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1 Nom du programme : Programme de la Résilience à la sécheresse et de développement des moyens de subsistance durables III (PRSDMSD III) Pays : Djibouti, et Soudan Numéro : P-Z1-AAZ-037 Département : OSAN Division : 1. I. Introduction 1. Le programme de résilience à la sècheresse et de développement durable des pays de la corne d’Afrique a pour objectif global la contribution à la réduction de la pauvreté, la sécurité alimentaire et l’accélération du développement économique à travers l’augmentation de revenu en milieu rural. Pour le moyen et long terme, le programme vise l’amélioration des conditions de vie de la population et des systèmes de production pastoraux. 2. Le résumé de la présente évaluation environnementale et sociale stratégique comprend les points suivants : - La justification du programme par la BAD - Les objectifs et les composantes du programme - Le cadre politique, législatif et institutionnel environnemental de la zone du programme - Description des enjeux environnementaux de la zone du programme - Adaptation au changement climatique dans la zone du programme - Analyse des alternatives au programme - Les impacts environnementaux et sociaux prévisibles du programme - Plan cadre de gestion des impacts négatifs potentiels - Le plan de gestion environnementale et sociale du programme II. Justification du programme par la BAD 3. La Corne de l’Afrique qui regroupe Djibouti, l’Erythrée, l’Ethiopie, le Kenya, la Somalie, le Soudan, le Sud Soudan et l’Ouganda est aujourd’hui touchée par la pire sécheresse de son histoire qui a décimé le bétail et réduit à néant les récoltes. Ceci a eu comme impact une forte dégradation de l’état nutritionnel des populations particulièrement les femmes et les enfants, avec un taux de malnutrition chronique de 30% pour ces derniers. Cette sécheresse, somme toute récurrente, conjuguée aux divers conflits et guerres civiles qui émaillent l’histoire de cette région, a provoqué des déplacements massifs des populations. On estime à environ 12,4 millions d'habitants, le nombre de personnes menacées et vulnérables. 4. Face à l’ampleur de cette crise humanitaire, plusieurs rencontres à haut niveau ont été organisées (Rome, 2010, UA, et en septembre 2011 à Nairobi) en vue de discuter sur les stratégies à adopter face à cette sècheresse récurrente. Au cours de la conférence des donateurs africains organisée à Addis Abeba par l’UA, la Banque Africaine de

Nom du programme Division I. · 2019-06-29 · (sous-bassins de Mouloud, Arwa, et Harou). Au Soudan, le programme sera mis en œuvre dans trois États, à savoir, Gedaref, Kassala

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Nom du programme : Programme de la Résilience à la sécheresse et de développement

des moyens de subsistance durables III (PRSDMSD III)

Pays : Djibouti, et Soudan

Numéro : P-Z1-AAZ-037

Département : OSAN Division : 1.

I. Introduction

1. Le programme de résilience à la sècheresse et de développement durable des pays de la

corne d’Afrique a pour objectif global la contribution à la réduction de la pauvreté, la

sécurité alimentaire et l’accélération du développement économique à travers

l’augmentation de revenu en milieu rural. Pour le moyen et long terme, le programme

vise l’amélioration des conditions de vie de la population et des systèmes de production

pastoraux.

2. Le résumé de la présente évaluation environnementale et sociale stratégique comprend

les points suivants :

- La justification du programme par la BAD

- Les objectifs et les composantes du programme

- Le cadre politique, législatif et institutionnel environnemental de la zone du

programme

- Description des enjeux environnementaux de la zone du programme

- Adaptation au changement climatique dans la zone du programme

- Analyse des alternatives au programme

- Les impacts environnementaux et sociaux prévisibles du programme

- Plan cadre de gestion des impacts négatifs potentiels

- Le plan de gestion environnementale et sociale du programme

II. Justification du programme par la BAD

3. La Corne de l’Afrique qui regroupe Djibouti, l’Erythrée, l’Ethiopie, le Kenya, la Somalie,

le Soudan, le Sud Soudan et l’Ouganda est aujourd’hui touchée par la pire sécheresse de

son histoire qui a décimé le bétail et réduit à néant les récoltes. Ceci a eu comme impact

une forte dégradation de l’état nutritionnel des populations particulièrement les femmes

et les enfants, avec un taux de malnutrition chronique de 30% pour ces derniers. Cette

sécheresse, somme toute récurrente, conjuguée aux divers conflits et guerres civiles qui

émaillent l’histoire de cette région, a provoqué des déplacements massifs des

populations. On estime à environ 12,4 millions d'habitants, le nombre de personnes

menacées et vulnérables.

4. Face à l’ampleur de cette crise humanitaire, plusieurs rencontres à haut niveau ont été

organisées (Rome, 2010, UA, et en septembre 2011 à Nairobi) en vue de discuter sur les

stratégies à adopter face à cette sècheresse récurrente. Au cours de la conférence des

donateurs africains organisée à Addis Abeba par l’UA, la Banque Africaine de

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Développement a promis une aide de 300 millions de dollars étalée sur plusieurs années.

Ces fonds seront essentiellement destinés à aider les pays concernés à développer une

résilience à la sécheresse et des moyens de subsistance durables pour les populations

suivant la recommandation de la conférence de Nairobi (septembre 2011). C’est dans ce

cadre que la Banque a initié, à la demande des huit (8) pays, la préparation du présent

programme de résilience à la sécheresse et de développement durable dans les pays de la

Corne de l’Afrique.

5. En effet. la BAD a décidée de réaliser le programme en deux phases, c’est-à-dire la 1ère

phase qui couvre 3 pays (Djibouti, Ethiopie, Kenya,) tandis que les 5 autres pays

(Erythrée, Somalie, le Soudan Sud Soudan et l’Uganda) seront couverts au cours de la

2ième phase. Ce choix a été simplement dicté par la disponibilité des ressources des

allocations pays car seulement 3 des 8 pays avaient des disponibilités sur le FAD XII.

6. Ce programme vise le développement des conditions de résistance à la sècheresse des

communautés d’éleveurs à travers la réduction de la dépendance aux conditions

pluviométriques. Il prévoit la mise en place des mécanismes d’accroissement de la

disponibilité des ressources en eau pour le bétail et les humains au niveau régional ce

qui favorisera la sédentarisation et la réduction des conflits liés aux mouvements

transfrontaliers du bétail. Ce programme est alors organisé en trois principales

composantes à savoir :

- (i Développement et gestion des ressources en eau

- (ii) l'Amélioration des infrastructures d’élevage, de l’agriculture et de pêche

- (iii) Gestion du programme et renforcements des capacités.

Solutions de rechange (Alternative) au Programme

7. Dans le cadre de la résilience à la sècheresse, les pays de la zone du programme ont

entrepris plusieurs initiatives en particuliers des actions de mise en place des

infrastructures d’approvisionnement en eau pour le bétail et les humains. Cependant,

compte tenue de l’ampleur de la sécheresse et l’étendue affectée, leurs impacts restent

très insignifiant. La non- réalisation du présent programme (PRSDMSD III) constitue le

statu quo et par conséquent les conditions de vie de la population et du bétail resteraient

comme elles sont maintenant et la dégradation de l’environnement continuerait et

s’accentuerait davantage. Compte tenu de ce qui précède, la phase de non réalisation du

programme n’est pas à envisager.

III. Le cadre politique, législatif et institutionnel de la gestion de l’environnement dans

les pays du programme

8. Les pays qui seront couverts par le programme au cours de la première phase (Djibouti,

Soudan) ont déjà adoptés la législation relative à l’environnement et développés des

politiques relatives à gestion de l’environnement et des ressources naturelles. Ces états

ont également des institutions et départements spécifiques chargés de la règlementation,

la coordination et le suivi environnemental des projets de développement socio-

économique tant public que privés. Ces sont ces même institutions et départements qui

sont chargés de la probation des évaluations d’impacts environnementaux et sociaux des

projets et programmes, la coordination et le suivi environnemental de la mise en œuvre

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des projets. Ces institutions sont la Direction de l’Aménagement du Territoire et de

l’Environnement en Djibouti et le Conseil supérieur de l'environnement et des ressources

naturelles (HCENR) pour le Soudan.

