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REPUBLIQUE DU BENIN
******
MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE
LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE
**************
UNIVERSITE D’ABOMEY-CALAVI
*******
ECOLE POLYTECHNIQUE D’ABOMEY-CALAVI
*********
DEPARTEMENT DE PRODUCTION ET SANTE ANIMALES
************
R A P P O R T
Présenté pour l’obtention du grade de : LICENCE PROFESSIONNELLE EN PRODUCTION ET SANTE ANIMALES
THEME
Parasites du tube digestif des Cichlidés (Poissons, Téléostéens) du
Bénin : cas de Sarotherodon melanotheron Rüppell, 1852 et Tilapia
guineensis Bleeker & Günther, 1862 du lac Nokoué
S O U S L A D I R E C T I O N D E
8eme Promotion
Par :
Georgina AGOLI-AGBO et Prudence KUESSI
Superviseur :
Jacques T. DOUGNON
Maître de Conférences des Universités ;
Enseignant-Chercheur à l’EPAC/UAC.
Année académique 2014-2015
Tuteurs de stage :
Antoine CHIKOU
Maître de Conférences des Universités ; Enseignant-Chercheur à la FSA/UAC.
Moudachirou IBIKOUNLE
Maître de Conférences des Universités ; Enseignant-Chercheur à la FAST/UAC.
REPUBLIQUE DU BENIN
******
MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET
DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE
**************
UNIVERSITE D’ABOMEY-CALAVI
*******
ECOLE POLYTECHNIQUE D’ABOMEY-CALAVI
*********
DEPARTEMENT DE PRODUCTION ET SANTE ANIMALES
************
R A P P O R T
Présenté pour l’obtention du grade de : LICENCE PROFESSIONNELLE EN PRODUCTION ET SANTE ANIMALES
THEME
Parasites du tube digestif des Cichlidés (Poissons, Téléostéens) du
Bénin : cas de Sarotherodon melanotheron Rüppell, 1852 et Tilapia
guineensis Bleeker & Günther, 1862 du lac Nokoué
S O U S L A D I R E C T I O N D E
8eme Promotion
Par :
Georgina AGOLI-AGBO et Prudence KUESSI
Superviseur :
Jacques T. DOUGNON
Maître de Conférences des Universités ; Enseignant-Chercheur à l’EPAC/UAC.
Année académique 2014-2015
Tuteurs de stage :
Antoine CHIKOU
Maître de Conférences des Universités ; Enseignant-Chercheur à la FSA/UAC.
Moudachirou IBIKOUNLE
Maître de Conférences des Universités ; Enseignant-Chercheur à la FAST/UAC.
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Jury
Président : Prof Issaka YOUSSAO
Professeur titulaire de Zootechnie,
Enseignant-chercheur à l’EPAC/UAC
Membre : Dr Cyrille BOKO
Maître-assistant des Universités,
Enseignant-chercheur à l’EPAC/UAC
Superviseur du rapport : Dr Jacques DOUGNON
Maître de Conférences des Universités,
Enseignant-Chercheur à l’Ecole Polytechnique d’Abomey-Calavi
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DEDICACE
A nos familles respectives,
Elles qui nous ont soutenus durant tout notre parcours
Nous sommes très heureux de vous savoir à nos côtés.
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REMERCIEMENTS
A Dieu, le Tout Miséricordieux, qui nous protège, gouverne et qui a permis d’effectuer ce
stage jusqu’au bout. Que son nom soit loué ;
A notre Superviseur, Professeur Jacques T. DOUGNON, Maître de Conférences des
Universités (CAMES), Enseignant-Chercheur au Département de Production et Santé
Animales (PSA) de l’Ecole Polytechnique d’Abomey-Calavi (EPAC) pour avoir accepté
de diriger ce travail avec rigueur et attention. Votre amour du travail bien fait nous a
permis d’être ici ce jour ;
A notre Tuteur de stage, Docteur Antoine CHIKOU, Maître de Conférences des
Universités (CAMES), Enseignant-Chercheur à la Faculté des Sciences Agronomiques
(FSA) de l’Université d’Abomey-Calavi (UAC), pour l’assistance et pour avoir accepté de
superviser ce travail en nous offrant un cadre adéquat pour l’exécution des différentes
tâches ;
Au Professeur Philippe LALEYE, Directeur du Laboratoire d’Hydrobiologie et
d’Aquaculture (LHA/FSA/UAC) dans lequel nous avons effectué notre stage de fin de
formation. Nous lui en sommes reconnaissants ;
Au Docteur Moudachirou IBIKOUNLE, Chef du Laboratoire de Parasitologie et
d’Ecologie Parasitaire (LPEP), pour l’implication généreuse qu’il a mis dans ce travail en
nous acceptant dans son laboratoire ;
Au Président et aux Membres du Jury, pour avoir accepté de porter votre jugement sur ce
rapport afin d’améliorer sa qualité scientifique ;
Au Docteur Cyrille BOKO, Chef du Département de Production et Santé Animales pour sa
contribution et son sens de compréhension ;
Aux Autorités et Enseignants de l’Ecole Polytechnique d’Abomey-Calavi particulièrement,
ceux du Département de Production et Santé Animales pour la formation qu’ils nous ont
donnée.
Aux aînés Edoux Joël Eric SIKO, Jédirfort HOUESSIONON, Arnaud SOHA pour leur
contribution ;
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Par Georgina AGOLI AGBO et Prudence KUESSI iv
A tout le personnel du LHA pour l’accueil à nous réservé et l’ambiance qui a régné durant
notre stage au LHA ;
A tous nos camarades de la huitième promotion de License professionnelle de la PSA pour
tous les moments passés avec eux au cours de notre formation ;
A tous ceux qui de près ou de loin ont contribué à la réalisation de ce travail.
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Par Georgina AGOLI AGBO et Prudence KUESSI v
TABLE DES MATIERES
DEDICACE .......................................................................................................................... iii
REMERCIEMENTS ........................................................................................................... iii
TABLE DES MATIERES ................................................................................................... v
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS .....................................................................ix
LISTE DES FIGURES ........................................................................................................xi
LISTE DES TABLEAUX................................................................................................... xii
RESUME ............................................................................................................................ xiii
ABSTRACT........................................................................................................................ xiv
INTRODUCTION ............................................................................................................... 1
Première partie : Généralités..................................................................... 3
1.1. Contexte du stage............................................................................................................ 4
1.2. Présentation de l’Unité de Formation et de Recherche en Pisciculture (UFRP) ............ 4
1.2.1. Description................................................................................................................... 4
1.2.2. Objectifs de l’UFRP .................................................................................................... 6
1.2.3. Activités menées par l’UFRP ...................................................................................... 6
1.2.3.1. Formation.................................................................................................................. 6
1.2.3.2. Recherche scientifique .............................................................................................. 6
1.2.3.3. Autres activités de l’UFRP ....................................................................................... 7
1.2.4. Infrastructures et équipements ..................................................................................... 7
1.2.4.1. Bureau technique ...................................................................................................... 7
1.2.4.2. Ecloserie ................................................................................................................... 7
1.2.4.3. Bassins, étangs et bacs hors sol ................................................................................ 7
1.2.5. Espèces de poissons rencontrés sur la station de l’UFRP ............................................ 9
1.2.6. Forces et faiblesses de l’UFRP .................................................................................. 11
1.2.6.1. Forces...................................................................................................................... 11
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1.2.6.2. Faiblesses ................................................................................................................ 11
Deuxième partie : Activités menées et difficultés rencontrées .... 12
2.1. Activités menées à l’UFRP ........................................................................................... 13
2.1.1. Nourrissage des poissons ................................................................................................13
2.1.2 Pêche en étang et en bassin ..............................................................................................13
2.1.2.1. Pêche en étang ............................................................................................................13
2.1.2.2. Pêche en bassin ...........................................................................................................13
2.1.3. Mesures morphométriques et pondérales de Oreochromis niloticus Linnaeus, 1758 ...........14
2.1.4. Conditionnement des alevins pour le lac Nokoué..............................................................14
2.1.4.1. Préparation des poissons ..............................................................................................14
2.1.4.2. Transport des poissons .................................................................................................14
2.1.5. Récolte des œufs et larves de Sarotherodon melanotheron Rüppell, 1852 ..........................15
2.1.6. Reproduction artificielle de Clarias gariepinus Burchell, 1822..........................................15
2.1.6.1. Sélection des reproducteurs ..........................................................................................15
2.1.6.2. Injection d’hormone ....................................................................................................15
2.1.6.3. Récolte des gonades et fécondation...............................................................................16
2.2. Difficultés rencontrées .................................................................................................. 16
Troisième partie : Prévalence des parasites du tube digestif des
Cichlides (Poissons, Téléosteens) du Bénin: cas de Sarotherodon
melanotheron Rüppell, 1852 et Tilapia guineensis Bleeker &
Günther, 1862 du lac Nokoué........................................................................... 18
3.1. Généralités sur les Tilapias : Sarotherodon melanotheron et Tilapia guineensis ........ 19
3.1.1. Sarotherodon melanotheron Rüppell, 1852 ......................................................................19
3.1.2. Tilapia guineensis Bleeker & Günther, 1862 ....................................................................20
3.2. Grands groupes de protozoaires et métazoaires endoparasites des Tilapias ............................20
3.2.1. Les Coccidies.................................................................................................................20
3.2.2. Les Ciliés ......................................................................................................................21
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Par Georgina AGOLI AGBO et Prudence KUESSI vii
3.2.3. Les Myxosporidies ....................................................................................................... 21s
3.2.4. Les Trématodes..............................................................................................................22
3.2.5. Les Cestodes..................................................................................................................22
3.2.6. Les Nématodes ..............................................................................................................22
3.2.7. Les Acanthocéphales ......................................................................................................23
3.3. Description du cadre d’étude : le lac Nokoué............................................................... 23
3.4. Méthodologie ................................................................................................................ 24
3.4.1. Matériel biologique ........................................................................................................24
3.4.2. Dissection et recherche des parasites ...............................................................................25
3.4.3. Analyse des données ......................................................................................................26
3.5. Résultats et discussion .................................................................................................. 27
3.5.1 Caractéristiques morphométriques des poissons échantillonnés ................................ 27
3.5.1.1. Taille moyenne des poissons échantillonnés en fonction de l’espèce ...............................27
3.5.1.2. Taille moyenne des poissons échantillonnés en fonction du sexe.....................................28
3.5.2. Diversité des parasites ............................................................................................... 28
3.5.2.1. Ciliés ..........................................................................................................................29
3.5.2.1.1. Genre Balantidium Claparède & Lachmann, 1858.......................................................29
3.5.2.2. Myxosporidies ............................................................................................................32
3.5.2.2.1. Genre Myxobolus Bütschli, 1882 ...............................................................................32
3.5.2.2.2. Genre Sphaerospora Thelohan, 1984 .........................................................................35
3.5.2.3. Cestodes .....................................................................................................................38
3.5.2.3.1. Genre Penetrocephalus Rao, 1960 .............................................................................38
3.5.2.3.2. Gryporhynchidae ......................................................................................................41
3.5.2.4. Acanthocéphales .........................................................................................................44
3.5.2.4.1. Genre Acanthogyrus Thapar, 1927 .............................................................................44
3.5.2.4.2. Genre Pallisentis Van Cleave, 1928 ...........................................................................47
3.5.3. Evaluation du taux de prévalence .............................................................................. 49
3.5.3.1. Prévalence en fonction des sites échantillonnés .............................................................49
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3.5.3.2. Prévalence en fonction des espèces de poissons .............................................................49
3.5.3.3. Prévalence en fonction du sexe des poissons .................................................................50
3.5.3.4. Prévalence en fonction de la taille des poissons .............................................................51
3.5.4. Discussion générale ................................................................................................... 51
3.5.4.1. Paramètres morphométriques .......................................................................................51
3.5.4.2. Diversité parasitaire .....................................................................................................52
3.5.4.3. Données sur la prévalence ............................................................................................52
3.5.4.3.1. Station .....................................................................................................................52
3.5.4.3.2. Espèce .....................................................................................................................53
3.5.4.3.3. Sexe.........................................................................................................................53
