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Le temps partiel, généralement subi, est avant tout une « affaire de femmes ». Et elles sont nombreuses à en ignorer les conséquences sur le long terme.
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Pour plus d’info :
FGTB
Rue Haute 42 | 1000 Bruxelles
Tél. +32 2 506 82 11 | Fax +32 2 550 14 00
[email protected] | www.fgtb.be
Toute reprise ou reproduction totale ou partielle du texte
de cette brochure n’est autorisée que moyennant mention
explicite des sources.
© Mars 2009
Editeur responsable : Rudy De Leeuw
Design by www.ramdam.be
Petit guide sur le temps partiel
Journéede l’égalitésalariale2009
Introduction
1. Les inégalités sont encore et toujours une réalité
2. Travail à temps partiel, à quel prix ?
3. Travailler à temps partiel, un choix ? Pas vraiment…
4. Saviez-vous que… ?
5. Les effets du temps partiel
6. Quelques conseils…
7. Les revendications de la FGTB
8. Infos utiles
4
6
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24
26
2
Sommaire
3
FEMMES / HOMMES :
Les références aux personnes et fonctions au
masculin visent naturellement aussi bien les
femmes que les hommes.
89% des personnes interrogées – dans le
cadre du sondage sur « les Belges et le travail »
réalisé par Dedicated Research pour la FGTB
en février dernier – estiment que le travail à
temps partiel est l’objet d’un manque cruel
d’information. Ils sont en effet 94 % à ignorer
les conséquences du temps partiel sur le long
terme.
De nombreuses études révèlent, par ailleurs,
que le travail à temps partiel est aussi une des
causes de l’inégalité entre les femmes et les
hommes. En effet, le travail à temps partiel est
avant tout une « affaire de femmes » : elles en
constituent 82 %.
Le travail à temps partiel est souvent présenté
par les pouvoirs publics comme LA solution
pour concilier travail et vie privée.
Pourtant la réalité se révèle bien différente :
4
le temps partiel est rarement « choisi » par les
travailleurs.
Dans le sondage FGTB, une personne
interrogée sur deux pense d’ailleurs, avec
raison, que le travail à temps partiel est
largement « subi ». De fait, certains secteurs
ont fait du temps partiel la pierre angulaire de
leur organisation de travail.
Et puis, il y a le manque cruel d’infrastructures
collectives d’accueil de la petite enfance ou de
soins aux personnes dépendantes qui pousse
les travailleurs - surtout les travailleuses - vers
le temps partiel pour pouvoir combiner travail
et vie de famille.
Pour la FGTB, il est essentiel de défendre les
droits des travailleurs à temps partiel mais
il est aussi primordial de mieux informer
les travailleuses et les travailleurs sur ce
que représente le temps partiel et ses
conséquences dans une carrière et à la fin
d’une carrière.
Mais la FGTB pousse également la réflexion
plus loin : pour permettre à chacune et chacun
de mieux combiner travail et vie privée, le
syndicat socialiste travaille depuis des années
à l’élaboration d’une solution collective de
réduction du temps de travail. Et même si
quelques avancées ont pu être obtenues
(réduction collective du temps de travail à
38h, formule volontaire mais collective de
réduction du temps de travail en dessous de
38h), il faut poursuivre cette bataille.
Ce petit guide vous permettra d’avoir quelques
« clés » pour mieux comprendre le temps
partiel, la manière dont il fonctionne, ses
avantages mais aussi ses désavantages.
La délégation FGTB de votre entreprise, votre
permanent ou votre régionale sont aussi
là pour vous éclairer… N’hésitez pas à les
contacter!
5
Les inégalités, encore et toujours une réalité
Ajourd’hui, beaucoup pensent que l’égalité entre les femmes et les hommes est chose acquise, notamment sur le marché de l’emploi.
