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N° 3011 DU 6 AVRIL 2013 LE MAGAZINE DE LA MARINE NATIONALE École des Fourriers Cap sur l’esprit d’équipage PAGE 20 Planète mer La mer, trait d’union PAGE 24 Nato Submarine Rescue System Une expertise rare PAGE 26 À LA CROISÉE DES CHEMINS ? ZONE MARITIME ANTILLES :HIKLNJ=[UWYUV:?n@a@l@b@a" M 01396 - 3011 - F: 2,40 E

N° 3011 DU 6 AVRIL 2013 LE MAGAZINE DE LA MARINE …

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École des FourriersCap sur l’esprit d’équipage PAGE 20

Planète merLa mer,trait d’union PAGE 24

Nato Submarine Rescue SystemUne expertise rare PAGE 26

À LA CROISÉE DES CHEMINS ?ZONE MARITIME ANTILLES

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ÉDITORIAL

LE MAGAZINE DE LA MARINE NATIONALE

Vous le savez, l’activité de la Marine repose sur untrépied : opérations extérieures (Opex), opérationspermanentes et contribution à l’action de l’État enmer (AEM), qui représentent chacun environ un tiers

de l’activité globale. Ces opérations se conduisent enpermanence sur toutes les mers du monde. Les tactiques utilisées pour les opérations de police enhaute mer nécessitent des savoir-faire et des techniquesextrêmement élaborées et une coordination des mobiles(navires, hélicoptères, embarcations de transport de

commandos) ne souffrant aucune approximation. Le tout est bien sûr exécuté dans desconditions météorologiques parfois très inconfortables. Plus de 90 % de la durée desopérations est consacrée aux préparations et aux traques longues et discrètes, ce quicontraste avec la fulgurance du dénouement. Les opérations interadministrations, qui consistent à porter des coups d’arrêt ou àneutraliser les menaces au large avant qu’elles n’atteignent nos villes et nos campagnes,sont des opérations de prévention d’importance majeure qui contribuent à la protectioneffective de notre territoire.Prenons un exemple récent. La frégate Ventôse dans les Caraïbes a intercepté deux go-fastet saisi 240 kg de cocaïne, sans parler de tout ce qui a été immergé par les trafiquants.Ces stupéfiants auraient pu se répandre sur notre territoire. Si cette drogue s’étaitdispersée dans le commerce occulte de détail par dose moyenne de 10 grammes, il y enaurait eu 24 000 dans nos rues. Imaginez alors le nombre de filatures et d’enquêtes (police,gendarmerie, douanes notamment), les centaines d’interpellations et les innombrablesprocédures judiciaires qu’une seule opération en haute mer a évité.Les opérations de sécurisation de notre territoire depuis la haute mer ne portent certes pasle qualificatif d’opérations extérieures. Pourtant, elles ont lieu partout dans le monde, sur lesaxes entre les zones de production de stupéfiants et les zones de consommation, sur lesroutes d’immigration illégale entre les régions pauvres et les riches, sur les voies des traficsillicites qui abusent de la liberté de navigation en haute mer.Je vous invite à découvrir le dossier de ce numéro qui évoque la zone maritime des Antilleset les opérations qui s’y conduisent.

(1) Opérations extérieures.

Capitaine de vaisseau Philippe EbangaDirecteur de la publication

SOMMAIRE

VIE DES UNITÉS 2020 École des fourriers : cap sur l’esprit d’équipage 22 La France et l’Estonie unis contre les pirates23 Souveraineté : le Prairial à Clipperton,

le Vendémiaire à Chesterfield

PLANÈTE MER 2424 La mer, trait d’union

CHRONIQUE DU PERSONNEL 2626 Le NSRS, Nato Submarine Rescue System28 L’e-administration au service des marins29 Gravir l’escalier social

ESPACE LOISIRS 3030 Efficience, performance, marins de France31 Gentleman polaire

AGENDA 33

AZIMUT 4

ACTUALITÉS 6

6 Cèdre Bleu : entraînement amphibie conjointfranco-libanais • Échanges croisés de personnel DCNS-Marine : renouvellement de la convention

7 Opération Serval : l’Atlantique 2, PC volant •La direction du personnel militaire de laMarine

8 Piraterie : le Courbet forme les gardes-côtesdes Seychelles • Déploiement de la FremmAquitaine

9 Entraînements communs aux opérationsamphibies entre la Marine nationale et l’arméede Terre • Deux torpilles allemandes de7 mètres neutralisées en Manche

10 Sept personnes sauvées par un Dauphinde la Marine nationale basé au Touquet • Le pétrolier-ravitailleur Meuse en opérationActive Endeavour

11 Mise en condition opérationnelle communepour les frégates Doria et Forbin • Marinesétrangères : les frégates américaines Oliver H. Perry

PASSION MARINE 12ZONE MARITIME ANTILLES :À LA CROISÉE DES CHEMINS ?

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Zones économiques exclusives françaises

Département, collectivité ou territoire d’outre-mer

Bases permanentes à l’étranger et outre-mer

CLIPPERTON

POLYNÉSIE FRANÇAISE

ANTILLE-GUYANE

R

St-Pierre-et-Miquelon

ST-PIERRE-ET-MIQUELON

Clipperton

Polynésie française

St-BarthélemySt-Martin

GuadeloupeMartinique

Guyane française

L

Dakar

Amers et Azimut

Point d’appui

4 000 marins en mer

40 bâtiments et

Situation des bâtiments déployés au 29 mars 2013

P

BPC Mistral Opération CorymbeAviso LV Le Héna� Opération Corymbe

M

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Au large de BrestCMT L’Aigle Opération guerre des minesAviso CDT Blaison PatrouilleBRS Antarès Opération guerre des mines

BCR Marne Déploiement

FS Prairial Déploiement

Manche / Mer du NordCMT Andromède O CMT Cassiopée O RHM Tenace P

FREMM Aquitaine Véri�cation des capacités militaires

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RÉUNION-MAYOTTE-ÎLES ÉPARSES

TERRES AUSTRALES ET ANTARCTIQUES FRANÇAISES

WALLIS-ET-FUTUNA

NOUVELLE-CALÉDONIE

S

La Réunion

Wallis-et-Futuna

Nouvelle-Calédonie

Mayotte

Djibouti

Abu Dhabi

Libreville

D

EN MISSION PERMANENTE :

Sous-marin lanceur d’engins (SNLE)Atlantique II (+ opération Serval)Commandos (+ opération Serval) + Équipes de protection embarquées (EPE)

Nouvelle-CalédonieP 400 La Glorieuse Patrouille

Opération CorymbeA éna� Opération Corymbe

Méditerranée orientaleFAA Jean Bart DéploiementBCR Meuse Déploiement

Méditerranée occidentaleBH La Pérouse Déploiement hydrographique

Au large de ToulonFDA Forbin Préparation opérationnelleFDA Chevalier Paul Opération Active EndeavourCMT Lyre Opération guerre des mines

BPC Tonnerre Déploiement (mission Jeanne d’Arc) FASM Georges Leygues Déploiement (mission Jeanne d’Arc)

Océan IndienBCR Somme Opération Enduring FreedomFASM Montcalm Opération Enduring FreedomFLF Courbet Opération AtalantePSO L'Adroit Opération Atalante

Au large de La RéunionPB Albatros Déploiement

FS Vendémiaire Déploiement

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INFOactus

LE BÂTIMENTHYDROGRAPHIQUE LA PÉROUSE S’ENTRAÎNEAVEC LA MARINEMAROCAINELe 13 mars 2013, le bâtiment hydrogra-phique (BH) La Pérouse a effectué une sé-rie d’entraînements avec le patrouilleurlance-missiles Commandant Azougagh dela Marine royale marocaine. L’échange adébuté par l’envoi de l’équipe de visite du La Pérouse sur le patrouilleur marocain si-mulant un cargo suspecté de transporterillégalement des armes. Puis les deux bâti-ments ont effectué un entraînement d’évo-lution tactique. Ces manœuvres ont per-mis de réaffirmer l’esprit de coopérationfraternelle entre les deux marines. Le La Pérouse avait appareillé de Brest le5mars pour une campagne de levés hydrographiques en mer Méditerranée.Outre l’entretien des bonnes relations avecle Maroc, l’escale de Tanger a permis d’ef-fectuer des mesures de tirant d’air desti-nées à la mise à jour des données du port.

E N B R E F

LE VICE-AMIRAL D’ESCADRE CHRISTOPHE PRAZUCK,DPMM, M. ALLAIN GUILLOU, DRH DE DCNS, ETM. ANDRÉAS LOEWENSTEIN, DIRECTEUR DE LA STRATÉGIE– DCNS, LORS DE LA SIGNATURE DU RENOUVELLEMENTDE CONVENTION, LE 26 MARS DERNIER.

CÈDRE BLEU ENTRAÎNEMENT AMPHIBIE CONJOINTFRANCO-LIBANAIS

ÉCHANGES CROISÉS DE PERSONNEL DCNS-MARINERENOUVELLEMENT DE LA CONVENTION

1 Le 26 mars 2013, Cèdre Bleu, entraînementamphibie bilatéral organisé par la France et le Liban,s’est déroulé en baie de Jounieh, au nord de Bey-routh. Il a été conduit, pour la deuxième annéeconsécutive, conjointement par les forces arméeslibanaises et par le groupe amphibie français déployépour la mission Jeanne d’Arc. Sur la base d’un scénario fictif, les forces arméeslibanaises et françaises ont mené une manœuvreconjointe en trois phases : reconnaissance et sécu-risation de la zone de débarquement, projectionsimultanée des troupes et véhicules de chacun desgroupes amphibies – simultanément par hélicop-tère et par voie nautique – et neutralisation de deuxpositions défensives adverses. De la planificationinitiale à la manœuvre réelle, les principaux voletsd’une opération amphibie ont été réalisés de façonbilatérale.Les forces armées libanaises ont engagé une sectionmécanisée équipée d’engins chenillés M113, deuxsections d’infanterie aéromobile avec trois hélicop-tères UH1-Huey et deux Gazelle, deux engins dedébarquement d’infanterie et de chars et une cin-quantaine de commandos marine avec leurs embar-cations. Un avion CESSNA et trois patrouilleurscomplétaient le dispositif de surveillance. Côté fran-çais : outre le bâtiment de projection et de com-mandement (BPC) Tonnerre et la frégate anti-sous-marine (Fasm) Georges Leygues, le groupe amphibiecomprend 200 légionnaires de la 6e brigade légère

blindée, embarqués avec une cinquantaine de véhi-cules. Un engin de débarquement amphibie rapide(EDAR), deux chalands de transport de matériel,un hélicoptère Puma et deux Gazelle de l’armée deTerre, ainsi qu’une Alouette 3de la Marine complé-taient le dispositif lors de l’exercice.La partie projection a duré environ une heure, sousl’œil de M. Patrice Paoli, ambassadeur de France auLiban, des plus hautes autorités militaires libanaises

UNE FOIS LA ZONE SÉCURISÉE, LES ENGINS DE DÉBARQUEMENT FRANÇAIS ET LIBANAIS ONT RALLIÉ LA PLAGE POURPROJETER ENSEMBLE LES TROUPES ET LES VÉHICULES EN UNE SEULE VAGUE.

1 Depuis 2011, la Marine nationale et DCNS réa-lisent dans le cadre d’une convention des échangescroisés de personnel pour des durées allant de troissemaines à trois mois. Initiés par le plan d’actionsDispo-Flotte 2015, ces échanges ont été mis en placesur le principe « gagnant-gagnant » d’une meilleureconnaissance mutuelle.

Pour la Marine, l’objectif est de renforcer ses connais-sances dans la maîtrise d’œuvre industrielle, péren-niser les savoir-faire (maintien de compétences cri-tiques jusqu’au retrait du service de bâtimentsanciens), améliorer les connaissances sur les nou-veaux systèmes de combat, de conduite et de navi-gation. Ces objectifs rentrent dans la logique d’im-plication des équipages dans le maintien en conditionopérationnelle et de l’amélioration de leur autono-mie à la mer. Pour DCNS, ces stages embarqués contribuent à ren-forcer la culture défense de leurs cadres et à une meil-leure compréhension des besoins opérationnels.Le retour d’expérience de ces stages est très positif. Ilconduit à en augmenter le périmètre en 2013 ennombre de stagiaires (de cinq à une dizaine) ainsiqu’en durée. À ce titre, le vice-amiral d’escadre Chris-tophe Prazuck, directeur du personnel militaire de laMarine, et M. Alain Guillou, directeur des ressourceshumaines de DCNS, ont signé le 26 mars 2013 lerenouvellement de cette convention prenant encompte le renforcement de ce partenariat.®

et d’une centaine d’invités. À l’issue, les légionnairesont présenté aux autorités le système de combatFelin (fantassin à équipements et liaisons intégrés) etle VAB Ultima, dernière génération améliorée duvéhicule de l’avant blindé. La réussite de cet entraînement témoigne du niveaude coopération militaire franco-libanais et de l’apti-tude des deux pays à mener ensemble des opéra-tions amphibies combinées. ®

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PREMIÈRE FEMMEGÉNÉRAL POUR LAGENDARMERIE MARITIME C’est au grade de général degendarmerie que le Conseil desministres a nommé, le 27 mars 2013,pour prendre rang au 1er juillet 2013, le colonel Isabelle Guion de Méritens. Le 4 septembre 2012, elle avait pris le commandement de la Gendarmeriemaritime et s’était déjà illustrée commepremière Saint-Cyrienne gendarme etcomme première femme promue augrade de colonel en France.Née en 1962 à Pau, Isabelle Guion deMéritens entre à Saint-Cyr en 1984. Elle intègre en 1987 l’École des officiersde la Gendarmerie nationale. Diplômée d’état-major, d’enseignementsupérieur du 2nd degré et des étudessupérieures de défense, elle devientauditeur de la 2e promotion du CHEMIen 2012. Elle est chevalier dans l’ordrede la Légion d’honneur depuis 2005,dans l’Ordre national du Mérite depuis2000 et médaillée de la Défensenationale (agrafe Gendarmerie nationale)depuis 1993. Elle est mariée et mère de deux enfants.

