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Découvrir le patrimoine naturel de PRALOGNAN-LA-VANOISE

Patrimoine Naturel de Pralognan La Vanoise

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Tout le patrimoine naturel de Pralognan la Vanoise, station village au coeur du Parc National

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Page 1: Patrimoine Naturel de Pralognan La Vanoise

Découvrirle patrimoine naturel dePRALOGNAN-LA-VANOISE

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Préface

La Vanoise, massif de montagne, niche son âme au sein d’une communauté de villages,réunis autour du Parc national. Là, une mosaïque de milieux naturels, un vivier d’espèces,offrent un assemblage généreux de formes et de couleurs, où s’imbriquent espacessauvages et terres utilisées par l’homme.

Les milieux naturels, visages multiples de la montagne, donnent au territoire son identitéet son caractère. Expression d’équilibres riches et diversifiés, toujours en devenir, cesmilieux portent notre mémoire et se livrent en héritage. Ils sont une chance pour demain,et imposent un devoir de respect qui fait appel à la responsabilité de chacun.

Depuis plusieurs années déjà, le Parc national de la Vanoise et ses partenaires financiers,le Conseil général de la Savoie et la Région Rhône-Alpes, se sont engagés dans une collabora-tion originale pour la valorisation et la gestion de ces milieux naturels remarquables. Cepartenariat vise à aider les gestionnaires, valoriser les savoir-faire dans le domaine del’environnement et développer la sensibilisation du public.

La commune de Pralognan-la-Vanoise s’est aujourd’hui investie dans cette démarche, auxcôtés du Parc national de la Vanoise, avec la collaboration du Conservatoire du patrimoinenaturel de la Savoie.

“Découvrir le patrimoine naturel de Pralognan-la-Vanoise” est le reflet d’un ensemblevivant, foisonnant, de faune, flore, forêts, pelouses, éboulis, torrents… Au-delà du regardquotidien sur notre environnement, ce document aiguise notre perception et nous révèlela mesure véritable de ce patrimoine. Il s’agit de mieux le connaître pour rechercher lesmoyens de le préserver et, dans toutes les actions de la commune, de l’envisager commeun bel enjeu pour demain.

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Le mot du Maire

La commune est au cœur du Parc national de la Vanoise, et en est sa principale ported’entrée. L’alpinisme se pratique depuis 1860, date à laquelle la Grande Casse, sommet dela Savoie, fut vaincue. Depuis, nous sommes un des principaux lieux des Alpes pour lapratique de la randonnée glaciaire. Le village a été classé station climatique en 1916 et estdevenu une station de sports d’hiver en 1937 avec son 1er téléski.

Pralognan-la-Vanoise préserve 100% de son territoire (Parc national de la Vanoise,réserve biologique domaniale du Petit Mont Blanc, Natura 2000, Zone Naturelle d’IntérêtÉcologique Floristique et Faunistique…). Notre commune comporte un ensemble de sitesremarquables d’une grande sensibilité biologique et paysagère. Vous allez découvrir àl’aide de cet ouvrage une partie de ce patrimoine naturel.

Nos “Anciens” ont modelé ce territoire, ils ont su s’approprier cet espace et le partageravec une flore et une faune exceptionnelles. Grâce aux mesures générales de protection, lapopulation de grands mammifères a progressé et les rapaces sont de plus en plus visibles.Les oiseaux ont largement profité de ces mesures. Nous pouvons en être fiers. Certaines populations ont augmenté dans de fortes proportions et risquent de poser desproblèmes de cohabitation avec d’autres espèces sauvages ou domestiques. Elles pourraientavoir une influence négative sur la présence et la répartition spatiale d’espèces végétales.Le pastoralisme qui a façonné notre paysage et entretenu nos prés de fauche est en régression,la friche gagne du terrain.

En collaboration avec le Parc national de la Vanoise et le Conservatoire du patrimoinenaturel de la Savoie, en partenariat avec les agriculteurs, l’Office National des Forêts etl’Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage, nous avons la charge de ce patrimoineet nous devons gérer au mieux l’équilibre entre les espèces.

Notre présence est donc aujourd’hui plus indispensable que jamais. Les enjeux des annéesà venir sont clairs dans l’esprit des pralognanais qui souhaitent vous ouvrir les portes deleur territoire et mieux vous le faire découvrir. Le pastoralisme, l’exploitation de la forêt,la chasse, la pêche, le tourisme… ont tous leur propre rôle à jouer pour que les générationsfutures bénéficient de cet héritage naturel.

Nous espérons que cet ouvrage contribuera à la bonne transmission de cet héritage. Nousvous souhaitons d’heureuses randonnées et de nombreuses découvertes.

Thierry THOMAS,Maire de Pralognan-la-Vanoise

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SommairePréface p. 1Le mot du Maire p. 3

Présentation - Quelles richesses naturelles sur la commune ? p. 7Un aperçu de la commune p. 9Dimension économique p. 13Paysages de Pralognan-la-Vanoise p. 16Diversité de la flore p. 22Diversité de la faune p. 28Connaissance, protection et gestion du patrimoine naturel p. 31

Les milieux naturels, des lieux de vie p. 37Préliminaires p. 39Fiche-milieu n°1 : Le village, les hameaux et leurs abords p. 40Fiche-milieu n°2 : Les cours d’eau et les lacs p. 44Fiche-milieu n°3 : Les zones humides d’altitude p. 51Fiche-milieu n°4 : Les prairies de fauche de vallée et d’altitude p. 57Fiche-milieu n°5 : Les forêts de conifères p. 65Fiche-milieu n°6 : L’aulnaie verte et la mégaphorbiaie p. 74Fiche-milieu n°7 : Les landes, les landines et les fourrés de saules d’altitude p. 81Fiche-milieu n°8 : Les pelouses et les combes à neige p. 88Fiche-milieu n°9 : Les éboulis et les moraines p. 97Fiche-milieu n°10 : Les rochers et les falaises p. 103Fiche-milieu n°11 : Les glaciers et les névés p. 110Conclusion p. 114

Regard sur quelques espèces p. 119Fiche-espèce n°1 : Le sabot de Vénus p. 121Fiche-espèce n°2 : Le dracocéphale d’Autriche et le dracocéphale de Ruysch p. 124Fiche-espèce n°3 : Le chardon bleu des Alpes p. 126Fiche-espèce n°4 : La potentille blanc de neige p. 129Fiche-espèce n°5 : La saxifrage fausse diapensie p. 131Fiche-espèce n°6 : La linnée boréale p. 133Fiche-espèce n°7 : Les génépis p. 135Fiche-espèce n°8 : La gentiane jaune p. 137Fiche-espèce n°9 : Le bouquetin des Alpes p. 139Fiche-espèce n°10 : Le tichodrome échelette p. 142Fiche-espèce n°11 : Le cincle plongeur p. 144Fiche-espèce n°12 : La grenouille rousse p. 146Fiche-espèce n°13 : Le damier rouge p. 148

Annexes p. 151Lexique* p. 153Bibliographie p. 156Liste des plantes d’intérêt patrimonial p. 160Index des noms d’espèces p. 162

(*) Les mots en italique suivis d’un astérisque dans le texte sont définis dans le lexique.

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sur la commune ?

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8 - Quelles richesses naturelles sur la commune ?

Reliefs et cours d’eau de Pralognan-la-Vanoise

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Géologie

Le site de Pralognan-la-Vanoise révèle unsubstrat géologique complexe, dont lesstructures résultent de l’évolution en

plusieurs étapes de la bordure de l’ancienocéan alpin.Les plus vieilles roches observables sontdes micaschistes et des gneiss, issus del’évolution d’une chaîne de montagne qui a

La commune de Pralognan-la-Vanoise en Savoie se situe dans la vallée de la Tarentaise,au sein des Alpes internes du Nord. Elle partage des cols et sommets (pointe de Leschaux,pointe de la Grande Glière, la Grande Casse, col de la Vanoise, dôme de l’Arpont, cold’Aussois, col de Chavière, aiguille de Polset, col du Soufre, Petit mont Blanc, crêtes dumont Charvet) avec huit communes limitrophes : Planay, Champagny-en-Vanoise,Termignon, Aussois, Villarodin-Bourget, Modane, Les Allues et Saint-Bon-Tarentaise).Pralognan-la-Vanoise est rattachée administrativement au canton de Bozel.

D’une surface de 10 638 hectares, Pralognan-la-Vanoise fait partie des communes del’espace-Parc national de la Vanoise. Son territoire comprend 7 056 hectares en zone centraledu Parc, le reste se trouve inclus dans la zone périphérique.

Un aperçu généralde la commune

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Pralognan-la-Vanoise, commune du Parc national de la Vanoise

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précédé la chaîne alpine. Ce socle ancienconstitue les dômes de la Vanoise, recouvertsaujourd’hui d’une calotte de glace, quisurplombent Pralognan (dômes deChasseforêt, de l’Arpont, etc.). Largementérodés et pénéplanés, les vestiges de lapremière chaîne ont formé l’ossature decette paléo-marge, encore nommée plate-forme briançonnaise. Ils ont supporté toute lasédimentation qui a accompagné l’ouverture,puis l’expansion et enfin, la fermeture del’océan alpin.Pendant 50 millions d’années (Ma), sedéposent des sables de plage, des calcairesau large et du gypse dans les lagunes. Lescalcaires forment aujourd’hui les Dents dela Portetta et tout l’ensemble allant du rocde la Valette au col de la Vanoise. Ils sontvisibles au Grand Marchet, à Moriond et àl’aiguille de la Vanoise, et même dans lemassif de la Grande Casse. Du roc de laPêche au lac Blanc, certains de ces calcaires

révèlent l’environnement de leur dépôt :des terriers fossilisés de vers marins, d’âgetriasique, témoignent en effet d’une plate-forme de très faible profondeur d’eau àcette époque.

Lors de la collision des plaques européenneet africaine, il y a 50 Ma environ, la plate-forme, future Vanoise, est alors réduiteplus de dix fois en longueur, pendantqu’elle prend de la hauteur par plissementset empilements successifs des roches. Lesfortes pressions et températures ainsiengendrées entraînent des transformationsau sein de ces roches, c’est le phénomènedu métamorphisme. Ainsi, les calcairessont métamorphisés en marbres (exemple àla Valette) ; les sables siliceux sont trans-formés en quartzites (Grande Glière, aiguillede Bochor, etc.). Le gypse, ductile, peuts’insinuer en grande quantité entre lesensembles de roches déformées ; il marquealors les chevauchements. Les massifsgypseux du Petit mont Blanc de Pralognan,le mont Charvet et de la dent du Villardsoulignent ces accidents tectoniques.Portées en altitude, les roches forment lerelief et sont alors soumises à l’érosion,causée principalement par les glaciersdurant les deux derniers millions d’années.

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Formation de gypse près du col du Soufre

Cristaux de quartz d’une roche au col du Génépy

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Morphologie de Pralognan-la-Vanoise

Il y a 15 000 ans environ, trois glaciersvenaient confluer au-dessus du villageactuel. L’un était issu de la vallée deChavière, qui présente une forme typiquede vallée en auge, les deux autresdescendaient de chaque côté de l’aiguille dela Vanoise (lui donnant par usure sa formeeffilée). Immédiatement en aval du chef-lieu, ces glaciers se trouvèrent bloqués parle verrou de quartzite actuellement traver-sé par le Doron et la route. Ils passèrentpar-dessus (imaginez le site de Pralognansous quelque 800 m d’épaisseur de glace !)tout en creusant profondément en amont,laissant après leur retrait un lac glaciaire,comblé plus tard par des alluvions.Cette histoire géologique récente a façonnéle territoire de la commune de plusieursvallées glaciaires. Les vallons de la Glière etde l’Arcelin à l’est conduisent à Termignonpar le col de la Vanoise, celui de Chavièreau sud mène à Modane par le col deChavière. À hauteur du village, ces valléessecondaires très étroites et encaisséescèdent la place à une large vallée à fond

plat, enclavée par un relief abrupt, où naîtle Doron de Pralognan. Ce replat accueillele village et ses principaux hameaux ainsique le plateau agricole. Il se situe au piedde plusieurs sommets : le mont Bochor(2 023 m d’altitude) au nord-est, leGrand Marchet (2 651 m) et la Valette(2 603 m) au sud-est et l’aiguille de Mey(2 867 m) à l’ouest.La Grande Casse, le plus haut sommet dela commune est également le point culminantdu massif de la Vanoise et du départementde la Savoie. Cette montagne sédimentaireculmine à 3 855 m d’altitude à l’est, enlimite communale avec Champagny-en-Vanoise et Termignon.

La commune se caractérise également parune forte amplitude altitudinale : d’envi-ron 1 200 m (dans la vallée du Doron àl’entrée de la commune) à 3 855 m ausommet de la Grande Casse. Ceci se traduitsur le milieu naturel par l’existence de troisétages de végétation* : montagnard, sub-alpin et alpin, lequel est prolongé au-delàde 2 700 à 3 000 m d’altitude par unsous-étage nival.

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Pointe de la Grande Casse

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L’habitat

Le territoire montagnard de la communeest particulièrement hostile à l’occupationhumaine, en dehors du fond de vallée platoù est installé le chef-lieu et de certains pié-monts en rive droite du Doron.Autrefois composé d’”éléments bâtis” biendistincts, le paysage urbain de Pralognan-la-Vanoise se caractérise aujourd’hui par :- le village-station,- les hameaux principaux qui font l’extension

du chef-lieu : le Barioz, le Grand Couloir,les Darbelays, les Granges, le Plan et Isertan,

- les hameaux secondaires qui ne formentpas d’unité urbaine avec le village : laCroix et les Bieux,

- les hameaux d’alpage accessibles uniquementà la fonte des neiges : les Fontanettes, lesPrioux, la Chollière et les Ruelles,

- des chalets d’alpage isolés : chalets deRitort, Chapendu, la Montagne, la Motte,Montaimont, etc.

L’existence de tant de hameaux, autrefoisisolés, traduit le souci de nos ancêtres derespecter l’équilibre entre l’espace bâti et lesressources naturelles disponibles. Chaquehameau restait d’une taille constante, etquand la population locale était telle que leterritoire qui la faisait vivre ne pouvait plusl’accueillir, un nouveau hameau était créé.

La population

Lors du dernier recensement (1999),Pralognan-la-Vanoise comptait 765 habi-tants, soit 131 personnes de plus qu’en1982. La population croît progressivementdepuis les années 1960, principalement enraison du développement du tourisme (plusde 44 % en près de 40 ans).

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Le Plan. Vue sur le grand Marchet et le dôme des Sonnailles

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L’agriculture

Au dernier recensement agricole de 2000,Pralognan-la-Vanoise comptait neufexploitations agricoles, soit une exploita-tion de moins qu’en 1988.

En 2000, la surface agricole utiliséereprésentait 648 hectares de terre. Cettepartie hors alpage est essentiellementconstituée de prairies naturelles, fauchéeset/ou pâturées.Il existe plusieurs alpages à Pralognan-la-Vanoise : alpages de Bochor, de la Glière,des Nants, de Montaimont, de Rosoire, deRitort, de la Motte, de Chapendu, desPrioux et de Chollière. Ils représentent unesurface de plus de 1 500 hectares. L’activité agricole est basée sur l’élevage.Le cheptel ovin représente une quarantainede brebis en 2003, auxquelles s’ajoute untroupeau transhumant de 200 à 300 têtes.Le cheptel bovin (vaches allaitantes, vacheslaitières et génisses) compte environ 60 têtes.

Les vaches laitières représentent l’essentieldu cheptel bovin. Pralognan-la-Vanoise setrouve dans la zone d’appellation d’originecontrôlée Beaufort. Le lait est collecté parla coopérative de Moûtiers, ou transformésur place en fromages (Tomme etBeaufort), ainsi qu’en sérac et en yaourt.

Des troupeaux transhumants (environ 150vaches laitières et 130 génisses) provenantde lieux divers (sud de la France, Savoie,etc.) viennent chaque été aux alpages deRosoire, de la Motte, de Ritort et de laGlière. Seules les vaches sont gardées etconduites.

Unique activité économique jusqu’à la fin du XIXe siècle, l’agriculture a été supplantéepar l’activité touristique au cours du siècle passé.

Dimension économique

Vache tarine (alpage de Ritort)

Fabrication de Beaufort à l’alpage de Ritort

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Un éleveur pralognanais possède untroupeau d’environ 70 chèvres laitières dontle lait sert à produire de la Tomme et du sérac

La plupart des agriculteurs font de la ventedirecte de leurs produits laitiers.

Aujourd’hui, la plupart des agriculteurssont pluri-actifs et complètent leurs revenusagricoles par des activités liées au tourisme

Le tourisme

Les prémices du tourisme à Pralognan-la-Vanoise remontent à la fin du XIXe siècleavec la construction des premières bâtissesvouées à l’hébergement des visiteurs d’été.La construction du premier grand hôtelremonte à 1895.

De nos jours, l’économie de Pralognan-la-Vanoise est entièrement dépendante del’activité touristique. Plus de 95 % des actifsde la commune travaillent dans ce secteurd’activités, caractérisé par une double sai-son, estivale et hivernale, avec des pointesde fréquentation en février et de mi-juilletà mi-août. La population peut atteindreprès de 9 000 habitants.

La fréquentation des vacanciers estmotivée en été par la qualité paysagère etnaturelle du territoire communal, dont unegrande partie est en zone centrale du Parcnational. En hiver, ce sont ses domaines deski alpin d’une part et nordique d’autrepart qui attirent les visiteurs. Le nombre delits touristiques s’élève à 8 100 environ,dont 1 400 en refuges et en campings, lereste en hôtels, centres de vacances, gîtes,appartements meublés, chambres d’hôte etrésidences secondaires non louées.Les activités, principalement de plein air,proposées sur la commune sont diverses.Elles combinent la découverte des patri-moines naturel et culturel, les activitéssportives d’été et d’hiver (lire liste desactivités dans l’encadré). Outre l’office de tourisme qui informe lesvacanciers sur les activités offertes, unensemble de professionnels du tourismepermet d’organiser ces activités : guides dehaute montagne, accompagnateurs enmoyenne montagne, moniteurs de ski, etc.

Des sentiers de randonnée balisés sillon-nent le territoire de la commune sur 250 kmet facilitent la pratique de la marche, dontle GR®55, itinéraire emprunté par laGrande Traversée des Alpes, qui traversePralognan-la-Vanoise, depuis le col deChavière jusqu’au col de la Vanoise.

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Gare supérieure du téléphérique du mont Bochor

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Chemin du col de la Vanoise, depuis la Glière

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Les milieux naturels sans équipement touristique sont le support d’activités essentielles,telles que le pastoralisme et le tourisme vert. La qualité de son environnement et de sonpatrimoine bâti est l’un des atouts majeurs de la commune. C’est une source de richessenon négligeable : l’activité touristique estivale de Pralognan-la-Vanoise repose pleinementsur cette dimension patrimoniale.La pérennité de ces activités dépendra pour beaucoup de l’attention qui sera portée àcette nature.

ACTIVITÉS TOURISTIQUES SUR LA COMMUNE DE PRALOGNAN-LA-VANOISE

L’industrie

Électricité de France est présente àPralognan-la-Vanoise par plusieurs prisesd’eau mises en place sur les affluents du

Doron de Pralognan. Ces prises d’eausuccessives alimentent la centrale élec-trique du Villard du Planay.Quatre autres prises d’eau privées sontaménagées sur les cours d’eau dePralognan-la-Vanoise. Deux d’entre ellessont couplées à une petite centrale élec-trique permettant la production d’électricitéprivée sur le territoire de la commune.

Autres

Les autres activités économiques sont liéesd’une part aux commerces et d’autre partaux petites entreprises artisanales.Barrage et prise d’eau EDF du Pont du Diable

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Découverte du patrimoine naturel :- sorties dans le Parc national de la Vanoise,- sentier découverte du mont Bochor,- sentier nature du Bois de la Glière.

Découverte du patrimoine culturel :- déferlante francophone hivernale,- forum du goût et de la tradition culinaire en Tarentaise.

Activités sportives d’été :- équitation, VTT, tennis, piscine, patinoire, parc des sports,- promenade, randonnées en montagne,- alpinisme, escalade (école d’escalade et parcours de bloc), via ferrata,- parapente, parcours accro-branche “écureuil”.

Et sports d’hiver :- ski alpin, de fond et de randonnée,- randonnée en raquettes et pédestre (sentiers balisés hivernaux),- cascade de glace, chiens de traîneaux, patinoire, piscine.

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Paysages de Pralognan-la-VanoisePrésentation photographique des grands types de milieux

Vue du chef-lieu depuis la forêt d’Isertan

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Le grand Marchet et son cirque (versant sud)

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La vallée de Chavière depuis Rosoire

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Vue du lac des Assiettes et des glaciers de la Vanoise depuis l’aiguille de la Vanoise

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Le col de Napremont et, en arrière plan, la Grande Casse

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22 - Quelles richesses naturelles sur la commune ?

Il n’existe pas d’inventaire exhaustif de la flore de Pralognan-la-Vanoise, mais à l’échelledu massif de la Vanoise et pour une altitude supérieure à 1 500 m, les scientifiques ontpu évaluer la diversité spécifique à environ 1 000 espèces différentes de fougères et deplantes à fleurs et près de 200 espèces de mousses. Cette évaluation donne un ordre degrandeur de la richesse floristique potentielle à Pralognan-la-Vanoise.Parmi ces nombreuses espèces, certaines présentent un intérêt particulier, qu’il soit lié à leurrareté, à leur usage (médicinal, culinaire, fourrager, etc.), à leur beauté ou à leur caractèresymbolique.

Diversité de la flore

Lichens et champignons

En Vanoise, la flore mycologique a faitl’objet d’inventaires et d’études appro-fondies depuis une trentaine d’années. Cesont plus particulièrement les champignonsà lames qui ont fait l’objet de ces études.On a actuellement recensé plus de 400 espècesdifférentes de champignons en Vanoise.Certaines espèces de champignons sont trèsspécialisées et subissent les mêmes évolu-tions que les milieux rares qui les abritent.

Association entre un champignon et unealgue, les lichens colonisent des milieuxtrès variés, même en l’absence de sol. Onles trouve sur les vieux murs, les falaises etles rochers, sur les troncs de conifères, surles mousses et à même la terre. Les étudesréalisées entre 1972 et 1990 ont permis derecenser plus de 460 espèces différentes delichens en Vanoise.

Plantes rares et menacées

Si l’on ne dispose pas aujourd’hui d’inven-taire exhaustif de la flore, il existe, enrevanche, un important travail de recensementdes espèces protégées ou rares, effectué parles gardes-moniteurs du Parc national de laVanoise. Celui-ci permet de bien connaître la

flore à forte valeur patrimoniale de la com-mune et d’établir les statistiques suivantes :On dénombre actuellement à Pralognan-la-Vanoise 31 espèces de plantes protégées.Huit d’entre elles, auxquelles s’ajoute uneespèce non protégée, présentent un intérêtmajeur du fait de leur grande rareté enFrance. Elles sont de ce fait considéréescomme des espèces “prioritaires”, en termede protection, par les botanistes. À ce titre,elles sont inscrites au Livre rouge nationalde la flore française. Pralognan-la-Vanoisecompte :- près de 30 % des espèces protégées

présentes dans le Parc national de la Vanoise.- 25 % des plantes “prioritaires” du Livre

rouge national présentes dans l’espace-Parc, soit une sur quatre.

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Parmi les espèces à forte valeur biologique,on recense :- la drave de Hoppe, espèce vulnérable

endémique* des Alpes, présente en Franceuniquement en Savoie (Termignon,Bessans, Pralognan-la-Vanoise et Val d’Isère).

- le dracocéphale d’Autriche, espèce protégéeprésente en France dans cinq départementsalpins, disparue des Pyrénées-Orientaleset existant en Savoie uniquement àBessans, Lanslebourg-Mont-Cenis,Lanslevillard et Pralognan-la-Vanoise,sur deux stations.

- la linnée boréale, espèce protégée, trèsrare, disparue des autres départementsalpins. Elle est présente en France,uniquement dans quatre communes deTarentaise (Pralognan-la-Vanoise, Tignes,Les Allues et Champagny-en-Vanoise) etune commune du massif des Bauges.

- le chardon bleu des Alpes, espèce protégée,présente en France dans l’Ain, la Haute-Savoie, la Savoie, l’Isère, les Hautes-Alpes et les Alpes-de-Haute-Provence.

- la crépide rhétique, espèce protégée,endémique* des Alpes et rare au niveaumondial, présente en France uniquementen Savoie, dans une dizaine de stations deVanoise.

- la violette à feuilles pennées, espèce protégéeet rare en France dans les vallées internesdes Alpes de Savoie, des Hautes-Alpes etdes Alpes de Haute-Provence. Elle esttoujours très localisée et peu abondante.

- le sabot de Vénus, espèce protégée, enrégression en France en plaine ou à bassealtitude.

- la gentiane utriculeuse, espèce protégéeprésente en France uniquement en Savoie(après avoir disparu des départements dela Haute-Savoie, du Bas-Rhin et duHaut-Rhin).

Chardon bleu des Alpes

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24 - Quelles richesses naturelles sur la commune ?

Commentaire :La valeur patrimoniale de chaque espècevégétale faisant l’objet d’un inventaire sys-tématique par les gardes-moniteurs du Parcnational a été caractérisée par une “note”.Celle-ci tient compte entre autres :- de l’aire globale de distribution,- de l’importance des populations recensées

en Vanoise par rapport à l’ensemble despopulations connues en France, dans lemonde,

- des menaces pesant sur l’espèce et sonmilieu de vie.

L’intérêt floristique, calculé dans chaquemaille, correspond à la somme de cesnotes. En d’autres termes, plus le nombred’espèces recensées dans une maille estimportant et plus leur valeur patrimonialeest élevée, plus l’intérêt floristique est fort.

En complément de l’évaluation de l’intérêtfloristique, l’observation dans une mailled’au moins une plante inscrite sur les listesnationales ou régionales d’espèces végé-tales protégées est indiquée par un sym-bole.Les mailles blanches correspondent à desmailles qui n’ont pas encore été prospec-tées, ou bien dans lesquelles aucune espèce“rare ou protégée” n’a encore été observée.

La répartition par type d’habitat* des 45plantes prioritaires pour le Parc nationalde la Vanoise (voir la liste de ces plantes enannexe) met en évidence l’intérêt floris-tique relatif des grands types de milieux(une espèce pouvant pousser dans plusieurshabitats* différents) :

Sensibilités floristiques du territoire communal de Pralognan-la-Vanoise - Observations de 1956 à 2004

Page 26: Patrimoine Naturel de Pralognan La Vanoise

- dans les pelouses et les combes à neige(15 espèces)

- dans les éboulis et les rochers (17 espèces)- dans l’aulnaie verte et les mégaphorbiaies

(9 espèces)- dans les forêts (7 espèces)- dans les zones humides et le long des

torrents (7 espèces)- dans les landes et les buissons de saules

d’altitude (5 espèces).

Plantes symboliques

Le patrimoine floristique de Pralognan-la-Vanoise englobe aussi toutes les plantes“chères” aux habitants ou aux touristesqui fréquentent la commune, pour leurbeauté et aussi parce qu’elles symbolisentla flore de montagne, telles :- le lis martagon et le lis orangé,- l’edelweiss,- l’ancolie des Alpes,- les différentes espèces de gentianes bleues,- le sabot de Vénus, - le chardon bleu des Alpes, etc.

Certaines d’entre elles sont aussi protégées(ex. : l’ancolie des Alpes, le sabot de Vénus).

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Quelles richesses naturelles sur la commune ? - 25

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Plantes utilisées par l’homme

Les végétaux chlorophylliens revêtent uneimportance capitale pour les hommescomme pour la faune sauvage et domestique.Ils sont à la base des chaînes alimentaires*.Le premier usage est pastoral : consommationpar les troupeaux domestiques, frais ousous forme de foin.L’homme a longtemps prélevé les plantesdans la nature, pour se nourrir, se soigner,pour des utilisations pratiques : cordage,coloration de tissus, parfum, constructionen bois, sculpture sur bois, boissons, etc.La cueillette de certaines plantes à des finsalimentaire, médicinale, décorative, faitpartie des usages qui, s’ils ne sont pasrégulés, peuvent avoir un impact fort surles populations de ces espèces et menacer lapérennité même de ces pratiques.

Les plantes à usage pastoralL’utilisation des plantes à des fins pastoralesconstitue sans doute l’usage actuellement leplus important d’un point de vueéconomique et culturel à Pralognan-la-Vanoise. Celui-ci concerne de vastes surfacessur la commune (prairies de fauche etalpages). D’autre part, le pastoralisme estl’usage qui a le plus d’influence sur la végé-tation : le pâturage contrôle la dynamiquenaturelle des prés qui, en son absence,évolueraient vers la lande, puis la forêt. Lepâturage doit être adapté pour préserver laressource fourragère, tant sur le planquantitatif que qualitatif, le surpâturagepouvant entraîner une dégradation de lacomposition floristique des prairies.

Les plantes à usage alimentaireParmi ces plantes, certains habitants dePralognan-la-Vanoise cueillent :- l’oxalis petite oseille dont les feuilles sont

consommées crues en salade,- les myrtilles, framboises et fraises des

bois, ainsi que les baies de l’airelle rouge,

consommées crues ou en confiture,- les baies de rosiers ou cynorrhodons en

confiture également,- le pissenlit, dont on utilise les fleurs en

confiture et les feuilles en salade,- la gentiane jaune et les génépis ramassés

pour faire respectivement de l’alcool etde la liqueur,

- le thym serpolet utilisé en cuisine commearomate.

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26 - Quelles richesses naturelles sur la commune ?

Fraise des bois

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Les plantes à usage médicinalCes plantes renferment un ou plusieursprincipes actifs capables de prévenir,soulager ou guérir des maladies. À partir de la macération des fleurs d’arnicades montagnes, on faisait et fait encore unehuile de massage pour soulager les contusions.Les maux de gorge et la toux étaientcalmés grâce à des infusions de penséeéperonnée. Le thym serpolet servait àapaiser les troubles digestifs et respiratoires.Les tisanes de génépi, connues pour leureffet de tonique cardiaque, permettaient desoigner ou prévenir la grippe.La liste des plantes médicinales est longue. Aujourd’hui, à Pralognan-la-Vanoise, la

plupart de ces espèces ne sont plus utiliséesou le sont de façon très marginale.

Les plantes toxiquesIl existe aussi des plantes dont les hommeset le bétail ont appris à se méfier. Il y a ledompte-venin officinal, les aconits paniculé ettue-loup, la colchique, le vérâtre, facilementconfondu avec la gentiane jaune, mais dontles feuilles sont alternes alors que la gentianejaune a des feuilles opposées.

Les plantes à usage culturel et touristiqueIl existe depuis quelques années àPralognan-la-Vanoise, et plus généralementen Vanoise, une valorisation culturelle ettouristique de la flore locale. La commune,les accompagnateurs et le Parc national dela Vanoise proposent de découvrir la floregrâce à plusieurs formules :- des séjours et des sorties thématiques

concernant l’utilisation des plantes,alliant randonnée et découverte desplantes de montagne,

- la semaine culturelle, à travers des sortiesde terrain consacrées au patrimoinenaturel, etc.

Cet usage est en plein développement. Ilrépond à la demande des touristes ou deshabitants, curieux de mieux connaître lanature qui les entoure.

Les plantes à autres usagesLe bois d’arolle était choisi pour la fabrica-tion d’armoires de grenier, du fait de sescaractéristiques anti-mites. Ce bois sertaussi à la sculpture.Les arbres et les usages qui en découlentconstituent une tradition forte àPralognan-la-Vanoise et, si aujourd’hui lesrevenus de la sylviculture permettent toutau plus de financer la gestion de la forêtcommunale, ils constituaient autrefois uneressource importante.

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Quelles richesses naturelles sur la commune ? - 27

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28 - Quelles richesses naturelles sur la commune ?

Faune vertébrée

Parmi la faune vertébrée, certains“groupes” font (ou ont fait) l’objet d’étudeset de suivis plus précis ; c’est le cas parexemple des ongulés (bouquetin, chamois),des chauves-souris, des galliformes demontagne et des rapaces. Les données quien résultent sont centralisées dans des basesde données au Parc national de la Vanoise.

Les mammifèresParmi les 28 espèces de mammifères (soit46 % des espèces présentes dans l’espace-Parc), évoluent des espèces typiques dumilieu alpestre telles la marmotte alpine,

le campagnol des neiges, le lièvre variable,le bouquetin des Alpes, le chamois. Desespèces à répartition nationale plus largetelles que musaraigne carrelet, renard,blaireau, fouine, écureuil, lièvre brun,sanglier, cerf, chevreuil sont aussi présentes.

Diversité de la faune

Tout comme pour la flore, l’inventaire exhaustif de la faune de Pralognan-la-Vanoise, eten particulier des invertébrés, n’est pas encore terminé. Toutefois, un important travail derecueil de données par les gardes-moniteurs du Parc et d’autres experts permet de bienconnaître quelques groupes tels que les vertébrés et les papillons.Ainsi, plus de 144 espèces différentes de vertébrés (mammifères, oiseaux, amphibiens, reptileset poissons) ont été dénombrées sur la commune, soit 53 % des espèces présentes dansl’espace-Parc et 35 % de la faune vertébrée savoyarde.Outre les animaux à large répartition, la faune de Pralognan-la-Vanoise se compose d’espècestypiques des montagnes, adaptées à des conditions de vie difficiles (froid, pente et vent).

Marmotte des Alpes

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Chamois

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Les oiseauxPralognan-la-Vanoise compte pas moins de76 espèces différentes d’oiseaux nicheurs surles 122 présentes dans l’espace-Parc. 35 autresespèces d’oiseaux sont observées au pas-sage, régulièrement ou exceptionnellement. Citons :- parmi les espèces nicheuses propres aux

milieux alpestres : l’aigle royal, lagélinotte des bois, le lagopède alpin, letétras-lyre, la perdrix bartavelle, la nyctalede Tengmalm, le chocard à bec jaune, laniverolle, le tichodrome échelette,

- parmi les espèces plus communes et plusdiscrètes à la fois, mais nichant égalementà Pralognan-la-Vanoise, différentspassereaux : les mésanges (boréale, huppée,noire, charbonnière), le bouvreuil pivoine,le bec-croisé des sapins, etc.

