Mobilités favorables à la santé - SFSE€¦ · • La balance bénéfices/risques lié à l’usage du vélo est positive [Praznoczy, 2012] • La contribution des transports à

Cerema Territoires et ville

Mobilités favorables à la santé

Laurent Jardinier Cerema Territoires et ville, Lyon 26 novembre 2016 7ème congrès SFSE, Strasbourg

Laurent Jardinier, Cerema Territoires et ville Mobilités favorables à la santé 26 novembre 2016 2

Pourquoi parler mobilité et pas simplement de transport ou de modes ? •  La mobilité renvoie à des rythmes sociaux, à des lieux et à des

temporalités distinctes •  La typologie établie par Kaufmann [1999] propose 4 types de

mobilité

•  La mobilité urbaine quotidienne

Mouvement interne à un bassin de vie Mouvement vers l’extérieur d’un bassin de vie

Mouvement cyclique

Mobilité quotidienne Voyage

Mouvement linéaire

Mobilité résidentielle Migration

Définit l’ensemble des déplacements de personnes relatifs à des activités quotidiennes liées au travail, aux achats et aux loisirs, inscrits dans un espace urbain


Et de s’appuyer sur la définition de la santé de l’OMS •  « La santé est un état de complet bien-être à la fois

physique, mental et social et pas seulement l’absence de maladie ou d’infirmité »

•  3 notions à prendre en compte dans les effets sur la santé –  Bien-être physique –  Bien-être social –  Bien-être psychologique


De l’importance de travailler sur les mobilités pour agir sur la santé •  Toutes les formes de mobilité ont des effets sur la santé aussi bien

–  Négatifs que positifs •  Voiture particulière : pollution mais aussi sédentarité •  Vélo, marche à pied : activité physique mais aussi exposition pendant ces

déplacements, accidentologie •  Transports en commun : vecteurs de marche mais aussi de sédentarité, exposition

dans les enceintes ferroviaires –  Individuels que collectifs

•  Un déplacement à vélo a des effets sur la santé des personnes qui le pratiquent, n’émet pas de polluants et (a priori) évite un déplacement mécanisé

•  Travailler sur les mobilités au-delà des simples modes permet de prendre en compte les phénomènes induits par ces modes –  La voiture (thermique) n’est pas simplement un mode émetteur, c’est aussi un

mode qui induit de la périurbanisation, donc allonge les distances de déplacements, donc les émissions

–  Aménager une piste cyclable limite les émissions de polluants et nuisances, incite à utiliser le vélo et contribue à améliorer le cadre de vie

–  Le stationnement est un vecteur de report modal


L’influence de la densité sur les pratiques modales ou de l’importance de l’urbanisme

Laurent Jardinier, Cerema Territoires et ville Mobilités favorables à la santé 26 novembre 2016 6 Source : PNSE3, actions transport

L’impact des différents modes sur la santé Impact

Mode Bien-être physique Bien-être social Bien-être

psychologique

Modes actifs

Activité physique

Expositions : pas de sur-exposition à certains polluants mais effets liés à la fréquence d’inhalation, accidentologie

Les quartiers où l’on peut marcher ont un capital social accru : leurs résidents sont plus susceptibles de connaître leurs voisins, de participer à la vie politique, de faire confiance aux autres et de s’engager socialement

Effets d’amélioration de la santé mentale et de la qualité de vie

Manière de se déplacer peu stressante

Transports en commun

Activité physique

Expositions : concentrations en PM10, PM2,5 des enceintes ferroviaires souterraines nettement supérieures à celles mesurées dans l’air extérieur, même en proximité du trafic routier

Impact bénéfique de l’usage des TC sur la santé via l’évitement de la sédentarité et de l’isolement

Impact bénéfique de l’usage des TC sur la santé via l’évitement du stress lié à la précarité économique

Usagers moins stressés que les conducteurs mais ont à combattre une variété de « stresseurs »

