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Fruits - Vol . 21, n o 9, 1966 - 41 9 MOSAÏQUE DU BANANIE R IDENTIFICATION ET PURIFICATIO N DE DIVERSES SOUCHES DU VIRU S par Danielle YOT-DAUTHY et J .-M . BOV É Institut Francais de Recherches Fruitières Outre-Mer (I . F . A . C . ) Service de Biochimie I . F. A . C . Station centrale de physiologie végétale, C . N . R . A ., 78-Versaille s et 1 . F . A . C ., Station de Neu/chdteau (Guadeloupe) . MOSAIQUE DU BANANIER : IDENTIFICATION ET PURIFICATIO N DE DIVERSES SOUCHES DU VIRU S par Danielle YOT-DAUTHY et J .-M . BovE (I . F . A . C .) . Fruits, vol . z1, n o 9, octobre 1966, p . 449 à 466 . RÉSUMÉ . — La transmission mécanique du virus de la mosaïqu e du Bananier à diverses plantes herbacées a permis de mettre en évi- dence différentes souches de ce virus . Ces résultats, ainsi que ceux des études de microscopie électronique, d'ultracentrifugation et d e sérologie, montrent que ces souches sont des souches du virus 1 de la mosaïque du concombre . L INTRODUCTIO N Depuis de nombreuses années, la « mosaïque du bananier s a été signalée dans les région s tropicales et subtropicales . La nature virale de cette affection a été mise en évidence pa r différents chercheurs . Au cours des dernières années, le problème de la mosaïque a repris de l'importance . Dan s certaines bananeraies, notamment en Côte d'Ivoire, on a signalé plus de 30 % de plant s atteints . Dans les Antilles françaises, il semble que, suivant les années, il y ait égalemen t un fort pourcentage de plants mosaïqués et, dans certains cas, de jeunes plantations , entièrement atteintes, ont dû être arrachées . Il paraissait donc intéressant d'entreprendre des recherches ayant pour but un e connaissance plus approfondie de cette affection et, en tout premier lieu, de son agen t causal . Nous nous proposons d'exposer, dans cette communication, les résultats obtenus .

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Fruits - Vol . 21, n o 9, 1966

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MOSAÏQUE DU BANANIER

IDENTIFICATION ET PURIFICATIO NDE DIVERSES SOUCHES DU VIRUS

par Danielle YOT-DAUTHY et J .-M. BOVÉInstitut Francais de Recherches Fruitières Outre-Mer (I . F . A . C . )

Service de Biochimie I. F. A . C .Station centrale de physiologie végétale, C. N. R. A ., 78-Versaille s

et 1 . F . A . C ., Station de Neu/chdteau (Guadeloupe) .

MOSAIQUE DU BANANIER :

IDENTIFICATION ET PURIFICATIONDE DIVERSES SOUCHES DU VIRU S

par Danielle YOT-DAUTHY et J .-M . BovE (I . F . A . C .) .

Fruits, vol . z1, n o 9, octobre 1966, p . 449 à 466 .

RÉSUMÉ . — La transmission mécanique du virus de la mosaïqu edu Bananier à diverses plantes herbacées a permis de mettre en évi-dence différentes souches de ce virus . Ces résultats, ainsi que ceuxdes études de microscopie électronique, d'ultracentrifugation et d esérologie, montrent que ces souches sont des souches du virus 1 d ela mosaïque du concombre .

L INTRODUCTIO N

Depuis de nombreuses années, la « mosaïque du bananier s a été signalée dans les région stropicales et subtropicales . La nature virale de cette affection a été mise en évidence pa rdifférents chercheurs .

Au cours des dernières années, le problème de la mosaïque a repris de l'importance. Dan scertaines bananeraies, notamment en Côte d'Ivoire, on a signalé plus de 30 % de plant satteints . Dans les Antilles françaises, il semble que, suivant les années, il y ait égalementun fort pourcentage de plants mosaïqués et, dans certains cas, de jeunes plantations ,entièrement atteintes, ont dû être arrachées .

Il paraissait donc intéressant d'entreprendre des recherches ayant pour but un econnaissance plus approfondie de cette affection et, en tout premier lieu, de son agen tcausal .

Nous nous proposons d'exposer, dans cette communication, les résultats obtenus .

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II . HISTORIQU E

La mosaïque du bananier n'est pas une maladie d'ap -parition récente. Dès 1930, en Australie, MAGEE (18 )avait noté l'apparition de quelques foyers d'une nou-velle virose . WELLMAN réalisa en 1934 (40) la trans -mission d'un virus de Commelina nudiflora, le virus Idu céleri, à Musa sapientiunt, var . Lady finger et àMusa Cavendishii, par l ' intermédiaire du puceron ducotonnier : Aphis gossypii. Ce même auteur avaitmis en évidence (41) que le virus I du céleri étai tune souche du virus I du concombre .