3.5.4.3.4. Age..........................................................................................................................54
3.5.4.4. Spécificité et cycles de vie des parasites ........................................................................54
Conclusion .......................................................................................................................... 57
Références bibliographiques ..................................................................................... 58
Parasites du tube digestif des Cichlidés (Poissons ; Téléostéens) du Bénin : cas de Sarotherodon melanotheron Rüppell, 1852 et Tilapia guineensis Bleeker & Günther, 1862 du lac Nokoué
Par Georgina AGOLI AGBO et Prudence KUESSI ix
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS
% : Pourcentage
ADN : Acide Désoxyribonucléique
APaQ : Aménagement des Pêches et Aquaculture
CAMES : Conseil Africain et Malgache de l’Enseignement Supérieur
cm : centimètre
CPU : Collège Polytechnique Universitaire
DP : Direction des Pêches
ENSAT : Ecole Nationale Supérieure d’Agronomie de Toulouse
EPAC : Ecole Polytechnique d’Abomey-Calavi
FAO : Food and Agriculture Organization
FSA : Faculté des Sciences Agronomiques
INRAB : Institut National des Recherches Agricoles du Bénin
IRD : Institut de Recherche pour le Développement
LHA : Laboratoire d’Hydrobiologie et d’Aquaculture
LMD : Licence Master Doctorat
LPEP : Laboratoire de Parasitologie et d’Ecologie Parasitaire
MAEP : Ministère de l’Agriculture de l’Elevage et de le Pêche
ONG : Organisation Non Gouvernementale
PSA : Production et Santé Animales
PVC : Poly Vinyl Chloride
SM : Sarotherodon melanotheron
SPSS : Statistical Package for Social Science
TG : Tilapia guineensis
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UAC : Université d’Abomey-Calavi
UAHD : Unité d’Analyses Hydrobiologiques et de Démographie des
Poissons
UFRP : Unité de Formation et de Recherche en Pisciculture
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LISTE DES FIGURES
Figure 1: Façade Est de l'UFRP............................................................................................ 5
Figure 2 : Equipements de l'UFRP ....................................................................................... 8
Figure 3: Différentes espèces de poissons rencontrées à l'UFRP ....................................... 10
Figure 4: Carte du lac Nokoué............................................................................................ 24
Figure 5: Différents organes observés ................................................................................ 26
Figure 6: Taille moyenne des individus des deux espèces suivant la station ..................... 27
Figure 7: Taille moyenne des mâles et femelles des deux espèces suivant la station ........ 28
Figure 8: Planche de Balantidium sp. ................................................................................. 31
Figure 9: Planche des Myxosporidies................................................................................. 37
Figure 10: Planche de Penetrocephalus sp.. ....................................................................... 40
Figure 11: Planche de Gryporhynchidae………. ............................................................... 43
Figure 12: Planche de Acanthogyrus tilapiae.. ................................................................... 46
Figure 13: Planche de Pallisentis sp.. ................................................................................. 48
Parasites du tube digestif des Cichlidés (Poissons ; Téléostéens) du Bénin : cas de Sarotherodon melanotheron Rüppell, 1852 et Tilapia guineensis Bleeker & Günther, 1862 du lac Nokoué
Par Georgina AGOLI AGBO et Prudence KUESSI xii
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1: Différentes espèces de poissons rencontrées à l'UFRP ...................................... 9
Tableau 2: Répartition suivant la station de l'effectif des poissons collectés par espèce, par
sexe et par classe de taille .................................................................................................... 25
Tableau 3: Prévalence globale (%) des différents groupes de parasites en fonction du site
échantillonné ........................................................................................................................ 49
Tableau 4: Prévalence globale (%) des différents groupes de parasites en fonction de
l’espèce échantillonnée ........................................................................................................ 50
Tableau 5: Prévalence globale (%) des différents groupes de parasites en fonction du sexe
des poissons ......................................................................................................................... 50
Tableau 6: Prévalence globale (%) des différents groupes de parasites en fonction de la
taille des poissons ................................................................................................................ 51
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Par Georgina AGOLI AGBO et Prudence KUESSI xiii
RESUME
Du 19 mai au 15 septembre 2015 nous avons effectué un stage pratique de fin de formation
pour l’obtention du diplôme de Licence professionnelle au Laboratoire d’Hydrobiologie et
d’Aquaculture de la Faculté des Sciences Agronomiques et au Laboratoire de Parasitologie
et d’Ecologie Parasitaire de la Faculté des Sciences et Techniques. Nous avons mené
plusieurs activités portant sur l’alimentation, l’hygiène et la reproduction des poissons
(Cichlidae et Claridae). Outre ces activités, nous avons conduit une expérience qui a
consisté à faire l’inventaire de la parasitofaune du tube digestif de Sarotherodon
melanotheron (SM) et Tilapia guinensis (TG) prélevés dans trois différentes pêcheries du
lac Nokoué : Calavi Tokpa, Dantokpa et Sô-ava. Pour chaque poisson collecté, les
mensurations ont été prises et les différents organes du tube digestif ont été observés et les
éventuels parasites détectés sont prélevés et conservés. Au total 180 poissons (94 SM et 86
TG) à raison de 60 poissons par station ont été collectés. Les résultats obtenus révèlent que
les tailles moyennes des individus de Sarotherodon melanotheron sont significativement
plus élevées (p < 0,05) que celles des individus de Tilapia guinensis à Calavi- Tokpa, So-
ava et Dantokpa. Dix (10) espèces de parasites, répartis en quatre (04) grands groupes, ont
été répertoriées : 01 Cilié ; 05 Myxosporidies ; 02 Cestodes et 02 Acanthocéphales. Les
analyses de la prévalence montrent que pour chaque groupe de parasites, il n’y a pas de
différence significative entre les prévalences de SM et TG. Pour les deux espèces de
poissons, les Acanthocéphales sont les plus représentatifs. Les poissons provenant de
Calavi Tokpa et de Sô-Ava sont plus parasités par les Myxosporidies (p < 0,05) que ceux
provenant de Dantokpa. Le sexe n’a pas d’influence significative sur la prévalence des
poissons (p > 0,05) même si globalement les femelles sont plus parasitées que les mâles.
Les poissons les plus âgés sont plus parasités par les Myxosporidies et les Acanthocéphales
que les plus jeunes. Cette étude nous a permis de jeter de nouvelles bases pour la recherche
des parasites chez ces deux espèces étudiées.
Mots clés : Sarotherodon melanotheron, Tilapia guineensis, Ciliés, Myxosporidies,
Cestodes, Acanthocéphales.
Parasites du tube digestif des Cichlidés (Poissons ; Téléostéens) du Bénin : cas de Sarotherodon melanotheron Rüppell, 1852 et Tilapia guineensis Bleeker & Günther, 1862 du lac Nokoué
Par Georgina AGOLI AGBO et Prudence KUESSI xiv
ABSTRACT
From May 19 to September 15 we conducted a practical training to obtain the Professional
Bachelor's degree in Hydrobiology and Aquaculture Laboratory of the Faculty of
Agricultural Sciences and in the Laboratory of Parasitology and Parasitic Ecology of
Faculty of Science and Technology. We have conducted several activities on diet, health
and reproduction of fish (Cichlidae and Claridae). Besides these activities we have leaded
an experiment that was to take stock of the parasitofaune gut of Sarotherodon
melanotheron (SM) and Tilapia guinensis (TG) taken from three different fisheries of Lake
Nokoué: Calavi Tokpa, Sô-Ava and Dantokpa. For each fish collected, the measurements
were taken and the various organs of the digestive tract were observed and any detected
parasites are removed and stored. In total, 180 fish (94 SM and 86 TG) at 60 fish per
station were collected. The results reveal that the average sizes of individuals Sarotherodon
melanotheron were significantly higher (p <0.05) than those individuals of Tilapia
guinensis at Calavi- Tokpa, Sô-Ava and Dantokpa. Ten (10) parasite species, divided into
four (04) major groups have been identified: 01 Ciliate; 05 Myxosporean; 02 Cestodes and
02 Acanthocephala. The analyzes of the prevalence show that for each group of parasites,
there is no significant difference between the prevalence of SM and TG. For both species
of fish, the Acanthocephala are most representative. Fishes deriving from Calavi-Tokpa
and So-Ava are more parasitized by Myxosporidies (p˂0.05) than those deriving from
Dantokpa. The gender has no significative influence on the fish’s prevalence (p 0.05)
even if roughly, females are more parasitized than males. Older fish are parasitized by
Myxosporean and Acanthocephala than younger. This study allowed us to set free some
new bases for the parasitic research on those two studied species.
Keywords: Sarotherodon melanotheron, Tilapia guineensis, Ciliates, Myxosporean,
Cestoda, Acanthocephala.
Parasites du tube digestif des Cichlidés (Poissons ; Téléostéens) du Bénin : cas de Sarotherodon melanotheron Rüppell, 1852 et Tilapia guineensis Bleeker & Günther, 1862 du lac Nokoué
Par Georgina AGOLI AGBO et Prudence KUESSI 1
INTRODUCTION
Les poissons sont les ressources halieutiques les plus appréciées à l’échelle mondiale. En
Afrique de l’ouest, en particulier au Bénin, la pêche est une activité ancestrale qui occupe
une place importante dans l’économie nationale. La production nationale des produits
halieutiques en 2012 était estimée à environ 40363,63 tonnes (y compris la pisciculture)
alors que la demande nationale est estimée à 86 570,33 tonnes pour la même année
(Direction des Pêches, 2013). Un déséquilibre est donc noté entre l’offre et la demande. Ce
déséquilibre peut être lié à la surexploitation des ressources halieutiques, la précarité du
secteur des pêches mais aussi aux différentes pathologies qui minent les ressources
halieutiques.
Malgré l’installation de plusieurs fermes piscicoles pour combler ce déficit, notre pays est
contraint de procéder à une importation de poissons congelés estimée à 73 471,195 tonnes
(FAO, 2011). Mettre en place des facteurs de développement de la pisciculture au Bénin
s’avère indispensable pour une réduction importante du taux d’importation de produit
halieutique d’une part et de la surpêche dont sont victimes nos plans et cours d’eau mais
surtout trouver des solutions aux pathologies grandissantes chez les poissons.
Au Bénin, les tilapias (Tilapia guineensis et Sarotherodon melanotheron) font partie des
poissons les plus consommés par la population. Ces poissons d'eau douce doivent être
considérés comme présentant un risque pour la santé humaine lorsqu’ils ne peuvent être
les hôtes de parasites que s’ils sont consommés crus ou pratiquement crus. Vu l’importance
de ces poissons dans les habitudes alimentaires de la population béninoise, il est impérieux
de s’intéresser à l’étude de leurs pathologies, étant donné que les maladies parasitaires dont
ils souffrent peuvent affecter la dynamique des populations naturelles hôtes (Begon et al.,
1992 ; Simkova et al., 2001). C’est pour cette raison que lors de notre stage de fin de
formation en Production et Santé Animales que nous avons effectué à l’Unité de Formation
et de Recherche en Pisciculture du Laboratoire d’Hydrobiologie et Aquaculture de la
Faculté des Sciences Agronomiques, nous avons choisi de nous intéresser à l’évaluation de
la prévalence des endoparasites sur deux espèces, Tilapia guineensis et Sarotherodon
melanotheron, dans certaines pêcheries du lac Nokoué au Sud-Bénin. Outre le
renforcement de nos connaissances en élevage piscicole, ce stage a permis de déterminer la
parasitofaune interne des deux espèces de poissons identifiées. Plus spécifiquement, il a été
question de :
Parasites du tube digestif des Cichlidés (Poissons ; Téléostéens) du Bénin : cas de Sarotherodon melanotheron Rüppell, 1852 et Tilapia guineensis Bleeker & Günther, 1862 du lac Nokoué
Par Georgina AGOLI AGBO et Prudence KUESSI 2
inventorier les grands groupes d’endoparasites chez ces deux espèces ;
identifier les différents types d’endoparasites fréquents chez ces deux espèces et
leurs organes cibles ;
comparer les taux d’infestation par les différents types d’endoparasites chez ces
deux espèces.
Le présent rapport s’articule autour de trois parties :
la première partie porte sur les généralités
la deuxième partie fait le point des activités menées et des difficultés rencontrées ;
la troisième partie porte sur la prévalence des parasites du tube digestif des
Cichlidés (Poissons, Téléostéens) du Bénin : cas de Sarotherodon melanotheron
Rüppell, 1852 et Tilapia guineensis Bleeker & Günther, 1862 du lac Nokoué.
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Par Georgina AGOLI AGBO et Prudence KUESSI 3
Première partie : Généralités
Parasites du tube digestif des Cichlidés (Poissons ; Téléostéens) du Bénin : cas de Sarotherodon melanotheron Rüppell, 1852 et Tilapia guineensis Bleeker & Günther, 1862 du lac Nokoué
Par Georgina AGOLI AGBO et Prudence KUESSI 4
1.1. Contexte du stage
Le problème de l’emploi demeure la préoccupation majeure des Autorités de notre pays.
Celles-ci s’investissent donc pour la création des établissements publics de formation
technique et professionnelle. C’est ainsi que l’Ecole Polytechnique d’Abomey-Calavi
(EPAC) a été instituée pour remplacer le Collège Polytechnique Universitaire (CPU) afin
de contribuer à la résolution de la question de l’adéquation entre l’offre de formation et les
besoins réels des entreprises à travers une formation des cadres supérieurs dans plusieurs
domaines dont la Production et Santé Animales. De ce fait, l’Ecole Polytechnique
d’Abomey-Calavi (EPAC) propose le système de formation Licence-Master-Doctorat
(LMD) qui dans son application prévoit une période de trois (03) mois de stage pratique à
la fin du premier cycle pour l’obtention du diplôme de Licence Professionnelle. A cet effet
nous avons effectué un stage de trois (3) mois à l’Unité de Formation et de Recherche en
Pisciculture (UFRP) du Laboratoire d’Hydrobiologie et d’Aquaculture (LHA) de la Faculté
des Sciences Agronomiques (FSA) de l’université d’Abomey-Calavi. Ce stage s’est
déroulé du 19 Mai au 10 Septembre 2015.
1.2. Présentation de l’Unité de Formation et de Recherche en Pisciculture (UFRP)
1.2.1. Description
Créé en 1995 par le professeur Philippe LALEYE, le Laboratoire d’Hydrobiologie et
d’Aquaculture (LHA) de la Faculté des Sciences Agronomiques (FSA) est composé de
deux unités de recherche à savoir : l’Unité d’Analyse Hydrologique et Démographique
(UAHD) située au Champ de Foire à Cotonou et l’Unité Formation et de Recherche en
Pisciculture située sur la ferme d’application de la FSA au sein de l’UAC (Figure 1).
Parasites du tube digestif des Cichlidés (Poissons ; Téléostéens) du Bénin : cas de Sarotherodon melanotheron Rüppell, 1852 et Tilapia guineensis Bleeker & Günther, 1862 du lac Nokoué
Par Georgina AGOLI AGBO et Prudence KUESSI 5
Figure 1: Façade Est de l'UFRP
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1.2.2. Objectifs de l’UFRP
Créé en 2002, l’UFRP a pour objectif général la vulgarisation et le développement de
l’aquaculture au Bénin. Ces objectifs spécifiques sont :
la formation universitaire de base : cours théoriques et pratiques ;
l’expertise technique et la coopération avec les fermes privées et les Organisations
Non Gouvernementales (ONG) œuvrant dans le domaine de l’aquaculture;
l’introduction de nouvelles espèces en pisciculture en menant des recherches sur les
espèces autochtones de poissons d’intérêt commercial et aquacole.