9. Dans le cadre de la promotion des stratégies de développement conjoint, en 2007,

l’IGAD a défini la stratégie régionale de l’environnement et des ressources naturelles.

La coordination régionale du programme sera réalisée par la division Agriculture et

Environnement.

Politique de sauvegarde de la BAD

10. Selon la politique de sauvegarde de la Banque, le programme de résilience a la

sécheresse et de développement durable dans les pays de la corne de l’Afrique a été

classé de catégorie 2 du fait qu’il aura construction des infrastructures de gestion des

ressources en eau ( mini-barrage, retenue de surface, forage, citernes souterrains,

barrages ensablés, etc.), infrastructures d’amélioration de la filière élevage (construction

de marchés pour bétail, construction de quarantaine et clinique pour bétail, etc.),

aménagement d’ouvrages d’irrigation et aménagement des bassins versants.

11. Le programme a un caractère régional et par conséquent certains sous-projets pourront

entre autre affecter les pays voisins en particuliers les sous-projets d’infrastructures et le

programme de gestion des parcours. Ainsi, ces pays qui seront affectés devront au

préalable être notifiés. L’IGAD devra alors faciliter les consultations entre les pays

concernées et avoir l’aval du pays affecté avant la réalisation des sous-projets. En ce qui

concerne le déplacement involontaires des populations des sites de mise en œuvre des

sous-projets, le programme prévoit qu’il n’y aura pas de déplacement des populations et

les bénéficiaires seront associées depuis le choix du site jusqu’à la mise en œuvre.

12. Le programme prévoit de développer des sous-projets d’irrigation pour le développement

agricole. Ces projets utiliseront probablement des produits chimiques comme pesticides

ou engrais chimiques. Les déparasitages du bétail utiliseront également des pesticides

qui peuvent porter préjudice à l’environnement. L’évaluation d’impact environnemental

et social de ce type de sous-projet devra se référer aux directives de la banque 4.03 et

préparer un plan de gestion intégrée des pesticides. Ces pesticides devront avoir des

effets négatifs négligeables sur la santé humaine, ne doivent pas affecter les organismes

non ciblés et doivent être efficaces sur les insectes ciblés. L’évaluation devra prévoir des

mesures de sécurité depuis le transport, le stockage et l’application conformément aux

directives de l’OMS et de la FAO en la matière.

13. Le choix des sites devra ne pas affecter les habitats naturels. Toutefois, dans certains

milieux, la mise en place de points d’eau pourra être sources de conflits entre les animaux

des habitats naturels et le cheptel. Dans ces conditions, le programme prévoit de

construire des points pour les animaux de ces habitats.

IV. Description des enjeux environnementaux et sociaux de la zone du programme

14. Dans les tous 2 les pays qui seront couverts par le programme, les zones identifiées

pour la mise en œuvre du programme (Djibouti et Soudan) sont situées dans la agro-

écologique aride et semi-aride. Au Djibouti, les activités du programme seront

essentiellement des activités agro-pastorales, au niveau des régions d’Ali Sabieh (BV de

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Beyya Aday et Dedey Weyn), d’Arta (BV de Douga, Damerzog, et Barislé), et de Dikhil

(sous-bassins de Mouloud, Arwa, et Harou). Au Soudan, le programme sera mis en œuvre

dans trois États, à savoir, Gedaref, Kassala et Nil Blanc couvrant 10 localités sur une

superficie totale de 77 684 km2 (7.770.000 ha). Bien concentré dans les trois États,

certaines activités couvriront des localités de l'Etat du Nil Bleu qui compléteront liées à

l'élevage à l'Etat du Nil Blanc.

15. Sur le plan climatique ces régions connaissent une pluviosité faible (50-600 mm) et

clairsemée, extrêmement variable selon les saisons et selon les années. La pluie tombe

peu fréquemment, en orages isolés qui peuvent provoquer des crues dans les réseaux

fluviaux asséchés. Les sols de la zone du programme sont également de natures variées

et sont caractéristiques des zones agro-écologiques arides et semi-arides. Ainsi Djibouti

dispose de deux types de sol c’est-à-dire les sols en place (sols bruns profonds issus de

basalte, lithosols, sols calcaires coralliens) et les sols d’apport (colluvions, alluvions

fluvio lacustres). Quant aux sols de la région Afar de l’Ethiopie, ils sont d’origine

volcanique principalement de type basaltique.

16. Au soudan, les températures annuelles moyennes varient entre 26ºC et 32ºC à travers le

pays. Les plus extrêmes températures se trouvent dans l'extrême nord, où elles peuvent

souvent dépasser 43 ° C et les tempêtes de sable soufflent à travers le Sahara d'Avril à

Septembre. Les précipitations, à laquelle la majorité de l'activité agricole du pays dépend,

sont erratiques et varient considérablement du nord au sud du pays. La nature variable

des précipitations, ainsi que leur concentration sur la en courte saison de croissance,

augmentent la vulnérabilité des systèmes d'agriculture pluviale du Soudan. L'été est la

saison des pluies, qui s’étend de mai à octobre, avec des précipitations variant entre moins

de 50 mm dans l'extrême nord à plus de 1 500 mm dans l'extrême sud.

17. Dans la zone du programme, du fait de la sècheresse récurrente, les ressources en eau

constituent un enjeu majeur pour le développement et la survie de la population et les

animaux. Les ressources en eau sont principalement de type souterrain pour une bonne

partie de la zone du programme. Toutefois, il existe quelques lacs (Ex. Turkana), rivières

de taille variables dont le débit varie avec les saisons (Omo, Awash, Ewaso Ng’iro) et

quelques cours d’eau qui deviennent secs quand les conditions de sécheresse devienne

importantes. Dans ces zones ASAL, ces sont les femmes et les enfants particulièrement

les jeunes qui ont la responsabilité d’approvisionner les ménages en eau et ils peuvent

faire même une dizaine de kms avant de trouver une source d’eau.

18. Dans ces types de milieux considérés comme arides et semi-arides, la flore et la faune

ont évolué de manière à survivre dans des conditions climatiques extrêmes. Trois

catégories fondamentales de plantes poussent dans ces régions arides et semi-arides (i)

les plantes éphémères herbacées (non ligneuses), (ii) l es plantes succulentes pérennes

pouvant endurer la sécheresse et (iii) les plantes pérennes ligneuses vont des graminées

et herbes ligneuses aux arbustes et aux arbres.

19. La formation végétale de Djibouti est caractéristique de zone aride. La forêt de Day est

considérée comme la partie les plus riches espèces végétales du pays. La végétation

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dominante au-dessus de 950 m d’altitude, est constituée de Juniperus procera, Olea

africana, Buxus hildebrantii et Tarchonanthus camphoratus. En dessous de 950 m, les

apports en eaux sont plus abondants et on peut observer Buxus hildebranti, Terminaria

brownii et plusieurs genre d’Acacia. Les hauts plateaux (Hemed, Arta) de Djibouti et

de la région Afar voisine de l’Ethiopie sont recouverts de plantes succulentes en

formations localisées. Le Soudan est pays modérément boisé avec environ 29% de

couverture forestière, dont 4,5% sont des forêts classées. Environ les deux tiers du pays

est désertique ou semi-désertique. Bien que la savane couvre la plupart du centre du

Soudan, les forêts claires sont fréquentes dans le sud du Soudan, tandis que des forêts

galeries sont trouvées dans de petites niches sur les pentes montagneuses du Sud. Sept

types de zones forestières sont rencontrées du nord au sud, selon la classification Harrison

et Jackson, comme suit: a) Désert; b) semi-désertique; c) la savane sur terre argileuse; d)

la savane sur sable; e) la savane arborée; f) les forêts claires; et g) la forêt galerie.

