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UNIVERSITE D’ANTANANARIVO
ECOLE NORMALE SUPERIEURE
Département de Formation Initiale Littéraire
C.E.R : Histoire Géographie
Mémoire de fin d’études en vue de l’obtention du Certificat
d’Aptitude Pédagogique de l’Ecole Normale (CAPEN)
PLACE, ROLE ET PROBLEMES DE
L’HORTICULTURE D’ANKADINANDRIANA
DANS L’ECONOMIE PAYSANNE
Présenté par : RANDRIANARIVO Fanomezantsoa Heriniaina
2015
UNIVERSITE D’ANTANANARIVO
ECOLE NORMALE SUPERIEURE
Département de Formation Initiale Littéraire
C.E.R : Histoire Géographie
Mémoire de fin d’étude en vue de l’obtention du Certificat
d’Aptitude Pédagogique de l’Ecole Normale (CAPEN)
PLACE, ROLE ET PROBLEMES DE
L’HORTICULTURE D’ANKADINANDRIANA
DANS L’ECONOMIE PAYSANNE
Présenté par : RANDRIANARIVO Fanomezantsoa Heriniaina
-Président : Monsieur RAKOTONDRASOA Modeste, Maître de Conférences
-Juge :Madame RANDRIANJANAHARY Kintana, Assistante d’Enseignement Supérieur et de recherche
-Rapporteur :Monsieur ANDRIANARISON Arsène, Maître de Conférences
Date de soutenance : 30 septembre 2015
UNIVERSITE D’ANTANANARIVO
ECOLE NORMALE SUPERIEURE
Département de Formation Initiale Littéraire
C.E.R : Histoire Géographie
Mémoire de fin d’étude en vue de l’obtention du Certificat
d’Aptitude Pédagogique de l’Ecole Normale (CAPEN)
PLACE, ROLE ET PROBLEMES DE
L’HORTICULTURE D’ANKADINANDRIANA
DANS L’ECONOMIE PAYSANNE
Présenté par : RANDRIANARIVO Fanomezantsoa Heriniaina
-Président : Monsieur RAKOTONDRASOA Modeste, Maître de Conférences
-Juge :Madame RANDRIANJANAHARY Kintana, Assistante d’Enseignement Supérieur et de recherche
-Rapporteur :Monsieur ANDRIANARISON Arsène, Maître de Conférences
Date de soutenance : 30 septembre 2015
REMERCIEMENTS
Cette modeste œuvre n’a jamais été réalisée sans la contribution et la
participation de certaines personnes à l’endroit de qui nous tenons à exprimer nos vifs
remerciements ainsi que notre profonde gratitude, et nous soulignons en particulier;
-Monsieur Modeste RAKOTONDRASOA, Maître de Conférences à l’Ecole
Normale Supérieure, qui a eu l’amabilité d’examiner ce travail et qui nous a fait
l’honneur de présider le jury de ce mémoire,
- Madame Kintana RANDRIANJANAHARY, Assistante d’Enseignement Supérieur
et de Recherche, qui a bien voulu lire notre mémoire et donner des critiques
pertinentes,
- Monsieur Arsène ANDRIANARISON, Maître de Conférences, notre Rapporteur
qui a bien voulu accepter de nous encadrer dans notre tâche et qui a manifesté son
dévouement tant dans l’orientation que dans le suivi de notre travail,
- Tous les enseignants de la Filière Histoire - Géographie, sans exception, qui nous
ont permis d’acquérir des connaissances et des savoirs énormes durant notre cursus
universitaires,
- Au personnel de la commune rurale d’Ankadinandriana dont le conseiller
municipal, Monsieur René RAZANABAHOAKA, qui nous a accompagné depuis le
début jusqu’à la fin des enquêtes auprès de plusieurs ménages,
- Nous remercions également les ménages échantillons par l’accueil chaleureux
qu’ils nous ont réservé durant la collecte de données et des informations,
- Nous ne saurions terminer sans exprimer nos reconnaissances à notre famille,
qui nous a épaulé depuis le début de nos études universitaires jusqu’à la réalisation
définitive de ce mémoire.
SOMMAIRE
INTRODUCTION GENERALE………………………….…..………………………1
PREMIERE PARTIE: LES FACTEURS FAVORISANT LE
DEVELOPPEMENT DES ACTIVITES AGRICOLES…………..................…………..5
CHAPITRE I: UN CADRE PHYSIQUE ET HUMAIN FAVORABLE A
L’AGRICULTURE…………………..………………………………..……………………...6
I - Un milieu physique favorable à l’agriculture………………….….…...……….…6
A - Un relief accidenté……………………………………...……………….………....6
B - Un climat à deux saisons bien marquées……….……..……….……...…..……...6
C - L’abondance des réseaux hydrographiques……….………..……………………8
D- Une végétation pauvre…..……………………….………………………………...11
E-Des sols fertiles convenables à la production……………….................…………...13
II - Une population jeune, nombreuse et inégalement repartie dans
l’espace…………………………………...………………………………………………..….14
A-Historique de la population d’Ankadinandriana……………………….………….14
B - L’étude des indicateurs démographiques ……………………..…………….….15
C - Structure par âge et par sexe de la population
enquêtée……………………………..…………………………………....…..………………16
D - La taille de ménages………………………………….………….………………18
E - La distribution spatiale de la population…………………….…...…….…..…….19
CHAPITRE II Ŕ UNE REGION A FORTES POTENTIALITES
ECONOMIQUES……………………………..……………………...……………………...22
I - Des activités économiques basées sur le secteur primaire……………...…….....…..22
A - La prédominance des activités agricoles…………………………..…….…...….22
B - L’élevage, une activité d’appoint…………………………..…………..…..…….23
C - Des activités artisanales et minières peu rentables………………...……......….24
II - Des infrastructures économiques facilitant les échanges de
produits………………………………..………………..………………………..….…..…….24
A - Le rôle de la commune…………… …………….…………………..…………..24
B - Deux grands marchés assez développés………………….…...……………….. 25
C - Deux coopératives du transport et des infrastructures agricoles
précaires…………………………………………….…………………………….…………..26
CONCLUSION DE LA PREMIERE PARTIE………………………………......28
DEUXIEME PARTIE: L’HORTICULTURE, SOURCE D’AMELIORATION
DES CONDITIONS DE VIE DE LA POPULATION PAYSANNE……………...…30
CHAPITRE I : LA PRODUCTION FLORALE ……………………..….…...….31
I Historique de l´horticulture et typologie des produits floraux
d’Ankadinandriana…………………………………………………………………………....31
A - Historique de l horticulture…………….………………………...…….…………31
B - La typologie et l’utilisation des fleurs……….………………………..………..32
II - Les particularités des fleurs…………………………….……………………..….36
A - La technique de la préparation du sol ………………………..……………..….36
B - Les mises en culture des plantes………………………….………….….....……37
CHAPITRE II - L´HORTICULTURE, UNE ACTIVITE PROCURANT UNE
SOURCE DE REVENUS APPRECIABLES…………………………….………………41
I - L’étude du budget des ménages…………………………………………….…….41
A - Les différentes sources de revenus des ménages………………………..…..….41
B Les dépenses des ménages……………..………….……………...…………..…. 48
II - Le bilan du budget des ménages…………………………………….……....…..54
A - L’existence d’une épargne permettant d’améliorer la vie………...…………...54
B - La situation par rapport au seuil de pauvreté…………………...………..……57
CONCLUSION DE LA DEUXIEME PARTIE………………….…...………….58
TROISIEME PARTIE: LES PROBLEMES RENCONTRES ET LES
SOLUTIONS A APPORTER POUR L’HORTICULTURE
D’ANKADINANDRIANA……………………………………………………….………….60
CHAPITRE I LES PROBLEMES LIES A L’HORTICULTURE…….…..…..61
I - Les contraintes de prédateurs et de maladies…………………………..……….61
A La pourriture sèche…………………………….…………...………………….….61
B La fonte des semis………………………………….…….…...……………….....61
C Les insectes nuisibles aux plantes……………………………………………….62
II - Les contraintes climatiques……………………………………..………………...62
A - La sécheresse………………………………………..……………………………..62
B - La forte humidité………………………………………….………………………63
C - La grêle………………………………………………………….…………………63
III - La cherté des intrants…………………………………………...……….………63
A Les produits phytosanitaires………………………………………………………63
B Les semences………………………………………………...……………………64
C L´engrais………………………………………….…...……………………………65
CHAPITRE II LES PROBLEMES RELATIFS A L’EXPLOITATION DE
LA FILIERE HORTICOLE……………...…………………….…………….…………..67
I – Le manque de formations des horticulteurs…………………………….….…...67
A - La non maîtrise de la technique de culture……………………………………..67
B - La non maîtrise de la technique d’irrigation…………………………...……….67
II – Les problèmes au niveau de commercialisation………………………….……..68
A - Les difficultés relatives aux débouchés………………………………...……..….68
B - La fluctuation des prix…………………………………….……..…..………..….69
C - Le manque de professionnalisme et fonds financier……………………….…...71
D - L’insuffisance des infrastructures routières…………………………...….…..…..72
CHAPITRE III LES SOLUTIONS PRECONISEES…………….…..….………73
I – Les solutions au niveau des acteurs de la filière…………………………........73
A - La formation des horticulteurs………………………….…………...…..……….73
B La vulgarisation des nouvelles méthodes d’irrigation…………………..………75
C - La recherche de débouchés et de nouveaux marchés…………..……….……..76
II - Les perspectives d’avenir pour la filière horticole…………………...……..….77
A Une filière à fortes opportunités…………………..…………….……………….77
B Une filière promotrice du développement ………………….……...……..….…..78
C - L’extension des produits vers les marchés national et internationa l…….…..79
CONCLUSION DE LA TROISIEME PARTIE…………….………...………….81
CONCLUSION GENERALE………………………………..….…….……..………83
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES
LISTE DES CARTES
Carte n°1 : Localisation de la commune rurale Ankadinandriana………….……2bis
Carte n°2 : Le réseau de communication…………………………..…………….10
Carte n° 3 : L’occupation du sol………………………...…………..……………12
Carte n°4: Répartition de la population de la commune rurale
Ankadinandriana……………………………………………………………………………..20
Carte n°5: Les fokontany floraux et les fokontany non floraux ………………33bis
LISTE DES PHOTOS
Photo n°1 : Photo de couverture…………………………………………………….
