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CAHIER TECHNIQUE AFFAIRES EN COURS I N° 10 - Mars 2001 La sécurité électrique des interventions • Des matériels aux caractéristiques garanties, disposant d’un niveau de performances éprouvé. • Formation et responsabilité des hommes. • Symboles et schémas. La mise en sécurité électrique des installations relève de procédures précises et rigoureuses, parfaitement définies par la régle- mentation. Ce cahier technique les aborde avec les opérations de consignation. Nous décrirons ensuite les sym- boles et schémas caractéristiques du verrouillage, et nous verrons de quelle manière l’évolution de la gamme des disjoncteurs de puissance DPX répond à l’ensemble de ces exigences.

N° 10 - Mars 2001 AFFAIRES EN COURS CAHIER TECHNIQUE

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AFFAIRESEN COURS

IN° 10 - Mars 2001

La sécuritéélectriquedesinterventions

• Des matériels aux caractéristiquesgaranties, disposant d’un niveaude performances éprouvé.

• Formation et responsabilité des hommes.• Symboles et schémas.

La mise en sécuritéélectrique des installations relève deprocédures précises et rigoureuses,parfaitement définies par la régle-mentation.

Ce cahier technique les abordeavec les opérations de consignation.

Nous décrirons ensuite les sym-boles et schémas caractéristiques duverrouillage, et nous verrons de quellemanière l’évolution de la gamme desdisjoncteurs de puissance DPX répondà l’ensemble de ces exigences.

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UE La consignation

des ouvrages et équipements

La “mise en sécurité” de l’installation nécessite l’emploide matériels aux caractéristiques garanties, avec un niveaude performances éprouvé. Elle suppose aussi l’organisation,la formation et la responsabilité des hommes.C’est seulement dans cet esprit que les opérationsde consignation doivent être entreprises.

La consignation

Isolation, commutations, vérifi-cations, tests et maintenance au sensle plus large sont autant d’opéra-tions qui doivent se faire, et se pré-voir avec le souci majeur de pré-server la sécurité des biens et despersonnes. Pour les effectuer, un cer-tain nombre d’actions dûment iden-tifiées et ordonnées sont nécessaires.Elles constituent la consignation.

La consignation va permettred’intervenir sur tout ou partie d’uneinstallation (ou d’un équipement)sans que la remise en fonctionne-ment (déconsignation) ne soit pos-sible sans l’action volontaire etconcertée de toutes les personnesresponsables.

La “mise en sécurité” ou “consi-gnation” est donc une opération pré-cise et bien définie ayant toujourspour but de mettre et surtout de main-tenir une situation en sécurité. Ondiscerne plusieurs phases incon-tournables dans la consignation.

II

Condamnation d’un DPX 250 :le cadenas empêche toute manœuvre de fermeture

ou de réembrochage

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La séparation, qui consiste en lamise “hors tension” de tous les cir-cuits de puissance, de contrôle-com-mande et de secours par une cou-pure dite “pleinement apparente”.

La coupure pleinement appa-rente est assurée par un section-neur ou un inter -sect ionneur àcontacts visibles (Vistop par exemple)ou par un appareil ayant à la foisdes distances d’isolement suffisanteset un asservissement fiable entre laposition des contacts et celle de l’or-gane de manœuvre (DPX parexemple).

A noter que, dans les condi-tions de livraison du Tarif Vert EDFet en cas de comptage BT (trans-formateur unique et de puissance≤ 1250 kVA), l’appareil de tête doitêtre à coupure visible ; cette condi-tion peut être assurée par un ap-pareil de type DPX débrochable oupar l’association d’un inter-section-neur Vistop et d’un disjoncteur DPX.

La condamnation est réalisée parun dispositif mécanique assuré parcadenas ou serrure. Elle empêchetoute manœuvre, intentionnelle oupas, de l’appareil condamné.

A noter que les clés à profil (tri-angle, carré…) ne sont pas admisespour cette fonction.