Les reptilesParmi les 13 espèces de reptiles recenséesen Savoie, cinq sont répertoriées àPralognan-la-Vanoise ; trois espèces delézards : lézards vivipare, des murailles etl’orvet et deux espèces de serpents : lavipère aspic et la coronelle lisse.

Les amphibiensTrois espèces d’amphibiens ont été trouvéessur les six que compte la Vanoise : le crapaudcommun, la grenouille rousse observéejusqu’à plus de 2 500 m d’altitude et le tritonalpestre.

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Quelles richesses naturelles sur la commune ? - 29

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30 - Quelles richesses naturelles sur la commune ?

Les poissonsCinq espèces se trouvent dans les lacs et lescours d’eau de Pralognan-la-Vanoise : latruite de rivière ou truite fario, la truitearc-en-ciel, l’omble chevalier, l’omble defontaine et le chabot. La truite fario est laseule espèce de salmonidés naturellementprésente dans la commune, les quatreautres ont été introduites.

Faune invertébrée

Parmi la faune invertébrée de Pralognan-la-Vanoise, la classe des insectes est cellequi bénéficie des meilleures connaissances.Les lépidoptères (ou papillons) représentent584 espèces différentes connues à ce joursur la commune, soit près de 60 % des espècesconnues en Savoie, dont 110 papillons de jouret 474 papillons de nuit.Certaines sont spectaculaires comme lemachaon et le grand nacré. Sept d’entreelles sont protégées : le grand apollon, lepetit apollon et le semi apollon, le solitaire,le damier de la succise, l’azuré du serpoletet le protée.

Quelques données sur les orthoptères (l’ordredes insectes qui regroupent les criquets etsauterelles), sont également disponibles :ainsi, sur les 54 espèces connues dansl’espace-Parc, 21 ont été inventoriées (de

manière incomplète) à Pralognan-la-Vanoise,telles que le criquet des pâtures, l’œdipodeturquoise, l’œdipode rouge et la grandesauterelle verte.

23 espèces d’odonate (l’ordre des insectesregroupant les libellules et les demoiselles)ont été recensées à ce jour dans l’espace-Parc.Sur la commune de Pralognan-la-Vanoise,une seule espèce d’odonate a été observéede façon certaine, l’aeschne des joncs.

Machaon

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Grande sauterelle verte

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Parc national de la Vanoise

Au cœur de la zone intra-alpine des Alpesoccidentales, le Parc national de la Vanoisecouvre un territoire de près de 200 000hectares. Près de 53 000 hectares sontclassés en zone centrale, espace soumis àune protection forte, par une réglementationspécifique. Autour de cette zone s’étend lazone périphérique du Parc. Ce premierParc national français, créé en juillet 1963,concerne 28 communes des vallées de laMaurienne et de la Tarentaise. Il forme, en

continuité avec le Parc national italien duGrand Paradis, le plus grand espacenaturel protégé d’Europe occidentale.

Pralognan-la-Vanoise est l’une de ces 28communes. L’ensemble de son territoire estsitué dans l’espace-Parc. La zone protégée,ou zone centrale, concerne 66,3 % de lasurface de la commune, elle est située surtoute la frange orientale et méridionale duterritoire communal. Les 33,7 % restantsse trouvent dans la zone périphérique.

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Quelles richesses naturelles sur la commune ? - 31

Parc national de la Vanoise à Pralognan-la-Vanoise

Connaissance, protection et gestiondu patrimoine naturel

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32 - Quelles richesses naturelles sur la commune ?

Zonages ZNIEFF & ZICO

Les inventaires nationaux des ZonesNaturelles d’Intérêt Écologique, Faunistiqueet Floristique (ZNIEFF) et des ZonesImportantes pour la Conservation desOiseaux (ZICO) sont des inventaires scien-tifiques. Ils n’ont pas de valeur réglementairedirecte mais recensent la présence des espècesprotégées et dites “déterminantes”. Cesinventaires font référence, en matière de con-naissance et d’évaluation du patrimoinenaturel remarquable du territoire national.Les ZICO concernent plus précisément lessites d’intérêt majeur qui hébergent desseuils d’effectifs d’oiseaux sauvages jugésd’importance communautaire. Les ZNIEFFrépertorient les zones de présence de milieuxnaturels rares et d’espèces animales etvégétales patrimoniales ou protégées. Ces

inventaires sont des outils d’information et decommunication destinés à éclairer le choix desdécideurs dans leur préoccupation de gestionet d’aménagement du territoire.

Les ZNIEFFLe premier inventaire, élaboré en 1982 aété actualisé en 2004. Les zones repéréessont classées en ZNIEFF de type 1 ou detype 2. Les ZNIEFF de type 1 correspondentà des surfaces de taille petite à moyenne.Elles sont caractérisées par la présenced’espèces, d’associations* d’espèces ou demilieux rares ou menacés. Les ZNIEFF detype 2 sont constituées par des grandsensembles naturels riches et peu modifiés,offrant des potentialités biologiquesimportantes. Des ZNIEFF de type 1peuvent être reconnues au sein des ZNIEFFde type 2.

Délimitation des ZNIEFF de type 1 (2e génération)

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Quelles richesses naturelles sur la commune ? - 33

Sur l’ensemble du territoire communal dePralognan-la-Vanoise, plusieurs ZNIEFFont été inventoriées :

ZNIEFF de type 1 :- Massif du rocher de Villeneuve

(n°73150007)- Vallon de Chavière (n°7315 0017)- Forêts et alpages de l’Orgère au col de

Chavière (n°73150020)- Col de la Vanoise (n°73150045)- Mont Bochor (n°73150046)

et de manière plus anecdotique :- Montagnes de la Petite et de la Grande

Val (n°73150018)- Vallon du Fruit (73150048)

ZNIEFF de type 2 :- Massif de la Vanoise (n°7315)

Les ZICOUne partie du territoire de Pralognan-la-Vanoise est incluse dans la ZICO n°RA11“Parc national de la Vanoise”. Elle englobepresque l’ensemble de la zone périphériquedu Parc national de la Vanoise et s’étendaussi en zone centrale dans le centre et lesud de la commune ; l’ensemble de ce terri-toire a été désigné du fait de son intérêtornithologique général, notamment avec laprésence remarquable de 15 espèces, dontl’aigle royal, le faucon pèlerin, le tétras-lyre,la perdrix bartavelle, la nyctale deTengmalm et la chevêchette d’Europe.

Délimitation de la ZICO “Parc national de la Vanoise” à Pralognan-la-Vanoise

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34 - Quelles richesses naturelles sur la commune ?

Inventaires des tourbières et des zones humides

Une mise à jour des connaissances sur lestourbières de Rhône-Alpes, au traversd’inventaires départementaux et régionaux, aété réalisée entre 1997 et 1999. Coordonnépar le Conservatoire Rhône-Alpes des espacesnaturels, ce travail a porté sur les tourbièresd’une superficie de plus d’un hectare. Unedouble motivation a présidé au lancementde cet inventaire : d’une part la très grandevaleur hydrologique, floristique, faunistiqueet paléontologique des tourbières, que cesoit au plan national ou au plan interna-tional, d’autre part le déclin très marqué deces zones humides sur le territoireeuropéen depuis un siècle. Cet inventaireconstitue la première étape d’un plan d’actionnational visant à préserver ces milieux. À Pralognan-la-Vanoise, cet inventaire aconduit à l’identification d’un site intitulé“marais du vallon de l’Arcelin” (n°73TA16).Situé en zone centrale du Parc nationalde la Vanoise, il s’agit d’une tourbière de2,6 hectares, assise sur un petit replatbordant le ruisseau de l’Arcelin, sous le colde la Vanoise. Celle-ci est composée depelouses riveraines arctico-alpines*, un

habitat* rare et intéressant, où sontprésentes deux espèces de plantes patrimo-niales : la laîche bicolore et la laîche maritime.

Par ailleurs, le Parc national de la Vanoisea entrepris un travail global sur les maraiset tourbières de la zone centrale du Parc. Ilcomporte une localisation et une typologiefine des groupements végétaux des zoneshumides d’une surface minimale de 100 m2.Ce travail qui a été conduit entre 2001 et2003, va être étendu à partir de 2005 àtoute la zone périphérique du Parc.Dans le cadre de cet inventaire, 26 zoneshumides ont été inventoriées sur le territoirecommunal (zone centrale).

Zonage NATURA 2000

Les directives “Habitats*” et “Oiseaux”sont deux directives européennes dontl’objectif est de maintenir la diversitébiologique du patrimoine naturel des Étatsmembres. Elles demandent à ces États deconserver un réseau représentatif et viablede milieux naturels spécifiques présents surle territoire de la CommunautéEuropéenne, ainsi que les habitats* de

Laîche bicolore

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certaines espèces rares de la faune et de laflore sauvages. Les mesures prises à ce titredoivent assurer leur maintien ou leurrétablissement dans un état de conservationsatisfaisant. Ces mesures prennent encompte les réalités économiques, socialesou culturelles locales. Elles engagent laresponsabilité nationale.

Les habitats naturels* et les espèces considéréscomme rares ou menacés au niveau de laCommunauté européenne sont désignéscomme étant d’intérêt communautaire. Uninventaire de ces habitats* et de ces espècesa été réalisé. Il a permis de définir d’ores etdéjà un certain nombre de Sitesd’Importance Communautaire (d’autressont en cours de désignation), qui peuventabriter plusieurs habitats* ou espèces d’intérêtcommunautaire. À terme, l’ensemble des sites identifiéscomme d’importance communautaire au

titre des directives européennes “Habitats”et “Oiseaux” constituera, à l’échelleeuropéenne, un réseau cohérent de sitesnaturels, appelé “Réseau Natura 2000”.

La commune de Pralognan-la-Vanoise estconcernée par le site Natura 2000 :“Massif de la Vanoise”, qui, surPralognan-la-Vanoise, couvre l’ensemblede la zone centrale du Parc national, ainsique 200 hectares situés vers les Diés - lesSaulces, du fait de la présence de stationsde chardon bleu. Ce site recèle un certainnombre de milieux naturels et d’espècesd’intérêt communautaire, spécifiques desAlpes du Nord Françaises (pelousesriveraines arctico-alpines* et chardon bleupar exemple). Le document d’objectifs dece site d’importance communautaire a étéélaboré à partir des éléments scientifiquesdisponibles et approuvé par l’état en 1998.

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Quelles richesses naturelles sur la commune ? - 35

Délimitation du zonage Natura 2000 à Pralognan-la-Vanoise

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La cascade de la Fraîche, un site inscrit

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Sites inscrits

À Pralognan-la-Vanoise, de nombreuxsites, tels que la cascade de la Fraîche, leshameaux de la Croix et des Fontanettes,sont inscrits à l’inventaire des sites présentantun intérêt général du point de vue scientifique,historique, pittoresque, etc.

Réserve biologique domaniale du Petit mont Blanc

Les réserves biologiques domanialesconcernent les milieux forestiers riches,rares ou fragiles. Le secteur du Petit mont Blanc a été classéen réserve biologique domaniale par arrêtéministériel le 25 octobre 1999. Il se caractérisepar une forte valeur patrimoniale, liée à ladiversité des habitats remarquables qu’ilprésente, ainsi qu’à la richesse floristique(319 espèces végétales recensées dont11 espèces protégées) et faunistique du site.

Les objectifs du gestionnaire (l’ONF) sontde maintenir à long terme la richesse dumilieu naturel et de garantir sa pérennité,de faciliter un suivi scientifique et technique etd’entreprendre des actions de sensibilisationdu public.

36 - Quelles richesses naturelles sur la commune ?

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Les milieux naturels,des lieux de vie

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Préliminaire

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Les milieux naturels, des lieux de vie - 39

Le paysage végétal se compose de plusieurs grands ensembles (pelouses, landes, forêts,etc.), appelés ici “milieux”, qui se déclinent notamment selon différents critèresécologiques (climat, nature du substrat, exposition, pente, etc.).

Les milieux les plus représentatifs de Pralognan-la-Vanoise font l’objet d’une fiche descriptivedans cette deuxième partie.Le choix qui a été fait de décrire le patrimoine naturel à travers chacun des grands typesde milieux qui composent le territoire communal doit permettre au lecteur d’identifierchacun d’entre eux à partir : d’une part de la définition qui en est faite et d’autre part desespèces citées. Le dernier paragraphe intitulé “Équilibre entre l’homme et son milieu”éclaire le lecteur sur les relations (passées ou actuelles) entre l’homme et son milieu,l’évolution qui s’ensuit et, quand elles existent, les propositions de gestion parfois très simples,qui peuvent être mises en œuvre pour concilier au mieux la préservation du patrimoinenaturel de la commune et les activités humaines qui influent sur le milieu naturel.

Cette présentation, milieu par milieu, exclut de fait les écotones*, ces zones de transitionentre deux écosystèmes voisins (telles que les lisières forestières, la zone de combat situéeentre la limite supérieure de la forêt et les alpages). Bien que non traités dans cet ouvrage,ces espaces présentent une valeur naturaliste remarquable, car ils sont riches d’organismesappartenant aux deux communautés voisines, ainsi que d’espèces ubiquistes*.

Page 41: Patrimoine Naturel de Pralognan La Vanoise

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40 - Les milieux naturels, des lieux de vie

Cette fiche concerne l’habitat humain etses dépendances. Cela comprend le bâti,ancien et moderne (habitations, granges,grangettes et monuments divers), les terrasseset murets et les équipements divers.

L’habitat pralognanais, organisé principale-ment en rive droite du Doron, répond àplusieurs types architecturaux différents,témoignant de l’histoire de la commune.L’architecture récente s’inspire souvent del’architecture traditionnelle (murs en pierreet façade sous pignon en bardage bois, toità deux pans asymétriques avec une couvertureen tuiles de bois (tavaillons) et en lauzes,balcons en bois. Les constructions desannées 1930 à 1970 se démarquent du restepar leur style. Il s’agit le plus souvent demaisons à murs en parpaings recouverts decrépi ou d’un bardage en bois, à toiture àun seul pan, ou deux pans symétriques, ouencore plusieurs pans, etc. On trouve, par

exemple, des constructions des années 1930relativement hautes et cubiques avec denombreuses ouvertures et des toits à plus dedeux pans et des logements collectifs desannées 1980 avec de nombreuses boiseriesen façades.

Les zones d’habitation incluent égalementdes jardins potagers et d’agrément, plus oumoins abondamment fleuris. Ils constituent

Le village, les hameauxet leurs abords

Maison ancienne au Barioz

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Jardin potager

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des endroits fréquentés par une petitefaune sauvage, adaptée à la présence del’homme, notamment des insectes, desoiseaux et des petits mammifères.

À proximité des bâtiments d’élevage ancienset principalement des chalets d’alpage, setrouvent des milieux particuliers, fortementenrichis par les déjections animales. Ils sontcolonisés par une végétation herbacée dense ethaute, caractérisée par la dominance deplantes à larges feuilles, telles que le rumexdes Alpes.

Lichens et champignons

Facilement reconnaissable à sa couleurrouge orangé vif, la xanthorie éléganteforme des ronds incrustés* tant sur lespierres des constructions que sur lesrochers en montagne. Cette espèce delichen nitrophile se développe avant tout surles rochers, en présence de guano d’oiseaux.Aux abords des chalets d’alpage, le rare etdiscret mycène des cirses épineux poussedans les reposoirs où vit sa plante nourricière.

Flore

Les plantes trouvent dans ces milieuxinvestis par l’homme des conditions de vieparticulières auxquelles elles sont adaptées.Présent classiquement sur les murets enpierre, l’orpin à feuilles épaisses est unepetite plante à fleurs blanches, capable dese développer sur un substrat rocheux(murs, rochers). Cette plante “grasse” estadaptée à la sécheresse de son milieu grâceà des feuilles charnues qui constituent devéritables réservoirs d’eau. La flore exubérante des reposoirs à bestiaux,comme le rumex des Alpes ou rhubarbedes moines et l’ortie, contraste fortementavec la végétation beaucoup plus modeste

qui se développe sur substrat minéral(faiblement alimentée en eau et en élémentsorganiques). Une fois installée, la végétationdes abords de chalets d’alpage peut se main-tenir des décennies après que les troupeauxont déserté le site. C’est le cas aux abords deschalets de Montaimont et de la Motte.

Faune

Sans être forcément la plus remarquable,la faune de ces milieux n’en est pas moinsfort intéressante, et certaines espèces sontmême menacées. Outre la présence “classique” de certainesespèces d’oiseaux (l’hirondelle de fenêtrequi niche sous le balcon de la mairie, lerougequeue noir, le merle noir, la mésangecharbonnière, le moineau domestique ouencore le gobemouche gris), de reptiles (lelézard des murailles) et de mammifères (lataupe, le renard, la fouine, le lérot), levillage et ses abords bénéficient de laprésence d’espèces protégées telles leschauves-souris. Par exemple, la pipistrellecommune ou pipistrelle d’Europe, faitpartie des chauves-souris les plus anthro-pophiles. Elle ne pèse pas plus de 8 g et sataille minuscule lui donne la possibilité dese glisser dans des interstices ne dépassantpas 10 mm de largeur.

Des papillons tels que la petite tortue, levulcain et la belle dame, viennent profiter

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des ressources qu’offrent encore les jardinsen automne, période où la nature ne peutassurer leur subsistance (fleurs et fruits dejardin, etc.). Tous ne périront pas auxpremiers gels, certains seront partis vers lesud, d’autres hiberneront dans les combleset les granges.

Équilibre entre l’homme et son milieu

Usages, intérêts économiques et représentationsLe village constitue le cadre de vie collectifde l’ensemble des habitants de Pralognan-la-Vanoise. Ce lieu de vie pour les hommes faitaussi l’objet d’une cohabitation directe aveccertaines espèces animales et végétales anthro-pophiles. La nature se mêle aux constructionshumaines et l’ambiance des villages ne seraitplus la même si elle venait à disparaître.

Intérêts biologique et patrimonial du milieu

Les groupements bâtis traditionnels présen-tent un intérêt architectural fort.Pralognan-la-Vanoise compte d’ailleursquelques monuments remarquables à cetitre, comme la chapelle inscrite du Barioz,

et plusieurs hameaux (le Barioz, les Bieux,les Fontanettes) bénéficient du statut de sitesinscrits à l’inventaire des sites pour leurintérêt général du point de vue historique etpittoresque. Les éléments construits peuvent aussi jouerun rôle important pour la faune et la flore.Ce milieu abrite des espèces qui ontaccompagné les établissements humainsjusqu’à l’apparition de l’architecture moderne(lézard des murailles, chauves-souris, etc.).Certaines espèces telles que le martinet noiret l’hirondelle de cheminée, grands con-sommateurs de mouches et moustiques,sont particulièrement liées à l’environnementhumain, au moins pour une phase de leurdéveloppement, lorsque certaines conditionssont réunies : présence d’espaces verts(jardins, haies, etc.), constructions à surfacesriches en anfractuosités. Contrairement auxconstructions modernes aux surfaces lisses etuniformes, l’habitat en pierres présente desanfractuosités, des irrégularités qui offrentà la faune (petits mammifères, oiseaux,reptiles) un refuge pour se protéger de laprédation, pour se reproduire et un supportpour l’enracinement de plantes telles que lesdoradilles noire et rue-des-murailles.Au sein de la faune, les chauves-souris(comme la pipistrelle commune) en particulierleur confèrent une valeur biologique impor-tante. L’habitat traditionnel constitue en effet

Bâtiment ancien au hameau de la Croix

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Dans un arbé, pierres plates où l’on mettait le fromage en presse

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un lieu de vie privilégié pour ces espèces àla fois rares et sensibles.

Évolution et transformation du milieuEn Vanoise, l’évolution de l’économie etdes modes de vie a entraîné une nouvellefaçon de construire. Celle-ci se traduit parl’abandon des centres anciens et de certainschalets d’alpage et hameaux de grande quali-té architecturale au profit de constructionsexcentrées. Cet abandon est aussi lié au pro-blème d’indivision lors de successions quiconcernent un grand nombre d’héritiers pourun bien unique. Toutefois ce problème atendance à s’estomper. De plus, l’avènement du tourisme a faitfleurir des bâtiments très volumineux dontl’architecture est radicalement différente,voire étrangère au style traditionnel desvallées de Vanoise. Certaines granges sontaussi réaménagées en appartements. Du fait de l’évolution du paysage urbain dePralognan-la-Vanoise, certains hameauxinitialement bien individualisés sontaujourd’hui jointifs et forment l’extensionurbaine du chef-lieu (le Barioz, le Plan, lesDarbelays). Malgré le manque d’espaced’urbanisation lié aux contraintes detopographie et aux risques naturels,certains espaces encore non urbaniséspourraient laisser place à une densificationdu bâti. Toutefois, dans le souci de maintenir

le grand espace de fauche situé sur lePlateau, ce secteur a été classé en zone agricolenon constructible dans les documentsd’urbanisme de la commune.

De nombreuses constructions anciennes dePralognan-la-Vanoise sont rachetées etrestaurées. Or, la restauration du bâtiancien peut s’avérer très préjudiciable auxchauves-souris quand elle est réalisée sanstenir compte de l’écologie de ces espèces.Ainsi, la fermeture des accès aux combleset le traitement chimique des charpentessont deux causes courantes de régressionde certaines colonies de chauves-souriscomme le petit murin ou le petit rhinolophe.

Le caractère original de certains groupementsbâtis nécessite que soit portée une grandeattention à la restauration des bâtiments età l’insertion des nouvelles constructionsdans le paysage.

Propositions de gestionLes petits éléments bâtis traditionnels méri-tent d’être conservés pour leur intérêtnaturel et culturel. D’autre part, il existedes recommandations techniques de restau-ration d’habitations pour favoriser l’occu-pation des lieux par certaines espèces dechauves-souris. Le Parc national de laVanoise et le Centre OrnithologiqueRhône-Alpes ont édité des cahiers techniques(lire la bibliographie) qui indiquent lesprécautions à prendre dans cet objectif(traitements chimiques des charpentes aveccertaines substances non toxiques, créationd’accès discrets à des combles, etc.).L’utilisation de techniques biologiquespour la culture des fleurs, légumes et autresplantes des jardins est préférable aux traite-ments chimiques qui ont un impact négatifsur la faune et la flore.

Jardin en fleurs

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Cette fiche concerne l’ensemble des lacs etdu réseau hydrographique qui draine leterritoire de Pralognan-la-Vanoise : leDoron de Pralognan et le Doron deChavière, leurs affluents (torrent de laGlière, etc.), ainsi que leurs bancs degraviers et les berges boisées.La dynamique du Doron conditionnel’existence, le maintien et l’évolution desentités écologiques qui lui sont associées.Lors des périodes de forts débits, lecourant entraîne de violents phénomènesd’érosion.

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Cascade du cirque du Grand Marchet

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Les cours d’eau et les lacs

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Les milieux naturels, des lieux de vie - 45

Aux endroits où le courant s’atténue, dansles zones de replat, des alluvions moinsgrossières se déposent autour du coursd’eau. Les bancs de graviers régulièrementremaniés par les crues permettent auxplantes adaptées à ce type de milieu des’implanter.Ponctuellement, le long du cours d’eauapparaît une végétation arbustive de saulemarsault et d’aulne vert, adaptés auxconditions de sol fréquemment détrempé etcapables de résister aux fortes perturbationsmécaniques. Ils permettent la stabilisationdes berges et la formation d’un premierhumus où viendront s’implanter d’autresessences comme les conifères et le bouleau.Ce cordon boisé longeant la rivière estappelé ripisylve*. On le rencontre notammentle long du Doron de Chavière à hauteur duhameau des Prioux.

La strate herbacée y est localementdéveloppée avec le populage des marais, lespétasites.

Les lacs naturels d’altitude doivent le plussouvent leur origine à des dépressionscreusées par des glaciers, ainsi qu’auxdépôts morainiques engendrés par leurretrait. Pralognan-la-Vanoise compte sixlacs de dimensions remarquables (lac Blancde Polset, lac de la Valette, lac de laPatinoire, lac des Vaches, lac Long et lacsdes Eaux Noires). Ces plans d’eau naturelss’échelonnent entre 2 400 et 2 750 md’altitude (mis à part le lac glaciaire du coldu Pelve à 3 043 m d’altitude). Aucund’entre eux n’est végétalisé. Le lac desAssiettes est un lac asséché.

Page 47: Patrimoine Naturel de Pralognan La Vanoise

Lichens et champignons

L’omphaline des ruisseaux est un petitchampignon à chapeau brun rougeâtre quipousse communément sur les mousses et laterre humide des bords de ruisseaux et dessources. Il est présent à Pralognan-la-Vanoise dans la partie supérieure du ruis-seau de l’Arcelin, au lac des Vaches, etc.

Flore

Le fort courant des ruisseaux et torrentsde Pralognan-la-Vanoise n’autorise pas ledéveloppement d’une végétation aqua-tique. En revanche, les bords de ruisseaux sontriches en mousses de différents genres :Aulacomnium, Cratoneuron et Calliergon.Le Cratoneuron commutatum, petitemousse des berges de ruisseau, souventimmergées, est une espèce répanduejusqu’à 2 500 m d’altitude, sur calcaire.

En revanche, les bancs de graviers humidessont colonisés par des plantes adaptéesaux substrats instables comme le pétasiteparadoxal qui forme un tapis très densevers le pont de Chollière.

La ripisylve abrite différentes espèces d’arbrespionniers tels que l’aulne vert et le saulemarsault ou saule des chèvres, un arbustefréquent aux abords des cours d’eau. Les bancs de graviers sont colonisés pardes plantes pionnières telles que l’épilobede Fleischer. Celle-ci est caractéristique etdominante des alluvions torrentielles, maisse développe aussi sur les éboulis et lesmoraines.

Espèce arctico-alpine*, la laîche maritimeest typique des alluvions sablonneuses.Connue en France seulement dans lesdépartements de Savoie et des Hautes-Alpes, cette espèce protégée et rare poussetrès localement au bord des ruisseaux etdes sources en altitude, comme par exempleà proximité du ruisseau exutoire du lac desVaches.

Parmi la strate herbacée, se trouve lapyrole à feuilles rondes, une plante auxfeuilles brillantes, disposées en rosettebasale. Assez commune dans les fourrésd’arbustes, sur sols frais à humides, elle

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porte de nombreuses fleurs blanches enclochettes penchées, qui laissent dépasser lestyle. À Pralognan-la-Vanoise, on peutrencontrer cette espèce à Isertan.La benoîte des ruisseaux est une plante àfleurs penchées rose terne, qui pousse com-munément au bord des cours d’eau, enamont du bois de la Glière par exemple.

Faune

La bergeronnette des ruisseaux estétroitement inféodée aux eaux courantesbordées de berges nues. En hiver, le gel etl’enneigement des ruisseaux d’altitude ladélocalisent vers des cours d’eau de vallée.C’est une migratrice altitudinale.Typique des eaux courantes, le cincleplongeur est le seul passereau à s’immergertotalement dans les torrents pour préleverles larves d’insectes (comme les éphémères)dont il se nourrit. Il se sert de ses ailes et ducourant pour se plaquer au fond de l’eau. Ilfréquente le Doron de Chavière vers lesPrioux notamment et jusqu’à Ritort (lire lafiche-espèce n°11). Le triton alpestre fréquente les points d’eauuniquement pendant la période de repro-duction. Espèce protégée et vulnérable enFrance, cet amphibien nocturne fréquenteles eaux stagnantes. À Pralognan-la-Vanoise, il est connu notamment auhameau de la Montagne.

Le saumon de fontaine est une espèce d’eaufroide qui fréquente les parties amont descours d’eau, comme à Pralognan-la-Vanoise, le Doron de Chavière vers Ritort.D’origine nord-américaine, ce poisson dela famille des salmonidés a été introduit enFrance au XXe siècle .L’æschne des joncs est une grande libelluleà l’abdomen bleu-vert rayé de noir quifréquente les zones humides d’altitude. Ses

Triton alpestre

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Laîche maritime

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Benoîte des ruisseaux

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larves, qui vivent dans les eaux stagnantesensoleillées, ont une croissance lente et nedeviennent adultes qu’après trois ans environ,alors que deux ans leur suffisent à bassealtitude. Elles se nourrissent d’insectes etégalement de têtards. C’est la seule espèced’odonate connue à ce jour à Pralognan-la-Vanoise.

Équilibre entre l’homme et son milieu

Usages, intérêts économiques et représentationsD’un point de vue pastoral, les cours d’eau etles lacs d’altitude de Pralognan-la-Vanoiseprésentent un intérêt agricole non négligeablepour l’alimentation en eau du bétail (cas dulac Blanc, du lac des Eaux Noires et du lac dela Valette). L’eau est directement accessibleaux bêtes. En cas de stationnement prolongé,les impacts occasionnés sur la végétation desberges peuvent être conséquents et les risquesd’eutrophisation des plans d’eau sont réels.Les sources sont localement utilisées pourl’alimentation en eau de certains refuges etchalets d’alpage. Les milieux aquatiques sont à la fois un milieubiologique vivant (voir la fiche-milieu sur leszones humides) et une ressource indispensablepour l’homme. Ils s’inscrivent aussi commeun élément majeur du paysage.

Parmi les usages actuels des milieuxaquatiques, on peut citer le prélèvementpour l’alimentation en eau potable, lapêche (à la truite notamment) et la productiond’énergie hydraulique. Ce dernier usage setraduit concrètement par l’existence dequatre centrales électriques privées, dontdeux servent à des refuges et des fermes, ettrois captages EDF situés sur le Doron deChavière et de la Glière et sur la cascade duGrand Marchet.

Pour développer la pêche, des empoisson-nements sont réalisés. Un parcours depêche à la mouche a été aménagé sur unbras du Doron de Chavière depuis LesRuelles jusqu’aux Prioux.

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Canons à neige à Pralognan-la-Vanoise

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Lac de la Valette

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Parmi les autres usages, citons la pratiquehivernale de la cascade de glace sur la cascadede la Valette.Les cours d’eau de la commune constituentdes réservoirs d’eau naturels permettantd’alimenter les canons à neige. Pour répondreaux besoins en neige artificielle de la stationde ski, l’eau est prélevée sur la conduiteforcée de la micro-centrale de la Glière.

Intérêts biologique et patrimonial du milieuLes cours d’eau et les lacs constituent uneressource indispensable pour l’homme etun élément attractif du paysage.La plupart des lacs de Pralognan-la-Vanoise sont accessibles grâce aux sentiersqui serpentent à travers le territoirecommunal. Avec les torrents et les cascades,ils constituent un des principaux buts derandonnée pour les touristes. Les intérêts biologiques de la ripisylve sontmultiples : elle fournit refuges et lieu denidification aux oiseaux et aux insectes.Elle offre à la faune sauvage un corridorabrité des prédateurs et des activitéshumaines lors de ses déplacements.Les poissons trouvent dans les cours d’eaude Pralognan-la-Vanoise une manned’invertébrés pour se nourrir : éphémères,plécoptères, trichoptères* et des cachespour s’abriter.

Évolution et transformation du milieuToute activité humaine modifiant la qualitéou la quantité d’eau influe directement surles lacs et les cours d’eau et donc sur lafaune et la flore qui y sont associées.L’artificialisation du régime d’écoulementdes eaux, la pollution du cours d’eau,pénalisent le maintien de ces milieux et deleur richesse biologique.

La gestion des effluents d’élevage ne posepas de problème de pollution d’origineagricole à Pralognan-la-Vanoise. Quelquesrejets peuvent avoir lieu ponctuellement,mais sans porter atteinte au milieu. La commune de Pralognan avait opté dèsla moitié du XXe siècle pour la mise en placed’un réseau d’égoûts, processus d’assainisse-ment performant à l’époque au regard dunombre d’habitants. Aujourd’hui, ce systèmen’est plus adapté au contexte local et auxvariations saisonnières de la démographie.De ce fait, alors que la qualité de l’eau desruisseaux est bonne en amont, elle sedégrade à hauteur du chef-lieu (au Plan),où ont lieu les rejets des eaux usées domes-tiques (après passage dans un bassin dedécantation). Ces rejets peuvent dégraderdurablement la qualité de l’eau du torrentet compromettre les conditions de vie et dereproduction des truites et autres animauxaquatiques.

Le cirque du Grand Marchet et ses cascades

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Prise d’eau des Barmettes dans le vallon de la Glière

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Lac de fonte à l’est du col de Chavière

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tiL’évolution naturelle des lacs se traduit surle long terme par un assèchement progressif,l’atterrissement*, qui conduit à l’apparitionde différents types de végétation de zonehumide. Ces lacs comblés n’en sont pas moins trèsintéressants, notamment grâce aux grains depollen qu’ils contiennent. Ceux-ci permettent,en effet, de retracer l’histoire de la végétationdepuis la fin de la dernière grande glaciation,il y a 10 000 à 15 000 ans (paléoécologie).

Propositions de gestionLa municipalité a travaillé sur le projet derattachement des égoûts de Pralognan-la-Vanoise à la station d’épuration de Bozel.Le projet en est actuellement à la phase de

construction de la station d’épurationqui sera fonctionnelle en 2008. PourPralognan-la-Vanoise, ce nouveau systèmed’assainissement sera effectif en 2009. Cecipermettra d’arrêter le rejet des eaux uséesdirectement dans le Doron de Pralognan etd’enrayer les principaux problèmes depollution.

Du fait du caractère vital et irremplaçablede l’eau pour l’homme et tous les êtresvivants, chacun doit prendre conscience durôle qu’il peut jouer pour économiser etrespecter cette ressource précieuse, même sielle paraît localement intarissable.