Photo n°2 : La Mairie d’Ankadinandriana reste le chef lieu malgré la contestation
et la négligence de la population………………..…...…………………………………….25
Photo n°3: Le marché est sporadiquement fréquenté par les paysans tous les
vendredis………………………….…………………………..………………………………26
Photo n°4: Les fleurs transportées sont plus abondantes que les voyageurs vers
la ville d’Antananarivo……………….…………………….………………………………..27
Photo n°5: Les fleurs coupées…………………………..…………..…………….35bis
Photo n°6: Le bouquet des fleurs………………………..…………...………..….35bis
Photo n°7: La germination d´œillet dans les plates - bandes après le
bouturage………………………………………………….…..………………………….37bis
Photo n°8: Les plates - bandes colonisent les collines des fokontany floraux de la
région…………………………………………………..……..….……………………….37bis
Photo n°9 : Le glaïeul blanc détient la première place dans la culture florale qui
procure de l’argent aux ménages horticoles ……….………..………………………..42bis
Photo n°10: Un champ de glaïeuls jaune frisé développé dans les vallons
………….……………………………….…………………….…….…….………………42bis
Photo n°11 : La floraison de glaïeuls grenat près de la berge de la rivière
Andranomadio…………………………….…..…………..………..……………………..43bis
Photo n°12 : Gros plan d’une tige de glaïeul rouge vif.….…………….………43bis
Photo n°13 : Un champ d’œillet dans la partie occidentale de la commune
….…………………………………..…………………………………………………..….44bis
Photo n°14 : Un champ de gypsophile mêlés à la culture de glaïeuls
…………………………………..…………………..………………….………………....44bis
Photo n°15 : L’alstroémeria commence à se développer dans la
région………….……….……………………………….…………………….……………45bis
Photo n°16 : Vue partielle d’un champ de camomille….…………........…..…...45bis
Photo n°17 : L’arrosage des plates - bandes se fait toujours à la main…….…….68
LISTE DES GRAPHIQUES
Graphe 1 : Diagramme ombrothermique de la commune rurale
d’Ankadinandriana……………………………………………………………………………..8
Graphe2 : Structure par âge et par sexe de la population enquêtée
……………………….....…………………………..………………..………………………..17
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1 : Données climatiques de la commune d´Ankadinandriana
……………………..………...…………………………………………………………….…...7
Tableau 2 : Répartition des éléments de la couverture végétale selon leur
superficie………………………………….……………………..……...………..…....11
Tableau 3 : Répartition par sexe de la population enquêtée …….……….…......16
Tableau 4 : Répartition par âge et par sexe de la population
enquêtée……………..…......…………….…..…………………………………………..…...16
Tableau 5 : Répartition par grands groupes d’âge ………………….…….……..…17
Tableau 6 : Répartition de la population selon les fokontany, suivant la superficie
et la densité……………………….…….……………….……...............................................19
Tableau 7 : Les animaux élevés ………………………………………....………..…23
Tableau 8 : Le budget des ménages de la population enquêtée……….....……41bis
Tableau 9 : Les dépenses afférentes à l’horticulture …………….………..…….…49
Tableau 10 :Le budget des deux ménages horticoles……….....…..………………55
Tableau 11 :Le budget des deux ménages non horticoles………………………56
Tableau 12 : Comparaison des prix des produits phytosanitaires
……….….….……………………………………………….…….………………………….64
Tableau 13 : Comparaison des prix des semences chez les détaillants et les
paysans - vendeurs ….………………………………………….………………..…….……..64
Tableau 14 : La répartition des prix chez producteurs ……….…………....…70
Tableau 15 : La répartition des prix chez consommateurs………..…………70
ACRONYMES
CEG : Collège d’Enseignement Général
CRA : Commune rurale Ankadinandriana
CSB : Centre de Santé de Base
CUA : Commune Urbaine Antananarivo
EPP : Ecole Primaire Publique
FIFIANKA : Fivondronan’ny Fitaterana eto Ankadinandriana
FRAM: Fikambanan’ny Raiaman-dreny ny Mpianatra
JIRAMA: Jiro sy Rano Malagasy
KOFIMASI: Koperativa Fitaterana eto Masindray
GLOSSAIRE
Barika : dénomination du pavillon des fleurs
Botte : un paquet des fleur de 32 tiges
Daba : ancienne mesure de masse toujours usitée dans la campagne contenant 32
kapoaka du riz blanchi ou une vingtaine de kilos d’arachide.
Douzaine : désigne 12 tiges des fleurs.
Famadihana : cérémonie traditionnelle d’exhumation des morts
Haravola : herbe très fine utilisée dans la confection des nattes
Horaka : désigne des parcelles agricoles à assèchement difficile après la récolte
Kapoaka : boîte de lait concentré d’une masse de 250 grammes employée dans la
mesure de quantité de graminées.
Kesika : caisse de fruits et légumes d’une masse équivalent entre 10 à 20 kilos.
Kotrakotrana : articles ménagers ou vestimentaires vendus à des prix bradés de
l’ordre de 100 à 500 ariary le long du trottoir des marchés populaires entre autres
Anosibe et Petite vitesse.
Paquet : désigne des fleurs d’un bouquet ou une fleur de 36 tiges.
Pique : dénomination d’œillets auprès des paysans.
Sac : sac de 10 kilos utilisé dans la mesure de quantité.
Sakamaina : désigne des parcelles rizicoles dont l’assèchement est facile après la
récolte
Soubique : du nom malgache « Sobika » par francisation de la prononciation, qui
désigne grand panier sans anses
1
INTRODUCTION GENERALE
Depuis l’antiquité, l’homme pratiquait l’horticulture à cause de la merveille de la
nature. Il ne cesse de cultiver dans son cœur l’amour lesquelles traduisent un sens de
la beauté, des couleurs et du parfum. Depuis la seconde moitié du XVIIème siècle, elle a
fait l’objet de traités techniques spécialisés en Europe occidentale pour obtenir une
meilleure qualité des fleurs1. A partir de cette période, la filière horticole devient un
secteur d’activité quotidienne des paysans dans de nombreux pays du monde à savoir
la Hollande.
Madagascar n’ est pas en reste dans la mutation de l’horticulture. Ce sont les
colonisateurs qui ont communiqué le goût de la fleur aux malgaches. En 1924, les
français ont mis en place une société d’horticulture qui a pour objectif de répandre et
de perfectionner les nouvelles espèces des plantes. C’est ainsi que, l’horticulture a vu le
jour à Madagascar.2 Elle s’est développée dans les zones périphériques d’Antananarivo
notamment à Ankadinandriana.
L’horticulture pratiquée dans la Commune rurale d’Ankadinandriana, District
d’Avaradrano, est typiquement une culture de rente. Elle fait vivre presque tous les
agriculteurs qui représentent 95% d’une population estimée de 18 000 habitants en 2012 3.
En effet, à part le ravitaillement de la viande de zébus en provenance de l’abattoir
d’Ankadindratombo, cette commune approvisionne aussi le marché à fleur d’Antananarivo
ville et des autres régions. La culture florale est pratiquée dans 9 Fokontany sur les 17
couvrant la Commune et est très variée. On y trouve le glaïeul, l’œillet, la gypsophile, la
camomille et l’ alstroémeria4.
L’horticulture est un secteur très développé dans cette région. Mais qu’est ce
qu’elle représente pour cette commune ?Ainsi, avons nouschoisi comme sujet «
PLACE, ROLE ET PROBLEMES DE L’HORTICULTURE D’ANKADINANDRIANA
DANS L’ECONOMIE PAYSANNE ».
Selon le dictionnaire de l’académie française, l’horticulture est un art. C’est celui de
cultiver les jardins, de pratiquer la culture de légume, de fleur, d’arbres ou d’arbustes fruitiers
1http://horticultura/
2MADA REVUE,La Région d’Ankadinandriana et la culture florale , MadaRevue Géographie n° 42, janvier- ju in1983,p
80 3 Plan communal de Développement de la commune rurale Ankadinandriana (PCDCRA), 2008 -2012,octobre
2008,p3 4 Idem, PCDCRA,p 4
2
et d’ornement. Le terme est un néologisme, composé des mots latins hortus « jardin » et
cultus « culture »5.
Nous nous sommes intéressé à l’horiculture puisque la population paysanne de la
Commune d’Ankadinandriana vit du revenu apporté par la vente de cette culture. L’argent
gagné peut subvenir à l’achat des produits nécessaires dans la vie courante, les autres
cultures surtout la riziculture étant destinées à l’autoconsommation.
La Commune rurale d’Ankadinandriana nous intéresse en raison du fait que la presque
totalité de l’ horticulture de la région d’Analamanga s’y concentre. Par ailleurs, cette
horticulture, bien qu’elle soit une activité développée et en plein essor, n’a pas encore
fait l’objet d’études, du moins jusqu’ à ce jour.
La commune rurale d’Ankadinandriana se trouve à 35 km au sud d’Antananarivo
avec une superficie de 107 km2. Elle est limitée au nord par les Communes rurales de
Masindray et AlarobiaAmbatomanga, au sud par Mandrosoa et SabotsyManjakavahoaka,
à l’est par Miadanandriana et Ambohitrandriamanitra et à l’ouest par les Communes rurales
d’Ambohijanaka et de Tsiafahy. Ankadinandriana se trouve entre 19°3’ et 38°74’ de
latitude sud et 47°39’ et 44°79’ de longitude est6. Elle représente la 14ème Commune
d’Avaradrano regroupant 17 Fokontany : Ambohijato, Ambohimahatsinjo, Ambohitsaina,
Ambohitromby, Ambohitsararay, Ampahitrosy, Andranomonina, Andranovelona,
Andraravola, Andriampamaky, Ankadinandriana, Antanetibe, Antanimarina, Fihasinana,
Miorikampoza, Morarano, et Soamonina (Voir carte n°1,p 2bis).
La production florale dans cette Commune est très diversifiée. Chaque Fokontany a une
spécialisation poussée dans cette activité : l’œillet est cultivé à Soamonina, le glaïeul à
Ankadinandriana.
5 En. Wikipedia. Org/ Horticulture
6Plan communal de Développement de la commune rurale Ankadinandriana (PCDCRA), 2008-2012,octobre
2008,p3
2 Bis
Carte n°1: Localisation de la commune rurale Ankadinanandriana
3
Le choix de la zone d’études réside aussi dans le fait que le développement de la
Commune rurale d’Ankadinandriana se fera aux dépens de la valorisation de
l’horticulture. Par ailleurs, en tant que natif de cette localité, nous aimero ns faire connaître au
public que cette Commune recèle d’autres potentialités économiques qui la distinguent des
autres entre autres, l’engraissement des zébus. C’est la raison pour laquelle la Commune
rurale d’Ankadinandriana est classée comme « Commune pilote » en 20117.
Ainsi, la problématique se pose comme suit ; Quelles sont les conditions favorisant
la pratique de l’horticulture dans la Commune rurale d’Ankadinandriana ainsi que ses
retombées économiques sur la population de cette région?
Pour vérifier cette problématique, nous avons avancé les hypothèses suivantes :
L’horticulture trouverait à Ankadinandriana les conditions propices à sa pratique et à
son développement,
L’horticulture procurerait aux paysans de cette zone un revenu appréciable.
Mais cette activité ne serait pas à l’abri des problèmes inhérents aux activités rurales.
