18
-

Paroles des Amériques 13

Embed Size (px)

DESCRIPTION

Magazine culturel Paroles des Amériques

Citation preview

Page 1: Paroles des Amériques 13

--Numéro 13 - Avril 2010 - édition gratuite et bilingue

Page 2: Paroles des Amériques 13

02

Responsable de la Communication:Assoc. Liens et Cultures LatinesDirecteur de communication:S. Cabrejos S.Equipe de rédaction:Carlos Murayari Hadrien Partouche Rubén Romero Jérémie Wach ChastelJulia Estevez

Hugo SeminarioXavier Barois Rédacteurs à l’étranger:José Ramirez (Hambourg, Allemagne) Carmen Ponce (Trèves, Allemagne)Gia Mateo (Californie, Etats-Unis )Juan Ponce (Lima, Pérou)José Ponce (Bonn, Allemagne)Conception graphique:AGC CREATIONS

Collaboration spéciale:Olga L.GonzalezIván Blas H.Distribution: Via [email protected]

Avec des études en Communication et en PAO, S. Cabrejos S. a collaboré comme ani-mateur pour une radio associative et écrit des articles pour un magazine des spectacles àParis, ancien correspondant de presse pour une chaine de télévision au Pérou, est le pré-sident de l'association Liens et Cultures Latines qui mène le projet de ce magazine.

Page 3: Débat

Un petit pas pour les sans papiersPage 4 et 5: Carnet de voyage

Derniers jours en Bolivie…ça va me manquer (II)Page 6 et 7 : Immigration

La inmigracion peruana en Hamburgo : cambios y conflictos socio-culturales, espagnol Page 8 et 9 : Immigration

Les étapes de la migration latino-américaine en France (II)Page 10 et 11 : Polémqiue

Vous avez dit «Amérique(s)»? «Amérique Latine» dites-vous?Page 13: Histoire

La fotografía en el Perú, espagnol

Page 14: Faits

Ventarrón, fomenta la formación de un turismo sostenible, espagnolPage 15: Développement durable

La semaine du développement durablePage 16: Récit

Cuando te enamoras a los 30, espagnolPage 17: Récit

Tensión 7, espagnolPage 18: Poésie

El hombre, el escritor, espagnol

Sommaire

édito

Les textes publiés dans cette éditionn’engagent que leurs auteurs et non

l’ensemble de la rédaction.

Douze ans de captivité est le tempsqu’aurait attendu le sergent PabloEmilio Moncayo pour être libéré desmains des Farc. On se souvient bienévidemment de son père Gustavo,qui en signe de protestation et dedésespoir, s’était attaché à deschaines en parcourant la Colombieentière et en sensibilisant la popula-tion.C’est donc, le mois dernier quePablo a retrouvé la liberté, et c’est lui-même qui a enlevé les chaines deson père. Ceci dit, selon les Farc, il serait ledernier otage à voir le jour sanséchange de prisonniers, et ils deman-

dent au gouvernement colombien,l’ouverture des négociations afin deprocéder immédiatement aux futurséchanges entre prisonniers etrebelles.Mission délicate pour le présidentUribe, qui devra trancher entrel’arrêt de toute action militaire et lalibération des otages.Il faudrait encourager et remercierl’engagement, encore une fois, de lasénatrice Piedad Cordoba et le gou-vernement brésilien qui a prêté deuxhélicoptères pour finaliser les négo-ciations de libération.Ce qui m’effraie encore, c’est lenombre des séquestrés qui existent

dans la zone. Selon les autoritéscolombiennes, il y aurait plus de 80personnes détenues, par les Farc,l’Eln et par d’autres délinquants. Une vingtaine encore de militaireset policiers sont toujours aux mainsdes Farc et ils ne seront relâchésqu’en échange de plusieurs de leurscombattants. Une pensés à leurfamille et aux détenus qu’attendentavec impatience la fin de cette guerrecivile en Colombie.

Libération de Pablo Emilio Moncayo

Page 3: Paroles des Amériques 13

03

Un petit pas pour les sans papiers

uinze jours après avoir durci son arsenal anti-immigra-tion, l'Italie fait marche arrière et suspend l'expulsionde milliers d'immigrés clandestins. En Belgique, le gou-vernement vient de trouver un accord qui assouplit les critèresde régularisation des sans-papiers. Une avancée pour lesdemandeurs d'asile, certes, mais des mesures trop floues, esti-me la presse des deux pays."On se souviendra de la régularisation Maroni-Sacconicomme de celle qui aura porté à 5 millions le nombre d'é-trangers dans l'Italie multi-ethnique", écrit le Sole 24 Ore enréférence à "l'acte de régularisation" que viennent de prendreles ministresitaliens del'Intérieur et duTravail. Cettedécision sus-pend le délit declandestinitéque venait toutjuste d'intro-duire le paquetsécurité et quin'était pasencore entréen vigueur. "La moyennenationale de laprésence extraeuropéenne va donc se rapprocher de celle de la France et del'Allemagne". Pour Gian Carlo Blangiardo de l'Université deMilan-Bicocca cette future "vingt-et unième région italienne"peut constituer un remède aux maux structurels du pays : levieillissement de la population et la chute de la natalité.La disposition très pragmatique du gouvernement italien aété dictée par la nécessité de régulariser les milliers d'immigrésqui travaillent comme employé(e)s de maison et aides à domi-cile dans la Péninsule. "On a vraiment l'impression d'un com-portement schizophrène du législateur", commente le journalqui souligne l'incohérence entre la ligne dure véhiculée par legouvernement et la fatalité du phénomène de l'immigration.Le Sole 24 Ore condamne la législation italienne qui depuis2002, n'autorise plus l'entrée d'immigrés "soutenus" par unemployeur, et la décision de ne pas reconnaître la conventiondu Conseil de l'Europe (1992) qui prévoit de reconnaître ledroit de vote aux immigrés résidant dans un pays de l'Unioneuropéenne depuis au moins cinq ans.Le dossier empoisonnait la vie politique belge. Depuis deuxans, les membres de la coalition gouvernementale n'arrivaientpas à trouver un accord. Pendant ce temps-là les manifesta-tions, les grèves de la faim et les occupations d'églises se mul-tipliaient. Le quotidien francophone souligne "le beau succès

du Premier ministre" mettant fin à cette "pomme de discordeimportante au sein de la majorité principalement entre les par-tis francophones et les libéraux flamands". Selon ces nouveaux critères de régularisation, les sans-papiersvictimes "de procédures anormalement longues" pourront êtrerégularisés. Soit trois ans pour les familles avec enfants scola-risés et quatre pour les autres. L'accord prévoit aussi une pos-sibilité de régularisation pour "ancrage social durable". En clair,on tiendra compte de l'intégration du demandeur (connais-sance d'une des langues nationales, liens sociaux tissés en Bel-gique, etc.). S'il n'est pas question d'une régularisation massivedes demandeurs d'asile, quelques 25 000 d'entre eux devraientêtre concernés par ces nou-velles dispositions, selon le quo-tidien flamand De Standard. Cet accord est un "vrai petitmiracle" concède l'éditorialistedu Soir, "pour tous ceux quiattendent depuis des annéesqu'on tranche". Mais elleremarque que dans sa formeactuelle - des instructions et nonune circulaire - cet accordrisque de ne pas tenir long-temps. "L'accord a le défautinhérent à toute politique d'im-migration dans ce pays. On faitun texte qui n'a pas de valeurréglementaire. (...) Comme sitout en matière d'asile devait avoir un caractère évanescent,susceptible de disparaître du jour au lendemain selon les aléasde la vie politique".

La presse flamande critique aussi un accord à minima. "C’estla montagne qui accouche d’une souris", estime le quotidienDe Standaard dans son éditorial. "Le gouvernement [n'a défi-ni] aucun critère sur le long terme. Voilà pourquoi règne laplus grande insécurité juridique" (…) Les ministres n’ont faitque la moitié de leurs devoirs". Dans le quotidien flamandHet Belang van Limburg, Jean-Marie Dedecker du parti fla-mand LDD (Lijst Dedecker, populiste) craint surtout l’effetincitatif pour les demandeurs d’asile potentiels : "L’Amériquea sa green card, l’Europe a sa carte bleue [carte de séjour],mais en Belgique il y a la carte blanche, qui permet à chacunqui vient en Belgique de s’y installer définitivement". S'inquié-tant également des "contours juridiques flous" du texte, de l'é-nigmatique "rôle de coordinateur" prévu pour le Premierministre, Paul Biret dans La Libre Belgique, anticipe déjà lescomplications politiques : "Les Flamands ne manqueront pasde vite taxer de "laxisme wallon" toute hausse de régularisa-tion comparée aux chiffres récents, quelles qu'en soient lesraisons".

Q

POLITIQUE/Débat

Manifestation pour la régularisation des sans-papiers à Bruxelles (Belgique).Photo de Skender.

Page 4: Paroles des Amériques 13

04

eudi, 9h : ce soir, il y a le vernissagede l’exposition. Est-ce le stress ouune allergie mais ça me gratte ledos.Je dois récupérer les photos, puis les col-ler sur les planches. Il me faut aussi fairemon sac et aller acheter mon billet car jeprends le car demain en direction deBuenos Aires, Argentine.14h : j’ai les photos, je commence à col-ler.21h : le cours se termine et le vernissagecommence. Il y a les élèves, et les amissont venus aussi, ceux de la coloc et lesdeux Français rencontrés, Robinson etYann, avec qui j’ai passé la plupart demon temps ici.C’est ma dernière soirée avant monretour en France (mardi prochain), ils’agit d’en profiter à fond, alors on sort.On passe à la colocation chercher lesautres. Ça me gratte encore, Robinsonregarde mon dos et me dit que j’ai degrosses rougeurs. Mince, est-ce le stress ?Une allergie ?Vendredi, 5h : on part se coucher.12h : je monte dans le car qui meconduira jusqu’à la frontière Bolivie-Argentine d’où je prendrai un autre busjusqu’à Buenos Aires. Environ 50h devoyage m’ont dit les autres.17h : les dernières personnes sontmontées, je dois retourner à ma place, ladernière qu’il restait c’est-à-dire le siègedu milieu au fond, celui qui ne s’inclinepas et qui est plus ferme que les autres…Et en plus, mon voisin m’a appris que laroute est en construction, c’est pourquoiça secoue autant, on passe par le bas-côté…Encore 12h de bus.

