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P rogrès A gricole et V iticole P A V P ublications et A ctualités V itivinicoles de l’Académie de la Vigne et du Vin du GiESCO Mensuel 130 ème année 11 Edition 2013 Histoire de sa résurrection en Thrace – Turquie Le PAPASKARASI

Papaskarasi french

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P rogrès Agricole et V iticole    

P A V  Publications et Actualités V itivinicoles de l’Académie de la Vigne et du Vin du GiESCO

Mensuel 130ème année

N°  11  Edition    2013  

Histoire de sa résurrection en Thrace – Turquie

Le PAPASKARASI

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Progrès Agricole Et Viticole

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Fondateur : DEGRULLY Léon Anciens Directeurs :

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Gérant : AUBOIN-VERMOREL Olivier Publicité : Au siège du Journal

La reproduction intégrale ou partielle de tous les articles parus

dans la revue est interdite sauf accord écrit de la Direction.

130ème Année N° 11-2013

CHRONIQUE : * CARBONNEAU A. Le Papaskarasi Histoire de sa résurrection en Thrace - Turquie ..................... 03 COMMUNIQUÉS : * Xth International Terroir Congress ...................................... 13 *– Info Mail Connaissez-vous les Vignerons en Développement Durable ? ....................................................... 14 ARTICLES : Compte-Rendu du GIESCO 18

* LA TORRE A., CARADONIA F., CARGNELLO G., BATTAGLIA V. Activité de l’extrait de Mimosa Tenuiflora pour la lutte contre Plasmopara Viticola ................................ 17 6ème Journée Scientifique de l’IHEV 2013

* AUBERT M., ENJOLRAS G. Entre dose homologuée et dose réellement appliquée Diagnostic des exploitations viticoles françaises ................... 24

S O M M A I R E

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La revalorisation de certains anciens grands cépages intéresse de plus en plus de vignerons dans le monde, en particulier autour du bassin méditerranéen. L’association Wine Mosaïc dynamise cette démarche. L’exemple du cépage Papaskarasi en Thrace turque est en quelque sorte un symbole, non seulement pour accompagner le mouvement précédent, mais encore pour illustrer l’influence française dans de grands pays viticoles comme la Turquie. Un témoignage hors du commun est proposé ici, à la fois par son originalité historique et par sa valeur d’expertise d’une filière régionale dans ses composantes viticoles, œnologiques et socioéconomiques. Il s’agit de l’ouvrage de Marcel BIRON ‘Vignes et vins de Turquie, Thrace – Marmara’, 62 p, publié en 1950 (original provenant de l’Université de Californie). Le présent article en propose un extrait important dans le but d’informer sur l’histoire vitivinicole récente de la Thrace turque et de préciser les potentialités du cépage Papaskarasi. Parallèlement j’ai effectué une mission dans cette région en septembre 2013, notamment près de la petite ville d’Üsküp, ce qui a permis avec des vignerons de Thrace – Zeynep Arca Salliel et Mustafa Camlica – et le Professeur Elman Bahar de l’Université de Tekirdag, de redécouvrir ce cépage à haute réputation, le Papaskarasi. L’abandon de ce cépage d’un côté, et la volonté de quelques vignerons de produire des vins expressifs de leurs terroirs d’un autre côté, crée une situation particulièrement intéressante que l’on peut qualifier sans trop d’exagération de « résurrection du Papaskarasi ». Ce cépage est aussi inventorié et cultivé dans la Grèce toute proche, sachant que pendant l’antiquité et jusqu’à une période relativement récente la Thrace était unie et grecque. Ce cépage est naturellement issu de cette entité géographique et historique. Il porte en Grèce d’aujourd’hui le nom de Kara Papas qui signifie littéralement ‘(cépage) noir du prêtre’ ; la signification de Papaskarasi en turc est identique. MARCEL BIRON : VIGNES ET VINS DE TURQUIE, THRACE – MARMARA. Nous allons examiner dans une première partie ce qu’écrivait Marcel BIRON sur la Thrace en Turquie, région de production du Papaskarasi. La figure 1 présente la géographie de la région dont il convient de prendre connaissance de prime abord.

« THRACE ET MARMARA  

 

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 Le PAPASKARASI :

Histoire de sa résurrection en Thrace – Turquie

Alain Carbonneau Professeur de Viticulture de Montpellier SupAgro

[email protected]  

Turquie  Thrace  

Strandja  

*Uzunköprü  

*Üsküp    .  Pinarhisar  

Figure1. Carte de la région de la Thrace. A gauche sa situation dans le contexte de la grande région entre Balkans, mer Noire et mer de Marmara. A droite la position des villes étudiées avec au nord la chaîne des monts Standja.  

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Les vignobles de cette région agricole s’étendent, çà et là, sur une superficie totale de 47.260 hectares produisant 165.306 tonnes de raisins frais. Elle est caractérisée par les vents dominants, soit du Bosphore, soit des Balkans dont les coteaux et les contreforts sont couverts de forêts. Dans cette région, les étés y sont chauds et les hivers froids. La température annuelle moyenne est de 14,0°c, la hauteur des pluies 600mm, l’humidité atmosphérique moyenne est élevée, 71%. Au mois de juillet la température atteint le maximum de 36°c, parfois même 39°c comme en 1945. Au mois de décembre, par contre, la température peut tomber parfois jusqu’à 8°c au-dessous de zéro, mais accidentellement. Le degré zéro est atteint à peu près chaque hiver le plus souvent et plusieurs fois en février, qui est le mois le plus froid et le plus désagréable de l’année. En Thrace, l’apparition de la neige a lieu habituellement du 20 au 26 décembre. En 1948, exceptionnellement, année très neigeuse, la première chute a été enregistrée le 14 novembre. A Uludag (Mont Olympe de Bithynie) en Anatolie près de Bursa, elle se montre ordinairement fin novembre. L’hiver 1949-50 fut normal mais très froid. Au point de vue viticole, la région de la mer de Marmara est une séparation entre les vignobles d’Europe et ceux de l’Asie ; elle peut être divisée en plusieurs régions secondaires distinctes : I – La région Balkanique sud de la Thrace, II – La région côtière de la Thrace, III – Le rivage méridional de la mer de Marmara, Dardanelles, les Îles, et divers centres vignobles : Erdek, Bursa, Bilecik et Gebze. L’Administration des Monopoles à qui, jusqu’à ce jour, incombe la tâche de développer l’œnologie en Turquie et d’initier les vinificateurs privés aux méthodes modernes et rationnelles de vinification, a fait construire en 1930 une première cave à Tekirdag. Cette cave moderne a été réalisée par un spécialiste et un industriel français. Dès cette époque, une étude des vignobles a été entreprise et à la suite des travaux qui ont été rapidement menés, le Ministère de l’Agriculture a étable sa première pépinière en Thrace, à Sulaç-Çeşme. En 1935 les services techniques des Monopoles ont commencé à aménager auprès de la cave de Tekirdag une collection comprenant les principales variétés de vignes européennes susceptibles d’améliorer, par leur production, les vins blancs et rouges de la région. Aujourd’hui, après plusieurs agrandissements successifs, ces établissements sont en pleine production ; ils permettent de distribuer aux vignerons les porte-greffes, les greffons et même les greffés-soudés nécessaires. Dans un autre ordre d’idée, l’Administration des Monopoles en les Banques agricoles du Ministère de l’Agriculture ont augmenté les avances, en argent, aux vignerons de Thrace et par la suite facilité le ravitaillement en raisins de la Cave de Tekirdag. Les vinificateurs privés bénéficient largement de cette augmentation de production. Dans la commune de Tekirdag il y avait en 1931, 7.000 décares de vignobles produisant 3 à 4 millions de kilogs. De raisins : Yapincak, Karalahana, Keçimemesi, Çavus etc. La surface occupée par ces vignobles avait baissé pendant ces dernières années à 2.500 décares. Le Phylloxéra, dans cette région, était le principal facteur de régression et la superficie des vignobles n’ayant pas encore été atteinte représentait 800 décares environ. Le vignoble de Thrace a donc subi le même sort que ceux des autres pays viticoles européens. Pour remédier à cette situation qui devenait catastrophique, l’Administration est arrivée, après une série d’études, à fixer son choix sur les porte-greffes suivants :

1. Rupestris du lot 2. Rupestris X Berlandieri 110R. 3. Rupestris X Berlandieri 99R. 4. Chasselas X Berlandieri 41/B de M. G. 5. Berlandieri X Rip. 420 A. 6. Berlandieri X Rip. Kober 5 BB. 7. Rip. gloire de Montpellier 8. Rip. X Rup. 101-14 de M. G.

En constatant une forte baisse dans la production de leurs vignes âgées et parasitées, de nombreux vignerons ont arraché les ceps inutiles et les ont remplacés par des boutures prélevées sur les vignes encore saines. Naturellement après deux ou trois ans, ces jeunes plantations ont été détruites rapidement sous les attaques du phylloxéra radicicole, aidé par les maladies cryptogamiques mildiou et oïdium sur le feuillage. Les dégâts de ce genre ont été particulièrement sensibles au cours des années 1947 et 1948. L’Administration s’est émue de ce nouveau danger créé par les vignerons eux-mêmes et une surveillance sévère va être exercée désormais lors des nouvelles plantations.

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Les pépinières du Ministère de l’Agriculture et l’Administration des Monopoles ont estimé qu’il était indispensable d’interdire, d’une part, ce mode de « reconstitution » utilisé par les vignerons, par routine d’ailleurs, et, d’autre part, de mettre à leur disposition des porte-greffes américains bien contrôlés et bien adaptés à chaque cas particulier. Les directives sont les suivantes :

1. Consentir des avances permettant de préparer le sol du vignoble à reconstituer. 2. Consentir des avances pécuniaires permettant de lutter contre les maladies cryptogamiques et les insectes parasites de

la vigne. Mettre à la disposition des viticulteurs les appareils nécessaires, pulvérisateurs et poudreuses, ainsi que les produits : sulfate de cuivre, soufre, arséniates etc.

3. Donner un enseignement technique aux vignerons afin de les initier à la culture et à la défense de la vigne nouvelle c’est-à-dire ‘greffée’.

4. Cultiver des plants sélectionnés et les mettre à la disposition des viticulteurs.

En plus de ces avances à court terme, l’Administration des Monopoles a pris les mesures nécessaires pour réglementer des avances à consentir aux viticulteurs qui veulent planter de nouveaux vignobles sous forme de prêts à longs termes. Ce sont, naturellement, les variétés à raisins de cuve qui intéressent l’Administration des Monopoles du fait qu’elles représentent l’approvisionnement de la Cave de vinification de Tekirdag. Ce sont d’abord les variétés indigènes, bien adaptées aux conditions locales. Les principaux cépages étrangers réputés dans leur pays d’origine comme donnant de bons vins ont été cultivés et étudiés depuis une dizaine d’années. Les cépages dont l’acclimatation a été jugée satisfaisante ont été propagés ; des greffons et même des greffés-soudés ont été distribués aux vignerons, et ces cépages commencent à produire. Une commission formée de techniciens, réunie à Ankara du 27 mars au 1er avril 1946, à l’occasion du Congrès National du Vin, a décidé de continuer la culture et de vulgariser en Thrace les cépages français suivants : 1 – comme cépages rouges, Pinot noir et Gamay 2 – comme cépages blancs, Sémillon et Clairette.

(Consulter à ce sujet les plaquettes intitulées : Acclimatation des cépages européens en Turquie, M. BIRON, Istanbul 1946 et 1948).

Une station de greffage, dont la construction vient d’être achevée, est située à proximité de la cave de Tekirdag ; elle est entourée de champs de pieds-mères : Rupestris du Lot et 5 BB qui ont été mis en place cette année. Cette station distribuera ses bois aux vignerons désirant effectuer de nouvelles plantations de vignobles dans la région et viendra ainsi en aide à la pépinière de Sulacçeşme, près de Tekirdag, qui est une institution importante du Ministère de l’Agriculture. Il sera donc possible, si un contrôle rigoureux des bois est assuré de redonner peu à peu au vignoble de Thrace l’importance qu’il avait avant l’invasion phylloxérique. A titre d’exemple il a été distribué aux vignerons, en 1945 1946 d’Edirne 19.500 88.850 d’Uzunköprü 37.100 14.500 d’Kirklareli 12.000 8.000 68.600 111.350 porte-greffes… …destinés à être greffés l’année suivante avec du Papaskarasi. Examinons maintenant les principaux cépages et ensuite les vins obtenus dans les différentes divisions de cette région.

I – Thrace

Avec un peu d’imagination, cette région balkanique sud a la forme d’une main dont le poignet serait à Istanbul et le pouce à Gallipoli, ce qui lui a valu, autrefois, le nom de main de Paşa (Paşa – eli). Elle peut se diviser en trois groupes viticoles (NDLR : les deux premiers sont inclus dans le ‘A’ ; consulter la figure 1) :

A. Edirne – Uzunköprü (altitude 41 et 37 mètres) : Les statistiques de 1942 mentionnent une superficie de 2.774 hectares produisant 1.500 tonnes de raisins frais.

