Upload
others
View
1
Download
0
Embed Size (px)
Citation preview
E C O L E N O R M A L E S U P E R I E U R E
DEPARTEMENT DE FORMATION INITIALE SCIENTIFIQUE
CENTRE D’ETUDE ET DE RECHERCHE
SCIENCES NATURELLES
MEMOIRE EN VUE DE L’OBTENTION DU CERTIFICAT
D’APTITUDE PEDAGOGIQUE DE L’ECOLE NORMALE
(CAPEN)
PERSPECTIVE D’ENSEIGNEMENT/APPRENTISSAGE BASE
SUR L’APS POUR LA LUTTE CONTRE LA
DEFORESTATION PAR LE FEU
(Cas d’Ambohimanga Rova)
Présenté par
RANDRIAMIALISOA Narindra Harintsoa
Date : 19 juin 2013
E C O L E N O R M A L E S U P E R I E U R E
DEPARTEMENT DE FORMATION INITIALE SCIENTIFIQUE
CENTRE D’ETUDE ET DE RECHERCHE
SCIENCES NATURELLES
MEMOIRE EN VUE DE L’OBTENTION DU CERTIFICAT
D’APTITUDE PEDAGOGIQUE DE L’ECOLE NORMALE
(CAPEN)
PERSPECTIVE D’ENSEIGNEMENT/APPRENTISSAGE BASE
SUR L’APS POUR LA LUTTE CONTRE LA
DEFORESTATION PAR LE FEU
(Cas d’Ambohimanga Rova)
Présenté par
RANDRIAMIALISOA Narindra Harintsoa
Date : 19 juin 2013
iv
Dédicace
A ma mère et mes deux sœurs pour leur compréhension, leur soutien sans faille, leurs amours
Vous êtes mes amours et mon avenir
Que Dieu vous bénisse
A nos formateurs et mes collègues qui m’ont beaucoup soutenue dans l’accomplissement de
ce travail
Que vous trouviez ici toute ma tendresse et sympathie
v
LES MEMBRES DU JURY
De Mlle RANDRIAMIALISOA Narindra Harintsoa
PRESIDENT : Monsieur RASOANAIVO René Yves
Maître de conférences de l’Université d’Antananarivo
Directeur Général du Ministère de l’Education Nationale
Enseignant-Chercheur à l’Ecole Normale supérieure
CER/Physiques- Chimie
JUGE : Madame RAZAFINDRABE Voahirana Nirina
Assistante d’enseignement et de recherche
à l’Ecole Normale Supérieure
CER/langues et lettres anglaises
RAPPORTEUR : Madame RASAMIMANANA Hantanirina Rosiane
PHD ès Sciences-Naturelles
Maître de conférences de l’Université d’Antananarivo
Enseignant-Chercheur à l’Ecole Normale Supérieure
Université d’Antananarivo
Spécialiste en Eco-Anthropologie et Didactique
vi
REMERCIEMENTS
A Dieu, pour son Amour, sa Grâce et sa Miséricorde !
Nombreuses personnes ont contribué à la réalisation de ce mémoire, envers qui nous tenons à
exprimer notre profonde reconnaissance.
Plus particulièrement, nous adressons nos vifs remerciements :
-A Monsieur ANDRIANARIMANANA Jean Claude Omer, Directeur de l’Ecole Normale
Supérieure, qui a toujours veillé au bon fonctionnement de l’établissement pour que notre
formation se déroule dans de bonne condition et a bien voulu nous donner l’occasion
d’arriver au terme de notre formation.
-A Monsieur RASOANAIVO René Yves, qui en dépit de ses lourdes responsabilités, nous a fait
le grand honneur de présider le jury de soutenance de ce mémoire.
-A Madame RAZAFINDRABE Voahirana Nirina, .d’avoir accepté de porter un regard
critique sur ce mémoire, en dépit de ses nombreuses obligations.
-A Madame RASAMIMANANA Hantanirina Rosiane, qui a accepté de nous encadrer, de nous
diriger et de nous conseiller durant la réalisation de ce mémoire, sans ses aides et conseils
nous ne serions arrivés au terme de ce travail.
-Au Railway Trust Royaum Uni, qui a bien voulu financier les travaux de terrain de ce
mémoire, qu’ils trouvent ici l’expression de notre gratitude.
-A tous les membres du personnel administratif de l’OSCAR qui nous ont manifesté leur
franche collaboration pour faciliter notre intervention.
vii
-A tous les formateurs à l’Ecole Normale Supérieure ainsi que le personnel administratif, qui
ont porté leur part de briques à la formation de notre promotion.
-Nous ne pouvons oublier Sariaka, Fetra, Diary, Fefy qui nous ont toujours assurée de leur
collaboration fidèle, sans eux ce travail ne serait qu’un rêve.
-Enfin, c’est avec beaucoup d’émotion distinguée que nous remercions notre famille et notre
promotion « KANTO », qui nous ont soutenue de tout cœur pour les cinq années de sacrifice.
-A tous ceux qui, de près ou de loin, ont contribué à la réalisation de ce mémoire.
Toute notre gratitude et profonde reconnaissance !
viii
LISTE DES FIGURES AVEC LEUR NUMERO DE PAGE
Figure 1: Carte de localisation du site Ambohimanga Rova ................................................................. 13
Figure 2: Diagramme ombrothermique du site d'Ambohimanga Rova de 2005 à 2011 ....................... 15
Figure 3: Carte topographique du site Ambohimanga Rova ................................................................ 16
Figure 4: Carte géologique du site d'Ambohimanga Rova ................................................................... 17
Figure 5: Nature du substrat du site Ambohimanga Rova .................................................................... 18
Figure 6: Carte pédologique du site Ambohimanga Rova ................................................................... 18
Figure 7 : Carte de végétation du Site Ambohimanga Rova ................................................................ 20
Figure 8: Forêt primaire originelle ........................................................................................................ 21
Figure 9 : Forêt primaire modifiée ....................................................................................................... 22
Figure 10. Formation graminéenne ...................................................................................................... 22
Figure 11 : Schéma de la méthode par quadrat ..................................................................................... 26
Figure 12. Répartition des pourcentages de réponses obtenues sur l’intérêt pour le Rova ................... 32
Figure 13. Comparaison des pourcentages de réponses obtenues sur les causes de leur visite au Rova33
Figure 14. Comparaison des pourcentages des réponses sur les utilisations du feu selon que les gens le
considèrent comme utile ou non ............................................................................................................ 34
Figure 15 . Répartition des pourcentages de réponses obtenues sur les raisons de la pratique du feu de
brousse ................................................................................................................................................... 35
Figure 16. Répartition des pourcentages de réponses obtenues sur la repousse ou non des herbes
brûlées ................................................................................................................................................... 38
Figure 17 : Comparaison de l’abondance des espèces de Graminées inventoriées avant et après la mise
à feu dans les trois parcelles .................................................................................................................. 39
Figure 18. Comparaison de la durée de combustion des deux espèces de Graminées .......................... 40
ix
LISTE DES TABLEAUX AVEC LEUR NOMERO DE PAGE
Tableau I : Classification simplifiée des Graminées ............................................................................... 5
Tableau II : Comparaison des pourcentages de personnes enquêtées ................................................... 31
Tableau III : Nombre de visiteurs du Rova selon leur catégorie et la fréquence de leur visite ............. 32
Tableau IV : Répartition des pourcentages de réponses obtenues selon les définitions du mot "bozaka"
............................................................................................................................................................... 36
Tableau V: Répartition des pourcentages de réponses obtenues sur l'intérêt aux herbes ...................... 37
Tableau VI : Répartition des pourcentages de réponses obtenues sur l'action des gens face aux herbes
si ces dernières ne leur servent à rien par catégorie de personnes enquêtées ........................................ 37
Tableau VII: Comparaison des compositions graminéenne avant et après la mise à feu des parcelles
d’expérimentation, ................................................................................................................................. 38
Tableau VIII. Comparaison de la composition graminéenne dans chacune des zones des deux
écosystèmes ........................................................................................................................................... 41
Tableau IX. Caractéristiques des élèves enseignés en CM1 de l’EPP d’Ambohimanga Rova ............. 42
Tableau X. Fiche synoptique de l’enseignement ................................................................................... 44
Tableau XI: Niveau de maîtrise des 7 piliers de la connaissance et la compétence .............................. 46
Tableau XII. Caractéristiques du groupe N°1 et contenu de son projet ................................................ 46
x
LISTE DES ACRONYMES
ACCT : Agence de Coopération Culturelle et Technique
APC : Approche Par Compétences
APS : Approche Par Situations
CEPE : Certificat d’Etude Primaire Elémentaire
CIMAD : Conservation Internationale de MADagascar
CM1 : Cours Moyen 1er année
CRAR : Commune Rurale Ambohimanga Rova
EPP : Ecole Primaire Publique
FTM: Foibe Tao-tsari-tan’i Madagasikara
ICOMOS : Conseil International des Monuments et des Sites
MEF : Ministère de l’Environnement et des Forêts
MEN : Ministère de l’Education Nationale
MINESEB : MINistère de l’Enseignement Secondaire et de l’Education de Base
ONE : Office National de l’Environnement
OSCAR : Office du Site Culturel d’Ambohimanga Rova
PGRM : Projet de Gouvernance des Ressources Minérales
PPO : Pédagogie Par Objectifs
UNESCO: United Nations Educational, Scientific and Cultural Organization
xi
GLOSSAIRE
Approche : manière d’aborder un sujet de connaissance quant au point de vue et à la méthode
utilisée.
Patrimoine : ensemble des biens naturels et culturels ayant une importance pour une
communauté
Photosynthèse : processus biochimique qui permet aux plantes, aux algues grâce à l’énergie
apportée par les rayonnements du soleil de transformer l’eau et le CO2 en matière organique
(hydrates de carbone).
Perspective : événement ou succession d’événements qui se présentent comme probable ou
possible
Prairie : surface couverte de plantes herbacées qui fournit du fourrage au bétail.
Pyrophytes : plantes qui nécessitent le passage du feu pour accomplir leur cycle végétatif.
Savane : formation végétale herbacée souvent parsemée d’arbustes des régions tropicales
où dominent principalement des Graminées.
Transect : méthode qui consiste à déterminer dans la végétation, le long d’une coupe plus ou
moins linéaire des groupes végétaux.
xii
SOMMAIRE
DECICACE…………………………………………………………………………………..iv
MEMBRES DE JURY………………………………………………………………………..v
REMERCIEMENTS…………………………………………………………………………vi
LISTE DES FIGURES ……………………………………………………………………..viii
LISTE DES TABLEAUX…………………………………………………………………....ix
LISTE DES ACRONYMES……………………………………………………………….....x
GLOSSAIRE………………………………………………………………………………....xi
INTRODUCTION………………………………………………………………………….....1
Première partie : GENERALITES SUR LE THEME
I-1 ASPECT SCIENTIFIQUE ............................................................................................................ 5
I-2 ASPECT PEDAGOGIQUE ........................................................................................................... 7
Deuxième partie : METHODOLOGIE
II-1 SITE D’ETUDE ......................................................................................................................... 12
II-2 PERIODE D’ETUDE ................................................................................................................. 23
II-3 PROCEDURES ET METHODE DE COLLECTE DE DONNEES .......................................... 24
Troisième partie : RESULTATS-ANALYSES
III.1 RESULTATS D’ENQUETES .................................................................................................. 31
III-2 MISE EN EVIDENCE DE L’IMPACT DU FEU SUR LES GRAMINEES ET
INVENTAIRES FLORISTIQUES .................................................................................................... 38
III-3 RESULTATS D’ENSEIGNEMENT/APPRENTISSAGE PAR L’APS .................................. 42
Quatrième partie : DISCUSSIONS-PESPECTIVES
IV-1 DISCUSSIONS ......................................................................................................................... 48
IV-2 PERSPECTIVES ...................................................................................................................... 52
CONCLUSION…………………………………………………………………………….....53
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES……………………………………………………..55
INTRODUCTION
1
INTRODUCTION
Dernière espèce apparue, l’Homme bouleverse toutes les données naturelles, il fut au
début parfaitement intégré dans l’écosystème Terre, en se nourrissant de la cueillette des
végétaux, des produits de la chasse et de la pêche (BRUN-COTTAN et al, 1982). Puis, le
développement de l’agriculture au néolithique (il y a 10000 ans) lui permet de franchir un
nouveau degré de liberté par rapport à son environnement. Dès l’invention de l’agriculture,
l’Homme défriche, il modifie son environnement davantage que n’importe quelle autre
espèce. Il détruit définitivement des écosystèmes préexistants : il a perdu au cours de son
évolution rapide beaucoup de ses instincts fondamentaux relatifs à la forêt (CALAMAND et
al, 1994).
Cette destruction de l’environnement a affecté notre pays. Madagascar qui était jadis
en grande partie couvert de forêt, est devenu actuellement « un pays de savanes ». Les
savanes malgaches qui couvrent actuellement 40 millions d’hectares, soit les 2 /3 de l’île, sont
composées principalement d’une mer d’herbages pérennes tropicales (KULL, 2004),
parsemée d’arbustes isolées et de petits arbres. Cet écosystème, dominé par deux différentes
formes de vie : herbes et arbres (HIGGINS et al, 2000) occupe des superficies considérables.
Particulièrement dans le centre sur les hauts plateaux et sur presque tout l’Ouest de l’île, plus
de 80% de la surface occidentale en sont couverts (NY VOAARY, 2004). De même, ces
formations graminéennes ont souffert de plusieurs sortes de dégradation, spécialement la
dégradation par le feu. Ce phénomène a mené à la destruction de la forêt qui se trouve à
proximité, en particulier dans les Hautes Terres et a détruit les ressources naturelles pour la
génération future. En général, il n’y a presque pas du feu naturel à Madagascar mais les
savanes malgaches sont brûlées par l’Homme, ce sont les feux de brousse. La plupart d’entre
eux sont des feux de pâturage, dans le but de renouveler la végétation ou avec le désir d’avoir
des pâturages plus étendus (GOODMAN, BENSTEAD, 2003 ; KULL, 2004). Chaque année,
15% à 35% des savanes malgaches sont brûlés ou rebrûlés (JOLLY, 1980). Une autre
statistique montre que par rapport à l'année 2009, 2010 a été marquée par une augmentation
de nombre de points de feux. Si en 2009, il y avait 300 points de feux, le nombre a presque
doublé en 2010, car il y avait plus de 531 foyers de feux (CIMAD, 2011). Après quelques
années de brûlis, la probabilité que surviennent de nouvelles incendies dans les années
suivantes accrue, à mesure que les arbres morts s'effondrent, créant des trouées dans la forêt à
travers lesquelles le soleil pénètre et dessèche la végétation, où les combustibles s'accumulent
2
et les espèces vulnérables au feu, comme les graminées pyrophytes, prolifèrent (DENNIS et
al, 2001).
Compte tenu de ces situations actuelles, des sensibilisations contre les feux de brousse
ont été menées depuis le temps des rois. Et maintenant, le MEF a entrepris des actions comme
le reboisement qui se fait tous les ans. Pour l’année 2011 son objectif est de planter
50hectares par région ; a instauré des comités de la lutte contre les feux dans chaque région,
comme balise. Une opération Danga avec la collaboration de la gendarmerie nationale a été
aussi menée par le MEF. Il s'agit de sensibiliser les gens sur les méfaits de feux de brousse et
de sanctionner les personnes qui ont provoqué le feu. Le but de MEF est de pouvoir maîtriser
les feux à 50 000 ha par an tout au plus (NARISOA.A et al, 2011). Bien que l’Homme
commence à jeter un regard neuf sur son environnement et découvre l’urgente nécessité d’une
gestion rationnelle de la nature, la biodiversité est dégradée et continue à diminuer,
caractérisée par la perte de la couverture végétale et l’érosion du sol (SIMISK, 2002). Le feu
brûle les herbes sèches et cela amène à la déforestation. Mal protégé par un couvert végétal de
plus en plus clairsemé, le sol subit des dégradations souvent irréversibles accélérées par
l’érosion (KULL, 2004). De l’argent et des moyens onéreux ont été utilisés, mais tous ceux-
ci, pour des résultats mitigés (RANDRIANJAFY, 2009). Les couvertures végétales
malgaches ne cessent de se détériorer.
Toutefois, beaucoup d’espèces et de communautés de plantes, dont les Graminées,
dépendent du feu, particulièrement pour leur régénération (HOBBS, HUENNEKE, 1992).
