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DOCUMENTS DE CARTOGRAPHIE ECOLOGIQUE, Vol. XXI, 1-78, 1979, Grenoble. PHYTOGEOGRAPHIE, CARTOGRAPHIE ECOLOGIQUE ET AMENAGEMENT DANS UNE ILE TROPICALE : LE CAS DE LA MARTINIQUE par Jacques PORTECOP (1) Introduction 2 I.- Historique des recherches phytogéographiques et cartographiques aux Petites Antilles et à la Martinique 2 II.- Méthodologie 3 III.- Le milieu martiniquais 3 IV.- La végétation et son écologie .• 17 V.- Les relations homme - milieu naturel 62 VI.- Conclusion 71 VII.- Bibliographie 72 VIII.- Index alphabétique des noms scientifiques et vernaculaires des plantes.... 74 RESUME.- Ce travail constitue un essai de réalisation en milieu tropical d'une étu- éographique détaillée de la Martinique débouchant sur une synthèse cartogra- rmettant en fin de compte la délimitation de "zones écologiques isopotentiel- de phytog phique pe les" . Une a été d 1 abo - rel - des ries dont - enf ses et de révélées nalyse historique des recherches phytogéographiques aux Petites Antilles a rd réalisée, puis l'étude du milieu martiniquais dans ses différents aspects: ief, géologie et sol, climatologie, flore naturelle, cription de la végétation et son écologie en relation avec les étages et sé- la validité a été démontrée, in, relations homme-milieu et notamment les projets divers ont été analy- s propositions d 1 aménagement formulées compte tenu des conditions de milieu par les zones isopotentielles. SUMMARY.- This essay in an attempt to carry out a detailed phytogeographical survey in tropical surroundings in the island of Martinique and to draw up the chart of iso- potential ecological areas, as an outcome. A historical analysis of phytogeographical research in the Lesser Antilles has first been carried out. Then, in Martinique, the different features of the environ- ment have been examined, viz. : - relief, geology and soil, climate and native fiord, - plant-life and its ecological connections with the strata and valid series ha- ve been described, - eventually in the connections between man dand the environment and in particu- lar the various projects have been analysed. Propositions for arrangements have been put forward in niew of the environmental conditions revealed by the isopotential are- as . (1) Centre Universitaire Antilles-Guyane, U.E.R. Sciences exactes et Naturelles. Pointe à Pitre Guadeloupe, B.P. 592, 97167 Pointe à Pitre Cedex. Ce mémoire est le résumé d'une thèse de Doctorat d'Etat soutenue devant l'Université de Grenoble le 14 juin 1978. Directeur de thèse: P. OZENDA. Le travail a été effectué dans le cadre du laboratoire associé au C.N.R.S. (L.A. 242): "Ecologie et Biogéographie des Grands Systèmes Montagneux"

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Page 1: PHYTOGEOGRAPHIE, CARTOGRAPHIE ECOLOGIQUE ET

DOCUMENTS DE CARTOGRAPHIE ECOLOGIQUE, Vol. XXI, 1-78, 1979, Grenoble.

PHYTOGEOGRAPHIE, CARTOGRAPHIE ECOLOGIQUE ET AMENAGEMENT DANS UNE ILE TROPICALE :

LE CAS DE LA MARTINIQUE

par Jacques PORTECOP (1)

Introduction 2 I.- Historique des recherches phytogéographiques et cartographiques aux

Petites Antilles et à la Martinique 2 II.- Méthodologie 3

III.- Le milieu martiniquais 3 IV.- La végétation et son écologie .• 17 V.- Les relations homme - milieu naturel 62

VI.- Conclusion 71 VII.- Bibliographie 72

VIII.- Index alphabétique des noms scientifiques et vernaculaires des plantes.... 74

RESUME.- Ce travail constitue un essai de réalisation en milieu tropical d'une étu-éographique détaillée de la Martinique débouchant sur une synthèse cartogra-rmettant en fin de compte la délimitation de "zones écologiques isopotentiel-

de phytog phique pe les" .

Une a été d 1 a b o

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ries dont - enf

ses et de révélées

nalyse historique des recherches phytogéographiques aux Petites Antilles a rd réalisée, puis l'étude du milieu martiniquais dans ses différents aspects: ief, géologie et sol, climatologie, flore naturelle, cription de la végétation et son écologie en relation avec les étages et sé-la validité a été démontrée,

in, relations homme-milieu et notamment les projets divers ont été analy-s propositions d 1 aménagement formulées compte tenu des conditions de milieu par les zones isopotentielles.

SUMMARY.- This essay in an attempt to carry out a detailed phytogeographical survey in tropical surroundings in the island of Martinique and to draw up the chart of iso-potential ecological areas, as an outcome.

A historical analysis of phytogeographical research in the Lesser Antilles has first been carried out. Then, in Martinique, the different features of the environ­ment have been examined, viz. :

- relief, geology and soil, climate and native fiord, - plant-life and its ecological connections with the strata and valid series ha­

ve been described, - eventually in the connections between man dand the environment and in particu­

lar the various projects have been analysed. Propositions for arrangements have been put forward in niew of the environmental conditions revealed by the isopotential are­as .

(1) Centre Universitaire Antilles-Guyane, U.E.R. Sciences exactes et Naturelles. Pointe à Pitre Guadeloupe, B.P. 592, 97167 Pointe à Pitre Cedex.

Ce mémoire est le résumé d'une thèse de Doctorat d'Etat soutenue devant l'Université de Grenoble le 14 juin 1978. Directeur de thèse: P. OZENDA.

Le travail a été effectué dans le cadre du laboratoire associé au C.N.R.S. (L.A. 242): "Ecologie et Biogéographie des Grands Systèmes Montagneux"

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INTRODUCTION

Les études phytogéographiques réalisées dans les pays tempérés ont per­mis , grâce à la connaissance très poussée de la flore, d'aboutir à une représenta­tion cartographique de la végétation à des échelles variées permettant de déboucher sur des applications pratiques concernant en particulier l'aménagement du territoi­re.

Par contre dans les pays tropicaux, la connaissance moins grande de la flore a freiné jusqu'à ces dernières années l'application de méthodes cartographi­ques mises au point dès 1955 par GAUSSEN (32) et son équipe toulousaine.

Après la péninsule indienne et le Népal qui ont fait l'objet des pre­miers travaux de ce genre réalisés par LEGRIS (50), BLASCO (9) et DOBREMEZ (22)les Petites Antilles représentent à vrai dire un terrain de choix pour tenter dans un cadre insulaire une telle expérience.

La flore de ces îles est en effet connue de manière suffisante pour per­mettre la définition et la délimitation de divers groupements végétaux dont le dyna­misme traduit les multiples pressions , surtout anthropiques, auxquelles ces îles sont de plus en plus soumises.

Conscient que la connaissance et la cartographie des groupements végé­taux ne sont pas une fin en soi, mais une étape vers l'analyse et la représentation de milieux naturels ou transformés et leurs poAA^billt&A d'cun£nag&M£nt, nous esti­mons qu'à travers cette nouvelle conception pourraient également se dégager les gran­des lignes de la biocénotique antillaise et de la Martinique en particulier.

I-HISTORIQUE DES RECHERCHES PHYTOGEOGRAPHIQUES ET CARTOGRAPHIQUES AUX PETITES ANTILLES ET A LA MARTINIQUE

Les travaux bibliographiques de KUCHLER (47) réalisés également pour les Petites Antilles permettent de se rendre compte que dès le 19è siècle les études phy­togéographiques furent entamées avec le R.P. DUSS (26) qui en 1897 traite de la "géo­graphie botanique des deux îles" dans son introduction à la "Flore Phanérogamique des Antilles Françaises".

Il fut suivit par d'autres auteurs tels que BORGESEN en 1909 pour les îles danoises. ANON en 1925 pour Trinidad et Tobago établit les premières cartes de forêts. Puis ROSE en 1930 pour Ste-Croix; MARSHALL en 1934 pour Trinidad.

C'est avec STEHLE en 1935 que l'aspect écologique fut envisagé avec son "Essai d'écologie et.de géographie botanique" accompagné par la "Carte botanique de la Guadeloupe et dépendances proches" puis par "l'Esquisse des associations végéta­les de la Martinique en 1938.

D'autres auteurs tels que BEARD en 1935 puis HODGE en 19 41, BARBOUR en 1942 se consacrèrent à l'étude des îles ançlo-saxones.

Les études cartographiques les plus récentes débutent avec le travail de STOFFERS en 1956 sur les Antilles Néerlandaises. A la même époque,DULAU se con­sacre à l'étude de la végétation de la Guadeloupe et ébauche une représentation car­tographique au 1/20 000 alors que LASSERRE en 1961 puis KIMBER en 1969 établissent des cartes de types de végétation de la Guadeloupe et de la Martiniaue à des échel­les au 1/900 000, 1/350 000.

Quant à la Martinique en particulier, seules les études de STEHLE et KIMBER peuvent être retenues. Comme les précédentes, elles n'ont cependant abouti qu'à une représentation cartographique de type physionomique correspondant aux grou­pements forestiers.

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II. METHODOLOGIE

Compte-tenu des faits historiques précédemment exposés, notre souci principal fut d'apporter une nouveauté en matière d'expression cartographique et par la même occasion d'appréhender la phytogéographie antillaise sous un aspect dynami­que.

La méthode de représentation phytogéographique de GAUSSEN (32) nous fournissait les moyens d'y parvenir,car,comme le signale OZENDA (56) elle présente une triple originalité : "elle représente les unlto.6 bi.oC2.notiquzà que sont les grou­pements végétaux (forêts, landes, prairies) mais en outre ceux-ci étant en ¿£^¿£4 dy~ nam^qu&A dont la mise en évidence est le but principal de la carte de sorte que cel­le-ci permet d'apercevoir immédiatement le zonage, du t&Kïittoreprésenté en unités de mêmes potentialités biologiques".

Cependant, la délimitation de ces unités encore appelées "zones isopo­tentielles " suppose, d'une part, la prise en compte de tous les éléments physiques et humains qui peuvent être connus, d'autre part, la connaissance de la végétation et plus particulièrement les stades forestiers qui représentent les climax ou para-climax, c'est-à-dire les stades en équilibre avec les conditions de milieu, enfin les stades d'évolution.

Pour ce faire la collecte et le traitement des données écologiques et floristiques ont été effectués suivant la méthode phytosocioécologique. La nomencla­ture de ces groupes a été adaptée en complétant la classification définie au collo­que de YANGAMBI (78 ). Au terme physionomique nous avons associé les noms des deux espèces caractéristiques, ou différentielles,ayant une dominance plus marquée.

On notera par exemple que le terme de savane a été mis entre guillemets lorsqu'il est impropre. En effet, certains groupements correspondant à cette déno­mination ne sont, le plus souvent, pas dominés dans la strate herbacée par des gra­minées, à l'exception de celui à Vlchavitliim ¿6chazmum, ZkloKlh c^Ziata,

Pour la nomenclature des séries nous avons conservé les dénominations écologiques déjà utilisées par STEHLE (76) pour les groupements forestiers climaci-ques correspondants.

Les couleurs choisies pour représenter ceux-ci ont été adaptées en fonc­tion du code n°10 retenu au Colloque sur les méthodes de la cartographie de la vé­gétation (33) .

Des signes particuliers ont été utilisés pour matérialiser les pres­sions et aménagements humains.

III. LE MILIEU MARTINIQUAIS

Située parl4°36 nord et 62°34 ouest, la Martinique occupe la partie mé­ridionale de l'archipel des Petites Antilles qui s'étire des îles Vierges au Nord, à la Grenade au Sud (fig. 1 ) .

A. OROGRAPHIE et TOPOGRAPHIE

Le relief de l'île s'organise d'après plusieurs unités correspondant aux massifs disposés suivant le grand axe de l'île qui se déploie du N-NW au S-SE, ou bien perpendiculairement à celui-ci (fig. 2).

Au Nord, la Montagne Pelée, cône volcanique atteignant actuellement 139 7 mètres, constitue la première unité. Le Morne Jacob : 880 m et les Pitons du Carbet : 1200 m, forment la deuxième unité.

La partie centrale de 1'île, réduite à la plaine du Lamentin et aux pe­tits "mornes" * juxtaposés et de faibles altitudes du Morne Pitault : 345 m, cor­respond à la troisième unité.

Puis le Sud-Est où le relief reprend vigueur avec la Montagne du Vau-clin : 504 m, le Morne Caraïbe : 35 9 m et le Morne Gommier : 2 73 m qui forment la quatrième unité.

* On désigne par "morne" aux Antilles des collines plus ou moins élevées.

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Fig.2 . - La Martinique. Orographie.

Fig.l.- Les Antilles et la région caraïbe.

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Enfin,le Sud-Ouest plus émoussé,avec les Mornes Gardier : 401 m; Bigot: 460 m; Laplaine : 399 m et Larcher : 477 m, représentant la cinquième unité. Leur disposition dans le sens du vent les oppose aux massifs des quatre premières unités qui présentent au contraire une disposition perpendiculaire au vent et détermine ainsi de façon plus ou moins accentuée des façades dites "au vent" orientées vers la côte atlantique, et "sous le vent" orientées vers la côte caraïbe.

La presqu'île de la Caravelle s'individualise sur la façade atlantique par sa faible altitude et son orientation dans le sens du vent. On retiendra en dé­finitive l'opposition entre le Nord montagneux et le Sud relativement bas.

Au point de vue topographique,il est frappant de constater que l'île est dans l'ensemble très accidentée car plus de la moitié possède des pentes supérieures à 20 %.

Cette forte déclivité ainsi que l'opposition nord-sud joue un rôle très important dans l'installation et l'évolution de la végétation qui, dans les secteurs les plus en pente sont soumis aux effets constants de l'érosion.

B. GEOLOGIE

Les Petites Antilles et notamment la Martinique sont issues des phéno­mènes de subduction créés à la suite du chevauchement des plaques atlantiques et cocos par la plaque antillaise (54).

La création de deux axes volcaniques l'un externe plus ancien : Eocène Oligocène et l'autre interne plus récent : Plio-Pléistocène est caractéristique de la région.

A la Martinique les formations de l'arc externe sont plus précisément d'âge oligocène alors que celles plus récentes d'âge pliocène sont plus importantes et appartiennent à l'arc interne : massif de la Pélee.

La majeure partie des roches sont de type volcanique acide : andésites, dacites et constituent les massifs élevés du Nord. Quelques roches volcaniques basi­ques telles que les labradorites ; sont plus localisées,notamment à la montagne du Vau-clin. Les roches sédimentaires acides ou basiques sont constituées surtout par des tufs altérés et indifférenciés, des cendres, qui supplantent les calcaires isolés de la Caravelle et du Sud-Est. Les formes d'altération de ces roches sont très importan­tes et correspondent à des argiles de nature et couleurs variées qui constituent le plus souvent les roches-mères du sol.

C. SOL

On doit à COLMET D'AAGE la classification des différents types de sol de la Martinique que nous avons récapitulés dans la figure 3.

LES DIFFERENTS TYPES DE SOL - Les sols ferralitiques ou ferrisols. Ils sont de type ABC et se sont

formés à partir de tufs andési-labradoritiques ou dacitiques localisés au centre de l'île. L'argile de décomposition correspondant à de la kaolinite ou au mélange kao-linite-métahalloysite donnant la couleur jaune ou rouge caractéristique de l'hori­zon B.

- Les sols fersiallitiques. Ils sont de type ABC et se sont formés à partir de roches-mères andési-labradoritiques. L'argile est par contre, constituée par de la montmorillonite qui donne à l'horizon B sa couleur brun jaune typique.

- Les vertisols. Ce sont des sols de type A(B)C issus de roches-mères de nature variée et se localisant dans les zones littorales peu arrosées de la pres-qu'île de la Caravelle, du Sud-Sud-Est et de la côte sous le vent jusqu'au Carbet. L'argile est constituée par de la montmorillonite qui donne en surface un horizon A brun foncé typique de 10-15 cm mais relativement pauvre en matière organique (2-4 % ) .

- Les sols brun-rouille à halloysite. De type ABC ils sont issus de roches andésitiques ou dacitiques de Sainte-Marie au Lorrain et de la frange Centre Ouest de Saint-Joseph au Morne Vert. L'argile correspond à de 1'halloysite qui don­ne aux horizons des couleurs brun-rouille foncé en A à brun rouille en B.

- Les sols à allophane. Ils sont de types ABC épais, se formant surtout dans les secteurs élevés et fortement arrosés du Centre Est et du Nord-Est de l'île. Ils proviennent de projections andési-labradoritiques sableuses, granuleuses ou de ponces perméables. L'argile correspondante est rare et souvent remplacée par un li­mon de couleur beige-jaune.

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- Les sols sur cendres. Ils se sont formés à partir de cendres et pon­ces andésitiques du Nord-Est et Nord-Ouest de l'île. De type A(B)C, ils sont donc peu élevés et l'argile de décomposition est de 1'halloysite.

- Les sols hydromorphes. Ils sont issus des alluvions continentales pé­riodiquement inondables localisées surtout au niveau de la plaine du Lamentin. Les argiles sont constituées par de la kaolinite et de la montmorillonite.

- Les sols hydromorphes organiques. Ils correspondent aux sols qui se sont formés sur les alluvions marines constamment inondées et recouvertes d'une im­portante couche de tourbe chevelue.

D. CLIMATOLOGIE

On sait que le climat et plus particulièrement la pluviosité joue un rôle important dans la répartition des groupements végétaux des régions intertropi­cales.

Les renseignements fournis par le Centre Régional Antilles Guyane de la Météorologie basé à Fort-de-France et dont le réseau de stations est assez dense et réparti sur toute la surface de 1'île permettront de mieux analyser les compo­santes climatologiques.

1. Vents Les vents jouent un grand rôle dans le climat de la Martinique.On peut

distinguer trois types de vent suivant leur origine. - L'alizé : c'est un vent humide et relativement frais dirigé sur les

Antilles par l'anticyclone des Açores. Cet anticyclone s'étend entre les 20 et 50° de parallèle nord et se déplace en latitude du Nord au Sud dirigeant en toutes sai­sons sur les Petites Antilles un courant Nord-Est à Est (fig.4) ayant une force ma­ximale en février-mars et juin-juillet.

Fig.3.- Carte des sols (d'après COLMET-D'AAGE, 1969-70, m o d i f i é ) .

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Fig.4.- Rose des vents, Fort-de-France,1951-65.

- Les brises : les brises marines, d'une part, qui se font sentir par alizé faible, les brises de terre, d'autre part, en relation avec le relief.

- Les vents issus de systèmes dépressionnaires : - Dépression tropicale : les vents moyens les plus forts ne dé­passent pas 59 km/h.

- Tempête tropicale : les vents atteignent 61 à 117 km/h. - Les cyclones : ce sont de fortes tempêtes tournantes dont les vents violents ont des vitesses supérieures à 117 km/h.

2- Pluviosité Grâce aux nombreux postes pluviométriques disposés dans l'île, on peut

connaître la répartition des pluies et leur importance comme facteur écologique. Il n'est malheureusement pas possible, pour tous, d'avoir des renseignements sur une pé­riode de plus de 30 ans afin de calculer pour chacun d'entre eux la pluviosité an­nuelle la plus fréquente (Pf) qui traduit mieux dans les pays tropicaux d'après BLASCO (9) les rapports de celle-ci et de la végétation.

2-1-Origine de la pluviosité La pluviosité est conditionnée par les alizés qui sont à l'origine

d'une part, d'averses courtes plus ou moins nombreuses en saison sèche ,d' autre part, de"l'effet de foehn" au niveau des reliefs.

Elle est en outre conditionnée par la zone intertropicale de convergen­ce ou Z.I.C., située au Sud des Petites Antilles. Cette Z.I.C. est caractérisée par ses basses pressions; elle est d'après PERUSSET (61) une zone plus ou moins pertur­bée, peuplée de nuages à tous les niveaux et en particulier de nuages à grand déve­loppement vertical du type cumulo-nimbus donnant à partir de juillet des averses o-rageuses.

2-2-Répartition géographique de la pluviosité Elle est la conséquence de l'inégale répartition du relief entre le

Nord et le Sud, et de "l'effet de foehn" créé au niveau de celui-ci dans le Nord de l'île.

- Effet de l'inégale répartition du relief Le tracé des isohyètes réalisé à partir des renseignements du tableau

I et représenté par la figure 5 traduit parfaitement l'influence de ce phénomène sur la pluviosité, provoquant ainsi une dissymétrie entre le Nord montagneux où s'accu­mulent les nuages, et le Sud moins montagneux (la montagne du Vauclin qui culmine à 504 m ne retenant qu'un minimum de nuages).

Le tracé des nuages de points (fig. 6) confirme également l'échelonne­ment de la pluviosité par tranche d'altitude et expliquera la répartition analogue de la végétation étroitement liée à ce facteur.

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TABLEAU I.- Pluviométrie, me.n6ue.lle. e.t annue.lle. ( 7 9 5 7 - / 9 70).

Stations J F M A M J Jt A S 0 N D Total Anses d'Arlets 57 46 41 49 68 119 174 142 201 190 120 88 1295 Acajou 122 93 79 113 167 202 274 265 290 248 227 163 2243 Diamant 55 41 38 60 79 135 176 144 159 181 146 97 1311 Deux Choux 372 293 278 349 358 455 645 511 463 459 449 437 5069 Lamentin 108 82 72 91 147 199 251 238 291 241 201 164 2085 Fort de France 111 81 68 96 142 194 269 249 267 228 198 150 2049 (Desaix) François 86 58 50 91 116 146 167 167 218 191 158 138 1586 Galion 99 81 62 100 135 167 236 202 273 249 240 182 2026 Marin 77 61 41 65 84 124 159 134 170 190 146 123 1374 Morne des 216 175 157 163 192 299 481 384 327 311 271 238 3214 Cadets Petit-Bourg 94 78 71 89 136 178 214 220 241 222 179 145 1867 Saint-Pierre 113 85 77 82 94 188 319 269 252 218 179 135 2011 Trois Ilets 88 55 48 63 95 157 186 184 182 204 157 118 1537 Sainte-Marie 84 59 55 103 129 155 206 213 229 242 228 163 1866 Paquemar 65 59 41 73 103 113 165 153 178 183 156 123 1412

Fig.5.- Isohyètes moyennes en mm, 1951-1970 (d'après météo C.R.A.G.).

- Effet de Foehn Il est créé par les massifs élevés de la Montagne Pelée et des Pitons

du Carbet qui constituent une barrière opposée aux vents d'Est, provoquant ainsi une dissymétrie entre les façades "au vent" qui sont plus arrosées et celles "sous le vent" moins arrosées. Effet dissymétrique rendu par la figure 7.

On notera en outre l'importance considérable des précipitations au ni­veau de ces sommets : 5000 à 8000 mm au Pitons, 8000 à 10 000 mm à la Montagne Pe­lée.

Fig.6.- Relations pluviosité - altitude.

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Pluviosité

Fig.7.- Schéma de l'évolution de la pluviosité d'Est en Ouest.

2-3-Variations de la pluviosité Les variations annuelles de la pluviosité sont assez importantes et peu­

vent être mises en évidence par la figure 8 établie pour la station de Fort-de-Fran­ce (Desaix) par rapport à une moyenne trentenaire. On constate une très grande varia­bilité annuelle des précipitations avec 13 années supérieures par rapport à la moyen­ne et 17 années déficitaires.

Moyenne annuelle trentenaire

Fig.8.- Variations de la pluviosité à Fort-de-France par rapport à une moyenne trentenaire (1941 - 1970).

2-4-Précipitations mensuelles et régimes pluviométriques L'examen des graphiques correspondant à la figure 9 et au tableau II

montre l'existence de deux saisons qui sont déterminées par le régime pluviométri-que. Une saison sèche ou "carême" allant de janvier à avril, une saison pluvieuse ou "hivernale" allant de juin à novembre . Entre ces deux saisons, les contrastes sont plus ou moins accusés. Ce rythme est d'ailleurs caractéristique de la réparti­tion des pluies dans la zone intertropicale. En Martinique, le minimum des précipi­tations du "Carême" se situe en mars, alors que le maximum "d'hivernage" varie sui­vant les stations de juillet à novembre.

Ecarts annuels en mm.

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Fig.9.- Précipitations mensuelles et régimes pluviométriques.

Carême 1 1 Hivernage

TABLEAU I I . - ?fi2.cipitatlon6 munòVL<LII<L& .

Stations J F M A M J Jt A S 0 N D Total

F. de France 106 78 64 92 132 181 245 232 253 227 203 137 1950 (Desaix)

Morne des 220 174 148 154 191 293 449 348 320 306 280 245 3128 Cadets

3-Température Les données thermiques connues ne concernent que 5 stations. Elles sont

cependant intéressantes compte-tenu de leur situation géographique : en altitude, dans le Nord, le Centre et le Sud de l'Ile. Elles permettent d'étudier :

- les variations annuelles. Les données récapitulées dans le tableau III et représentées sur la

figure 1 0 , permettent d'observer le caractère relativement uniforme de la réparti­tion de la température au cours de l'année.

Elles sont légèrement plus faibles au carême avec un minimum en janvier et plus élevées en hivernage avec un maximum variable selon les stations d'août à novembre.

Au point de vue géographique on constate que les stations du Sud et de la "côte sous le vent" présentent dans l'ensemble des températures plus élevées que celles au centre de l'île pour des différences d'altitude, relativement peu marquées.

Morne des Cadets Fort de France

TA81EAU III.- Temperatures moyennes mensuelles de quelques stations 1951- 1960). Stations J F M A M J Jt A S 0 N D Total Lamentin

4 m 24,7 24,6 25,1 25,2 26,2 26,8 26,7 26,8 26,5 26,3 25, 8 25,1 25,8

Vauclin (Paquemar)

10 m

25,9 25,9 26,1 26,6 27,3 27,5 27,6 27,9 27,6 27,5 27, 1 26,4 26,9

Saint-Pierre 40 m

24,7 24,8 25,5 26,5 27,0 27,1 26,9 27,1 27,1 27,0 27, 1 26,4 26,4

F. de France (Desaix) 144 m

24,3 24,2 25,0 25,6 26,1 26,2 26,0 26,5 26,6 26,3 25 9 25,0 25,6

Morne des Cadets 510 m

21,4 21,4 22,1 23,0 23,7 23,8 23,5 24,1 24,3 24,1 23 3 22,2 23,0

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Fig.10.- Températures moyennes mensuelles.

- Les variations diurnes Les tableaux IV et V donnant respectivement les températures moyennes

diurnes pour les stations de Fort-de-France et du Lamentin, ont permis l'établisse­ment de la figure 11 représentant la variation diurne moyenne pour les mois de jan­vier et juillet 1975.

On note un parallélisme des minimums et maximums à 05 h et 14 h pour ces deux mois. La période de réchauffement au cours de la journée est donc identi­que en hivernage et au carême.

TABLEAU IV.- Températures moyennes diurnes (1975). Stations Heures

02 05 08 11 14 17 20 24 Amplitude périodique

F. de France (Desaix) 144 m

Lamentin 4 m

( Janvier 21,8 21,6 22,8 25,0 25,4 23,7 22,3 22,0 3,8 F. de France (Desaix) 144 m

Lamentin 4 m

( Juillet ( Janvier

25,4 24,2 26,2 28,7 28,9 27,2 25,2 24,8 22,2 21,8 22,9 26,2 26,5 25,0 23,1 22,6

4,7 4,7

F. de France (Desaix) 144 m

Lamentin 4 m ( Juillet 25,1 24,6 27,1 29,4 29,9 28,3 26,3 25,6 5,3

Stations Mois Minimums moyens

Maximums moyens

Amplitude périodique

Lamentin i Janvier 20,5 27,6 7,1 4 m 1 Juillet 24,1 30,5 6,4

F. de France ( Janvier 20,8 26,9 6,1 144 m | Juillet 23,4 30,3 6,9

TABLEAU l / . - Amplitude apaKlodlquaé dlunneM à F'ont-de-F'tianco, at au Lamantin ( 7 9 7 5 ) .

Fig.11.- Variation moyenne diurne de la température.

Vauclin

St Pierre

Lamentili :Fort de France

Morne des Cadets

Lamentili (maxi) Fe de France (maxi)

Lamentin (mini) F. de France (mini)

Page 12: PHYTOGEOGRAPHIE, CARTOGRAPHIE ECOLOGIQUE ET

1 2

L'amplitude périodique quotidienne est supérieure en hivernage. Elle est cependant inférieure à l'amplitude apériodique diurne, représentée par le ta­bleau V dont les valeurs sont également plus élevées que celles de l'amplitude an­nuelle et caractéristique de la zone intertropicale.

4. Humidité relative Elle est dans l'ensemble très élevée, même pour les stations moins hu­

mides telles que St-Pierre et Fort-de-France, elle atteint 74 à 78 % annuellement (tabi. VI).

TABLEAU t/I.- Humidité relative, moyenne. Stations J F M A M J Jt A S 0 N D Total

F. de France 77 75 72 73 75 79 81 80 80 82 81 79 78 Lamentin 77 75 73 73 75 77 79 79 79 81 80 78 77 Morne des Cadets

86 85 82 83 83 85 87 86 86 86 86 86 75

Saint-Pierre 76 74 70 72 71 73 75 75 74 76 76 76 74 Paquemar (Vauclin)

75 74 75 76 77 78 78 79 81 81 79 78 78

L'évaluation mensuelle de l'humidité (fig. 12) montre une certaine con­cordance avec les précipitations; soit un minimum en février-mars et un maximum de juillet à octobre.

