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2 ENV 1110|CHANGEMENTSCLIMATIQUES
SOMMAIRE
1. Le rayonnement d’un corps noir . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
2. Le bilan radiatif de la Terre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
3. Les gaz à effet de serre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
4. Les autres influences sur le climat . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
4.1 L’influencedel’ozone
4.2 L’influencedesvolcans
4.3 L’influencedesaérosolsetdesnuages
4.4 L’influencedesactivitéshumainessurl’albédodelasurfacecontinentale
4.5 Larésultantedesdifférentesinfluencessurleclimat
MODULE 2|LESFONDEMENTSSCIENTIFIQUES3
LaTerreagitenpremièreapproximationcommeuncorpsnoirqui,réchaufféparlalumière
duSoleil,émetunrayonnementinfrarougeproportionnelàsatempérature.LaTerren’est
cependantpasuncorpsnoirparfait,entreautresparceque lesgazàeffetdeserre
présentsdansl’atmosphèreréfléchissentunepartiedurayonnementinfrarouge.D’autres
phénomènescomme lesnuages, lesaérosolsou la constitutionnonuniformede la
surfacedelaTerreinfluencentégalementlebilanradiatifdelaTerre.
Dans lessectionssuivantes,nousétudierons leprincipedurayonnementd’uncorps
noir,lebilanradiatifdelaTerre,l’effetdeserreetlerôledesgazàeffetdeserreainsi
quelesautresfacteursimportantsquiinfluencentlebilanradiatifdelaplanète.
1. LERAYONNEMENTD’UNCORPSNOIR
LerayonnementdescorpsestdécritparlesloisdeStefan-BoltzmannetdeWien.
• LaloideStefan-Boltzmann(équation 1),formuléeen1884,décritlarelationentre
l’énergietotaleémiseparuncorpsnoiretsatempérature.
• LaloideWien(équation 2)décritlafréquencedelaradiationémiseselonlatem-
pérature.
CesdeuxloisontétéunifiéesparPlanckdanssathéoriedelaradiationd’uncorpsnoir
de(équation 3).
Équation1
P=σ.A.T4
où
P= lapuissanceradiative(W)
σ= laconstantedeStefan-Boltzmann(5,67×10-8W.m-2.K-4)
A= lasuperficie(m2)
4 ENV 1110|CHANGEMENTSCLIMATIQUES
Équation2
λmax=b.T
où
λmax =lafréquencemaximaled’émission(µm)
b =laconstantedeWien=2898µm.K
Équation3
où
M= le rayonnementémisparunesurfaceAde températureTdansun intervallede
fréquenceλ+dλ(W.m-2.μm-1)
h= laconstantedePlanck(6,63×10-24J.s)
c= lavitessedelalumière(300000m.s-1)
k= laconstantedeBoltzmann(1,38×10-23J.K-1)
Josef Stefan, mathématicien et physicien autrichiend’origineslovène.Néen1835àKlagenfurt;morten1893àVienne.
Ludwig Boltzmann,physicienetphilosopheautrichien.Néen1844àVienne;morten1905àDuino.
Wilhelm Wien,physicienallemand.Néen1864àGaffken-Fischhausen, aujourd’hui Primorsk; mort en 1928 àMunich.
Max Planck,physicienallemand,fondateurdelathéoriequantique.Néen1858àKiel;morten1947àGöttingen.
SelonlaloideStefan-Boltzmann,lapuissancedurayonnementaugmenteaveclaqua-
trièmepuissancedelatempérature.Deplus,selonlaloideWien,lespectreémispar
uncorpsnoirchangeavec la température.Àune températureélevéecorrespondun
rayonnementdehaute fréquence,decourte longueurd’ondeetdoncdeplushaute
MODULE 2|LESFONDEMENTSSCIENTIFIQUES5
énergie.Uncorpschaud,commeduferchaufféàblanc,émetainsiunelumièrevisible
d’unecourtelongueurd’onde,tandisqu’uncorpsmoinschaud,telqu’uncorpshumain,
émetunrayonnementinfrarouge,d’unelongueurd’ondeplusélevée.LeSoleilquiest
bienpluschaudqueduferblancémetunelumièrecomposéedefréquencesvisibleset
ultraviolettes(figure 1).
Figure 1Rayonnement du corps noir en fonction de la température.