B. Kirklareli (altitude 226 mètres) : 2.109 hectares de vignes (en 1942) produisant 745 tonnes de raisins frais.

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Dans ces deux régions accidentées, le sol du vignoble est en général mamelonné, donc en pente. Elles sont dominées au nord par les monts de l’Istrancadaglar (NDLR : ces monts sont appelés ‘Strandja’ par les vignerons de la région) dont l’altitude varie de 607 mètres à 1018, au Mayadagi. La terre est rouge ; formée de conglomérats et de sables du diluvium. Parfois sa couleur est d’extraction et d’exploitation : carrières et fours à chaux. L’aspect est curieux sur cette infinité de monticules aux sommets écrasés en plateaux ; on remarque des parcelles de vignes éparpillées, mal tenues, dans lesquelles il existe beaucoup de vides, laissés par des ceps manquants d’où rendements difficiles à évaluer et généralement faibles. C’est le domaine du Papaskarasi, cépage noble, qui doit peut être ses qualités à l’état primitif de sa culture. Les essais de culture du Papaskarasi sur le littoral de la Marmara donnent des produits différents. Çà et là on y remarque aussi le Karageverek, l’Alpehlivàn, le Pamit pour ne citer que les plus connus comme raisins de cuve. Les grappes de Kecimemesi, Kadinparmak, Çavus, sont consommées en frais par la population. Comme je l’ai écrit plus haut, malgré la présence du Phylloxéra qui détruit systématiquement le vignoble, la plupart l’aide d’une barre à mine, dans un sol dur et compact. Comme c’est une région de polyculture et d’élevage, une vigne défaillante est facilement délaissée temporairement. Après les gelées de février 1947, par exemple, les vignobles gelés, c’est-à-dire ne portant pas de raisins, n’ont pas été défendus contre les maladies cryptogamiques au cours de l’été et, de ce fait, se sont affaiblis. C’est ainsi que, dans de nombreux cas, on peut expliquer l’absence de récolte en 1948. Etudions les caractéristiques des raisins cultivés dans le nord de la Thrace turque.

PAPASKARASI

Le Papaskarasi est un cépage des Balkans. Cépage de qualité à raisins rouges. Il pousse et fructifie en Turquie surtout sur les pentes bien exposées et caillouteuses du diluvium quaternaire des environs d’Edirne, Kircasali (Zalof), d’Uzunköprü et de Kirklareli (Üzküp), en Thrace. Les conditions de maturation de ce beau cépage diffèrent sensiblement selon les expositions, la nature du porte-greffe et l’âge de la vigne reconstituée ; les produits obtenus présentent donc des caractères particuliers à chacune d’elles. Ce sont surtout ces régions qui nous ont fourni les raisins dans la cave modèle de l’Administration des Monopoles d’Etat de Tekirdag. Note ampélographique. Le Cep de Papaskarasi en Thrace est de vigueur moyenne, mais supérieure à celle de l’Adakarasi et du Kuntra (voir photo ci-jointe ; NDLR = figure 2).

Les sarments ont des mérithales de longueur moyenne, de couleur rouge clair et légèrement poilus. L’extrémité des jeunes rameaux est constituée par des jeunes pousses vert clair portant de très jeunes feuilles blanches. Les tiges sont à sillons longitudinaux bien creusés et légèrement rougeâtres. Les feuilles adultes ont comme dimensions 15X14 ou au maximum 18X16, c’est-dire qu’elles sont légèrement plus longues que larges. Les deux sinus latéraux et supérieurs sont peu apparents, ce qui donne à la feuille un aspect trilobé.

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Figure 2. Photographie d’une grappe de Papaskarasi produite par Marcel Biron dans son ouvrage cité ici.  

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Les feuilles des extrémités sont nettement plus larges que longues, réniformes et à sinus latéraux peu marqués. Le sinus pétiolaire peut être soit ouvert en forme de tulipe, soit légèrement recouvert par les deux extrémités des lobes supérieurs. Les feuilles ont cinq grandes dents et de 50 à 60 dents secondaires bien marquées, sans redents. La face supérieure est vert brillant, à nervures vertes peu saillantes, et la face inférieure vert clair, blanchâtre, glauque et poilue. Le pédoncule est de couleur vert poireau et sa longueur est de 8c/m environ. La grappe est de grandeur moyenne, allongée, tronconique, à grains serrés et arrondis. Son poids moyen oscille entre 300 et 400 grammes. La couleur du grain est noir bleuté et à jus incolore, au moût peu coloré, qui manque même de couleur. Ce cépage cultivé franc de pied est peu sensible aux maladies. Il se féconde bien et présente rarement du millerandage en année normale. Son rendement en raisins et en jus est satisfaisant, jusqu’à 80%. Maturation = 3ème époque. Caractéristiques du moût. Le jus de raisin est incolore ; il peut donc être vinifié en blanc et donner ainsi d’excellents vins, d’une certaine finesse. D’après les expériences faites, il a été constaté que le vin blanc de Papaskarasi se prête à la fabrication de vins mousseux naturels. Résultats d’analyse d’un vin blanc sec de Papaskarasi (NDLR : résumé des résultats de l’auteur) : 10,6 % alcool en volume ; 3,5 d’acidité totale en SO4H2 Gr./Lit.. Cuvé une nuit avec ses peaux, le jus donne un bon vin rosé ; mais c’est surtout après une complète fermentation, en présence de grains, après égrappage, que l’on peut obtenir un excellent vin rouge, peu chargé en couleur il est vrai, mais qui s’affine rapidement, si le vieillissement est bien dirigé. Nous allons étudier, rapidement, quelques vinifications d’essais effectués à Tekirdag et noter les résultats obtenus, bons ou mauvais (NDLR : résumé des résultats de l’auteur sur les vins rouges).

1938 Alcool = 13,5% ; acidité totale = 4,2 g/l. C’est un excellent vin, de couleur rubis avec une légère tendance à dorer…C’est un grand vin qui a « le feu et la fraîcheur » d’un petit « Bourgogne ».

1939 Alcool = 12,8% ; acidité totale = 4,6 g/l. Contrairement à 1938, le Papaskarasi 1939 est une vieille ‘Pelure d’oignon’ vieilli un peu prématurément. (NDLR : le degré de vieillissement a été mesuré avec le coefficient d’éthérification de BERTHELOT et PEAU de Saint GELIES ; les conditions de conservation ont été rendues difficiles car selon l’auteur « L’état de guerre nous a aussi obligé à utiliser des bouchons de provenance et de longueur différentes et même des demi-bouchons ».).

1940 (NDLR : les observations suivantes ont été mises en exergue en raison de leur originalité concernant l’effet de contrastes thermiques, négatif sur la dégradation de l’acide malique, plutôt positif sur l’accumulation des sucres, plutôt négatif sur l’expression du fruité bloqué au niveau « fruit vert »). L’année 1940 nous a placé devant un phénomène physiologique assez fréquent chez les végétaux. Au cours de la maturation des fruits, il se produit une destruction relativement lente et parfois insuffisante de l’acidité totale des jus dans le grain de raisin, ceci malgré une formation assez élevée de sucres. (Ce sujet fera d’ailleurs l’objet d’une étude spéciale). Au point de vue maturation des fruits, le climat de la Thrace est très curieux ; c’est une superposition désordonnée et imprévue des climats du centre de l’Europe et du nord de l’Afrique : périodes humides et froides, sèches et chaudes se succèdent brutalement. La ‘résultante’ de ces deux actions communique parfois aux vins de certains cépages européens, un fruité très agréable et inattendu. Le Papaskarasi 1940 est donc un vin un peu ‘vert’ à la dégustation ; son acidité totale est formée, en proportion assez élevée, d’acide malique (aromatique) ; le pourcentage d’alcool, en volume, est élevé. Alcool = 13,6% ; acidité totale = 5,0 g/l. C’est un bon vin qui présente, à la fois, le maximum d’acidité : 5 gr. que nous avons admis, et un degré alcoolique supérieur au maximum que nous avions fixé. Ce maximum est 13°…. En 1940, nous avons délimité les régions de Thrace susceptibles de donner de bons moûts de Papaskarasi. Afin de pouvoir obtenir un vin de crû bien caractérisé nous avons aussi admis que ces moûts devaient avoir 12,5 à 13,5% d’alcool en puissance et que les vins secs obtenus devraient avoir une acidité totale comprise entre 3,5 et 4,5 g/l, avec un maximum de 5 g/l dans le cas où la nature se montrerait trop capricieuse comme en 1940….

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Le Papaskarasi 1940 est un bon vin, alcoolique, mais son acidité totale est celle qui caractérise les vins nordiques ou d’altitude ; c’est une ‘verdeur’ qui n’est pas désagréable mais qui rappelle un peu « la pomme pas mûre ». En 1941 et 1942, pour des raisons analogues, nous n’avons pas vinifié le Papaskarasi sous son étiquette. Il est entré dans des coupages rouges qui l’ont amélioré. Amélioration. Au cours de ces quelques années de vinification, nous avons constaté que des coupages à la cuve de Papaskarasi avec une certaine quantité, assez faible, d’autres raisins, permettaient d’améliorer le vin de ce cépage de qualité. C’est un fait bien connu qu’un élément étranger possédant certaines qualités, utilisé en petite quantité, complète ou exalte les caractères de la matière utilisée en vinification. Ainsi un cépage assez connu en Thrace pour donner ‘pur’ un assez mauvais vin (pour les gourmets) est le Karalahana. (S’il a un ‘goût d’herbe’ ou d’hybride américain, il possède aussi le double avantage d’être, en général, assez alcoolique et surtout doué d’une couleur noir bleuté qui permet d’améliorer légalement, par coupage les vins trop pâles sans en diminuer le degré alcoolique). Mais cette pratique ne saurait être conseillée. Il vaut mieux utiliser à cet effet de bons cépages de qualité tels que le Cabernet-Sauvignon ou le Pinot noir.

1943 Alcool = 13,1% ; acidité totale = 4,0 g/l…. Ces vins de 1943, après deux ans de fût, ont été mis en bouteilles et se sont révélés excellents et fruités. A la fin de l’année 1948 ces vins étaient déjà introuvables. Devant un tel succès, l’Administration des Monopoles décida d’acheter, si possible, la totalité des raisins de Papaskarasi récoltés en Thrace. La distribution des greffons aux vignerons fut activée.

1944 Alcool = 11,5% ; acidité totale = 4,2 Contrairement à l’année 1943, l’année suivante ne fut pas une grande année pour les vins de Papaskarasi. La maturation laissa à désirer et le mauvais état des raisins atteints par les maladies cryptogamiques causa des élévations de température pendant la fermentation, ce qui entraîna non seulement une perte totale de bouquet mais encore provoqua le développement d’une flore microbienne qui rendit la conservation de ces vins très problématique, surtout en bouteilles…. Ces achats de raisins, effectués par la Cave de Tekirdag eurent deux répercussions : la première fut l’augmentation des surfaces plantées et greffées en Papaskarasi, d’où une diminution sensible de la richesse saccharimétrique des moûts provenant de ces jeunes vignes et aussi une augmentation de la réceptivité vis-à-vis des maladies cryptogamiques de ces jeunes plants, surtout s’ils ne sont pas défendus par des traitements appropriés, ce qui est le cas. La seconde répercussion fut l’accaparement des meilleurs raisins par les vinificateurs privés qui, désormais suivent l’exemple donné par l’Administration en vinifiant ces raisins de qualité. A ce sujet nous ne pouvons que les féliciter ; notre rôle est de donner des directives et de bons exemples.

1945 Alcool = 12,5% ; acidité totale = 3,7 g/l. Les achats de raisins furent augmentés et 1945 se révéla comme une année de qualité…. Les vins rouges obtenus ont une composition chimique idéale, mais par suite du manque d’équipement de la cave, le technicien chargé de la vinification n’est pas arrivé à conserver les qualités organoleptiques de ces raisins et de ces vins….