A la même époque, des cas de mosaïque furent éga -lement signalés par WARDLAW à Trinidad en Guade-loupe et en Haïti (37) .

En 1940, MAGEE (19) réalisa différents essais e nAustralie . Après avoir transmis le virus de la mo-saïque du bananier à des plantes herbacées (Cannaindica, Cucumissativus, Cucurbita maxima et Lycoper-sicum esculentum), par l ' intermédiaire d ' Aphis gossypii ,il put inoculer mécaniquement ce virus à partir d uconcombre à des courges, à des concombres, et à destabacs . Les symptômes observés furent identifiés àceux obtenus avec le virus de la mosaïque du con-combre. Dans les bananeraies atteintes de mosaïque ,MAGES signala la présence de mauvaises herbes mon-trant des symptômes du type mosaïque .

SILBERSCHMIDT et NOBREGA (28) au Brésil, CAS-

TILLE (6) aux Philippines, suggérèrent que plusieur ssouches du virus i du concombre pouvaient êtreen cause.

Comme MAGEE, CASTILLO (6) souligna 1'impossibi -

lité de transmission mécanique directe à partir d ubananier et considéra par contre comme possible l atransmission par Aphis gossypii et Aphis maidis .

REINKING (25) observa des symptômes de viros esur bananier près de la côte est du Nord-Bornéobritannique . Il signala également la présence dan sles bananeraies de Commelina nudi flora présentantdes symptômes du type mosaïque et nota que diffé-rents auteurs avaient déjà émis l 'hypothèse d'unvirus commun au bananier et au Commelina, ce virusétant identifié comme une souche du virus i de l amosaïque du concombre .

En Amérique centrale, WARDLAW observa, en 1955 ,une affection se rapprochant de celle observée en1930 en Guadeloupe et en Haïti . WAITE (36) observaalors l 'apparition de nouveaux foyers dans différente srégions du Honduras . Il put transmettre expérimen-talement cette virose par inoculation à l 'aide d 'Aphisgossypii, Rhopalosiphum prunifoliae, Myzus persicae .L 'observation des symptômes obtenus sur différente splantes hôtes herbacées lui permit de conclure, luiaussi, à l 'existence de plusieurs souches du virus 1

de la mosaïque du concombre .La virose a également été signalée au Venezuel a

par HEROLD et DAo (14) . Les résultats des essais d etransmission par Aphis gossypii ainsi que quelquesrésultats très irréguliers d ' inoculation mécanique con-duisirent les auteurs à admettre qu 'au Venezuel aégalement la virose trouvée sur bananier était dueau vinas 1 du concombre .

III . SYMPTOMATOLOGIE SUR BANANIE R

Les travaux décrits dans cet article ont été réalisé savec du matériel végétal provenant, d'une part d eCôte d'Ivoire, d'autre part des Antilles françaises :Guadeloupe et Martinique .

A. Symptômes observés en Côte d'ivoire . Mo-saïque « en tirets » .

Le type de symptômes le plus fréquemment ob-servés en Côte d'Ivoire correspond à ce que nous avon sappelé la mosaïque a en tirets » . La maladie début epar l'apparition, sur le limbe des feuilles, de fines

Fm . 1 .

Svnlptônies de Mosaïque « en tirets » sur feuille «le bananier(variété Poyo' ou ` Grande Naine', groupe Cavendish) .

FIG . 2 .

Symptômes de Mosaïque en tirets » sur feuille de bananie r(variété ` Poyo ' ou ' Grande Naine ' , groupe Cavendish) . Stade plu s

avancé de l'affection .

FIG . 3 .

Symptômes de Mosaïque » en plages sur feuille d ebananier, souche type «Al) », observés aux Antilles .

Fin . { . — Symptômes de Mosaïque x en plages s sur feuille debananier, souche types Marquisat », observés aux Antilles .

FIG . 5 . — Symptômes de Mosaïque s en plages » sur feuille debananier, souche types Aboisso », observés en Côte d'Ivoire .

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Flô . si . Symptôme sde Mosaïque aen plagessur feuille de bananier ,souche type a A]) «, ob -

servés aux Antille s .

Fin . 12 . — Mosaïqueobservée sur feuille debananier eIr Côte d'I-voire : exemple d'un typede symptômes intermé -diaires entre les tr tirets »

et les s plages » .

taches jaunes, allongées, rectilignes et disposées paral-lèlement aux nervures .

