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Énergie pour le développement durable Contribution de la Francophonie au Rapport régional africain pour la CDD-14 Quatorzième session de la Commission du Développement Durable (CDD-14) ONU, New York – États Unis, du 1er au 12 mai 2006

Énergie pour le développement durable

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Énergie pour le développement durable

Contribution de la Francophonie au Rapport régional africain pour la CDD-14

Quatorzième session de la Commission du Développement Durable (CDD-14) ONU, New York – États Unis, du 1er au 12 mai 2006

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Contribution de la Francophonie - Rapport régional africain CDD-14

Table des matières

1. Introduction ...................................................................................................................... 1 2. Actions en matière de politiques de l’énergie et de réforme du secteur électrique......... 2 3. Actions dans les domaines de l’efficacité énergétique et de la maîtrise de l’énergie .... 7 4. Actions pour développer l’accès à l’énergie durable ..................................................... 11 5. Conclusions ................................................................................................................... 17

Annexes Annexe 1 : Master « Énergie électrique et son environnement » du Centre régional de

formation spécialisé 19 Annexe 2 : Système d’information énergétique 20 Annexe 3 : Survol des réalisations du Programme International de soutien à la Maîtrise de

l’énergie (PRISME) 22 Annexe 4: Programme Villes, Énergie et Environnement pour les municipalités francophones 25 Annexe 5: Mini centrale hydroélectrique de Madagascar 30 Annexe 6: Micro centrale hydroélectrique de Bapi au Cameroun 33 Rapport préparé sous la direction de Sibi Bonfils, Directeur adjoint, IEPF. Collaboration : Environnement Énergie Consultants. © Institut de l'Énergie et de l'Environnement de la Francophonie (IEPF) 56, rue Saint-Pierre, 3e étage, Québec (Québec), G1K 4A1, Canada Téléphone: (1-418) 692-5727 / Télécopieur : (1-418) 692-5644 Courriel : [email protected] / Site Internet : www.iepf.org L'IEPF est un organe subsidiaire de l'Organisation internationale de la Francophonie. MAI 2006

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Énergie pour le développement durable

Contribution de la Francophonie au Rapport régional africain pour la CDD-14 1. Introduction L’Afrique, acteur et bénéficiaire L’action de la Francophonie dans le domaine de l’énergie se conduit principalement à l’Institut de l’énergie et de l’environnement de la Francophonie (IEPF, www.iepf.org ). L’IEPF est un organe subsidiaire de l’Organisation intergouvernementale de la Francophonie (OIF, www.francophonie.org ) dont l’objectif est de contribuer au développement des capacités des pays membres de la Francophonie dans les domaines de l’énergie et de l’environnement. Son action vise, par la formation, l’information, des actions de terrain et la concertation, une meilleure gestion et une meilleure utilisation des ressources énergétiques ainsi que l'intégration de l'environnement dans les politiques nationales,

dans une perspective de développement durable. L’Afrique est très étroitement associée, comme acteur et bénéficiaire, à la mise en œuvre des activités de la Francophonie visant l’amélioration de l’accès à l’énergie pour le développement durable. La contribution de la Francophonie au Rapport régional africain pour la CDD-14 est organisée autour des trois axes d'intervention définis ci-dessous. Pour chacun d’eux, un bref rappel des enjeux pour l’Afrique permet de situer la portée de notre action dont le contenu et les résultats sont brièvement exposés.

Axes d’intervention visant l’amélioration de l’accès à l’énergie pour le développement durable

• Les politiques de l’énergie et la réforme du secteur électrique dominées par des actions de formation de l’expertise en réglementation notamment, de diffusion de l’information professionnelle et de conseils aux institutions nationales engagées dans la réforme du secteur;

• L’efficacité énergétique et la maîtrise de l’énergie dans le cadre du Programme PRISME de soutien à la maîtrise de l’énergie qui se déploie dans tous les pays francophones d’Afrique où ont été formées

et constituées des équipes de professionnels dont beaucoup sont aujourd’hui actifs dans le domaine comme entrepreneurs;

• L’accès à l’énergie durable, notamment par les énergies renouvelables, avec des actions de proximité à vocation multiple, pilotes, de démonstration ou de formation par l’action, ainsi que de veille stratégique dans le domaine.

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2. Actions en matière de politiques de l’énergie et de réforme du

secteur électrique Cadre d’intervention Le secteur de l’énergie a connu au cours des dernières décennies d’importantes mutations touchant à la fois : • les technologies mises à contribution pour

produire, distribuer et consommer l’énergie (nucléaire, cycle combiné, cogénération, énergies solaire et éolienne, systèmes de production répartie ou décentralisée, équipements basse consommation…);

• le cadre réglementaire et institutionnel avec les déréglementations, les privatisations et différentes autres innovations comme les PRIMs (projets d’investissements multisectoriels);

• les nouveaux et nombreux défis qu’il doit relever, celui de la lutte contre la pauvreté, celui de la protection de l’environnement et celui plus global du développement durable.

Ces mutations, majeures pour le secteur, supposent, pour leur prise en compte, que les pays disposent des ressources humaines et institutionnelles: • capables d’analyser les situations

énergétiques pour en identifier les faiblesses et aussi les atouts et rendre compte de façon synthétique aux porteurs d’enjeux afin que les bonnes décisions soient prises,

• capables de construire des politiques énergétiques nationales et territoriales tenant compte de ces atouts et faiblesses et des enjeux de développement des autres secteurs d’activités;

• capables aussi de développer la coopération régionale et internationale, et de jeter les ponts utiles entre les enjeux nationaux et les enjeux régionaux et globaux.

Le constat est que la rapidité des ces mutations n’a pas permis à la plupart des pays membres d’Afrique de se doter de ces compétences en qualité et en quantité suffisantes pour répondre à bon niveau à ces différents défis. C’est ce constat qui a conduit la Francophonie à appuyer les pays membres dans la mise en place de conditions réglementaires et institutionnelles qui contribuent à améliorer l’accès aux services énergétiques pour tous. Plus spécifiquement, il s’agit de : • renforcer les capacités, outiller les cadres

et les institutions et appuyer les pays pour développer et mettre en œuvre des politiques énergétiques et des cadres de régulation qui favorisent un accès élargi aux services énergétiques ;

• contribuer à la mise en place des conditions optimales de planification et de gestion du secteur;

• contribuer à la consolidation des processus de restructuration et au renforcement des mécanismes de réglementation.

Thèmes de la CDD-14 concernés Cet axe d’action de l’IEPF a des retombées directes et indirectes sur les thèmes suivants de la CDD-14 : • Accès à l’énergie durable et lutte contre la

pauvreté; • Utilisation des énergies renouvelables et

des technologies avancées; • Investissements (politiques énergétiques,

marchés des capitaux, incitatifs, mécanismes innovateurs de financement);

• Coopération sous-régionale, régionale et internationale;

• Contributions du secteur privé et des autres acteurs.

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Politiques de l’énergie L’action de l’IEPF au plan des politiques de l’énergie se traduit par d’une part, de la formation en économie et politique de l’énergie, bien ancrée dans le milieu d’intervention, et d’autre part, un programme de mise en place dans les pays membres d’Afrique de systèmes d’information énergétique. La formation en économie et politique de l’énergie repose sur deux initiatives complémentaires. • L’initiative de l’Agence Universitaire de la

Francophonie avec le Centre d’enseignement spécialisé en énergie (CRES-É) installé à l’Université Cheikh Antah Diop de Dakar. Le CRES-É forme au niveau Master en énergie électrique et son environnement. Le CRES-É a déjà accueilli deux promotions d’une vingtaine de personnes et procède actuellement au recrutement d’une troisième. Voir annexe 1: Fiche d’information sur le CRES-énergie.

• La formation en politique de l’énergie à l’initiative de l’IEPF s’est tenue à Dakar en mai 2004 (formation de 23 cadres des Ministères de tutelle de l’énergie des pays membres de l’UEMOA), puis au Mali en novembre 2005 (formation de 50 cadres). Les thèmes couverts sont : ressources énergétiques, méthode de quantification, d’analyse et de modélisation, énergie et développement durable, organisation du secteur, avec des exercices pratiques de réalisation de bilans énergétiques locaux (villages) sectoriels et nationaux.

La mise en place de systèmes d’information énergétique (SIE) dans les pays d’Afrique subsaharienne constitue un enjeu important. Véritable outil d’aide à la décision, le système d’information énergétique permet d’élaborer, de suivre et d’évaluer de telles politiques énergétiques. Il permet également le suivi, le contrôle et l’évaluation des programmes mis en œuvre dans le secteur énergétique, notamment ceux liés à la lutte contre la pauvreté comme l’électrification rurale. Le projet SIE-Afrique a pour but de contribuer à l’élaboration de politiques nationales de l’énergie performantes. La première phase a été conduite de 1999 à 2001 au Bénin. Depuis 2002, fin des appuis techniques et financiers, le

Bénin gère de façon autonome le SIE-Bénin (Programme SYNERGY de la Commission Européenne). La deuxième phase du projet SIE-Afrique a débuté officiellement en 2005 et se terminera en décembre 2007 (Programme "Energie intelligente pour l'Europe", volet COOPENER, de la Commission Européenne et Organisation internationale de la Francophonie). Trois pays y participent: le Niger, le Sénégal et le Togo. Ils ont été choisis selon un processus rigoureux de sélection sous l’égide du Comité de Pilotage International (dont les promoteurs du projet, IEPF et ECONOTEC, sont membres). Les principaux objectifs poursuivis sont d’une part, de disposer dans les 3 pays, à la fin du projet, d’un système d’information énergétique fonctionnel et pérenne, financé sur budget national comme aujourd’hui au Bénin; et d’autre part, de constituer une équipe nationale maîtrisant en totale autonomie la gestion de ce système et les actions d’élaboration et de diffusion d’une information qualifiée pour les décideurs. Les actions réalisées comprennent un séminaire national de lancement, la définition du plan de travail national, l’appui aux activités, des séminaires annuels de suivi.

La troisième phase est en cours de définition. Il s’agit pour l’IEPF d’appuyer l’UEMOA dans l’élaboration et le démarrage d’un projet régional impliquant les 4 pays qui n’ont pas encore de SIE (Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée Bissau, Mali). Le projet SIE-Afrique s’appuie sur la méthodologie SIE-Coaching (basée sur le « faire-faire »), développée et mise en œuvre avec succès par ECONOTEC au Bénin (Phase I). Logées au sein des Directions de l’énergie, ce sont les équipes nationales qui mettent en place le système d’information énergétique, sous l’égide du Coach. Le Coach gère l’équipe et exerce la fonction de catalyseur : il propose les grandes orientations, apporte son expertise méthodologique et joue un rôle d’intégrateur de compétences en mobilisant le savoir faire d’institutions de premier plan comme l’Agence Internationale de l’Energie (AIE) et la FAO.