90 %r

70h

Fig.12.- Evolution mensuelle de l'humidité.

5- Période sèche Elle revêt une grande importance lorsqu'on la considère en rapport

avec la végétation,qu'elle influence directement, et surtout dans sa répartition géographique.

5-1- Notion de mois sec en Martinique Il convient de définir la notion de mois sec dans le contexte local

afin de caractériser la période sèche et de délimiter son importance géographique. Le mois sec peut être défini d'après les critères suivants :

a) Précipitations De nombreux auteurs considérant les précipitations ont défini le mois

sec par des valeurs comprises entre 30 et 100 mm. Pour les Antilles,BEARD (6) dé­fini le mois sec par une pluviosité inférieure à 100 mm. Nous pensons que le chif­fre de 50 mm correspond une certaine réalité car seules lès stations dont les mois secs reçoivent 50mm au moins, présentent une végétation dont les caractères relèvent de l'adaptation à la sécheresse.

Morne des Cadets 85%

Fort de France 78%

Paquemar 78%

St Pierre 74%

Page 13: PHYTOGEOGRAPHIE, CARTOGRAPHIE ECOLOGIQUE ET

1 3

b) Précipitations et températures : courbes ombrothermiques. Les courbes ombrothermiques de la figure 13 permettent également en as­

sociant précipitations et températures, de mettre en évidence la notion de mois secs et de délimiter,par stations,11 étendue de la période sèche. La correspondance entre stations possédant au moins un mois sec et une végétation de type xérophytique est manifeste. Ce sont pour la "côte sous le vent" : Prêcheur, Carbet. Pour le Sud : Anses d'Arlets, Diamant, Marin, Vauclin, Trois Ilets, François, Spourtoune.

En hachure sur la carte: extension approximative de la zone où il existe des "mois secs". Dans les diagrammes, ces mois secs pour lesquels P >2T sont pointillés.

Fig.13.- Diagrammes ombrothermiques.

5-2- Durée de la période sèche La durée de la période sèche exprimée par le nombre de mois secs per­

met de mieux saisir l'incidence de la sécheresse sur la végétation et d'expliquer sa répartition.

D'après les courbes ombrothermiques (fig. 13), elle varie de 1 à 6 mois suivant les secteurs géographiques. On notera son importance sur la "côte sous le vent" le Sud-Ouest et l'extrême Sud de l'île.

6. Nébulosité et insolation La nébulosité est relativement importante en Martinique où elle se trouve

en étroite relation avec la forte humidité atmosphérique. Elle est plus faible sur la "côte sous le vent" et dans le Sud.

MORNE DES CADETS

BASSE POINTE FOURNIOLS

DEUX CHOUX

PRECHEUR LAMENTIN

CARBET

PREFONTAINE

ANSES D'ARLETS DIAMANT MARIN PAQUEMAR

Page 14: PHYTOGEOGRAPHIE, CARTOGRAPHIE ECOLOGIQUE ET

14

Au niveau des massifs, elle est très accentuée par le relief qui favori­se le phénomène de condensation. Aussi,a-t-elle à ce niveau,une influence certaine sur la végétation et conditionne en partie la physionomie des groupements forestiers localisés à cette altitude. La Montagne Pelée n'est-elle pas connue de tout temps avec son chapeau de nuage. On ne peut parler en Martinique de ciel sans nuage.A Fort-de-France les jours de ciel clair ne dépassent pas 3 jours par an contre 52 jours de ciel couvert. L'insolation est pourtant élevée. On note que le total annuel d'heures d'insolation dépasse 2500 heures pour toutes les stations. Elle est plus forte dans le Sud où elle accentue le caractère xérophytique de cette région.

7. Synthèse bîoclimatîque Les bioclimats ont été définis à partir des renseignements mutliples

récapitulés dans le tableau VII. Leur délimitation géographique correspond à la car­te de la figure 14. Ils diffèrent dans le détail de ceux de CHERBONNIER (16) qui ont été établis uniquement à partir des valeurs de l'évapotranspiration et plus particu­lièrement en fonction de l'indice global d'humidité.

TABLEAU l/îï.- Vonvvtdb hloclimatique.

Alt.en Mètres Mois secs Valeurs P + T 10 Durée de la saison sèche (d'après MÖHR) Intensité de Indice global d'humidité

la saison sèche Complexe Aridité-humidité (S + X) BIOCLIMATS

CARBET 80 J.F.M. A.M.D. 32.28.19. 49.45.37. 30 6/6 : Saison sèche - 20 à 0 (S3,5 + X3,5)? Tropical inf, de mode sec. ANSES D'ARLETS 15 J.F.M. 50.40.36 32 3/5 : modérée (S3,5 + V 5' 5 Tropical PRECHEUR 8 F.A.M. 47.29.37. 39 3/6 : modérée (S3 + X2)5 inférieur DIAMANT 5 F.M. 42.36. 35 2/7 : modérée (S3 + Xx 5)4,5 de mode sec sub-humide PAQUEMAR 10 J.M. 49.29 -37 2/8 : modérée (S3 + XL 5)4,5 MARIN 30 M. 36. 37 1/9 : faible » (S3 + Xx)4 TROIS ILETS 3 M. 51 42 1/7 : faible (S2f5 + X1)3f5 Tropical inférieur FRANÇOIS 8 M. 36 43 1/9 : faible (S2 5 + V 3' 5 de mode SPOUTOURNE 25 F. 44 48 1/9 : faible 0 à 20 (S2,'5

+ V 3' 5 humide sub-humide

STE MARIE 10 53 nulle 0 à 20 (S2 5 + XL)2,5 (S2,5 + V 2' 5 GALLION 45 53 20 à 40 (S2 5 + XL)2,5 (S2,5 + V 2' 5

ST-PIERRE 40 55 20 à 40 (S2,5 + V 2' 5

PETIT BOURG LAMENTIN

4 4

54 58

20 à 40 20 à 40

(S2;5+ X0)2,5 (S2 + XQ)2

Tropical inférieur

FORT DE FRANCE 144 59 40 à 60 (S2 + Xo)2 assez (Desaix) humide BASSE POINTE 50 61 20 à 40 (S2 + Xo)2 ACAJOU 102 63 40 à 60 (S2 + Xo)2

LORRAIN 28 P > 2T 67 40 à 60 (S2 + Xo)2 (S1,5 + V 1' 5 BASSIGNAC 50 68 40 à 60 (S2 + Xo)2 (S1,5 + V 1' 5

P REFONTAINE RIVIERE BLANCHE

53 100

70 73

60 à 70 60 à 80

(S1,5 + V 1' 5

(S1,5 + V 1' 5

Tropical supérieur humide RABUCHON 431 78 100 à 120 (S15+Xo)l,5 GRAND FOND 630 82 120 à 140 (S1,5 + V 1' 5

FOURNIOLS 270 84 100 à 120 (s/+ x0)i Tropical MORNE DES CADETS 510 99 180 à 200 (S1 + V 1

(s1 + x0)i supérieur

BALATA 482 118 200 (S1 + V 1

(s1 + x0)i per-humide DEUX CHOUX MONTAGNE PELEE

605 1397

164 329 <S1 + V 1

(s1 + x0)i DEUX CHOUX MONTAGNE PELEE

605 1397

164 329 <S1 + V 1

(s1 + x0)i De montagne tropicale basse super humide

Nous avons distingué : - Bioclimat de montagne tropicale basse super humide.

Il correspond au secteur des stations les plus élevées de l'île : Mon­tagne Pelée, Pitons du Carbet, qui sont caractérisés par une pluviosité et une humi­dité extrême. Une température annuelle assez basse : 18 à 19°, entretenue par des vents violents et permanents. L'indice d'aridité est très élevé : 32 9.

- Bioclimat tropical supérieur per-humide. Il correspond au secteur des stations telles que : Deux Choux, Balata,

Morne des Cadets, etc..., qui reçoivent 3000 à 5000 mm pour une température annuelle de 23°. L'humidité est très importante et correspond au type per-humide de CHERBON-NIER, indice 100-120. L'indice d'aridité varie de 72 à 164.

Page 15: PHYTOGEOGRAPHIE, CARTOGRAPHIE ECOLOGIQUE ET

15

Températures Pluviosité en Nombre de 0°C mm mois secs

Bioclimat de montagne tropicale basse super-humide Bioclimat tropical supérieur per-humide Bioclimat tropical supérieur humide

T < 20 P > 5000 0 Bioclimat de montagne tropicale basse super-humide Bioclimat tropical supérieur per-humide Bioclimat tropical supérieur humide

20 < T < 25 3000 < P < 5000 0

Bioclimat de montagne tropicale basse super-humide Bioclimat tropical supérieur per-humide Bioclimat tropical supérieur humide

Bioclimat de montagne tropicale basse super-humide Bioclimat tropical supérieur per-humide Bioclimat tropical supérieur humide 20< T < 2 5 2000 < P < 3 0 0 0 0

Bioclimat tropical inférieur assez humide Bioclimat tropical inférieur assez humide T > 25 1500 < P < 2000 0

Bioclimat tropical Bioclimat tropical T > 25 1300 < P < 1500 1-2 inférieur sub-humide T > 25 1300 < P < 1500 1-2

C::::::-: Bioclimat tropical T > 25 1100 < P < 1 3 0 0 inférieur sec sub-humide T > 25 1100 < P < 1 3 0 0 2-4

Bioclimat tropical inférieur sec I Bioclimat tropical inférieur sec T > 25 1000 < P < 1 1 0 0 5-6

Fig.14.- Carte bioclimatique de la Martinique.

- Bioclimat tropical supérieur humide. Il correspond au secteur des stations de Balata, Rabuchon, Rivière Blan­

che, Montagne Vauclin, qui reçoivent 2000 à 2600 mm pour une température annuelle de 25°. L'indice d'aridité est compris entre 70 et 82. Il correspond au bioclimat humi­de, indice 80-100 de CHERBONNIER.

- Bioclimat tropical inférieur assez humide. Il correspond au secteur des stations occupant une grande partie du

centre de l'île, de la côte"au vent"et une frange de la côte "sous le vent". Elles reçoivent entre 1500 à 2200 mm d'eau pour une température annuelle de 26°. L'indice d'aridité varie de 53 à 68. C'est le bioclimat humide : indice 60 à 80 de CHERBON­NIER.

2

Page 16: PHYTOGEOGRAPHIE, CARTOGRAPHIE ECOLOGIQUE ET

16

- Bioclimat tropical inférieur sub-humide. Il correspond au secteur des stations de Trois-Ilets, Marin, François,

Spourtoune qui reçoivent 1300 mm à 1700 mm de pluie, pour une température annuelle de 26°. On note l'apparition d'une faible saison sèche qui dure 1 mois. L'indice d'aridité varie de 39 à 48. Il correspond au climat humide sub-humide, indice 0-20 de CHERBONNIER.

- Bioclimat tropical inférieur sec sub-humide. Il correspond au secteur des stations du Prêcheur, Anses d1Arlets,Dia­

mant qui reçoivent 1100 à 1400 mm de pluie pour une température de 27°. La saison sèche est modérée, elle s'étale sur 2 à 3 mois. L'indice d'aridité varie entre 32 et 39. Il correspond au bioclimat sec sub-humide, 20-0 de CHERBONNIER.

- Bioclimat tropical inférieur sec. Il correspond au secteur de la station du Carbet et de l'extrême sud

de l'Ile. La pluviosité est faible 1000 mm et la saison sèche très prononcée, s'é­tale sur 6 mois. L'indice d'aridité est de 30. Il correspond au bioclimat sec sub­humide, indice 20 à 0 de CHERBONNIER.

Nous avons par rapport à CHERBONNIER, subdivisé le bioclimat sec-humi­de en tenant compte de la durée de la saison sèche.

Cette étude du climat de la Martinique met en évidence des variations assez sensibles de ce dernier. La pluviosité liée aux effets de relief d'une part et aux vents dominants d'autre part, constitue le facteur essentiel de la différen­ciation climatique à tous les niveaux par son excès ou son déficit. La température intervient seulement aux sommets comme facteur déterminant du changement bioclima­tique.

E. LA FLORE

Les premières études sur la flore des Antilles françaises remontent au 17 ème siècle avec le père DUTERTRE en 1654.

Depuis de nombreux collecteurs se sont succédés dont les plus nombreux au 19 ème siècle.

Si l'on considère uniquement les éléments indigènes on peut noter (ta­bleau VIII) 1958 espèces pour 797 genres, aussi l'évaluation de la richesse floris-tique proposée par LEBRUN (51) donne 1958/ log 2800 km2 = 568 ; chiffre qui traduit une richesse floristique élevée. On notera que les Ptéridophytes au nombre de 290 représentent 15 % de la flore indigène.

Genres | % Espèces ! % Ptéridophytes (PR0CT0R, 1977) 67 1 8 290 ' 15 Phanérogames (FOURNET, 1978) 730 1 92 1668 85

Total 797 | 100 1958 1 100

TABLEAU l/IIÏ.- bipartition de.6 ve.ge.taux vai>culalre.6 lndlgè.ne.6 aux Antllle.* fiançai* e.& .

Lorsque l'on considère l'ensemble de la flore avec les espèces intro­duites comprises on passe à 30 69 espèces. Ces dernières représentent à peu près la moitié de la flore générale.

La Martinique avec un total de 2676 espèces (indigènes et introduites) est la moins pourvue des îles françaises.

Le degré d'endémisme spécifique est d'après HOWARD (42) de 12 % aux Petites Antilles; taux relativement faible par rapport aux Grandes Antilles telles que Cuba : 50 %, Hispaniola : 20 %.

L'affinité floristique avec ces îles est importante notamment avec Pu­erto- Rico. Il en est de même,mais à un moindre degré avec le Nord de l'Amérique du Sud alors qu'elle est faible avec l'Amérique Centrale.

Page 17: PHYTOGEOGRAPHIE, CARTOGRAPHIE ECOLOGIQUE ET

17

F. LES HOMMES En Martinique, comme ailleurs, l'action des hommes sur la végétation a

été très importante. Elle a conditionné le plus souvent la physionomie et le dynamis­me de celle-ci:

De façon directe par l'utilisation sélective des plantes indigènes. D'abord par les peuples précolombiens : Proto-Arawack (entre 180 et 300 ans avant J.C.); les Arawack (300 - 800 ans près J.C) et les Caraïbes (800 ans après J.C.) qui pratiquèrent la cueillette, l'agriculture et la coupe des arbres pour la con­fection de leurs canots de pêche.

Dès le 16 ème siècle avec la découverte de l'île en 1492 par les Eu­ropéens qui exploitèrent les bois puis installèrent leurs cultures sur des surfa­ces sans cesse plus importantes.

Ils contribuèrent également à l'introduction du fort pourcentage d ' es­pèces devenues subspontanées.

L'action de l'homme s'est traduit indirectement par l'élevage exten-sif notamment dans le Sud où se sont maintenues les "Savanes herbacées".

IV. LA VEGETATION ET SON ECOLOGIE

Les conditions de milieu étudiées précédemment permettent de mieux com­prendre la répartition géographique des groupements végétaux de la Martinique. Ils se disposent en fonction du relief, suivant un étagement qui peut être reconstitué d'après la figure 15.

1397m

LORRAIN

Fig. 15.- Etagement de la végétation en Martinique

De façon plus détaillée,ces groupements seront étudiés, en fonction de leur répartition par étages, successions et séries dont la validité sera ensuite dé­montrée.

Ils ont été d'abord regroupés dans le tableau IX, en fonction de leur écologie.

Page 18: PHYTOGEOGRAPHIE, CARTOGRAPHIE ECOLOGIQUE ET

18

TABLEAU IK. - Etage, \ucce,òòlonò <¿t ¿e.nle.¿ de. végétation de. la Martinique, e.n fonction de. le.uK écologie.

1000

ETAGE TROPICAL DE MONTAGNE T < 20°

Série de montagne (1)

Déterminisme climatique

Faciès de crête : Guzmania - Pitcaixnia Faciès normal : Vidymopanax - ChahÁjontkuÁ

ETAGE TROPICAL SUPERIEUR 25°>T>20°

500

250

Déterminisme climatique

- Sous-série Série hygrophytique (2)

transition supérieure à : PodocoxpuA - CluAia (2)

- Sous-série normale. Forêt normale à : Slowca

- Faciès inférieur VCLCAyodOA

Forêt à : Sloanza - SitnaAuba

150

ETAGE TROPICAL INFERIEUR T > 25°

Déterminisme édaphique Série mesophytique

(4) - (3) Forêt riveraine saumâtre à PtQJwccJipvA - Calophyllum Forêt riveraine à : Lonchoacuvp'JÂ - ïnga

Déterminisme édaphique Série xérophytique

(7) - (6) - (5) Faciès sablo-argileux à Coiba - TicuA Forêt riveraine à : LonckocanpuA - ïnga

Pression climatique nulle ou faible

Successions littorales édaphiques

Type vaseux ou Mangrove Vkizopkoxa - AvA.ce.nnia Type sableux à : Htppomane, - TkeApoJ>ia

Déterminisme climatique Forêt à : Coidia-ïnga

(4) (3) Forêt à : TabohvJjx-Calopb.yZZ.um

(4)

Déterminisme climatique Forêt à : Tab oh aia -Coccoloba (6) (5)

Forêt à : Tab ubala BUA¿ QAa (7) (6)

Pression climatique notable

Type rocheux ou lithophile Faciès volcanique xérophile à VontuJLaca - Ce.pkalocQ.XQ.ut>

(7) (6) (5) Faciès sédimentaire mésophile à : pQhtulaca -

VÀXcainnia Les chiffres entre parenthèses correspondent au type bioclimatique de la figure 14.

A. ETAGE TROPICAL INFERIEUR Il s'étend entre 0 et 500 m d'altitude et est caractérisé par une tem­

pérature moyenne annuelle supérieure à 25°, une pluviosité comprise entre 1000 et 2000 mm.

On distingue : les successions littorales édaphiques, la série xérophy-tique, la série mésophytique.

1. Successions littorales édaphiques

Elles correspondent à une végétation particulière liée en majeure par­tie aux conditions édaphiques, aux embruns ou à la submersion des marées.

De plus, la disposition des groupements végétaux en zones ou succes­sions dans l'espace en est caractéristique, de même que leur évolution qui ne cor­respond pas toujours aux schémas classiques.

1-1- LE TYPE VAS EUX OU MANGROVE a) Localisation

La mangrove s'étend sur 1 840 hectares environ de sol vaseux et inondé des estuaires et culs-de-sac marins abrités de l'île.

Page 19: PHYTOGEOGRAPHIE, CARTOGRAPHIE ECOLOGIQUE ET

19

b) Conditions de milieu Les variations de la submersion et de la salinité sont à l'origine de

la zonation plus ou moins accentuée de la mangrove qui traduit la réaction des es­pèces par rapport à ces deux facteurs écologiques importants.

c) Physionomie et groupes écologiques (tabl. X).

TABLEAU X.­ Compoòitlon filo >IIÁ tique. e.t groupe écologique du type. v(U>e.ux.

Nom des espèces \ des relevés 10 Caractéristiques arborescentes de la Mangrove vaseuse

Rhizophoxa mangle. Avicmnia ge.surUna.Yi6

Caractéristiques arborescentes de l'arrière mangrove consolidée

Lagunculaxia xa.ce.mo6 a ConocaxpuA eAJLcta.

Différentielles arborescentes mésophytiques Ma.chaeAA.um lunatum PaxkinAonia acutcata Pavonia 6picata

Différentielles arbustives xérophytiques Anona glabxa Bontia dapnoidcA Haematoxylon campzchianum Acacia fiaxneAiana Moxinda citxi^olia

Caractéristiques herbacées de l'arrière mangrove hygrophytique

Acxo6tichum auxcum Ele.ochaxU mutata

Compagnes CypeAuA alopccoxoldeA CypeAuA 6UÂiname.n6id MaAÌ6 eoo planilo iiuA ToxuLimium ^eAax MaxiòcuA LinguZaxU PycAe.uA polytackyo6 FimbxibtylU dichotoma CypeAuA luzulae. Vimbxi&tylÎA complanata Paòpatum diòtichum Ludoigia octovalu

Caractéristiques de l'arrière mangrove xérophytique

Batto maxitima Compagnes SpoxoboluA vixgintcuA PkiiloxeAjuA veAmiculaxiò HeXiotAopium cuAa66avicum Ste.notaphxum 6e.cundatum SzAuvium poxtulacaAtxum

LIANES et EPIPHYTES C y dio ta acquino ctialU Rh.adade.nia bi^loxa TtZland&ia polytachya Volypodium auxcum

2 1 3 +

Mangrove sur tourbe et argile molle Faciès sur sol

limono­sableux Faciès sur sol argileux salé

zone mésophytique zone xérophytique Stations : 1­ Rivière Salée; 2­ Californie; 3­ Rd Pfc Lamentin; 4­ Zone industrielle;

5­ Usine Gallion; 6­ Hion Gallion; 7­ Ste­Luce; 8­ Hion Caravelle; 9­ pte Marin; 10­ Baie du Trésor; 11­ Etang Salines; 12­ Mondésir (Marin)

Page 20: PHYTOGEOGRAPHIE, CARTOGRAPHIE ECOLOGIQUE ET

2 0

La physionomie de la mangrove est en étroite relation avec les groupes écologiques qui traduisent les variations dans l'espace des conditions de milieu.On distinguera :

— Mangrove sur tourbe et argile molle à Rhizophora mangle, Avicennia germinans . © *

Elle correspond surtout aux mangroves d'une partie de la côte caraïbe: Fort-de-France, Lamentin, Ducos, Rivière Salée et de la côte atlantique (Gallion), qui bénéficient d'un bioclimat de type tropical inférieur assez humide. Elle pré­sente une physionomie qu'on pourrait qualifier de classique et dont la zonation de la mer vers la terre est la suivante :(fig. 16).

1 : Pionniers : Rhizophora mangle 2 : Zone à Rhizophora mangle - Avicennia nitida 3 : Zone à Laguncularia et Conocarpus 4 : Zone à Acrostichum aureum 5 : Zone cultivable

Fig. 16.- Mangrove sur tourbe et argile molle en zone mésophytique

Zone pionnière Elle est constamment inondée et constituée par de la tourbe chevelue

colonisée par de jeunes Rkizophoia de 1,50 m à 3 m de hauteur, formant un groupe­ment monospécifique lié essentiellement à une submersion permanente.

. Zone inondée en permanence Elle est formée par Phlzophona mangle. et kviaznnia. gzsimlnan* qui attei­

gnent 10 à 15 m jconstituant un groupement très dense et impénétrable réduit à ces deux espèces.

. Zone d'arrière-mangrove inondée temporairement On y trouve mélangé avec les espèces précédentes : Lagunculaxia tiacz-

mo6a et Cono catipuA e. ne. et a qui accompagnent des espèces arborescentes telles que : Uackae.n.lum lunatum, Patikln&onta acule,ata, Pavonta Aptcata.

. Zone d'arrière-mangrove rarement inondée ® Elle est constituée par de l'argile ferme, rarement inondée et dont la

salinité est très faible ou nulle. Cette zone est colonisée par Ac/ioàttckum au.sie.um qui forme un groupement dense monospécifique qui s'enrichit,au fur et à mesure que l'on pénètre vers l'intérieur, d'espèces hygrophiles telles que Ele.ockaKt& mutata et d'autres Cypéracées : Ma/iiàcuA plani^oltuA, Cypesiuà Auitname,n6iA.

— Faciès sur sol 1 i mono-s ab 1 e ux ( fi g . 17) à Conoca/ipu* e.ie.cta, Anona glab/ia. (7)

1 : Pionniers : Rhizophora mangle 2 : Zone à Avicennia -Rhizophora 3 : Zone à Laguncularia et Conocarpus 4 : Zone à Hyppomane

Fig. 17.- Faciès sur sol limono-sableux en zone xérophytique

*Les chiffres ainsi figurés @ dans le texte correspondent à la numérotation des groupements végétaux représentés dans la carte au 1/75 000 annexée. "La parution d'une nouvelle flore des Antilles postérieurement à l'impression de la carte a en­traîné dans le texte qui suit des modifications de nomenclature de certains groupements végé­taux et des noms de plantes actuellement passés en synonymie'.'

Page 21: PHYTOGEOGRAPHIE, CARTOGRAPHIE ECOLOGIQUE ET

21

Photo 2. -- Plaue sableuse : zone à Ipomea pes-capraca Sporoholus virginictts

Photo 1. Mangrove : zone à Rhizopliora mangle

Page 22: PHYTOGEOGRAPHIE, CARTOGRAPHIE ECOLOGIQUE ET

22

Dans les zones ayant un bioclimat de type tropical inférieur sub-humide (côte sud-atlantique et Caravelle), la mangrove est réduite en surface et la zona-tion est moins nette. On distingue cependant :

. une zone pionnière à Rhizophotia manald très réduite

. une zone inondée en permanence à Rkizopkotia - Avic2.nnia

. une arrière-mangrove plus élevée et dominée par : ConocaKpus 2, M e, et a et lagunc.ulan.ia naatmosa ainsi que par d'autres espè­ces plus mésophytiques.

— Faciès sur sol argileux salé (fi g. 18) à Avictnnia nttida, Bâtis ma-Kitima. @

Fig. 18.- Faciès sur sol argileux en zone xérophytique

En dehors du cercle formé par les pneumatophores des Avic2.nnia genmi-nans y le sol est tapissé par des espèces halophytiques dont Bâtis manitima est ca­ractéristique. Elle est accompagnée le plus souvent par : Sesuvium pontutacastnum, HeliotKopium cunassavicum, Sponobolus vihginiaus etc.

d) Evolution L'évolution de la mangrove a été étudiée par STELHE (72) (73) à la Gua­

deloupe puis à la Martinique. Ses premières observations sur la mangrove de Guade­loupe lui ont permis de schématiser "l'évolution de la mangrove vers le stade valo-risable" de la façon suivante :

Stade cultural

Pelouse semi-hygrophile à Paspalum-kyltinga f

Stade à Acnostickum au.ti2.um t

Association à Rkizopkona mangte - Avic2.nnia nitida Dans son étude sur la Martinique, il confirme ce point de vue et pose

en ces termes le problème de l'interprétation dynamique de la fougère dorée:"Il est important de connaître s'il s'agit d'une association réelle ou d'un stade,carc'est de cette interprétation phytosociologique que dépend sa valeur en écologie appli­quée".

Nous pensons d'abord que le schéma précédent représente une succession spatiale en fonction des conditions de milieu et non une évolution dynamique.En ou­tre, nous estimons que la fougère dorée : AcKostickum auK2.um peut être considérée suivant le cas comme "stade" ou "association".

En effet, lorsqu'elle est considérée dans la succession spatiale comme l'indique le schéma précédent ou la figure 16, elle représente une "association" ou un groupement localisé par rapport aux autres groupements qui se disposent dans l'espace en fonction de la durée d'immersion ou de la salinité.

Elle peut représenter par contre un "stade de dégradation" lorsqu'elle se trouve sous la forme de "tache à fort recouvrement" à l'intérieur d'une zone à Rkizophona - Avic2.nnia, à la suite d'une désalure du milieu. Cette tache sera en­suite recolonisée notamment par des palétuviers blancs lorsque la salinité initiale se rétablira. Il se peut également qu'à la suite d'une sursalure, la mangrove à Rki-zopkoKa - Avic2.nnia se dégrade cette fois-ci sous la forme d' "étangs bois sec" ou "mangrove décadente" qui se manifeste par le dessèchement et la mort des arbres.

Cette zone sera à nouveau recolonisée par les palétuviers blancs et rouges lorsque la salinité convenable à ce groupement se rétablira.

Ainsi,nous constatons que la mangrove possède une évolution très rapi­de et particulière qui peut être ainsi schématisée :

1 : Pionniers : Rhizophora mangle 2 : Zone à Avicennia et Bâtis

Page 23: PHYTOGEOGRAPHIE, CARTOGRAPHIE ECOLOGIQUE ET

2 3

Groupement pionnier à RkizopkoKCl mangtz Evolution progressive

J vers l'extérieur Groupement stabilisé à RkizopkoKüL - Avicmwla Evolution balancée / / vers l'intérieur

Stade à AcAO Stockum OdiKQjm Etang bois sec IO-20700 4 Q O / o o

Désalure •Sursalure 60 °/oo

e) Adaptations Les végétaux qui constituent la mangrove, présentent de nombreuses a-

daptations à ce milieu particulier caractérisé par une submersion et une salinité plus ou moins importantes.

Les adaptations à ce mode de vie sont multiples pour les principales espèces de la mangrove. C'est ainsi que le palétuvier rouge : RkizopkoKa. mangte, possède des racines échasses; le palétuvier blanc : Auicennia, ganminans , est carac­térisé par ses pneumatophores et ses glandes à sel.

D'autres espèces telles que le pourpier bord-de-mer ou 1'amarante bord-de-mer présentent une succulence typique des plantes halophytiques.

Les fougères dorées et les palétuviers présentent des feuilles assez coriaces.

