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Pour plus d’info : FGTB Rue Haute 42 | 1000 Bruxelles Tél. +32 2 506 82 11 | Fax +32 2 550 14 00 [email protected] | www.fgtb.be Toute reprise ou reproduction totale ou partielle du texte de cette brochure n’est autorisée que moyennant mention explicite des sources. © Mars 2009 Editeur responsable : Rudy De Leeuw Design by www.ramdam.be Petit guide sur le temps partiel Journée de l’égalité salariale 2009

Petit guide sur le temps partiel

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Le temps partiel, généralement subi, est avant tout une « affaire de femmes ». Et elles sont nombreuses à en ignorer les conséquences sur le long terme.

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Pour plus d’info :

FGTB

Rue Haute 42 | 1000 Bruxelles

Tél. +32 2 506 82 11 | Fax +32 2 550 14 00

[email protected] | www.fgtb.be

Toute reprise ou reproduction totale ou partielle du texte

de cette brochure n’est autorisée que moyennant mention

explicite des sources.

© Mars 2009

Editeur responsable : Rudy De Leeuw

Design by www.ramdam.be

Petit guide sur le temps partiel

Journéede l’égalitésalariale2009

Introduction

1. Les inégalités sont encore et toujours une réalité

2. Travail à temps partiel, à quel prix ?

3. Travailler à temps partiel, un choix ? Pas vraiment…

4. Saviez-vous que… ?

5. Les effets du temps partiel

6. Quelques conseils…

7. Les revendications de la FGTB

8. Infos utiles

4

6

8

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24

26

2

Sommaire

3

FEMMES / HOMMES :

Les références aux personnes et fonctions au

masculin visent naturellement aussi bien les

femmes que les hommes.

89% des personnes interrogées – dans le

cadre du sondage sur « les Belges et le travail »

réalisé par Dedicated Research pour la FGTB

en février dernier – estiment que le travail à

temps partiel est l’objet d’un manque cruel

d’information. Ils sont en effet 94 % à ignorer

les conséquences du temps partiel sur le long

terme.

De nombreuses études révèlent, par ailleurs,

que le travail à temps partiel est aussi une des

causes de l’inégalité entre les femmes et les

hommes. En effet, le travail à temps partiel est

avant tout une « affaire de femmes » : elles en

constituent 82 %.

Le travail à temps partiel est souvent présenté

par les pouvoirs publics comme LA solution

pour concilier travail et vie privée.

Pourtant la réalité se révèle bien différente :

4

le temps partiel est rarement « choisi » par les

travailleurs.

Dans le sondage FGTB, une personne

interrogée sur deux pense d’ailleurs, avec

raison, que le travail à temps partiel est

largement « subi ». De fait, certains secteurs

ont fait du temps partiel la pierre angulaire de

leur organisation de travail.

Et puis, il y a le manque cruel d’infrastructures

collectives d’accueil de la petite enfance ou de

soins aux personnes dépendantes qui pousse

les travailleurs - surtout les travailleuses - vers

le temps partiel pour pouvoir combiner travail

et vie de famille.

Pour la FGTB, il est essentiel de défendre les

droits des travailleurs à temps partiel mais

il est aussi primordial de mieux informer

les travailleuses et les travailleurs sur ce

que représente le temps partiel et ses

conséquences dans une carrière et à la fin

d’une carrière.

Mais la FGTB pousse également la réflexion

plus loin : pour permettre à chacune et chacun

de mieux combiner travail et vie privée, le

syndicat socialiste travaille depuis des années

à l’élaboration d’une solution collective de

réduction du temps de travail. Et même si

quelques avancées ont pu être obtenues

(réduction collective du temps de travail à

38h, formule volontaire mais collective de

réduction du temps de travail en dessous de

38h), il faut poursuivre cette bataille.

Ce petit guide vous permettra d’avoir quelques

« clés » pour mieux comprendre le temps

partiel, la manière dont il fonctionne, ses

avantages mais aussi ses désavantages.

