MUSÉE DES CIVILISATIONS DE L’EUROPE ET DE LA MÉDITERRANÉE

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« APRÈS LA CRISE »

Autour de l’exposition

History Zero

Du 19 au 23 novembre

* Présentation de l’exposition p. 9.

et aussi !Samedi 1er novembre, projection de 2 films espagnols sur le cinéma en tant de crise en Espagne, dans le cadre de CineHorizontes (p. 40).

TEMPS FORTAprès lA crise, voyage au cœur de la crise grecque • Du 19 au 23 novembre

Du 19 au 23 novEmbrE

Rencontres, débats, tables rondes, performance, installation

« Tu sais quoi ? La Grèce est en train de mourir. En tant que peuple, nous sommes mourants. Nous avons bouclé notre cercle… Mais si la Grèce est destinée à mourir, qu’elle meure alors sans trop tarder. Car le suspense dure bien trop longtemps, et son vacarme est insupportable. » Theo Angelopoulos, cinéaste

En novembre, le MuCEM dédie un temps fort à la crise grecque et par extension à la crise économique, sociale et politique qui affecte les pays du sud de l’Europe depuis 2008. Cette programmation fait écho à une exposition d’art contemporain présentée au fort Saint-Jean, History Zero*, de l’artiste Stefanos Tsivopoulos, qui a représenté la Grèce lors de la Biennale de Venise en 2013.

« Après la crise » s’inspire des réflexions de l’anthropologue Panagiotis Grigoriou, initiateur depuis 2010 du blog Greek Crisis et auteur du livre La Grèce fantôme (Fayard, 2013). À travers les travaux et contributions de penseurs, le regard des artistes et de grands témoins, acteurs de la société civile, il s’agit d’appréhender les mille et une facettes de la crise, de comprendre et d’éclairer son impact sur la vie des citoyens grecs et du sud de l’Europe. Y a-t-il un « après la crise » ? Une possible sortie de crise ?

« Après la crise » questionne la faille qui semble partager aujourd’hui l’Europe en deux camps, un « Nord » qui serait porté par l’Allemagne et un « Sud » dont la Grèce serait l’in-carnation. Que signifie cette ligne de rupture entre les deux parties de l’Europe, et de quel mépris, ou de quel échec, est-elle le nom ? À supposer qu’il y ait une « sortie », de quelles (nouvelles) utopies la crise est-elle porteuse ?

Remerciements à Adea Guillot (correspondante pour Le Monde, Arte et Le Soir à Athènes), pour ses conseils et sa contribution à l’élaboration du projet.

APRÈS LA CRISEVoyage au cœur de la crise grecque

Ouverture du temps fortMercredi 19 novembre à 18 h Salon de la terrasse du J4 • Entrée libre

Table ronde avec l’artiste Stefanos Tsivopoulos, Jean-Pierre Rehm (directeur du FID) et Véronique Collard-Bovy (directrice de Sextant et plus), à l’occasion du vernissage de l’exposition History Zero.

© Panagiotis Grigoriou

TEMPS

FORT

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DISJUNCTIONInstallation photographique de Christos Chryssopoulos.Forum du J4 • Entrée libre aux heures d’ouverture du musée

Du 20 au 23 novEmbrE

Christos Chryssopoulos est écrivain et photo-graphe. Dans la série Disjunction, il capte en images et en textes les fractures profondes de sa ville, Athènes. Ville palimpseste où les couches se superposent en une accumulation éternelle ; ville au système dérégulé où les détails de vie s’entrechoquent ; ville qui échappe sans cesse au récit qu’on voudrait en écrire, mais où pourtant, à leur manière, les Athéniens ont réussi à vivre ensemble.

VOIR LA CRISE

JEuDi 20 novEmbrE PERFORMANCEAuditorium Germaine Tillion • 15 € / 11 €

18 h

voyage au pays de la crise, généalogie de la crise grecque Par Panagiotis Grigoriou, historien et anthropologue.

Dans son blog Greek Crisis, Panagiotis Grigoriou écrit depuis 2010 la chro-nique effroyable de la vie en temps de crise. De jour en jour, il en capte les détails les plus saillants et les plus infimes. Ses interviews, photographies et récits constituent un témoignage anthropologique exceptionnel. En ouver-ture de ce temps fort, Grigoriou retrace la chronologie de la crise, illustrée d’images captées de 2010 à 2014. Un premier voyage au cœur de la crise grecque, où est donné à voir ce que l’on ne veut pas voir…

CONFÉRENCE EN IMAGESForum • Entrée libre

19 h

avant la crise, un aveuglement ? Par Takis Theodoropoulos, écrivain et éditorialiste.

