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OUVRIR VÉNUS

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Ouurir VénusNudité, rêve, cruauté

Botticelli, poète et orÍèvre de yérus:c'est ainsìquê nous regârdons encore, et à

juste tiüe, le celèbre tableau que LaurenÌ de Í\4édìcis commanda au peintre veÍs

1484, La Naíssance devenus. C'est aìnsi que nous nous representons l'idéal du

nu que lâ Renaissance florenÌine fit revivre à paniÍ de modèles antiques, telleta Vénusdes Médicis.

Ce livre propose un conlre motif : Bonice,li, bou'rcau devenus ì\!ève'sun réexamen des sources liltéÍâires, le lecteur découvrira comment, dès le

Ouattrocento, l'r'máge de Ia nuditéÍotme un ensern ble ìmpur, inquiet, menacé

et menaçant tout à la fois. Humiliâtion ou damnation chrétiennes (Botticelìi a

écouté les sermons de Savonarole, illustré l'Eníer de Dante)' sadisrne ou

métâmorphoses desthèmes païens: une analvse de quatÍe panneaux ìllustÍantun conte cruel de Boccâce ÍeÍâ découvrir comment, chez le grand peintre, la

nudité setresse de cíuauté et lâ beâuté de malaìse, en un trâvailÍormel qui puise

dans le rêvê et dans lefantasrne ses opérationsÍondamentales.BotÌicelli repensé avec Freud, avec Bataille, voire avecSade ? !anachronisme

n'est qu'apparent. Carc'est d'un même instrumenÌ que le peintre se montretoutà la fois l'orfèvre et l€ bourreau deVénus:c'est bien avec son síylequ'il incise etqu'il ouvre, froid et cruel, l'image du corps Íéminin. De plus, l'humanisme médi_

ceen, dans la longue durée de son histoirê, révèle icitoute son ambivaìence' déjà

notée parAbyWarburg : entrclaVénus des Médlcls du musée des Offices êt la

venus des medecins du musée anatomiquê de FloÍence (1781) il n'y â que le

mouvernentstructural, historiquê etesthétique d'llne nudité offeftetansÍotméeìnexorablement en nudité ouverte.

Ceo'gesDidi HubeÍman, philosophe el histor ien de ì'ârl. ense;gne a l'É'ol" oes

hautes études en sciencês sociales.

CoÌl.crìÕn dirigée par li Iìçois LisaÍasuc cÌ Ìtân'Clâude SchmiÌL

Le Temps des imagês

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"Ì bidÌú s.hú,iú nú,11t):

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Nudité idéale :/a Vénus des Médicis

La Vórrs de Botticelli €st aussi belle qu'elle est nue. Mais elle est

aussi reclose, aussi impénétrable qu'elle est belle (pl, I, fìg I et 5).

Dure est sa nudité : ciselée, sculpturale, minérale. Ciselée, parce

que le dessin qui la contourne est d'une netteté particulièrement

tranchante, une oetteté qui .enlève, Ìe corps nu de son propre

fond pictural, un peu à la manière d'un bas-relief. Le tout premier

rémoignâge que nous livre Vâsâri à propos du peintre ne concerne-

Èil pas, précisément, sa formation d'orfèvrel) Ei n'est-ce pas

üomme un " peintre-orfèvre " que Botticelli aura été globalement

considéré par Aby Warburg et par bien d'autres commentâteurs

âprès lui2 ?

Voici donc un âdmirâble nu ciselé par son propre dessin. Mâis

son échelle (sa grandeur naturelle) âinsi que son €oloris (une tsm-

perú nagra extÍêÍ ernent fine, opaque et lumineuse, pâle comme

rne pierrc3) renvoient âussi le spectâteur à une immanquable évo

.ârion de stâtue ântique en ronde bosse. Le corps de Vénus semble

:elui d'un marbre très lisse et très froid, âuquel I'artiste âurâit seu

tement âiouté ce flot presque étrânger, presque choquant, de la

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-.....-.-l

ehcvelure dorée, âinsì que ce bleu-vert vitriíié des ycux er ces

cluclques passages d'incarnat aux cxúóÌÌirés du corps, sur lcsjoucs, sur les lèvres. Mais Ie crtur de ce corps nous resrera impénó-

trrble, bien qu'il soir offcrr à nos regards dans sa plus entièrenuclité. Son espèce de solitude pensive l'éloignc de nous comme de

sâ propre existence sexuellc. On dirait que cette fenÌme est en traiìÌd'oublicr - ou qu'elle ne sâit pas enc{)re - ce qu'elle signifie abso-

lunrcnt pour les humains, à savoir I'Amour donr elle Íeprésenle,

comme chacun sait. la divinité.

On pourÌâ ârguer que Ìc propre d'une diviniré est de rranscen-

Jcr ecla n'ème donr ellc e* ìa divrr:re. Le Í:rt qre nor,c soron. eìì

préserrce d'une nudité qlasi ntìnérale nors imposerait alors de lacornprendre comme nudiré transcendée, sublimée, parfaire, idóale.

uref, comrne lne :nrditê cóleste. Cene évidence trouve une .^onfir-

mâtion iconologique dans lâ référence - commune chez presque

rrus lcs humanistes florenrins du Quattrocenro arr "dédouble-lllent, de I'Anìour tel qÌre I'avait exposé Lrn passage célèbre du

Ilaüquet de Pl^ton r " Si donc il n'y avaìt clu'une Aphrodite, iÌ n'yrturait qu'un Àrnour Mais comme elÌc est double, il y a de même,

nécess:ìiremenr, dcux AmouÍs+. " Il nc fâir pas de doure qu'exis-

trient, dars le ciel d'idées d'un peinrre hum.nisre tel que Borticelli,

cleux VénLrs, respecrivemenr nomntées Ve us a?lestis.la céleste, et

Vetils dtt dlis, ta v,rlgaire. (ìomrnent iétoDncr qu'un historien dc

l .rrt tcl que Kenneth Clark air fait d'un tel dédoubÌcorent " la iusÌì-í:ication lorêmel du rru féminin " dans le domrinc, non pas des

i/rrlg.s en généÍal- les imagcs peuvel1t être vulgaircs, laiclcs, voirepornographiques -, mais de l'dlt c'Ì parriculicr I

" Dcpuis les temps les plLrs reculós, le caractèrc obscssionnel

cr irrâtionncÌ du désir physique a quêré unc sarisfâcrioÌ1 pâ.

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I L rs6. rlir.NÈ n n)iÌr'

) \ì dnì U.tii.elli. l'r/''r'JIr'' ''1'!r L\ Ilt .1| i" I'1"

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I'nl;.age [nnages], er l'ârt européen lErropeaft artl ^'r

coús de

son histoire s'est efforcé périodiquement de conférer au nu

férrinin une forme grâce à lâquelle Vénus cesserâit d'être vul-

gâire pour deverir célesle5.,

C'est en celâ que Botticelli aura pu être qualìfié par Kenneú(llark comme .l'un des plus célèbres poètes de Vénusd " : on n'esr

poòte que de lâ Vénus céleste, suftout dans cefte Floíence du

Quattrocento qui retentit des sermons de Savonarole (poÍteürs de

toutes les culpabilités) autant que des références à la philosophie

rnrique (porteuse de toures les idéalités) :

" Que le visage de la déesse chrétienne [à savoìr la Vierge

frg. 2)l avec route sa rendre conrpréhension er la délicatesse de

sâ vic intérieure puisse êrre posé sur trn corps dénudé sans pro-

voquer la moindre dissonance, c'est là assurément l'ulrime

triornphe de la Vétrus cóleste7. "

Voilà comment un colps dénudé - cette sorte de strip-te.tse pic-

ruÍdl, pét.i6é âutânt qu'échcvelé, frontalemenr offert malgré sa

gcstueÌle de pudeur - devient I'incalnatìon, la désincârnâtion

tlcvrlit-on plutôt dire, du nu en tanc que gerle rdlol. On se sou'

vacnt que, pour iustifier le paradoxe contenu dans Ie rirre de son

lirre Tbe Nude : A Study of ldeal Art, Kenneth (ìlârk s'étâir vu

obligé de dìstinguer le lrí en tânt que . forme d'art idéale ' - une

fornre aussi moralemenr inoffensive que celle de Ibpéra itâlien,

prrr cxemple - et la nuditë eívtsagêe comne cette chose décidé-

nrcnr trop gênante, trop errrpâtlìique et sexuelle pour accéder à la

sphòre . culdvée ' de l'ârt en tânt que tel :

t , r\tliÍé [ndkedrtss], c'est l'état de celui cÌui est déPoL'illi

l, ,. lrt(tììertsi le rnot évoque en partie la gône que la plu

L' r ,lì rìlrc nous éprouvent dâos cette siruâlion Le mot "nu"

r,,,, /, i. rrì revânche, dans un milieu cultivé' n'éveille aucuoc

,. ,rr.rti(nì embârÍassânrc. Limage imprécise qu'il Píoìcrte

' r,'rr( eiprìr n'Èst Pì\ t(lìe rl ur corp' rÍanti er 'ìrì',1, l,!ìsr, ììÌÀis celle d'trrÌ corps équilibré, épanoui et assur'ó dc

LLLL rrrinrc : le corps re-modelé l" l Le nu est une fornrc tl':rrr

j,r,1/,,,'r,/ inventée par les Grecs âu \É sièclc avânt l'(l ' dc

'rrinrc que l'opéra est une forme d'ârt inventée en lrrìlìe ÌÌì

t'rr Lçl r.risonnemerrr '(rÍ dc'r\ eni(L\ lheorr'luct rrr rìì"rrr''

,1, rrr enieux articulés I'un à l'âutÍe clans cet ordre du discours qttt'

,

'rr nomme I'hisroire de I'ane Le Prenrier' néovas'rricn' consistt ì

r,,rrloir fonder la préémincnce tlu rJesssrtr ou dLr dessirr' sckrrr les

,lrux signiÍications conjuguées tlu mor drsegro - sur un trrcrrdlt'

,rcnr irnplicite du.ilsÌl er sur un encadrement' plus explicitc' tlt

r,',t ce qìi, du,l" lu p.inrure, toucherait à une phénoménoLrg;c <lrr

.,oO..r'd. lu trdir Lorsque Ken eth Clark revcndique ì'idi'tliti

c|.r nu en indiquant que < nous ne considérons Pns Ie nr'ì cìì tiìrìt

qu'organisme vivant, mais en tant clue dessin l0 '1 il Ìnarchc' Plrrs

,,u n,oln" .nnr.i"--"r'Ìt' dars les Pâs de Vâsari lorsque ccltri'ci

parla\t det àisegno en remres d'"intellecr" (ìntellctto)' (lt

" concept, (concetto), d'"iáêe" (ided) ou de "jugement" í'r'n'rli-

zio)tt.Lautre enjeu prolonge tout cela dans r'rne sphère que ic tlilai

néokantienne. Ilconsiste à vouÌoir fonder la préérlinence drr lrrg':

rrerr esthérique sur un refus déclâÍé de toutc s''pdtltie qo'ìrr ì

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I jnìâgc : " Ce processus qu'eD cstlìétique on nonìme I'empârhie,iÌltirme encore Kenneth Clark, se situe aux antipodes de I':rctivitécÍéârÍice er de I'érar d'esprit qui errgeDdre le nu D., eue le ,i,l soi!une . forme d'ârr" signifie âlors que I'on devrait parvenir à se

clébarrasser de |t nuttitó en lui. Cela signifie que le moncle esthé_t;que ne se consriiuerâir, dans un relexemple, qu'à séparer formccr u1lsi4 certe forme dôt-elle recueillir exprcssément l,évocarion cle

nos plus puissants désirs. Celâ signifie que 1,on pourait, devantchaque nu, garder le jLrgemenr er otrblier le désir, garder le conceptet oublier le phénomène, garder. le synbole et oublier l,image, gar_

der le dessin er oublier lâ chair. Si cela ótãit possible -comme ie nele crois pas -, alors la Vórrs de Borticelli ne serait bien, pour finir,qu'un nu .célesre" er clos, un nu débârrassé de sa nudiré, de ses(de not désirs, de sa (de notre) pudeur Débarrassó, en somme, desa (dc notre) culpabiìité, cetre manièÍe de.orps que tout clésirfondanrentaÌemenr impose t:-

Comrlent I'" histoire de I'ur en tant que discipline humanìstet4,s'y prend-elle donc pour désexualiser et pour déculpabiliser lafigure de Vénus, pour Ia reclore er lâ pétrifier tour en la protetantdans l'érhcl piÌcifiânÌ dcs idées Ì D'aboÍd. elle s'obnubile sur levêremcnr lirtóraire de I'ceuvre : elle rnet en avant les <sources,.rìots grccs oLì latins évidemment moins rroublànts q!ìe I'imâgedirc'ctc d'un scin nu, d'une cheveture défaite ou d\rne main sur leventre. L immódiaaeró visuelle cle ld NdÀsdrcc dc Vénus devientrÌors l'illustration d'unc . représenration de mors D. On préfère n,yvoir que Ia rranscription ou rradudiorì pìcrurrÌle rne réâliréseconde, donc - cl'anciennes ou cle moins anciennes descriptìonslitréraires, elles-rrêmes forremenr módiarisées par un éloigrremenrspari.rl er chronologique: descriptions rclatives à la mythique, à

I'nexist^ite Aphïodìte anadyonòne du peinrre grec Apelle rj. Ce

r l,l,.rrr .rvait disparu depuis bien longtenrps lorsque Pline l Ancitrr. '1,

( ì\ ide Ie chantèrent avec plus ou moins de précision et d'elft rs

r l,, r.rques16. Puis, les textes antiques ont étó lus et imités prr lcs

L rì.ìllrsres, notammenr pâr Politien dans ses std,rzerT. Le nu dc

li,'Lri(rlli n'âpparaitrâ pour finir que comme l conséqlìence hg!ì-

.rrrrt, la conséquence retraduite et désincarnée de toure ccttc

, h.rirrc discursive : brcf, le tableau existant (celui dr.r Quartrocento)f.rrrrLr fait qu'illustrer les descriptions lìttéraires d'un tablctru

rrreristant, invisible er lointain (celui de I'Anriquité).

Velnus, donc, s'éloigne. Mais, comme si l'Áplrodlf? peirtc tìrìr.\prllc érâir eDcore trop proche - sans doute par son matéri:ìu lLri'

r|lmc : pigments liquides, liants organiques -, rrop prochc clo

rerììous originairej humide et humoral, aphrcdisien et dndd\\t,,irl, il a scmblé utale de fixer, de pétrifier un peu plus la iigule

ciselée par Botticclli : on lui a donc fabriqué un vêlcn'ìent rle

nr;rrbre- Puisque la célèbÍe Vórrrs avâit les Médicis pour comnr:rn-

clitaires, puisqtfelle répondãit par sâ dimension réelÌe (s.r "gfudeur nature"), par son coloris et Dìême pâr sa gestueÌle, aux

cânons de lâ staÌuaire grecque (têre penchée du côré oü ìa janltc

esr flóchie :c'est un lrait praxitélien classique), on I'a très vitc

associée à la Vénus cles Médicis,l'ceuvre antique la plus célòbrc

conservée à llorence 1,fE. 31. Bien qu'il s'âgit en réalité d'une copìr

grecqÌre ou romaine dâtant du début du l"' siècle âvânt J.-(1.

d'aprt. rrn protorypc de Pràxirèle. elle trõnârr - el tròne auiôur-

d'hui cncore - au centre de la Tribune dcs OÍficcs. Son origjne cst

incertaine; elle n'est attestée dans les collections médicéenneli

qucn lr98r se\ bÍì\,ont ìc rrurt d une re\Ìrur.ìton ri'Ìrt(moderne, due à Ercole Ferrata er non, comme on I'a souvenr dÌ, à

BandinelÌi ou au BerninÌ3.

Invoquer la Vénus cles Méclicis à plopos de la Vl,,rs botticel-

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-tÌienne - bien des historiens de l'art l'ont fait, depuis l'époque d'Eugène Müntz et Aby rff/ârburgle - relève peut-être d'une inexacti-tr:de archéologique. Maìs ceia ne relève pas pour autant d'un abus

de langage : non seulement la Vénus de Botticelli est bien une

@uvte des Médicis2j, mâìs encore la sculpture dite Vénus des

Médicis n'est qie l'avâtâr le plus célèbre d'une série, une Vez?.rs

prdrcd dont les hommes du Quâttrocento, er même du Trecento,

connaissaient déjà ÍoÍt bien toutes les caractéristiques : une srâtue

de ce genre est attestée à Florence par Benvenuto da Imola dans

son commentâire de Dânte, et Lorcnzo Ghiberti pârÌe d'une statue

de Vénus antique découverte sous terre dâns la mâison même de

Brunelleschi; cl'autres exemples abondent en Toscane et, bien sür,

à Rome, sans compter les innombrables versiorc all'antica prc-duites en différents matériaux tout âu long de la Renaissance2l.

Une detnière opération doit compléter cette "prise d'idéal" -comme on dirâit ( prise de fonction " ou, dans les ordres religieux,

" prise d'habit, du nu botticellien. Pour Íinir de séparer le nu de

sa propre nudité, on s'est plu - car c'érâir Íacile - à I'habiller d'untroìsième vêtement: après le vêtement littéraire et le vêrement de

marbre, on lui a cherché un vêtement d'idées, un vêtement tissé, à

I'occasion, de très précis concepts philosophiques. Façon d'affir,nrer, une Íois encore, que ce nu ne devair pâs êtÍevú deuant, ÍÍon,talement ofÍer! mais plutôt de biais, par détov.Il s'agissait, en

somme, d'interposer un écrân : il s'agissâit que le symbolisme da17, pit s'imposer devârÌtla phénoménologie de sa nudité.

Vónus, un corps de femme en gmndeur narurelle,,Àn s*ip-teatefait tableau, un appel "aphrodisiaque" à I'empathie ou au désir

r,r, rile ? Pa,i du rour. Venur. r.r. e.r pluror ì H umanrt(ts qu'on peut

Irre chez Marsile F'cin 12. llle e,Í lâ lhitosopbn qu'on peur lrrechez Pic de La Mirandole2::. Elle est, de Íaçon plus générale

l. Anonyme Arec ou romrrn.vètus des MeíJt.ì:'

É' siè.le av J.'c 'n,rhre.

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encorc,l^ nuda yelitds des néoplatoniciens du Quattrocenroj surl:ouelìe lrwrn lznor,kl d (c-r qrelque. pzger cilebre. de re.Essaìs d'iconologie : thème de la . Vérité nue " dans la littératurechssique, notâmment chez Horace; christianisâtion de ce thème

d,rn.,erraine< allego.ie. de la in drr Molen Àge: rerour\ du rype

de la Venus pudica dans Ia représentation, par Giovanni pisano à

la cathédrale de Pise, de la Tempérance ou de la Chasteté; nodèlephilosophique de la nudité comme immanence (nuda, ìnnata);destin iconologique des concepts illustrés par Cesare Ripa sous la

forme de corps nus2+.

Ce câractère désincarné, théorique €r métaphorique de lanudité, Botticelli lu;même nous le confirme dans sa représentarion

de lâ Vérité, certe protâgoniste isolée à la gauche du tableau peinten référence à la légendaire Calomnìe d'Apelle (íìg.4). Atbeni,dójà, envisageait - par delà I'ekpbrasis de référence, à savoir le

texte de Lucien - la Vérité comme une figure .pudique etn\odeste > (p àica et uerecunda), façon áétournée, nais incontes-

table, de dire qu'elle était nue2r. Botticelli réalise en tour cas une

rigoureuse trânsÍoímâtion de sa Véals peinte dix ats âupâravant(il faut dire qu'enrre-temps Laurent de Médicis étair mort, er que

les prédications de Savonârole contre Iâ nudiré des corps ne pou-vâient étre ignorées par le peinrre26) : mâlgré les úès forres analo-gies posturales, on voit le nu se vefticaliser vers le haut, perdretoutes ses t€ces d'incârnat au profit d'Lrn reinr uniformónent jâu

nâtre, réduìre le Ílots sensuel de la chevelure et, surtout, casser le

marquage des < cârâctères sexuels secondâires,, comme on dit, àsavoir la rondeur, la " suavité " des seins, des hanches, des épaules,

des bras. Kenneth Clark écrit que .les prédications €t le narryrde Savonarole avaient convaincu [Bottìcelli] que les plaisirs des

sens, rnême purifiés de toute vulgarité, sont vaiis et méprisables.

,1. Sândro BÕtiiceì1i,La CdLÕn"k d A\elk

(dérail),ve6 1494_1495.déúempe srr toiìe

Page 14: OUVRIR VÉNUS

[...] Aussi, la Vérité dans le tableau de ta Calomzre est de tous les

nus qu'on ne pelt réellement qLraliÍìer de laìds, le moins désirable.Elle ressemble en apparence à la Vénus 1...j mais, pratiquement enchaque endroit, ìa fluidité des lignes â été bÍisée27.,

Avec cctte brisure, c'esr tolue la n àìté de l'ìmdge yénüstenne

clui semblc déÍinitivement révoqeróe du za tel que I'idéalise I'dl/ deBorticelli. Commenr s'y esr on pr.ìs I On a fait du zr lui-mêmeI'habiLlage, le .vêtemenr, le renânÈlieu de qlelque chose d'autre :

vêtement du dessin et de la beaLrté idéale, vêrement des récirsmythologiqlres et des descriptions lirtéraires, vêremeÌìt des mârbresanticÌues déscnfouisr vêrel11enr des colìcepts néoplatoniciens...

- Rier, dans cc jeu sâns fin de réíér.ences mìses au jour par laméthode iconologique, n'esr historiquement illégitime : la Vénuscéleste des néoplatoniciens, ie disegT?o, les textes antiques surl'Aphrcdìte ãkdútonène, Ie type classique c1e ta. Venus pudìca,lethène lÌunìânìste de la tuda Vetìttts - toú cela fot bien à l,cuvredans la représentatìon botticclliemre de la nudité. Mais ront celafut à ì'euvre de façon dynanique er diolectíque, c,est-à-dire dansun coütexte fait d'associations er.le dóplacements, de tensions,d'intensités conrraclictoires, d'" hybrictâriotìs ,, et d," irìstabilités ",ainsi quc \íarblr-g caracérisair, à jusre ritÍe, la Renaissance eÌle-

même dalìs son rapport aux formes antiqLres2s.

Révc,quer la núdité ú n boticelÌien, idéaliser cclui ci à tra-vers Ìe seule prise en compte dc ses Íonctiors lìrtérâiÍcs. monu-mentales ou métaphoriqu€s, voilà qui esr pÍr,códer, exa*emenr, À

ce que Freud nomma, dans un rexre célèbÍc sur l'ìnhibition et l,ân-goìsse! nne .isolation, (IsoLìerttng). Ì.'ìsohri(nr cÍ . rn nìéca

nisme de dófense, srrtout typìqle c1c 1a névn,sc obscssionrelle, erqtri consistc à ìsoler unc pensée ou un compor(.nrrrrr clc Ìclle sorreque leurs conlexions avcc d'aLrtres pcrs[ts <,u uvtc Ìc, reste de

, ,, c <lu suiet se trouvent roÌnpues2e > Freud insistaìt strr 1'r

' ,, i ìrtcllectuelle requisc pour un tel mécanisme - I'isol;rri<rr

1,1, r,ehc <1u procédé normàl de Ia concenttarion, ìorsqrr'rrr

,1LLL ì ne pas laisser détourner sa persóe d'un objet donnó -', ',,r' tcrrps qu'ìl le qualifiait de " technique magique " ct lc

1.ì,r rn râpport de syirétrie avec l'" ânnularion rótroâctivc "

r ' r'\'\ húe nmdchen), nécanìsmc psychique qui consisre ì fiirc, rrc soit pls arlivé ce qui I'est déjà30.

I rì historier, généralement, ne se Lâisse jamâis âller âÌì nró'r

. ,1, derent pr' annLrlarron rerroJcÍire :on nc 'rr1'r'irr',1., rnrpunénìent les événements eux mêmes. En revanchc. let

, rs cl'hisroire - et d'histoire de I'art, en pârticulier - regorgcrrt ile

, ' . isoletiorìs " qui pernettent de simpLificr, d'épurcr, de schirrr'r

r!i rìâgiquement 1es problèmes : c'est bien à une opór'ttt"rr

,,.rciqlle, à un mécanisme de déÍense psychique, que Kcrìììerh

i l.rrk nre senrble procéder lorsqu'ìl isole le nr de st nuditi. 'tlttt,l cn postuler le stattt de forme idlale. Souvenons-nous clrr lclet.

t,,rr l'hìstorien de I'art, de cette aempathìe' considéréc c{nÌrnc

rrìx ântipodes de l'activité créâtrice et de i'ótat d'esprit tltrr

Lngendre le nurÌ'. Comment, alors, s'étonner de voir ìreucìc<'rrr

prcndre I'isolation sous 1'angle d€ ce mod€ archaïque dc défcnsr

.ontre lâ pulsion qu'estle tabou àu to chet?

" 1...1 en cherchânt ainsi ì elnpêcher âssociâtions, liiìisorì

dans les pensées, Ie moi suìt une des plus anciennes, une tlcs

plus fondamentâles inionctìons de Ia névrose obsessionneÌlc' lc

tãbou àu tox.her. Lor'squ'olì se pose la question de savoir

pourquoi la fuite du toucher, du contâct, de la contaminâtiorì'

joue dans la névrose un si grard rôLe et devient le contenu clc

systèmes si complicÌués, la réporrse est que le touchet le conl"t

Page 15: OUVRIR VÉNUS

,orporel est le but prochain aussi bien de I'investissement

tgÍessif que de I'investissement tendre de l'objet. Éros désire lc

íoucher, car il aspiÍe à l'unificâtion, à la suppression des fron-

gières spatiales entre le moi et l'objet aimé. Mais ìa destruction

zrussi, qui, avant la découverte des armes qui írappent à dìs-

1:nce. tlorr s opere. d;n. la prorrnrre. presuppo* nê.e.sarre

íìent le toucher corporel, I'action de porter la main. Toucher

;ne femme est, dans la iangue couranre, un euphémisme pour

eorì utilisatiorì comme objet sexuel. t...1 Puisque la névrose

pbsessionnelle poursuit au début le roucher érotique puis, âprès

1a régression,le toucher masqué sous fonne d'agression (die a/s

Aggressìon nldskíerte Berührung), rien d'a.rtre qu'elle le pro-

lribe si Íortement que cetontâct, rien qui ne se prête mieux à

;levenir le poilt celtral d'un systène d'iüterdiction. Majs l'iso-

lation est sLìppression de la possibilité du contact, moyen de

5oLìstraire Lìre chose à toute espèce de toucher 1...132. ,

lìcud dit encore que .l'effet de cette isolation est identique à

^1,ri du 'clou'crnenr avec aïnc\ie -! pd, nìoin,'ì. Quelle e'r donc

t..ìrìì.1e'ie r l cPu|e chez Kenneth t lark de'znr l inoa*ibte Vera.

, rrLr'eeder OÍí.e'? t onmenr. de rotre,ote. repen\friver u ì

".u nìtr' d egard' cetre ttutltte qrre ìe ar h"rrrceìì'en "urre er

'.,.rrnc en n_erne re.o' 3.v3n1 1p. yeur ? VeÉror*.rour de, í;ci-Dçeud" freudrenne..,elle. qLr. par eremple. cherche

, crr r rrlenrrÍrer une çeru rlrre - rle Vênu.. conne on lr .i

, rlir drr Chrr+ lrrr me ne " ? Lrcruelle eÍÍerve\cence ìconogrJ

,.,i.tue,rurour du srzdrr peur iorr bren p".er. derrrrt le' nus de

,,,.rrrcelh en sénê-,r1. la qre.rion du rérli'me.eruel : nr tunrec. ni

,...1. rrrìr con-rrur r roure, le,,culprure.,rrrrrque, conrrue. a la

j r, '-"*, mai' n ouLrlron. pa' Ma.aicio qui. au L.ìín'ine.

i,l',, ",, llt rrvcc urr sexc clc Pctitc fiìÌc)' iltroi qu'il tn s'it' h

r," 1. ' ,,,', a,'rl ru 'cn' - phc'r"r'''rr"l"gr'1ur - "ir t"rr' trl

: ' , v"irc ':u serrt oir l'rrtcncl p:r rrtcr' (' r'rrcrh

, t , t," ,,'i,u. , ,,,i, ulre mise cn €uvre de I'dttta'íiot1 eí dr disìt'

,,,, ' , ,1,', t't,l"urri.n nnglais nommair' pour mieux lc révoclucl dc

, ",.,t,*..stn"' oo " âssociâtion embârrâssanteri "

Page 16: OUVRIR VÉNUS

Nudité irupure :entre ptd,or et honor

Repenser la nudiré au,delà des vêtements synboìiques donr separe Ie nu en représentation ? Ce serait d,aborcl accéder à une phé_nomónoÌogie áe ce toucher nasqué qr,e Freud évoque si biencomme l'envers bifide _ toucher d'Éros et toucher de Thanaros _de routes les idéalisarions, de toutes les défenses psychiques conrrel'atteirte, en nous, des processus djts . primaires ,. Il nous Íaudraitdonc, en Vénus elle-nrême, trouver tra ce de cette chafiìèrc tud<-44ãe, inquiéranre, oò le toucher <le Thanatos vìent épouser celuìd'Éros : frontière insensibìe, déchirante polÌtant, oü êtte touché(êne ému par la beauté pudique de Vénus, c,est à_dire êrre atriré eipresque caressé par son image) devtent êtrc touché lc,est_à-direêtÍe blessê, être ouuert par Ìe négatif afférelt à cerre même image).Là, nudité rìme avec désit, mais aussi avec cruauté. GeorgestsaraiìÌe n'est pas loìn, sans doute. Mais Botticelli I N,est ce oasréinventer Vénus que cl'y chercher un tel " trâvaìl clÌr négâtif" oucle telles

" ressemblances cruelles36, ?

II fâut répondre à cete objection, ou à ce soupçon d,ânachro-nisÌÌìe (llrmineux humanistes vus par rle trop sombres nodernes),

L, Iopération idéalisante menée par Kenneth Clark à Ì'ég.ìrd drr

Lr. rctre isolation sur certâins âspects au détrimenr de tous Ìrs

ì lrrs, cette amnésie des relations, trahit complètement et, p()ur

,',it dire, académise - en un sens très anachronique, ceìui du

..,siècle - la conplexìté, la Íécondité mêmes de la Renaissance

rìxnisie. Lhistorien rsole ou épure quard iI cherche à tout prìx

,,iti des phénomènes quil i,nterroge,l'euchron ie des temporali

r,. qu'rl ordonne en récit. Or, I'objet d'une histoire de l'art n cst

,.rs clu tout l'Lrnité de la période décrite, mais bten a dynanuqrt,,. qui suppose mouvemenls en tous sens, tensions, rhizonrcs .1.