La délégation FGTB de votre entreprise, votre

permanent ou votre régionale sont aussi

là pour vous éclairer… N’hésitez pas à les

contacter!

5

Les inégalités, encore et toujours une réalité

Ajourd’hui, beaucoup pensent que l’égalité entre les femmes et les hommes est chose acquise, notamment sur le marché de l’emploi.

Les statistiques montrent pourtant le contraire : en Belgique, comme partout en Europe, des différences existent. Les femmes et les hommes n’occupent pas les mêmes positions sur le marché du travail et dans la société. Et cette différence se remarque dans le salaire des unes et des autres.

En Belgique, les hommes représentent 56,88 % du

marché du travail. Mais ils perçoivent 63,84 % de la masse salariale totale.Quant aux femmes, si elles représentent 43,12 % de la population active, elles ne perçoivent que 36,16 % de la masse salariale.

L’inégalité salariale sur le marché de l’emploi est donc une réalité. En 2005, le salaire mensuel brut moyen des femmes était de 2.049 euros contre 2.720 euros pour les hommes, soit une différence de 25 %.*

1

6

On remarque toutefois que l’écart salarial se réduit légèrement. En effet, les chiffres montrent qu’en 2006, les femmes ont gagné un salaire brut moyen de 2.106 euros contre 2.756 euros pour les

hommes, soit un écart salarial de 24 %.

Une amélioration – de 1 % – certes, mais beaucoup trop lente…

Des secteurs « féminins » au temps partiel…Plusieurs facteurs expliquent cette différence de salaire. Il y a l’inégalité salariale au sens strict, sur la fiche de paie, mais ce n’est pas tout…

Le secteur d’activité a une influence sur la différence de salaire : certains secteurs ou professions dits « féminins » sont souvent moins bien rémunérés.

En plus, les barèmes salariaux appliqués par les entreprises sont basés sur des classifications de fonctions où les professions exercées, principalement par des femmes, restent sous-évaluées.

Entrent également en compte :

> L’accès aux formations professionnelles (les hommes ont accès à plus de formations et de plus longue durée) ;

> Les avantages extra-légaux (les femmes et les hommes ne reçoivent pas les mêmes avantages extra-légaux : les hommes sont plus nombreux à avoir une voiture de fonction, un GSM, un PC…) ;

> « Le plafond de verre » auquel les femmes se heurtent lorsqu’elles souhaitent accéder à des fonctions à responsabilité ou dirigeantes.

Enfin, le travail à temps partiel explique aussi

une partie de l’écart salarial (environ 8,5 % de l’écart salarial).**

7

* Salaires mensuels bruts moyens de travailleurs à temps plein et à temps partiel et écart salarial (Secteurs Industrie et services ; entreprises d’au moins 10 travailleurs). Source : DGSIE, Enquête sur la structure et la répartition des salaires.

** L’écart salarial entre les femmes et les hommes en Belgique – Rapport 2008 – IEFH en collaboration avec le SPF Emploi, Travail et Concertation sociale, la Direction générale Statistique et Information économique du SPF Economie et le Bureau fédéral du Plan.

Travail à temps partiel, à quel prix?

Sur le marché du travail, le temps partiel

constitue 23,7 % de l’emploi total*.

Parmi les femmes actives, 42,6 % le sont à

temps partiel, tandis que pour les hommes, la

proportion n’est que de 7,8 %.

On constate aujourd’hui que le travail à temps

partiel touche de plus en plus d’hommes. Entre

1995 et 2007, le temps partiel «masculin» a

augmenté de 60% (de 3,1 % à 7,8 %) alors qu’il

a augmenté de 22% (de 33,4 % à 42,6 %) chez

les femmes.

2

8 9

Le temps partiel revêt différentes formes : le travail à

temps partiel « pur » ou volontaire mais aussi le crédit-

temps et les « congés thématiques » ainsi que les

« pauses-carrières » (pour le service public).

