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VALORISATION DES PRODUITS ET SERVICES PAR L’ANIMATI ON
Par : Mamadou DIARRA, Antoinette FALL CORREA, Abdou Karim DIALLO
Durée : 1 semestre
Classe : Master2
MODULE 0 – INTRODUCTION GENERALE
PAR MAMADOU DIARRA
Si l'on parcourt la littérature professionnelle concernant l'utilisation des services
documentaires, on se rend compte que la plupart des conclusions aboutissent à la désaffection
de ces services; les motifs avancés sont en général les mêmes et la civilisation de l'oralité
semble être la raison principale avancée. C'est déjà révélateur d'une certaine conception des
services documentaires: celle axée essentiellement sur l'écrit.
Or avec l'oralité, il faut penser à d'autres types de ressources et de moyens pour la valorisation
des structures documentaires.
Dans tous les cas l'objectif de la valorisation est de faciliter la relation d'échange entre
l'entreprise et/ou le système d'information documentaire et son environnement.
Le concept de valorisation sera l'équivalent du concept de marketing tout le long de ce cours.
Ceci amène à situer le marketing avec les concepts d'entreprise, de système, de relation
d'échange etc.
0.1 LE SERVICE D'INFORMATION COMME ENTREPRISE Le but de cette partie est moins de définir ce qu'est une entreprise mais de montrer qu'un système d'information documentaire est une véritable entreprise comme le prouve le tableau suivant:
2
ACTIVITES ENTREPRISES INDUSTRIELLES CENTRES DE
DOCUMENTATION
Production
• Approvisionnement
• Recherches de matières
1eres : meilleur rapport
coût/qualité/prix
• Transformation de ces
mat. 1eres
• Production
• Conception du produit
• Réalisation
• Acquisition (en
fonction des besoins
des utilisateurs)
• Traitement
• Production
• Conception du produit
• Réalisation
MARKETING
• Etude de marché
• Publicité
• Vente
• Etude des besoins des
utilisateurs
• Publicité
• « Vente »
ORGANISATION
• Problèmes d’implantation de
postes de travail
• Liaisons et relations inter-
services
• Structure
• Articulation
harmonieuse des
opérations
documentaires
• Problèmes de
structures
GESTION
• Choix des équipements et du
personnel
• Recherche de moyens
financiers
• Contrôle de gestion
• Maintenance
• Choix des moyens
humains et matériels
• Budgets
• Evaluation et contrôle
de gestion
• Maintenance des
équipements, des
fichiers, des langages
documentaires etc.
3
Un autre parallélisme peut être introduit à partir de l’étude de Baudry, qui distingue
quatre (4) activités économiques fondamentales : fabrication, transport, distribution, et
service. Chacune de ces activités est présente dans le secteur de l’information
documentaire :
• à la fabrication, correspondent les dossiers thématiques, les
bibliographies etc. ;
• au transport, correspond par exemple le prêt inter ;
• à la distribution, les courtiers documentaires, les serveurs de banques de
données ;
• et au service correspond le comptoir de prêt etc.
0.2. LE SERVICE D'INFORMATION COMME SYSTEME
Le service d'information est un système, mieux un système ouvert comme le montre le
tableau qui suit:
Ordre Système ouvert Système fermé
Physico-chimique bougie allumée bougie éteinte
Biologique cellule vivante cellule morte
Un système ouvert est en interaction constante avec son environnement pour maintenir
ses caractéristiques systémiques.
C'est aussi vrai pour le service d'information qui, en tant que système ouvert est obligé d'être
en interaction avec son environnement pour sa survie, et surtout pour légitimer son existence.
Pour certains éléments de l'environnement, l'entreprise n'a aucune maîtrise; ces éléments
constituent ce qu'on appelle le macro-environnement ou environnement externe, constitué du
PEST: environnements Politique, Economique, Social, et Technologique.
Faire le diagnostic de sa situation, consiste pour le SID à classer ces éléments en :
Opportunités et Menaces, selon le modèle suivant:
Eléments Opportunités Menaces
A
B
C …….
4
Exemple:
- Quand on observe l'environnement social des PVD, il y a tendance à l'occidentalisation:
menaces ou opportunité pour tel ou tel SID?
- L'environnement politique: dans la plupart des discours des politiques, le concept de NTIC
apparaît: menaces ou opportunités pour tel ou tel SID?
La décision politique d'implanter un aéroport à NDIASS (CR située à quelques kms. de
Dakar), est saisie comme une opportunité pour beaucoup d'hommes d'affaires, ce qui a
entraîné une intense spéculation foncière en direction de cette zone
Par contre, le SID peut influencer certains éléments de l'environnement: ce sont ceux surtout
de l'environnement interne, qu'il peut classer en Forces et en Faiblesses pour faire le
diagnostic, suivant le modèle suivant:
Eléments Forces Faiblesses
A
B
C
……..
On parle aussi de la méthode ou de la matrice SWOT
Remarque: Dans l'étude de l'environnement ne pas oublier l'environnement concurrentiel ou la
concurrence.
Il existe deux sortes de concurrence: la concurrence directe, facilement détectable, et la
concurrence indirecte plus difficile à détecter.
Exemple : il y a bien une concurrence entre la construction et l'industrie automobile; entre le
mariage et l'automobile etc.
Les concurrents visibles d'une bibliothèque sont les autres bibliothèques etc.
Mais il est largement admis que les musées, le cinéma, les stades, la plage sont en
concurrence avec les bibliothèques (publiques).
0.3. LE SERVICE D'INFORMATION ET LA RELATION D'ECHA NGE
L’idée centrale du marketing repose sur la relation d’échange : partout où elle existe, on
peut appliquer les principes du marketing pour la rationaliser.
Ici la relation d'échange est surtout de type social, d'où le concept de marketing social
(communication sociale) http://www.socialinfo.ch/cgi-bin/dicoposso/show.cfm?id=484
5
Les exemples suivants montrent que la relation d’échange dépasse le cadre commercial, où la
vente ne représente qu’un exemple d’expression de la relation.
Source : Adapté de : Diane Mittermeyer, Le marketing de l’information, une approche
tripartite : décideurs-gestionnaires-clients, Actes du séminaire international sur le marketing
de l’information, Tunis, 4-6 mai 1992.
Face à la diversité des transactions, certains auteurs ont préféré le concept de contrat à celui
de prix trop restrictif. En effet, le contrat peut être le support adapté à toute transaction :
commerciale, sociale, éducative, politique, religieuse…La cinquième transaction (entre le
citoyen et la police, voir fig. ci-dessus) comporte une nuance de taille et reflète mieux la
situation vécue par les SID. Le citoyen ne paie pas directement les taxes à la police, mais à
une partie C (troisième partie) qui peut être le Gouvernement. En d’autres termes, ce n’est pas
le citoyen qui finance les services de police mais le Gouvernement. De même, dans les SID –
ou en tout cas la plupart – l’utilisateur n’est pas celui qui finance. En conséquence, pour les
SID, il faut développer un double marketing, dont l’un est orienté vers le public et l’autre en
6
direction de l’organisme de financement (la tutelle). En réalité, ces deux approches ne sont
pas indépendantes, car un important taux de fréquentation du SID peut entraîner le soutien de
l’organisme de financement et/ou l’organe de tutelle. Il est donc impératif que le gestionnaire
du SID identifie avec précision les composantes de la transaction multiple avec lesquelles son
service effectue des échanges.
En ce qui concerne un Centre National de Documentation (CND) on pourrait identifier les
éléments suivants de la transaction :
Source : Adapté de : Diane Mittermeyer, op. cit.
Un autre scénario concerne le domaine de l’éducation :
8
Un dernier scénario sera consacré à un SID évoluant dans un milieu d’entreprise à but
lucratif :
Source : Adapté de Diane Mittermeyer, op. cit.
Malgré la multiplicité des transactions et des parties, il faut toujours avoir à l’esprit que
le marketing est un processus d’échange volontaire de valeurs. Chaque partie n’échange que
quand elle se sent concernée ; c’est le vrai rendez-vous du « donner » et du « recevoir ». En
tant que processus, le marketing suggère une remise en cause constante de la démarche,
notamment par l’audit marketing, et non une solution définitivement trouvée. Dans la relation
d’échange, l’utilisateur reçoit du SID en général, l’accès à l’information documentaire. En
retour, il contribue au financement de ce dernier par les impôts qu’il paie (même s’il ne
l’utilise pas !), par les droits d’inscription…etc. L’utilisateur supporte aussi d’autres coûts
dont l’estimation est plus ou moins délicate : énergie, temps d’attente, transport…etc. Certains
9
centres de recherches sont évalués par les productions scientifiques de leurs membres, qui
supposent en général l’existence et l’utilisation de leurs SID. Aux Etats–Unis, l’importance
des SID entre en ligne de compte dans l’évaluation et la cotation de certaines universités. Si
l’utilisateur et les SID se retrouvent dans la relation d’échange, en général, ce sont les
organismes de financement (tutelle) qui ne voient pas clairement la rentabilité de leurs
investissements (locaux, salaire, etc.), d’où l’importance de la vision tripartite du maketing :
utilisateur-SID-tutelle , par laquelle le responsable du SID doit convaincre la tutelle du bien
fondé et de l’intérêt de son action, plutôt que de se plaindre constamment de son manque de
soutien, d’intérêt… La reconnaissance ne se décrète pas dans la relation d’échange (l’échange
est volontaire!), mais s’acquiert par l’art de convaincre et par le travail. Dans les PVD, on
peut évoquer beaucoup d’arguments en faveur des SID : participation au développement
économique et social par l’alphabétisation de la population, à la démocratisation de la culture,
à l’intégration de certaines minorités, à la mise à niveau et à la formation permanente des
chercheurs et utilisateurs divers etc.
0.4. LE SERVICE D'INFORMATION ET LA QUESTION DE L'I MAGE
La plupart des études révèlent qu'avoir un Nom et une image sont des préalables
nécessaires à toute action de valorisation. En effet, « le nom est la première image; (…) toute
communication commence par le nom. Ne pas avoir de nom, c’est le degré zéro de la
communication ; donner un nom est le premier acte »[1]
Pour ce qui est de l’image de marque, c’est une machine : elle produit des ventes[2] ;
quant à l’identité, et parlant du monde associatif, Eric Dacheux précise qu’il ne souffre pas
d’un ‘’déficit de communication’’, mais d’un ‘’déficit d’identité’’. Or, « pour reprendre les
idées de D. Wolton, tout en plagiant J. P. Sartre : l’identité précède la communication »[3].
0.4. 1. Le nom
Les résultats des recherches menées dans les PVD montrent qu’il y a une différence très
nette entre le nom officiel des SID (quand il existe) tel qu’il apparaît dans les documents
officiels et leur nom familier, c’est-à-dire celui qui est connu et utilisé en priorité par le
public. Du fait de sa complexité relative, le nom officiel est même parfois ignoré par les
responsables des SID, et presque totalement inconnu des usagers, même internes au service.
L’usager utilise indifféremment les expressions : « aller à la documentation », « aller aux
10
archives », « à la bibliothèque » pour parler de son activité envers les structures
d’information. Ce qui appelle les remarques suivantes :
- la division classique de la profession en trois branches : documentation, archives et
bibliothèque ne préoccupe pas à priori l’usager alors qu’un débat interminable s’instaure
autour de cette question entre les professionnels de l’information documentaire. A ce sujet,
Yves Courrier attire notre attention à travers les propos suivants : « l’unité professionnelle ne
devrait pas être mise en cause, si l’on admet que tous les professionnels de l’information
documentaire sont chargés de la même mission : mettre l’information à la disposition des
utilisateurs »[4] ;
- les SID ne semblent pas comprendre l’enjeu du nom dans le dispositif de
communication. Aussi, plus le nom est court , simple, plus il devient facile à retenir, familier
et affectif pour l’utilisateur. Ainsi, les organisations qui ont un nom relativement complexe
ont réussi à imposer un sigle simple : Unesco, Onudi, Fao etc. Il est à noter que certains sigles
se prêtent plus facilement à la lecture (Unesco) que d’autres (Cnls : Comité National de Lutte
contre le Sida), d’où on assiste très souvent à certains ajustements sur les sigles avec comme
résultats:
- maintien du sigle alors que le nom développé a changé ; ou que le nom ne correspond
plus à l’objet pour lequel il a été créé ; exemples : IFAN (Institut Fondamental Français
d’Afrique Noire, devient Institut Fondamental d’Afrique Noire) ; le franc CFA (Communauté
Française d’Afrique devient Communauté Financière d’Afrique) ; ORSTOM (Institut
Français de Recherche Scientifique pour le Développement en Coopération) ; IRD (Ex
ORSTOM)
- appauvrissement du sigle ; exemple : RESADOC : Réseau Sahélien de
Documentation scientifique et technique ; FTQ : Fonds de solidarité des Travailleurs
Québéquois.
- modification du sigle:SIDA (Service d'Information de Documentation et Archives)
devient SINDA
La suppression des points dans les sigles de manière à faciliter la lecture est aussi une
forme d’appauvrissement. « A specific name for the information service is of paramount
importance in company culture and it must be a name which lends itself to use in the way that
11
Personnel, Accounting, Purchasing and Marketing might.(…) ‘’The information unit’’ or ‘’the
information centre’’ or ‘‘the library’’ implies place ; find a new name, at least lose the ‘‘the’’
as quickly as possible. If inspiration fails, the company name plus ‘information’ will integrate
the unit more firmly into company culture and Central Information Services would soon
become C.I.S. or the more friendly phonetic sibling, CIS. A name such as CIS also fulfils the
marketing rules on brand names – that they should be easy to pronounce, recognize and
remember »[5].
Il est vrai que le hasard fait parfois la beauté et la simplicité de certains noms, mais il
peut y avoir une part d’initiative, disons un hasard prévu, comme cet exemple : AGIR ou
Association Grenobloise des Insuffisants Respiratoires, où le nom est synonyme d’un verbe
d’action qui lui donne tout un symbole et une puissance. Le Canada a bien compris l’intérêt
du nom et de sa simplicité dans la communication : une simple feuille d’érable symbolise tout
ce qui appartient à ce pays ; les organismes publics ou qui ont la mission de service public
sont désignés par une combinaison simple de leur activité suivie de Canada ou de la
localisation. Exemples : Bell Canada, Hydraulique Quebec etc.
A l’inverse, dans les pays africains, on continue d’employer des noms complexes pour
désigner les services, surtout les ministères, comme ces exemples empruntés du cas du
Sénégal :
Ministère de l’Economie, des Finances et du Plan ; Ministère de la Femme , de la
Famille et de l’Enfant[6], sans compter les changements fréquents d’appellation et/ou
d’attribution que connaissent ces entités administratives. Les SID appartenant à de telles
structures ne peuvent avoir que du mal à faire valoir un nom simple qui communique. A
travers le nom et/ou le slogan, on tente d’atteindre un « plus émotif », un « plus solidarité »,
un « plus expérience et métier », « un plus patrie » etc. comme le montrent les exemples qui
suivent :
- Club Med pour désigner le Club Méditerranéen ;
- « Nous épargnons ensemble et nous prêtons ensemble » ;
- La Sénégalaise de l’automobile ; la Française des jeux et les nombreux exemples
inspirés de l’europe communautaire : l’Européenne des… ;
12
- CBAO fondée en 1864 (expérience ?) etc.
Dans le secteur de l’information documentaire la question du choix du nom est rendue
difficile par l’absence (ou la méconnaissance) d’une figure emblématique pouvant servir de
faire valoir aux services d’information. Les « Instituts Pasteurs », les « Lycées Marie Curie »
etc. ont peu de peine à se forger une image respectable.
0.4. 2. L’image et l’identité
L’image de marque est l’ensemble des représentations tant affectives que rationnelles, qu’un
individu ou un groupe d’individus associe à un produit[7]. C’est l’inventaire des
représentations évoquées par la nomination de cette marque, de ce produit ou de cette
personne. C’est ce qui vient à l’esprit[8]. L’identité est inséparable de l’image : elle reflète ce
que nous sommes réellement, alors que l’image est ce que les autres croient que nous
sommes : « Identity is what one really is, while image only means how one appears to other
people »[9]. Pour A. Etchegoyen, avoir une identité, développer une identité forte signifient
donc que l’entreprise veut être reconnue pour ce qu’elle est à l’extérieur comme à
l’intérieur[10]. L’identité n’existe pas en elle-même sur le papier ; elle n’existe que dans la
conscience des hommes, salariés et /ou clients. Mais elle n’est pas abstraite de l’entreprise
elle-même, de ses lieux, de ses produits, ni de ses hommes. On a pu relever quatre facteurs
clefs pour la constitution d’une identité, tous passant par des points de focalisation de
l’imaginaire. Ce sont : le chef, le produit, les modes de comportement ou les lieux de
production.
