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cnes mag Cartoonist and visionary Le dessinateur visionnaire MOEBIUS 01/2009 N ° 40 LE MAGAZINE D’INFORMATION DU CENTRE NATIONAL D’ÉTUDES SPATIALES cnes Signature d’accords entre la France et le Brésil L’INNOVATION SPATIALE AU SERVICE DE LA SOCIÉTÉ Space innovation serving society France and Brazil renew cooperation agreements

Mise en page 12 / cnesmmaagg JANVIER 2009 contents sommaire N°40 - 01/2009 65 / 71 culture Arts & living Cansat, une compétition qui a du pep’s Cansat - a contest in a can , une

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cnesmag

Cartoonist and visionary

Le dessinateur visionnaireMOEBIUS

01/2009N° 40

LE M AGA ZINE D ’INFOR M ATI ON DU CENTRE NATI ONAL D ’ÉTUDES SPATIALES

cnes

Signature d’accords entre la France et le Brésil

L’INNOVATION SPATIALE AU SERVICE DE LA SOCIÉTÉSpace innovation serving society

France and Brazil renewcooperation agreements

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2 / cnesmmaagg JANVIER 2009

contentssommaire

N°40 - 01/2009

65 / 71 culture Arts & living

Cansat, une compétition qui a du pep’sCansat - a contest in a canwww.cnes.fr, une nouvelle façon de voir l’espaceOn the web - A new way to see spaceLa nouvelle version du Spatioguide disponibleNew Spatioguide now available

54 / 64 Monde World

France-Brésil, le chemin de la Croix du SudFrance-Brazil - Southern Cross charts the way forwardEurope, les conclusions de La HayeEurope - Resolutions in The Hague

30 / 37 société Society

Une charte pour aider les survivantsA charter for survivorsLes cartes Michelin sur fond d’image spatialeSatellite imagery brings a new dimension to Michelin guide maps

38 / 53 dossier Special report

L’innovation spatiale au service de la sociétéSpace innovation serving society

16 / 29 politique Business & politics

Interview d’Éric Besson sur le plan « France numérique 2012 »Interview with Eric Besson on the Digital France 2012 planAMA 2009, plein phare sur l’astronomieIYA09 - All eyes on astronomyHistoire d’espace : Les débuts de l’aventure spatiale (1946-1962)Space History: The space adventure begins (1946-1962)

04 / 15 news

La télévision de demain en reliefTV of tomorrowCorot, un œil aiguisé sur les champs d’étoilesCOROT - A sharp eye on star fieldsNano, quand les ballons font la chaîneNANO - Balloon-borne observation in chain configuration

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54

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de l ’espace pour la terre

CNESMAG journal trimestriel de communication externe du Centre national d’études spatiales. 2 place Maurice-Quentin. 75039 Paris Cedex 01. Adresse postale pour abonnement : 18 avenue Édouard-Belin. 31404 Toulouse Cedex 9. Tél. : + 33 (0) 5 61 27 34 69. Internet : http://www.cnes.fr/Cette revue est réalisée par le Service de la communication institutionnelle. Elle est membre de l’Union des journaux et journalistes

d’entreprises de France (UJJEF) Abonnement : [email protected]. CNESMAG quarterly review of the Centre National d’Etudes Spatiales –2 place Maurice-Quentin 75039 Paris cedex 01 – France – Postal address for subscriptions: 18 avenue Edouard Belin31401 Toulouse cedex 4 – France. Phone: +33 (0) 561 273 469. Website: http://www.cnes.fr. This review is produced by the CNES Corporate Communications Office, a member of the French union of corporate publications and journalists (UJJEF). Subscriptions: [email protected]. Directeur de la publication/Publication director: Yannick d’Escatha. Responsables éditoriaux/Editorial directors: Pierre Tréfouret, Joëlle Brami. Rédactrice en chef/Editor-in-chief: Brigitte Thomas. Rubrique Actualité/News: Liliane Feuillerac. RubriqueÉcopolitique/Business & Politics: Aline Chabreuil. Rubrique Société/Society: Joëlle Brami. Dossier/Special Report: Brigitte Thomas. Rubrique Europe/Europe: Geneviève Gargir. Rubrique International/World: Philippe Collot. Rubrique Culture/Arts & Living: Marie-JoVaissière. Avec l’aide de/Contributors: Gérard Azoulay, Thérèse Barroso, Karol Barthélémy, Anne-Marie Bernard, Richard Bonneville, Fabienne Casoli, Christian Cazaux, Aline Chabreuil, Philippe Collot, Christine Correcher, Chantal Delabarre, Carole Deniel, Romain Desplats,Danièle Destaerke, Claire Dramas, Pascal Faucher, Geneviève Gargir, Isabelle Giraud, Anita Gonzalez, Isabelle Guidolin, André Husson, Marie-Pierre Joseph-Alberton, Séverine Klein, Anne-Marie Laborde, Agnès Lerr, Denis Payan, Jacqueline Perbos, Jérome Puech, LionelRavet, Chantal Raynaud, Didier Renaut, Nathalie Ribeiro, Francis Rocard, Anne Serfass-Denis, Éric Thouvenot, Pascale Ultre-Guerard, Michel Vauzelle, Gwenaëlle Verpeaux, Bernard Zappoli, Fanny Zmaric. Traduction/English text: Boyd Vincent. Conseiliconographique/Artwork and picture consultant: Serge Delmas. Photothèque/Photos: Marie-Claire Fontebasso. Crédits photos/Photo credits: CNES, Sertit, Spot Image, Eso, Commission européenne, doc. US Air Force, Boeing, RapidEye, DLR, Map, Cabinet Lavoix, Camineo,Satimo, Mécano ID, Institut des biomolécules Max-Mousseron de l’université Montpellier II, Real Fusio/R. Grolleau, déc. 2008, Nasa, Nasa/Bill Ingalls, Météo France, CLS, Esa, France Télécom, Michelin, Inserm, Planète Sciences, Fotolia, Documentation française, AFP, Réa,Sipa Presse, D. Sarraute, P. Jalby, G. Brondino, O. Pascaud, J.-P. Haigneré, M. Pedoussaut, Lisa - M. Eremenko, D. Ducros, N. Verdier, P. Collot, P. Tréfouret, S. Charrier, S. Godefroy, L. Marin, A. Le Floc’h, S. Corvaja, E. Grimault, S. Girard, C. Dupont, D. Laurichesse, p. 17 :Witt/Facelly/Jobard/Sipa, p. 18 : Denis - Réa, p. 20 : Getty-Image/D. Sandberg, p. 31 : Radu Aneculaesi/AP/Sipa, p. 32 : Vadim/Ghirda/AP/Sipa, p. 33 : AFP. Pour tout renseignement, contacter la photothèque au Tél. : + 33 (0) 5 61 47 48 78./For more information, contact thephoto library on +33 (0) 561 474 878. Création/Réalisation maquette/Design and pre-press: Véronique Nouailhetas. Impression/Printing: SIA. ISSN 1283-9817. Couverture/Cover: © Dominique Sarraute.

ERATJ

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JANVIER 2009 cnesmmaagg / 3

édit

or

ial

Traditionally, now is the time of year for ringingin the new and, as you will see inside, CNES Maghas been working on some changes, too, with a new layout, new features and an educationalsupplement. We have drawn on the suggestionsand reactions that emerged from last summer’sreader survey, for which we received a largenumber of responses confirming your faith andinterest in our magazine.We have worked to make the magazine morereadable and informative, with a more dynamicNews section; a new regular feature on spacehistory focusing on the strategic challenges of French space policy; CNES Mag Educ, a supplement to help teachers and pupils with

career choices and learning; and closer linkagesto our website, with new pictograms pointingyou to more information.The changes starting in this issue mirror ourspecial report on Space innovation servingsociety. CNES President Yannick d’Escatha hasestablished a proactive policy designed to makeinnovation central to everything we do. The resultsof this policy are starting to show as the agency’sengineers file new patents derived from theirown work or in collaboration with industrypartners. We will continue to train the spotlighton space inventions in future issues, with a specialfocus on a new technology or a recent innovation.As you read through the magazine, you will

discover many examples of how technology andinnovation are shaping our lives. The technologies driving the future of televisionwere on show at the 40th anniversary of theToulouse Space Centre. And our interview withEric Besson addresses how these new technologiesare driving the Digital France 2012 plan.I hope you enjoy reading your new CNES Magand invite you to write in with your views andquestions to our Readers’ Letters page at the endof the magazine. And in 2009, why not make theresolution to introduce CNES Mag to a friend?Subscription is absolutely free!A very Happy New Year to all our readers.

C’est l’heure des bonnes résolutions, CNES Mag prend les devants. Chers lecteurs, en feuilletantce numéro 40, découvrez ce qui a changé: une maquette réactualisée, de nouveaux rendez-vous, un supplément pédagogique… Autant d’évolutions que vous nous avez suggérées lors del’enquête de lectorat réalisée l’été dernier. Vous avez été très nombreux à témoigner confiance,

fidélité et attachement à votre magazine.

À votre écoute, la rédaction a tenu compte de vos recommandations pour une lecture encore plus agréableet informative: une rubrique actualité plus dynamique, à consommer sans modération; un rendez-vous« Histoire d’espace » pour comprendre les enjeux stratégiques de la politique spatiale française; un supplémentéducatif, CNES Mag Educ, avec des suggestions d’orientation et de formation; une meilleure synergie avecle site Web du CNES, truffé de nouveaux pictogrammes pour en savoir plus…

Cette innovation du CNES Mag fait écho à notre dossier « L’innovation spatiale au service de la société ».Yannick d’Escatha, président du CNES, en fait le fer de lance de notre activité. Une politique de valorisationincitative a été mise en place. Elle porte aujourd’hui ses fruits dans l’implication des ingénieurs du CNES dansde nouveaux dépôts de brevets issus de leur propre travail ou des coopérations avec l’industrie. Ce coup de projeteur sur les inventeurs de l’espace se pérennisera dans chaque numéro par un focus sur une technologieou une innovation d’actualité.

Laissez-vous surprendre, parmi de nombreux autres sujets, par la télévision de demain, dont la technologie aété présentée au Centre spatial de Toulouse, lors de son quarantième anniversaire. Autoroutes de l’informationobligent, Éric Besson explique comment ces nouvelles technologies trouvent leur utilité dans son plan « Francenumérique 2012 ».

Bonne lecture à tous et n’hésitez pas à nous faire part de vos impressions. Un courrier des lecteurs vous estréservé en fin de magazine.

Très bonne année à vous tous, chers lecteurs, et, nous l’espérons, en notre compagnie. N’hésitez pas en 2009à faire connaître CNES Mag : l’abonnement est gratuit !

Pierre TréfouretDirecteur de la communication externe,

de l’éducation et des affaires publiques, CNES

Director of External Communications,Education and Public Relations, CNES

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space for earth

2009 - A year of innovation on all fronts

2009, une année sous le sceau de l’innovation

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4 / cnesmmaagg JANVIER 2009

ERATJ news

Images en reliefLA TÉLÉVISION DE DEMAIN

Le 13 décembre 2008, le Centre spatial de Toulouse (CST) fêtait sesquarante ans. Ce site emblématique

de l’histoire du CNES conviait le publicpour une journée à « cœur de métiersouvert ». Pénétrer dans les laboratoires,s’attarder devant la salle blanche, surplomber le satellite scientifiquePicard… Plus de 5500 visiteurs ontdécouvert avec enthousiasme et curio-sité la diversité des projets, des métierset des compétences du CST. Une évi-dence s’est imposée à tous: quatredécennies après sa création, le CNESdéfend toujours avec la même passionsa place de leader en matière d’inno-vation. D’ailleurs le showroom le plusfréquenté exposait les derniers produitsgrand public de cette politique d’inno-vation: la télévision 3D. La télé de demainétait sans conteste au pic de l’audimat.Après la télévision numérique et latélévision haute définition, l’avenir est,en effet, à la télévision 3D. Ce nouveauconcept présente toutefois descontraintes, celle par exemple du poidsd’images complexes, lourdes à véhiculer.Le CNES a imaginé, via le spatial, unesolution de transport adaptée au débitnécessaire. Une technologie qui pourraitgagner du terrain dans la sphère desapplications domestiques!

Image de synthèse autostéréoscopique en 3D extraite d’une vidéo sur le Tigre. La technologie employée permet de ressentir la notion de profondeur (troisième dimension) simplement en regardant l’écran, sans lunettes ni périphériques particuliers.

Image du modèle 3D du Tigre en représentation filaire.3D wire-model image of the Tiger.

Image du Tigre intégrée dans le décor.Image of the Tiger inserted into the decor.

IMAGERY IN THE SPOTLIGHT

TV of tomorrowOn 13 December 2008, the Toulouse SpaceCentre (CST)—CNES’s emblematic originalhome—celebrated its 40th year. To mark theoccasion, an open day invited the public tosee the centre’s core areas of excellence.The event attracted 5,500 visitors, wholearned about the CST’s disciplines, expertiseand programmes, with guided tours of labs,exhibits of space hardware and a peek intothe clean rooms. The festive air in noway detracted from the imposing senseof significance: four decades after it wasfounded, CNES is still passionnate about its leadership in innovation and showroomsfeatured the latest consumer products it hasspawned. The most popular was 3D TV,destined to replace digital and HD as thefuture of television. This new concept has its limitations, not least the transmissionbandwidth required for such compleximages. To overcome this obstacle, CNES has devised a satellite-based solution withthe necessary capacity and speed. This technology has real potential indomestic applications.

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/ 5JANVIER 2009 cnesmmaagg

N DE DEMAIN

An autostereoscopic 3D image extracted from a video about the Tiger.The display technology gives an impression of depth without the needfor special headgear or glasses.

Positionnement de huit caméras virtuelles et calcul des huit pointsde vue nécessaires pour composer une image autostéréoscopique.Eight virtual cameras have to be positioned and eight viewpoints arerequired to compose an autostereoscopic image.

Le Tigre donne littéralement l’impression de sortir de l’écran. The Tiger appears literally to be coming out of the screen.

IMAGESRÉALISÉES PARREAL FUSIOImages by Real Fusio

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6 / cnesmmaagg JANVIER 2009

ERATJ news

COROT Planète ou étoile ratée ? Planet or failed star? http://www.cnes.fr/webmagSCARAB/MEGHA-TROPIQUES Un satellite pour comprendre les ouragans A satellite to help us understand tropical storms http://www.cnes.fr/webmag

Un œil sur les cyclones http://www.cnes.fr/webmag

COROT

UN ŒIL AIGUISÉ SUR LES CHAMPS D’ÉTOILES

Trouver des planètes extrasolaires nécessite de la patience et… un télescope spatial performant.Minisatellite lancé en décembre2006, Corot répond pleinement au cahier des charges. Son téles-cope de 27 cm de diamètre scrute des champs d’étoiles pour déceler les vibrations des étoiles

mais aussi les infimes baisses de luminosité qui signent le passage d’une planète. La mission d’astro-nomie, développée par une équipe intégrée CNES avec la collaboration de laboratoires et des participations internationales a permis, depuis deux ans, de mener des observations d’une extrêmeprécision. À ce jour, Corot a détecté quatre planètes semblables au Soleil et un astre étrange, inter-médiaire entre planète et étoile. En fait, Corot a trouvé de nombreux astres candidats à la dénomi-nation de « planètes », mais la tâche la plus difficile est en cours: les confirmer par les observationsde télescopes au sol. Et ceci n’est qu’un avant-goût. Le premier symposium consacré aux résultats de Corot se tiendra à Paris du 2 au 5 février 2009; il pourrait recéler quelques surprises.

A sharp eye on star fieldsFinding extrasolar planets requires patience … and a state-of-the-art space telescope. Enter the COROTminisatellite, launched in December 2006. Its 27-cm-diameter telescope peers into distant star fields tomeasure stellar vibrations and the slight dip in brightness when a planet ‘transits’ in front of a star. In twoyears, the COROT astronomy mission—developed by a CNES integrated project team working withlaboratories and international partners—has provided some extremely precise observation data. To date, it has found four exoplanets orbiting Sun-like stars, as well as an unknown celestial object, somethingbetween planet and star. COROT has also detected numerous objects that could be classed as planets. The more difficult task of confirming these observations by ground telescope is now underway. Moresurprises could be in store at the first COROT symposium in Paris from 2 to 5 February 2009.

SCARAB/MEGHA-TROPIQUES

Essais de recette du module optique

Dans le cadre de la mission d’observation del’atmosphère tropicale Megha-Tropiques,l’instrument Scarab permettra de fournir

une estimation du bilan radiatif au sommet del’atmosphère. Une phase importante du projetvient de se terminer pour les équipes intégréesCNES/LMD. Après l’intégration du sous-ensemble optique au Laboratoire de métrologiedynamique, le transfert au CNES a eu lieu le 17 novembre 2008. Les prochaines étapesvont se dérouler au Centre spatial de Toulouse, à savoir la recette fonctionnelle du sous-ensemble, l’intégration de l’instrument com-plet, les essais de qualification et les opérationsd’étalonnage au sol. L’instrument sera alors prêtà partir pour Bangalore (Inde) afin d’être intégrésur le satellite Megha-Tropiques par l’Isro(agence spatiale indienne).

Optical module readies foracceptancePart of the Megha-Tropiques atmosphereobservation mission, the SCARAB instrument willdetermine the radiation budget at the top of theatmosphere. The integrated CNES/LMD (dynamicmeteorology research laboratory) teams havecompleted a key phase of the programme. Afterintegration at the LMD, the optical subassemblywas transferred to CNES on 17 November 2008.The next phases will take place at the ToulouseSpace Centre: functional acceptance of thesubassembly, integration of the completeinstrument, qualification tests and groundcalibration. The instrument will then ship toBangalore, India, for mating with the Megha-Tropiques satellite at the Indian Space ResearchOrganization (ISRO).

www.cnes.fr

La recette Réception. Ensemble des opérations conduisant

au transfert de propriétés d’un produit.Acceptance

Set of operations after which the customer

assumes ownership of

a product

Lexique

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/ 7JANVIER 2009 cnesmmaagg

DECLIC

VOL EN VUE POUR LE MINILABORATOIRE

Declic est un minilaboratoire optique. Automatique et mis en œuvre par l’homme, il est dédié àl’étude de milieux transparents qui ne peuvent pas s’observer au sol, comme les interfaces decroissance entre un liquide transparent et son solide, ou les liquides placés dans des conditions

particulières de température et de pression (dites critiques). Si ces recherches posent des questions fondamentales très attendues par la communauté internationale, elles intéressent aussi delarges domaines d’applications au sol, tels la métallurgie des alliages pour l’aéronautique, la destructiondes déchets ménagers et industriels par combustion « verte » dans l’eau supercritique, ou lestockage d’ergols pour les lanceurs et les satellites. Les observations de Declic pourraient être d’ungrand intérêt pour les technologies liées à l’exploration habitée du système solaire, pour le traitementsans effluents des déchets organiques, humains ou végétaux. L’instrument, en développement bila-téral avec la Nasa, fera l’objet d’une étroite collaboration avec l’agence américaine. Il sera lancé parla navette spatiale en juillet 2009 vers le module Destiny de l’ISS où il fonctionnera pour une duréede quatre ans renouvelable.

Minilab flight in sightDECLIC is a mini laboratory with an optical instrument suite. The automatic, human-implemented lab isdedicated to the study of transparent media that cannot be observed on the ground, like the growthinterfaces between a liquid and its solid form, or liquids at critical temperatures and pressures. While theseexperiments will address fundamental and long-awaited questions for the international research community,they also have broad industrial application in such areas as alloy metallurgy for aerospace, supercriticalwater processes for the ‘green’ combustion of household/industrial waste and propellant storage forspacecraft. DECLIC observations may equally support the development of new technologies for crewedexploration of the solar system, like effluent-free treatment of human, plant and other organic waste.Developed under a collaborative agreement with NASA, the instrument will be launched by the SpaceShuttle in July 2009 and installed in the Destiny module of the ISS, operating on a four-year renewable basis.

Venus de sept pays différents, trente skipperssont engagés dans le Vendée Globe. Parmieux, quatre* ont emporté une balise Argos

que leur ont confié les élèves impliqués dans leprogramme éducatif Argonautica du CNES.Jean-Pierre Dick, Dominique Wavre, ArnaudBoissières les ont larguées lors de leur passageautour de l’Antarctique, dans le courant cir-cumpolaire, le plus grand courant au monde.Celle de Kito de Pavant est revenue aux Sablesd’Olonne, à la suite de l’abandon du navigateur.Depuis leur largage, les balises enregistrent chaque jour des données qui sont étudiéespar les classes. Au total une cinquantaine d’éta-blissements du primaire au secondaire partici-pent à cette aventure et comparent ces donnéesavec celles du satellite océanographiqueJason 2 pour mieux comprendre la circulationocéanique, sa variabilité et son lien avec le climat. Joséphine, La Fille de l’Atlantique etArnautlautique poursuivent leur périple dans le courant circumpolaire où elles sedéplacent rapidement.

Buoys in the Southern OceanThirty skippers from seven countries are competingin the Vendée Globe round-the-world yacht race.Four* agreed to carry Argos transmitter buoys,entrusted to them by pupils involved in CNES’sArgonautica schools programme. Jean-PierreDick, Dominique Wavre and Arnaud Boissièresreleased their transmitters in the AntarcticCircumpolar Current (ACC)—the world’s largestocean current system. Kito de Pavant’stransmitter is back in Les Sables-d’Olonne, wherethe race starts and finishes, following his earlywithdrawal. Once released, the buoys record andreturn data every day for study back in theclassroom. The 50 participating primary andsecondary schools are comparing these with datafrom the Jason-2 oceanography satellite as theylearn about ocean circulation, its variability andits links with the climate. Three buoys, Joséphine,La Fille de l’Atlantique and Arnautlautique, aredrifting rapidly in the ACC.

www.cnes.fr

VENDÉE GLOBE

Des balises dans la course

Tests et préparations de Declic au Centre spatial de Toulouse.DECLIC undergoing final preparations at the Toulouse Space Centre.

HH

www.cnes.fr/enseignants

* Jean-Pierre Dick, Dominique Wavre, Arnaud Boissières, Kito de Pavant. *

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8 / cnesmmaagg JANVIER 2009

ERATJ news

TÉLÉMIGRANTS

UN ACCÉLÉRATEUR DE DÉVELOPPEMENT EN AFRIQUE

Rompre l’isolement avec des proches restés au pays… avec Télémigrants, le spatial construit desponts entre les hommes et ouvre des perspectives multiples de développement. Soutenu parle ministère de l’Immigration, de l’Intégration, de l’Identité nationale et du Développement

solidaire, Télémigrants est né de l’initiative de Maliens résidant en France. Via une infrastructure numé-rique mutualisée alimentée par le haut débit, les migrants vont bénéficier de services de communi-cation modernes, performants et à coût réduit. Innovant, le projet l’est aussi car il va permettre auxmigrants installés en Europe de prépayer des services et des prestations qui seront délivrés à leurfamille restée dans leur région d’origine. Réseau Internet haut débit, visioconférences, téléensei-gnement, télémédecine… comptent parmi les services qui ont vocation à être rapidement déve-loppés. D’autres perspectives de mise en œuvre de nouveaux services sont envisagées: e-adminis-tration, e-agriculture, microfinance. Télémigrants est un exemple original de financement innovantdu développement fondé sur les transferts de fonds des migrants vers leurs pays d’origine, transfertsdont les montants sont équivalents, voire très supérieurs, selon les pays, à l’aide publique au déve-loppement (10% du PIB au Mali). Télémigrants va contribuer à la réduction de la fracture numérique.Par effet induit, les services distribués devraient jouer comme accélérateurs de développement surle continent africain.

Driving development in AfricaThe Télémigrants programme utilizes space technologies to overcome the isolation felt by migrants andtheir families and friends back home, building bridges and opening up a range of development prospects.Télémigrants was initiated by Mali nationals in France and has the backing of the French ministry ofimmigration, integration, national identity and co-development. Via a shared digital infrastructure withhigh-speed links, migrants will benefit from modern, high-performance and low-cost communicationservices. This innovative project will also allow migrants in Europe to pay in advance for services providedto their families in their countries of origin. Fast Internet, videoconferencing, e-learning and telemedicineare among the services to be rapidly developed and deployed. Other new facilities are also in the pipelinefor possible implementation, among them e-administration, e-agriculture and microcredit. Télémigrants isan innovative way to fund development, based on the transfer of credit by migrants to their homecountries. The amounts involved vary by country, but typically equal or even exceed official developmentassistance (10% of GDP in Mali). As well as bridging the digital divide, the knock-on effect of thesedistributed services will help drive development in Africa.

Sciencecommunity states strategic prioritiesIn January 2008, CNES issued a call for ideas toidentify future space missions and experiments tomeet the priorities of the science communitynationwide. Proposals have been assessed byworking groups on the basis of their scientificvalue and technical feasibility. They will alsoprovide input for workshops at the CNES spacescience seminar in March 2009 to specify thepriority themes and projects for the mid-term. Allbranches of research are covered, from Earth, lifeand physical sciences to deep-space exploration.The seminar conclusions will be submitted to theCNES Science Programmes Committee (CPS) fordiscussion. Depending on their maturity, the CPSmay recommend that certain experiments ormissions be adopted, or preliminary studiesundertaken in preparation for others.

SPACE SCIENCE SEMINAR

En janvier 2008, le CNES a lancé auprès dela communauté scientifique nationale unappel à idées pour identifier les futures

missions ou expériences spatiales pouvant satis-faire ses besoins et ses priorités. Des groupes detravail ont évalué l’intérêt scientifique et la fai-sabilité technique des propositions recueillies.Au mois de mars 2009, elles contribueront àalimenter les travaux des ateliers du séminairede prospective scientifique. Ces journées ser-viront à définir les thèmes et projets prioritairessur le moyen terme. Étude et exploration del’Univers, sciences de la vie et de la matière,sciences de la terre… tous les domaines scien-tifiques sont concernés. Les conclusions de ceséminaire seront présentées au Comité desprogrammes scientifiques (CPS) du CNES quiles discutera. Il pourra recommander, selon leurmaturité, d’entreprendre la réalisation de certainsprojets ou de démarrer des activités d’avant-projet pour certaines missions ou expériences.

PROSPECTIVE

La communauté scientifiquedégage ses orientations

www.cnes.fr

Marché devant la mosquée de Djenné (Mali).Market in front of Djenné mosque, Mali.

DU BUZZ SUR ...le Web du CNES

Désormais, dans votre magazine, vous trouverez des références web pour aller plus loin.

Retrouvez ces sujets surhttp://www.cnes.fr/webmag

Get the buzz from CNESStarting in this issue, the News section now includes

links to more information on the web.

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New envelope ripsystem in conclusive trials Zero-pressure stratospheric balloons developedand operated by CNES offer many benefits, notleast their low cost and rapid deployment.Manufactured by Zodiac International inAyguesvives, near Toulouse, balloon envelopes aremade of welded polyethylene sections called ‘gores’.At the end of the flight, a pyrotechnic systemseparates the envelope from the flight train. Onseparation, the flight train actuates a rip cord,which opens the rip panels, causing the envelope todeflate and begin its descent. A new rip system hasbeen designed to closely control the envelope’sdescent trajectory, thus improving flight safety andreducing risks. The system opens the envelopefrom top to bottom, acting on as many gores asthere are rip panels for quick deflation. In late 2008,the CNES balloon teams successfully conducted thefirst ground trials with the new system at the Aire-sur-l’Adour launch base in southwest France tovalidate the process, using a similar configurationto the flight model. Results were conclusive andflight tests are planned in 2009.

BALLOONS

/ 9JANVIER 2009 cnesmmaagg

BALLON

Essais concluants pour le nouveau système de déchirure d’enveloppe

Depuis de nombreuses années, le CNES étudie et exploite plusieurs types de ballonsdont les ballons stratosphériques ouverts

(BSO), qui cumulent d’incontestables qualités:coût modique, rapidité de mise en œuvre, etc.Fabriquées par Zodiac International àAyguesvives (Haute-Garonne), les enveloppesde ces ballons sont obtenues en assemblant,par soudage à chaud, des fuseaux de poly-éthylène. En fin de vol, un système pyrotech-nique sépare l’enveloppe ballon et la chaînede vol. Lors de cette séparation, la chaîne devol actionne une drisse (simple cordage) quiouvre les panneaux de déchirure vidant ainsi leballon qui entame sa descente. Pour améliorerla sécurité des vols et réduire les risques, il vautmieux maîtriser la trajectoire de chute de l’en-veloppe. Pour cela, un nouveau système dedéchirure vient d’être conçu. Il permet d’ouvrirl’enveloppe de haut en bas, sur autant defuseaux qu’il y a de panneaux, et d’assurer unevidange rapide et reproductible. Fin 2008, àAire-sur-Adour, dans les Landes, les ballonniersdu CNES ont mené avec succèsles premiersessais au sol de ce nouveau système pour validerson fonctionnement dans une configurationproche de celle du vol. Les résultats sontconcluants et les essais en vol sont prévus en 2009.

Rover martien / Responsables d’un des instruments de la mission américaine Mars Science Laboratory, soutenu par le CNES,Sylvestre Maurice du CESR et Alain Gaboriaud du CNES ont fait concevoir et réaliser par des élèves de BTS industriels une maquetteà l’échelle 1 du Rover de cette mission. Une dizaine de lycées de Midi-Pyrénées sont impliqués dans ce projet dont le lycée Pierre-Paul-Riquet de Saint-Orens-de-Gameville est le gestionnaire administratif (cf. Cnes Mag n° 39, p. 66). La réalisation de ce programmese déroule sur deux années scolaires ; le Rover devrait être prêt pour le salon du Bourget en juin 2009.

Mars rover / Responsible for one of NASA’s Mars Science Laboratory (MSL) instruments and supported by CNES,Sylvestre Maurice of the CESR space radiation research centre and Alain Gaboriaud of the CNES have taskedstudents on vocational diploma courses to design and build a full-scale model of the MSL rover. Ten schools in theToulouse region are involved in the project, coordinated by Lycée Pierre Paul Riquet in Saint-Orens-de-Gameville (seeCNES Mag 39, p. 66). After two academic years of work, the rover will be ready for the Paris Air Show in June 2009.

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Un prix à Évry / La DLA été récompensée le jeudi 4 décembre lors de la seizième cérémonie des 91 d’Or, cérémonie organiséechaque année par le Medef Essonne pour mettre en lumière la réussite et le dynamisme des entreprises du département. Le trophée2008 a été décerné à la Direction des lanceurs du CNES.Evry wins award / CNES’s Launch Vehicles Directorate (DLA) was presented with the 2008 trophy at the 91 d’ORceremony on Thursday 4 December, the 16th of its kind. The ceremony is held each year by the Essonne branch ofthe MEDEF employers’ union to reward the dynamism and success of local companies.

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GGTest de déchirure sur un ballon stratosphérique ouvert.Rip testing a zero-pressure stratospheric balloon.

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10 / cnesmmaagg JANVIER 2009

ERATJ news

ALTIMÉTRIE

JASON 2 TIENT SES PROMESSES

Quatre mois après son lancement, Jason 2 est passé en phase d’exploitation opérationnelle. Mi-novembre, les premiers résultats faisaient partie intégrante du colloque international qui setenait à Nice. Pour les 400 experts mondiaux présents, ces résultats confirmaient l’excellente

qualité des produits livrés par Jason 2, en termes de précision et de couverture géographique offerte.Les nouveaux modes de fonctionnement de l’altimètre remplissent parfaitement leur contrat, enapportant une nette amélioration dans l’observation des régions côtières et des eaux continentales.Depuis le 1ernovembre, l’exploitation opérationnelle est assurée par la Noaa. Depuis le 15décembre,les produits temps réel Jason 2 sont distribués aux services météo. Dès mars 2009, ils seront mis à dis-position des services de climatologie.

Jason-2 delivers on its promisesFour months after launch, the Jason-2 mission has entered its operational phase. In mid-November, the firstresults were discussed at an international symposium in Nice, France, attended by 400 experts fromaround the world. These results confirm the exceptional accuracy and geographic coverage of Jason-2products. The new altimeter modes have met all expectations, with a clear improvement in the observationof coastal regions and continental waters. On 1 November, NOAA took over responsibility for routineoperations. From 15 December, Jason-2 real-time products are being distributed to weather services. And from March 2009, they will also be available to climatology services.

ALTIMETRY

CALIPSO

Une référence pour les modèles météo

Projet franco-américain relatif au dévelop-pement durable, Calipso a fêté ses deuxans en orbite en avril dernier. Il a marqué

une nouvelle étape dans la coopération entrele CNES et la Nasa en matière d’observation dela Terre. Quel rôle jouent les aérosols sur le climat? Comment la couverture nuageuse va-t-elle rétroagir avec le réchauffement clima-tique? Quelles sont les interactions entre nuageset aérosols? À ces questions, Calipso a déjàapporté des réponses scientifiques, par unemeilleure connaissance de la structure verti-cale à l’échelle globale des nuages et des aérosols, par la différenciation des types d’aé-rosols ainsi que par l’observation des processusde transport et d’interaction. Calipso assureaussi un suivi des propriétés des nuages, brumeset aérosols polaires, pour mieux connaîtrel’évolution régionale du climat dans ces régionscritiques. Ses observations servent désormaisde référence et les spécialistes se les sont déjàappropriées pour valider et améliorer leursmodèles climatiques. Enfin, Calipso sert à l’éta-lonnage d’autres instruments en orbite, telsque Parasol et Modis de l’A-Train, qui évaluentles altitudes des nuages par des méthodes indi-rectes. Le satellite a atteint les deux tiers de sadurée de vie nominale. Sa bonne santé permetd’envisager, en coopération avec la Nasa, uneprolongation de la mission.

A benchmark in weather modellingIn April 2008, the French-US Calipso mission to support sustainable development celebrated two years inorbit. The project marks a new phase in CNES’s cooperation with NASA in Earth observation. What role doaerosols play in climate mechanisms? Will there be a retroactive effect between cloud cover and globalwarming? And how do clouds and aerosols interact? Calipso has already begun to answer these questionsby providing a better understanding of the vertical structure of clouds and aerosols at global level,distinguishing between aerosol types and observing the associated transport and interaction processes.Calipso also monitors the properties of clouds, mist and aerosols at the poles to further our knowledge oflocalized climate change in these critical regions. Its observations now serve as a benchmark for specialistswho are using them to validate and improve their climate models. In addition, Calipso data serve tocalibrate instruments like Parasol and MODIS, part of the A-Train, which use indirect methods to measurecloud altitudes. Calipso is now two-thirds through its nominal design life. Given the satellite’s excellenthealth, its mission may be extended, in cooperation with NASA.

CALIPSO L’atmosphère sous son meilleur profil http://www.cnes.fr/webmag

nominaleQualifie un état ou

un processus conforme à une

référence déterminée.

nominalDescribes a status orprocess that conformsto a specific set ofreference criteria.