Dans les forêts tropicales où, à chaque saison sèche, éclatent des incendies, certaines espèces
forestières présentent des capacités adaptatives comme l'épaississement de l'écorce, l'aptitude
à cicatriser les brûlures, la capacité de repousser et pour les graines, de survivre. Pour
d’autres, leur floraison, germination des graines et le recrutement des jeunes plants requièrent
l’action du feu (NASI. R et al, 2001 ; HOFFMAN et al, 2004 ; BALFOUR, MIDGLEY,
2006).
Si le feu présente des actions paradoxales pour les plantes, il est toutefois très nocif
pour le sol qui est constamment érodé et ne laisse plus que la carapace ferralitique non arable.
En conséquence, la surface productive diminue au grand malheur d’une population qui ne
cesse de s’accroitre. (PIERRE-YVES et al, 2001).
L’ampleur des feux de brousse ne ménagent plus aucun site ni même ceux qui sont
protégés, tels que, entre autres, la colline royale sacrée d’Ambohimanga. En effet, elle a été
3
inscrite dans la liste des patrimoines mondiaux en 2001, par l’UNESCO pour sa cité royale,
son site funéraire royal et ses lieux sacrés, Elle est le symbole le plus significatif de l’identité
culturelle du peuple malgache. Les matériaux de sa conception, et sa disposition traditionnelle
sont représentatifs de la structure politique et sociale de Madagascar depuis au moins le XVIe
siècle. C’est un exemple exceptionnel de lieu où, pendant des siècles, la mémoire, le rituel et
la prière ont façonné une expérience humaine collective. Elle est d'une grande valeur pour le
peuple malgache, en ce qu'elle fut un lieu vital pour son développement politique, et qu'elle
possède en même temps une grande signification religieuse.
En outre la colline est couverte de forêt qui constitue le plus important élément
résiduel de forêt primaire, avec des espèces à feuilles caduques ayant, auparavant, recouvert
l’intérieur de l’île. Ainsi, il a reçu plusieurs protections légales des services du domaine
colonial en 1897 et en étant inscrit dans l’inventaire national depuis 1939. Il a bénéficié de
l’Ordonnance No. 82.029 du 6 Novembre 1982 et du Décret No. 83.116 du 31 Mars 1983. De
plus en 2006, il a reçu une protection municipale légale et a été établi par le Ministère de la
Culture comme la propriété de l’OSCAR qui la gère officiellement et lequel se compose d’un
conseil d’administration, d’une commission de suivi scientifique et d’une commission de
gestion et de planification. Ces trois entités travaillent en étroite collaboration avec le
Conservateur du site.
Selon les observations et recommandations de l’ICOMOS, des actions futures sont à
entreprendre pour le conserver. Le développement spontané des espèces exotiques telles que
Lantana camara et les bambous constitue une menace qui pourrait dégrader le paysage
naturel.
La plus grande menace pesant sur le site est celle d’un incendie ; il est donc impératif
d’installer, de mettre en œuvre et de tester régulièrement des mesures appropriées de
précautions contre les incendies, avec une alimentation en eau appropriée et un système
adéquat de lutte contre les feux.
Finalement, l’absence de plan d’urbanisation de cette commune résulte de l’ignorance
délibérée de la population des mesures proposées pour la préservation de l’intégrité de
l’image du site. Il serait souhaitable qu’un expert paysagiste collabore avec la Commune
d’Ambohimanga Rova pour remplir ce manque (ICOMOS, 2001).
Une des connaissances importantes que cet expert devrait appréhender est l’affinité
entre la population malgache, le feu et la savane herbeuse. Ceci amène à se poser les
questions problématiques suivantes :
4
1-Quelles connaissances les habitants des Hauts Plateaux ont-ils sur la relation entre le
feu et la savane herbeuse, composée essentiellement de Graminées, pour pratiquer sans fin les
feux de brousse ?
2-Dans quelles mesures l’action combinée feu-Graminées est-elle un ennemi ou une
alliée de la forêt ?
3-Comment gérer et valoriser l’action combinée feu-Graminées ?
Les hypothèses émises et à prouver dans le présent mémoire sont :
1-L’unique connaissance des habitants des Hauts Plateaux serait qu’après passage du
feu, les pâturages donneraient des pâturages verts et tendres pour l’alimentation du bétail.
2-L’action combinée feu-Graminées serait l’ennemi ou l’alliée de la nature selon la
résistance au feu des espèces de Graminées qui y poussent.
3-La gestion et la valorisation de l’action combinée feu-Graminées commencerait par
l’éducation de la population, dès leur jeune âge, à observer les êtres vivants tels que les herbes
et les phénomènes comme les feux dans une démarche scientifique. Le savoir scientifique de
base qui leur est fourni, doit être mobilisé en leur faisant comprendre la nécessité
d’expérimenter les faits observés et enquêtés. Cela doit aboutir à une prise de décision,
d’initiative et de responsabilité pour accomplir une action concrète favorable à l’amélioration
de la qualité de leur vie en général et plus particulièrement vis-à-vis des Graminées et du feu.
Pour vérifier ces hypothèses les objectifs à atteindre sont :
-Détecter les connaissances et les avis des visiteurs et des riverains du Rova sur les
Graminées et le feu.
-Identifier les différentes espèces de Graminées poussant autour et dans la forêt du Rova.
- Effectuer des expériences pour déterminer l’effet du feu sur les espèces graminéennes
-Eveiller l’intérêt des écoliers pour la conservation de la couverture forestière en les formant
sur l’importance de la gestion du feu face aux herbes par l’APS.
-Contribuer à la conservation et gestion de l’écosystème forestier pour qu’il assure ses
différentes fonctions : de protection, écologique, sociale et économique.
Pour vérifier ces hypothèses, des méthodes d’enquête, de collecte de plantes, de
détermination de plantes, d’expérimentation, d’enseignement/apprentissage, d’exposition ont
été utilisées, et tout le travail est présenté dans ce mémoire dans quatre parties lesquelles
sont : les Généralités sur le thème, les caractéristiques du milieu d’étude et la Méthodologie,
les Résultats analysés et interprétés le tout parachevé par les Discussions et Perspectives.
Première partie :
GENERALITES SUR
LE THEME
5
GENERALITES SUR LE THEME
Dans cette première partie, deux points sont mis en évidence :
- Aspect scientifique : concept des herbes et concept du feu
-Aspect pédagogique : APS
I-1 ASPECT SCIENTIFIQUE
I-1-1 Concept : Herbes
Chez les malgaches : bozaka
Toute végétation verte de petite taille, peu élevée dont les parties aériennes meurent
chaque année sont communément appelée herbes.
Chez les botanistes : Graminaceae ou poaceae
Famille de plantes phanérogames angiospermes, à tige cylindrique et creuse (chaume) ; à
feuilles engainantes ; à fleurs peu apparentes groupées en épillets, dont l’axe porte des
bractées.
I-1-1-1 Classification simplifiée des Graminées
Tableau I : Classification simplifiée des Graminées
Portant des fleurs et se
reproduisant par graine
Embranchement SPERMATOPHYTES
Graines enfermées dans
des fruits
Sous-embranchement ANGIOSPERMES
Plante à tige cylindrique
Feuilles généralement
isolées et engainantes à
nervures parallèles. Un
seul cotylédon dans la
plantule de la graine.
Classe MONOCOTYLEDONES
Fleurs groupées en épillet Ordre CYPERALES
Fleurs peu apparentes, dont
l’axe porte des bractées
Famille Graminacées
6
I-1-2 Concept : feu
Il vient du latin « focus », qui veut dire foyer ou feu.
Le feu est un dégagement de chaleur, de lumière et de flamme, produit par une combustion
(LE PETIT ROBERT, 1986).
Tout feu allumé volontairement ou involontairement dans la nature est désigné sous le
nom de « feux de brousse » (décret du 25 janvier 1930, titre VII, article 58).
En 1960, les feux de brousse sont définis comme feux de végétation, (Ordonnance
n°60-127 du 03 octobre 1960, titre I section 2 par l’article fixant le régime de défrichement et
des feux de végétation).
Actuellement, les feux de brousse proprement dits ont la même définition que les feux
sauvages. Ils comprennent les feux de forêts, les feux de reboisement, les feux de prairie et de
savane. (Article 60-127 du 1960).
I-1-2-1 Historique du feu
D’après les études paléontologiques (foyers de Verters Zollos en Hongrie, de Terra
Amata et Menez-Dregan en France), il était démontré que Homo erectus avait domestiqué le
feu, il ya 400000 ans. (QUID, 2005).
Par suite des usages du feu, la couverture végétale fut plus ou moins dégradée.
A Madagascar, les feux de brousse et la déforestation font partie du mode de vie de la
population Malagasy (SIGRID et al ,2003). En moyenne, 435000 ha de la forêt à Madagascar
disparaissent chaque année (ONE, 1997). Au vu des paysans malagasy, le feu est depuis
toujours, et encore considéré comme un moyen magique, nécessitant un moindre effort, un
moindre coût mais, sûr et net pour :
- réaliser divers travaux agricoles dont le nettoyage des parcelles de culture, le
renouvellement des pâturages savanicoles pour les zébus, la lutte contre les
animaux prédateurs de cultures (insectes, micromammifères…) et
- exécuter des activités de criminalités (banditisme, brigandage, pillage, vol),
(RANDRIANJAFY, 2009).
7
I-1-2-2 Différents types de feux de brousse et leurs origines
Il existe deux grands types de feux :
-Feux involontaires ou accidentels :
La foudre : pendant la saison des pluies, la foudre peut provoquer des feux.
Les mégots non éteints et jetés par imprudence risquent de provoquer des feux en
brousse lorsque l’herbe est très sèche et qu’il y a grand vent.
Les feux de pâturages, dans le but de renouveler la végétation pour avoir un gros
tonnage de matières vertes, utilisables pour l’alimentation du bétail, le feu est le
moyen le moins coûteux permettant de renouveler le pâturage.
Les feux de culture et de nettoiement : le feu facilite l’élimination des broussailles et
des mauvaises herbes, avec le minimum de dépenses et de temps de travail, dans les
zones de cultures.
Les morceaux de verre font effet de loupe et peuvent provoquer des feux.
-Feux intentionnels :
Les feux de brousse : certaines personnes manifestent leur mécontentement par les
feux de brousse.
Acte d’origine criminelle : Les feux de brousse constituent un moyen pour les
voleurs de bœufs ou dahalo, d’effacer leurs traces après la confrontation entre la
population et les bandits. A cet effet, les voleurs de bœufs utilisent les feux pour
effacer leurs traces et se protéger contre la population qui se lance à leur poursuite ou
l’inverse, la population met les feux aux forêts pour mieux apercevoir les dahalo et,
ainsi mieux voir venir les attaques imminentes et probables de ces dahalo.
I-2 ASPECT PEDAGOGIQUE
I-2-1 Evolution de l’enseignement/apprentissage à Madagascar
Les approches pédagogiques à Madagascar évoluent selon le temps et l’histoire.
A l’époque coloniale et durant les années 60, l’enseignement est centré sur le
contenu. Il s’agit d’un modèle pédagogique basé sur le thème (approche thématique) ;
thème qui n’a aucun rapport avec la situation de vie ni aux valeurs et aux identités
culturelles malgaches.
8
La colonisation française a mis en place des écoles destinées à la formation
d’agents d’exécution pour l’administration coloniale, d’agriculteurs et d’ouvriers
destinés à travailler pour la mise en valeur de la colonie. La réussite scolaire signifiait
alors principalement l’assurance de postes dans la fonction publique. En un mot, c’est
une formation des élites et des intellectuels au service des colons qui défendent
toujours les intérêts français (Loi d’annexion du 6 août 1896).
Avec l’indépendance, la première république conserva le système précédent
qui ne vise qu’à former des agents d’exécution tout simplement pour la bonne marche
de la machine administrative existante. A partir de 1975, une politique éducative basée
sur les principes de démocratisation, décentralisation et malgachisation à outrance de
l’enseignement a été adoptée. Les programmes scolaires sont situés dans un nouveau
contexte afin qu’ils comportent un certain nombre d’innovation, tant du point de vue
de la forme que du contenu. Les changements ont été dictés par souci d’intégrer les
résultats des recherches nationales et internationales en matière de pédagogie, d’une
part, et de centrer les curricula sur l’apprenant, d’autre part. En d’autres termes,
l’enseignement est centré sur l’apprenant (MINESEB, 1997).
Dès la deuxième moitié de la IIe République, la PPO a vu le jour.
L’enseignement est centré sur l’apprenant, l’accent étant mis sur l’apprentissage. Les
objectifs sont énoncés en termes de comportement de l’apprenant et présentés avant de
commencer le cours (MINESEB, 1997).
A partir de 2006, l’APC est lancée à Madagascar. Il s’agit d’un modèle élaboré
par Xavier Roegiers et centré sur le développement des compétences des élèves. Elle
se caractérise par différents types d’activité d’apprentissage que l’élève doit toujours
réaliser à partir de situations-problèmes variées et hiérarchisées. La compétence est la
mise en œuvre par une personne en situation, dans un contexte déterminé, d’un
ensemble diversifié, mais coordonné de ressources; cette mise en œuvre repose sur le
choix, la mobilisation et l’organisation de ces ressources et sur les actions pertinentes
qu’elles permettent pour un traitement réussi de cette situation (Loi d’orientation
n°2004-004 du 26/06/06, art. 4.).
Actuellement, le curriculum tend vers l’Approche Par Situations et vers
l’application de compétences transversales c'est-à-dire il devrait y avoir articulation
entre situation de vie et situation d’apprentissage, entre savoir scolaire et savoir
quotidien, car une compétence ne se développerait qu’en situation. Il est nécessaire
d’adapter continuellement les finalités de l’éducation fondamentale aux nouvelles
9
réalités locales et internationales face aux priorités du développement économique. La
transformation des échanges et les avancées dans les communications, tant au niveau
local qu’international d’une meilleure utilisation des technologies modernes exige des
niveaux d’éducation plus élevés des différentes personnes actant au développement de
l’économie malagasy. Il faut atteindre un certain degré d’alphabétisation fonctionnelle
pour accroître la productivité et la compétitivité. Tant que le secteur secondaire est
minime, Madagascar ne peut prétendre à une croissance économique durable.
L’éducation doit contribuer fortement à une prise de conscience des jeunes à cette
réalité et à les préparer à l’action de développement. C’est au niveau de l’école que se
prépare le « développement durable » du pays, par le biais d’un programme d’études
allant dans ce sens. (MEN, 2009).
I-2-2 Approche Par Situations
I-2-2-1 Finalités éducatives de cette approche à Madagascar (MEN, 2009)
Que les citoyens éduqués aient les attitudes, comportements et habiletés suivants :
La fierté d’être malagasy
Le sens de la responsabilité
Le goût du beau
L’esprit de vie en communauté
L’esprit de créativité
Le goût du risque
Le goût de la compétition
Le goût de l’excellence
L’esprit d’initiative
L’esprit entrepreneurial
L’esprit rationnel
La capacité de recueil et d’analyse
des informations
La capacité de décision
I-2-2-2 Objectifs de l’APS
Dans le respect des valeurs socio culturelles malgaches, l’APS vise à ce que les
apprenants aient par rapport à leur âge :
- La capacité de recueillir une information
- La capacité d’analyser et de traiter des informations
-La capacité de prendre une décision, d’agir, et d’en être responsable.
Selon Lawton (1985) l’approche culturelle du curriculum est celle adaptée à ces
objectifs. En effet, selon cette perspective, un individu est un actant social qui partage
10
la culture, les langages et les expériences des autres membres de ce groupe. Dès lors,
cette forme de curriculum permet l’ouverture de l’apprenant aux autres et à la société
dans sa globalité, par des types appropriés de connaissances et d’expériences. Elle est
celle qui correspond le mieux aux orientations du curriculum malagasy car elle prend
en considération les attentes et les besoins des communautés, elle est aussi appelée
l’approche par situation. Par conséquent, la maîtrise des 7 piliers de la connaissance et
de la compétence est de rigueur durant l’enseignement/apprentissage (Annexe I).
I-2-2-3 Situation
Définition selon APS : Ensemble de circonstances dans lesquelles se trouve une personne et
lesquelles suscitent une question problématique.
Une situation problématique existe pour l’élève dans les différentes conditions suivantes :
Le sens
-Quelle est la signification de cette situation par rapport à ce que je fais actuellement ?
La situation doit avoir du sens dans le champ de connaissance de l’élève.
La situation doit s’articuler au projet qui oriente les actions actuelles de l’élève.
Le but
-Quelle est la cause de cette situation et quel résultat puis-je espérer au terme de son
traitement ?
-L’élève doit rapidement comprendre ce vers quoi le traitement de la situation peut le
conduire.