La dissipation, ou mise au niveaud’énergie le plus bas, consiste enla décharge des condensateurs.Pour une sécurité maximale, ellecomprend la mise à la terre et encourt-circuit des conducteurs ; elleest obligatoire au dessus de 500 V.Elle ne l’est pas en dessous (do-maine BTA) sauf s’il y a risque detensions induites, d’effets capacitifs

(condensateurs ou grandes lon-gueurs) ou risque de réalimentation.

La vérification doit être effectuéeau plus près du lieu de l’interven-tion, avec un appareil normalisé de“mesure d’absence de tension”(selon NF C 18-310/311), entretous les conducteurs y compris leneutre et entre ceux-ci et la terre.Les contrôleurs type multimètre outesteur sont formellement prohibés.

Ces quatre phases de principedoivent être accompagnées desmoyens nécessaires à l’informationdes personnes, non intervenanteset intervenantes.

La signalisation, qui consiste enune information claire, précise et

permanente de l’état de consigna-tion de l’installation. Le balisage dela zone peut être nécessaire.

A noter que, dans le domaineBTA (≤ 500V), l’apposition d’unepancarte interdisant la manœuvredu dispositif de séparation est ex-ceptionnellement possible si ce der-nier ne comporte pas de condam-nation. Cette pratique ne doit pasêtre admise si le dispositif n’est pasvisible depuis le lieu d’intervention.

L’identification, qui doit permettreune intervention ciblée (sans ambi-guïté) sur l’appareil ou la partied’installation concernée. A cet effet,schémas électriques, plans de si-tuation géographique, repérages…devront être disponibles et à jour.

III

(suite page IV)

Tout commenceau point de livraisondu courant...

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IV

Les ouvrages

Si les principes générauxrestent les mêmes en matière deconsignation, les mesures à prendrepourront différer selon les périmètresconcernés, d’où l’importance departager un vocabulaire commun.

Ainsi on distingue :

Les réseaux de distribution, quiconcernent la partie des ouvragesrelevant du distributeur d’énergie.Des règles (spécifications EDF parexemple), objet de décrets spéci-fiques, y sont applicables.

Les installations électriques pro-prement dites, qui nous concernentplus particulièrement dans le cadrede cet article, et qui comprennentl’ensemble des matériels qui parti-cipent à la transformation, à la dis-tribution et au transport de l’éner-gie jusqu’aux différents équipementsutilisateurs. Le tableau principal(TGBT) fait partie de l’installation.

Parmi les textes réglementairesapplicables, on peut citer le décretdu 14 novembre 1988 relatif àla protect ion des t ravai l leursdans les établissements mettant enœuvre des courants électriqueset les normes dites d’installationNF C13 -100, NF C13 -200,NF C14-100, NF C15-100…

Les appareils et équipements, quisont constitués par les canalisationset l’appareillage. Les tableaux di-visionnaires et terminaux, qui re-groupent les commandes et pro-tections en font partie.

Les normes applicables sont icitrès nombreuses et propres à chaqueéquipement ou famille d’appareils :série des normes EN 60439, N 60204, EN 60947, etc.

Les manœuvres

I l importe de discerner lesmanœuvres de consignation quenous venons de voir des manœuvresd’exploitation ou encore des ma-nœuvres d’urgence.

Les manœuvres d’exploitation sontdestinées à des opérations cou-rantes : mise en marche, arrêt,connexions prévues à cet effet, me-

La consignationdes ouvrages et équipements

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(suite)

Tableau de puissancedans un atelier

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Les intervenants

Le personnel chargé des ma-nœuvres de consignation et d’ex-ploitation doit être qualifié et habi-lité selon la complexité et les risquespropres à l’opération concernée.

Hormis sur les réseaux de distri-bution, les manœuvres d’urgencenécessitent uniquement informationsou consignes.

La publication UTE C 18-510,qui fait référence en la matière,donne les définitions précises et lesqualificatifs de chacune des per-sonnes concernées. En voici les élé-ments résumés.