La focalisation sur le chef est une évidence dans maintes PME, mais elle ne se limite
pas aux petites structures comme le montre le cas de Michelin.
La focalisation sur le produit est très présente dans l’industrie automobile ou
informatique, comme chez Apple, Peugeot ou Michelin.
La focalisation sur les modes de comportement signifie que dans chaque entreprise, il
peut exister des manières de se comporter considérées comme bonnes ou mauvaises, normales
ou déplacées, des manières de parler, de s’habiller, de se conduire avec l’autre ou de
communiquer. C’est l’acceptation de l’identité qui se rapproche le plus du concept de la
culture d’entreprise. Une identité non partagée est fictive. L’identité ne se décrète pas.
13
Dans les SID des PVD, de telles focalisations sont pratiquement absentes : le produit est
trop général et universel et devient de ce fait anonyme ; les chefs (qui existent rarement du fait
du ‘’one man show’’) sont peu motivés ou sont à la recherche d’autres postes plus valorisants
socialement. Les rares chefs influents du milieu évoluent tous dans les structures
internationales ; les lieux de production sont décrits en termes de « poussière », « stocks
immobiles » etc. ; une manière de se comporter, telle l’exemple du port de la blouse (bleue)
est une façon de dire qu’il faut se protéger contre la poussière.
L’image est une agrégation de quatre facettes complémentaires, dont les deux premières
trouvent leur source dans le service lui-même, les deux suivantes concernent les rapports du
service avec son environnement[11]:
- une facette objective, basée sur des éléments concrets du service tels que secteur
d’activité, taille, lieu, performances, fonds, bâtiment etc. ;
- une facette subjective ou affective, sans fondement rationnel ; elle est par définition
plus difficile à maîtriser et plus tenace. Elle s’appuie parfois sur un souvenir, un événement
passé, la personnalité d’un directeur, d’un fondateur, ou encore un lieu, accueillant ou fermé,
ou un personnel serviable ou revêche…en un mot, c’est ce que l’on appelle la réputation dans
le langage courant. Par exemple on imagine mal les restaurants du cœur sans Coluche,
Médecins du monde sans Bernard Kouchner, l’Institut Curie sans Marie et l’Institut Pasteur
sans Louis… ;
- une facette projective qui relève de l’image de lui-même que le service projette sur son
environnement, qu’on lui prête ou qu’il est censé incarner. Un SID peut bénéficier d’une
grande considération par le fait qu’il valorise ceux qui l’utilisent ou le financent ;
- une facette associative : une organisation reçoit de son environnement une image qui
s’associe à la sienne. En effet, elle profitera ou subira la réputation de ses utilisateurs, de sa
structure de tutelle, de son lieu d’implantation…
De leur côté, M. Boyer et P. Viallon considèrent qu’en plus du nom, chaque entreprise a
plusieurs images, qu’elle le sache ou non[12] et qui sont :
- l’image cognitive. Le produit, l’entreprise, ..sont-ils connus ou pas ? par qui ? sont-ils
confondus avec d’autres ? autant de questions si l’on sait que l’homme juge ce qu’il découvre
14
par rapport à ce qu’il connaît déjà ; l’image cognitive ne coïncide généralement pas avec
l’image rêvée ;
- l’image repérable. Elle correspond à la place qu’occupe le service par exemple dans la
littérature avec ou non des signes classant, etc. ; c’est la notoriété mesurable. Le logo et
l’intensité de sa diffusion ont ici une importance toute particulière, par l’effet qu’il exerce sur
la mémoire visuelle. Le repérage peut concerner les erreurs géographiques, visuelles ou les
attributions abusives : Prisunic, Monoprix, et Uniprix ; Paco Raban et Marco Polo ; Adidas et
Abibas etc. ;
- l’image rêvée. Un nom, une vision, un objet sont un « potentiel évoqué ». Connaître
l’image rêvée est essentiel, mais difficile ;
- l’image voulue. Elle est obtenue en faisant l’inventaire des documents diffusés par
ceux qui ont voulu par le passé faire connaître la structure, promouvoir ses attraits, ses
infrastructures etc. Rassembler ces documents en un dossier est donc un préalable ;
- l’image consensuelle. Elle émane de ceux qui portent le nom du lieu, qui l’habitent,
qui travaillent dans l’entreprise. Leur avis est nécessaire pour toute proposition d’image, voire
tout changement de nom ;
- l’image réelle. C’est celle qui correspond à la facette objective évoquée plus haut,
c’est-à-dire à l’inventaire de l’existant ;
- l’image perçue ou vécue. Elle est plus importante pour le service à l’usager que pour la
stratégie de communication. Ce niveau de vécu immédiat peut être obtenu par un
questionnaire à posteriori.
Selon les mêmes auteurs, l’image tourne autour de trois critères : la qualité, la puissance
et l’activité[13] :
- la qualité : elle implique la difficulté à communiquer avec des publics différents avec
un message unique. Ainsi, si l’on cherche à faire venir davantage d’enfants dans les musées, il
faut savoir qu’on s’adresse à deux publics : les enfants, c’est-à-dire les prescripteurs et les
parents qui sont décideurs. L’action de communication aura pour but de provoquer le dialogue
entre ces deux groupes. Aux enfants, on fera valoir une image des musées différente de celle
15
qu’ils ont jusqu’ici, c’est-à-dire ennuyeux, poussiéreux, tristes et qu’ils peuvent devenir pour
eux un terrain d’aventure, de mystère, d’amusement, d’histoires attrayantes à découvrir.
Quant aux parents, on leur montrera l’intérêt éducatif des musées en insistant sur leur côté
économique par rapport au cinéma[14] ;
- la puissance. La puissance de l’image est directement liée à la taille de l’émetteur, à
son pouvoir financier, mais aussi à d’autres paramètres : l’histoire, la situation géographique
etc. « Tout le monde sait ce qu’est le Club Méditerranée, mêmes ceux qui ne sont jamais
partis ‘avec lui’ en vacances. (…) Sans avoir un centime à débourser, le Maroc est connu.
Qu’en est-il de la Mauritanie ? »[15] ;
- l’activité. Sans une activité intense de la part de l’émetteur, l’image (d’un produit) peut
être faite de préjugés et de stéréotypes : l’Afrique, c’est la danse, la faim, les guerres
tribales…Par contre, il est difficile de ne pas avoir une image claire d’Eurodisney grâce aux
publicités, affiches et spots, articles, émissions et films, relayés par des partenaires.
0.4. 3. Exemples de représentations populaires d’image
Pour le citoyen moyen des pays développés, l’image de l’Afrique, quand elle est
heureuse, renvoie à la danse, à l’accueil (téranga au Sénégal), etc. Le rythme appartient à
l’Afrique, l’harmonie à l’Occident dit-on souvent pour caractériser cette situation. Quand elle
est moins heureuse, l’image de l’Afrique renvoie à la famine, aux guerres tribales etc. Le rôle
des médias occidentaux est ici déterminant dans ces créations d’image. Pourtant, comme le
note J. Chaminade, « le continent africain est un manteau d’Arlequin, tout comme l’Europe ou
les Etats-Unis (où l’on parle 345 langues et où paraissent, chaque jour, 9000 quotidiens…). Il
n’y a pas ‘‘l’Afrique’’, mais des nations africaines très diversifiées, tantôt aisées, rarement
riches, plus souvent pauvres »[16]. Dans le Monde (du Jeudi 2 octobre 1997, p 9) on pouvait
relever : « Pour certains, l’Afrique n’en finit pas de partir à la dérive. La guerre, la famine,
l’illettrisme, l’insalubrité seraient le lot quotidien de ce vaste continent de 700 millions
d’habitants. C’est oublier que l’Afrique compte plus de 50 pays, dont beaucoup ont retrouvé
le chemin de la croissance et du développement. Le Togo veut être l’un des exemples de ce
renouveau africain : un régime stable et démocratique, une économie libérale dotée d’un code
d’investissement très attractif, un taux de croissance qui approche les 10%, un niveau
d’éducation en progression constante, une longue tradition de médiation sur le plan
diplomatique, une presse libre, des richesses insoupçonnées…Qui sait, par exemple, que la
16
production de phosphates, de fer, de marbre ou d’énergie hydroélectrique est parmi les plus
importantes de la planète ? Qui sait que le port de Lomé est le seul port franc en eau profonde
de la côte ouest-africaine ? Qui sait que le pays offre aux hommes d’affaires une des plus
vastes zones franches du continent ? Oui, ce pays que les connaisseurs appellent ‘la petite
Suisse de l’Afrique’ est aujourd’hui une chance pour les investisseurs, comme pour les
touristes. ».
Le Brésil, est le pays du foot ball, de la danse de la Samba , des belles filles…Qui n’a
pas connu ou entendu le nom de Pelé, et combien sont-ils par contre qui retiennent le nom du
président de ce pays ?
L’Allemagne représente le pays de la « bière, des marks, des grosses voitures et des
culottes de cuir, etc. »[17].
La France , c’est Paris, la Tour Eiffel , les Champs Ellysées etc.
Ces différents exemples ont été donnés dans le simple but de faire prendre conscience
qu’un produit (au sens marketing) offre toujours une image, et qu’il faut alors travailler sa
propre image avant qu’elle ne soit façonnée par d’autres ; d’autant plus qu’il est connu
« qu’un client satisfait en fait part à trois personnes alors qu’un client insatisfait en parle au
moins à dix »[18]. En d’autres termes, les critiques (l’image négative) se colportent plus
facilement que les louanges (l’image positive).
NB: Se rappeler toujours qu'il est plus facile de créer une image que de gommer une
image déjà négative.
0.4. 4. L’image des SID dans le contexte des PVD
Il est rare de rencontrer un professionnel qui n’ait pas eu à faire face à la question : est-il
nécessaire de faire des études universitaires pour gérer des livres ?
L’analyse de la littérature consacrée au thème de la bibliothèque[19] fait ressortir les
concepts comme : cimetière, cathédrale (pour évoquer l’ordre et le silence), poussière,
monument, stock etc. pour évoquer le conservatisme. Luce Kellerman[20] qualifiait cet état
« de manie exagérée de l’ordre et de la conservation (on ne dérange pas les documents ou les
dossiers pour ne pas avoir à les ranger), la concentration de l’intérêt sur le matériel,
17
l’outillage, plus que sur les services aux personnes », qui fait que la bibliothèque peut devenir
alors un lieu fermé, temple du savoir, un espace clos et replié sur lui-même.
L’idée de stock (de documents immobiles et poussiéreux) affecte lourdement l’image
qu’ont les utilisateurs des SID ; ce conservatisme est lui-même favorisé par différents
syndromes [21] :
- le syndrome du cumul : certains documentalistes sont fiers de posséder autant de
volumes, l’importance donnée au nombre étant, pour eux, un critère de qualité ;
- le syndrome de la mémoire : d’autres ont un blocage émotionnel et intellectuel et
avouent le caractère sacré, voire tabou des collections anciennes car il s’agit de l’héritage
humain et de la mémoire du monde. Et de penser, immédiatement, aux plus démunis
d’Afrique ;
- le syndrome de l’âge : on a pu constater que des documentalistes de lycées et lycées
professionnels (français) ont récupéré les vieux fonds des bibliothèques de classe, des
amicales de professeurs ou de parents d’élèves, parfois même le contenu des armoires-
bibliothèques instaurées par la circulaire Rouland du 31 mai 1860. C’est dire la fraîcheur
d’ensemble de ces ouvrages…parfois conservés au bénéfice de l’âge ;
- le syndrome de l’affect : certains documentalistes dans les CDI (français) gardent avec
nostalgie, les très vieilles collections « Bibliothèque verte », « Rouge et or », « Spirale » etc.
parce que « ce que nous lisions, enfants, doit être bon pour la jeunesse actuelle ».
Au total, cette apparente richesse fondée sur la gestion de stocks volumineux de
documents et non sur la gestion de flux ne fait qu’affecter négativement l’image des SID : « la
richesse d’une bibliothèque pouvait l’annuler ? » affirmait Jack Lang qui rappelait la formule
de Renan [22].
0.4. 5. Comment améliorer l’image de la profession et des SID
Les solutions préconisées pour l’amélioration de l’image professionnelle sont
nombreuses, variées et parfois même contradictoires : les bibliothécaires pensent que la
féminisation de leur profession est la cause de leur image négative, alors que le recrutement
de femmes policières devait convaincre d’une volonté d’humaniser l’approche policier-
18
citoyen et d’accroître l’image de marque de l’institution policière[23] ; les bibliothécaires ont
été généralement critiqués d’utiliser un langage technique spécifique pour désigner leurs
outils plutôt que de concepts plus simples, dont les utilisateurs auraient moins peur : les
termes comme « uniterm », « index », « thésaurus » etc. devraient être traduits par « liste » ou
par tout autre terme plus simple pour permettre de familiariser le public avec ces derniers, et
leur accessibilité ; au même moment, les magistrats se plaignent de la dévalorisation des
rituels d’autorité, naguère fondés sur le culte de la forme comme modèle distinctif : « ..Le
style judiciaire classique est ainsi celui qui correspond à une autorité entourée d’un
cérémonial destiné à lui attirer la ‘‘vénération instinctive des peuples’’ (…).
Traditionnellement, le comble de l’excellence judiciaire revient à élever le style judiciaire
jusqu’à une esthétique. L’enjeu étant ici de manifester les signes de l’aisance littéraire qui a
toujours constitué en France un signe de distinction sociale mais aussi, et plus
fondamentalement, de sublimer la dépendance du juge par rapport aux affaires, au monde
profane. Atteindre à l’œuvre d’art, à la ‘beauté géométrique’ écrivait un magistrat, c’est faire
comme si la décision dépassait les exigences sociales ordinaires, c’est transcender un
jugement concret en un bien produit par une intention pure et destinée à la consommation, à la
délectation d’initiés raffinés, capables eux aussi d’échapper à la vulgarité de la lecture
intéressée et productiviste, capables d’apprécier par-delà une solution singulière une question
pure de droit en même temps que la maîtrise des règles les plus désincarnées qui soient :
celles de la forme (…). Les tournures lexicales, les constructions grammaticales sont
traditionnellement appréciées d’après leur performance juridique mais aussi en vertu de leur
correction littéraire. Non seulement la Cour de cassation a entendu faire de l’hyper-correction
formelle une tradition et une distinction, mais elle a voulu de surcroît exercer un contrôle
formel sur les juridictions inférieures. Il lui est arrivé de casser des jugements pour des
confusions de temps, des approximations de mots, des recours à des locutions familières, des
défauts d’enchaînement logique »[24].
Comme autre contradiction dans la recherche d’image, les professionnels des SID
considèrent la sous-utilisation des SID comme un manque de reconnaissance sociale ; dans le
même temps, les magistrats attribuent la crise de leur légitimité en partie à l’essor des
contentieux de masse : « le modèle sur lequel ils [les magistrats] avaient jusque-là fondé leur
conception de la fonction judiciaire, leur organisation du travail ou encore la stratégie de
classement social est directement mis en cause par un accroissement très sensible des affaires
soumises à la justice, pire, par le développement irrésistible des contentieux de masse (…) qui
19
ne produisent pas de la distinction sociale et ne mobilisent pas les plus nobles compétences
judiciaires (…). A devoir réguler ce type de contentieux où l’exercice de la brillance
professionnelle se révèle plus qu’inutile, déplacé, et où le nombre et la nature des affaires
produisent de la déconsidération sociale (au sein des luttes de hiérarchisation sociale, la rareté
apparaît distinctive et le ‘social’ dévaluant), les magistrats se sentent devenir des ‘ouvriers du
jugement’, des ‘machines à juger’ »[25].
Au delà de ces spécificités (parfois contradictoires), en général pour améliorer l’image
d’une profession, les études s’accordent à retenir les éléments suivants : l’existence d’un code
de déontologie, une formation adaptée, la qualité des prestations, une association
professionnelle dynamique et forte et un service de relation extérieure[26].
Nous avons déjà parlé de la déontologie et des prestations ; les relations publiques
seront abordées plus tard ; il reste alors à examiner ici la question des associations
professionnelles et celle de la formation.