1946 Alcool = 13,2% ; acidité totale = 3,9 g/l. La composition de ces vins dépend naturellement des caractéristiques climatiques de l’année 1946 qui a été chaude et sèche pendant la durée de la maturation des grappes qui fut complète. Les moûts étant très sucrés et dépourvus d’une acidité totale suffisante ont donné des vins alcooliques et un peu ‘plats’. Il faut noter également que les raisins sont arrivés tardivement à la cave et que les moûts peuvent être comparés au point de vue composition chimique à ceux des grandes années 1938-1943 et 1945, en Thrace. A la dégustation des vins on perçoit des différences : si le degré alcoolique est sensiblement le même, l’acidité totale est plus faible et, la quantité de sucre restant un peu plus élevée, ce qui confère aux vins de 1946 un peu de douceur, d’autant plus qu’elle est augmentée par une teneur en glycérine plus élevée… Le goût ‘vineux’ de raisins un peu sur-mûris reflète le soleil de 1946, année particulièrement chaude, surtout entre le 14 juin et le 15 septembre, période pendant laquelle la température s’est constamment maintenue aux environs de 30°C à l’ombre. A la fin du mois d’août, par exemple, on pouvait lire dans la presse d’Istanbul ‘La sécheresse surprend surtout les vignerons des environs d’Edirne (Thrace) qui se plaignent d’une chaleur suffocante avec 38°C à l’ombre et de brûlures sur les vignes.

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La végétation de la vigne a d’ailleurs été ‘arrêtée’ dans plusieurs régions. Avec de telles conditions atmosphériques il n’est pas étonnant de recevoir dans la cave de Tekirdag, à l’arrière-saison, des raisins ayant une richesse saccharimétrique très élevée et une acidité légèrement inférieure à 4 gr. par litre, ce qui n’est d’ailleurs pas suffisant pour donner au vin ‘un peu de gaité’ et de fraîcheur. A ce sujet, on remarquera, une fois de plus, que les cépages étrangers cultivés à titre d’essais à Tekirdag mûrissent différemment. Le Pinot Noir a donné, le 27 septembre des moûts (NDLR : les valeurs citées ci-après ont été moyennées et arrondies) à 15,3% d’alcool et 6,2 g/l d’acidité totale. A la même date le Gamay Beaujolais donnait 14,7% d’alcool et 6,8 g/l d’acidité totale….

1947 En 1947, par suite des gelées survenues au mois de février, les vignerons n’ont pas récolté beaucoup de raisins de Papaskarasi. Voyant peu de grappes sur les ceps, obéissant à un instinct bien naturel chez la majorité des paysans, (malheureusement), ils n’ont pas effectué les traitements indiqués contre le mildiou et l’oïdium. Cela a eu pour résultat de diminuer encore la récolte en quantité et aussi, cette fois, en qualité…. Dans ces conditions, la cave de Tekirdag n’a pas vinifié, en 1947, un vin rouge de qualité, mais un vin de table ordinaire résultant du mélange de plusieurs cépages : Papaskarasi, Adakarasi, Pamit, Karageverek et Karalahana.

1948 A la suite d’un printemps pluvieux suivi d’un été court mais chaud les vignobles du nord de la Thrace ont été particulièrement éprouvés par les maladies cryptogamiques – oïdium et mildiou – puis ensuite par les vers de la vigne surtout l’eudemis facilement reconnaissable par son agilité. Cette réduction a surtout porté sur le cépage de qualité Papaskarasi…. Le peu de raisins récoltés a été consommé sur place…

1949 L’année 1949 est caractérisée, dès le début, par un hiver froid. De nombreuses (9) et abondantes chutes de neige, dès le 17 novembre 1948, recouvrent complètement à plusieurs reprises, la majorité des vignobles de la Thrace septentrionale. Parfois de violents « chasse-neige » dénudent le sol et éprouvent directement les ceps, au printemps, obligeant la sève à descendre profondément ; les abaissements de température atteignent 10 degrés au-dessous de zéro. Comme résultat, la sortie des grappes fut exceptionnelle (NDLR : cette observation originale sur le lien entre ‘froid hivernal et fertilité des bourgeons’ est mise en exergue, en notant cependant qu’une telle fertilité pourrait être due à d’autres causes – soit à la faible récolte de 1948, au gain de vigueur et à la forte initiation des ébauches d’inflorescences qui en découlent – soit à des températures fraîches optimales pour la différenciation des boutons floraux pendant le débourrement de 1949). Le retard dans la maturation des raisins peut être estimé à quinze jours. Indépendamment de la sécheresse qui a caractérisé l’été 1949, exempt de maladies cryptogamiques, ce retard provient surtout de la charge des ceps, particulièrement dans les jeunes plantiers, qui ont éprouvé des difficultés à nourrir complètement toutes leurs grappes. Cette année, les raisins de ‘Papaskarasi’ provenant des environs d’Uzunköprü, Edirne et Kirklareli étaient beaux et sains…. On peut donc espérer des vins de qualité remarquable… C’est un vin qui pendant une dizaine d’années représentera dignement (sauf accidents faciles à éviter) un grand – vin – de la Turquie dans toutes les manifestations vinicoles mondiales. Collection de vignes de Tekirdag Considérons maintenant la culture de ce cépage (figure 2) sur le littoral nord de la Marmara et dans les terres fortes du miocène (Tertiaire). Le pourcentage en CO3 Ca varie entre 5,49 et 5,4 pour le sol et 7,49 et 10,79 pour le sous-sol pour la terre fine et complète. Le porte-greffe est 3309 et le greffage date de 1936. Le cep est mené en gobelet bas, taillé court et les sarments de l’année relevés et attachés à un piquet de 150 cm environ. Le rendement varie de 2 Kg. à 2,500 Kgs. environ selon les années. … (analyses des vins)… Il est difficile d’essayer de vouloir expliquer ces différences qui existent entre les vins de ce même cépage cultivé à l’intérieur de la Thrace et sur sa lisière sud, sur le bord de la mer de Marmara. L’influence du climat est éclipsée par celles du greffage, du porte-greffe, de la nature physique et chimique du terrain et surtout de l’âge du cep. … (analyses des vins)… Il est difficile d’essayer de vouloir expliquer ces différences qui existent entre les vins de ce même cépage cultivé à l’intérieur de la Thrace et sur sa lisière sud, sur le bord de la mer de Marmara. L’influence du climat est éclipsée par celles du greffage, du porte-greffe, de la nature physique et chimique du terrain et surtout de l’âge du cep. Ces recherches devraient être effectuées avec précision ; elles seraient coûteuses et par leur industrialisation seraient certainement désavantageuses pour la qualité des vins. Il vaut mieux planter ou reconstituer les parcelles vignobles bien exposées des régions de la Thrace où le cépage a donné ou donne encore d’excellents raisins vinifiables. C’est le programme actuellement adopté par l’Administration des Monopoles – mais les jeunes plantations de Papaskarasi greffées sur 5 BB et Lot, selon le sol, nous ont donné en 1944 des vins de faibles degrés alcooliques (11° environ à 11,5).

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CONCLUSIONS Le vin rouge de Papaskarasi, présenté comme ‘Vin de qualité’ doit avoir les caractéristiques suivantes : Les raisins sains et égrappés, convenablement mûris et non abîmés pendant le transport, doivent donner, en quinze jours environ de fermentation, sans macération préalable, un vin sec, peu chargé en couleur en extrait, de 12,5 à 13,5 % d’alcool et de 5 à 4 grammes d’acidité totale. Il ne faut donc pas oublier que le vin se fait surtout à la vigne, c’est-à-dire en choisissant soigneusement le raisin… (conseils œnologiques)… Il est intéressant d’aborder, à nouveau, la question de l’amélioration du vin de ce cépage Papaskarasi par coupage avec d’autres vins (NDLR : dans l’esprit de ce qui suit et qui est une recherche d’une optimisation sur une base déjà qualitative, le terme le plus approprié serait « assemblage », celui de « coupage » – ou de « mélange » – étant généralement réservé aux vins de table ordinaires dont chaque élément est difficilement consommable seul). Tout d’abord, l’addition des raisins doit se faire à la cuve, avant la fermentation. Les mélanges de vins faits sont moins intimes, mais, si on est moins exercé en vinification, on peut y avoir recours. On peut aussi ne pas avoir sous la main, au même moment, tous las raisins à vinifier. Les mélanges de Papaskarasi avec un excellent vin ‘Adakarasi’ d’Asva, par exemple, permettent d’obtenir un degré plus de couleur. Mais, je n’en dirai pas autant en ce qui concerne le ‘Karalahana’ déjà cité plus haut. Une petite quantité de Cabernet-Sauvignon ou de Pinot Noir, par exemple, remonte le vin de Papaskarasi d’une façon étonnante, en couleur, en alcool, en acidité et en arôme. Notre plus bel exemple a été obtenu en 1944 avec les raisins rouges des collections de vignes de Tekirdag par le nouveau Directeur de cette cave, sous le nom de ‘Bizim Bag’ – qui est un vin européen. Je désirerais donc que les observations relatives à ce cépage de qualité, notées de 1938 à nos jours, soient toujours pratiquement utilisées, comme elles l’ont été et permettent d’obtenir, chaque année (si les conditions atmosphériques sont favorables) une quantité de plus en plus grande de vin de Papaskarasi (NDLR : puisse le PAV contribuer à exaucer le vœu de l’auteur expert français en viticulture et œnologie). Il faut que ce vin, qui est le premier crû de Thrace, classé en Turquie, maintienne ses qualités gustatives. Il peut avoir du bouquet et il l’a prouvé en 1938-1939 et1943, pour ne citer que les meilleures années, mais il demande beaucoup d’attention, pendant et après sa vinification. Après avoir recueilli les opinions des dégustateurs européens avertis, ce vin de Papaskarasi, dont l’aire de production et la composition ont été bien définies, a fait l’objet d’une demande d’Appellation d’Origine de la part de l’Administration des Monopoles. Un rapport très détaillé, accompagné de toute la collection des échantillons a été présenté à l’occasion du IIIème Congrès International du raisin, du jus de raisin et du Vin, qui a eu lieu à Istanbul du 2 au 8 octobre 1947. Cette demande a été ensuite longuement discutée et agréée à l’occasion de la XXVIIème Session officielle plénière du comité de l’O.I.V. qui s’est tenu à Paris du 20 au 22 juillet 1948. » NOTRE MISSION DE SEPTEMBRE 2013. La visite d’un site historique du Papaskarasi près d’Üsküp juste à l’est de Kirklareli à une centaine de kilomètres au nord de Tekirdag (figure 1), a été organisée le 14 septembre 2013 par Zeynep Arca Salliel Directrice des Vignobles Arcadia et Mustafa Camlica vigneron, avec la participation d’Elman bahar Professeur de Viticulture à l’Université de Tekirdag. La région d’Üsküp est un piémont de petite altitude des monts Strandja (figure 3) que l’on peut considérer comme la fin des Balkans en direction de la mer Noire.

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Figure 3. Vue de la région d’Üsküp, près de Kirklareli, piémont de coteaux ondulés abrités du nord par les monts Strandja, exposé au sud vers la mer de Marmara. Vieux Gobelets de Papaskarasi au premier plan.  

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Il y reste encore quelques parcelles de vieux ceps de Papaskarasi conduits en Gobelets (figure 4) sur des sols d’arène granitique remaniés.

Ce cépage se prête bien à cette conduite historique des régions méditerranéennes en raison d’un port assez bien érigé et d’une vigueur modérée dans ce type de sol (figure 5).

Selon « Mustafa Camlica » qui l’observe et le cultive depuis quelques temps, en particulier non loin de là à Pinharisar dans une jeune parcelle bien conduite en Espalier et greffée sur 110R (figure 6),

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Figure 4. Papaskarasi dans la région d’Üsküp, conduit en Gobelet bas, planté relativement large. La plupart des rangs de la parcelle ont été protégés individuellement par des filets afin de protéger la récolte qui se fait tardivement des oiseaux ou des chèvres.  

Figure 5. Vue détaillée d’un Gobelet de Papaskarasi dans la région d’Üsküp, montrant un port assez érigé et un bon équilibre entre vigueur et production, ainsi qu’une bonne exposition des feuilles et des grappes.  

Figure 6. Jeune vignoble de Papaskarasi greffé sur 110R bien conduit en Espalier haut demi-large dans la région de Pinharisar dans un sol à bonne structure caillouteuse.  