1-2- LE TYPE SABLEUX a) Localisation

Il correspond à la végétation des plages sableuses qui s'étalent envi­ron sur 75 km autour de l'île avec un pourcentage plus élevé sur la côte caraïbe ; du Prêcheur au Carbet, et dans le Sud : du Vauclin aux Anses d'Arlets. Le Nord-Ouest est moins bien pourvu à l'exception des plages de la Caravelle, de l'Anse Azérot et de l'Anse Charpentier.

b) Conditions de milieu Ces plages dont les sables sent de couleur et nature variées (45),sont

soumises aux effets mécaniques des vagues qui sont très fortes dans les secteurs du Nord-Ouest : Anse Azérot, Anse Charpentier, et du Sud-Ouest : Diamant et provoquent ainsi de profondes modifications du rivage.

L'effet des alizés qui soufflent en permanence, n'en est pas moins ap­préciable sur la morphologie de la végétation. La salinité est variable et fonction de l'étendue et de la durée de 11humectation. Son action est plus ou moins accentuée par les embruns.

c) Physionomie et groupes écologiques (tabl. XI) On distingue généralement de la mer vers la terre, trois groupements

qui s'individualisent et s'interpénétrent à leur limite.(fig. 19)

1 : Groupements pionniers à Ipomea-Canavalia 2 : Rideau arbustif à Tournefortia-Dodonea 3 : Bois à Hippomane-Thespesia

Fig. 19.- Type sableux

Page 24: PHYTOGEOGRAPHIE, CARTOGRAPHIE ECOLOGIQUE ET

24

TABLEAU X I . ­ Composition floristique et groupes écologiques du type sablei

Nom des espèces \^ des relevés 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12

Caractéristiques du groupement pionnier ïpomca pcA­capncao. 5 2 3 4 + + 4 2 Canavalia manUXima + + +

Compagnes Eupkonhia mQAcmbniantko.mitolia + + + + + SponoboluA vihginicuA 4 + + + 3 C2.Yickh.1u> cckinatuA + + + Cynodon dactylon + + + + Eupkonhia 6cn.pz.vUi + + + WcdcZia tnilobata + 1 + dactylo ctenium acgyptium + + CkloniA inllata + StackytaApktta JamaZccnsib + SoAuvium pontulacaAtnum +

Caractéristiques du niveau arbustif Tounnc^ontia volabitiA + + + + + Vodonaca vl&coAa + + + + + + +

Compagnes Coccoloba wantzii + + + + + + + + CZoA.odcndn.OYi aculcatum + + + + + Bontia dapknoZdoA + + + + CaoAalpinia bonduc + + + Acacia tamanindi^olLa + + + CalotAopib pn.ocQ.na 1 + JatAopka CUACOA + + ChAyAobalanuA icaco + + +

Caractéristiques du bois littoral Hippomano, mancinctta + 1 2 1 2 3 3 2 + ThoApzAia populnca + + + 4 + + + +

Compagnes arborescentes Coccoloba uvi^QAa 3 3 + 3 4 2 4 4 1 3 1 Tabcbuia pallida + 1 1 2 2 COCOA YUXCiQAJX + 2 2 BuAAQAa Aimanxiba + Calophyllum calaba 2 + + TamaninduA indica + ToAminalia cattapa + + CappaniA indica + Rauvol^ia vinidlA + FicuA cWii^olia +

Compagnes arbustives Moninda citni^olia 3 + TabeAnaQ.moYitana citni^olia 1 2 ConocanpuA cnzcta 4 1 Cnoton ilavtnA + + + + Lantana camana + + + HaQ.matox.ylon campcckianum + Randia aculcata + Eu.go.nia liguAtnina + Tccoma Atanâ + + Helia azQ.daAa.ck Pitko.ccllobium unguiA­cati + TouAnciontia volubitù) + Ado.nantkQAa pavonina + CappaniA cynapkatlopkona + Acacia nitotica + +

Compagnes herbacées ManiAcuA bnizao.UA + + + + EimbniAtylÂA oAAuginao. + + + CapnaAia bi^lona + + + Stackytan.pkota jam.aZco.yiA.ij> + ViclyptoAja mantiniccnAÂA + + + SmccioidcA cinoAca +

LIANES/ EPIPHYTE et PARASITES AbnuA pnjicatoniuA + + + PaAAillon.a Aubo.n.o6a + Va6Ai^lonja lauAi^olia + + CuAcuta amcnicana + CaASytka lltl^ohmiA + Bn.omolia pinguin + 4­ + Stations : 1­ P t e Raisinier (Basse­Pointe); 2­ Anse Charpentier; 3­ Anse Azérot;

4­ Anse Létang; 5­ Plage Gallion; 6 ­ Salines; 7­ Pte Salines; 8­Grande Anse Salines; 9­ Ste­Luce; 10­ Diamant; 11­ QUier ste­Philomène (Prê­cheur); 12­ Anse Couleuvre.

Page 25: PHYTOGEOGRAPHIE, CARTOGRAPHIE ECOLOGIQUE ET

25

— Groupement herbacé a ïpomca pc& - capnaatL sub. sp. bsiaàlllznA là et Ca-navalla matiltlwa. (£)*

Il est constitué surtout par des espèces herbacées notamment : Ipomaa pe-cap nu an sub. sp. bncu*lllzviAlh et Canavalla maKltlma qui sont les principales ca­ractéristiques. Cette dernière espèce, assez rare en Martinique, est supplée par : Euphonbla mee.mbh.lavithe.ml^olla.

— Groupement arbustif à T ouH.no, ioxt la volubilis et Voionaa vlscoAa. Il forme une bande plus ou moins large sur une partie plus élevée de

la plage non soumise à l'immersion et qui s'intercale entre la formation pionnière et le bois littoral.

— Groupement arborescent ou bois littoral à Hlppomanc manclnnlla -Thepela populnaa.

Il fait suite au rideau arbustif et occupe la partie la plus élevée de la plage qui n'est influencée que par 1'humectation en profondeur. Il forme une vé­ritable forêt quand il est protégé de l'action de l'érosion et de la pression hu­maine (Petite Anse et Grande Anse Macabou, Anse au Bois, Anse Trabaud, Diamant).

Il se présente sous la forme d'une belle futaie dont la structure est comparable à celle de la forêt xéro-héliophytique (voir tabl. XI).

d) Evolution L'évolution des groupements du type sableux se fait surtout dans le

sens de la régression sous l'effet de deux types de facteur : facteurs naturels et facteurs anthropiques.

Au niveau du groupement pionnier, l'érosion provoquée par les vagues quand elles sont fortes, entraîne la destruction de celui-ci qui,peu de temps après, peut se reconstituer.

La dégradation se fait sentir surtout au niveau du bois littoral lors des cyclones qui abattent les arbres, ou sous l'effet de la pression humaine : abat­tage d'arbres, pratique des feux à la base des Raisiniers bord-de-mer qui devien­nent sensibles à l'attaque de certains champignons d'aspect noirâtre, qui provo­quent leur dessèchement. L'influence du piétinement est également considérable sur­tout lorsque les automobiles se faufilent entre les arbres.

La régression se manifeste par la formation d'un fourré arbustif à Acacia fiainelana et Hae.matox.ylon campe.chlanum surtout dans le Sud, comparable à celui de la zone sèche voisine.

e) Adaptations Les adaptations se manifestent surtout par rapport à la salinité plus

ou moins importante du milieu pour la succulence de certaines espèces pionnières : Seuvlum pontulacastnum, Ipomca pe.6-caph.e.ae..

- La présence de longs rhizomes traçants : Spoioboluà vln.glnlcut>, de tiges traçantes, de rameaux étalés, rayonnant autour de la souche : Eupkonbla me.-6e.mbn.lanthe.mlko lia, liés à la mobilité du substrat.

- L'aspect coriace des feuilles de certaines espèces : Coccoloba uvl-&e.na, SponoboluA vlnglnlcub, Chnyt>obalanu6 Icaco, traduit le caractère également xérophytique du milieu.

1-3- LE TYPE ROCHEUX a) Localisation

La végétation correspondant au type rocheux s'étend sur 80 km environ de falaises littorales situées surtout dans le N- NW : Prêcheur à Ste-Marie et dans le Centre-Ouest : Carbet à Fort-de-France. Elle est plus rare dans le S-SW.

b) Conditions de milieu Ces falaises sont constituées soit par des roches sédimentaires : tufs

altérés ou bien complexe de base qui s'étendent du Nord-Est (Marigot) au Sud (Anse Caffard-Diamant).

Ces tufs sont le plus souvent incrustés de blocs d'andésite qui, lors­qu'ils affleurent, sont soumis à une érosion en pelure d'oignon. Le complexe de ba-

*Les autres groupements qui suivent ont été représentés dans la carte par la même cartouche.

Page 26: PHYTOGEOGRAPHIE, CARTOGRAPHIE ECOLOGIQUE ET

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se étant mis à nu surtout par l'érosion provoquée par l'action des coulées volcani­ques localisées dans le Sud­Ouest : Anse Caffard (Diamant à l'Anse à l'Ane); le Cen­tre­Est (Fort­de­France­Carbet) et le Nord (Prêcheur­Marigot).

Elles sont soumises en outre aux effets des alizés et des embruns qui sont assez importants.

c) Physionomie et groupes écologiques (tabl. XII) Les groupements végétaux des falaises ou rochers permettent d'identi­

fier deux faciès étroitement liés à la pluviosité.

TABLEAU XII.­ Composition filo silo tiqua at groupa* acologiquaò du typa rochaux.

Nom des espèces \ des relevés 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11

Espèces caractéristiques du type rocheux : Groupement pionnier

Pontulaca kalimoZdeA + 1 + + + + VcctiA kumifiuAa 2 2 1 1 2 1 1 2 2 2

Espèces différentielles du faciès sédimentaire mésophytique : Groupement arbustif

Pitcainnia anguAti^otia + + + îgleteA piot&iata 2 1 2

Espèces compagnes EnithalU ln.utic.OACL 2 1 2 1 f)e.delia tnilobata + + Dactyloctcnium acgyptium + + Cynodon dactylon + + ïpomza. peA­capn.e.ac + 1 + CaAAia ch.amae.cniA ta + + + + Spon.oboluA vinginicuA 5 + + + + Randia aculcata 1 3 + + + + + Coccoloba uvi^cna 4 3 4 2 1 + . + 2 +

Espèces différentielles du faciès volcanique xérophytique : Groupement herbacé

Heliotnopium micAopkyilum + + + + ThaguA BeAteAonianuA + + VQA mantkuA de.pn.2A A UA + + MyAic.dn.puA vaginalZA + +

Compagnes SeAuvium pontulacaAtAum + + + + CypeAuA notimduA + + CklonÂA inilata. + + + + + EupkoKbia multinodU + + + Ste.notapkn.um ameAicanum + + + PzctiA clongata + + + Weliotnapium teAnatum + + + Abildgaandia monottackya + + Opuntia Vitlznii 1 1 2 +

Groupement arbustif Ce.pkaloceAe.UA nobilii + + EuAcAca tubeAoAa +

Compagnes Acacia tamanindi^olia + + + Cn.oton fiiavcnA + + + Cxoton bixoZdeA + + Acacia lanneAiana + + +

LIANES Cynanckium Ve.caiAne.anum + CaAAytha ili^onmiA +

Faciès mésophytique F. xérophytique Stations : 1­ Plage Nord; 2­ Moulin l'Etang; 3­ Pte Lorrain; 4­ Anse Charpentier;

5­ Pte Bénie (Ste­Marie­; 6­ Ilet Ste­Marie; 7­ Anse l'Etang; 8­. pte Caravelle; 9­ Savane des Pétrifications; 10­pte Salines; 11­ pte Anses d'Arlets.

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Il correspond aux falaises localisées dans le Nord-Est moyennement hu­mide, recevant 2 000 mm de pluie. Les espèces se répartissent suivant des groupements qui traduisent des conditions de milieu particulières.

. Groupement pionnier à Pontulaca halimoZde - Po.cttA humtfiuAa.

Il occupe l'étage supralittoral qui est fortement soumis aux embruns. On trouve dans les creux de rochers : Pontulaca haltmoZdo.6 L. qu'accompagne plus en hauteur, Po.ctti> humtfiuAa.

. Groupement arbustif à PttcalH.yita anguAtlfiolla - Eglo.to,A pnoA-tnata.

Ce groupement arbustif se cantonne dans la partie plus élevée et abrup­te de la falaise, et forme un fourré assez dense dominé par : Coccoloba uvtfio,Ha, EHlthaltt> finuttcoAa. Il est cependant caractérisé par : PttcatH.nta anguAttfiolta et Eglo.tQ.A ph.0AtH.ata,

Sur les parties moins escarpées et déjà en replat, les espèces de la série mésophytique apparaissent déjà.

— Faciès xérophytique à Pontulaca hallmolde L. - Ce.ph.aloCQ.HQ.UA vxobl-llA. (fig. 21).©

Ce faciès est localisé plus particulièrement dans le Sud-Est, le Sud et la côte "sous le vent"qui reçoivent 1 000 à 1 500 mm de pluie.

On distingue en fonction des conditions de milieu :

. Groupement pionnier à Pontulaca halimoZdo.6 - PcctlA humlfiuAa.

Il occupe la même zone que dans le faciès précédent, à savoir les an-fractuosités des rochers soumis aux embruns.

— Facies mésophytique à foitulaca halimo'idu - VltcalKn^a angait^^otla (fig. 20).©

1 : Pionniers à Portulaca halimoîdes Pectis humifusa

2 : Zone à Pitcairnia-Egletes 3 : Groupements de la série mésophile

Fig.20.- Faciès mésophytique à Portulaca - Pltcalnnia

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. Groupement herbacé à We.Llotnopi.um mlcnopkyllum - TnaguA Be.n-te.nontanut>.

Ce groupement herbacé fait suite à la zone précédente et se trouve lé­gèrement surélevée par rapport à celle-ci.

De nombreuses espèces accompagnent les caractéristiques : SeAuvium pontulacaAtnum, ChlonlA tnfilata, VectlA elongata, CypenuA notunduA, Opuntia Vllle.-nll, formant des bosquets impénétrables éparpillés çà et là. Parfois cette zone n'existe pas et la falaise se fait abrupte dès le départ et permet le développe­ment du groupement suivant.

. Groupement arbustif à Capkaloce.tie.ut> noblllA - Vun.cK.ca tube.-noAa.

Ce groupement colonise la partie la plus élevée des falaises non sou­mises aux embruns et plus particulièrement influencée par la sécheresse. Outre Ce-phaloce.Ke.uti noblliA, Vuncnea tubenoAa qui caractérisent ce groupement, on trouve de-nombreuses espèces appartenant à la série xérophytique voisine : Kcacta tamanlndl-fiotla, Cnoton blx.olde.ti, Randla aculeata. Les espèces plus typiques du littoral : Coccotoba uvifiena, EnitkaltA finuttcoAa qu'accompagne parfois CaAAytka fitllfionmlA et plus rarement Cynanchlum Ve.calAne.anum,

d) Evolution L'évolution des groupements végétaux du type rocheux se fait surtout

dans le sens de la progression, au niveau de la zone pionnière soumise au remanie­ment sous l'effet mécanique des vagues, la recolonisation par ces espèces se fai­sant assez rapidement notamment par Pontulaca kaltmoZdeA .

Il en est de même des parties élevées des falaises sédimentaires à la suite d'éboulements provoqués par des causes diverses. Leur recolonisation se fait surtout par PectlA kumlfiuAa.

e) Adaptations Les adaptations des espèces lithophiles traduisent leurs"réactions par

rapport aux effets des embruns qui se manifestent par la succulence notamment chez SatiUvtum poK.tulacaAtn.um mais surtout par rapport à la xérophiiie du milieu accentué par l'influence des alizés. Ainsi, les plantes grasses sont bien représentées ; cel­les à feuilles coriaces ne le sont pas moins. Le port des arbustes en forme de dra­peau est également caractéristique de ce milieu.

1 : Pionniers à Portulaca martinicensis 2 : Zone à Héliotroprum-Tragus 3 : Zone à Cephalocereus-Furerea

Fig. 21.- Faciès xérophytique à VoK.tiLla.ca. - CcpkalocQ,Ke.uA

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Photo

3. Roc

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3 0

a) Localisation La série xérophytique est représentée

par la forêt tropicale sèche et ses stades de dé­gradation : Bush ou taillis "savane herbacée" qui s'étendent sur environ 21 800 hectares dans les parties basses de l'île (à l'exception des succes­sions littorales). Elle peut atteindre plus de 300 m en altitude sur la "côte au vent" de la Martini­que.

La dégradation de la forêt xérophytique ou xéro-héliophytique est très poussée et des îlots ne persistent que sur les "mornes" escarpés et quel­ques bas-fonds inaccessibles de la Caravelle,de la Montagne du Vauclin, du Morne Acca,des hauteurs de Trois-Ilets et de Sainte-Luce. b) Conditions de milieu

La zone correspondant à l'implantation de cette série est, du fait de sa localisation topo­graphique, tributaire des bioclimats tropicaux infé­rieur sub-humide à inférieur sec. (cf. fig. 14).

Elle correspond à des sols fersiallitiques et surtout à des vertisols qui sont réduits le plus souvent à la mince couche de l'horizon humifère A.

Dans les bas-fonds et les zones riveraines, cet horizon A est plus im­portant et la rétention d'eau plus accentuée entraîne une modification de l'aspect et de la composition de la forêt, déterminant ainsi des faciès xéro-mésophytiques.

Ces sols sont enfin caractérisés par une acidité assez forte : pH 4 à 5 pour les sols fersiallitiques, et moindre pour les vertisols (4 à 7,8), dont cer­tains sont calcimorphes aux environs du Vauclin.

c) Physionomie et groupes écologiques (tabl. XIII). En fonction des conditions de milieu on peut distinguer d'une façon gé­

nérale deux types de forêt.

TABLEAU XIII.- Composition filonistiqua at groupas acologiquas da la sania xanopkytiqua.

Numéros des relevés 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 Altitude en mètres 11 40 50 50 70 80 88 92 93 103 110 121 143 245 274 300 10 150 188 250 Expositions S.E. S.E. N S.W. S w S N.E. N.W. S.E. S W S.E. S.E. S.E. N.E. N.E. N.E. N N.W. Pentes en % 15% 20% 30% 30% 30% 10% 15% 25% 20% 25% 25% 20% 20% 20% 20% 25% 5% 15% 15% 15% STRATE ARBORESCENTE

Espèces caractéristiques xérophytiques ftun&tha bÁmanuba LonchocanpuA Bcnthamianui Tabcbuia paUÂ.da Ptbonla ¡lagaña

2 2 1 3 1 + + + 2 3 1 1 + 1 1 + + ftun&tha bÁmanuba LonchocanpuA Bcnthamianui Tabcbuia paUÂ.da Ptbonla ¡lagaña

1 1 2 1 1 1 1 1 1 1 2 1 1 2 + ftun&tha bÁmanuba LonchocanpuA Bcnthamianui Tabcbuia paUÂ.da Ptbonla ¡lagaña

1 2 1 + + 2 3 2 + 3 2 2 2 2 + 3 + 2 + ftun&tha bÁmanuba LonchocanpuA Bcnthamianui Tabcbuia paUÂ.da Ptbonla ¡lagaña 1 1 1 + 1 1 1 + + 2 + 1 + Ctthaficxylum ¡nutícoAum fagana maAtínlc£n!>¿t> + + + 1 + + + + Ctthaficxylum ¡nutícoAum fagana maAtínlc£n!>¿t> + + + + fagana monophytla + + + + + Coccotoba Suoantzii + 1 2 1 1 Vitcx dtvantcata + + + Gucttanda ¿cabía + + 1 + Cat>6¿pouA<>a ctliptica + + Pimenta nacemos a 1 + + 2 1 Enythntna Bcntcnoana + + + Bucídai, buctnab 1 Caílopkylííon calaba + Enythntna conallodcndnon + + Bcunncn,La t> acontenta + + + + Bunchobia nítida + + + límenla am2.fu.cana + + Cao canta decandna + + +

Différentielles mésophytiques Candía galeota + + + + Condia Gcnat>canthu¿> + inga íngo'iddÁ + Inga ZauAÁna + SLmanuba amana +

2. Série xérophytique

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TABLEAU XIII.- [ÒVUUQ.)

Numéros des relevés 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 Eugcnia pt>e.udop&idium + + Byn& anima Apicata + + 1 Cciba pmtandAa + + + Ticub cAateineAvia + + + HuAa cAcpitan,î> +

Compagnes Ce.cA.opia pettata + Syzygium jamboi + STRATE ARBUSTIVE Cnoton bixo'ideM 2 + 4 4 + + 4 4 + + + + + + Eugcnia LLgu&tAÂna + + + + + + + 1 + + RandLa acatcata + + + + 1 + + + + + + + Myncia citAt^olta + + + + 3 + + 1 abcAnaemovitana citAiiolta + + + + + + + Lantana camaAa + + + + + + Coccotoba pabe.bce.rn + + + + + 1 CappoAib hlcxuoba + + + + + + Connatia. pynamidata + + + 1 1 Catllandna te.nge.nina + + + + + Plumcnia alba + + + + Eugcnia Lambcntiana + + Raiwoaol^ia vinidlb + + + + Fagana bpini^ex + + Enythnuxylon bncvipeA + + Cat>&ia nicticanb + + + lygia latt^otia Pbychotntb ncnvo^a + + + Bennandia caAcnbtb + + + 3a.cqiU.nia anbonca + + + CcphatoceicuA nobitU + + 3 + + Chiococca aiba + + + + Pithccettobiam unguiA cati + kllophijU.UA nacemobat. + Acacia macnacantha + + Acacia panvi^olia 4 CA.ot.on biAcinab + + + 2 + + Cnoton hlavenb + 3 + + Andibia abovata + + Le.acae.na leacocephalta + -

STRATE HERBACEE SpoAoboluA indicub + . + + + + + + +

OxatiA coAnicuZata + + + + + + Kalancho'é pinnata + + 1 + + +

ScleAia ili^onmib + + + + Racttia coccinca + + Vc&modium canum + + + + + • + + + StachytaApheta jamaZccnbib + + + + + + + + Vich.Aome.na ncnvo&a + + + + Vichantium ibchaemam + +

EuAcnaca tabtAoba + + 2 Tnimcza maAttniccnbib Chlonib initata + + JatAopha gobbypi^otia + + + Ab-itdgaaAdia monobtachya + WcdeZla catycina + + + + Cnotatanta netaba + Sclcnia Acilexa + + Pcctib moAtA.nice.n6iA + Vcnnonia icobantha + Cabbia obtuAi^otia Pilca micKophylta + Uimoba pudica + + +

PLANTES EPIPHYTES JilZandbia utniculata + + + Polypodium auncm + + Ciabia A06ca

LIANES Abnab pnccatoniab + + + + + + + + + Stigmatophytlon condi^oliam + + + + Pabbi^tona babcno^a + + Petnca kohautiana + +

PARASITES Cabcuta ame.ntca.na + + + Cabbijtha ilt^onmib + + Phonadendnon tiine/Lvium + + PhonadcndAon chnybocanpam +

Forêt xérophytique Forêt Forêt xérophytique xéro-mésophytique Stations : 1- Manoir de Beauregard; 2-Hion Caravelle; 3-Fond Lahae; 4- Bellefontaine; 5-Fond Lahalaye; 6-Fond Nigaud;

7-.Tartenson; 8- Sapeur mineur (Caravelle) ; 9-La jus (Carbet); 10- Bois Grillé; 11- Morne aux boeufs; 12-Grand Fourreau; 13- Morne Pavillon; 14- Morne Gonimie. -; 15-Morne Acca; 16- Morne Larcher; 17- Pte Rouge (Tartane); 18- Ravine St-Pierre (Préfontaine); 19- Bois riiehel.

3

Page 32: PHYTOGEOGRAPHIE, CARTOGRAPHIE ECOLOGIQUE ET

3 2

— Forêt xérophytique décidue ou xéro-hé 1 i ophytique : Tcibzbuia palllda-ButiAzia Almasiuba. (S)

Elle se développe surtout dans les férieur sec et inférieur sec sub-humide, géné à 30 % dont le profil du sol correspond à un

secteurs bioclimatiques tropicaux in-ralement sur des pentes variant de 15 vertisol moyennement profond.

- 0 - 5/10 - Noir Texture moyenne avec grav

cines très abondant - humifère Mat. org. : 3,47 - N : 202 mg%

- 10-50 - Brun Jaune. Argileux - compact - adhé

en profondeur - structure à te rouilles et débris caillouteux deviennent rares en dessous de Mat. org. : 0,96 - N : 56 mg%

- 50 - Brèche andésitique dure plus ou moins altérée par endroit.

illons -un peu adhérent- chevelu de ra--débris de charbon de bois par endroit.

Eau ut : 22,6.

rent devenant fluent et saturé d'eau ndance angulaire - nombreuses tâches plus ou moins altérés. Les racines 20 cm - macroporosité peu apparente.

Eau ut : 29,7.

Actuellement la forêt xérophytique d'une forêt dégradée dont la structure corres distingue la stratification suivante : (fig. 2

decidue se présente sous la forme pond à celle du "Bois hallier" où l'on 2) .

1 : Tabebuia pallida 2 : Bursera simaruba 3 : Lonchocarpus benthamianus 4 : Pisonia fragans 5 : Caseria decandra 6 : Fagara martinicensis 7 : Beurreria succulenta

30 20 10 Fig. 22.- Profil diagramme de la forêt xéro-héliophytique

(habitation Caravelle)

•10m

. Une strate arborescente. Elle est composée par des arbres de taille à peu près identique attei­

gnant 2 à 12 m, d'aspect tourmenté et dont les principales espèces sont représen­tées dans la figure 22.

. Une strate arbustive. Elle est constituée par des arbustes atteignant 2 à 3 m formant un four­

ré assez impénétrable, composé en majorité d'espèces épineuses telles que : Randia aculzata, Faga/ia ¿pinteo.*. Des arbustes dépourvus d'épines tels que : Cnoton blxoZ-dc&, CKoton k¿/ic¿nu¿, Kftdibia obovata, Coccotoba pabe¿ cum , etc.. .

. Une strate herbacée. Elle est relativement pauvre et composée de Graminées telles que : Spo-

KoboluA indien*, CkloniA infalataf&e Cypéracées : Sc£eua lit ko ¿>p zima, Vichnomana n<¿K\)0¿>a et d'autres espèces notamment Kalanchot pinnata,

. Des lianes, épiphytes et parasites. Elles sont également représentées, bien que peu abondantes. Les lianes : kbKa¿ ptizcatotiiuLA, Citócuta, amcKicana, Ca¿¿>ytka ili^oKmiíi,

Va^hi^lona hvJoaKOba. Les plantes épiphytes sont rares, à l'exception de : TiZZand&ia utsticu-

lata. Deux plantes parasites sont le plus souvent retrouvées : VkofiaddndKon

ttiinzsivium et VkoKaddndKon ckfiyàocasipum. La répartition floristique (fig. 23) fait ressortir la richesse de la

strate arbustive au niveau de ce type de forêt qui est bien représenté sur la côte sous le vent, le Sud, le Sud-Est et à l'extrémité de la Caravelle.

Un faciès sur calcaire peu représenté à la Caravelle : Morne Castagne et dans le Sud : Quartier la Mancille (Marin) et Caritan (Ste-Anne) s'enrichit en espèces caldcóles telles que : KKULQÍOdzndtion ¡CKKZum, ÇloAAope,talum Rkacoma, Ca¿>&¿-n<¿ xylocasipum etc. . .

Page 33: PHYTOGEOGRAPHIE, CARTOGRAPHIE ECOLOGIQUE ET

33

Espèce Genre Famille

STRATES: arborescente arbustive herbacée Fig. 23.- Répartition floristique au niveau de la

forêt xéro-héliophytique.

— Forêt xéro-mésophytique semi- décidue à : Tabtbuia palllda - Coccolo-ba Swaritzil. @

Elle correspond en quelque sorte à la formation climacique de cette sé­rie et se développe de préférence en bioclimat tropical inférieur sub-humide, sur un sol à faible pente et plus profond dont le profil correspond à un vertisol pro­fond à montmorillonite - Roche-mère : tuf dacitique ?

0 - 25 - Brun noir foncé. argileux - structure angulaire grossière en profondeur - masque poly­édrique fin en surface - ferme à très ferme - chevelu radiculaire den­se. Mat. org. : 2,5 - C g% : 143 - Eau ut : 23,8. 25 - 80 - Brun olive. argile saine-frais - très plastique et adhérent - structure massive -racines rares - quelques blocs durs dans le fond de la tranchée* Mat. org. : 0,72 - C g% : 42 - Eau ut : 40,5. C'est une forêt d'aspect différent de la précédente ; elle s'enrichit d'espèces mêsophytiques telles que : Coccoloba Su)a.h.tzii, Bucida Buce-/LCLA, Sima/Luba amasia.. La structure est plus complexe et on peut distinguer au niveau de la strate arborescente des arbres de plusieurs grandeurs (fig. 24).

1 : Tabebuia pallida 2 : Coccoloba Swartzii 3 : Bucida Buceras 4 : Bursera simaruba 5 : Inga laurina 6 : Simaruba amara 7 : Cassipourea elliptica 8 : Lonchocarpus Benthamianus 9 : Pimenta racemosa 10 : Citharexylon fruticosum 11 : Pisonia fragrans 12 : Guettarda scabra 13 : Erythrina corallodendron 14 : Fagara martinicensis 15 : Anacardium occidentale 16 : Beurreria succulenta 17 : Picramnia pentandra 18 : Myrcia deflexa 19 : Casearia decandra 20 : Plumería rubra 21 : Haematoxylon campechianum

30m

Fig. 24.- Profil diagramme de la forêt xéro-mésophytique (Morne Acca)

Les strates arbustives et herbacées comprennent les mêmes espèces que la forêt xérophytique décidue.