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Les zones humides d’altitude

Les zones humides d’altitude se caractérisentpar des sols au moins saisonnièrementdétrempés. Ces zones humides regroupentà la fois des zones de suintement, les zoneshumides de pente et des marais.

Les suintements se situent généralementaux abords des sources et des ruisseaux.Leur végétation est dominée par les mousses,

qu’une strate herbacée basse vient compléteret colorer ponctuellement.

Les marais sont des zones alimentées pardes eaux plus ou moins minéralisées aprèsavoir circulé dans le sol. Ces milieux, pauvresen graminées, se signalent par l’abondancede cypéracées (tels que les laîches) de petitetaille.

Zone humide aux Arollets d’En Haut

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À Pralognan-la-Vanoise, on rencontredeux types de marais répartis sur le terri-toire de la commune :- les marais acides, les plus fréquents à

Pralognan-la-Vanoise et les moins diversifiésfloristiquement, se caractérisent par untapis dense de plantes liées à des substratspauvres en calcaire (telles que la laîchebrune). On les trouve par exemple dansle cirque du Petit Marchet, vers le col dela Vanoise entre le lac Long et le lac desAssiettes, vers Rosoire, etc.

- les marais alcalins, alimentés par deseaux calcaires, sont caractérisés par lalaîche de Davall. Ils se situent notammentdans le cirque du Grand Marchet au colde la Vanoise et le long du Doron deChavière autour de Ritort.

Parmi ces derniers, on distingue un type dezone humide particulièrement intéressant Perte du ruisseau du lac de la Valette

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du point de vue floristique : les groupe-ments pionniers des bords de torrentsalpins. Il s’agit de marais sur sol neutre àalcalin, colonisant les alluvions sablonneusesdes torrents d’altitude pauvres en matièreorganique. Ce type de milieu doit son exis-tence aux facteurs mécaniques de rajeu-nissement (micro-glissements de terrain,ruissellement, érosion et apports d’alluvions,phénomène de gel/dégel) et ne supporte pasles températures trop élevées. Les groupe-ments pionniers des bords de torrents alpinsse nomment Caricion bicolori-atrofuscae. Cenom s’inspire de celui de deux des huitespèces caractéristiques qui permettentd’identifier ce marais : la laîche bicolore etla laîche rouge noirâtre Ce type de marais,rare à Pralognan-la-Vanoise, existe vers lelac des Vaches, ainsi que dans la partiesupérieure du ruisseau de l’Arcelin.

Lichens et champignons

L’arrhenia lobée est un petit champignonqui pousse dans les marais, fixé auxmousses humides. Il a un aspect de languegélatineuse grise et présente, sur la faceinférieure, des plis rappelant ceux deschanterelles.

Flore

Les plantes des zones humides doivents’adapter à des conditions difficiles : solasphyxiant, pauvreté minérale, gel hivernal. Assez fréquente, la saxifrage faux aïzoon,plante-hôte du petit apollon, croît typique-ment près des sources, sur les rochers où suintel’eau d’infiltration. Elle borde quasiment tousles ruisselets de Pralognan-la-Vanoise, telque celui situé sous le pic de la Vieille Femme.La linaigrette à feuilles étroites et la laîchebrune s’associent souvent pour former ungroupement caractéristique des marais

acides, comme le marais surplombant leschalets de Montaimont, au Plan de laSômaz. Plante à gros pompons cotonneuxdressés, la linaigrette de Scheuchzer estcaractéristique des stades pionniers desbords de lac, sur argile et limons. Onrencontre une telle végétation acidophileau bord du lac des Eaux Noires, sous lapointe des Fonds.

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Les milieux naturels, des lieux de vie - 53

Saxifrage faux aïzon

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Le trichophore cespiteux est une herbe àtige lisse et cylindrique caractéristique d’ungazon dense, à fleurs très peu visibles. Il estcommun dans les milieux humides, tels queles marais du Plan de la Sômaz et du Plandes Bôs.

La laîche de Davall est une plante vivacetypique des marais alcalins. Elle pousse entouffes compactes. Elle caractériseplusieurs zones humides de Pralognan-la-Vanoise et notamment celles situées dans lavallée de Chavière autour de Ritort.La laîche bicolore est une plante discrète,typique des zones humides de bord de torrent.Cette herbe naine aux épis bicolores estune plante arctico-alpine* rare et protégée.

Faune

Du fait des conditions écologiques parti-culières régnant en altitude, la faune y estplus pauvre que dans d’autres zonesmarécageuses.La grenouille rousse vit dans les zoneshumides de montagne. C’est un amphibienessentiellement terrestre qui gagne l’eaulors de la période de reproduction et,éventuellement, pour hiberner. C’est l’unedes trois espèces d’amphibiens les plusrépandues en Savoie, avec le crapaud communet la salamandre tachetée. On la trouve àPralognan-la-Vanoise jusqu’à 2 515 m sousles Eaux Noires (lire la fiche-espèce n°12).

Le lézard vivipare est un petit lézard dontl’habitat*, en montagne, se limite aux lieuxhumides. Il possède une coloration brunetrès variable avec, souvent, une raie longi-tudinale sombre au milieu du dos.

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Trichophore cespiteux

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Les milieux naturels, des lieux de vie - 55

Le petit apollon suit les bords de ruisseauxoù pousse la saxifrage faux aïzoon, laplante nourricière de sa chenille. C’est uneespèce de papillon protégée.

Équilibre entre l’homme et son milieu

Usages, intérêts économiques et représentationsLes zones humides sont généralementincluses dans les alpages fréquentés par lestroupeaux domestiques. Seules trois des26 zones humides inventoriées sur le territoirecommunal ne sont pas fréquentées par destroupeaux. Essentiellement formée de laîches et dejoncs, leur végétation, peu dense, présenteune faible valeur pastorale.

Intérêts biologique et patrimonial du milieuLes milieux humides et aquatiques sont àla fois un milieu intéressant sur le planbiologique et une ressource indispensablepour l’homme. Ils s’inscrivent aussi commeun élément majeur du paysage.Les zones humides participent à la régulationdes écoulements d’eau sur les versants.L’ensemble des zones humides est riche enespèces rares et spécifiques, la plupart sontvulnérables vis-à-vis des modifications dumilieux engendrées par les activités humaines.

Les milieux écologiquement contraignants,tels que les zones humides et les falaises,possèdent une flore et une faune très parti-culières, qui leur sont propres. S’ilsvenaient à disparaître, la communeperdrait une part non négligeable de sabiodiversité. D’autre part, la présenced’espèces rares et protégées de grandevaleur, telles que la laîche bicolore et lalaîche maritime confère une valeurbiologique forte à ces milieux.Parmi ces zones humides, les groupementspionniers des bords de torrents présententl’intérêt biologique le plus fort. Ce milieu,très rare au niveau mondial et composéd’espèces protégées de grande valeur,constitue une richesse naturelle importante dela commune. La Communauté européennel’a classé comme “milieu d’intérêt com-munautaire prioritaire”.

Petit apollon

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Gouille et zone humide en rive gauche du doron de Chavière

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Zone humide jouxtant le lac du Fond de Ritort

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Évolution et transformation du milieuLa France connaît une régression généraliséedes zones humides, en plaine comme enmontagne. Le drainage et les assèchementsà des fins d’aménagements divers en sontresponsables. Plus d’un tiers de ces zones adisparu ces 30 dernières années. Cette situation n’est pas sans conséquencesimportantes : en court-circuitant une partiedu cycle de l’eau, ces disparitions de zoneshumides aggravent les effets des inondationsen période de crues et accentuent les effetsde la sécheresse, les nappes phréatiques nedisposant plus des surfaces nécessairespour se recharger. Les Alpes en général et la Vanoise en parti-culier n’échappent pas à ce phénomène. De nombreuses petites zones humides ontdéjà disparu et la construction de retenuesd’eau artificielles, destinées à la productionhydroélectrique ou à l’alimentation descanons à neige a entraîné en Vanoisel’immersion de milieux encore plus vastes. Les impacts des modifications de la qualitéet de la quantité d’eau sur la faune et laflore des zones humides sont les mêmesque pour les milieux “cours d’eau et lacs”(voir fiche-milieu n°2). Le surpiétinement du bétail dans les zoneshumides situées aux abords immédiats despoints d’eau naturels risque d’endommagerles milieux fragiles et d’en modifier la flore,du fait de la concentration des déjections. La préservation des zones humides estdevenue une priorité en France et fait l’objetde programmes d’actions aux niveauxnational, régional et départemental.À Pralognan-la-Vanoise, les menacesd’origine anthropique sont variables d’unmilieu humide à l’autre, selon l’intensitédes usages pratiqués (et notamment lepâturage). D’après l’étude réalisée par leParc national de la Vanoise (Quittard,2004), les usages sont faibles sur 12 desmarais inventoriés et d’intensité moyennesur les 14 autres.

Propositions de gestionÀ Pralognan-la-Vanoise, les menacesrestent limitées.Aucune gestion particulière n’est donc àenvisager à court terme, si ce n’est de prendreen compte systématiquement ces zonesprécieuses, dans le cadre de tout nouveauprojet d’aménagement, afin d’en assurer lapréservation et d’éviter toute formed’incitation au drainage des petites zoneshumides restantes. L’aménagement de points d’abreuvementet l’organisation de l’accès des troupeauxdomestiques permettraient d’éviter ladégradation des zones humides avoisi-nantes, ou du moins de la circonscrire.Ponctuellement, la mise en défens demarais particuliers peut s’avérer nécessaire.De même, quand c’est possible, le choix del’emplacement des machines à trairedevrait tenir compte de la présence dezones humides à proximité, ceci afind’éviter que le lessivage par les eaux depluie ou l’écoulement direct des déjectionsanimales et des effluents laitiers (eaux delavage, etc.) ne génèrent des apportsorganiques répétés dans les zones humidesvoisines.

Déplacement de la machine à traire

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Les prairies de fauche de valléeet d’altitude

Les prairies de fauche sont des prés dontun cycle de végétation au moins est fauché.L’herbe récoltée, après séchage, forme lefoin destiné à l’alimentation hivernale destroupeaux. Selon les cas, la prairie peutaussi être pâturée, en tout début ou en finde saison.

Choisies par les agriculteurs parmi les par-celles les plus productives de leur exploitationet celles dont les conditions de travail(pente, éloignement et accès) sont lesmoins contraignantes, elles se caractérisentgénéralement par une couverture végétaleherbacée plus ou moins dense et continue

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Prairie de fauche du Plateau

Végétation de prairie de fauche

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atteignant 50 à 80 cm de hauteur à lafloraison. Composées en majeure partie de graminées,les prairies de fauche n’en demeurent pasmoins très colorées. C’est surtout au moisde juillet, au moment du pic de floraison,que l’œil du promeneur est comblé par cescouleurs.

À Pralognan-la-Vanoise, du fait des conditionsécologiques environnantes, on ne rencontrequ’un type de prairies de fauche. Il s’agitdes prairies plutôt fraîches et “grasses” sursol frais et riche en éléments minéraux. Cesprairies sont souvent fertilisées, la plupartdu temps à l’aide de fumier ou d’autresengrais organiques provenant de la ferme.Le géranium des bois y est généralementabondant. Ces prairies de fauche occupent

aujourd’hui essentiellement les abords duchef-lieu : la Croix, les Prés des Granges, larive droite du Doron de Pralognan, lePlateau, le Barioz et Chollière.

Lichens et champignons

Les champignons sont d’excellents décom-poseurs de la matière organique, dans lesprés, ils participent à la décomposition dufumier tant que les apports restent modérés. Stropharia merdaria en est une bonne illus-tration. Ce petit champignon ocre pâle, àchapeau hémisphérique et long pied, setrouve sur bouses de vache jusqu’à 2 100 md’altitude. À Pralognan-la-Vanoise, il a déjàété observé dans une pâture de la Motte.

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Flore

Une prairie de fauche se caractérise par laprédominance de poacées (ou graminées)qui lui confèrent sa physionomie, sa structureet une part essentielle de son intérêt fourrager.Le dactyle aggloméré et le trisète jaunâtresont deux poacées typiques de la végétationdes prairies grasses.

Rarement dominantes, les plantes à fleurssont néanmoins les espèces les plus voyantesdes prairies. Ce sont elles qui donnent leuréclat aux prairies de fauche. Dans les prairies fraîches et grasses fleurissentdes plantes plutôt nitrophiles propres auxsols fertilisés riches en azote. On y rencontretypiquement le géranium des bois et larenouée bistorte.

Ce cortège floristique s’accompagne ausside différentes ombellifères telles que lagrande berce, dont l’inflorescence enombelle sert de piste d’atterrissage auxinsectes qui y trouvent un nectar abondant.C’est aussi dans ces prairies de fauchefraîches que fleurit le trolle d’Europe, uneplante assez commune en montagne,facilement reconnaissable à sa fleur enforme de boule jaune, ainsi que le cumindes prés aux fruits aromatiques.

Parmi les plantes spectaculaires, lerhapontique des Alpes peut atteindre 1,2 m.C’est une espèce alpine européenne, rare etprotégée. À Pralognan-la-Vanoise, elle estlocalisée par exemple dans le vallon deChavière.Citons également la présence du chardon bleudans les prairies fraîches et pentues dominantle pont du Diable (lire la fiche-espèce n°3).

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Faune

À l’altitude où se trouvent les prairies defauche de Pralognan-la-Vanoise, les deuxespèces de lièvres (le lièvre brun et le lièvrevariable) peuvent se rencontrer.

La caille des blés affectionne également lavégétation herbacée haute des prairies defauche. Ce galliforme remarquable présentela particularité d’avoir un cycle reproducteurtardif, incompatible avec une agricultureintensive. La modification des pratiquesagricoles alliant drainage, fertilisation etfauche précoce, voire l’ensilage desherbages, a provoqué la raréfaction decette espèce au niveau mondial. Uneobservation de caille des blés à Moriond,l’été 2005, confirme la présence de l’espèceà Pralognan-la-Vanoise.Migrateur transsaharien, le tarier des présa une prédilection pour les prairies defauche grasses et fournies. Les plantes lesplus grandes telles que les apiacées (ouombellifères) servent de perchoir pour lechant, ainsi que de poste de guet. C’est unprédateur de petits insectes, abondantsdans ce type de végétation (sauterelles,criquets, papillons, etc.).La vipère aspic peut être associée auxprairies de fauche, tant elle apprécie de seréfugier dans les murets en pierres qui lesdélimitent, ou dans les tas d’épierrement. ÀPralognan-la-Vanoise, elle est fréquemment

observée dans les prairies qui jouxtent lehameau de la Croix. Elle se nourrit à 98 %de micro-mammifères (mulot, campagnols,etc.) qui fréquentent ces milieux.

Les floraisons opulentes des prairies defauche sont particulièrement convoitéespar les insectes consommateurs de pollenet de nectar. Ceux-ci se remarquent parleur diversité et leur abondance. Les plusvisibles sont les papillons de jour dont ledamier de la succise, présent indifféremmentdans les prairies de fauche sèches ou fraîches,le moiré lancéolé et le grand nacré.

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Équilibre entre l’homme et son milieu

Usages, intérêts économiques et représentationsLes prairies de fauche font l’objet d’unedouble perception. D’une part, ellesreprésentent, pour les naturalistes, unmilieu naturel riche d’une faune et d’uneflore originales et d’autre part, un milieuagricole qui fait l’objet de pratiques destinéesà en améliorer la qualité fourragère.La fauche des prairies locales permetd’augmenter l’autonomie fourragère desexploitations d’élevage et de limiter l’achatde foin à l’extérieur.

L’intérêt d’une prairie ne se réduit pas à laquantité de fourrage produite. D’autrescritères doivent être pris en compte : qualiténutritive du fourrage, appétence, tenue dufoin lors de la récolte, évolution de laquantité au cours de la saison, etc. Parexemple, si les prairies fraîches fertiliséesproduisent du foin en plus grande quantité,la qualité de celui-ci baisse très rapidements’il n’est pas coupé à temps. A contrario,l’échelonnement des floraisons des prairiesde fauche maigres et sèches, riches enespèces, permet de maintenir la qualité dufoin plus longtemps et favorise une souplessed’exploitation. Chaque prairie de fauche résulte du travail

des agriculteurs et donc des pratiques quipeuvent s’y exercer : la fauche (dont lesmodalités sont variables : dates, fréquence,matériel utilisé), la fertilisation, la destructionde plantes indésirables, etc.À Pralognan-la-Vanoise, les prairies defauche sont traditionnellement coupéesune fois par an. La fauche pratiquée autracteur et à la moto-faucheuse s’échelonnedans le temps depuis la mi-juillet jusqu’audébut du mois d’août. Ces prairies sonttoutes pâturées en inter-saison. Des quantitésmodérées de fumier sont épandues surl’ensemble des prairies de fauche.La fauche des prairies locales ne permetpas une autonomie complète en foin etnécessite un achat complémentaire de foinprovenant de la Crau et de la Drôme.Les anciennes prairies de fauche abandonnéesne sont aujourd’hui pas toutes pâturées. Enl’absence d’utilisation agricole, elles sontcolonisées par les ligneux (bouleau blanc,épicéa, aulne vert).

Intérêts biologique et patrimonial du milieuLa diversité des pratiques agricoles combinéeavec des conditions écologiques variablesproduit une grande diversité de prairies,qui constituent autant de milieux originauxd’un point de vue naturaliste et distinctssur le plan paysager.

Prairie fauchée et meules de foin au Plan

Fauche aux Darbellays

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La valeur floristique des prairies de fauchen’est généralement pas liée à la présence detelle ou telle plante remarquable, mais àleur diversité floristique.Celle-ci est d’autant plus importante que lafauche est tardive et la fertilisation modérée(maximum 25 tonnes de fumier parhectare et par an). Dans ces conditions optimales pour la flore,on peut compter jusqu’à une cinquantained’espèces végétales dans une seule prairie.Une forte fertilisation réduit la diversitédes fleurs (en nombre d’espèces), mais pasnécessairement leur abondance. Enrevanche, une fauche précoce, répétée dansle temps, diminue à la fois la diversité et laquantité de fleurs de la prairie tout enaffectant la nidification d’oiseaux précoces,comme le tarier des prés et la pollinisationpar les insectes.

L’abondance de fleurs appartenant à ungrand nombre d’espèces différentes attireune grande quantité d’insectes et confèrede surcroît à ces prairies une valeur ento-mologique remarquable. Le décalage dans le temps de la fauche desdifférentes parcelles offre la possibilité à lafaune (et principalement aux oiseaux et

aux insectes) de trouver refuge dans lesprairies non encore fauchées. Sachant queles insectes constituent l’alimentation debase de toute une foule de petits prédateurs(micro-mammifères, oiseaux, reptiles), oncomprend l’importance de modes de gestiondiversifiés des prairies pour la richesse dela faune locale.Les floraisons opulentes des prairies defauche d’altitude ont aussi un intérêtpaysager certain. Elles offrent au regarddes surfaces de milieux ouverts* et colorés.Les prairies sont d’autant plus fleuries queleur fauche est tardive. D’autre part, lesmoins fertilisées offrent au regard un pluslarge panel de couleurs. Enfin, ces prairies entretenues par desgénérations d’agriculteurs ont une valeurpatrimoniale au sens familial et affectif, liée autravail accumulé et aux souvenirs associés. Aujourd’hui abandonnées, les fenaisonsd’altitude à Pralognan-la-Vanoise (prairiesdu mont Bochor et du mont Charvet parexemple) et les fameux “couloirs du foin”constituent un véritable patrimoine culturelet historique. Ces pratiques traditionnellesde fauche ont fait l’objet d’un film (Lapied,1992). Le foin issu de la fauche des replatset des pentes dans les secteurs d’altitude

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Rouleaux de foin près du hameau des Granges

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Les milieux naturels, des lieux de vie - 63

était stocké sur place, à l’abri dans lesgranges. Aux premières neiges et pendant unmois, les pralognanais se mobilisaient : le foinétait roulé en balles de 150 kg et descendudans les couloirs très pentus baptisés alors“couloirs du foin”.

Évolution et transformation du milieuLe contexte général alpin est marqué parune régression généralisée des prairies defauche de montagne, particulièrementmarquée en altitude. Cette régression généralisée se traduit parun abandon des prairies les moins productiveset surtout les plus difficiles à exploiter (dufait de l’éloignement, des problèmes d’accès,de la pente) et une intensification corrélativedes prairies proches des exploitations etplus productives. Ceci entraîne unediminution de la valeur biologique etpaysagère.Dans la plupart des régions alpines, on aassisté, au cours des dernières décennies,à la disparition de la fauche au-dessus de1 800 - 2 000 m. En Vanoise, on observe un meilleur maintienglobal des prairies de fauche du fait del’autonomie fourragère préconisée pour la

production de Beaufort, sous appellationd’origine contrôlée (AOC).À Pralognan-la-Vanoise, la fauche desprairies situées à plus de 1 800 - 2 000 md’altitude a été progressivement abandonnéedepuis 40 ans environ (prairies de fauchede la Montagne, des Saulces, du Bochor,des Diés, etc.). Certains de ces secteurs nesont pas pâturés aujourd’hui (les Saulces)et sont envahis par les feuillus et doncperçus comme des friches au sens péjoratifdu terme. Après un abandon d’une quarantained’années, la fauche des prairies des Diés aété reprise suite à la signature en 1997d’une convention entre un agriculteurpralognanais et le Parc national de laVanoise. Cette fauche couplée à un suiviscientifique a pour vocation le maintien dela population de chardon bleu présente surce secteur (lire la fiche-espèce n°3).Grands consommateurs d’espaces, l’urba-nisation, mais aussi les infrastructures detransport et les aménagements de loisir,menacent souvent les prairies de fond devallée. Ils font peser sur les dernierssecteurs de fauche une pression foncièred’autant plus importante que l’activité

Épandage de fumier à Chollière

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agricole a une tendance générale à régresser.À Pralognan-la-Vanoise, le Plateauaccueille aujourd’hui la plus grande surfacede fauche et constitue un des derniersespaces plats de la commune, qui pourrait êtreconvoité par les constructeurs immobiliers.Toutefois, la commune a souhaité maintenirla vocation agricole du Plateau en le classant,dans ses documents d’urbanisme, “terrainagricole non constructible”.

Propositions de gestionLes remarques précédentes plaident enfaveur d’une diversité des modes de conduitedes prairies de fauche, favorable à la flore età la faune, tout en assurant des ressourcesfourragères suffisantes et de qualité.Le retour à des pratiques plus extensivessur certaines parcelles est donc souhaitable :baisse de la pression de pâturage et de lafertilisation sur les prairies en voie dedégradation, pratique d’une fauche tardive,maintien de prairies de fauche “extensives”,voire rétablissement de la fauche sur certainesparcelles d’exploitation difficile.

Afin de favoriser le maintien d’une fauneprairiale, toute pratique de fauche luipermettant de fuir au moment de la récolte(telle que la fauche centrifuge - du centrevers la périphérie - si la forme de la parcelle lepermet) est recommandée. Dans ce même objectif, le décalage desdates de fauche permettra aux espècesanimales tant vertébrées (mammifères,oiseaux, etc.) qu’invertébrées (insectes) dese réfugier dans les prairies non encorefauchées et de finir leur cycle de vie.

L’AOC Beaufort est une des démarchessusceptibles de freiner l’abandon desprairies de fauche car les éleveurs, par lebiais du cahier des charges, s’engagent àtendre vers l’autosuffisance en foin, et parailleurs à respecter un code de bonnespratiques en matière de protection de la

ressource en eau et de préservation de labiodiversité.Les recommandations de type fumuremodérée, récolte retardée, déprimage nonmécanique, absence de traitement chimique etfauche centrifuge, peuvent s’inscrire dansle cadre d’un cahier des charges de mesuresde type agri-environnemental.À titre d’exemple, la mesure “prairie defauche” proposée lors de la dernièreOpération Locale Agri-Environnementalede Maurienne (lancée à la fin des années1990) a reçu un très bon accueil de la partdes agriculteurs se traduisant par un forttaux d’adhésion.Ce type de mesures traduit la reconnaissancedes caractéristiques de l’agriculture demontagne et l’intérêt de son patrimoineécologique et paysager local. Elles consistent en l’octroi de primescontractualisées à la surface ou d’aidespour réduire les contraintes d’exploitation(matériel de fauchage spécial montagne,aide en main d’œuvre, etc.). Ces mesures peuvent prendre place dans lecadre de la mise en place des nouveauxprogrammes tels que les Contratsd’Agriculture Durable.

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Fauche d’une station de chardon bleu aux Saulces

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À l’image de la Vanoise, les forêts dePralognan-la-Vanoise sont essentiellementrésineuses. Elles occupent les deux versantsde chacune des trois vallées (celles desDorons de Pralognan et de Chavière, ainsique celle du torrent de la Glière), constituantainsi la “ceinture forestière” de la zoneurbanisée de Pralognan.Ce couvert forestier s’étend sur plus de1 000 hectares, depuis 1 200 m d’altitudejusqu’à 2 200 m au mont Chevrier. Ilcomprend une partie de la forêt domanialedu Petit mont Blanc et de la forêt communalede Pralognan, avec les bois de PierraCrêpa, de Jettemont, de la Rossa, de laChollière, des Flottes, de la Glière et duCreuset ainsi que la forêt d’Isertan.Les forêts pralognanaises sont des boisementsmixtes composés de deux essences principales :l’épicéa (majoritaire) et le pin à crochet.D’autres essences telles que le sapin pectiné,le mélèze et le pin cembro sont égalementprésentes, en mélange, avec les deuxpremières.

Ces essences s’associent pour former despeuplements qui diffèrent selon les conditionsécologiques locales (altitude, exposition ausoleil et au vent, nature du sol et de laroche-mère, humidité).À l’étage subalpin, on rencontre la pineraiede pin à crochets, essence adaptée auxversants abrupts, à des sols maigres et dessituations de crêtes. Elle prédomine surcalcaire et gypse. Elle s’étend sur 30 hectaresenviron, sur la rive droite du ruisseau desPrioux.Les épicéas, omniprésents en Vanoise,forment des pessières* dites sèches oufraîches selon l’exposition adret/ubac. Àl’étage montagnard et en versant nord, lessapins se mêlent aux épicéas pour formerla sapinière-pessière. Plus haut en altitude,on passe aux peuplements purs d’épicéa.La pessière* fraîche couvre 283 hectares àPralognan-la-Vanoise (ex. partie supérieuredu bois de la Glière), contre 211 hectaresde pessière* sèche (ex. au pied du boisdes Flottes et du bois de la Glière).

Les forêts de conifères

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Forêt d’Orgeval

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La sapinière-pessière occupe 221 hectaresdu territoire communal (ex. partieinférieure du bois de la Rossa et de la forêtd’Isertan),Le mélèze, également présent dans lespessières*, forme au subalpin supérieur lesmélézeins (12 hectares au pied du Petitmont Blanc), au sous-bois clair et fleuriévoluant progressivement en cembraies*,ou des forêts mixtes avec le pin cembro, lescembraies-mélézeins. La cembraie couvre82 hectares au total dont 70 hectares enversant d’ubac (ex. au pied du PetitMarchet) et le reste en adret (ex. à proximitédu col du Golet).

Ces différents types de peuplementsinduisent une grande variété de formationsvégétales de sous-bois : tapis dense de sous-arbrisseaux et de plantes herbacées pourles pineraies sèches, sous-bois clair et fleuri Bois de Jettemont surplombant le hameau de La Croix

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du mélézein, couverture quasi-continue desous-arbrisseaux (myrtille, raisin d’ourscommun) dans la pessière* subalpine,sous-bois à mélampyre des bois pour lasapinière-pessière du bois de Pierra Crêpa,sous-bois à genévrier nain et raisin d’ourspour la cembraie d’adret, rhododendronferrugineux pour la cembraie d’Isertan, etc.

Les peuplements de feuillus sont peurépandus et ne concernent qu’une faiblesurface à l’emplacement d’anciennes zonesagricoles essentiellement (ex. aux Essertsentre le hameau de la Croix et le chef-lieu).

Lichens et champignons

Les pessières* montagnardes gérées enfutaies jardinées sont des milieux très richesen champignons, l’amanite tue-mouches enest un exemple représentatif. D’autres espèces sont, elles, strictementassociées aux mélèzes. C’est le cas du boletélégant, au chapeau très visqueux variantdu marron foncé au jaune orangé et à lachair jaunâtre. Ce champignon comestible,à odeur agréable et saveur douce, accom-pagne systématiquement les mélèzes.Les forêts de conifères présentent une fortediversité de lichens, que l’on rencontre au

sol comme la peltigère aphteuse, ou sur lesbranches d’épicéas comme l’usnée filipendule,un lichen filamenteux, vert jaunâtre rencontréen forêt d’Isertan.

Flore

Arbre principal de l’étage montagnard enVanoise, l’épicéa est l’essence dominantede l’ensemble des massifs forestiers dePralognan-la-Vanoise. Cet arbre tolère desconditions écologiques variées et forme desforêts fraîches ou sèches, pures ou enmélange. Son bois clair est utilisé en boisd’ouvrage (charpente, bardage, etc.). Après l’épicéa, le pin à crochets estl’essence la plus abondante. Il est répandusur la masse de gypse de la colline deChollière. C’est une espèce typiquementmontagnarde, adaptée aux conditionsclimatiques contrastées de l’altitude. Sesaiguilles sont groupées par deux, les cônessont petits et asymétriques.

Le mélèze est la seule espèce de conifèreautochtone de France à perdre ses aiguillesen hiver. Il fournit un bois imputrescibled’excellente qualité utilisé en ébénisterie. ÀPralognan-la-Vanoise, le mélèze n’est pasprésent naturellement ; il a été introduit auPetit mont Blanc et dans la forêt d’Isertan.La pinède sur gypse du Petit mont Blanc

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accueille une flore typiquement calcicole*et notamment la gypsophile rampante, uneespèce héliophile qui pousse à la faveur dessous-bois clairs de la pinède.

Espèce typique des forêts sèches, la pyroleà une fleur est une plante peu fréquente enSavoie. Elle se caractérise par son uniquefleur blanche à l’extrémité de la tige et unerosette basale de feuilles rondes. D’autrespyroles fleurissent dans les forêts dePralognan-la-Vanoise, dont deux sont pro-tégées, la pyrole verdâtre, une plante très

discrète à petites fleurs vertes et la pyroleintermédiaire.

Arbrisseau le plus répandu dans les pessières*d’ubac, la myrtille possède des fruitscomestibles, souvent cueillis pour faire desconfitures et des pâtisseries. Outre leurspropriétés médicinales (baies toniques etriches en provitamine A), ces fruits four-nissent un colorant naturel violet. L’oxalispetite oseille, encore nommé pain-de-coucou, est une petite plante caractéristiquedes forêts résineuses fraîches. Commune enVanoise comme sur une grande partie duterritoire français, elle arbore des feuillescomposées de trois folioles en cœur, ainsique des fleurs à pétales blancs veinés derouge lilas portées par de longs pédonculesnaissant de la souche. Ces deux espècesabondent dans la zone forestière d’Isertanaffectée par l’ouragan en 1969.

La forêt domaniale de Chollière accueilleune autre espèce protégée des forêts, lesabot de Vénus (lire fiche-espèce n°1). ÀPralognan-la-Vanoise, celui-ci pousse ensous-bois ouvert* de conifères (pin cembro,sapin et épicéa). Orchidée spectaculaireaux très grandes fleurs jaunes en forme desabot, il est volontiers reconnu comme lesymbole de la protection végétale. Comptetenu de la relativement bonne représentationde l’espèce en Vanoise, ce territoire constitueun réservoir exceptionnel pour sa con-servation.

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Commune dans les montagnes françaises,sur sols plutôt frais, la prénanthe pourprefréquente surtout les forêts mixtes de l’étagemontagnard et à Pralognan-la-Vanoise, lapessière* montagnarde d’Isertan. Pouvantatteindre 1,5 m de hauteur, cette grandeplante arbore des fleurs violettes à pur-purines à pétales en forme de languette. Également signalée dans la forêt d’Isertan,la linnée boréale, sous-arbrisseau rampantà feuilles persistantes, pousse dans les sous-bois moussus des forêts de conifères fraîchespeu exploitées. Cette plante protégée estrarissime dans les Alpes (voir la fiche-espèce n°6). Elle n’est connue en Francequ’en Savoie dans une petite dizaine de sta-tions seulement. Elle a disparu de Haute-Savoie dès le XIXe siècle, suite à des coupesforestières. Elle confère aux pessières*fraîches de la commune une très fortevaleur patrimoniale.

Faune

Le pinson des arbres est un des oiseauxnicheurs les plus répandus dans les forêtsde Pralognan-la-Vanoise, tous types depeuplements confondus. En plumage nuptial,le mâle arbore une couleur rouge briquesur la face et la poitrine, alors que sacalotte, sa nuque et la partie supérieure deson dos sont gris-vert. Il se nourrit d’in-vertébrés (chenilles) pendant la période dereproduction et de graines tombées à terre,le reste du temps.

La mésange boréale est un oiseau nicheursédentaire également très commun enmilieu forestier à sous-bois dense. C’est unpetit passereau à tête noire qui se distinguedifficilement de la mésange nonnette, si cen’est par son chant et ses cris. L’altitude est unfacteur qui permet également de les identifier,car l’habitat* de la mésange nonnette nes’étend guère au-dessus de 1 200 m d’altitude,alors que la mésange boréale est une espècesubalpine.

Bien plus discrète et rare, la chevêchetted’Europe est répandue essentiellementdans la taïga de la zone boréale. Elle estconsidérée en France comme une relique*glaciaire. Elle fréquente la forêt d’épicéasde Chollière. Les deux autres rapacesnocturnes qui nichent sur la communesont la chouette de Tengmalm, ou nyctalede Tengmalm, signalée vers le hameau desGranges et la chouette hulotte vers laCroix.

Les pics jouent un rôle fondamental enforêt, en offrant des cavités de nidificationà d’autres animaux cavernicoles, eux-mêmes incapables de forer des trous. Avecleur bec puissant et aiguisé comme desciseaux à bois, ils frappent vigoureusementsur le tronc des arbres malades, à la foispour se nourrir et pour se créer une loge.