0.5. DIFFERENTES APPROCHES DE LA VALORISATION
A l’origine conçu comme technique adaptée aux seules entreprises commerciales évoluant
dans un contexte concurrentiel, le marketing s’est progressivement étendu à d’autres secteurs,
du moment qu’une relation d’échange s’établit entre une unité et un public, entre un
organisme et ses « clients ». On parle ainsi de marketing social (que d’aucuns qualifient
« d’ennoblissement » du marketing), de marketing politique, etc. pour rendre compte de ces
différentes adaptations du marketing. Selon Philip Kotler, ce mouvement du marketing peut
être divisé en trois grands moments : l’optique centrée sur l’organisation, l’optique marketing,
et sa variante qui prend de l’ampleur et tend à devenir autonome appelé « marketing
sociétal »[27].
0.5. 1. Orientation centrée sur l’organisation
Elle correspond à la période de la révolution industrielle, caractérisée par des marchés
vastes, une demande importante, une clientèle moins sophistiquée et une concurrence si faible
qu’il n’était pas nécessaire d’étudier au préalable les besoins des clients. L’équation à
résoudre par les entreprises était de produire en grande quantité afin de répondre à la demande
du marché. La priorité était donnée à la production et à l’organisation technique. Du coup, les
postes de responsabilité sont occupés par des ingénieurs. L’approche centrée sur
20
l’organisation comprend elle-même trois développements qualifiés de « périodes primitives
du développement du marketing ». Ce sont : l’orientation produit, l’orientation production et
l’orientation vente.
0.5. 2. Orientation produit
L’organisation est convaincue que si le produit est bon, il sera sollicité par le client,
d’où son acharnement à développer de « bons » produits ou « d’améliorer » les produits
existants ; problème symptomatique de cette orientation : la qualité des produits est plutôt
définie par l’organisme.
0.5. 3. Orientation production
La préoccupation de l’organisation est d’améliorer l’efficacité et l’efficience de la
production et de la distribution, pour pouvoir offrir de bons produits aux moindres coûts, car
on considère que c’est la baisse des coûts de production qui est la clé du succès de
l’entreprise : en effet, elle pourra baisser ses prix, donc accroître ses ventes et ses profits.
0.5. 4. Orientation vente
Vers les années trente, avec la dépression, on s’est rendu compte que l’offre et la
distribution du produit ne suffisaient plus et qu’il fallait encore en plus de cela convaincre les
gens de l’acheter, d’où le développement de la publicité et la vente personnelle. Plus tard, on
s’est rendu compte que malgré tout, la décision d’achat appartient toujours au consommateur
quelle que soit la qualité du produit ou la force de persuasion des vendeurs.
0.5. 5. Orientation client ou marketing
Conscient du rôle déterminant du client dans la décision d’achat, on a commencé alors
vers les années cinquante à s’intéresser plus à ce que les clients voulaient et à ce dont ils
avaient besoin. C’est l’avènement de l’orientation client ou marketing qui « consiste à
déterminer les besoins, désirs et perceptions des marchés cibles et à les satisfaire »[28]. Elle
contribue à limiter trois sortes de risques [29] :
- le risque de surproduction, par le biais d’une meilleure connaissance des capacités
d’absorption du marché ;
21
- le risque d’inadaptation du produit au marché, par le biais de l’étude préalable des
besoins et des souhaits des clients ;
- le risque d’un achat ponctuel non renouvelé.
Une variante de l’orientation marketing constitue le marketing sociétal qui en plus des
caractéristiques de son aîné, inclut une préoccupation pour le bien-être du consommateur et la
société dans son ensemble.
Schématiquement, on peut caricaturer les différentes orientations comme suit :
- orientation centrée sur l’organisation : « il faut vendre ce que l’on produit » ;
- orientation centrée sur le marché : « il faut produire ce que l’on vend ».
Et sur des repères historiques [30] :
- 1930 : pas de marketing : « choisissez la voiture de la couleur que vous voulez, pourvu
qu’elle soit noire » ;
- 1960 : le marketing classique : « dites-nous quelle couleur vous voulez » ;
- 1990 : le marketing flexible : participation du consommateur : « voyons ensemble,
quelle couleur est à même de servir au mieux votre objectif, et pourquoi ».
La confusion est pourtant très fréquente entre ces différentes orientations comme le
constatait dès 1980 Alan Andreasen : « a major misapplication of marketing in public service
organizations (particularly libraries) is to confuse a marketing orientation with a selling
orientation » [35][31]. Cela a été repris plus récemment par Kurt Murphy qui constate que
l’analyse du discours des bibliothécaires exprime davantage une volonté « faire des relations
publiques » que du véritable marketing[32] tandis que Ken Bakewell écrivait que malgré
l’importance du concept pour les bibliothécaires, il est trop souvent mal compris : « too often
it [le marketing] is regarded as a synonym of promotion, publicity or selling »[33]. Les
bibliothécaires auraient donc tendance à avoir une orientation vente lorsqu’ils parlent de
marketing. Pour Maureen Keane, d’autres par contre ont tendance à avoir une orientation
produit : « most librarians are ‘’product-oriented’’ instead of ‘’consumer-oriented’’ »[34].
Théodore Levitt qualifie de « myopie marketing » l’orientation produit ; selon lui, cet oubli du
22
client entraîne une vision à court terme, automatiquement néfaste pour l’entreprise[35]. En
effet, selon R. Darmon, M. Laroche et J. Pétrof « on estime qu’environ la moitié des nouvelles
entreprises (petites pour la plupart d’entre elles) font faillite au bout de deux ans. On attribue
habituellement ce taux de faillite substantiel à la méconnaissance de la fonction marketing et à
sa performance déficiente. La plupart des petites entreprises ont été crées sur la base d’un
produit nouveau ou de la connaissance technique d’une industrie spécifique. La
caractéristique majeure de telles firmes repose sur leur orientation plus marquée vers la
production que vers la satisfaction des clients »[36]. En fait, à travers cette rapide revue de la
littérature, grâce à Réjean Savard, il apparaît que les bibliothécaires n’ont qu’une vision
parcellaire de la question comme l’indique E. Wood : « …they have caught only a part of the
marketing idea »[37]. Le tableau qui suit, devenu une référence classique des spécialistes
francophones, aide à mieux comprendre les nuances qui existent entre les différentes
optiques.
23
Tableau 0.5.1 Différence entre l’approche centrée sur l’organisation et l’approche
marketing en milieu documentaire
Point de départ Approche centrée sur
l’organisation
Approche marketing
Attitude face au client : Ils doivent se satisfaire du
produit
Le SID doit s’ajuster à leurs
besoins
Approche face aux clients : On attend que les clients se
présentent
On va au-devant des clients
Relation avec les clients : Instrumentale (la plus brève
possible)
Relation d’aide et ouverte
Délai pour l’obtention du
service/produit :
Dépend des services
techniques et des acquisitions
Dépend des besoins des
clients
Offre d’un service/produit : Limitée à ce qu’on trouve sur
place
Ouverte sur l’extérieur et
selon l’approche réseau
Innovation : Sert surtout à baisser les coûts
de production
Doit permettre de mieux
servir les clients
Attitude face aux
services/produits :
Le SID offre ce qu’il produit
sans plus
Le SID s’efforce de produire
ce qu’il doit offrir
Evaluation du besoin
d’information :
Limitée : en termes de
documents imprimés surtout
Large : en termes
d’information (audiovisuel,
etc.)
Rétroaction face au service
offert :
En fonction de l’efficience
interne surtout
En fonction de l’efficacité par
rapport aux clients surtout
Source : Réjean Savard. - Principes directeurs pour l’enseignement du marketing dans
la formation des bibliothécaires, documentalistes et archivistes, Unesco, 1988.
0.6. LE MARKETING EST POSITIF
L’analyse des règlements intérieurs des SID laisse apparaître que ceux-ci insistent trop
sur les interdictions que sur les services offerts aux usagers. Ceci a des conséquences néfastes
sur les chiffres de fréquentation ; « beaucoup de non-usagers ou d’ex-usagers mettent en avant
la rigidité des règlements intérieurs pour expliquer leur réticence ou leur déception »[38].
24
Gérard Ermisse conseille justement « d’adopter, là comme ailleurs, un langage positif et de
présenter nos services sous leur meilleur jour. Par exemple, ne mettons pas sans cesse en
avant les interdictions ou les contraintes que nous imposons au public pour des raisons de
sécurité ou de conservation : insistons au contraire sur le service rendu et les facilités »[39].
Le marketing est en effet positif : dans de nombreux domaines, les interdictions font place à
l’éducation. La Sécurité routière l’a compris, qui joue plus sur l’éducation des usagers que sur
les sanctions. Le message de la TAG (Transport de l’Agglomération de Grenoble) est une
belle illustration : « pour voyager avec l’esprit tranquille, n’oubliez pas d’oblitérer votre ticket
sur le quai, avant de monter dans le tram » ; les compagnies d’assurance parlent d’assurance-
vie à la place d’assurance décès ; les femmes de ménage se font appeler « technicienne de
surface » ; le démarcheur est devenu un commercial…L’expérience du pamiblé (pain
composé de 15% de mil et 85% de blé) n’a pas connu de réussite au Sénégal, même si le
Gouvernement comptait beaucoup sur elle pour réduire l’importation de blé qui pèse trop sur
la balance commerciale du pays ; le mil (céréale locale) fait en effet référence à la
consommation de campagne, à la paysannerie et à la pauvreté. Pourtant, le même pain
commercialisé sous le nom de « pain riche » a connu un succès éclatant. Il faut plus que
jamais penser positif dans le domaine du marketing et des affaires en général. « Thinking
today is also thinking positively. We’re living in an it’s possible time. Heart transplants,
landings on the moon, televised pictures from jupiter, laser beams, computers that work in
nanoseconds, are part of our lives »[40]. Dans le même ordre d’idée, des tentatives de création
de nouveaux concepts à la place de bibliothèque/bibliothécaire se font jour : informatiste,
médiateur, ingénieur-documentaliste, veilleur etc. tentent de réhabiliter le concept de
bibliothécaire qui, en plus de ses connotations négatives, ne permet plus de prendre en charge
toutes les dimensions actuelles du métier. Il existe cependant des opposants pour qui, le plus
important réside dans le contenu et non le concept lui-même.
[1] BOYER, Marc, VIALLON, Philippe. – La communication touristique. – Paris : PUF,
1994. – 127p. [p 67]. – (Que sais-je ?)
[2] MATRICON, Claude. – Le système marketing. – Paris : Dunod, 1993. – 510p. [p 264]
[3] DACHEUX, Eric. – Communication persuasive : il faut se passer des agences-conseils !. –
Communication et langage, n° 105, 3ème Trim. 1995, p 29-44 [p 44]
25
[4] COURRIER, Yves. – La crise des services d’information documentaire et la société post-
industrielle. – Colloque AIESI/ALISE ‘’Théorie et pratique dans l’enseignement des Sciences
de l’information’’, Montréal, Canada, 25-26-27 mai 1988, p 333-353
[5] DE SAEZ, Eileen Elliot. – Marketing concepts for libraries and information serv ices. –
[London] : Library Association, 1993. – 145p. [p 62]
[6] Ce Minstère est devenu en juillet 1998, date de la mise en place du dernier gouvernement,
Minstère de la Famille , de l’Action sociale et de la Solidarité nationale
[7] DI SCIULLO, Jean. – Marketing et communication des associations. – Paris ; Lyon ;
Genève : Juris Service, 1990. – 317p. [p 95]
[8] MATRICON, Claude, op. cit., p 174
[9] cité par :DE SAEZ, Eileen Elliot, op. cit., p 109
[10] ETCHEGOYEN, Alain. – Le pouvoir des mots : dictionnaire critique de l’entreprise
contemporaine. – Paris : Dunod, 1994. – 227p.
[11] SALAÜN, Jean-Michel. – Marketing des bibliothèques et des centres de documentation.
– Paris : Cercle de la librairie, 1992. – 133p. [p 104]. – (Collection Bibliothèque)
[12] BOYER, Marc, VIALLON, Philippe. _ La communication touristique. – Paris : PUF,
1994. – 127p. [p 67]. – (Que sais-je ?)
[13] BOYER, Marc, VIALLON, Philippe. _ La communication touristique, op. cit., p 89 et
suiv.[14] DI SCIULLO, Jean, op. cit. , p 62
[15] BOYER, Marc, VIALLON, Philippe op. cit. , p 90
[16] CHAMINADE, Jacques. – Le marketing et les nations africaines. – Revue Française du
marketing, n° 112, 1987/2, p 29-47 [p 46]
[17] BOYER, Marc, VIALLON, Philippe, op. cit. , p 90
[18] DE QUATREBARBES, Bertrand. – Usagers ou clients ? marketing et qualité dans les
services publics. – Paris : Ed. d’organisation, 1996, p 257
[19] CHAINTREAU, Anne-Marie, LEMAÎTRE, Renée. – Drôles de bibliothèques… : le
thème de la bibliothèque dans la littérature et le cinéma. – Préf. de Roger Chartier. – Paris :
Cercle de la librairie, 1990. – 285p
[20] cité par : DARTOIS, Claire. – Approche de la ‘’relation d’information’’ dans un centre
de documentation. – Documentaliste, vol. 28, n° 2, mars-avril 1991, p 63-66 [p 66]
[21] ELOY, Gilles. – Désherbage des documents dans les CDI. - Inter CDI , n° 142, juillet-
août 1996, p 7-11
26
[22] Colloque international sur l’avenir des grandes bibliothèques, organisé par la
Bibliothèque Nationale [de Paris], 30 janvier-2 février 1990 p 255
[23] DAGENAIS, Bernard. – A la recherche d’une image institutionnelle positive pour la
police. – Communication et Organisation, n° 3, mai 1993, p 225-261
[24] BANCAUD, Alain. – Les désarrois des magistrats. – Regards sur l’actualité, n°171,
1991, p 51-69 [p 54 et suiv.]
[25] Ibid. , p 60-61
[26] DAGENAIS, Bernard, op. cit
MEYRIAT, Jean. – Déontologie du documentaliste : énoncé des principes. – Documentaliste,
vol. 28, n° 1, janv.-fev. 1991, p 38-39
MEYRIAT, Jean. – Déontologie : une perception collective ? – Actes de la journée du 6
novembre 1992 organisée par Inter association ABCD sur le thème ‘’Une déontologie :
pourquoi ?’’. – Paris : ADBS Editions, 1994. – 98p.
ROBERTS, Winston. – Conférence inaugurale. – Congrès de Vichy, 11-13 juin 1994. –
Bulletin d’information de l’Association des bibliothécaires français, n° 164, 3ème trim.
1994, p 35-45 op. cit
[27] cité par : SAVARD, Réjean, PAINCHAUD, Mireille. - L’attitude des bibliothécaires-
documentalistes envers le marketing. - Documentaliste-Sciences de l’information, vol. 33, n°
2, 1996, p 67-74 [p 69]
[28] Ibid. , p 70
[29] DI SCIULLO, Jean. – Marketing et communication des associations. – Paris ; Lyon ;
Genève : Juris service. – 317p. [p 22]
[30] GUILLOUX, Véronique. – Technologie de l’information, distribution et marketing
flexibles. – Direction et Gestion des Entreprises , n°138-139, nov. 1992-fév. 1993, p 67-73
[31] cité par : SAVARD, Réjean, op. cit. , p 71
[32] Ibid.
[33] Ibid.
[34] Ibid.
[35] Ibid.
[36] Ibid.
[37] Ibid.
[38] BERTRAND, Anne-Marie. – Bibliothèque municipale : la carte et le territoire. – In :
Bibliothèque et évaluation/sous la direction de Anne Kupiec, avec la collab. de Anne-Marie
Bertrand, Max Buthen, Alain Caraco, [et al.]. – Paris : Cercle de la librairie, 1994. – 197p. [p
27
50]. – (Collection Bibliothèques)
[39] ERMISSE, Gérard. – Les services de communication des archives au public. –
München : New Providence, 1994. – 306p. [p 12]
[40] CRONIN, Blaise. - The marketing of library and information services/édité par Blaise
Cronin. – London : Aslib, 1981. – (Aslib reader services, vol.4) CRONIN,p 297
28
MODULE 1 – LES DOCUMENTS IMPRIMES
Par Antoinette FALL CORREA
Introduction
Les populations que les bibliothèques sont censées servir sont composées de différentes
communautés. La grande majorité de ces communautés n'est pas usager des bibliothèques, et
risque de ne jamais l'être. A moins qu'elle ne se rende compte que la bibliothèque a pour
mission de répondre à tous ses besoins d'information, d'éducation et de culture.