Samedi, 7h : on est à la frontière. Il mefaut trouver un bus pour Buenos Aires àbon prix. Je le prends ici ou de l’autrecôté de la frontière ? La deuxième solu-tion serait la meilleure mais je suisénormément chargé. Donc, j’en prendsun de ce côté.8h40 : je rejoins le groupe qui fait laqueue à la douane. Nous sommes côtébolivien.10h : on tamponne mon passeport,direction l’autre côté du pont…la douaneargentine.11h : on vient d’attendre une heure, onne sait pas pourquoi. On commence àpasser pour qu’ils tamponnent nos pas-seports.11h45 : c’est à moi. Ils sont deux à s’enoccuper. Un troisième rentre et discuteavec un des deux douaniers. Il leur fau-dra 5 minutes pour mettre un coup detampon sur mon passeport. C’est la piredouane que j’ai passé.Mais ce n’est pas fini, maintenant, ilsvont fouiller le bus et nos affaires.Que faisons-nous ? Onattend de nou-veau qu’ilsaient fini avecle groupeprécédent.Et pendantqu’ils fouillentnotre car,d’autres doua-niers ne pour-raient-ils pasfouiller nosaffaires ? Non.Ils discutent.On attend.13h : on part.

Douane lente et inefficace. Est-ce parceque ce sont les Boliviens qui empruntentce car ? C’est possible. Toutes les fron-tières que j’ai passé entre le Chili et l’Ar-gentine, cela s’est fait très vite.13h30 : un policier nous demande denous mettre sur le bas-côté. Contrôle desdouanes, veuillez descendre du véhicule.C’est quoi cette blague ? Et nous nesommes pas un car qu’ils arrêtent auhasard. Non, ils les stoppent tous…Et, ilssont à nouveau quatre pour s’occuper detout. Encore trente minutes de perdues.De plus, les méthodes sont bien fan-toches. Pas de chien non plus ici, poursavoir si je n’ai pas de drogue, le doua-nier ouvre mon sac et sent l’intérieur…Par contre, ils s’aperçoivent que leurscollègues, qui ont passé une heure à tam-ponner nos passeports, ont oublié designer deux feuilles… Vraiment, on croi-rait à une blague.Nous repartons.15h : nouveau contrôle ! Et cette fois-ci,ils ajoutent que nous devons attendre lesdouaniers de la frontière pour qu’ils

Jérémie Wach-Chastel, Parallèlement à ses études en master de cinéma à la faculté de la Sorbonne Nouvelle, il est comédienau sein de troupes de théâtre amateurs et professionnelles depuis 1999. Engagé auprès du RESF (Réseau Éducation SansFrontière) et de l’UNEF (Union Nationale des Étudiants de France).Il pratique la photographie en amateur depuis cinq ans. Avec des stages en photo-reportage en argentique et à la photogra-phie numérique. Il a notamment approfondi ses connaissances dans le domaine du développement et du tirage en noir etblanc ainsi que dans celui de la technique et de la correction photographique numérique.Son projet Hombres sera l’occasion de mettre en pratique sa formation de photographe à travers la découverte d’autres uni-vers visuels. http://univers.jwc-photos.com http://www.flickr.com/photos/jeremiewachchastel/

J

EVASION/Carnet de voyage

Trek de Coroico

Derniers jours en Bolivie…ça va me manquer (II)

Page 5: Paroles des Amériques 13

05

signent les papiers. Ils sont incompétentset c’est à nous de perdre deux heures deplus. Nous pourrions très bien aller jus-qu’à Buenos Aires et les personnes vali-deraient leurs papiers là-bas, mais lesdouaniers se feraient probablementsanctionner, alors on attend.16h30 : on repart.19h : nouveau contrôle…21h : nous avons pris trop de retard, leschauffeurs ne peuvent aller jusqu’à Aires,nous attendons le car suivant qui nousemmènera à destination.Nous aurions pu prendre le car del’après-midi plutôt que celui du matin.Ce qui signifie que j’aurai pu partir le

vendredi en fin d’après-midi…21h30 : on repart.Dimanche, 13h : je profite de la pauserepas pour appeler Leo et Anna à qui j’aienvoyé un mail pour savoir s’ils pou-vaient m’héberger. C’est chez eux quej’étais en décembre.Ils m’ont envoyé un mail, que je n’ai pasvu, et m’ont dit oui. Par contre, ce soir, ilssont à un concert et moi j’arrive avecdeux énorme sacs et mon petit (enfin…)sac à dos.Je les rejoins là-bas et on verra.22h20 : le taxi me dépose devant le lieu.J’entre dans la salle. À l’accueil, ils sont

au courant, ils prennent mes sacs et mefont entrer. Par chance, nous sommesau fond.Mardi : j’ai passé deux jours agréableschez eux, sorte de transition entre le pla-teau andin, avec les « mamas » et ven-deuses de rue, et la jungle urbaine deParis. Buenos Aires est une mégapolemais on y parle espagnol.17h10 : l’avion décolle.Mercredi, 11h : nous sommes en Fran-ce. Je dois récupérer mes affaires, ren-trer chez mon père et ce soir, c’est levernissage de ma première exposition(H) ombres en France.

EVASION/Carnet de voyage

Exposition "Paysage dénaturés d'Amérique Latine"Vernissage le mardi 4 mai (18h30-21h) "En 2009, j'ai passé neuf mois en Amérique Latine, afin d'y découvrir les populations, les cultures, les modes de vie. J'en reviens avec une visionétrange, celle d'un conflit entre notre mode de vie et la nature.À l’heure où l’on parle de développement durable pour préserver la planète, je peux témoigner que les dégâts sont déjà visibles. Si l’on souhaite quenos enfants puissent profiter de la Terre, cultiver son sol, boire son eau et respirer son air, notre but ne peut être la préservation de ce système, maisplutôt sa modification profonde sinon le risque est grand qu’il n’y ait pas beaucoup de générations futures.Il y a encore un demi siècle, populations et industries cohabitaient. On produisait déjà des déchets (dont la toxicité n’était pas connue), mais dansune quantité bien moindre. Depuis une trentaine d’années, une accélération s’est produite. La société de consommation des pays occidentaux aengendré une exploitation maximale des ressources du sol laissant en marge la grande masse des populations dans les pays du Sud. Certains disentque nous sommes passés d’un capitalisme industriel à un capitalisme financier Ce qui est sûr c’est que nous vivons dans un monde où seuls les pro-fits immédiats comptent au mépris des hommes et des femmes.Nous sommes dans l’univers du jetable et dans certaines régions du globe, la méthode est simple : on s’implante dans un lieu, on l’exploite au maxi-mum et on en change dès que l’affaire est moins rentable ou que la terre est dévastée.

Dans cette sélection de photographies, j’ai souhaité illustrer les différentes étapes de ce processus.« Avant l’arrivée des méga-industries,* pendant l’exploitation,* après l’abandon* et toutes les conséquences sur des territoires désolés et la vie des populations.»Au même moment, se tiendra l’exposition les 150 ans du 13ème arrondissement. Nous organisons le vernissage en commun, occasion d’avoir lesdeux organisateurs avec qui discuter et à qui poser des questions.

Centre d'animation Daviel24 rue Daviel, 75013 Paris

Métro 6 Glacière

Page 6: Paroles des Amériques 13

3.2.-PROCEDENCIA DE LA INMI-GRACIÓN PERUANA EN HAM-BURGO ......Sobre la procedencia de inmigrantesperuanos en Hamburgo (Alemania) nohay información estadística de ningunaclase. No se ha hecho en el nivel socio-cultural ni en el plano académico-inte-lectual que nos interesa; hasta elmomento, no existe investigación eneste problema concreto. Los organismos peruanos encarga-dos de realizar la tarea (Embajada yConsulado) no tienen ningún tipo deinformación sobre el tema. Por su parte,el Ministerio de Relaciones Exterioresde Alemania tampoco posee dicha infor-mación. Las Organizaciones No Guber-namentales (ONG) que trabajan el temadel Perú, que hemos visitado en Ham-burgo (Grupo-Perú, Perú iniciativa),repiten la misma historia. Esta desventaja, esta carencia, espera-mos compensarla con nuestra experien-cia personal directa, la que se viabiliza através de las encuestas hechas, los cues-tionarios aplicados y los testimoniosrecogidos. Yo procedo de Huancayo.Llegué en 1990 a la ciudad de Hambur-go. La mayor parte del tiempo he traba-jado, de martes a domingo y los díasferiados, con distintos grupos comomúsico en las calles de muchas ciudadesde Alemania. He tenido y tengo contac-to permanente con otros grupos demúsicos y vendedores de artesanía pro-cedentes del Perú. Luego, normalmente, los días lunes(entre las 15:00 hasta las 22 horas) mereúno con peruanos músicos, vende-dores de artesanía, estudiantes, trabaja-dores legales e ilegales en el parque

estatal para hacer algún tipo de activi-dades socio-culturales, jugar fútbol,degustar potajes peruanos, tomar cerve-za, hacer música y conversar sobre elPerú, principalmente. Por otro lado, he vivido cinco años enAlemania en calidad de ilegal y conozcodirectamente esa problemática. Luegolegalicé mi situación casándome en Ale-

mania. En esta condición trabajé casicuatro años en una firma de pintura elec-trostática junto a otros peruanos queviven legalmente. Además he participa-do en la fundación y funcionamiento deorganizaciones deportivo-culturales deperuanos en la ciudad de Hamburgo. Alo largo de mi estadía he aprendido elidioma alemán lo suficiente como parahacer cualquier trámite legal y desenvol-verme sin graves o mayores problemasen esta sociedad. Esta participación directa en el mundoperuano en Hamburgo es la razón queme permite decir lo siguiente: Nuestrasindagaciones nos llevan a afirmar queexisten en Alemania personas proce-dentes de las tres regiones geográficas y,a su vez, del norte, del centro y del surdel Perú. Para recoger esta información,como no hay nada escrito al respecto,hemos recurrido a las siguientes técnicasde investigación. La participación direc-ta, la aplicación de cuestionarios abier-tos y cerrados, las entrevistas individualesy grupales, los testimonios y, finalmente,hemos realizado el Primer Forum dediscusión sobre el tema en la ciudad deHamburgo.