Attention ! Les effets du travail à temps partiel « pur », des

congés thématiques et des différentes formes de crédit

temps sont différents sur les droits de sécurité sociale

(maladie, invalidité, chômage, pension). Renseignez-

vous auprès du délégué syndical de votre entreprise ou

auprès de votre organisation.

* Chiffres 2007 - Enquête Forces du Travail (EFT)

Travailler à temps partiel, un choix ? Pas vraiment…*

Souvent, on considère que le travail à temps

partiel est avant tout un choix individuel

et libre de la travailleuse ou du travailleur.

Les employeurs ont d’ailleurs tendance à le

considérer comme un « win-win ».

Les différentes études montrent pourtant une

autre réalité : seuls 11,2 % des femmes et 9,6 %

des hommes qui travaillent à temps partiel font

ce choix parce qu’ils ne souhaitent pas d’emploi

à temps plein. Le travail à temps partiel comme

un choix de vie doit donc être démystifié…

Le temps partiel, un choix… mais de l’employeurActuellement, les employeurs ont de plus en

plus recours au temps partiel.

Il y a les secteurs, souvent « féminins », qui

utilisent le temps partiel comme mode exclusif

d’organisation du travail : la grande distribution,

* Les chiffres mentionnés dans cette partie sont issus du rapport de l’Institut pour l’Egalité des Femmes et des Hommes – Femmes et hommes en Belgique – Statistiques et indicateurs de genre - 2006.3

10

le secteur du nettoyage, celui des services aux

personnes, les titres-services…

Par ailleurs, certains secteurs ou entreprises

« stimulent » le temps partiel dans leur

politique du personnel et « poussent » leurs

travailleurs, avant tout les femmes, vers des

formes « partielles » de travail. Cette pression

a encore pris de l’ampleur ces derniers mois,

puisque certains employeurs y voient une

alternative, financièrement intéressante pour

eux, au licenciement de leurs travailleurs en

attendant que la crise passe (chantage au

licenciement) !

Le temps partiel est aussi utilisé par

certains secteurs pour éviter de répondre

aux problèmes de pénibilité et de

(dés)organisation du travail. C’est le cas du

secteur des soins de santé par exemple.

Femmes et hommes, pas les mêmes raisons Lorsque le temps partiel n’est pas le

résultat d’un choix patronal ou sectoriel, on

constate que les femmes et les hommes ne

« choisissent » pas le temps partiel pour les

mêmes raisons :

> Côté femmes : les soins et l’éducation des

enfants sont la principale raison invoquée

pour travailler à temps partiel (28,4 %).

Les raisons familiales ou personnelles et le

fait de ne pas trouver d’emploi à temps plein

sont avancés respectivement par 25,6 % et

18% des femmes.

> Côté hommes : 25,5 % d’entre eux

déclarent travailler à temps partiel

parce qu’ils ne trouvent pas de travail à

temps plein. Ils sont 22,8 % à avancer

des raisons personnelles ou familiales.

Ils sont moins de 4 % à travailler à temps

partiel pour s’occuper des enfants.

11

> Par ailleurs, les hommes sont beaucoup

plus nombreux que les femmes à opter pour

le travail à temps partiel pour suivre une

formation (6,9 % des hommes contre 1,3 %

des femmes), ou parce qu’ils ont un autre

emploi à temps partiel (7,2 % des hommes

contre 1,7 % des femmes) ou parce qu’ils

prennent une « retraite anticipée » (3,4 %

des hommes contre 0,9 % des femmes).

12

Les stéréotypes liés au genre qui sévissent dans la société

ont également une influence sur le temps partiel : les

femmes « optent » pour le temps partiel pour des raisons

familiales tandis que les hommes le choisissent pour des

raisons plus personnelles.

Lorsqu’un homme décide d’interrompre sa carrière pour des raisons

considérées par la société comme typiquement «féminines», comme

élever ses enfants, il paie le prix fort côté stéréotypes.

En effet, certaines études montrent qu’une fois qu’il reprend le travail,

son salaire évolue encore moins vite que celui d’une femme ayant fait

le même choix.

