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MEMBRES
3396, rue Jean-Talon EstMontréal (QC) H2A 1W8Tél. : 514 270-7386Ligne sans frais: 1-888-830-2833autisme.qc.ca
Inf -
LâĂ©dito de Luc Chulak
Proche aidant⊠pour la vie !
SpontanĂ©ment, lorsque lâon entend le terme proche aidant, ou aidant naturel, nous pensons aux enfants ou conjoint dâune personne aĂźnĂ©e qui a besoin de soutien pour accomplir des tĂąches usuelles et quotidiennes. Pourtant, ce terme, ou ce rĂŽle, englobe une multitude dâautres personnes qui prennent soin volontairement dâun proche avec lequel elles ont un lien affectif. Parmi celles-ci, il y a tous les parents, frĂšres, sĆurs, amis et autres proches qui veillent au mieux-ĂȘtre dâune per-sonne autiste vulnĂ©rable. Oui, ces proches sont aussi des proches aidants⊠à part entiĂšre.
Prendre soin et sâoccuper dâune personne qui nĂ©ces-site une contribution externe pour sâĂ©panouir et avoir une qualitĂ© de vie apporte son lot de prĂ©occupations, de rendez-vous, de planification supplĂ©mentaire, etc.
Octobre 2020
Volume 19 â NumĂ©ro 4
DOSSIERu 15 pages pour (re)découvrir qui
sont les principaux spĂ©cialistes qui interviennent tout au long du parcours de vie dâune personne autiste
Trois questions Ă ...Virginie LaSalle, chercheure et professeure: Concevoir des lieux avec, par et pour les personnes autistesCoup de projecteur...Demi-maradons pour ITSA
DOSSIER
Sommaire
u
Interventions Qui sont les spécialistes qui vous accompagnent?
Coordination rédactionnelle et graphisme : Pascal Franco, coordonnateur de projets
Info-MeMbres, octobre 2020 - voluMe 19 nuMĂ©ro 42
VoilĂ pourquoi, ĂȘtre proche aidant devient un rĂŽle supplĂ©men-taire. Souvent, par contre, le proche aidant ne sâen rend pas vrai-ment compte, car lâaide apportĂ©e au quotidien devient comme imbriquĂ©e dans le quotidien. Mais, avec un peu de recul, il est possible de rĂ©aliser que cette aide vĂ©cue au quotidien peut devenir source dâanxiĂ©tĂ©, de stress, de difficultĂ©s sociales, familiales et financiĂšres qui permettent de comprendre que le proche aidant peut, lui aussi, avoir besoin dâaide et de soutien.
Que ce soit un besoin de rĂ©pit, dâinformation sur les diverses ressources, de formation pour mieux connaĂźtre la situation de la personne aidĂ©e, de soutien psychosocial et, surtout, dâaide financiĂšre, les proches aidants ont besoin dâĂȘtre reconnus, sou-tenus et Ă©paulĂ©s. Câest le noble objectif que sâest donnĂ© le projet de loi 56 actuellement Ă lâĂ©tude Ă lâAssemblĂ©e nationale. Tous les proches aidants sont inclus dans cette future loi qui donnera les balises Ă une politique nationale pour les proches aidants.
La FĂ©dĂ©ration quĂ©bĂ©coise de lâautisme tient Ă lever son cha-peau Ă toutes les personnes proches aidantes de personnes autistes qui font en sorte, par leur contribution, de rendre leur vie plus belle. Avec la prĂ©paration de cette loi et de cette politique nationale, nous voulons aussi leur dire : prenez soin de vous ! Car ĂȘtre proche aidant pour une personne autiste, câest souvent lâhistoire de toute une vie.
Ădito En bref
Bourses de lâĂ©tĂ©: bravo aux rĂ©cipiendaires!
Pour aider les associations rĂ©gionales en autisme Ă recruter des moniteurs pour leurs camps dâĂ©tĂ©, la FQA a renouvelĂ© cette annĂ©e son dispositif incitatif de bourses en le boni-fiant ! Câest en effet 5 bourses de 1000 $ (contre 3 en 2019) qui ont Ă©tĂ© remises en septembre, suite Ă un tirage au sort. Les heureux gagnants sont:u Audrey Chayer (Autisme MontrĂ©al)u Pascale Cyr Martineau (Trait dâUnion Outaouais)u Louis Velone-Richard (SociĂ©tĂ© de lâAutisme des Laurentides)u Victoria Quinlan (Autisme Laval)u Dylane Foster (Autisme QuĂ©bec)
FĂ©licitations Ă toutes et tous et bravo pour votre engagement auprĂšs des personnes autistes et de leur famille !
LâEXPRESS, Ă©dition 2021
Les premiers articles des chercheurs sont arrivés et le sommaire de notre magazine annuel prend forme⊠Comme tous les ans, les articles seront illustrés de photos que les familles acceptent de partager avec nous !
u Photos de familles, photos portraits ou clichĂ©s pris sur le vif⊠NâhĂ©sitez pas Ă nous envoyer vos beaux moments qui viendront rythmer nos pages !
Envoyez vos fichiers Ă :[email protected]
Info-MeMbres, octobre 2020 - voluMe 19 nuMĂ©ro 4 3
DOSSIER
Psychologue, psychoĂ©ducatrice, ergothĂ©ra-peute, orthopĂ©dagogue, travailleuse sociale, massothĂ©rapeute, Ă©ducatrice spĂ©cialisĂ©e⊠Ce sont quelques-un.e.s des spĂ©cialistes trĂšs prĂ©-sent. e. s dans le parcours de vie dâune personne autiste, depuis son plus jeune Ăąge jusquâĂ sa vie dâadulte. En quoi consistent exactement leurs interventionsâ?â Pourâ quelsâ bĂ©nĂ©ficesâ?â Pourâ leâsavoir, nous avons donnĂ© la parole Ă des pro-
fessionnelles qui exercent tout ou partie de leur mĂ©tier au contact de jeunes et moins jeunes au-tistes. Pour complĂ©ter ce tableau, nous avons Ă©galement sollicitĂ© Isabelle Courcy, Chercheure affiliĂ©eâauâCentreâdeârechercheâetâdeâpartageâdesâsavoirs InterActions, CIUSSS du Nord-de-lâĂle-de-MontrĂ©al pour quâelle Ă©voque les premiers spĂ©cialistes qui soient : les parents !
Ă la (re)dĂ©couverte des spĂ©cialistes de lâautisme...
Info-MeMbres, octobre 2020 - voluMe 19 nuMĂ©ro 44
DOSSIER
En quelques mots, quelle estâ laâ dĂ©finitionâ duâ mĂ©-tier de psychologue ?Le psychologue a plusieurs fonctions : Ă©valuer les diffĂ©rents besoins et accom-pagner les personnes autistes et leur famille, offrir des services de psychothĂ©-rapie, explorer et poser les diagnostics et collaborer avec les Ă©quipes profes-sionnelles.
Dans le cas dâune per-sonne autiste, quelles sont les valeurs ajoutĂ©es de vos interventions ?Le psychologue offre une lecture exhaustive des besoins parfois com-plexes des personnes. Il peut aus-si coordonner et superviser la mise
en place des interventions (sociales, communautaires, scolaires, profession-nelles, familiales et conjugales) selon la situation de chacun de nos clients.
Ă quelles Ă©tapes est-il utile/indispensable de faire appel Ă vous pour une personne autiste ?Dâabord, au moment de lâĂ©valuation diagnostique. Câest important pour (1) dĂ©terminer si les difficultĂ©s rencontrĂ©es/vĂ©cues sâexpliquent bel et bien par lâau-tisme et/ou autre (diagnostic diffĂ©rentiel et conditions associĂ©es) et (2) proposer et coordonner les services et les plans dâinterventions (identification des forces et des dĂ©fis propres Ă chacun). Ensuite, tout au long de la petite
enfance, lâICI, le coaching parental et la thĂ©rapie par le jeu sont priorisĂ©s afin dâaider les tout-petits Ă dĂ©velopper leur plein potentiel (ex. dĂ©velopper leurs habiletĂ©s sociales, encourager les jeux interactifs, etc.).