Employeur : personne qui assuredirectement ou indirectement la res-ponsabilité légale dans le cadre ducode du travail. Pour éviter les confu-sions entre l’entreprise donneused’ordre et l’entreprise intervenante,on pourra utiliser la terminologiechef d’établissement ou exploitantpour la première et chef d’entreprisepour la seconde.

Chargé d’exploitation : personnedésignée et déléguée par l’em-ployeur pour assurer l’exploitationd’un ouvrage électrique, y comprisl’exécution des travaux et interven-tions.

Chargé de consignation électrique:personne désignés par l’employeurou le chargé d’exploitation pour ef-fectuer tout ou partie de la consi-gnation et faire prendre les mesuresde sécurité adaptées.

sures, réarmement… qui s’effectuentsans risque particulier dans un cadrede fonctionnement normal. Elles né-cessitent de prendre des précau-tions fondamentales de sécurité enveillant tout particulièrement à utili-ser des dispositifs de protection in-dividuelle (gants isolants...),des ap-pareils de mesure et fiches de testsadaptées, des pinces isolées…

Le risque de court-circuit doit ab-solument être minimisé compte tenude ses conséquences.

Par principe, les mesures prisesdoivent l’être après une analysepréalable intégrant à la fois :– La nature des travaux (mesures,

essais, connexion, nettoyage…) ;– Les conditions d’environnement

au sens large du terme (conditionsatmosphériques – précipitationsou risque d’orage – mais égale-ment conditions réelles d’inac-cessibilité de personnes non qua-lifiées ou encore occurrence decontact avec le potentiel de laterre) ;

– Les exigences propres au travailsous tension que l’on sépare entravail au contact, à distance ouau potentiel. Il fait dans tous lescas l’objet d’une habilitation par-ticulière délivrée par le chef d’éta-blissement. La conduite des tra-vaux sous tension relève deprocédures propres et requiert desmatériels de protection et des ou-tillages spécifiques.

Les manœuvres d’urgence relèventpour leur part de la nécessité deprotéger au mieux personnes etbiens dans le cadre de circons-tances dangereuses.

Chargé de réquisition : personnedésignée par le chef d’exploitationchargée de mettre en réquisition toutou partie d’ouvrages importants.Pour la partie réquisitionnée, il peutalors avoir le rôle de chargé deconsignation.

Chargé de travaux : personne quiassure la direction effective des tra-vaux. Chargée de prendre ou faireprendre les mesures de sécurité etde veiller à leur application. En outrecette personne peut travailler seuleou participer aux travaux qu’elle di-rige.

Chargé d’essais : personne qui as-sure la direction effective des es-sais. Elle est chargée de prendreles mesures nécessaires et de veillerà leur application.

Exécutant : personne désignée parson employeur pour effectuer destravaux en exécution d’un ordre ver-bal ou écrit. Il doit posséder la qua-lification correspondant au travailà effectuer.

Surveillant de sécurité électrique :personne spécialisée dans la sécu-rité et chargé par son employeur deveiller à la sécurité des personnesopérant sur les ouvrages électriquesou à leur proximité.

Personne qualifiée : personne pos-sédant les connaissances pour l’exé-cut ion des tâches qui lui sontconfiées.

V

(suite page VI)

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Les habilitations

L’habilitation consiste en la re-connaissance par l’employeur del’aptitude d’une personne à effec-tuer en toute sécurité les taches quilui sont confiées.

Un titre d’habilitation écrit, com-portant l’identification et l’appro-bation des parties et la codificationdu niveau d’habilitation devra êtreremis à l’employé. Ce titre ne dé-gage pas pour autant l’employeurde ces responsabilités.

Le niveau d’habilitation devradonc être adapté aux travaux à ef-fectuer : il sera différent par exem-ple, entre le peintre qui travailleradans un local transformateur et l’élec-tricien intervenant sur le transfor-mateur lui-même. Mais, conditionsine qua none, tous deux devrontavoir reçu une formation adaptéeaux risques encourus pour eux-mêmes et pour les autres.

Une habilitation est bien sûr né-cessaire pour exécuter des travauxélectriques, mais aussi pour dirigerces travaux, pour surveiller, pourconsigner une installation, pour ef-fectuer des tests et mesures, et nel’oublions pas, pour simplement ac-céder sans surveillance à un localréservé aux électriciens.

