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Ce document est téléchargeable à partir du site Internet de la Banque Centrale de Tunisie, chapitre Publications, à l’adresse http : //www.bct.gov.tn Banque Centrale de Tunisie PERIODIQUE DE CONJONCTURE OCTOBRE 2015 N°109 ENVIRONNEMENT INTERNATIONAL - Révision à la baisse, par le FMI, des prévisions de croissance de l’économie mondiale, en raison notamment des difficultés dans les pays émergents. - Stabilisation des taux de chômage dans les pays développés. - Poursuite de la baisse des prix internationaux des produits de base. - Pressions déflationnistes dans les principaux pays industrialisés. - Maintien de politiques monétaires accommodantes par les grandes banques centrales. - Hausse des principaux indices boursiers en octobre 2015. - Appréciation, au cours du même mois, de l’euro vis-à-vis du dollar. CONJONCTURE NATIONALE - Faible taux de la croissance économique attendu en 2015 et reprise modérée prévue en 2016. - Repli prévu de la production d’huile d’olive pour la campagne 2015-2016 après une récolte exceptionnelle la campagne précédente. - Poursuite de la baisse de la production industrielle au cours des huit premiers mois de 2015. - Repli des indicateurs d’activité dans les services, notamment le tourisme et le transport aérien. - Détente des pressions inflationnistes au terme des neuf premiers mois de 2015. - Accentuation du déficit de liquidité des banques au troisième trimestre de l’année 2015. - Baisse continue de l’indice TUNINDEX et faiblesse des transactions sur le marché secondaire contrastant avec un net affermissement des émissions de l’Etat et des sociétés. - Maintien du déficit courant à un niveau élevé et contraction des entrées nettes de capitaux au cours des neuf premiers mois de 2015. - Dépréciation du dinar vis-à-vis du dollar américain et appréciation par rapport à l’euro à fin septembre 2015.

PAGE DE GARDE - BCT · En conséquence, les taux d’inflation dans les principaux pays avancés se sont davantage repliés. Ainsi, aux Etats-Unis l’indice des prix à la consommation

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Ce document est téléchargeable à partir du site Internet

de la Banque Centrale de Tunisie, chapitre Publications,

à l’adresse http : //www.bct.gov.tn

Banque Centrale de Tunisie

PERIODIQUE DE

CONJONCTURE OCTOBRE 2015 N°109

ENVIRONNEMENT INTERNATIONAL

- Révision à la baisse, par le FMI, des prévisions de croissance de l’économie mondiale, en

raison notamment des difficultés dans les pays émergents.

- Stabilisation des taux de chômage dans les pays développés.

- Poursuite de la baisse des prix internationaux des produits de base.

- Pressions déflationnistes dans les principaux pays industrialisés.

- Maintien de politiques monétaires accommodantes par les grandes banques centrales.

- Hausse des principaux indices boursiers en octobre 2015.

- Appréciation, au cours du même mois, de l’euro vis-à-vis du dollar.

CONJONCTURE NATIONALE

- Faible taux de la croissance économique attendu en 2015 et reprise modérée prévue en

2016.

- Repli prévu de la production d’huile d’olive pour la campagne 2015-2016 après une récolte

exceptionnelle la campagne précédente.

- Poursuite de la baisse de la production industrielle au cours des huit premiers mois de

2015.

- Repli des indicateurs d’activité dans les services, notamment le tourisme et le transport

aérien.

- Détente des pressions inflationnistes au terme des neuf premiers mois de 2015.

- Accentuation du déficit de liquidité des banques au troisième trimestre de l’année 2015.

- Baisse continue de l’indice TUNINDEX et faiblesse des transactions sur le marché

secondaire contrastant avec un net affermissement des émissions de l’Etat et des sociétés.

- Maintien du déficit courant à un niveau élevé et contraction des entrées nettes de capitaux

au cours des neuf premiers mois de 2015.

- Dépréciation du dinar vis-à-vis du dollar américain et appréciation par rapport à l’euro à fin

septembre 2015.

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Périodique de Conjoncture n° 109 OCTOBRE 2015

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ENVIRONNEMENT INTERNATIONAL

Dans son rapport sur les perspectives économiques dans le monde paru au mois d’octobre, le Fonds

Monétaire International (FMI) a révisé à la baisse ses prévisions de croissance économique mondiale qui

devrait s’établir à 3,1% en 2015 et 3,6% en 2016, contre des estimations précédentes de 3,3% et 3,8%,

respectivement, et 3,4% enregistrés l’année dernière.

Par ailleurs, le FMI a signalé de nouveau que ce résultat global cache toutefois des disparités entre les

différentes zones économiques dans le monde. En effet, pour les pays avancés, l’activité économique

devrait croître de 2% cette année et de 2,2% l’an prochain (contre des estimations précédentes de 2,1% et

2,4% respectivement). S’agissant des économies émergentes et en développement, elles devraient accuser

en 2015 un ralentissement pour la cinquième année consécutive, soit 4% et 4,5% pour 2016 contre 4,2% et

4,7%, respectivement, prévus en juillet dernier et ce, en raison principalement de la détérioration des

perspectives de croissance dans les principaux pays de ce groupe notamment ceux exportateurs du pétrole.

Et plus généralement, le repli des cours des produits de base et la contraction des flux de financement

extérieur, les tensions exercées sur les taux de change et la volatilité accrue des marchés financiers ont

largement contribué à l’aggravation des risques macroéconomiques dans ce groupe de pays.

Concernant les Etats-Unis, le Fonds prévoit la poursuite de l’amélioration du rythme de l’activité pour

l’année courante et l’année prochaine, en rapport surtout avec la baisse des prix des matières premières et

le ralentissement de la baisse des dépenses gouvernementales, outre l’amélioration des indicateurs du

marché immobilier, ce qui devrait limiter l’impact de la hausse du dollar sur les exportations américaines.

Dans ce contexte, le taux de croissance dans ce pays devrait s’établir à 2,6% en 2015 et 2,8% en 2016

contre 2,4% enregistré en 2014.

Pour la Zone Euro, il est prévu que la reprise économique amorcée depuis la fin de l’année dernière se

poursuive au cours de cette année et l’année prochaine, en relation notamment avec la détente des prix

des produits de base et le maintien de politiques budgétaires et monétaires souples, outre la dépréciation

du taux de change de l’euro ayant soutenu le rythme des exportations. Ainsi, il est attendu que le taux de

croissance dans la zone soit de l’ordre de 1,5% en 2015 et 1,6% en 2016 contre 0,9% enregistré au cours de

l’année 2014.

S’agissant du Japon, le FMI prévoit que le taux de croissance économique passe d’une récession de 0,1% en

2014 à +0,6% pour l’année en cours et à +1% en 2016. Cette reprise graduelle s’explique par

l’augmentation du niveau des salaires réels et des prix des actions résultant de la politique monétaire ultra-

accommodante adoptée par la Banque du Japon, ainsi que du repli des cours internationaux des produits

de base.

Quant à la Chine, une décélération de l’activité économique est attendue avec un taux de croissance

revenant à 6,8% au cours de cette année et à 6,3% en 2016 contre 7,3% réalisé l’an passé. Il est à signaler

que le gouvernement chinois a déjà procédé à la mise en place de plusieurs réformes afin de soutenir

l’activité surtout après l’apparition d’un ensemble d’indicateurs négatifs concernant le ralentissement des

investissements et de la production industrielle, outre la détérioration du marché financier chinois et des

indicateurs du secteur immobilier à la fin de l’été dernier. En revanche, la baisse des cours des produits de

base devrait stimuler le rythme de la consommation et, éventuellement, atténuer l’impact du

ralentissement de l’investissement sur l’économie chinoise dans l’ensemble.

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Périodique de Conjoncture n° 109 OCTOBRE 2015

3

CROISSANCE ECONOMIQUE

(En %)

* Prévisions Source : Perspectives économiques mondiales du FMI (octobre 2015)

Sur le plan de l’emploi, les taux de chômage dans les principaux pays industrialisés se sont stabilisés au

cours des derniers mois à des niveaux inférieurs à ceux observés en 2014. En effet, ce taux s’est établi aux

Etats-Unis à 5,1% au mois de septembre 2015 pour le deuxième mois consécutif, sachant qu’il devrait

atteindre 5,3% pour toute l’année 2015 selon les prévisions du FMI contre 6,2% l’année dernière. Dans la

Zone Euro, ce taux a légèrement diminué à 10,8%, au cours du même mois, contre 10,9% en août, alors que

le FMI s’attend à un taux de 11,1% pour l’ensemble de l’année courante contre 11,6% l’an passé.

S’agissant des prix internationaux de produits de base, l’indice général des prix du Fonds Monétaire

International s’est contracté, au mois de septembre 2015, de 0,8%, d’un mois à l’autre, en rapport

notamment avec le repli des prix des produits alimentaires (-4,3%), alors que ceux des métaux et de

l’énergie ont pris un certain accès de hausse. En glissement annuel, cet indice a enregistré, au même mois,

une baisse sensible de 39% qui a touché l’ensemble des groupes de produits, notamment les prix de

l’énergie (-49,6%) et des métaux (-25,3%) et, à un degré moindre, ceux de l’alimentation (-15,6%).

Globalement, cette tendance à la baisse est expliquée surtout par l’accroissement des stocks des produits

alimentaires outre l’amplification des craintes des investisseurs quant à une éventuelle poursuite de la

décélération de la demande chinoise.

3,33,4

3,1

3,6

1,1

1,82,0

2,2

5,04,6

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2013 2014 2015* 2016*

Monde Pays avancés Pays émergents et en développement

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Périodique de Conjoncture n° 109 OCTOBRE 2015

4

EVOLUTION DES PRIX DES PRODUITS DE BASE

(En glissement annuel et en %)

En conséquence, les taux d’inflation dans les principaux pays avancés se sont davantage repliés. Ainsi, aux

Etats-Unis l’indice des prix à la consommation s’est contracté, au mois de septembre 2015, de 0,2% d’un

mois à l’autre, en relation avec la baisse des prix des carburants (-9%) et de l’électricité (-0,5%), alors que la

hausse des prix a connu, au même mois, une stagnation en glissement annuel, contre +0,2% le mois

précédent. Il est à rappeler que le FMI prévoit un taux d’inflation de 0,1% dans ce pays pour l’ensemble de

l’année courante contre 1,6% enregistré en 2014. Dans la Zone Euro, le taux d’inflation est devenu négatif

au même mois, soit -0,1% en glissement annuel, contre +0,1% un mois plus tôt, sous l’effet surtout de la

baisse continue des prix des produits énergétiques (-8,9%). Selon les estimations récentes du FMI, le taux

d’inflation dans l’ensemble de la zone devrait s’établir à 0,2% pour toute l’année 2015 contre 0,4%

enregistré en 2014.