Les statistiques montrent pourtant le contraire : en Belgique, comme partout en Europe, des différences existent. Les femmes et les hommes n’occupent pas les mêmes positions sur le marché du travail et dans la société. Et cette différence se remarque dans le salaire des unes et des autres.
En Belgique, les hommes représentent 56,88 % du
marché du travail. Mais ils perçoivent 63,84 % de la masse salariale totale.Quant aux femmes, si elles représentent 43,12 % de la population active, elles ne perçoivent que 36,16 % de la masse salariale.
L’inégalité salariale sur le marché de l’emploi est donc une réalité. En 2005, le salaire mensuel brut moyen des femmes était de 2.049 euros contre 2.720 euros pour les hommes, soit une différence de 25 %.*
1
6
On remarque toutefois que l’écart salarial se réduit légèrement. En effet, les chiffres montrent qu’en 2006, les femmes ont gagné un salaire brut moyen de 2.106 euros contre 2.756 euros pour les
hommes, soit un écart salarial de 24 %.
Une amélioration – de 1 % – certes, mais beaucoup trop lente…
Des secteurs « féminins » au temps partiel…Plusieurs facteurs expliquent cette différence de salaire. Il y a l’inégalité salariale au sens strict, sur la fiche de paie, mais ce n’est pas tout…
Le secteur d’activité a une influence sur la différence de salaire : certains secteurs ou professions dits « féminins » sont souvent moins bien rémunérés.
En plus, les barèmes salariaux appliqués par les entreprises sont basés sur des classifications de fonctions où les professions exercées, principalement par des femmes, restent sous-évaluées.
Entrent également en compte :
> L’accès aux formations professionnelles (les hommes ont accès à plus de formations et de plus longue durée) ;
> Les avantages extra-légaux (les femmes et les hommes ne reçoivent pas les mêmes avantages extra-légaux : les hommes sont plus nombreux à avoir une voiture de fonction, un GSM, un PC…) ;
> « Le plafond de verre » auquel les femmes se heurtent lorsqu’elles souhaitent accéder à des fonctions à responsabilité ou dirigeantes.
Enfin, le travail à temps partiel explique aussi
une partie de l’écart salarial (environ 8,5 % de l’écart salarial).**
7
* Salaires mensuels bruts moyens de travailleurs à temps plein et à temps partiel et écart salarial (Secteurs Industrie et services ; entreprises d’au moins 10 travailleurs). Source : DGSIE, Enquête sur la structure et la répartition des salaires.
** L’écart salarial entre les femmes et les hommes en Belgique – Rapport 2008 – IEFH en collaboration avec le SPF Emploi, Travail et Concertation sociale, la Direction générale Statistique et Information économique du SPF Economie et le Bureau fédéral du Plan.
Travail à temps partiel, à quel prix?
Sur le marché du travail, le temps partiel
constitue 23,7 % de l’emploi total*.
Parmi les femmes actives, 42,6 % le sont à
temps partiel, tandis que pour les hommes, la
proportion n’est que de 7,8 %.
On constate aujourd’hui que le travail à temps
partiel touche de plus en plus d’hommes. Entre
1995 et 2007, le temps partiel «masculin» a
augmenté de 60% (de 3,1 % à 7,8 %) alors qu’il
a augmenté de 22% (de 33,4 % à 42,6 %) chez
les femmes.
2
8 9
Le temps partiel revêt différentes formes : le travail à
temps partiel « pur » ou volontaire mais aussi le crédit-
temps et les « congés thématiques » ainsi que les
« pauses-carrières » (pour le service public).
Attention ! Les effets du travail à temps partiel « pur », des
congés thématiques et des différentes formes de crédit
temps sont différents sur les droits de sécurité sociale
(maladie, invalidité, chômage, pension). Renseignez-
vous auprès du délégué syndical de votre entreprise ou
auprès de votre organisation.
* Chiffres 2007 - Enquête Forces du Travail (EFT)
Travailler à temps partiel, un choix ? Pas vraiment…*
Souvent, on considère que le travail à temps
partiel est avant tout un choix individuel
et libre de la travailleuse ou du travailleur.
