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OCTOBRE 2006 « L'aromathérapie scientifique est une science qui utilise les méthodes et les techniques scientifiques du laboratoire pour mettre en évidence la relation entre la structure chimique des molécules actives des huiles essentielles et leurs activités biologiques. » C’est Avicenne, médecin et philosophe (980-1037), qui produit la première huile essentielle pure, une huile essentielle de roses. Pour cela, il met au point un alambic. La distillation par la vapeur d’eau autorisait l’extraction d’huiles essentielles pures de très nombreuses plantes. Avicenne écrit de nombreux ouvrages médicaux dans lesquels il fait une large place aux huiles essentielles. Face au problème soulevé depuis plusieurs années par la résistance des bactéries, la seule alternative fiable à l’usage des antibiotiques semble être celle des huiles essentielles. Connue de façon empirique depuis des siècles, leur efficacité anti-infectieuse a été scientifiquement démontrée in vitro et in vivo. Entretien avec le D r Abdesselam Zhiri Édité par la Fondation pour le libre choix www.nutranews.org P. 6 Aromathérapie… un peu d’histoire… Les huiles essentielles, un pouvoir antimicrobien avéré Docteur en biotechnologie végétale Chercheur et enseignant en aromathérapie scientifique P. 2 P. 8

P. 2 Aromathérapie… P. 6 un peu d’histoire… · des huiles essentielles et leurs activités biologiques. » C’est Avicenne, médecin et philosophe (980-1037), qui produit

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Page 1: P. 2 Aromathérapie… P. 6 un peu d’histoire… · des huiles essentielles et leurs activités biologiques. » C’est Avicenne, médecin et philosophe (980-1037), qui produit

OCTOBRE 2006

« L'aromathérapie scientifique est une science quiutilise les méthodes et les techniques scientifiquesdu laboratoire pour mettre en évidence la relationentre la structure chimique des molécules activesdes huiles essentielles et leurs activitésbiologiques. »

C’est Avicenne, médecin et philosophe (980-1037), quiproduit la première huile essentielle pure, une huileessentielle de roses. Pour cela, ilmet au point un alambic.La distillation par lavapeur d’eauautorisait l’extractiond’huiles essentiellespures de trèsnombreuses plantes.Avicenne écrit denombreux ouvragesmédicaux dans lesquelsil fait une large placeaux huiles essentielles.

Face au problème soulevé depuis plusieurs annéespar la résistance des bactéries, la seule alternativefiable à l’usage des antibiotiques semble être celledes huiles essentielles. Connue de façon empiriquedepuis des siècles, leur efficacité anti-infectieuse aété scientifiquement démontrée in vitro et in vivo.

Entretien avec le

Dr AbdesselamZhiri

Édité par la Fondation pour le libre choix • www.nutranews.org

P. 6Aromathérapie…un peu d’histoire…

Les huiles essentielles,un pouvoirantimicrobien avéré

Docteur en biotechnologie végétale

Chercheur et enseignant enaromathérapie scientifique

P. 2

P. 8

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SOMMAIREEntretien avec leDr Abdesselam Zhiri 2

Aromathérapie…un peu d’histoire… 6

Les huiles essentielles,un pouvoir antimicrobien avéré 8

Nouvelles de la recherche 16

Après une dizaine d’années passées dans leslaboratoires universitaires, le Dr Abdesselam Zhiri arejoint l’équipe du numéro un de l’aromathérapiescientifique et médicale pour y diriger la recherche etle développement.

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Qu’est-ce que l’aromathérapie scientifique ?

L’aromathérapie scientifique est une sciencequi utilise les méthodes et les techniquesscientifiques du laboratoire pour mettre enévidence la relation entre la structure chi-mique des molécules actives des huilesessentielles et leurs activités biologiques.Le terme « aromathérapie » a été formulé en1928, par M. Gattefossé, bâtisseur de larecherche scientifique sur les huiles essentiel-les. À partir des années 1970, quelques avan-cées scientifiques et thérapeutiques sur leshuiles essentielles, démontrées par des cher-cheurs et des médecins (tels que Valnet,Belaiche, Duraffourd, Sévelinge, Pellecuer,Pénoël, Franchomme, Mailhebiau, etc.), ontpermis à l’aromathérapie de se positionner entant que médecine de l’avenir et de sortir deson image d’utilisation issue de la tradition.Les chercheurs ont voulu lui donner unevaleur scientifique en étudiant la compositiondes huiles essentielles et en attribuant auxmolécules qu’elles contiennent des proprié-tés thérapeutiques.Une huile essentielle, c’est un complexe de

molécules plus ou moins connues dans ledomaine médical. Plusieurs spécialités demédicaments en contiennent comme adju-vant, comme aromatisant mais aussi et sur-tout comme principe actif. Il en existenotamment toute une série à base d’eugé-nol, cinéole, terpinéol, pinènes, menthol etde leurs huiles essentielles, sous diversesformes galéniques (sirops, suppositoires,comprimés, pommades, etc.).En aromathérapie scientifique, il s’agit demettre en valeur les propriétés biologiquesen s’appuyant sur la composition del’huile essentielle.Prenons le cas de l’origan. Il est riche en car-vacrol et en thymol, des molécules apparte-nant à la famille des phénols. Personne,dans le domaine médical ou biologique, nepeut nier l’activité antibactérienne des phé-nols et, en particulier, celle du carvacrol etdu thymol. Donc, l’aromathérapie scienti-fique se base sur les propriétés des molécu-les contenues dans les huiles essentielles.Ainsi, nous faisons notamment des étudesdirectement en laboratoires, pour montrerl’activité des huiles essentielles sur le plan

Entretien avec le

Dr Abdesselam ZhiriDocteur en biotechnologie végétale

Chercheur et enseignant en aromathérapie scientifique

Même si les huiles essentielles sontconnues et utilisées depuis plus de6 000 ans, la recherche scientifiqueactuelle se limite à des recherches fon-damentales, phytochimiques ou sur lespropriétés biologiques des huiles essen-tielles. Notamment tout ce quiconcerne l’infectiologie. Rares sont lesrecherches qui mènent au développe-ment de nouvelles applications dans lesdomaines pharmaceutique et alimen-taire. En outre, l’effet thérapeutiquereconnu en médecine traditionnellerencontre énormément de difficultéspour être évalué scientifiquement« faute de moyen ! » et reconnu sur leplan médical en raison d’une « législa-tion non adaptée ! »L’aromathérapie scientifique met envaleur la composition des huiles essen-tielles et ses propriétés médicinales.

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infectieux. Et, si l’on cherche vraiment unealternative aux antibiotiques contre le pro-blème de résistance des bactéries, il nefaut pas oublier les huiles essentielles.Elles sont les meilleurs candidats fiablespour relayer les antibiotiques.

Et, vous l’avez démontré par des études ?