Lexique

Cartographie de la vitesse du vent à la surface des océans sur une période de dix jours,obtenue à partir des produits « temps réel » de Jason 2.Map of ocean surface wind speed over a 10-day period obtained from real-time Jason-2 data products.

www.cnes.fr

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MOEBIUS

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Chef de fil de la bandedessinée des années 1970,cofondateur du magazineMétal hurlant et père dulieutenant Blueberry, JeanGiraud (alias Moebius) amarqué de son empreinteaussi bien la BD américaine(Jim Lee) que les filmsd’animation japonais(Miyazaki). En 2008, Le Garage hermétique(1979) trouve, desdécennies après saconception, unematérialisation sidérantedans « La Citadelle duvertige » du Futuroscope. À 70 ans, Moebius est plusque jamais inspiré parl’espace !

Leading light of the comic book genre in the 1970s, co-creator of Métal Hurlant magazine and father of Lieutenant

Blueberry, Jean Giraud—better known by his pen name Moebius—has had an equally profound influence on American comic bookartists like Jim Lee and Japanese animated feature film, throughdirectors like Hayao Miyazaki. In 2008, his famous 70s serial TheAirtight Garage (1979) was brought stunningly back to life with theCastle of giddiness, a new attraction at the Futuroscope theme parkin France. At 70, Moebius is more inspired by space than ever.

Space is an integral part of your world. It’s a recurring theme inyour works, one of which has been reincarnated lately as anattraction at Futuroscope. Where does this fascination come from?For me, it’s the prospect that other places out there can support life. I’ve beenfascinated since my teens with the idea of ‘strangeness’ and all thepossibilities that science fiction offers, like unpredictable places, planets andother dimensions. The metaphorical has not necessarily become moreimportant in my work, but certainly more clearly defined. Space is a metaphorfor awareness: there’s a progression from the formation of ego, from beingconstrained within oneself, to a broader dimension that embraces others. It’sa mental conquest of space, with concentric circles that expand to encompassthe idea of belonging to a nation, a continent, a planet and ultimately the

s

Le dessinateur visionnaireCartoonist and visionary

L’espace fait partie intégrante de votre univers. Il a traversévotre œuvre jusqu’à prendre forme en 2008 dans une des plusrécentes attractions du Futuroscope. D’où vous vient cette fascination?Cet attrait vient d’un ailleurs habitable. Je suis fasciné depuis l’ado-lescence par l’idée d’étrangeté, et par toutes les possibilités qu’offrela science-fiction : les espaces aléatoires, les planètes, d’autres dimensions… L’aspect métaphorique a pris de plus en plus, non pasd’importance, mais de précision dans mon œuvre. L’espace est unemétaphore de la conscience: il y a une progression à partir de laconstitution de l’ego, du très resserré à l’intérieur de soi, à unedimension qui intègre l’autre. C’est une conquête spatiale mentalequi fait des cercles concentriques et inclut l’idée d’appartenance (la nation, le continent, la planète, le cosmos). La conscience planétairefait partie de mon processus. À partir de là intervient l’explorationmatérielle à l’aide de la technique (télescopes, navettes, etc.). Maisl’espace va aussi dans des zones immatérielles: culturelle, linguistique,

u Propos recueillis par/ Interview by BRIGITTE THOMAS, CNES

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/ 11JANVIER 2009 cnesmmaagg

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ERATJ news

voire la conception même de la conscience.Est-ce qu’il y a une conscience du vivant, del’inanimé, du Soleil? J’avais même pensé incluredans une histoire un être capable d’entrer encontact mental avec le Soleil… Autant deréflexions qui m’habitent encore.

Le Garage hermétique se passe dans un astéroïde de laconstellation du Lion, contenant six mondes superposés crééset surveillés par le major Grubert depuis son vaisseau spatial.Est-ce qu’à un moment donné votre inspiration s’est nourrie del’actualité spatiale?Je baigne dans le langage de la modernité. Je m’intéresse, je lis,j’achète des revues, Science et Vie… J’ai pas mal d’échanges avec desamis physiciens. Il y a des trouvailles intéressantes dont on s’approche,sinon avec peur, du moins avec précaution. Pour moi, c’est de lapoésie pure. La poésie se nourrit de la réalité, et la science offre unesource inépuisable de poésie, y compris à travers son langage. Dansles écrits scientifiques, pas de sentimentalité ni de lyrisme, on estprojeté d’emblée dans d’autres réalités, d’autres plans. Pour moi, lapoésie est une perception de la réalité qui nous projette brutalementdans un monde étrange, voire étranger.

Quand l’imaginaire s’associe à la magie, cela donne La Citadelledu vertige. Comment s’est passée cette rencontre?L’espace métaphorique se moque complètement des lois de la phy-sique. À travers Le Garage hermétique, j’avais imaginé le monde dugarage, complètement ouvert et infini comme le nôtre, à l’intérieurd’un astéroïde, espace creux qui trouve son expansion par la magied’une technologie. Et c’est là que l’art de Gérard Majax intervient.C’est la base même de l’attraction de foire qui en met plein lesmirettes. Grâce aux illusions d’optique procurées par « hallucinos-cope », tout repère visuel est abandonné au profit d’une sensationunique: traverser la matière et marcher en lévitation. Cette sensationa collé parfaitement à l’univers du major Grubert qui explore, sur lestraces de sa bien-aimée, les six mondes de la BD. Une expériencerenversante!

Avez-vous déjà été associé à ce type de projet?Pour Sony, j’avais participé à la mise en place d’une arcade de jeuxvidéo en ligne. À l’époque, on était loin de l’engouement actuel etles Américains réfléchissaient à l’opportunité de faire des parcs àthème, style Disney, mais virtuel sur 300 m2. Comme il fallait renou-veler l’attraction en permanence, ils n’ont pas donné suite et ont préféréjouer à fond la carte Internet.

Y a-t-il eu un événement spatial qui vous a particulièrementinspiré?Les premières images en direct sur Internet du petit robot qui roulaitsur Mars. Là j’étais vraiment bouleversé. Et puis, il y a eu les imagesde nébuleuses ramenées par Hubble. On n’a pas vu les critiquesd’art se manifester, pourtant l’espace est digne d’un musée d’artcontemporain. K

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Exploration spatiale : les deux faces du Ruban de Moebius.Space exploration: the two sides of the Möbius strip. http://www.cnes.fr/webmag

www.cnes.fr

cosmos. Planetary awareness is part of this process. That’s the startingpoint for physical exploration with the aid of technology, like telescopesand spacecraft. But space permeates the immaterial as well: culture,linguistics and even the very conception of awareness. Is there a form ofdeeper awareness or connection with other living beings, the inanimateor even the Sun? I once thought about creating a character who couldcommunicate mentally with the Sun. I’m still toying with these ideas.

The Airtight Garage (1979) is set in a hollow asteroid in the Leoconstellation. The asteroid contains six superimposed worlds,

created and overseen by Major Grubert from his spaceship. Wereyou inspired when writing the series by actual space developmentsor events?I immerse myself in the language of modernity. I take a keen interest, I read, I buy magazines like Science et Vie. I also talk a lot with my physicist friends.I’m particularly interested in the latest findings, which we approach if not withfear, then certainly with a measure of caution. For me, this is pure poetry.Poetry is inspired by reality, and science offers a boundless source, reflectedin its language. There’s no sentimentality or lyricism in scientific writing:you’re projected straight into other realities, other planes. Poetry is aperception of reality that propels you brutally into strange and foreign worlds.

When the imagination is combined with magic, the result is anattraction like the Castle of giddiness. How did this combinationcome about?The metaphorical side of space ignores or even ridicules the laws of physics.In The Airtight Garage, I dreamt up the world of a garage, completely openand infinite like our world, yet enclosed inside an asteroid—a hollow spacethat’s able to ‘expand’ through the magic of technology. That’s where the artof French magician Gérard Majax comes in. It makes a dazzling fairgroundattraction. The optical illusions created by the hallucinoscope take away yourvisual bearings, leaving you with a unique sensation of walking on the ceiling.The experience reflects the exploits of Major Grubert in the series, whoexplores the six worlds with his companion, Malvina. It’s a staggeringexperience—literally!

Have you been involved in projects like this before?I was involved with Sony in the creation of a videogame arcade. They weren’tnearly so popular back then, and the Americans were looking at opportunitieswith Disney-style theme parks of about 300 sq.m, only using virtualtechnologies. But because the attraction had to be constantly renewed, theydidn’t pursue the idea and went all out for the Internet instead.

What space adventure has inspired you the most?The first live images of the tiny rover driving on the surface of Mars, shownon the Internet. That really blew me away. Then the images of nebulae,returned by the Hubble telescope. The art critics haven’t had much to say, butspace deserves a place in any contemporary art museum. K

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/ 13JANVIER 2009 cnesmmaagg

IASI

À LA RECHERCHE DES « SIGNATURES » GAZEUSES

Iasi n’en finit pas de surprendre : destiné principalement à améliorer la prévision météorologique,l’instrument, embarqué sur le satellite européen Metop-A lancé en 2006, fournit déjà des spectresinfrarouge de l’atmosphère d’une précision et d’une résolution inégalées. Des équipes du CNRS

viennent de montrer qu’il permet aussi de mesurer la teneur en gaz de la basse atmosphère. En ana-lysant les spectres infrarouge de la Terre, les chercheurs parviennent à repérer la signature del’ozone et à en évaluer sa quantité entre 0 et 6 km d’altitude. Une première ! D’autres études visentà mesurer la teneur en monoxyde de carbone et en gaz à effet de serre (méthane et CO2, notamment).Avec, à la clé, l’intégration de données inédites dans les modèles d’évolution climatique et de prévisionde la qualité de l’air ! Le programme Iasi durera au minimum quinze ans, avec trois instruments montéssuccessivement sur les trois satellites Metop. Un bel exemple de projet de recherche venant se greffersur une mission opérationnelle.

In search of gas signaturesIASI continues to surpass expectations. Designed primarily to improve weather forecasting, theinstrument—launched on Europe’s MetOp-A satellite in 2006—measures the infrared spectrum of Earth’satmosphere with unprecedented accuracy and resolution. Teams at the CNRS research centre in Francehave shown that IASI data can also be used to determine gas concentrations in the lower atmosphere. By analysing Earth’s IR spectrum, they have isolated the signature of ozone and calculated itsconcentration at altitudes of 0 to 6 km for the first time. Other studies aim to measure the concentrationsof carbon monoxide and greenhouse gases like carbon dioxide and methane. These new data will beintegrated into climate change and air quality prediction models. The IASI programme will run for at least15 years, with three instruments on the three successive MetOp satellites. A prime example of a researchproject flown on the back of an operational mission.

EVAs just $50 million / Space tourists will have to pay between $45 and $55 million to go on aspacewalk, according to Space Adventures, anAmerican company that organizes space trips with the Russian space agency Roskosmos. Non-professionals on space missions can go onspacewalks outside the vessel in Russian spacesuits,accompanied by a professional astronaut.

Iasi mesure la pollution à l’ozone IASI measures ozone pollution http://www.cnes.fr/webmag

July 17

-10 ° 0° 10° 20° 30° 10 ° 0° 10° 20° 30°

70 °

60°

50°

40°

50 millions de dollars pour sortir dans l’espace /« Les touristes de l’espace devront payer entre 45 et 55 millions de dollars pour effectuer une sortie extravéhi-culaire », a déclaré la société américaine Space Adventuresqui organise des voyages spatiaux avec l’Agence fédéralerusse Roskosmos. Les membres non professionnels desmissions spatiales pourront effectuer des sorties en sca-phandres russes, accompagnés par un astronaute profes-sionnel.

www.cnes.frt

Champs d’ozone au-dessus de l’Europe modélisés par Chimère (à gauche) etmesurés par Iasi (à droite). De fortes quantités d’ozone ont été observées surl’Europe de l’Est durant l’été.

Ozone over Europe modeled by Chimere (left) and measuredby IASI (right). High levels of ozone were observed overEastern Europe during the summer.

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14 / cnesmmaagg JANVIER 2009

ERATJ news

TUBES À ONDES PROGRESSIVES

Au TOP des signaux deradiofréquence

Lancé le 18 décembre 2004 pour une mission de deux ans largement remplie,Parasol est prolongé jusqu’à la mi-2010.

Jour après jour, ce microsatellite poursuit sacollecte de données en concertation avec lesdifférents instruments de l’A-train afin de mieuxcomprendre le rôle des nuages et des aérosolsdans le bilan thermique de notre planète.Toutes ces informations à l’échelle du globenous renseignent sur les variabilités saisonnières,et à plus long terme sur les tendances des pro-priétés des aérosols ou de celles des nuages.Utilisées conjointement avec des modèles declimat ou de chimie-transport, elles permet-tent d’en valider les processus, soit radiatifs soitdynamiques.

Parasol mission extended Launched on 18 December 2004, Parasol hasmore than fulfilled its two-year mission, nowextended to mid-2010. The microsatellite collectsdata in conjunction with the other A-Trainsatellites to help us better understand the role ofclouds and aerosols in our planet’s heat balance.These global data provide valuable insight intoseasonal variability and the longer-term evolutionof cloud and aerosol properties. Used withclimate and chemical transport models, they alsoserve to validate the associated radiative anddynamic processes.

Parasol joue les prolongations

www.cnes.fr

Excellence inradiofrequency signalsCNES laboratories have gained proven expertisein microwave technologies over the years,particularly in travelling-wave tubes (TWTs) forscience and telecom satellites. Part of the satellitepayload, TWTs amplify the RF signal fortransmission via the antenna. This expertise andthe agency’s extensive systems knowledge guideand support R&T studies to improve the design ofthe subassemblies, which are subject to themass, volume, reliability and power constraints ofthe space environment. TWT output power levelshave been increased, particularly in the frequencybands associated with the high-growth satellitetelecoms segment: Ku (12-14 GHz) and Ka (18-22GHz). Thanks to CNES’s contribution to thesedevelopments, Thales Electron Devices hasbecome a world-leading supplier of TWTs forspace applications. Leveraged through itsmicrowave laboratory, CNES’s accumulatedexpertise plays a major role in the high-powersegment. In liaison with the RF Subdirectorate,the laboratory is working to evolve TWT designand efficiency. A sustained research effort willhelp to achieve the constant improvement inperformance and higher levels of transmissioncapacity needed for future telecom applications.

TRAVELLING-WAVE TUBES

Les laboratoires du CNES ont acquis unecompétence reconnue dans le domaine desmicro-ondes, notamment les tubes à ondes

progressives (TOP) utilisés pour les satellitesscientifiques et de télécommunications.Intégrés dans une charge utile de satellite, lesTOPs permettent d’amplifier le signal radio-fréquence qui sera émis au travers d’uneantenne. Associée à une bonne connaissancedes systèmes, cette expertise permet d’orien-ter et de soutenir les études de R&T liées à cetéquipement. Les différentes études menéesjusqu’à présent ont porté sur l’amélioration dela conception des différents sous-ensembles,contraints par les exigences spécifiques du spa-tial (masse, volume, consommation, fiabilité).Les niveaux de puissance en sortie du TOPont ainsi pu être augmentés. Le rendementdans les bandes de fréquence pour lesquellesle marché des satellites de télécommunicationest porteur (les bandes Ku (12-14 GHz) et Ka(18-22 GHz) a été amélioré. La contribution duCNES a ainsi permis à Thales Electron Devicesde se positionner au premier rang mondial desfournisseurs de TOPs spatiaux. Capitalisée parle laboratoire hyperfréquence, l’expertise accu-mulée par le CNES joue un rôle majeur dans ledomaine des fortes puissances. En lien avec lesservices de la Sous-direction radiofréquence,le laboratoire continue à contribuer, par sesmoyens spécifiques, à des évolutions du designet à des optimisations du fonctionnement desTOPs. Le maintien de l’effort de recherche permettra l’amélioration constante des perfor-mances et participera ainsi à l’augmentationnécessaire de la capacité de la liaison de télécommunications par satellite.

http://www.cnes.fr/webmag

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/ 15JANVIER 2009 cnesmmaagg

Au cœur de l ’ innovat ion

Balloon-borne observation in chain configuration

Nano / Quand les ballons font la chaîne

Parmi les différents types mis en œuvre, les ballons troposphériques évoluent dans les bassescouches atmosphériques et sont les alliés précieux des services météorologiques. « Le sys-tème est rodé, mais pour optimiser l’offre scientifique, nous avons lancé en 2004 une étudeR&T. Via des ballons de très petite taille, il paraissait possible d’améliorer les performancesdu système à coût constant», précise Nicolas Verdier, responsable des systèmes aérostatiques

au CNES. Techniquement, la difficulté était de maintenir la liaison avec des ballons distants de plu-sieurs centaines de kilomètres, au-delà de la visibilité radio, en consommant un minimum d’énergie.« L’idée du vol en formation, utilisé pour les satellites, m’a paru reproductible pour les ballons »,poursuit-il. De l’idée à la réalité, de nombreux petits ballons sont passés sur son écran d’ordinateurjusqu’à ce que le principe général soit validé.

Un protocole multifonctionsEn réduisant la masse des ballons à quelques centaines de grammes et en multipliant leur nombre,Nicolas Verdier obtient un réseau qui permet un grand nombre de mesures sur une zone donnée:chaque ballon ne parle qu’à son voisin et, de proche en proche, renvoie ses données vers une stationfixe ou mobile. Sous cette architecture simple, la chaîne cache dans ses mininacelles des logiciels trèssophistiqués. Sur la base d’un cahier des charges précis, la PME Able in Europe et le CNES ont travaillé sur un protocole validé sur ordinateur, puis consolidé par la réalisation de prototypes.

Ce protocole a fait l’objet d’un dépôt de brevet; le dossierest actuellement en instruction.Peu coûteuse en énergie, cette solution met en œuvre desenveloppes de faible volume très robustes. La taille de leurnacelle est quasi celle d’une boîte d’allumettes. Baptisé Nano(Nano Aerostat Network for Observation), ce réseau deballons offre déjà de belles perspectives dans les applica-tions concrètes envisagées. Selon son inventeur, « dans ledomaine de la météorologie et de l’étude de l’atmosphère,Nano pourrait offrir des données pré-cieuses sur le bassin méditerranéenou se glisser au plus près de l’œil des cyclones

tropicaux. Mais le protocole en lui-même pourrait aussitrouver des utilisations proches des services aupublic. Les services de sécurité, entre autres,pourraient y avoir recours dans la surveillancedes feux de forêt ». Le catalogue pourraitencore s’élargir car le concept Nano peut aussi offrir des services delocalisation.

INSIDE INNOVATION

RR L’innovation est le domaine d’excellence du spatial… à moins que ce ne soit l’inverse. CNES Mag innove donc en ouvrant, pour ses lecteurs, une nouvelle rubrique consacrée aux innovations ! Pourquoi, comment et quelles applications concrètes découlent du patient travail de recherche… CNES Mag vous en dit plus.

Flexible, scalable and economical, balloons areintegral to CNES operations. Troposphericballoons operate in the lower layers of theatmosphere and are a vital ally of weatherservices around the world. “The CNES systemworks well, but to further enhance our servicesfor the science community we launched an R&Tstudy in 2004. Basically, there was scope toimprove system performance without increasingcosts by using a much smaller type of balloon,”explains Nicolas Verdier, in charge of theseaerostat systems at CNES. The big technicalchallenge was to maintain the link with balloons atranges of several hundred kilometres beyondradio visibility while minimizing powerconsumption. “To overcome these inherentdifficulties, I sought to replicate the concept ofsatellite formation flying,” he continues. To getfrom concept to reality, he studied many modelsof small balloons on his screen to make thegeneral principle workable.

Multifunction protocolBy reducing balloon mass to just a few hundredgrams but using more of them, Nicolas Verdiercreated a network of balloon-borne sensorsallowing extensive observations in a given area.Each balloon communicates with its immediateneighbour only, passing data down the chain to afixed or mobile receiving station. Behind thesimple architecture of this chain of mini-gondolaslies some highly sophisticated software. Workingto precise specifications, CNES teamed with anSME called Able in Europe to develop a computer-validated protocol and consolidate it through aseries of prototypes. A patent application for theprotocol is currently being assessed. The solutionuses robust low-volume envelopes and requiresonly minimal power. The gondola is not muchbigger than a matchbox. Called NANO (NanoAerostat Network for Observation), this chainconfiguration offers excellent prospects in a rangeof real-world applications. According to itsinventor, “NANO can provide valuable data formeteorology and atmosphere research in theMediterranean basin, or even return observationsclose to the eye of a tropical storm. The protocolitself could equally be exploited in areas of publicservice. In civil protection, for example, it couldbe used to monitor forest fires. And in healthcare,potential roles include tracking people withcognitive disorders.” The NANO concept couldalso be extended to location-based services.

Souples, économiques, évolutifs… les ballons font partie intégrante du paysage du CNES, lequel anime de nombreuses campagnes pour des missions scientifiques ou technologiques.

Innovation is where space really excels, or maybethat should read the other way round… Either way,CNES Mag is forging ahead, too, with this all-newcolumn dedicated to ground-breaking advances. Westep into the world of research to bring you the why,the how and the resulting real-world applications.

u LILIANE FEUILLERAC pour le/ for CNES

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Éric Besson, alors secrétaire d’État chargé de la Prospective, de l’Évaluation des politiquespubliques et du Développement de l’économie numérique, a bien voulu nous recevoir pour dresser un bilan de son action enfaveur du développement numérique. Il est depuis le 15 janvier 2009 ministre de l’Immigration, de l’Intégration, de l’Identiténationale et du Développement solidaire. Il n’en demeure pas moins que le plan « France numérique 2012 » reste une despriorités nationales, avec 154 actions à la clé.

Le satellite, uneréponse possible auxfractures numériques

Quels objectifs de niveau de service visez-vous sur l’en-semble du territoire français dans le cadre de votre plan dedéveloppement numérique et à quelle échéance?Éric Besson : Il reste encore dans notre pays des communesnon couvertes par la téléphonie mobile, près de 1 à 2 mil-lions de Français n’ont pas accès à l’Internet haut débit. Si89 % de la population française est couverte par les réseauxde télévision numérique terrestre, seuls 30 % des foyerssont totalement convertis au tout numérique audiovisuel.Ces fractures numériques doivent disparaître. Être privé

ENTRETIEN AVEC ÉRIC BESSON

d’ordinateur, de téléphone portable ou de la télévisionnumérique, c’est être durablement exclu de la société del’information. Le plan « France numérique 2012 », que j’aiprésenté le 20 octobre dernier, fait de la réduction des frac-tures numériques sa priorité.

Quelle place accordez-vous dans ce plan aux solutionssatellitaires?Éric Besson : Les solutions satellitaires constituent à l’évi-dence une réponse pour combler les fractures numériques.

Before he was appointed Minister ofImmigration, Integration, National Identityand Community Development on 15 January2009, Eric Besson invited CNES Mag toreview the actions he set in train to drivedigital expansion during his tenure as JuniorMinister for Planning, Assessment of PublicPolicy and Development of the Digital Economy.The 154-point Digital France 2012 action planhe instigated remains a national priority.

What nationwide service targets and what sortof timescale is your digital development planaiming at?Eric Besson: There are still areas in France notserved by mobile phone and 1 to 2 million peopleare without broadband Internet. While terrestrialdigital television networks cover 89% of thepopulation, only 30% of households have convertedfully to all-digital audiovisual. Anybody without acomputer, mobile phone or digital television will seethe information society pass them by. The priority of

the Digital France 2012 plan I presented on 20October is to bridge these digital divides.

How important are satellite solutions in yourplan?Eric Besson: Satellites clearly offer a way forwardas a very effective solution where terrestrialinfrastructures are inadequate. The plan proposesthree satellite-related initiatives: develop satellitebroadband through five inter-regional trainingcentres officially backed by satellite operators by

Satellites helping to bridge digital dividesINTERVIEW WITH ERIC BESSON

ERATJ POLITIQUE Business & politics u BRIGITTE ALONZO, CNES

16 / cnesmmaagg JANVIER 2009

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/ 17JANVIER 2009 cnesmmaagg

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JPOLITIQUE Business & politics

18 / cnesmmaagg JANVIER 2009

Le satellite a depuis longtemps montré la preuve de sonefficacité, notamment là où l’infrastructure terrestre faisaitdéfaut. Le plan propose trois initiatives spécifiques dans cedomaine: le développement d’offres d’accès haut débit parsatellite, en labellisant avec les opérateurs satellites, d’ici àla fin de l’année 2009, cinq centres de formation interrégio-naux susceptibles de former les installateurs et distributeursde services; le développement d’une offre TNT gratuitesatellitaire alternative, nécessaire pour permettre à un cer-

tain nombre de foyers disposant déjà d’une parabole d’ac-céder sans surcoût notoire à la TNT; enfin l’accès à la télé-vision mobile par satellite, en soutenant l’adoption de lanorme DVB-SH et en définissant le cadre réglementairefrançais pour l’attribution des fréquences à 2 GHz. Par ailleurs, la mise en œuvre du droit à Internet hautdébit pour tous les Français d’ici à 2010 reposera en partiesur les technologies satellitaires.

end 2009, to train antenna installers and servicedistributors; develop an alternative free terrestrialdigital channel offering via satellite to allowhouseholds that already have a satellite dish toreceive terrestrial digital TV without having to pay apremium for it; and mobile satellite TV, bysupporting adoption of the DVB-SH standard anddefining French regulations for allocating 2-GHzfrequency slots. Bringing broadband Internet toeveryone in France by 2010 will also require satellitetechnologies to a certain extent.

What role should government play in defining,promoting and overseeing solutions for ruralareas?Eric Besson: Government can act in several ways tonurture solutions adapted to rural areas. First, it candefine the regulatory framework, particularly withregard to frequencies. For example, our plan hasdecided to allocate digital dividend frequenciesfreed after analogue TV switch-off to mobilebroadband Internet in rural areas. We must quicklydefine an appropriate regulatory framework for 2-GHz frequencies for mobile satellite services insparsely populated regions. Next, by supportingindustry initiatives designed to establish technology

standards (for example, DVB-SH for personal mobilesatellite TV), government is encouragingdevelopment of large-scale solutions that are morelikely to be able to break even, including in ruralareas. Lastly, it can stimulate service packagesadapted to rural areas. This is what I aim to do byproposing to establish a universal right tobroadband Internet at a minimum of 512 Kb for nomore than €35 a month, or through a secondsatellite terrestrial digital TV offering.

How do you see satellite mobile TV developing?Eric Besson: I’m very optimistic. The use ofsatellites for mobile television services complementsterrestrial networks and I think Europe is moving inthe right direction. As you know, a Europeanselection process has been engaged across the 27EU member states to choose industrial projectsemploying the 2-GHz frequency band. This is a first,since nations usually allocate their own frequencies.Several French firms are competing for the spacesegment and for communications equipment. Theseprojects, which will invest €200 million a year, willspur economic development by helping to create aEuropean mobile satellite television market expectedto be worth more than €2 billion by 2014 (of which

around €500 million in France). So as not to delaylaunching these services, we intend to define anational regulatory framework for allocatingfrequencies in France by the first quarter of 2009.

What role do you expect CNES to play as atrailblazer of innovative satellite solutions indriving your plan forward?Eric Besson: As mobile satellite televisionillustrates, satellite networks pose a major industrialchallenge for France, and CNES, with its long trackrecord of innovating for the public good, will clearlyplay a key role in research and development offuture satellite services. I would particularly like tocommend it for its trailblazing effort on the AGORApreliminary project in 2003, for which CNESengineers developed technologies that reduce thecost of satellite Internet links tenfold. Thesetechnologies are set to be employed on Ka-bandsatellites to offer data rates comparable to ADSLnetworks for currently underserved rural areas.The research and cooperation programmes in whichCNES is involved upstream with industry partnersare central to the Digital France 2012 plan todevelop our digital economy. K

EEPrésentation du

plan « Francenumérique 2012 »

à l’Élysée.The Digital France

2012 plan ispresented at the

Elysée palace.

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Business & politics POLITIQUE J

/ 19JANVIER 2009 cnesmmaagg

Quel rôle doit jouer la puissance publique pour la défini-tion, la promotion et l’encadrement de solutions adaptéesaux zones rurales?Éric Besson : La puissance publique dispose de plusieursleviers d’action pour encourager le développement de solu-tions adaptées aux zones rurales. Tout d’abord, elle peutdéfinir le cadre réglementaire, notamment en matière defréquences. C’est ainsi que le plan a décidé de dédier desfréquences basses, dites « en or », celles libérées par l’ar-rêt de la télévision analogique (le dividende numérique), àInternet haut débit mobile dans les zones rurales.Rapidement un cadre réglementaire adapté devra êtredéfini, concernant les fréquences à 2 GHz pour les servi-ces mobiles par satellite dans les zones peu denses.Ensuite, en soutenant des initiatives des industriels visantà standardiser des technologies (par exemple la normeDVB-SH pour la télévision mobile personnelle par satel-lite), la puissance publique encourage le développementde solutions industrielles à grande échelle, susceptibles detrouver plus facilement leur point d’équilibre, y comprisdans les zones rurales. Enfin, elle peut stimuler le dévelop-pement d’offres adaptées aux zones rurales. C’est ce quej’ai entrepris en proposant l’instauration d’un droit accès àl’Internet haut débit pour tous – une offre d’accès Internethaut débit, en tout point du territoire, à une connexionminimum de 512 kb/s pour un prix maximum de 35 € parmois, ou encore l’émergence d’une deuxième offre TNTsatellitaire.

Comment voyez-vous l’évolution de la diffusion de télévision vers les mobiles, fondée sur les satellites?Éric Besson : Je suis très optimiste. L’utilisation de la tech-nologie satellitaire pour les services de télévision mobile estune solution pertinente en complément des réseaux terres-tres. À cet égard, la dynamique européenne engagée sur cesujet me semble aller dans le bon sens. Comme vous lesavez, un processus de sélection au niveau européen a étémis en place af in de sélectionner des projets industriels àl’échelon des 27 États membres utilisant la bande de 2 GHz. Cette procédure constitue une première, puisqued’ordinaire ce sont les pays qui décident de l’attributiondes fréquences. Plusieurs industriels français sont positionnés, tant sur le segment satellitaire que sur leséquipements de communication. Facteur de développe-ment économique, avec des investissements annuels de200 millions d’euros, ces projets participeront à l’émer-gence d’un marché européen de la télévision mobile parsatellite, estimé à plus de 2 milliards d’euros à l’horizon2014 (dont environ 500 millions d’euros pour la France).Afin de ne pas retarder le lancement de ces services, nousprévoyons de définir le cadre réglementaire français pourl’affectation nationale de ces ressources en fréquences d’iciau premier trimestre 2009.

Quelle place le CNES, en tant que précurseur de solutionsinnovantes par satellite, doit-il occuper dans la dynamiqueque vous avez impulsée?Éric Besson : On le voit avec la télévision mobile par satel-lite, les réseaux satellitaires représentent un enjeu industrielimportant pour la France, et le CNES, avec son histoiremarquée par des innovations au service du grand public, aévidemment un rôle important à jouer en matière de déve-loppement et de recherche sur les prochains services satel-litaires. Je tiens en particulier à saluer son rôle précurseurlorsqu’en 2003, avec l’avant-projet Agora, les ingénieurs duCNES ont développé des technologies permettant de dimi-nuer par dix le coût des liaisons Internet par satellite, et quiaboutiront prochainement, via les satellites en bande Ka, àla mise en œuvre de débits comparables aux réseaux ADSLpour les zones rurales, mal desservies actuellement.Les programmes de recherche et la coopération du CNES,en amont, avec nos industriels s’inscrivent pleinement dansle projet de développement de l’économie numérique« France numérique 2012 ». K

“The use of satellites for mobile television services complementsterrestrial networks.”

L’UTILISATION DE LA TECHNOLOGIE SATELLITAIRE POUR LES SERVICES DE TÉLÉVISIONMOBILE EST UNE SOLUTION PERTINENTE. ”“

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JPOLITIQUE Business & politics

20 /cnesmmaagg JANVIER 2009

« Relier les hommes, partout, où qu’ilssoient dans le monde », le rêve seheurte parfois à la réalité. Aux grandsespoirs engendrés par le haut débit« tout terrestre », les secteurs isolés ouéloignés des métropoles opposent desdifficultés de déploiement et le poidsd’investissements lourds…

C es investissements, les opérateurs com-merciaux ne les mènent qu’obligésréglementairement ou soutenus finan-cièrement par le gouvernement ou les

collectivités territoriales. En France, pays déve-loppé mais encore très rural, ces zones rassem-blent 30 % de la population sur presque 80 % duterritoire. C’est là que des zones blanches existentet ne sont résorbées que trop lentement pour lesgens qui y vivent. Face aux limites du « tout ter-restre », la couverture globale du satellite a motivél’engagement du CNES dans la réduction de lafracture numérique sur la base de deux objectifs:le réseau satellitaire est complémentaire et nonconcurrent du terrestre; le prix du service offert aupublic doit être similaire à celui des grandes villes.Internet haut débit à la maison ou à l’école, télé-phone fixe, télévision… avec une simple para-bole sur le toit, la composante spatiale peut cou-vrir une zone blanche. Le CNES l’a démontré surdes « villages communicants ». Le succès rencontrél’a incité à poursuivre son implication dans cedomaine. Pour le projet Net Added1 de la Commissioneuropéenne, le CNES a déployé deux sites au BurkinaFaso en partenariat avec des ONG sur la thématique del’alphabétisation, et deux sites au Bénin en collaborationavec des universités médicales sur la formation aux étudesde santé. Ces quatre sites, qui combinent les technologiessatellitaires et sol, permettent de tester l’apport des techno-logies spatiales au niveau économique et des usages. Maispour offrir le service au prix bas souhaité, il fallait une nou-velle génération de satellites aux capacités décuplées. En

u LILIANE FEUILLERAC pour le /for CNES

1 New Technologies to Avoid Digital Division in

E-Divided areas.

“Satellites can bring broadband Internet with fixed telephony andTV services into the home or classroom. All that’s needed is a dishantenna on the roof.”

INTERNET HAUT DÉBIT À LA MAISON OU À L’ÉCOLE, TÉLÉPHONE FIXE, TÉLÉVISION… AVEC UNE SIMPLE PARABOLE SUR LE TOIT, LA COMPOSANTE SPATIALE PEUT COUVRIR UNE ZONE BLANCHE. ”

« villagescommunicants »

Ce concept mutualise lesaccès dans un village avecune seule antenne satellite

pour tous. Le satellite est couplé au Wi-Fi et au courant

porteur en ligne (CPL).

communications-enabled village

This concept allowseveryone in a village to

connect via a singlesatellite dish, combined

with Wi-Fi and power-line carrier (PLC)

technologies)

Lexique

Fracture numériqueL’INTERNET PARTOUT ET POUR TOUS AVEC LE SATELLITE

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Business & politics POLITIQUE J

/ 21JANVIER 2009 cnesmmaagg

2003, le programme Agora a été lancé. Le résultat sera en2007 la commande par Eutelsat de son satellite multifais-ceaux Kasat, qui devrait, en 2010, mette un terme à la frac-ture numérique.