Les lianes et epiphytes sont ici plus abondantes et d'autres espèces ap­paraissent telles que : Guzmania lingulata, Wittmackia lingutata, CZuàia KQ&<IOL.

Page 34: PHYTOGEOGRAPHIE, CARTOGRAPHIE ECOLOGIQUE ET

34

La répartition floristique récapitulée dans la figure 25 met en évidence l'augmentation des espèces arborescentes qui sont aussi nombreuses que les arbustes et les herbacées.

STRATES : arborescente arbustive herbacée

Fig. 25.- Répartition floristique au niveau de la forêt xéro-mésophytique.

Ce type de forêt est bien représenté dans le Sud : Morne Acca; le Sud-Ouest : Petites chaînes entre Rivière salée et Cap Salomon; hauteurs de Txois-Ilets et à la Caravelle par un faciès sablo-argileux au niveau de la Pointe Rouge et de l'habitation Dubuc.

— Forêt riveraine à : Lonckocanpus sericeus, lygia. lattfiolla. @ Elle s'étend le long des rivières perennes du Sud de l'île et de la côte

sous le vent et possède un déterminisme strictement édaphique conditionné parl'hy-dromorphie du sol.

La strate arborescente est dominée par les deux espèces précédentes aux­quelles s'ajoutent Bambuéa vulganls et certaines espèces telles que Plptadanta pa-nagnina et Spondlas mombin.

d) Evolution L'évolution de la série xérophytique s'observe surtout dans le sens de

la régression, causée essentiellement par l'action humaine : coupe, pratique du brûlis et plus rarement, par les facteurs naturels. La phase inverse est lente et, aboutit au stade arbustif (tabl. XIV).

TABLEAU XII/.- Evolution da la. fionat xanophytlqua à datanmlnlòma climatlqua.

Forêt xéro-mésophy tique à 7 abcbuta palLLda - Coccoloba mantzti (climax)

Forêt xéro-héliophytique à Tabcbuta pailtdaj- BuAAtna àimanuba (subclimax)

I Busch épineux : Taillis à Caducifoliés Taillis à Caducifoliés|

Acacia. EanneAiana - Opuntia VillcnLi Cnoton ^lavcnA Cxoton bixoidzA | ^—^ Vun.cmx.ca tubcnosa Randia aculcata

" Savane herbacée " à graminées

Vickanttum t&ckazmum Cklonii> in&lata

Prairie à VcAmodLum canum Stmotapknjum òccundatum

Humidité croissante

Page 35: PHYTOGEOGRAPHIE, CARTOGRAPHIE ECOLOGIQUE ET

35

. Les stades climaciques ou para-climaciques. Ils sont réduits en surface et sont représentés par les forêts xéro-mé-

sophytiques à Tabcbuia pallida, Coccoloba Su)axtzii ou xéro-héliophytiques à Tabc-buia paltida, Bu/i&cia ¿imaiuba.

. Les stades de dégradation arbustifs. Ils constituent des buschs et des taillis à caducifoliés liés à des con­

ditions climatiques précises. On distingue : - Les bushs ou halliers à épineux : Acacia - Opuntia ©

Ils se développent uniquement dans le secteur bioclimatique infé­rieur sec. Ils sont localisés au Sud de la ligne Marin-Anse Macabou (Ste-Anne) où ils prennent le relais plus à l'intérieur des terres des groupements de falaises littorales.

Ils sont constitués par des Cactacées : CcphaloccKcuh nobilit», Opuntia ditlcnii, Hyloc£h.<¿u¿> tKÍgonu¿, des Mimosees : Acacia ¡ainc&iana, Acacia macfiacantka, Acacia nilotica, Acacia toituo&a, deux familles dont les espèces domi­nent le groupement; elles sont accompagnées par : Hacmatoxylon cavwcchianum, -Hzlio-tnopium tcKnatum, Crotón bixo'idcb.

- Les taillis à caducifoliés. Ils se développent dans les secteurs correspondant aux bioclimats

tropicaux inférieur sec à inférieur sub-humide. Le premier d'entre eux étant lié à la pratique des feux. Ce sont :

. Le taillis à Crotón- Vuticnaca (7?) Il se localise le plus souvent sur la "côte sous le vent" entre

Case-Pilote et le Carbet, zone où le feu est utilisé comme technique de nettoyage ou se déclenche parfois accidentellement.

Ce fourré est dominé par les Crotón dont la plupart perdent leurs feuilles. Ce sont : Crotón ilavcnà . ils sont accompagnés par : Vuxctiaca tubcKo¿a, ainsi que par : Katanckoc pinnata.

. Le taillis à Cioton-Randia. @ Il procède de conditions climatiques moins rigoureuses et se dé­

veloppe dans les secteurs plus vastes correspondant aux bioclimats tropicaux infé­rieur sub-humide et sec sub-humide.

Certaines espèces dominent plus ou moins suivant les zones. A la Caravelle, on peut distinguer en certains endroits une do-

minance du groupement par le : Coccoloba pubc¿czn¿ qui lui donne une structure ver­ticale irrégulière. En d'autres endroits, c'est le IhyKcia citui^olia qui domine et forme un taillis bas (1 m à 1,30 m) et impénétrable.

Aux environs de St-Pierre et du Prêcheur, sur les cendres et les ponces, Lantana involuctata et Randia aculcata L. prennent la relève.

Dans le Sud-Ouest, Ckoton bixo'idch Vahl. et Cfioton ki?icinu¿> domi­nent.

. Les stades de dégradation herbacée. Ils correspondent au degré ultime de la dégradation et sont assez bien

représentés. On distingue :

- Les "savanes herbacées" à graminées .(s) Elles occupent de grandes surfaces dans le Sud de l'île : Vauclin

Ste-Anne et succèdent soit au taillis à Acacia-opuntia soit au taillis à Cnoton la-vcn¿- Vuîicnaca*

Elles sont composées surtout par des graminées xérophytiques: Vi~ chantium iàchacmum qui domine Sckizachynium ¿alzmannii, ChloKÍ¿ ciliata, Spotioboluí> in di cu¿>. Les compagnes sont : Sida hámulo*a, Sida uKcn*. Quelques Opuntia subsis­tent ainsi que des arbres épars : Tamanindub indica, Atbizia Lcbbcck et Hacmatoxy-lon campcckianum.

Page 36: PHYTOGEOGRAPHIE, CARTOGRAPHIE ECOLOGIQUE ET

3 6

­ Les prairies à Vet>modlum. (S) Elles proviennent de la dégradation des taillis à Cnoton­Randla

en secteur à bioclimat tropical inférieur sub­humide et présentent un aspect plus verdoyant.

Les espèces dominantes sont constituées par : VeAmodlum canum, VeAmodlum tnlfilonum. Elles sont accompagnées par Stenotaphnum 4ecundatum, \Jlgna la­teóla, Mimosa pudlca, Emilia ¿oncklfiolla, Ruellla tubenoua, etc..

3­ Série mésophytique

a) Localisation La série mésophytique est représentée par la

forêt mésophytique, les faciès xéro­mésophytiques et riverains, ainsi que leurs stades de régression.Elle s'étend en altitude de 10 à 300 m sur la "côte au vent" et de 300 à 500 m sur la "côte sous le vent", sur une superficie de 70 000 hectares, soit la par­tie la plus importante de l'île.

b) Conditions de milieu L'implantation de la série mésophytique est

conditionnée par les bioclimats tropicaux inférieur assez humide et supérieur humide (cf. fig. 14).

Les sols de types variés : sur cendres, à allophane, fersiallitiques, ferralitiques et brun rouille possèdent une réserve hydrique suffisante qui n'intervient d'ailleurs que très rarement pour suppléer les précipitations lors d'une éventuelle période déficitaire.

c) Physionomie et groupes écologiques (tabl.XV). — Forêt mésophytique dégradée à Condla Aulcata ­ înga launlna. Elle se développe sur un sol dont le profil peut être le suivant : type

20

0­20 ­ Humifère beige foncé 10 YR 3/2 humide et sec 4/2­ Limoneux à sable fin peu argileux­ légèrement plastique humide. Mat. org. : 5,5 ­ C: 3,20 g% ­ N : 231 mg% ­ C/N : 13,8.

20­60 ­ Plus argileux mais encore assez léger ­ plus plastique un peu collant ­ beige clair 10 YR 5/6 humide 7/6 sec avec quelques tâ­ches rouilles à partir de 25 cm ainsi que de nombreuses tâches noi­res non durcies de 40 à 60 cm. Petits débris minéraux ­ un peu adhé­sif ­ métahalloysite ­ tâches rougeâtres.

70­100 ­ Lie de vin, uniforme 10 R 1/3 humide et 6/3 sec ­ argileux ­rares débris d'altération au début puis très abondants vers 1 m. On peut identifier la structure suivante: . Une strate arborescente.

Elle peut être décomposée en plusieurs niveaux (fig. 26).

. Une strate arbustive. Elle peut atteindre 3 m de haut et les espèces qui la compose sont :

Ulconla vlneAcenA, Ulconla pnaAlna, Mlconla btnlata, Vlpen, amalago, Vlpen. dllal'atum.

. Une strate herbacée. Elle est composée d'espèces atteignant parfois 1 m de haut. On trou­

ve un cortège important de fougères : Asplenlum fionmoAum, Adlantum tenenum, Bleck­num occidentale, ? ténia gnandlfiolla, TkelyptenlA &ubtetnagona. Elles sont accompa­gnées par des Graminées : Olyna latlfiolla, Рканид latlfiollab, des Cypéracées : Cy­penué notunduA, Ablldgaandla mono&tachya et d'autres espèces : Commellna dl££u6a, Vlefifienbackla àegulne, ainsi que des Orchidées telles que Splnantkeé aplculata.

ferrisol.

Page 37: PHYTOGEOGRAPHIE, CARTOGRAPHIE ECOLOGIQUE ET

37

1 : Ceiba pentandra 2 : Hymenea courbaril 3 : Cedrela mexicana 4 : Inga Ingoides 5 : Inga Laurina 6 : Simaruba amara 7 : Lonchocarpus pentaphyllus 8 : Sapium caribaeum 9 : Nectandra patens 10 : Ficus crassinervia 11 : Myrciaria floribunda 12 : Daphnopsis caribaea 13 : Ocotea leucoxylon 14 : Pimenta racemosa 15 : Byrsonima coriácea 16 : Phoebe elongata 17 : Chimarrhis cymosa 18 : Geoffroea Inermis 19 : Manilkara bidentata 20 : Cecropia peltata 21 : Calophyllum calaba 22 : Cordia alliodora

t-30m

30 20 10 Fig. 26.- Profil diagramme de la forêt

mésophytique (Montravail)

. Des lianes, épiphytes et parasites. Elles sont plus abondantes qu'en forêt xérophytique et accentuent la

différence physionomique entre ces deux types forestiers. On trouve des lianes tel­les que : Hucuna altie4ima, Baukinia excisa, Antkustium Acandcne, Ampkilopkium pani-culatum.

Des épiphytes constituées par des Orchidées : Epidcndsium ciliatie, Epi-dcndlum di^ioume, Epidcndium siamoéum, Clu&ia Kobea.

Des fougères : Polypodiam polypodioidcé, Polypodiam au/icum, des mous­ses : Pilottiickum ctiyopkco'idcb, Octoblcpka/ium albidum.

La répartition floristique (fig. 27) fait ressortir la richesse de la strate arborescente par rapport à celle des forêts de la série xérophytique.

STRATES : arborescente arbustive herbacée Fig. 27.- Répartition floristique au niveau de la

forêt mésophytique.

— Le faciès xêro-mésophyti que à : 1 ab db aia pallida sub-sp, dominiccn-òiò - Calopkyllum calaba. @

Ce faciès de la forêt mésophytique se développe uniquement dans les parties inférieures du Nord-Est de la Martinique (de Trinité à Grand Rivière)et bé­néficie d'un bioclimat tropical inférieur assez humide, ce qui permet de le relier préférentiellement à la série mésophytique. Ce bois est dominé et caractérisé par le Tabcbuia pallida Miers sub-sp. dominico.noih Urb. qui représente un écotype du poirier commun. Ces arbres sont de belle venue : 20 - 30 m dans certains secteurs : Habitation Capot, Habitation Vive. Outre cette espèce, on trouve : Calopkyllum ca-laba, Vagala mattiniceneiò, CitkaKcxylon fisiuticoàum, Pimenta Kacemoha.

Espèce Genre Famille

Page 38: PHYTOGEOGRAPHIE, CARTOGRAPHIE ECOLOGIQUE ET

38

TABLEAU XI/.- Composition filo ils tique. e.t gioupe.* écologique.** de. la Acule. me.¿ o pk y tique..

Numéros des relevés 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 Altitude en mètres 110 110 172 18 70 98 110 144 154 210 262 292 300 310 350 504 550 Expositions N N.E S.E. N.E. N.E. S.W. S.W. N N.E. N N S S.E. N S.W. N.E. N.W. Pentes en % 30% 30% 25% 30% 25% 30% 30% 20% 20% 25% 30% 30% 30% 10% 30% 20% 20%

STRATE ARBORESCENTE Espèces caractéristiques mésophytiqut 3S

Con.dia Aulcata + + + + 1 + 1 + + 2 + + 1 2 Inga. la.uJiA.na + + + + + + + 3 1 1 + + + 1 1 2 BynAonima ¿picata + 2 + + + + + Simanuba amana. + + 1 1 1 2 1 1 + + 1 Inga ingo'idet* + + + + 2 2 3 2 + LonchocanpuA pentapkylZuA 2 + + + Ceiba pentandna + + 1 2 1 + + Eugenia montícola + 1 + Ocotca mantÁnicen&ib + Eugenia Lambentiana + Uynciania falonibunda + Vaphnophid canÁhaea + SapinduA ¿aponania + Vnypetes VUAAÍÁ. + Guazuma ulmi^olia + + Hymmca counhanÂl + + + + CedKela mexicana + + + Homatlum nacemoAum + Hufielayidia péndula + Lino cieña canibaea H- + tÁyncia allax + + + Uan.ganltanla nobilÁA + + Qnmobia monoApenma + + VÍCUÁ cna¡>6inen.via + + Tabebuia paluda ssp. domlnlcent>ib 3 2 2 2

Différentielles xérophytiques Tabebuia paltida + 1 + + + CaUopkyllum calaba + + 1 1 Pagana mantinlciinAlA + + 2 + . + + + + + Clthanexylum finutlcoAum + + 1 + Bucidai bucenoA + + Condía altíodona + + Pimenta nacemos a. + + + +

Différentielles hygrophytiques Geollnoea Inenmú 2 + + + + Nectandna conlacca + + Condía eltíptica •f + + + + + CkímannhlÁ cymoúa + + + 1 + Ocotea leucoxylon + + + + Sapíum canibaeum + Uanllkana bidentata 2 Aníba bnacteata + Phoebe elongata +

Compagnes Cecnopía pelt.ata + + 1 1 1 1 1 1 + + + + + Ochnoma pynamidale + + Syzígíum jamboó + H una cn<¿pita.nt> + Solétenla macnopkylía + + + AntocanpuÁ altlllh 2 2 + 1 2 1 1 2 1 Mangul^cna indica 1 3 + 2 + Spondi.at> mombin 3 + Mammca amenlcana + + 1 Bambita válganla 3 3 1 1 S amanea 4 aunan + +

STRATE ARBUSTIVE T abennaemontana citxí^olla + 1 + + 1 + + + + + + + Pipen dílatatum + + + + + + Mico nía vlnei>ccnt> + + + + + + hííconla pnabina + + + Míconía ¿>tn,iata + + + Pâychotnla tenul^olía + + + Pipen Vu6¿ií + Odontonema n-ítldum + Páticoanca cnocca + + + + + + llímo&a centonia + Pipen Amaíago + Solanum tonvum + + + + + + Clidcmía klnta + + + + + + Lepiantheb pettata + + Eugenia Lambentiana + + Myncía ¿plendent> + Gonzaíagunía hite uta + + + + Lantana camajía + Solamm t>tn,ít>t<¿ + + + + + + Chioccoca alba + + Unena lo bata + Vóidíum Guajava + + +

Page 39: PHYTOGEOGRAPHIE, CARTOGRAPHIE ECOLOGIQUE ET

39

TABLEAU XI/.- [huito.)

Numéros des relevés 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 STRATE HERBACEE

Olyna latl^otia OpliAmmuA hvvtoJULuA Elzcknum btiouMQÂ. Pha/iuA lati^oliuA ScZnfiia lati^otia kttznnantheAa. bibbiUj* VeAmodium tnJi^loKum H&tûAAantia cAù>pa SÂ,da caAp^rU^oZla ScutellaAla puApuAac&nA kdiantum tetAaphyllum SpinayvtkeA aplculata Vonthleva. peXiolata Zofviexia. paAvihlohA Eniitia AonckL^oLLa. ScopcuvLa dulcÂJ> ZypeAuh tiotunduA Conmie.lU.na di&fauAa iapofitua. aeàtuanb Blzcknurt] ocoide.ntale. MpZo.yu.um fiotunoAum \Kdianthum teneJium

PLANTES EPIPHYTES

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Eplde.ndn.um citia/ie. Eplde.ndKum difâome. PolyAtachya minuta Polypodium polypodioZdte Polypodium auK2.um Polypodium pilob eUtoZdeA Polypodium CLt>&l0l2.piA

LIANES Mcuna attUhima Bauhlnia exciLka Se.cusiidaca divah&l^olia LcLbiat, cil» divanlccuta Mac£adye.na unQuib-cjouti CluAia noi>e.a

PARASITES PhoM.de.nd/ion txLne.K\)X.um

+ + +

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+ + +

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+ + + + + + + + +

+ + + + +

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Bois xéro-mésophytique

Forêt dégradée mésophytique Bois mésophytique Stations : 1- Habitation Chenaux (Basse-Pointe); 2- Anse Céron; 3- Bois du Pothau (Robert); 4- Grand-Rivière;

5- Habitation Lézard; 6- Habitation Coulange (Rivière-Salée); 7- Bois la Charles; 8- Quartier Courbaril; 9- Quartier Fond Masson; 10- Montravail; 11- Quartier Démare; 12- Sinai (Gros-Morne); 13- Courbaril; 14- Quartier Desile; 15- Morne Bigot; 16- Montagne Vauclin; 17- Bois la Roche.

A la différence de la forêt précédente, la strate arborescente est constituée d1 ar­bres de même grandeur.

— La forêt riveraine à LonckocaipuA po.ntapkyllut> - Jnga ingoido.*. @ Elle prend le relais dans la zone mésophytique de la forêt riveraine à

Lonckocaipuà &o,H.ice.uA - Zygia lati^otia et correspond à un déterminisme édaphique lié à la proximité des rivières qu'elle borde.

La strate arborescente est constituée par des espèces différentes de plus belle venue que les arbres de la forêt riveraine xérophytique. Ce sont : Lon-ckoc.aH.pUih pcntapkyUuA, Jnga ingo'idch qu'accompagnent : Sapinduh 6apona/iia, Bambu-6a vu.ZgaH.i6, Ckima/ifikih cymoàa, Co.cH.opia po.ttata.

— La forêt riveraine saumâtre ou "Mangrove lacustre". @ Elle constitue le seul groupement forestier de ce genre que l'on trou­

ve en Martinique, alors qu'il est bien représenté en Guadeloupe et constitue cequ' on appelle encore improprement la "mangrove lacustre". Localisée entre l'usine du Gallion et la commune de Trinité, elle est coupée par la Nationale 1. Elle se dé­veloppe sur un sol vaseux de nature argileuse, le plus souvent inondé par les eaux saumâtres d'une petite rivière dont l'écoulement est actuellement perturbé par la route et un cordon littoral qui s'est installé en aval.

Ce groupement forestier est caractérisé et dominé par Vto.nocasipuh o&-hicinalih, accompagné par de rares espèces arborescentes telles que : CatopkyUum

Page 40: PHYTOGEOGRAPHIE, CARTOGRAPHIE ECOLOGIQUE ET

40

calaba, Tenminalia cattapa L. dans les secteurs moins humides. La strate arbustive est également pauvre et constituée par de jeunes

amandiers et par Woninda citni^olia • Cydibta aequinoctalih illumine extérieurement ce groupement qui est très sombre et difficilement pénétrable, à cause des nombreu­ses racines palettes du Vtcnocanpub o^icinalie qui sillonnent le sol boueux.

Cette formation intermédiaire a été regroupée dans la série mésophyti-que à cause de sa localisation dans le secteur bioclimatique tropical inférieur as­sez humide qui conditionne cette série.

d) Evolution L'évolution des groupements de la série mésophytique est essentielle­

ment régressive sous l'action conjuguée de l'action humaine : coupes, cultures,im­plantation de l'habitat, et des accidents naturels : cyclones, érosion.Le stade fo­restier climacique est donc inexistant ou presque, et ne subsiste que sous une for­me de forêt dégradée ou 'de bois formés par des espèces introduites qui se substitu­ent peu à peu à la forêt mésophytique.

On peut cependant concevoir cette évolution d'après le tableau XVI et distinguer :

TABLEAU XVI.- Evolution de. la. òenie. meo opkytique à detenmini&me climatique..

Faciès xéro-mésophytique à Tabtbuia pallida - Callopkyllum calaba

suf-sp dominice.no ÌA (Subclimax)

Forêt mésophytique dégradée à CondixL 6oleata - Inga lauAina

(Subclimax)

Bois mésophytique à ïnga laxjJiina - AntocaApuò altilU

(Para-climax) "y

Taillis arbustif à Miconia òtsiiata - Clidemia hixta

• I ! l Prairie à

QeAmodium tni^lonnm - Ca&òia occidentali!*

Taillis arbustif à Himota piana - Solanum toxvum

I ' I

Prairie à Poòpalum conjugatum - ¥uin.ena. umbellatai

Humidité croissante

. Les stades climaciques Actuellement le stade climacique n'existe plus en Martinique. On peut

attribuer le terme de subelimax à cette forêt dégradée à Condia àulcata - ïnga lau-nina qui subsiste sous forme de lambeaux avec une dominance variable pour certaines espèces arborescentes suivant les secteurs. Ainsi, entre l'Anse Céron et Grand Ri­vière, la forêt est dominée par Geo^noea inenmib et Inga ingoZde*, et correspond au sous-type hétérogène ou forêt de ceinture de STEHLE.

Sur les faces Est et Ouest de la Montagne Pelée et des Pitons du Car-bet, base du Bois Jourdan, quartier Morne Poirier, Rodate, Montagne d'Irlande, Mor­ne des Bretons, Bambuàa vulganià devient abondant. Dans le centre et le Sud, jusqu' aux environs de Rivière Pilote, les espèces suivantes présentent une dominance plus élevée et définissent le sous-type homogène de STEHLE. Ce sont : Inga launina, aux environs de St-Esprit, Bois la Charles et Baudelle plus au Sud; Simanuba amana à Montravail; VapknopàiA canibaea à Préfontaine.

Le faciès xéro-mésophytique à Tabebuia - Calophyllum peut être égale­ment considéré comme sub-climacique pour le secteur bioclimatique qu'il occupe.

. Les stades secondaires ou paraclimaciques @ Ils correspondent aux bois mésophytiques qui succèdent indifferement

aux forêts précédentes et occupent la majeure partie de l'aire de la série mésophy­tique se superposant à la zone d'habitation. Ainsi ces bois possèdent, outre quel­ques espèces autochtones qui ont été préservées : Condia bulcata, Inga launina,Si­manuba amana , \kammea amenicana, des espèces secondaires : Co.cn.opia peltata,

Page 41: PHYTOGEOGRAPHIE, CARTOGRAPHIE ECOLOGIQUE ET

41

Ochnoma panami dal e et des espèces introduites qui dominent suivant les secteurs : Stoietenia macnophylla, An.tocan.pu6 incisa, Mangui^ena indica, Spondias cythenea, Co­cos nuci^ena.

Ces bois occupent une frange Nord-Est allant du Quartier Bezaudin en passant par le Gros Morne, Saint-Joseph jusqu'au Saint-Esprit. Ils sont voisins le plus souvent des cultures vivrières.

. Les stades de dégradation arbustifs Ils constituent des taillis arbustifs ou des brousses plus ou moins

denses, hautes parfois de 2 m et qui dérivent soit des forêts dégradées, soit des bois secondaires et sont très liées écologiquement à la topographie locale.

- Le taillis arbustif à Mimosa pigna - Solanum tonvum.@

Il se développe surtout sur les terrains à faible pente ou nulle per­mettant une certaine stagnation de l'eau. On la trouve surtout dans le centre de l'île : zone de Lamentin-Ducos. Les deux espèces qui la caractérisent sont Mimosa pigna et Solanum tonvum qu'accompagnent Tabennaemontana citnifaolia, Scopania dul-cis , Unena lobata, Kantkosorna atnovinens .

- Le taillis arbustif à Miconia Stniata- Clidemia hinta.®

Il occupe de préférence les zones à pente plus forte et se trouve très répandu dans l'île où certaines espèces dominent le groupement suivant le secteur.

En outre des caractéristiques : Miconia stniata et Clidemia hinta qui dominent sur la côte Ouest et la zone du Robert, les autres espèces compagnes tel­les que : b'ennonia albicaulis, Condia polycephala dominent dans les secteurs d'Ajou-pa Bouillon, du Morne-Rouge. On trouve également, Condia mantinicensis, Malvastnum conomandelianum, Psidium goyava et Chys obalanus icaco.

. Les stades de dégradation herbacés Ce sont les prairies qui se présentent sous des formes plus ou moins

basses. On distingue : - La prairie à Vaspalum conjugatum - Euinena umbellata. @

s Elle succède à la savane arbustive à Mimosa - Solanum et peut se pré­

senter sous une forme basse lorsqu'elle est dominée par : Vaspalum conjugatum,Vui-nena umbellata, qu'accompagnent Paspalum notatum . Elle peut se présenter sous une forme haute lorsque les espèces suivantes dominent : Panicum maximum, Bnachiania puH-punace at>, Setania geniculata, Antkepkona kenmapknodita.

- La prairie à Vesmodium tnifilonum - Cassia occidentalis @ Elle succède au taillis arbustif à Miconia stniata - Clidemia hin­

ta sur les zones moins humides et pentues. Elle est basse et constituée surtout par des Trèfles notamment : Vesmodium tni^lonum, Vesmodium canum De auxquels s'ajoutent Cassia occidentalis, éparpillée dans le groupement, puis : Mimosa pudica, Wedelia tnilobata, Emilia Sonchifiolia, Phyllantus Uinuni, Axonopus compnessus .

B. ETAGE TROPICAL SUPERIEUR Il s'étend entre 500 et 1 100 m d'altitude et possède une température

moyenne variant entre 20 et 25°. Il reçoit une pluviosité de 2 000 à 5 000 mm et s'identifie à la série hygrophytique qui peut être subdivisée en deux sous-séries : normale et de transition supérieure.

Série hygrophytique

a) Localisation Les groupements végétaux correspondants à la série hygrophytique sont

localisés dans les massifs de la Montagne Pelée, des Pitons du Carbet, de Rabuchon et du Morne Jacob.

Ils s'étendent sur 9 467 hectares, de 300 à 1 000 m d'altitude sur la "côte au vent" et de 500 à 1 100 m sur la "côte sous le vent".

Page 42: PHYTOGEOGRAPHIE, CARTOGRAPHIE ECOLOGIQUE ET

42

Outre la forêt hygrophytique primaire, on retrouve tous les stades de dégradation, tels que les forêts primaires dégradées, les forêts secon­daires, les stades arbustifs et herbacés.

Cette dégradation est le fait de l'homme et des facteurs édapho-climatiques : glissements de ter­rains, action des cyclones ...

b) Conditions de milieu La série hygrophytique et notamment la fo­

rêt hygrophytique ou Rainforest à laquelle elle s'i­dentifie, est tributaire d'un bioclimat tropical su­périeur per-humide. (cf. fig. 14).

Les sols sont de types variés : sols brun-rouille à halloysite, sols sur cendres, sols à al-lophane caractérisés par leur grande épaisseur et leur forte réserve hydrique (100 à 200% d'eau pour 100 g de matière sèche).

Leurs horizons supérieurs sont caractérisés par une litière mince se décomposant assez rapide­

ment à l'exception de ceux qui sont situés plus en altitude. Le taux de matière or­ganique varie entre 15 et 20 %. Le pH est généralement acide et compris entre 5,2 et 7 pour l'humus, et 6,1 à 6,9 pour la litière.

c) Physionomie et groupes écologiques (tabl. XVII) Les forêts de la série hygrophytique peuvent présenter des aspects va­

riés qui sont en relation avec les conditions de milieu et correspondent à des fa­ciès de la forêt hygrophytique normale.

— Forêt hygrophytique primaire normale à Sloanca Ma&sonl - Vaciyod&A aXCZl&OL (g)

Elle se présente sous l'aspect d'une formation homogène et luxuriante. Malgré l'enchevêtrement des fûts de toutes tailles, on peut identifier une certai­ne stratification. Le sous-bois est très sombre mais clairsemé; cependant la pro­gression est difficile entre les racines échasses et les empâtements des essences.