20. La faune de ce type de milieu doit également faire face aux conditions climatiques rudes.

Elle s’est adaptée du point de vue physiologique et comportemental à des quantités

variables et à la distribution spatiale de la nourriture, à des conditions généralement

imprévisibles et à des variations extrêmes des températures diurnes; ces adaptations sont

notamment i) le comportement nocturne pour éviter la chaleur intense et les risques de

déshydratation durant la journée, ii) l’enfouissement, iii) l’indépendance par rapport à

l’eau et retirent l’humidité nécessaire à leur survie en absorbant la rosée et en

consommant des plantes qui stockent l’eau telles que des racines et des melons; et iv) la

mobilité ; parcourir des centaines de kilomètres pour profiter de la croissance végétales

qui accompagne les précipitations dans différentes régions. Le Soudan est très riche en

faune sauvage et la plupart des espèces sauvages rencontrées en Afrique sont présentes

dans le pays. Presque tous les mammifères présents en Afrique, comprenant entre 224

et 266 espèces, sont présents au Soudan. En plus, environ 871 espèces d'oiseaux, 106

espèces de poissons d’eau douce et 90 espèces de reptiles se trouvent dans le pays. Le

parc national de Dinder, à lui seul, abritent plus de 250 espèces d'oiseaux, 27 espèces de

grands mammifères et plusieurs petits mammifères.

21. La zone du programme est constitué d’une population essentiellement éleveurs nomades

dont plus de 60% est féminine. L’économie de la région principalement basée sur

l’élevage tandis que l’agriculture est uniquement pratiquée quand les conditions

climatique le permettent en particulier autour des cours d’eau et des lacs. La région du

programme comprend le plus grand nombre de bétail constitué par des bovins, des

camelins, des caprins, des ovins et des ânes essentiellement. Le bétail est en grande partie

exporté dans les pays du Moyen Orient par les ports de la Somaliland et Djibouti.

22. Dans la zone du programme, les conditions de sècheresse sont responsables des enjeux

majeurs environnementaux qui s’articule autour des points suivantes : i) Les conflits

entres les éleveurs qui peuvent être même violant et transfrontaliers pour la recherche de

l’eau et du pâturage, ii) la sécheresse et ses conséquences sur la disponibilité de l’eau et

le pâturage, iii) le nombre important du cheptel avec pour conséquence la dégradation de

l’environnement, l’accélération de l’érosion, etc., iv) Les conflits entre les éleveurs et

les agriculteurs pour l’espace exploitable, v) la dégradation des milieux naturelles par

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l’exploitation des charbons de bois, le braconnage, l’extension des espaces agricoles ,

l’extension des zones de pâturage, vi) la prolifération des maladies du cheptel et de la

population, vii) mauvaise condition de vies des femmes et des enfants qui sont

généralement chargés de la recherche de bois de cuisine et de l’eau dans des milieux

aride, viii) les feux de brousse, etc.

Vulnérabilité aux changements climatiques

23. L’évaluation de la vulnérabilité aux changements climatiques consiste à analyser les

impacts passés et futurs liés aux changements climatiques sur les différents secteurs, à

savoir les écosystèmes naturelles (écologiques), les infrastructures sociales, physiques

et économiques. Au Kenya, l'analyse a montré que les changements climatiques auront

de graves répercussions sur le pays. Les conditions de vie et les systèmes économiques

du pays sont tributaires des ressources naturelles, qui sont très sensibles à tout

changement des conditions climatiques. En raison des changements climatiques, les

responsabilités des femmes augmentent en cas de catastrophe. Les hommes émigrent

pour chercher du travail en ville au cours des périodes post-catastrophe, en laissant toutes

les activités y compris les travaux de reconstruction et toutes les réponses d’adaptation

aux changements climatiques.

24. Ces impacts sont variables selon les pays et selon l’ampleur des variations des

changements climatiques et les mesures d’adaptation sont également différentes selon les

politiques de chaque pays. Le présent programme consiste à préparer les actions pour la

résilience à la sècheresse et au développement durable dans les zones arides et semi

arides des 3 pays (Kenya, Ethiopie et Djibouti).

25. Dans le cadre de la convention cadre des Nations Unies sur les changements climatiques,

le FEM a mis en place un fond LDC (Least Développent Countries) pour la préparation

des Plans d’Actions Nationaux d’Adaptation aux changements climatiques (PANA) et

la mise en œuvre de ces plans d’actions. Les pays membres de ce programme ont

bénéficié de ce fond et ont préparé leur PANA. Toutefois, le Kenya n’était éligible sur

ce fond mais a préparé le plan d’action d’adaptation avec ses propre fonds. Le PANA à

l’avantage d’avoir déterminé par pays les actions prioritaires en vue de l’adaptation aux

changements climatiques. Ces priorités seront alors prises en considération lors de la

planification et la mise en œuvre du programme. Pour les questions relatives aux

informations et la base de données sur les climats, l’ICPAC (IGAD Climate Prediction

and Adaptation Centre) qui est l’institution spécialisée de l’IGAD sera sollicitée dans

le cadre du présent. Les données disponibles devront être complétées pour faciliter la

programmation et le suivi des activités dans le cadre du présent programme

V. Les impacts environnementaux et sociaux prévisibles des sous-projets du

PRSDMSD -III.

26. Les activités de sous- projets de la catégorie 2 peuvent être à l’origine des impacts

positifs ou négatifs affectant l’environnement et le milieu social. Ces impacts peuvent

être directs ou indirects. L’ensemble, combiné aux sous-projets du programme et des

autres projets, peuvent aussi se traduire en une série d’impacts cumulatifs. A ce stade de

la préparation du programme, l’identification exacte des sites n’ayant pas encore été

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réalisée, ce n’est pas encore le moment d’établir une matrice précise et complète de ces

impacts. Lorsque les sites à aménager seront précisés dans leurs dimensions et leurs

localisations, et les types d’infrastructures à réaliser par site retenues, il appartiendra aux

études environnementales et sociales des sous-projets de mieux affiner l’importance de

ces impacts et de concevoir à l’échelle de la zone d’influence les mesures d’atténuation

les plus appropriées. L’évaluation d’impacts du programme et le plan de gestion

environnementale et sociale concerneront les deux pays de la troisième phase c’est-à-dire

le Djibouti et le Soudan.

27. Réinstallation forcée : Les activités du programme PRSDMSD III n’induisent aucun

déplacement de populations.

Impacts environnementaux et sociaux positifs prévisibles

28. En principe, les impacts positifs du programme constituent les fondements de

justification de la préparation du programme et par conséquent dans ce document, seuls

quelques aspects des impacts positifs seront esquissés. La mise en œuvre de ce

programme entrainera sans aucun doute des impacts environnementaux et socio-

économiques positifs dans le milieu. Ces impacts sont entre autres :i) augmentation

temporaire d’opportunités d’emplois, ii) amélioration de conditions de vie suite à la

présence de la ressource eau, iii) amélioration de la productivité agricole et de l’élevage

iv) amélioration des conditions environnementales par l’augmentation du couvert

végétale , iv) acquisition des connaissances de la communauté en matière de gestion des

infrastructures d’alimentation en eau, v) faciliter de commercialisation du bétail du fait

de la présence d’infrastructures appropriées, vi) opportunités d’accès aux services

sociaux, etc.

Impacts environnementaux et sociaux négatifs potentiels du programme

29. Les impacts environnementaux et sociaux négatifs de chaque sous-projet après triage et

classification seront bien identifiés lors des études d’impacts environnementaux et

sociaux prévues. Les activités susceptibles d’avoir des effets négatifs sur les milieux

humains et biophysiques sont (i) celles liées aux travaux de constructions et des

aménagements d’infrastructures d’alimentation en eau, (ii) des constructions

d’infrastructures d’élevages et des pistes et (iii) l’exploitation des infrastructures et

ouvrage d’irrigations.

