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MULENGRE PLACI

mulengre placi

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valerie leray project about photography and nomadism with the roma's teenagers.

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Origine

Nissa : « D’origine nous venons d’Allemagne. Mon nom de famille est allemand. Il veut dire boulanger. »Jason : « Le nom de Becker vient de la Seconde Guerre mondiale. Vous ne comprenez pas qu’on a souffert, que notre famille a souffert dans les camps d’internement. »

À la fin du XIXème et au début du XXème siècle sont arrivées en France des familles Manouches et Yéniches qui avaient habité sur le territoire germanique. Toutes ces familles restent encore représentées en Alsace.

Voyageur

Jason : « Mukrave. Aux voyageurs allemands. » Chez nous, on parle le voyageur.Mon père parle quatre langues : le manouche, le voyageur allemand, le romani, le français.On est voyageur, on le devient pas.C’est dans le sang.Les autres, ce sont les voyageurs d’HLM.

Argot

À la fin du XIXe siècle, l’argot romani pénètre dans toute la France et finit par faire partie intégrante de l’argot français. Néanmoins, (1990) il était de plus en plus difficile pour un jeune Français (un gadjo, ‘non tsigane’) pratiquant l’argot, de se rendre compte que les termes qu’il pouvait employer étaient d’origine tsigane (romani), tant ceux-ci avaient été repris et intégrés à l’argot national. L’argot français compterait près d’une centaine de mots d’origine romani ou manouche.

Homo Gadjus

Un gadjo, des gadjé.

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Origine

Nissa : « D’origine nous venons d’Allemagne. Mon nom de famille est allemand. Il veut dire boulanger. »Jason : « Le nom de Becker vient de la Seconde Guerre mondiale. Vous ne comprenez pas qu’on a souffert, que notre famille a souffert dans les camps d’internement. »

À la fin du XIXème et au début du XXème siècle sont arrivées en France des familles Manouches et Yéniches qui avaient habité sur le territoire germanique. Toutes ces familles restent encore représentées en Alsace.

Voyageur

Jason : « Mukrave. Aux voyageurs allemands. » Chez nous, on parle le voyageur.Mon père parle quatre langues : le manouche, le voyageur allemand, le romani, le français.On est voyageur, on le devient pas.C’est dans le sang.Les autres, ce sont les voyageurs d’HLM.

Argot

À la fin du XIXe siècle, l’argot romani pénètre dans toute la France et finit par faire partie intégrante de l’argot français. Néanmoins, (1990) il était de plus en plus difficile pour un jeune Français (un gadjo, ‘non tsigane’) pratiquant l’argot, de se rendre compte que les termes qu’il pouvait employer étaient d’origine tsigane (romani), tant ceux-ci avaient été repris et intégrés à l’argot national. L’argot français compterait près d’une centaine de mots d’origine romani ou manouche.

Homo Gadjus

Un gadjo, des gadjé.

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Tempête

Mardi 10 février : absence cause tempête.

Guerre

Ils arrivaient dans des wagons à bestiaux, gelés dedans…Quand ils arrivent on leur prend leurs photos, leurs habits, leurs papiers. On n’est plus rien.Ils les lavaient au jet, ils les exploitaient avant de les tuer.Se rappeler l’horreur des camps de concentration.Hitler, il brûlait les livres. Pour les gadgé, les livres sont vivants.« Je creuse un trou et je me mets dedans. »

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Mulengre placi

« Les places des morts » sont des endroits que l’on évite, parce que marqués par un décès. En général, rien ne distingue les mulengre placi, en particulier parce qu’il n’y a personne. Seuls les Manouches sauront les reconnaître comme tels (interpréter tel ou tel événement qui lui donnera cette signification).*

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Gitans

Gitans d’Arles« Ils ne sont pas comme nous, ils ne sont pas gitans. »

Gitans de Hongrie« La mort. Il y a une atmosphère triste car les photographies sont en noir et blanc. »

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Interstices Les interstices négligésLes terrains vagues Les faux cheminsEn lisière de forêt Près des buissons

Aux abords des villesLes parkingsLes constructions provisoiresUn arbre sur le parterreUn portail toujours ouvert

Masques

Un trou pour un oeil, et/ou la bouche, et/ou le nez... Avec un mouchoir elle fait un masque. Puis les autres en font autant.

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Photographie Pas vu, pas pris !

Point de fuite Le point de fuite, c’est tu t’en vas ?

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PoseSur le vif c’est mieux.