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Pinson des arbres

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70 - Les milieux naturels, des lieux de vie

Les pics noir et épeiche sont nicheurs àPralognan-la-Vanoise. Les cavités qu’ilspercent constituent un refuge pour denombreuses autres espèces d’oiseaux tellesque les mésanges noire et charbonnière, lespetites chouettes, mais aussi pour certainsmammifères comme la martre. En effet, cemustélidé aux mœurs crépusculaires etnocturnes est très adapté à la vie arboricole.

Les forêts offrent un lieu d’accueil pour denombreux autres mammifères même sielles ne sont pas leur seul habitat*. Le gîtediurne du chevreuil se trouve notammentsous le couvert forestier. Pour le chamois etle lièvre variable, les forêts offrent une zoned’hivernage très appréciée.

Équilibre entre l’homme et son milieu

Usages, intérêts économiques et représentationsLa couverture forestière de Pralognan-la-Vanoise s’élève à environ 1 000 hectaressur la commune.La majorité de la surface boisée est propriétéde la commune et gérée par l’OfficeNational des Forêts.Cet organisme gère également la forêt

Chouette hulotte

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Chevreuil (brocard)

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domaniale du Petit mont Blanc, propriétéde l’État, qui représente une couvertureforestière d’environ 40 hectares.Les surfaces de forêts privées sont faibles.Elles représentent 24 hectares pour 85 pro-priétaires et couvrent surtout les anciennesparcelles agricoles abandonnées.

Les objectifs de gestion de la forêt communalede Pralognan-la-Vanoise se résument, parordre d’importance, à : - la protection physique des biens et des

personnes contre les risques naturels(érosion du sol, ravinement, etc.) et laprotection générale des milieux et despaysages,

- l’accueil du public,- et la production ligneuse, dont l’affouage

représente une partie conséquente (environ120 foyers de Pralognan-la-Vanoise).

L’ensemble de la forêt communale estexploitée, en futaie jardinée ; mais l’objectifde production de bois d’œuvre résineux neconcerne qu’une partie des peuplements.Dans les secteurs les plus productifs, laquantité de bois produite est estimée à 1 m3

par hectare et par an pour un volume decoupe correspondant en moyenne à 1 000 m3

par an. Les essences exploitées sont princi-palement l’épicéa et le sapin pectiné(construction, charpente) et en priorité lesarbres scolytés et les chablis. La scieriecommunale occupe une place de premierrang pour l’écoulement du bois exploité. Le droit de chasse au sein de la forêtdomaniale du Petit mont Blanc est loué àl’association locale des chasseurs.

Perçues dans leur globalité, les forêts struc-turent le paysage de la commune et offrent uncadre idéal à de nombreuses activités deloisirs, sportifs ou non, avec son réseau depistes de ski de fond et alpin, ses pistes VTT,ses sentiers piétons (exemple : le sentier sur lethème des sens à la Glière), chemins de ran-données pédestres et raquettes, etc.

Une activité pastorale existe encore aujour-d’hui dans la forêt communale. Cette forêt,par les ressources qu’elle offre, est aussile lieu de nombreuses cueillettes(champignons, baies et autres fruits :myrtilles, framboises, airelles rouges,fraises des bois) et de ramassage d’escargots(qui fait l’objet d’une réglementation).

Intérêts biologique et patrimonial du milieuLes pessières* représentent dans les valléesde Vanoise une part importante de la forêt,particulièrement en Tarentaise. Leur intérêtbiologique est sensiblement identiqued’une commune à l’autre. La forêt de pin à crochets sur gypse oucalcaire constitue un milieu de fort intérêtpatrimonial au niveau européen, que laCommunauté européenne a classé comme“milieu d’intérêt communautaire prioritaire”.C’est une formation forestière rare enFrance, sa présence sur la colline deChollière renforce l’intérêt biologique desforêts de Pralognan-la-Vanoise.

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Airelle rouge

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La mosaïque de milieux particulièrementintéressante et la présence d’espèces remar-quables telles que le chardon bleu et lesabot de Vénus, ont justifié le classementen réserve biologique domaniale d’une partiedu versant en rive gauche de la valléedu Doron, en 2000. La particularitégéologique du site (énorme masse de gypsecreusée en entonnoirs) crée un paysage inédit.

L’existence à l’échelle d’un versant d’unediversité de stades de développement despeuplements (clairières avec arbustes,jeunes semis, fourrés, perchis par bouquets,futaie jardinée, très gros bois, vieux arbres)est particulièrement favorable à la faune. Sila présence de vieux arbres à cavités etd’arbres morts est indispensable pour ungrand nombre d’oiseaux, de mammifères etd’insectes (rapaces nocturnes, écureuil,coléoptères se nourrissant de bois endécomposition, etc.), la gélinotte des bois,par exemple, préfère les jeunes peuplements etles clairières.Les sous-bois abritent de nombreusesespèces végétales et animales, à hautevaleur patrimoniale telles que la linnéeboréale, le sabot de Vénus, la chouette deTengmalm. La présence du tétras-lyre dans la partiesupérieure des forêts participe également àl’intérêt biologique de celles-ci.

D’autre part, ces forêts jouent un rôle positifde protection contre les avalanches, leschutes de pierres et de blocs et l’érosion dusol. Elles constituent un facteur de régulationdes écarts climatiques et diminuent les risquesde crues torrentielles. Ce rôle de protectioncontre les risques naturels est aujourd’hui plusimportant que jamais avec l’augmentation desenjeux (accueil du public, etc.).

Évolution et transformation du milieuLes forêts d’épicéas de l’étage subalpin sontdes formations végétales très stables quin’évoluent guère en l’absence de perturbation. Deux des parcelles forestières au Bochor etau mont Chevrier sont vierges de touteexploitation, ce qui est favorable à la fauneforestière, et plus particulièrement auxespèces arboricoles (tels les pics et leschouettes) pour lesquelles la présence d’arbrescreux est indispensable. Les terrains enpente forte où sont implantés certainsboisements constituent également desrefuges pour la faune et la flore contre lesdérangements liés à la circulationmotorisée et à la pratique du ski. En effet,outre la destruction de boisement pourl’aménagement de pistes de ski et deremontées mécaniques, le tourisme d’hiveraffecte également la forêt du fait de lapratique du ski hors piste, qui a lui mêmeun impact sur la régénération naturelle, lesskis sectionnant le sommet des jeunespousses. La randonnée hivernale (skis,raquettes, etc.) peut provoquer le dérange-ment de la faune (comme le tétras-lyre et lagélinotte des bois) à une période de l’annéeoù elle est très vulnérable.La création de pistes forestières facilite lafréquentation de zones jusque-là peu oupas accessibles à l’homme.Emblèmes des milieux montagnards, letétras-lyre, ainsi que nombre de rapaces,diurnes ou nocturnes, ont des exigencesterritoriales strictes. Ils ne se maintiennentqu’à la faveur de vastes espaces préservés

Raquetteurs au bois de Chollière

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quillité, en particulier en saison hivernale.La multiplication des câbles en forêt, ouplus haut dans les landes, est un dangerpermanent pour ces oiseaux.Le mitage progressif de l’espace par lacréation d’équipements nouveaux quis’ajoutent à ceux déjà existants (pistes deski, pistes forestières, lignes électriques,etc.) crée une réduction de l’espace vital decertaines espèces sensibles et parfois très rares(telles que le tétras-lyre) qui y trouvent refuge. La création de toute nouvelle pisteforestière augmente inévitablement lafréquentation humaine et motorisée, quipeut devenir difficilement contrôlable parla suite (VTT, raquettes, motos, etc.). Une trop forte pression de dérangement àune période sensible de leur cycle de vie peutentraîner une régression voire la disparitionde certaines populations animales de toutun secteur. En résumé, la multiplication deséquipements conduit au fractionnementdes territoires de la faune sauvage et diminuela qualité des paysages qui constituent l’undes atouts du tourisme local.

D’autres facteurs peuvent affecter la forêt,notamment les risques naturels auxquelselle est exposée : avalanches, mini-tornades etglissements de terrain peuvent détruire des

pans de forêts (à l’exemple de la mini-tornadede janvier 1969 qui a affecté la forêtd’Isertan, ou de l’avalanche du Dard qui acouché de nombreux arbres, à hauteur de400 m3 de bois, lors de l’hiver 1970).

Propositions de gestion La prise en compte des enjeux naturalistesdans les documents d’aménagement forestierdoit permettre de concilier les objectifs deproduction forestière ou d’accueil du publicavec les exigences de leur préservation.Dès lors que l’exploitation forestière pra-tiquée permet l’existence d’un nombresuffisant de vieux arbres à cavités, ainsiqu’un pourcentage important de boismorts à différents stades de décomposition,cela est favorable à la faune arboricole etaux insectes xylophages (coléoptères enparticulier), ainsi qu’aux mousses, lichenset champignons.Cependant, il faut pouvoir assurer la quiétudenécessaire aux espèces vulnérables de lafaune, durant les périodes sensibles quesont l’hiver et le printemps. Cela consiste àréguler la circulation motorisée dans lemilieu naturel et à sensibiliser les randonneursà skis et à raquettes à la vulnérabilité decertains endroits qu’ils sont amenés àfréquenter. Cela nécessite un effort pédagogique endirection du public, expliquant le nécessairerespect de la tranquillité des lieux et l’utili-sation d’itinéraires balisés.

Piste forestière de Rocher Blanc

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L’aulnaie verte et les mégaphorbiaies

L’aulnaie verte peut se définir comme unebrousse subalpine dominée par l’aulne vert,un arbuste à feuilles caduques pouvantdépasser 3 m de haut. C’est une formation végétale très dense etdifficilement pénétrable. Elle peut former

des grandes entités à strate arbustive quasi-ment mono-spécifique.On distingue deux types d’aulnaies suivantleur origine : - les aulnaies primaires*, installées depuis

plusieurs milliers d’années à la limite des

Aulnaie verte entre Chapendu et Ritort

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Mégaphorbiaie aux Bévériers

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forêts subalpines et dans les pentesfraîches et avalancheuses que lesconifères ne peuvent pas coloniser du faitdes trop fortes contraintes mécaniques,

- les aulnaies secondaires* qui peuventrésulter de la recolonisation par l’aulnevert de secteurs anciennement exploitéspar l’agriculture et aujourd’hui endéprise.

À Pralognan-la-Vanoise, les aulnaies vertesforment de grandes zones continues en rivedroite du Doron de Chavière depuis Ritorten amont jusqu’aux Prioux. On les rencontreégalement en mosaïque avec les forêts,dans les couloirs d’avalanche (au Creux del’Ours, dans la forêt d’Isertan, dans le boisde la Rossa). Elles s’étendent de 1 700 menviron à près de 2 100 m d’altitude.

Les aulnaies sont la plupart du temps asso-ciées à des mégaphorbiaies* avec lesquelleselles s’interpénètrent.

Ces mégaphorbiaies* sont formées d’untapis herbacé luxuriant, composé deplantes de grande taille telles que la laituedes Alpes, l’adénostyle à feuilles d’alliaire,la gentiane jaune, le géranium des bois. Ces plantes herbacées ont la particularité de sedévelopper très rapidement au printemps etde s’opposer ainsi à la germination desligneux. L’exubérance de cette végétation nécessited’importantes ressources minérales ethydriques. De ce fait, l’aulnaie verte et lesmégaphorbiaies* ne prospèrent que sur dessols frais, profonds et riches en nutriments,alimentés par des ruissellements permanents.La mégaphorbiaie* atteint son maximumde développement dans les pentes exposéesau nord, là où, contrairement aux versantssud, l’intensité lumineuse modérée de la mi-journée n’interrompt pas la photosynthèse.Elle se rencontre depuis l’étage montagnardsupérieur jusqu’au subalpin.

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76 - Les milieux naturels, des lieux de vie

À Pralognan-la-Vanoise, on peut observerune végétation de mégaphorbiaie* sous lesaulnes verts en rive droite du Doron deChavière, à hauteur des Prioux et desBévériers, ainsi qu’entre la Montagne et laCroix.

Lichens et champignons

Les lichens ne sont pas abondants dansl’aulnaie verte, milieu assez fermé. Enrevanche, les champignons y présententune grande originalitéCertaines espèces sont spécifiquement liéesà l’aulne vert. C’est le cas du cortinaire deKühner, un petit champignon de 5 cm dehauteur, un peu visqueux de couleur pâle età puissante odeur terreuse, et du mycène del’aulne qui en exploite les grosses branchesmortes. L’une comme l’autre apparaissentdès la fonte des neiges et participent à ladégradation de cette matière végétale morte.Les branches mortes de l’aulne vert sontsouvent recouvertes par les fructificationsde péniophore orangé. Ce champignon seprésente sous forme de croûte rouge incarnatd’aspect grumeleux engainant les rameauxmorts.

Flore

Solidement ancré au sol par un fortenracinement, l’aulne vert, encore appeléarcosse, possède des tiges très souplesinclinées vers l’aval. Celles-ci se couchentsans dommage jusqu’au sol sous le poidsde la neige et ne sont pas endommagées parle passage des avalanches. Cette stratégielui permet également d’être à l’abri dufroid, protégé par le manteau neigeux. Celigneux a la particularité d’enrichir lui-même le sol en azote assimilable par lesplantes, grâce à une symbiose avec desmicro-organismes vivant au niveau de

ses racines et capables de fixer l’azoteatmosphérique. Cet enrichissement du solest en partie responsable de l’exubérancede la végétation associée.

Dans les espaces restreints laissés parl’aulne vert, la strate herbacée compte denombreuses plantes luxuriantes à l’abrid’un éclairement solaire trop intense. Caractéristique de l’aulnaie verte, la laituedes Alpes est une plante vivace à tigedressée et feuilles découpées en grandslobes triangulaires. Commune enTarentaise et présente à Pralognan-la-Vanoise vers les Bévériers, elle porte desfleurs bleu violacé disposées en grappesplus ou moins allongées.Espèce typique des mégaphorbiaies* et autreslieux humides et ombragés, la saxifrage àfeuilles rondes est facilement identifiablegrâce à ses feuilles basales arrondies etdentées, ainsi qu’à ses fleurs étoilées àpétales blancs piquetés de points jaunes etrouges. On la rencontre notamment enmosaïque avec l’aulne vert le long de laroute pastorale menant à Montaimont.Pouvant atteindre 1 m de hauteur,l’hugueninie à feuilles de tanaisie fait aussipartie de cette flore exubérante. Ses feuilles

Aulne vert

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inférieures sont très grandes et profondémentdivisées en huit à douze paires de segmentsdentés. Ses nombreuses fleurs jaunes répartiesen grappes lâches au sommet de la tige, seremarquent au contact des bosquetsd’aulne vert qui émergent dans les pentesherbeuses surplombant la forêt d’Isertan.

Parmi les espèces moins typiques, maisintéressantes car peu abondantes surl’ensemble du Parc national de la Vanoiseet très localisées, deux espèces d’aconitfleurissent parfois sous le couvert del’aulnaie verte de Pralognan-la-Vanoise :l’aconit tue-loup (situé notamment entreles bosquets d’aulne vert situés dans lecouloir d’avalanche sous le Pas de l’Âne) etl’aconit paniculé. La première porte desfleurs jaune pâle et la seconde des fleursbleues panachées de vert. Elles sont toutesdeux toxiques. Parmi les denses buissons d’aulne vert quibordent longuement la route de la vallée deChavière (vers les Prioux), poussentd’autres hautes herbes telles que le pigamon à

feuilles d’ancolie, accompagnées d’espècesplus petites, mais classiques dans lesmégaphorbiaies*, comme la valérianetriséquée.

Faune

L’avifaune de l’aulnaie verte se composed’oiseaux forestiers présents égalementdans d’autres types de formations ligneusesou herbacées hautes, certains sont cependantcaractéristiques.Parmi celle-ci, l’accenteur mouchet en est

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l’espèce dominante. Très répandu dans lesmontagnes savoyardes à la faveur de forêtsfraîches à sous-bois dense, il se caractérisepar un plumage brun roussâtre strié debrun noir sur le dos et les ailes, la tête, lecou et la poitrine étant gris bleuté. On ren-contre aussi typiquement la fauvette desjardins et la rousserolle verderolle, deuxautres chanteurs émérites, cette dernière ayantla faculté d’imiter le chant d’autres espècesrencontrées au cours de ses migrations. Bien qu’il soit plus abondant dans les ripi-sylves à aulne blanc, le sizerin flammé, quimanifeste une nette préférence pour lesboisements frais, feuillus ou résineux, estégalement présent dans l’aulnaie verte. Ilen est de même pour le bouvreuil pivoine,dont le chant, aux tonalités douces etplaintives, ne porte pas très loin. Lapoitrine rose pivoine chez le mâle adulte,ainsi que sa calotte noire et son croupionblanc, le rendent facilement reconnaissable.

Difficilement pénétrable, l’aulnaie verten’est fréquentée qu’occasionnellement parles gros oiseaux et les grands mammifères.Son couvert dense fournit un abri autétras-lyre en dehors de la période de nidi-fication, ainsi qu’à ses jeunes quand ils nesavent pas encore très bien voler. Il constitueégalement une remise de choix pour leschamois, les sangliers, les cerfs et leschevreuils qui viennent y chercher ombre ettranquillité, loin du dérangement humain.

Papillon peu abondant en France et tou-jours localisé, le damier rouge ou damierdu chèvrefeuille, fréquente les boisementsclairs de l’aulnaie verte jusqu’à 2 000 md’altitude. Cette espèce rare et remarquablen’est connue que de quinze localités enSavoie (voir la fiche-espèce n°13). La facesupérieure de ses ailes est marquée par des

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bandes brun rouge et fauve pâle, séparéespar des taches noires.Les larges feuilles des plantes desmégaphorbiaies* servent de garde-mangerà de nombreux petits coléoptères vert oubleu métallique : les chrysomèles.

Équilibre entre l’homme et son milieu

Usages, intérêts économiques et représentationsPar le passé, l’aulnaie verte était en partiedéfrichée par les éleveurs pour gagner dessurfaces en alpage. L’aulne vert fournissaitalors du bois de chauffage. Aujourd’hui, enpériode d’alpage, un éleveur coupe desaulnes afin de s’en servir de combustiblepour chauffer le sérac.

Elles n’ont plus guère d’intérêt économiqueaujourd’hui. Cependant, sous le chaletd’alpage de Chapendu, l’aulnaie verte estencore actuellement pâturée par deschèvres, ce qui en limite l’extension.Contrairement à certaines croyances,l’aulne vert ne favorise pas le déclenchementdes avalanches, mais c’est sa capacité àrésister au passage des avalanches qui luipermet de coloniser les secteurs réputésavalancheux.

Intérêts biologique et patrimonial du milieuL’aulnaie verte est un milieu touffu danslequel l’homme a beaucoup de peine à semouvoir, ce qui lui donne une valeur de refugeimportante pour la faune (mammifères,oiseaux). Elle constitue aujourd’hui devastes espaces impénétrables favorablesaux sangliers dont la fréquentation sembleaugmenter en montagne.

La mégaphorbiaie* présente une floreoriginale. Elle possède de nombreusesplantes typiquement alpines telles que lalaitue des Alpes et l’hugueninie à feuilles detanaisie.

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Évolution et transformation du milieuEn Vanoise, ces formations végétales occupentjusqu’à 7 % de la surface des étages mon-tagnard supérieur et subalpin. Les aulnaies dites primaires* sont com-posées d’une végétation stable qui, quellesque soient les modifications physiques quipeuvent apparaître (dégâts d’avalanche,etc.), tendra toujours vers un boisementd’aulne vert. En revanche, c’est l’abandon des pâturages etprairies de fauche en altitude qui conditionnel’existence et l’extension des buissons d’aulnevert, qualifiés alors d’aulnaies secondaires*. Le développement de l’aulnaie secondaire*se fait alors aux dépens des surfaces pastoralesd’intérêt fourrager et biologique supérieur.Si l’extension de ce milieu se poursuit, il setraduira donc par un appauvrissement de labiodiversité.À Pralognan-en-Vanoise, les surfaces enaulnaie verte (dite secondaire*) auraientplutôt tendance à augmenter aux dépens

des prairies anciennement fauchées oupâturées. Aux Prioux, par exemple,l’actuelle aulnaie verte était un vaste prépâturé par des génisses, il y a encore unequarantaine d’années.Pour autant, du fait des contraintesphysiques, il n’y a pas d’extension de cettevégétation au-dessus de 2 000 à 2 200 md’altitude. La colonisation par les aulnesgagne vers les zones de plus basse altitude.

Propositions de gestion Étant donné les conditions d’existence del’aulnaie primaire*, et dans le contexteéconomique et agricole actuel, une inter-vention de gestion sur celle-ci ne serait pasopportune.Aux Diés, parallèlement à la fauche desprairies pour favoriser la population dechardon bleu, le Parc national de la Vanoisesubventionne aussi l’agriculteur pour laréouverture du milieu (coupe et enlèvementdes arcosses).

Page 82: Patrimoine Naturel de Pralognan La Vanoise

Ce sont des formations végétales dominéespar une végétation arbustive de hauteurinférieure à celle du manteau neigeux.Composées d’arbustes et arbrisseaux à feuillespersistantes ou non, ces landes peuvent êtreplus ou moins denses. On rencontre aux étages montagnard etsubalpin les landes sèches ou landes àgenévriers nains et les landes fraîches oulandes à éricacées (rhododendron, camarine,airelles, etc.) et des formations buissonnantesà saule glauque. Ces formations peuventatteindre plusieurs décimètres de hauteur.À l’étage alpin, on ne rencontre plus queles landes basses à éricacées (notamment àcamarine et airelle des marais) et leslandines à azalée naine dont la hauteur nedépasse pas quelques centimètres.

Alors que les landes et les landines de l’étagealpin constituent généralement un milieuprimaire*, l’essentiel des landes monta-gnardes et subalpines sont des milieux

Les landes, les landines et les fourrés de saules d’altitude

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Lande à genévrier nain vers Napremont

Lande à rhododendron ferrugineux sous le col de Napremont

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secondaires*. Elles résultent en effet de lareconquête des espaces autrefois déforestésau profit des alpages, puis abandonnés ousous-pâturés. Par ailleurs, de tous temps sesont développées des landes intra-forestières liées aux cycles de perturbationaffectant la forêt (avalanches, chablis, etc.).

Les formations à saule glauque, dont la taillevarie de 1 à 2 m, se situent essentiellement enversant nord (dans le cirque du Génépy parexemple), sur des terrains régulièrementalimentés par une eau pauvre en matièresminérales et sur sol squelettique. Sur dessubstrats plus riches en humus et moinshumides, cette saulaie subalpine cède laplace à la végétation des landes à éricacées.

La lande à rhododendron ferrugineux ason optimum dans des stations fraîches ethumides. Très sensible au gel et à la dessic-

cation, le rhododendron s’installe préféren-tiellement sur les versants d’ubac longuementenneigés où il est protégé des rigueurshivernales par le manteau neigeux. Cettelande fait souvent transition entre les forêts etles pelouses alpines. À Pralognan-la-Vanoise,ce type de lande se situe essentiellement surle versant en face du hameau des Prioux,en mélange avec l’aulnaie verte.La lande à genévrier nain préfère les versantsarides et ensoleillés jusqu’à 2 500-2 700 md’altitude, tels que les pentes qui se trouventau-dessus du hameau des Granges, sous lecol de Leschaux et au-delà du Bochor. Legenévrier nain y est souvent associé auraisin d’ours, encore appelé busserole. Plus haut apparaissent les landines alpinesdont la végétation ne dépasse pas 20 cm dehauteur. Elles sont dominées par la camarinehermaphrodite et l’airelle à petites feuilles.En conditions plus extrêmes se trouve la

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landine à azalée naine. Celle-ci affectionneles crêtes et les croupes ventées soumises àde très basses températures, comme cellessurplombées par le petit Marchet, près dusentier pédestre. De nombreux lichens ysont associés.

Lichens et champignons

La faible hauteur des landines à azaléenaine crée des conditions d’éclairementfavorables aux lichens. On y trouvenotamment le brun lichen d’Islande, oulichen des rennes, un lichen consommé enScandinavie, par les rennes des lapons. Il estprésent notamment sur le chemin qui mènedu cirque de l’Arcelin aux chalets inférieurs.Plus original, le thamnolia en forme de ver,un lichen blanchâtre, se présente sous laforme d’agglomérats vermiformes.

Flore

Les espèces ligneuses de ces milieux se car-actérisent généralement par leurs petitesfeuilles coriaces et persistantes. La faceinférieure des feuilles du rhododendronferrugineux semble tachée de rouille. Elleest en fait tapissée de minuscules écaillesserrées, glanduleuses et odorantes, renfer-mant un poison qui rend la plante toxiqueà l’état frais et la protège de la dent dubétail, qui se garde bien de la brouter. Lafloraison rouge pourpre du rhododendronferrugineux donne aux landes, en juin etjuillet, un attrait particulier.Souvent associée à l’airelle à petitesfeuilles, la camarine hermaphrodite est unsous-arbrisseau buissonnant couché quiaffectionne les stations où la neige persiste.Celle-ci produit des baies globuleusesnoires. Ces deux espèces tapissent locale-ment les pentes qui surplombent le plan deSômaz, au-dessus de Montaimont.

Adaptée aux conditions climatiquesextrêmes des crêtes ventées, dégagées deneige en hiver, l’azalée naine, aux fleursroses, ne dépasse guère 10 cm de hauteur.Elle est souvent associée à une florelichénique. Elle est présente en particuliervers le col de la Valette.On rencontre plusieurs espèces delycopodes dans les landes peu denses, dontle lycopode des Alpes, typique des landesd’altitude acides. C’est une petite plantequi pousse sur les zones de sol écorché enmélange avec l’azalée naine au pied ducirque du Petit Marchet, ou encore autourdu lac de Chalet Clou. Cette plante arctico-alpine*, proche des fougères dans la classi-fication des espèces, est en voie de raréfactiondans toute la France, ce qui lui vaut sonstatut d’espèce protégée.

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Rhododendron ferrugineux

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Lycopode des Alpes

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La petite pyrole fait aussi partie de la floreherbacée de ces landes. De sa rosette defeuilles, se dresse une tige florifère portantde délicates fleurs blanc rosé en grappe.Elle a été observée sous l’aiguille de laVanoise, dans les pentes exposées à l’ouest,vers 2 375 m d’altitude. Arbrisseau touffupourvu de rameaux tortueux, le sauleglauque est une espèce protégée caractéris-tique de la saulaie buissonnante subalpine.Il est présent en France uniquement enSavoie, en Haute-Savoie et dans leDauphiné depuis l’étage montagnardjusqu’à la base de l’alpin. À Pralognan-la-Vanoise, il est présent en rive droite deChavière, entre Ritort et les Bévériers.Autre espèce de saule protégée, le saulehelvétique est un arbrisseau tortueux demontagne, dont les feuilles réunies au sommetdes rameaux sont d’un vert sombre luisantdessus, poilues cotonneuses et de couleurblanchâtre sur leurs faces inférieures. Cetteespèce ouest-européenne rare n’estprésente en France que dans le Dauphiné eten Savoie. Elle pousse notamment dans leslandes subalpines au sol humide à trèshumide.

Faune

Sous nos latitudes, le tétras-lyre est unoiseau essentiellement subalpin dontl’habitat* naturel se limite à la zone detransition entre la limite supérieure de laforêt et les pelouses, entre 1 900 et 2 100 md’altitude. Cette interface forêts/alpages lui est favorablecar elle regroupe sur une surface réduite dequoi satisfaire ses besoins très divers au coursde l’année : zones dégagées pour les paradesnuptiales, places abritées pour établir lenid, landes et alpages pour l’alimentationdes adultes et des jeunes, arbres à la foiscomme perchoirs et comme ressourcesalimentaires (bourgeons), en périodehivernale. Sa préférence va aux secteursde landes dominant des pentes fortes luipermettant une fuite rapide en cas dedérangement. À Pralognan-la-Vanoise, letétras-lyre est particulièrement abondantdans la vallée de Chavière.Plus inféodé aux pelouses alpines et auxéboulis, le lagopède alpin trouve dans cesmilieux, à la fois un refuge, un site propice àla reproduction et une source d’alimentation.Petite pyrole

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Il n’y a pas à proprement parler de mam-mifères typiques de ces landes, mais plutôtdes espèces de passage. Ainsi, la musaraignecarrelet et l’hermine, aux activités tantnocturnes que diurnes, peuvent y êtreobservées. Le renard roux, qui investit deshabitats* très diversifiés, fréquente égalementce milieu. Bien qu’il consomme nombre derongeurs et autres petites proies, il s’alimenteégalement des baies qu’il trouve dans ceslandes en automne.

Du point de vue des reptiles, on n’y rencontreguère que la vipère aspic qui arbore parfoisà ces altitudes une robe totalement noire,ainsi que le lézard vivipare qui y est réguliersans être abondant.Le solitaire et l’azuré de la canneberge sontpour leur part deux papillons de jour inféodésà ces landes pour leur reproduction. En effet,les œufs de ces deux espèces sont pondus surles feuilles de l’airelle et de la myrtille, qui sontles plantes nourricières des chenilles.

Équilibre entre l’homme et son milieu

Usages, intérêts économiques et représentationsD’un point de vue pastoral, la lande est unmilieu peu productif et difficilement péné-trable (fourrés et landes “hautes” et denses) ;elle est donc inexploitée par l’homme. Autrefois, les landes et les forêts d’altitudeont été défrichées pour augmenter lessurfaces en alpage. La cueillette de baies reste une activitémarginale.

Intérêts biologique et patrimonial du milieuOn peut rencontrer dans les landes quelquesespèces végétales protégées, telles que lelycopode des Alpes dont c’est l’uniquehabitat*.Renardeau

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Hermine

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Lagopède alpin

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Solitaire en accouplement

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La présence du saule glauque et du saulehelvétique confère aux saulaies buissonnantessubalpines une forte valeur patrimoniale.Les landes à éricacées participent pleinementà l’identité des paysages montagnards. Aumoment de la floraison du rhododendron,ou quand les myrtilles rougissent l’automne,elles ont une forte valeur paysagère. Elles protègent le sol de l’érosion, ellesassurent la stabilité du manteau neigeux.

Elles jouent un rôle de refuge pour certainsanimaux et constituent un garde-mangerpour les galliformes de montagne et autresanimaux (renard, merle à plastron, grives)

qui se nourrissent de baies. Les landes àrhododendrons représentent un des élémentsprivilégiés du territoire du tétras-lyre, espèceemblématique. Mais la seule présence decet habitat* ne suffit pas à ce galliformequi a aussi besoin de places de chantdégagées, d’arbres, etc., pour accomplirson cycle de vie.La présence, dans ces landes, d’espècesvégétales protégées et leur rôle de refugepour une faune alpine de plus en plusconcurrencée par les activités humaines enfont des secteurs à ne pas négliger enmatière de conservation.

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Saule glauque

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Paysage de landes à l’automne dans la vallée de Chavière

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Évolution et transformation du milieuLes landes sont des milieux qui évoluentlentement.Ainsi, une pelouse d’altitude peut se trans-former naturellement en lande après arrêtdu pâturage, puis en forêt si l’altitude lepermet. Au même titre que l’aulnaie verte, les landes,quand elles se développent, ont tendance às’étendre aux dépens de milieux de plusgrand intérêt pastoral ou biologique(pelouses alpines, pelouses sèches, etc.). Sile phénomène d’extension se poursuit, celapeut poser de réels problèmes de perte depatrimoine pastoral et de banalisation dupatrimoine biologique (par réduction de ladiversité des écosystèmes originels). SurPralognan-la-Vanoise, certaines landesoccupent aujourd’hui des zones qui étaientexploitées il y a moins d’un siècle.Aujourd’hui, la lande a tendance à s’étendreà Montaimont, mais son emprise diminuedans d’autres secteurs.

Le ski hors piste et la pratique de la raquetteoccasionnent un dérangement importantde la faune. Il en résulte une régressionmarquée des populations de tétras-lyre.

C’est la constatation qui a été faite autourdu mont Bochor et l’association communalede chasse agréée a interdit le tir de ce gibiersur ce site. De plus, afin de réduire l’impactdes câbles qui traversent les domainesvitaux des tétras-lyres et des autres espècesqui en sont victimes, la commune a faitéquiper les câbles des remontéesmécaniques d’un système de visualisationdans le secteur du Bochor.

Propositions de gestionSi la lande n’occupe qu’un faible territoiresur la commune et qu’elle n’est pas enphase d’extension, il est intéressant de laconserver, de par son intérêt faunistique(un des habitats* du tétras-lyre, zone derefuge, etc.) et paysager.Si la commune souhaite maintenir, àl’échelle de son territoire, un certain équilibreentre les landes et les pelouses à bonnevaleur pastorale, cela suppose une gestionpastorale adéquate. En effet, il est plusintéressant d’un point de vue pastorald’avoir des pelouses d’alpage et des landesbien distinctes, plutôt que des petits ilôtsde landes au sein des alpages. La gestionpar pâturage est alors plus efficace.

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Les pelouses correspondent à des formationsherbacées qui dépassent rarement 30 cm dehauteur. On distingue, dans cette fiche, lespelouses sèches d’adret, les pelouses d’altitudeet les combes à neige.

Les pelouses sèches s’étendent sur un territoirepentu au sol maigre et sec, sous le montBochor en l’occurrence. Elles se carac-térisent par un tapis herbacé peu productif. En-dehors des graminées (ou poacées)dominant les pelouses sèches, s’épanouissentquelques plantes à fleurs colorées telles quela brunelle vulgaire, le thym serpolet et lacentaurée uniflore.

Les pelouses couvrent de grandes surfacesen montagne, de l’étage subalpin à l’étagealpin (à partir de 1 700 m à Pralognan-la-Vanoise) et sont le plus souvent exploitéespar les troupeaux domestiques et lesongulés sauvages.

