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REPUBLIQUE DU BENIN ****** MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE ************** UNIVERSITE D’ABOMEY-CALAVI ******* ECOLE POLYTECHNIQUE D’ABOMEY-CALAVI ********* DEPARTEMENT DE PRODUCTION ET SANTE ANIMALES ************ R A P P O R T Présenté pour l’obtention du grade de : LICENCE PROFESSIONNELLE EN PRODUCTION ET SANTE ANIMALES THEME Parasites du tube digestif des Cichlidés (Poissons, Téléostéens) du Bénin : cas de Sarotherodon melanotheron Rüppell, 1852 et Tilapia guineensis Bleeker & Günther, 1862 du lac Nokoué S O U S L A D I R E C T I O N D E 8 eme Promotion Par : Georgina AGOLI-AGBO et Prudence KUESSI Superviseur : Jacques T. DOUGNON Maître de Conférences des Universités ; Enseignant-Chercheur à l’EPAC/UAC. Année académique 2014-2015 Tuteurs de stage : Antoine CHIKOU Maître de Conférences des Universités ; Enseignant-Chercheur à la FSA/UAC. Moudachirou IBIKOUNLE Maître de Conférences des Universités ; Enseignant-Chercheur à la FAST/UAC.

Parasites du tube digestif des Cichlidés (Poissons

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Page 1: Parasites du tube digestif des Cichlidés (Poissons

REPUBLIQUE DU BENIN

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MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE

LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE

**************

UNIVERSITE D’ABOMEY-CALAVI

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ECOLE POLYTECHNIQUE D’ABOMEY-CALAVI

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DEPARTEMENT DE PRODUCTION ET SANTE ANIMALES

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R A P P O R T

Présenté pour l’obtention du grade de : LICENCE PROFESSIONNELLE EN PRODUCTION ET SANTE ANIMALES

THEME

Parasites du tube digestif des Cichlidés (Poissons, Téléostéens) du

Bénin : cas de Sarotherodon melanotheron Rüppell, 1852 et Tilapia

guineensis Bleeker & Günther, 1862 du lac Nokoué

S O U S L A D I R E C T I O N D E

8eme Promotion

Par :

Georgina AGOLI-AGBO et Prudence KUESSI

Superviseur :

Jacques T. DOUGNON

Maître de Conférences des Universités ;

Enseignant-Chercheur à l’EPAC/UAC.

Année académique 2014-2015

Tuteurs de stage :

Antoine CHIKOU

Maître de Conférences des Universités ; Enseignant-Chercheur à la FSA/UAC.

Moudachirou IBIKOUNLE

Maître de Conférences des Universités ; Enseignant-Chercheur à la FAST/UAC.

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MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET

DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE

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UNIVERSITE D’ABOMEY-CALAVI

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DEPARTEMENT DE PRODUCTION ET SANTE ANIMALES

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R A P P O R T

Présenté pour l’obtention du grade de : LICENCE PROFESSIONNELLE EN PRODUCTION ET SANTE ANIMALES

THEME

Parasites du tube digestif des Cichlidés (Poissons, Téléostéens) du

Bénin : cas de Sarotherodon melanotheron Rüppell, 1852 et Tilapia

guineensis Bleeker & Günther, 1862 du lac Nokoué

S O U S L A D I R E C T I O N D E

8eme Promotion

Par :

Georgina AGOLI-AGBO et Prudence KUESSI

Superviseur :

Jacques T. DOUGNON

Maître de Conférences des Universités ; Enseignant-Chercheur à l’EPAC/UAC.

Année académique 2014-2015

Tuteurs de stage :

Antoine CHIKOU

Maître de Conférences des Universités ; Enseignant-Chercheur à la FSA/UAC.

Moudachirou IBIKOUNLE

Maître de Conférences des Universités ; Enseignant-Chercheur à la FAST/UAC.

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Par Georgina AGOLI AGBO et Prudence KUESSI ii

Jury

Président : Prof Issaka YOUSSAO

Professeur titulaire de Zootechnie,

Enseignant-chercheur à l’EPAC/UAC

Membre : Dr Cyrille BOKO

Maître-assistant des Universités,

Enseignant-chercheur à l’EPAC/UAC

Superviseur du rapport : Dr Jacques DOUGNON

Maître de Conférences des Universités,

Enseignant-Chercheur à l’Ecole Polytechnique d’Abomey-Calavi

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Parasites du tube digestif des Cichlidés (Poissons ; Téléostéens) du Bénin : cas de Sarotherodon melanotheron Rüppell, 1852 et Tilapia guineensis Bleeker & Günther, 1862 du lac Nokoué

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DEDICACE

A nos familles respectives,

Elles qui nous ont soutenus durant tout notre parcours

Nous sommes très heureux de vous savoir à nos côtés.

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Par Georgina AGOLI AGBO et Prudence KUESSI iii

REMERCIEMENTS

A Dieu, le Tout Miséricordieux, qui nous protège, gouverne et qui a permis d’effectuer ce

stage jusqu’au bout. Que son nom soit loué ;

A notre Superviseur, Professeur Jacques T. DOUGNON, Maître de Conférences des

Universités (CAMES), Enseignant-Chercheur au Département de Production et Santé

Animales (PSA) de l’Ecole Polytechnique d’Abomey-Calavi (EPAC) pour avoir accepté

de diriger ce travail avec rigueur et attention. Votre amour du travail bien fait nous a

permis d’être ici ce jour ;

A notre Tuteur de stage, Docteur Antoine CHIKOU, Maître de Conférences des

Universités (CAMES), Enseignant-Chercheur à la Faculté des Sciences Agronomiques

(FSA) de l’Université d’Abomey-Calavi (UAC), pour l’assistance et pour avoir accepté de

superviser ce travail en nous offrant un cadre adéquat pour l’exécution des différentes

tâches ;

Au Professeur Philippe LALEYE, Directeur du Laboratoire d’Hydrobiologie et

d’Aquaculture (LHA/FSA/UAC) dans lequel nous avons effectué notre stage de fin de

formation. Nous lui en sommes reconnaissants ;

Au Docteur Moudachirou IBIKOUNLE, Chef du Laboratoire de Parasitologie et

d’Ecologie Parasitaire (LPEP), pour l’implication généreuse qu’il a mis dans ce travail en

nous acceptant dans son laboratoire ;

Au Président et aux Membres du Jury, pour avoir accepté de porter votre jugement sur ce

rapport afin d’améliorer sa qualité scientifique ;

Au Docteur Cyrille BOKO, Chef du Département de Production et Santé Animales pour sa

contribution et son sens de compréhension ;

Aux Autorités et Enseignants de l’Ecole Polytechnique d’Abomey-Calavi particulièrement,

ceux du Département de Production et Santé Animales pour la formation qu’ils nous ont

donnée.

Aux aînés Edoux Joël Eric SIKO, Jédirfort HOUESSIONON, Arnaud SOHA pour leur

contribution ;

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Parasites du tube digestif des Cichlidés (Poissons ; Téléostéens) du Bénin : cas de Sarotherodon melanotheron Rüppell, 1852 et Tilapia guineensis Bleeker & Günther, 1862 du lac Nokoué

Par Georgina AGOLI AGBO et Prudence KUESSI iv

A tout le personnel du LHA pour l’accueil à nous réservé et l’ambiance qui a régné durant

notre stage au LHA ;

A tous nos camarades de la huitième promotion de License professionnelle de la PSA pour

tous les moments passés avec eux au cours de notre formation ;

A tous ceux qui de près ou de loin ont contribué à la réalisation de ce travail.

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Parasites du tube digestif des Cichlidés (Poissons ; Téléostéens) du Bénin : cas de Sarotherodon melanotheron Rüppell, 1852 et Tilapia guineensis Bleeker & Günther, 1862 du lac Nokoué

Par Georgina AGOLI AGBO et Prudence KUESSI v

TABLE DES MATIERES

DEDICACE .......................................................................................................................... iii

REMERCIEMENTS ........................................................................................................... iii

TABLE DES MATIERES ................................................................................................... v

LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS .....................................................................ix

LISTE DES FIGURES ........................................................................................................xi

LISTE DES TABLEAUX................................................................................................... xii

RESUME ............................................................................................................................ xiii

ABSTRACT........................................................................................................................ xiv

INTRODUCTION ............................................................................................................... 1

Première partie : Généralités..................................................................... 3

1.1. Contexte du stage............................................................................................................ 4

1.2. Présentation de l’Unité de Formation et de Recherche en Pisciculture (UFRP) ............ 4

1.2.1. Description................................................................................................................... 4

1.2.2. Objectifs de l’UFRP .................................................................................................... 6

1.2.3. Activités menées par l’UFRP ...................................................................................... 6

1.2.3.1. Formation.................................................................................................................. 6

1.2.3.2. Recherche scientifique .............................................................................................. 6

1.2.3.3. Autres activités de l’UFRP ....................................................................................... 7

1.2.4. Infrastructures et équipements ..................................................................................... 7

1.2.4.1. Bureau technique ...................................................................................................... 7

1.2.4.2. Ecloserie ................................................................................................................... 7

1.2.4.3. Bassins, étangs et bacs hors sol ................................................................................ 7

1.2.5. Espèces de poissons rencontrés sur la station de l’UFRP ............................................ 9

1.2.6. Forces et faiblesses de l’UFRP .................................................................................. 11

1.2.6.1. Forces...................................................................................................................... 11

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1.2.6.2. Faiblesses ................................................................................................................ 11

Deuxième partie : Activités menées et difficultés rencontrées .... 12

2.1. Activités menées à l’UFRP ........................................................................................... 13

2.1.1. Nourrissage des poissons ................................................................................................13

2.1.2 Pêche en étang et en bassin ..............................................................................................13

2.1.2.1. Pêche en étang ............................................................................................................13

2.1.2.2. Pêche en bassin ...........................................................................................................13

2.1.3. Mesures morphométriques et pondérales de Oreochromis niloticus Linnaeus, 1758 ...........14

2.1.4. Conditionnement des alevins pour le lac Nokoué..............................................................14

2.1.4.1. Préparation des poissons ..............................................................................................14

2.1.4.2. Transport des poissons .................................................................................................14

2.1.5. Récolte des œufs et larves de Sarotherodon melanotheron Rüppell, 1852 ..........................15

2.1.6. Reproduction artificielle de Clarias gariepinus Burchell, 1822..........................................15

2.1.6.1. Sélection des reproducteurs ..........................................................................................15

2.1.6.2. Injection d’hormone ....................................................................................................15

2.1.6.3. Récolte des gonades et fécondation...............................................................................16

2.2. Difficultés rencontrées .................................................................................................. 16

Troisième partie : Prévalence des parasites du tube digestif des

Cichlides (Poissons, Téléosteens) du Bénin: cas de Sarotherodon

melanotheron Rüppell, 1852 et Tilapia guineensis Bleeker &

Günther, 1862 du lac Nokoué........................................................................... 18

3.1. Généralités sur les Tilapias : Sarotherodon melanotheron et Tilapia guineensis ........ 19

3.1.1. Sarotherodon melanotheron Rüppell, 1852 ......................................................................19

3.1.2. Tilapia guineensis Bleeker & Günther, 1862 ....................................................................20

3.2. Grands groupes de protozoaires et métazoaires endoparasites des Tilapias ............................20

3.2.1. Les Coccidies.................................................................................................................20

3.2.2. Les Ciliés ......................................................................................................................21

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Parasites du tube digestif des Cichlidés (Poissons ; Téléostéens) du Bénin : cas de Sarotherodon melanotheron Rüppell, 1852 et Tilapia guineensis Bleeker & Günther, 1862 du lac Nokoué

Par Georgina AGOLI AGBO et Prudence KUESSI vii

3.2.3. Les Myxosporidies ....................................................................................................... 21s

3.2.4. Les Trématodes..............................................................................................................22

3.2.5. Les Cestodes..................................................................................................................22

3.2.6. Les Nématodes ..............................................................................................................22

3.2.7. Les Acanthocéphales ......................................................................................................23

3.3. Description du cadre d’étude : le lac Nokoué............................................................... 23

3.4. Méthodologie ................................................................................................................ 24

3.4.1. Matériel biologique ........................................................................................................24

3.4.2. Dissection et recherche des parasites ...............................................................................25

3.4.3. Analyse des données ......................................................................................................26

3.5. Résultats et discussion .................................................................................................. 27

3.5.1 Caractéristiques morphométriques des poissons échantillonnés ................................ 27

3.5.1.1. Taille moyenne des poissons échantillonnés en fonction de l’espèce ...............................27

3.5.1.2. Taille moyenne des poissons échantillonnés en fonction du sexe.....................................28

3.5.2. Diversité des parasites ............................................................................................... 28

3.5.2.1. Ciliés ..........................................................................................................................29

3.5.2.1.1. Genre Balantidium Claparède & Lachmann, 1858.......................................................29

3.5.2.2. Myxosporidies ............................................................................................................32

3.5.2.2.1. Genre Myxobolus Bütschli, 1882 ...............................................................................32

3.5.2.2.2. Genre Sphaerospora Thelohan, 1984 .........................................................................35

3.5.2.3. Cestodes .....................................................................................................................38

3.5.2.3.1. Genre Penetrocephalus Rao, 1960 .............................................................................38

3.5.2.3.2. Gryporhynchidae ......................................................................................................41

3.5.2.4. Acanthocéphales .........................................................................................................44

3.5.2.4.1. Genre Acanthogyrus Thapar, 1927 .............................................................................44

3.5.2.4.2. Genre Pallisentis Van Cleave, 1928 ...........................................................................47

3.5.3. Evaluation du taux de prévalence .............................................................................. 49

3.5.3.1. Prévalence en fonction des sites échantillonnés .............................................................49

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Parasites du tube digestif des Cichlidés (Poissons ; Téléostéens) du Bénin : cas de Sarotherodon melanotheron Rüppell, 1852 et Tilapia guineensis Bleeker & Günther, 1862 du lac Nokoué

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3.5.3.2. Prévalence en fonction des espèces de poissons .............................................................49

3.5.3.3. Prévalence en fonction du sexe des poissons .................................................................50

3.5.3.4. Prévalence en fonction de la taille des poissons .............................................................51

3.5.4. Discussion générale ................................................................................................... 51

3.5.4.1. Paramètres morphométriques .......................................................................................51

3.5.4.2. Diversité parasitaire .....................................................................................................52

3.5.4.3. Données sur la prévalence ............................................................................................52

3.5.4.3.1. Station .....................................................................................................................52

3.5.4.3.2. Espèce .....................................................................................................................53

3.5.4.3.3. Sexe.........................................................................................................................53

3.5.4.3.4. Age..........................................................................................................................54

3.5.4.4. Spécificité et cycles de vie des parasites ........................................................................54

