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Peintures en solvants Composition, risques toxicologiques, mesures de prévention AIDE-MÉMOIRE TECHNIQUE ED 971

Peintures en solvants

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Page 1: Peintures en solvants

Peintures en solvantsComposition, risques toxicologiques,

mesures de prévention

AIDE-MÉMOIRE TECHNIQUEED 971

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Page 2: Peintures en solvants

L’Institut national de recherche et de sécurité (INRS)

Dans le domaine de la prévention des risquesprofessionnels, l’INRS est un organismescientifique et technique qui travaille, au planinstitutionnel, avec la CNAMTS, les CRAM-CGSS etplus ponctuellement pour les services de l’Étatainsi que pour tout autre organisme s’occupantde prévention des risques professionnels.Il développe un ensemble de savoir-fairepluridisciplinaires qu’il met à la disposition detous ceux qui, en entreprise, sont chargés de laprévention : chef d’entreprise, médecin du travail,CHSCT, salariés. Face à la complexité desproblèmes, l’Institut dispose de compétencesscientifiques, techniques et médicales couvrantune très grande variété de disciplines, toutes auservice de la maîtrise des risques professionnels.

Ainsi, l’INRS élabore et diffuse des documentsintéressant l’hygiène et la sécurité du travail :publications (périodiques ou non), affiches,audiovisuels, site Internet… Les publications de l’INRS sont distribuées par les CRAM.Pour les obtenir, adressez-vous au serviceprévention de la Caisse régionale ou de la Caissegénérale de votre circonscription, dont l’adresseest mentionnée en fin de brochure.

L’INRS est une association sans but lucratif (loi 1901) constituée sous l’égide de la CNAMTS et soumise au contrôle financier de l’État. Gérépar un conseil d’administration constitué à paritéd’un collège représentant les employeurs et d’un collège représentant les salariés,il est présidé alternativement par un représentantde chacun des deux collèges. Son financementest assuré en quasi-totalité par le Fonds nationalde prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles.

Les Caisses régionales d’assurance maladie(CRAM) et Caisses générales de sécuritésociale (CGSS)

Les Caisses régionales d’assurance maladie et les Caisses générales de sécurité socialedisposent, pour participer à la diminution des risques professionnels dans leur région,d’un service prévention composé d’ingénieurs-conseils et de contrôleurs de sécurité.Spécifiquement formés aux disciplines de la prévention des risques professionnels et s’appuyant sur l’expérience quotidienne de l’entreprise, ils sont en mesure de conseiller et, sous certaines conditions, de soutenir les acteurs de l’entreprise (direction, médecin du travail, CHSCT, etc.) dans la mise en œuvre des démarches et outils de prévention les mieuxadaptés à chaque situation.Ils assurent la mise à disposition de tous lesdocuments édités par l’INRS.

Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l’INRS, de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite.

Il en est de même pour la traduction, l’adaptation ou la transformation, l’arrangement ou la reproduction, par un art ou un procédé quelconque (article L. 122-4 du code de la propriété intellectuelle). La violation des droits d’auteur constitue une contrefaçon punie d’un emprisonnement de trois ans et d’une amende de 300 000 euros (article L. 335-2 et suivants du code de la propriété intellectuelle).

© INRS, 2005. Couverture Béatrice-Anne Fournier. Réalisation Atelier F. Causse.• [email protected]

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Page 3: Peintures en solvants

Rodolphe Lebretonet Annabelle Guilleux

pour la mise à jour, INRS.

Document réalisé avec l'aide technique de représentants délégués

par la Fédération des industries despeintures, encres, couleurs, colles et

adhésifs (FIPEC) : Michel Ecuyer,Thierry Portaz

ED 971

Cette brochure présente un inventaire détaillé des principaux constituants

des peintures en solvants (liants, solvants, pigments, charges, additifs…).

Les risques propres à chacun des composants sont ensuite exposés ainsi que

les textes réglementaires correspondants.

En dernier lieu sont présentées les mesures de prévention techniques à

mettre en œuvre lors de la fabrication et de l’application de ces peintures,

l’information à donner à l’utilisateur concernant les dangers de ces produits,

la formation à dispenser au personnel et enfin, la surveillance médicale des

travailleurs.

Peintures en solvantsComposition, risques toxicologiques,mesures de prévention

Annule et remplace la ND 1228 - Mise à jour novembre 2009

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Page 4: Peintures en solvants

Sur l’ensemble des peintures, cellesen solvants sont les plus communeset les plus utilisées. Près de la moi-tié des peintures employées en

milieu industriel fait partie de cette caté-gorie [1], la seconde moitié comprenantles peintures en phase aqueuse et les pein-tures en poudre.

La politique actuelle de réduction desémissions de solvants dans l’atmosphère(1)

défavorise le développement de cette caté-gorie de peinture, au profit notammentdes peintures en poudre (pas de solvant)ou des peintures en phase aqueuse (quan-tité moindre de solvant).

Cependant, elles peuvent, dans certainscas, apporter des qualités au film formé(tendu, performances mécaniques, résis-tance chimique…) qu’on ne peut atteindreavec les autres catégories. Elles sont éga-lement très utilisées pour des applicationsponctuelles (peintres, décorateurs… ) ouspécifiques (calfatage…).

Les peintures en phase solvant sontdonc toujours d’actualité.

I. Définition – Principauxconstituants

Une peinture (ou un vernis) est unepréparation fluide (liquide, pâteuse oupulvérulente) qui peut s’étaler en couchemince sur toutes sortes de matériaux(appelés subjectiles) pour former, aprèsséchage ou réticulation (durcissement),un revêtement mince (film ou feuil), adhé-rant et résistant, jouant un rôle protecteuret/ou décoratif.

Les peintures en phase solvant contien-nent des solvants organiques indispen-sables pour la mise en solution (ou endispersion) des liants qui les constituent.

Comme toutes les peintures, elles sontconstituées des éléments principaux sui-vants :

� un liant (résine/durcisseur),� des solvants,� des pigments,� des charges,� des additifs.

II. Classification des peintures et vernisselon les liants(2)

Les peintures en solvants sont généra-lement caractérisées et classifiées selonle type de résine qui les constitue.

II.1. Résines vinyliques

Cette famille comprend le polyacétatede vinyle, les copolymères de chlorurede vinyle et d’acétate ou de propionate devinyle, les copolymères de propionate devinyle et d’un acrylate, les copolymères dechlorure de vinyle et d’un maléate, lescopolymères de styrène et d’un acrylateou d’un maléate, les copolymères de vinyl-toluène et d’un acrylate…

Ces résines ont tendance à disparaîtredu marché actuel des peintures.

Solvants : cétones (méthyléthylcétone,méthylisobutylcétone) et hydrocar-bures aromatiques (toluène, xylène),esters (acétate d’éthyle), éthers de gly-col(3).

Stabilisants : sels de plomb, d’étainou de baryum, résines époxydiques.

Plastifiants : phtalate de dibutyle, phta-late de diisooctyle, phtalate de tricré-syle.

II.2. Polyacétals vinyliques

Le plus utilisé est le polybutyral viny-lique. On le trouve dans les peintures pri-maires réactives, dites « wash primers »,employées dans l’industrie navale et auto-mobile. Il peut être associé à des résinesformophénoliques.

Solvants : alcools éthylique, isopro-pylique et butylique, toluène, cétones,esters.

Adjuvants réactifs : acide phospho-rique, tétrahydroxychromate de zinc.

II.3. Résines cellulosiques

Elles sont constituées de nitrocellulose,acétate de cellulose, propionate de cellu-lose ou acétobutyrate de cellulose et peuvent être associées à d’autres liantstels que des résines alkydes, aminées, vinyliques, acryliques, maléiques,

abiétophénoliques, des esters de la colophane, des gommes naturelles, despolyuréthannes, des polyesters…

Solvants : cétones, acétates d’éthyleou de butyle, hydrocarbures aroma-tiques, alcools.

Plastifiants : phtalate de butyle, phos-phate de tricrésyle, abiétate deméthyle, polyéther vinylique, huile dericin (éventuellement époxydée),résines oléoglycérophtaliques.

II.4. Huiles siccatives

Ce sont des esters insaturés naturels,formés à partir de la glycérine et d’acidesgras : huiles de lin, d’oïticica, d’aleurites,de ricin déshydratées. Elles sont parfoisépaissies et partiellement polymériséespar cuisson ou soufflage (standolies). Ellespeuvent être modifiées par combinaisonavec un hydrocarbure insaturé (huiles sty-rénées). Ces produits s’oxydent, réticu-lent et durcissent au contact de l’air. Ellesne sont plus guère employées tellesquelles dans les peintures mais combi-nées avec des résines glycérophtaliques(résines oléoglycérophtaliques), desrésines phénoliques (vernis gras)…

Solvants : essence de térébenthine,white-spirit, esters.

Siccatifs : naphténates, octoates, déca-noates, oxycarboxylates, versatates deplomb, cobalt et manganèse, parfoisassociés à un sel de cérium, de cal-cium ou de zirconium. Les composésà base de plomb tendent à disparaîtredu fait de la toxicité de ce métal.

II.5. Résines alkydes

Ce sont des résines obtenues par esté-rification de polyalcools (glycérine, pen-taérythritol) par des diacides (anhydridephtalique, acides isophtalique, téréphta-lique, maléique, fumarique) et modifiéespar des polyacides aliphatiques insaturéstels que l’acide oléique. Ce sont, au senspropre, des polyesters mais ce terme apris un sens plus restreint dans l’indus-trie chimique. Les résines oléoglycé-rophtaliques sont une classe importantedes résines alkydes.

Les résines alkydes peuvent être modi-fiées par des acrylates, du styrène, duvinyltoluène, de la colophane, des stan-dolies (huiles siccatives oxydées et par-tiellement polymérisées).

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(1) Par exemple la directive 2004/42/CE visant à réduireles émissions de COV (composés organiques volatils)dues à l’utilisation de solvants organiques dans lespeintures et vernis.

(2) Liant : partie non volatile de la phase liquide despeintures et vernis.

(3) Certains éthers de glycol reprotoxiques furent, à unmoment, utilisés.

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Page 5: Peintures en solvants

Elles peuvent être associées à de nom-breux liants : paraffines chlorées, résinesaminées (alkyde mélamine), résines abié-tomaléiques, abiétophénoliques, viny-liques, époxydiques, des isocyanates(alkydes-uréthannes), des silicones, ducaoutchouc chloré…

Solvants : cétones, xylène, toluène, ter-pènes, solvant naphta, alcools (alcoolbutylique), white-spirit.