Analyse des impacts négatifs potentiels lors de la phase de construction

30. L’installation de chantiers et l’aménagement de la zone d’emprunts de matériaux de

constructions (Sable, moellons, terres, etc.) nécessiteront un défrichement de la

végétation naturelle constituée de savane, buissons et arbustes selon les milieux. En plus,

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l’aménagement des pistes d’accès et les sites d’aménagement de mini-barrages, retenues

des eaux de surface, forages de puits, des périmètres d’irrigation et sites de constructions

de marchés de bétail, abattoirs, centre pour quarantaines et certification auront pour

conséquence la destruction du couvert végétale. Les impacts négatifs sont entre autres ;

i) la destruction du couverts végétal et de la faune associée, ii) l’accélération de l’érosion,

iii) les nuisances sonores dues aux engins, iv) la pollution du milieu par les huiles

d’entretiens de machines, v) risques d’accidents de la population et du personnel, vi)

risques d’augmentation de transmission de maladies du fait du flux des personnels de

chantier, vii) risques d’augmentation des conflits entre les populations de la zone du

chantiers, viii) risques de pollution de l’eau et de l’air par les poussières de chantiers, etc.

Analyse des impacts négatifs potentiels lors de la phase d’exploitation des infrastructures

31. Les problèmes environnementaux et sociaux les plus importants que pourraient subvenir

lors de l’exploitation des infrastructures d’alimentation en eau pour les humains, les

animaux et l’irrigation portent sur la pollution des ressources en eau, les risques de

conflits en rapport avec le partage équitable de la ressource et la santé de la population.

Ainsi les impacts suivants sont prévisibles : i) tarissement des sources suite à la

surexploitation, ii) risques de conflits entre les populations pour l’eau et le pâturage, iii)

risques de pollution et d’envasement du fait des inondations, iv) dégradation de

l’environnement et surpâturage autours des points d’eau, v) pollution des sols et de l’eau

suite à l’usage excessif des pesticides et des engrais chimiques en milieux irrigués, vi)

risques de prolifération des vecteurs de maladies d’origine hydriques, vii) risques

d’intoxication et contamination des populations et le personnel par la mauvaise usage et

gestion des pesticides utilisées pour la déparasitage des animaux, viii) risques d’accidents

des enfants et même des adultes par noyades dans les mini-barrage et points d’eau, etc.

32. La mauvaise gestion des infrastructures d’élevage en particulier les marchés de bétail,

les cliniques, les abattoirs et les centres communautaires de stockage de fourrages ainsi

que les infrastructures de pèche (le hangar pour la vente des poissons et l’installation de

fabrique de glaces équipée de refroidisseurs) pourra être à l’origine des impacts négatifs

dont : i) des déchets d’abattoirs et de hangars de commercialisation des poissons risquent

de polluer l’environnement si des mesures de nettoyage et de traitement de déchets ne

sont pas prises, ii) risques d’accidents du personnel des abattoirs, iii) risques de

prolifération des maladies suite au manque d’hygiène, iv) Risques d’incendies liées à

l’électricité au niveau des abattoirs, fabriques de glaces et refroidisseurs et autres

bâtiments équipés en énergie électrique.

Vulnérabilité du programme aux changements climatiques

33. Le programme sera exécuté dans des zones qui sont fortement affectées par les

changements climatiques. Les conditions de sècheresse qui frappent régulièrement ces

zones peuvent compromettre le succès du programme et les risques suivants sont

prévisibles : i) des risques de tarissement des sources d’eau et des cours d’eau, ii)

déplacement des populations suite à l’intensification des conditions climatiques, iii)

risques d’augmentation de mortalité des animaux et même des populations suites aux

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manques d’eau, iv) aggravation des conditions de vie des femmes et des jeunes qui sont

normalement sont chargés de recherche de l’eau et du bois de cuisine pour les ménages,

v) risques d’asséchement des cultures dans les parcelles irriguées suite mangues d’eau

,vi) risques de destruction des ouvrages d’irrigation et ensablement des points d’eau suite

aux inondations, viii) prolifération des vecteurs de maladies suite au problèmes d’hygiène

et assainissement du fait des inondations, viii) risques d’accentuation des conflits entres

les populations éleveurs pour le pâturage et l’eau mais aussi les éleveurs et les

agricultures pour les mêmes causes pour ne citer que celles-ci. Il sera donc nécessaire de

créer dans la zone du projet de chaque pays et au niveau régional un système d’alerte

rapide aux changements climatiques qui sera chargé d’informer la population avant que

la situation soit désastreuse.

Impacts cumulatifs

34. Les impacts cumulatifs sont ceux qui résultent des effets croisés, additifs ou synergiques

de la mise en œuvre des sous- projets avec d’autres activités de même nature ou de nature

différente dans le milieu de mise en œuvre du programme. Ainsi, en Djibouti, la

combinaison entre les activités du programme et les sous projets dans le cadre du

Programme de Mobilisation des Eaux de Surface et de la Gestion Durable et le

projet de Développement Rural Communautaire et Mobilisation des Eaux

(PRODERMO) pourront produire dans la zone du programme des impacts cumulatifs

positifs mais aussi négatifs sur l’environnement et le milieu social qu’il sera nécessaire

de déterminer lors de l’évaluation d’impact environnemental et social de sous-projets.

L’évaluation des impacts cumulatifs du projet au Soudan sera effectuée au démarrage du

projet.

35. La disponibilité et la maîtrise partielle de l’eau dans le milieu pourraient engendrer la

créativité d’autres types d’activités comme le maraichage, la pisciculture et l’apiculture.

La pisciculture pourra être bénéfique pour la lutte contre les insectes vecteurs de maladies

car le poisson pourra consommer les larves de ces insectes.

VI. Plan cadre de gestion des impacts négatifs des sous-projets

36. Afin de réduire, éliminer, atténuer ou bonifier les effets négatifs de certains impacts, des

mesures d’atténuation ou de renforcement sont préconisées avant, pendant les travaux et

pendant l’exploitation des infrastructures d’alimentation en eau et de l’élevage en vue

d’être en conformité avec les exigences des législations environnementales nationales et

de la politique de Banque Africaine de Développement en matière de l’Environnement.

37. Critères environnementales pour le choix des sites sont entre autre :

i) Le sous projet ne doit être source de conflits fonciers. A cet effet, la clarification

du statut foncier sera un critère de choix des sites. Le choix doit être fait en

collaboration avec la communauté et les autorités locales.

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ii) La destruction des habitats naturels doit être évitée le plus que possible. Les sites

de sous-projets doivent être choisis en dehors des zones écologiquement sensibles

telles que les parcs nationaux, les aires naturelles protégées et les forêts classées.

iii) Le projet ne doit pas affecter les groupes vulnérables en cas de

transformation/conversion de leur milieu, d’empiètement par des personnes

extérieures ou de dégradation substantielle de leurs ressources. Les sites à

aménager doivent donc être en dehors des populations considérées comme

vulnérables.

iv) Le projet ne doit pas créer les conditions de perturbation du débit écologique des

cours d’eau. L’approche bassin versant doit être prise en compte dans le choix des

sites afin de prendre en considération tous les besoins en eau y compris les

besoins en eau des écosystèmes.

38. Réalisation des études d’impacts environnementaux et sociaux spécifiques

Chaque site à aménager doit faire l’objet d’une évaluation préliminaire. Sur la base des

résultats de l’évaluation préliminaire, une étude d’impact environnemental et social

spécifique sera préparée. Lors des consultations publiques, les populations potentiellement

affectées doivent être informées sur les impacts, les mesures d’atténuation proposées et

leurs préoccupations doivent être prises en compte dans le document final. Les mesures

contractuelles des entreprises doivent être insérées dans les cahiers de charge des

entrepreneurs afin qu’elles soient exécutées lors des travaux sous la surveillance des

bureaux de contrôle.

