32
Périodique gratuit à 16 000 exemplaires - Numéro 19 - [email protected] - Mobile : 06 62 66 82 48 Notre combat n’est ni national, ni ethnique, ni religieux, ni culturel, ni social : il est anthropologique ! PaZoC Collection ZONE de COMBAT PARiS P endant quelques semaines, d’avril à mai 2015, une cellule du Lys Noir repliée en Bourgogne se lança dans la rédaction d’une revue intitulée P aris ZoNe de ComBat diffusée à plusieurs milliers d’exemplaires sur un fichier de boites mail essentiellement gauchistes. Cependant, avec l’aide de son amie la police, le site antifa La Horde ne tarda pas à s’émouvoir de la diffu- sion massive de PaZoC et à en rechercher les auteurs. Parvenu à identifier la cellule Lys Noir à l’origine de l’opération destinée à mobiliser toute l’extrême gauche française contre la conférence CoP 21, la Horde éventa toute l’affaire mais en s’exposant elle aussi ; puisque le Lys Noir fut aussi le premier à identifier l’ancien terro- riste Claude Halfen comme le rédacteur de la Horde ! de cette expérience inédite d’une revue «gauchiste» écrite par des royalistes révolutionnaires, il reste au- jourd’hui une intuition principale : le simultanéisme.  Ce numéro fusionniste collectionne donc ici les prin- cipaux articles publiés dans cette revue éphémère. Au bout des pavés : les palais nationaux ! Au Bourget La rue contre les présidents du monde New York 1997 Quand on capturait le le Président Dossier: Il nous Il nous faut des faut des katangais ! katangais ! PaZoC 1 [email protected] Entretien : Pierre Pierre Blondeau Blondeau et la cigale et la cigale Dossier : Chemtrail Chemtrail Le ciel nous Le ciel nous tombe dessus tombe dessus Dix mesures demagos pour gagner la confiance du peup PaZoC 2 pariszonedecombat@gmail. Revue simultan iste

Mise en page 1rectement attaquer obama et 194 autres chefs d'état, cela a plus de panache que d'escor nifler un gendarme. même si on peu pas les prendre en otage, les voir fuir devant

  • Upload
    others

  • View
    0

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: Mise en page 1rectement attaquer obama et 194 autres chefs d'état, cela a plus de panache que d'escor nifler un gendarme. même si on peu pas les prendre en otage, les voir fuir devant

Périodique gratuit à 16 000 exemplaires - Numéro 19 - [email protected] - Mobile : 06 62 66 82 48

Notre combat n’est ni national, ni ethnique, ni religieux,ni culturel, ni social : il est anthropologique !

PaZoCCollection

ZONE de

COMBATPARiS

Pendant quelques semaines, d’avril à mai 2015, unecellule du Lys Noir repliée en Bourgogne se lançadans la rédaction d’une revue intitulée Paris ZoNe

de ComBat diffusée à plusieurs milliers d’exemplairessur un fichier de boites mail essentiellement gauchistes.

Cependant, avec l’aide de son amie la police, le siteantifa La Horde ne tarda pas à s’émouvoir de la diffu-sion massive de PaZoC et à en rechercher les auteurs.

Parvenu à identifier la cellule Lys Noir à l’origine del’opération destinée à mobiliser toute l’extrême gauchefrançaise contre la conférence CoP 21, la Horde éventatoute l’affaire mais en s’exposant elle aussi ; puisque leLys Noir fut aussi le premier à identifier l’ancien terro-riste Claude Halfen comme le rédacteur de la Horde !

de cette expérience inédite d’une revue «gauchiste»écrite par des royalistes révolutionnaires, il reste au-jourd’hui une intuition principale : le simultanéisme. 

Ce numéro fusionniste collectionne donc ici les prin-cipaux articles publiés dans cette revue éphémère.

Au bout des pavés : les palais nationaux !

Au BourgetLa rue contre les

présidentsdu monde

NewYork1997Quand on capturait lele Président

Dossier:I l nous I l nous faut des faut des katangais !katangais !

PaZoC N°[email protected]

Entretien : P ie r re P ie r re Blonde au Blonde au e t la c iga lee t la c iga le

Dossier :Chemtrai lChemtrai lLe c ie l nous Le c ie l nous tombe dessustombe dessusDix mesures demagos pour gagner la confiance du peup

PaZoC N°[email protected]

Revue simultan�iste

Page 2: Mise en page 1rectement attaquer obama et 194 autres chefs d'état, cela a plus de panache que d'escor nifler un gendarme. même si on peu pas les prendre en otage, les voir fuir devant

2 Idées

Mère nature : la pute préférée de la super classe mondialeNous sommes fils de la nature, nous la connaissons

parce que nous y vivons, nous la connaissons parce quenous en vivons, elle est notre mère, nous sommes ses en-fants et un enfant ne fait aucun mal à sa mère, un enfantdevient en revanche féroce quand sa mère est attaquée.Comment imaginer que ceux là même qui la détruise, laprostitue, l’exploite honteusement depuis tant de décen-nies captant pour eux seul le profit qu’ils en tirent soientles mêmes qui prétendent aujourd’hui la sauver ? Nous,fils de la nature, nous posons cette question simple : com-ment est-il possible de se prendre ce panneau en pleinegueule ? Et pourtant, nous voici isolés, nous voici hurlantsdans le désert passant pour des fous ! Nul besoin pourtantde bibliothèque entière de rapport de scientifiques, ils lesont achetés, -les blouses blanches sont des vendus !- nulbesoin de raisonnement savant pour voir ce qui saute auyeux à les crever, leur conférence climat n’est autrequ’une réunion de macros dégueulasses dont l’unique but

est d’exploiter encore ce qu’il reste de la pute nature, detirer plus grand profit encore du désastre dont ils sonteux-mêmes l’origine. Le tableau est à pleurer, un macroqui dirait à sa pute loqueteuse, lui faisant une tendre ca-resse sur la joue, «refait toi une beauté ma belle, va t’ache-ter une robe, prend du temps pour toi, tu vois, je suis tonprotecteur, tu n’as que moi ! » et la giflant et la tabassantdans l’arrière chambre une minute plus tard, caché desregards.

Les maîtres du monde, après avoir tout asservis, la mer,les fleuves, les champs, les animaux, les oiseaux du ciel,les forêts, les montagnes, s’attaquent à l’homme, ils s’at-taquent à ceux qui résistent encore, ils s’attaquent aux filsde la nature. Leur méthode est simple, nous savons qu’ilsosent tout, ils nous culpabilisent, ils nous veulent à ge-noux, ils nous traitent nous, de mauvais fils. Ils veulenttout et ne s’arrêterons jamais, après la mère ils veulentles enfants. Ces ordures se permettent de nous donner des

leçons de moral à nous les fils de la nature, tenant notremère par les cheveux ! Comme des fils, alors que leurmère est en danger, nous en appelons ici à la férocité sansconcession, nous en appelons non pas à la simple révoltemais à la vengeance sanglante, non pas à la simple contes-tation mais à l’attaque massive et aveugle, nous ne cher-chons à avoir une influence quelconque sur cetteconférence, nous cherchons à la détruire et à mettre la têtede ceux qui la dirigent au bout de piques ! Nous en appe-lons ici solennellement à l’humanité qu’elle arrache enfinde son cœur ceux de ses membres qui sont sous des for-ment civilisées, habillés de beaux costumes, bien élevés,dans les voitures rutilantes, sont en vérité des monstresfroids, des parasites avides, une vérole qui conduit lemonde à sa perte. Qu’ils tremblent maintenant et chientsur leurs confortables fauteuils car nous seront là partoutoù ils seront, qu’ils se rappellent toujours nos visages carc’est une guerre à mort que nous ouvrons ici !

En mars 2015, lorsque la CellulePaZoc se constitua avec Gael, Gaétan,

Yves et Rodolphe, on ne pouvait évidem-ment imaginer que le cours des chosesallait être détourné par les attentats du

13 novembre et la proclamation del’Etat d’Urgence qui suivit

En mars 2015, notre plan était doncpresque parfait... Nous allions créer,

puisque nous en étions seuls capables,un mystérieux webjournal d’ultra-

gauche qui lancerait sur un fichier gau-chiste -(facile à constituer sur les

moteurs de recherche) un appel initial àbousiller le sommet de la COP 21 quis’annonçait pourtant si radieux pour

le gouvernement...

Pour remplir ce webjournal que nousappellerions Paris Zone de Combat

(PaZoC ) nous n’avions qu’à mobilisertout ce que nous avons déjà de «fusio-

niste» en nous, c’est-à-dire de moins sec-taire et de plus renseigné sur

le camp d’en face...Avec une iconographie «ultra gauche,

et des sujets d’ultra-gauche aussi, nouspouvions faire encore du «Lys Noir cent

pour cent», appeller à la simultanéité desluttes et, au passage, théoriser un peu ce

simultanéisme, justement...Six numéros furent rédigés en un

temps record : un mois. Mais Finale-ment, les sites antifas, bourgeoisementchoqués par le caractère inconnu de la

provenance de PaZoC surent se faire po-liciers, limiers, indics, lanceurs d’alerte..

II était ainsi temps d’arrêter l’expé-rience. Il resta cependant des textes,

beaucoup, le souvenir de franches rigo-lades, et puis le regret que notre proprecommunauté Lys Noir n’ait jamais été

arrosée, jamais initiée à PaZoC.

C’est pour que ces textes ne soient pasperdus à jamais dans la stratosphère nu-

mérique que nous publions ici ce numéro collector.

Les textes en sont forcément inégaux,mais vous trouverez néanmoins, ici, un

précieux éclairage sur notre intuitionprincipale, à savoir que le confusion-

nisme idéologique est bien l’avenir de lapensée politique !!!.

Une dernière chose : Malgré le chan-gement de format, nous avons conservé

le style de la maquette originelle PaZoC.

N'est-il pas notable que l'etat répu-blicain français se soit installé dansles palais de l'ancien régime !

Lorsque les bourgeois se roulent dans lesmêmes ors que jadis, ils nous roulent dansla même farine que naguère.

depuis 68 on ne fait que s’affronter àl'appareil répressif de l'état sans avoir ja-mais fait du mal à l'ordre. on se bat entrenous, contre les patrons mais l'appareil po-litique, elles sont où ses cicatrices ? Nousformons actuellement des milices ruralesdestinées à "punir" des Barons cumularddu régime parlementaire, leurs dents vonttâter nos barres de fer mais c'est trop peu !

ayons des objectifs qui ont de la gueuleet évitons les flics, soyons et la souris et lechat patiemment assis sur son mur avantde bondir sur sa proie.

Voici une liste des principales ciblesqu'il nous faudra prendre :

1) L'Elysée + Place Beauvau - Minis-tère de L'Intérieur

2) Le palais Bourbon / Assemblée Na-tionale

3) Le palais du Luxembourg / Sénat

4) Bercy - Ministère des Finances5) Maison de la Radio + TFI + France

Télévison = AFP

et une liste de cibles plus faciles maisdéroutante pour les flics :

55, Avenue Bosquet (MEDEF), 10 ruede Solférino (PS), 238 rue Vaugirard(UMP), Palais d'Iéna (CESE), Palais del'Alma (proches collaborateurs du prési-dent et de hauts fonctionnaires), PalaisCambon (cour des compte), Palais deMatignon (1er ministre), Hôtel de ville(mairie de Paris), Préfecture de Police,Place de la concorde (Hôtel de la Marine,automobile Club)…

il en est de même pour les hommes. aquoi sert de tuer un flic quant on peut di-rectement attaquer obama et 194 autreschefs d'état, cela a plus de panache qued'escornifler un gendarme. même si onpeu pas les prendre en otage, les voir fuirdevant le peuple en colère, dans leurs jets,sera le coup d'envoi universel, le signalque le temps est clos.

Eloge de l’ActionOù sont nos victoires contre le

capital ?oGm, transhumanisme, super-pou-

voir, nous avons tout gobé depuis cin-quante ans. Libé donne la têtée tout lesmatins à un pseudo peuple de gauche !Peuple de rien plutôt, avec ses pulls encachemire, ses légumes bio, sa bonneconcience, sa télé : résultat François Hol-lande... tous des charlots ! Pendant cetemps là on a tout laché de la lutte, toutela base non négociable de la révolutiona été gommé : souvraineté populaire,mise au pas de l’argent et de ses média-teurs, popularisation des moyens de pro-duction, respect de l’être humain...

il nous ont fait avaler l’europe commedu bon lait, ce projet purement Nazi(nous y reviendrons dans un prochainnuméro) au service des grands financierblancs. Vous pensez que Baroso, Vanrompuy et les autres, ils en ont quelqueschose à foutre de votre gueule ?

on a tout accepté et de bon gré en plus! tous nos petits profs troskars : ilsconditionnent la jeunesse à quoi, à lalutte ? à la la liberté ? Bande de débiles :c’est à la citoyenneté (entendez obéis-sance), à la fraternité (entendez hédo-nisme consumériste) que le sang frais etvif de notre jeunesse est nourri.

alors, arrêtons de collaborer, putain !arrêtons de fumer des joints, merde !arrêtons d’accepter de nous faire en-

culer, bordel à queue !et prenons d’assaut directement le

pouvoir, tout ces organes, ces batiments,mettons aux fers ses représentants et tousles collabos mais ne faisons pas la bêtisede l’épuration, c’est improductif, lapreuve ! ils sont toujours aux manettes.Non c’est les chinois qui ont tout com-pris : des camps de rééducation gentilets,à la campagne, vivant en autarcie, c’estcela que nous réservons à l’élite.

N’ayons qu’un et unique et seul et so-laire objectif : renverser l’etat. Par tousles moyens même illégaux. Vommisonsde nos rangs les traitres du secours po-pulaire qui donnent juste assez à mangeraux pauvres pour éviter la révolte, lestraitres de l’éducations et des médias quidonnent juste assez à croire dans la vieque pour consommer.

et mettons le feu partout !

Opération Cop 21... Opération Cop 21...EDITORIALEDITORIAL Au bout de nos pavés, les palais nationaux !

Page 3: Mise en page 1rectement attaquer obama et 194 autres chefs d'état, cela a plus de panache que d'escor nifler un gendarme. même si on peu pas les prendre en otage, les voir fuir devant

3Actualité

Appel auxUltra riches !Vous avez comme moi un jet privée

c’est le moment ou jamais de s’en ser-vir ! Les gouvernements mondiaux seréunissent au Bourget, notre aéroport,pour imaginer des taxes toujours plusdélirantes et ingénieuses pour nous pi-quer notre frics, nous sommes habi-tués, grands champion de l’évitementque nous sommes devenus depuisquelques décennies, mais l’étau se res-sert il est donc le moment de frapperfort ! Je compte personnellement m’enservir ce jour là non pas pour atterrircomme à mon habitude sur les bellespistes de l’aéroport mais pour finir ma

course dans le bâtiment qui abrite laconférence Climat de Paris. Je lancedonc cet appel ici, en compagnie detout un tas de gauchos qui n’ont riencompris et qui n’arriveront jamais àrien avec leurs manifestations lamen-tables qui me font toujours bien rireavec mes amis politiques, convaincuque vous viendrez nombreux car sa-crifier un jet aujourd’hui et mettre uncoup d’arrêt à ceux qui depuis troplongtemps nous rackets sans aucunereprésailles, c’est éviter de s’en piquédes dizaines demain.

il y a des films qui puentla classe, parce que lehéros est charismatique,parce que le film pos-sède une âme, parce que

l’on sent l’implication du réa-lisateur. deux de ces films fontpartie de cette catégorie, NewYork 1997 et Los angeles2013.

Je me souviens que la pre-mière fois que j’ai entenduparler de New York 1997, jen’étais pas trop motivé à le re-garder. mais, quand j’ai vu quele réalisateur était John Car-penter, et que j’avais déjà vuThe Thing, je n’ai fait qu’unbond. et j’ai eu raison, NewYork 1997 reste une oeuvremajeure, un film uniquejusqu’à ce que vous mettiez lamain sur Los Angeles 2013,une suite sortie quinze ansapres New York 1997, moinsbon, mais quand même culte.

sorti en 1981, New York1997 rencontra un importantsuccès, avant de devenir undes films cultes des années1980, notamment grâce au per-sonnage de snake Plissken in-carné par Kurt russell.

Le pitch ? aux etats-Unis,depuis 1988, toute la ville demanhattan est devenue uneprison gigantesque, à caused’une hausse de la criminalitéde 400%, la ville est entouréede murs de contention !.

en 1997, cette immense pri-son fortifiée et concnetrée surl’île de manhattan, abrite troismillions de prisonniers livrés àeux-mêmes. Lorsque airforceone, l’avion du président desetats-Unis, est détourné par desterroristes qui le crashent dans

une tour, le politicien a juste letemps de s’éjecter par une cap-sule de secours. mais il est aus-sitôt recueilli par les prisonniersqui voient là une bien intéres-sante monnaie d’échange.

or le président doit absolu-ment se rendre à une confé-rence et présenter desdocuments vitaux pour le main-tien de la paix dans les 24heures sinon une guerre mon-diale risque de se produire. Leresponsable de la sécurité duchef de l’état, Bob Hauk, dé-cide alors d'envoyer snake Plis-ken, un dangereux prisonnier,rechercher le politicien et saprécieuse mallette menottée àson poignet, en échange d'uneamnistie totale.

Pour aller chercher le prési-dent, cela ne sera donc pas de latarte. snake sera rapidement in-troduit dans et, mon gars, tuauras seulement vingt-quatre

heures pour retrouver le Prési-dent, le sortir des griffes des ha-bitants du no man’s landglauque cerné de murs, ou alorson te fera exploserà distance...

en effet, afin de lui éviter dejouer au con, snake est pucéavec une mini explosif léthal..avec cette précaution, on estsûr du côté du guvernementUs, que snake Plissken quiest déjà une brute, sera, enplus, un type pressé...

dans le nouveau manhattanrendu à l’humanité sans gouver-nement, le duc de New York(joué par isaac Hayes) s’estconstitué un fief afro avec l’aidede Brain, ancien complice desnake et qui a quelques raisonsde lui en vouloir.

New York 1997 auBourget en 2015...

on ne connait pas vraimentl'origine de cet anti-héros, la rai-son de la perte de son oeil si an-tipathiquement lepénien etpourquoi est-il devenu aussi dés-abusé. Ce que l'on sait est qu'ilfut, selon un non-dit du scénario,le plus jeune héros militaired’une guerre pour laquelle il futdécoré par le Président des etats-Unis himself ! Légende vivante,tous ceux qu’il croise alors dansla ville fantôme le connaissent aumoins de réputation...

Naturellement, pour nous ré-volutionnaires, la prise d’otaged’un ou de plusieurs chefsd’etat, constituerait un intéres-sant moyen d’action directe,même si le personnel de la mé-gamachine est interchangeable.

après tout, la chose ne futten-tée que par un commando passa-blement allemand commandé parCarlos et soutenu par le FPLP,  àla faveur d’un sommet del’oPeP à Vienne en 1975...

depuis, plus personne n’aosé... et pourtant, New york 1997montre l’embarras posélorsqu’un seul chef d’etat setrouve pris en ortage... Prendrel’effectif entier de la photo degroupe prise en clôture de som-met du Bourget serait évidem-ment un immense défi, en mêmetemps que le début d’une guerreinévitable entre els etats et ceuxqui aurait justement fait Ca...

et là, pas la peine, de nous en-voyer des snake Plussken !

on ne serait tout simplementplus au cinéma.

*La Fox vient d'acheter à studioCa-nal les droits de New York 1997 (Escapefrom New York) de John Carpenter afind'en produire un «remake»/«reboot». Leréalisateur des aventures de Jack Burtondans les griffes du mandarin surpervi-sera le projet et recevra un crédit de pro-ducteur exécutif. Les producteurs de laFox espèrent réinventer le film originalpour lancer une nouvelle franchise, sansdoute comme ils l'ont fait pour La Pla-nète des singes en 2011.

Les noms du scénariste et du réalisa-teur de ce «reboot» n'ont pas encore étéannoncés, tout comme celui de l'acteurqui devra endosser le rôle de snakePlissken. en 2007, Gérard Butler avaitété annoncé pour reprendre le rôle , avecLen Wiseman, créateur de la saga Un-derword, à la réalisation. Puis il futquestion, pour le rôle de snake, de JoshBrolin, de Jeremy renner, de tomHardy ou encore de Jason statham. Lesderniers noms envisagés auraient étéceux de Chris Hemsworth, et de CharlieHunnam.

New York 1997 auBourget en 2015...

Il n'est pas exclu d'inventer des formesd'actions nouvelles. Par exemple, nouertout de suite une vaste conspiration pourla destruction des documents officielsrelatifs au controle des individus parl'Etat, destruction qui peut être opéréepar des procédés très variés, incendies,etc ; cela aurait des avantages immédiatset immenses.

Simone Weil, L'Enracinement, 1943.

Page 4: Mise en page 1rectement attaquer obama et 194 autres chefs d'état, cela a plus de panache que d'escor nifler un gendarme. même si on peu pas les prendre en otage, les voir fuir devant

4 Entretien imaginaire et réel

« La diminution de l'intérêt de l'argent n'est donc un symptôme de l'abolition du Capitalque dans la mesure où elle est un symptôme de sa domination en voie d'achèvement, donc del'aliénation qui en devenant totale se hâte vers le mouvement de son auto-suppression. C'esten somme l'unique manière dont l'ordre existant confirme la réalité de son auto-négation ».

marx, manuscrits de 1844

«Les machines, plus voraces que les monstres terrassés par Hercule sont contraires àl’humanité, aux droits de la nature et de l’industrie et à l’intérêt général des membres de lasociété»

Les Justes alarmes de la classe ouvrière au sujet des mécaniques, par un vieux typographe victime de l’arbitraire, Paris, 1830.

Pazoc : Salut, tu esmembre d'AlternativeLibertaire, c'est quoivotre programme ?Christian : "Nous es-sayons d’opérer une syn-thèse sur des baseslibertaires d’apports mul-tiples, issus des luttes, desexpériences histo-riques... "Pazoc : Hop, hop, hop ;

faut nous parler simple ànous, on est de la campagne tu sais ! Je repose ma question, com-ment vous organisez-vous pour faire la révolution ?Christian : Bah, moi, par exemple à la sNCF, avec les copains, onfait la grève, c'est la base de la lutte, on fait des tracs aussi…Pazoc : Ouais, ok, nous aussi on est au RSA, mais vous vous or-ganisez ?Chrsitian : evidemment, le 1er mai, on avait un ballon à l'hélium,t'aurais vu ça, c'était vraiment chouette, on le voyais de super loin,et puis on fait des barbecues même si ça devient compliqué, à causede l'odeur…Pazoc : En fait vous êtes une amicale de délégués syndicaux !Christian : ouais, en quelques sorte… mais on est surtout anti-ca-pitalistes !Pazoc : Quand même !Christian : Y a trop d'abus et y a plus de justice… et puis on est unpeu écolos aussi...Pazoc : Justement, nous notre programme, c'est faire la révolu-tion maintenant, à Paris, pour la COP 21 au mois de décembre,les chefs d'états du monde entier seront là, on croit que si toutesles forces anti-capitalistes se mobilisent on pourra renverserl'état et rendre le pouvoir au peuple.Christian : Vous êtes cinglés, vous êtes dangereux... putain ! J’aicompris... c'est pour la caméra cachée !Pazoc : ???… Non ! Ecoute, la meilleure défense c'est l'attaque !Comment veux tu te battre contre le capitalisme si tu ne luttespas contre les états qui en sont les meilleurs garants.Christian : mais vous êtes cons ! C'est l'état qui paye ma retraite, situ coules l'état, on va tous crever !Pazoc : On s'en fout, Viva la Muerte, camarade !Christian : t'es pas mon camarade, z'êtes des fâchistes qui veulentdu mal au peuple, si tu renverses l'état, comment qu'on va bouffer,hein, t'y a pensé ? L'électricité comment qu'elle viendra dans lesprises, t'y a pensé à ça aussi ? et les congés qui qui les paiera… Non,en fait vous voudriez qu'on perde le gain de 100 ans de luttes sociales! Je sais pas ce qui me retient d'appeler les flics !Pazoc : T'es sérieux là Christian, tu t'accroches vraiment à l'osque le kapital de donne à ronger, tu crois au progrès, tu le voisoù le progrès ?Christian : L'espérance de vie ! toc ! t’as quoi à dire la dessus.Pazoc : C'est logique le maître prend soin de ses esclaves…Christian : tu m'insultes !Pazoc : Mais non ! Calme-toi…Christian : Je vais pas me calmer quand j'entends des conneries pa-reilles ! Faire la révolution maintenant !Pazoc : …Christian : … c'est une image la révolution, t'as pas encore com-pris ! Ca va tout doux, on gratte par ci, on avance par là ; au niveausociétal on a vâche-ment progressé nousles ouvriers ! … Unemétaphore, voilà lemot que je cherchais,la révolution c'estune métaphore de lalutte syndicale.Pazoc : Donc tu esconservateur politi-quement !Christian : tum'énerves, jem'casse !Pazoc : ReviensChristian, y aurades merguez !Christian : alorspeut-être qu’onpourra se faire unbillet ?

Les gauchistesveulent-ils

la révolution ?Entretien avec

Christian d’Alternative

Libertaire

Christian Mahieux,Fondateur de sUd-rail

Entret ien avec Gilda : Eg elle a perdu quelques kilos de sa

jeunesse potelée, elle estaujourd’hui sophrologue àBruxelles... mais en mai 68, à vingtans, elle était l’égérie des fameux«katangais» campant à la sorbonneet fournissant à l’émeute sespremiers rangs ultra-violents...

Gilda porte aujourd’hui ses 68ans avec grâce..elle n’a rien perdude son idéal de jeunesse... Nousl’avons retrouvée Bruxelles, chezelle, dans un quartier cossu..

PaZoC : Gilda, tu es le derniertémoin de l’aventure deskatangais de la Sorbonne, mais tun’es pas congolaise, à ce que jevois !Gilda : on nous appelait ainsi àcause de Jacky qui avait étémercenaire du Katanga, au Congo,et dirigeait notre groupe dit des"Katangais". Jacky avait l'âge d'unétudiant, mais il ne l'était pas. Nousétions des autonomes comme on adit après...

PaZoC : Quels étaient vosrapports avec les etudiants ?Gilda : Plutôt tendus, en fait... Lecourage était surtout dans notregroupe. Nous avions constitué unComité d'intervention rapide(Cir) et nous occupions lasorbonne avec les étudiants. Le 14juin, lorsque le Comitéd'occupation de la sorbonne pris ladécision de fermer l'universitépendant deux jours, pour desraisons d'hygiène, ce quiétaitnaturellementun prétextepournous éloigner, les rapportstendus dont je te parle, tournèrent àl'affrontement parce que Jacky avaitpromis qu’il allait alors mettre lefeuà la sorbonne avantde partir.. Je net’explique pas l’ambiance avec lespetits bourgeois !

PaZoC : Et à la fin dumouvement vous avez été exclusdu mouvement étudiant.. Ca s’estpassé comment, cette affaire-là ?Gilda : Certains étudiants trèsrares, étaient néanmoins de notrecôté. Le responsable du serviced'ordre, Claude Géraud, disposaitpourtant avec nous d'un commandod'une quinzaine de jeunes gens,tous non étudiants, munis de barres.Certains d’entre nous étaientarmés... mais le 14 juin, à la suitede bagarres avec le service d'ordreétudiant qui s’était finalementretourné contre nous, nous fûmesfoutus dehors. C'est la fin d'uneépoque. Pour moi, c’est cette nuit-là que mai 68 s’est terminé.

PaZoC : Une fois expulsés de laSorbonne qu’avez-vous fait ?Gilda : après le 14 juin, nous noussommes repliés chez une amie,Hélène, à saint-Pierre d’autils, enNormandie... Jacky avait volé unesimca aronde et nous étions quatre,moi et les trois garçons. Jacky avaitaussi icommis un petit cambriolage

dans les environs pour nous donnerde la fraiche, mais la mère d’Hélèneavait peur... et c’est comme cela quel’on s’est retrouvés à dormir dans lavoiture, dans un bois, le fameuxbois marlot où l’on retrouva Jackymort...

PaZoC : Comment est survenuela mort de Jacky ?Gilda : Une nuit, Jacky était allévoler un mouton et l’avait décapitéavec une hache.. il s’apprêtait àfaire le feu quand il a été exécuté...en effet, nous dormions tous dansla voiture, quand Jacky a été tué...Pour moi, il ne fait donc aucundoute que les barbouzes du saCqui nous suivaient à la trace avaientprofité de l’occasion pourassassiner Jacky puisque,finalement, le seul révolutionnairearmé de mai 1968, c’était lui.

PaZoC : On a dit que c’étaitplutôt un réglement de compteentre vous quatre...Gilda : C’est un mensonge... C’estla version des flics que celaarrangeait... d’ailleurs, après cela,comme c’est bizarre, aucun de nousne fut véritablement inquiété ! enfait, nous avions bien reçu lemessage et nous ne nous sommesplus jamais exprimé sur cetteaffaire, mais je peux assurer quel’assassin n’était pas parmi nous !d’abord, pourquoi aurions-nousfait un truc pareil ? Nous étions desrévolutionnaires, pas despersonnage de Faites entrerl’accusé..

PaZoC : On a dit que tu avaisalors un autre amant dans le trioet que c’était une affaire dejalousie qui avait mal tournée...

Gilda : C’est une version idiote quiarrangea tout le monde...mais ellen’était pas vraie : Jacky a étéassassiné par ceux qui étaient à nostrousses parce que nous étions allésbeaucoup trop loin, voilà tout !

PaZoC : Qu’es-tu devenueaprès...Gilda : Comme on savait que lapolice avait intérêt à ce que nousn’allions pas en justice... et commenous savions que le saC pouvaitavoir envie de finir le travail ennous éliminant, on s’est tousdispersés... moi, je suis allé untemps dans une communauté enardèche... et puis, j’ai finalementrencontré mon mari sur un marchéd’aubenas et il m’a enmenée enBelgique...Pour changer de nom, je l’aiépousé, mais il est aussi restél’homme de ma vie.. Nous avons eutrois beaux enfants... et ma vie estdésormais à Bruxelles...

PaZoC : Tu n’as plus eud’engagement politiques ?Gilda : en fait, avec l’assassinat deJacky par les types du saC, j’ai eula peur de ma vie.. Une peur quidure encore, d’une certaine façon...en Belgique, la situation politiquen’est pas la même qu’en France etje suis désormais l’actualitéfrançaise de loin... en fait, je croisque je suis devenue une vraie belge(rires - ndlr), je n’ai manifesté quelors de la marche blanche pendantl’affaire dutroux.. C’était très beauaussi, la marche blanche.. Celavalait presque mai 68, en tout cas....

(Suite page ci-contre)

Page 5: Mise en page 1rectement attaquer obama et 194 autres chefs d'état, cela a plus de panache que d'escor nifler un gendarme. même si on peu pas les prendre en otage, les voir fuir devant

5Entretien imaginaire et réel

Je vois - c'est une vraie vision - la fin de l'industrie, la fin del'histoire. je vois éclore un à un une cabane de bruyère par-çi, unehutte sur pilotis par-là, une tente, une grotte, une oasis, une île - unhomme quoi ! - chacun étrangement tranquille, laissant pisser lemérinos, voire le " combinat " et l'atome, en quête seulement d'unpeu de mousse, d'un rayon de soleil, en quête de " la vraie vie " : leloisir, la liberté, la pensée... tout cela d'abord insolite et fragile, puisproliférant à vue d'oeil, de plus en plus dense, de plus en plus fertile,par tribus entières, phalanstères, kibboutzim, arches, ashram,maquis... jusqu'à coiffer un beau jour toute la société... La techniquedu foisonnement, quoi ! la dissémination,la diaspora, le mycélium...une panspermie...

Joseph Delteil, Vision, Le Sacré Corps, Grasset, 1976.

gerie «katangaise» de Mai 68PaZoC : Et ton mari ?Gilda : oh, lui, il est écolo maintenant...mais façon décroissance et là je le soutiensévidemment à fond... sauf pour lescosmétiques que je n’arrive pas à ignorercomplètement (rires - ndlr)

PaZoC : Et toi, dans ton coeur ?Gilda : moi, je suis restée une révoltée...mais la question du fascisme islamique mefait douter... J’aime bien la Belgique tellequ’elle est, avec son humour.. Ce que jereproche aux islamistes, c’est qu’ils ne sontpas drôles ! C’est un vrai problème enBelgique... et puis, nous avons beaucoup defascistes en Flandres, c’est une horreur...mais à Bruxelles, c’est encore la gentillessequi l’emporte...

PaZoC : Tu es devenue mythique, tu as ététransformée en symbole sexuel de laRévolution, il y eut même une radio Gilda,qu’est ce que cela te fait aujourd’hui ?Gilda : aujourd’hui, cela me fait rire ! mais, cela dit, j’aimerais bien revenir 47 ansen arrière !

PaZoC : Pour les années 60, il y a quandmême Brigitte Bardot, Marian Faithfull,Jane Fonda, et toi...Gilda : mouaihhh... mais dans un tout petitmilieu, alors !

PaZoC : Es-tu restée anticapitaliste ?Gilda : disons que je ne suis plus que cela !tout le reste, les chapelles et tout cela,m’indiffère... Jacky et tout le groupe, nousétions guevarristes, par exemple, mais, à partpour les tee shirts de mes filles, cela ne veutplus dire grand chose... en revanche, l’anti-capitalisme, cela me parle ! Je crois mêmeque je ne l’ai jamais autant été...

PaZoC : Et pourquoi cela ?Gilda : Parce qu’à mon avis, le capitalismeest fragile... Plus il est répandu, plus il semontre triomphant, plus il est fragile... ilsuffirait que les jeunes retrouvent l’idéal quenous avions avec Jacky, pour que le mondetremble... Jacky n’avait peur de rien et la seulechose qui l’intéressait vraiment c’était dedétruire, ce qui, à mon avis, est un préalable àtoute révolution... du vieux monde, il ne fautrien conserver lorsque l’on est révolutionnaire.C’est des militants jusqu’auboutistes, commenous étions avec tout le groupe de katangais,qu’il faudrait encore de nos jours... oui, onmanque aujourd’hui de Jacky et de seskatangais blancs !

PaZoC : Et Jacky, que crois-tu qu’il seraitdevenu, s’il avait survécu à la traque desbarbouzes ?Gilda : oh cela je n’en sais rien ! a mon avisaprès 68, il aurait voyagé.. il ne tenait pas enplace... il aurait peut-être aussi vécu un peudans une ferme communauté car c’était trèsen vogue à l’époque et puis il n’avaitvraiment pas peur de tuer des animaux...moi, cela m’écoeurait... C’est pour cela quelorsqu’il avait décapité le mouton à la hacheon était tous repartis vers la voiture... et quec’est le moment que les gens du saC ontsaisi pour l’assassiner sans témoins, sinon jecrois qu’on y serait tous passés !