1.2.3. Activités menées par l’UFRP
Pour mener à bien ses objectifs, l’UFRP concentre ses activités sur la formation, la
recherche scientifique et des activités connexes qui entrent dans le même cadre que ses
objectifs.
1.2.3.1. Formation
Le développement de la pisciculture passe d’abord par la formation des cadres compétents
dans le domaine. Ainsi, l’UFRP s’est donnée comme mission la formation des ingénieurs
nationaux et internationaux dans le secteur de la pisciculture. L’UFRP appuie désormais la
formation des étudiants titulaires d’une licence en pisciculture par un Master en
Aménagement des Pêches et Aquaculture (APaQ). Il faut souligner que la formation à
l’UFRP est accompagnée d’un stage pratique qu’elle accorde à ses étudiants.
1.2.3.2. Recherche scientifique
A côté de la formation, l’UFRP s’investit activement dans la recherche scientifique. En
effet plusieurs travaux ont été réalisés pour améliorer les performances des poissons à
introduire en pisciculture. Quatre thèmes sont inscrits au programme de recherche du
laboratoire :
écologie et fonctionnement des milieux aquatiques tropicaux ;
biologie et écologie des poissons d’eaux douces du Bénin ;
systèmes traditionnels (whédos, acadja) de pêche et de pisciculture au Bénin ;
possibilité d’adaptation des espèces locales de poisson à la pisciculture au Bénin ;
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1.2.3.3. Autres activités de l’UFRP
Outre la formation et la recherche scientifique, d’autres activités sont menées par l’UFRP
en vue d’atteindre ses objectifs. On distingue entre autres :
le suivi et l’évaluation des fermes piscicoles ;
la production d’alevins de Clarias et de Tilapia aux pisciculteurs et pour le
repeuplement des lacs ;
l’installation de divers systèmes d’élevage.
1.2.4. Infrastructures et équipements
L’UFRP dispose d’un bureau technique, d’un magasin pour le stockage du matériel de
travail, d’une écloserie, d’un ensemble de bassins, d’étangs et de bacs hors sol et d’une
cabine pour le gardien.
1.2.4.1. Bureau technique
Il sert de bureau aux docteurs et assistants. On y range aussi des produits chimiques, des
appareils de mesures des paramètres physico-chimiques de l’eau, un ichtyomètre, une
loupe, une balance et un microscope (Figure 2).
1.2.4.2. Ecloserie
Elle est équipée d’un système d’incubation en circuit fermé, des paniers d’incubation
d’œufs de poisson, des bacs pour l’alevinage, des aquariums pour l’élevage des larves de
poisson et pour la production de zooplanctons, d’un réfrigérateur pour la conservation des
poissons et d’un dispositif pour la production de Nauplii d’Artemia (Figure 2).
1.2.4.3. Bassins, étangs et bacs hors sol
Les bassins dont disposent l'UFRP sont au nombre de :
40 dont 20 de 4 m3 pour la reproduction, le pré grossissement et le grossissement
des alevins et juvéniles de poissons. Ils servent aussi au stockage des géniteurs ;
20 bassins de 1 m3 pour l’élevage larvaire et autres expérimentations. Les étangs
sont au nombre de sept (07) ayant une superficie de 200 m2. Ils sont destinés au
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stockage des poissons. Les bacs hors sol quant à eux sont destinés à accueillir les
expérimentations des stagiaires. Ils sont au nombre de dix-huit (18). (Figure 2).
Figure 2 : Equipements de l'UFRP. 1 : bureau technique de l’UFRP ; 2 : écloserie de l’UFRP ; 3 : bassins ;
4 : bacs hors sol ; 5 : étangs
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1.2.5. Espèces de poissons rencontrés sur la station de l’UFRP
Tableau 1: Différentes espèces de poissons rencontrées à l'UFRP
Familles Genres Espèces
Channidae Parachanna Parachanna obscura Günther, 1861
Cichlidae Tilapia Tilapia guineensis Bleeker & Günther, 1862
Oreochromis Oreochromis niloticus Linnaeus, 1758
Sarotherodon Sarotherodon melanoteron Rüppell, 1852
Clariidae Clarias Clarias gariepinus Burchell, 1822
Heterobranchus Heterobranchus longifilis Valenciennes, 1840
Claroteidae Chrysichthys Chrysichthys auratus Geoffroy Saint Hilaire,
1808
Chrysichthys nigrodigitatus Lacépède, 1803
Cyprinidae Labeo Labeo parvus Boulenger, 1902
Labeo senegalensis Valenciennes, 1842
Malapteruridae Malapterurus Malapterurus electricus Gmelin, 1789
Mochokidae Synodontis Synodontis schall Bloch & Schneider, 1801
Synodontis nigrita Valenciennes, 1840
Osteoglossidae Heterotis Heterotis niloticus Cuvier, 1829
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Figure 3: Différentes espèces de poissons rencontrées à l'UFRP
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1.2.6. Forces et faiblesses de l’UFRP
1.2.6.1. Forces
Le LHA est l’une des rares structures de recherche en pisciculture au Bénin et dans la sous-
région. Elle est dotée d’un personnel qualifié qui s’investit pour le développement de la
pisciculture. Elle est en relation avec plusieurs institutions sur le plan national et
international pour l’atteinte de ses objectifs. Ces institutions sont des centres de formation
universitaire (Université Catholique de l’Afrique de l’Ouest, Faculté des Sciences et
Techniques, Ecole Polytechnique d’Abomey-Calavi, Faculté d’Agronomie de Parakou),
l’Institut National des Recherches Agricoles au Bénin (INRAB), des fermes piscicoles de
grande envergure telles que la société Royal Fish Bénin S.A. et la Fondation Tonon au plan
national, la Direction des Pêches (DP) du Ministère de l’Agriculture de l’Elevage et de la
Pêche (MAEP). Par ailleurs le LHA étend son réseau de partenariat sur le plan
international de par ses collaborations avec plusieurs Instituts, Ecoles et Universités. On
peut citer le Water Research Institute au Ghana, l’Institut de Recherche pour le
Développement (IRD, France) le South African Institute for Aquatic-Biodiversity en
Afrique du Sud, l’Ecole Nationale Supérieure d’Agronomie de Toulouse (ENSAT) en
France, le Laboratoire de Biologie Animale de l’Université de Ouagadogou (Burkina
Faso), l’Université de Liège en Belgique, le Musée Royal de l’Afrique Centrale de
Tervuren en Belgique etc. Il faut aussi noter que sur le plan de la formation, l’UFRP
dispose d’un Master en Aménagement des Pêches et Aquacultures (APaQ) avec des
enseignants qualifiés. Ainsi, l’UFRP livre chaque année des étudiants sur le marché pour
renforcer le secteur des pêches. Ces grands atouts dont dispose le LHA favorisent les
échanges scientifiques et le financement des projets.
1.2.6.2. Faiblesses
Malgré ces atouts précédemment cités, le LHA présente quelques faiblesses que nous
avons relevées :
les difficultés d’approvisionnement en certaines espèces de poissons ;
le manque de moyen financier ;
la vétusté de certains équipements ;
l’insuffisance de bâtiments.
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Deuxième partie : Activités menées et difficultés rencontrées
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2.1. Activités menées à l’UFRP
Au cours de notre stage à l’UFRP, nous avons mené plusieurs activités.
2.1.1. Nourrissage des poissons
Les poissons sont nourris deux à trois fois par jour selon leur mode de vie dans le milieu
naturel, leur morphologie interne et leur biomasse. Les tilapias sont nourris trois fois par
jour (8h, 13h, 18h) et les poissons de la famille des Clariidés sont nourris deux fois par jour
avec l’aliment ‘’Coppens’’. Les poissons des étangs se nourrissent naturellement comme
dans leur milieu naturel.
2.1.2 Pêche en étang et en bassin
Nous avons réalisé une pêche en étang et plusieurs pêches en bassin lors de notre stage à
l’UFRP/LHA.
2.1.2.1. Pêche en étang
L’eau de l’étang était vidée à un niveau donné à l’aide d’une motopompe. La pêche a été
réalisée avec une senne ; ensuite les poissons ont été convoyés dans des bassins prévus
pour la cause. Plusieurs espèces cohabitaient dans l’étang comme dans le milieu naturel.
Le but de cette opération entrait dans le cadre de la fermeture de l’étang pour servir de
passage pour accéder au nouveau bâtiment du Projet d’Application à la Diversification
Agricole.
2.1.2.2. Pêche en bassin
Nous avons réalisé cette pêche afin de réduire la biomasse des bassins. L’eau des bassins
était vidée totalement grâce au dispositif constitué d’un tuyau PVC placé au milieu du
bassin et relié à un canal d’écoulement qui conduit l’eau vidée jusqu’aux étangs. Pour faire
la vidange, il a fallu enlever le tuyau et poser une crépine dans le trou de fixation afin
d’empêcher les poissons de s’échapper. Après vidange du bassin, nous ramassons les
poissons à l’aide d’une épuisette et nous mettons les poissons dans un récipient rempli
d’eau. Les poissons triés sont remis dans le bassin après nettoyage du bassin.
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2.1.3. Mesures morphométriques et pondérales de Oreochromis niloticus Linnaeus,
1758
Au cours de notre stage, nous avons participé aux mesures morphométriques et pondérales
(longueur totale LT, longueur standard LS et le poids P) des juvéniles d’Oreochromis
niloticus en expérimentation dans les bacs hors sol. Cette opération était faite pour mesurer
la croissance des poissons en expérimentation en fonction de l’aliment qui leur était donné.
Les longueurs étaient prises à l’aide d’un ichtyomètre et le poids par une balance
électronique. Ces mesures sont prises chaque semaine.
2.1.4. Conditionnement des alevins pour le lac Nokoué
Il consiste à la préparation et au transport des alevins de tilapia d’un milieu à un autre.
Notre opération rentre dans le cadre du repeuplement du lac Nokoué. L’opération s’est
déroulée de la nuit jusqu’au matin pour éviter les mortalités causées par les rayons solaires
et les poissons ont été transportés dans des sacs de polyéthylène.
2.1.4.1. Préparation des poissons
La préparation des poissons a suivi les étapes ci-après :
remplissage des sacs de polyéthylène avec de l’eau préalablement stockée dans les
bassins ;
vidange des bassins pour pouvoir ramasser les poissons ;
ramassage des poissons dans des récipients contenant de l’eau ;
trie des poissons selon leur taille ;
remplissage des sacs par les poissons en nombre variable : 200 à 300 poissons ;
oxygénation des sacs contenant les poissons avec des aérateurs et fermeture des
sacs.
2.1.4.2. Transport des poissons
Les poissons stockés dans les sacs de polyéthylène ont été convoyés sur le lieu de
repeuplement (lac Nokoué) à l’aide d’un véhicule. Ces poissons ont été déversés
délicatement dans l’eau. Soulignons que d’importantes mortalités ont été enregistrées lors
de cette opération.
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2.1.5. Récolte des œufs et larves de Sarotherodon melanotheron Rüppell, 1852
Au cours de notre stage, nous avons participé à la récolte des œufs et des larves de
Sarotherodon melanotheron. Les poissons étaient ramassés après vidange des bassins.
Rappelons que les mâles de Sarotherodon melanotheron sont des incubateurs buccaux.
Ainsi, nous ouvrons la cavité buccale de chaque mâle pour recueillir les œufs ou les larves.
Les œufs et les larves sont mis dans des bacs différents. Les œufs sont placés dans des
incubateurs artificiels et les larves sont remises dans un bassin pour leur développement.
2.1.6. Reproduction artificielle de Clarias gariepinus Burchell, 1822
L’opération consiste à reproduire de façon artificielle les Clarias car la reproduction
naturelle est difficile en captivité. Elle a lieu très tôt le matin. Pour mener à bien cette
opération, nous nous sommes munis d’une table, d’une balance, de torchon, petits bacs,
seringue, ciseaux, petit mortier.
2.1.6.1. Sélection des reproducteurs
Les reproducteurs sont sélectionnés suivant des critères bien définis. Le choix du géniteur
femelle se fait sur la base du ballonnement de l’abdomen c’est-à-dire un ventre mou et bien
distendu avec une papille génitale protubérante capable d’émettre les ovules sous une
légère pression (van de Graaf et al., 1996). Chez les mâles, peu de signes extérieurs
montrent qu’ils sont aptes à la reproduction. Ainsi, le choix a été donc porté sur le mâle en
bonne santé et très actif. Avant toute opération, les poissons ont été désinfectés dans un
bain contenant quelques p.p.m d’un composé dérivé du formol.
2.1.6.2. Injection d’hormone
La femelle sélectionnée a reçu une injection d’hormone synthétisée prête à l’emploi et sous
forme liquide (Ovaprim) dans la musculature dorsale la nuit précédant la reproduction
proprement dite à raison de 0,5ml /kg. La femelle a été ensuite mise au repos pendant 10
heures.
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2.1.6.3. Récolte des gonades et fécondation
Le lendemain matin, après anesthésie au phénoxyéthanol des géniteurs, les œufs sont
expulsés par massage abdominal de la femelle et sont recueillis dans un bol sec. Le mâle a
été sacrifié (tué) et ses gonades ont été prélevés puis découpés avec une paire de ciseaux
dans un bocal. Quelques gouttes de laitances ainsi obtenues sont versées dans le bol
contenant les œufs. On y a ajouté de l’eau pour activer les spermatozoïdes ; ensuite on a
mélangé le tout pendant environs 30s. Enfin les œufs fécondés sont mis sur des plaques
perforées ou tamis et incubés dans les bacs remplis d’eau. Notons que la durée de
l’éclosion dépend de la température de l’eau. L’éclosion a lieu 24H après la fécondation et
l’opération qui a suivi a consisté à nettoyer les incubateurs des déchets issus de l’éclosion :
c’est le siphonage.
En plus des activités menées, nous avons renforcé nos compétences en techniques
d’identification des parasites du tube digestif des Cichlidés au Laboratoire de Parasitologie
et d’Ecologie Parasitaire (LPEP) de la Faculté des Sciences et Techniques de l’UAC.