Les employeurs ont d’ailleurs tendance à le
considérer comme un « win-win ».
Les différentes études montrent pourtant une
autre réalité : seuls 11,2 % des femmes et 9,6 %
des hommes qui travaillent à temps partiel font
ce choix parce qu’ils ne souhaitent pas d’emploi
à temps plein. Le travail à temps partiel comme
un choix de vie doit donc être démystifié…
Le temps partiel, un choix… mais de l’employeurActuellement, les employeurs ont de plus en
plus recours au temps partiel.
Il y a les secteurs, souvent « féminins », qui
utilisent le temps partiel comme mode exclusif
d’organisation du travail : la grande distribution,
* Les chiffres mentionnés dans cette partie sont issus du rapport de l’Institut pour l’Egalité des Femmes et des Hommes – Femmes et hommes en Belgique – Statistiques et indicateurs de genre - 2006.3
10
le secteur du nettoyage, celui des services aux
personnes, les titres-services…
Par ailleurs, certains secteurs ou entreprises
« stimulent » le temps partiel dans leur
politique du personnel et « poussent » leurs
travailleurs, avant tout les femmes, vers des
formes « partielles » de travail. Cette pression
a encore pris de l’ampleur ces derniers mois,
puisque certains employeurs y voient une
alternative, financièrement intéressante pour
eux, au licenciement de leurs travailleurs en
attendant que la crise passe (chantage au
licenciement) !
Le temps partiel est aussi utilisé par
certains secteurs pour éviter de répondre
aux problèmes de pénibilité et de
(dés)organisation du travail. C’est le cas du
secteur des soins de santé par exemple.
Femmes et hommes, pas les mêmes raisons Lorsque le temps partiel n’est pas le
résultat d’un choix patronal ou sectoriel, on
constate que les femmes et les hommes ne
« choisissent » pas le temps partiel pour les
mêmes raisons :
> Côté femmes : les soins et l’éducation des
enfants sont la principale raison invoquée
pour travailler à temps partiel (28,4 %).
Les raisons familiales ou personnelles et le
fait de ne pas trouver d’emploi à temps plein
sont avancés respectivement par 25,6 % et
18% des femmes.
> Côté hommes : 25,5 % d’entre eux
déclarent travailler à temps partiel
parce qu’ils ne trouvent pas de travail à
temps plein. Ils sont 22,8 % à avancer
des raisons personnelles ou familiales.
Ils sont moins de 4 % à travailler à temps
partiel pour s’occuper des enfants.
11
> Par ailleurs, les hommes sont beaucoup
plus nombreux que les femmes à opter pour
le travail à temps partiel pour suivre une
formation (6,9 % des hommes contre 1,3 %
des femmes), ou parce qu’ils ont un autre
emploi à temps partiel (7,2 % des hommes
contre 1,7 % des femmes) ou parce qu’ils
prennent une « retraite anticipée » (3,4 %
des hommes contre 0,9 % des femmes).
12
Les stéréotypes liés au genre qui sévissent dans la société
ont également une influence sur le temps partiel : les
femmes « optent » pour le temps partiel pour des raisons
familiales tandis que les hommes le choisissent pour des
raisons plus personnelles.
Lorsqu’un homme décide d’interrompre sa carrière pour des raisons
considérées par la société comme typiquement «féminines», comme
élever ses enfants, il paie le prix fort côté stéréotypes.
En effet, certaines études montrent qu’une fois qu’il reprend le travail,
son salaire évolue encore moins vite que celui d’une femme ayant fait
le même choix.
13
4Saviez-vous que… ?
! La loi protège les travailleurs à temps partiel
contre la discrimination : ils ne peuvent pas
être traités de manière moins favorables que
les travailleurs à temps plein se trouvant dans
une situation comparable. Malheureusement, la
réalité est parfois tout autre… (voir les effets du
temps partiel).