DégâtQuel dégât qu’on va faire avec les photos !

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HérissonManger du Niglo. Krayave du Niglo. Manger du hérisson.

Hérisson à la braise, hérisson en ragoût.Chasser le hérisson à la trace, à la butte.

CaravaneLa caravane à fenêtres, rideaux année 2003.

Silence« Exister comme si on n’y était pas. »

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TerrainsCheyenne : Marvin dans un chalet.Nissa : Mon petit neveu. Samuel : Mon cousin Elvis.Jason : Le grand chasseur. Tracy : “Regarde, Mélanie fait son jars.Samuel : “Oh Madison elle est pas partout avec son paletot là ?!”Mélanie, on dirait qu’elle a une perruque sur la tête.C’est pas nos camions. On n’a pas les clignotants orange dessus.Kimberley : “Et madame dépêchez-vous y a pas que ça à faire.”“T’as vu monsieur ? Nous on connaît même des arabes !”Jason : “On dirait une scène de crime. Ça c’est le Marker à Stéphane et la Mégane à Stéphane.”Samuel : “Monsieur mettait un aut’ disque.”Émilie : “Et mon Dieu je l’aime là. C’est mon p’tit garçon j’l’croyais là. Seigneur.”“Martineau ! ça c’est moi qui l’a prise.”“Mes morts on était là à la mondiale, carreau ouvert musique à fond là !”Emilie : “Qu’est-ce qu’elle raconte là ? Ah oui oui c’est ça.”Kimberley : “Avec son marteau y va où ? Elle est pas mal ! “Samuel : “C’est la caravane à fenêtres, j’reconnais les rideaux année 2003.”Samuel : “Bah nous c’est pas mieux y a des enjoliveurs d’DS dessus.”Emilie : “Tu peux le donner après le disque, Seigneur, tu l’regardes pas. »« Moi avec tout le monde. »Tracy : “Oh les poules en cage ! ““les-pou-les-en-ca-ge.”Emilie : “Oh c’est les trimards sous le pont qu’attendent un bout de pain.”Samuel : “Bah moi aussi j’peux faire pareil.”

Nissa : « En fait , si vous venez sur le terrain c’est pour nous surveiller. »« J’écris n’importe quoi, il me trouble. »

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Collège

Le son du vent dans les feuilles,le son des ventilations,le son de la cour d’école,le son des pas dans les herbes, sur le gravier, sur le bitume.

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Annexe

A : Terrain privé à la gâtine à St Rémy sur AvreB : Terrain d’accueil des gens du voyage, DreuxC : Terrain d’accueil des gens du voyage, DreuxD : Collège Louis Armand, Dreux

La terre vue d’en haut. En fait c’est de l’eau.

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* Patrick Williams, « nous, on n’en parle pas. Les morts et les vivants chez les manouches. »02

Valérie Leray, sans titre, série Nomades

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Silence

« Ne rien dire de soi, maîtriser ses appétits, détruire les objets de façon qu’ils ne laissent pas de traces, « oublier » l’histoire de ceux qui sont morts et taire leur nom, ne pas entrer dans les activités que proposent ou veulent imposer les Gadjé (ou seulement de manière provi-soire et à ses propres conditions), s’absenter des instances publiques où on est invité... »« Exister comme si on n’y était pas. »*

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Le développement photo noir et blanc selon KimberleyCinq épongesCinq balaisLiquide vaisselleUn produit blanc qui sent bon mais qui donne mal à la têteRévélateurBain d’arrêtFixateur

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Récupération

Le sténopé est une boîte en métal hermétique à la lumière qui, une fois percée d’un petit trou et peinte en noir, devient une chambre noire.

« Il existe dans le monde gadjo des objets sans valeur, des objets « qui ne valent rien ». Nous ramassons ces objets. Par le seul acte de les rassembler et/ou de les transformer, ils retrouvent une valeur. C’est une valeur qui profite au monde manouche. »*

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C’est inutile de penser que je travaillerai C’est inutile ces photographies C’est inutile je ne travaillerai pasC’est inutile, c’est pas valable. Je ne suis pas une égarée...

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Dans le photo-montage, l’horloge est trop grosse. Dans la réalité, elle n’existe pas. 09

Fac-similé - Carnet anthropométrique d’identité pour nomades, 120 p, 13x21 cm, 2008. Réalisation de Valérie Leray.