PaZoC : S’il décapitait déjà les moutons àla hache, il se serait peut-être engagémaintenant à Daesh, non? Je déconne...Gilda : Non, ce n’était pas son genre.. enfait, Jacky était épouvantablement raciste...C’était un révolutionnaire, c’est certain, maisil parlait très mal des africains du Katanga...en ce temps-là, on pouvait être maoisteguévaristes et raciste, cela ne changeait rien...

PaZoC : Seras-tu alors avec nous auBourget ?Gilda : Non, mais je soutiendrais ! mais sivous prenez la sorbonne, appelez-moi, car làj’arrive ! J’ai eu tellement de bons momentslà-bas...PaZoC : Bon bien, merci... Au fait, tu

baises encore ?

Il est tout à fait notable que cetteofficine bourgeoise de fils de mé-decins et d’avocats, pilotée par lePS et de la DCRI, s'emploie à opé-rer un flicage méthodique detoute pensée un tant soit peu dé-viante et à couper court à touteréflexion contemporaine dans lemonde tel qu’il est. Ont été accrochés à leur tableaude chasse des braves genscomme Etienne Chouard, le sitetoulousain Inform'action, les Dé-croissants, le PCRF et puis pour-quoi pas bientôt le PCF, tantqu'ils y sont.Une doctrine totalitaire a été éla-borée par les sociaux-libérauxValls et consort, reprise par nos"militants" antifas. Ceux-ci sefont, derrière le gouvernement,les meilleurs sectateurs de l'hu-manité nouvelle prônée par lesEtats, de San Francisco à Pékin.Le moindre écart trouvera chezces nouveaux gestapistes un abé-cédaire qui sent bon le manuel duparfait état policier : sexisme,confusionnisme, complotisme, ra-cisme, insurrectionnisme, sontprohibés. Ne cherchez pas àcontester , c’est comme cela,c’est sur le manuel.. Avec nos an-tifas généralement idiots et sansaucune culture doctrinale, toutun arsenal langagier répressifest prêt à se mettre en branlecontre tous ceux qui veulentcombattre le Capital ailleurs quedans leur chambre... Ainsi, tu oses parler “peuple” : af-firmer ne pas trop aimer te faireenculer ? Attention ce n'est pasbien ; et si tu la ramènes en pré-tendant que les femmes sontbelles, attention, il y a du phallo-crate dans l’air ! Tu dis, la révo-lution arrêtons d'en parlerfaisons là, elle sera simultanéeou ne sera pas, tu es encorelouche ; et si tu as un jour dis-cuté avec un électeur du FN etque tu ne lui as pas craché à lagueule, la guillotine antifa pour-rait peut-être reprendre du ser-vice pour crime de lèse-majesté.Donc si demain tu veux acheterun embryon dans un pays pau-vre, que tu as la flemme de leporter (parce que les femmeshein, faut qu'elles se libèrent dela maternité) grâce à la sciencecapitalo-transgénique qui créeraun utérus artificiel et vu que tun’aimes pas les stéréotypes, tusouhaites l'habiller en DragQueen, prend ta carte chez lesantifas, ou au PS c'est pareil, ilsrendront ce monde possible auxnoms de la liberté, de l'égalité etde la fraternité.Nous, les simultanéistes, affir-mons que les antifas sont destraîtres même pas réellement an-tifascistes/capitalistes ; que l'hu-manité ne veut pas de cetteculture morale hors-sol imposéeà grands renforts de lobotomiespublicitaires.La liberté c'est d'abord dire ceque l'on pense simplement, l'éga-lité c'est la règle qui doit régir lerapport entre l'état et les ci-toyens et la fraternité c'est lesentiment qui doit être encou-ragé entre les militants de la Ré-volution et les classesappauvries. Voilà ce que nouspensons et ce pourquoi nous vou-lons l’insurrection dés mainte-nant.

Les antifas contre la

pensée

Page 6: Mise en page 1rectement attaquer obama et 194 autres chefs d'état, cela a plus de panache que d'escor nifler un gendarme. même si on peu pas les prendre en otage, les voir fuir devant

6 Insurrection

Pendant toute la durée de l’occupation de la sorbonne, enmai 68, l’antique bâtiment fut tenu par une bande de mar-ginaux, la plupart issus de montreuil, armés de pétoires,surmontés de casques de Crs pris à l’ennemi, ou decasques lourds ramenés par des soldats du contingent..

sous le portrait de Castro et de Guévarra, ce groupe s’était consti-tué en Comité d'intervention rapide (Cir). Naturellement, commele révéla plus tard Jean Caille, directeur adjoint des renseignementsgénéraux, le groupe était suffisamment violent et instable pourêtreaisément infiltré par les rG. Cependant sous l’administration pro-visoire de ces katangais qui ont éventrées toutes les armoires mé-talliques, la sorbonne, un tempsplus visitée que le Louvre ou

Versailles, accueillera, pendant quelques jours radieux un énormecontingent de curieux et de "touristes".

mais le nombre des "entrées", le succès du spectacle, ne peuventmasquer bien longtemps la situation catastrophique de la sorbonne.Celle-ci est devenue une sorte de bateau ivre sans capitaine au sin-gulier ou au pluriel. en effet, aucun des organes collectifs mis enplace dans l'enthousiasme de son occupation n'y dispose d'autoritéadmise par tous.

autant par respect de la liberté et crainte des mouchards de lapolice, aucun contrôle d'identité ou de qualification professionnellen'était institué : les katangais ne furent ainsi connus de l’Histoireque par leurs prénoms réels ou inventés.

il fallait longuement palabrer pour être reçu par leur chef,"Jackie" dans son antre QuartierGéénral rempli de lits de camp etdes casques. Foulard au cou et torse nu, Jacky ‘en fait Jean-ClaudeLemire) affairamis avoir été deux ans mercenaire au Katanga,comme un de ses camarades. deux autres, ajoutait-il, avaient étémercenaires en Corée et un en algérie à l'époque des service spé-ciaux.

"On a entendu l'appel des étudiants, déclare-t-il à un journalistedea l’époque. Comme on n'a pas d'éducation, on est venu apporternotre force physique au service de la révolution ".

au début des «événements», le commando "Cir" des Katangaisétait au service du so, le service d'ordre des étudiants, fort soulagé

de disposer de quelques "gorilles". mais, très vite, ceux-ci, tout en acceptant encore les ordres du so, feront leurpropre politique et surtout, développent leur propre cul-ture militante surla base des énormes stocks de morphine,d’opium, de hachisch et du Lsd saisisà la faculté de mé-decine...

Le salaire de cette liberté que les Katangais se sont oc-troyée est néanmoins dans leur courage: Cesont eux, qui,chaque soir, offrent au cortège émeutier les trois premiersrangs, la force de pénétration, l’élan se sauvagerie néces-saire pourfaire reculetr les flics, pourérigerdes barricades,erneverser des bagnoles, scier les lampadaires et les arbrescentenaires...

Naturellement, sans cette force sauvage, idéologique-ment douteuse par sa référence répétée au mercenariat enafrique, mai 68 et ses gentisl étudiants en costume n’au-rait pas été ce qu’il fut... Le mai 68 de flammes qui inté-ressa tant les journalistes et les policiers, c’est le Cir desKatangais qui le fit pratiquement seul...

Certes, les Katangais profitèrent de l’impunité que luiaportait la foule, mais cette foule profitait à son tour dupotentiel d’ensauvagement que lui offrait les katangais,souventimités parles étudiants les plus hardis...

sans un groupe de katangais, pas d’émeute possible...impossible de les formersur le tas. ils doivent être prispource qu’ils sont : des destructeurs joyeux...

souvent, la Katanagais de toute émeute ne partage pasle dixième de sobjectifs communs aux organisateurs.. Lekatangais a ses propres raisons.. mais ce n’estpas gravepuisqu’il est si minoritaire, si utile, etsi peu soutenu enréaité que l’on pourra tujourss’en débarasse rplus tard,comme le fit le 14 juin le servoice d’ordre etudiant qui dé-boula avc mille type pouren déloger une trentaine..

aussi la question du «Katangais» est-elle cenbtralepourcelui qui réfléchit à l’émeute... L’idée que des gensqui payentleurfactures etleurs amendes routières peu-ventse rasformeren sauvages d erue estune vue de l’es-prit... Pours’esauvager, il faut être déjà sauvage vivre déjàcomme cela avec ce que cela comportea de marginalitésociale préexistante...

aujourd’hui, pour l’émeute, nous disposons desquelques dizaines de marginaux, peut-être cent à deuxcent, que nous avons tous vu se déployer à Notre-dame-des-landes ou dans la forêt de sivens.. Chaque fois, ilsont été condamnés par les éléments bourgeis du cortège..et le député écologiste de rugy les dénonça clairement àla vindicte, reprochant à la police de ne pas les neutraliser!

Face à un système policier beaucoupplus sophistiquéqu’en 1968, c’est au moins mille katanagis qui seraient-nécessaires pour»bouger» les cordons de flics...

C’est alors qu’ilfaut imaginerrenforcer le potentiel exis-tant de quelques centaines d’artisans ruinbés, de quelquesdizaines de fachos nihilistes, mais aussi de quelques di-zaines d’anciens militaires qui pouraient, comme Jacky,apporterà l’émeute les moments d ecoma,dements cruu-ciaux dont une foule a besoin pour s’emparer par coup derein d’un bâtiment public, d’un bâtiment décoré du dra-peau Bleu Blanc rouge...

Loin des analyses éditoriales de chaque site internet,loin de l’action virtuelle où chacun est réduit au commen-taire, il faut donc constituer au plus vite cet agglomératd’ensauvagés, et il faut naturellement faire cela sans parti-pris idéologique, sans souci d’homogénéité de docrinepuisqu’aussi bien, plus personne ne verra de toute façonson idéal réalisé mais que tous pourrraient très bien voirla chute des totems, l’évanouissmeent nerveux de l’etat,la cavalcade des flics en fuite, les fumées au-dessus de lamégapole...

Puisque toute construction politique idéale est désor-mais impossible à imaginer dans une société atomisée,donnons-nous au moins la certitude de la destruction li-bératrice, sans mots d’ordres ni assemblées génrales. aumoins savons-nous que cette destruction sera infinimentplus belle que l’époque qu’elle cloturera.

alors vive les Katangais ! Que ceux-là reviennent desyrie du dombass ou de maidan, de Grèce ou de la fermedes 1000  Vaches.

Il nous faut des katangais !

Zad en radeNous voyons bien que le concept de

Zad a été pillé par la petite bourgeoisielycéenne. Loin des centres de pouvoir leszones sont cantonnées à des objets sym-boliques comme les victoires remportéessont symboliques. durant ce temps Vinciconstruit, les bulldozer ravagent, les pay-sans sont expulsés, à Nantes seul subsiste

un espace auto-géré, à sivens le conseilgénéral aura son chantier arrosé de pots devin, à Lyon l'agriculteur sayat sera expro-prié, la dernière vertu opérationnelle de laZad est son agglomération des forces enréserve. il nous faut créer comme àathènes une lutte aux centres avec toutesles marges.

si nous pouvons tenir Paris ne serait-ceque deux nuits, à quelques milliers de sau-vageons inorganisés inévitablement unvortex se créera. tout en France appelle àl'apparition de ce vortex : la précarisationultime, la vacance institutionnelle, l'ab-sence d'alternatives. L'occasion d'un ras-semblement international organisé par laCia et le CaC 40 peut créer un point defixation. C'est alors tous nos camaradesqui reconnaitrons l'appel, de rio, à la Paz,de Pekin à Paris, d'oslo à Lisbonne. Cen'est pas en empêchant à peine laconstruction d'un barrage qu'on va ébran-ler le capitalisme, Non ! C'est débile !

oui, au quotidien nous créons des zones

de libertés, autonomes, écologiques, fami-liales, en lutte, c'est aussi notre combat etla condition de nos réussites mais notreespérance va plus loin qu'un jardin entredeux autoroutes, NoN ?

invisible non, indivisble !L’insurection qui vient aura 1/4 d’heure

de retard : tu m’étonne !Le Comité invisible nous a donné un

des manifestes les plus pertinant et ras-sembleur cependant la suite A nos Amisfut repris des colonnes du Monde à cellesdes Inrocks, trop fort !

invisible pour quoi faire ? intégrerl’eNa ? Ce sont des solidarités indivisi-

bles dont nous avons besoin ; la gueule demon voisin qui est chasseur est pas facileà accepter mais il est en colère et il a desarmes ! alors s’il veut venir avec moi brû-ler des mercedes 500 ce sera un copain.

si on ne commence pas pas tout brûlerce sera le début des enmerdes.

on veut quoi ? cultiver notre potagerpendant que l’industrie pharmaceutiquenous empoisonne dès la conception !toutes les Zones commerciales doiventpartir en fumée, les tracteurs des paysansavec, les magasins de déco aussi, le siègedes multies nationales : rayées de la carte,les antennes pan-optiques rayées, si on necommence par par tout cela le pouvoir op-pressif reprendra les manettes dans lesmois à venir. Que chacun se tienne prêt,que chacun sélectionne une cible (c’étaitl’idée des catainers à tarnac) : un pontd’autoroute, un potentat local, une cen-trale électrique...

il nous faut des rugbuymens, des chas-seurs, des immigrés, c’est la lie de l’hu-manité qu’il nous faut ! sinon que seraitla lutte : un salon litteraire !

donne-nous...Qu'il advienne le temps que nos cœurs

s'éprennent :donne-nous le tourbillon et la marée,

donne-nous la guerre et la joie !oui, viens, incorruptible chaos, descel-

ler les alliances de nos maîtres et leursstèles profanes, viens donner famines etfaillites à notre avidité.

Ô dieux anciens hâtez le réveil des races

et fracassez la culture du faible sur celledu fort, excitez les mémoires de vos en-fants, donnez aux zélateurs et aux pro-phètes le don du verbe et de l'amourexclusif, donnez-leur encore vertus etscience, et donnez au monde des fous entoute liberté.

et toi, Nature, prend-nous dans tonsang, apporte en nous spirales et tempête,tremblements et luxuriance.

donne-nous drogues et alcools,sommeil et hallucinations, raison etlogique, chairs et douleurs, joieseuphoriques, licences et exemplarité afinde confondre les tièdes et convaincre ceuxqui se sont perdus. donne à nos cœurs unearmée, donne à nos rêves des guerriers,donne à nos espoirs un champ, et à noscorps la vigueur des miraculés.

Si on ne commence pas par tout brûler ce sera le début des enmerdes.

Page 7: Mise en page 1rectement attaquer obama et 194 autres chefs d'état, cela a plus de panache que d'escor nifler un gendarme. même si on peu pas les prendre en otage, les voir fuir devant

7Insurrection

Les Black Blocs sont aujourd’hui décrits par les spécia-listes comme étant des jeunes de "l'ultra-gauche hos-tiles aux institutions qui mènent des actions

spontanées, voire violentes». depuis qu’à Nantes, une di-zaine de policiers et gendarmes ont été blessés et hospitali-sés, il n’y a plus aucun doute : "Les Black Blocs forment,dans les manifestations, des groupes éphémères, dont l'ob-jectif est de commettre des actions illégales, en formant unefoule anonyme non identifiable", explique Pierre-HenryBrandet, porte-parole du ministère de l'intérieur.

Cependant, s’il ne s’agit que d’illégalité, pourquoi inter-dire à certains «fachos utiles» le droit de se griller et de secompromettre à leur tour en multipliant, par leurseule pari-cipation, les zones de suspicion et de quadrillage nécessaires? Les laisser en dehors du coup, ne serait-ce pas une erreuret une faute, puisqu’aussi bien, nous les laisserions alors nonentamés et disponibles à leur mission éternelle, celle de setransformer toujours, en fin de compte, en nervis du Capitalet de la bourgeoisie apeurée.

aussi, rien que pour échapper davantage à toute forme derépression ultérieure en azimuthant réelement l’appareil derépresion, un Black Bloc qui voudra franchir les lignes nepourra plus être limité à un milieu uniquement anarchisteou libertaire, trop policièrement ciblé, trop connu désormais,trop retapissé par les flics... il est donc temps d’élargir lefront.

Car le réservoir à l’extrème-droite n’est pas nul. ainsi, le24 mars 2013, LmPt, qui rassembleait à Paris un million demanifestant et au moins trois à quatre mille activistes, en-traîna 350 interpellations. Plus tard, la manifestation intitu-lée pompeusement Jour de Colère rassemblait, le 26 janvier2014, près de 20 000 personnes, et l’affaire se termina néan-moins par 260 interpellations. 

signalons seulement qu’après la manifestation de Nantes,les Black Blocks libertaires n’avaient connu qu’une dou-zaine d’arrestations, certainement à cause d’une meilleurepréparation, mais aussi, probablement, moins nombreux queceux qui veulent défier le système sur une base «identitaire».

d’ailleurs, de quelle extrème droite parlons-nous ici. dansun contexte comme celui du Bourget à la fin 2015, il y a fortpeu à parier sur une participation des scouts catholiques dela manifpourtous, de toute façon inutiles...

Quant aux identitaires et aux anarcho-royalistes du LysNoir qui contrôleraient une partie du service d’’ordre del’action Française, l’intérêt pourle Bourget peut exister.rappelons que ces deux organisations, attirées par les as-pects réactionnaires de la décroisance (et même la person-nalité catholique de Vincent Cheynet) se sont mis depuisplusieurs années à inscrire la frugalité et «l’écologie pro-fonde» dans leur catalogue idéologique initié par alain deBenoist ou la poignée d’idéologues du Lys Noir qui sem-blent rafoler de la chose...

Pour les seules organisations antisémites, comme l’oeuvreFrançaise, et le renouveau Français, le discours anti-oligar-chique, sous la forme primaire de leur «anti-mondialisme»complotiste, pourrait probablement les pousser à rejoindreun vatse rassemblement insurectionnel pour peu que celui-ci leur soit ouvert justement par ceux qui ne rêvent que d’unechose : qu’il s’en prenne alors plein la gueule !

La première fois que l’on entendit parler de la tentationblack bloc chez les fachos, c’était quand l’un des vieux loupsde guerre de l’extrême droite, Gaston Besson (qui a tout demême traîné ses guêtres et son fusil dans les guérillas anti-communistes d’amérique du sud, chez les Karens de Bir-manie ou au côté des nationalistes croates pendant la guerrede Yougoslavie), s’était amusé à faire profiter ceux-ci de son« savoir-faire » peu avant le sommet de Gènes en 2001. decette expérience, il reste une interview assez savoureusedans l’émission « Paris dernière » alors animée par Frédérictaddeï.

Chercheur d'or en Guyane à 16 ans puis combattant chezles Karens, le Français Gaston Besson possède un profil «lé-gionnaire» qui pourrait rappeler Jacky le katangais, le prin-cipal activiste de mai 68 qui aurait été lui aussi mercenaire,mais au Katanga. Quoi qu’il en soit, Besson est manifeste-ment un homme en errance, pas forcément antipathique maisassis sur quelques contradictions majeures, passons ! QuandBesson part se battre en Croatie en novembre 1991 pour yrester jusqu'en février 1993. il se retrouve au départ à Vin-kovci pour faire un reportage. La ville est alors sur le pointde tomber aux mains des serbes tandis que les milicienscroates, qui n'ont aucune expérience militaire, sont taillés enpièces. Besson, fort de son expérience militaire, rejoint lescommandos du 6e bataillon du parti fasciste Hos pour par-ticiper à des coups de main contre les serbes. aujourd’hui,après maidan il fut identifié comme l’un des principaux me-neurs et le recruteur des volontaires étrangers, Besson faitle même boulot pour le bataillon néo-nazi Azov... tout ceci,en se proclamant naturellement anarcho-chrétien et antica-pitaliste !

L’exemple de Gaston Besson montre que l’extrème-droitepeut au moins déposer quelques spécialistes miliatire en dot,dans la corbeille de mariés de l’insurrection.

de même qu’à athennes les groupes autonomes et diver-geants se sont formés en division encerlant comme despostes avancés les différentes rues menant au parlement. Lesnihilistes d’extrême droite peuvent former une unité d’uneutilité non négligeable.

La nécessité révolutionnaire impose de distinguer les en-nemis et de n’avoir pas l’orgueil sucidaire de vaincre seul.La citadelle capitalistes internationale est tellement défendueque les seuls groupes progressistes ne peuvent espérer ren-verser l’etat. Certains réactionnaires par nostalgie s’élèventcontre la méga-machine, se priver de cette force de frappeest une faute contre l’objectif d’une dictature du prolétariat.

Pour que l’émeute se forme réellement il faut créer unmôle de résitance, en France personne ne le peut seUL. Lamobilisation contre la gouvernance mondiale peut créer cetteconvergences des forces radicales et activistes. Le systèmenous oppose, sur les conseils de machiavel, depuis troplongtemps et cela marche trop bien. Comme l’état socialisteà créé sos racisme pour orienter le soulement prolétaire desbanlieues vers une dialectiques anti-raciste or làn’était pasle problème.

rémi Piperaud, auteur d'un mé-moire universitaire sur le sujetdes Black Blok, estime qu'enFrance, environ "un millier" depersonnes feraient partie de ces

mouvances spontanées, hors cadre syndicalou politique, dont sont issus les Black Blocs."Le refus du principe de représentation estl'un des rares éléments idéologiques fédéra-teurs" du mouvement "constitué essentielle-ment de squatteurs et d'étudiants".

eh oui, les Black Blok, faut-ils’en plain-dre, sont des personnes prudentes qui évitent

en général touteaction coordon-née mais ilscommuniquenttoutefois par l'in-termédiaire desites d'informa-tion ou de socia-lisation surinternet", ex-plique le spécia-liste. selonFrancis dupuis-déri, auteur deBlock Blocs : basles masques,paru en 2003,"un Black Blocn'a pas de chefqui distribueraitles rôles à cha-

cun et imposerait les objectifs collectifs". Cac’est à voir...

dans son enquête, Francis dupuis-déri re-vient également sur le rapport entre la vio-lence et les forces de l'ordre. il explique quepour les Black Blocs, la violence envers lespoliciers se "justifie parce que ceux-ci pro-tègent des institutions illégitimes et incar-nent la violence de l'Etat". Ben oui, mon gars!

selon ce spécialiste, devenir violent seraitune vengeance qui fonctionnerait comme un

"exutoire". Un jeune Canadien défavorisé in-terrogé par Francis dupuis-déri expliqueraainsi après les violences à Québec en 2001 :"Je viens de la banlieue et les flics font cequ'ils veulent toute l'année et ça passe soussilence".

Historiquement, les Black Blocs originelssont apparus au sein des milieux autonomesallemands puis dans la mouvance «anti-glo-balisation » et font désormais parler d’euxquasiment lors de chaque grand rassemble-ment en marge des sommets du G8, du G20,de l’organisation mondiale du commerce(omC), etc.

en tout cas, les Black Blocs sont des struc-tures informelles et décentralisées, sans ap-partenance formelle ni hiérarchie. ils sontconstitués principalement d'activistes desmouvances anarchistes. mais pourraient-ilss’ouvrir à une certaine extrème droite, façonanarcho-royalistes du Lys Noir ou skins ?

Faut-il être regardants ? L’insurection doit-elle s’organiser sur un fond idéologique ? LeComité invisible nous dit que non..

déjà, ted Kaczinski suggérait l’idée de lan-cer d’abord des nazillons contre le systèmeen les sacrifiant, évidemment, puisque ceux-ci ne peuvent naturellement servir qu’àcela...

en 2014, la gay pride fasciste de Jour deColère était allée chercher dans un mélangede supporters de football et de patriotes ou

de conservateurs énervés qui avaient faitleurs premières armes face aux forces del’ordre lors des rassemblements de la manif-pourtous. en effet, certains éléments fas-cistes ont en commun avec nous l’idée quel’on ne parvient pas à se faire entendre enétant sages et fustigèrent en leur temps la po-litique «rose-bonbon » de La manif Pourtous.

si les affrontements qui ont eu lieu lors dela dispersion du défilé du 26 mai, notammentau cours de la séquence d’émeute aux inva-lides, les forces de l’ordre eurent à faire faceà des groupes constitués, davantage préparés.tout au long des manifs Pour tous, il n’étaitpas rare de voir certains jeunes fafs utiliserdu sérum physiologique (minimisant les ef-fets du gaz lacrymogène) ou encore desmasques de chirurgien, des lunettes de nata-tion, des casques et quelques explosifs.

du côté des services de renseignement, onmurmure déjà qu’un imposant regroupementde « hooligans » du fameux « Kop de Bou-logne » (il semble que lors des interdictionsde Parc des Princes des connexions ont étéfaites entre les tribunes d’auteil et de Bou-logne, ce qui permis lors des manifestationsJour de Colère les raprochements entre dejeunes immigrés politisés et les facsistes) se-raient libres de droits après la dissolution desJeunesses Nationalistes, l’Œuvre française,des JNr et même des supporters de dieu-donné, et soral..

Ce que peuvent nous apporter les fachos ?

Page 8: Mise en page 1rectement attaquer obama et 194 autres chefs d'état, cela a plus de panache que d'escor nifler un gendarme. même si on peu pas les prendre en otage, les voir fuir devant

8 Doctrine

Regarder laRévolutioncomme ungros casseil est passé le temps où nous pouvions revendiquer la ré-

volution comme un progrès du genre humain, commeune justice pour les damnés de la terre, comme une iné-vitable avancée dialectique... il nous faut maintenantconcevoir la révolution comme un énorme casse...

Comme un fabuleux sabotage... Comme un braquage auda-cieux qui fait dans la prise d’otage et le raffalage des flicsmieux que dans la dialectique.

en effet, la révolution simultanéiste ne compte pas fairel’économie de la haine comme ressort principal et comme mo-tivation essentiel d’une inédite convergence simultanée desforces sociales appauvries... Nous Haïssons les forces obscuresdu capital ! Nous haïssons ses larbins et agents, et parfoismême ses victimes consentantes.

et comme nous n’avons pas le temps, avec des moyens mi-litants citoyennistes si débiles et impuissants, de convaincre laplanète entière que le «capitalisme, c’est mal» avant d’agirenfin avec efficacité, nous avons résolu, non pas de conforterle système en déclenchant une nouvelle vague terroriste qui neferait que le renforcer : nous avons décidé de le surprendredans un esprit de braquage.

Une révolution braquage, c’est d’abord un gang... Un etat-major et une longue étude faisabilité... Le choix de l’objectifle plus judicieux, le plus facile aussi : nous porte évidemmentsur la France, véritable maillon faible du système mondial dela mégamachine des complexités. Car c’est en France que celatraine des pieds, que cela ne veut pas tomber totalement dansl’adoration des Usa, que cela réclame encore de «l’exceptionculturelle» ; et c’est en France que l’argent n’est pas encorecouronné roi de toutes choses... C’est aussi en France qu’uneintelligentzia radicalement dissidente résiste encore et produitdu matériel critique au tungstène (l’encyclopédie des Nui-sances, le site Pièces et main d’oeuvre, ce qui reste du courantBordiguiste, tiqun et le Comité invisible, un certain syndica-lisme révolutionnaire, les livres d’ellul, Charbonneau, muray,Bernanos et illich, les abonnés de la décroissance, Notre-damedes Landes et sivens...etc..).

ajoutons aussi pour corser l’intérêt de l’objectif choisi,qu’une révolution ne France n’aurait pas les mêmes consé-quences si elle survenait en Uruguay ou en slovénie... LaFrance donne immédiatement à la révolution des moyens mi-litaires, nucléaires, spatiaux et informatiques colossaux. La pré-sence de ces moyens dans le trousseau de la mariée permetnaturellement d’être tout de suite ambitieux et sacrément «mé-chants» avec le système.

Une révolution braquage, c’est aussi l’utilisation simultanéede toutes les forces mécontentes, y compris celles qui peuventservir de leurres, pour atteindre le boitier central, celui qui com-mande l’ouverture de toutes les portes blindées.

de ce point de vue, david tosca* nous sera aussi utile et ins-

tructif que marx et même Lénine. Une révolution braquagec’est une révolution qui ne se donne pas la peine de venir «cou-ronner» un mouvement... Ni une mobilisation extrème de laclasse ouvrière. Une révolution braquage est un etat-major quitente sa chance au moment où on l’attend justement le moins...il s’agit non pas de bien sentir sa force avant d’agir, mais plutôtd’anticiper la faiblesse provisoire de l’ennemi.

Pour autant, la révoltion braquage la révolution qui s’inviteavec des engins de chantier et pète les vitres blindées à coupde masse, n’est pas «hors sol». si la révolution simultanéisteconsiste à n’attendre d’aucune force qu’elle ait, à elle seule, laforce de renverser le système.. (de cela nous devons faire ledeuil ainsi que du rôle révolutionnaire pionnier de la classeouvrière)anmoins d’attendre que l’addition de toutes les forcesminoritaires «remontées» soient en capacité d’agir le mêmejour et que leur concentration soit justement le premier élémentde surprise puisque l’etat est habitué depuis toujours à n’af-fronter ses récalcitrants que l’un après l’autre...

La mise en oeuvre d’un syndicat clandestin des appauvris,un comité capable de fixer le «top départ» ne demande pas seu-lement de l’organisation, il faut des circonstances que nousn’avons pas encore, bien que nous les ayons frôlées pendant laManif pour Tous des droitards, manif au cours de laquelle, plu-tôt que de bouder tous dans notre coin parce que les cathos nousavaient pris nos itinéraires de défilé nous aurions dû plutôtchercher à affoler le système en l’attaquant ailleurs, sur unautre front, le même jour, tels des fourbes qui vous poignardentun régime dans le dos alors que celui-ci ne se préparait à neles affronter que quinze jours plus tard !

Cette stratégie pour le moins «joueuse», reconnaissons-le,aurait été assurément condamnée d’em-blée par des spécialiste dialectiques dudiscours suivant : mais commment rejoin-dre un mouvement alors que le risqueexiste fortement d’être perdant ensuite,ou du moins concurrencé, dans la courseau pouvoir qui s’ouvre chaque fois quele pouvoir précédent tombe ?

Les gens qui parlent ainsi pensentque nous avons peut-être encore letemps et le loisir de construire une so-ciété idéale à notre image, en touspoints ressemblante à nos désirs etimaginaires; et qu’il faudra alors évi-ter sagement de mettre des concur-rents dans la lumière, surtout si cesont des «réacs».

Ce n’est pas une attitude révolu-tionnaire. Ce qui est révolutionairec’est de saper des fondations etd’applaudir quand la bâtimentinexpugnable s’écroule comme unjouet de bébé.. Ce qui est révolu-tionnaire, c’est de ne pas entrerdans l’action avec les réserves etscrupules relatifs aux compétitions poli-tiques ultérieures. Le PCF a voulu jouer à ce

jeu-là en 1968 et on voit comment il finit par en mourir parcequ’à vouloir éviter de faire le lit des trotskystes en rejoignantle mouvement avec toutes ses forces de l’époque, il s’est privéde sa dernière chance historique de prendre le pouvoir aprèsles grandes grèves de 47.

en vérité, il n’y a plus à discuter, ni à finasser en théoriciensà lunettes rondes. La mégamachine nous prépare un monded’enculés.. un monde d’enfer... Face à elle, il reste notre océande lâchetés mais également quelques résistants que nos n’avonspas à choisir ni à trier, pour peu qu’ils soient aux premiers rangsdans la foule qui criera : «A mort les sociaux-libéraux! Tuez lestous !!!». Ces gens-là auront-ils voté une fois dans leur vie pourle FN comme cela est déjà arrivé à 45% de Français ? on s’enfout... La révolution simultanéiste n’est qu’un instant déterminéne se jugeant que sur un seul critère : ceux qui sont là, ici, àtout péter et ceux qui sont ailleurs, chez eux, à donner desconseils, à pinailler sur le casting des casseurs, ou à faire lafine-bouche sur la nature de ceux qui risquent leur peau.

N o t e s p o u r u n m a n i f e s t e“Quand j'entends Progrès ou modernité, je deviens terreauriste.La technologie de pointe, non pour aller dans l'espace mais pour préserver

l'espèce.Le terreau : un engrais naturel composé de terre végétale et de produits de

décomposition.Le terroir : une étendue limitée de terre avec ses caractéristiques propres, tant

agricoles que culturelles.La tradition : transmission du vivant.Le travail : action vitale visant à produire du vivant.Le terreaurisme / terroirisme : abandon désinvolte du système, dans l'espoir de

semer la volte. action exemplaire, acte de maturité. reconquête de l'être et duréel.

Le terreaurisme est à la portée de tous, partout et dans le monde entier.Partout où il y a de la terre, il peut y avoir du terreau, et partout où il y a du

terreau, il y a de la nourriture, et quand les terreauristes seront rassasiés, leurscœurs et leurs corps éprouvés, le système n'aura plus de séduction pour leurs âmes.

Le terreauriste est le contraire du vivant-mort.Le terreauriste n'aura pas besoin de convaincre quiconque par le discours. il se

contentera d'agir. il n'aura pas besoin de la politique du système. il se contenterade croître sous ses yeux, son propre regard détourné de lui pour être tourné versla réalité.

Le terreaurisme est une conspiration universelle pour préserver la vie intérieure.”Lucien Rivière, Mexico, 1978.

Page 9: Mise en page 1rectement attaquer obama et 194 autres chefs d'état, cela a plus de panache que d'escor nifler un gendarme. même si on peu pas les prendre en otage, les voir fuir devant

9

Partout l’émeute est sous contrôle..mais quelque fois, dans certainspays de peu de sophistication sé-curitaire, celle-ci débouche aumoins sur un changement de gou-

vernement. Ceci dit, même au Burundi la semaine

passée, on voit désormais, y compris dansles pays les plus pauvres, la police tenir... etl’émeute refluer. dans les pays d’épuise-ment de la passion révolutionnaire, commeen europe et en amériques, aucune émeutene peut déjà plus bousculer un gouverne-mùent. elle peut l’ennuyer, le contraindreàuen conférence de presse, l’obliger à des ré-formes de façade, mais elle ne peut plus riencontre lui : c’est probablement ici que résidece que muray appelait «la fin de l’Histoire».

en effet la mondialisation ne touche passeulement les échanges économiques.L’émeute, phénomène social que l’on tendsouvent, à tort, à réduire à un fait ponctuelet isolé, connaît un développement plané-taire. au regard de ces quarante dernièresannées, aucun pays n’est épargné par cesflambées de violence. Le relevé des événe-ments révèle une grande diversité de causeset de profils : soulèvements politiques (tibetet algérie en 2008), débordements suite à lamort d’un jeune (australie et France audébut des années 2000), affrontements com-munautaires (royaume-Uni, inde et etats-Unis à la fin des années 1980 et dans ladécennie suivante), crise des banlieues(comme en France en 2005), émeutes suiteà une hausse de prix (Venezuela, Brésil…),etc.