E N B R E FOPÉRATION SERVAL L’ATLANTIQUE 2, PC VOLANT

1 Le 22 mars 2013, un avion de patrouille maritimeAtlantique 2 (ATL2) décolle de sa base et effectueune mission au nord de Kidal, dans le Nord du Mali. Arrivé sur zone au lever du jour, l’ATL2 établitimmédiatement le contact radio avec le Groupe-ment tactique interarmes (GTIA), pour éclairerla progression des unités françaises au cœur d’unevallée particulièrement escarpée. Trois heures plustard, alors que sa phase de reconnaissance prend fin,deux avions Rafale de l’armée de l’Air rejoignentle dispositif, se tenant prêts à fournir, si besoin, unappui feu en soutien des troupes au sol, guidés parl’ATL2.En plus de ses capacités de surveillance, de recueil derenseignement et d’engagement (tirs de GBU 12),l’Atlantique 2 est un véritable PC volant. Il disposede moyens de transmission performants qui per-

mettent le contrôle et le commandement avancé desopérations, au cœur de l’action. L’ATL2, grâce à sesmultiples capteurs, a ainsi procuré un surcroît desécurité lors de la progression des troupes au soldans le sanctuaire des insurgés.Après plus d’une dizaine d’heures de vol, l’équipagerejoint sa base, la mission accomplie. Il a, aujourd’huiencore, apporté une contribution déterminante dansl’opération Serval.Les avions de patrouille maritime Atlantique 2 sontdes moyens militaires adaptables, spécialisés dansla lutte anti-sous-marine, dont la polyvalence etl’efficacité sont éprouvées au quotidien sur le théâ-tre malien. Faisant preuve d’une remarquable réac-tivité, les ATL2qui ont été engagés dès les premièresheures de l’opération Serval, ont déjà réalisé plus de1 250 heures de vol au combat.®

AVION DE PATROUILLE MARITIME ATLANTIQUE 2.

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INFOactus

L’ALBATROS ACHEMINE DE L’AIDE HUMANITAIREVERS MADAGASCARLe 4 mars 2013, l’Albatros a accosté à Tuléar, ville du Sud-Ouest deMadagascar. Le patrouilleur, basé à La Réunion, a acheminé de l’aidehumanitaire à la ville durement touchéepar le cyclone Haruna. Suite à la rupturedes digues de protection, des dizainesde victimes et des milliers de sans-abrisétaient à déplorer. Les Forces arméesde le la zone sud de l’océan Indien(Fazsoi) avaient été sollicitées parl’antenne locale de la Croix Rouge pourcette mission. Le Président malgache,accompagné de plusieurs ministres, aassisté au débarquement des palettesavant de monter à bord de l’Albatros etde s’entretenir avec le commandant surla situation humanitaire sur place et surl’utilisation de l’aide fournie.

NOUVELLE-CALÉDONIE :OPÉRATION CASTOR 2013Du 12 février 13 mars 2013, les Forcesarmées de la Nouvelle-Calédonie (FANC)ont mené une importante opérationcivilo-militaire appelée Castor enRépublique du Vanuatu. L’objectif était laréfection du dispensaire du village deSilimauri, situé à environ 100 km aunord de Port-Vila, la capitale. Lebâtiment de transport léger (Batral)Jacques Cartier a projeté durant unmois le détachement Castor (composénotamment d’une section du régimentd’infanterie de marine du Pacifique, d’uneéquipe des services de santé desarmées, d’un groupe de la VanuatuMobile Force et de six sapeurs néo-zélandais), ses véhicules et du matérielde construction. Les équipes, soutenuespar le Batral, ont travaillé dans unenvironnement relativement isolé et desconditions climatiques difficiles.

BISCAROSSE, MARRAINEDE LA FLOTTILLE 17FLe 9 mars 2013, le capitaine de frégateLouis Maloux, commandant la flottille17F, et M. Alain Dudon, maire de la ville de Biscarrosse, ont officialisé le parrainage liant la flottille de chasse à la ville des Landes. La journée a été marquée par la visite du musée de l’Hydravion, fierté de Biscarrosse, et par un survol de la ville par quatre Super Étendard Modernisé de la flottille 17F, dite La Glorieuse. Les marins sont allés à la rencontre de la population venue nombreuse.

E N B R E F PIRATERIE LE COURBET FORME LES GARDES-CÔTES DES SEYCHELLES

1 La frégate Courbet, engagée dans l’opération Ata-lante de lutte contre la piraterie, a conduit une actionde formation au profit des gardes-côtes seychellois.Les Seychelles sont particulièrement concernées parla lutte contre la piraterie puisque leur zone écono-mique exclusive (ZEE) est importante et qu’ils y ontconnu à plusieurs reprises des actes de pirateriecontre leurs navires. Depuis le début de l’opérationAtalante en 2008, l’archipel s’est particulièrementinvesti aux côtés de l’Union européenne afin de com-battre la piraterie, portant préjudice au tourisme, àla pêche et au commerce, et accueille de nombreuxbâtiments de la force en escale, dont le Courbet.À l’occasion de son escale aux Seychelles du 9 au13mars, l’équipage du Courbet a réalisé une ins-truction à plusieurs gardes-côtes seychellois. Au pro-gramme : apprentissage des techniques d’interven-

tion opérationnelle rapprochée (TIOR ou combat aucorps à corps) et sécurisation d’un navire piraté.L’objectif de ces formations, effectuées régulière-ment par les bâtiments de la force européenne Ata-lante, est de permettre aux gardes-côtes des pays dela région de renforcer leurs propres capacités de luttecontre la piraterie.La frégate Courbet, engagée le 20 février 2013, a étérejointe le 1ermars par le patrouilleur français L’Adroit.La mission des deux bâtiments français, conformé-ment au mandat de la Task Force465, est de patrouil-ler dans l’International Recommended Transit Corri-dor (IRTC), une voie maritime recommandée autransit des bâtiments de commerce dans le golfed’Aden. L’opération Atalante contribue à la dissua-sion, à la prévention et à la répression des actes depiraterie au large des côtes somaliennes. ®

DÉPLOIEMENT DE LA FREMM AQUITAINE1 La Fremm Aquitainepoursuit son déploiementet la vérification de ses capacités militaires dans leseaux chaudes de la mer des Caraïbes. Après avoirquitté Rio de Janeiro, l’Aquitaine a pu tester le com-portement du navire et des équipements dans lecontexte particulier du contrôle de zone et despêches dans la zone économique exclusive (ZEE)guyanaise. Quelques jours plus tard, l’Aquitaine atesté ses capacités de surveillance maritime dans lalutte contre le narcotrafic. Le 13 mars, la Fremm aeffectué des manœuvres d’entraînement communesavec la frégate de surveillance Germinal. Du 16 au20 mars 2013, la Fremm Aquitaine a fait escale àCarthagène des Indes en Colombie, puis a appareilléen direction de La Havane, dernière escale en zonechaude avant d’entamer sa remontée vers le Canada

et l’Islande. Elle participera, début avril, à l’entraî-nement américain de grande ampleur Idecertex(Individual Deployment Certification), afin de vali-der son intégration au sein d’une grande forcenavale internationale. ®

AU PROGRAMME DE LA FORMATION DES GARDE-CÔTES SEYCHELLOIS : SÉCURISATION D’UN NAVIRE PIRATÉ.

ENTRAÎNEMENTS COMMUNS ENTRE LA FREMM AQUITAINEET LA FRÉGATE DE SURVEILLANCE GERMINAL.

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ENTRAÎNEMENTS COMMUNS AUX OPÉRATIONS AMPHIBIESENTRE LA MARINE NATIONALE ET L’ARMÉE DE TERRE1 Du 18 au 22 mars 2013, un entraînement tech-nique aux opérations amphibies s’est déroulé sur lescôtes varoises. Il réunissait le transport de chalandsde débarquement (TCD) Sirocode la Marine natio-nale et une compagnie de combat du 21e régimentd’infanterie de marine (armée de Terre). Au cours des manœuvres, une centaine d’hommes

et leurs douze véhicules ont été débarqués à l’aide dedeux chalands de transport de matériel (CTM) de laflottille amphibie, renforcés par des éléments pré-curseurs de la section militaire de plage (SMP). Cette action de préparation au combat présentaitun triple intérêt. Tout d’abord, elle a permis d’en-traîner et d’aguerrir ces moyens humains et matériels

DEUX TORPILLES ALLEMANDES DE 7 MÈTRES NEUTRALISÉES EN MANCHE1 Du 19 au 21 mars 2013, au large de Boulogne-sur-Mer, le Groupe de plongeurs démineurs (GPD) dela Manche et son bâtiment-base le Vulcainont menéune opération de neutralisation de deux torpillesallemandes de plus de 7 mètres. Le bâtiment de sou-tien régional (BSR) Élan et la vedette de Gendar-merie maritime Scarpe ont apporté leur concours. Datant de la Seconde Guerre mondiale, les torpillesavaient été découvertes par des plongeurs amateurs,logées dans leurs tubes à proximité de l’épave d’unSchnellboat. Il s’agit d’un patrouilleur lance-torpillesallemand de 35 mètres très puissant (vitesse maxi-mum de 40 nœuds) et armé à l’époque de deux àquatre torpilles. Au total, douze plongeurs démineurs basés à Cher-bourg se sont relayés pour mener à bien cette opé-ration. Avec le soutien du BSR Élan, les torpilles etleurs tubes ont été déplacés vers des points de pétar-dement prédéfinis, en lien avec la préfecture maritime.L’objectif étant d’effectuer le contre-minage à distancepour ne pas endommager l’épave du patrouilleurallemand. Les gendarmes maritimes ont quant à euxassuré la police du plan d’eau et fait respecter lespérimètres de sécurité.

Les engins détruits représentaient environ 800 kgd’explosifs en équivalent TNT. Chaque torpille etson tube pèse plus de 2 tonnes. Contrairement àl’épave du patrouilleur, très ensouillée, les torpillesreprésentaient un danger en particulier pour les acti-vités de pêche. Elles devaient donc être détruites afinde garantir la sécurité des usagers de la mer.®

LES VÉHICULES HAUTE MOBILITÉ (VHM) DANS LES CHALANDS DE TRANSPORT DE MATÉRIEL.

TORPILLE RETROUVÉE EN MANCHE.

pour une opération amphibie. Elle a également étémise à profit pour vérifier les capacités tactiques dunouveau véhicule haute mobilité (VHM) et validerson interopérabilité avec le Siroco. Ce dernier a validérécemment son interopérabilité avec le bâtiment deprojection et de commandement (BPC) Dixmude. En parallèle à cet entraînement aux opérationsamphibies, un détachement de deux hélicoptèresGazelle du 3e régiment d’hélicoptère de combat(RHC) de l’aviation légère de l’armée de Terre s’estentraîné à l’appontage sur les deux plates-formes duSiroco durant toute cette semaine. Après l’accostage du Siroco à Toulon, le capitaine devaisseau Jean-Marc Le Quilliec tirait le bilan de cettesemaine d’entraînement : « Pour un bâtiment amphi-bie, l’embarquement de troupes, de véhicules ter-restres et d’hélicoptères de l’armée de Terre est essen-tiel. Ces entraînements courts permettent de roderles procédures, de partager les savoir-faire et de mini-miser les contraintes réciproques. Dès qu’un nou-veau vecteur entre en service, qu’il soit nautique,terrestre ou aérien, une évaluation croisée de cetengin permet d’optimiser son emploi. Avec le VHM,un nouveau pas est franchi : il est plus rapide, plusmanœuvrant et sa flottabilité va permettre l’ouver-ture de nouveaux sites de plageage. »®

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INFOactus

DES MAGISTRATS À BORDDE LA FRÉGATE GERMINALLe 12 mars 2013, trois des plushautes autorités du ministère de laJustice en Martinique ont pu embarquerà bord de la frégate Germinal, pourassister à une présentation dynamiquedes moyens nautiques et aéronautiquesengagés par la Marine nationale dans les opérations de lutte contre le narcotrafic. Le procureur général, le président de la cour d’appel et leprésident du tribunal de grande instancede la Martinique ont pu ainsi suivre lesdifférentes actions conduites lors d’uneinterception d’un go-fast à la mer. Cetterencontre a surtout permis d’accroîtrela compréhension mutuelle entremagistrats et marins, acteurs étatiquesconjointement engagés dans la luttecontre le narcotrafic maritime.

RÉHABILITATION DU SÉMAPHORE DE L’ÎLE DE BATZ Le 22 mars 2013, le vice-amirald’escadre Jean-Pierre Labonne, préfet maritime de l’Atlantique, ainauguré le sémaphore rénové de l’îlede Batz en présence de M. Guy Cabioc’h,maire de l’île, et du capitaine de frégateChristophe Deldique, commandant laFormation opérationnelle de surveillanceet d’information territoriale (Fosit) de Brest. Cette rénovation a duré près de 12 mois afin de réhabiliterl’ensemble des bâtiments et des locauxtechniques. Édifié en 1905 dans un ancien fort, il a été partiellementdétruit lors de la Seconde Guerremondiale, puis remis en état en 1952.Cette rénovation était donc essentielleet permettra aux dix marins d’exercer dans de meilleures conditionsleur mission opérationnelle.

25E ANNIVERSAIRE DU PARRAINAGE DE LA FRÉGATE CASSARD PAR DIJON Le 16 mars 2013, la frégate de défenseaérienne Cassard a célébré le 25e anniversaire de son parrainage avec la ville de Dijon. Plusieurs autoritéslocales, politiques et militaires, ainsi que du monde de l’enseignement,étaient présentes. Un forum organisépar le Cirfa de Dijon a permis au public de découvrir les carrières et les métiers proposés par la Marinenationale et d’exposer les maquettes de la frégate Cassard, de la FremmAquitaine ou du BPC Mistral.