II.6. Résines acryliques

Ces résines sont généralement com-mercialisées sous deux formes.�� Sous forme de polymères (polyacry-lates ou polyméthacrylates de méthyle oud’éthyle) en solution dans un mélangesolvant (esters, cétones, hydrocarbures).Dans ce premier cas, le séchage s’effectuepar évaporation des solvants.

�� Sous forme de monomères jouant lerôle de solvant et constituant ce qu’onappelle des peintures à haut extrait sec(4).Le durcissement s’effectue alors sous l’ac-tion d’un rayonnement ultraviolet et d’unphoto-initiateur.

Par combinaison avec certains réactifs,on peut obtenir des résines acryliquesfluorées, siliconées, des résines acryliquesmélamine ou des résines acryliques uré-thannes (monomère acrylique + polyiso-cyanate).

Solvants : hydrocarbures aromatiques,esters, cétones.

II.7. Résines aminées

Les plus courantes sont obtenues parpolycondensation d’aldéhyde formique(formol) et d’urée ou de mélamine.

Certaines résines durcissent à froid sousl’effet d’un catalyseur acide, d’autres dur-cissent par cuisson au four.

Les résines de mélamine peuvent êtreajoutées aux alkydes, aux polyesters ouaux résines acryliques, pour constituerdes peintures à haut extrait sec.

Solvants : acétate de butyle, toluène,xylène, solvant naphta, alcools buty-lique et isopropylique…

Plastifiants : résines oléoglycéro-phtaliques, esters époxydiques…

Catalyseurs : acide chlorhydrique,

acide phosphorique, acide benzène-sulfonique…

II.8. Résines phénoliques

Ces résines sont obtenues par poly-condensation d’aldéhyde formique et dephénols.

Résines linéaires (novolaques)Elles sont thermoplastiques et sèchentà l’air.

Résines ramifiées (résols et phéno-plastes)Elles sont thermodurcissables et doi-vent subir une cuisson au four. Lesphénoplastes combinés à la colophaneconstituent les résines abiétoformo-phénoliques que l’on trouve dans lesvernis gras. Les phénoplastes, dérivésdu p-butylphénol ou du p-amylphé-nol, combinés à une huile siccativeforment les résines oléophénoliques.Les résines phénoliques sont souventassociées à des alkydes.

Solvants : cétones, alcools.

II.9. Résines époxydiques

Les résines époxydiques sont obtenuessoit par polymérisation catalytiqued'époxydes, soit par réaction d'époxydes,principalement l'épichlorhydrine, avecdes diols, en particulier les bisphénols Aet F.

Les peintures à base de résines époxy-diques sont proposées sous deux formes :la forme bicomposant et la forme mono-composant.

Les préparations présentées en deuxparties à mélanger avant l'emploi, partierésine époxydique et partie durcisseur(polyamine, polyamides, polyisocyanate,acide organique…), durcissent à tem-pérature ambiante. Les préparations pré-sentées en une seule partie sont desrésines époxydiques associées à desrésines aminoplastes, phénoplastes ouacryliques thermodurcissables : elles dur-cissent par cuisson au four.

Autres liants associables : brai dehouille, résines vinyliques, résines acry-liques, bitumes.

Solvants : cétones, esters, éthers deglycol, alcool butylique, toluène,hydrocarbures aromatiques.

Diluants réactifs : éthers glyci-diques.

Autres réactifs (durcisseurs) : éthylènediamine, isophorone diamine, poly-amine aromatique, aliphatique etcyclique.

II.10. Polyesters (autres querésines alkydes)

Les polyesters sont obtenus par poly-estérification de polyols (en général une proportion majoritaire de diols,accompagnée d'alcools de plus haute fonc-tionnalité) par des diacides (ou des anhy-drides) ou par polyestérification d'unhydroxyacide sur lui-même ou encore parpolymérisation par ouverture de cycled'une lactone. Ces polymères possèdenten général des terminaisons hydroxyles,susceptibles de réagir avec de nombreuxautres composés (en particulier les poly-isocyanates dans la formulation de pein-tures en solvant), qui leur sont ajoutésafin de les durcir.

Constituants :

Polyols : glycérol, éthylène glycol, pro-pylène glycol, diéthylène glycol, dipro-pylène glycol, 1,3-butylène glycol,pentanediol, hexanediol, triméthylol-propane, néopentylglycol.

Diacides : acides maléique, phtalique,adipique, sébacique…

Autres constituants courants : anhy-drides phtalique, maléique, succi-nique…, ε-caprolactone.

Solvants : cétones, esters.

Cas particulier des résines de polyesters insaturés :

Les résines de polyesters insaturés sontissues de la polycondensation d'un ou deplusieurs diacide(s) (ou anhydrides) avecun ou plusieurs diol(s), l'un au moins desconstituants contenant une double liai-son éthylénique. Le polyester insaturéainsi obtenu est dilué dans un composéréactif vinylique, acrylique ou allylique :c'est ce mélange qui est désigné par leterme de résine de polyester insaturé.

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(4) Extrait sec : résidu obtenu par réticulation de lapeinture, après perte des matières volatiles. Dans lespeintures à haut extrait sec, le solvant peut égalementêtre un monomère réactif. Lors de la réticulation, ilréagit et est incorporé au film : pas ou peu de volatils.

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Page 6: Peintures en solvants

Le diluant réactif le plus utilisé est le sty-rène ; la résine ainsi formée est principa-lement utilisée dans les applications degel-coats.

Constituants du polyester : comme précédemment.

Solvants : c'est le diluant réactif quijoue le rôle de solvant ; styrène, métha-crylates.

Catalyseurs : peroxydes organiques.

Accélérateurs : naphténate ou octoatede cobalt, diméthylaniline.

Inhibiteurs : hydroquinone et ses dérivés.

II.11. Polyuréthannes

Les polyuréthannes sont formés parréaction entre un polyisocyanate, mono-mérique ou non, et un composé hydroxyléqui peut être un polyéther, un polyester,une résine acrylique ou, plus rarement,l’humidité atmosphérique.

Les polyisocyanates utilisés dans la for-mulation des peintures sont des prépoly-mères moins réactifs que les diisocyanatesclassiquement utilisés (TDI, MDI…).

II.11.1. Polyuréthannes bicomposants

Dans les systèmes commercialisés endeux parties à mélanger juste avant l’em-ploi, on fait réagir un polyalcool conte-nant les pigments, additionnés ou non desolvant, avec un polyisocyanate (durcis-seur). Ils durcissent à l’air.

Solvants : acétates d’éthyle, d’iso-propyle, d’amyle, de butyle, nitro-propane, diacétone-alcool, esters,cétones, hydrocarbures aroma-tiques…

Dans les systèmes sans solvant onemploie un polyisocyanate liquide tel quele diisocyanate de diphénylméthane. Cessystèmes durcissent à l’air.

II.11.2. Polyuréthannes monocomposants

Les systèmes polyuréthannes présen-tés en une seule partie sont de deuxsortes :

� les polyuréthannes à terminaison iso-cyanate, capables de se combiner avec

l’humidité de l’air pour former des poly-uréthannes-polyurés, séchant à l’air ;

� les mélanges d’un polyalcool et d’unpolyisocyanate bloqué, ne réagissant quepar cuisson au four ; le blocage est assuré,par exemple, par un phénol ou un capro-lactame qui sera libéré lors de la cuis-son.

II.11.3. Les alkydes-uréthannes

Les alkydes-uréthannes ont une consti-tution très voisine de celle des alkydes.L’anhydride phtalique a été remplacé entotalité ou en partie par un diisocyanate.Ils durcissent par oxydation à l’air enprésence des siccatifs habituels desalkydes.

II.11.4. Les systèmes hybrides

Il existe aussi des résines acryliques-uréthannes formées à partir d'un poly-isocyanate et d'une résine acryliquehydroxylée, portant des groupes éthylé-niques photopolymérisables. De tellesrésines sont appelées hybrides ou dual-cure, car elles durcissent selon deux méca-nismes, l'un étant la réaction des fonctionsisocyanates avec l'humidité de l'air, l'autrela polymérisation des fonctions éthylé-niques entre elles sous l'action d'un rayon-nement énergétique (UV, en présence dephoto-initiateurs).

II.12. Gommes et résines naturelles

Le damar, le copal, la gomme laque, lacolophane…, mélangés à des huiles sic-catives, sont utilisés depuis longtempspour obtenir des vernis gras.

Solvants : alcool éthylique, cétones,hydrocarbures aromatiques.

II.13. Bitumes, brais, goudrons

On utilise des bitumes naturels (gilso-nite) ; les brais et goudrons proviennentde la houille ou du pétrole. Du fait de leurtoxicité, les brais de houille tendent à dis-paraître.

Ces résines sont essentiellement cou-plées à des résines époxy.

Solvants : solvants aliphatiques et aro-matiques, white-spirit.

Plastifiants : huiles bitumineuses etanthracéniques.

II.14. Résines de coumarone-indène

Elles sont rarement employées seuleset tendent à disparaître. On les associe àdes résines phénoliques et à une huilesiccative ou au caoutchouc chloré.

Solvants : esters, cétones, éthers, hydro-carbures aromatiques.

II.15. Copolymères vinyl-styrène-butadiène

Ces copolymères sont communémentappelés Pliolites(5). Le butadiène est quel-quefois remplacé par un acrylate. Cesrésines sont très utilisées dans les pein-tures pour façades.

Solvants : white-spirit, hydrocarburesaromatiques.

Plastifiants : paraffines chlorées, huilede bois de Chine.

II.16. Caoutchoucs cyclisés (et isomérisés)

Le caoutchouc, trop riche en doublesliaisons pour donner un liant stable, esttraité par des agents chimiques à réactionacide. La résine obtenue est plus liée etconvient mieux à l’obtention de revête-ments.

Plastifiants : huiles siccatives, phtalatede dibutyle, phosphate de tricrésyle…

Solvants : hydrocarbures aliphatiqueset aromatiques.

Siccatifs : naphténates de plomb et decobalt employés en présence d’huilessiccatives (les composés du plombtendent cependant à disparaître).