Elle se développe sur un sol à allophane dont le profil est le suivant:

Roche-mère 0 - 2 0

cendre et ponce. - Très foncé. 10 YR 3/2 frais - pseudo.limon - allophane -gorgé d'eau - spongieux - chevelu radiculaire très abondant, extrêmement dense - donnant une forte cohésion aux mottes qui se découpent au sabre- très organique - aspect un peu tourbeux

20

30

40

60

Mat.org.: 9,2 % N : 534 % 30 - Un peu moins veines rouilles Mat.org.: 7,4 % N : 431 %

foncé - brun gris foncé - davantage de petites - bien limoneux - savonneux - 10 YR 4/2.

40 - Beige 10 YR 5/4 - très savonneux avec de nombreux minéraux beiges clairs visibles s'écrasant bien entre les doigts - nom­breux pores de 1/2 à 1 mm - quelques veines rouilles.

60 - Niveau de sable grossier ponceux beige clair à gris foncé -sable de 1 à 2 mm avec quelques ponces - peu altéré.

100 - Allophane - beige brun 10 YR 5/4 - extrêmement gorgé d'eau très savonneux - très léger - extrêmement poreux - pores de 1 à 2 mm d'abord beige brun jusqu'à 100.

La structure est représentée par la figure 2 8 où les arbres principa­lement y sont cités. On distingue :

. Une strate arborescente supérieure Elle est constituée par de très grands arbres, hauts de 25 à 40 m, à fûts

très droits et dont le tronc atteint le plus souvent 75 à 90 cm de diamètre pour les plus gros. Leur couronne est très large mais ils forment cependant une voûte discon­tinue.

Page 43: PHYTOGEOGRAPHIE, CARTOGRAPHIE ECOLOGIQUE ET

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1 - Sloanea dentata 2 - Dacryodes excelsa 3 - Cordia collococa 4 - Chimarrhis cymosa 5 - Tovomita plumieri 6 - Sloanea truncata 7 - Carapa guyanensis 8 - Tapura antillana 9 - Pouteria Hahniana 10 - Licania ternatensis 11 - Nectandra dominicana 12 - Pouteria chrysophylloides

13 - Manilkara bidentata 14 - Guatteria caribaea 15 - Ternstroemia obovalis 16 - Pouteria Dussiana 17 - Andira inermis 18 - Eugenia octopleura 19 - Nectandra coriacea 20 - Ocotea leucoxylon 21 - Phoebe elongata 22 - Eugenia gregii 23 - Cyathea arborea 24 - Aniba brateata

25 - Charianthus corymbosus 26 - Prestoea montana 27 - Eudlicheria sericea 28 - Marila racemosa 29 - Cordia laevigata 30 - Hedyosmum arborescens 31 - Tetrazygia discolor 32 - Miconia tricótoma 33 - Aiphanes minima 34 - Sterculia caribaea 35 - Talauma dodecapetala 36 - Ocotea cernua

Fig. 28.- Profil diagramme de la forêt hygrophytique primaire normale (Plateau Concorde).

. Une strate arborescente moyenne Les arbres atteignent 25 m de haut, leur cime est moins étalée, mais

ils forment cependant une voûte continue. . Une strate arborescente inférieure

Elle est constituée par des arbres de petite taille (5 à 15 m) qui s'as­socient aux jeunes fûts des espèces précédentes.

. Une strate arbustive Elle est composée d'espèces hautes de 1,50 à 3 m. Ce sont, des plus

grands aux plus petits : VaKame.a occide.ntatiò, He.iote.siia co.cc4.ne.a, Ce.pka2.ZZlA axtt-taniò , Pò yckotxia utiginoòa, PÒ yckotita cafitbaca, Ctibadium e.Koòum, Ptpe.K ditata-tum, Pipe.K aduncum, Pipe.K Vuòòii, Ce.òtKum me.gatopkyttum, Be.ote.Kia tutta, Cn&mida-Kia gKandifiotia, PaticouKe.a cKoce.a, Eage.nta atbicanò, PòychotKia te.nui^otta.

. Une strate herbacée Elle est réduite et dominée par des fougères, telles que : The.tvjpte.Klo

Ke. ti cu tata, The.typte.Kio Batbiòil, Se.taglne.tta £tabe.ttata. He.tlconla caKibae.a, He.ti-conia biha'i, Settata tatifiotia, Scte,Kta òe.canò, lòachne. diòpe.Kma, Tchnanthuò pat­tinò, Sauvage.òia e.Ke.cta, Pite.a inae.qaatiò, Bon.Ke.Kta ve.Ktictttata, e.tc. . .

. Des épiphytes et parasites Les premières sont très nombreuses et traduisent le pourcentage élevé

de l'humidité ambiante. Ce sont des Orchidées telles que : Ete.anthuò Vuòòti, Epi-dcndKon tbague.noe., J acquinictta gtoboòa. Des Pipéracées : Pe.pe.Komia nigKopunctata, Pe.pe.Komia Kotundifiotia, Pe.pe.Komia he.Knandi£otta. D'autres espèces se développent sur les souches et les empâtements : Aòptandia Kigida, MaKcgKaavia umbe.ttata.

Page 44: PHYTOGEOGRAPHIE, CARTOGRAPHIE ECOLOGIQUE ET

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TABLEAU XVII.­ Composition filonlstlque et groupes écologiques de la senle kyg коркуtique»

Numéros des relevés 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 Altitude en mètres 320 340 370 440 390 400 460 600 640 630 450 460 540 590 590 600 660 795 900 1070

Expositions N.B. N.O. E N S N.E. S.E. E E O Plat N O E E N.E. S S.O. N.E. E Pentes en % 60% 50% 50% 65% 80% 65% 28% 64% 37% 65% 9% 26% 10% 80% 64% 66% 35% 35% 30% 15%

STRATE ARBORESCENTE Espèces caractéristiques hygrophytiques Sloanza Mcu>6onU 2 2 + + + + + 3 + 2 2 2 1 Vacfuyodz zxczUa + + + î 2 + + + + + i + + Condia cottococa 12 + 3+ l + Clvutia/uihÂà cymo&a 1 + + + 3 1 1 + + + + + + 1 + Tovomita plumizhJi i l 2 3 + + + + 2 CaAapa guyanzn*l& 1 1 1 + 3 1 2 + + 2 + TapuAa latliotia 3 4 4 4 + 3 4 4 + Poutznia chhyiophyttoZdoA 1 2 + + + î + Talaumvi dodzcapztala + + + + + + + + + Cyathza a\boKza + 2 + 3 1 1 1 4 + + HzcX.and/ia dcminicana + + 1 + 1 ­r + + + + PoutznÀa hahnlana + 2 1 3 + 1 2 + + T (LAJIÔ tAo zniia obovatti 2 + 1 2 + + + + Ozotza Izucoxylon ++ ++ + ++ + Gzo^fwza inztmu + + + + + + ManZCfeata bidzntata + + + ++ + + + Sloanza Viuncata + + l + StzKzuJUa ca/Ubaza + + + + + 2 1 PouWOja duAbiana + + 1 + Lizania tzAnatzniU + + + + + 2 GucuUzsUa casUbaza Condia zUULptiza + + + + + Qzotza czànua + + + Aniba bh/Lctzata + + + + + Tztnazygla ducototi + + + Vhozbz ztongata + + + + + EndtichzHÀa iziicza + + + + Eugznia oztoplzufux + + + + NzctandAa cotUacza + + + Aiphanz* mlnima + + + + + MaAila JiaczmoAa + + + + l + Hzdyo&mum aAbofiziazni ChaAianthub coiymboAut, + + + + + Sapium ca/Ubazum + + + + Eugznla gKzgli + + + + + + Condla bulzata + + + + + Miconia mifiabiLU 1 + 1 + 1 l + ULconia ttvLchotom + 1 1 1 + + l

Espèces différentielles mésophytiques Simasiuba amoJux + + + + + + + Inga lauAina + + + Inga ingoZdzà + +

Espèces différentielles de transition supérieure PodocaApuA co>Uaczu& 3 + 1 Clu&ia pluckmztU ,

1 3 2

Pizbtoza montana + + + + + + 1 3 3 Inga conju&zam, + +

Myticia maJvUnlcznbiA +

CalyptA.anthzî> >cu>ciculcuùi +

Tizzzfiia undulata + Espèces compagnes CzcAopia pzttata 2 + 1 + + 1 1 1 + + +

4

Oehloma. pyhamldoJLz + Oizopanax zapJUbatum + + // Syztgimnx jambon

STRATE ARBUSTIVE PlpzK dJULatatum 2 1 + + 1 + + + 1 + 1 1 + + + + + Plpoji aduncum + + + + + ++ ++ + P&ychotxia caKlbaza. Hzmltztia murUcata + + + + + + P&yéwtyUa tznul^otla + + + Eagznla pAzudo&pidium + + Eugzrtia atblcanA + +

+

Cono&tzgia zaZypViata + + + + Qono&tzgia icoAanaWa + + + Czàtmun mzgalophyZZum l + l + + Ctidzmla umbnoba + + + + + Miconta ux^uxacza + + + + + + + + Plpzn. azquatz + +

+

HeAtzfUa coccinza + + + + + + + + + + PàydxotnJjx casUbaza + + + + + + ++ + + PaJUcouAza cAocza 1 + + + + Gonzalagunia hiteuta + + + + 1 + + + + Vahamza occldzntaJLLb + + + + l + + Ctibadium zto&um + + + + + Plpzfi duA&ii + + + + + + + Czphazltu axÂJUaAÂA + + + + + + + P&ycho&Ua u&iglno&a + + + + • + + + Hiconla lazvigcuta. 1 + 1 + + 1 + + 1 + + Miconia. p/ia6ina + 1 1 + 1 + + + Hiconia &tnlata 1 + + l + i + l +

Espèces différentielles de transition supérieure Baccha/ui pzduncuZata l i ± Symphy&ÂM. tiamo&a + +

titconia globullhzna + + îlzx. mac^adyznU + + + Rapanza coftlacza. + + + + Conoktzgia montana +

4 4

_

Page 45: PHYTOGEOGRAPHIE, CARTOGRAPHIE ECOLOGIQUE ET

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TABLEAU XVII.­ (suite)

Numéros des relevés STRATE HERBACEE

Thelyptehi6 reticulata Heliconia cahibaea Selaghiella ilabellata ThetypteiiA balbi6iL Polybothta cehvtna Heliconia bikai SaAckohacki6 hxcuhva Slehia 6ecan6 Sti.gmatopteAi6 hotundata Be6leAia lutta kdlantum &h.agile GhmmtiLtU 6ehAulata Panicum laxum l6adine dUpehma Jcknanthu6 pallen6 P6ychothia lohlhunda Sctehia latiolia Columnea 6candan6 BohAehta panvi^lona Begonia od.ofia.ta. Hautilocalyx melLttL^oli.u6 Bo<àw<itiLa hamL^loha ToZio^tachya alopecuh.o'idea Uep6eha aquatica Pilea inequali6 Lindehnla h.otundt^olia Qphioglo66um heticulatum Pilea nummutahiefaolia Blechnwm accidentait Salpidiloena volubiZU Tact.ah.La. VvL&oliata Gletcho.nL a bifida Bohheh.i.a vehticillata SauvagtiLa eh.ect.a PLthyh.oghanma catomelano6 k&plenium (sohmo6um Cahludovica in6L.gnii>

| PLANTES EPIPHYTES Xiplundia higida Guzmen­ia lingulata ?liilode.ndAon giganteum Uo.pkh.ole.pii> hivulaA.ii> Jacquin­Lella globo6a Hyme.nodium cninitum Epidend/ion noctuhum Epide.ndh.on ibagen6e Eleanthu6 du66il Vichea muJvLcata Pepeh.omia nigh.opuncta 0pkLoglo66um Aeticulatum PepeAomia Aotundi^olia Macghavia umbellata PepchomLa kehnandLe^olia Hymenopkyllum klhtellum Pe.peh.omla thi&olia k(>plenium 6 olid folium Elaphoglo66um du66.ii UymenopkyHum kihtellum Uymenopkyllum polyantho* Pleuh.oth.alAA w.ilàoni Ghamm­LtÂA aùpleniholia Gh.anmitii> 6ehAulat.a Elapkoglo66wn £eei Pepeh­omLa tht^olta Thickomane6 alatum Pleuh.otliallL>!> hu6ci^olia Elapkoglo66um lingua Pepeh­omia kehimndi^olia Polypodlum glaucopkyllum Epidend/Lon du.MiL EpidendKon pallidiloh.um Pepeh­omia hihtella l&odUJLuA LLneafuj, StelLi> opkioglo66o'ide& PepeAomia 6tekleana Pleuh.otkatti6 .Lmnaei CochlidLum lineaht^olium Etapkoglo66um glabetlum Ep.idendh.on noctuhum Eleantku.6 capitatu6 lonopàiÀ 6atyhioide6 EpLdendtium ciliahe Epidendhum difâohme le.Lpha.mo6 aphilla Octomehta ghamini^olia PepeAomia quei>teLLana Pkyllogonium 6p. TfiLéwlea 6p. Plagiockyla

LIANES Klikarila hookznxxma KUkmUa condictio. tÁikwía congt&ta Ольиъ ь.шр'Ыгь CUòampdtoò рашла MloplzuüwA cAutataò Philode.ndH.on oxijccvidium PlbLlodwdAon íinguiatum

Page 46: PHYTOGEOGRAPHIE, CARTOGRAPHIE ECOLOGIQUE ET

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TABLEAU XVII.- (¿¿n)

. Des Fougères H2.phnot2.pts ntvuZanls, Tnlchoman2.s tnlgonum, Hym2.n0pkyllu.rn ktnt2.ltu.rn,

Elapkoglossum Vusslt, Elapkoglossum glabellum.

Les parasites sont peu nombreux. Ce sont : Hlllta panasttlca, Phona-d2.ndn.0n k2.xastlc.kum et V2ndn.0ph.t0na mac.nostac.hya.

. Des lianes Elles sont nombreuses, de toutes dimensions et donnent à la forêt hy­

grophytique son aspect particulier. On trouve : Mlkanla condl^olla, Mlkanla cong2.sta, Clssus slcyoZd2.s,Cts-

sapelos Panzlna, Allopl2.ctnus cnlstatus. L'examen de la répartition des familles, qenres et espèces récapitulés

dans la figure 29, permet de constater la richesse spécifique des strates arbores­cente et épiphytique et la pauvreté relative des strates arbustive et herbacée.

STRATES: arborescente arbustive herbacée Fig. 29.- Répartition floristique au niveau de la forêt

hygrophytique primaire normale.

Numéros des relevés 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 AntkuAlum palmatum Monotonia pzntu&a Coccoloba a6CQ.nd2.ru> ?aòòintona òubcAoòa VavJULlnijx vupoAtitio AnthuAium cofidatum Hittia paAaAitica Smilax guianeMÄA HLkanla latitila Viobconza polygono'ldzò CinVwpogon beAt&UanuA Ciurla Koòna

PARASITES VzndJiophthoHa. macAoòtachya ?hohjadmdn.on he.xaotA.ckum VhonadzndAon maAttntcznòz Phoiadmdsion chtiyòocaApum

Forêt hygrophytique inférieure dégradée

Forêt hygrophy tique inférieure primaire Forêt hygrophytique normale dégradée Forêt hygrophytique normale primaire

Forêt hygrophyt ique de transition supérieure Stations : 1- Vallée Lorrain; 2- Vallée Lorrain; 3- Vallée Lorrain; 4- Vallée Lorrain; 5- Mne Platine; 6 - Vallée Lorrain; 7- Mne Platine; 8- Rivière-Blanche; 9- Plau Boucher; 10- Colson; 11- Plau Boucher; 12- Vallée Lorrain; 13- Plau

Concorde; 14- Plau Concorde; 15- Rivière-Rouge; 16- Morne Bellevue; 17- Morne Bellevue; 18- Ajoupa Soldats (Pitons); 19- Piton Boucher; 20- Piton Boucher.

Espèce Genre Famille

Page 47: PHYTOGEOGRAPHIE, CARTOGRAPHIE ECOLOGIQUE ET

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Photo 5. Bois mésophytique à Inga îaurina Artocarpus aîbilis

Photo 6. - Foret hyiirophy tique de transition supérieure à Chtsia Piuckenetîi

Page 48: PHYTOGEOGRAPHIE, CARTOGRAPHIE ECOLOGIQUE ET

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— Forêt hygrophytique primaire inférieure à SZoane.a Ma*6ont - Simanuba amana. @

Ce type forestier correspond à un faciès formant une bande intermédiai­re entre la forêt mésophytique et la forêt hygrophytique normale. Il se présente sous l'aspect d'une formation plus dense, aux arbres moins gros. Il est dominé dans les strates arborescentes moyenne et inférieure, par les Lauracées : Ocotea ZcucoxyZon, Öcotca ccnnua.

Quelques essences mésophytiques s'y infiltrent : Inga tngoZde.6 , Inga Zauntna, Stmanuba amana, ce dernier abonde le plus souvent et donne à la forêt un aspect de futaie.

— Forêt hygrophytique de transition supérieure à Fodocanpub coniace.u6-CZuéta Flucke.ne.ttl.34

Ce type forestier se situe entre 700 et 1 000 m d'altitude sur des sols à faible pente dont l'horizon supérieur est plus riche en matière organique que les forêts précédentes.

Il fait la transition entre la forêt hygrophytique normale qu'il cou­ronne et les formations de l'étage tropical de montagne. C'est une forêt influencée par les vents qui soufflent assez régulièrement à ce niveau. Elle est constamment auréolée par une bande nuageuse et présente une physionomie et une structure typi­ques : aspect bas, ouvert (sauf quand le Mangle montagne domine), peu étage.On dis­tingue (fig. 30) :

1 : Cordia collococca 2 : Tovomita Plumieri 3 : Pouteria chrysophylloides 4 : Nectandra dominicana 5 : Cecropia peltata 6 : Pouteria Dussiana 7 : Podocarpus coriaceus 8 : Clusia pluckenetti 9 : Prestoea montana 10 : Inga coruscans 11 : Calyptrantes sericea 12 : Myrcia martinicensis 13 : Frezeria elegans 14 : Cyathea arborea

Fig. 30.- Profil diagramme de la forêt hygrophytique de transition supérieure (Piton Boucher)

. Une strate arborescente On peut différencier deux niveaux : le premier, constitué par quelques

essences de la forêt hygrophytique normale qui persistent mais sous une forme moins élancée (10 à 15 m). Le second formé par des essences nouvelles qui caractérisent par leur présence et surtout leur abondance ce type forestier : Fodocanpub conta­ctai , CZUAZCL FZuke.ne.ttt qui forme parfois des peuplements homogènes, Inga conu*can6.

. Une strate arbustive Elle est plus clairsemée que celle de la forêt hygrophytique normale

dont quelques espèces persistent : Cono&ttgta caZyptnata, Conoàttgta icoàandna, Ht-conta tntckotoma. D'autres apparaissent : Conoàttgia m ont and, Wtconta gZobuZt^tna, Rapanta contacta, IZtx Macfiadytntt, Sympkyàta nactmoba, Bacchante ptduncuZata.

. Une strate herbacée Elle est constituée par les espèces telles que : léachne. dt&ptnma, Bt-

gonta odonata accompagnées par Enytknodth pZantagtnta, BZtcknum occtdtntaZt, Aptt-nia AphyZZa, l6ckatmum ZatifioZtum, BtbZtnta ZanctoZata, Btgonta macnopkyZZa, etc..

. Des épiphytes Elles sont très nombreuses et caractérisent par leur abondance ce type

forestier. On trouve des Fougères : AhpZtnium àaZtcif^oZium, EZapkogZohi>um ptttoZa-tum, Hyme.nophyZZum ktn.te.ZZum, etc.. Des Orchidées : FttunotkaZZtb u)ZZ6ont, SttZZà bcabntda, FZtunotkaZZZ* nut>ct£oZla. Des Pipéracées : F tptnomta tnt^oZta, Ftptnomta ktnnandtfaoZla, F tptnomta ktnttZZa.

Page 49: PHYTOGEOGRAPHIE, CARTOGRAPHIE ECOLOGIQUE ET

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. Des lianes Elles sont plus rares que dans la forêt précédente. On trouve : Hlllla

panasltlca, Hanattla V o min le ans ¿6 , Antkunlum condatum, Vloscon&a polygonoZdas, Ccn-tnopogon Bantenlanus.

— T a i l l i s bas à Vuestona montana e t Bacckanû pedunculata. @ Il constitue un faciès de la forêt précédente qui se développe sur les

fortes pentes soumises directement aux effets du vent. Son aspect est typique et il se présente sous la forme d'un taillis ar-

bustif dominé à 60 % par VndStoea montana qui prend une forme rabougrie. Il est ac­compagné par quelques espèces de la forêt de transition notamment les arbustes tels que : Bacckanls pedun dilata, llax Mo.c^adyanll, etc..

Cette formation est relativement restreinte en Martinique.

d) Les éléments de la structure des forêts de la série hygrophytique. Nous considérerons ici uniquement la strate arborescente qui a faitl'

objet d'une étude plus détaillée au cours de la prospection avec l'O.N.F. . Répartition par classe d'altitude

Ce mode de répartition (fig. 31) permet de noter pour certaines espè­ces, le rendement maximum qui traduit l'optimum écologique. Ainsi, Slmanuba amana avec 168 tiges/hectare entre 300 et 400 m, atteint sa valeur maximale, et caracté­rise le faciès inférieur de la forêt primaire.

Fig. 31.- Nombre de tiges à l'hectare par classe d'altitude.

Cet optimum est plus élevé pour Cklmannkls cymosa. Entre 400 et 500 m, Vacnyodas excalsa et Talauma dodacapatala avec une densité tout-à-fait différente, atteignent leur optimum entre 600 et 700 m.

. Répartition des arbres en classe de circonférence. Les mesures des circonférences ont été regroupées en classe de 10 cm. On constate (fig. 32) que pour la forêt hygrophytique en général la

distribution des arbres est assez harmonieuse. Les arbres de faible circonférence et par conséquent les plus jeunes sont assez nombreux et reflètent la bonne régéné­ration de cette forêt.

La comparaison des histogrammes permet de mieux identifier la forêt primaire normale par rapport à la forêt primaire dégradée. On constate que pour la seconde, la distribution des effectifs se fait différemment. Elle affecte une forme en cloche comparable à une courbe de Gauss, alors que pour la forêt primaire normale, la forme de l'histogramme se rapproche d'une courbe hyperbolique.

Page 50: PHYTOGEOGRAPHIE, CARTOGRAPHIE ECOLOGIQUE ET

50

Nb d'arbres

150­

100­

50H

20­1 10­1

Morne Platine Forêt hygrophytique primaire

Cire, cm 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 110 120 130 140

Nb d'arbres

1004

50­

2 OH 10

Lorrain (rive droite) Forêt hygrophytique primaire

dégradée

Cire, cm 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 110 120 130 140 150

Fig. 32.­ Répartition des arbres en classes de circonférence

La forêt primaire dégradée est caractérisée d'une part, par le fait que les petits arbres sont moins nombreux que dans la forêt primaire normale et d'autre part, l'écart entre le nombre des arbres de dimensions différentes est moins grand.

e) Evolution L'évolution de la série hygrophytique se manifeste surtout dans le sens

de la régression, sous l'action conjuguée de l'homme et des facteurs naturels : cy­clones, glissements de terrains). La progression est cependant manifeste, mais n'a­boutit qu'au stade secondaire.

Les divers stades sont récapitulés dans le tableau XVIII. On distingue : . Les forêts hygrophytiques primaires climaciques ou paraclimaciques. Elles constituent dans les secteurs où elles sont localisées, le sta­

de en équilibre avec les conditions de milieu et correspondent à peu près à 10 % des forêts de la série hygrophytique.

. La forêt hygrophytique primaire inférieure à Sloane.a Ua&6ont- SZma­xuba атама.­@

Elle est localisée dans le Nord de la Montagne Pelée : Morne Mouton, Piton Pierreux, Morne aux Gueules. Dans le Centre, au Nord du Morne Platine,au con­fluent de la rivière Petit Nicolas et de la rivière du Lorrain, au Morne des Olives.

. La forêt hygrophytique primaire normale à SZoane.a Uat>6ont ­ Vacnyo­de.b e.xce.l*a. @

Elle se cantonne au Nord du massif de la Pelée : Morne Sibérie, Piton Mont Conil, Pain de sucre et au Centre dans les secteurs du plateau Concorde où do­minent Sloane.a et Talauma, du plateau Perdrix à dominance Sloane.a ­ Vaciyоde.t>, la Médaille à dominance Sloane.a ­ Тарана, Morne Lorrain, Rivière Rouge, Morne Platine à dominance Stoama ­ VacH.yode.6, Morne de l'Etang à dominance VacHyode.* ­ Stoane.a.

. la forêt hygrophytique de transition supérieure à Podoc.aH.pu6 conta­cetu ­ Cluàia Pluke.ne.ttl et son faciès à PHe.btoe.a monta.na.@

Page 51: PHYTOGEOGRAPHIE, CARTOGRAPHIE ECOLOGIQUE ET

51

Elle occupe une zone restreinte au niveau des Pitons du Carbet,du Mor­ne Jacob et de la Montagne Pelée. Elle a été détruite par l'éruption de 1902 et n'e­xisterait que sur la face nord.

TABLEAU Xl/IÎÎ.­ Evolution de la sêh.le ky g корку tique, à déterminisme climatique..

Forêt hygrophytique primaire inférieure

Simahuba атака Sloanea Massoni

(climax)

Forêt hygrophytique inférieure dégradée

Simahuba атака Ce.ch.opia pettata

Forêt hygrophytique primaire normale

Sto anca Нал s о ni Vachyodeò excelia

(climax)

Forêt hygrophytique normale dégradée

Sloanca Hassonl CccAopia peitata (subelimax)

* i i \

Forêt secondaire à CcoJiopia peitata • Ulconla thlckotoma

(paraclimax)

Taillis Vip en dtlatatm

И eliconia cahtbaea I I

Prairie à HyptU athohubenò Kyllinga odohata

Forêt hygrophytique de transition supérieure] ?odocahpu6 cohiaceus Clusla Vlukenettt

Faciès de taillis arbustifs

PK.CS toea montana Ъасскаклл peduncolata

Fougeraie à Gleickenia bifida li> chaemun latteotium

Humidité croissante

. Les forêts hygrophytiques dégradées subcliraaciques.@@ Ce sont les forêts hygrophytiques inférieures et normales dégradées à

Slmanuba amana ­ Ce.ch.opla peitata et Sloanca lAassonl. Elles constituent le stade subelimacique qui est par contre bien re­

présenté en Martinique et occupe la majeure partie des surfaces de la série hygro­phytique.

. La forêt secondaire paraclimacique à Ce.ch.opla peitata ­ Ulconla tnlcko toma. @

Elle résulte de la dégradation plus poussée des forêts précédentes.La strate arborescente est réduite à deux étages. L'étage supérieur où dominent certai­nes essences à 80 % : Ce.ch.opla peitata, 0ckh.oma pyramidale, Oreopanax capltatum.

L'étage inférieur est constitué par des arbres tels que : Hlconla th.1­ckotoma, Hlconla mirabilis, Eugenla gnegll, Condla elllptlca, Saplum aucupanlum. Cyatkea ah.boh.ea forme parfois de vrais taillis sur les pentes plus accentuées où elle domine à 90 %.

La strate arbustive est dominée par les Mélastomacées : Ulconla pnasl­na, Hlconla laevlgata, Mlconla strlata.

Ils sont accompagnés par : Vlpeh. dllatatum et V allcourea crocea. La strate herbacée est dominée par : Hellconla canlbaea, Hellconlabl­

kal. On note une nette régression de Selaglnella labellata et de certaines fougè­res sciaphiles.

La forêt secondaire s'est installée à la base des Pitons du Carbet,au niveau de Fond­St­Denis, Route Gros Morne­Deux Choux, Gorges de la Falaise.

. Les stades de dégradation arbustifs. Ils sont assez réduits en surface et forment des taillis arbustifs qui

peuvent être ainsi distingués :

Page 52: PHYTOGEOGRAPHIE, CARTOGRAPHIE ECOLOGIQUE ET

52

- Le taillis arbustif à PlpcH dilatâtum - Hellconla canl-baoa.@

Il dérive de la forêt secondaire qui elle-même succède aux forêts hy-grophytiques dégradées inférieure et normale. Il est composé d'espèces arbustives qui atteignent parfois 4 à 3 m et forment un taillis bas où dominent : Plpcn dlla­tatum et Hellconla canlbaca qui dans certains secteurs occupe 70 à 80 % du peuplement.

Les espèces compagnes sont représentées par de jeunes arbres tels que Mlconla pKaelna, Ulconla etnlata, Clldomla latl&olta, Hcdyoemum anbonee cone à l'é­tat jeune, Pallcounea cKocea, Re.n2.lmla p y Kami dalle , Symploccoe mantlnlccnele , Cono ô-tcgla calyptiata.

- La fougeraie à Glo.lck2.nla bllda - Cyatkoa anbonea.®

Elle constitue plus particulièrement un stade pionnier qui colonise les pentes très fortes sujettes aux éboulis. Gl2.lck2.nla blfilda, domine à 90 % le grou­pement. Le plus souvent quelques Cyatkea aH.bon.ea persistent.

Parfois c'est la Graminée leckaemum latl^ollum qui remplace Glelckenla bifiida. Quand ces deux espèces ne dominent qu'à 50 %, elles sont accompagnées par : Lycopodlum cen.nuum, Sauvageela enecta, Epldo.nda.on elongatum, Bacckanle pedunculata, Polygala panlculata, Rkynckoepona polypkylla, Paepalum eacckano'ldee.