,l(Ìcrìninismes, anachronismes en acle, contrâdictions inap.Ìisacs.

Nictzsche appelait cela la .plasticité du devenir et cle Ia vic'".( r ü'€st donc pâs vers un historien posìtiviste ou ìdéalisfu, nrris tehh atl

rcls un lecteur de Nietzsche prévenu des mêlócs ou dúnìil(is

,l r\pollon avec Dionysos qu'il Íaut se tourner pour conprcrrtlrc

rttrelque chose d€ plus âux nudités botticelliennes. Il sc tft)uvc qrk

.c lecteur de Nietzsche, Aby Warburg, fut le fondateuÍ dc l.ì dis.i

1'e r,orologrqueelle mème-<Lqu ilcommer\a'on rrìrvr, r':\"lutionnaire en histoire de I'art pâr une thèse suí La Ndisstlnr? JrVén s et Le Prìnteftps de Bottjcelli33.

Ce texte date de 1893 et, à ce titre, pourrait être corìsidarcl

comme . dépassé " - ainsi qu'on le dit si mal, en un lel donìâirìc

du point de vue des résultats, voire des données factuelles. M.ris

soln approcbe, sa fâçon si particulière de tendre vers le . touchcr

r r:'qué de' imà9e.. conlinue de porrer en'eignemenr : urre ",rt'de leçon itterrogative <1u'il faut, pour ainsi dire, déplier et dépLer

cncore. La première question que posair \üarburg devant lcs

tableaux de Botricelli est bien de cet ordre, quasi ractile : c'est unc

gÌestion d'enpathìe. La démonstration proposée oü les icono

logues, malheureusement, n'auront retenu qu'une idertificat;on

Page 17: OUVRIR VÉNUS

érudite de sources rextuelles - revêtaìr, aux yeux mêmes de son

auteur, " une grânde importance pour. I'esthérique psychologique,

pârce qÌre c'est ici, dâns le milieu des arristes créateurs, qu'on peut

observer I'âptitude à ccr acte esthétique qu'esr I"'enrpathìe"

IEüíüblutryì en t:,ain de devenir une force constituant le style falsstìlbilclatde Machtl ie.

"Dans les mêmes lignes, cependant - les quelque quinze lignes

de son avant-propos , \üarburg envisageait cece " force " sous

I'argle d'rne coupwe er d'une contradiction. Ìmpossible, dès lors,de penser l'empathie selorr l'unique et ineffable processus d'uneplongée dans les choses et d'une id€ntification immédiâte : se dres-

ser fièrement avec I'arbre, hurler avec le vent, etc. On sent bien

que la Vénus de Botticelli n'attend de son spectateur. aucun acte

spécial de dénudation. C'est qu'iì v â autre chose. La siruation,conme lilârburg n'â cessé de le dire à propos de lâ Renaissânce eìl

géneral. demeure impure. hybride. composire. rensive.

En quoi consisre lâ rensiolì ? Varburg, très vite, avâit remarqué

chez Botticelli un . dualisme enrre I'impl;câtion personnelle et lâdistance40,. Visuellement, cela signiíie que les ceuvres du peintÍe

sont traversées par une contradidion aussi élrânge qu'admirable :

les sujets - Ies corps, les visâg€s, les regards - y demeurenr intl-úeule1l1ei1t tttpassibles, randis qlìe roure lâ passion afÍére'Ìfe auxscènes représentées se déplace à l'e:rtéie a le plus souvent routptès, en bodule des corps, Ainsi, pour figuÍcr le pathas - ceÍ élé-

nrent psychique, pathique voiÍe empârhique -, Bofticelli se

contentc d\rn sinrple u mouvemenr extérieur ', comnìe dit \X/ar-

hule : il se contente d'un sirnple vent agirant les chcveux (ceux de

llr t4;rars, p:rr cxcmple) ou les vêremenls (ccux des rrois Grâces(lxrì\ /,,ÌnÌl,r,/,r. |.ìr'excnple) des personnages peinrs. \(/ârburgpos:rit lu ies lì11:rììissrs d'urrc rrgumentÀtion dialeccique sur I'azi-

,i.ttt'ü lc I'ür1dge, d'(rìt âllâit émeÍger un concept dócìsil, ÌülI'ut

, ,rri quelclue peu oublié, celuì de ' fofmulc dc prthóti(1rr('

l unc clcs conclusions auxqueLles Warburg plÌrven rìt - corrclrr

. ,,,ì óconnante, car bien plus " emparhiqr're " et phénomónolognlLtt'

,LLr, "positivc, r-ru iconologique, du moins au sens usucl' n'{)

1, ,rroiskicn, du terme - conccrnait l'" armosphère psychiqrre "

\xtüBtìtnmunP desÍâbleaux de Botticelli: évoqlrârt lì ' l)(l r(r

,i \cuse et passive > (ü'àunlefische, pdssìL,e Schürheìt) clcs lttrsot,, r,rrs qui y sont figuÍés, WÍÌrblrrg se risquait, sept rìns ìvttrrl lì

1 ntttnàeutung írerdienne, à donner le parâdignìe du Íivc '('nrnÌ

.i\( ìnteÍprétâtif à pârt entière :

" On est tenté de dire, à propos de certaincs clc scs ligutc'

féminines ou de cettains de ses ieunes gcns, qrì'ils vicnncnt irrstt

de sonir d'r.rn rêve pour s'éveiller à la consciencc tìu nrorllc

cxtéricur; et, bien qu'ils se loornent actìvcnlcnt vcrs lLri lr'ìrnages du rêve hanrent encore leur esprit /drrrchkliiugct n'tlt,1ìe Traumbilder iht tseluusstseinla2. '

On ne peut qu'être frappé PaÍ le cârâcrère diâlectkìtìc (l( 'ett(rcmârque : tüíarburg n'y proPose pas le rêve commc r'ìn c(nìÍcr)o

intcrpÍétatit míis commc üne " sollicitation à interpÍótcr "' t( qrri

est fort différeììtar. ll ne s'agit pas un instalt de supposcr chtz

Botricelli une " peintuÍc dcs rêves ", un onirisme quelconqut Mrìn

!íâÍburg nous suggère que le rapport à la /ep,'lse tãtì()11ct iltt tt\1

vâil d'obiectivârion du monde vìsible - corps humâins' cs|l'cs

construits, vrais€mblânces nârrâtìves - se trolìve, chez Bottiecìli.

soumis au contre-motif, au symptôme récurÍenr, anâdy{nìòne'

d'l.ne figurabilité: Lrn rravail psychique oü se déploie toutc lì

Page 18: OUVRIR VÉNUS

subjectivâtion de mondes fantasmâtiqnes. Dire ici que la représen-

tation est soumise ar symptôme, c'est constater que sâ stabilitéaspectlrelle - sa vocation à susciter une cenaine reconnajssance des

fonnes, une certaine référenrialiré est solrmise à quelque chose

qni se clonne à la fois comme súrgìssement, I'apparition d'un traitinâttendu, iÌnpensâbÌe, dans le tissu du représenté, et comme dÀsimulation,la disp^ritìon du monde oì ce rrâit lui-même serair pen

sableaa. Les " Íormules de pathétique" seÌon rvarburg ne sontdécidément pas à verser dans une simple théorie de I'expression,mais bien dans une théorie du symptôme.

Qu'est-ce que cela impliqLre ? Que les images elles-nêmescelles de Bottìcelli à un degré spéciâi- sont l,,7lecrl4aas. Non seu

lemelt Varburg lous incite à penser certains tableaux selon d,inapâisables teÌìsions, enrre coupure et emparhie, mise à disrance etmise en contact, < cause extérielrre D et . cause intérieurc,. élé-

ment psychique et élément objectiÍ, beauré apollinienne et violence

dionysiaque, roucher d'ÉÌos et toucher de Thânâtos... Maisencore, sa Íormulation rejoiÌìr exactement I'efÍort entrepris par\íâlrer Benjamìn, une trentâine d'années plus tarcl, pour qualifierles images en termes de " d;alectique à I'arrêr ". Pour ce Íaire, Ben-jamin devait justemenr mettre en r:euvre le paradigme du rá,ell:un á/?il ercore possédé par le ráza, encore hanté par lui, mais déjà

1'oublìanta5.

Telles seraient les images, ct celles de Borticelli à un degré spé-

cial : entre un éveil aux < câuses extérieures , et une haÌìrise rémâ-

nenre des rêves, des désirs inconscienrs, des "causes intérieures,.Telle serait Ìa dialectique des images: ce qu,elles décrivenrdemeure coupé par Lrn symptônej et ce qui Ìes hante demeure,

synétriqlremenr, barré par un oubli. Aux yeux de Warburgcomme à ceux de Freud ou de \íalt€r Benjâmin, les images furenr

,,,f. rìvânt tout des tensìons en âcte' des sitlrations lt4'ít's ()r'

l,,rpüreté est le signe même d'une complexité dynamiqrrc, cl'rrn

t,t',tss s e trauail, qttelqlie chose quì n'a pas encore trotrvi la

,,crlication des résultats âchevés. Ìjimpureté dit le mouvemcnt ttl.ì

'nrdétermination : les . Íormuies de pathétique ' warburgicnncs

.ìsrìeraient à être éclâirées, non pâr les ' âttitudes passionncìlcs "'r.,çon Charcota6, mais par le " travail " que Freud analysâ cl:ìns lr

rt \r et dans ie symptôme: condensatìon et déplaccment, cììssinrrr

Ìrion et plâsticité, insensibiliré à la contrâdictiol' dissocirtiorr ile

'rfÍect ct de la représentâtion, etc.47

Y âì-i1 vraiment tout celâ dans le "simple app:rrcil' tlt hVa'ÌìLrs botticellienne ? Et n'cst_ce Pas se contredirc que dc chcrchcr

nt rcl traraíl psychique dans ce ru fémil1in, justc après cü rvoir

rúvoqué tous les uêtements d'idAtliú? À' cela, ìl laLrt répontltt

Jcux choses. D'unc part,la nudìté 'objcÌ de rotre intcÍr1)g ìtiorì

ne veut pas dire simplicité, et ne peut el1 arrcurr câs se râl)âttrt srrr

l'évidence schématique de ce que nous appelons, À titrc dc Ílrnrc

iìrtistìque, un .nu'. La nudité est âÍfaire de t/d'dtl. déì:ì Pìr'rqu'en €l1e se débâttent la représentâtion du corps et lc " roLrchc|

mâsqllé ' donr parlair FreLrd, toucher d'Éros et touchct de lìrr'r

thos réuris dâns la mên1e opération D'âutue pârl, jc ne prótcnJs

révoquer lcs . vêtements d'idéalité " que parce qu'ils récluiscnt l r

nuclité au tr, et le travail íantasnatique à une isoldtio' de I'csPÍir'

à une Íausse pureté.

Aucune cles sources humanìstes de La Naksance de Vënus' 1t

I'ai dit, n'est en soi ilLégitime. Lliconologie est âbusive seulcnrcnt

Ìorsqu'elle se serr des textes ct des conlextes comme âutanl de '/t;s

d'interprétâtion. ìVarburg, à propos de Botticelli, fait tout autrr'

chose : il a p:rrfaitement conscience que les sources lìtréraires sorrt

moins des outils de sìmplification, voire de résohtion, que dcs

Page 19: OUVRIR VÉNUS

ourils dc complcx;ficrìtion, voirc de s//rr7,le7?/ltrlior, dLì sens oir

la surinterprét:rtion ser.Ìit I'intcrprét;rtion âdi'quate à rrut phéno-

nènc surtlótcrtt ìnéas. L es sourccs littérLrires nc sont pas dc simples

clés, nì,Ììs des 20,'res grri s orr|rerf sur de nouvclles associations de

pensécs, sur cle nouvcaux labyrinthes. Ce nc sonr prs des vóte

menrs pour isoler, mlis pouÍ âcconÌpâgner le corps qu'clles

habrllcrrrrJun corrrplcre.,ìrn,rmiqtre,vouc,turin,:es

santes nodificarions dcs ( câuses extóricures ' ct des " câuses ìntó

rieures ' : conme I'étricnt, aux veux de Warburg, ces voiles trans

parents qui fonr Lrne ronle de I'trthosfttnneln autour des corps nus

de tsolticelli.

ll ne suffit donc pas clc répéter âprès Wârburg, connre I'ont f.rit

tant tl'bistoricrrs de l''Ìrr1e, que Ld Ndìssd,r.1 tle Vónts a. pottr

soulce linérnire direcrc les Starrza de Politien décrivant la ménrc

" scènc, on h même " histoirc ". ll ne sulfit pas de constater qLre,

drns Lrn poènrc écrit lcrs 1494,I'oliticD décrit i\Phrcílitc dnaúr)'

rrèrc " la main droìe s'essorant les chcvcux I... I et la gauche dis-

simulrnr son pubisjr) ". Ni mônìe de se s.tis[âire, dans lcs Stdrle,

d'unc descrìptìon plus précisc ct circonsrânciée de la scène :

"99. l...lau nilieu, nóc d'âcres gracicux er jo1'cux, il v

aviìit, sur unc coìrcÌue, Lrne jcune fille qui n'.rvait p.rs Ie vis.rge

hunraìn, poussée sur le rìr'age pâr de lâscifs zéph1rs, et ilsenble cpe Ie ciel s'en réjouissait.

" 100. Orr avâìt I'impression que l'écunrc érair vÍiìic, quc linrer étâit vrrie, quc la conque étaìt vraie, quc le soLrÉfle dcs

lenrs ótâit tr:ìi: on pourrair presque voir lxiller les reLrx dc hclécssc, et lc ciel lui sourir'c tolìt iìutour, .Ìinsi qne les aLìÍcs

élémentsr les Heurcs en robc blanche marchent srrr le sablc;

í,\n,i,ü!\l-lsllrr!.l,'

Page 20: OUVRIR VÉNUS

le vent aÍfleure leur.s cheveux épars er déÍâjts; leur visage n,estni semblable ni dissernbÌable, comme on s,attend pour des sceurs.

" 101. On pourrair jurer que Ìa déesse est sorrie cle l,onde enore\\ânr 5e\ theveux de sr nrarn droire, er rn .ecourr;nr ladouce pomme [c'est-à dire son sein] de l,autrej et, Ìnatqué parle pied sacré et divin, Ìe sable se revêt d,herbes et de fieurs:erì\urre. rvcc l \r\aBe ioveu\ er léger. <lle e,r accueillre a.rmilieu des trois nymphes, et enveloppée d'une robe étoiléesi.,

Ayant ciré ce rexre, Ronald Lightbown conclur. dans sa monô-graphie du peintre, que . Botticelli se situe dâns le même regìsrreâllègre" et finit pâr noìrs offrir un . rableaÌr râdieux comme nulautre dans tout I'ârt eurcpéen [tbele is no marc radìdnt pì.ture ìnF.úopealr artls2 " (fig. S). Mai,s qu,y a_t il de si explicitemenr.radieux" dans La Naíssdnce de yénus? pas grand,chose. en\e rre : le, \r.Jge. de, quarre per\onndge\ eyprimenr r6u1 ,, ,1r,lrnrê.iorire rVenu,ì. ci ce n.e.r l,: de,afÍe.rron,l.Arra, l.H"urel ermêÌne le désâgrément (le Zéphyr); le ciel est neutre, la mer siétrangernent représentée que I'ol1 ressenr presque rÌne gêne devaÌÌtcerte âccumÌrlation bizarre de signes anguiaires; Ìa coquille estd'une froideur absoìue; le rivage est désespérément vide: lesrrbre'. rrh.ru+e. d or ,onr d rrre ,nn,obilrre a.ri .onr.a\re penrblement avec les signes, pourtant explicites, du verr ou de la brise:l: plure de Íleun err ar,,'r peu Ée,rire que po,.ibler reu1,,,e, norvemenrs et les drapésj airxì que la chevelure de Vénus, sonr d,unegrâce absolue - mais la grâce n,implique pas forcément un état degaieté. C'est donc pilrtór l,absence d,élément "allègre, ou. râdieux, qui surprend dans le contexte d\rne relle vénusté.

Le jugement de I'historien de I'art aura éré, une fois encore.

ri\\a pâr un pbénomène d'" isolation,. Le texte litérâirc lui-, rrrc doit être lu à la façon dont on lit les récits de rêve dcpuis

, ucl et les récits nythiques depuis Dumézil ou Lévi-Strauss :

, ,:t à clire sans rien omettre - règle fondamentale , sans ronprc, r chaines associatives, sÂns trorquer les polarités, sâns âpâiscr

,: rcnsions diâlectìques. Il y a bien, dans le texte de Politien, rorrtc

ri chaine cle mots exprimânt l'âllégresse, la sensuâlité et le bon

r,rrr devant la naissance de cette divinité belie entre tous : ( rctcs,t\ cv " (dttì lieti), . Zéphyrs lascifs , (zefiì ldsciL'í), . jouissancc ,,r mênre .rire, du ciel /'l rel ne gotla,..'l cel rìderli a knÌdLrrquel semble répondre le .visâge joyeux et léger, de lâ décssc

t\inbid'tte líeto e peregrìno).

Mais toutes ces significations - il suffit de lire le poènrc

.;uelques vers en âmoÌrt - s'enlèveÌìt sur le fond d'unc vórirrblct tsion d'hotteur, cosmique et organique à la fois. \íalburg, ì llrI l'ê.erce d< Ron,rld LightL,own. -onmençaiÍ r.r .ir rtr,'rr .rrr

nroment oir Politien décrit un terrible " roulement de pl.rnòtcs "lnlger di pìanetì) et l'n orâgeuse Ìner ÊAée " (tempestoso EX(,tout agitée de sa catâstrophe divine:la chute gigantcsquc rlu. nrorceau génltal ' (ftusto geniúle) d'UIarus, tranché par son fìls

Saturne... Polìtìen insistant pour dire que *l'on.roit' (si uedt)

l'organe monstrueerx <errer à travers l'onde dans la blanchc

écume, (errar pet Ì'onde ìn bid ca schi tnd duolto)jr. Lâ ror"l r-cles deux stances précédentes était aussi consâcrée au récit dc

l'horrificlue castration du Ciel (la'nfelìce sotte del uecchío Cìeldpar son Íils en courroux (ìn uìsta ir.Ìto... tdglìdr del padrc le

feconde membra), récit oü ne nous âuront été épaÍgnés ni le

. jaiììissenrent du sang " (sparger sdngue) ni cel:ui du . sperme luimên'ìe " /sem e st€sso/s4.

Dans un autre poèrne - cn lâtin - consacré à l'Aphrodite a1la

Page 21: OUVRIR VÉNUS

zll,orràre, Politien faisait rirner l',fzorror de la casrrarion du C;el avecla putlor dc la décsse naissanrert. Voiìà qÌri érâir, en deux simplesmots, dire beâucoup sur l'âspec diâlecrique de I'inrage :,.1a nudiqe_

de Velus emerge s apparaissait au poère hurnanisre comme nouéed'horÍeur a[ranr que de pudeur Toute la selsuiÌité, route la joie etla Ìégèreté aphrodisicnnes du coÍps nu s'inscrivaient, d'emblée, surrn íôncl d hoÍreur. dc moÍ cr de cdsú,Ìrion. À rcgnrder La NaÀsancc de Vénus - etl'absencc Flagrânte de rous ces élémenrs nógatifs

, on conrprend akrrs que lvârbuÍg ait pu suggérer I'idêe d'|J dópla_

enrcrtt d pathétiq e sur ce qu'il nomme l'" élément secondaire "fBaira*.), à savoir le vent âgitânr chevehìres et drapés Íémininsi6.

Les r'emarques de lüarbur.g, commc d,habitude, vonr beaucoupplus krin que ce qu'elÌes laissenr entcndre au premier abord : ellescsclnisscnt un modèle interpftrarif dv tlauaìl figuld/ Iui-même. Tra-\atl dc.lìssim latìdl, puisque Borticelli, dâns son rdbleau, semblene garder que la parlo6 er occulrer roure l,rolor du récit d'originedont il connaiss.Ìir pourranr, rld poìirien, le système complet depolârités mythiqlìcs.'ftavail de dóplacentent, puisqre seuÌs les

" élómcnrs secondaires " recueillenr le p.Trrt or de la scène.

Auìclà de Varburg, qri s'inrércssâir exclusivement auxsouflles de venr d.rns les chcvclures et Ies drapés, ìì y aurait beaucoLrp:ì dire, sâns doute, sur certaines êttangetés figuratìues dtrableau comprises commc au.anr d'effers de ce déplacemenr /igr,,?l: Nirlsi, les modiiicâdons rythmiques clc l'écume - à propos delaquelle il der'ìenr impossible, connaissant le texrc de politien,tf ignorer I'association avec le sperme divin -, ces rcntous pârrouidissénrinós à la suríace de I'eau, er qui viennenr sc concenrrer, se

dranatiser un peu plus sous ltr conque de Vénus;.rinsi, les joncs

inatrendus, cerrains d'entre eux brisés cn leur milicu. à I'avanr-plan du tableaLr; ainsi, Ia présence inconsme cl'une iarÌrbc cÌe

r ',, rrr (r\Lrra) enrre cellcs dlr seulpersonnÀge masculin clu trbk,rrr, t,lì) f)i ou mème l'étrânge fu me en nógatif quc dcssinc lc Jr;rpri

," ' tcndu par I'Heure à la déessc nue... lorlres inrgrssibles, ,'rr

,, tl,utc, à inrerprétcr isolénrcnt. Nous verrons qu'il cst pìrrs per

,rrorr Jc " déplieo lc travail ligoral - dissimulation ct clóplrrec

, 'rr tìc l'|oror dans la prrJo,'- cn confrontant /-d N.ir-\r,7r( r ,/,,

i ,!s iìvcc d'autres trâitements de la nudité chez Botricelli. ..

Ì)u nìoins savons-nous cléjà que Ìes hunanistes clLr QLrlnnr, ,rro ótaient loin d'ignorer cc " toucher masqué " cl'Ér'os t t ikllì.Ìo.rtos, ce côÍê dóchirdttt, tranchdüt, qúe Kenncth (ihrl ,,rr

Itonald l.ightbown refusent à toute forcc d'approchcr clurs lrr

poésie " des nus botticelliens. Non seulenrcnt les sourccs littar:rir \

'r,'us guident vers cctte cruâuté implicite - cette cÍurìutú lirr!:rxl(.

,Ìtnt.tárld.lc, donc dissimuléc, dans le rablcau des Olficcs -, rrr.ri'

(ncorc lcs sources esthétiques er métaphysiques clu pcintlr rroLn

rcnseignent srr la façon mênrc dont ce . négatif" dcs inr:rges rlt

!ìudité et de grácc âuÍâ pu êtrc envisagé à I.r Renaissancc.

Il sufÍit d'ouvrir le De picxtn á'Ãl5erri: Ìe passagc cli srrr Lr

rÌotion de.orípostrto ne délivre pas seulcmenr unc lcçrrÌ srr l.crractòrc rhétor;qlre cle l:r pensée humanisrcs;. Il délivre.rrssi trrrc

lcçon sur Ie caractère larprl d'un processus fìgural nó.rnnroins pfi'.llcteúr de pu eté, de " grâce " et de " beauté ". D'un côté, Alben i

âssoit touie lâ nodon cle cotl4rt)sìtio, cettc vétìttble pi gct ii tit'.comme il dit, suÍ un enieu d'hamronie : " De la conpositìon tìcs

surÍâces Dait cetre élégante hâflÌonie dans les corps ct cette gric(qu'on appelle berìutój$." lÌaÍrrlo e (coüci,rlittrs,l, gÍâce í.p1Ì1,,r) er

6e.Ìté (pul.btìtudo) i rout cela s'enrend! óvidemmenr, du n1('rì(lr

visible délivré par le mbleau - .le peintre ne s'âpplique à iÌììii(fque ce quì se voit sous la lumièrcje" -, c'est-à-dire, s'rrgissanr rlts

corps, leur enveloppe extérìeurc.

Page 22: OUVRIR VÉNUS

D'un âutre côté, Alberti pÌécise que rout cela ne s,obrienr qrì,à< obseÍver [ìntueamur] la nanrre elle_même, [à] regarcler longtemps et avec soin 1di, que ac dìli1entissìne spectemusl contmentla nature, en ârtisre âdmirable, â composó ies surfêces sur lesmembres les plus beaux60,. Mais observer cela, c,est accéder auprocesslrs en amonr du résultât ; c'est ouvrir l,enveloppe visibìe.C'est donc ouurìr les corps. Bìell que I'appel à l,étude anatonique

voire à lâ pratique des dissections6r _ re soir pâs, chez Alberti,âussi explicire qu,iì Ie sera peu après chez Léonarcl de Vinci, ildevient clair que la " composjtion des rnernbres ,, leur vénüsté erleur beauté rrême sont conditionnées par.la cr.uauré objective cl,unâcle tranchânt, I'ouverture de I'enveìoppe cor.porelle. Ouverrure àlaquelle Alberti accorde assez d,importance pour y revenjÍ deuÌfois en quelques lignes :

.Nous allons mainrenaüt trairer de Ia conposition desmem&es [de col1|posítioxe membrctrum]. Datts cefte coÌnposìtion, il fâut d'abord veiller à ce que tous les m€mbres s,âccordent bien enúe eux. On dit qu,il y a enrre eur ull bel accord[conuenbe pulchre] lorsque ler.rr uille, leur Íonction, ieur espèce,ieurs couleurs et rous ieurc autres aspects satìsÍonr à la vénustéet à Ia beauré [dd uenustaten et p l.hrítudínem c()1.resDar1/rartl. '... p^rr .e,o.crer ce r':pporr de g,rnrì<ur de, nernbre,,et pour respeder ce rapporr de 8raüd€ut loÍsqu,on peìnr desêlres ânimés, il faur d'abord en esprit pìacer ell dessous les oslossa subterlocatel patce que, ne pliant pas du toui, ils occupenrtoujouÍs un ernplacemenr fixe. Il faur ensuire que les nerfs er iesmuscles soient attachés à leur place; il Íaut enfin nontrer les oset les muscÌes revêtus de chair et de peaLr [denìq e extrelnumcaflte et c te ossa et masculos uestitos rcdtlerel.

\ l.rrs ic vois que peut êtÍe quelques uns m'objecteÍont ici ce

r .lrt plus haut, que le peintre ne doit en rien s'occuper dcs

, , Lluo l'on ne voit pas. Ils auront râison, tua,s de mêmc quc

. , Lr nous íâisorls un personnâge habilló il faut d'abord dessi-

r t n [prìus nudum subs,3]rdr"/ que nous draperons eDsuìtc

L \ ( reÌìren$, de même en peignant un nu, il faut d'abord dispo'

.s os et l€s muscles que tu recouvres légèrement de châir et

, t,t,tr lsìc in nudo pìngendo prius ossa et mus.ulì àisp.nanrlì

,,tt. ltrcs modclatìs dirnibus et cute ita operìasl, de façon qLrc

,,ir .onrpÍenne sans difficulté oü sont les muscles6r' "

l'lrrrix que de conmenter ce texte dâns les termes attendus clc

, \'.Ìuré idéale et de la beauté nâtureLle, inteÍrogeons nous sur l.r

L,,r dort Alberti, ici, engage une véritable phénonénologic clt

rr,c,-trre au moment même oò il revendique un acte de uôt rt.

,.rssaire selon lui à la (composition des membres,. Une Íois dc

, Ls, le versant de l'úor,'ol se sera déplacé, râbattu sur le velsanr

,lc l':, pudor, er peindre un nu serâ dès lors assimiié à l'opératìon

,ì un habillage successif : ossd st rlello.aïe - p.uì\ on dispose lcs

rìüscles. la châir, er enÍin la peau. Mais celâ ne supposc-t il pas

que le peintre ait eu âccès, préalablement, à l'intérieuÍ, à cett(

vrúlocario ou, mieux, à ce srblo.rs orgânique I Comment, sinon,

pourrait-on disposer, composer, et même se représenter ces choscs

de sous la peau que sont le squeleúe et les muscles (notons qtrc

rìen, ici, n'âura été dit des viscè(es)?

La hanrise de l'écorché deneure âlterânte à toute vision du

nu : c'esl là un phéromène dc longue durée, qu'il s'agisse de I'uti-

liser comme épouvantaìl ce qu'ont fait tant d'auteuÌs chrétiens, à

commencer par Clénenr d'Alexândrie fustigeant les représenta-

tions d'Aphrodite nue6l -, ou bien de lui trouver une dignité

Page 23: OUVRIR VÉNUS

esrhét;que, ce que Goethc fair adrnirablement lorsque, discut.rrrrles thòses de Diclerot, ìÌ énonce le principe selonlequel dans tottttforme organìque, er le n!ì en esr une, I'extétie r pracède.li1.ec!?tnf4t. tnútphalúLìEHry.a'. d, t'ì tt,ì.ut .

,lDìderct éütt:l Létude de I'écorchó ã sans doute ses aud1t,tages; maìs n'est-ìl pas à cl.tìndrc qLrc cet écal.cbé e reste petpétuellement dans l'ìmagination; que l'ãrtìste n'en detienneetltêté de Ia uanìté de se montrer sauallt; que sL)n eìl carrompune puisse plus s'drrêtü à ld supeíìcìej .ju'ek dépít de Lt pedu etdes graísses, il n'entreuoie toujours le m scle, sojl aigìne, soüdttache et son ínsertian: qu'íl De pla\once tout trop fortemetlt,qu'itne soit tlur et sec; et que je ne rctÍ.)uue ce maudit écorché,même dans ses figures de femmes ? puisque ie n'aì que l,extétieut ò moiltreL i'anlerats bìen autnnt qLL.on m'accaLtumât à Iebìell Daír, et qu'ofi me dìspensât tl'une cannaìssance perfitte,qu ìLfdut q e j'o blìe.