EVOLUTION DE L’INFLATION

(En % et en glissement annuel)

60-

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2013 2014 2015

Indice global Indice des produits alimentaires

Indice de l'énergie Indice des métaux

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2013 2014 2015

Etats-Unis Zone Euro

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Périodique de Conjoncture n° 109 OCTOBRE 2015

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S’agissant des politiques monétaires, la Réserve Fédérale Américaine (FED) a plutôt opté pour le statu quo

lors de la réunion du mois de septembre 2015, où la décision semblait surtout reposer sur les craintes

concernant l’économie mondiale. Celles-ci se sont en partie estompées surtout avec la relative accalmie

des marchés financiers au mois d’octobre 2015. Cependant, il est à rappeler que depuis septembre dernier

quelques signes concernant l’économie américaine ont constitué une source d’inquiétude supplémentaire

pour la Fed, comme la modération du rythme des créations d‘emploi, la baisse de l’indice ISM

manufacturier et le faible niveau de l’inflation, ce qui a amené la Fed à maintenir encore sa politique

monétaire inchangée lors de sa réunion du 28 octobre. Par ailleurs, même si le discours officiel signale

encore une possible hausse des taux d’ici la fin de l’année courante, la majorité des membres du Comité de

politique monétaire de la FED semblent désormais pencher pour une période de statu quo encore plus

longue.

De son côté, la Banque Centrale Européenne (BCE) a également opté pour le statu quo, lors de sa réunion

tenue le 22 octobre 2015, mais elle a clairement exprimé sa disposition à intervenir davantage au mois de

décembre prochain. Il est à rappeler qu’en septembre dernier, les prévisions d’inflation avaient été révisées

à la baisse et laissaient planer le doute sur le retour de l’inflation à près de 2 % à moyen terme. Par ailleurs,

l’évolution des risques, notamment ceux provenant des économies émergentes, pourrait amener la BCE à

une autre révision à la baisse de ces estimations en décembre prochain, ce qui fournirait un nouvel

argument pour intervenir encore même avant décembre. Ainsi, le programme d’achat de titres pourrait

être amplifié en termes de taille et de durée, ou modifié en termes de composition.

Concernant l’évolution des marchés financiers internationaux, les principaux indices boursiers se sont

orientés globalement à la hausse au cours du mois d’octobre 2015 après avoir montré quelques signes

d’essoufflement au milieu du même mois et ce, en réaction aux mauvais indicateurs économiques

provenant de la Chine. En effet, les décisions accommodantes de la plupart des grandes banques centrales

ont soutenu les marchés boursiers mondiaux à l’instar de la BCE qui a signalé qu’elle pourrait annoncer de

nouvelles mesures d’assouplissement en décembre prochain et la Banque centrale chinoise qui a réduit ses

taux d’intérêts directeurs, outre l’anticipation de report du resserrement de la politique monétaire

américaine à l’année prochaine. Dans ce contexte, les indices américains Dow Jones et Nasdaq ont pris un

accès de hausse de l’ordre de 8,5% et 9,4%, respectivement, au cours du mois d’octobre et en comparaison

avec la fin du mois précédent. Il en est de même pour la plupart des indices européens notamment le

CAC 40 qui a enregistré une augmentation de 9,9% à la même période. Pour sa part, l’indice japonais NIKKEI

a enregistré une hausse de 9,7%.

Quant à l’évolution des marchés des changes internationaux, elle a été marquée, depuis le début du mois

d’octobre 2015, par une poursuite de l’appréciation de l’euro vis-à-vis du dollar, avant de connaître une

orientation à la baisse vers la fin du même mois revenant à environ 1,10 dollar et ce, en rapport avec

l’intention de la BCE de prendre de nouvelles mesures d’assouplissement pour soutenir l’activité

économique, d’une part, et l’anticipation de report du relèvement du taux d’intérêt directeur de la FED à

l’année 2016 au lieu du mois de décembre prochain, d’autre part.

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Périodique de Conjoncture n° 109 OCTOBRE 2015

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EVOLUTION DES TAUX DE CHANGE

(Moyennes mensuelles)

120,165

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2013 2014 2015

USD/JPY (Axe de G.) EUR/USD (Axe de D.)

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Périodique de Conjoncture n° 109 OCTOBRE 2015

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CONJONCTURE NATIONALE

Activité économique : Faible taux de croissance économique attendu pour

2015 et reprise modérée prévue en 2016

Le taux de croissance économique attendu pour 2015 a été révisé à la baisse pour la troisième fois

consécutive pour se situer à 0,5% contre des prévisions antérieures de 3%, 1,7% et 1%. Ceci traduit la

situation économique difficile de l’économie nationale après son entrée en récession technique depuis le

deuxième trimestre de l’année. En effet, le produit intérieur brut (PIB) a enregistré au cours du deuxième

trimestre de 2015 une baisse de 0,7% par rapport au trimestre précédent après un fléchissement de 0,2%

durant le premier trimestre. En rythme annuel, la progression du PIB est revenue de 1,7% à 0,7%, d’une

période à l’autre.

Par ailleurs, les prévisions du budget économique tablent sur un taux de croissance modeste pour 2016,

soit 2,5%, mais qui devrait inaugurer un cycle de croissance positive selon les objectifs et orientations du

plan quinquennal 2016-2020.

1- AGRICULTURE ET PECHE

Suite aux précipitations enregistrées au cours des mois d’août et de septembre 2015, les travaux

préparatifs pour la campagne céréalière 2015-2016 ont démarré dans de bonnes conditions. En effet, les

superficies réservées à la céréaliculture devraient atteindre 1.450 mille hectares, au cours de cette

campagne, dont 85 mille en irrigué.

Pour le secteur de l’arboriculture, la production de l’huile d’olive devrait connaître, au cours de la

campagne 2015-2016, un repli de 53,6% pour se situer à environ 137 mille tonnes et ce, après une récolte

exceptionnelle de 295 mille tonnes durant la campagne écoulée. En revanche, la production de dattes

devrait enregistrer une hausse de 10,8% pour se situer à 247 mille tonnes dont 182,5 mille de Deglet-nour.

Concernant le secteur de l’élevage, la production de lait frais a enregistré, au terme du mois d’août 2015,

une accélération de son rythme d’accroissement (6,1% contre 5,5% un an plus tôt) pour atteindre

898,5 mille tonnes. Néanmoins, les quantités collectées de lait n’ont augmenté que de 5,8% se situant à

585,9 mille tonnes. Ainsi, le taux de collecte a légèrement diminué de 0,2 point de pourcentage, revenant

de 65,4% à 65,2%. Quant à la production de viandes rouges, elle a été marquée, durant la même période,

par le ralentissement de son rythme de progression (1,1% contre 2,3%) pour se situer à 81,4 mille tonnes.

Pour ce qui est du secteur de la pêche et de l’aquaculture, la production a connu, au terme du mois d’août

2015, un repli de 2,9% par rapport à la même période une année auparavant, revenant à 80,8 mille tonnes.

Cette évolution est imputable à la baisse des différents modes de pêche, à l’exception de ceux de la pêche

côtière (+2,5%) et de la pêche au poisson bleu (+1%).

S’agissant des échanges commerciaux de produits alimentaires, ils ont été marqués, durant les neuf

premiers mois de 2015, par une hausse sensible des exportations de 123,6% suite, d’une part, à

l’accroissement des ventes de l’huile d’olive aussi bien en quantité qu’en valeur, soient 534,3% et 625,5%,

respectivement et, d’autre part, à une reprise des importations (6,9% contre -3,7%). Il y a lieu de signaler

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Périodique de Conjoncture n° 109 OCTOBRE 2015

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qu’hormis les recettes provenant de l’huile d’olive (1.697 MTD contre 233,6 MDT une année auparavant),

les exportations de produits alimentaires n’auraient augmenté que de 19,1%.

En conséquence, la balance alimentaire s’est soldée, au terme de mois de septembre 2015, par un

excédent de 298,4 MTD contre un déficit de 1.203 MDT une année auparavant et le taux de couverture

s’est amélioré de 57,9 points de pourcentage pour se situer à 110,9%.

2- ACTIVITE INDUSTRIELLE

L’indice général de la production industrielle (base 100 en 2010) a enregistré, au cours des huit premiers

mois de 2015, un fléchissement plus accentué, soit -1,8% contre -1,4% pour la même période une année

auparavant. Cette évolution est imputable, essentiellement, à la poursuite de la baisse de la production des

industries non manufacturières (-6,2% contre -6%) parallèlement à la stagnation de la production dans les

industries manufacturières.

Le repli de la production des industries non manufacturières est dû, notamment, à la baisse enregistrée

aussi bien dans la production minière (-33,7% contre 30% au cours des huit premiers mois de 2014), suite à

la contraction d’environ 40% de la production de phosphate, que dans la production énergétique (-4,9%

contre -7,3%) sous l’effet de la contraction de 6% des quantités produites de pétrole et de gaz.

S’agissant des industries manufacturières, la reprise enregistrée dans les industries agroalimentaires (10%

contre -1,6%), en rapport avec la récolte exceptionnelle d’huile d’olive, a permis de compenser le

fléchissement qu’ont connu les autres branches, notamment les industries chimiques (-13,6% contre 2,4%),

les industries de matériaux de construction, céramique et verre (-2,2% contre 6,8%), les industries du

textile, habillement, cuirs et chaussures (-1,5% contre -4,6%) et les industries mécaniques et électriques

(-0,5% contre 1,8%).

Par ailleurs, les importations de matières premières et demi-produits ont enregistré, durant les neuf

premier mois de 2015, un fléchissement de 3,5% contre une hausse de 5,5% une année auparavant.