Ă lâadolescence, le coaching parental, la participation Ă des groupes (comprĂ©-hension et appropriation du diagnostic, habiletĂ©s sociales, Ă©ducation sexuelle, etc.) et la psychothĂ©rapie figurent parmi nos recommandations principales. Plus prĂ©cisĂ©ment, la thĂ©rapie cognitivo-com-portementale (TCC) est souvent prio-risĂ©e, car elle entraĂźne des rĂ©sultats forts intĂ©ressants pour les personnes autistes. De plus, nous encourageons lâadaptation des services offerts en
Isabelle Hénault et Marie Verroneau, doctorante en neuropsychologie et psychologues à la Clinique Autisme & Asperger de Montréal.
Psychologue «Ătablir une lecture exhaustive de besoins parfois complexes»
Pour en savoir plus sur les interventions proposées par la
Clinique Autisme et Asperger de Montréal, consultez son site Internet.
Info-MeMbres, octobre 2020 - voluMe 19 nuMĂ©ro 4 5
DOSSIER
milieu scolaire afin de gĂ©nĂ©raliser les acquis dans cet environnement dâune grande importance.
Enfin, Ă lâĂąge adulte, plusieurs stratĂ©-gies sont mises en pratique comme la rĂ©gulation des Ă©motions, le travail sur lâestime de soi, lâĂ©valuation du potentiel et des intĂ©rĂȘts spĂ©cifiques en emploi, tout cela en lien avec le dĂ©veloppe-ment dâun rĂ©seau social. Nous travail-lons Ă©galement avec les couples (vie amoureuse, sexuelle, habiletĂ©s de com-munication, rĂ©solution de conflits) et
finalement, les services sont égale-ment offerts aux familles sous forme de consultations (liées aux habiletés parentales, etc.)
Est-il utile/indispensable de conjuguer vos inter-ventions avec dâautres spĂ©cialitĂ©s ? Pourquoi et lesquelles ?Absolument, selon les profils et les pro-blĂ©matiques prĂ©sentes, nous encou-rageons le travail en Ă©quipe multi-disciplinaire (ex. ergothĂ©rapeutes,
orthophonistes, psychoĂ©ducateurs, neuropsychologues, orthopĂ©dago-gues, intervenant(e)s au DESS, Ă©du-cateur(trice)s spĂ©cialisĂ©(e)s, conseil-ler(e)s en orientation, sexologues). Notre expĂ©rience dĂ©montre que cela est favorable Ă tous les niveaux, car ainsi, nous nous assurons que lâen-semble des interventions est adaptĂ© et coordonnĂ© dans lâobjectif commun de favoriser lâĂ©panouissement et le bien-ĂȘtre des personnes autistes qui nous sont trĂšs chĂšres.
Travailleuse sociale
Je me considĂšre comme une intervenante de deuxiĂšme ligne. Ă lâarrivĂ©e dans nos services, le parent a dĂ©jĂ reçu le diagnostic. Lâacceptation de lâenfant diffĂ©rent ne se vit toutefois pas en un seul bloc Ă cette Ă©tape. Mon rĂŽle au sein de lâĂ©quipe multidisciplinaire est dâaccompagner les parents lorsque surviennent des difficultĂ©s importantes. Elles sont souvent liĂ©es aux difficultĂ©s que vit lâenfant dans sa famille. Jâoffre des services en individuel aux parents ou en co-intervention avec lâĂ©ducatrice attitrĂ©e. Je peux aussi animer des groupes tels que lâABC du comportement. Mon apport au sein de lâĂ©quipe dâin-tervenant est de ramener une vision systĂ©mique et de suggĂ©rer Ă mes collĂšgues dâavoir des attentes rĂ©alistes. Comme intervenante, jâai aussi la mission dâaider les parents Ă identifier le mieux possible les particularitĂ©s autistiques de leur enfant. Lâanalyse des causes des comportements est une autre mission que je porte, toujours reliĂ©e Ă lâidĂ©e de mieux comprendre pour mieux intervenir et mieux vivre avec la diffĂ©rence. Enfin, lâobjectif de dĂ©velopper au maximum lâautonomie des personnes autistes est aussi prĂ©sent dans mes interventions afin de favoriser leur intĂ©gration sociale le moment venu.
Line Ouellet, Travailleuse sociale T.S.P. Ă la Direction des programmes de dĂ©ficience intellectuelle,trouble du spectre de lâautisme et dĂ©ficience physique au Centre intĂ©grĂ© de santĂ© et de services sociaux (CISSS) de lâAbitibi-TĂ©miscamingue«
«
Info-MeMbres, octobre 2020 - voluMe 19 nuMĂ©ro 46
DOSSIER
LâergothĂ©rapeute est un profes-sionnel qui centre son intervention sur le fonctionnement au quotidien. « Fonctionner », ça veut dire avoir la motivation et les capacitĂ©s (phy-siques, cognitives et affectives), pour faire ce dont jâai besoin ou lâintĂ©rĂȘt de faire pour ĂȘtre en santĂ© (manger, mâhabiller, gestion de mon hygiĂšne, dormirâŠ), me divertir, me dĂ©placer, manipuler des objets et des outils, apprendre, interagir avec les autres, me dĂ©velopper sur le plan person-nel, contribuer Ă la sociĂ©té⊠et sur-tout ĂȘtre heureux.
LâergothĂ©rapeute intervient Ă tout Ăąge lorsque la personne vit des situations de handicap dans son quotidien. Je nâoublierai jamais le jour oĂč jâai reçu une demande de service pour une enfant de 5 ans
avec le motif de consultation suivant : « parce quâil est autiste ». AprĂšs dis-cussion, parce que tout allait bien au quotidien, jâai rassurĂ© les parents du fait quâ« ĂȘtre autiste » ne veut pas automatiquement dire « ĂȘtre en diffi-cultĂ© ». Je nâavais pas pris lâenfant en charge Ă ce moment-lĂ , mais plutĂŽt reçu Ă lâadolescence alors que des situations de handicap Ă©taient plus prĂ©sentes en lien avec la vie sociale. Personnellement, jâai dĂ©diĂ© ma pratique aux enfants et adoles-cents autistes. Jâai eu la piqure pour lâaccompagnement des per-sonnes autistes suite Ă mon premier emploi dâergothĂ©rapeute, il y a plus de 20 ans Ă New York. Croyez-le ou non, Ă©tant la derniĂšre arrivĂ©e Ă lâagence dâintervention prĂ©coce qui mâemployait, on a placĂ© dĂ©libĂ©rĂ©-
Josiane Caron Santha, ergothĂ©rapeute et membre de lâOrdre des ErgothĂ©rapeutes du QuĂ©bec.
Ergothérapeute «Améliorer le fonctionnement quotidien»
Josiane Caron Santha a dĂ©veloppĂ© des formations en ligne pour les professionnels et parents qui souhaitent travailler certains objectifs par eux-mĂȘmes (https://www.josianecaronsantha.com/formation-developpement-et-fonctionnement-de-l-enfant-par-ergotherapeute-strategies-de-l-ergotherapie) et elle contribue Ă dĂ©mystifier les diffĂ©rences quâon observe chez la personne autiste par des ouvrages grand public.
Ses plus récents livres sont Autiste et Ado (https://www.miditrente.ca/fr/produit/etre-autiste-et-ado) et 10 questions sur les hypersensibilités sensorielles (https://www.miditrente.ca/fr/produit/10-questions-sur-les-hypersensibilites-sensorielles).
Pour en savoir plus : josianecaronsantha.com
Info-MeMbres, octobre 2020 - voluMe 19 nuMĂ©ro 4 7
DOSSIER
ment les « cas » dâenfants autistes dans mon horaire, car les autres intervenants craignaient cette clientĂšle « difficile » et les refusaient.