Avant la crise, personne, en Grèce ou à l’extérieur, n’avait perçu le fond de l’abîme ni appréhendé le vertige. Si la question se pose d’un « après », il faut d’abord esquisser l’« avant », tenter d’appréhender les prémices et de retrouver les signes avant-coureurs. Pour donner à voir, rétrospecti-vement, ce que l’on n’a pas voulu voir. Donner à entendre (à travers des documents d’archives) les voix de l’avant-crise : les chroniques écrites par Takis Theodoropoulos lui-même en 2008 et 2009, ainsi que les mises en garde des « Cassandre ».

Apéritif offert dans le forum à 19 h.

CONFÉRENCEForum • Entrée libre


20 h 30

Some use For Your broken Clay Pots De Christophe Meierhans.

À quoi ressembleraient nos vies si elles devaient se dérouler selon des règles totalement nouvelles ? Depuis plus d’un an, l’artiste Christophe Meierhans travaille à un projet pour le moins ambi-tieux : une nouvelle constitution. Non pas une divagation politico-poétique, mais bien une recherche consciencieuse, à la frontière entre l’utopie et le réalisme pragmatique.

Développée en collaboration avec une équipe d’universitaires belges, Some Use For Your Broken Clay Pots est une pièce de théâtre dont le scénario est le texte constitutionnel d’un État démocratique qui n’existe pas encore…

Production : Mokum / Coproduction : Kunstenfestivaldesarts, Kaaitheater, Kunstencentrum Vooruit, workspacebrussels, BIT Teatergarasjen, Teatro Maria Matos. Avec le soutien de : Vlaamse Gemeenschapscommissie, Vlaamse Overheid.

DISJUNCTION-Jeune coureur de la place Syntagma © Christos Chryssopoulos

© Jan Lietaert


LA CRISE GRECQUE, RUPTURES

TABLE RONDEForum • Entrée libre

vEnDrEDi 21 novEmbrE

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DOCUMENTAIREAuditorium Germaine Tillion • Entrée libre

20 h

Goldman Sachs, la banque qui dirige le monde De Marc Roche et Jérôme Fritel (France, 2012, 1 h 11).

Plus qu’une banque, Goldman Sachs est un empire invisible riche de 700 milliards d’euros d’actifs, soit deux fois le budget de la France. Après s’être enrichie pendant la crise des subprimes en pariant sur la faillite des ménages américains, elle a été l’un des instigateurs de la crise de l’euro en maquillant les comptes de la Grèce puis en misant contre la monnaie unique. Un empire de l’argent sur lequel le soleil ne se couche jamais, qui a transformé la planète en un vaste casino…

Projection suivie d’un débatAvec Marc Roche (journaliste spécialisé en économie, correspondant du Monde à la « City » de Londres), Petros Linardos (économiste, spécialisé dans les questions de développement et d’économie sociale et solidaire), Panagiotis Grigoriou (anthropologue) et Takis Theodoropoulos (écrivain et éditorialiste). Modération : Adéa Guillot (correspondante à Athènes pour Le Monde, Arte et Le Soir).Production CAPA Presse / Coproduction et diffusion ARTE.

18 h

Écroulement des repères économiques, politiques et sociaux Avec Panagiotis Grigoriou (anthropologue), Yorgos Vichas (médecin cardiologue, fondateur du Dispensaire social métropolitain d’Ellinikon à Athènes), Nikos Alivizatos (pro-fesseur de droit constitutionnel à l’Université d’Athènes) et Olivier Delorme (historien et écrivain). Introduction et modération : Petros Linardos (économiste spécialisé dans les questions de développement et d’économie sociale et solidaire). Traduction simultanée grec / français.

En Grèce, l’impact de la crise sur les temps politique, éco-nomique, social et symbolique est incommensurable. Un sentiment s’est imposé, celui de la dépossession généra-lisée de toute vision du futur. Par son caractère soudain, la crise se présente comme une coupure radicale : il y a désormais un « avant » et un « après », comme lors d’une entrée en guerre. Aucune strate sociale n’est épargnée, et la destruction de la classe moyenne impose à chacun de nouvelles stratégies, y compris celle de la survie. Autop-sie de la crise grecque sur les plans politique, juridique, social et médical.


© CAPA Presse


et aussi !une anthropologie visuelle de la crise. Par Panagiotis Grigoriou.

Les tables rondes des 21 et 22 novembre sont précédées d’une courte intervention de Panagiotis Grigoriou. À partir d’un choix de photographies captées au fil du temps, il nous introduit aux aspects les plus saillants du vécu quotidien de la crise grecque : espace public, inscriptions et slogans, colères et gestes de solidarité…

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IMAGINAIRES DE LA CRISE (EN GRÈCE ET EN EUROPE DU SUD)

SamEDi 22 novEmbrE

TABLE RONDEAuditorium Germaine Tillion • Entrée libre

19 h

Les Sentiers de l’utopie D’Isabelle Fremeaux et John Jordan (France, 2012, 1 h 49).