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Système d’information énergétique africain (SIE-Afrique)

Sommaire Le projet SIE-Afrique a pour but de contribuer à l’élaboration de politiques nationales de l’énergie structurées et cohérentes des pays de l’Afrique sub-saharienne par la mise en place de systèmes d’information énergétique (SIE) nationaux. Véritables outils d’aide à la décision, les SIE permettent : • d’élaborer et de suivre une politique de

l’énergie structurée et cohérente ; • de suivre, de contrôler et d’évaluer des

programmes menés dans le cadre du développement du secteur énergétique et du développement durable (Objectifs de développement de l’ONU pour le Millénaire, Initiative Énergie de l’Union Européenne, etc.) ;

• d’estimer les émissions des gaz à effet de serre couverts par le Protocole de Kyoto et de préciser les actions prioritaires dans le cadre des Mécanismes de Développement Propre (MDP) ;

• de contribuer au renforcement institutionnel des Ministères en charge de l’énergie en réaffirmant leur rôle central dans la coordination des axes prioritaires de développement du secteur énergétique.

Un SIE est ce vaste ensemble de données techniques et socio-économiques touchant tous les aspects du secteur énergétique qu'il faut récolter, valider, structurer et communiquer pour pouvoir pleinement jouer le rôle d'outil à la décision. Les objectifs du projet « SIE-Afrique » sont : (1) de disposer d’un système d’information énergétique fonctionnel et pérenne, financé sur budget ministériel ou national, au plus tard en 2008; et (2) de constituer une équipe nationale qui maîtrise, en totale autonomie, le système d’information énergétique national, au Niger, au Sénégal et au Togo. Ces 3 pays ont été retenus par mis 11 pays candidats à l’issue d’une procédure de sélection rigoureuse. Cette phase intègre et consolide l'expérience réussie de mise en place du « Tableau de Bord de l'Énergie » du Bénin (projet SYNERGY n° 4.1041/D98-06), notamment grâce à : • l’approche par coaching et de gestion par

performance – Qualifiée de « faire-faire »,

le coaching place l’équipe nationale au cœur du projet, car c’est elle qui développe le SIE national, selon ses priorités et sensibilités nationales, en suivant des plans de travail qu’elle aura élaborés elle-même. ECONOTEC, l’expert technique qui a développé et appliqué cette approche au Bénin, exerce ici un rôle de catalyseur ;

• la consolidation graduelle des connaissances et des compétences des équipes nationales – chaque équipe réalisant son édition annuelle du SIE dès la première année, même si celle-ci demandera encore de nombreuses améliorations ultérieures. Sur la base de l’expérience béninoise, les équipes nationales deviendront autonomes en 3 ans : elles maîtriseront la gestion et l’actualisation du SIE.

• les conditions de pérennité intégrées au projet dès sa conception : (1) volonté politique clairement affichée ; (2) engagement financier des pays ; (3) des ressources humaines dédiées au SIE à l’intérieur d’une unité administrative autonome.

Le projet « SIE-Afrique» revêt donc une importance primordiale pour la lutte contre la pauvreté dans les pays d’Afrique sub-saharienne, notamment en définissant un cadre qui assure la cohérence des actions locales, dans le secteur énergétique, des partenaires du développement. Phase I : Le Tableau de Bord de l’Énergie du Bénin Avec l’appui de l’Union Européenne et de l’Institut de l’Énergie et de l’Environnement de la Francophonie (IEPF), Direction de l’Agence Intergouvernementale de la Francophonie (AIF), le Bénin s’est doté d’un système d’information énergétique, appelé « Tableau de Bord de l’Énergie (TBE) », et désigné « Phase I » (projet « Synergy », contrat n° 4.1041/D98-06). Le projet s’est déroulé sur la période sur la période 1999-2001 et une première version du Tableau de Bord de l’Énergie a été fonctionnelle dès la première année du projet. Depuis, chaque année, le Bénin publie et

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améliore ce Tableau de Bord de l’Énergie qui est utilisé par de nombreux acteurs de la politique de l’énergie. Il est maintenant financé sur le Budget National. Le Bénin a également préparé et validé techniquement la Stratégie nationale du développement du secteur de l’énergie entièrement élaborée à partir de l’analyse des indicateurs énergétiques fournis par le Tableau de Bord de l’Énergie. Le projet du Bénin a permis : d’une part, de mettre en place, à la Direction Générale de l’Énergie, une base d’information et de données sur l’énergie et l’économique ainsi qu’un mécanisme de collecte régulière des données de diverses sources, dont l’institution nationale de statistiques, les entreprises énergétiques, les sociétés et les établissements des secteurs de consommation d’énergie et les ménages ; d’autre, part, d’élaborer et de publier chaque année le bilan énergétique national ; et finalement, d’actualiser et d’approfondir l’analyse du secteur énergétique national. Parmi les résultats concrets sont inclus : l’adoption de la stratégie nationale de développement du secteur énergétique ; la révision des priorités de financement des projets initialement prévue par la Banque Mondiale. Ainsi, le SIE-Bénin a montré, qu’en 2004, la biomasse représente 60% de la consommation finale totale d'énergie contre 2% pour l'électricité et 38% pour les hydrocarbures. C'est sur cette base que le Bénin a eu en mai 2004 avec la Banque Mondiale, dans le cadre de son appui au secteur de l'énergie au Bénin, des négociations qui ont abouti à un accord de financement du Projet de Fourniture de Services d'Énergie (PFSE) intégrant une composante relative à la biomasse-énergie et marquant de ce fait une rupture avec l'appui traditionnel de cette institution au seul sous-secteur de l'électricité (le coût de ce nouveau

projet s'élève à 52 635 millions de F CFA et couvre la période allant jusqu'en 2010). La réussite du Tableau de Bord de l’Énergie du Bénin repose essentiellement sur la méthodologie et l’approche utilisées qui avaient pour objectif d’assurer l’acquisition par le partenaire local de l’expertise technique nécessaire pour l’élaboration d’un SIE, en totale autonomie, à l’intérieur d’un délai de 3 ans. Pour attendre ces objectifs, la méthode de coaching (que l’expert technique a eu l’occasion de roder de nombreuses années en Europe) a été utilisée avec succès, montrant ainsi que les techniques de management modernes peuvent également être utilisées avec succès dans les pays en développement. Phase II : Résultats atteints au Niger, Sénégal et Togo En moins d’un an, une première série de priorités nationales ont déjà été identifiées. Même avec des données incomplètes, les résultats sont remarquables. Les équipes SIE ont très rapidement pu identifier la nature et chiffrer les efforts nécessaires pour atteindre les objectifs actuels des politiques énergétiques (c’est le cas notamment des objectifs d’électrification rurale). Les effets du projet ont dépassé les résultats escomptés : la méthode SIE-Coaching combinée à l’évaluation de la performance de l’équipe est en train de transformer la façon dont les personnes travaillent. Un membre des équipes nationales écrit : « L’expérience SIE nous donne une longueur d’avance en terme de structure et de force des idées et également au niveau des méthodes de travail qui favorisent le travail d’équipe ». Annexe 2 : Fiche de présentation SIE-Afrique

Réforme du secteur de l’énergie En ce qui concerne la réforme du secteur de l’énergie et du secteur électrique notamment, réforme appelée à rendre les marchés locaux de l’énergie plus attractifs pour les investisseurs privés et aussi à intégrer d’avantage les objectifs de développement durable dans les stratégies de développement du secteur, le constat est que dans la plupart des pays, les réformes ont été subies, comme

imposées de l’extérieur, avec les résistances aux changements qui résultent de cet état des faits. Les personnes et institutions en charge de ces questions étaient souvent peu préparées et insuffisamment sensibilisées aux enjeux. Les actions suivantes participent des réponses apportées face à ce constat :

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• Le programme d’information et de sensibilisation, organisé de 1998 à 2001, sous forme de séminaires et d’ateliers nationaux (10) et régionaux (6) centrés sur la nature des réformes, le contenu et la façon de les conduire. Environ 400 personnes directement en charge de ces questions dans les Ministères de l’énergie, du plan, de l’économie et des finances; dans les sociétés d’électricité et les agences de réglementation ont pu ainsi être touchés;

• Le cours en réglementation économique et

financière du secteur électrique mis en place dès 1999 à l’Université de Québec à Sherbrooke, au Canada. Ce cours, qui en est à sa 6ème édition en 2005, a permis de former une centaine de personnes des agences de régulation nouvellement constituées et des ministères impliqués dans la réforme du secteur, Ministères de l’énergie et Ministères de l’économie et des finances;

• Une formation-action sur les contrats et les

conventions du secteur de l’énergie pour 9 pays d’Afrique subsaharienne (Bénin, Burkina Faso, Cameroun, Côte d’Ivoire, Mali, Mauritanie, Niger, Sénégal Togo). Par des exercices pratiques dirigés d’analyse, conduits sur des contrats et conventions existants ou sur des processus d’appel d’offre, les participants, non juristes (directeurs de l’énergie par exemple) ont appris à se familiariser avec ces documents et à mesurer leur portée quant aux enjeux de développement du secteur.

• Des publications dédiées comme le spécial

de la Revue Liaison Énergie Francophonie (N° 44) sur la réforme institutionnelle du secteur de l’énergie, ou différents guides et monographies élaborés à partir d’actes de colloques ou d’expériences d’autres régions (Amérique latine) et diffusés dans tous les pays membres d’Afrique (http://www.iepf.org/ressources ) .

Annexes Annexe 1 : Fiche d’information sur le CRES-énergie Annexe 2 : Fiche de présentation de SIE-Afrique

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3. Actions dans les domaines de l’efficacité énergétique et de la

maîtrise de l’énergie Cadre d’intervention La crise pétrolière des années 70 a conduit, principalement dans les pays développés, à réévaluer la manière dont l’énergie est produite et utilisée dans l’industrie, le transport, le secteur tertiaire et domestique. Ces pays ont su réagir par des stratégies adaptées de maîtrise de l’énergie avec des programmes de sensibilisation du grand public (chasse au Gaspi en France) ou la mise en place d’agences spécialisées (ADEME en France). Ce ne fut pas le cas dans la plupart des pays en développement dont beaucoup ont subi la crise de plein fouet. Les pays membres d’Afrique et surtout d’Afrique subsaharienne étaient à la même enseigne. Le déficit d’information sur les enjeux, les techniques et les technologies en jeu constitue la première explication. Le déficit de compétences humaines et institutionnelles adéquates a sûrement retardé les prises de conscience nécessaires pour engager des actions répondant aux nécessités du moment. Dans ce contexte, l’action de l’IEPF en matière d’efficacité énergétique et de maîtrise de l’énergie vise à : • faire de la maîtrise de l'énergie une

composante à part entière et clairement affichée des politiques énergétiques élaborées par les pays membres du Sud;

• contribuer à l'appropriation des concepts et outils de maîtrise de l'énergie par les principaux opérateurs économiques,

notamment en favorisant le développement d'un marché de l'efficacité énergétique.