E N B R E F

LE PÉTROLIER-RAVITAILLEUR MEUSEEN OPÉRATION ACTIVE ENDEAVOUR

SEPT PERSONNES SAUVÉES PAR LE DAUPHIN DE LA MARINE NATIONALE BASÉ AU TOUQUET 1 Le 12 mars 2013, tandis que la quasi-totalité dela façade Manche - mer du Nord est sous la neige,l’hélicoptère Dauphinde la flottille 35F de la Marinenationale basé au Touquet, a été mobilisé toute lajournée en renfort du service départemental d’in-cendie et de secours de Seine-Maritime. Mis enœuvre vers 10 h, le Dauphin a d’abord évacué unefemme victime d’un accident vasculo-cérébral àVeules-les-Roses (Seine-Maritime), avant d’éva-cuer immédiatement après un homme victimed’un infarctus, toujours en Seine-Maritime, àGoderville. Ces deux personnes évacuées vers l’hô-pital de Dieppe, le Dauphin a de nouveau décollépour prendre en charge une femme sur le pointd’accoucher et bloquée par la neige dans un véhi-cule des sapeurs-pompiers, à proximité de Saint-Valéry-en-Caux. Après un ravitaillement en débutd’après-midi, le Dauphin a été mobilisé pour prendre en charge quatre personnes nécessitantune dialyse urgente. Pendant cette journée ponc-tuée de multiples interventions, les marins de la

35F du Touquet ont sauvé sept personnes.Dans la soirée du 11 mars 2013, une trentaine demarins de la région de Cherbourg (fusiliers marins,plongeurs démineurs et marins-pompiers) s’étaitégalement mobilisée pour appuyer les sapeurs-pompiers afin de procéder à l’évacuation dedizaines de personnes bloquées sur la route natio-nale 13. L’École des fourriers de Querqueville avaitquant à elle accueilli 254 lycéens et leurs accom-pagnateurs d’un navire à passagers en provenanced’Irlande, qui n’avait pas pu accoster à Cherbourgla veille en raison de la fermeture du port.®

envoie un pavillon national. Le capitaine se montrecoopératif, il déclare transporter des denrées ali-mentaires à destination du port syrien de Tartous. Ilexplique ses interruptions d’émission par des pro-blèmes techniques. Il a été autorisé ultérieurement àreprendre sa route. Opération internationale de sur-veillance maritime, Active Endeavour permet d’éla-borer une Recognized Maritime Picture (RMP) auprofit du Nato Maritime Command situé à North-wood, en croisant les informations provenant desbâtiments et aéronefs patrouillant dans la zone. LaSNMG 1 est actuellement sous les ordres du CTF440,le contre-amiral Von Matzan de la Marine allemande,embarquée sur la frégate Hessen.®

1 Depuis le 12 mars dernier, la Meuse est en mis-sion de soutien direct au profit d’une des deux forcesnavales de l’Otan, la Standard Nato Maritime Group 1(SNMG1) qui opère en Méditerranée dans le cadrede l’opération Active Endeavour. Le 14 mars enMéditerranée orientale, le caboteur Zaher, navired’intérêt, attire l’attention de l’équipage du pétro-lier-ravitailleur Meuse. Le navire stoppe par inter-mittence ses émissions AIS (Système d’identificationautomatique des navires) et délivre des informationsincohérentes lors d’interrogations. Il n’arborait pas depavillon mais le nom du navire est cohérent aveccelui donné par les autorités à terre. Après quelquesinterrogations faites par la Meuse, un marin du Zaher

INTERROGATION DU CABOTEUR ZAHER.

PRISE EN CHARGE DE PATIENTS PAR LE DAUPHIN DE LA 35F.

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MISE EN CONDITION OPÉRATIONNELLE COMMUNE POURLES FRÉGATES DORIA ET FORBIN 1 Du 4 au 29 mars 2013, la frégate de défenseaérienne (FDA) Forbin a réalisé sa mise en conditionopérationnelle (MECO). Cette remontée en puis-sance de l’équipage était une étape fondamentaleavant un déploiement sur les différents théâtresd’opérations. Elle a duré cinq semaines au cours des-quelles de nombreux entraînements se sont succédé.Cette MECO était une première à deux titres. C’estla première fois qu’une frégate de défense aérienneréalisait sa MECO avec une frégate italienne dumême type. Les deux bâtiments ont accompli unemise en œuvre complète de leurs équipements etévalué leurs différents modes d’actions. C’est égale-ment la première MECO impliquant le CaïmanMarine. Hélicoptère de plus de 11 tonnes, il pro-longe les capacités et la portée du navire et décupleainsi ses possibilités d’actions. La première partie dela MECO a permis aux pilotes de gagner encore enconnaissance et en expérience : « Cet entraînementa mis en exergue les capacités redoutables et com-plémentaires du couple FDA-Caïman Marine. Il apris une dimension beaucoup plus réaliste grâce à laparticipation de la Marine italienne et extrême-ment instructive quant aux échanges avec le déta-chement du NH90 à bord de laDoria. » Le capitaine de vaisseau Marc Aussedat, commandantdu Forbin, précise quant à lui : « Cette mise en condi-tion est un passage incontournable pour leForbin. Elle

MARINES ÉTRANGERES LES FRÉGATES AMÉRICAINES OLIVER H. PERRY

Le nombre de frégates lance-missiles du type Oliver H. Perry décroît très rapide-ment dans l’US Navy ; au cours des cinq derniers mois, cinq bâtiments ont étédésarmés, les FFG 37 Crommelin le 26 octobre 2012, FFG 38 Curts le 25 jan-vier 2013, FFG 36 Underwood le 8 mars 2013, FFG 52 Carr le 13 mars 2013et FFG 42 Klakring le 22 mars 2013. Il subsiste à l’ordre de bataille de la Marine américaine seulement dix-huit bâti-ments de ce type, qui a compté jusqu’à cinquante et une unités au cours desannées 90. Seize ont été désarmés entre 1997 et 2013 et dix-sept ont ététransférés à des marines étrangères : un au Bahreïn, quatre à l’Égypte, un auPakistan, deux à la Pologne et neuf à la Turquie (dont un pour cannibalisation auprofit des huit autres). D’autres transferts sont prévus à des pays étrangersdans les mois ou années à venir : huit unités ont été proposées à Taiwan (dontles FFG 50, FFG 51, FFG 52 et FFG 55), deux au Mexique (FFG 38 et FFG 41),deux à la Thaïlande (FFG 46 et FFG 48) et deux autres à la Turquie (FFG 40 etFFG 43).Quant aux unités encore utilisées par l’US Navy, la FFG 57 sera désarmée en

principe le 31 août 2013, sept le seront en 2014 (les FFG 40, FFG 41, FFG 43, FFG 45, FFG 46, FFG 47 et FFG 49), sept également en 2015 (FFG 48,FFG 50, FFG 51, FFG 54, FFG 55, FFG 56 et FFG 58), deux en 2017 (FFG 59 et FFG 60), l’ultime de la série (FFG 61) devant l’être en 2018-19.Ces frégates doivent être remplacées par les nouveaux bâtiments du type LCS, mais leur mise au point et donc les entrées en flotte ont pris un énormeretard aussi bien pour les LCS monocoques du type Freedom, dont seuls les Freedom et Fort Worth sont pour le moment opérationnels, que pour lesLCS trimarans du type Independence, dont seul le bâtiment éponyme est en service. L’US Navy risque donc de se trouver confrontée à court terme, si cen’est à une rupture capacitaire, du moins à une diminution de ses moyens pour les opérations en zone littorale.

CV (R) BERNARD PRÉZELIN, FLOTTES DE COMBAT

LA FRÉGATE ITALIENNE DORIA.

LA FFG 42 KLAKRING.

permet de réacquérir l’ensemble des savoir-faire indis-pensables à une frégate dans tout le spectre de ses mis-sions. Ce qui caractérise nos bâtiments, c’est de pouvoirs’adapter à toutes les situations dès que l’on appareille.Seule une maîtrise parfaite des actions de chacun àbord permet d’atteindre cet objectif. La présence de laDoria est une réelle chance tant elle permet de croiserles savoir-faire des marins français et italiens. Le fait des’entraîner avec un bâtiment de même niveau d’am-bition et de capacités similaires, dont l’organisation

un peu différente apporte un regard complémentaire,accroît le niveau d’exigence (et d’émulation…). » Sans être identiques, les deux frégates sont issuesd’un projet européen commun : le programme Hori-zon. Cette similitude entre les deux unités repré-sente assurément un atout de poids dans le cadrede l’interopérabilité. Celle-ci contribue à l’accom-plissement d’une bonne coopération entre les deuxmarines qui sont amenées à travailler de concertdans le cadre de différentes opérations.®

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PASSIONMarine

Plus grande que l’Australie, la zone mari-time des Antilles et de la Guyane s’étendsur 8 millions de km2, du golfe duMexique au milieu de l’océan Atlantique

et de la Floride jusqu’au Brésil. Représentantdeux fois la surface de la zone maritime Médi-terranée, c’est un espace maritime immensequi concentre une somme de dangers inéga-lée dans les autres territoires français. Des risques naturels tout d’abord, avec descyclones et des ouragans six mois par an, des

ZONE MARITIME ANTILLES : A LA CROISEE DES CHEMINS ?

éruptions volcaniques, des secousses sis-miques et des tsunamis. Sandy, Mitch, Andrewou Hugo : ces ouragans sont tristement célè-bres pour le nombre de victimes et l’importancedes dommages. Le séisme en Haïti du 12 jan-vier 2010 a causé 300 000 morts : une catas-trophe naturelle et humanitaire sans précé-dent. Des menaces d’ordre humain ensuite. En tête,le trafic de stupéfiants, et en particulier l’ex-portation massive de cocaïne par voie mari-

time ou aérienne qui touche presque tous lespays de la zone. La marchandise est achemi-née vers les marchés américains et euro-péens par voie aérienne, terrestre ou mari-time. Le bassin caribéen est propice aupassage de flux financiers ou logistiques des-tinés à alimenter le terrorisme mondial. Mêmesi une attaque terroriste directe en mer sem-ble peu probable, le trafic de navire de pas-sagers ou les flux de navires sensibles (chi-miquiers, pétroliers) et commerciaux qui y

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? DOSSIER RÉALISÉ PAR

LE LV THOMAS LETOURNEL

1 SAISIE DE DROGUE PAR L’ÉQUIPE DE VISITE DE LA FRÉGATE GERMINAL.2 ENTRAÎNEMENT DE DÉBARQUEMENTAMPHIBIE MENÉE PAR LE BATRALDUMONT D’URVILLE.3 DÉBARQUEMENT DE FRETHUMANITAIRE À HAÏTI PAR LA BATRALDUMONT D’URVILLE.

transitent sont autant de cibles potentielles.Un autre domaine de vigilance est l’immigra-tion clandestine en raison des contrastessocio-économiques qui caractérisent la régionet favorisent les flux migratoires illégaux. C’estle cas entre des îles comme Haïti et les dépar-tements français où le niveau de vie nette-ment supérieur est attractif. La piraterie enfinreste anecdotique par rapport à l’océan Indienou le golfe de Guinée, mais des plaisancierssont régulièrement victimes d’actes de pira-

terie ou de brigandage parfois meurtriers.Le maintien de la sécurité dans cette zonemaritime immense, la connaissance d’unensemble géopolitique complexe avec desfoyers de tension à terre (Haïti) ou en mer(litiges frontaliers), l’existence de départe-ments français au milieu de la zone et le suivide la situation régionale justifient une pré-sence militaire française permanente et uneréelle coopération maritime internationale etinterministérielle. ®

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LES MOYENS DE LAMARINE AUX ANTILLES

La base navale est implantée dans le fortSaint-Louis à Fort-de-France, avec : • deux frégates de surveillance : le Ventôse etle Germinal ;

• un bâtiment de transport léger (Batral) : leDumont d’Urville ;

• un patrouilleur de Gendarmerie maritime :la Violette ;

• un remorqueur portuaire côtier : le Maïto.

PASSIONMarine

Quels sont selon vous les principauxenjeux maritimes du théâtre ?Le premier des enjeux est le contrôle etla surveillance de cet espace immense.

Pour cela, nous travaillons avec l’ensemble despays de l’arc antillais et nous coopérons avectrois principaux partenaires : les Pays-Bas, leRoyaume-Uni et les États-Unis. Les premiersdisposent de plusieurs points d’appui dans lazone et déploient à l’année une frégate et desmoyens aériens de surveillance maritime. LeRoyaume-Uni assure également une présencepermanente avec un bâtiment de soutien dontla mission principale consiste à assister lespopulations en cas de catastrophe naturelle.Les Américains sont bien sûr un partenaireessentiel. Nous collaborons étroitement avecla Joint Interagency Task Force-South (JIATF-S),l’agence interministérielle américaine de luttecontre le narcotrafic, située à l’extrême sud dela Floride. Des officiers de treize pays – dont laFrance – ayant des forces navales dans la zoneont des officiers de liaison à Key West notam-ment pour échanger du renseignement.Le deuxième enjeu est le secours des popula-tions en cas de catastrophe naturelle. Avec unnavire comme le bâtiment de transport léger(Batral) Dumont d’Urville, la France est enmesure d’acheminer du fret humanitaire, dedéployer des moyens humains et matériels versun grand nombre de plages répertoriées pourporter assistance à ses ressortissants et auxdifférentes populations des Caraïbes. Nous nouspréparons à ce type d’événement avec l’en-semble de nos voisins.

Comment percevez-vous la lutte contre le nar-cotrafic ?La lutte contre le narcotrafic est une missionparticulièrement complexe que nous devons

SURVEILLER, CONTRÔLER ET INTERVENIRLe contre-amiral Georges Bosselut, commandant supérieur des Forces armées aux Antilles(1) depuis l’été 2012, exerce également le commandement de la zone maritime des Antilles. À ce titre, il assiste le préfet de la régionMartinique, délégué du gouvernement pour l’action de l’État en mer dans cette zone.

conduire de manière globale, en interministérielsur le plan national et en coordination avec lesautres pays de la zone. La France s’impliqueparticulièrement dans l’interception de navirestransportant de la cocaïne à travers l’arc antil-lais et participe également, aux côtés de ses par-tenaires caribéens, à une lutte plus globalecontre le trafic de drogue dans le centre desCaraïbes. Les États-Unis, le Royaume-Uni etles Pays Bas sont naturellement des parte-naires privilégiés disposant, comme la France,de moyens d’interception en mer des Caraïbes.D’autres pays participent également de manièreactive à la lutte contre le narcotrafic. C’est le casdu Mexique, de la Colombie et du Brésil, avec

qui nous entretenons descontacts réguliers.En France, plusieurs admi-nistrations sont concernéespar la lutte contre le narco-trafic. Les douanes et lapolice par exemple sont par-ticulièrement investies dansle domaine du renseigne-ment, des enquêtes et desinterceptions sur le territoirenational. La Marine nationaleoccupe un secteur particulierqui est celui de l’interceptionen haute mer. Elle orienteson action en fonction d’in-formations transmises par

des services français tels que l’Office centralpour la répression du trafic illicite de stupé-fiants (OCRTIS) ou des organismes internatio-naux comme la JIATF-S.