Avec des études in vitro sur toutes sortesde germes, que ce soient des souches stan-dards ou des souches cliniques, nous lesavons étudiées. Nous avons même obtenudes résultats sur des souches résistantes àtout antibiotique. Nous avons publiéquelques données et avons présenté dansdes congrès certains résultats sur le staphy-locoque aureus multirésistant.Nous travaillons avec des professeurs d’uni-versités spécialisés dans le domaine desantibiotiques. Certains parmi eux neconnaissaient pas du tout les huiles essen-tielles ; ils n’avaient jamais entendu parlerde leurs effets. Par l’intermédiaire des étu-diants qui préparent leur thèse, nous avonscollaboré pour tester des huiles essentiel-les ; certains chercheurs ont été agréable-ment surpris par leur pouvoir.

Pourquoi ?

Un professeur m’a téléphoné, un après-midi, et nous avons discuté pendant plusd’une heure. Je lui ai décrit ce que je lui

avais donné comme extrait de plante (huileessentielle). Il n’arrivait pas à croire auxrésultats qu’il avait obtenus. Il avait l’habi-tude de tester des antibiotiques et, dans lejargon des antibiotiques bactériostatiques etbactéricides, on parle de mesure de leurefficacité en logs. Il observe généralementune chute de la population bactérienne de3 à 4 logs avec les bons antibiotiques. Là,en un quart d’heure, avec des huiles essen-tielles, il a observé, d’un seul coup, unechute de 7 logs. Il n’en revenait pas. C’étaitpour lui quelque chose d’extraordinaire.

C’était avec des huiles essentielles d’origan ?

Il y avait toute une série d’huiles essentiel-les. Je ne veux pas divulguer précisémentde quelles huiles il s’agissait ! Nous avonsétudié les huiles essentielles en fonctionde leur composition ; riche en phénols, enalcools, en aldéhydes et ainsi de suite,pour avoir une idée générale sur la famillebiochimique qui pourrait avoir un effet.Maintenant, cela fait un an que nous tra-vaillons sur ce sujet avec ce professeur.Nous avons de l’avenir ! Après un congrèsau mois de septembre, ce professeur feraensuite une présentation dans un autrecongrès aux États-Unis.

Quels sont les autres domaines, dans les-quels vous avez démontré que l’aromathé-rapie scientifique fonctionne très bien ?

Dans le domaine de l’activité antimicro-bienne des huiles essentielles, nous avonségalement des études sur les levures etchampignons.

Donc antifongique ?

Antifongique, et contre la candidose éga-lement. Nous avons fait des recherchespendant deux ans sur la candidose.Mais depuis maintenant plus de cinq ans,nous travaillons surtout sur un problèmetrès important, celui de la toxicité desextraits de plantes et des huiles essentielles.Nous avons lancé un grand programmesur la toxicité des huiles essentielles etnous avons mis au point une techniquede toxicité génétique, que nous avonsappelée « étude de la génotoxicité ».Nous essayons d’étudier la toxicité géné-tique des huiles essentielles sur desmodèles de laboratoire, genre drosophi-les ou salmonelles, pour regarder s’ilexiste un pouvoir génotoxique des huilesessentielles. Et là, cela a été la surprisetotale. La majorité des huiles que nousavons testées non seulement ne sont pasgénotoxiques mais sont plutôt antigéno-toxiques. Autrement dit, elles préviennentet corrigent même les aberrations dumatériel génétique dues aux mutagènessynthétiques ou d’origine naturelle. Sur leplan antimutagène et tumoral, c’estextraordinaire.

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Cela pourrait même avoir un intérêt sur leplan de l’antivieillissement ?

Et bien voilà. Antivieillissement. C’est uneexplication scientifique de l’effet et desmécanismes d’action. Mais surtout,compte tenu de notre alimentation, denotre mode de vie, de la pollution, desmédicaments que l’on ingère, il y a ce quel’on appelle les xénobiotiques qui interfè-rent au niveau cellulaire et excitent la cel-lule pour qu’elle devienne cancéreuse.Nous avons constaté que ces huiles essen-tielles agissent à plusieurs niveaux pourcorriger ces mutations, soit pour les blo-quer, soit pour les prévenir. À plusieursendroits, ces huiles essentielles et lesmolécules qu’elles contiennent vont agir

d’une manière ou d’une autre pour avoirdes effets antigénotoxiques.

Vous travaillez sur des cultures de celluleshumaines ?

C’est ce que nous faisons depuis deux ans.Nous travaillons en collaboration avec desuniversités. Dans ce cas, nos recherchessont faites en collaboration avec l’institutCurie, section de Recherche à Paris, ledépartement de génétique de la faculté depharmacie à Cordoue, en Espagne, et unlaboratoire de biotechnologie et santé auMaroc. Nous travaillons sur plusieursmodèles in vitro (drosophiles, salmonelleset levures) et nous sommes passés à desmodèles in vivo sur des rats et des souris etégalement sur des modèles cellulaires.Depuis 2001, nous avons fait plusieurspublications sur la génotoxicité et l’anti-

génotoxicité mais aussi sur la photogéno-toxicité et les transformations cytogéno-toxiques.

Existe-t-il d’autres domaines sur lesquelsl’efficacité des huiles essentielles a étédémontrée ?

Nous essayons, toujours en collaborationavec des universités et instituts, de tra-vailler sur des sujets vraiment d’actualitécomme la malaria et le sida, par exemple.Nous travaillons également sur la tubercu-lose, en collaboration avec deux universi-tés françaises. D’un côté directement sur legerme, des études in vitro, sur le BK(bacille de Koch) ou des souches proches,complétées par une étude immunologique

sur les effets immunomodulateurs des hui-les essentielles.Nous avons travaillé sur un autre plan quitouche indirectement la santé, c’est la pro-tection des denrées alimentaires enpériode post-récolte. En d’autres termes,chercher les huiles essentielles qui pour-raient conserver les récoltes. C’est un pro-jet en collaboration avec la faculté deGembloux, en Belgique.Une autre nouveauté, singulière sur leplan technique, que nous avons mise aupoint. Les huiles essentielles ne sont passolubles dans l’eau. C’est un sérieux pro-blème pour les formes galéniques et lesformulations thérapeutiques, cosmétiquesou nutritionnelles. Nous avons lancé unerecherche sur les méthodes d’encapsula-tion des formes huileuses. Cela revient àtransformer les huiles essentielles liquidesen une poudre soluble dans l’eau. C’est

une originalité unique.Cette forme d’huiles essentielles en poudresoluble dans l’eau peut être la solution pourles fabricants de l’alimentation animale,dans le domaine vétérinaire et de l’élevagede volailles par exemple, mais aussi dans ledomaine des cosmétiques, de l’agroalimen-taire et des compléments alimentaires.Nous travaillons également sur un projetavec une université espagnole pour trouverdes alternatives biologiques et naturellesaux insecticides chimiques. Le but est detrouver un insecticide biologique qui pour-rait remplacer les insecticides destructeursactuellement sur le marché. Il y a un sérieuxproblème écologique avec les produits chi-miques que l’on utilise actuellement dansles grandes cultures. Nous sommes à un

stade in vitro et de laboratoire. Nous ne sor-tons pas encore dans les champs.Enfin, une dernière voie de recherche pas-sionnante : c’est l’étude de l’activité deshuiles essentielles sur les parasites de lagale bovine. Ce sont de petits acariens quise développent surtout sur la peau desbovins et créent une parasitose qui fait desravages importants. L’animal, une foisinfecté, commence à se gratter, oublie demanger, perd du poids… Nous avonsdéveloppé un produit qui limite les dégâtscausés par la gale bovine.