Thèmes de la CDD-14 concernés Cet axe d’action de l’IEPF a des retombées directes et indirectes sur les thèmes suivants de la CDD-14 : • Accès à l’énergie durable et lutte contre la

pauvreté (notamment, électrification rurale); • Efficacité énergétique; • Utilisation des énergies renouvelables et

des technologies avancées; • Investissements (politiques énergétiques,

mécanismes innovateurs de financement de la maîtrise de l’énergie);

• Coopération sous-régionale, régionale et internationale;

• Liens entre développement durable et changements climatiques (réduction des émissions de gaz à effet de serre par l’efficacité énergétique);

• Intégration énergie, développement industriel, changements climatiques (notamment, promotion de l’efficacité énergétique dans l’industrie, permettant d’améliorer la rentabilité des industries grâce aux économies d’énergie);

• Développement industriel et lutte contre la pauvreté (notamment, création d’emplois par l’intermédiaire des ESCOs par exemple);

• Contributions du secteur privé.

Programme International de Soutien à la Maîtrise de l’énergie (PRISME) Les 1ères actions engagées par la Francophonie au début des années 90 dans le domaine ont d’abord visé la résorption du déficit d’information dans ce domaine. Plusieurs séminaires régionaux centrés sur les enjeux et les bénéfices de l’efficacité énergétique et sur les techniques et les technologies ont permis d’asseoir les bases d’un dialogue constructif dans les pays.

Des activités de développement des compétences en audit énergétique accompagnées de la mise en place de communautés de pratique et de réseaux régionaux ont ensuite été engagées. Le

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Programme International de Soutien à la Maîtrise de l’énergie (PRISME) voit le jour dans ce contexte (annexe 3). A la fois programme, avec un ensemble structuré et structurant d’actions, réseau et groupe de pression et de promotion de la Maîtrise de l’énergie auprès des autorités politiques, PRISME a joué un rôle déterminant dans la diffusion des pratiques, la prise en compte de la maîtrise de l’énergie dans les politiques nationales de l’énergie et la formation des hommes et des femmes dont beaucoup se sont constitués en sociétés de services aujourd’hui actives dans le domaine. L’annexe 3 donne un aperçu synthétique des réalisations, portant notamment sur maîtrise de l’énergie dans les bâtiments, l’industrie et le secteur tertiaire, le froid et la climatisation, l’optimisation de la facturation. L’activité se poursuit aujourd’hui avec des actions ciblées sur certains acteurs, le secteur privé, les municipalités et les centres de formation, avec le maintien d’une activité d’élaboration et de diffusion de l’information. Les projets ESCOs, Ville-énergie, d’implantation de modules spécialisés de formation dans les centres de formation du Sud et de promotion de l’électrification rurale décentralisée s’inscrivent dans ce cadre. • Le programme de développement

d’entreprises de services écoénergétiques (ESCOs) répond au souci de créer dans les pays une dynamique autoentretenue pour les activités de maîtrise de l’énergie. La promotion d’un marché local avec des acteurs vivant de ces activités permet de construire les bases d’une telle dynamique. Un projet pilote répondant à ces objectifs a été conduit en Côte d’Ivoire sur un financement du Fonds pour l’environnement mondial (FEM) avec la collaboration de la Banque Mondiale agissant comme Agence d’exécution du FEM. Quatre ESCOs, dont 2 sont aujourd’hui opérationnelles, ont pu être mises en place et préparées à affronter le marché réel. L’évaluation du projet faite par le FEM conclut à son succès et reconnaît sa capacité à être dupliqué dans d’autres environnements. C’est fort de ces conclusions que l’IEPF a engagé un processus de duplication du projet ivoirien vers quatre autres pays, le Bénin, le Mali, la Mauritanie et le Sénégal. Le FEM vient d’accepter de financer l’étude de faisabilité (PDF-A) pour les trois derniers pays

regroupés au sein de l’Organisation de la mise en valeur du fleuve Sénégal.

• Le programme Ville-énergie (annexe 4) vise

à développer la capacité des villes pour la gestion de leur consommation d’énergie. La création d’une fonction Responsable énergie dans l’organisation municipale en constitue la base. S’appuyant sur des partenaires expérimentés comme l’Institut Wallon (Belgique), l’Agence de l’environnement et de la Maîtrise de l’énergie (ADEME, France) ou le Programme de développement municipal (PDM), l’IEPF a développé une stratégie de formation et de tutorat qu’il a mise en œuvre courant 2003 et 2004 à Bamako. Les premières actions se sont soldées par des économies nettes de 30% sur la facture annuelle. L’extension du projet est engagée pour les villes de Beyrouth, d’Ho Chi Minh Ville, et de Ouagadougou en ce qui concerne l’Afrique.

Résultats à Bamako

Éclairage public : L’optimisation de la facturation a permis d’économiser 120 millions de FCFA par an. Les autres mesures ont contribué à des économies annuelles de 16.4 millions, soit une économie totale de 136.4 millions de FCFA pour une facture de 766 millions. Bâtiments municipaux : Les mesures les plus remarquables aboutissent à une économie minimale annuelle de 111 millions de FCFA pour une facture annuelle de 256 millions de FCFA.

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• L’implantation de modules spécialisés de

formation dans des centres de formation en Afrique répond au besoin de former des compétences en efficacité énergétique, tout en tenant compte des objectifs d’ancrage et de pérennité des actions. Deux cours spécialisés ont ainsi été mis en place.

- Le premier à l’École Nationale polytechnique (ENP) de Yaoundé, au Cameroun. Il porte sur la formation des Responsables énergie du tertiaire. Le Responsable énergie est une personne (ou un groupe de personnes), désignée par la direction de l'établissement pour : i) assurer une maîtrise de l'information relative à l’énergie, ii) proposer des initiatives visant à améliorer la performance énergétique de l’établissement, iii) et diminuer les coûts associés aux consommations d'énergie. La 4ème édition de ce cours s’est tenue en juin 2005. Le bilan s’établit à une centaine de Responsables énergie formés pour l’ensemble des pays membres de l’Afrique subsaharienne ;

- Le second à l’École inter-état pour le développement rural (EIER) de Ouagadougou au Burkina Faso. Il porte sur la maîtrise de l’énergie dans les bâtiments climatisés et s’adresse tout particulièrement aux techniciens de la climatisation auxquels il apporte un complément de formation sur les techniques et technologies d’utilisation efficace de l’énergie dans le domaine de la climatisation. La 4ème édition de ce cours s’est tenue en novembre 2005. Une centaine de personnes de différents pays membres de l’Afrique subsaharienne ont bénéficié de cette formation.

• La pérennisation des systèmes

énergétiques en électrification rurale décentralisée fait également partie des axes d’intervention de PRISME. L’action s’est traduite notamment par une intervention régionale à Marrakech (Maroc), novembre 2005, visant à parfaire les connaissances des techniciens des agences d'électrification rurale, sur les aspects techniques et socio-économiques de l'introduction de l'énergie solaire photovoltaïque dans l'électrification des zones rurales et isolées, ainsi que par l’appui au réseau international des Agences nationales d'électrification rurale, créé en 2004.

L’élaboration et la diffusion de l’information sont des activités soutenues. Outre les guides et monographies publiés à intervalles réguliers, les Fiches techniques PRISME diffusent vers les professionnels du secteur de l’espace francophone et au-delà, une information opérationnelle de qualité sur des sujets variés touchant la maîtrise de l’énergie. Une vingtaine de fiches ont été publiées et diffusée à ce jour (disponibles sur : http://www.iepf.org/ressources )

Thématique : Les technologies à haute performance énergétique 1 : L’éclairage efficace (2000) 2 : La climatisation (2000) 3 : Les moteurs efficaces (2001) 4 : La cogénération (2003) 5 : Les transformateurs efficaces (2004) 6 : Les chauffe-eau solaires (2006, à paraître)

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Thématique : La planification énergétique sectorielle 1 : L’efficacité énergétique dans les municipalités

(2001) 2 : L’efficacité énergétique dans les transports

(2002) 3 : Les codes de qualité énergétique des

bâtiments (2005) 4 : La gestion des pertes techniques (2006, à

paraître)

Thématique : Le financement de la maîtrise de l’énergie 1 : Les entreprises de services

écoénergétiques (2001) 2 : Le mécanisme de développement propre

(2004) 3 : MDP - Études de cas (2006, à paraître)

Thématique : Les diagnostics énergétiques 1 : Le diagnostic énergétique d’un bâtiment

public (2003) 2 : Le diagnostic énergétique d’une cimenterie

(2003) 3 : Le diagnostic énergétique d’une industrie

textile (2003) 4 : La maîtrise de l’énergie dans les

établissements de santé (2006, à paraître)

Thématique : Énergie renouvelable 1 : Les énergies renouvelables(2004) 2 : L’énergie éolienne (2004)

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Contribution de la Francophonie - Rapport régional africain CDD-14 11

Thématique : Les politiques de maîtrise de l’énergie 1 : L’étiquetage (2001) 2 : Les agences de maîtrise de l’énergie (2002) 3 : Les agences de maîtrise de l’énergie -

Études de cas (2002) 4 : Les normes de performance énergétique

des appareils (2002) 5 : Les campagnes de mesure des

consommations électriques (2003) 6 : Les indicateurs de viabilité énergétique

(2004) 7 : Les systèmes d’information énergétique

(2006, à paraître). 8 : Les agences d’électrification rurale (2006, à

paraître). 9 : La gestion des pertes non-techniques

(2006, à paraître).

Annexes Annexe 3: Survol des réalisations du Programme International de soutien à la Maîtrise de l’énergie Annexe 4: Programme Villes, Énergie et Environnement pour les municipalités francophones 4. Actions pour développer l’accès à l’énergie durable Cadre d’intervention Les taux d’accès à l’énergie les plus faibles au monde se rencontrent en Afrique subsaharienne où les consommations per capita d’énergies commerciales ne dépassent pas 0,3 tep contre 3 en Europe et au Japon, et 10 en Amérique du Nord. Les taux d’accès à l’électricité sont révélateurs de cet état des choses : 22,6% pour l’ensemble de la région avec une moyenne de 51% en milieu urbain et 7,5% en zone rurale, ces chiffres cachant de fait des réalités locales beaucoup moins reluisantes. Deux tiers des pays sont sous la moyenne régionale et un tiers sous la barre de 10% (AIE/Karekezi). La consommation moyenne d’électricité per capita est de 126 kW/an contre 6600 kWh/an pour l’Europe de l’Ouest et 15 000 au Canada, plusieurs pays africains étant encore sous le seuil de 50 kWh/an. La satisfaction des besoins énergétiques se fait donc essentiellement avec la biomasse-énergie qui entre pour 80 à 90% dans le bilan énergétique de plusieurs pays, ce

dernier taux pouvant atteindre 100% en zone rurale en ce qui concerne le domestique. On connaît la forte corrélation entre le taux d’accès à l’énergie et le niveau de pauvreté dans son acception courante. Aussi, les efforts déployés aujourd’hui pour réduire la pauvreté, notamment dans le cadre des programmes de réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) considèrent-ils le renforcement de l’accès à l’énergie comme une priorité. Par ailleurs, le fait est que l'énergie, telle qu'elle est produite et consommée aujourd'hui, ne permet pas de répondre aux besoins de façon durable. Les impacts des systèmes énergétiques actuels sur l'environnement et la santé humaine sont loin d'être maîtrisés. Les risques d'épuisement des ressources fossiles et ceux qui pèsent sur le climat et la biodiversité hypothèquent l'avenir, ainsi que la capacité des

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générations futures à répondre à leurs besoins de bien-être économique et social L’objectif de l’action de l’IEPF est d’une part, de développer les capacités et connaissances sur les différentes formes d’énergie disponibles dans les pays membres, et d’autre part, de définir des stratégies d’intervention adaptées à l’évolution du domaine, en tenant compte des objectifs de développement durable (veille stratégique). Thèmes de la CDD-14 concernés Cet axe d’action de l’IEPF a des retombées directes et indirectes sur les thèmes suivants de la CDD-14 :

• Accès à l’énergie durable et lutte contre la pauvreté;

• Utilisation des énergies renouvelables et des technologies avancées;

• Liens entre développement durable et changements climatiques (réduction ou évitement des émissions de gaz à effet de serre par les énergies renouvelables);

• Investissements (financement des énergies renouvelables);

• Coopération sous-régionale, régionale et internationale;

• Intégration énergie, développement industriel, pollution atmosphérique, changements climatiques;

• Contributions du secteur privé et des autres acteurs.