Dans le sillage du monde mobileMais le monde devient « mobile » et les réseaux terrestresde téléphonie mobile ou de télédiffusion sont eux aussi por-teurs de nouvelles fractures numériques. Avec l’industrie, leCNES a lancé en 2005 le projet SDMB qui diffusera, infine, la télévision sur des téléphones ou des terminaux portatifs partout sur le territoire.« La télévision mobile va se développer très vite et va séduire legrand public », un public qui attend également aujourd’huiune connexion haut débit à Internet pour tous ses termi-naux mobiles ou dans les véhicules. « Et partout! Pas seule-ment au cœur des villes », dit Christophe Allemand, respon-sable des projets « mobiles ». Le CNES a d’ailleursaccompagné la SNCF en 2007 pour la mise en place, àbord des TGV, de son service d’accès haut débit à Internetpar satellite. Il sera progressivement étendu à toutes leslignes TGV en France, à Eurostar et à Thalys. L’accès hautdébit vers les rames TGV est assuré par satellite et la des-serte dans la rame utilise des liaisons Wi-Fi.Le CNES et la SNCF sont associés au titre d’un projetlabellisé par les pôles de compétitivité AESE(Aéronautique, espace et systèmes embarqués); I-Trans

Connecting people all over the globesometimes appears a distant dream.Difficulties bringing coverage to rural andremote areas, added to the significantinvestments required, have tempered initialhopes for all-terrestrial broadbandconnectivity.

Commercial operators will only make suchinvestments when compelled by regulatory action orwith funding from government or local authorities.In France, a developed but still very rural nation,30% of the population in nearly 80% of the countrylives in relatively remote areas often beyond thereach of broadband landlines. CNES is employingglobal satellite coverage to bridge this digital divide,with two objectives in mind: satellites are designedto complement, not compete with terrestrialnetworks; and users should not be required to paymuch more for the service than in big cities.Satellites can bring broadband Internet with fixedtelephony and TV services into the home orclassroom. All that’s needed is a dish antenna onthe roof. CNES has already successfullydemonstrated this capability with itscommunications-enabled village and is pursuing itsefforts in this area. For the European Commission’s

Net Added1 project, CNES deployed satellitebroadband to two sites in Burkina Faso inpartnership with NGOs to support literacy projects,and two sites in Benin working with faculties ofmedicine for health learning. These four sites aretesting the cost and user benefits of combiningsatellite and terrestrial technologies. But to providethe desired low-cost service, a new generation ofsatellites with ten times more capacity was needed.To this end, the AGORA programme was launched in2003, leading in 2007 to an order from Eutelsat forits Kasat multibeam satellite, which expects to finallybridge the digital divide in 2010.

Keeping up with a mobile worldBut the world is an increasingly mobile place andterrestrial mobile telephone and broadcastingnetworks are today creating new digital divides. Forthis reason, CNES launched the SDMB project withindustry partners in 2005 to ultimately broadcasttelevision to mobile phones or terminals all overFrance. “Mobile TV is going to catch on very fast,”says Christophe Allemand, in charge of mobileprojects at CNES. Consumers are also keen to havebroadband Internet on all their mobile devices andin vehicles. “And they want it everywhere, not justin towns and cities,” affirms Allemand. CNESworked with the French railway operator SNCF in

2007 to bring satellitebroadband Internet to TGVhigh-speed trains in France,as well as on Eurostar andThalys. Broadband signalsare beamed to TGVs bysatellite and thendistributed through thetrain over Wi-Fi links.CNES and SNCF have alsojoined forces for a projectcalled I-Trans backed by the Aerospace Valleyaeronautics, space andembedded systemscompetitiveness cluster. I-Trans is focusing on developing mobile TV serviceson TGVs using the DVB-SH standard, and moregenerally on all forms of public transport.CNES intends to keep pushing innovation in thisarea. It is also studying Swimax, a mobile broadbandproject to provide complementary and competitivesatellite services. Ultimately, such satellites couldcover France, Europe and other regions of theglobe, offering continental coverage that shouldeventually consign digital divides to the historybooks. K

Satellites set to take the Internet far and wideDIGITAL DIVIDE

GGTélévision numériquesur téléphone portable.Digital television for mobile phones.

1 New Technologies to Avoid Digital Division in E-Divided areas.

est axé sur le développement des services de télévisionmobile à bord des TGV (standard DVB-SH) et, plus géné-ralement, à bord de tout type de transport en commun.L’innovation ne va donc pas s’arrêter là. Pour le haut débitmobile, le CNES étudie également Swimax, dans le mêmeesprit de complémentarité et de services à coûts compétitifs,sur la base de satellites toujours plus performants. À terme,ils pourraient couvrir la France et l’Europe mais aussi d’autresrégions du monde. Ces nouveaux satellites offriront dessolutions de couverture continentale qui devraient, de manièredéfinitive, combler les failles de la fracture numérique. K

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JPOLITIQUE Business & politics

22 / cnesmmaagg JANVIER 2009

The Space in my City operation came to a close on13 November 2008 at the French national assembly,in the presence of house speaker Bernard Accoyer,Fadela Amara, Junior Minister for Urban Affairs,CNES President Yannick d’Escatha and severalsenators and members of parliament, among themPierre Lasbordes and Alain Gournac, chair and vice-chair of the French parliamentary space group(GPE). At the invitation of the speaker, 50 youngstersfrom participating cities met in the Hôtel de Lassay,in a friendly and relaxed atmosphere.

Bernard Accoyer and Fadela Amara were delightedto see a symbol of the French Republic anddemocracy opened to youngsters and science. It also marked a seal of recognition for the Space inmy City operation, launched in 2005 to getyoungsters interested in science and engineering.Throughout the year, CNES and the Planète Sciencesassociation organized week-long events duringschool holidays in more than 21 cities, with a rangeof activities and workshops on the theme of space.This initiative is aimed at youngsters living in

underprivileged areas who do not have theopportunity to discover science and technologyoutside school hours. Fadela Amara, quicklysurrounded by a throng of admiring youngstersinvited to the Palais-Bourbon, said: “I am a firmbeliever in this kind of operation offering greatactivities aimed at achieving excellence.” The minister also warmly congratulated CNES for its commitment to nurturing a science andengineering culture among youngsters. K

u BRICE LAMOTTE, CNES

Space in my City comes to parliament

Album photos http://www.cnes.fr/webmag

EEYannick d’Escatha

(au centre) expliqueaussi bien aux jeunes

qu’au président del’Assemblée

nationale commentmarche un rover

martien.Yannick d’Escatha

(centre) showsyoungsters and theNational Assembly

speaker how aMartian rover works.

Fadela Amaraconquise par

l’enthousiasme desjeunes.

Fadela Amara findsthe youngsters’

enthusiasmcontagious.

HH

www.cnes.fr

« L’ESPACE DANS MA VILLE » INVESTIT L’ASSEMBLÉE NATIONALE

C ’est à l’Assemblée nationale que s’est clôturée le13 novembre 2008 l’opération « L’Espace dans maville », en présence de Bernard Accoyer, président

de l’Assemblée nationale, Fadela Amara, secrétaire d’Étatchargée de la Politique de la ville, Yannick d’Escatha, président du CNES, ainsi que plusieurs députés et sénateurs dont Pierre Lasbordes et Alain Gournac, respec-tivement président et vice-président du Groupe parlemen-taire de l’espace. À l’invitation du président de l’Assemblée,une cinquantaine de jeunes provenant de toutes les villesparticipantes ont investi durant quelques heures les salonsde l’hôtel de Lassay dans une ambiance conviviale etdécontractée. Bernard Accoyer et Fadela Amara se sontréjouis de voir l’un des symboles français de la Républiqueet de la démocratie ouvert aux jeunes et à la science. Ceciconstitue une consécration pour l’opération « L’Espacedans ma ville », dont la première édition a été lancée en2005 afin de sensibiliser les jeunes à la culture scientifiqueet technique. Tout au long de l’année 2008, pendant lespériodes de vacances scolaires, le CNES et l’associationPlanète Sciences ont ainsi mis en place dans plus de 21 villesune semaine dédiée à des activités et des ateliers sur lethème de l’espace. Cette initiative est destinée aux jeuneshabitant les quartiers sensibles qui n’ont pas, hors du milieuscolaire, l’opportunité de découvrir les sciences et la tech-nique. Fadela Amara, très rapidement entourée et sollicitéepar les jeunes invités au Palais-Bourbon, s’est déclarée« particulièrement sensible à ce type d’opération proposant desactivités de qualité, tournées vers l’excellence », et a chaudementfélicité le CNES pour son engagement dans la sensibilisationdes jeunes à la culture scientifique et technique. K

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Business & politics POLITIQUE J

/ 23JANVIER 2009 cnesmmaagg

The law on space operations adopted in June 2008 instituted a newauthorization regime. As a result, CNES’s Launch VehiclesDirectorate (DLA) is readying to boost its capability for checkingcompliance of launch systems. In fact, this mission is not really newto CNES, as DLA has always exercised contractor oversight duringdevelopment and ensured that systems maintain their qualificationonce in service. To enable it to accomplish this mission fully, DLAinitiated two major projects in 2008: first, it established technicalregulations and a good practice guide, based on existingmanagement and technical specifications; and second, its QualityAssurance sub-directorate will now become a Compliance, Qualityand Risk Control sub-directorate charged with checking launchsystems’ compliance with technical regulations.Although this is a significant shift, DLA will be relying on its manyyears of experience to continue mitigating launch system risks,especially for Ariane, Vega and Soyuz launches from the GuianaSpace Centre. Independent assessments on behalf of the Frenchgovernment will also be provided for ESA and its member states, aswell as for Arianespace and the broader launch services community. K

u LIONEL RAVET, CNES

Direct ion des lanceurs

Application de la loispatiale dès 2009

New space law applicable in 2009LAUNCH VEHICLES DIRECTORATE

FFÀ Évry le site de la direction deslanceurs du CNES.CNES’s LaunchVehicles Directoratefield centre in Evry.

Le JDE, saison 2 ! / Magazine mensuel d’information, Le Journal de l’espace a attaqué sa deuxième saison et est diffusé environ quinze fois par mois sur La Chaîne par-lementaire. En décembre, nous avons proposé aux abonnés de CNES Mag de le découvrir en ligne. Si vous avez raté cette occasion, vous pouvez toujours vous abonner en nousécrivant ou à partir du site du CNES.

JDE Season 2 / The monthly newsmagazine Le Journal de l’espace has entered its second season and is also shown on La Chaîne Parlementaire(French parliament channel) around 15 times a month. In December, we offered CNES Mag subscribers the chance to discover JDE on the web. If youmissed the offer, you can subscribe now by writing to us or via the CNES website.

t

A doptée en juin 2008, la loi relative aux opérationsspatiales instaure un régime d’autorisation. La Direction des lanceurs (DLA) se prépare à ren-

forcer sa capacité à assurer le contrôle de conformité dessystèmes de lancement. Sur le fond, cette mission confiéeau CNES n’est pas vraiment nouvelle. La DLA a de touttemps exercé un contrôle indépendant de l’industrie endéveloppement et une surveillance du maintien de la quali-fication en exploitation. Désormais, cette mission s’inscriradans le cadre d’une fonction régalienne. Afin d’exercer plei-nement cette responsabilité, la DLA a ouvert deux grandschantiers en 2008 : l’établissement d’une réglementationtechnique supportée par un guide des bonnes pratiques etbasée sur les spécifications de management; l’adaptation del’organisation interne de la direction des lanceurs duCNES, via l’évolution de la sous-direction « AssuranceQualité » vers une sous-direction « Conformité, qualité et maîtrise des risques », dont la mission principale est de vérifier la conformité des systèmes de lancement par rapportà la réglementation technique. Cette évolution, si elle estsignificative, s’inscrira cependant dans la continuité. La DLA mettra à profit son expertise pour mieux maîtriserpréventivement les risques inhérents aux systèmes de lance-ment, en particulier avant chaque lancement d’Ariane, Vegaou Soyouz au CSG. Cet avis technique indépendant exercédésormais pour le compte de l’État français bénéficiera égale-ment à l’Esa et à ses États Membres, ainsi qu’à Arianespace età l’ensemble de la communauté industrielle des lanceurs. K

http://www.cnes.fr/Journal_espace/[email protected]

www.cnes.fr

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JPOLITIQUE Business & politics

24 / cnesmmaagg JANVIER 2009

u PHILIPPE COLLOT, CNES

CNES at the EU CouncilOn 11 and 12 December, the last Council meeting of France’s EUpresidency was held in Brussels. Space has been at the forefront ofFrance’s six-month tenure and this gathering was no exception.CNES displayed for the occasion the latest public exhibits conceivedfor the Strasbourg in Space event. It also set up a number oforiginal and interactive features in the Atrium of the EU Council’sJustus-Lipsius headquarters building, highlighting the key benefitsthat space brings to Europe’s citizens. Contacts with the French andEuropean press and with European members of parliament andofficials proved particularly fruitful. K

Le CNES au Conseileuropéen

Les 11 et 12 décembre 2008 s’est tenu à Bruxelles le dernierConseil européen présidé par la France dans le cadre dela présidence française de l’Union européenne. L’espace

aura été un dossier particulièrement traité lors de cetteprésidence. À ce titre, le CNES a exposé à l’occasion de ceConseil ses dernières réalisations grand public qu’il avaitdéveloppé pour l’événement labellisé PFUE (Strasbourg,édition spatiale). Au sein du bâtiment Justus-Lipsius, siègedu Conseil de l’Union européenne, le CNES a présenté,par le biais d’installations interactives inédites établies dansl’Atrium transformé en centre de presse, les irremplaçablesbénéfices qu’apporte l’espace aux citoyens européens. À cette occasion, les échanges avec la presse française et européenne, ainsi qu’avec les parlementaires et fonction-naires européens présents ont été particulièrement fructueux. K

Système Végétation, 10 ans sans faillir / Végétation est le nom de la première mission de la Commission européenne dans l’espace. Ce système de télédétection spa-tiale est devenu l’œil européen du pouls vert de notre planète. Il fête dix années de fonctionnement quasi continu au moyen d’instruments de prises de vue multispectrales, àbord des satellites français d’observation Spot 4 et Spot 5. Répondant aux besoins des politiques européennes en agriculture, environnement et développement durable,Végétation est le précurseur et pionnier du système GMES (Global Monitoring for Environment & Security). Le système, qui met en œuvre deux radiomètres Végétation, représenteun investissement d’environ 160 millions d’euros, dont 55 millions ont été pris en charge par la Commission européenne.

VEGETATION system: 10 years and going strong / The European Commission’s first space mission, the VEGETATION remote-sensing system has beenmonitoring the pulse of the planet for 10 years almost non-stop with its multispectral viewing instruments on the French SPOT 4 and SPOT 5 Earth-imaging satellites. Designed to meet the needs of Europe’s agricultural, environmental and sustainable development policies, VEGETATION is a pioneerand the precursor of the Global Monitoring for Environment and Security system (GMES). The system, which comprises two radiometers, representsan investment of around €160 million, €55 million of which was funded by the European Commission.

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Continuité assurée avec Proba (Végétation) / Végétation 3 sera une histoire belge. L’instrument de 34 kg consistant en un ensemble compact de trois télescopes pourdes prises de vue (résolution de 300 m) équipera le microsatellite Proba V de 160 kg. La mission, financée par la Belgique, sera réalisée dans le cadre des activités technolo-giques de l’Esa. Le lancement est prévu pour le printemps 2012.

Proba to assure continuity with VEGETATION-3 / VEGETATION-3 will be an all-Belgian effort. The compact 34-kg instrument, comprising threeimaging telescopes with a resolution of 300 m, will be carried on the 160-kg Proba V microsatellite. Funded by Belgium, this mission will be performedas part of ESA’s technology activities. The satellite is scheduled to launch in spring 2012.

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Business & politics POLITIQUE J

/ 25JANVIER 2009 cnesmmaagg

Depuis le siège de l’Unesco à Paris, l’Année mondialede l’astronomie (AMA) 2009 a été déclarée officiellement ouverte, mi-janvier, en présence de plusieurs sommités et Prix Nobel. Une occasion pour demander à Yannick d’Escatha, président du CNES, etAnny-Chantal Levasseur-Regourd, présidente d’AMA France, de nousexpliquer l’attrait et l’importance de cette discipline.

L’Année mondiale de l’astronomie a pour objectif de stimu-ler l’intérêt du public, et particulièrement des jeunes, pourla science. Pourquoi l’astronomie peut-elle jouer ce rôle?Yannick d’Escatha : Comment l’Univers a t-il commencé? Y a-t-il des planètes habitables en orbite autour d’autresétoiles? Les questions que se posent les astronomes inter-pellent et fascinent tout à la fois. Mais depuis Galilée, onsait que pour y répondre les progrès technologiques sontessentiels. Les astronomes ont besoin de grands télescopes,de détecteurs à la pointe de la technologie, et depuis plusde 50 ans, du spatial. Pour moi, c’est ce mélange de ques-tions simples mais fondamentales et de technologies poin-tues qui fait toute la richesse de l’astronomie. C’est celaqu’il faut mettre en avant pour montrer que la science, c’estcertes difficile, mais aussi passionnant et excitant. C’estaussi une belle aventure humaine que de mener à bien unemission spatiale, impliquant toute une palette de compé-tences et de métiers pendant plusieurs années.

Anny-Chantal Levasseur-Regourd : Il y a plus de 4000 ans,les humains contemplaient sans doute déjà le ciel en s’in-terrogeant sur leurs origines. Il y a plus de 400 ans, ils ontcommencé à découvrir l’Univers à partir d’une approche

int

er

vie

w

AMA09

Plein phare sur l’astronomie en 2009

scientifique qui les a progressivement conduits à arpenterle cosmos pour y estimer des distances, donc des temps. Il y a quelque 40 ans, avec les débuts de l’ère spatiale, ilnous est devenu possible d’observer au-delà de l’atmos-phère terrestre, pour appréhender des objets et des processusinconnus, des plus hautes aux plus basses énergies.Simultanément, les débuts de l’exploration spatiale du sys-tème solaire nous ont donné accès à des mondes inconnuset fantastiquement variés, qui abordent en particulier lesthématiques de l’évolution des climats ou de l’origine de lavie. Autant de sujets fascinants qui illustrent parfaitementles enseignements de mathématiques, de physique, de chimieou de sciences de la vie et de la terre!

En quoi 2009 sera une année riche en événements astrono-miques?Yannick d ’Escatha : 2009 va être l’année de Planck etHerschel, des missions d’astronomie attendues avec impa-tience par la communauté scientifique française. Planck estune mission européenne de cosmologie, dont l’instrumentprincipal est piloté par la France. On attend d’elle rien demoins que la compréhension des processus à l’œuvre pendantles tout premiers instants de l’Univers. Quant à Herschel,

u FABIENNE CASOLI, CNES

c

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JPOLITIQUE Business & politics

26 / cnesmmaagg JANVIER 2009

c’est un grand observatoire spatial aux longueurs d’ondeinfrarouge et submillimétrique qui étudiera la naissance desétoiles et des galaxies. Il emporte trois instruments cryogé-niques pour lesquels le CNES et les organismes partenairesse sont fortement investis. Ces deux satellites devraientêtre lancés en avril depuis le Centre spatial guyanais sur lamême Ariane 5. Nous espérons également lancer Picard,un microsatellite de la filière Myriade, qui étudiera la varia-bilité du Soleil, en particulier pour en comprendre uneéventuelle influence sur le climat.

Anny-Chantal Levasseur-Regourd : Au niveau de l’Annéemondiale de l’astronomie, plusieurs centaines de projets semettent en place sur tout le territoire français (y comprisl’outremer) grâce aux efforts d’établissements publicscomme le CNES, de l’Éducation nationale et de nom-breuses associations de diffusion de la culture scientifique.Ces projets sont décrits sur le site national* avec accès àl’information par région, date et/ou catégorie (animations,expositions, conférences, etc.). On peut, en particulier,

The International Year of Astronomy (IYA09)was declared officially open mid-January atUNESCO headquarters in Paris, in the presenceof a number of dignitaries and Nobel Prizewinners. We talked to CNES President Yannickd’Escatha and Anny-Chantal Levasseur-Regourd,who is chairing the IYA09 organizingcommittee in France, about astronomy’simportance and its ability to inspire.

The International Year of Astronomy aims to getpeople, especially youngsters, interested inscience. Why do you think astronomy can do that?Yannick d’Escatha: How did the Universe form? Arethere habitable planets orbiting other stars? Thesekinds of questions that astronomers are askingthemselves make us think and fascinate us. But eversince the discoveries of Galileo, we know that the

answers will come from advancing technology.Astronomers need large telescopes, state-of-the-artdetectors and, for more than 50 years now, space.In my view, it is this combination of simple and yetfundamental questions with sophisticated technologiesthat makes astronomy so rewarding. That’s what wemust underline. Science may be hard, but it’s alsoexciting. A space mission is also a great humanadventure that calls on a broad spectrum of skillsover several years.

Anny-Chantal Levasseur-Regourd: More than4,000 years ago, humans were most probablyalready looking to the heavens and wondering abouttheir origins. Over 400 years ago, they begandiscovering the Universe through a scientificapproach that led them to estimate cosmic distancesand timescales. And with the advent of the spaceera some 50 years ago, we acquired the ability to

observe beyond Earth’s atmosphere and seek outunknown objects and processes across the energyspectrum. At the same time, early exploration of oursolar system revealed new and fantastically variedworlds, giving us clues about climate evolution andthe origins of life. All these fascinating subjectsperfectly illustrate the teachings of mathematics,physics, chemistry or life and Earth sciences!

What events in astronomy can we look forwardto in 2009?Yannick d’Escatha: Planck and Herschel are twoastronomy missions eagerly awaited by the Frenchscientific community. Planck is a European cosmologymission for which France is supplying the maininstrument. We expect it to help us understand theprocesses at work during the very first moments ofthe Universe. Herschel is a large infrared andsubmillimetre space observatory that will study the

All eyes on astronomy in 2009IYA09

Tests sur le simulateur de

Planck enmars 2008 à l’Estec

(Noordwijk).Planck is tested on

the simulator inMarch 2008 at

ESTEC, Noordwijk.HH

Herschel lors detests acoustiques enjuin 2008 à l’Estec(Noordwijk).Herschel undergoesacoustic testing inJune 2008 at ESTEC,Noordwijk.

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Business & politics POLITIQUE J

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birth of stars and galaxies. It will carry three cryogenicinstruments in which CNES and the mission partnershave invested heavily. Both satellites are scheduledto launch together in April from the Guiana SpaceCentre on an Ariane 5. We also intend to launchPicard, a microsatellite built around the Myriadebus, to study solar variations and in particular anyimpacts they might have on climate.

Anny-Chantal Levasseur-Regourd: For IYA09,several hundred projects are being initiated all overFrance and its overseas territories through the effortsof government agencies like CNES, educationauthorities, schools and universities and numerousscience outreach associations. The national website*has all the details by region, date and/or category(events, exhibitions, lectures, etc.). For example,there will be 100 key lectures from January toDecember delivered by top scientists in most large

cities across the country; 100 hours of astronomyobservations from 2 to 5 April at a number of sites,so everyone should be able to find one not too farfrom home; and a range of projects aimed at people—the visually impaired, those with hearing difficulties,hospital patients or the disabled—who may find ithard to stay abreast of the latest discoveries enhancingour understanding of the Universe.

And what projects are being lined up for after 2010?Yannick d’Escatha: As a space agency that plansover the long term, for us 2010 is here tomorrow.Our space science seminar in March 2009 will serveto define our project priorities for 2015-2025. In themeantime, two noteworthy projects scheduled forlaunch by 2015 are the Gaia astrometry mission tomeasure distances between stars in our galaxy andBepi Colombo to study Mercury. In 2013, the PHARAOcold-atom clock is scheduled to fly to the International

Space Station on a world-first mission. Explorationof Mars is also a long-term effort that will be pursuedwith NASA’s Mars Science Laboratory mission in2011, Europe’s ExoMars mission in 2016 and a samplereturn mission after 2025.

Anny-Chantal Levasseur-Regourd: Once the UnitedNations and the International Astronomical Uniondeclared 2009 the International Year of Astronomy,a key aim for the 130 nations taking part was tosecure the long-term future of certain projectsalready in place. This was a factor in the officialselection in France for IYA09. It’s also important thatefforts should continue to give the public thechance to admire the night sky free from lightpollution, particularly at astronomy observationsites. Lastly, networks affording easy access to thelatest discoveries in astronomy will continue toflourish in the years ahead. K

citer les 100 grandes conférences animées de janvier àdécembre par des scientifiques de renom, dans la plupartdes grandes villes; les 100 heures d’astronomie, du 2 au5 avril 2009, sur une multitude de sites, aussi près de chacunque possible; ou encore tous les projets qui permettront àdes personnes empêchées (malvoyants, malentendants,personnes hospitalisées ou atteintes d’un handicap) d’ap-préhender notre compréhension actuelle de l’Univers.

… et pour la suite, quels sont les projets au-delà de 2010?Yannick d’Escatha : Pour une agence spatiale qui travaillesur le long terme, 2010 c’est déjà demain. D’ailleurs, leséminaire de prospective scientifique spatiale que noustiendrons en mars 2009 doit nous permettre de définir nosprojets prioritaires pour les années 2015-2025! En attendant,parmi les projets qui devraient être lancés d’ici à 2015, jepeux citer deux missions, Gaia, d’astrométrie globale denotre Galaxie, et Bepi Colombo, qui étudiera la planèteMercure. 2013 devrait voir l’emport vers la station spatialeinternationale de l’horloge à atomes froids Pharao, unepremière mondiale. L’exploration de la planète Mars estaussi une entreprise de longue haleine avec la mission MarsScience Laboratory de la Nasa, qui partira en 2011, la missioneuropéenne ExoMars en 2016, et après 2025, une missionde retour d’échantillons martiens.

Anny-Chantal Levasseur-Regourd : Dès que la décision dedéclarer 2009 Année mondiale de l’astronomie fut prise parles Nations unies et l’Union astronomique internationale,un objectif essentiel pour les 130 pays impliqués dans cetteaventure fut d’assurer un développement pérenne pourcertains projets mis en place. Ce souci a été présent dansla sélection des projets labellisés en France pour AMA09.Il est, par ailleurs, important que des efforts continuent à

être menés pour permettre au grand public d’admirer le cielnocturne en l’absence de toute pollution lumineuse, enparticulier dans des parcs et des sites consacrés aux obser-vations astronomiques. Enfin, il est certain que des réseauxd’accès facile aux découvertes astronomiques les plusrécentes continueront de se développer au cours des pro-chaines années. K

qwww.astronomy/2009.frPOUR EN SAVOIR PLUS : FIND OUT MORE AT

*

2009 sous le signe de l’astronomiehttp://www.cnes.fr/webmag

www.cnes.fr

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28 /cnesmmaagg JANVIER 2009

L’aventure spat ia le – 1946-1962En France, c’est le champ militaire qui, dès 1946, servira dethéâtre aux lancements de prototypes, posant les principesde base des fusées et les fondements des futures recherchesspatiales. Avec, pour défaut majeur, un « éparpillement »des travaux et des connaissances! Créé en 1948, le Comitéd’action scientifique de la Défense nationale (CASDN)aura pour mission première de coordonner ces organismeslancés dans des recherches souvent concurrentes.

La France et l ’espaceSon action aura permis de mener à bien le programme dedéveloppement de la première fusée-sonde, « Véronique »,construite par le Laboratoire de recherches balistiques etaérodynamiques (LRBA). Au total, une quinzaine defusées seront lancées. À l’époque l’engin, conçu en 1954 à

LA NAISSANCE DE L’ESPACE FRANÇAIS

On pourrait penser que l’aventurenaît du seul rêve des hommes. À tort. Elle peut avoir aussi, pour lui donner vie, une volonté, voire uncontexte favorisant. Plus que touteautre, la conquête spatiale auraconnu des étapes diverses dans samarche en avant. Tantôt propulsée,tantôt freinée par des événementsgéopolitiques ou économiquesdivers et variés. Désormais, cetterubrique consacrée à l’histoirereviendra sur les événementsmarquants de la conquête spatiale.

u LILIANE FEUILLERAC pour le /for CNES

partir du V2 allemand, était capable d’envoyer 60 kg à100 km d’altitude! En 1959, une version améliorée, laVéronique AGI, était destinée à être utilisée dans le cadrede l’Année géophysique internationale. La France, à cetteépoque, consacrait 0,7 % du produit national brut à larecherche! Et en cette période, l’idée du spatial restait trèsnationaliste. L’espace s’arrêtait aux limites du territoire etaux préoccupations militaires!Dans le même temps, à l’échelle mondiale, Américains etRusses engagés dans la guerre froide avaient mis la dissuasionnucléaire au centre de leur conflit. En 1957, le lancementde Spoutnik 1, le premier satellite soviétique, prendra lemonde au dépourvu et déclenchera la course à l’espace. La riposte des États-Unis passera par la création de laNational Aeronautics and Space Administration (Nasa) en1958 et par le lancement des grands programmes nationauxaméricains.

Trois modes de développementpour l ’espace français…

Face à ces deux superpuissances et à la tension provoquéepar la guerre froide, le gouvernement français décide alorsde se doter d’une force de dissuasion nucléaire et de met-tre en œuvre une politique spatiale indépendante. C’est legénéral de Gaulle qui, dès 1958, à son arrivée au pouvoir,en dépit du lourd fardeau des combats d’Algérie, lancera lesbases de cette politique spatiale avec la volonté affirmée de« faire quelque chose dans l’espace ». Par décret du 8 janvier

Histo i re d ’espace

EELa fusée sondeVéronique AGI

V37 prête àemporter le rat

Hector, le15 octobre 1962,

à Hammaguir(Algérie).

Véronique AGI V37sounding rocket

ready to carryHector the rat intospace, 15 October

1962, fromHammaguir, Algeria.

L'équipe FR-1décorée par

Georges Pompidou,Premier ministre,

en présence d’AlainPeyrefitte, ministredélégué chargé de

la Recherchescientifique et des

questionsatomiques et

spatiales.Au premier rang,

de gauche à droite:

The FR-1 teamreceive their

honours from PrimeMinister GeorgesPompidou in the

presence of AlainPeyrefitte, Minister

for ScientificResearch, NuclearAffairs and Space.

Front, from left: D. Derbernard, C. Froger, J.-

P. Causse, J. Coulomb,G. Pompidou, R. Aubinière,

P. Chiquet, S. Destivelle. Ausecond rang : M. X,

J. Dementhon, J. Blamont,A. Peyrefitte, J. Tarjus, J. Saint-

Etienne, N. Charbit.HH

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Business & politics POLITIQUE J

/ 29JANVIER 2009 cnesmmaagg

The birth of France’s space programme It would be easy to think that dreams are all that fueladventures. But we would be wrong. They also require acommitment and the right conditions. More than anyother, the space adventure has had its ups and downs,sometimes advanced and sometimes held back bygeopolitical and economic circumstances. In this issue ofCNESMAG, we kick off a new feature looking at themilestone events that have marked this adventure.

The adventure begins - 1946-1962In France, prototype launches got underway in the military domainin 1946, laying the foundation for rockets and future spaceresearch. But in these early years, dispersion of research effortsand knowledge proved a major drawback until the science actioncommittee for national defence (CASDN) was set up in 1948 tocoordinate bodies working in often competing fields of research.

France in spaceThe CASDN was instrumental in the successful pursuit of theprogramme to develop the first Veronique sounding rocket, built bythe LRBA ballistic and aeronautics research laboratory. In all, 15rockets were launched. For the record, Veronique—designed in 1954from the German V-2 rocket—was capable of lofting a 60-kgpayload to no more than 100 km. In 1959, an enhanced version,Veronique AGI, was developed for the International GeophysicsYear (IGY). At this time, France devoted 0.7% of its GNP toresearch and space was still very much confined to nationalboundaries and military concerns. Meanwhile, in the widerinternational arena nuclear deterrence was driving the Cold Warrivalry between the United States and the Soviet Union. In 1957, thelaunch of the first Soviet satellite Sputnik 1 took the world bysurprise and signalled the start of the space race. The United Statesresponded by creating the National Aeronautics and SpaceAdministration (NASA) in 1958 and launching a number of majornational programmes.

Three-pronged effortFaced with these two superpower blocs and accompanying ColdWar tensions, the French government decided to acquire its ownnuclear deterrence capability and implement an independent spacepolicy. On his accession to power in 1958, despite the heavy burdenof the conflict in Algeria, General Charles de Gaulle laid thefoundations of this policy with the firm intention of making France aforce to be reckoned with in space. The first step was the creationof a space research committee (CRS) on 8 January 1959. Researchbudgets were quickly tripled. A new company called SEREB (Sociétépour l'Étude et la Réalisation d'Engins Balistiques) was formed toestablish an initial action plan to serve France’s nuclear ambitions.The inception of CNES in December 1961 confirmed thegovernment’s strong commitment to space. The agency’s firstPresident was Pierre Auger and its Director General RobertAubinière. With DGA, the defence procurement agency, CNESsubsequently started France’s Diamant launcher programme and theHammaguir military launch range in Algeria was eyed as a base fororbiting civil satellites. Even at this early stage, despite strongsupport for a national space policy it was already clear thatprogrammes would need to seek bilateral or European partners. Afirst cooperation agreement with NASA gave rise to the first French-U.S. satellite FR-1, while at the same time the outlines of Europe’sspace effort were taking shape. From the outset, CNES did notrestrict its vision to purely national programmes. The agency soughtto establish bilateral and multilateral cooperative ties, particularly inEurope. To be continued… K

1959, un premier pas était franchi avec la création duComité de recherches spatiales, qui intégrait des scientifi-ques dans ses équipes. Très rapidement, les budgets de larecherche étaient triplés. La Société pour l’étude et la réa-lisation d’engins balistiques (Sereb) était chargée d’établirun premier plan d’action répondant aux ambitions de laFrance (force de frappe). La création, par décret de décem-bre 1961, du Centre national d’études spatiales (CNES),établissement public de recherches industrielles et com-merciales (Epic) confirmait le renforcement de la politiquespatiale. Le premier président en sera Pierre Auger et lepremier directeur général, le général Robert Aubinière. Le programme Diamant, premier lanceur français, étaitengagé par la Délégation générale pour l’armement (DGA)et le CNES. Base de lancement de missiles militaires,Hammaguir (Algérie) sera pressenti comme base de lance-ment des satellites civils.Et déjà, si le souhait d’une politique spatiale nationale étaitbien ancré, apparaissait la nécessité de programmes élargis,soit dans le cadre bilatéral, soit dans le cadre européen. Unpremier accord de coopération avec la Nasa allait donnernaissance au premier satellite franco-américain FR-1; enparallèle les contours de l’Europe spatiale se dessinaientaussi. En fait depuis sa création, le CNES a su ne pas rester que sur le développement de programmes purementnationaux. Il s’est engagé dans le cadre bilatéral ou multilatéral, en premier lieu européen. À suivre… K

N.D.L.R. Nos remerciements vont à Marcel Gilli et au professeur JacquesBlamont, pour la richesse de leurs travaux et pour leur aimable collaboration.

d ’espace

FFLe général deGaulle pose les bases de lapolitique spatialefrançaise dès 1958.President Charlesde Gaulle laid thefoundations ofFrance’s spacepolicy in 1958.