Au début de l 'attaque, les taches sont petites ,séparées les unes des autres, d 'où le nom de mosaïque« en tirets » qui a été donné par analogie avec l'aspectd 'une ligne pointillée . Lorsque l 'affection est plu savancée, les a tirets » peuvent devenir coalescent set donner naissance A. des lignes puis à des bandes

chlorotiques reliant la nervure centrale au bord d ulimbe (fig. i et 2) . Dans certains cas, les tirets de -viennent nécrotiques .

Le virus provoque fréquemment un ralentissemen tde la croissance du bananier et, par suite de la réduc-tion des entre-noeuds, on obtient un aspect touff ude la plante .

Les symptômes n'apparaissent généralement chue

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lorsque la plante a déjà plusieurs feuilles bien déve-loppées. Il arrive cependant que de jeunes rejet sprésentent des symptômes .

La mosaïque e en tirets » a aussi été observée auSénégal et au Mali . Elle est également fréquent edans certaines plantations antillaises .

B . Symptômes observés aux Antilles . Mosaïqu e« en plages D .

Aux Antilles la majorité des bananiers mosaïquésprésentent un type de symptômes différents . Des plagesplus ou moins grandes, en général vert clair, alternentavec des plages plus foncées . Le limbe des feuillesmosaïquées, souvent ondulé et déformé, est parfoi sextrêmement étroit et peut même, dans certains cas ,être réduit à la nervure centrale .

La taille du bananier est souvent très affectée, le srejets présentent des symptômes à un stade trèsjeune, alors que les feuilles sont à peine ébauchées .

Les figures 3, 4 et ii illustrent différents aspectsdes symptômes observés .

La mosaïque « en plages » est également présent een Côte d ' Ivoire .

C. Types de mosaïque intermédiaires .

Il existe un certain nombre de types intermédiaire sentre la mosaïque a en tirets » et la mosaïque « e nplages n ; ils correspondent probablement à des diffé-rences de virulence (fig . 12) .

Enfin, nous avons pu observer sur bananier de sdéformations et des décolorations qui paraissent res-sembler à la mosaïque mais la nature virale de cesaffections n 'a pas pu être démontrée par inoculationmécanique (fig . 13) .

D. Symptômes sur fruits .

Lorsque la croissance du bananier n'est pas tro paffectée par la présence du virus, le bananier peu taller jusqu 'au stade du régime . On observe souven tdes régimes d ' apparence normale sur des pieds sévè-rement atteints de mosaïque « en tirets D . Toutefois ,

FIG . 13 . -- Exemplede déformations et dedécolorations o b s e r -vées en Côte d'Ivoir esur feuille de bananie r(variété Acunainat a

pahanc) .

f— FIG . 14 . — Symp-tômes de mosaïque su rfruits (Équateur 1965) .

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certains fruits peuvent présenter des décoloration s(fig . i4) du type mosaïque .

Des études sont en cours pour déterminer si de srégimes apparaissant normaux, prélevés sur des piedsmosaïqués, sont plus fragiles lors du transport e ten mûrisserie .

Par contre, aux Antilles, dans un cas de mosaïqu e« en plages s de virulence faible, nous avons noté desdégâts importants sur les régimes . Ceux-ci portaientun nombre réduit de mains . Les fruits étaient défor-més, aplatis, portant des boursouflures et des plagesde mosaïque .

IV. TRANSMISSION MÉCANIQUE DU FACTEUR VIRA L

A. Inactivation du virus pendant le broyage de sfeuilles de bananier .

Les premiers essais réalisés avec du matériel végé-tal provenant de Côte d'Ivoire et présentant des symp-tômes en tirets ont été négatifs .

Une des principales raisons de cet échec réside vrai -semblablement dans le fait qu ' il se produit une inac-tivation du virus au moment du broyage des feuille sde bananier .

Ce fait a déjà été signalé par BENIGNO (i) dansson étude sur la transmission du virus de l'Abaca .CADulAN (5) a également mis en évidence la présenc ed 'un « inhibiteur s de virus dans les feuilles de gro-selller . THORNBERRY (33) et THRESH (35) ont montréque l 'acide tannique a un effet inhibiteur sur le vine sde la mosaïque du tabac .

Pour vérifier l'action d'un éventuel « inhibiteur > I

dans les feuilles de bananier, nous avons réalisé les

TABLEAU L

I1MOYENNI DU NOMBREDIS LISSIONS LOCALE S

OBTENUE SPAR FEUILLE

DE TABAC ` XANTHI

3

H q

loo

9 7

ESY . ,

INOCULI' âI.

B VMT L extrait de feuilles debananier sain

VMT ajouté avant le broyag edes feuilles de bananier sai n

C

VMT -!- tampon citratepH 6 . 5

o u

VMT tampon phosphatepH. 8

expériences

suivantes,

en

utilisant

commevirus de la mosaïque du tabac (VMT) .

test

l e

un hôt etabac ;

1> VMT ajouté avant le broyagedes feuilles de bananier sai n

sérum albumine 0, 5

Nicotianz atrès

sensibletabacuni, variété

` Xanthi ', es tdu virus de la mosaïque du

7 5

celui-ci provoque sur les feuilles inoculées l'appari-tion de lésions nécrotiques, deux ou trois jours aprè sl'inoculation .