Conclusion .......................................................................................................................... 57

Références bibliographiques ..................................................................................... 58

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Parasites du tube digestif des Cichlidés (Poissons ; Téléostéens) du Bénin : cas de Sarotherodon melanotheron Rüppell, 1852 et Tilapia guineensis Bleeker & Günther, 1862 du lac Nokoué

Par Georgina AGOLI AGBO et Prudence KUESSI ix

LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS

% : Pourcentage

ADN : Acide Désoxyribonucléique

APaQ : Aménagement des Pêches et Aquaculture

CAMES : Conseil Africain et Malgache de l’Enseignement Supérieur

cm : centimètre

CPU : Collège Polytechnique Universitaire

DP : Direction des Pêches

ENSAT : Ecole Nationale Supérieure d’Agronomie de Toulouse

EPAC : Ecole Polytechnique d’Abomey-Calavi

FAO : Food and Agriculture Organization

FSA : Faculté des Sciences Agronomiques

INRAB : Institut National des Recherches Agricoles du Bénin

IRD : Institut de Recherche pour le Développement

LHA : Laboratoire d’Hydrobiologie et d’Aquaculture

LMD : Licence Master Doctorat

LPEP : Laboratoire de Parasitologie et d’Ecologie Parasitaire

MAEP : Ministère de l’Agriculture de l’Elevage et de le Pêche

ONG : Organisation Non Gouvernementale

PSA : Production et Santé Animales

PVC : Poly Vinyl Chloride

SM : Sarotherodon melanotheron

SPSS : Statistical Package for Social Science

TG : Tilapia guineensis

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Parasites du tube digestif des Cichlidés (Poissons ; Téléostéens) du Bénin : cas de Sarotherodon melanotheron Rüppell, 1852 et Tilapia guineensis Bleeker & Günther, 1862 du lac Nokoué

Par Georgina AGOLI AGBO et Prudence KUESSI x

UAC : Université d’Abomey-Calavi

UAHD : Unité d’Analyses Hydrobiologiques et de Démographie des

Poissons

UFRP : Unité de Formation et de Recherche en Pisciculture

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Parasites du tube digestif des Cichlidés (Poissons ; Téléostéens) du Bénin : cas de Sarotherodon melanotheron Rüppell, 1852 et Tilapia guineensis Bleeker & Günther, 1862 du lac Nokoué

Par Georgina AGOLI AGBO et Prudence KUESSI xi

LISTE DES FIGURES

Figure 1: Façade Est de l'UFRP............................................................................................ 5

Figure 2 : Equipements de l'UFRP ....................................................................................... 8

Figure 3: Différentes espèces de poissons rencontrées à l'UFRP ....................................... 10

Figure 4: Carte du lac Nokoué............................................................................................ 24

Figure 5: Différents organes observés ................................................................................ 26

Figure 6: Taille moyenne des individus des deux espèces suivant la station ..................... 27

Figure 7: Taille moyenne des mâles et femelles des deux espèces suivant la station ........ 28

Figure 8: Planche de Balantidium sp. ................................................................................. 31

Figure 9: Planche des Myxosporidies................................................................................. 37

Figure 10: Planche de Penetrocephalus sp.. ....................................................................... 40

Figure 11: Planche de Gryporhynchidae………. ............................................................... 43

Figure 12: Planche de Acanthogyrus tilapiae.. ................................................................... 46

Figure 13: Planche de Pallisentis sp.. ................................................................................. 48

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Parasites du tube digestif des Cichlidés (Poissons ; Téléostéens) du Bénin : cas de Sarotherodon melanotheron Rüppell, 1852 et Tilapia guineensis Bleeker & Günther, 1862 du lac Nokoué

Par Georgina AGOLI AGBO et Prudence KUESSI xii

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1: Différentes espèces de poissons rencontrées à l'UFRP ...................................... 9

Tableau 2: Répartition suivant la station de l'effectif des poissons collectés par espèce, par

sexe et par classe de taille .................................................................................................... 25

Tableau 3: Prévalence globale (%) des différents groupes de parasites en fonction du site

échantillonné ........................................................................................................................ 49

Tableau 4: Prévalence globale (%) des différents groupes de parasites en fonction de

l’espèce échantillonnée ........................................................................................................ 50

Tableau 5: Prévalence globale (%) des différents groupes de parasites en fonction du sexe

des poissons ......................................................................................................................... 50

Tableau 6: Prévalence globale (%) des différents groupes de parasites en fonction de la

taille des poissons ................................................................................................................ 51

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Parasites du tube digestif des Cichlidés (Poissons ; Téléostéens) du Bénin : cas de Sarotherodon melanotheron Rüppell, 1852 et Tilapia guineensis Bleeker & Günther, 1862 du lac Nokoué

Par Georgina AGOLI AGBO et Prudence KUESSI xiii

RESUME

Du 19 mai au 15 septembre 2015 nous avons effectué un stage pratique de fin de formation

pour l’obtention du diplôme de Licence professionnelle au Laboratoire d’Hydrobiologie et

d’Aquaculture de la Faculté des Sciences Agronomiques et au Laboratoire de Parasitologie

et d’Ecologie Parasitaire de la Faculté des Sciences et Techniques. Nous avons mené

plusieurs activités portant sur l’alimentation, l’hygiène et la reproduction des poissons

(Cichlidae et Claridae). Outre ces activités, nous avons conduit une expérience qui a

consisté à faire l’inventaire de la parasitofaune du tube digestif de Sarotherodon

melanotheron (SM) et Tilapia guinensis (TG) prélevés dans trois différentes pêcheries du

lac Nokoué : Calavi Tokpa, Dantokpa et Sô-ava. Pour chaque poisson collecté, les

mensurations ont été prises et les différents organes du tube digestif ont été observés et les

éventuels parasites détectés sont prélevés et conservés. Au total 180 poissons (94 SM et 86

TG) à raison de 60 poissons par station ont été collectés. Les résultats obtenus révèlent que

les tailles moyennes des individus de Sarotherodon melanotheron sont significativement

plus élevées (p < 0,05) que celles des individus de Tilapia guinensis à Calavi- Tokpa, So-

ava et Dantokpa. Dix (10) espèces de parasites, répartis en quatre (04) grands groupes, ont

été répertoriées : 01 Cilié ; 05 Myxosporidies ; 02 Cestodes et 02 Acanthocéphales. Les

analyses de la prévalence montrent que pour chaque groupe de parasites, il n’y a pas de

différence significative entre les prévalences de SM et TG. Pour les deux espèces de

poissons, les Acanthocéphales sont les plus représentatifs. Les poissons provenant de

Calavi Tokpa et de Sô-Ava sont plus parasités par les Myxosporidies (p < 0,05) que ceux

provenant de Dantokpa. Le sexe n’a pas d’influence significative sur la prévalence des

poissons (p > 0,05) même si globalement les femelles sont plus parasitées que les mâles.

Les poissons les plus âgés sont plus parasités par les Myxosporidies et les Acanthocéphales

que les plus jeunes. Cette étude nous a permis de jeter de nouvelles bases pour la recherche

des parasites chez ces deux espèces étudiées.

Mots clés : Sarotherodon melanotheron, Tilapia guineensis, Ciliés, Myxosporidies,

Cestodes, Acanthocéphales.

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Parasites du tube digestif des Cichlidés (Poissons ; Téléostéens) du Bénin : cas de Sarotherodon melanotheron Rüppell, 1852 et Tilapia guineensis Bleeker & Günther, 1862 du lac Nokoué

Par Georgina AGOLI AGBO et Prudence KUESSI xiv

ABSTRACT

From May 19 to September 15 we conducted a practical training to obtain the Professional

Bachelor's degree in Hydrobiology and Aquaculture Laboratory of the Faculty of

Agricultural Sciences and in the Laboratory of Parasitology and Parasitic Ecology of

Faculty of Science and Technology. We have conducted several activities on diet, health

and reproduction of fish (Cichlidae and Claridae). Besides these activities we have leaded

an experiment that was to take stock of the parasitofaune gut of Sarotherodon

melanotheron (SM) and Tilapia guinensis (TG) taken from three different fisheries of Lake

Nokoué: Calavi Tokpa, Sô-Ava and Dantokpa. For each fish collected, the measurements

were taken and the various organs of the digestive tract were observed and any detected

parasites are removed and stored. In total, 180 fish (94 SM and 86 TG) at 60 fish per

station were collected. The results reveal that the average sizes of individuals Sarotherodon

melanotheron were significantly higher (p <0.05) than those individuals of Tilapia

guinensis at Calavi- Tokpa, Sô-Ava and Dantokpa. Ten (10) parasite species, divided into

four (04) major groups have been identified: 01 Ciliate; 05 Myxosporean; 02 Cestodes and

02 Acanthocephala. The analyzes of the prevalence show that for each group of parasites,

there is no significant difference between the prevalence of SM and TG. For both species

of fish, the Acanthocephala are most representative. Fishes deriving from Calavi-Tokpa

and So-Ava are more parasitized by Myxosporidies (p˂0.05) than those deriving from

Dantokpa. The gender has no significative influence on the fish’s prevalence (p 0.05)

even if roughly, females are more parasitized than males. Older fish are parasitized by

Myxosporean and Acanthocephala than younger. This study allowed us to set free some

new bases for the parasitic research on those two studied species.

Keywords: Sarotherodon melanotheron, Tilapia guineensis, Ciliates, Myxosporean,

Cestoda, Acanthocephala.

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Parasites du tube digestif des Cichlidés (Poissons ; Téléostéens) du Bénin : cas de Sarotherodon melanotheron Rüppell, 1852 et Tilapia guineensis Bleeker & Günther, 1862 du lac Nokoué

Par Georgina AGOLI AGBO et Prudence KUESSI 1

INTRODUCTION

Les poissons sont les ressources halieutiques les plus appréciées à l’échelle mondiale. En

Afrique de l’ouest, en particulier au Bénin, la pêche est une activité ancestrale qui occupe

une place importante dans l’économie nationale. La production nationale des produits

halieutiques en 2012 était estimée à environ 40363,63 tonnes (y compris la pisciculture)

alors que la demande nationale est estimée à 86 570,33 tonnes pour la même année

(Direction des Pêches, 2013). Un déséquilibre est donc noté entre l’offre et la demande. Ce

déséquilibre peut être lié à la surexploitation des ressources halieutiques, la précarité du

secteur des pêches mais aussi aux différentes pathologies qui minent les ressources

halieutiques.

Malgré l’installation de plusieurs fermes piscicoles pour combler ce déficit, notre pays est

contraint de procéder à une importation de poissons congelés estimée à 73 471,195 tonnes

(FAO, 2011). Mettre en place des facteurs de développement de la pisciculture au Bénin

s’avère indispensable pour une réduction importante du taux d’importation de produit

halieutique d’une part et de la surpêche dont sont victimes nos plans et cours d’eau mais

surtout trouver des solutions aux pathologies grandissantes chez les poissons.

Au Bénin, les tilapias (Tilapia guineensis et Sarotherodon melanotheron) font partie des

poissons les plus consommés par la population. Ces poissons d'eau douce doivent être

considérés comme présentant un risque pour la santé humaine lorsqu’ils ne peuvent être

les hôtes de parasites que s’ils sont consommés crus ou pratiquement crus. Vu l’importance

de ces poissons dans les habitudes alimentaires de la population béninoise, il est impérieux

de s’intéresser à l’étude de leurs pathologies, étant donné que les maladies parasitaires dont

ils souffrent peuvent affecter la dynamique des populations naturelles hôtes (Begon et al.,

1992 ; Simkova et al., 2001). C’est pour cette raison que lors de notre stage de fin de

formation en Production et Santé Animales que nous avons effectué à l’Unité de Formation

et de Recherche en Pisciculture du Laboratoire d’Hydrobiologie et Aquaculture de la

Faculté des Sciences Agronomiques, nous avons choisi de nous intéresser à l’évaluation de

la prévalence des endoparasites sur deux espèces, Tilapia guineensis et Sarotherodon

melanotheron, dans certaines pêcheries du lac Nokoué au Sud-Bénin. Outre le

renforcement de nos connaissances en élevage piscicole, ce stage a permis de déterminer la

parasitofaune interne des deux espèces de poissons identifiées. Plus spécifiquement, il a été

question de :

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Parasites du tube digestif des Cichlidés (Poissons ; Téléostéens) du Bénin : cas de Sarotherodon melanotheron Rüppell, 1852 et Tilapia guineensis Bleeker & Günther, 1862 du lac Nokoué

Par Georgina AGOLI AGBO et Prudence KUESSI 2

inventorier les grands groupes d’endoparasites chez ces deux espèces ;

identifier les différents types d’endoparasites fréquents chez ces deux espèces et

leurs organes cibles ;

comparer les taux d’infestation par les différents types d’endoparasites chez ces

deux espèces.

Le présent rapport s’articule autour de trois parties :

la première partie porte sur les généralités

la deuxième partie fait le point des activités menées et des difficultés rencontrées ;

la troisième partie porte sur la prévalence des parasites du tube digestif des

Cichlidés (Poissons, Téléostéens) du Bénin : cas de Sarotherodon melanotheron

Rüppell, 1852 et Tilapia guineensis Bleeker & Günther, 1862 du lac Nokoué.

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Parasites du tube digestif des Cichlidés (Poissons ; Téléostéens) du Bénin : cas de Sarotherodon melanotheron Rüppell, 1852 et Tilapia guineensis Bleeker & Günther, 1862 du lac Nokoué

Par Georgina AGOLI AGBO et Prudence KUESSI 3

Première partie : Généralités

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Parasites du tube digestif des Cichlidés (Poissons ; Téléostéens) du Bénin : cas de Sarotherodon melanotheron Rüppell, 1852 et Tilapia guineensis Bleeker & Günther, 1862 du lac Nokoué

Par Georgina AGOLI AGBO et Prudence KUESSI 4

1.1. Contexte du stage

Le problème de l’emploi demeure la préoccupation majeure des Autorités de notre pays.

Celles-ci s’investissent donc pour la création des établissements publics de formation

technique et professionnelle. C’est ainsi que l’Ecole Polytechnique d’Abomey-Calavi

(EPAC) a été instituée pour remplacer le Collège Polytechnique Universitaire (CPU) afin

de contribuer à la résolution de la question de l’adéquation entre l’offre de formation et les

besoins réels des entreprises à travers une formation des cadres supérieurs dans plusieurs

domaines dont la Production et Santé Animales. De ce fait, l’Ecole Polytechnique

d’Abomey-Calavi (EPAC) propose le système de formation Licence-Master-Doctorat

(LMD) qui dans son application prévoit une période de trois (03) mois de stage pratique à

la fin du premier cycle pour l’obtention du diplôme de Licence Professionnelle. A cet effet

nous avons effectué un stage de trois (3) mois à l’Unité de Formation et de Recherche en

Pisciculture (UFRP) du Laboratoire d’Hydrobiologie et d’Aquaculture (LHA) de la Faculté

des Sciences Agronomiques (FSA) de l’université d’Abomey-Calavi. Ce stage s’est

déroulé du 19 Mai au 10 Septembre 2015.