Editor’s Note – Wewould like to thankMarcel Gilli andProfessor JacquesBlamont for theirprodigious work andtheir kind assistance.

Space history

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30 / cnesmmaagg JANVIER 2009

ERATJ SOCIÉTÉ Society

Le CNES coordonne actuellement les activités de la charte « Espace etcatastrophes majeures ». Cette initiative unique au monde utilise les techniques spatiales pour tenter de sauverdes vies humaines et évaluer les dégâts causés par les catastrophes naturelles qui laissent de graves cicatricesdans de nombreuses régions du globe, Europe comprise.

«L e but de la Charte internationale est d’ap-porter des secours aux survivants! Les imagesissues des satellites d’observation (images d’archives ou images programmées sur les zonesdévastées) permettent, entre autres, aux auto-rités chargées des secours de repérer des villages

détruits, d’installer des camps de réfugiés, etc. », expliqueCatherine Proy, représentante du CNES au secrétariatexécutif de la Charte. Pour répondre aux situations d’ur-gence, le CNES et l’Esa ont créé en 2000 la charte inter-nationale « Espace et catastrophes majeures ». Ce n’est pasun accord entre États, mais entre neuf agences spatiales(France, Europe, Royaume-Uni, États-Unis Canada,

Argentine, Chine, Japon et Inde) disposant de satellitesd’observation de la Terre. Un pays qui ne dispose pas decapacité satellitaire opérationnelle ne peut pas entrer dansla Charte. Toutefois en sont membres tous les États mem-bres de l’Esa. Son objectif est de contribuer à l’organisationdes opérations de secours, grâce aux données images etproduits dérivés mis à disposition. Les satellites délivrentsoit des données optiques (Spot, IRS, Landsat, Formosat,Alos, Ikonos, QuickBird, Goes, etc.), soit des données radar(Envisat, Radarsat, etc.). La Charte promeut la coopérationentre les agences spatiales dans la gestion des phénomènescatastrophiques naturels impliquant des pertes humainesou des dégâts matériels importants: cyclones, tremblements

Une charte pouraider les survivants

CNES is currently coordinating the activitiesof the International Charter on Space andMajor Disasters, a unique initiativeemploying space technologies to help savelives and assess the damage due to naturaldisasters that leave a trail of destructionaround the world, including in Europe.

“The aim of the charter is to help get relief to thosewho need it,” explains Catherine Proy, CNES’srepresentative on the Executive Secretariat of thecharter. “Earth-imaging satellites provide archive or

tasked imagery of disaster areas that emergencyresponse teams can use to locate villages that havebeen destroyed, set up refugee camps and so on.”CNES and ESA instituted the International Charteron Space and Major Disasters in 2000 to respond tosuch emergencies. The charter is an agreementbetween the nine space agencies of France, Europe,the United Kingdom, the United States, Canada,Argentine, China, India and Japan to mobilize theirEarth-observation satellites when needed. Onlynations with an operational satellite capability areadmitted. However, all ESA member states are alsocharter members. The charter aims to help organize

disaster relief efforts by supplying satellite data andderived products. These may come from opticalsatellites like SPOT, IRS, Landsat, FORMOSAT-2,ALOS, IKONOS, QuickBird and GOES, or radarsatellites like Envisat and Radarsat.The charter promotes cooperation between spaceagencies in managing the response to naturaldisasters causing loss of human lives or majorphysical damage, such as hurricanes, earthquakes,volcano eruptions, floods, forest fires and evenindustrial accidents like oil spills. The benefits ofspace technologies were largely proven in the wakeof the devastating tsunami that hit Southern Asia in

A charter for survivors

u JOËLLE BRAMI, CNES

c

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J société Society

32 / cnesmmaagg JANVIER 2009

de terre, éruptions volcaniques, inondations, feux de forêtset même accidents technologiques (déversements d’hydro-carbures). L’intérêt du spatial a été largement reconnu lorsdu tsunami qui a ravagé l’Asie du Sud fin 2004. Le CNES,grâce à l’utilisation des images du satellite Spot 5, a étéd’une aide sans équivalent pour la mise en place des opé-rations de secours.Depuis sa création, elle a été activée plus de 200 fois. 40activations ont eu lieu au cours de l’année 2008, notammenten mai à la suite des dégâts terribles causés par le cycloneNargis au sud de la Birmanie, faisant au moins 130000morts (ou disparus) et plus de deux millions de sans-abri;puis après le violent séisme qui a ravagé la région duSichuan en Chine responsable de 80000 morts et de millionsde sans-abri; ou encore lors des cyclones qui se sont abattussur les Antilles (Haïti, Jamaïque); et, plus près de nous,après les inondations qui ont dévastées la Roumanie etl’Ukraine.

La Charte « victime » de son succèsMais finalement qui a accès à la Charte? L’ensemble de la communauté internationale, à travers ses services deprotection civile, peut demander aux « utilisateurs auto-risés » (services de sécurité civile des pays dont l’agencespatiale est membre de la Charte) ou à des organismes des Nations unies de l’activer. Ainsi, quand de violentscyclones ont frappé Haïti à la fin de l’été 2008, la sécurité

December 2004. CNES, which supplied imageryfrom the SPOT 5 satellite, provided unprecedentedassistance in organizing relief operations.Since its inception, the charter has been activatedmore than 200 times. There were 40 calls toactivate it in 2008 alone, notably in May after theextensive damage wrought by Cyclone Nargis insouthern Myanmar, leaving at least 130,000 dead ormissing and more than 2 million homeless; theviolent earthquake in the Sichuan region of China,which killed 80,000 and left millions homeless;hurricanes that ripped through Haiti and Jamaica;and, nearer to home, floods in Romania andUkraine.

Coping with its successCivil protection authorities around the globe canactivate the charter via “authorized users”—civil

protection authorities in charter member nations orUnited Nations organizations. For example, whenhurricanes bashed Haiti in late summer 2008,French civil protection teams activated the charterto obtain basemaps and flood and landslide mapsused to locate affected villages and buildings.Charter space agencies task their satellites in theevent of a crisis and provide data free of charge toemergency response organizations. The ExecutiveSecretariat appoints a project leader with expertisein image processing to ensure that field teams getthe data they need. The charter also provides freesupport to users throughout the activation process.Today, there are authorized charter users in 35countries. But 80 countries have benefited fromcharter data via France, the United Nations, theUnited States (50% of activations for other nations)and Argentina, which covers all of South America.

CNES is currently playing a central role after takingover responsibility for coordinating charter activitiesfor a six-month term in October 2008. “CNES’sobjective is to offer universal access to the charterwithout things getting out of hand,” explainsCatherine Proy. “We don’t want activation of thisvirtual constellation to descend into anarchy.Rather, we need to establish rules and mechanismsto safeguard what is the only operational initiativedesigned to respond to natural disasters.”No satellites dedicated to major disasters areplanned in the future. However, the forthcomingPleaides Earth-imaging satellites will offer greateragility and resolution. The charter also needs toaddress the questions raised by its own success. Forexample, isn’t it about time that its costs were borneby governments, or even by the UN, rather thanspace agencies alone? K

“Since its inception, the charter has been activated more than 200times, with 40 activations in 2008 alone.”

DEPUIS SA CRÉATION, LA CHARTE A ÉTÉ ACTIVÉEPLUS DE 200 FOIS DONT 40 ACTIVATIONS EN 2008.”“

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Society société J

civile française l’a déclenchée pour obtenir des cartes de référence,des cartes des zones inondées ainsi que des glissements de terrain, en vue de repérer les villages et les bâtiments détruits. Les agences spatiales concernées programment les satel-lites en cas de crise et fournissent gratuitement des donnéesspatiales aux organismes chargés de mettre en œuvre lessecours. Un chef de projet, compétent en traitement d’images,est nommé par le secrétariat exécutif. Son rôle est d’assurerque les données envoyées correspondent aux attentes del’utilisateur sur le terrain qu’il soutient tout au long du pro-cessus. Cette aide est gratuite pour les utilisateurs.Aujourd’hui, 35 pays ont des « utilisateurs autorisés ».Pourtant 80 pays en ont bénéficié, via la France, lesNations unies, les États-Unis (50 % pour d’autres pays) oul’Argentine qui couvre tous les pays d’Amérique du Sud.Depuis octobre 2008, le CNES « est au cœur du système ».Il a pris pour six mois la coordination des activités.« L’objectif du CNES, rappelle Catherine Proy, est de mettreen place un accès universel sans faire exploser la Charte. Il nes’agit pas de déclencher de manière anarchique cette constellationvirtuelle que représente la Charte, mais au contraire d’établir des règles, des mécanismes pour préserver cette seule initiative opérationnelle pour traiter les catastrophes naturelles. »Il n’est pas prévu aujourd’hui de satellites dédiés aux catas-

trophes majeures. Toutefois les futurs satellites d’observationde la Terre, Pléiades, seront plus réactifs et offriront unerésolution plus fine. L’avenir, c’est aussi se poser la questionde la charte, « victime » de son succès ! Les coûts nedevraient-ils pas être pris en charge par les États, voire parl’ONU, et non plus par les seules agences spatiales? K

FFLe bilan des inondations qui ontfrappé la Roumaniefin juillet 2008 estdramatique. Plus de 172000 hectaresont été affectés. Les dégâts les plusconsidérables ontété enregistrés à Timisoara, Arad, Caras-Severin et Braila.Floods in Romania atthe end of July 2008left a dramatic trail of devastation,leaving more than172,000 hectares of land under water.The worst-hit areaswere Timisoara, Arad, Caras-Severinand Braila.

www.cnes.fr

Les cas récents de la Birmanie et de la ChineRecent disasters inMyanmar and Chinahttp://www.cnes.fr/webmag

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Nouveauté chez MichelinSUIVEZ LE GUIDE EN RELIEF… Avec plus de 330 cartes, plans et atlas, traduits dans 7 langues, Michelin est le leader del’édition cartographique en français. Depuis 1910, son Bibendum nous guide sur toutesles routes de France et de Navarre avec fiabilité, curiosité et gourmandise… Sans cesse à la pointe du progrès, il exploite au mieux les évolutions technologiques.Hier avec les SIG, aujourd’hui avec les imagessatellite et la 3D!

E n 2008,Michelina refonducomplètement

ses cartes routièresFrance. La nouvelle carte« Département » est arrivée surle marché forte de deux innovationsexclusives. Elle a remplacé l’ancienne collection« Local » et se caractérise par l’utilisation d’uneimage satellite comme fond cartographique pourune représentation du territoire encore plus pré-cise et réaliste. De plus, cette nouvelle carte s’estenrichie d’informations touristiques du GuideVert Michelin, pour que le voyage soit une expé-rience riche en découvertes. « On a choisi l’imagesatellite pour sa qualité visuelle », précise PhilippeSablayrolles du service Cartes, plans et atlasMichelin. « Elle se superpose parfaitement avec lacarte et nous permet, en la traitant dans des gam-mes de couleurs basses, d’offrir une qualité gra-phique nouvelle. Pour un automobiliste, l’uti-lité de la carte est avant tout routière(itinéraires, stations-service, aires de repos,radars fixes, etc.). Elle doit être lisible àn’importe quelle heure et par n’importe queltemps. Par contre, le vacancier va la regarder sous un autre œil.S’il voit qu’à côté de son lieu de séjour, il y a le débouché d’unfleuve, un lac, des chemins pédestres… c’est un plus. Cela ajouteune dimension de rêve aujourd’hui très appréciée. »

La troisième dimension s’invite dans la car-tographie MichelinGrâce à l’utilisation de clichés pris par le satellite Landsat 7comme fond cartographique, la nouvelle carte

« Département »Michelin permet

d’explorer dansles moindresdétails les par-ticularités dela zone géo-

graphique tra-versée. Après

divers traitementsde couleur, l’image

extraite d’une imagesatellite laisse apparaître

très visiblement les princi-paux traits géographiques de

la zone: forêts, plaines agrico-les, littoraux, villes, reliefs, val-

lées… Déjà traitée lors de sonacquisition, elle passe ensuite dans

la moulinette des cartographesMichelin (baisser les couleurs, tra-

vailler le relief séparément de l’image,etc.) et offre deux niveaux de lecture:les détails géographiques de la zone ettoutes les informations routières et tou-ristiques de la cartographie Michelin.

Le résultat: une précision cartogra-phique inégalée jusqu’ici (avec descouleurs plus réelles et plus esthéti-

ques) et le réalisme inédit du relief en trois dimensions.Une innovation exclusive de Michelin qui donne du reliefaux cartes! Outre les progrès autorisés par le recours à uneimage satellite, les 45 nouvelles cartes « Département »Michelin gagnent encore en précision grâce à une échelleau 1/150000 (1 cm = 2 km) contre 1/200000.Cette innovation a été réalisée en partenariat avec la sociétéfrançaise Planet Observer basée à Clermont-Ferrand. K

u BRIGITTE THOMAS, CNES

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Society société J

With more than 330 maps, charts andatlases translated into seven languages,Michelin is the leading French publisher ofmap products. Since 1910, its famousMichelin Man has guided travellers reliablyall over France, satisfying their curiosity andappetites along the way… The company isconstantly pushing the technology envelope,from geographic information systems totoday’s satellite images and 3D maps.

Michelin completely revamped its French road mapseries in 2008. Its new local maps arrived on themarket with two exclusive innovations, replacing theold series and using a satellite image backdrop toachieve a more accurate and more realisticrepresentation of the land than ever before. Further,these new maps include information from Michelin’stourist guides to make every trip a voyage ofdiscovery. “We chose satellite imagery for its visualappeal,” explains Philippe Sablayrolles fromMichelin’s maps, charts and atlases department. “It overlays perfectly on the map and we canadjust colours to enhance graphic quality. Formotorists, a map’s utility lies in its depiction ofroads (itineraries, service stations, lay-bys, speedcameras, etc.) and it must be easy to read at all

times and in all weathers. On the other hand,holidaymakers will look at a map in a differentlight. If they see a river estuary, a lake or footpathsnear where they are staying, it adds to theirexperience.”

Michelin maps go 3DUsing imagery from the Landsat-7 satellite as abasemap, Michelin’s new local maps reveal thefeatures of an area in every detail. After colourprocessing, the image extracted from satellite dataclearly depicts prominent geographic features suchas forests, farmlands, coasts, towns, valleys andrelief. Michelin’s cartographers then put this pre-processed image through the mill to highlightgeographic details and add road and touristinformation. The resulting map offers unrivalledcartographic accuracy with more realistic andaesthetically pleasing colours, plus the realism ofrelief in three dimensions. Besides the advancesafforded by satellite imagery, at a scale of 1:150 000(1 cm = 2 km) against 1:200 000 previouslyMichelin’s 45 new local maps are also moreprecise than ever before. The latest innovationfrom Michelin was developed in partnershipwith French firm Planet Observer, basedin Clermont-Ferrand. K

A new dimension for guide mapsMICHELIN

In July 2008, CNES held a training session for teachers. The packedprogramme of lectures, workshops and other activities has beenreproduced on a CD-ROM, designed to supplement the educationalcontent of their classes. On the theme of Objective Earth: spaceworking for our planet, a whole range of space technologies iscovered, including radiometry, image processing and geolocation.Small software applications for use with the disk give further insightinto space applications and observations in relation to sustainabledevelopment. Numerous examples—ice melt, deforestation, urbandynamics, etc.—serve to illustrate these applications of broadtopical interest. K

En juillet 2008, le CNES organisait un stage en directiondes enseignants. Le programme, particulièrement riche,de cette session a servi de base à la fabrication d’un

cédérom. Conférences, ateliers, animations diverses ontété repris sur ce support. Les enseignants qui veulent tirerprofit des travaux menés peuvent trouver matière à enrichirle contenu pédagogique de leurs cours. Sur le thème« Objectif Terre – L’espace au service de la planète », toutun ensemble de techniques spatiales sont déclinées: radio-métrie, traitement d’images, géolocalisation… Des logi-ciels légers, associés au cédérom, ouvrent sur des observa-tions ou applications spatiales en lien avec ledéveloppement durable. De nombreux exemples illustrentles applications au bénéfice du grand public: fonte des glaces, déforestation, dynamique urbaine…K

Stages enseignants

Une compilation sur cédérom

Compilation on CD-ROMTEACHER TRAINING

www.cnes.fr

http://www.cnes.fr/enseignants

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Télé-épidémiologieLE SATELLITE SUIT LA BILHARZIOSE EN CHINE

Financée par le CNES, une étude pilote, dansla région du lac Poyang (Chine), va permettrede mettre en place des outils de lutte contre la bilharziose.

L a bilharziose (ou schistosomiase) est la maladieparasitaire la plus fréquente après le paludisme, touchant 200 millions de personnes dans le mondeet en menaçant 650 millions. Elle est responsable de

800 000 décès par an. La transmission du parasite àl’homme se fait selon un cycle qui nécessite un hôte inter-médiaire: il s’agit de gastéropodes aquatiques, vivants dansdes végétations d’eaux douces, majoritairement stagnantesou à faible courant. Cette maladie est présente dans 76 paysdes zones tropicales et intertropicales, principalement enAsie, Afrique et Amérique du Sud.En Chine, la schistosomiase pose un grave problème desanté publique, car elle est responsable d’un taux de morta-lité somme toute élevé, et 44 millions de personnes sontconsidérées à risque. La maladie affecte le bassin versant du

Yangtsé et des lacs associés, concernant 348 cantons dans10 provinces, la municipalité de Shanghai et la région auto-nome de Guangxi. Si la maladie est en partie contrôlée, laprésence du barrage des Trois-Gorges en amont (dont lamise en eau a débuté en 2003 et devrait s’achever en 2010)risque d’accentuer sa transmission. Ce barrage va provo-quer l’inondation de terres agricoles pouvant ainsi êtrecolonisées par le gastéropode. Les populations dont lesterres auront été inondées se déplaceront à la recherche denouvelles terres à cultiver, accompagnées de leur bétailpotentiellement porteur de la maladie, ce qui risque defavoriser sa dissémination.

Quand le satellite paraît…À la recherche de nouveaux débouchés pour ses produitsde cartographie rapide de gestion d’inondation développédans le cadre du projet Dragon, sa composante françaiseWarm (financement ministère des Affaires étrangères etCNES) et sa suite Dragon 2 (Esa et CNSA), le Sertit s’estrapproché du CNES pour obtenir son soutien en vue devaloriser ses produits dans le domaine de la télé-épidémio-logie. Une étude pilote dans la région du lac Poyang, financéepar le CNES en 2007-2008, a permis d’identifier les para-mètres (temps de submersion, qualité et température del’eau, végétation, météo, état des sols) influençant la pré-sence du gastéropode. Ces résultats ont été montrés et dis-cutés avec les cadres du National Institut of ParasiticDiseases (NIPD) de Chine, rencontrés sur recommandationde l’institut Pasteur de Shanghai. Deux facteurs impor-tants, accessibles à partir des données d’observation de laTerre, ont été isolés. Ils ont permis de proposer des indic-teurs épidémiologiques:

CNES is funding a pilot study in the region ofLake P’o-yang, China, that is setting up toolsto combat bilharzia.

Schistosomiasis, more commonly known asbilharzia, is the most widespread parasitic diseaseafter malaria, with 200 million sufferers worldwideand a further 650 million under threat. It is responsiblefor 800,000 deaths a year. The parasite finds its wayinto the human body via an animal host: watersnails that live on aquatic plants, usually in stagnantor slow-moving waters. The disease is present in 76tropical and intertropical countries, chiefly in Asia,

Africa and South America. In China, bilharzia is aserious public health issue, as mortality rates arehigh and 44 million people are considered at risk.The disease is running rife in the Yangtze River basinand its tributary lakes, affecting 348 cantons and 10provinces, the city of Shanghai and the autonomousregion of Kwangsi. While the disease is partly undercontrol, the Three Gorges Dam—where filling of thereservoir began in 2003 and is expected to becompleted in 2010—could facilitate its transmission.This project will flood farmlands ripe for colonizationby water snails. Displaced populations will move tonew areas in search of land to farm, taking with

them herds that could be carrying the disease, therebyfavouring its spread.

Satellites enter the pictureHaving developed rapid flood-mapping products forthe DRAGON project, its French component WARMfunded by the French ministry of foreign affairs andCNES, and for the follow-on DRAGON 2 (ESA andCNSA), the SERTIT regional image processing andremote sensing department asked CNES for supportin exploiting them for tele-epidemiology. A pilotstudy in the region of Lake P’o-yang, funded by CNESin 2007-2008, identified parameters (submersion

Satellites tracking bilharzia in ChinaTELE-EPIDEMIOLOGY

u MURIELLE LAFAYE, CNES

EELe planorbe

Biomphalariaglabrata, petit

escargot aquatiquevivant dans les eaux

douces peuprofondes,

responsable de la bilharziose.The bloodfluke

planorbbiomphalaria

glabrata is the smallfreshwater snailresponsible for

bilharzia.

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Society société J

J Le « temps de submersion », fondé sur les informations rela-tives à la dynamique des inondations récurrentes dans cettezone de mousson. Au cours d’une année, l’on distinguedeux périodes de transmission: au printemps lors de lamontée des eaux et à l’automne lors de la vidange du lac.J Le « groupement de végétation », car la présence decertaines espèces végétales, comme le polygonum et lecarex, a un impact direct sur la présence du gastéropode.Ces résultats sont très encourageants et innovants. La bil-harziose est une pathologie qui n’a fait l’objet que de rares travaux intégrant les techniques spatiales. Les paramètrescontrôlant la distribution du gastéropode vecteur de la bil-harziose, et par là même le risque de transmission de lamaladie, sont différents de ceux analysés dans les études detélé-épidémiologie menées jusqu’à présent par le CNES.Ceux-ci concernaient les mécanismes liés à la production

time, water quality and temperature, vegetation,weather and soil conditions) conducive to watersnails. The results of this study were presented toofficials and discussed at China’s National Instituteof Parasitic Diseases (NIPD) on the recommendationof the Pasteur Institute in Shanghai. Two importantfactors revealed by remote-sensing data served as abasis for proposed epidemiological indicators:K Submersion time, based on information aboutrecurring flood dynamics in this monsoon zone. Twotransmission periods stand out during the year: inspring when waters rise and in autumn when thelake empties.

K Vegetation clusters, as certain plant species likeknotweed and sedge directly impact the presence ofwater snails. These innovative results are veryencouraging. Bilharzia has never been studied usingspace technologies before. The parameters affectingthe distribution of the disease-bearing water snails,and hence the risk of transmission, are not the sameas those analysed by tele-epidemiology studiesconducted so far by CNES, which have focused onmechanisms related to mosquitoes, such as pondlocation and dynamics, and the insects’ flyingranges. This study shows that the methodologypatented by CNES can be applied to other types of

diseases. The demonstration project, funded undera call for ideas from CNES’s Applications &Exploitation department, will validate these twoindicators over a two-year period (2009-2010). Itwill then define additional indicators relating tohuman activities and health measures instituted bythe Chinese authorities. Ultimately, the project willcombine all these indicators to model thecontamination risk and compile bilharzia risk mapscovering the Lake P’o-yang region. At the end of thedemonstration project, SERTIT expects to offer anew service based on its rapid mapping productsand CNES’s tele-epidemiology expertise. K

de moustiques (détection des points d’eau et de leur dyna-mique, distance possible de vol des moustiques). Cetteétude montrera que la méthodologie brevetée par le CNESpeut s’appliquer à d’autres types de maladies. Le projet dedémonstration, financé dans le cadre des Appels à idéesApplications/Valorisation validera sur trois ans (2009-2011)ces deux indicateurs. Par la suite, il définira des indicateurscomplémentaires relatifs aux activités humaines et auxmesures sanitaires mises en place par les autorités chinoises.Dans une phase ultime, il les associera en vue de modéliserle risque de contamination et de produire des cartes de risquede présence de bilharziose, dans la région du lac Poyang. Àl’issue du projet de démonstration, le Sertit devrait être enmesure de proposer une nouvelle offre de service, valorisantses produits de cartographie rapide et le savoir-faire duCNES en télé-épidémiologie. K

Carte à huit niveauxde présence poten-tielle du vecteur dela bilharziose. Le dégradé dujaune au rougeindique un risquede plus en plusimportant de pré-sence du vecteurde la maladie, doncdu risque potentielde transmission.Eight-level mapshowing potentialpresence of thebilharzia vector. Therisk of snailpresence andthereforetransmission of thedisease goes fromyellow for low to redfor high.HH

GG Cycle parasitaire: Après l’éclosiondes œufs, les vers s’introduisent dans unplanorbe. Quelques semaines plus tard,ils quittent l’escargot pour un corpshumain dont ils traversent la peau, pours’installer dans son estomac.Parasite life cycle: after the eggs havehatched, the tiny flukes find a water snail.A few weeks later, they leave the snail insearch of a human. They enter the bodythrough the skin and lodge themselves in the stomach.

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ERATVJ dossier Special report

L’innovation spatiale au service de la sociétéBREVETS

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u service de la société

Space innovation serving societyCNES’s prime mission is and alwayshas been to pursue space projectspacked with innovative technologies.To this end, the agency adopted anexploitation policy in 2004 gearedtoward incentivizing teams andencouraging innovation. In this specialreport, we find out how this policy alsoopens patents to applications outsidethe field of space.

La réussite des projetsspatiaux, concentrés detechnologies innovantes, a toujours été et reste la première mission duCNES. C’est pourquoiune politique devalorisation incitative aété mise en place en2004 pour encouragerl’innovation dansl’entreprise. Cettepolitique est égalementsynonyme d’ouverturede ses brevets à d’autresapplications que cellesdu spatial, comme entémoigne ce dossier.

FFMicroscope magnétiquedu Laboratoire d’analysesélectroniques du CNES.Magnetic microscope at the CNES electronicanalysis laboratory.

u Dossier réalisé par / Special report by BRIGITTE THOMAS, CNES

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Jdossier Special report

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Les incitateurs de l’innovation En France, le secteur automobile est le plus grand déposant de brevets ; pour la seule année2007, les constructeurs PSA et Renault en ont déposé plus de 800 chacun. La recherche, dontle cœur de métier est pourtant l’innovation, se classe bien après. Le CNRS est dixième avec194 brevets*. Et le CNES dans tout ça ?

Le brevet, initialement associé aux inventions et à leur caractère technique, a acquis unedimension économique et stratégique impor-tante. Les enjeux de l’innovation ne sont plusuniquement de protéger l’excellence de l’entre-prise mais de la valoriser. Le CNES, par sonstatut particulier d’Épic (établissement public

à caractère industriel et commercial), n’est ni un centre derecherches ni une entreprise commerciale. Les innovationsissues de ses travaux ont longtemps été partagées dans lecercle des acteurs du spatial sans protection particulière. La réussite des projets spatiaux, concentrés de technologiesinnovantes, a toujours été et reste sa première mission. À l’extérieur du monde spatial, le CNES doit aussi développersa capacité d’innovation. Yannick d’Escatha, son président,a voulu que l’innovation spatiale reste la raison d’être duCentre National d’Études Spatiales.« Le CNES a mis en place une politique de valorisation inci-tative qui vise à encourager l’innovation au sein de ses équipes.Cette politique de valorisation est synonyme d’ouverture.L’innovation à laquelle le CNES participe doit être connue etpartagée. À travers cette valorisation, un deuxième objectif sedessine, celui d’ouvrir les brevets à d’autres applications pour

optimiser le produit des expertises cumulées », précise AntonioGüell, chef du service Applications et valorisation, pourexpliquer cette stratégie.

Jouant longtemps de discrétion, l’industrie spatiale s’estdémocratisée via la météo et la télévision par satellite: lesantennes paraboliques poussant sur les toits sont plus visibles que l’excellence technologique et le patient travailde développement requis par les lancements de satellites!L’application grand public phare, le GPS (Global PositioningSystem), est assimilée dans le langage courant au récepteurdes signaux du même nom, au même titre que le Frigidaire,marque de réfrigérateur, l’est, par raccourci, au familier« frigo »! Cette banalisation est signe d’une démocratisationde la technologie. Dans notre société, le secteur spatial sedoit d’être à l’écoute des préoccupations sociétales et d’yrépondre au travers de l’innovation. Pour mettre en phasesolutions applicatives et mutations de société, le CNES ainscrit cinq axes majeurs prioritaires: l’accès à l’espace; ledéveloppement durable; les applications grand public; la sécurité et la défense; sciences et préparation du futur.

Une valeur économique et une plus-valued’imageLe brevet d’invention est utilisé comme indicateur de l’innovation: il donne une valeur économique, quantifiable à celle-ci. Cependant la valeur d’un brevet n’est pas simpleà évaluer. Dans l’aéronautique, les brevets couvrent les innovations allant des moteurs jusqu’aux aménagementsde la cabine. Le prix d’un avion n’est pas un simple cumul

u ANTONIO GÜELL/ROMAIN DESPLATS, CNES

Utilisation de lasonde magnétique

CNES pour l’analysede dalle de

panneaux solaires. Lasonde (dans la main

gauche) détecte lechamp magnétique

induit par lepanneau solaire qui

fonctionnecorrectement

lorsque celui-ci estéclairé (dans la main

droite). Sousmicroscope, il est

possible decaractériser finementles défaillances pour

en comprendrel’origine.

Using CNES’smagnetic probe to

test solar cells. Theprobe (in the lefthand) detects the

magnetic fieldinduced by the solar

cell functioningcorrectly when

exposed to light (inthe right hand). Under

the microscope, anydefects can becharacterized

precisely tounderstand the root

cause.EE

Image du champmagnétique

(en rouge) corres-pondant au courant

parcourant un circuitélectronique.

Image of the magneticfield (in red)

generated by thecurrent in an

electronic circuit.EE

* source INPI nombre de brevets déposés en 2007

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Special report dossier J

Patents exist to protect inventions andtechnical innovations, but they areincreasingly becoming a major economicand strategic asset. Today, innovation isno longer just about protecting excellencebut also exploiting it. CNES is neither apublic research centre nor a commercialundertaking. For a long time, theinnovations it spawned were confined tothe closed circle of space players,without any special protection. While theagency’s prime mission is and always hasbeen to pursue space projects packedwith innovative technologies, it must alsonurture its ability to innovate. That’s whyfor CNES President Yannick d'Escatha,innovating in space remains CNES’sraison d’être. “CNES’s exploitation policyis geared toward incentivizing its teamsand encouraging them to innovate. Italso provides a window onto the outsideworld, since innovation at the agencymust be known and shared. Another aimof this policy is to open patents up toother applications in order to maximizeaccumulated expertise,” says AntonioGüell, in charge of Applications andExploitation. After many years in theshade, the space industry acquired ahigher profile through weather forecastingand satellite television. Satellite dishessprouting from the rooftops stand outmore than the technological excellenceand patient development efforts requiredto launch satellites. GPS, the flagship U.S.civil satellite navigation programme, hasbecome synonymous with the device thatreceives its signals, like Hoover becamethe everyday term for a vacuum cleaner.The fact that GPS is now such a commonword shows the extent to which thetechnology has entered our lives. In ourmodern world, the space sector needs tostay tuned to society’s concerns andrespond to them through innovation. Toalign application solutions with evolvingneeds, CNES has identified five priorityavenues: access to space, sustainabledevelopment, civil applications, securityand defence, and space sciences andpreparing the future.

Economic value and image boostPatents give innovation a quantifiableeconomic value, but that doesn’t mean apatent’s value is easy to determine. Inaviation, patents cover a wide spectrumof innovations from engines to cabindesign. And the price of an aircraft ismore than just the sum of its technologies.The United States often serves as thebenchmark for gauging the economicvalue of space activities, chiefly due tothe experience it has acquired from itsMoon missions and to its business culture.NASA innovated recently by taking partin intellectual property auctions organizedby Ocean Tomo; in autumn 2008, tenpatents were sold for $50,0001. Thisapproach complements technology

In France, the automobile industryis the sector that files most patents;in 2007 alone, PSA and Renault filedmore than 800 each. Althoughinnovation is the research sector’sstock in trade, it trails far behind,with the French national scientificresearch centre CNRS only 10th

in the rankings with 194 patents*.Where does CNES fit into thispicture?

Inciting innovationdes prix de développement des technologies.Pour appréhender la valeur économique de l’activité spatiale,les États-Unis sont souvent la référence. Les raisons prin-cipales tiennent à l’expérience des missions lunaires et à laculture « business » des entreprises américaines. Dans ledomaine des brevets, la Nasa a innové, en participant auxventes aux enchères de propriétés intellectuelles organiséespar Ocean Tomo! En automne 2008, un lot d’une dizainede brevets a été vendu pour une valeur de 50000 dollars (1).Cette approche vient en complément du transfert de tech-nologie. Sur le site Web dédié (2) de la Nasa, les solutionstechnologiques issues du spatial sont disponibles à la vente

In our modern world, the space sector needs to stay tuned tosociety’s concerns and respond to them through innovation.

DANS NOTRE SOCIÉTÉ, LE SECTEUR SPATIAL SEDOIT D’ÊTRE À L’ÉCOUTE DES PRÉOCCUPATIONSSOCIÉTALES ET D’Y RÉPONDRE AU TRAVERS DEL’INNOVATION. ”

“GG

Extrait d’une image sur Tunis acquise parSpot 5 en 2,5 m noir et blanc. Cette réso-lution favorise la gestion et la protectiondu patrimoine oléicole en permettant lecomptage automatique des oliviers et le

numérotage des rangées d’arbres pour unmeilleur repérage sur le terrain.