II.17. Caoutchouc chloré

Il est obtenu par action du chlore sur lecaoutchouc. Les produits à faible teneuren chlore sont moins stables que les caout-choucs fortement chlorés. Sous l’actionde la lumière et de la chaleur, ils libèrentde faibles quantités de chlorure d’hydro-gène.

Ce type de résine nécessite de grandesquantités de solvant et a tendance à ne

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(5) Marque déposée par la société Good Year.

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Page 7: Peintures en solvants

plus être utilisé, notamment du fait de laréglementation sur les COV(6).

Solvants : hydrocarbures aromatiques,esters, cétones.

Plastifiants : paraffines chlorées, phta-lates et phosphates d’alkyle, huile debois de Chine.

Stabilisants : résine époxydique debas poids moléculaire, huile époxy-dée (bloquent la libération de chlore).

II.18. Polyoléfines halogénées

Ce sont des polyéthylènes ou des poly-butadiènes chlorés.

Solvants : hydrocarbures aromatiques.

II.19. Silicones

Les silicones possèdent un squelette desilicium et d’oxygène (siloxanes), ce quileur donne une excellente résistance à lachaleur et aux intempéries, ainsi qu’unegrande flexibilité. Partant de ce motifsiloxane, tous les types de résines ont puêtre modifiés : résines vinyliques, acry-liques, alkydes, époxydiques, polyesters.

Elles sont utilisées notamment pourleur excellente résistance au vieillisse-ment.

Solvants : hydrocarbures aromatiques.

II.20. Liants mixtes organiquesminéraux

Cette famille comprend les titanates etsilicates organiques. Le silicate d’éthyleest employé comme primaire contenantdu zinc (sous forme de pigment).

Solvants : cétones, hydrocarbures aro-matiques, alcools légers.

II.21. Résines fluorées

Ces liants sont rarement employés. Tousles types de résines peuvent être modi-fiés : résines polyesters, époxydiques, viny-liques, polyuréthannes…

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III. Autres constituantsOutre les liants, plusieurs autres élé-

ments entrent dans la composition despeintures et vernis. On retrouve notam-ment les solvants, les pigments, les colo-rants, les charges et les additifs.

Les pigments et les charges constituentles matières pulvérulentes.

III.1. Solvants

Il est possible de regrouper les nom-breux solvants utilisés dans les peinturesen cinq familles distinctes : les hydrocar-bures, les alcools, les éthers de glycol, lesesters et les cétones.

III.1.1. Hydrocarbures

� Les hydrocarbures aromatiques :toluène, xylène… Le benzène en concen-tration supérieure à 0,1 % est interdit dansles mélanges de solvants des peintures àcause de sa toxicité élevée, on en trouveparfois des traces dans des solvants tech-niques (< 0,1 %).

� Les solvants pétroliers : white-spirit, sol-vant naphta, kérosène… Ce sont desmélanges d’hydrocarbures aromatiques,aliphatiques ou naphtèniques.

� L’essence de térébenthine : mélanged’hydrocarbures terpéniques. L’essencede pin est un produit assez proche.

� Les hydrocarbures chlorés : 1,2-dichlo-robenzène, monochlorobenzène.

� Les hydrocarbures nitrés : nitromé-thane, 2-nitropropane…

III.1.2. Alcools

Alcools éthylique, isopropylique, n-buty-lique, isobutylique, éthyl-2-hexylique, iso-décylique, isononylique, benzylique,hexylèneglycol…

III.1.3. Éthers de glycol

Butylglycol, méthyldiglycol, éthyldigly-col, butyldiglycol, acétate de butylglycol,éthers de propylèneglycol…

III.1.4. Esters

Acétate d’éthyle, d’isopropyle, de butyle,d’isobutyle, d’amyle, de butylglycol…

III.1.5. Cétones

Méthyléthylcétone, méthylbutylcétone,méthylisobutylcétone, cyclohexanone, iso-phorone, N-méthylpyrrolidone, diacétone-alcool…

III.2. Matières pulvérulentes

Le taux de matières pulvérulentes (pig-ments, charges) influe sur les propriétésphysico-chimiques de la peinture ou duvernis.

Ce taux influence notamment :� la perméabilité (porosité),� les propriétés mécaniques, � la résistance à la corrosion,� la dureté…

III.2.1. Pigments

Ils confèrent de l’opacité et de la cou-leur à la peinture. Ce sont des solides pul-vérulents, de granulométrie très fine(généralement < 1 μm), minéraux ou orga-niques, insolubles dans le milieu de dis-persion.

Pigments minérauxHabituellement regroupés par couleur,

les pigments minéraux sont classés parimportance d’utilisation décroissante dansle tableau I p. suivante.

Ces pigments sont utilisés pour tous lestypes de peintures.

Pigments organiquesIl existe plusieurs centaines de formules

chimiques différentes pour les pigmentsorganiques (regroupés sous plusieurs mil-liers de marques commerciales).

Certains composés sont cependant plusrégulièrement utilisés :

� les dérivés de phtalocyanine : bleu etvert ;

� les dérivés azoïques (dérivés de ben-zidine, toluidine, dinitraniline), leurs cou-leurs varient du jaune au rouge ;

� les pigments isoindoline ou isoindo-linone, à nuance jaune ;

� les pigments à base de di-keto-pyrro-lopyrrole, à teintes orange, rouge ;

� les dérivés d’anthraquinone, de péry-lène ou de thioindigo : ils peuvent êtrejaunes, orangés, rouges, violets, bleus oumarron ;

� les pigments de quinacridone : vio-let, rouge ;

� les pigments de dioxazine : violet,rouge ;

� le noir de carbone.

Pigments à effetIl existe des pigments à effet, combinai-

son d'éléments minéraux et/ou organiques,permettant de réaliser des peintures par-ticulières, notamment dans l'industrie auto-mobile.

Les composés les plus utilisés en pein-ture se regroupent dans trois catégories : (6) COV : composés organiques volatils.

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Page 8: Peintures en solvants

� les pigments d'aluminium (granulo-métrie 10 à 30 μm, livrés sous forme depâtes) destinés à la réalisation de pein-tures « métallisées » ;

� les micas (granulométrie 10 à 40 μm) :- micas enrobés de couches minérales,

par exemple dioxyde de titane pour lesnacres « interférentielles » ou oxyde de ferpour les tons or, cuivre, bronze et rouges ;

- micas enrobés de couches orga-niques, bleus ou verts de phtalocyanine ;

� les pigments photoluminescents : obte-nus, par exemple, avec l’orthophosphatede strontium ou un halophosphate de cal-cium dopé avec des ions métalliques(étain, antimoine, manganèse).

Pigments fonctionnelsCes pigments apportent au film des

caractéristiques différentes de l’opacité etde la couleur telles que l’anticorrosion, laconductivité… (voir tableau II).

III.2.2. Les charges

Leur rôle est notamment d’abaisser leprix de revient de la peinture. Ellespeuvent également modifier certainescaractéristiques mécaniques, chimiques,électriques ou rhéologiques.

Ce sont des solides pulvérulents, degranulométrie en général supérieure àcelle des pigments (> 1 μm), principale-ment d’origine minérale, de couleurblanche, insolubles dans le milieu de dis-persion et présentant peu de pouvoiropacifiant.

Les principales classes de charges sontréférencées dans le tableau III. Elles peu-vent être utilisées par tous les types depeinture.

III.3. Colorants

À l’inverse des pigments, les colorantssont des composés solubles dans le couplesolvant/résine, et sont donc utilisés dansla formulation des vernis. Le produit finiest translucide et non opaque.

On peut citer entre autres la gommegutte (jaune), le sandragon (rouge) etl’aloes (brun jaune)…

III.4. Additifs et adjuvants

III.4.1. Agents rhéologiques

� bentonite � montmorillonite � huilede ricin hydrogénée � résine de poly-amide � silice pyrogénée…

Leur rôle principal est de favoriser l’ap-plication des peintures en forte épaisseur.Ils permettent également d’assurer la sta-bilité au stockage des peintures liquides.

De plus, ils facilitent la dispersion despigments (l’épaississement qu’ils indui-sent améliore l’efficacité mécanique dela dispersion).

III.4.2. Agents dispersants et agentsmouillants

� lécithine de soja� polyacrylates � silicones…

Les agents dispersants (mouillants) faci-litent la dispersion des charges et des pig-ments.

III.4.3. Agents antibulles

� composés de silicone� polyacrylates…

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NOM FORMULE N° CAS

■ Blanc

Oxyde de titane (TiO2) 13463-67-7

Lithopone (BaSO4, ZnS) 1345-05-7

Oxyde de zinc (ZnO) 1314-13-2

■ Bleu

Bleu outremer (silicate Al et Na polysulfuré) 57455-37-5

Ferrocyanure ferrique (FeNH4Fe(CN)6) 14038-43-8(ou Bleu de Prusse)

Bleu de cobalt (CoO)m(Al2O3)n 1345-16-0

■ Vert

Oxyde de chrome (Cr2O3) 1308-38-9

Oxyde de chrome hydraté (CrO(OH)) 12001-99-9

Vert de chrome (jaune de chrome + ferrocyanure ferrique) /

Vert de cobalt (Co,Ni,Zn)2TiO4 /

■ Jaune

Jaune bismuth/vanadate BiOV 53801-77-7

Jaune titanate chrome/antimoine (Ti,Cr,Sb)O2 68186-90-3

Jaune titanate nickel/antimoine (Ti,Ni,Sb)O2 8007-18-9

Oxyde de fer (FeO(OH)) 51274-00-1

Jaune de zinc (4ZnO, 4CrO3, K2O, 3H2O) /

Jaune de chrome (xPbCrO4 + yPbSO4) 1344-37-2(chromate et sulfate de plomb)

Chromate de plomb PbCrO4 7758-97-6

Jaune de cadmium (CdS + ZnS) /

■ Orangé

Orangé de chrome (xPbCrO4, yPbO) 1344-38-3

Orangé de molybdène Pb(Cr,Mo,S)O4 12656-85-8(rouge de chromate, molybdate et sulfate de plomb)

■ Rouge

Oxyde de fer (αFe2O3) 1309-37-1

Rouge de molybdène Pb(Cr,Mo,S)O4 12656-85-8(rouge de chromate, molybdate et sulfate de plomb)

Rouge de cadmium (CdS, CdSe) 58339-34-7

■ Brun

Oxyde de fer (γFe2O3) /

■ Noir

Oxyde de fer (Fe3O4) 1317-61-9

LES DIFFÉRENTS PIGMENTS MINÉRAUX

TABLEAU I

q / / g

Page 9: Peintures en solvants

Ils ont pour rôle d’éliminer les inclu-sions d’air, aussi bien dans la peintureliquide lors de la fabrication, que dansle film lors de sa formation sur le sup-port.