Le traitement
-Que dois-je faire pour traiter efficacement cette situation ?
L’élève doit pouvoir imaginer une stratégie de traitement de la situation.
La situation imaginée doit être pertinente par rapport à la situation.
L’élève doit pouvoir établir un lien avec d’autres situations dans lesquelles il pourrait aussi
appliquer une telle stratégie.
I-2-2-4 Méthodologie de traitement d’une situation réelle
-Partir d’une situation réelle ou du vécu de l’apprenant.
-Recueillir des informations sur la situation réelle.
11
-Analyser les informations recueillies c'est-à-dire distinguer le bien du mal, l’efficace de
l’inefficace tout en argumentant.
-Classer les informations
La même démarche est appliquée à des situations similaires dans le passé, proche ou
lointain selon l’âge de l’apprenant. Ensuite, il compare les us et coutumes ou techniques du
temps présent et du temps passé : Qu’est ce qui est toujours valable et qu’est ce qui ne l’est
plus ? Avant de prendre une décision d’amélioration de la situation réelle, l’apprenant étudie
de nouveaux modes de pensée ou de nouvelles technologies à partir de nouvelles sources
d’information. Enfin, la prise de décision s’évalue à long terme à travers des changements de
comportements ou à court et moyen terme par des prises d’initiative et de responsabilité.
Deuxième partie :
METHODOLOGIE
12
METHODOLOGIE
Diverses méthodes ont été adoptées pour établir l’approche méthodologique de la
présente étude. Suivant les objectifs sus énumérés, une enquête auprès des visiteurs, élèves et
riverains du Rova a été menée ainsi qu’un relevé des paramètres de la végétation. Des
expérimentations sur terrain aussi bien de l’enseignement/apprentissage par l’APS pour
susciter chez les jeunes élèves la gestion et la valorisation de l’action combinée herbe-feu, que
de la détermination de la résistance au feu des herbes ont aussi été entreprises.
L’étude utilisant ces diverses méthodes a été faite dans le site d’Ambohimanga.
II-1 SITE D’ETUDE
II-1-1 Localisation géographique
Le site historique d’Ambohimanga Rova appartient au District d’Antananarivo
Avaradrano, région Analamanga (Fig.1) et est situé à 21km au Nord Ouest de la ville
d’Antananarivo, sur la route nationale 03 (RN3) et se localisant entre 47°33’46’’ de longitude
Est et à 18°45’33’’ de latitude Sud. Ce site de 59ha est limité au Nord par la commune rurale
d’Ambompihaonana, au Sud par celle de Sabotsy Namehana, à l’Ouest par celle
d’Ambatolampy Tsimahafotsy et à l’Est on a respectivement les communes rurales
d’Imerimandroso et de Talatan’i Volonondry. Il culmine à 1468m (RAKOTOARIVELO,
2004 dans ANDRIANAIVO, 2010).
13
Figure 1: Carte de localisation du site Ambohimanga Rova (source : BD500FTM)
14
II-1- 2 Milieu physique ou abiotique
II-1-2-1 Climatologie
Les données climatiques des années 2010 et 2011 ont été obtenues auprès du Service
de la Météorologie d’Ampandrianomby de la station d’Antananarivo.
Températures et Précipitations
Les données de pluviométrie et de température d’une zone donnée sont portées dans
un même graphique pour obtenir le diagramme ombrothermique. Les mois de l’année,
commençant en Juillet, y sont portés en abscisse et les valeurs des températures et des
pluviométries en ordonnées.
Le mois est considéré comme écologiquement sec si P (Pluviométrie) est inférieure à 2T
(Température).
Le climat du site d’Ambohimanga Rova est du type tropical d’altitude soumis aux influences
des Alizés humides et frais. Il est marqué par l’existence d’une saison sèche et fraîche d’une
durée de cinq mois (mai à sept) : P<2T, très frais entre juillet et août. Une saison chaude et
humide dure sept mois d’octobre en avril : P>2T, durant lesquels plus de 80% des pluies
tombent pendant cinq mois (novembre à mars). Ces cinq mois sont qualifiés de saison per
humide. La température moyenne annuelle est de 27,72°C avec un maximum absolu de 20°C.
La précipitation moyenne annuelle est de 99,05mm.
Ces deux saisons se distinguent dans le diagramme ombrothermique ci-dessous (Fig.2).
15
Figure 2: Diagramme ombrothermique du site d'Ambohimanga Rova de 2005 à 2011
II-1-2-2 Relief
Le relief est très varié constitué par des escarpements de montagne s’élevant jusqu’à
1500 m d’altitude (le site d’Ambohimanga : 1468 m, Ambohitralatenina : 1475 m,
Ambohitrabiby : 1461 m et Mangabe : 1497 m) (RAZAFINTSALAMA, 1973) et des plateaux
jusqu’à 1300 m (Imanja, Ambohitsaratelo et Ankazobe). Il y a aussi des plaines pour la
culture de riz comme la plaine d’Andramasina.
Ainsi, Ambohimanga est dominé au Nord par un escarpement de montagne s’élevant
jusqu’à 1500m d’altitude et s’abaissant sous forme de plateau jusqu’à 1300m vers le Sud.
(Fig.3).
0
50
100
150
200
250
300
350
0
25
50
75
100
125
150
175
J A S O N D J F M A M J
Température
Précipitation
Précipitation (mm) Température (°C)
16
Figure 3: Carte topographique du site Ambohimanga Rova (source : BD500 FTM)
II-1-2-3 Géologie
Géologiquement, le site historique d’Ambohimanga Rova fait partie du Système
Graphite de Besairie et du Système Archéen de Hottin (Hottin, 1976). Actuellement, il se
trouve dans le bloc d’Antananarivo selon la classification récente du PGRM (PGRM, 2007).
Il se repose sur une grande formation cristalline.
Du point de vue pétrographique, elle est constituée essentiellement de granites
migmatitiques, de migmatites granitoïdes et de quartzites (Fig 4).
17
Figure 4: Carte géologique du site d'Ambohimanga Rova (source : BD500 FTM)
II-1-2-4 Sol
En général, le substrat est constitué de sol ferralitique très érodé, issu de formations
granitiques migmatitiques et migmatitiques granitoïdes (Fig.6). Mais dans quelques endroits,
de l’argile sablonneuse rougeâtre se rencontre (Fig.5A).
Les roches telles que granites migmatitiques ou quartzites plus résistantes peuvent affleurer en
surface donnant lieu au développement d’une végétation rupicole (Fig.5B).
18
Figure 5A : Argile sablonneuse rougeâtre
Figure 5: Nature du substrat du site Ambohimanga Rova (Cliché : auteur)
Figure 6: Carte pédologique du site Ambohimanga Rova (source : BD500 FTM)
Figure5B : affleurement de granites
migmatitiques et quartzites
19
II-1-2 Milieu biotique
II-1-2-1 Flore et Végétation
Différents types de formations végétales ont été rencontrés dans la colline
d’Ambohimanga Rova :
La forêt : couvre 15ha de la colline. Elle est constituée d’une forêt primaire originelle, d’une
forêt primaire modifiée, et d’une formation graminéenne.
Ambohimanga comme son nom l’indique, était à l’époque du Roi
Andrianampoinimerina, une colline entièrement couverte de forêts. Durant son règne, la
préservation de la forêt d’Ambohimanga, du fait de sa nature sacrée, faisait l’objet d’une
obligation sérieuse. Selon ce Roi : « Dieu a béni la forêt pour qu’elle soit la gloire de cette
Terre » (CALLET, 1981 dans ANDRIANAIVO, 2010). Mais de temps en temps, la forte
pression humaine n’a permis de conserver qu’une partie de cette forêt. Aujourd’hui, la forêt
d’Ambohimanga est l’une des seules reliques forestières des Hauts Plateaux malgaches où
subsiste une végétation originelle.
20
Figure 7 : Carte de végétation du Site Ambohimanga Rova (source : BD500 FTM)
Forêt primaire originelle
La division phytogéographique d’HUMBERT, 1955, classe la forêt d’Ambohimanga
dans le domaine du centre et étage moyenne altitude. De par sa physionomie, la région
appartient à la zone éco floristique orientale de moyenne altitude dont le climax est une forêt à
mousse et à sous-bois herbacée de la série à Tambourissa sp et Weinmania sp. (De La Bathie,
1921 ; RAJERIARISON, 1999) (Fig.8). En relation avec les formations forestières tropicales,
Forêt
primaire
21
YANGAMBI (1956) qualifie la forêt d’Ambohimanga comme une forêt dense humide de
montagne (RAJOELISON, 1990).
Figure 8: Forêt primaire originelle (Cliché : auteur)
Plusieurs espèces endémiques (environ 88%), comme Tambourissa sp., Phylarthron
madagascariensis, Brachylaena sp., Draceana sp. et notamment des espèces médicinales,
(environ 39 espèces), comme Phyllarthron madagascariensis, Brachylaena ramiflora,
Aphloia theaeformis, Helichrysum sp., sont présentes dans cette forêt (RAFOLO et
RAVAONANTOANDRO, 2000). Ces espèces s’inscrivent dans les reliques de végétation
primaire qui restent sur place, malgré le changement de la structure de la végétation. Des
parties gardent encore l’originalité de la végétation, ce qui est intéressant pour promouvoir sa
conservation.
Forêt primaire modifiée
Des espèces exotiques : Pinus sp., Lantana camara, Eucalyptus sp, et des espèces
fruitières exotiques : Psidium guayava, Eryobotria sp., Sorbus sp., sont nombreuses dans la
forêt, surtout sur le versant Est et Sud (Fig.9).
22
Figure 9 : Forêt primaire modifiée (Cliché : auteur)
Formation graminéenne
La savane herbeuse qui borde la route vers Ambohimanga Rova et qui entoure la forêt
est dominée par les Graminées et les Bambous. Ils pénètrent aussi à l’intérieur de la forêt
(Fig.10).
Figure 10A : Savane herbeuse Figure 10B : Bambous
Figure 10. Formation graminéenne (Cliché : auteur)
I-1-2-2 Faune
La zone présente d’innombrables espèces faunistiques mais les plus importantes qui
ont des impacts sur l’agriculture sont les oiseaux, Foudia madagascariensis sont très
nombreux surtout dans la zone reculée du village où il y a le riz pluvial et les rats colonisent
les bas fonds et les bas de pentes.
23
Les oiseaux les plus remarquables et non nocifs dans ces zones sont :
Mirafra hova (Sorohitra) qui se pose sur les pistes et sur les sols dénudés des savanes.
Lonchura nana (Tsikirity), Acriotheres tristis (Maritaina) qui colonisent la forêt et les arbres
aux alentours du village et attaquent très rarement les grains que les paysans viennent de
semer.
Les gens du village rapportent que Hypsipetes madagascariensis (Tsikirovana) étaient très
nombreux dans les arbres au voisinage du village autrefois mais actuellement, il n’en existe
plus.
II-1-3 Population et activités humaines
En 2007, la commune Ambohimanga Rova avait 17762 habitants (CRAR, 2007). La
densité de la population s’élevait à 394 habitants/km2 et 65% de la population sont actives.
La commune d’Ambohimanga Rova est considérée comme un centre de production
avec ses quelques plaines propices à diverses cultures, dont le riz, le manioc, le maïs et les
légumineuses. Elle est aussi un centre d’attraction touristique à cause de l’existence du Palais
Royal d’une part et de quelques « doany » d’autre part. (CRAR, 2007).
Le quart de la population sont des agriculteurs et des éleveurs, les autres sont des
artisans desquels une large proportion est des femmes brodeuses. Par ailleurs, quelques jeunes
exercent comme guides touristiques autour du Rova.
Les fonctionnaires sont des enseignants de l’EPP ou du CEG, des médecins du CSB,
des responsables dans le développement rural… etc.
En outre, la commune fournit des ouvriers pour les zones franches des communes
environnantes comme : Ivato, Anosy Avaratra, Ankadikely Ilafy, Lazaina… etc (CRAR,
2007)
II-2 PERIODE D’ETUDE
L’étude s’est passée du mois de Mai 2012 au mois d’Avril 2013, pendant une année durant
laquelle les enquêtes préliminaires et définitives des touristes et élèves dans le site d’étude ont
eu lieu du 14 au 19 mai 2012. L’étude de la végétation de savane et de la forêt
d’Ambohimanga s’est passée du 01 au 03 juin 2012. Les expériences sur l’impact du feu sur
les espèces graminéennes ont été menées durant la saison de pluie du 14 au 30
24
Décembre 2012. L’enseignement par l’APS sur les Graminées et le feu au niveau des écoliers
du CM1 de l’EPP Ambohimanga Rova s’est déroulé durant la semaine de 08 Avril 2013.
II-3 PROCEDURES ET METHODE DE COLLECTE DE DONNEES
II-3-1 Choix du site d’étude
La colline royale d’Ambohimanga a été choisie comme lieu d’investigation pour les
raisons suivantes :
- c’est un patrimoine naturel renferme une mer d’herbages qui s’étend jusqu’à l’horizon et
représente une relique forestière caractéristique des Hauts Plateaux, très menacée par le feu.
- c’est un parc culturel, joyau de la culture malgache, plus particulièrement celle de l’Imerina,
classé parmi la liste des lieux inscrits au patrimoine mondial. Ceci lui confère un statut de
centre d’attraction touristique. Beaucoup de gens viennent la visiter et constituent
l’échantillon enquêté.
II-3-2 Autorisation auprès de l’OSCAR
Un permis de recherche délivré par L’OSCAR, le premier responsable de la colline
royale d’Ambohimanga, est requis pour mener l’étude en sécurité et avec les appuis
nécessaires.
II -3-3 Recherches bibliographiques
Elle a permis d’avoir des connaissances sur la zone étudiée (milieu physique et
humain), ainsi que sur les travaux de recherche déjà effectués sur le sujet dans la zone.
II-3-4 Méthode d’enquête
L’enquête consiste à recueillir des informations auprès des personnes physiques
mouvantes et non sur un matériel végétal physiquement inerte (RAMAMONJISOA, 1996).
Selon cet auteur, il existe trois façons de faire une enquête :
- Par discussion informelle : la personne qui désire l’information discute de façon très
détendue avec celle qui la détient. Les questions posées ne suivent pas un ordre chronologique
et ne visent pas à soutirer de l’enquête une confirmation ou une infirmation à une hypothèse
émise. Les questions posées sont canalisées sur le sujet bien déterminé. L’enquêteur, sans lire
une liste de questions agencées, exige de l’enquêté des réponses précises.
- Par questionnaire : les questions sont agencées de façon à prévoir la situation et sont aussi
bien ouvertes que fermées.
25
L’enquête par questionnaire a été adoptée dans l’objectif d’avoir des données plus
fiables. Dans le questionnaire ou une fiche d’enquête figure une liste de questions à choix
multiples dont la consigne consiste à laisser à l’enquêté le soin de choisir la réponse et/ou de
les classer. Les questions ouvertes permettent aux enquêtés de s’exprimer librement sur les
questions, en l’occurrence sur le feu et les herbes. Les enquêtés sont plus ou moins pris au
hasard de leur approbation à répondre et au hasard de leur rencontre avec l’enquêteur.
II-3-5 Etude de la végétation graminéenne des savanes
La méthode d’inventaire par échantillonnage à partir de relevés a été adoptée pour
déterminer les espèces qui peuplent les savanes d’Ambohimanga. L’inventaire constitue en un
ensemble d’activités permettant d’obtenir, avec une certaine précision, une ou plusieurs
informations qualitatives et/ou quantitatives concernant une plantation naturelle définie par
ses limites géographiques (ANDRIANJAKA, 1998).
Deux types d'inventaire sont utilisés en savane :
- L'inventaire en plein : toute la surface concernée est mesurée et inventoriée.
- L'inventaire statistique : Une fraction de la surface est étudiée. Ce deuxième type est utilisé
lorsque le nombre de mesures à effectuer est très important c'est-à-dire que la surface est très
grande (CIRAD, 1999) alors que le temps imparti est restreint.
La population à étudier est généralement trop importante pour qu’on puisse effectuer
des mesures dans tout l’ensemble, d’où l’établissement d’un échantillon. C’est un ensemble
d’individus choisis comme représentatifs d’une population, une petite quantité détachée d’un
tout (LAROUSSE, 1992).
Un relevé écologique est un ensemble d’observations dans un lieu déterminé (GODRON et al,
1983) et permet de suivre l’évolution des espèces graminéennes savanicoles suite au passage
du feu et peut être effectué avec la méthode d’inventaire par échantillonnage.