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le Papaskarasi est moyennement productif, porte des grappes compactes de dimension moyenne (figure 7),

et possède un cycle de développement long : dans ce terroir, le début de la véraison se situe vers le milieu d’août et la maturité vers le milieu d’octobre à la limite du retour du froid. Lors de notre passage, les raisins étaient tous bien vérés avec une belle couleur bleutée ; la dégustation des baies a révélé une expression fruitée particulièrement agréable et intense, en dépit du fait que la maturité ne devait pas se produire avant deux semaines au moins. Sur le plan ampélographique, il est intéressant de s’attarder à la description des feuilles car nos observations ne recouvrent pas exactement les descriptions de Marcel Biron. En effet, comme le montre la figure 8,

 

il apparait nettement que les sinus latéraux sont relativement profonds, avec une forme rappelant souvent le « doigt de gant » (comme la Folle blanche), et que le sinus pétiolaire est franchement recouvert. Marcel Biron ne notait pas de découpure aussi profonde des sinus latéraux ni de recouvrement aussi prononcé du sinus pétiolaire. Il n’avait pas noté la pigmentation anthocyanique du point pétiolaire ni cell des nervures principales. En revanche, il y a concordance avec les dimensions globales de la feuille, la forme trilobée, le descriptif des dents, l’aspect vert brillant du limbe supérieur, et celui très duveteux blanchâtre du limbe inférieur. Il est difficile d’expliquer ces quelques divergences : diversité entre clones éventuels (comme cela existe pour le Chasselas avec les deux sous-populations de clones, ‘à bois rouges et feuilles découpées’, ou ‘à bois vert avec feuilles relativement entières)? discordance entre la liste retenue des critères d’observation ? Il est en tout cas utile de bien préciser le descriptif ampélographique du Papaskarasi et de procéder à sa sélection clonale après une large prospection dans son berceau historique de culture. Nous attendons avec impatience les premiers vins de 2013 issus des prélèvements d’Üsküp et de la jeune parcelle de Pinharisar pour vérifier si le Papaskarasi est à la hauteur de sa réputation historique et capable de servir de référence à la viticulture de la Turquie, en particulier de la Thrace, en espérant aussi assister à un mouvement similaire en Grèce qui est la sœur viticole de la Turquie occidentale.

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Figure 7. Vue de la zone de production dans le vignoble de Papaskarasi de Pinharisar. Noter une bonne fertilité et des grappes compactes de dimension moyenne.  

Figure 8. Détails ampélographiques des feuilles de Papaskarasi. A gauche, échantillon d’Üsküp ; à droite échantillon très semblable de Pinharisar. Noter l’aspect vert brillant du limbe supérieur et très duveteux du limbe inférieur, la coloration anthocyanique du point pétiolaire et des nervures principales, l’aspect pendant des lobes latéraux, la grandeur des dents, les sinus latéraux généralement assez profonds souvent en forme de ‘doigt de gant’, le sinus pétiolaire bien recouvert.  

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Sujet: Connaissez-vous les Vignerons en Développement Durable ? Date : Thu, 14 Nov 2013 10:16:29 +0000 De : Vignerons en Développement Durable <[email protected]> Répondre à : [email protected] Pour : [email protected] Les Vignerons en Développement Durable - Newsletter #1 - Automne 2013 Les Vignerons en Développement Durable Newsletter - Novembre 2013 *LES VIGNERONS EN DÉVELOPPEMENT DURABLE * /« Produire durablement des vins de qualité » / Edito / EN QUOI CONSISTE « VIGNERONS EN DÉVELOPPEMENT DURABLE »? ...C'est tout simplement la « *seule démarche de développement durable entièrement dédiée au monde du vin, de la vigne au consommateur »* ! Viticulture, production, commercialisation : chaque étape de l'élaboration du vin est concernée par un référentiel rigoureux et régulièrement contrôlé. Dans les faits, les VDD mettent en œuvre *des actions au niveau social, économique et environnemental*. Leur signe de reconnaissance : *une marque présente sur chaque bouteille*, qui répond aux attentes de consommateurs citoyens et apporte une réelle différenciation dans les linéaires ! VDD est ouvert à toutes les caves coopératives et particulières. Pour mieux connaître VDD, nous vous proposons cette lettre d'information. En vous souhaitant bonne lecture.. Paysage de vignes À LA UNE *VIGNERONS EN DÉVELOPPEMENT DURABLE, POURQUOI PAS VOUS ?* *Découvrir les avantages d’une démarche Développement Durable certifiée et spécialisée.* Feuille de vigne Travailler selon des valeurs éthiques, c’est bien. Mais pour assurer la prospérité économique d’une entreprise, ce n’est pas suffisant. Appliquer les principes du développement durable, c’est réussir à concilier stratégie de croissance, engagement social et respect environnemental en une même dynamique. L’association Vignerons en Développement Durable (VDD) accompagne les caves dans cet engagement exemplaire à forte valeur ajoutée. *Lire la suite* <http://emailing.v-dd.com/t/2w/gvm6n/1r1et/42bppv/> ACTUALITÉS *EN AVANT PREMIÈRE* *Paysage de vignesÉchos du Millésime 2013* Un millésime atypique et prometteur ! Découvrez quelques retours du terrain pour vous donner une idée de cette nouvelle récolte. Voyage chez des vignerons en développement durable...

*Lire la suite* <http://emailing.v-dd.com/t/2w/gvm6n/1r1et/42bppx/> *D'AUTRES ACTEURS S'ENGAGENT...* *Loire et Bourgogne rejoignent VDD* Gamme Vignerons des Terres Secrètes Après le Languedoc-Roussillon, la Provence et la Vallée du Rhône, les Vignerons en Développement Durable ont poursuivi leur extension en 2013 avec de nouveaux vignerons de la Loire (*Loire Propriétés*) et de la Bourgogne (*Vignerons de Buxy*, *Vignerons des Terres Secrètes*). *VDD : DES VINS MÉDAILLÉS* *Guide Hachette* Guide Hachette Cette année encore, le Guide Hachette a reconnu la qualité des vins des Vignerons en Développement Durable. De nombreuses caves ont vu leurs vins sélectionnés. *Lire la suite* <http://emailing.v-dd.com/t/2w/gvm6n/1r1et/42bppz/> Guide Hachette*ZOOM SUR LES VINS VDD* *Le vert s’invite sur les tables de fêtes* Retrouvez la *sélection des vins VDD* de fin d'année, des cuvées haut de gamme signées par des vignerons engagés. *Voir le Dossier "Spécial fête"(PDF)* <http://emailing.v-dd.com/t/2w/gvm6n/1r1et/42bpq1/> *LES VINS VDD EN RESTAURATION* *Une carte des vins VDD au restaurant !* Le restaurant Le Saint MauriceLe restaurant « *Le Saint Maurice *», situé dans le Gard à Saint Maurice de Cazeveille, propose à partir du mois de novembre une sélection de nombreux vins VDD. Une démarche originale qui séduira très certainement les clients du restaurant. *Voir la carte (PDF)* <http://emailing.v-dd.com/t/2w/gvm6n/1r1et/42bpq3/> *ŒNOTOURISME* *Guide oenotouristique des Vignerons en Développement Durable* Oenotourisme Pour développer un tourisme responsable, l’association VDD lance en janvier 2014 un guide oenotouristique. L’ambition : proposer au grand public de découvrir les terroirs viticoles et les caves VDD dans un esprit de respect, de préservation et de partage. Le guide sera disponible sur le site v-dd.com début 2014.

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À vos agendas *26 au 28 novembre 2013 RDV au SITEVI* Sitevi 2013Sur ce salon incontournable de la filière viti-vinicole (parc des expos de Montpellier), rendez-vous sur le stand du Groupe ICV (*Hall A1 stand F 019*) pour en savoir plus sur les Vignerons en Développement Durable et déguster leurs vins. Plus d'informations <http://emailing.v-dd.com/t/2w/gvm6n/1r1et/42bpq5/> ICV *16 et 17 novembre 2013 RDV à la cave Tain L'Hermitage* Cave de TainA l’occasion de ses 80 ans, la cave de Tain organise des journées portes ouvertes placées sous le signe du développement durable. Au programme : visite des chais d’élevage, dégustation, démonstration de tonnellerie, balade guidée, ateliers pour les enfants et plein d'autres surprises. Tous les détails sur le site de la cave de Tain : www.cavedetain.com <http://emailing.v-dd.com/t/2w/gvm6n/1r1et/42bpq7/> *27 au 29 janvier 2014 RDV sur Millésime Bio* Véritable référence sur les vins bio, ce salon se déroule chaque année à Montpellier. Venez rencontrer à cette occasion les caves de*Die Jaillance* et de *St Maurice*, engagées dans les Vignerons en Développement Durable. Millésime BIO *24 au 26 février 2014 RDV à VINISUD* De nombreux adhérents VDD exposeront sur ce salon majeur au parc des expo de Montpellier : le *Moulin de la Roque*, la*cave de St Maurice*, la *cave de Tain* et bien d’autres. Une occasion de mieux connaître leur engagement sur le développement durable. VINISUD *5 avril 2014 Ne manquez pas à Vacqueyras, chez les Vignerons de Caractère, le 1er salon des vins VDD* VDDA l’occasion de la semaine du développement durable, les Vignerons en Développement Durable vous invitent au *1^er salon des vins VDD à la cave des Vignerons de Caractère*. Dégustations et rencontres avec des vignerons engagés. Vignerons de Caractère Actions concrètes VDD : DES ACTIONS CONCRÈTES Coup de projecteur sur de bonnes pratiques Le cahier des charges VDD comporte 37 points sur les aspects social, économique et environnemental. Dans les faits, voici *quelques actions des caves *sur les différents *piliers du développement durable*. Un engagement pour la parité *Un engagement pour la Parité* par les Vignerons de Caractère *En savoir +*

<http://emailing.v-dd.com/t/2w/gvm6n/1r1et/42bpq9/> 30% d'économie d'eau *30% d'économie d'eau* par Sieur d’Arques *En savoir +* <http://emailing.v-dd.com/t/2w/gvm6n/1r1et/42bpqb/> Transmettre aux nouvelles générations *Transmettre aux nouvelles générations* par Dom Brial *En savoir +* <http://emailing.v-dd.com/t/2w/gvm6n/1r1et/42bpqd/> Reduire les produits phyto *Réduire les produits phyto* par Loire Propriétés *En savoir +* <http://emailing.v-dd.com/t/2w/gvm6n/1r1et/42bpqf/> Collecter les bouchons *Collecter les bouchons pour favoriser une association* par la Cave de Tain *En savoir +* <http://emailing.v-dd.com/t/2w/gvm6n/1r1et/42bpqh/> *Voir toutes les actions <http://emailing.v-dd.com/t/2w/gvm6n/1r1et/42bpqj/>* Association des Vignerons en Développement durable Vignerons en Développement Durable en quelques mots Dédiée à la filière viti-vicole, Vignerons en Développement Durable (VDD) est l'unique démarche collective de producteurs de vins engagés dans le développement durable de la vigne au verre*. Créée en 2006, cette démarche repose sur des référentiels reconnus et un cahier des charges intégrant des critères économiques, sociaux et environnementaux. La marque collective VDD est obtenue à l'issue d'un parcours structuré et certifié par le *Groupe ICV*. Elle est gérée par une association constituée des entreprises adhérentes. *Ouverte à toutes les caves coopératives et particulières*, VDD regroupe plus d'une vingtaine d'entreprises responsables ; plus d'un million d'hectolitres déjà VDD ! Des produits présents sur l'ensemble des circuits de distribution. Pour en savoir plus *www.v-dd.com* <http://emailing.v-dd.com/t/2w/gvm6n/1r1et/42bpql/> *REJOINDRE LES VDD* <http://emailing.v-dd.com/t/2w/gvm6n/1r1et/42bpqn/> Les vignerons VDD Cave de Jaillance <http://emailing.v-dd.com/t/2w/gvm6n/1r1et/42bpqp/>

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Cave de Mont Tauch <http://emailing.v-dd.com/t/2w/gvm6n/1r1et/42bpqr/> Cave de Tain L'Hermitage <http://emailing.v-dd.com/t/2w/gvm6n/1r1et/42bpqt/> Cave du Razès <http://emailing.v-dd.com/t/2w/gvm6n/1r1et/42bpqv/> Le Moulin de la Roque Vignerons de Buxy <http://emailing.v-dd.com/t/2w/gvm6n/1r1et/42bpqx/> Vignerons de Terres secrètes <http://emailing.v-dd.com/t/2w/gvm6n/1r1et/42bpqz/> Les Vignerons de Mont Ventoux <http://emailing.v-dd.com/t/2w/gvm6n/1r1et/42bpr1/> Loire Propriétés <http://emailing.v-dd.com/t/2w/gvm6n/1r1et/42bpr3/> Sieur d'Arques <http://emailing.v-dd.com/t/2w/gvm6n/1r1et/42bpr5/>

Vignerons de Caractère <http://emailing.v-dd.com/t/2w/gvm6n/1r1et/42bpr7/> Vignobles Dom Brial <http://emailing.v-dd.com/t/2w/gvm6n/1r1et/42bpr9/> Vignerons en conversion Cave de Lugny <http://emailing.v-dd.com/t/2w/gvm6n/1r1et/42bprb/> Cave Saint-Maurice <http://emailing.v-dd.com/t/2w/gvm6n/1r1et/42bprd/> Les vignerons du Mont sainte-Victoire <http://emailing.v-dd.com/t/2w/gvm6n/1r1et/42bprf/> Bailly Lapierre <http://emailing.v-dd.com/t/2w/gvm6n/1r1et/42bprh/> Groupe ICV <http://emailing.v-dd.com/t/2w/gvm6n/1r1et/42bprj/> *ASSOCIATION VIGNERONS EN DEVELOPPEMENT DURABLE* La Jasse de Maurin - 34970 LATTES | Tél. : 04 67 07 04 96 | E-mail : [email protected] <mailto:[email protected]> | Site : www.v-dd.com <http://emailing.v-dd.com/t/2w/gvm6n/1r1et/42bprl/>

