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Musée moderne, musée vivant Jan Jelinek L'explosion démographique, particulièrement en Amérique du Sud et en Amé- rique centrale, en Afrique et en Asie, a entraîné dans ces continents, en dépit de tous les efforts et malgré certains succès locaux, une progression constante et très rapide de l'analphabétisme. Non seulement l'enseignement ne répond plus aujourd'hui aux besoins de la société, mais sa conception même, ses méthodes et ses objectifs sont dépassés. ' Si, jusqu'ici, l'éducation était essentiellement destinée à la jeunesse, il importe maintenant de la faire débuter bien plus tôt, c'est-à-dire avant l'âge de six ans, et de l'adapter aux adultes afin que ceux-ci puissent parfaire constamment leur instruction tout au long de leur vie. La pédagogie doit évoluer pour répondre aux nécessités du temps présent. Or nous en sommes demeurés, dans l'ensemble, à des méthodes, des équipements et des moyens pédagogiques surannés. Nous ne pouvons plus nous contenter de viser simplement à &Spenser une somme de connaissances ; il s'agit avant tout de former une personnalité moderne et équilibrée, de transmettre l'art d'acquérir des connaissances et finalement d'atteindre à la connaissance elle-même. Tout le système d'enseignement est à la veille de transformations révolution- naires. La question est de la plus haute importance pour la société; en effet, si la Västerbottens County Museum Umeå (Suède) 2 2 Le personnel du musée étudie des vidéo- cassettes en vue de leur intégration aux collections d'étude et aux divers espaces muséaux en cours d'aménagement. Esquisse d'un s y s t h e d'enseignement. 3 la), O)> (c) ESQLJISSE POUR UN SYSTÈME D'ENSEIGNEMENT AU MUSÉE DE V~STERBOTTEN o . . EST PRÉVU POU/? S&R D'INSTRUMENT D'FNSEIGNEMENT POUR L!kOLE PRIMAIRE, L/iCOLE SECONDAIRE ET LE LYCgE. A L/AlDE DE D/F&RE~S P&THOPES VISUELLES, L~~POSlTlON RACONEm, &MIRA, ~T'UDIERA, MONTRERA 113 RELAVONS ET EOR VOLU UT ION. E~Z: I 1 PAS DE f?&SfN TATION S EN GROUPES IMPORTANTS g"~~',~AC€~DO;CTTEN 1 . -- -I.. I ,...---- .-."---- .--- LA CARTE D'~DES EST LEGVIDE DE -+ LES ENFANTS TRAVAILLENT SEUL5 L/ExpOs'T'ON EN PET11S GROUPES

Musée moderne, musée vivant

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Musée moderne, musée vivant

Jan Jelinek L'explosion démographique, particulièrement en Amérique du Sud et en Amé- rique centrale, en Afrique et en Asie, a entraîné dans ces continents, en dépit de tous les efforts et malgré certains succès locaux, une progression constante et très rapide de l'analphabétisme. Non seulement l'enseignement ne répond plus aujourd'hui aux besoins de la société, mais sa conception même, ses méthodes et ses objectifs sont dépassés. '

Si, jusqu'ici, l'éducation était essentiellement destinée à la jeunesse, il importe maintenant de la faire débuter bien plus tôt, c'est-à-dire avant l'âge de six ans, et de l'adapter aux adultes afin que ceux-ci puissent parfaire constamment leur instruction tout au long de leur vie.

La pédagogie doit évoluer pour répondre aux nécessités du temps présent. Or nous en sommes demeurés, dans l'ensemble, à des méthodes, des équipements et des moyens pédagogiques surannés.

Nous ne pouvons plus nous contenter de viser simplement à &Spenser une somme de connaissances ; il s'agit avant tout de former une personnalité moderne et équilibrée, de transmettre l'art d'acquérir des connaissances et finalement d'atteindre à la connaissance elle-même.

Tout le système d'enseignement est à la veille de transformations révolution- naires. La question est de la plus haute importance pour la société; en effet, si la

Västerbottens County Museum Umeå (Suède)

2

2

Le personnel du musée étudie des vidéo- cassettes en vue de leur intégration aux collections d'étude et aux divers espaces muséaux en cours d'aménagement.

Esquisse d'un s y s t h e d'enseignement. 3 la ) , O)> (c)

ESQLJISSE POUR UN SYSTÈME D'ENSEIGNEMENT AU MUSÉE DE V~STERBOTTEN o . .