13

4Saviez-vous que… ?

! La loi protège les travailleurs à temps partiel

contre la discrimination : ils ne peuvent pas

être traités de manière moins favorables que

les travailleurs à temps plein se trouvant dans

une situation comparable. Malheureusement, la

réalité est parfois tout autre… (voir les effets du

temps partiel).

! Le contrat de travail à temps partiel doit être

écrit et il doit mentionner le régime de travail à

temps partiel et l’horaire convenu. A défaut de

contrat écrit, le contrat est considéré comme à

temps plein.

! Chaque « prestation » d’un travailleur à temps

partiel doit au moins comprendre 3 heures de

travail d’affilée.

En outre, la durée hebdomadaire de travail ne

peut en principe être inférieure à un tiers de la

durée hebdomadaire de travail des travailleurs à

temps plein de la même catégorie.

14

En cas de dépassement de l’horaire prévu

à concurrence d’une heure par semaine en

moyenne pendant un trimestre, le travailleur à

temps partiel peut demander une révision de

son contrat.*

! Lorsqu’il le demande, le travailleur à

temps partiel doit être prioritaire pour un

emploi temps plein vacant pour autant qu’il

en ait les qualifications requises et qu’il en

accepte le régime horaire. L’employeur doit

lui communiquer toute vacance d’emploi

correspondante.

15

* Des exceptions sont toutefois possibles par Arrêté royal ou par Convention collective de travail. Vu le nombre important de dérogations à ces principes, contactez votre délégué ou permanent afin de savoir quel système s’applique dans votre cas.

Attention aux avenants !

Il s’agit d’une pratique qui consiste à vous faire signer une annexe à votre contrat de

travail. Cette annexe (avenant) précise que vous travaillerez plus d’heures pendant une

période déterminée. A l’expiration de cette période, on vous propose une prolongation

de cet addendum et ainsi de suite pendant de nombreux mois, voire des années. Vous

êtes donc « suspendus à un fil » en ce qui concerne votre volume d’heures de travail.

Pourquoi certains employeurs vous font-ils signer ces avenants ? Ils veulent obtenir

la possibilité de réduire facilement votre volume de travail sans votre accord (il suffit

d’attendre que l’annexe au contrat expire). Ils espèrent également échapper à votre

droit à la révision de votre contrat de base en cas de prestation régulière d’heures

complémentaires ou au paiement d’un sursalaire. Ces pratiques sont illégales.

5Les effets du temps partiel

Sur le salaireTravailler à temps partiel implique logiquement

de gagner moins.

Mais, ce salaire « partiel » s’accompagne aussi

d’une diminution des droits de sécurité sociale,

d’une difficulté à faire carrière ou encore d’une

« exclusion » de certains avantages extra-

légaux. Il implique aussi une perte d’autonomie

financière.

16

Pour une même fonction et avec une même

ancienneté, on constate que l’évolution du

salaire horaire d’un travailleur à temps partiel

est plus lente que celle d’un travailleur à

temps plein.

Sur le chômageEn ce qui concerne le droit aux allocations de

chômage, il faut vérifier si on est considéré

comme travailleur à temps plein ou à temps

partiel au sens de cette législation.

Un travail est à temps partiel lorsqu’il comporte

moins d’heures de travail par semaine que la

durée de travail maximale en vigueur dans

l’entreprise ou lorsque la rémunération ne

correspond pas à la rémunération due pour

une semaine complète de travail.

La législation chômage distingue plusieurs

catégories de travailleurs à temps partiel :

le travailleur à temps partiel assimilé à un

temps plein, le travailleur à temps partiel avec

maintien des droits et le travailleur à temps

partiel volontaire (qui ne répond pas aux

conditions pour être assimilé à un travailleur

à temps plein ni aux conditions pour être

travailleur à temps partiel avec maintien des

droits).

Les travailleurs à temps partiel avec maintien

des droits peuvent bénéficier sous certaines

conditions de l’Allocation de Garantie de

Revenus (AGR). Ils doivent pour cela en faire

la demande (voir votre service chômage ou le

site www.onem.be).