! Le contrat de travail à temps partiel doit être
écrit et il doit mentionner le régime de travail à
temps partiel et l’horaire convenu. A défaut de
contrat écrit, le contrat est considéré comme à
temps plein.
! Chaque « prestation » d’un travailleur à temps
partiel doit au moins comprendre 3 heures de
travail d’affilée.
En outre, la durée hebdomadaire de travail ne
peut en principe être inférieure à un tiers de la
durée hebdomadaire de travail des travailleurs à
temps plein de la même catégorie.
14
En cas de dépassement de l’horaire prévu
à concurrence d’une heure par semaine en
moyenne pendant un trimestre, le travailleur à
temps partiel peut demander une révision de
son contrat.*
! Lorsqu’il le demande, le travailleur à
temps partiel doit être prioritaire pour un
emploi temps plein vacant pour autant qu’il
en ait les qualifications requises et qu’il en
accepte le régime horaire. L’employeur doit
lui communiquer toute vacance d’emploi
correspondante.
15
* Des exceptions sont toutefois possibles par Arrêté royal ou par Convention collective de travail. Vu le nombre important de dérogations à ces principes, contactez votre délégué ou permanent afin de savoir quel système s’applique dans votre cas.
Attention aux avenants !
Il s’agit d’une pratique qui consiste à vous faire signer une annexe à votre contrat de
travail. Cette annexe (avenant) précise que vous travaillerez plus d’heures pendant une
période déterminée. A l’expiration de cette période, on vous propose une prolongation
de cet addendum et ainsi de suite pendant de nombreux mois, voire des années. Vous
êtes donc « suspendus à un fil » en ce qui concerne votre volume d’heures de travail.
Pourquoi certains employeurs vous font-ils signer ces avenants ? Ils veulent obtenir
la possibilité de réduire facilement votre volume de travail sans votre accord (il suffit
d’attendre que l’annexe au contrat expire). Ils espèrent également échapper à votre
droit à la révision de votre contrat de base en cas de prestation régulière d’heures
complémentaires ou au paiement d’un sursalaire. Ces pratiques sont illégales.
5Les effets du temps partiel
Sur le salaireTravailler à temps partiel implique logiquement
de gagner moins.
Mais, ce salaire « partiel » s’accompagne aussi
d’une diminution des droits de sécurité sociale,
d’une difficulté à faire carrière ou encore d’une
« exclusion » de certains avantages extra-
légaux. Il implique aussi une perte d’autonomie
financière.
16
Pour une même fonction et avec une même
ancienneté, on constate que l’évolution du
salaire horaire d’un travailleur à temps partiel
est plus lente que celle d’un travailleur à
temps plein.
Sur le chômageEn ce qui concerne le droit aux allocations de
chômage, il faut vérifier si on est considéré
comme travailleur à temps plein ou à temps
partiel au sens de cette législation.
Un travail est à temps partiel lorsqu’il comporte
moins d’heures de travail par semaine que la
durée de travail maximale en vigueur dans
l’entreprise ou lorsque la rémunération ne
correspond pas à la rémunération due pour
une semaine complète de travail.
La législation chômage distingue plusieurs
catégories de travailleurs à temps partiel :
le travailleur à temps partiel assimilé à un
temps plein, le travailleur à temps partiel avec
maintien des droits et le travailleur à temps
partiel volontaire (qui ne répond pas aux
conditions pour être assimilé à un travailleur
à temps plein ni aux conditions pour être
travailleur à temps partiel avec maintien des
droits).
Les travailleurs à temps partiel avec maintien
des droits peuvent bénéficier sous certaines
conditions de l’Allocation de Garantie de
Revenus (AGR). Ils doivent pour cela en faire
la demande (voir votre service chômage ou le
site www.onem.be).