EST PRÉVU POU/? S&R D'INSTRUMENT

D'FNSEIGNEMENT POUR L!kOLE PRIMAIRE, L/iCOLE SECONDAIRE ET LE LYCgE. A L/AlDE DE D / F & R E ~ S P&THOPES VISUELLES, L ~ ~ P O S l T l O N RACONEm, &MIRA, ~T'UDIERA, MONTRERA 113 RELAVONS ET EOR VOLU UT ION. E ~ Z :

I 1

PAS DE f?&SfN TATION S EN GROUPES IMPORTANTS

g"~~',~AC€~DO;CTTEN 1 . -- -I.. I ,...---- .-."---- .---

LA CARTE D ' ~ D E S EST LEGVIDE DE -+ LES ENFANTS

TRAVAILLENT SEUL5 L/ExpOs'T'ON EN PET11S GROUPES

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L 'éducation et le potentiel des musées

La manière traditionnelle de communiquer l'information par le texte écrit est archaïque et ne suffit déjà plus. Cette démarche ne diffère pas fondamentalement de celle qui consistait à graver des caractères cunéiformes sur des tablettes d'argile. Pour transmettre l'information, nous ufilisons un certain nombre de signes abstraits - les lettres - groupés en symboles abstraits - qui sont les mots. Or cette méthode ne peut plus faire concurrence à la somme de renseigne- ments transmis par l'image. Le développement de l'édition de livres illustrés, plus encore celui des films et de la télévision, le montrent clairement. L'inven- tion de la vidéocassette vient d'ailleurs de supprimer un incodvénient grave de la télévision en permettant même la conservation à long terme de l'information télévisée dans des banques, bibliothèques ou centres de documentation vidéo l.

Du point de vue de l'éducation, ce mode de transmission de l'information a certes des inconvénients spécifiques, notamment du fait que le spectateur absorbe tout passivement, sans effort ni participation, sans la moindre possibilité de vérifier l'exactitude des données et de les confirmer par l'expérience. Par com- paraison, si les musées sont assurément moins servis par la publicité (sauf s'ils collaborent avec la télévision)2, ils ont en revanche l'avantage de communiquer avec nous par l'intermédiaire d'objets tridimensionnels originaux, qui sont autant de sources d'information authentiques et inépuisables. Une autre qualité du musée - encore peu exploitée à ce jour - est qu'il fait participer directement le visiteur à la découverte de l'information, qu'il peut lui communiquer le sen- timent d'une expérience personnelle en même temps que l'information, en d'autres termes, qu'il transfère à la fois l'information et ce qui l'atteste (fig. z et 3 a, b, c). Or l'expérience est indispensable à la mise en place d'une connaissance des valeurs qui, dans l'environnement complexe d'aujourd'hui, est essentielle pour l'avenir de notre société. Cette approche pédagogique fait utilement contre- poids à la consommation passive des informations par le téléspectateur auquel

