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de la Retraite Complémentaire les cahiers Piloter et gérer la retraite complémentaire 32 / 2 e trimestre 2018 > GRAND FORMAT L’Agirc-Arrco engage un vaste plan de transformation > TENDANCES Une forte corrélation entre niveau et espérance de vie > TÊTE-À-TÊTE Interview de Julien Damon sur la réforme des retraites

Piloter et gérer la retraite complémentaire N° 32 ......N° 32 – 2e trimestre 2018 - Les Cahiers de la retraite complémentaire Tél. : 01 71 72 12 00 – Fax : 01 44 67 61 23

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de la Retraite Complémentaireles cahiers

Piloter et gérer la retraite complémentaireN° 32 / 2e trimestre 2018

> GRAND FORMAT

L’Agirc-Arrcoengage un vaste plan

de transformation

> TENDANCES

Une forte corrélation entreniveau et espérance de vie

> TÊTE-À-TÊTE

Interview de Julien Damonsur la réforme des retraites

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03 / N° 32 — 2e trimestre 2018

Sommaire >

n° 32

Repérage> 06 Point d’étapeDes automates au service de la retraite complémentaire

> 08 Temps forts Toute l’actualité du trimestre

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Comprendre> 20 Droit et réglementationUn nouveau système de cotisations de retraite complémentaire au 1er janvier 2019> 22 Focus ORIZEA : pour un lieu de vie adapté à l’avancée en âge > 23 Administrateur mode d’emploiProtéger vos données personnelles> 24 Décryptage Quel financement pour la protection sociale ?

Société> 26 Tête-à-tête Interview de Julien Damon, professeur associé à Sciences Po, conseiller scientifique de l’EN3S > 28 TendancesUne forte corrélation entre niveau de vie et espérance de vie > 30 Vu d’ailleurs Transformer un système de retraite, mode d’emploi

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25Retrouvez la version en ligne sur www.cahiers.laretraitecomplementaire.com

N° 32 – 2e trimestre 2018 - Les Cahiers de la retraite complémentaireTél. : 01 71 72 12 00 – Fax : 01 44 67 61 23 – www.agirc-arrco.fr – 16-18, rue Jules-César – 75592 Paris Cedex 12

Directeur de la publication : François-Xavier Selleret – Rédacteur en chef : Catherine Favre – Rédacteur en chef adjoint : Virginie Belloir - Rédaction : Mina Lejamble (p.6-7), Virginie Belloir et Astrid du Pontavice (p.8-9), Mina Lejamble, Martine Atrax et Virginie Belloir (p.10), Unédite (p.12-18), Eric Brunet (p.20-21), Unédite (p.22-23), Malika Krouri (p.24), Cécile Vokléber et Julien Damon (p.26-27), Lorraine Felder Zentz (p.28-29), Cécile Vokléber (p.30-31) – Crédits photos : Jon Ongkiehong (p. 4 et 13), Agirc-Arrco, Sophie Belliot (p.5, 9, 10, 11, 13, 16 et 23), Jean Chiscano (p.11 et 12), Thinkstock (p.19 et 22), Damien Grenon (p. 3, 25 et 26-27), Fotolia (p. 25 et 30), Lorenzo Timon (p. 25 et 28-29), Agirc-Arrco (p.5, 9 et 10), Istock (p. 1, 3, 7, 11, 12 et 13), Shutterstock (p.18), Flaticon, Freepik, D.R. Conception et réalisation : – Impression : Imprimerie Jouve - 1, rue du Docteur-Sauvé - 53100 Mayenne. Dépôt légal : Juillet 2018 – No ISSN : 2112-4841.

Enjeux> 12 Grand format

L’Agirc-Arrco engage un vaste plan

de transformation

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04 / Les Cahiers de la retraite complémentaire

Édito

Jean-Claude Barboul Président de l’Agirc

Didier Weckner Président de l’Arrco

L’Agirc-Arrco, acteur majeur de l’inter-régimeLe gouvernement affiche l’objectif de réformer les régimes de retraite par la création d’un système universel, où un euro cotisé rapporterait les mêmes droits à tous, quel que soit le secteur d’activité. Aujourd’hui, 42 régimes de retraite coexistent. L’ambition est de pouvoir procéder à une harmonisation de leur mode de fonctionnement. Dans ce cadre, les pouvoirs publics ont lancé une vaste concertation auprès des Français pour recueillir leurs avis sur ce que pourrait être demain le système universel de retraite.

L’Agirc et l’Arrco sont des régimes par points, depuis toujours. L’intérêt de ce mode de fonctionnement est indéniable : lisibilité pour les assurés quant au suivi de leurs droits, gestion individualisée, souplesse des leviers de pilotage etc. Les régimes tels qu’ils se présentent aujourd’hui sont le fruit de 47 fusions et regroupements de régimes d’entreprise ou de branches professionnelles qui, à un moment de leur histoire, ont demandé à intégrer la solidarité Agirc-Arrco. Tous ces rapprochements se sont déroulés sans accroc, tant du côté des entreprises

de consommation, nous apportons également une offre de services de qualité, que nous ambitionnons de développer. Nos concitoyens et les entreprises attendent de leurs régimes de retraite un point d’entrée unique, une vision globale de la retraite, un détail personnalisé de leurs droits, ce qui suppose de notre part une capacité à élaborer et à coordonner la conception de produits communautaires. C’est aujourd’hui tout l’enjeu de l’inter-régime dans lequel l’Agirc-Arrco est un acteur majeur depuis le début. Parce que nous comptons parmi les grands acteurs qui proposent les ressources et les compétences requises pour mener à bien ces projets complexes.

Nous avons lancé un vaste plan consistant à revisiter notre modèle à 360° au travers de 13 chantiers pilotés conjointement par les fédérations et les groupes de protection sociale. Il vous est présenté dans ce numéro des Cahiers. À quelques mois d’échéances importantes, ce programme a plus que jamais du sens.

Plutôt que l’attitude défensive ou l’attentisme, nous choisissons en effet d’avancer. Notre savoir-faire, notre histoire plaident en notre faveur. Notre capacité à gérer des régimes en points ne peut être qu’un atout dans le cadre des évolutions à venir. Dans un environnement en perpétuel transformation, nos concitoyens ont besoin d’être rassurés et de retrouver confiance dans l’avenir. Nous pensons pouvoir jouer un rôle dans la réduction de l’écart ressenti entre les Français et les institutions. l

concernées et des salariés que des retraités. Les réglementations ont été unifiées, les droits convertis, les intérêts préservés. Au 1er janvier 2019, une étape supplémentaire sera franchie avec la fusion de l’Agirc et de l’Arrco qui parachève soixante-dix ans d’évolution et de transformation vers un système harmonisé, plus simple et efficient.

L’Agirc-Arrco a été construit exclusivement par les partenaires sociaux, sans intervention de l’État. Ce dernier, au lendemain de la signature de l’accord de 2015, a salué les mesures courageuses prises par les partenaires sociaux pour assurer l’avenir de la retraite complémentaire. Rappelons que 96 % de nos concitoyens en activité relèvent de l’Agirc-Arrco, un moment ou un autre de leur carrière. Le pilotage des partenaires sociaux permet d’entrevoir un prochain retour à l’équilibre des comptes de l’ensemble Agirc-Arrco.

Au plus près des demandes des personnes et des entreprises et de leurs habitudes

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Projets en cours, événements, veille juridique et réglementaire... Retrouvez toute l’actualité de la retraite complémentaire.

Repérage

> Temps forts

Focus sur l’actualité du trimestreTransformation digitale des métiers, Rendez-vous de la retraite, naissance de l’Alliance professionnelle Retraite...

N° 32 — 2e trimestre 2018 05 /

08

> Point d’étape

Des automates au service de la retraite complémentaireLa retraite complémentaire développe l’automatisation des processus de traitement des dossiers de ses clients.

06

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06 / Les Cahiers de la retraite complémentaire

Point d’étape

La retraite complémentaire développe l’automatisation des processus de traitement des dossiers de ses clients pour garantir réactivité et continuité de services. Pour les gestionnaires, le gain de temps généré sera l’opportunité de se concentrer sur des actions à valeur ajoutée requérant leurs expertises.

EFFICIENCE

Des automates au service de la retraite complémentaire

E n 2015, dans le cadre du programme « Efficience de la liquidation », des expérimentations ont été lancées au

sein des GPS et des Cicas. L’objectif était de tester les bonnes pratiques visant à accé-lérer le paiement de la première retraite, à la suite du dépôt d’une demande complète. L’une de ces expérimentations, portée par le groupe PRO BTP, a consisté à confier à un programme informatique – un auto-mate, donc – la mise en paiement provi-soire de tous les dossiers de retraite complémentaire atteignant sous peu leur date d’effet, sans attendre la notification de retraite de base de la Cnav.

L’expérimentation ayant été concluante, le tout premier automate communautaire a été élaboré. Il est déployé auprès de tous les GPS en janvier 2017(1). Son rôle : mettre en paiement provisoire les dossiers classés orange(2) qui, même incomplets, peuvent faire l’objet d’un premier versement. Pour ce faire, l’automate se base sur les informa-tions de carrière connues et validées.

UN DOUBLE ENJEU « Aujourd’hui, cet automate de paiement provisoire traite chaque dossier orange en une minute trente ! », indique Véronique Pillefert, de la direction du Produit retraite.

Le client est satisfait de recevoir plus rapi-dement son premier paiement et le gestion-naire, libéré de l’exécution de tâches répétitives, peut se concentrer sur des actions à forte valeur ajoutée, comme l’étude approfondie de la carrière du par-ticipant, qui nécessite son expertise.Et Jack Pierre-Marie, de la direction des Systèmes d’information, de compléter : « En plus d’être peu gratifiantes pour l’homme, les tâches répétitives peuvent être source d’erreurs lorsqu’elles sont associées à une forte volumétrie. »L’intérêt des automates est donc double : ils contribuent à la fois à améliorer la satis-faction du client et à valoriser le rôle du gestionnaire.

DES BESOINS CROISSANTSL’année 2017 est marquée par le déploie-ment d’automates associés à la réversion des allocataires. Fort de ce succès, les réflexions

> REPÈRES

Qu’est-ce qu’un automate ? Du grec automatos, « qui agit de soi-même », c’est un dispositif programmé pour exécuter certaines tâches précises, sans intervention de l’homme. L’automatisation est une source substantielle de productivité pour l’entreprise. Il simule parfaitement les gestes de l’utilisateur et permet en prime de traiter des tâches répétitives à grande échelle, contribuant ainsi à la résorption des stocks.