Dans l'expérience À du tableau I, les feuilles d ebananier sain ont été broyées dans un tampon citrat e(o,i M pH 6,5) en présence de VMT. Le broyat aété filtré sur 2 couches de gaze et le filtrat utilisé pou rinoculer mécaniquement des tabacs ` Xanthi ' . (Lireplus loin la technique d'inoculation . )

Dans l 'expérience B, les feuilles de bananier ontété broyées dans les mêmes conditions que dans A ,mais en l 'absence de VMT . Le virus a été ajouté aufiltrat obtenu, à la même concentration finale qu edans A .

Dans l 'expérience C, le VMT a été simplemen tdilué avec le tampon de broyage utilisé pour prépare rA et B .

La concentration finale en virus était identique dan sles trois cas .

Le tableau I montre que le nombre de lésionslocales obtenues sur feuilles de tabac ` Xanthi ' est trè sfaible lorsque le VMT est présent pendant le broyag emême des feuilles (exp . A), alors que, s'il est ajout éaprès broyage (exp . B), le nombre de lésions est pra-tiquement le même que dans les témoins (exp . C) .

On obtient les mêmes résultats suivant qu'on uti -lise, pour le broyage ou les dilutions, un tampo ncitrate de sodium o,t M pH 6,5 ou un tampon phos-phate de sodium o,02 M pH 8,o .

Les feuilles de bananier sont très riches en tannins .Ces composés polyphénoliques ont la propriété d eprécipiter les alcaloïdes et les protéines ; il est donc

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vraisemblable que les tannins libérés au moment dubroyage se combinent immédiatement avec les pro-téines du broyat et en particulier avec les particulesvirales qui, ainsi, ne sont plus disponibles pour réa-liser l ' infection. Lorsqu 'on ajoute le VMT après l ebroyage, les tannins s 'étant déjà combinés avec le sprotéines du broyat ne peuvent plus inactiver le sparticules virales .

Si l ' on ajoute au milieu de broyage une protéin eétrangère, celle-ci peut aussi se combiner avec lestannins (32, 4, II) . Effectivement, on obtient 75 lé-sions au lieu de 3 sur feuilles de tabac ` Xanthi ' quandon réalise l ' expérience A du tableau I en présenc ede sérum albumine (exp . D) .

Une action similaire a été obtenue avec la polyvinylpyrrolidone (PVP) à la concentration de o,r % .

Des expériences analogues ont montré que le virus 1

de la mosaïque du concombre était généralementinactivé lorsqu ' il était ajouté au moment du broyagedes feuilles de bananier et que le pouvoir infectieu xétait considérablement augmenté lorsque l'on ajou-tait au milieu de broyage de la sérum albumine ,de l'albumine d'ceuf ou de la PVP .

Il est donc vraisemblable que, tout comme dan sles expériences précédemment effectuées avec l evirus purifié ajouté à des feuilles saines, le virus pré -sent dans les feuilles de bananier mosaïqué soit éga-lement inactivé pendant le broyage et que cette inac-tivation puisse être prévenue tout au moins partiel-lement par l 'addition d 'albumine ou de PVP a umilieu de broyage .

B. Préparation de I'inoculum et conditions d'ino-culation .

Les expériences précédentes ont conduit à la mé-thode suivante pour la préparation des inoculums .

Les feuilles de bananier sont découpées en petit sfragments et broyées à l 'aide d 'un homogénéiseu rs Virtis 45 e tournant à vitesse maximum pendant5 mn . Le milieu de broyage est le suivant : tamponcitrate de sodium o,z M pH 6,5, ascorbate de sodiu mà la concentration de 0,2 %, PVP ou albumine d'oeu faux concentrations respectives de o,i % et 0,5 °~ .

Le milieu de broyage est utilisé à raison de 2 m lpar gramme de feuilles .

Lorsque le broyage est terminé, le broyat est filtréà travers 2 couches de gaze . Le filtrat constitue l'ino-culum .

Toutes les opérations sont effectuées aux alentour sde o° C .

Les plants de tabac sont utilisés lorsqu'ils ont 4 à

8 feuilles ; les Vigna, les courges et les concombre ssont pris au stade cotylédonaire .

Les feuilles à inoculer sont saupoudrées d'une petit equantité de carborandum (400 mesh) . L ' inoculum(o,r-o,2 ml) est mélangé avec le carborandum, pui sétalé sur toute la surface de la feuille avec une spa-tule de verre . Après l'inoculation, les feuilles sontimmédiatement lavées à l 'eau courante afin d ' éli-miner le surplus d ' inoculum et de carborandum .