Lorsque vous créez une synergie pour, parexemple, soulager le stress ou favoriser lesommeil, comment faites-vous le choix deshuiles essentielles qui la composent ?

Dans notre banque, il y a entre 300 et350 huiles essentielles. En fonction de ce

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que l’on cherche à développer, nousessayons de choisir l’huile essentielle conve-nable, en nous basant tout d’abord sur notreconnaissance des huiles essentielles et surune bibliographie bien documentée.Nous sélectionnons les huiles essentiellesqui pourraient entrer dans la formulation,et nous passons ensuite à une autre étapede notre savoir-faire. Pourquoi choisirl’une plutôt que l’autre si elles ont parexemple les mêmes effets. Alors là, on sepositionne en fonction du profil toxicolo-gique, de la disponibilité du produit et deson prix. Si cette huile essentielle est dixfois plus chère que celle-là, elle serainvendable. Donc il y a beaucoup de para-mètres qui interviennent.Avec l’avis de chacun, nous pouvons fina-lement développer le produit, le formulertout d’abord sur le papier, le préparer aulaboratoire pour voir à quoi il va ressem-bler et puis faire des études d’efficacité, detoxicité, de bactériologie, de stabilité, debiodisponibilité, etc.

Même pour une formule destinée à la voieorale, vous la testez sur la peau ?

Le formulateur d’huiles essentielles, c’estcomme le formulateur de parfums. Le pre-mier qui va les sentir, c’est lui. Nous faisonsla formule, puis nous buvons, nous dégus-tons et si nous trouvons que le goût n’estpas bon, nous essayons de l’améliorer.

Mais, sous forme de gélules, on ne sentpas le goût ?

La mise en gélules, c’est la dernière étape.Ce n’est qu’une enveloppe, la gélule. Donc,avant de l’envelopper, nous avons le produitliquide. Si, dans la gélule, il y a des gouttes,on prend deux gouttes sur la langue. Ce sontdes huiles essentielles dans une base d’hui-les végétales, un bon mélange.

Vous faites des études de biodisponibilitésystématiquement sur chaque mélange ?

Nous faisons des études de biodisponibilitéaprès l’encapsulation. Il y en a d’autres. Cen’est pas encore obligatoire en Europe pour lescompléments alimentaires, mais ça viendra.

Dans certains pays, ils sont plus stricts queles Européens ou les Américains. Ils ne sebasent pas seulement sur les études qu’onleur donne. Ils les refont. Dans leurs minis-tères, il y a des laboratoires qui testent lesproduits. Leurs firmes sont soutenues parles laboratoires ministériels.

Pourquoi y a-t-il aussi peu d’études sur l’utili-sation des huiles essentielles par voie orale ?

Il y a deux raisons principales. Les huilesessentielles par voie orale ne sont pas uti-lisées dans le monde entier, compte tenude la différence entre l’aromathérapieanglaise et l’aromathérapie française, et lecoût de ce genre d’étude.

Quelle est cette différence ?

L’aromathérapie anglaise est exclusive-ment par voie externe. Cela concerne lebien-être, le massage, les thérapeutiques,mais via le topique.

J’ai vu pas mal de chose dans le domainede la psychothérapie.

Il y a effectivement des études cliniquesdans ce domaine. Il existe même des servi-ces d’urgence en aromathérapie dans lespays anglophones. La voie orale n’est pasutilisée. Par conséquent, ces pays anglo-phones qui dégagent des sommes importan-tes pour faire des études cliniques, malheu-reusement ne le font donc pas sur la voieorale. Il ne reste que la France, la Belgiqueet les petits pays francophones qui ne déblo-quent pas de sommes pour ces types de tra-vaux. Ce sont toujours des initiatives per-sonnelles de laboratoires publics ou privés.Les seules études cliniques, mais je lesappelle plutôt des cas cliniques, ont sur-tout été faites au Canada. La vague com-mence à arriver dans les pays anglophonespour l’utilisation des huiles essentielles parvoie orale. Mais ils sont encore réticents etleurs lois empêchent actuellement quel’on touche à la voie orale.Il existe quelques études cliniques sur ledomaine gynécologique, deux ou troispublications. Mais cela reste toujours unevoie externe. �

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Le bassin méditerranéen, berceau des huiles essentiellesAvicenne produit

la première huile essentielle pure

Déjà, 40 000 ans av. J.-C., les aborigènesaustraliens utilisaient les plantes aroma-tiques pour traiter les infections par fumi-gations ou cataplasmes dans lesquelsl’eau, l’argile et les plantes montraient leurefficacité synergique.

En Chine, en Inde, les vertus thérapeu-tiques des essences aromatiques sontconnues depuis fort longtemps et l’on adécouvert un alambic en terre cuite auPakistan qui semble remonter à 5 000 ansavant notre ère.

Mais c’est autour du bassin méditerranéenque la science médicinale va vraiment s’éta-blir avec les grandes civilisations égyptienne,babylonienne, puis grecque et romaine.Ce sont cependant les textes égyptiens quiapportent les descriptions les plus détaillées.Les plantes étaient utilisées dans tous lesdomaines de la vie, pour fabriquer des par-fums, des cosmétiques mais, aussi, pourl’embaumement des défunts. Cette dernièreutilisation révèle la parfaite maîtrise par lesÉgyptiens des vertus antibactériennes etantiputrides de certaines huiles essentielles.Imhotep, architecte et médecin (2700 av.J.-C.) du pharaon, connaissait très bienl’emploi des plantes aromatiques et, parmielles, le cèdre du Liban, le labdanum, lenard, l’encens, le cumin, la myrrhe, l’anis,la cannelle…Dans le tombeau de Toutankhamon, on aretrouvé des jarres contenant des résines,dont de l’encens, toujours odorantes aprèsun séjour sous terre de 3 200 ans.En Grèce, dès avant 1200 av. J.-C., le com-merce phénicien ramène en Orient le poivre,la cannelle, l’encens… Au Ve siècle av. J.-C.,Hippocrate, père de la médecine scientifique,rassemble toutes les connaissances médicalesde l’époque. Théophraste (378-285 av. J.-C.)effectue une classification des plantes, dans

son ouvrage Historia plantarum, qui ne serapas améliorée avant la Renaissance.Quelques siècles plus tard, Dioscoride, élar-gissant le travail d’Hippocrate, ne recense pasmoins de 529 espèces de plantes. À cetteépoque, les bains aromatiques, les lotions, lesonguents et les crèmes parfumées étaient d’u-sage courant à Rome. Le texte fut ensuite tra-duit en arabe et en persan, et servira de baseaux herbiers arabes. À l’apogée de l’empirearabe dont les frontières allaient de l’Inde àl’Espagne, tous les documents concernant lessciences et la médecine furent rassemblés àBagdad dans la plus grande bibliothèque del’époque. L’ouvrage sera traduit au XVe sièclesous le titre De materia medica.