17
Í
Prenons le cas des chèques-repas :
Un travailleur qui fait un mi-temps tous les
matins a droit à un chèque-repas par jour
travaillé, soit 5 chèques-repas par semaine
Par contre, le travailleur qui fait un mi-
temps 2,5 jours par semaine n’aura que 3
chèques-repas.
Un autre méthode de calcul peut exister
dans votre entreprise, elle consiste à faire le
rapport entre le nombre d’heures prestées
par trimestre par le travailleur à temps
partiel et le nombre d’heures de travail par
jour de la personne de référence « temps
plein » dans l’entreprise.
Quant au travail à temps partiel « pur », c’est-
à-dire volontaire, il n’y a pas d’assimilation.
Sur l’accès aux soins de santéLe travailleur à temps partiel qui, parce qu’il a
un salaire trop bas, ne verse pas de cotisations
suffisantes pour avoir droit à l’assurance
soins de santé, doit verser une cotisation
supplémentaire à sa mutuelle.
Sur les règles en matière de temps de travail, de jours fériésLes règles en matière de temps de travail,
de jours fériés sont plus complexes et font
donc parfois l’objet d’« oublis » de la part de
certains employeurs.
Renseignez-vous auprès de votre délégué
syndical.
Sur la flexibilitéDans de nombreux secteurs, le temps partiel
est obligatoire. Et les horaires sont tellement
flexibles qu’ils empêchent les travailleurs qui
le souhaitent de combiner leur emploi avec un
autre travail à temps partiel.
Sur la pensionRéduire son temps de travail, voire interrompre
sa carrière pendant quelques temps, peut
aussi avoir des conséquences importantes sur
la fin de carrière et sur la pension. Tout dépend
de la manière dont on choisit de réduire son
temps de travail.
La carrière complète est atteinte, tant pour les
hommes que pour les femmes, après 45 ans
de travail à temps plein et/ou des périodes
étant assimilées comme du travail .
La carrière professionnelle est constituée non
seulement par les périodes d’activité comme
travailleur salarié, mais également par des
périodes d’assimilation à une occupation.
Celle-ci couvre certaines périodes de chômage,
de maladie ou d’invalidité, d’interruption de
carrière…
Les interruptions de carrière sont en général
assimilées. Sauf le crédit-temps à temps plein
(pour les travailleurs de moins de 50 ans et
ceux de plus de 50 ans) ou à mi-temps pour les
travailleurs de moins de 50 ans (assimilation
pour un maximum de 3 ans).
18
* IEFH – Femmes et hommes en Belgique. Statistiques et indicateurs de genre. Edition 2006.
19
L’AGR est une mesure mise en place pour
aider les demandeurs d’emploi à retrouver
du travail dans de bonnes conditions
financières. C’est un complément de
chômage. Son objectif ? Garantir au
demandeur d’emploi, qui accepte un travail
à temps partiel pour échapper au chômage,
le maintien d’une partie de son allocation de
chômage, en plus de sa rémunération.
Depuis le 1er juillet 2008, tous les travailleurs
ont droit au montant de supplément le plus
élevé de 2,82 euros par heure (montant
forfaitaire) et plus seulement les chefs de
famille. La situation familiale qui, jusque-
là, était prise en compte pour calculer le
montant à percevoir par le chômeur en cas de
reprise de travail à temps partiel, n’entre plus
en ligne de compte.
Si tous les travailleurs ont désormais droit
à l’allocation la plus élevée, le droit d’accès
à l’AGR n’a quant à lui pas été amélioré. Par
exemple, les travailleurs qui travaillent moins
d’1/3 temps en sont toujours exclus.
Auparavant, pour bénéficier de la pension
minimum, il fallait avoir 30 ans de carrière
temps plein. Cela signifiait que les
travailleurs à temps partiel, essentiellement
des femmes, n’avaient jamais droit à la
pension minimum, même si elles avaient
de longues années de travail derrière elles.