Les plantes inoculées sont mises dans un comparti-ment de serre où la température ne dépasse pa s25° C .

C. Résultats obtenus.

Malgré la présence d 'albumine d 'oeuf, de sérumalbumine ou de PVP, tous les essais réalisés pou rtransmettre la mosaïque s en tirets e ont échoué .Par contre, plusieurs types de mosaïque e en plage sont pu être transmis avec succès .

I° Symptômes obtenus sur Vigna sinensis (var .blackeye ') .En général, les symptômes obtenus ne sont pa s

intense ; sassez souvent même, l'inoculation direct edu bananier à Vigna ne réussit pas .

Presque toutes les souches de mosaïque étudiée sproduisent de fines lésions nécrotiques pourpres su rles feuilles cotylédonaires inoculées (fig. 15 a) ; l ' in-fection ne devient pas systémique (fig . 15 b) .

Lorsqu'il s'agit d'une transmission à partir d etabacs préalablement inoculés (voir plus loin), le slésions apparaissent plus rapidement ; elles sont déj àvisibles 3 à 4 jours après l'inoculation ; elles sont plusnombreuses et d 'un diamètre légèrement plus grand .

La souche e MG e, originaire de Guadeloupe, donn eun résultat très différent . L ' inoculation à partir d ubananier n ' induit pas la formation de lésions localesnécrotiques sur les feuilles inoculées ; par contre onobserve des symptômes systémiques violents, dix jour s

PLANCHE H

FIG . 6 . — Lésions locales chlorotiques obtenues sur Vigna sinensis,variété ` blackeye ' , après inoculation de la souche u MG s .

FIG . 7 . — Symptômes obtenus sur Nicotiana tabacum var . ` Xanthi 'après inoculation des différentes souches de mosaïque du bananier .

FIG . 8 . — Symptômes obtenus sur Cucurbita pepo après inoculatio ndes différentes souches de mosaïque du bananier .

FIG . 9 . — Palisota lairsuta virosé trouvé en bananeraie .

FIG . Io . -- Commelina nudi/lora virosé trouvé en bananeraie .

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Fruits

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environ après l'inoculation : décoloration des nervuresdes feuilles trifoliées et apparition d'un réseau jaune ,courbure et nécrose des pétioles, gaufrage et défor-mation des feuilles (fig . 16) .

Lorsque cette souche est repiquée de tabac àVigna, on observe d 'abord l 'apparition, sur les feuille sinoculées, de lésions locales chlorotiques entourée sd'un cercle nécrotique pourpre puis le virus devien tsystémique et induit les symptômes identiques àceux décrits plus haut (fig . 6) .

Il convient de remarquer qu'il existe une souch edu virus r de la mosaïque du concombre (2o) qu idonne des symptômes systémiques sur Vigna alor sque les autres souches induisent des lésions nécro-tiques pourpres sur les feuilles inoculées .

2° Symptômes sur Nicotiana tabacum, var. ` Xanthi 'et ` Samsuun ' .

D 'une façon générale, on n 'obtient pas de lésion slocales primaires lorsqu'on inocule directement destabacs à partir du bananier .

Les premiers symptômes systémiques se mani-festent environ 3 semaines après l'inoculation .

On observe d 'abord un éclaircissement des ner-vures des jeunes feuilles ; ensuite apparaissent de splages chlorotiques de plus en plus grandes, qu ialternent avec des plages d'un vert intense (fig. 7) .Enfin, la feuille se déforme, se gaufre et, à un stad eavancé, elle peut même présenter un aspect lacini é(fig . 17) .

Fin . 17 .

Symptômes obtenus sur Nicotiana labacu,n var . ` Xanth iavec toutes les souches de mosaïque aen plage s

Ce type de symptômes est caractéristique du virus zde la mosaïque du concombre .

Nous l'avons obtenu avec la majorité des souche sa en plages » de la mosaïque du bananier .

Toutefois deux souches, l'une originaire de Côt ed'Ivoire (Aboisso), l'autre originaire de Guadeloup e(Marquisat) se sont comportées différemment surNicotiana tabacum, var. ` Xanthi ' .

On observe des taches nécrotiques dessinant su rles feuilles inoculées des cercles concentriques ou des

FIG . 15 a . — Lésions locales obtenues sur feuillescotylédonaires de Vigna sinensis (variét é

blackeye ') .Fie . rg b . — Aspect général de la plante . Note rl ' absence de symptômes systémiques sur feuilles

trifoliées .FIG . 16 . — Symptômes systémiques sur feuille strifoliées de Vigna sinensis (variété ` Blackeye ' )

après inoculation de la souche « MG » .

