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SEPTEMBRE 2015 206 4 € ACIT Association Cultuelle Israélite de Toulouse LE MAGAZINE DE LA COMMUNAUTÉ JUIVE DE TOULOUSE ET DES PAYS DE LA GARONNE ÉCOLES, MOUVEMENTS, STRUCTURES… PANORAMA TICHRI : CE QU’IL FAUT SAVOIR POUR BIEN ABORDER 5776 OUI, LA JEUNESSE EST TOUJOURS LÀ !! RÉUSSIR VOS FÊTES DE TICHRI 5776

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SEPTEMbRE 2015N°206

4 €ACIT

Association CultuelleIsraélite de Toulouse

LE MAGAZINE DE LA COMMUNAUTÉ JUIVE DE TOULOUSE ET DES PAYS DE LA GARONNE

ÉCOLES, MOUVEMENTS,STRUCTURES… PANORAMATICHRI : CE QU’IL FAUT SAVOIR POUR BIEN ABORDER 5776

OUI, LA JEUNESSE ESTTOUJOURS LÀ !!

RÉUSSIR VOS FÊTES

DE TICHRI 5776

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AU MOMENT Où paraîtront ceslignes l’année 5775 sera sur lepoint de s’achever. Roch Hachana,

Kippour : voici venu le temps des bilans.Celui, collectif, des nations et celui, plusample encore, de la planète toute entière,cette précieuse orange bleue appelée àsupporter, très bientôt, onze milliardsd’humains, pas du tout résolus, hélas !, à enpréserver la fragile existence.

Bilan également, et peut-être surtout, quechacun d’entrenous se doit dedresser de sesintentions et de sesactes.D’un côté donc unmonde plus quejamais incertain oùs’effondrent leséquilibres d’hier,fussent-ils ceux dela terreur, et où sedressent ourenaissent de nouveaux périls.Ici, c’est la loi impitoyable et folle dumarché qui, livrée à elle-même et à sessuicidaires emballements, débordel’économie réelle, défie ou assujettit lepolitique, et nourrit ainsi la fatale méfiancedes peuples à l’encontre des dirigeants qu’ila pourtant élus.Là c’est une Europe en crise, doutantd’elle-même, qui hésite ou recule sur la voiedu renforcement pourtant indispensable deson union.Là encore, c’est la barbarie du fanatismed’un autre âge qui répand la terreur etconvertit à son rêve totalitaire de nouveauxadeptes au sein même de nos démocratiesessoufflées. Celles qui, cédant à la tentationdu repli et aux dérives du populisme,renoncent à leurs valeurs fondatrices et qui,récusant les tragiques leçons de l’Histoire,se résolvent, face aux tyrans du moment etau terme de quelques moulinets verbaux, àde nouveaux Munich.

On laisse ainsi un Vladimir Poutinepoursuivre sa «récupération» de l’Ukraine,en attendant d’autres «reconquêtes». On seprépare à une réinsertion d’un Hafez ElAssad, sanguinaire bourreau de son peuple,dans l’explosive poudrière d’un Proche-Orient en sanglante recomposition. Onconclut enfin, avec les ayatollahs deTéhéran et sous la pression notamment ducynique apprenti-sorcier américainObama, un accord « historique » qui, àmoyen et peut-être même à court terme,

s’avérera, ou plutôt seconfirmera fatal marchéde dupes.

Sombres perspectives.Elles pourraient inciterà la passivité, cettedémission de la volontéface à un destin aveugle.Celui que tisseraient,impavides les Parques,insensibles etinhumaines figures

d’une Fatalité transcendante.

Morale de l’impuissance et de l’inaction,celle que récuse fondamentalementl’éthique juive qui privilégie, en toutescirconstances, lucidité, engagement etaction réparatrice.Lucidité du regard sur soi à laquelle nousinvite, et même nous contraint, la sonneriedu Chofar que nous nous devons d’écouteret de faire résonner aux tréfonds de notreâme, le jour de Roch Hachana.Force de l’engagement réparateur au termede la fervente journée de Kippour où,débarrassés des oripeaux de l’arrogance etde l’oubli, nous implorons la miséricorde etle pardon de notre Créateur.Couronnement enfin de cette trilogie àSouccoth, moment de joie et espace desérénité dans ces fragiles cabanes deroseaux ouvertes vers le ciel…

Henri Amar

AVIVmag n°206 septembre 2015 3

Le billetd’henri

amar

bilans

Sommaire du N° 206

AUTOMNE 2015 - Tichri 5776

C’est le cœur de la famille, c’est la déferlanted’énergie, c’est la relève pour demain. Lajeunesse nous pousse, elle nous rappelle à l’ordreet nous motive. Etat des lieux à Toulouse > p 12

Le billet d’Henri Amar 3La page d’Yves Bounan 5Actualité religieuse : Tichri en pratique, horaires et lieux 6Petit manuel de Techouva 7Dossier “Côté Jeunesse” 12Les structures pour la jeunesse 14Les EEI, l’alya des jeunes Toulousaines 17La fête des enfants au Gan Rachi, CTeen, l’ORT 18Gan Israël, Lev Tahor 20La JJET, Hebraïca Jeunesse 22Les associations : FSJU, CRIF, Hebraïca, Wizo, KKL, EDJ, Radio Kol Aviv 24Le Bris des tables 29Brèves communautaires 30Mémoire : le traumatisme de Petitjean 32à lire 33Culture 34Le sourire de Maurice Bitoun 37Carnet communautaire 38

Ont contribué à ce numéroHenri Amar, Jacques Asseraf, Anny Beck, Dana Bensimon,Yves Bounan, Sophie Castiel, Néhama Chein, PatriciaDassa, Claude Denjean, Frédéric Kélif, Dominique Khalifa,Pierre Lasry, Laura Layani, André Loubaton, MauriceLugassy, Haya Matusof, Haïm Matusof, Yoseph YtzrakMatusof, Samuel Morali, Yaël Rueff-Salama, Kévin Sellem,Harold Avraham Weill, Nicole Yardeni.

Aviv mag est une publication de l’ACITAssociation Cultuelle Israélite de Toulouse, 2 place Riquet, 31000 Toulouse. Tél. 05 62 73 46 46Directeur de la publication : Yves Bounan Directeur de la communication : Serge SellemDirecteur de la rédaction : Pierre LasryRédaction et coordination : Yaël Rueff-Salama Crédit photo : LSP, Bernard Aïach, Yaël Rueff-SalamaDesign, production : LSP, 11 rue Adonis, 31200 Toulouse, tél. 05 61 13 18 18, [email protected] Régie publicitaire : Joëlle Adjedj

N° de commission paritaire : 1106G88068 Dépôt légal à parution

Arié Hénin et Raphaël Montanès : “”Garde la Mezouza et laMezouza te gardera”

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AVIVmag n°206 septembre 2015 5

CES FêTES DE TICHRI,sachons-le et comprenons-le,seront le reflet des prochaines

années à venir.D’abord en raison de l’avénement d’unenouvelle équipe qui doit assurer lacontinuité tout en apportant “sa” touchede modernitéEnsuite, à cause de la dynamique desdéparts vers Israël qui s’est accélérée ;depuis le début de l’année, 55 foyers,soit 140 Toulousaines et Toulousainsont décidé de s’installer en Israël.Enfin, 13 jeunes bacheliers de l’annéeont décidé de poursuivre leurs étudesen Israël, c’est le plus gros départjamais enregistré (11 sont issus d’OhrTorah).Ces quelques chiffres ont un impactimmédiat, ils veulent dire pour notrecommunauté 13 mariages de moins, 13familles qui ne participeront pas à la viecollective, et donc une trentained’enfants qui n’iront pas dans nos écolesjuives.Il faut faire ce constat en sachant quedepuis de nombreuses années, certainsjeunes avaient déjà décidé de partir versd’autres villes françaises oueuropéennes pour y faire des études oupour trouver un emploi.

Pour autant, si je me suis présenté avecmes collègues aux dernières électionsde l’Acit, ce n’est pas seulement pourfaire ce constat, mais pour trouver dessolutions car je ne me résoudrai jamaisà des bilans médiocres ni ne melimiterai à des discours défaitistes.En voici 4 exmples.1- Déjà je veux acter et constater qu’il

reste à Toulouse une belle jeunesse,ambitieuse, et nous ferons tout notrepossible pour la soutenir. Nous avonsdéjà commencé cet été en aidant lesEEIF, le BBYO et en maintenant notreaide à Lev Tahor.Ce que nous voulons ainsi ?Tout simplement le meilleur pour nosenfants. Car ils ne sont pas simplementl’avenir de notre communauté, ils sontles citoyens de demain.

2- Dès la rentrée de septembre, il fautque les jeunes prennent part aux officesde Chabbat : Pour ce faire, nousorganiserons tous les mois un Chabbatcommunautaire dans toutes lessynagogues, afin de créer davantage delien entre les familles.

3- Nous allons demander aux traiteursde tout mettre en œuvre pour organiserdes repas lors des conférences et descours que nous organisons à l’EDJ.Nous avons bons nombre de projets, etnous avons besoin de participants pourles réaliser.Plus que jamais, il faut que toutes lespersonnes, quel que soit leur niveaureligieux, appliquent le slogan « venezcomme vous êtes » ! En clair etsérieusement, qu’elles se sententintégrées et soient partie prenante denotre communauté.

4- La communauté actuelle ne peut pluscompter que sur une poignée depersonnes pour la faire vivre, et ce n’estpas normal, ce n’est pas digne de notretradition. Il appartient à tous les juifs de

la région, et non pas à un groupeuniquement de se mobiliser, de serapprocher de nos lieux de culte et deculture, Notre communauté a toujours été citéeen exemple à cause de son unité, et deson dynamisme au sein des associations.C’est cette unité que nous devonspréserver, et encore améliorer. Jemettrai tout en œuvre pour ma part,pour favoriser l’unité de notrecommunauté, et pour lerapprochement entre les associationset les hommes.

Cessons de laisser nos institutionsenfermées dans les contingences duquotidien. Nos institutions doiventdisposer de ressources pour sedévelopper, d’ambition pour êtrevisibles. Ces ressources et cetteambition, c’est vous, par votreprésence, et par votre soutien qui lesoffrez à la collectivité !Cette année, pour Tichri, venez avecvos familles dans les synagogues, veneznous prouver que nous ne sommes pasdans le déclin, mais au contraire quenous nous appuyons sur la situationactuelle pour rebondir, car noussommes un peuple uni et debout.

Chers coreligionnaires, notrecommunauté n’est certes pas parfaite,mais c’est la nôtre.Ensemble prenons en soin !

Chana Véhatima Tova

Yves BounanPrésident de la communauté juive de Toulouse

C’est ensemble et lucidesqu’il faut regarder le futur.

La page

d’yves

bounan

4 AVIVmag n°206

RÉSERVEZ VOTRE PLACE DE kIPPOURPour des raisons techniques, seront prioritaires cette année les personnes

qui auront réservé et acquitté à l'avance leur places de kippour.VOUS POUVEZ ENCORE LE fAIRE PAR RETOUR DE COURRIERPlace homme > 50 € adhérent > 100 € non adhérent Place dame > 35 € adhérente > 70 € non adhérentePlace Jeune > 15 € adhérent > 30 € non adhérent

Nom : ...................................... Prénom : .............................. Nombre enfants : ..........

Lieu de culte : ..............................................................Joindre un chèque correspondant au prix des places à réserver et l’adresser avec ce coupon àACIT 2 place Riquet 31000 Toulouse

Merci

IMPORTANT

POUR MIEUxAGIR ET êTREGUIDÉ DANSLES GRANDS MOMENTS

Les Guides Thématiques de l’ACIT bientôtà votre disposition

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Petit manuel de Techouva

SI DE TRèS NOMBREUSESraisons ont été apportées parnos sages pour expliquer le sens

de cette mitsva si particulière, il s'agiten réalité d'une gzeirat hakatouv, c'est uncommandement totalement irrationnel.Le Rambam, Maimonide, rapporte qu'ily a malgré tout une allusion très claire.Le son strident vise à nous réveiller età nous sortir de notre torpeur, puis àfouiller dans nos actions afin de revenirvers Dieu.Le Shoffar serait donc, d'après le Ram-bam, un catalyseur de Techouva. Ilserait là pour allumer l'étincelle, créerl'électrochoc qui nous permettra de re-venir vers Dieu'.Pourquoi pas après tout. Reste à com-prendre pourquoi le Rambam nousparle de fouiller dans nos actions. Nesommes nous pas au courant de nosmauvais agissements? Avons nous vrai-ment besoin de fouiller pour découvrirles fautes que nous aurions commises?N'est ce pas de la malhonnêteté intellec-tuelle?Par ailleurs, nous savons que RoshHashana n'est paradoxalement pas unjour de Teshouva. Le Rambam expliquede fait que la confession de ses fautes,vidouï, est une étape indispensable à laTeshouva. Or le vidouï est totalementabsent du rituel de Rosh Hashana, toutcomme les supplications d'ailleurs.Comment peut-on donc considérerRosh Hashana comme le 1er des 10jours de pénitence si les éléments indis-pensables à celle-ci en sont absents ? Le secret de la réponse se cache dans lasubtilité de la Techouva. S'il apparaîtextrêmement clair à tout le monde qu'ilest indispensable de regretter ses fauteset de s'engager à ne plus les réitérer àl'avenir, il est déjà beaucoup moins évi-dent qu'il faille aussi s'intéresser à nosbonnes actions !Ont-elles été toujours accomplies avecconcentration, dans la bonne humeur,sans contrainte?

Ou ont-elles été parfois (souventmême) accomplies par dépit, le cœuréteint, sans envie?Un homme peut se retrouver boule-versé de constater en se présentantdevant Dieu à 120 ans, qu'aucune desmitsvot qu'il a pourtant accomplies ri-goureusement durant toute sa vie n'estinscrite à son profit au tableau des mé-rites. Il se défendra alorsmaladroitement : "je ne comprends pas, j'aipourtant prié 3 fois par jour durant toute mavie. Pourquoi aucune des ces prières n'est ins-crite à mon compte?" On lui répondraalors :"certes tes lèvres ont remué 3 fois parjour. Mais à quoi pensais-tu à ce moment-là? Étais-tu vraiment tourné vers ton créateurou étais tu perdu dans tes pensées ?". Quelledéception! C'est exactement le sens de la Teshouvade Rosh Hashana et du Shoffar qui l'ac-compagne. Nous encourager à fouillerau plus profond de nous même afin depasser au peigne fin les actions positiveset les améliorer. C'est d'ailleurs là lesens du mot Shoffar qui vient du mot"leshaper", améliorer.Et c'est sans aucun doute le travail leplus difficile. Accepter que la Techouvane concerne pas seulement les mau-vaises actions mais aussi les bonnes (oucelles que l'on croit être bonnes tout dumoins).Beau challenge. à nous de le relever etd'éviter ainsi de terribles désillusions.

Soyez toutes et tous, ainsi que vos fa-milles, inscrit(e)s dans le livre de la vieet que l'année 5776 vous apportel'abondance, la joie et la santé.

Avraham WEILL, (inspiré d'un commentaire du Rav Eliahou Schlesinger)

Judaïsme

AVIVmag n°206 septembre 2015 7

Plus que quelques jours avant de se laisser transporterpar le son émouvant du Shoffar.

Les lieuxde culte

à VOTRE DISPOSITION LE JOUR DE kIPPOUR

HALLE AUx GRAINSPlace Dupuy - 31000 Toulouse

EDJ/ORANAIS -HEKHAL DAVID2, place Riquet - 31000 Toulouse

PALAPRAT2, rue Palaprat - 31000 Toulouse

CHAARé EMETH35, rue Rembrandt 31100 Toulouse

ADATH YéCHOUROUNACHKéNAzE EDJ 2, place Riquet - 31000 Toulouse

TOURNEFEUILLEBIRKAT HAïM73, route de Tarbes - 31170

ADATH ISRAëL17, rue Alsace Lorraine - 31000Toulouse

BALMA - BETH YOSSEFChemin des Arènes - 31130 Balma

ORATOIRE DE L’UNIONFoyer de la grande halle, rue deSomport - 31240 l’Union

OHR TORAHMICHKAN NESSIM33, rue Jules Dalou - 31500 Toulouse

LES JARDINS DE RAMBAM Chemin de Tucard - 31650 St-Orens

ORT - ORATOIRE OR YOSSEF 14, rue E. Collongues31770Colomiers

GAN RACHITéPHILA LE MOSHé8, Imp Suzanne Lenglen 31200 Toulouse

RITE ACHKENAzE-YECHOUROUN• Roch-Hachana : 17 rue AlsaceLorraine• Yom Kippour : EDJ, salleJérusalem• Souccot—Simha Torah (avecSoucca) : Rue Jules Chalande• Chabbat Béréchit : 17 rue AlsaceLorraine

SOUCCOT

6 AVIVmag n°206

SELIHOT Jusqu’au mardi 22 septembre2015 :• lundi et jeudi : 5h45• semaine : 6h00

VEILLE DE ROCHHACHANA Dimanche 13 septembre 2015 :• Sélihot : 6h00 A. Yéchouroun :7h au Gan Rachi suivi deHatarat Nédarim (annulationdes vœux).• 9h00 : visite au cimetière(prière pour les morts).• Allumage des bougies : entre18h49 et 19h52.• Minha : 19h30 suivi d’Arvit du1er soir de fête. A. Yéchouroun :19h45

1ER JOUR DE ROCHHACHANA Lundi 14 septembre 2015• Chahrit : 8h00A. Yéchouroun : 9h00Sonnerie du Choffar• Minha : 19h• Tachlikh :19h30(Pont de Constantine du centre ville)(Pont de l’Hers de Balma)(Garonne, ave H. Barbusse,route d’Espagne de ChaaréEmeth)(Pont du Touch de Birkat Haim, Tournefeuille)(Canal latéral du Gan Rachi, à100 m de l’école)• Arvit : 20h A. Yéch : 20h45• Allumage des bougies : après20h51

2E JOUR DE ROCHHACHANA

Mardi 15 septembre 2015 :• Chahrit : 8h00 (A.Yéchour. :9h00)Sonnerie du Choffar• Minha suivi d’Arvit deChabbat: 19h30A. Yéchouroun : 19h30Arvit et fin de fête : 20h49

JEUNE DE GUEDALIA Mercredi 16 septembre 2015• Début du jeûne : 6h05• Selihot : 6h• Chahrit : 7hA. Yéchouroun : 6h30 au GanRachi• Minha suivi de Arvit : 19h30 • Fin du jeûne : 20h40

CHAbbAT VAYELEkHCHOUVA Vendredi 18 septembre 2015• Minha : 19h30• Allumage des bougies avant19h43Samedi 19 septembre 2015• Chahrit : 8h30 A. Yéchouroun : 10h00Cours : 18h30• Minha suivi de Arvit : 19h15Fin de chabbat : 20 h 42

VEILLE DE kIPPOUR Mardi 22 septembre 2015• Sélihot : 6h00, suivi de Chahritet de Hatarat Nédarim(annulation des vœux).• Visite au cimetière (prière pourles morts) : 9h00• Minha : 14h30• Allumage des bougies : avant19h36 (début du jeûne)• Kol Nidré : 19h30, suivi d’Arvitde Kippour et de la journéesolennelle de prièreA. Yéchouroun : 19h30 à l’EDJ.