Les pays arabes vont faire considérablementprogresser l’aromathérapie. 1 000 ansav. J.-C., les Perses semblent avoir inventé ladistillation, mais il faudra attendre2 000 ans pour que ce procédé soit sensi-blement perfectionné. C’est Avicenne,médecin et philosophe (980-1037), qui pro-duit la première huile essentielle pure ; c’estune huile essentielle de roses. Pour cela, ilmet au point un alambic. La distillation parla vapeur d’eau autorisait l’extraction d’hui-les essentielles pures de très nombreusesplantes. Avicenne écrit de nombreux ouvra-ges médicaux dans lesquels il fait une largeplace aux huiles essentielles.

Aromathérapie…un peu d’histoire…

Aussi loin que l’on remonte dans son histoire, l’homme a toujours cherché dans les plantes son alimentation etses remèdes. Toutes les civilisations les ont étudiées et utilisées. L’histoire de l’aromathérapie trouve, elle aussi,ses racines dans celle des civilisations. Mais c’est la France qui lui redonne sa véritable place dans la médecine.

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En 1918, René-Maurice Gattefossé, chimisteet parfumeur, se brûle la main lors d’uneexplosion dans son laboratoire. Par réflexe,il plonge sa main dans un récipient remplid’huile essentielle de lavande vraie. Le sou-lagement est immédiat, la guérison de laplaie et sa cicatrisation d’une rapiditédéconcertante. Ce résultat surprenant l’in-cite à se consacrer à l’étude des propriétésantibactériennes des huiles essentielles. Ilcrée en 1928 le mot « aromathérapie » etpublie en 1931 un ouvrage du même nomdans lequel il décrit la relation entre la struc-ture biochimique de l’huile essentielle etson activité.En 1929, Sévelinge, un pharmacien lyonnais,étudie les huiles essentielles en médecinevétérinaire et confirme le potentiel antibacté-

rien élevé de ces sub-stances aromatiques.Ensuite, en 1964, le doc-teur Valnet, chirurgienmilitaire, dans l’urgence,en raison d’un manquesoudain de médica-ments classiques, vérifieleur efficacité sur le ter-rain. Il publie alors desouvrages de vulgarisa-tion qui font connaître au grand public l’effi-cacité des huiles essentielles. Il en relanceainsi l’usage médical. Duraffourd, Lapraz,d’Hervincourt et Belaiche, tous les quatremédecins, prennent ensuite le relais, affinentla thérapeutique aromatique, créent desenseignements et rédigent des documents qui

posent cette médecine naturellede pointe.En 1975, Pierre Franchomme,aromatologue, met en évidencel’importance du chémotype (ourace chimique de l’espèce) ou,en d’autres termes, la définitiondes molécules biologiquementactives sur un certain nombre depathologies étudiées clinique-ment. Sa précision permet de

réduire les échecs thérapeutiques et de dimi-nuer les effets secondaires ou les risques detoxicité. Le chémotype associé à la dénomi-nation scientifique latine permet la parfaitecompréhension du mode d’action des huilesessentielles et d’obtenir un traitement naturel,puissant et efficace. �

En Amérique, les civilisationsaztèque, maya et inca connais-sent parfaitement l’emploi des dro-gues végétales aromatiques, baumesde styrax, de copaïba, de sassafras, qu’ilsutilisent pour guérir infections et plaies.Les romains ont ensuite permis la diffusionde ce savoir en Occident jusqu’au MoyenÂge. Les croisades ont alors facilité leséchanges commerciaux d’aromates et laconnaissance technique de la distillation.Au XVe siècle, les apothicaires s’appellentles aromatherii, soulignant d’emblée l’im-

portance des plantes aromatiques dans lespréparations galéniques de l’époque.En Occident, on continua pendant un certaintemps à utiliser des huiles aromatiques infu-sées. Mais avec les croisades, les huilesessentielles, ou « parfums d’Arabie » comme

on les appelait alors, gagnèrent progres-sivement toute l’Europe. Les gommes et

résines d’Asie n’étant pas toujours disponi-bles, on se tourna vers des plantes méditerra-néennes, comme le romarin ou la lavande,pour fabriquer des huiles essentielles.L’aromathérapie tombe ensuite dans l’ou-bli et il faut attendre le XXe siècle pourqu’elle réapparaisse comme médecine àpart entière. En France, quelques grandsnoms, tous pharmaciens, médecins et chi-mistes, guident et construisent la nouvellearomathérapie.

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René-Maurice Gattefossé, père de l’aromathérapie scientifique

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Alexander Fleming

8 Avec la généralisation, à la fin des années1940, de l’utilisation des antibiotiques, lesmédecins ont commencé à vaincre lesmaladies infectieuses qui ravageaient l’hu-manité depuis si longtemps.Mais, ensuite, à la fin des années 1980 etdans les années 1990, les antibiotiques ontcommencé à ne plus être salués comme lemiracle qu’ils avaient semblé être 40 ansplus tôt. Pourtant, dès 1945, le bactériolo-giste britannique Alexander Fleming alancé un avertissement dans un articlepublié dans le New York Times. Il craignaitqu’un mauvais usage de la pénicilline neconduise à sélectionner et à propager desformes mutantes de bactéries résistantesau médicament.Il avait raison, ses paroles étaient prémoni-toires : de nombreuses bactéries ont déve-loppé une résistance à la plupart des anti-biotiques. En fait, un mauvais usage desantibiotiques sélectionne les bactériesrésistantes, tandis que les souches résistan-tes sélectionnées chez un individu – qui netombe pas forcément malade lui-même –peuvent se transmettre à d’autres. La per-sonne touchée peut alors développer uneforme de maladie contre laquelle les anti-

biotiques devien-nent inefficaces.Par ailleurs, la généralisa-tion d’une utilisation excessive desantibiotiques à large spectre semble égale-ment avoir favorisé un nouveau problème.Elle est souvent la cause d’une infectionsecondaire par des levures, en particulier parCandida albicans. Une autre conséquenceinattendue de l’utilisation des antibiotiquesest l’apparition de salmonelloses. Les per-sonnes sous antibiotique au moment où ellesconsomment de la viande ou du lait conta-miné se trouvent prises de fortes diarrhéesdues à une salmonelle résistante aux anti-biotiques. Sous la pression sélective dumédicament, la salmonelle s’est suffisam-ment développée pour déclencher une gastro-entérite et, dans certains cas, une infectionsanguine susceptible d’entraîner la mort. Laplupart des gens ayant ingéré les mêmes ali-ments contaminés mais qui n’étaient passous antibiotique ne sont pas affectés.Il semble donc important de trouver unealternative à l’utilisation des antibiotiques.Les études montrent que les huiles essen-tielles pourraient bien constituer une can-didature particulièrement crédible.L’activité antimicrobienne des huiles essen-tielles est connue de façon empiriquedepuis l’Antiquité. Des études expérimen-

tales ontété entrepri-

ses en Francedès 1885. En 1888,

Cadeac et Meunier publient leurs recher-ches dans les Annales de l’Institut Pasteur.De nombreuses études in vitro ont étéréalisées par des médecins et des pharma-ciens avec des résultats concluants. Dansson livre Antiseptiques essentiels publié en1938, René-Maurice Gattefossé, le père del’aromathérapie, décrit déjà la considéra-ble avancée de la recherche dans cedomaine. Depuis, de nombreux travaux,essentiellement de laboratoire, sont venusrenforcer ces résultats, expliquer les modesd’actions de certains de leurs composants.