Egalement, les importations de biens d’équipement ont légèrement diminué de 0,1% contre une hausse de

6,4% au cours de la même période de 2014.

Néanmoins, la consommation d’électricité de haute et moyenne tensions dans le secteur industriel a

connu, au cours des huit premiers mois de l’année, une certaine accélération de son rythme de progression

(3% en glissement annuel contre 0,7%), particulièrement dans les industries manufacturières (3,8% contre

0,6%).

Au niveau des échanges commerciaux du secteur avec l’extérieur, les exportations des industries

manufacturières non agroalimentaires ont connu un fléchissement de 1,9% au terme du mois de

septembre 2015, contre une progression de 7,9% pour la même période de l’an passé. Cette baisse a

concerné, notamment, les industries du textile, habillement, cuirs et chaussures (-8,1% contre 2,9%) et les

industries mécaniques et électriques (-1% contre 10,6%).

Concernant la balance énergétique, son déficit commercial a continué à s’élargir pour atteindre

2.730,1 MDT, en relation avec la baisse accentuée des exportations de 51,7% et ce, malgré le fléchissement

des importations de 27,9%. En conséquence, le taux de couverture a enregistré une nette détérioration de

16,9 points de pourcentage, atteignant un niveau bas record, soit 34,4%.

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Périodique de Conjoncture n° 109 OCTOBRE 2015

9

3- TOURISME

Le fléchissement des principaux indicateurs d’activité du secteur touristique s’est poursuivi, à un rythme

plus accentué, au cours du mois de septembre 2015, notamment pour les entrées de touristes étrangers

(-50,2% et -53,4% en termes de glissement annuel en comparaison avec le même mois de 2014 et 2010,

respectivement) et les nuitées touristiques globales (-67,6% et -69,9%), ainsi que pour les recettes

touristiques en devises (-49,1% et -48%).

Sur les neuf premiers mois de 2015, les entrées de touristes étrangers ont accusé une baisse de 32,3% par

rapport à la même période de 2014 et de 51,9% en comparaison avec leur niveau de 2010, revenant à

3,3 millions de visiteurs. Ce repli a touché l’ensemble des nationalités, principalement les touristes

européens (-52,1%), notamment les Italiens (-69%), les Allemands (-45,6%) les Français (-34,8%) et les

Anglais (-41,5%). La baisse a été moins prononcée pour les touristes maghrébins (-13,6%) et a concerné

surtout les Libyens (-32,6%), alors que les entrées des algériens ont poursuivi leur progression (+13,2%).

Egalement, les nuitées touristiques globales ont connu, au cours de la même période, une baisse de 42,2%

(-51,9% par rapport aux neuf premiers mois de 2010) portant sur 14 millions d’unités. Ce fléchissement a

concerné toutes les zones touristiques, notamment celles de Monastir-Skanès (-53,6%), de Mehdia

(-52,4%), de Djerba-Zarzis (-48,3%) et de Sousse (-40,6%).

Ainsi, les recettes touristiques en devises ont sensiblement baissé, au terme du mois de septembre 2015,

soit -31,8% en comparaison avec la même période de l’année précédente pour se situer à environ

1.874 MDT.

EVOLUTION DES RECETTES TOURISTIQUES EN DEVISES

AU COURS DES NEUF PREMIERS MOIS

(En MDT)

2 372

2 745

1 874

2013 2014 2015

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Périodique de Conjoncture n° 109 OCTOBRE 2015

10

4- TRANSPORT AERIEN

Le transport aérien de passagers a continué, en septembre 2015, son repli, soit -46,5% en glissement

annuel contre -15,4% en septembre 2014.

Sur les neuf premiers mois de 2015, le trafic aérien a enregistré un fléchissement de 33,3% contre une

légère baisse de 0,5% enregistrée au cours de la même période de l’an passé, portant sur 5,8 millions de

passagers.

Cette régression a résulté de celle des lignes internationales (-35,3%), alors que les lignes intérieures ont

connu une amélioration (+9,9%).

Par aéroport, l’évolution du trafic a été négative dans tous les aéroports, notamment ceux de Tunis-

Carthage (-13,1%), de Djerba-Zarzis (-37,6%), d’Enfidha (-55,4%), de Monastir (-57,6%) et de Sfax (-75,6%).

5- EVOLUTION DES PRIX

L’indice général des prix à la consommation s’est accru de 0,3%, en septembre 2015, contre 0,1% un mois

auparavant et 0,2% au cours du même mois de 2014. Cette hausse est principalement attribuée à

l’accélération des prix des produits alimentaires (0,7% contre 0,4% en septembre 2014) et des frais de

l’enseignement (2,9% contre 1,4%). En revanche, les prix de l’habillement et des chaussures ont baissé de

0,6% en rapport avec la période des soldes d’hiver.

En termes de glissement annuel, le taux d’inflation s’est stabilisé, en septembre 2015, à 4,2% pour le

troisième mois consécutif, contre 5,6% une année auparavant et ce, malgré l’accélération des prix des

produits alimentaires (4% contre 3,7% en septembre 2014) et des produits manufacturés (4,1% contre

3,9%), alors que les tarifs des services ont progressé à un rythme moins rapide (4,7% contre 4,9%).

En moyennes mensuelles, le taux d’inflation s’est établi à 5%, au terme des neuf premiers mois de 2015,

contre 4,8% pour la même période de 2014. Cette accélération des prix a touché, surtout, les prix des

produits alimentaires et boissons (5,8% contre 5,4% au cours des neuf premiers mois de 2014).

Par régime de fixation des prix, une détente a été constatée au niveau des prix des produits libres (5,4%

pour les neuf premiers mois de 2015 contre 6,7% un an plus tôt), notamment ceux des produits

alimentaires (6,1% contre 8,5%), alors que les prix des produits non libres ou encadrés ont connu une

accélération de leur rythme d’évolution (4% contre 3,1%).

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Périodique de Conjoncture n° 109 OCTOBRE 2015

11

EVOLUTION DU TAUX D’INFLATION

AU COURS DES NEUF PREMIERS MOIS (Variations en glissement annuel et en % de l’indice général des prix à

la consommation)

EVOLUTION DES PRIX DES PRODUITS ALIMENTAIRES ET

BOISSONS AU COURS DES NEUF PREMIERS MOIS

(Variations en glissement annuel et en % des prix des produits

alimentaires et boissons)

5,9

5,65,0

5,2

5,4

5,7

6,0

5,85,6

5,6

5,25,0

5,55,7

5,7 5,7

5,3 5,0

4,2

4,2 4,2

4,0

4,5

5,0

5,5

6,0

6,5

2014 2015

7,6

7,1

6,6

6,8

7,2

7,9 7,9

7,1

6,3

5,7 5,7 5,87,0

7,78,0

7,2

6,3

5,1

3,93,7

4,0

3,0

4,0

5,0

6,0

7,0

8,0

9,0

2014 2015

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Périodique de Conjoncture n° 109 OCTOBRE 2015

12

SITUATION DU SYSTEME FINANCIER Accentuation du déficit de liquidité des banques au troisième trimestre

de l’année 2015

1- LIQUIDITE BANCAIRE ET REFINANCEMENT DU SYSTEME FINANCIER 1

1-1. LIQUIDITE BANCAIRE

Les besoins des banques en liquidité se sont accentués au troisième trimestre de 2015, malgré

l’atténuation de l’effet restrictif des facteurs autonomes comparativement au second trimestre. Cela est

particulièrement dû à l’important impact négatif exercé par tous les facteurs autonomes au mois de juillet,

ce qui explique le niveau élevé du volume global de refinancement enregistré au cours de ce mois.

Néanmoins, ce déficit s’est relativement apaisé au cours des deux derniers mois du trimestre sous revue.

LIQUIDITE STRUCTURELLE ET VOLUME GLOBAL DE REFINANCEMENT (EN MDT)

A- ANALYSE DES FACTEURS AUTONOMES DE LA LIQUIDITE EN TERMES DE NIVEAUX

Le troisième trimestre de l’année 2015 a été caractérisé par :

- Un accroissement considérable des billets et monnaies en circulation, soit +510 MDT en moyenne

par rapport au trimestre précédent. En effet, la période sous revue a coïncidé avec la saison estivale et les

fêtes religieuses : mois de RAMADAN, AID IL FITR (mi-juillet) et AID IL IDHA (mois de septembre). La

moyenne de la circulation fiduciaire n’a pas cessé de s’accroître durant les trois mois du trimestre, soit

+366 MDT, +137 MDT et + 71 MDT respectivement aux mois de juillet, août et septembre 2015.

- Une baisse des actifs nets sur l’étranger de 302 MDT par rapport au trimestre antérieur,

essentiellement imputable à l’effet conjugué :

1 Les données statistiques sont présentées en termes de moyennes trimestrielles.

-7000-6000-5000-4000-3000-2000-1000

01000200030004000500060007000

Volume global

de refinancement

Liquidité

structurelle

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Périodique de Conjoncture n° 109 OCTOBRE 2015

13

• du repli des avoirs nets en devises de 743 MDT, dans le sillage de la persistance du déficit

courant, (-658 MDT en moyenne mensuelle, contre -856 MDT un trimestre auparavant).

• de la consolidation du compte « devises des intermédiaires agréés » de 208 MDT, en raison

notamment de l’augmentation de 205 MDT, par rapport au second trimestre, des opérations d’achat net

de monnaies étrangères par les banques auprès de la Banque Centrale.

• de la baisse du « compte spécial du gouvernement tunisien en devises » de 797 MDT, après le

transfert, au mois de septembre, de 429 MDT de ce compte au compte courant du Trésor.

• et de l’accroissement, d’un trimestre à l’autre, du poste «comptes courants organismes

étrangers» de 154 MDT.

- La hausse du solde net des administrations publiques de 292 MDT, portant la marque de la

baisse du solde du compte courant du Trésor de 344 MDT, en moyenne, et ce compte tenu de la

consolidation, par rapport au trimestre précédent, de plus d’un milliard des virements au profit de sociétés

et organismes publics, dont une partie de ces virements a été allouée pour la recapitalisation de deux

banques publiques, à savoir la STB et la BH, pour des montants respectifs de 608 MDT et 39 MDT.

