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Place des verrous
prophylactiques de Taurolidine
C. LambeService de gastro-entérologie, hépatologie et nutrition pédiatriqueHôpital Necker – Enfants Malades
Cet intervenant :
n’a pas déclaré ses liens d’intérêt
Tous les orateurs ont reçu une déclaration de liens d’intérêt.
Cathéters de longue durée
• Cathéters utilisés de façon discontinue
• Oncologie-hématologie
• Nutrition parentérale au domicile
• Hémodialyse
• Mucoviscidose
• Chambre implantable, Broviak, Quinton
Soins stériles chez l’enfantcathéters centraux de longue durée
Sources de contamination
• Les mains du personnel soignant
• La flore cutanée du patient
• La contamination du cathéter au moment
de la pose
• La dissémination hématogène
• La contamination du liquide perfusé
• La colonisation du site d’injection
L’ennemi: le biofilm…
Staphylococcal biofilm on the inner surface of an indwelling medical device
Stratégies pour prévenir la formation du
biofilm et sa colonisation bactérienne
• Maintenir des concentrations élevées de
substances actives en contact avec la surface
interne des cathéter pendant des périodes
prolongées
• Remplir la lumière interne du cathéter avec un
agent antimicrobien +/- associé à une solution
anti-coagulante
utilisation de verrous
Cathéters de longue durée
Verrous sur cathéter
• Verrous d’héparine : éviter occlusion KTC
activité anti-microbienne limitée
• Verrous d’antibiotiques
+/- anticoagulants :
risque d’émergence de résistances
réactions d’hypersensibilité
Verrous d’éthanol
• Utilisés en Amérique du Nord depuis 2003
Action anti-microbienne et antifibrinolytique
• réduction significative de l’incidence des infections sur cathéter central dans une méta-analyse
Réduction de 81% de l’incidence des ILC
4 études, de 5 à 23 patients inclusOliveira C et al, Pediatrics, 2012
• Effets indésirables: thrombose visible dans le cathéter central/occlusion chez enfants en NPAD
(verrous d’éthanol concentré à 70%)
endommagement des cathéters
Verrous de Taurolidine
Historique
• Découverte: 1975
• Premières études in vitro: 1980
• Utilisation dans les péritonites: 1985
• Premières études cliniques chez les patients en dialyse sur des cathéters centraux de dialyse: 1995 - 2000
• Case reports d’utilisation de verrous de Taurolidine chez des patients adultes NPAD en 1993 et 1998. Etudes publiées en 2005 -2007
Taurolidine
un agent anti-néoplasique
• Taurolidine inhibits tumor cell growth in
vitro and in vivo. McCourt M et al, Ann Surg Oncol 2000; 9: 685–691.
• Taurolidine-a new drug with anti-tumor
and anti-angiogenic effects.Jacobi CA et al, Anticancer Drugs. 2005;16:917-21.
Dispositif médical
• Taurolidine = dérivé de l’acide
aminosulfonique taurine
• TauroLock ®
Taurolidine 1.35% + Citrate 4%
• Taurosept ®
Taurolidine 2%
N
O2SN
H
SO2
N
N
H
taurolidine
N-methylol-antimicrobial compounds
SO2
H2N
HOt1/2 = 1.56 h
taurine
N
O2SN
H
OH
N
SO2NH2HHOCH2
N-methylol taurinamide
H2OSO2
N
N
H
H
N-methylol taurultam taurultam
N-Methylol group cross-links with the protein part of the bacterial cell wall neutralizes endotoxins, prevent bacterial adhesion to biological surfaces
taurolidine : un agent antiseptique
Activité anti-microbienne
CMI (mg/l) 13500-20000mg/l
- S. aureus 270-675
- S. epidermidis 135-270
- E. faecalis 270-675
- P. aeruginosa 270-675
- C. albicans > 2700
• Limitation de la formation du biofilm
• Pas d’argument pour le développement de résistances
• La nature chimique de la réaction entre la taurolidine et la membrane cellulaire empêcherait le développement
de résistance.