1.2. Présentation de l’Unité de Formation et de Recherche en Pisciculture (UFRP)

1.2.1. Description

Créé en 1995 par le professeur Philippe LALEYE, le Laboratoire d’Hydrobiologie et

d’Aquaculture (LHA) de la Faculté des Sciences Agronomiques (FSA) est composé de

deux unités de recherche à savoir : l’Unité d’Analyse Hydrologique et Démographique

(UAHD) située au Champ de Foire à Cotonou et l’Unité Formation et de Recherche en

Pisciculture située sur la ferme d’application de la FSA au sein de l’UAC (Figure 1).

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Parasites du tube digestif des Cichlidés (Poissons ; Téléostéens) du Bénin : cas de Sarotherodon melanotheron Rüppell, 1852 et Tilapia guineensis Bleeker & Günther, 1862 du lac Nokoué

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Figure 1: Façade Est de l'UFRP

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Parasites du tube digestif des Cichlidés (Poissons ; Téléostéens) du Bénin : cas de Sarotherodon melanotheron Rüppell, 1852 et Tilapia guineensis Bleeker & Günther, 1862 du lac Nokoué

Par Georgina AGOLI AGBO et Prudence KUESSI 6

1.2.2. Objectifs de l’UFRP

Créé en 2002, l’UFRP a pour objectif général la vulgarisation et le développement de

l’aquaculture au Bénin. Ces objectifs spécifiques sont :

la formation universitaire de base : cours théoriques et pratiques ;

l’expertise technique et la coopération avec les fermes privées et les Organisations

Non Gouvernementales (ONG) œuvrant dans le domaine de l’aquaculture;

l’introduction de nouvelles espèces en pisciculture en menant des recherches sur les

espèces autochtones de poissons d’intérêt commercial et aquacole.

1.2.3. Activités menées par l’UFRP

Pour mener à bien ses objectifs, l’UFRP concentre ses activités sur la formation, la

recherche scientifique et des activités connexes qui entrent dans le même cadre que ses

objectifs.

1.2.3.1. Formation

Le développement de la pisciculture passe d’abord par la formation des cadres compétents

dans le domaine. Ainsi, l’UFRP s’est donnée comme mission la formation des ingénieurs

nationaux et internationaux dans le secteur de la pisciculture. L’UFRP appuie désormais la

formation des étudiants titulaires d’une licence en pisciculture par un Master en

Aménagement des Pêches et Aquaculture (APaQ). Il faut souligner que la formation à

l’UFRP est accompagnée d’un stage pratique qu’elle accorde à ses étudiants.

1.2.3.2. Recherche scientifique

A côté de la formation, l’UFRP s’investit activement dans la recherche scientifique. En

effet plusieurs travaux ont été réalisés pour améliorer les performances des poissons à

introduire en pisciculture. Quatre thèmes sont inscrits au programme de recherche du

laboratoire :

écologie et fonctionnement des milieux aquatiques tropicaux ;

biologie et écologie des poissons d’eaux douces du Bénin ;

systèmes traditionnels (whédos, acadja) de pêche et de pisciculture au Bénin ;

possibilité d’adaptation des espèces locales de poisson à la pisciculture au Bénin ;

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Parasites du tube digestif des Cichlidés (Poissons ; Téléostéens) du Bénin : cas de Sarotherodon melanotheron Rüppell, 1852 et Tilapia guineensis Bleeker & Günther, 1862 du lac Nokoué

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1.2.3.3. Autres activités de l’UFRP

Outre la formation et la recherche scientifique, d’autres activités sont menées par l’UFRP

en vue d’atteindre ses objectifs. On distingue entre autres :

le suivi et l’évaluation des fermes piscicoles ;

la production d’alevins de Clarias et de Tilapia aux pisciculteurs et pour le

repeuplement des lacs ;

l’installation de divers systèmes d’élevage.

1.2.4. Infrastructures et équipements

L’UFRP dispose d’un bureau technique, d’un magasin pour le stockage du matériel de

travail, d’une écloserie, d’un ensemble de bassins, d’étangs et de bacs hors sol et d’une

cabine pour le gardien.

1.2.4.1. Bureau technique

Il sert de bureau aux docteurs et assistants. On y range aussi des produits chimiques, des

appareils de mesures des paramètres physico-chimiques de l’eau, un ichtyomètre, une

loupe, une balance et un microscope (Figure 2).

1.2.4.2. Ecloserie

Elle est équipée d’un système d’incubation en circuit fermé, des paniers d’incubation

d’œufs de poisson, des bacs pour l’alevinage, des aquariums pour l’élevage des larves de

poisson et pour la production de zooplanctons, d’un réfrigérateur pour la conservation des

poissons et d’un dispositif pour la production de Nauplii d’Artemia (Figure 2).

1.2.4.3. Bassins, étangs et bacs hors sol

Les bassins dont disposent l'UFRP sont au nombre de :

40 dont 20 de 4 m3 pour la reproduction, le pré grossissement et le grossissement

des alevins et juvéniles de poissons. Ils servent aussi au stockage des géniteurs ;

20 bassins de 1 m3 pour l’élevage larvaire et autres expérimentations. Les étangs

sont au nombre de sept (07) ayant une superficie de 200 m2. Ils sont destinés au

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stockage des poissons. Les bacs hors sol quant à eux sont destinés à accueillir les

expérimentations des stagiaires. Ils sont au nombre de dix-huit (18). (Figure 2).

Figure 2 : Equipements de l'UFRP. 1 : bureau technique de l’UFRP ; 2 : écloserie de l’UFRP ; 3 : bassins ;

4 : bacs hors sol ; 5 : étangs

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Parasites du tube digestif des Cichlidés (Poissons ; Téléostéens) du Bénin : cas de Sarotherodon melanotheron Rüppell, 1852 et Tilapia guineensis Bleeker & Günther, 1862 du lac Nokoué

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1.2.5. Espèces de poissons rencontrés sur la station de l’UFRP

Tableau 1: Différentes espèces de poissons rencontrées à l'UFRP

Familles Genres Espèces

Channidae Parachanna Parachanna obscura Günther, 1861

Cichlidae Tilapia Tilapia guineensis Bleeker & Günther, 1862

Oreochromis Oreochromis niloticus Linnaeus, 1758

Sarotherodon Sarotherodon melanoteron Rüppell, 1852

Clariidae Clarias Clarias gariepinus Burchell, 1822

Heterobranchus Heterobranchus longifilis Valenciennes, 1840

Claroteidae Chrysichthys Chrysichthys auratus Geoffroy Saint Hilaire,

1808

Chrysichthys nigrodigitatus Lacépède, 1803

Cyprinidae Labeo Labeo parvus Boulenger, 1902

Labeo senegalensis Valenciennes, 1842

Malapteruridae Malapterurus Malapterurus electricus Gmelin, 1789

Mochokidae Synodontis Synodontis schall Bloch & Schneider, 1801

Synodontis nigrita Valenciennes, 1840

Osteoglossidae Heterotis Heterotis niloticus Cuvier, 1829

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Figure 3: Différentes espèces de poissons rencontrées à l'UFRP

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1.2.6. Forces et faiblesses de l’UFRP

1.2.6.1. Forces

Le LHA est l’une des rares structures de recherche en pisciculture au Bénin et dans la sous-

région. Elle est dotée d’un personnel qualifié qui s’investit pour le développement de la

pisciculture. Elle est en relation avec plusieurs institutions sur le plan national et

international pour l’atteinte de ses objectifs. Ces institutions sont des centres de formation

universitaire (Université Catholique de l’Afrique de l’Ouest, Faculté des Sciences et

Techniques, Ecole Polytechnique d’Abomey-Calavi, Faculté d’Agronomie de Parakou),

l’Institut National des Recherches Agricoles au Bénin (INRAB), des fermes piscicoles de

grande envergure telles que la société Royal Fish Bénin S.A. et la Fondation Tonon au plan

national, la Direction des Pêches (DP) du Ministère de l’Agriculture de l’Elevage et de la

Pêche (MAEP). Par ailleurs le LHA étend son réseau de partenariat sur le plan

international de par ses collaborations avec plusieurs Instituts, Ecoles et Universités. On

peut citer le Water Research Institute au Ghana, l’Institut de Recherche pour le

Développement (IRD, France) le South African Institute for Aquatic-Biodiversity en

Afrique du Sud, l’Ecole Nationale Supérieure d’Agronomie de Toulouse (ENSAT) en

France, le Laboratoire de Biologie Animale de l’Université de Ouagadogou (Burkina

Faso), l’Université de Liège en Belgique, le Musée Royal de l’Afrique Centrale de

Tervuren en Belgique etc. Il faut aussi noter que sur le plan de la formation, l’UFRP

dispose d’un Master en Aménagement des Pêches et Aquacultures (APaQ) avec des

enseignants qualifiés. Ainsi, l’UFRP livre chaque année des étudiants sur le marché pour

renforcer le secteur des pêches. Ces grands atouts dont dispose le LHA favorisent les

échanges scientifiques et le financement des projets.

1.2.6.2. Faiblesses

Malgré ces atouts précédemment cités, le LHA présente quelques faiblesses que nous

avons relevées :

les difficultés d’approvisionnement en certaines espèces de poissons ;

le manque de moyen financier ;

la vétusté de certains équipements ;

l’insuffisance de bâtiments.

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Parasites du tube digestif des Cichlidés (Poissons ; Téléostéens) du Bénin : cas de Sarotherodon melanotheron Rüppell, 1852 et Tilapia guineensis Bleeker & Günther, 1862 du lac Nokoué

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Deuxième partie : Activités menées et difficultés rencontrées

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2.1. Activités menées à l’UFRP

Au cours de notre stage à l’UFRP, nous avons mené plusieurs activités.

2.1.1. Nourrissage des poissons

Les poissons sont nourris deux à trois fois par jour selon leur mode de vie dans le milieu

naturel, leur morphologie interne et leur biomasse. Les tilapias sont nourris trois fois par

jour (8h, 13h, 18h) et les poissons de la famille des Clariidés sont nourris deux fois par jour

avec l’aliment ‘’Coppens’’. Les poissons des étangs se nourrissent naturellement comme

dans leur milieu naturel.

2.1.2 Pêche en étang et en bassin

Nous avons réalisé une pêche en étang et plusieurs pêches en bassin lors de notre stage à

l’UFRP/LHA.

2.1.2.1. Pêche en étang

L’eau de l’étang était vidée à un niveau donné à l’aide d’une motopompe. La pêche a été

réalisée avec une senne ; ensuite les poissons ont été convoyés dans des bassins prévus

pour la cause. Plusieurs espèces cohabitaient dans l’étang comme dans le milieu naturel.

Le but de cette opération entrait dans le cadre de la fermeture de l’étang pour servir de

passage pour accéder au nouveau bâtiment du Projet d’Application à la Diversification

Agricole.

2.1.2.2. Pêche en bassin

Nous avons réalisé cette pêche afin de réduire la biomasse des bassins. L’eau des bassins

était vidée totalement grâce au dispositif constitué d’un tuyau PVC placé au milieu du

bassin et relié à un canal d’écoulement qui conduit l’eau vidée jusqu’aux étangs. Pour faire

la vidange, il a fallu enlever le tuyau et poser une crépine dans le trou de fixation afin

d’empêcher les poissons de s’échapper. Après vidange du bassin, nous ramassons les

poissons à l’aide d’une épuisette et nous mettons les poissons dans un récipient rempli

d’eau. Les poissons triés sont remis dans le bassin après nettoyage du bassin.

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Parasites du tube digestif des Cichlidés (Poissons ; Téléostéens) du Bénin : cas de Sarotherodon melanotheron Rüppell, 1852 et Tilapia guineensis Bleeker & Günther, 1862 du lac Nokoué

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2.1.3. Mesures morphométriques et pondérales de Oreochromis niloticus Linnaeus,

1758

Au cours de notre stage, nous avons participé aux mesures morphométriques et pondérales

(longueur totale LT, longueur standard LS et le poids P) des juvéniles d’Oreochromis

niloticus en expérimentation dans les bacs hors sol. Cette opération était faite pour mesurer

la croissance des poissons en expérimentation en fonction de l’aliment qui leur était donné.

Les longueurs étaient prises à l’aide d’un ichtyomètre et le poids par une balance

électronique. Ces mesures sont prises chaque semaine.

2.1.4. Conditionnement des alevins pour le lac Nokoué

Il consiste à la préparation et au transport des alevins de tilapia d’un milieu à un autre.

Notre opération rentre dans le cadre du repeuplement du lac Nokoué. L’opération s’est

déroulée de la nuit jusqu’au matin pour éviter les mortalités causées par les rayons solaires

et les poissons ont été transportés dans des sacs de polyéthylène.

2.1.4.1. Préparation des poissons

La préparation des poissons a suivi les étapes ci-après :

remplissage des sacs de polyéthylène avec de l’eau préalablement stockée dans les

bassins ;

vidange des bassins pour pouvoir ramasser les poissons ;

ramassage des poissons dans des récipients contenant de l’eau ;

trie des poissons selon leur taille ;

remplissage des sacs par les poissons en nombre variable : 200 à 300 poissons ;

oxygénation des sacs contenant les poissons avec des aérateurs et fermeture des

sacs.

2.1.4.2. Transport des poissons

Les poissons stockés dans les sacs de polyéthylène ont été convoyés sur le lieu de

repeuplement (lac Nokoué) à l’aide d’un véhicule. Ces poissons ont été déversés

délicatement dans l’eau. Soulignons que d’importantes mortalités ont été enregistrées lors

de cette opération.

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Parasites du tube digestif des Cichlidés (Poissons ; Téléostéens) du Bénin : cas de Sarotherodon melanotheron Rüppell, 1852 et Tilapia guineensis Bleeker & Günther, 1862 du lac Nokoué

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2.1.5. Récolte des œufs et larves de Sarotherodon melanotheron Rüppell, 1852

Au cours de notre stage, nous avons participé à la récolte des œufs et des larves de

Sarotherodon melanotheron. Les poissons étaient ramassés après vidange des bassins.

Rappelons que les mâles de Sarotherodon melanotheron sont des incubateurs buccaux.

Ainsi, nous ouvrons la cavité buccale de chaque mâle pour recueillir les œufs ou les larves.

Les œufs et les larves sont mis dans des bacs différents. Les œufs sont placés dans des

incubateurs artificiels et les larves sont remises dans un bassin pour leur développement.