La définition d’un statut particulier pour les non sédentaires a résulté en premier lieu de la loi du 16 juillet 1912 qui, d’une part, obligeait les commerçants ambulants à déclarer leur activité à la préfecture et d’autre part astreignait les forains à détenir un carnet d’identité. Quant aux nomades, ils étaient définis de manière négative comme les individus qui « quelle que soit leur nationalité, circulent en France sans domicile fixe et ne sont ni com-merçants ambulants, ni forains, même s’ils ont des ressources ou prétendent exercer une profession » (art. 3). Ils devaient pour se déplacer être titulaires d’un carnet anthropomé-trique individuel visé dans chaque commune où ils s’arrêtaient.

On devenait titulaire d’un carnet à l’âge de treize ans.

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moije voudrais retrouverle paradis perduqui était nôtre(Psaume chanté au cours d’un baptême pentecôtiste)

Avec eux, il n’y a pas de demi-mesure : ou bien l’on est complètement à l’intérieur, ou bien l’on reste irrémédiablement dehors, incapable de rien saisir. La position d’observateur privilégié apparaît totalement illusoire. Il n’est même pas possible d’effleurer la surface des choses puisque les choses manouches n’ont pas de surface.Patrick Williams, Nous, on n’en parle pas.

Tout près de Dreux (ancienne ville frontière entre le domaine royal et le duché de Normandie), un portail qui reste ouvert, et sur le terrain parsemé de gravier, une caravane et un chalet ; un terrain goudronné, en bordure de la ville, entre les arbres et les entrepôts, entre un cours d’eau et un stade de foot. D’un côté, les immeubles, les supermarchés, les parkings, les rocades, de l’autre les champs, les forêts, les vallons, la ligne d’horizon. « Sédentaires, semi-sédentaires, voyageurs » sont des distinctions imposées par la législation. Que disent-elles du rapport à l’espace des familles qui vivent sur ces terrains ? Entre les migrations saisonnières, les parcours dans la région... quel est pour eux le sens du mot « trajet » ?

Les dénommés « gens du voyage » qu’on rencontre en périphérie de Dreux ou aux abords des villages avoisinants sont vraisembla-blement originaires de la migration, pendant la seconde moitié du XIXe siècle, de familles manus et yéniches issues des territoires germaniques vers la France. Les Manus sont des Roms, les Yéniches, un peuple voyageur non rom. Ils ont une histoire commune. Au XVIIIe se constituent des groupes familiaux dans les régions allemandes entre Rhin et Saxe, suite aux mesures prises par les seigneurs féodaux qui chassent ces familles considérées comme dangereuses ou, au contraire, désirent les rassembler pour utiliser les hommes à étoffer leurs troupes. De multiples unions matrimoniales vont lier ces nomades réfugiés, plus ou moins durablement, en périphérie des massifs forestiers, dans le Nord de l’Alsace par exemple, ou installés dans divers villages à proximité des garnisons. C’est la volonté de conserver un mode de vie indépendant qui les conduit à de nouvelles migrations de part et d’autre de frontières constamment disputées. La guerre de 1870 constitue une menace pour les hommes, que les gendarmes viennent enrôler de force. Une fois la guerre terminée, on proposa aux populations de faire le choix de leur nationalité ; « autant qu’ils le purent ils optèrent pour la France et se dispersèrent vers les régions les plus hospitalières. » ( Joseph Doerr, Où vas-tu manouche ?)

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Une terre hospitalière signifie : des possibilités économiques qui rendent possible leur inscription dans le monde gadjo, sans pour autant renoncer à leur mode de vie. C’était, quand la France était encore profondément rurale, l’exercice de leurs multiples métiers traditionnels (vannerie par exemple pour les Yéniches) qui rendait viable cette adaptation. Quand les vanniers deviennent ferrailleurs, que les mutations de la société condamnent une grande partie des activités de survie traditionnelles, que reste-t-il de l’inscription du voyageur dans le monde gadjo ? Qu’est-ce que ce rapport si spécifique au temps et à l’espace qui fait dire au voyageur « c’est dans le sang » (montrant par là que c’est dans sa culture) ?

« Les Manus vivent dans le monde des Gadjé - et non pas seulement « dans le même monde que les Gadjé »... revient à dire que les Manus n’ont pas de rapport direct à la nature par exemple, mais toujours médiatisé par les Gadjé »(Patrick Williams). L’univers que parcourent les voyageurs est balisé, a été façonné, et leur est souvent assigné – par les sédentaires. Le rapport au monde qu’instaurent les voyageurs avec ce monde-là, qu’ils n’ont pas construit, qu’ils ne construisent pas, est d’appropriation – mais selon des voies et des modes qui leur sont propres et que les Gadjé ne saisissent pas.