" J...1 Non, cher Dìderot, puisque ru maitrises si bìen Ìaialgue, cxprlmc-toì avec plLrs de prócision. Oui, c,esr ì,exrérieurque l'artisre doit représenter! Mâis l,€xrórieuÍ d,une narrrreorganique, qu'est-il d'autre que i,âppâÍition éternelÌcrlenrchangeante de ì'intérieur ? Certe exrériorjré, certe cnveloppe esrrj!ìstée âvcc une telle pr.écision à 1â consrr!ìcion ürterne, variée,conpliquée er délicare, qu'elie en devient elle même inrerne;car ies deux déreÍnìinãtions, Ì'inrérìeure et l,exrérieure. sonrtoujours en rappor.t direct, qu,il s,agisse de Ì,étâr de repos complet ou du mouvement le plus violerr6r. "

Les images organiques seraìenr donc - nìâis c,esr encore peudire - à double face. Alberti ie suggère en aÍfirmrrnt que le corps

'', lLeorché, est à un corps nu ce que celui-ci est à un corps

, , , ( ,,(the ie suggère de son côté en affirmant que I'organisnrc

' 1,, rìpparâit comme teL dans la nâture extérieure' ' éterneÌÌc

, , ìrrìgeânte,, de sol1 enveloppe vìsìble. De telles proposi-

' .,)rìt ì lâ Íois évidentes et difÍicìles à saisìr dâns toutes lerìrs

L ,.ìri()ns : l'intéÍieur peut être pensé comÍne l^ structule s<ttt\'

I , ,,r, - le squelette âu premier chef -, ce qui ne change pas ct

,L ,,,i. ì tout le coÍps sa loi physique d'harmonie;en ce sens' I'in-

, 1 Ì r ìssume lâ fonclion du schémê, c'est-à-dire le pouvoir nônrc

I 1.t lrnmees. Mais on peut dire exactement le contrâire: ouvrir

fì .()rps, n'est-ce pas le défigurer, briser toute son hârmonìc?

I ( \r-ce pâs produire une blessute et, avec elle, un sur€Ììssenrrnl

, , )'uforme que lâ belle ordorrânce structurale n'âpaiserl pìs

ìrÌt qu€ des châìrs, masses ou lambeaux sans foÍme, y rcstriftnrt

,rrlrchées ?

Une fois de plus, nous somnes contraints de penser errscrrrlìlr

,,.rns espoir de les unifier janâis - l'hâÍmonie ott la beauti cl'ut

t,rú, et I'effracrion ou la cruattté d'aúte p^rÍ.'[oute lâ qlìcsri(nÌ dc

h nudité semble suspendue à cette dialectique. Strrclure ou blcs

lure ? FoÍme ou irforme ? Convenance ou conflit ? Il eÍ Í appinr

,le constâter que ìe . vêtenent philosophique "

dont la fìgurc tle

Vénus fut parée â11 QuattÍocenro, étair loil d'avoir la stabìlitú

sémantique que lui ont PÍêré nombre d'historiens de l'aÍr66 . Fìl

pârticuliet le dédoublement symbolique de la déesse Ynus

axlestìs et Venus n!:tt rdlìs re possède pas ce câÍactère d'ivi

dence hiérarchiqLre que lui ont supposé Kenneth Clârk et' âvrìrìt

lui, Erwin Panofsky6T. Parler d'une .Vénus céleste "

on I'a bicrr

vu chez Politien lui nìême, ne revient pas s€ulement à l'épurcÍ d'ìns

I'i\telle.tus de Marsile Ficin ou de Pic de La Mirandole' à l'óloi

gner par conséquent dansla sphère pacìfiée des idées pures, sphèrc

Page 24: OUVRIR VÉNUS

t-

(non tactile>, comme y insiste bien Panofskyel. La "Vórruscéleste", c'est aussi, par déÍinition,la Vénus née du sexe tranchr

du Ciel : elle évolue par conséquenc dans une sphère mythologitlrrqui est, de Íaçon incontournable - les mythes sont âinsi faìts -, uD(

sphèle de cÍuauté stÍuctúelle,Les commentateurs évitent le phénomène d'. isolâtion " loÍs

qu'ils vont aussi Ìoìn que possible dans Ia complexité dialectiquc,

dans les plis et les replis du " vêtement philosophique , lui-mêmc.

C'est le cas d'Edgar \íind dans ses Mystères païens de la Rmais-

sance : il développe si précisément la lecture philosophique des

. sources, qu'il évite d'en schématiser l'exubérance, façon d'en

préserver l'inquiétude fondamentale (et de démontrer par là

qu'une o source philosophique, n'est pas faite pour réduire un

tableau à une idée, mais plutôt pour complexiÍier toute idée à se

Íaire d'un tableau). La lecture érudite des humânistes - Pic de La

Mirandole, mais aussi Gâfurius ou Léon I'Hébreu - permet à

Wind ne pas isoler la figure de Vénus, füt-elle dédoublée, dans le

pânthéon philosophique ílorentin r impossible, notamment, de la

penser sans son pârèdre, le dieu Mars. On sait que, de leur union,

serâ née une jeune fille íommée Hattofiia, qtre Gafurius qualifie,

dans son traité musical, de dìscortlia concors4e.

Voilà qui nous renvoie, pictìrralement, à Borticelli. Dans les

mêmes années que sa N4iss4nre d? Vénrs, I'artiste peignit un

admirable tableau représentant Mars et Vénus7o: tableau tout à lâ

fois ludique, pervers et inquiétânt, dans le montage qu'il propo

sâit des corps nus et des ârmes de guer.e, telle certe épée qui,

étrangement, se perd dâns les reins du dieu assoupi fig.6 er

pi. I/J. lhiloophiquement, nous sommes aussi renvoyes i une

étÍângeté câpitâle: si l'Harmolie est fille de Vénus, Vénus elle-

même sera aÌÌtre chose qÌr'harmonie. Edgar \íind râppelle que,

Page 25: OUVRIR VÉNUS

sclon Pic de I-â Mirandole, lâ beaLìté étâit vue coìnme un principc

essenricllement .orrposÌÍ". t-oin de tour idéal façon néoclassiquc,

h beauré des humanistes florentins apparar't désoÍmâis commc

cette íl11puÍeté qLte'V/Ãrburg âura si bien perçue dans la " survi-

vânceD même des motifs de I'Antiquitó. Donnons-cn quclques

aspects signiíicatifs pour notÍe propos.

Première impureté: Vénus est double, eìle n'est pas une entité

pure. Pis : on se trompera lourdement - ce que fait Kenneth Clark

- en suppos:rnt que, dans ce dédoublenrent, la Vérrus céleste cst un

paradigme de la pureté. Conrnent, ici, oublicr les pénibles contra-

dictions du discours de Pâusânias, dans le Bdrqrer de Platon, qui

fait de I'Aphrodite uÍanienne LÌne divinité " étrangère ì 1'élément

féminintl " ? Conrrnent, surtout, oublier quc la Vénus célestc est,

par dóíinition, Ìa Vénus "née du CieÌ" euphénisme pouí dire

qu'elle cst née de la castratìon du Cte1, dans le renlous implr dü

sarg, du spcrme er de l'écLrnre mêlés ì

" Môlée est I'orignre du monde, écrivair l'ic de La Mirandole, ct

sa menrbrure est f.rite dc forccs contrairest2. u Citiìnt toúr à tour Ia

Guerre selon Héraclire, Ie ConÍlit selon Empódocle, le jeu dialec-

tique clu Même el de l'AutÍe selon Platon, l'humanisre italien

concluLrit qu'. il n'y a point de beauté dins une narure sirnpÌc. 1...l

Vénus âime MaÍs puisquc la lleauté, nommée Vénus, ne peut exisrer

sâns cettc conrradiction'1. " À cetre dcuxième impureté pas de

beiruté sans un ÌappoÍt dc choses en conf-lit -j ìl frÌut âiouter une

troisiòme, qui fãit de I'dndtftnnène tn'réritable ieu de l'ìrtfontre et

cle la ft:tme. líind montre parÍaitemenr qne la beauté, en tânt que

plincìpc composite, devLìit naitre - ct c'est bìen áe Ld Ndtssatrce de

Vl,,rs qu'il s'agii ici à parrir d'unc informe rnarièrc, cellc-là nrême

qui bouillonne en rernous de mer, de sang, de spermc et cl'ócume...

" Vónus signifiant la ttanté [bellezza k quale si cbiand

'.,-',i "u" ,]tu""," 'lrrx )eu\ d( lic un pÍ lciPc coìììDoìtc :

, ; '"". Íors tlLre plu'ietrn cho'es drverçer c.ncourenr I r'n

.-,;';.ìì';,;"1' t'e' Lrquclle e'r nee d( reur itr'tc mëltÌtìue

::ï.',''É";,ì';; "ppclle l'aute la Ír'ur qui résurte de lcur

.,,',r"1.",,," proponionrrée' La'ompô\iÌìon presupp'sr

-.:#l;;;" .iit'u"' que r'ün IÌ( 'ar'rrrrr rrouvcr Jrrr' I'

ìì,ì"rì o. ' u"' prrr' nrrr' 'cur<ment d rn' le 'h

rotiquc rrrt'

"".r lt .n"***"t Uénus doir donc naìtÍ€ dc "cette nrrtrrr

,'li.r.. a.t, ** avons dit que chaquc créâture sc conÌf{)

."ìi1 ,.,.ì.', n".' * ouc signifient les eaux de la mer''ftìr'c

'.,",'"rt t,.nr.n un íìor rnce'srnr et accrrr:ilìe volonÌier' l'rrr(

;;;.:"t"'' "'i" Jc produire ra bLàuri dt \ cnu" l tl' rrr' trt

;:;:,,,,";,;. ì,,;, u.";,"..''* ,l lj:::ï::l: ï,:': ìli :i:'ìlì

prrneipe Je lormei et ''est

ã cctte. nec

lec.rrde brrb;rt' que li( em1rÌrlr'ì I 'a Tbror' rrr' J llr'"r1""":ll- --: '.: ' ',.

r'e.r lr .,rstrati"n d'ur;rrLrt qur 1'r'"lrri''t

ì..,..ì. t "''.' f"t'rusld oir sortir lr eele're Âplrr'rlrr' l tr

'ì';;;"ì; * J'.' ;.' ( i'".t' ur'rrr.' -r'r ''n*r ' ìr nr'rt i"

ì:,.Ï:ì ;; .,. n'Í nes idérì(\ : "Ër oarce qr ' r"s rr''*

:il*";;;;;';"'s'mêmes de vâriéié ni dc divcrsitó si err'ls

;.;;;"t à l:ì natr'ìre r.forme' er comme ì clúfatrt cle

;;;; iì"'."t e'i"r d" beauré' iÌ s'ensuit iustement rlut' Vúntt'

'1"i.ï','r'ì"tl* '' *' testicules d'urânLrs n'Írvaicnr poirrt chrr

dans les eaux de la mer7a " "

r.$rr Vind.r heau ras'urer st'n lccreur 'ur le car'lerer< rìr' t"

,*^ i'.",0,"' *t" vi'ron hunrrni*e de Venrrs' deu:* prrr''i1r'

Page 26: OUVRIR VÉNUS

d'ontoÌogìe foirlamcntaÌe. Cela poLrvait se tlire en termcs cle rhóologìc néo-or.phique : . Chaque lois que I'Un suprôme s,abaisse iLrsqu'au Multìplc, on ;nìagiììe cet actc de cróatìon telle une agoniesacrilicielle, comme si 1'Un érair tâi é en pièces ct épaDillé. t_â

crértion est ainsi conçLre comnìe rÌne morr cosmogonique, parLrcu,.. e l- f.,-.t.....rrrrret d rrnt .lr\i,rirF e,r _tÉel( er di.pelFe- ce qu'Edgar \íind nomme bìen, de taçon néoptatonìcìelllìe, te

ryrhrrF di.ÌlF. i.tuF d( l.| rr er d. \tr. ripteC'est dans Ìa séÍie de rels démembrements qrlil laur dósolnais

comprendrc Ìa naìssance de Vén!ìs, ceúc sorre de cetâstrophe pro-ducrice dc Ia beauté : clle est aussi cloLiloureuse pour le Ciel toutãLì rìroirìs - qLrc Íur Í'écorchenrenr dc Marsyas, cetre versìon,t.tel t. rr ri. Í)trrtr,. ,,e1r t- rn., ìr.r... o.r t.recenr< .^..r1que" Connaìs-toi toitêrne,. pas de beauté célestc sans castr:ìtion cluCiel, pâs de conn.issâÌrcc de soi sans ì'hor-relr qu,expr.nne l,ócorché d'ApoÌlon : " PouÍqlìoì m,arraches+u aìnsi à moi-mênc.6I ,Lâ rud;té de VénLÌs seraìt-eÌÌe donc à conprendre, par._c1elà toutesÌes clôtures donr Borricclli scmbÌc la parer _ la saLrvcgarclcr., la( rempiìfer, -, comìne un an.achemenr et une division dr çoi ?

Nudité couqítble :

,,Yìure... en fuyant les femmss,

Autant ìl apparair ebusil dc privilégieq dâns le rììon(lt (le\

sources hurÌìanislcs, lcs seules significarìons liécs à l'halrlrl';'

reìr au <létriment des corflits dialcctiqLres d'oit la notìon rr';""

d'harmonie, cetíe àkcotdìa crncots' doit d'émcrget -' nLttrrrr rj

seraìt abr.Lsif d'isoler Ì'hunrarìsme lui-mêne cles conÍlirs llul('

tiques auxquels iì prcnd part dans h cultute de la Rcnaisr"er'

PanoÍskv n'a pas ornis cle ràPPel€r lâ pclsistâncc! âu Qu ìtn1)r..rìriì

er ar Cinquecento, de disdnctiorÌs scolâsriques dont poòtcs 1';1"

soph€s et peinnes de la Renaissancc âuront lììen dô' ì (ììrlqrr(

nìoment, tenìr comPte.

Un bon exemple en e$ ft Dì'tìanaii seu rcpettorìl t )hÌlìr

écrìr âu Moyen Âge par Pierre Bersuire (Pctrus BerchoriLs)' cr

constammcnt rééc1ité jusqu'à ìâ fìn dú xvr siòcle llertìcle ar'la'r-'

y déveìoppeìt une typitlLre distiÌìction quâdlipartite' à la Írr(ìì (lc\

soÌììmes théologiques ì la nditas not* alis désignâit l'étiìÌ nìrufrl

de I'homne' cer état aclamique qüi nous engege à I'hunìliri tu"rrr

Dìeuì la rrditds tempoftllis ftppel^ìt Ie manque de bicrs tcr

ÍeçtÍes. c'€st-À clire, óventuellemenr' 1â veÍtu de pauvrcté b1('!ì

Page 27: OUVRIR VÉNUS

t.|t.: t.t turltt^ t,,thl1: I,.f . , li; ,; ì L:i; ;, ìti" :tI:t:is.ìrrerììcnr\). I,Dlin, Ìr zaa\ r.,re. r.rr,,(r,..(. J(. r,,, t(',tt

^ 't't1t'Ltt1.: 'l'rr"r'r'Ílr,l,r'.,r.tr,.1.,!u1t lcs l!ryc k"tt dü,u,

''"ll't*'cllcqLre rcprt:serrrtrrr 'r '"rr

cténrons er clcs cJannÉsr-. núdjcvrrrr''rrr ter'it.jrc -sinisrrc- rlrs

.. \'rq,s,.r,rr ,t(. B,,nr. utlr. Lr orr..rr,,rr r,ì.r tì. , r.r.,. (1, . r\,,rr \.J.rrr

',i rrtr*rr r,,1 .ru.,,.t, , .l , .t \.; ....,,, ,;,;;;:;,).t,nttulìs on prrrrít crinìtt,tlì

htrnrrniste rle l Aphrodìte s ' I-'ì qulsrion csr dc tepl;rce' le nrxii

*djré scr.ìir vlrséc,,,, .,,,r"l,ul..n'0"" trans un cc,nrexrc oir ra

'hritierìnes L'tbsence 'lre 'l'ji':"llï

''*'l: et crìrne ìncltriórLrcie

',.,, ,',.,, ,,,,, ,..i,, ìr.'(r.rrr(

r'Ôrr"s'ìfl'rt 'r'r'rrclrre.larr' le

'rrJrre .re \',r,rr, .;,,. ìJ''' :rri\Õr' \r'ri''ìr't( rÌ""'\'hrrà

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!1r,,.d(,,.',,,",;;;i,.,ì: ;l:ï,:]i,.ìì:;:l:ilìi:ï"fion nonr réfar€nee Í()nd.ÌÌÌìerNaìs:,utca dr ur.. ,,,n,,,,,r::l

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,1e rrre .le h (,ìnrrnlira. rlc lt ','rt,,,t,lu.r .le lirr,l'r'ra,L,,('rìs ì prascnt ìc túoì()igrì.ìSc inrerrc rerlrri ,1rri. p.rrrrrr 1..

,,,rp,'r,,irs dirccts clc Inxticclli. rcrtlclrir l.r ,lts<,nltt l,t

,,r, r,lretrlrr di.rltctiqLrc. lc conllit rltì i(ÌnPs. lc ìroirrr r[ vrre ,lr l,r

lrr,,e cr clc Ììrtar'lrrorisr,{'. lÌnrc, iìrì.ì*in,nrs s,ìv(,rì,ìr,l(.

\.ì\(ìn,ìft)le n'â ianì,ìis. quc ic srrchL. gkrsi sul l.r rrrr.lrte 'l'L'r drns tes rablcarrx dc H)triceiìi l\lais il :r brrtrrrìi. l.rte rrr

'rr,rÌìsnrc des artistcs de son terrps, cle ptriss,rrrts.(ìrrtr. rììrÍrl!

r , roLrlLr réfuter lÌrìiticrr en particuliel ct lrr potsic hrrrrr'rrrr.t, , rr

, irrrrl, àu cours d'un long dóbat dont l'APtlt)!úittr,h ,ttt"tt'

lJt\ t,..c drtìs, publió en 1491, poÍtc ténìo;gnigc-) l hrrrrr'rrrFrrr'

rlarìiÍe y ét.it vu conìrnc trne " hórésic p.rlrrri lcs h.r."n' . ""'r.ririró p.rrfairement impic à I.rquelle le prrryhirisnl rr'.rgi,1rr, ,lrr

,1,'rrinicain dcrait s opposcr point prr PoinrNrr. QLr.rrÌt ì l .ìur( 1ìr l(

\1.Ìgnifique, hoÌnrìe dc pouvoiI er poète à scs hcurcs. S:rrorr,rroI

nt lui accorda certcs p:rs lc gcnlc dc reconnrissrncc quc P(ìrr\,ìrrrr(

lrri manifcstcr un Politicrr oLr un Botticeìli : l-rìnc(ì (ì'r(lrr"

rìconte qu'il le visirâ mouranr, er ce 1ú pour lui rcfrrser'Ìal",,lrr

rion. façon muertc de I'expúdiel aux enícrssr.

Lx . c{nrtre-sonrce " sâvonarolicnne commeicc dc prcntlre torrt

srm rclief au norrent oü nous nous rperccvons qLrc ìl tlìstlrr.,

rvec les motìts r,órrusicns n est iamris si grrnde r.1ue lorsLlLrc li plc

dìcatcur sc pcrd lui'môrre dans le venigc ' óÍonnÌiìne " - l'tì(lie.r iÍ

est clú à son propre biogr.rpheNr - de nrots tcls gra:à otr.rat"r',':

" Bìcn vivre lrocòrie clc la grácc ", écrìt ì1. l\'Íâis c cs! d'nìì hirrr

vilrc chr'ótien et ciunc grâce nrsriquc qu'il s',ìÍlit óvidenlnìeìrrsì

1.e -fhtttdto dell'arrnc qre Srrvon[role ctmposa cn l'197. rorLÌ

Page 28: OUVRIR VÉNUS

fl(.in dr rììÍ,rs tu.ls (trxv,ì,r r,ifn \,,,.,,n r.:, 1l1 ll'"1 ""11'1 tttt

'] '1 ,,41,,,,,,,.,t1,\,.

.r,i* ,r" arr..o,""* i'',ll.,ll l']'. "'""' rrrt 'rrtsr rr'rrss rrrr.. r,.rrr

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'1t'c t't4.1ta111'u, 14,".,i.lÏ:-:"1' t''urt

'1r t tt""'ztìtt 't'l' t ire,

.'','.. r.,' .; :;,:,,(rìr'e drrrn (r!1 rrr (nrrrì" rtr'1'ri:trcrr rou,es

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r. nor*r''r vr<'j" c',r'.lrl,,'.r'cnÍ(,rdr(rôr),r \"rìrÍrl'lrrlet.ì:r'v,,

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err,ìr.,r,.,,,;,ì,..:,'ì:ï::.':'1.'1"'':',:"'*,, . "",,.lìr'rr ,1,, rì,.ì,r.,,:p':.. ;; .. - "'ì'r'' r' 'r' r' \rr " ,( ,ì, ,1.,rì'

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,1t,,,,(r i('rr,lr ..rrr,rill ilL l.l')7. rle rrÌrrls .rrrI(,(Lrir',,Lr

LL,rr rous lcs,reir'.,in. J. Lr r . r r r i r ,r . , I , '

r r t l.s p,,rrr.rirs,l(,r's tlrr plcserrr corrnt ilrr pu"c-r.lprrr,i.p,,rrr l.rrr h.rrrt.,

.()rr rol,rit sc tlresser :rr rrrilicu rle l.t pl.t.r ltlt l.r \erurrr Lr

r, I rrne plrarnitlc ì $ri,rlirs qrri rcsscrnbl.rit.rrr r,,rris srrr le,;rrel

,'rr rlrit coutunc dc bnìlcr les c<,, t\ .lrs .,ììt'e,Ì\,,',,',ì,.,,,,'.\l piecl dc Ìa plranricìc ótairnt .rrn.neelcs tlrs rr,rrlLL, '. ,ì, ,.

l,ìr5\rs bârbes, des .ostutììcs (lL' l:Ìrìtìisi(. cl(.I lrri' r err.rr, rrt 1,.

ìvrcs cles poòtes lìtìns ct ittÌlilirìs, eììÍr,ìurrr\ l.\ ^1,,,(,,//,

,1,

l'Ilci. Iìocc.Ìce, PóÍ.Ìftluc. des purehcnrìns p|c.rerrr ,t ,1,.

rìììnuscrirs onÌós de minianrres; cnsurtt, c it.rl nt ,l r t,.r',r','.llc ferrrmes er des obiers de roilcrtc. cles p,rlltrrr'. 1l{\ ,,ri,,,,',dcs roiles, dcs fausscs nartesi plus h.rLrr,,rn u,r',rrr rlcs lrrrlr'.

dcs h.rrpes, des échiquiers, cles tr'ìcrracs, dts ulres ,, t,,r', r I

eniin les deux gr.rdins supérieurs étaient eouleltr ile t.rl'1,.,"'qui repÍésenrâicnt sLrnour dcs Ícnrncs, soir clcs bcrrrrc.;r,'r.r,,r

les nonrs classiqucs cle Lucròce, dc Cléop,ioc, Jt |,rrnrilr, ','rrdes be.rurós célèbres clu iour', telles que tlencinr. I tn:r Àl.rr ll.r.Ìlintì er Nlâri.ì de'Lcnzì; rous les r.rbleaur clc Brrlt<,l,n,.,,,lell.r

Polta, qui en fit lc sLrcriiicc volonrrire. et, p.rrlit-il..rrr*rcluelques rêtes c1e femmes. chefs-d'ctuvrc clc sculptcrls.li l i\lri(tLÌiróer. "

lnagirrorrs donc un cluelconque s1lcctatcLrr ÍÌorcntin .Ì, i,rN,rr-rs.rrrrc r/c \/i,,,s (l.irurcììt lc \lrsniiiqrìe d.Ìns s;r !ilLr tle ( l:,ç

tr:1ft,, ou bien qLre!qLrc rìbs.Lìr scn iteÌrÍ praposé ì f.rire l.r p,,u.s, '.drrs lc s,rlon) : ìlrr clo'irnt lul le somptucux speerrcle cl'une nrr.irt.

pxìennc en gÍ,ìnlleLrÍ n.rnrreìÌe ct, derricre lui. 1e soLrvtnir tlLs

Page 29: OUVRIR VÉNUS

t- , , .,r,, Ír\ rrìrrrkìrk \ ur' (lrrrr.rrr. he prr Ltlcrrr .r s.rrrt.r l\ l.rI r.r ,1, I

,,,. ( rltì rs( !i !rìi quc ln)lri..1li lrìi rìì(rìì( rrrrì. plrrs t:rrrl. rrrllL

.,," 'rrle pierur',rl en t,rretrrr.le linlltrcnee srrrrr'rrulrorrr "', ',,itìrÍì(,r\ iei lcç,,rr rv,r|lIrrsìcrrnc. 0nc lì)is rlc plrrs ,;rre l,r

,'.,rr,,n elu nu b,rniccllicn dcnrcurc csritnricllrnì(rrr r,/,",, :

r ,!ìr lc rcpróserìti. h " iigurc ÍigLrróc " tlc Vónrrs, est irtrp,rssih[,

rrrrr lcs conclitrons de ltì ÍcpÍéscntrriinì. lx 'lìrisc (rì.('rìrPrt ,lrI r liaL,rxLrìliti " drì nrì fóìììinin, s(nìr c1òs lc datì,ì,Ì ,rgities tk t|,

,rr'. ilc conflirs, d'inquiétLìdes. (;'est ltì nudirclcn t.rrrt qrrÌr,7ra,

/,, (rìrìis irì(luiétânte tout.russi bien), c'cst l.r rrLrclitt crr trrrrt ,1rr,

,r'trr(ãe lmâis 'nen.ìçante

tout aussi bicn) cpi invcstit l rpp.rrr rrtr

irrrìn.Ìlité dcs bellcs fìgures bofticellienncs. Une rcÌÌc I , , r r r r L r I r I r , '

r r

'r'.r dc sens, évidcnìmcnt, qu'érrvée dàns l.r pcintLrrr rrrìrtr ,Illotticclli. Avant d'interrogcr une muvrc qni ìììc scnrltlt lrcrrrl,l rl,Je cettc . situation impure ", ic voudrais, trliòvcnrtrrt. er,r;rrer

qLÌelqucs autres rrdrtãs i,/íp;àtus clìez Botticelli : nrrtlitts rtterrrl..

par tLr lcçon ìncarn.rtionnelle et P.ìr son inquiétanr " r,rtreher rrr'r'

qLìé '. ConìÌent, en génér.Ì1, se dólivÍe une teÌÌc Ìeçorr ?

Dans un premier sens, la nutlité chrériennc est rì ({nrìl'.'rlr.sous l'anglc âe l'hunìliatit)n volontâirc : êrrc nu, sc nrctle rrLr.

c'esr iÌvirnt r()rìte chose snrifìer sd.h.Ìi], lx soLtnìetÍc, ln nr,nrilr(,:

Déjà, lâ nudiré ad.Ìmìquc ótait . pure " cn tant qu'elìc ign(ìriìir l('

péchó, donc le pouvoir rnrrinsèque dc l,r chrireí'. Ènsuitc, l.r rrrr.litc

ritÌrelle ürìdìté tr.rptìsnu1e <,u nudití de dcuil, cì.rns lc geste

biblique de dóchircr ses vêternentse: - est censóe " Puriiicr'- l.'

corps cle toutc "énrotion chalnclle", algrú les dìÍlic ltús prì

tiqlìcs, souvcnt énoncées par les liturgistcs: p.ìÍ exenÌple, d(1rìrrd(r

Ìlnc belle icune fcnllc rro milìcu dc l'église poul la b,rptiscr',

sans fiiÍe surgir l'onìbrc tlirn désir chcz I'officiânt qui lâ bórìiÍ rr.

latalcmcnt. la touche un pcueN... Songeons cluc Botticelli, thns

-. !"trl, t{ rÌ (!1|,. /, /.r,,...".,,:., !::.::;"'';

; ;: : : :, ! u,,",ï"' ",;,. i:

, \ | rÍ)_rnri, fo,, ,rÈ;1,, h,n,

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Page 31: OUVRIR VÉNUS

Le Prcnìer Mirdcle .le sdi t Zé'bbe, aura dô rósoudre. dans llrepróscntãrion de l!ì jelrne baprisóe - représentrÌtion üès désexÌlâli

sée pouÍ I'occâsi(ìl -, un problèrne de ce genrc : urr ploblème, si

I'on peur dire, de dlsaritp(1thìc vtsrelle,e (íig.7).

On sacriíie sa chair par le martyre cl\rnc fois ou pnr h póni-

tence d'Lrne \.ic entière. l-a première de tourcs lcs ruditós d'hunri

Iiârioìì est celle, bien súr, qu'a choisie Ie (ìhrìst pour luì'rrêmc : sa

nudité d'enfanr, sa nudiré d'innocence, dcvaìr IogiquenÌcnr culmì

ncr dans l'hurnilirrtion de Ia Croix. Elle rcviendra un insiânr se

lover d:rns le giron matcrnel, au nonìent de la Déploration et de llMise au ronìbeâu - toules choses que Botticclli a superbcmenr

peintes, iflventânt po!ìr I'occasion d'extraordinaircs dÍâmarurSies

du contacr et de lâ cârn,Ìrion morrifiéc r0rr í/ig. 8,9.). Les sâints

ìÌì.rtyrs sont nus eux ârÌssi, tel Ie ,ldi,rr slódsÍrr. íuúefois driribué

à Poll.riuob, puis rendu à Botdcelli par Crowe ct Cavâlcâ<clleror.

Tels sont aLìssi les saints pénirents, sâinr Jórômc .ìu prenrier chef,

que Botticelli, paÍ deux fois, aura représenré 11u drrrs Ìe ciésert, en

rrain de mortifier sr chair à la nrémoìrc clu Chlistl0r.

C'est ì sâint Jérôme, pÍécisónìenr, qu'est duc l'erpÍession

f rntteuse n u d n s n u d ut Ch istt! i s c q u i, l'inionction à . suivre no le

Chrisr nu ", c'est-à-dire à l'inìirer jusque dars sa suprême hüì1rilia-

rion. Certe formule, qui cuÌminera au xv. sìòclc dans la deuotto

úodc d, conlúgúe les deux significations, rituelle er mârrvriolo-

giquc, dc l nudirér0r. EIle aboutit, d;rns la Iirtérature nrysrìc1Lre

héririère des dÌéologicç nógatiyes, à frire de la nudité unc cordi-tìo tle ld uttì(ri ditlìtÊ : (ìúgone de Ny,sse ou Dcnys I'Aréopâ'

8ire, plus raíd Mlitrc Eckh.rrr, Henri Suso ou sairt Jcar de la

Croìx, chacL-rn À sr façon posera I'étrange équatron tlu loÍ'et dc

l'?rre rrr - rerour à la vilginitó, dépoLrillement anagogique, ìllunri-

nrrirn on hrrirìcnr sorrdain rous les vêtcnrents l{)i...