2.1.6. Reproduction artificielle de Clarias gariepinus Burchell, 1822

L’opération consiste à reproduire de façon artificielle les Clarias car la reproduction

naturelle est difficile en captivité. Elle a lieu très tôt le matin. Pour mener à bien cette

opération, nous nous sommes munis d’une table, d’une balance, de torchon, petits bacs,

seringue, ciseaux, petit mortier.

2.1.6.1. Sélection des reproducteurs

Les reproducteurs sont sélectionnés suivant des critères bien définis. Le choix du géniteur

femelle se fait sur la base du ballonnement de l’abdomen c’est-à-dire un ventre mou et bien

distendu avec une papille génitale protubérante capable d’émettre les ovules sous une

légère pression (van de Graaf et al., 1996). Chez les mâles, peu de signes extérieurs

montrent qu’ils sont aptes à la reproduction. Ainsi, le choix a été donc porté sur le mâle en

bonne santé et très actif. Avant toute opération, les poissons ont été désinfectés dans un

bain contenant quelques p.p.m d’un composé dérivé du formol.

2.1.6.2. Injection d’hormone

La femelle sélectionnée a reçu une injection d’hormone synthétisée prête à l’emploi et sous

forme liquide (Ovaprim) dans la musculature dorsale la nuit précédant la reproduction

proprement dite à raison de 0,5ml /kg. La femelle a été ensuite mise au repos pendant 10

heures.

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Parasites du tube digestif des Cichlidés (Poissons ; Téléostéens) du Bénin : cas de Sarotherodon melanotheron Rüppell, 1852 et Tilapia guineensis Bleeker & Günther, 1862 du lac Nokoué

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2.1.6.3. Récolte des gonades et fécondation

Le lendemain matin, après anesthésie au phénoxyéthanol des géniteurs, les œufs sont

expulsés par massage abdominal de la femelle et sont recueillis dans un bol sec. Le mâle a

été sacrifié (tué) et ses gonades ont été prélevés puis découpés avec une paire de ciseaux

dans un bocal. Quelques gouttes de laitances ainsi obtenues sont versées dans le bol

contenant les œufs. On y a ajouté de l’eau pour activer les spermatozoïdes ; ensuite on a

mélangé le tout pendant environs 30s. Enfin les œufs fécondés sont mis sur des plaques

perforées ou tamis et incubés dans les bacs remplis d’eau. Notons que la durée de

l’éclosion dépend de la température de l’eau. L’éclosion a lieu 24H après la fécondation et

l’opération qui a suivi a consisté à nettoyer les incubateurs des déchets issus de l’éclosion :

c’est le siphonage.

En plus des activités menées, nous avons renforcé nos compétences en techniques

d’identification des parasites du tube digestif des Cichlidés au Laboratoire de Parasitologie

et d’Ecologie Parasitaire (LPEP) de la Faculté des Sciences et Techniques de l’UAC.

2.2. Difficultés rencontrées

Durant notre stage nous avons été confrontés à quelques difficultés.

Il s’agit :

- des difficultés d’accès aux sites d’échantillonnage en saison pluvieuse ;

- des coupures intempestives d’eau et du courant électrique qui ont entravé le bon déroulement de

nos activités surtout au laboratoire ;

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Parasites du tube digestif des Cichlidés (Poissons ; Téléostéens) du Bénin : cas de Sarotherodon melanotheron Rüppell, 1852 et Tilapia guineensis Bleeker & Günther, 1862 du lac Nokoué

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2.3. Situation problème

Au Bénin, la consommation de poisson occupe une place importante dans l’alimentation.

De nos jours, les plans d’eau du Bénin sont confrontés à de nombreux problèmes

environnementaux. Les zones de pêche font désormais objets d’importantes activités

humaines. Ces facteurs humains pourraient affecter la dynamique des poissons qui vivent

dans ces plans d’eau et pourraient être la cause de plusieurs pathologies chez les poissons

notamment les maladies parasitaires.

Les Tilapias font partie des poissons très appréciés par la population béninoise. Vu

l’importance que cette famille de poissons revêt, il serait important de s’intéresser aux

maladies parasitaires qui minent certaines espèces qui sont les plus connues et les plus

consommées par la population. C’est dans cette perspective que lors de notre stage de fin

de formation, nous avons inventorié les parasites gastro-intestinaux de Sarotherodon

melanotheron et Tilapia guineensis. Ceci vient compléter les activités que nous avons

menées dans la cadre de notre stage.

Page 34: Parasites du tube digestif des Cichlidés (Poissons

Parasites du tube digestif des Cichlidés (Poissons ; Téléostéens) du Bénin : cas de Sarotherodon melanotheron Rüppell, 1852 et Tilapia guineensis Bleeker & Günther, 1862 du lac Nokoué

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Troisième partie : Prévalence des parasites du tube digestif des

Cichlides (Poissons, Téléosteens) du Bénin: cas de Sarotherodon

melanotheron Rüppell, 1852 et Tilapia guineensis Bleeker & Günther,

1862 du lac Nokoué.

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Par Georgina AGOLI AGBO et Prudence KUESSI 19

3.1. Généralités sur les Tilapias : Sarotherodon melanotheron et Tilapia guineensis

Les Tilapias au sens large du terme appartiennent à la famille des Cichlidae. Ils

comprennent les genres Tilapia au sens strict, Sarotherodon et Oreochromis. Les Tilapias

se distinguent chez les Cichlidae par leurs dents pluricuspides (plusieurs pointes). Les

autres ont des dents monocuspides (une pointe). De plus, leur deuxième ligne latérale ne

remonte pas beaucoup sur le flanc. On distingue deux groupes : ceux qui sont des pondeurs

sur substrats (genre Tilapia) et ceux qui sont des incubateurs buccaux qui appartiennent

aux genres Sarotherodon ou Oreochromis. Au Bénin, les Tilapias en particulier Tilapia

guineensis et Sarotherodon melanotheron sont connus sous différentes appellations en

fonctions des langues locales.

3.1.1. Sarotherodon melanotheron Rüppell, 1852

Sarotherodon melanotheron appartient à la famille des Cichlidae. C'est une espèce

estuarienne stricte (Albaret, 1999). Comme toutes les espèces de son genre, elle présente

des écailles ventrales ayant presque la même taille que celles des flancs. La papille génitale

du mâle est petite. Cette espèce se caractérise particulièrement par la présence en moyenne

de 29 écailles en ligne latérale et de 15 à 19 branchiospines sur la partie inférieure du

premier arc branchial. La longueur de la tête constitue 33,5 à 37,7% de la longueur

standard. S. melanotheron présente généralement une coloration bleu-nacré plus foncée

vers l'arrière. Cette espèce a une large répartition. Elle est connue des lagunes et estuaires

du Sénégal jusqu'à la Sierra Leone.

S. melanotheron est un incubateur buccopharygien (Lowe-McConnell, 1982). C’est une

espèce à reproduction continue (Albaret, 1987 ; Legendre, 1991 ; Pandaré et col., 1997) et

à fréquence de ponte élevée avec une protection poussée des œufs et des larves qui

contribue largement à l'efficacité de sa reproduction (Albaret, 1994). Sa fécondité relative

est plus élevée en saison sèche qu'en saison des pluies. Cette espèce a un régime

alimentaire omnivore (Fagade, 1971). Mais elle peut altérer son régime alimentaire avec

les changements des conditions environnementales (Koné & Teugels, 1999). Sa croissance

est réduite en environnement hypersalé (Panfili et al., 2004).

Page 36: Parasites du tube digestif des Cichlidés (Poissons

Parasites du tube digestif des Cichlidés (Poissons ; Téléostéens) du Bénin : cas de Sarotherodon melanotheron Rüppell, 1852 et Tilapia guineensis Bleeker & Günther, 1862 du lac Nokoué

Par Georgina AGOLI AGBO et Prudence KUESSI 20

3.1.2. Tilapia guineensis Bleeker & Günther, 1862

Tilapia guineensis appartient à la catégorie des espèces estuariennes strictes (Albaret,

1999). Cette espèce diffère de la précédente par l'os pharyngien inférieur, qui est aussi long

que large avec la pointe antérieure plus courte que la partie dentée. La coloration est

généralement argentée, passant au blanchâtre sur le ventre et au jaune-vert sur le dos et le

dessus de la tête. Elle présente sur les flancs six à huit bandes verticales plus sombres et

très peu marquées. La nageoire dorsale est grisâtre et transparente avec une tache «

tilapienne » bien marquée. La caudale n'est pas tachetée mais présente une partie

supérieure grisâtre et une partie inférieure jaunâtre. La gorge et l'abdomen sont parfois

rougeâtres ou noirâtres après conservation. L'espèce est connue des eaux douces et

saumâtres du Sénégal jusqu'en Angola. T. guineensis a une reproduction continue (Albaret,

1987 ; Pandaré et al., 1997), une protection poussée des œufs et des larves et une

croissance lente (Albaret, 1987). En enclos d'élevage T. guineensis produit plus d'ovocytes

mais de tailles plus petites qu'en milieu naturel (Légendre & Ecoutin, 1989). C'est un

constructeur de nids (Lowe-McConnell, 1982 ; Legendre & Ecoutin, 1989). Son régime

alimentaire est omnivore à forte tendance phytophage (Fagade, 1971). T. guineensis est

une espèce euryhaline (Albaret, 1999) pouvant supporter des salinités largement

supérieures à celle de la mer.

3.2. Grands groupes de protozoaires et métazoaires endoparasites des Tilapias

La faune parasitaire des poissons Cichlidae en général a été abordée par plusieurs auteurs.

Selon Ghiraldelli et al. (2006), les groupes de parasites infestant les poissons Cichlidae

sont par ordre d’importance les protozoaires ciliés (Trichodina et Ichtyophorus), les

Monogènes et les Myxosporidies. En Afrique, les études réalisées sur les Cichlidae portent

essentiellement sur les Monogènes et les Myxosporidies (Reed et al., 2002 ; Pariselle &

Euzet, 2009).

3.2.1. Les Coccidies

Les Coccidies appartiennent à l'embranchement des Apicomplexes. Ce sont des parasites

intracellulaires à un stade au moins de leur cycle de développement : ce sont des

unicellulaires endoparasites obligatoires. Ils se caractérisent par un complexe apical utilisé

pour la pénétration dans les cellules hôtes et comportant des organes typiques (conoïdes,

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Parasites du tube digestif des Cichlidés (Poissons ; Téléostéens) du Bénin : cas de Sarotherodon melanotheron Rüppell, 1852 et Tilapia guineensis Bleeker & Günther, 1862 du lac Nokoué

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rhoptries, micronèmes et microtubules sous pelliculaires) (Daoudi, 1987). Le

complexe apical ne peut être visualisé que par microscopie électronique à transmission

(Gardiner et al., 1998). Les Coccidies s'attaquent à des tissus et organes divers

auxquels elles provoquent des lésions nécrotiques et hémorragiques. On les trouve

aussi bien chez les Vertébrés (Oiseaux, Mammifères, Poissons) que chez les

Invertébrés (Arthropodes, Annélides) (Diouf, 1993).

3.2.2. Les Ciliés

Protistes avec le couvert d'une pellicule composée d'une membrane cellulaire sous-tendu

par des alvéoles plates hautement organisées. La pellicule est couverte par les cils, qui

peuvent être regroupés pour former un composé d’organites ciliaires. Les Ciliés montrent

un dualisme nucléaire, ayant en règle générale un à plusieurs micronoyaux diploïdes et un

à plusieurs macronoyaux polyploïde. L’alimentation a lieu grâce à des structures buccales

élaborées, bien que certains groupes soient secondairement astomes. Il existe des formes

libres de Ciliés vivant dans l'eau et le sol ; à la surface ou à l'intérieur des hôtes animaux

dans une variété de relations symbiotiques.

3.2.3. Les Myxosporidies

Les Myxosporidies appartiennent au Phylum des Myxozoa Grassé, 1970, et à la Classe des

Myxozoa Bütschli, 1881. Elles représentent un groupe intermédiaire entre unicellulaires et

pluricellulaires sans pour autant constituer un pont entre ces deux groupes. Des données

récentes basées sur le séquençage de leur ADN (Acide Désoxyribonucléique) les classent

parmi les pluricellulaires primitifs ayant pour ancêtre les Cnidaires (Smothers et al., 1994 ;

Sidall et al., 1995). La détermination des Myxosporidies est basée sur la structure de leur

spore qui correspond au seul stade du cycle possédant une forme définie et une structure

interne composée d’éléments caractéristiques fixes. Une spore de Myxosporidie possède :

une enveloppe protectrice constituée de deux valves accolées suivant une ligne de suture.

La cavité ainsi formée contient deux (02) types de cellules : une masse cytoplasmique à 2

noyaux, le sporoplasme qui correspond à l’élément reproducteur assurant la propagation de

l’espèce ; une ou deux capsules polaires contenant chacune un filament enroulé en spirale,

de longueur variable, qui peut s’évaginer et sortir à l’extérieur de la spore à travers un petit

canal aménagé dans la paroi des cellules valvaires.

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Parasites du tube digestif des Cichlidés (Poissons ; Téléostéens) du Bénin : cas de Sarotherodon melanotheron Rüppell, 1852 et Tilapia guineensis Bleeker & Günther, 1862 du lac Nokoué

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3.2.4. Les Trématodes

Les Trématodes sont en général des parasites de l’intestin ou d’autres organes internes

(poumons, foie, rein, vessie). Le corps plus ou moins aplati dorso-ventralement, a une

symétrie bilatérale. Ils possèdent une ventouse orale antérieure et un acétabulum

(ventouse) ventral. Le tube digestif rarement absent est en général formé de deux caecum

mais parfois d'un seul. Les trématodes Digènes sont hermaphrodites.

3.2.5. Les Cestodes

Ce sont des plathelminthes parasites, avec un scolex de structure variée qui peut porter ou

non des ventouses, associées ou non à des crochets. Le corps ou strobile présente une

segmentation externe qui, chez certains, peut être absente. Une couche plus ou moins

compacte de muscles longitudinaux forme la limite entre un parenchyme cortical et une

région médullaire. Dans chaque segment (proglottis), les organes reproducteurs mâle et

femelle sont localisés dans la médulla et exceptionnellement dans le cortex. Les pores

génitaux sont en position variée : latéraux ou médioventraux. Le système excréteur,

primitif se compose de protonéphridies. Le système nerveux est peu développé. Ce sont

des parasites de l’intestin de Vertébrés.

3.2.6. Les Nématodes

Les Nématodes représentent un important groupe caractérisé par la présence d’un

pseudocœle et d’un tube digestif. Ils présentent une large capacité d’adaptation ; ainsi

certains sont libres, d’autres semi parasites ou parasites. Ils ont le corps long et cylindrique.