En plus d’être peu gratifiantes pour

l’homme, les tâches répétitives peuvent

être source d’erreurs lorsqu’elles sont

associées à une forte volumétrie.  »

Jack Pierre-Marie, de la direction des Systèmes d’information

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Repérage

07 / N° 32 — 2e trimestre 2018

Repérage

sont menées afin d’étendre le dispositif à d’autres actes de gestion.Un inventaire des besoins aboutit au recen-sement de 45 automates prioritaires, liés aux métiers de la liquidation et des alloca-tions. « Dans les prochains mois, nous nous pencherons sur les besoins relatifs aux droits des actifs et à la gestion des entre-prises », informe Jack Pierre-Marie. Le

domaine des entreprises est d’autant plus concerné qu’il est soumis à de fortes pro-blématiques de volumétrie. l

(1) Voir CRC n° 28, 2e trimestre 2017, pp. 14-15

(2) Les dossiers de demande de retraite sont classés par couleur selon leur niveau de payabilité : vert pour les dossiers simples pouvant faire l’objet d’un paiement définitif, orange pour les dossiers pouvant être mis en paiement provisoire, et rouge pour les autres cas.

L’informatique sur le pontPour satisfaire la demande, « nous sommes passés à la vitesse supérieure avec l’industrialisation de la production des automates », indique Jack Pierre-Marie. Une organisation dédiée, baptisée « filière robots », est mise sur pied. Composée de huit personnes réparties sur les sites parisien et bordelais du SI-RC(1), son rôle est de traiter les cas de gestion pouvant bénéficier d’un automate. Durant la phase pilote, menée en avril et mai 2018, trois automates ont été produits sur la nouvelle plateforme robotique fédérale. « Nous voulions tester cette infrastructure en amont, afin d’identifier les difficultés éventuelles et l’adapter au besoin. Les résultats sont pleinement satisfaisants. » Aujourd’hui, la plateforme est en mesure de proposer un service complet d’automatisation pour l’ensemble des GPS et des Cicas.(1) SI-RC : systèmes d’information de la retraite complémentaire.

Janvier 2017Déploiement du 1er automate communautaire.

Avril-Mai 2018Trois automates produits sur la nouvelle plateforme robotique fédérale.

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08 / Les Cahiers de la retraite complémentaire

Temps fortsTemps forts

Transformation digitale des métiers :

7 constats Le digital modifie en profondeur les métiers, les compétences, les activités et l’organisation même du travail. Quel en sera l’impact au sein des groupes de protection sociale ? Au fil de ses échanges avec les directions Ressources humaines, les directions Métiers et différents experts de la branche professionnelle, l’Observatoire des métiers propose une analyse basée sur 7 constats.

Création, destruction d’emplois : aucune

certitude85 % des métiers de 2030 n’existent pas encore : une profonde transformation est à prévoir mais les projections restent encore à établir.

Toutes les tâches simples et répétitives

pourront être automatisées La robotique et l’intelligence artificielle favorisent l’automatisation des tâches. Utilisées à bon escient, elles libèrent du temps pour réaliser d’autres activités (ex. : chatbot, reporting et traitement des demandes de liquidation automatisés…). Bienvenue dans une ère de coévolution hommes-machines !

Des métiers enrichis sur 3 dimensions

1. L’expertise métier : intensification et professionnalisation de l’expertise. 2. La transversalité : meilleure compréhension de la chaîne d’activité et du parcours client.3. La relation client : augmentation des opportunités de contact avec le client interne et/ou externe.

Les soft skills : la différence se fera

sur les qualités humainesFace à l’automatisation de certaines tâches, à l’homogénéisation des standards de marché en matière de services digitaux, les soft skills ou qualités humaines (créativité, intelligence relationnelle, autonomie…) qu’on oppose aux hard skills, ou compétences métiers, feront la différence. L’humain retrouvera sa juste place, au centre du travail.

L’expérience client à tous les niveaux

Avec le digital, le client est présent à tous les niveaux de l’entreprise. Si bien que l’organisation et les modes de travail de cette dernière évoluent. Les métiers se décloisonnent. Mieux informé, le client devient plus influent et plus exigeant. De nouveaux services en ligne sont et seront développés pour le satisfaire.

L’expérience collaborateur

à valoriser Rompu aux technologies et aux usages, son rapport au travail a changé. Le collaborateur a lui aussi des exigences : épanouissement personnel, ajout de valeur au travail, atomisation des parcours, etc.

L’organisation du travail

radicalement transformée La transformation digitale implique un décloisonnement de l’organisation. Elle conduit les entreprises à injecter la transversalité et à revoir leur culture managériale. La mobilité s’installe.Place au nomadisme coopératif, au travail collaboratif qui supposent un engagement fort des collaborateurs. l

Méthodologie : enquête réalisée de septembre à décembre 2017 sur la base de 15 entretiens et 5 ateliers opérationnels, avec des experts RH et métiers du GIE, des GPS, de secteurs voisins (banque, assurance, mutualité) et des acteurs du digital.

65 % des managers interrogés dans le cadre de l’étude perçoivent la digitalisation comme une forte opportunité.

63 % des managers interrogés déclarent se sentir prêts à faire face à la digitalisation de leur service.

Retrouvez l’étude complète sur le site obsmetiers.rcp-pro.fr/, rubrique Études, Études prospectives.

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Repérage

09 / N° 32 — 2e trimestre 2018

Suppléments familiaux La cour d’appel de Paris donne raison aux régimes de retraite complémentaireLe 5 avril dernier, la cour d’appel de Paris a rendu un arrêt favorable aux régimes Agirc-Arrco et aux signa-taires de l’accord du 18 mars 2011, dans le cadre d’un litige portant sur les règles de versement des suppléments familiaux pour les liquidations qui ont pris effet à compter du 1er janvier 2012, en particulier :• leur plafonnement à 1 000 euros par an (et par régime)• la mise en place, s’agissant du régime Agirc, d’une majoration unique de l’allocation égale à 10 % pour les ressortissants ayant eu ou élevé au moins 3 enfants, quel que soit le nombre d’enfants. Auparavant, les suppléments familiaux n’étaient pas plafonnés. Pour l’Agirc, ils étaient même progressifs en fonction du nombre d’enfants élevés. l

Pour en savoir + Connectez-vous au site cahiers.laretraitecomplementaire.com

www.cahiers.laretraitecomplementaire.com

JURISPRUDENCE À LIRE SUR LE WEB

Devant le succès rencontré l’année passée, l’Agirc-Arrco renouvèle, pour la troisième année consécutive, les Rendez-vous de la retraite, un événement conçu pour aller au-devant des préoccupations et interrogations des salariés français quant à leur future retraite. Ils se tiendront du 12 au 17 novembre 2018.

UNE 2e ÉDITION TRÈS SUIVIEPlus de 22 000 personnes avaient pris part à la précédente édition, un nombre deux fois plus élevé que les prévisions. Parmi les temps forts proposés durant la semaine, les portes ouvertes

organisées dans une centaine de Cicas avaient été particulièrement plébiscitées. Elles offraient en effet la possibilité de faire le point sur sa propre situation avec un conseiller, en face-à-face. À quel moment pourrai-je partir à la retraite ? Quel sera le montant de ma pension ? Quelles démarches entreprendre pour demander ma retraite ? Les visiteurs, venus avec des questions précises, propres à leur parcours personnel, avaient apprécié de pouvoir bénéficier d’une information personnalisée et sans intermédiaire.

UN ENJEU MAJEUR AU REGARD DES RÉFORMES À VENIRÀ moins de deux mois de l’entrée en vigueur de la fusion de l’Agirc et de l’Arrco et des évolutions des conditions de départ à la retraite au 1er janvier 2019, l’événement sera pour

beaucoup de visiteurs l’occasion de mieux comprendre ces réformes et d’en maîtriser l’impact. Les entretiens personnalisés devront également permettre de lever les éventuelles incompréhensions ou craintes associées. l

RENDEZ-VOUS DE LA RETRAITE

20 ans l’âge moyen d’obtention du premier point Arrco

30,9 ansl’âge moyen d’obtention du premier point Agirc

95,3 % des assurés Agirc-Arrco étaient en situation d’emploi en 2014Source : Agirc-Arrco.

> CHIFFRES CLÉS

C’est reparti !

Entretien en face-à-face avec un conseiller retraite.

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10 / Les Cahiers de la retraite complémentaire

L’adhésion à l’Agirc-Arrco simplifiée ENTREPRISES

À l’aide d’un outil en ligne sur le portail Agirc-Arrco, les entreprises peuvent désormais identifier facilement leur caisse de retraite et le taux de cotisation applicable, à l’embauche de leur premier salarié.

NOUVELLE RÈGLE : L’AFFILIATION À LA RETRAITE COMPLÉMENTAIRE DÉBUTE AU 1er SALARIÉDepuis le 1er janvier, toute entreprise nouvellement créée est exemptée de l’obli-gation d’adhérer à l’Agirc-Arrco, dès lors qu’elle n’emploie pas de salarié. Ce n’est qu’une fois l’embauche de son pre-mier salarié réalisée qu’elle devra effectuer cette démarche. Environ 90 % des entre-

prises nouvellement créées en France sont concernées par cette simplification.Une fois l’adhésion enregistrée, l’entre-prise pourra déclarer les salaires et acquit-ter les cotisations correspondantes.

UN NOUVEL OUTIL POUR FACILITER L’AFFILIATION SUR L’ESPACE ENTREPRISE AGIRC-ARRCO.FR Pour accompagner les nouvelles entreprises

dans leurs démarches, un outil est mis à disposition sur la page « Adhérer aux caisses de retraite » du portail Agirc-Arrco. Il per-met de déterminer le nom du groupe de protection sociale auquel l’entreprise concernée devra affilier son ou ses salariés, ainsi que les taux de cotisation qui seront appliqués. l

Conformément à la décision des partenaires sociaux en 2013, l’Alliance professionnelle Retraite a été créée le 4 avril dernier, avec effet rétroactif au 1er janvier. Réunissant les groupes Agrica, Audiens, B2V, IRP AUTO, Lourmel et PRO BTP, qui gèrent la retraite d’un Français sur cinq, l’Alliance représente 18 % du poids des régimes Agirc-Arrco. Dans la lignée des objectifs du nouveau régime, elle sera dotée d’une institution unique, « l’Alliance professionnelle Retraite Agirc-Arrco », au 1er janvier 2019.

Naissance de l’Alliance professionnelle Retraite

Simplification de l’adhésion à la retraite complémentaire Agirc-ArrcoQuelles entreprises sont concernées ?

Le premier salarié est embauché. Il y a donc obligation d’adhésion !

L’outil Agirc-Arrco permet de connaître la caisse d’affiliation et le

taux de côtisation applicable.

L’entreprise reporte alors ces informations dans la 1re déclaration

de salaire du nouvel employé.

L’entreprise recevra en retour son certificat d’adhésion.

Elle est déjà adhérente ! Elle n’a pas de salarié.

Elle n’a pas besoin d’adhérer.

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Interviews, infographies, contexte, chiffres clés... Un dossier complet et pédagogique pour mieux comprendre les enjeux des régimes de retraite complémentaire.