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Fruits -

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arabesques ; le virus devient ensuite systémique e tproduit des taches circulaires jaunes présentant uncentre vert ; ces taches peuvent s'entourer d'uncercle nécrotique pointillé .

3 0 Symptômes sur Nicotiana glutinosa .Les symptômes systémiques débutent égalemen t

par un éclaircissement des veines, puis la mosaïqu es'intensifiant, les feuilles se déforment et se gaufrent .

Aucune différence n'a été observée suivant la souchede mosaïque employée .

40 Autres plantes sensibles .Les inoculations directes réalisées à partir du bana-

nier n 'ont jamais permis d 'obtenir de symptômessur les autres plantes herbacées utilisées dans no stests . Par contre, après passage sur tabac, nous avon spu transmettre les différentes souches A . Cucumissativus, Cucurbita pepo (fig . 8), Chenopodium amaran-ticolor, Chenopodium Quinoa, Lycopersicurn esculenturn, Zinnia elegans, Datura stramonium .

Le tableau II résume les principaux résultatsobtenus .

TABLEAU Ir .

PLANTES HÔTE S

SOUCHES DE VIRUSVigna

sinensisN icotianaglutinosa

Nicotian atabacum(Xanthi)

Cucumis

Cucurhitasativus

pepoChenopodium

amaran-ticolor

Chenopodiu mquino a

Mosaïqu een tirets »

LLC LLC LI,C LLCpuis

puis puis pui sSouche MG mosaïque 1.,I .,N I,I . 0mosaïque

mosaïque mosaïque mosaïqu esystémique systémique systémique systémiqu e

LLC LLC LLCSouches 1 .LN puis puis pui smosaïque LI,N LLC.type AD pourpres mosaïque mosaïque mosaïqu e

1 systémique systémique systémiqu e

lésions

LLC LLCSouches typ e rMarquisat LLN mosaïque en anneaux

puis puis LLNou Aboisso pourpres puis

mosaïque mosaïqu emosaïque systémique systémiqu e

LLC LLC LLCVirus r L1.,N puis mosaïque mosaïqu edu mosaïque LLNpourpres mosaïque rabou - rabou -concombre systémique grissement grissement

L L C = Lésions Locales Chlorotiques .

L L N = Lésions Locales Nécrotiques .

5° Végétation spontanée en bananeraie .

D'autre part, nous avons pu observer que l'ontrouvait très souvent associée à des bananeraies mo-saïquées une végétation spontanée présentant de ssymptômes de mosaïque .

Des inoculations mécaniques réalisées A. partir deplantes fréquentes en bananeraies comme le Pali-sota hirsuta (fig . g) ou le Commelina nudi flora (fig . Io)ont permis d'obtenir des lésions locales pourpres surVigna sinensis, des lésions locales sur Chenopodiumamaranticolor et, sur tabac (N. tabacum et N. glu-

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tinosa) des symptômes identiques à ceux obtenusavec le virus de la mosaïque du bananier et le virus Ide la mosaïque du concombre .

6° Conclusion .

Ces expériences d'inoculation mécanique ont per-

mis de confirmer l'hypothèse que la mosaïque s e nplages » du bananier est due au virus I de la mosaïquedu concombre, virus très ubiquiste (Io, 13, 2 3, 2 9 ,3 1 , 40, 42 , 43, 44) . Elles mettent également en évi-dence que divers bananiers peuvent héberger diffé-rentes souches de ce virus .

V . PURIFICATION DU VIRUS I DE LA MOSAIQUE DU CONCOMBR EET DE PLUSIEURS SOUCHES DE LA MOSAIQUE DU BANANIE R

Purification du virus I du concombre .

Méthode de purification .

La méthode de SCOTT (27) légèrement modifiée aété utilisée de préférence à d'autres (24, 34) .

Des tabacs ` Xanthi ' ont été inoculés avec le virus Idu concombre .

Huit à dix jours après inoculation, les feuilles on tété récoltées et laissées quelques heures à 4- 2° C .Les différentes étapes de la purification ont été effec-tuées vers o° C .

FIG . i8 . — Spectre d ' absorption d' une préparation purifié edu virus I de la mosaïque du concombre .

Rapport D . O . max . D . O . nain : 1,4 .

r) Les feuilles sont broyées dans un bol de Turmix ,dans un tampon citrate de sodium o,5 M pH 6,5 ,contenant o,z % d'acide thioglycollique et du die-thyldithiocarbamate de sodium 0,005 M . Le tampo nde broyage est utilisé à raison de 15o ml pour roo gde feuilles .

2) Le broyat est filtré à travers 2 couches de gaz eet le filtrat est émulsionné avec du chloroforme pen-dant 15 à 20 mn. On utilise ioo ml de chloroform epour un volume de filtrat correspondant à ioo g d efeuilles .