Subscene of a black-and-white 2.5-m imageof Tunis acquired by SPOT 5. This kind ofresolution enables automatic counting of

olive trees and numbering of tree rows formore effective management and protection

of our oil-growing heritage.

c c* Source: INPI

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Jdossier Special report

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Transfert de technologies

Le transfert de technologies n’est pas une nouveauté pour le CNES. Dans le domaine spatial, les innovations sont naturelle-ment reprises par les acteurs industriels qui les améliorent

et les intègrent en vue de leur utilisation, dans les satellites par exem-ple. Dans un domaine un peu plus large, des peintures antistatiquesdes lanceurs Ariane sont utilisées depuis un grand nombre d’annéessur plusieurs familles d’Airbus pour limiter les dommages liés à la fou-dre (société MAP). Un autre exemple de transfert hors spatial vient del’activité des ballons stratosphériques: un matériau léger et résistant estfabriqué par la société Zodiac, plus connue dans le domaine de la mer.Cependant, sur la quinzaine de brevets que déposait le CNES, la majo-rité l’était dans un but défensif, pour garder la liberté d’exploitation. Laquestion principale du transfert de technologies est celui du change-ment d’affectation: une innovation liée à un capteur optique montésur un satellite d’observation de la Terre, peut-elle se retrouver sur unappareil photo ou un microscope? Cette modification de destinationest un paramètre très important des retombées du spatial au servicede la société. Les premiers effets de la politique d’innovation du CNESapparaissent au niveau des brevets déposés. Bien que ceux-ci gardentleur spécificité spatiale, ils se tournent indéniablement vers despréoccupations sociétales. L’article (page 46) montre que les innova-tions spatiales bénéficient souvent à la télé-épidémiologie ou à desapplications grand public.

Technology transfersTransferring technologies is not new to CNES. In the space sector,innovations are naturally taken up by manufacturers who improvethem and integrate them on satellites, for example. Extending the netwider, the antistatic paints on the Ariane launcher have been usedfor many years now by French firm MAP to protect Airbus aircraftagainst lightning damage. Another example is stratospheric balloonsmade from a tough, light material manufactured by Zodiac, a firmknown more for its maritime products. However, most of the dozenor so patents previously filed every year by CNES were a defensivemeasure to maintain its freedom to operate inventions. The mainissue regarding technology transfer concerns changing the purposeof an innovation: for example, can an optical sensor designed for anEarth-imaging satellite be used in a camera or a microscope? This isa key parameter driving spin-offs from space technologies for socialapplications. The first effects of CNES’s innovation policy are seen inthe patents it has filed, for while being geared primarily towardspace applications they undeniably address social concerns, too. As the article on page 46 illustrates, innovations in space oftenbenefit areas like tele-epidemiology or civil applications.

pour les entreprises qui peuvent y trouver des réponses àleurs problèmes. La vente aux enchères des brevets Nasaramène la valeur du brevet à 5000 dollars, tout juste l’équi-valent des frais de dépôt initiaux. On est loin des retoursexceptionnels des hautes technologies. Un brevet pour l’au-thentification en ligne s’est vendu à lui seul plus d’un millionde dollars (3)! Mais la valorisation de l’innovation n’est pasuniquement financière. La plus-value d’image et de recon-naissance qu’elle apporte n’est pas négligeable. Des servicescomme ceux de l’imagerie de la Terre et de la localisation parsatellite, par exemple, placent le spatial sur une échellemondiale.

Un investissement pour des applicationsfutures« Le dépôt du brevet, puis son extension à l’étranger, ne sontque le début de la valorisation de l’innovation. Car pourtransférer les technologies issues du spatial, il faut souvent lesadapter, les transformer », explique Romain Desplats, res-ponsable de la propriété intellectuelle au sein du serviceApplications et valorisation. « Du prototype high-tech réaliséen quelques exemplaires au produit industriel dérivé, il va falloir réduire les coûts, voire alléger certaines contraintes defabrication pour produire en grand nombre. Ce transfert detechnologie peut être long, coûteux et difficile. ». Ce transfertdemanderait au CNES d’aller au-delà du champ de com-pétences qui est le sien. Le transfert de technologie devientun travail d’équipe et implique au même titre l’industriel, laPME ou la start-up, proches des besoins du marché, et leCNES, garant d’expertise et d’excellence. Organismesrégionaux et professionnels spécialisés dans le transfert detechnologie rajoutent leurs compétences. C’est ce travaild’équipe qui permet l’aboutissement du processus d’inno-vation, et c’est au terme de plusieurs phases évolutives queproduits et services issus de l’innovation spatiale intégrerontle champ ordinaire de l’industrie.Pour le spatial, l’échelle de temps d’un projet nécessite deconcevoir très en amont les systèmes innovants, plusieursannées avant le lancement. Et quand l’innovation est utiliséeau bénéfice de tous, il reste à assurer un retour sur cetteinnovation. Partager les brevets avec les partenaires indus-triels est un moyen de diminuer les coûts et d’accroître lepotentiel de valorisation… mais dans le respect le plusabsolu des critères édictés par la Lolf (loi organique relativeaux lois des finances). Le CNES, qui rend des comptes à ses tutelles, est en droit et a le devoir de faire reconnaîtreses réussites, et plus encore quand elles sont au service dela société. D’où la nécessité de sortir de l’attitude discrètequi seyait à l’établissement pour s’associer visiblement à laréussite industrielle. Depuis la création du serviceApplications et valorisation, le logo CNES revendique saplace, au même titre que celui de ses partenaires, dans lesinnovations qu’elle a générées. K

www.cnes.fr

[email protected]

(1)http://www.managingip.com/

Article/2040090/NASA-patent-sold-at-Ocean-Tomo-Fall-auction.html

(2) « technologie finder »

http://technology.nasa.gov/

(3)http://www.managingip.com/Article/1901242/6m-patent-

portfolio-sold-at-auction.html

FFPréparationd’une résine silicone pour satellite par la société Map.A silicon resin is prepared for a satellite by MAP.

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/ 43JANVIER 2009 cnesmmaagg

Special report dossier Ju LILIANE FEUILLERAC, pour le /For, CNES

Les brevets au CNES

Un brevet est avant tout un titre de propriété intellectuelle qui donne à son titulaire un droit exclusifsur une invention. Dans une entreprise innovante, il permet de garder un avantage sur les concurrents,le temps de rentabiliser l’investissement nécessaire aux recherches et développement. Une invention

est brevetable si elle répond aux critères de brevetabilité, telles la nouveauté et l’activité inventive. Ces critères ne sont pas limités à un pays ou à une zone géographique: un brevet déposé au Japon ou unepublication issue d’un colloque international en Russie sont ainsi opposables à un dépôt de brevet enFrance. L’objectif est d’accroître l’innovation et non de dupliquer ce qui se fait ailleurs.L’activité inventive, plus complexe à apprécier que la nouveauté, retient la notion d’évidence. Si l’Office européen des brevets a des critères précis et structurés, il n’en est pas de même des inventeurs, experts tech-niques dans leur domaine. Dans des domaines d’excellence comme le spatial, il est facile de passer à côté d’in-ventions. Un brevet n’est pas un prix Nobel; attendre la rupture technologique pour déposer un brevet, c’ests’exposer à laisser une autre équipe prendre le leadership sur le sujet. Le dépôt d’un brevet commence trèsen amont et marque chacune des étapes de l’innovation d’une entreprise.

Un soutien technique et juridique de la démarcheEn 2004, sous l’impulsion du président du CNES, un service Applications et valorisation a été créé au sein dela Direction de la prospective, de la stratégie, de la programmation, de la valorisation et des relations inter-nationales. Il a mis en place une dynamique de valorisation des brevets, y compris vers des applications quine concernent pas le domaine spatial. En pratique, le service accompagne le déposant dans sa démarche. Au lieu d’un mémoire technique d’une dizaine de pages, la fiche de déclaration d’invention d’une page sertjuste à initialiser la démarche, réduisant le travail supplémentaire pour les inventeurs. La description de l’in-vention se fait autant que possible par oral avec le support d’un ingénieur brevet d’un cabinet de propriétéintellectuelle compétent dans le domaine technique concerné. L’inventeur est accompagné parun expert propriété intellectuelle du CNES. L’établissement apporte toute son attention à soutenirces initiatives, car bien que le dépôt de brevet soit incontournable, il a un coût à la fois humain etfinancier. L’innovation doit être décrite au mieux pour être brevetable. Ce facteur temps impliquedonc un travail supplémentaire. Déposer un brevet n’est pas, non plus, gratuit. La procédure coûteenviron 5000 euros au départ, en France, mais pour étendre ce titre à l’international, il n’est pasinhabituel de dépasser les 40000 euros. Concrètement, la construction de cette stratégie de valo-risation a été progressive. À partir de dizaines de demandes de brevets déposées annuellement, 19brevets ont fait l’objet d’un premier dépôt à l’INPI (Institut national de la propriété industrielle)en 2007. Un chiffre modeste qu’il convient de pondérer: en effet, la même année, une cinquan-taine de déclarations d’invention ont été comptabilisées. Sur ces cinquante dossiers, certains nesont pas encore matures et feront l’objet d’un dépôt ultérieurement. Et d’autres ne seront jamaisdéposés. En 2008, le CNES a enregistré à nouveau près de cinquante déclarations d’invention. Elles ont débouché sur 38 premiers dépôts. La stratégie d’innovation a mis trois ans à se construire,mais les résultats sont significatifs et prometteurs.

Patents at CNESA patent grants exclusive rights to an invention and allows a company to maintain a competitiveedge. An invention is patentable if it meets certain criteria, such as novelty and inventiveness.These criteria are not restricted by geographic boundaries: a patent filed in Japan or a publicationfrom an international symposium in Russia apply to a patent filed in France. An inventive step is more complex to determine than novelty and is established by evidence. While the EuropeanPatent Office (EPO) applies precise and structured criteria, the same cannot be said of inventors.In areas like space, it’s easy for an invention to slip one’s grasp. A patent is not a Nobel Prizeand waiting to achieve a breakthrough before filing it could mean letting another team getahead. So filing of a patent starts at a very early stage.

Technical and legal supportIn 2004, the CNES President initiated the creation of an Applications & Exploitation department. This department has generated a new sense of urgency about innovation issues, including for applications outside the space field. The department supports patent applicants. Instead of a ten-pagetechnical description, a one-page form initially declaring the invention reduces the workload for inventors.Where possible, an invention is described at oral proceedings with the assistance of a patent attorney and a CNES intellectual property expert. Although filing a patent is a mandatory step, it also implies human andfinancial costs. To be patentable, an innovation must be accurately described and this takes time and work.The grant procedure costs about €5,000 to start with in France, but €40,000 is not unusual for aninternational patent. Starting out from a dozen or so patents a year previously, CNES has worked patientlyto arrive at 19 patents filed with INPI, the French patent office, in 2007. This modest figure needs to bequalified, as the same year 50 inventions were declared. Some of these inventions are not yet mature andwill be filed later, while others will not make the grade.In 2008, CNES recorded 50 more inventions that have led to 38 patent applications. It has taken three yearsto build the agency’s innovation strategy, but it is now achieving significant and promising results.

transfers. On NASA’s dedicated website2,companies can also buy space technologysolutions. The NASA patent auction peggedthe value of a single patent at $5,000, nomore than the initial filing costs. So we are along way from the exceptional returnsachieved in the high-tech industry. Forexample, a patent for on-line authenticationwas sold for more than $1 million3. Butexploiting innovation involves more than justmoney: it also brings a significant boost interms of image and recognition. Services likeEarth imaging and satellite-based location, forexample, have secured space’s place in theglobal arena.

Investing for future applications“Filing a patent and then extending itinternationally are only the first step inexploiting innovation, as space technologiesoften have to be adapted and transformedbefore being spun off into applications,”explains Romain Desplats, in charge ofIntellectual Property at CNES’s Applications andExploitation department. “Whether we’retalking about a few numbers of a high-tech

prototype or a derived industrialproduct, costs have to be reducedand manufacturing constraintshave to be eased for massproduction. So the process oftechnology transfer can be long,hard and expensive.” This kind oftransfer is outside CNES’s remit.Technology transfer is a team effortinvolving the manufacturer, theSME or start-up, which have theinside knowledge of the market,and CNES, which guaranteesexpertise and excellence. Regionalbodies and professionalsspecializing in technology transferalso play a role. It is this teamworkthat takes the process of innovationthrough to completion, and it isonly after several phases ofdevelopment that spin-off productsand services from space make itinto industry. In space, innovativesystems must be conceived veryearly on, several years beforelaunch. And when innovationbenefits us all, we need to ensurea return on our investment. Sharingpatents with industry partnersreduces costs and increases thepotential for exploitation. CNEShas the right and indeed the duty

to claim recognition for its successes, evenmore so when they serve society. This is whythe agency must adopt a higher profile andassociate itself more clearly with industrysuccesses. The CNES logo deserves to featureprominently on the innovations it has spawnedevery bit as much as its partners’ logos. K

Banc d’essai de caractéri-sation et de fatigue depivots élastiques.Test rig for characterizingand measuring fatigue in elastic pins.

(1) http://www.managingip.com/Article/2040090/NASA-patent-sold-at-Ocean-Tomo-Fall-auction.html

(2) - Technology finder: http://technology.nasa.gov/(3) - http://www.managingip.com/Article/1901242/

6m-patent-portfolio-sold-at-auction.html

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Jdossier Special report

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PROCÉDURES

Comment déposer un brevet?Un brevet est avant tout un titre de portée nationale. Mais dans quelle langue le publier ?Faut-il payer les procédures ? Quid d’un brevet européen ? mondial ? Lavoix, cabinet françaisde référence, nous explique la marche à suivre dans un parcours très balisé.

L’usage du brevet comme moteur de l’innovationtechnologique se fonde sur un échange entrel’inventeur, qui bénéficie d’un monopole d’ex-ploitation et le droit d’interdire l’exploitation del’invention, et la communauté scientifique etéconomique, qui reçoit la connaissance maté-rielle de l’invention. Et même si certaines pro-

cédures supranationales de dépôt existent, le brevet resteavant tout un titre de portée nationale. Il est nécessaire dedéposer une demande de brevet pour chaque pays danslequel une protection est recherchée. Pour l’obtenir, l’inventeur(ou son ayant-droit) dépose une première demande dansun pays, généralement celui de l’invention. Il dispose alorsd’un délai d’une année pour déposer sa demande dans

u PHILIPPE BLOT, cabinet Lavoix / Lavoix patent attorneys

d’autres pays de son choix (année de priorité). Dans le respectde ce délai, tout se passe, pour la délivrance, comme si tousles brevets avaient été déposés à la même date.

Plusieurs possibilités pour la premièredemandeLe dépôt de la première demande est d’un coût modéré. Il inclut essentiellement la rédaction de la demande debrevet et le paiement de taxes de dépôts et de recherche.Un an plus tard, il faut généralement déposer un brevetdans chaque pays où une protection est nécessaire. Ainsi,le dépôt devra se faire séparément aux États-Unis, auJapon, en Corée, en Inde… chaque fois dans la langue offi-cielle du pays, en s’acquittant des taxes locales et en passantpar un cabinet de brevets local. Le coût devient vite trèsélevé. Pour les pays européens, un dépôt « régional » d’unedemande de brevet européen sera possible, ou un dépôtnational dans chaque pays européen peut être envisagé. Ledépôt auprès de l’Office européen des brevets présentel’avantage, par une procédure de dépôt et d’examen unique,de parvenir à la délivrance d’un brevet européen unique. Cebrevet européen aura des effets dans 32 pays européens,sous réserve, si nécessaire, du dépôt d’une traduction.Depuis mai 2008, cette traduction n’est plus exigée par certains pays, notamment la France, la Grande-Bretagne etl’Allemagne. Le dépôt d’une demande de brevet européen,plutôt que des titres nationaux dans chacun des pays euro-péens, permet ainsi de réduire considérablement le coût deprotection par la procédure de délivrance unique et la suppression partielle des traductions.

Pas de brevet mondialPar ailleurs, la procédure dite « PCT » permet de réaliserun dépôt unique d’une demande de brevet internationaleauprès de l’Organisation mondiale de la propriété indus-trielle (OMPI), demande équivalente au dépôt de demandesnationales ou régionales dans plus de cent pays. Ce dépôtinternational conduit à des brevets nationaux ou régionaux,et non à un brevet mondial, sous réserve que les phasesnationales ou régionales de la demande internationalesoient engagées au plus tard trente mois après le premierdépôt (dépôt d’une traduction dans la langue officielle dupays, paiement des taxes, intervention de cabinets de brevets

“In Europe, you can file a regional or national application in each European country.”

POUR LES PAYS EUROPÉENS, UN DÉPÔT« RÉGIONAL » D’UNE DEMANDE DE BREVET EUROPÉEN SERA POSSIBLE. ”“Camineo, premier

guide touristiquenumérique.

Camineo, the firstdigital tourist guide.

HH

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Special report dossier J

Patents drive technological innovation.Inventors are granted a monopoly toexploit their invention and the right toforbid others from using it. In return, thescientific and economic communities cansee what the invention actually entails.Patents are above all national, whichmeans an application has to be filed ineach country where the invention is to beprotected. To this end, the inventor orhis/her legal beneficiary files a firstrequest, usually in the country where theinvention was conceived. S/he then hasone year to file applications in any othercountry of his/her choice. Provided thisdeadline is met, all the patents aredelivered as if the applications had beenfiled at the same time.

Several choices to startFiling of the first application costs amoderate amount, which mainly coversdrafting, filing and search fees. After oneyear, a patent usually has to be filed ineach country where protection is sought.This means separate applications have tobe made in India, Japan, Korea, the United

States and so on, in eachcountry’s official

language, andlocal fees arepaid through alocal patentattorney. Sothe cost soonmounts. InEurope, you canfile a regional ornationalapplication ineach Europeancountry. Theadvantage of goingthrough theEuropean PatentOffice (EPO) is thatit offers a single

In what language should a patentbe published? What do filingprocedures cost? What aboutEuropean and international patents?French patent attorneys Lavoixguide us through the filing process.

Filing a patentGrant procedures filing and examination procedure, leading

to the grant of a single European patenteffective in 32 European countries,provided a translation is also filed wherenecessary. Since May 2008, certainnations no longer require patents to betranslated, notably France, Germany andthe United Kingdom. Applying for aEuropean patent therefore significantlyreduces costs.

Single filing but no world patentThe so-called PCT procedure allowsinventors to file a single internationalpatent application with the WorldIntellectual Property Organization (WIPO),equivalent to filing national or regionalapplications in more than 100 countries.This international application will lead tothe grant of a national or regional patent,not a world patent, provided that thenational and/or regional procedure—translation into the country’s officiallanguage, payment of fees, appointmentof local patent attorneys—are initiated nolater than 30 months after the first filing.The advantage of this procedure is that itdelays payment of fees in the foreigncountry by 18 months, giving more timeto gauge an invention’s potential.However, it does not dispense with goingthrough the assessment procedures ineach country at a later stage.

Managing patent portfolios tocreate valueBesides the cost of obtaining a patent, afee to maintain it—usually yearly—is alsopayable to the patent office in eachcountry. Even though these fees are lowtaken individually, when added togetherover time they can amount to aconsiderable sum, sometimes more thanthe cost of obtaining the patent. As a result, a patent portfolio needs to bemanaged as a value-creating assetthrough the monopoly that it grants. The associated costs call for care inchoosing a strategy and countries whereprotection is sought, as well as theduration for which patents aremaintained.Conversely, it is important not to losesight of the fact that competitors’ patentscan be a barrier to exploiting what youare developing. For this reason, keepingtrack of patents and conducting freedom-to-operate analyses are crucial. K

locaux). Cette procédure a pour avantage de reporter dedix-huit mois l’engagement des dépenses des dépôts àl’étranger et de permettre ainsi une meilleure connaissancedu potentiel de l’invention. Elle ne dispense pas, en revanche,de suivre ultérieurement les procédures d’examen qui sontprévues dans les divers pays.

Gérer son portefeuille de brevets commeun actif créateur de valeursOutre les frais d’obtention des brevets, ces derniers doiventêtre maintenus en vigueur par le paiement de taxes géné-ralement annuelles, dues auprès des offices de brevets dechacun des pays dans lesquels l’invention est protégée.Même si unitairement ces taxes sont faibles, leur sommecumulée dans le temps et pour chacun des pays peut serévéler importante, voire supérieure au coût d’obtentiondes brevets. Compte tenu de ce mécanisme d’obtention etde maintien des brevets, le portefeuille de brevets doit êtregéré comme un actif créateur de valeurs par le monopolequ’il confère. Son coût nécessite une gestion fine du choixde la stratégie et des pays de protection, et de la durée demaintien en vigueur des titres.Inversement, il ne faut pas perdre de vue que les brevetsdes concurrents peuvent être un obstacle à la libre exploi-tation de ce que l’on est en train de développer. Aussi laveille en matière de brevets ainsi que les études de libertéd’exploitation sont d’une importance cruciale. K

qwww.lavoix.euPOUR EN SAVOIR PLUS : FIND OUT MORE AT

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Jdossier Special report

46 / cnesmmaagg JANVIER 2009

B0478, B0802, B0832… Non ce ne sont pas les nouvelles immatriculations pourvoiture ni un nouveau jeu de la Loterie nationale, mais lesésame d’une invention au CNES ! Certes un peu barbare, iln’en demeure pas moins la réponse technique à un problèmetechnique, souvent à l’origine d’applications inattendues.Caché derrière un numéro, qui aurait soupçonné un jour quela poêle Téfal découlerait d’une découverte spatiale : letéflon ! Pourtant le CNES est précurseur dans bien desdomaines de nouveaux brevets issus souvent de sa R&T. Loind’être exhaustive, voici la présentation de quelques dernièresnouveautés dont les retombées sociétales sont encore àl’aube de leur utilisation !

u BRIGITTE THOMAS, CNES

Zéo l i the , absorbeur d ’humid i té , ou comment p iéger les po l luants

en o rb i te

Afin de maintenir les performances des instrumentsembarqués sur satellite jusqu’à la fin de leur mission,il est nécessaire de pouvoir maîtriser les risques de

pollution moléculaire, conséquence principale du déga-zage sous vide des matériaux polymères. Les méthodesconventionnelles sont souvent très coûteuses et très longues.L’utilisation d’absorbants est une alternative intéressantepour le contrôle de la contamination. Le nombre des études

BREVETS

REGARDS SUR DEMAINGG

Nouveau type de roulement à billes à séparateurs sphériques pour les très longues durées de vie. Les roulements à billes sont des briques technologiquestrès utilisées dans les paliers de guidage des mécanismes spatiaux. Une action de recherche (R&T) avec l’entreprise ADR a permis de concevoir et de

réaliser ce prototype en rupture technologique. Son principe doit réduire les frottements internes, donc la vitesse d’usure du roulement.A new type of very-hard-wearing ball bearing with spherical separators. Ball bearings are widely used for guidance in space mechanisms. An R&T project with

ADR conceived and produced this prototype leap-ahead technology designed to reduce bearing friction and wear.

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Special report dossier J

Zeolite or trapping pollutants in orbitMaintaining the performance of instrumentson a satellite throughout its missionrequires close control of molecularpollution, chiefly from outgassing ofpolymers in a vacuum. Conventionalmethods for achieving this are often verycostly and time-consuming. Absorbentsare therefore a good alternative forcontrolling contamination. Research intothe use of these porous materials is beingstepped up in response to the strictregulations that now apply toatmospheric emissions of volatile organiccompounds. Research laboratories andfilter manufacturers have therefore takenup the challenge. While space is adifferent environment, the objectiveshere on Earth are similar, which is whyCNES has every reason to develop suchproducts in the short term to protectcontamination-critical instruments.

B0478, B0802, B0832… Maybe newcar registration numbers or a newlottery game? In fact, each one is anumber identifying a CNESinvention. Behind these somewhatobscure denominations lies asolution to an engineering problemthat often spawns unexpectedapplications. Who would know fromits patent number that the Teflon innon-stick pans was originallydeveloped for space? CNES is aprecursor in many areas, with arange of patents often resultingfrom its R&D efforts. Here, we takea look at a selection of the latestinnovations that are set to find theirway into our lives.

A window into the future

Patents

Measuring vehicle speed from spaceAll motorists fear being caught speeding.The radars inside roadside speed camerasare well known for generating speedingtickets. In space, they are used more forweather forecasting (rain radar),oceanography (radar altimeter) or foracquiring images that look more like anultrasound scan than a photograph(imaging radar). But these are preciselythe images that can tell us how fast avehicle is travelling. From space, it’spossible to estimate the speed of avehicle on land, at sea or in the air,anywhere on the globe. What’s newabout this patent is that a single, very-high-resolution image is used to do it.That can prove most useful for trackingroad traffic over large areas or helpingmilitary forces to watch over theatres ofoperation.

Deployable structureJust like a tent that erects itself in twoseconds, light deployable structures areproving their utility in space.

Mesurer la v i tesse des véh icu lesdepu is l ’ espace

Flashé! Tous les automobilistes en ont la hantise! Car surles routes, le radar est connu pour ses mesures devitesse et pour les contraventions qui en résultent. Dans

l’espace, le radar est plutôt associé aux prévisions météoro-logiques (radar à pluie), à l’océanographie (altimètre) ouencore à ses images étranges, plus proches de l’échographieque de la photographie (radar imageur). C’est justementces images qui, moyennant quelques traitements, peuventrévéler la vitesse de déplacement des véhicules. Depuisl’espace, il est possible d’estimer le déplacement de véhicu-les terrestres, navals et aériens en tout point de la Terre.L’innovation de ce brevet est d’utiliser une unique imageradar de très haute résolution pour obtenir ces informa-tions. Cela peut être particulièrement utile pour le suivi dela circulation routière sur de grandes zones ou pour aider lesmilitaires à surveiller des théâtres d’opération.

faisant appel aux différentes familles qui caractérisent cesmatériaux poreux augmente depuis la mise en place d’exi-gences sévères quant aux rejets nocifs dans l’atmosphère decomposés organiques volatils. Les défis sont donc lancésaux laboratoires de recherche et aux industriels de la filtration.Même si l’espace est un environnement différent, les objectifssont bien similaires, d’où l’intérêt pour le CNES de développer de tels produits en vue d’une utilisation à courtterme pour les instruments critiques vis-à-vis de la conta-mination.

Convoi de camions militaires.Convoy of military trucks.

c

c

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Jdossier Special report

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Système de sate l l i tes pour la sur ve i l l ance mar i t ime

En proie à une recrudescence de piratages, de pêchesoutrancières, de dégazages clandestins et à un trafic enaugmentation constante, le milieu maritime a de plus

en plus besoin de surveillance et d’intervention. D’où lanécessité d’améliorer les capacités de surveillance dans la prochaine décennie! En améliorant le repérage du signal,le nouveau système offre une meilleure surveillance mari-time en tout point du globe. L’invention propose une rapi-dité de détection tout en assurant une vue globale dessituations dangereuses repérées par le satellite, pas seulementà proximité des côtes. Le satellite permet de capter le signal

EE Le port du Havre.

The port of Le Havre.

St ructure dép loyab le

Àl’image de la tente qui se déplie toute seule en deuxsecondes, l’assemblage de structure déployable légèrea son utilité dans le domaine spatial. Car comment

transporter, dans un minimum de place et en un mini-mum de poids, un mat équipé d’une caméra à son extré-mité? La solution repose sur une charnière innovante baséesur le principe du joint de Carpentier: il fallait y penser! Icides plaquettes en matériau composite (carbone/époxyde)ultralégères se replient en accordéon et non comme unmètre ruban d’artisan. Le joint légèrement incurvé prend laforme souhaitée. Cela laisse envisager de multiples utilisa-tions, notamment lors de grands événements culturels ousportifs spectaculaires: déploiement de structures ultralégè-res transportables, telles que tentes, panneaux publicitairesou de sécurité routière, mât ultraléger support d’antenne oude caméra, pour l’inspection d’ouvrages de BTP par exem-ple. Mais ces charnières autoverrouillables, à effet ressort,pourraient aussi bénéficier aux objets grand public tels quetéléphones ou ordinateurs portables, boîtes ou caissons encomposite à couvercle rabattable, etc.

Maquette de démonstration du mât déployable spatial ultraléger qui constitue en soi une antenne ou peut porter un ou plusieurs capteurs à son extrémité. Sa longueur déployée peut atteindre plusieurs mètres (voire décamètres) et permettre des mesures sans perturbation liée à la plateforme ou à l’angle d’expositionsolaire. Il peut également participer au déploiement d’organes mécaniques, en tant que composant, tels que des structures membranaires, un baffle de télescope ouune structure légère de très grandes dimensions. Ses avantages par rapport aux autres principes (bras articulés, télescopiques, etc.) sont sa faible masse (1,5 kg pour4 m), son faible encombrement (coefficient de compactage), sa simplicité de fabrication et de mise en œuvre, son coût.A mock-up of an ultralight deployable space boom that also operates as an antenna or on which several sensors can be mounted. When deployed, the boom can extendto several metres (or tens of metres) and acquire readings free from perturbations caused by the platform or Sun angle. It can also be used to deploy mechanicaldevices such as membranes, telescope baffles or large lightweight structures. The advantage of this kind of technology over hinged or telescopic arms, for example, isthat it is light (a 4-metre boom weighs just 1.5 kg), compact, easy to manufacture and implement, and inexpensive.

1. Structure déployable ultra-légère dans son container.Ultralight deployable structureinside its container.

1 2 3 4

2. Les premiers éléments semi-rigides de la structure se déploient par gonflage (ou par effet ressort dans une autre version).The first semi-rigid elements of the structure aredeployed by inflation (or spring action).

3. Des lamelles élastiques en sortie de container (voir la première image)guident le déploiement.Elastic strips guide deployment of the structure from its container.

4. Le mât, support de capteur, est entièrement érigé.The boom carrying the sensorsfully erected.

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Special report dossier J

Lapsus , In te rnet dans les TGV

On ne peut plus s’en passer? Que ce soit pour les loisirsou le travail, Internet fait partie de notre quotidien.Son accès sur l’ensemble du territoire est devenu une

exigence forte de notre société. C’est pourquoi l’accès àInternet dans les transports à grande vitesse est un véritabledéfi technique auquel le satellite apporte une solution télé-communication bidirectionnelle. L’invention a pour objectifd’évaluer la qualité de service offerte aux voyageurs et dedimensionner la passerelle Internet pour garantir la satisfactiondes clients. Lapsus propose l’émulation d’applications mul-timédia réelles (navigation Web, voix, vidéo, messagerie,transfert de fichiers) et reproduit finement le comportementsimultané de multiples passagers. Il mesure les performan-

ces de ces applications, en particulier les débits et les tempsde réponse, selon la position et la vitesse du mobile. Lesrésultats sont directement exploitables et permettent notam-ment de conclure sur le nombre optimal de voyageurs pou-vant bénéficier de l’accès Internet haut débit avec une qua-lité de service garantie. Actuellement utilisé à bord du TGVEst, Lapsus pourra être mis en œuvre dans de nombreuxcontextes multimédia, fixes ou mobiles (trains, avions,bateaux), à des fins de dimensionnement et d’évaluation dela qualité de service offerte au client final.

For example, how can a camera mountedon the end of a boom be made to fit thespace and weight constraints of asatellite? The solution is an ingenioushinge based on the principle of thecarpentier joint. Ultralight strips ofcarbon/epoxide composite material foldlike a concertina rather than atradesman’s measuring tape. The slightly curved hinge can be shaped,making it suited to a wide range of uses,notably at major cultural or sportingevents for transportable, ultralightstructures like tents, billboards or roadsafety hoardings, and for ultralightantenna or camera booms or forinspecting building or civil engineeringstructures. But these self-locking springhinges could also find applications inconsumer devices like mobile phones orlaptop computers, and composite boxeswith hinged lids.

Satellites for maritime surveillanceFaced with a rise in acts of piracy,overfishing and ships flushing their oiltanks at sea, added to constant growth inshipping traffic, the marine environmentneeds all the protection it can get. So,surveillance capabilities need to beenhanced in the decade ahead. A newsystem offers more precise maritimesurveillance anywhere in the world by

improving location of signals. Thisinvention affords quick detection whileproviding a broad picture of dangeroussituations spotted by satellites, not justnear the shore. The satellite acquires theidentification signal from a ship whereverit is, tracks its position constantly andforwards it to a ground processingstation. A patent for this type oftechnology has already been filed in theUnited States. CNES’s invention adds anextra dimension, allowing satellites toprocess several signals at once andthereby increasing ship tracking capacity.

LAPSUS bringing the Internet tohigh-speed trainsWhether at work or in the home, it seemsthat today we cannot do without theInternet. Being able to connect anywhere,anytime has become a pressing socialdemand. Satellites offer a two-waytelecommunications solution to meet thischallenge in high-speed transportsystems. This invention aims to measurequality of service provided to passengersand to size Internet gateways toguarantee customer satisfaction. LAPSUSemulates real multimedia applicationssuch as Web browsing, voice, video, e-mailand file transfer, closely replicating thebehaviour of multiple passengers usingthe system. It measures how wellapplications perform, particularly datarates and latency, depending on thevehicle’s position and speed. Readilyexploitable results indicate the optimalnumber of passengers that can accessbroadband Internet while guaranteeingquality of service. LAPSUS is currentlybeing used on France’s TGV Est high-speedservice and could be applied to manyfixed or mobile (train, aircraft, ship)multimedia platforms in order to size andassess the quality of the service providedto end-users.

Centimetre-accurate GPSAccurate to 10 metres for cars and 1 metrefor aircraft, GPS is now set to scale newheights with centimetric accuracy. Thisnew patent concerns the resolution ofthe GPS signal, the aim being to replacethe standard measurement with a moreprecise one. It could offer users acentimetre-accurate positioning systemoperating in absolute mode instead of thedifferential mode used by current-generation systems, which require areference receiver nearby. This improvement will enable veryprecise geodetic positioning for scientistsstudying earthquakes and glaciermovement, as well as for surveyors orcivil engineering applications like offshoreoil rigs. Initially available to professionals,this technology will ultimately beextended and will join CNES’s portfolio ofpatents for the more sophisticated GNSStechnologies to be employed for Galileo.

GGLe TGV Est propose en test à ses clients,

munis d’un ordinateur équipé Wi-Fi, un bouquet d’informations et l’accès àInternet. À terme, l’ensemble du parc

TGV pourrait être équipé. Le CNES inter-vient via le banc de test Lapsus transpor-

table (BTLT), un produit spécifiqueadapté aux besoins

de la SNCF.The TGV Est is trialling information and

Internet services for customers with WiFi-enabled laptops. Ultimately, all of France’s

high-speed trains could offer this capability.CNES is contributing via a portable versionof its LAPSUS test lab named BTLT tailored

to SNCF’s specific needs.c

d’identification émis par le bateau n’importe où en mer etaide à connaître sa position en permanence en le restituantà une station sol de traitement. Aux États-Unis, un breveta déjà été déposé dans ce sens. Celui du CNES vientapporter une pierre supplémentaire à l’édifice. Jusqu’à présent,le satellite pouvait capter un seul signal à la fois, maintenantil peut en traiter plusieurs simultanément, ce qui augmentela capacité de suivi de bateaux.

c

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Jdossier Special report

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GPS cent imét r ique

Dix mètres pour les voitures, un mètre pour les avions,la précision GPS gagne aujourd’hui une graduation: le centimètre. Ce nouveau brevet porte sur la résolution

du signal GPS dans le but de remplacer la mesure standardpar une mesure plus précise. On pourrait ainsi proposeraux utilisateurs un système de positionnement centimétriquefonctionnant en mode absolu (et non plus en mode différentiel, comme c’est le cas des systèmes actuels quinécessitent un récepteur de référence à proximité). Cetteamélioration répond à des besoins de positionnement géo-désique très précis pour les scientifiques (tremblementsde terre, déplacements des glaciers, etc.), mais aussi pourcertaines professions comme les géomètres ou les métiersde génie civil, par exemple les exploitations pétrolières.Cette technique de GPS centimétrique, accessible dans unpremier temps aux professionnels, sera ensuite étenduepour rejoindre le bouquet de brevets CNES lié aux techni-ques GNSS plus sophistiquées prévues dans Galileo.