Les huilesessentielles,un pouvoirantimicrobienavéré

Face au problème soulevé depuis plusieurs années par la résistance desbactéries, la seule alternative fiable à l’usage des antibiotiques sembleêtre celle des huiles essentielles. Connue de façon empirique depuisdes siècles, leur efficacité anti-infectieuse a été scientifiquementdémontrée in vitro et in vivo.

Les huilesessentielles,un pouvoirantimicrobienavéré

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Le chémotype

Une activité antibactérienne liée à la composition chimique

Les actifs antibactériens

Le chémotype, également appelé chimio-type, permet de définir la ou les moléculesbiologiquement actives majoritairementprésentes dans l’huile essentielle. Associé àla dénomination latine, la précision du ché-motype permet la compréhension précisedu mode d’action des huiles essentielles.Une huile essentielle contient souvent 50 à100 molécules biochimiques différentes.

La chromatographie enphase gazeuse coupléeà la spectrométrie demasse permet d’identi-fier et de quantifierchacune de ces molé-cules et ainsi d’obtenirla composition précisedes huiles essentielles.

Lorsque l’on parle d’activité antimicrobienne,on distingue deux sortes d’effets : une acti-vité létale ou bactéricide et une inhibitionde la croissance ou activité bactériostatique.Le plus souvent l’action des huiles essen-tielles est assimilée à un effet bactériosta-tique. Cependant, certains de leurs consti-tuants chimiques semblent avoir despropriétés bactéricides.Plusieurs études ont ainsi montré l’appari-tion de fuites d’ions potassium dans descellules microbiennes (Escherichia coli etStaphylococcus aureus) en contact avec del’huile essentielle d’arbre à thé (tea tree).Cette fuite de potassium est la toute pre-mière preuve de l’existence de lésions irré-versibles au niveau de la membrane de labactérie. Le thymol, le carvacrol, des com-posants actifs d’huiles essentielles, rendent

perméable la mem-brane des bactéries, uneffet précurseur de leurmort. Les huiles essen-tielles ont donc biendes propriétés bactéri-cides.L’activité biologiqued’une huile essentielleest liée à sa composi-tion chimique, auxgroupes fonctionnelsdes composés majori-taires (alcools, phénols,composés terpéniqueset cétoniques) et à leurseffets synergiques.

thymol

carvacrol

Les composés avec la plus grande efficacitéantibactérienne et le plus large spectre sontdes phénols : thymol, carvacrol et eugénol.Les phénols entraînent notamment deslésions irréversibles sur les membranes et sontutiles dans les infections bactériennes, viraleset parasitaires, quelle que soit leur localisa-tion. Le thymol et l’eugénol sont responsablesdes activités fongicides et bactéricides deshuiles essentielles qui en contiennent. Lamolécule de thymol exerce un effet inhibiteuret létal sur différentes souches et, parmi elles,Escherichia coli et Staphylococcus aureus, surlesquelles elle provoque des fuites d’ions

potassium. Par contre, elle n’est pas active surPseudomonas aeruginosa.Les alcools avec 10 atomes de carbone (oumonoterpénols) viennent immédiatementaprès les phénols, en terme d’activité, avecles géraniol, linalool, thujanol, myrcénol,terpinéol, menthol et pipéritol pour lesplus connus. Molécules à large spectre,elles sont utiles dans de nombreuses infec-tions bactériennes.Les aldéhydes sont également quelque peubactéricides. Les plus couramment utiliséssont le néral et le géranial (des citrals), lecitronnellal et le cuminal.

eugénol

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Les groupes moléculaires avec les pluspuissantes actions antibactériennessont également des antifungiquesefficaces mais ils doivent être utili-sés sur de plus longues périodes.Des études fondamentales ont éga-lement montré que les alcools etles lactones sesquiterpéniquesavaient une activité antifungique.

De nombreuses familles demolécules ont montré in vitroune activité antivirale et, parmielles, les monoterpénols et lesmonoterpénals.Les virus sont généralement for-tement sensibles aux moléculesaromatiques et de nombreusespathologies virales sévèresmontrent des améliorations impor-tantes avec leur utilisation.

Des travaux in vitro démontrent leur efficacité antibactérienne

Une étude a examiné les activités anti-bactériennes d’huile essentielle de poivrenoir, de clou de girofle, de géranium, denoix de muscade, d’origan et de thymcontre 25 bactéries de genres différents.L’objectif était également de tenter dedéterminer les composants présents dansles huiles essentielles susceptibles d’êtreresponsable de leur activité antibacté-rienne. Les résultats ont confirmé ceux detravaux antérieurs et mis en valeur l’activitéantibactérienne de ces huiles essentielles.Les composants avec des structures phé-noliques comme le carvacrol, l’eugénol etle thymol étaient fortement actifs contreles microorganismes testés. Les membresde cette famille sont connus pour être,selon la concentration utilisée, bactérici-des ou bactériostatiques.Les alcools sont connus pour avoir uneaction plus bactéricide que bactériosta-tique. Dans cette étude, les alcools terpé-noïdes ont montré une activité contre lesmicroorganismes testés et agissaientcomme des agents dénaturant les protéi-

nes ou des agents déshydratants.Cet essai démontre clairement lespropriétés antibactériennes deshuiles essentielles, même si leursmécanismes d’action sont encoreloin d’être totalement compris.Elles sont efficaces contre unlarge spectre de microorganismespathogènes et non pathogènes 1.Le lemongrass est utilisé depuis de nom-breuses années en Afrique de l’Ouest poursoigner. On extrait l’huile essentielle deses feuilles. Les propriétés antibactériennesde l’huile essentielle ont été étudiées. Ellessont principalement dues à deux de sestrois principaux composants, l’alpha-citral(le géranial) et le bêta-citral (le néral), quiproduisent individuellement une actionantibactérienne sur les organismes Gram +et Gram -. Seul le troisième composant, lemyrcène, ne montre pas d’activité anti-bactérienne. Par contre, mélangé à l'un desdeux autres, il stimule son activité 2.L’activité antibactérienne et antifungiquede constituants aromatiques d’huiles

essentielles a été évaluée. L’activité anti-bactérienne du cinéole, du citral, du géra-niol, du linalool et du menthol a été éva-luée sur 18 bactéries Gram + et Gram –ainsi que sur 12 champignons.En terme d’activité antibactérienne, c’est lelinalool qui s’est montré le plus efficace eta inhibé 17 bactéries. Il était suivi par lecinéole et le géraniol (chacun d’eux inhi-bant 16 bactéries), puis par le menthol et lecitral qui ont inhibé respectivement 15 et14 bactéries. Contre les champignons, lecitral et le géraniol étaient les plus efficaces(inhibant les 12 champignons), suivis par lelinalool (inhibait 10 champignons) puis parle cinéole et le menthol qui en inhi-baient 7 3.