Par exemple, la personne qui ef-fectue le ménage sur une plate-formed’essai doit être habilitée en consé-quence.

Le niveau d’habilitationest exprimé par un codeLe code d’identification d’un niveaud’habilitation est constitué d’une,voire de deux lettres, et d’un chiffre.

• Première lettreB pour le domaine BT et TBT.H pour le domaine HT.

• Seconde lettre (éventuelle)R pour les travaux de dépanna-ge, de raccordement, de test, demesures (uniquement en BT).C pour pouvoir ef fectuer desconsignations.T pour travailler sous tension.N pour effectuer des travaux denettoyage sous tension.V pour travailler au voisinage departies sous tension.

• Un chiffre0 pour le personnel ne réalisantpas de travaux électriques.1 pour les exécutants des travauxélectriques.2 pour les chargés de travauxélectriques pouvant diriger plu-sieurs personnes.

Voici quelques exemples, non limi-tatifs, d’habilitations courantes dansle domaine BT :

B0 : non électricien pouvant ac-céder à des locaux réservés.

B1 : électricien exécutant sur ins-truction.

BR : chargé d’intervention assu-rant la direction des travaux qu’ileffectue et leur sécurité.

BC : personne responsable de laconsignation.

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La consignationdes ouvrages et équipements(suite)

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Les autorisations

Quels que soient les travauxentrepris, l’opération de consigna-tion proprement dite doit faire l’ob-jet de documents écrits et surtout del’assurance que ces documents ontbien été reçus par leur destinataire.

Les messages télé transmis (fax,e-mails) doivent faire l’objet de pré-cautions adaptées sur la garantiede la réception et de la compré-hension.

Un message en retour avec nu-méro d’identification du messagealler est obligatoire. L’accusé de ré-ception n’est pas suffisant.

Parmi les différents documents,on trouvera l’attestation de consi-gnation, destinée au chargé de tra-vaux ou d’intervention ; elle com-portera la date et l’heure et un voletd’avis de fin de travaux.

D’autres documents sont utilisés,dont voici un aperçu non exhaus-tif : autorisation de travail, fiche demanœuvre, instruction, avis de réqui-sition, attestation de séparation duréseau de distribution public, etc.

On se reportera aux textes ré-glementaires en vigueur pour plusde précisions.

La condamnation

La condamnation a pour butd’interdire la manœuvre de l’orga-ne de séparation.

Elle doit comprendre l’immobili-sation mécanique de l’appareil etla neutralisation de toutes les com-mandes qu’elles soient électriques,électroniques, radio, etc;

D’autre part, une indication (af-fichage, voyant...) doit signaler clai-rement l’état de condamnation.

Le verrouillage

S eule la réalisation du ver-rouillage permet de garantir l’étatde condamnation.

Très souvent, plusieurs verrouilla-ges sont utilisés conjointement :– Pour ordonner la séquence des ma-

nœuvres (ordre des commandes) ; – Pour rendre les manœuvres inter-

dépendantes et alternatives (in-version de sources par exemple) ;

– Pour nécessiter l’action simultanéede plusieurs personnes (sécuritéaccrue).

Les verrouillages sont réalisésen prenant en compte la sécuritédes personnes ( in terdi re parexemple l’accès à des cellules HTavant mise hors tension) et en consi-dérant la sécurité des biens (in-terdire l’ouverture ou la fermetured’un sectionneur en charge parexemple).

Le principe de base du ver -rouillage repose sur l’unicité de laclé. Celle-ci peut commander uneou plusieurs serrures, mais jamaisune serrure ne doit pouvoir être com-mandée par deux clés identiques.

Lorsque la clé se trouve libéréepar la première serrure et permetalors de commander une secondeserrure, on parle d’inter-verrouilla-ge à transfert de clé.