Nous avons ensuite procédé à la consultation des documents concernant la zone
d’étude, ensuite, lors de la pré-enquête, nous avons visité la zone de recherche pour mieux
appréhender la situation en matière d’horticulture. Nous en avons également profité pour
identifier les personnes ressources. Enfin, nous avons élaboré des questionnaires.
Nous avons organisé une entrevue avec des horticulteurs en même temps vendeurs et
originaires de la localité d’Ankadinandriana, du côté du marché journalier de fleurs à Anosy
ainsi qu’avec le président de l’association des horticulteurs (Vononahiavotra) littéralement
“prêt à affronter la vie”, Monsieur RalaimidonaRabarivelo sans avoir oublier de rendre
une visite de courtoisie au premier responsable de la Mairie d’Ankadinandriana, Monsieur
RazafiarisonLaza.
Avec l’aide de l’entrevue effectuée et des documents de recherche disponibles, nous
avons établi au préalable des questionnaires. Cette phase d’ enquêtes a été primordiale tant
pour approcher les réalités quotidiennes des horticulteurs que pour connaître les modes
de culture florale.
7 Plan communal de Développement de la commune ru rale Ankadinandriana (PCDCRA), 2008-2012,octobre
2008, p 2
4
Ainsi, la collecte d’informations nous a permis de connaître le nombre total des
ménages : 23788. Cela nous a aidé à faire un calcul des échantillons de ménages à
enquêter. Ce qui aboutit à un taux de 1⁄12 soit 198 ménages.
L’analyse est basée sur les questionnaires, et nous a permis une étude détaillée
du revenu acquis par l’ensemble des ménages, ensuite l’identification des dépenses et
enfin la présentation éventuelle de la part des deux sexes dans les activités.
Les questionnaires sont préparés à l’avance pour que les résultats obtenus
chez les ménages enquêtés reflètent la réalité. Ils comportent une trentaine de
questions tournant autour du thème à étudier.
Les enquêtes ont été réalisées dans 11 fokontany sur 17 qui couvrent la
commune rurale Ankadinandriana. Ces 11 fokontany sont constitués par 9 fokontany
floraux et 2 fokontany non floraux( voir carte n°1,p 2bis).
Ainsi, ce mémoire comporte trois parties:
- La première partie essai de découvrir les facteurs favorisant le développement
des activités agricoles
- La deuxième partie démontre comment l’horticulture est une source
d’amélioration des conditions de vie de la population paysanne
- La troisième partie révèle les problèmes rencontrés et les solutions à apporter à
l´horticulture d´Ankadinandriana
8 Dernière mise à jour sous la période de 2012, Monographie de la commune rurale Ankadinandriana,
2010,p2
5
PREMIERE PARTIE:LES FACTEURS FAVORISANT LE
DEVELOPPEMENT DES ACTIVITES AGRICOLES
Cette première partie comportera deux chapitres. Le premier chapitre est consacré
à l’étude des cadres physique et humain facteurs favorables à l’agriculture. Le
deuxième consiste à étudier les potentialités économiques de la région.
6
CHAPITRE I: UN CADRE PHYSIQUE ET HUMAIN FAVORABLE A
L’AGRICULTURE
Ce chapitre prend d’abord en considération le milieu physique et ensuite, fait
une étude démographique de la population d’Ankadinandriana.
I - Un milieu physique propice à l’agriculture
A - Un relief accidenté
Faisant partie des Hautes Terres centrales¸ la commune rurale Ankadinandriana est
dominée par un relief discontinu. Il se caractérise par un profil topographique avec des
zones basses surplombées par des chaînes de montagne .
Les chaînes de montagne s’étendent de l’ouest au sud et culminent à des
altitudes supérieures à 1 000m9. Elles se situent à une altitude 1840 m dans la partie
méridionale à Fihasinana . Ces reliefs servent de délimitation de la commune par
rapport aux autres communes limitrophes.
Les zones basses occupent deux grandes parties de la région : la première est la zone
constituant le bassin versant de l’Ikopa dans les parties nord et est. C’est le domaine des
cultures pluviales. La deuxième est le domaine des cultures sèches de la zone
d’escarpement dans les parties occ identale et australe de la commune10.
B -Un climat à deux saisons bien marquées
Tableau 1:Données climatiques de la commune d´Ankadinandriana
J F M A M J J A S O N D Total ou
moyenne
Précipitation(en mm)
207,5 275,5 160 138,6 21,6 3 ,1 1,3 2,8 2,5 14,8 97,6 252,7 1177,5
Température moyenne(°C)
21°75 22°15 21°4 21°1 13°5 16°5 15°7 16°5 17°7 20°6 22°1 21°8 19°2
Source: Direction Générale de la Météorologie, sous la période 2012
9 Plan communal de développement de la commune ru rale Ankadinandriana (PCDCRA), 20082012, p 21
10 Idem PCDCRA ¸ p 23
7
1 - Les précipitations
Le total de précipitations enregistré au cours d´une année est de 1177,5 mm. Ces
précipitations connaissent une forte variation dans l’année (voir tableau 1,p7).
Le maximum 275 5 mm est observé au mois de février autrement dit en pleine
saison de pluie dans l´hémisphère sud.
Le minimum est enregistré au mois de juillet 1 3 mm c´est à dire en pleine saison
sèche.
Ainsi, le diagramme révèle l existence de 05 mois secs qui s´étalent de juin à
octobre d´où une mauvaise répartition des précipitations. Donc, cette région se
caractérise par une alternance de saison sèche et humide avec 110 jours de pluies par
an.
2 - La température
La région dispose d´une température très variée. La température moyenne de
l´année est de 19°2 C ce qui est relativement élevée(cf. tableau 1,p7).
Le maximum observé est au mois de février avec une température de 22°15 C
traduisant que la chaleur est accablante donc le climat est chaud puisque les rayons
solaires tombent directement sur le tropique du capricorne. Autrement dit, deux mois
après le solstice de décembre ou en pleine saison d´été dans l´hémisphère sud.
Le minimum 13°5 C est enregistré au mois de mai c’est à dire un mois avant le
solstice d´hiver dans l´hémisphère sud car les rayons solaires deviennent obliques au
niveau du tropique de capricorne donc au début de l’hiver dans l hémisphère sud.
Il en résulte donc que cette région connaît une amplitude moyenne8°65C
signifiant que la commune appartient à la zone chaude.
8
Graphe 1 : Diagramme ombrothermique de la commune rurale d’Ankadinandriana
P = 3 T
Saison sèche
Source : Exploitation des données thermiques du Service Météorologique sous la
période de 2012
En somme, le total pluviométrique de 1 177,5 mm et l´existence de 05 mois secs
et son altitude moyenne supérieur à 1000 m permettent de classer la commune rurale
Ankadinandriana dans le climat tropical d´altitude.
C - L’abondance des réseaux hydrographiques
Les principales rivières de la commune se repartissent en trois (Cf. carte n°2);
- La rivière Ikopa qui traverse le long de la commune d’une longueur 15 km11.
Elle sert de délimitation naturelle aux communes voisines : AlarobiaAmbatomanga et
Masindray et alimente le central hydroélectrique d’Antelomita. Son régime régulier et
11
Monographie de la commune rurale Ankadinandriana, 2010, p 1
0
50
100
150
200
250
300
J F M A M J J A S O N D
Précipitations
Saison sèche
Températures
P (en mm)
Tmoy. (°)
9
l’absence de roches rendent cette rivière navigable. Ainsi, la population du secteur
Antelomita la traverse pour se rendre dans le chef lieuAnkadinandriana. 12
- La rivière Miorikampoza prend sa source dans la partie sud-est de la commune
avec une longueur de 8 km13. Cette rivière rocailleuse connaît un régime irrégulier. Au
moment de la période de crue, elle déborde de son lit engendrant un phénomène
d’inondation. Elle occasionne, par contre, un ensablement des rizières au moment de
l’étiage.
- Dans la partie sud - ouest, la rivière Volontsangana prend sa source dans le
fokontanyAndriampamaky. Elle traverse la commune d’une longueur 8 km14 et présente
un aspect similaire à celle de Miorikampoza mais cette fois - ci très sinueuse.
- La confluence de ces deux rivières dans la partie sud du
fokontanyAmpahitrosy donne naissance à la rivière Andranomadio . Cette rivière dispose
d’une longueur de 7 km avant de rejoindre la rivière Ikopa. Ainsi, ces rivières sont les
affluents d’Ikopa(Voir carte n°3,p10bis).
Ainsi, l’existence de ces rivières permettent d’irriguer les parcelles des cultures
dans les zones basses pendant la période sèche.
12
Plan communal du développement de la commune ru rale d’Ankadinandriana(PCDCRA),2008-2012, p 21 13
Idem Monographie, p1 14
Ibidem Monographie, p1
10
Carte n°2 : Le réseau de communication d’Ankadinandriana
11
D - Une végétation pauvre
Malgré sa vaste étendue, la Commune n´abrite que des formations végétales très
restreintes qui couvrent l´ensemble de sa surface. Elles se composent de forêt
primaire, de forêt de reboisement, de prairies et de pâturages naturels.
Tableau 2: Répartition des éléments de la couverture végétale selon leur superficie
Couverture végétale Surface(en ha) Pourcentage (par rapport à la
superficie totale)
Forêt primaire 5 0,06
Prairies et pâturages 2487 28,61
Forêt de reboisement 6200 71,33
Total 8692 100
Source : Monographie de la commune rurale Ankadinandriana, 2010, p 1
Bien que cette région fasse partie des Hautes Terres, la formation primaire ne
domine qu’une surface restreinte. Cette forêt primaire constitue 5 ha 15 seulement de
l´ensemble de la formation végétale. C’est un monde clos où les grands arbres se
situent entre 15 et 25 m.
La disparition de la forêt primaire cède la place à la forêt secondaire. Compte
tenu de l´ampleur des dégâts causés par la destruction de la forêt primaire, tous les
acteurs concernés ont mis en place un programme de reboisement pour y renouveler
les couvertures végétales. Ainsi, environ 6200 ha de terrain sont reboisés pour retrouver
l´ aspect des paysages verdoyants16. La surface reboisée comporte des arbres introduits
à Madagascar comme le pin et l´eucalyptus.
Cette forêt fournit les bois de chauffe à la population. Ces surfaces ont, actuellement,
tendance à diminuer au profit des extensions des cultures et aussi de terrain de reboisement 17.
15
Faute de données 2012, nous nous sommes contentés de prendre la dernière mise à jour sous la
période de 2010, Monographie de la commune rurale Ankadinandriana (MCRA), 2010, p 1 16
Idem Monographie, p 1 17
Plan communal du développement de la commune rurale d’Ankadinandriana(PCDCRA),2008 -2012, p 22
12
Carte n° 3 : L’occupation du sol
13
De prairies et pâturages prédominent dans la majeure partie de surface de la
Commune. Ils s’étendent sur 2487 ha18 et sont essentiels dans la pâture des animaux
et offrent de fourrages et herbes pour leur alimentation des animaux .