- La prairie à Hyptle atHoxubene - Kylllnga odonata. Elle constitue la formation la mieux représentée. Elle occupe les en­

droits à faible pente ou pente nulle et même des lieux où l'eau stagne. Cette prai­rie est caractérisée par Hyptle atHoxubene et Kylllnga equamata. Ce groupement est par­fois dominé par Paepalum conjugatum qu'accompagnent Pltkyxogxamma calomelanoe,Bleck-num occidentale, Sauvageela enecta, Pkyllantue Ulxuxl, Heleockanle Hctn.0kl2.xa, Vee-modlam axlllaxe, Veemodlum pH.0camb2.ne, Hemldlodla ocyml^olla, Polygala panlculata.

Les secteurs plus humides sont occupés par : H2.l2.ockaH.le ^tacclda,Elm-bxletllle dlckotoma, Ludwlgla enecta, Llndennla mlcHocalyx, Nepeena aquatlca et Cu-pkea cantkagenenele.

C. ETAGE TROPICAL DE MONTAGNE

Il s'étend à partir de 1 000 m sur la "côte au vent" et 1 100 m sur la "côte sous le vent", et s'identifie à la série de montagne et son faciès de crête.

Série de montagne et faciès de crête

a) Localisation Elle correspond aux groupements végétaux

qui occupent les sommets les plus élevés de l'île : Montagne Pelée (1 397 m). Pitons du Carbet et s'é­tend sur 5 3 hectares, généralement à forte pente.

b) Conditions de milieu Cette série est conditionnée par unbiocli-

mat de montagne tropicale basse super-humide (cf. fig. 14).

L'humidité, également très forte (90 à 100%) est maintenue par une nébulosité importante. Cepen­dant les alizés qui soufflent en permanence à ce ni­veau, atteignent une force de 5 à 9 mètres/seconde, accentuent 1'évaporâtion.

Un dernier facteur non négligeable est cons­titué par les orages d'une extrême violence qui 3'a-battent en permanence sur ces sommets provoquant ain­si des glissements de terrain.

Les sols sont peu profonds, 1 m à 1,50 m, et sont recouverts d'un humus assez épais (30 à 40cm)

très hydromorphe et se décomposant plus lentement que dans l'étage précédent.

Page 53: PHYTOGEOGRAPHIE, CARTOGRAPHIE ECOLOGIQUE ET

53

c) Physionomie et groupes écologiques (tabl. XIX). Les groupements végétaux de l1étage tropical de montagne sont assez ré­

duits ; on distingue cependant deux faciès. — Fourré semi-arboré à Vldymopanax attenuatum - Ckarlantkus nodosus .@ Il correspond à la série de montagne et se présente sous la forme d'un

fourré arbustif parsemé de quelques arbres tourmentés et rabougris par l'effet du vent dès que l'altitude augmente.

Le sol correspond à un sol à allophane humifère sur cendre dont le pro­fil est le suivant :

4 0

6 0

0 - 20 - Très organique - noir - spongieux - léger - très nombreuses racines - se taille au couteau - savonneux - peu de débris d'al­tération. Mat. org. : 14,7 - N : 856 %.

20 - 25 - Un peu clair, gorgé d'eau - savonneux. Mat. org. :4,7 - N : 2 7 4 % .

25 - 40 - Jaune rouille - riche en sables grossiers ponceux et en dé­bris de ponce de 0,5 à 1 cm, ponce altérée gorgée d'eau- enco­re un peu dur. Mat. org. : 4,7 - N : 100 %.

40 - 60 - limoneux à tendance argileuse plastique - s'effrite un peu en petits agrégats polyédriques - beige clair - quelques morceaux de dacite altérée avec les hexagones noirs bien visibles.

TABLEAU XÏX.- Composition filo ris tique. e.t groupes écologiques de. V étage, tropical de. montagne..

Numéros des relevés 1 2 3 4 5 6 7 8 9 Altitude en mètres 1100 1108 1196 1240 1242 1300 1305 1310 1317 Expositions s.o. S 0 S.O. S S.E. S.E. S S Pentes en % 20% 30% 10% 25% 10% 25% 30% 60% 60%

STRATE ARBORESCENTE Espèces caractéristiques de l'étage

Ckarlantkus no dos us 1 1 + + + Vldymopanax attenuatum 1 1 1

Compagnes hygrophiles supérieures Rondclctla stercocarpa + + Pncstoca montana + Po do corpus contactas + + Clusla. pluckmcttl 4 1 Cyastkca anborca + 1 Vunalia arbora cens + +

STRATE ARBUSTIVE Espèces caractéristiques de 1'étage

Vjx.pa.nca. contacta + + + + Ckarlantkus corymbosus + GcsncrtûL vtntrlcosa + Btsltrla lutta, var. alptstiU + + +

Compagnes hygrophiles supérieures Bacckarla ptdunculata + + + Sympkysla racemosa + + \kiconla globull^tra 1 + lltx Uac^adytnlt + + + Conosttgla Icosandra + + CtpkatlLU axÂMarû + Urtna lobata +

STRATE HERBACEE Espèces caractéristiques de 1'étage

Tlboucklna chamatcÂJ>tu& + + 2 1 1 + + Gaulthtnla svôantzlt + + + 1 + 1 + Guzmanla plumltnt + + + 4 4 4 4 2 1 Pltcalrnla s picota + + 1 + 2 + Blcchnum nyanlt 1 + 1 3 3 3 2 + + Lobtlia lavtàctns + + + + + ÏAachne ntgldl^otia + + + 1 + + Uackatnina ntstloldts + + Conyza bonarltn^ls + Viola htipulan + + + Rkynckospona longl^lora + + + + + Lycopodlum n.t^ttxum + + + + 1 4 Campylopus nano^lti^oliu + 2 2

Page 54: PHYTOGEOGRAPHIE, CARTOGRAPHIE ECOLOGIQUE ET

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TABLEAU XIX.- [emite]

Numéros des relevés Compagnes hygrophiles supérieures

l&chcLZmum latlfioliim Hzmldlodla ocymi^olia Ne.p62Aa. aquatlca Polygala panlculata Tkclyptcnli noKmalU kiathojvjm blconnz Epldmdxum xamoAum Nautilocalyx. melitti^oHub Bégonia kùitella Philodendron gig antrum ? ilea. panletanla VleAanopteAli 6lexuo6a SauvagzAla execta OpliAmenuA klntzlluA ElzockaxU maculosa Lycopodium clavatum Lycopodlum czAnixum

LIANES ET PLANTES EPIPHYTES Manettla dominicznòlò Uikania kookoAiancL Gnármriítib aòplenl^olia ?<ipZÂ.omia. nigxopunctata Pòychotnla gua.dalLipenòl& Gnwnmltl& pendala. EleantkuA Vubòii ElapnogloAAum PlumicAi Ghmmittb lanigera Gxammitiò nantit Epidendxm mi^enxinam GxamûJûjti an^xactuo^a Pepenomla kixtella Pkyllogonlum ^ulgenò T nicho lea bp. Plagio chila 4p.

Savane semie-arborée Savane herbacée

Savane herbacée| super..

Stations : 1- Piton; 2- Aileron; 3- Piton Lacroix; 4- PlaUPalmiste; 5- piau Palmiste; 6- Cratère (Mgne Pelée); 7- Cratère (Mgne Pelée); 8- Chinois (Mgne Pelée); 9- Chinois (Mgne Pelée).

La strate arborescente

Les arbres sont peu nombreux et constitués par des essences nouvelles et caractéristiques : Vldymopanax attenuatum, CkaxlantkuA nodoAuA qu'accompagnent quelques arbres de la forêt hygrophytique de transition supérieure tels que : Vodo-caxpuA con.lac.eu6, CluAia Vlukenettl, Cyatkea an.bon.ea, Vunalla an.bon.eA c en A.

. La strate arbustive

Elle est constituée par des arbustes également rabougris dont les es­pèces nouvelles à ce niveau sont : BeAlexla lutea, GeAnexia ventxicoAa form. obova-ta, Ckan.lantkuA coxymboAuA , UyxAlne coxlacea, ConoAtegla IcoAandxa. Elles sont ac­compagnées par des espèces de la forêt de transition : BacckaxlA pedunculata, Sym-pkyAla xamoAa, Wiconia globuli^exa.

. La strate herbacée

Elle est plus riche floristiquement (fig. 33) et composée d'espèces ca­ractéristiques de ce niveau telles que : Lobella ^laveAcenA, Gaultexla Swattzii,\ka-ch.aen.lna XCAtlo'ldeA, ÏAackne xlgldi^olla. Parmi les espèces compagnes, on trouve : Blecknum xyanii, Hemldlodla ocymifiolia, ÏA ckaemum latifiollum, Bégonia klxtella,?l-lea pan.letax.la, Glelckenla bl^lda, SauvageAia execta.

.Les epiphytes et lianes.

Ils sont moins nombreux qu'en forêt de transition supérieure, mais as­sez pour modifier la physionomie des rares arbres qu'ils colonisent. Ce sont des mousses : Pkyllogonium ulgenA, celles des genres : Txlcholea et Vlaglocklla. Des Po-lypodiacées : GxammltlA aAplenl^olia, GxammltlA pendula, GxammltlA lanlgexa, e t c . . Des Orchidées : Epldendxum mlAexxlmum, ElleanthuA V U A A I I . Des Pipéracées : Vepexo-mla nlgxopunctata, Vepexomla klxtella.

Les lianes sont rares : Manettla domlnlcenAlA et Hlkania hookexlana.

Page 55: PHYTOGEOGRAPHIE, CARTOGRAPHIE ECOLOGIQUE ET

55

Photo 7. - Prairie altimontaine à Lycopodium reflexum - Campiiopus nanofiïifolius

Photo 8. Infrastructures du futur jardin botanique d'Estripaut au Morne Rouge

Page 56: PHYTOGEOGRAPHIE, CARTOGRAPHIE ECOLOGIQUE ET

56

STRATES: arborescente arbustive herbacée Fig. 33.- Répartition floristique au niveau de l'étage

tropical de montagne.

- Faciès de crête Il se présente sous la forme de prairies altimontaines composées par

des mosaïques de groupements caractérisés par certaines espèces mais dominés par d 1

autres suivant les conditions très localisées de milieu qui maintiennent l'aspect de ces groupements.

On distingue : . La prairie altimontaine à Guzmanla Plumlarl - Pltcalrnla i>pl-cata. @

C'est un groupement bas, se développant sur des espaces à faible pente et qui atteint 1 300 m. Il est composé par des espèces caractéristiques telles que Guzmanla Plumlarl, Pltcalrnla bplcata qui dominent parfois. Des espèces compagnes peuvent alternativement dominer : TIbou china chamaaclbtu&, l&achnc rlgldl^olla, Blachnum ryanll.

Ces espèces sont accompagnées par Glalchenla blfalda, Sauvage&la (trac­ta, Philodendron glganteum, Lycopodlum cernuum.

Dans les espaces en creux et formant presque des tourbières, le grou­pement est dominé par Heleocharte maculoàa.

. La prairie altimontaine à Lycopodlum re^lexum - Campllopuh na-nolit poilus .@)

Elle occupe les espaces à forte pente et plus particulièrement le som­met de la Montagne Pelée. Elle est caractérisée par Lycopodlum re^lexum et Campllo-pu6 nano£¿11 £ollu6, accompagnés de certaines espèces citées précédemment : Guzmanla Plumlerl, moins important, Blechnum htrlatum qui abonde parfois, Lycopodlum clava-tum, Phacocarpus nano litpoilus .

d) Evolution

- Les stades climaciques Compte-tenu de la difficulté d'accès et de 1'éloignement des sommets,

on peut considérer que l'action humaine est nulle à ce niveau. Par contre, les fac­teurs édapho-climatiques particuliers (vents violents, orages, basses températures, sol très acide et hydromorphe) sont à l'origine d'accidents (érosion, glissements de terrain) qui provoquent la dégradation des groupements climaciques de la série de mon­tagne correspondant au fourré semi-arboré à Vldymopanax et Pu&chla et au faciès de crête, correspondant aux prairies altimontaines.

- Le stade de dégradation secondaire Les stades successifs de la dégradation sont notables surtout au niveau

de la série normale (tabi. XX). La formation climacique est remplacée par un fourré semi-arboré que l'on peut qualifier de secondaire, caractérisé par Oraopanax Vuò-¿11, Cecropia pallata qu'accompagnent les espèces de la prairie climacique. Ce sta­de n'occupe qu'une surface réduite, au niveau des Pitons : Balancine, Morne d'Amour. Il ne peut être cartographie à l'échelle choisie.

- Le stade de dégradation herbacée Il correspond à la savane herbacée à Blachnum ryanll,Rhynchoòpora lon-

gl^lora.

Page 57: PHYTOGEOGRAPHIE, CARTOGRAPHIE ECOLOGIQUE ET

57

TABLEAU XX.- Evolution au niveau de l'étage tropical de montagne. Série de montagne Fourré semi-arboré

Vldymopanax attenaatum - CkaAiantkiiò ncdoiuA (Climax)

Fourré semi-arboré Oneopana VUÒÒÌL - Cecropia pettata

(Paraclimax)

Prairie altimontaine Blechnum tiyan.Lt - Rkynciioòpora longl,lona

I Sol nu

Faciès de Crête Prairie altimontaine Guòmanla Plumienl - VAt.caln.nla òpicota

Savane herbacée à Lycopode - Mousse Lycopodium xe^exurn - Campylopuò nanotllitoZliJu\

l*

Sol nu

Le plus souvent la fougère domine le groupement à 50 %. Les espèces compagnes sont : Gl2.lcke.nla blfilda, MackacKlna Kd.btloZde.h, Lyaopodium c&Knuum, Pkl-•LcdQ.YidK.CYi glgz'.iizum.

Au niveau du faciès de crête, la régression aboutit au sol nu sous 1' effet des glissements de terrain, des éruptions volcaniques. Il peut être recoloni­sé progressivement par les mêmes espèces. Des mousses, telles que : VlcKanella pen.-n.otteti, Rh.acocan.pu6 pun.pun,aceu6 , Campylopu* nano¡111 pollue , l&ackne n.lgldlolla, Pitcalrnla bplcata.

e) Les effets du volcanisme et la recolonisation D'après KIMBER (46) on peut récapituler au cours de l'histoire humai­

ne cinq manifestations volcaniques importantes qui ont provoqué une destruction to­tale de la végétation notamment au niveau altitudinale : la plus ancienne en 1792, puis en 1851, 1876, en 1902 la plus violente, puis une dernière manifestation en 1929.

La colonisation du sol nu sur les laves récentes a fait l'objet d'une étude par STEHLE (73) qui a pu noter à différents niveaux les espèces colonisatri­ces.

On ne trouve pas cependant,dans ce cortège,des espèces appartenant aux genres suivants : Lobella, Ckan.lanth.ut,, Tlboucklna, Pltcaln,nla, Cladlum, En.ezen.la que HOWARD, dans son étude sur l'activité volcanique (42), cite comme "the early in-vaders".

Par contre, on trouve certaines espèces telles que Stenotapktium 6 ecun-datum, Veòmodlum a&cendenb, Sauvage&la erecta, Cupkea can.tkaglnenòlò, Rubuò io&ea-olluò et LlndeKnla n.otundlfio lia, qui constituent les espèces compagnes des groupe­ments actuellement reconstitués de notre faciès de crête. Nos observations après 1' éruption de la Soufrière en 1976, nous permettront sans doute d'y apporter un com­plément d'information.

f) Adaptations Les adaptations des végétaux aux conditions rigoureuses de 1'étage tro­

pical de montagne, concernent : - le système radiculaire qui réagit en fonction de la forte imprégna­

tion du sol et se développe en surface au niveau de l'humus drainé par un chevelu important de racines.

- le système caulinaire influencé par l'action mécanique du vent qui produit des formes en drapeau et entretien le nanisme. On note la disparition des empâtements et des racines échasses.

- la morphologie foliaire. Les espèces de l'étage subtropical possè­dent en général, un type foliaire simple avec un pourcentage élevé de formes micro-phylles coriaces ou cartilagineuses chez Vodocarpub coriacea^, llex \Kac^adyenll ou de formes leptophylles chez Tlboucklna ckamaeclòtuò, Ga.ultken.la òpkagnlcola.

La présence de poils ou de soies sur les feuilles est typique de même que l'enroulement des bords du limbe.

- les formes biologiques : formes en rosette terminales [Lobella &la-veòcenò, Guzmanla Plumlen.1, PltcalKnla bn.acteata) ou plantes en coussinets [Lyco­podium n.elexum) .

Page 58: PHYTOGEOGRAPHIE, CARTOGRAPHIE ECOLOGIQUE ET

58

D. NOTION D'ETAGE APPLIQUEE A LA MARTINIQUE ET AUX PETITES ANTILLES

Il est ordinairement admis que l'altitude est à l'origine de modifica­tions climatiques qui provoquent 1'étagement de la végétation. La Martinique et plus généralement les Petites Antilles n'échappent pas à cette règle.

Si l'on admet avec OZENDA (58) que "l'étagement est un ensemble de grou­pements végétaux d'altitude", on peut aisément délimiter pour ces îles, les tranches d'altitude dont les conditions écologiques varient et conditionnent l'apparition de groupements végétaux différents d'une tranche à l'autre et adaptés à ces conditions de milieu.

Il reste bien entendu que la notion d'étage doit rester liée aux fac­teurs écologiques qui la déterminent principalement, c'est-à-dire la diminution de la température et l'augmentation de la pluviosité.

En outre, il ne faut pas perdre de vue que les Petites Antilles, comp­te tenu de leur latitude, appartiennent à la zone tropicale qui est caractérisée quel­que soit l'altitude, par une amplitude thermique diurne plus forte que l'amplitude annuelle.

1 - Les critères de 1'étagement Nous retiendrons trois groupes de critères sur lesquels reposent l'é­

tude de la végétation. a) les critères écologiques, tributaires de l'altitude dont les coupures cor­

respondent successivement aux caractéristiques écologiques des étages examinés pré­cédemment.

b) les critères physionomiques qui s'appliquent aux groupements forestiers cli-maciques dont la structure est variable notamment au niveau des strates arborescen­tes et épiphytiques en fonction de l'étage.

c) les critères floristiques, car il est indéniable que certaines espèces se raréfient ou disparaissent avec l'altitude alors que d'autres apparaissent. Nous ci­terons notamment l'élimination de Tab2.bu.la patltda,de Buh.i>2.n.a àtmanuba, dès que l'on quitte l'étage tropical inférieur. De même V acny o d2.t> excella et Sloanea MaAAont et d'autres espèces se raréfient et disparaissent à partir de 1 000 m alors qu'appa­raissent VodocoApitô coh.tac2.u6 et Clukta pluckenzttl.

Enfin, Ckah.lanth.u6 nodo6u6 et Vldymopanax attcnuatum, ainsi qu'un cor­tège d'espèces nouvelles définissent l'étage tropical de montagne et son faciès de crête.

2 - L'étagement par rapport à la zone tropicale américaine et l'hémisphère Nord

Il nous a paru nécessaire de comparer les caractéristiques de nos éta­ges à ceux proposés par les divers auteurs pour l'Amérique tropicale continentale (Mexique à Colombie), zone à laquelle les Petites Antilles peuvent être rattachées sans grandes distorsions latitudinales.

Les pays de cette zone possèdent en effet des massifs montagneux assez élevés pour permettre l'étagement de la végétation en fonction de critères écologi­ques dominés par les précipitations dans les parties inférieures et par la tempéra­ture dans les parties supérieures.

Le travail de LAUER (49) sur l'Amérique centrale,nous permettra de com­parer les groupements végétaux correspondants à ceux de la Martinique pour les dif­férentes tranches altitudinales.

- La "Tierra caliente" proposée par LAUER, comprise entre 0 et 800 m et caractérisée par une température moyenne annuelle allant de 22 à 26°, est l'ho­mologue de nos étages tropicaux inférieur et supérieur compris entre 0 et 1 000 m pour une température moyenne annuelle variant entre 20 et 2 8°. Les groupements vé-vétaux sont, à ce niveau, conditionnés par les précipitations.

- Le "Bosque ombrofito siempre verde" ou "selva pluvial" s'étendant du Mexique à la Colombie avec 10 à 12 mois humides correspond aux forêts de notre éta­ge tropical supérieur caractérisé également par 12 mois humides. La forêt à Châtai­gnier et Gommier est en effet physionomiquement identique et contient au point de vue floristique des espèces sinon des genres identiques : Cadsizla, C2.dK.0pla, Swla-t2.nla.

Page 59: PHYTOGEOGRAPHIE, CARTOGRAPHIE ECOLOGIQUE ET

59

- Les "Bosque deciduo semiarido" et "semiarido espinoso y esclerofito" avec 6 à 3 mois humides correspondant aux forêts et stades de dégradation arbustifs et herbacés de notre étage inférieur (série xérophytique) ayant à 1 à 6 mois humi­des. La physionomie et la composition floristique sont voisines notamment grâce à la présence d'espèces telles que : Vlptadenla, Glynlcldla, Byh.6 anima,, Ch.no cenila, Caeòalplnla, e t c . .

La correspondance de notre étage tropical de montagne (localisé au-de­là de 1 000 m pour une température moyenne annuelle inférieure à 20°) avec les cou­pures proposées par les différents auteurs est rendue plus délicate.

En effet, s'il peut être considéré comme équivalent au point de vue éco­logique à la "Tierra templada" comprise entre 800 et 1 800 m et caractérisé par une température moyenne variant de 22 à 17° pour 12 mois humides ,11 nel ' Hot paò au. point de vue phyòlonomlque et (¡10Kl&tique.

D'ailleurs le terme de "Templada" utilisé par LAUER nous semble contes­table car les conditions écologiques de cet étage ne sont pas tempérées mais plutôt subtropicales; le terme de subtropical préconisé d'après BLASCO (9) par BUDOWSKI convient mieux pour définir cet étage qui est caractérisé par un mélange d'espèces tropicales de Chêne et de Pin au niveau de tous les groupements.

Les groupements végétaux de 1'étage tropical de montagne aux Petites Antilles, sont très fortement influencés par l'effet de crête qui détermine une phy­sionomie analogue au "paramo" et que nous pourrions qualifier de "pseudo-paramo" : plantes en rosette au ras du sol, touffes de grandes feuilles, plantes buissonnan-tes sclérophylles. Au point de vue floristique,le cortège se rapproche de celui de la "Tierra fria" (montagnard de BLASCO) par la présence de genres tels que : Vodo-catipuà, 0h.eopanax, Welnnemanla, Jlex, e t c . . Cependant cet étage ne peut être non plus qualifié de montagnard.

Nous pouvons ici confirmer le point de vue de BLASCO (9) quand il af­firme "il n'existe pas aux Antilles Françaises de peuplements vraiment montagnards bien que les peuplements forestiers de la Montagne Pelée ( 1 350 m, Martinique ) et de la Soufrière ( 1 367 m, Guadeloupe ) rappellent par leur physionomie et par cer­tains aspects floristiques des formations montagnardes". De plus, "ni la sylve mon­tagnarde décrite par STEHLE (76) ni la Montagne Rain Forest de BEARD (7) étudiée à Trinidad vers 1 000 m d'altitude ne sont les équivalents antillais de nos forêts montagnardes".

En conclusion, nous estimons donc que les sommets des Petites Antilles présentent des caractéristiques écologiques, physionomiques et floristiques parti­culières qui sont surtout conditionnées par l'effet de crête. Aussi, avons nous ju­gé utile d'utiliser le terme "étage tropical de montagne" pour qualifier ce niveau et le différencier de l'étage montagnard que l'on trouve dans les Grandes Antilles plus élevées : Cuba, Haïti, St-Dominique, Jamaïque, tant altitudinalement que la­ti tudinalement.

Nous avons récapitulé dans le tableau XXI pour l'Amérique centrale,les Grandes Antilles et les Petites Antilles, les étages proposés par les principaux au­teurs ayant travaillé dans ces pays afin d'établir la correspondance entre leurs li­mites et les nôtres.

Notre étage tropical correspond donc pour l'Amérique centrale à la "Tierra caliente" de LAUER (49), à l'étage néotropical de C UAT RE CAS AS (21) et au "Piso basai" d'HOLDRIDGE (41). Pour les Petites Antilles, les subdivisions en tro­pical inférieur et supérieur correspondent à la "Lower montane" et à la "Montane" de BEARD (5).

Notre étage tropical de montagne correspond pour l'Amérique centrale et les Grandes Antilles à la "Tierra templada" de LAUER (49), à la partie inférieu­re de l'étage "sub-andina" de CUATRECASAS (21) et au "Piso Premontano" d'HOLDRIDGE (41). Aux Petites Antilles la correspondance se fait entre notre étage tropical de montagne et l'"Elfin Woodland" de BEARD (5).

Par la même occasion nous observons pour les étages supérieurs au ni­veau de l'Amérique centrale et les Grandes Antilles la correspondance entre étages. Nous constatons que la "Tierra fria" et l'étage "Andina" sont l'homologue des "Pi-sos montano bajo et montano". Le Paramo correspond, d'une part, à la "Tierra hela-da baja" et au "Subalpino" et d'autre part, à la "Tierra helada alta" et à 1' " Al­pino" .

Cette variété de nomenclature peut être récapitulée d'après OZENDA (58) et DOBREMEZ (22) suivant des chiffres en utilisant le zéro pour l'étage nival. On aboutit de 0 à 8 à la détermination de tous les étages.

Page 60: PHYTOGEOGRAPHIE, CARTOGRAPHIE ECOLOGIQUE ET

6 0

TABLEAU XXI.- Co untòpondanct tntKt Ito dltKtnU ttagth dt vtgttatlon tn Amthlqut Ctntnalt, aux Giandtò Antllltò tt aux Vttlttò Antllltò .

Nomenc

lature

Eta

ges Limites /

Altitudinales WIERIQUE CÉNTRALE - G es ANTILLES Ptes ANTILLES

Nomenc

lature

Eta

ges Limites /

Altitudinales LAUER (1969)

CUATRECASAS (1958)

HOLDRIDGE (1971)

BEARD (1949)

PORTECOP (1978)

0 4 500 - 4 700

Nival Nieve Nival

Elfin Woodland Tropical de Montagne

1 4 500 - 4 700

Tierra helada alta Paramo Alpino

Elfin Woodland Tropical de Montagne

2

3 000

1 800 - 2 000

- 800 - 1 000-

Tierra helada baja Andina

Sub-alpino

Elfin Woodland Tropical de Montagne

3 4

3 000

1 800 - 2 000

- 800 - 1 000-

Tierra fria

Andina Montano

Elfin Woodland Tropical de Montagne

3 4

3 000

1 800 - 2 000

- 800 - 1 000-

Tierra fria

Sub-Andina

Montano bajo Elfin Woodland Tropical de Montagne 5

6

3 000

1 800 - 2 000

- 800 - 1 000-

Tierra Templada Sub-Andina Premontano Elfin Woodland Tropical de Montagne

7

8

3 000

1 800 - 2 000

- 800 - 1 000- Tierra Caliente

Néotropical 3asal Montane Tropical supérieur 7

8

3 000

1 800 - 2 000

- 800 - 1 000- Tierra Caliente

Néotropical 3asal Lower Montane

Tropical supérieur 7

8

3 000

1 800 - 2 000

- 800 - 1 000- Tierra Caliente

Néotropical 3asal Lower Montane Tropical inférieur

E. NOTION DE SERIE APPLIQUEE A LA MARTINIQUE ET AUX PETITES ANTILLES

On sait que la notion de série de végétation telle qu'elle a été définie par GAUSSEN (32) correspond à l'ensemble d'un climax, des groupements végétaux qui y conduisent par évolution progressive et de ceux qui en dérivent par dégradation.

Cette notion implique,en effet,un dynamisme de la végétation qui,en Mar­tinique, et plus généralement aux Petites Antilles, est particulièrement rapide soit dans le sens de la progression vers le climax ou le proclimax soit plus souvent dans le sens de la régression, vers le stade herbacé ou le sol nu.

La topographie accidentée et la nature argileuse des sols auxquels s'a-joutent les effets des cyclones ou des dépressions tropicales périodiques constitu­ent les facteurs essentiels de ce dynamisme. En outre,1'action de 1'homme se faisant de plus en plus pressante, se combine à ces facteurs naturels afin d'orienter le dy­namisme plus particulièrement dans le sens de la dégradation.

L'identification des séries et en premier lieu des groupements climaci-ques correspondant,est dans ces îles d'autant plus aisée, que ces groupements sont surtout liés à des conditions climatiques qu'on peut facilement appréhender dans la mesure où elles sont ordonnées verticalement par le relief.

Pour chacune de ces aires qui correspondent en réalité à des "zones iso­potentielles", les stades de dégradation sont en effet différents et caractérisés comme nous l'avons constaté par des groupements végétaux floristiquement différents et liés aux mêmes conditions écologiques que le groupement forestier climacique.

Ainsi la forêt à Tabtbula palllda - Coccoloba Swatitzli donnera par dé­gradation, soit des buschs à Acacia Tatintàlana - Opuntia Vllltnl, soit à Cnoton bi~ xoldtA - Randla acultata, mais jamais des taillis à : VlptK dllatatum - Htllconla caKlbata.

Inversement, il est difficile d'admettre que la forêt à Sloanta Maà&oni-VactiyodtA txctlia se dégradera en taillis à CKoton blxoZdt* - Randla acultata, à moins d'un bouleversement climatique profond.