Aussi, ajuster les services offerts avec les besoins réels des populations ressort des
fonctions primaires de gestion de la bibliothèque. La politique d'ajustement s'étale sur 3
paliers.
� Le premier est l'aboutissement d'une phase de recherche. Après avoir mené des
enquêtes on analyse les données recueillies.
� Le deuxième palier correspond à une phase d’élaboration : l’analyse des données
aboutit sur des propositions de service à mettre en place ou des produits à
confectionner.
� Le troisième palier est un moment d’action qui consiste à faire connaître l'offre de la
bibliothèque.
Une offre que la Fédération Internationale des Associations de Bibliothèques et de
bibliothécaires - IFLA - résume en quelques points:
- une information scientifique et culturelle, actuelle;
- une initiation à l’exploitation de toutes les ressources de la bibliothèque : catalogues,
fonds documentaire, outils de références (documents imprimés ou électroniques);
- un service pour malvoyants ou handicapés moteurs;
- une information sur la vie des communautés locales (agenda culturel, sportif ou
autre…);
- des bibliographies thématiques sur demande;
- le prêt des locaux de la bibliothèque pour abriter les rencontres d’associations
communautaires;
- la coordination du réseau du service documentaire au sein des communautés
desservies;
29
- la permanence d’un comptoir de renseignements;
- l’existence d’un fonds documentaire approprié aux besoins des populations;
- la disponibilité de locaux adéquats.
- La disponibilité d’une connexion Internet liée à des services appropriés.
Faire connaître les services offerts par la bibliothèque c’est reconnaître les liens devant
exister entre elle et les communautés qu’elle dessert. Ces liens vont être instaurés et
pérennisés à travers une stratégie de valorisation du patrimoine de la bibliothèque comprenant
les locaux, les collections et les services.
La mise en valeur de l’organisation spatiale de la bibliothèque et les actions
d’animation liées à l'exploitation des collections imprimées constituent les deux premières
parties du présent module prises en charge par Mme Antoinette Fall Corréa. La dernière partie
portant sur les supports non-livres sera développée par M. Karim Diallo.
Toutes les recherches concernant les services de bibliothèque en Afrique montrent que
la première utilisation qui est en faite concerne les locaux. (Malgré le rapide développement
d’Internet au Sénégal, leader dans la sous région, seule 6% de la population utilise ce média).
- C’est un espace d’étude et de travail pour les élèves, les étudiants et même pour les
adultes de la communauté. Ce qui s'explique par l'existence de tables, de chaises, de
lumière, de calme. On y vient avec ses documents, notamment les cours du professeur.
Un espace individuel de travail, à la maison ou à l’école, est un luxe qui n’existe pas
pour plus de 90% de la population scolaire. Population qui représente l’essentiel de la
clientèle des bibliothèques. Les pics de fréquentation de la bibliothèque au moment de
la préparation finale des examens, non pour emprunter des ouvrages et partir, mais
pour trouver une place où réviser ses cours, en est une preuve flagrante.
La population non scolaire va venir pour écrire des lettres, remplir des formulaires
pour eux mêmes ou pour les voisins ; lire les quotidiens dans le calme, etc.
- C’est un espace de rencontre et de détente. Durant les périodes creuses, hors de la
pression des examens, durant le ramadan par exemple, on va à la bibliothèque pour
jouer au scrabble, pour lire la presse ou les Bandes Dessinées…On cherche un
endroit, un abri où
30
- mener ce type d’activités, le plus souvent en groupe. La bibliothèque devient avec les
jeux éducatifs un lieu de rencontre où l’on vient en groupe de la même classe, du
même quartier ou du même âge, ou encore en famille, pour jouer, échanger ou
emprunter un livre juste avant de rentrer à la maison généralement au moment de la
fermeture. Si cette utilisation est ponctuelle chez les adolescents et chez les adultes,
elle tend à devenir constante chez les enfants de l'école élémentaire.
- C’est un espace d’information, on vient à la bibliothèque pour demander des
renseignements concernant tout ce qui à rapport à l’écrit, à l’éducation scolaire, à la
vie culturelle. A la rentrée scolaire, des parents pour la plupart illettrés, il est vrai,
viennent naturellement à la bibliothèque demander à acheter de la papeterie ou des
manuels scolaires. Si la bibliothèque n’en dispose pas, ils s’attendent, au moins, à
recevoir des bibliothécaires l’information requise pour en trouver. On vient aussi se
renseigner sur les inscriptions scolaires, les concours professionnels ou académiques,
quand ce n'est pas pour demander des conseils pour les devoirs, etc.…
Le client à une utilisation de l’espace-bibliothèque qui est sienne et qui ne correspond
pas toujours au dessein du bibliothécaire. C’est pourquoi l’on ne peut réduire la valorisation
de l’espace à la mise à disposition de quelques locaux spécifiques aux activités d’animation
comme par exemple une salle de conférence pour les adultes et un espace "conte" pour les
enfants. Il faut ici penser à une utilisation optimale de toutes les surfaces disponibles pour une
meilleure visibilité de la bibliothèque.
Ce comportement des usagers démontre que la première action d’un programme de
valorisation ayant pour objectif d’augmenter le pourcentage de la communauté qui fréquente
la bibliothèque, est d’attirer l’attention de celle-ci sur l’existence même de la bibliothèque en
tant qu’espace et des possibilités qu’elle offre, avant bien sûr de parler de l’adéquation de son
contenu aux besoins de la population.
1.1 La mise en Valeur de la bibliothèque par l'organisation spatiale
1.1.1 Les bâtiments
La première rencontre du public avec la bibliothèque se fait par la façade du bâtiment.
Le visiteur va continuer, confiant ou circonspect, la découverte des espaces intérieurs pour, à
la sortie, conforter son impression par l’examen des abords extérieurs.
31
Une façade qui, par de larges baies vitrées ou à défaut une simple vitrine, donne à voir
ce qui se passe à l’intérieur – rayonnages aux couleurs vives où sont exposés de beaux livres,
ou des titres accrocheurs – est une invite à entrer.
Lorsque l’on ne dispose pas d’une vitrine sur rue, le hall d’entrée de la bibliothèque
peut être aménagé pour servir d’attrait. L’on y trouvera de belles affiches qui habillent le mur,
des présentoirs avec des livres ou des titres de périodiques qui font l’actualité, ou encore une
natte dans un coin avec un jeu de logo pour le bonheur des tout-petits.
Les matériaux utilisés, la couleur et le style de l’architecture rendent une ambiance
distincte qui influe sur l’attrait du bâtiment. Un style simple à lire, des allées verdoyantes, un
bâtiment à angles droits, des couleurs contrastées, tout cela crée une atmosphère vivante et
calme, une invitation à la détente, au voyage de l’esprit.
A l'intérieur du bâtiment, le visiteur prend conscience d’un calme plus profond. Il est
isolé des bruits extérieurs et trouve là des salles de lecture et de référence propices à l’activité
intellectuelle. Et pourquoi pas aussi, à l’heure du conte, des enfants confortablement assis sur
des nattes et des coussins, subjugués par la merveilleuse histoire qu’ils vivent aussi
intensément que le héros du livre qui leur est lu.
Un patio, jardin intérieur, prolonge la bibliothèque en un espace clos de rencontre et
d’échanges. Est-ce la nouvelle vision de l’arbre à palabre ? De la case des initiés, du bois
sacré ? Avec ses gradins de pierre ou ses banquettes en bois, il invite aussi à la lecture. Une
lecture plus détendue où l’on peut tendre les bras au ciel et se déplier les jambes. Il est clos,
objet d’une surveillance discrète de la part du bibliothécaire, les documents restent sécurisés.
Un escalier intérieur ! faut-il monter ? les marches courtes, donc faciles à franchir
semblent un appel. Pour corroborer l'appel, un présentoir de nouveaux titres, à la forme
originale meuble les pieds de l’escalier.
Prenons les escaliers…Tiens, des adolescents! Dans un espace multimédia. Ils ont des
livres et des écouteurs. C’est une salle d’étude confortable, comme il n’y en a ni à l’école ni à
la maison. La bibliothèque c’est vraiment bien !
Un second point d’information ? il double le principal, situé à l’entrée de la
bibliothèque, et vient rompre le silence des espaces intérieurs. Il est à la croisée de deux
32
allées dont l'une mène à une immense salle de conférence et l’autre à un petit local
pompeusement dénommée « salle polyvalente ».
La salle de conférence, bien sûr, permet les « grand-messes », les grands
rassemblements. Mais la salle polyvalente ? Elle répond aux besoins de la communauté. Elle
va abriter les rencontres des associations locales, les jeunes, les handicapés ou les retraités,
etc. Elle peut servir à des cours d’alphabétisation pour adultes, ce sera la contribution de la
bibliothèque à la lutte contre l’analphabétisme. Elle peut servir à faire de courtes formations
ou du renforcement scolaire pour élèves en difficultés. La bibliothèque ne faisant que prêter la
salle ou au besoin la louer à un prix symbolique pour que toutes les couches de la
communauté puissent en bénéficier.
Ouf ! Voilà notre visiteur rassuré. La bibliothèque est un bien public dont tout le
monde peut jouir sans discrimination.
Il rejoint la sortie, et, n’étant plus impatient de découvrir ce qui se trouve à l’intérieur
du bâtiment, peut maintenant examiner à loisir les abords extérieurs de la bibliothèque.
Première remarque : le tableau d’affichage. Il est surtout utilisé pour les annonces de la
communauté (associations ou individus). Un téléphone public est disponible ainsi qu’un
parking pour automobiles et un autre spécifique aux motocycles avec même des plots de
sécurité (pour enchaîner les mobylettes et les vélos). Pour le confort de ceux qui attendent
l’ouverture de la bibliothèque, ou bien sortent manger leurs sandwichs dehors, il y a deux ou
trois bancs de pierre coquillagé, une corbeille à papier, le tout abrité par des fromagers géants.
Il y est même prévu une aire de jeux avec toboggans et balançoires pour canaliser l’énergie
débordante des petits avant ou après l’heure du conte ou la séance vidéo. A la saison froide,
lorsque la nuit tombe vite, il n’y aura rien à craindre car un chemin bien éclairé conduit
jusqu’à l’enseigne lumineuse qui surplombe l’entrée de la bibliothèque.
Partis de la façade du bâtiment, nous avons accompagné le visiteur de la bibliothèque,
dans les espaces intérieurs, propices au travail intellectuel comme les salles de lecture et
l’espace ‘conte’. Avec lui, nous avons apprécié les différentes formes d’espace
d’échanges: les salles de conférence, la salle polyvalente et surtout le jardin intérieur,
réminiscence de l’espace de rencontre conçu par la tradition africaine. Pour finir, harassés et
comblés sur les bancs qui symbolisent l’esprit d’ouverture à autrui, d’accueil, de
33
disponibilité, fondement de la bibliothèque.
Cependant, on a beau être en Afrique, la seule action des esprits ne suffit pas à
convoyer le message de la bibliothèque vers la communauté.
Il va falloir des méthodes plus directes, telles que la signalisation par exemple. Une
signalisation aussi bien à l’intérieur du bâtiment qu’à l’extérieur, dans l’espace
communautaire.
1.1.2 La signalisation
1.1. 2. 1 Interne
A l’intérieur, le visiteur, devenu lecteur, s’approprie les lieux grâce à une signalisation
qui s’impose dès le service d’accueil et d’orientation. Ce service présente toujours un plan
clair, suffisamment détaillé et facilement lisible, des différentes aires de la bibliothèque. Le
plan peut-être accompagné ou non d’une maquette représentant le bâtiment en miniature sur 3
dimensions. En plus du plan ou de la maquette, à l’entrée de chaque espace physique, une
plaque bien visible en annonce le contenu.
En fait, toutes les indications pratiques sont marquées de façon visible et facile à
comprendre quelque soit la forme utilisée.
- Une forme écrite pour les catalogues et les rayonnages.
- Une forme visuelle pour les tableaux graphiques : des panneaux suspendus au plafond,
fixés au mur ou sur des éléments du mobilier conçus à cet effet.
- Une forme interactive pour les terminaux et les bornes de consultation des systèmes
informatiques.
- Une forme orale pour les postes de renseignement.
1.1.2. 2 La signalisation externe
Elle a pour objet de conduire à la bibliothèque. Aussi des bornes d’annonce émaillent
les principales artères pour arriver au panneau posté à l’entrée de la bibliothèque.
En amont, la bibliothèque sera indiquée dans le plan de la ville ou de la localité, ainsi
que sur les dépliants du Syndicat touristique.
34
Transmettre une image synthétique et facilement mémorisée demeure l’objet de la
signalisation sous ces différentes facettes, pour y arriver, il faut parfois faire appel à des
professionnels capables d’élaborer une signalétique, non seulement efficiente mais de plus, en
harmonie avec le style architectural du bâtiment.
1.1.3 La décoration
Les bas-reliefs de la façade principale, évoquant la marche harassante des esclaves aux
pieds enchaînés; le jeu contrasté des couleurs qui habillent le hall d’entrée : ocre qui rappelle
le sable des dunes environnantes, vert de l’océan qui baigne la presqu’île, rouge flamboyant
du soleil couchant; dans le patio, des sculptures en pierre; tout cela participe au choix
décoratif de l’architecte pour la bibliothèque.
Le long des murs, dans les salles et les bureaux, quelques îlots de surfaces
spécialement traités, recouverts soit de bois, de liège ou d’un revêtement entoilé. Ils sont prêts
à recevoir des tableaux : portraits de grands hommes, pas forcément le président de la
République, art naïf, art abstrait…
Dans le hall d’exposition, des structures mobiles, suspendues aux montants des
rayonnages; des panneaux de grille métallique où s’accrochent des livres ou des objets en
trois dimensions.
Pour arriver à ce résultat, il a fallu en amont penser à laisser 10% des surfaces murales
libres, les réservant à la décoration. Ce qui permet d’agrémenter la vision en coupant
l’enfilade des rayonnages muraux avec des œuvres d’art, des posters ou même des panneaux
d’information.
L’intégration des arts graphiques aux œuvres de l’esprit illustre la plénitude de la
vocation de la bibliothèque en tant qu’espace culturel.
Texte à lire: Gascuel, Jacqueline.- Espaces d'animation.- In:Animation et Bibliothèques.-
Lyon:ENSB, 1984.-60p.
35
1.1.4 La définition des aires d’animation
Le Hall d’accueil : aux dimensions importantes, parfois plus grand que la salle polyvalente,
amorce la présentation des expositions ;,
La salle d’exposition : à la surface allongée, bénéficie de grandes surfaces murales grâce à
des cloisons et des redents (coins saillants). Un éclairage zénithal et des spots orientables
conservent la transparence depuis l’extérieur.
La salle polyvalente : elle est destinée à plusieurs types d’activités.
La salle de conférence/ amphithéâtre : présente un volume unique garantissant une bonne
acoustique et une bonne visibilité d’ensemble, avec une capacité d’accueil modulée en
fonction de la population à desservir.
Les activités qui se déroulent dans les aires d’animation : conférences, réunions, théâtre,
formation permanente, heure du conte etc., n’ont pas toujours de liens avec les collections de
la bibliothèque ; en outre, leurs horaires et leurs modalités de fonctionnement diffèrent des
règles de la bibliothèque. « Elles peuvent avoir lieu en soirée, le dimanche, être payantes ou
placées sous la responsabilité d’animateurs extérieurs ». C’est pourquoi il faut une certaine
autonomie de la bibliothèque dans ce domaine: une position excentrique (extrémité ou aile du
bâtiment). « Une telle solution a comme principal avantage de faciliter une utilisation
maximale de ces locaux : y sont programmées non seulement les rencontres dont la
bibliothèque est responsable, mais aussi toutes celles qui ont lieu à l’initiative d’autres
acteurs culturels.
36
Surfaces des espaces d’animations : mesures indicatives pour les bibliothèques publiques en
France
Espace Objectif surface Population/
Taille
Hall (ou page
d’accueil)
Informations
Sur les activités culturelles
47 m2
169 m2
5000 habitants
150 000 habitants
Aires d’exposition Vulgariser les productions
artistiques
Modulables :
Halls, jardins
Salle, couloirs…
Salle polyvalente Ateliers d’expression,
Séminaires, travail en
groupe
85m2 85 personnes
maximum
Amphithéâtre
THéâtre, concerts, grandes
conférences
(à partir de 300
places ?)