39. Mesure d’atténuation de la prolifération des vecteurs de maladies

i) Pour l’usage des pesticides pour le déparasitage du bétail et la lutte contre des insectes

ravageurs de cultures, il est important de proposer un plan de lutte antiparasitaires et de

gestion des pesticides. Ce plan doit déterminé les mesures de protection du personnel

chargé de l’application et les conditions de transport, de stockage ainsi que d’élimination

des containeurs conformément aux directives de l’OMS ( 2004)

ii) Des mesures d’hygiènes doivent être proposées pour réduire les milieux favorables à la

prolifération des vecteurs de maladies en particuliers la construction des latrines et des

fosses d’élimination des déchets

40. Mesures d’atténuation pour les impacts de pollution et envasement des points

d’eau et mini-barrages aux inondations :

i) Aménagement des bassins versants afin de réduire le phénomène d’érosion

ii) La protection des points d’eau par des ouvrages de protections (Drain et digues de

protections)

iii) Choisir le site qui tient compte des risques d’inondations et éviter les zones très

inondables

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41. Mesures d’atténuation de risques d’asséchement de puits et autres types de point

d’eau suite la surexploitation

i) L’étude hydrologique doit déterminer la quantité maximale à prélever quotidiennement

et les gestionnaires doivent respecter les conditions contenues dans le permit

d’exploitation du puits ou autres sources d’eau

ii) Protéger les puits contre les risques d’évaporation par des constructions de protection

iii) Privilégier les réservoirs d’eau enfouis dans le sable

42. Mesures d’atténuation des impacts sur biodiversité

Pour corriger les effets négatifs de sous-projets sur la flore et la faune, les mesures suivantes

seront pris :

i) Les impacts environnementaux de sous- projets sur les zones riches en

biodiversité devraient être compensés par un reboisement de préférence privilégié

les essences autochtones. Le programme devra contribuer au programme de

conservation et de protection de la faune et la flore

ii) L’aménagement de bassins versants en mettant en place les terrasses radicales et

développer des herbes de protections (Vétiver) et les essences agro-forestières

iii) En vue d’éviter les conflits pour l’eau entre les éleveurs et les animaux des parcs

et réserves, le programme doit prévoir des points d’eau à l’intérieur des parcs pour

les animaux. Ces points d’eau seront uniquement réservés aux animaux des parcs

en vue de les empêcher de sortir à l’extérieure à la recherche de l’eau et ainsi

entrer en conflits avec les éleveurs. Pour cela, le projet devra collaborer avec les

services responsables de la gestion des parcs nationaux dans chaque pays

concerné pour déterminer les sites appropriés pour l’installation de ces points

d’eau.

43. Mesures d’’atténuation des impacts liées au surpâturage

Pour corriger les effets de surpâturage autours des points d’eau, les mesures suivantes sont à tenir

en considération :

i) Élaborer un plan de gestion des parcours qui tiennent compte de la charge du cheptel

ii) Le choix des points d’eau doit tenir en considération la superficie des parcours des

pâturages et de la charge animale

iii) Encourager la transhumance bien étudiée comme mesures de gestion de pâturage et

tenir en considération des connaissances locales (des éleveurs) pour faciliter la

régénération des pâturages

iv) Procéder à l’ensemencement bien étudié avec des espèces adaptées aux conditions du

terroir pour favoriser les développements des pâturages

44. Mesures d’atténuation des impacts sur la population et le bétail

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i) L’engagement des leaders communautaires et des bénéficiaires depuis le choix des sites et

leurs formations dans la gestion des infrastructures constituent est très important pour la

réussite de la mise en œuvre du programme. L’implication de la population dès la

planification des activités peut contribuer à la résolution des différentes formes de conflits

en rapport avec la mise en œuvre du programme dans les différents pays.

ii) Le choix de sites pourra être à l’ origine des conflits avec les propriétaires de terrain. Il est

important de mettre à contribution les autorités locales et les communautés afin d’éviter ce

type de conflit et négocier des formes de compensation.

45. Compte tenu des risques de prolifération des insectes et mollusques vecteurs de maladies

aussi bien pour les humains que pour les animaux, les mesures suivant sont proposés pour

atténuer ces impacts :

i) Mettre en place un programme d’Information, Education et Communication (IEC) sur

des thématiques traitant la prévention et la lutte contre les maladies d’origine hydrique

et les nuisances dues aux vecteurs liés à l’eau et qui pourraient résulter des activités du

programme. Ce programme d’IEC tiendra compte des groupes vulnérables, en

particulier sur les enfants en bas âges, les personnes âgées et les femmes en ceinte pour

le cas du paludisme. Des mesures préventives et curatives doivent être proposées pour

les maladies.

ii) Au regard du flux de la main d’œuvre temporaire ou permanent, les risques de

transmission des maladies contagieuses (VIH/SIDA et autres) seront minimiser à

travers une campagne soutenue d’information et de sensibilisation.

iii) Pour le bétail, des mesures de vaccination et des programmes de pulvérisation des

insecticides devront être adoptés comme mesures de prévention. Par ailleurs, le

programme devra s’assurer que les médicaments sont disponibles au nouveau des

cliniques tant mobiles que fixes.

46. Mesures visant un meilleur accès des groupes vulnérables aux ressources du projet

i) L’attribution des parcelles dans les zones irriguées doit se faire de façon transparente

avec une attention particulière accordée aux groupes vulnérables pour qu’ils puissent

bénéficier des avantages du programme.

ii) Lors du repeuplement du cheptel, dans les critères de distribution on devra tenir

compte des groupes vulnérables qui sont les pauvres, les veuves et les enfants chefs

de ménages.

47. Mesures d’adaptation aux changements climatiques

En vue résister à la vulnérabilité aux changements climatiques, le programme doit se référer aux

orientations et priorités contenues dans les plans nationaux d’adaptation aux changements

climatiques pour Djibouti, Ethiopie et le Kenya. Dans ces conditions, le programme peut orienter

vers les activités de résiliences à la sècheresse comme :

i) Le changement des activités pastoralismes en agro-pastoralismes spécialement celles

situées proches des cours d’eau. Ils peuvent développer des cultures irriguées et les

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commercialiser dans les centres urbains et les petits centres de négoces. Un programme

de renforcement des capacités devra être mise en place car ce sont des activités

nouvelles pour les habitants qui étaient éleveurs nomades.

ii) La commercialisation des animaux, des produits laitiers et des produits agricoles pour

l’augmentation des revenus et subvenir à leur besoins

iii) La recherche d’emploi rémunéré en milieu urbain même en milieu rural pour garantir

leur revenu

iv) L’engagement des femmes dans le commerce des produits laitiers, les fruits, le poisson,

les friperies, le sel et autres, le khaats (Produit narcotique très apprécié en Somalie,

Ethiopie et Djibouti)

v) La conservation de l’eau dans de grands réservoirs enterrés avec protection contre

l’infiltration par des plastiques

vi) Changement de type d’animaux en s’orientant vers les animaux qui résistent plus à la

sécheresse tel que les camelins and caprins

vii) Mouvement des populations vers les zones ou la sécheresse est moindre et/ ou vers les

centres urbains.

viii) Créer dans la zone du projet de chaque pays et au niveau régional un système d’alerte

rapide aux changements climatiques qui sera chargé d’informer la population avant

que la situation soit désastreuse.

ix) L’amélioration des techniques de production de charbon de haut rendement et la

promotion de foyers améliorés

x) La promotion de la reforestation avec des essences adaptées pour la région

Mesures d’atténuation des impacts cumulatifs

48. Le programme pourrait avoir des impacts négatifs combinés avec d’autres projets dans

la zone d’intervention qui peuvent affecter autant le milieu biophysique qu’humain. Il est

donc recommandé de procéder à des études d’impacts cumulatifs pour chaque pays dans

la zone d’intervention afin d’apporter des ajustements si nécessaires. Cette étude doit se

faire avant le démarrage des activités mais après avoir pris connaissance des sites et des

autres projets qui seront mis en exécution dans le même milieu. Ainsi, l’étude proposera

les mesures d’atténuation des impacts cumulatifs, les couts, les responsabilités de la mise

en œuvre du plan de gestion de ces mesures d’atténuation et le cadre de suivi.