Ils fournissent également à la population des matières premières nécessaires à
l´artisanat et à la construction des habitats. D´une part, elle donne de matière première
de base « haravola »(voir glossaire) dans la confection et la fabrication des nattes et
des soubiques. D´autre part, elle est employée dans la fabrication et réhabilitation des
toitures des maisons19.
E - Des sols fertiles convenables à la production
La région dispose de deux types de sols ; des sols ferralitiques sur les tanety et
des sols hydromorphes dans les zones basses. Ces sols constituent des terroirs de
cultures pluviales et rizicoles. La riziculture reste partout l’activité principale des
paysans. Elle occupe tous les vallons et certaines parties du bourrelet de berge de
l’Ikopa.
Les cultures pluviales par contre occupent les moyennes et surtout les basses
pentes des « tanety » (cf. glossaire) aménagées en terrasses. Elles peuvent se retrouver
aussi entre le lit de cours d’eau et les terroirs rizicoles de vallon. Sur la rive gauche
de l’Ikopa, des terrasses portent des cultures sèches en été, des cultures maraichères en
hiver et les rizières « sakamaina » (cf. glossaire) sont souvent, en saison sèche,
reconverties en terroirs maraîchers. Quant aux terroirs floraux, ils se localisent sur les
mêmes sites que les cultures pluviales. Elles sont donc pratiquées sur des sols
ferralitiques encore humifères20.
Les sols hydromorphes et alluviaux dans les zones basses sont très favorables à
l’agriculture en particulier au riz, aux cultures maraîchères et florales. Ainsi, les rizières de
fond de vallons s’établissent sur les terrasses fluviatiles formées d’alluvions anciennes.
Parmi elles, on distingue les rizières « horaka » (cf. glossaire), étagées, dont l’irrigation
avec l’eau de ruissellement issue des tanety est recueillie dans des réservoirs de l’eau
des sources situées en tête de vallon ou sur les flancs. L’assèchement des rizières
« horaka » dure plus longtemps que celui des rizières « sakamaina », étagées elles aussi
18
Ibidem Monographie de la commune rurale Ankadinandriana (MCRA), 2010, p 1 19
Idem, PCDCRA, p 22, 20
MADA REVUE, La Région d’Ankadinandriana et la culture florale, Mada Revue Géographie n° 42, janvier-
juin 1983, p 82
14
mais plus élevées. L’irrigation y nécessite des canaux de dérivation dont la prise d’eau
est bien loin en amont des rivières ou des ruisseaux. Les rizières « sakamaina » sont
d’un assèchement facile et sont utilisées par les paysans pour la culture de
« volyavotra »( cf. glossaire ). Toutefois leur extension est limitée par la présence des «
lavaka » (cf. glossaire ). et affleurements rocheux.
Par ailleurs, des rizières de bourrelet de berge de l’Ikopa s’alignent sur la rive
gauche de l’Ikopa. Le premier et le deuxième gradin portent le « vary vakiambiaty »
(cf. glossaire ) , le bas de pente reste une zone inondée réservée au « vary aloha »(cf.
glossaire).
Nous avons vu que le milieu physique de la région est propice à l’agriculture. Il
est intéressant de savoir les conditions humaines d’où une étude démographique
s’impose.
II - Une population jeune, nombreuse et inégalement repartie dans l’espace
A - Historique de la population d’Ankadinandriana
Du temps de Rangita, Ankadinandriana est un village occupé par des
« vazimba »(population autochtone et primitive). Quand Andriamanelo monte au trône, il
les chasse pour insérer cette zone dans son royaume d’Alasora21. Ainsi l’installation du
petit groupe venant de ce royaume commence à établir dans ce village.
Le village d’Ankadinandriana a été formé au XVIIIe siècle. Le village s’appelait alors
Antampontanàna. D’après la tradition orale, c´est la fille du Roi Andrianampoinimerina qui
a donné le nom du village. Un jour, elle est passée au village Antampontanàna et a envoyé
les porteurs chercher de l’eau. Ces derniers ont trouvé un point d’eau sur le bas fond au nord
du village, ils y puisent de l’eau qu’ils ont apporté à la femme noble ou « Andriana ». Celle-
ci a apprécié la qualité de cette eau, a ordonné : Mettez à cet endroit un signe « Kady » qui en
interdit l’accès, car à chaque fois que je passerai par ici, c’est de cette eau que je boirai, d’où
le nom du village Ankadinandriana (littéralement : village du fossé du noble ).22
La région est tardivement occupée par la population. L’histoire du peuplement
remonte à la colonisation. Selon toujours la tradition, Ramarobandro et Rainibarilamina
ont été les premiers habitants d’Ankadinandriana, durant cette époque. Ils ont fait creuser
21 voyage.guide-mg.com/decouvrir/analamanga/alasora... 22
Faute de l’inexistence des livres historiques sur Ankadinandriana, nous nous sommes contentés la tradition
orale et du PCDCRA, 2008-2012, p 15
15
un ravin servant de protection autour du village pour se protéger des éventuelles attaques
des « menalamba ». Ce fossé est encore visible dans le quartier Ankadinandriana malgré
le fait qu´il commence à se remblayer aujourd’hui.
B - L’étude des indicateurs démographiques
L’étude d’indicateurs démographiques permet à connaître le taux de natalité, le
taux de mortalité ainsi que le taux de masculinité.
1 - La natalité
La natalité est indispensable pour connaître l’évolution de la population dans un
endroit donné. Elle se définit comme le nombre de naissance pour 1000 habitants23.
En 2012, le taux de natalité enregistré dans les ménages enquêtés se situe au
delà du seuil 30 ‰24 . Il est donc relativement élevé car il est de l’ordre 30,47 ‰
mais il est faible par rapport à la natalité nationale qui a atteint 44 ‰ en 1993. 25
2 - La mortalité
Le taux de mortalité renseigne sur le nombre de décès enregistré au cours d’une
année pour 1000 habitants sur l’effectif total de la population.
Ainsi, le taux de mortalité est de l’ordre 4,53 ‰. Ce taux est largement inférieur
par rapport au seuil de 13 ‰ et par rapport à la moyenne nationale 14‰.
Par conséquent, la commune rurale Ankadinandriana connait un taux d’
accroissement fort 2,59 %. Mais ce taux est légèrement inferieur à celui de l’ensemble
de la commune : il est de 3,48 %, en 2012. De ce fait, nous avons un temps de
doublement de 23,68 ans. Plus précisément, la population enquêtée atteindra le double
de son effectif d’ici 24 ans avoisinant la moyenne nationale 25 ans en 1993 . 26
3 - Le taux de masculinité
Afin de connaître le poids du genre dans les activités quotidiennes des paysans,
on fait appel à l’étude de la population masculine 27. La population enquêtée totalise
1 542 habitants dont 783 issus du sexe masculin contre 759 à du féminin. Ainsi
après nos études, le taux de masculinité est de 103 hommes pour 100 femmes(
23
Cours de géographie en 1ère
Année 24
Idem Cours de géographie 25
Recensement général de population (RGPH),1993, p 26 26
EPM 2010, p 26 27
Cours de géographie en 1ère
Année
16
tableau n°5,p17). Ce résultat reflète le monde rural où les hommes se placent toujours
devant les femmes sur la prise de décision et la réalisation des travaux agricoles.
Ainsi, les taches féminines moins compétitives dans le travail agricole, désignent la
superficie d’une rizière : « ketsaenim - bavy, valo - vavy »28.
D’ailleurs, le milieu urbain compte plus de femmes que d’hommes (93 hommes
pour 100 femmes) tandis qu’en milieu rural, les femmes sont sensiblement moins
nombreuses que les hommes. Pour cela, la main d’œuvre masculine est très importante
tant sur le salaire que l’accomplissement des taches.
Tableau 3: Répartition par sexe de la population enquêtée
Sexe Nombre de
population
Pourcentage (℅)
Masculin 783 50,77
Féminin 759 49,23
Total 1 542 100
Nombre des ménages 198
Taille de ménage=8 personnes
Source: Enquêtes auprès des ménages
C - Structure par âge et par sexe de la population enquêtée
Tableau 4: Répartition par sexe et par groupe d’âge de population enquêtée
SEXE
AGE
Masculin Féminin TOTAL
0 4 88 83 171
5 9 75 76 151
10 14 89 87 176
15 19 92 90 182
20 24 79 78 157
25 29 71 68 139
30 34 65 62 127
35 39 56 53 109
40 44 47 45 92
45 49 41 37 78
50 54 34 30 64
55 59 23 23 46
60 64 14 16 30
+ 65 ans 9 11 20
Ensemble 783 759 1 542
Source : Enquêtes des ménages
28
Enquêtes auprès des ménages
17
Tableau 5: Répartition par grands groupes d’âge
Groupe d’âges Masculin Féminin Total Pourcentage
0 - 14 ans 252 246 498 32,3
15 - 59 ans 508 486 994 64,5
60 ans et plus 23 27 50 3,2
Total 783 759 1542 100
Taux 50,78 49,22
Source : Enquêtes des ménages
D’après ces tableaux, la proportion des moins de 15 ans occupe 32,3 % de
l’effectif total. Ce chiffre traduit que la population dans cette région est nataliste.
Le taux de natalité 30,47 ‰ est relativement élevé. Il résulte du comportement
encore nataliste des habitants.
Graphe 2: Structure par âge et par sexe de la population enquêtée
Source : Exploitation des résultats démographiques de la population enquêtée
-100 -50 0 50 100
04
59
1014
1519
2024
2529
3034
3539
4044
4549
5054
5559
6064
+ 65 ans
Féminin
Masculin
18
La pyramide des âges nous montre la composition par sexe et par âge de la
population. L’étude de ce graphe nous permet de dire que la population enquêtée
présente la même homogénéité avec l’ensemble de la commune et de Madagascar
avec une population jeunes et une légère prédominance du sexe masculin.
La forme de la pyramide en parasol révèle l’importance de la natalité 30,47 ‰ ;
c’est donc une population nataliste. Cette ampleur de la natalité nous donne l’idée sur
l’importance du grand groupe d’âge de moins de 15 ans avec un pourcentage 32,3 %
de la population. Une faible part seulement 3,2 % est occupée par le grand groupe
d’âge de plus de 60 ans. Ainsi, on peut conclure que la commune a une population
jeune. Cette situation constitue un problème pour les actifs car ces jeunes constituent
une charge importante.
En conséquence, cette région connaît une croissance très rapide de population.
D - La taille de ménages
La taille des ménages est essentielle dans l’étude de l’ activité économique des
lieux donnés car une famille nombreuse étant une charge pour la société en particulier
et pour le pays en général. Par ailleurs, la taille de ménage fournit le nombre exact
des membres de famille. La formule se présente comme suit :
A cet effet, le ménage dans la CRA est en moyenne constitué de 08 individus.