Nouvelle graduĂ©e et trĂšs motivĂ©e, jâai donc multipliĂ© les lectures et les formations continues sur toutes les approches et sujets pertinents Ă lâau-tisme depuis ce premier emploi avec la ferme intention professionnelle de devenir une rĂ©elle source dâaide pour mes clients avec un TSA et leur famille.
La formation continue est obligatoire pour lâergothĂ©rapeute, assurant ainsi au public des services qui sâappuient sur des approches Ă jour et sur les donnĂ©es probantes les plus rĂ©centes.
Un suivi en ergothĂ©rapie peut prendre diffĂ©rentes formes selon lâĂąge de mon client, ses besoins et les objectifs des parents. Les possibilitĂ©s sont infinies considĂ©rant que lâergothĂ©rapie nâest pas une approche en tant que telle, mais davantage une perspective ou un processus dâaccompagnement toujours adaptĂ© au client.
Vous retrouverez souvent un ergothĂ©ra-peute dans les Ă©quipes diagnostiques ou dâintervention multidisciplinaire. Les diffĂ©rents professionnels du monde de lâautisme sont souvent intĂ©ressĂ©s Ă
collaborer avec lâergothĂ©rapeute pour offrir un accompagnement optimal aux familles.TrĂšs rapidement, Ă force de cĂŽtoyer des personnes autistes, jâai dĂ©veloppĂ© un intĂ©rĂȘt fort pour les forces associĂ©es Ă la personnalitĂ© neurologique « autiste ». Des intĂ©rĂȘts particuliers plus surpre-nants les uns que les autres, mais tou-jours aussi fascinants Ă dĂ©couvrir. Les personnes autistes mâont fait voir des merveilles que je nâaurais jamais pris le temps de regarder.
Jâaime particuliĂšrement lâauthenticitĂ© des autistes. Il nây a pas de faux sem-blant et, honnĂȘtement, cela apporte un brin de fraicheur dans mes journĂ©es⊠bien quâil y ait des fois oĂč je prĂ©fĂ©rerais quâon ne me demande pas pourquoi jâai un bouton rouge sur le nez. Le « toute vĂ©ritĂ© nâest pas bonne Ă dire » est dâail-leurs souvent un point que je travaille en sĂ©ance avec mes petits clients ;-)
Au fil des ans, je suis devenue com-plĂštement accro Ă ma profession que je ne considĂšre pas du tout comme un travail, mais plutĂŽt comme une passion.
Il est un rĂ©el privilĂšge depuis 20 ans dâĂȘtre impliquĂ©e dans le monde de lâautisme.
QUELQUES EXEMPLES DâINTERVENTIONS
u Marie-AdĂšle, 2 ans, est peu disposĂ©e Ă apprendre par imitation et sâintĂ©resse peu aux jouets typiques de son Ăąge. LâergothĂ©rapeute stimule diffĂ©rents apprentissages en mettant Ă sa disposition du matĂ©riel dans ses intĂ©rĂȘts (chiffres et lettres).
u Mikael, 8 ans, apprend à reconnaitre et à ajuster ses différents états (relaxé vs concentré vs excité) en les comparant à différents véhicules (voilier, vélo, voiture de course).
u Roxane, 5 ans, sâamuse Ă chercher des animaux dans une pĂąte rĂ©sistante, afin de dĂ©velopper la force dans ses mains pour lâaider Ă mieux tenir le crayon.
u Pour aider Samuel, 6 ans, Ă dĂ©velopper une meilleure capacitĂ© de rester assis aux repas et dans la classe, lâergothĂ©rapeute lui propose diffĂ©rents dĂ©fis pour sa posture sur des Ă©quipements suspendus en clinique. Elle a aussi suggĂ©rĂ© des aides pour la classe (coussin de mouvement et bande rebond pour les pieds).
u Nouri, 9 ans, explore différentes stratégies sensorielles (ex. prendre une pause pour faire des mouvements, sucer des raisins congelés) et équipements (peluche lestée, coquilles, objets à manipuler), pour améliorer sa concentration durant sa période de devoirs.
Info-MeMbres, octobre 2020 - voluMe 19 nuMĂ©ro 48
DOSSIER
En quelques mots, quelle estâlaâdĂ©finitionâduâmĂ©tierâde psychoĂ©ducatrice ?Cette discipline utilise les forces de la personne comme levier dâintervention, afin dâarriver Ă pallier des difficultĂ©s ren-contrĂ©es. Ces nouvelles stratĂ©gies adap-tatives pourront ĂȘtre utilisĂ©es de nouveau dans des situations similaires Ă©ventuelles. Les psychoĂ©ducatrices et psychoĂ©du-cateurs sâappuient sur deux Ă©lĂ©ments fondamentaux qui sont nĂ©cessaires Ă la rĂ©ussite dâune intervention : la motivation (donc, la personne doit VOULOIR appor-ter des changements Ă sa vie, entamer ce processus) et la confiance (la personne doit croire en elle, en la relation thĂ©rapeu-tique qui se tisse au fil des rencontres avec le professionnel).
Stéphanie Deslauriers, psychoéducatrice, autrice et conférenciÚre
Psychoéducatrice «Utiliser les forces de la personne comme des leviers de progrÚs»
UN MANDAT, QUATRE ĂTAPESâŠ
Les psychoéducateurs et psychoéducatrices ont pour mandat :
dâĂ©valuer les individus afin deâŠ
cibler leur potentiel adaptatif (forces, limites, besoins, intĂ©rĂȘts) ainsi que leur potentiel expĂ©rientiel (le rĂ©seau de soutien, les possibilitĂ©s dâapprentissages offertes par lâentourage et lâenvironnement de la personne) ce qui leur permetâŠ
dâĂ©laborer, en collaboration avec lâindividu, un plan dâintervention dans lequel on retrouve notamment les objectifs Ă atteindre ainsi que les moyens pour y parvenir.La mise sur pied de ce plan dâintervention donneâŠ
une direction Ă lâintervention qui sera effectuĂ©e.
Le but ultime de la dĂ©marche en psychoĂ©ducation est dâamener lâindividu Ă surmonter un (ou des) dĂ©fi(s) dâadaptation en retrouvant lâĂ©quilibre dans sa vie.
Pour en savoir plus, notamment sur lâactualitĂ© littĂ©raire de SĂ©phanie
Deslauriers, consultez son site Internet: stephaniedeslauriers.com
Info-MeMbres, octobre 2020 - voluMe 19 nuMĂ©ro 4 9
DOSSIER
Dans le cas dâune per-sonne autiste, quelles sont les valeurs ajoutĂ©es de la psychoĂ©ducation ?Le fait de prendre en considĂ©ration la personne autiste dans sa globalitĂ©, de prendre le pouls de ce qui sâoffre Ă elle au tout dĂ©but de la dĂ©marche psy-choĂ©ducative en termes de soutien de son entourage et dâimplication de ses proches permet dâoffrir une intervention personnalisĂ©e, empathique et collĂ©e Ă la rĂ©alitĂ© ainsi quâaux besoins de cette personne et de sa famille.Le psychoĂ©ducateur se mĂ©fie des recettes magiques : il prĂ©fĂšre, et de loin, bien Ă©valuer la personne autiste
et sa famille afin de lui offrir des pistes de rĂ©flexion et des stratĂ©gies dâinter-vention Ă la hauteur de ses capacitĂ©s. En psychoĂ©ducation, une attention par-ticuliĂšre est portĂ©e au milieu naturel de la personne autiste. Ainsi, on sâas-sure que les recommandations sont collĂ©es sur la rĂ©alitĂ© de la personne et quâelles tiennent Ă©galement compte des besoins, des forces et des limites de la famille. Souvent, les psychoĂ©ducateurs travaillent de pair avec les profession-nels des disciplines suivantes : ortho-phonie, ergothĂ©rapie, travail social, Ă©ducation spĂ©cialisĂ©e et psychologie. Lâobjectif de cette collaboration est bien Ă©videmment dâoptimiser le bien-ĂȘtre de
la personne qui consulte, de lui offrir lâensemble des outils dont elle a besoin pour retrouver un Ă©quilibre satisfaisant dans sa vie et affronter les dĂ©fis qui se prĂ©sentent Ă elle.