I. Voir <(Musks et vidéou, p. 19.

a ~ a télévision et le musber, drn.réeJ,

~~~~~~~~~t~~~ '973

I. Voirà ce sujet: John READ,

A L'ENTRÉE DUMUSÉE SE TROUVE UN GRAND NOMBRE CARTES D'tfTUDES EN LIAISON AVEC LES MATIkRfS

D'ENSNBNEMENT ET LE5 DOMAINES fflNT&fi ET DE TRAVNL SCOUIRES

LA CARTE D ~ T U D E S EWUQUE où LE GROUPE DOIT SE RENDRE, CEQUI1 DOJJYFAIRE. ELLE PASE DES QUESTIONS, €LLE PROPOSE E S ACTIVITÉS PR4TIQUES ...

I 3b

LfS ENSEIGNANTS SE FORMENT À LA M~THODOL0GIE DU MUS.& PENDANT UN STAGE D'UNE JOURYbE

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LE MANUEL DE L'ENSEIGNANT DÉCRIT

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COMPTES RENWs , DES ACTIVITES PRATlqUES, ETC.

L'ÉcaLE POSS~DE ÉGALEMENT UNE SÉRIE DE DIAPOSltIVES QUI MONTRE COMMENT UN GROUPE D'iLkVES TRAVAILLE DANS LE MUSÉE

e AiNsi PRÉPAR~, LES ÉLÈVES

ARRIVENT AU MUS& POUR L'UWSER COMME INSTRUMENT D'WSEl6NEMENT

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4a

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- .-_ ...

Nova Scotia Museum, Halifax (Canada) &ti& SII)’ le trrrain r t Participation du pitblic.

4 ((L’artisanat au temps des pionniers)), thème retenu pour l’une des séances d‘activité: a) un enfant s’entraîne à carder la laine, un jour où le musée reçoit le public toutes portes ouvertes; b) séance du samedi matin : comment fabriquer un moule à beurre en bois.

Club de géologie. Travail sur le terrain. 6 Étude de l’environnement. Excursion orga- nisée par les services scientifiques du musee, lors d’une session tenue deux années de suite à l’intention des professeurs de sciences.

la télévision donne certes la possibilité d‘une participation émotionnelle, mais non pas la possibilité d‘effectuer une vérification personnelle, d’acquérir la certitude de l‘expérience.

1 e besoin din formations &actualité

Notre société est habituée au renouvellement permanent et rapide de l’informa- tion qui résulte de la révolution scientifique et technique. Dans ces conditions, les musées ne peuvent plus se contenter de jouer le rôle de mausolées et de conservatoires de documentation sur la nature et la société. Ils doivent aussi nous aider à faire face aux exigences du monde moderne. Dans le domaine de l’éducation, la rapidité du flot d’informations engendré par la révolution scien- tifique et technique se traduit par un besoin croissant de recourir aux expositions organisées par les musées sur des thèmes d’actualité. Ces expositions répondent, en quelque sorte, au concept nouveau de ((journalisme muséal)) (fig. I). Le choix des thèmes appropriés s’opère aisément à partir d’un examen critique des pro- grammes de télévision par exemple. Pous les problèmes scientifiques, l’exposition ((permanente)) du musée traditionnel est en voie de disparition. Elle survit sous la forme de présentations de longue durée exigées pour l’illustration de certaines questions scientifiques classiques, mais il n’en demeure pas moins que très vite (après quelques années seulement) toute exposition scientifique demande à être revue, augmentée ou remaniée en grande partie, sinon dans sa totalité, à la lumière des dernières découvertes scientifiques. Pour ce qui est des techniques muséo- logiques, aucun musée moderne ne saurait plus s’abstenir de travailler avec la télévision, dans le cadre d‘un programme bien conp. La coopération occa- sionnelle n’est plus de mise, car elle ne suffit plus.

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Musée moderne, musée vivant J I

7 Programme TETE Le progranitne TETE u Pour line éducation totale hm 1111 environtiew~ent total)> a été lancé en 1964 au Connecticrit (Etats-Unis d’Aniériqiie) avec le statut d’mi service édficatg de considtations à hit non lmratif. Son activité est fondée stir le principe que toiit apprentissage doit ê$re basé aiissi largement que possible srir les ressoiirces existantes, tant na furelles qri ’humaines. Le misée est l ’ i i n p de ces resso~~~ces.

L a (Journée de fa terre u, organisée en 1970 à New York, azl Sor& Street Miiseum, a incité la Com+ssion des arts (State Coimil on the Ar t s ) de I’ E ta f de New York, à s@ventionner I’exécutioti d’ritz projet pilote dans cet E ta f . Le j e r u e Hi(dson giant été choisi comme u microcosme du monde u, l’Hudson River Mziseiim est devenii le qnartier géné- rai du proje t e t des écoles de qnatre agglomérations sitiiées entre New York e t A l b a 9 ont été chargées de rendre compte des interactìons pbysiqiies, biologi- que5 e t crilfnrefles observées dans leur environnement coninirm. Les élèves ont effectué des travaux multi- disczjdinaires qiii ont été exposés ensriite, en 1971 e t 197.2, dans les quatre agglomérations: aii Mtisée de P&tat de New York (à Albany), an Transporta- tion Buildìng de Poughkeepsie, au Mmée de I’Hfidson à Yonkers et, enfin, pendant un an à,New York au siège de /a Cotnniission nationale des Etats- Unis pow les Nations Unies (U. N. Plaxa).