2.2. Difficultés rencontrées
Durant notre stage nous avons été confrontés à quelques difficultés.
Il s’agit :
- des difficultés d’accès aux sites d’échantillonnage en saison pluvieuse ;
- des coupures intempestives d’eau et du courant électrique qui ont entravé le bon déroulement de
nos activités surtout au laboratoire ;
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2.3. Situation problème
Au Bénin, la consommation de poisson occupe une place importante dans l’alimentation.
De nos jours, les plans d’eau du Bénin sont confrontés à de nombreux problèmes
environnementaux. Les zones de pêche font désormais objets d’importantes activités
humaines. Ces facteurs humains pourraient affecter la dynamique des poissons qui vivent
dans ces plans d’eau et pourraient être la cause de plusieurs pathologies chez les poissons
notamment les maladies parasitaires.
Les Tilapias font partie des poissons très appréciés par la population béninoise. Vu
l’importance que cette famille de poissons revêt, il serait important de s’intéresser aux
maladies parasitaires qui minent certaines espèces qui sont les plus connues et les plus
consommées par la population. C’est dans cette perspective que lors de notre stage de fin
de formation, nous avons inventorié les parasites gastro-intestinaux de Sarotherodon
melanotheron et Tilapia guineensis. Ceci vient compléter les activités que nous avons
menées dans la cadre de notre stage.
Parasites du tube digestif des Cichlidés (Poissons ; Téléostéens) du Bénin : cas de Sarotherodon melanotheron Rüppell, 1852 et Tilapia guineensis Bleeker & Günther, 1862 du lac Nokoué
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Troisième partie : Prévalence des parasites du tube digestif des
Cichlides (Poissons, Téléosteens) du Bénin: cas de Sarotherodon
melanotheron Rüppell, 1852 et Tilapia guineensis Bleeker & Günther,
1862 du lac Nokoué.
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3.1. Généralités sur les Tilapias : Sarotherodon melanotheron et Tilapia guineensis
Les Tilapias au sens large du terme appartiennent à la famille des Cichlidae. Ils
comprennent les genres Tilapia au sens strict, Sarotherodon et Oreochromis. Les Tilapias
se distinguent chez les Cichlidae par leurs dents pluricuspides (plusieurs pointes). Les
autres ont des dents monocuspides (une pointe). De plus, leur deuxième ligne latérale ne
remonte pas beaucoup sur le flanc. On distingue deux groupes : ceux qui sont des pondeurs
sur substrats (genre Tilapia) et ceux qui sont des incubateurs buccaux qui appartiennent
aux genres Sarotherodon ou Oreochromis. Au Bénin, les Tilapias en particulier Tilapia
guineensis et Sarotherodon melanotheron sont connus sous différentes appellations en
fonctions des langues locales.
3.1.1. Sarotherodon melanotheron Rüppell, 1852
Sarotherodon melanotheron appartient à la famille des Cichlidae. C'est une espèce
estuarienne stricte (Albaret, 1999). Comme toutes les espèces de son genre, elle présente
des écailles ventrales ayant presque la même taille que celles des flancs. La papille génitale
du mâle est petite. Cette espèce se caractérise particulièrement par la présence en moyenne
de 29 écailles en ligne latérale et de 15 à 19 branchiospines sur la partie inférieure du
premier arc branchial. La longueur de la tête constitue 33,5 à 37,7% de la longueur
standard. S. melanotheron présente généralement une coloration bleu-nacré plus foncée
vers l'arrière. Cette espèce a une large répartition. Elle est connue des lagunes et estuaires
du Sénégal jusqu'à la Sierra Leone.
S. melanotheron est un incubateur buccopharygien (Lowe-McConnell, 1982). C’est une
espèce à reproduction continue (Albaret, 1987 ; Legendre, 1991 ; Pandaré et col., 1997) et
à fréquence de ponte élevée avec une protection poussée des œufs et des larves qui
contribue largement à l'efficacité de sa reproduction (Albaret, 1994). Sa fécondité relative
est plus élevée en saison sèche qu'en saison des pluies. Cette espèce a un régime
alimentaire omnivore (Fagade, 1971). Mais elle peut altérer son régime alimentaire avec
les changements des conditions environnementales (Koné & Teugels, 1999). Sa croissance
est réduite en environnement hypersalé (Panfili et al., 2004).
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3.1.2. Tilapia guineensis Bleeker & Günther, 1862
Tilapia guineensis appartient à la catégorie des espèces estuariennes strictes (Albaret,
1999). Cette espèce diffère de la précédente par l'os pharyngien inférieur, qui est aussi long
que large avec la pointe antérieure plus courte que la partie dentée. La coloration est
généralement argentée, passant au blanchâtre sur le ventre et au jaune-vert sur le dos et le
dessus de la tête. Elle présente sur les flancs six à huit bandes verticales plus sombres et
très peu marquées. La nageoire dorsale est grisâtre et transparente avec une tache «
tilapienne » bien marquée. La caudale n'est pas tachetée mais présente une partie
supérieure grisâtre et une partie inférieure jaunâtre. La gorge et l'abdomen sont parfois
rougeâtres ou noirâtres après conservation. L'espèce est connue des eaux douces et
saumâtres du Sénégal jusqu'en Angola. T. guineensis a une reproduction continue (Albaret,
1987 ; Pandaré et al., 1997), une protection poussée des œufs et des larves et une
croissance lente (Albaret, 1987). En enclos d'élevage T. guineensis produit plus d'ovocytes
mais de tailles plus petites qu'en milieu naturel (Légendre & Ecoutin, 1989). C'est un
constructeur de nids (Lowe-McConnell, 1982 ; Legendre & Ecoutin, 1989). Son régime
alimentaire est omnivore à forte tendance phytophage (Fagade, 1971). T. guineensis est
une espèce euryhaline (Albaret, 1999) pouvant supporter des salinités largement
supérieures à celle de la mer.
3.2. Grands groupes de protozoaires et métazoaires endoparasites des Tilapias
La faune parasitaire des poissons Cichlidae en général a été abordée par plusieurs auteurs.
Selon Ghiraldelli et al. (2006), les groupes de parasites infestant les poissons Cichlidae
sont par ordre d’importance les protozoaires ciliés (Trichodina et Ichtyophorus), les
Monogènes et les Myxosporidies. En Afrique, les études réalisées sur les Cichlidae portent
essentiellement sur les Monogènes et les Myxosporidies (Reed et al., 2002 ; Pariselle &
Euzet, 2009).
3.2.1. Les Coccidies
Les Coccidies appartiennent à l'embranchement des Apicomplexes. Ce sont des parasites
intracellulaires à un stade au moins de leur cycle de développement : ce sont des
unicellulaires endoparasites obligatoires. Ils se caractérisent par un complexe apical utilisé
pour la pénétration dans les cellules hôtes et comportant des organes typiques (conoïdes,
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Par Georgina AGOLI AGBO et Prudence KUESSI 21
rhoptries, micronèmes et microtubules sous pelliculaires) (Daoudi, 1987). Le
complexe apical ne peut être visualisé que par microscopie électronique à transmission
(Gardiner et al., 1998). Les Coccidies s'attaquent à des tissus et organes divers
auxquels elles provoquent des lésions nécrotiques et hémorragiques. On les trouve
aussi bien chez les Vertébrés (Oiseaux, Mammifères, Poissons) que chez les
Invertébrés (Arthropodes, Annélides) (Diouf, 1993).
3.2.2. Les Ciliés
Protistes avec le couvert d'une pellicule composée d'une membrane cellulaire sous-tendu
par des alvéoles plates hautement organisées. La pellicule est couverte par les cils, qui
peuvent être regroupés pour former un composé d’organites ciliaires. Les Ciliés montrent
un dualisme nucléaire, ayant en règle générale un à plusieurs micronoyaux diploïdes et un
à plusieurs macronoyaux polyploïde. L’alimentation a lieu grâce à des structures buccales
élaborées, bien que certains groupes soient secondairement astomes. Il existe des formes
libres de Ciliés vivant dans l'eau et le sol ; à la surface ou à l'intérieur des hôtes animaux
dans une variété de relations symbiotiques.
3.2.3. Les Myxosporidies
Les Myxosporidies appartiennent au Phylum des Myxozoa Grassé, 1970, et à la Classe des
Myxozoa Bütschli, 1881. Elles représentent un groupe intermédiaire entre unicellulaires et
pluricellulaires sans pour autant constituer un pont entre ces deux groupes. Des données
récentes basées sur le séquençage de leur ADN (Acide Désoxyribonucléique) les classent
parmi les pluricellulaires primitifs ayant pour ancêtre les Cnidaires (Smothers et al., 1994 ;
Sidall et al., 1995). La détermination des Myxosporidies est basée sur la structure de leur
spore qui correspond au seul stade du cycle possédant une forme définie et une structure
interne composée d’éléments caractéristiques fixes. Une spore de Myxosporidie possède :
une enveloppe protectrice constituée de deux valves accolées suivant une ligne de suture.
La cavité ainsi formée contient deux (02) types de cellules : une masse cytoplasmique à 2
noyaux, le sporoplasme qui correspond à l’élément reproducteur assurant la propagation de
l’espèce ; une ou deux capsules polaires contenant chacune un filament enroulé en spirale,
de longueur variable, qui peut s’évaginer et sortir à l’extérieur de la spore à travers un petit
canal aménagé dans la paroi des cellules valvaires.
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3.2.4. Les Trématodes
Les Trématodes sont en général des parasites de l’intestin ou d’autres organes internes
(poumons, foie, rein, vessie). Le corps plus ou moins aplati dorso-ventralement, a une
symétrie bilatérale. Ils possèdent une ventouse orale antérieure et un acétabulum
(ventouse) ventral. Le tube digestif rarement absent est en général formé de deux caecum
mais parfois d'un seul. Les trématodes Digènes sont hermaphrodites.
3.2.5. Les Cestodes
Ce sont des plathelminthes parasites, avec un scolex de structure variée qui peut porter ou
non des ventouses, associées ou non à des crochets. Le corps ou strobile présente une
segmentation externe qui, chez certains, peut être absente. Une couche plus ou moins
compacte de muscles longitudinaux forme la limite entre un parenchyme cortical et une
région médullaire. Dans chaque segment (proglottis), les organes reproducteurs mâle et
femelle sont localisés dans la médulla et exceptionnellement dans le cortex. Les pores
génitaux sont en position variée : latéraux ou médioventraux. Le système excréteur,
primitif se compose de protonéphridies. Le système nerveux est peu développé. Ce sont
des parasites de l’intestin de Vertébrés.
3.2.6. Les Nématodes
Les Nématodes représentent un important groupe caractérisé par la présence d’un
pseudocœle et d’un tube digestif. Ils présentent une large capacité d’adaptation ; ainsi
certains sont libres, d’autres semi parasites ou parasites. Ils ont le corps long et cylindrique.
Leur région postérieure est généralement recourbée chez les mâles et droite chez les
femelles. Ils présentent une cuticule lisse, épaisse, striée ou épineuse. La bouche occupe le
centre de l’extrémité apicale. Les Nématodes sont gonochoriques. Le mâle, souvent plus
petit que la femelle, possède le plus souvent un appareil reproducteur impair chez les
Nématodes parasites de Vertébrés. La femelle possède un appareil reproducteur pair. Les
œufs sont de forme et taille variables. Ils contiennent suivant les groupes un embryon
insegmenté ou une larve. Certains Nématodes sont vivipares.
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3.2.7. Les Acanthocéphales
Les Acanthocéphales sont reconnus comme un groupe distinct des helminthes. Ils
regroupent un ensemble de vers dits à « tête épineuse », en raison des nombreux crochets
en forme d’épines qu’ils portent sur un organe antérieur : la trompe (presoma ou
proboscis). Au stade adulte, ce sont des parasites, du tube digestif de vertébrés aquatiques
ou terrestres. Le corps des Acanthocéphales comprend deux parties essentielles à savoir : le
proboscis et le tronc. Le proboscis correspond à la partie antérieure de l’animal. De taille et
de forme très variées, il peut s’invaginer dans le réceptacle proboscidien, sac clos à paroi
musculeuse et épaisse situé dans le tronc au niveau du cou. Le tronc, circulaire en coupe
transversale, possède une surface plissée ventralement, parfois pseudosegmentée. La cavité
du corps est un pseudocœlome.
3.3. Description du cadre d’étude : le lac Nokoué
Le lac Nokoué possède plusieurs tributaires dont les principaux sont : le fleuve Ouémé ; la
rivière Sô ; les eaux usées provenant de la commune d’Abomey-Calavi, les collecteurs
d’eau pluviale et le chenal de Cotonou par lequel arrive l’eau de mer. Il s’agit d’un plan
d’eau dont la superficie est d’environ 150 km2 et sa profondeur moyenne est 1,5 m. Il se
caractérise par une pluviométrie annuelle de 1300 mm, une température moyenne de 27,7
°C, avec un vent dominant SW. L’évapotranspiration potentielle, comme la température,
varie très peu à Cotonou, mais présente des valeurs importantes avec une valeur maximale
en Avril. Le lac Nokoué présente de faibles profondeurs et est donc sensible à la vitesse du
vent. La dynamique sédimentologique est un facteur favorisant le comblement de ce lac
dont l’écosystème varié, très riche en produits halieutiques, subit une forte pression
anthropique liée tant à la présence des villages lacustres sans système d’assainissement,
qu’à la pratique des pièges à poisson « acadjas » en passant par le trafic d’hydrocarbure en
provenance du Nigéria. Il joue également le rôle de réceptacle pour les déchets solides
ménagers des quartiers riverains de Cotonou et d’Abomey-Calavi. L’augmentation de la
superficie occupée par le plan d’eau en période de hautes eaux favorise les inondations
cycliques que connaît la ville de Cotonou en Août et Septembre.