Cela prouve qu'il existe donc en Martinique et aux Petites Antilles,pour chaque groupement climacique des stades de dégradation ou reconstitution particuliè­rement liés par des exigences climatiques identiques ou voisines.

Page 61: PHYTOGEOGRAPHIE, CARTOGRAPHIE ECOLOGIQUE ET

61

F. CORRELATIONS ENTRE GROUPEMENTS FORESTIERS CLIMACIQUES DE LA CARAÏBE ET DE L'AMERIQUE TROPICALE

En dépit de la différence de nomenclature basée sur des critères diffé­rents, le tableau XXII permet de mettre en évidence les corrélations entre les grou­pements forestiers climaciques pour la Caraïbe et l'Amérique tropicale.

TABLEAU XXÏI.- Correlations entre leò groupements (oreòtIettò cllmaclqueò de la Caraïbe et de V Amérique tropicale.

CARAÏBE AMERIQUE TROPICALE PORTECOP (1978)

STEHLE (1945)

STOFFERS (1956)

DANSEREAU (1966)

BARBOUR (1942)

BEARD (1944)

LAUER (1969)

HOLDRIDGE (1971)

eu a> •V G t» ai m •h p H G cô S

"Prairie à Ananas

à Aralie-Fuschia

Forêt rabougrie Elfin Woodland Montane Scrub Cloud forest Elfin Woodland

Bosque siempre verde de montana Bosque pluvial premontano

Série

ophyti

que

Forêt hygrophile de transition à Laurier rose-Clusia Forêt hygrophile à Châtaignier Gommier

Forêt hygrophytique de transition Forêt hyg rophyt ique

Montane thicket Rain Forest

Montane Forest Lower Montane Forest

Rain Forest Montane Rain-Forest Lower Montane Rain-forest

Bosque ombrofito siempre verde = serva pluvial

Bosque muy humido tropical

hygr Forêt hygrophile inférieure à Châtaignier-Bois Blanc

a> •h ai p

Forêt mésophile à Mahot - Pois doux Forêt mésophytique Evergreen seasonal forest

Seasonal Evergreen forest decideous forest

Evergreen seasonal forest Bosque deciduo semi-humido

Bosque humido tropical

Sèri

mésoph

y

Forêt mésoxérophile à Poirier - Galba Semi-evergreen seasonal forest

Semi-evergreen seasonal forest

Série

xéroph

ytique

Forêt xérophile à Poirier - Bois rouge Forêt xérophile à Poirier-Gommier rouge

Forêt xérophytique Dry evergreen seasonal forest Deciduous seasonal forest

Semi-deciduous forest Littoral forest

Dry forest Xerophitic Rain-forest deciduous seasonal forest

Bosque deciduo semi-arido Bosque seco tropical

G ai Mangrove Mangrove Mangrove woodland Mangrove complex Mangrove forest Mangrove woodland

cessic

tto

ral

Type sableux Faciès sableux Littoral woodland Tropical beach Special types Littoral woodland O -h 3 .h co Type rocheux Rock pavement strand complex Rock pavement

Il en résulte que les conditions écologiques sont prépondérantes et ré­gissent d'un façon ou d'une autre la formation des associations floristiques, la dé­termination des caractères morphologiques et physionomiques des espèces et des grou­pements .

Au niveau altitudinal l'aspect rabougri des groupements forestiers est ca­ractéristique pour les îles de la Caraïbe alors qu'il l'est moins pour le continent américain où les forêts à ce niveau sont de belle venue.

Plus bas, la forêt de transition qualifiée par le terme "montane" par dif­férents auteurs, nous paraît impropre car elle est plus affine de la forêt hygrophy-tique pour la Caraïbe et se confond en Amérique tropicale avec celle-ci.

Enfin aux niveaux inférieurs , les caractères physionomiques traduisent mieux les conditions de milieu. Cependant, le terme de "xérophytic rain forest" uti­lisé par BEARD nous paraît antagoniste car la rain forest implique par essence une forte pluviosité.

Page 62: PHYTOGEOGRAPHIE, CARTOGRAPHIE ECOLOGIQUE ET

62

V. LES RELATIONS HOMME - MILIEU NATUREL

On sait que les relations entre l'homme et le milieu dans lequel il vit, sont réglées par des rapports d'interdépendance dont le degré est variable. En gé­néral, le milieu conditionne le plus souvent le mode de vie et les activités humai­nes qui peuvent en contrepartie, modifier l'environnement de façon plus ou moins in­tense et ceci proportionnellement à la concentration humaine.

La Martinique n'échappe pas à cette règle et constitue en outre un écosys­tème de choix (du fait de son insularité et de son exiguité ) ou peuvent être mises en évidence les relations entre l'homme et le milieu, afin d'en dégager les consé­quences en vue d'une utilisation plus rationnelle du territoire.

Les séries précédemment étudiées et que l'on identifie à des "zones iso­potentielles" seront utilisées afin de dégager les rapports homme-milieu naturel car comme l'ont montré les travaux de GENSAC et LEFEBVRE (35) la répartition des activités humaines est étroitement tributaire des conditions écologiques naturel­les. De même d'après HOLDRIDGE (41) les écologistes travaillant en Amérique tropi­cale ont trouvé que l'intensité et le type d'occupation humaine et d'utilisation du territoire donnent des éléments permettant la reconnaissance de "zones de vie" que nous pourrions comparer à nos séries de végétation.

A. ACTIVITES HUMAINES EN RELATION AVEC LES SERIES DE VEGETATION ET LEUR IMPACT SUR LE MILIEU

Elles ont été récapitulées dans le tableau XXIII et seront examinées suc­cessivement en relation avec les séries afin de mettre en valeur les conceptions pré­cédentes .

TABLEAU XXIII.- Répartition deb activité* humaine* *elon leu/i importance, en onction de* henie* de végétation

Activités\ Séries de montagne hygrophytique mésophytique xérophytique successions littorales

Sylviculture • • •

s agr

icoles

Bananes Canne Ananas •

• • •

• •

vité: Cuvima • • •

Acti Elevage • •

Divers + • •

strie Agro. aliment. • •

indu; Autres • •

itat Urbain • • •

Hab: Rural • • +

Tourisme • • • Pollution • • • Protection • • • • •

Sources : BERINGUIER, A.D.E.E.A.R., A.U.A.G., R.G.A.,Atlas

1. Activités agricoles Elles sont les plus importantes et occupent en 19 75 à peu près la moitié

du territoire martiniquais, aussi le paysage est-il profondément marqué par ces ac­tivités.

Page 63: PHYTOGEOGRAPHIE, CARTOGRAPHIE ECOLOGIQUE ET

63

a) La sylviculture L'étude de l'évolution de l'utilisation du territoire martiniquais montre

que le manteau forestier est passé de 5 060 hectares en 1935 à 3 200 hectares en 1975 et ne représente actuellement que 29 % du territoire.

Les forêts des successions littorales n'ont présenté aucun intérêt sylvi-cole et la mangrove en particulier, ne fut exploitée primitivement que pour le chauf­fage et l'extraction du tanin. Cette exploitation rudimentaire fut abandonnée assez rapidement.

Actuellement ces forêts font de nouveau l'objet de convoitise en vue de l'implantation de cultures après poldérisation. En outre,lorsqu'elles ne sont pas di­rectement transformées, elles subissent une pollution chimique par le dépôt d'ordu­res ménagères ou le rejet de résidus (hydrocarbures et eaux usées).

Les forêts des séries xérophytiques et mésophytiques n'ont présenté qu'un intérêt sylvicole limité. Elles furent détruites systématiquement dans les secteurs peu accidentés au profit des cultures et leur bois utilisé pour la construction et 1 'ébénisterie : cas de Tabebuta, SlmaKiiba, Hymenea, Cedneloi, etc..

De rares reboisements de ?¿VLULS canibaza furent réalisés au. niveau de la série xérophytique, sur la côte'sous le vent* : Bellefontaine et dans le Sud au Marin une plantation de Sitii.2,tanYi¿a. macn.opkytia.

Au niveau de la série mésophytique,les plantations de cette dernière es­pèce se trouvent à Rivière Pilote : Forêt de Montravail.

Par contre, les forêts localisées dans l'aire de la série hygrophytique représentent actuellement le potentiel sylvicole le plus important de l'île. Avec leurs 9 467 ha, elles représentent 30 % du manteau forestier ou 74 % des forêts do­maniales .

Cependant les techniques de coupes rases pratiquées au début du siècle (1903) ont été à l'origine de la transformation de secteurs correspondant à 930 ha qui furent reboisés surtout avec Swietennla maciophylla et moins avec HlbÁAcuA oJLatuA.

La série de montagne ne présente pas de forêt exploitable. L'impact y est presque nul, car réduit aux seules activités touristiques qui y sont peu dévelop­pées actuellement.

b) L'agriculture Elle concerne les cultures qui sont regroupées en cultures principales :

Canne, Banane, Ananas et cultures secondaires : cultures vivrières et maraîchères, cultures fruitières, cultures florales.

- Les cultures principales Elles occupent actuellement 35 % de la surface agricole utile, soit

17 300 ha. Leur implantation a profondément modifié le paysage naturel. . La canne :1a majeure partie des surfaces sont localisées dans l'aire de la

série mésophytique où elles bénéficient d'une pluviosité supérieure aux 100 mm men­suels et pendant au moins 7 mois, qui sont nécessaires à l'obtention de rendements intéressants, soit d'après CHOHIN (17) : 100 à 65,6 tonnes/ha.

Celles qui sont situées dans l'aire de la série xérophytique présentent des rendements inférieurs.

. La banane : les surfaces plantées en banane sont surtout localisées dans l'aire de la série mésophytique où elles reçoivent 150 mm et plus par mois pendant 7 mois; pluviosité nécessaire à l'obtention de rendements variant selon CHOHIN (17) de 40,1 à 27,3 tonnes/ha pour les surfaces mieux arrosées du Nord-Est. De 27,3 à 22,3 tonnes/ha pour celles situées dans le centre, alors que celles localisées plus au Sud, toujours en série mésophytique (François, Ducos, St-Esprit) présentent un rendement plus faible de l'ordre de 22,3 à 6,3 tonnes/ha.

On notera que les lambeaux de surface bananière se trouvant dans l'aire de la série xérophytique (Vauclin - Marin) , nécessitent une certaine irrigation au cours de la saison sèche pour l'obtention de faibles rendements.

.L'ananas : les surfaces cultivées en ananas sont également localisées uni­quement dans l'aire de la série mésophytique et le plus souvent dans la zone de transition avec la série hygrophytique où elles bénéficient, outre 1'humidité d'une certaine nébulosité propice au développement de cette culture.

- Les cultures secondaires Elles correspondent à 14 % de la surface agricole utile, soit 6 880 ha.

5

Page 64: PHYTOGEOGRAPHIE, CARTOGRAPHIE ECOLOGIQUE ET

64

- Les cultures vivrières et maraîchères : elles sont implantées presqu' exclusivement dans l'aire de la série mésophytique à l'exception de quelques unes qui s'infiltrent dans la série xérophytique au niveau du Prêcheur et dans la série hygrophytique au Morne Rouge.

- Les cultures fruitières sont localisées à part égale dans les séries xé­rophytique et mésophytique.

- Les cultures florales ont la même implantation à l'exception d'une fai­ble remontée au niveau hygrophytique à la Médaille.

c) L'élevage Les surfaces réservées à l'élevage et correspondant aux "savanes naturel­

les", améliorées et plantées occupent 25 500 ha soit 51 % de la surface agricole u-tile. Elles sont localisées en majeure partie dans l'aire de la série xérophytique (Sud-Est) et plus rarement dans celle de la série mésophytique.

On notera d'après CHOHIN (17), que l'élevage des vaches pour la viande est localisé surtout dans l'aire de la série xérophytique : Sud-Est, côte "sous le vent*, alors que les vaches laitières sont plutôt localisées dans l'aire de la série méso­phytique : Centre-Sud, Centre-Nord (Morne-Rouge).

L'importance des surfaces pâturées ne se traduit pas cependant au niveau du cheptel qui est relativement faible : 85 000 bovins et ovins en 1975.

Les activités agricoles qui se situent presqu'exclusivement au niveau de la série mésophytique et qui concernent les grandes propriétés entraînent des tech­niques culturales de plus en plus élaborées et surtout provoquant une forme de pol­lution chimique qui va en s'accentuant.

De plus,la pollution des paysages est causée par l'abandon des sacs en po-lyéthylène utilisés pour la protection des bananiers.

2- Activités industrielles Elles correspondent aux industries agro-alimentaires d'une part et aux au­

tres industries d'autre part. - Les industries agro-alimentaires

Ce sont les sucreries, les distilleries alimentées par la canne à sucre, les conserveries alimentées par l'ananas et les autres fruits. Leur répartition mon­tre qu'elles se localisent à 80 % dans l'aire de la série mésophytique,à 20 % dans celle de la série xérophytique. D'ailleurs leur nombre a sensiblement diminué. On passe en effet de 90 en 1950, 30 en 1965 à 17 en 1976.

Elles sont responsables à ces niveaux d'une pollution chimique et bacté­riologique des rivières par le rejet des vinasses dans celles-ci en période d'étia-ge.

- Les autres industries Elles se regroupent en majeure partie au niveau de la zone industrielle

du Lamentin qui est située en série xérophytique. Outre les petites industries ar­tisanales, les deux plus importantes sont la raffinerie de pétrole et la cimenterie dont les polluants sont notables,pour la première surtout,au niveau maritime.

3. L'habitat Lorsqu'on examine l'implantation de l'habitat rural, on constate en effet

qu'il s'organise en fonction du relief qui permet de distinguer,d'une part,les zo­nes à relief accidenté appelées "morne" où s'agglomère l'habitat avec une grande densité et d'autre part, les zones à relief peu accidenté qui apparaissent vides d'homme et où l'habitat est très épars. En outre,1a structure foncière correspond pour les mornes à des petites propriétés, où sont pratiquées les cultures secondai­res; pour les zones à relief peu accidenté, elle correspond aux grandes propriétés, siège des cultures principales d'exportation.

Cette répartition de l'habitat rural peut être mieux cernée quand on l'exa­mine par rapport aux séries de végétation et à travers la densité de la population.

La figure 34 permet de constater que la population et par conséquent l'ha­bitat se regroupe en majeure partie au niveau de l'aire de la série mésophytique où l'on trouve des densités les plus fortes : de 150 à 275 habitants au km2.

Page 65: PHYTOGEOGRAPHIE, CARTOGRAPHIE ECOLOGIQUE ET

65

La série mésophytique représente en effet pour l'homme la zone de con­fort la meilleure avec une température équivalente variant de 55 à 60°C d'après BONNOT (10).

On admet en effet que dans les régions tropicales 1'inconfort apparaît lorsque la température équivalente (Te = t - 1,6 f ou t = température de l'air; f= tension de vapeur d'eau) atteint 60°C.

Le reste de la population, de densité plus faible, se retrouve au ni­veau de la série xérophytique (en dehors des bourgs et villes).Elle est soumise à des conditions climatiques plus inconfortables caractérisées d'après BONNOT par sa température équivalente variant de 65 à 62°C.

% Population agricole Population active totale

<20

20-30

30-40

40-50

>50

Densité de population

éparse

<10

10-70

70-150

150-275

>275

La pression humaine est d'autant plus forte que le combiné obtenu est plus foncé

Fig.34. • Carte traduisant la pression humaine sur la végétation en 1967. (Sources: I.N.S.E.E.)

4- Le tourisme Il représente actuellement en Martinique une activité intéressante et

digne d'être prise en considération, compte tenu de son impact sur le milieu natu­rel et des aménagements qu'il entraine.

Les activités touristiques se manifestent surtout au niveau des suc­cessions littorales et de la série mésophytique où elles n'ont cessé de croître, passant d'après l'A.U.A.G. de 6 000 à 80 870 lits entre 1960 et 1974. Les activités ne se développent que faiblement au niveau des autres séries : mésophytique, hygro-phytique et de montagne.

La fréquentation touristique intensive des plages est responsable d' une certaine dégradation par le déboisement arbustif; le piétinement, la circula­tion des véhicules, la pratique des feux aux pieds des arbres et enfin la pollution par les détritus et les hydrocarbures.

Cependant,1'action la plus dangereuse.réside en l'extraction abusive du sable qui à brève échéance disparaîtra des plages.

Page 66: PHYTOGEOGRAPHIE, CARTOGRAPHIE ECOLOGIQUE ET

66

D. AMENAGEMENT DU TERRITOIRE EN RELATION AVEC LES SERIES DE VEGETATION -LES ZONES D'AMENAGEMENT

1_ Projets d'aménagement et propositions De nombreux projets d'aménagement ont été formulés, chacun dans leur

domaine, par les différents organismes tels que l'A.U.A.G., 1 ' A. D.E.E. A. R. et l'O. N. F. Il nous est apparu intéressant de les envisager en relation avec les potentia­lités qu'offrent les séries de végétation afin de tester leur capacité d'adaptation à ces milieux et par la même occasion leur chance de réussite.

a) Au niveau des successions littorales Proposition sur l'aménagement des mangroves. Sur la base d'une étude succinte, 1'A.D.E.E.A.R. propose de classer

les différentes mangroves selon trois catégories d'aménagement: - "la protection totale qui implique qu'aucune action risquant de me­

nacer le biotope ne pourra être menée au niveau de ces mangroves" - "l'aménagement sélectif, qui suppose certaines interventions, sans

pour autant modifier profondément la nature boisée du paysage" - l'assainissement qui entraîne la disparition de la forêt marécageu­

se. En faisant le décompte des mangroves faisant l'objet de cette classi­

fication on constate que la "protection totale" semble l'emporter; cependant, il faut souligner qu'elle ne concerne que les mangroves ayant une surface réduite alors que les mangroves plus grandes sont poldérisées ou en voie de l'être. Etant donné les multiples rôles de ce biotope original il nous paraît plus judicieux d' exploiter les richesses qu'il recèle (aquaculture) au lieu de le transformer par un drainage aléatoire en terres agricoles peu rentables en raison des médiocres propriétés physico-chimiques du sol.

b) Au niveau de la serie xérophytique On sait que l'aire de la série xérophytique est caractérisée par un défi­

cit pluviométrique que traduit une saison sèche atteignant parfois 6 mois. De plus, s'y ajoute l'effet de très fortes pentes sur 30 % des surfaces qui accentue en hi­vernage, le ruissellement et favorise l'érosion.

Ces conditions défavorables, sont d'autant plus sensibles dans le Sud car elles touchent le tiers de la population et créent ce qu'il est convenu d'ap­peler : "le problème du Sud de la Martinique".

De tous temps le Sud de l'île a fait l'objet de vives polémiques ayant pour objet, d'une part, la cause de la sécheresse, et d'autre part, le type d'amé­nagement à réaliser en vue de pallier à cet inconvénient.

En ce qui concerne le premier point nous nous rallions à la thèse de REVERT basée sur l'influence négligeable des sommets peu élevés qui n'arrêtent pas les nuages. Cependant, avec STEHLE, nous estimons que le climax correspond, dans ce secteur, à la forêt xérophytique qui maintient tout juste une certaine humidité mais n'attire pas les nuages qui s'accrochent plus volontiers aux Pitons du Carbet ou à la montagne Pelée. La sécheresse étant évidemment accentuée en 1'absence d'une telle forêt qui a été considérablement détruite.

En ce qui concerne les aménagements, il s'agit d'opter, soit pour la création de quelques retenues collinaires alimentées par les pluies d'hivernage, soit par la réalisation de barrages plus importants.

Il semble qu'un choix ait été fait actuellement en faveur d'importants barrages alimentés en série par la Lézarde et dont les localisations seraient : St-Pierre de la Manzo (6 millions de m3),Paquemar (1 million de n\3) et Crève-Coeur (5 700 000 m3).

Cette solution soulève de nombreuses inquiétudes. Déjà, en 1938, RE­VERT s'opposait à la construction de barrages importants en raison de la nature de la roche : "La roche volcanique, même d'apparence compacte (il s'agit en l'occuren-ce de basalte), présente de très nombreuses diaclases qui permettent à l'eau de suin­ter".

De nos jours, l'Association pour la Protection de la Nature à la Mar­tinique s'inquiète"des effets sismiques induits que pourraient créer ces barrages, de la baisse considérable au niveau de la Lézarde en période d'étiage avec les dé­séquilibres écologiques consécutifs, enfin, de l'installation de la bilharziose dans cette région préservée de ce terrible fléau".

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Nous partageons absolument les inquiétudes des uns et des autres et es­timons qu'au niveau de la série xérophytique, que ce soit pour la côte "sous lèvent* le Sud-Ouest ou le Sud-Est, les solutions les plus adéquates consisteront dans 1' installation de cultures adaptées à ce milieu :

- Dans les secteurs très déficitaires à bioclimat tropical inférieur sec et sec sub-humide : culture de plantes médicinales telles que l'Aloès (ALocvc-na) le Yucca (Yucca glonlosa) ou de plantes industrielles ou artisanales : Agave amcnlcana, Vun.cK.ata glgantca et même des Cactacées inermes du genre Opuntia pour le fourrage.

- Dans les secteurs moins déficitaires à bioclimat tropical inférieur sub-humide, il serait préférable d'installer des cultures à cycle court : Maïs,Ara-chide etc..., pouvant bénéficier au maximum de la période humide. De même, l'éle­vage extensif pourrait s'y développer.

- Parallèlement des retenues collinaires pourraient être édifiées afin de récupérer l'eau disponible en hivernage et de permettre l'irrigation des cultu­res traditionnelles.

- En outre, le reboisement de terrains privés avec des essences telles que le Poirier, le Mahogany petite feuille, le Teck, le Bois rouge pourrait être facilité.

c) Au niveau de la série hygrophytique Le projet d'aménagement des forêts soumises au régime forestier, pré­

senté par l'O.N.F., concerne en effet les forêts de la série hygrophytique.D'après ce plan, 4 800 ha correspondant aux forêts de la Montagne Pelée et des Pitons du Carbet seront mis "hors cadre d'aménagement" avec pour objectif unique la protec­tion.

Cette protection s'adresserait à la totalité du massif du Mont Pelée, soit 2 313 ha, les massifs des Pitons du Carbet : secteurs du Morne Jacob ayant une altitude supérieure à 550 m, les hauteurs des Pitons dont l'altitude dépasse 650 m.

Dans une deuxième série "à objectif mixte", le plan prévoit que 2 000 ha de forêt seront exploités à raison de 930 ha déjà plantés en Mahoganys, 270 ha de plantations à créer et 650 ha en "groupe d'attente", c'est-à-dire mis en repos, sur la totalité de la surface pour la durée de l'aménagement. En définitive, on peut estimer que seuls 1 200 ha seront vraiment exploités.

Cela nous paraît raisonnable par rapport à l'étendue du massif fores­tier dont la majeure partie sera protégée et pourra assurer ses rôles biologiques et écologiques indispensables pour la Martinique.

Notre adhésion à ce projet est d'autant plus grande qu'il respecte, par les techniques sylvicoles proposées, (plantation sous abris) certains impéra­tifs tels que le maintien d'un couvert forestier de 3 à 4/10 au maximum, assurant la protection des sols, la régénération d'essences locales, le maintien d'arbres à graines. De plus il prévoit le maintien aux limites des parcelles (arêtes, ravi­nes) d'une bande de forêt naturelle d'environ 30 m de large.

d) Au niveau de toutes les séries - Le projet de développement du tourisme Les activités touristiques affectent à des degrés plus ou moins forts

les territoires correspondants aux successions et séries de végétation. Si dans les successions littorales et la série xérophytique, elles atteignent leur ampleur maxi­male et nécessitent une attention particulière, notamment en ce qui concerne la pro­tection des plages, elles ne tarderont pas à se développer au niveau des autres sé­ries et en particulier des séries hygrophytique et de montagne.

En effet, se référant au Schéma Départemental d'Aménagement Rural, on note : "le second âge du tourisme martiniquais s'ouvre largement vers l'espace ru­ral", ou bien "il n'est pas nécessaire de souligner l'importance touristique de la forêt tropicale. Des aménagements sont nécessaires en matière de voirie et d'équi­pement d'accueil".

Cet aménagement fait également l'objet de propositions par l'O.N.F. à la demande du Parc Naturel Régional de la Martinique. Nous retiendrons les plus si­gnificatifs et examinerons leur degré d'adaptation aux milieux correspondants.

. Les routes Une proposition du S.D.A.R. vise au "désenclavement routier pour des

raisons économiques et touristiques des liaisons suivantes : Ajoupa Bouillo Gorges de la Falaise-Aileron. Nous estimons que la proportion élevée de fortes pentes dans ce secteur et le caractère dégradé de la végétation, surtout dans le deuxième tron-

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çon, doit inciter à maintenir plutôt un sentier. Il en est de même pour la liaison Grand Rivière-Prêcheur où la végétation maintenue à son état naturel doit être ab­solument protégée.

Par contre, les liaisons : Leyritz-Morne Balai, Demare, Gorges de la Falaise d'une part, et Ajoupa Bouillon, Morne Capot d'autre part, peuvent être en­visagées sans crainte de difficultés.

. Les sentiers Ils recueillent notre assentiment car ils permettent par contre, tout

en facilitant la connaissance de secteurs intéressants, de protéger ces derniers surtout lorsqu'ils se trouvent en altitude : Sources chaudes. Grottes du Macouba, Morne Jacob par le Lorrain, Montagne Pelée, Pitons du Carbet.

. Les aménagements proprements dits - Les aménagements hôteliers : un complexe sportif et touristique ty­

pe V.V.F. est projeté au Camp Chazeau à Morne-Rouge. Il se trouvera à proximité de portions de forêt mésophytique dégradée qu'il serait nécessaire de sauvegarder. Il en est de même pour l'implantation d'un complexe hôtelier rural au niveau de la Montagne du Vauclin.

- Les installations à vocation culturelle et scientifique. Elles cor­respondent aux projets d'implantation de Maisons et Jardins dont il convient d'étu­dier soigneusement l'emplacement. Cela a d'ailleurs été fait avec notre collabora­tion, notamment pour le Jardin Botanique d'Estripaut pour lequel une étude écolo­gique détaillée du milieu a été réalisée et l'aménagement proposé en fonction des micro-secteurs existants.

- Les aires de pique-nique et points de vue. Pour celles qui sont pro­jetées pour les plages, on veillera à ce que la circulation soit interdite aux vé­hicules jusqu'à une certaine distance par rapport à la mer. De plus, la pratique des feux sous les arbres et le prélèvement de sable doivent être strictement inter­dits.

En forêt hygrophytique : la Donis, Rivière Blanche, Deux Choux, Aile­ron, les installations déjà existantes paraissent satisfaisantes et propices à la sauvegarde des secteurs aménagés.

- La protection de 1'environnement martiniquais Elle constitue maintenant le souhait plus ou moins avoué de tous les

Martiniquais, sensibilisés actuellement grâce aux moyens d'information de plus en plus nombreux qui ont su attirer l'attention sur les problèmes concernant la pro­tection de l'environnement.

L'examen de la répartition des diverses activités humaines au niveau de chacune des séries a montré combien elles étaient importantes au niveau des sé­ries mésophytique et xérophytique;faibles au niveau des successions littorales et de la série hygrophytique et presque nulle au niveau de la série de montagne.

En fonction de leur impact deux actions peuvent être menées : . La lutte contre la pollution :

Les activités humaines précédemment examinées ont pour conséquence certaines formes de pollution qui sont plus importantes suivant les séries.

Le degré de pollution le plus élevé se retrouve au niveau des succes­sions littorales où est implanté la majeure partie de l'habitat urbain générateur de pollution ménagère. En outre les successions littorales constituent "le déver­soir" des activités implantées en amont, génératrices d'une pollution industrielle par les hydrocarbures, les eaux usées et les vinasses.

L'aire de la série mésophytique constitue la seconde zone de pollution à cause de l'importance de l'habitat rural entraînant des pollutions ménagères, de l'implantation d'industries agro-alimentaires (vinasses) et de l'agriculture (in­secticides, fongicides, polyéthylène).

Arrive ensuite l'aire de la série xérophytique et particulièrement les secteurs voisins des villes et bourgs.

Au niveau des séries hygrophytiques et de montagne, la pollution est -nulle.

La lutte contre la pollution dans ces différentes zones doit donc se faire en fonction du degré de pollution de celles-ci et doit s'accompagner d'une certaine protection de la nature.

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. La protection de la nature : Compte tenu des pressions importantes qu'il a subit, le milieu marti­

niquais peut être considéré comme assez dégradé, ceci est en effet révélé par la faiblesse des surfaces forestières. Aussi les actions d'aménagement doivent-elles être tributaires de la protection de l'environnement sinon constituer l'objectif essentiel.

Il n'est pas utile de rappeler la nécessaire protection des plages sa­bleuses et des mangroves, celle des bois au niveau des séries xérophytique et méso-phytique et autant que possible la mise en réserve d'îlots de forêts naturelles et riveraines. Il en sera de même pour la forêt hygrophytique et les groupements de la série de montagne.

La Martinique s'est dotée d'un Parc Naturel Régional dont les objectifs inscrits dans sa chartre correspondent parfaitement à ces propositions. En outre, l'Association des Amis du Parc Naturel Régional de la Martinique n'a-t-elle pas for­mulé, en 1976, ces mêmes propositions. Il suffit simplement de s'y conformer.