Ces événements sont fugaces et violents,ils sont ainsi vite relégués dans l’ombre del’histoire contemporaine.

il convient donc à la fois d’en rappeler lanouveauté, d’en mesurer l’ampleur et sur-tout d’en comprendre le sens. Un premiertrait commun à de nombreuses émeutesd’aujourd’hui est leur localisation urbaine.La ville est le lieu de tous les enjeux fon-ciers.

a l’heure où le capitalisme digère tantbien que mal ses folies financières, la luttepour des conditions de vie décentes consti-tue un autre trait répandu (protestationcontre la vie chère en Guyane, réaction auxcoupures d’électricité en Guinée). Le carac-tère juvénile des populations protestatairesest également remarquable. Fortement mé-diatisées, grâce à internet notamment, lesémeutes doivent être finalement comprisescomme «l’expression d’un malaise social».elles signent la fin de la politique moderneen une période où, aux quatre coins de laplanète, les etats recomposent leur action etoù la gouvernance mondiale traduit ses ef-fets dans le quotidien de chacun d’entrenous.

dans son rapport annuel sur les risquesmondiaux, publié deux semaines avant lesommet annuel de davos, le World Econo-mic forum s’inquiètait du «danger social»:« Le monde n’est pas paré pour affronter denouveaux chocs significatifs. D’une part, lacrise financière a affaibli la capacité de ré-silience économique mondiale, tout en avi-vant les tensions géopolitiques. D’autrepart, la recrudescence des préoccupations

sociales indique que les gouvernements etles sociétés sont plus démunis que jamaisface aux défis planétaires ».

si aucun régime ne paraît menacé dansson existence même tant la désorganisationprédomine dans ces mouvements de protes-tation, à travers ces explosions de révolte,c’est toute la question d’une jeunesse sacri-fiée dans la mondialisation qui se pose.

Les émeutes qui bourgeonnent aux quatrecoins de la planète ont-elles quelque choseen commun ?

Pour alain Bertho, auteur du Temps desémeutes, qui tient un blog sur le sujet, cesmouvements ne sont plus de simples reven-dications brutales, issus de manifestationsqui auraient dégénérées. elles font partie dunouveau nonde contrôlé.

C’est maintenant un phénomène mondialet contemporain, qui prend forme face àl’épuisement, à l’inefficacité des autresmodes d’actions.

des banlieues françaises aux rues deLhassa, du mexique à la tunisie, du marocà Guizhou en Chine, de téhéran à athènes,en anthropologue, alain Bertho tente de dé-gager les similitudes de toutes ces explo-sions, autant d’arrières cours de lamondialisation. affrontements communau-taires, émeutes liées à la mondialisation ouquerelles violentes avec la police…Lesmêmes révoltes contre les politiques de ges-tion urbaine ou « contre la vie chère » écla-tent un peu partout.

«il est urgent de comprendre que la crisemondiale est aussi, peut-être surtout, poli-tique et que les temps actuels sont les tempsdes émeutes » explique alain Bertho.

Le coût exorbitant de la mondialisationen Chine, les mouvements de protesta-

tions sont quotidiens, ethniques, sociaux, ci-blant la corruption des cadres du Parti, larévolte gronde aussi dans l’atelier du monde? L’esprit de fronde n’a pas encore atteint lescentaines de milliers de diplômés précairesqui vivent dans des dortoirs, parfois des cap-sules, et gagnent des salaires de misère. onles appelle les « fourmis », travailleursconnectés, mais solitaires, perdus au coeurdes immenses mégalopoles chinoises. Quisait si un jour, ils ne seront pas sensibles aucélèbre mot de Camus: « Je me révolte doncnous sommes »

selon un rapport du Bureau internationaldu travail rendu public en 2009, 81 millionsdes 15-24 ans étaient au chômage, un tauxde 13%. « Le chômage des jeunes, qui a aug-menté de 7,8 millions de personnes depuis2007, risque de produire une génération per-due de jeunes gens qui sont sortis du marchéde l’emploi et qui ont perdu tout espoir d’ob-tenir un travail qui leur assure une vie dé-cente », fait remarquer le rapport qui pointeles risques d’explosions sociales.

des explosions de violences comme au-tant de symptômes qui prouvent que dans le« monde tel qu’il va », la production de rebuthumain est le corollaire de la modernité, ceque le sociologue Zygmunt Bauman quali-fiait de « coût humain de la mondialisation».

ainsi, Bertho voit-il les explosions de vio-lences comme autant de symptômes qui

prouvent que dans le « monde tel qu’il va »,la production de rebut humain est le corol-laire de la modernité, ce que le sociologueZygmunt Bauman qualifiait de « coût hu-main de la mondialisation». C’est mainte-nant un phénomène mondial etcontemporain, qui prend forme face àl’épuisement, à l’inefficacité des autresmodes d’actions, mais n’est-il pavant tout unpiège dans lequel nous tombons tous , sur-tout en europe où les émeutes ne sont jamisautre chose que des échauffourées d efin decortège, orsque la police est préparée à réa-girdepuis deux mois, depuis qu’une honnêteet légaliste association oi 1901 a déposé sonttrajet en préfecture....

Les exemples utilisés par Bertho ont, pourun militant qui se tient informé, déjà étéaperçus sur internet : la commune d’oaxaca,la résistance de redeyef, raid sur sidi ifni,mais aussi d’autres évènements moinsconnus survenus en Chine, au Canada, ausénégal, aux États-Unis… La liste peut êtrelongue mais l’auteur s’attarde à juste titre surles émeutes de 2005 et les manifestations de2006 en France ainsi que sur les émeutes dedécembre 2008 en Grèce.

selon Bertho « Les émeutes nous parlentde la ville. Elles nous en parlent parce quec'est leur espace social; leur théâtre, leurterritoire, souvent nocturne. Mais la villen'apparaît pas seulement comme le lieu del'émeute. Elle en est la matière; elle en estun enjeu. »

alain Bertho s’interroge sur le rapport del’émeute envers l’etat et le pouvoir :«L'émeute qui suit l'élection et celle qui pré-cède le coup d'Etat ont quelque chose encommun: le pouvoir (et celui qui l'exerce),ne leur est pas indifférent. Mais ni dans un

cas, ni dans l'autre, les émeutiers ne se don-nent les moyens d'avoir la main sur ce pou-voir, sur la nomination de ceux qui ledétiennent. S'il ne s'agit en aucun cas de ré-volution au sens des XIXe et XXe siècles,pour autant il ne s'agit pas non plus d'explo-sion de colère aveugle et sans lendemain. Ils'agit au contraire de l'expression d'une exi-gence sur l'Etat et sur la façon dont il estgéré. L'émeute porte une prescription sanss'aventurer dans les mécanismes du pouvoir.L'émeute est dehors, mais non indifférente.»

L’anthropologue a raison. Hormis dansdans les cas d’émeute raciale (Baltimore au-jourd’hui et Paris en 2005) où aucun objec-tif politique n’existe plus devant la forceirrationnelle de la «colère», l’émeute se sou-cie encore très souvent du pouvoir mais ellene songe plus jamais à se l’offrir.  a peineveut-elle le donner à quelqu’un d’autre. etcet autre ce sera souvent l’armée, comme enegype ou comme à Bujumbura où l’émeuten’espère que dans un coup d’etat des mili-taires, qui, évidemment la disperseront !

L’émeute est donc stérile. techniquement,elle ne débouche en europe que sur desgarde à vue et des éditoriaux enflammés«contre les casseurs».

il faut dépasser l’émeute et ne la concevoirque comme un hors d’oeuvre ou une prépa-ration d’artllerie, d’ailleurs pas forcémentnécessaire. en réalité il faut surgirde nullepart sans prévenir et prendre le Palais d’hi-ver ! Comme le camarade Lénine !

À voir, le site anthropologie du présent,d’alain Bertho qui recense les émeutes à tra-vers le monde :http://berthoalain.com/

La révolution contre l’émeute :Prendre l’objectif au sérieux

refuser l’impasse de l’émeute, c’est se renvoyer automa-tiquement à l’étude de Lénine. si nous prenions nos pre-miers palais nationaux en décembre 2015, pendant que lesommet du Bourget serait assiégé par toutes les forces émeu-tières que l’on peut imagine, nous serions alors peut-être ca-pables de saturer le système répressif. 

il suffirait de couper d'un coup tous les fils. téléphones,télés, radio (sauf fond musical comme pour les jours degrève à radio France), de mettre en rad les réseaux internet..Ce choc de silence et de déconnexion serait tel qu'il créerait

tout de suite une crainte devant ceux qui auraient osé cela..Une crainte et un déboussolement général... J'aimerais bienorganiser une conre-manifestation bourgeoise,libérale ouidentitaire mais comment le faire sans téléphone, sans ré-seaux sociaux sans internet, sans radio ni télévisons en bou-cle pour relayer la chose ? Parler autour de moi, diffuserdes tracts écrits à la main ? allons donc ! il y a longtempsque plus personne n'en est capable..

Une chose est sûre : nous sommes révolutionnaires. maisun révolutionnaire ne pourra plus jamais faire la révolution.

La mégamachine est trop forte pour cela. La mégamachineest désormais une énorme banque sécurisée.

Ce que nous appelons encore "révolution" ressembleradonc plutôt à un Holdup impossible en théorie, mais dontcertains films américains nous démontrent qu'il existe tou-jours un milliardième de chance pour les dévaliser quandmême. sauf que là, il ne s'agira pas d'accéder à la salle descoffres mais au boitier à fusibles...

Pour réaliser un casse d'une telle complexité. il faut évi-demment imaginer des diversions emeutières dans la rue où,

L’esprit Commando !

Doctrine

Page 10: Mise en page 1rectement attaquer obama et 194 autres chefs d'état, cela a plus de panache que d'escor nifler un gendarme. même si on peu pas les prendre en otage, les voir fuir devant

10

al’évidence, compte tenu, de la puissancede surveillance et de répression de l’étatmoderne, rien ne sert de provoquer des af-frontements faciaux, ni d’organiser unequelconque lutte armée. si la meilleure

défense est l’attaque, la meilleurs organisation estl’inorganisation. Comment fédérer une lutte sans orga-nisation ? Grace aux mots d’ordre ! Nous en avons faitl’expérience à Frankfort avec la Destroika, un simpleappel relayé, a suffit à rassembler pour l’inaugurationde la BCe plusieurs milliers d’activistes. Pour un ré -sultat bien maigre certes : quelques incendies et lecalme revenu le lendemain... mais la force du révolu-tionnaire est d’être un poisson dans l’eau, aussi ces ex-périences sont une mémoire acquise à la lutte, uneméthodologie opératoire. Notre intuition étant que lerassemblement des colères éparses, voire contradic-toires sera le meilleur terreau d’une révolution, sachantque cette révolution est notre seUL objectif, sachantaussi que cet objectif est le seUL que combatte en réa-lité les forces étatiques, il nous faut de l’agilité et de ladiscrétion.

L’agilité, c’est prononcer des mots d’ordre pertinentset sonores, de siffloter la petite musique de l’insurrec-tion candidement, d’être un loup avec les loups et unebrebis avec les doux. La discrétion c’est de ne pas si-gner afin que les mots s’envolent aux vents plus légers,frappant par ci par là les cœurs, c’est ne faire que pas-ser. si nous en appelions à la violence nous serions sus-pects or nous en appelons à la non-violence commeforme institutionnelle de la lutte car nous savons bienque les loups sont là, en embuscade, non car nouscroyons que à elle seule la non-violence puisse empor-ter la victoire. Nous prônons la non-violence car elleest le royaume des martyrs et que sans martyrs une foipâlit. et nous avons foi en notre victoire ! C’est pour-quoi nous avons foi en la non-violence et pourquoinous croyons que toute organisation porte en elle legerme de sa défaite. L’insurrection est un corps qui doitrester secret afin qu’étant attendu partout et nulle part,il ne surgisse qu’une fois, pour de bon.

Nous savons que les loups sont là, guettant l’heure.Ce qu’il nous faut c’est le troupeau de brebis qui va àl’abbatoir : les non-violents qui s’organisent entre eux.en effet, à l’inverse, il faut que les non-violents s’or-ganisent, il faut qu’ils soient sur-organisés, nombreuxet désunis, afin de créer une masse informe qui occupeles services d’état. il faut des mobilisations partout,c’est la certitude de voire se former derrière, sansaucun réseau, sans aucune connexion, sans aucun chef,l’armée de l’ombre. Que ces mobilisations se fassentpour défendre les abeilles, les jardiniers en colère, le

d é v e -l o p p e -ment durable,la décroissance, lasurvie des petits patronsfaces aux normes environne-mentale, la lutte contre les pesticides,les agriculteurs en colère contre Bruxelle,les fachos qui veulent défendre l’hétérogénéitéde leur village ou de la famille, les punks à chiens quiveulent pouvoir boire de la bière au soleil, les ly-céennes qui bêlent la vulgate bobo, les fonctionnairesqui défendent leurs statuts, tout ce petit monde qui fi-nalement ne défend que sa petite gueule, c’est trèsbien, qu’ils défilent et qu’ils s’organisent.

donc, continuons à nous parler, continuons à prendrerendez-vous, créons des môles de résistance, préparonsdes actions non-violentes mais puissamment paraly-santes, diffusons PaZoC jusqu’à ce qu’ils nous inter-disent de le faire. soyons dans l’ombre et la lumière,loup et brebis, non-violent car c’est utile pour quel’heure advienne et prêt à tout. et surtout, n’oublionspas l’objectif, prenons au sérieux la révolution et la ré-volution c’est défaire l’état, défaire l’état c’est prendreles Palais Nationaux ; Paris est notre Zone de Combat.

Notre organisation révolutionnaire se doit de guetterles occasions, de scruter les signes des temps.

a bout de souffle, la ploutocratie occidentale donnedes gages de bonne conscience putride aux peuples.devant chacune de ses enculeries elle avance déguiséeen Charlie. C'est pourquoi sans sourcilier nous flingue-rons Charlie, lui épargnant un procès pour haute trahi-son. Lorsque tous les traitres en chefs se sont retrouvésà Paris autour de F. Hollande dans la commémorationcompulsionnelle de l'anémie démocratique, nous avonsfait un rêve : poursuivre l'entreprise djiadiste et d’unebombe rayer de la carte les dirigeants du monde libre.

si nous avons le devoir de lutter contre les agents dusystème, du flic au prof, plus encore notre devoir estde s'attaquer directement aux donneurs d'ordres. C'estpourquoi nos rassemblements ne visent pas une quel-conque émeute urbaine, même si celle-ci instaure dansl'esprit populaire/prolétaire l'espérance d'une issue oud'un grand soir, mais des objectifs qui sont clairementceux de l'exercice du pouvoir : l'elysée, le palais Bour-bon ou du Luxembourg, les ministères, la maison dela radio, tF1, France télévision… et nous n'avonspas peur de dire qu'il faut traiter avec plus de radicalitéun député ou le président de la république qu'un garde

mobile, et que le feusera plus beau s'il détruit unpalais plutôt qu'un abri-bus !Lorsque nous affrontons la force po-licière, c'est ce qui est derrière elle quenous visons, le cordon qui nous sépare deslieux de puissance, n'est qu'un cap à franchir, un dé-tail.

et ce n'est pas seulement le pouvoir français ou eu-ropéen qui est dans notre ligne de mire mais le pouvoirmondial.

Notre devoir de révolutionnaire est encore de fairefeu de tout bois, de toutes colères, nous nous sommestrop souvent dans le passé empêchés à de réelles actionpar puritanisme/sectarisme, nous ne voulons plus lapureté pour elle même mais le feu qui rendra pure l'ac-tion ; nous ne nous battons pas pour une idée à venirmais pour la ruine vienne hic et nunc dans le monde.C'est le préalable réaliste à toute politique idéaliste.

C'est pourquoi lorsque la CoP21 a décidé de se ras-sembler à Paris nous avons trouvé un fenêtre de tirpour nous autres snipers. Cette conférence mondialistesur le climat sera l'occasion du rassemblement des res-ponsables même du désastre humain causé par le ca-pitalisme, les oNG truquées, la grande bourgeoisieplanétaire, La Banque mondiale : la cible est à notreportée. Bien sûr, la prudence leur a dicté de choisir unaéroport comme lieu de réunion, s'éloignant du peupleparisien parfois un peu sanguin. Nous irons les cher-cher là-bas. Un chance s'offre à nous, créons dés au-jourd'hui les mobilisations européennes ettrans-courants pour une émeute de masse dont l'objec-tif est directement la disparition des chefs d'états.

ViVa La mUerte !

Manifeste s" Là où il y a une volonté, il y a un chemin." V. Lenine« Le temps n'attend pas." V. LeninePrès de 200 chefs d’états, une myriade de journalistes etune horde de profiteurs se sont réunis au Bourget, bref laréunion de ceux que tout révolutionnaire sensé souha te-rait voir alignée devant un jury populairequi au terme d’un procès équitable prononcerait une exé-cution expiatrice.Alors que notre planète subit les derniers outrages, le sys-tème nous prend encore pour des abrutis : nous laissercroire qu’il ont une quelconque velléité de résoudre lacrise sytémique dans laquelle la croissance nous en-ferme.Sortiront de ce sommet, des ordonnances qui rendrontplus compliquée encore la vie des pauvres pendantqu’eux roulerons en Tesla (voiture électrique hyperconnectée à 120 000 €, 700 chevaux, 250 chrono, un oeilsur la route l’autre sur le CAC 40). Toutes les ONG ver-reuses reviendront au pays avec leurs petits chèques.Pendant ce temps tout autourd’eux crève : l’herbe, lesabeilles, les enfants d’Irakou d’ailleurs, la masse setue à la tâche en s’em-poisonnant dans les fu-mées d’hydro-carbures, l’élevageabreuve d’antibiotiquela nourriture, Mon-santo fait son holdhup sur les se-mences.Croyez vousque ce sera lesujet de leursconclaves,

non, ils pondront de nouvelles taxes, de nouvellesnormes, de nouvelles frontières, un nouvel homme biensage avec le sourire du lundi matin avant le tunnel de sasemaine, avec un une belle résignation Luthérienne.Peut-on laisser cela se faire ? NON, balançons-leur à lagueule les tessons de nos bouteilles de bière. MessieursHollande et Valls voudraient parader sur les plateauxcomme de bons bergers sûrs de leurs montons mais nousne leur donnerons pas cette tranquillité, le feu sera par-tout, à Lyon, à Toulouse, à Quimper et autour de Paris s’il-lumineront mille brasiers superbes, les sauvageonsbriseront ce qui passe sous leurs mains vengeresses et laFrance bruissera comme la Belle au Bois Dormant au sor-tir de sa léthargie alors le monde entendra à nou- veauxl’espoir de la libération. Ah que vienne l’étincelle dans laplaine assoiffée !Il faut que de toute part sorte la colère, du moindre village,de la plus crasseuse cage d’escalier, du cerveau le plus

malade, du ressentiment le plus humain !Le désir de pureté nous a rendu stériles,nous voulions d’une révolution illuminée parl’intelligence et la justice c’était un rêve d’en-fant ! Aujourd’hui nous sommes prêts àtoutes les compromissions et aux folies lesplus “immaîtri- sables”.Fondons dès maintenantdans le secret et sans au-

cune or- ganisation desactions contre cette

conférence afin qu’aumoment donné surgisse

du néant le monstre quel’ordre craint tant.

Que la plus humbledes énergies se

mobilise, ne per-dons pas detemps... demainnous se-ronspeut-être morts.

Page 11: Mise en page 1rectement attaquer obama et 194 autres chefs d'état, cela a plus de panache que d'escor nifler un gendarme. même si on peu pas les prendre en otage, les voir fuir devant

11

«De la capacité a s’organiser des elementsavances du proletariat des metropolesdepend la realisation ou l’ echec des projetsde l’imperialisme : surexploitation, guerres,aneantissement ...»

(Communique de l’Action D. 1984)

"J'aime le son du cor, le soir, au fond des bois", le grand soirde l'hallali final ! … Nos chiens, en meute écumante épuisée d'avoir battu la campagnedepuis l'aube, ivres de sang ne lâcheront pas la piste, nous hurlons pour entretenirleur excitation à son comble et avec eux forçons le pas. Vieux monde pourri noust'aurons avant minuit, tu seras lâchement tapis sous les ronces de ton ordre difforme,exsangue ; avec nos piques nous te délogerons et puisque ta chair ne vaut plus rien,nous te livrerons à nos chiens fous, braves bêtes qui méritent ton cadavre, alors la vieque tu as injuriée te quittera sans regret. Grand soir ou avènement qu'importe encore! Homme libre tu chériras l'amère saveur d'avoir raison contre tous. délire des foules,délire du monde, délire inévitable des intelligences aussi, délions les nœuds, délionsles lignes, délions les langues.

Portons l'idéal révolutionnaire fièrement, avec style : Le style de l'espérance !

imultanéisteQu’importe le flacon pourvu qu’on ait l’ivresse !Qu’un artisan défende ses intérêts de tout petit bourgeois ou un cheminot ses acquis d’ouvrier fonctionnarisé ceci est bien universel

! Le conservatisme aussi se logera toujours dans le petit cœur humain des révolutionnaires.Les réalités de la nature ne nous effraient pas, nous en avons fait le terreau de notre analyse, la bêtise serait de croire un instant

que quelconques idées puissent modifier l’humanité.La litanie des espérances qui firent les beaux jours de l’histoire, comme l’encens des messes anciennes ne laissent qu’un parfum

nsurané et peut-être de la nostalgie si la mémoire se confond dans la légende. mort aux idéologies ! Que les penseurs fassent silence, nous ne voulons pas d’un monde hors-sol, d’un avenir déshumanisé.Nous ne voulons pas de la bonne volonté des intelligences, nous voulons des bras, du courage et de l’insoumission.Ceci pour dire que nous croyons méthodiquement au feu qui transfigurera le renouveau, nous croyons que l’utilité de chacun est

son aptitude à brûler, aucunement son pédigree, sa pensée, ses vices ou je ne sais quelle limite. Nous préférons voir dans l’oeil denos frères la paille qui se consumera plutôt que la poutre qui édifiera, pour l’instant.

Que se taisent encore les fauteurs de troubles, les perpétuels insatisfaits, les flics de la pureté, les commissaires du peuple : si tuas peur de perdre ton comfort ou que tes idées à l’épreuve du réel implosent : reste chez toi... viens pas mettre des bâtons dans nosroues, ne ralentis pas le mécanique et sourd mouvement qui libérant l’homme de ses maîtres, le libèrera conjointement des idéologieset de ta petite idée du bonheur sur terre.

C’est sur les ruines du monde que se créerons les solidarités inespérées... si nous attendons que le plan de “l’après” soit prêt, rienne pourra arriver car il ne peut exister de plan viable et partageable par tous les acteurs séditionnaires.

tous ceux qui ont travaillé à écrire des plans et à les mettre en oeuvre l’ont fait contre l’homme, contre l’esprit, lorsqu’au lendemainde la révolution des intellectuels travaillent aux desseins futurs, c’est à nouveau l’enfer qui vient.

Ne prévoyons rien qui puisse empêcher l’action et nous opposer entre camarades, n’ayons en tête que l’objectif de la victoirecontre les forces capitalistes. de ce sabotage émergera ce que nous ne pouvons prévoir et c’est très bien !

Formons les rangs de la colère tous azimuts!Préparons nous à côtoyer ce qui nous est étranger !La révolution est avant tout un changement de paradigme.Chantons partout la petite musique de l’insurrection.Organisons-nous sans organisation !Soyons prêts à tout, SIMULTANéMENT!

Formons les rangs de la colère

Page 12: Mise en page 1rectement attaquer obama et 194 autres chefs d'état, cela a plus de panache que d'escor nifler un gendarme. même si on peu pas les prendre en otage, les voir fuir devant

très souvent regardé comme un« réalisateur de merde», Uwe Bolln’a rien d’un grand cinéaste.après avoir enchaîné des filmsadaptés de jeux vidéos à d’autres

inspirés par les violences les plus spectacu-laires de la société américaine (House OfThe Dead, Bloodrayne, Dungeon Siege, Far-cry, etc), Uwe Boll passe pour la réincarna-tion d’ed Wood, le plus mauvais cinaste detous les temps..

mais il lui arrive pour cette raison, en per-dant tout contrôle, ne dire des choses quel’on attendait depuis longtemps sur un écrande cinéma.... Un type capable d’enchaînercinq films en une année, de réunir des cas-tings has-been de rêve sur des navets heroicfantasy et enfin de régler ses comptes avecles critiques de cinéma sur des rings de boxe,ne peut jamais avoir tort surtout ! mêmequand il fait n’importe quoi, comme une co-

médie sur le 11 septembre dans Postal ou dela nazixploitation gore maquillé en film his-torique dans Auschwitz !

Par souci de promo, Uwe Boll aime natu-rellement tendre le bâton pour se faire battreen repoussant les limites du bon goût et dupolitiquement correct. Quitte à aller nullepart... enfin dans un nulle part qui nous inté-resse quand même, nous les simultanéistes..

dans son film Rampage, sorti 2009 puisen 2014 pour le second opus, Uwe Boll com-bine à la fois les carnages gratuits en pleincentre ville à la mode joueur vidéo qui s’en-nuie, et les films comme Elephant, Taxi Dri-ver, Orange Mécanique, 71 Fragments d’unechronologie au hasard, Tueurs Nés…

sans arriver à la cheville des modèles citésprécédemment, Rampage parle de Bill Wil-liamson, un jeune américain «red neck» quidécide de sortir de chez lui armé jusqu’aux

dents et recouvert d’une protectionen kevlar. Pas vraiment slasher, niserial killer, ni même sniper. Plutôttueur de masse.

Uwe Boll met donc le paquet : unehécatombe de victimes innocentes etfroidement abattues, des explosionspartout, une ville en panique. et sur-tout Bill, un super méchant hyper-puissant et sans adversaire dont leplan savamment calculé se dérouleà merveille. Rampage suit son hérosguère sympathique au plus près, pardes longs plans caméra sur l’épaule,tissant une intimité sournoise avecson spectateur contraint d’assister entoute complicité à l’accomplisse-ment de sa quête atroce. Les leçonsde Funny Games ont bien été rete-nues. sauf que Uwe Boll réfléchit beaucoup moins que michael Haneke, éla-

borant la motivation de son personnage surune parodie de discours contre la société deconsommation, vite retourné dans un finalglaçant de cynisme. on ne saurait encorevous dire si Uwe Boll est un réalisateur d’ex-trême-droite.. en revanche, quand Uwe Bolfait parler son personnage (joué par davidFletcher) on a le droit à un discours absolu-ment vrai sur les manipulations de masse dela mégamachine...

Filmé sans style et pensé avec les pieds,rampage a au moins le mérite d’aborder laquestion de fond :que faire quiand on saitque la mégamachine est vicieuse et qu’elledomine tout...

sommes-nous psychopathes de penserainsi ? on pourrait le penser tout au long dechaque «tome» de Rampage, mais comme, àla fin, le héros s’échappe intelligemmentpourdonnerune chance à l’épisode suivant onest plutôt confronté à une sorte de Fantomasdans la société d’aujourd’hui...

dans Rampage un psychopathe en tout casprésenté comme tel (sinon il n’y aurait paseu de film, crétins !) un dissident décide deprendre les choses en mains pour changer lemonde..

il prend alors en otage une chaîne de télé-vision pour lui faire diffuser son message àl’échelle mondiale, dans le but de nous ré-veiller et nous pousser à la révolte contre leslobbyistes, les banques mondiales «qui nousdominent», et les politiques, «tous corrom-pus».

dans l’idée, on colle à la réalité de Una-bomber, sauf que théodor Kaczynski étaitun gentil hippie.. et n’était pas perpétuelle-ment bardé que Kevlar..

Le «héros» de Rampage critique la démo-cratie, les conditionnements de masse, lesperversions du Capital, Guantanamo, la du-plicité américaine à l’égard de l’arabiesaoudite compromise dans les atentats du 11septembre, l’utilisation du mensonge meur-trier contre l’irak de saddam, les téléréalitésdécérébrantes, les Lobbys, la «télé opium dupeuple comme disait Karl Mar», la justiceuniquement «pour les pleins aux as» ; maisaussi les drones et leurs bavures, le pillagedu tiers-monde, la surcarcéralisation frap-pant la population noire des etats Unis, lespartis politiques achetés...

au passage, Uwe Boll prend cependantsoin de dénaturer lui-même sa critique en ac-cusant «la couronne britannique», cible pré-férée des complotistes...

Julian assange, Peter snowden ou leshackers activistes comme Jérémy Ham-mond, Barrett Brown ou aaron swartz, sontles idoles du tueur de Rampage, tueur «passi fou» que cela puisqu’il s’échappe, en re-fusant au système la «happy end» moralisa-trice qui, ordinairement, fait toUJoUrsmourir les «méchants» à la fin...

Naturellement, on ne peut résumer un pro-jet révolutionnaire au scénario forcé d’unfilm d’Uwe Bol, mais sachons seulement quece type d’action et d’imaginaire est désor-mais assez popularisé «dans le cinéma d’ac-tion pour jeunes» pour que nous sachionsqu’une révolution nouvelle manière, une ré-volution sommaire, mais violemment simul-tanéiste, est toujours possible.

12

si, à la lecture des manuels mili-taires, on devait comparerNotre-dame-des-Landes àquelque chose qui l’aurait pré-cédé, on l’appellerait dien Bien

Phu...Notre-dame-des-Landes est avant tout

un abcès de fixation sur lequel l’ennemi serue.. L’ennemi l’emportera peut-être, cer-tainement même, mais il aura concentré icides forces qu’il n’aura pas engagées aill-leurs...

il faut donc partout que nos camaradespunks routards et fils de médecins devenusanarchistes anti-fas tiennent bon ! ils sontnos Bigeard, nos paras jetés dans la cu-vette. de dien Bien Phu.. a eux de résistermaintenant...

C’est ainsi que les opposants au projetd'aéroport de Notre-dame-des-Landes,ont lancé récemment un chantier de réno-vation pour marquer leur volonté de «s'en-raciner» et de construire «un avenir sansbéton». au programme: remise en état demaisons promises à la démolition ou en-core consolidation de cabanes en bois.

en attendant que les recours déposés parles opposants au projet soient examinéspar la justice administrative, les occupantsde la Zad - la «zone d'aménagement dif-féré» qu'ils ont rebaptisée «zone à défen-dre» - veulent montrer qu'«en revanche,les travaux collectifs de construction et dereconstruction battent déjà leur plein etvont s'accélérer».

après l'opération de remise en culturedes terres, lancée au printemps 2013 sousle nom de «sème ta Zad», «on a voulufaire une réflexion sur le bâti. Notre oppo-sition ne se résume pas à l'abandon duprojet. On se donne les moyens de rester

sur le long terme, (...) on cherche à s'en-raciner»,affirment les zadistes en tentantde se démêler les cheveux...

«On tient notre marqueur depuis 1973,depuis le début de la lutte, à savoir garderce lieu en vie (...). Depuis le début, on veutque les terres agricoles soient entretenues,il faut aussi que les bâtiments soient en-tretenus pour qu'une fois que la sérénitésera revenue chacun puisse vaquer à sesoccupations», insiste Julien durand,porte-parole de l'acipa, principale associa-tion d'opposants. «Sur place, on veutconstruire ensemble un avenir sans béton(...), sans le béton de Vinci»

d’après le journal sur lequel nous avonspiqué l’info : le premier «permis deconstruire» de ce «chantier public», quidébutera proprement dit en août, a étésymboliquement posé devant la maison dela famille Herbin, arrivée en 1996 sur lazone où doit être construit l'aéroport, et àlaquelle la justice a ordonné la veille dequitter les lieux dans un délai de 18 mois.

«Que ce soit 18 mois, ou trois ans (ledélai maximum prévu par la loi dans uneprocédure d'expulsion, ndlr), nous ne par-tirons pas car l'aéroport ne va pas sefaire», assure Claude Herbin, le père de fa-mille, assis dans la cuisine de sa maisonde plain-pied, située dans le village du Li-minbout, que son propriétaire avait vendueà l'etat en janvier 2009 sans mentionner laprésence de locataires.

dès la mi-août, ce cuisinier natif du ter-ritoire de Belfort, installé à Notre-dame-des-Landes il y a dix-neuf ans pour raisonsprofessionnelles, commencera avec sessoutiens la rénovation de la grange atte-nante à la maison. «On va refaire la toi-

ture, aménager une salle de réunion, unecuisine car on essaye de s'auto-nourrir»,détaille-t-il.

Pour les matériaux de construction né-cessaires à ce chantier et à la rénovationd'une dizaine d'autres maisons ou cabanesen bois pendant l'été, «on a mis à contri-bution les comités de soutien pour fournirciment, sable, gravier, planches de bar-dage», tandis que le bois, abattu à Notre-dame-des-Landes durant l'hiver, sera sciéà la mi-juillet grâce à la venue d'une scie-rie mobile, explique «Raoul», occupant dela Zad depuis 2013.

«Aujourd'hui, on n'a pas de menace po-licière et on pense que cette période floue,pendant laquelle il n'y aura pas de déci-sion de mise en route ou d'abrogation duprojet, va durer encore deux ou trois ans.Donc d'une phase d'opposition, on passeà une phase de construction», soulignemarcel thébault, agriculteur pressé d’enpasser au citoyennisme.

Cependant, la police veille. La police estprête à bondir ici, comme au barrage desivens, comme à la ferme des millevachesou le long des lignes tHt du Cotentin...ou dans une dizaine d’autre points straté-giques. toutes les luttes minables, totes lesluttes les plus embourbées dans le citoyen-nisme ou dans l’idéologie du punk à chiendoivent être respectées ! e, occupant unepartie de l’appareil policier qu les obser-vent, elles sont diablement utiles.

Nous en comprendrons l’intérêt le jouroù enfin débarassée des antifas à l’espritflic-geek et des gouinasses féministes pen-sant la question sociale avec leurs ovaires,la révolution se sera mise à prendre l’ob-jectif réellement au sérieux.

Principe d’action n°1 :Les bases de fixation

La révolution simultanéiste..comme un mauvais film d’Uwe Boll

Doctrine

Page 13: Mise en page 1rectement attaquer obama et 194 autres chefs d'état, cela a plus de panache que d'escor nifler un gendarme. même si on peu pas les prendre en otage, les voir fuir devant

13

Nous sommes des simultanéistes.Notre courant révolutionnaire ne dé-fend aucun programme commun,aucune plateforme de base, aucune«convergence des luttes», aucune

confusion des doctrines, ni des genres, aucuncousinage supposé entre extrèmistes de tousbords, il veut juste persuader toutes les luttes, dequelque nature qu’elles soient, qu’il est désor-mais de leur intérêt particulier à toutes, d’agir lemême jour, avec un maximum de violence afinde saturer l’appareil de répression de la mégama-chine à laquelle nous faisons tous face...

Ce n’est même pas un front commun d’alliésobjectifs, c’est juste une convocation sérieusepour susciter un jour la mobilisation soudained’une grève générale vraiment générale qui tra-versera alors toutes les couches de la société à lavitesse d’un clic et sans aucun à priori...