Donc ces individus sont constitués de 6 enfants en moyenne et de 2 parents. Ce
nombre est élevé par rapport à la moyenne nationale qui compte 4,8 individus 29. Ce
chiffre reflète le ménage rural malgache où les enfants sont considérés comme des
richesses. Mais ce n’est pas le cas dans l’étude économique car ce ménage connaît de
problèmes graves dans les conditions de vie.
29
Enquêtes périodiques auprès des ménages (EPM) 2010, Rapport principal, p 42
La taille de ménages
19
E - La distribution spatiale de la population enquêtée
Avec ses 18 000 habitants de l’effectif total repartis sur une superfic ie totale de 107
km2 , la densité moyenne de la population est de l’ordre 168 habitants au kilomètre
carré. Pourtant, ce chiffre varie selon les fokontany. Ainsi, la population de la Commune
est inégalement répartie dans l’ensemb le de sa superficie.30
Tableau 6: Répartition de la population selon les fokontany, suivant la superficie
et la densité
Fokontany Population (hab.) Superficie ( km2) Densité(hab./km2)
Ambohijato 658 3,5 188
Ambohimahatsinjo 676 5,5 123
Ambohitraina 496 3 165
Ambohitromby 982 4,5 218
Ambohitsararay 445 5 89
Ampahitrosy 835 4 209
Andranomonina 502 3 167
Andranovelona 879 4,5 195
Andraravola 674 3,5 192
Andriampamaky 642 4,5 143
Ankadinandriana 2384 7 341
Antanetibe 873 4 218
Antanimarina 3286 24 137
Fihasinana 983 6 163
Miorikampoza 1907 18,5 103
Morarano 692 2,5 277
Soamonina 1086 4 271
Total 18000 107 168
Source :Recensement de la commune
30
Voir carte n°4, p 20 bis
20
Carte n°4: Répartition de la population selon les fokontany et selon la densité
21
Le fokontanyAnkadinandriana est le plus peuplé à raison de 341 habitants par
km2 à cause du rôle de chef lieu de la commune qu’il a tenu. Il est suivi par le
fokontanyMorarano d’une densité 277 habitants par km2 et le fokontanySoamonina
occupe la troisième place 271 habitants. La raison avancée pour ces deux fokontany est
leur faible superficie.
Les moins peuplés sont les fokontanyAmbohitsararay avec une densité de 89
habitants par km2 et Miorikampoza de 103 habitants. L’explication découlant de cette
faible densité réside dans l’exigüité de la surface favorable à l’agriculture.
En général, cette inégale répartition spatiale est justifiée par le fait de l’existence dans
les contrées des facteurs plus propices à la culture vivrière : source ou cours d’eau permettant
la culture irriguée ou la culture pluviale car la majeure partie de la population vit de
l’agriculture sur des terrains relativement plats et facilement aménageables31.
En définitive, nous pouvons affirmer que l’étude des cadres physique et humain
donne une idée sur les facteurs favorables au secteur primaire. Mais cette région
dispose d’ autres secteurs que celui-ci.
31
Plan communal de développement de la commune ru rale d’Ankadinandriana(PCDCRA), 2008 -2012,p 18
22
CHAPITRE II Ŕ UNE REGION A FORTES POTENTIALITES
ECONOMIQUES
La commune rurale Ankadinandriana dispose de fortes potentialités économiques.
Ces potentialités économiques sont basées sur le secteur primaire ainsi que des
infrastructures économiques favorisant les échanges des produits.
I Ŕ Des activités économiques basées sur le secteur primaire
A Ŕ La prédominance des activités agricoles
1) L’importance spatiale de l’agriculture
Etant donné que le riz constitue l’alimentation de base des malgaches, les rizières
occupent la presque totalité de terres cultivables même sur les tanety. Il en est de
même pour la CRA, la superficie de rizières est de 3104 ha soit 29% de la surface
communale. Le rendement est encore faible (de l’ordre de 2 à 2,5 t par hectare 32).
Malgré le fait que 80,6 % 33 des paysans pratiquent l’agriculture, les récoltes produites
ne suffisent pas à nourrir l’ensemble de la famille malgache pour de multiples raisons.
La finalité de la production est ainsi d’une consommation locale 34.
2) Des cultures maraîchère et légumineuse très développées
Grâce à sa proximité de la ville d’Antananarivo, la commune d’Ankadinandriana se
distingue par la culture maraîchère et légumineuse pour approvisionner cette ville. La
pratique de la culture maraîchère et légumineuse se rencontre en général dans les
fokontany non floraux à savoir Ambohijato, Ambohimahatsinjo, Ambohitsararay,
Andranovelona, Andriampamaky, Antanimarina, Fihasinana, Miorikampoza 35 (voir carte
n°5,p 34 bis ).
Ces fokontany se spécialisent dans les cultures maraîchère et légumineuse :brède,
choux, choux fleur, tomate et petit pois. La surface cultivée est 153,1 ha 36. Les finalités
de ces produits se scindent en deux. D’une part, 20 % de leur production est consommée
32
Idem Plan communal du développement de la commune(PCDRA), p 31 33
EPM 2010, p 79 34
Monographie de la Commune rurale d ’Ankadinandriana,2010,p 11 35
Ibidem, PCDCRA, p 43 36
Plan communal de développement de la commune ru rale d’Ankadinandriana(PCDCRA),2008 -2012, p.30
23
sur place et 80 % pour l’approvisionnement de la capitale. La proportion des pratiquants
dans ce domaine représente 60 % des paysans37.
B - L’élevage, une activité d’appoint
L’élevage occupe la troisième place dans les activités des paysans. L’élevage
bovin détient le premier rang suivi de peu par celui du porcin et la troisième place
tenue par celui de la volaille.
Tableau 7: Les animaux élevés
Type Nombre Par habitant
Bovidés 2719 0,15
Porcins 870 0,04
Volaille - -
Source : Monographie de la commune rurale d’Ankadinandriana,2010,p 7
Ainsi, l’élevage de bovin est très développé dans la commune avec 2719 zébus
dont le nombre des éleveurs avoisinant 158638. Partout, des fosses à bœufs se
rencontrent aux alentours des habitations et témoignent de la place de cette activité
dans la vie des paysans. Ces fosses sont nécessaires tant sur l’embouche bovine que
l’engrais accumulé facilement transportable. D’après le calcul, la commune dispose de
0,2 zébu pour un habitant.
Il est suivi par l’élevage porcin lequel est pratiqué par 800 éleveurs disposant
au total 870 bêtes39( voir tableau 7). Cette activité est d’une part une activité tournée
vers le marché pour se procurer de l’argent en temps utile et d’autre part pour le
fumier obtenu nécessaire dans les activités agricoles des paysans. Comme l’élevage
porcin est un élevage à cycle court, la durée de l’élevage ne dépasse rarement une
année car les éleveurs les vendent au marché puis achètent de nouveaux porcs pour
les engraisser.
L’aviculture se pratique pour le fumier et l’argent qu’elle procure en cas de
vente pour satisfaire les besoins du moment. L’élevage de volailles se rencontre au
niveau de tous les ménages et selon la position géographique de leur résidence.
L’élevage des poules est pratiqué dans la basse- cour sur les tanety par contre les
37
Monographie de la commune ru rale d’Ankadinandriana(MCRA), 2010, p 10 38
Idem Monographie, p1 39
Ibidem Monographie, 2010, p 1
24
palmipèdes se localisent dans les zones basses où il y à présence d’eau en
permanence. Il est à noter qu’en plus de l’argent procuré par la vente, la volaille sert
aussi de mets à l’occasion des festivités et de visite des familles venant de la ville.
C - Des activités artisanales et minières peu rentables
Environ 20 000 unités de nattes sont, en 2010, fabriquées dans la région40. La
matière première comme le « haravola »41 est visible sur place. D’ailleurs, Les artisans
font de la fabrication des nattes une activité d’appoint. Ces artisans ne s’occupent de
cette activité qu’après les travaux relatifs à la riziculture et à l’horticulture. Ainsi, la
fabrication des nattes est peut-être un passe - temps pour les paysans mais qui leur
procure en fait un revenu peu appréciable.
Par ailleurs, la région regorge des gisements aurifères exploités selon une
méthode artisanale. Ces gisements se repartissent sur une superficie de 2 hectares.42
Pourtant, l’exploitation de l’or n’a pas apporté le développement espéré à la commune
à cause du non paiement de ristourne et des taxes. La quasi- totalité des 30 exploitants
ne disposent ni de permis d’exploitation ni d’autorisation émanant des autorités
compétentes43. Cette situation a d’une part freiné le développement économique de la
région car le nombre, la qualité et la quantité de l’or qui en sort, sont difficiles à
établir.
II - Des infrastructures économiques facilitant les échanges de produits
A -Le rôle de la commune
Ankadinandriana est un chef lieu contesté. Théoriquement, il doit être
l’intermédiaire administratif entre les divers fokontany et l’unité administrative
supérieure qui est le district d’Avaradrano, chargé de coordonner les décisions prises et
de leur transmettre celles – ci. Mais cette hiérarchie n’est pas respectée par les
collectivités décentralisées. Certains fokontany négligent ce relais en principe obligatoire
en s’adressant directement au district d’Avaradrano lequel semble accepter cette
40
Idem Monographie, p 7 41
Voir, Glossaire 42
Monographie de la commune rurale d ’Ankadinandriana, 2010, p 8 43
Idem Monographie, p 8
25
situation. Les causes de cette anarchie semblent relever des querelles politiques mais le
résultat global est de freiner le développement de la commune. 44
Photo n°2:La Mairie d’Ankadinandriana reste le chef lieu malgré la contestation
et la négligence de la population
Source : Cliché de l’auteur
B - Deux grands marchés assez développés
1 - Le marché des produits
Le jour de marché se fa it tous les vendredis. Il n’est fréquenté que
sporadiquement par les paysans qui préfèrent souvent les marchés voisins et ceux de la
capitale. Pendant le jour du marché, des divers produits venant de la capitale y
convergent : friperies, chaussures, radios et téléphones mobiles. Pourtant, le nombre des
vendeurs est élevé par rapport à celui des acheteurs. A partir de midi, le marché est
quasi vide et les vendeurs commencent à ramasser leurs marchandises
44
MADA REVUE, La Région d’Ankadinandriana et la culture florale , Mada Revue Géographie n° 42, janvier- juin
1983, p 80
26
Photo n°3 : Le marché est sporadiquement fréquenté par les paysans tous les
vendredis
Source: Cliché de l´auteur
2 Ŕ Le marché de bétail
Pas loin au sud, le marché de bétail se tient le même jour que celui des
marchandises. Ce marché est dépourvu des infrastructures adéquates et est aménagé sur
un terrain plat où les animaux attendent leurs acquéreurs. Les paysans sur place et
ceux de communes voisines occupent le marché le vendredi en amenant des zébus, des
porcs et de la volaille.