Quels sont les évolutions probables et les défisà venir dans le domaine de la lutte contre le nar-cotrafic ?La lutte contre le narcotrafic que nous menonsavec l’ensemble de nos partenaires semble por-ter ses fruits puisque la quantité de cocaïnesaisie augmente d’année en année alors que levolume total de drogue transitant en mer desCaraïbes se stabilise après avoir fortement aug-menté ces dernières années. Pour autant, lesnarcotrafiquants s’adaptent continuellement à lamenace que nous constituons. Leurs modesopératoires évoluent. Ils savent se camoufler,transitent de plus en plus souvent de nuit etutilisent de nouveaux moyens de transports telsque des semi-submersibles. Six engins de cetype ont été interceptés ces quatre dernièresannées. Nous constatons également que lesnarcotrafiquants utilisent de plus en plus lesconteneurs pour transporter la drogue en direc-tion de l’Afrique et de l’Union européenne. C’estun défi supplémentaire qu’il faudra releversachant la difficulté de déceler de la cocaïnedans un flux de conteneurs. Dans la proximité de l’arc antillais, nous cher-chons également à renforcer notre surveillance.Nous nous organisons avec les autres admi-nistrations pour instaurer un dispositif de sur-veillance depuis la haute mer jusqu’au plus prèsdes côtes. À cet égard, l’installation du dispo-sitif Spationav sur les îles françaises sera uneétape importante dont il est souhaitable qu’elleaboutisse le plus rapidement possible. Celanous permettra également de nous connecterau réseau de surveillance de nos voisins. ®

(1) Les Forces armées aux Antilles (FAA) garantissent la protection du terri-toire national et animent la coopération régionale depuis les départements de laMartinique et de la Guadeloupe.

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EN FÉVRIER 2013, LES FORCESARMÉES AUX ANTILLES ONTRÉALISÉ UN ENTRAÎNEMENTD’ÉVACUATION DERESSORTISSANTS AVEC PLUS DE140 CIVILS, PENDANT DEUXJOURS.

PLUS DE 16 TONNES DE FRET HUMANITAIRE ONT ÉTÉ DÉBARQUÉS DU DUMONT D’URVILLE À PORT-AU-PRINCE (HAÏTI), LE 5 MARS 2013.

Le 19 janvier 2010, sept jours après leséisme en Haïti, le Batral Francis Gar-nier des Forces armées aux Antilles,appareillait pour Port-au-Prince afin de

débarquer du matériel de déblaiement, dufret humanitaire et des équipes de secours.Deuxième navire militaire étranger à péné-trer dans un port encore encombré par desgrues à demi immergées et des conteneursflottant entre deux eaux, le Francis Garnierdémontrait sa capacité à porter secoursaux populations dans un environnementdégradé. Depuis lors, le Batral Dumont d’Urville

a remplacé le Francis Garnier, et la missionreste assurée. Début mars 2013, le navire a transportéprès de 80 militaires et une dizaine de véhi-cules de l’armée de Terre à Saint-Dominguedans le cadre de l’opération Dunas avec lesforces armées de la République dominicaine.Ces manœuvres bilatérales ont été mises àprofit pour transporter plus de 16 tonnes defret humanitaire à destination d’Haïti. Quelques semaines plus tôt, le Dumont d’Urville participait en Martinique à un entraî-nement d’évacuation de ressortissants.

L’équipage devait cette fois débarquer destroupes et véhicules de l’armée de Terre,directement sur la plage du Carbet, unecommune située au nord de Fort-de-France,avant de protéger et d’évacuer des ressor-tissants fictifs français dont la sécurité étaitmenacée à la suite d’un violent séisme. Unemanœuvre très proche de la réalité pourl’équipage du Batral et les militaires du déta-chement Terre puisque ces ressortissantsétaient joués par 70 professeurs et collé-giens, ainsi que 5 conseillers défense demunicipalités de Martinique. ®

ASSISTER LES POPULATIONS

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Le 26 février 2013, en soirée, la frégateVentôse, agissant en coopération avec unFalcon Marine, détecte une embarcationsuspecte navigant à grande vitesse. Sur

ordre du commandant supérieur des Forcesarmées aux Antilles, la frégate Ventôse engageimmédiatement la poursuite du go-fast, faitdécoller son hélicoptère Panther et met à l’eauson embarcation rapide sur laquelle est embar-quée son équipe d’interception.Lorsque l’hélicoptère s’approche pour effectuerune reconnaissance de cette embarcation, lelargage de plusieurs colis suspects à la mer

DEUX GO-FAST INTERCEPTÉS, 240 KILOS DE COCAÏ N Le 27 février et le 1er mars 2013, la frégate de surveillance Ventôse a intercepté deux embarcations de type go-fast enmer des Caraïbes, dans le cadre d’une opération de lutte contre le narcotrafic baptisée Caribe Royale. Sept ballots decocaïne, soit plus de 240 kilogrammes de drogue, ont été récupérés lors de ces opérations. Les trafiquants interpellés ontété remis sans délais aux enquêteurs de l’antenne Caraïbes de l’OCRTIS. Retour sur deux opérations qui ont conduit àla condamnation de dix narcotrafiquants à des peines de quatre à sept ans de prison ferme.

n Par le Capitaine de frégate Luc S., commandant du Ventôse« Le succès est l’aboutissement d’un pro-cessus long et complexe de maturation desmodes d’actions, de mobilisation de compé-tences pointues et difficiles à entretenircomme les tireurs d’élite ou la qualificationvol de nuit dont le stationnaire des pilotesde Panther et d’un entraînement particuliè-

UNE OPÉRATION NARCOPS N’EST JAMAIS UNE OPÉRATION DE ROUTINE

Forces armées aux Antilles et la produc-tion d’un renseignement de qualité, enaval, l’activation d’une chaîne judiciaire enmesure de poursuivre et condamner lestrafiquants interpellés sur la base desconstations et preuves recueillies par lebord. Rien n’est jamais acquis ouconforme. C’est ce qui fait tout l’intérêt dece type de mission. »

rement exigeant, en particulier de l’équipe d’in-terception. Les conditions d’intervention, denuit, par mer formée, avec des élongationsparfois très importantes entre les acteurs,sont difficiles, le risque bien réel. La construc-tion du succès repose donc avant tout sur untravail collectif. Cette construction intègre, enamont, les travaux de planification et de génération de force de l’état-major des

PASSIONMarine

est observé et filmé. Malgré l’ordre qui lui estdonné de s’arrêter et en dépit des avertisse-ments, l’équipage du go-fast poursuit sa routeà grande vitesse.Sur ordre du préfet de la région Martinique,délégué du gouvernement pour l’action de l’Étaten mer, le commandant du Ventôse procèdealors aux opérations contraignant le go-fast às’arrêter. Ce dernier est ensuite rejoint parl’équipe d’interception du Ventôse qui en prendle contrôle. Ses cinq membres d’équipage sonttransférés sur la frégate et placés en réten-tion.

LES SEPT COLIS RÉCUPÉRÉS REPRÉSENTENT PLUS DE 240 KILOGRAMMES DE COCAÏNE.

Sept colis récupérésLe 1er mars, selon le même mode opératoire,la frégate Ventôse intercepte un second go-fastsuspecté de se livrer à des trafics illicites. L’équi-page du go-fast jette sept colis à la mer envoyant le Panther fondre sur lui. Le go-fast n’ob-tempérant pas aux injonctions de stopper, lecommandant supérieur des Forces armées auxAntilles autorise les manœuvres d’intimidationà partir de l’hélicoptère.Devant la détermination affichée par les unitésmilitaires, l’équipage du go-fast arrête finale-ment ses moteurs. Les trafiquants sont rapi-

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AGIR, DANS LE RESPECT DU DROIT INTERNATIONAL

Les moyens navals français et étrangers agissent dans le respect du droit international qui encadreprécisément l’usage des moyens coercitifs de lutte en mer. Il s’agit de concilier deux aspects enapparence contradictoires, d’une part le principe de la liberté de la haute mer, d’autre part garantirqu’elle ne devienne pas une zone de non-droit où les trafics se développeraient sans limite. Pour lazone des Antilles, l’arsenal juridique a été complété en 2003 par l’accord dit de San José, entré envigueur en 2008. Il permet de palier deux faiblesses : le délai de réponse, incompatible avec la rapi-dité d’action des trafiquants, et le droit d’intervenir dans les eaux territoriales d’un État-membre.Encore récent, l’accord suscite parfois des réserves touchant au respect de la souveraineté natio-nale et sur le degré de réciprocité à accorder. Cependant, il a déjà été mis en œuvre par la Franceavec les autorités américaines et néerlandaises avec succès. Il reste maintenant à élargir le périmè-tre des États signataires pour réduire la marge de manœuvre des trafiquants.

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dement interceptés par l’équipe du Ventôse quiprend le contrôle du go-fast. Ses cinq mem-bres d’équipage sont transférés sur la frégateet placés également en rétention. Les sept colissont récupérés par l’embarcation rapide de lafrégate. Le test à la cocaïne se révèle positifet la quantité saisie s’élève à plus de 240 kilo-grammes.

Coopération interministérielle : une réalité quotidienne aux AntillesCes missions d’interception sont menées surinstruction du procureur de la République deFort-de-France et sous l’autorité du préfet de larégion Martinique, délégué du gouvernementpour l’action de l’État en mer. La coopérationinterministérielle est une réalité quotidienne auxAntilles. Pour la Marine, elle s’opère avec lesadministrations relevant des différents minis-tères (Douane, Gendarmerie, Justice) et avec lesorganismes interministériels implantés auxAntilles (OCRTIS, CIFAD). La coopération avec laGendarmerie et la Douane concerne davantageles trafics ayant lieu à proximité des côtes et sontcomplémentaires des actions en haute mer.En 2012, 2,4 tonnes de cocaïne ont été inter-ceptées en haute mer par les moyens de laMarine nationale et 3 tonnes au total dans lecadre d’opérations relevant de l’action de l’Étaten mer, menées également avec le concoursde l’administration des douanes. ®

AÏ NE SAISIS

L’ÉQUIPED’INTERCEPTIONSORT DE L’EAU LES BALLOTS.

L’ÉQUIPAGE DU VENTÔSE EFFECTUE LE TEST À LA COCAÏNEET MARQUE LES BALLOTS.

GO-FAST REPÉRÉ PAR LA FRÉGATE VENTÔSE

LES TRAFIQUANTSSONT PLACÉSDANS L’ÉTRACOAVANT DEREJOINDRE LEVENTÔSE.

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PASSIONMarine

Après cinq années de service dans les eauxguyanaises, le patrouilleur La Capricieuseavait besoin de travaux d’entretien : lesablage complet de la coque et le rem-

placement de certaines tôles endommagées, ledébarquement et la visite des deux moteurs depropulsion pesant chacun plus de 12 tonnes, lasortie et la visite des deux lignes d’arbres, lamodernisation de plusieurs installations, la miseen place de nouvelles capacités satellites et une

FORT-DE-FRANCE : POINT D’APPUI POUR L’ENTRETI E DES ANTILLES ET DE LA GUYANEEntre le 11 novembre 2012 et le 6 mars 2013, le patrouilleur P400 La Capricieuse des Forces armées en Guyane a faitl’objet d’un arrêt technique majeur (ATM) à Fort-de-France pour redonner du potentiel à ses installations et voir sescapacités opérationnelles élargies par l’ajout de nouveaux systèmes. Une opération d’entretien accomplie avec succès.

remise à niveau partielle des aménagementsintérieurs.« 1100 lignes de travaux réalisées en moins dequatre mois », précise Franck Pichon, l’ingénieurresponsable des arrêts techniques de P400.Il met en avant l’investissement de l’équipagedu patrouilleur, impliqué dans la majorité destravaux, le professionnalisme des ateliers dela base navale et la qualité du travail fournipar les entreprises sous-traitantes. Franck

Pichon vient d’enchaîner en deux ans troisATM : celui du Batral Dumont d’Urville, celui duP400 La Gracieuse et enfin celui de La Capricieuse. Il est affecté à l’antenne AntillesGuyane du Service de soutien de la flotte (SSF).Une antenne implantée dans la base navalede Fort-de-France qui assure la maîtrise d’ou-vrage des travaux d’entretien des bâtiments dela Marine nationale basés aux Antilles et enGuyane. ®

OPÉRATION DE DÉBARQUEMENT ET DE VISITE DES DEUX MOTEURS DE PROPULSION PESANT CHACUN PLUS DE 12 TONNES.

EN CHIFFRES

L’entretien des navires de la Marine nationaleà Fort-de-France représente :• 9 périodes d’entretien programméesannuellement ;

• 1 à 2 arrêts techniques majeurs par an ;• 15 entreprises concernées, dont 12implantées en Martinique ;

• 70 emplois locaux à plein temps pour La Capricieuse.

Entretien avec Franck Sinilo,directeur du SSF pour les Antilles et la Guyane, ingénieur principal des études et techniques de l’armement

De quoi se compose la flotte à entretenir ?Nous entretenons tout d’abord l’ensemble desnavires basés à Fort-de-France : les frégates desurveillance Ventôse et Germinal, le BatralDumont d’Urville, le remorqueur portuaire côtierMaïto et la batellerie de la base navale. Viennentensuite le patrouilleur côtier de GendarmerieViolette basé en Guadeloupe et enfin les deuxpatrouilleurs La Capricieuse et La Gracieuse,les vedettes de surveillance maritime Mahury etOrganabo et la batellerie de la base navale deDégrad-des-Cannes à Cayenne.

Pourquoi entretenir à Fort-de-France des naviresbasés en Guyane ?Jusqu’en 2002, le soutien aux navires basésaux Antilles et en Guyane était apporté par desbâtiments de soutien mobile (BSM Garonne,Rhône, puis Rhin). Hors nécessité d’entretenirles navires à sec dans un bassin, les arrêtstechniques étaient donc réalisés au port-base enprésence du BSM. Au début des années 2000,

les SSF et les bases navales ont été créés et,en parallèle, l’état-major de la Marine a décidéde privilégier les zones habituelles de déploie-ment pour effectuer les entretiens majeurs desnavires affectés outre-mer. Cette décision visaità optimiser l’emploi opérationnel des bâtimentsde la Marine en évitant des transits importantsentre la métropole et leur port-base.Comme aucun des ports guyanais ne possé-dait de forme de radoub permettant de réaliserdes travaux sur les œuvres vives, que le tissuindustriel cayennais n’était pas en mesure deconduire ce type de chantier et que les ateliersde la base navale de Dégrad-des-Cannesn’étaient pas dimensionnés pour soutenir desinterventions d’une telle ampleur, le choix deFort-de-France s’est naturellement imposé.