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Alpage et chalet à Ritort

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Pelouse d’altitude du vallon de Chavière

Les pelouses et les combes à neige

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Ce milieu se définit plus exactementcomme une mosaïque de différents typesde pelouses : pelouses sèches d’adret /fraîches d’ubac, pelouses acides / calcaires,pelouses maigres / grasses, etc.Leur diversité est due à la combinaison deplusieurs facteurs écologiques tels que : lanature de la roche-mère sous-jacente et dusubstrat, le régime d’enneigement et detempérature, l’exposition au soleil et auvent, l’humidité, l’épaisseur du sol et saproportion de cailloux.La présence et le type d’herbivores (domes-tiques ou sauvages), ainsi que le typed’utilisation pastorale de ces pelouses, eninfluant sur la richesse en éléments nutritifsdu sol (en particulier l’azote), conditionnentaussi fortement la nature de la végétation.

Par ailleurs, les combes à neige sont destypes de pelouses particulières dont la période

de végétation est réduite à moins de troismois, du fait de la persistance de la neige,comme par exemple dans le cirque du PetitMarchet. On les rencontre plus fréquemmentdans des petites dépressions ou bien sur lesreplats ou pentes faibles de haute altitudelonguement enneigés. Qu’ils soient ligneuxou herbacés, les végétaux n’y dépassent pas10 cm, voire 5 cm, de hauteur. Sur des éléments fins pousse une pelouseparticulière où sont associées des plantesspécialisées, capables de survivre malgré labrièveté de la période de végétation,comme la soldanelle des Alpes, l’alchémilleà cinq folioles et la laîche fétide. Sur des éléments plus grossiers, ce sont dessaules rampants qui dominent. Contrairement aux autres types de pelouses,les graminées y sont très peu abondantes,souvent remplacées par des laîches.

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Lichens et champignons

Les alpages présentent une floremycologique originale. On y rencontre desespèces inconnues à basse altitude etd’autres, communes en plaine où elles viventen association avec des arbres et qui montentjusqu’ici en s’associant avec des plantesherbacées. C’est le cas du bolet blafard, unhabitué des bois de chênes qui vit ici enassociation avec des hélianthèmes.D’autres espèces sont plus strictementinféodées aux groupements à hélianthème,comme le tricholome hémi-soufré, qui poussesur une pelouse à dryade vers la Motte.Il existe dans les combes à neige tout uncortège de champignons associés aux dif-férentes espèces de saules rampants. Plusde 300 espèces typiques de ce milieu ontété recensées dont des lactaires, des corti-naires et des russules. La russule deNorvège, de couleur purpurine, en est unexemple typique. On la rencontre avec lesaule herbacé sous la Réchasse par exemple,mais aussi du cirque du Petit Marchet aucol du Tambour.Beaucoup de laccaires se plaisent dans lescombes à neige. Le laccaire des montagnes,qui se développe dans l’ancien lit du glacierde l’Arcelin à 2 400 m d’altitude, est le pluspurpurin de tous. Parmi les petits cortinaires àchapeau pointu et beau voile jaune, lecortinaire chrysomallus, est un des plusfidèles. Présent sous le col de Chavière, ilest associé au saule herbacé et au polytricde Norvège.

Flore

On rencontre sur les adrets une flore adaptéeà des conditions de sécheresse relative.Plante caractérique des pelousesrocailleuses très sèches, le dracocéphaled’Autriche trouve refuge dans les pelousessèches de Pralognan-la-Vanoise. La

présence de cette espèce protégée très rare,ainsi que celle de sa cousine - le dracocéphalede Ruysch - renforce l’intérêt floristique deces pelouses (lire la fiche-espèce n°2).

Le nard raide constitue souvent la graminéedominante des pelouses acides fraîches.En-dehors des jeunes pousses pâturées parles ovins, ses feuilles riches en silice sontgénéralement délaissées par les troupeauxdomestiques. Lorsqu’ils sont correctementexploités, les alpages à nard peuvent présenterune diversité floristique remarquable.

Dans les pelouses calcaires bien exposées,qui couvrent par exemple la face sud duPetit Marchet, la graminée dominante estla seslérie bleuâtre. Ses feuilles fermes etplanes forment des touffes d’où se dressentdes épis allongés bleu violacé à l’état jeune.

Les pelouses d’altitude sont le domaine desgentianes, gentiane de Koch, printanière,de Clusius, des neiges, etc. Parmi lesespèces de grande taille, la gentiane pourpreet la gentiane ponctuée sont toutes deuxfréquentes dans les pelouses acides au couvertdense. Cette dernière abonde particulièrement

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Nard raide

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dans les pelouses acides à laîche courbéeprès du ruisseau des Lauges, en aval durefuge de Péclet-Polset.

La gentiane jaune, en revanche, est uneplante des pelouses calcaires (lire la fiche-espèce n°8). On peut l’observer notammentdans le pâturage qui surplombe le pont dela Pêche, au fond de la vallée de Chavière.Indifférente à la nature acide ou calcaire dusubstrat, la potentille blanc de neige affec-tionne surtout les pelouses écorchées descrêtes ventées, telles que celles situées auxabords du col de la Vanoise. Cette plantetrès rare n’est présente que dans quelquesstations des Alpes de la Savoie et duDauphiné (lire la fiche-espèce n°4).

Les pelouses d’altitude de Pralognan-la-Vanoise accueillent aussi de nombreusesespèces de pédiculaires. La plupart d’entreelles sont typiques des pelouses calcaires :

les pédiculaires rose, ascendante, verticillée,à bec en épi, feuillée, etc. Seule la pédiculairedu mont Cenis semble plus indifférente ausubstrat. Avec sa lèvre supérieure en casquepourpre foncé terminé en long bec cylin-drique, cette espèce, bien présente enVanoise, pousse dans les pelousesrocailleuses.

Le pâturin des Alpes, graminée alpine com-mune, se rencontre souvent dans les pelousesgrasses d’altitude. Il est très abondant au colde ChavièreLe saule herbacé, fréquent et abondantdans les combes à neige acides, est un arbrenain ne dépassant guère 5 cm de haut. Plante des combes à neige plutôt calcaires,la soldanelle des Alpes aux pétales découpésen lanières est capable de fleurir avant mêmeque la neige ait complètement fondu.

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Seslérie bleuâtre

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Soldanelle des Alpes

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Faune

Typique des pelouses écorchées parseméesd’éboulis rocheux, en haute montagne,le lagopède alpin niche à même le sol, àl’abri d’un buisson et parfois sansaucune protection. Il fréquente aussi les landes alpines,principalement en versant nord, pour senourrir de baies comme celles de la cama-rine hermaphrodite dont il est friand et enhiver de bourgeons dont ceux du rhodo-dendron. Son plumage, dont la robe varieen fonction des saisons, lui permet de secamoufler aisément. En hiver, le lagopèdeest une perdrix blanche : les quelquesplumes noires de la queue étant cachées aurepos, les seuls points sombres qui letrahissent sont les yeux, le bec noir et labande noire qui, chez le mâle, se situe entrel’œil et le bec. En été, son plumage panachéde brun gris mimétique fond le lagopèdedans son environnement.

Les couverts herbacés les plus ras d’oùémergent des buttes constituent l’habitat*de prédilection du pipit spioncelle, oiseautrès commun entre 2 000 et 2 500 m, tandisque les pelouses rocailleuses accueillentplutôt le traquet motteux, bien répandu enSavoie et la niverolle alpine ou pinson desneiges, un oiseau présent uniquement dansles Alpes, mais assez commun dans leshauts massifs.

Alors que les populations de plaine del’alouette des champs sont cantonnées auxprairies et cultures, celles d’altitude sontinféodées aux seuls pâturages et alpages.C’est un oiseau des milieux très ouverts*,dépourvus d’arbres et de haies.La perdrix bartavelle fréquente les pâturesextensives ensoleillées et pentues où elletrouve les graminées dont elle se nourrit.Cette espèce, remarquable et sensible,affectionne les lieux tels que Napremont,dont le relief est accidenté (barresrocheuses, éboulis), lui permettant ainsi delimiter les rencontres avec les prédateurs.Son chant évoque un claquement decastagnettes. En France, cet oiseau habiteuniquement la chaîne alpine où il se trouveen limite occidentale d’aire de répartition.

Lagopède alpin

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Les pelouses font également partie deshabitats* de prédilection du chamois, dubouquetin des Alpes et de la marmotte,pour la ressource alimentaire qu’elles leurprocurent. Cette dernière affectionne parti-culièrement les pelouses en mosaïque avecdes éboulis partiellement stabilisés où ellepeut trouver un refuge entre les blocs et ycreuser des galeries. Elle se nourrit degrandes quantités de plantes (et surtout deleurs inflorescences) afin d’assurer sonengraissement avant l’hibernation. Àl’automne, on peut la voir transporter degrosses touffes de foin destinées à l’isolationde son terrier. Elle est largement répanduesur le territoire de Pralognan-la-Vanoise.

À la fois moins connu et plus discret, lecampagnol des champs fréquente néan-moins ces pelouses d’altitude et trahit saprésence par les traces que laissent en surfaceses galeries souterraines, après la fonte desneiges. À Pralognan-la-Vanoise, il a déjàété observé dans les pelouses situées sous leglacier de Gébroulaz.

Les pelouses rocailleuses et les viresrocheuses des versants ensoleillés constituentun habitat* de choix pour le grand apollon,

un grand papillon blanc à taches noiresavec plusieurs gros ocelles rouges ouorangés cerclés de noir sur l’ailepostérieure. Cette espèce protégée des massifsmontagneux est rare en France, bien quelocalement abondante dans les Alpes et lesPyrénées. Elle pond ses œufs sur les orpinsou les joubarbes. Les pentes abruptes couvertes de graminéesconstituent l’habitat* de prédilection dumoiré fauve, un papillon de jour aux ailesfauves traversées d’une large bande orange.Comme le grand apollon, il fréquente lespelouses d’altitude dans le secteur du montBochor, par exemple.Localisé mais assez abondant dans lesAlpes et les Pyrénées, l’azuré de l’oxytropidefréquente typiquement les prairies maigreset les pelouses jusqu’à 2 500 m d’altitude.Ce petit papillon, dont le mâle arbore unerobe bleu clair brillant bordée de noir au-dessus et la femelle une couleur brun noir,pond ses œufs sur des feuilles d’oxytropideet de sainfoin des montagnes.Assez répandu et abondant dans les massifsinternes des Alpes, l’azuré des soldanellesfréquente typiquement les pelouses etprairies de 1 600 à 2 700 m d’altitude,telles ques celles du mont Chevrier. Ce petitpapillon, dont le mâle arbore une robebleu-gris largement bordée de gris sombreau-dessus et la femelle une couleur brune,pond ses œufs sur des androsaces.

Azuré des soldanelles

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Chamois sous le Vallonnet

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Équilibre entre l’homme et son milieu

Usages, intérêts économiques et représentationsAux yeux des populations locales comme àceux des vacanciers, les pelouses d’altitudeévoquent surtout les alpages, c’est-à-dire lespelouses pâturées par les troupeauxdomestiques pendant l’estive. Ces représen-tations sont fondées sur l’importance del’usage pastoral, tant en termes de superficiesconcernées que de poids dans l’économieagricole locale.

Le territoire de Pralognan-la-Vanoisecompte dix secteurs d’alpage depuis ceuxdu Bochor et de la Glière au nord, jusqu’àcelui de Rosoire et de la Motte au sud de lacommune (liste des alpages p.13). Cespelouses d’altitude accueillent des troupeauxovins et bovins.

Les pelouses d’altitude sont l’objet d’unusage pastoral essentiel pour l’agriculturelocale et constituent un réel enjeu de gestion.Elles fournissent l’alimentation des troupeauxpendant trois mois environ. Leur valeurpastorale est très variable et peut s’apprécierà travers plusieurs critères tels que laproductivité, la qualité fourragère, l’appé-tence, la période de qualité optimum, etc.Cette valeur n’est pas une caractéristiqueimmuable d’un alpage. Selon la façon dontla pelouse est gérée (ou non), notamment àtravers la conduite du troupeau, elle peutse dégrader ou s’améliorer. Le maintien dela valeur pastorale est un gage de pérennitépour l’activité agricole.Ce sont par ailleurs des milieux propices àla pratique de la randonnée pédestre, ilsdétiennent une valeur récréative pour lestouristes.Les pelouses d’altitude font partie desmilieux exploités pour l’aménagement despistes de ski.

Intérêts biologique et patrimonial du milieuL’intérêt biologique des pelouses d’altitudeet des combes à neige est principalement liéà la diversité des communautés végétalesqui s’y côtoient, et donc de la flore qui lescompose. Cette flore très diversifiée comportequelques espèces rares (comme l’orchisnain des Alpes ou la laîche de Lachenal) et

Sentier traversant les pelouses d’altitude

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Pâturage bovin près du lac Blanc

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présente surtout de nombreuses espèces“symboliques” de la montagne aux yeuxdes touristes (gentianes bleues, edelweiss,etc.). Certaines espèces de champignons nesont présentes que dans les combes à neige.Cette diversité végétale est égalementfondamentale pour donner son goût et sapersonnalité au Beaufort d’alpage.L’enracinement des plantes joue un rôleessentiel de stabilisation des sols en terrainspentus et accidentés, très fréquents auxétages subalpin et alpin et contribue ainsi àlimiter l’érosion.

Évolution et transformation du milieuÀ partir des années 1960, on a assisté, àl’échelle des Alpes, à une régression pastoralegénérale qui s’est traduite par l’abandon denombreux alpages. En Vanoise, enrevanche, la vie pastorale s’est mieuxmaintenue, grâce notamment à ladynamique “AOC Beaufort”, ainsi qu’à lapossibilité de pluriactivité en stations deski, entraînant le maintien d’actifs agricolessur ces territoires. Depuis la dernière guerre mondiale, laTarentaise a assisté au déclin de la viepastorale, accompagné de l’abandon deplusieurs alpages. Pralognan-la-Vanoisen’a pas fait exception à la règle, l’utilisationpastorale des pelouses d’altitude a régresséaussi. Cependant, depuis une dizained’années, la tendance s’inverse avec laremise en activité des deux plus grossecteurs d’alpage de la vallée de Chavière, telsque celui de Ritort, après 20 ans d’abandon.

Contrairement aux pelouses situées à l’étagealpin, pour lesquelles la dynamiquenaturelle de colonisation par les espècesligneuses est quasiment nulle, cellesprésentes sous la limite supérieure de laforêt, à l’étage subalpin, n’existent et ne semaintiennent dans un état herbacé quegrâce à des activités pastorales. À cesaltitudes, l’abandon du pâturage engendre

la fermeture* du milieu et son évolutionprogressive vers la lande puis la forêt.Sur l’alpage de la Glière, par exemple, ladiminution de la pression de pâturage,corrélative à la baisse du nombre de génissesinalpées, engendre le développement dela lande.

À l’opposé, le surpâturage, ajouté aupiétinement excessif du bétail, peutentraîner des phénomènes d’érosion quimenacent la qualité des alpages. De même, l’utilisation trop longue decertaines places de traite engendre le station-nement du bétail et donc l’enrichissementdu milieu en éléments organiques azotés,avec pour conséquence une modificationde la composition végétale initiale au profitd’une végétation de type reposoir (lire lafiche-milieu n°1) de faible valeur pastoraleet floristique. C’est le cas par exemple àRitort, où le développement excessif durumex des Alpes incite l’agriculteur àprocéder à des traitements chimiques desplaces de traite.Lorsqu’il est effectué, le rejet en quantitédu lactosérum issu de la production dufromage, directement dans le milieu,entraîne lui aussi une modification de la floreet des pollutions locales du sol ou des eaux.

Ces pelouses représentent un capital, unpatrimoine pastoral, durement entretenu

Jeune marmotte de l’année

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pendant des générations et qui, en l’absencede gestion adéquate, pourrait aujourd’huise déprécier, voire disparaître définitivement.

Certains produits, utilisés comme vermifuges,contiennent des substances rémanentes, àlarge spectre d’action*. Ils entraînent ladisparition des insectes coprophages, voiredes annélides, ce qui peut poser des problèmesde décomposition des bouses et crottins enmilieu naturel. Ingérés par les oiseaux, cesinsectes et vers contaminés peuventprovoquer leur empoisonnement. Le nivellement des pistes de ski détruit lemicro-relief et la végétation elle-même. Or,en altitude, du fait de la superficialité dusol, de la faible dynamique naturelle desespèces des pelouses d’altitude et de lacourte période de végétation, la reconstitutionde la pelouse “naturelle” est très lente. Ilfaudra plusieurs dizaines d’années pourretrouver le cortège floristique d’origine.Quant à la valeur paysagère, l’aspectuniforme des pistes remaniées ne correspondpas au caractère naturel de ces espacesmontagnards d’altitude, même après unerevégétalisation aujourd’hui maîtrisée.

Propositions de gestionLa réalisation d’un diagnostic local desressources pastorales, de leur état et desenjeux écologiques devrait permettre deproposer des mesures de gestion pastoraleadaptées à chaque type d’alpage de

Pralognan-la-Vanoise et conciliant lesbesoins de l’exploitation pastorale actuelleet le maintien de leur valeur pastorale etécologique. Un tel document est déjàrédigé pour l’alpage de Ritort ; c’est le seulqui existe actuellement.Concernant le traitement sanitaire dubétail, l’emploi des substances identifiéescomme les moins pénalisantes pour lafaune et l’environnement, surtout enalpage, est recommandé, afin d’éviterl’apparition de formes résistantes des para-sites, la non-biodégradabilité des déjectionsanimales et l’empoisonnement de la chaînealimentaire*, des oiseaux insectivores enparticulier. Le maintien d’un espace de découverteintact très apprécié des estivants assureral’avenir d’une activité touristique vitalepour l’économie de la commune. De ce fait,tout projet d’aménagement doit préserverau maximum cette précieuse couverturevégétale, unique en son genre, dont la cica-trisation est lente et difficile, et qui seraitainsi banalisée, même si un ré-engazon-nement en atténue l’impact paysager.Contrairement aux pelouses, l’intérêt pastoraldes combes à neige est très faible du fait deleur productivité très réduite et de l’absencedes graminées. C’est pourquoi, commepour les éboulis, l’éloignement des troupeauxovins des combes à neige, quand c’estpossible, éviterait de fragiliser davantagedes plantes déjà soumises à des contraintesécologiques extrêmes.

Des recherches sont en cours pour limiterl’impact négatif d’une surconcentrationlocale d’effluents. Ainsi, des dispositifsd’épuration du lactosérum par lombricom-postage pourraient être mis en place enalpage en zone centrale du Parc, àl’échéance 2005. Pralognan-la-Vanoiseparticipera, à l’avenir, à la mise en placed’un tel procédé en alpage.

Vaches autour de la machine à traire

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Les éboulis et moraines se définissentcomme des zones d’accumulation d’élémentsrocheux plus ou moins grossiers. Ce sontdes milieux minéraux et généralementdépourvus de sol. Cette contraintebiologique, couplée à la mobilité des frag-ments qui composent ces milieux, est peufavorable à l’installation de la végétation.Ils représentent une surface importante àPralognan-la-Vanoise.Dans le cas des éboulis, l’érosion de laroche-mère sous l’action de l’alternancegel-dégel, la pente et les précipitationsentraînent le déplacement des matériaux.Les principaux types d’éboulis se distinguentpar la nature de la roche qui les compose, lataille des éléments, la stabilité ou l’instabilitéde l’ensemble.

Dans le cas d’éboulis actifs, l’apport régulierde matériaux empêche l’évolution de lavégétation et l’installation d’un couvertvégétal permanent, et sélectionne l’installationde certaines plantes. Les moraines sont constituées de matériauxarrachés, transportés et déposés par lesglaciers. Elles bénéficient d’une certainehumidité lorsqu’elles sont proches des glaciersmais, du fait du gel, celle-ci n’est pas toujoursdisponible pour les plantes.

Dans un cas comme dans l’autre, seuls lesvégétaux pionniers spécifiquement adaptésà la mobilité de leur support vont êtrecapables de s’implanter ; ils seront, soit“migrateurs”, comme la linaire des Alpeset se déplaçant avec les matériaux, soit

Les éboulis et les moraines

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Moraines du glacier de la Grande Casse et lac Long, vues de la Séchette

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“recouvreurs” (telle la benoîte rampante)et à même de stabiliser les cailloux.La nature de la roche-mère (acide ou calcaire)conditionne aussi les espèces présentes.À Pralognan-la-Vanoise, les éboulis acides(siliceux) sont les plus fréquents et notammentles nombreux éboulis de quartzite dans lacombe de Leschaux, sous le mont Chevrier,sous le glacier de la Glière, etc. Depuis levillage, on peut observer l’un des plusgrands éboulis acides, situé versColliouroé, sous Napremont.

La colonisation végétale peut faire évoluerces milieux, essentiellement minéraux, versd’autres milieux végétalisés (pelouses, landes).Il existe tous les stades de transition entrel’éboulis brut et la pelouse sur ancienéboulis, ou ancienne moraine. Éboulis sous le roc de la Pêche

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Flore

Les éboulis et moraines, milieuxécologiquement très contraignants, déter-minent une flore originale.La végétation des éboulis instables estessentiellement caractérisée par des plantesherbacées à feuillage réduit. L’intensité descouleurs des plantes “défie” la rudesse desconditions et augmente leurs chances d’êtrepollinisées.En revanche, dès que les éboulis tendentvers une stabilisation et une moindresécheresse, en bas de pente, la végétation sefait plus luxuriante, avec des plantes deplus haute taille et à feuillage plus large.

La benoîte rampante est une plante carac-téristique et fréquente des moraines etéboulis siliceux actifs. Elle a la particularitéd’émettre de longs stolons rougeâtres pouvantatteindre 1 m de long. Ces pousses flexibleslui permettent notamment de maintenirson substrat tout en colonisant de nouveauxespaces. Ses graines sont munies d’uneaigrette soyeuse qui facilite la disséminationdes fruits par le vent, balayant fréquemmentles éboulis.De petite taille également, l’achillée nainefréquente les moraines et éboulis assez finsdans les régions siliceuses. À feuilles velueslaineuses, elle a des propriétés aromatiquesproches de celles des génépis. Elle entredans la composition du thé suisse.

La linaire des Alpes s’établit fréquemmentdans des éboulis de calcaire compact. Bienadaptée à la mobilité de son substrat, ellepossède de longues tiges rampantes qui luipermettent de regagner la surface du pierrieraprès avoir été ensevelie pendant la mau-vaise saison. D’une hauteur maximale de10 cm, cette linaire offre au regard sescorolles bleu violacé à palais safrané.

Différentes saxifrages colonisent les éboulis etmoraines. C’est le cas de la saxifrage àdeux fleurs, une plante peu commune,endémique* des Alpes qui pousse typique-ment sur les éboulis de schistes calcaires,moins grossiers et moins mobiles que leséboulis de calcaire pur. Cette petite planteà rameaux couchés présente la particularitéd’avoir des pétales pourpres non jointifsqui dévoilent un cœur jaune. Cette espèceparticulièrement bien adaptée à la rudessedes conditions de vie à haute altitude, a ététrouvée au Cervin à 4 200 m. À Pralognan-la-Vanoise, elle fréquente notamment lamoraine du cirque de Rosoire. Elle estprésente également sur la moraine du glacierdu Génépy où pousse également la campanuledu mont Cenis. Cette plante naine de 1 à5 cm de hauteur, à corolle bleu mauve enétoile, se développe sur les éboulis etmoraines calcaires dans l’étage alpin. C’estune espèce ouest-alpine peu fréquente.

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Saxifrage à deux fleurs

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Les éboulis et moraines accueillent tout uncortège de plantes de fort intérêt naturaliste.Plante protégée de l’étage alpin, l’androsacealpine est une habituée des pierriers siliceuxtrès fins, jusqu’à 3 200 m d’altitude àPralognan-la-Vanoise, sous la pointe de laPetite Glière. Cette espèce, endémique* desAlpes et présente en France dans les sixdépartements alpins, forme des petitscoussinets plats et denses portant des fleursroses.Plante naine à fleurs jaunes des éboulis cal-caires et des combes à neige, la drave deHoppe est une espèce endémique* desAlpes, présente en France uniquement enHaute-Savoie et en Savoie (Termignon,Bessans, Val d’Isère et Pralognan-la-Vanoise). Elle a été observée à Pralognan-la-Vanoise vers la Tête d’Aussois et le colde Chavière.Le saule à dents courtes fait aussi partie de laflore patrimoniale des éboulis et desmoraines. Présente dans les éboulis calcairessurplombant le refuge du Roc de la Pêche,c’est un arbuste nain de moins de 30 cm dehauteur. Il est protégé par la loi française.Également protégée, la crépide rhétique secaractérise par une tige courte, velue à sonextrémité, portant une seule inflorescence àfleurs jaune doré. Endémique* des Alpes,cette espèce rare et protégée n’est connue à

Pralognan-la-Vanoise que dans une stationsituée vers le col de la Vanoise, dans deséboulis calcaires.C’est aussi dans les éboulis que poussentdeux des espèces de génépis : génépi vrai etgénépi jaune. Ils ne sont pas strictementinféodés à une nature de roche précise,acide ou basique (lire la fiche-espèce n°7).

Faune

Le campagnol des neiges est un habitantdes moraines et éboulis stables, ainsi quede tout milieu riche en anfractuosités où ilaménage ses galeries, ce qui explique saprésence dans les vieux chalets d’alpage.Espèce de l’étage alpin essentiellement, il senourrit des plantes dont il dévore en hiver,sous la neige, les bulbes et les racines. Les éboulis de gros blocs entrecoupés devégétation constituent un gîte diurne dechoix pour le lièvre variable qui y trouvedes caches contre les prédateurs. Sa robechange de couleur au fil des saisons :blanche comme neige en hiver, sa livréedevient fauve à brune en été, en passantpar un pelage bigarré au printemps et àl’automne. À la nuit tombée, ce lièvredescend dans les landes et la partiesupérieure de la forêt, afin de se nourrir,notamment d’écorces de saules.

Campanule du mont Cenis

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Saule à dents courtes

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Le chamois et le bouquetin sont de passagedans les éboulis et les moraines sans pourautant en faire leur domaine de prédilection.Oiseau alpestre par excellence, l’accenteuralpin évolue dans l’univers accidentéqu’offrent les éboulis et les chaos de grosblocs. Afin de trouver sa pitance, insecteset graines, il fréquente également les frag-ments de pelouses rases qui apparaissententre les rochers. C’est un oiseau coloréet peu farouche. Dérangé, il préfère sou-vent se glisser vers quelques blocs plusloin plutôt que de prendre son envol.

Plus craintif, le merle de roche fréquenteles mêmes milieux lorsqu’ils sont bienexposés Cet oiseau migrateur est présentde fin avril à mi-septembre. Le plumageflamboyant du mâle (tête et gorge bleuardoisé, poitrine et ventre orangé roux)contraste avec celui plus sombre des autres“merles”. Les blocs lui servent de posted’affût et de chant, ainsi que de site denidification.

Papillon présent en France uniquement surl’arc alpin, le chamoisé des glaciers vole dedébut juin à mi-août au-dessus des lieuxherbus secs, parmi les éboulis et les rochers.Il a besoin, pour sa reproduction, de lafétuque ovine sur laquelle il pond ses œufs.Le némusien et l’ariane, noms donnésrespectivement au mâle et à la femelle de lamême espèce de papillon de jour, évoluentaussi dans les sites rocailleux d’altitude. Ilsarborent une coloration brune avec ungros ocelle noir pupillé de blanc sur ledessus des ailes.

Merle de roche

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Chamoisé des glaciers

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Lièvre variable

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Équilibre entre l’homme et son milieu

Usages, intérêts économiques et représentationsLes éboulis et les moraines sont empruntéspar les alpinistes pour accéder aux glacierset à certaines voies d’escalade. Ils peuventêtre également fréquentés début août parles cueilleurs de génépi et d’achillée naine. Impropres au pâturage, les éboulis etmoraines ne sont traditionnellement pasexploités par les troupeaux domestiquesmême s’il arrive à ceux-ci de les traverser. Par le passé, les éboulis ont fourni lesmatériaux pour la construction des chaletsd’alpage.

Intérêts biologique et patrimonial du milieuL’intérêt pastoral de ces éboulis etmoraines est faible voire nul, compte-tenudu faible développement de la végétation etde l’absence de plantes fourragères.Ils sont par contre bien utilisés par le chamoiset le lièvre variable qui en apprécient lesquelques plantes présentes, et pour lesquelsils constituent des gîtes diurnes.Ces milieux présentent une forte valeurfloristique. Ils accueillent un cortèged’espèces spécialisées absentes des autrestypes de milieux dont plusieurs plantesrares et/ou protégées. Ils contribuent ainside manière importante à la richesse floristiqueglobale (en nombre d’espèces) dePralognan-la-Vanoise. De plus, l’action fixatrice des végétauxpionniers favorise la colonisation par lavégétation d’un milieu originellementpresque entièrement minéral.

Évolution et transformation du milieuL’instabilité du milieu, la forte spécialisationdes espèces, le petit nombre d’individusprésents et leur faible dynamique decroissance sont les causes principales de lafragilité des écosystèmes des éboulis et desmoraines. Aujourd’hui, avec le recul des glaciers, lasurface des moraines a plutôt tendance às’accroître.

Propositions de gestionUn balisage discret des passages fréquentéspar les randonneurs permet de circonscrireles zones fréquentées dans ces milieux fragiles.

Éboulis dans le cirque du Dard

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Les rochers et falaises sont des milieuxminéraux dont la pente forte, voire verticale,empêche le dépôt ne serait-ce que d’unefine pellicule de terre. Les fissures et autresanfractuosités constituent l’unique supportpour l’installation des plantes. Seuls lesmousses et les lichens sont capables de sedévelopper à même la roche.Des adaptations particulières sont nécessairesaux animaux et plantes pour survivre dansles conditions climatiques contrastées, detype continental, des étages alpin et nival :l’absence de couverture neigeuse en hiverexpose les surfaces à des températures trèsbasses, dont l’effet est amplifié par desvents froids. En revanche, les falaisesensoleillées peuvent s’échauffer très fortementen été. Au cours d’une même journée, cesmilieux subissent de fortes variationsthermiques entre le jour et la nuit.

Les rochers et les falaises

Grand Marchet

Tour carrée de la Portetta

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Dans la forêt, les rochers beaucoup plushumides sont généralement recouverts demousses. Les conditions sont moinsextrêmes et la végétation bénéficie de laprotection des arbres qui atténuent larigueur du climat. Même s’ils paraissent hostiles à toute formede vie, les rochers et les falaises constituentl’habitat* de prédilection pour les animauxet les plantes ayant développé certainesadaptations. Ils offrent un refuge efficacecontre les prédateurs aux animaux capablesde grimper (tel le bouquetin), les oiseaux ynichent, des chauves-souris s’y abritent lanuit dans les fissures. En outre, la rudessedes conditions de vie, en sélectionnant unpetit nombre d’espèces aptes à survivre,limite la concurrence végétale.

En l’absence de sol susceptible d’atténuerles effets directs de la roche-mère, la naturesiliceuse ou calcaire de celle-ci constitue unfacteur écologique déterminant pour lesespèces qu’elle supporte.

Même s’ils marquent plus fortement lepaysage de Pralognan-la-Vanoise, lesrochers et les falaises calcaires (aiguillesdes dents de la Portetta, le roc de la Pêche,la Valette et le Grand Marchet, par exemple)sont à peu près aussi fréquents que lessubstrats siliceux (roches volcaniques desdômes des Nants et de l’Arpont, quartzitede l’aiguille du Bochor). Les groupementsvégétaux qui caractérisent ces deux naturesde roche sont donc bien représentés sur leterritoire communal.

Page 106: Patrimoine Naturel de Pralognan La Vanoise

Lichens et champignons

Les lichens et les mousses font partie despremiers organismes à s’installer sur laroche nue. Sur ces milieux hostiles à la vie végétale, lacroissance de certains lichens, tel le rhizocarpegéographique abondant sur rochers siliceux(cirque des Nants) oscille entre un dixièmede millimètre et dix millimètres par an.Cette lente croissance peut servir d’indicateurpour dater le recul des glaciers.

En exposition fraîche, le corniculairenormoerica se présente sous la forme demicro-buissons peu ramifiés de couleursombre. On le rencontre sur une paroiverticale située sur le chemin conduisantdu Pas de l’Âne au col du Petit Marchet,ainsi qu’au col du grand Marchet.Les parois calcaires plus ou moins inclinéessont assez typiquement colonisées parLecidea jurana, comme sur une pente assezensoleillée sous le Pas de l’Âne, au lac desVaches, etc.

Flore

Les plantes des rochers et falaises ontdéveloppé de nombreuses adaptations :forme en coussinet pour résister au vent etconserver eau et chaleur ou port en rosettede feuilles appliquées au sol, multitude de

radicelles ou longue racine en pivot pourpuiser l’eau, tiges souples pour résister à lachute des pierres, feuilles moins nombreuseset coriaces pour supporter la sécheresse,plantes souvent velues pour lutter contre ladéshydratation.

L’androsace helvétique est particulièrementbien adaptée aux conditions qui règnent enhaute altitude sur les rochers et les falaises(forme de coussinet bombé très dense,petites feuilles étroitement imbriquées,etc.). Rare et protégée en France, mais peumenacée du fait de l’inaccessibilité de sesstations, c’est une espèce caractéristiquedes parois calcaires ensoleillées, qui pousseà l’aiguille des Corneillers. L’androsacepubescente fréquente le même type demilieux que la précédente. Égalementprotégée par la loi française, elle n’est connueaujourd’hui à Pralognan-la-Vanoise que danstrois stations, dont le roc des Eaux Noires.L’éritriche nain, baptisé roi des Alpes, fleuriten juillet-août sur les rochers siliceuxjusqu’à près de 3 000 m d’altitude. Depetite taille, entre 2 et 5 cm de haut, cecoussinet se recouvre de nombreuses fleursbleu azur. À Pralognan-la-Vanoise, il estconnu notamment vers la pointe del’Observatoire.