49. Mesures d’accompagnement

Compte tenu que dans certains régions et districts, la population n’a pas d’expérience de mise en

œuvre et de gestion de ces types de sous-projets, il est recommandé ce qui suit

i) Elaboration d’une vaste campagne d’information au niveau régional/Provincial, de

District et local sur les activités qui seront réalisées, leur avantages et comment elles

seront exécutes. Ce travail devra être réalisé par l’unité de gestion dans chaque pays

avec la participation des autorités locales

ii) L’élaboration d’un programme adéquat de formation, d’encadrement et de

vulgarisation qui permettra aux populations de gérer les infrastructures (Points d’eau,

les marches de bétail, les infrastructures de pèches, etc.) et les ouvrages d’irrigations

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iii) La mise en place, de façon participative, d’un système pour le financement des

intrants et de l’entretien des infrastructures de sorte que les revenus générés pour qu’il

puisse couvrir suffisamment les coûts des intrants et de maintenance des

infrastructures

iv) La mobilisation et la structuration des bénéficiaires en groupements (ou

coopératives) et l’élaboration d’un mode de gestion des aménagements des périmètres

irrigués. La structuration des groupements doit être décentralisée pour faciliter des

prises de décisions transparentes et faire participer pleinement tous les acteurs

(comité de gestion des intrants, comité de gestion de l’eau, comité de recouvrement,

comité d’entretien, etc.).

v) Favoriser la création des groupements et ou coopératives des éleveurs en vue de

mieux gérer les parcours et les infrastructures d’élevages (Points d’eau, abattoirs,

cliniques, etc. ) et contribuer à la résolution des conflits qui puissent subvenir entre

les éleveurs d’une part et les éleveurs et les agriculteurs d’autres part.

50. . Mesures d’accompagnement pour la vulnérabilité aux changements climatiques

i) L’évaluation de la situation des informations climatologiques dans le zone de mise en

œuvre du projet et proposition des mesures pour l’améliorer l’accès aux données

météorologiques avec l’appui des structures nationales et régionales spécialisées

(Services météorologique nationaux et l’ICPAC). Ce travail doit être fait au cours des

études de faisabilité des sous-projets

ii) La création d’un cadre de collaboration entre l’unité de gestion du projet dans chaque

pays et les services météorologiques nationaux en vue d’accéder aux bulletins

météorologique périodiques

iii) Créer en collaboration avec les services nationaux météorologiques un système d’alerte

aux changements climatiques et un cadre d’information de la population de la zone du

projet avant qu’elle soit affectée par cette catastrophe.

iv) Organiser des réunions régionales périodiques d’échange des informations sur la

situation des changements climatiques dans la zone du programme

v) L’élaboration du programme de renforcement des capacités pour le passage du

pastoralisme à l’agro-pastoralisme en particulier pour les populations situées autour

des points d’eau.

VII. Analyse des alternatives.

51. L’examen et l’analyse d’alternatives au projet proposé et la proposition d’autres solutions

plus durables pouvant atteindre les mêmes buts constituent un élément essentiel de

l’évaluation environnementale stratégique. Il est important ici de rappeler que malgré les

efforts entrepris par les pays et la communauté internationale, la sécheresse continue à

provoquer des pertes en vie humaines et les animaux d’élevage dans les pays de la corne

de l’Afrique.

52. L’option zéro montre à l’évidence plusieurs retombées négatives :

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- La population et le bétail continuera à souffrir de la sècheresse récurrente

avec pour conséquences les famines et la disparation du bétail ;

- La destruction du couvert végétal suite aux changements climatiques et

l’allongement de périodes de sècheresses ;

- Le cheptel de la population continuera à mourir de la sécheresse et de

maladies, et la population n’aura plus de ressources pour acheter à manger.

Cette situation pousse nombreux ménages à déménager vers les autres

régions ou centres urbains.

- L’eau potable continuera à manquer ce qui poussera les habitants à faire

plusieurs kilomètres à la recherche d’une source d’eau ;

- L’option zéro ne favorise pas la création d’emplois ou l’augmentation des

revenus. Le fait du manque de revenu de la population de la zone du

programme fait que les ménages ne sont pas capables d’envoyer leurs enfants

à l’école ni accéder aux soins de santé.

- Par contre, la mise en place des infrastructures d’alimentation en eau pour le

bétail et la population permettre l’accès à l’alimentation (Les produits laitiers,

les légumes et autres). L’accès à l’emploi temporaires de habitants sera une

occasion d’augmentation de revenu et répondre à leur besoins sociaux.

- Les risques majeurs du projet sur les ressources biophysiques seront atténués

par les critères de choix des sites de sous-projets, la préparation de plan de

gestion environnemental et social des impacts négatifs ainsi que leur mise en

œuvre. Les risques des maladies d’origines hydriques seront atténués par la

mise en place d’un programme adéquat d’IEC et de traitement préventif et

curatif. En plus, des mesures d’accompagnement de renforcement de capacités

pour une meilleure gestion des infrastructures mis à leur disposition.

53. Compte tenu de ce qui précède et l’importance des impacts positifs du programme de

la résilience à la sécheresse et de développement durable des pays de la Corne

d’Afrique que propose la BAD, il apparaît clairement que l’option de ne pas faire le

programme est une option à ne pas considérer.

VIII. Consultations publiques

54. L’objectif global des consultations publiques dans le cadre de l’évaluation

environnementale et sociale stratégique, est d’associer les acteurs et les bénéficiaires

dans les processus de prise de décision concernant le choix, la mise en œuvre et

l’évaluation de sous-projets.

55. Le présent projet a été formulé en collaboration étroite avec les Autorités

Gouvernementales de Djibouti, les bénéficiaires hommes et femmes (y inclus les jeunes),

les représentants des organisations et associations d’intérêt agropastoral (dont celles

intervenant sur les questions de genre) et les partenaires au développement. Cette

approche participative sera poursuivie tout au long de la mise en œuvre du projet à

travers : i) le Comité de pilotage existant et qui regroupe les représentants de toutes les

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parties prenantes, ii) les activités de mise en œuvre et de suivi-évaluation du projet, et iii)

l’exécution et la gestion/ maintenance des infrastructures rurales.

IX. Dispositif de mise en œuvre du Plan de gestion environnementale et sociale du programme (PGES)

Au Niveau de l’IGAD

56. Au niveau régional, le programme sera coordonné par l’IGAD dont le siège est à

Djibouti. La coordination des activités du programme au niveau régional est une

condition indispensable pour la réussite du programme. L’IGAD a un service de

Protection de l’Environnement au sein de la division Agriculture et Environnement qui

sera chargé de la coordination et du suivi environnemental du programme sur le plan

régional. Ce service aura aussi la tâche d’organiser des sessions d’échanges

d’expériences entre les pays membres sur la mise en œuvre des plans de gestion

environnementales et sociales et le suivi des études. L’IGAD pourra alors contracter un

consultant international en vue de la facilitation de la session et tirer des leçons

appropriées qui devront faciliter l’amélioration de la mise en œuvre du programme en

particuliers les questions transfrontalières.

Niveau National

57. Au niveau National, il sera mise en place une unité nationale de gestion du programme

(UGP) qui sera placée au niveau du Ministère ayant l’élevage dans ces attributions pour

Djibouti et Soudan). Sur le plan national, l’UGP sera coiffée par un Comité de Pilotage

(CP) du programme composé des représentants des ministères intervenant dans le

programme (Ministère de l’environnement, Ministère de l’eau, Ministère de

l’agriculture, les agences de gestion de l‘environnement, le ministère de l’administration

du Territoire, etc.), les organisations de la société civile et le secteur privé.

58. Du fait de la faible capacité au niveau des régions/provinces et districts ou le programme

sera exécuté et la nécessité d’être en conformité avec les politiques nationales et celle de

la Banque Africaine de Développement en matière d’environnement, il est recommandé

pour chaque pays de prévoir un programme de renforcement de capacités qui aura pour

objectif la formation, la production des outils de suivi environnemental du plan de gestion

environnementale et sociale des sous-projets au niveau régional/provincial et de districts.

Pour les deux pays, un expert de l’Unité de Gestion du Programme sera chargé de la mise

en œuvre du PCGES dans le cadre de la mise en œuvre du programme.