Capacité d’accueil
modulée
Heure du conte Activités avec les petits 33m2 30 enfants
Total des surfaces d’animation par rapport à la surface totale de la bibliothèque :
� 32,5 % pour 5 000 habitants
� 21,8% pour 20 000 habitants
INDICATIFS POUR LES BIBLIOTHEQUES PUBLIQUES EN FRANCE
"La Bibliothèque dans la ville", ouvrage rédigé par le Service des Bibliothèques, sous la
responsabilité de Marie—Françoise BISBROUCK (1) présente des mesures indicatives pour
les espaces d’animation.
Ces programmes prévoient deux points d’appui pour les animations : le hall d’accueil et la
salle polyvalente. Le hall d’accueil est expressément défini comme le lieu où se fait
"l’information sur les activités culturelles" et "où s’amorce une exposition". Sa taille varie de
47 m2, pour une ville de 5.000 habitants, à 169 m2 pour 150.000 habitants. La taille de la
salle polyvalente évolue aussi en fonction de la population, mais dans des proportions
moindres.
37
A ces deux zones principales, s ‘ajoutent d’autres lieux : pour les enfants, l’heure du conte et
l’atelier d’expression ; en liaison avec la discothèque : I’ auditorium ; sans implantation
précise, la salle de travail en groupe.
Le total représente 21,8 % à 32,5 % de la surface de l’ensemble des services publics.
Ce total suit une courbe sinusoïdale : le point le plus élevé, 32,5 %, est celui des villes de
5.000 habitants et le plus faible, 21,8 %, celui des villes de 20.000 habitants. Au delà, il
recommence à croître jusqu’à 25 % (50.000 habitants) pour décroître ensuite. Il est indexé sur
l’importance du public à desservir, mais l’effet de cette indexation est limité par l’existence de
certains seuils, minimal et maximal.
Une salle polyvalente n’est jamais prévue pour plus de 85 personnes (85 m2), une salle
d’heure du conte pour moins de 30 enfants (33 m2). La capacité moyenne de la salle
polyvalente est de 2,23 places par tranche de 10.000 habitants + 9 places de base quelle que
soit la taille de l’agglomération. (Gascuel,1984….)
Par delà des programmes indicatifs très rigoureux, il faut garder en tête toute la diversité des
réalisations, en France comme ailleurs. C’est que la définition des aires d’animation dans un
espace tel que la maison des jeunes, le centre d’éducation sportif et culturel ou le centre
culturel, qui habituellement abrite les bibliothèques publiques en Afrique francophone, repose
sur des objectifs et des ambitions diverses.
L’étude des plans de 5 projets de bibliothèque publique au SENEGAL dans le cadre d’un
atelier de l’Ecole d’architecture de l’Université de Laval (Canada) devrait aider à nourrir notre
réflexion pour amener chacun à répondre à 2 questions principales: où situer les lieux
d’animation ? Quelle importance leur donner ?
38
Plan Gonthier
Plan Audet
Espaces d’animation : � 2 amphithéâtre � 3 salle polyvalente � 4 cour interne
39
Plan Morelle
Plan Virginie Dupont
Espaces d’animation � 2 cour d’entrée � 3 la salle
polyvalente � 4 salle
d’exposition � 7 théâtre
Espaces d’animation : � 1 la salle polyvalente � 2 théâtre � 3 salle d’exposition � 4 accueil
40
Plan Caron Espaces d’animation :
2 amphithéâtre 3 salle d’exposition 11 salle de conférence à l’étage 12 jardin
41
1.1.5 Les activités de promotion
Il manquait un espace culturel à la localité. En voici un. En plus du mérite d’exister, il
possède des atouts non négligeables : des espaces pensés en fonction des populations, une
signalétique appropriée et même l’apport d'artistes plasticiens pour la décoration.
Alors pourquoi le taux de fréquentation est-il en deçà des projections ?
Les trois premiers points du module 1 montrent comment mettre en valeur
l’agencement physique du bâtiment.
La valorisation appartient au fonctionnement quotidien de la bibliothèque. Elle demeure
une action permanente de bonne gestion. Pour trouver une solution au problème du faible taux
de fréquentation, il faut aller au-delà de « bien faire ce que l’on a à faire ». Il faut faire
connaître ce que l’on a fait de bien. Il faut communiquer. Communiquer avec des cibles
précises et des moyens bien définis.
1.1. 5. 1 La campagne de promotion
La communication va se faire à travers une campagne de promotion dont on a défini à
l’avance les objectifs, les contenus, les coûts et les résultats attendus.
Contrairement à l’action de mise en valeur qui, parce que permanente, est souvent
diffuse dans la routine du travail quotidien, la promotion se présente souvent comme une
action « coup de poing ».
A un instant T le bibliothécaire s’arrête pour différentes causes (dont ici, le constat d'un
faible taux de fréquentation), fait le diagnostic de la situation et met en œuvre les solutions
envisagées.
Pour promouvoir la bibliothèque en tant qu’entreprise la campagne de promotion
envisagée peut se donner 3 objectifs
- D'abord faire connaître l’existence et les missions de l’institution aux différents
segments de la population locale
- Ensuite, amener les autorités locales à une reconnaissance officielle de la bibliothèque
- Enfin, situer la bibliothèque dans l’environnement physique de la localité.
42
Pour atteindre le 3e objectif, la localité devra, tout comme pour les autres organismes,
monuments ou places jugés importants, installer le long des principales artères une
signalisation facilement repérable qui facilite le cheminement jusqu’à la bibliothèque. En
général, des panneaux indicateurs où l’on retrouve le nom accompagné du logo de la
bibliothèque et la direction à suivre.
La prise en charge de la signalisation externe de la bibliothèque, par les services de la
municipalité ou ce qui en tient lieu, sera facilitée si le 2e objectif est atteint.
Intéresser les autorités politiques, administratives, coutumières ou religieuses à la
bibliothèque, demande une implication particulière des personnalités représentatives de
l’institution bibliothèque. Il peut s’agir du représentant de la maison mère si la bibliothèque
est sous tutelle. Au Sénégal, le Directeur de la lecture publique par exemple, pour une des
bibliothèques du réseau de lecture publique. Ou le représentant du Recteur pour une des
bibliothèques du réseau universitaire situé hors du campus principal. Il peut s’agir du
président ou des membres du Conseil d'Administration de la bibliothèque. Il peut s’agir du
directeur de la bibliothèque.
Quelque soit l’autorité représentant la bibliothèque, la première démarche à
entreprendre sera d’écrire une lettre pour présenter ou rappeler l’existence et les missions de
la bibliothèque et pour demander une audience. La visite aux autorités se fera avec une
délégation dirigée par le représentant officiel de la bibliothèque accompagné des membres du
personnel et si possible des membres de la communauté, usagers de la bibliothèque.
L’audience devrait se terminer par une invitation à venir officiellement visiter la
bibliothèque. La visite des notoriétés de la communauté à la bibliothèque devra se préparer
avec minutie. Elle pourra coïncider avec une journée " portes ouvertes" par exemple, avec les
journalistes de la presse écrite, parlée et télévisuelle de la localité et même hors des frontières
de la localité.
Un autre volet de cette implication, sera, la présence des responsables de la bibliothèque
aux manifestations de la communauté, qu'elles soient politiques, culturelles, éducatives ou
autres.
43
En ce qui concerne le premier objectif, faire connaître l’existence et les missions de
l’institution aux différents segments de la population locale, un programme spécifique de
sensibilisation devra être élaboré.
Exemples d'activités à mettre en œuvre lors de la campagne de sensibilisation.
- Des affiches présentant la bibliothèque, sur toutes les places publiques, dans les lieux
de rencontre, dans les lieux de passage et même sur les moyens de transport en
commun.
- L'édition d'agendas à distribuer dans les entreprises ou de calendriers dans les petits
commerces et dans les institutions scolaires (associer les logos des entreprises ou des
commerces à celui de la bibliothèque pour couvrir les frais de publication).
- Des dépliants pour les visiteurs (journées portes ouvertes) et à distribuer dans les
manifestations organisées dans la localité.
- Faire diffuser des spots à la radio et à la télévision (proposer des thèmes de travail, sur
les nouveaux titres, sur le contenu de vos animations: expositions, conférences, etc.,
aux responsables des émissions culturelles et éducatives des radios et TV locales et
nationales).
- A l'occasion d’évènements nationaux ou internationaux (journée du livre de jeunesse,
le 2 avril ou du droit d'auteur le 23 avril), proposer des activités en invitant la presse.
- En collaboration avec le ministère de la culture ou de l'éducation nationale, prendre un
stand à la foire du livre.
- Organiser des concours de lecture dans les écoles et dans les associations de jeunes ou
de quartiers.
Conclusion de l’organisation spatiale
La première partie du module 1 s’est évertuée à souligner quelques procédés de
valorisation des espaces
- A travers une" succession cohérente de lieux correspondant à des états d’esprit"
allant ainsi du caractère attractif d’un hall d’entrée animé, au calme reposant
des salles intérieures où l’esprit peut vagabonder sans entrave.
- A travers une signalétique harmonisée au style architectural qui facilite la
lisibilité des espaces.
44
- A travers l’intégration d'œuvres d’art plastique au message écrit que véhicule la
bibliothèque
- Enfin à travers la présentation de divers instruments d’information et de
communication
Une description ramassée peut présenter cette première partie comme l’art et la manière
d’embellir le contenant. Qu’en est-il du contenu ?
Ce sera l'objet de la seconde partie du module 1 qui s’arrête sur la question des
collections imprimées. Elle va examiner comment leur composition, leur présentation dans
l’espace et leur utilisation peuvent contribuer à leur donner une plus value.
2.1 La mise en valeur des collections imprimées
Valoriser l’institution, en tant qu’entité physique, devrait contribuer à faire venir plus
de monde à la bibliothèque. Une fois que cet objectif est atteint, à quoi sert de valoriser les
collections ?
La mission de la bibliothèque même dans les pays pauvres, ne peut pas se restreindre à
fournir à des jeunes, issus de milieux défavorisés, un local, une table, des chaises et de la
lumière pour réviser la leçon du maître. La bibliothèque- surtout dans les pays en
développement- a pour ambition de contribuer à former des hommes et des femmes à « la tête
bien faite » et non pas des usagers à « la tête bien pleine ».
Pour que la bibliothèque ne serve pas seulement à trouver une place pour apprendre par
cœur les cours du professeur, à se faire « une tête bien pleine », la valorisation des collections
aura comme objectif de permettre une exploitation maximale des fonds par les différents
publics de la bibliothèque.
Apprenant de manière autonome en utilisant un plateau de savoirs plus étendu et
diversifié que la seule leçon du maître, l’usager acquiert ainsi « une tête bien faite » comme
préconisé par les préceptes éducatifs de Rabelais.1
-----------------------------------------
1- Rabelais, 1534.- La vie inestimable du grand Gargantua, père de Pantagruel.
45
2.1.1 La composition des collections
Le contenu des collections imprimées devra fournir un plateau de savoirs étendu,
diversifié et approprié aux besoins des différents publics qui composent la communauté
desservie par la bibliothèque.
Il n’y aura pas ici une énumération des différents genres d’ouvrages ou de sujets que
toute bibliothèque doit posséder. Il nous faut juste noter quelques éléments destinés à donner
un plus au fonds de la bibliothèque.
- Prévoir une collection sur la tradition orale et sur la culture locale contemporaine.
- Prévoir un fonds spécial adolescents : avec des collections de romans policiers, de
science- fiction, de techniques et découvertes, de biographies de personnes célèbres
pouvant leur servir de modèles.
- Prévoir un fonds de références disponible en permanence. Ce fonds ne s’arrête pas aux
usuels et autres dictionnaires. Il englobe la totalité des classes de la Dewey dont les
différents items seront acquis en double. , en prévision des prêts à domicile d'une part
et de la consultation sur place, d'autre part.
En fait, ce fonds de référence double la collection entière de bibliothèque.
- Assurer l’actualité du fonds par un renouvellement des ouvrages scientifiques tous les
5 ans et de la fiction tous les 10 ans.
2.1.2- La présentation visuelle des collections
L’organisation matérielle des collections peut prendre deux grandes options.
2.1.2.1 Un regroupement par support
Un regroupement de tous les documents selon leurs supports, donne les documents
imprimés d’un coté, et de l’autre, les non-livres. La seconde option consiste à regrouper le
fonds par thème indépendamment du support. Quelque soit l’option choisie, il faudra que la
présentation visuelle attire la clientèle, donne envie de venir au livre, de le feuilleter, de le
lire. Le mot clientèle est employé à dessein, car il fait référence à la librairie. Le souci majeur
de la librairie est d’éveiller l’envie d’acheter chez ceux qui entrent dans les lieux. Le souci du
bibliothécaire va être de donner à l’usager l’envie d’avancer jusqu’aux rayons, d’en sortir un
46
livre, de le feuilleter et de l’emporter avec lui. Pour que le lecteur qui pénètre dans les salles
de lecture, n’aille pas directement à un coin de table, étaler ses cahiers et y plonger la tête
jusqu’à la fermeture de la bibliothèque.
Contrairement aux enfants de l’école élémentaire, qui par leur comportement
considèrent la bibliothèque comme un lieu de détente et de loisir, la majorité des adolescents,
élèves du secondaire et étudiants, la considèrent d’abord comme un lieu d’étude.
Cette vision largement partagée par beaucoup de bibliothécaires, ne doit pas faire de la
bibliothèque un lieu austère où le visiteur est écrasé par la solennité ambiante quand il n’est
pas repoussé par la tristesse des lieux.
2.1.2.2 L’option « librairie »
Cette option pour la présentation des collections imprimées de la bibliothèque permet
beaucoup de souplesse dans l’aménagement des salles de lecture.
- Eriger des comptoirs, où l’on peut s’accouder, le long des rayonnages de 2m de haut
est une invite à s’arrêter, à lire, à prendre des notes.
- Poser une petite table au détour d’un passage, y empiler quelques ouvrages sur un
thème donné, c'est en faire un îlot, que l’on est curieux de visiter.
- Ne pas oublier de faire un gros clin d’œil aux adolescents en regroupant tous les titres
de leurs collections préférées.
- Pour un réseau de bibliothèque, renouveler régulièrement les titres de chaque
bibliothèque, en procédant à une rotation organisée des fonds. (Faire en sorte qu’en
amont les différentes bibliothèques n’achètent pas les mêmes titres)
- Réserver des emplacements fixes à certains types de collections (les nouvelles
acquisitions, l’actualité littéraire ou scientifique …)
- Augmenter la longévité des ouvrages par un programme de reliure ou de plastification
des ouvrages les plus fragiles ou les plus demandés.
Ces aménagements donnent une plus grande lisibilité aux espaces de lecture. Pour que
l’attrait demeure et que la bibliothèque évolue avec les nouvelles vagues d’usagers, il faut
penser à changer le mobilier et l’aménagement au moins tous les 10 ans. A déplacer certaines
collections, à modifier le fonctionnement des services, etc.
47
La méconnaissance par les populations des services que propose la bibliothèque nous a
conduit à élaborer une stratégie de valorisation qui repose largement sur l’amélioration de la
qualité du cadre et la mise en scène des collections. Ce jeu ayant pour finalité une meilleure
exploitation des ressources de la bibliothèque, la mise en œuvre de relations entre le livre et
un public ciblé.
2.1.2.3 Les activités d’animation
Mettre en place des techniques de médiation qui rapprochent les ressources de la
bibliothèque des publics cibles, c’est faire vivre la bibliothèque par des activités d’animation.
L’objectif étant de faciliter l’accès du lecteur à la collection de livres; de faire acquérir à la
population d’autres habitudes en les invitant à participer aux activités culturelles organisées
par la bibliothèque.
Pour mener à bien une politique d’animation il est indispensable de connaître
l’environnement juridique et politique national de la bibliothèque; d’avoir une connaissance
approfondie de la collection grâce à l’aide de comités de lecture composés du personnel de la
bibliothèque et de partenaires, ou des clubs de lecture réunissant adultes et enfants
périodiquement, chacun présentant le livre qui lui a été confié ; d’avoir aussi une bonne
connaissance du public : âge, taille, intérêt.
En définissant des modalités pour augmenter l’utilisation des collections, la première
action du bibliothécaire sera de préciser les segments de la population qui utilise la
bibliothèque. Ensuite de déterminer les activités d'animation à mettre en œuvre.
Trois groupes principaux utilisent les ressources de la bibliothèque :
- les jeunes adultes composés essentiellement d’étudiants, de lycéens, de collégiens et
autres adolescents ;
- les néo- alphabètes et parfois pour les activités "hors les murs" de la bibliothèque, les
enfants de la rue ;
- les élèves de l'école primaire.