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Abstract : The European Union established a legal framework for achieving a sustainable use of pesticides (Directive 2009/128/EC). In line with the scope of this Directive, research activities were carried out in order to use non chemical alternatives that could have less impact on the environment and human health than synthetic pesticides. In this study the effect of Mimosa tenuiflora extract was evaluated against Plasmopara viticola, the causal agent of grapevine downy mildew. The activity was determined both in vitro and in vivo assays. In vitro tests entailed the assessment of P. viticola development on leaf-disks of grapevine and sporangial germination in the presence of tested product at various concentrations. In vivo experiments, the effect of M. tenuiflora on downy mildew development was tested in greenhouse and open field in an organic vineyard. Results have shown the inhibition of P. viticola development on leaf-disks bioassay and the reduction of P. viticola germinated sporangia. The greenhouse and field data have demonstrated that M. tenuiflora was able to reduce the level of disease although it was not as effective as the reference product. In conclusion, this study highlights the capability of M. tenuiflora extract to reduce the use of synthetic pesticides in agriculture. Key words : Plasmopara Viticola, Vitis Vinifera, Mimosa Tenuiflora, Natural Product, Alternative Pesticides Résumé : L’Union européenne a établi un cadre juridique pour parvenir à une utilisation durable des pesticides (Directive 2009/128/EC). En accord avec cette directive, des activités de recherche ont été menées dans le but d’utiliser des alternatives non chimiques avec moins d’impact sur l’environnement et la santé humaine que les pesticides synthétiques. Dans cette étude, l’effet de l’extrait de Mimosa tenuiflora a été évalué contre Plasmopara viticola, l’agent causal du mildiou de la vigne. L’activité a été étudiée à la fois in vitro et in vivo. Les études in vitro ont évalué le développement de P. viticola sur des disques de feuilles de vigne et la germination des sporanges en présence du produit testé à différentes concentrations. Les essais in vivo ont évalué l’effet de M. tenuiflora sur le développement du mildiou en serre et en plein champ dans un vignoble biologique. Les résultats ont montré une inhibition du développement de P. viticola sur les disques de feuilles et la réduction de la germination des sporanges de P. viticola. Les résultats en serre et en champ ont démontré que M. tenuiflora a réussi à réduire le niveau de la maladie, avec une efficacité cependant inférieure à celle du produit de référence. En conclusion, cette étude suggère une possible diminution des apports de pesticides de synthèse par l’utilisation de l’extrait de M. tenuiflora. Mots clés: Plasmopara Viticola, Vitis Vinifera, Mimosa Tenuiflora, Produit Naturel, Produits Phytosanitaires Alternatifs 1. Introduction Directive 2009/128/EC on sustainable use of plant protection products established that member states will have to consider, in the first place, the use of low-risk plant protection products and biological control measures in order to reduce the risks and the adverse impacts of pesticide use for human health and environment. Plant-derived products would serve as safe and effective alternative to synthetic pesticides. The aim of this study is to evaluate the activity of Mimosa tenuiflora (Willd.), a shrub belonging to Mimosaceae family (Figure 1),

 Compte-Rendu du GIESCO 18

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ACTIVITE DE L’EXTRAIT DE MIMOSA TENUIFLORA POUR LA LUTTE CONTRE PLASMOPARA VITICOLA

ACTIVITY OF MIMOSA TENUIFLORA EXTRACT

FOR THE CONTROL OF PLASMOPARA VITICOLA ____________________

Anna LA TORRE1*, Federica CARADONIA1, Giovanni CARGNELLO2 and Valerio BATTAGLIA1

1Consiglio per la Ricerca e la sperimentazione in Agricoltura - Centro di ricerca per la patologia vegetale, via C.G. Bertero 22, 00156 Roma, Italia

2Università di Padova, CIRVE - Conegliano Campus - Viale XXVIII Aprile, 14; 31015 Conegliano (Treviso), Italia *Corresp. author: Anna La Torre, +39 06 82070307, +39 06 82070308, [email protected]

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against Plasmopara viticola (Berk. & M.A. Curtis) Berl. & De Toni, that is the causal agent of downy mildew of grape. Tests were carried out both in vitro and in vivo. Mimosa tenuiflora is indigenous to Northeast Brazil and it is mostly found from Mexico to South America. Mimosa possesses antimicrobial activity (Lozoya et al.,1989; Meckes-Lozoya et al.,1990; Padilha et al., 2010). Products containing mimosa are commercialized as shampoos, creams and soaps and are used in medicine for skin lesions treatment. Mimosa is a complex mixture of bioflavonoids that are the major active substances, tannins, triterpenoid saponins (mimonosides A, B, and C), alkaloids, lipids, phytosterols, glucosides, xylose, rhamnose, arabinose, lupeol and methoxy chalcones (Jeong et al., 2002; Souza et al., 2008). The mechanism of action involves both the rupture of microrganism’s membranes accompanied by the release of intracellular material and the denaturation of the enzymes. 2. Materials And Methods MIMOSA TENUIFLORA EXTRACT Mimoten activity, a commercial formulation containing B 0.2%, Cu 0.5%, Fe 1.0%, Mn 0.3%, Zn 0.3%, EDTA chelating agent developed by Agritalia, Italy, was evaluated. OOMYCETE TESTED The obligate biotrophic oomycete P. viticola has been tested after being isolated from symptomatic grapevine shoots and leaves obtained from naturally-infected vines in an organic vineyard cv. Malvasia di Candia located near Rome, Italy. IN VITRO EXPERIMENTS LEAF-DISK BIOASSAY AND INOCULATION WITH P. VITICOLA A leaf-disk bioassay was carried out to monitor the level of sensitivity of P. viticola at various concentrations of Mimoten. Leaves of Vitis vinifera L. cv. Malvasia di Candia were used to obtain 18 mm of diameter leaf-disks punched out with a cork borer. Ten leaf-disks, obtained from 10 healthy different leaves, were prepared for each treatment. Leaf-disks, after washing with 2% sodium hypochlorite and subsequent rinse with sterile distilled water, were immersed for 20 minutes in several solutions at different concentrations of Mimoten. A reference product (Airone, marketed by ISAGRO S.p.A. – copper oxychloride 50% and copper hydroxide 50%) was used as positive control. Leaf-disks were dried aseptically and were then placed in Petri dishes (90 mm) containing 1% water agar and 30 mg L-1 of benzimidazole. The leaf-disks were put with the abaxial side up. Every disk was inoculated abaxially 24 hours later with 30 μL of P. viticola suspension of sporangia. Sporangia were suspended in distilled water, counted in a Bürker chamber and then adjusted to the concentration of 1.3 × 105 sporangia mL-1. Each experiment was repeated twice by using two Petri dishes for each treatment. Petri dishes were incubated at 20°C overnight in darkness (to induce sporulation) and then kept in a thermostatic chamber (20°C, 12 hours photoperiod). Every day leaf-disks were examined to verify the presence of phytotoxic effects. Ten days after inoculation, disease severity was measured as the percentage of leaf-disk area with sporulating colonies on the basis of visual detection with the aid of a stereomicroscope at 32× magnification. A scale of six classes (0-5) was used. Percentage Disease Index (PDI) was calculated according to McKinney formula (McKinney, 1923): PDI = [Σ (f × v)] / (N × X) where f is the infection class frequencies, v is the number of leaf-disk of each class, N is the total of observed leaf-disks and X is the highest value of the evaluation scale. Percent effectiveness control (Control %) was obtained by using the following Abbott’s formula (Abbott, 1925): Control % = [(Ic − It) / Ic] × 100 where Ic is the percentage of disease on leaf-disks of untreated and It is the percentage of disease on leaf-disks of treated. SPORE GERMINATION ASSAY The number of germinated sporangia was counted under a light microscope in order to evaluate the effects of M. tenuiflora extract on sporulation. Glass slides were used with three wells sized 14 mm. Each slide was placed in a Petri dish: one slide for each Petri dish and one Petri dish for each concentration of the product. In order to facilitate the sporulation of the oomycete, a moistened tissue paper was placed at the bottom of each Petri dish. Sporangia suspensions were obtained from fresh inoculum that was harvested from infected plants in vineyard. Sporangia suspensions were prepared at concentration of 0.9 × 105 sporangia mL-1. One hundred μL of spore suspension were pipetted into each slide well and 100 μL of product were added as needed to obtain the range of concentrations to be used in the experiments.

Figure 1. Bark of Mimosa tenuiflora. It was called ‘skin Tree’ or ‘burn Tree’ in Nahualt, and was used in the past by the Mayas for its sedative and very efficient effect on healing of wounds and particularly burns. Mimosa tenuiflora is now used in cosmetic mixtures the aim of which is to regenerate the skin tissue. « source internet : eBotashop. Mimosa tenuiflora (Tepecohuite) ». Figure 1. Ecorce de Mimosa tenuiflora. Il était appelé "Arbre à peau" ou "Arbre à brûlure" en Nahualt, et était utilisé autrefois par les Mayas pour son effet calmant et très bénéfique sur la cicatrisation des blessures et en particulier des brûlures. Le Mimosa tenuiflora est désormais employé dans des préparations cosmétiques ayant pour but de régénérer le tissu cutané. « source internet : eBotashop. Mimosa tenuiflora (Tepecohuite) ».

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The control consisted of 100 μL of spore suspension with the addition of 100 μL of sterile distilled water. Airone formulation was used as a positive control at the dosage of 2.5 mL L-1 as prescribed on the label. One hundred spores were counted for each slide well (for a total of 300 spores/slide) for each concentration used and for each experimental time interval. Sporangia were observed microscopically (40× magnification) after 16 and 40 hours at 20 ± 1°C. The percentage of germinated sporangia was calculated by dividing the number of empty sporangia by the total number of sporangia. IN VIVO EXPERIMENTS GREENHOUSE POT EXPERIMENTS The trial was carried out in a greenhouse of the Plant Pathology Research Centre in Rome (Italy). Grape plants cv. Malvasia di Candia were used in the experiments. Plants were transplanted into pots containing sterilized soil medium. Four replicates, each consisting of one plant, were considered and the pots were arranged in a randomized complete design. Grape plants having two shoots with nine green and fully expanded leaves were sprayed with Mimoten at 1.5 mL L-1. The effectiveness of Mimoten was evaluated in comparison with an untreated control and a reference product (Airone) used at the dosage prescribed on the label. Twenty four hours after the treatments the lower surface of each leaf was inoculated with 2 mL of fresh P. viticola sporangia suspension (4.1 × 104 sporangia mL-1). After inoculation, grape plants were covered, for 24 hours, with plastic bags lightly sprayed inside with sterile water. Ten and twenty days after inoculation both the percentage of infected leaves (disease incidence) and the percentage area of leaves showing disease symptoms (disease severity) were assessed on all leaves of each replicate. Observations on phytotoxicity and other side effects were carried out. FIELD TRIAL The field trial was carried out on grape in an organic vineyard near Rome (lat. 41.4°N, long. 12.3°E, 180 m a.s.l.). Malvasia di Candia was the tested cultivar and Kober 5BB (V. berlandieri × V. riparia) was the employed rootstock (44 years old). The training system was “tendone”, consisting of a continuous overhead canopy under which the bunches were disposed (Rana et al., 2004). Plots were prepared, each containing 12 vine-plants and repeated four times in randomized blocks. The distance between vines was 2.5 m × 2.5 m. In order to avoid product drift from one plot to another one, each plot was separated from its neighbour by a row of untreated plants. Products were applied with a pulled sprayer (Martignani K.W.H. electrostatic sprayer system) at a pressure of 1.5 bar and the water volume used per hectare varied from 400 litres to 700 litres depending on the growth stage of the crop. Plants were treated until near run-off. The trial was carried out in accordance with the EPPO/OEPP PP 1/31 (3) guidelines (EPPO, 2004). A weather station (Davis Instruments, model wireless) was placed in the trial site to record weather data (precipitation, air temperature, soil moisture at 20 cm and 40 cm deep, leaf wetness, solar radiation, relative humidity, soil temperature, wind speed and direction) due to the climatic conditions relevance for epidemiology of grape downy mildew. Data were acquired via a GSM modem that was on-board for remote transmission to a data management software (WeatherLink). The effectiveness of Mimoten against P. viticola was tested at the rate of 100-125 mL hL-1 as prescribed on the label (the higher rate was used when conditions were more favourable to disease development). Mimoten formulation was applied at seven-day intervals. The effectiveness of Mimoten was evaluated in comparison with an untreated control and a reference products containing copper. Reference products were, in detail, Cuproxat® SDI (tribasic copper sulphate) and Cuprobenton Blu (copper oxychloride). Plants response to downy mildew disease was analysed regularly at each growth stage (BBCH-identification keys of grapevine), according to the developmental scale described by Lorenz et al. (1994). One hundred leaves and 100 bunches picked randomly from 10 central plants of each plot were scored to estimate both the percentage of affected organs (disease incidence) and the percentage areas of leaves and bunches showing disease symptoms (disease severity). Disease severity was computed using a scale of 9 classes (0-8) according to Townsend and Heuberger’s formula (Townsend and Heuberger, 1943) : Disease severity (%) = Σi

1(ni × vi) / N × V where ni is the number in one class, vi is the damage class, N is the total number, V is the highest class, i is the number of classes. The area under disease progress curves (AUDPC) based on disease severity was calculated for each treatment according to Shaner & Finney (1977). The AUDPC was assessed as :

( )∑−

=

++

−⎟⎠

⎞⎜⎝

⎛ +=

1

1

11

2AUDPC

n

iii

ii ttyy

where yi is the disease severity at the ith observation, yi+1 is the disease severity at the ith +1 observation, n is the total number of assessments and ti+1 – ti is the number of days between the two assessments. AUDPC values were normalized by dividing each AUDPC value by the total area of the graph (i.e. the number of days from the first to the last assessment of the disease × 1.0) (Fry, 1978). The normalized AUDPC was referred to as the relative area under disease progress curve (RAUDPC). The effectiveness of investigated product was computed according to Abbott’s formula. Observations on phytotoxicity and other side effects were carried out.