En primer lugar, cuando las condicioneshan sido adecuadas, hemos preguntadoa las personas directamente de dóndeproceden. Aquí, en un primer momen-to, hay una respuesta engañosa. Lamayoría responde, especialmente delsector femenino, que viene de Lima.Cuando tenemos la oportunidad deahondar más en el tema y así verificar lainformación, sea por frecuencia de

contacto, amistad o libando licor, las per-sonas se van sincerando. Lo primero quedicen es que sus padres son de provin-cias o que ellos han nacido en provinciaspero han crecido en Lima. En conclu-sión, al principio, más o menos el 80 %de peruanos vienen de Lima; luego estocambia, a pesar de ello, se puede afirmarque el 50 % de los que hoy viven enHamburgo nacieron o vivieron, desdemuy temprana edad, en la capital perua-na. Luego en este sector, de auténticos” o“falsos” limeños, cuando preguntamosde qué distrito o barrio provienen, deigual manera, hay respuestas engañosas.Pocos dicen realmente de dónde pro-vienen. La mayoría dice venir de distritoscéntricos, de clase media y cuando no deMiraflores. Con ello, simplemente com-probamos que el centralismo, el racismoy el clasismo que marca a la sociedadperuana se refleja también en los perua-nos que viven en Hamburgo. Ellos arras-tran sus complejos, sus problemas, sustraumas con los que crecieron en el Perúy aquí los reproducen de muchas mane-ras, como veremos en otra parte de estecapítulo.

06

José Ramírez Agurto, nació en Huancayo-Perú, y es sociólogo por la Universidad Nacional del Centro del Perú.Persiste en seguir investigando sobre este controvertido y tan actual fenómeno de la migración para poder arribar aconclusiones y sugerencias que asuman concretamente la posibilidad de buscar que el migrante pueda ser integradoen una sociedad por ser un derecho del ser humano y no el privilegio de unos pocos.Vive desde 1990 en Alemania, y a la par, gracias a su talento musical ha recorrido por diferentes países difundiendoel folklore latinoamericano con su agrupación ILARECK (Amanecer). Actualmente tiene discos compactos plas-mados y es autor de varios temas de profundo contenido social.

La inmigración peruana en Hamburgo:cambios y conflictos socio-culturales

SOCIETE/Immigration

Esta desventaja, esta carencia, esperamos compensarla con nuestra expe-riencia personal directa, la que se viabiliza a través de las encuestashechas, los cuestionarios aplicados y los testimonios recogidos.

Page 7: Paroles des Amériques 13

SOCIETE/ImmigrationEs menester no olvidar que lo dicho esalgo bastante común, principalmente, enlas sociedades que han sufrido domina-ción colonial. La mentira ha sido unarma recurrente que les ha permitidosobrevivir, en el caso del Perú, especial-mente los indígenas, en su relación conlos conquistadores y colonizadores. Nospreguntamos, en la gente común y enestas alturas de la historia: ¿Sigue siendola mentira un arma para enfrentar lo des-conocido? ¿Sigue siendo la mentira unmedio para salir de situaciones difíciles?Nosotros no estamos en condiciones deresponder ni afirmativa ni negativamentea estas preguntas. Esperamos que otrosinvestigadores sociales aborden estostemas y den respuestas convincentes aestas interrogantes. La otra técnica que hemos utilizado,cuando no nos conocen y por lo tantono podemos preguntar directamente dedónde proceden, es limitarnos a escu-char su modo de hablar el español y lostemas que abordan en sus conversa-ciones. Ahí podemos distinguir, por lomenos, de qué región y de qué zona pro-vienen. A través de esta técnica es muydifícil saber de qué distrito o de qué bar-rio proceden.

El segundo grupo dice venir de Arequi-pa como departamento; aquí, de igualmanera, se reproduce el fenómeno ante-rior, en la medida que la mayor parte depuneños, moqueguanos, tacneños eincluso cuzqueños se reclaman, en Ham-burgo, proceder de Arequipa. Luego seubican los que vienen de ciudades comoTrujillo, Cuzco y Huancayo. El comúnde los inmigrantes vienen de sectoreshumildes (de barrios y barriadas); esto sepuede observar en el nivel cultural quetienen (muchos no han terminado secun-daria), el tipo de música que escuchan ybailan, el tono con el cual hablan elespañol, la replana que utilizan, etc.

Luego están los que vienen como estu-diantes y realmente estudian. La mayoríaes gente procedente de clase media ycuando no de sectores acomodados o delo contrario son descendientes de ale-manes que nacieron y vivieron, lamayoría, en Lima. Por último, los autén-ticos asilados políticos, la mayoría pro-viene de capitales de departamentos o deprovincias y de la región costeña. Éstostienen una formación político-culturalaceptable.

La photo du moisPar Hugo Seminario

EMERGENCY BLANKET grupo de rock peruano fueron invi-tados a Paris por la Asociación Capulí, ellos son los ganadores delpremio "The Peoples Music Award"- Londres 2010EMERGENCY BLANQUET groupe du rock péruvien, étaitinvité à Paris par l'association Capuli. Ils ont été récompensés parle prix "The Peoples Music Award" - Londres 201007

Carnaval de las Culturas en Hamburgo

Page 8: Paroles des Amériques 13

08

SOCIETE/Immigration

ans aucun doute, le coup d’État contre Salvador Allen-de engendra un changement dans la composition et laperception de la communauté en provenance d’Amé-rique du Sud. L’expérience socialiste chilienne était suivie atten-tivement en Europe. Devant le traumatisme du 11 septembre,de nombreux comités se formèrent en France afin d’accueillirles militants chiliens. Le 4 novembre, les premiers rescapésarrivèrent à Paris. Ils furent aidés par des associations commeFrance Terre d’Asile, la Cimade et la SSAE et ils bénéficièrentassez rapidement du statut de réfugié politique. Jusqu’alors minoritaire, la communauté chilienne commençade se renforcer : on comptait plus de 2.300 Chiliens en Franceen 1975 ; en 1982, ils étaient environ 6.300, et la grande majo-rité des demandeurs d’asile obtenaient le statut de réfugié : « De1973 à 1993, on a enregistré 9.495 premières demandes deChiliens et 9.142 reconnaissances » (Legoux, 1995). La com-munauté chilienne était devenue la communauté latino-améri-caine la plus importante, suivie par la brésilienne, l’argentine–laquelle regroupait à son tour de nombreux exilés politiquesfuyant les dictatures– et la mexicaine. Les exilés du Cône Sud et les comités français nés à l’occasionfédérèrent autour d’eux un puissant mouvement d’aide auxnouveaux arrivés (Franco, 2007). D’ailleurs, la plupart des orga-nisations d’appui aux luttes d’Amérique latine datent de cesannées. C’est par exemple le cas de l’Association de Solidaritéavec les Paysans d’Amérique Latine, créée en 1979, qui regrou-pait plusieurs organisations, et qui allait devenir en 1991 l’As-sociation de Solidarité avec les Peuples d’Amérique latine.

Durant les années 1970 et1980, plusieurs artisteslatino-américains se sontinstallés en France, oùquelques-uns parvinrent àla reconnaissance. Desmusiciens comme lesChiliens du groupe Quila-payún ou l’UruguayienDaniel Viglietti, deshommes de théâtrecomme Augusto Boal,Jorge Lavelli et Oscar Cas-tro ou des écrivainscomme Juan José Saer etHector Bianciotti contri-buèrent à faire connaîtrela diversité culturelle lati-no-américaine.