Micro-hydroélectricité et énergies renouvelables Une action multiforme de diffusion de l’information et de formation sur les technologies et les innovations institutionnelles constitue la base de l’action de la Francophonie pour développer les capacités sur les différentes formes d’énergie. Des projets pilotes à vocation de démonstration servant aussi de plateforme de formation par l’action ont permis d’asseoir les bases d’une stratégie de diffusion de certaines technologies énergétiques appropriées pour les zones visées. Le programme de développement des capacités pour exploiter les ressources en micro-hydroélectricité est typique de cette approche. Il a démarré avec des pilotes isolés, pour déboucher sur un vaste programme sous-régional d’équipement repris par le PNUD sur un financement du GEF. Les projets pilotes ont concerné respectivement le Rwanda (Nyakabanda), Madagascar (Ambositra, annexe 5), le Cameroun (Bapi, annexe 6).

Ambositra, Madagascar

Bapi, Cameroun

Le projet de Bapi présente des caractéristiques intéressantes en ce qui concerne l’appropriation des technologies en jeu. La formation des artisans locaux par la pratique, grâce une expertise cingalaise (Sri Lanka) mobilisée par l’IEPF, a permis d’obtenir cette appropriation. Ces artisans ont été capables, à l’issue de ce premier projet, d’en réaliser d’autres sans concours extérieur. Le programme régional de micro-hydroélectricité (http://www.microhydro-undp.org/ ) concerne, pour sa phase actuelle, 11 pays d’Afrique subsaharienne : Bénin, Burundi, Cameroun, Congo, Gabon, Guinée Équatoriale, Mali, République Centrafricaine, République Démocratique du Congo, Rwanda, Togo. Il a été initié par l’IEPF qui a réussi à obtenir le partenariat du PNUD, lequel a permis de donner au projet l’envergure actuelle : un million de dollars US du FEM et du PNUD pour les études de faisabilité aujourd’hui terminées; un important portefeuille de projets nationaux identifiés (une centaine) et dûment documentés; mobilisation de la Banque

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Africaine de développement (déjà associée au développement du programme) pour le financement de la réalisation en partenariat avec le GEF. En ce qui concerne les énergies renouvelables (éoliennes, solaires, biomasse, biogaz…), c’est sur l’information et la formation que les efforts ont surtout porté avec les guides et les monographies publiés et diffusés dans tout l’espace francophone (http://www.iepf.org/ressources/ouvrage.asp), avec des actions de mise au point et d’échange.

Des opérations concrètes ont aussi pu être menées sur le terrain dans une perspective de démonstration. o Le projet d’installation de 30 unités de biogaz

en Guinée. Réalisées avec la participation des populations locales, ces unités utilisant les déjections d’élevage local de bovins, procurent aux villageois l’énergie pour la cuisson et pour l’éclairage;

o Le projet d’épargne-crédit pour l’acquisition de systèmes énergétiques individuels au Burkina Faso. Il utilise le principe du micro-credit et s’appuie sur la société civile locale

pour faciliter la diffusion de kits solaires aux populations qui ne peuvent pas faire l’investissement initial. Une banque et une ONG locales ont été le support de ce projet qui continue de se développer sur le terrain;

o Le projet éolien de Tunisie. Il a permis d’asseoir les bases, au niveau des compétences et de l’environnement institutionnels, pour le développemer un programme éolien de grande puissance en cours aujourd’hui. L’intervention de l’IEPF s’est située au niveau de la mobilisation des ressources pour déterminer le potentiel local, informer les décideurs, former les opérateurs et adapter le cadre réglementaire.

Parmi les activités de formation et de concertation, on peut citer : o La formation en pérennisation des systèmes

énergétiques : le cas des CLAC (Centres de lecture et d'animation culturelle) et des centres de santé, Dakar (Sénégal), novembre 2003, visant à renforcer la formation des énergéticiens des CLAC et des centres de santé, à la prévention et à la maintenance des systèmes;

o Le cours de formation en valorisation thermochimique de la biomasse lignocellulosique au Pôle régional de thermochimie d’Abidjan a permis de former près de 150 spécialistes de la Biomasse énergie des ministères de l’Énergie, d’organisations non-gouvernementales et des industries du charbon de tous les pays membres d’Afrique;

o L’association de l’IEPF à la mise en place du programme régional d’énergie domestique (RPTES) de la Banque mondiale.

o La tenue d’une concertation francophone sur la biomasse énergie en marge en marge du XIIe Congrès forestier mondial et réunion de l'Association forestière internationale, Québec (Canada), 2003.

Électrification rurale L’IEPF a été actif dans l’émergence et la diffusion des idées, par l’intermédiaire des travaux du Groupe International Technique sur l'Électrification Rurale (GITER), qui fondent aujourd’hui les programmes d’électrification rurale décentralisée, et notamment les concessions décentralisées. Il est activement associé à la mise en place de réseaux et d’associations d’institutions

intervenant dans le domaine pour favoriser les échanges d’information et d’expérience sur des sujets d’intérêt commun : recherche des facilités fiscales et douanières applicables à l’électrification rurale ; spécifications techniques allégées et réduction des coûts ; renforcement des capacités, modules de formation, développement d’outils, mécanismes

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fédératifs pour les opérateurs locaux ; tarification et mécanismes financiers.

Veille stratégique La veille stratégique et les réflexions prospectives visent à comprendre les enjeux et les facteurs d’évolution, anticiper ces évolutions, adapter en conséquence les modes et les contenus des interventions, et mettre à la disposition des pays ces réflexions comme outils d’aide à la définition de leurs propres stratégies de développement. Elle se traduit par des concertations, des groupes ad hoc de travail, les réseaux d’experts et autres séminaires de réflexion prospective. Par exemple, l’IEPF appuie le Réseau MONDER (Mondialisation, Énergie et Environnement) dans certaines de ses activités. MONDER vise à coordonner et mettre en en valeur les activités de recherche, des centres de recherché affiliés, constituer un cadre approprié pour entretenir et développer les relations entre chercheurs et «décideurs», tant du secteur public que du secteur privé, réunir les expertises disponibles et agir comme conseiller ou consultant, organiser des cycles de formation. Exemple d’action de veille stratégique et prospective, le réseau MONDER a tenu, avec l’appui de l’IEPF, des rencontres de réflexion sur les nouvelles formes de régulation du jeu des acteurs de l’énergie, nécessaires pour prendre en compte des enjeux de développement durable (Québec, Canada, sept.2004). Résultat de réflexions prospectives menées à l’initiative de l’IEPF, une Charte des pays francophones pour l’accès universel à

l’énergie d’abord (annexe 5) a été élaborée en 2004 et a fait l’objet d’une large diffusion comme base d’actions concertées pour développer l’accès à l’énergie dans une perspective de développement durable.

L’IEPF appuie également, depuis 2003, l’Université Méditerranéenne d’Été, portant sur Énergie et développement durable (UMET2, 2003), Efficacité et énergies renouvelables (UMET3, 2004), Politique énergétique et développement durable (UMET4, 2005), ainsi que les activités du Réseau international sur l’énergie durable (RIED), qui vise notamment à créer un espace de solidarité, de coopération et d’échanges d'informations, de données, d'expertises d'expériences et de technologies dans le domaine de l’énergie.

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Charte de l’accès à l’énergie pour le développement d’abord

Préambule Les acteurs institutionnels, publics et privés réunis à Ouagadougou du 10 au 12 mai 2004 et parties prenantes à la conception et à la mise en œuvre de programmes d’accès à l’énergie au sein de l’espace francophone, ont tenu à formaliser dans le présent document qui porte le titre de « Charte de l’accès à l’énergie pour le développement d’abord », les principes sur lesquels ils entendent s’appuyer pour réaliser leur mission. Justification Leur démarche est motivée par l’extrême importance de l’accès à l’énergie pour le développement et du développement pour lutter contre la pauvreté et s’appuie sur les considérations suivantes : • La Charte de la Francophonie, légitime cette

démarche, notamment l’alinéa suivant : « La francophonie, consciente des liens que

crée entre ses membres le partage de la langue française et souhaitant les utiliser au service de la paix, de la coopération et du développement, a pour objectif d’aider : à l’instauration et au développement de la démocratie, à la prévention des conflits et au soutien à l’État de droit et aux droits de l’homme ; à l’intensification du dialogue des cultures et des civilisations ; au rapprochement des peuples par leur connaissance mutuelle ; au renforcement de leur solidarité par des actions de coopération multilatérale en vue de favoriser l’essor de leurs économies »;

• Les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD), rappelés au Sommet Mondial du Développement Durable (SMDD) à Johannesbourg en 2002, comportent des objectifs que les dirigeants du monde entier ont pris l’engagement de réaliser d’ici 2015, notamment :

réduire de moitié l’extrême pauvreté et la faim,

réaliser l’éducation primaire universelle et l’égalité des sexes,

réduire de 2/3 la mortalité des enfants de moins de 5 ans et de 3/4 la mortalité maternelle,

Inverser la tendance en matière de propagation du VIH/sida et du paludisme,

réaliser un développement durable et viabilité de l’environnement.

Tous ces objectifs, pour leur mise en œuvre, dépendent d’un accès à des services énergétiques appropriés. L’énergie est une condition bien que non suffisante, pour la couverture des besoins vitaux comme :

l’irrigation, le puisage et l’amélioration de la qualité de l’eau ;

la conservation, la transformation et la valorisation des produits de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche ;

le développement de l’artisanat et du commerce ;

le développement de l’éducation et de la santé ;

l’accès aux moyens modernes d’information et de communication,

• Au rythme où les progrès sont accomplis à l’heure actuelle au niveau mondial, aucun de ces objectifs ne semble pouvoir être atteint aux échéances annoncées. Il est donc nécessaire que toutes les parties concernées unissent leurs efforts pour en accroître l’efficacité.