Leur région postérieure est généralement recourbée chez les mâles et droite chez les

femelles. Ils présentent une cuticule lisse, épaisse, striée ou épineuse. La bouche occupe le

centre de l’extrémité apicale. Les Nématodes sont gonochoriques. Le mâle, souvent plus

petit que la femelle, possède le plus souvent un appareil reproducteur impair chez les

Nématodes parasites de Vertébrés. La femelle possède un appareil reproducteur pair. Les

œufs sont de forme et taille variables. Ils contiennent suivant les groupes un embryon

insegmenté ou une larve. Certains Nématodes sont vivipares.

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3.2.7. Les Acanthocéphales

Les Acanthocéphales sont reconnus comme un groupe distinct des helminthes. Ils

regroupent un ensemble de vers dits à « tête épineuse », en raison des nombreux crochets

en forme d’épines qu’ils portent sur un organe antérieur : la trompe (presoma ou

proboscis). Au stade adulte, ce sont des parasites, du tube digestif de vertébrés aquatiques

ou terrestres. Le corps des Acanthocéphales comprend deux parties essentielles à savoir : le

proboscis et le tronc. Le proboscis correspond à la partie antérieure de l’animal. De taille et

de forme très variées, il peut s’invaginer dans le réceptacle proboscidien, sac clos à paroi

musculeuse et épaisse situé dans le tronc au niveau du cou. Le tronc, circulaire en coupe

transversale, possède une surface plissée ventralement, parfois pseudosegmentée. La cavité

du corps est un pseudocœlome.

3.3. Description du cadre d’étude : le lac Nokoué

Le lac Nokoué possède plusieurs tributaires dont les principaux sont : le fleuve Ouémé ; la

rivière Sô ; les eaux usées provenant de la commune d’Abomey-Calavi, les collecteurs

d’eau pluviale et le chenal de Cotonou par lequel arrive l’eau de mer. Il s’agit d’un plan

d’eau dont la superficie est d’environ 150 km2 et sa profondeur moyenne est 1,5 m. Il se

caractérise par une pluviométrie annuelle de 1300 mm, une température moyenne de 27,7

°C, avec un vent dominant SW. L’évapotranspiration potentielle, comme la température,

varie très peu à Cotonou, mais présente des valeurs importantes avec une valeur maximale

en Avril. Le lac Nokoué présente de faibles profondeurs et est donc sensible à la vitesse du

vent. La dynamique sédimentologique est un facteur favorisant le comblement de ce lac

dont l’écosystème varié, très riche en produits halieutiques, subit une forte pression

anthropique liée tant à la présence des villages lacustres sans système d’assainissement,

qu’à la pratique des pièges à poisson « acadjas » en passant par le trafic d’hydrocarbure en

provenance du Nigéria. Il joue également le rôle de réceptacle pour les déchets solides

ménagers des quartiers riverains de Cotonou et d’Abomey-Calavi. L’augmentation de la

superficie occupée par le plan d’eau en période de hautes eaux favorise les inondations

cycliques que connaît la ville de Cotonou en Août et Septembre.

L’étude a été réalisée au niveau de trois stations situées dans la partie méridionale du lac. Il

s’agit des sites de pêcherie de Calavi Tokpa et de Sô-Ava, dans la commune d’Abomey-

Calavi et du site de pêcherie de Dantokpa dans la zone urbaine de Cotonou.

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Figure 4: Carte du lac Nokoué

3.4. Méthodologie

3.4.1. Matériel biologique

Le matériel biologique utilisé est essentiellement constitué des poissons Cichlidés,

Sarotherodon melanotheron et Tilapia guineensis provenant du lac Nokoué. Au total, cent

quatre-vingt (180) poissons ont été prélevés sur les trois sites d’échantillonnage de Calavi

Tokpa, Sô-Ava et Dantokpa, à raison de soixante (60) poissons par site. Les poissons sont

transportés dans des emballages d’eau avec oxygène et ramenés vivants au laboratoire. En

raison de leur faible capacité de survie en dehors des étangs, une fois au laboratoire, ils

sont conservés dans un aquarium (60 cm x 30 cm x 28 cm) muni d’un système d’aération.

L’eau de l’aquarium est renouvelée chaque jour jusqu’à l’épuisement du stock de poissons.

Chaque poisson est ensuite pesé à l’aide d’une balance (1 g de précision) et mesuré à l’aide

d’un ichtyomètre. Les tailles recueillies ont été réparties en trois classes de taille à savoir :

les poissons de petite taille (de taille inférieure à 15 cm), les poissons de taille moyenne (de

taille comprise entre 15 et 20 cm) et les poissons de grande taille (de taille supérieure à 20

cm). Le tableau 2 présente, suivant le site d’échantillonnage, l’effectif des poissons par

espèce, par sexe et par classe de taille.

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Tableau 2: Répartition suivant la station de l'effectif des poissons collectés par espèce, par

sexe et par classe de taille

Station Espèce Sexe Taille

SM TG Mâle Femelle Petite Moyenne Grande

Calavi Tokpa 29 31 29 31 00 52 08

Sô-Ava 33 27 21 39 10 43 07

Dantokpa 32 28 28 32 04 56 00

Total 94 86 78 102 14 151 15

SM : Sarotherodon melanotheron ; TG : Tilapia guineensis

3.4.2. Dissection et recherche des parasites

Avant la dissection proprement dite il est procédé à l’observation macroscopique de

l’extérieur du poisson. Les poissons sont ensuite disséqués au niveau de la cavité

abdominale en découpant un volet latéral à l’aide d’une paire de ciseaux à bouts arrondis

pour éviter de léser les organes sous-jacents. Les opercules sont enlevés pour pouvoir

dégager les branchies. Différents organes tels que l’estomac, l’intestin, la vésicule biliaire

et le foie sont prélevés et répartis dans des boîtes de Pétri puis observés à la loupe et au

microscope photonique. Au niveau de chaque organe, tous les parasites observés sont

extraits, comptés, photographiés, identifiés et classés selon leur groupe zoologique.

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Figure 5: Différents organes observés. R : rate ; V.b : vésicule biliaire ; F : foie ; E : estomac ; Ov : ovaires ;

I : intestin

3.4.3. Analyse des données

Les différentes données collectées ont été traitées avec le logiciel Microsoft Excel. Le

poids moyen et la taille moyenne des poissons échantillonnés site par site ainsi que les

prévalences des différents groupes de parasites ont été calculés. L’analyse de variance à un

facteur a permis de déterminer la significativité des tailles moyennes des poissons prélevés

sur les trois sites d’échantillonnage en fonction de l’espèce et du sexe. Le test de chi-carré

et le test de Z ont permis de comparer les différentes prévalences des groupes parasitaires

entre les stations, entre les différentes classes de taille des poissons, entre le sexe et suivant

l’espèce. Les différentes analyses statistiques ont été effectuées à l’aide du logiciel SPSS

Version 18.

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3.5. Résultats et discussion

3.5.1 Caractéristiques morphométriques des poissons échantillonnés

3.5.1.1. Taille moyenne des poissons échantillonnés en fonction de l’espèce

La taille moyenne des deux espèces de poissons suit la même évolution au niveau des trois

sites échantillonnés (Figure 6). En effet, les individus de Sarotherodon melanotheron et de

Tilapia guineensis collectés à Sô-Ava présentent les tailles moyennes les plus élevées des

trois stations. De plus, les tailles moyennes les plus faibles pour les deux espèces (S.

melanotheron et T. guineensis) ont été relevées au niveau de la même station : Dantokpa.

Les tailles moyennes relevées à Calavi Tokpa, pour les deux espèces, sont inférieures à

celles observées à Sô-Ava mais supérieures à celles trouvées à Dantokpa. Les tailles

moyennes des individus de S. melanotheron sont significativement plus élevées (p < 0,05)

que celles des individus de T. guineensis à Calavi Tokpa, à Sô-Ava et à Dantokpa; donc

quelle que soit la station, les individus de S. melanotheron sont généralement plus grands

que les individus de T. guineensis.

Figure 6: Taille moyenne des individus des deux espèces suivant la station. SM :

Sarotherodon melanotheron ; TG : Tilapia guineensis

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3.5.1.2. Taille moyenne des poissons échantillonnés en fonction du sexe

La figure 7 présente suivant la station, la taille moyenne des mâles et des femelles des deux

espèces de poissons échantillonnés. On peut remarquer que les tailles moyennes des mâles

et des femelles suivent la même évolution au niveau des trois sites échantillonnés. En effet,

les individus mâles et femelles collectés à Sô-Ava présentent les tailles moyennes les plus

élevées des trois stations. De plus, les tailles moyennes des mâles et femelles au niveau de

la station de Dantokpa ont été les plus faibles relevées. Les tailles moyennes relevées à

Calavi Tokpa, pour les deux sexes, sont inférieures à celles observées à Sô-Ava mais

supérieures à celles trouvées à Dantokpa. La taille moyenne des mâles est toujours plus

élevée que celle des femelles à Calavi Tokpa, à Sô-Ava et à Dantokpa. Mais pour ces

trois stations, les différences entre mâles et femelles ne sont pas significatives (p > 0,05).

Figure 7: Taille moyenne des mâles et femelles des deux espèces suivant la station

3.5.2. Diversité des parasites

Au cours de nos travaux de recherche, nous avons recensé sur Sarotherodon melanotheron

et Tilapia guineensis, une variété de parasites de divers genres et issus de plusieurs

familles. Nous avons en effet dénombré 10 espèces de parasites dont un (01) Cilié, cinq

(05) Myxosporidies, deux (02) Cestodes et deux (02) Acanthocéphales inféodés à des

organes variés chez les poissons étudiés, dont voici les descriptions et les planches.

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3.5.2.1. Ciliés

3.5.2.1.1. Genre Balantidium Claparède & Lachmann, 1858

Protozoaire cilié, binucléé (présence de macro et micronoyaux), couvert par des rangées

uniformes de cils somatique ; une cavité orale antéro-ventrale enfoncée en dessous de la

surface. Corps cellulaire sensiblement aplatie. La face ventrale est concave. Une petite

entaille peut être remarquée sur le côté antéro-dorsale de la cellule. Le vestibule se trouve à

la partie antérieure de la cellule. Macronucleus ovale et se trouvant généralement dans la

partie postérieure de la cellule. Une espèce de ce genre a été retrouvée au cours de nos

observations.

Balantidium sp.

Hôte : Sarotherodon melanotheron

Tilapia guineensis

Localisation : intestin

Description : L'organisme présente une forme ovale, avec une ciliature épaisse. Les kystes

ont une forme sphérique à ovale et des mensurations de 18,3 ± 2,26 µm de long pour 16,75

± 0,07 µm de large. Le trophozoïte est un cilié de petite taille avec 38,6 ± 5,23 µm de

longueur pour 18,75 ± 2,61 µm de largeur. Le vestibule ou cytostome, situé antéro-

ventralement, occupe environ 1/3 à 2/5 de la longueur totale du corps. Les vacuoles

contractiles au niveau des kystes sont au nombre de deux. Les noyaux (micronucleus et

macronucleus) ainsi que les vacuoles contractiles au niveau du trophozoïte ne sont pas bien

distincts (Figure 8).

Affinités taxonomiques : Les ciliés sont en général des parasites communs de l’intestin

des poissons. Mais les travaux scientifiques sur les parasites ciliés des poissons en

Afrique sont rares; ils sont quasiment inexistants en ce qui concerne le genre Balantidium.

Dans la littérature internationale, Molnar & Reinhardt (1978) ont observé des lésions

intestinales chez la carpe herbivore Ctenopharyngodon idella (V), dues au cilié

Balantidium ctenopharyngodonis Chen, 1955. La présente espèce se rapproche de B.

honghuensis, décrite par Li et al. (2013) dans le rectum de grenouilles provenant du lac

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Honghu en Chine. Néanmoins, la taille beaucoup plus grande de B. honghuensis ainsi que

la forme en ‘’V’’ de son vestibule en font deux espèces bien distinctes.

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Figure 8: Planche de Balantidium sp. 1-2 : kystes de Balantidium sp., P.k : paroi du kyste ; V.c : vacuole

contractile 3 : Trophozoïte de Balantidium sp. C : cils ; Ct : cytostome

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3.5.2.2. Myxosporidies

3.5.2.2.1. Genre Myxobolus Bütschli, 1882

Les Myxosporidies du genre Myxobolus possèdent des spores ovoïdes, ellipsoïdales ou

sphériques vues de face et biconvexes vues de profil. La paroi est faite de deux cellules

valvaires se rejoignant suivant une ligne de suture. Les capsules polaires, au nombre de

deux, souvent piriformes, et le sporoplasme binucléé avec parfois une vacuole iodophile,

occupent la cavité délimitée par les valves.

Quatre (04) espèces appartenant au genre Myxobolus ont été recensées sur les différents

sites prospectés.

Myxobolus sp.1

Hôte : Sarotherodon melanotheron

Localisation : intestin

Description : Les spores de Myxobolus sp.1 rencontrées ont toutes été retrouvées dans des

kystes. Les kystes sont de couleur blanchâtre, opaque, de forme semi-sphérique à

sphérique. Ils sont localisés dans la paroi de l’intestin. Les spores se présentent sous une

forme ovoïde et mesurent en moyenne 14,83 ± 1,33 µm de long pour 9,29 ± 0,92 µm de

large. L’extrémité antérieure comme l’extrémité postérieure de la spore semblent plutôt

arrondies. Les valves sont peu épaisses. Les capsules polaires piriformes, parallèles, situées

côte à côte et de taille égale, occupent à peu près la moitié du volume de la spore. Elles

mesurent 6,3 ± 0,42 µm de long pour 4,18 ± 0,32 µm de large.

Affinités taxonomiques : Plusieurs espèces de Myxobolus à capsules polaires de taille

égale et de formes comparables à l’espèce que nous décrivons ont déjà été signalées par

différents auteurs tant en Afrique qu’ailleurs. Il s’agit de Myxobolus camerounensis

(Fomena et al., 1993), Myxobolus dahomeyensis (Sakiti et al., 1991), Myxobolus njieni

(Fomena et al., 1985), Myxobolus sourouensis (Kabré, 1997). La présente espèce se

rapproche significativement par la taille de M. njieni, mais aussi à M. sourouensis par la

forme de la spore et des capsules polaires.

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Myxobolus equatorialis Lansberg, 1985

Hôte : Sarotherodon melanotheron

Tilapia guineensis

Localisation : vésicule biliaire

Description : Les spores ont une taille moyenne (13,51 ± 0,81 µm de longueur pour 9,16 ±

0,36 µm de largeur). L’extrémité antérieure de la spore est plus rétrécie par rapport à

l’extrémité postérieure, plus large et arrondie. Les capsules polaires de forme globoïde

(4,03 ± 1,17 µm de diamètre), situées dans la région équatoriale, sont suspendues à des

tubes correspondant au canal de décharge. Celui-ci, de taille variable, s’ouvre à l’extérieur

par un orifice d’évagination. Absence de prolongement intercapsulaire. Filament polaire

présent. Le sporoplasme occupe, selon le cas, moins de la moitié ou la moitié de la cavité

sporale.