48
a) L'adolescent et la recherche documentaire
Pris en charge par le bibliothécaire de l’école, du centre culturel ou de la bibliothèque
municipale, l'adolescent sera initié à la recherche documentaire. Pour d’abord se familiariser
avec le fonds de la bibliothèque, l’organisation matérielle des collections, les outils de
recherches comme les catalogues on line ou sur fiches, la composition du fonds, les méthodes
de classement des ouvrages, etc. L’initiation lui permet de poser ses propres repères et de se
sentir à l’aise dans la bibliothèque. Après ce premier stade d’initiation. La formation à
l’utilisation des ressources de la bibliothèque peut se poursuivre avec l’étude des ouvrages de
référence, les encyclopédies générales et spécialisées, les différents types de dictionnaires, les
annuaires, les atlas, etc.
Dans un 3e degré, elle s'affine pour apprendre aux futurs étudiants comment procéder à
une lecture en diagonale, à une prise de notes ; comment présenter une liste de références, des
schémas, des diagrammes etc.
Il va s’en dire qu’une telle formation va se faire sur la base d’un programme conçu et
élaboré d’un commun accord entre le bibliothécaire, le corps professoral et l’équipe
administrative des institutions d’enseignement qui accueillent les usagers de la bibliothèque.
Ces programmes spécifiques de formation se déroulent en début d’année académique,
hors de la pression des examens. Il ne peut remplacer un programme général d'animations, qui
comprend, des conférences, des expositions, des rencontres auteurs / public, des journées"
porte ouverte", des concours de poème, des concours de nouvelles, des concours de lecture,
l’heure du conte, des présentations de livres, des jeux de mots, des projections de films, des
clubs de lecture, des récitals de poésie, des lectures théâtrales, etc.
Programme établi en direction des jeunes comme des autres cibles de la bibliothèque et
qui n'oublie pas de privilégier l’oralité dans les zones d’alphabétisation restreinte.
Exemple de plan de formation à l'utilisation de la bibliothèque
Le Plan de Formation à l’utilisation de la bibliothèque : il divise l’enseignement du premier et
du second degré en 5 niveaux et liste les activités de formation pour chaque niveau
49
NIVEAU 3 classe de 6e/5e
Activités à mettre en place : montrer comment
- faire des recherches dans un dictionnaire
- utiliser une encyclopédie générale
- utiliser un index et un sommaire
- utiliser un fichier auteur ou titre
- élaborer une liste de références
- prendre des notes
- sortir l’idée principale ; les mots clés
- lire une carte ; des schémas, des diagrammes
NIVEAU 4 Classe de 4e/3e
Activités : expliquer
- l’utilisation du fichier matière
- l’utilisation du catalogue online
- l’utilisation d’une encyclopédie générale
- l’utilisation d’un dossier documentaire
- l’utilisation d’un atlas
- le mécanisme de la prise de notes
NIVEAU 5 Classe de Seconde
Activités : montrer comment
- lire les périodiques (actualités, disciplines enseignées)
- faire des résumés
- lire en diagonale
- faire une bibliographie
50
- utiliser des dictionnaires spécialisés, dictionnaires de citation, dictionnaires de
nomenclature, dictionnaires bibliographiques, etc.
- faire de la recherche sur Internet
NIVEAU 6 CLasse de Première et Terminale.
Activités : montrer comment
- utiliser des dictionnaires de synonymes
- utiliser des dictionnaires géographiques
- utiliser des dictionnaires du bon usage des langues
- utiliser des bibliographies spécialisées
- acquérir des méthodes de recherche y inclus sur Internet
Cf. Plan de formation à l’utilisation de la bibliothèque. In CORREA A.F- Les programmes
de bibliothèque en milieu Scolaire. Barcelone IFLA : Presession seminar on school
librairies :15-20 août 1993.36p. multigraphiées
b) Les néo- alphabètes et la quête du savoir
Les néo- alphabètes composent le second segment de la population auquel s’adressent
les activités d’animation de la bibliothèque.
En milieu rural, comme à la périphérie des métropoles urbaines, ce ne sont pas les plus
nombreux parmi les usagers de la bibliothèque. Mais c’est un groupe sensible qu’il faut
absolument attirer et maintenir. Nous avons adjoint à ce groupe les enfants de plus en plus
nombreux qui vivent marginalisés dans les coins de mauvaise réputation des quartiers les
plus pauvres autour des villes. Ce sont les enfants de la rue, dont le sort a été rendu public
grâce à l'action de deux grandes organisations caritatives, Enda Tiers-monde et ATD Quart-
monde.
Les organisations de ce type sont à l’origine des écoles de la rue. On les retrouve aussi
dans les ECB, écoles communautaires de base, qui essaient de récupérer tous les enfants non
scolarisés dans le circuit officiel, quel qu’en soit la cause.
51
La bibliothèque doit faire sienne le credo de ces organisations.
« Savoir, c'est avoir la conscience d'être quelqu'un,
pouvoir donner une signification à ce que l'on vit, à ce
que l'on fait, pouvoir s'exprimer. Savoir, c'est
avoir une place dans le monde, connaître ses racines, se
reconnaître d'une famille, d'un milieu. Savoir, c'est vivre
des expériences dont on ne sort pas humilié mais fier.
Un tel savoir est la condition fondamentale de toute
promotion, de toute vie humaine digne d'être vécue.
Il est donc le tout premier partage qui nous est
demandé: ni le social, ni le spirituel, ni aucun contenu
humain ne peut être accueilli par l'ignorant. »
Nous avons rassemblé ces deux groupes de population - néo- alphabètes et les enfants
de la rue, car ce sont des « aspirants » au savoir – des aspirants dont la quête ne repose pas sur
des pré-requis installés par l’école occidentale.
Il faut que la bibliothèque les apprivoise d’abord, en intégrant dans son kaléidoscope de
connaissances leurs propres pré-requis culturels basés sur le savoir traditionnel africain, le
savoir local, le savoir endogène.
Il s'agit des connaissances accumulées à travers les ans qui existent dans chaque
communauté.
• Ce savoir couvre en général, les domaines de la santé, de l'agriculture, de
l’éducation et du développement des enfants.
• La bibliothèque devra se joindre aux mouvements qui se créent pour la
reconnaissance et la valorisation du savoir local d'une part, et d'autre part organiser
des programmes pour la collecte et la diffusion de l’information sur le savoir local.
En donnant une place juste au savoir local sous toutes ses formes, la bibliothèque
légitime son existence au regard d’une frange importante de la population.
52
La deuxième action en faveur de cette cible consiste à les amener à recevoir
l’information culturelle et scientifique moderne en utilisant si besoin est des procédés
spécifiques comme le « re packaging of information » c'est à dire le ré emballage du
contenu de l’information sous une forme accessible à ceux qui ne maîtrisent pas
l’écrit.
Par exemple la vulgarisation, par voie d'affiche d’une information importante durant les
périodes de diarrhée endémique. L’affiche indique par des schémas simples les différents
gestes à accomplir pour sauver un enfant déshydraté.
A la tête de la direction des bibliothèques publiques au Sénégal dans les années 1975,
M. Raphaël Ndiaye reprend sous forme de diaporama commenté en langues nationales, le
contenu du livre pour enfant de Théodore N. Ndiaye, « le Voyage de Biram ». Ce diaporama
est projeté à de petits talibés non scolarisés qui apprécient beaucoup, car ils ont ainsi
l’occasion de visiter, en compagnie de l’oncle de Biram, chauffeur de camion, les différentes
régions du Sénégal.
Textes à lire
PATTE, Geneviève.- la vie des bibliothèques
gpatte@club-interne
Geneviève Patte, bibliothécaire, a crée La Joie par les livre et l’a dirigée jusqu’en 2001, Elle
poursuit son travail international au sein de l’association Laissez-les lire.
c) Les élèves de l'école primaire
Le dernier groupe ciblé par les activités d’animation à la bibliothèque comprend les
élèves et enseignants de l’école élémentaire.
Pour les élèves, l’objectif est d’améliorer leurs aptitudes en lecture.
Pour les enseignants, l’objectif est de les amener à utiliser de vrais livres avec des
histoires intéressantes pour l’enseignement de la lecture. Le résultat recherché, faire acquérir
le goût de la lecture, peut être atteint soit en agissant directement avec de petits groupes
d'enfants à la bibliothèque, soit à travers un programme plus ambitieux qui cherche à ancrer
53
l'utilisation des ressources de la bibliothèque dans le processus d'enseignement -apprentissage
de l'école.
les techniques d'animation autour du livre
Nombre de techniques aident à atteindre ces objectifs. Elles sont pratiquées par des
bibliothécaires, des conteurs ou des personnes spécialisées dans la lecture. On les désigne
souvent sous le vocable d’animateurs.
Les activités d’animation autour du livre ont pour objet de donner une âme au livre, de
mettre en place une relation entre le livre et le public cible. Pour arriver à cette familiarité
entre le livre et le public visé, il faut soi-même en tant qu’animateur bien connaître les livres
dont on veut parler quelque soit la technique de présentation choisie.
Les animations favorisent la familiarisation du jeune au livre. Il y a animation parce que
la seule présence du livre ne suffit pas, il faut agir avec lui.
Lire des livres aux autres est un moment de plaisir partagé. Un moment d’écoute et
d’échange. Un plaisir dont il ne faut pas exclure les petits. Il faut commencer avec eux le plus
tôt possible. En réalité dans ce domaine, il n’y a pas d’experts. C’est une activité à la portée
de tous ceux qui aiment le livre et les enfants. La meilleure approche étant la simplicité et la
créativité.
Le public cible
En tant qu’animateur, donc intermédiaire entre le livre et l’enfant, nous participons à
l’acte d’éducation – un éducateur qui enseigne à l’enfant à découvrir le livre, mais qui lui
aussi, apprend beaucoup des enfants par l’écoute.
Une bonne introduction des livres et de la lecture aux enfants, doit intégrer la
participation des enfants. C’est pourquoi, il est nécessaire de prendre en compte des facteurs
tels que l’âge, le vécu et l’environnement culturel.
- Entre 0 et 3 ans : il s’agit de dire de façon rythmée et agréable à l’oreille, de petites
histoires illustrées accompagnées souvent de comptines.
- Ensuite vient l’heure du conte jusqu’à 6/7 ans
- Puis la lecture jusqu’à 12 ans et au delà
54
Cependant, il faut éviter d’enfermer les livres dans des tranches d’âge ; il faut donner à
chacun la possibilité selon ses aptitudes.
Le choix des livres
Les qualités littéraires et graphiques sont des facteurs très importants, ensuite
viennent l’intérêt du lecteur / animateur et celui du public potentiel.
- Des livres qui parlent de thèmes universels : la naissance, la mort, la séparation, toutes
choses qui touchent.
- Pas de livres qui présentent la discrimination (raciale, féminine ou contre les
handicapés) comme une situation normale
- Des documentaires simples qui présentent les autres parties du monde.
- Si possible des textes bilingues pour les tout petits : français + langue locale. Sinon
faire une double lecture : présentation de l’histoire en langue locale puis lecture en
français.
La préparation
Consignes valables quelques soit la technique choisie.
Quelque soit le sujet ou le genre, l’histoire que nous voulons partager avec les autres,
doit devenir notre propre histoire. Nous devons la lire plusieurs fois, pour bien la comprendre,
en comprendre le déroulement, les personnages, comme si nous l’avions écrite.
C’est alors que l’on peut la raconter avec authenticité c’est à dire avec des expressions
justes dans le ton, dans la voix et dans les attitudes du corps, que l’histoire soit triste ou
joyeuse, qu’elle fasse peur ou qu’elle fasse rêver.
Cela veut dire que si nous voulons, par notre action amener l’enfant à aimer la lecture,
nous devons nous même être de grands lecteurs, mêmes de livres pour enfants.
- durée d’une séance d’animation: 30 à 45 minutes, au maximum
- avant de commencer à raconter l’histoire d’une manière ou d’une autre, il faut toujours
préparer les enfants par une sorte d’activité d’éveil qui va capter leur attention vers
vous.
55
- Au cours de la narration, ne pas oublier d’introduire des moments de silence, qui eux
aussi font revenir l’attention des enfants vers le conteur.
La lecture à voix haute
- Pour lire à haute voix, il faut savoir parler distinctivement et être à l’aise avec le livre
choisi (respecter les mots du livre, être face au public).
- L’animateur tient le livre contre sa poitrine, ouvert face au public, à la hauteur des
yeux des enfants, qui peuvent ainsi suivre page après page, le texte et les illustrations.
Il va modeler sa voix pour rendre les différents moments du texte.
- La lecture expressive à haute voix permet aux enfants de partager l’émotion des
personnages et des mots, aiguise leur curiosité, leur fait partager le plaisir de lire un
livre ; elle aide à leur développement mental et les conduit à la lecture.
La Présentation d’un livre
- Ne pas l’apprendre par cœur mais bien connaître son contenu pour en parler à l’aise.
- Poser des questions pour voir si le thème ou l’intrigue est bien compris, répondre à des
questions.
- Expliquer les mots nouveaux et / ou qui semblent un peu difficiles
- Pour les plus grands : 12 / 15 ans. Privilégier les documentaires qui peuvent présenter
un intérêt certain pour le public ciblé.
Le conte
Conter c’est raconter avec ses propres mots. Le livre n’est pas montré lorsqu’on raconte
l’histoire. Pour conter, il faut bien se préparer pour dire l’histoire d’un bout à l’autre sans
support.
Il faut conter avec conviction, comme si c’est vous qui l’aviez écrit, avec enthousiasme
parce que vous aimez l’histoire, avec une voix expressive et une attitude qui accompagne
l’histoire.
A la fin du conte, présenter le livre, montrer les illustrations en feuilletant page après
page. Le conte doit amener les enfants au livre, leur donner envie de lire ou de se faire
raconter à nouveau le livre.
56
En conclusion : on peut dire retenir deux choses :
- Pour être un bon conteur, il faut un don, il faut être doué pour cela.
- Pour être un bon lecteur, il n’y a pas besoin de don particulier. On n’a pas
besoin d’équipement, de matériel pour une grosse mise en scène. On a
seulement besoin d’un livre et d’une grosse envie de rendre les enfants
heureux, heureux de vous écouter. Si vous donnez une âme aux histoires
présentées, elles seront sans aucun doute appréciées par l’auditoire.
d) Programmes d'animation à l'école primaire:
Utiliser les collections de la bibliothèque pour l'apprentissage de la lecture
Textes à lire:
BOTHA, Debbie. Teaching Teachers to teach with books: the experience of READ.- In
Reader Development and Reading Promotion : Recent experiences from Seven Countries
in Africa.- Publication (INASP),
Conclusion du module 1
Pour les pays en développement, maximiser les utilisations de l'espace - bibliothèque,
répond à une demande effective des populations. Partant de ce constat, la première partie du
module 1 a d' abord souligné l'importance d'un cadre adéquat pour la bibliothèque en parlant
de la structure bâtie. Puis elle a décliné les diverses possibilités de mettre en valeur les abords
extérieurs ou les espaces internes.
De la répartition des espaces - entrée, hall d'accueil et d'exposition, salles de lecture, de
conférence, du conte, vidéothèque, etc.- à la signalisation interne comme externe, elle s'est
évertuée à mettre en lumière quelques pratiques ayant pour objectif d'attirer l'attention de
l'usager effectif ou à venir. C'est ainsi que cette première partie du module s’achève sur les
activités à dérouler en vue de promouvoir l'institution.
Le constat évoqué précédemment, ne doit, cependant pas nous amener à réduire
l'essence de la bibliothèque à des murs, un bâtiment, une architecture.
57
L'essence de la bibliothèque repose sur le partage du Savoir. Ainsi que le rappellent les
fondateurs de l'organisation caritative ATD Quart-monde "....le savoir est le tout premier
partage qui nous est demandé: ni le social, ni le spirituel, ni aucun contenu humain ne peut
être accueilli par l'ignorant".
C'est pourquoi la valorisation du patrimoine aura comme fondement de ses actions la
mise en relation d’un public donné avec les collections de la bibliothèque, quelque soit leur
support. La mise en valeur des collections imprimées sera ainsi l'objet de la seconde partie du
module. Dans cette partie, nous nous sommes attelés à attirer l'attention sur les " parents
pauvres" de nos fonds, à savoir, les collections spécifiques aux adolescents, le savoir local et
les références. L'enrichissement de ces fonds et leur exploitation par les publics appropriés
ayant un impact direct sur la reconnaissance et l'appropriation de la bibliothèque comme une
institution culturelle endogène.
