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    La peste Smyrne au XVIIIe sicleAuthor(s): Daniel PanzacReviewed work(s):Source: Annales. Histoire, Sciences Sociales, 28e Anne, No. 4 (Jul. - Aug., 1973), pp. 1071-1093Published by: EHESSStable URL: http://www.jstor.org/stable/27579112.

    Accessed: 09/11/2012 17:46

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    La pestea Smyrne au XVIIIe si?cle*

    A partir du xvine si?cle, l'Europe est en fait d?barrass?e de la peste etl'Afrique du Nord elle-m?me est plus rarement atteinte. Si le bassin occidentalde laM?diterran?e est ainsi ? peu pr?s ? l'abri, cette maladie continue de r?gnerde fa?on end?mique dans le bassin oriental. C'est l? que se situe l'origine des?pid?mies, limit?es mais violentes, de Marseille en 1720 et de Messine en 1743.La peste europ?enne est au d?part la peste du Levant.Les aspects europ?ens de cette maladie ?pid?mique sont assez bien connusmaintenant, mais ses caract?ristiques et son importance dans sa terre d'?lectionsont beaucoup plus obscures. Il s'agit d'essayer de mettre celles-ci en lumi?re? partir d'un champ d'observation convenable. Smyrne para?t pr?senter lesconditions n?cessaires par l'importance de sa population et par le calme quir?gne dans cette ville durant tout le si?cle. Un relev? attentif de toutes lescalamit?s naturelles ou humaines montre la raret? et le peu de cons?quencede celles-ci1. De nombreuses autres maladies r?gnent au Levant : en t?moignentles fr?quentes allusions en provenance d'autres ?chelles 2. Le silence ? leur sujetdans les correspondances de Smyrne prouve leur inexistence, ou du moins leurpeu d'influence sur la sant? habituelle de ses habitants. Tout ceci incite ?

    * Abr?viations utilis?es :A.C.CM. :Archives de la Chambre de Commerce de Marseille ; A.D. B.D.R. : Archives d?partementales des Bouches-du-Rh?ne ; A.N. A.E. :Archives nationales, Affaires, ?trang?res.i. Cf. le tableau synoptique pp. 1092-1093 o? figurent conjointement ?pid?mies etcalamit?s. Des divers incendies mentionn?s, le plus grave est celui de 1763 qui ravagea?galement la campagne, d?truisant cent mille oliviers et la r?colte de bl? non engrang?e.Les tremblements de terre firent de s?rieux d?g?ts, mais le nombre de d?c?s fut peu ?lev?compar? notamment ? celui de 1688 qui fit 30 000 victimes. Quant aux troubles, le plusdramatique fut celui de 1770 cons?cutif ? l'annonce du d?sastre de Tchechm? : despogroms contre les chr?tiens firent 2 morts chez les Francs et 350 parmi les Grecs.2. A.C.CM., J 498 :Consul de Patras ; 21 avril 1730 : ?fi?vres de rhumes ?.A.D. B.D.R.,200 E, 33 h :Consul de Seyde, 23 octobre 1728 : ? fi?vres ordinaires... caus?es par les mauvais aliments ?. A.D. B.D.R., 200 E, 33 d ;Consul de Chypre, 11 octobre 1768 : ? fi?vrescontinues r?mittentes qui dans les commencements d?g?n?rent en putrides... On attribuela cause aux pluies excessives qui ont r?gn? sur l'isle tout l'hiver ?.

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    LES DOMAINES DE L'HISTOIRE

    penser que la peste est de loin, par sa fr?quence et son ampleur, le plus fr?quentet le plus grave des ?v?nements susceptibles de bouleverser l'existence deshabitants de Smyrne.

    Mesure de la pesteLa peste dans le temps

    Chaque b?timent arrivant ? Marseille, de quelque provenance que ce soit,jette l'ancre ? Pom?gue, ?le au large du port. Le capitaine doit venir en chaloupe? l'entr?e de celui-ci o? se trouve le bureau de la consigne ou de la sant? ; l?