Comment s’organise la répartition des respon-sabilités dans un chantier comme celui de La Capricieuse ?C’est comme si nous jouions pendant la durée

des travaux une partition à quatre mains. Lapremière, c’est le SSF Antilles Guyane qui assurela maîtrise d’ouvrage.La deuxième, c’est l’équipage du bâtiment quis’implique totalement dans la préparation et lesuivi des travaux en liaison étroite avec l’ingénieurresponsable de bâtiment (IRB).La troisième, c’est la base navale, avec sesAteliers militaires de soutien outre-mer (AMSO)qui réalisent une partie des travaux, son Grouperechanges navals et expédition (GRNE) et tousles services impliqués dans l’accueil portuaire.La quatrième, enfin, ce sont la quinzaine d’en-treprises locales sous-traitantes. Nous faisonsappel à un maître d’œuvre d’ensemble qui sélec-tionne lui-même ces entreprises, selon leurcapacité et leur intérêt à entretenir des naviresmilitaires.Concernant le chantier de La Capricieuse, c’estla Société industrielle de gestion du bassin deradoub de Fort-de-France qui a été sélectionnéedans le cadre d’un appel d’offres public. ®

UNE MÉCANIQUE BIEN HUILÉE

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TI EN DES NAVIRES DES FORCES ARMÉES

LE DERNIER ARRÊT TECHNIQUE MAJEUR DU PATROUILLEUR LA CAPRICIEUSE A DONNÉ LIEU À UN SABLAGE COMPLET DE LA COQUE.

LA MARINE EN GUYANE

Le commandant supérieur des Forces armées en Guyane (Comsup FAG) dispose d’un état-major interarmées etcommande environ 2 200 militaires des trois armées, 1 600 permanents, répartis principalement sur l’île de Cayenneet à Kourou.

En Guyane, la Marine c’est :• environ 160 marins, dont la moitié est embarquée ;• deux patrouilleurs P400 : La Gracieuse et La Capricieuse ;• deux vedettes de Gendarmerie maritime Mahury et

Organabo ;• une base navale située à Dégrad-des-Cannes, près de Cayenne ;

• de nombreux marins affectés en milieu interarmées.Ses missions :• protection des approches maritimes, en particulier du centrespatial guyanais à l’occasion des tirs de fusée ;

• participation à l’action de l’État en mer, notamment police despêches ;

• connaissance de la situation maritime dans la zone de respon-sabilité permanente.

PATROUILLEURP400 LAGRACIEUSE.

LA BASE NAVALE DE DÉGRAD-DES-CANNES.

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ÉCOLE DES FOURRIERS CAP SUR L’ESPRIT D’ÉQUIPAGEComment devient-on marin ? Ceci n’est pas une question philosophique, mais résume le défi que relèvent inlassablement les écoles desmatelots de la Marine. À Querqueville (Manche), au sein de l’École des fourriers, cela concerne chaque année plus de 600 jeunes français.Pendant cinq semaines, ils découvrent les particularités de la vie collective et apprennent à devenir marins, membres d’un équipage.

1 Le programme alterne théorie élémentaire,organisation de la Marine, discipline, grades etateliers pratiques : maniement des armes, sécurité,matelotage, sport, secourisme… Mais le pointd’orgue de la formation, attendu, espéré et par-fois redouté est incontestablement le week-end decohésion. Son objectif pédagogique est au cœurdu parcours, puisqu’il s’agit de vivre et d’éprouverce qui fait la force des bons équipages : cohésiondans l’adversité, ténacité et endurance.22 mars, 13 h 30. À l’heure où les stagiaires fontroute vers la gare, 54 matelots en formation initiale

s’apprêtent à passer une fin de semaine sous lesigne de la cohésion. « Ils ont entre 17 et 25 ans. Ceweek-end est consacré au développement de l’espritde cohésion, aspect essentiel de la vie à bord. Ils vontpar ailleurs découvrir les bases de la vie militaire surle terrain», explique l’officier de 1re classe PatriceMagotteaux, responsable de l’école des matelots.14 h 00. « Afin de se mettre en condition, les élèvesrevêtent le treillis pour une marche de 13,5 km. Je rap-pelle les principes fondamentaux, à savoir l’entraide,la cohésion dans l’adversité, l’endurance, commentele PM Laurent Guillo, responsable de l’activité. Je

distribue un brancard et les nécessaires de secou-risme qu’ils devront porter à tour de rôle et j’agré-mente la marche d’activités sportives sous le regardexpert du moniteur de sport.»17 h 00. Fin de la marche, les instructeurs accordentquelques minutes de repos. Pas question toutefoisde rester inactifs très longtemps, place désormaisau montage-démontage du Famas. Ces gestes sontfondamentaux pour de jeunes engagés. Toujoursdans le domaine militaire, une séance sur la dis-crétion et le bivouac opérationnel est organiséepar un fusilier marin, le SM Stéphane Kerspern.20 h 00. C’est l’heure du dîner qui, lui aussi, revêtun objectif pédagogique avec la découverte desrations de combat.21 h 00. À l’heure où habituellement la journéeest sur le point de s’achever, celle du 22 mars ne faitque débuter. Il fait désormais nuit et la voix duPM retentit : « Rassemblement par équipes !» Le PMs’adresse aux matelots et définit l’objectif de l’ac-tivité suivante, le parcours d’obstacles : « Vous devezévacuer un blessé en toute discrétion.» Tuyaux, filets,« bout sur terre », bouts parallèles… Le défi est defranchir tous ces obstacles avec un brancard lestéde 50 kg. Un chef d’équipe doit donner les ordresnécessaires pour atteindre le but final, une manièrede toucher du doigt la notion de commandementet de cohésion. Ce parcours d’aguerrissement s’ins-pire, toute proportion gardée, de ceux de l’école desfusilliers marins de Lorient !00 h 30. La journée s’achève. Ils sont rassemblésdans le fort de Querqueville, sorte de presqu’île

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TÉMOIGNAGE DU MOT CHARLÈNE DUCRU, 24 ANS Pourquoi la Marine ? C’est une idée de longue date. Après quatre ans d’activité professionnelle dans le civil, j’ai franchi lepas. J’ai signé un contrat de quartier-maître de la flotte de quatre ans.Que retenez-vous de ce week-end ? C’était très intense. J’ai appris à mieux connaître les autres et leurs personnalités, révéléespar la fatigue et la pression. Je ne pensais pas y arriver mais j’ai appris qu’en se surpassant on arrive à tout. Malgréles tensions, cette expérience nous a soudés.Était-ce intéressant de découvrir Sainte-Mère-Église ?Cela m’a permis de mieux comprendre ce qui s’était réellement passéle 6 juin 1944 en Normandie.

ÉCOLE DES FOURRIERS DE QUERQUEVILLE C’est à l’extrémité ouest de la rade de Cherbourg, plus grande rade artificielle dumonde, que se trouve l’École des fourriers.Installée sur près de 50 hectares, elle formeessentiellement les spécialistes de l’adminis-tration, de la comptabilité, de la restauration,de l’hôtellerie et des loisirs des trois arméeset de la Gendarmerie. À ce titre, elle accueillechaque année pour des formations allant d’une semaine à plusieurs mois plus de 4 400 élèves. Parmi eux, plusieurs centaines d’apprentis matelots, qui viennentsuivre leur formation initiale, militaire et maritime, avant d’être envoyés dans l’une des écoles de spécialité de la Marine.

circulaire fortifiée. En guise d’avant-goût des quartsà la mer, ils ne passeront pas une nuit complètepuisqu’un tour de garde est organisé jusqu’aubranle-bas.06 h 30.Courte nuit… Les instructeurs pressent lesjeunes matelots. « Branle-bas ! Rangement du bivouacet petit déjeuner à l’issue.» Au programme ce matin :TIOR (techniques d’interventions opérationnellesrapprochées), IGTI (instruction générale tirs d’in-fanterie), atelier manœuvre puis sécurité.La fatigue se lit sur les visages, mais il reste unemission : un transfert de charge lourde. À défautd’être au large, le transfert s’effectuera entredeux arbres, mais tout y est : lance-amarre, ten-sion du câble, chef d’équipe… « J’insiste sur lesrègles de sécurité et l’importance des nœuds»,commente le MT Bosco Mickaël Le Goff. Pourun autre groupe, un exercice incendie est déclen-ché : ils mettent en place les lances d’attaque etde protection, les bidons d’A3F (agent formantun film flottant) sont répartis sur la zone. Leformateur veille, conseille, encourage, félicite.L’élève chef d’équipe donne ses ordres, dirigel’équipe d’intervention. Après quelques minuteson peut entendre : « Feu maîtrisé », puis « Feuéteint – investigation des locaux». « Des refrainsbien connus des marins embarqués», commentele SM Emmanuel Truquet, formateur sécurité.13 h 00.C’est l’heure des rations de combat indis-pensables pour reprendre des forces, sous l’œilattentif de l’encadrement. Le répit est bref puisquel’après-midi sera consacrée au Flag Rugby, pre-mière approche d’un des deux sports officiels de laMarine avec la voile. Cette activité vient ponctuerun week-end déjà riche en sensations et vise à ren-forcer de nouveau l’esprit d’équipage et la com-bativité nécessaires au métier de marin.16 h 00.C’est (enfin !) l’heure de se reposer. Demaindimanche, une sortie laissera la place à l’histoire,avec la visite du musée Airborne de Sainte-Mère-Église. Petit détours également vers l’église de laville, célèbre grâce à son parachutiste John Steeleresté accroché au clocher toute la nuit du 5 au 6 juin1944. L’occasion de percevoir la dimension dumétier de militaire.®

LV ALEXIS EDME / O1 PATRICE MAGOTTEAUX

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LA FRANCE ET L’ESTONIE UNIS CONTRE LES PIRATES

La France, qui est un des tout premiers contributeurs de l’opération européenne de luttecontre la piraterie Atalante depuis son lancement en 2008, met en permanence à ladisposition de la Task Force 465 plusieurs bâtiments et très régulièrement des avions depatrouille maritime. Actuellement, l’Espagne, avec deux bâtiments, l’Allemagne et lesPays-Bas avec une frégate, l’accompagnent en océan Indien, mais également l’Estonie qui,ne disposant pas de navire hauturier, embarque à bord de la FLF Courbet une équipe deprotection embarquée (EPE).

1 Le 2 février 2013, Toulon, veille du départ pourl’océan Indien. Dix hommes, sélectionnés au seindes différentes composantes de l’armée estonienne,embarquent à bord du Courbet après un entraîne-ment intensif de quatre mois dans leur pays. Leur pré-sence permettra au navire français de disposer, letemps de la mission, d’un outil supplémentaire : uneéquipe de protection embarquée pour l’escorte desnavires vulnérables au large des côtes somaliennes.

Une phase d’entraînement et de découverte mutuelleLeur anglais est parfois hésitant et peu parlent lefrançais, mais ils ont quinze jours, c’est-à-dire ladurée du transit vers Djibouti, pour se fondre dansl’équipage et régler les derniers détails de leur parti-

cipation durant l’opération. Tout au long de la tra-versée, les entraînements en commun se succèdentafin de maintenir Français et Estoniens au meilleurniveau de condition opérationnelle et leur permet-tre d’échanger des techniques utilisées dans la luttecontre la piraterie. Ainsi, des exercices d’intercep-tion de skiffs pirates, ainsi que des séances de sportsde combat et de tir sont organisés. Le stage d’aguer-rissement dans un centre de l’Otan à La Sude, réa-lisé lors de l’escale de la frégate en Crète, du 7 au 10 février, est le point d’orgue de cette période d’en-traînement mutuel durant laquelle les militaires desdeux pays ont appris à se connaître et à se com-prendre, pour mieux travailler ensemble en océanIndien.

Une coopération opérationnelle importanteLe 16 février, la FLF Courbet rejoint les rangs de laTask Force 465 en saluant son sistership, le Surcouf,qui repart vers Toulon. Très rapidement, la frégatefrançaise reçoit l’ordre de l’amiral espagnol, com-mandant la force, d’escorter un navire du Programmealimentaire mondial qui transporte des céréales deDjibouti à Dar es Salam en Tanzanie. La zone detransit est dangereuse et la piraterie, en déclin grâcenotamment à l’action des forces navales multina-tionales de l’opération Atalante, demeure cependanttenace pour de nombreux bâtiments de commerce.Seule une intense coopération internationale, danslaquelle la France et l’Estonie jouent pleinement leurrôle, permet la dissuasion, la prévention, la répressiondes actes de pirateries et la sécurisation du traficmaritime. Ainsi, durant toute la durée de l’escorte dunavire philippin, l’équipe estonienne, mise en placeà bord, est restée en contact permanent avec l’équi-page du Courbetqui n’a ravitaillé l’EPE qu’une seulefois, le 1ermars, au moyen de son hélicoptère Panther.La présence de cette équipe pouvant assurer dissua-sion et riposte face à d’éventuelles attaques pirates apermis au Courbet de ne pas avoir à rester à proxi-mité immédiate du navire philippin et ainsi de conti-nuer à patrouiller plus librement et conserver l’em-ploi, si besoin, de sa propre brigade de protection. C’est la troisième fois en deux ans que l’Estonie par-ticipe à l’opération Atalante en coopération avec lesforces navales françaises. Cette coalition militaire euro-péenne, dans laquelle la France a un rôle prépondé-rant, associée aux autres forces de l’Otan, de la Chine,de la Russie, du Japon ou des États-Unis présentesdans la zone, permet aujourd’hui d’assurer une cer-taine sécurité pour les marins des 20 000 navires quitransitent chaque année dans le golfe d’Aden. ®

EV1 VINCENT LOUSTAUNAU

1 LA BRIGADE DE PROTECTION DE LA FRÉGATE COURBET ET L’ÉQUIPE DE PROTECTIONEMBARQUÉE ESTONIENNE. 2 LA DURÉE DU TRANSIT VERS DJIBOUTI A PERMIS AUX FRANÇAIS ET AUX ESTONIENSDE S’ENTRAÎNER ENSEMBLE. 3 LE PANTHER DU COURBET A RAVITAILLÉL’EPE ESTONIENNE MISE EN PLACE À BORD DU NAVIRE PHILIPPIN.

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Tête d’épingle perdue dans l’immensité du Pacifique, l’atoll de Clipperton et sa zone économique exclusive (ZEE) attenante appartiennentà la France. Les bâtiments de la Marine nationale y manifestent régulièrement notre souveraineté. La frégate de surveillance Prairial,basée en Polynésie, y a ainsi rempli, du 28 février au 3 mars, des missions de présence, de souveraineté, de police des pêches et de soutienscientifique.