Lacourbe rouge (5500 K)correspondàpeuprèsà lacouleurduSoleil,lacourbenoire(3000 K)àuneampouleélectrique.LatempératuredelaTerreétantde288 K,lalongueurd’onde λ durayonnementémissesitueentre4à100 µm.Laplusgrandepartiedecerayonnementestsituéeentre8et12 µm(8000à12 000 nm).Cerayonne-ments’appellel’infrarouge(IR)tellurique.Leslongueursd’ondeentre400et800 nmsontvisiblesàl’œilnu.Source :Wikipédia.http://de.wikipedia.org/wiki/Bild:Bbs.jpg
(
)
(kj /
nm
)
( ) (nm)
0 500 1000 1500 2000
800
600
400
200
0
= 5500 K
UV VIS IR
= 5000 K
= 4500 K
= 4000 K
= 3500 K
Section = �.r2
1370 W.m-2
Superficie sphère = 4 �.r2
342 W.m-2
6 ENV 1110|CHANGEMENTSCLIMATIQUES
2. LEBILANRADIATIFDELATERRE
Unedescriptiondubilan radiatif de laTerre, à l’originede l’effet de serrenaturel et
anthropique,estprésentéedanslamonographiedeGuyJacquesetHervéLeTreut.La
figure2expliquepourquoiunrayonnementsolairede1370 W.m-2surunesectiondela
Terrecorrespondàunrayonnementmoyende342 W.m-2àlasurfacedelaTerre.
Figure 2Rayonnement solaire incident.
Le rayonnement solaire incident a une densité de1370 W.m-2parrapportàsasection.Unefoisrépartiesurlasuperficieduglobe,quatrefoisplusgrandequecelledesasection,ladensitédurayonnementestde342 W.m-2.Évidemment,àunmomentdonné,seulundeshémisphè-resreçoitlerayonnementsolaire.Deplus,sadensitéestplusimportanteàl’équateurqu’auxpôles,oùl’angled’in-cidenceestplusgrand.Lechiffrede342 W.m-2estdoncunemoyenne.
UnepartiedurayonnementestabsorbéeparlasurfacedelaTerre.Plusl’albédo,c’est-à-
direlepouvoirréfléchissant,duterrainestélevé,moinsl’énergiedurayonnementsolaire
estabsorbéeparlaTerre.L’albédodépenddelanaturedelasurfaceetdel’angled’inci-
dencedurayonnement.UnrayonnementperpendiculaireàlasurfacedelaTerre,comme
àl’équateur,estreflétédansunemoindremesurequ’unrayonnementdontl’angleincidence
est obl ique, comme aux pôles. L’albédo des océans est moins élevé
(
)
(kj /
nm
)
( ) (nm)
0 500 1000 1500 2000
800
600
400
200
0
= 5500 K
UV VIS IR
= 5000 K
= 4500 K
= 4000 K
= 3500 K
Section = �.r2
1370 W.m-2
Superficie sphère = 4 �.r2
342 W.m-2
MODULE 2|LESFONDEMENTSSCIENTIFIQUES7
(aussibasque20àl’équateur)queceluidesglacespolaires(jusqu’à80)(figure 3).Cette
différenced’albédocontribueà l’inégalité thermiqueà lasurfaceduglobepuisque les
régionspolaires,enplusderecevoirmoinsderayonnementthermique,enréfléchissent
uneplusgrandepartieenraisondelacouverturedeglaceetdel’angled’incidenceplus
obliquedecerayonnement.
Figure3Répartition de l’albédo à la surface de la Terre.
Lesocéanssontcaractérisésparunpetitalbédo(20-50),surtoutdansleszoneséquatoriales,oùl’angled’incidencedurayonnementestfaible.Ilestplusélevésurlesconti-nentsetatteintunmaximumdanslesrégionsrecouvertesdeglace.Source :Beltrando.
Ladécouvertedel’importancedel’albédodanslebilanradiatifdelaTerreetlaquanti-
ficationdel’albédoetdubilanthermiqueetradiatifdelasurfaceterrestresontengrande
partie l’œuvre du physicien soviétique Mikhail Budyko, né en 1920 dans l’actuelle
Biélorussie.En1956,ilpublial’ouvrageBilan thermique de la surface de laTerre,qui
jetalabased’uneclimatologiequantitative.Ilfaitaussipartiedesscientifiquesqui,au
débutdesannées1970,signalèrent l’imminenced’unréchauffementclimatiquedûà
l’utilisationdecombustiblesfossiles.