Tous ces facteurs convergent pour expliquer la forte visibilitédes immigrés venant du Cône Sud (et notamment des Chi-liens) dans l’espace public français : ils bénéficièrent d’une pré-sence dans l’espace médiatique, de liens solides avec le mondeassociatif et certains acteurs sociaux comme les syndicats et lespartis et groupes politiques de gauche, ainsi que d’une impor-tante considération dans le monde institutionnel et académique(entraînant, par exemple, la mise en place de mesures spécifi-quement dirigées vers les Chiliens). En somme, la représentation dominante durant les années 70et 80 a été celle qui correspond à l’univers de l’intellectuel et duréfugié politique. Malgré la fermeture des frontières à la migra-tion économique, la France continua à accueillir les exilés lati-no-américains. Reconfiguration des flux migratoires

La composition du collectif latino-américain s’est remarqua-blement modifiée au cours des années 1980-1990, dans le sensd’une augmentation du poids numérique des migrants origi-naires de la région andine et d’une diminution du nombre desressortissants des pays du Cône Sud. Voyons maintenantquelques-uns des facteurs internes ayant influencé la reconfi-guration de la migration latino-américaine en France. La perte du poids relatif des migrants du Cône Sud s’expliqueen premier terme par le retour de nombreux exilés après lerétablissement de la démocratie (Jedlicki, 2007). De plus, lesenfants de ces immigrés installés en France depuis 30 annéesne se vivent pas comme des immigrés, mais comme desFrançais (ou comme des bi-culturels). De manière parallèle au phénomène du retour des exilés, ona assisté à partir du milieu des années 1980 à l’intensificationdes flux en provenance de la région andine, et particulièrementdes trois pays suivants : la Colombie, le Pérou et l’Équateur.Des facteurs économiques, sociaux et politiques contribuent àexpliquer le départ massif de leurs ressortissants vers l’Europe. La crise économique s’avère un facteur déterminant. Le Péroufut touché dès les années 1980, la « décennie perdue » selon lestermes de la Cepal . La crise de la dette extérieure fut en bonnemesure le déclencheur de la crise économique : en 1985, leprésident Alan Garcia annonça qu’il ne consacrerait que 10 %des recettes d’exportations au remboursement de la dette. Lesdevises prirent la fuite, le pays fut isolé par la communautéfinancière internationale. Suivirent l’hyper-inflation (1000 %en 1988-1989), le chômage, la perte du pouvoir d’achat et lachute de la consommation des ménages…

Les étapes de la migration latino-américaine en France (II)

En l’espace de quarante ans, la communauté latino-américaine en France s’est modifiée en fonction des évolutionspolitiques, économiques et sociales qu’a connues le continent. Le passage du boom littéraire et de l’exil politiqueà l’explosion migratoire récente suppose un changement de la perception vis-à-vis des Latino-américains. Les exils politiques S

Page 9: Paroles des Amériques 13

SOCIETE/Immigration

Olga L. Gonzalez est docteure en sociologie de l’Ecole des Hautes Études en Sciences Sociales deParis, chercheure à l’Universidad del Valle en Colombie, et présidente du Groupe Actualités Colom-bie, GAC, hébergé à la Fondation Maison des sciences de l’homme. Elle travaille sur les migrations

internationales et sur la géopolitique des pays andins. En 2008 elle a coordonné le numéro « Migrationslatino-américaines » de la revue Hommes et migrations,où on trouvera cet article dans son intégralité.

(www.olgagonzalez.wordpress.com)

Les flux équatorien et colombien vers l’Europe sont survenusdix ans plus tard. La crise économique frappa l’Equateur en1999 : l’inflation atteignait 60 %, les revenus avaientchuté de plus de 30 % et le chômage avoisinait18 % avec un taux de sous-emploi d’environ50 %. Cette crise allait aboutir à la dollari-sation brutale de l’économie du pays,en 2000. De son côté la Colombie mainte-nait ses bonnes performances éco-nomiques (« le pays va mal maisl’économie va bien » disait-on habi-tuellement). La fin du Pacte Inter-national du Café (1989) entraînacependant la chute des prix du pre-mier produit d’exportation nationalau cours du XXème siècle, et le paysdut se reconvertir en exportateur dematières premières (principalementpétrole et charbon). Par la suite, la fin desannées 1990 fut marquée par la récession (chutede la production, déflation, augmentation de ladette…). En conséquence, une partie importante des couchesmoyennes des régions productrices de café se retrouvadéclassée et elle est venue composer un des groupes demigrants les plus représentés en Europe. A ces crises économiques s’ajoute l’instabilité sociale et poli-tique. Dans les récits des émigrés, ces facteurs se conjuguentpour justifier la décision de quitter leur pays. Les données surles flux migratoires confirment par exemple que les annéesd’écroulement économique au Pérou correspondent à cellesde la violence extrême déchaînée par le Sentier Lumineux -etdans une moindre mesure la guérilla MRTA. Ce fut au coursde cette décennie (1980-1990) que la population péruvienne àl’étranger a été multipliée par trois.

De même, l’instabilité politique au sein du pouvoir (les prési-dents se succédaient au rythme des scandales de corruption) etla montée de la contestation sociale coïncident avec lapériode où les Équatoriens quittèrent massivementle pays : « Avant la crise, les mouvements migra-toires fluctuaient autour de trente mille. En1998, l’explosion s’amorce (45.332), ellese multiplie l’année suivante (108.837)puis atteint son paroxysme en 2000(158.359) » (Alisei, 2003). En Colombie, la guerre de guérillas, lecontrôle de régions par les narcotrafi-quants et les paramilitaires, la crisehumanitaire profonde, enfin les «effets secondaires » des pourparlers depaix entre le gouvernement et les Farcentre 1999 et 2002 (augmentation desactes violents comme le kidnapping, exac-tions des paramilitaires -massacres, assassi-nats sélectifs-) ont été vécus avec une profondedétresse par la population. A cette violence poli-tique s’ajoute le climat d’insécurité générale qui est avérépar les taux élevés d’homicides et de délinquance . De cetteépoque datent les sondages selon lesquels 70 % des Colom-biens souhaitaient quitter leur pays. De nombreux secteurs descouches moyennes qui avaient la possibilité de chercher unmeilleur avenir ailleurs réalisèrent cette ambition. Les phénomènes d’affaiblissement de l’État, de déliquescenceinstitutionnelle et de fragilisation économique ont frappé deplein fouet ces trois pays, rendant les sociétés extrêmementvulnérables. Ces phénomènes constituent un facteur d’expli-cation central dans la décision d’émigrer et permettent de com-prendre pourquoi, actuellement, un dixième environ dechaque population habite à l’étranger (soit plus de sept mil-lions de personnes).

La Paz (Bolivie), Photo: Olga L. Gonzalez

Lima, 2006. cl. D. Fournier

09

Page 10: Paroles des Amériques 13

10

SOCIETE/PolémiqueVous avez dit ''Amérique(s)'' ? ''Amérique Latine'' dites-vous ?

Commençons par les mots ''Amérique'', ''Amé-ricain(s)'' ...

Amérique / ''America'' (sans accent) ... Ce nomseul est encore trop souvent compris en Europeoccidentale et aux États-Unis comme désignant ...les États-Unis d’Amérique ... Tout indique queles États-Unis n’ont pas cessé de confisquerl’Amérique dans son ensemble, décidément,nous n’en sommes pas encore sortis ! ‘’Américain(s)’’: il y a malgré tout de petits pro-grès : le mot ‘’estadounidense(s)‘’ (adjectif et sub-stantif) couramment usité dans les payshispanophones - et qui permet justement d’éviterde dire les ‘’Américains’’ pour désigner les seulscitoyens des États-Unis - est en train de gagnerpeu à peu du terrain dans la presse écrite en Fran-ce, dans sa forme francisée ‘’étatsunien(s)‘’. Onpeut la trouver, par exemple dans le ‘‘CourrierInternational’’, ‘’Le Monde’’, ‘’Le Monde Diplo-matique’’. Les premiers à pouvoir s’appeler légitimement‘’Américains’’ / ‘’Americanos’’ / ‘’American’’ sontles autochtones, nous le savons bien. On lesappelle aussi Amérindiens / Amerindios, vocablequi évite la confusion entretenue par l'usage (sou-vent teinté de mépris) du mot ''indien'' / ''indio'' /

''indian ‘' . Certains d'entre eux préfèrent utiliserpour eux-mêmes le mot ‘’indígena(s)’’ / ''indigè-ne(s)'' (cf. mouvements indigénistes)‘’Amérique du Nord’’: presque tout le mondepense qu'il s'agit de l'ensemble formé par lesÉtats-Unis et le Canada ... en oubliant presquetoujours le Mexique ! Oui, le Mexique (en toutcas pour sa plus grande partie) est bien en Amé-rique du Nord, …tout au sud de l'Amérique duNord ... Puis, de l’autre côté de l’Amérique Cen-trale, la Colombie, le Venezuela, la Guyane, leGuyana, le Surinam et le Brésil (pour sa partieseptentrionale) sont au nord de l’Amérique duSud … C’est de ce côté précisément que sontapparues les circonstances historiques, puis lechoix de nommer ce continent ‘‘Amérique’’. Au‘’Nord’’ on a tendance à oublier ce qui revient au‘’Sud’’ !''América'' (avec un accent aigu sur le ‘‘é’’) : pourde nombreux Mexicains, Centre-américains etSud-américains - qui se disent volontiers ‘‘Ame-ricanos’’- il s’agit de toute l'Amérique, de l'Alaskaà la Terre de Feu.Amérique / América : nous savons que ce nomvient du célèbre voyageur florentin, AmerigoVespucci, qui semble avoir été le premier, au16ème siècle, à penser que la côte nord de ce quiallait s’appeler ‘’Amérique du Sud’’ était en réa-lité celle d’un ‘’nouveau’’ continent, alors que toutle monde croyait encore qu’il s’agissait d’un riva-ge de l’Asie. Même si le choix du nom ‘’Amé-rique‘’ montre l’européocentrisme à l’œuvre àcette époque, nous n’en avons pas d’autre. ‘’Amériques’’ (avec ‘’s’’) : ça peut se discuter.Effectivement il y a bien ‘’ les’’ Amériques, duNord, Centrale et du Sud, et il y a d’abord lagrande Amérique, ''América''. Les deux conceptsparaissent se compléter plus que se contredire. Amérique précolombienne : cet adjectif permet,de façon apparemment neutre, de situer les cul-tures et les civilisations d'Amérique ainsi que lesréalités, personnes et objets qui s'y rattachentcomme remontant à une époque antérieure à l'ar-rivée de Christophe Colomb. Il y a bien un