1 Possession de la France depuis son attributiondéfinitive en 1931, Clipperton n’est ni un départe-ment d’outre-mer (DOM), ni une collectivité d’ou-tre-mer (COM) mais un domaine public de l’État duPacifique oriental placé sous la juridiction du haut-commissaire de la République en Polynésie fran-çaise.C’est à ce titre que la Marine nationale reçoit pour mis-sion d’y manifester la souveraineté française. Objec-tifs affichés de cette présence navale française : mon-trer le pavillon tricolore, occuper temporairement leterrain et procéder à des contrôles de navires de pêche(sur)fréquentant cette zone réputée riche en thonidés,et considérée comme l’un des « gisements » les plusimportants au monde. Dans la ZEE de Clippertons’étendant sur près de 440 000 km2, la pêche illicite esten effet devenue une activité fort lucrative.Au cours de son déploiement, la FS Prairial a opérédans la ZEE de Clipperton et fait une escale dansl’atoll les 2 et le 3 mars dernier. En mer, elle a effectuédes contrôles de pêche. Le bâtiment a ainsi exercéune vigilance permanente à la recherche de touspêcheurs étrangers non autorisés dans la ZEE. À terre,une partie de l’équipage a ravivé le blanc de la stèle ethissé haut un nouveau pavillon national. Les marinsont pu constater l’état général de l’atoll et en rendrecompte. Le bâtiment a également poursuivi son sou-tien aux travaux réguliers de cartographie du Ser-vice hydrographique et océanographique de la Marine(Shom) en procédant à la récupération de maré-graphes, déposés en 2011 par le patrouilleur Arago.

SouverainetéLE PRAIRIAL À CLIPPERTON, LE VENDÉMIAIRE À CHESTERFIELD

RESTAURATION DESMARQUES DE SOUVERAINETÉ SUR LESÎLES CHESTERFIELDAu cours de sa dernière mission en 2012,la frégate Vendémiaire avait constaté ladisparition des marques de souverainetéfrançaise sur les îles Chesterfield. Ces îlesconfèrent à la France une immense ZEE surlaquelle a veillé le Vendémiaire, qui a récem-ment effectué une mission de surveillancemaritime, en complément d’une missionmenée par un avion de patrouille maritimeparti de Tontouta en Nouvelle-Calédonie.Avant de poursuivre sa route vers l’Extrême-Orient, le Vendémiaire a restauré et ravivéles marques de souveraineté.

DROIT DEVANT L’ÉTRAVE DE LA FRÉGATE DE SURVEILLANCEPRAIRIAL, L’ATOLL DE CLIPPERTON. UNE ÎLE MINUSCULEDONT LES FONDS SOUS-MARINS, RICHES NOTAMMENT ENTHONIDÉS ET EN NODULES POLYMÉTALLIQUES, ATTISENTBIEN DES CONVOITISES…

S’inscrivant dans une longue tradition d’appui auxrecherches scientifiques, cette mission a enfin per-mis à la frégate de surveillance de prêter un concourslogistique et humain à la mission scientifique menéepar M. Jost, de l’université de Polynésie. Cette île difficile d’accès, du fait d’une barrière debrisants la ceinturant, rend la navigation et lesmanœuvres périlleuses surtout lorsque la météo s’enmêle. Ainsi, si le capitaine de frégate Fihey, le com-mandant, a pu se rendre à terre, mais il a dû, avec sesmarins, se mettre à l’eau pour débarquer sur la plage.Au départ, ils ont dû rejoindre leurs embarcations àla nage, en raison d’une forte houle et des vagues.®

STÉPHANE DUGAST

IL FAUT JUSQU’À CINQ JOURS DE MER POUR ALLER DE PAPEETE À CLIPPERTON.

LES MARINS DU PRAIRIAL DEVANT LA COCOTERAIE DITE « BOUGAINVILLE », AINSI SURNOMMÉE APRÈS L’OCCUPATION PAR DESMILITAIRES FRANÇAIS ENTRE 1966 ET 1969.

LA STÈLE RÉNOVÉE ET LE PAVILLON TRICOLORE HAUT HISSÉ.AU LARGE, LA FRÉGATE PRAIRIAL PATROUILLE ET MARQUE LASOUVERAINETÉ DE LA FRANCE.

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LA MER, TRAIT D’UNION

1 Au cours des siècles passés, la mer a permis unimmense brassage des cultures et un apport deconnaissances et de richesses dans tous les pays par-ties prenantes de ces interactions. Longtemps centrenévralgique des échanges, la mer Méditerranée afinalement laissé sa place à l’Atlantique sud et nord quiont ensuite été eux-mêmes supplantés par la merd’Arabie puis l’océan Indien, avant de basculer vers lePacifique et la mer de Chine (axe transpacifique). Lamondialisation des échanges commerciaux expliqueces changements. En mer de Chine, nous assistons déjàà un renforcement des échanges avec l’ouvertureattendue de la circulation dans le Nord de la Russieavec les mers de Kara et de Barents. Cette ouverturepermettrait de rééquilibrer les flux maritimesjusqu’alors fortement tributaires de l’axe Asie-Europequi passe par le golfe d’Aden. Au-delà des relationscommerciales, la mer est souvent le dernier espacede liberté au monde : liberté de voyager et de se dépla-cer, liberté de découvrir, liberté de manœuvrer.

France voisine de la plupart des pays du mondeÀ la pointe occidentale de l’Europe, la France estpourtant voisine d’une grande partie des pays dumonde. Idéalement située, entre mer du Nord, Atlan-tique et Méditerranée, elle dispose d’un accès directà des villes comme Québec, New York, Panama, Riode Janeiro, Montevideo ou Buenos Aires sur le lit-toral américain, mais aussi à toutes les grandes capi-tales maritimes d’Afrique, d’Inde, d’Asie et bien sûrd’Europe. Avec les départements et territoires ultra-marins, la France jouit d’une position stratégique

dans le Pacifique ou dans les mers australes. De cefait, la France bénéficie d’un immense espace marin,ainsi que d’un considérable potentiel de ressourceshalieutiques, minières et énergétiques.

Appropriation progressive des espacesmarins Cette liberté et cette immensité territoriale se retrou-vent cependant peu à peu grignotées par une appro-priation progressive des espaces marins, que ce soitpour capter les ressources des océans ou pour dis-simuler des activités répréhensibles. « La mer estdésormais une des bases de la richesse et de la prospé-

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PLANÈTEmer

enviable qui lui permet d’être un acteur majeur desrapprochements entre les peuples. Cette position atoujours profité à notre pays qui a su développerune forte activité maritime, à l’instar de l’Espagne oude l’Angleterre, et partir à la conquête de terres inex-plorées. Tout au long de son histoire, la France a suamplifier son atout maritime et conserver un rôle depremière importance pour garantir la liberté deséchanges mondiaux et veiller à ses propres intérêts.Aujourd’hui encore, la France est à la fois au carre-four des grands échanges mondiaux (rail d’Oues-sant) et présente dans nombre de parties du globe,que ce soit dans les Antilles, dans l’océan Indien,

ASSISTANCE À DES MIGRANTS PAR L’EMBARCATION DE LA FRÉGATE GERMINAL.

Représentant plus d’un milliard de kilomètres carrés, soit 68 % de la surface totale de notre planète, la mer offre un espace immense, un espace de libertépartagé entre tous les peuples. Traverser l’Atlantique, du Havre à New York, demandait 35 jours en 1840 avec un bateau à voile, 15 jours en 1850 à l’heurede l’avènement de la vapeur, 9 jours en 1866, 6 jours en 1935 et 3 jours à partir de 1952. Ce raccourcissement du temps de traversée pour des navires decommerce montre combien la distance, ramenée au temps, a été réduite, en termes de contrainte logistique ou de réalité stratégique.

LA REVENDICATION DU PLATEAU CONTINENTAL FRANÇAIS AU-DELÀ DE 200 MILLES

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rité qu’il faut défendre et protéger », souligne l’ami-ral Rogel devant les sénateurs à l’origine du rap-port d’information sur la maritimisation. La volontédes États de maîtriser les espaces maritimes est lamême que celle dont ils font preuve pour maîtriserleurs territoires terrestres. Ainsi, les zones écono-miques exclusives (ZEE) et le plateau continentalfont l’objet d’intenses tractations, dans le cadre de laConvention de Montego Bay, afin de redessiner lacarte des délimitations juridiques des espaces mari-times. Cette appropriation progressive de l’espacemarin doit cependant se conjuguer avec la nécessitéde conserver la liberté de voyager, d’explorer et decommercer sans entraves excessives.

Trafics en tous genresEnfin, autre point qui risque de couper ces traitsd’union maritime : le développement des trafics entous genres. La liberté des mers a hélas toujours étépropice à la criminalité, depuis les temps de la fli-buste. « Les océans sont par nature des zones grises quiéchappent pour l’essentiel au contrôle des États », rap-pelle ainsi l’amiral Nielly devant les mêmes sénateurs.Les moyens de la piraterie ont formidablement évo-lué et se sont sophistiqués, grâce à l’argent versépour le paiement de rançons (131 millions de dol-lars estimés en 2011). Les actions de piraterie ontconnu un développement inédit depuis 2008,notamment dans la Corne de l’Afrique (au large de

la Somalie et dans le golfed’Aden) avant de se stabi-liser et plus récemmentdans le golfe de Guinée, oùl’exploitation des hydro-carbures est en pleine effer-vescence. En Asie du Sud-Est, dans le détroit deMalacca, l’action combi-née des États a permis de leredescendre à un niveauacceptable. Il s’agit, danstoutes ces situations, d’uneconséquence de la mariti-misation des économiesmodernes, d’où la volontédes États de défendre ceséchanges, vitaux pour leuréconomie, aussi bien pro-ductrice que consommatrice. L’opération Atlanteen est l’une des expressions. À la piraterie s’ajou-tent les trafics illicites de drogue, de marchandises oul’immigration clandestine. La mer constitue unevoie privilégiée et les micros États insulaires sontmalgré eux des étapes ou refuges pour les cartelsbénéficiant de moyens financiers considérables, sanscommune mesure avec les budgets de ces mêmesÉtats. La lutte est alors inégale, notamment dans lesCaraïbes, entre Amérique du Sud, Europe et Afrique.

Des actions concertées, là encore, permettent deréduire, sans pour autant juguler, l’expansion deces trafics. Ainsi, le trait d’union que constitue lamer s’avère aujourd’hui quelque peu menacé, à la foispar les aspirations souveraines, poussées par larecherche de nouvelles ressources tant énergétiquesque minérales, et par les activités des voyous desmers. ®

ANTOINE DE SURIREY

PLACE DES ZONES ÉCONOMIQUES EXCLUSIVES ET DES EXTENSIONS MONDIALES POTENTIELLES

LES ZONES MARITIMES DU DROIT INTERNATIONAL DE LA MER

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CHRONIQUEdupersonnel

LE NSRS NATO SUBMARINE RESCUE SYSTEM

1 Opérationnel depuis 2011, le NSRS est baséen Écosse, sur la base navale de la Clyde à Fas-lane, également port-base des SNLE britanniques.Le NSRS est composé d’un robot télé-opéréappelé Irov (Remotly Operated Vehicule) per-mettant de préparer le sauvetage, d’un sous-marin de sauvetage dit SRV (Submarine Rescue Vehicle) et d’un ensemble de caissonshyperbares TUP (Transfert Under Pressure),mis en œuvre par du personnel plongeur bri-tannique, norvégien et français.Objectif du NSRS : secourir, à tout moment etquelles que soient les conditions, l’équipaged’un sous-marin en détresse.Une équipe de seize plongeurs d’armes fran-çais certifiés NSRS constituent un équipaged’alerte en mesure de fournir à tout momentune partie du personnel qualifié nécessaire àl’armement du système NSRS. En cas d’alerte,ces marins doivent rallier un site de rassem-blement dans un délai maximum de 24 heures. La conduite d’une opération de sauvetage néces-site la disponibilité d’un officier sous-marinierqualifié Rescue Element Commander (REC) etde personnels du SSA (cinq médecins et troisinfirmiers sous-mariniers, ainsi que deux méde-cins et quatre infirmiers hyperbaristes).Ces marins peuvent œuvrer dans des condi-tions de sauvetage parfois extrêmes, commepar exemple une gîte et/ou une assiette dusous-marin pouvant aller jusqu’à 60°, ouencore une pression à l’intérieure du sous-marin équivalente à 6 atmosphères, soit50 mètres de profondeur.

Une formation spécialisée d’excellence Pour intervenir dans de telles conditions, les

marins identifiés pour armer cette structurereçoivent une formation qualifiante auprès dela société Rolls Royce en charge de la dispo-nibilité permanente du système, de son main-tien en condition opérationnelle et de sondéploiement en cas d’alerte.

Cette formation, exclusivement dispensée enanglais, se déroule sur deux semaines à Fas-lane et se décompose en une partie théoriqueet une partie pratique sur le système de sau-vetage lui-même.Le personnel obtient alors le certificat CNSRS

FAIRE PARTIE DU NSRS : COMMENT ET QUAND SE PORTER VOLONTAIRE ?Cette formation est ouverte à tous les plongeursd’armes. La formation initiale (CNSRS TUP) de deux semaines a lieu en mars/avril ou en novembre/décembre. Un GNP préalable de candidature est publié deux foispar an, vers début janvier et début juillet. Un délai pou-vant aller jusqu’à deux mois permet aux marinsvolontaires de déposer leur dossier auprès d’AlfanCephismer.Les dates de la formation annuelle RCO sont quant àelles variables et sont annoncées par GNP environ deuxmois avant le début du cours.

Pour plus d’information sur le stage de qualification auNSRS, contactez le chef de la section SIE (Section intervention engins) de Cephismer au 831 73 22 352.Vous pouvez également consultez le GNP 0120/13.

Le NSRS, système de sauvetage de personnel sous-marinier de l’Otan, est un système tripartite mis en œuvre par le Royaume-Uni, la Norvège et la France. Ses performances uniques au monde font de cette structure l’une des plus innovantes en Europe. Petit tour d’horizondes outils qui composent ce système peu commun et des marins en charge de sa mise en œuvre.