: ;ï i:ï:Ï':ïÌïì :lìi'ì'.' ïï ïÌ;ï lïìì r

1., Jhri-uànr,rÌre ' - r "'Ì-t"';,.'.-'". cr lr môrr ..rI .,r(

''rrìì'e iL$qriì Iì di*roìì'b 'ôúÌLtnkìr,.ì', .nr,''''"" "

l,':ïlll::::J':i:Ï;ï-::::iï ;iilllÏ'1,ì:lì, Ï',",.rnrcrrtarr;hrir "'"'",1:::::".;;. e,','u,'". ri"'rr'

,r r \rrnquué uÍdtk '0{. a. Í-1.,::ì:: :'ilì."-lì,,,^ .,, u.

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. ìi,i, i.ï1";lï1.:ïi:::l: I " ;;:;: ::ìl ì:ì:. :ì'.

,, ( e un riÍ,Ìible 'n"t """,'ll"'1.,." o ",,,.' .qu'rur r':mrre' r<'".'.':1"' ::'.:::; ;ì"; huÌ,iri', . '."'r''

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, . dÊie,ìce. I oí\qu('r"'':"": ::. ::",ì:,;.,,.nt rc, rrrrrrn,.r.rr'., re nurire ',Lnn,3iÍe-'1':Ï.:Ï.;; ;.; rcm,,n.\,,,n'

l'::i:ü:lr:l:ì::::::ì;;,i"''" .*'*' "'l"ì ì;,'lr.r,,ìiriürÌ: lor-oue l.r mL,o*tt" -

l..rere tlt Lr trlt,, r. .l. I.,r,

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lì'ilï;lÏ Ï"ìììÏ lÏ'ì: tÌ::::::::; ::;;::ì:,ïÏ ",1ì:

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ç.rirrt Ànseìnre' Jant le rrf 'lc cettc c''

l<'lrrd de h nuJrre íim'nine:

r .( ne h qu(ì x :Ïl:iìï.:i::.":ïïll,';*:'ììi''

ì'.'p,l'"n'"n' drr p:s:rnr'me l' I ]i"rì. .ì..1., ,' "" ' ''"''

ì'Egli'( "<r entÍeÍ J:rn' la ch trtr:

Page 32: OUVRIR VÉNUS

.--

. r,,rììi.:, ct là, dópecer \'iyart le futur'ciìtlar,re hrrn,rirr., , , , ( lrirìy, le plus violent, ltpparait! cn cc ra)lc, tÍistc cr

, ,l r rì( hLìrcliesse de Ìanguc qui tait pâlir jusqu'rì l'évtl

.!,,r.nt. riìpctisse iusqu'ì Ìa puérilité lcs plus osécs tlrs, ,. rrrr emes, lcs rutopsies Ìes plus bnrtalcs. Vrici clc.c

, , re.rssez cruelle anahst'de Ìa ltauté coqroreÌlc (í),//,r,r . [):

1 t l)cnutl du cotps est tout et ìèrc dnns l"r le.Ì . I.I 4lt t,, t,. I,t,,tntas uqtníent ft LIuì est st) s h pcau, dun: c,'nnnt

I l\u\ lc Boétit d ìntériaurc pénéniüon rìsttclle, la un surltr lü rcs leÌÍ sooìt 1L1ltsódba de : cettu íónlinitu S'.iú t it1,,, s,rlmrt. sang, lúnrcu, fìe l. Consìdérc: .!: qu s( .rt 1\'

Lrn: lt:s narìrcs. daus la gorge. dans le rcntn : saltrl:. 1',tr

t,,t!t... Ët Ììaus qui rt:pugnLnts,i touchcr núnc lu lxrrt rlt,l''r!t da la uonússurc ou du fLnniet cantnlcnt ttt)t!. lr tt't)it\

trts dó\iftr da scrrer daus ttus brds n :ìnplc st' J *,tt

" C'est ce que répòre ArÌselnìe de (lantorbór'v. rrret rr,,rr

n,oins dc précision fDe coitt\"ptu t'l |Ìdi) .

" Ellc est, h íenune, de fdtc thuc et dc fnnc t\a lstt .t lLL f('lLtil pLts ìtlidiocrcncnt, l,t .ré.tuua tt)ü( l,t.tt1t,! ,\l) ! st h \

L,ìscèrcs s'ÒrurL1ìe)1Ì af t()us l,'s orrftts tt)ilt ds lc la tlnìr, ,1n ll,tstles ctuìrc ttc ucrraìs+u pLts, sous h blnn(ha pcdrttt- ! "

tlu'.r donc;ì r'oir le rafÍrncmrnr humrnìste d rn lÌ()rrl.elli ì!,(I'cxnlnrisnre cle ccs rÍfr.)iìnts re\res nìédié\'rìur ? S.rns tiorre pr rr

v(nìs nors, à ìeur lecturc, eonvoqucr pÌus risénrcnr lrs .nrtl.norrlisnres d imrgcs seprenrrior.rles, rcl le i.rnreux /Ì.rr,,' ,/la:onde de Nurenrbcrg, avcc s.r f.rcc dc vic er sorr cirs toLrt p,rurli's.rnt, tour grouìll.rnt r1c vcrs. l'clles. encore, ces Vlrls qui rr Ìr,rÌì\

,.Ì',16' ifo.,r,i;;.;;,: :l,i hol

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Page 34: OUVRIR VÉNUS

-v

lirlrrrcnt en corps flétris de la Vaniust\s. La cruâuré botticellicnncexiste pourtânt bien. Elle ne délivre certes Di laideur, lìi br.ut.rlirel

picturaÌe - nlâis le . style d'orfèvre, du peintre ílorentin n'cndevient que plus trânchânr. Lâ nudiré de prnition,la nudité dcchaìí o vette, il la conoait bien, il I'a figr:rée à plusieurs reprises,

et d'abord - on s'en doute - dâns des conrexres d'histoires sainteset de iugements inÍernaux.

Pensons d'abord au cadavre d'HolopheÍne, dans un panneâu

des OÍlices (fig. 10 et pl. l/Ì/ : son cou tranché nous ( rcgârde, âupremier plân du tableau comme une chose - ou une absence de

chose - sânglante et monstÍueusej tout le reste du corps gisantabandonné, nu et sensuel, sur des drâps blancs et rouges, en une

version pour ainsi diÍe prrre du dieu MaÍs représenté plus tard en

face de Vénus, dans le tableau de Londrest'e (fìg.6 et lrl, tt). Etpuis, comment ne pas songer aux innonbrables trdités tourmen-Ées, rortuÍées, meurúies, qui peuplent la série dessinée par Boni-celli pour I'F.nfer et le Purgatoire de Dante (les personnages duP"rddrs, eüx, sont touiours représentés drapés ou ailés) ?

Au chant XIll de I'Er/e4 par exemple, les . violents contre eux-mêmes ", c'est-à-dire les suicidés, semblent dóvorés dâns d'inextri-cables buissons d'épines, pendanr qLìe des chiens tes pourchassent

sâns pitié frg. 11). Aux chants XV et XVÌ, les " violents contrenarure -, c csr'a.dire les sodomircs, se conror\ionnenl, nus sous

une pluie de feu, en conrrebas des hautes margelles oìr cheminentDante et Virgile (fg. t2l. Au chânt X\4Ì1. Ies ( séduceurs, er les

"ruffians" couÍent interminablement, nus, fouettós par dcs

diables, pendant que les " adulateurs " sont plongés dans un fleuvede rnerde (srerco, tnerda).,. Et âinsi de suite, jusqu'aux géânts

enchainés du chant XXXI ou aux traitres gelés des chanrs XXXIIet XXXIÍI I r0. Impossible, désormais, de regarder un rru boaicel-

unc \rmple " lolme idéale " de lart : inrp'xsl'l"l'

, . ,..,'..1.,,-r-o'* nonoÍer l tnqurérude moÍtcllc que P'rÍr.. (rì \itr

r, 'rrre rruclité de la chair'

Page 35: OUVRIR VÉNUS

Nudité cruelfu .

" La mort elle-même était de Ia fête...

On ne peut clonc plus, pour complendrc Ì.r nucliré selon Borri

cclli, se contcnter dc rapports d'an:rlogrc ou d'úorroioglr. Conr

prendre la dialecticpre des imâ!Ìes, c'csr conìpÍcnclrc Ì'anaÌogie p.rr

r.rppurr .ru 1e.r de, drftircn.<,. cr l horn"logre pâr r:ìpporr,ìu Jerì -jeu cssentiellemcnt menaç:rnt - quc Georges Barâille déceÌrir dans

ce qu'il nonrnra ü:ne bétérobgiettt. Nous ne pouvons donc plus

nous sâtisÍrirc cle I'homologie qui rapproche la figure dc Vénus

et celle clc la VéÍitt (DI. I ct fi!.,í). I-a Vóriré, clans lc tableau de

I t r^nlonnn.,u"gèrc J;rllrrrrs cllc nrèrnc une â\\o(i:ìr,'n. une

bifurcation: elle monrrc du doigt r.rn onsemble cle scènes liguróes

comme des bas rcÌìcfs aux caissons ci'une ârcâture. Scènes d;líìcilernent dúchifírables au prcmier regard rrr.

Mais eÌÌcs ont été peiurcs par BorticeÌli ct son arelier avcc une

adrnirablc clartó ligurltive, d;rns un ensemblc de quatÍe panneâux,

dont trois sont.ruiourd'hui conscrvés âu mlsóe du Prado (ils

tulert oÉlcrrs cn 1941 !ìâr Iiranccsc Cânìb(')), et le dernier dans une

collecriorr privt'e. Ils offrerr sans doure la transfornrarion la plus

raclic.rÌc - Ìa p'us petinente, mâis pal inversion ou pcrrersior dcs

ì il:,1ì,";Ï:". "J,"Ï:ï::ilì:ïJ':;iï'ÌÏ)ï;

j I

iï: :l'ï.1, :rÏ.'itïit i:l: ì.ïï: ï:" :ì',:ììì-:'' ' r"i' rcpíé\cnÍôe' "":

o:]n..11""."' scníuir prrìr.rrl^

co rìrÌre ceu\ i'"-1"::'1ï";;;:"'" '**"' u'

,, r ',rrrrr'rivic *' "" 'n:'''".'llÌllìu..ou,' a"n- ,,". ,.',,, r,hn. Ìe' deux p"nì':::tll

,;;,". 'e

tr.r,rcrnc. rììç 'rI' . rrle Lrn rrvag< ntrt""r'u

r ie peiurrc J.rrr* rrrr. gc'

, r.,u miric' d'un b.rn:::..Ï:1",.lì À i."""n,.nr.," .r,, 1,.,,'

''f ,,n Ir íuile dcviLrìt Jhutc'''1,.r",r, t.".",," t..t"' ìI"'

,, ,,.i,ìÌrar. râ ieunr í(ïï:"ï::::::ï:.,,".ì" u_*,,, ,u*.,"' ', rírn'Pcrci Ìe Jo' ì' l.'1""'^' .-'r"^a rve. cífr"r 'lrr'r lr

' nc rÍs,to:li1."Ïil1;",*'"ïï"1,;:|'"'".'' i' rJ rrr r

,.l'i :ì.ï:l:lï.:'.:ì:;;; - ì' ;""'' I ^il ii: ì :,

;:l:l;

"*,- ", r'i i1, : :.::':;::-ï:;dreccq!ì.ir Í1ir 1r.,,,,,r"

. rre : rmp(\{ìble. o ." .""' .* , ..r rìn drÌ, u,ril,,r,. \( l\'l,,,otrtsonistr {/'q rsi rl cvoqLre pl{:ï jl;;:.' br*'rrrrc"ìc'.',nnu-s"cn'o'n qu Arr'""' '.'1'"llì:,:;. n,.rre pftìPre \triì\'Lr'| r

.iene*-peinrc'rr'-' rornm<-le tl "l 1,.,.,ì ,oort.,,.'. "' ''a.""""'i' "^

Íel spectrcle To!ìr l€ Íe

crime al'.olu. , r.nilier.,in,,n i qrrelqur |r'r't

vo:,i q,,i *'*..1*'" l.:::ïii:: ;;ì,;.i"ì"..,",.,',. ..vcrs rèrc V.t* trr t "'"'':' ; , de t.rd,.n conrrt Lr J.1.h'rr"

Jôfen,e rru ríÀrr,n eor,'::::::Ì'"j,*,:,';ìn,,e.ru,{ .r, rì,,, ,., rr,

ï,:."ì"Ï::]':.;ì;::: :lil;:ll :ïï.. i;.Ì,ï:;, iiÏli:.(t,ad,i ú t,ltturd t"h,'

1:-1 : i:::: ,,,, Qu",r,.t.nr.. .,p ,,.., r,

mtnt' ne PeLrt' rLri('uÍd'htri curnnìe

Page 36: OUVRIR VÉNUS

,, f. \t,,.,1 ì).tsft itìtt,,' I'L Js L )rt r L urÌ) ìl nrrutDd)

,t t\ii1 tr)ir rrN,\',,tr)ttt4 rlÌntrorÔgorPurs it

Q "'.,,,,,;hl:ï:iïïïi";:l;ïïü : :Íi{ï{

Page 37: OUVRIR VÉNUS

,r Ll.rLse que procure, drnsccs.Ëuvres, l'âssor:iiìtion du'style di)Í.,. h,rri.ellicn erdeL(rc(ruruÍ; tnìnch.Iìtc. repctée..rdr.1 re.

't.rnrc. Voilà bien le aa, en tânt que " í)rDìe d'art", inquiéré

t,ìÌ oìÌ rctour d'angoisse forcóment " enrpâthique " Et c'cst lâ

,rralirriouverte - affolée, puis martyrisée - dc cene belle victìrne

, tÌuri fait irììploser, cn plein c(Èur dc lâ Perìaissance florentine,

! ,í en tant que gerìre i idéal" des beaux-arrs'

Que savons-Ììous sur cette cspèce de mâLrvris rêve ? Jusrenrent,

, rre ce fut te décor d'unc chanrbre à coucher - Pis : d'unc chanrbrc

rtprialc (camera nuziate). thistoire sociale cle l'ârt, hâbituée à

luser lcs ceuvrcs en tennes de fonction rì6, n'a plus guère de diífi-

. ultés à comprcndre le Iien entre une pala d'auìtel et le rcmps lìtur-

-rque de la lrcsse, par exemple. Mâis qlr'est ce qu'une ojuvrc

pcinte porr un lieu oì l'on consom." ""

0uir de noces, oir I'rn

.Lrrr, oü I'olÌ fait I'arìour, oü l'on rêve et, peut-être, oò l'on

nreurt? Les panneaux, quoi clu'il en soit, flrenr commanrlitós ìtlonicelli en 1483, conìÌìe cadeaux de.rriage destinés à (ìirn-

nozzo Pucci et à sa nouvelle ópouse - la OTemière érant monc ttn

iìn âupir'âvart - Lucìczia, fillc de Piero Bìni rl7

C'ótrient, en réalitó, quatre laml:ris 6pallioe) peints pour les

quâtrc murs de la chanbre (fì8. 19-22 et fl lV-VlÌ.) lls sont un

peu à Ir vie privée du couple ce que les prétlclles sont à la vie litur

giquc cles clévots florentins : des exenrplo, des lictions moralisrrnres

choisies iout expÍès p(:ur la situation, pout l'occasion ll est pro

hrrLrlc que rotrs nc \'ìurúìr\ i.ìììì.i\ rn -.rp IìÕÍr âve( qrìui eY'Ì'rF

nrent ccttc fictioì1 corrtoise - ct, surrout, çí-uellc - fut choisie pour

honorer lc mariage cìu icune encleLrilló rvec: Lucrezia Binìrr$ (ì'rr-

tlons-rrous de juger ce qui, à premièrc vuej, scrnble un cadeLru dc

très m,ìlìvais 8oôt : il nous m:Ìnque, à coup sfir' llì clìârnière privée'

lc Iien associatif qui permìt âux a$eurs de cet échange - conìnì'Ìn-

tl I t),,t, N,^!,4n;tuci ( rtnlr ""','rr rll.,1,r.,,t. L, I h.Aç inrcnht.,I,,. ,,, ,tr,,.,,rf. !r l,.rs

Page 38: OUVRIR VÉNUS

,"',i;íri ìÍ. ;ii'íír;l,17. Sr tl',' lnÍLrrl

'.Hìsbne rle Nastdr'o dcdi(rt\ri (rìr' r Il.

.lérâil: l.es vúòÍes dévotuilrr.,, $.1'.,r.1482 l'181. (l(:n.rrli. nÌ 'r'

Page 39: OUVRIR VÉNUS

t,r ,,' 1r rrrrrc, récipiendaire - de justiÍier la représentâtion, d:ìns

,,,, ' rulrrc i coucher, d'un si " mauvais rêve lle u.

\ I Lr' qrc râconte-t-il exactement, ce " mauvais rêve " ì l,c

, ' r..r eplouvé à la vue des tableaux s'explique en partie - n.ris

,,, 1 ',rre sculement - lorsqu'on sait I'histoire qu'ils refigurent :

, rrrre histoire elle-même fort étrange et qui, déjà, laisse à son

L ,,, 'rì {entiment pénrblc. On la lir a la crnquième "iourncc", 1)rtinétofi de Boccacel20. Cette histoire â beau raconter dcs

! \ ! Ìtr.rììentsr des choses du corps, on ne peut, à sâ lecture, que sc

l, , r rì Ì'évidence de son caractère essentiellement psychìque: lcs

;,',,b1òmes d'"empathie, la traversent de part eí part, en sortc

, rrr lirn ne sait jamais très bien si ce qui est décrit se passe object;\t rDcnt (devaDt les yeux) ou subiectivenlent (derrière les ycux,

,1.rrrs la pensée). Même \e happy end a quelque chose d'incompÍó-

, r''rlrle. ll est d ;bord qucsron d'eííecls àmoureux êprouvé\ riÌìì\

rreiprocitó par un jeune homme: la femme qu'il âime demcurc. insensible er dure, (aÌtiera e disdegnosa). ll est donc question clc

úoLrleur psychique /r/o/ore.), et même d'une envie de suicide í.lisi-dero d'xccidersì).II esl question de la dure loi du désir qu; s'.ìc'

croit lors même que décline I'espoiÍ (qlnttto pià la sperunza nt.ttr-

caua, tanto lìià nlultiplicasse il suo amore)121.

Les rableaux de Btrnicelli pÍennent Ìe récir âu poinr oü. " pour

mieux çà!ourer son ruurÍenr tper pìu I'ot.t pcnsap a sun pi.t-

.ere, .omÍne l'écrit Boccacc pâr euphé[risme), le jeune holÌrnrc,

nommé Nâshgio, s'égare dans une forêt de pins (íig. 19 et pl. IV).

C'est là que, tout à coup, ^

lien I'dPpdtìtion, précédée par " krrrgs

gémissements " er ( cris déchirants, (grandissìt1o pìdl1to, dbissini

messi) . lie ieune femme nL:e (una bellissìnú gioudfte ìgnudd)

colrrt vers Iui, aÍfolée, hurlante, poursuivie par deux . énormcs

chiens " qui la mordent, et pâr un cavâlier qui, épée en nÌâin íco,

1, r,;i*!; ìp:ll'l :,,,.,:."",,.

Page 40: OUVRIR VÉNUS

uÍo slotco in tltdtlo), <la menâçair de nìort er hurlair dc rcn.lfirrntes et odicuses paroles" (lei tti morte con parcle spauentuj.lì ,

uìllanc ninactìando)ttr. Telle esr lâ vision : eÌle enrpÌìt le hénxd'unc ( srupeur môlée d'ópouvante " (marauiglia e spauento !:llntise nellanìno), Il cssaie pourtant, bien que désarrnó, dc fair.c

front âLrx chiens ct âu cavalier Mais cclui-ci se mer ì lui râconrer -comme dtrns lcs rêvcs ou daDs les récirs orienlaux, selon une tenrporalì(é qui intenonpr er contrcdit, bien súq l,urgence er Ìa vio,lence de la poursuire - tous les événeÍÌenrs qxi ont rendu possiblcune telle . chasse infernale t::: ".

Et voilà que s'icccnrue encore te côté " nlâLìvâis rêve, de cettchisroire: le récit du cavalìer - qui sc présente à Nasrâgio commcun revenânÌ, < coÍÌciroyen ' fantôfie (io fui d'und tkedesilla terÍdteco) -, cc Íêcit n'esr aurre que cclui du desrin propÍe du héros,desrin projeté:ì la fois dans lc passé (cela eìrr lieu aurrefois), dânsle préscnr (ccl.Ì aujourd'hui fait rerour ou Íevenance) cr dins lefutur (ce que tu vois de moi est mon rounnent ércrnel, cela mêmequi risque de r'arriver bienrôt et pour toujours si ru cèc1es au déses-

poir et au suicide). Dorc : jeune homnre amour.eux et jeunc fenÌmc

" insensible et dure ". Mais, là, il se suicìdc Ie revenalt précise :

<avec cet estoc même que tu lre vois en llain, ef doì.1insisubir lcs tourmenrs de I'enfer. [-a jeune fenìme, " qui ne s'érâir pas

repentic,! meurt à son iollr:

. En chârimenr de sa.rlaúí [per lo peccato della sud cÍu"debà1, cr d,e la joie qu'clle ressenrir à nÌes rourmenrs, elle íut,tolìt conìmc moi, cond.mnóe aux pcincs dc I'elÌíer. Quând elley fut descendue, on nolrs ìnfligerr ce cloubÌe chârimenr: :ì elle cle

fuir devnnt nroi, à nroi-rrême, qui éran siépris de sa pcrsonne,

dc la poursuivrc, n(Ìì conìne une femme qu'(nÌ ídore, nlâìs

Page 41: OUVRIR VÉNUS

comme une mortelle ennemie, Et, toutes les Íois q,," 1, l,rejoins, ie la tue avec cet estoc, instrument de mo\ sui.al, I,lui fends Ì'échine. Ce cceur dur et froid oü ne put jqmai, ,,,,,, ,

amour ni pitié, ce cceur et les autres viscères /4u"1 "oor...

,,r,l'ôhte ifiteiora ìnsiemel, ts vas Ìes voir à Ì'instlna . ,.,

',,,arrachê de son corps [le caccio di corpoJ, pour en !1,,,r,,, I

pâture à ces chiens. Mâis presque tout de suite - l" Irui"""u." ",lâ jüstice de Dieu le veulent ainsi - toÌrt se pâsse cenme si ,.11,.

n'étâit pâs morte. Elle se relève, et ìa fuite doÌrlou.\o. ,".,u,,mence, avec les chiens et moi-même à ses troustat. $"qu" u.,,dredi, vers la même heure, ie la rejoins i.i a, lq -""r".',.comme tÌr vas votl24. "

Il va voiq en efÍet. Car le récí continue, il se dédqu5;" ",.,.coúrme comme la répétition en actes de ce qui vient 1o,,. 6'U,...

ânnoncé en pâroÌes íÉ9. 20 et pl. V) |

" À ces mots, Nastagio sent la terrelr I'envahir. 4unnt direqu'il n'e pas un poil sur Ie cotps qui ne se hériss( ll reculeItiúhdosi adietrol, regarde I'infonunée leune íemn, ct. pleind'épouvante. (ommence à aftendre lâ besogne dr ,"ur1t..Guido, cependant, a cessé de parler [Íiíito il sro \donare].On dirait un chien enraSé. festoc au poilg, il co\ sus à lajeune femme. À genoux, happée solidement par les,,r1,ir.,r,

1"malheureuse criait grâce [grìdaua metcé]. De toute q iorce, lebourreau la frappe en pleine poitrine et la trav€rse fqrtre en

victime s'écroule, face conrre teÌre. mais continue d.\rrle. .r,pleurant. Le forcené se saisit alors d'un coutelas I i n6 tu"

rl^r'n t' N 'nr'r" l

tnrnnr'Nlil. l{'litlRI J " '

Page 42: OUVRIR VÉNUS

Ìe|\ l,tl)ri ìrcllc nnil. ll crrr.rirlt c0:rrrcr lcs Iiscèrrs iì\ois|ì,Ì,,r,

ll"tritr,tut,tk ìl<tr11,( t)!:Ìu nltH tt):'t ln ttrlt u/, qrì'iÌjcrrc.,,,\ehìins. er quc ccs lircs.ritanies dór'orenr:rLrssitôr. t-r ierrrrr

tì'rÌnrt sc,elèrc ct rccomrÌcncc ì ÌLri, !c,s li nìcr is,rrlr,rr.r/,si luò itì l)iì .! ,rrnì .ìò n lrrs t: loso ìl

'n,tk1, ,rvec lcs chitrr.

tlen ièrc eìle, qLri r'.rrlircnt p.rs cle h clóchìrer; l-e c.rraliel s,rurc ,r

ììo1ì\eìu sur sì nì(nìture ct rcprcnd rrr esroc. Fln pcr tle rcnrps il

hrlcnr Lrin. er Nasrrgio ìrs pcrdit dc lLrc rr. "

i p.rnrr dc ìì, cornmcncr: ce quÌrr pourreìr eppcle, Llrc ólabrr

rrtir)n sccord.rire : urìe iììstìrÌnìcnttìlisirion rroralc dc ccrrc r'ìsirrr

Ll horrcrrr si puiss.ìnr( rr l.ìÌiJiqre (1Lr'e!le cnrpiche. pour ! ìnsrant,

toute rralìiòrc dr cl.:noLrenrent. \1.ìis. ipròs lcihoì, ricrrt lrr

rrlll( \i(,rÌ. I . icunc héÍrs trpìqrrenrenr roscLrì, si .e ìì esi m,ì.hiiÌ

rJiquc - i,r drnc eoneeloìr un scén.rrio d unc gr.ìndc pcr\crs'(1 :

ìl org.ìnisc. ,ì lrndrcir er à l heLrre Je l .rpp;rlition rcrrìti.Ìntf, Lìn

\(ntrrrÌru\ lrarrqucr í,,Ìrr,Ìiíì.nnka\!( rl,ph:strt dn nLngiue) oi n

' .r!:it \L,rftn,r (lc c(nr\ ìincrc l.r icLrne Ìcnrnrc ainrée tle renrr err pcr

\,,,Ì ì. ílÌ,/rrr,t nrcnan la sonnt ,1,r N.r-.r.r,.jr,, ,rrr.rr.r. Cel.Ì

,'l,tclrr. il prencì soin - que ì.r úernoiscllt tl,nr ilét.rt cpris iirr pl.r

.ric i l eÌìdílir ()ò lì reile rlci.rrt sc clirorrler f.r l lú,!o ,lt,r d,n eutl lr!tt) intotoìit()tt^. I orsqur lr . chlsse intcnrrll: " sLrrgìt .ru

rriliL.u tlu b.rnqLrct. " eh.rcLru t't.rLr crnl'lc Je l.r surprisc, rlcrr.rndc

.e qLr'iì t,n est. l)rrJ(,ììne ,r€ \.ìir réf(,n(lre. " \l,ri: l:s d.rrnnús sc

t r orr L nt cìcll.i prrrrrrr lcs coovii'es //i.q. 2 / ri li. \'/l. l c dóso(l, c ct

.ì rerruür Ìì( s tìpiìi\.'r(,Ìrt que lors.lue lc i.rvrrlicr aLrrrr rcfaìr rout le

r,eit rÌt scs rorr|nrtllts (t)rrli lo ltrtt rutu,t N,tstr.ri.) nr.hl lrt./,1,,1 . |,rÍirl ltxúeution s.rehèvt. l..r cl.rnr,: er lc ear.rì;cr dirp.r-

f,ì \\rrìt I . " fr e rst ìr: deroLr|nriot 1fií. 22 tt l)1. \'ll) :

Page 43: OUVRIR VÉNUS

?

" Limplacablc fìlle qLr'ain.rit N,ìsr.ìtÌi() lor rrLr rrorrt,rr. , ,

personnes que la scène avait Ie pÌLrs cifr.ryócs. ljllc rrv,rrr r,,rrentendu et tout vu distinctenìent. En sc rcpréscnrìnr lì (flr.Irt,[rìcordaxdosi della crulelr,ìJ qu'elle avait roujo rs ríìììoilìrr( .r

son amoureux, elle se rendait compte que la scènc Lr ris,rrr

avânt tout autre spectâteur Il lui sembÌait déjà fuir b furLrrr rINastâgio, et que les mâtins bondissaient à ses flancs. tillt.rrrressentait si grande angoisse [e tanta fu la paura che di qut,:tt,,

le nacquel qo'elle voulut parer à route óvenrualité. [...] lllk.donna son consentement. Elle se chargea d,annoncer elle-nrôrrre

son parti, allâ trouver ses paíents et leur dit qu,elle serait hcLr

reuse de prendre Nastagio pour mari. Ils en furent égalemcnr

très heureux ftr clre essi füron contenti mobal. I...1 La visionterriÍiânte que j'âi décrite eut un autre résultat que ce bonheur:La frayeur ébranla à tel point toutes les femmes de Ravenlcqu'elles Íurent plus dociles que par le passé aux plaisiís des

homrnes [pii arrendeuoli a' piaceti degli uomini] rzt . "

Comme Freud n'â pâs manqué de le remarquer, même les pìusmâuvais rêves visent l'âccomplissement d'un désir12e. IÌ y auraitbeaucoup à dire, je pense, sur le cârâctère úrrd smatique des choixfiguraux botticelliels - choix narratifs, spatiaux, lunineux, chro-mâtiques -, en prolongement de la remarque si juste de \üarburgsur le caractère mi-éveillé, rni-eldormi, d'une peinture que "han-tent encore les images du rêve,, même lorsqu,elle " s'éveille à laconscience du monde extéíieur, pour ie représenter avec sâ

fameuse pr:écision d'orfèvre130. Disons, poLrr faire breÍ, que lespanneaux de Botticelli empruntent an trauaìl du figurabte psy-chíque quelques traits cârâctéristiques ayant tous pour effet de

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perturber l.ì logique de la

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''","n,..,. ..r,."i""'illl'"'"'."::'-" : .'.,ì \, r, ,. , ,, ,,

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iÍ, -;,*t_1i, -Íi#--i,-l:;1.",,_.::::,:;:t:lïljïilïi:;ïÍ:ï-,

ìi',*ï'.t''ffit*uÌimi:iiril:::ïì;ì ;ffi ïi;ï, ilïr ri::,:,i::,::i",;:,::;";:,,::.,;:i,ir,,:ffi i',,#ï:,::.#

, , r,r rlccasionnellc, ln souverainetú du crrci cn ees

' , ,'.,,'. lì'tdcelìi mrnifeste une stupéfìanre ìnsensibilit(

.,,rirrìsquesuscìesonpropretraitementdel'iconogr,r_

, r li,.c,ìcc créait un hiatus péDible eorre Ic mondc módicr

, l, rsscs infcrnales, - celles que l'on trouve chcz Césiirc

r I' reh, Vincenr cle lleLruvais, ou dans ce genrc dÌruvrrgcs

. , ',1t , tlmt monlclrl - et ll1 donirante scxuelle, pcrsistrrntc

,1,Ìì' lr dénoucmcnt, du récit de Nastagio Botticellì, ìtrì,

' ,, tl.rrs ses pânneâux un type véritrblcrnent abcnant tlc

l, n : c est cornnre sì !'on voyair sÀint GeoÍges s'acharner srrr

'' , trirìje\'e. ru hcu Je rucr Ic drrgon À r'roin' tìuc. rrr'' rr

'1 Ì l.ì.r,ìtÍndict()n, lecorps nu de Ìa jeune íenrrnc soir ccll

,,,, Jìrir ìl iaille exrirper tous lcs dragons de nos désirs...