''avant'' et un ''après'' Christophe Colomb et, encela, ce mot a un sens. Mais aussi, même si c'est leplus souvent inconscient, il peut y avoir (si l’on n’yprend garde) dans le mot ''précolombien'' unesorte d'arrière-goût de ''préhistoire'', comme si lavéritable ''Histoire'' ne pouvait avoir commencéen Amérique qu’avec l’arrivée des Européens.''Précolombien'' : c'est un mot utile, mais à manieren ayant conscience de la grande ancienneté etlongue durée des civilisations d'Amérique,longue histoire précédée aussi d'une préhistoire,ni plus ni moins qu'en Europe. Notons qu'auMexique, l’adjectif est plutôt ''precortesiano''(''précortésien'') c.à.d. remontant avant la conquê-te du Mexique par Hernán Cortés. Nota : malgréles génocides et les destructions massives, les cul-tures autochtones de l’Amérique sont toujoursvivantes, elles sont aussi porteuses d’avenir et iln’est pas question ici de les enfermer dans leurpassé, mais seulement de le reconnaître. ‘’ Préhispanique’’: synonyme de précolombien(datant d’avant l’arrivée des Espagnols). ‘’Pré-incaïque’’ ou ’’Pré-inca’’: ce mot composénous rappelle que l’Empire Inca en tant que tel -que les historiens situent entre 1438 et 1532 - aété précédé de nombreuses autres cultures et civi-lisations andines, par exemple Chavín (1200 –500 av. JC), Paracas (700 av. JC – 100 ap. JC),Mochica et Nazca (100 – 700 ap. JC), etc. et quel’histoire des peuples et civilisations d’Amériqueavant le débarquement des Espagnols a été aussilongue que celle des peuples d'Europe. ‘’Amérique Latine’’: nous y voilà ! Après ce rapi-de tour d’horizon sémantique au sujet du nom del’Amérique et de son passé ‘’préhispanique’’, etplus largement ‘’pré-européen’’, regardons d’unpeu plus près l’expression ‘’Amérique Latine’’,avec cette fois le mot ‘’latin(e)’’ en ligne de mire.D’abord, les significations du mot latin(e) enfrançais et latino(a) en espagnol ne coïncident pastotalement, exemples : « j’adore ce tout ce qui est''latin'' ! » … Latin d’Europe ? De la Rome antique? Italien ? ‘‘Rital’’ ? ‘‘Napolitain‘‘ ? Français ?Espagnol ? Portugais ? Ou bien : ‘’latin’’ d’Amérique … et puis : où en Amérique ? Cela

Ici pas grand-chose de nouveau, faisons tout de même un survol de nos vieilles leçons d'histoire, avec une tentative de miseau point et de réactualisation à propos de visions et concepts hérités comme allant de soi ...Un essai pour sortir des confusions et des oublis les plus fréquents ici en Europe… et ailleurs…Ces réflexions sont destinées d'abord aux habitants de France et au delà en Europe où certaines habitudes de langage sontbien ancrées et, malgré la sympathie en général des Français vis à vis de "l’Amérique latine" et de ses habitants, certainesconfusions sont tenaces.Que les lecteurs "sud-étasuniens" hispanophones, mexicains, centre-américains et sud-américains veuillent bien m'excu-ser pour d'éventuelle(s) erreur(s) - bien involontaires - et toute rectification, propositions, compléments, sont les bienvenus.

Page 11: Paroles des Amériques 13

SOCIETE/Polémiquedemande quelques précisions, alors que si nousentendons : « Tout ce qui est ‘‘latino’’, ça mebranche ! » on sait de quel côté du globe ça setrouve au départ, même si on peut nager en plei-ne confusion par ailleurs.''Latin / latine'' : il y a d'abord, bien sûr, les Latins,antiques habitants du Latium, avant la fondationde Rome. Il y a aussi le latin, langue des Romainset, par conséquent les langues latines qui en sontissues, parlées dans les ''pays latins'' comme l'Italiela France, l'Espagne, le Portugal, la Roumanie.Mais attention, nous parlons ici de langues et nond'ethnies. Et puis on parle aussi de culture(s) lati-ne(s) et de latinité, termes qui évoquent aussibien, sinon d'abord, la dimension latine en Euro-pe et ensuite celle de l'Amérique dite ''latine'', sansoublier la part de l’Afrique francophone.Origine de l’expression ‘‘Amérique Latine’’ :cette notion a vu le jour en 1856 à Paris, utiliséepour la première fois par deux Sud-américainsaux idées proches de Lamennais, le poète colom-bien José María Torres Caicedo (cf. son poème‘‘Las dos Américas’’) et le philosophe socialistechilien Francisco Bilbao. Ce concept visait àmettre l’accent sur une certaine ''latinité'' dans lasolidarité entre militants sociaux et socialistes enFrance et en Italie, par exemple, et de l'autre côtéde l’Atlantique, constituant en même temps unenouvelle affirmation identitaire, celle d’une Amé-rique ‘‘latine’’ et catholique au Sud, par opposi-tion à l’Amérique anglo-saxonne et protestanteau Nord. On sait aussi qu’en 1860 Napoléon IIIa tenté de récupérer le concept à son profit aumoment de la désastreuse ‘‘aventure mexicaine’’de la France. Notons qu'à cette époque, au milieudu 19ème siècle, l' ‘‘Amérique latine'' était beau-coup moins ''latine'' que maintenant, avant lesgrandes vagues migratoires de la seconde moitiédu 19ème siècle et les débuts du 20ème.L’Amérique Latine aujourd’hui, quel est sonpérimètre ? En allant au plus simple, on peut dire :du Río Grande à la Terre de Feu, avec la régionCaraïbe (Cuba, Saint-Domingue, etc.). Si l’onconsidère l’Amérique latine par pays, selon quel’on y inclue, ou non, Haïti (pays francophone dela région Caraïbe) et Puerto Rico / ‘‘Porto Rico‘‘(sous domination étatsunienne) on compte 21 ou19 pays. On y ajoute parfois les départementsfrançais de la Guyane, la Guadeloupe et la Marti-nique (dont la langue est le français, langue latine)ainsi que Saint-Martin, mais ces derniers ratta-chements en région Caraïbe ne sont pas évidentsà propos d'une culture ‘‘latine‘‘ sup-posée commune, car l’appartenance àla culture Caraïbe (créolophone etaussi anglophone) y est première.Notons que pour l’Espagne, quisemble ne pas avoir intégré l’idée

d’Amérique Latine / ‘’América Latina‘’/ ‘‘Lati-noamérica’’, comme identification collective deses anciennes colonies devenues, par leurs indé-pendances, des États souverains, le concept misen avant est : ‘’Iberoamérica’’/ ‘‘Amérique Ibé-rique‘‘ et la ‘’Hispanidad’’ / l’Hispanité. ''Latino-américains'' : une fois que l'on intégrél'idée d'Amérique Latine, la désignation de seshabitants comme étant les Latino-américains nepose pas de problème en soi. Le problème sepose pour ceux des habitants de l'Amérique dite''Latine'' qui ne se reconnaissent pas comme ''la-tinos / latins'', et ils sont nombreux. Par ailleurs, à Paris, on a pu entendre dire que lenom du ‘’Quartier Latin’’ viendrait de la présen-ce dans ce quartier de nombreux Latino-améri-cains. C’est une vision sympathique, maiserronée. Au 13ème siècle, le théologien Robertde Sorbon fonda le collègue qui est devenu laSorbonne, où l'on parlait le latin, et dans ce quar-tier le latin fut la langue d’usage jusqu’à la fin du18ème siècle.'’Latino(s)’’: au départ, en espagnol et en portu-gais cela signifie ''latin''. Ce mot a évolué poursignifier aujourd'hui le plus souvent ''Latino-amé-ricain(s)'', sous la forme de ce diminutif populai-re qui a fait le tour du monde occidental. EnFrance, la forme ''latino'' est devenue un adjectifpasse-partout que l'on met à toutes les sauces,‘’Salsa’’ de préférence, on parle ici de musiques etdanses ''latino'', de culture ''latino'', de restaus ''lati-nos'', d’ ''exotisme'' et de ''charme latino'', etc. et iln'y a qu'un pas pour arriver au ''latin lover'' ! EnFrance comme ailleurs, le mot ''latino'', tout attrac-tif qu'il soit, véhicule une grande confusion oùl'on appelle souvent ''latino'' ce qui appartient auxindigènes et aux communautés noires,caribéennes et afro-péruvienne par exemple.Notons que ‘’Latinos’’ désigne aussi aux États-Unis la communauté hispanique, très présentedans le sud et en Californie.Ils ne s’identifient pascomme ‘’latins/ latinos’’: ils sont tout de mêmedes millions les autochtones amérindiens qui ontune identité propre et originaire d’Amérique,entre autres : les Nahuatl, Tzotzil, Mayas, Que-chuas, Aymaras, Koyas, Mapuche, Guaraníes, etbeaucoup d’autres. L'Amérique pour eux n'estpas ''latine'', mais c’est l'Amérique tout court - duNord, Centrale ou du Sud - ensuite chacun peutdire de quel peuple il est issu, exemple : ‘’Je suissud-américain, du peuple quechua’’. Sans oublierles métis qui assument et revendiquent leur héri-tage indigène, leur part africaine, etc.