II-3-5-1 Etude expérimentale sur le terrain
- Cette étude cherche les impacts du feu sur les espèces graminéennes des savanes et
se veut de déterminer : les espèces résistantes au feu, les espèces non adaptées au feu et les
espèces pyrophytes.
26
- Expériences pour déterminer l’effet du feu sur les espèces graminéennes
- L’aire minimale d’étude est déterminée par la surface maximale inventoriée où l’on a
rencontré le plus grand nombre d’espèces graminéennes. L’inventaire est réalisé dans une
unité d’échantillonnage laquelle est un quadrat de 1m2, délimité par des piquets et une ficelle
(Fig.11). Uniquement, la présence d’une espèce graminéenne est relevée. La longueur et la
largeur du quadrat sont respectivement augmentées de 1m jusqu’à ce que l’on ne rencontre
plus de nouvelles espèces de graminées dans cette aire d’échantillonnage (BRUN-COTTAN
et al, 1982) qui doit être comprise entre 10m² et 20m². Cet inventaire travail est répété trois
fois dans d’autres endroits pris au hasard, pour obtenir trois aires d’expérimentation A, B, C
(GOUNOT, 1969).
Figure 11 : Schéma de la méthode par quadrat
- Comme l’étude se base sur l’effet du feu sur les espèces graminéennes, chaque
parcelle est ensuite brûlée. Pour éviter la propagation du feu, des tranchées ont été creusées de
chaque côté des parcelles. Après 15 jours, la présence de repousse des graminées dans chaque
parcelle est vérifiée. Les parcelles A, B, C sont renommées A’, B’, C’, après vérification et les
espèces résistantes au feu, celles non adaptées au feu et les pyrophytes sont ainsi déterminées.
Les résistantes sont celles qui ont repoussé au bout de 15 jours. Les non adaptées ont
disparu au bout de 15 jours et les pyrophytes sont apparues sans avoir été détectées
auparavant.
Piquet
Ficelle
2 m
5 m
27
- Expérience pour déterminer la résistance au feu de deux espèces de Graminées résistantes
et non adaptées au feu (Aristida sp. et Hyparrhenia rufa)
Cette résistance serait définie par la vitesse de combustion de l’herbe, car plus l’herbe
brûle longtemps, plus le feu a des chances d’être propagé par le vent et d’atteindre les autres
plantes avoisinantes. Deux espèces de Graminées sont brûlées dans deux endroits de même
superficie (1m×1m) et de même emplacement, c'est-à-dire à l’abri du vent. La durée de leur
combustion est chronométrée, relevée et comparée.
II-3-5-2 Etat des lieux où le feu est passé dans la savane
L’impact du feu sur les espèces graminéenne de la colline d’Ambohimanga Rova a été
étudié sur un transect de 100m × 10m traversant différentes zones, lesquelles sont :
- une savane herbeuse épargnée par le feu,
- une savane herbeuse brûlée,
- et une forêt.
Les différentes espèces graminéennes présentes dans chaque zone ont été identifiées. Les
résultats obtenus dans cet inventaire et dans l’expérimentation dans les parcelles ont été
confrontés pour confirmer l’impact du feu sur ces espèces.
II-3-6 Enseignement et formation
La dégradation de l’environnement dans le pays a été constatée, due très souvent à des
facteurs anthropiques, notamment la destruction par les feux. Les hauts responsables,
sensibilisés par les appels répétés du monde supérieur national et international ont décidé
d’orienter la planification de la conservation de l’environnement vers le développement
durable. Le voilà face à une entreprise énorme, qui ne sera pas seulement l’affaire des
chercheurs naturalistes, des différentes ONG liés à l’environnement et du gouvernement,
mais, concernant chacun dans sa vie quotidienne. Or, pour que toute population s’engage dans
une telle aventure. Il faut qu’elle soit clairement informée des problèmes à résoudre. Pour ce,
un manuel destiné aux élèves de la classe de CM1 a été écrit.
28
- Le manuel
Le contenu de ce manuel est conforme à la lettre et à l’esprit du programme des SVT en
classe de CM1. Fidèle au programme il contient trois parties :
1ère
partie : J’EXPLORE ou TRANDRAHAKO
2ème
partie : J’ANALYSE ou VAHAVAHAKO
3ème
partie : J’ELABORE UN PROJET ou IZAO NO ATAONAY
Ce manuel doit permettre l’apprentissage des capacités. C’est à cette fin qu’est destinée la
partie « J’EXPLORE. »
A partir d’informations contenues dans des documents, diverses activités sont proposées à
l’élève. Elles fournissent l’occasion de l’associer à la construction de son savoir. Elles
permettent ainsi son apprentissage méthodologique. Elles participent donc à une évaluation
formative.
« Raiketiko. », il s’agit en quelque sorte du référentiel de connaissances.
Le chapitre « Tombanako » qui clôt la partie « J’ANALYSE », présente la synthèse de cette
partie.
-Les objectifs du manuel
J’EXPLORE
- Restituer des connaissances
-Ordonner des connaissances
-Traiter des données et les
relier au problème posé
-Traiter des données pour
formuler un problème
J’ANALYSE
- Adopter une démarche
explicative : par
référence aux
connaissances et en
intégrant des données
J’ELABORE UN PROJET
-Exploiter un modèle
-Elaborer une synthèse
- Elaborer un projet
29
-L’enseignement/apprentissage
Avant l’enseignement/apprentissage
Une visite préliminaire est faite pour avoir les renseignements nécessaires. Puis, les créneaux
libres, les classes dans lesquelles l’enseignement par l’APS sur les Graminées et le feu au
niveau des écoliers du CM1 de l’EPP Ambohimanga Rova est appliqué. L’effectif des élèves
a été su durant cet entretien avec la Directrice et les enseignants pour faciliter la réalisation de
la tâche.
Durant l’enseignement/apprentissage
Les démarches suivantes sont faites pour avoir pu mener à bien la tâche :
- les élèves sont organisés en groupes. Le travail de groupe permet à des individus qui vivent
ensemble de se connaître, favorise les interactions dans le groupe et introduit l’expression de
l’identification. Pour être efficace un groupe doit être composé d’un nombre limité de
personnes (ACCT, 1996). Les élèves se sont répartis dans 7groupes de 5 membres, un chef a
été choisi pour chaque groupe pour assurer les fonctions suivantes : animer, distribuer la
parole, solliciter les uns, tempérer les autres durant le débat.
- Des feuilles polycopiées ont été distribuées, en couleur pour chaque groupe et en noir et
blanc pour chaque élève. Un stylo et un cahier ont été également donnés pour chaque groupe
pour la prise de notes.
- Les consignes à suivre sont données, le débat a commencé après une première lecture faite
par l’enseignante pour tout le monde et une deuxième lecture faite par un membre pour
chaque groupe.
- Le travail est divisé en trois rubriques : observation, analyse et interprétation, synthèse ;
composées de quelques questions. Dans la 1ère
rubrique, des photos dans les polycopes ont été
observées par les élèves. Avant de répondre aux questions, les idées sont échangées sous
contrôle du chef de groupe, après quand les membres ont tous participé. Les réponses sont
écrites à tour de rôle dans le cahier.
- Chaque groupe choisit un porte-parole qui résume à haute voix les conclusions de chaque
groupe devant toute la classe. L’enseignant confirme, répète, demande des clarifications,
introduit des remarques de procédure (reformulation des réponses, hors sujet, etc).
30
-Un (ou une) élève volontaire lit à haute voix le paragraphe « Raiketiko » en guise de
récapitulation.
II-3-7 Traitements et analyse des informations
Après avoir collecté les données, des tris des informations se sont imposés pour ne pas
sortir du sujet. Les informations retenues ont du être bien fondées donc déjà vérifiées,
recoupées pour avoir un résultat exact. L’analyse tentait d’exploiter les résultats en vue de
confirmer les hypothèses avancées dans l’introduction. Elle suscitait de nombreuses
réflexions et discussions nécessaires à la prise de décision en matière d’aménagement dans
l’avenir.
A la fin des traitements et analyse, il fallait avoir sous forme de fichier numérique toutes les
données recueillies lors de la collecte. Microsoft Office Word 2007 et Excel 2007 étaient les
programmes utilisés pour les traitements des informations.
II-3-8 Matériels utilisés
• Un appareil photo pour les images d’illustration de ce mémoire.
• Des documents et des ouvrages pour la bibliographie.
• Des fiches d’enquête.
• Un décamètre
• Une pelle et un bèche malgache (Angady)
•Des Piquets et un rouleau de ficelle pour le quadrat.
• Des papiers et crayons pour croquis.
• Des cahiers et stylos pour la prise de notes.
• Un matériel informatique muni d’un logiciel statistique pour l’exploitation et l’analyse des
données.
• Des livres « modèles APS pour les primaires ».
Troisième partie : RESULTATS-
ANALYSES
31
RESULTATS ET ANALYSES
III.1 RESULTATS D’ENQUETES
III.1.1 Caractéristiques des personnes enquêtées en rapport au Rova
Comme l’objectif est de protéger ce patrimoine par le biais de l’éducation aussi bien de
la population environnante que des visiteurs, et au moyen des herbes qui seraient utilisées
comme arme de défense contre le feu. Afin de trouver les méthodes adéquates pour une telle
éducation, il est important de connaitre les représentations des gens sur ces éléments. Ainsi
une centaine de personnes dont 39 touristes nationaux, 30 élèves et 31 riverains du Rova ont
été enquêtées sur diverses questions telles que les causes de leur visite au Rova et leur
réflexion sur les herbes et le feu.
Les tableaux II et III ci-dessous présentent le pourcentage de personnes enquêtées selon la
fréquence de leur visite au Rova.
Tableau II : Comparaison des pourcentages de personnes enquêtées
selon la fréquence de leur visite au Rova
Fréquence de visite Pourcentage de personnes enquêtées (%)
De 1 à 3 fois 65
≥ 3 et plus 35
Total 100
D’après ce tableau, plus de la moitié des personnes enquêtées, soit 65% le visite moins de
trois fois (<3), et les 35% restant l’ont visité plus ou égal à trois fois.
Parmi ces visiteurs, les élèves sont les plus assidus et les touristes les moins (Tab.III).
32
Tableau III : Nombre de visiteurs du Rova selon leur catégorie et la fréquence de leur
visite
Fréquence de
visite
VISITEURS Total
Elèves Touristes Population
locale
De 1 à 3 fois 4 32 11 47
≥ 3 26 7 20 53
Total 30 39 31 100
Les causes de la fréquence des visites résident dans l’intérêt qu’ils ont pour ce lieu. La
figure 12 ci-dessous démontre que 75% des visiteurs s’intéressent à ce lieu pour son histoire,
c'est-à-dire pour sa valeur culturelle. Les 9% y viennent pour demander la bénédiction des
rois défunts ancestraux auprès de leurs tombes et 13% - pour visiter la forêt.
Figure 12. Répartition des pourcentages de réponses obtenues sur l’intérêt pour le Rova
Si toutes les catégories de visiteurs y viennent pour l’histoire, certaines comme la
population locale et les touristes y sont pour demander la bénédiction des rois défunts. Quant
aux élèves, ils y viennent surtout pour l’histoire et la forêt (Fig. 13).
75%
13%
9%
3%
Histoire
Forêt
Tombes de
monarques, piscines
royales
Non réponse
33
Figure 13. Comparaison des pourcentages de réponses obtenues sur les causes de leur
visite au Rova
par catégorie de personnes enquêtées
Si une minorité de visiteurs (13%) s’intéresse quand même à la forêt tout autour du
Rova, cela signifie qu’elle est invisible ou non remarquable pour la majorité des gens, ce qui
confirme l’importance de ce travail pour faire connaître cet écosystème à protéger pour son
endémicité, mais en outre, à protéger du feu qui risque de se propager vers le Rova.
III.1.2 Représentations des visiteurs sur le feu
La première représentation demandée est l’avantage du feu pour les gens. Les 81% des
réponses affirment que le feu est un avantage pour les gens, car on en a besoin pour la
cuisson, allumer les cigarettes, le chauffage, faire germer les graines d’herbes, brûler les
ordures, éclairer la maison, nettoyer les champs de culture, éliminer les mauvaises herbes,
l’artisanat, brûler les tanety. Peu de gens considère le feu comme inutile 19%, pourtant, ils en
ont besoin pour la cuisson, pour allumer la cigarette et pour se chauffer (Fig.14), tout comme
ceux qui en trouve un avantage.
0%
5%
10%
15%
20%
25%
30%
touristes élèves Population
locale
Po
urc
en
tga
ge
des
rép
on
ses
ob
ten
ues
Catégorie de personnes enquêtées
Histoire
Forêt
Tombes de
monarques, piscines
royales
Non réponse
34
Figure 14. Comparaison des pourcentages des réponses sur les utilisations du feu selon
que les gens le considèrent comme utile ou non
Si telles sont les avantages du feu, il n’en présente pas moins des dégâts, provoqués surtout
par les feux de brousse. Il a été demandé les raisons pour lesquelles les gens le pratiquent. Les
réponses à cette question sont présentées par la figure 15 ci-après
0
5
10
15
20
25
30
non oui
Po
urc
en
tag
e d
es r
ép
on
ses
ob
ten
ues
Feu avantag eux?
chauffage
cuisson
cigarette
source de luminosité
nettoyer les champs de culture
éliminer les mauvaises herbes
brûler les ordures
feu de brousse
artisanat
faire germer les graines d'herbes
35
Figure 15 . Répartition des pourcentages de réponses obtenues sur les raisons de la
pratique du feu de brousse
D’après cet histogramme, cinq différentes raisons ont été avancées dont 53% pour la
repousse du pâturage, 30% pour l’élimination des mauvaises herbes, 11% pour faire tomber la
pluie. Très peu l’utilisent pour débroussailler les alentours de la maison (4%) et les
2%.pensent que le feu est pratiqué par sadisme, comme stratégie des « dahalo » pour échapper
aux forces de l’ordre.
Selon les personnes enquêtées, la pratique des feux de brousse est donc un moyen approprié
non nocif pour faciliter la vie quotidienne, surtout celle se rapportant aux herbes.
III.1.3 Représentations des visiteurs sur les herbes
Les personnes enquêtées ont donné 8 définitions différentes des herbes ou « Bozaka »,
présentées dans le tableau IV ci-dessous, et qui ont toutes leur particularité.
0%
10%
20%
30%
40%
50%
60%
Po
urc
en
tag
e d
es r
ép
on
ses
ob
ten
ues
Raisons de la pratique du feu de brousse
Pour la re pousse du
pâturage
Pour l'élimination des
mauvaises herbes
Pour provoquer la pluie
Pour débroussailler les
alentours de la maison
Sadisme, stratégie des
dahalo pour échapper à la
poursuite de la force de
l’ordre
36
Tableau IV : Répartition des pourcentages de réponses obtenues selon les définitions du
mot "bozaka"
D’après ce tableau IV, la majorité (35%) des personnes définissent le mot « Bozaka »
comme toute plante utilitaire non comestible, donc elle a son importance pour la vie
quotidienne même si on ne peut pas la manger.
-24% savent qu’elle est non ligneuse moins d’un mètre, ainsi, reconnaissable par son aspect
physique
-19% donnent tout de suite un nom précis, étant incapables de la caractériser de façon
générale et un petit pourcentage, 8%, n’a même pu pas donner de réponse.
Ceux qui l’ont généralisée, l’ont définis comme toute couverture végétale (6%) ou toute
plante sans fleurs qui pousse naturellement (5%) ou à la campagne (3%).
Ceci démontre que les herbes sont des êtres vivants, nombreux peut-être, qui existent
naturellement et partout, néanmoins sont inaperçus ou non remarquables, si bien qu’elles sont
difficiles à définir.
Néanmoins, la plupart des gens interrogés affirment s’y intéresser (64%) car elles sont utiles
disent les 38%, constitués surtout de la population locale et des touristes nationaux et pour le
plaisir des yeux affirment les 62% dont les élèves et les touristes nationaux (Tab.V).
Question Réponses Pourcentage
de réponses
obtenues (%)
Définir le
mot
« bozaka »
Toute plante utilitaire non comestible 35
Toute plante non ligneuse moins d’un mètre 24
Une espèce de Poacées bien définie 19
Toute couverture végétale 6
Toute plante sans fleurs qui pousse naturellement 5
Toute plante qui pousse à la campagne 3
Ordures, poils du sol Deux réponses
Non réponse 8
Total 100
37
Tableau V: Répartition des pourcentages de réponses obtenues sur l'intérêt aux herbes
par catégorie de personnes enquêtées
Les gens s’intéressent-ils aux
herbes ?