7 Un élève observe par lui-même les causes et les effets des détergents. Les élèves se sont fait part de leur expérience mutuelle dans l’étude de l’Hudson. Les résultats en ont été exposés en 1971172. d Avec l’aide du Hudson River Sloop Restoration ( H R S R Clearwater), la section des arts et des sciences du Musée de l’Hudson avait organisé des activités multidisciplinaires : prélèvement d‘échantillons d’eau, recherche de plancton, dessin, manœuvre du bateau, etc. Les photos prises et développées par les élèves ont figuré dans les quatre expositions qui ont marqué l’achèvement du projet pilote. 9 Des élèves préparent l’exposition de leur école sur le thème ((Créer avec de vieux ol?jefs)). Les objets présentés ont ensuite figuré dans les expositions de 1972.

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Des musées pour éduquer les jeunes

L’éducation des jeunes, à une époque oii certaines valeurs éthiques traditionnelles ont été abandonnées et oii leur remplacement par des valeurs neuves se révèle difficile, l’absence de tout programme destiné à assurer une telle éducation et la progression parallèle de la délinquance juvénile sont des problèmes qui se posent à l’échelle de la planète et qui dépassent la sphère de compétence du pédagogue. Les jeunes ont, plus que jamais, besoin de programmes éducatifs attrayants qui satisfassent leur robuste appétit naturel de travail créateur, d’aventure et de découverte, en mème temps qu’une dose raisonnable d’ambition.

A cet égard l’un des milieux les plus formateurs est celui qui suscite une parti- cipation personnelle et qui apporte à la fois un savoir neuf et une expérience pratique de première main. Sous cet angle, le musée moderne qui ne se borne pas à présenter des objets, mais en explique le caractère, la fonction et l’utilisation, peut jouer un rôle important.

Imaginons un instant quelle peut être cette différente façon d’enseigner. Sup- posons qu’un enfant remarque, dans un musée ethnographique, un dispositif permettant de faire jaillir le feu en frottant deux bouts de bois l’un contre l’autre. Peut-être trouvera-t-il cette méthode longue et difficile. Combien cet effet sera différent si nous lui disons: ((C‘est ce que tu crois, mais si c’était vraiment aussi long et difficile, cette façon de procéder n’aurait guère été utile au chasseur pri- mitif. En fait, c’est au contraire un procédé relativement rapide et commode, à condition de savoir quel bois choisir et comment s’y prendre pour faire jaillir l’étincelle. Tiens, voilà du bon bois bien sec, essaie donc toi-même. ))

Une telle démarche pédagogique l’amènera non seulement à connaître con- crètement des procédés technologiques, mais encore à comprendre la valeur des choses et du travail. I1 y aura entre son apprentissage et l’éducation traditionnelle,

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I2

Musée national des techniques Cotisert~atoire tiafiotiai des arts e t niétiers, Paris,

Crée' en 79 60, ce clzh est ozmrt aux jeztties de plus de qziatoqe ans. Il contia2 lin succès t e l qu'il faut s'y inscrire pliisiews amées avatrt d ) &-e admis.

IO L'atelier d'atromodélisme. Une partie des locaux ayant souffert d'un sinistre, on a diì improviser une installation de fortune pour répondre à la demande des participants qui ne pouvaient se passer de leurs activités de loisirs.

Au cours d'un week-end en plein air, l'atelier de télévision installe l'antenne qu'il a cons- truite Dour recevoir à grande distance des

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0

mires de stations étrangères (jusqu'à l'URSS).

camion laboratoire du club avec le poste

montages spéciaux pour ces opérations ont été réalisés par les garçons du club qui les utilisent depuis plusieurs années. T 2 -, L'atelier de télécommande ferroviaire attire toujours un nombre de participants bien supérieur à celui que le club peut recevoir dans ses locaux toujours trop exigus. Tous les ans le réseau monté l'année précédente est démonté; les nouveaux participants

-: recommencent à neuf. =-=-- -

