux
d’initiative publique (backbone et réseau métropolitain), soient opérationnels pour
commencer à participer à l’économie numérique. Il faut donc que le secteur public
achète sans attendre de la capacité aux opérateurs guinéens ; Ce qui nécessite un
budget de fonctionnement approprié.
6.1.2. Cohérence des financements
Nous avons vu que l’obtention des objectifs stratégiques généraux (piliers) et
particuliers (axes) nécessitaient de mener des actions, en y affectant des ressources.
Le total des ressources nécessaires aux actions, telles qu’évaluées précédemment,
aboutit à une somme de « 1500 milliards de francs guinéens » sur cinq ans, soit une
moyenne annuelle de 300 milliards de francs.
Les comptes de la nation montrent que le poids du secteur public dans le PIB
(administration + éducation + santé + autre) se montaient à environ 20 % du PIB de
2011, ce qui pourrait représenter environ 12 000 milliards de francs en extrapolant pour
2015. Les 300 milliards prévus pour l’économie numérique représenteraient alors 2,5
% du poids de ce secteur, ce qui est compatible avec une stratégie de l’économie
numérique, où l’Etat joue un rôle moteur.
Tableau 24 : Ventilation du PIB courant par secteurs d’activités (en milliards
GNF)
Valeurs ajoutées à prix constants 2010 2 006 2007 2008 2009 2010 2011
PIB 35 457 37125
39364
38730
40569
42764
Activités d'administration publique 845 1407 1648 2052 4627 5747
Education 627 870 858 1649 801 1558
Activités des Services de Santé 235 327 305 393 315 427
Source : Site Banque centrale
Tableau 15. Ventilation du PIB courant par secteurs d’activités (en milliards GNF)
De ce fait, la mise en œuvre de la stratégie devra faire appel à différents types de
ressources :
la mobilisation de compétences internes des ministères, avec les budgets des
personnels et les budgets de fonctionnement afférents.
le recours à des prestations d’assistance technique, sur budget de l’Etat mais
aussi des bailleurs (exp Warcip).
la prise en charge de dépenses d’investissements, non seulement sur le budget
de l’Etat (BND), mais aussi sur des budgets spécifiques, comme ceux apportés
49
par les opérateurs à l’ARPT pour la régulation, ou au fonds de service universel
pour la connectivité.
l’apport de l’Etat et du secteur privé dans des PPP.
6.2. Mise en œuvre de la stratégie La mise en œuvre de la stratégie nécessite de préciser le calendrier, les instances de
pilotage ainsi que les documents et indicateurs de suivi.
6.2.1. les instances de pilotage Le pilotage d’une stratégie interministérielle telle que la stratégie de l’économie
numérique guinéenne sera assuré par un comité technique et un comité de
pilotage.
Le comité technique est composé de cadres du ministère des Postes,
Télécommunications et de l’Economie numérique, désignés à cet effet. Son rôle
consiste à recueillir les données, produire les rapports de suivi de la mise en
œuvre de la stratégie et à préparer les rencontres du comité de pilotage. Il se
réunit en tant que de besoin, avec une fréquence minimale d’une fois par mois.
Le comité de pilotage est présidé par le Ministre en charge des Postes,
télécommunications et de l’économie numérique, avec des représentants des
ministères et organismes concernés par les grands domaines de la stratégie
(budget, sécurité civile, agriculture, santé, éducation) et les acteurs de
l’économie numérique. Il se réunit au moins une fois par semestre, sur
convocation de son Président. Son rôle consiste à donner des orientations
relatives à la mise en œuvre de la stratégie. Il adopte les rapports soumis par
le comité technique.
6.2.2. Les indicateurs de suivi et d’impact Trois types d’incicateurs sont nécessaires au suivi de la mise en œuvre de la stratégie.
Il s’agit tout d’abord des indicateurs d’activité, qui traduisent l’avancement des
projets :
L’indicateur d’avancement consiste à mesurer l’avancement des projets . Il
est calculé à partir des moyennes arithmétiques pondérées des taux
d’exécution des trois piliers, eux-mêmes calculés comme la moyenne
arthmétique des taux d’exécution des axes qui les composent.
L’indicateur de moyen consiste à mesurer le rapport entre le montant des
impôts et taxes prélevés par l’Etat sur le secteur TIC, et la part reversée à l’Etat
pour l’économie numérique. Il est exprimé en %.
Il s’agit ensuite des quatre indicateurs d’impact calculés, pour le premier en
concertation entre les acteurs impliqués dans les comptes nationaux, et pour les trois
suivants, selon les normes de l’Union Internationale des Télécommunications.
L’indicateur du poids de l’économie numérique. Cet indicateur mesure le poids du secteur numérique dans le PIB du pays. Il est calculé à partir des
50
chiffres disponibles, par concertation entre les acteurs compétents, comme indiqué dans le paragraphe dédié aux statistiques.
L’indicateur d’environnement de l’économie numérique. Il mesure la manière dont un Etat crée les conditions du développement de l’économie numérique. Il est mesuré selon la méthode publiée par l’UIT.
L’indicateur d’accessibilité. Il mesure la manière dont un Etat a développé les infrastructures et les services de communication électronique permettant aux acteurs économiques d’être connectés à la société de l’information sur tout le territoire national, à un coût abordable. Il est mesuré selon la méthode publiée par l’UIT.
L’indicateur d’usage. Il mesure la manière dont un Etat a développé les usages de l’économie numérique, faisant en sorte que ses acteurs utilisent effectivement les services numériques pour s’informer et payer des biens et/ou services dans l’administration publique et les entreprises sur l’ensemble du territoire national, à un coût abordable. Il est mesuré selon la méthode publiée par l’UIT.