JOURNEE DE YOMkIPPOUR Mercredi 23 septembre 2015 :• Chahrit : 8h00A. Yéchouroun : 9h00 (Yizkor vers 13h00)• Néïla (clôture) : 19h15• Fin du jeûne : 20h34

CHAbbAT HAAZINOUCHOUVA Vendredi 25 septembre 2015• Allumage des b. avant 19h30• Minha suivi de Kabalat

Chabbat : 19h15A. Yéchouroun : 19h30Samedi 26 septembre 2015• Chahrit : 8h30 A. Yéch. : 10h00Cours : 18h15• Minha : 19hArvit et fin de chabbat : 20 h 29

VEILLE DE SOUCCOT Dimanche 27 septembre 2015 :• Allumage des bougies : avant19h28• Minha 19h15, suivi d’Arvit defête

A. Yéch : 19h30 rue J. Chalande.

1ER JOUR DESOUCCOT Lundi 28 septembre 2015 :• Chahrit : 8h30 (Mitsva duloulav) A.Yéchouroun : 10h00• Minha : 19h15 suivi d’Arvit deFête.• Allumage des bougies du 2ejour de fête : après 20h28

2E JOUR DE SOUCCOT Mardi 29 septembre 2015 :• Chahrit : 8h30A. Yéchouroun : 10h00• Minha : 19h suivi d’Arvit• Fin des premières fêtes : 20h27

CHAbbAT HOLHAMOED SOUCCOT Vendredi 2 octobre 2015 :• Allumage des bougies avant19h14• Minha suivi de KabalatChabbat : 19hA. Yéchouroun : 19h15Samedi 3 octobre 2015• Chahrit : 8h30 A. Yéchouroun : 10h00Cours : 18h• Minha suivi de Arvit : 18h45Fin de chabbat : 20 h 14

HOL HAMOEDSOUCCOT Mercredi 30 septembre, jeudi 1er,vendredi 2 et dimanche 4ocrtobre 2015• Chahrit : (pas de téphilines)• Mercredi, jeudi et vendredi : 7h• Minha suivi d’Arvit: 18h45

HOCHAANA RAbbA(VEILLÉE D’ÉTUDE) Samedi 3 octobre 2015 : A partir de 22h30 jusqu’à l’aube. Dimanche 4 octobre 2015 :• Chahrit : 7h30• Allumage : avant 19h13• Minha suivi de Arvit de fête :19h, A. Yéchouroun : 19h15

CHEMINI ATSERET Lundi 5 octobre 2015 :• Chahrit : 8h30A. Yéchouroun : 10h00 (Yizkor)• Minha : 19h suivi d’Arvit etréjouissances de Simhat Torah,procession des SépharimA. Yéchouroun : 19h15• Allumage des bougies : après20h12

SIMHAT TORAH Dernier jour de Fête :Réjouissance avec la TorahMardi 6 octobre 2015 • Chahrit : 8h30 - A. Yéch.10h00• Minha : 19h suivi d’Arvit A. Yéchouroun : 19h15• Fin de fête : 20 h 11

CHAbbAT bERECHITVendredi 9 octobre 2015 • Minha suivi de KabalatChabbat : 19h• Allumage des b.avant 19h14Samedi 10 octobre 2015• Chahrit : 8h30 A. Yéchouroun : 10h00Cours : 17h45• Minha : 18h30Arvit et fin de chabbat : 20 h 05

Judaïsme

pratiqueRav Y.Y. MATUSOFTOUT CE qU’IL fAUT SAVOIR

ROCH HACHANA YOM kIPPOUR

SIMHAT TORAHCHEMINI ATSERETTichri en pratique

HOCHAANA RAbbA

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De tous les rites qui ponctuent le Yom Kippour, le jeûne apparait comme le plus emblématique, pour nombre de juifsd’affirmation. Aux yeux de nos coreligionnaires, il résume à lui seul la solennité et l’austérité de cette journée ànulle autre pareille. Gestuelle et paroles dédiées dans un même élan vers un Au-delà, le rite structure fortementnotre relation au Ciel.

SEUL JEûNE DU CALEN-DRIER hébraïque directementordonné par le Texte biblique, il se

retrouve chargé d’une forte connotationreligieuse et spirituelle. Et, dans l’histoirede chaque individu juif, il va véhiculer uncertain nombre de souvenirs ou de cou-tumes quand ce dernier se retourne surson passé individuel ou familial.Trait d’union ou lien unique qui nourriten chacun un sentiment d’appartenancecommunément partagé, il s’imposecomme le parfait marqueur identitaired’un vieux peuple auquel vont continuerd’adhérer les plus éloignés de la pratiquereligieuse.Le jeûne s’entend comme un acte decontrition que traduit une mortificationtoute relative et limitée dans le temps,pour des défaillances dont nous serionscomptables. Pénitence et demande depardon dans la reconnaissance implicited’une conduite non-conforme aux termesdu contrat passé aux origines avec leCiel. Acte d’humilité par excellenced’une créature consciente de sa finitude,son respect entérine une certaine dimen-sion dérisoire de notre existence enendossant, l’espace de 25 heures, un sta-tut de précarité.

Dès lors que, par la privation momenta-née de nourriture, on s’abstient derépondre aux besoins élémentaires del’organisme, on abandonne, en quelquesorte, notre souveraineté sur notre corpsdont nous ne sommes, faut-il le rappeler,que de simples locataires quand le véri-table propriétaire se trouve au dessus denous.Toutefois, en le soumettant ainsi à cetteépreuve physique, on accepte par cettedémarche, le joug d’une Transcendance.Avec le souhait éminemment humain desusciter une mansuétude pour les défail-lances morales ou spirituelles dont nousnous serions rendus coupables.Toujours dans la conscience lucide qu’àlui seul le jeûne ne saurait exonérer detous les manquements portés à notre cré-dit à l’égard du Ciel ou vis-à-vis deshommes. Et, dans cette halte dans

l’écume de nos jours, une méditationsalutaire s’inviterait pour nous permettrede nous interroger sur la vanité deschoses ou le sens de l’existence.

En soulignant de la sorte les fragilités denotre fonctionnement physiologique et sadépendance vis-à-vis des nourritures ter-restres, cette contrainte faite au corpsrévèle paradoxalement une tentative,certes éphémère et limitée, de maitriserpulsions et forces animales qui régissenttoute vie. En s’y conformant, on défiel’espace d’une journée, l’état de natureaux règles intangibles et inexorables.C’est là, la signification première du rite,sa raison d’être pour mettre en exerguel’essence même du judaïsme.Défi permanent à la nature et à ses lois.Opposition frontale aux déterminismesqui régulent la marche du monde et sescréatures. Quand, insolemment, lejudaïsme proclame la Présence d’unDieu Un et invisible, il enfreint avec une

audace inouïe l’impérium des sens et latyrannie de la Raison. Quand, par desgestes venus d’ailleurs, le rite nousenjoint de rompre le cours de notre quo-tidien, pour une prière ou unebénédiction, il nargue, en quelque sorte,la prétention de la nature à nous dicterses lois et à nous imposer ses servitudes.Il entend ainsi nous garder en éveil pourcontinuer à témoigner, dans tous lesrecoins de notre existence, d’une Pré-sence. A nous échapper par à-coups de lamatérialité terrestre et à essayer de nousaffranchir quelque peu de ses pesan-teurs. C’est la mission assignée à Israël :celle à laquelle nous adhérons quand, àKippour, nos pas nous conduisent versnos synagogues.Jacques ASSERAF

AVIVmag n°206 septembre 2015 9

KIPPOUR

Par Jacques Asseraf

« POURqUOI JEÛNONS-NOUSsans que Tu t’en aperçoives ? »

Isaïe 57-58

L A TORAH ORDONNEQUE tout Israël (hommes,femmes et enfants) se rassem-

ble à l’issue de l’année chabbatique, pen-dant la fête de Souccot, le deuxièmejour de cette fête, et qu’on fasse devantle peuple réuni, la lecture de certainesparties du cinquième livre de Moïse (ap-pelé Michne Torah). Dans le Talmud, elleest mentionnée sous le nom de «Hakhel»(Kiddouchine 34a). Bien qu’il s’agissed’une commandement positif lié à unedate fixe, les femmes y sont astreintes,comme il est précisé dans le texte.Ce qui distingue le peuple d’Israël, c’estla Torah.Par elle, nous sommes séparés de tousles peuples de la terre, par elle seule,notre peuple bénéficie du monde futur.Il est donc essentiel que, périodique-ment, nous soyons tous rassemblés pourentendre le message du Livre, il est im-portant que ce message soit entendu partout le peuple, hommes, femmes et en-fants. Ils se demanderont quel est lesens de cet immense rassemblement, etils réaliseront que c’est la Torah qui estnotre trésor le plus précieux, notregloire et notre honneur. Ils apprendrontà l’apprécier, à l’aimer et voudrontconnaître Celui qui nous l’a donnée, lecraindre et l’aimer comme il est dit dansle texte : « Qu’ils apprennent à révérer l’Eter-nel » (Sefer ha’hinou’h).D’après les sages du Talmud, enfants«TAF» cité dans le verset signifie les bé-bés, même ceux qui tètent encore leurmère. Les hommes doivent venir pourapprendre, les femmes doivent venirpour écouter, et les bébés, pourquoiviennent-ils ? Pour assurer une bonnerécompense à ceux qui les accompa-gnent. Lorsque Rabbi Josué entenditcette interprétation du verset, que sesamis avaient apprise le jour même à layeshiva et qu’il avait réussi à savoiraprès avoir insisté auprès d’eux, il

s’écria : « Vous avez une si belle perle dansla main et vous vouliez m’en priver ! » (‘Ha-guiga, 3a). Ce qui amena Rabbi Josué às’exclamer avec tant d’enthousiasme surle leçon qu’il venait d’entendre, c’est lefait qu’il avait lui-même été amené à layeshiva dans son berceau par sa mère.Elle disait toujours : « Il faut que mongarçon s’habitue aux paroles de la Torah.En vérité c’est la raison essentielle pour ame-ner les bébés à la lecture publique de la To-rah » (Talmud Jérusalem Yebamoth).Depuis la destruction du Temple etjusqu’à sa reconstruction, très bientôt,et de nos jours, nous n’avons plusl’usage de mettre en pratique cette

Mitsva du « Hakhel ». Pour autant, laTorah et les Mitsvot sont immuables, ycompris les préceptes en vigueur uni-quement à l’époque du Temple, dont lemessage spirituel et profond conservetoute sa valeur. Il convient, alors,d’adopter la pratique la plus adaptée àcette commémoration (Rabbi de Luba-vitch).L’enseignement hassidique place le «Ha-khel » comme une année d’unité de toutle peuple juif. Les réunions y sont alorsmultipliées et toute occasion est saisiepour se rapprocher soi-même et rap-procher tous les autres de la Volonté deDieu. Les différences entre le riche etle pauvre, l’érudit et l’ignorant, lesgrands et les petits, disparaissent. Tousunis reçoivent et intériorisent les ensei-gnements de la Torah. Par ailleurs, le «Hakhel » souligne aussi l’importance del’éducation. En effet, les enfants les pluspetits, dont la compréhension n’est pasdéveloppée, participent également au «Hakhel », permettant à ceux qui lesconduisent d’être récompensés.Préparons-nous et engageons-nouspour ce grand rassemblement de l’annéede « Hakhel » dans l’unité et la joie deSouccot dans le troisième Temple re-construit et avec la réalisation de la pro-phétie de Jérémie : « Me voici les ramenerdes pays du Nord, les rassembler des extré-mités de la terre … Une grande assembléereviendra ici ».« Kahal Gadol Yachouvou Hena » (Jérémie31.7-Haftara, deuxième jour de RochHachana).

Chana Tova et Hag Samea’h Ouchnat Guéoula.

Rav YY Matusof

5776 :Année de « Hakhel »

8 AVIVmag n°206

Judaïsme

Par Yossef Matusof

Et Moïse prescrit cet ordre : « Au bout de sept ans, au temps de l’année de la Remise, lors de la fête desTentes, au moment où tout Israël vient se présenter devant le Seigneur ton Dieu à l’endroit qu’Il aurachoisi, tu liras cette loi, en face de tout Israël, à leurs oreilles. Assemble le peuple, hommes, femmes,enfants et l’étranger qui est dans tes portes, afin qu’ils écoutent, qu’ils apprennent à craindre le Seigneurton Dieu et qu’ils veillent à accomplir toutes les paroles de cette loi.» (Deutéronome chapitre 31, 10 à 12)

Les différences entre leriche et le pauvre, l’éruditet l’ignorant, les grands etles petits, disparaissent.

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AVIVmag n°206 septembre 2015 11

Jalons de la communauté

IL PEUT ARRIVER parfois que l’enfant ait désobéi,que, dans un instant de révolte, il ait fait ou dit deschoses qui, fondamentalement, ne lui ressemblaient

pas. Au moment, qui vient toujours, où il veut retrouverla certitude de leur amour, il se présente devant eux et saseule venue est, en soi, une demande de pardon. Ses pa-rents sont liés à lui par nature ; ce lien-là, même quand ilsemble affaibli, est toujours présent et il révèle sa puis-sance dès qu’il est sollicité. Quels que soient les actescommis, l’enfant a toujours une place dans le cœur de sesparents.Yom Kippour est un jour où des sentiments similaires nousaniment. L’année écoulée a apporté à chacun son mélange particu-lier de réussites et, peut-être, de défaillances. Parfois,celles-ci ont pu nous écarter du chemin tracé de toute éter-nité par notre Créateur, notre Père. Parfois, lorsque nousnous arrêtons un instant et que nous prenons consciencede l’ampleur de cet éloignement, une idée bouleversantenous envahit : « Et notre Père ? Et Son amour ? » Yom Kippour arrive et la perspective change. Comme des enfants, nous venons devant Lui en ce grandjour.Nous Lui demandons – dans les mots antiques de la prière,dans les cérémonies éternelles du jour, dans les chants quisemblent pénétrer les cieux – de nous renouveler Sonamour paternel.

Sans doute est-ce la raison qui fait que, ce jour-là, les synagogues voient revenir ceux qui, dans l’année, n’enconnaissent pas toujours et régulièrement la route.

Sans doute est-ce la raison, aussi, pour laquelle les prièresqui s’y élèvent évoquent davantage des cris du cœur quedes mots ritualisés.

Le jour de Yom Kippour est ce moment unique où notrePère, Dieu, entend nos demandes et voit notre venue. Il est ce jour où l’essence de notre âme s’unit à l’essencedivine. Il est enfin ce jour où tous les bonheurs de l’année quicommence sont comme en germe, ne demandant qu’à apparaître dans notre quotidien. Yom Kippour est bien ce jour unique. Dieu nous y attend,nous y vivons. Pour une année bonne et douce.

CHANA TOVA.Bonne et douce année.

Rav Haim Matusof

L’enfant a toujours un instinct sûr. Il sait, que, lorsqu’il désire ardemment quelque chose, il peut le demander de tout son cœur.Il sait que, très probablement, sa sincérité fera son effet et que sesparents, qui l’aiment au-delà même de ce qu’il peut imaginer, nerésisteront pas à sa demande : ils lui donneront ce qu’il désire.

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10 AVIVmag n°206

Cette année est une année embolismique. Aussi notre ca-lendrier compte-t-il cette fois treizemois. Au lieu d’un seul Adar, nous

en avons deux : Adar-Richon (Premier Adar)et Adar-Chéni (Deuxième Adar).Notre calendrier juif est basé sur la lune.Celle-ci, au commencement de chaque moishébraïque, paraît dans le ciel sous forme demince croissant qui grandit chaque nuitjusqu’à devenir une pleine lune bien ronde aumilieu du mois. Ensuite, elle commence à dé-croître et finit par disparaître complètement vers la fin du mois,pour paraître de nouveau au commencement du mois suivant.Quand la lune paraît d’abord sous forme de mince croissant,elle est appelée « Nouvelle Lune » (en hébreu Molad : naissancede la lune). Le Chabbat qui précède la Nouvelle Lune, nousannonçons et bénissons le mois nouveau (sauf celui de tichriqui est béni par Dieu seul). La période comprise entre uneNouvelle Lune et une autre est d’un peu plus de vingt-neufjours et demi. C’est la durée d’un mois lunaire. Toutefois,comme nous ne pouvons avoir une moitié de jour appartenantà un mois, et l’autre moitié au mois suivant, notre calendrier aété arrangé de telle sorte que nous ayons des mois hébraïquescomprenant tantôt vingt-neuf jours, tantôt trente, jamais plus,jamais moins.

Voilà pourquoi nous avons parfois un seuljour de Roch’Hodech, et parfois deux. Unseul, cela signifie que le mois en courscompte vingt-neuf jours. Dans le cas oùil y en a deux, le second jour deRoch’Hodech est le premier jour dunouveau mois, tandis que le premier estle dernier jour (le trentième) du moisfinissant.