La présentation visuelle des collections, le point suivant, aborde une vision "clientéliste"
de la bibliothèque. Il faut comme à la librairie" taper à l'œil du client" pour qu'il entre et
ressorte avec un livre sous le bras. Le dernier point propose des activités d'animation autour
du livre avec à l'appui des expériences menées au Sénégal et en Afrique du Sud. Ces
expériences révèlent que la mise en relation entre les collections et le public repose en premier
lieu sur la volonté d'agir, l'expertise s'acquérant avec la pratique. Une pratique fondée sur un
programme étudié et planifié de concert avec l'ensemble des parties prenantes et qui va se
justifier par l'évaluation des impacts. Car la valorisation du patrimoine, par les activités de
promotion ou d'animation, demeure un volet de la gestion des services de bibliothèques.
58
MODULE 2 – LES NON-LIVRES
PAR ABDOU KARIM DIALLO
INTRODUCTION
Les modules précédents vous ont permis de comprendre :
- le concept d’animation
- la pédagogie de l’animation
- l’animation et la diffusion des connaissances
- où situer les activités d’animation dans une bibliothèque.
Le présent module a pour objectif le « comment faire concrètement une animation en
dehors de « l’espace-livre » : du « support-livre » ; comment donner à voir, « donner à
entendre », enfin comment « instaurer le dialogue avec le public ».
Certains esprits curieux ont déjà eu l’occasion de buter sur le terme proxémique, créé il
y a quelques années par le père fondateur des travaux sur l’espace et la communication (cf
Bibliographie en fin de module). En tant qu’étude des systèmes d’appropriation culturelle, la
proxémique entretient d’étroits rapports avec le processus langagier : les réunions, les
plateaux de télévision, les conférences, interviews, tables rondes, congrès et expositions, etc.
rentrent dans le cadre de ce que l’on peut appeler « les manifestations orales ».
2.1. L’ANIMATION AUDIOVISUELLE : PROPOSITIONS D’AN IMATIONS
Rappelons que l’animation consiste à donner vie au document audiovisuel dans la
bibliothèque médiathèque, pendant toutes ses heures d’ouverture, avec l’ensemble des
moyens dont dispose l’établissement. Son objectif est de déclencher la curiosité des lecteurs,
et de leur donner les outils pour découvrir et apprécier l’ensemble d’un fonds audiovisuel
original et spécifique.
Les conditions nécessaires à la mise au point d’animations audiovisuelles
59
Le service audiovisuel est partie prenante du projet culturel de l’ensemble de la
bibliothèque. Cependant, le vidéothécaire pratique un métier un peu différent de ses collègues
de l’écrit.
2.1.1. CONNAITRE LE FONDS AUDIOVISUEL
– Visionner des films. Certes, le bibliothécaire ne lit pas tous les livres qu’il
propose. Il a cependant une connaissance professionnelle des auteurs qui lui
apporte des références, et la possibilité de parcourir les ouvrages. Le
vidéothécaire, face à un
– réalisateur et à un titre inconnus, n’a pas d’autre solution que de mettre la
cassette dans le magnétoscope, pour pouvoir ensuite en parler aux lecteurs en
connaissance de cause. La première animation de l’établissement pourrait être
d’organiser des visionnements pour le personnel de la médiathèque.
- METTRE EN VALEUR UNE SELECTION DE TITRES
Il est intéressant de présenter un choix de cassettes sur des tables avec les livres, ou
de constituer une documentation écrite, filmographie thématique, tracts, dépliants. Le
lecteur intéressé demandera au vidéothécaire de plus amples renseignements : là se
retrouve le bénéfice du temps passé à visionner les films ou à rechercher une
documentation. Le vidéothécaire saura alors convaincre le lecteur d’emporter une
cassette inattendue.
– Mettre en œuvre les animations. Le public ne connaît qu’un nombre restreint de
films. Lui donner la curiosité d’en découvrir d’autres demandes du temps. Un
document audiovisuel diffuse dans un auditorium par exemple, doit avoir été
annoncé par une information, être présenté par la personne qui a choisi le document,
se dérouler en présence du vidéothécaire qui sent les réactions de la salle, parle avec
les spectateurs, en tire les conclusions. Le document audiovisuel n’est pas une chose
facile, qui attire à elle toute seule. Il a besoin d’une médiation. L’heure du conte est
un moment traditionnel en bibliothèque. Pourquoi ne pas instituer l’« heure du
film », pendant laquelle le vidéothécaire serait disponible pour écouter, commenter,
être présent autour de la découverte d’images étonnantes ?
60
2.1.2. ORGANISER LA CONSULTATION SUR PLACE
Parfois se pose la question de l’utilité de la consultation sur place, les lecteurs préférant
aujourd’hui regarder tranquillement les films chez eux. Elle est cependant la seule façon de
faire vivre les images sur place, faute de quoi le service audiovisuel ne peut que rester une
entité abstraite dans la médiathèque. On peut en effet feuilleter un livre pour se faire une idée
de son contenu, le magnétoscope et l’écran sont nécessaires pour tester une cassette vidéo.
Des écrans dans la bibliothèque sont donc la première forme d’animation audiovisuelle, ils
concrétisent la présence et la familiarité de l’image animée, incitent à la découverte et à la
curiosité.
Le lieu de la consultation en libre accès sera confortable pour le spectateur, et non dans
un lieu de passage, ou bruyant, ou face à une fenêtre.
L’animation préprogrammée de quelques écrans est stimulante pour l’imagination du
vidéothécaire, et le plaisir de l’utilisateur. Le lecteur curieux peut être surpris, qui tombe sur
des images inattendues au hasard de sa visite. La programmation de tels écrans, pour être
efficace, doit résulter d’une grande connaissance des goûts de son public.
L’ ANIMATION -EVENEMENT
On peut créer un événement spécifiquement audiovisuel, en rassemblant quelques films
forts qui sont présentés sur trois jours, en présence des réalisateurs ou d’autres intervenants,
éventuellement dans une grande salle hors de la médiathèque. Ce peut être sur un thème, ou
la rétrospective d’un réalisateur, ou encore en relation avec un événement de la vie locale, ou
une date historique. À ce moment, ce sont les autres secteurs de l’établissement qui se mettent
au service de ce projet, en présentant des livres, documents sonores, exposition, liés aux
discours tenus par les films. Selon l’implication des partenaires extérieurs, la proposition peut
se déployer sur d’autres lieux : par exemple, un travail préalable sur les films concernés peut
être effectué dans plusieurs classes de lycée.
2.2. L’EXPOSITION
Comment réaliser une exposition
I INTRODUCTION : PARTIR D ’UNE CONCEPTION DYNAMIQUE DE LA BIBLIOTHEQUE
61
Objectif : pour informer – rechercher la qualité, rechercher l’originalité
II CHOIX D ’UN THEME
– faire connaître un fonds inconnu, riche en informations
– l’actualité
III CAMPAGNE D ’ INFORMATION : A L ’ INTERIEUR ET A L ’EXTERIEUR DE LA BIBLIOTHEQUE
IV LA COLLECTE DES DOCUMENTS
– Recherche exhaustive ; dans d’autres unités documentaires, collectivités,
associations ; personnes privées ; les Ambassades
V LA SELECTION
– retenir les éléments informatifs concernant directement le thème
VI LA MAQUETTE
– est essentielle pour estimer l’espace réel à exploiter
VII LE DECOR
– plantes vertes
– objet d’art, drapets, tissu d’ornement, musique, etc
VIII LA SIGNALISATION
– indiquer le circuit à suivre
IX INFORMATION DU PUBLIC (SENSIBILISATION )
– Radio-TV
– Lettres, affiches, cartes d’invitation
X MEMOIRE : INAUGURATION OFFICIELLE
Immortaliser…… (« le livre d’or ») où les autorités politiques, administratives, les
invités de marque pourraient apposer leur impression et signature.
62
CONCLUSION : Les conséquences sur le plan bibliothéconomique :
– connaissance/accroissance du fonds documentaire
– fidélisation, gain d’un public
– mais, attention risque de pertes de documents précieux
2.2.1. PREPARATION D ’UNE EXPOSITION
Exposition (nom de la manifestation) du… au …
Espace : (le lieu)
I. Conception globale
– conseil scientifique (patronné par un directeur renommé)
– architecture/scénographie
– documentation
– missions
II. Travaux
– cimaises (manutention, montage, démontage)
– électricité (dispositif, matériel, câblage)
– menuiserie (socles, mobilier spécifique)
– peintures (fourniture, pose)
– vitrines
– encadrement
– signalétique (panneaux, lettrage)
– éclairage (lumière, installation, matériel)
III. Audiovisuel
– dispositif audiovisuel (équipement, installation)
– parcours sonore
– maintenance
IV. Droits (prendre l’attache du Bureau des Droits d’Auteur)
– droits photographiques
– droits d’exposition
– droits de reproduction
63
V. Régie des œuvres (dans le cas où des objets précieux viennent d’un autre pays)
– transport des œuvres (emballage, convoiement, transport, douane)
– assurances
VI. Sécurité
– dispositifs de conservation (contrôle atmosphérique, etc.)
– alarmes (anti-flamme)
– personnel d’accueil et de surveillance
VII. Publications
– affiche
– catalogue (conception, fabrication)
– petit journal
VIII. Communication
– dossier de financement
– carton d’invitation
– dossier de presse
– mailing
IX. Budget prévisionnel : montant
2.2.2. REALISER UN PANNEAU
POURQUOI ?
Á Pour communiquer le résultat d’une re-
cherche.
Á Pour informer un large public en sti-
mulant sa curiosité.
Á Pour provoquer l’émotion, la réflexion,
en créant un courant d’intérêt.
+ Un panneau est fait pour être vu et lu à
distance.
Comment ?
Á En ne retenant que l’essentiel de votre re-
cherche
Á En sélectionnant un minimum de textes et
d’illustrations pour l’exprimer.
Á En les organisant de façon claire et esthé-
tique sur un fond sélectionné en fonction du
lieu d’accrochage.
Á En prévoyant le matériel et le temps
nécessaire à sa réalisation.
64
À vous de faire…
1)Sélectionneztexteset illustrations
LA dominante du panneau peut être le texte
ou l’illustration
Pas de redondance texte/illustration
25 % du fonds doit rester apparent.
TEXTES ILLUSTRATIONS
- Explications, document historique,
poème…
- Légende accompagnant l’illustration (elle
justifie son choix).
- Photos, graphiques, dessins… : élément
important du panneau ou accompagnement
de texte
- Pour faire voir, suggérer, expliquer,
questionner.
Critères de
sélection
Critères de réalisation Critères de
sélection
Critères de réalisation
- Rapport avec le
sujet
- Brèveté
- Phrases courtes.
- Titres courts.
- Lisibilité : taille des
lettres, titre court
typographie : caractère
droit, écriture
horizontale.
- Légendes écrites dans
le prolongement de
l’image.
- Rapport avec le
sujet.
- Pouvoir
signifiant.
- Caractère
esthétique
- Netteté.
Mise en valeur de
l’illustration par :
- Encadrement.
- Fond de couleur.
- Découpage (contours
d’un mo-nument, d’un
personnage).
65
2) REALISEZ VOTRE PANNEAU EN VOUS AIDANT DE CES EXEMPLES DE COMPOSITION :
POUR METTRE EN POUR RENDRE COM- POUR EXPOSER UN POUR EXPLIQUER
VALEUR UN TEXTE PTE D’UNE LECTURE SUJET ECONOMIQUE, UNE EVOLUTION
OU UNE IMAGE SCIENTIFIQUE LE DEROULE-
MENT D’UN
PHENOMENE
Quelques clés pour réussir :
Lisibilité. Plan apparent.
Clarté des informations.
Présence de tous les éléments importants.
Maquette avant réalisation définitive.
66
2.2. 3. SIGNALETIQUE DE L ’EXPOSITION
a) DISPOSITION DES TITRES
Reprenant le travail de structuration du discours élaboré lors de la phase de
conception, les différents moments de la visite peuvent être signifiés à l’aide de
titres, sous-titres, ou noms de séquence ; ils sont alors disposés de la manière la plus
lisible possible, à l’aide de lettrage contrecollé sur cimaises, pochoirs ou panneaux.
Le titre de l’exposition, ainsi que les dates et heures d’ouverture et de fermeture au
public sont présentés à l’entrée de l’espace d’exposition.
b) ÉLABORATION DES PANNEAUX
Les panneaux d’exposition remplissent souvent un rôle pédagogique auprès du
public. Leur présentation établit un rythme, souligne les articulations, accompagne le
visiteur dans son parcours ; elle met en valeur l’importance des œuvres présentées ou
éclaircit un point que les objets seuls ne peuvent exprimer.
Néanmoins, la présentation de ces textes s’avère délicate, parce que l’on met en
présence deux rythmes différents de découverte : la présence visuelle des objets
saisis par son immédiateté, forme un spectacle qui réjouit l’œil et propose, entre les
œuvres, des liens qui s’organisent selon leur propre système ; en revanche, la lecture
des textes suppose de la part du visiteur un effort de déchiffrage, impose le
stationnement dans un espace qui n’est guère propice à cet exercice. Aussi faut-il
concevoir précisément la place et le rôle des outils didactiques, afin de faire
converger ces deux supports.
Les panneaux doivent donc contenir des informations extrêmement concises ; il faut
épurer le discours, ne retenir que ce qui est essentiel à la compréhension du
parcours ; distinguer les éléments d’information qui ont leur place dans l’exposition
de ceux qui viendront enrichir le discours scientifique.
c) PRESCRIPTIONS TECHNIQUES
– LA SALLE : en fonction des possibilités de l’établissement, de la bibliothèque en ce
domaine et des choix quant à la localisation
67
– LE mobilier : porter son choix sur des mobiliers pas trop lourds, empilables et pliables
(voir « Expovit » google) ; schéma en fin de chapitre.
– LES SUPPORTS : la manipulation des panneaux doit pouvoir s’effectuer sans risque de
détérioration (plastification des panneaux, encadrements, etc ; l’accrochage à étudier
pou le lieu d’accueil (perforations ou accroches disposées au dos des panneaux).
– LA SONORISATION : si la salle n’est pas déjà équipée, on installera de matériel de
sonorisation : amplificateur, petite table de mixage, microphones et câbles
– L’ ENREGISTREMENT : enregistrer la manifestation n’augmente pas énormément les
contraintes techniques, mais permet de mieux profiter de l’opération, par l’archivage, de
fixer un événement éphémère qui, bien souvent garde son intérêt pendant un laps de
temps.
d) La promotion de la manifestation s’effectue par des communiqués et dossiers de
presse, des affiches. Les publications, actes, comptes rendus, bibliographies
apportent une plus-value déterminante. Leur forme envisageable avec l’édition d’un
véritable livre, d’une publication électronique, sur un site internet.
2.2.4. MECENAT ET PARRAINAGE
Il est de plus en plus fréquent que les budgets d’exposition se révèlent insuffisants ;
soumis à de multiples impératifs, les établissements ont de plus en plus de difficultés à
réserver à l’animation des sommes importantes, et il est souvent besoin de faire appel à des
partenaires extérieurs. Les aides sont multiples, et peuvent provenir d’horizons totalement
différents : elles peuvent varier suivant le moment de la programmation et le sujet de la
manifestation, et l’on peut dire qu’il y a autant de partenariats possibles que d’expositions
réalisables : il est donc utile de connaître les filières et les organismes susceptibles d’être
intéressés par un mécénat d’exposition.
Tout d’abord, il faut distinguer deux types de partenariat : le parrainage et le mécénat
proprement dit. Le parrainage se traduit par une collaboration institutionnelle, souvent établie
avec un organisme public de prestige qui confère à la manifestation une reconnaissance
scientifique préalable : il s’agit plus d’une stratégie de communication que d’un véritable
soutien, puisque ce partenariat institutionnel sera annoncé sur les cartons d’invitation et les
publications ; il est rarement accompagné de participation financière, mais reste important à
prendre en compte, car il peut aider à convaincre un sponsor éventuel.
68
Plus intéressante financièrement, la recherche de sponsors est une opération de longue
haleine, qui doit débuter dès la phase initiale de conception si l’on veut lui donner une chance
d’aboutir. Il peut s’agir d’une aide de l’État, dans le cadre des politiques d’aide à la
valorisation de fonds des bibliothèques publiques.