Pivot f l ex ib le

Les pivots élastiques sont des briques technologiquestrès utilisées dans les mécanismes spatiaux. Ils assurentun guidage en rotation très précis, sans frottement ni

usure, d’une partie mobile qui peut être, par exemple, unelame optique ou un miroir d’instrument. Ce travail fait suiteà un premier pivot utilisé dans l’instrument Spire du satelliteHerschel. La nouvelle technologie s’appuie sur un principed’assemblage par collage innovant, qui, tout en assurant unegéométrie plus précise, garantit une grande résistancemécanique (même en cryogénie), dans un encombrementminimal, réduisant ainsi masse et volume. Des retombéessont surtout envisagées pour les instruments de mesure(guidage plus précis et moins encombrant), les instrumentsd’optique ou de visée. Ils entrent également dans laconception de robots de précision et de micromachines. Ce pivot a été développé en collaboration avec la sociétéClix Industries, spécialiste du collage.

EEL’antenne GPS (enblanc) est fixée aubout d’un bras et

d’un trépiedarticulé. Elle peut

ainsi parcourir unetrajectoire en

forme de cercle de80 cm de rayon.

Une trajectoire quipeut être

reproduite grâce àla méthode

brevetée.The GPS antenna

(white) is mountedon the end of a

boom and a hingedtripod, which allows

it to describe a circlewith a radius of 80

cm. This trajectory isreproducible using

the patentedmethod.

GGPivot flexibleFlexible pivot

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Special report dossier J

Flexible pivotFlexible pivots are frequently-usedbuilding blocks in space-basedmechanisms, providing highly preciserotational guidance, without friction orwear, for moving parts like optical platesor instrument mirrors. This newtechnology was developed from a pivotused in the SPIRE instrument on theHerschel satellite. The light, compactpivot is based on an innovative bondingassembly principle that ensures a moreprecise geometry while guaranteeing highmechanical strength, even in cryogenicconditions. Spin-offs are expectedespecially in measuring instruments,where the pivot will provide more preciseand more compact guidance, and inoptical or viewing instruments. The pincould also be used in precision robotsand micromachines. It was developed inpartnership with bonding specialist ClixIndustries.

Méthode de car te de p rév is ion d ’ép idémies

La prévision des épidémies serait une avancée majeuredans le domaine de la santé publique, en réduisant leurimpact sur les populations et l’économie des pays.

L’invention vise ici à produire des cartes de risque de pré-sence d’agents pathogènes ou de vecteurs, ainsi que descartes de risque d’épidémies de maladies infectieuses trans-missibles par l’air, l’eau ou les animaux (moustiques,oiseaux, rongeurs, etc.). La nouveauté repose sur l’élabora-tion d’une méthode complète combinant mesures de terrain, mesures satellitaires (radar, optique, radiomètrique,altimétrique, etc.) et informations socio-économiques dansle but d’obtenir des cartes de prédiction d’épidémies. Cetteméthode pourrait être utilisée dans les futurs outils de sur-veillance et d’alerte précoce pour des maladies comme lepaludisme, le chikungunya, la fièvre de la vallée du Rift oule choléra.

Epidemic prediction mappingmethodThe ability to predict epidemics would bea major step toward reducing theirimpact on populations and economies.This invention aims to compile risk mapsindicating the likely presence ofpathogens or vectors, as well as riskmaps for epidemics of infectious water-borne or air-borne diseases or carried byanimals (mosquitoes, birds, rodents,etc.). Its novelty lies in a comprehensivemethod combining field measurements,satellite data (radar, optical, radiometricand altimetric data) and socio-economicdata to obtain epidemic prediction maps.The method could be used by future toolsfor monitoring and providing earlywarning of diseases like malaria,chikungunya, Rift Valley fever or cholera.

Biochips or counting hairsHow can we detect traces of life on otherbodies in the solar system? Oneparticularly promising avenue of researchis biochips, small microscope slides onwhich biological molecules can be placedto detect hundreds or thousands ofcompounds in one go. Development ofbiochips for space involves several steps,one of which involves optimizing thenumber of active molecules they cancarry. It’s a bit like doing a quick but veryprecise count of the number of hairs on amicroscopic head. A very fast and

GG Zone potentiellement occupée par les moustiques ( ZPOM).Zone potentially occupied by mosquitoes (ZPOM).FF Mare de Barkedji au Sénégal.Pond in the village of Barkedji, Senegal.HH Image satellite à haute résolution spatiale prise par Spot 5 pourdétecter les mares ( jusqu’à 100 m2), leur couverture végétale et leurturbidité. Objectif : estimer les zones potentiellement occupées parles moustiques.High-resolution satellite image acquired by SPOT 5 to detect ponds(down to 100 sq.m.), their plant cover and turbidity. The aim is toestimate which zones are conducive to mosquitoes.

c

“CNES’s patents and software committee attaches a lot ofimportance to exploitation aspects when assessing potential patents.”

LA COMMISSION DES BREVETS ET LOGICIELS DU CNES (CBL) ATTACHE UNE GRANDE IMPOR-TANCE À LA VALORISATION LORS DE L’ANALYSE DES BREVETS. ”

“c

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B iopuce ou combien de cheveux sur la tê te…

Comment détecter une trace de vie sur d’autres corps dusystème solaire? Plusieurs pistes sont à l’étude dontune prometteuse: les biopuces, petits supports solides

(lame de microscope) sur lesquels des molécules biologi-ques sont greffées pour détecter en une fois des centaines

à des milliers de composés. Dans le cas présent des tracesde vie! Développer des biopuces à destination du spatialrequiert plusieurs étapes dont l’optimisation du nombre demolécules biologiques actives greffées sur le support. Celarevient à pouvoir compter rapidement avec grande précision et fiabilité le nombre de cheveux sur une têtemicroscopique. Une méthode utilisant un colorant bleu aété développée dans ce but. Elle est très fiable, très rapideet permet la réutilisation de la biopuce et du colorant. Elleest adaptée à une grande variété de supports solides de for-mats différents, contrairement aux méthodes existantes.Elle peut être utile à des développements de biopuces oude méthode d’analyse dans le diagnostic médical, l’environne-ment, l’agroalimentaire…

“These examples reflect the proactive approach CNES is pursuing to exploit its inventions outside the space sector.”

CES EXEMPLES ATTESTENT DE LA DÉMARCHEVOLONTAIRE DU CNES POUR VALORISER SESINVENTIONS HORS DU SPATIAL. ”“

Sour is 3D

Dans le spatial, on a besoin de suivre, sans pouvoirdémonter les équipements, le bon fonctionnementélectrique des panneaux solaires, qui sont la source de

courant des satellites. Cette technique, qui mesure le courant sans contact et sans faire de bruit, se retrouve dansla souris 3D. L’invention propose ici un capteur magnétique(plutôt qu’à infrarouge) sans fil ni batterie. Bon nombre dejeux vidéo existent déjà en 3D, notamment la Wii dont lecapteur infrarouge se trouve dans la manette! Or quand lecapteur casse, il faut dans ce cas racheter la manette. Avecla souris 3D, pas de risque de casse car la manette est unaimant. Il peut tenir dans la main ou sur un doigt, et nenécessite plus l’électronique qui reste nécessaire aux manettessans fil!

EECœur du dispositif

de préparationd’échantillon

(DPE) : Au centre,sur la tourelle

bleue, se trouve leréacteur dans

lequel l’échantillonet les réactifs

chimiques sontintroduits. Sur ladroite, la plaque

chauffante permetla montée en

température duréacteur de 20 °C à500 °C en quelques

secondes.The core of the

sample preparationsystem: centre, thereactor containing

the sample andchemical reagents.

Right, the plateheats the reactor

from 20°C to 500°Cin seconds.

EEÉtape de

coloration par lebleu (dans les

pipettes) de puitscontenant des

moléculesbiologiques actives

greffés afin depermettre leur

dénombrement.Injecting blue dyefrom pipettes for

counting of activebiological

molecules.

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Special report dossier J

Les antennes , une fami l l e fo isonnante

Quelles soient connues sous le nom de balises Argos oucodées, les antennes ont de beaux jours devant elles,à en croire le nombre de brevets qui leur sont dédiés.

Deux grandes familles se distinguent toutefois. Dans lapremière catégorie : les antennes BIE (bande interdite électromagnétique). Elles pourront être installées sur lessatellites de télécommunication et remplaceront quatreantennes par une, avec à la clé un gain de masse, deconsommation et de coût (trois brevets en copropriétéavec l’université de Limoges). Dans la seconde: les antennesmontées sur ballons ou balises utilisateurs (Argos). Celles-ci autorisent l’amplification de la puissance du signal dansun rapport deux. Bidirectionnelles, les balises peuventaujourd’hui recevoir et émettre, ce qui permet de les repro-grammer selon les besoins de l’utilisateur (deux brevets encopropriété avec Satimo). Ces avancées laissent pointer defutures applications, notamment dans l’automobile,comme la radiodiffusion sonore par satellite (très priséeoutre-Atlantique!) Mais l’avenir est à Galileo. Là aussi nospetites antennes ont une longueur d’avance en matière detélécoms: une antenne recevant aussi bien GPS qu’Iridium,soit deux fréquences différentes. Alors à quand uneantenne à bord du satellite recevant GPS, Glonass etGalileo?

reliable method using a blue dye hasbeen developed for this purpose, whichallows the biochip and dye to be re-used.The method is suited to a wide variety ofsolid slides, unlike current methods. Itcould also be useful in developing otherbiochips or test methods for diagnosticsin the fields of medicine, the environmentand agri-food.

3D mouseIn space, we need to be able to keep acheck on the solar panels that powersatellites without having to dismantlethem. The contactless and noiselesscurrent-measuring technology employedto do this is also found in the 3D mouse.This invention uses a wireless andbattery-less magnetic sensor (rather thaninfrared). There are already a number of3D video games on the market, like theWii with its infrared sensor inside thecontroller. But when the sensor breaks,you have to buy a new controller. With a3D mouse, there’s no danger of thathappening because the controller is just amagnet that fits in your hand or on yourfinger and it doesn’t need the electroniccircuitry used inside current wirelesscontrollers.

A growing family of antennasWhether under a moniker like Argos or acode name, the future for antennas looksbright to judge by the number of patentsthat exist. Two main families of antennastand out: the first is electromagneticband-gap (EBG) antennas. One of theselightweight, low-power and low-costantennas—for which CNES has filed threejoint patents with the University ofLimoges—could replace four antennascurrently used on telecommunicationssatellites. The second is balloon-borne orbuoy-mounted antennas like those onArgos platform messaging transceivers

(PMTs). These antennas—CNES has twojoint patents with Satimo—can doublesignal power and allow two-waytransmission for users to reprogram theirPMTs. Such advances hold promise forfuture applications, notably for satelliteradio in cars, which is really taking off inthe United States. But the future belongsto Galileo. Leap-ahead technologies arebeing developed for telecommunicationsin the shape of small antennas able toreceive GPS and Iridium signals atdifferent frequencies. We can one dayimagine an antenna on a satellitereceiving GPS, Glonass and Galileo.

IPScope for the low-down on computer networksDespite constant advances in computingtechnology, no solution has yet beenfound to give everyone in the samecompany—decision-makers, operators,security officers, asset managers, IT managers, users, in-housecommunication officers and so on—a trueand dynamic view of the informationsystem. With IPScope, it can now bedone. This tool automatically generates agraphic picture of the topology of acompany’s network. Its flexibility anddesign philosophy make it suited to anycorporate network. The picture identifiesany connected computer, printer orserver, detects changes and non-authorized connections, and producesreports for all types of equipment in thenetwork. It also provides a uniformpicture to all users, whatever their role.It’s almost like the Post Office, PublicWorks or telecoms and power suppliersbeing informed automatically every timea new road is built. K

I PScope ou comment « vo i r » son réseau info rmat ique

Jusqu’à ce jour, malgré l’évolution informatique, aucunesolution ne permet à différents acteurs d’une mêmeentreprise (décideurs, exploitants, responsables sécurité,

gestionnaires de parc, infogérants, utilisateurs, communicationinterne, etc.) d’avoir une vision fiable et dynamique du sys-tème d’information. Avec IPScope, c’est possible. Cet outilreprésente automatiquement, de manière graphique, latopologie d’un réseau d’entreprise. L’invention, par sa flexi-bilité et son approche, peut être utilisée dans toute entre-prise dotée d’un réseau. Cette photographie du réseau permetd’identifier et de localiser tout ordinateur, imprimante, serveur,connecté au réseau de l’entreprise. Elle détecte des chan-gements, comme des connexions non autorisées, et produitdes synthèses sur les différents types d’équipements raccordésau réseau. Elle offre également une image homogène duréseau à chacun, quel que soit son rôle, et ce de manièretotalement automatique. Un peu comme si, lorsqu’unenouvelle rue est construite, la Poste, la DDE, les fournisseursde télécoms et d’énergie en étaient automatiquement informés. K

GGBalise de localisation développée par la société CLSPlatform messaging transceiverdeveloped by CLS.

Antenne Argos développée à partir du brevet « Antenne à polarisation

circulaire ou linéaire »Argos antenna based on CNES’s patented

circular- or linear-polarization antenna.HH

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FRANCE-BRÉSIL

23 décembre 2008 : Plein été à Copacabana dans la baie de Rio, température de l’eau 25 °C, de l’air 28 °C ! C’est dans ce décor de rêve qu’ont été signés des accords de coopération bilatérale entre les agencesspatiales française (CNES) et brésilienne (AEB). Ils intervenaient à l’occasion du sommet entre l’Union européenne et le Brésil,concomitamment à la conclusion de gros contrats dans le domaine de la Défense.

L e drapeau brésilien porte les étoiles de l’hémis-phère Sud avec en bandeau la devise du philo-sophe français Auguste Comte: « Ordre et progrès ». C’est une histoire ancienne et forteentre la France, l’espace et le Brésil. Il est le seulpays d’Amérique latine à avoir un programme

spatial développé depuis plus de quarante ans, aussi biendans le domaine des satellites que des lanceurs avec labase de lancement d’Alcantara, située à proximité del’équateur. L’Agence spatiale brésilienne (AEB) formule etmet en œuvre le programme spatial national en misant surla coopération internationale pour concrétiser ses ambitionsspatiales, notamment avec la Chine pour les satellites, laRussie et l’Ukraine pour les lanceurs. La France encourage

le Brésil en tant que puissance spatiale dans cette région duglobe. La stratégie spatiale française est vue comme unmodèle au Brésil et la coopération comme un moyen deprogresser et de diversifier ses partenariats.

Le programme-cadre inter-agencesPièce maîtresse du nouveau dispositif, le programme-cadreinter-agences apporte aux treize accords précédents (dontl’accord-cadre intergouvernemental de 1997) un élargis-sement de la coopération spatiale à tout un ensemble dedomaines tels que l’agriculture, la lutte contre le changementclimatique, la prévention des catastrophes naturelles, laprotection de l’environnement et la gestion des ressourcesnaturelles, ainsi que les télécommunications et la navigation

Le chemin de la Croix du Sud

23 December 2008: midsummer atCopacabana in Rio de Janeiro, it’s 28°C andthe water is 25°C. This was the idyllic settingfor the bilateral cooperation agreementsbetween the French and Brazilian spaceagencies on the occasion of the EU-Brazilsummit, signed at the same time as a majordefence contract.

The Brazilian flag carries the stars of the SouthernHemisphere and the words Ordem e progresso

(Order and progress), the motto of French positivistphilosopher Auguste Comte. France and Brazil sharea long history of solid ties in space. Brazil is the onlySouth American country with a space programme,which goes back over 40 years. During that time ithas developed both satellites and launchers at itsnear-equatorial Alcantara launch base. AEB (AgênciaEspacial Brasileira), the Brazilian space agency,shapes and executes a national space programmethat relies on international cooperation to accomplishits ambitions, notably with China for satellites andwith Russia and Ukraine for launchers. France is

backing Brazil as a space power in this part of theglobe, while Brazil sees France’s space strategy as amodel and cooperation as a means to advance anddiversify its partnerships.

Cooperation extended and renewedThe new inter-agency programme, following on from13 previous accords (including the 1997intergovernmental agreement), is the cornerstone ofrenewed cooperation between the two nations. Itextends space cooperation to a whole range ofapplications such as agriculture, combating climate

Southern Cross charts the way forwardFRANCE-BRAZIL

ERATJ monde World u PIERRE FRISCH, CNES

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Barrage Samuel au Brésil. L’acquisition régulière d’images permet de suivre l’évolution des paysages etmet ici en évidence la progression de la déforestation: les petites exploitations à gauche de l’image(cultures sur brûlis) sont peu à peu remplacées par des champs bien plus vastes affectés à l’élevage.Samuel Dam, Brazil. Regularly acquired imagery makes it possible to detect changes, highlighting the advance of deforestation: here, small plots of slash-and-burn farmland on the left of the image are gradually being replaced by much larger fields used to rear livestock.

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Jmonde World

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par satellite. Ce programme prévoit, sans échange defonds, la conception et la réalisation en commun d’études,de projets, de l’assistance technique à la maîtrise d’ouvrage,l’échange et la formation de personnels, la participation depersonnels à des équipes intégrées, l’échange d’étudiantsdoctorants et post-doctorants. Ce cadre est immédiatementmis en application par la signature concomitante de troisprojets spécifiques, correspondant aux priorités expriméespar le Brésil.

Technologie des plateformes multimissions(PMM)Ce premier projet consiste à mettre l’expertise du CNESau service des Brésiliens pour les aider à développer uneplateforme générique, afin qu’ils puissent réaliser eux-mêmes des missions scientifiques en orbite basse. Cetteassistance portera en particulier sur le sous-système decontrôle d’attitude en orbite, ouvrant ainsi la voie à unecoopération industrielle impliquant des fournisseurs nationaux (Thales Alenia Space ou Astrium). Elle compor-tera la venue d’experts brésiliens au centre spatial de Toulouse pour mettre au point des outils de test et de simulation de la future plateforme. Appelée PMM,cette plateforme générique sera utilisée pour le projetconjoint GPM (Global Precipitation Measurement : mesuresglobales des précipitations) évoqué ci-après. Cette coopé-ration favorisera les échanges sur la standardisation desplateformes et l’approvisionnement de composants standard, afin qu’à terme les deux pays puissent disposer de

change, natural disaster mitigation, environmentalprotection and natural resource management, as wellas telecommunications and satellite navigation. Nofunds will be transferred under this programme, whichprovides for joint studies, projects and technicalsupport, staff exchanges and training, integratedproject teams, and visiting doctoral and post-doctoralstudents. The new framework has already been appliedthrough the signature of three projects gearedtowards Brazil’s expressed priorities.

Multi-mission bus technologyFor the first project, called PMM for PlateformeMulti-Missions, CNES will assist its Braziliancounterparts in developing a generic satellite bus forscience missions in low-Earth orbit. Support willfocus on the attitude and orbit control subsystem,paving the way for industrial cooperation withFrench manufacturers (Thales Alenia Space orAstrium). Brazilian domain experts will work at theToulouse Space Centre to develop test and simulationtools for the future bus, which will be used for thejoint GPM project mentioned below. This partnershipwill promote exchanges on bus standardization andprocurement of standard components, with Frenchand Brazilian manufacturers ultimately developingelementary technology building blocks for bothcountries.

Brazilian geostationary satelliteThe second project, called SGB (Braziliangeostationary satellite), intends to encourageengineering cooperation on geostationarytelecommunications, navigation and weathersatellites. In particular, CNES will help to establish amission specification for SGB. Using input data fromits Brazilian partners, CNES will analyse servicerequirements, programmatic constraints andmission and system scenarios, as well as missionrisks. An integrated project team will be formed forthis purpose. CNES will also offer assistance inmanaging contracts with French manufacturers, forexample seconding engineers to take part incontract reviews. It will also supply an instrumentfor the SGB satellite to study propagation of high-frequency waves in Ka band for futuretelecommunications satellites.

Cooperation on climate and water cycleThird and last, the GPM project (Global PrecipitationMeasurements) will develop cooperation in theshort, medium and long term to employ satellitesfor characterizing precipitation, the water cycle andenergy budgets in the tropical belt. Thesephenomena are vital to understanding andmodelling global climate change. Due to its tropicallocation and its vast Amazon forest, Brazil is a key

focus of research efforts in this area. In the shortterm, French and Brazilian scientists will puttogether a programme to validate science products,notably those derived from the French-IndianMegha-Tropiques satellite to be launched in 2010.Visiting students and researchers as well as jointfield survey teams will compare and improvemethodologies for mutual benefit. In the mediumterm, it could be decided to design a satellitetogether to succeed international GPM missions likeMegha-Tropiques.

Environmental monitoring is a key element ofFrench-Brazilian cooperation and relies on Earth-imaging satellites. Within GEOconstel, CNES ispartnering initiatives by the French IRD developmentresearch institute, which also signed an agreementend 2008 to freely exchange regional satellite datato support climate and environmental research inthis part of the world. Order and progress from thehigh ground of space to protect and exploit the“green gold” of the Amazon forest is a potentsymbol of space serving Earth as depicted on theBrazilian flag. The Southern Cross is charting theway forward in 2009, which is set to be the year ofFrance in Brazil—and indeed, after the recentlysigned agreements, the year of French space in Brazil. K

EEMegha-Tropiques.

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World monde J

briques technologiques élémentaires développées par lesindustriels français et brésiliens.

Projet SGB (Satellite géostationnaire brésilien)Ce second projet vise à développer une coopération tech-nique en matière de systèmes satellitaires géostationnairesde télécommunications, de navigation et de météorologie.Le CNES apporte, notamment, son assistance pour l’éta-blissement d’une spécification de mission pour le projet desatellite géostationnaire brésilien, SGB. Sur la base de donnéesd’entrées fournies par la partie brésilienne, le CNES ana-lysera les exigences de service, les contraintes programma-tiques, fera une analyse préliminaire de différents scénariosde mission et du système, ainsi qu’une analyse de risquesde la mission SGB. Cette assistance prévoit entre autres laconstitution d’une équipe mixte intégrée. L’agence spatialefrançaise propose également son assistance dans le suivi descontrats industriels avec des industriels français, par exempleen mettant à disposition des ingénieurs pour la partici-pation aux revues de suivi des contrats. Elle fournira parailleurs dans ce programme un instrument qui sera intégrésur le satellite pour étudier la propagation d’ondes à fré-quence élevée (bande Ka) utilisée pour les futures télécom-munications par satellite.

Coopération dans le domaine du climat et du cycle de l’eauEnfin, le projet « Mesures globales de précipitations » vadévelopper une coopération à court, moyen et long termepour caractériser, par des moyens satellitaires, les précipi-tations, le cycle de l’eau et les bilans d’énergie dans la cein-

ture tropicale, phénomènes essentiels à la compréhensionet à la modélisation du changement climatique de notreplanète. Le Brésil, par sa localisation tropicale et l’étenduede la forêt amazonienne, est un pays clé pour l’aboutissementde ces recherches. À court terme, il s’agit de mettre aupoint, entre scientifiques français et brésiliens, un pro-gramme de validation des produits scientifiques issus desmesures fournies par les satellites, notamment Megha-Tropiques (satellite franco-indien devant être lancé en2010). L’échange d’étudiants et de chercheurs ainsi que laréalisation de campagnes de terrain conjointes confronterontles méthodologies afin de les améliorer pour un bénéficemutuel. À moyen terme, la perspective pourrait être ladécision d’étudier conjointement un satellite pour succéderaux missions internationales du GPM telles que Megha-Tropiques.La coopération sur l’environnement est un axe fort de coo-pération franco-brésilienne, qui s’appuie sur les moyensspatiaux d’observation de la Terre. Le CNES est notammentpartenaire, dans le cadre de GEOconstel, des initiatives del’IRD (Institut de recherche pour le développement) qui aaussi signé fin 2008 un accord sur les échanges gratuits desdonnées satellites régionales pour la recherche scientifiqueayant trait à la compréhension du climat et de l’environ-nement dans cette partie du monde. « Ordre et progrès »venant du ciel pour protéger et valoriser le vert pur de la nature amazonienne enserrant l’or des richesses de laterre, c’est toute la symbolique du spatial au service de la Terre que l’on retrouve dans le drapeau brésilien. LaCroix du Sud va montrer le chemin qui fera de 2009 nonseulement l’année de la France au Brésil, mais plus encore,avec ces accords, l’année du spatial français au Brésil. K

Le mardi 23 décembre 2008,les agences spatialesfrançaise et brési-lienne ont formaliséleur volonté dedévelopper leur coopération ensignant quatreaccords dans ledomaine spatial. De gauche à droite:Nicolas Sarkozy, président de laRépublique française, Yannickd’Escatha, président du CNES,serrant la main deLuiz Inacio Lula daSilva, président de la République fédé-rative du Brésil.Tuesday 23December 2008, the French andBrazilian spaceagencies signed four agreements to formally extendtheir cooperation in space. From left:French PresidentNicolas Sarkozy andCNES PresidentYannick d’Escathashaking hands withBrazil’s President LuizInacio Lula da Silva.FF

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S amedi 11 octobre, aéroport de Vnoukovo, 10 heuresdu matin départ pour Baïkonour. Un avion spécial,affrété pour la délégation américaine et les invités deRoscosmos, atterrit après quatre heures de vol sur

la même piste que celle empruntée par Bourane en sontemps. Après les formalités d’accueil, une visite de la villeest organisée. Immersion dans l’Union soviétique !Anciennement Tiouratam, Leninsk n’a été rebaptiséeBaïkonour (terre fertile pleine d’herbage) qu’après 1990. En réalité, l’authentique est une ville minière, située àplusieurs centaines de kilomètres du cosmodrome. Rusestratégique pour tromper les Américains durant la guerrefroide! Dans l’après-midi, retour vers le cosmodrome endirection du pas de tir où le Soyouz FG, descendantdirect de celui qui a emporté Youri Gagarine en 1961, est en place. Magnifique, le lanceur s’érige au milieu dela steppe, entouré de passerelles et de projecteurs.Quelques techniciens travaillent. Aucune agitation. Toutest encore calme et tranquille.Dimanche 12 octobre: jour J. Nous partons vers le site 254

ReportageEN DIRECT DE BAÏKONOUREn octobre dernier, Youri Lanchakov, Russe, Michael Fink, Américain, et Richard Garriot, touriste américain, s’apprêtaient à rejoindre la station orbitale. Catherine Ivanov, notre correspondante à Moscou et Albert Le Goué, fonctionnaire de défense du CNES, ont suivi le départ de ce 18e équipageau plus près du pas de tir mythique. Récit.

Last October, Russian cosmonaut YuriLonchakov, U.S. astronaut Michael Fink and American space tourist Richard Garriotprepared to fly to the International SpaceStation. Catherine Ivanov, our Moscowcorrespondent, and CNES’s defence officerAlbert Le Goué were there to witness thedeparture of the Expedition 18 crew, just astone’s throw from a mythical launch pad.

Vnukovo airport, 10.00 a.m., Saturday 11 October. A plane chartered for the U.S. delegation andRoscosmos’s guests lands after a four-hour flight on the runway used in the past by the Soviet Buranspace shuttle. After a formal welcome to Baikonur, a tour of the town awaits them. The visit takes theparty back to the Soviet era. Formerly Tyuratam,Leninsk was only renamed Baikonur—Kazakh for“wealthy brown”, i.e. “fertile land with many herbs”—after 1990. In fact, the real Baikonur is a mining

town several hundred kilometres from theCosmodrome, a strategic sleight of hand designed toconfuse the United States during the Cold War. Inthe afternoon, the group returns to the Cosmodromeand the launch pad where the magnificent Soyuz FG,the direct descendent of the rocket that first carriedYuri Gagarin into space in 1961, stands proudlyamidst the steppe, surrounded by walkways andfloodlighting. A few technicians are busyingthemselves, but everything is calm and quiet.Sunday 12 October: the big day. We depart for site254 where the crew are getting ready. A hugecrowd has gathered. We watch the astronauts suitup behind a glass panel, as officials and emotionalfamilies look on. From now on, they’ll have no morecontact with their loved ones. The crew receivetheir final instructions from Roscosmos DirectorGeneral Anatoly Perminov and the launchermanufacturers. Then it’s time for the official publicwalkout ceremony. The three astronauts line up andgive a military salute, solemnly pledging their aptitude

to accomplish the mission. The crowd applauds andcameras flash. The crew climb aboard the bus andonce they’ve gone the roads are blocked and thelaunch zone secured. One hour before launch at 13.01local time, we leave under a clear blue sky for theobservation point one kilometre from the pad.Onlookers gather gradually and excitement mounts.A voice announces the sequence of events over thepublic address system. There’s a lot of noise allaround. Then, two minutes before ignition, a tensehush suddenly falls. The metal arms swing back andsmoke begins to billow from the foot of the launcher,which then begins to climb straight as an arrow. Wehave to wait a further 528 seconds to be sure thelaunch is a success. Then everyone begins toapplaud, the sense of relief is palpable and emotionsrun high. Mission accomplished, and a unique andunforgettable experience at this legendary launchsite where Sputnik, Laika and Gagarin first departedjust 50 years ago. K

Live from BaikonurREPORT

RUSSIE RUSSIA

u PAR CATHERINE IVANOV notre correspondante à MoscouMoscow correspondent

De droite à gauche:Derniers saluts à la foule

de Richard Garriott,Yury Lonchakov et

Michael Fink.From right: Richard

Garriott, Yuri Lonchakovand Michael Fink give alast wave to the crowd

before departing.HH

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où se préparent les cosmonautes. Un monde fou est venuparticiper aux derniers préparatifs. Nous assistons à laséance d’habillage de l’équipage derrière une vitre, en présence des familles émues et des officiels. À partir de là,ils n’auront plus de contact avec les leurs. Les cosmonau-tes reçoivent les dernières instructions d’Anatoly Perminovet des constructeurs généraux. S’ensuit la dernière cérémoniepublique: le « walkout ». Tous les trois se placent selon unmarquage au sol précis. Salut militaire, ils rendent comptesolennellement au directeur de Roscosmos de leur aptitudeà réaliser leur mission. La foule applaudit, les flashs cré-pitent. Les cosmonautes montent alors dans le bus, prêtspour le départ. Après leur passage, les routes sont coupéeset la zone de lancement interdite.À une heure du lancement (13h01 heure locale), nouspartons vers le site d’observation situé à un kilomètre dupas de tir. Le temps est magnifique, ciel bleu pur. Petit àpetit, le public prend place. Au fil des minutes, l’excitationet la fébrilité s’intensifient. Une voix dans le haut parleurannonce les événements propres au lancement. Il y a beau-coup de bruit autour de nous. Soudain, à deux minutes dela mise à feu, le silence. Le silence absolu. La tension estextrême. Les bras métalliques s’écartent… la fumée apparaît au pied de la fusée… elle s’élève lentement, sur sa

trajectoire tendue vers l’espace. Le haut-parleur continueà égrener les paramètres de vol… tout va bien. Il fautattendre 528 secondes pour en être sûr. Les applaudisse-ments fusent de toute part… soulagement et émotion à laclé ! Mission accomplie, moment unique. Un souvenirinoubliable depuis ce site légendaire d’où sont partis, il y aseulement cinquante ans, Spoutnik, Laïka, Gagarine… K

L’Espagne, nouvelle puissance spatiale / La ministre de la Science et de l’Innovation espagnole, Cristina Garmendia, a annoncé, lors de la réunion ministérielle del’Agence spatiale européenne à La Haye, l’engagement de son pays à hauteur de 677 millions d’euros dans des projets de l’Esa pour la période 2009-2011. L’Espagne s’affirmeainsi comme un des leaders européens dans le secteur et se place dorénavant au 5e rang des pays participant le plus au développement de la recherche spatiale, derrièrela France, l’Allemagne, le Royaume-Uni et l’Italie.

Spain affirms new role as space power / Cristina Garmendia, Minister for Science and Innovation, announced at the ESA ministerial council meetingin The Hague that Spain is committing €677 million to ESA projects for 2009-2011. This funding commitment puts Spain alongside Europe’s leadingspace nations as the 5th largest contributor to space research behind France, Germany, the United Kingdom and Italy.

t

“At the official public walkout ceremony, the astronauts solemnlypledge their aptitude to accomplish the mission.”

LORS DU WALKOUT, LES COSMONAUTES RENDENT COMPTE SOLENNELLEMENT DE LEUR APTITUDE À REMPLIR LEUR MISSION AU DIRECTEUR DE ROSCOSMOS. ”

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u JEAN-PASCAL LE FRANC, CNES

MINISTÉRIELLE DE L’ESA

Les conclusions de La HayeLe Conseil ministériel de l’Esa, réuni les 25 et 26 novembre 2008 à La Haye, s’est achevé sur une

grande satisfaction générale. Ses engagements ont été portés à plus de 10 milliards d’euros, soit une progression de plus de 20 % par rapport à celui de 2005.

L e processus normal de préparation de la réuniondu Conseil de l’Esa au niveau ministériel n’ayantpas permis de finaliser l’ensemble des textessoumis à l’approbation des ministres et à la sous-cription des États, la réunion a commencé avecquelques questions non résolues: le soutien à

l’exploitation d’Ariane 5, la redéfinition de la missionExoMars, les conditions d’exploitation de la station spatialeinternationale. À ces points ouverts s’est ajoutée la sous-cription aux programmes optionnels, dont MétéosatTroisième Génération, GMES Segment 2 et Ariane 5 postECA pour les plus importants. Des consultations bilaté-rales franco-allemandes et franco-italiennes ont permis dedessiner les contours d’un accord global réglant les questionspolitiques encore ouvertes, et optimisant les souscriptionsaux programmes optionnels.