Souvenez-vous bien de cela.Ainsi quand nous avons annoncé la Nouvelle Lune d’Adar-Richon (cette année), nous avons dit : « Roch’Hodech Adar-Ri-chon sera le vendredi et le samedi ; puisse-t-il nous êtrebénéfique ! ». Cette annonce nous fait comprendre immédiate-ment que le mois finissant de Chevat compte trente jours, et quele premier jour d’Adar-1 est le Samedi qui suit.Dans une année « régulière », nous avons six mois « pleins » detrente jours chacun, et six mois « courts » de vingt-neuf, alternant les uns avec les autres (30-29, 30-29, etc …). Ce quinous donne un total de 354 jours dans l’année hébraïque (cer-taines années, nous « perdons » un jour, d’autres, nous en«gagnons» un, ce qui fait un total annuel de 353 ou 355 joursselon le cas. Il y a de bonnes raisons à ces fluctuations : cellepar exemple d’éviter que Yom Kippour ne tombe un vendrediou un dimanche. Par le Rav Yossef Y. MATUSOF

5776 : une année de 13 mois

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AVIVmag n°206 septembre 2015 13

Grande fête de Souccotau Gan Rachi

8 impasse Suzanne Lenglen

le mercredi 30 septembre après midi et soirée

“Simhat Bet Hachoeva”Animation pour adultes et enfants, jeux gonflables, travaux manuels

Tsivot-hachem - Cours et conférenceMusique

Goûter apéritif, dîner sous la soucca

Les jeunes doivent s'approprier les lieux et s'y sentir chezeux, comme cela était le cas il y a une quinzaine d'annéeset que le bâtiment était tous les jours, tous les chabbats ettoutes les fêtes rempli de jeunes et d'animation.Dans cette optique, voici quelques uns des premiers pro-jets que nous allons essayer de concrétiser assezrapidement:- Créer le Bureau de la Jeunesse qui réunira un représen-tant de chaque mouvement de jeunesse leur permettant dese rencontrer et d'initier des projets communs. Cette struc-ture facilitera également la relation entre la jeunesse et leConseil d'Administration de l'ACIT.- Mettre en place un office des jeunes hebdomadaires à lasynagogue de l'EDJ: les jeunes prennent les commandesde la synagogue et dirigent l'office. C'est en se sentant chezeux que les jeunes retrouveront les chemins de la syna-gogue.- Organiser l'anniversaire de Bar-Mitsva à la synagoguede l'EDJ : chaque année, nous encouragerons nos jeunesà inviter à la synagogue leurs amis et leur famille à l'occa-sion du chabbat anniversaire de leur Bar-Mitsva pourrenouveler leur prestation (office, lecture de la torah, dis-cours...). Les jeunes ont souvent beaucoup travaillé pource moment important de leur vie religieuse et il serait inté-ressant de leur proposer de réitérer leur performanced'année en année; ce qui créerait une animation régulièreà la synagogue le Chabbat.- Organiser un repas chabbatique mensuel pour les jeunes:une semaine sur 4, les jeunes sauront qu'ils pourront se re-trouver à l'EDJ pour partager ensemble un chabbat.- Créer au sein de l'EDJ un foyer de la jeunesse, c'est-à-dire une salle qui soit dédiée aux jeunes. Dans cet espace,ils pourront travailler entre les cours durant la journéemais ce sera aussi et surtout un lieu de rencontre, d'activi-tés et d'évènements qui doit être équipé en conséquence(WIFI, ordinateurs, bureaux, jeux vidéos, baby-foot...).- Proposer à la cafétéria de l'EDJ un menu étudiant avecun prix qui puisse attirer les jeunes et étudiants le midi.Cela se fera grâce à la participation et au soutien conjointsde l'ACIT et du FSJU qui subventionneront ces repas. Lacafétéria doit devenir une plateforme de rencontre et unpoint de ralliement des jeunes. Dans le contexte que l'on connaît, la Communauté Juivede Toulouse (comme celle de France) se trouve à un tour-nant de son histoire. C'est avec la jeunesse que nous devons le négocier.

Chana Tova Oumévoré'het

Kevin Sellem

12 AVIVmag n°206

à LA SUITE des dernières élec-tions de l'ACIT, le nouveauPrésident et son Conseil d'Ad-

ministration ont fait de la Jeunesse l'undes principaux chantiers du mandat.

En effet, au-delà du fait que la jeunessereprésente la relève et l'avenir, une jeu-nesse active est aussi et surtout unrévélateur de la vitalité d'une commu-nauté juive.Et le premier constat à établir est assezprometteur.Il faut couper court aux idées reçues ourépétées ici et là sur une jeunesse toulou-saine fuyante et absente.La jeunesse juive a toute sa place à Tou-louse.Cette jeunesse est certes complexe parcequ'elle est plurielle et manque peut-êtrede cohésion et de lien ; mais elle faitpreuve d'un dynamisme hors du com-mun et sait prendre ses responsabilités.

Il n'y a qu'à regarder le panel dressédans les pages suivantes de ce numérod'Aviv et les différents articles de ce dos-sier pour finir de s'en convaincre: lacommunauté juive de Toulouse disposed'une vraie et belle jeunesse.

Avant toute chose, Toulouse est dotée destructures éducatives d'excellence. Nosécoles sont le poumon de la commu-nauté.On a beaucoup évoqué les difficultésd'effectifs liées aux derniers départs deToulouse et à l'Alya. Il est une solution àces départs importants : il reste énormé-ment d'enfants toulousains à qui il fautfaire découvrir l'école juive et autant deparents qu'il faut aider à faire ce choixdécisif. En ce qui concerne le départ des nou-veaux bacheliers vers Israël (comme celaest détaillé dans la suite du magazine), ilne faut certainement pas voir là le sym-bole du déclin d'un Toulouse qui se vide.C'est avant tout une démonstration de la

réussite de nos écoles. C'est révélateurd'une jeunesse ambitieuse, décidée ettrès proche d'Israël qui constituera au-tant de repères toulousains et depasserelles pour les jeunes ou moinsjeunes qui seront demain séduits parl'Alya. Ils sont une chance pour Tou-louse.

Nous disposons également de mouve-ments de jeunesse très dynamiques, envoici quelques exemples concrets:- Les EEIF ont réuni plus de 120 jeunestoulousains de 7 à 22 ans (des bâtisseursaux animateurs) sur les différents campsd'été en France et au Japon, en Juillet.- Le voyage Oranim du BBYO en Israëla réuni une douzaine de jeunes toulou-sains.Dans le cadre de ces séjours, ces deuxmouvements ont été soutenus financière-ment par l'ACIT juste avant l'été. - La JJET, nouveau mouvement créé àl'initiative de Laura Layani et de sonéquipe dynamique, a réussi à rassemblerune centaine d'étudiants pour chacun deses évènements de l'année 2015 (repaschabbatique, afterwork, barbecue,conférence...). - Lev Tahor permet tous les jours de l'an-née aux étudiants toulousains de seretrouver autour de cours de Torah avecune équipe jeune et extrêmement com-pétente. Ce mouvement accueille ausside nombreux étudiants pour chabbat etles fêtes. Des voyages, des soirées et biend'autres évènements sont également or-ganisés et permettent à de nombreuxétudiants de se rencontrer. La rentrées'annonce très chargée avec une nouvelleéquipe et de nombreuses activités.Ces actions sont aussi largement soute-nues par l'ACIT qui a très récemmentdécidé de maintenir son aide.- La Jeunesse Loubavitch a célébré les 40ans de son centre aéré à Toulouse avec,un très grand succès pour l'édition 2015. Là encore, l'ACIT se tient aux côtés decette institution toulousaine et soutient

activement le Gan Israël.- Tous les midis de l'année, entre 20 et 40jeunes lycéens de Fermat ou étudiantsdu centre ville se rejoignent à Yeshou-roun pour partager un repas casherautour du Rav Gavriel Sebag et de sonéquipe,- Hébraïca Jeunesse, qui, en partenariatavec l'EDJ et en accord avec le Gan Is-raël, organise des centres aérés pendantles congés scolaires pour les enfants de 4à 10 ans, avec des programmes riches etvariés et un groupe d'animateurs expéri-mentés.

Les exemples sont encore nombreux.Ce constat étant fait, l'enjeu est désor-mais de soutenir mieux encore cettejeunesse et l'aider à créer le lien dont ellea besoin.Plutôt que de les appeler à quitter Tou-louse, il faut encourager les jeunes àrejoindre l'effort communautaire et àparticiper au développement de nosstructures.Il faudra s'appuyer pour cela sur lesforces vives et les mouvements de jeu-nesse bien entendu mais nous devronségalement essayer de capter les jeunesqui n'ont pas eu la chance d'en faire par-tie.C'est ce à quoi le Conseil d'Administra-tion de l'ACIT va s'atteler.

L'ACIT a pour vocation principale d'ad-ministrer et d'animer la vie cultuelle dela communauté, c'est donc autour decette mission religieuse que s'articulerontnos principaux efforts en y associant,comme il se doit, la jeunesse.

L'une de nos priorités sera de recentrerla vie de la jeunesse juive à l'Espace duJudaïsme.

Ce Centre Communautaire est un outilexceptionnel, un lieu unique en Francemais il manque d'activité et de dyna-misme ; il faut le rendre attrayant.

Côté JeunesseCôté JeunesseD O S S I E R

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AVIVmag n°206 septembre 2015 15

OHR TORAH

LEV TAHORCréée en 2011 à Toulouse, elle s’adresse auxétudiants et jeunes actifs entre 18 et 30 ans.Elle propose des coursaccompagnés d’un repas (gratuit), égalementdes cours de danse et de cuisine pour lesfilles. Elle se mobilise pour la visite de per-sonnes âgées. Elle crée aussi des soiréesorientales et des soirées à thèmes lors desfêtes religieuses, des « chabbats inter-villes »qui donnent l’opportunité aux étudiants derencontrer d’autres jeunes des villes alen-tours mais aussi de voyager.

LA JJETLa Jeunesse Juive Etudiante de Toulouse est une association crééeen 2015, qui a pour vocation d’être un mouvement de rassemble-ment ouvert et actif. Elle reçoit le soutien du fSJU et de l’ACIT.Ce mouvement n’est ni trop religieux, ni trop politique, commel’UEJf. “Le but est de chercher, rassembler et fédérer les étudiants quenous ne connaissons pas encore, et de ramener ceux qui se sont éloignésde la communauté autour d’activités ludiques et culturelles variées”.

LES EEIfLes Eclaireuses Eclaireurs Israélites de france prati-quent la méthode éducative scoute. Il s'agit avant toutde l'éducation du jeune par le jeune à travers des acti-vités ludiques, enrichissantes et formatrices. Pour quechaque enfant, chaque adolescent puisse s'épanouirà son rythme, les EEIf sont répartis en plusieurstranches d'âge :• Les bâTISSEURS (de 8 à 11 ans). Les Bâts(c'est leur surnom) vivent des activités qui leurpermettent de découvrir les valeurs du mou-vement.• Les ECLAIREURS (de 11 à 15 ans). Les

Eclais (c'est leur surnom) participent à desactivités où ils développent autonomie,débrouillardise et prise de responsabili-tés.• Les PERSPECTIVES (de 15 à 17ans). Les Pifs (c'est leur surnom) seretrouvent autour d'un projet col-lectif qu'ils décident et qu'ilsmènent de bout en bout. Certainss'engagent ensuite dans l'anima-tion.

LE bbYOCe mouvement de jeunesse juif crée en 1924 donne desresponsabilités importantes à des adolescents. A Paris,bordeaux, Montpellier, Nîmes, Marseille, Nice et Tou-louse, le bbYO organise quatre conventions dansl'année. Elles ont pour but de réunir les jeunes juifs de lafrance entière, avec des activités aux thèmes et idéauxdu bbYO : Judaïsme, Service Communautaire, Cultureet Sport & Loisirs ainsi que des soirées.

L’ORT, L’ÉTAbLISSEMENT PROfESSIONNEL

L’ORT est le plus ancien établissement juif de Toulouse.

De la 6e au bTS, l’ORT propose une très large gamme de

formations, aboutissant à 5 bTS et à un Master.

Un internat, des ateliers et un véritable magasin de training

finalisent le dispositif. Contact : 05 61 15 92 60

LE GAN, DE LA CRÉCHE AU PRIMAIRE

Le Gan Rachi accueille les petits dès la crèche et

les accompagne jusqu’à la fin du cycle primaire.

Avec son complémentaire, Ohr Torah, le Gan

travaille dans le souci permanent du bien être et

de l’accompagnement de l’enfant. (Heureux

comme un enfant au Gan Rachi…) Contact : 05 61 32 83

14 AVIVmag n°206

LE GAN RACHI

L’ O

R T

UNIVERS JYéshurun, c’est chez eux !!! C’est par ces mots quele Rav Gabriel Sebbag présente son action. Sonbut, offrir la possibilité aux lycéens et étudiantstoulousains la possibilité de manger cacher tous lesmidis au prix d’un ticket de cantine, de mettreleurs Téfilins et d’assister à des cours. Le succès estgaranti ! “Yes-Shurun” ne cesse de grandir et d’ac-cueillir de nouveaux jeunes.

LE TALMUD TORAHL’enseignement dispensé au Talmud Torah a pour finalité de permettre l’acquisition par les enfants desbases indispensables pour aller au-delà du simple déchiffrage des mots d’un texte liturgique et de la mé-morisation éphémère d’une Paracha, d’une Haftara oud’une faible portion d’un office.Dirigé par le rabbin Avraham Weill, le Talmud Torahs‘adresse aux enfants de 7 à 14 ans et fonctionne dansles locaux du Gan Rachi tous les dimanches matin.Contact : ACIT, 05 62 73 46 46

LE CENTRE AÉRÉ GAN ISRAëLà leur arrivée en 1975, Yoseph et Esther Matusoff, fondateurset directeurs de l’école primaire Gan Rachi, ont implanté labranche toulousaine du réseau de colonies de vacances et decentres aérés – Gan Israël. Aujourd’hui leur fille aînée Néhamaet son époux Moshé Chein dirigent ce centre. Entre semainesd’activités et camps de vacances, les enfants évoluent dans unenvironnement qui leur permet de grandir et de s’épanouirdans une atmosphère bienveillante et porteuse des valeurs fon-damentales du judaïsme.

HEbRAICA JEUNESSECréée par le fonds Social Juif Unifié Sud-ouest, elle assure la coordination des mouvements de jeunesse et fédère lajeunesse dans l’ensemble de la région. Son projet éducatif estbasé sur les valeurs de respect, de solidarité, d’autonomie etd’épanouissement personnel.En partenariat avec l’EDJ et en accord avec le Gan Israël,Hébraïca Jeunesse propose un centre aéré pendant les pé-riodes de congés scolaires au sein du bâtiment de l’EDJ.Les enfants, de 6 à 12 ans profitent d’activités ludiques etéducatives tout au long de leurs semaines de vacances.

OHR TORAH, LE LYCÉE-COLLèGE

De la 6e à la terminale, il offre un enseignement

de grande qualité. Sa réputation est le fruit d’un

authentique investissement de l’équipe enseignante

et d’une grande solidarité entre les élèves.

Un internat et une restauration sont en place.

Contact : 05 61 26 43 54

D O S S I E R

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AVIVmag n°206 septembre 2015 17

QUAND J’AIproposé de par-tager avec vous

la grande aventure del’Alya de tout un groupede jeunes Toulousaines, ilme semblait pertinent defaire référence à la fête dePessah où l’on scandeavec une confiance millé-naire «Leshana hababirushalym », L’an prochainà Jérusalem.

Vous avez sans doute touslu les 3 livres d’ElieWiesel, la Nuit, l’Aube etle Jour, ou comment passerd’une expérience terrible à unereconstruction pour aboutir etcrier son amour de la vie etproclamer son identité avecfierté .C’est ce que nous avons vécu aucours de ces dernières années.Tout a commencé avant ce dra-matique jour du 19 mars 2012,par des jeunes ayant reçu tout aulong de leur jeunesse une réelleéducation avec un grand E, quece soit au travers des écolesjuives, ou au sein de famillesexemplaires. Avec une transmis-sion des valeurs du Judaisme etde la place d’Israël dans notrevie.Un changement radical est inter-venu au lendemain de ce jour, oùtoute une génération a été et seramarquée à tout jamais.Sans vouloir entrer trop loindans les discussions qui ontanimé nos soirées et nos an-goisses de parents, nous avonsfait face à une détermination etune abnégation sans faille de nosenfants.Parallèlement, nous parents,avons créé un groupe, et avons

tenu des réunions régulières,chacun amenant son expérienceet ses compétences afin de per-mettre à nos enfants de seconcentrer sur leur Bac.Après une visite des principalesfacultés d’Israël, notre choixs’est porté sur l’Université He-braique de Jérusalem.

A partir de ce moment là, et à lasuite de reunions par Skype avecles responsables des pro-grammes, les innombrablesmails et rencontres avec le sha-liah de l’agence juive, nous avonsvu le bout du tunnel des pape-rasseries et autres formalitésadministratives, (nous sommesrodés et prêts à partager nos ex-périences si besoin, et ainsiéviter les fausses idées).Leur Bac en poche et pour laplupart avec mention, elles ont,entre deux sorties de «décom-pression», achevé leurspréparatifs .Pendant qu’une partie des pa-rents les attendait en Israël,l’autre partie les accompagnait àMarseille afin de prendre un volEl Al avec aller simple.Comment vous décrire leur en-

thousiasme… et leur joie devivre et de s’accomplir en tantque Juives.Comment vous décrire aussi lacourse entamée afin de finirtoutes les formalités, les petitesruses afin d’éviter de faire laqueue. Et les surprises dues auxhoraires de travail israéliens ?

Cependant nous avons toujourstrouvé face à nous des personnessouriantes, patientes et faisantpreuve souvent d’un grand Aha-vat Israël. Et nos filles le leurrendaient bien, je me souviensd’un coup de fil de ma fille quine comprenait rien à ce qu’on luidemandait et s’énervait contreson interlocutrice, et après luiavoir expliqué, s’excusait avectout le groupe des filles en luichantant une chanson.

Voilà, cela fait plus d’un moisque nos filles sont installées àJérusalem. Elles ont appris enun mois d’Hébreu intensif cequ’elles ont étudié en plusieursannées ici, c’est là notre seul re-gret, que nos enfants nemaitrisent pas assez l’Hébreu àla fin de leur cursus scolaire .

Cette Alya n’est qu’uneAlya physique, c’est aussiune Alya spirituelle, unemanière de compléter letriptique Am Israël, TorahIsraël, Eretz Israël.Je voudrais rendre hom-mage également à tous lesjeunes Toulousains quiont aussi fait leur Alya cetété à destination de l’uni-versité Bar Ilan, dans desYeshivot, dans des Mi-drashot, dans des prépasMassa , en tout plusieursdizaines de Toulousainsqui font preuve d’un cou-

rage et d’une conviction à touteépreuve. Ils sont, eux et leurs parents, devéritables héros, et je me sou-viens d’une étude sur l’huileutilisée pour la Ménorah du BeitHamikdash où l’on nous expli-quait que seule la premièregoutte d’huile de chaque com-pression d’olive était utilisée carelle est la plus pure. C’estcomme cela que je vois nosjeunes, ils sont le meilleur denous et je suis certain qu’ilscontribueront à l’édification dutroisième Beit Hamikdash avecla venue de Mashiach très bien-tôt (c’est ce qu’elles pensentaussi), ce n’est pas par hasardd’ailleurs si elles ont fait leurAlya le lendemain du 9 Av, toutun symbole.