Enjeux

Frédéric Coutard, directeur du produit retraite à l’Agirc-Arrco

Yann Charron, directeur du programme NMCS

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François-Xavier Selleret, directeur général du GIE Agirc-Arrco

N° 32 — 2e trimestre 2018

13> Grand format L’Agirc-Arrco engage un vaste plan de transformation12

1. Le client au cœur de notre stratégie, l’Agirc-Arrco au cœur des retraites 2. Co-construire la retraite de demain3. Des chantiers métiers pour faire la différence et jouer un rôle central4. Se comparer pour mieux piloter

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Grand format>

12 / Les Cahiers de la retraite complémentaire

Dans un contexte riche en réformes et en défis, l’Agirc-Arrco se mobilise autour de 13 grands chantiers pour affiner sa vision stratégique, renforcer sa cohésion, son efficience et son agilité et, ainsi, s’affirmer en acteur de référence du monde des retraites. Déployé sur deux ans, entre la fin 2017 et la fin 2019, ce programme structurant doit déboucher sur la construction d’un nouveau modèle communautaire de services. Il implique l’ensemble de la communauté Agirc-Arrco (groupes de protection sociale, fédérations, partenaires sociaux) au sein d’une démarche et d’une gouvernance collaboratives. Une co-construction garante de la cohérence globale des chantiers.

Montée en puissance de l’inter-régime, DSN, allègements des charges sociales, prélèvement à la source, réforme des retraites à venir... Dans un environnement en profonde et rapide mutation, l’Agirc-Arrco rassemble ses forces vives au sein d’une réflexion transverse pour concevoir et mettre en œuvre une retraite encore plus efficace, accessible, solidaire et innovante au service de ses clients. Déclinée en 13 chantiers, cette réflexion prépare l’avenir du système de gestion du régime en le positionnant au cœur du dispositif des retraites. Elle constituera le fondement des contrats d’objectifs et de moyens pour la période 2019-2022.

L’Agirc-Arrco engage un vaste plan de transformation> LE CONTEXTE

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Enjeux

13 / N° 32 — 2e trimestre 2018

1Le client au cœur de notre stratégie, l’Agirc-Arrco au cœur des retraites

« Dans le futur système de retraite universel à points annoncé par le gouvernement comme au sein de l’inter-régime, une logique de compa-raison des prestations offertes par les différents systèmes de retraite s’opère tout naturellement. Les particuliers comme les entreprises sou-haitent une plus grande simplification de leurs démarches, un accès facilité à leurs ser-vices, une réponse globale à leurs demandes. L’évolution vers un dispositif simplifié est une aspiration légitime à laquelle nous devons répondre sans attendre qu’on nous l’impose. Nous sommes en permanence attentifs à créer et développer les services attendus par nos concitoyens. Nous devons saisir pleinement toutes les opportunités et proposer à nos clients le meilleur accompagnement et les meilleurs services », explique François-Xavier Selleret, directeur général de l’Agirc-Arrco (voir inter-view). Dans cette perspective, la communauté Agirc-Arrco a lancé, le 4 octobre 2017, un ambitieux programme en 13 chantiers, pilotés chacun par un binôme associant fédérations, et groupes de protection sociale (GPS). Ils sont organisés autour de quatre axes majeurs : apporter une réponse sur mesure et multi-canale aux besoins des actifs et des retraités ; renouveler la relation avec les assurés en les accompagnant tout au long de leur vie active ; poursuivre l’amélioration de l’efficience à tous les niveaux en visant les standards de marché les plus élevés ; accentuer notre dif-férence par une action sociale de proximité. TOUTES LES ÉQUIPES SUR LE PONT« Chaque chantier procède d’une démarche transverse, associant étroitement les approches des fédérations et des institutions de retraite complémentaire (IRC), membres des GPS, s’ouvrant aux meilleures pratiques observées dans d’autres secteurs d’activité. Ce croise-ment d’expériences et de savoir-faire s’avère un excellent levier pour la construction de solutions efficaces, innovantes et partagées

(47 régimes fusionnés en soixante-dix ans, 40 plateformes SI unifiées en quinze ans...). L’Agirc-Arrco affiche aujourd’hui zéro endettement pour 63 milliards d’euros de réserves et une expertise inégalée dans  la gestion du système à points individuels, mécanisme pivot de la réforme des retraites à venir. Autant d’atouts et de savoir-faire qui contribueront à en faire un acteur de la transformation du système de retraite. l

par tous », explique Pierre Chaperon, direc-teur du cabinet Agirc-Arrco. En mobilisant largement, l’Agirc-Arrco peut d’autant mieux capitaliser ses atouts et sa différence : des équipes agiles et aguerries, totalisant 13 000 professionnels experts dans leurs métiers, engagés chaque jour aux côtés des particuliers, des entre-prises et des branches professionnelles ; une gestion paritaire responsable, qui a conduit sans accroc de grandes réformes

Quel est l’enjeu principal du nouveau modèle communautaire de services ? François-Xavier Selleret : Avec ce programme exigeant et ambitieux, l’Agirc-Arrco entend offrir à ses clients (actifs, retraités, entre-prises) la meilleure qualité de service au meilleur coût, en proposant des presta-tions au plus près de leurs usages et de leurs besoins.

Quels sont les leviers actionnés pour réaliser cet objectif ?F. - X. S. : Jamais, sans doute, n’avons-nous

été aussi loin dans les coopérations croisées entre institutions, métiers et équipes. Il s’agit à la fois de souder toute la communauté Agirc-Arrco autour d’une même vision stratégique et de mobiliser le meilleur de nos expertises, de nos savoir-faire au service de cette ambition.

Une mobilisation d’autant plus importante dans un environnement qui évolue rapidement... F. - X. S. : Effectivement. Alors que les projets de transformation se succèdent à un rythme soutenu, c’est aussi l’occasion de reprendre ensemble un peu de hauteur, de nous mettre au clair sur notre modèle, notre finalité. Et de montrer que la communauté Agirc-Arrco est en ordre de marche, s’appuyant sur un paritarisme efficace, une gestion rigoureuse, innovante et proactive dans sa démarche de services : apte à jouer les premiers rôles au sein de l’inter-régime et dans la réforme des retraites à venir. l

« La communauté Agirc-Arrco est en ordre de marche »

François-Xavier Selleret, directeur général du GIE Agirc-Arrco

> 3 QUESTIONS À

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14 / Les Cahiers de la retraite complémentaire

Grand formatGrand format

2 Co-construire la retraite de demain

membre des groupes de protection sociale (GPS). « Groupes et fédérations sont habi-tués à travailler ensemble sur de grands projets. Mais c’est sans doute la première fois que nous engageons des coopérations croisées à une échelle si vaste. L’idée, c’est d’ouvrir au maximum les portes et les fenêtres, d’élargir la vision de chacun par celle des autres, afin d’appréhender les problématiques dans leur globalité et d’éla-borer des solutions d’autant plus efficaces. C’est aussi la garantie d’éviter les redon-dances, de nous inscrire en cohérence avec les projets de transformation en cours dans les différentes entités et avec les travaux de l’inter-régime », souligne Yann Charron, le directeur du programme NMCS.

UN PILOTAGE RÉACTIF Les 13 chantiers sont coordonnés par une direction de programme qui rencontre chaque mois un comité de pilotage opé-rationnel – composé de directeurs généraux des GPS et des fédérations – pour un point complet sur l’avancement des différents projets. Tous les trimestres, les sujets par-venus à maturité remontent devant un

C’est une organisation ambitieuse, une mobi-lisation générale, à la hauteur des enjeux du programme « nouveau modèle communau-taire de services ». Au cœur opérationnel du dispositif, un ensemble de 13 chantiers, répartis comme suit : le 1er fixe la vision stratégique à cinq ans – Ambition Retraite 2022 –, 6 chantiers portent sur une approche métier (attentes individus, attentes entreprises, recouvrement, etc.) et les 6 derniers sur des facteurs clés de succès (économie et finance, RH-GPEC, etc.). « Ambition Retraite 2022 se situe donc en amont de 12 autres chantiers. Il réunit les partenaires sociaux dans une réflexion sur notre modèle, notre position-nement et notre stratégie, à l’heure où les retraites évoluent vers la simplification et l’unification : aujourd’hui, l’inter-régime et, demain, le système universel à points », précise Pierre Chaperon, directeur du cabinet Agirc-Arrco.

DES CHANTIERS ORIENTÉS CLIENTSChacun des 12 chantiers « métiers » et « facteurs clés » est piloté par un binôme associant un représentant du GIE et un

comité de pilotage Agirc-Arrco, de 20 admi-nistrateurs qui finalise leur préparation, avant le passage en conseil d’administra-tion. « Le programme embarque toute la communauté Agirc-Arrco dans un rythme soutenu d’ateliers, de plénières et de comi-tés, avec des livrables attendus à échéances régulières. Chaque chantier est conçu comme une série de sprints, en mode agile, propre à entretenir une dynamique collec-tive jusqu’à la ligne d’arrivée », explique Yann Charron.

SYNCHRONISER, HARMONISER Au sein d’un programme déployé sur deux ans, de fin 2017 à fin 2019, le degré d’avancement des chantiers diffère en fonc-tion des problématiques abordées. Certains sont aujourd’hui achevés ou proches de délivrer leurs conclusions, comme le recouvrement des cotisations, qui s’appuie sur les travaux d’un programme d’efficience initié début 2017. D’autres se trouvent en phase de décollage, comme le Répertoire de gestion des carrières uniques (RGCU), indissociable des actions mises en œuvre dans le cadre de l’inter-régime. « Le développement du RGCU forme un préalable indispensable au déploiement des nouveaux services dans le domaine individus, qui seront bien sûr tous “plug-gés” sur ce répertoire unique », précise Yann Charron. C’est donc un ensemble vaste et inter-connecté de projets que l’Agirc-Arrco est en train d’orchestrer, afin de jouer pleine-ment sa partition dans un monde des retraites en voie de recomposition. l

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Enjeux

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Groupes et fédérations sont habitués à travailler ensemble sur de grands projets. Mais c’est sans doute la première fois que nous engageons des coopérations croisées à une échelle si vaste. »Yann Charron, directeur du programme NMCS

RGCU Copilotes : Frédéric Coutard (Agirc-Arrco), François Ringaud (AG2R La Mondiale) et Éric Rambaud (Alliance Pro). Statut : en cours.

Action sociale Copilotes : Anne Saint-Laurent (Agirc-Arrco) et François-Marie Geslin (AG2R La Mondiale). Statut : en cours.

Recouvrement Copilotes : Frédéric Coutard (Agirc-Arrco) et Gilles Poullet (Klésia). Statut : terminé.

Attentes individus Co-pilotes : Frédéric Coutard (Agirc-Arrco) et Olivier Petitjean (Humanis). Statut : terminé.

Attentes entreprises Copilotes : Frédéric Coutard (Agirc-Arrco) et Véronique Amram (Malakoff Médéric). Statut : terminé.

Nouveaux services Statut : stand-by (attente achèvement chantier RGCU).

Gestion des réserves financières Pilote : Philippe Goubeault (Agirc-Arrco). Statut : terminé.

Gouvernance opérationnelle Copilotes : Flora Gruau (Agirc-Arrco) et François Ringaud (AG2R La Mondiale). Statut : en cours.

Juridique et fiscal Copilotes : José Miralles (Agirc-Arrco) et Silvine Laguillaumie Landon (Humanis). Statut : en cours.

RH et GPEC Copilotes : Marc Landais (Agirc-Arrco) et Michel Estimbre (Malakoff Médéric). Statut : en cours.