Personnes enquêtées Total
Réponse Justifications Touristes
nationaux
Elèves Population
locale
Oui Plaisir des yeux 20% 40% 2% 62%
Plantes utilitaires
non comestibles
17% 8% 13% 38%
Non Plantes communes
Sans importance
13% 50% 17% 80%
Un des facteurs de
l’incendie de forêt
20% 0 0 20%
Les 32% des personnes ne s’en intéressent pas car ce sont des plantes communes, sans
importance mais qui constituent même un facteur d’incendie de forêt.
Par conséquent, comme elles ne servent à rien, il faut les déraciner ou bien les brûler et
les couper disent les 83%. Mais on peut aussi les laisser là, où elles sont.
Tableau VI : Répartition des pourcentages de réponses obtenues sur l'action des gens
face aux herbes si ces dernières ne leur servent à rien par catégorie de personnes
enquêtées
Question Réponses Personnes enquêtées Total
Touristes
nationaux
Elèves Population
locale
Que faire
face aux
herbes qui ne
leur servent à
rien ?
Déraciner 18% 13% 7% 38%
Brûler 10% 12% 13% 35%
Couper 3% 5% 2% 10%
Laisser 7% 6% 4% 17%
Total 38% 36% 26% 100%
Les herbes inutiles sont à brûler disent les 35% des personnes interrogées, pourtant les
53% d’entre elles assurent qu’elles repoussent si on les brûle. Il y a comme une contradiction
38
dans leurs affirmations, et la population locale est la plus adepte au brûlis (13%) et pense
moins à déraciner (7% des réponses).
Figure 16. Répartition des pourcentages de réponses obtenues sur la repousse ou non des
herbes brûlées
D’après ces résultats, beaucoup gens ne sont pas du tout conscients des effets néfastes
du feu, ce qui les pousse à brûler facilement les savanes herbeuses, pourtant le feu a différents
impacts sur les graminées selon leur espèce.
III-2 MISE EN EVIDENCE DE L’IMPACT DU FEU SUR LES GRAMINEES ET
INVENTAIRES FLORISTIQUES
L’expérience menée dans les 3 parcelles de 10m² de surface chacune a donné les
résultats décrits dans le tableau VII ci-dessous. Avant la mise à feu les 3 parcelles contenaient
4 espèces de 4 genres différents de la même famille de Poacées. Quinze jours après la mise à
feu les mêmes parcelles n’avaient plus que 2 espèces de 2 genres différents dont une est la
même qu’avant la mise à feu Aristida sp. et la deuxième – une espèce nouvellement apparue
après la mise à feu Imperata cylindrica.
Tableau VII: Comparaison des compositions graminéenne avant et après la mise à feu
des parcelles d’expérimentation,
Composition spécifique des 3
parcelles avant la mise en feu
Composition des mêmes 3 parcelles
après la mise en feu
GENRES ESPECES GENRES ESPECES
Aristida
Hyparrhenia
Oplesminus
Sporobolus
sp.
rufa
Sp.
Sp.
Aristida
Imperata
sp.
cylindrica
53%
47% Oui
non
39
Ces résultats montrent qu’Aristida sp (horo-kofafa) repousse après passage du feu et
les 3 autres Hyparrhenia rufa (vero), Oplesminus sp. (haravola), Sporobolus sp. (ahikongona)
ne repoussent plus ; mais une autre est apparue Imperata cylindrica (tenina) dont les graines
ont eu besoin du feu pour pousser.
L’impact du feu sur ces espèces peut aussi être mesuré par la comparaison de leur
abondance avant et après passage du feu ce qui est présentée dans la figure 19 ci-après. Avant
la mise à feu, Hyparrhenia rufa (vero) était la plus abondante dans les trois parcelles, 3 fois
plus abondante qu’Aristida, 11 fois plus que Sporobolus sp. (ahikongona) et 28 fois plus
nombreuse qu’Oplesminus sp. (haravola), Cependant, il n’apparait plus dans ces mêmes
parcelles 15 jours après la mise à feu, ni Sporobolus sp. (ahikongona) ni Oplesminus sp.
(haravola) d’ailleurs. Quant à Aristida sp., il subsistait avant et après la mise à feu, presque
avec la même abondance. Par contre, Imperata cylindrica qui n’était pas recensé avant la mise
à feu, est apparu en petit nombre, 15 jours après le passage du feu.
Figure 17 : Comparaison de l’abondance des espèces de Graminées inventoriées avant et
après la mise à feu dans les trois parcelles
0
50
100
150
200
250
300
350
400
Hyp
arrh
enia
rufa
Hyp
arrh
enia
rufa
Ari
stid
a sp
Ari
stid
a sp
Sp
oro
bo
lus
sp
Sp
oro
bo
lus
sp
Op
lesm
inus
sp
Op
lesm
inus
sp
Imp
erat
a cy
lind
rica
Imp
erat
a cy
lind
rica
Avant
la
mise
à feu
Après
la
mise
à feu
Avant
la
mise
à feu
Après
la
mise
à feu
Avant
la
mise
à feu
Après
la
mise
à feu
Avant
la
mise
à feu
Après
la
mise
à feu
Avant
la
mise
à feu
Après
la
mise
à feu
no
mb
re d
'esp
èces
inv
ento
riée
s
Graminées inventoriées avant et après la mise à feu dans chaque parcelle
parcelle A
parcelle B
parcelle C
40
Ces résultats indiquent qu’Hyparrhenia rufa, Sporobolus sp. (ahikongona) et
Oplesminus sp. (haravola) disparaissent après le passage du feu, tandis qu’Imperata
cylindrica apparait après le passage du feu dans les parcelles et Aristida sp. repousse encore
après avoir été brûlé.
-D’après les deux précédents résultats (Tab. VII et Fig. 17), il semble que les
Graminées se comportent différemment face au feu. Elles sont soit :
Résistantes au feu : elles se développent normalement après le passage du feu : cas
d’Aristida sp.
Non adaptées au feu : elles disparaissent après le feu : cas d’Hyparrhenia rufa (vero)
Sporobolus sp. (ahikongona) et Oplesminus sp. (haravola).
Pyrophytes : elles nécessitent le passage du feu pour la levée de dormance pendant
leur germination : cas d’Imperata cylindrica.
Hyparrhenia rufa et Aristida sp. sont les espèces les plus abondantes parmi les différentes
espèces graminéennes existantes dans le milieu d’expérimentation, et leur comportement vis-
à-vis du feu est tout à fait opposé. Ces différents comportements déterminent la relation feu-
Graminées qui pourrait être utilisée à d’autres fins utiles telles que la prévention de la
propagation du feu vers d’autres végétations.
Ainsi, d’autres expériences ont été faites pour mesurer la résistance de l’herbe au feu au
moyen de sa durée de combustion. Sur une même superficie (1m×1m) et dans un même
emplacement, c'est-à-dire à l’abri du vent, Hyparrhenia rufa est complètement brûlé au bout
de 7mn en moyenne. Quant à Aristida sp. il n’est entièrement brûlé qu’après 15mn en
moyenne (Fig. 18). Par rapport à Aristida sp., Hyparrhenia rufa a rapidement brûlé.
Figure 18. Comparaison de la durée de combustion des deux espèces de Graminées
(Aristida sp et Hyparrhenia rufa)
0 10 20
C
A
Durée de combustion (mn)
pa
rcel
le
Aristida sp
41
D’après ce constat, en s’éteignant rapidement Hyparrhenia rufa ne pourrait pas
propager le feu vers la végétation avoisinante comme la forêt par exemple, de ce fait, il
pourrait être considéré comme allié de la forêt.
Ces résultats d’expérimentation dans les parcelles ont été confrontés avec des constats
d’inventaire le long d’un transect. D’après ce tableau VIII, les deux écosystèmes
échantillonnés où le transect est passé se constituent d’une savane qui comporte une zone qui
a des traces d’anciens brûlis et une autre sans aucune trace de brûlis ; et d’une forêt qui n’a
pas été brûlée. Onze espèces sont contenues dans les zones non brûlées des 2 écosystèmes et
sont toutes différentes les unes des autres. Sept peuplent la savane et 4 la forêt dont 2 du
même genre Panicum et les 2 autres sont Oplesminus sp. et Sporobolus sp. Hyparrhenia rufa
et Aristida sp. sont inventoriés dans la zone non brûlée de la savane. Aristida rufescens se
retrouve dans la zone de la savane ayant une trace du feu ainsi qu’Imperata cylindrica.
Tableau VIII. Comparaison de la composition graminéenne dans chacune des zones des
deux écosystèmes
Ces résultats témoignent encore qu’Aristida sp. résiste au passage du feu, Hyparrhenia rufa
est non adapté au feu et qu’Imperata cylindrica est une espèce pyrophyte.
Savane Forêt
Zone non brûlée Zone non brûlée Zone Brûlée
-Aristida rufescens
-Chloris virgata
-Echinochloa sp.
-Hyparrhenia rufa
-Melinis ripens
-Nastis sp.
- Panicum sp.
- Aristida rufescens
-Imperata cylindrica
-Louditia simplex
- Oplesminus sp.
- Panicum sp.
- Panicum maximum
- Sporobolus sp.
42
III-3 RESULTATS D’ENSEIGNEMENT/APPRENTISSAGE PAR L’APS
Les enquêtes menées ont montré l’intérêt des élèves pour le patrimoine culturel qu’est le Rova
mais aussi pour le patrimoine physique qui l’entoure, mais ils sont plutôt ignorants en ce qui
concerne les herbes, il s’avère possible de développer leur maîtrise des connaissances en
compétences par le biais des informations obtenues dans les expérimentations précédentes.
Comme le but de ce travail est d’éduquer les gens sur la relation feu- graminées, il est
opportun de commencer cette éducation au niveau des élèves. Par conséquent, une expérience
d’enseignement /apprentissage a été menée dans l’EPP d’Ambohimanga Rova, dans une
classe de CM1 par l’APS.
III-3-1 Conditions d’expérimentation
L’unique classe de CM1 de l’EPP d’Ambohimanga Rova contient 35 élèves dont 16 garçons
et 19 filles avec une moyenne d’âge de 11ans. L’écartype entre l’âge minimal et l’âge
maximal de ces élèves est de 1,40 (Tab.IX).
Tableau IX. Caractéristiques des élèves enseignés en CM1 de l’EPP d’Ambohimanga
Rova
Nombre Total Moyenne
d’âge
Age
maximal
Age
minimal
Ecartype Garçons Filles
16 19 35 11 14 9 1,40
43
L’APS vise à ce que les apprenants aient par rapport à leur âge : la capacité de
recueillir une information, la capacité d’analyser et de traiter des informations d’en tirer les
conséquences pour prendre une décision, agir, en être responsable.
Le tableau X résume le contenu de la formation des élèves par l’APS. Il a été prévu que les
élèves travaillent par groupes de 5 dans 7 groupes pendant 417mn soit 7h en tout, mais en
réalité, les thèmes ont été traités dans la classe pendant 780mn ou 13 heures. Ils se sont
rapportés sur le feu de brousse et les graminées dans la partie J’EXPLORE. Les élèves ont eu
à observer des actes et des phénomènes par le biais de photos en A3, à les analyser et à en
déduire les conséquences bénéfiques et néfastes de ces actes, lesquels sont à traduire en
problème pour en tirer des leçons ou des solutions.
Ces phénomènes observés ont été expliqués à l’aide de connaissances scientifiques
mises en évidence précédemment et aussi d’autres en botanique qu’ils ont eu à appliquer, à
analyser et à synthétiser dans la partie J’ANALYSE. Enfin ces connaissances et compétences
ont été mises en pratique dans la partie J’ELABORE UN PROJET.
De ces trois différentes parties de l’APS, la partie J’EXPLORE a le plus grand ratio
réponses/ questions 2,28 avec 56% de réponses appropriées aux questions et celle de
J’ELABORE UN PROJET a le plus petit ratio 0,63 en moyenne avec 73% de réponses
appropriées. La partie J’ANALYSE qui se rapporte aux connaissances scientifiques a un ratio
de 1,18 avec 81% de réponses appropriées aux questions. Ces résultats s’expliquent par le fait
que les parties J’EXPLORE et J’ELABORE UN PROJET contiennent plus de questions
ouvertes du domaine de l’abstrait, comme conséquences bénéfiques ou néfastes, requérant une
réflexion personnelle à argumenter que de questions fermées du domaine du concret, comme
dans la partie J’ANALYSE. Les questions ouvertes provoquent soit une profusion de
réponses inadéquates soit très peu de réponses mais sensées. Les questions fermées sont les
plus faciles à répondre car se basant sur des supports concrets, elles sont plus faciles à
analyser. Cela démontre qu’en CM1, à 11 ans en moyenne, la capacité d’argumenter des
élèves est encore à travailler et celle d’analyse en voie d’acquisition.
44
Tableau X. Fiche synoptique de l’enseignement
Phase
d’enseignement
apprentissage
Thème Durée
program
mée
Durée
réelle
Nombre
d’élèves
par
groupe
Nombre
de
questions
posées
Nombre de
réponses
obtenues
Nombre
total de
réponses
obtenues
Ratio
réponses /
questions
J’explore Feu de brousse
87mn
300mn
5
38
Réponse
appropriée
Hors
sujet 87 2,28
56% 44%
J’analyse -Caractéristiques
botaniques des graminées
- Propriétés
physiologiques des
graminées vis-à-vis du feu
90mn
240mn
5
45
81%
9%
53
1,18
J’élabore un projet Protection de la forêt
d’Ambohimanga Rova
240mn
240mn
6
18
81% 9% 16 0,88
Installation d’un WC
public
8 60% 40% 15 0,83
Mise en place d’un jardin
scolaire
7 83% 7% 6 0,33
Sensibilisation des gens
sur la propreté de
l’environnement scolaire
7 67% 33% 9 0,50
Nettoyage de la cour de
l’école
7 73% 27% 11 0,61
45
Les projets sont exprimés à partir d’une question se rapportant à l’amélioration de
l’environnement de l’école et visant à mobiliser les connaissances sur les relations feu –
graminées - forêt données auparavant. Pour ce faire, il a été demandé aux élèves de sortir pour
observer les environs de l’école dans les 4 points cardinaux et d’émettre un projet en rapport
avec ce qu’ils viennent d’observer et la question d’amélioration de l’environnement scolaire.
Cinq projets différents en sont été ainsi sortis dont un relatif à la protection de la forêt
d’Ambohimanga Rova. Ceci démontre que le transfert des connaissances d’une situation
d’apprentissage, J’EXPLORE ou J’ANALYSE, à une autre J’ELABORE UN PROJET n’est
pas du tout évident. Les élèves ne sont pas habitués à mettre en œuvre dans la vie courante les
notions acquises en classe.
Néanmoins, il est quand même intéressant d’évaluer la maîtrise des 7 piliers de la
connaissance et de la compétence de ces élèves dans la phase finale de l’APS. Il est à noter
que les groupes ont été toujours encadrés durant leur apprentissage.
III-3-2 Evaluation des élèves selon les 7piliers de la connaissance et de la compétence
Le tableau XI ci-après montre le niveau de maîtrise des 7piliers de la connaissance et
de la compétence chez les élèves de la CM1 de l’EPP Ambohimanga Rova. Les 35 élèves ont
été capables d’exprimer leurs idées en Malgache et non pas de l’écrire correctement.
Seulement 25% des devoirs ont été grammaticalement justes et sans fautes d’orthographe, ces
élèves ne sont pas encore compétents pour écrire le malgache correctement, à la veille de la
classe d’examen en CEPE. Tous les élèves savent compter et réaliser des figures
géométriques, mais seuls 25% d’entre eux reproduisent des images en respectant leur
grandeur nature, ces élèves ne sont pas encore compétents de schématiser avec une rigueur
scientifique. Or la reproduction de différentes parties et différents organes du corps humain
est demandée en CEPE. Tous les élèves ne se référent pas aux techniques usuelles de
l’information et de la communication pour répondre aux questions posées. La majorité des
élèves (80%) savent vivre en société et considèrent les lois qui régissent la société et ils en
sont compétents. Plus de la moitié (60%) des élèves ont été aptes d’organiser, de gérer et de
réaliser des responsabilités mais seulement 25% d’entre eux, appliquent les méthodes
d’organisation, de gestion et de réalisation à l’école.
46
Tableau XI: Niveau de maîtrise des 7 piliers de la connaissance et la compétence
Parmi les 5 piliers de la connaissance et compétence qui ont été travaillés, seul le 6e pilier
(compétences sociales et civiques) est maîtrisé par les élèves du CM1 de l’EPP
Ambohimanga Rova, les autres piliers sont encore à travailler.