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Rhizocarpe géographique

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Androsace helvétique

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Plante naine ne dépassant pas 7 cm dehauteur, la laîche faux pied-d’oiseau estune herbe à souche gazonnante d’où partentdes feuilles fines nettement recourbées. Ellepousse dans les endroits rocailleux frais enaltitude, sur substrat calcaire. Cette espèceprotégée, rare, est très localisée et toujourspeu abondante dans ses stations (secteurdu Vallonnet, Petit Marchet, GrandMarchet, etc.).

La primevère hérissée est une petite planteassez répandue en Vanoise et qui poussecouramment sur les parois siliceuses de l’étagealpin. Elle pousse notamment sur lesrochers dominant le glacier de la Patinoire.Sa taille et sa corolle rose violacé à gorgeblanche non farineuse la distinguent de laprimevère à larges feuilles qui fréquente lesmêmes substrats (vers le col de Leschaux).

Cette dernière, plus grande, a des fleurs decouleur pourpre violet, à gorge unie, unpeu farineuse. Ses feuilles sont aussi pluslongues et molles.Avec ses fleurs blanches, la saxifrage faussediapensie, rare au niveau mondial maisrelativement bien représentée en Vanoise,est une espèce protégée qui fleurit notammentsur les rochers calcaires de la Petite aiguillede l’Arcelin à Pralognan-la-Vanoise (lire lafiche-espèce n°5).

Faune

Les adaptations de la faune aux milieux defalaises ont trait aux déplacements :insectes aux ailes plus courtes pour ne passe laisser emporter par le vent, sabots desbouquetins adaptés aux déplacements surles rochers, qui en épousent la forme etdonnent de l’adhérence, utilisation descourants ascendants par les oiseauxrupestres (aux ailes plus larges) tels que lesrapaces ou le tichodrome échelette. Onnotera aussi l’adaptation à la rudesse duclimat : couleur sombre des lézards desmurailles pour absorber la chaleur.

Le bouquetin des Alpes est sans doute lemammifère le plus représentatif de cesrochers et falaises, symbolisant le mieux laVanoise (il fut à l’origine du classementd’une partie de ce territoire en Parc national

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Éritriche nain

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Primevère hérissée

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Bouquetin des Alpes

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en 1963). Il fréquente les parois rocheusesà différents moments de l’année : en été àhaute altitude où il recherche les endroitsfrais et la tranquillité, en hiver sur les crêtesdéneigées par le vent puis dans des falaisesexposées au sud et enfin, en période demise bas, lorsque les femelles s’isolent surde petites vires (lire la fiche-espèce n°9).

Les falaises et rochers constituent essen-tiellement un territoire de nidification pourles oiseaux rupicoles. Parmi les espècesnichant typiquement dans les falaises, lechocard à bec jaune est un oiseau facile-ment reconnaissable à son plumage noir età son bec jaune.

À Pralognan-la-Vanoise, l’aigle royalcompte deux couples reproducteurs quis’installent dans l’une des dix aires qu’ilsont construites, en amont et en aval dubourg de Pralognan. Pour ce rapace, plusque l’altitude, c’est surtout la tranquillitédu site qui importe pour le choix de sonaire. Par son allure majestueuse, il est sansdoute l’oiseau le plus emblématique de cesmilieux. D’autres rapaces, tels que le fauconcrécerelle, nichent dans les falaises plus oumoins inaccessibles. De la taille d’unchocard à bec jaune, c’est le plus petit desfaucons nicheurs de Savoie. Il se caractérise

par un vol sur place, face au vent et queuedéployée, vol dit du “Saint-Esprit”. Le fauconpèlerin niche sur les falaises surplombant leverrou rocheux, à l’entrée de la commune.C’est l’oiseau le plus rapide en vol dumonde, avec des piqués dépassant 320 kmpar heure.Les rochers et falaises accueillent égalementl’hirondelle de rochers et le rougequeuenoir. Oiseau de parois rocheuses calcaires, letichodrome échelette, encore appelé papillondes murailles du fait de son vol, fréquenteaussi volontiers les murs de grands édifices.Il se caractérise par un plumage grisardoisé et un bec noir, fin et arqué, un outilindispensable pour dénicher au fond desfissures de la roche, les insectes dont il senourrit. Ce n’est qu’en vol qu’il dévoile seslarges bandes alaires rouges et les petitestâches blanches à l’extrémité des ailes (lirela fiche-espèce n°10). Si le gypaète barbu ne niche pas encore àPralognan-la-Vanoise, plusieurs individussurvolent ce territoire. Peut-être dans lesannées à venir, si toutes les conditionsfavorables sont réunies, fera-t-il partie inté-grante du patrimoine naturel pralognanais.

Le lézard des murailles est le plus commundes reptiles de France. Il vit dans lesmilieux rocheux (ou pierreux) et ensoleillés.

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Chocard à bec jaune

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Gypaète barbu (immature)

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108 - Les milieux naturels, des lieux de vie

Équilibre entre l’homme et son milieu

Usages, intérêts économiques et représentationsÀ Pralognan-la-Vanoise, il existe une pratiqueséculaire de l’escalade et de l’alpinisme : lacommune a toujours été une stationd’alpinisme réputée, depuis les débuts decette pratique sportive vers le milieu duXIXe siècle. L’escalade de la via ferrataaménagée à proximité de la cascade de laFraîche est, en revanche, plus récente.L’aplomb de ces falaises est égalementfréquenté par les parapentistes et les“volivelistes” du fait des mouvementsd’ascendance qu’elles engendrent.

Intérêts biologique et patrimonial du milieuL’intérêt biologique des rochers et desfalaises est du même ordre que celui des“éboulis et moraines”. Il est essentiellementdû à la présence d’espèces spécialisées quine peuvent pas vivre naturellement dansd’autres milieux et dont plusieurs sontrares et remarquables (la saxifrage fausse

diapensie, les androsaces, etc.).L’utilisation des vires et des cornichescomme site de nidification par certainesespèces d’oiseaux rupicoles telles quel’aigle royal, confère à ces falaises unevaleur écologique supplémentaire.Les barres rocheuses exposées au sud cons-tituent des zones d’hivernage très appréciéesdes chamois et des bouquetins.

Évolution et transformation du milieuÀ l’instar des éboulis et des moraines, c’estla discontinuité des populations végétaleset leur faible dynamique qui sont à l’originede la sensibilité de ces milieux à touteperturbation.Cependant, les risques d’impact sur la florede ces pratiques sportives sont a priorifaibles du fait du caractère ponctuel deséquipements, surtout si l’on essaie de tenircompte, pour leur implantation, de laprésence éventuelle d’une flore remarquable. Toutefois les populations d’espèces raresétant souvent localisées et en faible effectif,tout nouvel équipement peut compromettrede façon importante leurs chances de survie.

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Vue vers l’Épena et la Grande Casse, depuis l’aiguille de la Vanoise

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En revanche, les menaces sont bien réellespour les oiseaux rupestres (aigle royal, fauconcrécerelle, tichodrome échelette, etc.), trèssensibles aux dérangements pendant lapériode de reproduction.À Pralognan-la-Vanoise, on assisteactuellement au rééquipement de certainesvoies d’escalade ainsi qu’à l’ouverture limitéede nouvelles voies.

Propositions de gestionÀ l’échelle communale et intercommunale,tout nouveau projet d’équipement doitpermettre de concilier le développementraisonnable de ces pratiques et le maintiend’une faune et d’une flore riches. Pour cela,la réalisation d’études préalables et la con-sultation d’experts du milieu naturel,comme les gardes-moniteurs du Parcnational, paraissent indispensables, pourassurer la prise en compte de l’intérêtnaturaliste et de la vulnérabilité des sites.

À Pralognan-la-Vanoise, il y a une réellevolonté locale, de la part des professionnelsdu tourisme, de prendre en compte lesmenaces des pratiques des sports de pleinair sur la faune rupicole. À la fin desannées 1990, une concertation entre leParc national de la Vanoise et le club deparapente de Pralognan-la-Vanoise a permisde sensibiliser les parapentistes à la vul-nérabilité de la faune de ces milieuxrocheux. Une démarche similaire a égalementété menée avec les guides de haute montagne,à propos de la pratique de l’escalade.

Une surveillance des zones de nidificationet de leur fréquentation en période sensiblepeut s’avérer nécessaire, en particulier au-dessous de 2 500 m d’altitude, afin dedonner l’information nécessaire au publicpour maintenir la tranquillité des secteursconcernés et favoriser la réussite de lareproduction de ces oiseaux.

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Via ferrata de la cascade de la Fraîche

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Les glaciers et les névés

Un glacier est un réservoir de glace issu ducompactage de la neige accumulée à hautealtitude. Sous l’effet de son propre poids, leglacier s’écoule lentement vers l’aval. Lafonte du glacier dans ses parties les plusbasses est compensée en tout ou partie parles chutes de neige qui alimentent le glacier

dans son bassin d’accumulation à l’amont(au-dessus de 3 500 m d’altitude). Les précipitations alimentent régulièrementen neige les glaciers situés sur la commune.Les glaciers et les névés couvrent une surfaceimportante du territoire de Pralognan-la-Vanoise, depuis les glaciers du Vallonet et

Glacier des Grands Couloirs

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Séracs du glacier de Gébroulaz au-dessus du lac Blanc

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de la Grande Casse au nord, jusqu’au glacierde Gébroulaz au sud, en passant par lesglaciers de la Vanoise. Ces derniers cons-tituent la plus grande calotte glaciaire de lachaîne alpine.Les glaciers ont joué et jouent encore un rôleimportant dans les phénomènes d’érosion.Les grandes glaciations, séparées par despériodes plus chaudes, se sont succédé aucours des temps géologiques. La successionde ces phases d’avancée et de recul des glacierss’est traduite par un modelage du relief desvallées glaciaires qui diffère selon la duretéde la roche. Il y a plus de 15 000 ans, les languesglaciaires issues des Alpes atteignaient Lyon.

Les névés correspondent à des neigescompactées transformées sous l’effet desintempéries. Ils peuvent perdurer plusieursannées. Ces dépôts immobiles et de taille

variable sont moins permanents que lesglaciers, puisqu’il leur arrive de fondrecomplètement certaines années. Ils sontsouvent associés, sur leurs bordures, à desgroupements de combes à neige (voir lafiche-milieu n°8).

Flore et faune

Les basses températures rencontrées surles glaciers rendent ces milieux hostiles à laplupart des organismes vivants et engénéral presque stériles. On peut toutefoisy rencontrer quelques insectes et oiseauxmigrateurs tués par le froid sur les glaciers.

Sur les névés, certains insectes, tels que les“puces des neiges” ou collemboles* parvien-nent à accomplir une partie de leur cycle àla surface de la neige fondante. Ils trouvent

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Grands couloirs de la Grande Casse

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à s’alimenter grâce aux particules nutritivesapportées par le vent (comme le pollen) etaux algues unicellulaires spécialisées tellela chlamydomonas des neiges, qui s’ydéveloppent parfois et donnent à la neigeune teinte rouge orangée.

Équilibre entre l’homme et son milieu

Usages, intérêts économiques et représentationsIncarnant toute la puissance de la nature,les neiges permanentes et les glaciersn’inspiraient par le passé que de la crainte.Aujourd’hui, avec l’alpinisme, les sommetssont plutôt évocateurs d’exploits sportifs. Le 8 août 1860 au terme d’une ascensionqui aura nécessité la taille de 1 100 marches,William Mathews et ses guides, MichelCroz et Étienne Favre, atteignent le som-met de la Grande Casse.

Avec cette réussite s’ouvre, pour le villagede Pralognan, une nouvelle ère : celle dutourisme et de la découverte de la hautemontagne, qui va susciter rapidement desvocations de guide de montagne chez lesautochtones.Aujourd’hui encore, la randonnée sur glaciercompte de nombreux adeptes et sedéveloppe en saison printanière et estivale.Les surfaces englacées sont devenues deslieux de pratiques sportives. Depuis les années 1960, les guides encadrentdes courses d’initiation (telles que la pointede la Réchasse ou le dôme de Polset),comme des courses de glaciers et rochersplus difficiles (le couloirs des Italiens, situé enface nord de la Grande Casse, par exemple).

Intérêts des milieuxLes glaciers constituent avant tout unprécieux réservoir d’eau douce pour leshommes, mais aussi une source naturelled’alimentation des torrents en période estivale.

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Ils ont aussi une valeur esthétique indéniable.Cet élément marquant et symbolique despaysages de haute montagne présente unintérêt paysager majeur pour le tourisme. Il constituent un témoin fiable des évolutionsclimatiques globales de la planète.

Évolution et transformation du milieuLes glaciers de Pralognan-la-Vanoisen’échappent pas au réchauffement globalde la planète et ont donc une tendancegénérale à reculer. Après l’avancée forte du “petit âgeglaciaire” (qui a duré près de trois siècles àpartir de la moitié du XVIe siècle), desétudes ont mis en évidence le recul specta-culaire (même s’il n’est pas continu) des

fronts des glaciers dans les Alpes, ladiminution de leur surface et de leur épaisseur. Les prévisions à moyen terme sur l’évolutionglobale du climat de la planète semblentdéfavorables au maintien en l’état des glaciersde Pralognan-la-Vanoise et, plus largement, àl’échelle des massifs montagneux des zonestempérées.Le glacier de Gébroulaz, dont une partie setrouve à Pralognan-la-Vanoise, fait l’objetd’un suivi glaciologique, depuis un premierrelevé de longueur en 1730, qui révèle quele front du glacier principal se trouvait àmoins d’un kilomètre des chalets du Saut(les Allues). Les mesures réalisées permettentd’obtenir un vision globale des fluctuationsde longueur, d’altitude, de vitesse, etc. dece glacier. Ainsi, le recul du front du glacierse chiffre à environ 400 m depuis le débutdu XXe siècle. Il a perdu également unevingtaine de mètres d’épaisseur entre 1983et 1996.La disparition des glaciers entraînerait denouveaux problèmes écologiques (disparitiond’un réservoir d’eau vital, assèchement destorrents), mais aussi économiques avec laperte d’un élément du paysage qui a jouéun rôle important pour le tourisme alpindepuis 200 ans. Mais en dehors du recul des glaciers déjàperceptible, les conséquences locales duréchauffement climatique global sontencore difficiles à apprécier.

Propositions de gestionLes propositions visant à enrayer leréchauffement climatique global dépassentlargement le cadre communal mais ellespassent aussi par l’évolution des comporte-ments individuels.

Alpinistes sur l’arête sommitale de la Grande Casse

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L’ensemble des onze grands types demilieux présentés dans ces fiches couvrel’intégralité du territoire de la commune dePralognan-la-Vanoise. Le choix d’unedescription, milieu par milieu, ne doit pasfaire oublier que ceux-ci sont liés les unsaux autres et que la transition entre tel ettel habitat* est rarement évidente sur leterrain. Un marais dépend de son bassinversant, une clairière est tributaire desherbivores forestiers, les éboulis et lesmoraines sont alimentés par les falaises etles glaciers, etc. La subtilité de cette imbri-cation se reflète dans l’instabilité des contoursde cette mosaïque, elle résulte des mécanismesd’érosion et de la dynamique naturelle dela végétation. À ces facteurs naturels s’ajoutel’effet, souvent direct, des activitéshumaines.

Les points abordés dans chacune des fiches-milieux concernent souvent les milieuxindépendamment les uns des autres. Or,certains problèmes de gestion ont trait àl’équilibre entre ces milieux : un milieuévolue au détriment d’un autre sur tous lesaspects (naturel, paysager, économique,etc.). Ce phénomène est à prendre encompte par les gestionnaires du territoire.

La diversité des richesses naturelles et desmilieux, participe à la protection contre lesaléas climatiques. Elle génère desressources propres (eau, bois, fourrage,énergie, plantes utilitaires et ornementales,etc). Elle peut être un atout de taille pour lemaintien et la diversification des activitésagricoles, touristiques et commerciales dela commune. Elle est une source durable de

Conclusion

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qualité de vie pour les habitants dePralognan-la-Vanoise.Pour la commune, le maintien d’une diversitédes milieux naturels (qui en plus augmentele panel d’espèces présentes) peut doncconstituer un objectif de gestion durable deson territoire. Dans le contexte socio-économique qui est le sien, tout en conservantune vision sur le long terme, chaquecommune tendra vers un équilibre optimaldes milieux. Le déplacement de cet équilibreétant fonction de facteurs naturels ethumains, il y a des évolutions inéluctableset d’autres sur lesquelles il est possibled’intervenir.

Dès lors que l’on considère le patrimoinenaturel de la commune comme un élémentconstitutif de son cadre de vie et de sonéconomie au sens large, la préservation etla bonne gestion des milieux naturelsdeviennent des éléments “clé” de la ges-tion et de l’aménagement de son territoire.À Pralognan-la-Vanoise, tous les milieuxnaturels et semi-naturels ne font pas l’objetde menaces immédiates, directes ou indirecteset ils ne présentent pas tous les mêmesenjeux patrimoniaux. Deux cas de figure sont à prendre en compte : - le cas des milieux rares ou vulnérables et

à forte biodiversité. La préservation de

Grande Casse, aiguille de la Vanoise et chalets de la Glière

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ces milieux doit être intégrée à tout projetde gestion ou d’aménagement.

- le cas des milieux plus ou moins exploitéspar l’homme, dont la biodiversité pourraitêtre préservée grâce à une exploitationdurable des ressources agricoles etforestières.

Parmi les premiers milieux, on citera toutesles petites zones humides de vallée oud’altitude (marais, tourbières, ripisylves),certaines falaises et les pelouses sèches quihébergent des espèces rares ; parmi lesseconds, les prairies de fauche, les alpageset les habitats forestiers.En dehors de toute destruction directe, leszones humides craignent une modificationde leur hydrologie, l’apport de matièresorganiques ou minérales et une trop fortefréquentation. En cours de réalisation, leraccord des réseaux d’assainissement de lacommune à la station d’épuration de Bozelgommera, à partir de 2009, les insuffisancesdu système actuel lors des pics defréquentation.

La présence dans les pelouses sèches dePralognan-la-Vanoise d’une des trois stationsconnues en Savoie de dracocéphaled’Autriche confère à ce milieu une valeurbiologique inestimable. Certaines falaises,quant à elles, sont le refuge d’une faunesensible (rapaces). Une grande attentiondoit leur être portée.

Les prairies de fauche constituent un enjeumajeur pour la pérennité de l’activité agricoleet touristique de la commune : besoinsfourragers, surfaces épandables, cadrepaysager, faune et flore de montagne. Il estimportant, pour la préservation de labiodiversité spécifique de ces prairies, decontinuer à entretenir un certain nombred’entre elles de façon extensive. Le maintiende la fauche des stations de chardon bleupermet à la commune de conserver unefacette importante de son patrimoinefloristique.

Les alpages représentent le cas remarquabled’un écosystème dont le type d’exploitation

Prairie de fauche du Plateau

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séculaire est à l’origine d’une granderichesse biologique et fourragère.Néanmoins, les troupeaux ne sont parfoisni conduits ni parqués, ce qui peut avoirdes conséquences multiples : abandon dessites difficiles, surpâturage d’autressecteurs, dégradation des milieux humides.La prise en compte plus systématique desespèces et des milieux phares en amont del’élaboration des plans de pâturage pourraitêtre un des éléments favorisant la préservationde la valeur patrimoniale de ces milieux.Concernant les forêts, on a cité le besoind’assurer un meilleur contrôle de lafréquentation touristique au moyen desentiers bien balisés, celle-ci pouvantendommager la régénération naturelle etentraîner le dérangement de la faune,principalement en hiver et au printemps.Une information en direction du public(skieurs, raquetteurs) sur la sensibilité desmilieux montagnards et de la faune est àrenforcer.

À partir des années 1950, les activitéstouristiques d’hiver liées à la neige se sontbeaucoup développées en Vanoise.L’aménagement des domaines skiables a eupour conséquence une modification profondedes milieux et du micro-relief. Cetteanthropisation des milieux favorise l’intro-

duction d’espèces plus banales que cellesdu milieu d’origine, ce qui appauvrit leurintérêt floristique et faunistique. Leséquipements associés à la pratique du skialpin (téléskis, téléphériques, etc.) ontégalement des conséquences importantessur certaines espèces de faune telles que letétras-lyre (destruction des places de chantpour l’installation de gares de départ oud’arrivée, mortalité accrue liée aux impactsdes oiseaux en vol avec les câbles de téléski etles lignes électriques). Le relief particulierde Pralognan-la-Vanoise a empêché ledéveloppement excessif des aménagementsliés aux sports d’hiver, qu’ont pu connaîtred’autres communes de Tarentaise.Pralognan-la-Vanoise a su rester une petitestation de ski. D’autre part, la création duParc national de la Vanoise en 1963 a permisla préservation de grands secteurs de lacommune. La vallée de Chavière est unevallée riche de Tarentaise d’un point de vuebiologique. C’est, par exemple, une deszones à tétras-lyre les plus intéressantes.

Pour la plupart de ces milieux naturels etsemi-naturels, supports d ’activitéshumaines, la commune dispose d’outilslui permettant de prendre en compte lapréservation des milieux et les enjeuxéconomiques qui s’y rapportent.

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Regard surquelques espèces

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Écologie

Plante vivace des étages montagnard etsubalpin, le sabot de Vénus est une plantede mi-ombre qui affectionne les forêtsclaires et les clairières sur substrat calcaire àneutre et frais au moins en profondeur. Il

pousse en petites colonies ou en fortes touffes.Le sabot de Vénus est présent dans la plu-part des forêts de Pralognan-la-Vanoise.On peut le rencontrer également au sein de laréserve biologique domaniale et vers leschalets de l’Arcelin. Il est présent de 1 780 à2 220 m et il fleurit de fin mai à fin juillet.

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Regard sur quelques espèces - 121

Il existe environ 150 à 200 espèces d’orchidées en France, mais aucune d’entre elles neressemble au sabot de Vénus (Cypripedium calceolus). Du grec Cypris (= Aphrodite) et dulatin calceus (= chaussure), le sabot de Vénus, encore appelé soulier de la Vierge, se caractérisepar la forme en sabot de son labelle. C’est une orchidée spectaculaire, la plus grande deFrance et d’Europe. Elle est encore bien présentes dans les forêts de Pralognan-la-Vanoise.

Le sabot de Vénus

labelle long de 4 à 5 cm,jaune vif luisant et renflé,revêtu intérieurement de poils visqueux

tige anguleuse et rude au toucher

feuilles peu nombreuses

Sabot de Vénus

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122 - Regard sur quelques espèces

Répartition du sabot de Vénus à Pralognan-la-Vanoise

Intérêts biologiques

Le sabot de Vénus possède une aire derépartition géographique largement cir-cumboréale* (Europe, Sibérie et Amériquedu Nord). En Europe, il a disparu deBelgique et du Luxembourg. En France, ilest rare de la Lorraine et de la Haute-Marne aux Alpes et très rare dans lesPyrénées et les grands Causses. En Vanoise,il est connu actuellement dans 17 des 28communes du Parc national de la Vanoise.À Pralognan-la-Vanoise, il peut présenterlocalement de belles populations.

Menaces

À l’échelle de ses stations françaises, cetteorchidée spectaculaire est menacée par lacueillette et l’arrachage par des

promeneurs, ainsi que par la destruction deses stations lors d’aménagements et d’ex-ploitations forestières. Certaines stationsde sabot de Vénus de Pralognan-la-Vanoisesont concernées par la cueillette.L’évolution de ses habitats par densificationdu couvert forestier lui est aussi défavorable.Compte tenu de l’assez bonne représentationde l’espèce en Vanoise, ce territoire constitueun réservoir exceptionnel pour la conservationdu sabot de Vénus.

Protection et propositions de gestion

Le sabot de Vénus fait partie des orchidéesprotégées en France ; à ce titre, sa cueilletteest interdite. D’intérêt européen, il compteparmi les très rares espèces que l’Unioneuropéenne demande aux pays membres de

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Le saviez-vous ?

• Le sabot de Vénus est volontiers reconnu comme le symbole de la protection végétale, hélasà juste raison. En effet, il a disparu de la plupart des départements français où il étaitautrefois présent. C'est la destruction de ses milieux, ainsi que sa cueillette (on l'utilisaitentre autres aux siècles passés à l'occasion de fêtes populaires), qui ont provoqué sadisparition de régions entières, Alsace, Auvergne, etc.

• Il a été choisi comme emblème par la Société Française d'Orchidophilie.• Comme toutes les orchidées, le sabot de Vénus est un symbiote obligatoire. C'est à dire

qu'il ne peut germer, croître et fructifier en l'absence d'un champignon vivant dans le sol. • C'est vraisemblablement à Pralognan-la-Vanoise que le sabot de Vénus atteint son record

d'altitude ; l'espèce est présente sur une ancienne moraine végétalisée à 2 200 m d'altitude.

Fleur de sabot de Vénus

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isprotéger (directive “Habitats” - annexe 2). Le maintien de l’espèce passe notammentpar une sensibilisation du public et uneinformation des touristes sur son statutd’espèce protégée. La cueillette, qui sévit

parfois sur les stations de sabot de Vénusde Pralognan-la-Vanoise, a nécessité cesdernières années une surveillance accruedes gardes-moniteurs du Parc national, enpériode de floraison de l’espèce.

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124 - Regard sur quelques espèces

Encore appelés “tête de dragon” (du grec drakôn = dragon et képhalê = tête), les dracocéphalessont reconnaissables à la forme particulière de leurs fleurs, qui est à l’origine de leur nom.La corolle est composée d’un long tube s’élargissant au sommet et surmonté de deuxlèvres distinctes, avec une lèvre supérieure voûtée en casque recouvrant les étamines et unelèvre inférieure velue, divisée en trois lobes.Les deux seules espèces de dracocéphale de la flore française, le dracocéphale d’Autriche(Dracocephalum austriacum) et le dracocéphale de Ruysch (Dracocephalum ruyschiana),sont présentes à Pralognan-la-Vanoise.

fleurs de 3,5 à 4,5 cm, violet foncé

bractées velues à 3 divisions linéaires

feuilles velues, certaines entières et linéaires,les autres à divisions linéaires

tige velue

fleurs de 2,5 à 3 cm, bleu violacé

bractées indivises

tige dépourvue de poils

feuilles entières, linéaires

Dracochépale d’Autriche (H = 20 à 40 cm)

Dracochépale de Ruysch (H = 10 à 30 cm)

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Le dracocéphale d’Autricheet le dracocéphale de Ruysch

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Écologie

Les dracocéphales d’Autriche et de Ruyschsont des plantes vivaces des étages monta-gnard et subalpin. À Pralognan-la-Vanoise,elles fleurissent dès la mi-juin. Elles s’obser-vent essentiellement dans les pelouses sèches(sur les versants sud), le dracocéphaled’Autriche affectionnant plus particulièrementles petites vires rocailleuses des falaises.À Pralognan-la-Vanoise, le dracocéphaled’Autriche est présent dans une seule station.En revanche, le dracocéphale de Ruyschcompte plusieurs stations sur la commune(le Petit mont Blanc, le col du Golet, lecouloir des Nants, le mont Bochor, etc.).

Intérêt écologique et valeur d’usage

Le dracocéphale de Ruysch est une planterare dans les départements alpins et très raredans les Pyrénées-Orientales. Le dracocéphaled’Autriche est pour sa part, très rare dansles départements alpins où il est cité. Iln’est présent en France que dans unedizaine de stations. En Savoie, on ne letrouve qu’à Bessans, Pralognan-la-Vanoise,Lanslebourg-Mont-Cenis et Lanslevillard,où il n’est signalé, pour chacune de cesquatre communes que dans une seule station.

Menaces

Le dracocéphale d’Autriche est une espècetrès menacée en France par la fermeture dumilieu (c’est une plante de milieu ouvert*)et les pratiques sur les stations.

À Pralognan-la-Vanoise, la station de cetteplante est assez facilement accessible par sen-tier : le piétinement des randonneurs quittantle chemin, ainsi que tout projet d’aménage-ment peuvent être préjudiciable à l’espèce. Deplus, elle n’est pas à l’abri de la cueillette descollectionneurs qui pourrait avoir desconséquences extrêmement dommageables.

Protection et propositions de gestion

Le dracocéphale d’Autriche fait l’objetd’une protection stricte à l’échelle de laFrance et sa protection est égalementimposée aux pays membres par l’Unioneuropéenne. Ce n’est pas le cas actuellementdu dracocéphale de Ruysch, mais soninscription dans la convention de Bernepourrait faire évoluer son statut vers uneprotection réglementaire. La conservationde ces espèces à Pralognan-la-Vanoise passenotamment par une surveillance et le suivi del’évolution des populations de ces espèces.

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Le saviez-vous ?

• Le dracocéphale de Ruysch a été cultivé comme plante ornementale.• Le taux de fertilité du dracocéphale d’Autriche est très faible : moins d’une graine sur

10 arrive à maturité.

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Dracocéphale de RuyschDracocéphale d’Autriche

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126 - Regard sur quelques espèces

inflorescence en têteovoïde de 2 à 4 cm

plante épineusede 30 à 100 cmde haut

fleurs minuscules

collerette de feuillesflorales épineuses, bleues

Écologie

Le chardon bleu des Alpes est une plantevivace de montagne qui se développe princi-palement aux étages montagnard et subalpin.Elle affectionne les milieux ouverts :

prairies fraîches et clairières sur sols calcaireshumides et riches. C’est une espèce quifréquente également les mégaphorbiaies*et les couloirs d’avalanches. À Pralognan-la-Vanoise, elle pousse notamment dans lespentes avalancheuses des Diés. Elle fleurit

Appartenant à la famille botanique des apiacées (ou ombellifères), le chardon bleu desAlpes encore appelé “panicaut des Alpes” ou “reine des Alpes” est une plante facile àreconnaître de par son port et la couleur de ses ombelles.À Pralognan-la-Vanoise, il existe deux espèces de panicaut d’aspects très différents : lechardon bleu des Alpes (Eryngium alpinum), à inflorescence bleu améthyste et feuillesbasales indivises et le panicaut champêtre (Eryngium campestre), à inflorescence vertblanchâtre et feuilles basales profondément découpées.

Chardon bleu des Alpes

Chardon bleu des Alpes

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Le chardon bleu des Alpes

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Regard sur quelques espèces - 127

à partir de juillet et ses graines se disséminentà la fin du mois d’août.

Intérêts biologiqueset valeurs d’usage

Le chardon bleu des Alpes est une espècetrès rare, typique des montagneseuropéennes (Alpes, Jura et montagnesd’Illyrie) : on ne la trouve qu’en France,Suisse, Autriche, Italie, Slovaquie etCroatie. Elle est en régression. Il ne restequ’une quarantaine de stations de l’espèceen France, depuis le Mercantour jusqu’aumassif du Jura, dont une quinzaine enSavoie : dans les massifs de la Vanoise, del’Arvan-Villard, de la Lauzière, des Baugeset dans le Beaufortain. La population dechardon bleu des Diés, à Pralognan-la-Vanoise, est une des plus importantes de

France, avec celle du Fournel, dans les Écrins. C’est une plante qui a une valeur embléma-tique et culturelle très forte. Elle est souventutilisée pour symboliser la flore de montagne.

À Pralognan-la-Vanoise autrefois, la planteétait cueillie à maturité afin d’être vendue.

Menaces

Cette espèce est menacée principalementpar l’abandon de la fauche ou la mise enplace d’un pâturage ou d’une fauche tropprécoces qui empêchent sa croissance correcteet sa reproduction. Des cueillettes abusives (par les promeneursou en vue de sa commercialisation) ont parendroit fait fortement régresser certainespopulations de chardon bleu. À Pralognan-la-Vanoise, l’espèce a régressé au cours des

Répartition du chardon bleu des Alpes dans l’espace-Parc

Page 129: Patrimoine Naturel de Pralognan La Vanoise

dernières décennies ; elle se maintient dansle couloir des Diés, à la faveur d’une gestionconservatoire de l’espèce.

Protection et propositions de gestion

Le chardon bleu des Alpes est protégé enFrance, sa cueillette est strictement interdite.Il fait partie des espèces que l’Unioneuropéenne demande aux pays membres deprotéger ; il est inscrit à l’annexe II de ladirective “Habitats”. Sa présence justifiedonc de désigner des secteurs où il estprésent au titre de cette directive. À Pralognan-la-Vanoise, la populationremarquable de chardon bleu des Diés abénéficié dès 2000 de la mise en placed’une gestion visant à enrayer le déclin del’espèce. Le Parc national de la Vanoise,

chargé d’assurer la mise en œuvre et le suivide cette gestion, a confié la réalisation de cetravail à un agriculteur de la commune, parle biais de contrats de gestion annuels.Plusieurs protocoles de gestion ont ététestés (fauche annuelle, fauche bisannuelle,pâturage, aucune gestion) pour permettred’identifier la plus favorable au chardonbleu. La fauche, quand elle a lieu, est tardive(après la mi-août) et les produits de lafauche sont exportés systématiquement.Le suivi de cette gestion est assuré par lelaboratoire d’écologie alpine del’Université de Grenoble, dans le cadred’un programme de recherche sur lechardon bleu. Les données collectéesannuellement (localisation des individus ausein des placettes d’étude, taille, comptagedes germinations, etc.) doivent permettre àterme, de conclure sur la modalité de gestionla plus favorable au maintien de l’espèce.Il est encore tôt pour conclure, mais la gestionpar la fauche, annuelle ou bisannuelle,semble la plus propice au chardon bleu.

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128 - Regard sur quelques espèces

Le saviez-vous ?

• La reine des Alpes est une espèce qui appartient à l'histoire collective des montagnards,comme en témoigne la fête du chardon bleu dans la vallée des Belleville en Tarentaise.

• Le chardon bleu est une espèce mellifère. Les études qui lui ont été consacrées ontmontré que plus de 60 espèces d'insectes assurent sa pollinisation (abeille, bourdon,guêpe, papillon, etc.).