Données ERBE, en %- Minima+ Maxima
8 ENV 1110|CHANGEMENTSCLIMATIQUES
3. LESGAZÀEFFETDESERRE
Lesprincipauxgazàeffetdeserredansl’atmosphèresontleCO2,leméthane,leNO2,
leschlorofluorocarbones(CFC),leshydrofluorocarbones(HFC)etlavapeurd’eau.Tous,
sauflavapeurd’eau,sontenaugmentationàcausedesactivitéshumaines.Lepouvoir
radiatifdesGESdépenddeleurcapacitéd’absorberlerayonnementIRetdeleurtemps
deséjourdansl’atmosphère,commel’illustreletableau 1.Lepouvoirradiatifestnorma-
liséparrapportauCO2,auquelaétéassignéelavaleur 1.Lavapeurd’eaun’estpas
inclusedanscetableau,carsontempsdeséjourestextrêmementcourtdansl’atmo-
sphère.Cependant,lecomportementdesgrandesquantitésdevapeurd’eauprésentes
dansl’atmosphèreetlarétroactionentrel’évaporationàlasurfacedesocéans,lespré-
cipitationsatmosphériquesetleréchauffementplanétairesontdescléspourlacompré-
hensiondel’effetdeserreetpourlaprévisiondeschangementsclimatiques.Cesfacteurs
revêtentun intérêtconsidérabledans lesmodèlesclimatiques.Uncasparticulierest
l’ajoutdevapeurd’eaudanslastratosphèreparlesavionsàréaction,puisque,àcette
altitude,lavapeurd’eauauntempsdeséjourbeaucouppluslong.
L’ozoneestleseul,àcausedesafaibleduréedeviedansl’atmosphère,àprésenter
desdisparitésderépartitionrégionales.Liéausmogetàl’émissiondecertainspolluants
(SOx,NOx)ainsiqu’àlachaleur,ilestplusprésentau-dessusdel’Asiequ’au-dessusde
l’Europe.Ilfautfaireattentionànepasconfondrel’ozonetroposphériqueprochedusol
avecl’ozonestratosphérique(le« troud’ozone »),dontl’effetrésidesurtoutdansl’ab-
sorptiondesradiationsUVenprovenanceduSoleil,dontl’absencecontribueauréchauf-
fement,lecontrairedel’ozonetroposphérique.Puisqu’ilneprovientpas(directementen
tout cas) d’émissions anthropiques, l’ozone troposphérique n’est pas inclus dans le
protocoledeKyoto.
LesdifférentshydrocarbureshalogénésainsiqueleSF6,bienqu’émisenfaiblequantité,
sontdepuissantsgazàeffetdeserre,carilsrestentlongtempsdansl’atmosphèreet
leurpouvoirabsorbantderayonnementIRestélevé.Leschlorofluorocarbonessontdéjà
réguléssousleprotocoledeMontréalsurlaprotectiondelacouched’ozone.Lescom-
posésfluoréssontrépartisentroiscatégories :leSF6,leshydrofluorocarbones(HFC),
lesperfluorocarbones(PFC).
MODULE 2|LESFONDEMENTSSCIENTIFIQUES9
Tableau1Les principaux gaz à effet de serre et leurs caractéristiques
Gaz Tséjour
GWP* 20 ans
GWP* 100 ans
% de l’effet de serre estimé en
2001
CO2 100ans 1 1 1,46W.m-2
CH4 12ans 62 23 0,48W.m-2
N2O 114-150ans 275 296 0,15W.m-2
SF6 3200ans 15100 22200 0,002W.m-2
Hydrocarburesfluorés(HFC,PFC)
14-260ans 3300-9400 1300-12000 0,007W.m-2
Gaz non régulés sous le protocole de Kyoto
Hydrocarbureschlorés(CFC,HFC,CCl4,CH2CCl3,Halon)
50-50 000 ans 0,33W.m-2
O3troposphérique(formédansl’atmosphère)
<1an 0,35W.m-2
*GWP :potentielderéchauffementmondial(global warming potential).
Lepotentielderéchauffementmondial(GWP)estlepouvoirradiatifd’ungazxcomparé
auCO2(legazréférencer)surunhorizontemporel(TH)donné.axetarsontlespouvoirs
radiatifs(enW.m-2.kg-2)desgazxetretx(t)etr(t)sontleursconcentrationsenfonction
dutemps.LeGWPaugmentedoncaveclepouvoirradiatifetladuréedevied’ungaz
(équation 4).Ilvarieconsidérablementselonl’horizontemporelchoisipuisquelestemps
deséjourdesgazsonttrèsdifférents(tableau1).