C - Deux coopératives du transport mal développés et des infrastructures
agricoles précaires
La route reliant la commune à la capitale est une route faite en terre battue
longue de 33 km. Ainsi, deux coopératives de transport la KOFIMASI et la FIFIANKA
assurent la liaison entre la commune d’Ankadinandriana et la ville d’Antananarivo(voir
carte n°2,p 10bis). Ces coopératives s’alternent pour la prise en charge des voyageurs
lesquels paient un frais de 2 500 ariary par personne. En plus de la cherté du frais, le
problème quotidien des paysans est l’attente des taxis -brousse souvent très longue.
27
Les personnes arrivées tôt sont ainsi exposées au soleil et accablées par la chaleur
dans les taxis – brousse. Les produits maraîchers et légumineux en souffrent également.
Ils deviennent de mauvaise qualité sous l’effet du soleil. Il en résulte alors une
diminution de prix des produits sur le marché. De la même manière, les taxis – brousse
disparaissent à partir de midi, en conséquence, les passagers ne peuvent plus
regagner la capitale l’après-midi. Ainsi, ils sont obligés de faire à pieds cette route.
La plupart des infrastructures agricoles sont très vieilles car elles datent de la
colonisation et de la première République. Après ces périodes, il n’y a plus ni
d’entretien ni réfection de ces infrastructures agricoles composées de barrages et de
canaux d’irrigation. Ce sont les paysans eux - mêmes qui se chargent de les entretenir
en construisant des murs de briques en élévation pour la distribution de l’eau du
barrage. D’ailleurs, cette construction ne dure pas longtemps car au moment de fortes
crues, ces murs de briques sont emportés par les eaux. Pour les canaux d’irrigation, la
majeure partie est ensablée par des sols lessivés venus de l’ amont lesquels obstruent
irrémédiablement la circulation de l’eau dans les rizières.
Photo n°4: Les fleurs transportées sont plus abondantes que les voyageurs vers
la ville d’Antananarivo
Source: Cliché de l´auteur
28
CONCLUSION DE LA PREMIERE PARTIE
La CRA dispose d´un relief accidenté. Ce relief se situe en général à une
altitude supérieure à 1000 m et se repartit du nord au sud de la Commune. Malgré sa
position en altitude, la commune offre des terrains relativement plats sur lesquels les
rivières coulent et arrosent les plaines.
Ce système hydrographique relativement dense draine les zones basses et arrose
périodiquement les rizières. Il est constitué par la rivière Ikopa ainsi que les rivières
Miorikampoza et Volontsangana. La confluence de ces rivières donne naissance à la
rivière Andranomadio qui draine les zones basses au loin d’Ikopa.
Les formations végétales se caractérisent par la prédominance des savanes et
l’amincissement d’ étendue des forêts primaires. Les savanes servent de combustibles,
de toiture des maisons et de pâturage pour les zébus tandis que les forêts offrent des
matériaux de construction de maisons et des matières premières pour l’artisanat comme
la fabrication des nattes. Ces formations végétales sont liées à la pédologie du sol.
Ces sols se repartissent en deux types: sur les tanety, c’est le domaine des sols
ferralitiques et les sols hydromorphes se localisent dans les basses altitudes. C’est dans
les sols ferralitiques que se développent les cultures sèches mais ils abritent aussi des
cultures pluvieuses sur les pentes et les flancs de la colline. Les sols hydromorphes
sont, par contre, réservés aux cultures pluvieuses.
Sur le plan démographique, cette région est selon la tradition orale tardivement
occupée par les hommes. C’est pourquoi l’histoire des premiers habitants remonte
seulement à la colonisation. Cette population a depuis un rythme de croissance élevé
2,59 % par an et un temps de doublement d’ici 24 ans.
L’étude de la population donne une idée sur l’importance de la population jeune.
Le groupe d’âge de moins de 15 ans occupe 32,3 % de la population. Cela traduit la
jeunesse de la population et résulte de la forte natalité 30,47 ‰ et la régression du
taux de mortalité 4,53 ‰. La taille de ménage est de huit individus. Par ailleurs, le
sexe masculin y domine légèrement (50,77 % contre 49,23) pour celui de féminin. Donc,
cela nous donne 103 hommes pour 100 femmes.
Cette population est inégalement repartie dans l’espace. Le fokontany
d’Ankadinandriana a une forte occupation de population 341 habitants par km2 alors que
29
le fokontany Ambohitsararay possède une faible densité (89 habitants par km2). Cette
répartition spatiale de la population est due à l’existence des infrastructures agricoles et
terrains propices à l’agriculture à Ankadinandriana.
La majeure partie de cette population exerce un métier dans le secteur primaire.
La riziculture prend le premier rang des activités des paysans. Elle est suivie par
l’horticulture dans les fokontany floraux et les activités d’appoint comme l’élevage,
l’artisanat. L’exploitation minière artisanale occupe la dernière place.
Ces activités se tournent vers l’intérieur de la commune. Mais le chef lieu
Ankadinandriana est fortement négligé par cette population qui a choisi de s’adresser à
une hiérarchie supérieure, le district en matière d’administration et en sus, on note
une fréquentation sporadique du marché de vendredis. Néanmoins, ce marché abrite les
lieux d’échange de produits agricoles et bestiaux.
Pour terminer, l’état défectueux des routes, l’insuffisance des moyens du transport
et la dégradation des infrastructures agricoles sont les problèmes que affrontent
quotidiennement la population. Cette situation a des impacts graves sur le
développement de cette région.
Cependant, tous les facteurs propices au développement des activités agricoles sont
présentes dans cette région. Ainsi, il est intéressant de faire une étude sur l’horticulture
qui est considérée comme source d’amélioration des conditions de vie de la
population paysanne.
30
DEUXIEME PARTIE:L’HORTICULTURE, SOURCE
D’AMELIORATION DES CONDITIONS DE VIE DE LA
POPULATION PAYSANNE
Cette seconde partie paysanne nous amène à approfondir un peu plus les
questions relatives à l’horticulture. Nous présenterons ensuite la production florale de
la commune et montrer que c’est une activité qui constitue une source de revenu
appréciable pour les ménages horticoles.
31
CHAPITRE I : LA PRODUCTION FLORALE
Ce volet s’intéresse à l’étude de la nature, la typologie et l’utilisation des fleurs
cultivées ainsi que leurs particularités .
I Historique de l´horticulture et typologie des produits floraux
d’Ankadinandriana
A - Historique de l´horticulture
La culture florale a été introduite à Madagascar à l’époque coloniale. Les
missions religieuses, catholiques ou protestantes, y ont joué un grand rôle tandis que
les habitudes des ménages français ont communiqué le goût des fleurs aux classes
aisées et moyennes malgaches de la capitale.
En 1924, la culture florale a été également introduite à Ankadinandriana et dans
les régions avoisinant la capitale pour stimuler et augmenter la demande croissante de
la production florale45.
Vers la fin de l’époque coloniale trois facteurs ont consacré les fleurs comme
produit de première nécessité: l’accroissement du nombre d’églises et de temples,
l’accroissement démographique de la population tant française que malgache,
l’occidentalisation du genre de vie des classes autochtones46.
Au début, la clientèle a été surtout composée de noyau européen auquel s’est
adjoint le petit groupe de Tananariviens à hauts revenus. Si, après 1972, la part des
vazaha a diminué, la demande globale n´a guère été affectée tant l´habitude de fleurir
sa maison s’était répandue parmi les malgaches. Le départ des va zaha a donc
malgachisé la clientèle tandis que sont restés également bons clients les groupes des
institutions religieuses, des fleuristes et fabriquant de couronne. 47
Enfin un autre facteur a joué: la diminution du surplus agricole commercialisable
compte tenu de l’accroissement démographique régional sans transformation des
techniques agricoles. Une extension des cultures vivrières s’est vite révélée insuffisante
45
ANDRIANARIVELO ( E,R),la culture florale Ambalavao ,Ambatofotsy, Ankadinandriana, mémoire de
maîtrise, Université d’Antananarivo, Département Agricu lture, 1981,p 34 46
MADA REVUE nº 40, la région d´Ankadinandriana et la culture florale, Janvier Ju in 1980, p 80 47
Idem MADA REVUE, p 80
32
en raison des difficultés d’ordre physique comme l’affleurement rocheux, l’infertilité
des sols48. Une autre voie a été cherchée, elle a été trouvée dans l’horticulture.
B - La typologie et l’utilisation des fleurs
1 - Les différents types des fleurs y existants
Ils sont au nombre de cinq :
a) Le glaïeul
Le glaïeul ou gladiolus est une plante vivace classée parmi les iridacées. Il
compte 200 espèces principalement originaires d’Afrique, d’Asie et d’Europe 49 et est
composé d’épis assez long comportant une douzaine de fleurs. Les types de glaïeul
diffèrent les uns des autres par leur couleur et leur aspect de floraison. Néanmoins, le glaïeul
est surtout connu comme étant une plante bulbeuse.
Dans la CRA, grâce à la place qu´il a tenue, le glaïeul est cultivé dans 06
fokontany sur les 09 fokontany floraux à savoir Ambohitraina, , Andranovelona,
Andraravola, Ankadinandriana, Antanetibe, Morarano (Voir carte n°5 , p34bis).
b) L’œillet
L’œillet est un nom vernaculaire français désignant diverses plantes ornementales.
Les pétales de leurs fleurs sont généralement dentelées et découpées. Son nom
scientifique est Dianthus et il appartient à la famille de Caryophyllaceae50 .
La culture d’œillet domine le paysage dans la partie occidentale de la commune
(Voir carte n°5, p34bis). Elle peut être associée à d’autres plantes comme la brède, le
maïs, le haricot vert.
c) La gypsophile
Le nom gypsophile vient des mots grec gypso signifiant gypse et philos ami.
Cette plante est donc l’amie des sols calcaires. La variété la plus cultivée est
48
Ibidem MADA REVUE , p 80 49
BELIN(G), les plantes bulbeuses, Paris, 1952, p 8 50
En.wikipedia. o rg/wiki/Horticu lture
33
Gypsophilapaniculata.51Elle est reconnaissable à ses fleurs en pompons blanches et ses
tiges assez épaisses d’une hauteur de 1 m.
La gypsophile est une culture de rente à cause de sa résistance au transport. Plus
tard elle est devenue une culture d’appoint en raison des exigences du marché et du
choix des consommateurs.
d) La camomille
La camomille appelée également camomille romaine est connue sous le nom
scientifique Chamaemelum nobile.52 Elle est originaire de la façade atlantique de
l’Europe (Portugal, Espagne, Royaume-Uni, France, Irlande) et d’Afrique du Nord (Maroc,
Algérie).