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Zone test de fauchage du chardon bleu

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Fauchage d’une station de chardon bleu

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Regard sur quelques espèces - 129

Étant donné son biotope et la couleur blanche de la face inférieure de ses feuilles, lapotentille blanc de neige (Potentilla nivea) ne peut être confondue avec aucune autre.

La potentille blanc de neige

fleur à 5 pétales jaunes

tige velue portantjusqu’à 4 fleurs de 1 à 5 cmde diamètre

feuilles basales à 3 lobes dentés, dont :

- la face inférieure blancheest couverte d’un duvet dense

- et la face supérieurepubescente, vert foncé

Potentille blanc de neige

Potentille blanc de neige

Écologie

La potentille blanc de neige pousse dansles pelouses subalpines et alpines, toujoursau voisinage des crêtes ventées. On peut larencontrer aussi bien sur terrains calcairesque siliceux.À Pralognan-la-Vanoise, l’espèce côtoie lespelouses exposées du col de la Vanoise vers2 500 m d’altitude. Elle fleurit au cours desmois de juillet et d’août.

Intérêts biologiques et valeurs d’usage

Espèce arctico-alpine* présente dans lesAlpes européenne qui atteint dans les Alpesfrançaise sa limite de répartition occidentale.En France, l’espèce n’est connue que danstrois départements : les Alpes-de-Haute-Provence, les Hautes-Alpes et la Savoie.Dans ce dernier, les stations de potentilleblanc de neige ne sont localisées que dansle massif de la Vanoise où elles demeurentrares et toujours très localisées.

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130 - Regard sur quelques espèces

Le saviez-vous ?

• La face inférieure des feuilles de la potentille est couverte de poils afin de lutter contre lefroid et la déshydratation.

Menaces

La potentille blanc de neige est une espèceparticulièrement vulnérable du fait, d’unepart du nombre limité et de la petite superfi-cie de ses stations, et d’autre part, le faiblenombre d’individus dans chacune des stationsoù elle est présente.De fait, le surpâturage des troupeauxdomestiques et la surfréquentation touris-tique dans les lieux où les plantes poussentconstituent des menaces à sa survie. ÀPralognan-la-Vanoise, il n’y a pas de menaceréelle, ce qui n’est pas le cas dans les autrescommunes où la plante est connue.

Protection et propositions de gestion

La potentille blanc de neige est une espèceprotégée très rare en France. À ce titre, elleest également inscrite au livre rougenational de la flore menacée.L’amélioration de la connaissance de cetteespèce, apportée par le travail de prospectiondes gardes-moniteurs du Parc national dela Vanoise, souligne l’importance du territoireVanoise pour la survie de la potentilleblanc de neige. La responsabilité de l’éta-blissement public est majeure pour cetteespèce.

La potentille blanc de neige dans son biotope, avec la crépide rhétique

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Regard sur quelques espèces - 131

inflorescence compacte

fleurs blanches peu nombreuses par tige

petites feuilles obtusesà peine arquées, densément imbriquées et groupées en coussinets assez globuleux

Écologie

La saxifrage fausse diapensie est une plantevivace des rochers calcaires. Elle pousseprincipalement à l’étage subalpin et alpin.À Pralognan-la-Vanoise, l’espèce croît dans

de nombreux rochers et falaises calcaires dela commune, de 1 500 à 2 840 m d’altitude :dents de la Portettaz, aiguille de l’Arcelin,aiguille des Corneillets, aiguille du Bochor,Grand et Petit Marchet, rochers desDarbellays, etc. Elle fleurit en juin et juillet.

Il existe environ vingt espèces de saxifrage en Vanoise, dont seize à Pralognan-la-Vanoise.Parmi celles-ci, les trois petites saxifrages blanches des rochers calcaires sont très prochesd’apparence : la saxifrage fausse diapensie (Saxifraga diapensioides), la saxifrage des vaudois(Saxifraga valdensis) et la saxifrage bleuâtre (Saxifraga caesia). Seule la saxifrage des vaudois, laplus rare des trois, n’a pas été revue ces dernières années.

La saxifrage fausse diapensie

inflorescence lâche (ou un peu serrée)

tiges très finesà la base

feuilles obtusesrecourbées

peu de fleurspar tige (2 à 5)

Saxifrage fausse diapensie

Saxifrage bleuâtre

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inflorescence compacte

tiges épaissesà la base

feuilles aplatiesnon dressées,groupées en coussinets denses

nombreuses fleurspar tige (5 à 15)

Saxifrage des Vaudois

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132 - Regard sur quelques espèces

Intérêts biologiques et valeurs d’usage

La saxifrage fausse diapensie est uneespèce rare au niveau mondial. C’est uneendémique* ouest-alpine. En dehors de laFrance, où elle n’est connue que dans quatredépartements : Hautes-Alpes, Alpes-Maritimes, Savoie, et Alpes-de-Haute-Provence, l’espèce est aussi présente enItalie (du Piémont à la Ligurie) et en Suisse(Valais). En Vanoise, la saxifrage fausse diapensieest bien représentée. Elle compte de nom-breuses stations à Pralognan-la-Vanoise.

Menaces

À l’exception d’aménagements susceptiblesde détruire ses stations, il n’y a pas de menacesavérées concernant la survie de l’espèce.

Protection et propositions de gestion

La saxifrage fausse diapensie est uneespèce protégée rare.La préservation de l’espèce passe entreautres par la surveillance de ses stations. Ilfaut veiller également à éviter toute dégra-dation de ses stations.

Le saviez-vous ?

• Le nom saxifrage provient du latin saxum = pierre et frangere = briser et signifie "quibrise les rochers". Les racines de ces plantes profitent en effet de la moindre fissurepour s'ancrer et exploiter la terre végétale qui a pu s'y déposer.

• En Vanoise, plus de cinquante stations de saxifrage fausse diapensie ont déjà étérecensées ; avec Val d'Isère, Pralognan-la-Vanoise compte parmi les stations les plusétendues et comportant de nombreux individus.

Saxifrage fausse diapensie

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Regard sur quelques espèces - 133

deux fleurs odorantes, blanc roséà l’extrémité de la tige, longuementpédicellées et penchées

corolle à cinq lobes arrondis

rameau florifère grêle, dressé,et couvert de poils courts

petites feuilles vert sombre, opposées,presque rondes et légèrement dentéespourvues d’un pétiole court

Écologie

La linnée boréale est une plante vivace desétages montagnard et subalpin. C’est uneplante rampante qui peut atteindre 1 m delong. C’est une plante d’ombre qui affec-tionne les sous-bois moussus des forêts deconifères sur sol moyennement humide. ÀPralognan-la-Vanoise, elle est présente enplusieurs stations localisées au sein de la forêtd’Isertan d’une part, et d’autre part vers laMontagne, entre 1 680 et 2 000 m d’altitude.Sa floraison s’échelonne de juillet à août. Lesfleurs sont pollinisées par les insectes.

Intérêts biologiques et valeurs d’usage

La linnée boréale est une espèce boréo-montagnarde*. Elle est présente dans lapartie septentrionale et subarctique del’Europe, de l’Asie et de l’Amérique duNord. Cette espèce très rare et très localisée adisparu de Haute-Savoie au XIXe siècle à lasuite de travaux forestiers et ne compteplus aujourd’hui en France qu’une dizainede stations réparties dans quatre communesde Vanoise (Pralognan-la-Vanoise, Tignes,Champagny-en-Vanoise et les Allues) et unedes Bauges. Elle atteint en France la limiteoccidentale de son aire de répartition.

La linnée boréale (Linnaea borealis) est un petit sous-arbrisseau rampant de 5 à 15 cm dehauteur, de la famille botanique des caprifoliacées. C’est sans nul doute l’une des plantesà plus forte valeur patrimoniale de Pralognan-la-Vanoise. De par sa taille, sa forme et sabiologie, on ne peut confondre cette plante avec aucune autre, lorsqu’elle est en fleurs.

La linnée boréale

Linnée boréale

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134 - Regard sur quelques espèces

Le saviez-vous ?

• Le nom de la linnée boréale est dédié à l'éminent botaniste suédois Karl von Linné (1707-1778), inventeur de la nomenclature binomiale des espèces, toujours en vigueur aujourd'-hui. Celle-ci est basée sur un nom générique commun à plusieurs espèces (= nom de genre)et un nom spécifique différent pour chaque espèce du groupe (= nom d'espèce).

Répartition de la linnée boréale dans l’espace-Parc

Menaces

La linnée boréale craint essentiellementl’exploitation forestière et l’ouverture deson milieu. Elle peut également être menacéepar les collectionneurs de plantes rares.

Protection et propositions de gestion

La linnée boréale est une espèce très rareen France. À ce titre, elle est inscrite aulivre rouge national de la flore menacée

comme espèce prioritaire et est classéecomme espèce protégée en France. Son habitat étant uniquement constitué deforêts matures, la linnée boréale ne supportepas l’ouverture de son milieu comme entémoigne la disparition des quatre stationshistoriquement connues en Haute-Savoie.Toute exploitation forestière et aménage-ment de pistes à proximité de ses stationssont à bannir. Le zonage et une connais-sance précise de ses populations devraientpermettre une gestion appropriée desdernières pessières où elle se maintient.

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Regard sur quelques espèces - 135

inflorescence formée de capitulesdisposés en épi lâche(les inférieurs écartés de la tige)

fleurs jaunes, poilues à l’extrémité

feuilles toutes pétiolées

inflorescence formée de capitules disposés en épi serré, compact

fleurs jaunes non velues

feuilles sans pétiole

Écologie

Les génépis vrai et jaune sont des plantesvivaces à souche gazonnante. Elles occupentle même type de milieu : éboulis, moraineset rochers depuis 2 400 jusqu’à 3 000 m

d’altitude. Leurs racines ne sont pas trèsprofondes. Lors d’une cueillette, la plantese déterre facilement, ce qui est très préju-diciable à sa pérennité. Ces plantes fleurissentà Pralognan-la-Vanoise de la fin juillet à lami-août, vers le col de la Vanoise par exemple.

Parmi les trois espèces de génépis présentes en Vanoise : génépi des glaciers (Artemisiaglacialis), génépi vrai (Artemisia genipi) et génépi jaune (Artemisia umbelliformis), ce sontprincipalement les deux dernières qui sont utilisées dans la confection de la liqueur dumême nom. Les génépis sont de petites plantes aromatiques dont les inflorescences, oucapitules, sont formées de nombreuses fleurs minuscules en forme de tube. Seuls lesgénépis jaune et vrai sont connus à Pralognan-le-Vanoise.

Les génépis

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136 - Regard sur quelques espèces

Le saviez-vous ?

• Le génépi vrai ou génépi mâle est utilisé depuis le Moyen Âge dans les Alpes, contreles coups de froid, en infusion. Il faut en consommer avec modération, dans la mesureoù le génépi présente la particularité d’être un tonique cardiaque.

Intérêts biologiques et valeurs d’usage

Les populations de ces génépis sont très loca-lisées mais encore relativement abondantespar endroits. On les rencontre dans toutl’arc alpin. En France, le génépi vrai estégalement présent dans les Pyrénées. Cesplantes sont utilisées pour la fabricationartisanale et industrielle de la liqueur degénépi. Elles sont très recherchées par leshabitants et également par les touristes,pour une consommation personnelle ou àdes fins de commercialisation.

Menaces

Les génépis sont victimes d’une cueilletteparfois excessive et souvent mal réalisée.L’arrachage ne permet pas aux plants de serégénérer et menace donc la pérennité deleurs populations. La surexploitation etl’arrachage compromettent le maintien decette pratique à long terme. À Pralognan-la-Vanoise, la plupart des stations degénépis sont situées en zone centrale duParc, où toute cueillette est interdite.

Protection et propositions de gestion

La cueillette des génépis est réglementée enItalie, en Suisse et dans la plupart desdépartements alpins français. Ce n’est pasle cas en Savoie où sa cueillette reste libre,

hormis dans les espaces protégés (Parcnational de la Vanoise, réserves naturelles,arrêté de biotope du mont Cenis) où elleest interdite. Jadis, la cueillette du génépiavait été limitée dans certaines communesde Vanoise à 40 brins par famille (soit unlitre de liqueur). Cette régulation permettaità chaque famille de produire un litre deliqueur tout en assurant la pérennité de la“ressource”. Pour assurer le maintien deces espèces, il faut limiter la cueillette etaussi apprendre à bien cueillir la plante(dans les secteurs où la cueillette estautorisée) et notamment :- toujours la cueillir avec des ciseaux (ni aucouteau ni à l’ongle) pour ne pas la déterrer,

- ne pas prélever tous les brins d’une touffemais en laisser systématiquementquelques-uns afin d’assurer sa reproduction.

Encourager la production et la commer-cialisation locales de génépis cultivés peutaussi aider au maintien des populationssauvages de ces espèces.

Le génépi vrai dans son biotope

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Regard sur quelques espèces - 137

fleurs regroupées autourde la tige à la base des feuilles supérieures

tige creuse

feuilles côtelées, vert bleuâtre,insérées sur la tige de manièreopposée

fleurs jaunes en étoile

Écologie

La gentiane jaune est une plante vivacetypique des prairies grasses calcicoles etdes pâturages des étages montagnard etsubalpin inférieur. Elle fleurit au cours des

mois de juin, juillet et août.À Pralognan-la-Vanoise, la gentiane jaunepousse abondamment au sein des prairies deChollière, notamment. Son système racinaireest particulièrement bien développé, ce qui luipermet de stocker beaucoup de réserves.

Il existe une quinzaine d’espèces de gentiane en Vanoise. L’une d’elles, la gentiane jaune(Gentiana lutea) constitue un élément du patrimoine historique et culturel de Pralognan-la-Vanoise. En effet, les racines très amères de cette grande gentiane, réputées pour sesnombreuses vertus médicinales, étaient traditionnellement déterrées pour la fabrication del’alcool de gentiane. Facilement reconnaissable à ses grandes fleurs jaunes en étoile, la gentiane jaune est parfoisconfondue, hors période de floraison, avec le vérâtre blanc, une plante très toxique dontla consommation peut être fatale.

La gentiane jaune

feuilles faiblementvelues en dessous,plissées longitudinalement

feuilles disposéesde manière alternesur la tige

fleurs blanc verdâtreen épis

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Gentiane jaune

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Inflorescence de gentiane jaune

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138 - Regard sur quelques espèces

Intérêts biologiques et valeurs d’usage

La gentiane jaune est présente en France,en Suisse, en Italie, en Autriche et enAllemagne. En France, elle est assez communedans les Vosges, le Jura, le Massif central,les Alpes, les Pyrénées et les Cévennes. Sonaire de répartition inclut également laBourgogne et la Champagne où elle est rare.À Pralognan-la-Vanoise, piocher la gentiane(c’est-à-dire extraire la racine afin d’en fairede l’alcool) pour ses vertus pharmaceutiquesest une pratique ancestrale, toujours envigueur actuellement. C’est au hameau dela Croix que se trouve le dernier alambic dela commune. Les racines de gentiane jaune,séchées puis coupées, sont mises à fermenteren tonneau avec de l’eau pendant plus dedeux mois. Le mélange est ensuite bouillidans l’alambic.

Menaces

Du fait de la pratique “généralisée” de lafabrication d’alcool, la gentiane jaune s’étaitlocalement raréfiée en Vanoise. La régressionmarquée de cette pratique, ainsi que l’abandonde la fauche d’altitude lui ont été favorable. Dece fait, la gentiane jaune est aujourd’huiune espèce commune en Savoie.

Protection et propositions de gestion

Localement, la gentiane jaune est trèsabondante. En revanche, elle est protégéedans la région de la Champagne du fait desa rareté.

Le saviez-vous ?

• La gentiane jaune est connue depuis l'Antiquité pour son action tonique sur le systèmedigestif. Aujourd'hui encore, elle conserve par endroit le nom populaire du "lève-toi etmarche", que lui ont donné nos ancêtres en signe de foi, en hommage à ses vertus curatives.

• 100 kg de racines de gentiane jaune sont nécessaires pour la distillation d'un litre d'alcool.Traditionnellement, une bouteille de gentiane ne se vend pas, elle s'offre ou se dégusteentre amis.

Alambic de Pralognan-la-Vanoiseservant à bouillir la racine de la gentiane

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Gentiane jaune(au fond l’aiguille de la Vanoise)

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Regard sur quelques espèces - 139

Le bouquetin des Alpes

Pratiquement exterminé au début du XXe siècle, le bouquetin des Alpes (Capra ibex ibex)a été sauvé in extremis de l’extinction grâce à l’émergence des idées de protection de lanature en Italie d’abord, puis en Suisse et enfin en France. Aujourd’hui, c’est le seul onguléprotégé dans notre pays. De par son pelage et sa morphologie, il se distingue aisément desautres ongulés sauvages tels que le chamois ou le chevreuil.

cornes en V,recourbées vers

l’arrière, pouvantatteindre 1 m

corps puissantet trapu

pelage sombreen hiver (fauve

clair en été)

cornes quasi lisses

base descornes plusgrosse avec des protubérancestrès marquées

Bouquetin des Alpes : mâle adulte

Femelle de bouquetinou étagne

corps moins trapu que le bouquetin

cornes verticales, recourbées vers l’arrièreuniquement à leur extrémité

pelage brun-roux en été

bande brun-noir s’étendant des naseauxaux oreilles en barrant les yeux

Chamois

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Distinction entre les deux sexes

Jeune mâle de bouquetin

Écologie

L’habitat du bouquetin, essentiellementrocheux, varie en fonction des saisons. Leszones fraîches de haute altitude constituent

ses quartiers d’été. En période hivernale, ilfréquente les crêtes déneigées par le ventpuis les versants d’adret. À la fonte des neigesau printemps, les bouquetins descendentpâturer les jeunes pousses puis remontent

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140 - Regard sur quelques espèces

Répartition alpine du bouquetin des Alpes en 1998

progressivement au fur et à mesure del’avancement de la végétation.La période de rut a lieu entre fin novembre etdébut janvier. Elle donne lieu à des comporte-ments très ritualisés entre mâles et femelles.La mise bas (généralement un seul cabri parfemelle) a lieu courant juin dans des viresrocheuses isolées et peu accessibles.

Intérêts biologiques

Une chasse abusive a conduit à l’extermi-nation du bouquetin dans la quasi-totalitéde son aire de répartition, pourtant vasteinitialement. À la création du Parc nationalde la Vanoise en 1963, il ne restait qu’unepopulation relictuelle d’une soixantained’individus seulement sur les communes deTermignon et de Modane. Au début du XXIe siècle, cet ongulé endémiquede l’arc alpin compte environ 50 000 individusdans toute l’Europe, dont à peu près 6 000pour la population française, répartis enSavoie (avec 2 000 bouquetins en Vanoise),Haute-Savoie, Drôme, Isère, Alpes-de-Haute-Provence et Alpes-Maritimes. Malgréces effectifs plus conséquents, la populationfrançaise demeure très morcelée.À Pralognan-la-Vanoise, une opération de ren-forcement des populations a été effectuée en1981, à partir de dix animaux provenant deModane. Mais elle n’a pas permis la fixation

des individus sur le site de réintroduction, carsix animaux ont regagné le site de capture etles autres se sont dispersés. Aujourd’hui, lacommune de Pralognan-la-Vanoise comptedeux populations de bouquetin. Constituée de150 individus (comptage hiver 2005), lapremière est située sur le mont Bochor(probablement constituée à partir d’animauxmigrants depuis les populations deChampagny-Peisey et de Maurienne. Laseconde, localisée sur le secteur des EauxNoires, résulte de la colonisation naturelled’individus de la population originelle deMaurienne (Modane, Termignon). Celle-cicomptait une centaine de bouquetins l’hiver2005 et plus de 250 l’été, en particulier du faitde la migration estivale des mâles.

Menaces

L’interdiction de chasser l’espèce, renforcéeensuite par les réintroductions, a permisd’accroître les effectifs français, mais larecolonisation de certains massifs s’avèrelente pour de multiples raisons : écologie etéthologie propres à l’espèce, braconnage,cloisonnement des massifs, etc. D’autrescauses fragilisent ces populations : la trans-mission de maladies abortives, du fait de lacoexistence des troupeaux sauvages etdomestiques (ovins et caprins), le dérangementlié à la fréquentation humaine qui crée un

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Regard sur quelques espèces - 141

Le saviez-vous ?

• Les sabots des bouquetins sont composés de kératine. Ils sont également munis d’uncoussinet anti-dérapant et souple qui facilite les déplacements sur les dalles rocheuses.

• 50 % des jeunes meurent au cours de leur première année de vie.• Une régulation naturelle des populations de bouquetins intervient en fonction des

capacités du milieu d’accueil : âge de la première mise bas plus précoce (à partir dedeux ans au lieu de trois à quatre ans), fréquence de gémellité plus élevée et taux demortalité plus faible dans les milieux favorables.

Bouquetins des Alpes

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stress physiologique, ainsi que les aménage-ments touristiques sur les sites de mise bas etd’hivernage. Les risques naturels (avalanches,etc.) sont aussi préjudiciables au bouquetin.

Protection et propositions de gestion

Le bouquetin est une espèce strictementprotégée en France. Ce statut de protectionest primordial pour la sauvegarde de l’espèceet pour le maintien de ses effectifs. Lesréintroductions dans les différents massifsalpins français ne lui ont pas encore permis

d’occuper tous ses habitats potentiels. Ellesdoivent être poursuivies afin de garantir lasauvegarde du bouquetin à long terme.D’autre part, ces actions doivent s’accom-pagner de mesures de prévention visant àlimiter les transmissions de maladies entre lesbouquetins et les troupeaux domestiques, parle biais de traitements curatifs systématiquesdes animaux domestiques (l’emploi de ver-mifuges doit être réalisé avec précaution,certaines substances de synthèse pouvants’avérer particulièrement dangereuses pourla faune sauvage). Toutes les perturbationsliées aux activités humaines sont à éviter.

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142 - Regard sur quelques espèces

Écologie

Le tichodrome est un habitant des gorges,des falaises et des parois situées entre 400et 2 500 m d’altitude. Il peut égalementêtre observé sur les murs de vieilles bâtissesen hiver.Il arpente ces milieux escarpés en entrouvrantles ailes par saccades en quête de nourriture.Son long bec fin lui permet d’extraire desanfractuosités, les insectes, araignées, et

autres invertébrés qui composent son menu.Le tichodrome échelette niche principalementdans une fissure ombragée et humide d’uneparoi rocheuse. C’est le mâle qui cherchecet emplacement, alors que la femelle secharge seule de la construction du nid. Laponte (de trois à quatre œufs) a lieu en mai-juin et la couvaison dure 20 jours environ.Les deux adultes nourrissent les jeunespendant trois à quatre semaines jusqu’àleur envol.

Presque invisible lorsqu’il est posé, ailes fermées, du fait de la couleur gris pierre de sonplumage, le tichodrome échelette (Tichodroma muraria) est un oiseau qui arpente lesparois rocheuses. Il est à peine plus grand qu’un moineau. C’est seulement en vol qu’illaisse entrevoir tous ses éclats : rose indien et dragées blanches au bout des ailes.

Le tichodrome échelette

plumage gris sur le dessus

larges ailes arrondies avecde grandes taches rose indienet de gros points blancs

long bec fin et légèrement courbé

bavette, gorge et poitrine noires en étéet blanchâtre en hiver

Tichodrome échelette

Tichodrome échelette

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À Pralognan-la-Vanoise, il niche notammentdans le cirque du Génépy.Le tichodrome est souvent sédentaire, maisparfois, il descend hiverner à plus bassealtitude.

Intérêts biologiques et valeurs d’usage

Sédentaire en France, le tichodromeéchelette occupe une grande partie desmassifs montagneux européens, desPyrénées jusqu’aux Carpates. Il est présentaussi du Caucase jusqu’en Himalaya etAsie centrale. En France, l’effectif estestimé entre 1 000 et 2 000 couplesnicheurs. Les massifs alpins et pyrénéensabritent les populations nicheuses les plus

importantes. Le massif du Jura et le Massifcentral hébergent également quelquescouples. L’étendue des territoires de cet oiseau et ladiscrétion des individus contribuent à larareté des observations. La répartitionfrançaise des couples nicheurs est proba-blement sous-évaluée.En Vanoise, les effectifs du tichodromeéchelette avoisineraient une cinquantainede couples.

Menaces

Les types d’habitats fréquentés par letichodrome, lors de la reproduction etdurant l’hivernage, sont répandus dans lesAlpes. Comme tout oiseau rupicole, il peutêtre dérangé par les pratiques sportives defalaises (escalade, etc.) pendant la périodesensible de son cycle de vie (reproduction).

Protection et propositions de gestion

Le tichodrome échelette est une espèceprotégée en France.Il serait intéressant de répertorier les sitesde nidification du tichodrome écheletteafin de pointer ceux qui sont localisés dansdes parois équipées ou en projetd’équipement. Cela permettrait d’énoncerdes règles d’aménagement compatiblesavec la préservation de cette espèce rare auplan national.

Le saviez-vous ?

• Le tichodrome échelette est le symbole de l'Amicale du personnel du Parc national de laVanoise.

• À Pralognan-la-Vanoise, l'espèce a été observée jusqu'à 3 585 m d'altitude, au sommetde Chasseforêt.

Tichodrome échelette

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144 - Regard sur quelques espèces

Écologie

Oiseau sédentaire en France, le cincleplongeur occupe les cours d’eau rapides,peu profonds à substrat caillouteux. Il se

pose généralement sur de grosses pierresémergeant de l’eau, afin d’inspecter, depuisce promontoire, le fond de la rivière. Ilrecherche sa nourriture, composée princi-palement de larves et de nymphes d’insectes

De la taille du merle noir, le cincle plongeur (Cinclus cinclus), parfois appelé “merled’eau”, se caractérise par sa gorge et sa poitrine (ou plastron) d’un blanc éclatant. Il sedistingue également du mâle de merle à plastron, qui ne porte qu’un croissant blanc surla poitrine et arbore une queue plus longue.La présence du cincle est strictement liée à celle de ruisseaux et torrents, propres et limpides,avec un courant assez fort. Plutôt craintif, l’approche d’une personne provoque immédiate-ment la fuite du cincle.

Le cincle plongeur

queue courte et souvent relevée

gorge et poitrine blanc pur

reste du plumage sombre

longues pattes

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Merle à plastron

Cincle plongeur

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Regard sur quelques espèces - 145

aquatiques (éphémères, trichoptères, etc.),ainsi que quelques crustacés et mollusquesd’eau douce, au fond de l’eau. Au coursd’une immersion d’une dizaine de secondes,le cincle plongeur marche à contre-courantsur le lit du ruisseau, tête baissée, fouillantdu bec parmi les galets. Il niche dans un secteur riche en nourriture, àproximité immédiate de l’eau. Le nid estlogé entre les racines entrelacées des arbresdes berges ou dans une falaise, un blocrocheux émergé, parfois sous un pont, etc.À Pralognan-la-Vanoise, le cincle plongeura déjà niché sous le pont de Ritort et desPrioux.Après une vingtaine de journées passées aunid, les jeunes s’émancipent et gagnent l’eau.

Intérêts biologiques et valeurs d’usage

Présent dans l’ensemble des régions mon-tagneuses du Paléarctique, le cincleplongeur n’est absent que dans les zones de

plaines des façades atlantiques et de la Merdu Nord. En France, il est réparti sur unelarge moitié du pays, au sud-est d’une ligneallant des Ardennes aux Pays basque.Ses effectifs, estimés à quelque 30 000 couplesen France dépassent 10 % de la populationeuropéenne de l’espèce.Il occupe les têtes de bassin des cours d’eaude la plupart des régions accidentéesd’Europe, mais descend aussi jusqu’enplaine, sur le ruisseau de l’Hyère à Cognin,par exemple.

Menaces

Tous les déplacements du cincle plongeursont liés aux cours d’eau. De fait, touteatteinte, en qualité et en quantité, portée àla ressource en eau constitue une menacepour l’espèce : rejets organiques qui appau-vrissent les communautés d’invertébrés,détournement des eaux pour les besoinshydroélectriques qui ne laissent que defaibles débits, etc.

Protection et propositions de gestion

Le cincle plongeur est une espèce protégéepar la loi française.La protection de l’espèce passe par la con-servation des cours d’eau avec des débitsimportants et une qualité physico-chimiqueoptimale.

Le saviez-vous ?

• Le comportement général du cincle plongeur traduit une nervosité très au-dessus de lamoyenne : oiseau toujours en alerte, toujours en mouvement.

Cincle plongeur dans son biotope

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146 - Regard sur quelques espèces

Écologie

Dans les régions d’altitude, la grenouillerousse est réputée ubiquiste : elle vit enmilieu terrestre toute l’année sauf en périodede reproduction où elle fréquente lesmilieux aquatiques (lacs et mares qui seréchauffent plus rapidement au soleil etparfois ruisseaux) ainsi que les tourbièreset abords de marais.

La période d’activité de la grenouillerousse à Pralognan-la-Vanoise s’échelonnede mai à octobre. Durant la journée, c’estla climatologie qui conditionne les phasesd’activité de cette grenouille : au printemps,les nuits froides ne sont pas favorables auxdéplacements. En été, en revanche, lagrenouille rousse est active le soir et tôt lematin. C’est alors qu’elle part en quête denourriture (vers, orthoptères, escargots, etc.).

D’aspect général ramassé, la grenouille rousse (Rana temporaria) fait partie, avec le crapaudcommun, des deux espèces amphibiens sans queue à l’âge adulte (ordre des anoures =grenouilles et crapauds) présents à Pralognan-la-Vanoise.

La grenouille rousse

Grenouille rousse

Grenouille rousse

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peau assez verruqueuse

museau court et arrondi

grand tympan(= 2/3 du diamètre de l’œil)

replis latéraux dorsaux non parallèles,se rapprochant au milieu du dos

face supérieure du corps de couleurvariable, particulièrement tachée de noir

en montagne

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La période de reproduction est assezlongue en altitude et peut durer plusieurssemaines. La migration prénuptiale desadultes reproducteurs est dictée par unecertaine température de l’air ambiant. Lespontes interviennent dès que les lacs etmares sont partiellement dégelés. Ellesprennent l’aspect de masses gélatineusesflottantes, comportant 1 000 à 4 000 oeufs.Les nombreux têtards, de coloration noire, serassemblent dans les parties les plus chaudes,superficielles et ensoleillées des points d’eau.L’hivernage de cet amphibien a lieu sur terreou dans l’eau selon l’altitude où elle se situe.À Pralognan-la-Vanoise, la grenouille roussepeut être observée au lac de chalet Clou.

Intérêts biologiques et valeurs d’usage

La grenouille rousse est une espèce eura-siatique dont l’aire de répartition s’étenddu nord au sud de la Scandinavie au nordde l’Espagne, et d’ouest en est, du Portugal

à l’ouest de la Russie. Elle est assez communeen France, à partir de 600 m d’altitude,sauf dans le centre-ouest où elle est en déclin.C’est l’espèce d’amphibien la plus abondanteet la plus commune en Vanoise. Lesgrenouilles rousses sont parfois pêchéespour la consommation de leurs cuisses, maisce n’est pas le cas à Pralognan-la-Vanoise.

Menaces

À l’échelle départementale, les menacessont surtout liées à la destruction de certainshabitats propices assurant la continuité despopulations, ainsi qu’au braconnage desfrayères pour la consommation de cuissesde grenouilles. En période de migration, lamortalité est parfois très élevée au passagedes axes routiers.Aucune de ces menaces ne semble peseractuellement sur l’espèce à Pralognan.

Protection et propositions de gestion

La grenouille rousse a été protégéequelques années, puis déclassée.Le maintien en bon état de conservation deses biotopes permettront à la grenouillerousse de fréquenter encore longtemps lesmilieux humides et aquatiques dePralognan-la-Vanoise.

Le saviez-vous ?

• L'altitude semble avoir une influence sur la taille des individus de grenouille rousse :à haute altitude, ces grenouilles mesurent de 0,5 à 4,5 cm de plus qu'en plaine.

• En Europe, la grenouille rousse est l'amphibien qui atteint les altitudes les plus hautes.• La présence au cours de l'été de grands têtards (45 mm), dont les pattes postérieures

mesurent jusqu'à 6,5 mm et de têtards beaucoup plus petits (moins de 20 mm) etmoins développés, suggère que les premiers seraient dans leur deuxième année et lesseconds dans leur première année de vie.

Grenouille rousse

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148 - Regard sur quelques espèces

Écologie

Chez cette espèce, l’état larvaire (la chenille)dure environ de la fin août au mois de juindeux ans plus tard : il s’agit de l’uniquephase de croissance de l’individu. Suite à lamétamorphose complète, le papillon adultevole de fin juin à juillet, période pendantlaquelle il se consacre entièrement à lareproduction. Il pond ses œufs en paquets

au revers des feuilles de chèvrefeuille bleu.Les chenilles se nourrissent de cette plantehôte qui pousse à l’étage subalpin dans lesforêts et divers fourrés d’altitude, tels queles boisements clairs d’aulne vert.En Vanoise, ce papillon fréquente lessecteurs très humides situés entre 1 600 et2 000 m d’altitude, qu’il s’agisse de futaies,d’aulnaies vertes ou de zones buissonnantesclaires.

Le damier rouge (Euphydryas intermedia), ou damier du chèvrefeuille, figure parmi lacentaine d’espèces de papillons de jour répertoriées à Pralognan-la-Vanoise. Il existeplusieurs espèces différentes de damier, dont deux d’apparence proche de celle du damierrouge : le damier de l’alchémille et le damier de la succise. Le damier rouge est le plus rarede ces trois papillons.