    ? distance respectueuse, il d?cline son nom, celui de son navire, le port ded?part, la nature de son chargement, les escales, incidents, rencontres survenuslors de la travers?e, il remet ensuite les papiers du bord et sa patente de sant? 3.Ces documents sont manipul?s ? l'aide de longues pincettes et tremp?s dansdu vinaigre avant d'?tre lus par l'intendant de sant? de semaine. Puis ?quipage,cargaison et navire font quarantaine, en fonction de la nature de cette patentede sant?, ?l?ment essentiel d'information 4.La premi?re apparition de celle-ci dans les textes fran?ais date du d?butdu xvne si?cle sous forme d'un arr?t du Parlement de Provence qui contientl'essentiel de la r?glementation en vigueur jusqu'au milieu du xixe si?cle5.Les ?dits de Louis XIV, notamment celui de 1683, ignorent cependant lapatente de sant? jusqu'? l'ordonnance du 26 juillet 1702 qui l'officialise et lerend d?sormais obligatoire. Disons tout de suite que cette pi?ce ma?tresse dela d?fense et de l'information sanitaire est un document tr?s rare car elle n'?taitpas conserv?e 6.Toutefois, le secr?taire du Bureau de Sant?, en inscrivant surson registre les d?positions des capitaines, a pris soin, ? partir de 1713, de noterla nature des patentes 7. Il existe trois types de patentes ?tablies par les consuls :

    la patente ?nette ? qui signifie que ? la sant? est tr?s bonne sur l'?chelle ? ;entendre simplement qu'il n'y a pas de peste en ville ou dans les environsimm?diats ;

    3- A partir de la fin de 1720, le capitaine est tenu de pr?ter serment : au lendemainde la peste on ne prend jamais trop de pr?cautions4. Pour de plus amples d?tails, nous renvoyons le lecteur ? :P. Masson, Histoire ducommerce fran?ais dans le Levant au XVIIIe si?cle, Paris, 1911 ; R. Paris, Histoire ducommerce de Marseille, t. V :Le Levant, i66o-ij8g, Paris, 1957 > . Est?ve, Ports quarantenaires et lazarets deMarseille, Paris, 1905 ;Ch. Carri?re, M. Courduri? et F. Rebuff at,

    Marseille, ville morte. La peste de IJ20, Marseille, 1968.5. Arr?t du Parlement de Provence du 10 janvier 1622 : ?La Cour... ordonne que touspatrons et mariniers conduisants vaisseaux ou barques venant des parties du Levantou Barbarie et Midy, prendront port et feront descentes es villes et ports de Marseilleet Thollon respectivement o? ils feront voir leurs patentes de sant? et apr?s icelles avoir?t? vues et vis?es, auront entr?es par toutes les villes et lieux de cette province. ?Extraitde A. Est?ve, op. cit.6. Il en a surv?cu quelques-unes, sur les dizaines de mille ?tablies durant ce si?cle,au Service de Contr?le Sanitaire aux fronti?res maritimes et a?riennes ? Marseille, h?ritierdirect du Bureau de Sant? du xvine si?cle.7. Il est frappant de constater la n?gligence avec laquelle ?taient tenus les registresdes d?positions dans les ann?es qui pr?c?dent imm?diatement la grande peste de 1720...et leur nettet? apr?s celle-ci Ajoutons que de janvier 1718 ? octobre 1720, la nature despatentes ne figure plus dans ces registres.1072

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    D. PANZAC LA PESTE A SMYRNEla patente est

    ?soup?onn?e

    ? ou ? touch?e ? quand les rumeurs d'?pid?miecirculent en ville, ou quand ce port, tout en demeurant indemne, est en relationdirecte avec une r?gion o? s?vit la peste 8 ;la patente est ? brute ?, terme d'origine italienne, qui signifie que le portde d?part est atteint par la peste. Une patente peut d'ailleurs ?tre nette ? l'origine, puis rendue brute lors d'une escale dans un port contamin?, commele pr?cise l'ordonnance de 1702. Elle redevenait nette au bout de quarantejours 9.