La camomille est cultivée pour l’usage médicinal et guérit la toux. Mais, sa
culture reste encore à développer dans cette région.
e) L’alstroémeria
L’alstroémeria est un genre de plantes à fleurs vivaces et à racines tubére uses
connu sous le nom d’ alstroemères et alstroeméries. Selon la classification
phylogénétique, elle est issue de la famille liliaceae et alstroemeriaceae d’où le nom
de « lys des Incas » ou « lys de Pérou »53. Le genre comprend une cinquantaine
d’espèces originaire d’Amérique du Sud.
La culture d’ alstroémeria est peu développée à Ankadinandriana à cause de la
technique culturale mal maîtrisée par les ménages floraux et la non vulgarisation des
semences.
51
Idem En.wikipedia 52
Ibidem En.wikipedia. 53
En.wikipedia. org
33
Carte n°5: Les fokontany floraux et les fokontany non floraux
34
2 - Les différents modes de l’utilisation des fleurs
Les fleurs tiennent un rôle important dans la vie. Leur cycle de vie est associé
aux événements de l humanité. L´homme s´en sert pour embellir sa maison ou pour
marquer un jour de fête ou commémorer un événement. Pour cela, il convient de bien
choisir les fleurs à offrir ; la fleur coupée, le bouquet ou la gerbe. Les vendeurs de
fleurs sur le marché consacrent un peu de temps pour la préparation de ces fleurs.
Celle-ci comporte trois opérations.
1 - La perfection des fleurs coupées
La perfection des fleurs coupées est facile à réaliser par rapport à la confection
de bouquets. Pour cela, les vendeurs choisissent de tiges de fleurs résistantes comme les
glaïeuls, l’œillet et la gypsophile. ils les rassemblent avec une ficelle liant un paquet de
six tiges d’une longueur bien définie. Ces fleurs sont mises dans un seau rempli à
moitié d’eau pour éviter qu’ils ne fanent rapidement en attendant les éventuels
acquéreurs lesquels s’en servent pour la décoration des tables de salon, l’embellissement
de l’église ou pour le cadeau(voir photo n°3,p37bis). La fleur coupée est rarement
utilisée lors des funérailles54.
2 - La confection de bouquets
La confection de bouquets demande un peu de temps et nécessite quelques types
de fleurs. Ces fleurs sont composées en général de glaïeul, de rose, de lys, d’alstroémeria
et de la camomille sauf la gypsophile dont la tige étant flexible est difficile à manier
pour la confection de bouquets.
Les confectionneurs prennent d’abord douze tiges de glaïeuls bien mesurées. Ce
glaïeul sert de base aux bouquets dans lesquels il a une taille plus haute par rapport
aux fleurs posées dans le pot en argile. Ce pot est rempli d’une mousse des végétaux,
prélevée dans un marais ou dans une rizière et est embelli d’un papier cadeau pour
leur donner un aspect agréable à voir. Puis ils prennent douze tiges de fleurs de rose ou
d’alstroémeria et les mettent dans le pot devant le glaïeul mais à une hauteur plus
basse, donc en forme d’escalier. Enfin, le lys ou la camomille constitue le dernier
escalier plus bas. Après la mise en pot de ces fleurs, ils recouvrent le tout d’un sachet
54
Entretiens auprès des fleuristes - vendeurs à Anosy
35
transparent(cf. photo n°4, p 42 bis). Le bouquet est fin prêt pour embellir l’étalage des
vendeurs. Il est à noter que l’utilisation d’une feuille plissée ou de palmier, une traîne
ou un épi de riz dans le bouquet dépend du choix des acquéreurs.
A la différence du bouquet, la couronne ne demande pas des pots en argile mais
les fleurs sont directement ficelées ensemble avant qu’on les recouvre du sachet
transparent55.
3 -La fabrication d’une gerbe
Les vendeurs et les perfectionnistes des fleurs ne préparent les gerbes que sur
commande. Ainsi, cette gerbe est très recherchée à l’occasion de commémoration
d’événements funestes. La fabrication de la gerbe demande de l’agilité à cause de la
position ronde des fleurs.
Pour sa préparation, il faut au moins trois types des fleurs entre autres le glaïeul,
l’alstroémeria, la rose ou la camomille. Ces perfectionnistes les découpent en une même
longueur pour faciliter le maniement de la gerbe. Les tiges sont entrelacées à l’aide
d’une feuille de palmier. Enfin ils les assemblent pour obtenir la forme d’un cercle56
55
Idem Entretiens auprès des fleuristes 56
Ibidem Entret iens auprès des fleuristes
35 Bis
Photo n° 5: Les fleurs coupées
Source : cliché de l’auteur
Commentaire : les fleurs coupées sont mises dans un seau rempli à moitié d’eau
pour éviter de se faner avant que les acquéreurs les achètent
Photo n° 6: Le bouquet des fleurs
Source : cliché de l’auteur
Commentaire :la confection de ce bouquet nécessite de la dextérité des fleuristes
36
II - Les particularités des fleurs
L’horticulture demande des soins méticuleux. Sa mise en culture s’effectue de
deux manières soit par bouturage soit par semis.
A -La technique de la préparation du sol
1- L´élaboration d’une plate - bande
L´élaboration des plates - bandes requiert des techniques de maniabilité vis - a - vis
des exploitants. Ainsi, le sol est préparé à l’ avance pour recevoir les plantes. Ce sol
est, d’une manière générale, près d’une source d’eau.
Une plate-bande a une dimension de 1 m × 1 m × 0,15 m57 et est orientée nord-
sud parce que les plantations de fleurs requièrent de la chaleur et de la lumière. Elle
fait ensuite l’objet de planage pour en éliminer les bosses et les trous. Cette plate-bande
est érigée d´une diguette d’environ 15 cm de hauteur pour faciliter l´arrosage et le
repiquage des fleurs.
Pour le sol rocailleux, il faut le tamiser pour avoir des terres fines permettant une
aération favorable et une facilité du développement des racines.
2 - La dissémination d´engrais
Après l´élaboration des plates bandes, on procède à la dissémination d´engrais
dans ce champ. L´horticulture demande et exige beaucoup d´engrais par rapport aux
autres cultures car elle nécessite des matières organiques suffisantes pour la floraison
des fleurs. Ainsi, la dissémination d´engrais se répartit en trois étapes 58 :
- La première étape consiste à mettre les engrais dans le sol d´une profondeur de
30 cm. Cela constitue la première couche. La quantité en est de 2 à 3 kg de compost
ou de fumier animal pour une plate bande de 1 m2 de surface. Cette première étape
est essentielle puisque les racines s’y développent et puisent les sels minéraux et l eau
indispensable à l´organisme des fleurs.
57
Enquêtes auprès des ménages horticoles 58
Idem enquêtes auprès des ménages horticoles
37
- En seconde étape, les engrais disséminés auparavant sont recouverts d´une terre
d´épaisseur de 5 à 10 cm. Puis, on éparpille de nouveau des engrais sur la plate-bande
pour fertiliser le sol. La quantité déversée est comprise entre 3 à 4 kilos pour que les
engrais mélangés avec la terre donne un fertilisant au sol. Ces techniques visent à
remplacer les éléments de la première étape lorsque ceux-ci s’épuisent. Donc c’est au
tour de la seconde couche de prendre le relais aux fertilisants.
- La dernière étape est primordiale car elle conditionne la survie des plantes. En
effet, après le remblaiement de la seconde couche, on rejette une quantité de 1 à 2 kilos
d´engrais. Ces engrais déversés sont cette fois ci mélangés avec la terre en vue de
faciliter la pénétration de l’eau et l’aération des racines enfouies dans le sol.
Ces trois étapes sont indispensable à la germination et la floraison des fleurs car
sans les couches d’engrais les plantes se flétrissent en raison de sarclage fréquemment
perpétrés par les horticulteurs afin de laisser l’air et la lumière pénétrer dans le sol.
B - Les mises en culture des plantes
1 - Une culture très exigeante
a) Par bouturage
Dans la CRA, seules les cultures de camomille et œillet ont un mode de culture
très différent des autres fleurs. L´œillet se fait par bouture(Voir photo n°5 et 6,p40bis).
On coupe la tige secondaire pour ne pas abîmer les tiges principales portant les fleurs.
Après la coupe, les nouvelles tiges sont plantées dans une plate - bande
nouvellement préparée pour les recevoir. Ces nouvelles tiges sont enfouies verticalement
dans le sol.59
59
BOSSARD (R), cultures florales, Paris, 1977, p 15
37 Bis
Photo n°7: La germination d´œillet dans les plates - bandes après le bouturage
Source : Cliché de l’auteur
Commentaire : L’élaboration des plates - bandes requiert des travaux méticuleux
Photo n°8 : Les plates - bandes ont colonisé les collines des fokontany floraux de
la région.
Source: Cliché de l´auteur
38
b) Par semis
A l´instar de la culture d´œillet, les modes de culture des autres fleurs se font par
semis. Il s´agit de la gypsophile, l’alstroémeria et de glaïeuls. Mais la culture de glaïeuls
requiert beaucoup de patience et des expériences de la part des horticulteurs dans
l’épanouissement des graines. Ainsi, le développement des cormus jusqu’à la germination
des plantes comporte trois stades permettant de suivre les étapes de germination des
bulbilles à la floraison des glaïeuls.
• Stade 1:
Après la cueillette de fleurs, les glaïeuls sont la issés à pousser afin que les
tubercules puissent donner de nouveaux bulbes. Quelques jours plus tard, de nouveaux
cormus sont en cours de développement après la réduction en écaille des tubercules
primaires. Ce nouveau tubercule est déjà appelé de bulbions( environ 7 cm de
circonférence). Après quinze, des dizaines de ces cormus apparaissent et ont prêté à se
mettre dans un lieu de stockage.60
• Stade 2:
Les cormus de glaïeuls nécessitent encore des soins et entretiens. A cet effet, ils sont
déterrés du sol pour que l’on puisse les séparer, les laver, les sécher . Après ces étapes, les
cormus sont décortiqués pour enlever les couches superficielles qui peuvent nuire à leur
développement. Ensuite, on les place dans un lieu frais, sec et sombre jusqu'à la période de
plantation. Enfin, les cormus sont mis dans une nouvelle pépinière pour qu’ils deviennent
des bulbilles ( entre 7 à 10 cm de circonférence).61
• Stade 3:
Ce dernier stade est vital pour la culture de glaïeuls. Il conditionne la survie de
la plante car les bulbilles sont devenus des bulbes (au moins 10 cm de circonférence)
prêtent à la culture. Ainsi, les bulbes sont mises dans le sol à une profondeur de 10
cm 62. Ce sol est bien aéré pour faciliter la pénétration de l’eau et de la lumière mais
bien recouvert d’une paille pour éviter l’ensoleillement. Les nouvelles pousses de glaïeuls
apparaissent quelques jours plus tard. .