Parmi les cinq projets qui ont été sortis dans J’ELABORE UN PROJET, le projet sur la
protection de la forêt d’Ambohimanga Rova répond à notre requête. Il est ainsi nécessaire de
le voir plus en détails. Le tableau XII ci-dessous, présente les caractéristiques de ce projet.
Tableau XII. Caractéristiques du groupe N°1 et contenu de son projet
Membres Moyenne d’âge Contenu du projet
Garçons Filles 11 Culture d’Hyparrhenia rufa (Vero) : tout
autour de la forêt d’Ambohimanga Rova
pour sa protection 3 3
Les 07 piliers de la connaissance et de la compétence
Je connais
Je sais
Maîtrise de la langue maternelle 100% 25%
Pratique d’une langue vivante étrangère Non travaillé
Compétences de base en mathématiques et la culture
scientifique et technologique
100% 25%
Maîtrise des techniques usuelles de l’information et de la
communication
0% 0%
Culture humaniste Non travaillé
Compétences sociales et civiques 80% 100%
Autonomie et initiative 60% 25%
Donc
47
Le groupe N°1 est composé de six personnes dont trois garçons et trois filles avec une
moyenne d’âge de 11ans. Les élèves du groupe 1 soit les 17% de la classe, sont habitués à
mettre en œuvre dans la vie courante les notions acquises en classe, ils ont compris les
relations feu-Graminées-forêt tout en choisissant ce projet. Hyparrhenia rufa : Graminées non
résistantes au feu, contribuant à la protection de la forêt contre l’incendie tout en jouant le rôle
d’un pare-feu.
Quatrième partie : DISCUSSIONS-
PESPECTIVES
48
DISCUSSIONS-PERSPECTIVES
IV-1 DISCUSSIONS
Cette étude a permis d’obtenir de nombreuses informations sur les relations feu-Graminées –
forêt, sur les connaissances et les avis des visiteurs et des riverains du Rova sur les Graminées
et le feu, sur l’intérêt des écoliers pour la conservation de la couverture forestière en les
formant sur l’importance de la gestion du feu face aux herbes par l’APS. La comparaison des
résultats obtenus avec ceux observés ultérieurement par d’autres auteurs permet d’émettre
quelques remarques sur les méthodes utilisées et les résultats obtenus.
IV-1-1 Contexte historique de stratégie de lutte contre le feu à
Madagascar depuis l’époque des rois jusqu’aux années 70
A l’époque des royaumes merina, qui dès le XVIème siècle sont des organisations
politiques dépassant le niveau régional, la détermination de protéger les forêts est réelle. Elle
se traduit par des édits d’Andrianampoinimerina (1787-1810), qui déclare propriété royale
toute forêt de son royaume. Le code des 305 articles (1881) est une autre illustration ; on peut
y relever l’interdiction de brûler la forêt, de s’y installer, de pratiquer le tavy, sous peine de
« mise aux fers ».
Sous la colonisation française, le premier département technique créé par GALLIENI
est le Service Forestier (FREMIGACCI, 1998). L’administration a introduit l’Eucalyptus et
fait planter essentiellement l’espèce Eucalyptus robustus. Avec le reboisement, l’objectif était
de pallier la dénudation avancée du relief, un facteur d’érosion. Le reboisement, au départ
imposé en milieu paysan par l’administration locale, habille surtout les collines. Le long des
axes routiers, des eucalyptus sont plantés pour faire de l’ombrage mais aussi pour éviter un
éboulement des talus lors des fortes pluies. Sur les Hautes Terres centrales, l’Est de l’Imerina,
de forte densité démographique, est la région où la couverture forestière s’est le plus
développée, pendant la première moitié du XXème siècle (RAKOTO RAMIARANTSOA,
1995).
49
Sur les photographies aériennes de 1965, on peut évaluer un taux de reboisement de
10%, ce qui est déjà le résultat d’initiatives de plantations d’arbres sur les terres domaniales
après l’Indépendance en 1960. Ils font l’objet dès la colonisation d’une très forte répression
qui traduit une conception ignorant les sociétés, les populations étant accusées de détruire leur
propre environnement. Or, les feux font partie des pratiques des cultivateurs et des éleveurs.
Le tavy est le système d’exploitation le plus répandu, dans l’Ouest et l’Est de l’île. Il ne s’agit
pas seulement de détruire la forêt par le feu mais de produire du riz, aliment de base des
Malgaches, mais aussi d’autres cultures vivrières (maïs, manioc). Le feu active la préparation
des champs et apporte par les cendres la matière fertilisante dans une agriculture manuelle.
A partir des années 70, des essais de lutte mécanique contre les feux de brousse ont été
réalisés en utilisant des équipements traditionnels (feuille de végétation verte). Ces méthodes
d'aménagement anti feu ont été orientées vers la participation des populations locales et des
collectivités, l'éducation et la formation et l'utilisation de petits équipements et outils manuels.
La protection absolue est délaissée au profit du brûlage précoce (en début de saison sèche) qui
est de loin la méthode de protection la plus sûre et la plus efficace
(RANDRIANARIJAONA, 2007).
Parallèlement au reboisement et à la lutte contre les feux, les dix premières aires
protégées (une politique pionnière de protection) sont mises en place dès 1927, sous forme de
Réserves Naturelles (RN) choisies dans les différentes formations végétales de l’île.
(BLANC-PAMARD et RAKOTO RAMIARANTSOA 2003).
IV-1-2 Les raisons de la pratique du feu de brousse pour les paysans malgaches
SIGRID et al (2003) rapporte que les feux de brousse et la déforestation font partie
du mode de vie de la société Malagasy. D’après nos résultats d’enquête auprès des visiteurs
du Rova, les principales raisons qui poussent les gens à la pratique du feu de brousse sont : le
désir d’avoir des pâturages plus étendus (renouvellement de la végétation) et l’élimination des
herbes. Des affirmations comparables ont été rapportées par NASI et al en 2001 : De nos
jours la raison essentielle de la fréquence des feux ennemis de la forêt réside dans la volonté
des paysans éleveurs d’améliorer les pâturages afin d’accroître leurs troupeaux.
50
IV-1-3 Contexte actuel
La situation actuelle : une érosion de la biodiversité : avec 13 millions d’hectares,
la forêt ne recouvre plus que 20% environ du territoire de Madagascar. La déforestation,
engagée depuis longtemps, atteint des proportions alarmantes. A ce rythme, Madagascar
n’aura plus de forêt d’ici 60ans (MEF, 1998). Ceci témoigne que les luttes contre le feu
n’arrivent pas à leur fin.
IV-1-4 Dans quelle mesure l’association feu-Graminées serait-elle un ennemi ou
alliée de la forêt
NASI et al (2001) ont montré que les feux de brousse, dont l’Homme est le principal
responsable, sont la plaie de la Grande île. Ce sont des feux d’herbes sèches qui parcourent en
saison sèche d’immenses étendues de savanes et mordent les lisières des forêts claires. La
dégradation se fait par étapes. Le feu de brousse ne pénètre normalement pas dans la forêt,
formation fermée, dont il grille un peu les lisières. Cependant dans des conditions
particulières, il réussit à entamer le sous-bois de la forêt. La parcelle atteinte meurt et les
graminées s’installent rapidement à sa place, rendant plus faciles les futurs incendies.
Des affirmations similaires ont été rapportées par la FAO (2004), dans les forêts
tropicales ombrophiles, le feu a des conséquences négatives sur la biodiversité car il perturbe
les équilibres des écosystèmes, parfois de façon irréversible. Tout d’abord, l’occurrence d’un
feu augmente la probabilité d'un feu suivant : le feu créé des trouées dans la végétation, ce qui
contribue à l'assèchement de la végétation et donc au risque d'incendie. De même,
TURVEY(1994) ; COCHRANE et al (1999) ; NEPSTAD et al (1999) ont soutenu le même
avis que : le remplacement de vastes espaces forestiers par des tapis de graminées pyrophytes
est l'un des impacts écologiques les plus négatifs des incendies sur les forêts tropicales
ombrophiles.
Cependant, selon DENNIS et al (2001) le feu joue un rôle fondamental dans le
maintien de la santé de certains écosystèmes, mais en raison des changements climatiques et
de l'utilisation par l'Homme du feu. De même, NASI et al (2001) affirment que dans les forêts
tropicales, l'importance écologique des feux annuels sur les formations forestières est énorme.
51
Le feu stimule fortement les espèces résistantes qui remplacent celles présentes dans des
milieux non perturbés. De même, nos résultats ont montré que les Graminées se comportent
différemment vis-à-vis du feu. Elles sont soit : résistantes au feu, non adaptées au feu, ou
pyrophytes. Et les tapis de Graminées (non adaptées au feu) tout près d’une forêt évitent la
propagation du feu et contribuant déjà à la lutte contre les incendies des forêts. Hyparrhenia
rufa (non adaptée au feu) a rapidement brûlé du fait de ses chaumes plus grossiers et épongés
et qu’il absorbe beaucoup plus de Co2 lors de la photosynthèse, or, il appartient au groupe des
herbes en C4. Alors, il ne suffit que peu de CO2 (0,3°/°°) de quantité de CO2 absorbé pour
atteindre l’intensité photosynthétique maximale. Ainsi, il contient une certaine quantité de
CO2 en réserve. Or, le CO2 isole le feu de l’oxygène présent dans l’air autour du feu. Par
contre, Aristida sp. est très résistant au passage du feu grâce à ses touffes plus étalés et
rhizomes très développés et qu’il absorbe moins de Co2 lors de la photosynthèse (BOND,
SILANDER., RANAIVONASY et RATSIRARISON, 2008).
IV-1-5 APC et APS
L’école cherche à préparer les élèves à la vie, mais ce sont des savoirs déconnectés de
la réalité qui y sont enseignés. Des réformes contemporaines ont tenté de combler ce fossé qui
existe entre l’école et la vie. L’APC s’introduit ainsi dans les réformes en éducation qui est
centrée sur le développement des compétences des élèves et est actuellement utilisée au
niveau des EPP. Or, nos résultats montrent qu’en CM1 les élèves ne savent pas encore
traduire leurs connaissances en compétences. En effet, des réformes récentes ont organisé les
contenues des programmes d’études autour de classes situations. Ainsi, l’APS s’introduit
progressivement dans les réformes en éducation en tant que prolongement ou alternative à
l’APC. Alors que dans certaines perspectives de l’APC, la compétence est comprise en termes
de maîtrise de savoirs décontextualisés, les tenants de l’APS la définissent plutôt en termes de
maîtrise des situations. Selon DOMENICO, FIDELE et PHILIPPE (2010), du point de vue
APS, le développement de connaissances et de compétences se déploie en contexte, dans et
par l’action en situation. Par rapport à l’APC, l’APS est la plus recommandée, vérifiée par
nos résultats, que 17% des élèves, arrivent à comprendre la relation feu-Graminées-forêt par
l’APS. Faible proportion car c’était la première fois que cette approche a été appliquée au
niveau de ces élèves.
52
IV-2 PERSPECTIVES
La lutte contre les feux de brousse s’est avérée inefficace depuis des années. Or,
Hyparrhenia rufa, Graminée non adaptée au feu, évite la propagation du feu. Donc, sa
plantation tout autour de la forêt est fort utile en guise d’une nouvelle stratégie de lutte contre
la déforestation par le feu moyennant une collaboration étroite avec des experts de différentes
disciplines entre autre les paysagistes . De ce fait, l’apprentissage basé sur l’APS est plus
efficace et suggéré afin d’y parvenir. Perspective de continuer l’étude par la rédaction du
projet des élèves en collaboration avec le bailleur et une exposition sur les herbes et leurs
produits obtenus avec et une évaluation continue des visiteurs de l’exposition par la démarche
scientifique en utilisant le quiz Faber.
Conclusion
53
CONCLUSION
La lutte contre le feu de brousse à Madagascar a pour objectif de diminuer chaque
année, la surface forestière parcourue par le feu. Dès le XVIIIe siècle, les forêts malgaches
étaient si menacées que le roi Andrianampoinimerina prit des mesures de protection et de
conservation. Cependant, à plusieurs endroits, la forêt malgache a été complètement détruite
sauf quelques reliques.
Ce travail, dans le but d’informer et de former les gens sur l’importance de la gestion
et valorisation des relations forêt-feu-Graminées, nous a permis d’obtenir le maximum
d’informations sur l’action du feu sur les Graminées. Les gens semblent ne pas être du tout
conscients des effets néfastes du feu ; ce qui les pousse à brûler facilement les savanes
herbeuses et à pratiquer les feux de brousse comme un moyen de nettoyage des alentours de
la maison, de repousse de l’herbe et d’obtention de matières minérales pour les cultures. Ce
qui confirme la première hypothèse qui prétend que : « Les habitants des Hauts Plateaux
connaîtraient qu’après passage du feu, on aurait des pâturages verts et tendres servant à
nourrir le bétail ». Aussi, notre étude expérimentale sur le terrain a montré que le feu a
différents impacts sur les graminées selon leur espèce. Il y a qui sont résistantes, c'est-à-dire
qui brûlent longtemps ; non adaptées c'est-à-dire qui s’éteignent vite et disparaissent après le
passage du feu, pyrophytes c'est-à-dire qui germent grâce au feu. Les Graminées non adaptées
au feu pourraient être considérées comme alliées de la forêt, ne propagent pas le feu. Ainsi,
notre deuxième hypothèse est vérifiée.
Vu les représentations des habitants des Hauts Plateaux sur le feu et les Graminées, le
constat sur le terrain et les études expérimentales sur l’impact du feu sur les espèces
graminéennes, interdire les gens pour la mise à feux ne suffit pas d’éliminer les feux de
brousse, mais aussi et surtout, il faut les informer sur l’action du feu sur les Graminées. On
aurait un pâturage bon pour le bétail avec les espèces appropriées et les forêts malgaches ne
seraient plus facilement atteintes par le feu. Pour éduquer les gens sur la relation feu-
graminées, il est opportun de commencer cette éducation dès leur jeune âge. L’Approche Par
Situations est adéquate et la plus adaptée car cette approche vise à ce que l’élève recueille,
analyse et traite les informations dans une situation donnée afin qu’il puisse prendre une
décision adéquate à la résolution du problème.
Ainsi, l’évaluation de l’apprentissage des élèves sur la relation Graminées-feu , les élèves ne
sont pas encore habitués à mettre en œuvre dans la vie courante les notions acquises en classe,
54
en effet, un seul projet parmi les cinq qu’ils ont proposés est relatif à la protection de la forêt
d’Ambohimanga Rova, au moyen de la plantation d’Hyparrhenia rufa tout autour de la forêt.
L’idée semble être utopique mais mérite d’être approfondie. Aussi, la troisième hypothèse est
vérifiée.
Ainsi, nous désirons que l’emploi des Graminées non adaptées au feu participe à la
création d’une nouvelle stratégie de lutte contre la déforestation par le feu. Ce qui nécessitera
une nouvelle formule de la gestion de la sensibilisation à la lutte contre le feu et plus
particulièrement de la sensibilisation des paysans éleveurs des Hauts Plateaux. Nous voudrons
terminer en disant que même si nos expériences ne sont qu’à leur début, une étude
scientifique plus poussée devrait être mise en place.
Enfin, nous tenons encore à souligner que le présent mémoire ne prétend pas à
apporter des solutions exhaustives aux problèmes de la déforestation par le feu. Il constitue
cependant une note qui pourrait aider tous ceux qui s’engagent dans des recherches sur les
problèmes liés à l’environnement, spécialement, à la recherche de méthode de lutte contre les
feux de brousse. Le système anti-feu à instaurer dans la colline d’Ambohimanga pourrait tenir
compte des informations données ici et outre les experts d’approvisionnement en eau, un
expert paysagiste devrait aussi travailler de concert avec la commune d’Ambohimanga Rova
et l’OSCAR.
BIBLIOGRAPHIE
55
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
1- ANDRIANAIVO. O. 2010. Exploitation didactique d’un site historique :
Ambohimanga Rova. CAPEN, Université d’Antananarivo. 104p.
2- BESAIRIE. H.1971. Géologie de Madagascar : Les terrains sédimentaires. Annales.
3- BOND.W,J., SILANDER. J.A., RANAIVONASY.J., et J. RATSIRARISON. 2008.
The antiquity of Madagascar’s grasslands and the rise of C4 grassy biomes Journal of
Biogeography N° 35, pp 1743-1758.
4- BOSSER. J.1969. Graminées des pâturages et des cultures à Madagascar. Paris. 440p.
5- BRUN-COTTAN et al. 1982. Guide pratique pour l’exploitation des milieux. Belin.
Paris 6e. 31p.