D O S S I E R

fRED kÉLIf : “CORRESPONDANT SPÉCIAL EN ISRAEL POUR NOS ENfANTS”Côté JeunesseCôté Jeunesse

16 AVIVmag n°206

Les PERSPECTIVES (15 – 17ans ) : Partici-pation au 23e Jamboree mondial et voyage dedécouverte au JaponVous avez été nombreux à suivre sur les réseauxsociaux les aventures des Pifs qui ont participéau Jamboree au Japon, grand rassemblementmondial du scoutisme pour les 15 – 18 ans, et onvous en remercie ! Pour l’année 2015, c’est le pays du soleil levantqui a été retenu. C’est donc au sud du Japonqu’ont campé prés de 34 000 jeunes venus de 150nations différentes ! Au programme: rencontres,échanges, partages, réflexions autour des der-nières problématiques de notre planète, ouencore cérémonie de la paix à Hiroshima et visitedes lieux pour la commémoration des 70 ans dela catastrophe. Ce sont 8 Pifs de Toulouse qui ont pu partir avecla délégation EEIF composée de 30 jeunes.Même si nous faisions partie de la délégationfrançaise, forte de ses 300 membres, nous avonségalement représenté le Judaïsme et nous étionssur place presque les seuls juifs. C’est donc dimanche 2 aôut, à l’occasion de lacérémonie intereligieuse que nous avons été in-vités sur scène. A cet occasion nous avons chanté«Osse Chalom bimromav» devant ces 34 000jeunes, avant que Ethan Frajdenrajch ne bénissetoute l’assemblée avec Birkat Hacohanim.

Ce fut une vraie prise de conscience pour les 30membres de la délégation EEIF de l’importancedu rôle que nous jouons au sein du scoutismemondial et de l’impact que peut avoir même laplus petite de nos actions. Pour un bon nombre

d’entre nous, cela a ren-forcé notre attachementaux valeurs que prône lemouvement des EEIF etplus généralement àcelles du scoutisme.C’est réellement là que leslogan “Scouts, Creating aBetter World” a pris toutson sens. Nous avons puéchanger avec bon nom-bre de scouts dedifférentes nations et leurexpliquer qui nousétions, notre vie en tempsque Juif et Français, noscoutumes, nos valeurs.. En espérant que tous cesscouts sauront diffuserautour d’eux ce qu’ils ont

vécu comme nous comptons le faire cette annéeauprès de tous nos enfants et de notre commu-nauté lors d’un numéro spécial.

Les bATISSEURS (8-11ans) : 18 jours à ladécouverte de l’aventure sur KANTOUTAKOU2015 Comme le dit la chanson « ils sont hauts commetrois pommes et n’ont peur de rien.. », nos 40 batis-seurs ont campé sous la tente prés de 3 semainessous le soleil de Vougy, en Haute Savoie, régiondistante, qui a stressé plus d’un parent mais aravi le cœur de tous les enfants ! Ils ont séjourné avec le groupe de Paris de la sy-

nagogue de La Victoire et du groupe de Pavillonsous-bois. Au programme, les incontournablesclassiques Ei : constructions, concours de bouffe,Maccabiade, bivouac, veillées chants, aurontrythmé ces 18 jours de rencontres, de décou-vertes et de partages, toujours placés autour denos trois piliers : le scoutisme, le judaïsme et lacitoyenneté.

Les ECLAIREURS (11- 15 ans) : trois se-maines de partages, de découvertes et d’actions surNEVERLAND 2015Les 60 « éclais », tels qu’on les surnomme, de laBranche Moyenne de Toulouse se sont retrouvéspour camper du 7 au 28 juillet dernier, à Sorges,chez « Bernard et ses tournesols », près de Péri-gueux. Ils ont fait là bas la rencontre de 40éclaireurs du groupe local de Paris Versailles.

Tout comme les batisseurs, ils n’ont pas échappéaux incontournables activités Ei du mois de juil-let et ont même cette année encore, transformésle camp en véritable petite ferme avec une bellepoule et deux gros lapins ! Un énorme merci à tous les animateurs de Kei-kaku, Neverland et de Kantoutakou 2015 pour

leur engagement sans faille.

Concernant la rentrée : les activités repren-dront après les fêtes de Tichri. Si vous souhaitez procéder à l’inscription devotre enfant à pour l’année 2015-2016 ainsiqu’au camp de Toussaint vous pouvez nouscontacter via l’adresse mail de notre groupelocal : [email protected].

A très vite pour de nouvelles aventures !Hag Sameah

Johanna Dray & Dana Bensimon Responsables du Groupe Local des EEIF Toulouse

Lazare Brousse

D O S S I E R

EEIF et Scouts catholiques de France) à la cérémonie d'ouverture du Jamboree

Noam, Chayie, Salomé et Aaron, batisseurs

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AVIVmag n°206 septembre 2015 19

D O S S I E R

Retours d’étéRetours d’été

CTEENChabad Teen InternationalLA JEUNESSE LOUbAVITCH POURLES ADOLESCENTS

Cette année les activités CTEENont réuni a Toulouse des jeunesde tout le Sud Ouest, de Pau àbeziers pour différentes activités:"sushi dans la Soucca" "Hanoukasur le bateau" "Pourim dans lesairs", un grand chabbat CTEENmondial et un programme de 2 semaines au mois de juillet.

2000 jeunes du monde se retrou-veront a New York pour unchabbat plein CTEEN internatio-nal , save the date : du 26 au 28 février

N'hésitez pas à répondre présentsaux prochains rendez-vous !!Renseignements : Cteen 05 61 21 27 8707 82 01 02 [email protected]

à l’ORT, des résultatsen hausseLe succès est encore au rendez-vous cetteannée et il s'est même renforcé, plaçantl'ORT parmi les meilleurs établissementstechniques de l'Académie. Pour mieux en juger, examinons le tableau des résultats decette année scolaire, tous examens confondus.

René bendavid, le chef d’établissement, nous parle de larentrée à l’ORT : “Elle s’annonce particulièrement riche deprojets et d’innovations : la création d’un Bachelor (Bac+3) dansle domaine des métiers de la Prévoyance, de la retraite et dupatrimoine, la mise en oeuvre de cours d’entrepreneuriat, lapoursuite du développement de l’anglais, pour ne citer qu’eux.Et bien entendu le renforcement de ce qui a toujours fait larichesse et l’identité de l’ORT : des projets éducatifs variés etmotivants tels que sorties et voyages, l’accueil d’intervenantsextérieurs, l’organisation de tables rondes sur des sujetsd’actualité. Notre lycée est dynamique et il peut s’enorgueillird’excellents résultats aux examens. Son internat permet auxjeunes élèves et étudiants de la communauté d’avoir un cadreprivilégié, avec étude surveillée et un foyer entièrement équipépour des conditions de confort propices à leur épanouissementpersonnel, social et scolaire.”

L’ORT est un établissement d’enseignement secondaire et supé-rieur. Il assure un enseignement de la 3e à la terminale, puis auBTS et jusqu’au Bachelor. Il est pourvu d’un internat.Information : 05 61 15 92 60 et www.toulouse-ort.asso.fr

18 AVIVmag n°206

La fête des enfants du Gan RachiHeureux comme un enfant Rachi, une joie palpable surleurs visages pendant les repré-sentations« Tu comprends pourquoi on vibre ! », interpelle unpapa heureux et fier de voir tous ces enfants pro-poser un magnifique spectacle à leurs parents. Latraditionnelle fête de fin d’année s’est tenue mardi30 juin après-midi dans la cour de l’école. Sousune chaleur dense, ponctuée de rafales de ventd’autan, les enfants de 2 à 10 ans ont offert unmoment magique à leurs parents. A partir de 18heures, les différentes classes se sont succédées,dans une fluidité sans faille et un rythme parfai-tement bien maîtrisé. De mains de maitre, en

véritables chefs d’orchestre, les enseignants ontchacun accompagné avec bienveillance et discré-tion leurs classes. Chants, rondes, mîmes,scénettes, piécettes, avec costumes et décors trèscolorés, le public a voyagé dans la jungle avec lespetits, dans les nuages autour de la terre ou en-core sur un dance floor avec des plus grands.Une mention spéciale est à décerner à la classede CM2, qui jouant leurs propres rôles d’élèvesa adressé en musique un message très fort auxenseignants et à la direction de l’école « qui lesont aidé à grandir, et qui ont contribué à faired’eux des êtres différents ». Les enfants avaientparticulièrement bien préparé leurs spectacles etrespiraient le bonheur de se produire devantleurs familles. A la fin de la fête, le directeur Y.Matusoff et un enseignant Moshé Chein, ontdansé une Hora effrénée avec quelques élèves,pour leur plus grand bonheur.Cette année pour la première fois le directeur duGan Rachi Y. Matusof, a invité quelques élèves

et quatre enseignantes de l’école protestante JeanCalvin. Très proches de la communauté, souventinvités et présents, les représentants de ce culteétaient heureux de partager ce moment privilégié.« Heureux comme un enfant au Gan ! », cette vé-

rité qui transparaissait, estdevenue le véritable credo del’école. Y. Matusof a conclu lafête, avant d’inviter petits etgrands à une kermesse et unrepas, en rappelant aux parents etaux familles «qu’ils sont les meil-leurs ambassadeurs de l’école». Dans ces temps difficiles, où lesécoles subissent des stagnationsvoire des baisses d’effectifs, dansun contexte où de nombreuses familles quittent la Ville Rose etsa région pour voguer vers unenouvelle vie, en Israël ou ailleurs,les écoles subissent quelques dif-ficultés. Ce sont bien les parents et le bon-heur des enfants dans cette écolequi sont les vecteurs privilégiésde cette éducation. YRS

Quand les plus petits viennent saluer le public …

Côté JeunesseCôté JeunesseD O S S I E R

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AVIVmag n°206 septembre 2015 21

Lev Tahor :il ne suffit pas de le dire,il faut le faire…

L’année 5775 a été une année de redécouverte pourl’équipe Lev Tahor. Elle avait commencé avec les re-trouvailles du Mardi, des conférences avec le ravBenchetrit et le rav Mordekhaï Bitton. Elle s’est pour-suivie avec de nombreuses sorties, des activités etsurtout cette possibilité offerte par les femmes et leshommes de l’équipe : découvrir les richesses spiri-tuelles de chacun d’entre nous. Car plus que la richessede notre spiritualité, l’équipe Lev Tahor se propose defaire découvrir à chacun, à son rythme et dans sesmots, la force de son attachement à notre héritage com-mun. C’est ainsi que Lev Tahor assure un cours hebdoma-daire, tous les lundis, avec l’équipe de Mahanaïm, àl’EDJ, à 20H30, que le rav Bitton a mis sur pied uneémission de radio : Torahspot. Tous les mercredis, àpartir de 18H30, le rav traite des problèmes de l’actua-lité et de société, en proposant le regard de la Torahsur le monde tel qu’il va, tel qu’il est. En collaborationavec le rabbin Weill, le rav Bitton a également mis surpied un journal diffusé chaque semaine : il s’agit de To-rahspot ; 4 feuilles de divré Torah mais aussi et surtout,des questions/réponses qui traitent de tous les pro-blèmes actuels. Tous les jours, l’équipe se tient à la disposition de lacommunauté et organise des cours, des études en bi-nôme, des rencontres et des débats sur tous les thèmes,sans retenue ni tabou. Au Beth hamidrach de l’écoleOhr Torah, là où ils pensaient nous éteindre, là ilscroyaient nous faite taire, résonne, tous les soirs, dansla joie et l’intelligence, la voix de celles et de ceux quiétudient nos textes. Etudiants, étudiantes, jeunes denotre communauté qui sont déjà dans le monde du tra-vail, ils sont assis, à l’écoute, dans une ambiancedétendue, chaleureuse, accueillante, pour apprendre,écouter et partager. La communauté dispose d’uneéquipe unique en son genre, qui combine des connais-sances approfondies en Torah et une expérience de vieet de contact avec l’autre, avec tous les autres….Plus de 250 étudiants et jeunes de la ville ont participéà nos activités. L’année s’était clôturée avec deux bar-becues qui ont réuni plus de 150 jeunes, ainsi qu’uneyéchiva d’été mémorable. Le matin, on étudiait, l’après-midi, c’était le paint-ball, le quad, le foot ; uneambiance mémorable fidèle à l’esprit Lev Tahor :l’équilibre de l’âme et du corps. Cette année, nous se-rons présents à la cafétéria de l’EDJ qui offrira desservices pratiques aux étudiants. Lev Tahor sera aussilà pour animer, fédérer et poursuivre sa mission : trans-mettre, faire découvrir, enrichir…Encore un dernier mot, qui n’est pas celui de la fin maiscelui du début : Brakha véhatslaha, bénédictions etréussite pour notre merveilleuse communauté.

L’équipe Lev Tahor, contact , 06 12 98 45 81Retrouvez-nous sur le facebook Lev Tahor

“On ne s’arrête pas d’être Juif

pendant les vacances !”

TÉMOIGNAGESNOA, 7 ans donne son avis sur ses va-cances au Gan Israël :

“On fait des sor-ties chouettes, àla Cité de l’Espace, dans desparcs, à Walibi, àla piscine ». Onapprend plein dechoses, sur laTorah, sur le 9

Av, sur des prières. Les animatrices nous appren-nent beaucoup de chansons, en hébreu, en français,et en plus on se fait plein de copains de notre âge !”

JESSICA NATAf, maman d’un élève duTalmud Torah depuis deux ans“Notre motivation à inscrire notre fils de 7 ans auTalmud Torah à la rentrée 2014 était une évidence.La question du bon moment s'est posée. Après l'an-née de CP, nous en avons parlé avec mon mari etavec notre fils. Il avait très envie de rencontrer d'au-

tres enfants juifs qui, comme lui, allaient à l'écolepublique. Nous sommes ravis, tout autant que lui,de cette première année. Gabriel partait avec le sou-rire tous les dimanches matin. En une année et avecun suivi à la maison, il connait toutes les lettres etarrive à lire lentement.Avec deux parents anciens EEIF, il ira ensuite dansles mouvements de jeunesse, tout comme sa soeur.Tout viendra en son temps mais cet attachement àla communauté juive, quelques soient les villes oules pays traversés a toujours été fondamental pournous.”

SARAH SEbbAG, maman d’Adam,8 ans, Naomie, 6 ans et Eyal, 3 mois“L’éducation juive dans les institutionscommunautaires toulousaines a toujoursfait partie de ma vie puisque j’étais au BnéAkiva, au Gan Israël, au Talmud Tora, àOzar Hatora et aux EEIF.D’ailleurs mon mari et moi nous sommesrencontrés aux EEIF !De fait il était évident pour nous d’assurercette continuité auprès de nos enfants.Mes années d’enfance sont à jamais mar-quées de joies, de fous rires, de chansons etd’amis « pour la vie ». Le tout avec undegré de religion plus ou moins appuyé ;c’est ce qui m’a construite et qui me permetaujourd’hui de faire le meilleur choix pourl’éducation, la vie juive et le modèle familialque je veux offrir à mes enfants.Le Gan Rachi fait désormais partie inté-grante de notre vie, Adam, 8 ans etNaomie, 6 ans sont épanouis, joyeux etheureux d’aller à l’école et de retrouverleurs amis. Mais surtout d’apprendre enplus de l’école, le pourquoi et le comment dechaque fête ainsi que les prières qu’ilsconnaissent déjà par cœur. Ou encore de ra-mener avec fierté une Hannoukia ou uneHaggada qu’ils ont fabriqué pendant dessemaines ! Le Rav Matusof et son équipesont les mieux placés pour connaître et sa-tisfaire autant que possible les besoins dechaque enfant tout en étant très à l’écoutede leurs parents (ce qui est unique il faut ledire !). Ce mélange éducation-religion nouscorrespond parfaitement et nous satisfaitpleinement.Adam a fait son premier camp EEIF cetété, il lui tarde juste de recommencer…Naomie parle toute l’année du Gan Israël :des jeux, des sorties (Walibi ou AnimaPark) ou des spectacles qu’ils préparentpour les parents. Enfin notre petit dernierEyal, 3 mois rentre à la crèche en octobre.”

Côté JeunesseCôté JeunesseD O S S I E RD O S S I E R

20 AVIV mag n°201

40 ans de Gan Israël à Toulouse

LE CENTRE DE LOISIRSLes enfants du Gan Israël ont passéun mois de juillet très joyeux et ex-traordinaire, avec des souvenirs quileur resteront gravés pour long-temps…En effet, 70 enfants sont venuschaque semaine, durant tout le moiset ont pu profiter d’activités, dechants, jeux, travaux manuels sur lethème : « Nos Héros » retraçant l’his-toire de notre peuple.N’oublions pas les grandes sortiesavec Walibi, Anima Parc, Odyssud,la Cité de l’espace, les piscines du-rant cet été caniculaire.Le Gan Israël a été particulièrementmarqué par un grand chabbat pleinau Gan Rachi, rempli d’ambiance, larencontre avec Bel Eté où nousavons créé un échange intergénéra-tionnel autour d’un atelier cuisine etpuis la fête de l’anniversaire des 40ans du Gan Israël à Toulouse.

PARDES HANNAHPARDESS MAMACHLa Jeunesse Loubavitch de Toulouse or-ganise 2 centres de vacances au moisd’Août pour des enfants de 8 à 16 ans ve-nant de toute la France.« Ces colos » ont lieu, cette année, dansles Hautes Pyrénées, dans les valléesd’Aure et de Louron et accueillent 130 en-fants. Les visées éducatives de nos centresde vacances sont de favoriser l’échangeentre tous, développer l’autonomie des en-fants et la découverte de la nature.Ces colonies de vacances permettent doncaux enfants de passer des vacancesagréables, pleines de découvertes : le mi-lieu montagnard, les activités sportivescomme le rafting, l’escalade, l’accro-branche, le canyon, de grandes activités,des veillées variées et bien sûr le tout dansune ambiance juive chaleureuse et convi-

viale.Nehama Chein

UN ANNIVERSAIREPARTICULIERDès leur arrivée en 1975, Yosephet Esther Matusoff, fondateurs etdirecteurs de l’école primaire GanRachi, ont implanté la branche

toulousaine du réseau de coloniesde vacances et de centres aérés –Gan Israël. Aujourd’hui leur filleaînée et son époux Néhama etMoshé Chein dirigent ce centre de

mains de maître. Entre semainesd’activités et camps de vacances,les enfants évoluent dans un envi-ronnement qui leur permet degrandir et de s’épanouir dans uneatmosphère à la fois bienveillanteet porteuse des valeurs fondamen-tales du judaïsme. Lors de laplupart des périodes de congésscolaires, le Gan Israël ouvre sesportes pour accueillir les enfants etleur propose des activités et sortiestrès variées, entre jeu de l’oie

géant, piscine, jeu d’eau, cuisine etsorties au parc Walibi, à la Cité del’Espace, ou activité avec les aînésde la communauté dans le cadredu programme Bel Eté, le toutdans une ambiance joyeuse, festiveet éducative.