III.4.4. Agents antipeaux

� méthyléthylcétoxime � butyral-doxime � heptanaldoxime � cyclohexanoxime…

Les agents antipeaux sont ajoutés auxpeintures séchant par oxydation à l’air,afin d’éviter un séchage prématuré de lapeinture en pot.

III.4.5. Agents d’étalement

� dérivés de silicone � huiles de silicone � dérivés fluorés � copolymères acryliques…

Ils facilitent le mouillage du support.

III.4.6. Agents de matité

� silice � cire de polyéthylène� kaolin…

Ils permettent de modifier l’aspect dufilm, en le rendant mat ou satiné.

III.4.7. Plastifiants

Ils appartiennent à plusieurs classes deproduits chimiques :

� hydrocarbures : huile de paraffine,huiles anthracéniques et bitumineuses ;

� hydrocarbures chlorés : paraffineschlorés, polyoléfines chlorées, et plus rare-ment naphtalènes chlorés ;

� éthers : polyéthers vinyliques ;� esters : phosphate de trichloroéthyle,

de triphényle, de tributoxyéthyle ; phta-lates, adipates, citrates, maléates, propio-nates, stéarates, benzoates, ricinoléates,acrylates…

III.4.8. Catalyseurs et siccatifs

Ils ont pour rôle d’accélérer la poly-mérisation (réticulation) et par consé-quent le durcissement de certains liants.

Pour les résines polyuréthannes, on uti-lise du dibutyldilaurate d’étain ou cer-taines amines aromatiques.

Les siccatifs sont des naphténates,octoates de plomb, de cobalt, de manga-nèse ou de calcium parfois associés à unsel de cérium ou de zirconium.

III.4.9. Agents fongicides

� isothiazolinones � composésd'ammonium quaternaire �

tolylfluanide…

Ce sont des produits introduits dans lespeintures comme agent de protection(conservation) du film après application.

III.4.10. Agents divers

� Agents antisalissures (ajoutés aux pein-tures marines) : oxyde de dicuivre, thio-cyanate de cuivre, pyrithione zincique,composés d'ammonium quaternaire, tolyl-fluanide…

� Agents ignifuges : phosphate, pyro-phosphate et carbonate d’ammonium,dicyanamide.

� Agents à effets esthétiques (peaud’orange, martelé, vermiculé) : produitssiliconés…

� Agents antirayures.� Agents anti-UV : protègent le film

contre les effets du rayonnement solaire(dérivés de benzophénone, triazines, sali-cylates…).

� Agents réfléchissants : microbilles deverre, dioxyde de titane.

� Absorbeurs d’humidité : tamis molé-culaires…

7

NOM FORMULE N° CAS

■ Anticorrosion

Oxyde de zinc ZnO 1314-13-2

Phosphate de zinc Zn3(PO4)2 7779-90-0

Minium (tend à disparaître) Pb3O4 1314-41-6

Chromate de zinc ZnCrO4 13530-65-9

Silicochromate basique 11113-70-5de plomb

Métaborate de calcium (Ca,Ba)(BO2)2 13701-59-2 et baryum + 13701-64-9

Trioxyde de diantimoine Sb2O3 1309-64-4

■ Conductivité

Noir de carbone modifié / (1333-86-4)

Fibres de carbone / /

LES DIFFÉRENTS PIGMENTS FONCTIONNELS

TABLEAU II

NOM FORMULE N° CAS

■ Sulfates

Barytine (BaSO4 naturel) 13462-86-4(dénommée à tort baryte)

Blanc fixe (BaSO4, blanc fixe) 7727-43-7

■ Carbonates

Carbonate de calcium (CaCO3) 471-34-1

Dolomie (CaCO3, MgCO3) 50933-69-2

■ Oxydes

Silices (SiO2)

Quartz 14808-60-7

Silice amorphe 7631-86-9

Diatomées 112945-52-5

■ Silicates

Kaolin (Al2O3, 2SiO2, 2H2O) 1332-58-7

Talc (3MgO, 4SiO2, H2O) 14807-96-6

Mica (K2O, 3Al2O3, 6SiO2, 2H2O) 12003-38-2

Silicate de calcium (CaO, SiO2) 1302-78-9

Wollastonite (CaSiO3) 1344-75-2

TABLEAU III

PRINCIPALES CLASSES DE CHARGES

q / / g

Page 10: Peintures en solvants

IV. Formulation –Fabrication

La première opération réalisée lors dela fabrication des peintures consiste enla préparation d’une base concentrée.Dans la cuve du disperseur sont incor-porés : une partie du liant, les pigments,les charges, une fraction des solvants et desadditifs tels que les dispersants et agentsmouillants. La pâte formée doit présen-ter un certain nombre de caractéristiquespour conduire à une dispersion optimale.

Après l’avoir vérifiée, les complémentsprévus à la formulation sont effectués :soldes de résines et solvants, additifs etadjuvants…

Le contrôle de certaines propriétés tellesque la viscosité ou la teinte (…) peutconduire à un ajustement par l’ajout de sol-vants, de bases pigmentaires, de matièrespulvérulentes…

Le produit final peut alors être condi-tionné pour sa commercialisation.

Les tableaux IV et V donnent deuxexemples de formulation.

V. Utilisation

Le marché des peintures peut être diviséen six grands domaines d’application(7).Les peintures en solvants interviennentdans tous ces domaines, à des tauxvariables.

Les peintures bâtimentElles sont destinées à être appliquées

par des professionnels, sur chantier et surdes subjectiles fixes, dans la constructionou la rénovation de bâtiments. Par exten-sion cette rubrique regroupe égalementles peintures pour la serrurerie des bâti-ments (persiennes, garde-corps…) et lesproduits pour le marquage des chaussées.

Les peintures grand publicDéveloppées pour être mises en œuvre

par les consommateurs particuliers, pourleurs besoins propres, ces peintures setrouvent en grande distribution.

Les peintures anticorrosion Elles sont conçues pour être appliquées

par des professionnels, sur des surfacesgénéralement métalliques (fer ou autresmétaux), pour la protection et la décora-

tion des ouvrages à terre de travauxpublics ou de génie civil, ainsi que sur lesossatures de bâtiments ; on les retrouveessentiellement dans des applicationstelles qu’industrie chimique, revêtementde canalisation (pipes), installations agroa-limentaires, ouvrages d’art, installationsmaritimes et fluviales, sols industriels, par-kings, structures métalliques fixes dansles transports…

Les peintures marinesCes peintures s’appliquent sur tous

types de navires et sur les installations off-shore.

Les peintures industrieDestinées à être appliquées en usine, les

industriels les mettent en œuvre pour lafinition des objets manufacturés qu’ilsproduisent. Elles sont présentes princi-palement dans des domaines tels que laconstruction automobile, les produits pouremballages (can coating), le prélaquage dumétal (coil coating), l’industrie générale(aéronautique, ferroviaire, électroména-ger, ameublement…).

Les peintures pour la carrosserie Ces produits sont destinés à la répara-

tion et à l’entretien des carrosseries devéhicules (produits non destinés aux véhi-cules neufs).

VI. RisquesVI.1. Généralités

Le tableau VI décrit la nature et l’im-portance des risques apparaissant lors dela fabrication et de l’utilisation des pein-tures.

Les risques dus aux pigments, charges,liants et additifs sont les mêmes quellesque soient les peintures. Par contre, les

risques dus aux solvants sont en généralélevés (E) dans le cas des peintures enphase solvant.

VI.2. Risques toxicologiques

Les risques toxicologiques des pein-tures en solvants sont liés à deux princi-pales voies d’exposition : le contact cutanéet l’inhalation. Le risque d’ingestion lié àl’absorption de peinture (déposée sur lapeau notamment) est assez faible et peutêtre facilement minimisé par une hygiènecorrecte (ne pas boire, ne pas manger surle lieu de travail, ne pas fumer, se laver lesmains après utilisation…).

L’exposition aux composants des pein-tures est essentiellement une expositionpar voie respiratoire (notamment lors dela fabrication, de l’application par pulvé-risation, du séchage ou des travaux definition tel que le ponçage).

Le contact cutané provient de la mani-pulation et de la mise en œuvre des pro-duits. Un dépôt peut être égalementobservé sur des parties de la peau nonprotégées lors de l’application.

Note

L’étiquetage prend généralement en compte lesrisques toxicologiques dus aux substances dange-reuses. Néanmoins, certaines préparations non éti-quetées peuvent présenter des dangers lors de l’uti-lisation (problème des seuils fixés pour l’étiquetageet de la connaissance des données toxicologiques).Quoi qu’il en soit, il conviendra de toujours préférer leproduit le moins dangereux possible. Dans le cas desproduits cancérogènes, mutagènes ou toxiques pourla reproduction de catégories 1 ou 2, la recherche deproduits de substitution moins dangereux est obliga-toire conformément au Code du travail (art. R. 4412-66).

8

Résine époxydique (type bisphénol A)

� 40 %

Durcisseur polyamidoamine � 20 %

Pigments : Oxyde de titaneOxyde de chrome � 30 %Colorant bleu

Solvants :Xylène � 10 %Alcool n-butylique

TABLEAU IV

TYPE DE FORMULATION UTILISÉE

POUR UNE PEINTURE ÉPOXYDIQUE

DE FINITION BLEUE

Résine glycérophtalique � 15 %

Pigments Oxyde de titane � 12 %Lithopone � 6 %

ChargesCarbonate de calcium � 15 %Kaolin � 6 %

Naphténate de calcium, plomb et cobalt � 4 %

Agent antipeaux � 0,1 %

Bentone � 0,2 %

Lécithine de soja � 0,2 %

SolvantsPétrole lampant � 10 %White-spirit � 32 %

TABLEAU V

TYPE DE FORMULATION UTILISÉE

POUR UNE PEINTURE

OLÉOGLYCÉROPHTALIQUE BLANCHE

(7) Source : FIPEC, 42 avenue Marceau, 75008 PARIS.

q / / g

Page 11: Peintures en solvants

VI.2.1. Liants (résine et durcisseur)

La majorité des liants ne possède pas depropriété toxicologique très sévère.