Les effets antiviraux

Pour en savoir plus

Les actifs antifungiques

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Évaluation de 52 huiles essentielles

Une étude a investigué l’activité de 52 hui-les essentielles et extraits de plantes sur unlarge éventail de bactéries à Gram + et –ainsi que sur des levures et, entre autres,sur Candida albicans, Enterococcus faeca-lis, Escherichia coli, Klebsiellia pneumo-niae, Pseudomonas aeruginosa, Salmonellaenterica et Serratia marcescens. Les résul-tats ont été positifs et ont mis en évidence,pour la plupart d’entre elles, un pouvoirinhibiteur. En particulier, les huiles essen-tielles de lemongrass, d’origan et de laurieront exercé un effet inhibiteur sur tous lesorganismes 4.

L’évaluation de l’activité antibactérienne des huiles essentielles

La technique utilisée est celle de l’aroma-togramme, identique à celle de l’antibio-gramme utilisé pour tester les antibio-tiques. C’est une méthode de mesure invitro du pouvoir antibactérien des huilesessentielles chémotypées. Différents typesd’aromatogrammes, en milieu solide,liquide ou gazeux, sont exploitables.Cependant, en pratique quotidienne, c’estle milieu solide qui est le plus simple et leplus facilement reproductible. Les prélève-ments effectués dans les cavités oumuqueuses (crachat, selles, urine, mucus,pus, frottis vaginal…) sont préparés puismis en contact avec différents milieux

nutritifs (géloses enrichies) sur boîtes dePétri. Placés dans une étuve à 37,5 °C,dans des conditions optimales de culture,les germes pathogènes se développentrapidement sur le milieu nutritif.Sur ces colonies microbiennes, plusieursséries (6 à 8 par boîte) de petits disques depapier buvard imprégné de différentes hui-les essentielles à tester sont ensuite dispo-sées. Après un temps de latence à 37,5 °C,le diamètre du halo d’inhibition entourantles disques est alors mesuré. Chaque halo,une zone claire, montre la destruction desgermes pathogènes et donne une indica-tion précise de l’activité antibactérienne

des huiles utilisées.Une classification des huiles essentielleschémotypées en rapport avec leur spectred’activité antimicrobienne peut être éta-blie en fonction de l’importance du halod’inhibition.Une soixantaine d’huiles essentielles ché-motypées sont ainsi testées sur un grandnombre de germes de classes différentes.La limite de ces tests est bien sûr celle del’in vitro. L’aromatogramme représentecependant un point de repère essentielpuisque sa technique est identique à celleutilisée pour mesurer l’activité bactéricidedes antibiotiques.

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Mécanisme d’action

Une étude a examiné le mécanisme d’ac-tion des huiles essentielles de clou de giro-fle et d’origan simultanément avec ceux dedeux de leurs composants, le thymol et l’eu-génol, sur des bactéries. Escherichia coli etBacillus subtilis ont été utilisées respective-ment comme modèles de bactérie Gram +et Gram -. Les deux huiles essentielles toutcomme leurs deux composants ont étécapables d’induire une lyse cellulaire. Lalyse des bactéries a été montrée par la libé-

ration de substances absorbant à 260 nm.Pour E. coli, les résultats étaient similaires àceux obtenus avec de la polymyxine B.Cette libération de substances associée à larapide mortalité bactérienne pourrait être laconséquence de lésions sur les enveloppesinduites par les agents antibactériens.L’utilisation d’un microscope électronique apermis de montrer que les huiles essentiel-les attaquaient en même temps les mem-branes et les parois cellulaires 7.

Une autre étude confirme ce mécanismed’action. L’action fongicide des huiles essen-tielles de clou de girofle et d’origan a été tes-tée sur un modèle de levure Saccharomycescerevisiae. La lyse des cellules de levure aété montrée par la libération de substancesabsorbant à 260 nm. Des analyses au micro-scope électronique ont montré que la sur-face des cellules traitées par les huiles essen-tielles d’origan et de clou de girofle étaitsignificativement endommagée 8.

Activités contre Escherichia coli

Les propriétés antibactériennes de cinq hui-les essentielles ont été évaluées et quanti-fiées sur une souche non toxigéniqued’Escherichia coli. Cinq huiles essentiellesconnues pour leurs propriétés antibactérien-nes ont été examinées et les plus actives ont

été sélectionnées pour d’autres essais.L’origan et le thym avaient les propriétésbactériostatiques et bactéricides les plus for-tes, suivis par le laurier et le clou de girofle.In vitro, l’origan et le thym possèdent despropriétés colicides et colistatiques signifi-

catives qui se manifestent dans le cadred’une large rangée de température et quisont améliorées par l’addition d’agar-agarcomme stabilisateur. Les huiles essentiel-les de clou de girofle et de laurier sontmoins actives 6.

Action sur des bactéries responsables d’infections respiratoires

Une étude a examiné les effets antibactériensd’un certain nombre d’huiles essentielles surles principaux microbes pathogènes du sys-tème respiratoire. L’activité de 14 huilesessentielles et de leurs principaux compo-sants a été évaluée. Parmi les souches desquatre principales bactéries responsablesd’infections respiratoires, l’Haemophilusinfluenzae était la plus sensible aux huilesessentielles, suivie par Streptococcus pneu-moniae et Streptococcus pyogenes. Le

Staphylococcus aureus y était moins sensi-ble. Les huiles essentielles contenant desaldéhydes ou des phénols montraient l’acti-vité antibactérienne la plus forte, suivies parcelle contenant des alcools terpéniques.D’après ces résultats, les huiles essentiellesde thym, d’écorce de cannelle, de lemon-grass, de périlla et de menthe poivrée ont étésélectionnées pour faire d’autres évaluationssur leurs effets sur les infections du systèmerespiratoire 5.

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Efficacité contre Candida albicans

L’efficacité thérapeutique du carvacrol et del’eugénol, deux composants phénoliquesd’huiles essentielles, a été évaluée dans letraitement d’une candidose buccale induitede façon expérimentale chez des rats avecun système immunitaire déprimé. L’activitécontre Candida albicans a été analysée pardes techniques microbiologiques et histo-pathologiques et a été comparée à celle dela nystatine, utilisée comme contrôle positif.Sur le plan microbiologique, le carvacrolet l’eugénol ont significativement réduit lenombre de levures présentes dans la cavitébuccale des animaux traités pendant huitjours consécutifs. Le traitement avec la

nystatine a donné des résultats similaires.Sur le plan histologique, les animauxtémoins non traités avaient de nombreuxhyphes sur l’épithélium de la surface dor-sale de la langue. Par contre, il n’y en avaitpas chez les animaux traités avec du car-vacrol alors que l’on ne trouvait quequelques zones focalisées sur la surfacedorsale de la langue occupées par deshyphes. Dans le groupe traité avec de lanystatine, on trouvait des hyphes dans lesplis de la muqueuse de la langue.Les données histologiques ont été confir-mées par les tests microbiologiques dans lescas du carvacrol et de l’eugénol, mais pas

dans celui de la nystatine. Le carvacrol etl’eugénol pourraient être considérés commede puissants agents antifongiques et pour-raient être proposés comme agents théra-peutiques pour les candidoses buccales 9.Une étude a évalué l’activité antimicro-bienne de l’huile de clou de girofle surtoute une variété de champignons patho-gènes, incluant ceux responsables d’infec-tions urogénitales. L’huile de clou de giroflea démontré une puissante activité antifon-gique contre des champignons pathogènesopportunistes tels que Candida albicans,Cryptococcus neoformans et Aspergillusfumigatus 10.