3) L'émulsion est centrifugée 20 mn à 4 500 g .Le culot et la phase chloroformique sont éliminés .

4) La phase aqueuse est filtrée sur coton de verrepuis laissée pendant une nuit à 4 0 C .

5) Pendant la nuit, un précipité blanchâtre s eforme dans la phase aqueuse ; il est éliminé par unecentrifugation à 4 500 g pendant 20 mn .

6) Le surnageant, ambré, limpide, est centrifugé12o mn à 30 000 tour/mn dans le rotor n° 30 d'unecentrifugeuse Spinco modèle L. Les culots obtenu ssont remis en suspension dans du tampon borate d esodium 0,005 M pH 9,0 .

7) La suspension obtenue est centrifugée i5 mn à4 500 g . Le surnageant est opalescent et légèremen tbrun ; il est clarifié par une première précipitation a usulfate d ' ammonium (pourcentage de saturation finale :15 %) . Après une attente de 20 mn, il se forme unléger précipité jaunâtre qui est éliminé par une cen-trifugation de 20 mn à 3 000 g.

8) Le surnageant est centrifugé 90 mn à40 000 tours/mn. Les culots de virus obtenus sontremis en suspension dans du tampon borate 0,005 MpH 9,0 .

9) Cette suspension est clarifiée par une centrifu-gation de i5 mn à 2 000 g .

Le virus est alors précipité par du sulfate d ' am-monium (pourcentage de saturation finale : 45 %) .Après une attente de 4o à 45 mn, on centrifuge 25 mn

D . 0

0, 5

o

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Nruils

Vol . 21, n o J, 196 6462 -

à 3 000 g et les culots blanchâtres de virus sont remi sen suspension dans du tampon phosphate o,5 M, pH 7,0 .

La suspension est à nouveau soumise à deux cyclesde centrifugation différentielle . Le culot de la der-nière ultracentrifugation est remis en suspension dan sde l'eau .

Résultats .

a) Infectivité .La préparation obtenue a été inoculée, après dilu -

tion, à Vigna sinensis, var . Blackeye, et à Cucurbitaj5eeo .

Sur les feuilles inoculées de Vigna, de nombreuseslésions locales pourpres se sont développées .

Sur les feuilles inoculées de courge, des lésion schlorotiques sont apparues, puis l'infection est deve-nue systémique, sous l'aspect d'une mosaïque .

b) Caractéristique du virus .Le spectre d 'absorption de la préparation est carac-

téristique d 'une nucléoprotéine, avec un maximu mà 259-260 M [.,t et un minimum à 240 mi, le rapportD. O. max . D . O . min . est de 1,4 (fig . 18) . La suspensiona été observée au microscope électronique, soi taprès coloration négative à l'acide phosphotungstiqu e

Fie . 19 . — virus I de la mosaïque du concombre. Coloration néga-tive à l'acide phosphotungstique P. 2 p . cent) . - - Support de

rarlOne, V 120 000 .

FIG . 2r . -- Dia -gramme de sédimen -tation d'une prépa -ration purifiée du vi -rus I de la mosaïqu e

du concombre .Vitesse de rotation20.410 trs/mn. Lapremière photogra-phie est en bas de l a

figure .

(fig . 19), soit après fixation au glutaraldéhyde e tcoloration à l'acétate d'uranyl (fig . 20) . Des particule spolyédriques d ' environ 26 nit.). de diamètre ont ét émises en évidence .

L'ultracentrifugation analytique a permis d ' obte-

Fro . 20 . -- Virus I de la mosaïque du concombre .Fixation au glutaraldéhyde et coloration à l'acétate d'uranyl .

Support formar . ;: 120 000 .

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Fruits — Vol . 21, n o 9, 1966

--- 463

2 4

5

2~ ,

FIG . 24 . -- Lésions locales nécrotiques obtenues sur Ligna sinensisvariété ` Blackeye après inoculation avec une souche purifiée d e

mosaïque du bananier type « AD s .

FIG . 25 . — Lésions locales chlorotiques obtenues sur Curcubita pep oaprès inoculation avec une souche purifiée de mosaïque du bananie r

type () AD

FIG . 26 . - Bananier de semis .Musa balbisiana

gauche, témoin ;à droite, bananier inoculé avec une souche purifiée du virus de l a

mosaïque du bananier type «AD» .

Fu ; . 22 .

Spectre d'absorption d'une préparation purifié edu virus de la mosaïque du bananier souche type AD .

Rapport DO max1DO Min : 1,2 .

FIG . 23 . -- Virus de la mosaïque du bananier souche type Al) .Coloration ' négative à l'acide phosphotungstique (à 2 p. cent) . Support

de carbone

120 000 .