La journée de célébration démarrepar un repas pris avec les enfantsdans le réfectoire du Gan Rachi.En présence du président del’ACIT et président du Gan RachiYves Bounan, du Rabbin de Tou-

louse Avraham Weill, de la familleMatusoff et des membres duConseil d’Administration del’ACIT, les enfants animent lerepas avec leurs cris d’équipe etentonnent les chansons debout surleurs chaises. Y. Bounan relate sessouvenirs d’enfant au Gan Israël,alors que le Rabbin Weill, qui n’apas « eu la chance de suivre ces ac-tivités étant jeune » dit sonbonheur et sa satisfaction de voirson fils de 5 ans s’épanouir dans

ces activités. Des mamans, an-ciennes petites filles du centre aéréGan Israël relatent à leur tourleurs souvenirs de jeunesse tout enregardant avec tendresse et fiertéleurs enfants exprimer leur joielors de cette fête. Un programme

chargé a rythmé l’après midi enso-leillé. Tout d’abord, pour le plusgrand bonheur et la ferté des fa-milles présentes, les enfants ontprésenté le fruit de leurs activitésdu mois de juillet, en jouant de pe-

tites scénettes et des chansons surle thème des Héros de l’HistoireJuive. Puis autour d’un goûterglacé et de pop corn, les enfantsont profité de structures de jeuxgonflages et de jeux divers pen-dant toute l’après-midi. Une belle journée qui augure unbel avenir pour le centre aéré GanIsraël.

Yaël Rueff-Salama

“On ne s’arrête pas d’être Juif pendant les vacances !”

Le Rav Yosseph Matusof, Esther Matusof son épouse, Nehama et Moshé Chein

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AVIVmag n°206 septembre 2015 23

Qui est LauraLayani ?21 ans, étudiante en licence d’immo-bilier, en alternance.

Née à Toulouse, elle y a grandi, yfait ses études et commence à tra-vailler.

Son parcours dans les mouvementsde jeunesse – EEIF enfant et sur-tout au BBYO, où elle a pris desresponsabilités locales puis natio-nale. Le Bnai Brith YouthOrganization est un mouvement dejeunes leadership, qui compte cinqidéaux – culture, sport, leadership,judaïsme et service communautaireet concerne les jeunes de 13 à 18ans. Il œuvre pour des action so-ciales et des activités jeunesses –séminaires, conférences, soirées,conventions, etc …

Laura a occupé deux mandats dePrésidence Nationale – 2012 et2013– du mouvement, pendant les-quels elle suivait les bureauxrégionaux et faisait le lien avec lebureau national de Paris, elle orga-nisait les conventions nationales, etpilotait les activités et formationsqui y étaient délivrées.

Après avoir passé 6 mois à Mont-réal pour ses études, de retour àToulouse elle fait un triste constatconcernant les jeunes de son âge etles activités proposées. Monter unnouveau mouvement dans la villemeurtrie et qui se vide est devenuune évidence. Elle a rassemblé sesamis et les amis de ses amis et amonté la JJET, notamment LauraBetanne : " nos chemins se sontcroisés et nous avons immédiate-ment pris le même chemin pourcommencer cette belle aventure ".

Parmi les mouvementsde jeunesse présentsdans la communauté

on compte la branche jeunessed’Hébraïca. Créée par le FondsSocial Juif Unifié Sud-Ouestdirigé par Laurent Taieb sonreprésentant local, HébraïcaJeunesse assure la coordina-tion des mouvements dejeunesse et fédère la jeunessedans l’ensemble de la région.Son projet éducatif est basé surles valeurs de respect, de soli-darité, d’autonomie etd’épanouissement personnel. Depuis le mois de mai dernier,Philippe Salama a pris, à lasuite de Laétitia Cooper, la pré-sidence de l’association.Comptable dans une grandesociété, administrateur de l’as-sociation des Bébés DauphinsToulousains depuis quatre anset papa d’une jeune fille de septans, P. Salama prend ses nou-velles fonctions à cœur etpropose avec son acolyte etmembre du bureau Marionzerbib, professeur des écoles

au Gan Rachi, un programmeriche pour la nouvelle année.Les objectifs de cette équipetiennent dans la volonté decontinuer à travailler en colla-boration avec Katia Nakachedirectrice de l’EDJ afin de pro-poser des centres de loisirsdurant les vacances scolaires -Top Chef, les Macabiades, etbien d’autres.Elle souhaite aussi mettre enplace une session de formationBAFA en Juin 2016 afin de re-mettre progressivement enplace la colonie d’été d’Hé-braïca.Le soutien de l’ensemble desmouvements communautairesera toujours le fer de lanced’Hébraïca afin de permettre lefinancement de projets spéci-fiques tels que lerassemblement mondial desscouts au Japon qui s’est dé-roulé en juillet 2015 – leJamboree, auxquels ont parti-cipé les EEIF de Toulouse.Cette année, pour répondreaux besoins et envie des pa-

rents et enfants, sera mis enœuvre un nouveau projet, tou-jours en partenariat étroit avecl’EDJ, les Yom houledeths An-gels - anniversaires enfantspersonnalisés – qui seront lan-cés très prochainement.

Pour tout renseignementcontacter Hébraica à l’adresse :[email protected]

Une nouvelle jeunesse pourHébraïca jeunesse

D O S S I E R

22 AVIVmag n°206

La JJET, la Jeunesse Juive Etudiante de Toulouse

Il manquait depuis des années un mouve-ment de rassemblement pour les étudiantsde la cité toulousaine, un mouvement qui nesoit ni trop politique, ni trop religieux, nitrop clanique, qui puisse correspondre à tous

les étudiants qui recherchent un groupe etune ambiance juive. Laura Layani, ex-res-ponsable nationale du BBYO, a dressé ceconstat, a entendu la demande des étudiantset a monté la JJET.

qu’est ce que la JJET?LY : La Jeunesse Juive Etudiantede Toulouse est une association ou-verte depuis le 1er janvier 2015, quia pour vocation d’être un mouve-ment de rassemblement ouvert etactif. Elle reçoit le soutien financierdu FSJU et de l’ACIT. Nous nevoulions pas de mouvement tropreligieux, d’autant qu’il existe leLev Tahor, ni de mouvement troppolitique, comme l’UEJF. Notrebut est de chercher, rassembler etfédérer les étudiants que nous neconnaissons pas encore, et de rame-ner ceux qui se sont éloignés de lacommunauté autour d’activités lu-diques et culturelles variées.

Vous avez bâti un programmed’activités, pouvez-vous nous endonner les grandes lignes ?On se base sur le calendrier desfêtes pour proposer des chabbatsavant chaque fête pour que lesjeunes se retrouvent, proposer aussides after work dans la soucca parexemple, des soirées et des activitéssportives – en particulier du footauquel participent essentiellementles garçons pour le moment. Nousavons fait le choix de monter la plu-part de nos évènements dans le lieuqui est celui de la communauté -l’EDJ. Nous faisons tous le constatque l’EDJ est un immense espacequi souffre de ne pas être rempli demonde et de jeunes, même si KatiaNakache travaille beaucoup dansce sens, mais les jeunes étudiantsn’ont pas pour habitude de s’y re-trouver.

quel est le public de la JJET, etcomment adhère-t-on à l’associa-tion ?Le public cible est le jeune, toulou-sain ou non, entre 18 et 26 ans, quia envie de se retrouver entre Juifs,

de partager des chabbats avec sesamis, des moments avec des amisjuifs, et bien sur de se faire de nou-veaux amis.On n’adhère pas à notre associa-tion. Chaque soirée ou activiténécessite bien entendu une partici-pation aux frais. Nous avons à cejour près de 100 personnes quiviennent régulièrement à nos acti-vités. Nous avons démarré avec lelisting de l’ACIT et chacun de nousessaie d’amener de nouvelles per-sonnes. Notre principal moyen de commu-nication passe par notre pageFacebook. En revanche, pour desquestions de sécurité, nous sommestrès vigilants lorsque nous accep-tons de nouveaux amis sur cettepage. C’est très filtré et vérifié. Ilfaut que chaque demandeurconnaisse au moins une personne

de l’association, et que cette per-sonne nous assure qu’on peutl’accepter. Nous ne pouvons pasfaire n’importe quoi et sommes trèsattentifs à cette procédure.Pour fédérer encore plus de jeunes,nous allons contacter dès la rentréele rabbin de Tournefeuille pourcapter les jeunes de l’est toulousain.D’autre part, le responsable com-munication est en charge de capterles jeunes inscrits à TBS et dans lesécoles d’ingénieur. Nous espéronsainsi grossir nos rangs.

Comment est organisé le staff devotre association ?Maxime Cohen est le mentor denotre association -conseiller spécial,Laura Bettane est vice-présidenteet responsable de la communica-tion, Victoria Chétrit est secrétairegénérale et va prendre en charge de

la commission «vivre ensemble»,Samuel Dassa, est trésorier et encharge de la communication, LéaCarsenty chargée des relations pu-bliques et de la lutte contrel’antisémitisme, Yohan Castro estresponsable des projets marketing(affiches...), Ruben Assouline res-ponsable des étudiants duhors-Toulouse et Oury Bensem-houn responsable de la branchesport. Une dernière recrue prochai-nement ...

On observe de nombreux départsde Toulouse chez les jeunes bache-liers et certaines familles, votreassociation fédère des étudiantsmais aussi de jeunes actifs, com-ment se positionne la JJET parrapport à ces velléités de départ ?Je ne sais pas de quoi demain serafait, ce que je sais c’est qu’effective-ment nous sommes de jeunesétudiants, de jeunes actifs qui sou-haitons partager notre identité, et jepeux dire aussi que l’objectif de l’as-sociation n’est pas de nousconstruire et de nous former pourpartir et faire notre vie ailleurs. Voirautant de monde partir nous fait dela peine, et la communauté de Tou-louse est certes active et dynamiquemais elle semble vieillissante …Je sais que pour ma part, je tra-vaille ici, je suis heureuse àToulouse mais je ne connais évi-demment pas l’avenir. Parmi lesjeunes de la JJET, beaucoup visentune vie dans une ville plus grandeque Toulouse, comme Paris. J’aienvie qu’on contribue à remonter etredynamiser cette belle commu-nauté, et j’espère qu’après nous lesjeunes reprendront le flambeau.

Contact :Laura Layani, 06 10 73 96 53 ou Laura Betanne, 06 35 79 82 76

Propos recueillis parYaël Rueff-Salama

La JJET en action : en bas le bureau composé de Victoria Chetrit, Samuel Dassa, OuryBensehmoun, Laura Betanne, Maxime Cohen, Léa Karsenty et Laura Layani

E N T R E T I E N

Côté JeunesseCôté JeunesseD O S S I E R

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AVIVmag n°206 septembre 2015 25

Les associations

M ais Madame, il faut sa-voir qui tire les ficelles,vous savez bien, ce qui

tire les ficelles, c'est le SionismeMondialisé. »Nous sommes à l'intérieur de laSalle Barcelone, une salle munici-pale toulousaine qui, en ce soir du11 Mai 2015, a été mise à la dispo-sition de deux conférenciers dontl'un est Robert Ménard, proche duFront National.Le débat nous a été très courtoise-ment permis par les organisateurs,liés à la Manif pour Tous. Des re-présentants d'associationsmusulmanes sont aussi présentsvenus poser des questions auMaire de Béziers à la suite de sesremarques sur la proportiond'élèves musulmans dans les écolesde sa ville.Robert Ménard n'oublie pas qu'ila été trotskyste et sa dialectique estremarquable. Avec les autresmembres du CRIF, nous nous di-sons qu'il faudra travaillerl'argumentaire car face à cettedroite de la droite, la posture mo-rale ne suffira plus.Nous défendons particulièrementla laïcité et insistons pour dire queles solutions simples et radicalesn'existent pas et qu'une définitionaussi étroite de l'identité françaiselimiterait les capacités d'adapta-tion de notre pays.La salle ne nous est pas favorable,c'est certain, mais elle n'est pasviolente physiquement.Toutefois, en cette fin de confé-rence, ce monsieur venu me parlerpour me dire qu'il est catholiqueintégriste, opposé à l'Eglise deFrance et convaincu que le « Sio-nisme Mondialisé » tire les ficelles,confirme qu'à la droite de la droiteon rencontre de vrais antisémites.Bien sûr, aujourd'hui, commed'autres, ces antisémites parlent desionisme et non plus de judaïsmeou de race juive.

« Voici la femme la plus raciste de laville ! »Nous sommes à l'extérieur de laSalle Barcelone, qui, en ce soir du9 Juin 2015, a été mise à la dispo-sition du mouvement BoycottDésinvestissement, Sanction. –BDS - relayé en particulier par leNPA (Nouveau Parti Anticapita-liste), la Parti Communiste, leParti de Gauche et une partie im-portante d'Europe Ecologie LesVerts a comme but la disparitionde l'Etat d'Israël sous couvert deretour de tous les réfugiés palesti-niens et de leurs descendants àl'intérieur des frontières d'Israël. Ace jour, Israël est le seul état dumonde dont cette gauche de lagauche envisage la disparition.

Cette gauche de la gauche a dé-fendu et continue de le faire desidées profondément totalitaires àpartir d'une posture morale consis-tant à parler de manièreabsolutiste au nom du « peuplesouverain ».L'homme qui m'interpelle en metraitant de raciste est un responsa-ble du NPA31 et il a fallu qu'unefemme le ceinture pour l'empêcherde passer de la violence verbale àla violence physique. Cette femme,comme tous ceux qui se dressent àl'entrée de la Salle Barcelone cesoir, nous interdit l'entrée parceque nous représentons des organi-sations juives donc sionistes etdonc racistes comme l'éructait sonacolyte du NPA. La LICRA subitle même sort.Le débat auquel il nous a été inter-dit de participer s'intitule«Antisémitisme, antisionisme, àqui profite l'amalgame ? ». Inter-

dire à des juifs un débat sur l'anti-sémitisme révèle la « qualitédémocratique" des organisateurs ».Le thème du débat et l'identité duconférencier diffèrent de ceux dela soirée prévue par le NPA etBDS en Mars et qu'avec détermi-nation le Maire de Toulouse avaitannulée. Il s'agissait pour lagauche de la gauche, quelquesjours après la commémoration destueries de Mars 2012, de faire lapromotion d'un symbole de l'is-lamo-gauchisme, professeurd'études islamiques, président deBDS Afrique du Sud, organisa-tion connue pour ses actionsantisémites violentes.

Ces exemples locaux d'antisémi-tisme à la droite de la droite et à lagauche de la gauche montrent qu'ilexiste évidemment des formesd'antisémitisme qui n'ont pas pourbut l'extermination physique desJuifs. Aujourd'hui, la forme géno-cidaire de l'antisémitisme de typenazi est portée par l'islamisme ra-dical.Ces formes d'instrumentalisationdes Juifs et, aujourd'hui d'Israël, àdes fins politiciennes sont uneconstante de l'Histoire euro-péenne. Ceux qui les portent denos jours proposent des solutionspolitiques radicales à la droite dela droite comme à la gauche de lagauche. Il est essentiel de distin-guer au sein du monde politiquecelles et ceux capables de résisterà la séduction de cette radicalité.

Cette radicalité est au-delà de laposture. Elle est mensonge et im-posture.

Nicole YardeniPrésidente du CRIF

Toulouse-Midi-Pyrénées

Des antisémitismes ….CRIf

Nicole Yardeni

« Voici la femmela plus raciste de la ville ! »

Le mouvement BDS est relayé par le NPA(Nouveau Parti Anticapitaliste), la PartiCommuniste, le Parti de Gauche et unepartie importante d'Europe Ecologie LesVerts

C’est une première : des ac-tivités variées tout un été,organisées par le fSJU et lacréative Linda. Mais écou-tez plutôt :Paul Coriat: “Je découvre Bel Eté

depuis cette année. Je suis enchantépar la prestation qui nous est offerteet surtout par les participants. Cematin, nous avons fait de l’Aquagymavec un moniteur diplômé, uneheure de gymnastique intense. Topniveau ! C’était formidable ! Celanous a rajeuni de quelques années. Jene peux qu’être ravi de cette initiative.L’entourage est fort sympathique.Nous ne sommes pas des vieux !Nous sommes de jeunes retraités !”

Maryse benguigui: “Linda a sucréer un environnement, une am-biance. Tout le monde estdécontracté, a envie de faire plaisir.

Si quelqu’un a un problème, il y en atrois qui viennent lui rendre service. Je dois ma présence à ma sœur. Un

jour, elle m’a dit : «Tu devrais venirà Bel Eté» J’ai dit : «Je veux bien es-sayer» C’est la deuxième fois quenous venons à la Prairie des Filtres.Nous avons fait une sortie remar-quable au Gan Rachi où nous avonsété reçus princièrement par tous lesélèves. Ils ont été chaleureux, adora-bles. Nous sommes allés au lac de SaintFerréol où nous avons pique-niqué.Après quoi, nous avons fait de l’aro-mathérapie. Tout est très bienorganisé.”

Rachel Roizes : “J’étais en va-cances, je suis rentrée dimanche.Aujourd’hui, j’ai vu qu’il y avait en-core des activités, je suis venue et cematin, je me suis régalée. Il y avaitdes activités à la piscine. Nous avonspique-niqué à la Prairie des Filtresqui est magnifique. C’est très agréa-

ble. C’est une détente et pour unretour de vacances, c’est top !”

Linda Sztulman, coordinatrice ré-gionale de Passerelle, chef deprojet bel Eté : “Nous avons décidéau fond social, de proposer des acti-vités dans le cadre de Bel Eté avecun programme où il y aurait des ac-tivités variées, culturelles, ludiques àToulouse plage, intergénération-nelles avec le Gan. Le but était depermettre aux personnes âgées desortir de leur isolement pendant lespériodes estivales car elles ne pou-vaient pas partir en vacances fautede moyens ou faute d’accompa-gnants. Il n’y a pas que despersonnes qui rencontrent des diffi-cultés financières mais aussi despersonnes qui ont les moyens maisqui ne peuvent pas partir toutesseules. Nous partons de l’Espace duJudaïsme. Notre public est unique-ment des personnes nondépendantes. Elles doivent pouvoirprendre le bus.La Mairie de Toulouse a mis à dis-position de Bel Eté un éducateurspécialisé qui a donné des cours degym aquatique.

La réunion intergénérationnelle auGan Rachi a été organisée par Ne-hama Chein autour d’un atelier decuisine où il y a eu énormémentd’émotion. Les enfants ont accueillisles participants de Bel Eté avec deschants. Ils ont partagé le repas. En-suite les participants ont reçu uncadeau de la part des enfants.

Je tiens à remercier les collectivitéslocales qui apportent leur soutienoutre le Fond social juif unifié avecLaurent Taieb, Yvan Lévy, la Mairiede Toulouse avec son adjointe auMaire Brigitte Micouleau. Nousavons bénéficié des subventions duConseil Régional, du Conseil Dé-partemental et de la Mairie.”

Propos recueillis par Pierre Lasry

24 AVIVmag n°206

La belle amie de Bel été

Les associationsLE fSJU

acit31.comLE SITE WEb DE L’ACIT

s Les participants de Bel été déjeunent à la Prairie des filtres après leurs activités du matin. à droite, Linda Sztulman

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AVIVmag n°206 septembre 2015 27

Les associations

Ce mercredi 5 août 2015à Haïfa en Israël, laHevra Kadisha et le

KKL de Toulouse ont rendu unhommage fort à Jean-PierreBloch, Président Fondateur dela Hevra Kadisha, qui a créé,pour la communauté de Tou-louse, les cimetières de Portetsur Garonne, les locaux de larue Francisque Sarcey et lamaison de Retraite Rambam deSaint Orens.