Communication Copilotes : Catherine Favre (Agirc-Arrco) / Philippe Hassel (Apicil). Statut : en cours.

Économie et Finance Copilotes : Dominique Poussin (Agirc-Arrco) / Arnaud Geslin (Klésia). Statut : en cours.

Un programme mobilisateurProgramme pour un nouveau modèle communautaire de services (NMCS) 2017-2019

Chantiers métiers Chantiers facteurs clés de succès

Comité de pilotage opérationnel : directeur général de l’Agirc-Arrco et de GPS

Direction de programme : Yann Charron

Conseil d’administration Agirc-Arrco

Comité de pilotage Agirc-Arrco : 20 administrateurs

Gouvernance politique

Gouvernance opérationnelle

Les 13 chantiersVision stratégique

Copilotes : Pierre Chaperon et Yann Charron. Statut : en cours

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16 / Les Cahiers de la retraite complémentaire

Les projets lancés dans le cadre du nouveau modèle communautaire de services actionnent tous les leviers de la performance (stratégie, organisation, qualité, gestion, nouvelles tech-nologies, etc.) pour relever les grands défis qui s’annoncent, entre allègement de charges, création d’un système universel des retraites et montée en charge de l’inter-régime. Focus sur quatre chantiers métiers qui préparent l’avenir et redessinent la relation client.

ATTENTES INDIVIDUS LE BON SERVICE AU BON MOMENT

OBJECTIF DU CHANTIER : analyser les attentes des individus à l’égard de leur retraite et iden-tifier des axes d’améliorationOffrir aux 55 millions de clients, tout au long de la vie, un service proactif, personnalisé, différencié en fonction de l’âge, de la situa-tion et des priorités de chacun : c’est la voie explorée par le groupe de travail après une analyse de l’adéquation entre prestations de retraite – tous organismes confondus – et attentes des Français. L’Agirc-Arrco dispose à la fois d’un réseau de proximité dense et qualifié et d’une expertise digitale reconnue, déjà matérialisée par de nombreux services à succès – du simulateur inter-régime M@rel à l’application Smart’ Retraite aux Experts Retraite pour les particuliers, en pas-sant par Cotizen pour les entreprises. « À l’égard des actifs, l’ambition est de popu-lariser l’idée que la retraite se prépare à tout âge et de permettre cette anticipation au moyen de services adaptés à chaque généra-tion, intuitifs, instantanés, intégrant outils en ligne et conseil de proximité au sein d’un parcours multicanal », souligne Frédéric Coutard, directeur du produit retraite à l’Agirc-Arrco et copilote du chantier. Il s’agit notamment de développer un « réflexe retraite » en incitant dès le début de carrière à évaluer à l’aide d’outils comme le simula-teur ou le conseil en ligne l’impact d’une

décision, d’un événement professionnel ou personnel sur sa retraite. « Nous proposons également, en fin de carrière, un accompa-gnement renforcé dans l’arbitrage, toujours complexe, entre revenus et date de départ », précise Olivier Petitjean, directeur de mis-sion chez Humanis, copilote du chantier. Le groupe de travail préconise une approche différenciée et individualisée auprès des retraités, avec un effort tout particulier pour les plus fragiles. Le bon service au bon moment : la clé pour un Agirc-Arrco au centre des retraites, au plus près de ses clients.

ATTENTES ENTREPRISES ÉTOFFER LA GAMME DE SERVICES

OBJECTIF DU CHANTIER : analyser les attentes des entreprises et identifier des axes d’amé-lioration« Nous souhaitons apporter aux entreprises des solutions sur mesure, adaptées à leur taille, avec un conseil et un accompagnement per-sonnalisés sur des problématiques complexes – création de société, premières embauches, réorganisation, cession, fusion, etc. », expliquent les copilotes du chantier Frédéric Coutard, directeur du produit retraite à l’Agirc-Arrco, et Véronique Amram, directrice de la gestion et de la relation client pour la retraite complémentaire chez Malakoff Méderic. Une segmentation porteuse d’un double enjeu : devenir encore meilleur sur les fondamentaux – calculer et recouvrer les cotisations, informer employeurs et salariés – avec, entre autres, la création d’un portail de services en ligne spé-cifique aux entreprises et implémenter des solutions nouvelles, comme la fourniture de données sur l’emploi aux branches profes-sionnelles – à partir des DSN –, ainsi qu’aux RH des employeurs pour leur gestion prévi-sionnelle des compétences (GPEC). Une offre enrichie et élargie, pour mieux se poser en partenaire incontournable des entreprises, des salariés et des branches professionnelles.

RGCU : ANTICIPER, PROPOSER, PESER OBJECTIF DU CHANTIER : anticiper les impacts

métiers de la mise en œuvre du répertoire de gestion des carrières unique (RGCU) « L’inter-régime travaille aujourd’hui sur le “Dites-le-nous une fois” : une seule demande de retraite en ligne, des pièces justificatives transmises en un seul exemplaire, valables pour tous les régimes... L’étape suivante, avec l’entrée en service du RGCU, à l’horizon 2022, c’est le « Faisons-le une fois » : une gestion de carrière et une liquidation uniques, appuyées sur un même référentiel », résume Frédéric Coutard, directeur du produit retraite à l’Agirc-Arrco et copilote du chantier. Le passage d’un inter-régime d’information (dites-le-nous une fois) à un inter-régime de gestion (faisons-le une fois) devrait sensiblement modifier la façon de travailler au sein de l’Agirc-Arrco. « Dans un dispositif de liquidation unique, par exemple, un gestionnaire Agirc-Arrco pourra traiter l’ensemble du dossier d’une personne en s’appuyant sur l’expertise de ses homologues dans d’autres régimes, ou encore contribuer à une liquidation réalisée par un gestionnaire de la Cnav, de la MSA... Quelles compétences supplémentaires seront requises ? Quel partage de responsabilités entre les

3 Des chantiers métiers pour faire la différence et jouer un rôle central

Frédéric Coutard, directeur du produit retraite à l’Agirc-Arrco

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Enjeux

17 / N° 32 — 2e trimestre 2018

régimes ? Quelle organisation de travail ? Quels processus ? », questionne François Ringaud, directeur Retraite complémentaire chez AG2R La Mondiale, qui pilote le chantier avec Fré-déric Coutard et Éric Rambaud, directeur général adjoint de Pro BTP. C’est ainsi tout l’enjeu de ce chantier : évaluer, préparer les changements induits et les opportunités offertes par le RGCU. « Le développement d’un réfé-rentiel unique ouvre la voie à la création de services de gestion inter-régime. À nous d’écrire sur cette page blanche, d’imprimer nos inno-vations, comme nous l’avons fait pour le simu-lateur en ligne, un outil conçu par Malakoff Médéric et devenu la référence inter-régime », conclut Frédéric Coutard.

RECOUVREMENT : ATTEINDRE LE MEILLEUR STANDARD DE LA PLACE

OBJECTIF DU CHANTIER : documenter, instruire, évaluer différents scénarios pour maximiser l’efficience du recouvrementLes pouvoirs publics ont évoqué à plusieurs

reprises, ces derniers mois, l’éventualité de transférer à l’Acoss le recouvrement des coti-sations de retraite complémentaire. Dans ce contexte de pression concurrentielle, le groupe de travail animé par Gilles Poullet, (directeur général adjoint de Klésia), et Frédéric Coutard (directeur du produit retraite Agirc-Arrco) a planché sur deux scénarios : un partage de l’activité de recouvrement avec l’Acoss ou la poursuite en interne de cette activité. « Nous avons d’abord réalisé un benchmark assez poussé pour évaluer et comparer l’effi-cacité des recouvrements de l’Agirc-Arrco, de l’Acoss et d’autres acteurs publics ou pri-vés », explique Gilles Poullet. Conclusion : les taux de recouvrement, de l’Acoss et de l’Agirc-Arrco ne diffèrent que d’un point et se situent à des niveaux assez élevés ; les coûts de gestion sont, eux, très comparables entre les organismes. « Nos instances de décision ont jugé cet écart insuffisant pour justifier un rapprochement avec l’Acoss, compte tenu également des impacts du recouvrement sur

la relation client et l’emploi, d’autant plus que plusieurs actions ont été identifiées pour améliorer l’efficience de notre recouvrement. C’est donc le scénario interne qui a été retenu, assorti d’un train de mesures mises en œuvre dès 2018, pour optimiser nos processus», poursuit Gilles Poullet. En s’appuyant sur le programme communautaire Efficience du recouvrement, lancé mi-2017, le groupe de travail a ciblé une vingtaine de mesures à engager en 2019, et une vingtaine d’autres en 2020. Intensification des relances, accé-lération du calendrier, dématérialisation des paiements, profilage des entreprises... autant de solutions éprouvées, et d’investissements au rendement élevé. « Améliorer d’un point notre taux de recouvrement, c’est récupérer 728 millions d’euros de cotisations, donc de ressources supplémentaires. L’effet levier est considérable », rappelle Gilles Poullet. l

Chantier Attentes individus

Chantier Attentes entreprises

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Je commence à cotiser à un organisme de retraite

Adhésion à une caisse de retraite dans les 3 mois suivant la création

Je débute ma vie active

Création de l’entreprise Premières embauches Fusion - absorption

Je pars à la retraite

Je demande ma retraite

25 ans

Je reçois une EIG

55 ansJe cotise

Je change de travail

Je reçois un RIS

J’ai un enfant Je finis de rembourser mon emprunt

Je deviens grand-parent

J’évalue mes possibilités et choisis

ma date de départ

Je cotise

Je mets à jour ma carrière

Je commence à épargner

Paiement des cotisations et droits des salariés

Licenciement Restructuration

Conseil et accompagnement

Liquidation

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18 / Les Cahiers de la retraite complémentaire

Grand format

Les acteurs publics et sociaux sont désormais soumis par les autorités de tutelle et de contrôle à une logique de benchmarking : leur performance, leur niveau de service sont étalonnés par rapport à d’autres organismes, rapportés à des standards de marché. Et cette analyse comparative entre dans le processus de décision et d’investissement des pouvoirs publics. « Autant prendre les devants et produire notre propre benchmarking, afin de lancer les plans d’actions nécessaires et d’affûter nos atouts et nos arguments dans le cadre de l’inter-régime et du futur système universel des retraites », explique Yann Charron, directeur du programme NMCS. La majorité des chantiers du programme intègre ainsi la réalisation d’études comparatives approfondies. Le groupe de travail Attentes entreprises, par exemple, a passé au crible les services proposés aux employeurs, aux RH et aux salariés par les organismes de protection sociale (Assurance retraite, Urssaf, Unedic, Pôle emploi...), mais aussi les assureurs privés, les courtiers, les sociétés et sites spécialisés, comme France Retraite ou Optima Retraite. « L’ouverture du champ de vision nous aide à mieux définir nos services, à pointer

plus précisément nos forces et nos faiblesses, à identifier des partenariats potentiels », observe Frédéric Coutard, copilote du chantier. De son côté l’équipe-projet Attentes individus a sondé la qualité des services aux particuliers proposés par une trentaine de grands opérateurs, dans tous types d’activités. « Nous comparons notamment nos temps de réponse (par téléphone, e-mail, courrier, sur les réseaux sociaux) à ceux des opérateurs de services courants. Qu’il sollicite son fournisseur Internet, son électricien, les Urssaf ou sa caisse de retraite, chacun attend plus ou moins le même niveau de réactivité », précise Yann Charron. Le benchmark externe s’ajoute ainsi aux dispositifs existants de comparaison interne pour affiner les objectifs par métier – accueil, recouvrement, gestion, liquidation, etc. –, cerner les marges de progression, repérer les bonnes pratiques, renforcer la convergence des performances entre groupes et faire tendre l’ensemble vers les meilleurs standards de la place. Si le benchmark n’est pas une fin en soi, il constitue un outil d’aide au pilotage, d’autant plus précieux dans un univers des retraites en rapide évolution. l

4 Se comparer pour mieux piloter

> L’Agirc-Arrco a lancé, en octobre 2017, le programme nouveau modèle communautaire de services (NMCS), qui mobilise l’ensemble des groupes de protection sociale, des fédérations et des partenaires sociaux autour d’une ambition commune : offrir à ses clients le meilleur service au meilleur prix et se positionner en tant qu’acteur de référence du monde des retraites.