6- BRUN-COTTAN et al. 1982. Sciences naturelles 2nde
- éléments d’Ecologie. Belin.
Paris 6e. 191p.
7- COCHRANE. M.A et al. 1999. Positive feedbacks in the fire dynamic of closed
canopy tropical forests. Science. (284). Pp (1834-1836).
8- CALAMAND. C et al. 1994. Biologie-Géologie TerS. HACHETTE. Paris. 431p.
9- DENNIS. R et al. 2001. Impact of human-caused fires on biodiversity and
ecosystem functioning, and their causes in tropical, temperate and boreal forest
biomes. CDB Technical Series N°5. Convention sur la diversité biologique. Montréal,
Canada.
10- FAO. 2001. Evaluation des ressources forestières mondiales 2000 - rapport
principal. Forêts n° 140, Etude FAO, Rome.
11- FARAMALALA. M. H. 1988. Etude de la végétation de Madagascar à l’aide des
données.
12- FREMY et al. 2005. Quid 2005. Europe 1. Paris. 2190p.
13- GOODMAN S. M. 2008. Paysage naturels et biodiversités de Madagascar. W.W.F.
Publication scientifique du muséum. 694p.
14- HOBBS. R.J et HUENNEKE.L.F. 1992. Disturbance, diversity and invasion :
implications for conservation. Conservation biology, (6). (Pp 324-337).
56
15- HOFFMAN O.1985. Pratiques pastorales et dynamiques du couvert végétal en pays
Lobi (Nord Est De la cote d’ivoire). Thèse de troisième cycle. Université de
BordeauxIII.
16- HUMBERT. H. 1955. Les territoires phytogéographiques de Madagascar : leur
cartographie. Colloque sur les Régions Ecologiques du Globe, Paris. Pp (195-204).
17- JOLLY A. et al. 1984. Key Environnement Madagascar. 239p.
18- KULL C. 2000. Deforestation, erosion, and fire: Degradation myths in the
environmental history of Madagascar. The White Horse press, Cambridge
U.K.Mémoire ORSTOM, Paris. 421p.
19- KULL C. 2004. Isle of fire: the political ecology of landscape burning in Madagascar.
University of Chicago,Chicago.
20- NARISOA. A et al. 2011. Les feux de brousse s’intensifient.
http : //www.lexpressmada. com/4810/environnement-madagascar/ 07-01-11.
21- NASI R. et al. 2001. les incendies de forêt et la diversité biologique. Bogor
Indonesie.
22- NEPSTAD D.C. et al.1999. Flames in the rain forest: origins, impacts and
alternatives to Amazonian fires. Programme pilote pour la conservation de la forêt
ombrophile amazonienne, Brasilia, Brésil.
23- ONE. 2000. Guide sectoriel pour la réalisation d’une étude d’impact sur
l’environnement.
24- PERRIER DE LA BATHIE.1921. La végétation malgache. Marseille. 268p.
25- PIERRE-YVES C. et al. 2001. Protection des forêts contre l’incendie. FAO. Rome.
126p.
26- RABODOMALALA A. et al. 2004. Ny Voaary, l’éducation à l’environnement dans
les établissements du secondaire. CNAPMAD. Antananarivo. 133p.
27- RAFOLO et RAVAONANTOANDRO. 2000. Proposition d’inscription sur la liste du
patrimoine mondial : colline royale d’Ambohimanga Rova Madagascar. UNESCO.
28- RAJERIARISON et FARAMALALA. 1999. Nomenclature des formations végétales
de Madagascar. ANGAP. Antananarivo. 42p.
29- RAJOELISON L.G. 1990. Analyse sylvicole d’une forêt naturelle des hauts
plateaux malgaches, cas du jardin botanique d’Ambohitantely, Tampoketsa
d’Ankazobe. DEA, Université d’Antananarivo. 57p.
30- RAJOELISON L.G. 1992. Méthodologie d’Analyse sylvicole dans une forêt naturelle.
Akon’ny Ala n°8. Département des Eaux et Forêts de l’ESSA. Antanarivo.
57
31- RAJOELISON L.G. 1997. Etude d’un peuplement. Analyse sylvicole. Manuel
forestier n°5. Département des Eaux et Forêts de l’ESSA. Antanarivo.
32- RAKOTONIMBAHY. F. 1986. Contribution à l’étude botanique et faunistique de la
forêt d’Ambohimanga. CAPEN, Université d’Antanarivo. 91p.
33- RANAIVO V. 2007. Le système éducatif de Madagascar : l’émergence d’une autre
école. Pp (125-132).
34- RANDRIATSIVERY F. 2005. Evaluation des impacts du feu sur la végétation des
savanes du massif d’Ibity. DEA. Université Antananarivo. 84p.
35- SIGRID A. et al. 2003. Déforestation et systèmes agraires à Madagascar. Les
dynamiques des tavy sur la cote orientale. Antananarivo. spatiales. Thèse de doctorat
d’Etat, Université Paul Sabatie, Toulouse. 167p.
36- TURVEY N.D. 1994. Afforestation and rehabilitation of Imperata grasslands in
Southeast Asia: identification of priorities for research, education, training and
extension. Australian Centre for International Agricultural Research (ACIAR) et
Centre pour la recherche forestière internationale (CIFOR). Canberra. Australie.
ANNEXES
I
ANNEXE I : 7 piliers de la connaissance et de la compétence
LES 07 PILIERS DE LA CONNAISSANCE ET DE LA COMPETENCE
Les 07 piliers de la connaissance et de la compétence
Je connais Je sais
1. La maîtrise de la langue maternelle
Expression écrite et expression orale,
vocabulaire et grammaire, orthographe et
conjugaison du malgache officiel
Les écosystèmes, les noms en malgache des
plantes et des animaux spécifiques à chaque
région de Madagascar
Citer, distinguer et comparer les régions, les
écosystèmes, les animaux et les plantes de
chaque région de Madagascar.
2. La pratique d’une langue vivante (le
français et l’anglais)
Comprendre et s’exprimer à l’oral comme à
l’écrit dans des situations simples
Les termes spécifiques à l’écosystème, le nom
des plantes et des animaux de chaque région
de Madagascar en anglais et français.
Citer, distinguer et comparer les régions, les
écosystèmes, les animaux et les plantes de
chaque région de Madagascar en français et en
anglais.
3. Les compétences de base en
mathématiques et la culture scientifique et
technologique
Savoir compter et utiliser des nombres de 1 à
1 000 000, calculer, peser, mesurer et doser.
Savoir adopter une démarche expérimentale,
Savoir réaliser des figures géométriques.
L’arithmétique, la géométrie, le système de
mesures
Compter les différentes espèces d’êtres
vivants dans un périmètre donné.
Reproduire en image les êtres vivants.
Mesurer, peser et quantifier les différentes
espèces d’un endroit.
Identifier les problèmes entre la nature et
l’homme et proposer une solution
scientifiquement expérimentée.
4. La maîtrise des techniques usuelles de
l’information et de la communication
Les multimédia, “logiciel bureautique”, Faire des recherches sur tous les êtres vivants
à Madagascar et dans le monde.
Donc
II
Utiliser de façon réfléchie et responsable
l’informatique, le multimédia et l’Internet,
selon les valeurs malgaches.
Internet, site web, mail, téléphone, radio,
télévision, journaux.
Répandre de façon responsable les nouvelles
de source sûre sur la biodiversité.
5. La culture humaniste
Situer et connaître les différentes périodes de
l’histoire de l’humanité et de la nature.
Situer et connaître les grands ensembles dans
le monde
L’histoire de la naissance de la Terre et de la
nature.
La culture de chaque région.
Raconter et expliquer l’histoire de la naissance
de la nature et de Madagascar.
6. Les compétences sociales et civiques
Savoir vivre en société et avec la nature, et se
préparer à la vie citoyenne.
Les lois qui régissent la société.
Le cycle de vie des êtres vivants
Citer et respecter les lois qui régissent la
société.
Citer les cycles de vie des êtres vivants.
Aimer, prendre soin et protéger les êtres
vivants.
7. L’autonomie et l’initiative
Savoir organiser et prendre des responsabilités
au niveau de la nature et de l’environnement.
L’organisation, la gestion et la réalisation des
responsabilités.
Mes responsabilités au sein de la société et de
la nature.
Citer et appliquer les méthodes d’organisation,
de gestion et de réalisation.
III
ANNEXE II : Contenu du manuel pour la classe du CM1
utilisé lors de l’enseignement/apprentissage
Ohatra seha-piainana misy olana ankehitriny : mihena isa-taona ny velaran-
tany rakotr’ala eto Madagasikara noho ny doro-tanety.
SEHA-PIAINANA MISY OLANA ANKEHITRINY
Toy izao asehon’ny sary izao ny fomba ampiasain’ny olona ankehitriny mba iarovana ny ala
tsy ho main’ny afo. Na izany aza anefa dia mbola mipetraka ho olana lehibe tsy voavaha
ihany ny doro-tanety.
Sary1: fomba ampiasn'ny olona ankehitriny mba iadina amin'ny doro-tanety
Hitako 5’
Jereko sy dinihiko ny sary.
Lazaiko ny ataon’ny olona eo amin’ny sary
Vakiko ny soratra eo amin’ny takelaka asehon’ny sary.
Lazaiko izay hitako sy novakiko ary soratako anaty kahie.
IV
Asongadiko ny olana 5’
Asongadiko ny olana eritreretiko ateraky ny doro-tanety.
Soratako ao anaty kahie izay olana nasongadiko.
Trandrahako 5’
Sary 2: fomba ampiasn'ny olona ankehitriny mba iadina amin'ny doro-tanety
lazaiko ny fomba entin’ny olona eo amin’ny sary mba iadiana amin’ny doro-tanety.
Inona ny fitaovana ampiasain’ny olona amonoany afo hita eo amin’ny sary.
Lazaiko ny mety ho lafiratsin’io fomba famonoana afo hita eo amin’ny sary io.
Lazaiko ny mety ho lafiratsin’ny fiadiana amin’ny doro-tanety amin’ny alalan’ny
fampiasana takelaka misy soratra.
Fintiniko 3’
Fintiniko anaty fehezanteny ny fomba fanaon’ny olona ankehitriny iadiana amin’ny
doro-tanety.
Ny fahafantarako ny olana misy ankehitriny dia mitarika ahy hamakafaka olana
mitovitovy hita taloha.
V
SEHA-PIAINANA MITOVITOVY HITA TALOHA
Toy izao asehon’ny sary izao ny fomba netin’ny olona niady tamin’ny doro-tanety taloha.
Sary 3 : fomba nentin’ny olona taloha mba iadiana amin’ny doro-tanety
Hitako 5’
Vakiko ny soratra hitako eo ambonin’ny sary.
Jereko sy dinihiko ny sary.
Lazaiko ny fomba ataon’ny olona eo amin’ny sary mba iadiana amin’ny doro-tanety,
ary soratako anaty kahie izany.
Asongadiko ny fanao taloha 5’
Araka izay voalaza teo ambony dia:
Tanisaiko ny mety ho lafi-tsara sy ny mety ho lafi-ratsin’io fomba fanao taloha
fiadiana amin’ny doro- tanety io.
VI
Fintiniko 3’
Arafitro anaty fehezanteny mirindra ny lafi-tsara sy ny lafi-ratsin’io fomba fanao
taloha fiadiana amin’ny doro-tanety io.
Avy amin’ny findrandrahana ny seha-piainana misy olana ankehitriny sy ny mitovitovy hita
taloha no ahafahana mampitaha ireo seha-piainana roa ireo.
Ampitahaiko 5’
Ireto sary roa ireto dia samy maneho ny ady amin’ny doro-tanety. Samy hafa anefa ny fomba
fiady ankehitriny sy ny natao taloha. Ny fampitahana azy ireo no ahafahana mijery izay
vahaolana azo ampiharina amin’ny ady mahomby atao amin’ny doro-tanety.
Sary 4 : fomba entin’ny olona ankehitriny sy nentin’ny olona taloha iadiana amin’ny doro-tanety
Ambarako ireo rehetra mampitovy ny sary A sy ny sary B.
Lazaiko ny fitaovana namonoana afo tao amin’ny sary B nefa tsy nampiasaina intsony
tao amin’ny sary A.
Lazaiko ny fitaovana nampiasaina tao amin’ny sary A.
Lazaiko izay natao taloha ka mbola azo ampiharina ankehitriny mba iadiana amin’ny
doro-tanety.
VII
Aravoko 3’
Arafitro anaty fehezanteny izay mbola azo atao iadiana amin’ny doro-tanety.
Soratako anaty kahie izany fehezanteny izany.
Raha izany no nataon’ny olona taloha mba iadiana amin’ny doro-tanety, inona kosa ny
ataon’ny any amin’ny toeran-kafa mba iarovana ny ala amin’ny afo.
Hevi-baovao
1-Fampahafantarana ny hankaton’ny zavaboahary amin’ny alalan’ny fampiratiana
Anisany fanentanana ny olona tsy handoro tanety ny fampahafantarana azy ny hankaton’ny
zavaboahary toy ny ala amin’ny alalan’ny fampiratiana.
Sary5 :fampahafantarana ny hakanton’ny zavaboahary toy ny ala amin’ny alalan’ny fampiratiana
VIII
Hitako 5’
Vakiko ny soratra eo ambonin’ny sary.
Jereko sy dinihiko ny sary. Vakiko ny soratra eny ambanin’ny sary
Tanisaiko izay hitako eo amin’ny sary.
Hadihadiko 5’
Inona no vokatsoa entin’ny falalana ny hakanton’ny ala eo amin’ny isam-batan’olona?
Inona ny mety hanahirana amin’ny fampahafatarana amin’ny alalan’ny fampiratiana?
2-Fiharovana ny toerana iray manintona amin’ny alalan’ny fametrahana azy ho
valan-javaboahary
Sary 6 : valan-javaboahary
Hitako 5’
Vakiko ny soratra eo ambonin’ny sary.
Jereko sy dinihiko ny sary.
Lazaiko ny fahitako ny hankaton’ny toerana asehon’ny sary.
Hadihadiko 5’
Inona no ilàna ny fametrahana ny toerana manintona iray ho valan-javaboahary.
Inona no mety ho sakana amin’ny fametrahana ny toerana iray ho valan-javaboahary.
IX
Fintiniko 3’
Arafitro anaty fehezanteny :
-ny tombotsoa azo avy amin’ny fampahafantarana ny hakanton’ny zava-boahary toy ny ala.
-ny tombotsoa azo avy amin’ny fametrahana ny toerana manintona iray ho valan-javaboahary.
-ny mety hanahirana amin’ny fanantanterahana ireo hevi-baovao ireo.
Soratako anaty kahie ireo fehezanteny ireo.
Olana fototra
Miha mihena isa-taona ny velaran-tany rakotr’ala eto amintsika noho ny doro-tanety. Raha
izao no mitohy, dia ho ringana tanteraka ny ala eto amintsika afaka 60taona.
Sary 7 : fivoharan'ny ala ho tanetim-bozaka
Hitako 5’
Vakiko ny soratra eo ambonin’ny sary.
Jereko sy dinihiko ny sary
Vakiko ny soratra eo ambanin’ny sary tsirairay
Tanisaiko izay hitako eo amin’ny sary
ambarako ireo dikan’ny fahasimban’ny ala amin’ny alalan’ny afo ka mahatonga azy
ho tanetim-bozaka.
X
Asongadiko ny olana fototra 5’
Manao ahoana ny fihovan’ny toerana iray rakotr’ala rehefa avy nolalovan’ny afo ?
Asongadiko ny olana mifandray amin’ny doro-ala
Famintinana 5’
Maro ny fomba azo atao mba iadiana amin’ny doro-tanety, taloha ohatra dia ny ratsa-kazo
mitondra ravina no nampiasaina mba hamonoana ny afo amin’ny alalan’ny fikapoana azy.
Ankehitriny dia efa ny pompier no miandraikitra ny famonoana ny afo, eo koa ireo takelaka
misy soratra manentana ny olona tsy handoro tanety ampetraka manakaiky ny toerana
arovana. Na izany aza anefa dia mbola mipetraka ho olana eto amintsika foana ny doro-
tanety.
XI
Madagasikara izay nalaza ho « nosy maintso » taloha, efa lasa ho « tany rakotra
bozaka” ankehitriny.