Affinités taxonomiques : Par ses caractéristiques morphométriques, l’espèce que nous

décrivons est à rapprocher de M. equatorialis décrite en 1985 par Landsberg dans le rein et

la rate d’hybrides de Oreochromis aureus × Oreochromis niloticus en Israël et retrouvée

chez d’autres Cichlidae au Cameroun (Fomena et al., 1985) et au Burkina Faso (Kabré,

1997). La comparaison de ses caractéristiques morphométriques avec celles de la

description originale de Landsberg fait ressortir quelques différences mineures portant sur

les mensurations de la spore. En dépit de ces différences, nous pensons que notre espèce

est assimilable à Myxobolus equatorialis, dont la spécificité est d’avoir les deux capsules

polaires en position équatoriale.

Myxobolus israelensis Landsberg, 1985

Hôte : Sarotherodon melanotheron

Tilapia guineensis

Localisation : vésicule biliaire

Description : Les formes végétatives n’ont pas été observées. Les spores sont diffuses et

isolées dans la vésicule biliaire. Elles coexistent avec Myxobolus equatorialis. Les spores

sont de grande taille, ovoïdes et allongées (16,85 ± 2,96 µm de longueur pour 10,47 ± 1,09

µm de largeur). La paroi est épaisse. Les capsules polaires sont piriformes, de taille égale,

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très allongées (10,65 ± 0,28 µm de long pour 3,92 ± 0,45 µm de large) et descendant très

bas dans la partie postérieure de la cavité sporale (elles occupent près des 2/3 de la cavité).

Leur extrémité antérieure atteint le pôle antérieur de la cavité sporale. Le sporoplasme

réduit, n’occupe qu’un petit volume de la spore. Il existe un appendice intercapsulaire

réduit.

Affinités taxonomiques : Des comparaisons peuvent être faites entre l’espèce décrite ici et

des espèces antérieures décrites en Afrique ou ailleurs. Il s’agit de Myxobolus heterospora

observée chez Oreochromis niloticus, Myxobolus amieti parasite de Ctenopoma nanum et

Myxobolus kingsleyae rencontrée au niveau du tissu cartilagineux et conjonctif de l’arc

branchial de Ctenopoma kingsleyae. Mais ces espèces se distinguent de celle observée

notamment par leur taille plus petite. Avec M. israelensis dont la description originale est

donnée par Landsberg (1985), l’espèce décrite présente de grandes similitudes tant au

niveau de la forme, des caractéristiques morphométriques, que de la localisation chez

l’hôte. Nous pensons qu’il s’agit d’une seule et même espèce, Myxobolus israelensis, avec

une grande aire de distribution au regard des pays où elle a été signalée : Israël (Landsberg,

1985), Cameroun (Fomena, 1986), Bénin (Sakiti, 1997) et Burkina Faso (Kabré, 1997).

Myxobolus sp.2

Hôte : Sarotherodon melanotheron

Tilapia guineensis

Localisation : intestin, vésicule biliaire

Description : Les spores sont généralement de grandes tailles (15,78 ± 0,26 µm de long et

10,93 ± 0,42 µm de large). Elles sont ovoïdes. Les extrémités antérieure et postérieure sont

parfaitement arrondies. Les capsules polaires sont sphériques, de taille égale et assez

petites (3,08 ± 0,39 µm de diamètre) par rapport aux dimensions de la spore. Elles sont

situées dans la partie antérieure de la spore ; mais l’extrémité antérieure de la capsule

n’atteint pas le pôle antérieur de la cavité sporale. Certaines spores présentent des filaments

polaires complètement dévaginés. La paroi au niveau de l’extrémité postérieure présente

03 à 05 marques de suture. Le sporoplasme occupe un grand volume de la spore et

l’appendice intercapsulaire est absent.

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Parasites du tube digestif des Cichlidés (Poissons ; Téléostéens) du Bénin : cas de Sarotherodon melanotheron Rüppell, 1852 et Tilapia guineensis Bleeker & Günther, 1862 du lac Nokoué

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Affinités taxonomiques : L’espèce que nous décrivons, par ses mensurations et ses

caractéristiques morpho-anatomiques est à rapprocher de Myxobolus tilapiae décrite en

1974 par Abolarin dans des kystes branchiaux de Tilapia zillii, Oreochromis niloticus et

Sarotherodon galilaeus. En effet, la forme, la taille, les capsules polaires très réduites sont

à tout point de vue comparable. En plus, elles présentent toutes deux le même type d’hôte.

Malgré quelques différences comme la présence de marques de suture et la forme globoïde

des capsules polaires de l’espèce décrite ici, nous pensons qu’il s’agit de la même espèce,

Myxobolus tilapiae. Elle semble très largement répandue au vue des différentes régions où

elle est rencontrée : Israël, Cameroun, Nigéria, Burkina Faso et Bénin.

3.5.2.2.2. Genre Sphaerospora Thelohan, 1984

Les spores sont généralement subsphériques mais rarement sphériques. Les valves sont

réunies selon une ligne de suture souvent proéminente dont le plan est perpendiculaire à

l’axe qui passe par les extrémités hémisphériques des valves. La longueur de la spore ne

dépasse pas de façon significative la largeur. Les capsules polaires sont subsphériques ou

piriformes et situées de part et d’autre de la ligne de suture à côté de laquelle s’ouvrent les

orifices de dévagination des filaments polaires. L’espèce la mieux connue est

Sphaerospora renicola Dykova & Lom, 1982. C’est un parasite de la lumière des tubes

rénaux. Elle est hautement pathogène et responsable de la nécrose de l’épithélium des

tubes rénaux.

Dans ce travail, nous signalons la présence de Sphaerospora sp. dans la vésicule biliaire et

l’intestin des deux espèces de poissons étudiés.

Sphaerospora sp.

Hôte : Sarotherodon melanotheron

Tilapia guineensis

Localisation : intestin, vésicule biliaire

Description : Formes végétatives inconnues. Présence de spores diffuses dans la vésicule

biliaire. Au niveau de l’intestin, les spores sont contenues dans des trophontes polysporés

(Figure 9) présent dans la lumière de l’intestin. Elles sont de grande taille, plus larges que

longues (10,4 ± 1,27 µm de long pour 15,13 ± 1,1 µm de large), plus ellipsoïdales que

subsphériques. Les capsules polaires sont sphériques (4,98 ± 1,27 µm de diamètre), de

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taille égale et occupent sensiblement une grande partie de la cavité sporale. Les filaments

polaires sont visibles et parfois dévaginés à l’extérieur de la cavité sporale. Leur extrémité

antérieure n’atteint pas le pôle antérieur de la cavité sporale.

Affinités taxonomiques : Plusieurs espèces de ce genre ont déjà été décrites en Afrique. Il

s’agit de Sphaerospora melenensis et Sphaerospora tilapiae, parasites des reins

d’Oreochromis niloticus ; de Sphaerospora. sangmelimaensis décrite dans les reins de

Mormyridae et Hepsetidae. Au Bénin, Sphaerospora chloroscombri a été décrite par Sakiti

(1997) dans la vésicule biliaire de Chloroscombrus chrysurus Linné, 1766. Mais ces

espèces sont de taille beaucoup plus petite que l’espèce signalée dans ce travail. Cette

espèce dont les spores présentent parfaitement les caractéristiques morphologiques du

genre Sphaerospora semble nouvelle et nous proposons de la nommer provisoirement

Sphaerospora sp. en attendant une caractérisation beaucoup plus poussée (microscopie

électronique).

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Figure 9: Planche des Myxosporidies. 1 : Portion de l’intestin avec sur la paroi (P.i) un kyste (K) et dans la lumière

(L.i) un trophonte (Tr) ou plasmode. 2-3 : Spores de Myxobolus sp.1, Cp : Capsule polaire ; S : Sporoplasme. 4 : Spore de M. israelensis

montrant distinctivement un filament polaire (F.p) dévaginé et la cellule valvaire. Cp : Capsule polaire. 5 : Spores de M. israelensis et de

M. equatorialis. S : Sporoplasme. 6 : Spore de M. equatorialis montrant le canal de décharge (C.d) et l’appendice intercapsulaire (A.i),

avec l’emplacement caractéristique des capsules polaires. 7 : Spore de Myxobolus sp2 montrant les marques de suture (M.s), deux

filaments (F.p) complètement dévaginés, globules polaires (G.p) bien visibles. 8 : Spore de Sphaerospora sp. F.p : filament polaire

dévaginé ; C.v : cellule valvaire. 9 : Spores de Myxobolus sp.1 colorés au May-Grunwald Giemsa et montrant distinctement les capsules

polaires (C.p) et un filament polaire dévaginé (F.p).

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3.5.2.3. Cestodes

3.5.2.3.1. Genre Penetrocephalus Rao, 1960

Bothriocephalidea, Bothriocephalidae. Gros vers, jusqu'à 125 mm de long. Strobile avec

des segments nettement différenciés avec des projections en forme d'ailes latérales.

Segmentation externe présente. Musculature longitudinale bien développée, formant de

nombreux faisceaux de fibres musculaires. Surface couverte de petites microtriches

filiformes semblables dans la forme et la taille. Scolex non armé. Disque apical absent.

Partie antérieure du corps, y compris le cou souvent dégénéré. Courts segments, beaucoup

plus large que long (plus de 14 fois dans les segments matures).

Penetrocephalus sp.

Hôte : Tilapia guineensis

Localisation : Foie

Description : Il s’agit d’un cestode de taille moyenne et de couleur blanchâtre. Un seul

individu de cette espèce a été découvert au cours de nos travaux. Il mesure 4720 µm de

long pour 472,5 µm de large. Le corps est bien allongé et les segments sont bien visibles

(Figure 10). Le spécimen identifié a été retrouvé avec le scolex fortement enfoncé dans le

tissu hépatique de Tilapia guineensis. Le scolex est non armé (absence de rostre et de

crochets) et mesure 118 µm de long pour 63,5 µm de large. Il est muni néanmoins de

quatre (04) ventouses uniformément réparties autour d’un orifice buccal terminal. Les

segments (proglottis), bien distincts, bien développés et musculeux sont beaucoup plus

larges que longs. Ils mesurent 26,2 ± 2,55 µm de long pour 127,4 ± 9,75 µm de large.

Seuls les segments immatures ont été observés sur le spécimen retrouvé. Les testicules, le

cirrus ainsi que le pore génital femelle n’ont pu être observés.

Affinités taxonomiques : Le genre Penetrocephalus a été créé en 1960 par Rao. Il a été

érigé à partir de spécimens de Bothriocephalus ganapatii retrouvés dans l’intestin de

Saurida tumbil, poisson téléostéen des cours d’eau de l’Inde. L’individu de ce genre

retrouvé pour ce travail dans le foie de T. guineensis est une larve plérocercoïde comme le

confirme Douellou et al. (1987) dans leur inventaire des parasites du Bothidae Arnoglossus

laterna provenant du golfe du lion (côte française de la Méditerranée). En Afrique, c’est

l’une des premières fois où ce genre de cestode est mentionné dans la littérature. Nous

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pensons donc que l’espèce représentée ici est nouvelle et des analyses ultrastructurales et

phylogénétiques permettront de mieux la caractériser.

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Figure 10: Planche de Penetrocephalus sp. 1 : Vue in toto de Penetrocephalus sp. montrant le strobile

bien segmenté et le scolex (Sc) portant quatre ventouses (têtes de flèches) bien distinctes. 2 : Vue d’une portion de foie

(F) de Tilapia guineensis parasité par Penetrocephalus sp. dont le scolex est profondément enfoncé dans le tissu

hépatique (têtes de flèches). 3 : Extrémité antérieure de Penetrocephalus sp. montrant le scolex (Sc) non armé (absence

de crochets) les ventouses et l’orifice buccale (O.b). 4 : Extrémité postérieure de Penetrocephalus sp. montrant

notamment les proglottis immatures.

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3.5.2.3.2. Gryporhynchidae

Les membres de cette famille étaient précédemment placés dans le groupe des Dilepididae

(Cyclophyllidea). Spassky & Spasskaya (1973) proposent la sous-famille des

Gryporhynchinae qui sera plus tard élevée au rang de famille (Spassky, 1995). L’étude sur

l’analyse phylogénétique des différentes familles de l’ordre des Cyclophyllidea, basée sur

la morphologie comparative (Hoberg et al., 1999) et les données moléculaires (Mariaux,

1998) confirme les Gryporhynchidae dans la systématique comme une famille à part

entière distincte des Dilepididae. Cette famille regroupe ainsi les différentes espèces de

Dilépididés dont les formes matures sont parasites des oiseaux piscivores, et les larves

parasites des poissons (Scholz et al., 2009).

Hôte : Sarotherodon melanotheron

Localisation : intestin

Description : Les Gryporhynchidae que nous avons observés sont de deux types : des

larves contenues dans des kystes et des formes libres (Figure 11). Les larves (embryons ou

métacestodes) mesurent 0,487 ± 0,08 mm de longueur pour 0,241 ± 0,06 mm de largeur.

Elles sont de forme ellipsoïdale et sont légèrement arrondies à leurs extrémités antérieure

et postérieure. L’intérieur de la larve, visible par transparence, est presque entièrement

rempli par le vitellus, lequel ne laisse libre qu’une portion apicale faisant office de scolex

qui reste toujours invaginé. Les crochets du rostre sont bien visibles. Les ventouses, par

contre, sont invisibles ou absentes à ce stade d’évolution. Les larves sont donc contenues

dans des kystes dont elles occupent la région médiane. Elles baignent dans un liquide clair

et incolore. Les kystes sont de forme subsphérique et mesurent en moyenne 1,07 ± 0,2 mm

de diamètre. La paroi du kyste est fine mais assez résistante pour supporter la pression du

milieu intestinal. Les kystes observés évoluent librement dans la lumière intestinale. Quant

aux formes libres, elles sont retrouvées accrochées par leur scolex à la paroi intestinale.

Elles sont allongées et mesurent en moyenne 1,06 ± 0,06 mm de long sur 0,147 ± 0,03 mm

de large. Le scolex dévaginé présente quatre (04) ventouses bien distinctes et un rostre

muni de plusieurs crochets fins. La bouche est terminale.