Etti, Responsable du KKL deJerusalem est venue en voitureavec Monsieur le Grand Rab-bin Georges Haïk et DavidBensoussan (ancien Hasan deToulouse).

Un Minibus affrété par le KKLa conduit depuis Tel Aviv,Hervé Lieberfreund, Présidentactuel de la Hevra Kadisha etson épouse, Jacques Kauf-mann, administrateur des deuxassociations et son épouse, Na-than Benzaken, et nous avonseu l’honneur d’avoir la présencede Raymond Bunan Présidentdu KKL France.

Nous avions rendez-vous dansle Carmel de Haïfa dans uneplantation, où nous ont rejoint,M. et Mme Mouchnino, et sur-tout Caroline, la fille de Jean-Pierre Bloch avec ses 3 enfantset des membres de sa famille.Après une présentation de la cé-rémonie par Etti, nous noussommes rendus devant la stèleoù une plaque commémorativea été dévoilée par la famille, carla plantation d’arbres n’a pas puavoir lieu, étant donné que noussommes dans une année deChrita.

Raymond Bunan a remis le di-plôme du KKL en souvenir dece bosquet, et a fait un discourssuccinct. Ont pris la parole ensuite M.Le Grand Rabbin GeorgesHaïk, Hervé Lieberfreund, Mi-chal Edery, qui a excusé Fla-vien Sellem Président du KKLToulouse, qui avait été obligéde rentrer précipitamment àToulouse. Toutes ces personnes ont évo-qué la mémoire de Mr Jean-Pierre Bloch.

Le Kaddish a été récité par leRabbin Haik.Pour finir, c’est Caroline, la fillede Jean-Pierre Bloch, qui a prisla parole et remercié les deuxassociations pour cette cérémo-nie. Elle a évoqué des souvenirsfamiliaux en y associant le Rab-bin Rozen, initiateur de la créa-tion du cimetière de Portet etdécédé il y a quelques mois.

Jean-Pierre Bloch, décédé enoctobre 2014, a été un vision-naire. Il a œuvré pour le bien

de la Communauté Juive deToulouse, sans jamais chercherles honneurs.Cette émouvante cérémonies’est terminée avec un beau buf-fet de fruits, gâteaux et rafraî-chissements.

Jacques et Diane Kauffman

De gauche à droite : Jacques Kauffman, David Bensoussan, le grand rabbin Georges Haïk, Raymond Bunan et Hervé Lieberfreund

Caroline dévoilant la plaque de mémoire pour son père, avec ses enfants

1000 arbres à la mémoire de Jean-Pierre Bloch

LE kkL DE TOULOUSEET MIDI PYRÉNÉESFlavien Sellem en est leprésident. Il dirige le KKLdepuis environ 20 ans avec sonéquipe. Pour la troisièmeannée il organise UNVOYAGE EN ISRAëL avecenviron 45 personnes pourfaire connaitre le pays et lesréalisations du KKL.Cette année il aura lieu du 27octobre au 8 novembre. C’estun très beau voyage !Renseignements : 06 26 78 59 71, ou [email protected]

HAIFA

Le kkL

26 AVIVmag n°206

Les associationsHÉbRAïCA La WIZO

Une nouvelle sectionWIZO vient de voir lejour afin d’épauler lasection TEL AVIV:

« WIzO YAFFA TOULOUSE », c’est le nom de la nouvelle sectionWIzO qui vient de voir le jour afin de venir épauler la section TelAviv.Après avoir réalisé à l’Espace du Judaïsme pour Hannouca unrepas où l’ambiance était au rendez-vous, le premier « Family Brunch» du dimanche 21 juin dernier, toujours à l’EDJ, fut aussi un grandmoment de détente et de joie. C’est avec un grand enthousiasmeque les nouvelles wizéennes ont mis la main à la pâte afin de contenterla centaine de personnes présentes ce jour-là !Ce n’est que le début de l’aventure et nous comptons sur vous tous

pour soutenir la noble cause que nous défendons avec conviction etferveur. En effet, le droit des femmes et des enfants en Israël estnotre principale priorité. Nous voulions mettre notre énergie etnotre travail dans quelque chose qui nous tient particulièrement àcœur ; c’est la raison pour laquelle nous sommes devenues des bé-névoles très actives, toutes les personnes prêtes à s’investir sontd’ailleurs les bienvenues !Nous avons l’amour, l’amour d’Israël au fond de nos cœurs. Il fautgarder en tête et être pleinement conscient du rôle éducatif de la

mère, âme de la transmission des valeurs identitaires. La WIzO vous informe à ce propos, qu’une grande dame, MadameEsther Bendriemh, nous a quittés l’été dernier. Sylvia Bendriemh,wizéenne depuis de longues années, et sa fille Solène, toutes deuxprésentes jusque dans ses derniers moments, nous font donc partavec grande tristesse de sa disparition.

Carole Dray

ÉVÉNEMENT

Les Journées de la culturejuiveLes Journées de la culturejuive de Novembre 2015vont explorer le thème del'exil. à partir d'une interro-gation paradoxale, l'alyah re-présente-t-elle un nouvel exil?,nous aborderons les diffé-rentes périodes durant les-quelles les Juifs ont dû quit-ter ce qu'ils pensaient êtreleur patrie, du moins pour lamajorité d'entre eux. 

PARCOURS DANSL'HISTOIRENous voyagerons dans letemps depuis l'antiquité,grâce à la spécialiste de laquestion, Mireille Hadas-Lebel, jusqu'à nos jours. Ainsi, un historien catalan, Josep Calvet, nous ferapart de ses recherches inédites en France concernant les Juifs qui ont fui le na-zisme en s'exilant en Espagne. Puis Georges Bensoussan reviendra sur l'exil desJuifs, chassés des pays arabes, en particulier après 1948. A l'inverse, si l'on peutdire, en partenariat avec le consulat d'Espagne, une soirée sera consacrée à cequ'ils nomment " la loi de récupération de la nationalité espagnole" pour les des-cendants des expulsés de 1492. 

DE LA MUSIQUE ENCORE ET TOUJOURSAutre fil conducteur important, la musique issue de ces multiples exils. Nousdébuterons ainsi le 7 novembre par un opéra emblématique des israélites à Parisau xIx°: le Docteur Miracle, de Bizet. Cet opera remporta le Prix Offenbachtandis que le futur créateur de Carmen deviendra le gendre du même Offenbach.Pour compléter ce tableau, le livret est signé d'un autre illustre israélite, Halevy.Musique encore avec le Sirba Octet le 18 novembre, qui fera sonner les notes demusique Yiddish.

ALBERT COHEN, UN AUTEUR EMBLéMATIQUEEnfin parmi les moments forts à retenir, deux soirées consacrées à l'écrivainsans patrie, Albert Cohen, né à Corfou, mort en tant que citoyen genevois, prisentre de multiples cultures, sujet à l'antisémitisme durant toute sa vie, sionisteactif à Paris comme à Londres. L'une se déroulera au Gœthe Institut et l'autre àl'Espace culturel protestant. Et le deuxième temps fort résidera dans l'excursiond'une journée au Musée de l'Exil, à La Junquera. Cela permettra d'évoquer denouveau les Juifs qui sont passés en Espagne au moment du nazisme, mais aussile sort des Républicains espagnols lors de la victoire de Franco.Ces quelques manifestations et rencontres prendront ainsi place entre le 7 no-vembre et 7 décembre. L'évocation des exils nous permettra de nous retrouver,de nous rassembler, de nous interroger aussi : hormis en une vision messianique,le Juif est-il voué au nomadisme?

Maurice Lugassy, Président d'Hebraica

Renseignements et réservations auprès d'Hebraica, 05 62 73 45 33Retrouvez le programme et les activités sur hebraicatoulouse.com ainsi que sur notre pageFacebook, Assoc Hebraica.

De gauche à droite : Yvonne bensoussan, Isabelle gilet, Dany Cohen, Sylvia Bendriemh

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AVIVmag n°206 septembre 2015 29

Exégèse

PAR DAVID HALIVNI PROfESSEUR ÉMÉRITE à L'UNIVERSITÉ COLUMbIA à NEW YORk

Le bris des Tables

David Halivni est bien connu

en Israël pour son commentaire

en plusieurs volumes, encore en

cours, sur le Talmud de Baby-

lone, Meqorot ou-Messorot, qui

est le travail de toute sa vie,

salué par le prix Israël sur le

Talmud en 2008.

Né en 1926, ordonné rabbin à

l'âge de quinze ans, David Ha-

livni fut d'abord l'élève de son

grand-père, Yeshayah Weiss, en

Transylvanie (Europe de l'est)

puis plus tard, de l'autre côté de

l'Atlantique, l'élève du Rav Saül

Lieberman. Entre ces deux maî-

tres, Auschwitz et la Shoah,

avec pour unique fil conducteur

l'étude du Talmud. David Ha-

livni vit depuis une dizaine

d'années à Jérusalem.

Son nouvel ouvrage, Le Bris desTables, aux éditions Wolfowicz,traduit de l'hébreu et de l'anglaispar Florian Deloup Wolfowicz etSarah Weiss, a ceci de singulierqu'il a silencieusement accompa-gné l'œuvre de l'auteur sur leTalmud pendant plus de cin-quante ans.

« Il y eut deux événements théolo-giques majeurs dans l'histoire juive,la révélation au Sinaï et la "révéla-tion" à Auschwitz. Le premier révélala présence de Dieu, le second révélal'absence de Dieu. »

Le livre de David Halivni, quis'ouvre par ces mots, n'est pasd'une lecture aisée. Et pourtant, ily a lieu de penser qu'il atteindradurablement tout lecteur qui feral'effort de le lire. Le texte est à lafois personnel et érudit et c'est cequi lui donne toute son épaisseur.

Le texte s'articule comme une mé-ditation sur l'essence de la prièrependant la Shoah et sur l'étudedepuis le Sinaï jusqu'à nos jours.Aussi la Shoah est-elle abordée in-directement – la prière et l'étudedemeurent le point focal du livre– mais avec toute la profondeur del'expérience et de l'érudition del'auteur.

Le premier chapitre, qui est aussile plus personnel, s'ouvre sur laprière dans la Shoah. Ce chapitrefut écrit à l'origine pour le MahzorWolfsberg, publié par Yad Va-chem. L'histoire de ce Mahzorsuffirait elle-même à recomman-der la lecture du livre. L'auteur,par le chemin d'une réflexion surla prière de Roch HaChanah quifut prononcée une unique foisdans le camp de Wolfsberg, posela question: faut-il attribuer laShoah à une faute ? Et par uneanalyse des sources bibliques et

rabbiniques classiques, il répondfermement par la négative. Cetteréponse n'étanche pas la soif d'unemétaphore « qui exprimerait que lesvictimes n'eurent aucune reponsabilitéquant à leur souffrance. » L'érudittalmudiste trouve cette métaphoredans la tradition kabbaliste clas-sique du Ariza"l.

Le second chapitre est consacré àla réparation des textes, principa-lement le texte du Talmud. SelonDavid Halivni, les textes tradi-tionnels (bibliques ettalmudiques) se sont altérés aucours de l'histoire pour différentesraisons que le lecteur découvriraen lisant le livre. Notre tâche, écritDavid Halivni, est de les répareren y consacrant le meilleur denous-mêmes. La force du texte estque bien que le mot "Shoah" n'ap-paraisse pas dans ce chapitre, lelecteur sent l'ombre de la Shoahdans chaque phrase.

Dans le troisième chapitre, DavidHalivni propose une perspectivehistorique de la Loi Orale dans la-quelle la révélation au Sinaï n'estpas explicitement inclusive. Cetteperspective devrait être source deréflexions pour tout Juif attachéà la Torah et sensible à l'histoire.

Cette perspective prépare le lec-teur à l'épilogue dans lequell'auteur explique la Shoah nonsimplement comme un terribleévénement singulier dans l'his-toire humaine, mais surtout

comme un événe-ment dans l'histoired'Israël et de sa re-lation avec Dieu. Leretrait de la pré-sence divine n'estpas un événementsoudain qui a eulieu au xxe siècle.Au contraire, il futle point culminantd'une histoire quicommença avec lebris des Tables parMoïse. Car l'inter-prétation de laTorah par le peuple

d'Israël a aussi une histoire etcette histoire, nous dit David Ha-livni, a quelque chose à voir avecla Shoah. Selon l'auteur, cette his-toire est un éloignement croissantentre Dieu et Israël qui culminaavec la Shoah. David Halivnilaisse la question ouverte de savoirsi le rétablissement de la souverai-neté juive sur la terre d'Israël estle signe d'un rapprochement.

Comme le remarque Florian De-loup Wolfowicz dansl'introduction, David Halivni faitporter à l'étude des textes unpoids métaphysique que très peud'entre nous sommes capablesd'honorer et peut-être même desupporter. La prière qui clôt l'ou-vrage comme celle qui l'ouvrerésonnent comme la prière queprononcèrent les Juifs du campde Wolfsberg.

Samuel Morali

L'ouvrage est disponible à Toulousenotamment à l'ACIT (05 62 73 46 48)et à Eden Cash (05 61 48 78 23). Ilpeut être commandé à la Fondationpour la Mémoire de la Shoah (01 5342 63 10), à l'institut Wolfowicz enFrance (06 69 07 58 15) ou en Israël(+972 8 975 1644) et dans toutes leslibrairies.

Site de l'institut Wolfowicz:http://shakla-ve-taria.blogspot.com

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Illustration de couverture du livre

A l’EDJ…quelles nouvelles ?Après une année chargée – dont lebilan est très positif, au cours delaquelle les activités déployées sesont déroulées dans un franc succèsgrâce à l’implication de tous, aprèsdes vacances bien méritées, l’EDJrouvre ses portes et propose tou-jours plus d’activités et de festivités.Au delà des prestations proposées– location de salles, espaces à dis-position, lieu de rencontre, de re-trouvailles et lieu qui abrite la prin-cipale synagogue toulousaine,l’équipe de l’EDJ développe tou-jours plus ses projets.

Entre autres activités déjà en cours,seront proposés de nouveaux pro-jets :

Dès la fin des fêtes de Tichri, unweek-end spécial « Célibataires »,sous soleil et la chaleur de la Côted’Azur. Dans un environnementmagique, un week-end de troisjours permettra aux 25-35 ans quile souhaitent de venir partager,pour la modeste somme d’environ300 euros, un bon moment deconvivialité, et plus si affinités …

Pour répondre aux besoins des pa-rents et à la joie des enfants, en ac-cord avec le Gan Israël et en par-tenariat avec Hébraïca Jeunesse,les activités du centre aéré del’EDJ seront de nouveau au ren-dez-vous pour chaque période decongés scolaires civils. Avec Hé-braïca Jeunesse toujours, nous tra-vaillons à la mise en place d’un nou-veau projet, les anniversairesspécialisés pour enfants « Yom

Houledeths Angels », que nous lan-cerons très prochainement.

Arrive dès la fin de l’année, le «PetitVIP », le 1er Guide de la Commu-nauté Juive en Midi-Pyrénées quiregroupera tous les bons plans dela vie juive en poche !

Enfin, et pour la troisième édition,fort d’un grand succès, l’équipe vas’atteler à préparer la fin de l’annéepour proposer ce qui devient le ren-dez-vous communautaire du 31 dé-cembre. Avant ces festivités, ungrand marché de Hanouccah seraorganisé pour que petits et grandspuissent faire leurs emplettes ha-noucciennes.

Afin que le programme annoncétienne ses promesses, l’équipede l’EDJ est en quête de « chefsde projets » bénévoles qui pren-nent en charge l’organisation etle suivi de ces activités – LadiesDay, le lancement du petit VIP,le marché de Hanouccah et biend’autres … Si vous en avez letemps et l’envie, contactez KatiaNakache à :[email protected] au 05 62 73 45 65

La grille derentrée, aperçuTous les matins, l’antenne ouvreavec le journal de 8 h. La matinéese déroule entre musique etsciences le lundi, musique et his-toire le mardi, musique et méde-cine le jeudi, car le mercredi c’estToulouse au quotidien qui prendla tranche de 9 h. Le journal de10 h est suivi de musique et dumagazine du jour. L’après-midi ensemaine est rythmé par unetranche culturelle de 14 à 17 h,puis d’une pause musicale avantle magazine du début soirée (19-20 h) : Toulouse au quotidien lelundi, les sciences le mardi, his-toire le mercredi, écran total lejeudi. Journal du soir à 21 h.

Puis une émission de fond (cul-ture, politique, religion) vousaccompagne jusqu’à minuit.

La grille du dimanche : en alter-nance deux émissions complé-mentaires : • Shavouatov de 9h à12h30 : des rubriques alliant l'ac-tualité israélienne (AvrahamAzoulay), la politique (Jean LucHalimi), la culture (FrédériqueDahan) l'humour (Béatrice Da-han), et la Rav Gabriel Sabbagpour sa chronique sur la vie juive.A 12h10 : l'ACIT communiqueavec un invité différent a chaqueémission. • Debriefing un di-manche sur 2 de 10h à 12h30.Cette émission est précédée d'unerediffusion de l'émission Cultureet Société.

SOUCCA MObILE & bÉNÉDICTIONSComme chaque année, la Jeunesse Lubavitch est à votre dispo-sition pour procéder aux sonneries du choffar à Roch-hachana,et pour le Loulav à Souccot, auprè des personnes âgées, malades,hospitalisées, ou autres...., pour cela contactez-nousau 05 61 21 27 87

28 AVIVmag n°206

katia Nakache

Les associationsL’EDJ RADIO kOL AVIV

acit31.comLE SITE WEb DE L’ACIT

NOUVEAU

Nombreux produits d'épicerieisraéliens

Arrivage chaque semaineViande volaille fraîche & surgelé

Rayon charcuterie à la coupeet épicerie fine

Large choix de fromages & laitages

Rôtissoire poulet rôti

Roti de poulet

Roti de dinde…

Et ses accompagnements

Vin spécial réserve ...

Pain de shabbat frais chaquejeudi et vendredi

Market 26 est heureux de la confiance que vous lui avez apportée, et tient à remercier l’ensemble de la communautépour son encouragement à continuer dans la voie du cacher.

Market26 vous souhaite de très bonnes fêtes de Tichri

Et une merveilleuse année 5776 !