En gĂ©nĂ©ral, quelle est la durĂ©e moyenne de prise en charge nĂ©cessaire ?Cela varie grandement en fonction des besoins de la personne et de sa famille, des dĂ©fis rencontrĂ©s et, malheu-reusement, des budgets allouĂ©s dans le rĂ©seau de la santĂ© et des services sociaux. Mais gĂ©nĂ©ralement, on peut dire quâun Ă©pisode de services dure entre 8 et 12 semaines au public.
UNE INTERVENTION AU FIL DES ĂGES
Diagnostic Petite enfance Parcours scolaire Vie adulte
Les psychoĂ©ducateurs sont souvent prĂ©sents dans les Ă©quipes multidiscipli-naires en clinique du dĂ©veloppement pour Ă©valuer les capacitĂ©s dâadapta-tion de la personne qui participe Ă lâĂ©valuation diagnostique. Ils effec-tuent lâĂ©valuation via des jeux et des discussions avec lâenfant lui-mĂȘme ainsi que ses parents dans un contexte dâobservation.
Dans les centres de rĂ©adaptation (CRDI-TED), les psychoĂ©ducateurs contribuent au programme dâinter-vention comportementale intensive (ICI) en supervisant les Ă©ducateurs spĂ©cialisĂ©s dans la mise en place des moyens dâintervention tels que dĂ©finis au plan dâintervention et ce, en fonction des besoins, des forces et des limites ainsi que des objectifs Ă atteindre. Le soutien visuel est de mise, tout comme le soutien au dĂ©veloppement des pra-tiques parentales pour que les parents se sentent outillĂ©s pour faire face aux comportements de leur tout-petit avec bienveillance.
Ă lâĂąge scolaire (au primaire et au secondaire), les psychoĂ©ducateurs interviennent auprĂšs des jeunes pour parler dâhabiletĂ©s sociales (entrer en contact avec les autres, nouer des amitiĂ©s, conserver les amitiĂ©s, Ă©mettre son opinion, faire des compromis, col-laborer, rĂ©soudre des conflits, etc.), dâestime de soi et dâautonomie, entre autres choses. Les rencontres peuvent avoir lieu en tĂȘte Ă tĂȘte ou encore, en famille selon les besoins.
Les psychoĂ©ducateurs peuvent sou-tenir les adultes dans la recherche et le maintien dâun emploi, discu-ter avec eux dâenjeux vĂ©cus dans les diffĂ©rentes sphĂšres de leur vie (amoureuse, familiale, profession-nelle, personnelle, etc.) ou encore, les accompagner dans diverses dĂ©marches qui leur sont importantes (recherche dâemploi, recherche de loisirs, etc.).
Info-MeMbres, octobre 2020 - voluMe 19 nuMĂ©ro 410
DOSSIER
u AuprĂšs dâune personne autiste, le rĂŽle de lâorthopĂ©dagogue consiste, entre autres, Ă Ă©valuer les habiletĂ©s, la nature des difficultĂ©s scolaires, les forces, le niveau de fonctionne-ment, le style dâapprentissage, les intĂ©rĂȘts ainsi que les difficultĂ©s liĂ©es aux apprentissages. Puis, il inter-vient et rĂ©Ă©duque les processus spĂ©-cifiques et non spĂ©cifiques selon les besoins prĂ©alablement identifiĂ©s. Il utilise des mĂ©thodes diversifiĂ©es dâĂ©valuation telles que lâobservation tout en se tournant vers des outils standardisĂ©s ou non-standardisĂ©s afin de bonifier sa comprĂ©hension des difficultĂ©s et ainsi dĂ©gager un profil le plus prĂ©cis possible.
u Lâintervention peut prendre diffĂ©rentes formes. En gĂ©nĂ©ral, le professionnel procĂšde par remĂ©-diation cognitive et pĂ©dagogique, câest-Ă -dire quâil rend plus efficaces
les processus cognitifs comme lâat-tention, la gestion des imprĂ©vus, la rigiditĂ© cognitive et lâauto-rĂ©gulation. Puis, il propose des mĂ©thodes de travail et des stratĂ©gies efficaces pour pallier certaines difficultĂ©s dâordre scolaire. En fait, il sâintĂ©resse aux processus dâapprentissages, notamment la façon dâapprendre et la façon dont lâautre rĂ©flĂ©chit (mĂ©ta-cognition).
u LâorthopĂ©dagogue spĂ©cialisĂ© en TSA utilise beaucoup le support visuel en appui Ă la communica-tion. Il priorise lâĂ©crit au verbal afin de ne pas surcharger son interlocu-teur. Ce dernier joue un rĂŽle dans lâaccompagnement des parents et dâautres professionnels afin de faciliter les apprentissages et lâintĂ©-gration sociale. Il peut permettre de mieux diffĂ©rencier les manifestations dĂ©coulant directement du TSA, de
Cynthia Couture, orthopĂ©dagogue Ă la clinique Les TĂȘtes Fortes
Orthopédagogue «Adapter les
apprentissages Ă des besoinsâspĂ©cifiques»
PRIVILĂGIER LâINTERDISCIPLINARITĂ
En tant quâorthopĂ©dagogue, je travaille frĂ©quemment en Ă©troite collaboration avec des ergothĂ©rapeutes pour les particularitĂ©s sensorielles et la proprioception, des orthophonistes pour la sphĂšre pragmatique dont les habiletĂ©s sociales et la rĂ©gie dâĂ©change ainsi que des psychoĂ©ducateurs ou travailleurs sociaux qui interviennent dans la comprĂ©hension et lâacceptation de la diffĂ©rence, mais aussi pour le dĂ©veloppement des habiletĂ©s sociales. Il va sans dire que les enseignants sont des acteurs trĂšs importants, car ils travaillent auprĂšs des jeunes au quotidien.
Info-MeMbres, octobre 2020 - voluMe 19 nuMĂ©ro 4 11
DOSSIER
difficultĂ©s ou de troubles dont lâĂ©tiolo-gie est autre. Par ailleurs, lâorthopĂ©da-gogue insiste pour structurer le temps et lâenvironnement, mais favorise aus-si la gĂ©nĂ©ralisation de concepts (faire des liens entre les connaissances) de mĂȘme quâune meilleure comprĂ©hension des notions abstraites, etc.
u Il arrive que lâorthopĂ©dagogue puisse intervenir auprĂšs dâun jeune ayant rĂ©cemment obtenu un diagnos-tic de TSA, donc il peut lâaccompagner quant Ă la comprĂ©hension du trouble, mais surtout expliciter certaines rĂ©per-cussions que cela peut avoir sur les sphĂšres scolaire et sociale. Pour ma part, jâaccompagne les jeunes dans leur comprĂ©hension du monde et jâexplicite des concepts ou des rĂšgles qui nâont pas de sens Ă leurs yeux. Jâagis sur leur structure autistique, puis sur leurs apprentissages. Ă noter que certains orthopĂ©dagogues ne se spĂ©cialisant pas en autisme risquent de ne pas se sentir suffisamment outillĂ©s pour faire ce type dâintervention. Il est alors pro-bable quâun psychologue ou un neu-ropsychologue soit plus indiquĂ©.