Eucalyptus et arbre à thé contre le staphylocoque doré

Deux chirurgiens orthopédistes ont pré-senté au 69e congrès annuel de l’acadé-mie américaine de chirurgie orthopédiquedes résultats montrant l’efficacité des hui-les essentielles d’eucalyptus et d’arbre àthé contre les infections à staphylocoquedoré.Le Dr Eugène Sherry de l’université deSydney en Australie applique sur la peau deplaies infectées une lotion à base d’huiles

essentielles d’arbre à thé et d’eucalyptus. Ila utilisé cette combinaison sur 25 patientsinfectés par le staphylocoque doré multi-résistant. Vingt-deux des infections ont tota-lement guéri et, chez 19 patients, sans utili-ser d’antibiotique.Des chercheurs de l’université deManchester ont identifié trois huiles essen-tielles qui détruisent le staphylocoque dorémultirésistant, l’Escherichia coli et de nom-

breuses autres bactéries et champignonsavec juste deux minutes de contact. Leschercheurs ont testé 40 huiles essentiellescontre dix des bactéries et des champignonsles plus dangereux. Deux d’entre elles onttué le staphylocoque doré multirésistant etEscherichia coli de façon quasi instantanéetandis que la troisième demandait un peuplus de temps. Ces travaux viennent deuxans après ceux de l’université de Sydney.

Inhibent Helicobacter pylori

L’effet antimicrobien d’huiles essentielles et ledéveloppement de résistances aux huilesessentielles ont été évalués in vitro et in vivo.Treize huiles essentielles utilisées dans cetteétude ont totalement inhibé Helicobacterpylori in vitro. Aucune résistance au lemon-grass ne s’est développée même après10 passages séquentiels alors que dans lesmêmes conditions, une résistance à la clari-thromycine se développe. Dans les études invivo, la densité d’H. pylori dans l’estomac dessouris traitées avec l’huile essentielle delemongrass était significativement réduite parrapport aux souris non traitées. Ces résultatsindiquent que les huiles essentielles sont bac-téricides à l’égard d’Helicobacter pylori etqu’il n’y a pas de développement de résis-tance acquise, suggérant quelles huiles essen-tielles pourraient avoir un potentiel commeagents sûrs et nouveaux à inclure dans le trai-tement anti-Helicobacter pylori 11.

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La puissance de l’huile essentielle d’origan

Lorsque la civilisation islamique était à sonapogée, les médecins utilisaient déjà l’ori-gan et ses huiles pour traiter les maladiesinfectieuses. Dans les années 1600, l’her-baliste britannique Gerard faisait la promo-tion de l’origan comme traitement idéal durhume de cerveau.Un grand nombre d’études in vitro ont mon-tré que l’huile d’origan et ses constituants lesplus actifs, le carvacrol et le thymol, détrui-saient un vaste éventail de bactéries et dechampignons.Des chercheurs ont testé l’effet d’huiles essen-tielles de romarin, de laurier, de coriandre etd’origan contre 25 bactéries. Ils ont observéque l’huile essentielle d’origan manifestait

l’activité la plus large et la plus élevée contrepresque toutes les bactéries testées. En fait,elle inhibait 19 des 25 souches bactériennesétudiées et montrait une bonne activité contrequatre d’entre elles et était inefficace à stop-per la croissance de deux d’entre elles. Ils ontaussi constaté que les huiles essentielles decoriandre et d’origan avaient l’activité la plusélevée contre le champignon Aspergillusniger. Les zones d’inhibition étaient générale-ment beaucoup plus grandes pour l’huileessentielle d’origan que pour les autres hui-les. Ainsi, la zone d’inhibition de l’huile d’o-rigan contre la bactérie salmonelle atteignait46,8 mm contre 7,6 à 12,6 pour les quatreautres huiles essentielles ; 29,8 contre Yersinia

versus 6,7 à 12,3 pour les autres ; 31,1 mmcontre Citrobacter versus 9,7 à 13 mm pourles autres. Seules, les huiles essentielles d’ori-gan et de romarin détruisaient Pseudomonasaeruginosa 12.Dans un abstract paru en 2001 dans lejournal de l’American College of Nutrition,18 souris ont été contaminées par injectionpar le Staphylococcus aureus. Trois des sixsouris ayant reçu de l’huile essentielle d’o-rigan ont survécu à l’infection contre seule-ment deux des animaux ayant reçu un anti-biotique, de la vancomycine. Les six sourisn’ayant reçu aucun traitement sont mortesen trois jours.La même équipe de scientifiques a égale-ment testé les effets de l’huile essentielled’origan sur des souris auxquelles la levureCandida albicans avait été injectée. Danscette étude parue en 2001 dans le Journalof Molecular and Cellular Biochemistry, lessix souris nourries avec de l’huile d’origanont survécu plus de 30 jours sans aucunsigne d’infection alors que les six autresanimaux nourris avec un placebo sontmorts en sept jours.Une étude a examiné une huile d’origan etdes composants de l’huile d’origan commele carvacrol et des antibiotiques commel’amphotéricine B et la nystatine sur descultures de Candida albicans et sur des sou-ris infectées par cette levure. Dans la partiede l’étude in vitro, l’huile d’origan a totale-ment stoppé ou prévenu la croissance deCandida – jusqu’à 75 %. Dans la partie suranimaux, les souris infectées ont reçu del’huile d’origan pendant 8 jours et ont étésuivies pendant un mois. Les souris ayantreçu de l’huile d’origan ont toutes survécu.Celles qui ont reçu un placebo sont mortesen dix jours. L’huile d’origan a protégé lessouris de candidose systémique aussi effica-cement que l’amphotéricine B.

Les huiles essentielles respectent laflore intestinale

Le traitement d’une infection se fait dans laplupart des cas à travers une antibiothérapiequi a pour résultat une guérison quasi instan-tanée. Mais un des effets secondaires de ce

traitement est la destruction d’une partie de laflore saprophyte en charge de notre immunité.Le malade peut alors entrer dans un cerclevicieux où plus il prendra d’antibiotiques, plus

son immunité diminuera et plus le risque derécidive infectieuse sera important. Différentespublications soulignent que les huiles essen-tielles respectent la flore intestinale.