    On dispose ainsi, pour tisser la toile de l'?pid?mie, d'une cha?ne ? peu pr?sininterrompue. Les navires venus de Smyrne ? Marseille au xvine si?cle secomptent par milliers et chacun d'eux en indiquant sa date de d?part, quico?ncide en fait avec celle de la d?livrance de sa patente de sant? et la naturede celle-ci, nous renseigne avec pr?cision sur l'existence ou sur l'absence dela peste.La fa?on et surtout le s?rieux avec lequel le consul r?dige ces patentes ontune importance primordiale ; or il semble bien que l'on puisse se fier ? cellesde Smyrne, car les consuls paraissent fort appliqu?s ? leur fonction, ainsi que

    Gaspard de Fontenu l'explique ? la Chambre de Commerce : ? Je les [bladiers]oblige tous ? prendre icy des patentes aux services de l'ordonnance du Roydu 26 juillet 1702, la sant? ?tant icy tr?s mauvaise. La plupart des capitaineset patrons se contentent de repr?senter des patentes qu'ils prennent aux lieuxdes chargements o? la sant? est meilleure, ce qui en est tr?s abusif ? MM. lesofficiers de la sant?. ? 10En t?moigne encore cette enqu?te d?cid?e par le consulen octobre 1732 ? propos du d?c?s suspect d'un jeune Grec qui entra?ne pendantquelques jours la d?livrance de patentes suspectes n. Une autre preuve explicitede ce s?rieux est donn?e par le consul Peleran : ?Le mal va plutost en diminuant... je donne cependant patente brute ? tous les bastimens qui partentde cette ?chelle et je ne les changeray qu'apr?s un mois entier de la cessationde tout soup?on. Je scais messieurs que ma rigidit? la dessus n'est pas du goustde nos n?gociants, ni des autres nations tranques ?tablies ? Smyrne, dont lesconsuls ont ordre de se conformer ? moy quant aux patentes, mais cela ne mefera jamais rien faire contre mon devoir. ? 12On devine ? travers ces lignes unpeu hautaines les difficiles rapports du consul avec ses compatriotes et sesvoisins ?trangers, mais aussi les implications ?conomiques qu'entra?ne la peste.

    Toutefois cela n'est pas suffisant :qu'il y ait quelques d?c?s ou des milliers,la nature de la patente demeure la m?me, car il s'agit en fait de pr?venir Marseille et l'Europe d'avoir ? se pr?server du fl?au. Reste donc ? d?couvrir le fil

    8. A.D. B.D.R., 200 E, 2 a, ?Du 2 Septembre 1726 :M. Lombardon, intendant semainier a pris la d?position de Jacques Mathieu L?gier, patron du pink Sainte Anne qui ditavec serment ?tre party de La Can?e, le 26 juillet avec un chargement d'huile. Il a patentetouch?e ? cause de la contagion de la Mor?e, Scio et Smyrne et du grand abord ? La Can?edes bastimens venant desdits lieux. ?9. A.C.C.M., J 1268 :Consul de Salonique, 17 ao?t 1720 : ?Ayant plus de quarante

    jours que personne n'en a est? attaqu? de la peste et n'en est mort, j'ay commenc? ? donnerles patentes nettes comme auparavant. ?10. A.C.C.M., J 320 ; lettre du 18 mai 1709.11. A.D. B.D.R., 200 E, 33 c ; lettre du 22 octobre 1732 au Bureau de Sant? : enqu?temen?e sur ordre de leurs consuls par les drogmans fran?ais, anglais, v?nitiens et hollandais,accompagn?s de m?decins et qui conclut ? un d?c?s par pleur?sie.12. A.D. B.D.R., 200 E, 33 c ;Consul au Bureau de Sant? ; 23 juin 1736.

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    LES DOMAINES DE L'HISTOIREde trame qui r?v?lera le dessin, le relief, l'importance de ces ?pid?mies. Il estfourni par quelques rares notations figurant dans les registres des d?positionsdes capitaines et essentiellement par la correspondance. Celle-ci comprend262 lettres contenant des passages plus ou moins importants consacr?s ? lapeste ? Smyrne 13.Ces paragraphes ne sont pas r?partis r?guli?rement dans le temps. Lesann?es sans peste, il n'y a pas d'allusion ? ce fl?au, sinon parfois une courtephrase ?manant du consul du genre ? la sant? est parfaitement bonne danscette ville ?. On peut m?me aller plus loin et affirmer que lorsque la peste estde peu d'importance, elle n'est pratiquement pas ?voqu?e dans ces lettres.En revanche, si l'?pid?mie devient s?rieuse, voire catastrophique, les allusions?pistolaires se multiplient, c'est un signe qui ne trompe pas. Ainsi 5 lettres oufragments de lettres en 1724, 12 en 1728, 18 en 1735, 24 de 1739 ? 1741, 18en 1759, etc. Malheureusement ces lettres sont plut?t d?cevantes pour deshistoriens avides de pr?cisions num?riques. On ?voque beaucoup les ravagesde la peste, mais on avance rarement des chiffres. Les seuls que l'on trouvesont du genre : ? trois cents d?c?s par jour ?, sans pr?ciser naturellement nila dur?e de ce qui est g?n?ralement l'acm? de l'?pid?mie, ni la source de ceschiffres 14.