Depuis 2006, sur base d’une revendication
de la FGTB et grâce au ministre des
pensions de l’époque B. Tobback, on a
mis fin à cette discrimination. Le calcul
de la pension des travailleurs qui ont une
carrière à temps partiel sera basé sur le
minimum garanti (pension minimum) mais
proportionnel aux prestations.
20
Sur les promotions et les formationsLes travailleurs à temps partiel sont souvent
écartés des opportunités de promotion mais
aussi de formation. Certaines catégories de
travailleurs à temps partiel sont même exclues
du congé-éducation payé. Renseignez-vous
auprès de votre délégué.
Qui plus est, les travailleurs à temps partiel
qui participent moins à la vie de l’entreprise,
sont, de facto, écartés de la vie syndicale (il est
difficile de mener à bien un mandat de délégué
en ayant une disponibilité horaire réduite)
et risquent d’être plus souvent absents lors
de réunions ou de moments plus informels
durant lesquels de nombreuses informations
circulent.
Sur la fin du contrat En cas de licenciement d’un travailleur ayant
réduit ses prestations de travail dans le cadre
d’un régime d’interruption de carrière (crédit-
temps, congé thématique…), le délai de
préavis doit être déterminé en tenant compte
de sa rémunération fictive à temps plein, c’est-
à-dire de la rémunération dont il bénéficierait
s’il n’avait pas diminué son temps de travail.
Par contre, le montant de l’indemnité
compensatoire de préavis doit être calculé sur
base de sa rémunération à temps partiel. En
conclusion, le travailleur devient moins cher à
licencier qu’avant sa réduction de prestations !
21
6Quelques conseils…
x Le travail à temps partiel – contraint ou
volontaire – n’a pas que des conséquences sur
le salaire. Il a également une influence sur la fin
de carrière, la formation, les droits de sécurité
sociale ainsi qu’à l’accès à la pension…
Si vous « optez » pour le travail à temps partiel,
faites vos comptes à court mais aussi à long
terme pour éviter les mauvaises surprises.
x En tant que travailleur à temps partiel, vous
avez également droit de négocier un meilleur
contrat de travail et une augmentation de vos
heures de travail. Votre syndicat est là pour vous
aider.
x Si vous êtes victime d’abus liés à votre
temps partiel et à l’organisation du travail
dans l’entreprise (formation, horaire, jours de
congé…), signalez-le à votre délégué syndical.
22
x Vous voulez réduire votre temps de travail à
temps plein ? Pensez à votre pension. Veillez
à prendre d’abord les différentes formes
de congés thématiques auxquels vous avez
droit (congé parental, congés pour soins
médicaux… qui sont totalement assimilés)
avant de passer au crédit-temps, pour lequel
différentes formules d’assimilations coexistent
et, enfin, au temps partiel « pur », c’est-à-dire
« volontaire », qui n’est pas assimilé.
x Attention aux impôts ! Combiner deux jobs
à temps partiel peut avoir des conséquences
sur la fiscalité. Renseignez-vous auprès de
votre syndicat.
x Saviez-vous qu’il existe une carte de train
spécifique pour les travailleurs à temps
partiel ? Il s’agit de la carte Railflex de la SNCB
(infos sur www.b-rail.be).
x Les questions touchant au temps partiel, et
à l’organisation du temps de travail général de
l’entreprise, peuvent être mises sur la table
du Conseil d’Entreprise. Parlez-en avec votre
délégué FGTB.
x N’acceptez pas comme une évidence le
fait que les travailleurs à temps partiels ne
peuvent entrer en ligne de compte pour une
fonction dirigeante ou n’ont pas le droit à de
l’avancement.
x Vous êtes demandeur d’emploi et on vous
propose un temps partiel ? Demandez à votre
syndicat le statut de demandeur d’emploi
« avec maintien des droits ». Il vous permet
aussi d’obtenir, dans votre emploi partiel, un
complément horaire si l’occasion se présente
et vous garantit également des droits de
sécurité sociale complets (par exemple, en
matière de pension).