Des engagements prometteursLa réunion de La Haye aura permis: de mobiliser au totalun peu plus de 10 milliards d’euros de contributions nou-velles des États, dont 2333 millions souscrits par la France;d’assurer le développement de la troisième génération dessatellites de météorologie géostationnaires européensMTG (860 millions d’euros, part française de 34 % et sursouscription de 80 millions d’euros); de confirmer la péren-nité du programme GMES pour les dix ans qui viennent(830 millions d’euros, part française de 18,5 %); de soutenirla compétitivité de l’industrie européenne des télécommu-nications spatiales grâce aux diverses actions des programmesArtes (815 millions d’euros, part française globale de105 millions d’euros); de stabiliser la gamme des lanceurseuropéens en achevant leur développement (Vega etSoyouz) et en accompagnant l’exploitation des lanceurseuropéens Ariane et Vega (programmes Arta et Verta pour

europe

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600 millions d’euros); d’engager les premières études de défi-nition détaillée d’une version d’Ariane 5 adaptée aux évolu-tions du marché commercial (340 millions d’euros, partici-pation française de 50 %); de démarrer les premières études(50 millions d’euros) conduisant à la mise en place progres-sive d’un système européen de surveillance de l’espace; deredéfinir d’ici à fin 2009 une mission d’étude de Mars avec les850 millions d’euros de souscriptions indicatives des Étatseuropéens (dont 690 à Berlin, avec une part française globalede 15 %, conforme à son PIB), éventuellement augmentée decoopérations internationales; et enfin de garantir l’exploita-tion optimale de la Station spatiale internationale jusqu’en2012 (1370 millions d’euros, part française globale de 29 %).

La convergence d’accords bilatérauxAu total, les accords franco-allemands et franco-italiensauront permis d’optimiser le résultat général de la réunionministérielle, en assurant une souscription ni trop faible nitrop forte à tous les programmes phares. Il n’en a pas étéde même pour le programme EDRS (European Data RelaySatellite System) qui demeure insuffisamment souscrit.Présidente en exercice de l’Union européenne, la Franceavait déjà fait la preuve de sa capacité à mobiliser ses par-tenaires européens autour du consensus, à Kourou, lors dela réunion informelle des ministres en juillet, puis àBruxelles pour le 5e Conseil Espace le 26 septembre dernier.Avec la réunion du Conseil de l’Esa au niveau ministériel,la France a confirmé son engagement politique et financierdans les activités spatiales de l’Europe, et montré une foisde plus sa capacité à dégager, par les négociations bilaté-rales, un consensus optimisant les ressources européennesdévolues au secteur spatial. K

The ESA Council at ministerial level on 25and 26 November 2008 in The Hague endedwith satisfaction on all sides. Ministers injectedmore than €10 billion in funding, an increaseof 20% on the last time they met in 2005.

As the normal preparatory process was unable tofinalize all texts to be submitted for funding andapproval, the meeting began with a number ofunresolved issues: support for Ariane 5 operations,rescoping of the ExoMars mission and conditionsgoverning utilization of the International SpaceStation. On top of these items came subscriptionsfor optional programmes, the most importantamong them being Meteosat Third Generation,GMES Segment 2 and Ariane 5 post-ECA. Bilateralconsultations conducted by France with Germanyand Italy thrashed out a broad agreement resolvingopen political issues and optimizing subscriptionsfor optional programmes.

Promising commitmentsThe meeting in The Hague committed just over €10

billion in new funding from member states, €2,333million from France. These commitments will:O assure development of the third generation ofEuropean geostationary weather satellites (MTGwith €860m, oversubscribed by €80m, 34% fromFrance) secure the future of the GMES programmefor the next 10 years (€830m, 18.5% from France)O support the competitiveness of Europe’s spacetelecommunications industry through a series ofactions under the ARTES programme (€815m,€105m from France)O stabilize Europe’s range of launchers by completingdevelopment of Vega and Soyuz and supportingexploitation of Ariane and Vega (€600m for theARTA and VERTA programmes)O initiate detailed definition of a new version ofAriane 5 adapted to the evolving requirements ofthe commercial launch services market (€340m,50% from France)O begin studies (€50m) with a view to establishing aEuropean space situational awareness (SSA) systemO redefine by end 2009 a Mars mission with €850mprovisionally subscribed by EU member states

(€690m from Germany and 15% from France, inline with its GDP), possibly with additional fundingcontributions from international partnersO guarantee optimal exploitation of the ISS throughto 2012 (€1,370m, 29% from France)

Bilateral convergenceIn the final analysis, bilateral French-German andFrench-Italian agreements enabled a positiveoutcome to the meeting, with a good balance offunding for all flagship programmes. This was notthe case, however, for the European Data RelaySatellite programme (EDRS), which remainsundersubscribed. During its term as EU president,France has mobilized its European partners, first inKourou at the informal meeting of space ministers inJuly and then in Brussels at the 5th Space Councilmeeting on 26 September. At the ESA MinisterialCouncil meeting, it confirmed its political andfinancial commitment to Europe’s space effort,showing once more its ability through bilateralnegotiations to achieve consensus and optimizeresources. K

Resolutions in The HagueESA MINISTERIAL COUNCIL

PSELes députés européenss’engagent

Le 20 novembre 2008 à Strasbourg, le Parlement euro-péen a adopté à une large majorité une résolution sur lapolitique spatiale européenne (PSE). Ce vote révèle

l’importance accordée par cette institution au domainespatial, et la place croissante que les eurodéputés entendentprendre dans la construction de la PSE. C’est à l’initiativede Pierre Pribetich, député européen français, que les par-lementaires européens ont adopté cette résolution précisantles grandes priorités de la politique spatiale européenne. La première urgence est la mise en œuvre des programmesde l’Union européenne Galileo et GMES. Si la phase de

u BRICE LAMOTTE, CNES

c

Hémicycle du Parlementeuropéen àStrasbourg.Inside the EuropeanParliament buildingin Strasbourg.HH

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Constellations de satellitesRENOUVEAUET NOUVELESSOR

En astronomie, le mot « constellation »désigne un ensemble d’étoiles qui paraissent si proches dans le ciel que les anciennescivilisations ont cru y voir des figures, dessignes, des symboles. L’astronautique s’est miseà la mode des constellations, en déployant des satellites assez identiques pour une mêmeapplication.

S ystèmes de navigationLe GPS (Global Positioning System), développépar l’US Air Force et l’industrie américaine,fait appel à une constellation de 31 satellites

Navstar sur six plans orbitaux à 20000 km. Équipésd’horloges atomiques ultraprécises, ces satellites denavigation servent à synchroniser les systèmes au sol età se localiser partout dans le monde. L’utilisateur du

u THÉO PIRARD pour le/for CNES

développement du système de positionnement par satellite,Galileo, paraît en bonne voie, il n’en est pas de même pourGMES. Des incertitudes existent quant au financement età la gouvernance de ce grand programme dédié au chan-gement climatique et à la sécurité. Or les députés sou-lignent qu’un engagement financier limité porteraitatteinte à la viabilité d’un programme d’envergure tel queGMES. Dans le domaine de la sécurité, le Parlementconsidère qu’il revient à l’UE d’encourager le dévelop-pement de technologies duales, c’est-à-dire à la fois civileset militaires, car une telle synergie permet d’accroître lacapacité européenne de sécurité et de défense. Enfin,s’agissant de l’exploration, les eurodéputés estiment quel’Europe devrait élaborer une vision commune et une planification stratégique à long terme pour l’exploration spatiale par les humains et les robots, en s’associant auxprogrammes internationaux d’exploration. Sur ces troispriorités, le Parlement européen engage la Commissioneuropéenne et le Conseil à formuler des propositionsconcrètes. Il reconnaît également le rôle devenu incon-tournable de l’espace et des données spatiales pour répondreaux grands défis mondiaux: changement climatique, sécurité,gestion des crises, compétitivité… Mais l’effort en faveur del’espace que le Parlement réclame ne se fera pas sans unrenforcement politique de l’Europe spatiale. C’est pourquoiles parlementaires européens souhaitent que la politiquespatiale européenne soit construite conformément au traitéde Lisbonne qui, bien que non encore adopté, prévoit uneprocédure de codécision en matière spatiale, permettant auParlement européen de se faire entendre des autres insti-tutions européennes: la Commission et le Conseil. K

ESP

MEPs commit to spaceOn 20 November 2008 in Strasbourg, the European Parliament voted by a large majority toadopt the European Space Policy (ESP). This vote shows the importance MEPs attach tospace issues and confirms the growing role they intend to play in shaping the future ESP.The resolution outlining the key priorities of Europe’s space policy was adopted at theinitiative of French MEP Pierre Pribetich. The most pressing issue is the implementation ofthe European Union’s Galileo and GMES programmes. While the development phase of theGalileo satellite navigation system appears to be on track, the same cannot be said forGMES, as uncertainties still surround the funding and governance of this key environmentmonitoring and security programme. MEPs have underlined that a failure to securesufficient funding could compromise its viability. In the security arena, the Parliamentdeems that the EU should nurture dual-use civil/military technologies, as such synergieswill boost Europe’s security and defence capability. Lastly, in space exploration, MEPs wantEurope to craft a shared vision and a strategic long-term plan for human and roboticexploration, in partnership with international space exploration programmes. In these threepriority areas, the Parliament has asked the European Commission and the EU Council toformulate concrete proposals. It also recognizes the crucial role of space and satellite datain rising to the global challenges posed by climate change, security, crisis management andcompetitiveness. But the commitment to space the Parliament has called for will beimpossible without a stronger political foundation for Europe’s space programme. MEPswould like to see the ESP established in line with the Treaty of Lisbon, which, although notyet adopted, provides for joint decision-making on space issues, thereby giving theEuropean Parliament a voice alongside the Commission and Council. K

EE56 satellites Navstar

(dont 31 enservice) constituentla constellation GPS

de satellites denavigation.

The GPS satellitenavigation

constellationcomprises 56

Navstar satellites (31 in operation).

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récepteur GPS a besoin des signaux de temps émis parau moins quatre satellites pour calculer sa position. La Russie s’est elle aussi dotée de son système appeléGlonass, avec 24 satellites sur trois plans d’orbite à19100 km. Les Glonass se sont révélés moins fiables etla constellation n’a pu être opérationnelle à l’échelleglobale. Elle devrait l’être en 2010.Pour la prochaine décennie, deux autres systèmes de navigation prennent forme : les constellations deCompass/Beidou chinois (30 satellites à 21600 km) et duGalileo européen à des fins civiles (30 satellites à23600 km). Un effort est mené pour rendre les systèmescompatibles et interopérables afin que l’utilisateur, sur terre,sur mer et dans les airs, puisse dès 2014 disposer des indications de temps fournies par 110 satellites de quatreconstellations!

Services de communicationÀ la fin du siècle précédent, des industriels et des inves-tisseurs ont osé miser sur le développement de systèmes dedizaines de satellites relais placés sur des orbites bassespour briser le monopole des opérateurs publics nationaux.La plus osée (66 minisatellites) et la plus chère (plus de3 milliards d’euros) de ces constellations est Iridium. Aprèsavoir été racheté pour un prix symbolique, après l’im-portante faillite d’Iridium-Motorola, le système global desatellites interconnectés connaît de meilleurs résultats…avec le soutien du Pentagone. Il a démontré l’efficacité deses services de mobilophonie, des communications mariti-mes et aériennes, notamment au-dessus des pôles. Sanspréciser l’investissement, l’opérateur a décidé de renouvelersa constellation, avec son projet Next.

Globalstar, avec 48 minisatellites, se posait en sérieuxconcurrent d’Iridium: moins complexe et moins coûteux,il ciblait les zones habitées du globe. Des problèmes defonctionnement ont obligé l’opérateur à anticiper le rem-placement de sa constellation en commandant à ThalesAlenia Space 48 minisatellites de plus grande capacité et dedurée de vie double (quinze années). De son côté,Orbcomm propose 30 microsatellites de connexions M2M(Machine to Machine) pour la gestion des transports, le contrôle du trafic, la surveillance de réseaux de distri-bution… Il vient de commander à Sierra Nevada Corp les18 petits satellites relais O2G (Orbcomm SecondGeneration). Durant l’été 2009, a été dévoilé le projet O3b

(Other 3 Billion): 16 minisatellites à quelque 8000 km enorbite équatoriale serviront dès 2011 à relayer de hautsdébits de données entre les réseaux terrestres. Le but est demettre l’Internet large bande à la portée de trois autres milliards de Terriens! O3b a commandé à Thales AleniaSpace (Cannes) la fabrication de huit premiers satellites de 700 kg.

Observations en continuL’observation de l’environnement terrestre se met à la modedes constellations. L’université de Surrey (Guildford,Royaume-Uni), avec le professeur Martin Sweeting et SSTL (Surrey Satellite Technology Ltd) a montré la voie

“Environmental monitoring of Earth is also turning to constellations.”

L’OBSERVATION DE L’ENVIRONNEMENT TERRESTRESE MET À LA MODE DES CONSTELLATIONS. ”“

GGLe prochain nouveau-né de la constellationGPS, alias Navstar2 F, sera lancé en2009 par une fuséeDelta 4.The next satellite to join the GPSconstellation,Navstar 2F, will belaunched in 2009 by a Delta 4 vehicle.

c

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In astronomy, a constellation is a group ofstars that appear so close together in the skythat ancient civilizations interpreted them asfigures, signs or symbols. Today, astronauticsis turning to constellations of satellitesdesigned to serve a single application.

Navigation systemsThe Global Positioning System (GPS), developed bythe U.S. Air Force and U.S. industry, relies on aconstellation of 31 Navstar satellites orbiting in sixplanes at an altitude of 20,000 km. Equipped withultra-precise atomic clocks, these navigation satellitessynchronize ground systems and provide positionalfixes anywhere on the globe. Users with a GPSreceiver need time signals from four satellites todetermine their position. Russia also decided todeploy its own system called Glonass, with 24satellites in three orbital planes at 19,100 km.Glonass has proven less reliable than GPS and theconstellation is not yet operational worldwide,although it is expected to be by 2010. Two othernavigation systems are now taking shape for thenext decade, with the Chinese Compass/Beidou (30satellites at 21,600 km) and Europe’s Galileo civilsystem (30 satellites at 23,600 km). Efforts areongoing to make these systems interoperable so thatusers on land, at sea or in the air will have time signalsfrom 110 satellites in four constellations by 2014.

Communications servicesAt the end of the last century, industry and investorswagered on developing systems of dozens of relaysatellites in low-Earth orbit to break the monopolyof national public operators. The most daring andexpensive of these was Iridium, comprising 66minisatellites and costing over €3 billion. AfterIridium-Motorola slid into bankruptcy, the globalsystem of interconnected satellites was bought upfor a symbolic sum and is experiencing better days,supported by the Pentagon. Iridium’s mobile phone,maritime and aviation communications serviceshave proven their effectiveness, notably over thepoles. The operator has now decided to go aheadwith its Next project to renew the constellation, inwhich it is investing an undisclosed amount.With its 48 minisatellites, less complex, less costlyand targeting populated areas, Globalstar was aserious competitor for Iridium. But operationalhitches have forced the operator to renew itsconstellation earlier than anticipated and it hasordered 48 minisatellites with more capacity andtwice the design life (15 years) from Thales AleniaSpace. Meanwhile, Orbcomm is offering 30 M2M(Machine-to-Machine) microsatellites for transportmanagement, traffic control and distributionnetwork tracking. It recently ordered 18 O2G(Orbcomm Second Generation) small relay satellitesfrom Sierra Nevada Corp. In summer 2008, anotherproject emerged called O3b (Other 3 billion),consisting of 16 minisatellites in equatorial orbit at8,000 km designed to start operating in 2011. As its

name suggests, O3b aims to bring broadbandInternet to the three billion people on the planetbeyond the reach of terrestrial networks. O3b hasordered its first eight 700-kg satellites from ThalesAlenia Space in Cannes, France.

Continuous observationsEnvironmental monitoring of Earth is also turning toconstellations. Surrey Satellite Technology Ltd.(SSTL), headed by Professor Martin Sweeting atSurrey University in Guildford, UK, has paved theway with its trailblazing Disaster MonitoringConstellation (DMC). DMC comprises Algeria’sAlsat-1, Nigeriasat-1, Turkey’s Bilsat-1, China’sBeijing-1 and UK-DMC-1, all built by SSTL, soon tobe joined by Spain’s Deimos-1 and UK-DMC-2. In2008, two small constellations were also orbited byGermany, with its five interconnected SAR-Lupemilitary radar satellites and commercial opticalmicrosatellites operated by RapidEye. CNES hascome up with an ambitious project called e-CORCE*that aims to use 13 small satellites to acquire anddisseminate via the Internet one-metre imagery ofthe Earth refreshed every week. This commercialsystem will perform three tricks to achieve this feat:it will use simple, inexpensive satellites with atelescope-based viewing system weighing only 40kg; imagery will be collected and distributed via aglobal network; and images covering a swath of 28km will be compressed “psycho-visually” up to 50times. The system could be operational by 2014 atan estimated cost of €400 million. K

Renewal strategies herald a new dawnSATELLITE CONSTELLATIONS

étudié au CNES. Objectif: 1 Terre, 1 mètre, 1 semaine.L’emploi de 13 petits satellites doit rendre disponibles, viaInternet, des images d’un mètre de résolution, mises à jourchaque semaine! Ce système, proposé à la commercialisa-tion, repose sur trois astuces: l’emploi de satellites peucomplexes, donc peu coûteux (équipé d’un système de prises de vue, avec télescope, d’à peine 40 kg), la collecteet la distribution des images via un réseau maillé à l’échelle globale, la compression « psycho-visuelle » (jusqu’à 50 fois)des images d’une largeur de 28 km. Il pourrait être opérationnel dès 2014 avec un investissement estimé à400 millions d’euros. K

à suivre en réalisantla Disaster Monitoring

Constellation (DMC).Elle est constituée de

microsatellites natio-naux: l’Alsat 1 algérien, le

Nigeriasat 1, le Bilsat 1 turc,le Beijing 1 chinois, l’UK-DMC 1

britannique, tous réalisés par SSTLseront bientôt rejoints par le Deimos 1 espa-

gnol et l’UK-DMC 2. En 2008, deux petites constellationsont vu le jour en Allemagne: les cinq radars-espions SAR-Lupe interconnectés, et les cinq microsatellites optiques de lasociété RapidEye. e-CORCE (e-Constellation d’observa-tion récurrente cellulaire) est le nom d’un audacieux projet

FFLes ressources de notre planète sont

auscultées de manière permanente par cinq microsatellites de télédétection de la

constellation RapidEye, réalisés à l’université de Surrey.

The five remote-sensing microsatellites in the RapidEye constellation, built by SSTL at Surrey University, are keeping

a constant watch on our planet’s natural resources.

* e-Constellation d’Observation Récurrente CEllulaire(recurring cellular observation e-constellation)

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év

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Spécial étudiantsUNE COMPÉTITION QUI A DU… PEP’S

centre stage

CanSat! Sous ce nom mutin se cache une déclinaison, celle de « Cannette scientifique »,et un projet passionnant pour les étudiants issus de toutes les filières: écoles d’ingé-nieurs, universités, IUT, IUP, BTS. Il s’agit de faire entrer, dans un volume équivalent à une canette de soda de 33 cl, un concentré des fonctions de base d’un véritable satellite: alimentation, communications, géolocalisation… De plus, le CanSat doit être

doté d’un pilotage autonome. Ces fonctions vont permettre aux candidats de répondre auxmissions imposées de sondage atmosphérique ou tellurique, d’imagerie, de détermination deposition… Ludique mais aussi instructive, cette nouvelle activité développée en direction desétudiants veut contribuer à la diversification des supports de découverte des techniques spatiales qui leur sont proposés aux côtés des fusées expérimentales, ballons et vols parabo-

liques, programmes Perséus (prototype d’une fusée équipée d’un moteurhybride testant de nouvelles technologies) et Expresso (picosatellite cubiquepour valider des composants électroniques soumis aux radiations solaires).Les dossiers de candidature ont été déposés fin décembre et les postulantsont jusqu’au 30 avril pour transmettre leur dossier final. Après les États-Unis,le Japon, les Pays-Bas, l’Espagne, Planète Sciences et le CNES, associés sur leprojet, lancent la première compétition CanSat en France, cet été.

STUDENT SPECIAL

Contest in a canThe international CanSat competition is now opento students at engineering schools, universitiesand polytechnics, or on other vocational coursesin France. Teams must pack all the basic functionsof a real satellite—power, communications,geolocation, etc.—into a cylinder the size of a 33cl drink can. The ‘cansat’ must also have its ownnavigation and descent control. Launched on anamateur rocket, it then has to complete a set ofmission objectives, including atmosphere andground sensing, imaging and position determination.This new and exciting competition has realeducational value as another way to introduceyoungsters to space technologies, alongsideexperimental rockets, balloons, parabolic flights,the Perseus programme (a rocket prototype witha hybrid engine to test new technologies) and theExpresso programme (a cube picosatellite tovalidate electronic components in solar radiationconditions). The closing date for entries was 31December. Candidatesnow have until 30 Aprilto submit their detailedproject descriptions.After the United States,Japan, the Netherlandsand Spain, CNES hasteamed with PlanèteSciences to run the firstCanSat competition inFrance this summer.

ERATJ CULTURE Arts & living

http://www.cnes.fr/jeuneswww.cnes.fr

GG Test à La Courtine (Creuse) en juillet dernier. Testing at La Courtine, central France, last July.

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J CULTURE Arts & living

Are we headed towards abreakpoint?Climate, oil, food, water, rawmaterials, financial and socialcrises—all the indicators seem to beinterlinked and are turning red.Population, economic and industrialgrowth has led to burgeoningdemand and heightened tensions.The conclusion is clear: theecological, geopolitical and socialsituation at the dawn of the 21st

century poses a real threat. We needsolutions—and fast. The authors lookat how these factors areinterconnected and explore possiblealternatives.

The future that never happenedThe visionaries of centuries pastreally got it wrong. Contrary to theirpredictions, cars today don’t fly,travel agencies don’t offer lunarbreaks and you can’t teleport tomeet mother-in-law for lunch. In the21st century, the future theypromised hasn’t materialized,although certain prophecies havecome true. Illustrated by RichardHorne, this short and hilarious bookoffers a fascinating and satiricalvision of the utopia they imagined.

Petit guide caustiquedu voyage dans le futur

Nos chers visionnaires des sièclespassés se sont bien fourvoyés.

Aujourd’hui, nulle voiture volante,les séjours lunaires ne sont pasencore dans les catalogues des voya-gistes et vous n’allez pas déjeunerchez votre belle-mère par télépor-tation. Nous sommes au XXIe siècleet le futur promis n’est pas au rendez-vous. Pourtant certaines prophéties se sont bel et bien réali-sées! Illustré par Richard Horne, cepetit ouvrage humoristique présenteune vision fascinante et caustique dumonde dont certains avaient rêvé.

Ode to the celestial canopyThe heavens abound withextraordinary luminous phenomena.Eclipses, rainbows, halos, greenflashes, northern lights and startrails, not to mention satellites—allare visible to the naked eye, if youknow when and where to look.Astrophotographer Laurent Laverderpresents some fabulous images,most taken with a standard digitalcamera. He also offers advice foramateur astronomers as well asphotography tips. Science writerDidier Jamet explains thephenomena behind each image insimple terms.

Hymne à la voûtecéleste

Le ciel foisonne de phénomèneslumineux extraordinaires. Éclipses,

arcs-en-ciel, halos, rayons verts,aurores boréales, filés d’étoiles, sansoublier les traces des satellites, tousces phénomènes sont visibles à l’œilnu: encore faut-il savoir où et quandles observer. Laurent Laverder, astro-photographe, présente dans cetouvrage des images fabuleuses, réalisées pour la plupart avec un simple appareil photo numérique. Il délivre également ses conseils d’astronome amateur et ses secretsde prise de vue. Didier Jamet, journaliste scientifique, déchiffre chacune des images et expliqueavec simplicité les phénomènessous-jacents.

A non-academic approach to scienceWhat have The Simpsons got to dowith science? How can Homer—thebald, overweight couch potato,supposed to symbolize the averageAmerican—inspire others to scientificenquiry? Rather than attempting toextract scientific content from thecult series, Marco Malaspina, aresearcher at Italy’s INAF astrophysicsinstitute, points to the role of sciencein our society, of which the Simpsonfamily is a realistic microcosm.Nuclear power, healthcare, ecology,astronomy in the media and thecreationist argument are among thetopics addressed, Simpson style.

Une approche peu académique de la science

Quel rapport entre la familleSimpson et la science? Comment

Homer, symbole de l’Américainmoyen, chauve boulimique et télé-phage, peut-il susciter une quelcon-que inspiration scientifique? Le butde Marco Malaspina, chercheur àl’Institut italien d’astrophysique, n’estpas d’extraire le moindre contenuscientifique de la série culte, mais depointer la place de la science dansnotre société, dont la familleSimpson représente un microcosmesignificatif. Énergie nucléaire, santé,médiatisation de l’astronomie, éco-logie, querelle du créationnisme,sont quelques-uns des sujets traités àla mode simpsonienne.

LECTURES BOOKS

Vers un point derupture?

Crises climatique, pétrolière, alimentaire, crises de l’eau, des

matières premières, crises financièreet sociale… tous les indicateurs semblent liés dans un même système et pointent vers le rouge.La croissance démographique,conjuguée à l’essor économique et industriel, entraîne une augmen-tation des besoins et une aggra-vation des tensions. Un constat : la situation écologique, sociale etgéopolitique à l’aube du XXIe sièclefait planer une réelle menace. Il fauttrouver des solutions, et vite! Lesauteurs examinent les intercon-nexions entre les composantes enjeu et explorent les pistes alternativespossibles.

Eau, pétrole, climat: un monde enpanne sèche – C. Gautier, J.-L. Fellous, ed. Odile Jacob – 27 €Eau, pétrole, climat : un monde en pannesèche by C. Gautier and J.-L. Fellous –Published by Odile Jacob – €27

Où est passée ma combinaisonspatiale? – Daniel H. Wilson, ed. Dunod – 15 €Where’s my jetpack? by Daniel H. Wilson –Published in France by Dunod – €15

Le Ciel, un jardin vu de la Terre –L. Laverder et D. Jamet, ed. Belin – 27,50 €Le ciel, un jardin vu de la Terre by L. Laverderand D. Jamet – Published by Belin – €27.50

Les Simpson et la science – Marco Malaspina, ed. Vuibert – 16 €Les Simpson et la science by MarcoMalaspina – Published by Vuibert – €16

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Arts & living CULTURE J

RENDEZ-VOUS EVENTS

L’espace à la Maison de la poésie

La Semaine de la langue française se tient du16 au 23 mars 2009. Comme chaqueannée, dix mots « pour dire demain » sont

choisis pour inciter à la création littéraire. Cetteannée encore l’Observatoire de l’espace duCNES s’est associé à cette manifestation. Il aproduit pour chacun des dix termes une défi-nition en rapport avec l’espace et sollicité vingtauteurs pour concevoir des récits originauxautour de ces mots. Ces textes seront publiésdans la revue Espace(s) n° 5, enrichie d’un nouveau thème: l’attraction poétique. C’estdonc de poèmes que sera composé ce nouveau numéro, et c’est en toute logique qu’ilsera présenté à la Maison de la poésie, lorsd’une rencontre, «La République des poètes»,à 19 heures, puis d’une soirée-spectacle inti-tulée « Espace(s) ou l’attraction poétique », à21 heures, le 17 mars 2009. Afin de poursuivresa politique culturelle dans sa dimension fran-cophone, l’Observatoire met ses fiches défi-nitions (ou kits de création) à la disposition detous les établissements culturels à l’étranger,pour que soient organisés des ateliers de création poétique durant cette Semaine.

Space at the Maison de la PoésieFrench language week 2009 runs from 16 to 23March. As in previous years, 10 words have beenchosen to inspire literary creation, each related totomorrow’s world. CNES’s Space Observatoryhas again produced a space-related definition foreach of the 10 terms and has asked 20 authors towrite original pieces based around them. Thesetexts will be published in Espace(s) magazine no. 5, which takes up a new theme: poeticattraction. Since it is a compilation of poetry, thenew issue will be presented at the Maison de laPoésie in Paris at a meeting of the République desPoètes on 17 March at 7 p.m., followed by aproduction entitled Espace(s) or poetic attractionat 9 p.m. Committed to promoting French culture and language, the Space Observatory will provide participating overseas organizationswith creative kits containing the 10 words, theirspace-related definitions and other resources to support poetry workshops during the week.

EXPOSITION

L’ALIMENTATION AU FIL DE LA RECHERCHE

Chaque fois que les hommes imaginent un voyage vers d’autres territoires, ils se posent toutd’abord la question capitale de l’alimentation, des quantités de nourriture nécessaires etde la conservation des denrées. L’alimentation conditionne le bien-être du corps et constitue

un des facteurs de reconstitution énergétique fondamentaux. En outre, l’acte de se nourrir etle rapport social qui se construit autour de la prise d’aliments en commun est générateur demultiples représentations sociales. L’Alimentarium, avec son exposition « L’Alimentation au filde la recherche », nous plonge dans l’univers fascinant de l’alimentation et nous apprend quedans l’espace il faut aller au-delà du simple besoin de nutrition. Quelles y sont les pratiques alimentaires? Quel y est le rapport entre l’alimentation et la santé? Y a-t-il une gastronomie spatiale? Pour répondre à ces questions, l’Observatoire de l’espace du CNES met à dispo-sition des éléments patrimoniaux liés à la nourriture lors des vols habités dans l’espace.

Espace(s) n° 5 sera également présente au Salon du livre, du 13 au 18 marsEspace(s) no. 5 will also be at the Paris Book Fair,13 to 18 March.

Food for thoughtPreparations for any voyage of discovery must always include the vital question of sustenance: whatto take, how much and how to conserve it. Food largely determines our physical health and well-being,and also replaces lost energy. In addition, eating and the social aspects of shared meals have beenrepresented in many and varied ways over the centuries. The Alimentarium food museum is stagingan exhibition called Alimentation au fil de la recherche, designed to immerse visitors in thefascinating world of dietary management and show how space missions must go beyond the basicnutritional requirements. What are the current dietary practices in space? How does diet affectastronauts’ health? Is there such a thing as space gastronomy? To answer these questions, CNES’sSpace Observatory has provided a range of exhibits and materials about the meals developed forspace missions.

EXHIBITION

Histoires d’Europe, histoires d’espace / Ce numéro hors série de la revue Espace(s) recueille les récits d’écrivains originaires de chacun des pays d’Europe. Organisée par l’Observatoire de l’espace du CNES, qui a fourni le dispositif documentaire et les contraintes littéraires, la démarche s’inscrit dans le cadre de la présidence française de l’Union européenne. Ainsi l’Europe, l’espace et la culture trouvent un territoire d’expression commun.Fictions européennes – collectif, sous la direction de G. Azoulay, Observatoire de l’espace du CNES – 22€

Espace(s) magazine / A special issue of Espace(s) features texts by authors from each European country.CNES’s Space Observatory, which supplied support documentation and literary guidelines, coordinated thisinitiative for France’s presidency of the EU. Theresult is a shared vehicle of expression for Europe,space and culture.Fictions européennes – Various authors – Edited byG. Azoulay, CNES Space Observatory – €22

qwww.alimentarium.chPOUR EN SAVOIR PLUS : FIND OUT MORE AT

http://www.cnes.fr/webmagwww.cnes.fr

De droite à gauche: Mikhail Tyurin et Michael E. Lopez-Algeria partagent un repas préparé par Alain Ducasse Formation à bord de l’ISS.From right: Mikhail Tyurin and Michael E. Lopez-Alegria share a mealprepared by Alain Ducasse Formation on the ISS.

Musée Alimentarium de Vevey (Suisse)Du 26 mars 2009 au 6 janvier 2010

Alimentarium in Vevey, Switzerland26 March 2009 to 6 January 2010

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http://www.dailymotion.com/CNEShttp://www.facebook.comMot clé « cnes ». Après vous être authentifié.Login, then enter keyword "cnes"

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J CULTURE Arts & living

Le CNES vit avec son temps, son site aussi.D’ici deux ans, il devrait subir une avancéesignificative et aller beaucoup plus loin dans

l’interactivité grâce à l’utilisation de technologiestrès innovantes. En attendant, le site évolue etadopte un nouveau visuel, plus actuel, enphase avec la dynamique de l’établissement.Graphisme et ergonomie vont être améliorés;cette phase transitoire sera mise à profit pour faire une place plus importante à l’image et à la vidéo. Pour mieux répondreaux attentes de son public, de plus en plusimportant et diversifié, il proposera des espacesspécialisés. Et si l’essentiel du contenu porterasur une information grand public mieux assumée,scientifiques, journalistes, enseignants,élus, jeunes… trouveront, dans des rubriquesdédiées, une information plus ciblée. Le bonus: une navigation plus intuitive pourservir la richesse du fonds. Après une périodede tests et de développement, la nouvelle version du site devrait être en ligne dès la mi-février 2009.

A new way to see spaceCNES moves with the times, and so must itswebsite. In the next two years, the site willincorporate some highly innovative technologiesto allow a much greater level of interactivity. Inthe meantime, it will continue to evolve, adoptinga more up-to-date visual identity to reflect theagency’s ethos. During this transition, graphicsand usability will be enhanced, with more roomfor images and video. To better meet theexpectations of a growing and more diversevisitor base, it will also feature specialist sections.While most content will be aimed at the generalpublic, dedicated areas for researchers,journalists, teachers, government and youngpeople will provide more targeted information.Richer content will be backed by more intuitivenavigation. After the development and test phase,the new version will go live in mid-February.

Faites-vous partie des amis du CNES? / Pour communiquer en ligne, le CNES diversifie son offre aux internautes. En effet,depuis quelques mois, il est présent sur Dailymotion et Facebook. Diffuser, partager, créer une communauté : c’est tout l’intérêt deces sites qualifiés aujourd’hui de « réseaux sociaux », de plus en plus utilisés par les organismes et institutions.Join our list of friends / CNES is developing new forms of web-based communication. For several months now,the agency has had a presence on Dailymotion and Facebook. These social networking sites are an ideal place topublish, share and create communities, and areused increasingly by organizations and institutions.

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Un monde sans satellites

Imaginons ce qui se passerait si tous les satellites du monde cessaient de transmettreleurs précieuses données! Tel est le principe

original de ce nouveau film du CNES. Traitésous la forme d’un JT-fiction avec une journa-liste et un spécialiste sur un plateau de type« chaîne d’information en continu », ce filmprésente différents reportages sur les pro-fessions ou activités qui seraient particuliè-rement touchées. En effet, les satellites ne servent pas seulement à prévoir le temps qu’ilfera les prochains jours, mais aussi, grâce ausignaux GPS et bientôt grâce à Galileo, aux travaux publics ou à la gestion optimale decompagnies de transport routier. Les satellitesd’observation de la Terre permettent aux agri-culteurs de semer, de fertiliser aux bonsmoments et aux bons endroits. La recherche en océanographie, en climatologie, en astro-physique, mais aussi les télécommunications,la défense sont autant de domaines très affectéspar ce silence spatial. En contrepoint, d’autresinformations sont données dans un bandeaudéfilant, parfois graves, parfois amusantes, toujours surprenantes.