Lorsque la séquence de ver -rouillage nécessite la libération deplusieurs clés un dispositif à serruresmultiples permet à la première clé(dite “clé-mère”) tout en restant pri-sonnière de libérer plusieurs clés(dites clés-filles). ■

VII

Inter-verrouillage à clefsur un DPX 630 débrochable.

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Symboles fonctionnels

Verrouillagemécanique

Ensemblemécanisme serrure

Clé prisonnière

Clé absente

Clé libre

Manœuvre de la clé- introduction

- extraction

Serrure sur porte

Clés tête-bêche

extraction

introduction

Ensemblemécanisme serrure

Serrure avec clétoujours libre

Serrure avec clétoujours prisonnière

Clé absente / pêne rentrémanœuvre libre

Clé absente / pêne sortimanœuvre bloquée

Clé libre / pêne rentrémanœuvre libre

Clé libre / pêne sortimanœuvre bloquée

Clé prisonnière / pêne rentrémanœuvre libre

Clé prisonnière / pêne sortimanœuvrebloquée

Serrureavec clé prisonnièreappareil fermé

Serrureavec clé prisonnièreappareil ouvert

Symboles pratiqueet schémas-types

Dans tous les cas, le choix des serrures et des positionsde sécurité nécessite une étude préalable de la séquencede verrouillage à appliquer pour bien définir le besoinet parfaitement identifier les risques afférents.

Différentes représentationsgraphiques sont faites

des mécanismes de verrouillage ;certaines représentations

reprennent l’état de la serrure pêne rentré ou sorti) et de la clé

(libre ou prisonnière).

Des schémas symboliques de principe sont égalementutilisés mais, par principe,

les séquences complexes doiventêtre explicitées par le texte.

Symboles de principe (source APAVE)

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Les verrouillages électriques ne sont jamais considéréscomme suffisants. Par principe, seuls les verrouillagesmécaniques sont aptes à assurer la sécurité(sous réserve qu’ils soient eux-mêmes fiabilisés).

Exemple 1Verrouillage entre sectionneurde mise à la terre, interrupteurHT et porte de cellule (symbolesde principe).

Séquence de verrouillage :• Ouverture de l’interrupteur I• La clé est libérée• Transfert de la clé A sur le

sectionneur S • Fermeture du sectionneur S • La clé B est libérée• Ouverture de la porte de la

cellule avec la clé B • La clé B reste prisonnière

Exemple 2Verrouillage de cellulessur réseau HT en boucle.

L’objet de cette procédure est l’in-terdiction de la manœuvre de fer-meture des sectionneurs de terrelorsque la cellule est alimentée enamont ou en aval (retour de boucle).

Installation en service :NB : interrupteurs I et sectionneursT sont asservis mécaniquement parconstruction.Séquence de condamnation :• Ouverture de l’interrupteur I.1• Condamnation de l’interrupteur

I.1 et libération de la clé A.• Ouverture de l’interrupteur I.2• Condamnation de l’interrupteur

I.2 et libération de la clé B.• Déverrouillage du sectionneur

de terre T2 avec la clé A.• Fermeture du sectionneur

de terre T2.• La clé A est prisonnière.• Déverrouillage du sectionneur

de terre T1 avec la clé B.• Fermeture du sectionneur de

terre T1.• La clé B est prisonnière.

S

cl A

cl B

Portecellule

IX

Exemples de schémas-types avec procédures de verrouillage

Cellule n¡ 2

Poste 1

Vers poste n¡2

A

T1

B

I1 I2

Cellule n¡ 1

Poste 2

Vers poste n¡1

B

T2

A

I1 I2

Cellule n¡ 2

Poste 1

Vers poste n¡2

A

T1

B

Cellule n¡ 1

Poste 2

Vers poste n¡1

B

T2

A

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Exemple 3Verrouillage HT/TR/BT(symboles fonctionnels)

Utilisée dans les postes de li-vraison à comptage BT, cette sé-quence, parmi les plus courantes,permet d’accéder aux bornes dutransformateur après :• Ouverture et verrouillage

du disjoncteur BT• Ouverture et verrouillage

de la cellule HT• Mise à la terre

de l’alimentation HT séparée

Etat en service :• Le disjoncteur BT est fermé• La clé O est prisonnière• La cellule HT est fermée• La clé S est prisonnière• Les bornes du transformateur

sont inaccessibles.