Í
23
7Les revendications de la FGTB
Si les droits des travailleuses et des
travailleurs à temps partiel ont connu quelques
améliorations, dans le cadre de l’AGR ou de la
pension minimum par exemple, il reste encore
beaucoup à faire.
Pour la FGTB, il faut continuer à lutter pour
l’amélioration des droits de celles et ceux qui
travaillent à temps partiel mais aussi pour que
ces droits soient respectés.
Le sondage sur « les Belges et le travail » est
clair : la grande majorité des citoyens ne sont
pas informés sur le temps partiel et encore
moins sur ses conséquences à long terme. Il est
dès lors primordial de rectifier le tir et d’informer
les travailleuses et les travailleurs.
Pour que le temps partiel devienne un « choix »
de la travailleuse ou du travailleur et non une
obligation, il est nécessaire de combler le
24
manque cruel d’infrastructures d’accueil de
la petite enfance et de soins aux personnes
dépendantes. Pour la FGTB, améliorer et
renforcer l’offre collective d’accueil et de soins
est essentiel.
Mais la FGTB va plus loin dans sa réflexion…
Le rythme de travail et la demande de flexibilité
ne cesse de s’accélérer. Les travailleurs sont
soumis à un stress permanent, avec toutes
les conséquences sociales qui y sont liées.
Au lieu de mener un réflexion de fond sur ces
questions, les employeurs préfèrent parfois
introduire le temps partiel dans l’entreprise.
Ces employeurs utilisent donc le temps partiel
pour éviter de répondre aux problèmes de
pénibilité et de flexibilité au travail par une
véritable réflexion sur l’organisation du travail.
Et pourtant, des alternatives existent comme...
améliorer les conditions de travail et instaurer
la réduction collective du temps de travail.
Pour permettre à chacune et chacun de mieux
combiner travail et vie privée, la FGTB travaille
depuis des années à l’élaboration d’une
solution collective de réduction du temps de
travail. Il s’agit de travailler moins d’heures
et, à terme, de passer à la semaine de 32
heures sur 4 jours sans perte de salaire, avec
parallèlement le crédit temps qui ouvre une
série de possibilités individuelles.
Depuis le 1er janvier 2004 déjà, les employeurs
ont la possibilité d’instaurer une réduction
collective du temps de travail, notamment
par la semaine de 4 jours. Ils bénéficient, en
contrepartie, de réductions de cosatisations
patronales.
Mais les employeurs qui y ont recours sont
encore trop peu nombreux alors qu’une
réduction collective du temps de travail peut
être une alternative au chômage, notamment
en ces temps de crise économique.
Cette réduction du temps de travail est la pierre
angulaire de deux revendications de la FGTB :
> davantage de temps libre pour ceux qui ont
un emploi ;
> moins de stress ;
> plus de possibilités pour ceux qui en
recherchent un.
25
8Infos utiles La FGTB, votre syndicat
La FGTB, son service chômage, ses délégués et
ses permanents sont là pour vous aider et vous
renseigner. N’hésitez pas !!!
Sur le net
www.fgtb.be
Et les sites des différentes centrales
professionnelles de la FGTB.
www.iefh.be
Pour le rapport officiel sur l’écart salarial et
les statistiques de genre.
www.emploi.belgique.be
Pour la réglementation sur le temps partiel.
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26
www.onem.be
Pour les infos et les formulaires sur les
interruptions de carrière.
www.rvponp.fgov.be
www.toutsurmapension.be
Pour les infos sur le calcul de la pension.
Quelques ouvrages…
Guide FGTB sur et pour l’égalité
femmes/ hommes
Brochure FGTB sur le crédit-temps
Brochure des Femmes Prévoyantes
Socialistes : « Femmes et temps partiel »
Brochure « Clé pour le travail à
temps partiel » du SPF emploi
Brochure « Vos droits » pour les
employés, techniciens et cadres (du SETCa
www.setca.org)
Í
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