u LâorthopĂ©dagogie sâadresse Ă toute personne en situation dâapprentissage scolaire (prĂ©scolaire, primaire, secon-daire, collĂ©gial, universitaire) bien quâelle soit plus rĂ©pandue du prĂ©sco-laire au secondaire. LâorthopĂ©dagogue
nâhĂ©site pas Ă multiplier ses approches afin dâoptimiser ses interventions. AuprĂšs dâapprenants ayant un TSA, il est trĂšs important de modĂ©liser ce qui est attendu, mais aussi dâexpliquer lâutilitĂ© de lâactivitĂ© et dâenseigner avec une variĂ©tĂ© de contextes afin de faci-liter la gĂ©nĂ©ralisation. Pour ma part, jâutilise un petit cartable dans lequel je consigne tous les outils crĂ©Ă©s en direct avec lâapprenant, puis je les rĂ©utilise dans divers contextes. Cet outil permet aux Ă©lĂšves dây recourir tant en clinique, Ă la maison quâĂ lâĂ©cole.
u Que ce soit de la petite enfance Ă lâĂąge adulte, lâorthopĂ©dagogue peut intervenir auprĂšs de divers types dâap-prenants afin quâils acquiĂšrent une plus grande autonomie en langage Ă©crit ou en mathĂ©matiques. Il offre des suivis, de la rĂ©Ă©ducation, de la consolidation et du maintien des acquis. La visĂ©e de tous ces moyens est de maximiser le poten-tiel de chaque apprenant en respectant leur profil dâapprentissage. En ce sens, il dĂ©ploie des moyens concrets, prĂ©-cis et personnalisĂ©s, mais aussi Ă©veille chaque apprenant Ă son propre style cognitif afin quâil connaisse mieux sa façon personnelle dâapprendre en vue dâactualiser son potentiel. Ces moyens permettent lâadoption de stratĂ©gies plus adaptĂ©es, car il apprend Ă mieux apprendre en reconfigurant certaines connexions neuronales.
QUELS SONT LES SIGNES DĂNOTANT QUâUN APPRENANT POURRAIT AVOIR BESOIN DâORTHOPĂDAGOGIE ?
u Il rencontre des difficultés dans ses apprentissages scolaires (lecture, écriture, mathématiques et fonctions exécutives) ;
u Ses rĂ©sultats scolaires sont dĂ©cevants par rapport aux efforts quâil fournit ;
u Il est dĂ©motivĂ© ou se dĂ©courage lorsquâil est question dâĂ©cole ;
u Vous ĂȘtes inquiets concernant son rythme dâapprentissage, son intĂ©gration des nouvelles notions ;
u Son enseignante vous indique quâil aurait besoin de soutien pour mieux apprendre ;
u Il est Ă risque dâĂ©chec ;
u Il a besoin dâaide afin de dĂ©velopper une mĂ©thode de travail efficace ;
u Il a besoin dâaide afin dâamĂ©liorer ses mĂ©thodes dâorganisation et sa gestion du temps ;
u Il manque dâautonomie dans lâutilisation de ses stratĂ©gies ;
u Il ne semble pas en mesure de transfĂ©rer ses acquis dâune situation Ă une autre ;
u Il nĂ©cessite plus de temps ou dâexplications pour bien intĂ©grer ce qui lui est enseignĂ©.
Pour retrouver plusieurs bons conseils de Cynthia Couture, consultez la page Facebook
de la clinique Les TĂȘtes Fortes: facebook.com/tetesfortes
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DOSSIER
« Ătre massothĂ©rapeute, câest apporter du bonheur aux gens. Câest les soula-ger de leurs tensions musculaires, mais aussi leur offrir un moment de dĂ©tente dans leur quotidien souvent beaucoup trop surchargĂ©. Câest les aider Ă soula-ger leur stress et diminuer leur niveau dâanxiĂ©tĂ©.
Cependant, ce nâest pas exactement ce que je visais en devenant masso-thĂ©rapeute il y a sept ans. Dans ma lettre de motivation jointe Ă la demande dâinscription, jây mentionnais : âMon plan de carriĂšre est de devenir massothĂ©ra-peute pour enfants Ă besoins particuliers (autisme, TDAH, etc.)â. CâĂ©tait dĂ©jĂ clair dans ma tĂȘte que cette spĂ©cialisation de la massothĂ©rapie Ă©tait essentielle, car ayant deux enfants autistes, mes tenta-tives de les faire masser se sont avĂ©rĂ©es vaines. Le massage de style suĂ©dois ne leur convenait pas ; lâutilisation de lâhuile de massage les dĂ©goĂ»tait, le fait dâĂȘtre sur une table de massage les rendait
inconfortables et les manĆuvres de glissement comme les effleurages les stimulaient au lieu de les apaiser.
AprĂšs une annĂ©e de formation, je suis devenue massothĂ©rapeute. Ă noter que pour devenir massothĂ©rapeute, il faut un minimum de 400 heures de forma-tion et faire partie dâune association pro-fessionnelle. Au QuĂ©bec, nous nâavons pas encore dâordre professionnel, mais la FĂ©dĂ©ration quĂ©bĂ©coise des masso-thĂ©rapeutes agrĂ©Ă©s y travaille depuis plusieurs annĂ©es avec lâappui de plu-sieurs organismes, dont le CollĂšge des mĂ©decins du QuĂ©bec.
En 2014, aprĂšs ma formation de mas-sage Shiatsu, mes formations sur lâautisme, le TDAH et plusieurs autres troubles associĂ©s, et dotĂ©e de mon vĂ©cu personnel, jâai crĂ©Ă© la Technique MEBPÂź, Massage pour enfants Ă besoins particuliers.
Mélissa Boulanger, massothérapeute
Massothérapeute «Privilégier une technique dédiée aux personnes autistes»
UNE INTERVENTION RECONNUE ET RECOMMANDĂE
Le mĂ©tier de massothĂ©rapeute certifiĂ© de la Technique MEBPÂź est en constante progression. Dâune personne certifiĂ©e (lâauteure de ces lignes) Ă plus de 200 en seulement six ans. Il fait maintenant partie des recommandations de plusieurs psychologues, neuropsychologues, pĂ©dopsychiatres et autres spĂ©cialistes du dĂ©veloppement chez lâenfant.
La Technique MEBPÂź a fait lâobjet dâune Ă©tude scientifique dirigĂ©e par la Dre Nathalie Poirier de lâUQAM.
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DOSSIER
Nous pouvons intervenir dĂšs le dĂ©but du questionnement du parent en lien avec les difficultĂ©s de leur enfant. Nous sommes spĂ©cialisĂ©s pour intervenir auprĂšs des enfants et adolescents ayant un trouble du spectre de lâau-tisme (TSA), un trouble du dĂ©ficit de lâattention avec ou sans hyperactivitĂ© (TDAH), des troubles spĂ©cifiques des apprentissages (TAS), du trouble dĂ©ve-loppemental de la coordination (TDC), des troubles anxieux, des troubles du processus sensoriel et du Syndrome de Gilles de la Tourette (SGT).
Les massothĂ©rapeutes certifiĂ©s de la Technique MEBPÂź sont outillĂ©s autant pour le savoir-ĂȘtre que le savoir-faire. GrĂące un Ă©ventail dâoutils propres Ă la Technique MEBPÂź comme des ques-tionnaires aux parents et des grilles dâobservations, le massothĂ©rapeute est capable de reconnaĂźtre les besoins tant Ă©motionnels, physiques et sensoriels
de lâenfant et de fixer des objectifs de travail en massothĂ©rapie afin dâassurer un suivi rigoureux et professionnel.
Nos massothĂ©rapeutes certifiĂ©s peuvent aussi travailler en Ă©troite collaboration avec les autres professionnels impli-quĂ©s dans le quotidien de lâenfant. Un massage planifiĂ© avant une sĂ©ance en orthophonie par exemple rendra lâenfant plus calme et disponible aux apprentis-sages. Nous pouvons aussi travailler de pair avec les ergothĂ©rapeutes afin de bonifier leurs traitements au niveau sensoriel, physique ou cognitif selon leurs recommandations.