Propriétés anti-adhérentes
Heparin Lock Intraluminal biofilm
after 24 h
Heparin lock Intraluminal biofilm
after 7 monthsS. Epidermidis
Taurolidine-citrate lockno biofilm
After 5 months
Taurolin, a new concept for the antimicrobial therapy of surgical infection, Browne MK, 1985
Effet in vivo: études de cohorte
Author Dpt Year Method Patients p
Infection rate
/1000 catheter days
Heparin
Infection rate
/ 1000 catheter days
Taurolidine
OLTHOF NPAD2014
PLOS one
Retrospective
10 ans212 0,001 1.1 0.1
TOURE NPAD 2012
Clin Nut
Retrospective
24 mois15 0,001 6,58 1,09
CHU NPAD
enfants
2011
JPGN
Retrospective
24 mois19 0,001 8,6 1
TAYLOR HD
2008
J Renal Care
Prospective
6 mois20 0,001 5,2 0,6
SIMONOnco
ped
2008
BMC Infectious
Disease
Prospective
48 mois178 0,004 2,3 0,4
JUREWITCH NPAD
2005
Clin NutProspective
48 mois7 0,015 10,8 0,8
Effet in vivo: essais randomisés
Auteur DptYear
JournalMethod Patients
Follow-up
(days)
Infection rate
/ 1000 catheter days
Heparin
Infection rate
/1000
catheter days
Taurolidine
p
KLEK
NPAD
adultes
2014
JPGNRCT
Open-label
30
10/20
365 (saline)
0
0.14 1
HANDRUP Onco
Enfants
2013Pediatr Blood
Cancer
RCT
Open-label
112 300 1.4 0.4 0.001
ZWIECHHDialyse
adultes
2013
Am J TherRCT
Open-label
53 31 3.3 0 -
DUMICHENOnco
Enfants
2012
J Hosp InfRCT
Open-label
71 194 1.3 0.3 0.03
SOLOMON HDialyse
Adultes
2011Am J Kidney D
RCTDouble-blind
107 166 2.4 1.4 0.1
BISSELINGNPAD
adultes
2010
Clin NutRCT
Open-label
30 340 2.02 0.19
En NPAD: 1 essai randomisé en
double aveugle contre placebo
• Patients adultes NPAD avec ≥ 1 ILCbroviak ou chambre implantable
• 2 groupes randomisés:
3 ml Taurolock® 3 ml Sérum Phy 0.9%
21 patients 17 patients
après chaque perfusion
minimum 12 heures
Durée 6 mois Lerebours E et al, Communication orale, Congrès SFNEP Bordeaux,
Décembre 2013
Résultats
• Récidive d’infection:
Groupe TauroLock® Groupe Sérum Phy
6 patients /21 10 patients /17
28.6% 58.8% p = 0.06
• Médiane de survie sans infection:
> 180 jours vs 96 jours
Logrank: p = 0.046
• Pas d’effet secondaire rapporté
Lerebours E et al, Communication orale, Congrès SFNEP Bordeaux, Décembre 2013
Etude Necker
• Suivi prospectif cohorte NPAD
• Octobre 2011, introduction de verrou de taurolidine –citrate (TauroLock®)
Protocole:
• Mise sous TauroLock® si > 2 ILC en moins de 12 mois
• Après un traitement antibiotique > 14 jours de l’ILC
• Avec une formation spécifique des parents au TauroLock® par les infirmières formatrices, à Necker
Nutrition parentérale au domicile
Résultats
• 5 infections sous TauroLock® chez 5 patients
2 infections à staphylocoque doré (rupture de produit?)
1 infection à Pyocyanique (vomissements)
1 infection à Serratia Marcescens
1 infection à Staphylocoque coagulase négative
Pour l’instant pas de récidive d’infection sous
TauroLock®
Résultats
Sur l’ensemble de la cohorte de 2008 à 2014
année Nb patientsNb jours
KTCInfections
Incidence/1000 jours KTC
2008 93 25527 61 2.39
2009 93 28171 62 2.20
2010 94 29593 49 1.66
2011 95 27007 69 2.55
2012 97 29040 45 1.55
2013 96 30703 34 1.11
2014 105 33427 36 1.08
% o
f p
ati
en
ts o
ut
of
infe
cti
on
months of home PN
P=0,01
Taurolidine-citrate
No Taurolidine-citrate
Survie sans infection 92% vs. 61%
Effets secondaires
• Réactions allergiques?
En théorie impossible
Rôle du polyvinylpyrrolidone (PVP-17)
• Nausées, goût métallique
Lorsque le produit passe dans la circulation générale si
produit non réaspiré
• A long terme?
Taurine, formaldéhyde, polyvinylpyrrolidone
Recommandations des sociétés
savantes
Recommandations américaines• Guidelines for the prevention of intravascular catheter-related infections.O'Grady NP, Alexander M, Burns LA, Dellinger EP, Garland J, Heard SO, Lipsett
PA, Masur H, Mermel LA, Pearson ML, Raad II, Randolph AG, Rupp ME, Saint S;Healthcare Infection Control Practices Advisory Committee (HICPAC). CID, 2011
Use prophylactic antimicrobial lock solution in patients with long term catheters who have a history of multiple CRSBI despite optimal maximal adherence to aseptic technique. Category II
ESPEN guidelines on chronic intestinal failure in adultsClin Nutr 2016;
90 « We suggest that catheter locking with taurolidine may be used to prevent central venous catheter related infections. »
Grade of evidence: Low Strength of recommendation: Weak
Recommandations françaises
R 89 : L’utilisation d’un verrou antibactérien préventif peut être proposée si le capital veineux central est limité chez un patient ayant eu plusieurs bactériémies sur CCI ou chez les patients ayant un risque accru de complications en cas de bactériémie sur cathéter En cas d’indication d’un verrou antibactérien, utiliser de préférence la taurolidine ou une autre molécule ayant montré son efficacité dans la prévention des infections sur cathéter (Accord simple).
Volume XX - N° 1 - Mars 2012Prévention des infections associées aux chambres à cathéter implantables pour accès veineuxRecommandations professionnelles par consensus formalisé d’experts Promoteur : SF2H
En conclusion
• Les verrous de Taurolidine-Citrate semblent
efficaces / peu d’études randomisées vs. placebo
• Le recul est insuffisant pour s’assurer de sa
complète innocuité à long terme: doit être réaspiré
• Complexifie les soins / prévention primaire
• Il ne remplace pas la rigueur des soins qui doivent
être faits dans des conditions d’asepsie par des
soignants et/ou des parents formés au cathéter
central faute = infection
• Effet plateau? Emergence de résistance?