Celui qui dira : «Moi je veux bien mais pasavec lui», ne sera pas simultanéiste. Car la basemême du simultanéismee est de n’oublier per-sonne à la convocation du grand chaos si mé-chant avec l’oligarchie.

Jusqu’à présent, les théoriciens “simulta-néistes”, prétendaient que la valeur des moyensde travail et celle des produits du travail détermi-nées en même temps (simultanément), introdui-saient, selon une perspective marxiste, laséparation entre le système des valeurs/quantitésde travail et le système des prix, c’est-à-dire lefameux problèmes de la transformation.. blabla-bla... blablabla... blablabla... 

tout cela est fini désormais. Les simultanéistessont ceux qui défendent la simultanéité des luttesdans un pur esprit de destruction et dans le cadred’une «première phase» destinée à abattre la mé-gamachine en la pourchâssant jusqu’aux sous-sols des palais nationaux pris d’assaut par effetde simultanéité...

sartre et dos Passos étaient des écrivains si-multanéistes convaincus que leur œuvre devaitenregistrer les grandes pulsations de la sociétémoderne à travers la représentation d'individusconsidérés dans leur singularité, mais soumis auxmêmes forces sociales et, par là, porteurs de ca-ractères, de leçons, similaires ou complémen-taires... de son côté, apollinaire évoqua lesimultanéisme pictural à propos d’un groupe depeintres...  blablabla... blablabla... blablabla...Voilà qu’un nouveau simultanéisme arrive : c’estnous.

C’est un lieu commun que de considérer quel’etat fait face à des contestations toujours suc-cessives, parcellaires, limitées, catégorielles, sec-torielles, de la société ou de la classe ouvrière...il est évident que l’etat est un Horace qui tue lesCuriaces l’un après l’autre dans sa course jamaisvraiment dérangée... toutes les dissidences so-ciales sont ainsi défaites les unes après les au-tres...

mais si la grève des routiers de 1994, le blocuspaysan de Paris de 1993, les émeutes de banlieuede 2005 et la manif pour tous de 2014 avaient eulieu le même jour, il est probable que le gouver-nement confronté à une telle simultanéité seraittombé !

Ce n’est donc plus une convergence des luttesentre mouvements de gauche qu’ilfaut organiseravec ceux, les éternels défileurs, qui ont de toutefaçon l’habitude de travailler ensemble. C’estune simultanéité des soulèvements qu’il faut or-ganiser partout et pour tout le monde.

Comment s’y prendre ? Par le respect. tu veuxtout foutre en l’air ? tu en a marre ? tu n’es pascontent ? très bien, super..  ecoute, on a un planpour toi... Cela s’appelle «Pour moi et pour lesautres». tout le monde est invité. L’importantc’est de pendre les ministres salopards et aprèson verra bien...

Le simultanéisme ne peut donc faire que dansla simplicité.  il ne doit mépriser personne.  Nousdisons bien personne et parmi ce «personne» il ya tout ce que l’on peut imaginer de skins, de dji-hadistes cruels, de petits patrons poujadistes oude pédophiles en liberté.. tout sera bon le jour dela grande simultanéité ! et tout ce que nous au-rons pu racler dans les tiroirs devra être lancédans la bataille suprême.

Nous sommes les simultanéistes

Construire un mouvement ré-volutionnaire radical dansune société policière sophisti-quée est désormais impossi-ble. Cet appareil serait

inévitablement d’une grande porosité de-vant les moyens d’écoute et de filaturesdéveloppées par la société panoptique ca-pable de faire entrer un drone gros commeun bourdon dans une pièce «discrète» oùl’on parle de choses sérieuses..

au prix d’infinis précautions sécuri-taires harassantes, seul un petit état-majorvolatile, se présentant par exemplecomme une ordinaire rédaction de revue,peut se constituer mais à la condition den’utiliser que des moyens à l’ancienne, dene se parler qu’entre quatre yeux, ne com-muniquer à distance uniquement par laPoste. a peine une quinzaine d’hommeset de femmes résolus fonctionnant ainsiet cela sufira.

L’organisation ne doit pas être une or-ganisation comme les autres. elle doits’imposer à toutes les autres, par son petitnombre et par le haut, c’est à dire par laqualité d’où la neccésité d’une revue chocqui fasse « débat» mais entrainerait aupassage l’adhésion des éléments les plusradicaux de le société française encorepolitisée.  Par exemple, en France, il fautdétruire moralement les éléments anarchi-sants qui se sont fondus dans une sorte de

christianisme inquisitorial de gauche quine dit pas son nom mais accourt, au moin-dre signe, au secours de la bien-pensancechialeuse (affaire méric par exemple). ilfaut aussi ruiner l’influence flicarde d’unedemi-douzaine de gouinasses libertairesqui publient leurs ukases sur le net.

en revanche, il faut mettre en réseau les«sérieux» et les «old school», c’est à diretous les léninistes authentiques, tous lesbordiguistes, tous les partisans de l’ac-tion directe, mais aussi tous les porte-pa-roles socio-professionnels impliqués dansla défense de la grande classe des appau-vris, ainsi que tous les chefs de bandepeuplant les «marges».

La meilleure manière de faire «jonc-tion» est d’abord intellectuelle; maisl’etat-major ne saurait s’en contenter sanstomber dans l’autosatisfaction virtuelle.

des agents de l’etat-major, formant undeuxième cercle déjà très flou, doiventprendre chaque «leader» important encharge, en devenant leur «agent traitant»,comme on dit dans les milieux flicards...

en réalité, l’etat-major volatile doit êtred’abord une cellule d’analyse. il doit en-suite avoir tissé des liens personnels di-rects avec une vingtaine ou plus demouvements et organisations à capacitémusculaire réellement vérifiée (Paysans,ouvriers, artisans, commerçants ruinés,zadistes, chomeurs, routiers, buralistes,

pompiers, et même les réseaux de gen-darmes en colère (si c’est possible), éven-tuellement des officiers généraux endissidence, et bien sûr les cellules capa-bles de placer en «alerte noir»e tous nosabcès de fixation tels que Notre-dame deslandes ou sivens.... etc..), il doit égale-ment entretenir des liens prilégiés avecune ou deux organsations militantes capa-bles de lui fournir un rideau de protectionet des caches. enfin, il doit vivre dans lalégalité la plus apparente, avec de multi-ples prudences, mais se tenir prêt à passerdans la clandestinité et le silence radio àn’importe quel moment, après le top dé-part...

Le secret le plus impénétrable de l’etat-major étant évidemment son degré de mo-tivation et de résolution, il lui reviendrade ne tolérer aucune scission intérieure etde prendre ses décisions collègialement.

Pour asseoir son autorité, l’etat-majormisera d’abord sur son journal destiné,dans un premier temps, à libérer les forcesrévolutionnaires du contrôle de la police,contrôle aujourd’hui assuré indirectementpar le recours aux enfumages du réseau«anarchiste» de la Horde et d’Indymédia.des opérations ponctuelles de neutralisa-tion des membres de ce réseau anti-révo-lutionnaire devraient être envisagées dèsle début de la grande opération simulta-née.

Principes d’action n°2 :L’Etat-major volatile

La rédaction dePaZoC était dévenue, de fait, l’Etat-major simultanéiste dont larévolution a besoin

Doctrine

Page 14: Mise en page 1rectement attaquer obama et 194 autres chefs d'état, cela a plus de panache que d'escor nifler un gendarme. même si on peu pas les prendre en otage, les voir fuir devant

14 EtrangerSe jeter immédiatement

sur les paradis fiscaux voisinsLa révolution entre bons

copains, dans tout le sud dela France, c’est Piere Blon-deau qui ‘l’incarne en ravi-taillant la ZAD de Sivens ...

Dans les semaines quisuivirent son son arresta-

tion, nos camarades duJuar Libertaire publiaient,le 17 janvier 2010, un long

reportage sous le titre :«Saint-Pons de Thomières

en proie à l'erreur».En effet, le Tabac-Presse-

Librairie La Cigale est dés-ormais devenu un endroit

mythique et un passageobligé pour tous les «amis»guettant l’insurrection qui

vient....

La France est entourée de paradisfiscaux dénués d’armée et dont laRévolution en France ne feraut detoute façon une bouchée de pain, letemps d’une promenade de santé.

Hormis la suisse dont Geneve, enclavée enFrance constitue toutefois un objectif facile, nile Luxembour ni monaco, Ni andore, nimême les îles cotentines de Jersey etGuernesey ne faertaient un pli...

Plus loin, Liechstenstein, ou malte ouChypre en méditerranée sont encore à portéede nos avions...

Que serait une révolution qui nes’enprendrzait pas tout de suite avec la plusgarnde violence armée aux paradis fiscaux ?Ce sont des suceurs d esang ou non , ils pilentles peuples ou pas ? 

La révolution simultanéiste ‘est pas uneentreprie morale dna sun cadre national. elleest une attaque surprise, à partir d’un paysrichement doté par nature, contre le systèmepoondial de la mégamachine. 

Comme toute révolution, celle-ci devra vites’exporter ou périr. du moins, devra-t-elle

tirer immédiatement avantage de son effet desurprise. La première manière d’agir dans cesens afin que le monde soit bien prévenu quela mégamachine ne pourra désormais plusdormir sur ses deux oreilles, sera de s’énprendre aux papradis fiscaux à portée de mainde l’aure côté de notre ffrontière.

outre l’énorme «perturbation des marchés»que cette «lache agression» contre desconfettis d’etat, représenterait pour le systèmeune atteinte cruelle, une véritable mise en périlde ses équilibres et des sentimenst d’impunitéqui l’anime et font la base dea la «confiance»sur laquelle sont assis les marchés comme unéléphant sur une trottinette...

en 2012, si la suisse militairementinviolable collectait 44 % de l'argent offshored'origine européenne, les îles anglo-normandes en collectaient 31 % et leLuxembourg 25 %, le reste étant pourandorre, monaco et le Liechstenstein.... C’estdonc au moins 50 % des avoirs européensoffshores qui sont disponibles, là, à quelquespas de la France, à la merci de quelquesgendarmes...

Les seules banques luxembourgosescontiennent 8.7 milliards d’euros d’actifsfinanciers liquides... Plus de 1000 miliardsd’euros sont déposés dans les banquesluxembourgeoise, reprénetant le volumeinouï de 25 fois le PiB ndu garnd duché...92,1 milliards d’euros sont déposés dansles banques monégasques (dépôts et titres)à quoi ilfaut ajouer les 4,9 milliardsd’euros d’actifs gérés par les 62 fondsmonégasques..

rien qu’en privant ces etats liliputiensde leur budget en cours (1,2 milliardd’euros à monaco, 629 millions enandorre, 6,7 milliards pour leLuxembourg, 3 milliards pour Jersey-Guernesey) on obtient 12 milliardsd’euros...

en mettant simplement la main sur lesactifs en liquides et sur les budgets d’etat,c’est donc au moins une trentaine demilliards qui seraient immédiatementdisponibles après ce qu’il faudra bienappeler le casse du siècle commis par ungros etats contre quelques étatsminuscules qui n’y pourront rien faire...

en distribuant cette mane à 10 millionsde foyers fiscaux français défavorisés ouappauvris, c’est pour chacun de ces foyers3.000 euros qui seraient reversés sous laforme d’une sorte de «butinrévolutionnaire»!

on imagine d’ici la popularité d’unetelle initiative conduite sans aucun risquemilitaire direct...

Naturellement, un tel casse au profit dela révolution serait néanmoinsunanimement condamné à coups derésolutions outragée de la part de l’oNU...Peu importe puisque, de façon presquerisible tant cela est farce, la France a undroit de véto permanent au Conseil de

sécurité qui peut bloquer toutes lesmesures éventuellement prises contre elle!

Vieux Charles, réac et ganache, larévolution simultanée te remerciera ! etla joyeuse «lutte anti-capitaliste par tousles moyens» le fera aussi, rassure-toi !

" Là où il y a une volonté, il y a un che-min." V. Lenine

« Le temps n'attend pas." V. Lenine

Près de 200 chefs d’états, une myriade dejournalistes et une horde de profiteurs se-ront réunis au Bourget, bref la réunion de

ceux que tout révolutionnaire sensé souhai-terait voir alignée devant un jury populaire

qui au terme d’un procès équitable pro-noncerait une exécution expiatrice.

alors que notre planète subit les derniersoutrages, le système nous prend encore

pour des abrutis : nous laisser croire qu’ilont une quelconque velléité de résoudre la

crise sytémique dans laquelle la croissancenous enferme.

sortira de ce sommet, des ordonnancesqui rendront plus compliquée encore la vie

des pauvres pendant qu’eux roulerons entesla (voiture électrique hyper connectée à

120 000 €, 700 chevaux, 250 chrono, unoeil sur la route l’autre sur le CaC 40).

toutes les oNG verreuses reviendront aupays avec leurs petits chèques. Pendant ce

temps tout autour d’eux crève : l’herbe, lesabeilles, les enfants d’irak ou d’ailleurs, lamasse se tue à la tâche en s’empoisonnantdans les fumées d’hydro- carbures, l’éle-

vage abreuve d’antibiotique la nourriture,mon- santo fait son hold hup sur les se-

mences. Croyez vous que ce sera le sujet deleurs conclaves, non, ils pondront de nou-velles taxes, de nouvelles normes, de nou-

velles frontières, un nouvel homme biensage avec le sourire du lundi matin avant letunnel de sa semaine, avec un une belle ré-

signation Luthérienne.Peut-on laisser cela se faire ? NoN, ba-

lançons-leur à la gueule les tessons de nosbouteilles de bière. messieurs Hol- lande et

Valls voudraient parader sur les plateauxcomme de bons bergers sûrs de leurs mon-tons mais nous ne leur donnerons pas cette

tranquillité, le feu sera partout, à Lyon, àtoulouse, à Quimper et autour de Paris s’il-

lumineront mille brasiers su- perbes, lessauvageons briseront ce qui passe sous

leurs mains vengeresses et la France bruis-sera comme la Belle au Bois dor- mant ausortir de sa léthargie alors le monde enten-

dra à nou- veaux l’espoir de la libération.ah que vienne l’étincelle dans la plaine as-

soiffée !il faut que de toute part sorte la colère, dumoindre village, de la plus crasseuse cage

d’escalier, du cerveau le plus malade, duressentiment le plus humain !

Le désir de pureté nous a rendu stériles,nous voulions d’une révolution illuminée

par l’intelligence et la justice c’était un rêved’enfant ! aujourd’hui nous sommes prêts à

toutes les compromissions et aux folies lesplus “immaîtri- sables”.

Fondons dès maintenant dans le secret etsans aucune or- ganisation des actions

contre cette conférence afin qu’au momentdonné surgisse du néant le monstre que l’or-

dre craint tant.Que la plus humble des énergies se mobi-

lise, ne perdons pas de temps... demainnous serons peut-être morts.

"Dans les luttes civiles, les soldats,sauf de rares exceptions, ne marchentqu’avec répugnance, par contrainte etpar eau-de-vie. Ils voudraient bien êtreailleurs et regardent plus volontiersderrière que devant eux. […] Dans lesrangs populaires, rien de semblable. Làon se bat pour une idée. Supérieurs àl’adversaire par le dévouement, ils lesont bien plus encore par l’intelligence.Ils l’emportent sur lui, dans l’ordremoral et même physique, par laconviction, la vigueur, la fertilité desressources, la vitalité du corps et del’esprit. Ils ont la tête et le cœur. Nulletroupe au monde n’égale ces hommesd’élite.”

Auguste Blanqui, 1868

Page 15: Mise en page 1rectement attaquer obama et 194 autres chefs d'état, cela a plus de panache que d'escor nifler un gendarme. même si on peu pas les prendre en otage, les voir fuir devant

15

«Les machines, plus voraces que les monstres terrassés parHercule sont contraires à l’humanité, aux droits de la natureet de l’industrie et à l’intérêt général des membres de lasociété».

Les Justes alarmes de la classe ouvrièreau sujet des mécaniques,

Ce ne sont pas les dreadlocksde steven ou les sarouels deCaroline rencontrés dans lesZad qui doivent nous faireoublier que la tenue du prolé-

taire ce n’est plus le bleu de chauffe maisle survêtement Lacoste.

de même la force révolutionnaire n’estplus à Boulogne-Billancourt ou dans lesrangs de l’education Nationale mais bienà trappes ou à Bobigny car ce qui fondele courage de prendre les armes c’est den’avoir rien à perdre. et l’ouvrier, il a peurde voir sa voiture brûler, c’est pour celaqu’il vote FN, il a peur de perdre son job,il a peur de l’écroulement car l’état l’aconvaincu qu’il est son meilleur défen-seur.

alors que, en banlieue, la jeunesse elleest convaincue que c’est l’état le respon-sable de sa misère réelle , et elle a raison.elle ne se trompe pas lorsque les écolesmaternelles sont incendiées, lorsque les

bureaux de postes sont saccagés...Pour nous qui croyons encore à la vertu

de la grève générale, celle-ci ne peut au-jourd’hui faire l’économie de révoltes ur-baines concomitantes parce que la grèvedans les lycées tout le monde s’en fout.Nos lycéens émasculés, décérébrés, abru-tis, drogués, avilis par 10 ans de bourragede crânes ne sont bons à rien dans leur im-mense majorité. sachons regarder en facenos possibilités de victoire contre le capi-talisme (à moins que nous ay ons capitulé? Non Jamais, bordel, que crève lebourgeois et sa morue faire-valoir. ouiqu’ils crèvent les affameurs de peuples) sicela ne pète pas de partout on a déjàperdu. et puis attendre la dictature du pro-létariat ou l’avènement d’une humanité li-bérée de ses chaines devant la téloche ouau sortir des urnes c’est d’une telle conne-rie stratosphérique !

C’est le rassemblement des déshéritésle fer de lance de toute insurrection. C’est

la joie du pillage la force des armées.C’est le butin qui inspire le braqueur.

Les richesses sont à prendre de forcecomme La dette est à annuler et le pou-voir à rendre au peuple.

Voila pourquoi nous appelons dés au-jourd’hui à ce que nos camarades africainset colonisés foutent un souk incommensu-rable lors de la CoP 21 pour accueillir leschefs du monde. Le Bourget, encercléd’émeutes bien de chez nous, ils ferontmoins les malins !

Nous ne sommes pas du genre à nous pin-cer le nez lorsque nous croisons la sueur destravailleurs du BtP, nous ne nous pinceronspas plus le nez lorsque les nervis de daech,hyper-islamisés et complètement décultu-rés, au nom de je ne sais quel Prophète, dé-barquerons dans les centres villes, pilleronsles magasins des Champs elysées, violeronspour se détendre deux trois lycéennes qui lasemaine précédente défendaient le vivre-en-

semble ou le melting-pot !Le réel, c’est un boomerang dont toute

les faces sont affutées comme un rasoir,quand il revient à l’envoyeur ça fait toujoursmal.

Nous ne croyons pas que l’ouvrier desgardes rouges était un sentimental politisé,nous ne croyons pas que marx, trotsky ouLénine aient eu souci du peuple (mais plutôtde leurs salut), nous croyons que seul unimmense désordre aura raison du capita-lisme planétaire.

et qu’à la fin le meilleur gagne.

Trappes, Sarcelles,Villiers le Bel, BarbèsLes Mureaux, Bobigny, Tremblay...Nos Brigades !

Les ZUP Les ZUP poste avancéposte avancédes luttesdes luttes

Actualité

Page 16: Mise en page 1rectement attaquer obama et 194 autres chefs d'état, cela a plus de panache que d'escor nifler un gendarme. même si on peu pas les prendre en otage, les voir fuir devant

16 Actualité

Convergeons sur Paris...

Quimper

Bonnets Rouges

notre-dame-des-Landes

Zadistes

1000 Vaches

Allemagne

INKaK / RZ

UkrAinE

Maïdan

Val de Suse

NO TAV

Lyon - Décines

Autonomes / Layat

Espagne

Podemos

Charentes

Artisans

Anti-RSI

Sivens

Zadistes

Tarnac

Tiquun

GRECE

Conjuration

des Cellules de Feu

!

Lég

(gro

Blo

M

Ass

Les Mur

Em

“ Il ne faut pas confondre

la tactique et l'agitation. ”

Kautsky cité par V. Lenine

“Il faut laisser à chaque agita-

teur

la liberté de choisir

les moyens dont il dispose.”

Bernstein

Le réalisme doit être l’outil detoute construction idéaliste.

Nous ne prêchons la non-vio-lence que pour atteindre les objec-tifs de la plus grande violence :destruction de l’état, arrêt brusquela course délétère de la modernité,libération de l’humanité du jougbourgeois (joug protéiforme quitraverse les siècles).

derrière l’avant garde coura-geuse et massive des non-vio-lents, avançant torse nu et mainsvides devant les gardes républi-cains, se trouve, bien sûr, secrète-ment cachée notre armée et nousn’en dirons pas plus.

tous les rassemblements conju-gués permettent à cette armée del’ombre de s’étendre, car derrièrechaque manifestant non violent setient un radical ! C’est une loipsychologique. tout habitué desassemblées populaires sait cela.Nous n’aimons pas découragerles bonnes volontés : nous disonssimplement que la violence nedoit être utilisée qu’à des fins ul-times et non contre des objectifssecondaires et superflus, car lerisque est que le peuple ne croitfinalement plus en elle, qu’ildoute de son efficacité !

L’état sera saturé par des mani-festations non-violentes, car ledésir d’ordre, naturel, du peuplene sera pas ainsi le bras armé dela répression. L’esprit populairedans nos sociétés chrétiennesétant charitable avec le faible, ilfaut être dans le camp du faible etdes victimes, rien de tel pour lacause qu’une manifestation non-violente réprimée, rien de plusstérile qu’une ridicule razzia dansun centre ville de sous-préfecturepar une bande d’antifa lobotomi-sés dont le sens politique estproche de la mamie au canichequi vote Le Pen car les chinoismangent les chiens.

La violence ne doit servirqu’ultimement à rafler la mise.Lorsque une manifestations’avance, femmes et enfants de-vant, vers le palais de l’elysée etqu’elle bute devant des grilles fer-mée, à ce moment la violence estlégitime, à ce moment sortent descamionnettes, les disqueuses, lesbarres à mine et les milices quidésarmeront les derniers défen-seurs du système.

Par contre la violence commeExpression Directe est utile : une violence purement gratuitecomme celle que nous avonsconnu lors des émeutes ur-baines. C’est pourquoi nous ap-pelons dans le cadre de la prisedu pouvoir, à ce que flambe enun maximum de point les ZUPpériphériques et que conjointe-ment les centres urbains soit oc-cupés par des manifestions typenon-violente afin d’augmenterla schizophrénie de l’appareilrépressif.

Ainsi nous créerons les condi-

Agrandir lespoints d’interrogation« - Eh dis-donc, tant que je te tiens, dans deux semaines y aura truc antifa,contre les fachos... Tu viendras ? Y aura des concerts et de la tise ! »« - Ouais, on verra… »

il me semble que l’antifascisme depuis les années 1930 a été définipar nos théoriciens de choc comme une tactique plutôt que commeune stratégie. elle nous demandait de calmer nos révoltes et de fairemine d’accepter l’etat bourgeois (la «république») pour ne pasprécipiter une crise politique qui ne profiterait qu’aux

réactionnaires, alors en position de force. il s’agissait aussiéventuellement de plumer la volaille socialiste en leur montrant que nousallions plus loin qu’eux (dans le même sens). dans tous les cas, cettetactique nous forçait, quoi qu’on dise, à faire violence à notre nature pourjouer aux défenseurs de la « civilisation ». Nous étions tenus de modérernos exigences pour plaire aux bourgeois de gauche et faire le dos rond,en attendant mieux. on nous disait que la révolution bourgeoise de 1789n’était pas si mal que ça, et qu’il fallait bien travailler à l’école pourpouvoir à la fin parler avec plus d’autorité aux masses. et puis, après tout,dans le contexte de la crise générale du capitalisme des années 1930, iln’était pas idiot de tendre la mains aux bourgeois repus mais paisiblespour mieux cibler les carnassiers de l’oligarchie, prêts à tout pour imposerl’esclavage généralisé. C’était tendu à l’époque ! dans le camp d’en face,

Hitler ne parlait que de carnage ! Ce n’était pas absurde de défendre lacivilisation, contre la barbarie, même si ça ne veut rien dire... en 1936, leprésent cousu au passé, le vieux monde, semblait meilleur que le futurrobotisé à la mode allemande. sous le iiième reich, le capital ensurchauffe tournait le corps social vers un seul objectif : la guerre deconquête. Là-bas, dans les écoles, au lieu des baignoires de la troisièmerépublique qui se remplissent et se vident en même temps, les institsprenaient des exemples d’avions alourdis par leur cargaison de bombesqui devaient proportionnellement se ravitailler en carburant. a proposd’avions, Benito mussolini en fournissait aux groupes fascistes français,les ligues et les Croix de Feu étaient des mouvement très puissants quis’organisaient, par immeuble, en « mains » de 5 personnes, La sociétéétait extrêmement polarisée et politisée.

L’antifascisme cherchait à organiser les réactions spontanées et honnêtedes gens qui ne voulaient pas se transformer en « rhinocéros » et voulaientconserver leurs droits, continuer à vivre normalement entre braves genssans devoir tendre le bras sans arrêt, dénoncer les voisins ou rêver decharniers. il avait comme base d’appui les grandes usines et au fondn’était qu’un bouclier, un moyen de protéger les rangs du peuple et lefoisonnement normal de la vie contre les belliqueux et les psycho-rigides,quitte à faire une halte ou un détour dans son avancée historique vers lecommunisme.

Faux courrier des lecteurs

Page 17: Mise en page 1rectement attaquer obama et 194 autres chefs d'état, cela a plus de panache que d'escor nifler un gendarme. même si on peu pas les prendre en otage, les voir fuir devant

17Actualité

... Atterrissons au Bourget

Mais avant allumons dans Paris des feux partout !

Bastille

Assas

Concorde

Clichy

Prt Orléans

Prt St Cloud

Denfert

Etoile

Nation

gende :

: Bloquage de la circulationoupes non violent, lycéennes...)

: Manifestations, spontannées ou provoquées (CGT devant le Medef,anti RSI à Bercy, Front de Gauche / EELV à Bastille, ...)

: Emeutes urbaines

oquage

CGT

Anti -RSI

Manif

saut Daesh

Va

gu

e p

rovin

ciale

Grand soir

de la ceinture

rouge

Etudiants

Nanterre eaux

Trappes

meutes

Villiers-le-Bel

Assaut du 93

Clichy/Bois

Bobigny

Anti-Fa

Pour ces raisons, l’antifascisme d’hier se justifie et leshéros de la résistance, je les salue bien bas. mais aujourd’huima tête bourdonne de points d’interrogations, le mot « antifa» est utilisé, mais est-ce qu’il a le même sens ? Qui sont lesbarbares ? La mémé d’â-côté cachée derrière ses rideaux gris,qui voudrait que sa famille lui rende visite plus longtempsmais qui ne mendiera jamais, elle qui ne vote plus depuislongtemps et qui picole un peu, ou bien est-ce le responsabledes ressources Humaines, cet antipathique que je croise unefois l’an, cet arbre sec qui ne fait que des blagues de culparaît-il? Lui n’aime pas les extrêmes et regarde le journalde Canal Plus et écoute de la Lounge, eh bien c’est un antifail le dit à tout le monde… Quant à ma voisine la mémé, c’estplutôt une nihiliste, elle aimerait bien avoir à nouveau toutesa dextérité pour coudre de beaux uniformes pour ceux quiiront « leur botter les fesses, à ces cochons de rupins »

Je suis complètement déboussolé ! Je n’arrive plus à collerles autocollants anti FN de la Horde avec la momie d’ironmaiden dessus (j’adore ce groupe, même s’ils sont un peucons). Passé 25 ans, je n’arrive plus à me forcer à haïr lespetites vieilles qui votent pour la fille du Borgne, parce queje sais que c’est faute de mieux, et je sens que je ne pourraijamais me rallier à des gens comme ardisson ou Bayrou, mesaffinités sont de classe.

La civilisation ne mérite pas d’être défendue parce qu’ellen’existe plus. La preuve, c’est que ce discours « années 30 »n’a plus cours, personne ne parle de « civilisation » àdéfendre, à part les agrégés et les Finkielkraut. J’aimeraiqu’un stratège de l’antifa réponde à mes questions : à quoisert l’antifascisme aujourd’hui ? Les révolutionnairesdoivent-ils adopter l’antifascisme comme stratégie oucomme tactique ?… Le PCmLm (parti maoïste comptantplus de lettres dans son acronyme que de membres) est hélasle seul à aborder ces questions… sauf qu’il nous dit que pourêtre un bon antifa rouge, il faudrait lire molière et attendre,moi je veux bien, mais elle est où la baston ? elle est où lastratégie pour détruire le pouvoir ? embourgeoisement,fatigue, grand vide, je sens tout ça chez les antifas et ça mefait bien chier.

Quant au site la Horde et aux antifas anars de centre-ville,il faudrait qu’ils arrêtent la capoeira et fassent leurautocritique : tout le monde les prend pour des moniteurs decolonie de vacances ! il faudrait qu’ils dénoncent leurcollusion avec Valls, les profs et les préfets… ou peut-êtrequ’ils apprennent à regarder sans haine amélie Poulain ?Qu’ils se prolétarisent ? Là ça pourrait marcher, comme dansles années 30. mais qu’ils nous expliquent alors ! C’est quoil’antifa pour eux ? est-ce vraiment une question de survie ?Les fafs les attaquent vraiment ? dans mon coin, il n’y a pas

de skins, seulement des forains et des chasseurs, mais ce nesont pas des méchants bougres, il y a des antifas par contre,qui ne sont pas les plus prolos… J’ai de gros doutes. Je veuxbien défendre à nouveau la culture contre la barbarie, commeils disaient dans les années 30, mais je ne trouve pas lebouton « refresh ». Quelle est la civilisation à défendre, oùest le modèle ? il n’y a plus d’Urss depuis longtemps, oùregarder pour trouver ce qu’il y a de meilleur ? Lespoliticiens qui manipulent notre antifascisme ? Les artistesde la rive gauche qui vivent entre eux? Je suis incrédule.

Le barbare et le civilisé, c’est difficile à séparer… Ungroupe de gars en cercle qui filment une baston avec leurstéléphones portables sans rien faire, un couple hétéro qui vaà la messe ? Pourquoi serions-nous forcés d’en choisir un ?tous des tocards à mon avis. Ce que je sais, c’est quebeaucoup de gens attendent quelque chose de fort et mêmede sauvage, mais qui donne un peu d’air dans ce vieuxmonde pourri et nous fasse croire au moins une fois qu’onpeut changer l’Histoire. Je pense que c’est ce que les massespopulaires voudraient sans trop oser le dire sauf à certainsmoments. Je ne sais pas si les antifas pourront répondre à cetappel. Je pense qu’ils sont trop « prudes » pour ça… Je nesais pas… Ce que je voudrais, c’est agrandir les pointsd’interrogation.

Sylvain

Suite de ce faux Courrier des lecteurs... Courrier des lecteurs... Courrier des lecteurs... Courrier des lecteurs... Courrier des lecteurs... Courrier des lecteurs...

Tseu-Lou demanda : Si le Prince deMei vous nommait à la tête du gouver-nement, à quoi consacreriez-vous enpremier vos efforts ?Confusius : A désigner les êtres et leschoses par leurs noms, c’est à dire àveiller à ce que la terminologie soitexacte et les dénominations appro-priées.- Vous voulez dire que ce serait là votrepremier but ?-Etes vous borné ? Lorsque la termino-logie n’est pas exacte, lorsque les motsne correspondent pas aux choses, lesinstructions gouvernementales ne sontpas explicites ; si les instructions sontobscures et les termes inappropriés, ilest impossible de conduire correcte-ment les affaires.Si les affaires ne sont pas correctementconduites, les rites et la musique ne se-ront pas honorés ; si les rites et la mu-sique ne sont pas honorés, les sanctionset les punitions ne produiront pas l’effetescompté ; si les sanctions et les puni-tions n’engendrent pas équité et justice,le peuple ne saura pas à quoi s’en tenir,ni à quoi se raccrocher, ni vers qui setourner...

La Kulture en Abrégé, Ezra Pound.

On peut comparer un parlement à un marché : les partis nesont que des entrepreneurs qui font l’échange d’un certainstock de voix contre certains avantages ; et ce qui sort deces combinaisons de mercantis, c’est ce qu’on appelle lavolonté générale, la loi, divinité du monde marchand mo-derne, devant laquelle nos socialistes demandent aux ou-vriers de s’incliner très bas, bien qu’elle signifie avant toutrespect à l’ordre établi !

Edouard Berth. Les méfaits des intellectuels, Marcel Rivière, 1914.

Je ne crois pas que les simples gens pensent qu’existe, àbrève échéance, le risque d’une dissociation rapide et vio-

lente de l’Etat, et d’une guerre civile ouverte. Ce qui faitplutôt son chemin, c’est l’idée d’une guerre civile latente

pour employer une formule journalistique, d’une guerre ci-vile de position qui ôterait toute légitimité à l’Etat.

Terrorisme et Démocration ouvrage collectif, Editions sociales 1978

Page 18: Mise en page 1rectement attaquer obama et 194 autres chefs d'état, cela a plus de panache que d'escor nifler un gendarme. même si on peu pas les prendre en otage, les voir fuir devant

alors que vous roulez peinard sur une deces routes nationales qui sillonnentl’arrière-plan du monde moderne, voilàque vous tombez en panne de cibiches.Un arrêt d’urgence au prochain bled

s’impose. Là, vous pénétrez dans un bureau detabac, où se battent en duel quelques exemplairesde la presse régionale, des enveloppes timbrées, desstylos Bic et la gamme de base du tabac industriel-lement trafiqué. L’emplette vitale prestement fina-lisée, vous reprenez le volant sans avoir rien notéd’anormal, sans même vous souvenir clairement dela tête du buraliste. et pourtant, si vous saviez, pau-vre naïf… insoupçonné, un antre de la subversioncarabinée était peut-être sournoisement dissimuléderrière les tourniquets à cartes postales. Car la me-nace erroriste est partout, tapie en embuscade. etc’est assurément le cas à La Cigale de saint-Ponsde thomières.

Passé une porte malignement camouflée derrièreun rideau, on découvre le pot aux roses : desconvives attablés, rigolards et chaleureux, autourd’une gamelle de spaghettis et de quelques canettes.au mur, un portrait du Che ; un drapeau françaisélimé, où l’on peut encore lire «Grève générale, so-lidarité» et qui doit dater d’il y a au moins un siècle; un autre plus récent, rouge, siglé d’un marteau etd’une faucille ; un bandeau proclamant «on repren-dra ce qu’ils nous ont volé» ; la moustache d’osezBové ; une affichette pour une fête populaire, uneautre pour un vide-grenier…

on est en droit de se le demander : combien deces antres conspiratifs la France profonde abrite-t-elle ? rien que de l’imaginer, on en a froid dans ledos…

RéACTION DE PIERRE BLONDEAU à L’ARRESTATIONDU «VRAI» CORBEAU à HéRéPIAN, LA VEILLE :

«Moi aussi j’aurais pu passer à table quand lesflics m’ont dit qu’ils libéreraient ma femme sij’avouais.../... N’avais-je pas trois expertises gra-phologiques contre moi ?»