Cependant, cette famille peut être à l’ori-gine de réactions allergiques : irritation,sensibilisation de la peau, des yeux oudes voies respiratoires.

Concernant les résines à base de poly-uréthannes, les durcisseurs utilisés sontdes pré-polymères d’isocyanates (pré-poly-mères d’IPDI, TDI…). Ce type de substanceest répertorié comme pouvant provoquerdes troubles respiratoires et cutanés. Trèsfréquemment, les isocyanates organiquessont classés en tant que sensibilisants etirritants. Les affections professionnellesprovoquées par les isocyanates organiquessont répertoriées dans le tableau n° 62

des maladies professionnelles du régimegénéral (TMP).

Les résines époxydiques sont susceptiblesde provoquer des dermites eczématiformesqui figurent au tableau n° 51 des maladiesprofessionnelles du régime général. De plus,les résines époxydiques de poids molécu-laire moyen (≤ 700) font l’objet d’une clas-sification et d’un étiquetage harmonisés auniveau européen : irritant, sensibilisant etdangereux pour l'environnement.

Les résines aminées et phénoliques pré-sentent des risques dus à la présence deformol (aldéhyde formique) résiduel. Ceproduit peut causer des dermites et del’asthme. Il est répertorié au sein dutableau n° 43 des maladies profession-nelles du régime général. Il est égalementrépertorié comme cancérogène avéré par

le Centre international de recherche surle cancer (CIRC).

Les préparations contenant des acry-lates (servant de solvants réactifs) ont uneaction irritante, voire allergisante, sur lapeau. Les acrylates et méthacrylates sontrépertoriés au sein du tableau n° 65 desmaladies professionnelles du régime géné-ral : lésions eczématiformes de mécanismeallergique. Le méthacrylate de méthyle(substance irritante et sensibilisante) peutprovoquer des dermites, asthmes, conjonc-tivites ou manifestations respiratoires chro-niques tel que ceux décrits au sein dutableau n° 82 des maladies profession-nelles du régime général. Les résines acry-liques dans lesquelles les acrylates ontdéjà été polymérisés ne présentent pasces dangers.

9

NATURE DES OPÉRATIONS ORIGINE DES RISQUES NATURE DES RISQUES(*) ÉVALUATION DU RISQUE(**)

■ Fabrication

1. Préparation d’une base concentrée : • Poussières de pigments, SP et/ou Pp Epesée et chargement des constituants et de charges(pigments + charges + liants + additifs) • Solvants Tinh, Tcut, I E

• Électricité statique I E

2. Opération de dispersion • Électricité statique I E• Vapeurs de solvants Tinh, I E

3. Transfert (éventuel) en cuve • Vapeurs de solvants Tinh, I E• Électricité statique I E

4. Complément/ajustement liants, additifs, • Poussières de matières SP et/ou Pp Echarges, mise à la teinte, dilution pulvérulentes

• Solvants Tinh, Tcut, I E• Électricité statique I E

5. Conditionnement du produit fabriqué • Solvants Tinh, Tcut, I E• Électricité statique I E

6. Nettoyage du matériel • Solvants Tinh, Tcut, I, Pp E

■ Application

1. Stockage, transport • Élévation de température I M• Fuite (mauvais bouchage, Tcut, I Memballage détérioré• Stockage de fûts à moitié I Mpleins

2. Application par– pulvérisation • Solvants Tinh, Tcut, I E– trempé et électrophorèse Tinh, I E– machines à rouleau ou rideau Tinh, I E– brosse, rouleau Tinh, Tcut, I E

3. Nettoyage du matériel • Solvants Tinh, Tcut, I E

4. Séchage – à l’air • Solvants Tinh, I E– à l’air, subjectile chauffé • Solvants, composants Tinh, Pp, I E

du liant – au four • Solvants, amines, produits Tinh, I E

de dégradation des liants

ÉVALUATION DES RISQUES PRÉSENTÉS PAR LA FABRICATION ET L’UTILISATION DES PEINTURES EN PHASE SOLVANT

TABLEAU VI

(*) SP = surcharge pulmonaire, Pp = pathologie pulmonaire spécifique, Tinh = toxicité par inhalation, Tcut = toxicité cutanée, I = incendie.(**) N = nul, F = faible, M = moyen, E = élevé.

q / / g

Page 12: Peintures en solvants

Les asphaltes, bitumes, brais et gou-drons peuvent provoquer des dermitesaggravées par les radiations solaires (pho-tosensibilisation). Lorsque ce sont desdérivés de la houille, il faut égalementpenser au risque de cancer cutané :tableaux n° 16 et 16 bis des maladies pro-fessionnelles du régime général.

Les peintures contenant du caoutchoucchloré insuffisamment stabilisé libèrentdu chlorure d’hydrogène, gaz irritant pourles voies respiratoires.

De plus, la décomposition thermique dela plupart des résines, lors de travaux desoudage ou de décapage thermique,conduit à la libération de composésgazeux toxiques, différents selon la résined'origine, tels que : monoxyde de carbone,chlorure d’hydrogène, cyanure d’hydro-gène, monomères halogénés…

VI.2.2. Solvants

Tous les solvants dégraissent et dessè-chent la peau, favorisant ainsi l’apparitionde dermatoses. Ces dernières peuventrésulter soit de phénomènes de sensibi-lisation (dermatoses allergiques provo-quées par exemple par l’essence detérébenthine), soit d’irritations.

L’inhalation de vapeurs de solvants pro-voque une action narcotique (somnolence,lassitude), des vertiges et des troublesdigestifs légers (perte d’appétit, nausées)qui cessent dès que les personnes ne sontplus soumises à l’exposition.

Une action sur le sang peut être causéepar les hydrocarbures contenant du ben-zène résiduel.

À plus fortes concentrations, les vapeursde certains solvants spécifiques peuventavoir des effets particuliers :

� alcool méthylique : troubles oculaires ;� alcool n-butylique : irritation des voies

respiratoires ; � méthylglycol : atteinte du système ner-

veux, effets toxiques sur la reproduction ;� éthylglycol : atteintes pulmonaires,

rénales et sanguines, effets toxiques sur lareproduction ;

� 2-nitropropane : maux de tête, ver-tiges, troubles hépatiques et digestifs ;

� toluène : effet reprotoxique suspecté ;� isophorone, dichlorométhane : agents

cancérogènes suspectés…

Le méthylglycol et l’éthylglycol sontdeux composés faisant partie de la familledes éthers de glycol dont la classifica-tion et l’étiquetage font mention depropriétés reprotoxiques. Ils ne sont qua-siment plus utilisés aujourd’hui. Ils ontété substitués dans les formulations,notamment par des éthers de glycol de

la série propylénique considérés commemoins toxiques que ceux de la série éthy-lénique.

L’ensemble des solvants organiquespeut être à l’origine d'affections (syndromeébrieux, dermites, lésions eczématiformes)décrites dans le tableau n° 84 des maladiesprofessionnelles du régime général.

On peut également citer des affectionsreprises dans les tableaux de maladiesprofessionnelles du régime généralen° 4 bis (toluène, xylènes…), n° 9 (dérivéshalogénés d’hydrocarbures aromatiques :chlorobenzène, 1,2-dichlorobenzène…) etn° 12 (dérivés halogénés d’hydrocarburesaliphatiques : dichlorométhane, dichloro-1,2-éthane…).

VI.2.3. Pigments et charges

Le risque (inhalation principalement)est essentiellement présent lors de la fabri-cation ou lors de travaux de finition telsque le ponçage ou le perçage.

Les pigments et charges sont suscep-tibles de provoquer des surcharges pul-monaires (pneumoconioses de surcharge)dont la survenue, liée à l'inhalation despoussières, dépend de leur granulomé-trie (le risque est particulièrement impor-tant si le diamètre aérodynamique médianest inférieur à 10 μm).

D'autres effets généraux peuvent résul-ter de l'absorption de ces composantsdans l’organisme.

Pigments minérauxDe nombreux pigments minéraux sontresponsables de pathologies particulièresdues à la présence de certains élémentsmétalliques.�� Les chromates

Ils induisent parfois des irritations cuta-nées et des muqueuses, des allergies cuta-nées ou respiratoires (asthmes, dyspnéesasthmatiformes). Il faut rappeler que lesdérivés hexavalents du chrome peuventprovoquer des cancers broncho-pulmo-naires qui sont reconnus comme maladiesprofessionnelles dans certaines conditionsd’exposition (fabrication et conditionne-ment de l’acide chromique, des chromateset bichromates alcalins, fabrication du chro-mate de zinc ; TMP 10, 10 bis).

�� Le plomb et les dérivés plombifères Ils sont responsables d’une grave affec-

tion touchant de nombreux organes (foie,reins, système nerveux…), le saturnisme.Sa survenue résulte de l’accumulation pro-gressive de faibles doses de plomb dansl’organisme. Ces composés sont égale-ment toxiques pour la reproduction (déve-loppement et fertilité) ; TMP 1.

�� Les composés du cadmium Ils provoquent également une atteinte

organique, avec des effets aigus ou chro-niques. Les effets concernent les pou-mons, le tube digestif, les reins et les os(effet cancérogène avéré pour l’hommedans la classification du CIRC) ; TMP 61.

�� Les composés du cobalt Principalement sensibilisants pour la

peau et les voies respiratoires (eczéma etasthmes), ils sont par ailleurs classéscomme agents pouvant être cancérogènespour l’homme dans la classification duCIRC ; TMP 65, 70.

Pigments organiques Quelques-uns sont responsables d’irri-

tations et de sensibilisations cutanées etrespiratoires. C’est le cas surtout pour lesdérivés azoïques. De plus certaines aminesaromatiques (dérivés de la benzidine, del’ortho-dianisidine et de l’ortho-toluidinenotamment) peuvent provoquer destumeurs de la vessie ; TMP 15, 15bis, 15ter.

Charges Certaines (silice cristalline, talc, kaolin),

utilisées comme agents de matité ou dethixotropie, peuvent induire des patho-logies spécifiques ; TMP 25. La silice cris-talline peut notamment être à l’origine decancers broncho-pulmonaires reconnusen tant que maladies professionnelles.