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la même différence qu’entre un enfant auquel son père achète un jouet automa- tique et un enfant qui fabrique son jouet lui-même, aussi simple soit-il. Le jouet automatique n’a qu’une valeur limitée aux yeux du premier; et s’il est endom- magé, l’enfant a vite fait de le jeter, puisque son père, après tout, lui en rachètera un autre. Par contre, celui qui fabrique son jouet de ses mains - même mala- droitement - doit réfléchir pour cela, doit résoudre des difficultés techniques ; par-dessus tout, il en tire une joie de créateur qui est déjà par elle-même un trésor irremplasable.

Même en n’accordant à la question qu’une attention superficielle, on voit immédiatement quelle est la méthode pédagogique employée. I1 s’agit de lier l’information à l’acquisition d‘une expérience personnelle, de tirer parti d u contact direct entre le visiteur et le musée, pour obtenir des effets pédagogiques infiniment plus profonds. En instillant un véritable sens des valeurs, on contri- bue à l’épanouissement de l’individu et, partant, à celui de la société (fig. 4-9).

Le musée doit donc prévoir pour ses visiteurs un programme d’activités concrètes et des possibilités d’expérimentation. L’atelier le plus simplement équipé, ou le moindre terrain à l’air libre réservé aux groupes de jeunes, sont à cet égard inestimables. I1 est d’ailleurs parfaitement possible d’utiliser à cette fin une partie de la cour ou du jardin dont disposent la plupart des musées. On y fera ce qu’on ne peut faire à l’intérieur. Voyez les programmes de certains musées d’Amérique du Nord, où l’on trouve une section spéciale pour les jeunes - qui ne doit pas, bien entendu, être une copie conforme des salles destinées aux adultes. En Union soviétique, on accorde de même la plus grande attention à l’action auprès des jeunes, tant dans les écoles qu’au sein des organisations de jeunesse. Les possibilités de programmes d’expérimentation et de collecte sont quasiment inépuisables ; les sciences naturelles, l’histoire et les arts sont tous présents dans les musées.

L’organisation d’excursions sur des sujets précis et d‘expéditions qui s’adres- sent aux jeunes durant leurs jours de congé apporte incontestablement un com- plément utile à cette action du musée. Le programme d’excursions peut être axé sur des sujets de sciences naturelles extrêmement variés et comporter le rassem- blement de matériaux permettant ensuite aux jeunes d‘organiser leur propre exposition en l’intitulant par exemple ((Ce que nous avons vu et trouvé lors de notre expédition dans la campagne environnantex Ou bien on optera pour un thème historique, préhistorique ou ethnographique. Souvenons-nous seulement du succès qu’ont remporté le livre en deux parties et la revue Foxjre à la suite d‘un excellent travail d’éducation auprès des jeunes. Et comme nous nous intéresse- rions aux méthodes de travail de nos ancêtres si nous pouvions les rattacher à une connaissance au moins partielle de leur vie traditionnelle! On sait aussi l’intérêt que portent les jeunes aux divers clubs techniques qui se consacrent à la technologie moderne, au modélisme ouà la chimie (fig. 10-13). Un musée moderne peut non seulement organiser toutes ces activités, mais aussi donner aux jeunes le goût de réunir eux-mêmes leurs matériaux et d’en faire leur propre exposition sur des thèmes nombreux et variés.

Ne soyons d’ailleurs pas surpris que les adultes manifestent un intérêt ana- logue pour les activités pratiques et les excursions. Cela ne fait que souligner leur utilité. Bien sûr, mener une action auprès des jeunes signifie pour le musée certaines contraintes dans l’affectation des locaux et du personnel. La mise au point de programme spéciaux, d’excursions et d’activités de club et d’atelier prendra une partie de notre temps et aussi, dans une certaine mesure, de nos moyens financiers. Mais le résultat de ce travail d’éducation est manifestement sans prix.

Mener une action auprès de la jeunesse, établir un système permettant d’orga- niser rapidement des expositions sur des questions d’actualité, traiter des pro- blèmes d’écologie, de sociologie et d’environnement, telles doivent être les caractéristiques du musée moderne et vivant.

[Traduit de I’angLais]

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VIUSÉES ET WDÉO

:euillet din formation édité par le comité Films et images:) de l'Association des "usées suédois. B lhtent ion des membres le l'association

lé finitions

fardware. Les appareils, par exemple le pro- scteur et le magnétophone. Le hardware ransmet l'information contenue dans le soft- vare.

ioftware. ((Ce qu'on met dans les appareils)). B matériel d'enseignement (par exemple le ilm, la bande magnétique et le vidéogramme).

fidéo. Le mot vient du latin videre (voir). et est utilisé dans différents mots composés