Consensus sur les principes directeurs applicables dans l’exercice de leurs missions Des orientations stratégiques pour l’accès à l’énergie. 1. Les acteurs institutionnels, publics et privés

s’engagent à inscrire leurs programmes dans une stratégie de lutte contre la pauvreté, en les orientant, à l’échelle locale, vers des objectifs de maximisation de leurs effets d’entraînement sur les activités génératrices de revenus et l’amélioration des services collectifs (santé, éducation, accès à l’eau potable, téléphonie, etc.). À cet effet, ils veilleront au décloisonnement sectoriel de l’énergie, par la mise en œuvre des actions adéquates de coordination intersectorielle, de manière à apporter une réponse rapide aux priorités du développement telles que définies dans les Cadres Stratégiques de Lutte contre la Pauvreté.

2. Ils entendent agir dans leurs pays respectifs et dans leur domaine de compétences et de responsabilité pour contribuer à l’adaptation des Cadres Stratégiques de Lutte contre la Pauvreté afin que ceux-ci intègrent de manière appropriée cette interdépendance entre les objectifs sectoriels et les programmes d’accès et de valorisation de

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l’énergie. 3. Dans la mise en œuvre des programmes

d’accès à l’énergie, le secteur privé sera considéré comme un partenaire majeur. A cet effet, les acteurs institutionnels – du secteur de l’énergie, nationaux et multilatéraux, entendent encourager un espace contractuel transparent et attractif pour les opérateurs privés potentiels, de sorte à assurer leur mobilisation pérenne dans le cadre d’un partenariat public/privé de long terme, pour faire face aux besoins actuels et à leur dynamique de croissance aux cours des prochaines années.

4. Les stratégies à mettre en œuvre s’appuieront sur des dispositifs de régulation articulés autour de mécanismes financiers et tarifaires appropriés, destinés à permettre d’atteindre la pérennité de la fourniture des services énergétiques en tant que biens marchands, après la phase d’établissement et de démarrage des infrastructures nécessaires. Ces stratégies viseront notamment la valorisation des investissements au bénéfice mutuel des opérateurs privés et de la communauté nationale dans son ensemble.

5. Les populations bénéficiaires, les collectivités villageoises et urbaines, les services publics (santé, éducation...), et les acteurs économiques, clients du système énergétique, contribueront à la pérennité de ces programmes par le paiement des services énergétiques mis à leur disposition, lesquels relèvent de la sphère marchande, à l’instar des règles en vigueur dans d’autres secteurs, comme l’hydraulique.

6. Toutes les technologies matures et éprouvées seront diffusées et mises au service du développement énergétique et de la lutte contre la pauvreté, selon des critères d’efficacité économique et de développement durable, suivant le principe de la neutralité technologique en prenant en compte les bénéfices induits sur le développement économique local : valorisation de ressources naturelles, création d’emplois de services, réduction de la dépendance vis-à-vis de l’extérieur, ainsi que sur l’environnement etc

7. Les normes et réglementations techniques applicables seront adaptées aux services

énergétiques à fournir, en veillant à ne pas en augmenter les coûts, dans le respect des contraintes de durabilité, de qualité de service et de sécurité des personnes et des biens.

8. La maîtrise de l’énergie sera encouragée et introduite dès le stade conceptuel afin de réduire au minimum le coût de l’approvisionnement en services éner au niveau des bénéficiaires d’une part, à macro-économique d’autre part, tout en pr l’environnement, évitant ainsi des mesures co coûteuses si elle n’est introduite qu’après investissements aient été réalisés.

9. La stratégie de mise en œuvre de ces princip l’échelle la plus large possible au niveau des fonction des priorités arbitrées au niveau des a nationales et s’attachera à la couverture des be appliquant des critères d’équité, de transpa d’optimum économique.

De la valorisation du potentiel synergique de l’espace francophone 1. Les acteurs institutionnels, publics et privés

entendent contribuer à la mise en place effective d’une synergie conceptuelle et opérationnelle au sein de l’espace francophone, par la mise en pratique d’un programme d’échanges d’information et de renforcement des capacités, tel que résultant de l’Atelier « échanges » du Séminaire de Ouagadougou. Le groupe de travail mis en place examinera les modalités de mise en œuvre de ce programme, notamment en lien avec le réseau RIED

2. Les acteurs institutionnels, publics et privés s’attachent à travailler ensemble en vue de faciliter la mise en œuvre des initiatives annoncées au Sommet Mondial du Développement Durable de Johannesburg, notamment l’Initiative Européenne sur l’Énergie pour l’Éradication de la Pauvreté et pour le Développement Durable au profit des pays francophones.

Reconnaissant l’importance des concertations dans le domaine, ils entendent faire connaître aux organismes et programmes de coopération régionaux et sous régionaux les dispositions et principes retenus dans la présente Charte

Annexes Annexe 5 : Centrale micro hydroélectricité d’Ambositra, Madagascar Annexe 6 : Centrale micro hydroélectricité de Bapi, Cameroun

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5. Conclusions Pistes d’action Plusieurs pistes d’actions pour l’avenir sont envisagées pour le continent africain, en tirant avantage de cette expérience variée et aussi des rapports privilégiés développés avec différents partenaires au développement actifs en Afrique (Banque mondiale, PNUD, BAD, Union européenne, Coopération bilatérale, etc.). Les orientations retenues s’appuient aussi sur une récente concertation avec des responsables nationaux du NEPAD, dans le cadre d’un séminaire-atelier organisé par la Francophonie en mai 2004, à Ouagadougou. Il s’agit notamment et pour les prochaines années : • de poursuivre les actions déjà engagées en ce

qui concerne notamment les formations spécialisées (par exemple, énergies nouvelles et renouvelables au Maroc, efficacité énergétique au Cameroun et au Burkina Faso); les systèmes d’information énergétiques (Niger, Sénégal, Togo) avec, si les ressources le permettent, l’extension à de

nouveaux pays à partir de 2007; la maîtrise de l’énergie pour de nouvelles villes, au-delà de Bamako et de Ouagadougou; le renforcement des capacités pour la valorisation du potentiel en micro hydroélectricité;

• de contribuer à la mise en place, en lien avec l’Agence universitaire de la Francophonie (AUF), d’un centre régional d’enseignement spécialisé pour développer les compétences en ce qui concerne la formulation et la mise en œuvre de politiques énergétiques tenant le mieux compte des multiples dimensions de l’énergie (dimensions économique, sociale, environnementale);

• d’appuyer par la formation, l’information et l’animation de réseaux, la mise en place dans les pays membres d’Afrique d’agences spécialisées pour la maîtrise de l’énergie et les énergies rurales.

Volet environnement C’est le lieu de signaler que plusieurs activités du volet Environnement de la mission de l’IEPF contribuent à la fois à la mobilisation des ressources (financières notamment) pour le secteur de l’énergie et à la mise en œuvre de politiques, plans, programmes et projets du secteur, respectueux des enjeux économiques, sociaux et environnementaux du développement. C’est notamment le cas : • de l’Initiative francophone de partenariat

pour le Mécanisme de Développement Propre, lancée début avril 2005. Cette initiative participe des activités de mobilisation des ressources pour le financement de projets de développement. Elle vise notamment à développer les capacités des pays membres d’Afrique principalement, pour l’accès au marché émergent du carbone. Le secteur de l’Énergie est de loin le premier secteur concerné par ce marché;

• du programme Maîtrise des outils de gestion de l'environnement pour le développement (MOGED) de renforcement des capacités pour développer la pratique de l’Économie de l’Environnement et de l’Évaluation environnementale qui procure, lui, des outils de gestion de l’environnement et

d’aide à la décision permettant de concevoir et mettre ne œuvre des stratégies nationales de développement respectueux de l’équilibre écologique à long terme, de l’équité sociale intra et intergénérationnelle. Le guide sur l’évaluation des impacts environnementaux des ouvrages électriques, réalisé dans le cadre de ce programme en collaboration avec e7, l’association des 8 plus grandes sociétés d’électricité du monde, en est une illustration. Le développement de capacité pour l’évaluation environnementale stratégique du secteur de l’énergie est envisagé dans ce cadre.

Si ces pistes d’action sont tout à fait pertinentes pour l’Afrique, les ressources que la Francophonie peut y consacrer ne permettent pas de porter les résultats à la hauteur des besoins du continent qui restent importants. Voilà pourquoi la Francophonie cherche à développer son action en faisant jouer toutes les synergies possibles et une dynamique multi partenariale seule à même de lever la barrière des ressources.

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Annexes

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Annexe 1 : Master « Énergie électrique et son environnement » du Centre régional de formation spécialisé

ENERGIEENERGIEENERGIE

DAKAR

ESP

DAKAR

ESP

Le Centre Régional d’enseignement Spécialisé en Énergie de l’École Supérieure Polytechnique organise, avec l’appui de l’AUF, une formation de master professionnel Énergie électrique et son environnement OBJECTIFS DE LA FORMATION : La formation mise en place vise à donner une double compétence : - une compétence scientifique pour bien comprendre la problématique de la production, du transport, de la distribution et de l’utilisation de

l’énergie électrique, - une compétence en économie de l’énergie électrique pour maîtriser la gestiondes sources primaires d’énergie, des moyens de transports et

de distribution , la collecte des données de consommation sectorielle leur analyse et leur consevation, la prévision de la demande, l’évolution des système et la planification des développements.

ORGANISATION ET DURÉE DES ÉTUDES : Les cours se déroulent sur une période de 15 mois et se répartissent comme suit : un enseignement théorique couvrant l’année universitaire (d’octobre à juillet) et un formation pratique avec un séjour en entreprise d’une durée de l’ordre de six mois (de juillet à décembre). PUBLICS VISÉS: Le Master est ouvert : - aux étudiants titulaires des maîtrises de physique, de physique appliquée et d’économie ( ?) - aux diplômés des écoles d’ingénieurs de la spécialité Génie Électrique ou Génie Electromécanique - aux diplômés de formations jugées équivalentes. MODALITÉ DE CANDIDATURE ET CRITÈRES DE SÉLECTION : Éligibilité : Candidats sénégalais ou étrangers Dossier de candidature : Le dossier de candidature à déposer au secrétariat de l’ESP ou du CRES devra comporter :

- une demande motivée adressée au Directeur de l’ESP, - une lettre de recommandation (sous pli fermé et cacheté) d’un supérieur hiérarchique ou d’un ancien professeur du candidat, - un curriculum vitae détaillé + une photo d’identité, - un acte de naissance, - les photocopies légalisées du BAC et des autres diplômes universitaires, - les relevés de notes des trois dernières années universitaires.