Pourquoi eux ? Blondeau : «On est des opposants.Le maire nous a tous mis en fiches depuis qu’on afait perdre des millions à plusieurs groupes indus-triels.»QUI SONT-ILS, CES FOUS FURIEUx ?

«Informels, non institutionnels. Du PC aux liber-taires en passant par un bovétiste et les écolos, undissident socialiste reconverti NPA» (ce dernier paieson CQFd rubis sur l’ongle : «Pour que vous voyiezque nous, les marxistes, on n’est pas comme ces in-dividualistes égocentrés d’anars !»)… Point encommun : la défense du «pays» contre l’exode rural.Une coordination de neuf assos locales s’est accor-dée sur un programme commun : opposition à toutprojet industriel. son nom : «Toutes nos énergies».son but : préserver une montagne authentique et ac-cueillante, défendre les droits de ses habitants etpromouvoir des alternatives économiques et éner-gétiques à l’échelle locale.

Première victoire : contre l’implantation d’unedécharge de déchets ultimes (CsdU) à ciel ouvert.«C’est à ce moment-là qu’on s’est rencontrés. Lesmanifs ont rassemblé jusqu’à 2000 personnes, dansune ville de 2000 habitants.» Projet abandonné en2007, «faute de foncier»…

deuxième bataille, en cours : contre un champ dequarante-huit éoliennes industrielles dans le parcnaturel régional du Haut Languedoc.

troisième front : candidature de gauche unitairecontre le député-maire Ps Kléber mesquida auxdernières municipales (25% des voix). «On ne de-mande jamais l’avis de la population», constateBlondeau, ex-tête de liste aux municipales.

Pour expliquer l’arrestation, le 3 septembre, d’unnotaire de droite et d’un boucher président de l’associationdes petits propriétaires, Blondeau déclarait : «Ils sont clientsde La Cigale, on prend l’apéro et on discute. Les ennemis denos ennemis sont nos amis. Bien sûr qu’il y a des gens avecqui il y a des différends politiques. Mais on ne peut pas êtrefâchés avec tout le monde, sinon on ne boirait plus», rigoleJeannot, baptisé par les gendarmes «le Renard argenté».«Mercredi, jour de marché, on se fait une bouffe ici, les genspassent, mangent, et on cause.»

«Pas sectaire, La Cigale ? Mais s’il n’y a que des sectes,ici ! Chacun a la sienne !», raille Gustave, jeune maraîcher.

«Les nouveaux arrivants (les néoruraux ou tiffanels - ndlr)ont montré qu’on pouvait vivre de la terre. Les gens d’icileur en sont reconnaissants.» (Jean-Philippe)

PAS DE FUMéE SANS FEU.Une première interpellation de Pierre et Jeannot, le 12

août, a été opérée par une équipe de flics que le renard ar-genté avait repérés depuis un moment — drôles de clients aubar d’en face : coups de fil à répétition en s’esquivant dansune ruelle, demande de facture pour le moindre café… Lorsde la détention du 3 septembre, ils se rendront compte qu’unecaméra avait été installée dans l’immeuble donnant sur la ter-rasse à l’arrière de La Cigale. des photos avaient aussi étéprises depuis le bar d’en face.

Bernard : «À l’époque de De Gaulle, qui avait un autre pa-nache, les balles n’étaient pas expédiées par la poste.»

Jackie : «Les flics ont trouvé des lettres de mes gossesadressées au Père Noël. Je leur ai dit qu’elles étaient si-gnées, celles-là.»

«Sept flics dans ma petite chambre, où j’ai déjà du mal àfaire entrer une femme quand j’ai fait une touche !», s’amusele renard argenté. «Sur la route de Montpellier, trois voituresde flics rien que pour moi, à fond, avec des gendarmes enmoto qui ouvraient la marche. Une fois au commissariat, unflic se moque de notre escorte : “Vous avez fait une descenteà la maison de retraite ?”»

Jackie, femme de Guy (responsable du secours populaire): «J’ai dit aux policiers : “Vous avez des preuves ?” Un flicm’a répondu : “Non, des pistes.”

-“si vous vous trompez, vous viendrez vous excuser ?”-“Non, c’est pas dans nos habitudes”»-«Je ne me souviens jamais du sigle de leur boutique, là…

Aspegic ? Ah, non : SRPJ !»Une pétarade de pot d’échappement dans la rue :«Ça y est : ils ont tué Blondeau !»«Le gars du Midi-Libre m’a dit n’avoir aucune empathie

avec nous… Il faut dire que je venais de lui avouer qu’enprincipe j’aime pas trop les journalistes…»

«Mon père a grandi ici, fils de paysans sans terre arago-nais. En 36, avec son frère, il est retourné là-bas pour com-battre Franco.»

L’adN fut relevé sur les onze interpellés, ainsi que sur lesgens perquisitionnés (sauf un qui a refusé) : «Trente per-

sonnes ponctionnées de leur ADN, à 400 euros l’analyse,faites vos comptes !», grince Gustave.

Jackie : «Ils ne me l’ont pas pris à moi, je peux coller lestimbres, si vous voulez !»

Bernard : «Ils nous ont relâchés au compte-gouttes, cer-tains après 60 heures de garde à vue, grâce aux lois antiter-roristes… Ils nous ont mis sur le trottoir, avec nosordinateurs, nos imprimantes, nos scanners, à Montpellier.Démerdez-vous pour rentrer chez vous, sans un sou enpoche…» «Blague mise à part, c’était terrible. On a prisconscience qu’on n’a plus aucun droit une fois entre leursmains, et que ça peut arriver à n’importe qui. Les conditionsde détention sont ignobles, même dans un commissariat toutneuf, inauguré par Sarkozy en 2006… Il faut qu’on monteun comité de soutien à tous les taulards, ici à Saint-Pons.»

Blondeau ajoute alors : «Et un comité LDH !»Gustave : «Jetez vos télés, vous allez attraper la grippe A

par écrans interposés !»Blondeau : «On est des communistes atypiques. On est an-

tinucléaires, alors que le PC est à 100% pour.»Bernard : «Je ne vais pas engager de procédure contre

cette interpellation abusive. Mais je suis prêt à soutenir celledes autres.» «La dernière phrase des Raisins de la colère,de Steinbeck, me bouleverse : “Il ne demandait rien pourlui-même.”»

Gilles Lucas, Nicolas Arraitz, Sonia Retame

18

Conversation léniniste

PaZoC : Salut Camarade,merci de nous accorder cetentretien, tu es une figure dumouvement alternatif, ta li-brairie est une plaque tour-nante du milieu, quelle est latempérature et où en est larévolution? Crois tu qu'unerévolution prolétarienne estencore possible alors queprès de 50 % de la classe ou-vrière est acquise au FN,pouvons nous encore lesprendre de vitesse? Pense-tuqu'une convergence desluttes est possible et souhai-table avec les bonnets rouge,les petits patrons qui se bat-tent contre le RSI ainsiqu'avec certains souverai-nistes, crois-tu comme nousque toute force opposition-nelle est bonne à prendre?Pense-tu que la révolution

passe par le renversement del'état et d'une lutte frontalenon contre les flics maiscontre les palais nationaux ?Es-tu Léniniste ?

Pierre Blondeau : Je nepense pas que le western soitune réponse. Ceci dit ne pass'opposer à l'idée de perturberle ronron est elementaire.

Le chiffre de cinquante mesemble erroné et ninvalide pasle projet de grève générale in-surrectionnelle. tant quils nenous ont pas assassiné ca restepossible. même si une occupa-tion au long cours reste le plusplausible type puerta del sol.

dès l'instant que l'assem-bléisme porte une revendica-tion, la fusion chaude estpossible. Le refus de la taxa-tion par l'état est très sain.ils nenous tolereront pas mais c'est

tellement fluctuant et sauvageque la dynamique peut leuréchapper.

Le mot d'ordre zad partoutles perturbe fort et fédère dessensibilités très diverses etcomplementaires , la compé-tence des pauvres est énormesur les zad.

La question de l'état étaitcentrale même chez bakounineavant chez jacques roux . donclenine reste au centre pourcoordonner les luttes et allerchercher le nerf des pouvoirstes palais nationaux.

Les livres repères sont marxmode d'emploi de bensaid etcharb. maintenant des armesde blanqui et ni dieu nigene carcomprendre darwin est aussiimportant que Lénine.

PaZoC : Justement, commetu es toi-même "petit com-merçant", ne crois-tu pasque des forces "poujadistes"(artisans, paysans, commer-çants) peuvent secouer l'Etatbourgeois qui les mange, parexemple sur la base de laforte contestation du RSIque l'on voit se développerpartout (mon père a une pe-tite boite et c'est la premièrefois de toute ma vie que je lesens prêt à péter lesplombs)... Peut-on ainsi utili-ser des phénomènes bour-

geois contre l'Etat, dans lamesure où la classe ouvrièreest devenue dramatiquementapathique et que, de toutefaçon, les délocalisations et larobotisation des tâches nelaisseront, derrière elles plusgrand chose d'autre que derares boulots de mainte-nance ? Faut-il se déconnec-ter de la classe ouvrière telque l'on entendait le conceptjusqu'à la fin des années 90)et aller chercher de nouvellesforces révolutionnaires ail-leurs, que ce soit chez des ré-v o l u t i o n n a i r e sprofessionnels, des militantsirréductibles, des étudiantsou intellectuels en rupture,chez des réfugiés écono-miques écartés de la produc-tion par le chômage longuedurée et le repli, ou mêmechez de simples romantiquesplus ou moins fiables etconstruits, ou carrémentchez les parias de "cité sensi-ble" ?Peut-on alors rester léni-nistes, comme toi et moi,quand on renonce à appuyernotre levier sur la classe ou-vrière ? Et si on ne fait plusla révolution avec la classeouvrière au centre, au nomde qui ou de quoi la fait-onalors ?

(Suite page ci-contre)

Pierre Blondeau, ancien adjudantparachutiste, a l'art de marcher hors

des rangs. Notre buraliste-libraire,venu du gaullisme de gauche et du ca-

tholicisme social, fut membre duParti Communiste, secrétaire de la

cellule Saint-Ponaise du parti, bapti-sée «cellule Abbé Jacques Roux». II est aujourd’hui membre d’Attac

et rédacteur d'une feuille pamphlé-taire locale «La Commune», dans la

quelle il secoue la sociale-démocratie.Enfin il anime sacrément l'associa-tion Hurlevent, créée en mars 2008pour s'opposer au projet de Zone de

Développement Eolien dans les Avant-Monts de l'Hérault.).

Léniniste convaincu, Pierre Blon-deau anime donc une grosse cellule

de copains qui fait du bruit, là-haut,dans les Hauts cantons de l’Hérault.

Véritable entretien

Page 19: Mise en page 1rectement attaquer obama et 194 autres chefs d'état, cela a plus de panache que d'escor nifler un gendarme. même si on peu pas les prendre en otage, les voir fuir devant

19

e avec Pierre Blondeau

Pierre Blondeau : difficile. Levieux truc de marx sur les proloski n'ont à perdre ke leurs chainesreste valable.ceci dit tu as peutêtre raison. mais la dureté des ac-tions du petit commerce est unmarqueur fragile. Participant auxactions des buralistes la trame dela riposte ne dépasse pas la vio-lence domestique du coup de co-lère. Ça ne veut pas dire qu'ilsvont vers le fn cme c'est souventécrit. La classe ouvrière vu par uncopain qui anime une section su-drail qur une usine de mille ga-ziers en 2×8 garde une capacité defritter les palais nationaux pas ba-nale . c'est l'organisation du travailqui y fait beaucoup. tu sais aussique les routards à nddl et sivenssont tartes à en pleurer.

PaZoC : Tu parles de western...et de capacités musculaires res-tées chez quelques sections degaziers de Sud rail... Mais où estle "mouvement" que nousguetttons tous ? D'où surgira-t-il , D'une flambée sociale oud'une flambée morale et citoye-niste ?

Pierre Blondeau : L'heure desbrasiers ( el dia de los hornos encastellano disaient les anars dubario anar de séville) est proba-blement encore loin sur l'hexa-gone. mais les braises existent.tant pis si la lutte est cruelle...

Entretien exclusif pour PaZoC

en espagne, les centres d'appels relocalisent car lerecul social est tel que l'espagne est devenue laplate-forme bas coûts de l'europe. Plus la peine d'al-ler au Bangladesh....

L'art de se payer des travailleurs de qualité avecune forte productivité à très bas coûts pour les fondsde pensions et les actionnaires qui se goinfrent de lamisère des peuples.

et le plus révoltant, ce sont les annonces faites parles gouvernements concernant leur "victoire" sur lacrise et l'inversion de la courbe du chômage ! tum'étonnes, à ce prix et pour cette qualité de travail-leurs avec les garanties de licenciements donnéesainsi que les baisses de charges sociales pour les en-treprises, c'était inespéré !!

Travailleurs, nous nous devons de leur en donnerpour leur argent en refusant d'innover, d'améliorerles systèmes de production existants et en baissantnotre productivité horaire !

Une autre mauvaise nouvelle, l'élection à l'assem-blée de meyer Habib avec le soutien de BenjaminNetanyaou qui voit la nécessité de faire obstacle àla campagne Bds et de poster des pions dans tousles gouvernements européens. objectif un seul état,israël et éventuellement des camps de gazage dansle néguev...

saloperie d'israël qui va avoir une ordure du CriFpour appuyer sa politique en europe.

Le dossier retraite est une belle escroquerie etc'est encore le privé qui va se gaver sur notre dosavec une complémentaire obligatoire qui ne nousdonnera jamais un radis puisque nos générations netoucheront jamais la retraite !

Les plans de "compétitivité" se multiplient, mi-chelin vient encore d'annoncer 700licenciements....ils investissent dans des machineset de la recherche avec notre fric, sans payer d'im-pôts et de charges, elle n'est pas belle la vie !

Vals : l'homme qui met la France à feu et à sang !il y a combien d'années que l'on n'avait pas entendu

le FLNC dire qu'il allait reprendre les armes ? Valstoujours dans l'insulte, la provocation, fort de sestroupes au sol et des moyens toujours plus consé-quents qu'il se donne pour réprimer les masses il pro-voque les Basques, les humilie et les insulte. Je neparle pas des roumains qu'il stigmatise etc...ce typeest pire qu'Hortefeux et Guéant réunis. il fait monterla pression populaire dans chaque communauté. iln'entend rien que son ego qui le place premier mi-nistre. Cette trahison "Vals" il ne faudra pas l'oublierquand on fera payer le mou vicelard dans les urnes.

La télé grecque qui s'arrête, premier pas pour don-ner le tempo en europe. comme des minables on estdans l'acceptation de la fin de tous nos services pu-blics.

sans compter le nouveau plan de libre-échangeavec les Usa qui se fait dans la plus grande indiffé-rence. attention, n'oublions pas que cet accord com-prend les services (enseignement, recherche, admin,santé etc....). on comprend pourquoi tous les grou-puscules d'extrême gauche faisaient sauter les siègesdes médias. on ne peut pas dire qu'ils relaient conve-nablement l'information ces ordures à la solde du ca-pitalisme.

L'abstention bat des reccord car on est incapablede proposer une alternative à gauche, on est dans lagesticulation et la caricature. mais ce n'est pas ça lagauche de la gauche !

on sait aussi qu'on a besoin de commerçants,d'entreprises, de protection des biens et des per-sonnes. on est aussi capable d'en parler. Ne laissonspas les syndicats nous caricaturer et nous faire passerpour des demeurés. a force de défendre des com-portements indéfendables, qu'ils soient au travail ouen société, on passe pour des irresponsables. Choseque beaucoup de militants ne sont pas.

J'arrete aujourd'hui sur les mauvaises nouvellescar c'est désolant, et vraiment, à part les armes nousn'avons plus de choix sinon celui de crever.

Pierre Blondeau

L’ Appel aux armes de Pierre Blondeau

Le jour de sa libération, devant Un demi-millier de sympathiq-sants Pïerre Bondeau (en rouge) présidait une

réunion sur des tables déployées devant la porte d’entrée de la Mairie de Saint-Pons fermée dans l’urgence.

Le 3 septembre 2009 au petit matin, denombreux fonctionnaires de la PJ demontpellier, de la sous-direction del'antiterrorisme et de la préfecture de policede Paris, intervenaient dans le saint-ponais.

L'objectif, mettre fin aux agissements d'un corbeauqui adressait depuis la région des lettres anonymes demenaces de mort assorties d'une balle de gros calibre,à plusieurs hommes politiques. Une vingtaine depersonnes avaient été cueillies au saut du lit et pourmoitié placées en garde à vue dans les locaux del'Hôtel de police de montpellier. mais les auditions dedonnaient rien. tout le monde était remis en liberté.Pour Pierre Blondeau, le buraliste révolutionnaire, lagarde à vue durera tout de même quelque 62 h. Lapiste suivie par les enquêteurs n'était pas la bonne.Quelques semaines plus tard, un habitant d'Hérépiansera confondu par des traces adN. invalide et malade,il avouera être l'auteur de quelques lettres. sonjugement se déroule prochainement à Paris.

Quand Pierre Blondeau fut libéré des locaux de ladNat qui voulait lui imputer la campagne d’envoide balles vers saukozy et les principaux dirigeants del’UmP, une cinquantaine de personnes l'attendaient.

il y avait là Jeannot le suisse, un habitué de lalibrairie-tabac dea Piere Blondeau. interpellé lui aussiet libéré, Le suisse dans une interview du midi Libre,décrivait ainsi l'ambiance de La Cigale : «On s'yréunit régulièrement, entre gens de sensibilité degauche, tous différents. On discute, on se dispute.C'est peut-être le seul endroit en France où il y aautant de partis de gauche qui se mettent autourd'une table».

a la fin de l'interview, on lui demande pourquoi cesurnom de Jeannot le suisse ? «Parce que j'aitravaillé en Suisse comme chauffeur et que je suis dedescendance suisse. Mais je vis à Saint- Pons depuis30 ans. Cela dit la cellule antiterroriste m'a confiéque les gendarmes de Saint-Pons m'avait donné unautre surnom: le renard argenté»....

Le renard argenté :figure de la Cigale

Véritable entretien

Page 20: Mise en page 1rectement attaquer obama et 194 autres chefs d'état, cela a plus de panache que d'escor nifler un gendarme. même si on peu pas les prendre en otage, les voir fuir devant

� �

20 Opinion

souvenons-nous toujours, camarades, que léninelança la NeP qui ménageait le capitalisme enrussie «pour un temps limité».

aussi, dès le premier jour où l’elysée sera tombéeentre nos mains, nous devrons prendre comme un de-voir suprême d’accompagner la nationalisation des en-treprises du CaC 40, d’une «libération» des tPe etmême de la haute classe moyenne qu’il serait stupidede pousser à bout, dans es bras de nos adversaires dela mégamachine mondiale évoquée si souvent parJaime semprun.

dans cette perspective, i serait fou et criminel de nepas utiliser a libération fiscale dont le droite réacti-ionnaire fait ses choux gras.

Un simple étude du budget français laisse entrevoirque le service d eaa dette française se monte à 120 mil-

liards d’euros par an...dans le même temps, une rapide addition des pro-

duits annuels de l’imppôts sur le revenu et de l’impôtsur les sociétés montre que ces deux impôts frappantprincipalement les hautes classes moyennes et les petisentreprenurs (tPe (puisqu’il n’y a partiquement plusrien entre la ransnationale dévoyée et l’artisan e tPe)correspond presque exactement au service dea la detteà hauteurde 120 miliards d’euros..

dans ces conditions, la première mesure d’accompa-gnement du plan «Pour moi et pour les autres» devraêtre la suppression de l’impôt sur le revenu et l’impôtsur les sociétés...

dequoi nous gagner au moins la stupéfaction deshautes classes moyennes et des patrons de tPe, afinque tous ceux-ci ne basculent immédiatement dans lacontre-révolution..

Quand on vous dit que nous sommes de rudes encu-lés ! Putain !

Le peuple est un con.. Cha-cun de nous est plus intel-ligent que lui... mais

quand nous créons une organisa-tion politique ou une «assoce»,celle-ci -forcément monoma-niaque puisque c’est sur ce regis-tre que l’on s’associe le plusintensément- devient rapide-ment plus conne que le peuplequi alors nous «boude».

ainsi toutes nos organisationsont un programme, des marotes,des lubies, des expertises, toutessont bien sûr révolutionnaires ..on voit naturellement pour-quoi... mais on ne sait plus trèsbien pour QUi...

La révolution doit-elle se faireau nom de la raison ou bien aunom du peuple réel ? au nom denos intelligentes abstractions oud’une réalité facilement vérifia-ble ?

mais d’abord qu’est ce qu’ilveut le peuple réel ? Le savons-nous ? avons-nous pris la pré-caution de nous en souvenir ?

Le peuple veut-il l’écologieou le scientisme ? La protectionanimale ? La libre circulationdes affamés ? La fin de l’euro ?L’europe sociale ? L’économieredistributive ? La démocratiedirecte ou participative ? Veut-il l’autogestion, le socialisme,ou le communisme ? Veut-il larépublique ou les comités dequatrtier ? Veut-il une nouvelleCommune et la guerre avecl’impérialisme américain ? et lareconnaissance de l’oLP, lepeuple la veut-il ? Le peupleaime-t-il Charlie hebdo ou Libé-ration ?

rien de tout cela. La vérité estque le peuple n’a plus confianceen aucun système de doctrinesni en aucune posture. La véritéest que le peuple ne veut collec-tivement qu’une seule chose :

Etre contenté et ne plus êtreemmerdé ! et c’est évidem-ment là-dessus que misent lesfachos du Front National

puisque le peuple a de plus enplus l’impression que les immi-grés le gênent..

en vérité, dans le peuple,toute espérance collective a dis-parue. Chacun fait plutôtconfiance à son beau-frère pourtrouver une combine.

même l’armée l’a compris enlançant ces jours-ci sa nouvellecampagne de recrutement«Pour moi et pour les autres».Fini, elle ne parle plus de patrieou même de défense des faiblesà l’autre bout du monde...

L’armée parle désormais decontenter ceux qui la rejoigneavec le sentiment de se servird’abord eux-mêmes, et acces-soirement les autres... mais pasdavantage ! Pas de sentiment,pas de politique, pas de moraleou d’engagement généréux.rien !

oublier cette vérité c’est secondamner à l’impuissance.

aucune révolution n’est pos-sible si elle n’est pas capable derépondre tout de suite à cettequestion populaire unanime :«Et MOI ? Qu’est ce que j’ai ày gagner là-dedans ? Et ma fa-mille ? Et mon beau-frère? Ony gagnera quoi à votre machin?»...

aussi, comme nous vivonstous «dans le peuple», il nousrevient seulement de recensertout ce qui nous emmerde «moiet les autres». alors nous n’au-rons pas seulement un pro-gramme réaliste : nous aurons leprogramme obligatoire de celuiqui veut réussir et «prendrel’objectif au sérieux».

Nous voyons alors venir lacritique de quelques pisse-froids:

-mais c’est affreusement dé-magogue ce que vous écrivez-là!

-ta gueule ! espèce d’enculéde citoyenniste anti-peuple !!!

Rassurer les TPE et la bourgeoisieContenter le peuple !!!

Programme du Pour moi et pour les autres...1-Gratuité de l’électricité en dessous de 2500 kwh par anpar foyer.2-Gratuité de l’eau en dessous de 70 litres par jour et parpersonne.(ces deux mesures entrainant des économies d’énergie massives)3-Gratuité des autoroutes (tous expropriés), sauf pourétrangers et Camions.4-Gratuité des transports en commun, y compris le métro,les ter, et les trains express grandes lignes (sauf tGV).

5-Fin de l’obligation de contrôle technique des véhicules.

6-abrogation du permis à point et radars ; et restitutiondes permis de conduire annulés.

7-accession à la propriété de tous les appartements HLm8-réduction immédiate de 50% pour les loyers du privé.

9-Non remboursement des crédits de consommation,d’achat de voiture, et de construction de maison indivi-duelle en cours.10-Fin des pénalités de découvert dans le cadre de la Na-tionalisation des banques.

Page 21: Mise en page 1rectement attaquer obama et 194 autres chefs d'état, cela a plus de panache que d'escor nifler un gendarme. même si on peu pas les prendre en otage, les voir fuir devant

˙ Nous nÕavons pas peur des ruines. Nous sommes capables deb�tir aussi. CÕest nous qui avons construit les palais et les villesdÕEspagne, dÕAm�rique et de par-tout. Nous, les travailleurs, nouspouvons b�tir des villes pour lesremplacer. Et nous les construi-rons bien mieux ; aussi nousnÕavons pas peur des ruines.Nous allons recevoir le mondeen h�ritage. La bourgeoisiepeut bien faire sauter et d�-molir son monde � elle avantde quitter la sc�ne de lÕHis-toire. Nous portons unmonde nouveau dans noscˇurs. ¨

Buenaventura Durruti

˙ Le pou

voir ne

doit pas

�tre co

nquis, i

l doit �

tre d�tr

uit. ¨

Bakounin

e

La classe ouvrière, elle, ne peut respecter la légalité bourgeoise qu’à la condition d’ignorer le

rôle véritable de l’État, le caractère trompeur de la démocratie ; bref, les premiers principes de

la lutte des classes.

Victor Serge

“...parce que jamais les "projets" d'un "capitalisme

à visage humain" n'ont paru aussi vains,

nous n'avons aucune raison de renoncer."

Joëlle Aubron 1996

“Ils voudraient qu'un grand changement fût fait, etils défendent qu'on hasarde même d'en faire un petit;ils voudraient qu'on arrangeât tout, sans dérangerrien; leur inerte et défaillant amour de l'ordre finitpar exiger seulement qu'on respecte le désordre éta-bli : il faudrait, pour les contenter, bâtir durant leursommeil un palais qu'ils trouveraient achevé en rou-vrant les yeux, mais ces fééries n'ont pas lieu dansla politique.”

Les ModérésAbel Bonnard.

Pourquoi lalutte armée est devenueimpossible

Quand il n’y avait pas de téléphones portable ni de flicage internet...Quand les rues n’étaient pas prises en enfilade par des caméras zoo-meuses... Quand mes mots habituels n’étaient pas référencés, archivésdans le «Cloud»... Quand le «terroriste» passait certes pour un ennervéou un violent, mais que tout le monde était cependant d’accord pour es-pérer en un avenir meilleur au bout des luttes... Quand la police étaitbien incapable de placer une borne de géolocalisation sous ma bagnoleparce que cela n’existait pas... la lutte armée était possible.

Quand les flics collectaient sur moi leurs renseignements sur des fichescartonnées rangées dans des boites à chaussures ou dans des tiroirs demeubles secrétaires en bois.. Quand ces enculés n’étaient pas bardés degilets de pare-balles.. Quand je n’étais pas devenu mon plus sûr mou-chard... Quand ma montre était encore une amie sûre... la lutte arméeétait possible.

Quand il existait partout dans le monde un pays à choisir et dont je pou-vais affirmer qu’il était un échantillon de la révolution en marche... Quandje ne pouvais pas me mettre en danger de mort en payant un péage ou uneboite de ravioli avec ma carte bleue.. Quand ma machine à écrire n’étaitpas encore un ordinateur avec cet oeil secret que je suis obligé de couvriren permanence avec un scotch opaque... la lutte armée était possible.

Quand mon ennemi n’était pas un geek surdoué abrité dans un bunkerdu montana pour piloter un drone et appuyer sur la gachette du missileemporté... Quand les nano-robots n’étaient pas capables de passer sousma porte... Quand je n’étais pas une ombre qui court sur un écran malpixellisé...quand je n’étais pas pas à la merci d’un clic anonyme... Quandun simple grossissement-loupe ne pouvait montrer mon visage ou maplaque d’immatriculation à l’ennemi... la lutte armée était possible.

Quand certains etats, même neutres et dérisoires, pouvaient réfuserune demande d’extradition... Quand les pouvoirs ne nourrisaient pas au-tant leur fonctionnaires de sécurité... Quand un policier «ninja» ne pou-vait pas devenir riche de primes vertigineuses... Quand l’armée était deconscription et que l’on pouvait espérer que les crosses finissent par selever un jour... la lutte armée était possible.

Quand une barricade faisait plaisir à voir à tout le monde... Quand lesrévolutions étaient belles et que les filles de la révolution étaient ban-dantes et gentiment salope avec le combattant... Quand les ouvriers nevotaient pas Front National... Quand les bourgeois étaient nos parents etque régis debray était rapatrié de Bolivie par le général de Gaulle... Lalutte armée était possible.

Quand le communisme était victime d’une sale propagande aussitôtdémentie par le camarade Brejnev... Quand les tPi n’existaient pas pourgendarmer les digeants dissidents à coups de Nuremberg de circons-tances.... Quand une chaine de télévision ne pouvait pas renverser mili-tairement un etat... Quand CNN et al Jazeera n’existaient pas... Quandles premiers satellites n’étaient que des couscoussières habitant dans leciel... la lutte armée était possible.

Quand mon ennemi était un régime ou un gouvernement... Quand jen’étais pas saisi par le doute en regardant une machine en veille.. Quandil me semblait que le bonheur pouvait être assurément proportionnel aunombre de hauts fourneaux... Quand les foules croyaient au Plan quin-quenal... Quand nous n’avions pas encore peur que nos dix milllionsd’années à venir ne soient un peu trop longues à vivre pour les hommeslibres... Quand le courage n’était pas mort... Quand il pouvait encore êtreutile à quelque chose.... oui, la lutte armée était possible

“Regardez-nous ! Nous ne sommes pas essouf flés… Notre cœur n’a pas la moindre fatigue !

Car il s’est nourri d

e feu, de haine et de vitesse !… Ça vous étonne ? C’est que vous ne vous

sou venez même pas d’avoir vécu ! Debout sur la cime du monde, nous lan çons encore une fois

le défi aux étoiles !”

DOSSIER21

Page 22: Mise en page 1rectement attaquer obama et 194 autres chefs d'état, cela a plus de panache que d'escor nifler un gendarme. même si on peu pas les prendre en otage, les voir fuir devant

22 Dossier

Dossier :f ff fhkhjlhkhjljk jk jjk jk j

L’impossiblelutte armée

SpécialLutte armée

Quand les guerres se comptaient en hommes et fusils, quand les guérillas s’éva-luaient en compagnies et batailons de partisans.... Quand le maintien de l’ordrese comptaient en cohortes de flics... Quand une certaine égalité de moyens, entout cas dans leur nature...  la lutte armée était possible.

Quand les forces de recherche lancées à mes trousses n’étaient pas équipées de drones, delunettes de visée nocturne ou de caméras thermiques... la luttte armée était possible.

Quand les hommes étaient encore possédés parfois par une passion révolutionnaire quiexcluait toute autre préoccupation ou priorité en eux.. Quand tout le monde pensait pouvoirchanger la vie... la lutte armée était possible.

Quand le militant convaincu de passer à l’acte disposait d’un milieu sympathisant agissantpartout dans la société, jusqu’au gouvernement modéré... quand action directe pouvaitcompter sur la sympathie de mitterrand ou seulement sur l’intérêt électoral de celui-ci à lesépargner ou à les amnystier.. Quand la rote armée Fratction pouvait compter sur des basesarrières dans les camps palestiniens.... Quand les militants révolutionnaires inactifs ou lâchesavaient sacrément honte de cela et, pour cette raison, ils concédaient toujours au moins un«service», une cache, un message passé.... la lutte armée était possible.

Quand le terroriste ne s’appelait pas encore ainsi mais seulement «révolutionnaire»...quand le militant n’était pas encore pris pour un fou qui gache sa vie et met en péril son pro-pre potentiel de consommation... quand les écrivains étaient fascinés par la figure du révo-lutionnare.... la lutte armée était possible.

Quand l’insurrection était forcement renforcée par le système soviétique qui y avait un in-térê stratégique... Quand la rda s’arrangeait discrètement pour aider la raF du bout desdoigts et que l4iraétait suventionné pardes kermesses d etaxis à New Yok..... .quand le po-seur de bombes ou le raffaleur de beline pouvait imaginer pouvoir compter sur un asile po-sible à berlin ou à moiscou.. la lutte armée étaiyt possible..

Quand L’histpoire bougeait encore, quand je cmptais davanatge sur mon syndicat , monparti ou la révolution pour changer mon sort.. quand je n’étais pas encore réduit à me sauverpar mon beau-frère.. quand je pouvais être révolutioniare et plaire pour cette raison à unejeune fille.. la lutte armée était possible.

Quand je ressemblais à mon grand-père qui avait fait 36, l’espagne ou la résistance..quand j’avais été formé au maniement des armes par le service militaire de la république...la lutte armée était possible.

Quand il n’y avait pas de téléphones portable ni de flicage internet... Quand les ruesn’étaient pas prises en enfilade par des caméras zoomeuses... Quand mes mots habituelsn’étaient pas référencés, archivés dans le «Cloud»... Quand le «terroriste» passait certes pourun ennervé ou un violent, mais que tout le monde était cependant d’accord pour espérer enun avenir meilleur au bout des luttes... Quand la police était bien incapable de placer uneborne de géolocalisation sous ma bagnole parce que cela n’existait pas... la lutte armée était

possible.Quand les flics collectaient sur moi leurs renseignements sur des fiches cartonnées rangées

dans des boites à chaussures ou dans des tiroirs de meubles secrétaires en bois.. Quand cesenculés n’étaient pas bardés de gilets de pare-balles.. Quand je n’étais pas devenu mon plussûr mouchard... Quand ma montre était encore une amie sûre... la lutte armée était possible.

Quand il existait partout dans le monde un pays à choisir et dont je pouvais affirmer qu’ilétait un échantillon de la révolution en marche... Quand je ne pouvais pas me mettre en dangerde mort en payant un péage ou une boite de ravioli avec ma carte bleue.. Quand ma machineà écrire n’était pas encore un ordinateur avec cet oeil secret que je suis obligé de couvrir enpermanence avec un scotch opaque... la lutte armée était possible.

Quand mon ennemi n’était pas un geek surdoué abrité dans un bunker du montana pourpiloter un drone et appuyer sur la gachette du missile emporté... Quand les nano-robotsn’étaient pas capables de passer sous ma porte... Quand je n’étais pas une ombre qui courtsur un écran mal pixellisé...quand je n’étais pas pas à la merci d’un clic anonyme... Quandun simple grossissement-loupe ne pouvait montrer mon visage ou ma plaque d’immatricu-lation à l’ennemi... la lutte armée était possible.