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Éditeur : Fondation pour le libre choixDirecteur de la publication : Linus Freeman - Rédacteur en chef : Yolaine CarelParution mensuelle - Abonnement (12 numéros) : 30 euros© 2006 Fondation pour le libre choix - Tous droits de reproduction réservés

L’arbre à thé (tea tree), des siècles d’utilisation

Utilisée par les Aborigènes depuis des siè-cles, l’huile de l’arbre à thé a commencé àattirer l’attention de façon importante lors-qu’au XVIIIe siècle l’explorateur James Cookdécouvrit le luxuriant verger de Melaleucaalternifolia (arbre à thé) dans la Nouvelle-Galles du Sud. Il les baptisa « arbres à thé »en raison de l’infusion de thé épicé tirée deses feuilles et en rapporta des échantillonsen Angleterre.À la fin des années 1920, des journaux médi-caux australiens ont documenté les propriétésantiseptiques et antibactériennes de l’huile del’arbre à thé. Les chercheurs s’étaient renducompte qu’elle montrait une activité antisep-tique jusqu’à 13 fois supérieure à celle de l’a-cide carbolique, un germicide classiquementutilisé à cette époque. Les hôpitaux et les

médecins ont bientôt adopté l’huile d’arbre àthé pour stériliser et prévenir les infections.Les dentistes l’appréciaient pour ses qualitésantiseptiques. L’huile d’arbre à thé a été déli-vrée de façon systématique à tous les militai-res australiens dans leur kit de premièreurgence jusqu’à la fin des années 1930lorsque les antibiotiques synthétiques sontvenus éclipser les traitements naturels.Avec l’apparition de germes résistantmême aux antibiotiques les plus puissants,la popularité de l’huile essentielle d’arbreà thé est en train de refaire surface. Desmicrobiologistes de l’université est deLondres ont étudié son efficacité contre leStaphylococcus aureus qui fait des ravagesdans les hôpitaux. Une étude publiée en1995 dans le Journal of Antimicrobial

Chemoterapy a montré qu’une dilution à0,5 % d’huile essentielle d’arbre à thé tuaitcette bactérie dans les tubes à essais.Les propriétés antifungiques de l’arbre àthé sont bien documentées. Une étude endouble aveugle publiée en juin 1994 dansle Journal of Family Practice a observé quede l’huile pure d’arbre à thé était aussi effi-cace qu’un pour cent de clotrimazole, unmédicament topique antifungique, sur unemycose des ongles. En 1985, des cher-cheurs d’une université parisienne ont étu-dié l’utilisation de suppositoires d’huileessentielle d’arbre à thé pour combattreCandida albicans. 28 femmes infectées parcette levure ont été enrôlées dans cetteétude. Après un mois de traitement,21 femmes étaient totalement guéries. �

1. Dorman H.J.D. et al., Antimicrobial agents from plants: antibacterial activity of plant volatile oil, Journal of Applied Microbiology, 2000, 88: 308-316.2. Onawunmi G.O. et al., Antibacterial constituents in the essential oil of Cymbopogon citratus Stapf, J. Ethnopharmacol., 1984 Dec, 12(3): 279-86.3. Pattnaik S. et al., Antibacterial and antifungal activity of aromatic constituents of essentials oils.4. Hammer K.A. et al., Antimicrobial activity of essential oils and other plant extracts, Journal of Applied Microbiology, 1999, 86, 985-990.5. Inouye S. et al., Screening of the antibacterial effect of a variety of essential oils on respiratory tract pathogens, using a modified dilution assay method, J. Infect. Chemother., 2001 Dec,

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Nouvelles de la recherche

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Melaleuca alternifolia

et inflammationCarvacrol, eugénol

et candidoseL’action fongicide et bactéricide de l’huileessentielle de Melaleuca alternifolia(extraite de l’arbre à thé) semble bien éta-blie mais ses effets antioxydants et anti-inflammatoires n’étaient pas très claire-ment explicités.Une étude a examiné in vitro son rôle pos-sible comme modulateur de la réponseinflammatoire/immunitaire non spéci-fique. Elle a constaté que l’huile essen-tielle exerçait un effet antioxydant enréduisant la production d’espèces oxy-gène réactif comme cela a été révélé parla diminution de la sécrétion des IL-2(cytokines pro-inflammatoires) par leslymphocytes activés. Elle a égalementaugmenté la sécrétion des cytokines anti-inflammatoires IL-4 par rapport à cellequi se serait produite en son absence.Non seulement l’huile essentielle de l’arbreà thé agit comme un médiateur anti-inflammatoire par son activité antioxy-dante, mais elle protège également effica-cement l’organisme en réduisant laprolifération des cellules inflammatoires,sans affecter pour autant leur capacité àsécréter des cytokines anti-inflammatoires.(Phytother. Res., 2006 May, 20(5) : 364-70.)

Les mécanismes d’action du carvacrol et del’eugénol, les principaux composants phé-noliques des huiles essentielles d’origan etde clou de girofle contre Candida albicans,ont été étudiés. Cette activité a égalementété évaluée pour l’efficacité thérapeutiqued’une candidose buccale induite expérimen-talement chez des rats immunodéprimés.L’effet de l’addition de carvacrol ou d’eugé-nol pendant la croissance exponentielle deC. albicans a été évalué. In vivo, la candi-dose buccale a été établie chez les animauximmunodéprimés en leur inoculant des cel-lules de C. albicans. Le taux de levures a étéévalué dans la cavité orale des rats traitéspendant 8 jours consécutifs avec carvacrol,

Huile essentielle de clous de girofle et candidose vaginale

L’activité antimicrobienne de l’huileessentielle de clou de girofle a été évaluéecontre différents pathogènes fongiquesincluant ceux responsables d’infectionsurogénitales.On a montré que l’huile essentielle declou de girofle possède une puissante acti-vité antifongique contre les pathogènesfongiques opportunistes, comme leCandida albicans, le Cryptococcus neo-formans ou l’Aspergillus fumigatus.Elle a été particulièrement efficace sur un

modèle expérimental de vaginite murinesur un modèle animal.(J.Drug.Target., 2005 Dec, 13 (10) : 555-61.)

Aromathérapieet dysménorrhée

Une étude a exploré les effets de l’aroma-thérapie sur les crampes menstruelles etles symptômes de la dysménorrhée.67 jeunes filles étudiantes dans un collègeont été enrôlées dans cet essai randomisé,contrôlé contre placebo. Elles ont étéréparties en trois groupes pour recevoirde l’aromathérapie, un placebo ou pas detraitement.L’aromathérapie a été appliquée demanière topique par un massage abdomi-nal utilisant deux gouttes de lavande, unegoutte de sauge et une de rose. Le groupe

placebo a reçu un traitement similairemais avec de l’huile d’amande.Les résultats ont montré une diminutionsignificative des crampes menstruellesdans le groupe ayant reçu l’aromathérapie.(J. Altern. Complement. Med., 2006 Jul-Augu, 12(6) : 553-41.)

eugénol ou nystatine et comparé avec desanimaux témoins non traités.Les résultats ont mis en évidence les pro-priétés fongicides du carvacrol et de l’eu-génol. Ils étaient comparables à ceuxobtenus avec la nystatine utilisée commetraitement de référence.(Oral Microbiol. Immunol., 2005 Apr,20(2) : 106-11.)