Affinités taxonomiques : La majorité des études effectuées sur les Gryporhynchidae porte

sur les métacestodes (larves), mais les informations relatives à la taxonomie, au cycle de

développement, à l’écologie et à la pathologie sont rares (Mashego et al., 1991). Il est donc

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difficile voire impossible de procéder à l’identification de cestodes Gryporhynchidae

jusqu’au niveau du genre et de l’espèce en se basant uniquement sur les caractéristiques

morphologiques des larves ; ceci d’autant plus que les principaux critères de détermination

de l’espèce proviennent des adultes parasites des oiseaux piscivores et sont basés sur la

morphologie du rostre (crochets) et des organes reproducteurs (Scholz et al., 2004). Les

métacestodes Gryporhynchidae sont parasites de plusieurs groupes de poissons. Selon

Scholz et al. (2004), les Cichlidés présentent les plus grands nombres d’espèces parasites

alors que les Cyprinidés constituent l’hôte intermédiaire le plus fréquent. A l’opposé,

plusieurs études menées en Afrique (Aderoumu & Adeniyi, 1972 ; Khalil & Thurston,

1973 ; Bray, 1974 ; Mashego et al., 1991), considèrent les Cichlidés comme les principaux

hôtes intermédiaires et les Cyprinidés comme un simple réservoir.

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Figure 11: Planche de Gryporhynchidae. 1 : Kyste (K) ou métacestode de Gryporhynchidae, vue in toto. 2 :

Vue de l’intérieur d’un kyste montrant la paroi du kyste (P.k), le vitellogène (Vi) et l’embryon (Emb). 3 : Larve de

Gryporhynchidae présentant un scolex invaginé (Sc.I). 4 : Larve présentant un scolex dévaginé (Sc.d). 5 : Scolex

invaginé de Gryporhynchidae présentant le rostre (R) et la couronne de crochets (Cr) bien visibles. 6 : Scolex dévaginé

montrant le rostre (R), les crochets (Cr) et les ventouses (V).

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3.5.2.4. Acanthocéphales

3.5.2.4.1. Genre Acanthogyrus Thapar, 1927

Acanthocéphales généralement de petite taille. Les femelles sont plus grandes que les

mâles. La taille et la forme des crochets dépendent de leur niveau d’implantation sur le

proboscis. Le corps est couvert d'épines cuticulaires disposées en cercles. Il y a 31 à 35

cercles. Sac proboscidien très long, avec paroi musculaire, débutant à la base du cou. Deux

lémnisques de taille égale. Quatre glandes cémentaires disposées en deux paires situées

derrière un testicule postérieur. Vésicule séminale en forme de poire, correspondant à un

élargissement ultérieur du canal déférent ; œufs embryonnés et allongés.

Acanthogyrus tilapiae Baylis, 1948

Hôte : Sarotherodon melanotheron

Tilapia guineensis

Localisation : intestin

Description : L’espèce décrite ici est une femelle. Proboscis assez court, cylindrique et

armé de deux spirales visibles de crochets. Taille et forme des crochets différentes

selon leur niveau d'implantation sur le proboscis (Figure 12). Crochets apicaux de

grande taille à racine importante. Crochets du second cercle de taille moyenne. Cou très

court. Corps recouvert d'épines cuticulaires disposées en cercles. Plus on s'éloigne de la

région antérieure plus l'espacement entre les cercles est important. Sac proboscidien long à

paroi musculaire, prenant naissance à la base du cou. Deux lémnisques de taille égale.

Présence de balles ovariennes de 15 à 25 µm de diamètre situées dans le pseudocœle, en

dehors des voies génitales. Une cloche utérine en forme d'entonnoir, plus longue que

large, un appareil sélecteur de 20 à 30 µm de diamètre, un utérus correspondant à un long

tube, de diamètre sensiblement uniforme. Un sphincter utérin sépare l'utérus du vagin.

Vagin terminé par un sphincter musculeux à paroi épaisse qui ferme la vulve. Œufs

embryonnés, allongés.

Affinités taxonomiques : Plusieurs espèces du genre Acanthogyrus ont été décrites en

Afrique chez les Cichlidae notamment, en Tanzanie (Baylis, 1947), au Congo (Prudhoe,

1951), à Madagascar (Golvan, 1957). Une comparaison de ces espèces avec les spécimens

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décrits ici fait ressortir des similitudes dans les caractères anatomiques et morphologiques.

Il existe cependant quelques différences dans les mensurations notamment au niveau de la

taille. En dépit de ces différences, que nous considérons comme mineures comparées aux

éléments qui les rapprochent, nous pensons avoir à faire à Acanthogyrus tilapiae. Nos

observations sont en accord avec celles d’autres auteurs dont Golvan (1957), pour qui le

genre Acanthogyrus a un domaine géographique limité à l’Afrique et à l’Inde. Concernant

l’hôte, il faut noter que même si différents auteurs ont montré que les acanthocéphales du

genre Acanthogyrus sont ubiquistes (Khalil & Thurston, 1973 ; Troncy, 1977), ils semblent

inféodés aux poissons Cichlidae conformément aux constats faits par Kabré (1997).

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Figure 12: Planche de Acanthogyrus tilapiae. 1 : A. tilapiae, vue in toto, Tr : tronc ; C : Cou ; Pr :

Proboscis ; G : Genitalia. 2 : Extrémité antérieure présentant le proboscis avec les trois séries de crochets (CrI, CrII,

CrIII). 3 : Extrémité antérieure du tronc, G.p : gaine du proboscis ; N : noyaux ; S.s : structure syncitiale ; P.s :

pseudosegmentation ; P.c : pseudocœlome ; Ct : cuticule ; Le : lémnisques. 4 : Extrémité postérieure A. tilapiae femelle

montrant le génitalia, C.u : cloche utérine ; S.o : appareil sélecteur d’œufs ; U : utérus ; V : vagin ; M.o : masses

ovariennes ; Œ : Œufs. 5 : Extrémité postérieure de A. tilapiae présentant l’appareil génital mâle. T : testicules ; G.c :

glandes copulatrices ; P.s : Poche de Saëfftigen ; V.s : vésicule séminale ; B.c : bourse copulatrice.

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3.5.2.4.2. Genre Pallisentis Van Cleave, 1928

Nombre et disposition des proboscis crochets (4 cercles de 8 ou 10 chacun). Beaucoup plus

longs crochets dans deux premiers cercles; différence de taille entre crochets 1er et 2e

cercle presque identique à celui de la même entre les 3ème et 4ème. Glandes de cément plus

petites, avec un plus petit nombre de noyaux allant de 8 à 12.

Pallisentis sp.

Hôte : Sarotherodon melanotheron

Tilapia guineensis

Localisation : intestin

Description : Acanthocéphale de taille moyenne. Proboscis assez court, cylindrique, avec

une légère projection apicale armée de 04 cercles de 06 crochets. Le proboscis s’invagine

en doigt de gant à l’intérieur d’un réceptacle proboscidien très long. Seuls les individus

mâles ont été observés. Ils possèdent deux testicules globuleux, de taille différente et

largement en contact, le postérieur nettement plus grand que l’antérieur (Figure 13). Quatre

glandes copulatrices disposées en deux paires. Vésicule séminale piriforme. Bourse

copulatrice présente. Poche de Saëfftigen piriforme dans sa partie antérieure, puis étroite et

allongée dans sa partie postérieure.

Affinités taxonomiques : Par ses caractéristiques, le parasite actuel se rattache aux

Eoacanthocephala. La présence de 04 séries de crochets en fait un individu de la famille

des Quadrigyridae et du genre Pallisentis. Plusieurs espèces de ce genre ont été déjà

observées en Afrique. Il s’agit notamment de Pallisentis golvani Troncy & Vassiliades,

1973, rencontrée chez Synodontis batensoda ; Pallisentis tetraodontae Troncy &

Vassiliades, 1973 chez Tetraodonte fahaka ; ou encore Pallisentis sp. découverte par

Kabré (1997) dans l’intestin de Clarotes laticeps. Mais aucune des espèces ci-dessus

mentionnées ne se rapprochent de la présente espèce en raison notamment de leur taille

beaucoup plus grande et aussi des hôtes différents pour chacune de ces espèces. Nous

pensons qu’il s’agit d’une nouvelle espèce pour laquelle une étude plus poussée est

nécessaire avant de lui donner un nom définitif.

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Figure 13: Planche de Pallisentis sp. 1 : Pallisentis sp. vue in toto montrant le probocis invaginé (Pr.i). 2 :

Extrémité antérieure de Pallisentis sp. présentant le probocis (Pr) avec quatre séries de crochets (Cr), la gaine du probocis

(G.p) et les lémnisques (Le) de taille égale. 3 : Coupe médiande de Pallisentis sp. montrant les deux testicules (T), la

cuticule (Ct) et la structure syncitiale (S.s). 4 : Extrémité postérieure de Pallisentis sp. mâle, G.c : glande copulatrice ;

P.s : Poche de Saëfftigen ; V.s : Vésicule séminale ; B.c : Bourse copulatrice. 5 : Œufs embryonnés de Acanthogyrus

tilapiae.

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3.5.3. Evaluation du taux de prévalence

3.5.3.1. Prévalence en fonction des sites échantillonnés

Les Acanthocéphales sont les parasites les plus représentatifs ; on constate en effet qu’ils

sont le groupe de parasites le plus fréquemment rencontré chez les poissons infestés. Les

prévalences observées pour ce groupe à Sô-Ava et à Dantokpa sont identiques et sont plus

élevées que celles obtenues à Calavi Tokpa. Mais il n’y a aucune différence significative

entre les taux de prévalence des Acanthocéphales au niveau des trois stations (Tableau 5).

Les prévalences des Myxosporidies à Calavi Topka et à Sô-Ava sont significativement plus

élevées que celles observées à Dantokpa. En revanche, malgré une valeur plus élevée à

Sô-ava qu’à Calavi Topka, il n’existe aucune différence significative de prévalence des

Myxosporidies entre ces deux stations.

Les taux de prévalence des Cestodes et des Ciliés sont relativement faibles et ne présentent

aucune différence significative entre les trois stations échantillonnées. On remarque la

présence des Ciliés uniquement à Sô-Ava et seuls les poissons provenant des stations de

Calavi Tokpa et de Dantokpa sont parasités par les Cestodes.

Tableau 3: Prévalence globale (%) des différents groupes de parasites en fonction du site

échantillonné

Station Ciliés Myxosporidies Cestodes Acanthocéphales

Calavi Tokpa 0a 23,3a 1,7a 25a

Sô-Ava 1,7a 30a 0a 35a

Dantokpa 0a 5b 3,3a 35a

p-Value 0,366 0,002 0,362 0,397

Les pourcentages de la même colonne suivie de lettres différentes, diffèrent significativement au seuil de 5%.

3.5.3.2. Prévalence en fonction des espèces de poissons

Le tableau 6 présente le taux de prévalence des différents groupes de parasites rencontrés

en fonction de l’espèce échantillonné. On peut remarquer que les spécimens de Tilapia

guineensis sont plus infestés par les Ciliés, les Cestodes et les Acanthocéphales. Alors que

Sarotherodon melanotheron est beaucoup plus parasité par les Myxosporidies. Pour les

deux espèces de poissons, les Acanthocéphales sont les plus fréquemment rencontrés.

Viennent ensuite les Myxosporidies, les Cestodes et les Ciliés. Nous n’avons pas trouvé de

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spécimen de S. melanotheron infesté par les Ciliés au cours de nos observations. Malgré

tout, il n’y a aucune différence significative de prévalence des différents groupes de

parasites entre S. melanotheron et T. guineensis.

Tableau 4: Prévalence globale (%) des différents groupes de parasites en fonction de

l’espèce échantillonnée

Espèce Ciliés Myxosporidies Cestodes Acanthocéphales

S. melanotheron 0a 23,2a 1,1a 31,6a

T. guineensis 1,2a 15,3a 2,4a 31,8a

p-Value 0,289 0,183 0,496 0,979

Les pourcentages de la même colonne suivie de lettres différentes, diffèrent significativement au seuil de 5%.

3.5.3.3. Prévalence en fonction du sexe des poissons

Les taux de prévalence calculés suivant le sexe (Tableau 7) sont tous relativement faibles

hormis les prévalences des Acanthocéphales et des Myxosporidies. Majoritairement, les

taux de prévalence observés chez les femelles échantillonnés sont plus élevés que ceux

observés chez les mâles. Seule la prévalence des Ciliés chez les mâles est supérieure à celle

des femelles qui est d’ailleurs nulle. Aussi bien les mâles que les femelles sont beaucoup

plus parasités par les Acanthocéphales alors que les Ciliés sont les parasites les moins

fréquemment rencontrés quel que soit le sexe. Aucune différence significative n’existe

néanmoins entre les sexes en ce qui concerne les prévalences et ceci pour tous les groupes

de parasites observés.

Tableau 5: Prévalence globale (%) des différents groupes de parasites en fonction du sexe

des poissons

Sexe Ciliés Myxosporidies Cestodes Acanthocéphales

Mâle 1,3a 12,8a 1,3a 26,9a

Femelle 0a 24,5a 2a 35,3a

p-Value 0,251 0,05 0,724 0,232

Les pourcentages de la même colonne suivie de lettres différentes, diffèrent significativement au seuil de 5%.

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3.5.3.4. Prévalence en fonction de la taille des poissons

Au cours de notre étude, les poissons de grande taille sont les plus parasités par les

Acanthocéphales et les Myxosporidies, les poissons de taille moyenne sont les plus

parasités par les Ciliés et les poissons de petite taille, les plus parasités par les Cestodes. Le

taux de prévalence des Myxosporidies des poissons de grande taille est significativement

plus élevé que ceux enregistrés pour les poissons de taille moyenne et de petite taille. Les

poissons de grande taille et de petite taille ne sont pas infestés par les Ciliés. Il en est de

même des poissons de petite taille vis-à-vis des Cestodes.

Néanmoins, hormis pour les Myxosporidies, aucune différence significative n’existe entre

les prévalences des classes de taille et ceci pour tous les groupes de parasites observés

(Tableau 8).

Tableau 6: Prévalence globale (%) des différents groupes de parasites en fonction de la

taille des poissons

Taille Ciliés Myxosporidies Cestodes Acanthocéphales

Petite 0a 0a 7,1a 14,3a

Moyenne 0,7a 19,9a 0,7a 32,5a

Grande 0a 33,3b 6,7a 40a

p-Value 0,908 0,073 0,056 0,290

Les pourcentages de la même colonne suivie de lettres différentes, diffèrent significativement au seuil de 5%.

3.5.4. Discussion générale

3.5.4.1. Paramètres morphométriques

Des spécimens de Sarotherodon melanotheron et Tilapia guineensis récoltés, on observe

que quel que soit la station, la taille moyenne de S. melanotheron est toujours supérieure à

celle de T. guineensis. Une étude sur la biologie de S. melanotheron et T. guineensis de la

creek de Buguma au Nigéria, effectuée en 2009 par Oribhabor & Adisa-Bolanta semble

infirmée nos résultats actuels en montrant que la taille moyenne des femelles fécondes de

T. guineensis (7,9 - 14,2 cm) est supérieure à celle des femelles fécondes de S.

melanotheron (12,1 - 19,6 cm).