EVOLUTION DES FACTEURS DE LA LIQUIDITE BANCAIRE ET DES OPERATIONS DE POLITIQUE MONETAIRE

(Moyennes quotidiennes en MDT)

Var.

3ème

trim.2015 /

2ème

trim.2015

3ème

trim.

2015

2ème

trim.

2015 DESIGNATION

-510 -8.946 -8.436 BILLETS & MONNAIE EN CIRCULATION

292 -818 -1.110 SOLDE NET DES ADMINISTRATIONS PUBLIQUES

344 -583 -927 Dont : SOLDE DU CCT

-302 4.295 4.597 ACTIFS NETS SUR L’ETRANGER

-743 13.222 13.965 Dont: AVOIRS NETS EN DEVISES

-17 -182 -165 AUTRES FACTEURS NETS

-537 -5.651 -5.114 = LIQUIDITE STRUCTUELLE (A)

448 5.325 4.877 APPELS D’OFFRES

0 334 334 OPERATIONS D’OPEN – MARKET

75 87 12 SWAP DE CHANGE

-14 -51 -37 FACILITES PERMANENTES DE DEPOT A 24 HEURES

29 105 76 FACILITES PERMANENTES DE PRET A 24 HEURES

538 5.800 5.262 = TOTAL OPERATIONS DE POLITIQUE MONETAIRE (B)

1 149 148 = AVOIRS EN COMPTES COURANTS DES BANQUES (A) +(B)

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Périodique de Conjoncture n° 109 OCTOBRE 2015

14

EVOLUTION DES FACTEURS DE LA LIQUIDITE (EN MDT)

B- EFFETS1 NETS DE L’EVOLUTION DES FACTEURS AUTONOMES SUR LA LIQUIDITE BANCAIRE

Les variations des facteurs autonomes ont exercé, sur la liquidité bancaire, au troisième trimestre de 2015

un effet restrictif total de 136 MDT, contre 1.029 MDT au second trimestre. Cet impact a résulté :

- de l’effet restrictif de 989 MDT exercé par les avoirs nets en devises dû essentiellement aux

opérations de change effectuées entre la BCT et les banques et ayant porté sur une enveloppe totale nette

de 1.602 MDT au troisième trimestre contre 1.398 MDT au trimestre précédent. Ces opérations se sont

accentuées notamment en août 2015, sous l’effet de l’aggravation du déficit courant. Néanmoins, les

opérations de change manuel effectuées par des non-résidents ont permis d’atténuer cet effet restrictif

d’environ 491 MDT, durant cette période de la saison estivale ; et

- de l’impact expansif de 677 MDT exercé par les décaissements du Trésor, en faveur des

entreprises publiques, notamment l’opération de recapitalisation des banques susmentionnée.

1 L’effet total net est mesuré par le cumul des effets quotidiens des facteurs autonomes sur la trésorerie bancaire

tenant compte uniquement des opérations ayant un impact sur la liquidité bancaire (les opérations de l’Office

National de la Poste ou du Trésor qui n’ont pas d’incidence sur la liquidité bancaire sont exclues).

-2200

-1800

-1400

-1000

-600

-200

200

600

1000

1400

1800

2014 T1 2014 T2 2014 T3 2014 T4 2015 T1 2015 T2 2015 T3

Billets & monnaies en circulation Solde net des administrations pub.

Actifs nets / l'étranger Autres facteurs nets

Total des facteurs

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Périodique de Conjoncture n° 109 OCTOBRE 2015

15

EFFETS NETS DES FACTEURS AUTONOMES ET DES OPERATIONS DE POLITIQUE MONETAIRE SUR LA

LIQUIDITE (DONNEES DE FIN DE PERIODE EN MDT)

Désignation T2-2015 T3-2015

Billets et Monnaies en Circulation (a) 508,6 103,5

Compte Courant du Trésor (b) -491,6 676,9

Avoirs Nets en Devises (c) -1.135,7 -989

Effets des autres facteurs nets (d) 89,4 73

Total des effets des FAL (1) = (a)+(b)+(c)+(d) -1.029,3 -135,6

Effet des opérations de politique monétaire (2) 1.115 49

Variation du solde du compte courant ordinaire des banques

tenu à la BCT (3)=(1)+(2) 85,7 -86,6

EVOLUTION DE L'EFFET DES FAL (EN MDT)

Compte tenu de l’évolution des facteurs autonomes de la liquidité bancaire, les opérations de politique

monétaire ont totalisé, en moyenne, 5.800 MDT au cours du troisième quart de 2015, soit 538 MDT de plus

que le trimestre précédent. Les avoirs en comptes courants ordinaires des banques tenus à la Banque

Centrale n’ont augmenté que d’un million de dinar, pour s’établir en moyenne à 149 MDT.

-2000

-1500

-1000

-500

0

500

1000

T1 2015 T2 2015 T3 2015

Effet BMC Effet CCT Effet AND

Effet autres FAL Total effet FAL

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Périodique de Conjoncture n° 109 OCTOBRE 2015

16

IMPACT DES FAL ET DES OPERATIONS DE PM SUR LE SCCOB

1-2. MARCHE INTERBANCAIRE ET OPERATIONS DE POLITIQUE MONETAIRE

Au troisième trimestre de 2015, la hausse de la demande des banques emprunteuses de liquidité

(+517 MDT) conjuguée à la baisse de l’offre de liquidité par les banques excédentaires (-29 MDT), se sont

traduites par la consolidation des besoins de liquidité, émanant des banques.

Au niveau du compartiment interbancaire, les transactions se sont contractées de 148 MDT, au cours de la

période sous revue pour s’établir à 652 MDT, en moyenne. Leur évolution a porté la marque de la baisse

simultanée des transactions à terme et celle à vue de 130 MDT et 18 MDT respectivement. Etant précisé

que 64% des opérations ont pris la forme de transactions à terme contre 68% le trimestre précédent.

EVOLUTION DE L’ENCOURS MOYEN DES

TRANSACTIONS SUR LE MARCHE

INTERBANCAIRE (EN MDT)

EVOLUTION DE L’ENCOURS MOYEN DES

TRANSACTIONS SUR LE MARCHE INTERBANCAIRE

(EN %)

0

100

200

300

400

500

600

700

800

900

-8000

-6000

-4000

-2000

0

2000

4000

6000

8000

MDTMDT

Opérations de PM Total FAL SCCOB (axe droit) Moy trim SCCOB (axe droit)

573

287

148 149

-100

100

300

500

700

900

1100

2014 T 1 2014 T 2 2014 T 3 2014 T 4 2015 T 1 2015 T 2 2015 T 3

A VUE A TERME

44,533,1 31,9

47,6 49,0

31,7 36,2

55,566,9 68,1

52,4 51,0

68,3 63,8

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

90%

100%

2014 T 1 2014 T 2 2014 T 3 2014 T 4 2015 T 1 2015 T 2 2015 T 3

A VUE (%) A TERME (%)

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Périodique de Conjoncture n° 109 OCTOBRE 2015

17

Sur le marché des titres de créances négociables, les encours des certificats de dépôts et des billets de

trésorerie ont progressé respectivement de 9 MDT et 72 MDT par rapport au deuxième trimestre pour

atteindre, au terme du trimestre sous revue, des montants respectifs de 3.668 MDT et 986 MDT. La

tendance baissière constatée au niveau des échanges interbancaires et des certificats de dépôts, depuis le

début de l’année, reflète encore une fois ce besoin accru de liquidité et justifie le recours intensif des

banques au refinancement de la BCT.

ENCOURS DES CERTIFICATS DE DEPOTS ET DES BILLETS DE TRESORERIE (En MDT)

Dans le cadre de ses opérations de politique monétaire, l’Institut d’émission est intervenu, principalement,

à travers des appels d’offres à 7 jours, qui ont porté sur une enveloppe moyenne de 5.325 MDT au cours

du troisième trimestre 2015, contre 4.877 MDT un trimestre auparavant.

Egalement, le recours des banques aux facilités de prêt à 24 heures s’est accru donnant lieu à une

moyenne de 105 MDT contre 76 MDT le trimestre antérieur, de même, les demandes de facilités de dépôts

à 24 heures ont légèrement augmenté pour enregistrer une moyenne de 51 MDT contre 37 MDT.

Au cours de la période sous revue, la BCT a renforcé ses interventions sur le marché monétaire par deux

opérations de swap de change qui ont porté sur des montants de 113 MDT et 151 MDT respectivement en

juillet et août pour une échéance d’un mois chacune. La moyenne trimestrielle de ces opérations est passée

de 12 MDT à 87 MDT au cours du second et troisième trimestre 2015.

5.017,54.610,5

4.1274.542,1

4.1483.659

4.260,53.836 3.668,4

914,1 924,2 956,4 954963,1 913,9 1.001,9 970 985,5

0

1000

2000

3000

4000

5000

6000

janv.-15 févr.-15 mars-15 avr.-15 mai-15 juin-15 juil.-15 août-15 sept.-15

MDT

CD BT

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Périodique de Conjoncture n° 109 OCTOBRE 2015

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OPERATIONS DE POLITIQUE MONETAIRE (EN MDT)

(Données trimestrielles)

1-3. LES TAUX DU MARCHE MONETAIRE

Le taux moyen pondéré (TMP) des appels d’offres est resté inchangé par rapport au trimestre précédent,

soit à 4,76%. Depuis le relèvement du taux directeur de 4.5% à 4.75%, au terme du mois de juin 2014, les

soumissions des banques sont effectuées à des taux très proches du taux directeur, ce comportement

résulte à la fois d’une baisse des fréquences et du volume du recours aux facilités des prêts dont le taux

était considéré implicitement comme référence pour le refinancement auprès de la Banque centrale. Ainsi

le taux directeur est réhabilité dans son rôle de référence principale du coût de refinancement auprès de

Banque centrale.