Les candidats en cours de formation pourront compléter leurs dossiers dès la fin de leurs examens avant la déclaration définitive des résultats. La sélection est effectuée suivant les critères d’excellence au vu de l’ensemble du dossier FINANCEMENT : Le coût de la formation est de 1.680.000 FCFA (inscriptions 60 000 – Scolarité 1 500 000 – Encadrement stage 120 000) Certains candidats peuvent être pris en charge par le CRES dans la limite des places disponibles : ( expliciter pour les no boursiers, en ce qui concerne notamment le coût de la vie) La date limite de dépôt des dossiers est fixée au 15 juillet 2004 Dépôt des dossiers pour les candidats étrangers : Ecrire à : (adresse) Ou envoyer votre dossier par Fax au : 221 864 21 43 Courriel : [email protected]

APPEL A CANDIDATURE 2005 Master Professionnel :

Énergie Électrique et son Environnement

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Annexe 2 : Système d’information énergétique

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Annexe 3 : Survol des réalisations du Programme International de soutien à la Maîtrise de l’énergie (PRISME)

Le Programme International de Soutien à la Maîtrise de l'Énergie (PRISME) a été formellement constitué en décembre 1990 après une phase préliminaire de sensibilisation engagée dès 1988. Le bref historique donné ci-dessous met en évidence quelques étapes-clés (non-exhaustives) de l’évolution de PRISME.

Les activités de PRISME ont évolué constamment, en suivant globalement le cheminement d’activités présenté ci-dessous :

• formation à la maîtrise de l'énergie dans les bâtiments (ateliers) et appui à la réalisation d’audits énergétiques dans les bâtiments (équipement informatique, soutien financier);

• formation au financement des mesures de maîtrise de la demande d’énergie (ateliers);

• formation à la fonction du responsable-énergie dans les bâtiments;

• appui au renforcement de capacités des institutions et à la création d'organismes de maîtrise de l'énergie dans les pays membres;

• appui à la création d’entreprises éco-énergétiques;

• formation d’experts-conseils en efficacité énergétique pour le secteur industrie;

• appui à la réalisation de tableau de bord de l’énergie;

• ateliers et sessions de formation spécifiques (ex : Montage, diagnostic et dépannage des installations de réfrigération et de climatisation; Pertes techniques et non techniques de la distribution d’électricité; froid et climatisation);

• appui à la maîtrise de l’énergie dans les municipalités;

• formation aux audits énergétiques dans le secteur tertiaire;

• formation sur l’optimisation des factures d’eau et d’électricité;

• publications.

Ateliers sur les audits énergétiques dans les bâtiments L'objectif des ateliers sur les audits énergétiques dans les bâtiments était de développer dans les pays membres « une culture » de l'efficacité énergétique par la réalisation d'actions concrètes et exemplaires. Les ateliers ont réuni en moyenne une dizaine de pays, à raison de deux personnes par pays. La démarche se décompose en 4 phases : • Phase 1 : formation et don aux équipes-

pays de moyens matériels (un micro- ordinateur avec logiciel d'analyse énergétique et une valise d'instruments de mesures).

• Phase 2, dite de terrain : réalisation d'une centaine d'audits de bâtiments, suivie d'un séminaire d'évaluation.

• Phase 3 : évaluation globale de la démarche en vue d'identifier de nouvelles approches.

• Phase 4, nouvelles approches : formations nationales, mécanismes de financements, recours au marché.

Cette démarche, conçue en partenariat avec l'Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Énergie (ADEME), s'est opérée grâce aux financements du ministère de la Région Wallonne (Belgique), du ministère de la Coopération (France), du ministère des Ressources naturelles du Québec, et de l'ADEME. Elle a mobilisé les expertises de l'Association des propriétaires d'appareils à vapeur et électriques (APAVE), de Chalifour, Marcotte et Associés inc. (CMA) et de l'Université Catholique de Louvain (UCL). Au-delà de l'aspect technique proprement dit, les ateliers PRISME ont joué un effet de sensibilisation tel qu'ils ont permis de constituer le noyau dur de personnes aujourd'hui impliquées dans la maîtrise de l'énergie dans les pays membres du Sud, en particulier en Afrique subsaharienne. Dans certains pays comme le Bénin ou le Gabon, l'efficacité des Groupes PRISME leur a permis de bénéficier

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d'une dotation budgétaire annuelle pour leurs activités. Formation d'experts-conseils en efficacité énergétique pour le secteur industriel À travers ce projet de formation, l'IEPF visait un triple objectif : développer les compétences en efficacité énergétique dans les pays du Sud, promouvoir l'émergence d'un marché de services écoénergétiques et, plus globalement, contribuer à l'utilisation rationnelle de l'énergie avec toutes ses composantes financières et environnementales. Il s'agissait de donner aux participants des outils leur permettant d'être immédiatement opérationnels sur le marché ou en entreprise. L'originalité de la méthode utilisée consiste à fournir une formation technique doublée d'une formation commerciale. La formation technique, classique, consiste à dresser le bilan énergétique d'une entreprise industrielle, optimiser les factures d'énergie et proposer des améliorations quantifiées dans un rapport de diagnostic. La formation commerciale, axée sur le développement d'une stratégie de commercialisation des services écoénergétiques, a permis la création d'entreprises dont certaines ont commencé à bénéficier de contrats de services. L’activité bénéficiait du concours financier du Gouvernement du Canada et l'expertise de la firme Chalifour, Marcotte et Associés inc. (CMA). Le public-cible comprenait des bureaux d'études, entreprises de maintenance, services d'ingénierie des entreprises industrielles, enseignants des universités et écoles d'ingénieurs, représentant 15 pays de l'espace francophone. Cahiers PRISME et autres ouvrages Les cahiers PRISME publiés sont les suivants : • Aspects institutionnels de la maîtrise de la

consommation d'énergie - 1992 • Guide méthodologique du diagnostic

énergétique dans les bâtiments - 1993 • Maîtrise de l'énergie dans l'industrie - 1993 • Maîtrise de l'énergie dans les

bâtiments (Actes de l’atelier, Yaoundé, 10 mai - 4juin)- 1993

• Maîtrise de l'énergie dans les pays en développement: enjeux et méthodologie - 1993

• Projets en efficacité énergétique et leurs possibilités de financement - 1996

• Session de suivi et d'évaluation du premier atelier régional sur la maîtrise de l'énergie dans les bâtiments. – 1994

Les autres publications de PRISME sont : • Efficacité énergétique de la climatisation en

région tropicale – 2002 Tome 1 : Conception des nouveaux bâtiments

• Efficacité énergétique de la climatisation en région tropicale – 2002 Tome 2 : Exploitation des installations existantes

• Maîtrise de l’énergie dans les établissements de santé des pays en développement – 2003

Fiches techniques de PRISME Depuis 2000, des fiches techniques de PRISME sont publiées. Elles constituent un outil d’information et de formation sur des sujets spécifiques de maîtrise de l’énergie, dont PRISME s’est doté pour appuyer et accompagner les autres activités de renforcement des capacités sur la maîtrise de l’énergie. Les fiches techniques de PRISME portent sur des thématiques techniques concrètes et reconnues comme importantes dans les pratiques de maîtrise de l’énergie des pays partenaires. L’information fournie par les fiches combine les aspects théoriques permettant de comprendre le sujet traité, et les aspects pratiques et opérationnels de la mise en oeuvre des aspects traités, à partir d’expériences réelles. La liste des fiches publiées jusqu’en 2005 est la suivante : Thématique : Les technologies à haute performance énergétique 1 : L’éclairage efficace (2000) 2 : La climatisation (2000) 3 : Les moteurs efficaces (2001) 4 : La cogénération (2003) 5 : Les transformateurs efficaces (2004) 6 : Les chauffe-eau solaires (2006, à paraître). Thématique : Les politiques de maîtrise de l’énergie 1 : L’étiquetage (2001) 2 : Les agences de maîtrise de l’énergie (2002) 3 : Les agences de maîtrise de l’énergie - Études de cas (2002)

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4 : Les normes de performance énergétique des appareils (2002) 5 : Les campagnes de mesure des consommations électriques (2003) 6 : Les indicateurs de viabilité énergétique (2004) 7 : Les systèmes d’information énergétique (2006, à paraître). 8 : Les agences d’électrification rurale (2006, à paraître). 9 : La gestion des pertes non-techniques (2006, à paraître). Thématique : La planification énergétique sectorielle 1 : L’efficacité énergétique dans les municipalités (2001) 2 : L’efficacité énergétique dans les transports (2002) 3 : Les codes de qualité énergétique des bâtiments (2005) 4 : La gestion des pertes techniques (2006, à paraître)

Thématique : Les diagnostics énergétiques 1 : Le diagnostic énergétique d’un bâtiment public (2003) 2 : Le diagnostic énergétique d’une cimenterie (2003) 3 : Le diagnostic énergétique d’une industrie textile (2003) 4 : La maîtrise de l’énergie dans les établissements de santé (2006, à paraître) Thématique : Le financement de la maîtrise de l’énergie 1 : Les entreprises de services écoénergétiques (2001) 2 : Le mécanisme de développement propre (2004) 3 : MDP - Études de cas (2006, à paraître) Thématique : Énergie renouvelable 1 : Les énergies renouvelables(2004) 2 : L’énergie éolienne (2004)

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Annexe 4: Programme Villes, Énergie et Environnement pour les municipalités francophones

Résumé exécutif L’Institut de l’énergie et de l’environnement de la Francophonie (IEPF), organe subsidiaire de l’Agence Intergouvernementale de la Francophonie (AIF), a mis en place un programme international d’appui aux municipalités pour une gestion durable de leurs ressources. Il s’agit de fait d’un programme de formation par l’action dont la première phase s’appuie sur le volet efficacité énergétique. Cette première phase vise à : • Structurer, implanter et supporter une

approche institutionnelle permanente en matière de gestion des ressources énergétiques municipales (programme d'appui) ;

• Réaliser les potentiels de contribution de l'efficacité énergétique au développement durable et à la réduction des émissions de GES ;

• Identifier et répondre aux besoins de soutien pour la mise en œuvre de programmes d'efficacité énergétique en milieu municipal tout en supportant le développement économique local.

Le plan de mise en œuvre comporte cinq étapes principales qui sont : • Diagnostic et définition d’une politique

énergétique ; • Désignation, formation et

accompagnement d’un Responsable Énergie local ;

• Définition d’un plan d’action concerté ; • Mise en œuvre du plan d’action ; • Évaluation et mise à l’échelle. Chacune de ces étapes est accompagnée d’un certain nombre d’activités d’information et de sensibilisation en direction du Conseil municipal, de l’équipe technique, voire de la population ou de ses représentants. Plusieurs partenaires ont été sollicités et certains sont aujourd’hui associés à ce programme : • Région Wallonne / Communauté

Française de Belgique ;

• Association Internationale des Maires Francophones (AIMF)

• Fédération mondiale des Cités Unies (FMCU),

• Partenariat pour un Développement municipal (PDM)

• Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie (ADEME) ;

• Centre de compétences en urbistique de Martigny (CREM)

État d’avancement A Bamako Le programme a été lancé en 2003 à Bamako (Mali) et a été élargi courant 2004 à la ville de Beyrouth (Liban). Les premiers résultats de la démarche conduite à Bamako sont brièvement exposés ci-après. On retiendra ici que la ville dispose aujourd’hui d’une équipe énergie capable de conduire un diagnostic énergétique de ses installations, d’identifier et mettre en œuvre les mesures correctives. Résultats en termes monétaires (Bamako) • Éclairage public : l’optimisation de la

facturation a permis d’économiser 120 millions de FCFA par an, et les autres mesures ont contribué à des économies annuelles de 16.4 millions, soit une économie totale annuelle de 136.4 millions de FCFA pour une facture de 766 millions de FCFA ;

• Bâtiments municipaux : les mesures les plus remarquables aboutissent à une économie minimale annuelle de 111 millions de FCFA pour une facture annuelle de 256 millions de FCFA.