17

Í

Prenons le cas des chèques-repas :

Un travailleur qui fait un mi-temps tous les

matins a droit à un chèque-repas par jour

travaillé, soit 5 chèques-repas par semaine

Par contre, le travailleur qui fait un mi-

temps 2,5 jours par semaine n’aura que 3

chèques-repas.

Un autre méthode de calcul peut exister

dans votre entreprise, elle consiste à faire le

rapport entre le nombre d’heures prestées

par trimestre par le travailleur à temps

partiel et le nombre d’heures de travail par

jour de la personne de référence « temps

plein » dans l’entreprise.

Quant au travail à temps partiel « pur », c’est-

à-dire volontaire, il n’y a pas d’assimilation.

Sur l’accès aux soins de santéLe travailleur à temps partiel qui, parce qu’il a

un salaire trop bas, ne verse pas de cotisations

suffisantes pour avoir droit à l’assurance

soins de santé, doit verser une cotisation

supplémentaire à sa mutuelle.

Sur les règles en matière de temps de travail, de jours fériésLes règles en matière de temps de travail,

de jours fériés sont plus complexes et font

donc parfois l’objet d’« oublis » de la part de

certains employeurs.

Renseignez-vous auprès de votre délégué

syndical.

Sur la flexibilitéDans de nombreux secteurs, le temps partiel

est obligatoire. Et les horaires sont tellement

flexibles qu’ils empêchent les travailleurs qui

le souhaitent de combiner leur emploi avec un

autre travail à temps partiel.

Sur la pensionRéduire son temps de travail, voire interrompre

sa carrière pendant quelques temps, peut

aussi avoir des conséquences importantes sur

la fin de carrière et sur la pension. Tout dépend

de la manière dont on choisit de réduire son

temps de travail.

La carrière complète est atteinte, tant pour les

hommes que pour les femmes, après 45 ans

de travail à temps plein et/ou des périodes

étant assimilées comme du travail .

La carrière professionnelle est constituée non

seulement par les périodes d’activité comme

travailleur salarié, mais également par des

périodes d’assimilation à une occupation.

Celle-ci couvre certaines périodes de chômage,

de maladie ou d’invalidité, d’interruption de

carrière…

Les interruptions de carrière sont en général

assimilées. Sauf le crédit-temps à temps plein

(pour les travailleurs de moins de 50 ans et

ceux de plus de 50 ans) ou à mi-temps pour les

travailleurs de moins de 50 ans (assimilation

pour un maximum de 3 ans).

18

* IEFH – Femmes et hommes en Belgique. Statistiques et indicateurs de genre. Edition 2006.

19

L’AGR est une mesure mise en place pour

aider les demandeurs d’emploi à retrouver

du travail dans de bonnes conditions

financières. C’est un complément de

chômage. Son objectif ? Garantir au

demandeur d’emploi, qui accepte un travail

à temps partiel pour échapper au chômage,

le maintien d’une partie de son allocation de

chômage, en plus de sa rémunération.

Depuis le 1er juillet 2008, tous les travailleurs

ont droit au montant de supplément le plus

élevé de 2,82 euros par heure (montant

forfaitaire) et plus seulement les chefs de

famille. La situation familiale qui, jusque-

là, était prise en compte pour calculer le

montant à percevoir par le chômeur en cas de

reprise de travail à temps partiel, n’entre plus

en ligne de compte.

Si tous les travailleurs ont désormais droit

à l’allocation la plus élevée, le droit d’accès

à l’AGR n’a quant à lui pas été amélioré. Par

exemple, les travailleurs qui travaillent moins

d’1/3 temps en sont toujours exclus.

Auparavant, pour bénéficier de la pension

minimum, il fallait avoir 30 ans de carrière

temps plein. Cela signifiait que les

travailleurs à temps partiel, essentiellement

des femmes, n’avaient jamais droit à la

pension minimum, même si elles avaient

de longues années de travail derrière elles.