Quand certains etats, même neutres et dérisoires, pouvaient réfuser une demande d’ex-tradition... Quand les pouvoirs ne nourrisaient pas autant leur fonctionnaires de sécurité...Quand un policier «ninja» ne pouvait pas devenir riche de primes vertigineuses... Quandl’armée était de conscription et que l’on pouvait espérer que les crosses finissent par se leverun jour... la lutte armée était possible.

Quand une barricade faisait plaisir à voir à tout le monde... Quand les révolutions étaientbelles et que les filles de la révolution étaient bandantes et gentiment salope avec le com-battant... Quand les ouvriers ne votaient pas Front National... Quand les bourgeois étaientnos parents et que régis debray était rapatrié de Bolivie par le général de Gaulle... La luttearmée était possible.

Quand le communisme était victime d’une sale propagande aussitôt démentie par le ca-marade Brejnev... Quand les tPi n’existaient pas pour gendarmer les digeants dissidents àcoups de Nuremberg de circonstances.... Quand une chaine de télévision ne pouvait pas ren-verser militairement un etat... Quand CNN et al Jazeera n’existaient pas... Quand les pre-miers satellites n’étaient que des couscoussières habitant dans le ciel... la lutte armée étaitpossible.

Quand mon ennemi était un régime ou un gouvernement... Quand je n’étais pas saisi parle doute en regardant une machine en veille.. Quand il me semblait que le bonheur pouvaitêtre assurément proportionnel au nombre de hauts fourneaux... Quand les foules croyaientau Plan quinquenal... Quand nous n’avions pas encore peur que nos dix milllions d’annéesà venir ne soient un peu trop longues à vivre pour les hommes libres... Quand le couragen’était pas mort... Quand il pouvait encore être utile à quelque chose.... oui, la lutte arméeétait possible.

Première conférencede presse du FLNC

en 1976, lorsquel’organisation était

encore manifeste-ment marquée par

son origine d’ex-trême-droite (le clan

Orsoni était OAS)avec une esthétique

racialiste, très KuKlux Klan, qui ex-

plique les tentationsultérieures du FLNC.

Capitulat

DOSSIER

Page 23: Mise en page 1rectement attaquer obama et 194 autres chefs d'état, cela a plus de panache que d'escor nifler un gendarme. même si on peu pas les prendre en otage, les voir fuir devant

23Dossier

Le 20 octobre 2002, travaillé parles anglais qui les détiennent, 41membres emprisonnés de l'ira-Véritable, qui avait fait sécessionde l'armée républicaine irlan-

daise (ira) en 1997 lors de la négociationdes accords de paix, appellent à un «arrêtde la lutte armée» et dénoncent «la corrup-tion» de leurs dirigeants toujours en liberté.

dans une déclaration publiée par le sun-day independent, un journal dublinois, legroupe des 41 détenus, pressés de rentrerchez eux, proclament : «Quand le caractèrefutile de ces opérations armées devient ap-parent, il est de la responsabilité morale dela direction républicaine de mettre fin à unetelle campagne».

au passage et pour faire plaisir aux an-glais que cela obsède encore, ils reconnais-sent pour la première fois la responsabilitéde leur mouvement dans l'attentat d'omagh,le plus meurtrier jamais commis en irlandedu Nord, qui avait fait 29 morts en août1998.

Un autre 20 octobre, mais en 2011, l’or-ganisation basque eta annonçait à son tour«l’arrêt de la lutte armée». "a travers cettedéclaration historique, ETA montre son en-gagement clair, ferme et définitif", assuraitle commuiniuqué de l'organisation.

"ETA considère que la conférence interna-tionale qui a récemment eu lieu au PaysBasque est une initiative de grande impor-tance politique", ajoute le texte. Car, selonelle, "la résolution accordée rassemble lesingrédients pour une solution intégrale auconflit et compte avec le soutien de largessecteurs de la société basque et de la com-munauté internationale".

Quarante années de combat se terminaitpar du verbiage, du blabla démocratique. Ladécison de eta fut immédiatement suivi demessage sd$de satisfaction venus des partisbasques engagé dans le processus électoralespagnol.

Ce sera la même chose le 24 juin 2014 enCorse où le FLNC dépose les armes 38 ans

après s'être dressé, violemment, contrel'etat. pourtant, quelques jours plus tôt,l’etat Français avait décidé par le truche-ment de son ministre de l'intérieur, relayépar le préfet de région, de fermer toutes lesportes aux dernière revendications fortesportées par l'assemblée de Corse elle-même.Une dizaine de jours plus tôt, la gendarmeriede montesoro était mitraillées une fois deplus, et la veille seulement plusieurs kilosd'explosifs étaient découverts dans une villaen construction de Cargèse. Cette annoncedu FLNC fit donc l'effet d'une bombe. Ce futla dernière que l’etat français avait autoriséeaux Corses.

Là aussi, le FLNC, après eta et l’ira,cédait aux nécessités électotralistes. "Désor-mais alors que l'idée d''émancipation est lar-gement partagée par les Corses, il est tempsde passer à une phase nouvelle : celle de laconstruction d'une force politique pour gou-verner la Corse et la conduire à l'indépen-dance.".

Le FLNC finissait sa déclaration de qua-torze page par un étrange aveu d’angoise etde trouille : «La sécurité de nos militantsreste une préoccupation. Certains réseauxmafieux peuvent être facilement instrumen-talisés dans une logique d'affrontement etporter atteinte à l'intégrité physique de nosmilitants».

ainsi après la fin du conflit armé en ir-lande et l’annonce de l’arrêt de la luttearmée par eta au Pays basque sud, l’an-nonce du FLNC semble refermer le dossierdes trois dernières luttes armées en europeoccidentale..

TROIS LUTTES SOEURS....depuis des décennies, au sein de l’espace

européen, trois etats – France, espagne etroyaume-Uni -, sont confrontés, au seinmême de leurs frontières (Pays basque, ir-lande du Nord, Corse) à une contestation deleurs prérogatives de souveraineté, s’expri-mant par des moyens d’action politique pu-blique, légale et «démocratique», mais aussipar des moyens d’action violente «dans le

cadre d’une lutte clandestine armée».Les mouvements contestataires se récla-

mant de ces trois «Nations sans etat» accu-sent ces etats, auxquels leurs peuples etleurs nations sont «rattachés» depuis des dé-cennies, de les avoir «annexés» et de secomporter vis-à-vis d’eux en «puissancescoloniales». ils leur contestent le droit de dé-cider de leur avenir et de parler en leur nom.

Ces luttes et les évènements dramatiquesen découlant, posent «un problème poli-tique» de fond à ces grands etats-nations quioscillent, dans leurs tentatives de règlement,entre répression et solution négociée.

Ces trois «mouvements de contestation»,aux côtés de leurs trois branches clandes-tines, ont utilisé la violence armée commemoyen d’expression et d’action politique,menant un combat «révolutionnaire de libé-ration nationale». Les trois « branches mi-litaires » occupent une place et un rôlecentral en leur sein. dans ces territoires, lessituations y varient et évoluent en fonctionde leur positionnement au sein de l’ensem-ble de la contestation.

en irlande du Nord, le 28 juil 2005marque un tournant décisif. L’ira, ordon-nant à tous ses membres de déposer lesarmes, renonce à la lutte armée. elle an-nonce officiellement qu’elle a demandé à sesmembres de lutter pour la réunification del’irlande et la fin de la tutelle britannique surl’irlande du Nord par des voies démocra-tiques et des moyens politiques. Pourtant leProcessus de désarmement s’annonce pré-caire et difficile. malgré les mesures d’am-nistie, il faudra du temps et de la volontépour résoudre le conflit et mettre un termedéfinitif à la violence. malgré ces difficultés,le Général canadien John de Chastelain,chef de la Commission du désarmement, an-nonce, 26 sept. 2005, que l’arsenal de l’iraa été complètement démantelé.

au Pays Basque, le 21 février 2013 les ex-perts de la Commission internationale de vé-rification du cessez-le-feu annoncentqu’eta a commencé à mettre hors d’usageson armement. Cette annonce signe unenouvelle étape vers la disparition de l’orga-

nisation armée. mais eta refuse cependant toujours de

déposer les armes si certaines de ses reven-dications n’étaient pas prises en compte, àcommencer par le rapprochement des pri-sonniers politiques basques dispersés surtoutes les prisons d’espagne (et de France),et dont le transfèrement dans des prisons duPays basque est exigé.

au Pays Basque aussi la question des pri-sonniers politique a lourdement pesé sur lemoral de la branche armée et sur sa motiva-tion à continuer

dans un message diffusé le 28 décembre2013 par le Collectif regroupant ses prison-niers, qui entérinaient alors l’abandon de laviolence, eta faisait état « d’avancées »,évoquant un proceszsus qu’elle était évi-demment la seule à apercevoir et à nommerainsi.

après le FLNC, il ne reste plus aucunelutte armée en europe occidentale. ellesavaient commencé en même temps, au débutdes années 60, en irlande et au Pays-Basqueet dix ans plus tard en Corse, le le 5 mai1976 le lendemain d’un epremière «nuitbleue» de 21 attentats dans l’île, donnant àla revendication nationaliste une nouvelledimension.

Parti plus tôt, la lutte armée de l’ira s’estarrêtée la première en 2005... Partie seconde,eta s’arrêta la seconde en 2011... Parti ledernièr, le FLNC arrêta logiquement le der-nier, en 2014, après une quarantaine d’an-nées de lutte... comme en irlande du Nord etcomme au Pays Basque.

Comme si, ces mouvements n’avaient puêtre l’affaire que d’une génération et de cellequi la suivit par admiration, mais pas davan-tage... Comme si les peuples étaient sensi-bles à la fatigue... Comme si, surtout, lepassage au XXième siècle technologique etla fin concomittante d’une certaine formed’humanité débout, avaient sonné le glas dela lutte armée de libération nationale en eu-rope occidentale.

ations des luttes armées «nationales»

Page 24: Mise en page 1rectement attaquer obama et 194 autres chefs d'état, cela a plus de panache que d'escor nifler un gendarme. même si on peu pas les prendre en otage, les voir fuir devant

24 Dossier

Le 28 juillet 2005, l’ira publia un communiquédéclarant que sa guerre était terminée. du point devue du sinn Fein qui était en train de partager lepouvoir dans le cadre du « processus de paix », ilétait impossible d’avoir des positions au sein du

gouvernement d’irlande du Nord s’il conservait des liens avecune organisation illégale en exercice. Vu qu’il ne peut y avoirqu’une seule armée légitime, entre le 23 octobre 2001 et le 17septembre 2005, l’ira se trouve donc forcée de détruire ce quirestait de son arsenal, en le coulant dans du béton soussupervision internationale.

La signification politique du désarmement de l’ira estcruciale. elle a montré que le combat menée par l’ira étaitvraiment terminé : une armée ne détruit pas ses armes si elleveut mener une guerre. C’était un acte de capitulation par lequell’ira reniait et criminalisait le principe-même de la résistanceà la domination britannique. Ceci n’a aucun précédent dansl’histoire irlandaise. aucun mouvement insurgé n’avait jamaisdétruit ses armes à la demande de l’adversaire. dans le passé,quand l’ira reconnaissait une défaite, elle cachait ses armesmais ne les détruisait pas, comme cela avait eu lieu en 1923, en1945 et en 1962.

Le démantèlement de l’ira est d’autant plus unilatéralqu’il fallut attendre le 3 mai et le 11 novembre 2007 pourque les groupes armés loyalistes mettent fin à leurs activités,et le 8 février 2010 pour que leur désarmement soit achevé.Contrairement à l’ira, leur désarmement n’a pas été unecapitulation politique. Quand le 3 mai 2007, la miliceloyaliste illégale UVF annonce officiellement la fin de sesactivités, elle rappelle dans son communiqué que « l’Unionest sauvegardée ». Contrairement à l’ira, l’UVF considèreà juste titre qu’elle a gagné la guerre vu qu’elle a atteint sonobjectif politique.

Le désarmement de l’ira n’est pas une « paix desbraves », vu qu’il n’y a pas eu de « démilitarisation » desforces armées légales, mais une « normalisation » pourreprendre le terme officiel. au moment des accords de 1998,il y avait 24.392 soldats et gendarmes en irlande du Nord.Le 32 juillet 2007, l’armée britannique mit fin à l’operationBanner, appellation officielle de son intervention en irlandedu nord depuis 1969, la plus longue campagne de son

histoire. Un rapport du ministère de la défense britanniquefaisant le bilan de l’operation Banner conclut que c’est l’unedes rares occasions où l’armée britannique a pu vaincre unadversaire irrégulier. « il s’agit d’un succès majeur » dontl’armée « devrait être entièrement satisfaite » (General sirmike Jackson). si l’armée britannique met un terme à sonopération, c’est qu’elle a gagné.

Le jour suivant la fin d’operation Banner, l’operationHelvetic entre en vigueur. il s’agit d’un redéploiement destroupes, non de leur retrait : la fonction de cette opérationest d’établir une « garnison permanente » après le processusde paix. a partir du 1er août 2007, 5.000 soldats britanniquesresteront présents en irlande du Nord, pour l’essentielconfinés dans 22 installations militaires, dont 10 basespermanentes.

La grande cause sourde de la défaite de l’ira, c’est lalassitude.

au niveau militaire, l’ira provisoire était très diminuéedans les années 1990, il y avait de plus en plus de prisonnierset de moins en moins de succès militaires. Les espoirs devictoire rapide, tels qu’ils existaient au début des années 70avaient disparu et la guerre prolongée sans base d’appui esttrès difficile à tenir. La motivation des combattants étaitfaible dans les années 1990. des frictions avaient lieu entrele sinn Fein et l’ira, la plus grande partie des fonds dumouvement allait au sinn Fein, et la lutte, devenueréformiste armée, était au service de cette stratégieélectoraliste.

L’ira n’enregistrait plus de grand succès militaireprobants, réguliers et ascendants, et ne réussissant pas àbriser l’encerclement de leurs zones de guérilla cantonnéesà quelques endroit en irlande du Nord, s’est imposée l’idéequ’il n’y avait pas d’autre alternative que le « processus depaix », qui était la dernière carte à jouer. Pendant les grèvesde la faim de Bobby sands et de ses camarades en 1981, latendance électoraliste gagne du terrain, puisque le soutiende la population nationaliste dans le Nord et l’émoi dans lesud étaient au plus haut. dans le contexte, depuis le début

des années 1980, le « cabinet de cuisine » formé deréformistes autour de Gerry adams, prend le pouvoirdans l’ira.

La question de l’ouverture d’un second front dans lesud, proposition stratégique de l’organisationrevolutionnary struggle (un copycat irlandais desBrigades rouges qui jambisa un professeur d’économieen pleine faculté à dublin en 1981) est rejetée, ainsi queles principes des émeutes à dublin. Ce qui est recherchéà la place, c’est une alliance « pan nationaliste » avec lespartis « nationalistes constitutionnels » (sdLP au Nord,Fianna Fail au sud, partis beaucoup plus hostiles à l’iraqu’au gouvernement britannique) avec quelques évêquesinfluents jouant le rôle de « go between » entre toutes lesparties. il s’agissait de faire pression sur le gouvernementbritannique afin qu’il persuade les unionistes de faire uncompromis.

adapter le républicanisme insurrectionnel aunationalisme constitutionnel, autrement dit se soumettreaux définitions britanniques et accepter la partition -forme la ligne politique constante de la clique adams de1981 à aujourd’hui. Cette ligne opportuniste s’estdéveloppée peu à peu, au milieu du fracas des armes etdes tractations diplomatiques pour aboutir àl’effondrement inéluctable : le cessez-le-feu de 1994, ledocument entièrement unioniste qu’est l’accord de paixde 1998 et la liquidation de l’ira dans les années 2000.

Cette tendance opportuniste cachée sous les plis duréformisme armé, a eu raison des partisans del’insurrection. Bien entendu, tous ces reculs étaientprésentés comme des manœuvres. Gerry adamschangeait de cap mais petit à petit, en les présentantcomme de simples ruses tactiques, et toujours après coup,sans discussion politique préalable. evidemment, lapermanence de la lutte armée dans cette période masquaitcette évolution du républicanisme vers le « nationalismeconstitutionnel » et maintenait dans le giron dumouvement les mécontents. il n’y avait pas deconcurrence du point de vue militaire. L’iNLa comptaitpour pas grand-chose et se déchirait en guerres intestines,et republican sinn Féin, l’opposition« fondamentaliste », née en 1986 suite au reniement desprincipes juridiques et philosophiques du mouvement, nedisposait pas d’une armée effective, mais seulement d’unétat major, d’ailleurs menacé de mort par les partisansd’adams.

si beaucoup de gens sont restés dans le mouvementmême après le cessez-le-feu de 1994 et les accords depaix de 1998, c’est qu’on faisait avaler les pilules et lescouleuvres en donnant à croire que le retour à la luttearmée était possible en cas d’échec du « processus de

paix », qu’il ne s’agissait que d’un test ou d’une expérience,de laquelle on pouvait sortir indemne. rien n’est plus faux,les accords de paix sont définitifs et la lutte est finie, maison doit trouver encore aujourd’hui à Belfast des gens quicroient que tout cela n’est que bluff et comédie !! Cettestratégie à double face s’incarnait dans deux personnages :Gerry adams qui endossait le rôle la « colombe » et soncompère martin mcGuinness le rôle complémentaire du« faucon ». C’est ce dernier qui avait promis au congrès desinn Féin en 1986 que la lutte armée continuerait jusqu’à lavictoire, mais 8 ans plus tard, l’ira décrétait son cessez-le-feu.

Même la fière IRA s’est couchée !Pierre Blondeau, ancien adjudant parachutiste, a l'art de marcher hors des rangs. Notre buraliste-libraire,

venu du gaullisme de gauche et du catholicisme social, fut membre du Parti Communiste, secrétaire de la cel-lule Saint-Ponaise du parti, baptisée «cellule Abbé Jacques Roux».

II est aujourd’hui membre d’Attac et rédacteur d'une feuille pamphlétaire locale «La Commune», dans laquelle il secoue la sociale-démocratie. Enfin il anime sacrément l'association Hurlevent, créée en mars 2008

pour s'opposer au projet de Zone de Développement Eolien dans les Avant-Monts de l'Hérault.).Léniniste convaincu, Pierre Blondeau anime donc une grosse c

Page 25: Mise en page 1rectement attaquer obama et 194 autres chefs d'état, cela a plus de panache que d'escor nifler un gendarme. même si on peu pas les prendre en otage, les voir fuir devant

25Dossier

on dit que rome ne paye pas les traîtres, maisl’accusation demeure : martin mcGuinness,actuel vice-premier ministre du parlement destormont, invité au dîner de la reine dans sonpalais, aurait été celui qui au plus haut niveau del’ira avait balancé à l’ennemi les tuyaux ducasse du siècle : un énorme chargement de 150tonnes d’explosifs et d’armes venus de Libyedans le navire eksund pour déclencher uneoffensive générale, « l’offensive du têt »irlandaise. Cette campagne, minutieusementpréparée, devait être militairement décisive etfrapper l’opinion britannique au point d’imposerle retrait d’irlande à son gouvernement. eventéepar une félonie, l’opération capota in extremis en1986. Le journaliste ed moloney qui détaille cesévénements dans l’introduction de son livre asecret History of the ira, n’a jamais étécontredit. suite à cette affaire d’une importanceextrême, dramatique, la confiance et donc lacohésion du mouvement militaire ont étégravement atteints.

des son côté, Gerry adams expliquait à sesbases belfastoises, lors de ses « réunions defamille», qu’il fallait lui faire confiance et ne pasprendre à la lettre toutes ses déclarationsofficielles de plus en plus légalistes et anti-républicaines, puisqu’il roulait dans la farine sesinterlocuteurs institutionnels. mais il disaitégalement aux oligarques britanniques, yankee etsud-irlandais, qu’il devait mentir à ses troupespour les tenir, jusqu’à ce que finalement, certainsrépublicains comprirent que la version qui leurétait servie était la fausse, mais c’était trop tard.Gerry adams était bien forcé parfois d’avouer lavérité lors d’entretiens. il a déclaré avant lasignature de l’accord de 1998 qu’il s’agissait de« renégocier l’Union », pas de l’abolir, mais onétait libre d’y croire ou pas, car la stratégie dumensonge général était telle que le sens-même duvrai et du faux était brouillé.

La fidélité à la direction pouvait devenirpresque canine. Le mouvement exploitait laloyauté de ses partisans à un point difficile àimaginer. « Gerry is a bastard, but he is ourbastard » dit-on de lui dans la tribu nationalistedu Nord. Comme la loyauté à la direction étaitinconditionnelle dans l’armée et que beaucoup demembres de sinn Fein étaient aussi membres del’ira, il est assez facile de comprendre quelorsque la direction change d’avis, la base suit.Une grande pression psycho-sociale (la crainte deperdre ses amis, voire du flingue sur la tempe)s’exerce sur les militants qui sont incités de millefaçons à ne pas attenter à l’unité du mouvement.C’est la version irlandaise de la maxime social-démocrate de Bernstein : le mouvement est tout,l’objectif n’est rien.

Pour couronner le tout, les attaques desescadrons de la mort loyalistes ont au début desannées 1990 pesé de tout leur poids sur le moraldes bases militantes du Nord et ont augmenté lapression sociale en direction d’une paix à toutprix.

L’intervention des prisonniers en faveur desaccords de 1998 a elle aussi été importante.Certains des prisonniers les plus respectés ontservi de caution pour entraîner l’adhésion desautres. dans les quartiers et les villagesrépublicains, régnait la mentalité selon laquelle« si c’est valable pour tel ou tel prisonnier, c’estforcément valable pour moi ». il y avait beaucoupde monde derrière chaque prisonnier, des clansentiers. Fonctionnait à plein le chantageaffectif du genre : « si vous votez non auréférendum, c’est que vous voulez que je reste entaule ». il faut signaler en outre le fait que lesetats britanniques et sud-irlandais ont libéré, letemps du congrès du sinn Fein devant adouberl’accord de paix de 98, certains prisonniers aulong cours, qui ont pu exhorter l’assistance à lesapprouver.

il reste maintenant à savoir pourquoi cedésastre politique a été accepté sans grandsremous.

La lutte armée, les milliers d’années de prison,les sacrifices innombrables ont été vains. touts’est fini en queue de poisson et l’ira a capitulépour rien, elle a « vendu son cheval pour acheterune selle » comme on dit en irlande. C’est qu’unprojet politique antagoniste faisait défaut. dansles années 1970 existait le programme deréorganisation de la société eire Nua (« irlandeNouvelle »), qui consistait en une série decompromis entre majorités et minorités d’irlandeet visait le maximum de démocratie directe. Cecialimentait une espérance et fondait une stratégiede double pouvoir, avec l’intention de ré-instaurer une société laborieuse et frugale et deschoses très traditionnelles comme les assemblées

des 4 provinces historiques d’irlande, dans unesprit fortement « carliste autogestionnaire» pourceux qui connaissent…

mais ce programme de daithi o’Conaill etruairi o’Bradaigh, qui témoigne de sentimentssincères pour le peuple irlandais dans toutes sescomposantes, avait été abandonné au début desannées 1980 par le groupe réformiste adams-mcGuinness, qui ne proposait donc plus aucuneutopie, hors un pauvre « socialisme » de façade,cachant mal un grand vide politique. L’abandondu projet empêchait les débats de fond et facilitaitle despotisme et à l’opportunisme. Lemouvement finit donc par se trouverspirituellement désemparé face à la ténacitébritannique et à baisser les yeux sur le plan desprincipes.

d’autre part, ce qui explique que la lutte s’estarrêtée sans avoir atteint aucun de ses buts, c’estque d’autres forces et aspirations étaient àl’œuvre. au fond, la réunification de l’irlande etle retrait britannique pesaient peu de chose faceà l’esprit des « droits civils » : le désir dedémocratiser le Nord et d’améliorer le sort de sacommunauté nationaliste, dans le cadre existant.en effet, la vision du monde tribalo-confessionnelle était partagée aussi bien par ladirection réformiste que par la majorité desnationalistes dans le Nord. La tribu nationalisteet ses leaders comme adams ont pu se contenterde la promotion des intérêts de la communauténationaliste (contre la tribu d’en-face, lesprotestants unionistes) sans toucher aux deuxétats, parce que la capitulation philosophiqueavait déjà eu lieu. ils se voyaient comme unepartie du problème irlandais, et non comme unepartie de la solution irlandaise au problèmeanglais. dans ces conditions, très peu de gensprenaient au sérieux les objectifs et les principesde la libération nationale.

même si la majorité des volontaires de l’iraprovisoire est originaire de « l’irlande du Nord »,théâtre des « troubles », cette région est marquéepar un républicanisme historiquement faible. Latradition dominante dans les communautésnationalistes du Nord, c’est celle des defenders,l’esprit de milice d’autodéfense catholique. Laforce des britanniques a donc été d’aller audevant de cette faiblesse et à encourager lecommunautarisme, jusqu’à l’intégration deschefs de l’ethnie turbulente dans le parlement destormont reconstitué. de ce point de vuetribaliste, les accords de paix ne sont pasmauvais, puisque la « parité d’estime » entre des

« deux traditions » est instituée dans le cadre dela nouvelle donne.

Le soubassement matériel de cette acceptationde l’etat britannique a été l’incorporation du sinnFein dans l’administration au niveau municipal,fondé sur son rôle social d’interlocuteur et detampon entre les masses nationalistes du Nord etl’état. Le gars du sinn Fein, c’est le travailleursocial qui peut t’aider à trouver un boulot ou unappart. Comme un système de pèche àl’hameçons, le clientélisme attache les rebelles ausinn Fein qui est lui-même attaché à l’état.

Le passage du sinn Féin dans l’etat était unecooptation par en haut, mais qui s’est fondée surune institutionnalisation préalable. Commel’explique Kevin Bean dans the New Politics ofsinn Fein, pour contourner la répression etremobiliser leurs bases, les républicainscherchaient à « aller au peuple » , mais pour lereprésenter et négocier la satisfaction de sesbesoins sociaux, il fallait endosser le costume desautorités municipales légitimes, et le faire à fond.ainsi les efforts de popularisation renforçaient enmême temps les tendances à labureaucratisation.

Les efforts préalables avaient échoué. La grèvedes loyers en 1971 n’avait pas eu de descendance,le sdLP, le parti « nationaliste constitutionnel »qui y était opposé, a toujours eu plus d’électeursque le sinn Fein dans la communauté catholiquedu Nord. dans les années1970, les coopératives « eireNua shops », mini structureséconomiques alternativesenclavées, n’étaient pas detaille face à la puissanceéconomique du systèmebritannique et n’ont pas durétrès longtemps. La guérillade l’ira n’a pas puconstituer de zones libérées,avec nouveau pouvoir, maisseulement des zones deguérilla où l’état est placé surla défensive. Jim Lynagh, unvolontaire de l’irainfluencé par le maoïsme,avait tenté au milieu desannées 80 de libérer deszones rurales près de lafrontière Nord-sud, maissans succès. de toutes lesguérillas récentes enoccident, L’ira était

pourtant la mieux placée le faire, c’était la pluspuissante et la plus populaire de toutes.

ajoutons un dernier point d’une vérité tristecomme le ciel gris au dessus du port de Larne.Comme le dit Liam o’ruairc, dans l’Histoire del’ira provisoire, en irlande du Nord, l’etat n’estpas vu par les nationalistes seulement comme unesource d’oppression, mais aussi comme unesource de revenus. La structure économique envoie de désindustrialisation accélérée repose surl’état-providence, l’assistanat et l’économie derente domine, les emplois sont rares. L’état desanté général n’est pas bon, des décennies decoups de matraque sur la tête trouvent leursexutoires préfabriqués dans les jeux et l’alcool etsurtout la grande amnésie organisée. La dernièrelibrairie à derry a fermé ses portes il y a plus dedix ans. L’esprit de rébellion ne peut pas enfanterde belles flammes avec un matériel humain blasé,dans un contexte social détraqué et avec desperspectives historiques cassées. Ce qui est vraià plus forte raison pour la prise du pouvoir par unsoulèvement des masses ou une grève générale.il semble que la primauté, la souveraineté duconsommateur ait fini par noyer tout le reste et àrendre caduque la question de la souverainetéirlandaise ou britannique sur ce coin d’occident.Là-bas comme ici la « cassocialisation » duprolétariat fait des ravages et la population pauvreressemble de plus en plus à une plèbe romaine etde moins en moins à une classe combattante.

Fière IRA : Tout ça pour ça !

Page 26: Mise en page 1rectement attaquer obama et 194 autres chefs d'état, cela a plus de panache que d'escor nifler un gendarme. même si on peu pas les prendre en otage, les voir fuir devant

26 Dossier

entre 1969 et 1977, l’italie toute en-tière est en proie à d’incessantesbatailles de rue entre extrêmedroite et extrême gauche, ou entregroupes extra parlementaires et

forces de l’ordre comme cela pourrait trèsbien se produirte en 2017 si marine Le Penabordait le second tour de l’élection présiden-teille avec des chances de l’emporter... il ap-paraît avec évidence que ce contexte permetà tous d’atteindre un saut qualitatif manifestedans la conduite de la violence urbaine et po-litique.

La question de la lutte armée prit une placecentrale dès la fin des années soixante parmiles groupes révolutionnaires constitués de cesnouvelles générations de militants d’extrêmegauche, d’étudiants, de chômeurs. elle estsymbolisée par la création des Brigadesrouges en novembre 1969.

Un mois après, l’attentatde Piazza Fontana est perpé-tré, organisé et exécuté parles néo fascistes alors que lespouvoirs publics accusent lesanarchistes. Cette annéemarque le début de la straté-gie de la tension et la crainted’un coup d’état réaction-naire, qui est d’ailleurs pro-grammé en 1970.

on voit ainsi apparaîtredes petits groupes mobiles etéquipés qui se détachent des cortèges pourfrapper l’objectif matériel ou humain prédé-terminé pour se fondre à nouveau dans lamasse anonyme de la foule. L’utilisation desfemmes comme vecteur de violence est éga-lement un avantage stratégique auquel lesforces de l’ordre sont peu préparées dans unpremier temps (l’adaptation et la réponse esttoutefois rapide). L’un de ces groupes fémi-nins, les « Zie rosse » s’illustre à la fin desannées 1970 par sa détermination. Ces pra-tiques ne sont pas théorisées par les auto-nomes, on en trouve trace dans l’art de laGuerre de sun-tzu ou encore dans les ma-nuels de mao, mais c’est l’utilisation par desgroupes de civils autogérés qui constituent lavéritable nouveauté de ces formes de luttes.

on constate que les organisations arméessont souvent issues des groupes extraparle-mentaires comme Lotta Continua et Potereoperaio : 38% des militants des groupesarmés italiens étaient auparavant dans des or-ganisations d’extrême gauche légales (LC,Po) et à 84% présents dans l’autonomie[1].de même, les Brigades rouges restent la ré-férence des organisations combattantes etservent de refuge aux activistes « orphelins». il n’est pas erroné de définir cette situationcomme une « véritable socialisation à la luttearmée ». L’italie est entrée dans les années deplomb, dont le déclin est amorcé par l’enlè-vement et l’exécution d’aldo moro le 8 mai1978. L’arrestation de mario moretti le 4avril 1981 à milan, puis de Giovanni senzanile 9 janvier 1982 constituent la véritable dis-location du mouvement.

La violence des autonomes ne nourrit pasobligatoirement un projet, elle est parfoiselle-même le projet, en ce sens qu’elle pro-duit des dynamiques entropiques, un ques-tionnement permanent de l’individu dans son

rapport au pouvoir et notamment au pouvoirde l’etat à la fois dans l’exercice de sa vio-lence légitime et comme réceptacle du mo-dèle capitaliste : «De toute façon on se battraquand même, pas parce qu’on croit pouvoirgagner, parce qu’on aime le mouvement, lavitesse, parce qu’on à une fièvre impossibleà négocier ».

Pour les autonomes italiens des années1970, la prison est considérée comme un es-pace particulier. depuis les mouvements de1968-1969, de nombreux militants d’extrêmegauche ont fait l’expérience de l’incarcéra-tion. Cela catalyse la création de la commis-sion prisons de 1970 à 1973. en tantqu’opérateur de politisation, il s’agissait làencore d’accompagner et défendre des luttessociales. mais en 1973, la commission estabandonnée suite à un changement d’orien-

tation de Lotta Continua quifait le choix de se constitueren parti légal.

or, cette même année denombreux détenus politisésayant connu la commissionprisons, sont libérés, et pen-sent intégrer la lutte et le pro-cessus révolutionnaire. Lesentiment de trahison (par-tagé à la fois par les détenus,les membres de la commis-sion prisons et par les mili-

tants) poussera certains à choisir laclandestinité et la lutte armée comme seulepossibilité de continuer la lutte radicale. Laplace vacante laissée par la disparition de lacommission favorisera la création desNoyaux armés Prolétarien (NaP) en 1974ainsi que l’intensification du climat insurrec-tionnel.

toutefois, d’après oreste scalzone, mem-bre influent de l’opéraïsme italien, «la propa-gande armée ainsi que d’autres tendancesarmées se développaient indépendamment dela stratégie de la tension et des attentats d’ex-trême droite »[5]. Cependant, l’intensifica-tion de la violence pendant les annéessoixante-dix est entretenue par les conti-nuelles attaques néofascistes à l’égard desmilitants d’extrême gauche.

de même, scalzone précise, «il n’y avaitpas de dichotomie sur le principe de la luttearmée entre les formations clandestines et lesgroupes légaux, notamment Potere operaioet Lotta Continua ». en 1972, LC amorce untournant militariste et demande aux Brigadesrouges de fusionner et d’assurer leur serviced’ordre

en revanche, la distinction sera nette avecle PCi qui dès 1971 qualifie les actions desBr de «fanfaronnades provocatrices au stylepurement fasciste ». Le PCi opte donc pourune triple stratégie de déni de la réalité poli-tique des luttes armées :

Cette stratégie de déni s’adressera égale-ment aux autres groupes engagés dans la luttearmée comme les NaP (Nuclei armati Pro-letari), reliés à Lotta Continua et plus parti-culièrement à la «commission prisons ».inspirés par les Br-parti guérilla et sinistraProletaria de Naples, les NaP sont à l’origined’une série d’actions opérées par des réseauxindépendants qui ne répondent à aucun préa-

lable politique ou tactique dicté par une « di-rection centrale ». dans leur premier commu-niqué de 1974, les NaP affirment, «nousn’avons pas le choix : ou bien la révolte et lalutte, ou bien la mort lente dans les camps,les ghettos, dans les asiles, à laquelle nousdestine la société bourgeoise par sa propreviolence ».

Les NaP vont ainsi participer à ce climatinsurrectionnel et à cette violence endogènequi s’intensifient avec les conséquences éco-nomiques du premier choc pétrolier de 1973et l’annonce du projet du «compromis histo-rique». Parallèlement à la radicalisation desNaP, les Brigades rouges organisent en1972 l’enlèvement de idalgo macchiarani,cadre de la sit-siemens de milan. il sera li-béré au bout de quelques heures, mais, l’évé-nement fait date car il s’agit de la premièreséquestration politique de l’histoire italienne.en 1973, les Br multiplient les rapts dontcelui du syndicaliste Bruno Labate. en 1974,ils ciblent un juge , le magistrat mario sossi, enlevé le 18 avril.