> D’une durée de deux ans, le programme se décline en treize chantiers structurants, copilotés par les groupes de protection sociale et le GIE Agirc-Arrco, focalisés sur la vision stratégique, les métiers et les facteurs clés de succès.

> La communauté Agirc-Arrco se prépare ainsi aux grands défis qui s’annoncent, avec la montée en puissance de l’inter-régime et la création d’un système universel des retraites. Dans cet environnement en pleine mutation, l’Agirc-Arrco entend jouer un rôle majeur.

> CE QU’IL FAUT RETENIR

Notre prochain dossier : Les orientations stratégiques des régimes

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Des articles synthétiques et concrets, pour vous aider à exercer votre mission au quotidien.

Comprendre

19 / N° 32 — 2e trimestre 2018

Des articles synthétiques et concrets, pour vous aider à exercer votre mission au quotidien.

> Décryptage

Quel financement pour la protection sociale ?Retrouvez, chaque trimestre, un sujet technique traité sous forme de fiche.

> Focus

ORIZEA : pour un lieu de vie adapté à l’avancée en âge Gros plan sur ce service d’aide à la recherche de solutions d’hébergement pour les personnes âgées.

2022

> Droit et réglementation

Un nouveau système de cotisations de retraite complémentaire au 1er janvier 2019Il sera identique pour tous les salariés.

> Administrateur mode d’emploi

Protéger vos données personnellesInterview de José Miralles, Data Protection Officer (DPO).

Consultez et téléchargez toutes nos fiches pratiques.

23

24FICHE DE PAIE

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20 / Les Cahiers de la retraite complémentaire

Droit et réglementation

L e régime Agirc-Arrco de retraite com-plémentaire, institué par l’accord national interprofessionnel du

17 novembre 2017, est issu de la fusion des régimes Agirc et Arrco. Plus simple et plus lisible, il s’inscrit dans la continuité des régimes précédents dont il reprend les droits et obligations. À compter du 1er janvier 2019, tous les salariés du secteur privé, qu’ils soient non cadres ou cadres(1), relèvent du régime Agirc-Arrco. Ce régime prévoit une nou-velle assiette des cotisations(2) et un sys-tème de cotisations identique pour tous les salariés.

ASSIETTE ET TAUX DE COTISATIONS (taux de calcul des points et pourcentage d’appel des cotisations)L’assiette des cotisations du régime Agirc-Arrco est identique pour l’ensemble des salariés. Cette assiette comporte deux tranches de salaire : • Une tranche 1 (T 1), dont le montant n’ex-cède pas le plafond de la Sécurité sociale,• Une tranche 2 (T 2), comprise entre le pla-fond de la Sécurité sociale et 8 fois son montant.

Le taux de calcul des points de retraite ins-crits au compte des salariés est de 6,20 % sur la tranche 1 et de 17 % sur la tranche 2. À ce taux s’applique un pourcentage d’ap-pel fixé à 127 %. Le taux de cotisations est égal au taux de calcul des points multiplié par le pourcentage d’appel. Ce pourcen-tage d’appel ne génère aucun droit à retraite complémentaire.Les entreprises devront toutefois continuer à appliquer des taux de cotisations supé-rieurs en application d’obligations nées antérieurement au 2 janvier 1993 (conven-tions collectives, accords d’entreprise…).

CONTRIBUTIONS D’ÉQUILIBREDeux nouvelles contributions d’équilibre, destinées à financer les opérations du régime, sont mises en place : • La contribution d’équilibre général (CEG) au taux de 2,15 % sur la tranche 1 et de 2,70 % sur la tranche 2. Cette contribution est notam-ment destinée à financer la retraite sans mino-ration définitive, avant l’âge de 67 ans.• La contribution d’équilibre technique (CET) au taux de 0,35 % sur les tranches 1 et 2 si la rémunération du salarié excède le plafond de la Sécurité sociale.

Ces contributions ne sont pas génératrices de droits.

COTISATION APECLa cotisation pour l’Association pour l’em-ploi des cadres (APEC), appelée par les institutions Agirc pour le compte de l’APEC auprès des participants cadres (articles 4 et 4 bis de la convention collec-tive nationale des cadres du 14 mars 1947), est maintenue et sera appelée, à compter de 2019, par les institutions Agirc-Arrco. Cette cotisation est de 0,06 % sur la totalité des rémunérations dans la limite de 4 pla-fonds de la Sécurité sociale.L’APEC est un organisme paritaire d’études et d’actions destiné à accompagner la mobi-lité des cadres tout au long de leur parcours professionnel, ainsi que les entreprises dans leurs recrutements et la gestion des compé-tences. Il appartient aux entreprises de décla-rer leurs salariés cadres pour lesquels cette cotisation est due.

RÉPARTITION DES COTISATIONSLa répartition des cotisations est de 60 % pour l’employeur et de 40 % pour le salarié sur les deux tranches de salaire.

RÉGIME AGIRC-ARRCO

Un nouveau système de cotisations de retraite complémentaireau 1er janvier 2019

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Une répartition différente peut être appli-quée par les employeurs si elle est plus favo-rable pour les salariés. Les répartitions prévues par des conventions collectives ou des accords de retraite sont maintenues.

SUPPRESSION DE L’AGFF, DE LA GMP ET DE LA CETCompte tenu de la mise en place des nou-velles contributions d’équilibre (CEG et CET), les cotisations appelées jusqu’au 31 décembre 2018 au titre de l’Association pour la gestion du fonds de financement de l’Agirc et de l’Arrco (AGFF), la garantie mini-male de points (GMP)(3) et la contribution exceptionnelle et temporaire (CET) sont sup-primées à compter du 1er janvier 2019. l

(1) Une négociation spécifique est en cours entre les partenaires sociaux sur la définition de l’encadrement.

(2) Salaire brut soumis aux cotisations de retraite complémentaire.

(3) Les points Agirc inscrits au 31 décembre 2018 au titre de la GMP (système de cotisations Agirc permettant à un cadre d’obtenir un minimum de 120 points pour une année de travail à temps plein lorsque son salaire est inférieur ou légèrement supérieur au plafond de la Sécurité sociale) sont maintenus au compte des salariés.

Les tableaux ci-dessous illustrent les systèmes de cotisations applicables en 2018 et en 2019.

Comprendre

21 / N° 32 — 2e trimestre 2018

RÉGIME TRANCHE DES RÉMUNÉRATIONS

TAUX DE CALCUL DES POINTS

TAUX DE COTISATIONS(taux de calcul des points x taux d’appel)

ARRCO

Tranche 1 non-cadres et cadres ( 1 PSS) 6,20 % 7,75 %

Tranche 2 non-cadres (1 PSS-3 PSS) 16,20 % 20,25 %

RÉGIME TRANCHE DES RÉMUNÉRATIONS COTISATIONS TAUX

ARRCO

Tranche 1 non-cadres et cadres ( 1 PSS) AGFF 2 %

Tranche 2 non-cadres (1 PSS-3 PSS) AGFF 2,20 %

RÉGIMETRANCHE DES

RÉMUNÉRATIONS DES CADRES

TAUX DE CALCUL DES POINTS

TAUX DE COTISATIONS

(taux de calcul des points x taux d’appel)

AGIRCTranche B (1 PSS-4 PSS) 16,44 % 20,55 %

Tranche C (4 PSS-8 PSS) 16,44 % 20,55 %

RÉGIMETRANCHE DES

RÉMUNÉRATIONS DES CADRES

COTISATIONS TAUX

AGIRC

Tranche B (1 PSS-4 PSS) AGFF 2,20 %

Tranche C (4 PSS-8 PSS) AGFF 2,20 %

Totalité des rémunérations dans

la limite de 8 PSS CET 0,35 %

COTISATION COLLECTÉE PAR L’AGIRC

TRANCHE DES RÉMUNÉRATIONS DES CADRES COTISATION TAUX

Totalité des rémunérations dans la limite de 4 PSS APEC 0,06 %

SYSTÈME DE COTISATIONS EN 2018

RÉGIME TRANCHE DES RÉMUNÉRATIONS POUR TOUS LES SALARIÉS

TAUX DE CALCUL DES POINTS

TAUX DE COTISATIONS(taux de calcul des points x taux d’appel)

AGIRC- ARRCO

Tranche 1 ( 1 PSS) 6,20 % 7,87 %

Tranche 2 (1 PSS-8 PSS) 17,00 % 21,59 %

COTISATION COLLECTÉE

PAR L’AGIRC-ARRCO

TRANCHE DES RÉMUNÉRATIONS POUR LES CADRES COTISATION TAUX

Totalité des rémunérations dans la limite de 4 PSS APEC 0,06 %

RÉGIME TRANCHE DES RÉMUNÉRATIONS POUR TOUS LES SALARIÉS

CONTRIBUTIONS D’ÉQUILIBRE

TAUX DE COTISATIONS(taux de calcul des points x taux d’appel)

AGIRC- ARRCO

Tranche 1 ( 1 PSS) CEG 2,15 %

Tranche 2 (1 PSS-8 PSS) CEG 2,70 %

Tranche 1 ( 1 PSS) + Tranche 2 (1 PSS-8 PSS)

si le salaire excède la tranche 2CET 0,35 %

SYSTÈME DE COTISATIONS AU 1er JANVIER 2019

FICHE DE PAIE

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Pour un lieu de vie adapté à l’avancée en âge

ORIZEA

Tous ceux qui ont été amenés à chercher pour eux-mêmes ou leurs proches un établissement d’accueil pour person-

nes âgées mesurent la complexité de la démarche. Pour simplifier la vie des alloca-taires ou de leurs aidants, l’action sociale Agirc-Arrco a mis en place, le 1er janvier dernier, le service gratuit et personnalisé ORIZEA. Il aide les assurés à évaluer leurs besoins, les conseille sur les différentes solutions d’habitat à envisager, les informe sur les coûts et les aides à solliciter… ORIZEA remplace et va encore plus loin que la mission ECO (Écoute, Conseil, Orientation) Hébergement : il offre aux groupes de protection sociale (GPS) des outils normalisés et harmonisés et, aux assu-rés, un accompagnement renforcé. Une démarche qui vise à proposer l’orientation la plus adaptée aux allocataires et à accom-pagner les situations les plus difficiles. Pour bénéficier de ce service, les assurés, quelle que soit leur demande, doivent se rapprocher de leur groupe de protection sociale.