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STATISTICAL ANALYSIS Statistics were performed with statistical software package GraphPad InStat version 3.00 for Windows (GraphPad Software, San Diego California USA, www.graphpad.com). Obtained data were subjected to statistical analysis using parametric statistical method ANOVA and Tukey’s test (P≤0.05) for quantitative variables (disease incidence). With regard to ordinal variables (disease severity), individual activity differences of the products were compared by using a Kruskal-Wallis test (a nonparametric test) with Dunn’s post hoc test (P≤0.05). Mean RAUDPC values were differentiated according to Tukey’s test (P≤0.05). 3. Results And Discussion IN VITRO EXPERIMENTS EFFECT OF MIMOTEN ON LEAF-DISK BIOASSAY AND SPORE GERMINATION Table I reports the results obtained by evaluating M. tenuiflora extract effect on the development of P. viticola and sporangial germination. Mimoten formulation has shown a reduction in the development of P. viticola on leaf-disks at all tested concentrations but the results were statistically different from the water control only at the concentration of 1%; in this case the results were not statistically different from the standard results. With regard to sporangia germination, Table I shows that the number of germinated sporangia increased as the duration of the incubation period. The results obtained testing Mimoten both after 16 hours and 40 hours of incubation have shown that the percentage of germinated sporangia was statistically different from the percentage of germinated sporangia in the control at all concentrations with the exception of 0.1% after 16 hours of incubation. The best inhibition of sporangia germination was obtained at the highest concentration (1%) and in this case the results were not statistically different from the standard percentage of germinated sporangia.

Compound Mimoten

Concentration (%)

PDI (%)a Control %b % germinationc

At 16 h At 40 h 0.1 18 ± 1.7a 28.6 18.7 ± 0.5ab 20.7 ± 0.9b

0.25 6 ± 1.0ab 57.1 13.3 ± 0.6b 15.3 ± 1.0bc 0.5 8 ± 1.7ab 57.1 10.0 ± 1.1b 13 ± 0.6c 1 2 ± 2.3b 85.7 2.7 ± 1.1c 5.3 ± 0.9d

Control water 36 ± 3.5a - 24.0 ± 1.2a 31.3 ± 2.3a Standard 0 ± 0.0b 100.0 2.0 ± 3.4c 2.7 ± 1.1d

a Percentage Disease Index was calculated with McKinney’s formula. Values within column followed by same letter are not significantly different by Dunn’s post hoc test (P≤0.05). b Percentage effectiveness control was obtained by using Abbott’s formula. c Data represent the mean values of 3 replicates ± SE. Values within column followed by same letter are not significantly different by Tukey’s test (P≤0.05). a L’index pourcentage de maladie a été calculé avec la formule de McKinney. Les valeurs dans les colonnes suivies par la même lettre ne sont pas significativement différents par le test post hoc de Dunn (P≤0.05). b Le pourcentage de l'efficacité a été calculé en utilisant la formule d’Abbott. c Les donnés représentent les valeurs moyennes de 3 répétitions ± ES. Les valeurs dans les colonnes suivies par la même lettre ne sont pas significativement différents par le test de Tukey (P≤0.05).

Table I - Effects of various concentrations of Mimoten on P. viticola development and sporangial germination. Tableau I - Effets de différentes concentrations de Mimoten sur le développement de P. viticola et sur la germination des sporanges.

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IN VIVO EXPERIMENTS GREENHOUSE POT EXPERIMENTS Figure 2 shows the results obtained twenty days after inoculation on potted plants. Mimoten formulation has reduced the incidence and severity of disease when compared to the untreated control. The differences between the Mimoten and reference product were not statistically significant, even if they look rather appreciable. FIELD TRIAL METEOROLOGICAL DATA Figure 3 reports the environmental data (precipitation, air temperature, relative humidity and leaf wetness) recorded in the organic vineyard where the field trials were carried out.

Figure 2. Greenhouse experiments: disease incidence and disease severity on leaves. Means with different letters on the top of each type of bar indicate significant differences between treatments according to Tukey test at P≤0.05 (disease incidence). Means with different letters on the top of each type of bar indicate significant differences between treatments according to Kruskal–Wallis test followed by Dunn’s multiple comparison test at P≤0.05 (disease severity). Figure 2. Essais en serre: Fréquence et gravité de la maladie sur les feuilles. Les moyennes suivies de lettres différentes, sur le dessus de chaque type de barre, sont significativement différentes pour Tukey P≤0.05 (fréquence de la maladie). Les moyennes suivies de lettres différentes, sur le dessus de chaque type de barre, sont significativement différentes pour Kruskal-Wallis suivi du test de comparaison multiple de Dunn à P≤0.05 (gravité de la maladie).

Figure 3. Climatic conditions registered during the open field trial. Figure 3. Conditions climatiques enregistrées pendant l’expérimentation en plein champ.

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EFFECTS OF TESTED PRODUCTS ON DISEASE INCIDENCE AND DISEASE SEVERITY The trial was characterized by medium infection pressure. The appearance of oil spots was observed on June 3rd (BBCH 71 – Fruit set: young fruits begin to swell, remains of flowers lost) due to the presumed infection of the rain of May 25th, which was the first infection event. The first symptoms of grapevine downy mildew on bunches were observed on July 16th (BBCH 79 – Majority of berries touching). The best results were obtained with copper formulations used as reference treatments, but Mimoten gave also good control of P. viticola, and significantly reduced disease severity on bunches – but not significantly on leaves – in comparison with the untreated control (Figure 4). During the trial no symptoms of phytotoxicity were noted neither on the leaves nor on the bunches.

4. Conclusions This study has demonstrated the inhibitory effects of Mimoten commercial formulation against P. viticola under laboratory conditions, greenhouse experiments and field trials. The use of natural biodegradable product is very important in order to reduce the use of synthetic pesticides in agriculture in accordance with European laws, at least when disease pressure is medium. Mimoten may have an important role also in organic farming as a copper replacement to reduce the environmental impact that this heavy metal causes. In any case it is important to increase research efforts so that natural alternative solutions can be explored to minimize the risks of pesticide residues and thus reduce environmental pollution. 5. References

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Figure 4. Downy mildew severity on leaves and bunches, expressed as relative area under the disease progress curve (RAUDPC). Columns with the same letter are not significantly different according to Tukey’s test (P≤0.05). Vertical bars indicate mean ± SE. Figure 4. Gravité des infections du mildiou sur les feuilles et les grappes mesurée par l’aire relative sous la courbe de progression de la maladie (RAUDPC). Colonnes avec la même lettre ne sont pas significativement différentes selon le test de Tukey (P ≤ 0,05). Les barres verticales indiquent la moyenne ± SE.

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LOZOYA X., NAVARRO V., ARNASON J.T., KOURANY E., 1989. Experimental evaluation of Mimosa tenuiflora (Willd.) Poir. (Tepeschohuite) I. Screening of the antimicrobial properties of bark extracts. Arch Invest Med (Mex), 20: 87-93.

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TUKEY J.W., 1953. The problem of Multiple Comparisons. Mimeographed monograph. Princeton University, Princeton NY (US).

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Résumé Alors que les pesticides deviennent un objet d’études privilégié en raison de leur caractère potentiellement néfaste, cet article étudie les facteurs qui conduisent certains viticulteurs à surdoser leur consommation par rapport aux prescriptions règlementaires. Notre approche repose sur une méthodologie originale qui apparie quatre bases de données : le Réseau d’Information Comptable Agricole (RICA), l’enquête des pratiques culturales (PK) en viticulture, les doses autorisées par intrants (e-phy) et des données climatiques (Météo France). Notre échantillon comporte 106 exploitations viticoles à l’échelle de la France entière. Parmi ces exploitations, 40 % pratiquent un surdosage et 10 % un surdosage très marqué de leurs intrants. Ces exploitations se caractérisent par la qualité de leur production, une situation financière confortable mais un climat défavorable. Mots clefs : Pesticides, Engrais, Surdosage, Viticulture, France, RICA, Pratiques culturales Abstract As pesticides are becoming a primary focus of studies due to their potentially harmful nature, this article examines the factors leading certain winegrowers to apply doses exceeding the official recommendations. Our approach is founded on an original methodology which matches four databases: the Farm Accountancy Data Network (FADN); the crop management practices survey (PK) in the winegrowing sector; the database which identifies authorised doses per input (e-phy); and climatic data (Météo France). Our sample contains 106 vineyards throughout France. Of these vineyards, 40% apply excessive doses with 10% applying markedly excessive doses. The vineyards are characterised by the quality of their production and a comfortable financial situation, nevertheless accompanied by an unfavourable climate. Keywords: LCA, vineyard technical management routes, environmental impacts. 1. Introduction La réduction de la consommation d’intrants chimiques, engrais et pesticides, est devenue une grande cause nationale en France suite au Grenelle de l’Environnement. L’enjeu est de taille pour la France qui se trouve être le plus important consommateur européen d’intrants en volume et le troisième au niveau mondial (Aubertot et al., 2005). L’utilisation des intrants n’est pas homogène au sein de l’agriculture française. Il existe en effet de fortes disparités entre productions agricoles. Ainsi, les grandes cultures représentent 48 % des dépenses en intrants pour un tiers de la surface cultivée (Baschet et Pingault, 2009). La viticulture représente quant à elle 4 % de la surface agricole utile du pays mais elle concentre 14 % des dépenses en intrants. Aussi, en 2009, le législateur a fixé un objectif de réduction de 50 % à l’horizon 2018 qui a été modulé à 37 % pour la viticulture à la suite du « Rapport EcoPhyto » (Butault et al., 2010). L’effort demandé aux viticulteurs est d’autant plus important que les intrants font partie intégrante des processus de production en raison de leur capacité à accélérer le développement des cultures tout en les préservant de risques biologiques (Just et Pope, 2003). Pourtant, leur utilisation soulève des questions quant à la durabilité d’une démarche axée sur ces facteurs de production. Les intrants sont en effet à l’origine de pollutions environnementales qui affectent les sols et les nappes phréatiques (Craven et Hoy, 2005). Ils sont également cause de problèmes de santé tant pour les personnes qui les manipulent que pour les consommateurs (Etienne et Gatignol, 2010). Leur remise en cause est par ailleurs de nature à affecter la filière agricole dans son ensemble (Aubertot et al., 2005).