Les ''Afro-argentins'' : eux non plus ne sont pasvraiment (en tout cas pas tout à fait) ''latins'', ilsseraient aujourd'hui plus de 2 millions en Argen-tine, descendants des esclaves. Certains d'entreeux disent que leur communauté a subi un pro-cessus d’ ''invisibilizacion'' (‘‘invisibilisation ‘‘) quiles a effacés de la société argentine durant deuxsiècles, depuis peu ils relèvent la tête. (cf. le film''Che Negro - los primeros desaparecidos'', Alber-to Masliah, 2006). Ce trop rapide survol peut tout de même nousrappeler qu'en ''Amérique Latine'' (pas si ''latine''

que ça !) les identités collectives sont nombreuses: une mosaïque d’identités d'Amérique ‘‘côtésud’’, identités amérindiennes, méso-américaine,andine, amazonienne, caribéenne,‘’criolla’’,’’pampeana’’, ’’llanera’’, ’’patagona’’, ’’porteña’’,’’latino’’ et afro-américaines, etc., identités origi-naires du continent, identités importées et immi-grées, identités métissées déjà anciennes, et encours de mé-tissages… « ( ... ) La question devient plus complexe lors-qu'on se trouve à l'intérieur d'un processus cultu-rel bouillonnant, comme celui de la constructionidentitaire. En ce sens la poursuite de l'essencede l'identité latino-américaine sera toujours unetâche fuyante, dans la mesure où elle supposeune constante réinterprétation de ses origines. »(''Idées reçues - L'Amérique latine'', sous la direc-tion d'Olivier Dabène, Ed. Le Cavalier Bleu, sep-tembre 2009).Au-delà, il semble que cette phrase peut s'appli-quer à la plupart des identités collectives au seindes sociétés humaines, rien n’est fixe, tout est enmouvement, y compris pour celui qui écrit ceslignes.

Xavier Barois, est titulaire d'une maîtrise d'espagnol (Paris III). Sa passion pour l'Amériquelatine et l'Amérique autochtone l'a saisi depuis tout jeune. Depuis les années 1970 il jouedes flûtes andines (quena, quena-quena, siku, antara, tarka, anata, pífano) dans diversgroupes musicaux en Ile-de-France. Il est également travailleur social dans le réseau du Ser-vice Social International - SSI.

11

Page 12: Paroles des Amériques 13

12

CULTURE/Survival France

ne compagnie brésilienne quidétruit au bulldozer les forêts duterritoire d’une tribu d’Indiensisolés du Paraguay a gagné le ‘Greenwa-shing Award 2010’ (prix du blanchimentécologique) décerné par Survival Inter-national.La compagnie, Yaguarete Pora S.A., aremporté ce prix pour ‘avoir tenté defaire passer la destruction d’une immen-se partie de la forêt des Indiens commeune noble action en faveur de la préser-vation de l’environnement’ indique Ste-phen Corry, directeur de Survival.Yaguarete possède 78 549 hectaresd’une forêt qui fait partie du territoireancestral des Indiens ayoreo-totobiego-sode. Après la diffusion mondiale dephotos satellite révélant l’ampleur de ladéforestation sur des centaines d’hec-tares de leur territoire, la compagnie apublié un communiqué de presseannonçant son intention de créer uneréserve naturelle sur leurs terres.Mais le projet soumis par Yaguarete au

ministère de l’Environnement para-guayen indique que la superficie de ‘forêtcontinue’ de la réserve ne sera que de 16784 ha sur les 78 549 ha que possède lacompagnie ; en réalité celle-ci prévoit deconvertir près des deux tiers du territoireen pâturages.Les Totobiegosode déjà contactéscondamnent fermement ce projet de‘réserve’, dénonçant le fait qu’il violeleurs droits inscrits dans les législationsparaguayenne et internationale. Ils reven-diquent la propriété de ce territoiredepuis 1993, mais la plus grande partiede celui-ci est toujours aux mains de pro-priétaires privés.Les Totobiegosode sont l’uniquepeuple indigène isolé du monde dont leterritoire est détruit pour la productionde viande de boucherie.Stephen Corry, directeur de SurvivalInternational, a déclaré aujourd’hui :‘Préserver une partie de la forêt qu’on adétruite au bulldozer n’est manifeste-ment que du ‘greenwashing’, un procédé

éculé de marketing visant à donner àl’opinion publique une image écologi-quement responsable. Le public ne s’ytrompera pas et Yaguarete devrait cesserde jouer à ce jeu et se retirer définitive-ment du territoire des Totobiegosode’.

e gouvernement péru-vien a annoncé qu’illancera fin avril desenchères de concessionspétrolières et gazières.L’annonce a été faite parDaniel Saba, dirigeant dePerupetro, l’organisme gou-vernemental chargé de lapromotion de la prospectionpétrolière et gazière dans lepays et de la négociaton descontrats avec les compagnies.Selon le service de pressegouvernemental, Perupetroespère attirer ainsi les plus grandes compagnies pétrolières,telles que Total et Exxon Mobil.La plupart des concessions sont supposées être dans la régionamazonienne, mais leur localisation exacte reste encore indé-terminée. Survival exhorte le gouvernement péruvien à ne pasautoriser la prospection pétrolière et gazière dans des territoireshabités par des Indiens isolés, ou dans toute zone où le consen-tement libre, préalable et informé des populations concernéesn’a pas été obtenu.

Les enchères devaient tout d’abordavoir lieu en août dernier, mais ellesont été retardées à au moins deuxreprises. Dans les années 1990,Mobil, qui fait aujourd’hui partied’Exxon Mobil, avait mené des opé-rations de prospection contro-versées dans une région du sud-estpéruvien habitée par des groupesd’Indiens isolés. Mobil avait duabandonner son projet après unecampagne internationale menée pardes ONG dont Survival et l’organi-sation des Indiens du Madre deDios, FENAMAD.

U

Le Pérou lancera des enchères pétrolières en avril

Survival annonce le vainqueur du prix‘Greenwashing’ 2010

Le prix Greenwashing 2010 de Survi-val a été remporté par la compagnied'élevage Yaguarete Pora.© Survival

L

Perupetro négocie avec les compagnies pétrolièreset gazières travaillant au Pérou© Survival

Page 13: Paroles des Amériques 13

n el Perú una actividad económica muy cono-cida y poco reconocida es la fotografía.¿Cómo llegó esta actividad, que paramuchos actualmente solo es un pasatiempo ypara muy pocos un medio de vida, al Perú? Es en Francia en el año 1839 que se des-cubre la fotografía y por aquellos años,además, el Perú vive la prosperidadeconómica por la explotación delguano. Convirtiendo a Lima, eso sí,siempre centralista, en una plaza inter-esante para desarrollar la fotografíacomo una actividad económica. Llegan-do al puerto del Callao el primer daguer-rotipo en 1842 (primer procedimientofotográfico anunciado y difundido oficial-mente en el año 1839). Desdeentonces cada época ha tenidosus propios fotógrafos. En nues-tro país podemos destacar aEugenio Courret que es quiénfotografió lo que fue Lima parasu época. En el sur (Cuzco) fueMartín Chambi y en las últimas décadas es Carlos "el chino"Domínguez considerado el reportero gráfico más importante.Lamentablemente mucha de nuestra memoria gráfica ha desa-parecido y esto es porque no contamosaún con un museo de la fotografía quenos permita mantener un orden de lo queha acontecido.

En general el desarrollo de la fotografía en el Perú hasido comercial. Pero ha partir de la década de setentaempieza a manifestarse como una forma de expresiónpersonal. Y es en la década de los noventa que reciénaparece una generación de jóvenes que se dedican adiferentes áreas de la fotografía.Quiero destacar en lo que se refiere a fotografía docu-mental y mencionar el proyecto documental Blanco yNegro que trabaja desde el 2006. Esta es una iniciativacuyos objetivos permite dar la visión de los actoressociales promoviendo talleres de fotografía documen-tal. Esta iniciativa da importancia a la sostenibilidad delos talleres fotográficos realizados en años anterioreshaciendo resaltar una óptica social que confiere a la foto-grafía un valor y usos importantes para preservar lamemoria colectiva, como herramienta de apoyo paraactividades de educación, participación y vigilancia ciu-dadana para la afirmación y reconocimiento de diversosactores sociales. Y por último menciono a la última generación dejóvenes que han encontrado en la imagen fotográficauna forma de expresión, un medio para contrarrestar loabsurdo de la realidad, lo cotidiano y negativo de lapobreza producto de nuestro medio y reflejan ensu trabajo las disyuntivas y contradiccionespropias de nuestro país.

13

CULTURE/Histoire

E

José Augusto Ponce Zavala curso estudios de Agronomía y posteriormente de fotografía. Co-funda-dor de la iniciativa “Los sin papeles” en la ciudad de Bonn, además, integró el grupo de trabajo deALASEI-Bonn ganador de dos condecoraciones otorgado por el INC-Cuzco: “Inca Garcilazo de laVega“ y “Pachacutec” el año 2005. Reside en Alemania desde 1994.

La fotografía en el PerúEugenio Courret (1841–190?) fue un fotógrafo francés radicadoen la ciudad de Lima, Perú. Llegó a esta ciudad en 1860 paratrabajar como camarógrafo en el estudio fotográfico de Euge-ne Maunoury. En 1863 fundó con su hermano Aquiles el estu-dio “Fotografía Central”.

El daguerrotipo o «daguerreotipo» fue el primer procedimiento anun-ciado y difundido oficialmente en el año 1839. Fue desarrollado y per-feccionado por Louis Daguerre a partir de las experiencias previasinéditas de Joseph-Nicéphore Niépce, y dado a conocer en Paris, en laAcademia de las Ciencias francesa.