Where have all the satellites gone?Imagine what would happen if all the world’ssatellites stopped transmitting their preciousdata. This is the original scenario for a new filmfrom CNES. Presented as a fictional TV newsbroadcast, with an anchorwoman and expert onthe set of a 24/7 news channel, the film presentsa series of reports from the most affected sectorsof activity. Besides weather forecasting, satellitesalso help us manage civil engineering projectsand road haulage fleets, thanks to GPS signals(and Galileo in the near future). Earth observationsatellites help farmers to sow and fertilize in theright places and at the right times. Oceanography,climatology and astrophysics research as well astelecommunications and defence are also amongthe sectors badly hit by the satellite silence.Other information appears as a counterpoint inthe scrolling message bar at the bottom—sometimesserious, other times funny, but always surprising.

www.cnes.fr

WWW.CNES.FR

Une nouvelle façon de voirl’espace

SUR LA TOILE ON THE WEB FILMS FILMS

www.cnes.fr

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Arts & living CULTURE J

SUPPORTS PÉDAGOGIQUES

La nouvelle version duSpatioguide disponible

Le service Culture spatiale du CNES déve-loppe et met à disposition des enseignants,formateurs et des élèves, des outils péda-

gogiques adaptés aux programmes scolaires(livres, fiches, cédéroms, vidéos et autres supports). L’ensemble de ces ressources estrecensé dans le Spatioguide, dont la versionréactualisée vient de sortir. Outre le tradi-tionnel ordre alphabétique, le Spatioguidepropose des index thématiques ainsi que desguides et repères pour associer le niveau scolaire et les supports adaptés. Il permet ainsiaux enseignants de mieux cerner les niveaux dedifficulté et de trouver, rapidement, des infor-mations plus ciblées. Il faut aussi signaler que

les ressources éditées parle CNES sont mises gratui-tement à la dispositiondes enseignants et desélèves sur simpledemande. Les conditionsd’acquisition pour les sup-ports coédités sont préci-sées au cas par cas.

SPATIOGUIDE http://www.cnes.fr/enseignantsVOLS PARABOLIQUES http://www.cnes.fr/jeunes

New Spatioguide availableCNES’s Space Culture department developsbooks, factsheets, CD-ROMs, DVDs and othertools for teachers and pupils, in line with schoolcurricula. All these resources are listed in theSpatioguide, an updated version of which is nowavailable. In addition to the traditionalalphabetical list, the Spatioguide includesthematic indexes as well as guides and pointersto help teachers match the age and ability levelsof their classes with the corresponding resources.All titles published by CNES are available onrequest and free of charge. Details and prices formaterials published with other partners are statedin the Spatioguide.

TEACHING MATERIALS

VOLS PARABOLIQUES

BIENVENUE DANS LE MONDE DE L’IMPESANTEUR

Les vols paraboliques constituent un des rares moyens d’accès aux conditions de micrope-santeur. Chaque année, le CNES propose aux établissements scolaires et aux étudiants de concevoir des expériences dans des conditions proches de l’impesanteur qui pourraient

être réalisées au cours de deux campagnes de vols à bord de l’Airbus A300 Zéro-G (basé à Mérignac). La campagne « lycéens » 2009 se prépare et les prochains vols paraboliquesauront lieu du 10 au 12 mars 2009 à Bordeaux. Fin novembre 2008, trois projets lycéens ontété retenus, qui mettront en œuvre trois expériences. Le lycée Michel-de-Montaigne deMulhouse (Haut-Rhin) simulera des variations de la pesanteur à partir d’expériences sur le poidsd’un objet, la période d’un pendule, la pression dans un liquide, la relation fondamentale dela dynamique. Le lycée Jean-Durand de Castelnaudary (Aude) évaluera l’impesanteur au labo-ratoire sur la base d’expériences sur le « verre du capitaine Haddock », le pendule pesant, unaccéléromètre, une bougie, des mélanges de liquides et un bouchon flottant. Enfin, le lycée Val-de-Durance de Pertuis (Vaucluse) mènera des expériences sur une bulle de savon en impesanteur, la pression dans une cuve d’eau et le comportement des liquides non miscibles,toujours en impesanteur. À suivre surle web.

Welcome to the world of weightlessnessParabolic flights are one of the only ways to experience microgravity conditions. Each year, CNESinvites students to design and conduct experiments in near-weightless conditions through twoparabolic flight campaigns on an Airbus A300 Zero-G, based at Mérignac, Bordeaux. The 2009 high-school campaign is now underway, with flights booked for 10 to 12 March. In late November 2008,three high-school projects were selected. Lycée Michel de Montaigne in Mulhouse will simulategravity variations with experiments on the weight of an object, the period of a pendulum, thepressure of a liquid and the fundamental relationship of dynamics. Lycée Jean Durand in Castelnaudarywill assess weightlessness in the laboratory on the basis of experiments on Captain Haddock’s glass,a compound pendulum, an accelerometer, a candle, a range of liquids and a floating cork. Lycée Valde Durance in Pertuis will conduct experiments on a soap bubble in weightlessness, pressure in awater pan and the behaviour of immiscible liquids. More information on the website.

PARABOLIC FLIGHTS

Le numéro 6 de DocSciences est disponible / Au menu : les techniques spatiales au service de la planète, où comment l’œil du satellitepermet de mieux gérer les ressources naturelles. Ce magazine est publié par le CRDP de Versailles à destination du monde de l’éducation.

DocSciences 6 now out / In this issue: Space technologies serving our planet, or how can satellites help us managenatural resources more efficiently. The magazine is published by the Versailles regional educational documentationcentre (CRDP) for the teaching community.

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qwww.docsciences.frPOUR EN SAVOIR PLUS : FIND OUT MORE AT

www.cnes.fr

ÉDUCATION EDUCATION

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m M. / Mr. m Mme / Ms m Mlle Nom / Name: . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Prénom / First Name: . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Votre adresse postale complète / Full postal address:

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Votre adresse e-mail / Your e-mail address: . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Souhaitez-vous recevoir par e-mail notre newsletter ?Chaque mois, vous serez informé(e) de la publication du Journalde l'espace (magazine vidéo de 13 minutes) et de notre actualité.m oui m non

Afin de mieux connaître notre lectorat, veuillez nous indiquer :To help us get to know our readers better, please tell us:Votre fonction ou statut professionnel / Your jobposition or professional status: . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Comment vous avez connu CNES MAG / How did youfind out about CNES MAG? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

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cnesmag

J soit par e-mail à / by e-mail to : [email protected] en indiquant les éléments mentionnés ci-dessous,including the information requested below,J soit en renvoyant le bulletin ci-dessous par fax auor by sending the completed slip below by fax to+ 33 (0)5 61 28 13 27,J ou par courrier à l’adresse suivante / or by post to:

Centre national d’études spatiales CNES MAG18 avenue Édouard Belin BPI 2 01131 401 Toulouse CEDEX 9 France

: 

Journal trimestriel de communication externe du CNESCNES’ external quarterly news magazine

ABONNEMENT GRATUIT SUR SIMPLE DEMANDE : Free subscription offer on request:

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DIARYAGENDA

Jusqu’au/Until2244//0055// 22000099

Jusqu’au/Until3300//0044// 22000099

0022//0022// 220000990055//0022// 22000099

0022//0022// 220000990044//0055// 22000099

0055//0022// 22000099

0077//0022// 22000099

1133//0033// 220000991188//0033// 22000099

1177//0033// 220000991199//0033// 22000099

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Exposition « Visions du monde »Exhibition: Visions of the world

Exposition « Nouveau soufflesur l’énergie: climat et énergiesrenouvelables »Exhibition: New lease of life forenergy—climate and renewablepower

Symposium CorotCOROT symposium

Exposition « Voyage au centre de la galaxie » (AMA09)Exhibition: Journey to the centre of the galaxy (IYA09)

Journée R&TR&T day

Attraction pédagogique« Chocs cosmiques »Educational attraction: Cosmiccrashes

Salon du livreParis Book Fair

Séminaire de prospectiveSpace science seminar

Exposition « Naturemagnétique: des atomes auxétoiles » (AMA09)Exhibition: Magnetic nature -from atoms to stars (IYA09)

Enjeux de l’espaceChallenges of Space

Musée du Temps, Besançon

Musée EDF Electropolis Mulhouse

EDF Electropolis museum, Mulhouse

Observatoire de ParisParis Observatory

Palais de la découverte, Paris

Diagora, Labège (31)Diagora congress centre, Labège(Toulouse)

Futuroscope, Poitiers

Paris, Porte de Versailles

Biarritz

Cité de l’Espace Toulouse

Saint-Quentin (02)Saint-Quentin (Picardy)

www.besancon.fr

http://www.arts-et-metiers.net

http://www.symposiumcorot2009.fr

http://www.palais-decouverte.fr

http://cnes.cborg.net/r&t2009

http://www.futuroscope.com

http://www.salondulivreparis.com

http://www.salondulivreparis.com

http://www.cite-espace.com

Presse jeunes / En partenariat avec le CNES, le magazine « Mon quotidien » propose un numéro trèscomplet sur l'espace et les planètes. Au sommaire, cinq grandes thématiques passionnantes : la planète Terre, le système solaire, l’Univers, observer le ciel et la conquête spatiale, et pour chacune

d’elle la parole d’un expert, des fiches pédagogiques et des tests de connaissance.Voilà de quoi susciter quelques vocations ! « Mon quotidien » n° 22, en vente dans les points presse.Children’s media / In partnership with CNES, Mon Quotidien magazine hasdevoted an entire issue to space and the planets. Each of the five excitingtopics—planet Earth, the solar system, the Universe, observing the sky andspace exploration—features interviews with experts, factsheets and knowledgetests. Another way to inspire youngsters to consider careers in space. Mon Quotidien issue 22 – On sale at newsagents in France.

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CETTE RUBRIQUE EST LA VÔTRETHIS IS YOUR COLUMN

N’hésitez pas à nous poser des questions, nous faire part de vos interrogations, de vos réactions sur l’actualité spatiale ou sur vos sujets d’étude. Nos spécialistes vous répondront.Drop us a line with your questions, opinions on space news or requests forinformation on subjects you’re studying, and we’ll put our experts on the case…

Françoise, étudiante, 23 ansD’où vient le nom d’Ariane ?

Loin d’être représentative de l’am-bition européenne, l’appellation

initiale du lanceur reposait comme souvent sur des initiales: LIIIS (Lanceurde 3e génération de substitution). Le CNES a donc lancé un appel à idées.Outre des noms fantaisistes commeEdelweiss ou Guillaume-Tell, Prométhéeou Patience, le choix se porta en pre-mier lieu sur Vega, étoile de la constel-lation de la Lyre. Le ministre JeanCharbonnel ne le retint pas à cause dela référence à une bière! Pour la France,principal partenaire du programme,trois autres noms étaient envisagés:Phénix, Pénélope ou Ariane. Pour ledélégué allemand, Phénix était excluaprès l’échec de l’Eldo. Le nom dePénélope fut rejeté car on escomptaitbien de pas attendre vingt ans pour lepremier lancement! Restait Ariane: le fild’Ariane ayant permis à Thésée detrouver la sortie du labyrinthe. Mêmeles sceptiques s’inclinèrent, et très vite le nom d’Ariane devint populaire. À partir de 1977, on savait égalementle prononcer sur l’autre rive del’Atlantique.

Françoise, student, 23How did Ariane get its name?Like many space programmes, thelauncher originally went by its initials,LIIIS—hardly a rousing expression ofEuropean ambition. So CNES put outa call for ideas. Fanciful suggestions

Charles, animateur, 35 ansJ’ai entendu dire que lessatellites peuvent suivre lesépidémies. Mais que surveillent-ils exactement ?

Les satellites suivent des éléments quipeuvent favoriser le développe-

ment d’une maladie, comme les eauxstagnantes, les vents, les déforestations.Par exemple, le paludisme se transmetpar des moustiques, les anophèles, porteurs du parasite. Pour qu’un mous-tique prospère, il lui faut une bonnedose de chaleur et de pluie. Les satellitesobservent par exemple la températurede surface de l’eau au niveau de l’îleSainte-Hélène, au large des côtes afri-caines. Une forte variation de tempéra-ture de l’eau signale que dans les troisprochains mois il y aura un risque de

Maélis, collégienne, 12 ansJe dois expliquer à ma classe cequ’est un cimetière spatial.Pouvez-vous m’aider ?

En orbite géostationnaire, on est très loin de la Terre (36000 km) et

il n’est pas possible de faire retomberles satellites dans l’atmosphère quand ils arrivent en fin de vie. Il n’est pas possible non plus de les laisser sur cetteorbite car elle est très utilisée par d’autres satellites. Cela pourraitentraîner des « embouteillages » etdonc des risques de collision. La seule solution aujourd’hui est de les transférerà 300 km au-dessus de l’orbite géosta-tionnaire, sur une orbite dite «cimetière»et qui constitue une sorte de déchargeoù l’on met les satellites devenus inutiles.

Maélis, junior high school pupil, 12I have to explain to my class whata space graveyard is. Can you help?Geostationary orbits are a long wayabove Earth—36,000 km to beexact—making it impossible todeorbit satellites at the end of theirlives to burn up in the atmosphere.But we cannot leave them in thisorbit either because many othersatellites use it: that would lead tocongestion and the risk of collisions.The only solution available today isto transfer spent satellites to agraveyard orbit (also called a junk ordisposal orbit) 300 km abovegeostationary orbit, therebyreducing the chance of a collision.

ERATJ Courrier des lecteurs Readers’ letters

JANVIER 2009 cnesmmaagg / 71

Les Incollables sur l’espace / Vous connaissez bien sûr « Les Incollables », petits éventails astucieux qui éveillent la curiosité et favorisent l’acquisition des connaissan-ces par le jeu et la convivialité. Vous pourrez désormais tester en famille votre culture spatiale. Les éditions Play Bac viennent de publier, pour le compte du CNES, une

série de 96 questions sur l’espace. À vous de jouer ! Sur simple demande à [email protected] your space knowledge / Les Incollables is a series of question/answer games designed to spark curiosity andencourage children of each age group to acquire knowledge. Play Bac has published an Incollables for CNES on the topic of

space, based on a set of 96 questions. Available on request at [email protected].

Charles, presenter, 35I’ve heard satellites can trackepidemics, but what exactly dothey monitor?Satellites monitor the factors thathelp diseases spread—like stagnantwater, wind and deforestation.Malaria, for example, is transmittedby the Anopheles mosquito, whichcarries the parasite. To prosper, themosquito needs a good dose of rainand warmth. Satellites monitorocean surface temperature in theregion of Saint Helena in the SouthAtlantic, for example. A sharpvariation signals a risk of unusuallyheavy rain in West Africa in themonths to come, creating an idealbreeding ground for the mosquito.Earth observation satellites are aparticularly valuable tool: bycombining satellite data with otherinformation, we can often predictthe outbreak of an epidemic.

www.cnes.fr

like Edelweiss, William Tell, Prometheusand Patience notwithstanding, theinitial choice was Vega—after the starin the Lyra constellation. However,Minister Jean Charbonnel rejected it,due to its associations with a brandof beer. France, the main programmepartner, envisaged three otherpossibilities: Phoenix, Penelope andAriane. For the Germans, Phoenixwas out after the collapse of ELDO.Penelope was rejected since theteams were not planning to wait 20years for the first launch. That leftAriane—the French spelling of Ariadne,whose famous thread helped Theseusescape from the labyrinth. Even thesceptics agreed, and the new namequickly caught on.

pluie anormalement diluvienne enAfrique de l’ouest, qui va produire lesmares dont raffolent les anophèles. Les satellites et notamment ceux affectésà l’observation de la Terre sont desoutils parmi d’autres. C’est en fusionnantles données satellitaires avec d’autresinformations qu’on peut espérer prédireles risques d’épidémies.

L’espace, c’est bon pour la santé – Conversations spatiales avec Antonio Güell. http://www.cnes.fr/webmagSpace is good for your health — Space conversations with Antonio Guell.

Dossier sur les débris spatiaux http://www.cnes.fr/webmagSpecial feature on space debris.

VOS QUESTIONS PAR MAIL :

cnesmag @cnes.fr

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SUPPLÉMENT CNES MAG N°40 / JANVIER 2009

Starting in this issue, CNES Mag is bringing youa new regular four-page feature called CNESMag Educ, aimed primarily at teachers. Topicswill be taken from junior and/or senior highschool curricula, only with a different slant onthe subject matter. Our purpose is to providecontent that teachers can assimilate and use inclass. This issue’s Special Report focuses onpatents, so this first CNES Mag Educ looks at anarea where patents are important: magneticfields. This topic is part of the French high-schoolphysics syllabus.Magnetic fields—like Earth’s own magnetic field—occur naturally and are continuous. Non-permanent fields can also be created artificially.Magnetic fields are invisible, but differentinstruments are used to measure them and evencontrol them. Technologies today allow us toobserve magnetic fields at close quarters, likethe miniature magnetic probes recently patentedby CNES, which work at the micrometer scale, orfrom great distances, like the satellites thatmeasure Earth’s magnetic field—just two ways inwhich scientists are seeking to understand thiscomplex phenomenon.

Magnetic fieldsBY ANNE LAMY FOR CNESDossier /Le champ magnétique

Les thèmes traités ici feront écho à des éléments du programme scolaire des collèges etdes lycées, avec un éclairage différent, pour permettre aux professeurs de s’approprierle contenu et de s’en servir en classe. Ce trimestre, le magazine s’intéresse de près aux

brevets (cf. le dossier). CNES Mag Educ a donc choisi de faire un zoom sur l’un des domainesd’application de ces brevets: le champ magnétique. Un sujet qui est surtout abordé aulycée. Naturel et continu, comme le champ magnétique terrestre, le champ magnétiquepeut aussi être « fabriqué » par l’homme mais il est non permanent. Invisible, il ne le restepas longtemps face aux différents instruments dont nous disposons désormais pour lemesurer, voire le contrôler si besoin est. L’observer de très près – comme le font les mini-sondes magnétiques récemment brevetées par le CNES, qui travaillent à l’échelle du micro-mètre – ou de très loin, comme en sont capables des satellites qui mesurent le champmagnétique terrestre, telles sont les possibilités technologiques actuelles. Il n’en fallait pas plus pour tenter de cerner sa complexité.

Por t rait ProfilePhilippe Perdu

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Dans chaque numéro du CNES Mag, vous retrouverez désormais ce quatre-pages.CNES Mag Educ, c’est son nom, s’adresse principalement aux enseignants…

SUPPLÉMENT D’INFORMATION

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RÉALISÉ PAR ANNE LAMY POUR LE CNES

Vue schématique de l'interaction entre le vent solaire et la magnétosphère terrestre. Le champ magnétique terrestre agit ici comme un bouclier de protectioncontre le vent solaire : la magnétosphère fait dévier une partie des particules du vent qui sont nocives pour la vie. This illustration shows how the solar wind interactswith the magnetosphere, where Earth’s magnetic field acts as a protective shield against high-energy particles that would be harmful to life on the planet.

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SUPPLÉMENT CNES MAG N°40 / JANVIER 2009

Est-il constant ?Il est permanent (sur une faible échelle de temps), mais pas constant en tout pointdu globe. Sans qu’on sache très bien pourquoi, les scientifiques ont observé unezone appelée « anomalie de l’Atlantique Sud », près de l’Afrique, où le champmagnétique est nettement plus faible qu’ailleurs. Le vol de satellites en orbite bassey est périlleux: des variations de trajectoire peuvent être enregistrées.

High-school physics students willcover magnetic fields in their finalyear, if not before. Here are somepointers to help you illustratewhere Earth’s natural magneticfield comes from, followed by a more detailed look at how we can produce magnetic fields and calculate their parameters.

Where does Earth’s magnetic fieldcome from?Some 2,900 km below Earth’s surface

lies a mass of molten iron at 3,500 to5,000°C called the outer core. Belowthis at the planet’s centre is a solid masscalled the inner core. The constantmovement of molten iron around thesolid inner core, which also containsiron, acts as a giant electromagnet. Thisis what generates Earth’s magnetic field.

Is it constant? It is permanent (on a short timescale atleast) but not constant at all pointsaround the globe. Scientists haveobserved an area called the South

Atlantic Anomaly near Africa where themagnetic field is significantly weaker,though the cause of this is not fullyunderstood. The SAA can affect satellitesin low-Earth orbits as they pass through,even altering their trajectories.

What would happen if it disappeared?Earth’s magnetic field acts as aprotective shield against solar wind.Without it, our planet would be exposedto this deadly stream of high-energyparticles, making it uninhabitable.

And what if it switched polarity?Earth’s magnetic field has repeatedlyflipped over throughout history, so themagnetic north becomes the south andvice versa. Studies have shown that thisphenomenon occurs every 200,000 to500,000 years on average. Ancientearthenware containing magnetizedparticles reveals the orientation of themagnetic field at that time. But just whythe north and south magnetic polesmigrate and turn upside down in thisway is hard to fathom.

How is a magnetic field created?

OO Comment fabrique-t-on un champ magnétique ?Pour fabriquer un champ magnétique, le plus simple est d’utiliser des aimants. Mais l’électricitéest une source fréquemment utilisée, car tout courant électrique génère un champ magnétique.Qu’il s’agisse d’une ligne à haute tension ou d’un raccordement électrique, le champ magnétiqueest toujours proportionnel au courant. Si le courant augmente, le champ magnétique augmen-tera d’autant, en rayonnant au-delà, voire même à travers le métal.

OO Où sont les sources de champ magnétique ?Pour identifier les sources de champ magnétique fort, intéressons-nous aux sources de courantqui nous entourent. Les éléments chauffants comme les fours électriques sont de gros consom-mateurs de courant ; ils sont donc des sources importantes de champ magnétique. Les transfor-mateurs sont, eux aussi, de forts « producteurs » en raison du bobinage : à chaque tour de bobinage supplémentaire, le champ magnétique augmente.

How to create a magnetic fieldThe simplest way to create a magnetic field is to use magnets. Electricity is often usedas well, since any electric current generates a field. From household extension leads tohigh-voltage power lines, the magnetic field will always be proportional to the current,not the voltage. If the current increases, the magnetic field will increase accordingly,radiating beyond—and even through—the metal cable.

What are the sources of magnetic fields?To identify the sources of strong magnetic fields, think about the sources of electriccurrent around us. The heating elements of electric ovens and other such appliancesdraw heavy currents, thereby generating strong magnetic fields. Transformers alsoproduce intense magnetic fields in their coils, since each individual winding adds tofield strength.

COMMENT SE CRÉE UN CHAMP MAGNÉTIQUE ?En terminale, vous serez amenés à parler du champ magnétique, notamment en physique. Voici quelques pistes pour vous aider à illustrer d’où vient le champ magnétique terrestre (donc naturel),avant de rentrer dans le vif du sujet et d’étudier comment on le fabrique et comment il se calcule…

Et s’il s’inversait ?Par le passé, il s’est déjà inversé… et à plusieurs reprises! Lorsqu’on étudie le champmagnétique terrestre, on s’aperçoit que le Nord et le Sud magnétiques ont déjàmigré, en moyenne tous les 200000 ans à 500000 ans. En témoignent des poteriesen argile très anciennes, contenant des grains aimantés, qui reflètent l’orientation duchamp magnétique de l’époque. En revanche, on s’explique mal les raisons de cesinversions et/ou migrations des pôles Nord et Sud qui peuvent se faire en quelquesmilliers d’années.

D’où vient le champ magnétique terrestre ?À 2900 km sous la surface de la Terre se cache une masse liquide entre 3500 et5000 °C, constituée de fer liquide, appelée noyau externe entourant une massesolide (le noyau interne). Cette masse liquide animée en permanence autour dunoyau solide fonctionne comme un gigantesque électroaimant. C’est lui qui génèrele champ magnétique terrestre.

Que se passerait-il s’il disparaissait ?Sans ce bouclier protecteur qu’est le champ magnétique terrestre, notre planète neserait plus protégée contre les vents solaires. Elle deviendrait tout simplement inha-bitable à cause de leurs particules mortelles à haute énergie que le champ magné-tique terrestre dévie.

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Surface de référence, appeléegéoïde, fournie par

Goce, mission de l’Esa.

The reference surface or geoid derived from ESA’s GOCE

mission.

SUPPLÉMENT CNES MAG N°40 / JANVIER 2009

Un des satellites Swarm est placé sur une orbitesituée à 450 km autour de la Terre. Sa mission estde mesurer les variations du champ magnétiqueterrestre. Calculez la valeur du champ (Bswarm) quemesurera ce satellite depuis son orbite en utilisantla même équation simplifiée que dans l’exercice 1.Pour trouver le résultat, vous pouvez partir de lavaleur du champ magnétique terrestre mesuréedepuis la France à 47 µT. L’épaisseur de la croûteterrestre à cet endroit est d’environ 30 km.

Réponse : Bswarm = 0,20 µT.

Il est prévu qu’un des autres satellites Swarm soitplacé sur une orbite plus basse. En quoi est-ceintéressant?

Réponse : le champ magnétique diminuant au carré de la distance, ce second satellite sera donc beaucoup plus sensible au champ terrestre.

Exercice de physique n° 2

How do we measure a magnetic field?

QUELQUES ORDRES DE GRANDEURK Champ magnétique terrestre: 50 µTK Entre 0 µT et 0,3 µT = zone verte (zone de vie)K Entre 0,3 µT et 0,7 µT = zone orange (zone de travail)K Au-delà de 0,7 µT = zone rouge (on ne doit ni y vivre niy travailler en permanence)

SOME ORDERS OF MAGNITUDEK Earth’s magnetic field: 50 µTK 0 µT to 0.3 µT = green zone (living environment)K 0.3 µT to 0.7 µT = orange zone (work environment)K Over 0.7 µT = red zone (people must not live or work in theseenvironments for extended periods)

PPhhyyssiiccss eexxeerrcciissee 11A person stands directly below a high-voltage power line 18 metres overhead. S/he is exposed to amagnetic field of 1.6 µT (microtesla), generated by the current in the line (500 A). How far must s/hemove away from the power line to reduce the field to a quarter of this value? Magnetic field strength(B) can be calculated according to a simplified equation, where B is a function of the current (I) dividedby the square of the distance (R). Thus B = a X I/R2 (a is simply a coefficient of proportionality)

Answer: R2 = 2 X R1 = 36 mThe field strength is 0.4 µT.

This value would fall into the orange zone below.PPhhyyssiiccss eexxeerrcciissee 22One of the Swarm satellites is placed in an orbit at 450 km above Earth. Its mission is to measurevariations in the planet’s magnetic field. Using the simplified equation described in Ex. 1, calculate thestrength of the field (Bswarm) that the satellite will measure in its orbit. Assume that the strength ofEarth’s magnetic field as measured in France is 47 µT. The thickness of Earth’s crust at this location isapprox. 30 km.

Answer: Bswarm = 0.20 µTAnother Swarm satellite is planned to fly in a lower orbit. Why will this be useful?

Answer: Since Earth’s magnetic field decreases with the square of the distance, this second satellitewould measure a much stronger field, thereby improving accuracy.

Un promeneur se trouve sous une ligne à hautetension de 18 m de haut. Il subit un champmagnétique de 1,6 µT (microtesla) pour un cou-rant dans la ligne de 500 A. Quelle doit être ladistance entre le promeneur et la ligne pour quele champ magnétique soit divisé par 4?L’équation simplifiée du champ magnétique (B),qui est fonction du courant (I), décroît au carré dela distance (R): B = a X I/R2 (a est simplement uncoefficient de proportionnalité).

Réponse : R2 = 2 X R1 = 36 m.La valeur du champ est de 0,4 µT, ce qui, selon les ordres de grandeur indiqués

plus bas, s’inscrit en zone orange.

Exercice de physique n° 1

COMMENT MESURER UN CHAMP MAGNÉTIQUE ?

La mission Swarm est constituéed'une constellation de trois satellitessemblables destinés à étudier lechamp magnétique terrestre.The SWARM mission comprises a constellation of three similarsatellites designed to study Earth’smagnetic field.

EN PRATIQUE…Déterminer quels sont les appareilsdomestiques qui émettent un champmagnétique ?

OBJET ÉMISSION DE CHAMP MAGNÉTIQUE1 Lave-vaisselle +++2 Lave-linge ++ (+ suivant la température de lavage)3 Four à micro-ondes ++ (le transformateur situé à l’arrière et

non le four lui-même4 Télévision à écran plat/ – / +++ (à cause de la source à haute tension)

à tubes cathodiques5 Radio-réveil + (à cause du transformateur)6 Ampoule basse consommation – / + (surtout lors de l’allumage)7 Console de jeux + (à cause du transformateur)8 Enceinte acoustique – – (courant très faible)9 Ordinateur + (transformateur), – (consommation faible des

nouveaux ordinateurs)10 Téléphone portable Pour le portable et la borne Wi-Fi, qui fonctionnent 11 Borne Wi-Fi en haute fréquence, on ne parle pas de

champ magnétique, mais de champ électromagnétique.

+++ Source importante Strong source++ Source moyenne Average source+ Source non négligeable à moins de 1 m Non-negligible source at less than 1 m– / – – source négligeable Negligible source

Practical applications …Which of these domestic appliances generate a magnetic field?

AApppplliiaannccee FFiieelldd ssttrreennggtthh1 Dishwasher +++2 Washing machine ++ (+ depending on the wash temperature)3 Microwave oven ++ (the transformer at the back, not the oven part)4 Flatscreen / CRT TV – / +++ (due to the high-voltage feed)5 Radio alarm clock + (due to the transformer)6 Energy-saver light bulb – / + (when first switched on)7 Games console + (due to the transformer)8 Hi-fi speakers – – (very low current)9 Computer + (transformer) / - (latest computers

use less power)10 Mobile phone Mobiles and WiFi devices operate at high 11 WiFi device frequencies and generate electromagnetic

rather than magnetic fields

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SUPPLÉMENT CNES MAG N°40 / JANVIER 2009

Port ra i t Phil ippe Perdu, expert senior au laboratoire d’analyses électroniques du CNES

Philippe Perdu’s job as a senior engineer isto track down electronic systems glitchesin search of the tiny detail that ispreventing an integrated circuitcomponent in space from working asexpected. Sometimes, the margin for erroris no more than a micrometer. “Themoment a problem arises, you have to bereally inventive because the satellite maybe at risk,” says Philippe. “Grey hairs areone of the rewards for being a seniorengineer!” he quips. During his 20-yearcareer with CNES, Philippe Perdu has risenthrough the ranks. He started out as anelectronics technician, then attendedevening classes at CNAM* and obtainedhis engineering diploma. He pursued hisstudies to postgraduate level, completinghis PhD while holding down a full-time jobat the agency, and was accredited to directresearch work in 2000. So, inventivenessis a way of life for him. “Curiosity is whatdrives you in this job,” he says. His owncuriosity has led him to contribute to 130publications and file 15 patents. Heremembers his first patent well, aninvention designed to improve amicroscope imaging technology.Technology advances are a constantsource of innovation for analyticalmethods. “Optical masking of short-circuits led us to develop magnetic fieldanalysis techniques to locate this kind ofdefect in complex structures like solarpanels,” explains Philippe. “We need tounderstand the root cause of a failure toavert problems occurring once a satelliteis in orbit.” Today, Philippe Perdu ismanaging new developments at CNES’selectronic analysis laboratory, inpartnership with universities andintegrated circuit manufacturers—whichjust goes to show that innovation can becontagious.* Conservatoire Nationale des Arts et Métiers, whichprovides vocational training for adults

Philippe Perdu, senior engineer, CNES electronic analysis laboratory

A very inventive engineer

Le tout se joue parfois à un micromètre: dans le spatial, pas le droit à l’erreur:« Dès qu’un problème surgit, comme il fait courir un risque au satellite, onest obligé d’être inventif! », annonce Philippe Perdu, ingénieur expert.

« Expert, c’est pour les cheveux blancs », s’amuse-t-il. En réalité, il n’usurpe passon expertise, lui qui travaille au CNES depuis vingt ans et y a gravi beaucoupd’échelons. Il a démarré comme technicien en électronique, puis a suivi les coursdu soir du Cnam (Conservatoire national des arts et métiers), passé un diplômed’ingénieur qu’il a complété par un DEA d’électronique, avant de passer sathèse (en étant salarié au CNES) et d’obtenir, enfin, une habilitation à diriger lesrecherches en 2000. Depuis toujours, l’activité inventive fait partie de son quo-tidien: « Il faut savoir rester curieux. C’est le moteur de notre métier. » Grâceà sa curiosité, il a participé à 130 publications et déposé une quinzaine de bre-vets. Le premier d’entre eux? Il s’en souvient bien: il consistait à améliorer unetechnique d’imagerie d’un microscope. En fait les évolutions technologiquesconstituent une source d’innovation permanente pour les méthodes d’analyse.« Le masquage optique de courts-circuits nous a conduit à développer destechniques d’analyse par champ magnétique pour localiser ce type de défautdans des objets complexes comme les panneaux solaires. Il nous faut compren-dre la cause de la défaillance pour éviter qu’une telle situation ne se produiseen orbite. » Aujourd’hui, Philippe Perdu pilote les nouveaux développementsdu laboratoire d’analyses électroniques du CNES, en coopérant aussi bien avecdes universités qu’avec des fabricants de circuits intégrés. Preuve, s’il en fallait,que le virus de l’innovation n’a pas fini de faire parler de lui…

PROFILE

Son quotidien ? Traquer les défaillances des systèmes électroniques, chercherla petite bête qui va expliquer que tel ou tel composant d’un circuit intégré utilisé pour une application spatiale n’a pas été fiable à 100 %.

Un expert très inventif…

“Curiosity is what drives you in this job.”

IL FAUT SAVOIR RESTER CURIEUX.C’EST LE MOTEUR DE NOTRE MÉTIER. ”“

Baccalauréat S,Master 2,

ou école d’ingénieuret Doctorat.

Career pathBaccalauréat S (science)

Masters degree or Engineering school

PhD

Cursus classique

(NDLR nos remerciements vont à Jean-Paul Castro et Stéphane Plat,professeurs de physique et chimie, Michel Vauzelle, professeur chargé de mission auprès du CNES, et Romain Desplatspour leur précieuse collaboration.)(Editor’s note: Thanks to Jean-Paul Castro, physicsteacher, Stéphane Plat, chemistry teacher, MichelVauzelle, teacher and adviser to CNES, Michel Vauzelle,and Romain Desplats for their valuable assistance.)

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NES

/S. G

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