TAUX MOYENS PONDERES (TMP) DES APPELS D’OFFRES A 7 JOURS

-200 100 400 700 1000 1300 1600 1900 2200 2500 2800 3100 3400 3700 4000 4300 4600 4900 5200 5500 5800

2014 T 1

2014 T 2

2014 T 3

2014 T 4

2015 T 1

2015 T 2

2015 T 3

Appels d'offres Facilité de dépôt à 24h Opérations d'Open-Market

Facilité de prêt à 24h Swap de change

4,50

4,75

4,40

4,50

4,60

4,70

4,80

(En

%)

TMP 7j Taux directeur

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Périodique de Conjoncture n° 109 OCTOBRE 2015

19

S’agissant du taux d’intérêt pondéré au jour le jour sur le marché interbancaire, il a fluctué, au troisième

trimestre 2015, entre un minimum de 4,54% et un maximum de 4,95%. De ce fait, les taux moyens

mensuels du marché monétaire (TMM) se sont établis respectivement à 4,78%, 4,75% et 4,77% au cours

des trois mois du trimestre sous revue, soit une moyenne trimestrielle de 4,77%, contre 4,79% au cours du

trimestre précédent.

L’année en cours a été marquée par des valeurs du TMM proches du taux directeur, ceci peut être expliqué,

essentiellement, par les éléments suivants :

- Depuis le mois de mars 2015, la BCT couvre, en plus des besoins induits par les facteurs

autonomes, la totalité des réserves obligatoires des banques, ce qui peut offrir plus de liquidité sur le

marché et atténue de ce fait les pressions sur les taux interbancaires.

- la mise en place, depuis mai 2015, du swap de change, en tant qu’instrument de politique

monétaire utilisé à l’initiative de la Banque centrale, a permis de corriger, les écarts de prévisions et

d’ajuster la liquidité du marché en fonction des objectifs souhaités.

Concernant le taux minimum de rémunération de l’épargne (TRE), il est resté inchangé, à 3,50%, et ce,

depuis le mois de juillet 2014.

EVOLUTION DES TAUX DU MARCHE MONETAIRE ET DU TRE (EN %)

2- EVOLUTION DES RESSOURCES DU SYSTEME FINANCIER ET DE LEURS

CONTREPARTIES

La masse monétaire M3 a connu, au cours des neuf premiers mois de l’année 2015, une forte décélération,

en augmentant de 1,6% seulement contre 6,2% une année auparavant. Cette évolution reflète celle aussi

bien des créances nettes sur l’Etat (10,2% contre 11,2% en 2014) que des concours à l'économie (3,5%

contre 6,8% en 2014); alors que les créances nettes sur l’extérieur ont poursuivi leur baisse quoiqu’à un

rythme moins accentué que celui enregistré au cours de la même période de l’année précédente (-7,1%

contre -41% en 2014).

4,71

4,68

4,72 4,72

4,70

4,78 4,98 4,94 4,92 4,93 4,934,88 4,89

4,80

4,82 4,80

4,77

4,80

4,78

4,75 4,77

3,00

3,25

3,50

3,75

4,00

4,25

4,50

4,75

5,00

5,25

Corridor TMM Taux directeur TRE

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Périodique de Conjoncture n° 109 OCTOBRE 2015

20

2-1. EVOLUTION DES RESSOURCES DU SYSTEME FINANCIER

Du côté des ressources, la décélération de l’agrégat M3, au titre des neuf premiers mois de l’année 2015,

est imputable, essentiellement, à celle de l’encours des billets et monnaies en circulation (6,8% contre

12,6%) et des dépôts à vue auprès des banques (1,6% contre 4,9%). Il est à signaler que l’encours des

billets et monnaie en circulation a réalisé la plus importante augmentation de l’année au cours du mois de

juillet (+461 MDT) sous l’effet des dépenses des ménages au titre de la saison estivale, du mois de

Ramadhan et de la fête de l’Aïd.

VARIATION MENSUELLE DES PRINCIPAUX AGREGATS MONETAIRES (EN MDT)

De même la quasi-monnaie a enregistré, au cours de la période sous-revue, une décélération (0,3% contre

5,9%) imputable, notamment, à celle de l’encours des dépôts à termes et autres produits financiers (4,8%

contre 20,7%) et à l’accentuation de la baisse de l’encours des certificats de dépôts (-22,1% contre -5%) et

ce malgré la consolidation de l’augmentation de l’encours des dépôts en comptes spéciaux d’épargne

(5,4% contre 4,1%).

2-2. EVOLUTION DES CONTREPARTIES DU SYSTEME FINANCIER

S’agissant des contreparties, les créances nettes sur l’extérieur ont enregistré, au cours des neuf premiers

mois de l’année 2015, une baisse moins importante que celle enregistrée une année auparavant (-154 MDT

contre -1.583 MDT) reflétant, essentiellement, le repli des avoirs nets en devises (-426 MDT) dont l’effet a

été atténué par le rétrécissement des engagements extérieurs des banques.

-1000

-500

0

500

1000

1500

2000

Juillet Août Septembre Juillet Août Septembre

2014 2015

MASSE MONETAIRE (M3) CREANCES NETTES/EXTERIEUR

CREANCES NETTES SUR L’ETAT CONCOURS A L’ECONOMIE

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Périodique de Conjoncture n° 109 OCTOBRE 2015

21

Ainsi, les avoirs nets en devises ont clôturé le mois de septembre 2015 au niveau de 12.671 MDT, soit

l’équivalent de 113 jours d’importation contre 13.097 MDT et 112 jours, respectivement, au terme de

l’année 2014.

Les créances nettes sur l’Etat ont augmenté, au cours des neuf premiers mois de l’année en cours, de

1.215 MDT contre 1.162 MDT durant la même période de 2014 sous l’effet conjugué de l’accroissement de

l’encours des bons du Trésor en portefeuille des banques (+805 MDT) et de la baisse du solde du compte

courant du Trésor (-340 MDT).

EVOLUTION DES RESSOURCES DU SYSTEME FINANCIER ET DE LEURS CONTREPARTIES

(Chiffres de fin de période en MDT)

D E S I G N A T I O N SEPTEMBRE 2015*

VARIATIONS EN % SAUF

INDICATION CONTRAIRE

SEPT.2014

DEC.2013

SEPT.2015

DEC.2014

AGREGAT M4 60.211 7,1 1,5

MASSE MONETAIRE (M3) 59.757 6,2 1,6

MASSE MONETAIRE (M2) 56.770 6,7 1,5

MONNAIE (M1) 23.292 7,8 3,3

QUASI-MONNAIE 33.478 5,9 0,3

M 3-M2 2.987 -2,7 3,2

M4 -M3** 454 490 -87

AUTRES RESSOURCES 19. 362 -2,4 13,9

TOTAL RESSOURCES = TOTAL CONTREPARTIES 79.573 4,9 4,2

CREANCES NETTES/EXTERIEUR ** 2.019 -1.583 -154

DT : AVOIRS NETS EN DEVISES ** 12.671 1.166 -426

CREDITS INTERIEURS 77.554 7,5 4,6

CREANCES NETTES SUR L’ETAT ** 13.170 1.162 1.215

DT : BONS DU TRESOR** 6.690 1.739 805

COMPTE COURANT DU TRESOR ** 275 345 -340

CONCOURS A L'ECONOMIE 64.384 6,8 3,5

DT : CREDITS A L’ECONOMIE 61.112 6,9 3,4

* Données provisoires.

** Pour ces agrégats, les variations sont exprimées en MDT.

Par ailleurs, les émissions des bons du Trésor ont totalisé 1.370 MDT depuis le début de l’année 2015

contre des remboursements à ce titre d’un montant de 701 MDT, soit des souscriptions nettes de

+669 MDT contre 1.422 MDT, 1.790 MDT et -368 MDT, respectivement, durant la même période de

l'année écoulée.

En ce qui concerne les concours à l’économie, ils ont connu une forte décélération (3,5% contre 6,8%)

reflétant, essentiellement, la baisse de l’encours du portefeuille-escompte.

Selon les statistiques de la centrale des risques et le fichier des crédits aux particuliers et compte non tenu

des avals et cautions, l’augmentation des crédits, au cours des neuf premiers mois de l’année 2015, a

bénéficié, principalement, au secteur des services à hauteur de 56% de l’enveloppe totale ou 1.238 MDT,

dont 334 MDT ont été octroyés à la promotion immobilière. Quant aux particuliers, ils ont profité de près

de 30% de l’ensemble des crédits accordés à l’économie.

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Périodique de Conjoncture n° 109 OCTOBRE 2015

22

MARCHE FINANCIER

Baisse continue de l’indice TUNINDEX et faiblesse des transactions sur le marché secondaire contrastant avec un net affermissement des émissions

de l’Etat et des sociétés

L’activité du marché financier a été caractérisée, au cours du troisième trimestre de l’année 2015, par :

- Une baisse continue de l’indice TUNINDEX amorcée depuis fin juin suite aux événements de

Sousse ;

- L’enrichissement de la cote de la Bourse par l’introduction de la société « Office Plast» spécialisée

dans la fabrication d’articles scolaires et bureautiques sur le marché alternatif ;

- La décision du Conseil du Marché Financier (CMF) d’obliger M. Frikha, l’actionnaire majoritaire

dans la société « Syphax Airlines » cotée sur le marché alternatif de procéder à une offre publique de retrait

(OPR) sur les actions qu’il ne détient pas dans la société ; soit 2.402.671 actions au prix de 3,9 dinars par

action. La période de l’OPR s’étale du 21 septembre au 31 octobre 2015 ;

- La décision du Comité des indices boursiers d’inclure le titre « UADH » dans la composition du

TUNINDEX et des indices sectoriels « Services aux consommateurs » et « Distribution » à compter du

6 juillet 2015 ;

- L’octroi de l’agrément du Conseil du Marché Financier (CMF) pour la constitution de « SICAV

l’épargne obligataire » et du fonds commun de placement de type mixte « FCP Valeurs Institutionnel ».

Par ailleurs, le trimestre a enregistré le démarrage des souscriptions dans le fonds « UGFS Bonds Fund » et

la liquidation de deux autres fonds communs de placement « FCP Fina 60 » et « FCP Serena Valeurs

Financières » suite à l’expiration de leur durée de vie.

I- LE MARCHE PRIMAIRE

Le troisième trimestre 2015 a enregistré un accroissement du recours du Trésor à l’endettement intérieur

en prévision des engagements et des échéances auxquels il doit faire face (tombées importantes de BTA,

recapitalisation des banques publiques…).