Page 14: Paroles des Amériques 13

La embajada de Francia en el Perú, El Fondo Contra-valor Perú- Francia, entidades privadas, la municipa-lidad distrital de Pomalca y pobladores de Ventarrón(Lambayeque) impulsan un modelo de desarrollo deturismo sostenible.l Director del Proyecto Arqueológico de Ventarrón,Walter Alva, esta sembrando la responsabilidad deun turismo mejor y está apostando por la viabilidad deun turismo responsable que lo haga sostenible ecológica,económica, social, cultural y políticamente. Esto deriva de unanueva forma de entender el turismo como el complementoreal al desarrollosustentable; estees un modelo dedesarrollo econó-mico concebidopara mejorar lacalidad de vida dela comunidad deVentarrón y en elque la sostenibili-dad social y cultu-ral garantiza queel desarrolloaumente elcontrol de los pobladores sobre sus propias vidas,para que sea compatible con la cultura y los valores delas personas afectadas, además de que mantenga yfortalezca la identidad de la comunidad, para facilitaral visitante una experiencia de mejor calidad y mante-ner las ruinas, de las que tanto la comunidad anfitrio-na como los visitantes dependen. La visión realista esempezar por el reconocimiento de las responsabili-dades de todos los implicados en el proyecto, tantodel pueblo al que nos debemos, heredero de estamilenaria historia, como de los que lo reciben.

Los habitantes están involucrados en el cuidado del complejoarqueológico del mismo nombre. Por ello, todos los pobla-dores trabajan activamente para convertir a Ventarrón en unnuevo destino turístico de Lambayeque.La búsqueda del equilibrio entre el crecimiento económico yla protección de los recursos nacionales ha obligado a lasnaciones ricas y pobres por igual a cooperar con el desarrollodel turismo sustentable a la vez que compiten por el turismointernacional. En marzo del 2010, Ventarrón estuvo de fiesta ytuvo como invitada dehonor a la embajadorade Francia en el Perú,Cécile Pozzo di Borgo,quién llegó para entregara la comunidad un

parque, proyectos de saneamiento básico y de servicio. Estasobras harán posible poner en valor el monumento arqueoló-gico para fines turísticos. El Fondo Contravalor Perú-Francia financia obras en los com-plejos arqueológicos de la Huaca del Sol y la Luna (La Liber-tad) y en Las Balsas, Zarpán, Collud y Ventarrón, donde se hacolocado un techo metálico para proteger el templo (los cuatroen Lambayeque). El monto de inversión es de S/. 1.225.000.Además las obras de Ventarrón también obtuvieron el finan-ciamiento de la Unidad Ejecutora Naylamp, Empresa Agroin-dustrial Pomalca y Municipalidad Distrital de Pomalca.El gestor de este cambio es Ignacio Alva Meneses, arqueólogoresidente del complejo, quien en noviembre del 2007 descu-brió el mural policromo más antiguo de América. Alva y otrosarqueológos comentan que este centro ceremonial tiene ungran valor científico. ¿LA CUNA DE SIPÁN EN VENTARRÓN?

En Ventarrón (Lambayeque, norte de Perú) se localizan unmural y un templo de más de 4000 años de antigüedad. Elmural policromo es unaverdadera joya y está consi-derado como el más anti-guo del continenteamericano. Se ubica en laparte medular de un recin-to sagrado que ha sido bau-tizado como el Templo delVenado Cautivo, porquecontiene imágenes de cazaocurridas en la prehistoria.Según hipótesis de losarqueólogos parece ser queeste templo fue un centroceremonial y el primer cen-tro de civilización en América. Estuvo dedicado al fuego,porque en la parte superior del templo se mantenía probable-mente siempre una llama encendida, con algún tipo de signi-ficado religioso. Los antiguos muros multicolores no son el único atractivodel antiguo templo. En el lugar también se han descubiertouna serie de tumbas, una singular estructura que tiene la formade una chacana o cruz andina de singulares características yuna gran variedad de símbolos e iconografía.

14

CULTURE/Faits

Carmen Ponce de Mirbach, nacida en Los Organos (Piura) -Perú en Julio de 1959 hizosus estudios secundarios en el Colegio Miguel Grau en Lima. Licenciada en Turismo yHotelería por la Universidad de San Martin de Porres de Lima.Viajo a Alemania país donde reside desde 1990.Colaboró con la Agencia Latinoamericana de Servicios Especiales de Información( ALASEI-Bonn). Actualmente da clases de español en la Universidad del Pueblo en laciudad de Tréveris.

E

Ventarrón (Lambayeque, norte de Perú)fomenta la formación de un turismo sostenible

Fotos: REUTERS, Ignacio Alva Handout

Page 15: Paroles des Amériques 13

15

VIVRE MIEUX/Développement durable

Page 16: Paroles des Amériques 13

16

LITTERATURE/RécitCuando te enamoras a los 30

un creo en cuentos;aun lloro por cual-quier motivo, eso sí,no ante público; aun hablosolo; aun juego con mis dedos;aun no me conozco del todo.No soy bipolar pero a veces yomismo me sorprendo de miotro yo, sé que soy dos perso-nas pero no por eso son distin-tas al contrario son muy igualessolo que una me dice que lohaga y la otra no. Una parte demí vive en el pasado, la otra enel presente pero en realidadmás en el futuro. Quizá se mehace difícil aceptar que soymuchas veces un preso delfuturo, olvidándome de vivir el presente.Si crees que no me puedo arrepentir delas cosas te equivocas, si tendría que arre-pentirme de las cosas en realidad sonmuchas, como aquella venganza que pla-nifique tan bien que salió perfecta perosolo algo se me escapó del plan que entodas esas maniobras la presa tenía quecreerme, adorarme. Nunca pensé que alejecutar el plan yo también iba a perder elconocimiento del camino y desviarmepor todos esos lares que me embriaga-ron el alma, la verdad al estar seguro queel plan podía ejecutarse lo rompí y tratede olvidar los pasos, en los primerosmomentos de haberse ejecutado el planestos ya me habían traicionado, no erayo. Tendríamos que ir paso a paso, elplan fue por una razón y al ejecutar elplan esa razón ya no existía, por lo tantome deje llevar. Esto ya no era como unavenganza, más bien el único que podríasalir perdiendo aquí era yo. Que importame dije muchas veces, pero siempreandaba precavido, entonces decidí entrara este laberinto. Muchas veces las cosasno suceden como uno quiere pero cami-ne mucho en este laberinto que no teníalos planos para escapar, ¿acaso necesita-ba un nuevo plan? Es que a veces noentiendo como trato de escapar cuandome moría de curiosidad para entrar.Hablemos un momento del laberinto, esverdad que su fachada me parecía coque-ta y estaba seguro pero no quería creerque le abría las puertas a cualquiera queigual que yo, tenga curiosidad. Hastamucho después de haber entrado al labe-rinto la fachada me seguía pareciendoatractiva, por dentro no era una rareza alcontrario era común pero me gustaba y

hacía como si nunca antes lo haya visto.Faltó agregar un dato del plan, uno de losprimeros pasos era no entrar a aquellaberinto que se divertía y gozaba de micuriosidad sino darle la espalda no mos-trarle curiosidad y entrar a otro laberintoque la verdad no me llamaba la atenciónpero tenía la intención de perderme ahí yluego terminar por otros lugares, estonunca ocurrió porque al entrar a aquellaberinto que no me atraía decidí correrantes de perderme a la salida, lo logré ydecidí como anteriormente lo dije: entraral laberinto que de verdad quería. Exis-tieron muchos momentos felices, tristes,divertidos pero igual me sigue gustandoeste laberinto, y a comparación de otrosquizá este no quiere que me vaya. Vamosa explicar un poco, ¿Por qué existía unavenganza?, en realidad hay algo que aunme quita el sueño, es que yo quería ser elprimero y me refiero a todo lo queencierra ser ese primero. El primero quete dé un beso, el primero que te toque, elprimero en quitarte el sueño por cual-quier razón. Tú no tienes la culpa porqueyo pude tener todo eso, solo que para sersinceros no quise arriesgarme en un labe-rinto que de verdad me atraía y no soloera atracción sino algo más que eso, atrac-ción podrían ser los otros laberintos quesolo entraba para jugar y me iba. Ahoraquizá entiendas porque “la venganza”,simplemente por no cerrar tus puertas yesperarme, sé que las personas se abur-ren de esperarpero quizá ahí mepodías demostrarcuanto sentías pormí y si todo esoque ahora me

dices era cierto. Solo me fui deviaje para culminar unos estu-dios, coqueteábamos y tusabias lo que yo sentía por ti, sidices que no, te estás mintien-do. Solo tenías que esperar 15años, yo te dije que cuandovendría nos casaríamos y ten-dríamos hijos. Tengo querecalcar una cosa es que enrealidad nunca te lo dije, perote lo trataba de dar a entendercada vez que te miraba. Altener ese tropezón ratifiqué loque había dicho: “…y estabaseguro pero no quería creerque le abría las puertas a cual-quiera que igual que yo, tengacuriosidad” Entonces a veces te pregun-tas porque después de tanto besos y abra-zos no entraba al laberinto, ahí está larespuesta. No quería entrar para perder-me y luego no poder salir y que dentrohaya un terremoto que me deje marcado.Por lo menos todo eso está superado yno hay remordimientos. hoy me sientoseguro en este laberinto y no te mientoque a veces me ataca el pasado y no meperdono haber sido el primero, pero note quiero obligar a que te arrepientas tutambién, porque de repente tambiéningresaste a un laberinto nuevo para ti,quizá divertido, quizá te hizo olvidar dellaberinto que esperabas entrar primero.Tuvimos hijos y son hermosos, te agra-dezco por todo, sabes que te amo. Querápido pasó el tiempo, ya tengo 89 años yhoy me doy cuenta que ser el primero noimporta sino de lo que uno viva con lapersona desde que se empiezan a amar,eso hay que tenerlo en cuenta porque nosiempre vamos a encontrar chicas quenunca besaron, quisieron, amaron, tuvie-ron sexo. Y de eso luego del tiempo tedas cuenta, cuando te enamoras a los 30.