Séquence de verrouillage :• Ouverture et débrochage

du disjoncteur BT • La clé O est libérée• Transfert de la clé O

sur la serrure de verrouillagede la cellule HT

• Ouverture de l’interrupteur HTet fermeture du sectionneurde terre par asservissementmécaniqueL’opération est possible partransfert de clé, comme dansl’exemple 1.

• La clé O devient prisonnière.• Le panneau de cellule peut être

ouvert.• La clé S peut être prise.• Déverrouillage du volet de

condamnation des bornesembrochables.

• La clé S devient prisonnière.

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BTTRHT

SO

S

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BTTRHT

SO

T S

O

BTTRHT

S

O

TS

O

Symboles pratiqueset schémas-types(suite)

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Exemple 4Verrouillage sur inversionde source BT

Le couplage d’une alimentationde remplacement sur une installa-tion ne doit pouvoir être réaliséqu’avec la certitude que l’alimen-tation principale est déconnectée.Et réciproquement. Lorsque les ap-pareils ne peuvent être implantéscôte à côte (platine inverseur desource avec mécanisme d’inter ver-rouillage intégré) ou qu’ils sont detype différent (puissance secourueplus faible par exemple), il faut alorsprévoir un inter verrouillage par clé.

En service normal : alimentationpar transformateur. Le disjoncteur Iest fermé. La clé A est prisonnière.

En service de secours : le dis-joncteur I est ouvert. La serrure as-sociée est déverrouillée et la clé Aest libérée.

La clé A est transférée sur la ser-rure du disjoncteur G, qui est fermé.La clé A est prisonnière.

Exemple 5Verrouillage sur inversionde source et sur poste HT

Le disjoncteur débrochable estalors équipé de deux serrures.

En fonctionnement normal, le dis-joncteur I est fermé, les clés A et Bsont prisonnières.

L’ouverture du disjoncteur libèreles clés A et B. La clé A est trans-férée sur la cellule HT amont (voirexemple 2). La clé B est transféréesur la source de remplacement (voirexemple 4).

Un verrouillage entre la sourcede remplacement (disjoncteur G)peut aussi être prescrit avec la cel-lule HT (deuxième serrure). ■

G3

A AGT

G3

GI

A B

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Les nouveaux disjoncteursde puissance extractibles

et débrochables DPX

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DPX 250

DPX 250version extractible,monté sur sa base

prise arrière

DPX 1600débrochable

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Page 13: N° 10 - Mars 2001 AFFAIRES EN COURS CAHIER TECHNIQUE

Riches de nouvelles versions extractibles et débrochables, les DPX 250,DPX 630 et DPX 1600 permettent, outre la réponse évidenteaux exigences de “mise en sécurité” des ouvrages et des équipements, d’apporter une évolution significative dans les fonctionnalités remplies par ces types mêmes d’appareils.

XIII

La désignation des appareils

Les disjoncteurs depuissance (appareils destinés à lacoupure et la protection) sont gé-néralement désignés selon troismodes d’installation : fixes, extrac-tibles et débrochables.

Les appareils fixes, dont les connexions ne peuvent être établiesou coupées que lorsque leur ali-mentation est hors tension (raccor-dements par exemple sur bornes oupar cosses). En général, leur mon-tage et leur démontage nécessitentun certain temps et un outillage mi-nimal. Ces appareils sont parfoisdésignés par la let t re F comme“Fixed parts”.

Les appareils extractibles (oudéconnectables), qui peuvent êtreinsérés ou retirés sans mise horstension du circuit considéré. Les ma-nœuvres de connexion/décon-nexion ne peuvent se faire quelorsque l’appareil est ouvert ou biences manœuvres entraînent mécani-quement la coupure de l’appareil.