EMISSIONS DE L’ETAT (En MDT)

D E S I G N A T I O N 3EME

TRIM. 2014 2EME

TRIM. 2015 3EME

TRIM. 2015

Bons du Trésor Assimilables (BTA) 106 329 524

Bons du Trésor à court terme (BTCT) 62 38 13

TOTAL 168 367 537

Dans ce cadre, les émissions de bons du Trésor se sont accrues de 170 MDT ou 46,3%, d’un trimestre à

l’autre, et ont totalisé 537 MDT, dont 524 MDT sous forme de bons du Trésor assimilables (BTA), au cours

du troisième trimestre 2015 étant noté que le mois de septembre 2015 a enregistré la réalisation de deux

adjudications de BTA.

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Périodique de Conjoncture n° 109 OCTOBRE 2015

23

EMISSIONS DES ENTREPRISES PAR APE (En MDT)

D E S I G N A T I O N 3EME

TRIM. 2014 2EME

TRIM. 2015 3EME

TRIM. 2015

Titres de capital 0 89 872

Titres de créance 50 255 50

TOTAL DES FONDS LEVES 50 344 922

Le troisième trimestre 2015 a été caractérisé par un net accroissement du volume des émissions sur le

marché primaire lié, en particulier, à la recapitalisation des banques publiques.

Dans ce cadre, le CMF a accordé son visa pour l’émission de trois emprunts obligataires, dont deux

emprunts subordonnés, émis par une banque et deux sociétés de leasing pour une enveloppe cumulée de

100 MDT et pouvant atteindre un maximum de 110 MDT1.

Le CMF a, en outre, donné son visa pour l’augmentation en numéraire du capital :

- de la société « Office Plast » via l’émission de 2.242.160 nouvelles actions au prix de 2,23 dinar par

action dans le cadre de son introduction en Bourse ; ce qui permettra de drainer 5 MDT ;

- de la Société Tunisienne de Banque dans le cadre du processus de recapitalisation des banques

publiques et ce, à travers l’émission de 130.515.000 actions nouvelles au prix de 5,8 dinars par action ; ce

qui permettra de lever 757 MDT ;

- d’El Wifak Leasing, en cours de conversion en une banque universelle islamique, de 130 MDT dont

60 MDT par appel public à l’épargne (APE).

Les fonds mobilisés par APE par les entreprises sur le marché primaire se sont, pour leur part, nettement

affermis en passant, d’un trimestre à l’autre, de 344 MDT à 922 MDT, dont 872 MDT ou 95% au titre des

augmentations en numéraire du capital de la STB (757 MDT) et de la BH (110 MDT).

Les fonds levés au titre des emprunts obligataires ont totalisé 50 MDT et ont concerné l’emprunt émis par

la CIL et l’emprunt subordonné émis par Hannibal Lease pour 25 MDT chacun.

ACTIVITE DES OPCVM

D E S I G N A T I O N SEPTEMBRE 2014 JUIN 2015 SEPTEMBRE 2015

Nombre en activité (en unités) 115 125 124

Actifs nets (En MDT) 4.785 4.590 4.547

- OPCVM obligataires 4.300 4.075 4.050

- OPCVM mixtes et actions 485 515 497

Le nombre des Organismes de Placement Collectif en Valeurs Mobilières (OPCVM) en activité est revenu à

124 unités à fin septembre 2015 suite à l’entrée en activité du fonds commun de placement de type mixte

« UGFS Bonds Fund » et la liquidation de deux autres fonds, à savoir « FCP Fina 60 » et « FCP Serena

Valeurs Financières ».

1 Il s’agit de l’emprunt émis par la CIL (15 à 25 MDT) et des emprunts subordonnés émis par Hannibal Lease

(25 MDT) et Attijari Bank (60 MDT).

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Périodique de Conjoncture n° 109 OCTOBRE 2015

24

La baisse des actifs nets détenus par les OPCVM s’est poursuivie, au cours du troisième trimestre 2015,

avec un recul de leur volume de 43 MDT pour se situer à 4.547 MDT à fin septembre 2015 ; avec un

rendement de 2,51% depuis le début de l’année.

II- LE MARCHE SECONDAIRE

Le nombre des sociétés cotées s’est accru à 79 unités, au terme du troisième trimestre de l’année 2015,

suite à l’introduction en Bourse de la société « Office Plast » sur le marché alternatif via une offre publique

à prix ferme (OPF) et d’un placement global portant sur 2.242.160 actions nouvelles au prix de 2,230 dinars

par action sachant que la demande exprimée pour l’OPF a atteint 30 fois la quantité offerte.

Concernant l’activité boursière, le troisième trimestre 2015 a enregistré un renversement de la tendance

d’évolution de l’indice TUNINDEX suite à l’attentat de Sousse survenu vers la fin du mois de juin 2015 ;

l’indice ayant poursuivi une baisse continue au cours du trimestre à l’étude et ayant clôturé le mois de

septembre 2015 à 5.274,51 points.

Cela a induit un rendement trimestriel négatif de 7,8% de l’indice et a ramené sa performance réalisée

depuis le début de l’année à 3,6% (contre 4,5% au cours des neuf premiers mois de l’année 2014).

Parallèlement, l’ensemble des indices sectoriels se sont inscrits en baisse, au cours du troisième trimestre

2015, à des taux variant entre -3,1% (services financiers) et -18% (Bâtiment et matériaux de construction).

L’indice TUNBANK a, quant à lui, enregistré un rendement négatif de 3,6%.

EVOLUTION DU VOLUME DES TRANSACTIONS (En MDT)

D E S I G N A T I O N 3EME

TRIM. 2014 2EME

TRIM. 2015 3EME

TRIM. 2015

Volume global des transactions 370 816 1.228

Cote de la Bourse 198 636 368

Hors cote 24 11 47

Opérations d’enregistrement et déclarations 148 169 813

Les transactions réalisées sur la cote de la Bourse se sont, pour leur part, inscrites en forte baisse de

268 MDT ou 42,1%, d’un trimestre à l’autre, et ont totalisé 368 MDT, au titre du troisième trimestre 2015 ;

soit un volume quotidien moyen des transactions de 5,9 MDT (contre une moyenne quotidienne de

8,2 MDT depuis le début de l’année 2015).

EVOLUTION DES INDICATEURS BOURSIERS

D E S I G N A T I O N SEPTEMBRE 2014 JUIN 2015 SEPTEMBRE 2015

Indice TUNINDEX en points (base 1.000 le 31/12/1997) 4.580,30 5.718,94 5.274,51

Capitalisation boursière (en MDT) 14.702 19.167 17.493

Capitalisation boursière / PIB (en %) 17,8 23,2 (*) 21,2 (*)

PER moyen 13,16 15,95 14,62

Nombre des sociétés cotées (en unités) 75 78 79

Taux de liquidité mensuel (en %) 37 45,5 37

Taux de la participation étrangère (en %) 23,67 26,27 26,5

(*) Calculé sur la base du PIB de l’année 2014.

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Périodique de Conjoncture n° 109 OCTOBRE 2015

25

La tendance baissière du marché a induit un recul de la capitalisation boursière de 1.674 MDT ou 8,7%, au

cours du troisième trimestre 2015 avec un niveau de capitalisation du marché de 17.493 MDT représentant

21,2% du PIB à fin septembre 2015.

Le taux de la participation étrangère s’est situé à 26,5% à la fin du troisième trimestre 2015 avec un solde

net des transactions des investisseurs étrangers sur la cote de la Bourse de 94 MDT porté essentiellement

par les acquisitions opérées, au cours du mois d’août 2015, sur le titre « SFBT » suite à la cession de la BNA

d’une part des actions détenues dans le capital de ladite société à un investisseur étranger. Le solde net des

transactions des étrangers sur la cote s’est, par conséquent, établi à 270 MDT depuis le début de l’année

2015.

Evolution quotidienne des indices TUNINDEX et TUNBANK

-8

-4

0

4

8

12

16

20

24

28

32

(En %)

TUNINDEX TUNBANK

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Périodique de Conjoncture n° 109 OCTOBRE 2015

26

PAIEMENTS EXTERIEURS

Maintien du déficit courant à un niveau élevé et contraction des entrées nettes de

capitaux au cours des neuf premiers mois de 2015

Les paiements extérieurs ont évolué dans une conjoncture nationale encore fragilisée, marquée par la

faiblesse de l’activité économique, qui a fortement affecté les exportations du secteur des industries

extractives et à un degré moindre celui des industries manufacturières. De surcroît, la dégradation du

climat sécuritaire, suite aux deux attaques terroristes en mars et juin 2015, a frappé, de plein fouet, le

secteur touristique dont les recettes y afférentes ont chuté de plus de 30%. Cependant, l’allègement du

déficit commercial, grâce au niveau record des exportations d’huile d’olive, a permis d’atténuer les

pressions sur le compte courant qui a dégagé un déficit, représentant 6,8% du PIB. Quant aux entrées

nettes de capitaux extérieurs, elles ont accusé une contraction en relation avec la baisse des tirages sur les

capitaux d’emprunts à MLT, ne permettant ainsi de couvrir que 90% du déficit courant.

En conséquence, la balance générale des paiements a dégagé un déficit de 576 MDT au cours des neuf

premiers mois 2015 (contre un excédent de 1.226 MDT durant la même période de l’année écoulée). Le

niveau des avoirs nets en devises s'est, ainsi, situé à 12.671 MDT, soit l’équivalent de 113 jours

d’importation, au terme des neuf premiers mois de 2015, contre 13.097 MDT et 112 jours, à la fin de

l'année 2014.

EVOLUTION DES PRINCIPAUX SOLDES DE LA BALANCE DES PAIEMENTS (En MDT)

DESIGNATION 2013 2014

9 PREMIERS MOIS

2014 2015*

1- PAIEMENTS COURANTS -6.302 -7.303 -5.735 -5.959

EN % DU PIB -8,3 -8,8 -7,0 -6,8

- MARCHANDISES (FOB) -9.635 -11.324 -8.818 -7.630

- SERVICES +2.634 +2.448 +1.996 +614

- REVENUS DE FACTEURS ET TRANSFERTS COURANTS +699 +1.573 +1.087 +1.057

2- OPERATIONS EN CAPITAL & FINANCIERES ET AJUSTEMENT +5.207 +8.898 +6.961 +5.383

- OPERATIONS EN CAPITAL +187 +487 +229 +154

- INVESSTISSEMENTS ETRANGERS (Directs et de portefeuille) +1.850 +1.828 +1.284 +1.609

- AUTRES INVESTISSEMENTS ET AJUSTEMENT 1 +3.170 +6.583 +5.448 +3.620

SOLDE GENERAL -1.095 +1.595 +1.226 -576

* Chiffres provisoires. 1 Il s’agit des opérations ayant trait aux capitaux de prêts-emprunts à moyen et long termes, aux dépôts auprès de la BCT et autres

avoirs et engagements à CMLT.