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AVIVmag n°206 septembre 2015 31

brèves

Lundi 17 août

Aliza bin Noun nommée Ambassadriced'Israël en FranceSon style direct, courtois et sans mondanités, va certai-nement être un atout exceptionnel en France. Alizadésigne la « joie. » Dans la kabbale, Aliza signifie “uneaptitude joyeuse à s’élever au-dessus de la nature”.Mère de deux enfants, elle aura très peu de temps pourdécouvrir les joies de Paris avant de plonger dans un jobexténuant. Signe particulier : dans un pays où tout lemonde est radiographié par la presse (qui scrute la moin-dre déclaration détonnante), Aliza Ben Noun est uneexception à la règle. Son silence est d’or. Elle est diplôméede l’Université Hébraïque de Jérusalem (en études fran-çaises et africaines). Elle a été Ambassadrice en Hongrieen 2007. De retour à Jérusalem, elle a été Chef de Cabi-net du Ministre des Affaires Etrangères, AvigdorLieberman. Proche de Yossi Gal, on dit que le « françaisparlé » de la nouvelle ambassadrice est meilleur que celuide son prédécesseur. Source IsraelValley

Récents ambassadeurs d’Israël en france

Tel Avivsur Seine :quand Toulousesoutient sa ville jumelleCette triste polémique (il s’agissait pour certains de vouloir faire an-nuler la tenue d’une journée festive israélienne à Paris-Plage) a faits’exprimer un nombre immodéré d’hommes et de femmes politiques,le plus souvent hélas dans le camp de la haine d’Israël.

Heureusement, Toulouse a recueilli de belles réactions de soutien à“Tel Aviv sur Seine”, notamment par la voix de son maire mais aussi deparlementaires socialistes.

Jean-Luc Moudenc a publié un communiqué : Alors que prend fin lajournée "Tel-Aviv sur Seine", je salue la ténacité d'Anne Hidalgo et la remer-cie d'avoir voulu faire découvrir Tel Aviv, ville sœur de Toulouse, auxParisiens".

Christophe borgel a tweeté : #TelAvivSurSeine polémique souvent im-bécile, parfois odieuse, soutien total @Anne_Hidalgo et aux élus parisiens@ariebens @ladepechedumidi

La manifestation s’est donc tenue, mais il aura encore fallu une giga-protection policière pour que se déroule ce simple petit événementculturel et festif à Paris… PL

Un Oscar de cinéma… offert à Yad Vashem !branko Lustig, le producteur de film juif croate, a fait donde la statuette des oscars qu’il a reçue pour avoir produit

le film La listeSchindler au muséede Yad Vashem enIsraël en présencede la présidente dela Croatie.

Avec Steven Spiel-berg, Lustig aproduit le film surla Shoah qui agagné l’Oscar de la

meilleure photographie.

Enfant, Lustig a été emprisonné pendant deux ans à Auschwitz. Aprèsla guerre, il est devenu un producteur de film et a gagné deux oscarspour son travail.

Jeudi 13 août

Mercredi 20 août

Yossi Gal(en 2010)

DanielShek (en 2006)

NissimZvili (en 2002)

Élie barnavi(en 2000)

rom

30 AVIVmag n°206

brèves

Latifa Ibn ziaten reçoit lePrix Copernic 2015

Le prix Copernic a étécréé en 2012 par Jean-François Bensahel,Président de l’UnionLibérale Israélite deFrance (l’ULIF) et sonConseil d’Administra-tion pour honorer unepersonnalité, une asso-ciation ou un projet en-gagé dans le rappro-chement entre les

Hommes et le recul des préjugés.

Née le 1er janvier 1960 à Tétouan (Maroc), elle est la mèred’Imad Ibn ziaten, le premier militaire assassiné à Toulousepar Mohammed Merah le 11 mars 2012. L’association Imadpour la Jeunesse et la Paix qu’elle a créée à la mort de son filsœuvre concrètement pour la paix, la fraternité et le dialoguedans le strict respect des valeurs de la République. Elle participeà l’éducation, à la citoyenneté et à lutte contre toutes les formesde racisme et de discrimination. Elle sensibilise la jeunesse àces impératifs et s’engage dans la promotion du dialogue inter-religieux.

En février 2014, le Crif lui rend hommage à Toulouse en pré-sence du ministre de l’’Intérieur Manuel Valls. Son associationobtient le soutien du ministère de l’éducation Nationale qui luioctroie une subvention annuelle. En janvier 2015, Latifa est in-vitée à la synagogue de la Victoire à Paris, en présence du pré-sident de la République pour rendre hommage aux dix-septvictimes de Charlie Hebdo et de l’Hyper Cacher de la portedeVincennes.

En avril 2015, elle emmène 17 adolescents d’origines diverses àla découverte d’Israël et des territoires palestiniens. Son but :faire tomber les clichés qui gangrènent la jeunesse française.

Vendredi 19 juin Gala annuelde la Chambre de

Commerce France-Israël ToulouseMidi-Pyrénées

Le président de la Chambre deCommerce et d’Industrie - Tou-louse Midi-Pyrénées Alain DiCrescenzo, accueillait, jeudi 25juin dans les salons de la CCI, legala annuel de la Chambre deCommerce France-Israël Tou-louse Midi-Pyrénées.

Daniel Sayag, président de la CCFI TMP a pré-senté au parterre d’invités les projets menés parson équipe de bénévoles. Il a rappelé que laCCFI – TMP a pour ambition de contribuer audéveloppement des relations économiques entreles entreprises de la région Midi-Pyrénées et Is-raël. Une soixantaine de convives sont venuspartager un moment de convivialité autour desreprésentants des institutions – Préfecture, Mai-rie et Toulouse Métropole, consulat d’Israël – et

des représentants du monde économique. Nissim zvilli, homme de gauche- qui n’a pas manqué de montrer une analyse critique de la politique israé-lienne -, ancien ambassadeur d’Israël en France et président d’AlstomIsraël, était l’invité d’honneur du Gala. Au cours de son intervention, il asouligné le « fort esprit d'entreprise des jeunes israéliens, même si 15 %d'entre eux répondent aux sirènes de la Silicon Valley qui offre plus demoyens ». Il plaide pour le développement des relations économiques avecla France auxquelles travaille la CCFI. De nombreux contacts ont déjàété initiés entre start-up mais « il faut renforcer les liens entre les deux pays ».Dans un contexte politique et économique complexe, un beau programmeà mener pour la CCFI-TMP.

YRS

Mardi 28 juillet

70 ans après la Shoah2 300 sportifs juifs défilent

dans le «stade d’Hitler»Soixante-dix ans après la pire tragédie du peuple juif,2300 sportifs juifs du monde entier participent à partir de mardi à Berlin, à la 14e édition des Macca-biades européennes.

Ironie de l’Histoire, l’Olympiastadion, le stade olym-pique construit par le IIIe Reich en vue des Jeuxolympiques d’été de 1936, symbole de la discrimination desathlètes juifs par le régime nazi, accueille les 19 épreuves de cettecompétition.

Les images les plus connues de ce stade sont celles d’une foulescandant des slogans nazis et effectuant le salut nazi.

Cette 14e édition des Maccabiades européennes coïncide avec le

cinquantenaire des relations diplomatiques entre l’Etat juif etl’Allemagne. La cérémonie de clôture a eu lieu le 5 août.

Les Maccabiades, surnommées les « Jeux Olympiques Juifs »,ont lieu tous les quatre ans. Il existe trois Maccabiades distinctes :mondiales, européennes et panaméricaines.

From Éric Hazan – © Le Monde Juif .info | Photo : DR

Jeudi 25 juin

Nissim zvilli, ancien ambassadeur d’Israël en Franceet président d’Alstom Israël

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AVIVmag n°206 septembre 2015 33

Comment répondre àun antisémite ? Telle est la question que s’est posée Mau-

rice Lugassy et àlaquelle il répond enun ouvrage clair etprécis, destiné d’abordaux jeunes. Mais pourl’instant, il répond ànos questions.

Comment vous estvenue cette idée ? c’est un projet qui cou-vait depuis longtemps car je percevais biencomment les jeunes juifs sont souvent dés-emparés face à des questions en apparencelogique mais qui en réalité se révèlent accu-satoires. Par exemple, la question desterritoires dits « occupés » ou la prétenduespoliation des terres des palestiniens par lesJuifs européens. Et puis en Juillet dernier,à Tel Aviv, entre deux alertes, et devant laconsternation de la population juive fran-çaise lors des manifestationsantisionistes/antisémites, je me suis dit qu’ilfallait nous armer pour convaincre plus desympathisants, plus d’alliés dans les ba-tailles des mots et des clichés. J’ai alorscommencé à écrire. En attendant de fairedu Krav Maga.

Votre livre est court. Il est constitué de 10questions clés. Vous ciblez un public pré-cis ? Oui, évidemment les jeunes. A l’heuredu zapping, du slash et de la nanoseconde,ils veulent aller à l’essentiel. Aussi, j’ai ré-fléchi à la manière d’un prof. qui fait desfiches de synthèse avant les révisions. Toutest là. En une page, j’ai tenté de synthétiserles travaux de Poliakov ou de Bensoussan.J’ajoute aussi mon point de vue, celui d’unenseignant confronté sans cesse à la bienpensance de mes collègues qui croient sa-voir et comprennent peu. En réalité il esttrès difficile d’atteindre à la concision, derester à l’essentiel, dans délayer. Ce livre estdonc fait comme un manuel, maniable, quel’on peut emporter avec soi pour réviser,pour s’entraîner. Et une bibliographie per-met ensuite d’aller plus loin, pour les plusstudieux ou les plus militants.

Une suite est prévue ? Oui. Toutes lesquestions/accusations n’ont pas été prisesen compte. Par exemple, je n’ai pas assezévoqué les théories du complot, bien que je

reprenne la véritable histoire du Protocoledes Sages de Sion. On peut aussi traiter del’acharnement contre Finkielkraut ou de lapartialité des medias français. Toujoursdans la brièveté, ce sont des points que jetraiterai bientôt.

Comment répondre à un antisémite. Deux minutes pour répondre à 10 questions clas-

siques sur l’antisémitismeet Israël. Collection en-tretiens. 9 Euros. A commander à Hébraïca ou chez unbon libraire.

Un écrivain israélien àToulouseDavid Grossman fait partie des écrivains is-raéliens qui ont acquis une immenserenommée internationale. Avec A.B. Yeho-shuah, Amoz Oz et Aharon Appelfeld, ils

constituent une gé-nération née dansle Yishouv ou qua-siment avec l'étatd'Israël.Ce qui distingue D.Grossman de sescontemporains,c'est un engage-

ment politique incessant au profit d'une paix.Avec les autres, il a créé le célèbre parti LaPaix Maintenant – Shalom Hahchav. Avecles autres il s'est livré à des manifestationsspectaculaires dans les Check Point ou de-vant la Knesset. La mort de son fils lors ladernière guerre du Liban a évidemment ren-forcé son aspiration à la paix. Ainsi l'étédernier, avec Amos Oz, ils ont livré de trèsnombreuses entrevues à la presse internatio-nale. Mais cette fois, le discours étaitbeaucoup plus nuancé : face au Hamas, pourreprendre la métaphore utilisée par AmosOz, face à un voisin qui ne cesse de lancerdes pierres chez vous, qui blesse vos enfants,et tente de les tuer, que faire, sinon répliqueret tenter de les arrêter par tous les moyens ?L'été dernier, lors de la guerre contre le

Hamas, tandis qu'Israël se protégeait desrockets tirées sur tout le territoire, et que sesjeunes partaient au front contre ces islamistesradicaux, David Grossman prit la paroleplace Rabin, entre deux alertes. Malgré la rési-gnation des politiques et de la majorité de lapopulation israélienne à une guerre perma-nente, malgré les morts, malgré les difficultésen apparence insolubles, il a prononcé undiscours d'espoir "malgré tout". La Hatikvahencore et toujours.Mais si David Grossman est écouté de tousles partis, c'est d'abord parce qu'il est ungrand écrivain. De son œuvre importante, jeretiendrai deux titres. Traduit en 1991, Voirci-dessous : Amour relate l'histoire d'une fa-mille dont les parents rescapés des camps dela mort se sont rencontrés dans un camp detransit. Le récit est fait par la voix de leurpetit garçon qui sent bien qu'ils cachent unsecret lourd mais qui neparvient pas à le déchif-frer. Il se crée alors unendroit imaginaire où ilpourra tendre un piège auMal et libérer la parole deses parents. Un roman ma-gnifique sur l'après Shoah etla transmission malgré le si-lence.L'autre roman, probablementson plus grand succès enFrance, Une femme fuyantl'annonce, de 2011. Une mère voit son filspartir à la guerre, en tant que tankiste. Et elleest persuadée qu'on viendra lui annoncer samort dans les prochains jours. Mais si ellen'est pas joignable, on ne peut lui faire cettefuneste annonce, donc son fils sera vivant. Apartir de cette logique de mère, elle s'engage,avec un ami et amant d'autrefois, dans unelongue randonnée pédestre dans le désert duNeguev. Superbe récit qui mêle l'amour ma-ternel, les amours déçues, les guerresantérieures contre les pays arabes, les rela-tions entre arabes israéliens et juifs, etc. Unmessage à la fois d'amour et de politique,sans aucun manichéisme, aucune simplifica-tion. La force de ce roman tient aussi au faitqu'il fut rédigé tandis que le propre fils de D.Grossman mourait brûlé à l'intérieur de sontank. Cet arrière plan réel baigne la lectured'un halo tragique et profondément humain.

David Grossman sera au Théâtre Garonne lemardi 8 septembre à 18h. Rencontre organi-sée par Ombres Blanches, avec Hébraïca.Entrée libre.

entretiens

collection

Maurice LUGASSY

COMMENT RÉPONDRE À

UN ANTISÉMITE

D E U X M I N U T E S

POUR RÉPONDRE À 10 QUESTIONS CLASSIQUES

SUR L’ANTISÉMITISME & ISRAË

L

à LIRE

32 AVIVmag n°206

Mémoire

Milan : quand le Mémorial de la Shoah s’ouvre aux migrants

Août 1954 - Août 2015 : une blessure encore ouverte

Par André Loubaton

Cela fait 61 ans qu’a eu lieu « le trauma-tisme de Petit-Jean ». Ce jour-là, le 3août, les commerçants avaientreçu l’ordre de fermer leursmagasins en raison des évène-ments liés à l’anniversaire deMohamed V. Les autorités lo-cales leur intimèrent l’ordre deles rouvrir, injonction assortiede promesses formelles decomplète protection.

Toujours est-il, qu’ils massacrè-rent le nommé SamuelBoussidan, 42 ans et père de 11enfants, mon propre grand-père Chalom Elfassi, son filsAbraham, jeune marié de 22ans et père d’un enfant, Riri,actuellement docteur en infor-matique qui vit à Roamana.

Pendant ce temps, d’autres émeutierss’introduisaient dans les dépôts d’Elie

Tolédano, père d’une famille nombreuse.Le pauvre homme et son fils de 12 ans fu-

rent sauvagement assassinésainsi qu’Abraham Amar,dans les mêmes conditions.

Ce triste anniversaire est cé-lébré le 4 Adar.

Pour clore cette série noireles assassins formèrent unbûcher en plein centre de laville, y étalèrent en bon ordreles 5 cadavres et les brûlè-rent.

Petitjean est une bourgade ma-rocaine située à proximité deMeknès, aujourd’hui nomméeSidi Kacem.

Le mémorial a été ouvert en 2013 sous les voies,à l’endroit exact où des centaines de juifs furentenfermés dans des wagons à bestiaux, puis en-voyés vers les campsd’extermination pendant la Se-conde guerre mondiale.Depuis une dizaine de jours, celieu en grande partie souterrain,froid et solennel, a trouvé uneautre vocation: chaque nuit, il ac-cueille de 30 à 35 réfugiés, pour laplupart Erythréens ou Ethiopiens.« Nous disons qu’il faut lutter contrel’indifférence. Nous ne pouvions pasrester indifférents nous-mêmes » au sort des centainesde migrants qui se massent chaque nuit aux abordsde la gare”, explique le vice-président de la Fon-dation du Mémorial, Roberto Jarach. Quelque70.000 personnes ont débarqué en Italie depuisle début de l’année.Au Mémorial, les migrants dorment côte à côtesur des lits de camp, dissimulés au public pardes cloisons. Ils ne sont qu’à quelques mètresde l’exposition principale, constituée d’authen-tiques wagons de l’époque, photos etinstallations vidéos avec le nom des déportés.En ce tout début de matinée, beaucoup sont

déjà partis, certains dès 4 h (2 h GMT) pour at-traper un train vers le nord. D’autresgrignotent des biscuits distribués par des vo-

lontaires de la communautécatholique Sant’Egidio. Un lionen peluche et des vêtements traî-nent sur les couches désertées.Les trains passent en grondant àl’étage supérieur.Il y a deux mois, un afflux massifde réfugiés syriens, a poussé lamairie et la gare de Milan à cher-cher des places d’hébergementtous azimuts. A l’époque, le Mé-

morial n’avait pu s’exécuter, le lieu pressentiétant mal équipé et les visites scolaires nom-breuses: « il y avait trop d’obstacles », explique M.Jarach.

« LES BRAVES ITALIENS »Puis a germé l’idée de les placer à un autre en-droit du musée, dans ce qui devrait être unvestiaire. Les difficultés se sont évanouies en àpeine un jour et demi, « un vrai blitz ! », se féli-cite le responsable. Les migrants ont ainsi accèsaux très design toilettes du musée, où unedouche a été bricolée.

« Les robinets sont électroniques, ce n’est pas facilede prendre une douche avec », s’amuse M. Jarach.Les sèche-mains à air chaud ont été abondam-ment mis à contribution pour la lessive.Liliana Segre, 85 ans, fut déportée en 1944 du”binario 21” à l’âge de 13 ans vers Auschwitzavec son père, qui y périt. Aujourd’hui figure-clé du Mémorial, elle salue sans réserve soninitiative.« Voir des hommes armés qui repoussentdes gens me rappelle des choses que je n’oublierais ja-mais même si je vivais cent ans », déclare-t-elle enréférence aux récents accrochages entre mi-grants et policiers français à la frontièrefranco-italienne à Ventimille. Les passeurs deMéditerranée quant à eux lui rappellent les« braves Italiens » qui trahissaient les Juifs cher-chant désespérément à gagner la Suisse, leslivrant aux autorités après les avoir dépouillés.Selon elle, l’injonction « Indifférence » a toutesa place à l’entrée du Mémorial.« Je sais que ce mot étonne et cela me réjouit.C’est déjà quelque chose d’important: si on nes’étonne plus, il n’y a plus d’espoir. Je voudraisjuste qu’il y ait un ajout: « Toi, retourne-toi, re-garde l’autre », ajoute-t-elle.