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lui permettant d’exercer les fonctions :– d’opérateur et « d’attendant » (accompa-

gnateur) en caisson hyperbare (TUP) pour lesplongeurs d’armes équipages et officiersmariniers ;

– de superviseur TUP pour les officiers.Une formation complémentaire de deuxsemaines est requise pour acquérir lesconnaissances nécessaires aux fonctions deRCO (Rescue Chamber Operator - opérateurde sous-marin de sauvetage) à bord du sous-marin de secours (SRV). Cette formation complémentaire égalementdispensée en Écosse, à Faslane et à Fort Wil-liam, n’est définitivement validée qu’après la

MAÎTRE FLORIAN BELLANGER, ADJOINT AU MAÎTRE SYSTÈMECEPHISMER, VOLONTAIRE NSRS« Si je me suis porté volontaire pour armerl’équipage d’alerte du NSRS, c’est parce que jesuis un vrai touche-à-tout. La découverte d’unenouvelle technologie, d’un système hors ducommun, sur lequel on ne travaille pas dans laMarine française m’a vraiment motivé. Actuellement en cours de formation, j’ai,depuis le début de ce cursus, amélioré mesconnaissances et performances sur ce sys-tème complexe. Au programme de cetteformation : manipulations, compréhension dusystème, exercices de déploiement, mais aussicoordination internationale… cela me permetd’élargir considérablement mon horizon. L’aspect opérationnel, tant de la formationque les interventions potentielles, m’a particu-lièrement incité à me porter volontaire et mefait dire aujourd’hui que j’ai eu raison de fairece choix. Pour moi les qualités nécessaires pour occu-per les fonctions d’opérateur sur NSRS sontavant tout la curiosité, sans oublier un indis-pensable sens des responsabilités et dusérieux, car il ne faut pas oublier que la vied’équipages de sous-marins en détresse peutêtre mise entre nos mains. »

réalisation de clampages réels du SRV. Cetexercice consiste à réaliser des simulationsd’évacuation d’équipages à partir d’une coqueou d’une maquette de sous-marin immergée,le tout sous la supervision des pilotes indus-triels. La formation RCO donne droit à uneéquivalence IMCA (International MarineContractors Association).Pour faire partie du personnel d’alerte, les plon-geurs d’armes formés doivent ensuite maintenirleurs compétences en participant annuellementà un entraînement tripartite de sauvetage desous-marin mettant en œuvre le NSRS ou eneffectuant un des stages de remise à niveauorganisés deux fois par an à Faslane. ®

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CHRONIQUEdupersonnel

L’E-ADMINISTRATION AU SERVICE DES MARINS

L’e-administration qu’est-ce que c’est, pour quoi faire ?Les e-services sont des services accessiblesen ligne et centralisés en un seul endroit. Lesbénéfices pour les marins comme pour les ser-vices administratifs sont multiples : gain detemps pour les utilisateurs et simplification desrelations administratives. La diffusion des docu-ments papier n’est donc plus systématique etl’accès aux informations est facilité, que l’unitéd’affectation des marins soit embarquée ou non. La dématérialisation des documents permetégalement au marin d’être acteur de la qualitédes données le concernant, car il peut plus faci-lement contrôler ses informations administra-tives. À titre d’exemple, à bord d’un navire dispo-sant d’un réseau satellite, il est possibled’accéder à son bulletin mensuel de solde(BMS) et le contrôler sans passer néces-sairement par son BARH qui conserve tou-tefois son rôle de conseil. Par ailleurs, l’ac-cès au BMS en ligne est possible bien avantsa diffusion papier dans l’unité, dès le vire-ment de la solde.

Où trouver les documents administratifs me concernant ?Le Coin du marin est la plate-forme électro-nique des marins. Accessible depuis Intramar,elle donne accès à un ensemble de documentsclés pour la gestion administrative des marins :– la FIM – fiche individuelle du marin (deuxmises à jour annuelles) ;– le BMS – bulletin mensuel de solde (archivesdes précédents BMS et nouveau BMS en lignechaque mois) ;

– le compte habillement (historique des effetsdélivrés) ;– la lettre de classement des officiers (depuis2013) ;– le BPC – bilan professionnel de carrière dupersonnel officier et non officier (essentielle-ment la partie 6 : le retour de la DPMM sur lesremarques du marin) ;– les désidérata.Et bientôt : – le CIR – compte individuel de retraite (pendantla prochaine période de fiabilisation) ;– les relevés de traitements et salaires per-çus en 2012, permettant de remplir la décla-ration de revenus (autrement appelé imprimés2470). Pour accéder au Coin du marin, il faut disposerd’un accès au réseau Intradef (poste informa-tique en accès propre ou partagé) et d’uncompte Annudef. N’hésitez pas à vous y connec-ter pour consulter les informations vous concer-nant et demander des corrections si néces-saire.

L’information RHComplémentaire de l’information administra-tive disponible sur le Coin du marin, le PortailRH apporte à l’ensemble des marins une infor-mation plus générale sur les ressourceshumaines de la Marine. Tous les bureaux de laDPMM y sont représentés et mettent à dis-position un ensemble de documents et d’in-formations sur l’actualité de la politique RH(gestion, formation, recrutement, conditiondu personnel…). L’ensemble des supports decommunication édités par la DPMM y est éga-lement disponibles (DPMM Info, Lettre RH,Notes d’informations…), ainsi que le moduleGNM GNP (accès aux messages de candida-tures, avancement, mutations, cours etstages, recherche de personnel, admissibili-tés…).

Les GNP et l’information RH disponibles sur InternetPour que tous les marins, même isolés, conti-nuent d’avoir accès à l’information RH, le Por-tail RH est disponible sur Internet et donnedésormais accès au module GNM GNP. ®

POUR SE CONNECTER AU COIN DU MARIN :Un compte Annudef est indispensable pour pouvoir se connecter. – Chemin d’accès : Page d’accueil Intramar/Fonction RH/Outils du marin– Modalités d’accès au Coin du marin : 1. Identifiant : prénom.nom. 2. Mot depasse : mot de passe Annudef. 3. Matricule.Pour toute question, rapprochez-vous du correspondant Annudef de votre unité.

POUR SE CONNECTER AUPORTAIL RH VIA INTERNET :

https://portailrh.marine.defense.gouv.fr

• Identifiant : NID (numéro d’identifiantdéfense) dans le champ identifiant ;

• Mot de passe : date de naissance au formatjj/mm/aa

• Pour plus d’information : se reporter au GNP 0294/12

LES OUTILS DU MARIN EN CHIFFRES : • plus de 220 000 visites en 2012 ;• entre 6 000 et 10 000 visiteurs différents chaque mois ;

• en moyenne 14 000 BMS consultés chaque mois.

Depuis 2004, la Marine développe des outils d’aide en ligne au profit de ses équipages. Les marins peuvent ainsi bénéficier d’un accès plusfacile à l’information et d’une plus grande rapidité dans le traitement des dossiers. La communication entre services gestionnaires s’estégalement largement améliorée.

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GRAVIR L’ESCALIER SOCIAL

EN CHIFFRES• Sur 3 000 nouveaux entrants annuels dans la Marine, 1 230 jeunes (soit 41 %) n’ont pas le bac.• Sur la population totale d’officiers actuellement en activité, 33 %étaient précédemment officiers mariniers.

• Chaque année :– 900 officiers mariniers deviennent officiers mariniers supérieurs ;– environ 180 élèves suivent leur formation à l’École des mousses. 95 % d’entre eux signent uncontrat à la fin de la formation.• En 2012 :– 8 officiers mariniers supérieurs ont intégré le corps des officiers par l’intermédiaire de l’Écolenavale interne (ENI) ;

– 76 officiers mariniers et officiers mariniers supérieurs ont intégré un corps d’officier ;– 145 jeunes « égalités des chances » ont été recrutés via des organismes d’insertion sociale etprofessionnelle (missions locales d’insertion, « Permis sport emploi »).

dossier qui a jugé de ma motivation et de mesaptitudes à exercer des responsabilités et àencadrer du personnel.

Cet avancement a-t-il été pour vous une véritableascension sociale ?Sans aucun doute ! Rentré par la petite porte,j’ai gravi les échelons progressivement grâceaux opportunités offertes par la Marine quej’ai su saisir. Avoir des responsabilités est à lafois source de motivation professionnelle et degratification intellectuelle. Je suis particulière-ment fier de mon statut d’officier supérieur etde ma fonction de directeur d’école.

L’école que vous dirigez n’est-elle pas aussi uneforme d’escalier social ?Tout à fait ! L’École du personnel de pont d’en-vol offre à des jeunes sans aucune qualificationune possibilité de s’engager dans la Marinepour servir à bord de tous les bâtiments pour-vus d’un pont d’envol ou d’une plate-forme héli-coptères. Nous leur demandons juste d’êtremotivés, droits et sérieux dans le respect desrègles draconiennes de la sécurité aéronau-tique. En échange, nous leur offrons une pre-mière expérience professionnelle valorisante.

Selon vous, la Marine nationale offre-t-elle lesmêmes opportunités en 2013 ?La réponse est assurément oui ! Les passe-relles de progression existent et sont trèsvariées : cours de spécialisation, concours ourecrutement sur dossier en interne et valida-tion des acquis d’expérience. La Marine natio-nale aura toujours besoin de recruter sescadres tant en externe qu’en interne. Ce recru-tement offre une richesse irremplaçable entermes de qualités humaines ou d’expertisetechnique. ®

Propos recueillis par le LV Thierry Delorme

La Marine nationale recrute en 2013 près de 3 000 marins de la 3e à bac +5. Si tous les marins recrutés ne feront pas une carrière longue au sein de l’institution, certains s’y épanouiront et trouveront des accélérateurs d’ascension sociale efficaces tout au long de leur vieprofessionnelle, s’ils en ont le potentiel et s’ils s’en donnent la peine. Engagé volontaire en 1986, le CF Jocelyn Lafosse dirige aujourd’huil’École du personnel de pont d’envol. Son parcours au sein de la Marine est un exemple de progression pour les marins motivés.

Commandant, qui étiez-vous lors de votre enga-gement dans la Marine, il y a vingt-sept ans ?J’étais un jeune bachelier (série scientifique)de 18 ans qui souhaitait servir sous les dra-peaux tout en voyageant pour découvrir denouveaux horizons. La Marine nationale meparaissait correspondre à ces aspirations touten offrant des métiers très techniques.

Quel type de contrat avez-vous obtenu à votreengagement ? Quelle a été votre formation ini-tiale au sein de la Marine ?J’étais engagé volontaire avec un contrat decinq ans. J’ai rejoint le centre d’instructionnavale de Querqueville pour ma formation mili-taire et maritime, puis celui de Saint-Mandrierpour la spécialisation de détecteur.

À quel moment avez-vous perçu les possibilitésd’évolution dans votre carrière ?Dès le début ! Initialement engagé commematelot, mon niveau général m’a valu d’êtresélectionné pour la filière d’avancement rapide(FIAR) qui m’a permis d’accéder rapidement aupremier grade d’officier marinier (second maî-tre). Cette sélection a constitué pour moi le pre-mier étage de cette ascension sociale.

Pourquoi et comment êtes-vous devenu offi-cier ?Devenir officier m’offrait la possibilité d’exercerde plus grandes responsabilités, motivantesdu reste, de développer mes qualités humaineset de me confronter à la nécessaire remiseen question qu’implique chaque affectation ounouvel objectif assigné. La Marine recrutechaque année en interne des officiers parconcours ou sur dossier. Pour ma part, j’aiété admis à l’École navale sur dossier en tantqu’officier de réserve en situation d’activité

LE CF JOCELYN LAFOSSE LORS DE SA PRISE DECOMMANDEMENT À L’ÉCOLE DU PERSONNEL DE PONT D’ENVOL.

EN 1987, LE MARELOTLAFOSSE (AU PREMIERRANG, AN CENTRE), MAJORDE CETTE PROMOTION DU BREVET ÉLÉMENTAIREDÉTECTEUR.

(ORSA) qui correspondrait aujourd’hui au sta-tut d’officier sous contrat (OSC-Long). Je suispassé devant un jury après une présélection sur

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ESPACEloisirs

EFFICIENCE, PERFORMANCE, MARINS DE FRANCE

1 Le matelot Fabien Delahaye, membre de l’équipede France militaire de voile (EFMV) depuis janvier2011, a pris mi-mars le départ de la Transat Bre-tagne–Martinique à la barre de Skipper Macif 2012.

Moniteur de sport, le SM Yohann Aby montre l’exemple dans sa discipline, le parachutisme. Guetteur sémaphorique de profession, lemaître Pierre-Julien Deloche est champion de tir à l’arc. Son sens marin, le matelot Fabien Delahaye le met à la fois en pratique lors descourses à la voile auxquelles il participe et à l’École navale où il dispense ses cours. Rencontre avec des marins et sportifs de haut niveauqui unissent performance et passion.

IL EST LIBRE, YOHANN1 En décembre dernier, le SM Yohann Aby estsacré double champion du monde de freestyle àDubaï. Le moniteur EPMS à l’état-major de laMarine brille régulièrement dans cette disciplinede parachutisme puisqu’il avait déjà réalisé cetexploit en 2010. L’alternance d’entraînements régu-liers, en soufflerie ou dans l’élément naturel, et sesperformances en compétition ont permis au secondmaître d’intégrer l’équipe de France de freefly,constituée de deux parachutistes et d’un « vidéoman » pour l’année 2013. Yohann est actuellementen stage aux États-Unis pour préparer la coupe dumonde qui aura lieu en Bosnie en août prochain.®

LV COLOMBAN ERRARD

UN GUETTEUR QUI VISE JUSTEAux côtés des quatorze autres navigateurs engagésdans cette transatlantique qui relie Brest à Fort-de-France, il tentera de s’imposer pour enrichir unpalmarès déjà imposant au regard de ses 27 prin-

temps. En 2011, il succèdenotamment à FrançoisGabart pour le titre de cham-pion de France de course aularge en solitaire, termine 2e

de la Transat solitaire Béno-det–Martinique et 2e de laSolitaire du Figaro. L’annéesuivante, le matelot signe deux4e places : au championnat deFrance de course au large etdans la Solitaire du Figaro.L’équipe de France militairede voile est constituée de dixsportifs de haut niveau, souscontrat et affectés à l’Écolenavale. Détachés 75 % dutemps auprès de la Fédéra-tion française de voile, le restedu temps ils assurent à l’Écolenavale des fonctions d’enca-drement sur le plan d’eau lorsdes séances de formation à lavoile. Skippers professionnels,amoureux de la voile etmarins d’État partagent lesmêmes valeurs dans un envi-ronnement commun : goûtpour la confrontation avecl’exigence de l’océan, dépas-sement de soi, sens de l’effortet solidarité.®

1 Entré dans la Marine nationale par l’École demaistrance en septembre 2001, le maître Pierre-Julien Deloche est aujourd’hui guetteur sémapho-rique. Affecté à la vigie Cepet de Saint-Mandrier etau Cross Med, quand son métier lui en laisse le temps,il s’entraîne au tir à l’arc. Samedi 2 mars 2013, il estdevenu champion d’Europe de tir à l’arc à la poulieen Pologne. Le maître Deloche s’est imposé lors dela finale, en visant dans le mille ses 12 premièresflèches. Il participera au Grand prix européen deRiom du 15 au 21 avril, ainsi qu’à la coupe du mondeà Shanghai en mai prochain.®

CAP SUR LA MARTINIQUE !