Un process normaliséLe parcours d’accompagnement ORIZEA comporte quatre phases, pas obligatoire-ment chronologiques : • l’information généraliste (types d’établis-sements, prestations, coûts, aides finan-cières, alternatives à l’hébergement…) ; • le diagnostic social (évaluation de l’auto-nomie, conditions de vie, environnement, aide à la décision…) ;

ORIZEA est le nouveau service d’aide à la recherche de solutions d’hébergement pour les personnes âgées de l’action sociale Agirc-Arrco. Disponible depuis le 1er janvier dernier, il se substitue à la mission ECO (Écoute, Conseil, Orientation) Hébergement, précédemment en place. Explications.

• la recherche d’établissements (sélection d’établissements selon différents critères : géographiques, autonomie…) ; • l’accompagnement à l’admission (constitu-tion du dossier de candidature, sollicitation des aides, présentation de la candidature…). Avec ORIZEA, les groupes disposent des mêmes outils et process : guide destiné aux personnes âgées, grille d’entretien, base de recherche d’établissements commune... Ils proposent ainsi le même service à tous les allocataires.

Un accompagnement mutualiséAutre nouveauté, ORIZEA permet de mutualiser la quatrième phase, celle de « l’accompagnement à l’admission ». Elle est assurée par une équipe dédiée inter-GPS

qui prend le relais lorsque l’allocataire a besoin d’aide pour intégrer l’établissement choisi. Cette équipe agit pour le compte commun des GPS, en concertation avec le groupe d’origine. l

>

22 / Les Cahiers de la retraite complémentaire

Focus Comprendre

Une animation de réseau essentielle Tous les collaborateurs ORIZEA sont inscrits dans une communauté de partage d’information sur le réseau social retraite (RSR). Ils disposent d’un accès à tous les documents mis en ligne et d’un forum pour échanger sur leurs pratiques ou sur les problèmes rencontrés.

> REPÈRES

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Comprendre>

Protéger vos données personnelles

DATA PROTECTION OFFICER (DPO)

Directeur des Affaires juridiques et réglementaires de l’Agirc-Arrco, José Miralles assure également, depuis mai dernier, la fonction de Data Protection Officer (DPO), en français délégué à la protection des données (DPD). Il nous décrit les contours et le contenu de ce nouveau métier instauré par la réglementation européenne.

Administrateur mode d’emploi

23 / N° 32 — 2e trimestre 2018

RGPD institue l’obligation d’en faire le signalement à la CNIL, dans un délai de 72 heures, et d’en informer également les victimes si le risque est élevé. Il s’agit donc de déployer, en synergie avec toutes les parties prenantes, en particulier avec les équipes de la DSI, un dispositif d’alerte très réactif.

Quels seront vos premières actions en tant que DPO ?J. M. : Au sein de la Direction juridique, une équipe à renforcer est dédiée à la pro-tection des données personnelles. Première étape, nous avons travaillé au déploiement d’un réseau de référents en matière de pro-tection des données dans les directions et à la sensibilisation de l’ensemble des sala-riés, au moyen notamment d’un e-learning. L’objectif est de mieux les informer, les conseiller et les accompagner dans la mise en œuvre du RGPD, qui ne compte pas moins de 99 articles, introduits par 173 considérants ! Parallèlement, et en collaboration avec notre direction des Sys-tèmes d’information, nous réalisons une cartographie qualifiée des quelque 100 opé-rations de traitement de données person-nelles réalisées à l’Agirc-Arrco. Avec la participation de notre direction de l’Audit, des Risques et du Contrôle, nous construi-sons également l’architecture des procé-dures de mise en conformité au RGPD, à tous les niveaux : veille, information, trai-tement et conservation des données, alerte,

Qu’est-ce qu’un DPO ?José Miralles : Cette nouvelle fonction émane du règlement général sur la protec-tion des données (RGPD), appliqué dans toute l’Union européenne le 25 mai 2018. Il rend obligatoire la désignation d’un Data Protection Officer pour les autorités et organismes publics, pour les organismes réalisant régulièrement et systématique-ment des traitements à grande échelle de données à caractère personnel, ainsi que pour les organismes traitant d’un volume important de données dites « sensibles ». Pour tous les autres, la nomination d’un DPO est facultative. L’Agirc-Arrco relève évidemment du champ obligatoire.

Quel est le rôle du DPO ?J. M. : Jusqu’à présent, les organismes décla-raient leurs fichiers et traitements de don-nées à la CNIL. Le RGPD met fin à ce régime déclaratif. C’est désormais le DPO, dans chaque organisme, qui s’assure en premier lieu de la protection des données personnelles. De son côté, la CNIL contrôle le respect et la conformité des organismes aux dispositions du RGPD, avec pour inter-locuteur privilégié le DPO. Celui-ci joue ainsi le rôle d’un chef d’orchestre, pilotant et coordonnant la mise en place de tous les processus internes de conformité et de contrôle. Par exemple, dans le cas d’une violation de données personnelles suscep-tible d’engendrer des risques pour les per-sonnes concernées par les traitements, le

contrôle. Au-delà de notre périmètre, nous allons collaborer avec les DPO des groupes de protection sociale (GPS), et poursuivre l’activité dans le cadre de l’inter-régime pour garantir partout un même niveau de protection. l

Les principales missions du DPO • Assurer l’interface avec l’autorité

de contrôle (CNIL)• Informer en interne et en externe

(sous-traitants) des obligations relatives au RGPD

• Inventorier et documenter les traitements de données personnelles

• Piloter la mise en œuvre des procédures et contrôles de conformité

• Auditer et contrôler le respect du RGPD en interne

• Informer des manquements constatés et conseiller des mesures correctives

• Veiller à l’application du RGPD, dès la conception d’un traitement de données personnelles

• Garantir la bonne gestion des requêtes et réclamations exercées par les individus

• Garantir la notification des violations de données à la CNIL et aux intéressés

> REPÈRES

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Décryptage

Elle couvre l’ensemble des dispositifs d’accompagnement permettant de faire face aux conséquences de la survenue d’un risque par le versement de prestations. • Versements des prestations sociales : 701,2 MdsE au total. • Vieillesse-survie : 46 % des versements, devant la santé (35 %).

1.

Pour en savoir plus• « La protection sociale en France et en Europe en 2015 – résultats des comptes de la protection sociale », édition 2017, Drees.• « Les connaissances et opinions sur le financement de la protection sociale », enquête réalisée par la Drees, France Stratégie et le Haut Conseil du financement de la protection sociale.

La protection sociale

Calculées sur les revenus, elles constituent plus de 61 % des ressources, soit 455,6 MdsE. • Les 3/4 sont des cotisations d’employeurs et de salariés prélevées

sur les salaires (341,7 MdsE). • Elles financent en partie les risques maladie-invalidité, accidents

du travail, vieillesse et chômage.

2. Les cotisations sociales, 1re source de financement

Cotisations sociales, impôts et taxes, contributions publiques de l’État et des collectivités... Zoom sur les différentes ressources de la protection sociale (chiffres 2015).

Les Cahiers de la retraite complémentaire24 /

Fiche n° 11Quel financement pour la protection sociale ?

Deuxième source de financement, ils représentent près de 25 % des ressources (183,2 MdsE). • Contribution sociale généralisée (CSG) (94,9 MdsE). Prélevée

sur les revenus (d’activité et de remplacement) et sur le patrimoine, elle finance les régimes d’assurance maladie, les prestations familiales, le Fonds de solidarité vieillesse (FSV) et la Caisse nationale de la solidarité pour l’autonomie (CNSA).

• Autres impôts : TVA, droits de consommation sur les tabacs ou alcools.

3. Les impôts et taxes affectées (ITAF)

Retrouvez, tous les trimestres, dans cette fiche pratique, tout ce que vous devez savoir sur le fonctionnement des régimes Agirc-Arrco.

Consultez toutes les fiches pratiques sur cahiers.laretraitecomplementaire.com

Ce sont essentiellement des contributions publiques de l’État et des collectivités, le reste étant des produits financiers, des subventions, etc. Elles représentent 102,7 MdsE, soit 14 % de l’ensemble. Elles financent entre autres les dépenses de solidarité – revenu de solidarité active (RSA) ou FSV –, ainsi qu’une partie des exonérations des cotisations employeurs sur les bas salaires.

Les autres ressources4.

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25 / N° 29 — 3e trimestre 2017

Des tendances, des interviews d’experts, des cas concrets... pour décrypter les grandes évolutions de la société et du monde de la retraite, en France comme à l’étranger.

Interview de Julien Damon, professeur associé à Sciences Po, conseiller scientifique de l’EN3S

Société

> Tendances

Démographie : une forte corrélation entre niveau de vie et espérance de vie Synthèse et principaux enseignements d’une étude réalisée par l’Insee.

30> Vu d’ailleurs

Transformer un système de retraite, mode d’emploiQuelques exemples de pays européens qui ont adopté un dispositif en points ou en comptes notionnels.

> Tête-à-tête

« Il n’y a rien de plus compliqué que de simplifier »

26

N° 32 — 2e trimestre 2018 25 /

+8ans

28

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Les Cahiers de la retraite complémentaire26 /

des ressources, assises sur des cotisations professionnelles ; • liberté, plus ou moins sous contraintes, d’usage de ces ressources et de gestion des activités ; • intervention des services et organismes paritaires en direction des seuls cotisants. Même avec ces quatre critères, la nébuleuse ne se laisse pas saisir aisément. Le point capital relève tout de même d’un lien his-torique assuré avec l’activité professionnelle. D’où le principal défi pour le paritarisme : s’adapter à la dynamique toujours à l’œuvre d’universalisation de la protection sociale. Et cette dynamique concerne pleinement le système des retraites. Celui-ci sera pro-bablement celui qui saura le mieux absor-ber les mutations du paritarisme et de l’édifice général des politiques sociales.