Un massage de la Technique MEBPÂź est dâune durĂ©e de 30 minutes. Le parent est toujours prĂ©sent pendant le massage et peut profiter de ce moment pour se dĂ©poser et profiter de voir son enfant recevoir Ă la place de le voir tra-vailler et/ou performer. »
Pour trouver un.e massothérapeuthe certifié.e MEBPŸ dans votre région,
consultez le site Internet: techniquemebp.com
La Technique MEBPÂź est recommandĂ©e pour les enfants et adolescents de 4 Ă 18 ans et est particuliĂšrement adaptĂ©e aux enfants autistes. Notre environnement de travail est amĂ©nagĂ© selon leurs besoins sensoriels, notre pratique est supportĂ©e par des outils de repĂšres visuels et de temps et notre massage est composĂ© de pressions profondes et de pressions douces effectuĂ©es par-dessus les vĂȘtements et au sol sur un futon de massage.Les bienfaits sont nombreux, car nous travaillons plusieurs aspects psychocorporels en massage. Avec un enfant Ă besoins particuliers, il faut voir la massothĂ©rapie comme un suivi et non un Ă©vĂ©nement ponctuel. Les bienfaits seront davantage observĂ©s avec un suivi hebdomadaire ou selon la recommandation du massothĂ©rapeute Ă la suite de lâĂ©laboration du plan de travail.
u Aide Ă la concentration et amĂ©liore la disponibilitĂ©u Aide Ă gĂ©rer lâanxiĂ©tĂ© et la colĂšreu AmĂ©liore la digestion et rĂ©duit la constipationu Diminue le niveau de stressu Aide Ă diminuer la frĂ©quence et lâintensitĂ© des tics nerveux
u AmĂ©liore la qualitĂ© du sommeilu RĂ©duis la frĂ©quence et lâintensitĂ© des migraines et des maux de tĂȘteu Augmente la tolĂ©rance au toucheru Aide Ă avoir une meilleure conscience de son corps
QUELQUES EXEMPLES DE BIENFAITS RAPPORTĂS PAR NOTRE CLIENTĂLE ET LEURS PARENTS
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Reconnaitre lâexpertise parentaleChercheure au Centre de recherche et de partage des savoirs InterActions du CIUSSS du Nord-de-lâĂle-de-MontrĂ©al, Isabelle Courcy est Ă©galement professeure au DĂ©partement de sociologie de lâUniversitĂ© du QuĂ©bec Ă MontrĂ©al. Auteure notamment de plusieurs articles sur lâexpĂ©rience des pĂšres et des mĂšres dans le contexte de lâautisme, nous avons souhaitĂ© quâelle clĂŽture notre dossier en rappelant leur rĂŽle fondamental, au cĆur mĂȘme du parcours de vie de leur enfant ou adulte autiste. EntretienâŠ
DOSSIER
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DOSSIER
En autisme comme dans dâautres do-maines, le rĂŽle de la famille est dĂ©sor-mais reconnu, du moins de façon thĂ©o-rique, comme un facteur essentiel dans lâaccompagnement de leur enfant. Quâen est-il dans la rĂ©alitĂ© ?
Depuis plus de dix ans, jâai eu la chance de participer Ă plusieurs projets de recherche menĂ©s auprĂšs des familles et des personnes autistes. Comme socio-logue, jâaborde la question du rĂŽle de la famille par le biais des transformations sociales qui ont marquĂ© le QuĂ©bec moderne. Par exemple, les attentes sociales envers les parents nâĂ©taient pas les mĂȘmes au dĂ©but du 19e siĂšcle quand lâautisme a Ă©tĂ© « dĂ©couvert ». Ă
partir des années 1960, avec le mouvement de désins-titutionalisation, la famille est devenue le principal milieu
de vie de la plupart des enfants autistes. Plus rĂ©cemment, les recherches ont avancĂ© lâimportance de lâimplication des
parents dans les interventions de lâenfant afin de favoriser ses apprentissages et son intĂ©gration sociale. Les mĂšres, auparavant considĂ©rĂ©es responsables des comportements autistiques de leur enfant, sont plus que jamais encouragĂ©es Ă participer dans lâaccompagnement et les plans dâinterven-tion de leur enfant.
Il est dâailleurs courant dâentendre que les parents sont des « partenaires », « avec lesquels on collabore » et quâils sont les « premiers intervenants » dans la vie de lâenfant. Par ail-leurs, en portant attention aux expĂ©riences rapportĂ©es par des parents et des intervenants, je constate que cet idĂ©al de collaboration est rudement mis Ă lâĂ©preuve, notamment en raison du manque de ressources et des listes dâattente, que ce soit pour accĂ©der Ă un mĂ©decin de famille, Ă des services dâintervention spĂ©cialisĂ©e ou de lâaccompagnement
psychosocial. Mes travaux mâont Ă©galement amenĂ© Ă aborder lâexpertise parentale et Ă souligner un Ă©lĂ©ment central dans les relations de collaboration entre les parents, les interve-nants et les professionnels : le partage des savoirs entre les diffĂ©rentes parties prenantes mobilisĂ©es autour de lâenfant.
QuelsâsontâlesâbĂ©nĂ©ficesâdeâcetteârecon-naissance de lâexpertise parentale ?Les mĂšres et les pĂšres dĂ©tiennent un savoir expĂ©rientiel, complĂ©mentaire Ă celui des intervenants et des profession-nels. Au fil de leur parcours, les parents dĂ©veloppent une connaissance pointue des particularitĂ©s de leur enfant (ex. forces, difficultĂ©s, goĂ»ts, intĂ©rĂȘts, façons dâentrer en interac-tion avec lui). Par la recherche dâinformation et au contact des intervenants et des professionnels, mais aussi dâautres parents, ils trouvent des ressources, sont confrontĂ©s aux dĂ©bats et controverses qui marquent le monde de lâautisme et apprennent Ă naviguer dans le RĂ©seau de la santĂ© et des services sociaux. Les parents peuvent Ă©galement possĂ©der des savoirs scientifiques et spĂ©cialisĂ©s (par exemple ĂȘtre infirmiĂšre) ou avoir accumulĂ© une quantitĂ© impressionnante dâinformation via les mĂ©dias sociaux, la lecture de livres spĂ©-cialisĂ©s, lâassistance Ă des confĂ©rences ou la participation Ă des formations. Lâassemblage quâils font de ces connais-sances diversifiĂ©es, couplĂ©es Ă leurs valeurs, leur vĂ©cu, leurs croyances et leurs appartenances sociale et ethnoculturelle, orientent leurs choix et dĂ©terminent ce quâils et elles consi-dĂšrent ĂȘtre bon ou nĂ©faste pour leur enfant.
Pour les intervenants et les professionnels, la prise en compte de lâexpertise parentale et des savoirs qui la constitue com-porte plusieurs avantages dont celui de mieux adapter les interventions aux particularitĂ©s de lâenfant, dâĂ©tablir des objectifs communs et en accord avec les prĂ©occupations
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des parents et dâapprendre de lâexpĂ©rience quotidienne des parents pour mieux intervenir auprĂšs de lâenfant. Pour les parents, ceci peut contribuer au dĂ©veloppement de leur pou-voir dâagir et Ă un plus grand sentiment de compĂ©tence, ce qui favorisent leur participation et lâĂ©tablissement dâune relation de confiance qui pourra non seulement bĂ©nĂ©ficier Ă lâenfant et aux parents, mais aussi aux intervenants qui sentent « quâils et elles font une diffĂ©rence dans la vie des familles ». Sur le plan social, lâexpertise parentale peut aussi ĂȘtre considĂ©rĂ©e comme un savoir collectif. La reconnaissance sociale de cette expertise partagĂ©e peut ĂȘtre source dâempowerment pour les parents et se rĂ©vĂ©ler un puissant moteur dâaction pour aider son enfant et agir plus globalement afin dâamĂ©-liorer les conditions de vie des personnes autistes et celles de leurs proches.