Équation4
10 ENV 1110|CHANGEMENTSCLIMATIQUES
L’importancedesGESdanslarégulationdubilanradiatifetainsiduclimatterrestreest
exemplifiéeparlafortecorrélationtrouvéeentrelatempératureterrestreetlateneuren
CO2del’atmosphèreaucoursdescyclesglaciairesreconstruitssurdescentainesde
milliersd’années.L’amplificationdelégèresvariationsdetempératureparlarétroaction
avecleCO2expliquecommentlesvariationsd’insolation(0,5 %)peuventinitierlescycles
glaciaires(figure4).
Figure4Corrélation entre la température et le CO2.
UnefortecorrélationentrelatempératureetleCO2aucoursdescyclesglaciairesdesderniers400 000 ansapuêtreétablieàpartirdel’analysedelacarotteglaciairedelastationdeVostokenAntarctiqueainsiqued’autrescarottesglaciairesenAntarc-tiqueetauGroenland.Lapoussièrerésultedel’érosionaccruesousunclimatplusarideetplusfroid.Letransfertdeferdescontinentsversl’océan,résultantenuneproductivitébiologiqueetuneabsorptiondeCO2accrue,estconsidérécommeundesmécanismesderenforcemententrelatempératureetleCO2.Source :Petit et al.,1999.Climateandatmospherichistoryofthepast420,000yearsfromtheVostokicecore,Antarctica. Nature, 399, 429-436.
∆ T
emp
érat
ure
(˚C
)P
ou
ssiè
re (
pp
m)
CO2
(pp
mv)
Milliers d'années avant notre ère
4
2
0
-2
-4
-6
-8
1,5
1,2
0,9
0,6
0,3
280
260
240
220
200
0 50 100 150 200 250 300 350 400
MODULE 2|LESFONDEMENTSSCIENTIFIQUES11
4. LESAUTRESINFLUENCESSURLECLIMAT
Lesgazàeffetdeserrenesontpaslaseulemanièredontleshumainsinfluencentle
climat,mêmes’ils’agitdufacteurleplusimportant(figure 5).L’ozone,lessulfates,les
aérosols,leschangementsd’affectationdesterresonttousuneinfluencesurleclimat.
Figure5Différents processus agissant sur le climat. Source : IPCC/GIEC,2001.
4.1 L’influence de l’ozone
L’ozone(O3)stratosphériqueabsorbelerayonnementUVde0,15à0,36 µm.Lecélèbre
troud’ozonecontribueainsienpetitepartieauréchauffementdelaplanèteenaugmen-
tantlaquantitéderayonnementUVatteignantlasurfacedelaTerre.
Forç
age
radi
atif
(w /
m2 )
Ref
roid
isse
men
tR
écha
uffe
men
t
Niveau de compréhension par les scientifiques
Forçage radiatif additionnel moyen pour l'année 2000par rapport à l'ère pré-industrielle (1750)
3
2
1
0
-1
-2
haut moyen moyen faible trèsfaible
trèsfaible
trèsfaible
trèsfaible
trèsfaible
trèsfaible
trèsfaible
trèsfaible
Gaz à effet de serre
Halocarbones
Ozonetroposphérique Aérosols
minérauxTrainées Cirrus
Changementd'utilisationdes terres
Variabilitéde la
constantesolaire
Carbone «suie»provenant
des fumées(combustibles
fossiles)
OzoneStratosphérique
Incertitude
SulfatesFeuxde
biomasse
Effet indirectdes aérosols
N2O
CH4
CO2
Aérosols Aviation
12 ENV 1110|CHANGEMENTSCLIMATIQUES
4.2 L’influence des volcans
LeséruptionsvolcaniquesrefroidissentlasurfacedelaTerreeninjectantdesquantités
parfoisconsidérablesdefinespoussièresetd’aérosols(jusqu’àplusieursdizainesde
millionsdetonnes)jusquedanslastratosphère,oùilsrestentencirculationpendantdes
années.Lesgrandeséruptionsdusiècledernierontrefroidi l’atmosphèred’undemi-
degrépendantdeuxàtroisannées.Unedesgrandeséruptionsdestempshistoriques,
celledeKrakatoa,rejetadessulfatesetdesrochesjusqu’à50 kmdanslastratosphère
etrefroiditleclimatglobalde1,2 degrédurantsixans.Laplusgrandeéruptiondestemps
historiques,celleduTamboraen1815,rejeta100 km3derocheset10 à120Tg desoufre
dansl’atmosphère(comparéauxémissionsanthropiquesde50à60 Tg desoufrepar
anactuellement),causant« l’annéesansété »de1816,caractériséepardesfamines
enEuropeetenAmériqueduNordetdestempêtesdeneigeenété(30 cmdeneigeen
juinàQuébec!).Uneéruptiondecettemagnitudeaunepériodederetourstatistiquede
1000 ans.Enmoyenne,lesvolcansémettent13 Tgdesoufreparan,cequireprésente
environ13 %desémissionsanthropiques.