VI.2.4. Additifs et adjuvants

Les additifs et adjuvants sont introduitsà de faibles concentrations (généralementmoins de 5 %) au sein des peintures et ver-nis. Les risques toxicologiques qu’ils pré-sentent sont donc réduits sauf danscertains cas particuliers. Lors de la fabri-cation leurs risques sont cependant àprendre en compte et à ne pas négliger.Ainsi, les agents antisalissures sont choi-sis précisément du fait de leur toxicité éle-vée, notamment envers les organismesmarins.

Certains phtalates (phtalate de dibu-tyle, phtalates de bis (2-éthylhexyle)…)sont classés en tant que produits toxiquespour la reproduction de catégorie 2 (pro-priété avérée). Leur utilisation tend à dis-paraître.

Il existe aussi des siccatifs à base deplomb. Or, les composés du plomb sontnotamment reconnus comme toxiquespour la reproduction de catégorie 1(risque avéré chez l’homme).

10

q / / g

Page 13: Peintures en solvants

VI.3. Risques d’inflammation

La forte teneur en produits inflam-mables des peintures en solvants entraîneun risque d’inflammation majeur par rap-port aux peintures en phase aqueuse. Cerisque est présent aussi bien lors de lafabrication que de l’utilisation.

Le classement des peintures vis-à-vis durisque incendie est établi à partir de ladétermination de leur point d’éclair (PE) :

� PE ≤ 21 °C : peintures facilement ouextrêmement inflammables,

� 21 °C < PE ≤ 55 °C : peintures inflam-mables,

� PE > 55 °C : peintures non classéesinflammables mais pouvant être com-bustibles.

Ce risque est d’autant plus importantque le point d’éclair de la peinture ou duvernis est bas. De manière générale, l’uti-lisation de solvants à point d’éclair basimplique une augmentation du risqueincendie.

Or, il existe de nombreuses sources pos-sibles d’inflammations accidentelles :décharge d’électricité statique, proximitéde sources chaudes, étincelles d’appa-reillages électriques…

Le risque d’incendie est particulière-ment à craindre dans les locaux de stoc-kage, lors de la préparation ou de ladilution, et de toute opération pouvantfaire intervenir une quantité non négli-geable de solvant. La pulvérisation de pro-duits inflammables conduit également àun risque majeur d’inflammation.

VII. Prévention

Les textes réglementaires concernantles risques dus aux peintures en solvantssont rassemblés dans le tableau VII.

Les mesures de prévention décrites ci-après permettent de diminuer les risquestoxicologiques et d’inflammation lors dela fabrication et de l’application des pein-tures ou vernis en solvants.

VII.1. Mesures de préventiontechniques

VII.1.1. À la fabrication

Pigments et charges�� Remplacement des toxiques

Les pigments minéraux, dont la toxicitéest liée à la présence de métaux (Cd, Co,Cr, Pb, Se) dans leur formule, peuvent êtreremplacés par des pigments organiquesmoins toxiques (mais généralement toutde même irritants). Ainsi, on peut, parexemple, substituer le vert de chrome pardu vert de phtalocyanine, le jaune dechrome et le rouge de cadmium par desdérivés azoïques (autres que les dérivésde benzidine et d’o-toluidine), les bleusminéraux par du bleu de phtalocyanine.

De même, les dispersions de cire depolyéthylène (agent de matité) ou lesargiles de type bentonite (agent de rhéo-logie) remplacent avantageusement lescharges siliceuses.

La démarche de substitution est obli-gatoire dans le cadre des produits classésCMR (cancérogène, mutagène, repro-toxique avéré) de catégorie 1 et 2 (lorsquecela est techniquement possible). Il fautsignaler toutefois que ces remplacementssont parfois difficiles à réaliser (techni-quement ou économiquement).

�� Diminution de l’empoussièrementDiverses techniques sont utilisables :� transport pneumatique des pigments

et charges ;� ouverture des sacs sous aspiration ;� nettoyage par aspiration ;� ventilation : elle est nécessaire lors de

la pesée et de l’introduction dans le dis-perseur ; elle peut être réalisée, par exemple,par l’utilisation d’anneaux aspirants [2-3-4], disposés sur le récepteur de pesée etsur la trémie de chargement du disperseur.

Ces techniques doivent être utilisées demanière à ce que les travailleurs puissentopérer dans des conditions d’empous-sièrement aussi faibles que possible etrespectant les valeurs limites d’expositionprofessionnelle (VLEP) en vigueur. Il està noter que le respect des VLEP (VLE etVME) au poste de travail doit être vérifiéau minimum une fois par an par un orga-nisme agréé dans le cas des produits CMRde catégorie 1 et 2 (article R. 4412-76 duCode du travail).

Solvants�� Remplacement des toxiques

Pour la formulation des peintures, ilconvient de choisir, lorsque cela est

11

MESURES DE PRÉVENTION RÉGLEMENTATION APPLICABLE

■ Intégration de la sécurité dès la phase de fabrication et de cession des produits

Prévention du risque chimique – principes de classement – Art. R.4411-1 et suivants du Code du travailet d'étiquetage, déclaration des substances – Règlement CE n° 1907/2006 (REACH)et préparations dangereuses – Règlement CE n° 1272/2008 (CLP)

Prévention du risque chimique – information – Art. R.4412-1 et suivants du Code du travailsur les risques présentés par les produits

■ Intégration de la prévention dès la conception des installations

Conception des cabines de projection – Art. R. 4312-3 à R. 4312-18 du Code du travail– À partir du 29 décembre 2009, il convient de prendre en compte les dispositions du décret n° 2008-1156 du 7 novembre 2008 qui modifie ces articles.

■ Interdiction d'exposition

Travaux interdits aux jeunes travailleurs – Art. D. 4153-25 à D. 4153-28 du Code du travail

Travaux interdits aux salariés employés en CDD – Art. D. 4154-1 du Code du travailou aux intérimaires

RÉGLEMENTATION

Réglementation relative à la mise en œuvre de mesures de prévention des risques encourus par les travailleurs affectés à des travaux de fabrication et d'application de peintures

TABLEAU VII

suite page suivante ■ ■ ■

q / / g

Page 14: Peintures en solvants

possible, les solvants les moins toxiqueset/ou les moins volatils.

�� Diminution des risques d’incendie/explosion à la mise en œuvre

La mise à la terre des réservoirs, cana-lisations, disperseurs et cuves de fabrica-tion est indispensable.

Parallèlement, on peut envisager desmesures de prévention complémen-taires :

� le stockage en réservoir sous azote(8),� le transfert sous pression d’azote(8),� la mesure volumétrique permettant

l'alimentation directe des cuves.

�� Ventilation des ateliersLa ventilation des ateliers et le cap-

tage des polluants au poste de travail

doivent répondre aux prescriptionsréglementaires et assurer une concen-tration en vapeurs de solvants, dans l'at-mosphère de l'atelier, la plus bassepossible et, au minimum, inférieure auxvaleurs limites d'exposition profession-nelle en vigueur.

IncendiesCertains solvants utilisés ont un point

d’éclair assez bas. La fabrication des pein-tures en solvants nécessite donc la miseen place de dispositifs de lutte contre l’in-cendie :

� affichage de la conduite à tenir en casd’incendie avec plan d’atelier comportantles issues de secours et la situation desextincteurs,

� exercices périodiques,� réseau d’incendie armé (RIA),� extincteurs, couvertures, matériaux

inertes (pulvérulents, sable…),� détecteurs d’incendie et « sprinklers »

(arrosage asservi au détecteur).

Une ventilation efficace permet de s’as-surer que la concentration en produitsinflammables dans l’atmosphère se situeen dehors des limites d’inflammabilité.En cas d’utilisation de produits inflam-mables ou pulvérulents combustibles, lesinstallations, notamment électriques, doi-vent être adaptées à la zone de risque,conformément aux directives euro-péennes ATEX (atmosphères explosives).

HygièneLa prise de repas est interdite sur le

lieu de travail afin d'éviter les ingestionsaccidentelles. Il est recommandé au per-sonnel de changer fréquemment de com-binaison de travail et d'avoir une bonnehygiène corporelle. Des règles élémen-taires telles que ne pas boire, ne pas man-ger, ne pas fumer sur les lieux de travailet se laver les mains fréquemment… sontà respecter absolument.

Par ailleurs, le chef d’établissement esttenu de mettre des douches à la disposi-tion des salariés (voir tableau VII).

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MESURES DE PRÉVENTION RÉGLEMENTATION APPLICABLE

■ Mesures de protection collective – aménagement des locaux de travail

Aération assainissement des lieux de travail – Art. R.4222-1 à R. 4222-26 du Code du travail

Installations sanitaires – Art. R.4228-8 et R. 4228-9 du Code du travail: installations sanitaires dans les établissements où sont effectués des travaux salissants (installation de douches)– Arrêté du 23/07/47 modifié, fixant les conditions dans lesquelles les chefs d'établissements sont tenus de mettre des douches à la disposition du personnel effectuant des travaux insalubres ou salissants

■ Mesures de prévention du risque chimique

Agents chimiques dangereux : – Art. R. 4412-1 à R. 4412-26 du Code du travailchamp d'application et définition, évaluation des risques, mesures et moyens de prévention, vérification des installations et appareils de protection collective

Contrôle de l'exposition : – Art. R. 4412-27 à R. 4412-32 du Code du travailcontrôle de la valeur limite d'exposition professionnelle, contrôle des valeurs limites biologiques

Mesures en cas d'accident ou d'incendie – Art. R. 4412-33 à R. 4412-37 du Code du travail

Information et formation des travailleurs – Art. R. 4412-38 à R. 4412-39 du Code du travail

Dispositions particulières aux agents chimiques dangereux – Art. R. 4412-59 à R. 4412-93 du Code du travailcancérogènes, mutagènes et toxiques pour la reproduction

Règles particulières à certains agents chimiques dangereux : – Art. R. 4412-149 à R. 4412-164 du Code du travailsilice cristalline, plomb et ses composés, benzène, chrome et ses composés

■ Suivi des travailleurs et surveillance médicale

– Art. R. 4412-40 à R. 4412-58 du Code du travail– Arrêté du 11 juillet 1977, fixant la liste des travaux nécessitant une surveillance médicale spéciale (application des peintures et vernis par pulvérisation)

■ Tableaux de maladies professionnelles

1, 4, 4 bis, 10, 10 bis, 12, 14, 15, 15 bis, 15 ter, 16, 16 bis, 25, 43, 49, 51, 61, 62, 65, 70, 82, 84

RÉGLEMENTATION

Réglementation relative à la mise en œuvre de mesures de prévention des risques encourus par les travailleurs affectés à des travaux de fabrication et d'application de peintures

TABLEAU VII (suite)

(8) Ces mesures sont à proscrire en cas d'utilisation dediluants réactifs, par exemple le styrène ou les acrylates,pour la stabilité desquels la présence d'oxygène estindispensable. Sans oxygène, ces composés peuventpolymériser spontanément et brutalement, cette poly-mérisation s'accompagne généralement d'un fort déga-gement exothermique et peut entraîner des explosions.