L’étude a été réalisée au niveau de trois stations situées dans la partie méridionale du lac. Il
s’agit des sites de pêcherie de Calavi Tokpa et de Sô-Ava, dans la commune d’Abomey-
Calavi et du site de pêcherie de Dantokpa dans la zone urbaine de Cotonou.
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Figure 4: Carte du lac Nokoué
3.4. Méthodologie
3.4.1. Matériel biologique
Le matériel biologique utilisé est essentiellement constitué des poissons Cichlidés,
Sarotherodon melanotheron et Tilapia guineensis provenant du lac Nokoué. Au total, cent
quatre-vingt (180) poissons ont été prélevés sur les trois sites d’échantillonnage de Calavi
Tokpa, Sô-Ava et Dantokpa, à raison de soixante (60) poissons par site. Les poissons sont
transportés dans des emballages d’eau avec oxygène et ramenés vivants au laboratoire. En
raison de leur faible capacité de survie en dehors des étangs, une fois au laboratoire, ils
sont conservés dans un aquarium (60 cm x 30 cm x 28 cm) muni d’un système d’aération.
L’eau de l’aquarium est renouvelée chaque jour jusqu’à l’épuisement du stock de poissons.
Chaque poisson est ensuite pesé à l’aide d’une balance (1 g de précision) et mesuré à l’aide
d’un ichtyomètre. Les tailles recueillies ont été réparties en trois classes de taille à savoir :
les poissons de petite taille (de taille inférieure à 15 cm), les poissons de taille moyenne (de
taille comprise entre 15 et 20 cm) et les poissons de grande taille (de taille supérieure à 20
cm). Le tableau 2 présente, suivant le site d’échantillonnage, l’effectif des poissons par
espèce, par sexe et par classe de taille.
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Tableau 2: Répartition suivant la station de l'effectif des poissons collectés par espèce, par
sexe et par classe de taille
Station Espèce Sexe Taille
SM TG Mâle Femelle Petite Moyenne Grande
Calavi Tokpa 29 31 29 31 00 52 08
Sô-Ava 33 27 21 39 10 43 07
Dantokpa 32 28 28 32 04 56 00
Total 94 86 78 102 14 151 15
SM : Sarotherodon melanotheron ; TG : Tilapia guineensis
3.4.2. Dissection et recherche des parasites
Avant la dissection proprement dite il est procédé à l’observation macroscopique de
l’extérieur du poisson. Les poissons sont ensuite disséqués au niveau de la cavité
abdominale en découpant un volet latéral à l’aide d’une paire de ciseaux à bouts arrondis
pour éviter de léser les organes sous-jacents. Les opercules sont enlevés pour pouvoir
dégager les branchies. Différents organes tels que l’estomac, l’intestin, la vésicule biliaire
et le foie sont prélevés et répartis dans des boîtes de Pétri puis observés à la loupe et au
microscope photonique. Au niveau de chaque organe, tous les parasites observés sont
extraits, comptés, photographiés, identifiés et classés selon leur groupe zoologique.
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Figure 5: Différents organes observés. R : rate ; V.b : vésicule biliaire ; F : foie ; E : estomac ; Ov : ovaires ;
I : intestin
3.4.3. Analyse des données
Les différentes données collectées ont été traitées avec le logiciel Microsoft Excel. Le
poids moyen et la taille moyenne des poissons échantillonnés site par site ainsi que les
prévalences des différents groupes de parasites ont été calculés. L’analyse de variance à un
facteur a permis de déterminer la significativité des tailles moyennes des poissons prélevés
sur les trois sites d’échantillonnage en fonction de l’espèce et du sexe. Le test de chi-carré
et le test de Z ont permis de comparer les différentes prévalences des groupes parasitaires
entre les stations, entre les différentes classes de taille des poissons, entre le sexe et suivant
l’espèce. Les différentes analyses statistiques ont été effectuées à l’aide du logiciel SPSS
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3.5. Résultats et discussion
3.5.1 Caractéristiques morphométriques des poissons échantillonnés
3.5.1.1. Taille moyenne des poissons échantillonnés en fonction de l’espèce
La taille moyenne des deux espèces de poissons suit la même évolution au niveau des trois
sites échantillonnés (Figure 6). En effet, les individus de Sarotherodon melanotheron et de
Tilapia guineensis collectés à Sô-Ava présentent les tailles moyennes les plus élevées des
trois stations. De plus, les tailles moyennes les plus faibles pour les deux espèces (S.
melanotheron et T. guineensis) ont été relevées au niveau de la même station : Dantokpa.
Les tailles moyennes relevées à Calavi Tokpa, pour les deux espèces, sont inférieures à
celles observées à Sô-Ava mais supérieures à celles trouvées à Dantokpa. Les tailles
moyennes des individus de S. melanotheron sont significativement plus élevées (p < 0,05)
que celles des individus de T. guineensis à Calavi Tokpa, à Sô-Ava et à Dantokpa; donc
quelle que soit la station, les individus de S. melanotheron sont généralement plus grands
que les individus de T. guineensis.
Figure 6: Taille moyenne des individus des deux espèces suivant la station. SM :
Sarotherodon melanotheron ; TG : Tilapia guineensis
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3.5.1.2. Taille moyenne des poissons échantillonnés en fonction du sexe
La figure 7 présente suivant la station, la taille moyenne des mâles et des femelles des deux
espèces de poissons échantillonnés. On peut remarquer que les tailles moyennes des mâles
et des femelles suivent la même évolution au niveau des trois sites échantillonnés. En effet,
les individus mâles et femelles collectés à Sô-Ava présentent les tailles moyennes les plus
élevées des trois stations. De plus, les tailles moyennes des mâles et femelles au niveau de
la station de Dantokpa ont été les plus faibles relevées. Les tailles moyennes relevées à
Calavi Tokpa, pour les deux sexes, sont inférieures à celles observées à Sô-Ava mais
supérieures à celles trouvées à Dantokpa. La taille moyenne des mâles est toujours plus
élevée que celle des femelles à Calavi Tokpa, à Sô-Ava et à Dantokpa. Mais pour ces
trois stations, les différences entre mâles et femelles ne sont pas significatives (p > 0,05).
Figure 7: Taille moyenne des mâles et femelles des deux espèces suivant la station
3.5.2. Diversité des parasites
Au cours de nos travaux de recherche, nous avons recensé sur Sarotherodon melanotheron
et Tilapia guineensis, une variété de parasites de divers genres et issus de plusieurs
familles. Nous avons en effet dénombré 10 espèces de parasites dont un (01) Cilié, cinq
(05) Myxosporidies, deux (02) Cestodes et deux (02) Acanthocéphales inféodés à des
organes variés chez les poissons étudiés, dont voici les descriptions et les planches.
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3.5.2.1. Ciliés
3.5.2.1.1. Genre Balantidium Claparède & Lachmann, 1858
Protozoaire cilié, binucléé (présence de macro et micronoyaux), couvert par des rangées
uniformes de cils somatique ; une cavité orale antéro-ventrale enfoncée en dessous de la
surface. Corps cellulaire sensiblement aplatie. La face ventrale est concave. Une petite
entaille peut être remarquée sur le côté antéro-dorsale de la cellule. Le vestibule se trouve à
la partie antérieure de la cellule. Macronucleus ovale et se trouvant généralement dans la
partie postérieure de la cellule. Une espèce de ce genre a été retrouvée au cours de nos
observations.
Balantidium sp.
Hôte : Sarotherodon melanotheron
Tilapia guineensis
Localisation : intestin
Description : L'organisme présente une forme ovale, avec une ciliature épaisse. Les kystes
ont une forme sphérique à ovale et des mensurations de 18,3 ± 2,26 µm de long pour 16,75
± 0,07 µm de large. Le trophozoïte est un cilié de petite taille avec 38,6 ± 5,23 µm de
longueur pour 18,75 ± 2,61 µm de largeur. Le vestibule ou cytostome, situé antéro-
ventralement, occupe environ 1/3 à 2/5 de la longueur totale du corps. Les vacuoles
contractiles au niveau des kystes sont au nombre de deux. Les noyaux (micronucleus et
macronucleus) ainsi que les vacuoles contractiles au niveau du trophozoïte ne sont pas bien
distincts (Figure 8).
Affinités taxonomiques : Les ciliés sont en général des parasites communs de l’intestin
des poissons. Mais les travaux scientifiques sur les parasites ciliés des poissons en
Afrique sont rares; ils sont quasiment inexistants en ce qui concerne le genre Balantidium.
Dans la littérature internationale, Molnar & Reinhardt (1978) ont observé des lésions
intestinales chez la carpe herbivore Ctenopharyngodon idella (V), dues au cilié
Balantidium ctenopharyngodonis Chen, 1955. La présente espèce se rapproche de B.
honghuensis, décrite par Li et al. (2013) dans le rectum de grenouilles provenant du lac
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Honghu en Chine. Néanmoins, la taille beaucoup plus grande de B. honghuensis ainsi que
la forme en ‘’V’’ de son vestibule en font deux espèces bien distinctes.
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Figure 8: Planche de Balantidium sp. 1-2 : kystes de Balantidium sp., P.k : paroi du kyste ; V.c : vacuole
contractile 3 : Trophozoïte de Balantidium sp. C : cils ; Ct : cytostome
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3.5.2.2. Myxosporidies
3.5.2.2.1. Genre Myxobolus Bütschli, 1882
Les Myxosporidies du genre Myxobolus possèdent des spores ovoïdes, ellipsoïdales ou
sphériques vues de face et biconvexes vues de profil. La paroi est faite de deux cellules
valvaires se rejoignant suivant une ligne de suture. Les capsules polaires, au nombre de
deux, souvent piriformes, et le sporoplasme binucléé avec parfois une vacuole iodophile,
occupent la cavité délimitée par les valves.
Quatre (04) espèces appartenant au genre Myxobolus ont été recensées sur les différents
sites prospectés.
Myxobolus sp.1
Hôte : Sarotherodon melanotheron
Localisation : intestin
Description : Les spores de Myxobolus sp.1 rencontrées ont toutes été retrouvées dans des
kystes. Les kystes sont de couleur blanchâtre, opaque, de forme semi-sphérique à
sphérique. Ils sont localisés dans la paroi de l’intestin. Les spores se présentent sous une
forme ovoïde et mesurent en moyenne 14,83 ± 1,33 µm de long pour 9,29 ± 0,92 µm de
large. L’extrémité antérieure comme l’extrémité postérieure de la spore semblent plutôt
arrondies. Les valves sont peu épaisses. Les capsules polaires piriformes, parallèles, situées
côte à côte et de taille égale, occupent à peu près la moitié du volume de la spore. Elles
mesurent 6,3 ± 0,42 µm de long pour 4,18 ± 0,32 µm de large.
Affinités taxonomiques : Plusieurs espèces de Myxobolus à capsules polaires de taille
égale et de formes comparables à l’espèce que nous décrivons ont déjà été signalées par
différents auteurs tant en Afrique qu’ailleurs. Il s’agit de Myxobolus camerounensis
(Fomena et al., 1993), Myxobolus dahomeyensis (Sakiti et al., 1991), Myxobolus njieni
(Fomena et al., 1985), Myxobolus sourouensis (Kabré, 1997). La présente espèce se
rapproche significativement par la taille de M. njieni, mais aussi à M. sourouensis par la
forme de la spore et des capsules polaires.
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Myxobolus equatorialis Lansberg, 1985
Hôte : Sarotherodon melanotheron
Tilapia guineensis
Localisation : vésicule biliaire
Description : Les spores ont une taille moyenne (13,51 ± 0,81 µm de longueur pour 9,16 ±
0,36 µm de largeur). L’extrémité antérieure de la spore est plus rétrécie par rapport à
l’extrémité postérieure, plus large et arrondie. Les capsules polaires de forme globoïde
(4,03 ± 1,17 µm de diamètre), situées dans la région équatoriale, sont suspendues à des
tubes correspondant au canal de décharge. Celui-ci, de taille variable, s’ouvre à l’extérieur
par un orifice d’évagination. Absence de prolongement intercapsulaire. Filament polaire
présent. Le sporoplasme occupe, selon le cas, moins de la moitié ou la moitié de la cavité
sporale.
Affinités taxonomiques : Par ses caractéristiques morphométriques, l’espèce que nous
décrivons est à rapprocher de M. equatorialis décrite en 1985 par Landsberg dans le rein et
la rate d’hybrides de Oreochromis aureus × Oreochromis niloticus en Israël et retrouvée
chez d’autres Cichlidae au Cameroun (Fomena et al., 1985) et au Burkina Faso (Kabré,
1997). La comparaison de ses caractéristiques morphométriques avec celles de la
description originale de Landsberg fait ressortir quelques différences mineures portant sur
les mensurations de la spore. En dépit de ces différences, nous pensons que notre espèce
est assimilable à Myxobolus equatorialis, dont la spécificité est d’avoir les deux capsules
polaires en position équatoriale.
Myxobolus israelensis Landsberg, 1985
Hôte : Sarotherodon melanotheron
Tilapia guineensis
Localisation : vésicule biliaire
Description : Les formes végétatives n’ont pas été observées. Les spores sont diffuses et
isolées dans la vésicule biliaire. Elles coexistent avec Myxobolus equatorialis. Les spores
sont de grande taille, ovoïdes et allongées (16,85 ± 2,96 µm de longueur pour 10,47 ± 1,09
µm de largeur). La paroi est épaisse. Les capsules polaires sont piriformes, de taille égale,
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très allongées (10,65 ± 0,28 µm de long pour 3,92 ± 0,45 µm de large) et descendant très
bas dans la partie postérieure de la cavité sporale (elles occupent près des 2/3 de la cavité).
Leur extrémité antérieure atteint le pôle antérieur de la cavité sporale. Le sporoplasme
réduit, n’occupe qu’un petit volume de la spore. Il existe un appendice intercapsulaire
réduit.