6.2.3. Les documents de suivi
Le travail des instances de pilotage dépend de la qualité des informations dont elles
disposent. Dans cette perspective, les documents suivants doivent être élaborés :
Un rapport d’avancement mensuel, élaboré par le comité technique, incluant
la description des actions menées, ainsi que des difficultés rencontrées. Il est
transmis mensuellement au président du comité de pilotage.
rapport d’avancement trimestriel : outre les faits marquants des rapports
mensuels, il comporte une évaluation des 17 indicateurs d’avancement de la
mise en œuvre de la stratégie, comme indiqué ci-après. Le rapport est transmis
aux membres du comité de pilotage.
51
rapport d’avancement annuel : outre les faits marquants des rapports trimestriels, il
comporte une présentation synthétique des indicateurs d’activité et d’impact, tels que
définis précédemment. Il est transmis aux membres du comité interministériel.
Activité Pilier 1. environnement
Pilier 2. Accessibilité
Pilier 3. ICT4Dev
Moyens (% versé/prélevé)
2016
2017
2018
2019
2020
Impact Poids du secteur TIC
Indicateur d'environnement
Indicateur d'accès
Indicateur d'usage
2016
2017
2018
2019
2020
Tableau 16. Indicateurs d’activités et d’impact
6.2.4. Agenda des Activités
Dans certains cas, la logique veut que la réalisation de certains projets constitue un
préalable à la réalisation d’autres projets. Ainsi :
la réforme institutionnelle postale est un préalable au rétablissement du courrier ;
l’existence d’une offre de connectivité doit normalement précéder le raccordement des acteurs publics à la dorsale de la SOGEB.
Tel n’est cependant pas le cas général, car l’économie numérique a ceci de particulier qu’elle nécessite généralement un développement simultané des projets. En effet, les usages ne se développent pas sans connectivité ni équipements, et, inversement, les besoins en connectivité dépendent des usages. Par ailleurs, le développement coordonné des infrastructures, des équipements et des usages nécessite un cadre institutionnel approprié et un pilotage satisfaisant. De ce fait, l’agenda proposé consiste à mener un maximum d’actions de front, mais
en les menant par étapes, pour que chacune des actions puisse progresser à son
rythme. En pratique, cette stratégie consiste, par exemple :
52
Dans un premier temps, à doter les établissements publics de budgets de fonctionnement leur permettant de démarrer des usages à bas débit. Simultanément, il convient de poursuivre les programmes d’investissements, permettant de déployer, de raccorder de nouvelles infrastructures, doter les acteurs publics d’ordinateurs, de logiciels et de formations.
Dans un deuxième temps, raccorder effectivement ces acteurs au haut débit, en les dotant d’épuipements plus performants, ainsi que de formations appropriées.
Par ailleurs, certains projets sont plus longs que d’autres, aussi est-il important de mobiliser sans tarder les premiers financements du fonds de service universel pour que les premiers sites distants puissent être raccordés.
Compte tenu de ces spécificités, il est possible de répartir les dépenses dans le temps,
en fonction de leur nature. Il est proposé l’hypothèse ci-dessous, qui privilégie les
études en début de période et les investissements en fin de période, et qui lisse autant
que faire se peut les ressources en personnel.
2016 2017 2018 2019 2020
Etudes (AT) 20% 35% 25% 10% 10% 100%
Temps passé 10% 25% 25% 20% 20% 100%
Investissement 5% 15% 20% 30% 30% 100%
Fonctionnement 10% 20% 20% 25% 25% 100%
Il en résulte un tableau de financement dans le temps qui montre des financements
croissants, ce qui est compatible avec l’accroissement des ressources financières
liées notamment à un meilleur taux de recouvrement de l’impôt grâce au numérique.
2016 2017 2018 2019 2020
Etudes 9,00 15,75 11,25 4,50 4,50 45,00
Temps passé 3,00 5,25 3,75 1,50 1,50 15,00
Investissement 50,75 152,25 203,00 304,50 304,50 1015,00
Fonctionnement 42,50 85,00 85,00 106,25 106,25 425,00
Total 105,25 258,25 303,00 416,75 416,75 1500,00
7. CONCLUSION
Voici une synthèse des idées-forces exposées dans les pages précédentes, avec un aperçu de l’impact attendu de la stratégie sur la vie économique et sur la vie des Guinéens :
La stratégie vise à faire des TIC la locomotive du développement économique et social de la Guinée,
53
L’Etat s’engage à favoriser l’émergence de l’économie numérique pour son développement ;
Le Ministère des Postes, Télécommunications et de l’Economie Numérique a un rôle essentiel à jouer pour mettre en place les conditions de réussite de la stratégie, dans le cadre du pilier 1 consacré à la gouvernance de l’économie numérique.
Il mobilisera l’essentiel de ses forces sur le pilier 2 « connectivité » qui consiste à fournir au plus vite aux acteurs publics guinéens la possibilité de se raccorder au haut débit sur tout le territoire.
Il aura enfin un rôle important de catalyseur pour que l’ensemble des ministères et acteurs guinéens se mobilisent autour du pilier 3 « TIC pour le développement » en tirant les opprotunités qui en résultent pour l’éducation, la santé, l’agriculture, l’environnement, les transports, etc...
En 2020, le poids de l’économie numérique dans l’économie guinéenne doit atteindre 7 %, montrant ainsi l’impact des services et des usages numériques à haut débit, simplifiant la vie des administrations, des entreprises et des citoyens et créant des opportunités pour tous.