Quellesâ sontâ lesâ principalesâ difficultĂ©sâencore rencontrĂ©es par les parents ?Ătre parent dâun enfant autiste peut se rĂ©vĂ©ler un travail de grande ampleur en termes dâĂ©ducation, de stimulation, de recherche dâaide, de surveillance et de soin quotidien. Cet engagement de temps, dâĂ©nergie et de ressources peut avoir des rĂ©percussions importantes sur leur situation dâemploi, leur bien-ĂȘtre, leur sĂ©curitĂ© Ă©conomique et leur rĂ©seau personnel de soutien. Plusieurs parents dĂ©plorent vivre des difficultĂ©s en lien avec le manque de reconnaissance de leur expertise parentale. Ă titre dâexemple, des parents ont lâimpression que leurs inquiĂ©tudes ne sont pas prises en compte par des professionnels consultĂ©s, dâautres confient Ă©viter de poser trop de questions ou omettre de communiquer leurs apprĂ©-hensions par crainte dâĂȘtre identifiĂ© comme un parent qui « refuse de collaborer ». Plusieurs sont anxieux de perdre leurs services sâils dĂ©plaisent. Est-il possible que des parents nâaient pas obtenu de services parce quâils nâarrivaient pas, aux yeux des intervenants et des professionnels, Ă formuler
des objectifs pour orienter le plan dâintervention ? Une mĂšre peut-elle ĂȘtre considĂ©rĂ©e comme « refusant de collaborer » parce quâelle dĂ©sire parler de lâautisme en dâautres termes que ceux de la science ou du milieu de la rĂ©adaptation ? Ces situations, plus quâhypothĂ©tiques, sont dâautant plus inquiĂ©-tantes sachant que les familles ayant moins de ressources sont souvent celles qui arrivent le moins Ă se faire entendre et Ă faire reconnaĂźtre leurs compĂ©tences parentales aux yeux des professionnels de la santĂ© et des milieux de lâin-tervention spĂ©cialisĂ©e.
Comment les convaincre de leur lĂ©-gitimitĂ© Ă ĂȘtre intĂ©grĂ©s dans la prise en charge de leur enfant et comment doivent-ils valoriser leur expertise au-prĂšs des intervenants ?Les parents sont considĂ©rĂ©s comme les premiers respon-sables du bien-ĂȘtre et de la sĂ©curitĂ© de leur enfant. Partout, que ce soit dans les mĂ©dias, Ă lâĂ©cole ou dans leur entourage, on ne manque pas de leur rappeler, Ă diffĂ©rents moments et de diffĂ©rentes façons, la responsabilitĂ© qui leur incombe Ă lâendroit du bien-ĂȘtre de leur enfant. Le regard dĂ©sapproba-teur ressenti au supermarchĂ© lorsque lâenfant sâimpatiente ou exprime son mĂ©contentement en est un bon exemple. Plu-sieurs critiques pourraient ĂȘtre formulĂ©es quant aux normes sociales de la « bonne parentalitĂ© » et de leurs effets sur le bien-ĂȘtre des parents dâenfants autistes. Par ailleurs, cette responsabilisation accrue des parents offre aussi des possi-bilitĂ©s : les mĂšres et les pĂšres sont plus que jamais lĂ©gitimes de sâintĂ©grer dans les interventions et les accompagnements de leur enfant, que ce dernier soit autiste ou non. Plusieurs stratĂ©gies peuvent ĂȘtre envisagĂ©es. Une premiĂšre stratĂ©gie est dâapprendre des parents « qui sont dĂ©jĂ passĂ©s par là » pour savoir comment sâadresser et Ă qui. Par exemple, la formulation des demandes faites au mĂ©decin spĂ©cialiste
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ou Ă la directrice de lâĂ©cole sera diffĂ©rente. Ceci rejoint une deuxiĂšme stratĂ©gie visant Ă apprendre et Ă employer les termes utilisĂ©s par les intervenants et les prestataires de services. Une autre stratĂ©gie adoptĂ©e par des parents est dâĂȘtre accompagnĂ© dâun intervenant ou dâun professionnel en qui ils ont confiance. Ă cet Ă©gard, les intervenants sociaux qui adoptent une perspective sociale, ou Ă©cosystĂ©mique, peuvent se rĂ©vĂ©ler des alliĂ©s pour soutenir les parents, tra-duire leurs savoirs et mettre de lâavant leurs compĂ©tences et leur engagement auprĂšs de lâenfant. Les associations et les organismes de dĂ©fense des droits jouent Ă©galement ce rĂŽle important de soutien et de « traducteur ».
Que faire si lâintervenant refuse de considĂ©rer les parents comme de vĂ©ri-tables partenaires ?Jâai abordĂ© la reconnaissance de lâexpertise parentale comme une pratique sociale dont les milieux dâintervention, dâaccom-pagnement et la sociĂ©tĂ© en gĂ©nĂ©rale gagneront Ă adopter. Reconnaitre lâexpertise parentale revient Ă considĂ©rer les parents comme les experts de leur enfant. Câest donner de la crĂ©dibilitĂ© Ă leur point de vue et tenter de comprendre les raisons objectives (ex. manque dâargent ou logement trop petit) et subjectives (ex. tristesse, honte, valeurs) qui les amĂšnent Ă sâopposer Ă une dĂ©cision ou Ă choisir une modalitĂ© dâaccompagnement plutĂŽt quâune autre. Recon-naĂźtre leur expertise et les considĂ©rer comme de vĂ©ritables partenaires demande de les inclure dans les dĂ©cisions qui concerne lâenfant et Ă prendre le temps de bien les informer afin quâils et elles puissent prendre des dĂ©cisions Ă©clairĂ©es. Il ne sâagit donc pas de les cantonner dans un simple rĂŽle observateur ou dâinformateur sur lâenfant. La collaboration entre les parents et les intervenants se dĂ©roule relativement sans heurt lorsque les parents par-tagent la mĂȘme vision que lâĂ©quipe et quâils agissent comme
il est attendu quâils le fassent. Dans la rĂ©alitĂ©, des dĂ©saccords surviennent au niveau de la comprĂ©hension des besoins de lâenfant, de la vision de ses capacitĂ©s, des objectifs prioritaires et des façons dâintervenir. Ces dĂ©saccords sont inhĂ©rents au travail de collaboration dâoĂč lâimportance du partage des savoirs et des connaissances de chacun. Par ailleurs, un intervenant ou un professionnel qui refuserait de considĂ©rer le parent comme un vĂ©ritable partenaire se positionne en contradiction avec « le modĂšle du partenariat de soins et de services » qui est choisi dans le RĂ©seau de la santĂ© et des services sociaux et reconnu par lâOrganisation mondiale de la santĂ© (OMS, 2010). Le partenariat de soins et de services est dĂ©fini comme une relation de collaboration qui « sâinscrit dans un processus dynamique dâinteractions et dâappren-tissages et qui favorise lâautodĂ©termination [et] une prise de dĂ©cisions libres et Ă©clairĂ©es » (DeschĂȘnes et al., 2014 : 11). Les partenaires considĂ©rĂ©s sont les personnes autistes et leurs proches ainsi que les diffĂ©rents intervenants et profes-sionnels qui sont mobilisĂ©s, que ces derniers appartiennent ou non Ă la mĂȘme Ă©quipe, proviennent dâĂ©tablissements distincts ou non, Ćuvrent dans des secteurs dâactivitĂ© diffĂ©-rents comme la santĂ© ou lâĂ©ducation, ou offrent des services diffĂ©rents ou similaires.En terminant, jâaimerais ajouter que la personne autiste, quâelle soit mineure ou adulte, est souvent oubliĂ©e dans le dĂ©bat sur la reconnaissance de lâexpertise parentale. Il importe de trouver des façons de faire afin dâintĂ©grer la perspective de lâenfant ou de lâadulte concernĂ© dans le croisement des savoirs quâimpliquent les relations de collaboration entre les parents et les diffĂ©rents intervenants et professionnels mobilisĂ©s.