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Périodique de Conjoncture n° 109 OCTOBRE 2015

27

1- BALANCE DES OPERATIONS COURANTES

Le déficit courant s’est situé, au cours des neuf premiers mois de 2015, à 5.959 MDT soit 6,8% du PIB contre

5.735 MDT et 7% une année auparavant. La contraction du déficit de la balance commerciale (FOB/FOB) de

près de 1,2 milliards de dinars ou de 13,5% pour revenir à 7.630 MDT s’est, en effet, accompagnée par le repli

de l’excédent traditionnel de la balance des services de 1.382 MDT pour s’établir à 614 MDT. Quant à

l’excédent de la balance des revenus de facteurs et des transferts courants, il n’a baissé que de 30 MDT pour

se situer à 1.057 MDT.

1-1. BALANCE COMMERCIALE

Le déficit commercial (FOB/CAF) a connu au cours des neuf premiers mois de 2015 un allégement de

1.277 MDT ou 12,1% par rapport à la même période de l’année 2014 pour revenir à 9.268 MDT. Ce résultat

est attribuable, principalement, au redressement notable de la balance alimentaire qui a nettement

bénéficié de l’affermissement des exportations d’huile d’olive alors que le déficit de la balance énergétique

ne s’est que légèrement atténué (-3%) pour se maintenir à un niveau élevé soit 2,7 Milliards de dinars, et

ce, en dépit de la forte baisse des prix internationaux des hydrocarbures.

EVOLUTION DU SOLDE COMMERCIAL PAR GROUPES DE PRODUITS (EN MDT)

-884-1651 -1788

-2813 -2730-536-724 -747

-1203

298

-2714

-2869 -2943

-3052

-3196

-2709

-3368 -3124

-2960

-2955

850

-284 -142

-517

-685

-12000

-10000

-8000

-6000

-4000

-2000

0

2000

2011 2012 2013 2014 2015

(En

MD

T)

Energie Produits alimentaires Mat.1ère & demi-produits

Biens d'équipement Biens de consommation

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Périodique de Conjoncture n° 109 OCTOBRE 2015

28

S’agissant de l’évolution des échanges commerciaux au cours des neuf premiers mois de 2015, elle a porté

la marque de la baisse des importations à un rythme plus accentué que celui des exportations soit -5,7% et

-2,5% respectivement. Le taux de couverture s’est, par conséquent, amélioré de 2,3 points de pourcentage

pour se situer à 68,7%.

Evalués aux prix constants, les échanges commerciaux font apparaitre une baisse des exportations de 3,7%

et de celle des importations de 2,3%. L’augmentation des prix à l’export de 1,3% et la baisse des prix à

l’import de 3,5% ont entrainé une amélioration des termes de l’échange de 4,9% par rapport aux neuf

premiers mois de 2014 ayant touché particulièrement ceux du secteur de l’Agriculture et des Industries

Agroalimentaires (+15,1%) ainsi que ceux du secteur des mines, phosphates et dérivés (+25%).

De son côté, l’analyse des échanges commerciaux par régime fait ressortir une contraction du déficit

commercial sous le régime général de 1.248 MDT pour se situer à 14,3 Milliards de dinars et ce, en relation

avec la diminution des importations à un rythme plus élevé que celui des exportations soit -7,6% et -6,6%

respectivement. Au niveau du régime offshore, les échanges commerciaux ont connu au cours des neuf

premiers mois de 2015 une détérioration manifestée par la baisse des exportations et des importations de

0,4% et 0,9% respectivement (contre des progressions de 7% et 5,8% une année auparavant). L’excédent

commercial sous ce régime s’est consolidé de 30 MDT pour s’établir à plus de 5 Milliard de Dinars.

EVOLUTION DES EXPORTATIONS PAR SECTEURS D'ACTIVITES (En MDT)

SECTEUR

9 PREMIERS MOIS

VALEUR (MDT) VAR. EN %

2013 2014 2015 14/13 15/14

AGRICULT, ET IND. AGRO. ALIM. 2.158,2 1.543,2 3.316,1 -28,5 114,9

ENERGIE ET LUBRIFIANTS 3.380,8 2.959,9 1.431,0 -12,4 -51,7

MINES,PHOSPH. & DERIVES 1.205,5 1.159,3 680,3 -3,8 -41,3

TEXTILES, HABILL. & CUIRS 4.653,1 4.786,5 4.397,0 2,9 -8,1

I.M.E. 7.582,0 8.388,4 8.306,9 10,6 -1,0

AUTRES INDUSTRIES MANUF. 1.842,3 2.012,1 2.201,7 9,2 9,4

TOTAL DES EXPORTATIONS 20.821,9 20.849,4 20.333,0 0,1 -2,5

La baisse des exportations au cours des neuf premiers mois de 2015 a concerné, essentiellement, les

secteurs des industries extractives. En particulier, les ventes du secteur de l'énergie ont connu une

régression de 51,7% suite, essentiellement, à la baisse des ventes de pétrole brut (-59,8%) sous l’effet

conjugué de la chute des prix internationaux des hydrocarbures ainsi que le repli des quantités exportées

(-35,6%). Il est à noter que la production nationale de pétrole brut s’est inscrite en baisse continue lors de

ces dernières années (-9,8% en 2013, -11% en 2014 et -8% à fin d’Aout 2015 par rapport à la même période

de 2014)1 en lien avec l’épuisement des principaux champs pétroliers en activité et le niveau limité des

investissements dans le secteurs des hydrocarbures (développement et exploration).

Pour les ventes du secteur des mines, phosphates et dérivés, elles ont diminué de 41,3% par rapport aux

neuf premiers mois de 2014. Cette régression a concerné les principaux produits relevant de ce secteur et

ce, en relation avec la baisse de la production du secteur des mines.

Quant aux ventes du secteur des industries manufacturières, elles ont connu une diminution de 1,9% qui a

touché les exportations du secteur des textiles, habillements et cuirs (-8,1% contre +2,9% lors de la même

période de l’année précédente) ainsi que celles des industries mécaniques et électriques (-1% contre

+10,6% une année auparavant), alors que les ventes du secteur des autres industries manufacturières ont

1 Selon les données disponibles de l’Observatoire de l’Energie.

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Périodique de Conjoncture n° 109 OCTOBRE 2015

29

enregistré une augmentation de 9,4% qui s’explique par la hausse de la demande étrangère adressée à ce

secteur surtout aux produits de bâtiment et de construction et celui des produits hygiéniques et plastiques.

Par ailleurs, les ventes du secteur de l’Agriculture et des Industries Agroalimentaires ont plus que doublé, et

ce en lien avec la progression exceptionnelle des ventes d’huile d’olive qui ont atteint un niveau record

avoisinant 1,7 Milliard de dinars, situation qui reflète ainsi l’excellente récolte d’huile d’olive au cours de la

compagne 2014-2015 (290 milles tonnes)1. Il est à signaler à ce propos que la promotion des exportations

tunisiennes d’huile d’olive a été stimulée, en outre, par la forte hausse des prix internationaux d’huile

d’olive (+32,2% au cours des neuf mois de 2015 par rapport à la même période de 2014) en lien avec la

baisse de la production des principaux pays concurrents sur le marché mondial (Espagne et Italie).

EVOLUTION DES IMPORTATIONS PAR GROUPES DE PRODUITS (En MDT)

SECTEUR

9 PREMIERS MOIS

VALEUR (MDT) VAR. EN %

2013 2014 2015 14/13 15/14

ALIMENTATION 2.659,6 2.560,1 2.736,2 -3,7 6,9

ENERGIE 5.168,9 5.773,3 4.161,1 11,7 -27,9

MAT. PREM & 1/2 PROD 8.746,7 9.229,4 8.909,8 5,5 -3,5

BIENS D'EQUIPEMENT 6.059,1 6.449,0 6.445,3 6,4 -0,1

BIENS DE CONSOMMATION 6.931,4 7.382,9 7.348,6 6,5 -0,5

TOTAL DES IMPORTATIONS 29.565,7 31.394,7 29.601,0 6,2 -5,7

Au niveau des importations, tous les groupes de produits ont enregistré une régression au cours des neuf

premiers mois de 2015 à l’exception des produits alimentaires. En particulier, la baisse significative des prix

des hydrocarbures sur les marchés mondiaux a fortement allégé la facture énergétique (-27,9%), la valeur

des achats du pétrole brut et celle des produits raffinés ont baissé de 53,9% et 8,2% respectivement.

Parallèlement, les achats de gaz naturel ont diminué de 42,9% suite aux effets conjugués de la baisse du

prix du gaz algérien (-30% en $ US et -18% en Dinar tunisien)2 et le fléchissement de la demande de gaz de

7,5% par rapport à la même période de 20143. C’est que la réactivation de certaines centrales électriques

de la STEG fonctionnant avec le «fuel» en remplacement du gaz naturel a permis la maitrise de la

consommation de ce produit.

Pour les achats des biens de consommation, des matières premières et demi-produits et des biens

d’équipement, ils ont connu une baisse (-0,5%, -3,5% et -0,1% respectivement contre +6,5% et +5,5% et

+6,4% lors de la même période de 2014) en relation avec la poursuite du ralentissement de l’activité

économique et des investissements.

En revanche, les importations des produits alimentaires ont connu une augmentation de 6,9% suite,

essentiellement, à la hausse des achats des produits céréaliers (blé tendre, blé dur et orge) de 25,2%.