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3.5.4.2. Diversité parasitaire

Au cours de notre étude, nous avons recensé dix (10) espèces de parasites, provenant des

deux espèces de Cichlidés identifiés, que nous avons pu classer dans quatre (04) groupes

zoologiques à savoir les Ciliés, les Myxosporidies, les Cestodes et les Acanthocéphales.

Ces Tilapias élevés présentent donc une diversité parasitaire variée et riche. De façon

similaire, Opara & Okon (2002), dans leur étude de la parasitofaune de 300 tilapias,

Oreochromis niloticus, issus de fermes piscicoles du Sud-Est du Nigéria, ont observé sur

une période de 12 mois, cinq (05) espèces de parasites appartenant au groupe des

Nématodes (01), des Trématodes (02), des Annélides (01) et des Copépodes (01). Dans le

présent travail, le groupe des Myxosporidies présente la plus grande richesse avec cinq

(05) espèces répertoriées. Sur 181 O. niloticus provenant des cours d’eau du Burkina Faso,

Kabré (1997) observent sept différentes espèces du genre Myxobolus dont M. israelensis et

M. equatorialis également recensées au cours de la présente étude. Les premières

découvertes de Myxosporidies sur les Cichlidés des cours d’eau du Sénégal ont été

effectuées par Diamanka et al. (2007). Des espèces comme Myxobolus diamaensis et

Myxobolus djoudjensis ont été retrouvées pour la première fois, respectivement, dans les

filaments branchiaux de Sarotherodon melanotheron et dans les ovaires de Tilapia

guineensis.

3.5.4.3. Données sur la prévalence

3.5.4.3.1. Station

Les taux globaux de prévalence des différents groupes de parasites observés montrent que

les trois stations échantillonnés présentent le même nombre de groupes de parasites (03).

En effet, tous les groupes de parasites identifiés sauf les Ciliés ont été retrouvés dans les

stations de Calavi Tokpa et de Dantokpa alors que la station de Sô-Ava a enregistré des cas

de poissons infestés par les Ciliés, les Myxosporidies et les Acanthocéphales. Pour

l’ensemble des trois sites échantillonnés, les Acanthocéphales présentent le plus fort taux

de prévalence ; suivent ensuite les Myxosporidies, les Cestodes (à Calavi Tokpa et à

Dantokpa) et les Ciliés (à Sô-Ava uniquement). Cette différence dans les taux de

prévalence peut s’expliquer par différents facteurs. Ainsi, Aloo et al. (2004) reportent que

les principaux facteurs qui déterminent la faune parasitaire des poissons, aussi bien

l’intensité que la prévalence de l’infestation, sont : le régime alimentaire de l’hôte, sa durée

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de vie, sa densité de population ainsi que la diversité des habitats qu’ils rencontrent. Les

taux de prévalence massifs enregistrés pour les Acanthocéphales et les Myxosporidies au

niveau des trois stations pourraient être dus à la forte concentration d’activités

anthropiques autour de ces deux stations dont la conséquence directe est la pollution des

berges et des eaux environnants du lac ; pollution qui est un facteur de stress pour les

poissons. Moller & Anders (1986) déclarent que les poissons provenant des milieux

pollués ont tendance à héberger plus d’endoparasites que ceux issus de milieux moins

pollués.

3.5.4.3.2. Espèce

Les résultats de notre étude montrent une similitude des niveaux de prévalence des

différents groupes de parasites aussi bien chez S. melanotheron que chez T. guineensis.

Seuls les Ciliés n’ont pas été retrouvés chez S. melanotheron. En général les taux de

prévalence pour tous les groupes de parasites sont faibles et ne dépassent pas les 40% au

niveau des deux espèces. La faible intensité de l’infestation est confirmée par Roberts &

Sommerville (1982), pour qui parmi les Cichlidés, les représentants des genres

Sarotherodon et Tilapia sont plus résistants aux atteintes parasitaires que les autres genres

(notamment le genre Oreochromis). Ceci montre aussi que les systèmes aquatiques, tant

naturels qu’artificiels, sont affectés par une variété d’activités anthropogéniques entraînant

ainsi une diminution de la qualité de l’eau par l’introduction de polluants organiques ou

inorganiques ; comme le soulignent Madanire-Moyo et al. (2012) dans leur travail sur la

diversité des métazoaires parasites d’Oreochromis mossambicus comme indicateurs de

pollution dans les systèmes de rivière du Limpopo et de l’Olifants.

3.5.4.3.3. Sexe

Selon Gbankoto et al. (2001), les mâles sont généralement connus pour être plus sensibles

aux parasites plus que les femelles en raison de la synthèse de la testostérone qui peut

exercer un stress, ce qui diminue la compétence immunitaire. Dans notre étude, la

prévalence ne varie pas significativement avec le sexe de l'hôte, ce qui montre que les

mâles ne sont pas plus sensibles que les femelles à ces parasites et permet de révéler que

cette différence de sexe n’est pas pertinente. Les taux de prévalence calculés suivant le

sexe sont tous relativement faibles hormis les prévalences des Acanthocéphales et des

Myxosporidies. Malgré l’absence de différence significative, on peut remarquer que les

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taux de prévalence observés chez les femelles échantillonnés sont généralement plus élevés

que ceux observés chez les mâles. Cette observation vient justifier les résultats de Emere &

Egbe (2006) qui ont conclue qu’en raison de l’état physiologique des femelles, celles-ci

sont plus exposées aux infestations parasitaires. Aussi bien les mâles que les femelles sont

beaucoup plus parasités par les Acanthocéphales alors que les Ciliés sont les parasites les

moins fréquemment rencontrés quel que soit le sexe. De précédents rapports ont montré

que les helminthes sont trouvés généralement dans tous les poissons d'eau douce, avec leur

prévalence et l'intensité dépendante de facteurs de espèces parasites et leur biologie, leur

hôte et leurs habitudes alimentaires, facteurs physiques et de l'hygiène de l'eau, et la

présence d'hôtes intermédiaires le cas échéant (Chandra, 2006 ; Shukerova et al., 2010 ;

Hussen et al., 2012).

3.5.4.3.4. Age

Lorsque les parasites ne provoquent pas la mortalité de l'hôte, l'acquisition continue des

parasites à travers le temps a tendance à augmenter la charge parasitaire dans les classes les

plus âgées de l'hôte (Lester, 1984).

Au cours de notre étude, les poissons de grande taille sont les plus parasités par les

Acanthocéphales et les Myxosporidies. Ce qui est en accord avec les observations de

Olurin & Samorin (2006) qui expliquent que plus la taille du poisson est grande, plus la

susceptibilité à l’infestation d’un parasite est élevé en raison de la grande variété de son

régime alimentaire. Une analyse plus approfondie de nos résultats nous permet de conclure

qu’en général les poissons de grande taille sont plus parasités que ceux de taille moyenne

et de petite taille sur la totalité des groupes de parasite rencontrés. Cette conclusion entre

en effet en désaccord avec les résultats de Akinsanya & Otubanjo (2006) qui stipulent que

le niveau bas de l'immunité des poissons de plus petite taille pourrait expliquer leur forte

prévalence aux helminthes.

3.5.4.4. Spécificité et cycles de vie des parasites

Le sujet de la spécificité d'organe (tropisme) chez les parasites des poissons a été étudié par

divers chercheurs. William & Jones (1994) ont rapporté que l'hôte et la spécificité d'organe

sont déterminés par les besoins physiologiques des hôtes et les parasites. La spécificité de

site, au moins dans certaines espèces, peut être due à tout ou partie des facteurs

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physiologiques. Dans d'autres cas, des adaptations morphologiques sont au moins

partiellement responsable pour le site de préférence (Rohde 1993).

L'ingestion de parasites par des poissons est un événement fréquent en raison de

l'abondance et de la diversité de ces parasites tropicaux transmissibles dans les

écosystèmes aquatiques (Parker et al., 2003 ; Lagrue et al., 2011 ; Ogbeibu et al., 2014).

Les parasites ne semblent pas affecter l'état de santé de leurs hôtes. Toutefois, ceux qui se

logent dans des organes vitaux tels que le foie et les gonades peuvent affecter leur

fonctionnement (Aloo, 2002). Ceci suggère que les parasites qui ont une préférence pour

ces régions tirent certains nutriments de ces organes. Les principaux effets des parasites sur

leurs organes d'accueil comme le souligne Rohde (1993) sont :

pour les parasites intestinaux, l’inhibition de l'activité digestive de l'hôte et

indirectement l’inhibition du métabolisme des vitamines et du sucre dans le sang et

la perte de croissance ;

les parasites du foie affectent le métabolisme du glycogène et la croissance.

Les Acanthocéphales retrouvés au cours de cette étude ont été observés à l'intérieur de

l’intestin et pour la grande majorité, dans la région proximale de l’intestin. Ces

observations sont en accord avec celles de Amin (1985) et Koie (1988) pour qui les

Acanthocéphales sont principalement parasites de l'intestin. Néanmoins, les

Acanthocéphales ne semblent pas être des agents pathogènes graves pour les poissons, bien

que l'insertion de la trompe épineuse (proboscis) dans le tissu intestinale conduise à leur

destruction et nécrose (Paperna, 1980). Dans leur cycle évolutif, les Acanthocéphales

exigent des Vertébrés comme hôtes définitifs et des Arthropodes, à savoir les isopodes, les

amphipodes, copépodes et ostracodes comme hôtes intermédiaires. Les individus de S.

melanotheron et T. guineensis de notre étude sont parasités par les formes adultes de

Acanthogyrus tilapiae et Pallisentis sp. Le cycle de vie des Acanthocéphales n’étant pas

bien déterminé, nous supposons donc que les deux espèces de poissons étudiés pourraient

être des hôtes définitifs de Acanthogyrus tilapiae et Pallisentis sp.

La présence de Penetrocephalus sp. et de Gryporhynchidae respectivement dans le foie et

l’intestin des poissons est en accord avec les conclusions de Scholz & Capellaro (1993)

pour qui les cestodes sont des parasites communs de l'intestin et du foie où ils s’enkystent

généralement et peuvent causer des dommages aux poissons. Chez Saurida tumbil parasité

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par le cestode Penetrocephalus ganapatii, dont le scolex est enfoncé dans le foie,

Radhakrishnan et al. (1983) relèvent une anémie macrocytaire et une leucocytose associée

à une diminution du nombre des lymphocytes, et à une augmentation de celui des

neutrophiles, des basophiles, des cellules plasmatiques et des monocytes. La variation

pondérale, observée dans le sens d'une diminution, est significative. Les Cestodes utilisent

les poissons comme hôtes intermédiaires secondaires ; ces derniers s’infestent en

consommant des crustacés infectés (genre Diaptomus ou Cyclope). Les Cestodes adultes

vivent dans l'intestin des humains ou d'autres poissons prédateurs de mammifères (Scholz,

1986). Le cycle de vie des deux espèces de cestodes retrouvées dans le lac Nokoué reste

néanmoins inconnu.

En général, Euzet & Pariselle (1996) soulignent que, dans le milieu naturel, les parasites

sont toujours dans un équilibre complexe avec leurs hôtes, et ils ne causent normalement

pas d'effets nocifs à leurs hôtes. Cet équilibre est maintenu tant que l'environnement n’est

pas perturbé. De nos jours, le lac Nokoué et ses berges sont sujets à une forte pression due

aux activités anthropiques qui y sont menées et qui entraînent l’accumulation de pesticides

ou de produits chimiques dans le lac ; menant ainsi à des conditions stressantes qui

pourraient rendre les poissons plus sensibles aux infections parasitaires (Aloo, 2002 ; Aloo

et al., 2004)

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CONCLUSION

La parasitofaune des poissons d’importance commerciale des plans et cours d’eau du

Bénin est un domaine qu’on commence à peine à explorer dans le secteur des pêches et

aquaculture. Ce stage qui intervient dans le cadre de la fin de notre formation en

Production et Santé Animales nous a permis d’acquérir des compétences en élevage des

poissons. En outre, il nous a permis de nous rendre compte de la grande diversité

parasitaire présente rien que dans le tube digestif de Sarotherodon melanotheron et Tilapia

guineensis du lac Nokoué. Au total dix (10) espèces de parasites dont un (01) Cilié, cinq

(05) Myxosporidies, deux (02) Cestodes et deux (02) Acanthocéphales ont été dénombrées

au cours de ce travail. On peut retenir que les spécimens de T. guineensis sont plus infestés

par les Ciliés, les Cestodes et les Acanthocéphales. Alors que S. melanotheron est

beaucoup plus parasité par les Myxosporidies. Pour les deux espèces de poissons, les

Acanthocéphales sont les plus fréquemment rencontrés. Viennent ensuite les

Myxosporidies, les Cestodes et les Ciliés. Nous n’avons pas trouvé de spécimen de S.

melanotheron infesté par les Ciliés au cours de nos observations. Cette diversité dans la

prévalence des parasites observés ouvre la voie à différentes perspectives notamment

l’étude des conditions environnementales qui favorisent l’augmentation du nombre de ces

parasites dans le tube digestif des poissons examinés ; les niveaux de pollution actuels

observés sur les berges et dans le lac pouvant être des facteurs favorisants les niveaux

élevés de prévalence. Des recherches ultérieures plus approfondies nous permettront aussi

de préciser d’autres aspects systématiques et histopathologiques de cette faune non

négligeable de parasites chez Sarotherodon melanotheron et Tilapia guineensis ; espèces

de poissons à forte valeur marchande et à intérêt aquacole grandissants.

Compte tenu des observations issues de la présente étude, nous suggérons :

d’élargir les observations à d’autres organes tels que les branchies, le cœur et les

gonades afin d’agrandir la base de données disponibles sur les parasites des

poissons au Bénin ;

de reprendre des travaux sur ces deux espèces de poissons en vue d’élargir les

observations pour aboutir à de nouvelles conclusions. De tels travaux devraient

probablement révéler des infestations plus importantes ;

d’étendre les expériences dans le temps et dans l’espace pour mieux apprécier

l’évolution du parasitisme.

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Parasites du tube digestif des Cichlidés (Poissons ; Téléostéens) du Bénin : cas de Sarotherodon melanotheron Rüppell, 1852 et Tilapia guineensis Bleeker & Günther, 1862 du lac Nokoué

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Parasites du tube digestif des Cichlidés (Poissons ; Téléostéens) du Bénin : cas de Sarotherodon melanotheron Rüppell, 1852 et Tilapia guineensis Bleeker & Günther, 1862 du lac Nokoué

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