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Page 15: Peintures en solvants

VII.1.2. À l’application

La pulvérisation des peintures engendreun brouillard qui présente deux types derisques :

� des risques toxicologiques, variablesselon la nature des constituants (pigments,charges, adjuvants, solvants) ;

� des risques d’inflammation, assez éle-vés du fait de la présence de solvantsinflammables.

Afin de limiter l’exposition des opéra-teurs, plusieurs mesures de préventionpeuvent être envisagées :

� la pulvérisation en cabines ventilées[5-6] ;

� l’éloignement de l’opérateur en utili-sant des robots d’application ;

� la diminution du brouillard par pul-vérisation électrostatique ou pulvérisa-tion sous haute pression sans air ;

� le port de gants adaptés ;� le port, en complément et selon la

concentration dans l'atmosphère de travail,d'un appareil de protection respiratoirefiltrant (filtre A2P2 en général) ou isolant.

Pour l’ensemble des peintures époxy-diques, acryliques et oléoglycérophtaliques,un appareil de protection respiratoire àfiltre de type A2P2 peut convenir en l’ab-sence d’amine, mais le type ABEK2P2 estpréférable. Pour les peintures polyuré-thannes, le port d’appareil de protectionrespiratoire isolant à adduction d’air estrecommandé du fait de la présence d’iso-cyanates particulièrement sensibilisants [5].

En ce qui concerne l’application aupinceau ou au rouleau (peintre, décora-teur, artisan…), le risque principal est l’in-halation des vapeurs de solvants. Uneextraction de ces vapeurs par ventilationdoit permettre de travailler dans des condi-tions convenables. Les risques d’ingestionet de contact cutané peuvent être facile-ment éliminés par des mesures strictesd’hygiène et le port d’équipement de pro-tection adéquats (gants…).

VII.1.3. Nettoyage du matériel

Tous les solvants dégraissent et dessè-chent la peau. De plus, le risque de péné-tration cutanée est parfois important,notamment dans le cas des éthers de gly-col. Il est donc impératif de proscrire lenettoyage manuel des récipients ou desoutils à l’aide de chiffons imbibés de sol-vants. Ces opérations peuvent être réali-sées au trempé (bacs équipés de paniersplongeants et d’installations d’aspiration),ou à l’aide de brosses (ou pinceaux), dansune cabine ouverte ventilée spécifique.

Le port de gants adéquats est évidemmentrecommandé.

Le captage des polluants (vapeurs desolvants notamment) s’impose. Il permetd’avoir une atmosphère de travail conte-nant une concentration en polluants laplus basse possible, respectant au mini-mum les valeurs limites d’exposition pro-fessionnelle (VLEP).

VII.2. Information

VII.2.1. Étiquetage

Il s’agit d’alerter les utilisateurs des dan-gers présentés par certaines substances oupréparations. L’étiquetage [7-8-9] prenden compte les risques d’incendie et lesrisques toxicologiques dus aux sub-stances dangereuses.

Certaines préparations non étiquetéespeuvent néanmoins présenter des dan-gers lors de l’utilisation (problèmes desseuils fixés pour l’étiquetage et de laconnaissance des données toxicologiquesdes substances).

Pour être efficace, l’étiquetage doit êtreconcis : il ne fait état que des risques lesplus grands. Il ne dispense pas de l’in-formation complémentaire donnée parles fiches de données de sécurité et lesfiches techniques des produits.

Les textes réglementaires [7-8-9] concer-nant l’étiquetage des préparations (dontfont partie les peintures) sont rappelésdans le tableau VII.

VII.2.2. Fiche de données de sécurité(FDS)

Elle est délivrée par le fournisseur duproduit et vient en complément de l'éti-quetage [10]. Elle renseigne (de manièrebeaucoup plus complète que l’étiquette)sur les risques de toute nature que présenteune préparation et sur les mesures de pré-vention à respecter lors de son utilisation.

Le Code du travail précise que l'éta-blissement d'une FDS est une obligationpour le fabricant, l'importateur ou le ven-deur d'une substance ou d'une prépara-tion dangereuse (avec des phrases derisques), ou d’une préparation non-clas-sée comme dangereuse mais contenantune substance dangereuse à plus de 1 %(préparation non-gazeuse) ou une sub-stance affectée de valeurs limites d’expo-sition professionnelle (article R. 4411-73du Code du travail). Rédigée en français,la FDS doit être transmise gratuitementau chef d'établissement ou au travailleurindépendant utilisateur, qui doit lui-mêmela communiquer au médecin du travail, et

la mettre à disposition des travailleurs, ducomité d’hygiène, de sécurité et des condi-tions de travail (CHSCT) ou, à défaut, desdélégués du personnel (articles R. 4412-38 et R. 4624-4).

Dans le cas des préparations non-clas-sées mais contenant des substances dan-gereuses en quantité suffisante pourimposer une FDS, ce document sera trans-mis au chef d'établissement ou au tra-vailleur indépendant uniquement sur leurdemande.

Les textes réglementaires précisent également les indications que la fiche dedonnées de sécurité doit comporter ausein de ses 16 rubriques. Le règlement CEn° 1907/2006 (REACH) fixe les modalitésd'élaboration et de transmission des FDSet présente en annexe un guide pour laréalisation de ces fiches.

VII.2.3. Déclaration à l'INRS

Les fabricants, vendeurs ou importa-teurs, sont tenus de déclarer leurs pro-duits chimiques dangereux à l’Institutnational de recherche et de sécurité(INRS) lorsque ceux-ci sont classés trèstoxiques, toxiques ou corrosifs [11] oulorsqu’il s’agit de produits biocides.

Dans les autres cas, c’est sur demandede l’INRS (organisme désigné) que lesfabricants, vendeurs ou importateurs doi-vent fournir des informations complètessur leurs produits chimiques. Les infor-mations confidentielles ainsi recueilliessont utilisées pour la prévention du risquechimique ou pour répondre à toutedemande d'ordre médical destinée au trai-tement des affections induites.

VII.3. Formation du personnel

VII.3.1. À la fabrication

La formation du personnel de fabrica-tion doit porter sur différents points :

� les risques d'incendie - explosion et lesrisques toxicologiques des constituants ;

� les mesures de prévention à respecterpour la manipulation des constituants(éviter l’inhalation et le contact avec lapeau…) ;

� les mesures d’hygiène : le personneldoit respecter l’ensemble des règles d’hy-giène en vigueur dans l’entreprise ;

� le port et l’entretien éventuels des EPI(équipements de protection individuelle).

VII.3.2. À l’application

La formation du personnel utilisant lespeintures en solvants doit traiter desthèmes suivants :

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Page 16: Peintures en solvants

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� les risques spécifiques liés à la pulvé-risation de ces peintures ;

� les mesures de prévention à respecterlors de la préparation, des transvasements,de la pulvérisation, du nettoyage, des opé-rations de maintenance ;

� les mesures de prévention à respecterlors de l’application proprement dite et lefonctionnement du dispositif de protec-tion collective constitué par la cabine d’ap-plication ;

� les mesures d’hygiène : le personneldoit respecter l’ensemble des règles d’hy-giène en vigueur dans l’entreprise ;

� le port et l’entretien éventuels desEPI (équipements de protection indivi-duelle).

VII.4. Surveillance médicale des travailleurs

La manipulation d’agents chimiquesclassés CMR de catégorie 1 et 2 impliquedes règles particulières de prévention durisque chimique (Code du travail, articlesR. 231-56 à R. 231-56-12). En cas de mani-pulation régulière de plomb ou de sescomposés, de cadmium ou de ses com-posés et de chromates (en dehors dessolutions aqueuses diluées), le médecin dutravail dispose d'un temps médical cal-culé sur la base d'une heure par mois pourdix salariés exposés. Cette surveillancemédicale spéciale doit lui permettre deréaliser les examens médicaux mais sur-tout d'effectuer des actions de préventionet de formation.

Le médecin du travail doit par ailleursconstituer, pour chaque travailleur exposé,un dossier individuel comprenant unefiche d’exposition et les résultats des exa-mens médicaux complémentaires prati-qués. Ce dossier doit être conservé dansle dossier de l’employé durant une périodede 50 ans à compter de son départ del’entreprise.

À son départ, l’employeur est égalementtenu de fournir à l’intéressé une attestationd’exposition aux agents CMR, documentqui doit être rempli conjointement avecle médecin du travail.

Les salariés effectuant de façon habituelledes travaux de peinture par pulvérisationsont visés par l'arrêté de surveillance médi-cale spéciale (voir tableau VII). Pour ces tra-vaux, le décret 47-1619 modifié, du 23 août1947, prévoit par ailleurs les mesures pré-ventives techniques et médicales à appli-quer qui comprennent les élémentssuivants :

� certificat d’aptitude avant embauche,� confirmation un mois après l’em-

bauche,� visite tous les six mois,� examen médical pour tout salarié

indisposé par son travail ainsi que pourtout salarié s’étant absenté plus d’unesemaine pour cause de maladie,

� tenue d’un registre médical indiquantles dates de ces différents examens.

Ces préconisations sont applicables auxsalariés affectés à la pulvérisation des pein-tures en phase solvant, en phase aqueusemais aussi en poudre.

CONCLUS I ON

Comme le lecteur a pu le constater, lespeintures en phase solvant sont présentesdans de très nombreux domaines, aussibien industriels que grand public.

La politique actuelle de réduction desémissions de polluants dans l’atmosphèrelimite le développement de cette catégo-rie de peinture, au profit notamment despeintures en poudre (pas de solvant) etdes peintures en phase aqueuse (moinsde solvant).

Cependant, dans certains cas, les pein-tures en phase solvant sont les seulescapables de répondre aux exigences tech-niques des utilisateurs. Elles restent donccomplètement d’actualité et leur usageest toujours omniprésent.