Figure6 Colonne de poussière du volcan Montserrat, océan Indien, 1995.Source : InstituteofOccupationalMedicine.http://www.iom-world.org/news_archive/paradise.php
MODULE 2|LESFONDEMENTSSCIENTIFIQUES13
Figure7Aérosols volcaniques dans la stratosphère.
Lespicspeuventêtreassociésauxéruptionssuivantes :Shiveluch(Kamtchatka)en1854,Krakatau(Indonésie)en1883,SantaMaria(Guatemala)etPelée(Martinique)en1902,Taal(Philippines)en1911,Kelut(Java,Indonésie)en1919,Agung(Bali,Indonésie)en1963,St.Helen(États-Unis)en1980,El Chiconen1980etPinatuboen1991.Source : Selfet al.,1996.
0,16
0,14
0,12
0,10
0,08
0,06
0,04
0,02
0
1850 1870 1890 1910 1930 1950 1970 1990
DE
NS
ITÉ
OP
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UE
ST
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SP
HÉ
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UE
Années
Cot
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El C
hich
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Pin
atub
o30˚-90˚N
14 ENV 1110|CHANGEMENTSCLIMATIQUES
Figure8Émissions de SO2 par des éruptions volcaniques entre 1979 et 2003.Source : TOMS. http://toms.umbc.edu/Images/Mainpage/SO2_time_nov03_sm.png
4.3 L’influence des aérosols et des nuages
Lessulfatesetlesaérosolsinfluencentlaformationdesnuagesetainsiquel’albédode
l’atmosphère.Lessulfatesainsiquelesaérosolsfavorisentlacondensationetlanucléa-
tiond’eauatmosphériqueet accroissent ainsi le couvert nuageux, cequi augmente
l’albédode l’atmosphère.Cet effet, contraireà celui desgazàeffet de serre,mène
d’ailleurscertainsscientifiques(Crutzen,2006)àproposerl’injectiondesulfatesdans
l’atmosphèrecommeunremèdeultimeàunchangementclimatiquehorscontrôle.
Lesémissionsdesoufreproviennentdescombustiblesfossiles(charbon,essence,etc.)
utilisésparl’industrieetlesautomobiles.Lemaximumd’émissionsàl’échellemondiale
aétéatteinten1989avec74,1 Tgdesoufre.Lesémissionsdespaysindustrialisésont
commencéàdéclinerdanslesannées1970et1980(figure 9).Unpremierdéclinaeu
lieuaprès1973àlasuitedelapremièrecrisepétrolière.Parlasuite,lesémissionsont
100000
10000
1000
100
10
1
79 80 81 82 83 84 85 86 87 88 89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 00 01 02 03
ÉM
ISS
ION
S D
E D
IOX
YD
E D
E S
OU
FR
E (
ktS
O2)
Années
Volcans d'arc
Autres volcans
Pas
de
mes
ure
s
MODULE 2|LESFONDEMENTSSCIENTIFIQUES15
continuéàdéclineràlasuitedel’adoptiondemesuresdedésulfurisationd’émissions
industriellesetdel’installationdecatalyseursdanslesvéhicules,principalementpour
améliorerlaqualitédel’airetréduirelespluiesacides.LesémissionsenAsieontconti-
nuéàaugmenterjusqu’en1996etdéclinentdepuis.Actuellement,laChineestleplus
grandémetteurdeSO2aumonde,symptômedesproblèmesdequalitédel’airaffligeant
lepays(figure10).