Pendant près d’un an, Isabelle Fremeaux et John Jordan sont partis sur les routes européennes, à la rencontre de celles et ceux qui ont choisi, ici et maintenant, de vivre autrement.

Un hameau squatté par des punks cévenols, une école anarchiste gérée par ses propres élèves, une communauté agricole anglaise à très faible impact écologique, des usines occupées en Serbie, un collectif prati-quant l’amour libre dans une ancienne base de la Stasi… Ce docu-fiction présente des utopies bien vivantes, logées dans les interstices invisibles du système.

Découvrez le film-livre Les Sentiers de l'utopie, d'Isabelle Fremeaux et John Jordan, éditions Broché, 2011, en vente à la Librairie du MuCEM.


15 h

L’onde de choc des mouvements d’extrême droite versus le cosmopolitisme méditerranéen Avec Dimitris Christopoulos (politologue, professeur à l’Université de Pantion), Jean-François Leguil-Bayart (directeur de recherche au CNRS) et Annamaria Rivera (professeur d’ethnologie et d’anthropologie sociale à l’Université de Bari, Italie). Introduction et modération : Thierry Fabre, essayiste et responsable du Département du développement culturel et des relations internationales du MuCEM.

Face à la brutalité des politiques d’austérité, les organisations syndi-cales, sociales et politiques, en Grèce comme dans les autres pays du sud de l’Europe, n’ont pu adapter leur action. Elles ont agi conformé-ment aux pratiques héritées du passé (grèves, manifestations, protes-tations diverses), sans pouvoir rien changer. Parallèlement, on assiste aujourd’hui au renforcement, en Grèce, de l’audience d’Aube dorée, mouvement politique ouvertement antidémocratique et néonazi, qui infiltre les institutions comme la police, l’Église, l’éducation ou l’armée.

Extension de cette question de la « face noire » de la crise aux pays du sud de l’Europe : va-t-on vers une « fascisation » de nos sociétés ?

17 h

une vie plus frugale et créative : nouvelles solidarités et nouveaux modes de vie Avec Myrto Bolota (coordinatrice de Solidarity 4 All), Petros Linardos (économiste, spécialisé dans les questions de développement et d’économie sociale et solidaire) et Kosmas Anagnostopoulos (ingénieur, fondateur de la CPD - coopérative de projets urbains et d’études de l’espace public). Introduction et modération : Adéa Guillot (correspondante pour Le Monde, Arte et Le Soir à Athènes). Traduction simultanée grec / français.

Avec la disparition de la classe moyenne en Grèce, la société a déve-loppé de nouvelles stratégies : quitter le pays, changer de secteur d’ac-tivité, se repolitiser…

De nouvelles pratiques sociales, nées de la crise, émergent par ailleurs : échange de produits ou de services entre citoyens, instauration de monnaies parallèles, mise en place de chaînes de solidarité visant à réintroduire un minimum de sécurité alimentaire et médicale… On dresse ici un inventaire non exhaustif de certaines de ces solidarités renaissantes.

TABLE RONDEAuditorium Germaine Tillion • Entrée libre




ÉCRIVAINS ET CINÉASTES : IMAGINAIRES DE LA CRISE

DimanCHE 23 novEmbrE


15 h

L’Europe des écrivains La Grèce de Christos Chryssopoulos, Petros markaris et Ersi SotiropoulosDe Nicolas Autheman et Raphaëlle Rérolle (France, 2014, 52 min).En présence des réalisateurs.

Ce film interroge l’identité grecque et européenne à travers la parole, les œuvres, les souvenirs, les déambulations de trois des plus grands écrivains grecs contemporains : Petros Markaris, Ersi Sotiropoulos et Christos Chryssopoulos. De générations et d’univers différents, ils racontent leur Grèce : celle d’hier marquée par les troubles de l’his-toire ; celle d’aujourd’hui qui se dissout peu à peu dans le chaos quo-tidien d’Athènes ; celle de demain, dont l’identité reste à réinventer. Ils nous font sentir l’urgence d’unifier, par leurs écrits, ce qui peut l’être d’un paysage disloqué, incertain, mutant.

Projection suivie d’une rencontreAvec Petros Markaris, Ersi Sotiropoulos et Christos Chryssopoulos. Animée par Raphaëlle Rérolle (journaliste au Monde, responsable du supplément Culture et Idées). Traduction simultanée grec / français.


© Actes Sud © DR © DR

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