Affinités taxonomiques : Des comparaisons peuvent être faites entre l’espèce décrite ici et
des espèces antérieures décrites en Afrique ou ailleurs. Il s’agit de Myxobolus heterospora
observée chez Oreochromis niloticus, Myxobolus amieti parasite de Ctenopoma nanum et
Myxobolus kingsleyae rencontrée au niveau du tissu cartilagineux et conjonctif de l’arc
branchial de Ctenopoma kingsleyae. Mais ces espèces se distinguent de celle observée
notamment par leur taille plus petite. Avec M. israelensis dont la description originale est
donnée par Landsberg (1985), l’espèce décrite présente de grandes similitudes tant au
niveau de la forme, des caractéristiques morphométriques, que de la localisation chez
l’hôte. Nous pensons qu’il s’agit d’une seule et même espèce, Myxobolus israelensis, avec
une grande aire de distribution au regard des pays où elle a été signalée : Israël (Landsberg,
1985), Cameroun (Fomena, 1986), Bénin (Sakiti, 1997) et Burkina Faso (Kabré, 1997).
Myxobolus sp.2
Hôte : Sarotherodon melanotheron
Tilapia guineensis
Localisation : intestin, vésicule biliaire
Description : Les spores sont généralement de grandes tailles (15,78 ± 0,26 µm de long et
10,93 ± 0,42 µm de large). Elles sont ovoïdes. Les extrémités antérieure et postérieure sont
parfaitement arrondies. Les capsules polaires sont sphériques, de taille égale et assez
petites (3,08 ± 0,39 µm de diamètre) par rapport aux dimensions de la spore. Elles sont
situées dans la partie antérieure de la spore ; mais l’extrémité antérieure de la capsule
n’atteint pas le pôle antérieur de la cavité sporale. Certaines spores présentent des filaments
polaires complètement dévaginés. La paroi au niveau de l’extrémité postérieure présente
03 à 05 marques de suture. Le sporoplasme occupe un grand volume de la spore et
l’appendice intercapsulaire est absent.
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Affinités taxonomiques : L’espèce que nous décrivons, par ses mensurations et ses
caractéristiques morpho-anatomiques est à rapprocher de Myxobolus tilapiae décrite en
1974 par Abolarin dans des kystes branchiaux de Tilapia zillii, Oreochromis niloticus et
Sarotherodon galilaeus. En effet, la forme, la taille, les capsules polaires très réduites sont
à tout point de vue comparable. En plus, elles présentent toutes deux le même type d’hôte.
Malgré quelques différences comme la présence de marques de suture et la forme globoïde
des capsules polaires de l’espèce décrite ici, nous pensons qu’il s’agit de la même espèce,
Myxobolus tilapiae. Elle semble très largement répandue au vue des différentes régions où
elle est rencontrée : Israël, Cameroun, Nigéria, Burkina Faso et Bénin.
3.5.2.2.2. Genre Sphaerospora Thelohan, 1984
Les spores sont généralement subsphériques mais rarement sphériques. Les valves sont
réunies selon une ligne de suture souvent proéminente dont le plan est perpendiculaire à
l’axe qui passe par les extrémités hémisphériques des valves. La longueur de la spore ne
dépasse pas de façon significative la largeur. Les capsules polaires sont subsphériques ou
piriformes et situées de part et d’autre de la ligne de suture à côté de laquelle s’ouvrent les
orifices de dévagination des filaments polaires. L’espèce la mieux connue est
Sphaerospora renicola Dykova & Lom, 1982. C’est un parasite de la lumière des tubes
rénaux. Elle est hautement pathogène et responsable de la nécrose de l’épithélium des
tubes rénaux.
Dans ce travail, nous signalons la présence de Sphaerospora sp. dans la vésicule biliaire et
l’intestin des deux espèces de poissons étudiés.
Sphaerospora sp.
Hôte : Sarotherodon melanotheron
Tilapia guineensis
Localisation : intestin, vésicule biliaire
Description : Formes végétatives inconnues. Présence de spores diffuses dans la vésicule
biliaire. Au niveau de l’intestin, les spores sont contenues dans des trophontes polysporés
(Figure 9) présent dans la lumière de l’intestin. Elles sont de grande taille, plus larges que
longues (10,4 ± 1,27 µm de long pour 15,13 ± 1,1 µm de large), plus ellipsoïdales que
subsphériques. Les capsules polaires sont sphériques (4,98 ± 1,27 µm de diamètre), de
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taille égale et occupent sensiblement une grande partie de la cavité sporale. Les filaments
polaires sont visibles et parfois dévaginés à l’extérieur de la cavité sporale. Leur extrémité
antérieure n’atteint pas le pôle antérieur de la cavité sporale.
Affinités taxonomiques : Plusieurs espèces de ce genre ont déjà été décrites en Afrique. Il
s’agit de Sphaerospora melenensis et Sphaerospora tilapiae, parasites des reins
d’Oreochromis niloticus ; de Sphaerospora. sangmelimaensis décrite dans les reins de
Mormyridae et Hepsetidae. Au Bénin, Sphaerospora chloroscombri a été décrite par Sakiti
(1997) dans la vésicule biliaire de Chloroscombrus chrysurus Linné, 1766. Mais ces
espèces sont de taille beaucoup plus petite que l’espèce signalée dans ce travail. Cette
espèce dont les spores présentent parfaitement les caractéristiques morphologiques du
genre Sphaerospora semble nouvelle et nous proposons de la nommer provisoirement
Sphaerospora sp. en attendant une caractérisation beaucoup plus poussée (microscopie
électronique).
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Figure 9: Planche des Myxosporidies. 1 : Portion de l’intestin avec sur la paroi (P.i) un kyste (K) et dans la lumière
(L.i) un trophonte (Tr) ou plasmode. 2-3 : Spores de Myxobolus sp.1, Cp : Capsule polaire ; S : Sporoplasme. 4 : Spore de M. israelensis
montrant distinctivement un filament polaire (F.p) dévaginé et la cellule valvaire. Cp : Capsule polaire. 5 : Spores de M. israelensis et de
M. equatorialis. S : Sporoplasme. 6 : Spore de M. equatorialis montrant le canal de décharge (C.d) et l’appendice intercapsulaire (A.i),
avec l’emplacement caractéristique des capsules polaires. 7 : Spore de Myxobolus sp2 montrant les marques de suture (M.s), deux
filaments (F.p) complètement dévaginés, globules polaires (G.p) bien visibles. 8 : Spore de Sphaerospora sp. F.p : filament polaire
dévaginé ; C.v : cellule valvaire. 9 : Spores de Myxobolus sp.1 colorés au May-Grunwald Giemsa et montrant distinctement les capsules
polaires (C.p) et un filament polaire dévaginé (F.p).
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3.5.2.3. Cestodes
3.5.2.3.1. Genre Penetrocephalus Rao, 1960
Bothriocephalidea, Bothriocephalidae. Gros vers, jusqu'à 125 mm de long. Strobile avec
des segments nettement différenciés avec des projections en forme d'ailes latérales.
Segmentation externe présente. Musculature longitudinale bien développée, formant de
nombreux faisceaux de fibres musculaires. Surface couverte de petites microtriches
filiformes semblables dans la forme et la taille. Scolex non armé. Disque apical absent.
Partie antérieure du corps, y compris le cou souvent dégénéré. Courts segments, beaucoup
plus large que long (plus de 14 fois dans les segments matures).
Penetrocephalus sp.
Hôte : Tilapia guineensis
Localisation : Foie
Description : Il s’agit d’un cestode de taille moyenne et de couleur blanchâtre. Un seul
individu de cette espèce a été découvert au cours de nos travaux. Il mesure 4720 µm de
long pour 472,5 µm de large. Le corps est bien allongé et les segments sont bien visibles
(Figure 10). Le spécimen identifié a été retrouvé avec le scolex fortement enfoncé dans le
tissu hépatique de Tilapia guineensis. Le scolex est non armé (absence de rostre et de
crochets) et mesure 118 µm de long pour 63,5 µm de large. Il est muni néanmoins de
quatre (04) ventouses uniformément réparties autour d’un orifice buccal terminal. Les
segments (proglottis), bien distincts, bien développés et musculeux sont beaucoup plus
larges que longs. Ils mesurent 26,2 ± 2,55 µm de long pour 127,4 ± 9,75 µm de large.
Seuls les segments immatures ont été observés sur le spécimen retrouvé. Les testicules, le
cirrus ainsi que le pore génital femelle n’ont pu être observés.
Affinités taxonomiques : Le genre Penetrocephalus a été créé en 1960 par Rao. Il a été
érigé à partir de spécimens de Bothriocephalus ganapatii retrouvés dans l’intestin de
Saurida tumbil, poisson téléostéen des cours d’eau de l’Inde. L’individu de ce genre
retrouvé pour ce travail dans le foie de T. guineensis est une larve plérocercoïde comme le
confirme Douellou et al. (1987) dans leur inventaire des parasites du Bothidae Arnoglossus
laterna provenant du golfe du lion (côte française de la Méditerranée). En Afrique, c’est
l’une des premières fois où ce genre de cestode est mentionné dans la littérature. Nous
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pensons donc que l’espèce représentée ici est nouvelle et des analyses ultrastructurales et
phylogénétiques permettront de mieux la caractériser.
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Figure 10: Planche de Penetrocephalus sp. 1 : Vue in toto de Penetrocephalus sp. montrant le strobile
bien segmenté et le scolex (Sc) portant quatre ventouses (têtes de flèches) bien distinctes. 2 : Vue d’une portion de foie
(F) de Tilapia guineensis parasité par Penetrocephalus sp. dont le scolex est profondément enfoncé dans le tissu
hépatique (têtes de flèches). 3 : Extrémité antérieure de Penetrocephalus sp. montrant le scolex (Sc) non armé (absence
de crochets) les ventouses et l’orifice buccale (O.b). 4 : Extrémité postérieure de Penetrocephalus sp. montrant
notamment les proglottis immatures.
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3.5.2.3.2. Gryporhynchidae
Les membres de cette famille étaient précédemment placés dans le groupe des Dilepididae
(Cyclophyllidea). Spassky & Spasskaya (1973) proposent la sous-famille des
Gryporhynchinae qui sera plus tard élevée au rang de famille (Spassky, 1995). L’étude sur
l’analyse phylogénétique des différentes familles de l’ordre des Cyclophyllidea, basée sur
la morphologie comparative (Hoberg et al., 1999) et les données moléculaires (Mariaux,
1998) confirme les Gryporhynchidae dans la systématique comme une famille à part
entière distincte des Dilepididae. Cette famille regroupe ainsi les différentes espèces de
Dilépididés dont les formes matures sont parasites des oiseaux piscivores, et les larves
parasites des poissons (Scholz et al., 2009).
Hôte : Sarotherodon melanotheron
Localisation : intestin
Description : Les Gryporhynchidae que nous avons observés sont de deux types : des
larves contenues dans des kystes et des formes libres (Figure 11). Les larves (embryons ou
métacestodes) mesurent 0,487 ± 0,08 mm de longueur pour 0,241 ± 0,06 mm de largeur.
Elles sont de forme ellipsoïdale et sont légèrement arrondies à leurs extrémités antérieure
et postérieure. L’intérieur de la larve, visible par transparence, est presque entièrement
rempli par le vitellus, lequel ne laisse libre qu’une portion apicale faisant office de scolex
qui reste toujours invaginé. Les crochets du rostre sont bien visibles. Les ventouses, par
contre, sont invisibles ou absentes à ce stade d’évolution. Les larves sont donc contenues
dans des kystes dont elles occupent la région médiane. Elles baignent dans un liquide clair
et incolore. Les kystes sont de forme subsphérique et mesurent en moyenne 1,07 ± 0,2 mm
de diamètre. La paroi du kyste est fine mais assez résistante pour supporter la pression du
milieu intestinal. Les kystes observés évoluent librement dans la lumière intestinale. Quant
aux formes libres, elles sont retrouvées accrochées par leur scolex à la paroi intestinale.
Elles sont allongées et mesurent en moyenne 1,06 ± 0,06 mm de long sur 0,147 ± 0,03 mm
de large. Le scolex dévaginé présente quatre (04) ventouses bien distinctes et un rostre
muni de plusieurs crochets fins. La bouche est terminale.
Affinités taxonomiques : La majorité des études effectuées sur les Gryporhynchidae porte
sur les métacestodes (larves), mais les informations relatives à la taxonomie, au cycle de
développement, à l’écologie et à la pathologie sont rares (Mashego et al., 1991). Il est donc
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difficile voire impossible de procéder à l’identification de cestodes Gryporhynchidae
jusqu’au niveau du genre et de l’espèce en se basant uniquement sur les caractéristiques
morphologiques des larves ; ceci d’autant plus que les principaux critères de détermination
de l’espèce proviennent des adultes parasites des oiseaux piscivores et sont basés sur la
morphologie du rostre (crochets) et des organes reproducteurs (Scholz et al., 2004). Les
métacestodes Gryporhynchidae sont parasites de plusieurs groupes de poissons. Selon
Scholz et al. (2004), les Cichlidés présentent les plus grands nombres d’espèces parasites
alors que les Cyprinidés constituent l’hôte intermédiaire le plus fréquent. A l’opposé,
plusieurs études menées en Afrique (Aderoumu & Adeniyi, 1972 ; Khalil & Thurston,
1973 ; Bray, 1974 ; Mashego et al., 1991), considèrent les Cichlidés comme les principaux
hôtes intermédiaires et les Cyprinidés comme un simple réservoir.
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Figure 11: Planche de Gryporhynchidae. 1 : Kyste (K) ou métacestode de Gryporhynchidae, vue in toto. 2 :
Vue de l’intérieur d’un kyste montrant la paroi du kyste (P.k), le vitellogène (Vi) et l’embryon (Emb). 3 : Larve de
Gryporhynchidae présentant un scolex invaginé (Sc.I). 4 : Larve présentant un scolex dévaginé (Sc.d). 5 : Scolex
invaginé de Gryporhynchidae présentant le rostre (R) et la couronne de crochets (Cr) bien visibles. 6 : Scolex dévaginé
montrant le rostre (R), les crochets (Cr) et les ventouses (V).