Ces résultats ont été présentés lors d’un colloque de restitution qui s’est tenu à Bamako en décembre 2004. Nous nous proposons d’accompagner l’équipe municipale pendant une année supplémentaire pour obtenir les résultats optimaux. A Beyrouth

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La formation des équipes municipales a eu lieu en décembre 2004. Il faut toutefois noter que malgré la forte mobilisation suscitée par cette formation dans les municipalités voisines, la ville de Beyrouth elle-même n’a pas dépêché de candidats. Il est donc question de restructurer le plan de mise en œuvre en débutant avec les municipalités présentes à la formation, pour intégrer celle de Beyrouth en cours d’exécution. Perspectives Sur le long terme À l’issue de cette phase du projet, il faudra établir les conditions de son extension sur le plan national et identifier les dispositifs à mettre en œuvre afin que cette opération se généralise. Cette extension pourra prendre plusieurs aspects : • un élargissement en nombre de villes

actives : cette phase comprendra une mise en évidence des résultats en termes de diminution des charges des villes et des pressions environnementales. De nouvelles villes hôtes pourraient ainsi être mobilisées dans cette optique. ;

• un élargissement des préoccupations et ambitions dans les villes pilotes. Nous faisons référence à l'analyse de l’agence « Energie-Cités », établie à Besançon qui a défini les grandes fonctions de la ville en matière énergétique : Ville consommatrice, incitatrice, productrice, distributrice, aménagiste ou urbaniste ;

• une intégration de la démarche depuis la maîtrise d'ouvrage à la mise en marché, en passant par la maîtrise d'œuvre : Augmenter l'expertise du maître d'ouvrage en matière énergétique n'est pas sans répercussion sur les prescripteurs et les entrepreneurs. On a vu, notamment en Région wallonne, que la formation des Responsables Energie du secteur tertiaire a suscité une demande nouvelle de la part des architectes et ingénieurs conseils de bureaux d'études. Ceux-ci se sont progressivement inscrits aux formations organisées par la Région wallonne et

initialement dédiées aux agents des services publics ;

• un élargissement aux acteurs en place : Si l'émergence de programmes locaux de maîtrise de l'énergie peut être entreprise à l'échelle de grandes villes, dont les moyens matériels et humains sont, sous certains aspects, plus favorables, il conviendra de préparer la mobilisation des entités de dimensions moyennes à petites. A cela deux directions peuvent être apportées: l'intercommunalité et la création d'agence de l'énergie. Des groupements de communes pourraient permettre une mobilisation de moyens supplémentaires que des communes petites ne peuvent se permettre. Ces intercommunales pourraient être le siège de services énergétiques collectifs et spécialisés. A plus grande échelle, la création d'agences de l'énergie régionales ou nationales pourrait conduire à un soutien logistique, un encadrement et une capitalisation des savoirs

• un élargissement aux préoccupations environnementales : le projet pourra également contribuer à la promotion de politiques territoriales de développement durable telles que recommandées par la conférence de Rio en 1992 et réaffirmées lors du Sommet mondial du développement durable de Johannesburg (d’agendas 21 locaux, réduction de l’effet de serre…).

L’Institut est disposé à accompagner les villes candidates dans pareil processus, en fonction du nombre et de la qualité des partenariats mobilisés et des budgets disponibles. Sur le court terme Les résultats encourageants enregistrés à Bamako nous conduisent à démarrer dès l’année 2005 une démarche similaire dans deux autres villes, Ho chi Minh Villes et Ouagadougou, dont les dossiers de manifestation d’intérêt ont été jugés pertinents. Un partenariat fort avec l’AIMF contribuera à accroître l’effet de levier.

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Déroulement du projet à Bamako

PHASE 1 de diagnostic et définition d’une politique énergétique

Cette phase vise l’audit des dispositifs institutionnels et organisationnels mis en place dans et avec la ville hôte, lui permettant de mener à bien sa politique énergétique de « ville consommatrice » d’énergie.

Actions : Mission composée d’un représentant de

l’IEPF et de l’Institut wallon Plusieurs séances de travail avec les

services de la Mairie du District de Bamako (Bureau de régulation de la circulation et des transports urbains (BRCTU) ; Cellule d’Appui Technique aux Communes (CTAC) ; Direction Financière du District (DFD) ; Direction des Services Urbains de Voirie et d’Assainissement (DSUVA))

Résultats :

Plan d’action stratégique élaboré, et répartition des rôles par le Conseil municipal entre trois Responsables Énergie, attachés respectivement à l’éclairage public (BRCTU), l’énergie et l’eau dans les bâtiments municipaux (CTAC), les véhicules (DSUVA. Un coordinateur (DFD) assure la cohérence d’ensemble.

Identification d’erreurs de facturation, dues a une maîtrise insuffisante des paramètres de la facturation moyenne et haute tension (MT & HT) d’où une diminution de la facture énergétique relative aux consommations du réseau d’éclairage public, de 60 millions FCFA à 40 millions FCFA.

Adhésion d’un certain nombre de partenaires.

- Institutionnels : Ministère des Mines et de l’Énergie, Direction Nationale de l’Énergie. - Techniques : Direction Nationale de l’Énergie (DNE), Cabinet d’Expert Conseil en Énergie et Incendie (CTEXCEI), La Maison du Partenariat (jumelage Angers - Bamako). - Formation : DNE, Énergie du Mali (EDM), l’Unité de Formation et d’Appui aux Entreprises (UFAE), CTEXCEI, Centre National de l’Énergie Solaire et

des Énergies Renouvelables (CNESOLER)

PHASES 2 et 3 de désignation des responsable énergie locaux, formation et définition du plan d’action

Actions : Mission de terrain Formation dispensée à l’équipe

technique municipale, et élargie aux cadres de l’administration et à quelques opérateurs privés, incluant la société d’électricité (EDM)

Résultats :

Création et développement d'une fonction spécialisée au sein des services communaux : le Responsable Énergie.

Définition des missions du Responsable Énergie, d’un point de vue absolu, mais surtout, en fonction du mandat que l’institution lui donnera.

Renforcement de l'expertise de ce Responsable Énergie par un programme de formation adapté au mandat ainsi défini.

Accompagnement des Responsables Énergie en vue de la facilitation du transfert des acquis de la formation vers leur pratique de terrain.

Élaboration de supports d’information destinés au grand public.

PHASE 4 de mise en œuvre du plan d’action

Actions : Suivi à distance par le consultant et

mission de suivi et évaluation Résultats CTAC (Cellule d’Appui Technique aux Communes):

Réalisation d’une feuille de calcul pour la simulation et le contrôle des factures électriques;

Élaboration d’une stratégie incluant la constitution d’une équipe de collaborateurs de terrain qui réaliseront relevés et interventions ;

Élaboration d’une fiche de saisie des données dont le but est de se constituer un inventaire. Cet inventaire est réalisé pour la Mairie du District et permet aujourd’hui d’étudier le problème des coupures de courant intempestives sur

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ce site. Les autres sites de la municipalité sont partiellement en cours de relevés ;

Identification d’un raccordement intempestif d’un locataire des halles Félix Houphouet BOIGNY de Sogoniko (l’agence ECOBANK) sur les compteurs de la municipalité. Une situation qui se voulait temporaire est ainsi devenue permanente, avec un utilisateur dont la consommation est devenue grandissante au fil des mois ;

Les tractations de la CTAC avec les représentants de la banque ont abouti à un accord de principe pour remédier à cet état. Il appartient à la CTAC de chiffrer précisément le passif de cette banque et de le présenter à celle-ci. Il appartient aussi à la municipalité de veiller à ce que ECOBANK se raccorde au réseau EDM.

Ainsi, en concertation avec la CTAC, le BRCTU a-t-il sollicité EDM afin de réaliser le raccordement de ECOBANK. Le retour pour la municipalité est estimé à 24 millions de FCFA et l’économie pour les factures suivantes également.

D’autres raccordement illicites ont été identifiés pour une moyenne mensuelle de 10 millions de FCFA ;

Réalisation d’une séance d’information et de sensibilisation des responsables de service, des représentants syndicaux et du responsable du personnel. Cette information visait l’utilisation des protections solaires extérieures, l’adaptation des températures de consigne et le recours à l’intermittence dans la climatisation des locaux ;

Cette conférence à l’égard des représentants du personnel municipal à été suivie d’une conférence de presse en présence de 4 journalistes de la presse écrite et 3 de la presse parlée.

Résultats DSUVA (Direction des Services Urbains de Voirie et d’Assainissement)

Le RE a établi une fiche de suivi des consommations en carburant des véhicules et engins. Il a également établi un carnet de bord pour chaque véhicule et engin afin d’enregistrer leurs mouvements. Cependant, la dotation journalière attribuée à chaque véhicule ne permet visiblement pas de faire des économies. Il faut ici parler davantage de rationnement que de dotation ! L’idée de

faire un suivi des consommations de carburant a donc été abandonnée. Toutefois, les consommations quotidiennes en huile des véhicules et engins sont telles qu’une action s’impose. Il a donc été décidé de constituer des fiches de description de l’état de chaque matériel, de mener une véritable gestion de ce parc et de fixer les priorités d’achat des pièces détachées en fonction des réels besoins et non de principes, fussent-ils logiques.

A titre d’exemple : - La pelle mécanique 916 dont la pompe

à huile est hors service. Coût de la réparation 2 millions de FCFA et consommation d’huile de 10 litres d’huile par jour. Sans parler des pertes de rendement de l’engin (diminution de la force de travail et mise à l’arrêt en cours de journée pour échauffement excessif) et de la pollution causée par ces pertes d’huile, un calcul simple pourrait montrer que le remplacement de la pompe est moins onéreux que les appoints quotidiens en huile ; - Un bull dont les coupelles de freins sont usées est resté sans frein par manque de pièces. Au-delà du danger pour les hommes, cet engin a été maintenu au travail. En l’absence de freins en état de fonctionnement, c’est donc la boîte de vitesse qui a été endommagée. Coût d’une boîte de vitesse : 46 millions de FCFA – coût de coupelles de frein : 2 millions de FCFA ! Le remplacement du bull est estimé à 92 millions de FCFA !

Résultats BRCTU (Bureau de régulation de la circulation et des transports urbains)

Tableau des dépenses BT mensuelles 2002 et 2003 ;

Calcul des dépenses moyennes BT mensuelles 2002, 2003 et 2004 ;

Tableau des consommations mensuelles BT (septembre 2002 à décembre 2004 inclus)

Lecture critique du cahier des charges pour l’extension du réseau. Il a ainsi vérifié la qualité de la prescription faite par le bureau d’études. Ce cahier des charges a été jugé bon, sur base des enseignements de la formation de 2003.