L r Llcuxièmc rrait clìrrcréristique est le uauail itrccssanr ,lu

I rt./,.rÌ2,,r, qui sc rcnrarque dans les nombreux et subtiìs jerrx t['

' r,,ir fìguraux : par exenplc, I'associarion de la grande bìcssLrlc

, L'r' l:r chair avcc, iuste rì la verticalc, cette " fcntc du ciel", cctlr

t.c de crevrsse mónagée par le peintre dans la masse ferrilltrc tlc

t\,ftí 6g.2A et ï1. V). Disons qu'icì comnre dans une pcrc,:p

,,n ()uverre âux pouvoirs du Íantasme la srructure du licu par'ti_

.rpe " e rnpathiq ucment " à la violence dc l'histoire: corlnrc si l:r

hìcssurc infligée au personniìge dcvenair celle cle I'esprrcc totrt

entìcr, cn face de quoi dcvrrit, peut'être, se clivcr, se déihircr notrc

regrrcl lui-mênlcrrr. ll est ógaleDÌent frapp.rnt de consrrtcr'ì qrrcl

point cctte forét se nreur, se transfornre d'un parucau à l'.rutrt:cnc.'re toute hérissée de ramures brisóes dans le prernicr prrnrrc,rtr

(lìg. 1') et pl.lV). elle se déchilc littóralemenr d:rns le clcuxiènrc.

connrc une plaic oLr conlle urr ridcau de théâtÍe (fì$ 20 ct t)l V)

polìr s'éctaircir et se p.rcifier enfin, çc civilisel dans lc íoisianì(

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Ot. 2l e! fl. Vll. l.à rcpíóscnt.rir)n dLr nüri.ì8e rìrrr défiliriverìÌ lrremplacé les tÍoncs sauvages paÍ des colonnes dll drti.? inìl)(.r,r

blement synìétriques í/È. 22 et pl. VII).

Que le lieu pârticipe cmpathiqucmcnr à la violence de I'hisroilr

et à tous ses s!ìspens psycbiques, j'en verrai pour preuve supple

nÌentaire ìes âsy)ciâtions presque obÌigées que cete forêt suggirr

âu lecteur de Boccace comlÌìe au spectateÌrr de Bonicelli. C'est, clòs

le début, une forêt essentiellement âmbivalenre, porteuse de potcn

drìirés conrradicroires {comme le sont, par ailleurs, les choir

encore incertains du héros). D'un côté,la mélancolie suicidrire dc

Nastagio et le tourrÌìe'ìt infernal de Guido évr)qlìent puissâmment

Ia . Íorêr des suicidés " que Dante avair décrìte âu rreizième chant

de l'Èrler et que Botticclli aura si cruellerrent Íigurée en ranrures

brisées et en chasses iníerlales116 (fì9. 11). D'üí autre côté, Ià

pinède de Chiassi, près de Ravenne - oì lloccâce a voulu sìruer

soÌ'Ì récìr - est nomnìéÌnenr désignée, dans un autrc passage de la

Dìt'ìne Co,nódic, comme " paradis terrcsrrerrt ".Urr troìsième trâir câradéÍislique est l'.tpp.tlìÍìon de I infoune

au milieu d'un récit pourtant disposé de la rnanière la plus for-

melle, la plus . symbolique , qui soit. C'est " Ie creur et les viscères

âvoisirants " de lâ teune femme, óchoués et dévorés à I'avaDt-phn

du rableau ffu. 17 et pl. IX). C'est I'chtruìllc A\rí srrrgit devanr

la conséquence fatale, écceurante, de I'agression, de

ìr blcssure er de I'eutaille frites à Ia chair Tout cela évoque

d rrlleurs h fredil(clion. chcz (errain. aureurs antioues. Four ce

que je nomnrerai les . accidenrs de Ia forrnc " - les rlétanror-phoses. Aussi, les viscères dc la jcune vicrime gisant sur lc solde la

forêr pcuvent-ils renvoyer, d'un point de vuc hurnaniste, au récit

dc l'jhilomène, dÀüs t-es Métanorphoses d'Ovide: c'est unc ieune

vrcrgc que ri,rle \xr!vrgenìenÌ. et.r phrsreun rcpr'ìc\. \or pìoprc

,,, .ìnìee eüen"::i:ll.ïl:::';:jlli:;';l:Ì' '- "'J:iilïÏ,iiìil.lï:;"""n."'''u''I '"]"'''.".ì' i"'ii' u *""0n"*""'

,'",11','ìr)ÌrÍrrìt' elle (heÍche á

''; :';' ";;";ÌienÍ Ip'tt' d! et ''oidts

d' "tttIt* I t' t t'.t l

" ( ìe.Íra,(âÍ::i::ï.:::ì::J;:ìì.:ìl:l:ì:':. .1r.,,( fdntdu'tdtiqu( cl q""' '1..j'd. ,,,^a. .,..,,,.,,. . .l.

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. 1r.i.rr:rn.re.ro,nrain' i.,*:Tï;.';;.;, .i /,/. r\ \i,',n.,u" t" Premrère directron tf

. l.ï1. . """ "ì. ,o"* -"*. Ìll,:ïi:1,"".,.1 J::::l ,ì.ì

r , .c que I'on aimerâit âpPelcr un.derìi o-,,.**" *," u"",',.

' " rrc? Qu c't cclà'sinon'''t*un.'.':'l or.nu,,n g(\rr,{t*r'| rrrr

/,1,rp", .ne \ouveràine u*'**"'-'_-,,rl,,rfi, a. ,.s,,,r", r,*

, r, o' ,ui ,:':"i'l::,,:::::ï,1,0.,"..,u,,r,-. r*,,,.. ,llr. ìevccs dc ra !,(Ì'| ii" _r .,

deç rcmnrnr r rr).,*. \.r,rrrL,:.. d'r ca,arier' er d'

"ì:ï::::]::.;,: ;,nqr cr. p rrrr,r,, r'

'ri,) lìrerì qúr' mrrq J(:\r r! '"'

,,,:ììì':' ;ï;:.-'.-';;,;J;,,;:,'J::J:ì::;: :":lil l::. :,r'mptirmt. utte

rÌ..ìrÌcìnr |.rr.(r'[rìx'r' l,*

repôte rythmrquemenr'.:::lllìÏ:," r.étrniut Jc r., srh.r'',r"nersonn3gc' ou

ute la rernlor.rlrrc ,lr rptr,

ìn,"g.un,.. d" ,'ìime cì.r'il inv('rìt t('"ï *,i".".nn..". t.,,,,,

*".,,a' L)U 'f insisre (omme une hant

q,r'"..nt"l t'itp"t".l'ìotíe ÍegâÍd'

Page 46: OUVRIR VÉNUS

,. Nudité psycbìtptc :raftra it du tra ncìt,t t t t

Mais qurelles c()nlcludons rirer dc I

a',,"" or,u"o.,t".r"r*," ,r. r, ,*i,",'l''t cela au Poinr rJc vrr,

jeune femmc pou15rÌ1ivi" pr. t. ."u,,t;.. .ll' d'a&rrrJ' pourrqtroi I,r

rien dc l'Ârr, à .".6rrnarsunce, ,r....t$-elb "'" ? Autun Ài.t,,-

ron Ricn pour-, rr. d.,Ì.,icunonìre.,llllll'ïl:l'.", u.',*, esr r.erenrenr ,exucr.. 1 .,.*", o" ,,,, .ìn"ì-..:::l

cx'c:'r,. ., (rrir 'crrlcmcnr ,nr:, , re reoit i,rrn.11. .1,. ,

''!iitrq'.(lrÌ'rr'Ìrì\pjì

.r,,.,; .r...r,. r"'"ln" -,,.,,...';,;;,.;;: ' Ìc\Í( dc rio.c.k (. rc

c,'"rr" "., r,,n,.i r, dc.r'..; ;.;r:"';:'-,qt'; erre e't nLre p.rrec

ar,", q,.ir. ",, ",,. r",..,r,"..,;.;::''."t

Pst'hq!rct':'. rt

a'"pp","i ,.,1:;,'i*i, ," *;,;;,';;."" l"'ière est de s'rylì!

que tr ,ìudiré ,., n,;/ìeLr tlu ,,"0" "".,1'j"] 1]",_,.1r.,',,*,""

;:y",nti fis 2 t,,! F|. v t,-...,,.,.,,,,"",,.;,,,;.,ljlli;. ïllrevc, :ì Ìa irin .1u *,r, sìècJc,, onr monrré

n"*o ," *t,*J>.,,r. .,,',"" i,"r"ïi..,'""' rbrce Ì)ensons à

nnlens de res dirigcr r'-"r,n, t nl,.nì'* tur Les Rôucs et les

ì r.r roìs cìes " ".",ì,,,r,

,.r,utì"ì,l,"i"00i,"1,',.11:'""0'.." *n,n,,',,Ììcnraires) ct urc scè,rc i,xonsrue o" i.lìI"'t"'

psvchiqrres élé-'rre nue surgissant au

. lnrrlcrois : vcrsìon . t orclel ', si jì,sr, clìrc. .lo. peirrres p:rr Bortìcellì qurnc sièclrs plrrs tirt r"

i rcs trpirlrcs tlc nLrtliti ", l'reuci er l-crcneu i ,rrt

' ,l,..li |ì clìalccÌiqLrc sous-j.rcenrc ì eettc phólorr.lrro

't t' titt n,n nuc. l'rcLrtl óvrxluc rt .rborl Ie " phisil clì rhi' , ,,nìrr iridlnt dc ìr vie infantilc : " Dans lc p,rn.lis. le'

,',r ìus ct ni)Ììt p()inr !k'honte, jusclrr'.rr nrorncnt ,rr l.r

1 ,,ìq(ìis\c s'Lt!eillrnr 1...1. I-c rivc pcLìr nors r,ìrìi.,,(,l t Ll,rns ce p.rrrdis 1...1. Lcs rêres cic nLrclitú s,,rrt .l,u'.

I ,1 .\bìl)itr1lrìr{r. " Llne Íois érìoncóc l,r drisc. survicrr,lr.r

,, ,r(rììuìt le conrre-morif cli.rlecticlue, l'.rrtirhòsc .ic cer rr',,

"r|,,ecrrr. Ie ".()Lrchcr dc'lh.rnltos" : "1.. I il ÍìÌrÌ r(rr , iil,r r

,1, . ,hns lcs rêr'es rl'cxhihnion, dLr rcriruìcnrc.nt. liìnrprcs,r,rrl, Jrr rôr'c lcle nuttitél pxlientc1c l.r li:rcrion tlLr sce,'rrl 'r'lrrehiqLrc : clìc est tìue i cc qLrc l,r seène d crhitriti,rr c.r ;'.rrrr..rlrre r''rrr.r irrc rr'gre'rrrrre. I'uur' rrrrtr.rrr, ilr,.,'..r"r

rl'lc, il rrulrit i.rllu nc j:rnrrìs rcvivrc la seène. Nrrrrs r<1'.rrl.r,r,'.,,rc du serrtiment ci'ôtlc p.rrrrlrsú. Ì e rôr'e s cn sclt porrr rrrrlr

I t,,nlltt Jt t .l 't.t,s.le ,,,a. \(r, n ,,ia ll,it(r. ,,i, "

\,, i,r

, rhibnìon doit itrc crrìtiouóe, selon lcs cxigcnccs tìc l,r crrrrr,.r d()it ôtr€ intcrrorrrpuc rl:. ",\ussi doir on comprcnclrc lcs rêr'es clc nutlitú conrnr, trr,lrr*.

ìrrnrobilisós cnrre pÌnisìr er inierdit : les dcLrx mouverrrcrrrs .,, rrr r.r

rlicroires plodrrisent une làHb'sit dtr ú)t'ls dl,rrrJri l,,nq rre [. t,].1,rr J crh,hi.iol rer" d.rr' l,rnc,'r..e L i\, t\'. r.r,r . , ( r

'c1u'il íaurfi'rit intcrpriter ll coLrIre c\t.iÌordiìì.ìiruÌìcnt . ri r1 r ( (

dc la lcunc tennc peintc pir tsorÌiccÌÌi drìn\ cl'trc forir d,,rrr ,,rlr,s.rit si ellr csr parrciis énrrique ou enlcr de cru.ruré). l)c sor .r,re.

It'r'cnczi conrplòte le schórnrr freudicn cn indiqLlrnr qLre l.',1.,,.

Page 47: OUVRIR VÉNUS

,2ì. t . ||d\4 Jc \,,nr.,)d \i i;{:iiì"1,: ì:ï,t;,ïtí:ir

i,.,..

' ',rkrrls((nrlÍ:rrli.l,)ircsp(r!(rrl .rrr\\r crtlr.rì(fi.r rrrr 2,4,r/r'.r'i t "t ls slr.t.tttut, ft,rv1rrc lc pl,ri'ir ser4rit;rrc rt rsc, lrri rrrssr.

'Lr l.rrq(,issc:,ì ce nxrrrcnt. lrr rrLrclìtc ist ì eolrpnrrrlrr'.,lrt il,

, ,,,,,( urì (nr('yc11 rj'intinricl,rtiorr ", rrn lcrvoscrrcrrt rl<ilrrsrrrt

l .rrrrorrr cn chasse uroftelle rt tlc l'.rttr,rction trr ripulsiorr ,rgres

,, rì. l)e ce poinr cle vuc, I'histoilc Pcinle pLÌr lÌrrtieclli .llre rrrrt

, l.ìire réponse structurale au dispositil nrytbiLluc tl't\ctioI : Ir|ctl .rr se perd, nudité apparíis:i.ntrj, ptris Lrnc rhtrssc .rvec ehiers

non pas la Íenrnrc cotrprrbìc tìc s,ì rìrrdir(i. rrì rrs

' , 'rrnr..,,upable de son ph\ir Jc voir rrr.

{ ìe que les panneaux de " La Chassc infcnr,rle ' rì, trrs rìrìrrr( rr

, rrtin, avec autant de bruraliÍé qLre dc sul)rilirú - cr rrr.rlslc l, l'.r",1,rer final, qui rédime et refuulc tolrte l.r violcnce tlc l,r11r,rrrtr0rr

tlry.22 et pl. Vll/ -, c'esr qne Id úu(lité est trtss,;L',lt r,;tt tr ,1,

' nd té. Le rreud airsi lornré cst ìndómêl.rble : il sLrflir, p,,rrl l,

rorÌ]pìendÍe, de pdrcourir, dâns le Íécit dc lloccace, ler crtrpl,,r',l

r erbe saccrarz. D'abord, il cst écr it qLre lâ iusrice cle I )ierr t sr sevclr

ì punir et à " châssep la cruauté cn nous (/a crud(U,i... t,t. t t,u I't)i.rj. Ensujre, il nous cst dorné dc voir que chrsscr h errrlrrr.punir la . fenìnìe inse siblc, au désir de I'honrnre tlorrne licr|r l,r

plus cruelle des chasses. BrcÍ, on n'échappc pas au ccr-,ir',/r'l,r

./'rdríl: Boccâce nous avaít prévenu que solì histoirc illustrr'ruit

les malheurs de l'amouÍ et les prospéritós de lâ mo*, nônrt si i[sbanquets vìendraient r'édiner et refouler route la violcncc rlc cctr.

clialecriqrc l16. Lc dénoucnrent hcureux du Íécir cst fort pcll vÍ,ri

semblable au point de vue d'une psy.rologte des perconnrgcs : olne voir pàs bien comnìent lã terrcur âiouté€ au désamour rÌlì()rrlil.

chez lâ jeune indiÍfér'errte, à un sentimenr d'amour sincèrc t)our

Nastagio, ni comment les " fenrmes de IÌavenne ", sur la brse

cl'unc telle violencc, aurorlt pu deverÌìÍ " plus dociles cluc p.rl le

Page 48: OUVRIR VÉNUS

fxssrrrUx pl.ìisirs dcs h

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'"r'rr'rrr'rr,.r'rrrrc ,ìlj i ' ' t.rÍrr'r rp,'n1',, 1.'

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Ì,, \x\iìis p.Ìs cc qui nr'afii-\,ìr." NoLìs diÍ{nìs ìei. f('r r t)x,,r,e lìciclcrger', (tue "h pÍirenc€ cst nmcntic tlcvitnt ',,1'' Ìllle v esr anreuée dax lr nrcsurc oir qLrelquc chot lrLi

\, er oir cllc nc sâit p.ìs callrnr cel.r lLri est afrìvr.: nì rrriìrrrr

r lri est alrivé. (jel.Ì s l.r'.rit onrol()gique ftrrú,rrncrr,rl,,Lrt lirc er cìc s.r parcnr;1ç,,1 l'.rrrgoissc. Ììôvcr signilie : Je

'rs p.rs cc'qui nr'rrrircir.-'

,,,t',e Iìinswiìnserdir I!ì dÌÌrê\.coììrnìc ptìradrgnìctlu /Ì^,',/., , .Ìtons exrctcnìcrìr óprouró Jr\ânr les t.blcaur cìe ln,rrteilr.

i, rrr noLrs plongcrrir claììs h dr.()nccrrl]rir)r. Conrrrc spr.r.r

. Ìof prér.erLrs cle ccs r.rfÌc:rrr. en cftLÌ, nons ilenrerrtr,,rI, l(. rlc r.r!,, Í .( q,r . '.,J

(rr' t.,,,\'i,r, Ìcrììme nLrc, srÌui quc - con nrc d:ìns lcs rives - rlÌr' crr r r., r,

.r Ìlìlenìcnr nrisc; nìoÍ er nìn c,)nrinuc pLìs nr0ìns cÌr. iLrir rrrr,, rrrcc qu\rn lr.ìi recloììn€rn i.ìÍ! cloLrte étcrnellcrrrcrrr. ( r,rrrrrlr, 'trrtl'c,,.1.r're, trr .r ìn.rr({

, rrnoins resrús frâfpós. dcvlrìt lcs imrgcs. p;rr I'itrrrrrg.re lrr.L.rnrc clc ÌcLrI str'lc, cene l]sw),iiìrLlnr dÉconccÌÌiìntc <h - lhr,l r r

Lr.cnrrl ". l\llìis la rc'rÌarqLr liutrrussi p0ur lcs pcrs,rrrrr.rrlr

: trrrtes aLr récit, \ilsr;ì!lio úlesÌrìncs úmoins dc Irì|Ir.ìrirr,,rr.L,l)i\sinÍ liÌ môorc di.oncclÌ:rioÌi. lc nônrc " rrrrir orrtol,rgrr;rLr

"l.rrrrerrr.rl -, r,,rrrrrr( drr B Iw.r,'S(r: rl, * *,r.r r.,,r, . "rr. r.',

. pirels cl:rns ccrre rision d'horcdÍ c.,rìrìrÌc chns lcrrr pr,;'r, lr^r,,ire. ccrte \ision (Ícylìrr cflt.i;vcnìlrìI n:rnsiblnrcr l.r ir..le,lÒrr. lc désir cle chrc,rn

l--r, .rr cuLrr tle r<xrt ccl,r, il r rr lr nLrciitó ; la nLrdirc cìrrr ,rt't'.r'.rrr,

l:r nLrditclquc Ìirn <nrrre. qur lÌ,rì nìcr ì nì(ÌÌ. ltì nLr(litu (Ìoi lurr ( r

rlLri souIcrrrìnenrcrrr rcvrent sorrs nos 'eu\.

l)r cc .tr,rir 0rrt,'|,urque ionclrrnrertrrl", lìirswrnrcr. ì nrtì c()nniÌìss.Ìn.r. rì_rì t,ì\ l.rrr

. I,,r.tur rt r,,nrhr t[r nrrcs ri,rn, rrneI r' " i''i"'lllir'""'""'' "ìl)rc\sÍ,r cn (lisìn.:

Page 49: OUVRIR VÉNUS

--------- ID

la théorie. C,est vers Georges Bataille qr.r,iì convient, désormais. L[se rourner pour mieux comprendre le rressâge, déconcertânt nrri,er'errriel. de l.r nudrLe. du rève et de Id cruaure.

Bataille, d'abor.d, a publié un récir litéraire _ pas plus krrrgqu'unc noLrvelle de Boccace _ dans lequel ce tressage, admirablcmcnt, opè|e. Au cours de ce récit, une femme dónudée apparuitd.us I'cspèce de se/ra osrr,? des ( rues propices qui vonr du crrrefour Poissonnière à Ia rue Sainr,Denis, ; le narrateuÍ I,accompirgnerâ dans une fuire ryahnìée pâr quelques épisodes violents émLìnés de.ccÚe nÌrciiré nlême; iJ y aura des sorres de chasses, dessoÍres dc nrises à nlort, des sorres d,éviscérarions, er la ritournelleinfcrnalc du mouvcment qui continuej il y aura l,irrLrptìon de laj.r." "". "" mitieu c.le quelque chose comme un bânquet (unebeLrverie scrair phu juste); il y aura des rénìoins déconcertés, pasmoins quc lc lecteur Iui-mônre; ily aura le suspens dÌme fin qui ne

Srrr lrien des points, il est vrai, le récit de Ma danr Edunrda sesitLre aux anripodes du monde hunìâniste er floÍenrin de Boccaceou cle llonicclli : pas de happy end, pasde calculs machiavéliques,ct slrrtour rien quì puisse situer le corps féminin darr" l. c;..ujisociaì des échanges matrimoniaux (ce qu,affìrmait Boccace dansson propre dénouement. Il eôr óté encore pÌus difficile d,offrirM,nl.uuc fdtuorrjo conrrrre c.rdeau de nr.rrrage que cel.r .emblrl'arrrir éré pour le cas des quârÍe pânneaux de " La Chasse inÍer-rralc ',..Madamc Edwarcja est une putain de la rue Saint Denis,rnais l'événement qu.e1le suscjte, dâns lâ íiction de Bataille, échap-perr complèremenr aux r.ègles nrêmes de I,échange non matrimo-nirrl. Ellc est rÌn€ sorre de nÌénacle moderne. C,est e,' e//e - dansson corps, dans ses " baisers malades ", dans ses < yeux renveÍ_sés ", dans ses spasnìes cle iouissance ea dans ses ( conlorsions ",

I Ll,ìÌìs le ccníe mêrìe de sâ clìair, cette " phic vive " tlc lrr vrrlve

,1 ,Llr prósente ouvertei dès Ie début, au nârrâtcurrjr - (t rì('ì.,,'t'ur r!'clle, non dans sa coiffure ou dans lcs clr.rpi's tl'trnc irrpro

I'lc robc, qu'clle porte l^ Pathosfoïnel ct l'ôlênlcrÌt (li(nÌv\i:ìquc

, \t/.ìrburg âvâit cherchés, comnte autarrt clc synptirrrcs. tl,rrrs

L, r hu âniste de Florence.

\ignificativemcnt, l'âppâririon dc Mndane lÌllvarcl,t. s,,us

r chc de Ia portc Saint-Denis, scra décrite p.rr lìat.rille corrrrrre

,{)ire, entièrcmcnt, simplc, angoissanrc cotnnrc urr trourir-.t (st bien en elle-même - ct non derrìère ellc. c{nÌnìr .h./ ltÍ,...r.c - que lâ nudité trouve ici la conclition dc sa pr{,Prc

'ììt1rì((.L ( sa propÍe ouvcrturel!. Au moment drì "biìnquct,. ìl rst (i(ril

,lLrc .la mort elle-môrre étâit de la fête, cn ccci qLrc ìr rrrrilitr .lrr

rrrdel appelle le couteau du boucherr5J ". Iì n'y N, ccrÌcsi rìi l!'rrrhcrs des Halles, ni bordel de Saint Dcnìs clans lcs óligrrrrtt t errr,rrr

rris fkrrentines de Botticelli. Mais il y â bicn une nort ct unc rrrrLlrtc

rntrelacées au milieu d'rllnc íête (fig. 2I er p/. Vrl : il I :r le vttcÌrìin " touchcr de Thanatos " faisant cotps, sord.Ìincnìcrì1, ir\.tcclui d'Éros.

UìÌe des leçons à tirer de ce rócit extrênle conccÍnr l,'//(,/,,!r'de la nutlìté qrc Rataille finirà paÍ y proposei Unc enrp.rthic r,r.lr

cale - fâisant voler en éclats les Íòglcs cotìÍtoises <le l'antnnnrtd trìbertien - comnrandc route cetrc onntogie : .l.cs scnsrrriorrs tlc

Ì'actc sexuel onr clles-mômes un accord dgdç,Irrl avcc lrs figrrrc.

[...] l-a douceur, ì'enÉlurc, lâ couléc laireuse dc la nrrclitó lilrirrirre

anticipent slrÍ unc sensation de füite Iiqlride, qui cllc-uirrrc orrrrt

sur LÌ mort comme une íenêtre dans lâ couf 156. ,) Aiìlsi. 1 ì.lc (lrdénudatiorr, dans Madame Eduanla, ne concelne pits scLrlcrrrcrrt

la jcune íemrne faisant choir sa robe; ellc concerne tolìl iìut,ì1ìl lrnâríÂteur erj pour finir, l'écriture ellc_môrne : " Si personrìc. (\iir(

Page 50: OUVRIR VÉNUS

Bataille :ì Ìa fin de son récit, ne réduit à la nLrdité ce quc ir ,

retiranr Ie vêtenrcnt er Ìâ fonne, i'écÍjs en viìiÌìLi-. " Ce n'csr rtr, ,

pâs lc ,rl'l comnrc genre érorique encore nroins coìnme ge|j( ,1,

1,..,.'-u..,,,r "rrrre rde. lr. de tr ;..r..rqrre

tsat.rillc, mais bien la nr.1;ri cn tânr qre " rfaìr ont(togiquc i(,r,t.menral ,. Traìr qoi n'esr pâs sâns râppoÍt avec Ìe rêvc er I'aneoi*r ,

nvec cette ( déconcetâtioÌì ", dont p:lrÌâir Binsrvanger, lorxlLrc " Lr

présence cst ânÌenée dcvânr son ôrre '. Bat.ìille ÌÌer cxplìcitcrìx.rrsur le rnênc plan phónc;ménologique la nudìté, aLr sens oìr it verrr

I'cntendre, cr la . suspcnsion " du sLrjet . devanr ce qLri cst, : ürì(

suspension quì f:rir tendre l'êrre dinudé. dérrué cle rout- "vers,r.qlìi l1€l renvcrsera jr'.