2.Zones d'aménagement naturelles Dès 1969, BERINGUIER (8) en conclusion de son étude sur "l'espace ré­

gional martiniquais" proposait la délimitation "d'espaces plans" en vue de l'aména­gement rationnel du territoire. Ces espaces définis à partir de l'analyse de faits géographiques insulaires devaient se fonder, selon lui, sur "la connaissance des in­suffisances ou des virtualités des espaces homogènes que sont les régions ; les es­paces polarisés traduits par la hiérarchie urbaine et l'espace majeur que constitue le triangle : Lorrain-Fort-de-France-Rivière Pilote".

Il aboutissait ainsi à la délimitation de "régions plans" formées par le Centre-Nord ou Région de la côte "au vent*; le Centre-Sud ou Région du Sud,et Fort de-France, sa région urbaine avec la région septentrionale de la côte caraïbe for­mant la région de la côte"sous le vent".

Actuellement l'A.U.A.G. (3) en avril 1977, a déterminé "des zones géo­graphiques d'équilibres" s'appuyant sur des données physiques, des données humaines actuelles et futures, des données économiques, des échanges villes-campagnes, des données qualitatives. Ces zones sont au nombre de 6 : le Nord-Caraïbe,le Nord atlan­tique, la Caravelle, les côtes Sud-Est, la presqu'île du Diamant, l'Agglomération.

L'A.D.E.E.A.R. (1) en août 1977, propose un aménagement rural suivant des "zones rurales" définies d'après des données naturelles (géomorphologiques, a-gronomiques), économiques, démographiques. Chacune de ces propositions confère aux zones d'aménagement ainsi définies des vocations que nous avons regroupé dans le ta­bleau XXIV.

TABLEAU XXIV.- Zones d'aménagement et vocations proposées pour la Martinique

"Régions Plans" "Zones géographiques d'équilibre" "Zones d'aménagement rural" BERINGUIER A.U.A.G. A.D.E.E.A.R.

1° - Centre Nord 1° - Le Nord Caraïbe 1° - Nord Caraïbe - Polyculture

Banane Ananas Fruits

2° - Côte Sous le Vent - Industries - Elevage laitier - Légumes - Fruits

3° - Centre Sud - Canne - Coton - Elevage

- Maraîchère - Polyculture - Arboriculture - Tourisme-Loisir

2° - Le Nord atlantique - Grandes cultures - Tourisme rural - Artisanat - Elevage porcin

3° - La Caravelle - Polyculture vivrière - Industries agro-alimentaires - Tourisme - Artisanat

4° - Les Côtes Sud-Est

- Tourisme de passage - Elevage - Cultures vivrières - maraîchères

2° - Massif de la Pelée - Grande agriculture : Banane - Ananas - Tourisme de passage

3° - Nord atlantique - Grande agriculture : Canne - cultures vivrières

- Tourisme 4° - Centre Sud

- Polyculture Banane Ananas Fruits

2° - Côte Sous le Vent - Industries - Elevage laitier - Légumes - Fruits

3° - Centre Sud - Canne - Coton - Elevage - Elevage - Arboriculture

- Tourisme de masse - Polyculture 5° - Presqu'île du Diamant

- Grande agriculture : Canne - Banane - Agriculture vivrière

5° - Sud-Est

- Polyculture Banane Ananas Fruits

2° - Côte Sous le Vent - Industries - Elevage laitier - Légumes - Fruits

3° - Centre Sud - Canne - Coton - Elevage

- Tourisme international - Grandes cultures d'exportation - Elevage - Pêche - Artisanat et Industrie

6° - L'Agglomération - Industrie - Artisanat - Commerce - Maraîchage - Polyculture - Cultures d'exportation

- Elevage - Cultures maraîchères

• - Canne - Cultures fruitières

6° - Sud-Ouest - Tourisme international et résidentiel - Elevage

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L'analyse de ces trois propositions montre qu'elles possèdent un point commun, à savoir que les zones, ou régions, sont formées à partir des communes dont les limites coïncident parfois avec celles des régions. On constate que certaines communes appartiennent selon le projet, tantôt à une région, tantôt à une autre.Par exemple, Ajoupa-Bouillon se retrouve pour l'A.U.A.G., dans la zone Nord-Caraïbe, pour le S.D.A.R., dans la zone du massif de la Montagne Pelée et pour BERINGUIER, dans la région de la côte "au vent". De même, le Lamentin appartient tantôt à 1 ' agglo­mération pour l'A.U.A.G. et à la région de Fort-de-France pour BERINGUIER, tantôt au Centre-Sud pour l'A.D.E.E.A.R.

Ce découpage, ayant pour base les limites des communes, aboutit forcé­ment à ces distorsions car certaines d'entre elles peuvent présenter des conditions écologiques variées et par conséquent des potentialités d'aménagement multiples. Nous les appellerons des commune* polypotentlelle*. Exemple : Prêcheur, St-Pierre, Case-Pilote dans le Nord-Ouest; Grand-Rivière, Macouba, Basse-Pointe dans le Nord-Est; Rivière Pilote, François, Vauclin dans le Sud-Est.

D'autres communes présentent des conditions écologiques uniformes et par conséquent des potentialités d'aménagement réduites. Nous les appellerons des commune* monopotentleZZe*. Exemple : St-Esprit, Ducos, Lamentin ou Trois Ilets.

Sur la base de la connaissance des conditions écologiques, d'une part et grâce à la précision que nous procure la délimitation cartographique des séries de végétation, et en fonction du mode d'occupation et des activités humaines d'au­tre part, nous pouvons définir et délimiter des "zones d'aménagement naturelles" plus précises et dont les potentialités à l'intérieur de chacune d'elles sont iden­tiques ainsi que leur capacité d'aménagement. En outre, elles présentent des dif­férences notables les unes par rapport aux autres.

Nous distinguerons donc (fig. 35) lesN "zones d'aménagement naturelles" suivantes :

Fig.35.- Zones d'aménagement naturelles

Zone des hauts Zone des grandes cultures Ceinture Nord-Ouesl Zone Caraïbe basse Zone de mangrove Ceinture Sud-Est Croissant Sud Agglomération (Fort-de-France)

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- la zone des hauts comprenant la partie supérieure des communes du Nord et du Centre avec pour limite Sud : Fort-de-France, St-Joseph, Gros Morne dont la vocation est la sylviculture, le tourisme localisé et la protection de la nature.

- la zone des grandes cultures composée par la bande s1étalant du N-E au S-E de Grand-Rivière à Rivière Salée, ayant pour vocation les cultures d'expor­tation : Banane, Canne à sucre.

- la ceinture Nord-Ouest constituée par les portions d'altitude moyen­ne des communes de Grand-Rivière à St-Joseph et dont la vocation correspond aux cul­tures vivrières, maraîchères et à l'horticulture.

- la zone Caraïbe basse composée par les parties basses du Prêcheur à Case-Pilote ayant pour vocation le tourisme et l'élevage.

- la zone de Mangrove. Nous estimons que ce biotope particulier justi­fie à lui seul la création d'une zone dont la vocation paraît être 1'aquaculture et le tourisme localisé.

- la ceinture Sud-Est constituée par les hauteurs des communes de Fran­çois, du Vauclin, de Rivière Pilote dont la vocation correspond aux cultures vivriè­res et maraîchères.

- le croissant Sud formé par les communes de Trois-Ilets en passant par Ste-Anne jusqu'aux parties basses du Vauclin et du François. Cette zone a pour vo­cation l'élevage, les cultures maraîchères et le tourisme.

- 1'agglomération comprenant les parties basses de Fort-de-France et Schoelcher.

Le découpage effectué à partir des séries de végétation a l'avantage d'utiliser au maximum les potentialités des différentes zones. Il peut s'adapter également aux propositions des organismes précédents en mettant en évidence dans chacune des "zones géographiques d'équilibre", des "zones rurales" ou des "espaces plans" les secteurs à potentialités différentes. Grâce à notre système, l'aménage­ment pourra être ainsi mieux adapté aux conditions de milieu et susceptible de ré­ussir.

VI. CONCLUSION

Cette étude a permis de constater que les recherches phytogéographi-ques et cartographiques aux Petites Antilles et à la Martinique en particulier, n'ont pas abouti à une représentation du dynamisme de la végétation.

Elle met en évidence l'importance du relief et de ses orientations par rapport aux vents dominants (E. N-E et N-E) qui conditionnent la pluviosité, celle-ci jouant un rôle fondamental dans la formation des sols et la répartition de la végétation.

Les groupements végétaux se disposent suivant trois étages dont les caractères bio-climatiques sont fortement influencés par les précipitations notam­ment dans les parties inférieures. Les parties hautes, où l'effet de crête est oc­casionné par les températures plus basses, les vents violents et la forte nébulo­sité relèvent d'un étage tropical de montagne.

A l'intérieur de ces étages, une trentaine de groupes écologiques ont été recencés et cartographiés. Parmi ceux-ci, certains groupements forestiers re­présentant le climax de séries de végétation ont été assimilés à des "zones éco­logiques isopotentielles" étant donné leurs caractéristiques édapho-climatiques ho­mogènes.

L'étude des relations entre l'homme et le milieu réalisée sur la base des données fournies par l'analyse de la végétation et plus précisément des zones précédemment définies a permis d'expliquer l'implantation humaine et son impact, notamment au niveau de la série mésophytique.

L'examen des projets d'aménagement en relation avec les milieux ainsi définis a montré que leur réussite était tributaire de leur adaptation aux condi­tions écologiques.

Dans cet esprit des zones d'aménagement naturelles ont été délimitées. et leurs vocations précisées.

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VIII- INDEX ALPHABETIQUE DES NOMS SCIENTIFIQUES ET VERNACULAIRES DES PLANTES

Abrus (Papilionacées ='Fabacées) precatorluS L. : Liane graine d'église

Acacia (Mimosacées) ameslana Willd. : Acacia jaune macracanthea H. et B. : Acacia piquant nllotlca L. Delile : Acacia savane tamarlndl^olla Willd. : Acacia tortuosa (L.) Willd. : Acacia pompon jaune

Acrostichum (Polypodiacées : Ptéridoïdées) aureum L. Fougère dorée

Albizia (Mimosacées) lebbeck (L.) Benth. : Albizia

Alloplectus (Gesnériacées) crlstatus Mart. : Fuschia montagne

Amphilophium (Bignoniacées) panlculatum H.B. : Liane à canot

Anona (Anonacées) glabra L. : mamain

Anthacanthus (Acanthacées) SplnoSUS (Jacq. ) Nées : Amourette - Oplonla SplnoSa (Jacq.) Raf.

Anthephora (Poacées) hermaphrodlta (L.) Ktze : Herbe collant

Anthurium (Aracées) cordatum (Willd.) Griseb. .Siguine rouge ScandenS L. : Liane siguine

Apteria (Burmaniacées) aphylla (Nutt.) Barnh : Fleur jaune

Ardisia (Myrsinacées) obovata Desv. : Bois chique

Artocarpus (Moracées) aJLtLlls (Park.) Fosberg : Arbre à pain

Asplenium (Polypodiacées = Asplenoïdes) Sallcl^ollum L. : Fougère

Asplundia (Cyclanthacées) rlglda (Aubl.) Harl. : Cachibou

Avicennia (Verbénacées) germlnans L. : Palétuvier blanc

Axonopus (Poacées) compreSSUS (Sw.) Beauv. : Gazon

Page 75: PHYTOGEOGRAPHIE, CARTOGRAPHIE ECOLOGIQUE ET

75

Baccharis (Astéracées) pedunculata (Mill.) Cabrera : Bois guillaume

Bambusa (Poacées) vutga/uj> Schrad. : Bambou

Bâtis (Batidacées) ma/UtÙnCL L. : Herbe à crabes

Bégonia (Bégoniacées) klhtella Link. : Herbe à laine macJiopkylZa Lam. : Oseille bois odohjata Willd. : Oseille grand bois

Besleria (Gesneriacées) lutea L. : Graine rouge lanceolata Urb. : Herbe à pipe

Blechnum (Polypodiacées : Blechnoïdes) occidentale L. : Siyanii (Kaulf.) H. : Fougère

Borreria (Rubiacées) venticilZata Mey. : Macomet

Bucida (Combrétacées) bucera* L. : Bois gli-gli

B1irse'H? (Buxséracées ) AimaAuba L. (Sarg. ) : Gommier rouge

Calophyllum (Clusiacées = Guttifères) calaba Jacq. : Galba

Canavalia (Papilionacées = Fabacées) mahJJJjna De. : Pois bord de mer

Cassia (Caesalpiniacées) OCCidentaLU L. : Herbe puante

Cassytha (Cassythacées) ttionmlà L. : Cassythe

Ceiba (Bombacacées) pentand/ia (L. ) Gaertn. : Fromager

Cecropia (Moracées) peltata L. : Bois canon

Centropogon (Lobéliacées) beKtehtana* (Spreng.) A.DC. : Liane rouge

Cephaëlis (Rubiacées) ayJJULoHÂJ) Swartz. : graine bleue

Cephalocereus (Cactacées) nobitlA Haworth. : cierge

Cestrum (Solanacées) megalophyllum Dunal. : jasmin bois

Charianthus (Mélastomacées) cotiymbo&ué Cogn. : Cré-cré noir nodo6u6 (Desv.) Triana : Fuschia montagne

Chimmarrhis (Rubiacées) cymoéa Jacq. : Bois rivière

Chloris (Poacées) dilata Sw. : Petit pied de poule

Cissampelos (Ménispermacées) pa/ielra L. : Liane amère

Cissus (Vitacées) AlcyoldeA L. : Liane à eau

Citharexylum (Verbenacées) hwLLco&um L. : Bois côtelette

Clidemia (Mélastomacées) kl/ita Don. : Herbe cré-cré

Clusia (Clusiacées = Guttifères) pluckenetti Urb. : Mangle montagne KO&ea Jacq. : Figuier maudit

Cnemidaria- (Cyatheacées) gsiandifiolla (Willd. ) Proctor : Fougère

arborescente Coccoloba (Polygonacées)

pubebcenb L. : Raisinier grandes feuilles uvifaetia Jacq. 8 Raisinier bord de mer SwaAtzll Msissu. : Bois rouge

Conocarpus (Combrétacées) enecta L. : Manglier rouge

Conostegia (Mélastomacées) calyptKJXta (Dev.) D.Don : côtelette gd.bois tcohandha (Sw.) Urb.: côtelette bois montagna (Sw.) D.Don. : côtelette montagne

Cordia (Borraginacées) elltptlca Sw. : Mapou lé lé matàÂnlcen&iA, Reem. et Schult: Mahot noir halcata D.C. : Mahot grandes feuilles ulmlfioLLa Juss. : Mahot fin

Croton (Euphorbiacées) blxo'ldeii Vahl : Ti-baume lavenà L. : Ti-baume laineux hificlnuA Vent. : Ti-baume à feuille de

Cuphea (Lythracées) ca/ithagenenAib (Jacq.) Duch. ex Poir :

violette savane Cuscuta (Convolvulacées)

amenlcana L. : Cuscute Cyathea (Cyatheacées)

anbotiea (L. ) Smith. : Fougère arborescente Cyperus (Cypéracées)

fiotundui, L. : Ti coco chatt iuAtnamenils Rottb. : Cyperus

Dacryodes (Burséracées) excella Vahl. : Gommier blanc

Dendrophtora (Loranthacées) macxohtachya Eich. : Haut bois

Desmodium (Papilionacées = Fabacées) axlZlaAe (Sw.) c : Trèfle rampant canum Quel. : Trèfle savane thLlohXim De. : Petit trèfle

Dichantium (Poacées) isckaemum L. Roberty. : Herbe panache

Dichromena (Cypéracées) nesivoàa Vahl. : Dichromena

Didymopanax (Araliacées) attenuatum March. : Aralie montagne

Dioscorea (Dioscoréacées) polygonoZdeé H et B : Igname grand bois

Dodonea (Sapindacées) vlACOia L. : Mangle oseille

Egletes (Astéracées) p/i06tsiata (Sw.) 0. Ktze. : Matricaire

prostrée Elaeodendron (Celastrinées) = Cassine

xylocaApum De. : Prune bord de mer = XylocaApa Vent.

Elaphoglossum (Polypodiacées = Dryopteridoïdées) glabelum J. Smith. : Fougère petiolatum (Sw. ) Urb. : Fougère

Eleanthus (Orchidées) VuAAll Cogn. : Orchidée

Eleocharis (Cypéracées) mutata L. R. Br. : Jonc bâtard

Page 76: PHYTOGEOGRAPHIE, CARTOGRAPHIE ECOLOGIQUE ET

76

Bnilia (Astéracées) Soncht^olta De. : Herbe à lapin

Epidendrum (Orchidacées) lba.QIX.QnbZ, H. BK. : Orchidée

Erithalis (Rubiacées) &nutt.C06a L. : Bois flambeau

Erythrina (Papilionacées = Fabacées) COH.aZlodmdA.on L. : Immortel

Erythrodes (Orchidacées) plantaglnca (L.) Favre : Orchidée

Erythroxylum (Erythroxylacées) bn.CVA.pC6 De. : Bois vinette

Eugenia (ftyrtacées) olblcanS Rich : Bois cendre GncgLi Poir : Goyavier bâtard

Euphorbia (Euphorbiacées) moscmbKyantomtiolia Jacq : Bois lait

Fagara (Rutacées) maKtA.ntcQ.n6t6 Lam : Lépineux jaune SplnlfiQ.X Jacq : Bois flambeau

Faramea (Rubiacées) occldcntatu (L.) A. Rich : Bois flèche

Fimbristylis (Cypéracées) dtekotoma (L. ) Vahl. : Fimbrystile

Fuirena (Cypéracées) umbolZata Rohb. : Fuirena

Furcraea (Agavacées) tubeK06a Ait. : Agave

Gaultheria (Ericacées) SwaKtzZÂ, R.A. Howard. : Myrtille

Geoffroea (Papilionacées) InQAmtb W. Wright. : Angelin

Gesneria (Gesnériacées) V2.ntnA.C06a Sw. : Gueule de loup montagne

Gleichenia (Gleicheniacées) blfilda Willd. Spring. : Fougère trembleur

Guzmania (Broméliacées) Ltngulata (L. ) Mez. : Ananas marron Vlumtexi Mez. : Ananas jaune

Haematoxylon (Caesalpiniacées) campe.chla.num L. : Campéchier

Heleocharis (Cypéracées) lacctda (R. Chb.) Urb. : Barbe à mulâtre KQtKO £lcxa Poir : Herbe cheveux

Heliconia (Stréliziacées) Bthat L. Swart. : Balisier rouge et jaune CanÀbaca Lam. : Balisier rouge et jaune

Heliotropium (Borraginacées) CUAja66avlcum L. : Héliotrope bord de mer mlcKOpkyltum Mill. : Héliotrope tOAnatum Vahl. : Verveine savane

Hemidiodia (Rubiacées) ocyml^olta Willd. : Poya

Hesteria (Olacinées) COCdtnca Jacq. : Bois perdrix

Hillia (Rubiacées) panaAltlca Jacq. : Jasmin bois

Hippomane (Euphorbiacées) manctncZla L. : Mancenillier

Hylocereus (Cactacées) tnlgonU6 Haworth : Liane cierge

Hymenophyllum (Hymenophyllacées) hlKtellum Swartz : Fougère film

Hyptis (Lamiacées) atnonu.bo.n6 Poit. : Herbe à mouches

Ichnanthus (Poacées) patlcn6 Sw. Munro. : Panis

Ilex (Aquifoliacées) Mac^adycnt (Walp.) Render. : Petit citronnier

Inga (Mimosacées) lngoZdc6 W. : Pois doux gris launina (Sw.) Willd. : Pois doux

Ipomea (Convolvulacées) pC6 capneac L. : Patate bord de mer

Isachne (Poacées) dtspcnma (Lam.) Doell. : Petit bambou nigldi^olta (Poir.) Urb. : Petit calumet

Isachaemum (Poacées) latt^olium (Spreng.) Kth. : Herbe à laine

Kalanchoë (Crassulacées) plnnata (Lam.) Pers. : Herbe mal tête

Krugiodendron (Rhamnacées) (enneum (Vahl.) Urb. : Bois de fer

Kyllinga (Cypéracées) odonata Vahl. : Kyllinga

Laguncularia (Combrétacées) naccmo6a Griseb. : Mangle blanc

Lantana (Verbénacées) camana L. : Mille-fleurs Involucnata L. : Baume blanc

Lobelia (Lobéliacées) (Iavc6ccn6 (Presl.) E. Wimm. : Fleur montagne

Lonchocarpus (Papilionacées = Fabacées) Bcntkamlanu6 Pittier : Bois savonettè. 6Q.Kice.U6 Kth. : Savonettè rivière pentapkylluA (Willd.)H.B.K. : Savonettè

grand bois Lycopodium (Lycopodiacées)

clavatum L. : Lycopode cennaum L. : Lycopode nefalexurn Lam. : Lycopode

Machaerina (Cypéracées) nc6tioldc6 (Sw.) Vahl. : Machaerine

Machaerium (Fabacées) lunatum (L.F.) Ducke. : Mangle médaille

Malvastrum (Malvacées) conomande.lA.anum (L.) Garke. : Balai deux

heures Manettia (Rubiacées)

Vominlce,n6l6 Weruham. : Liane colibri montagne

Manguifera (Anacardiacées) tndica L. : Manguier

Marcgraavia (Marcgraaviacées) UmbelZata L. : Bois pétard

I îariscus (Cypéracées) plant(oltu6 (L.C. Rich.) Urb.: Mariscus

Miconia (î élastcmacées) globulifiena (Rich.) Cham. :cré-cré montagne minabills (Aubl.) L.O. Wims. : Bois côtelette pnaslna (Sw.) De. : Bois côtelette 6tntata (Vahl.) Cogn.: Côtelette blanc tnlchotoma (Desv.) De. :Bois cré-cré rouge vlnc6ce.n6 (vahl.) Triana. : Petit cré-cré

Page 77: PHYTOGEOGRAPHIE, CARTOGRAPHIE ECOLOGIQUE ET

77

Mikania (Astéracées) Conge&ta De. : wappe COtidifaolia (L.F. ) Willd. : Liane serpent HookwlanCL De. : Liane tordue tatt^olta Sm. : Liane tordue

Mimosa (Mimosacées) pigKa L. : Blanglin pudtca L. : Marie-honte

Mucuna (Papilionacées = Fabacées) aJttibùÂJna De. : Oeil bourrique

]ytyxcia (Myrtacées) cJcUti^oLia (Aubl.) : Bois fustet

Myrsixie (Êfyrsinacées) COKtacca R. Br. : Caca-ravet

Nephrolepsis (Polypodiacées : Pteridoïdées)-KZvutaKÂA (Vahl.) Mett. : Fougère

Nepsera (Mêlastomacées) aquattea (Aubl.) Naud. : Herbe à mouches

Ochroma (Bombacacées) pyramidale (Cav. ) , Urb. : Bois flot

Oootea (Lauracées) CQJiYlua Mez. : Laurier Isabelle tcucoxyton Mez. : Laurier fine

Cpuntia (Cactacées) VtIZcntt Ker Garl. Haworth : Raquette

Oreopanax (Araliacées) capitatum Jacq. : Aralie blanc

Palicourea (Rubiacées) CKOCCa De. : Bois cabrit

Panicum (Poacées) baAbadinode Trin. : Herbe para maximum Jacq. : Herbe de guinée

Parkinsonia (Caesalpiniacées) acutdata L. : arrête-boeufs

Paspalum (Poacées) conjugatum Berg. : Herbe sure dibtickum L. : Herbe à mouton baeckah.o'Zdz Nées. : Calumet blanc

Pass iflora (Passifloracées) AubeAOAa L. : Pomme liane bâtard

Pavonia (Malvacées) Apicata Cav. : Mahot mangle

Pectis (Astéracées) dlongota H.B.K. : Herbe citronelle kumifauba Sw. : Marguerite bord de mer

Peperomia (Pipéracées) Hakntt C. De. hirtell Miq. : Malimbé kchnandt^otia (Vahl.) Dietr. : Giroflée gde .feuille nÀgfiopunctata Miq. : Pourpier bois /iotundtolta (L.) Kunth. : Petite Giroflée tKioLia (L. ) A. Dietr. : Mourron Giroflée

Phoradendron (Loranthacées) ChhjyiocaKpum Krug. et Urb. : Haut bois kcxastickum Griseb. : Haut bois tKtnch\)ium Griseb. : Haut bois

Phyllantus (Euphorbiacées) WiXuKi L. : Graine en bas feuille

Pilea (Urticacées) inacquatU Wedd. : Ortie des bois ?OXtctOÂta(L.) Bl. : Ortie montagne

Pimenta (Myrtacées) /tacemoia (Mill.) Fosb. : Bois d'Inde

Piper (Pipéracées) aduncum L. : Queue de rat amatago L. : Malimbé dJULatatum L.C. Rien. : Queue de rat VuAAii C. De. : Queue de lézard

Piptadenia (Mimosacées) pexegnÀna L. : Benth. : Acacia

Pisonia (Nyctaginacées) KagaYlÀ : Dum-Cours : Mapou

Pitcairnia (Broméliacées) angu6ttoZta Soland. : Ananas rouge bâtard 6picota (Lamarck) Mez. : Ananas rouge

montagne Pithyrogramma (Polypodiacées : Andiantoïdées)

calomclanno& (L. ) Link. : Fougère Pleurothallis (Orchidacées)

WZlAoni Lindl. : Orchidée Plumeria (Apocynacées)

atba L. : Frangipanier blanc Podocarpus (Podocarpacées)

C0Ktaccu6 L.C. Rich. : Laurier de montagne Polygala (Polygalacées)

panteutata L. : Estrée fragile Portulaca (Portulacacées)

kalimoZdeA L. : Pourpier martiniquais Psidium (Myrtacées)

guava L. : goyavier Psychotria (Rubiacées)

caAtbaca Urb. : café montagne tenuifaotia Swartz. : café marron utiginoba Swartz. : café bois

Pterocarpus (Papilionacées = Fabacées) oicinatij> J. : Sang dragon,Mangle médaille

Randia (Rubiacées) acutcata L. : ti-coco

Rapanea (Myrsinacées) COKtacca (Sw.) Mez. : Caca-Ravet

Renelmia (Zingibéracées) pynjamtdatu (Lam.) Maas. : Gimgembre bois

Rhacoma (Celastrinées) tXi^olta Sw. : Ti-bonbon

Rhizophora (Rhizophoracées) mangtc L. : Palétuvier rouge

Rhynchospora (Cypéracées) polypkylta Vahl. : Rynchospore

Sapium (Euphorbiacées) aucupaxium Jacq. : Bois la glue

Sapindus (Sapindacées) AaponaAia, L. : Savonettier

Sauvagesia (Ochnacées) WLCtja L. : Thé de montagne

Schizachyrium (Poacées) Satzmanntt (Trin.) : Herbe Savane

Scleria (Cypéracées) tatifiolia Swart. : Herbe couteau ACCané (L.) Urb. : Herbe rasoir

Scoparia (Scrophulariacées) duteij) L. : Balai doux

Sesuvium (Aizoacées) potàutacabtAUm L. : Pourpier bor de mer

Page 78: PHYTOGEOGRAPHIE, CARTOGRAPHIE ECOLOGIQUE ET

7 8

Sida (Malvacées) condt^olta L. : Balais Savane un,<¿> L. : Balai Savane

Simaruba (Simarubacées) amara Aubl. : Bois blanc

Sloanea (Tiliacées) HaSSont Griseb. : Châtaignier grande feuille

Solanum (Solanacées) torvum Sw. : Melongène diable

Spondias (Anacardiacées) mombtn Jacq. : Mombin

Sporobolus (Poacées) vtrgtntcuS Kth. : Sporobole de Virginie

Stelis (Orchidacées) Scabrtda Lindl. : Orchidée

Stenotaphrum (Poacées) ÁCCUndatum (Walt.) Kuntze. : Chiendent

Swietenia (Meliacées) macAOphytZa King. : Mahogany grandes feuilles

Symphysia (Ericacées) raemos a (Vahl.) Stearn. : Myrtille du pays

Symplocos (Symplocacées) marttntccnSÁÁ Jacq. : graine bleue

Tabebuia (Bignoniacées) pattida Miers. : Poirier

Tabernaemontana (Apocynacées) QÁXXÍ^otia L. : Bois lait

Thespesia (Malvacées) popuJbidXL Soland. : Catalpa

Tibouchina (Mélastanacées ) Chamae.cy6tiU> (Naud. ) Cogn. : Thym de montagne

Tillandsia (Broméliacées) ut/vLcuZata L. : Ananas sauvage

Tournefortia (Borraginacées) \)0ZubÂJUj> L. : Liane caraïbe

Tragus (Poacées) BeJUteAonlanuA Schult. : Tragus

Trichomanes (Hymenophyllacées) VisLgonum Desv. : Fougère

Urena (Malvacées) Zobcuta L. : Grand mahot cousin

Vernonia (Astéracées) punctata, Sw. : grande violette

Vigna (Papilionacées = Fabacées) hjutuola. Benth. : Pois zombi

Wedelia (Astéracées) tAÂJLobata L. : Herbe soleil

Wittmakia (Broméliacées) tlngutata (L.) Mez. : Ananas sauvage

Xanthoscma (Aracées) atA0VAjiQy\A C. Koch, et Bonde : Choux cochon

Zygia (Mimosacées) latt^otia. (L.) Fawc. et Rendl. : Pois doux

rivière