Les appareils extractibles peu-vent, dans des cas simples, assurerle sectionnement et la mise en sé-curité mais ils sont surtout utiliséspour leur interchangeabilité, qui fa-cilite grandement la maintenance.

Ils sont parfois désignés par lalettre D comme “Disconnectableparts”.

Les appareils débrochables qui,outre les avantages des appareilsextractibles (interchangeabilité etsectionnement à coupure visible),permettent, par un mécanisme as-socié :– d’asser vir les manœuvres de

connexion/déconnexion,– de rendre possibles les tests et

mesures en conservant la conti-nuité des circuits auxiliaires touten coupant les circuits principaux,

– de visualiser l’état de ces circuits,– de permettre, par différents sys-

tèmes (cadenas, serrures…), leverrouillage de l’appareil pour lesopérations de consignation.Les appareils débrochables peu-

vent être désignés par la lettre Wcomme “Withdrawable parts”.

La nouvelle gamme

Outre l’exigencedéjà évoquée de mise en sécuritédes installations, des idées fortesont prévalu à sa conception :– Pour faciliter le travail du metteur

en œuvre au montage.– Pour simplifier et sécuriser les ma-

nœuvres en exploitation.– Pour accroître la sécurité d’inter-

vention en maintenance.– Pour permettre l’évolution facile

de l’installation.

DPX 250 débrochableen position ouvert (O) :

le voyant est vert.

(suite page XIV)

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XIV

Les nouveaux disjoncteurs de puissanceextractibles et débrochables DPX

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(suite)

Une base commune

Après avoir été équipés deconnecteurs mâles à visser sur lesplages de raccordement, les ap-pareils extractibles ou débrochablesse montent très aisément sur unebase support isolante, elle-mêmedotée d’alvéoles de contact en re-gard des connecteurs de l’appareil.

Dans le cas de la version extrac-tible, l’insertion sur la base isolan-te se fait manuellement ; la solida-risation définitive est assurée pardeux vis.

En exécution débrochable, cettemanœuvre d’insertion est assuréepar un dispositif mécanique inédit :le “Débro-lift”.

La demande grandissante de dis-positifs différentiels sur les disjonc-teurs de puissance, tant pour laprotection des personnes (risque decontact) que pour celle des biens(incendie), a maintenant une réponseen extractible comme en débro-chable. Des bases pour DPX 250et DPX 630 avec différentiel asso-cié sont également disponibles dansla nouvelle gamme.

Un raccordement indépendant Outre leur rôle de support mé-

canique, ces bases assurent la liai-son électrique entre les raccorde-ments extérieurs et les appareils.Ainsi, en cas de changement d’unappareil, il n’est pas nécessaire dedémonter les câbles raccordés.

Cette caractéristique peut êtreutilisée pour prévoir une extensionfuture de l’installation en câblant(raccordement amont) des bases“en attente”. Le circuit à alimenterne pourra être relié qu’ultérieure-ment et la base équipée de l’ap-pareil DPX adapté.

Il faut également noter que lesbases-supports existent en deux dis-positions géométriques de raccor-dement :– Version à raccordement par l’avant

(sur plage) pour les armoires defaible profondeur ;

– Version à raccordement par l’ar-rière (sur tiges filetées ou méplatespour DPX 250 et 630, sur plagespour DPX 1600) pour les volumesde cablâge plus conséquents.

DPX 250 :version extractibleprise arrière.

Base extractibleprise arrièreméplat pourDPX 630.

Le mécanisme“Débro-lift”se positionne surla base extractible.

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X V

– Circuits principaux et circuits auxi-liaires connecté, voyant rouge ;

– Circuits principaux ouverts et cir-cuits auxiliaires connectés, voyantjaune ;

– Circuits principaux et circuits auxi-liaires sectionnés, voyant vert.L’extraction totale de l’appareil

pour sa dépose est verrouillée parune sécurité mécanique à soulevermanuellement.