"À seulemcnt consi.lérer ce der.nier lragmcnt de phr.ase, nous

polìvons siìisir nLì moìns dcux rrâirs cssenrìeÌs rì l:r nudìró sclon(ìeorgcs Biìraìllc. Tour d'abofd, la nudiré n'esr pas le sìÌnplc rósLìl

t.rt cl'un processus. EÌÌe est le processus lLìì mênc, l,opération désì

rânte p:rr exc€llcncc. Ìort lcs nus ne sonr pâs obscènes, tânt s,cn

f;rLrt - il suÍÍìt, pc,ul s'en convaincre, dc tèuìÌÌeter tc lìvre de Kcnneth Clark , mais B.rtaillc proposera 11'appréhcnder t.ì nr.ìdiré

selon I'horizon qu clle laisse entrevoìr en tânr qLre processus. Dòs

Iors, eÌlc sera cornpr ìse corrnc Lìrì 81/rscr7",it vers clrclclue choscqui . sc c1érobe sans rr.êve à la rcprésentation distinctc " :

. l-a nudìté n'est pas toujours obscènc cr elle pelìt appâriììrÍesans rappeler l'inconvenance cje I'acte scruel. (J.est possibÌe,

mais cn règle génór:ìle, ünc fcmne se dénudrnt clcvanr rnhonme s'oLrvre à ses dósirs les plLrs incongrus. I-a nudité r clonclc sens. sinon c1e la plcìne obscénité, d'ün slissenerr. 1...1 Ceglìssemert cst souvent diÍficiÌe à saisìr en cccj clue Ìa nUclité esr

lrr chose dLr monde ì.r mc,ins définie: c'est à ti vériré Ì€ gÌisse

,ìi (ìui lr corìstìrLre, ei le glissemenr est h r'ìis()n 1)("ir

I L rLl. ì'(,bjet du désir, donr la róalitó est pro\()'iìrìr(' sr

. ,'l'. ,,.t"nlnoitts s",rs trô\'e à la ÍepÍésenration distiììcr( j "

L ,r.rrlrxc supplérnentairc et décisif: la rndité scrait cìone " ll

, .lu moncle la moins cléfinie' ? Nlais non p:rr dóf'ìtrt clir(

\ , ()rtr.ììre. ciit Bataille : ' Tout ce quì est - rsl t'-op r"Lr' " l'ì

, rlr. cÌì ce sens' 'se 'ìérobe sâüs rrôve à la représcntation '1r'

. Lr - Ìrour la râison princìpale clLielle mcr l'êrre en rììotr!tnìrììri

,li,i., er. .gììssemeit', et parcc qu'ellc fait du glisscnrent lLti

,, rrt une tlynamique d'exrbóIânce onlologiqre' unc clvtr'rrrriqtre

, ,iÌÌvcrtlrrc que lâ repÍéscntation éclìouer'Ì génér'ìlenìent ì ' (lis

,,,u.,,cr''. l,a nudité est la chose du monde la noins clófinie p"rrr h r't'

, , ,' e..cnricìle qu çlle ow ro tt't \ t]^rtt'l

Nlaìs en quel sens conprcndre cette ouvcìtlrÍe ? Nc choisiss"tt'

r\..( \elJÌ1. lrl'tcrÌl(nÌ. rerrrÍìir' lllfrlir' ouler rr'u v:l! f" r I

!cprésentâdon distiì1crc ')' Acccptons qu€ tÍâ\'3ilìenr cnsrnìbl( l(\

.',.r', rr!n ír.rlo.':rn,5.1:que' de louterr-re: nrr'rt ' ' tt tr " '

orvrc l; châmp, coffme on ouvre une infinité de possiblcs; orarrt'

.orntìe on bl€sse un colps, corure on sacrilie l'inrégrìté cl'Lrn .rjr't

nisme. I-a nudité portcrait donc son propre horizon proccssrrtt

cì.ìns L'ouvertLÌre d'un nonde agrândi et dâÌìs celle d'Lrn nlrrrle

l lc.'e. \'e.r*< pr\ ê\'r.'rirreìrr c' qu' tr"rr*rllr r''er çrr sirr' ' rr

disPosant dev:nt nos yeux u11 moncle incompréhensible' ì nrcttt'

d'ouvri, la représcntatìon obje*ivânte sLrr 1a figurabìlìtó dtt tiv'

(oLìv€rture clu châmp)' à noirs d'ouvrir la bcautó du nLì vónrrsirrì

suÍ la cruauté inrrìnsòque à sâ proprc nudìté (ouvertuÍ€ du sÌrì!')?

t .Lr. orr.roÉ,r i]ç .' n'rJ're I'e r. d"nc p-r'':n' "r'* 1 t"'

esthétiquesr'1 Lc ntctment rle ld n ditt seÍa\t à comprcndrc' i'i'

comrrre le chevilie clialcctique d'un paracloxe central à rotrtc lr

Page 51: OUVRIR VÉNUS

96

perìs(ic ü, (;coÌgc\ Iìrìrxi ,. .,. ,t,,.,1 .,tÌr tI. ,t.,,,, ,,,, , t,.,r,,,,, ,r,.r Lr hr.rrrrr. t,, .,,rrrr.r,l,.ri,rr r,,,,t.,,,,,,,,.,r,det.h,,mnrc, : :.^rrrrJJ

forr pour maintenir ,es foÌ.ÌctriÌr crrÜc Jì " v('/inìt(:dt ([rr1 l' l

conìpre! une " uuuu. u. n'"'l ''' ' urrc (rrlltbns eclrr' *rrrr rr"rr'

" prétfi r,re cle I'ô,,. .. .té.hì::ll" I' trnc' vcÍrrs'cc|rsc

" )' rr r"r'

liresser sa propre ,,,,,_.,,, :ï;;;: ïï.1,ï:,; ::l:::",:;i'11,,,de chaìr ", une " Vénus ouvc'corc, unc espècc cle cl -,.,tttt

") ct tÌut ts"'"ille introciuit (sr' r' r

sable ni isolable - darìs Ìrr:tiqoe : la beâuté n'csr pas subsr:rntirl

,uau v",rto,. p,,, "*,^;; lijii:;i; 1, y,.;i,,1;::

:l ï,1,:panie d,unc telsìon qui la dx ttr ,:\tt,rrt l,o uri.i épnsse' la tlóplace ct finìt t.,.rjours p:ìr

. Ì_a nLrdité clle_mênre, clont il e,.,"^ r, .*".. ;.;i:..;;ii:lï,i,:::,,#::,i:,H ::ïlcres qur iÌnnonccnr sans lcs dévoiler les contenus *lr";;;;;,nous font horreur et nous sócluisenr_ Ir, h"",d J.. ;;* :: ìïilìll, ï1.."ì Jill';;,:iïì:::,:: ì :*l:1.t"

crrr iro'rr rcpous..,,rr.re rì|.o,,.'Ì". | ..j f.,;_,,,,,, u rìrì h(.ìu visr6e,rrr cl.un he.rrr vrlrenrenr iorrc Ll:rns l.rnrcsurc orì cc beau visage Ânnorìce ce que Ie vérerìrenr diss;j:,1: :

. *,1: rr r..rç11s1 ,1. prof.:ncr.r ,r.:rgc. .r h(rure. De.rt\,rLl en reveJ.ìrrr lfr !h.,,,i,".,,".,",,, p;.;,",:: ì, ì ::, :: .,ï ï,:ì,:ìïiï J.,;1.

j j-rLrillcc. er qur t.e*el,:e tle l.ironsmç e,r ta sluillrrre. 1...1 flusgrrndc est la beauté, plus profoncle csr la souillurc r6.ì. ,

,11"' *1",* cst l.r beauté clu ctevant, ptus profoncte esr tasotriilure rlu dedans, ptus,ìóchiranre aussi la possibilité dÌruvcr_

,, l,l,ssrrc. I'.iu\r. \/d"r., t'.ìu!rr Verire.prrrlrr hrrrrr.rrrr.rrr,

I ,li,\... lu |,,rr|lxrìt, rr'csr ce pas eel,r e\rìti(lìì.rìl qrrr rìr(r

'' ,',.,l.rrs scs qrr.rrrr P.rìncìrr\ ilrrrrrr,rriqtres. lr |eirìrÍt v(:rìrr

' ' , rr'tll rc ? N'-! rì i-ì1 prs (ltìns l.Ì tìrrcliri ltrvìrìlrrr sì(rir ,1, 11,, i!(lli Ì " honeuÍ srrcrúe " quc tì;rtlÌilÌc recrrrrr.ritIrr plrF

, ",1'utt t.t.lr V:r cr. ,rrrc lcnì ìì( rtìrtLìr, ,rrx , r

r, ,, ..crtr tcìììnìe cllìi "n'cstrl?,"â!lsensoüI'.pp,rriti,'rr .1, 'r,1,r, lrrr rlonnc .lc pocrvoir cle nc lsel situcr nnllt ltttrt"l, rL rìì(rìt.(tìnÌe dans I'improbable Éorêt drr c,rrrcherrr,rr l''ttrL, rr I l r nc peut on dire dc cette jcune victiflrc rìrrì ll. ,ì'v rrrl

' ', ,lc riruable, en tânt mêìne que nuclitó, app:rriti.rr. pr,srtt,'

',r,,rrrrle, corps déjrì mr)rt et ne ccssânt pourtrìnt prs tL l rrr"rr rr

L ' ros 1'eux ?

l,r cruclle nudiré mise en scène par Borticelli sc sitrrt,r lr.rrrt, rrr

,, 1(xìgence batailliennc selor d'autres points rlc vtre trn,,re,,l'rrcmc que Manet aura pcint dans Olytttpú 6 "rr(tÌìlr.rr (lt

'i)Ìyrnper6j ", Botticelli a voulu peìndrc une tcnnrt nlrtrrlrr., rlr'LrpÍ)uvéc, une antidéesse; comme ìvhnet, il I pcint rrn .l"rrr"rnnódiar absurde,. un Ìrìauvâis rêvc, Lrnc "ék)qu(n!e (irr'rrr

rlée 166 D pâr s:ì propre violence; comrìÌe Manct, il est P:rnerrrr

rnais selon d'autres voics picnrrales et culnrrellcs' bicn sitt ,t .rque Georges Batâillc nornme si bien la " mâtité de l.ì \'i('lcrì(e l l

.ìúónuée pâr ricn" dans cette . figure claire, quì po|fu crr tll,

l'"éclar aigre" du nralheur ct, tout à h, fois, .l'ürdiflàt rttt <I l,t

beautér67,,. Autre façon bâtãillicnre d'cxprìmcr ìc p,rrr.l,,r.

contenu dâns les panncaux de Mrdrid: leur poLrvoir dc f,rs.rrr,r

tion, d'âttliction, ne vient piìs cle la beruró commc tcllc l,r

bcauté cle cetre jeune femrne touiours situéc par Bottiecìli','rr

l'aura noté, au centre de chaque scène -, rnais dc lz ltcdut[ sa, rt

fáe, ìa beauté vouée au sacrifice.

Page 52: OUVRIR VÉNUS

a-

Bataille, on le srrit, a dóveloppé toure une vision de Lrn t,'rrrrr"

" exercicc de cruauté ". Lc texte qui porte ce titre preDd s(nì (l.t'.r' I

du paradoxe Iié au câractère fondanrentalemcnt dt!ihutt ltinr:rges, fussencelles irnâges de Ia tc,'rer,/ : " Un épouvârìriìil ,ì t!,,rÌfin d'effr.rver Ies oiscaux, de lcs éloigner-du chaìÌp oiì iÌ csr (lr'\\, ,

tandis quc le tableau le plus terrifiant csr Ìà pour atrircr c[r r r''

tclìfs r6s. ,, De ce$e prémisse sÌrrgir une question loncliÌnrcrìl.rl

porìì toute 11rìtÌìropologic dc l'irnage:

. Mais qoellcs raisons avons'nous d'êne séduirs per l.r ch,r..

mêmc qui pouÍ nous signifìe, d'une façon fond:rment.rlc, rrrr

dommLrge, cìui rnôme a le pouvoir d'óvoquer h pcrtc plrn

cntière qre nors subirons dans la morr? 1...1 Une sonc cl

déternrinarirllì nìuerre inévit.rblc et inexpliquóe, voisine de ccllt

des rêves, a toulouls obstúrément, clans lcs cortèges de íigures

qri iormaient Ì'arrièrc-fond cle fêtc de cc nìonde, les spectrcs

fLrscürants clu malhcur ct de l.r clouleur Nul tloute quc I'arr n'âit

csscniicllemcnr le sens dc l:r Íéte, mris justcrnent, dans I'art

i',nrmc dens I ièt,. ure p.rrr ,r touiours cte re.crvie à ee qur

senble I'opposé t1e l: rójouissance et de I'agrénìent. 1,..1 L':ìrt,

s.rns dourc, n'esr nullerlent tcnu à lâ repÍósentation de I'hor

r'cur, nris son nlxrvemcnt le met sâns fialà l haureur du pire

cr, r'éciproqucmenr, la peìntLrrc dc I'horrcul en révèlc lbuvcrrure à rout Ie possiblcrí'e. "

Voilì dorc ressaisi, Íetracri, lc cerclc intèrnal de I'horrcur ct dc

l'xrtr.ìit. VoiLì donc replacéc, dóplacóc dc sa posìrion ccntrale -posirion abusivcnrcnt isolóe p.rr I'esrhórique idé.rlistc Ia question

rìc Ìrr l)carrró. \/()ilà quc I'LÌttìranre ln|rdití sc fxiÍ dttttrit du t]dtÌ( rd'rl, nxnrvcnìent psycìriclue d'atrfaction clui v.r de la lt.rutó crrr-

..' . . r1, '-rrvr( de Vónu'ì ârì trer ril e 'lr I r lt rut"

' "' t" ;t"t^ I r nudrte rr'"'t ri lr rr'rrrrrcllr

, :i"'':""'' '"r'supposé

état.s.rvage' ui ì'in'ffensivc

' , , 'listxualisante qu'y voyart' par excnirle'

-lìol'rrrcì

' I ' rrtr'lrÌ( '(r'Ìi( plun'Í ie proies'u' I dotrl'lc Ír" '1tt

' ' :"":" ": 'rrÊH'èÍe

si hrerr : J rrn cüró' l im rvc 'lrr ' "tp'

; ]"'ì'ì;;":;;";,""re,nert i recr'rre err *one 'r'rì'r'rìr

tì ';':, ;'ì; autre côtó' elle s'í)"''? comnÌc sì le nt"rtre

, f, t,'t,r','.t"u^"-"ttÍIevèl(menl - dcvrir tt n<'l'rrucr'ttr

; ]',,:':.'**';' rc \iÌerrìent rìc r'r pcrrr' À 'c 'ì""'"'''' l':,,,1,lìlil;";"rÍurcà tourIe PossibÌe" À cen*ununt' r''

,, ,ì, "ì'

'iìt."' " coüniÌit son dcsrin ftortiíèrc ll n'v 't prs

,, ',1ìu. ."tt ** ttìnâgin:'ìtion cle s(rí ÔnveÍtLrre Ì'1

Page 53: OUVRIR VÉNUS

Nudité ouuerte :la Yénus des médecins

\ L,Lr!. Elle est placée au Íond de lâ pièce ayant ì cirtó tl tlle

1,,'rl penclant un Apollon qui n'est guère moins beâLì l-cs r)pi

,,r,,rì\ vâÍìent beaucoup sur l'auteur et l'ântiquité dc cctl(

\', llus. Quoi qu'il en soit c'est le plus beau morceaLr qtrc i"tic

r r rlc rna vie. On se sent pénétré d'une douce et saiite ón]()ti(nì

( ì lìdmirant; et en examinart les bearrrés de détaìl' on rtt

, ironne pas de la tradition qui assure que le sculpterr sc scr'vit

Jc cinq diÍférents modèles pour terminer ce bel ouvra"c qrri'

p.ìr conséquent, se trouve être le résuÌtar 'le

toutes les bcaLrtes

clc Ia Grèce. Les proportions de cette sublime statue' lcs grites

clc la Íigure, les contours divins de chaque membre' lcs rrrlrrr

dìssements gracieux de la gorge et des fesses sont dcs ehcls

d'€uvÌe qui pourraient le disputer aujourd'hui à la nrnrrc l l N"r

Lâ statue a environ cincl pieds de haut; eÌle est placóc srrr rrtt

piédestal de tlois. Son attìtude un peu courbée' ct fritc lìrtrrr

faire valoir toÌlte la pârtie de deírière' la fcrait pcut itl]r

paraìtre un peu plus grande si elle étail totâlemenr clrr)ile l'x

.onqu" -"rin.., le dauphin qui lui servent d'attributs 'lltrmissent l'opinion qu'elle est la Vénus Maritime des Grces S"tt

âtlirude e*r ceìle d une remme \ue ìue Prr 'rrprir' rr '1' r

emploie surìe-champ ses mains à couvrir sâ gorge et ce qtre lrr

pudeur ne perrret pas de nommer' Mais elles ne portcìÌt lìrs cl

laisrent pa. "on,équtttt

entrevoir touies les beautés de ccs lrìr

des 172.,)

Lignes signées: D A É de Sade ' Lignes oü le "divin nrrt

quis, n'exprirne, semble-r-il, rien de t!ès " sadien "' iouant prr lri

rement son rôLe académique de circonstânce On croir'rìt lirc rrrr

hisrorien de I'art lorsqu'on suit ses gloses sur l'attribut;on Pra\itti

lienne de la starue' ou encore lorsqu'on le surprend à ce gcnrc tle

Pauvre Vénus, pauvre Vérité, pauvre humanisme des Médicis__Voire. Il faut, si l,on veut comprendre cece dialectique sur un planpìus décìsiÍ encore, plus concret, revenir à Florence, et se pencherencore sur la tradidon humaniste des Médicis, sur son admirable _mais impur, constâmmenr duplice et ambivaÌent _ héritage.Onvrons, pour ceÌa, l,un de ces nonbreux Voyage d,Italìe publìésau xvnr siècle par les adepres cultivés du . Grand TouD artis,liqlre i on y apprendra L geographie er l.\i.roire de la Toscrne.lrrbre genealogique de, MedLis. t.annr,arre monrlain de ìanob)esse locale, ì'organisation juridique et la hiérarchìe militaire.On s'y fera décrire les fabuleuses collections médicéennes du palaisPitti ou de la gaÌerie des Offices. Et là, immarÌquablement. en suì_vànr le parcour! merhodiqLLe de,haque charnbre du rrêsor- onrornher: - ln.re rerour de, cho,cs _,ur ta Venu, de, Màdn,(fiç. 3) ,

" De là on passe dans Ia sjxième chambre appelée la Tribunc. Le preürier objet qui frâppe en y enrrant est ìâ fameuse

Page 54: OUVRIR VÉNUS

rcÌ]].ìÍquc (f()ÌÌ ìLrstc. âu dcmcurrrnt) : " Lr resrâurâtion tsr t.ìr l.ì,r,

1...1, ic doLrtc ccpend,ÌÌrt cluc Ìes br.rs. quoitlue de la plus er,r'r,1,

be.ruté. s<,ienr dc l,r nrênrc ipoquc que l.r sr.rtuer-ì. " QLrtl,rr,.ligres plus ìoin. c esr à unc dcscriprion cle l:r \/rirars clc fiticn qrre l,

lcctcur ser,r.onriér-r. Et si /-a N.ris-.,rrtl r/r' \/c;rrrs clc lÌonietllrnì.Ììrqrìr ì ce crrììogur, c esr n)rìr sìnrplcücnr que lc rabÌcrrrr s,

ú(N\'âit encoìc1 ,77-i, Jans l,r villa nréJicócnne cle (lastclk,Itr.

Bien qLre Srcle, d.rns ccs tlescriptìons c1e rzas ,rrtisticluts.

clcnrcuft p.rrfritcnrcnt clìscret sur I'rttllrit intim( dc leur rr(ir1i;

" ee quc h pucleur nc pcrnrcr p:rs dc nrÌìÌnìeÍ ', conìnle il .lcrit (lr

lrçon si surprcnrnrc pour un lecteur modelne tles lrrí)spt:'ittis lúli.c . ne nous éronnorìs p.Ìs qrì une cerr.ìiDc c(rÌpr)sàntc tìerverscprìssc nnrt (le nìêìììc cnrrc lcs prìgcs dc ler iììnocenr \t)1.,.q., .í /..rlií.(icttc c(nÌlostìnrc c\r !lis.ìòre. nìai\ s{)u!erìinc : cìlc nnejnt l,r

corrposirìon nìôDlc (hì rexrc, cctrc nìaììiòrc clc nront.rgc p.rr cluoi

Srìdc çc pl:ììr rì nrrrrc lcs inoilensif.s " nlls iìrtisriqucs " des L)fficcs

cn situxtion,:lc contrrrstes ()bicctif.s r c(ìrìtr!ìsrcs irssi brutrÌement

'''I!rr,.Irr'rL ,. .rlr rì,.ri. ' "rì r'r'rìÍ. \ firrrr ( J{sì lc repprochcncnt seul sulfisait. Cc qLre pl,posc Sadi..rLr Íonrl,

cst cl uni. gr:rncle luciclitc : i/ ,.r/ís( rl iso[',.ecs ìruJirés dc n,rrl'r'e cr

clt peinnrrc loin tles irnr,rits qLre lrlolence proposc tout rurour dc

trì(on plu\ c{)ììcròÌc. plrrs triti.rle ct, quclqucÍois. plus "tran-

Nudirés Llc chìir. d,rb,rrd, lorsqÌì'iÌ grxrific sor leeteur cl'un

rclit,rbÌc c.rr.rlogrc dcs " jolies femrrrcs ,ì Irlolencc " pour Ì'annéc

1775 : .l'eus J.lns le séjour qLre j'r ils plusicrrrs occLrsurns dc lcr

voir routcs róurìes. Iiois étrrngèrcs I'cnrporraicnt i'6 " - cc qni ne

l.rssc p,rs cl évoqLrer lìrpér.rtion inrputóe à Pr.rritòlc, qrrelqLrcs

p.rrcs plrrs haLrt. tour |ì trìillc tlc sr \//rrrrs. lcrut eeh s.rcc<tm'

parni d'une rrrlllsc cxnônrcnrcnt pÍéli\c des juridicti('ns et des

sFlìt t

ll,)(ntinr crì ìÌrrrtiòre cìe rr'rirìSe' '1' cL'r' ile liregl'

. .fl',,..*" "t tl rrtlultèrc (l'rt'rLrg.e' ckrrc rìc' I I t

rr Jc írrì\ lrs 'dúlrts dr l irììÌ1uÍ ri " lk"'nt 't'r(s ""

' ," U" ." ''ìtrl()!Ìüe :tr'ìiÌ ótó donnéc cltrcÌqtrc 'ìt

eettr

,,.,"(l..*""t'* *"rnìts ìu loìrìbì1 (les-brìLÌL'l\ lrr'

i . '' ', r'.' .", 'l, .;rr rlres rrr rrì' rrr'rrr ì'r 'r ':' 'l

,,.. '"rrr"Ìr'llL''ì 'tr'" "rr "lr''-' 'rrsl rtt

ì,,,,'.' O" *"l: lrari cr si follcs cle ì';rlil'rrìt qtr''rr l irrgt ttttt

,i. .,. l) lìF rÌ 1 r'r _ r '"'rr' 'irr 'l'.,,,r' I' h 'r r' r 1 '' rltÌ' " lì " "

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.',.";,ì,,:,': '"'r'ìr"r' Ir rósi'1c cl.rs t irir qrL rr 'r rrrLrs''

ì i. ,",,U. tr'''"' tlts nrtttrrs strrrells fkIre'Iirrcs LrIetIttttt

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cr.nt o. re'lrr lir'' rrretIri'

.1 , ^ pr' r',ì, 'I'\Ì ìIì' IIII' v''rì rrr'' r" l\ rr I'r lrrrr

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tt tt ' 't tll ttr' l' "tl' l ' ""'' l 'l r

.,),riiÍoìe lì suitr ìnìnÌótliatc ile cc tcrtc :

- I c prilcc tonrre lctLrellcnrtnr un c'tbilet tl hi' ' rcnrplro

r'"rr.,rìì,,"'*' r* n" rits tlc clctril niorrt prrrr hiL ')n

Jrsrr

..ìì,.', '""'."''' r'rr"r "" '''.':,;..,'.' ',''1 ' l trr' lrrr' r''|rìLrrì'"r'rr rrr' \ rrrrL "rr''

.i ;:-'",,-;. i" i"'". 'orrrnr (ìrllttti CLr h.rì ìt Ì (litìr '1ìr'

,',,, "rr ,. tt cLritc' coìoIiic rrLr nrnrrcl' 'ìc

r( r\ lrltff' qnì *'

.,..,,: .ì -',. rrrr' J n' '' '" ï'' r 'i'::'.. ,". ', ' rr l qrr' rrt " rìP'rÌ r'ìrr" '" rr' " r'

u,",*. t . tt'ìì t"l." Ul !c c'ìbinct tÌrrc lonìn]rìr1i!Ìti('

Page 55: OUVRIR VÉNUS

Pitri. Àlols lc prince, dc là, pourra aller jusqu'rì la famcrr'.

salcrie rro. "

Ici sc clarifie h leçol saclienne, qui fait de ce textc tout rrutr.

chose qu uu sinrple guidc.rristiqrìe : l'rrdg? de l'.rrt (la starrrr

prìxitólieDne. le rablcau cle Tir;en) n'csr isoléc ni du ,ârlasrn'r (unir rourc. lc\ h(.ìurir de l'ìorence. ' v.rincrc rr ec Lrre r ingrr ir',

de scquins la bcauré la plus rebelle,), ni de lâ Íldlitã (les bâls, Ius

boldels, les dórèglernents du ieudi grasrsì, le foncrionnement dcs

institLìtions, €tc.). ni mêmc de \a útìté, celle qu'en cc te ps.Ilì

dólclq)prieot \i ercnìplairenrent les médecins de FloÍence, en par'

ticulicr lcs ìnlÌÌonristcs et Ics obstétriciens. Les terres cuites " coltrrr.çr.r'r n.rrrrnl' JonÌ \.ìd( \'grìrl( ÌcrNtenee.e toienr âujôuÍ

,l lrrrr rr,,'re -.lt.i.-d orr\re nrÍ heàutoufì rgnoÍe. - nu nìu'ieÍl.r.c,nti. tl.Histoire des sciencesrB2 í/rg. 2,í_2J).

NlôììÌe l'indicítio par Sade dr couloir menanr du palais Pitti

ìLì eiÌbirìet d'anÀnnìic est d'one rÍès gÍãnde pcÍrinence pour I'his-

rrrirn tle I'art (oLr plLrtôr pour celui qui voudrait cn ólargìr lechrn\ì iusqu'ì constituer quclque chose conrmc une ânrhÍopoìogie

de Ìim.rge). Elle nous enseigre qu'ì parrir du p.lâìs módicéen,

eeur du poLn oìr ct dc la culnrre, ont fini par se dóvelopper deux

,rxcs, dcLrx rccòs svnrétriques : d'un côté, lc " couloir de Vasari "rììerìiìir (lirectenlent âu trésor.rrtisrique dcs OfÍices; de I'autre côté,

rrn couloiL.rnalogue mcn:ìit directemcnt au trésor sciendÍique. Ce

clcnrìer se nonrme I-a Specola, c'est à-dire I'obscrvrtoirc, lc miroirJc lrr n.rnrlc : lc speculttntN\. Tirdìvenrent in:rugur'é - en 1775,

soir l'annéc mômc oü Ie nârquis de Sâde écÍivair son Voyagc

J lrdlic -, cc nìusóc exrraordinâire réalisâit cependâDt un pro-

granrnc humaniste de longue durée, impensable sans le . décloi-

s()nnrnrcnt, préal.ìble du QLratrrocento l8r et sâns lâ volonté

Page 56: OUVRIR VÉNUS

,L

médicéennc de constituer, au Cinquecento, des collections róLrì1\

sant tous lcs íésors de l'arr et de la conna issance 13J.

À propos de Ia . jerine fille de neuf mois ' que Sâde óv()(ìu(

enfìn, ìÌ faut próciser que, pour ce musée de La Spccola, urr

flmeux modelcul en cire, Clemenre Susini, fabriqLra quelqucs

années plus tàÍd, en 1781-1782,Ie cheÍ d'ceuvre du genre : urrc

Venere de' medicì, dont lc titre, bier sür, jouâit sur I'ambiguìré !lcs

Módìcìs er des médecit?s (/È. 261. Cette Vénus de cire, extraorcli

nairement réalisre jusqu'aux ycux de verre, aux cheveux réels cr

à 1a pilosité pubienne -, c€tte Vónus maquillée, parée d'un coÌÌicr

de perles vrâies, érendue sensucllenent sur ur drâp cle soi€, était,

corrme Sade le dit de sa " jenc fille ", dónontdrl" : l'expérimen-

tatcur ou l'étudiant en médecine pouvait métlìodiquemeÌìr, tranquìllerterrt, Íranchìr les lìmires de sa chair. l'orlurn-jusqu'au cceur

ct jusqu'au secret de lâ mâtr'ce 136 1Á9. 27-29). Une autre Vónus,

suÍnommóc Ld Suentratd, développait - rerrible óvcütail - I'iríorme surgissement des yiscèrcst37 (Íìg. 30 et pl. X).

Pauvre Vónus I Voìre. Clemente Susini auÍâ bicn fait de sormoclèle anatomìque un chef-d'euvre de la sculptuÍ€ - je n'ose diìcde la stamaire - en génóÌâI. II perpérue, fút ce cle íaçon exrrêmc-

menr gênânte, une tradition du nu fémnrin qu'il pousse au-delà

des lìmites jusqLr'alors imaginées : l'échelle natureÌÌe, la pose géné-

rale ì$8, la . châleur " intrinsèquc de lâ cire, son aclrnirable modeÌé,

la texture de la peau, le coloris " vivant " (qui vienr c1u . cleclans ",Ia cire étant reintée clans la masse, et donc appelle un fantasne de

ranimâtion rre), 1'étrange familiarité de la soic, des perles, du

divan dc velours, des cheveux, de Ìâ toison... Tout cela, sans

contcstc, tair de la Yénus tles núdecìns une ef{igic à tlésirer tou

r/rer: Que denandcr de plLrs, pour I'occâsion, à une inligc dc26. ClenÌente Susìni'

Yénrs d4 néIlecìtscúée).1781 1782' cire colorée

Page 57: OUVRIR VÉNUS

Pauvre Vérité, alors ì Voire. La Vérité ne se contente pas, ici, d(pointer le doigt vers d'abstraites hauteurs fig.4,). Elle tÍâce à vil,dans la nudité cireuse de cette Vl,?rs, un sillon de cruauté qui p|rtdu sexe, qui srÌit I'aine et se pÍolonge jusque sous l'âisselle í/rg. 2ór.

On découvre que le collier de perles, anifice de séduction, serr aussi

àr camouÍler I'entaille. La Vérité, donc, tÍiomphe froidernent. Èlle

finit de nous convaincre qÌr'rÌn corps! si .vénusien, soit-ìl, n'esr

apÍès toìÌt qu'un sac complexe, un sâc d'orgânes remarquâblemenr

emlmités les uns dans les autres. faspect de ,rontage-délnofitage

que revêt la statue anatomique, après nous avoir stupéfié et, peut-

ôrre, soulcvé le cceuÍ, finit par susciter quelque chose comme une

.rdmrr.ltr"n ropologiquc dev;nt lc viv.rnr r'0.

Or rout, ici, n'esr que liìnires trânsgrcssées. Lâ Vérité - anaro-

mique - triomphe peut-être ici de toute Vénus idéale. MÂis ce

triomphe n'est pâs simple, ilprend mêmc une ton:Ìlité, une vâlcÌrr

d'exposition plutôt inâttendues r non positives, inquiétées par la

référcrce âu corps du désir. La Yónus des núdecins restc une

irnagc et, presque, un joujou pour hornmes de science. Son ãspect

de boite à malices - posez vos deux mâins sur les hanches ou les

scins de la damc, soulev€z Ìrn peu, et vous vous lrouverez sans

transirion devânt les côtes sanguinolenies, la structure fibÍeuse des

nuscles, les mNses contouÍnées, l:ref, t<tute la populatìotr uìscó-

rTrlc de ce corps féminin -, cet aspect de ieu lugubre projette

subrcpticenrenr la vérité anatomique du cõtê d'ún f1ítdsne per/.r:. L r\r le trnrarme que la Narurc, tuujorrrs in!ârner .omme

ícmme, "sc dévoile devant la science " ou, plus exacremenr,

clevant lc srvant lui mêmc : Ie xrx. siècle âura do'ìné à ce fantasme

toutc son extension ìmaginaire et rour son porìvoir de coercition

sur les corps euxrnênesl9ì.Cômment, ici, ne pas penser à cc râue de ntédecü célèbre cntrc

17- el. tr' t \F I \ '' t rr '1'

(.trtr(ir'1. l-sl I s iir "úi

Page 58: OUVRIR VÉNUS

toìrs, le rêve freudien de " L"injection faìte à Irma,l PIerIiLr ,ltous les rêves soLrÌìis à la psyclìana lyse ìe2, ce "rêve des róre' ,

comme I'appelle l-âcan ler, nÌêlait à rme situâtion nrondrrine {1,

déparr (" lçauç6up d'úrvìrés, nous r.."u6115 ") le rapprochcrD.rr

irnmédiar du rêveur avec unc ieune fenme (" Irma, que je pr'crr,ls

tout de suite à part "); puis, l'énonciation d'unc douleur physiqrrr

(" si tu savais comme j'ai mal à la gorge, à l'estomac et au venrrr.

cela m erranglc -ì: pur.. quclque chose côminc une 5irurr,,rìd'examen médical (" jc I'aurène près de lâ íenêtre er j'exâminc siÌ

gorge") ouvrant lui même slr une vision d'angoisse: .Je prcnds

peur et ie I:l regarde. 1...1 Alors elle ouvre biel !a bouche, er jc

constate, à droite, une grande tache blanche, et d'autre part j'aper-

çois d'extrâordinaires formations contournées (rnerkwiidigen

kruusen Gebìlden)qui ont l'apparerce des cornets du nez, et sur

elle de larges eschares blanc grisâtre tel. "

Freud a lui-rnême repéré, parmi d'autres réseaux intcrprótatifs,

le lien unissant cette étrange vision de botrcbe ouuerte à tn pto-

blème de rarlrre fenunt. Mais il corfe.sc en ce porrìr ne pd\. avoiÍ enÍie d'üpprofondir re5 ". Lacan, de son côté, souligne la

concomitance de ces condensâtions avec le contexte biographique

du rêveur, íemnres malades d'un côré, et de l'âutr€ sa íemme

enceinte de lerr íille Annale6. En sorte que le rêve se développe au

carrefour de corps Íéminins fécondés et de coÍps féminins infecrés,

de corps lénrúrins à naitre ct de corps íénrinirs en danger de mort.