Parallèlement à ces actions, les Br partici-pent ouvertement aux luttes ouvrières àl’usine Fiat de mirafiori. Le consensus autourdu groupe terroriste devient alors une réalité.Le 8 septembre 1974, Curcio, Franceschiniet la quasi-totalité de l’état-major des Brsont arrêtés.L’année suivante , en 1975, maraCagol, femme de renato Curcio et numéro 2des Br est tuée avec un autre brigadiste lorsd’un assaut lancé suite à l’enlèvement d’unindustriel. en prison, Curcio et Franceschinis’occupent du front carcéral et continuent àproposer des directions aux Br, mais mariomoretti qui reprend les rênes du mouvementdonne une orientation différente aux actionsdu groupe armé. accordant moins d’impor-tance à l’alternative révolutionnaire, il re-constitue les Br dés 1976 et élabore unemilitarisation croissante du groupe afin d’at-taquer « le cœur de l’etat » en utilisant latechnique des assassinats ciblés. C’est ensuivant cette logique nouvelle, qu’un com-mando des Br exécute le procureur de

Gènes, Francesco Coco, le 8 juin 1976.

a la fin de cette même année, apparaît ledeuxième groupe terroriste d’importance ma-jeure : Prima Linea (PL). Formé d’anciensmembres du service d’ordre de LC, de cadresde Po, mais aussi de jeunes étudiants prove-nant du mouvement autonome, Prima Lineaest influencée par les leaders de Potere ope-raio, toni Negri et oreste scalzone. en 1981,le groupe s’autodissout, certains membres re-joignent les Br, d’autres se réfugient enFrance.

Cette déliquescence des mouvements s’ex-plique à la fois par l’autodissolution des«maisons mères» de l’extrême gauche, les ré-ponses répressives apportées par les appareilsétatiques mais aussi par le passage à la luttearmée qui agit parfois comme repoussoir surla majorité des militants mais égalementcomme catalyseur sur sa frange la plus radi-cale. a cela il convient d’ajouter qu’au coursdes années 1980, alors qu’une générationd’autonomes s’essouffle en tentant de raviverles braises de luttes devenues moins por-teuses dans le modèle néo-libéral émergeant,une autre, plus jeune, plus pragmatique,ayant pris une distance certaine avec lemarxisme-léninisme, se concentre sur descombats politiques précis et contemporains.La contestation anti-nucléaire agrége ainsi unnombre croissant d’activistes, principalementen allemagne, qui perfectionnent les acquistactiques et stratégiques de l’autonomie alle-mande mais aussi française et italienne.

Les raisons qui firent éclore et disparaîtrela mouvance autonome sont donc liées àcelles qui expliquant sa postérité. Être auto-nome, c’est avant tout désobéir de façon or-donnée à un ordre établi. agir par l’actiondirecte en ne servant aucun intérêt supérieur.obtenir un résultat immédiat qui ne boule-verse pas le monde mais constitue l’entropieinitiale qui désorganise l’adversaire. de cepoint de vue la filiation avec les cortèges in-formels, le comité invisible, les Black Blocsactuels et, pourquoi pas, les teknivals, peut

«De toute façon on sebattra quand même, pasparce qu’on croit pou-voir gagner, parce qu’onaime le mouvement, lavitesse, parce qu’on àune fièvre impossible ànégocier ».

Brigade rouge italie

Les terreurs rougesLes BR - Brigades Rouges italiennes et la RAF- Rote Armée Fraktion

"Une classe opprimée qui ne s'efforcerait pas

d'apprendre à manier les armes, de posséder desarmes, ne mériterait que d'être traitée en esclave."

V. Lenine, Le programme militaire de la révolution.

Page 27: Mise en page 1rectement attaquer obama et 194 autres chefs d'état, cela a plus de panache que d'escor nifler un gendarme. même si on peu pas les prendre en otage, les voir fuir devant

27Dossier

L’histoire de la raF rote armée Fraktioncomporte deux phases distinctes : celle de1970-72 et celle de 1976-77. La première

de ces phases est, bien sûr, la phase de maturationoù la raF acquiert son type particulier. Une qua-rantaine de personnes sont à la base des infra-structures de guerilla urbaine et, phénomènecaractéristique, près de 50% d’entre elles sont desfemmes, qui exerceront les mêmes tâches “mili-taires” que les hommes, en dépit de leur mater-nité. Ce renoncement au statut de femme et demère, élément déterminant de « l’ascétisme révo-lutionnaire », procède d’une hiérarchie de valeursaffirmée par les militants : le « devenir général »passe avant le « cercle individuel ». Cette intran-sigeance conduira les deux vagues de la raF àlalutte armée.

si les Brigades rouges (Br) italiennes, les in-dépendantistes basques ou l’ira irlandaise pou-vaient se référer à une identité historique (les“partisans” pour les Br) partagée par de largesstrates de la population, les militants de la raFétaient en quelque sorte orphelins sur ce chapitre.alors la raF constitua à son insu une sorte de re-tour des analyses nationales révolutionnaires anti-fascistes (Paetel, Niekisch.

il faut ainsi percevoir, chez les combattants dela raF comme chez un Pierre Goldmann, une as-piration existentielle/existentialiste au combat, àla lutte armée, à l’aventure révolutionnaire. trèsjuste aussi de dire que cette aspiration procèded’une volonté de sortir d’une situation d’apathiedans laquelle l’allemagne s’était enlisée dans lesillage du miracle économique et de l’opulencedes Golden sixties.

Cet échec, directement prévisible, n’est-il pasdû à une absence de dimension populiste, de cœurpour le concitoyen qualunquiste, benoîtementaveuglé par les facilités du monde libéral ambiant,et à un trop-plein d’existentialisme héroïcisant etélitiste, de facture sartrienne, où le non engagé estd’office un « salaud », où le militant devient ar-rogant parce qu’il connaît ou croit connaître, dansson intimité personnelle, un niveau de consciencesupérieur à la moyenne générale ? L’idiosyncrasiedes figures de proue de la rFa est à ce sujet ré-vélatrice : la plupart de ces figures sont des intel-lectuel(le)s militant(e)s dont la pensée estconséquente jusqu’au bout, au point de n’accepteraucune espèce de compromission.

divers courants de gauche, dont le dénomina-teur commun est un refus de la société libérale etmarchande, cimentée de surcroît par un conserva-tisme rigide, quelque peu autoritaire, conformisteet anti-intellectuel, débouchent sur la stratégie ter-roriste du refus absolu : ainsi, l’avocat Horst mah-ler, militant du sds (sozialistischer deutscherstudentenbund ; ligue des étudiants socialistes al-lemands) et de l’aPo (außerparlamentarischeopposition ; opposition extra-parlementaire), la-boratoire de la gauche anti-dogmatique, a estiméque seul le recours au terrorisme pouvait provo-quer l’avènement d’une société idéale, soustraiteà tous dogmes.

Ulrike meinhof est, elle, une ancienne activistedu KPd (Parti communiste allemand), interdit en1952. elle a été la rédactrice en chef du journalKonkret, organe théorique du parti. La gauchedont elle est issue n’a pas le caractère soft del’anti-dogmatisme de l’aPo/ sds. sa trajectoireest très classique : issue d’une famille socialistequi avait refusé le compromis de Bad-Godesberg,elle adhère au KPd semi-clandestin mais refusede militer dans le dKP. Le passé de Ulrike mein-hof est un passé marqué par le communisme dur.

NE PAS SE LAISSER DéTERMINER PAR LES « CONDI-TIONS OBJECTIVES »

Gudrun ensslin, pour sa part, est issue d’un mi-lieu pacifiste chrétien : elle a été membre de laJeunesse évangélique et a milité dans le mouve-

ment anti-atomique, avant de fonder les ÉditionsVoltaire avec son camarade Vesper et d’adhérerau sds. Jan-Carl raspe incarne les nouvellesvoies du combat révolutionnaire : vie en commu-nauté, création de structures alternatives, pédago-gie anti-autoritaire, etc. La motivation de raspeest toute personnelle et d’ordre psychologique : ilétait sans cesse travaillé par une angoisse enva-hissante et avait besoin d’une sphère d’affectivitécommunautaire. raspe a transposé ce désir d’af-fectivité à l’ensemble de la société : selon lui, lesprolétaires accèderaient à un monde meilleur, plussatisfaisant, si on leur donnait l’occasion de vivreen dehors des structures individualistes de la so-ciété marchande.

Comme les mouvements de jeunesse du débutdu siècle, les quelques dizaines de militants de laraF refusent de se laisser dé-terminer par les « conditionsobjectives » mais ne secontentent pas de leurs com-munautés alternatives et veu-lent intervenir brutalementdans l’espace bourgeois,conquérir par la violence desmorceaux d’« espaces libérés» supplémentaires. et cetteviolence, ultime recours deces desperados intellectuels,ne s’est-elle pas d’autant plusfacilement installée dans leurscerveaux parce qu’aucunetempérance de nature orga-nique et historique, aucunemémoire vectrice de nuances, ne pouvait plus selover dans un intellect germanique après la grandelessive de la rééducation perpétrée par les psycho-logues-policiers de l’Us army ?

La carte terroriste a précisément été jouée parceux qui, contrairement à rudy dutschke etBernd rabehl, n’ont pas voulu s’immerger dansle nationalisme de gauche, n’ont pas songé à re-courir à l’histoire nationale, pourtant témoin detant de luttes pour la liberté, le droit et l’égalité,pour donner à leur engagement une dimensioncollective concrète, même dans ses dimensionsmythiques. Un langage social-révolutionnaire,propre au mouvement ouvrier, mais couplé à unemythologie nationale, aurait permis aux activistesde la raF de conserver un lien avec les mas-sespopulaires. Cela, dutschke et rabehl, les para-maoïstes qui dirigeaient la revue berlinoise Be-freiung (Libération), l’avaient compris.

La raF, de son côté, gardait un langage trèsraide, très expurgé de toute connotation historico-romantique instrumentalisable, accessible auxmasses. Pour elle, l’allemagne Fédérale n’a ja-mais eu de souveraineté et ne constitue plus un“État national” proprement dit ; elle est une zoneprivée d’autonomie au sein d’un système écono-mico-politique dominé par les États-Unis.

aujourd’hui que la critique de l’oligarchie fi-nancière et impérialiste est devenue centrale ;aussi bien à l’extrème gauche qu’à l’extrême-droite ; une certaine tentation raF pourrait en-core séduire dans les deux camps, mais justeséduire... Car, entretemps, le romantisme révolu-tionnaire s’est envolé comme un oiseau le dernierjour de l’été.L’histoire de la raF rote armée Fraktion com-porte deux phases distinctes : celle de 1970-72 etcelle de 1976-77. La première de ces phases est,bien sûr, la phase de maturation où la raF ac-quiert son type particulier. Une quarantaine depersonnes sont à la base des infrastructures deguerilla urbaine et, phénomène caractéristique,près de 50% d’entre elles sont des femmes, quiexerceront les mêmes tâches “militaires” que leshommes, en dépit de leur maternité. Ce renonce-ment au statut de femme et de mère, élément dé-terminant de « l’ascétisme révolutionnaire »,procède d’une hiérarchie de valeurs affirmée par

les militants : le « devenir général » passe avantle « cercle individuel ». Cette intransigeanceconduira les deux vagues de la raF àla luttearmée.

si les Brigades rouges (Br) italiennes, les indé-pendantistes basques ou l’ira irlandaise pou-vaient se référer à une identité historique (les“partisans” pour les Br) partagée par de largesstrates de la population, les militants de la raFétaient en quelque sorte orphelins sur ce chapitre.alors la raF constitua )à son insu une sorte deretour des analyses nationales révolutionnairesanti-fascistes (Paetel, Niekisch, etc.) en matièred’impérialisme.

il faut ainsi percevoir, chez les combattants de laraF comme chez un PierreGoldmann, une aspiration exis-tentielle/existentialiste au com-bat, à la lutte armée, à l’aventurerévolutionnaire. très juste ausside dire que cette aspiration pro-cède d’une volonté de sortird’une situation d’apathie dans la-quelle l’allemagne s’était enliséedans le sillage du miracle écono-mique et de l’opulence des Gol-den sixties. Les générationsparentales, ex-nationales-socialistes, ont-elles dès lors étéinconsciemment accusées d’avoirtrahi les linéaments d’anti-impé-rialisme de l’ère hitlérienne et de

n’en avoir retenu que les réflexes anti-commu-nistes ou les calculs opportunistes, dépourvus detoute conscience politique forte ? Cet échec, directement prévisible, n’est-il pas dûà une absence de dimension populiste, de cœurpour le concitoyen qualunquiste, benoîtementaveuglé par les facilités du monde libéral ambiant,et à un trop-plein d’existentialisme héroïcisant etélitiste, de facture sartrienne, où le non engagé estd’office un « salaud », où le militant devient ar-rogant parce qu’il connaît ou croit connaître, dansson intimité personnelle, un niveau de consciencesupérieur à la moyenne générale ? L’idiosyncrasiedes figures de proue de la rFa est à ce sujet ré-vélatrice : la plupart de ces figures sont des intel-lectuel(le)s militant(e)s dont la pensée estconséquente jusqu’au bout, au point de n’accepteraucune espèce de compromission.

divers courants de gauche, dont le dénominateurcommun est un refus de la société libérale et mar-chande, cimentée de surcroît par un conserva-tisme rigide, quelque peu autoritaire, conformisteet anti-intellectuel, débouchent sur la stratégie ter-roriste du refus absolu : ainsi, l’avocat Horst mah-ler, militant du sds (sozialistischer deutscherstudentenbund ; ligue des étudiants socialistes al-lemands) et de l’aPo (außerparlamentarischeopposition ; opposition extra-parlementaire), la-boratoire de la gauche anti-dogmatique, a estiméque seul le recours au terrorisme pouvait provo-quer l’avènement d’une société idéale, soustraiteà tous dogmes. Ulrike meinhof est, elle, une ancienne activistedu KPd (Parti communiste allemand), interdit en1952 (1). elle a été la rédactrice en chef du journalKonkret, organe théorique du parti. La gauchedont elle est issue n’a pas le caractère soft del’anti-dogmatisme de l’aPo/ sds. sa trajectoireest très classique : issue d’une famille socialistequi avait refusé le compromis de Bad-Godesberg(2), elle adhère au KPd semi-clandestin mais re-fuse de militer dans le dKP, le parti qui en prendle relais après la levée de l’interdiction. Le passéde Ulrike meinhof est un passé marqué par lecommunisme dur.

Ne Pas se Laisser dÉtermiNer Par Les « CoNdi-

tioNs oBJeCtiVes »Gudrun ensslin, pour sa part, est issue d’un milieupacifiste chrétien : elle a été membre de la Jeu-nesse évangélique et a milité dans le mouvementanti-atomique, avant de fonder les Éditions Vol-taire avec son camarade Vesper et d’adhérer ausds. Jan-Carl raspe incarne les nouvelles voiesdu gauchisme : vie en communauté, création destructures alternatives, pédagogie anti-autoritaire,etc. La motivation de raspe est toute personnelleet d’ordre psychologique : il était sans cesse tra-vaillé par une angoisse envahissante et avait be-soin d’une sphère d’affectivité communautaire.raspe a transposé ce désir d’affectivité à l’ensem-ble de la société : selon lui, les prolétaires accè-deraient à un monde meilleur, plus satisfaisant, sion leur donnait l’occasion de vivre en dehors desstructures individualistes de la société marchande.« seules des expériences alternatives dans le com-bat politique, pourraient mettre en route les pro-cessus par lesquels l’idéologie bourgeoise et lastructure psychique individualiste seraient sur-montées de façon durable », écrira-t-il.

Comme les mouvements de jeunesse du début dusiècle, les quelques dizaines de militants de laraF refusent de se laisser déterminer par les «conditions objectives » mais ne se contentent pasde leurs communautés alternatives et veulent in-tervenir brutalement dans l’espace bourgeois,conquérir par la violence des morceaux d’« es-paces libérés » supplémentaires. et cette violence,ultime recours de ces desperados intellectuels, nes’est-elle pas d’autant plus facilement installéedans leurs cerveaux parce qu’aucune tempérancede nature organique et historique, aucune mé-moire vectrice de nuances, ne pouvait plus selover dans un intellect germanique après la grandelessive de la rééducation perpétrée par les psycho-logues-policiers de l’Us army ?

La carte terroriste a précisément été jouée parceux qui, contrairement à rudy dutschke etBernd rabehl, n’ont pas voulu s’immerger dansle nationalisme de gauche, n’ont pas songé à re-courir à l’histoire nationale, pourtant témoin detant de luttes pour la liberté, le droit et l’égalité,pour donner à leur engagement une dimensioncollective concrète, même dans ses dimensionsmythiques. Un langage social-révolutionnaire,propre au mouvement ouvrier, mais couplé à unemythologie nationale, aurait permis aux activistesde la raF de conserver un lien avec les mas-sespopulaires. Cela, dutschke et rabehl, les para-maoïstes qui dirigeaient la revue berlinoise Be-freiung (Libération), l’avaient compris.

La raF, de son côté, gardait un langage très raide,très expurgé de toute connotation historico-ro-mantique instrumentalisable, accessible auxmasses. Pourtant son constat relatif à la rFa,nous le trouvons, sous des formes variées, danstous les discours idéologico-politiques allemands: l’allemagne Fédérale n’a jamais eu de souverai-neté et ne constitue plus un “État national” pro-prement dit ; elle est une zone privée d’autonomieau sein d’un système économico-politique do-miné par les États-Unis ; la classe politique ouest-allemande est “fantoche” ; l’occupation militaireaméricaine ôte toute indépendance à la rFa, etc.

Quel conservateur, quel nationaliste, quel socia-liste, quel communiste, quel gauchiste, quel éco-logiste n’a pas déploré ce nanisme politique ?N’est-ce pas le démocrate-chrétien Barzel qui arésumé de la façon la plus concise la situation deson pays : « L’allemagne ? Un géant économiqueet un nain politique ». Conjugaison de toutes les« conditions objectives » jugées inadmissibles, lesystème, expliquaient dans leurs tracts les mili-tants de la raF, instaure un « nouveau fascisme» qu’il s’agit de combattre.

«Seules des expériencesalternatives dans le com-bat politique, pourraientmettre en route les pro-cessus par lesquelsl’idéologie bourgeoise etla structure psychique in-dividualiste seraient sur-montées de façondurable»

Jan-Carl Raspe

"Les guerres civiles sont ausi des guerres. Quiconque reconnait la luttedes classes ne peut pas ne pas admettre les guerres civiles qui, dans toutesociété divisée en classes, sont la prolongation, l’extension, l’aggravation

naturelle et dans certaines conditions inévitables,de la lutte des classes.».

V. Lenine, Le programme militaire de la révolution.Page 905 Editions en langues étrangères - Moscou

Institut du marxisme-léninisme près le comité central du PCUS («Gospolitizdat - 1962).

Les filles et le terrorisme

Page 28: Mise en page 1rectement attaquer obama et 194 autres chefs d'état, cela a plus de panache que d'escor nifler un gendarme. même si on peu pas les prendre en otage, les voir fuir devant

Doctrine28

sur le plan organisationnel, le bordiguisme se réclame du « centralismeorganique ». du programme communiste découlent principes et tactiquesque les militants appliquent. L'existence d'un certain fonctionnementdémocratique est au mieux un pis-aller, au pire une trahison des principesintangibles, seule une minorité d'individus — voire un seul — étant à mêmede savoir ce qui peut rentrer dans le Programme et ce qui s'en éloigne.

Jusqu'à sa mort, Bordiga se considéra léniniste, et jamais il ne polémiquadirectement contre Lenine.

Le bordiguisme est parfois confondu à tort avec le communisme deconseils. Les luxemburgistes et les conseillistes reprochent aux bordiguistesleur caractère trop « dogmatique » et leur conception léniniste des rapportsentre le Parti et la classe ouvrière.

Le courant bordiguiste — classé à l'extrême gauche — est représenté parle Parti communiste international. Cependant, d'autres groupes se réclamenteux aussi d'amadeo Bordiga, notamment le mouvement communiste pourla formation du PC mondial ou Les Cahiers du marxisme vivant créés parsuzanne Voute.

Ce qui reste aujourd’hui du PCi nie toujours la singularité des crimes naziset de l'idéologie nazie à l'œuvre dans l'allemagne du troisième reich,préférant expliquer le drame des Juifs par une analyse socio-économiquematérialiste : « C'est vrai, nous nions que les crimes du nazisme restentuniques dans l'histoire..» affirme encore le PCi en tenant un discours à vousfaire dresser sans gel les cheveux sur la tête d’un punk-flic d’alternativeLibertaire !

il existe à l’ultra gauche unmouvement écoeuré parl’antifascisme, un mouvement quine comprend décidément rien àcette idéologie taggeuse,

squatteuse, crasse et inculte faite debandes et de gangs urbains dont la seuleligne tient apparemment dans la volontéfarouche et indigèniste de garder unmonopole dérisoire sutr son teritoiureusuel : «il est temps de signifier àl’extrême droite que la rue ne luiappartient pas», affirmait de cete façonune affiche de mobilisation antifascistele 9 mai 2007.

Ce courant radicalement hostile àl’antifascisme regardé non seulementcomme une indigence de l’esprit, maiscomme une traitrise envers la classeouvrière, une intolérable «rupture deschisme» et même une pactisation

criminelle avec l’ennemi bourgeoislibéral- démocrate ou social-démocrate,c’est le bordiguisme.

son organisation en France, c’est leParti Communiste international (PCi).mouvement moins nombreux que lesquelques centaines d’antifas agisant dansles rues et les queelques milliers d’autresransformés en surveillants du Web et enlanceurs d’alerte, le courant bordiguiste,par sa richesse intellectuelle et larichesse de sa réflexion «invariable»,nous a semblé mériter amplement saprésence de nos colonnes.

en effet, le courant bordiguiste estpeut-être un mouvement «border le»,mais il est avant tout sans concession,tranchant comme la lame d’une faucilleet puissant comme le bout d’un marteauqui réverait d’écraser le Granc Capitalketne songerait qu’à cela !

Lorsque la troisième internationales’engagea dans la tactique deFront Uni anti-fasciste, qui s'estrévélée si catastrophique pour lemouvement ouvrier puisque la

gauche ne sent même plus obligée d’être unpeu ouvrière lorsqu’elle est totalement «anti-fasciste», une opposition s’oprganisa autourdu leader communiste italien amadeo Bor-diga (1889-1970).

Face à l’union sacrée qui court encore ets’est même gonflée jusqu’à occuper au-jourd’hui tout l’espace de réflexiion et toutesles promesses d’action de la «gauche», seulsBordiga et la gauche communiste italiennerésistèrent à l'opportunisme commandé alorspar lasitatin isolée de l’Urss.

Cette solidité des principes et clarté desanalyses «bordiguistes» rendit même cettefraction capable d'adresser une mise en garde,ô combien clairvoyante comme on peut enjuger avec le recul, contre la tentation oppor-tuniste de fronts antifascistes : "Pour la luttecontre le fascisme, nous ne pouvons compterque sur l'internationale prolétarienne révo-lutionnaire. Il s'agit d'une question de luttede classe. Nous n'avons pas à nous tournervers les partis démocratiques des autres pays,vers des associations d'imbéciles et d'hypo-crites comme la Ligue des Droits del'Homme, car nous ne voulons pas faire naî-tre l'illusion que ces partis et courants repré-sentent quelque chose de substantiellementdifférent du fascisme, ou que la bourgeoisiedes autres pays n'est pas en mesure d'infligerà sa classe ouvrière les mêmes persécutionset les mêmes atrocités que le fascisme en Ita-lie." (rapport de a. Bordiga sur le fascismeau Ve congrès de l'internationale communiste23e séance - 2 juillet 1924 ; p. 144).

Pour Bordiga et sa fraction, tout commendede refuser l'antifascisme, en tant qu'allianceavec la bourgeoisie ou des fractions libéralesde cette dernière : le capitalisme devant êtrecombattu dans son ensemble par la lutte declasse. L'antifascisme est donc, pour Bordigaet sa Franction, une expression, comme lefascisme, de la bourgeoisie. L'antifascismeest un piège utilisé par la bourgeoisie pourdétourner les prolétaires de leur véritable lutte: la lutte de classe, que l'État soit démocrate,fasciste ou autoritaire.

LE PERE DE LA «FRACTION ITALIENNE»Constituée à Pantin en 1927, la "Fraction

italienne" de la gauche communiste,entraînant plusieurs milliers de"bordiguistes", prit part à l'oppositioninternationale de Gauche fondée en 1930sous la direction de trotsky. malgré unelongue correspondance entre la Fraction ettrotsky, la collaboration aboutit à un échec àpeu près total autour de 1931-32. exclu lui-même du PC italien en 1930, calomnié par leKomintern de la façon qu'on imagine,emprisonné un temps par le régimemussolinien, Bordiga passa la guerre en italieoù il exerça son métier d'ingénieur, retiré detoute vie publique jusqu'en 1943. il demeurel'un des marxistes les plus originaux, les plusbrillants et les plus oubliés du XXeme siècle: le PC italien n'a jamais pu accommoder à sasauce l'héritage de Bordiga, comme il l'a faitavec Gramsci. après que le soulèvement de68 lui ait inspiré quelques derniers textes,amedeo Bordiga est mort dans une quasiobscurité en 1970.

en effet, après 1945, amadeo Bordiga sedonnait pour tâche la restauration des "leçonsthéoriques" de la vague révolutionnairemondiale des années 1917-21. Commepresque tous les révolutionnaires anti-staliniens de 1945, il estimait qu'une telletâche passait par la résolution de "l'énigmerusse", et consacra la matière de trois livres àla révolution d'octobre et à l'économiesoviétique. il participa aussi à la rédactiond'une histoire en trois tomes de la GaucheCommuniste d'italie, qui malheureusementne va pas au-delà de 1921, ainsi qued'innombrables articles et brochures.

L'oeuvre mérite d'être connue malgrél'emphase qui souvent fait obstacle à lalecture. suivre les traces de Bordiga n'estd'ailleurs pas chose facile : il croyait à"1'anonymat révolutionnaire", détestait leculte de la personnalité, et généralement nesignait pas ses écrits, même pas ses livres.

BORDIGA... BORDERLINE.. C’est ainsi que Bordiga est encore connu

pour un texte qui n’est pas directement de luimais qu’il a manifestement inspiré à sonauteur martin axelrad, militant bordigistefrançais.

«auschwitz ou le grand alibi» est unarticle publié en 1960 dans Programmecommuniste, la revue du Parti communisteinternational (PCi) en français, plus tardréédité sous forme de brochure. La paternitéde ce texte fut parfois attribuée à amadeoBordiga lui-même, bien que son nomn'apparaisse pas dans l'article publié par leProgramme communiste

Comme toutes les publicationsbordiguistes, le texte a été publié sans nomd'auteur, en raison du principe de rédactioncollective et de refus de la personnalisation.il a été publié dans le no 11 daté d'avril-juin1960 de la revue Programme communiste,organe du Parti communiste international enlangue française. L'article part d'une critiqued'une affiche éditée par le mraP et s'appuielargement sur le livre L'histoire de JoëlBrand. «Une récente affiche du M.R.A.P.attribue au nazisme la responsabilité de lamort de 50 millions d'êtres humains dont 6millions de Juifs. Cette position, identique au«fas cisme-fauteur-de-guerre» des soi-disantcommunistes, est une position typiquementbourgeoise. Refusant de voir dans lecapitalisme lui même la cause des crises etdes cataclysmes qui ravagent périodiquementle monde, les idéologues bour geois etréformistes ont toujours prétendu lesexpliquer par la méchanceté des uns ou desautres. On voit ici l'identité fondamentale desidéologies (si l'on ose dire) fascistes etantifascistes : toutes les deux proclament quece sont les pensées, les idées, les volontés desgroupes humains qui dé terminent lesphénomènes sociaux. Contre ces idéologies,que nous appelons bourgeoises parce que cesont des idéo logies de défense ducapitalisme, contre tous ces «idéalistes»passés, présents et futurs, le marxisme adémontré que ce sont au contraire lesrapports sociaux qui déterminent lesmouvements d'idéologies.

selon le ou les auteurs de cet article, lesnazis n'auraient pas tant exterminé les Juifsparce qu'ils étaient Juifs, que parce qu'ilsconstituaient une fraction importante de lapetite bourgeoisie, classe condamnée àdisparaître « par l'avance irrésistible de laconcentration du capital». L'antisémitismemoderne aurait été développé par cette mêmepetite bourgeoisie pour se préserver en tantque classe, quitte à sacrifier une partie d'elle-même. Le grand capital allemand, confrontéà la crise économique, y aurait vu uneaubaine : « il pouvait liquider une partie dela petite bour geoisie avec l'accord de lapetite bourgeoisie ; mieux, c'est la petitebourgeoisie elle-même qui se chargeait decette liquidation. » ainsi, selon le ou lesauteurs, l'antisémitisme serait déterminé parles conditions socio-économiques : « Àl'horrible pression économique, à la menacede destruction diffuse qui rendaientincertaine l'existence de chacun de sesmembres, la petite bourgeoisie a réagi ensacrifiant une de ses parties, espérant ainsisauver et assurer l'existence des autres.L'antisémitisme ne provient pas plus d'un“plan machiavélique” que “d'idéesperverses” : il résulte directement de lacontrainte économique. La haine des Juifs,loin d'être la raison a priori de leurdestruction, n'est que l'expression de ce désirde délimiter et de concentrer sur eux ladestruction ».

(Suite page ci-contre)

Quand l’antifascisme éta

Page 29: Mise en page 1rectement attaquer obama et 194 autres chefs d'état, cela a plus de panache que d'escor nifler un gendarme. même si on peu pas les prendre en otage, les voir fuir devant

29Dossier

Amadeo Bordiga (né le 13 juin 1889 dans la pro-vince de Naples en Campanie) fut l’un des fondateursdu Parti communiste d'italie et son premier secrétairegénéral. après son exclusion de l'internationale com-muniste, il anime différents partis communistes opposésà la ligne stalinienne. Le courant se réclamant de sesidées est connu sous le nom de bordiguisme.son père oreste, d’origine piémontaise, était un spécia-liste d’agronomie, dont l’autorité était spécialement re-connue au sujet des problèmes agraires séculaires dumezzogiorno italien.diplômé de l’École polytechnique de Naples en 1912en 1918, il fonde le journal il soviet, organe du Psi.en 1921, il est parmi les plus fervents fondateurs duParti communiste d'italie (PCd'i), section italienne dela iiie internationale — le PCd'i prend le nom de Particommuniste italien en 1943 — et en devient le principalanimateur jusqu'en 1923 ; sa tendance y est majoritairejusqu'à ce qu'elle soit bureaucratiquement écartée parl'internationale communiste (iC) en 1925. il lutte contre la « dégénérescence » de l'internationale,sur des positions proches de celles de trotski et des op-positionnels (contre la stalinisation des PC et de l'iC),ainsi que des gauches communistes allemandes (notam-ment celles de Karl Korsch). il défend l'idée de « l'in-variance » du marxisme contre tous « lesmodernisateurs » au cours des années 1960.À la fin des années 1920, Bordiga, complètementbrouillé avec le Komintern, reste le dernier des diri-geants de l'internationale ayant traité staline de traîtreen face encore vivant pour le raconter.arrêté, il est condamné par le régime de mussolini àl'exil sur l'île d'Ustica. À son retour d'exil au début desannées 1930, il cesse toute activité politique jusqu'en1944.il rejoint le Parti communiste internationaliste d'ono-rato damen en 1949, avant de le quitter en 1952 pourfonder le Parti communiste international.il a toujours défendu l'idée que l'antifascisme était unearme de la bourgeoisie contre la classe ouvrière. Pourlui, la bourgeoisie, qu'elle soit fasciste ou antifasciste,était toujours à combattre quelle que soit sa forme ousa couleur politique du moment. il défend, durant cettepériode, l'idée que la bourgeoisie mène le monde à ladeuxième guerre impérialiste mondiale et qu'il est né-cessaire de faire un bilan des années passées pour pou-voir repartir au combat dans une période redevenuefavorable à la classe ouvrière.

selon les bordiguistes, les nazisauraient tout d'abord tenté de sedébarrasser des Juifs en les expulsant,mais aucun autre pays n'était prêt à lesaccueillir, puisqu'eux aussi étaientconfrontés au même genre de problèmeavec leurs petites bourgeoisies. La guerreaggravant encore la situation, le grandcapital allemand aurait alors été amené àorganiser leur mise à mort.

après la guerre, les « démocratiesantifascistes » se seraient servis de lashoah comme d'une propagande destinéeà démobiliser la classe ouvrière, en luifaisant croire qu'il existe une différence denature entre elles et le fascisme, et en luifaisant oublier, par l'exhibition desreliques de l'extermination, que celle-cidécoule de la même logique ducapitalisme à laquelle elles aussiobéissent. dans cette perspective, lesexhortations à combattre le fascisme aunom de la démocratie ne seraient qu’unleurre destiné à faire oublier au prolétariatque son véritable ennemi est et demeurele système capitaliste : c'est en ce sensqu'auschwitz, pris comme symbole de la« barbarie nazie », serait le «grand alibi »des démocraties capitalistes.

marxiste invariable, Bordigainterprètait même le fascisme et lestalinisme comme couronnements de ladémocratie bourgeoise ! Pour lui, ladémocratie signifie avant tout lamanipulation de la société réduite à unemasse informe. il y oppose la "dictaturedu prolétariat", mise en œuvre par le particommuniste fondé en 1847, et basée sur

les principes et le programme énoncésdans le manifeste. Bordiga citaitvolontiers la remarque d'engels pour qui,«à la veille de la révolution, toutes lesforces de la réaction se dresseront contrenous sous le drapeau de la démocratiepure».

Pour Bordiga, la révolution ne peutnaître que d’un schisme total. Larévolution communiste est possible àpartir de celui de 1848 provoqué parl’irruption d’une nouvelle classe dansl’histoire : le prolétariat qui rompt defaçon tranchant avec la démocratie et doitdiriger les forces productives,bouleversées et exaltées par le capital,dans le sens d’un développement humainqui atteindra son plein épanouissementdans le communisme. de là deux grandsaxes de la pensée de Bordiga : maintenirle schisme (invariance de la théorie), cequi implique de montrer comment tout ledéveloppement de la société modernetend à l’effacer pour produire un«œcuménisme débile, grâce à la croisadeantifasciste régénératrice d’unemystification démocratique mille fois plusdangereuse pour la révolution que lefascisme».