La manœuvre du mécanisme“Débro lift” peut être effectuée sans

Elles peuvent recevoir jusqu’àtrois connecteurs à huit contacts quiassurent la continuité des circuitsauxiliaires (contacts, bobines à émis-sion...) commandés par le DPXmonté et raccordé sur chacuned’elles. Ces bases supports peuventêtre installées indifféremment en po-sition verticale ou horizontale pouroptimiser les encombrements ouadapter les raccordements à laconfiguration présente.

La manœuvre de débrochagen’est pas tributaire de la positionde l’appareil.

“Débro-lift” :un mécanisme inédit

Très simple à installer (deux vis),le mécanisme “Débro lift” se fixe surles bases-supports communes auxappareils et permet une manœuvrede connexion/déconnexion par unesimple commande à manivelle.

Le mécanisme détermine troispositions repérées par des voyantsde couleur :

démonter le plastron. Une fenêtrede façade permet tant le coulisse-ment de l’appareil que la visuali-sation de l’état des circuits et l’ac-cessibilité à tous les réglages desappareils (DPX 250 et 1600).

La fonction de test de déclen-chement du disjoncteur est reportéesur un bouton test rouge dans lafenêtre de façade.

Une fenêtre spécifique au blocdifférentiel permet l’accès au test etaux réglages de celui-ci.

“Débro-lift” permet laconnexion/déconnexionpar commande à manivellejusqu’à 1600 A.

DPX 1600 : A base “Débro-lift”installée sur sa platine de fixation.

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XVI

Des possibilitésde verrouillages multiples

L’association du nouveau méca-nisme “Débro-lift” et de la fenêtrede façade permet le débrochagede l’appareil sans déplastronner.

Toutes les fonct ions de ver -rouillage sont dès lors directementaccessibles en face avant sans dé-montage.

La coupure du disjoncteur doitêtre préalablement effectuée, mêmesi, par sécurité intégrée au méca-nisme, la manœuvre de débrocha-ge entraîne automatiquement sonouverture.

Tant que la manette de l’appa-reil n’est pas mise en position ou-vert (position 0), une sécurité em-pêche le démontage éventuel duplaston. Par ailleurs, cette manettepeut être immobilisée en position 0par un cadenas, indépendammentde la manœuvre de débrochage.

En position débrochée, plusieurspossibilités de verrouillage sontoffertes selon les cas.

Lorsque l’appareil est en positiondébrochée (voyant vert), corres-pondant au sectionnement de tousles circuits, et uniquement dans cetteposition de sécurité, une serrure àclé* permet de déplacer un obtu-rateur devant l’accès de la mani-velle de manœuvre et de libérer unechape pouvant recevoir des cade-nas. A ce moment, la clé jusque làprisonnière est également libérée.

L’appareil est alors totalement ver-rouillé : les manœuvres de ferme-ture et de réembrochage sont ren-dues impossibles.

A noter également que le méca-nisme “Débro lift” peut être immo-bilisé par des cadenas (jusqu’à trois)lorsque le plastronnage est retiré.Cette sécurité supplémentaire peutêtre ut i le en maintenance parexemple.

La sécurité du débrochablealliée à toutes les fonctionsdu DPX

Les DPX en version extractible oudébrochable peuvent être équipésde commandes rotatives ou de com-mandes motorisées.

Dans ce cas, la fenêtre de fa-çade n’est pas montée et le ver-rouillage est fait par la serrure adap-table de la commande.

Des versions inverseurs de sour-ce manuels ou automatiques (avecmoteur) sont également disponiblessur demande avec des appareils enexécution débrochable.

Cette sécurité, on la retrouveaussi avec le système XL-Part, où lesbases supports d’appareils débro-chables DPX 250 et 630 reçoiventle même dispositif “Débro-lift”. ■

*Blocs adaptables à une – DPX 250, 630,1600 – ou deux – DPX 1600 – serrures desécurité type Profalux ou Ronis avec clé typeSI à créneaux.

DPX 630 débrochablemonté sur platine XL.

Inverseur de sourceavec commande motorisée

monté en usine.

La manœuvrede “Débro-lift”

peut s’effectuersans démonter

le plaston.

Les nouveaux disjoncteurs de puissanceextractibles et débrochables DPX

(suite)

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