C’est sans doute ce que montrent les représentations des enfants... Le monde qu’ils dessinent, qu’ils photographient, est « le monde des Gadjé ». Cependant, nous le voyons ici pour la première fois, vide de gadjé même sur les lieux de scolarisation, rendu à des élé-ments, terre, ciel, route, terrain, qui composent à l’infini le même paysage, où les animaux apparaissent à la même place (cage), où eux, les voyageurs, sont de passage : un éclair de flash dans le noir, sur le point d’être engloutis par la nuit ; liés à la caravane, au véhicule, à quelque chose de pas très solide. La présence humaine est fragile, les seules lignes immuables sont celles du paysage. Le paysage ne nous renvoie pas un monde champêtre et pittoresque, les signes du monde gadjo sont là, camions, béton, immeubles, mais c’est une ligne en pointillés, dévorée par le ciel ; notre présence à nous aussi en est rendue ténue.

Valérie Leray a travaillé avec les adolescents sur le territoire, les trajets des terrains à l’école, les repères dans l’espace. Les terrains sont liés aux représentations de la famille, alors que le collège n’est qu’une architecture de béton. Il apparaît comme un espace fermé. Les trajets, eux, nous entraînent dans un mouvement singulier, qu’on pourrait dire vertical plutôt qu’horizontal : les lieux qui les jalonnent paraissent choisis non en fonction de la logique du déplacement, de marques topographiques, mais de leur signification propre. Une route, un champ, une lisière de forêt : les lieux se répètent, légèrement différents et toujours les mêmes, comme si le voyage était à la fois perpétuel et immobile.

Cet espace-là, défini par d’autres points de repères que ceux des sédentaires, aurait un rapport avec la mémoire. Les mulengre placi, ces lieux liés à un deuil dont ils gardent la mémoire, nous introduisent métaphoriquement dans le monde des voyageurs. La mémoire est un rapport particulier à l’espace. Elle est « sans surface ». Les objets mulle sont des objets à l’abandon ; rien ne les distingue des autres objets sinon leur usage – l’absence d’usage. Et la photographie, elle aussi, s’inscrit dans un usage particulier. Les voyageurs ont de nombreuses photos, mais pas d’albums de famille. La photographie peut être encadrée et exposée comme elle peut servir de support pour crayonner un numéro de téléphone. Elle est, elle aussi, périssable.

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Le leporello «Mulengre placi» 2010 est réalisé dans le cadre du projet « Espaces, mémoires des Roms », photographies & écriture en 2008-2009 à Dreux auprès de la classe jeunes voyageurs 6ème Verdi du collège Louis Armand, sur les terrains d’accueil des gens du voyage, sur le terrain privé à la gâtine à St Rémy sur Avre.

Photographies, dessins, jeux de mots de Cheyenne, Émilie, Jeson, Joana, Jordan, Harmonie, Kimberley, Kissme, Marvin, Mélanie, Nissa, Samuel, Tracy.

Encadrement de l’atelier : Valérie Leray Adaptation des textes et post-face : Nadejda Tilhou Graphisme : Valérie Leray & Olivier Morvan (www.agentliquide.com)Relieur : Alain Briand Impression : LasertypeProfesseur de la classe 6ème Verdi 2008-2009 : Maximilien Martineau Comité de pilotage : Anne Audouin (ACSE Régionale), Dominique Bardou (Inspection Académique 28), Flore Foulon (CRIA 28), Valérie Leray (la mire), Madjid Ouriachi (Collège Louis Armand), Jean-Christophe Ralema (GIP Alpha Centre), Patrick Travers (CASNAV).

retrouvez le leporello sur : www.leporello.voyageur.fr / www.la-mire.fr

Remerciements à M. Becker, Fabien Coassin, la famille Riffet, Femmes d’ici et d’ailleurs (Dreux), Brigitte Plancheneau, aux voyageurs, Patrick Williams pour son livre « Nous, on n’en parle pas. Les vivants et les morts chez les manouches. »

Ce projet a reçu le label « European year of intercultural dialogue 2008. »

et le soutien de : Ministère de la Culture et de la Communication, ACSE nationale, ACSE régionale, DDJS, DDTEFP, DDASS, DRETFP, CAF, CRIA 28, Conseil général Eure et Loir, Inspection Académique 28, la mire.

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j’ai un sentiment de fin du monde.

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