Ouuettwes dãns to!Ìs les câs : ouve(tures nÌêlant le " toLìcher de

Thanatos ' à celui d'ÉLos, voire ì cclui d'Alèthéia. La vérité

souci majcur de l'hornme de science, que le rôve symbolise si bien

dans la lormulc finalc : . rrirnérhyÌamine re7 " - rencontre ici

l'ànage ouuerte du corps d'lrma, ccne apparition qne Lícân conì

mente cn des tenres fort bâtailliens:

( |,ÌÌtr'e str*'". \ ir" '(,nrvtd.) l'81 Irr'''

Page 59: OUVRIR VÉNUS

. Cclâ va rrès loin. Ayant obtenu que Ìa pariente ouvrc l.ìbouche - c'est de cela c1u'il s'agit jrÌstement darrs la réalirri.qu'elle n'ouvr.e pas la bouche , ce qu,il voit au foncÌ, ces cornets dlr rez recouverts d,LÌne lrembrane blalchátre, c,est urrspcúacle aÍfr.eux. Il y a à cette bouche toutes les significarionsd equrv;lrrne. rorrrc. le, ionrlcrr..rriu,rr que vou. voud.eu. Torrrse mê1e ü s'associe dâns certe imâge, de la bouche à l,organcsexuel Íómìnin, en passant par le nez _ Freucl. iuste avanr oujustc après, se fair opérer pâ. Fliess ou un autre, des corners {lÌ.ìnez. Il y a 1à une hor.ribie découverte, ceÌle de Ìa chair qu,on nevoit jamais, ie fond des choses, l,envers de Ia face, du visage,lessecrétârs par exceÌlence, la chair doüt rout soÌ.t, aLr plus pro_fond même du mysrère, la châir en tânr qu,ell€ esr souffranre,qu'eÌle est inforne, que sa Íorne pâr soi même est qlÌelquechose qui provoque l,angoisse. Vision cl,angoisse, identiÍicationd'angoìsse, dernière rév élation dr tu es ceci - Tu es .ecì, qui i:stIe ptus Loin de toi, ceci quì est le plus int'orme. 1...1It y a doncrpprrir.nn .rngoi,.rnre d.une rn g. qrrr ri.ume ce que nou.

pouvons appeler Ia révólarion dr réel dâns ce qtlil a de Ìnoiì1spónétrable, du réel sans aucune médiarion possibte, du réel dernier, dc l'obiet essenrieÌ qui n'est plus ul objet, mais ce quelquechose dcvant quoì tous Ìes mots s'arrêtenr et toutes les catégo_ries échouent, l'objet d'angoisse par excellence. 1...1 Il apparaìtaiors que le sujet se déconìpose et dispârail. Ily a dans ce rêveÌa rcconnaissance du caÍacère fondâmenralemenr acéphale dusujct, pâssée !ìne certaine liÌnirc res.,,

Ce que découvre Lacan dans cet excmple n,est riel moins, mescnbìe-f il, que la.dpdcitó de l,cr.dre imaginaire à se décomposer

29, (:llrìort. su{ r', |' "' /' 'il,Ì'v.rÌ.). I-ri! I s"' " '

Page 60: OUVRIR VÉNUS

Ìí). t I'i!/'( \trnn,, V.r,s er.,r".i sl l_tt.!rr.otôr.i

l,t ,únte | "C'est port autânl qu'un rêve va aussi loin qr'il Pcut

r L.r dans l'oÌdre de l'angoisse, eÌ qu'est vécue une appro€he dLì

,1, r icr réel, que nous âssistons à cette décomposilion inìâgi-

',.rÍr ree. , À ìa linÌite pourÍait-on dire qu'il n'y a pas d'image du

,,t1ts sans I'outerture - le dépli jusqu'à la blessure, iusqu'à la dila-

, r|iÍion - .le sa prcPre ünagitútiott. N'est_ce pas exactement cc

,1rre Botticelli â pu produiÍe dans ses panneaux de Madrid ? tr

'ì L'sr-ce pâs, aussi, ce que Sâde a pu compÍendÍ€, dans son Voldgl

/ i ldlip. lorsqu'il n omet prs de ç,gnaler. en contrepoini au\ rrr(r_

\ tilles artistiques du trésor médicéen, ceite " vérité effrâyântc "qü'âpportent les imâges de décomPosition dues au sculpteur Cìiu_

lio Gaetano Zumbo í/8. 31/ ?

u Dans une de ces armoires on voit un sépulcre relrpli cl'unc

infinitó de cadavres, dans chacun desquels on peut obscÍvcr lts

différenres gradations de la dissolution, depuis le cadavrc cltr

iour jusqu'à celui que les vers ont totalement dévoré. Cetre idéc

bizarre est I'ouvrage d'un Sicilien nommé Zummo. Ïrut cst

exécuté en cire et colorié âu nâturel. UimPression est si f()Írc

que les sens paraissent s'âvertir mutuellement. On Porte nâtÌr-

rellemeni Ìa mâin au nez sans s'en apercevoir en consiclérânÌ

cer horrible détâil, qu'il est difficile d'examiner sans êtrc râP-

pelé âux sinisües idées de la destruction el paÍ conséquent iì

celle, plus consolante, du CÍéateuÍ. Près de cette armoire lill cn

est une âutre du même genre, rePrésertânt un sépulcre dc pres_

bytère, oü Ies mêmes gÍadations de dissolution s'obseÍveDt ìpeu pÍès. On y remârque surtout un malheureux, nu, apPor

tant un cadavre qu'il iette avec les âLrtres, el qui, suÍfoc1ué lui-

même par I'odeur et le spectacle, tombe à la renverse et meurt

comme les âutres. Ce groupe esr d'une véri!é eÍÍrâyente2r)0 ,,

Page 61: OUVRIR VÉNUS

)

i

Page 62: OUVRIR VÉNUS

118

pauvre humanisme de(nçnrc11 cn 0.r.,r,,n. o.ì

Mêdic;t) \r'irc Cc'r r"rrr 'l' """.,.t"

'..;;;.,:;.,ïl ":": *' rrìnee\ rôqÍì (" ìi 'r'

tion cl'empathie - ou,on 11"u"Ìot'' ditici *exenpl'rjrr''r",

.,.".,",..; "". ."n,;;.:;Jl:.::ï:ffi:J Ì1,l:,,,srricrc conr,n,Ìi,é d.un phenomine ;1.;; "": ":' :j)i

,

commcn(er pâr Lrurerr lc _,

"' n'*"';* """ ""v'ì'::::lr '<ì"e

- que I ic"re rJc ' L' r1'r''ex vor.r et le dom'nc;rrr,r,i"

t""' '

tor' le 'l"m'rine rclcr'1'' 'l

.h.,_ J *, ;,; ;;;;,;:;;:ì ;:ï:;ì;"1:.#,:l; .$;,^ :;. ;;... mlques rnodelées pâr Clemenre susini2or.N . !u,."'- ,, r oon( Une (onrrnrrÚe histnri,lue. fút_clle n,.,, , i-,1Ì .q,,e conrin,,irê de mìses ttt tì,1,!?s _, et',,c;.;;";,;",_,:,ì:ì,.pbngé par t,o#èvre Boftìcetjtitìe trtB. t(, , 0,. i,iììì'ìi',n'"' '^

rone'e pl'rjc Je *a i"Lrrr" u"

t,,'"' oo*,,*", ,. i,,;. ;: :" *

"*' 'm:rginrrre dc r"rn rro',isr.

n, ",ê,''. ;,":.,;;;ì;:;::-**," veúe,e de' medì.i (íis. 26).

i,..,,s* - r.,,,. r";;;;"... ,l ''"'ty'" ..

'|l,cdriq"c cnrre cc. derÌ\

rrtrir;ri.c .ru ,"";;;;:":;:'ì,:""'c erre 'ororée - ct lrrvcnri,,n

íurunr Írni d nrr,i,. y"rrrr. ,.,Í"..tJ""' le'

'')ufe'|uY irììàÊrn,rrre\

du üe',r Que '",..,",,ï'i

ì,,1'ì'"lt're d'n deregr"merrr

':b'olu.*"., *,ì,,,.-,., .. *;::::,;::,::"ï:,::;ïï:ï.ï,Jï::ses yeLrx Lrne tellc nìse en excèr"rrr trorricclrren. ;,; ; ,,ï'""""uret

cliir contenrrc"rrn'

1,",,, r" t"g,qu. a" .. rir..,:,' ::'" ' '0" Jc .L'u,ç 111,0,,.,,,

,, n,,",oniil.,,, ",,ì.,#::ì;iì.ï;::.:1,,,J:,,1ïu"'ï,,,.

0","

,"-; ;:: ï'::l;ïï: ,: ::".:.:,:u*ï ,,. ,.c c, ,er roL,, r ,r ,n

r nren, r . " .;;;";,';.';:,,;.i,lilì ;ï:ï:l:ï:i":,:: j:

-

L r,',.1.r. lì)gre russe qui se nourrissait de ,, boudtu fait rvcc

t ;'rreclles " et de " pâté .ìux couilies2o2 ,,. Ils ont rrrrssi

,,. r(rlnrs filles : Élise, qui " réunissait à toutcs les griccs

' ,. .rrrrrrits séduisants de la déesse des fleuÍs " (cettc jcnììc

un condensé d! Ptntenps ct de l, Ndissrr.(t. t, ',.rt( ÌÌaimondc, "qu'il était nnpossible de fixer sans ónÍr

re, narratrice autant qu'héroine, va interronrprc s lliÍ(. L r rrrrnrcnse récit cìc ses turpitudes sexuelles pour ofír'ir ru lcc

.,rntraste d'unc descriprion éclairée des trésors irrisriqurs' lerntettez nr.rrnrenarrr. mcs .trni', qrte jt v, 'rt' crrt n'

, ,( un momenr de la superbe ville oü nous arrivons bicrrtôt.

, Lìritìils Íeposeront votre imâgination, salie depuis tÍop l,rng

1,' prrr mes récits obscènes: une telle diversion, cc nìe so'nhl(.

lì, ut que rendre encore plus piquant ce que la véritó, qur v,'r'',,, z crìgée dc rnoi, nécessitera peut-être bientôtr'ìr. D N()rìs v,'r(l

r!. à nouveâu, áans ce Volage d'ltalìe écrìt prr Srtlc qutl,;ue

:r .'n' nlÌrs tnt. V.ris Ies r..rnsÍ,rr'rnrronr rì.rrí.ìtrrr\ 'trr' \.,ul,ir ce conrpendium de I'histoire cle l'art à llorencc s<,nt tl rrrr

rrrórêr particulier en ce qu'elles nc poseront Vóras (l.t bc.ruti err

rlinéral) que pour micux I'orwìr \la voter arr sacrilicc cl ì l,r

erìa!ìté).

Donnons seulement quelqucs exemplcs. D'abortì. la tlcsetip

tion cles cuvres religieuses serl d'un trait - tlait de I'rtlróisrrrr'

suppriméeroj. Fìnsuite, Ìa visite des Offices sc concetìtrcriì,.orìrrÌ'

on peut s'en douter, sur ìes rcpréscntLrtiors cle Vénus. ccllc.lt'Médicis, celìe de f iticn. Sade rcprendra donc son texte cìtr V.r',rtld'Italíe en lrl inject.rnr quelques précisions particLrìièrcrrrcrrt

empathiques:

Page 63: OUVRIR VÉNUS

.Je passai de là à la fameuse Vlrrs du ïtien, et i'avoue qtlrnes sens se trouvèrent plus émus à la contemplation de c,

tableau sublime, qu'ils ne l'âvaient été des ex voto de Ferdinan,l

l...l.La Yénus du Titien est une belle blonde, les pLus beaur

ycuy qlr'on pur)çe ruir. ìer trarn ur peu trop prononcé' porr'

une blonde, dont ilsemble que la main de la natuÍe doive âdolr

cir les charmes comme le caractère. On la voit sur un matelas

blanc, éparpillant des fìeurs d'une main, cachant sâ iolie petitc

motte de l'âutre. Son attitude est voluptueuse, et I'on ne se lassc

pas d'examiner les beautés de détail de ce tableau sublime.

Sbrigâni trouvâ que cette Vénus ressemblait prodigieusement à

Raimonde, l'une de mes nouvelles amies ; il avait raison. Cette

belle créâture rougit innocemment quand nous le Ìui dimes; urbaìser de feu, que je collai sur sa bouche de rose, la convainquit

à quelpoirt j'approuvâis 1a cornparaison 20e. ,

De là, Juliette l1ous fait, sans trânsition, pâsser aux terribles

" cadavres, de Zumbo. Sade reprendra à la lettre son texte d'au-

n.eíois - le nralheureux homme " tout nu, qui " rombe à la ren-

u.rt. .1 l]ìsgr1", l'" eÍfrâyante vérité ", etc. , y ajoutânt seulement

cctte réflex;on mise dans la bouche de I'héroine : . Ma cruelle ima

gìnation s'amusa de ce spectacle207. " Puis, retour inattendu à la

TribLrne des Offices et à Ia Vénus àes Módìcis : I'alÌusion de 1775

sur I: " partie de derrière, sera reprise en termes un peu plus crus,

ct proÌongée en un regard atrârdé su l'Hermaphrodíte " cotchê

sul un lit, exposant le plus beau cul du monde203,. On Passe

ensuìte âu groupe de Caligula cdresstlnt sa s@ut et à l'efÍigie du

I'ruape, puis - selon rn pârcours muséologìque très Particulier -rLr dépôt des ceintures de chasteté des Médicis et à " la plus belìe

. nìd. \insulie.e coll..,i."..' p'ic*j:-, :l'iï:';u,:, LlìurronRes Ër la narratrrttde commenret

tttne le meurrre comrne l".lr".n'- .., :-e de (Íuaure. IJU\ rc

NoLr. voi,i <tonc Íeprong* eìì l"ll'ï'1.","., 0,. . *. o'.,'",.,

. r,,ani'me ) lle*r t'o'hl'nt d'L'* d"n','i :oÌe\ er cíuel.- - - ,(

-.,ets Ju er'Ìnd-dut [dc To<crne] sont oesp

,, ï ::''ï;;';i; i,''" " l'l ::"ìl i' ::ì:::J,ÏÏ:". ,ble. Fn qucìque' naeer. le dernter. cerJ;.ì,,

nu, ",r,.r..",.,,,'|,Lreinr. dan. re c.nLra.,"," ": l":ì:"::,' ì, ìu a.,n,r," ",,,, r.,

..,1,.çrçn1. ç1 dc. rnsrrurenF0uì Pçrrl,''' _ !,e. On dcvrir lrrr err.r

,,ìu. beìte. eìle erair ,,.r' o ot- "'t'::::.ì qu.ì *,ppr,." r - irr,.heí l.enlânr du r enrrc : ie .o' ìaìc'e

Ï0, .;,"", , ..r ,,t , , ,,.n.en reviendr.r pa.. c.ììe. ":l'"1:'::ï:;":,, ô,Íe. pu,,q,ì,, J.({í1,,ì,leur. ou( mr dechaÍg( 'r " ----

re donna le plur rìt 1l 'i. J* ,- 0",',. qrr'. q,rand re re' ':ïlì'.ï,;:

"u i" iui t,, p.,,r,,

rrr: ìa pet;re purarn dÈ\inl 'íô*e le lorrr L ',a.

,".;"i., '.|ì.f ",,.on pu..t,g. l l Lt pendlr t::.':.::,; "",o.1"",,.lì

r,',

quu,,. ì. '"n"' o' '' ' "il-jj l] ,lï:,'r*n',. *...n'" ", '"

,Ír)-hânr \oq lruìÌ. le grano'""' "-'..,, rr ge un rolenr Je Í,,ur, c

de la pre.rie,e purain d' t''*" ': ï:". ,,n , ro( hererìì r'. .

dan. ie ''oLr

du .Lrr.en b','11ïïì::ì. ^

:.",.r,., r" g, ,,,,r

tt r r oourrànt. de !c reÌr r'.*-- .rorrque a rirer : ì.h,rur,r.

'*..'*.u, d" 1"4"6ics 'ne lecon.ht'rïr',ï",r. . U"*' n',."

ll Ïl lllliìï;.,'iïil;:::::::ll:ll :.:[]":.':r"liììd.rre. d.rn, .a longrre hi'ro're enrre ttl.,na,,ou..

_ de .J o,,,tìrIion' mèmc\ -'o'ialet' o'1'htque"^l

or,rrrrnr..n,r.,.u'"''out)ertLÍe ' Fit ce i pÍopos d'une tmage

Page 64: OUVRIR VÉNUS

" l.es iDrtìses qri cxcitcDt ìe dósjÍ ô pÍN(xìuerìt le

,t .Lc I'nil ..r,r ,'rrhn.ì,,Lr,r€,'r l,',Lì,us..!l,i' \r,'\ : \ic es! l'hoúcllii si .'esr la nrcn qU'cllcs ont eì) vuc, c'cst

r'(j(\,rs dìrne,ìììnièrc souúÍ,ir. l...lLc <lon,aine de

l'érÔrisme csr voúú saos úchipp.ìtoirc à lâ rnse. Uoì)ictqri pÍn,oqüc le nÍ)L,tenìcnt d'É]ros sc.lonrc pour rutrequ'iì n'cst. Si bicn qu'eo nr.rière d'éft)rlsnre, cc sont les

as.ir.s qui onr r.ison. Lcs âscòrcs dise.rt de ll bctìr'ré

,,,1r,,' r ri.r. d,.1,.ì.'ì' I Lr l-, ì ,(c r.,1,. "n eÍf. r.

rerd rolérable u ltsoin rlc déÍr1iÍe. dc riolencc er d'indigniré quìcst lá ttìciDe dc lhntÒuL: 1...1

Ricn, rssuréncnt, n'csr plus rcdoutrbic!À qucÌpointles i,ìì.ses dc Ì'elÍcr aux porchcs dcs égliscs rlerraient

nou\ scnrblcf dérií)ires! Ileofcr esr l'i(lic fãìLrl( quc I)icu

nous donnc invol<ntaircmeDÌ de lui-nìê .1 Àí.ir à

l'échellc ilc la pcfte illilniréc, rous reorruvons le

trionpfie de IÉrrr - auqucl iÌ rc nra.qux jrrììtìis quc de

s'accordcr ru Dxúvenrert qui le leut t)ériss.ìble. Ìlônes'nn,iie lui.nìêln.,ì la rertìble drnsc, .1,'ìr lâ sìncopc cst

le rydrme rlarseur, ct quc Dous clcvorts prcndrc conmeclle cst, srch:rr seulencn. l'lÌorcur à hqucllc ellc s'rc

corÌlc. Si lc clrur nous nrtìnquc, il n'csÌ rien (ìc flus sup

plicitìnt. ÌÌ jâ ris le Dunen. snfflicidÍ Dc nìrnqucm :

conriìicnt! s'il noLrs trìà.(luâìÌ. lc surDrorter ? lVÍaìs I'ilreu/iÌr't- J l.r n'úrr. ru'rrpp|.,..r I j,.tt ..tns r*re,l, | .,,.,,( r. r n,'r l,,. Jô,,r".re,,\ (t \'r r r .. t.ìtr:ldéjà dans s. hnnière voilóc 1...1. "

C. BÁl'^rLt, ^4n.larrc

F,tlu)a1dn 1191t],G utcs tohúlìtcs, tll, Pa.is, C:ìllnìì:ìrd, 197i,

P l l'1'1'

Page 65: OUVRIR VÉNUS

.\rr csr ceÌui dìn sémlniire rnu à lÉ.Ôlc ds haú.s ótudes en sciences

. Ll'.rÈ)enÍe Dâs et mâi t99li lÌ ! servi de base Pour une cÔníércnce 'u, ,tr lÌ.{lo. ì Mâdrid (publióc sols le tlkc "AbÍnIVcntrs l)esnudcz, suenÔ,

(r ', naJ. E. cllatâyui, ii El./csn .lo cn el Muso del Pn.r) MndÍid' M's'ot ' rr., t'r r n., r. q'8, Í 1-l ino

" _ lr o l'

. dn\,ul qi :f/.' , aola.rat 't drr" F dr'ír '4fl '. .o. "'.o' F'.u I na í^t- Xll\Jl_l'\''l ní "' "

aoc

., t-rL. O.\r' \pnF .r'r'rr'.r.,.r /^ ,1 r, rr,i.lJve'.Jn{".. ì.Ílne. 1998, p. 169-191)i et lbè Bcboldü : The Expüiúü of Att n Eü,

Ì . /'"" ,rr;ra sou; h dtrection de Thonas Frin8cnbers et dc Robeú villi|ns. r r.s,The WarbrrB lnsrilule. oì jui. r998)

Page 66: OUVRIR VÉNUS

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, r ,,r , rJ. S. MuÌler, i:sdÈ to,?,t,5, Ì'aris. KLnr.l(siod(. 1990. f. 89. Ci. ú$lcìcnr.,',, .",'$ jussÌe.s, celui dè K. chrk, Tr? N!dc. /l sr,d! Òi t dàtl ltl, t.o ti \I r rlL

".ìr. Ì9i6. tiâd. M. Lâroche. & Na, P.ris. I e Liv'e de l\).he, 116, (aJ.r r' r! I' rricl, 1987), 1, p. 167 : " ld NdÉsa n.e lc v l, us pÍisrrtu unc ír.rtrL. s s.l

, {tr1$urâle qu eUe pouÍi.it pre!Ìue êÍc cxé.urac.orntìc fü brs t.licl. -i(r.À.|)eÌSe,Ía.(ll.eíruróJellxNrs.ihdiV.rcrc".l-ni'ús.it.lì\tt)tirt:

t\ rtrLt.n,ft Llel Baxìtel, '.rrrrl,/., Florcnc., C.nno DÌj l9ll7,f.49.I r'.t.n, tu 8,"4,ct, 130d, rtãd-P. \icàne, Gt t. t(s ..nì l) lÌrJ. rÌi.2, !'.rir, Ì-rr

I l,, I .mres, 1989, p, 15.i (. CÌirk, /,e Nr, ôP. .i/.,I, p. rl7.

L lótd., p. 19 er21.'r 5u. ceite ârilculation - de InÌéilknè vrgrie iì Ì arliiÌr j,.Ìiolslìr" , ca

, ) i-rrtrberm'n, Dzd,r l ìnõsc. Qt6ír'' taste rux litts 1 ,. hiía". ,]t 1t ,

I L h, MinÌir,1990, p.19 168.10. K. Chrk, ac N,, or, .it, I. p, 22,

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;r.ì. roti_'ionu. Sz,;,, op..ir., 1,99-lol,P 9s e?..l I . '|t.,í. ^tu.in tttt

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51. R. Licl,Ibo$n. 8!ir..1//, óD .t ' 5a lb0rI e. roirzr.ro \h.e.oD. .1. 'd I o r'

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t biõ\1.a scbnh. auàlÍa 1.,.ì , Citó p.r À V.úburg, ' l-, 'V,ns"n.. r/. liixr\

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hnteurs dê srndro Botticelli', ârt cir.. p 54 Lc mot r?lJnr I rrc d.utrl. L'Ll' ",ì lr"..'.,r 'ir',r d,'r| r' 'l..rd.ro" -c.,i.êit t,".'r-p." ,1g. L' '. '5í.

^. Pol;ü.ô,srd".c, o/,. .t., t.97 98, r.9'l_9J Lc Écir .n Í(rkLi. l' L ì 'r

,ldnme"t. sr le myihe q.e râionÌe Hésiode. dÌN s. Tr,,s",r, I l7ó rN. r r' 'P. Nlazon, P.Lis, Le; Belle; Letres, 1928. p l3 J9 l.e nìytl'c hrtniiiÌtÌo h fl rrr ìtr

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F;' Bo.c."e. c /,.'/ó!. -/"" t,tt 11.t't.t .\lr''r I . \ I

LârcÌzâ. 195 1. I, p. 386 192 et ll, p 543 j'|5. et prÌ Nhrile Ì iLin Jr.r !tr'o'f ntlrâire du Prràú, d; Phton. cf. M. FÌcnì. Olrnr, Bile.le.i. it:6, Ì1, f l2l;

55. A. Polüünô, r/or,,ols,ì iitQdne,ÕP..n. r'2t9 2)A56. Â. \vârbuG, .4, Nrr;d,n tle Vé,Ls eÌ lÌ Ptn1tu"lr (1. qrrúrÌÌ Ìnr1i' ll

57. Cf. M. Brxândall. Giófio,nd th, Otdlots. H,,.tni1 t)Ls.rtts 'l t\riì!rt: ntn^ .,td he Db. . ' o ft I t'' ''P\q.nrlre ,lô l.D.i,2l . .-r..\4.8o. ,' /a i.o" D-i ú ?1p'.;'r',. t'4A riro ',lr\"'r'lô

rlj8. L. B.

^lÉe!i, De l, pcrr,re,.p .t/., 11. i5, r. l ir' r ie I' n \n' r'ìÌl r ri :' \

',,è l.ú.r t.,-r".t.Õ.".tt.4 r.ti t at,o.i,n,..a. tln r . r' . .., r'. r rl ,r " /' <e.tbd.,l,2,p. 1'l{ 1,.r. /, ll / 1

ud?, a't .t""t. i"\-t.: ôla '.t. t,rt ts60.lb,./ ll. ls, p 158 l6òl.Lr.D"nil;bo'a... tllo:' r,F ' i l '

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AÌboÌ, ulll ìtesdr.h lrc$. L9sj.

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ó2. L. B. ^lbcdi.

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64. j. W: Co.thc, " IiÈntr rr ]a tei,t"re .Je D\d.tur " lt799l, rad, J. \Í. S.hÌ( lIen E.ri,rr"r/4r,I,iris,Ilx.ìr.Ín)n. 19r6. p.:05. ( f. D.I)nl.ntr, Êinxs slr /d t.i,rÍr.(ì795)téd. G. i!lâ)iPxris, Ilc.mãn.. ì984,p, Ì4

a,j. C $.e ,rue pense, nor.nmenÌ, B. \ln'illdìx. l" Mrhú! drns Ihiroìrc dc Ìr(.I-. question dü n ",lortrpe,n" I10. 1997.p. 168):"ÈÌccípi.ccç!elìpe.uellainc st ure soúe de véank,ú (túc les peinr€s n ont tle.esF dÌllú I \on dssors, J.lâ urleveÍ pouÌ rúvile( dóvoiLer cê qú clle.achc: lL connü d l€ iìoddú ÍouÌc le Ívérnédi.s les conrâ{n,ns, lcs dllâti tun\, kr Ènlnnser les torsians quiÌi.Íàillc Ì lr\m s.lcs, ks endo.s, Ies n{Is. l,i íÌrìc du nú, ie nu en nt qur íÌnìe sonÌ lt lirtrd\nc rcdession qúi ârên!e. r,,p/',z,.c, i ca do.r ils s cônÍi.úen. (le conrour, l.moÍlelé) qnc ponrétcndr€ plus Ì'in. p!ús pníÕnd. h donrinrrion d.l. Í,trÌÌc. "

66. (lÍ. notxónent l:. ll. (;onrbri.h, . BotriccÌlì! jllÍhologies -..Í. cit.,I 72.71.Á. chr*cl, Á, ?i /J,,ÌrrÈ,r. à tlorc".. nu t.h'F de Lanrcú le Mdrú4 c, rp..it.,r.265 268.

67. (if. ìi. l,ânoisk!. &vÀ .l i.a"o, )sìt. t,t..n..p.2tt.2lA- (. (:hrk,1c NÍ, o/,.

6N.li.l..olstf, Essd,s .í-no, .1. )sit. al. rjt.,p.217-2r8,61). ll. ViÌìd, Mrvir.J /,rtc,s dc ]d Raüìsr .t, ot..t., t. 100. l,$ 0ÌÍs dc

li (iiírtrnrs í,nr Ìnés tlú râiÌé /)e hd r"rí1 6icor n nrb'",.,ft,x,,..iré pirWin

70 Ì.ÒndÍe\, N!ti,ri I (;alleÌ)_. Cí. li. l icvc-(ìnftr. " Bo(iceìlirnd dìc '\.riqu.",fl)r B tliit!1." M.gd.ita.XL!IÍ, i915. p. l2.l I29.71. Plnrú,I.e Bd"q e1, I8ì., rid..it,, p, 16,12. (i, Pic de I a lln.ndolc, D. lsn/è c, Oi,tda, XLVIII. .lró l'âr E. \vnÌ1. MrE-

lirt: triús l.li Re dtstn'.a, r,p. .ir.. t. ì 01.71. lrril.. p. 102-10.1. t:ugun'o (;arin I ésrkmc.r.o ìnrenié l0 lien Mris,Vónüs

!\ú1c "sr hob tlcl D5h dittldti.o f r ú,ti,t. kt\r.lr,t drod'ì t r!tsan.lI'.he/ P. lle l-r Minndole. Cí. [. GrÌin. " VrD€ro c la reolosi. po€ricÌ ii cnr']n.iI'ico",i.r..n.,t.ÌJ-14.lÌntrunco nìcnrxúè difió(!Ì ddd.ux vónus,.i. \1.ljicnìo.I.l libtu d.ll, "ttu,ll,ì.;d S. Niccoli, lìloren.e. Ols.hki, 1987. p. J6-18.