96 % de nos concitoyens ont des droits Agirc-Arrco, et la retraite complémentaire verse (sans recours à la dette) des retraites équivalentes à 55 % du dernier salaire pour les anciens cadres du secteur privé. Quelle peut être, selon vous, la place de l’Agirc-Arrco dans un futur système de retraite universel ?J. D. : D’abord, il y a loin de la coupe aux lèvres… Le futur régime universel n’est pas encore dessiné. Mettre en œuvre un prin-

Dans le dernier numéro de la revue Regards de l’EN3S, vous évoquez les multiples formes du paritarisme. Comment les distinguer ?Julien Damon : Historiquement incarnée dans les deux domaines du droit social (droit de la protection sociale, droit du travail), l’expression « paritarisme » désigne des blocs de politiques aux enjeux sensiblement dif-férents. Sont ainsi recensées, entre autres et selon des acceptions toujours discutées, la Sécurité sociale, la protection sociale complémentaire, la formation profession-nelle, ou encore une partie de la politique du logement. La doctrine suggère plusieurs types de paritarisme, et même plusieurs typologies. Il n’y a pas seulement un pari-tarisme de négociation et un paritarisme de gestion, mais aussi un paritarisme de représentation, un paritarisme d’expertise. Comment démêler cet écheveau dont les fils proviennent du droit, de l’économie et des habitudes prises depuis des décennies ? L’exercice est malaisé. Déterminer s’il y a ou non paritarisme, puis hiérarchiser les formes de paritarisme sont deux exercices délicats. Les experts raisonnent à partir de quatre critères : • origine contractuelle du système, tirée de la négociation collective ; • provenance exclusive (ou très majoritaire)

Julien Damon, professeur associé à Sciences Po, conseiller scientifique de l’EN3S et co-auteur de La Sécurité sociale (collection Que sais-je ?), livre sa vision de la réforme des retraites et du rôle éminent des partenaires sociaux. Entretien.

« Il n’y a rien de plus compliqué que de simplifier »

• Depuis juillet 2008, professeur associé à Sciences Po, directeur d’études à Futuribles International et fondateur de la société Éclairs, il est missionné en qualité d’expert et de conseiller sur l’évolution de la protection sociale et des politiques urbaines. Depuis 2012, il est conseiller scientifique de l’École nationale supérieure de Sécurité sociale (EN3S). • De 2006 à 2008, intégrant les services du Premier ministre, il dirige le département des questions sociales du Centre d’analyse stratégique, puis rejoint le cabinet du haut-commissaire aux solidarités actives en tant que rapporteur général, lors du Grenelle de l’insertion tenu le 27 mai 2008.

• De 1999 à 2006, il est sous-directeur de la prospective et du réseau des chargés d’études, responsable du département de la recherche, à la Caisse nationale des allocations familiales.

RÉFORME DES RETRAITES

Tête-à-tête

> MINI BIO

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Société

27 / N° 32 — 2e trimestre 2018

cipe aussi simple que « chaque euro cotisé donne les même droits » commande des restructurations fondamentales du système de retraite, comme la fusion des deux étages (étage de base et étage complémentaire), la fusion de l’ensemble des régimes, la révi-sion des instruments relevant de la solidarité et non de la stricte contributivité. L’affaire, extrêmement compliquée et hautement sensible, appelle une négociation très appro-fondie. Les retraites complémentaires, pilo-tées à long terme, dépendent grandement de l’évolution des régimes de base, avec une problématique de soutenabilité des régimes qui est fonction d’évolutions macroécono-miques. Mais ce secteur des retraites com-plémentaires a fait la preuve de sa résilience et de son efficience. Efficience, car l’équi-libre économique et la qualité de service sont aux rendez-vous (ce qui n’est pas for-cément le cas de tous les paritarismes…). Résilience, car les caisses ont démontré qu’elles savaient digérer des crises conjonc-turelles et, surtout, des réformes ambitieuses, notamment en matière d’intégration, de

fusion, d’unification. Les enseignements des expériences Agirc-Arrco sont essentiels. De l’avis général (ou presque général), les partenaires sociaux ont montré leur capacité à prendre des décisions malaisées, tant pour ce qui relève d’une adaptation du système à des évolutions démographiques et écono-miques que d’un effort important d’écono-mies sur le plan de la gestion. Dans une nouvelle architecture universelle des retraites, ils auront toujours un rôle éminent à jouer. Ce ne sera pas forcément le même et il sera probablement bien plus partagé encore avec l’État. Tout est maintenant question de définition du contenu et des contours de l’organisation cible qui doit résulter de la réforme.

Vous évoquez la nécessité pour le paritarisme de se réformer, brique par brique. Qu’en est-il de la brique retraite ? J. D. : Il ne faut plus fétichiser le paritarisme, en tant que totem ou repoussoir, mais valo-riser les aspects positifs et efficaces de l’im-plication des partenaires sociaux dans la

> MINI BIO

gestion de certains pans du système de pro-tection sociale. Aussi, le paritarisme ne sau-rait être apprécié et réformé d’un bloc. C’est, en effet, brique par brique qu’il convient de l’aborder. On pourrait dire pour « l’éplu-cher ». Il en va d’ailleurs un peu de même dans le monde des retraites complémen-taires, où il faudra aussi passer brique par brique. Plus globalement, la grande question est celle de la capacité à simplifier tout en per-sonnalisant. Il faut réduire la complexité aux yeux des cotisants et des pensionnés. Celle-ci nourrit légitiment leur défiance. Il faut, en même temps (c’est à la mode), personnaliser la relation de service. Ce n’est pas nécessairement contradictoire, mais il est vrai que cette personnalisation – qui peut être un rien coûteuse – est une attente indi-viduelle aussi forte que l’attente collective de simplification. Il n’y a rien de plus com-pliqué que de simplifier. l

Mettre en œuvre un principe aussi simple que“chaque euro cotisé donne les même droits” commande des restructurations fondamentales du système de retraite. »Julien Damon, professeur associé à Sciences Po, conseiller scientifique de l’EN3S

À lire « La Sécurité sociale », Que sais-je ? n° 4035, Julien Damon, Benjamin Ferras (PUF)

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Les Cahiers de la retraite complémentaire28 /

Source : Insee-DGFIP-Cnaf-Cnav-CCMSA, échantillon démographique permanent.

Avec 470 euros/mois de niveau de vie Avec 5 800 euros/mois de niveau de vie

+13ans

L’espérance de vie augmente avec le niveau de vie pour les femmes et les hommes

+8ans

1 000 2 000 3 000 4 000 5 000

71

0 6 000

en années

76

81

86

À partir de 1 300 euros de niveau de vie par mois, l’espérance de vie des femmes dépasse celle des hommes parmi les 5 % les plus aisés

Seules les femmes dont le niveau de vie se situe parmi les 30 % les plus modestes vivent en moyenne moins longtemps que les hommes appartenant aux 5 % les plus aisés

en euros

En 2012-2016, parmi les 5 % les plus aisés, dont le niveau de vie moyen est de 5 800 euros par mois, l’espérance de vie à la naissance des hommes est de 84,4 ans

L’espérance de vie à la naissance des femmes dépasse en moyenne de 6 ans celle des hommes pour la période 2012-2016. Les femmes vivent plus longtemps que les hommes, et souvent même plus longtemps que les hommes les plus aisés. La vie, souvent plus longue des femmes s’explique par des comportements plus favorables à une meilleure santé (moins de consommation d’alcool, par exemple), un meilleur suivi médical (notamment durant les grossesses) et par une durée de travail plus faible que celle des hommes (les femmes sont ainsi moins exposées à des risques professionnels). Enfi n, selon certaines études, les femmes disposeraient d’avantages biologiques expliquant en partie leur espérance de vie plus longue.

Une vie souvent plus longue pour les femmes, même à niveau de vie moins élevé

Les personnes les plus aisées ont plus souvent un diplôme d’études supérieures, mais cela n’explique qu’en partie les écarts d’espérance de vie selon le niveau de vie. Avec ou sans diplôme, plus on est aisé, plus l’espérance de vie augmente. Pourquoi les individus les plus aisés vivent-ils plus longtemps ? L’aisance fi nancière, en facilitant la prévention et l’accès aux soins, peut être la cause directe d’une meilleure santé, et donc d’une durée de vie plus longue. A contrario, des diffi cultés fi nancières peuvent limiter l’accès aux soins. Un individu aurait donc plus de chance d’être en bonne santé parce qu’il serait aisé. On peut toutefois se demander si l’explication ne serait pas inverse : un individu aisé le serait devenu grâce à une bonne santé. Une santé défaillante peut en effet freiner la poursuite d’études, l’exercice d’un emploi ou l’accès aux emplois les plus qualifi és. Il pourrait enfi n exister une autre explication à l’augmentation de l’espérance de vie avec le niveau de vie : la propension à surmonter ou à éviter les maladies et les accidents pourrait être liée à la capacité d’atteindre un niveau de rémunération élevée. Par exemple, obtenir un salaire élevé malgré l’absence de diplôme pourrait refl éter des aptitudes à la fois favorables dans le domaine professionnel et dans le domaine de la santé.

Avec ou sans diplôme, plus on est aisé, plus l’espérance de vie augmenteFemme

vit 80 ansen moyenne

Hommevit 71,7 ansen moyenne

vit 88,3 ansen moyenne

vit 84,4 ansen moyenne

Démographie Une forte corrélation entre niveau de vie et espérance de vie

Tendances

En février 2018, grâce à l’ajout des données sociofiscales dans l’échantillon démographique permanent, la première étude sur l’espérance de vie par niveau de vie a pu être réalisée par l’Insee. En voici les principaux enseignements.

Sur la période 2012-2016, un homme appartenant aux 5 % des ménages les plus aisés, dont le niveau de vie est en

moyenne de 5 800 euros par mois, a une espé-rance de vie de 84,4 ans. À l’inverse, un homme faisant partie des 5 % des ménages les plus modestes, dont le niveau de vie est en moyenne de 470 euros par mois, a une espé-

rance de vie de 71,7 ans, soit 13 ans de moins. Chez les femmes, cet écart est moins marqué et s’établit à 8 ans entre les plus aisées et les plus modestes. Toutefois, le gain d’espérance de vie associé à une très légère augmentation de niveau de vie est plus élevé pour les niveaux de vie les plus modestes que pour les ménages les plus

aisés. Ainsi, aux alentours d’un niveau de vie de 1 000 euros par mois, 100 euros supplé-mentaires sont associés à 0,9 an en plus d’espérance de vie chez les hommes et 0,7 an chez les femmes, tandis que l’écart n’est plus que de respectivement 0,3 an et 0,2 an aux alentours d’un niveau de vie de 2 000 euros par mois.

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Société

29 / N° 32 — 2e trimestre 2018

Source : Insee-DGFIP-Cnaf-Cnav-CCMSA, échantillon démographique permanent.

Avec 470 euros/mois de niveau de vie Avec 5 800 euros/mois de niveau de vie

+13ans

L’espérance de vie augmente avec le niveau de vie pour les femmes et les hommes

+8ans

1 000 2 000 3 000 4 000 5 000

71

0 6 000

en années

76

81

86

À partir de 1 300 euros de niveau de vie par mois, l’espérance de vie des femmes dépasse celle des hommes parmi les 5 % les plus aisés

Seules les femmes dont le niveau de vie se situe parmi les 30 % les plus modestes vivent en moyenne moins longtemps que les hommes appartenant aux 5 % les plus aisés

en euros

En 2012-2016, parmi les 5 % les plus aisés, dont le niveau de vie moyen est de 5 800 euros par mois, l’espérance de vie à la naissance des hommes est de 84,4 ans

L’espérance de vie à la naissance des femmes dépasse en moyenne de 6 ans celle des hommes pour la période 2012-2016. Les femmes vivent plus longtemps que les hommes, et souvent même plus longtemps que les hommes les plus aisés. La vie, souvent plus longue des femmes s’explique par des comportements plus favorables à une meilleure santé (moins de consommation d’alcool, par exemple), un meilleur suivi médical (notamment durant les grossesses) et par une durée de travail plus faible que celle des hommes (les femmes sont ainsi moins exposées à des risques professionnels). Enfi n, selon certaines études, les femmes disposeraient d’avantages biologiques expliquant en partie leur espérance de vie plus longue.