    Il faut pr?ciser maintenant les limites chronologiques exactes de cette?tude. Nous avons choisi un xvine si?cle court, de 1713 ? 1792. Il nous a ?t?impos? par les sources utilis?es. Ce n'est qu'? partir de 1713 qu'est consign?edans les registres de la sant? la nature des patentes et ceci ne semble pasabsolument fortuit15. Une ?pid?mie de peste ravage l'Europe centrale et surtoutseptentrionale ? cette ?poque, ce qui am?ne la publication, de 1712 ? 1715, detoute une s?rie ? d'ordonnances du Roy portant r?glement sur les pr?cautionsqui doivent ?tre observ?es dans les ports de France pour pr?venir la communication du mal contagieux qui r?gne dans le Nord ?. Ceci entra?ne aussi en 1716la publication de 1' ? Instruction pour les intendans de la Sant? de Marseillesur les usages et coutumes du Bureau ?. Il y a l? une v?ritable prise de consciencedes dangers de la contagion, renforc?e apr?s les tragiques ?v?nements de 1720.La tenue des registres n'est pas troubl?e par la R?volution 16.La peste demeuretoujours mena?ante, mais la navigation vers le Levant r?gresse dans de telles

    proportions ? partir de 1793, qu'il n'est plus possible d'utiliser cette source 17.Le d?sarroi et la ruine ?conomique entra?nent ? Smyrne,comme dans tout le

    13. Elles forment cinq groupes d'importance in?gale : 25 lettres du consul de Smyrneau Bureau de la Sant? de Marseille. L'abondance des patentes explique ce nombre restreint : 86 lettres du consul de Smyrne ? la Chambre de Commerce de Marseille; 58 lettresdu consul de Smyrne au ministre de la Marine ? Versailles. Elles font assez souventdoublets avec celles adress?es ? la Chambre de Commerce de Marseille ; 31 lettres ded?put?s de la nation fran?aise ? Smyrne destin?es ? la chambre de commerce de Marseille.Elles se pr?occupent beaucoup des cons?quences ?conomiques de la peste ; 62 lettresenvoy?es de Smyrne ? partir de 1735 par les correspondants locaux de la maison Roux.14. Cela d?pend aussi pour une large part du consul lui-m?me : ainsi, pour Salonique,nous savons le nombre de morts de peste au d?but du xvine si?cle gr?ce au consul deBoimont ; ses successeurs se d?sint?ressent de cet aspect num?rique de l'?pid?mie.15. Alors que les registres existent depuis 1709.

    16. Il y a l? un bel exemple de continuit? administrative, justifi?e certes par la gravit?des responsabilit?s engag?es : l'intendant de la sant? s'appelle d?sormais le citoyen conservateur de la sant? ;pour le reste, et notamment les r?glements, rien n'est chang?.17. Cf. l'article de Ch. Carri?re, ?Les entr?es des navires dans le port de Marseillependant la R?volution ?, Provence Historique, avril-juin 1957, PP- 200-219.

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    D. PANZAC LA PESTE A SMYRNE

    Levant, l'amenuisement, voire la disparition de la ?nation fran?aise ?. Le si?gedu consulat devient vacant et les sources ?pistolaires font ?galement d?faut? peu pr?s ? la m?me ?poque.