'4. E. Wrnd.,Vlíòr.s /die,i,ìe ìi Rctuissoü.e,.r. tit.,I. t47,Ì,l8..irnnt a;. t,ic{lr I x Nli.rndolr. (.b,,,c/,o sotnì , r ..ntí,'i tu r"o? .o 4,^h' dn (;iold t)

76. rúrd., p. 185 190. (iL ^.

Caínr,,.Nlnrsr. SrnaÁ iorio rd ìlÍi i d'i : il.,tr|ìo purno e li dissclnnìc trr QnâÍn, c (:inqu.ce Ìo-, t.. (:atps i ].t Rú Èn úAú.! l, XXX! Calll\'r .lc rÒr,s. Ìt87. d . J. (:ó:rd, l\,1..\1. Fonhnìe d J..C. \,1,ìÈÍ 'l','. t,ìÍr.. \u\ ÀrìJr'u'\ CL I

'r rc . laqo. r. llu I ì8

77- Ci. E. Pinotrk], tisrr,/in )1oL!1., ot. .tt., p. 229, oú eÍ cnóo lé(lirnìn de

78. CÍ. A. (rhrÍêI, 4,1.r Éil"L,tisu. i Flo.".. dn t.ntt d. !.d r.rt l. MtrB i./i],r'. ol. .r., p. 183 : " Vrtnu\ str{rir conrmc une iìâdon. \ou\ l iÍc ur. dcs or.'ìscrsd búÈ sa.ri ldrns L1 r/,'/.,,psl {. . s! nryLrc nmrirr ld.trs Id N À!'r',/.t'l,,,jl,.llce$ súÍie prr ks ny.ìpÌìcs cónìmc lc Chns du Brprêrìe Èr lcs rn$Èr. .

79. J. 5i\oniÍold, /, ao,.rio, d. /,? roist lÌ49Ì ). kid. B. lìn.hird, Lxtrsxìir,I)\sc d HomDì.. 1989,p. ì07.15Ij,

rl0. a:i. B. lnrchìrJ. - LÈ Ì(.Dd de l. colèr. -, r/,n1., ri. ll.lt. l,?., .l c .onilr du

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Page 71: OUVRIR VÉNUS

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'Àlcnblrn.e oublide ch.z Vrsr' lJ lqüJ, .1,' rÌr,,.,,,ut tc tir' , Mild"Ets d? lf..D Ítan\.Ep dc R,,4. -1,,/rr,r v.,/r4,,.x,,,,. (\l

rcc!, n.2, p. J8,.4 ì2, id, . Vustre,.r \u Drn(6.Lhbr{rcJ(r""r.'lì1{cr,L.'t"nr.rériau ", Crtt4re, LIV, 1998, n' 611, p, 138-162.

202. D. Â. F. de srde, Hôro,íe .le l'.lieíe, ot les PkÉpititit la tu? tt t-,, a.,,1\,.W\',Atu'e<. )hplip., v //r. tr'F.1ère oe I eu,rle,, ,q-r. r. I {

2Ol lbd,P 20

205.lúd., p.21: "Si j'euse aìné 14 églis6, jâuhh o sr \..$r dr lÌ ttí\,r,..,' iprcn\ i vouç Ítnei nàr non hoícu' pou' rour.c qur enr r l,'', 1,Á,",, r,,,,, rq"e te nc ne te me^ miTe pJ. d enrpr dr - ru(ul d<,c,'c'r'p\-

206.lbil.,p.22 zJ.ZO7.lbid,, p,23208,lbìà,, p.23 24.zo9.Íbid.,p.24 25.210.Ibìd,p.25.211 . Ibi.l., P. 31 .

Page 74: OUVRIR VÉNUS

lndex des noms

Albeni L. B,, 20, 37'4Q. 65,93,729(n. 25), 131 (n. 58 60). 132 (n.62),134-l15ln. ll ì)Ançlme,lê CãnÌerburY G.tnd. i/ i"

Àrgan C. L,12e ln.22)

AzârolìÌucefti M L,139 (í 183).140(n. 186,188)

BaldinuaìÈ, 135 (n. 115)

Brb A.,A.., 136 (n 135)

Bârbensi C., 139 {n. 183)Bãrthes R., 99' 139 (n 170)

R,.Lin.a L.. rl5ln. I l8).117 in llc)\aÌàille G., i6, 57, 64,92-99, 7lO, 123,134 (n. 111), 137 (n 139), 138 (n 151

163),139 (n. 164169)BaxandaìIM., 131 (n-57)leck H.,129 (n.21)Belìosi L., 135 (n 117)B€njanìn wl' 30, 130 (n 45)BênvenüÌo da Imola.18Bdmrds M.,134 (n- 103)leminì c- L. (Bemin), t7Berchorius P. (Btrsuúd, 47Bemoülli J. J., 129 (n.21)

Bi L,,69BiniÌ.69Binsw;nse! L-,90 91,94,138 {. 150)

Blune D.,129 (n.21)Boccaccio G. (Boccâce).51,73 84' 86' 89'92, t3t (n. 54),135 (n 120_128), 13ó(n Ll8),l.l8 (n 145_147)Btuo naciniP,128 (n l6,2l).lll(n 49)

Bonaventúre (saìni), 134 (n. 103)

Boúlosne l.-c.,139 (í 170)Bnn; v.136 (n.134),137 (n.139)BlickofÍ M.,136 {n 13J)BronfenE.,140 (. 191)Brovn P,57, 134 (n 105)

BuaìM.,140 (n.187)BurckbãrdtJ., 121, 133 (n 94)

BuúeP,135 (L 119)

C*nera F.,141 (n 200)c'Í-:nn E..1351n, l l8l

carhúine de Bolosne (saìíte),50

CerdJ.,112 (n.76ìCrsrre de HeisreÍha.h, 8lchalcor L M..ll, 110 (n 44,46)cha!Ét À.,82, l2c (n.22), 131 ln.4qì,r Ì21n. ò6,78), tl5ín.117),rlh1n 112)

Page 75: OUVRIR VÉNUS

r I',n !Í C., l4O tn. tgotI hinll,{ì I . ll4ln. r0lì(llìrDCy L., 129 ín, 22)(:hilnúriC-, 134 (n, 106)( itri v,r c, l 16 (n. lll)t t,rt K.. t2. t 3-t6,20,2]-25. 27. 17 1tI I, c4. t27 (n. 2. J-8, lO), t2E tn. t2t.l.:., í'ì. 27,lt). tl0 {n.3rl.l}2 {n.67!i r!1nftrÌ d,AtesndÍic, j9, tl2 (n,6.]l( t,ttr', M.. 140 (n, I91)

' ,,trjlD C., tZI (n, t8)r . rlú, F.,49.50, lll tn 8t-82.8J.90-rt. l ttr ,flDiú k J., B4 ín, 106)

' ,^trk ltt dÈ Midr.is. I t8

l,r c. tx, o0{}, d4. 116 tn. lfó-tt7ll',N'tr L. t2tlt(lr /( (;., t.16 (n, lj3)

l)(ls.Ì 4.. t27 (n. J)l\rr\ l^ú)p.Êitc (pseudô-). 56. 134ln tr.1tI'kl,Í,r t,.,40, |]2 (n.64,rrrliÍ,' B. t40 tn. ì9t)l)!rì,'ril.., rl4 (r. I t0ìlì,ÍklhiM.. I.ló ln, l]8)l"(ia I L l, t34 (n. 106)

l.l lr"r íNhÍr€),lô, B4 (n. tOaì

, rh,r'r (;., l14 (n, t08ì

Iq.lÍ',Í,leNtúdicis,l2OlL í\/' \.. 87, 89, tl8 ln. l4l)| .trtr,

^t 1f,L,n), Ì8,4t, l.Z9 (n. 22J. lJl

r 1,,,Ìt J. (:., tt8 l[ t43)l,n.hr M.. llj (n. I I7)I{r,' M.M.,tJ2(n.76)i,,'.,,Ìr M,140 in. lel)

r,, n,l \ , ll.t4. t6, 29-.] t, JJ,8G8À 87.rr') r r.l. ttq(,ì. ì{r.32),1J0{n.lt.rH.47-rsr, I l\ 1, rZq). t1á(n.llL).117{n,lìr}.I ÌN I ' lrz.laÌ). t4O ín, 192. rgargsl

Gâfunu! F.,42. lJ2 tn.69'G.ll.ú C.. 101 ì í)!GúÍãBn,n;c c., l']3ln. sotCaÍn E., l2e (n. 22-21), ,li i,,. - r)Gáspery Á,.128 ín. l7rGhib.ni L. l8Ciãnrinos P, l4l (n, 2OOlCiaiC., tl4 (n, 1Ì0rCqtheJ. V4,40-41, lJ2 (n.6atConbrich E., Llì (i.4rl. l:]2 r;. hirCougáud L., tl4 (n, t06ìGôurun. R. d€,57-59.114 Ín. t07,CÉCoirc R., tla tn. tO3-roaiGEgoile de NyÍe, j6, ll4 l;. t0.|

Harl M., r33 (n.96)Hatkell E, r28 (n. t8lHruld€E,ttl{n.97rH(k*htr !q s., 128 {n. t7,

Hedcy de sãrnÈD.nyr L.. 8b. s8. I 17(í, 140ìHériodc, 4J, rll (n, j4)

Fán d.là Cox lrhn.56JoÍd!nova L.. I40ln, 186, t9l )

KantE,lJKJ.pi*h.Züb€Ì C., t35 (n_ ttsrKleindr.ní H.. l4O (í. lt1)

tjcan J., 90, tÌ0. I t2, I r t. 1.28 ln. I ìrÌ17 (í, tJ9J, l]8 tn. I48), rl9 r;. tTti140 (n. 191,, l4t (í. t96-199ìLàna 8., l19 tn, t83j, t40 {n. r86. t88rLaplancheI.129ln.29tLau(nr de MedkÁ ldir t; Mám,fioue l. 20.49,51, ll8.l lJ ín. I l7!t<hrcq H., Il.l {n.981. tl4 ln_ toáttrnzi M. d€.5l

rf,opôld rl tcÍánd.duc de To{âne), t2lL€vtsstrãu$ C..15. l16 /n rtRrL'shrbown R., J4-lJ, J7. t28 t;.20,- lt I{n.50. t2,, tjl (í.95), tlj rn. I t7jL6ky V,1J4 tí t04)

LusliA., 140 (n. 185J

Mândel G., 135 {n.117)

MáisolinJ.-C., 132 (n. 76)Mâsaccio íToúúaso di Ss Giovânni,dir),24Mâsinelìi A. M., l,!0 {n. 1E5lM lekJ.,140(í.191)Médicis (hnille), 17-20, 49, 51, 97, 100'118 121, 135 (n.117)MelEoÍÍ S., 129 1n. 26), lll in. 49), ll3(n.80,95), 1341n. 112)Michâud P'4.. ll0 (n.41)

Nlüntz 8,, 18, 128 (n. 19)

Nìêúscle F., 27, 130 (n. 17)

Ovide, 17,84-85, 136 (n. 138), 138

Pânofsky E,, 20, 29, 41-42, 47, 128ln. t4J, 129 ln. 241, 132 lt. 67 68.771,140 {n. 184)l'.Íonchi 4,, l14 (n. 110)Penn/ N., 128 (i. 18)Perárca n (Péftrquc),51ì'ì.Õ dclli Mnãndol. C. (PÈ de LaMnãndolel. 18.41 42,41-45, 129 (í- 23),132 ln- 72.741Pincha.d 8,, l.Ì2-133 (n.80)

Plâbn, 12,44,127(n.4), l3l (n.5.1), 132(,r.7t)Pline l'Â'Eicn,17,128 (Í. 16)Poliziâío Â. (Politicn), I, lZ 1216, 41,48 50. 128 Íí, l7). 1ll ín.50-Jr,53 JJ).133 (n.86)

Itnrâlú J.-8., 129 (n.29)PoftcrJ. H., 136 (n. ll4)

PExnÈb, 17, l0l'102, 104Prendergô$ C,, 140 (n, 19l )

Propp V, 136 (D. 138)

RégnìeFBohler D., 13,1 (n. l0ó)

Rickft J. M., 136 {n. 134, lJ7l38), ll7{ú.139)Rìpa C.,20,129 {.. 24)Rhsr 1., 138 (í. 152)

S.dc D. À. E de, 101 106, ll5, ll8l21,lj? ln. 1391, 139 {n. 172-181}, 141(n. 200, 202-211)Sayonárôlí C. (Sãvondoìe), 14, 20. ,19-

50. J.l. J7, 132 (n. 79). 133 (n.83-84,87-89.921

S.hnit J.-C1., l.]5 (í. I 16)

Senis s.,130 (n.41)Soli8nâc ,4.. 134 (n. 103-104)sÌeinbe.s L., 130 (n.34),1JJ (n. r00)Susini c., 10ó-109, 111, I l3-l14, 118

Türulìiei,132 (n.63)ï@eco!út E.,132 (n.70)Iziano Vsellio (ïtien). 102. 104. 119-120TonlBümìev 1., 140 (n. 191)

Vasári G., ll, 15, 65, 104, 1271n. 1), :128(n. 11ì.135 (n.115)

vouilloux 8.. 132 (n. 65), 137 (n- 140).139 (n. r70)

ì(âcl(ern.s.l !í., l.l4 {Í. 104)Ií.rbuB 4., l l,18,22,27-32,35 36,'t4,51.80. 90. 93. l2l. 127 ln, 2). 128 ln, 17,19), 129 (n. 28), 130 (n. 3840, 42, 4ó,47), 131 (n. 51, J3, J6), 133 (n. 99), 136

Ín.130,131)rwillúns R.,12Jr,t(/ind 8.,42,4446, 128-llt ln,2l), 132(n.69,72.761'wiftlrofr 8.. 135 (n.118)

ÁèÁÍ 2., t4o ln. t88l

Zumbo C, G,,1151r8, 120,141 ín.200),

Page 76: OUVRIR VÉNUS

Table des figures

I'1. l. S. Drrfrialli, l, NaÈsrec d. Vét6lÀéÌãìll,t É 148+1486, Détiedp. sürI l'l,ftncc, Musê d6 Offic6. O Phoro S.âlâ, Floen è.

I'1.Il. S, Borticêll', Mals s/ Vl,!i, !€rs 1483, PeinruÌ.sur bois, Londres, Nrionâl' n1 v. O Photo NaÌional Gâllery, Londres.

l'r. rrr. S. Bofti€clli, lí Di.o,v.ne .lx adauíe .! Holopbenr (dótâil), {es 1469-r l l)iÍcmpesúr bois, Flore.c., Mlséeds OfÍices. O Ithoio Scâla, Florence,

l'1. rV S. Bonicclli, ltlrote le Nütagìo.|eslì Odati lp.ííe.u D, 1482-1481., "rnìDe

sur bois. Mádrid, Musé. dü Prãdô. O Phoo Scálá, FloÍoc..

l'1. V S- BÒtticelli, HÈróils de Ndstagio deglì Oneíi \p nneau ll), 1482-1483-rr,'rrìpe surüois. Ma.lrid,Musé.du Prado. @ Phoú Scáj., Flor€Íc.

ì'r vr. S. Bonicelli, H,to,, dd NastdSio.lesli on.stilp nneau IlD, 1482-1483.rd {Ì r'c sur boh. Madrid, MDsé.du Prãdo. O Photo S$Ìã, Florence.

f'l vrr. S, Boúicclli, H,ito,t /e Nasbgìô desli OiÚtilqanftau lV), 1482-148.1.It,'rDp. sur bois. collGdoí páni.ulière. D.R.

l'1. vrrr- S. Bonicelli, HÀroirc dc Nastasìo degliOrcstì lp. neu Il, déiaiì: Léviscéra, k ,, 1.182-1483. Daemp. sur boi!. Mad.id, Múet du Prádo. @ Photo S.al., Florcn è

l'1.lX. S. Boiticelli, HÈtotrs de Nastagio degli Onesti lp meâu Il, dér.il: Lca vn,dA JóvoÍÉs pâr hs chiônt,1482'1483. DéÍenpe sur bois. Mad.id, Mlséedu Pmdo.i I l)hob S..1.. Floene,

l,l.X. C. Sisiíi, Vin$ é"ert/ë., 1781-1782. Cire colorée.Ilor.nce, Muse zoolol(,, dc L. specolã Univ*siré de Florence. O PhoÌo LibÍto Pelusi, FloEne.

Page 77: OUVRIR VÉNUS

., ç, Bdr. êr'. L, \,.r,,ì./ d" V. a,! r.ê.It,. \!.. r4U4 t48Ò De,rprre,u.ror c. Fl.'ence. Vu.ie de. OrÍ. e. O tho. \cJtà. f rru-r.

2. s B r lel r. U.d,t\ n la genad". d{ ".1,.

r... t!b-. Dêr,enpe .Lr ooh. t t.-rcnle, Muiie der Offce\. Q thoÌo 5.trh Flô.ê...

1.4...l'T.8" o. roÌ1iì. \"',. /p< vrdrd.I ituhLJnJ.,. M,,bF. Itô-renle, Musae d$ OlfL$ O tloÌo S.,h Flô.ê...

, 4. 5. Bor'r.. 1. /,' d/ra," d A p"tt? det ti ),.e).. 4qr. t.a(. Dpr.( npe {tr ro,reFlolen.e. Musee des OÍÍces. O thoÌo S.á a. ttorencÉ

J.5. BoriiLÌlli, La Nu6,rcc de Vénus, veís 14a4 A86,Dérrempe sur roile. ltorencc, Musée dcs oÍÍìcs_ o phoro scãlã, r]oreme.

. 6. S. BôtriceÌli, ,{t,rs er yi,!s, ver 1483. ì,enÍure suÍ bois. tÕnd.es, NârionaÌcã!l€ry. O Photo Naiionâl caÌlerx tondÍes.

, ..'.\.8 í.cell.l,/,,,,.."at p."i,tr. rr t4" de,it,t,//,,r, d-ri B.p-inêl(00-110ì. lcn ,'e r'. \... Io d.ê.. NrrionJt (,.,1hô. O i,ô.,.Nr' . n.'l u ìlê'r. -or'o'-.

. 8.< Bo'ra.ll. r, D/D/nn.rc\ trtt,1.t dprJ,t,,\.^ taqo t4a2. ,L,_rrre _1,l. . M.rrkh. Àhctr." u,.,ct. o thu.o \.air, t o?n.t

.. \. 8o ti.et t. I a D, tlox rc4.j t t,..t Õè....., t,. tzc(. f.i.k,e \,,. t-u,rMi rn. Mu\ie Po d'.Pezzoli. O lhorc 5!áh. Florlnlr

'. r0 \.Bo' ,elL/ tDp.ottc.!?d .nda- / ríobpl-,.e toiÌà,t., \er tloq-t4-0.D;ÍpÍt e .ur bôi.. ì loÌer' p. Vur- dp. O.ttr-. O t'.r;ro \ü ". . iorpn. (

I l. ç. Bur'r-c li. I t:nTr'r út Xttt,dè.-.1,. \p^ tldO t4.n to.rn .,,cer -Prt c..rprit\(nrì.Vrr\rn.B,D',.r'reqr, "po.rotrqr..OfhoroBioto,h:q,,ê";o o

t2. (. A .r'.etr. I t,.tet .t)n4t \t ,o..di . \Ê^ t4dO .4e0. I...,r. d.r,re_,,-tr, -.,r p, , \enm. vJr, ,n. B.b r"r a.ì.,e "pô.rut q.r.. o r roro Bi ,rU,t_"qú. .;u.,o

_ lì.c.B dcelr.Hru.,?d. V,rí6,ó /s1 O,"Ì,,p-r,1ì.t,ae i: I., hF."1ì'p'ée . 1432 i,18ì. De 'erp".u bJ.VrJ.,d.\4,.p"d trd..Ot'oÌn\.Ji",

_ 14. s. Bo.l.celr. H^/ {,. t1p \nt.d?ia d"eh O,. ... r,, neJ,, , Je.ri:. t", t-.\.".n"' .nr'. l48l t/8,. DdrenF ." boF. M4 I d. ü-{. d.r trud, O t,Õr. \..,t,,,Ilorên.e

_ l( \.8.r ',elr.

d^/,,,, t1, \d.h.,od.et.O-p.ü tprnne.,u tit, Je...t: tr, t,.,.^' ',' .nr '. r.rc'tr8,.D,r'eÌDo.1, ooh.Md.,d.ML.êi du fr:d Orho,.\\,t.,,Florcn.c

16. S. Bomicelli, U,ioirc d. N'stdsìo dèstì Oi6i (prnncàú II. dér.il: LéyNcérr

.on), 14821483. DétremPc sü boú. Mãdr'd, Musée.lu lÌ.d(, () I'h,Í,' \,rL',

lT. S. Botticelli, H8tote.le Nasrdgto d?3ú Otcsri (pân.c.u ll..ìirÌll : l c' vr\" 'dévorés prr lcs drÈnt, 1482'1483 DéÍenpe sur boÈ Midrnl. Nluir (Lr I'r''J"Orhoto scâlâ. tÌorêncc.

18, S. Bôìticclli, HiiroÍ? l. N,stdgio dEl, O,,Íi (pdnneN Il, nriril : l. h.,.effrayé). 1482 1483. DéÍenPc sur bois Msdrid, Musée d ìÌr.lo O l'lìrr!' s( 'lr.

19. S. Botiicelli. Hisbnè.i. Nds',{;o lzsli O,csti (rinnrru l), r'lrr l'lsÌDérerpe sur boú. Madrid, Mosée du lÌado. O Phoro Scrlr. fl{Íc .c

20. S. Botrìcelli, Hftaìre ,ie Ndstagio dcg, O,^/t (Pì.ncÌ lÌ). l'1sl rlrrrDéftempe suÍ boú. Mâdrid. Musée dtr Prâdo O l'holJ sÒlx. FLncn..

21. S. BoÍicellì, Hisbne tle NdstdÈi. d.glì a'.srt lPrr utr l1l), lls.' l'1rÌDéreope sur bois. Mâdrid, Musée du Prâdo O Phor, Súh, l:l(Írn.(

22. S, Bôtticclli, Histo,r. d, N,rragio deslt O,?r/i (rinn(r" lV). I lr.ì I ls Ì

Dérrempe str boÈ. ColÌe.riÕn pârticulièÍe, D R

21. L. Èervey dc Sânú Denys. L.s Rô,6 er 16 "a))'úts,l.l.t,/,(/,: l$n I'|."trllde irontüpice. o Fhoto coÌlection de lÌutuÌi

2.1-25- C. Calletti er sculpreur anonync, M.dt[5 ,/. ,/,t,!,^tìrt,"] tl\L tr Lttr 'vè( 1770. Tere cuite Pol)chrcme, tlorencc,lstirun) e Nltr:.o dr 5rtÍL L 11,ì \L kr'/.'o Phoro Libêro Perusi, Íl{Ìence

26. C. S$ini. Véftus dcs ttóde.rs (Íenìóc). l78l 17s2. ( ì'. !t'l{) tc l!{,'L!Museo zooÌogico Je Lâ Specola Universitó de Flo,cn... O I'h,n,, NIL '., r,''l"r1 " l'Lâ specola/Sau1ô Bâmbi, FloÍence

27"29.a.Srsiíi.Vé rs.lcs h1!d4rs (ou!cÍe). l78l l78l (:rc.,'1,r,, l'Í.','Müscozoolosicô de L! SpecoÌa _ Uíive6ité de FloÍen.o OIJhoÌ!,Nl'Nq,r''l"rr""'Lâ specola/Sâulo Bâmbi, !_loÍence

30. C. SÌsini. véi"s éMtíéc, 1781-1782. Cire col,ra0. l:l(nt (. N1'^,,, r,,'1,'gicôdcL. Spec.lã-UnivcGitédeflÕrènce OPhoo Iihciio l'cn'ri. l:nÍdtr.

Jl. G. G. Zunbo.l-z t?srr,1691 169J. Cúe colüéc. l'l{ftr L., M !., r,í,,ll.,'deLâspccola U. ive(nó dc Florence, O Photo MNeo zool()81.o tl1 lr \0,.,í t\ LL l"

liidneur !e tienr i ladnposiriondes â]an6drônpourÌessourc$ Lq !'aíìdÌrr$1, ' l' "{,

Page 78: OUVRIR VÉNUS

Tâblê dês mâtièrês

Núitê idêale I la Vefl# d.es Médick llLa Vénts de Bottì.e i, ftìnérale et céleste. - Le dédo blenent plato ìcìen àe

L'amout -Nu et nudité seLon Kenteth Clatk: reìet de I'empdthìe, sépaútioftàe la forne et d.u désìr - Conne t Le .oús détuü deuient sene ìd.ea|, et.oflmeflt I hìstoite de 1 üt huhaniste isole Ie nu de sa ud.ité : uêtement littá-tuirc, ,êteftert de natble, uêteheht d'ül.ees. - Xìsolatìon psy.hìque et le

Nudité impure : entre prd.or et hoÍor 26

Êt/e to".hé, être orueft : Élos et Tha dtos. Aby waúwg deuant La N^ls-sarce deVêots: stlle et etuptltbìe, dìalectìq"e de Ì'ì télìeú et de la bard"le,PathosÍormel. - La beauté hãfltée par le lêue et le synptôae. - La sorrce Iìt-t&abe s'est pas .lé, nak chaífle Nociatìre. -Túudil fìs'ral et prìncipe d'in-puteté : I'horrear d.ãns Ia stâce, Ì'écotché dans Ìe na, I'hforne dat la fome.

Nudité coüpâble : " \4vre... en tuyânt les f€mÍnes " 47

De la sowce (Politien) à la contre-sowce (Sauonarch). - Non volsi mai

ãoní , au k buuté íénìnine hise au bít.her - BotticelLi sauonarclien : Iahudiú ìflqüiète, .oupable, he a.êe. - Nudite d hunìliatìob, ou Le saciíìce d.e

h chaìí N"dìté àe p" ìtioa : Holopheme et les pé.he"rc da s I eflfel àe

Dante- - Cotps irs, .otrs nartìfiés, .otps ouuetrs.

Page 79: OUVRIR VÉNUS

Nudité cÍuelle : " Lâ noÍt elle-même était de lâ Iêr€ " 64

Vets rn point de Due hétélalosique. Bottìcellí, de ld nuda Veriras à (L,Chasse iníetnale " : une "Vén"s" otuelte, uì.time, étemettemeflt hke àflott. Mãrrak ft,. pout .haflbrc irptìale. - Cdldctères psy.hiques d,té.ìt de Bo.a.e. Le tlduaìl du fi!"fllble : ìnsensìbilité à la cafltuddiction.déplacefteht (e tiille et entuailles), appdlitìoh d. I'i"foffie (le .ew dAúA,rythnes dercrena ce.

Nudité psychique : l,atrÍâit du tranchant 86

La tudíté .oufte obìet psychìque d'appaition : tressée .le /ôw et àe .tuauté.- Cercle de k ctuãuté .hez Boccdce. - Le têre est I'existetue : Binstuange/. -Le u, le fioìd et le úuel. Bouìe ì aue. Bdtai e. - Les deu seas du

"etbe"ou"/ìr,. - Élosueh.e éttu1flslée, beauté sacifiée. - rduiãnt de la tete,r,Idkt.iit du tan.hdkt. - II /'y a pas d'ìnase àu .olps sa's I'inasíhdtion de

Nudité ouvene : lã Vâúr des nédeci,ts 100

Nrdné off,te et nrdìté ou"efte : I'hunanisne flole tin lu pü te harqaìs de9tàe. - Musée de I'art (oífkes) et husée de la s.idce (Spe.old). LdvéDúsdes Médjcis pr L Vénus des úêdecils, .heíd'.tu'Íe .le CIM.kte S"sinì. -Ouuefturc et nuditó dans Ie têue d'Itna. - Il 't ã pas d'ihage du corps saftL oneftrrc de sa proprc indsination. - Sdde auec Zuhba d"' coníìns de k

Nores 127

Ind€x des nons 143

Table des fisures 147

Inúeúìon dc I h\slti tChnt, ar "t tirckoezphie photoetaphqre dt tn: t"t'n'

Méflotunàrn de la Peste. Le í\èãu d'i,n.1qìne/, chtisti^tì lÌNÍlois, le8 ì

Les DAnÕniaques àa$ L'aÍt, stirl de Ld fui q is rttit.deJ.-M. Charcotet P Richer (édition et p.ésenÌliion), Mi.rl.', l!)8'r

La Peìíturc in.dúÌé., Mn\n, t')Bt

Deuant l ìndse. Quesrìn Pst( t Í 11 s

d ufle hìstaìÍz tu I dn, Mit\tn. te,r

Fta Afl7elka. Dìssembldnd et íiSwation, ttr ntrnt. t'r)tt

À uisale découuett láijecti,on et présentârioì ), rìlì n rì ' r tr '. l r)t) l

Ce que "o/s

Lalons, .e qui ous resdklt. Nltrrt, t')')'

Le C1lbe et Le !ìsdge. A'to r,1u (strll'tttì,d'ALberto Citl.o t?ui, Mrúni, t'r'\

Saìht Georyes et le D gor. Vcrstns ,l ntL l,trtt,lL(avec R. Ga(betta eÌ M. Morsiinc).

^(h lÌi'!', l')',1

I:Ehprci te d" ciel, édlÌion eÌ présm t.Ìion .[s ( ).l/,, n , \de k fouúe, de CanìlleFlâmnÌari(nì.

^ ris,tr,c, l')'rr

La Ressenbla,ce ìnfotue, ou le gai ! \)ì rilh lselo Georyes Bdtaillc M.lrtt' t'r)\

lEhprcilte. ÉdìÍìóns d! çenÌrc Gcor8cs lì(ìÌ pnl{n '.

I e()7

Phdsnes. Essaìs s'r Ì'dppdliliot, Mnìlir, le')R

I)Étoìlenent. Conueftation dtec Hdntói, Mnn\iì, t\)')8

La Denêr/e, ]d so"che. Appdlèatements de I dttistc, Mn\tn, t'rr]

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