Depuis 2006, sur base d’une revendication

de la FGTB et grâce au ministre des

pensions de l’époque B. Tobback, on a

mis fin à cette discrimination. Le calcul

de la pension des travailleurs qui ont une

carrière à temps partiel sera basé sur le

minimum garanti (pension minimum) mais

proportionnel aux prestations.

20

Sur les promotions et les formationsLes travailleurs à temps partiel sont souvent

écartés des opportunités de promotion mais

aussi de formation. Certaines catégories de

travailleurs à temps partiel sont même exclues

du congé-éducation payé. Renseignez-vous

auprès de votre délégué.

Qui plus est, les travailleurs à temps partiel

qui participent moins à la vie de l’entreprise,

sont, de facto, écartés de la vie syndicale (il est

difficile de mener à bien un mandat de délégué

en ayant une disponibilité horaire réduite)

et risquent d’être plus souvent absents lors

de réunions ou de moments plus informels

durant lesquels de nombreuses informations

circulent.

Sur la fin du contrat En cas de licenciement d’un travailleur ayant

réduit ses prestations de travail dans le cadre

d’un régime d’interruption de carrière (crédit-

temps, congé thématique…), le délai de

préavis doit être déterminé en tenant compte

de sa rémunération fictive à temps plein, c’est-

à-dire de la rémunération dont il bénéficierait

s’il n’avait pas diminué son temps de travail.

Par contre, le montant de l’indemnité

compensatoire de préavis doit être calculé sur

base de sa rémunération à temps partiel. En

conclusion, le travailleur devient moins cher à

licencier qu’avant sa réduction de prestations !

21

6Quelques conseils…

x Le travail à temps partiel – contraint ou

volontaire – n’a pas que des conséquences sur

le salaire. Il a également une influence sur la fin

de carrière, la formation, les droits de sécurité

sociale ainsi qu’à l’accès à la pension…

Si vous « optez » pour le travail à temps partiel,

faites vos comptes à court mais aussi à long

terme pour éviter les mauvaises surprises.

x En tant que travailleur à temps partiel, vous

avez également droit de négocier un meilleur

contrat de travail et une augmentation de vos

heures de travail. Votre syndicat est là pour vous

aider.

x Si vous êtes victime d’abus liés à votre

temps partiel et à l’organisation du travail

dans l’entreprise (formation, horaire, jours de

congé…), signalez-le à votre délégué syndical.

22

x Vous voulez réduire votre temps de travail à

temps plein ? Pensez à votre pension. Veillez

à prendre d’abord les différentes formes

de congés thématiques auxquels vous avez

droit (congé parental, congés pour soins

médicaux… qui sont totalement assimilés)

avant de passer au crédit-temps, pour lequel

différentes formules d’assimilations coexistent

et, enfin, au temps partiel « pur », c’est-à-dire

« volontaire », qui n’est pas assimilé.

x Attention aux impôts ! Combiner deux jobs

à temps partiel peut avoir des conséquences

sur la fiscalité. Renseignez-vous auprès de

votre syndicat.

x Saviez-vous qu’il existe une carte de train

spécifique pour les travailleurs à temps

partiel ? Il s’agit de la carte Railflex de la SNCB

(infos sur www.b-rail.be).

x Les questions touchant au temps partiel, et

à l’organisation du temps de travail général de

l’entreprise, peuvent être mises sur la table

du Conseil d’Entreprise. Parlez-en avec votre

délégué FGTB.

x N’acceptez pas comme une évidence le

fait que les travailleurs à temps partiels ne

peuvent entrer en ligne de compte pour une

fonction dirigeante ou n’ont pas le droit à de

l’avancement.

x Vous êtes demandeur d’emploi et on vous

propose un temps partiel ? Demandez à votre

syndicat le statut de demandeur d’emploi

« avec maintien des droits ». Il vous permet

aussi d’obtenir, dans votre emploi partiel, un

complément horaire si l’occasion se présente

et vous garantit également des droits de

sécurité sociale complets (par exemple, en

matière de pension).