Une vie souvent plus longue pour les femmes, même à niveau de vie moins élevé

Les personnes les plus aisées ont plus souvent un diplôme d’études supérieures, mais cela n’explique qu’en partie les écarts d’espérance de vie selon le niveau de vie. Avec ou sans diplôme, plus on est aisé, plus l’espérance de vie augmente. Pourquoi les individus les plus aisés vivent-ils plus longtemps ? L’aisance fi nancière, en facilitant la prévention et l’accès aux soins, peut être la cause directe d’une meilleure santé, et donc d’une durée de vie plus longue. A contrario, des diffi cultés fi nancières peuvent limiter l’accès aux soins. Un individu aurait donc plus de chance d’être en bonne santé parce qu’il serait aisé. On peut toutefois se demander si l’explication ne serait pas inverse : un individu aisé le serait devenu grâce à une bonne santé. Une santé défaillante peut en effet freiner la poursuite d’études, l’exercice d’un emploi ou l’accès aux emplois les plus qualifi és. Il pourrait enfi n exister une autre explication à l’augmentation de l’espérance de vie avec le niveau de vie : la propension à surmonter ou à éviter les maladies et les accidents pourrait être liée à la capacité d’atteindre un niveau de rémunération élevée. Par exemple, obtenir un salaire élevé malgré l’absence de diplôme pourrait refl éter des aptitudes à la fois favorables dans le domaine professionnel et dans le domaine de la santé.

Avec ou sans diplôme, plus on est aisé, plus l’espérance de vie augmenteFemme

vit 80 ansen moyenne

Hommevit 71,7 ansen moyenne

vit 88,3 ansen moyenne

vit 84,4 ansen moyenne

Nathalie Blanpain « L’espérance de vie par niveau de vie : chez les hommes, 13 ans d’écart entre les plus aisés et les plus modestes », Insee Première n° 1687, février 2018.

Pour en savoir plus

https://www.insee.fr/fr/statistiques/3319895

L’échantillon démographique permanent (EDP) regroupe les données du recensement pour 1/100e de la population recensée jusqu’en 2007 et 4/100e à partir de 2008. Il recueille également des données de l’état civil (dont les décès), ainsi que des données sociofiscales depuis 2011.Le revenu disponible d’un ménage comprend les revenus d’activité nets, les revenus du patrimoine, les transferts en provenance d’autres ménages et les prestations sociales (y compris les pensions de retraite et les indemnités de chômage), nets des impôts directs.Le niveau de vie est égal au revenu disponible du ménage divisé par le nombre d’unités de consommation (le premier adulte compte pour 1 unité, chaque personne supplémentaire de 14 ans ou plus compte pour 0,5 unité, chaque enfant de moins de 14 ans compte pour 0,3 unité). Par construction, le niveau de vie des individus résidant dans un même logement est identique pour tous et égal au niveau de vie du ménage auquel ils appartiennent.

> LEXIQUE

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Les Cahiers de la retraite complémentaire30 /

Vu d’ailleurs

Plusieurs pays européens ont transformé leurs systèmes de retraite vers un dispositif en points ou en comptes notionnels. Rendre simples et lisibles sous une même unité les comptes retraite de dizaines de millions de citoyens passe par des décisions techniques complexes aux effets plus ou moins rapides sur les retraites futures.

Transformer un système de retraite, mode d’emploi

a réflexion lancée sur la réforme des retraites conduit les experts à se pencher en avance de phase sur les modalités

pratiques de transition d’un système de retraite – fragmenté et très largement en annuités (trimestres) s’agissant des régimes de base français – vers un système unifié par une unité de compte nouvelle, point ou capital virtuel, dans le cas d’un compte notionnel. Au fur et à mesure que la réforme et son champ se précisent, une multitude de questions ne manqueront pas d’être soulevées de la part des gestionnaires comme des assurés : une conversion immédiate ou progressive ? Quelles conséquences financières pour les assurés ? Qui sera concerné et à partir de quelles généra-tions ? Sans oublier le point de savoir si la transition contribuera à réduire les besoins de financement futur des régimes.Le Conseil d’orientation des retraites (COR) (1) a pris connaissance des expériences passées de plusieurs pays européens qui ont converti leurs systèmes selon des modalités

dépend de la faisabilité tout autant technique et juridique que politique : immédiat, en fermant les anciens régimes, y compris dans le passé, et en appliquant une nouvelle règle de calcul à toutes les liquidations de retraite – ou progressif, en maintenant les règles anciennes pour une partie des assurés pendant une durée plus ou moins longue. L’Allemagne a pu convertir immédiatement, en 1992, l’ancien régime en annuités par un simple jeu d’écriture : l’annuité est devenue un nombre de points sans que cette conversion constitue une modification de la règle d’acqui-sition des droits, dans un régime qui s’appuyait déjà sur l’intégralité de la carrière. La lisibilité du système en points a permis à l’Allemagne d’apporter des droits nouveaux de manière simple et immédiate, comme les points supplé-mentaires attribués par enfant.Dans les autres États, s’agissant d’une trans-formation portant sur le contenu des droits, des choix de période transitoire ont dû être opérés, repoussant à plus ou moins long terme l’application pleine et entière des nouvelles règles (voir tableau ci-dessous) en fonction de la date de naissance ou de l’ancienneté dans l’ancien régime. Le choix de la durée de la période transitoire est aussi conditionné par l’état de santé finan-cière du système de retraite. Tous les États n’ont pas été dans la même situation à cet égard, les excédents permettant à certains régimes, comme celui de la Suède ou de la Norvège(2), de mettre en œuvre leur nouveau système sans avoir à prévoir de dispositions d’ajustement difficiles. Tandis que l’Italie, à cet égard, a dû revenir sur la question de la transition en 2011 pour accélé-rer l’entrée en vigueur du nouveau système, moins généreux, et améliorer au plus vite la

et dans des conditions variées, qu’il s’agisse de l’Allemagne qui a traduit en points son système public, ou de la Suède, de l’Italie, de la Pologne et de la Lettonie qui sont passés à un système de comptes notionnels.

Un rythme de transition et une modalité de conversion à fixerPour les assurés, l’entrée dans un nouveau système suppose une modification des règles de calcul des pensions, et le cas échéant, une modification des règles d’acquisition des droits. Selon le COR, sauf à ne s’appli-quer qu’aux nouveaux entrants, la mise en œuvre de nouvelles règles, passant par la conversion de tout ou partie des droits inscrits dans le passé, s’appuiera sur des reconstitu-tions approximatives, faute de disposer de la chronique précise des cotisations indivi-duelles passées (voir encadré). Par ailleurs, le choix du rythme de transition

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Société

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soutenabilité de ses retraites publiques à moyen et court terme : tous les droits cotisés à compter de 2012 ont été basculés dans le nouveau système pour toutes les générations d’actifs.Bien connue dans l’histoire de l’unification des retraites complémentaires(3), la transition vers un nouveau système de retraite signifie une coexistence des règles de l’ancien régime avec les règles cibles. Cette cohabitation de régimes est un facteur de complexité et de surcoût. Aussi implique-t-elle un investissement de mise en œuvre d’autant plus important que le maintien des règles anciennes perdure. Et pour les gestion-naires, elle constitue un défi, tant en matière d’ingénierie (back office) que de communica-tion et d’explication (front office) pour faire face aux exigences croissantes de lisibilité et de simplicité liées aux nouveaux usages. l(1) Les modes de calcul des droits et la transition d’un système à l’autre, séance du 14 février 2018 – Conseil d’orientation des retraites. (2) En suède, en 1998, au moment de la mise en place du nouveau régime, près de 40 % des réserves ont été transférées au budget de l’État pour financer des dispositifs de solidarité ; les réserves restantes représentent aujourd’hui près de 5 années de prestations.(3) Sur l’unification des régimes de retraites – Les enseignements de l’expérience Agirc-Arrco, Pierre Chaperon, Futuribles n° 424.

Prévue par la loi de réforme du 9 novembre 2010, la base de données unique et centralisée des carrières des assurés en France, le RGCU, répertoire de gestion des carrières unique, prend une dimension nouvelle dans le cadre d’un objectif fixé par les pouvoirs publics de réformer le système des retraites. Dès 2019, le RGCU engrangera les données individuelles de 35 % des affiliés avec la bascule progressive de la Cnav au travers de ses 15 CARSAT et de 3 autres régimes (MSA, CRPCEN, Cavimac). Les autres régimes légalement obligatoires, dont l’Agirc-Arrco, migrant leurs données d’ici à 2022 : éléments d’identification, données de carrière ainsi qu’informations constitutives de droits mal partagées ou mal connues par les divers organismes d’affiliation (en moyenne 3 régimes par assuré).Néanmoins, selon le COR, il ne permettra pas de disposer de façon exhaustive de toutes les données de carrière constitutives des annuités passées. Qu’il s’agisse des rémunérations des agents des fonctions publiques (peu connues avant 2005) ou de celles du secteur privé (le régime général ne disposant pas des salaires déplafonnés avant 1999), la conversion d’annuités en points devra par conséquent, selon les experts, passer par des solutions de reconstitutions comportant des ajustements forfaitaires.

Le RGCU, outil central de la transition

> REPÈRES

Pays Système adopté

Date d’adoption

Modalités d’application

Allemagne Points 1992 Application intégrale et immédiate, l’ancienne formule en annuités ayant été simplement reformulée en points, la valeur d’un point représentant la part de pension mensuelle accordée pour une année de salaire moyen.

Italie Compte notionnel

1996 Application intégrale aux nouveaux entrants sur le marché du travail en 1996 et partielle (sur les droits à venir) pour les personnes ayant moins de 18 années de cotisations, puis pour tous à compter de 2012.

Lettonie Compte notionnel

1996 Application immédiate au calcul des liquidations à compter de 1996 en recalculant l’ensemble des droits en fonction des nouvelles règles.

Suède Compte notionnel

1999 Application intégrale aux personnes nées à partir de 1954 (moins de 45 ans) (seules celles nées en 1938 sont restées dans l’ancien système en annuités). Application progressive sur le calcul des pensions des personnes nées avant 1954.

Pologne Compte notionnel

1999 Application intégrale aux personnes nées à partir de 1949 (moins de 50 ans).

Norvège Compte notionnel

2011 Application intégrale aux personnes nées à partir de 1963 (moins de 48 ans). Les personnes nées avant 1954 (57 ans et plus) sont restées intégralement couvertes par l’ancien régime en points. Application progressive sur le calcul des pensions des personnes nées avant 1963.

Les nouvelles règles appliquées dans 6 pays européens

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