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3.5.2.4. Acanthocéphales
3.5.2.4.1. Genre Acanthogyrus Thapar, 1927
Acanthocéphales généralement de petite taille. Les femelles sont plus grandes que les
mâles. La taille et la forme des crochets dépendent de leur niveau d’implantation sur le
proboscis. Le corps est couvert d'épines cuticulaires disposées en cercles. Il y a 31 à 35
cercles. Sac proboscidien très long, avec paroi musculaire, débutant à la base du cou. Deux
lémnisques de taille égale. Quatre glandes cémentaires disposées en deux paires situées
derrière un testicule postérieur. Vésicule séminale en forme de poire, correspondant à un
élargissement ultérieur du canal déférent ; œufs embryonnés et allongés.
Acanthogyrus tilapiae Baylis, 1948
Hôte : Sarotherodon melanotheron
Tilapia guineensis
Localisation : intestin
Description : L’espèce décrite ici est une femelle. Proboscis assez court, cylindrique et
armé de deux spirales visibles de crochets. Taille et forme des crochets différentes
selon leur niveau d'implantation sur le proboscis (Figure 12). Crochets apicaux de
grande taille à racine importante. Crochets du second cercle de taille moyenne. Cou très
court. Corps recouvert d'épines cuticulaires disposées en cercles. Plus on s'éloigne de la
région antérieure plus l'espacement entre les cercles est important. Sac proboscidien long à
paroi musculaire, prenant naissance à la base du cou. Deux lémnisques de taille égale.
Présence de balles ovariennes de 15 à 25 µm de diamètre situées dans le pseudocœle, en
dehors des voies génitales. Une cloche utérine en forme d'entonnoir, plus longue que
large, un appareil sélecteur de 20 à 30 µm de diamètre, un utérus correspondant à un long
tube, de diamètre sensiblement uniforme. Un sphincter utérin sépare l'utérus du vagin.
Vagin terminé par un sphincter musculeux à paroi épaisse qui ferme la vulve. Œufs
embryonnés, allongés.
Affinités taxonomiques : Plusieurs espèces du genre Acanthogyrus ont été décrites en
Afrique chez les Cichlidae notamment, en Tanzanie (Baylis, 1947), au Congo (Prudhoe,
1951), à Madagascar (Golvan, 1957). Une comparaison de ces espèces avec les spécimens
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décrits ici fait ressortir des similitudes dans les caractères anatomiques et morphologiques.
Il existe cependant quelques différences dans les mensurations notamment au niveau de la
taille. En dépit de ces différences, que nous considérons comme mineures comparées aux
éléments qui les rapprochent, nous pensons avoir à faire à Acanthogyrus tilapiae. Nos
observations sont en accord avec celles d’autres auteurs dont Golvan (1957), pour qui le
genre Acanthogyrus a un domaine géographique limité à l’Afrique et à l’Inde. Concernant
l’hôte, il faut noter que même si différents auteurs ont montré que les acanthocéphales du
genre Acanthogyrus sont ubiquistes (Khalil & Thurston, 1973 ; Troncy, 1977), ils semblent
inféodés aux poissons Cichlidae conformément aux constats faits par Kabré (1997).
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Figure 12: Planche de Acanthogyrus tilapiae. 1 : A. tilapiae, vue in toto, Tr : tronc ; C : Cou ; Pr :
Proboscis ; G : Genitalia. 2 : Extrémité antérieure présentant le proboscis avec les trois séries de crochets (CrI, CrII,
CrIII). 3 : Extrémité antérieure du tronc, G.p : gaine du proboscis ; N : noyaux ; S.s : structure syncitiale ; P.s :
pseudosegmentation ; P.c : pseudocœlome ; Ct : cuticule ; Le : lémnisques. 4 : Extrémité postérieure A. tilapiae femelle
montrant le génitalia, C.u : cloche utérine ; S.o : appareil sélecteur d’œufs ; U : utérus ; V : vagin ; M.o : masses
ovariennes ; Œ : Œufs. 5 : Extrémité postérieure de A. tilapiae présentant l’appareil génital mâle. T : testicules ; G.c :
glandes copulatrices ; P.s : Poche de Saëfftigen ; V.s : vésicule séminale ; B.c : bourse copulatrice.
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3.5.2.4.2. Genre Pallisentis Van Cleave, 1928
Nombre et disposition des proboscis crochets (4 cercles de 8 ou 10 chacun). Beaucoup plus
longs crochets dans deux premiers cercles; différence de taille entre crochets 1er et 2e
cercle presque identique à celui de la même entre les 3ème et 4ème. Glandes de cément plus
petites, avec un plus petit nombre de noyaux allant de 8 à 12.
Pallisentis sp.
Hôte : Sarotherodon melanotheron
Tilapia guineensis
Localisation : intestin
Description : Acanthocéphale de taille moyenne. Proboscis assez court, cylindrique, avec
une légère projection apicale armée de 04 cercles de 06 crochets. Le proboscis s’invagine
en doigt de gant à l’intérieur d’un réceptacle proboscidien très long. Seuls les individus
mâles ont été observés. Ils possèdent deux testicules globuleux, de taille différente et
largement en contact, le postérieur nettement plus grand que l’antérieur (Figure 13). Quatre
glandes copulatrices disposées en deux paires. Vésicule séminale piriforme. Bourse
copulatrice présente. Poche de Saëfftigen piriforme dans sa partie antérieure, puis étroite et
allongée dans sa partie postérieure.
Affinités taxonomiques : Par ses caractéristiques, le parasite actuel se rattache aux
Eoacanthocephala. La présence de 04 séries de crochets en fait un individu de la famille
des Quadrigyridae et du genre Pallisentis. Plusieurs espèces de ce genre ont été déjà
observées en Afrique. Il s’agit notamment de Pallisentis golvani Troncy & Vassiliades,
1973, rencontrée chez Synodontis batensoda ; Pallisentis tetraodontae Troncy &
Vassiliades, 1973 chez Tetraodonte fahaka ; ou encore Pallisentis sp. découverte par
Kabré (1997) dans l’intestin de Clarotes laticeps. Mais aucune des espèces ci-dessus
mentionnées ne se rapprochent de la présente espèce en raison notamment de leur taille
beaucoup plus grande et aussi des hôtes différents pour chacune de ces espèces. Nous
pensons qu’il s’agit d’une nouvelle espèce pour laquelle une étude plus poussée est
nécessaire avant de lui donner un nom définitif.
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Figure 13: Planche de Pallisentis sp. 1 : Pallisentis sp. vue in toto montrant le probocis invaginé (Pr.i). 2 :
Extrémité antérieure de Pallisentis sp. présentant le probocis (Pr) avec quatre séries de crochets (Cr), la gaine du probocis
(G.p) et les lémnisques (Le) de taille égale. 3 : Coupe médiande de Pallisentis sp. montrant les deux testicules (T), la
cuticule (Ct) et la structure syncitiale (S.s). 4 : Extrémité postérieure de Pallisentis sp. mâle, G.c : glande copulatrice ;
P.s : Poche de Saëfftigen ; V.s : Vésicule séminale ; B.c : Bourse copulatrice. 5 : Œufs embryonnés de Acanthogyrus
tilapiae.
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3.5.3. Evaluation du taux de prévalence
3.5.3.1. Prévalence en fonction des sites échantillonnés
Les Acanthocéphales sont les parasites les plus représentatifs ; on constate en effet qu’ils
sont le groupe de parasites le plus fréquemment rencontré chez les poissons infestés. Les
prévalences observées pour ce groupe à Sô-Ava et à Dantokpa sont identiques et sont plus
élevées que celles obtenues à Calavi Tokpa. Mais il n’y a aucune différence significative
entre les taux de prévalence des Acanthocéphales au niveau des trois stations (Tableau 5).
Les prévalences des Myxosporidies à Calavi Topka et à Sô-Ava sont significativement plus
élevées que celles observées à Dantokpa. En revanche, malgré une valeur plus élevée à
Sô-ava qu’à Calavi Topka, il n’existe aucune différence significative de prévalence des
Myxosporidies entre ces deux stations.
Les taux de prévalence des Cestodes et des Ciliés sont relativement faibles et ne présentent
aucune différence significative entre les trois stations échantillonnées. On remarque la
présence des Ciliés uniquement à Sô-Ava et seuls les poissons provenant des stations de
Calavi Tokpa et de Dantokpa sont parasités par les Cestodes.
Tableau 3: Prévalence globale (%) des différents groupes de parasites en fonction du site
échantillonné
Station Ciliés Myxosporidies Cestodes Acanthocéphales
Calavi Tokpa 0a 23,3a 1,7a 25a
Sô-Ava 1,7a 30a 0a 35a
Dantokpa 0a 5b 3,3a 35a
p-Value 0,366 0,002 0,362 0,397
Les pourcentages de la même colonne suivie de lettres différentes, diffèrent significativement au seuil de 5%.
3.5.3.2. Prévalence en fonction des espèces de poissons
Le tableau 6 présente le taux de prévalence des différents groupes de parasites rencontrés
en fonction de l’espèce échantillonné. On peut remarquer que les spécimens de Tilapia
guineensis sont plus infestés par les Ciliés, les Cestodes et les Acanthocéphales. Alors que
Sarotherodon melanotheron est beaucoup plus parasité par les Myxosporidies. Pour les
deux espèces de poissons, les Acanthocéphales sont les plus fréquemment rencontrés.
Viennent ensuite les Myxosporidies, les Cestodes et les Ciliés. Nous n’avons pas trouvé de
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spécimen de S. melanotheron infesté par les Ciliés au cours de nos observations. Malgré
tout, il n’y a aucune différence significative de prévalence des différents groupes de
parasites entre S. melanotheron et T. guineensis.
Tableau 4: Prévalence globale (%) des différents groupes de parasites en fonction de
l’espèce échantillonnée
Espèce Ciliés Myxosporidies Cestodes Acanthocéphales
S. melanotheron 0a 23,2a 1,1a 31,6a
T. guineensis 1,2a 15,3a 2,4a 31,8a
p-Value 0,289 0,183 0,496 0,979
Les pourcentages de la même colonne suivie de lettres différentes, diffèrent significativement au seuil de 5%.
3.5.3.3. Prévalence en fonction du sexe des poissons
Les taux de prévalence calculés suivant le sexe (Tableau 7) sont tous relativement faibles
hormis les prévalences des Acanthocéphales et des Myxosporidies. Majoritairement, les
taux de prévalence observés chez les femelles échantillonnés sont plus élevés que ceux
observés chez les mâles. Seule la prévalence des Ciliés chez les mâles est supérieure à celle
des femelles qui est d’ailleurs nulle. Aussi bien les mâles que les femelles sont beaucoup
plus parasités par les Acanthocéphales alors que les Ciliés sont les parasites les moins
fréquemment rencontrés quel que soit le sexe. Aucune différence significative n’existe
néanmoins entre les sexes en ce qui concerne les prévalences et ceci pour tous les groupes
de parasites observés.
Tableau 5: Prévalence globale (%) des différents groupes de parasites en fonction du sexe
des poissons
Sexe Ciliés Myxosporidies Cestodes Acanthocéphales
Mâle 1,3a 12,8a 1,3a 26,9a
Femelle 0a 24,5a 2a 35,3a
p-Value 0,251 0,05 0,724 0,232
Les pourcentages de la même colonne suivie de lettres différentes, diffèrent significativement au seuil de 5%.
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3.5.3.4. Prévalence en fonction de la taille des poissons
Au cours de notre étude, les poissons de grande taille sont les plus parasités par les
Acanthocéphales et les Myxosporidies, les poissons de taille moyenne sont les plus
parasités par les Ciliés et les poissons de petite taille, les plus parasités par les Cestodes. Le
taux de prévalence des Myxosporidies des poissons de grande taille est significativement
plus élevé que ceux enregistrés pour les poissons de taille moyenne et de petite taille. Les
poissons de grande taille et de petite taille ne sont pas infestés par les Ciliés. Il en est de
même des poissons de petite taille vis-à-vis des Cestodes.
Néanmoins, hormis pour les Myxosporidies, aucune différence significative n’existe entre
les prévalences des classes de taille et ceci pour tous les groupes de parasites observés
(Tableau 8).
Tableau 6: Prévalence globale (%) des différents groupes de parasites en fonction de la
taille des poissons
Taille Ciliés Myxosporidies Cestodes Acanthocéphales
Petite 0a 0a 7,1a 14,3a
Moyenne 0,7a 19,9a 0,7a 32,5a
Grande 0a 33,3b 6,7a 40a
p-Value 0,908 0,073 0,056 0,290
Les pourcentages de la même colonne suivie de lettres différentes, diffèrent significativement au seuil de 5%.
3.5.4. Discussion générale
3.5.4.1. Paramètres morphométriques
Des spécimens de Sarotherodon melanotheron et Tilapia guineensis récoltés, on observe
que quel que soit la station, la taille moyenne de S. melanotheron est toujours supérieure à
celle de T. guineensis. Une étude sur la biologie de S. melanotheron et T. guineensis de la
creek de Buguma au Nigéria, effectuée en 2009 par Oribhabor & Adisa-Bolanta semble
infirmée nos résultats actuels en montrant que la taille moyenne des femelles fécondes de
T. guineensis (7,9 - 14,2 cm) est supérieure à celle des femelles fécondes de S.
melanotheron (12,1 - 19,6 cm).
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3.5.4.2. Diversité parasitaire
Au cours de notre étude, nous avons recensé dix (10) espèces de parasites, provenant des
deux espèces de Cichlidés identifiés, que nous avons pu classer dans quatre (04) groupes
zoologiques à savoir les Ciliés, les Myxosporidies, les Cestodes et les Acanthocéphales.