CONTRE LES «ABJURATEURS DE SCHISME»dans l’oeuvre de Bordiga, la sociale

démocratie et ses alliés gauchistesincarnent ensemble «le temps desabjurateurs de schisme». Bordiga prônealors la nécessité de séparation d’avec lemonde en place, donc avec la démocratiequ’elle soit pleinement développée

comme en occident ou tendant à seconstituer, comme dans divers pays endehors de ce dernier, ou même, en tantque perspective. C’est une affirmationdistanciatrice, et une proclamation de lanécessité de la lutte qui implique l’autremanifestation fondamentale de Bordiga :sa passion du communisme.

de cette façon, le maintien du schismeexige une lutte importante contre lerévisionnisme, contre cet antifascismedans lequel le vieux leader communistevoyait justement le plus grand péril dedégénérescence doctrinale.

Bordiga écrira un jour que les fascistesont perdu la guerre, et que le fascisme l’agagnée. il théorisera surtout que lefascisme n’est qu’une forme particulièrede la démocratie, une démocratie sociale.

a la fin de sa vie, Bordiga resteraévidemment ferme contre l’impérialismeaméricain, continuant à souhaiter lavictoire de l’Urss dans la guerre froide.Pour lui, le maintien de la dictature ducapital à l’échelle mondiale se réalisaitpar l’intermédiaire de l’action despotiquedes Usa, centre belliciste par excellence.Cette thèse allait à l’encontre – et c’estvrai encore de nos jours – de l’affirmationdes démocrates présentant l’Ursscomme le bastion du despotisme, ou decelle de divers «nouveau philosophes»pressés de pactiser, de rompre le schisme.

Naturellement aucun «antifa»d’aujourd’hui ne peut entendre ou lire lesbordiguistes... ils sont justement tropborder line.. Pourtant, quelque chose nousdit qu’il faut relire Bordiga.

it un mouvement traitre

Rencontre fortuite, entre deux portes

avec Dany Cohn-Bendit au Festival du Thau

dans notre bonne ville de Mèze.

Pazoc : Salut Dany, une interview pour unnouveau journal en préparation...DCB : Oui mais vite fait. Chuis à labourre...Pazoc : D’accord, que penses-tu du citoyennisme ?

DCB : C’est très bien, c’est l’avenir, il faut que les ci-toyens soit solidaires et se mobilisent pour faire avan-cer le schmilblick.Pazoc : Mais cela fait-il avancer la révolution et lacause des peuples qui t’es chère ?DCB : Les peuples c’est fini maintenant c’est l’europedes citoyens. La révolution ça ne marche pas, c’esttrop dangereux et puis de toute façon, on les a déjàfaites les révolutions, tu ne crois pas ?.Pazoc : Pourquoi dis-tu que c’est dangereux ?DCB : Avec le populisme actuel, nos têtes se retrouve-raient vite piquées sur des lances rouillées (rires) nonsérieusement ça serait une vraie connerie à l’heureactuelle, il faut que les consciences progressent, c’estça la révolution. Il faut parachever les révolutions quisont derrière nous..Pazoc : Ça veut dire quoi le progrès des consciences ?DCB : Que l’homme soit libre et conscient de sesforces.Pazoc : ... et la pauvreté, c’est pas ton problème ? DCB : Tu commences à me faire chier...Pazoc : Excuse moi. Bon, tu vois, là, on prépare unegrosse mobilisation pour la COP 21, histoire de mettreun peu le feu comme t’as fais en 68, qu’en penses-tu ?DCB : En 68 on se battait contre nos parents, c’esttout... Aujourd’hui le pouvoir c’est la télé, la radio, In-ternet, Il est plus important d’être sur un plateau téléque dans une manif... Pour nous déloger faudra quevous soyez sacrement costauds, les gars.Pazoc : On compte bien vous dégager !DCB : Espèce de petit enculéPazoc : Je vais t’exploser comme une grosse merde !Bon à partir de là les choses sont devenues confuses,y avait des bourgeoises partout qui nous injuriaientun verre de champagne à la main et puis la sécurités’est pointée... et c’est un grand black sympa qui m’afilé une beigne pendant que je le traitais de nazi...

Page 30: Mise en page 1rectement attaquer obama et 194 autres chefs d'état, cela a plus de panache que d'escor nifler un gendarme. même si on peu pas les prendre en otage, les voir fuir devant

30 Doctrine

dans les années 1920,l ’ i n t e r n a t i o n a l eCommuniste portait sonattention sur tous les pays,afin d’aider à la naissance

d’un Parti Communiste dans chaquepays. toutefois, deux pays en particulierse sont vus accorder une importanceextrême : l’allemagne et la Chine.

La raison est facile à comprendre.dans ces deux pays, le mouvementrévolutionnaire était extrêmementpuissant, et un Parti Communiste s’étaitdéveloppé, avec de brillantesperspectives.

L’internationale Communisteconsidérait qu’arriverait dans lesprochaines années la révolution enallemagne et en Chine...

Comme l’écrit david François,l’année 1931 est marquée en France parla publication de deux manuelsinsurrectionnels. Le premier, Techniquedu coup d’État est l’œuvre de l’écrivainmonarchiste italien Curzio malaparte. Lesecond, L’Insurrection armée, est signépar un certain a. Neuberg, et publié parle Bureau d’éditions, la maison d’éditiondu Parti communiste français. si lepremier connait un certainretentissement, le second passe plus oumoins inaperçu. Cela s’explique par lefait que L’Insurrection armée est d’abordun ouvrage communiste destiné auxcadres et qui s’inscrit dans un contexteparticulier, celui de la période «classecontre classe», formule qui résume laligne stratégique « gauchiste » élaboréepar le Komintern à partir de 1927. a cetitre, la rédaction de L’Insurrectionarmée apparaît comme l’aboutissementdes efforts du Komintern pour se doterd’une littérature insurrectionnelle.

Le 20 juin 1931 paraît doncL’insurrection armée, avec une préfacedu comité central du parti français.L’auteur, a. Neuberg, est en réalité unpseudonyme qui, selon l’historien erichWollenberg, dissimule un collectifd’auteurs réunissant Hans Kippenberger,Ho Chi minh, iosif Unschlicht, VassiliBlücher et mikhail toukhatchevski.L’ouvrage se veut un manuel detechniques insurrectionnelles s’appuyantsur l’étude de la révolution d’octobre etdes tentatives d’insurrection en europeet en Chine dans les années 1920. Cesanalyses débouchent sur un exposéthéorique précisant les conditionstechniques idéales pour réussir uneinsurrection tant sur le plan politique quemilitaire. au final, l’ouvrage accorde peude place aux problèmes politiques,

donnant au contraire une place centraleà la tactique militaire dans l’activitémilitante.

LE KOMINTERN FAIT MARCHE ARRIèRESUR LE TExTE...

rapidement, le Komintern craint quecette publication n’accroisse les risquesde dérive violente au sein du PCF. andrémarty, le représentant français à moscouécrit alors à Paris que la préface est uneerreur dont le comité central doitpubliquement se désolidariser.

Le Komintern prend ainsi sesdistances avec un ouvrage pourtantrédigé par une équipe de kominterniensmais qui symbolise un discours et desméthodes d’action dorénavantcondamnés. C’est albert Vassart,d’abord chargé de la publication, qui doiten empêcher la diffusion au prétexte quela préface fournit une base pour depossibles poursuites judiciaires contreles communistes français. Le livre estpourtant réédité en 1934 à l’initiative demaurice tréand qui, critiqué sur cepoint, est défendu par le représentant duKomintern en France, eugen Fried. il està nouveau rapidement retiré de la vente.

L’Insurrection armée (appelée parfoisLe «soulèvement armé») de «Neuberg»est un document qui a, dans ce cadre,une importance extrême. il s’agit en effetdu manuel destiné aux cadres du PartiCommuniste d’allemagne afin d’êtrecapable de mener l’insurrection. Ledocument a ainsi une grande valeurhistorique, puisqu’il permet decomprendre comment l’internationaleCommuniste concevait la révolutionsocialiste.

Nous qui désirons la mener en Franceau 21ème siècle, et pourquoi pas dès laconférence Climat de décembre 2015, ily a des choses à apprendre de cela.

QU’y A T-IL DANS LE MANUEL ?tout d’abord, on a une présentation de

la conception bolchevique del’insurrection, qui est opposée à celle dela seconde internationale, c’est-à-dire lessocialistes.

on a ensuite une série d’exemplesd’insurrection : celle de riga (reval) enestonie, de Hambourg en allemagne, deCanton et de shanghai en Chine. enfin,il y a la dimension technique : le travailpolitique dans l’armée bourgeoise,l’organisation du prolétariat, lapréparation militaire.

L’aspect principal du manuel, tientdans une longue explication de commentcommencer l’insurrection et de comment

mener la lutte armée en ville. dont onpeut résumer les thèses ainsi :

-l’insurrection ne saurait se développerspontanément, elle doit êtreminutieusement préparée puiscoordonnée par une direction éprouvée ;

-les masses ont au départ peu ou pasd’armes et doivent s’en procurer le plusvite possible, car l’insurrection doittoujours préserver sa dimensionoffensive ;

-il ne faut pas tant occuper les postesou les écoles, que les points névralgiquessur le plan militaire, la priorité militaireest la liquidation de la direction politiqueet militaire de l’ennemi.

UNE STRATéGIE POUR LES MASSESOUVRIèRES

rappelons ici que la conceptionrévolutionnaire de l’internationaleCommuniste exigeait que la situationsoit d’abord caractérisée par unedésorganisation des classes dominantesd’un côté, et de l’autre des massespopulaires en mouvement. Les classesintermédiaires doivent pencher du côtédu prolétariat.

alors, le Parti Communiste lance lesmasses dans un affrontement frontalavec l’État, suite à une propagandepassée par plusieurs étapes (propagandepour le pouvoir ouvrier, l’expropriationdes grands propriétaires terriens, etc.)ainsi que des expériences de masse àgrande échelle (grèves, manifestations,etc.)

ainsi, la révolution socialiste étaitconsidérée comme le point culminantd’une situation toujours plusconflictuelle, les armes étant finalementprises, alors que les classes dominantesen pleine décadence s’effondrent surelle-même.

on peut donc comprendre quel’internationale Communiste a organisétoute sa réflexion sur la base suivante :le modèle est la révolution russe, le paysoù cela va se dérouler de nouveau estl’allemagne.

Cela est tellement vrai qu’il y avait enallemagne un document précédant lemanuel, et diffusé illégalement : « alfredLanger, La voie de la victoire – l’art dusoulèvement armé. »

L’Insurrection armée de Neuberg estdonc un manuel lui-même issu d’undocument de formation destiné auxcommunistes d’allemagne. et c’est undocument de formation utilisé pourl’école des cadres du Parti Communisted’allemagne, et qui a profité dans saproduction des cadres de l’armée rougesoviétique.

Quand l’insurrection armé Longtemps, les

Bolcheviks se sontposé la question dusoulèvement armé.Ils éditèrent mêmeun manuel qui fut

longtemps la bibledes activistes...

Le PCF savait punir ses traitres..

aujourd’hui, le PCF c’est l’insipidecamarade Laurent, après marie-Georges Buffet et robert Hue. onest ici chez des types humains quin’ont évidemment plus rien à voir

avec le modèle du militant révolutionnaire. onest chez de fades démocrates voués à se faire gi-fler et sodomiser en permanence par les crapulesdu Parti socialiste mais sans même jamais direOuille ou bien seulemet Oh la la... on a doncpeine à imaginer qu’il fut un temps pas si lointain-une soixantaine d’années- où le PCF abritait enson sein le fameux «détachement Valmy».

Ce groupe de «durs» qui, comparé à robertHue, en dit long sur la perte de virilité révolutio-naire au sein du Parti, dépendait étroitement dela «commission des cadres», elle-même aux or-dres directs de Jacques duclos dirigeant alors uneorganisation révolutionnaire comme il nous enfaudrait une aujourd’hui...

Le « détachement Valmy» était à la fois une po-lice politique interne au Parti chargée de «liqui-der les traîtres » et un groupe d’action arméspécialisé dans les attentats contre les troupesd’occupation dans la capitale. Naturellement,

cette «face cachée du PCF», fut pourchassée enson temps par des brigades spéciales constituéesau sein de la police pour lutter contre la résistancecommuniste.

La commission des cadres du Parti, sorte deGuépéou française a été créée à la fin de 1932pour contrôler les militants exerçant des respon-sabilités. Chacun d’entre eux devait répondre àun questionnaire autobiographique en 74 pointsconçu par moscou. arthur dallidet la dirige d’oc-tobre 1940 à février 1942. robert dubois (mars-octobre 1942) et Pierre Brossard (novembre1942-mars 1943) lui succèderont. ils dépendentdirectement de Jacques duclos qui se cache alorsdans une villa de la vallée de Chevreuse.

La direction de la commission, obsédée par lecomplot policier et formée à moscou, analyse lesquestionnaires biographiques pour démasquer lescommunistes déviants, les «traîtres » promis àl’exclusion. C’est elle qui a conçu la créationd’un petit groupe d’hommes sûrs chargés de « li-quider » les « renégats » (ex responsables du PCFpassés au PPF de doriot ou au Parti ouvrier etpaysan français de marcel Gitton), de châtier les

collaborateurs, mais aussi de faire la police dansles rangs du parti clandestin. Placés sous les or-dres de marius Bourbon ces «cadres spéciaux»constituent le «détachement Valmy» et inaugu-rent leurs missions le 4 septembre 1941 en assas-sinant marcel Gitton, en plein jour, en pleine rue.

marcel Gitton (de son vrai nom marcel Gi-roux) est un élu communiste qui n’a pas suivi laligne thorez de soutien au Pacte germano-sovié-tique. il avait créé, en mars 1940, le Parti ouvrieret paysan français (PoPF). Gitton futt assassinérue des Lilas par marcel Cretagne dit Focardi,membre du détachement Valmy.

Le 10 avril 1943, le détachement manqueracependant marcel Capron qui, en février 1940,avait publié une lettre «À tous les travailleurs, àl’opinion publique» dans laquelle il justifiait larupture de certains élus avec le Parti. Capron mè-nait depuis campagne auprès des députés démis-sionnaires du PCF pour qu’ils accordent lespleins pouvoirs à Pétain. Certains signataires dela lettre de Capron furent néanmoins assassinés :Fernand Valat le 25 août 1944, Camille Frey le21 mars 1944.

au printemps 1942, le «détachement Valmy»compte une trentaine de membres, tous clandes-tins, salariés du Parti et cooptés. La discipline yest stricte, acceptée, même si parfois les menacesservent à surmonter les doutes. Pour être admisdans le groupe, il faut «faire ses preuves» : abattresans discuter une personne désignée ; après il esttrop tard pour reculer : on en sait trop…

Les premières exécutions (par balles après fi-lature et repérage, avec fuite en bicyclette le plussouvent) sont celles de renégats, ancien commu-nistes ayant souvent quitté le Parti quand il ap-prouva la signature du pacte germano-soviétique.a partir de mars 1942, les hommes du «détache-ment Valmy» sont utilisés pour exécuter des mi-litants du parti qu’on soupçonne d’avoir trahi,sans en avoir toujours la preuve. ainsi un hautresponsable normand que la direction soupçon-nait sans aucune preuve d’avoir trahi ses cama-rades, est-il abattu dans le sous-sol d’un pavillondes bords de seine après une caricature de procèsstalinien. La direction reconnaîtra dans un rapportsecret de 1948 qu’il était innocent. Les victimessont abattues par balles dans des endroits discretsoù elles ont été convoquées..

Page 31: Mise en page 1rectement attaquer obama et 194 autres chefs d'état, cela a plus de panache que d'escor nifler un gendarme. même si on peu pas les prendre en otage, les voir fuir devant

31Doctrine

ée avait son petit manuelCela en dit long sur la confiance

qu’avait l’internationale Communisteen les Partis Communistes de Franceet d’italie, ces deux derniers paysétant même présentés comme ayantune grande composante paysanne(dans un article écrit par Ho Chiminh, qui était passé par la France).

mais cela montre également ladimension non praticable du modèlemarxiste-léniniste de révolutionsocialiste pour la France aujourd’hui,puisque ce modèle n’a pas été conçusur une base universelle (même si cemodèle était alors considéré commetel).

ainsi, dans le manuel on peut lire :« La structure organisationnelle desorganisations de combat duprolétariat diffère selon les pays.Toutefois, une chose est claire : labase des unités des organisations decombat du prolétariat doit reposerdans les masses (usines, lieux detravail, entreprises, etc.) et ces unitésdoivent être quantitativement fortes.Leur structure organisationnelle seraplus ou moins semblable à celle desGardes Rouges en Russie, lescenturies prolétariennes enAllemagne en 1923, les centuries enChine, etc...

TOUJOURS LA FORCE DE CHOC...Naturellement, le document évoque

une troupe révolutionnaire de choc.Pour lui : «La Garde Rouge est unorgane du soulèvement. Leurpropagation et leur création est undevoir des communistes dans unesituation révolutionnaireimmédiate.»... oui mais il n’y a plusde garde rouge, nomde dieu ! aussi,les expériences de saint-Pétersbourg,moscou, l’allemagne en 1923,Canton, shanghai et d’autres endroitsmontrent que, dans une situationrévolutionnaire aiguë, on peutcependant en arriver rapidement àune organisation de combat général.

Car une réalisation aussi rapided’une telle organisation de combatsuffisante et capable d’action n’est enréalité «possible que si sontdisponibles un nombre suffisant decadres formés militairement etpolitiquement. », comme le dit lemanuel dans un certain esprit delapalissade.

alors le manuel de Neubergaffirme de manière tout à fait juste,que la conception bolchevique est néeen opposition au réformisme de la

social-démocratie. Le manuel « Lesoulèvement armé » affirme que nierla nécessité de la prise des armesrevient à la négation de la lutte desclasses.

Voilà pourquoi le soulèvementarmé est, en fait, une insurrection.Non pas une « insurrection armée»(c’est le titre en français de latraduction du manuel, ce qui est doncerroné), car ce serait un pléonasme.Une insurrection est un processusforcément armé.

UN SOULèVEMENT N’EST PAS UNEINSURRECTION...

Un soulèvement, par contre, peutêtre mené avec des bâtons, des barresde fer, des cocktails molotov, despierres, etc. il échouera naturellementforcément au niveau national, saufdans un exemple inconnu, mais trèsparlant.

en effet, dans les années 1930, lescommunistes représentaient une forcetrès importante en islande, et dans descombats de rue avec la police, cettedernière fut vaincue. or, l’islanden’avait pas d’armée, ce qui signifiequ’un soulèvement aurait pu réussirdans la capitale reykjavík… si, par lasuite, la social-démocratie n’avait pasempêché ce manque de décision etredonné sa légitimité au régime.

autrement, un soulèvementpopulaire peut courir à la catastrophe; si le Parti est obligé moralement d’yparticiper, il doit en souligner leslimites (on peut penser ainsi à larévolte de mai 68). Cela n’intéressepas l’internationale Communiste, quiconsidère qu’il faut pousser,pousser… ce qui ne correspondaitqu’à la situation allemande.

mais ce n’est pas tout. il n’est pasdifficile de voir les autres problèmesdécoulant de cette conception. Car leproblème qui a torpillé les PartisCommunistes est qu’en l’absence dedéveloppement révolutionnaireconflictuel, la seule position possibleest d’attendre. Cet attentisme aanéanti un grand nombre de PartisCommunistes. Ceux-ci ne se sont pasinvestis dans la critique de la société,s’attendant que la situation se dégradebrutalement et se cantonnant dans unattentisme composé de revendicationséconomiques.

La perpétuelle attente d’uneinsurrection ou tout au moins d’unprocessus y aboutissant auratransformé les partis communistes

d’europe de l’ouest en « gardiens »d’une hypothèse.QUELQUES ExEMPLES DESOULèVEMENT...

en estonie, l’échec del’insurrection est expliquée par lemanuel de la manière suivante : il yavait trop peu de préparation sur leplan technique (plan des bâtiments,maniement des armes, etc.), et lapopulation ouvrière a été prise audépourvu.

or, cela signifie ni plus ni moinsque la situation n’était pas mûre.L’insurrection était en décalage avecl’histoire ; ce n’est pas un problème «technique » qui peut empêcher ce quidoit nécessairement arriver...

en alemagne du Nord, le PartiCommuniste progresse alorsquantitativement, et parvient àorganiser 250 000 personnes dans descenturies prolétariennes, en partiearmées. il décide que c’est àHambourg, bastion communiste, quepartira le premier coup de feu.

sauf que la social-démocratieparviendra à empêcher la grèvegénérale des cheminots, préalablenécessaire pour nuire au mouvementdes troupes de l’armée réactionnaire.

L’insurrection est donc annulée, cequi amènera le soulèvement armé deHambourg à se retrouver seul enraison d’un « bug » dans la diffusionde l’information… Grâce àl’abnégation des masses, il tiendratout de même pendant 48 heures,avant de se dissoudre en raison del’absence de soulèvement général.

on a la même situation qu’enestonie, sauf qu’à Hambourg lesmasses étaient en mouvement et sesont lancées dans le processusinsurrectionnel. Les deux exemplessoulignent bien entendu uniquementl’aspect « technique », et c’est encoreplus vrai pour les derniers exemples.

Car le manuel aborde donc, fortlogiquement, l’exemple le plus connude ce type de soulèvement armé paren haut : celui de Canton et deshanghai.

TOUT DéPEND FINALEMENT DEL’ESPRIT DE DéCISION TOTALE...

Le manuel est très prolixe au sujetde ces deux exemples à Hambourg etriga. il présente la situation de longen large, et explique les erreurstechniques commises…

dans le manuel de Neuberg, ce quiprime, c’est « la décision ». il suffirait

d’être décidé, et le jour J alors lavictoire sera là, car il y aura ladécision d’aller jusqu’au bout. Celasignifie que, ici, il n’est pas établi derapport dialectique entre la situationobjective et la situation subjective engénéral ; cette considération sur lavolonté de «s’engager jusqu’au bout»tout le temps correspond enparticulier à la situation allemande.

Lorsque objectivement, il estpossible d’aller jusqu’au bout commeen allemagne, il suffit juste d’être aupoint sur le plan subjectif (d’être «décidé »). mais naturellement, leschoses ne marchent pas ainsi dans lesautres situations ! Les exemples de «volonté » se brisant sur la réalitématérielle dans d’autres pays sontinnombrables.

alors, le manuel présente la « clef» censée expliquer ces défaites : ladimension technique. Ce serait lemanque d’expérience, dediscernement, de connaissances, depréparation, qui seraient la cause deséchecs ; l’art de la guerre n’aurait pasété connu.

d’où la « réponse » militariste etanarcho-syndicaliste proposée, quiexplique qu’il faut mener campagnepour l’armement, pour laconnaissance des opérationsmilitaires par le peuple, qu’il faut sepréparer et que l’improvisation mèneà l’échec...

UN BOUQUIN QUI FUT LU PARBEAUCOUP DE MONDE...

Le destin de L’Insurrection arméene s’arrête pourtant pas là. il acquiertrapidement une dimension mythique,devenant le livre de chevet denombreux dirigeants et militants del’extrême-droite et de l’extrême-gauche jusque dans les années 1970.L’historien Frédéric monier a ainsimontré le rôle qu’il joue dans lastratégie élaborée par la Cagoule àpartir de 1937. il est de nouveaupublié dans différentes langues autournant des années 1960-1970.L’édition française de 1970, publiéechez maspero, est un fac-similé del’édition de 1931, symbole del’existence d’un courantinsurrectionnel au sein de l’extrême-gauche française qui revient sur ledevant de la scène à différentsmoments, de l’hervéisme des années1910 aux groupes gauchistes desannées 1970 et que le PCF a incarnéà la fin des années 1920.

a l’automne 1942 le «détachement Valmy»,appareil moteur de la lutte armée, reçoit l’ordrede commettre des attentats contre les troupesd’occupation, afin de servir d’exemple aux FtP.Les hommes disposent désormais d’armes etd’explosifs anglais de grande qualité. Le 8 août1942 robert simon lance une grenade par la fe-nêtre ouverte de la salle du restaurant de l’hôtelBedford, occupée uniquement par des militairesallemands. a l’automne 1942, ils réalisent plu-sieurs attentats spectaculaires : une bombe ex-plose au cinéma rex le 17 septembre (2 morts,20 blessés), à la gare montparnasse le 13 octo-bre… Le bilan est certes modeste (25 allemandstués dans le département de la seine entre juin1941 et décembre 1942) mais le PCF veut affir-mer sa place dans la résistance et conquérir unelégitimité compromise par la politique qui a étéla sienne jusqu’au printemps 1941.

Les polices de la iiième république ont tou-jours surveillé et combattu le Parti communiste.La lutte s’intensifia après le décret-loi daladierdu 26 septembre 1939 qui interdit le PCF. Une«brigade spéciale anticommuniste» fut créée ausein de la direction des renseignements géné-

raux en mars 1940. elle pouvait s’appuyer surl’énorme documentation accumulée par la 1resection des rG : ses 135 inspecteurs et gradésqui surveillaient le PCF depuis sa naissance,connaissaient l’organigramme du Parti, avaientfiché les responsables, travaillaient avec lescommissariats de quartier qui recevaient les dé-lations et possédaient leurs propres fichiers.

La répression s’intensifia sous le gouverne-ment de Vichy, personnifiée par l’arrivée de Lu-cien rottée (qui sera exécuté à la Libération) àla direction des rG, le 1er mai 1942. « Orgueil-leux, cassant, très autoritaire (…) Rottée vouaitaux communistes une aversion totale ». il ren-força la brigade spéciale anticommuniste à latête de laquelle il nomma le commissaire david,resserra sa collaboration avec les services alle-mands, puis créa une seconde « brigade spéciale» qualifiée d’« antiterroriste » (la Bs2) confiéeau commissaire Hénoque, son neveu.

Les hommes des Bs sont assez jeunes ; ils ontconnu une promotion rapide et disposent denombreux privilèges professionnels, pécuniaireset matériels. ils sont viscéralement anticommu-nistes, travaillent beaucoup et utilisent des tech-

niques efficaces et bien rôdées : filatures de plu-sieurs semaines avec de nombreux relais et sousles déguisements les plus divers, longues réu-nions de travail qui permettent de croiser les en-quêtes, d’accumuler les renseignements et dedonner l’impression à la personne interrogéequ’ils savent déjà tout, utilisation d’informa-teurs, fouilles domiciliaires très complètes etc.

Les membres du «détachement Valmy» furenttous arrêtés en octobre 1942. Un peu de chanceet beaucoup de « savoir-faire » du côté des poli-ciers, un homme qui craque et qui parle… et cefut l’enchaînement des arrestations. Les résis-tants furent livrés aux allemands et conduits aufort de romainville en attendant d’être fusillés.Les résistants échappèrent cependant à l’exécu-tion grâce à un concours de circonstance : leursdossiers furent réclamés par Berlin qui exigeaque les détenus soient laissés à sa disposition.ils ne furent donc pas fusillés mais déportés endeux convois les 25 et 27 mars 1943 sous l’éti-quette NN, vers le camp de mauthausen. Unemajorité d’entre eux revint de déportation... etJacques duclos fit une très belle camagne pré-sidentielle en 1969, année érotique...

Page 32: Mise en page 1rectement attaquer obama et 194 autres chefs d'état, cela a plus de panache que d'escor nifler un gendarme. même si on peu pas les prendre en otage, les voir fuir devant

32

"Que la campagne était belle ! On était au milieu de l’été ; les blés agitaient des épis d’un jaune magnifique,

l’avoine était verte, et dans les prairies le foin s’élevait en monceaux odorants"

Hans Christian andersen

C'est dans une cuisine, autour d'une table ronde, protégée par une toile cirée oùreposait quelques verres qu'est née l'idée du journal Paris Zone de Combat, eneffet nous étions en rade,désespérément à la recherche d'un mauvais coup deforce, n'ayant pas de Bonnets rouges en branle contre l'état, ni de hordes catho-liques défiant les pédérastes à détourner contre les palais nationaux : notre seul

objectif ; nous décidâmes par facétie la création d'un samizdat d'extrême gauche destiné àexciter ces troupes contre le sommet parisien de la CoP 21.

dés le premier numéro, routé par mailing, à une dizaine de millier d'adresse gauchistes -tous les collectifs, les syndicats et leurs délégations, les blogs, les fanzines, les librairies, lesélus, la nébuleuse écologistes et ses groupes de végétariens, végétaliens, véganistes, les anti-

nucléaires, les anti-tout, antifa, les conspirationistes, bref tout ce que nous trouvâmes sur lenet d'adresse mail - nous appelions à un soulèvement massif et radical contre la CoP 21 etde se servir de celle-ci pour prendre en otage tous les chefs d'état du monde afin de libérerl'homme de ses maîtres, pour cela nous livrions à nos lecteurs une méthodologie simple,dans une langue houleuse qu'ils ne connaissent plus guère. Une des conditions de la réussitedu plan était, nous l'expliquions de ne plus être trop regardant sur l'origine du révolutionnaire,qu'il soit fasciste, skin ou un africain en survet aimant l'odeur de la petite gauchiste pas bé-gueule. Le résultat ne se fit pas attendre, nous recevions les bravos des uns, les soulèvementsde coeur des autres et au milieu pas mal de questions : qui êtes vous : nous ne répondionspas ! sinon par un second numéro de seize pages, posté trois jours plus tard. Nous allionsplus loin, interviewant une figure des l'extrême gauche révolutionnaire, soutien logistiquedes luttes de Notre dame des Landes et sivens, Pierre Blondeau, nous appelions à la res-cousse action directe et prenions à notre compte le concept de fusionisme des combats afin,non pas d'élargir les champs d'action, mais de resserrer toujours l'objectif - non pas le flicmais ce qu'il protège, ne pas voir derrière l'islamiste un terroriste mais un libérateur etc.-notre petit canard noir traçait son chemin.

Coup sur coup, en trois semaines nous distribuâmes ainsi 5 numéros de Pazoc (le sixièmene fut pas routé), consacrés à l'impossible lutte armée, les traitres, ou la Grève Générale,hérissés par nos propos des plus en plus violents (nous fûmes stigmatisé ! homophobes,sexistes, inconscients, confusionnistes ! ) la police antifa par la voix de la Horde éventa lecanular et nous en profitions pour démasquer la Horde et son petit logo de nain masquéderrière qui ce cache Claude Halfen reconverti en flic de Valls.

Nous avons bien vu alors le pouvoir de cette officine, a peine eu t'elle découvert le poteaurose et qu'elle se dépêcha de dire sur tous les réseaux que nous étions en réalité les histrionsdu Lys Noir ; les demandes de désabonnements affluèrent : notre révolution se mettait àpuer. en revanche nous gardons aussi de bonnes relations avec certains, nous avons ainsiappris de Georges ibrahim abdallah nous lisait dans sa geôle - Ô Guerrier au coeur purnous te saluons - , Christian mahieux, d'alternative Libertaire fondateur de sud rail qui acru mourir de rire en lisant la fausse interview que nous fîmes de lui - s'il avait pu s'étouf-fer-, et nos articles potaches manquent dans le gris hiver de la bonne conscience gauche ettriste.

Puisque nous nous mîmes dans la peau de participants d'assemblées populaires gardonsla logique et faisons débriefing.

La cible de la CoP 21 était pertinente, l'état a même eu un peur un instant et l'état d'ur-gence l'a bien arrangé, d'ailleurs dans les mesures d'exception prises, nombres d'écolos ra-dicaux furent assignés à résidence.

Le principe du simultanéisme fut aussi établi : pour réussir, un coup d'état doit profiterde la rencontre de plusieurs causes quitte à les créer. Ce principe veut aussi que des causes,ou des méthodes visiblement opposées coopèrent pour un instant, car ce qui les divise estmoins fort que l'ennemi combattu, nous croyons que la coopération de troupes radicalesderrière une avant garde non-violente et bigarrée est efficace, etc.

Le concept corollaire du simultanéisme, le fusionisme des luttes est très utile aussi, nousle développerons en particulier dans des actions à venir, car comme le dit l'indien qui secache en nous : il faut faire flèche de tout bois.

Gael, animateur du projetLes numéros de Pazoc se trouvent à l'adresse : http://fr.calameo.com/accounts/4326112

Retour sur expérience à PaZoC

Et PaZoC démasqua Halfen !L’histoire de PaZoC c’est aussi l’histoire d’un

gag chaplinesque, d’un arroseur arrosé...en effet, c’est en rédigeant un long article in-

titulé «Derrière PaZoC, Crevelle le nazebrock»que le rédacteur de la Horde se mit en tête de mi-norer la rencontre intervenue en prison, en 1989,entre rodolphe Crevelle et Claude Halfen le ter-roriste d’action directe auquel fut longtemps re-prochée sa participation à la fusillade del’avenue trudaine...

Le rédacteur de la Horde, choqué d’avoir dé-gotté quelque part, en fouillant bien, une inter-view du camarade Crevelle accordée quelquesmois plus tôt au site «ilfaudrabienvousyfaire»,en contesta un fait sans importance, un détail...

Le site «ilfaudrabienvousyfaire» ayant situé larencontre de Crevelle et Halfen à Fleury-méro-gis, le rédacteur de La Horde voulut ainsi corri-ger, un peu maniaque, fou de contradictioninutile, que la rencontre avait eu lieu en réalité àla prison de Frênes... Ce qui était parfaitementvrai, se souvenait le camarade Crevelle !

et c’est ainsi qu’en revélant ce détail sans im-portance et connu seulement des deux interéssés,PaZoC comprit que le rédacteur de la Horde, re-cherché numériquement par tous nos camaradesfafs depuis des années, était bien Claude Halfen,terroriste juif allemand à demi repenti et recon-verti dans l’information de police !

Naturellement, la Cellule PaZoC rédigea alorsaussitôt un numéro spécial du Lys Noir pour ré-pandre la bonne nouvelle... en étant arrosés,nous avions démasqué l’arroseur ! en étant re-pérés, nous avions repéré ! en étant fliqués etjetés dans la lumière d’un commissariat idéolo-gique, nous avions entrainé l’adversaire avecnous dans le faisceau de la lampe !

immédiatement, les victimes les plus régu-lières de la Horde, (Frédéric Chatillon ou BorisLelay, par exemple) se lancèrent en chasse... susà la Horde !!!! Chatillon posta un wanted ven-geur demandant à tous ses potes de lui ramenerle cadavre de Halfen devant sa porte.....

sur son site, Halfen ne se défendit de l’attaquedu Lys Noir qu’avec un «pitoyable !» écrit sansconviction et sans aucun argument, contraire-ment à d’habitude...

Le chasseur pris dans les phares est infinimentplus con qu’un lapin ! Voilà donc la morale decette histoire comique que l’on doit entièrementà l’aventure éditoriale de PazoC et qui lui donnaainsi une conclusion presqu’heureuse...

et si PaZoC n’avait servi qu’à démasquer Hal-fen, il aurait au moins servi à quelque chose !

il faut donc relire le mini Lys Noir 27 consa-cré à cette désopilante anecdote.

Opinion