FIG . 2 2

D . 0

0,5

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46 .4 --

Fruits — Vol . 21, n o 9, 196 6

FIG . 27 .Virus de la mosaïque du ba -nanier souche e MG n . Fixa -tion à la glutaraldéhyde e tcoloration à l' acétate d'uranvl .Support formar . x 120 000 .

nir un diagramme de sédimentation montrant laprésence d'un seul composant, très homogène (fig . 21) .

Le coefficient de sédimentation de ce composantest de zoo S et sa masse moléculaire, déterminée pardiffusion de la lumière, de 5,35 X 10 6 (16) . Ces résul-tats sont en accord avec ceux publiés par IiRANCKI (12) .

Purification du virus de la mosaïque du bananier .

La méthode de purification précédente, appliqué eà des souches de mosaïque du bananier, du type

AD » (tableau II) a permis de mettre en évidencedes particules virales aux caractéristiques semblable sà celles obtenues avec le virus I de la mosaïque duconcombre. Le spectre d ' absorption de la prépara-tion présente un maximum à 258 mt,t, et un minimu mà 241 mt.t,, le rapport D . O . max . D . O . min . est de 1, 2(fig . 22) . Ces particules sont ployédriques, présentent

un diamètre d 'environ 26 mp, (fig . 23) et un coefficien tde sédimentation voisin de Zoo S .

Des tests d ' inoculation réalisés sur Vigna, courgeset tabacs ont prouvé que ces préparations étaient trè sinfectieuses (fig . 24 et 25) . Elles ont permis de trans-mettre la mosaïque du bananier à un jeune bananie rde semis (Musa balbisiana) (fig . 26) .

Avec les souches du type « MG » et du type «Ahoisso» ,la purification est possible mais ces souches sont moin sstables et la précipitation du virus au sulfate d 'am-monium se traduit par une perte importante d evirus .

Dans la méthode utilisée, nous avons donc seule -ment réalisé le premier traitement au sulfate d ' ammo-nium (clarification) et éliminé le deuxième, c'est-à -dire la précipitation du virus . Cette méthode a per -mis néanmoins d 'obtenir des préparations infectieuse sde la souche MG relativement propres (fig . 27) .

VI . RELATIONS SÉROLOGIQUES DES DIFFÉRENTES SOUCHE SDE VIRUS DU BANANIE R

Un antisérum de titre 1/128 a été obtenu pour levirus I de la mosaïque du concombre . Le virus a étépurifié selon la méthode décrite plus haut . Neuf injec-tions intramusculaires de 7 mg de virus ont été réa-lisées à raison de deux injections par semaine . Lelapin a été saigné 8 jours après la dernière injectio net le sérum, prélevé à l'aide d'une pipette capillaire ,a été centrifugé 20 mn à faible vitesse .

Le titre de cet antisérum a été déterminé selon laméthode de microprécipitation .

Des tests sérologiques réalisés avec des extraits de

tabacs `Xanthi ' inoculés avec les différentes souche sde mosaïque du bananier ont donné des résultatspositifs avec l 'antisérum anti-virus I de la mosaïqu edu concombre .

Par contre, il n'a pas été possible de réaliser de stests sérologiques avec le jus de feuilles de bananiersatteints de mosaïque car ces jus précipitent sponta-nément, même avec du sérum normal . Différentesexpériences ont été réalisées afin d 'éliminer cett eprécipitation mais aucun résultat entièrement satis-faisant n 'a encore été obtenu .

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CONCLUSIO N

D 'après les symptômes obtenus sur des hôtes herbacés sensibles, auxquels la mosaïqu ea en plages n du bananier a pu être inoculée mécaniquement, diverses souches de virus on tpu être mises en évidence .

La nature des hôtes sensibles, la taille, la masse et les réactions sérologiques des par-ticules virales montrent que les mosaïques s en plages s sont dues à des souches du virus Ide la mosaïque du concombre .

Manuscrit reçu le 12 juillet 1966 .

Remerciements .

Nous remercions vivement M . le professeur P . HORN, Institut de Physique, Nancy, qui a bienvoulu réaliser les ultracentrifugations analytiques .

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PUBLICATION DE L'INSTITUT FRANÇAIS

DE RECHERCHES FRUITIÈRES OUTRE-MER (IFAC)

MALADIES A VIRUS DES AGRUMESAnalyses des publications de 1926 à 196 2

Bibliographie établie pa r

l'Institut français de Recherches fruitières Outre-Mer (IFAC )

Sous les auspices d e

l 'Organisation internationale des Virologistes des Agrumes (10CV)

945 analyses - un index-matières - un index-auteur s

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I . F. A. C., 6, rue du Général-Clergerie, Paris, 16e