X. Plan Cadre de Gestion Environnementale et Sociale

59. Le Plan Cadre de Gestion Environnementale et Sociales (PCGES) porte sur : (i) l’examen

du cadre de l’Évaluation Environnementale ; (ii) l’examen des ressources disponibles en

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matière de gestion environnementale et l’identification des besoins en renforcement des

capacités ; (iii) les dispositions pour la prise en compte des aspects environnementaux et

sociaux lors de la sélection des sites et de la mise en œuvre du Projet, et (iv) l’estimation

des coûts de mise en œuvre des mesures environnementales. Le PCGES sera inclus dans

le Manuel d’exécution du projet.

Examen du cadre de l’Évaluation Environnementale

60. Les pays de la zone du programme (Djibouti et Soudan) disposent d’une règlementation

nationale avec des directives pour l’évaluation d’impacts environnementales et sociales.

61. La BAD a mis en place des Procédures d’Evaluation Environnementale et Sociale

(PEES) afin d'améliorer la prise de décision et les résultats des projets afin de s'assurer

que les projets, financés par la Banque soient viables sur le plan environnemental et social

et conformes aux politiques et directives de la Banque. Selon les procédures de la BAD,

les sous-projets de catégorie II comme les sous-projets de constructions d’infrastructures

d’alimentation en eau, d’élevage, de pêche, d’aménagement et de réhabilitation des

ouvrages d’irrigation, bassins versants, etc. devront faire l’objet d’évaluation

environnementale et sociale avant leurs mise en œuvre. Dans les sous projets du présent

programme, il n’y aura pas de sous –projets de catégorie I.

Renforcement de capacités en matière d’évaluation environnementale

62. En matière de renforcement des capacités, on remarque que les pays ont des niveaux

différents de connaissance relative à la gestion environnementale des sous-projets, EIES,

les dispositions nationales et de la BAD. Le programme devra alors appuyer les pays à

travers un programme de renforcement des capacités avec l’appui des agences nationales

de l’environnement en se focalisant principalement au niveau régional, provincial et de

district.

63. Les sujets de formation seront centrés autour : (i) des enjeux environnementaux et

sociaux des travaux d’infrastructures, ouvrages d’irrigations et les procédures

d’évaluation environnementales ; (ii) de l’hygiène et la sécurité des travaux de

construction des infrastructures d’alimentation en eau, élevage; pêches et ouvrages

d’irrigation et (iii) des réglementations environnementales appropriées et iv) les

programmes nationaux d’adaptation aux changements climatiques et les secteurs

prioritaires. Cette formation sera destinée aux environnementalistes et points focaux du

niveau régional/provinciales et de districts qui auront la responsabilité de la coordination

et du suivi de la mise en œuvre du PCGES. La formation devra permettre aussi de

familiariser les acteurs sur la réglementation nationale en matière d'évaluation

environnementale ; les directives de la BAD ; les méthodes d'évaluation

environnementale ; les processus d'évaluation environnementale ; le contrôle

environnemental des chantiers et le suivi environnemental.

64. Des formateurs qualifiés devront être recrutés au niveau de chaque pays et l’unité de

gestion du programme pourra recourir à l’assistance des structures nationales de gestion

de l’environnement (HCENR et DEAT) pour conduire ces formations, si besoin avec

l’appui des consultants nationaux ou internationaux en évaluation environnementale et

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sociale.

65. Au niveau local, provincial et régional, il est important de développer un programme

d’information, éducation et communication (IEC) en vue d’informer les partenaires sur

les sous-projets et les mesures d’atténuation ainsi que le statut de leur mise en œuvre. Le

plan IEC devra mettre un accent particulier sur des femmes, des jeunes et autres groupes

jugés vulnérables pour qu’ils puissent bénéficiaires des avantages du programme. Le

plan IEC et sa mise en œuvre seront réalisés par un consultant national spécialisé dans

chaque pays.

Au niveau Régional, c’est-à-dire du secrétariat de l’IGAD.

66. La structure de coordination basée à Djibouti au siège de l’IGAD aura les responsabilités

de coordonner les activités de renforcement des structures nationales en particulier sur

les questions transfrontalières. L’IGAD devra engager un expert en environnement et

changement climatique dont les responsabilités en plus du suivi de la mise en œuvre du

projet seront entre autres :

Organisation des sessions annuelles d’échanges d’expériences entre les

structures environnementales nationales. Ce cadre permettra les échanges

d’expériences de la mise en œuvre des PCGES et tirer des leçons qui

serviront pour la rectification ou recadrage de la mise en œuvre du

programme.

Organisation de sessions régionales d’échanges d’informations sur les

changements climatiques et les systèmes d’alertes en collaboration avec

l’ICPAC et les services météorologiques nationaux

L’organisation et la supervision de l’étude de la situation de référence

environnementale régionale ainsi que la mise en place d’une base de

données environnementales et de surveillance des changements

climatiques. Au niveau régional, il y a eu effectivement une étude sur la

cartographie, évaluation et gestion des ressources en eau transfrontaliers

avec une base de données sur les ressources en eau, mais les autres

composantes de l’environnement particulièrement la biodiversité,

écosystèmes naturels et transfrontaliers y compris l’analyse de la situation

des changements climatiques n’ont pas été considérés. Cette étude

permettra de suivre les impacts du programme au cours du temps.

L’IGAD préparera les termes de références, recrutera les consultants et

organisera une session régionale de validation. Un programme de la

formation sur la gestion des bases de données environnementales devra

être également organisé à l’échelle régionale.

L’organisation et la supervision d’étude analytique des corridors de

transhumances transfrontalières et les types de conflits sociaux y relatives

pour proposer une stratégie de gestion de ces types de conflits.

L’IGAD devra également organiser une réunion régionale de lancement

du programme pour que les états puissent s’entendre sur le système de

coordination et surtout la gestion des aspects transfrontaliers de certaines

activités une fois que tous les sous-projets auront été déterminés. C’est à

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ce moment que les responsabilités des activités régionales et celles

nationales seront déterminées.

67. Compte tenu de l’importance des activités que l’IGAD devra exécuter pour la bonne

marche du programme, il est recommandé de recruter un Environnementaliste chargé

du suivi environnemental de la mise en œuvre du programme. Cet expert sera en outre

charge de la supervision des études, l’élaboration du programme de renforcement des

capacités inter états membres et sera chargé des relations entre l’IGAD et les agences

nationaux de l’environnement y compris les structures responsable de l’adaptation aux

changements climatiques. Il est à noter que les mesures du niveau régional sont déjà

prises en compte dans le PCGES de la Phase I du programme.

Disposition pour la prise en compte des aspects environnementaux

68. Des études d’impact spécifiques seront réalisées afin d’identifier et d’évaluer les

impacts des travaux d’aménagement et les impacts liés à l’exploitation sur chaque site.

Du point de vue stratégique, il faudra veiller à ce que :

le tri préliminaire (screening) soit effectué sur chaque site pour déterminer le

travail environnemental à réaliser ;

les études environnementales soient effectuées en même temps que les études

techniques d’exécution et les mesures contractuelles de ces études soient intégrées

dans les cahiers de charge des entreprises ;

les bureaux de contrôle aient dans leurs contrats l’obligation de suivre l’exécution

des mesures environnementales et sociales faite par les entreprises.

Suivi de la performance environnementale du projet

69. Le suivi environnemental se fera dans le cadre du suivi global du programme. En plus

des indicateurs de performances issus du cadre logique du programme, le système de

suivi évaluation du projet doit intégrer des indicateurs environnementaux et sociaux. Il

faudra donc s’assurer que chaque étude d’impact spécifique intègre un programme de

suivi environnemental. Ainsi, chaque PGES de sous-projet devra comprendre, outre des

mesures d’atténuation les plus appropriées au site, des mesures de suivi avec une

indication précise des rôles et responsabilités des différentes parties prenantes. Ainsi les

indicateurs clés de performance sont présentés dans le tableau ci-après.