Juan Diego Ponce Tuesta, estudiante, cursa el 5to año de secundaria. Próximoestudiante de Ing.Electronica, como a muchos, les parece extraño balancear estosdos gusto que son dos polos opuestos como el de ciencias y literatura. El arte deescribir es un hobbie, desde muy pequeño solía invetar historias hasta que un día

decidió de crear un blog y poder publicar con mas frecuencia.

A

Page 17: Paroles des Amériques 13

17

Tensión 7o han olvidado. Yace al borde de la vereda humede-cida. Es un hombrecillo azul con aletas diminutas yreposa empapado con sus dos tanques de oxigeno.Habría que tomarlo, portarlo, buscarle un ínfimo espacio enla habitación nimia; darle un verdadero lugar como objeto-sujeto de curiosidad y no como un simple material inanimado.Ya son varias las coincidencias de dar con juguetes al paso;vaya, que ya se está volviendo un hábito.

Hace tan poco, sismos de intensidades y magnitudes catas-tróficas se han producido en el mundo sur; el epicentro es elalma, continente: afro-andino-caribeño. Las ondas expansi-vas se han extendido hasta la cordillera, la selva. Las noticiasdan cuenta de la destrucción, escombros; la zozobra zumba,en tanto aquí, el clima es bastante incierto, bochornoso. El juguete reposa sobre el refrigerador, es un buzo -suerte deanfibio tricolor-, un ser submarino varado en el vértice delpavimento. Surge entonces así, aquel caso de un hombre quese sumerge en busca de mariscos, al salir encuentra la ciudadderruida, corre por entre las ruinas gritando cuatro nombresen delirio; la locura lo toma en plena calle, vuelve al mar, searroja, el mar lo vara, lo arrincona contra el malecón, no lomata, es el año 70 Perú. Afuera es gris, de un estaño para soldar transistores, es Paris.La descripción fragmentada de la prensa dice poco. La telemuestra rostros conmovedores, espectros de existencias queorbitan una dimensión incomprensible. Se ve a Haití más pre-caria, más primitiva y bárbara que nunca. La reconstrucciónde Pisco es aun una vía crucis con visos de demolición per-manente. En Chile, los reportes mas hablan del saqueo, elvandalismo, de la urgencia policial, el Estado de excepción, ypocas verdades del sismo. ¡Rateros! señala Lito en su pantallaflaca, y su empleada le explica: ¡No, no, chico! No, es undelincuente. ¡Ah! cara de loco, maleado, moreno, que buscay rebusca por los desechos. -¡Oh! madre tierra ¿Qué es lo que han hecho contigo? Titu-la un diario guatemalteco. El buzo de juguete permanece flotando sobre la tapa del frigo;las aletas negras, los tanques de aire, amarillos. A partir de sufigura es inevitable pensar en olas que se rompen en los

embarcaderos, esas chispitas hídricas que salpican a los pea-tones, las espumas blanquecinas con miríadas de pompas.Una madre en el puerto teme; recuerda: la escala 7 de Ritcher,percibe el bramido de unas ondas que forman un rizo azulino,gigantesco, que, enseguida explota. -Bah! no tiene nada de Pací-fico este océano, razona. A través del hilo telefónico la radio reporta: En algunas zonasdel litoral de la región 5 las aguas se han retirado varios metros,se teme que… ¡Un Tsunami? No, no, sólo en Japón. -Un mare-tazo entonces. Replican en el fono. Cero argumentos, ningunarazón para contrarrestar la furia, la fobia, y aceptar como ungran caballero que todo es posible, nada improbable…¿Un maremoto? ¡Madre mía! Eso sería el fin de todas las huel-las, una reflexión interna, sin timbre de voz, sólo una tosecillacomo paréntesis en el dialogo.Todo es abstracto, bastante plomo. A unos metros la rue Sar-rette se extiende inmóvil con dos largas filas de autos con susmotores muertos, de vez en cuando, unos pasos fantasmalescrepitan o, el rugido de algún vehículo que se desliza a 30 kiló-metros por año dan con bandadas de plumas que se alborotan.“Yo pisaré las calles de Santiago”. Se puede llegar hasta la rueDe la Tombe Issoire, hasta el ex restaurant Bel Canto con suterraza discretísima. Y, uno quiere transportarse, llegar, obrarfundirse en los hechos. Ninguna línea puede, ninguna; salvo elteléfono, los aeropuertos.Las descripciones banales, los medios; la voz aferrada firme ala muñeca para saber lo que queda; un viaje interior; lo anterior,el rebobinar líneas remotas: Tico soplón…. Milena vs. Chano,Fishing Club ¡Forever! -¡Je! Esa pared ya no existe, hijo. ¿Tam-poco el Pino? –Tampoco, se lo tiro abajo el alcalde burro quetenemos. Y, y... ¿las bancas caladas a clavo sobrenombres? -¡Qué detalle! -se sorprende la madre en el puerto. Hay marcasque no lo borra nadie, corazón. Nadie puede, y en el teléfono sedicen cosas para apaciguar las tensiones, algunas pautas parasobrevivir en caso de lo peor, pero nadie puede, nadie… nadaborrara las marcas del continente Fénix.

IvánBlas Hervias

LLITTERATURE/Récit

www.agc-creations.fr

Page 18: Paroles des Amériques 13

allejo dijo que era un “comunista* convicto por expe-riencias vividas y no por ideas aprendidas”. Para elque sabe que es ser un comunista; los homenajesaunque son parte del protocolo político y social, no sonimportantes ni trascendentes. Sin embargo, hay que conocer laobra de Vallejo, sin dejar de lado al hombre, al individuo, lavida del escritor. De esta manera; haciendo referencia a lo quehan señalado diferentes autores, no se puede negar que losmundos que el escritor forja son mundos posibles, en conse-cuencia pueden ser total o parcialmente homólogos al orbe denuestra experiencia: “En los nueve monstruos” Vallejo escribejustamente: “Y desgraciadamente, el dolor crece en el mundoa cada rato, crece a treinta minutos por segundo”. Desde esepunto, el poeta no es solamente el intelectual comprometido,es también el hijo, el niño, el adolescente, el adulto, el provin-ciano, el sobreviviente y sobre todo el espectador afligido de suépoca. Por otro lado Vallejo manifiesta, muy claramente,expresión de soledad y aislamiento en su mundo interior y enel mundo real que le tocaba vivir. En su poema “Ágape”, el lo manifiesta así: “Hoy no ha veni-do nadie a preguntar; ni me han pedido en esta tarde nada. Nohe visto ni una flor de cementerio en tan alegre procesión deluces”. Su obra, entonces, está marcada por lo que se conocecomo ficcional verosímil. En consecuencia; la vida de Vallejo (sus experiencias) y suobra literaria van paralelos y quizá sea ese el complemento loque hace de Vallejo un poeta universal. Es evidente que Val-lejo por eso proclama: “Yo nací un día que Dios estuvo enfer-mo”. La obra de Vallejo como sabemos abarcó diferentes temáticasy nadie puede negar que; parafraseando a Emmanuel Kant,sobre su famosa “critica de juicio”, la obra de Vallejo “es unafinalidad sin fin”. César Vallejo no necesitó buscar o crear uncamino para llegar al alma del pueblo; su cosmovisión delmundo y su sensibilidad humana fue tan aguda que su poética,a pesar de ser generalmente trágica, como todos lo percibi-mos, “se basta a sí misma” y por tanto es autónoma a cual-

quier críticamalintencio-nada o exa-geración delos expertosbiógrafosvallejianos.Acaso esocomprendeVallejocuando escri-be. “Y si después de tantas palabras, no sobrevive la palabra. Sidespués de las alas de los pájaros no sobrevive el pájaro para-do. Más valdría, en verdad, que se lo coman todo y acabe-mos”. Su mensaje es inapelable.Vallejo fue un hombre como todos nosotros de carne y hueso.Con sus problemas y sus pasiones, con sus errores y aciertos,con sus alegrías y tristezas; en fin un hombre que supo combi-nar sus experiencias con la sensibilidad para lograr convertir supoesía en actual y vigente. Esa actualidad que podría ser paranosotros: “Me moriré en Paris con aguacero, un día del cualtengo ya el recuerdo”. Para otros(los luchadores y comba-tientes sociales), quizá lo que les identifica más con Vallejo, noobstante, es: “Al fin de la batalla, y muerto el combatiente,vino hacia él un hombre y le dijo: no mueras, te amo tanto.Pero el cadáver ay siguió muriendo”. El escritor, el hombre, es un solo ser al que debemos un pro-fundo respeto. Ese respeto que nos obliga a todos nosotros nohacer de su obra una religión y de César Vallejo, sobre todaslas cosas, un Dios. *La idea de “revolucionario por experiencias vividas” (El arte y la revolu-ción) tiene que ver, sin lugar a dudas, a la fuerte convicción de César Val-lejo de considerarse comunista. (N.D.A)

V

www.europalatina.fr

LITTERATURE/Récit

18

El hombre, el escritor

Carlos Luis Murayari Coral, nació en Yurimaguas - Perú. Cursó estudios de periodismo en la Univ. “Inca Garcilaso de la Vega” (Perú); LaUniv. Estatal de Minsk (Bielorusia). Es licenciado en Pedagogía y Psicología; "Grado máster of arts." de Educación, " consigna de honor" porla Universidad Estatal de Oriol (Rusia). Publicó el libro de relatos y poesía " Sombras" en 2003 (Editorial: Isdatelsvo Oriol). Actualmente pre-

para una licencia en Literatura Francesa y Latina, en la Sorbona Paris III y su tercer trabajo; “Itinerario de un Guerrero”.

César Vallejo en París