PETITJEAN

MILAN

Le massacre de Petit Jean

Le journal local montra les sept victimes brûlées puis exposées sur la chaussée

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AVIVmag n°206 septembre 2015 35

La place du rêveQu’il soit l’autobiographie d’un certainJuda-Hermann, né à Cologne vers1107, ou une fiction rassemblant de pe-tits faits vrais, le récit met l’accent surle rêve que fit l’enfant vers sa treizièmeannée. Il eut la vision du roi venu luioffrir un grand cheval blanc commeneige, une belle ceinture tissée d’or à la-quelle pendait une bourse de soiecontenant sept pièces de monnaielourdes. Ensuite, le jeune mangea dansla même écuelle que l’empereur desherbes et des racines. Une fois éveillé, ilse rendit chez le sage Isaac pour inter-préter ce songe. L’importance des rêves est bien connue,mais il faut souligner que dans les ar-chives de la geniza du Caire, on peutlire les histoires de convertis au ju-daïsme, en particulier celui d’un prêtredevenu Obadiah, texte très connu parles juifs méditerranéens.

Enfance, adolescence, jeunesse ?Ce document historique produit à Ca-penberg est une constructionidéologique soignée parfaitement docu-menté. La petite enfance de Juda filsde David et de sephora, de la lignéed’Israël, de la tribu de Levi n’est pasdétaillée.

Son éducation par le vieux pédagogueBaruch lui permet de connaître parfai-tement la Torah et les manuscritshébraïques. La narration de son entréedans l’adolescence attesterait pour lapremière fois du rituel de la Bar-Mist-vah. Le jeune commence également àservir de facteur pour son père. Il en-tretient des relations de confiance avecl’évêque auquel il prête de l’argent. Il

aime disputer avec les clercs.

L’âge critiqueOn le voit, ce passage à l’âge adulte estun moment délicat, où une pratique re-ligieuse intense est cause de doutes etde débats intérieurs. Le jeune hommeest envoyé au milieu de la société etdoit trouver sa voie. Le contrôle de safamille, de sa communauté lui pèse, ilsouhaite prendre ses propres décisions :ainsi Juda n’exige-t-il point de gagespour ses prêts, il craint de s’engagerdans le mariage, il est condamné parl’assemblée synagogale. Si ce texte du xIIe siècle est rare, nousavons des témoignages de cet âge cri-tique au xVe siècle, car ces enfantsfurent un enjeu fondamental dans l’af-frontement religieux.

Culture

Après avoir été utilisé par des polémistes chrétiens ou des histo-riens de la Westphalie, l’« Opusculum d’Hermann le juif » a attiré l’attention des historiens des juifs B. Blumenkranz etA. Momigliano, en 1960. On y apprend des détails inédits sur lavie des juifs médiévaux.

La jeunesse de Juda, fils de David Levià treize ans, Juda fait un rêve.

Le feuilleton historique deClaude Denjean

34 AVIVmag n°206

Culture

INTRODUCTION à L’ÉTHIqUE ISLAMIqUEUn livre de Tariq RAMADAN

L’impératif de Tariq Ramadan« Voulez-vous moderniser l’islam ou islamiser la modernité ? » à cette question d’une journaliste, le petit-fils du fondateur égyptien des frères musulmans, Tariq Ramadan,oppose le silence… quelques éléments de réponse surgissent au fil des pages. De cette mise en perspective des sources et duchamp de l’éthique islamique, l’on retiendra alors peut-être aussi, un appel lancé à l’islam pour qu’il cesse des’adapter au monde moderne, au monde tel qu’il est, mais qu’il le réforme en conformité à sa vision de Dieu,de l’homme et de l’existence…

L’éthique islamique : la détermination du« bon comportement »

Déterminer le « bon comportement », le bien, le mal, c’estl’objet de l’éthique islamique, au cœur du droit, de la philo-sophie et de la mystique. Science mère et prépondérante,le droit, gérant le culte et les affaires sociales, affirme trèstôt dans cette perspective, une référence prioritaire auxTextes – Coran et traditions prophétiques - pensant la foien terme de loi. La philosophie – liée à la théologie – interroge elle, le rôle de laraison pour appréhender la Révélation. Et la mystique (soufisme), met l’accent sur l’intime humain, laspiritualité, le cœur …Dans son historique de la réflexion éthique, Tariq Ramadanillustre toute cette diversité d’approche entre les troissciences islamiques, mais aussi les tensions, les évolutionsau sein même de chacune d’elles dans leur questionnementéthique, l’auteur insistant finalement sur la nécessité d’unrenouveau…

Une voie impérative pour Tariq Ramadan

Tariq Ramadan est le frère de l’un des deux représentantsofficiels européens des Frères musulmans, « la plus puissanteet la plus influente organisation islamiste à l’origine de la doctrinemoderne de la guerre sainte (djihad) »… Professeur d’études islamiques contemporaines à l’univer-sité d’Oxford, Tariq Ramadan, qui se présente comme unhumaniste de gauche, est depuis 2012, directeur du Centrede recherches sur la législation islamique et l’éthique, leCILE, créé par le Qatar, et basé à Doha – ce qui peut alors inter-peler… En réaction à l’évolution du monde, des savoirs et de lascience, ce dernier prône dans son ouvrage un nouvel élande la réflexion éthique. Une réflexion selon lui, trop margi-nalisée : se limitant à déterminer la «qualité morale du détail»au lieu de questionner « les finalités globales »...

Ce que veut dire ici Tariq Ramadan, et qu’il stipule par ail-leurs au fil du livre, c’est que l’islam ne doit pas s’adapter aumonde tel qu’il est. Il doit le réformer…

Derrière cette notion d’éthique, apparaît en fait un messagebeaucoup plus large, universaliste. Message en doubleteinte, servant la réalisation du « but de la Création » quedécrit la loi islamique : la « shari’a ». De l’appel à un « jihad éthique permanent » lancé à l’Homme,en passant par la nécessité d’une « éthique planétaire » pourcombler le vide causé par l’effondrement de « l’eurocentrismechrétien », l’on comprend qu’il s’agit « de se réconcilier avec laspiritualité du message islamique (…), avec les exigences concrètesde ses finalités »…

Il est évident au travers de l’ouvrage que pour Tariq Rama-dan, la conception islamique de Dieu, de l’univers, del’homme, et de l’existence, ne souffre pas la contradiction.La quête de dialogue qu’il revendique est en réalité assezambigüe… Double teinte, toujours.Cet « Autre » dont il parle, s’il faut dialoguer avec lui, c’estpour le convaincre, en fait. C’est aussi pour inclure, intégrerson savoir, si ce savoir peut mieux permettre encore de pro-mouvoir les valeurs de l’islam. L’« Autre », c’est notamment l’Occident qui regorge de tech-nologies, de sciences et de savoirs à exploiter. Quant aux autres religions, Tariq Ramadan rappelle que l’is-lam - la dernière des Révélations - n’en fait pas table rase,mais a purement et simplement pour vocation de les par-faire, de les compléter, dans la voie de la « plénitude »…

L’Autre … Dans une conférence à l’Université des SciencesJuridiques et Sociales de Rabat – lieu même de l’acadé-mique où l’auteur veut réintroduire l’autorité de la foi -Tariq Ramadan - dont le frère Hani, cité plus haut, est par-tisan de la lapidation des femmes – étaiera, visantl’Occident, une parabole du Coran sur la toile d’araignée :toile, fait-il comprendre, au tissage si complexe, si impres-sionnant, mais pourtant si facile à détruire du bout dudoigt…

Dominique khalifa

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AVIVmag n°206 septembre 2015 37

C’est paradoxalement encou-rageant de ressentir, et j’enporte témoignage, combien lesouvenir de Maurice Bitoun(zal) reste vivace dans notrecommunauté.Il y a quelque chose d’émou-vant et de réconfortant à voirque la communauté dans sonensemble qui l’a connu et quia profité de ses services et deson exemple se soucie périodi-quement d’évoquer son nompar la Hachkaba tradition-nelle.Maurice Bitoun, homme de foiet de bonne foi, je le définiraiscomme une triple loi d’amour,comme celle que la Torah nousa enseignée.L’amour de la synagogue,comme serviteur du Temple à

temps plein et bénévolement.L’amour du prochain étaitpour lui une valeur tout à faitfondamentale. Ne pas juger,surtout ne pas condamner,mais au contraire, essayer detendre à tous une main frater-nelle.Il y avait aussi l’amour de laTorah et ses principes sansparler de cette vie consacréeaux trois prières journalières.Maurice Bitoun a montré tantde dévouement et de généro-sité en faveur de notre kéhilaque je dis à Maurice Bitoun :‘’Voilà donc cette grande synagogueque tu as servie de toute ton âme,cette synagogue que tu aimais,comme tu la voulais tant, trop pe-tite pour accueillir tous tes amis ettous ceux qui ont tenu à te témoi-

gner, une fois encore toute la sym-pathie et l’estime qu’ils teportaient.’’Je lui ai toujours rendu justiceet mon émotion est à la me-sure, de celle qu’il a toujoursmanifestée à mon égard.La disparition de Maurice Bi-toun, a laissé un vide immensepour tous ceux qui l’aimaient.Sa mémoire fut honorée, lorsde ses obsèques par les rab-bins de la ville, à traversplusieurs allocutions rendanthommage à l’homme et a sonaction.Il nous a légué un héritage dequalité, de droiture, et de mo-ralité.Nous sommes donc sa descen-dance, à nous de porter hautson flambeau et de perpétuer

ses traditions. Il fut le dignedisciple des Maîtres du Tal-mud qui enseignent :‘’Reçois tout individu avec lesourire, avec amabilité, avecgentillesse’’.Laissez-moi encore vous direcombien j’ai de peine, et com-bien nous avons, les uns et lesautres, perdu un ami cher quirestera gravé dans notre mé-moire et dans notre souvenir -

Yéhi Zikhro Baroukh.

J’apprécie énormément sur labase de mon expérience toulou-saine qu’Aviv Mag accorde unegrande importance à la person-nalité de Moïse Bitoun (zal) enévoquant après son décès vive-ment ressenti les exquises qualitésde foi et de bonté qu’il a manifes-tées au sein de la Communauté.Je pourrai souligner en premierlieu la considération particulièredont j’ai été l’objet de sa part : Comment oublier par exemplequ’à la sortie de la VNS le chab-bat, il s’est toujours attaché à meraccompagner à mon domicileavenue de la Gloire, et que je n’ai

jamais réussi à le dissuader d’ac-complir ce qu’il considéraitcomme une mitsva.Chacun sait que le respect qu’ilvouait aux rabbins, il s’identifiaità l’amour de la Torah qui brûlaiten lui.

Mais chacun sait aussi qu’au delàde la sphère spécifiquement rab-binique, c’est son dévouementpour ses frères et sœurs qu’il por-tait au plus haut degré.Son empressement pour se mettreen toute circonstance au service

des fidèles et cela, avec un souriresynonyme de bienveillance avaitde quoi nous émouvoir ; et je nedoute pas que cette attitude a eudes effets positifs sur le plan mo-ral et religieux auprès de tousceux qui ont eu l’occasion de levoir à l’œuvre ou de bénéficier deson précieux concours.Pour résumer, plutôt que de cher-cher dans ma mémoire, les diffé-rentes circonstances où Moïse Bitoun (zal) a exprimé sa person-nalité d’homme foncièrement bonet religieux, je dirai ma convictionque la Communauté lui doit beau-coup et qu’elle gagnerait à s’ins-pirer de son exemple.

Mémoire

Maurice bitoun, qui pourrait l’oublier ?

Le sourire de Maurice bitoun

Par le Grand RabbinGeorges Haïk

UN JUSTE PARMI LES JUSTES

S’INSPIRER DE SON ExEMPLE

Qui pourrait oublier sa fluette silhouette toujours en mouvement, ce regard tendre et courtois, cette sympathie à fleur depeau qu’il portait avec la même élégance que ses costumes sombres, cette élocution rapide qu’il n’arrivait pas toujours àsynchroniser avec la vivacité de sa cordialité, et enfin sa présence inaltérable dans les synagogues auxquelles il s’est attaché avec tant de naturel. Chacun l’a connu, chacun s’en souvient, personne ne pourra oublier Maurice et sa flammede sympathie. Disparu en décembre, il nous manque ; deux grands rabbins lui rendent hommage. PL

36 AVIVmag n°206

Les « grands » auteurs attendent larentrée pour être publiés. J’ai donc choisi,en attendant de les lire, de revenir surl’autobiographie de André Chouraquipour corriger un oubli.

L’AMOUR FORTCOMME LA MORT« Une autobiographie » parAndré Chouraqui né le 11 août1917, décédé le 9 juillet 2007.

C’est la vie d’une personnalité juive etisraélienne mondialement connuepour sa traduction originale de laBible et son action pour le rapproche-ment entre juifs, musulmans et chrétiens.

Cette bio est le parcours d’une vie, d’une vie très riche,en commençant par l’Algérie, puis la guerre 39 – 45, lanaissance d’Israël et les amitiés judéo-chrétiennes.

L’auteur commence son récit par ces mots : «ma tombe, je l’espère, se situera sur le Montdes Oliviers, non loin de la mai-son que j’habite de l’autre côtéde la vallée de la Gehenne ». Etil continue en expliquant – nonsans humour- que certains Hé-breux dans l’attente de larésurrection se sont faits enter-rer debout pour se relever etcourir plus vite après le Messiequi sera le premier de nos res-suscités.

Nathan André Chouraqui estné le 11 août 1917 à Aïn -Te-mouchent en Algérie, soit le 23 Ab de l’an5677 de la création du monde. Il est le 9e en-fant. La circoncision a lieu le 18 août. Pour lafamille Chouraqui, naître un shabbat à midi,c’était un signe du ciel, car elle vivait une foiintense.

Son père Isaac, viticulteur et négociant en cé-réales est le descendant d’une lignée deRabbis ! Sa mère Meleka Meyer est néed’une famille originaire d’Andalousie, proba-blement arrivée au Maghreb à la suite desexpulsions de 1392. Il a une grande affectionpour son grand-père du côté maternel, Abra-ham, une vraie figure de patriarche,connaisseur de la Bible, généreux et plein devigueur jusque dans le grand âge engendrantà 72 ans son 11éme enfant. A l’âge de 7 ansNathan André Chouraqui contracte une po-

liomyélite aigue qui lui laisse une jambe pluscourte. Pourtant il aime le sport et malgré sonhandicap fait de la marche et monte à cheval.

A partir du xVIIe siècle les Chouraqui sontarrivés dans les principales villes d’Afrique duNord. André dira plus tard, comme AlbertCamus : « j’ai passionnément aimé mon Algé-rie natale ».

En novembre 1939, il rencontreColette Boyer, jeune protestantequi se convertit au judaïsme. Ill’épouse et l’enfant qui naitmeurt à 4 mois. Ils finiront parse séparer et Colette décèdera le18 octobre 1981. En 1940 ilsavaient trouvé refuge dans lesmontagnes de la Haute Loire àChaumargeais. Il entre dans la

résistance, participe à la vie du maquis. Aprèsla libération, de retour à Paris, il est épuisépar ces années noires de l’occupation.

René Cassin l’engage en qualité de secrétairegénéral adjoint de l’Alliance Israélite Univer-selle. A partir de 1948, il fait des tournées deconférences en Afrique du Nord, à Londres,

à Rome où il a ses premierscontacts avec la hiérarchie ca-tholique. Il fait d’incessantsvoyages à travers le monde etrencontre tous les dirigeants despays visités. Nous assistons à sarencontre avec Ben Gourion quise sentait le contemporaind’Abraham qui avait combattupour donner une terre à satribu.

Lundi 2 juillet 1956, il est reçupar Pie xII «je le sentais absent

de son discours, parfaitement ignorant des réalitésde la Shoah en laquelle il ne voyait qu’un dramede la guerre, comme la création de l’Etat d’Israëlreprésentait à ses yeux un incident de parcoursdans un Proche Orient dont la complexité luiéchappait». A la même époque André vientsouvent à Jérusalem. Il reçoit cette ville avecla violence d’une révélation et il décide des’associer à l’œuvre d’édification d’Israël. Ilne voulait pas devenir ce que sont tant de juifsde la Diaspora, « un sioniste en chambre ».Son vœu se réalise par la rencontre de lafemme de sa vie, Annette Lévy qu’il épouseen 1958 et qui rêvait de vivre , non pas àParis, mais à Jérusalem. Elle avait 20 ans, lui36. Ils eurent cinq enfants. Annette est unevraie femme de la Bible, et en 1972 c’est ellequi révise mot à mot en hébreu la traduction

que fait André Chouraqui de la bible qui auraune renommée universelle et qui donne unton différent à sa lecture.

En 1965, il est élu maire adjoint de Jérusa-lem. « En nous installant à la mairie, dit- il,pas un seul d’entre nous ne prévoyait de quelsévènements nous allions être témoins et ac-teurs ». Qui songeait à une guerre qui allaitbouleverser les réalités géographiques, poli-tiques, économiques et sociales de la ville ?

Il faut lire ce livre pour assister avec l’auteurà la bataille de Jérusalem le mercredi 7 juin à10H12 sous le feu des légionnaires jorda-niens, puis à l’arrivée des paras qui éclataienten sanglots devant le MUR. Plus tard, il diraque les problèmes d’Israël seraient plus facilesà résoudre, si au lieu d’être 5 à 6 millions,nous étions 10, 12 millions de citoyens à œu-vrer pour notre renaissance.

Le 12 mars 1974, il entreprend et mène a bienla traduction du Nouveau Testament et se de-mande si le Christ ressuscitait, reconnaitrait-ilces chrétiens qui nous reprochent de ne pasle reconnaître. En 1990, il publie une traduc-tion du Coran et la même année rencontre leDalaï-Lama. A-t-il raison de penser que sou-vent les religions avaient aggravées lestensions plutôt qu’elles ne les avaient ré-duites ?

A-t-il raison de penser que nous nous faisonsdes illusions en croyant que l’antisémitismereligieux disparaîtrait comme par enchante-ment ?

André Chouraqui décède le 6 juillet 2007 àJérusalem. Il fut avocat et juge à la cour d’ap-pel d’Alger (1945 à 1947). Installé en 1958 àJérusalem, il fut élu maire adjoint en 1965.C’était un écrivain, un penseur, un hommepolitique et connu mondialement pour sa tra-duction en 1970 de la Bible. Il était unepersonnalité reconnue du judaïsme. Et je ter-mine par ces quelques mots tirés de son livre:« être juif géographiquement et chronologique-ment, c’était être ailleurs. Notre bien n’était ni unpays, ni un temps déterminé, mais gravement unLivre que nous étions à peu prés les seul à savoirlire dans la langue où il fut écrit l’hébreu et pourquelques uns de ses versets, l’araméen ».

Une autobiographie aussi passionnante qu’un roman.C’est l’évocation de toute une époque, une saga écritedans un style voltairien, avec beaucoup d’humour, rem-plie d’anecdotes, de rencontres et de discussions épiques.Ces mémoires sont une leçon de vie d’où émane uneénergie qui se transmet au lecteur.

Bonne lecture et bonnes fêtes de Tichri

Anny beck

Les pagesd’Anny

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