Figure9Émissions mondiales anthropiques de soufre de 1850 à 2000. Source : Stern,2005.http://www.rpi.edu/~sternd/Sulfur.html
80000
70000
60000
50000
40000
30000
20000
10000
0
1850 1875 1900 1925 1950 1975 2000
Mt S
Années
Navires
Afrique
Amérique du Sud
Moyen-Orient
Océanie
Asie
Europe de l'Est
Amérique du Nord
Europe de l'Ouest
Émissions mondiales de soufre (1850-2000)
16 ENV 1110|CHANGEMENTSCLIMATIQUES
Figure 10 Nuage de pollution au-dessus de la mer du Japon.
Danscetteimagesatellite,lapollutionatmosphérique,lesaérosolset lesparticulesdesableensuspensionsontvisibles,entantquenuage,au-dessusdelamerduJapon,etentantquevoileopaque,au-dessusdelaChineduSud (quadrant bas à gauche). Le nuage de pollutionémanant de l’Asie et principalement de la Chine peuttraverserlePacifique.Source : NASA. http://earthobservatory.nasa.gov/NaturalHazards/Archive/Apr2002/ChinaDust_M2002091_lrg.jpg
Ilyaaussidessourcesnaturellesbiogéniquesdesoufre,tellesquelesdiméthylsulfides
émisparlesorganismesmarinsetterrestres,estiméesà25 Tgdesoufreparan,cequi
correspondà16 %desémissionsmondialesdesoufredansl’hémisphèreNordet58 %
dansl’hémisphèreSud.
MODULE 2|LESFONDEMENTSSCIENTIFIQUES17
4.4 L’influence des activités humaines sur l’albédo de la surface continentale
Leschangementsd’affectationdesterres,parexempleleremplacementdeforêtspar
desterresagricolesoul’étalementurbain,ontuneffetsurl’albédodelaTerre,lesdiffé-
rentsmodesderecouvrementduterritoiren’ayantpaslemêmepouvoird’absorptiondu
rayonnementsolaire.Àunepetiteéchelle,ilad’ailleursétédémontréquelacouleurdes
bâtiments et des revêtements de la route ont un effet significatif sur la température
ambiantelocaledesvilles.Àl’échelled’unemégapolecommeTokyo,ceteffetd’albédo
aétéestiméàdeuxdegréset,àuneéchellepluspetite,tellequelatempératureau-
dessusd’unerouteenasphalteouenbétonoudetoitsdedifférentesconstitutions,la
différencepeutatteindreplusieursdizainesdedegrés.
4.5 La résultante des différentes influences sur le climat
Lesmodèlesclimatiquesprennentencompte lesplus importantes influencessur le
climat.Lafigure11montrequesicesinfluencessontconsidéréesindividuellement,elles
nereproduisentpascorrectementlacourbedeschangementsdetempératureobservés
aucoursdusiècle.Entenantcomptedetouteslesinfluencesdanslemodèle,celui-ci
peutassezfidèlementretracerl’évolutiondelatempérature.Onpeutaussiconstaterque
leforçageradiatifparlesgazàeffetdeserreestlaprincipaleraisondel’augmentation
destempératures.
18 ENV 1110|CHANGEMENTSCLIMATIQUES
Figure11Forçages modelés du système climatique.
L’importance relative des différentes influences sur latempératuredesurfaceaétémodéliséeparMeehlet al. (2004)avecunmodèleclimatiquemondialetcomparéeàlatempératureobservée(courbenoire).Lacombinaisondescinqforçages(courbegrise)reproduitbienl’évolutiondelatempérature.Danslesdernièresdécennies,l’effetdeserreestlefacteurdominant,malgrél’effetcontrairedessulfates.Lesbandesgrisesreprésententlavariabilitéduclimatreproduiteenlançantlemodèledenombreusesfoisavecdesconditionsinitialesdifférentes.Source : GlobalWarningArt.www.globalwarmingart.com
0,6
0,5
0,4
0,3
0,2
0,1
0
-0,1
-0,2
0,7
0,6
0,5
0,4
0,3
0,2
0,1
0
-0,1
-0,2
-0,31900 1930 1960 1990
FO
RÇ
AG
E C
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UR
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˚C)
Années
Modèles
Observations
Gaz à effet de serre
Soleil
Ozone
Volcans
Sulfates
MODULE 2|LESFONDEMENTSSCIENTIFIQUES19
RÉFÉRENCES
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