Mais l’on peut également se tourner, avec plus ou moins de bonheur, vers les entreprises
privées, qui parfois mènent une véritable politique de mécénat et consentent des aides non
négligeables à certaines manifestations. Cette recherche est difficile, souvent décourageante,
et il est important de délimiter très scrupuleusement quels sont les besoins à combler et quel
type d’entreprises peut y répondre. On réfléchira donc plus particulièrement aux sociétés
intéressées par les thèmes abordés lors de la manifestation, à celles avec lesquelles on a déjà
travaillé par le passé et qui seraient tentées de renouveler l’expérience ; on se gardera de
solliciter dans une même manifestation deux entreprises directement concurrentes ; on fera
l’inventaire des besoins d’équipement ou de location de matériel qui pourraient être
directement pris en charge par des sociétés privées, allégeant de ces postes un budget trop
serré ; on tentera de contacter la personne chargée du mécénat afin de lui présenter le projet.
Il est donc important de concevoir un dossier de demande de mécénat, afin que le projet
attire l’attention et soit pris en compte. À la fois synthétique et séduisant, ce document doit
présenter l’exposition, décrire assez précisément son contenu ainsi que les thématiques
abordées, présenter une sélection de reproductions d’œuvres présélectionnées, les
collaborations institutionnelles envisagées et, le cas échéant, les autres manifestations
organisées dans ce cadre. Un budget prévisionnel, indiquant les principaux postes de dépense,
doit être joint, ainsi qu’une proposition de partenariat.
69
2.3. LES CONGRES, COLLOQUE, CONFERENCE, SEMINAIRE, ETC.
2.3.1. La société Technicongrès (24, avenue de l’Opéra 75 001 Paris) a une expertise
confirmée pour l’organisation des « manifestations orales » en titre. Elle est connue sur le
plan international car ses experts viennent d’horizons géographiques et de professions divers.
Vous pouvez les consulter sur les questions d’organisation.
La gestion informatisée d’un congrès
L’apport de l’informatique dans le cadre de la gestion d’une manifestation : ses
avantages et ses limites : gestion de fichier, gestion des inscriptions, réservations hôtelières,
comptabilité, gestion de programme technique ou scientifique.
70
Réussir un séminaire
Tout ce qu’il faut savoir pour organiser un séminaire :
Le choix du lieu,
Les séminaires à thèmes :
– Séminaire de remise en forme
Les techniques et matériels d’animation :
– vote électronique,
– vidéo disc interactif…
Les techniques de communication lors de la tenue d’un congrès
La communication entre orateurs et participants.
L’animation de groupes de travail.
Les techniques et matériels facilitant la communication : matériel d’interprétation
simultanée, pupitre à infrarouge, téléprompteur.
La communication entre participants, organisateurs et exposants.
L’information sur le lieu du congrès, le journal vidéo, les journaux lumineux, la vidéo
interne.
Les outils de promotion d’un congrès
Réalisation d’un plan marketing pour promouvoir une manifestation auprès des
exposants, des congressistes, des médias, des organismes officiels…
• l’utilisation du marketing téléphonique,
• les techniques de promotion auprès des médias,
• la constitution et la gestion d’un fichier,
• la création d’un réseau à l’étranger…
La check-List de l’organisateur
Analyse de la liste des différentes tâches à accomplir et des moyens à mettre en œuvre
pour organiser une manifestation.
Une check-list sera remise à chaque participant.
71
L’audio-visuel au service d’un congrès, d’un séminaire
Le rôle de l’audio-visuel dans le cadre de la réalisation d’une manifestation.
Analyse de certaines techniques audio-visuelles que l’on peut utiliser comme outils
d’animation et de la communication.
– la vidéo,
– l’animation laser,
– le vote électronique,
– la visioconférence…
Le voyage parrainé
Parmi les différentes méthodes de stimulation, le voyage parrainé est une des techniques
appelée à se développer. Comment organise-t-on un voyage parrainé et quels en sont les
retombées, les coûts…
L’exposition liée au congrès
Conception et organisation d’une exposition réussie.
Le planning d’un congrès
Le planning informatique et le planning manuel.
Congrès et Média
Collaboration entre journalistes et organisateurs : les règles du jeu.
Le marketing direct
Comment augmenter le nombre de congressistes grâce aux techniques de marketing
direct : fichiers, mailing, téléphone, télex…
Choix du lieu géographique d’un congrès
Recensement des critères du choix
Gestion d’un programme scientifique
Comment réaliser l’équilibre du programme scientifique et en gérer l’organisation.
72
La diététique du congressiste
Analyse des besoins du congressiste et des contraintes de la restauration de groupe. .
L’audiovisuel et les congrès
Support d’information et d’animation : les techniques, les équipements et leurs coûts.
Organisation d’un congrès international
Les techniques spécifiques aux congrès internationaux : promotion, gestion,
communication.
Equipement et aménagement d’une salle
Recherche du confort optimum du congressiste afin de favoriser la communication.
La téléconférence : le développement des congrès.
La psychologie du congressiste
Motivations et appréhensions des congressistes, facteurs qu’il faut prendre en compte
dans l’organisation d’un congrès.
Techniques de communication – Conseils aux orateurs
Les moyens d’éviter la déperdition ou la distorsion du discours.
Diffusion d’information sur le lieu du congrès
Les équipements et les techniques disponibles.
Promotion d’un congrès international
2.3.2. LE PROJET
Manifestation orale (nom de la manifestation) du… au… Espace :
I. Conception
– conseil scientifique (le cas échéant)
– documentation
– missions à définir
73
II. Organisation matérielle
– location de salle (le cas échéant)
– location et/ou installation de mobilier (tables, estrades, chaises…)
– location et/ou installation de matériel de sonorisation, d’enregistrement, de
projection, d’éclairage
– rémunération du régisseur (dans le cas de personnel extérieur)
III. Participants extérieurs à la manifestation
(établissement de contrats ou conventions)
– honoraires ou cachet (selon la catégorie professionnelle)
– frais de transport et de séjour
– droits d’édition et de diffusion, sur papier et/ou internet
IV. Publications (conception, fabrication)
– affiche
– brochure ou dépliant
– actes sur papier et/ou internet (le cas échéant)
– frais de transcription de l’enregistrement sonore
V. Communication
– cartons d’invitation
– communiqués et dossier de presse
– publipostage (mailing)
VI. Budget prévisionnel (arrêté à ………….)
VII. Liste des sponsors
– mécène
– sociétés privées
– organismes scientifiques
74
2.3.3. Comment participer à une manifestation scientifique
Vous souhaitez ou devez, vous-même, participer à une manifestation scientifique. Comment s’y
prendre ?
PRÉSENTER ORALEMENT UN TRAVAIL
POURQUOI ?
Á Pour communiquer le résultat d’une
recherche.
Á Pour introduire un échange, un débat.
Á Pour entraîner l’adhésion d’un
auditoire.
À vous de faire…
Comment ?
Á En ayant prévu une solide organisation
matérielle.
Á En maîtrisant les moyens d’exposition et
d’expression.
Á En gérant le temps.
Á En étant attentif à votre auditoire.
1) AVANT L’ARRIVEE DE VOTRE
AUDITOIRE :
Á Vérifiez votre travail : classement
de vos feuilles, de vos illustrations,
fonctionnement des appareils
(projection – son…), orientation du
tableau, feutres, chiffon,
disposition des tales…
Á Écrivez votre plan au tableau, ou
préparez-le avant sur une feuille
accélérez pour provoquer une action.
Créez des moments de silence pour
laisser reprendre souffle, réfléchir,
apprécier, prendre des notes.
- ton : variez-le selon les sens : passez
de l’informatif au persuasif, à
l’interrogatif, à l’humoristique…
• Le geste : évitez l’immobilité, la
gesticulation : faites des gestes modérés
et significatifs ;
- gestes codés de la communication
75
« papier-board ».
Á Faites quelques exercices
respiratoires pour vous détendre
et réguler votre souffle.
Á Placez votre montre en évidence
sur la table.
2) Tout au long de l’exposé :
Á Maîtrisez les moyens
d’exposition :
• Annoncez le plan que vous avez
transcrit au tableau.
• Commencez chaque partie en
rappelant sa place dans le plan.
Articulez les différentes parties
par des phrases de liaison, des
mots-liens (ex : nous venons de
voir… maintenant…)
• Faites des phrases courtes.
Expliquez les mots difficiles et
écrivez-les au tableau.
• Développez les sigles.
• Commentez les illustrations
projetées avec une règle, sans
les cacher !
Á Maîtrisez les moyens
d’expression :
• La voix : évitez l’uniformité et
les excès :
- volume assez fort pour être
courante (index levé qui invite à
l’attention…),
- gestes qui accompagnent et appuient
le discours (va-et-vient de la main qui
indique les fluctuations d’une
évolution…).
• Le regard : de lui dépend beaucoup
votre contact avec l’auditoire :
- regardez l’ensemble de votre public
en arrêtant vos yeux tantôt sur l’un
tantôt sur l’autre.
- utiliser l’expression de votre regard
pour accompagner vos paroles :
émotion, perplexité, conviction…
Á Gérez votre temps :
• Tenez compte du minutage inscrit sur
vos fiches.
• Ne vous laissez pas interrompre par des
questions.
• En cas de retard, raccourcissez une
partie plutôt que de supprimer la
conclusion.
Á Soyez attentif à votre auditoire
• Maintenez son attention en éveil en
variant vos moyens : débit, ton.
• Ménagez un temps disponible pour ses
questions et vos réponses.
76
audible mais pas forcé.
- Débit : trop lent il ennuie, trop
rapide il noie ; faites-le varier :
ralentissez pour expliquer,
PRÉPARER UNE COMMUNICATION ORALE
Pourquoi ?
Á Pour passer d’un travail écrit à une communication orale.
Comment ?
Á En reformulant votre sujet en vue d’une communication orale.
Á En prenant en compte l’auditoire auquel vous allez vous adresser (attentes – niveau – comportement).
Á En organisant sur un support adéquat l’essentiel de votre communication.
Á En chronométrant la durée de chaque partie de votre exposé.
À vous de faire…
1) Relisez votre sujet et posez-vous les questions :
Á Quelles informations, Á En combien de temps ?] ----- Que dois-je transmettre à mon auditoire ?
Á Avec quels moyens techniques ?
2) Pensez à votre auditoire :
Á Le sujet est-il nouveau pour lui ? [Précisez bien le sujet dans l’introduction.
Á Comment va-t-il se repérer dans votre exposé ? [ Faites un plan : vous l’annoncerez dès le
début de votre communication.
Á Comment soutenir son attention dans un passage [ Songez à accompagner la parole par un
Plus difficile ? schéma, une illustration…
77
Á Aura-t-il le temps de noter telle donnée importan- [ Prévoyez des silences dans votre chrono-
te ? métrage.
Á Serez-vous audible ? [ Entraînez-vous à parler lentement et d’une
voix claire. Répétez les mots et expres-
sions difficiles.
3) Constituez un « aide-mémoire » à partir
de vos notes, des illustrations que vous avez
sélectionnées, du plan que vous avez établi.
Il vous évitera les oublis, les digressions, il
assurera votre parole.
Á Présentation matérielle :
• Utilisez des feuilles simples, écrivez
d’un seul côté, numérotez les feuilles.
• Employez le style télégraphique, les
abréviations.
• Aérez la mise en page : numérotez les
différentes parties et soulignez leur
titre, décalez les sous-parties.
• Repérez avec des couleurs les passages
importants.
• Encadrez les citations, écrivez en
majuscules le nom de leurs auteurs.
Á Contenu :
• Sur la première feuille notez le plan.
• Écrivez l’introduction sur la seconde.
• Une feuille par partie : notez pour chacune lles
subdivisions, les idées principales, les données
difficiles à mémoriser (noms propres, chiffres,
citations…).
• Écrivez la conclusion sur la dernière feuille.
• Notez, par un signe de couleur suivi d’un numéro
les passages, que vous illustrerez et inscrivez le
même numéro en haut à droite de l’illustration
correspondante.
3) 4) Entraînez-vous à haute voix en vous chronométrant,
éventuellement avec un magnétophone.
Á Indiquez sur chaque feuille le temps que vous
prévoyez pour en exposer le contenu.
Á Préservez un temps disponible pour les questions de
votre auditoire et vos réponses.
Á Vérifiez que vos prévisions ne dépassent pas le
temps imparti.
2.3.4. Les imprimeries
Le nombre d’imprimeries, d’ateliers de micro-éditions, de cyber-café, se multiplie
actuellement de façon spectaculaire. Ces structures peuvent vous aider à confecter vos
produits documents parfois à moindre coût Les « annuaires téléphoniques » sont des sources
d’informations. Consultez-les.
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2.3.5. Agenda culturel en Afrique
Á Manifestations culturelles : expositions, conférences, etc.
Cf www.africinfo.org
www.africultures.com
Á Personne ressource : M. Pape FAYE, animateur culturel, Expert dans les techniques
d’animation et de communication à Dakar : [email protected]
CONCLUSION DU MODULE 2
L’ambition d’une animation dans la bibliothèque, dans la médiathèque (secteur livre ou
audio-visuel), on l’aura compris, est d’affirmer la place et le sens d’une offre de lecture
quelque soit le support. À mon sens, il n’y a pas de « mode d’emploi » spécifique à
« l’audiovisuel », mais il y a une sensibilisation, une mobilisation, une volonté de faire vivre
ce média parfois déconcertant et complexe. Proposer à un public de découvrir de nouvelles
formes d’images demande beaucoup d’imagination, d’énergie et de persévérance, mais
permet aussi des contacts et rencontres avec des réalisateurs, des animateurs culturels. Enfin,
l’image animée ou non, langage contemporain par excellence a tous les atouts pour être dans
la bibliothèque médiathèque une force de proposition de projets innovants.
Montez des expositions, faites des conférences, des prises de parole, assistez autant que
possible à des séminaires, colloques et autres. Votre expérience sociale sera les meilleures
leçons. L’animation ne saurait donc se restreindre à de stricts prolongements de collections ou
à leur mise en valeur exclusive, comme en témoigne la finalité civique par laquelle les
bibliothécaires revendiquent un rôle politique des établissements documentaires. L’animation
peut contribuer à faire des bibliothèques (surtout publiques) des lieux de sociabilité et de
rencontre fructueuse, à donner des points de repère ou à alimenter le débat sur les grandes
questions de notre époque. En définitive, l’animation participe à l’affirmation d’une image
légitime de la bibliothèque et de son patrimoine aux yeux de la collectivité.
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BIBLIOGRAPHIE
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Cercle de la Libraire, 1986.- 274 p.
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� DEMBELE, Diango ; KONATE, Augustine.- Lecture à haute voix au Mali : un atelier
animé par Marc Roger.- In Takam Tikou, le bulletin de la joie par les livres, 2002,
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� PATTE, Genevieve et Sigrun, Hannesdottir. Library work for children and young
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pays en développement. Paris, Saur, 1984.
� GASCUEL, Jacqueline.- L’aménagement de la bibliothèque.- In Notre Librairie.-
avril-juin 2002.- No hors-série.- p.33-38
� GASCUEL, Jacqueline.- Un espace pour le livre : Guide à l’intention de tous ceux qui
construisent, aménagent ou rénovent une bibliothèque.- Paris : Éditions du Cercle de
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� GIAPPICONI, Thierry; CARBONE,Pierre.- Management des bibliothèques. -Paris :
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� GUIDELINES FOR PUBLIC LIBRARIES./ prepared for the IFLA section of public
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� QUINONES, Viviana.- Faire vivre une bibliothèque jeunesse : Guide de l’animateur.-
In Takam-Tikou., 2005, No Hors série, 190 p.
80
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Acte du Séminaire IFLA/ALP tenu à Gaborone, Botswana, 20-25 juin 1994.- Dakar :
Bibliothèque-Lecture-Développement, 1996.- 205 p.-(Project report no 8)
� The story : a report on the sub-regional seminar on reading animation .- Bangkok:
Thai IBBY, 1991 .- 81p
� HALL E. T., La dimension cachée, Ed. Seuil, Paris, 1971.
� MOLES A. et ROHMER E., Psychologie de l’espace, Casterman, Paris, 1978.
� MOUCHON J. et al, Espèces d’espaces, Paris, 1982.
� GARNEGIE D., Comment parler en public, Paris, Hachette.
WEBOGRAPHIE
www.technicongrès.ch
www.infoasso-08.org.
www.africinfo.org
www.africultures.co