       

6e Journée scientifique de l’IHEV 2013

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Entre dose homologuée et dose réellement appliquée Diagnostic des exploitations viticoles françaises

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Magali AUBERT, UMR 1110 MOISA, INRA-Montpellier SupAgro 2 place Viala, 34060 Montpellier Cedex 2, France

Tél : 04 99 61 24 11 – Fax : 04 67 54 58 05 [email protected]

Geoffroy ENJOLRAS

Université Aix-Marseille, CRET-LOG, Faculté d’Economie et de Gestion 14 avenue Jules Ferry, 13621 Aix-en-Provence Cedex, France���

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Cette contribution se concentre précisément sur l’étude des exploitations viticoles qui surdosent leur consommation d’intrants par rapport aux recommandations faites par les fabricants et/ou imposées par la réglementation. Fortement dépendantes des intrants, ces exploitations sont en première ligne par rapport aux objectifs programmés de réduction. L’objectif de l’article est le suivant : grâce à une approche méthodologique appropriée, il vise à mesurer avec précision les pratiques de surdosage. Nous pouvons ainsi en comprendre les motivations et en retirer des enseignements par rapport aux perspectives de réduction. Une littérature relativement abondante en économie et gestion agricole s’est intéressée aux déterminants de l’utilisation des pesticides. Elle met en valeur différents paramètres comme la taille de l’exploitation (Aubert et al., 2011) ainsi que l’âge et l’expérience du chef d’exploitation (Wu, 1999). Une faible solvabilité des exploitations constitue une motivation à utiliser les intrants (Chakir et Hardelin, 2010), de même qu’un climat propice aux épidémies (Mishra et al., 2005). Pour autant, il apparaît que les agriculteurs sont enclins à substituer les intrants par des produits similaires comme les contrats d’assurance (Feinerman et al., 1992 ; Smith et Goodwin, 1996 ; Aubert et Enjolras, 2012a). Par contraste, la littérature qui s’intéresse aux surdosages est très limitée (Bürger et al., 2012). Les raisons sont multiples et tiennent principalement au problème de la mesure du surdosage. Cet article propose d’y remédier en appariant quatre bases de données couramment mobilisées par la recherche afin de comprendre les processus complets à l’œuvre dans le surdosage des intrants. Ce couplage est utilisé pour estimer un modèle économétrique expliquant le surdosage en pesticides par des variables clefs, liées à la structure de l’exploitation, à sa situation financière et aux conditions climatiques. Notre article est organisé comme suit. Dans une première partie, nous présentons une méthodologie permettant de déterminer et de mesurer avec précision les pratiques de surdosage des intrants grâce à un appariement original de bases de données. Dans une seconde partie, nous détaillons les résultats de la modélisation qui éclairent sur la pratique du surdosage. Dans une troisième partie, nous concluons sur la synthèse des stratégies des exploitations viticoles et sur les perspectives offertes par cette étude. 2. Méthodologie de mesure du surdosage des intrants Dans cette section, nous développons une méthode permettant de mesurer, puis d’expliquer le surdosage des intrants. Ce travail s’appuie principalement sur un appariement original de bases de données et la mise en œuvre d’une modélisation économétrique appropriée aux données ainsi collectées.

2.1 Appariement des bases de données Pour comprendre toute la complexité du choix de dosage des intrants réalisé par les viticulteurs, de nombreux facteurs doivent être pris en compte. Ceux-ci se réfèrent évidemment à la structure de l’exploitation ainsi qu’à ses caractéristiques financières, mais aussi à des facteurs climatiques qui conditionnent les dosages appliqués. Les dosages appliqués dépendent ainsi tout à la fois de caractéristiques individuelles et de conditions exogènes. Pour prendre en compte de la façon la plus précise l’ensemble de ces informations, nous avons fusionné en 3 temps les données issues des bases du Réseau d’Information Comptable Agricole (RICA), de l’enquête « pratiques culturales » en viticulture (PK), des données climatiques (Météo France) et des dosages prescrits par la réglementation et les fabricants (e-phy). La méthodologie détaillée par Aubert et Enjolras (2012b) est synthétisée par la Figure 1.

L’appariement que nous mettons en œuvre nécessite de coordonner des bases de données possédant leur propre logique et leur propres unités de mesure. Alors que les données du RICA considèrent comme unité l’exploitation, les données de l’enquête PK considèrent la parcelle. Dans la mesure où toutes les parcelles des exploitations n’ont pas été recensées, une hypothèse de notre travail considère que le comportement des viticulteurs est similaire d’une parcelle à l’autre. La disponibilité des données est un autre facteur crucial pour l’appariement. Le PK 2006 comprend 5.216 exploitations différentes alors que le RICA 2007 n’en recense quant à lui que 1.042 une fois conservées les exploitations du secteur viticole. Sur la base des clefs d’appariement (Figure 1), nous identifions 136 exploitations comme étant présentes dans les deux fichiers. Nous retenons donc 2,61 % des exploitations présentes dans le PK et 13,05 % des exploitations présentes dans le RICA.

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Figure 1. Méthodologie d’appariement des bases de données

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La prise en compte des données climatiques a nécessité de coupler le nouveau fichier précédemment obtenu avec les données météorologiques recensées par Météo France à l’échelle communale. Enfin, le dernier couplage associe à la base de données obtenue les doses règlementaires pour les différents traitements déclarés dans le fichier PK. Nous avons considéré dans notre analyse les 138 produits principaux, soit 20,4 % du total des produits, qui représentent 84,8 % des traitements. Cette restriction se traduit par la perte de 30 observations. La base de données finale est dès lors constituée de 106 exploitations. Elle apparaît originale non seulement du fait de la méthodologie d’appariements mobilisée mais aussi et surtout du fait de sa richesse et complétude.

2.2 Identification des pratiques de surdosage Le point crucial consiste dès lors à déterminer si les traitements réalisés par les viticulteurs sont « sur-dosés », « justement dosés » ou « sous-dosés ». Pour ce faire, nous avons dû établir une correspondance entre les produits utilisés pour chacun des traitements et les doses recommandées par la réglementation et/ou les fabricants. Les seuils maximums autorisés sont en effet référencés avec précision dans la base « e-phy » du Ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation. Nous avons réalisé de façon manuelle la correspondance entre la dose homologuée et la dose appliquée pour chacun des produits en considérant le seuil maximum autorisé comme une délimitation stricte du surdosage. Ainsi, pour un traitement donné, les doses appliquées sont comparées aux doses recommandées et nous qualifierons de « sur-dosé » tout traitement dès lors que la dose appliquée est supérieure à ce seuil. Pour chaque exploitation, nous disposons d’un compteur du nombre de traitements associé à un compteur du nombre de surdosages. Seul un compteur peut être pris en compte dans la mesure où les unités relatives aux différents traitements sont différentes, certaines doses pouvant être définies en kg/ha, kg/hl ou encore l/ha. Nous ne pouvons donc pas, en considérant l’exploitation comme unité d’analyse, calculer un niveau relatif de surdosage. L’hypothèse faite est que le comportement de surdosage observé sur les parcelles d’une exploitation coïncide avec le comportement global de surdosage de l’exploitation. Par exemple, si aucun surdosage n’est observé sur les parcelles recensées, alors nous considérons qu’aucun surdosage n’est réalisé au niveau de l’exploitation. Cette hypothèse est confortée par le fait que les viticulteurs présents dans notre base de données ont un comportement polarisé au regard du surdosage.

2.3 Modélisation économétrique La modélisation économétrique que nous retenons s’appuie directement sur les premiers résultats induits par notre méthodologie. Il ressort en effet que 58 exploitations, soit 54,72 %, n’ont procédé à aucun surdosage lors de leurs applications d’intrants. A peine plus de la moitié des exploitations viticoles se conforment donc totalement aux exigences en vigueur quant à l’emploi de produits phytosanitaires. Parmi les exploitations restantes, près de 40 % sont en surdosage pour l’ensemble des traitements réalisés. Dès lors, la variable explicative prise en compte dans nos analyses se doit de refléter ces comportements très différenciés. Nous choisissons par conséquent une variable binaire qui distingue les exploitations qui ne surdosent jamais leurs applications de celles qui surdosent de façon plus ponctuelle ou systématique leurs applications. Le comportement de surdose des exploitants est considéré de façon synthétique en distinguant les exploitants qui ne surdosent jamais des autres exploitants. De ce fait, le modèle mis en œuvre est un modèle logit. Grâce à l’appui de la littérature et à l’appariement des bases de données, nous sommes en mesure d’expliquer la pratique éventuelle de surdosage par un large ensemble de variables.

2.3.1 Paramètres structurels Les paramètres structurels se réfèrent tant à la structure de l’exploitation agricole et au matériel utilisé qu’à l’exploitant. Il a été montré qu’en termes absolus la consommation d’intrants augmente avec la surface mais qu’en termes relatifs cette croissance est modérée du fait de rendements décroissants (Aubert et Enjolras, 2012a).

H1 : La probabilité d’un surdosage en pesticides dépend négativement de la dimension physique de l’exploitation.

Dans le cadre d’une activité viticole, la qualité de la production apparaît comme un facteur essentiel pour expliquer l’utilisation d’intrants mais cette qualité peut avoir un effet ambivalent. D’un côté, la recherche d’un vin de qualité peut motiver une consommation raisonnée d’intrants qui sera signalée au consommateur. De l’autre, les vins de qualité sont associés à des prix de vente élevés, de sorte qu’un viticulteur sera incité à davantage utiliser de pesticides et d’engrais pour stimuler les ceps et garantir un niveau minimum de rendement.

2.3.2 Paramètres financiers Au sein des comptes de l’exploitation agricole, les intrants représentent une charge. Ce coût est d’autant plus élevé en cas de surdosage, ce qui suppose que l’entreprise soit en bonne santé financière. Cela doit se traduire par des disponibilités de trésorerie à court terme (Chakir and Hardelin, 2010) et dans une certaine mesure par un niveau d’endettement à long terme soutenable. Nous pouvons de surcroît supposer que les exploitations performantes et solvables sont les plus à même d’être associées à des niveaux élevés d’intrants qui leur garantissent un niveau de revenu.

H2 : La probabilité d’un surdosage en pesticides dépend positivement de la performance de l’exploitation agricole

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Il existe un certain nombre de substituts aux intrants identifiés dans la littérature. Du point de vue de la réduction des risques, l’assurance récolte joue un rôle similaire aux pesticides. En contrepartie d’une prime, elle donne le droit de recevoir une indemnité si le rendement effectif se situe au-dessous du seuil fixé dans le contrat. L’assurance peut ainsi jouer le rôle d’un substitut aux intrants (Babcock and Hennessy, 1996) et dès lors diminuer la probabilité de surdosage. Cependant, le constat précédent ne semble pas valide si l’agriculteur est très averse au risque (Feinerman et al., 1992) ou bien si une surconsommation d’intrants accroît au final le risque (Horowitz and Lichtenberg, 1993; Horowitz and Lichtenberg, 1994).

H3 : La probabilité d’un surdosage en pesticides dépend négativement de la souscription de contrats d’assurance

2.3.3 Paramètres liés à la perception par les exploitants des risques sanitaires des intrants. Au-delà de ces variables, nous mobilisons des indicateurs qui traduisent implicitement le degré de sensibilité de l’exploitant vis-à-vis des dangers des intrants pour la santé. Nous devons prendre en compte les caractéristiques du matériel utilisé pour l’aspersion des produits phytosanitaires sur les vignes. La consommation de pesticides sera d’autant mieux maîtrisée que le matériel est récent et en bon état.

H4 : La probabilité d’un surdosage en pesticides dépend positivement l’âge du matériel d’aspersion.

2.3.4 Paramètres climatiques Le climat est l’un des facteurs les plus importants pour justifier l’emploi de produits phytosanitaires. L’absence d’ensoleillement et l’excès de pluie sont ainsi des facteurs de développement des maladies comme le mildiou. De plus, la vigne s’avère très sensible à des changements climatiques marqués au cours d’une saison (Rosenzweig et al., 2001). L’agriculteur prend également en considération non seulement les données climatiques de la saison mais également les variations d’une saison à l’autre pour adapter l’intensité de ses traitements.

H5 : Des conditions climatiques favorables aux épidémies favorisent les situations de surdosage.

 3. Résultats Les différentes hypothèses que nous formulons en nous basant sur la littérature sont testées au sein du cadre méthodologique que nous venons de détailler. Dans cette section, nous présentons les principales statistiques descriptives ainsi que les résultats de la modélisation économétrique.

3.1 Statistiques descriptives Les exploitations recensées dans notre échantillon final sont globalement de grande dimension avec une surface exploitée de près de 30 ha et leur dimension économique est, de ce fait, élevée. Tenues par des chefs de moins de 50 ans, ces exploitations sont dans la plupart des cas (80 %) spécialisées en viticulture de qualité. Les principales caractéristiques des exploitations en fonction de leur dosage d’intrants sont regroupées dans le Tableau 1.