Leur utilisation nécessite de prendre encompte les risques associés à leur miseen œuvre. On retiendra notamment lesrisques d’incendie dus à la présence d’uneforte teneur en solvant et les risque d’in-toxication par inhalation. Par la mise enplace de mesures de prévention adaptées,elles peuvent cependant être utilisées dansdes conditions correctes d’hygiène et desécurité.

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[1] ■ Basf handbook on basics of coating technology.Goldschmidt, Streitberger, 2003.

[2] ■ Guide pratique de ventilation n° 0. Principes géné-raux de ventilation. ED 695, INRS, Paris, 1989.

[3] ■ Guide pratique de ventilation n° 17. Matériauxpulvérulents. ED 767, INRS, Paris, 2003.

[4] ■ Guide pratique de ventilation n°1. L'assainis-sement de l'air des locaux de travail. ED 657, INRS,Paris, 1989.

[5] ■ Guide pratique de ventilation n° 9.1. Cabines d'ap-plication par pulvérisation de produits liquides. ED 839,INRS, Paris, 2008.

[6] ■ Guide pratique de ventilation n° 9.3. Pulvérisationde produits liquides. Objets lourds ou encombrants.ED 906, INRS, Paris, 2003.

[7] ■ Classification, emballage et étiquetage des sub-stances et préparations chimiques dangereuses. Textesréglementaires et commentaires. ED 982, INRS, Paris,2006.

[8] ■ Classification, emballage et étiquetage des sub-stances et préparations chimiques dangereuses. Guidede classification et d'étiquetage. ED 983, INRS, Paris,2006.

[9] ■ Site Internet de l’ex-bureau européen des sub-stances chimiques (http://ecb.jrc.ec.europa.eu) : accèsà des données de classification et d’étiquetage.

[10] ■ La fiche de données de sécurité. ED 954, INRS,Paris, 2005.

[11] ■ Déclaration des produits chimiques. Informa-tions à transmettre à l'INRS. Textes réglementaires.ED 980, INRS, Paris, 2009.

À lire également

■ Peintures en phase aqueuse (peintures à l’eau).Composition, risques toxicologiques, mesures de pré-vention. ED 955, INRS, Paris, 2005.

■ Peintures en poudre. Composition, risques toxicolo-giques, mesures de prévention. ED 956, INRS, Paris,2005.

■ Peintures en phase aqueuse pour l'industrie automo-bile. Formulations et risques à la mise en œuvre.ND 2115, INRS, Paris, 1999.

■ Les appareils de protection respiratoire. Choix et uti-lisation. ED 780, INRS, Paris, 2002.

■ Des gants contre les risques chimiques. Coll. «Fichepratique de sécurité», ED 112, INRS, Paris, 2003.

■ Safe Handling of pigments. ETAD/BCMA/VdMI/EPSOM, European Edition, français, 1995.

■ Les maladies professionnelles. Guide d’accès auxtableaux du régime général et du régime agricole de lasécurité sociale. ED 835, INRS, Paris, 2008.

■ Produits chimiques cancérogènes, mutagènes,toxiques pour la reproduction. Classification réglemen-taire. ED 976, INRS, Paris, 2006.

COMPLÉMENT BIBLI OGRAPHI QUE

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Page 18: Peintures en solvants

ALSACE-MOSELLE(67 Bas-Rhin)14 rue Adolphe-Seyboth CS 1039267010 Strasbourg cedex tél. 03 88 14 33 00fax 03 88 23 54 13prevention.documentation@cram-alsace-moselle.frwww.cram-alsace-moselle.fr

(57 Moselle)3 place du Roi-GeorgeBP 3106257036 Metz cedex 1 tél. 03 87 66 86 22fax 03 87 55 98 65www.cram-alsace-moselle.fr

(68 Haut-Rhin)11 avenue De-Lattre-de-Tassigny BP 7048868018 Colmar cedex tél. 03 88 14 33 02fax 03 89 21 62 21www.cram-alsace-moselle.fr

AQUITAINE(24 Dordogne, 33 Gironde,40 Landes, 47 Lot-et-Garonne,64 Pyrénées-Atlantiques)80 avenue de la Jallère33053 Bordeaux cedex tél. 05 56 11 64 36fax 05 57 57 70 [email protected]

AUVERGNE(03 Allier, 15 Cantal, 43 Haute-Loire,63 Puy-de-Dôme)48-50 boulevard Lafayette63058 Clermont-Ferrand cedex 1tél. 04 73 42 70 76 fax 04 73 42 70 [email protected]

BOURGOGNE et FRANCHE-COMTÉ(21 Côte-d’Or, 25 Doubs, 39 Jura,58 Nièvre, 70 Haute-Saône,71 Saône-et-Loire, 89 Yonne,90 Territoire de Belfort)ZAE Cap-Nord38 rue de Cracovie21044 Dijon cedex tél. 03 80 70 51 32 fax 03 80 70 51 [email protected]

BRETAGNE(22 Côtes-d’Armor, 29 Finistère,35 Ille-et-Vilaine, 56 Morbihan)236 rue de Châteaugiron35030 Rennes cedex tél. 02 99 26 74 63fax 02 99 26 70 [email protected]

CENTRE(18 Cher, 28 Eure-et-Loir, 36 Indre,37 Indre-et-Loire, 41 Loir-et-Cher, 45 Loiret)36 rue Xaintrailles45033 Orléans cedex 1tél. 02 38 81 50 00fax 02 38 79 70 [email protected]

CENTRE-OUEST(16 Charente, 17 Charente-Maritime,19 Corrèze, 23 Creuse, 79 Deux-Sèvres,86 Vienne, 87 Haute-Vienne)4 rue de la Reynie87048 Limoges cedex tél. 05 55 45 39 04fax 05 55 79 00 [email protected] www.cram-centreouest.fr

ÎLE-DE-FRANCE(75 Paris, 77 Seine-et-Marne,78 Yvelines, 91 Essonne,92 Hauts-de-Seine, 93 Seine-Saint-Denis,94 Val-de-Marne, 95 Val-d’Oise)17-19 place de l’Argonne75019 Paristél. 01 40 05 32 64fax 01 40 05 38 [email protected]

LANGUEDOC-ROUSSILLON(11 Aude, 30 Gard, 34 Hérault,48 Lozère, 66 Pyrénées-Orientales)29 cours Gambetta34068 Montpellier cedex 2tél. 04 67 12 95 55fax 04 67 12 95 [email protected]

MIDI-PYRÉNÉES(09 Ariège, 12 Aveyron, 31 Haute-Garonne,32 Gers, 46 Lot, 65 Hautes-Pyrénées,81 Tarn, 82 Tarn-et-Garonne)2 rue Georges-Vivent31065 Toulouse cedex 9tél. 0820 904 231 (0,118 €/min)fax 05 62 14 88 [email protected]

NORD-EST(08 Ardennes, 10 Aube, 51 Marne,52 Haute-Marne, 54 Meurthe-et-Moselle,55 Meuse, 88 Vosges)81 à 85 rue de Metz54073 Nancy cedex tél. 03 83 34 49 02fax 03 83 34 48 [email protected]

NORD-PICARDIE(02 Aisne, 59 Nord, 60 Oise,62 Pas-de-Calais, 80 Somme)11 allée Vauban59662 Villeneuve-d’Ascq cedex tél. 03 20 05 60 28fax 03 20 05 79 [email protected]

NORMANDIE(14 Calvados, 27 Eure, 50 Manche,61 Orne, 76 Seine-Maritime)Avenue du Grand-Cours, 2022 X76028 Rouen cedextél. 02 35 03 58 22fax 02 35 03 58 [email protected]

PAYS DE LA LOIRE(44 Loire-Atlantique, 49 Maine-et-Loire,53 Mayenne, 72 Sarthe, 85 Vendée)2 place de Bretagne44932 Nantes cedex 9tél. 0821 100 110fax 02 51 82 31 [email protected]

RHÔNE-ALPES(01 Ain, 07 Ardèche, 26 Drôme, 38 Isère, 42 Loire,69 Rhône, 73 Savoie, 74 Haute-Savoie)26 rue d’Aubigny69436 Lyon cedex 3tél. 04 72 91 96 96fax 04 72 91 97 [email protected]

SUD-EST(04 Alpes-de-Haute-Provence,05 Hautes-Alpes, 06 Alpes-Maritimes,13 Bouches-du-Rhône, 2A Corse Sud,2B Haute-Corse, 83 Var, 84 Vaucluse)35 rue George13386 Marseille cedex 5tél. 04 91 85 85 36fax 04 91 85 75 [email protected]

Pour commander les films (en prêt), les brochures et les affiches de l’INRS,adressez-vous au service prévention de votre CRAM ou CGSS.

Services prévention des CRAM

GUADELOUPEImmeuble CGRR, Rue Paul-Lacavé, 97110 Pointe-à-Pitretél. 05 90 21 46 00 - fax 05 90 21 46 [email protected]

GUYANEEspace Turenne Radamonthe, route de Raban,BP 7015, 97307 Cayenne cedex tél. 05 94 29 83 04 - fax 05 94 29 83 01

LA RÉUNION4 boulevard Doret, 97704 Saint-Denis Messag cedex 9tél. 02 62 90 47 00 - fax 02 62 90 47 [email protected]

MARTINIQUEQuartier Place-d’Armes, 97210 Le Lamentin cedex 2tél. 05 96 66 51 31 - 05 96 66 51 32 - fax 05 96 51 81 [email protected]

Services prévention des CGSS

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Page 19: Peintures en solvants

Cette brochure présente un inventaire détaillé des principaux constituants des peintures en solvants(liants, solvants, pigments, charges, additifs…).Les risques propres à chacun des composants sontensuite exposés ainsi que les textes réglementairescorrespondants.En dernier lieu sont présentées les mesures de préventiontechniques à mettre en œuvre lors de la fabrication et de l’application de ces peintures, l’information à donner à l’utilisateur concernant les dangers de ces produits,la formation à dispenser au personnel et, enfin,la surveillance médicale des travailleurs.

Institut national de recherche et de sécurité pour la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles30, rue Olivier-Noyer 75680 Paris cedex 14 • Tél. 01 40 44 30 00Fax 01 40 44 30 99 • Internet : www.inrs.fr • e-mail : [email protected]

Édition INRS ED 971

1re édition (2005) • réimpression novembre 2009 • 2 000 ex. • ISBN 978-2-7389-1818-5 • impression groupe Corlet S.A.

COLLECTION DES AIDE-MÉMOIRE TECHNIQUES

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