Le damier rouge

Le damier rouge ou damier du chèvrefeuille

Un damier très différent : le damier de l’alchémille(mâle aux taches blanches caractéristiques)

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dessus d’aspect roux, constitué d’un réseau de taches orangéesséparées par des veines noires

La présence aux ailes postérieuresd’une bande marginale discontinuede taches gris bleuâtre (peu visiblesur cette photo), est caractéristiquede cette espèce de damier

Large bande orange sans pointsnoirs aux bas du dessous des ailes

Femelle est un peu plus grandeet plus claire que le mâle

Autres caractéristiques

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Intérêts biologiques

La répartition européenne du damier duchèvrefeuille se limite à la France, la Suisseet l’Autriche où il est très localisé et rare. Ilest aussi présent en Russie.En France, il n’est connu qu’en Savoie etdans une station de chacun des troisdépartements limitrophes : la Haute-Savoie, l’Isère et les Hautes-Alpes. Il y esttoujours très localisé et peu abondant. En Vanoise, cette espèce est connue dansune vingtaine de stations (soit dans huitcommunes de Tarentaise et trois deMaurienne), dont quatre sur la communede Pralognan-la-Vanoise.

Menaces

Le damier rouge ne souffre, a priori, d’aucunemenace précise, dans la mesure où leszones qu’il affectionne sont souvent inex-ploitées, car humides et difficiles d’accès. Cependant, son milieu de vie peut êtrel’objet de projets d’aménagement tels quela création des pistes de ski, comme cela aété le cas, à Valmeinier en Maurienne, en2001/2002.

Protection et propositions de gestion

Bien que rare en France, cetteespèce ne dispose aujourd’hui d’au-cun statut de protection particulier.Ceci tient au fait qu’elle ne semblepas particulièrement menacée, sice n’est par le réchauffement clima-tique ou de manière limitéejusqu’à présent, par les aménage-ments touristiques de la montagne. La conservation de cette espèce depapillon et de ses milieux passe,dans un premier temps, par lapoursuite de la recherche del’espèce sur la commune dePralognan-la-Vanoise et plusgénéralement à l’échelle de laSavoie, afin de mieux définir sonstatut (effectifs, répartition).

Le saviez-vous ?

• Le damier rouge a été découvert pour la première fois en France à Pralognan-la-Vanoise en 1924-25 par le spécialiste J. Bourgogne. Depuis, l'espèce a été mentionnéedans une vingtaine de localités de Savoie, grâce à l'inventaire coordonné depuis 1985,dans ce département par M. Savourey.

• Les populations françaises du damier rouge appartiennent à une sous-espèce alpine, qui estparfois considérée comme une espèce à part entière, distincte et endémique* des Alpes.

• Vus de dessus, les damiers, nacrés et mélitées présentent tous une ornementation semblablefaite d'un réseau de bandes et de taches noires sur fond orange. C'est l'alternance debandes jaunâtres plus claires qui permet de différencier les espèces entre elles.

Aire de vol du damier rouge en Savoie et au voisinage en 2003(d’après Savourey M., 1994)

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Annexes

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[1] d’après le Dictionnaire des plantes et champignons (Boullard B., 1997)

[2] d’après le Dictionnaire encyclopédique de l’écologie et des sciences de l’environnement(Ramade F., 1993)

[3] d’après Le monde des tourbières et des marais (Manneville et al., 1999)

[4] d’après Les Insectes de France et d’Europe occidentale (Chinery M., 1988)

[5] d’après la Flore forestière française – tome 2 (Rameau et al., 1993)

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Arctico-alpine[1] Se dit d’une plante dont l’aire de répartition, disjointe, concerne tout à la fois lesrégions arctiques ou subarctiques et les parties élevées des montagnes de la zone tempérée.

Association (végétale)[2] Groupement de végétaux aux exigences écologiques proches et constituant des peuplementshomogènes en adéquation avec les conditions géocentriques ambiantes.

Atterrissement[2] Se dit d’un plan d’eau s’asséchant par accumulation de sédiments.

Calcicole[1] Se dit d’un végétal ou d’un champignon qui supporte les substrats calcaires ; c’est-à-direrenfermant en quantité notable du carbonate de calcium ou des sels de calcium et de magnésie.Ces plantes supportent des conditions de sol neutre à alcalin.

Chaîne alimentaire (= pyramide alimentaire)[2] Ensemble des êtres vivants reliés par les relations végétaux/herbivores et proies/prédateurs.Le premier maillon est constitué par les végétaux, le second par les herbivores, le dernierpar les charognards et les détritivores.

Cembraie[5] Formation végétale forestière dominée par le pin cembro.

Collemboles[4] Insectes du sol, dépourvus d’ailes, capables de sauts grâce à un organe spécifique, lafurca.

Lexique

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Écotone[1] Zone de transition entre deux écosystèmes contigus. C’est en général un territoireintéressant à considérer puisque s’y côtoient des organismes appartenant aux deux com-munautés voisines, en sus d’espèces ubiquistes*. Les ourlets forestiers et les lisières sontdes écotones particulièrement riches.

Endémique[1] Caractère d’une espèce qui est propre à une région géographique circonscrite, dontl’aire de répartition est donc strictement limitée.

Étage de végétation[1] Sert à désigner chacun des territoires altitudinaux que l’on définit par la compositionde leur végétation propre. Un étage de végétation correspond à une zone bien définie, géo-graphiquement délimitée, au climat bien caractérisé, au niveau de laquelle le tapis végétala une composition floristique particulière. Les altitudes concernant un étage de végétationvarient d’un versant à l’autre. Elles sont approximativement comprises entre :- 0 et 900 m pour l’étage collinéen, - 900 et 1 600 m pour l’étage montagnard,- 1 600 et 2 200 m pour l’étage subalpin,- 2 200 et 3 000 m pour l’étage alpin,- 3 000 et plus pour l’étage nival.

Fermeture (des milieux)Se dit des milieux ouverts (pelouses, prairies, bas-marais) qui sont envahis par des espèces vivaceshautes (roseaux, buissons, arbuste, etc.), suite à l’interruption de la fauche ou du pâturage.

Habitat (naturel)Au sens de la directive dite “Habitat”, un habitat naturel est un milieu terrestre ou aqua-tique, se distinguant par des conditions climatique, géologique et géographique originaleset par la présence d’un cortège floristique et faunistique spécifique. Dans la pratique, unhabitat peut être caractérisé par une ou plusieurs associations végétales*.

Incrustés (lichens)Lichens en forme de croûtes aplaties, ancrés à la roche par des pseudo racines, les rhizines.Ils peuvent résister à des conditions de luminosité et de sécheresse intenses.

Mégaphorbiaie (ou mégaphorbiée)[1] Formation végétale qui se rencontre surtout dans les ravins humides en moyennemontagne, et que caractérisent des herbes de haute taille.

Ouvert[1] Caractère d’une formation végétale, d’un peuplement, dont les éléments constitutifssont assez distants entre eux pour laisser des espaces libres, permettant entre autre, l’accès dusoleil à la surface du sol.Par opposition à fermé : caractère d’une formation végétale assez dense, ne laissant entreles appareils aériens ou frondaisons de ses constituants aucun espace libre.

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Pessière[5] Formation forestière naturelle ou semi-naturelle dominée par des épicéas.

Primaire (milieu)Désigne un milieu dont l’origine et l’évolution (si elle existe) sont complètementnaturelles. C’est un milieu qui n’a été l’objet d’aucune intervention humaine.

Relique ou relicte glaciaire[3] Espèce réfugiée dans certains biotopes froids (tourbières, etc.) d’Europe moyenneaprès le réchauffement postglaciaire.

Ripisylve[1] Formation boisée, ou simplement buissonnante, des berges des cours d’eau.

Secondaire (milieu)Désigne un milieu retourné à l’état semi naturel après avoir été défriché, sans être labouré,et exploité en herbage. Ensemble des objets ou sujets, sur lesquels un phénomène peut produiredes effets.

Trichoptères[4] Famille d’insectes dont le développement larvaire se déroule en milieu aquatique. Leslarves se protégent dans des fourreaux faits de graviers ou de brindilles (porte-bois, phryganes).

Ubiquiste[1] Qui est capable de coloniser une vaste gamme de stations considérées aussi bien sousl’angle écologique qu’au plan géographique.

Page 157: Patrimoine Naturel de Pralognan La Vanoise

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Bibliographie

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Page 159: Patrimoine Naturel de Pralognan La Vanoise

LEBRETON P. & MARTINOT J-P., 1988.- Oiseaux de Vanoise – Guide de l’ornithologie enmontagne. Parc national de la Vanoise. Éd. Libris, Grenoble, France. 240 p.

LEBRETON P., LEBRUN P., MARTINOT J.-P., MIQUET A. & TOURNIER H., 2000.-Approche écologique de l’avifaune de Vanoise. Travaux scientifiques du Parc national dela Vanoise. Tome XXI. 304 p.

MOREAU Pierre-Arthur, 2002.- À la découverte des champignons de la zone alpine. Bull.mycol. bot. Dauphiné-Savoie,166. p 5-37.

MOREAU Pierre-Arthur, 1997.- Mise à jour du “Catalogue des Agaricales de la zonealpine du Parc national de la Vanoise et des régions limitrophes”. Rapport non publié. 83 p.

OLIVIER L., GALLAND J.-P., MAURIN H. & coll., 1995.- Livre rouge de la flore men-acée de France – Tome I : espèces prioritaires. Col. Patrimoines naturels, volume 24 –Paris, Service du Patrimoine Naturel / IEGB / MNHN, Conservatoire Botanique Nationalde Porquerolles, Ministères de l’Environnement. Paris, France. 486 p + annexes.

PARC NATIONAL DE LA VANOISE, 1998- Atlas du Parc national de la Vanoise. Éd.Atelier 3, Montpellier, France. 64 p.

ROUÉ S. & MARTINOT J.-P., 1997.- Connaître et protéger les chauves-souris en Savoie.Éd. Parc national de la Vanoise. Chambéry, France. 50 p.

RAMADE F., 1993.- Dictionnaire encyclopédique de l’écologie et des sciences del’Environnement. Éd. Ediscience international. Paris, France. 822 p.

RAMEAU J-C., MANSION D. & DUMÉ G., 1989.- Flore forestière française. Guideécologique illustré. Tome 1 Plaines et collines. Institut pour le Développement Forestier /Ministère de l’Agriculture et de la Pêche / Direction de l’Espace Rural et de la Forêt / écoleNationale du Génie Rural, des Eaux et Forêts. Paris, France. 2 421 p.

RAMEAU J-C., MANSION D. & DUMÉ G., 1993.- Flore forestière française. Guideécologique illustré. Tome 2 Montagnes. Institut pour le Développement Forestier /Ministère de l’Agriculture et de la Pêche / Direction de l’Espace Rural et de la Forêt / écoleNationale du Génie Rural, des Eaux et Forêts. Paris, France. 2 421 p.

ROCAMORA G. & YEATMAN-BERTHELOT D., 1999.- Oiseaux menacés et à sur-veiller en France. Listes rouges et recherches de priorités. Populations. Tendances.Menaces. Conservation. Société d’études ornithologiques de France / Ligue pour la pro-tection des oiseaux. Paris, France. pp 426-427.

ROCAMORA G., 1994.- Les Zones Importantes pour la Conservation des Oiseaux enFrance. Ligue pour la Protection des Oiseaux / Birdlife International / Ministère del’Environnement. Éd. de la Ligue pour la Protection des Oiseaux. 339 p.

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158 - Découvrir le patrimoine naturel de Pralognan-la-Vanoise

Page 160: Patrimoine Naturel de Pralognan La Vanoise

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Découvrir le patrimoine naturel de Pralognan-la-Vanoise - 159

SAVOUREY M., 1994.- Excursions en Maurienne (Savoie) et précisions sur la répartitiond’Euphydryas intermedia wolfensbergeri Frey, 1880. Alexanor, 18 (7). pp. 415-422.

SOCIÉTÉ DE PROTECTION DE LA NATURE DES ARDENNES, 1973.- Le cincle : ilnage, plonge et… marche sous l’eau. Le connaissez-vous ?. Éd. Soc. Protec. Nat. desArdennes. La Hulotte n°10, pp. 2-11.

SOCIÉTÉ FRANÇAISE D’ORCHIDOPHILIE, 1998.- Les orchidées de France, Belgiqueet Luxembourg. Collection Parthénope. Éd. Biotope, Paris, France. 416 p.

TOLMAN T. & LEWINGTON R., 1999.- Guide des papillons d’Europe et d’Afrique duNord. Les guides du naturaliste. Éd. Delachaux et Niestlé. Paris, France. 320 p.

WEBER E., 1994.- Sur les traces du bouquetins d’Europe. Éd. Delachaux et Niestlé, Paris,France. 176 p.

YEATMAN-BERTHELOT D. & JARRY G., 1994.- Nouvel atlas des oiseaux nicheurs deFrance 1985-1989. Société Ornithologique de France. Paris, France. 776 p.

Page 161: Patrimoine Naturel de Pralognan La Vanoise

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160 - Découvrir le patrimoine naturel de Pralognan-la-Vanoise

aconit paniculé 1 w

ail victorial + 1 w w

ancolie des Alpes + 2 q w

androsace alpine + 1 w

androsace helvétique + 1 w

androsace pubescente + 1 w

avoine de Seyne 1 w

chardon bleu des Alpes + + 4 w

crépide naine 1 w

crépide rhétique + + 3 w

dauphinelle douteuse + 2 w

dracocéphale d’Autriche + + 3 w

dracocéphale de Ruysch 2 w

drave de Hoppe + 2 w

épipogon sans feuilles + 2 w

éritriche nain 1 w

génépi jaune 1 q w

génépi vrai 1 w q

gentiane croisette 1 w

gentiane utriculeuse + 2 w q

gymnadénie odorante + w

laîche bicolore + 1 q w

laîche de Lachenal + + 2 q w

laîche faux pied d’oiseau + 2 w w w

laîche maritime + + 3 w w

linnée boréale + + 2 w

lis martagon 1 w w

lis orangé 2 w

lycopode des Alpes + w

orchis nain des Alpes + 1 q w

Liste des plantes d’intérêt patrimonial

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Les grands types de milieux de Pralognan-la-Vanoise

Page 162: Patrimoine Naturel de Pralognan La Vanoise

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Découvrir le patrimoine naturel de Pralognan-la-Vanoise - 161

Le livre rouge national de la flore menacée de France est un ouvrage de référence quidresse un bilan des connaissances actuelles sur les espèces rares et menacées de la florefrançaise et identifie clairement les urgences en matière de conservation. Le tome Is’intéresse aux espèces jugées prioritaires.

Légendesw : habitat principal à Pralognan-la-Vanoiseq : autre habitat à Pralognan-la-Vanoise

pédiculaire ascendante 2 w q

pédiculaire d’Allioni 2 w q

pédiculaire du mont Cenis 2 w

potentille blanc de neige + + 2 w

pyrole intermédiaire + 1 w w

pyrole verdâtre + 1 w

rhapontique des Alpes + 1 w

sabot de vénus + 3 w

saule à dents courtes + 1 w

saule glauque + 1 q w

saxifrage fausse diapensie + 3 w

saxifrage fausse mousse + 1 w q

silène de Suède + 1 w

swertie vivace + 2 w

tozzie des Alpes 1 w

violette pennée + + 2 q w q

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Pelo

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Les grands types de milieux de Pralognan-la-Vanoise

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162 - Découvrir le patrimoine naturel de Pralognan-la-Vanoise

Index des noms d’espèces(Noms français par ordre alphabétique)

ALGUES, MOUSSES, LICHENS ET CHAMPIGNONS

Nom français Nom scientifique Nom patois

amanite tue-mouches Amanita muscaria

arrhenia lobée Arrhenia lobata

aulacomnium Aulacomnium sp.

bolet blafard Boletus luridus

bolet élégant Suillus grevillei

brun lichen d’Islande ou lichen des rennes Cetraria islandica

calliergon Calliergon sp.

chlamydomonas des neiges Chlomydomonas des neiges

corniculaire normoerica Cornicularia normoerica

cortinaire chrysomallus Cortinarius chrysomallus

cortinaire de Kühner Cortinarius kuehneri

cratoneuron Cratoneuron sp.

cratoneuron commutatum Cratoneuron commutatum

laccaire des montagnes Laccaria montana

Lecidea jurana Lecidea jurana

mycène de l’aulne Mycena alnetorum

mycène des cirses épineux Hemimycena ochrogaleata

omphaline des ruisseaux Omphalina rivulicola

peltigère aphteuse Peltigera aphthosa

péniophore orangé Peniophora aurantiaca

rhizocarpe géographique Rhizocarpon geographicum

russule de Norvège Russula norvegica

Stropharia merdaria Stropharia merdaria

thamnolia en forme de ver Thamnolia vermicularis

tricholome hémi-soufré Tricholoma hemisulfureum

usnée filipendule Usnea filipendula

xanthorie élégante Xanthoria elegans

Flore

Page 164: Patrimoine Naturel de Pralognan La Vanoise

Découvrir le patrimoine naturel de Pralognan-la-Vanoise - 163

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exesPLANTES SUPÉRIEURES

Nom français Nom scientifique Nom patois

achillée naine Achillea nana

aconit paniculé Aconitum variegatum ssp. paniculatum

aconit tue-loup Aconitum vulparia

adénostyle à feuilles d’alliaire Adenostyles alliariae

ail victoriale Allium victorialis

airelle à petites feuilles Vaccinium uliginosum ssp. microphyllum

airelle rouge Vaccinium vitis-idaea

alchémille à cinq feuilles Alchemilla pentaphylla

ancolie des Alpes Aquilegia alpina

androsace alpine ou a. des Alpes Androsace alpina

androsace helvétique ou a. suisse Androsace helvetica

androsace pubescente Androsace pubescens

arnica des montagnes Arnica montana

arolle ou pin cembro Pinus cembra arrolle

aulne vert ou arcosse Alnus viridis

avoine de Seyne Helictotrichon sedenense

azalée naine ou azalée des Alpes Loiseleuria procumbens

benoîte des ruisseaux Geum rivulare

benoîte rampante Geum reptans

bouleau blanc Betula pendula

brunelle vulgaire Brunella vulgaris

camarine hermaphrodite Empetrum nigrum ssp. hermaphroditum

campanule du mont Cenis Campanula cenisia

centaurée uniflore Centaurea uniflora

chardon bleu des Alpes Eryngium alpinum tsardon blu

colchique Colchicum sp.

crépide naine Crepis pygmaea

crépide rhétique Crepis rhaetica

cumin des prés Carum carvi

dactyle aggloméré Dactylis glomerata

dauphinelle douteuse Delphinium dubium

dompte-venin officinal Vincetoxicum hirundinaria

doradille noire Asplenium trichomanes

doradille rue-des-murailles Asplenium ruta-muraria

dracocéphale d’Autriche Dracocephalum austriacum

dracocéphale de Ruysch Dracocephalum ruyschiana

drave de Hoppe Draba hoppeana

edelweiss ou étoile des neiges Leontopodium alpinum erell de la né

épicéa Picea abies

épilobe de Fleicher Epilobium fleischeri

épipogon sans feuilles Epipogon aphyllum

éritriche nain Eritrichum nanum

Page 165: Patrimoine Naturel de Pralognan La Vanoise

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164 - Découvrir le patrimoine naturel de Pralognan-la-Vanoise

Nom français Nom scientifique Nom patois

fraise des bois Fragaria vesca

framboise Rubus idaeus

génépi (genépi) des glaciers Artemisia glacialis

génépi (genépi) jaune ou g. femelle Artemisia mutellina = A. umbelliformis dzenepi

génépi (genépi) vrai ou g. mâle Artemisia genipi

genévrier nain Juniperus nana

gentiane acaule ou g. de Koch Gentiana acaulis

gentiane croisette Gentiana cruciata

gentiane de Clusius Gentiana clusii

gentiane de Koch ou g. acaule Gentiana acaulis

gentiane des neiges Gentiana nivalis

gentiane jaune Gentiana lutea dzenrenne

gentiane ponctuée Gentiana punctata

gentiane pourpre Gentiana purpurea

gentiane printanière Gentiana verna

gentiane utriculeuse ou g. à calice renflé Gentiana utriculosa

géranium des bois Geranium sylvaticum

grande berce Heracleum spondylium cocouar

gymnadénie odorante Gymnadenia odoratissima

gypsophile rampante Gypsophila repens

hugueninie à feuilles de tanaisie Hugueninia tanacetifolia

knautie blanchâtre Knautia subcanescens

laîche bicolore Carex bicolor

laîche brune Carex nigra

laîche courbée Carex curvula

laîche de Davall Carex davalliana

laîche de Lachenal Carex lachenalii

laîche faux pied-d’oiseau Carex ornithopodioides

laîche fétide Carex foetida

laîche maritime Carex maritima

laîche rouge-noirâtre Carex atrofuscae

laitue des Alpes Cicerbita alpina

linaigrette à feuilles étroites Eriophorum angustifolium

linaigrette de Scheuchzer Eriophorum scheuchzeri

linaire des Alpes Linaria alpina

linnée boréale Linnaea borealis

lis martagon Lilium martagon

lis orangé Lilium croceum

lycopode des Alpes Lycopodium (= Diphasiastrum) alpinum

mélampyre des bois Melampyrum nemorosum

mélèze Larix decidua

myrtille Vaccinium myrtillus empou

nard raide Nardus stricta

Page 166: Patrimoine Naturel de Pralognan La Vanoise

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Découvrir le patrimoine naturel de Pralognan-la-Vanoise - 165

Nom français Nom scientifique Nom patois

orchis nain des Alpes Chamorchis alpinaou chamorchis des Alpes

orpin à feuilles épaisses Sedum dasyphyllum

ortie dioïque Urtica dioica

oxalis petite oseille Oxalis acetosella

panicaut champêtre Eryngium campestre

pâturin des Alpes Poa alpina

pédiculaire à bec en épi Pedicularis rostrato-spicata

pédiculaire ascendante Pedicularis ascendens

pédiculaire du mont Cenis Pedicularis cenisia

pédiculaire feuillée Pedicularis foliosa

pédiculaire rose ou p. d’Allionii Pedicularis rosea

pédiculaire verticillée Pedicularis verticillata

pensée éperonnée ou violette à éperon Viola calcarata

pétasite paradoxal Petasites paradoxus

petite pyrole Pyrola minor

pigamon à feuilles d’ancolie Thalictrum aquilegiifolium

pin à crochets Pinus uncinata

pin cembro ou arolle Pinus cembra arrolle

pissenlit Taraxacum officinale

potentille blanc de neige Potentilla nivea

prénanthe pourpre Prenanthes purpurea

primevère à larges feuilles ou p. visqueuse Primula latifolia

primevère hérissée Primula hirsuta

pyrole à feuilles rondes Pyrola rotundifolia

pyrole à une fleur Moneses uniflora

pyrole intermédiaire Pyrola media

pyrole verdâtre Pyrola chlorantha

raisin d’ours commun ou busserolle Arctostaphylos uva-ursi

renouée bistorte Polygonum bistorta

rhapontique des Alpes Stemmacantha rhapontica

rhododendron ferrugineux Rhododendron ferrugineum

rosier Rosa sp.

rumex des Alpes ou rhubarbe des moines Rumex alpinus lape

sabot de Vénus Cypripedium calceolus

sapin blanc ou s. pectiné Abies alba

saule à dents courtes Salix breviserrata

saule glauque Salix glaucosericea

saule helvétique Salix helvetica

saule herbacé Salix herbacea

saule marsault ou s. des chèvres Salix caprea

saxifrage à deux fleurs Saxifraga biflora

saxifrage à feuilles rondes Saxifraga rotundifolia

saxifrage bleuâtre Saxifraga caesia

Page 167: Patrimoine Naturel de Pralognan La Vanoise

AMPHIBIENS

Nom français Nom scientifique Nom patois

crapaud commun Bufo bufo rnoï

grenouille rousse Rana temporaria

salamandre tachetée Salamandra salamandra

triton alpestre Triturus alpestris

MAMMIFÈRES

Nom français Nom scientifique Nom patois

blaireau européen Meles meles techon

bouquetin des Alpes Capra ibex

campagnol des champs Microtus arvalis

campagnol des neiges Microtus nivalis

cerf élaphe Cervus elaphus

chamois Rupicapra rupicapra tsamoué

chevreuil Capreolus capreolus

écureuil roux Sciurus vulgaris verdzar

Faune vertébrée

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166 - Découvrir le patrimoine naturel de Pralognan-la-Vanoise

Nom français Nom scientifique Nom patois

saxifrage des vaudois Saxifraga valdensis

saxifrage fausse diapensie Saxifraga diapensiodes

saxifrage fausse mousse Saxifraga muscoides

saxifrage faux aïzoon Saxifraga aizoides

seslérie bleuâtre Sesleria caerulescens

silène de Suède Silene suecisa

soldanelle des Alpes Soldanella alpina

swertie vivace Swertia perennis

thym serpolet Thymus serpyllium

tozzie des Alpes Tozzia alpina

trichophore cespiteux ou t. gazonnant Trichophorum cespitosum

trisète jaunâtre Trisetum flavescens

trolle d’Europe Trollius europeus

valériane triséquée Valeriana tripteris

vérâtre blanc ou hellébore blanc Veratrum album

violette à feuilles pennées ou v. pennée Viola pinnata

Page 168: Patrimoine Naturel de Pralognan La Vanoise

fouine Martes foina feina

hermine Mustela erminea morell

lérot Elyomis quercinus

lièvre brun ou l. commun ou l. d’Europe Lepus capensis

lièvre variable Lepus timidus

marmotte alpine ou m. des Alpes Marmotta marmotta

martre des pins Martes martes

musaraigne carrelet Sorex araneus

petit murin Myotis blythi

petit rhinolophe Rhinolophus hipposideros

pipistrelle commune ou p. d’Europe Pipistrellus pipistrellus

renard roux Vulpes vulpes rannar

sanglier Sus scrofa

taupe d’Europe Talpa europaea darbon

OISEAUX

Nom français Nom scientifique Nom patois

accenteur alpin Prunella collaris

accenteur mouchet Prunella modularis

aigle royal Aquila chrysaetos

alouette des champs Alauda arvensis

bec-croisé des sapins Loxia curvirostra

bergeronnette des ruisseaux Motacilla cinerea

bouvreuil pivoine Pyrrhula pyrrhula

caille des blés Coturnix coturnix

chevêchette d’Europe Glaucidium passerinumou chouette chevêchette

chocard à bec jaune Pyrrhocorax graculus tsavie

chouette de Tengmalm ou nyctale de T. Aegolius funereus

chouette hulotte Strix aluco

cincle plongeur Cinclus cinclus

faucon crécerelle Falco subbuteo

faucon pèlerin Falco peregrinus

fauvette des jardins Sylvia borin

fauvette orphée Sylvia hortensis

gélinotte des bois Tetrastes bonasia

gobemouche gris Muscicapa striata

grives Turdus sp.

gypaète barbu Gypaetus barbatus

hirondelle de fenêtre Delichon urbica

hirondelle de rochers Ptyonoprogne rupestris

lagopède alpin ou perdrix des neiges Lagopus mutus

merle à plastron Turdus torquatus

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Découvrir le patrimoine naturel de Pralognan-la-Vanoise - 167

Page 169: Patrimoine Naturel de Pralognan La Vanoise

merle de roche Monticola saxatilis

merle noir Turdus merula

mésange boréale Parus montana

mésange charbonnière Parus major

mésange huppée Parus cristatus

mésange noire Parus ater

moineau domestique Passer domesticus

musaraigne carrelet Sorex araneus

niverolle alpine Montifringilla nivalis

perdrix bartavelle Alectoris graeca

pic épeiche Dendrocopos major

pic noir Dryocopus martius

pinson des arbres Fringilla coelebs

pipit spioncelle Anthus spinoletta

rougequeue noir Phoenicurus ochruros

rousserolle verderolle Acrocephalus palustris

sizerin flammé Carduelis flammea

tarier des prés ou traquet tarier Saxicola rubetra

tétras-lyre ou petit coq de bruyère Tetrao tetrix

tichodrome échelette Tichodroma muraria

traquet motteux Oenanthe oenanthe

POISSONS

Nom français Nom scientifique Nom patois

chabot Cottus gobio

omble chevalier Salvelinus alpinus

omble de fontaine ou saumon de fontaine Salvelinus fontanilis

truite arc-en-ciel Oncorhynchus mykiss

truite fario ou truite de rivière Salmo trutta fario

REPTILES

Nom français Nom scientifique Nom patois

coronelle lisse Coronella austriaca

lézard des murailles Podarcis muralis

lézard vert Lacerta viridis lezar

lézard vivipare Lacerta vivipara

orvet Anguis fragilis

vipère aspic Vipera aspis sarpe

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168 - Découvrir le patrimoine naturel de Pralognan-la-Vanoise

Page 170: Patrimoine Naturel de Pralognan La Vanoise

INSECTES : LÉPIDOPTÈRES

Nom français Nom scientifique Nom patois

azuré de la canneberge Vaccinia optilete

azuré de l’oxytropide Polyommatus eros

azuré des soldanelles Agriades glandon

azuré du serpolet Maculinea arion

belle dame Vanessa cardui

chamoisé des glaciers Oeneis glacialis

cuivré flamboyant Palaeochrysophanus hippothoe

damier de la succise Euphydryas aurinia

damier de l’alchémille Euphydryas cynthia

damier rouge ou damier du chèvrefeuille Euphydryas intermedia

grand apollon Parnassius apollo

grand nacré Argynnis aglaja

machaon Papilio machaon

moiré fauve Erebia mnestra

moiré lancéolé Erebia alberganus

némusien ou ariane Lasiommata maera

petit apollon Parnassius phoebus

petite tortue Aglais urticae

protée ou azuré des mouillères Maculinea alcon

semi appolon Parnassius mnemosyne

solitaire Colias palaeno

vulcain Vanessa atalanta

INSECTES : ODONATES

Nom français Nom scientifique Nom patois

æschne des joncs Aeschna juncea

INSECTES : ORTHOPTÈRES

Nom français Nom scientifique Nom patois

criquet des pâtures Chorthippus parallelus sottere

grande sauterelle verte Tettigonia viridissima

œdipode rouge Oedipoda germanica

œdipode turquoise Oedipoda caerulescens

Faune invertébrée

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Découvrir le patrimoine naturel de Pralognan-la-Vanoise - 169

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Ce document a été rédigé par :Virginie Bourgoin - Conservatoire du patrimoine naturel de la Savoie

Avec l’aide d’un groupe de travail :Marie-Thérèse Blosser, Louis Eyvrard, Thierry Lombard, Véronique Maitre, Thierry Thomas, Bernard Vion, Claude Vion -Commune de Pralognan-la-Vanoise • Daniel Gérardin - Office national des Forêts • Alain Déteix, Benjamin Plumecocq, CélineRutten, Clotilde Sagot - Parc national de la Vanoise.

Comité de lecture :Danièle Granger-Cuq - Parc national de la Vanoise • Jean-Pierre Feuvrier - Conservatoire du patrimoine naturel de la Savoie.

Nous remercions toutes les autres personnes et structures ayant participé de près ou de loin à ce travail :Jérôme Caba, Thierry Delahaye, Patrick Folliet, Irène Girard, Jean-Pierre Martinot, Stéphane Morel, Véronique Plaige - Parcnational de la Vanoise • Bruno Bletton - Chambre d’Agriculture de la Savoie • Manuel Bouron, Emmanuelle Saunier, Jean-PierreFeuvrier - Conservatoire du patrimoine naturel de la Savoie • Michel Savourey - Entomologiste • Maurice Durand - SociétéMycologique et Botanique de la Région Chambérienne • Cyrille Deliry - GRPLS • Philippe Gaudry - Centre Régional de laPropriété Forestière de Savoie.

Sans oublier toutes les personnes qui ont contribué à la réalisation des observations de la faune et la flore de Pralognan-la-Vanoise :Nicolas Bayard, Philippe Benoît, Joël Blanchemain, Michel Bouche, Marie-Geneviève Bourgeois, Daniel Briotet, ChristopheChamonal, Jeannette Chavoutier, Marc Corail, Robert Cote, Thierry Delahaye, Hélène Durand, Louis Eyvrard, Pierre Gensac,Daniel Gérardin, Christophe Gotti, Danièle Bonnevie, Ludovic Imberdis, Pascal Jarige, Laurence Jullian, Pascal Langer, SandrineLemmet, Claude Lepape, Maurice Mollard, Karine Moussiegt, Philippe Pellicier, Benjamin Plumecocq, Joseph Ratel, CélineRutten, Clotilde Sagot, Gérard Sarrazin, Michel Savourey, secteur de Sainte Foy, secteur de Val d’Isère, Agnès Vivat, Claude Vion,Lise Wlérick.

Financement :Conseil Général de la Savoie • Parc national de la Vanoise • Région Rhône-Alpes.

Réalisation des cartes :Jérôme Caba, Julien Lefèvre, Stéphane Morel, Service SIG du Parc national de la Vanoise.Source IGN : BD Carto - 2002 et BD Alti - 2002.

Maquette : Pages intérieures : Patrick Folliet - Parc national de la Vanoise • Virginie Bourgoin, Emmanuelle Saunier - Conservatoire du patrimoinenaturel de la Savoie.Couverture : Vizo Studio - Grenoble (Isère)

Mise en page intérieure : Tribu - Saint-Baldoph (Savoie) - Tél. : 04 79 68 97 60

Photos de couverture :- Première de couverture : PNV - Alexandre Garnier- Quatrième de couverture :

Impression :Couleurs Montagne - Saint-Baldoph (Savoie) – Tél. : 04 79 28 62 50 - Courriel : [email protected]

Imprimé sur papier blanchi sans chloreISBN 2-901617-18-2

Dépôt légal : 4e trimestre 2005

Dracocéphale d’AutrichePNV - Michel Delmas

Grand apollonPNV - Marie-Geneviève

Bourgeois

Grenouille roussePNV - Patrick Folliet

Chardon bleu des AlpesPNV - Christophe Gotti

Bouquetin des AlpesPNV - Maurice Mollard

Saxifrage fausse diapensiePNV - Christophe Gotti

Cincle plongeurPNV - Maurice Mollard

Linnée boréalePNV - Philippe Benoît

Gentiane jaunePNV - Philippe Benoît

Page 173: Patrimoine Naturel de Pralognan La Vanoise

Avec le concours financier de :