Sary 8 : tanetim-bozaka
Fantariko 5’
Lazaiko izay rohivoary hitako eo amin’ny sary
Raha hoarina amin’ny rohivoary hafa dia inona no mampiavaka io rohivoary hita eo
amin’ny sary io
Hadihadiko 5’
Sary 9 : ny fitsinjaran'ny ala sy ny tanetim-bozaka eto Madagascar
Ampahafirin’velaran-tanin’i Madagasikara no tanetim-bozaka
Tsoahiko avy amin’izany ny maha tany rakotra bozaka an’i Madagasikara
XII
Raiketiko 5’
Ampihariko 5’
Avadiko ho lahatsoratra ny tian’ny sary ao amin’ny “raiketiko” hambara
Raiketiko 5’
Maro ny fahavalon’ny ala fa ny afo no fahavalony voalohany. Noho izany dia nihova ho
tanetim-bozaka ny ala mitombandavana.
Rehefa simban’ny afo ny ala dia nisolo ho tanetim-bozaka. Ary ny bozaka maniry manakaiky
ny ala sisa tsy may dia ilaina indrindra amin’ny fiarovana io ala io tsy ho ringan’ny afo
intsony.
Ala
XIII
Hadihadiko 15’
Ireto herbier ireto dia mampiseho ireo karazam-bozaka hita eny an-tanety.
Jereko sy dinihiko ny herbier
Lazaiko izay fianakaviain-javamaniry hitako eo amin’ny herbier
Lazaiko ny anarana ahafantarako ireo zavamaniry tsirairay
Lazaiko ny mampitovy ireo herbier ireo ary soratako anaty kahie
Mitady sy mitondra karazam-bozaka 3 izay hitako eny an-tanety aho.
Ampitahako amin’ny nentiko ny herbier.
Ataoko sary ny firafitry ny bozaka nentiko na nentin’ny hafa
Jereko sy dinihiko ny herbier ampelatanako, toraka izany koa ny ataoko amin’ireo
bozaka nentiko
Lazaiko ny bikan’ny ravina rehetra hitako na ny herbier na ny bozaka nentiko ary
soratako anaty kahie
Lazaiko ny firafitry ny tsipitsipika hita eo amin’ny ravina ary soratako anaty kahie
Lazaiko ny bikan’ny taho ary soratako anaty kahie
Jereko sy dinihiko ny vonin’ny bozaka nentiko sy ny eo amin’ny herbier
Lazaiko izay hitako ary soratako anaty kahie
Lazaiko ny itovin’ny vony ary soratako ao anaty kahie
XIV
Raiketiko 5’
Mahatratra hatrany amin’ny 10000 karazana ny zavamaniry tafiditra ao
amin’ny fianakavin’ny “bozaka”. Misy toetra telo anefa mampitovy azy
rehetra:
-ny bika sy ny firafitry ny ravina: lavalava ahitana tsipitsipika mitovy
mirazotra
-ny bika sy ny firafitry ny taho: boribory lavalava misy tonony
-ny bika sy ny firafitry ny vony: eo amin’ny bozaka dia ny fitambaram-
bony no hitan’ny maso fa ny vony iray dia madinika, tsy hita raha tsy amin’ny
alalan’ny lopy.
Toy ny asehon’ity kisary eto ambany ity ny bika sy ny firafitry ny vonim-bozaka
iray.
XV
Hadihadiko 15’
Jereko sy dinihiko ny sary. Vakiko ny soratra mikasika ny sary
Lazaiko ny anarana ahafantarako ny bozaka asehon’ny sary A, A’sy B ary soratako
anaty kahie
Ampitahaiko ny sary A sy A’, ny sary B sy B’
Raiketiko 5’
Azo ho sokajiana ho telo ny bozaka arakaraka ny toetrany manoloana ny afo:
-ny bozaka tsy mahatanty afo toy ny Vero (Hyparrhenia rufa): vetivety dia
levon’ny afo, ary tsy maniry intsony rehefa avy may.
-ny bozaka mahatanty afo toy ny Horo-kofafa (Aristida sp.): ela vao
levon’ny afo, ary mbola mitsiry ao aorian’ny famaizana.
-ny bozaka mila afo toy ny Tenina( Imperata cylindrica) : mila ny
fandalovan’ny afo ny fitsirin’ny voany
Sary 1 : ny Vero sy ny afo
Sary2 : ny Horo-kofafa sy ny afo
XVI
Hadihadiko 5’
Sary 12 : ny fivoharan'ny ala manakaiky Vero (sary 1) sy manakaiky Horo-kofafa (sary 2) manoloana ny afo
Jereko sy dinihiko ny sary
Lazaiko ny tranga hitako eo amin’ny sary 1 sy 2
Jereko sy dinihiko ny sary A sy B
Lazaiko ny anaran’ny bozaka hitako eo amin’ny sary A sy ny sary B
Jereko sy dinihiko ny sary A” sy B”
Ampitahaiko ny sary A” sy B”
Raiketiko 5’
Misy fihatraikany eo amin’ny famafisan’ny famaizan’ny ala manakaiky ny doro,
ny karazam-bozaka misy manodidina azy. Ny bozaka tsy mahatanty afo toy ny
Vero, malady levon’ny afo ka tsy mampihitatra ny famaizana ho tonga hatry
eny amin’ny ala: mipetraka ho aro-afo ireny bozaka ireny. Ny bozaka
mahatanty afo toy ny oron-kofafa kosa anefa mifanohitra amin’izany, noho izy
ela vao levon’ny afo dia mitatra hatrany amin’ny ala ny famaizana.
Ampihariko 5’
Sary 13 : doro-tanety
XVII
Sary 14 : ny vokatry ny fisian'ny Horo-kofafa sy ny Vero mamakaiky ny ala may
Tantaraiko ny tranga asehon’ ny sary 13 sy 14. Asesiko avy amin’ny havia mian-kavanana
izany , dia avy eny ambony no midina.
Lazaiko ny karazam-bozaka hitako eo amin’ny sary
Lazaiko ny mety ho fiatraikan’ny fisian’ny bozaka araka ny karazany mirehitra
manakaiky ala.
Raiketiko 5’
Zary fanao mahazatran’ ny olona ety afovoan-tany ny doro-tanety mba
ahazoana vilona bebe kokoa ho hanin’ny ombiny, tokony ho fantarina aloha
anefa ny karazam-bozaka ho dorana vao mandoro tanety mba tsy
hiparitahan’ny afo.
Feheziko 5’
Adikako ao anaty kahie ny fafana eo ambany
Fenoiko teny na fehezanteny ny banga
XVIII
Anarana
siantifika
Sokajin-
javamaniry misy
azy
Toetra azo
anavahana
manoloana ny afo
Ny fifandraisany
amin’ny ala
Vero …………….. ………………… ……………………. …………………….
Oron-
kofafa
……………… ………………… ……………………. …………………….
Tombanako 5’
Araka ny hitako eo amin’ny sary dia fenoiko ireto fehezanteny ireto ary
-lazaiko fa ny karazam-bozaka toy ny …………….dia mahatanty afo ka raha akaiky ala, ka
dorana dia mety………………………
- Ny bozaka tsy mahatanty afo toy ny ………………………..kosa
dia…………………………raha may eo akaikin’ ny ala.
-Noho izany rehetra izany dia tokony…………………………… ny karazam-
bozaka azo dorana.
- Raha hanao afom-bilona, toroko hevitra ny olona ………………………………...
XIX
A. Famoahana ny hevitrao manokana, ny fahalalana noratovonao, ary ny
fanontaniana tianao apetraka.
1. Ny endriky ny tontolo manodidina ny sekolinay
- Tanisaiko tsirairay izay tazako ery avaratra
- Tanisaiko tsirairay izay tazako ery atsimo
- Tanisaiko tsirairay izay tazako ery atsinanana
- Tanisaiko tsirairay izay tazako ery andrefana
- Atambatro ny tontolo manodidina mitovy endrika ary tanisaiko ireo
mampitovy azy.
- Tanisaiko ireo maha samihafa azy.
- Apetrako ny fanontaniana tonga ao an-tsaiko momba ireo zavatra mitovy sy
samihafa ireo.
- Araka izany ambarako raha voa-janahary io ala hitanay io.
2. Ny fanapaha-kevitra ho raisiko
- Dinihiko ireo sary eo ambany. Ampatsiahiviko ny mahasarobidy ny rano sy ny
ala.
XX
XXI
- Araka izany rehetra izany, mieritreritra ve aho fa tokony sy azo atsaraina ny
tontolo manodidina ny sekolinay, na ny any lavitra izany na ny eto akaiky.
- Ndao hanao tetikasa momba izany ka ambaranay izay tianay atao amin’izany.
……………………………………………………………………………..
B-Fanomanana ny tetikasa
Mizara ho tarika izahay, ka olona dimy no mandrafitra ny tarika tsirairay.
Isan’ny Lahy isan-tarika Isan’ny vavy isan-tarika
Taonan’ny tsirairay :
Lazainay izay toerana hitanay sy fantatray fa mbola ahitana ala voajanahary eto
Madagasikara? Soratanay eto ambany izany toerana izany.
…………………………………………………………………………………………..
Araka ny fahalalanay sy ny notovozinay tamin’ny “siansa sy teknôlôjia” dia lazainay
ny vahavalon’izany ala izany, ary soratanay eto ambany izany.
………………………………………………………………………………………......
Mila arovana ve izany ala izany?
Tsia Eny
XXII
Araka ny fahalalana notovozinay tamin’ny “siansa sy teknôlôjia” dia , ambaranay ny
soso-kevitray ny amin’ny fomba heverinay ho mahomby mba iarovana izany ala izany
tsy ho may, ary soratanay eto ambany izany.
…………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………
…… …………………………………………………………………………………….
Vonona hanao ilay fomba noheverinay ve izahay mba hiarovana ny ala amin’ny afo?
Tsia Eny
Rahoviana no vonona hanao izany?
………………………………………………………………………………………
Lazanay ny fomba hanatanterahanay izany.
………………………………………………………………………………………
Mila fanampiana ve izahay amin’izany?
…………………………………………………………………………………………..
Iza no tianareo hanampy anareo?
……………………………………………………………………………………….......
Izao ny fanampiany tadiavinareo.
…………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………
D- Asa atao mandritra ny fanatanterahana
Ny asa ataon’ny tarika tsirairay :
Misafidy sary izay mifanaraka amin’ny hevitra heverinay ho azo tanterana mba
iarovana ny ala amin’ny afo amin’ireo eo ambony latabatra ireo ny izahay raha misy
mifanaraka amin’izay noheritreretinay.
Manisy soratra eny ambanin’ny sary nosafidinay izahay raha heverinay ho ilaina
izany.
Mifidy olona iray izahay mba hanazava ery aloha ny safidinay.
Mitambatra izahay tarika nitovitovy hevitra.
Samy milaza ny hevitray amin’ny tarika mitovitovy hevitra aminay izay mpiray tarika
teo aloha hoe inona no noeritreretinay ka nahatonga ilay safidy.
XXIII
Samy manoratra izany hevitray izany amin’ny peta-drindrina izahay tarika tsirairay ;
Lasa tarika lehibe iray izahay rehetra.
Mifidy olona iray hafa indray izahay mba hamaky sy hametaka ny peta-drindrinay
eny amin’ny solaitra be.
Araka ny fahalala noratovinay tamin’ny taranja Malagasy sy FFMOM dia toy izao
manaraka izao ny taratasy soratanay ho an’ny manam-pahefana manasongadina ny
hevitray mba hahalalan’ny olona azy.
Androany faha…….Apirily 2013
Ho an’Atoa /Rtoa…………
…………………………………………
Izahay,…………………………………
…………………………………………
Antony :…………………………........................................
Atoa/Rtoa……………………………..
Voninahitra ho anay voalaza anarana etsy ambony no manoratra ity taratasy
ity………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………….
Sonia,……………………..
Lazainay ny antony hampahalalana ilay hevitray amin’ny olana.
…………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………….
Araka ny fahalalana noratovinay dia angoninay ny fitaovana rehetra heverinay fa
ilaina amin’ny fanatanterahana ny teti-kasanay.
Ireto avy izany.
…………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………
Mizara andraikitra izahay. Toy izao ny fitsinjarainay ny andraikitra sahan’ny tsirairay.
…………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………….
XXIV
…………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………
Samy manantanteraka ny andraikiny avy ny tsirairay araka izao fandaharam-potoana
manaraka izao.
…………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………
E. Aorian’ny fanatanterahana
Tombananay ny nataonay ao aorian’ny fanantanterahana ity teti-kasa ity.
…………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………
Apetrakay eo amin’ny takelaka voatokana ho amin’izany ny vokatry ny asanay rehetra
teo.
Lazainay ny toerana tianay hametrahana ilay takelaka.
………………………………………………………………………………………..
Ireto avy ny olona kendrenay hijery an’io takelaka io?
…………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………..
Ambaranay ny tanjonay tamin’izany
…………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………
XXV
ANNEXE III : questionnaires
QUESTIONNAIRE
Ho an’ny ankizy Ho an’ny lehibe
Sekoly niaviana : Asa atao :
Kilasy : Fiaviana :
Fanontaniana Valiny
1- Impiry (amin’izao) ianao no nitsidika ny Rova ?
( ) : ho an’ny mpitsidika
1 2 3 Mihoatry ny 3
2- Inona no tena nahaliana anao tamin’ny fitsidihana ? tantara ala Hafa koa lazao
3- Inona no hamaritanao ny atao hoe Bozaka ?
4- Mariho izay mety ilana ny Bozaka Anaovana tao-
zavatra
Atao sakafo Andrehetana afo Hohan’ny omby Atao fanafody Hafa koa,
lazao
5- Mahaliana ny olona ve ny Bozaka ? Lazao ny antony. Eny Tsia Antony :
6- Raha tsy ilain’ny olona ny Bozaka dia mariho izay
anaovany azy
Dorany Tapahany Ongotany Avelany eo
7- Mbola maniry ve ny Bozaka raha dorana ? Eny Tsia
Auteur: Mlle RANDRIAMIALISOA Narindra Harintsoa
Adresse : Lot GIII 24 Qter A Soamanandrariny Tana-102
E-mail : [email protected] / Tel : 0330202444
TITRE DU MEMOIRE : Perspective d’enseignement/apprentissage basé sur l’APS pour la lutte contre la déforestation par le feu (Cas d’Ambohimanga
Rova)
Résumé
La destruction de l’environnement affecte Madagascar, qui était jadis en grande partie couvert
de forêt et qui est devenu actuellement « un pays de savanes ». Les savanes, dominent particulièrement
les Hauts Plateaux. Ces formations graminéennes souffrent de la dégradation par le feu lequel détruit
la forêt à proximité. Beaucoup d’espèces de Graminées dépendent de l’action du feu, particulièrement
pour leur régénération, leur floraison, la germination des graines et le recrutement des jeunes plants.
Le feu présente des actions paradoxales pour les plantes et est très nocif pour le sol. L’ampleur des
feux de brousse arrive jusqu’à la colline royale sacrée d’Ambohimanga, inscrite dans la liste des
patrimoines mondiaux en 2001, par l’UNESCO pour sa cité royale, son site funéraire royal et ses lieux
sacrés. La colline est couverte de forêt résiduelle de forêt primaire, ayant, auparavant, recouvert
l’intérieur de l’île. Ce site est grandement menacé par l’incendie; il est donc impératif d’installer un
système de lutte contre les feux pour préserver l’intégrité de son image. A cette fin l’appréhension de
l’affinité entre la population malgache, le feu et la savane herbeuse est nécessaire pour savoir dans
quelles mesures les connaissances sur les représentations des habitants des Hauts Plateaux sur les feux
de brousse et sur l’action combinée feu-Graminées peuvent contribuer dans la conservation de la
colline royale d’Ambohimanga. Des techniques de recueil de données par enquête, par cueillette et
identification d’herbes, et par diverses expérimentations ont été menées pour déterminer ces mesures.
Cent personnes visitant le Rova d’Ambohimanga et une classe de CM1 de l’EPP d’Ambohimanga ont
affirmé que le feu de brousse est utile pour la repousse du pâturage. Par l’Approche par la Situation,
les élèves sont arrivés à penser qu’un projet de plantation d’Hyparrhenia rufa autour de la colline
d’Ambohimanga améliorerait son paysage et la protègerait. En effet, après expérience, cette espèce
s’éteint vite sans avoir propagé le feu par contre d’autres apparaissent après passage du feu, comme
Imperata cylindrica. En conclusion, un expert paysagiste devrait travailler dans la commune pour
établir un système anti-feu en prenant en compte les propriétés des graminées qui y poussent.
Rapporteur : Dr RASAMIMANANA Hantanirina Rosiane
Nombre de pages : 57
Nombre de figures : 18
Nombre de tableaux : 12
Mots clés : Forêt, Feu, Graminées, Hauts plateaux, Pédagogie