,n liaison avec la télévision. Mais. à ce propos. B mot commence à s'utiliser pour différencier le la télévision transmise par ondes (par ,xemple de la Radio suédoise) toute autre Slévision. A la place de télémagnétophone, m dit magnétophone vidéo, à la place de blécassette, cassette vidéo, etc.

Vdéogramme. Tout software destiné à etre ransmis sur un écran de télévision, par Ixemple cassettes vidéo. disques vidéo, etc.

/f\ ffardvvare

Software

'endant les années soixante, beaucoup de )ersonnes dynamiques dans le domaine icolaire se sont enthousiasmées pour les :améras vidéo, les magnétoscopes et les iossibilités de la télévision et de la technique iidéo dans l'enseignement. Dans beaucoup ìe municipalités, les unités scolaires ont Icheté. pour une somme importante, un natériel de télévision (un équipement vidéo).

Mais il y a eu ensuite de graves problèmes.

I n'y avait pas suffisamment de gens enthou- iiastes pour maintenir en vie ce systsme.

in outre. Il avait été acheté différents types Yequipement technique, de marques diffé- entes, ce qui limitait la possibilité de chacun ì'échanger les programmes et. en général. endait la coordination DIUS difficile.

ande vidéo (échantillon ci-joint). Cest un€ ande d'un matériau qui ressemble à du lastique et qui est chargée d'impulsions iagnétiques. Elle ressemble aux bandes iagnétiques, mais elle est plus large (elle xiste en différentes largeurs).

Cinégrammeu. Désignation commune de Ims. télévision. films vidéo, productions de idéogrammes, etc.

lagnétoscope. Magnétophone oh la bande iagnétique comporte images et son. qui à side du magnétophone sont retransmis dan n téléviseur.

lagnétophone 6 cassettes vidéo. Magnéto- hone où la bande magnétique, c'est-à-dire 1 bande vidéo, n'est pas enroulée sur des oblnes ouvertes (anglais: reel-to-reel), mai!

Software

Hardware

Software

omment pourrons-nous éviter les investisse- lents erronés et influencés par la mode - 'y a-t-il pas plusieurs signes précurseurs lissant supposer que cela sera bientôt le tour es musées (ce qui serait une bonne ou une iauvaise chose, selon le point de vue oÙ l'on e place)? Dans ce domaine, la coordination oit devenir le mot d'ordre.

e comité aFilms et images)) de l'Association es musées suédois veut, pour sa part. y ontribuer sous le slogan ((l'information mpBche des investissements erronés)) et il .availle selon le plan suivant:

1 . Des essais quïl réalise lui-mëme avec des cassettes vidéo dans certains musées.

2. Des études dans les musées qui entre- prennent eux-mèmes des essais (le Musée nordique a fait fonctionner trois appareilsà cassettes vidéo pendant l'année 1974. lors de l'importante exposition Les cent der- nières annees du peuple suédois: le Musée technique utilisera des cassettes video dans son nouveau musée de télécommunications). Apres avoir réuni tous les points de vue. il est temps de faire la synthese et de la faire connaitre, c'est-à-dire:

3. Fournir une information sur l'évolution de la technique vidéo. et ses experiences (ces pages sont un début et il y aura ensuite une page d'information ((audio-visuelle)) réguliere dans la revue Les musées suédois).

4. Fournir une information lors de différentes conférences (le comité organisera une importante conférence à l'échelle des pays scandinaves A propos de la production future de ((cinégrammess dans les musées des pays scandinaves).

Dans les pages qui suivent. nous avons donné à l'information la forme d'une liste de définitions dans le domaine de l'audio-visuel.

Octobre 1974 Le comité films et imagess de l'Association des musées suédois

mfermée dans un boitier plat, une cassette, qui s'introduit dans le magnétophone. Avantage: i l n'est pas nécessaire de passer la bande magnétique dans l'appareil, une difficulté comparable à celle d'enfiler le fil dans une machine à coudre.

U-matic. Un type de magnétophone à cassettes vidéo lancé par Sony.

VCß. Un type de magnétophbne à cassettes vidéo découvert par Philips mais actuelle- ment fabriqué par Telefunken, Grundig, etc.

Disque vidéo. II ressembleà un disque d'électrophone mince, ob les images aussi bien que l e son sont enregistrés dans les sillons. II est retransmis à l'aide d'un disco- phone vidéo. Le disque tourne très vite: à 1500 tours par minute. dans le discophone Telefunken par exemple.

Transmission par onde. Elle dépend de la Radio suédoise. à la différence de la distribu- tion postale, qui s'utilise pour les bandes vidéo, les films, etc.

Références. AV i biblioteken. Bibliotekstjänst, Lund 1973. 34:-.

:adre pour un khantillon dune bande video de 2 pouces celle qui est utilisée par es sociétés de radiol.

Svenska Museiföreningen, 3ox 5405, 11484 Stockholm. 4

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