Variables Surdosage Total Oui Non

Dénombrement Nombre 48 58 106 Répartition (%) 45,28 54,72 100,00

Surface agricole utile (SAU) Moyenne 27,30 33,86 30,89 % surface viticole / surface totale Moyenne 86,44 92,60 89,81 % main-d’œuvre salariée / totale Moyenne 53,66 47,90 50,51 Chiffre d’Affaires Moyenne 302227 299844 300923 Marge brute standard (MBS) Moyenne 186813 204308 196386 Production de l’exercice / ha Moyenne 24949 14049 18985 Indicateur de trésorerie Moyenne 0,04 0,06 0,05 Indicateur d’endettement Moyenne 0,16 3,88 2,20

Assurance récolte Oui (%) 52,08 44,83 48,11 Non (%) 47,92 55,17 51,89

Enregistrement des pratiques Oui (%) 62,50 70,69 66,98 Non (%) 37,50 29,31 33,02

Local pour les produits phytosanitaires Oui (%) 62,50 68,97 66,04 Non (%) 37,50 31,03 33,96

Age du pulvérisateur Moyenne 11,33 7,97 9,49

Tableau 1. Principales caractéristiques des exploitations en fonction de leur dosage d’intrants (Source : Agreste – RICA (2007), PK (2006))

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Nous concentrons notre analyse sur les exploitations qui surdosent leurs intrants par rapport aux exploitations respectant la règlementation en vigueur. Ces entreprises se caractérisent par une plus petite dimension physique et économique et elles semblent également moins spécialisées en viticulture. Elles affichent cependant une production de l’exercice à l’hectare supérieure même si la marge brute en valeur absolue est plus faible. Probablement du fait de charges d’intrants plus importantes, la trésorerie de ces exploitations est moins élevée. Cependant, leur niveau d’endettement à long terme est aussi plus faible, ce qui traduit une meilleure solvabilité et par conséquent un niveau de risque financier réduit. Dans le même temps, les exploitations qui surdosent leurs intrants sont majoritairement assurées, ce qui contraste avec les autres exploitations qui se trouvent dans la configuration opposée. L’assurance semble un moyen de préserver le résultat des exploitations qui vient en complément des intrants pour les exploitations les plus intensives. Il ressort enfin que les pratiques des chefs d’exploitation (moyens de protection) ne se distinguent pas suivant leur degré de dosage des intrants. Cependant, les agriculteurs en surdosage utilisent un matériel de pulvérisation plus ancien. De plus, ils consignent moins leurs pratiques. Ils apparaissent donc moins attentifs aux conditions d’utilisation des produits.

3.2 Modèle économétrique Les résultats de notre modélisation économétrique sont donnés par le Tableau 2. Ce modèle permet de prédire correctement le comportement observé dans 81,1 % des cas.

Variables Estimation

Surface agricole utile (SAU) -0,0100

% Surface viticole / Surface totale -0,0129

Education agricole du chef d’exploitation 0,0761

Education générale du chef d’exploitation 0,4116

Chiffre d’affaires / ha -1 0,0046**

% Travail salarié / Main d’œuvre totale 0,0104

Indicateur de liquidité (trésorerie) -1 2,3362*

Indicateur d’endettement (levier) -1 0,0469

Assurance récolte (O/N) 0,2873

Enregistrement des pratiques en intrants (O/N) -0,4502

Espace de stockage dédié aux intrants (O/N) 0,4265

Age du matériel de pulvérisation 0,0927***

Ecart des températures annuelles à la moyenne 3,6224*

Ecart des précipitations annuelles à la moyenne 0,0344

Ecart des jours de pluie annuels à la moyenne -0,0018

Ecart des jours de fort vent annuels à la moyenne -0,1045

Constante -2,9200

Indicateurs de validité du modèle :

- Likelihood Ratio: 32,48 - Pourcentage de concordance : 74,29%

Note : les paramètres du modèle sont respectivement significatifs aux seuils de 10 % (*), 5 % (**) and 1 % (***). L’exposant -1 traduit une variable retardée. Il ressort de ce modèle que les facteurs clefs du surdosage correspondent essentiellement à des variables financières, aux conditions climatiques ainsi qu’à la perception des exploitants. L’hypothèse 1 n’est ainsi pas validée car les critères structurels de distinction entre les exploitations qui surdosent et les exploitations qui respectent la réglementation (surface exploitée, degré de diversification des exploitations, poids de la main-d’œuvre salariée) ne sont pas significatifs.

Tableau 2. Résultats du modèle économétrique

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L’hypothèse 2 est quant à elle validée : toute augmentation de la production de l’exercice à l’hectare, et corrélativement de la trésorerie de l’entreprise, une année, se traduit par une plus grande probabilité de surdoser l’année suivante. Cependant, l’endettement à long terme qui résulte des décisions d’investissement de l’entreprise ne joue aucun rôle dans le surdosage. Contrairement à ce que pouvaient laisser espérer les statistiques descriptives, être assuré n’explique pas significativement le surdosage, ce qui infirme l’hypothèse 3. Consommation d’intrants et achat d’assurance sont donc indépendants. Nous constatons que l’âge du matériel d’aspersion est lié de façon positive avec une pratique de surdosage des intrants, ce qui confirme l’hypothèse 4. Ce résultat tend à indiquer que la vétusté ou l’obsolescence du matériel se traduit par une moindre précision des applications entraînant une pratique de surdosage. L’hypothèse 5 est validée puisque les conditions climatiques conditionnent les doses appliquées : tout écart de température, par rapport à la moyenne observée les cinq années précédentes, se traduit par une utilisation plus intensive des intrants. Cependant, ni les écarts de pluviométrie, ni les écarts en termes de vent ne ressortent significativement de notre analyse. 4. Conclusion L’étude que nous avons réalisée sur les pratiques de surdosage des intrants apparaît riche en enseignements. Grâce à une méthodologie reposant sur la constitution d’une base de données originale par appariement de quatre sources distinctes (RICA, PK, e-phy et Météo France), nous obtenons un échantillon de 106 observations viticoles françaises. Cet échantillon présente un double avantage. Le premier avantage est qu’il présente des caractéristiques structurelles comparables aux exploitations professionnelles viticoles. Le second avantage est sa richesse puisqu’il détaille les caractéristiques structurelles et financières des exploitations, leur exposition aux aléas climatiques et leurs pratiques d’utilisation des pesticides. Cet apport méthodologique offre la possibilité d’étudier avec précision les facteurs expliquant le surdosage en intrants, ce qui répond à un manque flagrant dans la littérature actuelle. Nos résultats indiquent que le surdosage est directement lié à l’intensité productive de l’entreprise et à ses disponibilités financières lui permettant de se procurer des intrants. Les variations de température qui expliquent le développement des maladies de la vigne apparaissent comme un facteur clef. Inversement, les caractéristiques structurelles de l’exploitation et les caractéristiques individuelles de l’exploitant ne sont aucunement des critères discriminants des comportements de surdosage. De même, être assuré ou recourir à des instruments de protection pour l’aspersion des intrants n’apparaît pas significativement associé à un comportement de surdosage. Ces résultats démontrent tout l’intérêt de créer des bases de données aussi complètes que possible à l’échelle des exploitations. En l’état actuel des bases de données, nous avons dû restreindre notre analyse à un échantillon certes suffisant, mais qui reste de taille modeste. De même, nous n’avons pu procéder à des analyses en séries temporelles. Ceci amène à envisager plusieurs perspectives de recherche. Il convient en premier lieu de poursuivre l’exploitation de la base de données obtenue. Nous n’avons en effet pas différencié les différents pesticides suivant leur nature (insecticide, fongicide, etc.), de sorte qu’il est probable que des différences de comportement existent à ce niveau-là. Ensuite, il faudrait compléter les résultats que nous avons identifiés par des études de terrain approfondies pour recueillir directement les motivations des viticulteurs qui surdosent leurs pesticides. L’examen de ces différentes pistes permettrait d’améliorer la connaissance des pratiques de surdosage dans la perspective d’une réduction globale de la consommation des intrants dans l’agriculture.

5. Remerciements

Ce travail de recherche a été réalisé au sein du programme de recherche Précovision, partenariat public-privé implicant les entreprises Agrosud et ITK ainsi que l’IRSTEA et Montpellier Supagro, et dont l’objectif est de créer un outil de préconisation pour réduire l’utilisation des intrants dans la viticulture française. Nous remercions Jean-Pierre Couderc (SupAgro Montpellier), Isabelle Piot-Lepetit (INRA Montpellier) et Pierre Guillaumin (SupAgro Montpellier) pour leurs conseils. Nous tenons à remercier les institutions qui ont permis au projet Précovision de disposer d’un financement issu du fonds FEDER : Union Européenne, Région Languedoc-Rousillon et Oséo.

       

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6. Références Bibliographiques

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(2) AUBERT, M., ET ENJOLRAS, G. (2012a), "The determinants of input use in agriculture: A dynamic analysis of the wine-growing sector in France", Proceedings of the 6th Annual Meeting of the American Association of Wine Economists, 7-10 juin, Princeton, New Jersey, USA, 22 pages.

(3) AUBERT, M., ET ENJOLRAS, G. (2012b), "Quand le surdosage devient la norme : Un diagnostic des exploitations viticoles françaises", 6èmes Journées de recherches en sciences sociales INRA-SFER-CIRAD, 13-14 décembre, Toulouse, France, 21 pages.

(4) AUBERTOT, J.-N., BARBIER, J.-M., CARPENTIER, A., GRIL, J.-J., GUICHARD, L., LUCAS, P., SAVARY, S., SAVINI, I., ET VOLTZ M. (2005), "Pesticides, agriculture et environnement. Re ́duire l’utilisation des pesticides et limiter leurs impacts environnementaux", Expertise scientifique collective, INRA, Cemagref, 68 pages.

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(14) HOROWITZ, J.K., ET LICHTENBERG, E. (1994), “Risk-increasing and Risk-reducing Effects of Pesticides”, Journal of Agricultural Economics, 45(1): 82-89.

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(18) SMITH, V., ET GOODWIN, B., (1996), "Crop insurance, moral hazard, and agricultural chemical use", American Journal of Agricultural Economics, 78: 428–438.

(19) WU, J.J. (1999), "Crop Insurance, Acreage Decisions, and Nonpoint-Source Pollution", American Journal of Agricultural Economics, 81: 305–320.

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CARBONNEAU A. - Chronique Le Papaskarasi : Histoire de sa résurrection en Thrace - Turquie, ................................................................................................ 03 L’histoire récente du Papaskarasi est résumée grâce à une citation de l'ouvrage de Marcel Biron de 1950, et les perspectives de son redéveloppement illustrées au travers d’une coopération avec des vignerons de Thrace en Turquie. Mots thématiques Français : Cépage, Filière Vitivinicole Mots clés Français : Turquie, Thrace, Papaskarasi, Terroir, Histoire, Qualité, Ampélographie The Papaskarasi : History of its revival in Thracia - Turkey ........................................................................................................... 03 The recent History of Papaskarasi is summarized thanks to a citation of Marcel Biron’s book of 1950, and the perspectives of its new development is illustrated by a cooperation with vine growers of Thracia in Turkey. Mots thématiques Anglais : Vine Variety, Wine sector Mots clés Anglais : Turquey, Thracia, Paparaskari, Terroir, History, Quality, Ampelography LA TORRE A., CARADONIA F., CARGNELLO G., BATTAGLIA V. - Article Compte-Rendu du GIESCO 18 Activité de l’extrait de Mimosa Tenuiflora pour lutte contre Plasmopara Viticola ............................................................................................................... 17 Des essais in vitro, en serre et au vignoble montrent un effet anti-mildiou d’extraits de Mimosa tenuiflora produit naturel biodégradable. Même si son efficacité est inférieure à celle de produits cupriques de référence, il est à noter de bons résultats sous pression moyenne de mildiou, en particulier au niveau des grappes. Mots thématiques Français : Protection du vignoble Mots clés Français : Plasmopara Viticola, Vitis Vinifera, Mimosa Tenuiflora, Produit Naturel, Produits Phytosanitaires Alternatifs Activity of Mimosa Tenuiflora extract for the control of Plasmopara Viticola ............................................................................................................... 17 In vitro, greenhouse and vineyard experiments show an effect against downy mildew of extracts of Mimosa tenuiflora, natural and biodegradable product. Even if its efficiency is less than reference copper products, one has to notice good results under medium downy mildew pressure, particularly on bunches. Mots thématiques Anglais : Vineyard control Mots clés Anglais : Plasmopara Viticola, Vitis Vinifera, Mimosa Tenuiflora, Natural Product, Alternative Pesticides AUBERT M., ENJOLRAS G. – Article Entre dose homologuée et dose réellement appliquée Diagnostic des exploitations viticoles françaises ............................................................................................. 24 L’analyse d’une enquête sur les exploitations viticoles françaises montre que la pratique du surdosage dans la protection phytosanitaire se rencontre surtout dans les vignobles produisant des vins de qualité, bénéficiant d’une situation financière confortable, mais situés sous un climat favorable aux parasites.

 

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Mots thématiques Français : Protection du vignoble, Socio-économie Mots clés Français : Pesticides, Engrais, Surdosage, Viticulture, France, RICA, Pratiques culturales Authorised dose or really applied dose. Diagnosis of French vine-growing companies. .................................................................................................. 24 The analysis of a survey on French vine-growing companies shows that the overdosing practice in pesticides use mainly occurs in vineyards producing quality wines, profiting by a comfortable financial situation, nevertheless located under a climate which is favorable to parasites. Mots thématiques Anglais : Vineyard control, Economics Mots clés Anglais : LCA, Vineyard technical management routes, environmental impacts