Í

23

7Les revendications de la FGTB

Si les droits des travailleuses et des

travailleurs à temps partiel ont connu quelques

améliorations, dans le cadre de l’AGR ou de la

pension minimum par exemple, il reste encore

beaucoup à faire.

Pour la FGTB, il faut continuer à lutter pour

l’amélioration des droits de celles et ceux qui

travaillent à temps partiel mais aussi pour que

ces droits soient respectés.

Le sondage sur « les Belges et le travail » est

clair : la grande majorité des citoyens ne sont

pas informés sur le temps partiel et encore

moins sur ses conséquences à long terme. Il est

dès lors primordial de rectifier le tir et d’informer

les travailleuses et les travailleurs.

Pour que le temps partiel devienne un « choix »

de la travailleuse ou du travailleur et non une

obligation, il est nécessaire de combler le

24

manque cruel d’infrastructures d’accueil de

la petite enfance et de soins aux personnes

dépendantes. Pour la FGTB, améliorer et

renforcer l’offre collective d’accueil et de soins

est essentiel.

Mais la FGTB va plus loin dans sa réflexion…

Le rythme de travail et la demande de flexibilité

ne cesse de s’accélérer. Les travailleurs sont

soumis à un stress permanent, avec toutes

les conséquences sociales qui y sont liées.

Au lieu de mener un réflexion de fond sur ces

questions, les employeurs préfèrent parfois

introduire le temps partiel dans l’entreprise.

Ces employeurs utilisent donc le temps partiel

pour éviter de répondre aux problèmes de

pénibilité et de flexibilité au travail par une

véritable réflexion sur l’organisation du travail.

Et pourtant, des alternatives existent comme...

améliorer les conditions de travail et instaurer

la réduction collective du temps de travail.

Pour permettre à chacune et chacun de mieux

combiner travail et vie privée, la FGTB travaille

depuis des années à l’élaboration d’une

solution collective de réduction du temps de

travail. Il s’agit de travailler moins d’heures

et, à terme, de passer à la semaine de 32

heures sur 4 jours sans perte de salaire, avec

parallèlement le crédit temps qui ouvre une

série de possibilités individuelles.

Depuis le 1er janvier 2004 déjà, les employeurs

ont la possibilité d’instaurer une réduction

collective du temps de travail, notamment

par la semaine de 4 jours. Ils bénéficient, en

contrepartie, de réductions de cosatisations

patronales.

Mais les employeurs qui y ont recours sont

encore trop peu nombreux alors qu’une

réduction collective du temps de travail peut

être une alternative au chômage, notamment

en ces temps de crise économique.

Cette réduction du temps de travail est la pierre

angulaire de deux revendications de la FGTB :

> davantage de temps libre pour ceux qui ont

un emploi ;

> moins de stress ;

> plus de possibilités pour ceux qui en

recherchent un.

25

8Infos utiles La FGTB, votre syndicat

La FGTB, son service chômage, ses délégués et

ses permanents sont là pour vous aider et vous

renseigner. N’hésitez pas !!!

Sur le net

www.fgtb.be

Et les sites des différentes centrales

professionnelles de la FGTB.

www.iefh.be

Pour le rapport officiel sur l’écart salarial et

les statistiques de genre.

www.emploi.belgique.be

Pour la réglementation sur le temps partiel.

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26

www.onem.be

Pour les infos et les formulaires sur les

interruptions de carrière.

www.rvponp.fgov.be

www.toutsurmapension.be

Pour les infos sur le calcul de la pension.

Quelques ouvrages…

Guide FGTB sur et pour l’égalité

femmes/ hommes

Brochure FGTB sur le crédit-temps

Brochure des Femmes Prévoyantes

Socialistes : « Femmes et temps partiel »

Brochure « Clé pour le travail à

temps partiel » du SPF emploi

Brochure « Vos droits » pour les

employés, techniciens et cadres (du SETCa

www.setca.org)

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