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Trois questions Ă ...
Professeure en design intĂ©rieur Ă la FacultĂ© de lâamĂ©nagement de lâUniversitĂ© de MontrĂ©al et membre du Laboratoire dâĂ©tude de lâarchitecture potentielle (LEAP), Virginie LaSalle dirige actuellement un projet intitulĂ© « Concevoir des lieux avec, par et pour les personnes autistes ». Ce projet vise Ă intĂ©grer les personnes autistes au processus de conception des lieux de vie qui leur sont destinĂ©s pour comprendre, Ă©valuer et incorporer des aspects favorisant le bien-ĂȘtre de ces principaux intĂ©ressĂ©s.
Virginie LaSalle, chercheure et professeure
Quel est lâintĂ©rĂȘt dâun milieu de vie adaptĂ© pour les personnes autistes ?Virginie LaSalle : Avoir des lieux qui correspondent aux prĂ©fĂ©rences par-ticuliĂšres des personnes autistes va permettre de rĂ©pondre Ă la variabilitĂ© et la diversitĂ© des besoins de ces per-sonnes. Le spectre de lâautisme est trĂšs
vaste et donc le rapport Ă lâenvironne-ment de ceux-ci lâest aussi. Il faut des lieux qui ont la flexibilitĂ© de rĂ©pondre Ă ces besoins divers ! En ayant des lieux adaptĂ©s, les personnes autistes vont pouvoir mettre leur Ă©nergie sur dâautres aspects de leur expĂ©rience gĂ©nĂ©rale. Ils ne seront pas contraints Ă porter une attention continue Ă des Ă©lĂ©-
ments de lâenvironnement qui seraient une source de stress ou qui demande-raient une certaine rĂ©sistance, comme le bruit, la lumiĂšre ou la composition spatiale trop ouverte par exemple. Un milieu de vie adaptĂ© leur permet de canaliser leur Ă©nergie et leur attention sur ce qui est le plus important selon le contexte et lâactivitĂ©.
On considĂšre lâautisme comme une variante de la diversitĂ© humaine. Notre recherche se fonde sur la participation active des personnes autistes dans le processus de conception des lieux qui leur sont destinĂ©s, pour mieux y inclure leurs prĂ©occupations, leurs prĂ©fĂ©rences, leurs maniĂšres dâĂȘtre.
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Trois questions Ă ...
Quels Ă©lĂ©ments sont Ă considĂ©rer dans la conception de lieux adaptĂ©s ?Virginie LaSalle : Les grands Ă©lĂ©ments du langage spatial sont Ă considĂ©rer, câest-Ă -dire lâĂ©clairage, lâamĂ©nagement, la matĂ©rialitĂ©, les vues extĂ©rieures, les dimensions de la piĂšce, mais nous res-tons trĂšs ouverts et trĂšs sensibles aux thĂšmes qui peuvent Ă©merger lors de la collaboration avec les personnes autistes. Cela dit, un Ă©lĂ©ment qui est trĂšs important est la socialitĂ© : comment notre environnement agit-il en tant que cadre aux relations sociales et quel impact a-t-il sur le confort des indivi-dus. Une des stratĂ©gies sur laquelle je travaille depuis quelques annĂ©es est de fournir plusieurs niveaux dâinterac-tion sociale dans les espaces, une gra-dation sociale. Par exemple, avant de pĂ©nĂ©trer dans une piĂšce, offrir un lieu oĂč on peut voir ce qui se passe dans lâespace sans participer Ă lâinteraction sociale ; ensuite dĂ©dier un endroit dans cette piĂšce oĂč on peut ĂȘtre Ă proximi-tĂ© de lâinteraction sans y participer. Ce sont des niveaux importants pour lâavancĂ©e vers autrui, mais aussi de retrait lorsque lâindividu vit un inconfort ou une dĂ©sorganisation.
Comment allez-vous intĂ©grer les personnes autistes Ă votre projet ?Virginie LaSalle : Notre projet se divise en trois volets interdĂ©pendants. Pre-miĂšrement, nous allons faire une Ă©va-luation post-occupationnelle des rĂ©si-dents de la maison pour jeunes adultes autistes de la Fondation VĂ©ro et Louis Ă Varennes pour Ă©valuer ce qui est une rĂ©ussite et ce qui lâest moins dans ce milieu de vie. Ces donnĂ©es vont ali-menter la deuxiĂšme partie du projet qui consiste en des ateliers de design collaboratif qui se dĂ©rouleront Ă lâUni-versitĂ© de MontrĂ©al. Des Ă©tudiants en design dâintĂ©rieur travailleront en colla-boration avec des personnes autistes Ă des projets de conception de lieux fic-tifs, afin que les propositions de design intĂšgrent le point de vue, lâexpĂ©rience et les prĂ©fĂ©rences de personnes autistes. Finalement, le matĂ©riel de communi-cation visuelle conçu par les Ă©quipes collaboratives (les visualisations, les perspectives, les autres reprĂ©senta-tions des lieux) sera utilisĂ© sur une inter-face en ligne pour sonder les personnes autistes sur leurs prĂ©fĂ©rences. Lâobjectif de cette troisiĂšme Ă©tape est dâobtenir un nombre important de rĂ©pondants pour avoir une reprĂ©sentativitĂ© de la diversitĂ© par les personnes autistes.Propos recueillis par Florence Renaud
UNE ĂQUIPE PLURIDISCIPLINAIRELe projet est rĂ©alisĂ© avec les co-chercheurs Baudouin Forgeot dâArc (psychiatrie) et Vincent LariviĂšre (sciences de lâinformation), de lâUniversitĂ© de MontrĂ©al. Mathieu Giroux, personne autiste, sâest joint Ă lâĂ©quipe durant lâĂ©laboration de la proposition de recherche et y demeurera Ă titre de collaborateur.
DES OBJECTIFS AMBITIEUXu Favoriser la participation des personnes autistes aux diffĂ©rentes Ă©tapes du projet.u Affiner notre comprĂ©hension du rapport quâentretiennent les personnes autistes Ă leur environnement.u Comprendre quel impact peut avoir la participation de personnes autistes au processus de conception dâespaces.u Trouver une recette qui permet de faire intervenir les personnes autistes dans le processus de conception et formuler des recommandations pour rĂ©itĂ©rer ce type dâexpĂ©riences.
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Coup de projecteur
Le Dimanche 4 octobre 2020, AnaĂ«lle Recher, ĂlĂ©ana CrĂšvecoeur et Laurence Ouellet ont couru un demi-marathon au profit dâIntĂ©gra-tion TSA (ITSA), organisme de QuĂ©bec oĂč elles travaillent en tant quâintervenantes. ITSA offre un parcours de formation en intĂ©gra-tion sociale, socioprofessionnelle ainsi quâen saines habitudes de vie Ă des adultes autistes de 21 ans et plus. Ayant un objectif initial de 2100 $, cette initiative des intervenantes a finalement permis de rĂ©colter un montant total de 2760 $. Les trois coureuses souhaitent remercier tous leurs donateurs, leurs supporters le long du parcours aux abords de la riviĂšre Saint-Charles, ceux prĂ©sents au dĂ©part et Ă lâarrivĂ©e, ceux qui ont rythmĂ© leurs pas grĂące aux messages vocaux sur lâapplication Motigo ainsi que leur petite Ă©quipe qui les a suivies pendant les 21,1 km. Elles remercient spĂ©cialement lâentreprise GFT Canada pour son gĂ©nĂ©reux don de 500 $. AnaĂ«lle, ĂlĂ©ana et Lau-rence sont fiĂšres de leur accomplissement et sont aussi trĂšs recon-naissantes envers tous ceux qui les ont encouragĂ©es de prĂšs ou de loin, faisant de leur dĂ©marche un succĂšs !
Demi-maradons pour ITSA