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PHASE 5 d’évaluation et mise à l’échelle

Actions : Colloque d’évaluation rassemblant les

partenaires de la coopération décentralisée et un certain nombre de villes du Mali et inscrit dans les Journées de l’Énergie au Mali (décembre 2004)

Résultats : Évaluation du programme local avec une

confrontation des objectifs de départ et des résultats obtenus ;

Dépliant présentant les premiers résultats du projet, en gardant à l’esprit qu’un délai d’un an ne suffit pas à apprécier la pleine mesure d’un programme d’efficacité énergétique.

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Annexe 5: Mini centrale hydroélectrique de Madagascar

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Annexe 6: Micro centrale hydroélectrique de Bapi au Cameroun

Collecte de bonnes pratiques

Titre du projet : Projet pilote de pico-centrale hydroélectrique Localisation et zone d'intervention : Village de Bapi, dans la Région de Bafoussam, à l’ouest du Cameroun Organisation responsable : Initiateur du projet: Institut de l’énergie et de l’environnement de la Francophonie (IEPF) Maître d’ouvrage: Comité de développement du village de Bapi ( CD Bapi) Maître d’oeuvre délégué: Adam Harvey Associates maître œuvre Financement: IEPF, CD BAPI, Atelier Forge Approprié(AFA) Objectifs visés : • Enjeux pour le développement durable : autonomie des ressources, implication des

communautés locales, pratiques participatives, lutte contre la pauvreté, transfert de technologie • Enjeux pour les acteurs concernés : réponse au manque d’énergie productive, accès à

l’électricité, maîtrise endogène de leur développement économique • Mots clés : pico-centrale hydroélectrique, électrification rurale, utilisation rationnelle de l’énergie,

transfert de technologie, projet de démonstration.

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Description : • Historique et motivation du projet: C’est en 1998 que l’IEPF a lancé le projet pilote utilisant les

artisans locaux pour fabriquer et installer une pico-centrale hydroélectrique dans la gamme de puissance de 1 à 5 kW. La pico-turbine devait être fabriquée dans un atelier local, tout le génie civil et la main d’œuvre associée devant être pris en charge par les villageois.

• Etat des lieux : Le village de Bapi essentiellement agricole, n’avait pas accès à l’électricité. Pour moudre son maïs, une des pricipales activités de la zone, les paysans devaient se rendre au chef lieu de la Région, Bafoussam, à plusieurs kilomètres de là.

• Objectifs du projet : Transférer au Cameroun via cette communauté villageoise, un savoir-faire développée ailleurs dans le monde et notamment au Sri-Lanka. Les objectifs spécifiques sont les suivants:

Démontrer la faisabilité de la technologie de picocentrale hydroéelectrique Alimenter en électricité une population d’environn 200 personnes Transférer les technologies de microturbines, d’installation d’une picocentrale et de

maintenance des installations. Former les intéressé dans une perspective visant la diffusion de la technologie à d’autres villages,

Créer au plan local les capacités de gestion commerciale, administrative et technique, nécessaires pour faire vivre l’installation, la pérenniser et la développer.

Pour atteindre ces objectifs concrets, les villageois ont été étroitement associés aux différentes phases du projet, depuis sa conception jusqu’au choix du mode de gestion qu’ils ont décidé eux-mêmes. Les 5 kW de puissance installée devaient permettre d’alimenter un moulin à maïs et 200 foyers pour l’éclairage, la radio et la télévision.

Déroulement et mise en œuvre : Le projet aura coûté 8 000 000 de francs CFA (environ US $ 10 000) financés à 30% par les villageois en travaux et en nature et à 70% par l’IEPF. Les travaux de conception et de réalisation se sont déroulés d’août 1998 à décembre 1999. La microturbine a été entièrement construite par AFA (Atelier Forge Approprié) de Bafoussam dans l’ouest camerounais. Le système de commande et l’alternateur de conception srilankaise ont fait l’objet d’un transfert de savoir-faire sud-sud entre les techniciens de Bapi et le concepteur srilankais qui s’est déplacé à Bapi pour l’installation et la formation des opérateurs. Parties associées à la démarche : • L’IEPF et AHA (Adam Harvey Associates) ont défini le projet quant aux objectifs poursuivis, au

contenu et à la façon de le conduire pour assurer un véritable transfert de savoir-faire; • AFA (Atelier Forge Approprié) a réalisé les micro-turbines, AHA a assuré la maîtrise d’œuvre en

collaboration avec le CGE (comité de Gestion Electricité) de Bapi qui a en outre fourni la main d’œuvre;

• Le CGE assure la gestion commerciale et technique des installation et a la responsabilité des amortissements et du renouvellement de l’installation;

• Le projet a bénéficié du soutien du Ministère des Mines, de l’eau et de l’énergie du Cameroum qui a contribué a levé tous les obstacles administratifs et institutionnels

Résultats atteints: La participation des villageois à la réalisation du projet et plus tard à sa gestion a été au-delà de toutes nos attentes. Ils ont vraiment pris les choses en main. On peut juger du résultat positif obtenu par le dépliant ci-dessous qu’ils ont conçu eux-mêmes et diffusé et qui donne à la fois les résutats du projet et les perspectives de développement. Contacts : [email protected], Tel. +1 418 692 5727; Fax.+1 418 692 5644. AFA (Atelier Forge Approprié), BP 1413, Bafoussam, Tel. +241 44 50 61; Fax.+241 44 48 21 Pour en savoir plus :http.www.iepf.oerg

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La conception et la fabrication Les turbines ont été fabriquées localement à Bafoussam, par l’Atelier Forge Approprié (AFA). Le propriétaire est M. Nzokou. Ces turbines constituent le 2e et le 4e de ces fabrications. La première turbine est installée au village voisin de Bamoungoum et le 3e à Bansoa. AFA est domicilé à Djeleng IV dernière rue, B.P. 1413 Bafoussam, Tél.: 455061, Fax: 444821. Le système a été suivi et appuyé par le ministère des Mines, de l’Eau et de l’Énergie (MINMEE) représenté par M. Chu Meh Thomas. Il est conçu et réalisé par AHA (Adam, Harvey Associates), représenté par P. Hettiaratchi, Jules McKim, et Adam Harvey, Fax: 00 44 171 681 2670. Le poste de commande est fabriqué au Sri Lanka. Planning et financement des installation Le système a été installé en deux phases, nous avons installé le moulin et connecté 14 maisons. Depuis avril 1999, le moulin marche en continu le jour, tandis que le système alimente les 14 maisons durant la plupart des nuits de cette période. Le coût du système est de 8 million CFA; soit environ 1,3 million par kW installé. La participation du village et de ses élites s’élève à 30 % de ce coût.

Nous remercions sincèrement l’IEPF pour son généreux financement et sa contribution au développement de notre village. La deuxième phase consiste à étendre le réseau aux autres zones. Ce projet est estimé à 4 million de CFA. À l’heure actuelle, nous n’avons pas de financement pour ce projet. Cependant, nous avons préparé un document de plan de gestion du système. Nous y avons évalué la possibilité de prendre un crédit bancaire pour son financement. Si cela était le cas, chaque abonné devra rembourser 1 500 F par mois pendant 5 ans. Cela entrainera une augmentation de son tarif mensuel de 1 500F à 3 000F par mois. Trouvez du plaisir en visitant le système pico hydro de la communauté BAPI Nous espérons que vous ferez le même chez vous! Le système électrique Notre système a une capacité de production de 3 kW d’électricité distribué à environs 50 maisons. La plupart de ces maisons consomment deux unités d’électricité suffisantes pour l’éclairage et la radio. Le tarif standard est de 1 500F par mois. Pour un nombre important de clients composés de la clinique, la chefférie, 5 bars et les ménages, ce tarif permet d’économiser de l’argent sur l’achat du pétrole lampant et les piles. La sécurité La conception du système intègre les mesures de sécurité tels que les coupe-circuits différentiels. Chaque coupe-circuit protège un groupe de 10 maisons. Il a pour but de protéger la population contre les chocs électriques et les encourager à bien faire leurs installations intérieures. Le moulin Notre turbine fait fonctionner un moulin à mains qui est utilisé tous les jours par les clients venant de Bapi, Badeng, Bafounda et ailleurs. La recette moyenne journalière du moulin est de 1 300CFA. Les coûts de fonctionnement du système Les recettes prévisionnelles se montent à 75 000F par mois pour la vente d’électricité et à 30 000F par mois pour le moulin. Le tout fait une entrée mensuelle de 105 000F. De l’autre côté, cette somme est ventilée de la manière suivante:

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• 40 000F pour les salaires des employés • 15 000F pour les entretiens et les dépenses

administratives • 20 000F pour l’achat d’un contrat de maintenance • 30 000F pour le renouvellement des équipements Les montants pour le contrat d’entretien et le renouvellement des équipements seront déposés dans un compte bancaire du comité chaque mois et ne sera retiré que s’il y a une contre-signature d’un éxecutif d’appui à la gestion (EAG) L’administration du système Le système est piloté par un conducteur de réseau et un comptable. Les concertations mensuelles du Comité de Gestion (CG) sont organisées pour harmoniser le travail en groupe et assister les techniciens. Le CG est composé d’un président, d’un vice-président et de 4 autres membres. Un EAG (éxecutif d’appui à la gestion), résidant hors du village sera nommé pour appuyer le CG. Description technique des installations La hauteur d’eau du système est de 30 mètres . Cette eau, prise de la rivière Bapi, coule dans les conduites forcées en pvc pour alimenter les turbines avant de se déverser dans la rivière. Le système a deux turbines de type Pelton. La première a une puissance de 4kW. Elle est utilisée actuellement pour faire fonctionner le moulin et la production de l’électricité. Elle a 4 jets d’eau. La seconde de 2kW est de secours. Elle est aussi utilisée pour faire fonctionner le moulin pour vivre frais. Elle a 2 jets d’eau. La turbine de 4kW entraine un moteur électrique fonctionnant en mode inverse pour générer le courant électrique. La fréquence et la tension du courant porduit sont stabilisées par un contrôleur. Les lignes de distribution sont prévues pour alimenter six zones de consommateurs. Chaque zone aura un coupe-circuit terre et un interrupteur de surcharge. La maintenance Un contrat de maintenance est signé avec le fabricant des turbines, M. Nzokou, pour assurer la maintenance préventive et les réparations. Ce contrat sera financé chaque années par un fonds prélevé des recettes de consommation des abonnés.

La rivière Bapi

La turbine de 4kW en cours de construction dans les ateliers AFA

Le moulin électrique alimenté par la pico-centrale de

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2kW (visite de Louis Nzokou, propriétaire d’AFA qui a fabriqué la micro-turbine)

Les files d’attentes de la turbine de 4kW juste après l’installation et bien avant la construction du bâtiment qui doit abriter la pico-centrale

Le moulin de 4kW en exploitation

M. Fotsing Meca, le technicien chargé de l’exploitation du réseau devant les systèmes de contrôle-commande des générateurs

L’atelier de formation à la gestion du système.

Le comité de gestion se familiarise avec les équipements et leur utilisation.

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Fosting Meca, l’exploitant du réseau explique à chaque abonné comment marche l’installation et comment s’en servir