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Indicateurs Environnementaux principaux de performance de la mise en œuvre du

programme

Numéro Indicateur de performances Structures responsables

1 Nombre d’études d’impacts réalisés UCPs + Consultant

2 Nombre de dossier d’appel d’offre ayant des

clauses environnementales

UCPs + Agences nationaux de

gestion de l’environnement

3 Rapport d’étude de référence en matière

d’environnement, la situation des changements

climatiques et bases de données

Environnementales

IGAD

4 Stratégie régionale de gestion des corridors de

transhumances

IGAD + Consultants

5 Nombre de comité transfrontaliers de gestion des

corridors de transhumances

IGAD + UCP +

Administration local

6 Rapport de la formation sur les aspects

environnementaux et adaptation aux changements

climatiques

IGAD + UCP + Agences

nationaux de gestion de

l’environnement

7 Rapport des réunions d’échanges d’expériences y

compris les échanges d’information sur les

changements climatiques et systèmes d’alertes

rapides

UCPs +IGAD

8 Rapport de l’évaluation cumulative IGAD

9 Rapport de l’évaluation a mis parcours de la mise

en œuvre de l’œuvre du PGES

IGAD +UCP

10 Plan IEC pour la sensibilisation au niveau de

chaque pays

UCP + Administration locale

11 Date de l’Engagement de l’environnementaliste

charge de suivi environnemental et l’adaptation

aux changements climatiques à chaque unité de

gestion du projet et au niveau de l’IGAD

IGAD+ UCP

Coûts des mesures environnementales

70. Mesure 1 : Réalisation des études environnementales et sociales et mise en œuvre des

PGES : il est prévu de réaliser des EIES comprenant des PGESs. A cet effet, il s’agira

de recruter des consultants pour conduire ces études. Les coûts des évaluations

environnementales, de même que les coûts de mise en œuvre des mesures des PGES

doivent être prévus dans le coût des études sous-projets.

71. Mesure 2 : Etablissement d’une situation de référence et mise en place d’une base de

données environnementales y compris la situation des changements climatiques : Il

s’agira de recruter une équipe de consultants (Environnementaliste, 1 spécialiste en base

Page 21: Nom du programme Division I. · 2019-06-29 · (sous-bassins de Mouloud, Arwa, et Harou). Au Soudan, le programme sera mis en œuvre dans trois États, à savoir, Gedaref, Kassala

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de données environnementales et un spécialiste en changements climatiques) pour faire

cette situation de référence ainsi que la base de données environnementales. Ce coût est

pris en compte dans le budget de l’établissement de la situation de référence de la

composante de chaque pays.

72. Mesure 3 : Organisation de sessions d’échange d’expériences être les institutions

chargées de la coordination, et du suivi environnemental au niveau national et les

services météorologiques nationaux. Au niveau régional, l’IGAD organisera des

sessions annuelles d’échanges d’expériences entre les pays membres dans la mise en

œuvre des plans de gestion environnementale et sociale mais aussi pour les changes

d’information sur les changements climatiques. A cette session participera les

représentants des institutions nationales chargées de l’environnement, points focaux

environnementaux nationaux du programme, les services météorologiques nationaux, les

représentants des unités de gestions, et certains partenaires spécialisés. L’IGAD recrutera

un consultant pour la facilitation de la session. Le cout est estimées est de 100.000 USD

par an. Cette mesure est déjà prise en compte dans le budget de la phase I du programme.

73. Mesure 4 : Évaluation des impacts cumulatifs: il s’agit de recruter un consultant

national spécialisé en évaluation des impacts cumulatifs pour le Soudan pour un cout

estimé à 10,000 USD. Pour Djibouti cette mesure est prévue dans la phase I.

74. Mesure 5 : Suivi environnemental: le suivi fait partie des activités permanentes de la

gestion du programme. Le suivi environnemental va nécessiter des analyses

physicochimiques, biologiques et bactériologiques, toxicologiques de l’eau, etc. Le

budget prévu est de 35 000 $ par pays soit un total de 70 000$.

75. Mesure 6 : Surveillance environnementale: Les structures nationales devront effectuer

des missions périodiques pour veiller à la mise en œuvre des mesures du PCGES par le

programme dans chaque pays. Le budget par pays est de 10 000$ pour un total de 20 000

$.

76. Mesure 7 : Formation en gestion environnementale. Il est prévu des sessions de

formation des partenaires en matière d’environnement, adaptation aux changements

climatiques et sur le PGES pour chaque pays. Le coût est estimé à 15 000$ par pays soit

un total de 30.000 USD.

77. Mesure 8 : Réalisation des campagnes d’IEC : cette activité sera réalisée par une

structure spécialisée dans chaque pays pour une période de trois ans (années 2à 4). Le

cout comprend les honoraires, les déplacements sur terrain, l’organisation de la

compagne et la production du rapport et estimé à 75 000 USD par pays soit un total de

150.000 USD.

78. Mesure 9 : Appui à l’opérationnalisation de la stratégie nationale de la résilience

aux sécheresses. Il s’agira d’appuyer chaque à coordonner à opérationnaliser la stratégie

nationale et notamment à mieux coordonner les différentes initiatives de résilience dans

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le pays. Le budget est estimé à 150 000$ par pays soit un total de 300 000$.

Le tableau ci-dessous résume le coût des mesures environnementales et sociales.

Coûts des études, de renforcement de capacités et de suivi

Mesures environnementales Quantité Coût estimé en dollars

américains

Expert en environnement chargé de la

planification et de la coordination de la mise en

œuvre du PCGES

5 ans PM supporté par le FEM

Évaluation des impacts cumulatifs des

sous-projets par pays

1 étude à réaliser pour le

Soudan au cours de

l’année

10 000

Réalisation des évaluations

environnementales spécifiques des

infrastructures et la mise en œuvre des

mesures des PGES

Sur la durée du projet PM inclus dans le coût des

sous - projets

Elaboration et mise en œuvre d’un programme

de campagnes d’information, de sensibilisation

sur les maladies IST/VIH Sida, gestion des

conflits et plaidoyer sur les enjeux du projet

Campagnes trimestrielles

au cours des années 2 et

3 ; 2 campagnes au

cours de l’année 4

7 500 *10*2 = 150 000

Formation des acteurs en i) évaluation

environnementale et sociale, ii) suivi

environnemental et iii) surveillance

environnementale et suivi des projets

1 session de formation au

cours de l’année 1

2*15 000 = 30 000

Suivi environnemental du projet incluant la

situation de référence

Situation de référence à

l’année 1, mi-parcours et

fin de projet

35 000*2 = 70 000

Surveillance environnementale du projet par la

direction de l’environnementale

2 missions par année sur

les années 2 à 5

10 000*2 = 20 000

Appui à l’opérationnalisation et à coordination

de la mise en œuvre de la stratégie nationale de

la résilience aux sécheresses

Lancement avec l’appui

d’un consultant en année

1 et organisation des

réunions semestrielles du

comité national de suivi

sur la durée du projet

150 000*2 = 300 000$

Total Djibouti = 285 000

Soudan = 295 000

Programme = 580 000

Conclusion

79. L’évaluation environnementale et sociale stratégique montre bien que le programme de

résilience climatique et de développement durable dans les pays de la corne d’Afrique

peut contribuer à l’amélioration des conditions de l’environnement et au développement

socio-économique de la zone du programme. L’évaluation des impacts prévisibles du

programme montre qu’il y aura bien des impacts aussi bien positifs que négatifs sur

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l’environnement et le milieu social. Cependant des mesures d’atténuation des impacts

négatifs sont proposées ainsi un plan de gestion environnementale et sociale à mettre en

œuvre pour optimiser les effets bénéfiques du programme. Toutes fois, les conditions de

changements climatiques constituent un risque à tenir en considération et prévoir des

mesures d’adaptation dans le cadre de la mise en œuvre du programme. Le PGES prévoit

également des mesures de renforcement des capacités et de suivi assez précis tant au

niveau de l’IGAD qu’au niveau des pays. Les coûts du PGES doivent alors faire partie

intégrante du budget du programme.