1 Selon les chiffres de ministère de l’agriculture, des ressources hydrauliques et de la pêche.

2 Variation calculée aux 8 premiers mois de 2015 par rapport aux 8 premiers mois de 2014.

3 Selon les données disponibles de l’Observatoire de l’Energie.

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Périodique de Conjoncture n° 109 OCTOBRE 2015

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1-2. BALANCE DES SERVICES ET DES REVENUS DE FACTEURS ET TRANSFERTS COURANTS

L’excédent de la balance des services s’est nettement replié, au cours des neuf premiers mois de 2015,

pour revenir à 614 MDT contre 1.996 MDT une année auparavant et ce suite essentiellement au:

- Déclin des recettes touristiques de 31,8% (-33% sans effet change) durant les neuf premiers mois

de 2015 pour s’établir à 1.874 MDT, évolution qui s’explique par les effets néfastes des deux attentats

(Bardo et Sousse) perpétrés, respectivement, en mars et juin de 2015. Les entrées des non-résidents ont,

en effet, baissé de 32,3% pour se situer à 3,3 millions de personnes, fléchissement qui a concerné aussi

bien les entrées des européens (-52,1%) que celles des maghrébins (-13,6%). Parallèlement, les nuitées des

non-résidents ont diminué de 52,8%, en particulier celles des européens (-59,3%), pour se situer à près de

10 millions d’unités. Il est à signaler que la bonne performance du marché algérien (entrées : +13,2%,

nuitées : +33,3%), surtout au cours de la saison estivale, a pu alléger, partiellement, la portée de l’atonie

des flux touristiques.

- Egalement, les recettes au titre du transport se sont inscrites en baisse (-17,7%) pour se limiter à

1.254 MDT au cours des neuf premiers mois de 2015 en relation, essentiellement, avec le fléchissement de

l’activité de transport aérien ainsi que la poursuite de la baisse, relevée depuis 2013, de la valeur de la

redevance gaz, perçue par l’Etat tunisien au titre du passage des gazoducs transcontinentaux reliant

l’Algérie à l’Italie, pour revenir à 145 MDT (contre 200 MDT et 578 MDT au cours des neuf premiers mois de

2014 et de 2012, respectivement).

Quant à la balance des revenus de facteurs et des transferts courants, son excédent s’est replié pour

revenir à 1.057 MDT contre 1.087 MDT une année auparavant, sous l’effet du fléchissement, d’une période

à l’autre, des flux reçus au titre des revenus de travail de 4,3% pour se situer à 2.881 MDT, sachant que les

transferts en espèces se sont contractés de 4,6% (-5,8% sans effet change) pour revenir à 2.100 MDT.

Parallèlement, les dépenses au titre des revenus du capital ont accusé une légère baisse pour s’établir à

2.435 MDT contre 2.510 MDT une année auparavant, portant la marque du repli des transferts au titre des

revenus des investissements étrangers (-10,6%) pour s’établir à 1.615 MDT alors que les paiements des

intérêts de la dette à moyen et long termes ont enregistré une hausse de 13,3% pour atteindre 729 MDT.

2- BALANCE DES OPERATIONS EN CAPITAL ET FINANCIERES

L’excédent de la balance des opérations en capital et financières et celles d’ajustement s’est contracté de

1.578 MDT pour se situer à 5.383 MDT au cours des neuf premiers mois de 2015, résultat attribuable,

essentiellement, à :

- La baisse de l’excédent de la balance des autres investissements et ajustements de 1.828 MDT

pour revenir à 3.620 MDT et ce, en relation avec le repli des tirages sur les capitaux d’emprunts à MLT qui

ont concerné, principalement, la mobilisation d’un emprunt obligataire sur le marché international des

capitaux d’un montant de 1 milliard de dollars américains (1,9 milliard de dinars), l’octroi de 100 MEUR

(214 MDT) par la Commission Européenne dans le cadre de l’appui budgétaire et le versement de 68 MUSD

au titre de la de la deuxième tranche du crédit octroyé par le Fonds Monétaire Arabe. Par ailleurs, les

dépenses engagées au titre du remboursement du principal de la dette extérieure à MLT ont enregistré une

hausse de 6% pour s’élever à 1.492 MDT.

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- En revanche, l’excédent de la balance des investissements étrangers s’est inscrit en hausse de

325 MDT pour s’élever à 1.609 MDT au cours des neuf premiers mois de 2015. Ce résultat est,

essentiellement, attribuable à l’affermissement des flux des investissements directs étrangers au cours des

neuf premiers mois de 2015 de 7,4% pour s’élever à 1.405 MDT, hausse qui a concerné, en particulier, le

secteur de l’énergie (+11,4%) et celui des industries manufacturières (+6,1%) pour atteindre 780 MDT et

392 MDT, respectivement. Quant aux flux des IDE bénéficiant au secteur des services, ils se sont repliés de

3,8% pour revenir à 223 MDT. S’agissant des recettes au titre des investissements de portefeuille, elles se

sont accrues pour passer, d’une période à l’autre, de 88 MDT à 357 MDT, suite à la hausse des acquisitions

de titres par des non-résidents sur la Bourse des Valeurs Mobilières de Tunis, ayant concerné,

principalement, les titres de la Société de Fabrication des Boissons de Tunisie "SFBT".

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Périodique de Conjoncture n° 109 OCTOBRE 2015

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EVOLUTION DU TAUX DE CHANGE DU DINAR ET DE L’ACTIVITE

DU MARCHE DES CHANGES

Dépréciation du dinar tunisien vis-à-vis du dollar américain et appréciation par

rapport à l’euro et hausse des transactions devises-dinars

sur le marché des changes

I- EVOLUTION DU TAUX DE CHANGE DU DINAR

Par rapport à la fin de l’année 2014 et jusqu’à fin septembre 2015, le dinar a enregistré, sur le marché

interbancaire, une dépréciation de 5,3% vis-à-vis du dollar américain et du yen japonais, alors qu’il s’est

apprécié vis-à-vis de l’euro (2,8%) et du dirham marocain (1,7%).

Au cours du troisième trimestre, la valeur du dinar a enregistré une dépréciation de 1,1% par rapport à

l’euro et de 1,3% vis-à-vis du dollar.

Sur le marché des changes international, l’euro a connu une dépréciation de 7,7% vis-à-vis du dollar

américain à fin septembre 2015, en dépit de la légère reprise au cours du troisième trimestre (+0,3%) et du

deuxième trimestre (+2,9%).

EVOLUTION DES RAPPORTS EUR/TND ET EUR/USD

En termes de moyenne, le taux de change du dinar a connu, durant les neuf premiers mois de l’année 2015

et comparativement à la même période de l’année écoulée, une appréciation de 3,3% vis-à-vis de l’euro

contre une dépréciation de 15% par rapport au dollar américain et une stabilité face au yen japonais et au

dirham marocain.

1,801,851,901,952,002,052,102,152,202,252,302,35

1,05

1,10

1,15

1,20

1,25

1,30

1,35

1,40

1,45

1,50

EUR/TND

EUR/USD EUR/TND

EUR/USD

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EVOLUTION DU RAPPORT USD/TND

II- EVOLUTION DE L’ACTIVITE DU MARCHE DES CHANGES

1- MARCHE AU COMPTANT

Le volume des transactions effectuées sur le marché des changes au comptant a connu une hausse de 31,3%

durant les neuf premiers mois de l’année 2015, pour s’établir à 69.887 MDT. Cette progression s’explique par la

hausse aussi bien des opérations devises-devises que de celles devises-dinars.

EVOLUTION DES TRANSACTIONS DE CHANGE AU COMPTANT (En MDT)

DESIGNATION 9 MOIS 2014 9 MOIS 2015 VARIATIONS

TRANSACTIONS DEVISES CONTRE DEVISES 31.235 39.851 8.616

TRANSACTIONS DEVISES CONTRE DINAR 22.005 30.036 8.031

TOTAL 53.240 69.887 16.647

1-1. TRANSACTIONS DEVISES CONTRE DINAR

Les transactions devises contre dinar effectuées sur le marché des changes, au cours des neuf premiers

mois de 2015, se sont établies à 30.036 MDT contre 22.005 MDT au cours de la même période de l’année

écoulée, soit une hausse de 36,5%. Ceci a porté la part des transactions devises contre dinar du montant

global des opérations de change au comptant à 43% contre 41,3% durant la même période de l’année

2014.

L’évolution des transactions devises contre dinar a été marquée par la reprise des opérations effectuées sur

le marché interbancaire avec une hausse de 60,2% contre une baisse de 11,9% une année auparavant.

1,301,351,401,451,501,551,601,651,701,751,801,851,901,952,00

1,301,351,401,451,501,551,601,651,701,751,801,851,901,952,00

En dinar

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Périodique de Conjoncture n° 109 OCTOBRE 2015

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Pour sa part, l’intervention de la Banque Centrale a connu une légère hausse de 1,3% après une baisse de

37,3% durant la même période de l’année écoulée. Ainsi, la part des opérations devises contre dinar avec la

Banque Centrale est revenue à 29,8% contre 40,2% une année auparavant.

EVOLUTION DES TRANSACTIONS DE CHANGE AU COMPTANT DEVISES CONTRE DINAR (En MDT)

DESIGNATION 9 MOIS 2014 9 MOIS 2015 VARIATIONS

OPERATIONS AVEC LA BCT 8.852 8.964 112

MARCHE INTERBANCAIRE 13.153 21.072 7.919

TOTAL 22.005 30.036 8.031

1-2. TRANSACTIONS DEVISES CONTRE DEVISES

Le volume des transactions devises contre devises a atteint 39.851 MDT, au terme des neuf premiers mois

de 2015, contre 31.235 MDT durant la même période de l’année 2014, soit une hausse de 27,6%.

La part de ces transactions dans l’ensemble des opérations de change au comptant a représenté près de

57%. Les transactions avec les correspondants étrangers ont représenté 96,2%.

EVOLUTION DES TRANSACTIONS DE CHANGE AU COMPTANT DEVISES CONTRE DEVISES (En MDT)

DESIGNATION 9 MOIS 2014 9 MOIS 2015 VARIATIONS

MARCHE INTERBANCAIRE 1.353 1.521 168

AVEC LES CORRESPONDANTS ETRANGERS 29.882 38.330 8.448

TOTAL 31.235 39.851 8.616

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NEUF PREMIERS MOIS VARIATIONS EN %