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GENTLEMAN POLAIRE1 16 septembre 1936, 5 h 30 du matin. Une vio-lente tempête d’équinoxe au large de l’Islande faitcouler, corps et biens, un trois-mâts battant pavillontricolore. Le bilan est lourd : 23 morts, 17 disparuset un seul survivant. Ainsi disparaissent 40 membresde l’équipage du Pourquoi-Pas ?, dont l’une desfigures de l’exploration de ce début de XXe siècle :Jean-Baptiste Charcot.Rien ne prédestinait pourtant le natif de Neuilly-sur-Seine à se tourner vers le grand large et les pôles. Nédans une famille de la grande bourgeoisie, il est lefils de Jean-Martin Charcot, clinicien de renom,considéré comme le père fondateur de la neuro-logie moderne. La voie du fils Charcot semble donc toute tracée.Baccalauréat en poche, le jeune homme pense pour-tant à faire carrière dans la Marine, voulant mêmeintégrer l’École navale. Refus catégorique de sonpère qui concède cependant à son fils de lui ache-ter un voilier et de ne jamais l’empêcher de naviguer. Interne de médecine en 1891, son père cède à sarequête. Jean-Baptiste peut ainsi s’offrir son pre-mier yacht, sur lequel il apprend les rudiments dela voile. Naviguant dès qu’il en a l’occasion, il devientun yachtman émérite. Il sera d’ailleurs doublemédaillé d’argent de l’épreuve de voile lors des Jeuxolympiques d’été de Londres en 1900.Entre-temps, grâce à un coup de pouce, il intègre laréserve comme médecin de seconde classe, devenantainsi officier de la Marine. Son rêve de jeunesses’exauce. Le docteur Charcot continue cependantde naviguer comme plaisancier, s’aventurant tou-jours plus loin. Été 1902, il franchit pour la pre-mière fois le cercle polaire arctique (66°34’ Nord),tutoyant ainsi les glaces. C’est pourtant vers un autre pôle que ses projetsvont lui faire mettre le cap. Contrarié par l’absencede la France dans le concert des nations polairespartant à la conquête de l’Antarctique, Jean-BaptisteCharcot entreprend de monter une campagne d’ex-ploration, renouant ainsi avec l’esprit d’aventureinitié par Jules Dumont d’Urville (1790-1842), unautre glorieux marin d’État également explorateurpolaire. Pour cette mission ponctuée par un long hivernage,Jean-Baptiste Charcot fait construire le trois-mâts Le Français. Le succès de sa mission l’incite à repar-tir en Antarctique et à y hiverner une seconde fois,entre 1908 et 1910, à bord cette fois d’un trois-mâtsplus puissant : le Pourquoi-Pas ? (quatrième du nom). Réunis en un seul volume, les récits de l’explorateurdécrivent ses deux grandes explorations polaires. Sesjournaux de bord nous dévoilent son quotidien etcelui de ses hommes d’équipage, œuvrant sansrelâche dans le grand froid, le blizzard et le vent,pour la France et pour la science. Car il s’agit d’abordpour eux de cartographier ce qui n’est encore qu’unegrande tache blanche sur les mappemondes et d’enapprofondir les mystères.

Médecin par tradition, explorateur par vocation et marin par passion, Jean-Baptiste Charcot (1867-1936) est l’une des figures du mondede l’aventure du XXe siècle. Celui que ses pairs avaient surnommé le « gentleman polaire » a également été marin d’État.

© COLLECTION SIROT-ANGEL/LEEMAGE

Marin d’État les trois décennies suivantes, le « gen-tleman polaire » va alors sillonner les océans, irré-sistiblement attiré par le charme inouï des contréespolaires. Une passion inoxydable jusqu’à sa dispari-tion en mer, au large de l’Islande, englouti dans soncher Pourquoi-Pas ?. Ainsi se façonnent les légendes.®

STÉPHANE DUGAST

JEAN-BAPTISTE CHARCOT (1867-1936),MÉDECIN PASSIONNÉ DE VOILE, FUT L’UNDES PLUS GRANDS EXPLORATEURSFRANÇAIS DU DÉBUT DU XXE SIÈCLE.

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DANS LES SEMAINES À VENIR

10 avril, Marseille (Bouches-du-Rhône)Forum Entreprises organisé par le Pôle DéfenseMobilité de Marseille au palais du Pharo.

Du 12 au 14 avril, Compiègne (Oise)Salon de la Marine.

Du 12 au 14 avril, Caen (Calvados)Normandy Channel race. Escale du BBPD Vulcain.

14 avril Prise de commandementpar la France de la TF 150.

Du 15 au 19 avril, SardaigneEntraînement Mare Aperto 13.1.

Du 15 au 25 avril, Leuchars (Écosse)Entraînement Joint Warrior.

Du 15 au 26 avril, BaléaresEntraînement Spanish minex.

17 avril, Paris (Île-de-France)Conférence de l’Académie de Marine : « Qu’est-ceque commander un navire marchand aujourd’hui ? »par le commandant Ardillon, président de l’associa-tion française des capitaines de navires et MaîtreLootgieter, avocat.

Du 17 au 26 avril, GuadeloupeEntraînement Caraïbes 2013.

18 avril, Paris (Île-de-France)Colloque CESM : « Conflits de haute intensité ».

Du 18 avril au 7 mai, Paris (Île-de-France)La nuit aux Invalides.

INFOagenda

20 avril, Brest (Finistère)Cérémonie de présentation aux drapeaux au centre d’instruction naval.

Du 2 au 26 mai Solitaire du Figaro. Départ de Bordeaux, escale à Roscoff le 20 et arrivée à Dieppe.

Du 8 au 11 mai, Lanvéoc (Finistère)Grand prix de l’École navale.

Du 21 au 30 mai, Landivisiau (Finistère)Air Defense Week 2013.

Le 22 mai Journée du marin.

Du 6 au 16 juinArmada de Rouen.

Du 7 au 9 juin, Saint-Mandrier (Var)Le Printemps du centre d’instruction naval (expositions, concerts, débats).

DANS LES SEMAINES À VENIR N’hésitez pas à nous faire part des activités que vous souhaiteriez voir figurer dans cette rubrique à : [email protected]

EN DÉPLACEMENT DANS LES FORCES• Le chef d’état-major de la Marine se rendra à Toulon le 15 avril.• Tournée des ports du directeur du personnel militaire de la Marine : 12 avril à Lorient et 22 avril à Paris.

SAMEDI 20 AVRIL10 h-18 h : accès du village au public

Sur la place de la Révolution• Démonstrations dynamiques (techniquesindividuelles opérationnelles, hélitreuillage,atelier nautique)• Dressage de chien

Hôtel de ville• Projections de films :· 10 h : L’École des mousses· 11 h : La dissuasion· 15 h : Le porte-avions Charles de Gaulle· 16 h : Le sous-marin nucléaire d’attaque• Expositions :- forces sous-marines- force de surface- aéronautique navale- action de l’État en mer- peintres officiels de la MarineSite du Centre de Long Séjour Bellevaux10 h-10 h 30 : concert du quatuor de saxo-phones de la Musique des équipages de laflotte de Toulon Site du Centre hospitalier régional universi-taire – Hôpital Jean Minjoz – service pédia-trique10 h-10 h 30 : concert du quintet à vent de laMusique des équipages de la flotte de ToulonPalais des sports11 h 30 : interprétation des hymnes nationauxpar la Musique des équipages de la flotte deToulon lors de l’ouverture de la manche de laFed Cup France/Kazakhstan.Théâtre municipal20 h-21 h 15 : concert de la Musique des équi-pages de la flotte de Toulon

DIMANCHE 21 AVRIL09 h 30 : cérémonie militaire avec une délégation de la Fasm Jean de Vienne, parrainée à la ville de Besançon. 09 h 45 : Défilé militaire10 h-17 h 30 : accès du village au public

Sur la place de la Révolution• Démonstrations dynamiques (techniquesindividuelles opérationnelles, hélitreuillage,atelier nautique)• Dressage de chien Hôtel de ville• Projections de films :· 10 h : L’École des mousses· 11 h : La dissuasion· 15 h : Le porte-avions Charles de Gaulle· 16 h : Le sous-marin nucléaire d’attaque• Expositions :- forces sous-marines- force de surface- aéronautique navale- action de l’État en mer- peintres officiels de la MarineChapelle Bellevaux (à confirmer)15 h : concert de l’ensemble du Big Band de laMusique des équipages de la flotte de Toulon

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CRÉDITS PHOTOS ET ILLUSTRATIONS

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COUVERTURE MONTAGE. MN ; SERGE CHARMOILLAUX/MN

INFO ACTUS PAGE 6 : SÉBASTIEN CHENAL/MN ; MN PAGE 7 :CHRISTIAN.CAVALLO/ MN ; MN PAGE 8 :MINISTÈRE DE LA DÉFENSE/MN ; MN PAGE 9 :MN ; FRÉDÉRIC LUCAS/ MN PAGE 10 :MN ; MN PAGE 11 :MN ; DR

PASSION MARINE PAGE 12 : INFOGRAPHIE : SERGE MILLOT/MN PAGE 13 :MN ; MN ; MNPAGE 14 :MN ; INFOGRAPHIE : SERGE MILLOT/MN PAGE 15 :MNPAGES 16–17 : JEAN-FRANÇOIS D'ARCANGUES / ECPAD ; MN ; MN ; JEAN-FRANÇOISD'ARCANGUES / ECPAD ; JEAN-FRANÇOIS D'ARCANGUES / ECPAD PAGES 18–19 :MN

VIE DES UNITÉSPAGES 20–21 :BRUNO PLANCHAIS/ MNPAGE 22 :MNPAGE 23 : MN ; INFOGRAPHIE : INFOGRAPHIE : SERGE MILLOT/MN

PLANÈTE MERPAGES 24-25 : JÉRÔME HARY/ MN ; SHOM ; SHOM ; INFOGRAPHIE : SERGE MILLOT/MN

CHRONIQUE DU PERSONNELPAGE 26 :EMMANUEL DONFUT ; MÉLANIE DENNIEL/ MNPAGE 27 :MÉLANIE DENNIEL/ MN ; MN ; MÉLANIE DENNIEL/ MNPAGE 28 :MNPAGE 29 :DR ; ROBERT.DAL SOGLIOA/ MN

ESPACE LOISIRSPAGE 30 :RUPIN BENJAMIN/ MN ; DR ; DRPAGE 31 :COLLECTION SIROT-ANGEL/LEEMAGE

AGENDAPAGE 33 : STÉPHANE DZIOBA/MN ; DR ; MN ; AFFICHE : PAUL SÉNARD/MN

4E DE COUVERTUREJONATHAN BELLENAND/MN

RÉDACTION : 2 rue Royale 75008 Paris ®Tél. : 01 42 92 17 17 – Télécopie : 01 42 92 17 01 ®E-mail : [email protected] – Internet : www.defense.gouv.fr/marine ®Directeur de la rédaction : CF Jérôme Baroë ®Rédactrice en chef : LV Caroline Ducret®Rédactrice en chef adjointe : LV Céline Horlaville ®Secrétaire : Mot Phaëdra-Noor Messoussa ®Rédacteurs et journalistes :Stéphane Dugast ; LV Colomban Errard ; Asp.(R) Barthélémy Gruot ® Collaborateurs : EV1 (R) Antoine de Surirey ; LV (R) Anet Sauty de Chalon ®Infographie : Asp. Paul Sénard ; Serge Millot ®Directeur de la publication :Capitaine de vaisseau Philippe Ebanga, directeur de la communication de la Marine ®Abonnements : 01 49 60 52 44 ®Publicité, petites annonces : ECPAD, pôle commercial– 2 à 8 route du Fort 94205 Ivry-sur-Seine Cedex – Christelle Touzet – Tél. : 01 49 60 58 56 – Télécopie : 01 49 60 59 92 – Mail : [email protected] ®Conception-réalisation : Idé Édition, 33 rue des Jeûneurs 75002 Paris – Direction artistique : André Haillotte – Secrétaire de rédaction : Céline Le Coq – Rédacteurs graphiques : Bruno Bernardet, Nathalie Pilant®Photogravure : Média Grafik ®­­Imprimerie :Roto France, rue de la Maison Rouge 77185 Lognes ®Les manuscrits ne sont pas rendus, les photos sont retournées sur demande. Pour la reproduction des articles, quel que soit le support, consulter la rédaction ®Commission paritaire n° 0211 B 05692/28/02/2011 ®ISBN : 00 10 18 34 ®Dépôt légal : à parution ®

bimensuel DE LA MARINE NATIONALE

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30 ANS DU BCR VARPour fêter ses 30 ans, le BCR Var invite ses anciens marins à venir partagerun moment de convivialité à bord le 21 mai de 14 h à 16 h 30, et à amenerleurs souvenirs et photos à cette occasion. Pour inscriptions et informationscomplémentaires merci d'écrire à [email protected]

AMICALE DE LA POSTE AUX ARMÉES-POSTE NAVALEL’amicale de la Poste aux armées – Poste Navale recherche ses anciens. Si vous avez été agent postal, vaguemestre, personnel embarqué ou à terre,personnel civil affecté dans un Bureau Naval ou Interarmées, ancien marinmilitaire du contingent, l’amicale de la Poste aux armées – Poste Navale vous est ouverte et sera heureuse de vous accueillir. Elle édite annuellement une revue et organise des rencontres festives. Pour tout renseignement, écrire à : Amicale de la Poste aux armées 141 rue Lamartine 88650 ANOULD, envoyer un mail à :[email protected] ou téléphoner au 06 71 15 89 26.

PUBLICATIONSAprès sept années de travail, l’association de recherche historique Bretagne 14-18 vient de publier deux ouvrages de plus de 400 pages. Ces livres recensent les navires de commerce, de pêche et militarisés des portsde la Bretagne provinciale coulés par faits de guerre pendant la PremièreGuerre mondiale. L’association n’en est pas à sa première publication.Pour en savoir plus, téléphoner à M. René Richard au 02 96 26 12 10.

ANNONCES CLASSÉES

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