Voiture Sédentarité

Expositions : concentrations les plus importantes en NO2, CO et toluène associées à l’habitable de la voiture, accidentologie

Effets liés à l’étalement urbain : perte de capital social en raison du temps passé à conduire

Satisfaction au travail et l'engagement diminuent avec l'augmentation des distances de navettage

Plus de stress, de colère, moins de sommeil

Conduite considérée comme la plus stressante car les conducteur doivent prévoir un budget temps additionnel


La perception des modes

•  Ces impacts des différents modes sur la santé sont à mettre en balance avec la manière dont ces modes sont perçus

•  Ça permet de mieux comprendre pourquoi ils sont utilisés (ou pas)

•  Ça permet également d’orienter les travaux, les discours

Source : V. Kaufmann, K. Tabaka, J.-M. Guidez, et N. Louvet, « Et si les Français n’avaient plus seulement une voiture dans la tête ? », Certu, p. 8, Août 2010



Quelques repères pour avancer

•  La balance bénéfices/risques lié à l’usage du vélo est positive [Praznoczy, 2012]

•  La contribution des transports à l’activité physique des personnes est significative –  Sur Paris, ils contribuent à hauteur de 33% de la MVPA des

personnes [Chaix, 2014]

•  Les TC également, en induisant de la marche –  Par tranche de 10 min, les TC induisent 1,8 min de MVPA

[Chaix, 2014]

•  Les modes actifs ne sont pas les plus exposés [Inter’Modal, 2009]


Quels sont les enjeux spécifiques aux différents modes en lien avec la santé ? •  Marche à pied

–  2ème mode après la voiture mais en baisse malgré un regain en ville

•  Vélo –  Faire enfin décoller ce mode

•  TC –  Continuer à soutenir sa progression tout en améliorant

l’articulation avec le vélo et la marche à pied

•  Voiture –  Limiter sa place et pas seulement sa contribution aux

émissions


Quels sont les outils ?

•  La loi de transition énergétique pour la croissance verte a introduit de nouveaux outils –  Zones à circulation restreinte (ZCR) : zones où la circulation est

restreinte et/ou interdite aux catégories de véhicules les plus polluantes

–  Indemnité kilométrique vélo (IkV) –  Véhicules à faibles émissions (VFE) : aides au remplacement d’un

véhicule ancien polluant, imposition de quotas de renouvellements de véhicules à faibles émissions (notamment pour les réseaux TC)

–  Limitation possible de la vitesse maximale autorisée sur tout ou une partie des voiries d’une agglomération

–  Développement du co-voiturage : schéma de développement des aires de covoiturage, tarifs d’abonnement autoroutiers différenciés pour le covoiturage


Quels sont les outils ?

•  Ces nouveaux outils sont à inscrire dans des politiques de déplacements (à travers des plans de déplacements urbains notamment)

•  Plus globalement, les schémas qui visent à limiter l’usage de la voiture aux profits des autres modes (TC, vélo, marche à pied) restent toujours valables –  Sans oublier le stationnement

•  En les articulant avec les politiques d’urbanisme •  Et les politiques d’aménagement des espaces publics

–  Partage de l’espace


Pour finir, 2 remarques

•  Attention aux inégalités sociales et territoriales de santé –  Promotion de la marche pour les personnes qui n’ont pas

d’autres moyens de transport (« marcheurs malgré eux ») –  Personnes en situation de handicap –  Les actions favorables à la santé sont aujourd’hui

essentiellement concentrées dans les centres urbains •  Attention à l’articulation des temporalités

–  Les pics de pollution nécessitent des mesures d’urgences / Les « planificateurs » inscrivent leurs actions dans la durée

–  Les effets des mesures transport sont visibles à moyen / long terme, celles sur l’urbanisme à long terme

–  Et le temps politique est court (6 ans pour un maire)


Après la décennie du tramway, la décennie des modes actifs ?


Merci pour votre attention

Laurent Jardinier, Cerema Terrioires et ville mél. : [email protected] tél. : 04.72.74.58.22

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