    Le graphique Gi fait appara?tre la fr?quence des ?pid?mies. Une vingtained'ann?es seulement ne pr?sentent aucune mention de patente brute ou soup?onn?e. Ces p?riodes indemnes sont d'une dur?e in?gale. La peste ne s?vit quequelques mois par an, une ann?e saine signifie donc de 16 ? 20 mois sanscontagion : ainsi de septembre 1722 ? f?vrier 1724 ou de septembre 1724 ?mars 1726. Parfois le r?pit est plus long :de septembre 1713 ? d?cembre 1716,de septembre 1729 ? d?cembre 1733, de juin 1744 ? juin 1747. Le record estde cinq ans six mois, de d?cembre 1772 ? juin 1778.Les ?pid?mies sont le plus souvent annuelles et de courte dur?e. La majorit?,une vingtaine, sont b?nignes, c'est le cas par exemple en 172618 ou en 175419.?pid?mies de printemps le plus souvent, ce sont elles qui ont accr?dit? enEurope l'id?e que la peste est inoffensive au Levant 20. Toutefois certainessont tr?s violentes et occasionnent une mortalit? ?lev?e. Les plus graves sontcelles de 1728, 1735, 1765 21, 1784 22 et 1792. Il existe aussi des ?pid?mies tr?sgraves qui s'?tendent sur plusieurs ann?es avec des paroxysmes et des apaisements. Elles sont ? l'origine de d?sastres d?mographiques notamment en1739-41 23, 1758-60, 1762-63, 1769-71. La seconde moiti? du si?cle para?td'ailleurs plus fortement atteinte que la premi?re car on compte respectivementonze et cinq pestes tr?s graves.Une s?rie de plusieurs ann?es de peste dont un petit nombre d'intensit?tr?s ?lev?e, suivie d'une p?riode ? saine ? plus ou moins longue, mais toujoursinf?rieure de moiti? au moins en dur?e ? la s?rie ?pid?mique, tel semble ?trele rythme s?culaire de la peste ? Smyrne.Ces tr?s nombreuses ?pid?mies ?voluent en g?n?ral selon un calendriercaract?ristique ;celle de 1728 est exemplaire ? cet ?gard :

    la patente de sant? est nette d'ao?t 1727 ? la mi-janvier 1728 ;la patente de sant? est brute depuis la fin janvier et en f?vrier et le 23 jan

    18. A.C.C.M. J 320. Consul ? la Chambre de Commerce, 15 juin 1726 : ?La maladiese fait ressentir depuis quelques jours assez faiblement ? la v?rit? pour que les suittesn'en soient pas ? craindre. ?19. A.C.CM., J 329 :Consul ? la Chambre de Commerce, 5 janvier 1754 : ?La pestes'est manifest?e icy dans une contr?e o? il est mort trois ou quatre personnes, il y a pr?sde deux mois sans avoir d'ailleurs aucune suite. ?20. Milady Wortley Montague, femme de l'ambassadeur d'Angleterre ? Constanti

    nople et t?moin oculaire, ?crit d'Andrinople en 1717 : ?Toutes ces histoires terribles qu'onvous fait de la peste sont fort exag?r?es... Le fait est que beaucoup de gens en r?chappent...Elle est d'ordinaire si b?nigne en ce pays que les habitants ne s'en soucient que m?diocrement. ?Lettres de Milady W. M..., Rotterdam, 1764, t. 1, pp. 212-213.21. A.C.C.M., J 334 :Consul ? la Chambre de Commerce, 18 juin 1765 : ? La pestecontinue toujours avec force... On compte parmi les diff?rentes nations de cette ?chelleau moins 300 accidents par jour, dont la plus grande partie p?rit. ?22. A.C.C.M., J 339 : Consul ? la Chambre de Commerce, 8 juin 1784 : ? La pestecontinue ses ravages... On ne se rappelle pas de l'avoir vue aussi forte. Il meurt de 3 ? 4 personnes par jour et quelques fois au-del?. ?23. A.C.C.M., J. 323 :Consul au ministre, 20 avril 1741 : ?La peste qui depuis deuxans n'a point cess? ? Smyrne non plus que dans presque toute la Natolie... ?

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    PESTEet autres calamit?sde 1*713 ? 1792

    G. 1

    peste . l I. assez grave ?^^:;:;^;?^_grave g:::^w:^;:i:l. tr?s grave feffiffMMcalamit?s * ? * * ?

    1713.1715.

    1792.1790.

    1720 1785

    1725 _*_ 1780

    1730 1775

    1735. 1770 __*_

    _*_174Q?

    1765

    1745 1760 L

    _*_ 1750 1755

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