Ces Tilapias élevés présentent donc une diversité parasitaire variée et riche. De façon
similaire, Opara & Okon (2002), dans leur étude de la parasitofaune de 300 tilapias,
Oreochromis niloticus, issus de fermes piscicoles du Sud-Est du Nigéria, ont observé sur
une période de 12 mois, cinq (05) espèces de parasites appartenant au groupe des
Nématodes (01), des Trématodes (02), des Annélides (01) et des Copépodes (01). Dans le
présent travail, le groupe des Myxosporidies présente la plus grande richesse avec cinq
(05) espèces répertoriées. Sur 181 O. niloticus provenant des cours d’eau du Burkina Faso,
Kabré (1997) observent sept différentes espèces du genre Myxobolus dont M. israelensis et
M. equatorialis également recensées au cours de la présente étude. Les premières
découvertes de Myxosporidies sur les Cichlidés des cours d’eau du Sénégal ont été
effectuées par Diamanka et al. (2007). Des espèces comme Myxobolus diamaensis et
Myxobolus djoudjensis ont été retrouvées pour la première fois, respectivement, dans les
filaments branchiaux de Sarotherodon melanotheron et dans les ovaires de Tilapia
guineensis.
3.5.4.3. Données sur la prévalence
3.5.4.3.1. Station
Les taux globaux de prévalence des différents groupes de parasites observés montrent que
les trois stations échantillonnés présentent le même nombre de groupes de parasites (03).
En effet, tous les groupes de parasites identifiés sauf les Ciliés ont été retrouvés dans les
stations de Calavi Tokpa et de Dantokpa alors que la station de Sô-Ava a enregistré des cas
de poissons infestés par les Ciliés, les Myxosporidies et les Acanthocéphales. Pour
l’ensemble des trois sites échantillonnés, les Acanthocéphales présentent le plus fort taux
de prévalence ; suivent ensuite les Myxosporidies, les Cestodes (à Calavi Tokpa et à
Dantokpa) et les Ciliés (à Sô-Ava uniquement). Cette différence dans les taux de
prévalence peut s’expliquer par différents facteurs. Ainsi, Aloo et al. (2004) reportent que
les principaux facteurs qui déterminent la faune parasitaire des poissons, aussi bien
l’intensité que la prévalence de l’infestation, sont : le régime alimentaire de l’hôte, sa durée
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de vie, sa densité de population ainsi que la diversité des habitats qu’ils rencontrent. Les
taux de prévalence massifs enregistrés pour les Acanthocéphales et les Myxosporidies au
niveau des trois stations pourraient être dus à la forte concentration d’activités
anthropiques autour de ces deux stations dont la conséquence directe est la pollution des
berges et des eaux environnants du lac ; pollution qui est un facteur de stress pour les
poissons. Moller & Anders (1986) déclarent que les poissons provenant des milieux
pollués ont tendance à héberger plus d’endoparasites que ceux issus de milieux moins
pollués.
3.5.4.3.2. Espèce
Les résultats de notre étude montrent une similitude des niveaux de prévalence des
différents groupes de parasites aussi bien chez S. melanotheron que chez T. guineensis.
Seuls les Ciliés n’ont pas été retrouvés chez S. melanotheron. En général les taux de
prévalence pour tous les groupes de parasites sont faibles et ne dépassent pas les 40% au
niveau des deux espèces. La faible intensité de l’infestation est confirmée par Roberts &
Sommerville (1982), pour qui parmi les Cichlidés, les représentants des genres
Sarotherodon et Tilapia sont plus résistants aux atteintes parasitaires que les autres genres
(notamment le genre Oreochromis). Ceci montre aussi que les systèmes aquatiques, tant
naturels qu’artificiels, sont affectés par une variété d’activités anthropogéniques entraînant
ainsi une diminution de la qualité de l’eau par l’introduction de polluants organiques ou
inorganiques ; comme le soulignent Madanire-Moyo et al. (2012) dans leur travail sur la
diversité des métazoaires parasites d’Oreochromis mossambicus comme indicateurs de
pollution dans les systèmes de rivière du Limpopo et de l’Olifants.
3.5.4.3.3. Sexe
Selon Gbankoto et al. (2001), les mâles sont généralement connus pour être plus sensibles
aux parasites plus que les femelles en raison de la synthèse de la testostérone qui peut
exercer un stress, ce qui diminue la compétence immunitaire. Dans notre étude, la
prévalence ne varie pas significativement avec le sexe de l'hôte, ce qui montre que les
mâles ne sont pas plus sensibles que les femelles à ces parasites et permet de révéler que
cette différence de sexe n’est pas pertinente. Les taux de prévalence calculés suivant le
sexe sont tous relativement faibles hormis les prévalences des Acanthocéphales et des
Myxosporidies. Malgré l’absence de différence significative, on peut remarquer que les
Parasites du tube digestif des Cichlidés (Poissons ; Téléostéens) du Bénin : cas de Sarotherodon melanotheron Rüppell, 1852 et Tilapia guineensis Bleeker & Günther, 1862 du lac Nokoué
Par Georgina AGOLI AGBO et Prudence KUESSI 54
taux de prévalence observés chez les femelles échantillonnés sont généralement plus élevés
que ceux observés chez les mâles. Cette observation vient justifier les résultats de Emere &
Egbe (2006) qui ont conclue qu’en raison de l’état physiologique des femelles, celles-ci
sont plus exposées aux infestations parasitaires. Aussi bien les mâles que les femelles sont
beaucoup plus parasités par les Acanthocéphales alors que les Ciliés sont les parasites les
moins fréquemment rencontrés quel que soit le sexe. De précédents rapports ont montré
que les helminthes sont trouvés généralement dans tous les poissons d'eau douce, avec leur
prévalence et l'intensité dépendante de facteurs de espèces parasites et leur biologie, leur
hôte et leurs habitudes alimentaires, facteurs physiques et de l'hygiène de l'eau, et la
présence d'hôtes intermédiaires le cas échéant (Chandra, 2006 ; Shukerova et al., 2010 ;
Hussen et al., 2012).
3.5.4.3.4. Age
Lorsque les parasites ne provoquent pas la mortalité de l'hôte, l'acquisition continue des
parasites à travers le temps a tendance à augmenter la charge parasitaire dans les classes les
plus âgées de l'hôte (Lester, 1984).
Au cours de notre étude, les poissons de grande taille sont les plus parasités par les
Acanthocéphales et les Myxosporidies. Ce qui est en accord avec les observations de
Olurin & Samorin (2006) qui expliquent que plus la taille du poisson est grande, plus la
susceptibilité à l’infestation d’un parasite est élevé en raison de la grande variété de son
régime alimentaire. Une analyse plus approfondie de nos résultats nous permet de conclure
qu’en général les poissons de grande taille sont plus parasités que ceux de taille moyenne
et de petite taille sur la totalité des groupes de parasite rencontrés. Cette conclusion entre
en effet en désaccord avec les résultats de Akinsanya & Otubanjo (2006) qui stipulent que
le niveau bas de l'immunité des poissons de plus petite taille pourrait expliquer leur forte
prévalence aux helminthes.
3.5.4.4. Spécificité et cycles de vie des parasites
Le sujet de la spécificité d'organe (tropisme) chez les parasites des poissons a été étudié par
divers chercheurs. William & Jones (1994) ont rapporté que l'hôte et la spécificité d'organe
sont déterminés par les besoins physiologiques des hôtes et les parasites. La spécificité de
site, au moins dans certaines espèces, peut être due à tout ou partie des facteurs
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physiologiques. Dans d'autres cas, des adaptations morphologiques sont au moins
partiellement responsable pour le site de préférence (Rohde 1993).
L'ingestion de parasites par des poissons est un événement fréquent en raison de
l'abondance et de la diversité de ces parasites tropicaux transmissibles dans les
écosystèmes aquatiques (Parker et al., 2003 ; Lagrue et al., 2011 ; Ogbeibu et al., 2014).
Les parasites ne semblent pas affecter l'état de santé de leurs hôtes. Toutefois, ceux qui se
logent dans des organes vitaux tels que le foie et les gonades peuvent affecter leur
fonctionnement (Aloo, 2002). Ceci suggère que les parasites qui ont une préférence pour
ces régions tirent certains nutriments de ces organes. Les principaux effets des parasites sur
leurs organes d'accueil comme le souligne Rohde (1993) sont :
pour les parasites intestinaux, l’inhibition de l'activité digestive de l'hôte et
indirectement l’inhibition du métabolisme des vitamines et du sucre dans le sang et
la perte de croissance ;
les parasites du foie affectent le métabolisme du glycogène et la croissance.
Les Acanthocéphales retrouvés au cours de cette étude ont été observés à l'intérieur de
l’intestin et pour la grande majorité, dans la région proximale de l’intestin. Ces
observations sont en accord avec celles de Amin (1985) et Koie (1988) pour qui les
Acanthocéphales sont principalement parasites de l'intestin. Néanmoins, les
Acanthocéphales ne semblent pas être des agents pathogènes graves pour les poissons, bien
que l'insertion de la trompe épineuse (proboscis) dans le tissu intestinale conduise à leur
destruction et nécrose (Paperna, 1980). Dans leur cycle évolutif, les Acanthocéphales
exigent des Vertébrés comme hôtes définitifs et des Arthropodes, à savoir les isopodes, les
amphipodes, copépodes et ostracodes comme hôtes intermédiaires. Les individus de S.
melanotheron et T. guineensis de notre étude sont parasités par les formes adultes de
Acanthogyrus tilapiae et Pallisentis sp. Le cycle de vie des Acanthocéphales n’étant pas
bien déterminé, nous supposons donc que les deux espèces de poissons étudiés pourraient
être des hôtes définitifs de Acanthogyrus tilapiae et Pallisentis sp.
La présence de Penetrocephalus sp. et de Gryporhynchidae respectivement dans le foie et
l’intestin des poissons est en accord avec les conclusions de Scholz & Capellaro (1993)
pour qui les cestodes sont des parasites communs de l'intestin et du foie où ils s’enkystent
généralement et peuvent causer des dommages aux poissons. Chez Saurida tumbil parasité
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par le cestode Penetrocephalus ganapatii, dont le scolex est enfoncé dans le foie,
Radhakrishnan et al. (1983) relèvent une anémie macrocytaire et une leucocytose associée
à une diminution du nombre des lymphocytes, et à une augmentation de celui des
neutrophiles, des basophiles, des cellules plasmatiques et des monocytes. La variation
pondérale, observée dans le sens d'une diminution, est significative. Les Cestodes utilisent
les poissons comme hôtes intermédiaires secondaires ; ces derniers s’infestent en
consommant des crustacés infectés (genre Diaptomus ou Cyclope). Les Cestodes adultes
vivent dans l'intestin des humains ou d'autres poissons prédateurs de mammifères (Scholz,
1986). Le cycle de vie des deux espèces de cestodes retrouvées dans le lac Nokoué reste
néanmoins inconnu.
En général, Euzet & Pariselle (1996) soulignent que, dans le milieu naturel, les parasites
sont toujours dans un équilibre complexe avec leurs hôtes, et ils ne causent normalement
pas d'effets nocifs à leurs hôtes. Cet équilibre est maintenu tant que l'environnement n’est
pas perturbé. De nos jours, le lac Nokoué et ses berges sont sujets à une forte pression due
aux activités anthropiques qui y sont menées et qui entraînent l’accumulation de pesticides
ou de produits chimiques dans le lac ; menant ainsi à des conditions stressantes qui
pourraient rendre les poissons plus sensibles aux infections parasitaires (Aloo, 2002 ; Aloo
et al., 2004)
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CONCLUSION
La parasitofaune des poissons d’importance commerciale des plans et cours d’eau du
Bénin est un domaine qu’on commence à peine à explorer dans le secteur des pêches et
aquaculture. Ce stage qui intervient dans le cadre de la fin de notre formation en
Production et Santé Animales nous a permis d’acquérir des compétences en élevage des
poissons. En outre, il nous a permis de nous rendre compte de la grande diversité
parasitaire présente rien que dans le tube digestif de Sarotherodon melanotheron et Tilapia
guineensis du lac Nokoué. Au total dix (10) espèces de parasites dont un (01) Cilié, cinq
(05) Myxosporidies, deux (02) Cestodes et deux (02) Acanthocéphales ont été dénombrées
au cours de ce travail. On peut retenir que les spécimens de T. guineensis sont plus infestés
par les Ciliés, les Cestodes et les Acanthocéphales. Alors que S. melanotheron est
beaucoup plus parasité par les Myxosporidies. Pour les deux espèces de poissons, les
Acanthocéphales sont les plus fréquemment rencontrés. Viennent ensuite les
Myxosporidies, les Cestodes et les Ciliés. Nous n’avons pas trouvé de spécimen de S.
melanotheron infesté par les Ciliés au cours de nos observations. Cette diversité dans la
prévalence des parasites observés ouvre la voie à différentes perspectives notamment
l’étude des conditions environnementales qui favorisent l’augmentation du nombre de ces
parasites dans le tube digestif des poissons examinés ; les niveaux de pollution actuels
observés sur les berges et dans le lac pouvant être des facteurs favorisants les niveaux
élevés de prévalence. Des recherches ultérieures plus approfondies nous permettront aussi
de préciser d’autres aspects systématiques et histopathologiques de cette faune non
négligeable de parasites chez Sarotherodon melanotheron et Tilapia guineensis ; espèces
de poissons à forte valeur marchande et à intérêt aquacole grandissants.
Compte tenu des observations issues de la présente étude, nous suggérons :
d’élargir les observations à d’autres organes tels que les branchies, le cœur et les
gonades afin d’agrandir la base de données disponibles sur les parasites des
poissons au Bénin ;
de reprendre des travaux sur ces deux espèces de poissons en vue d’élargir les
observations pour aboutir à de nouvelles conclusions. De tels travaux devraient
probablement révéler des infestations plus importantes ;
d’étendre les expériences dans le temps et dans l’espace pour mieux apprécier
l’évolution du parasitisme.
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