60
BELIN (G), les plantes bulbeuses, Paris, p 13 61
Idem BELIN, p15 62
Ibidem BELIN, p 16
39
2 - L’entretien des cultures florales
Il prévoit cinq opérations : le calendrier cultural, le binage, le tuteurage, l’arrosage et
le sarclage.
a) Le calendrier cultural
Le calendrier cultural conditionne la réussite du mode cultural de fleurs. Il
intéresse ainsi les plantes saisonnières et annuelles. Dans la culture florale, une seule
espèce nécessite le suivi d’un calendrier : la gypsophile. En effet, la gypsophile est une
culture saisonnière dont la production s’échelonne du mois d’avril au mois d’octobre.
Les autres plantes telles que le glaïeul, l’œillet, la camomille et l’alstroémeria poussent et
produisent toute l’année. Ainsi, une grande fluctuation de production s’observe entre la
saison pluvieuse et la saison sèche.
b) Le binage
Le binage consiste à maintenir la fraîcheur du sol en diminuant l’évaporation et
surtout à prévenir contre la formation des croûtes à la surface de la terre. Ces croûtes
se forment à partir de la formation des fortes pluies et des arrosages. Elles gênent la
croissance et le développement des jeunes plants en diminuant l’infiltration et favorisant
le ruissellement.
Le binage a pour but d’enfouir la fumure dans le sol et correspond à un labour
superficiel du sol. 63
c) Le tuteurage
Le tuteurage est un procédé de culture visant à tenir les fleurs à l’aide de
piquets placés à côté d’œillet. Le but étant de protéger les tiges contre le vent. Sans
tuteur, l’œillet est une plante bisannuelle. Le tuteurage est obligatoire pour les fleurs
destinées à être mises en vase. Ainsi, la pose des tuteurs se fait sur les cultures de
deux mois et à la floraison. Les plantes sont ficelées en deux ou trois points suivant la
hauteur de l’œillet et du tuteur ( 1,20 à 1,50 m).64
63
BOSSARD (R), cultures florales, Paris, 1977, p 23 64
ANDRIANARIVELO(E,R), culture florale à Ambalavao, Ambatofotsy, Ankadinandriana , mémoire de maîtrise,
Université d’Antananarivo, département Agriculture, 1981, p. 35
40
d) L’arrosage
Les fleurs sont arrosées pendant les périodes sèches du mois d’avril au mois
d’octobre. La fréquence de l’arrosage est en général deux fois par semaine. Il permet
d’apporter le maximum d’eau de façon à avoir le maximum d’infiltration65.
L’emplacement des plates-bandes influence également sur ce rythme d’arrosage. Les
plates-bandes en bas de pente bénéficient de la proximité de la nappe phréatique donc
de l’humidité du sol. Ainsi, l’arrosage se fait une fois par semaine. Par ailleurs, l’arrosage
est, en saison pluvieuse, supprimé pour éviter les adventices.
e) Le sarclage
Le sarclage est l’élimination des mauvaises herbes au fur et à mesure de leur
apparition. Cette lutte est nécessaire pour favoriser la germination et la floraison des
fleurs. La fréquence du sarclage est difficile à déterminer et dépend de la nécessité
d’enherbement croissant d’année en année des plates-bandes. Cependant, le sarclage et le
binage sont combinés de manière à obtenir une seule opération66.
Ces produits floraux sont destinés à la vente pour procurer de revenus aux
horticulteurs.
65
IdemBOSSARD(R), p 25 66
Ibidem ANDRIANARIVELO(E,R),p. 43
41
CHAPITRE II - L´HORTICULTURE, UNE ACTIVITE PROCURANT UNE
SOURCE DE REVENUS APPRECIABLES
Ce chapitre sera consacré à l’étude du budget des ménages pour pouvoir ressortir
le bilan.
I - L’étude du budget des ménages
L’étude du budget des ménages est présentée dans le tableau ci - après. Elle
permet de distinguer les différentes sources de revenu, les postes de dépenses, le
montant d’argent et les pourcentages.
Ainsi, nous pouvons dresser les différentes sources de revenus et les dépenses des
ménages à partir de ces répartitions.
A -Les différentes sources de revenus des ménages
1) La vente des fleurs
De longue date, l’horticulture a fait partie de l’identité de la commune rurale
Ankadinandriana. Cette culture s’inscrit donc maintenant dans la tradition et se transmet
de père en fils. L’ horticulture est pratiquée par 9 fokontany sur 17 qui constituent la
Commune à savoir Ambohitraina, Ambohijato, Andranomonina, Andraravola,
Andranovelona, Ankadinandriana, Antanetibe, Morarano et Soamonina ( cf. carte n°5,34bis).
Ainsi, le revenu procuré par la vente de fleurs est plus significatif car il représente
70,17% du total. Ce pourcentage provient de la vente de glaïeuls, d’œillet, de la
gypsophile, de la camomille et de l’alstroémeria.
a -La vente de glaïeuls
Dans la CRA, le glaïeul est la culture florale la plus dominante car procure
54,37% du revenu annuel. Il fait la renommée de la commune qui en dispose de 04
variétés : glaïeuls blancs, jaunes frisés, grenats et rouges vifs .
41 Bis
Tableau 8 : Le budget des ménages de la population enquêtée
Source de revenu Montant
(en ariary)
% Postes de
dépenses
Montant
(en ariary)
%
Vente de fleurs 1079 100 000 70,17 Riziculture 1257208000 82,6
Produits maraîchers
légumineux, oléagineux
176038000 12,04 Aliment
94703650 6,2
Vente des volailles
88110000 5,64 Elevage 32641000 2,2
Vente des zébus 64800000 4,24 Horticulture 30510300 2
Salaire ou pension 45366400 3 Frais du déplacement
26764800 1,8
Vente du riz 31059000 2,03 Soins 22780800 1,5
Vente des porcs 22080000 1,42 Combustible 22572000 1,5
Travail temporaire 21997200 1,34 Habillement 12520000 0,8
Loyer de maison 1872000 0,12 Scolarisation
des enfants
12435325 0,8
Eclairage de foyers
9075756 0,6
MOYENNE
(par ménage)
7 729 407
7 682 887
TOTAL (mensuel) 644 117 640 240
Source : Résultats des enquêtes
42
• Le glaïeul blanc
La vente du glaïeul blanc est très favorable parmi les autres fleurs mises sur
le marché. Elle rapporte aux horticulteurs 29,42 % du revenu annuel. Un ménage
fait la commercialisation de ces fleurs une fois par semaine avec une moyenne de
40 douzaines par cueillette. La pratique de la culture donc de la vente se fait
tout au long de l’année (cf photo n°8,p 45bis). En été, il arrive que les horticulteurs
en cueillent deux fois par semaine d’où l’abondance des récoltes provoquant une
chute de prix de 2 000 ariary. Pendant la période d´hiver, une douzaine peut au
contraire se vendre jusqu’ à 6 000 ariary en raison de la rareté des produits floraux.
A ce moment, les demandes augmentent à cause des innombrables fêtes qui35 se
produisent durant cette période comme les fêtes religieuses et la fête de
l’indépendance. Ainsi, le prix fluctue suivant la loi de l’offre et de la demande.
Quoi qu’il en soit le prix moyen est de 3500 ariary la douzaine 67.
•Le glaïeul jaune frisé
Le glaïeul jaune frisé prend la deuxième place pour la vente de glaïeuls sur
le marché après celle du blanc (photo n°9, p 45bis). Sa vente enregistre 15,1% du
revenu . En moyenne, un ménage produit hebdomadairement une récolte de 35
douzaines. En ce qui concerne la commercialisation de ces fleurs, le prix d´une
douzaine varie de l’ordre de 2000 à 4000 ariary selon les horticulteurs mais la
moyenne de prix est de 3000 ariary. Comme faisant partie des variétés de glaïeuls
, le jaune frisé est aussi cultivé pendant toute l’année .
67
Cf. Glossaire
42 Bis
Photo n°9 : Le glaïeul blanc détient la première place dans la culture florale qui procure
de l’argent aux ménages horticoles
Source : Cliché de l’auteur
Photo n°10: Un champ de glaïeuls jaune frisé développé dans les vallons
Source : Cliché de l’auteur
43
• Le glaïeul grenat
La culture du glaïeul grenat tient la troisième place dans la commercialisation des
variétés de glaïeuls sur le marché. D´ailleurs, sa vente représente 5,2 % du revenu soit
1/3 de celle du jaune frisé. Ce pourcentage étant obtenu par la moyenne de prix de la
douzaine 2500 ariary par semaine pour l’ensemble de l’année. Comme les autres
variétés de glaïeuls, le grenat se pratique aussi tout au long de l’année (cf. photo
n°10,p46) mais les récoltes varient selon les saisons d’où la fluctuation du prix sur le
marché. En effet, la douzaine atteint la somme 4000 ariary pendant la saison hivernale.
En période de pluies, c’est l’inverse, elle peut descendre jusqu’à 1000 ariary à cause de
la loi de l’offre et de la demande.
• Le glaïeul rouge vif
La recette qu’il procure représente 4,65% du revenu annuel obtenu par la vente
de glaïeuls rouges vifs. L’explication en est la rareté des acheteurs qui choisissent
d’autres variétés plus habituelles sur le marché. Pour cette raison, les horticulteurs de
la CRA en cultivent pour cibler les festivités populaires entre autres la saint valentin
où le prix est très satisfaisant pour les horticulteurs.
De toutes les manières, le glaïeul rouge vif se cultive tout au long de l´année
d´où une production hebdomadaire de 30 douzaines par ménage avec une moyenne de
prix qui est de 2500 ariary la douzaine(cf. photo n°11, p 46bis).
43 Bis
Photo n°11:La floraison de glaïeuls grenat près de la berge de la rivière
Andranomadio
Source : Cliché de l’auteur
Commentaire : Les glaïeuls fleurissent toute l’année mais ils prolifèrent surtout les
saisons de pluies
Photo n°12: Gros plan d’une tige de glaïeul rouge vif
Source : Cliché de l’auteur
44
b-L’œillet
La culture d’œillet ou « la pique »68 constitue aussi la spécificité de la CRA (photo
n°12,p 52bis). Elle se trouve à la deuxième place derrière les glaïeuls et prédomine dans la
partie occidentale de la commune à savoir les fokontanyAmbohijato, Andranomonina, et
Soamonina (cf carte n°9, p 47 bis). Ces fokontany se spécialisent dans la culture d´œillet. Du
point de vue général , la vente d’œillet est rentable puisqu´ elle se pratique tout au long
de l’année. Malgré tout, le prix d’une botte69 laisse à désirer allant de 700 à 3 000 ariary
d’où un prix moyen de 1 500 ariary. Un ménage produit une récolte moyenne de 20 bottes
par semaine. Ce qui donne un total de 960 bottes par an. Ainsi le gain annuel fourni par la
vente d´œillet représente 11,3% du revenu.
c - La gypsophile
La culture de gypsophile est une culture d’appoint pour les horticulteurs (photo
n°13, p 52bis). Ils la pratiquent suivant une période où ces fleurs sont très demandées
et recherchées sur le marché. Ainsi, les festivités religieuses (pâques, pentecôtes, noël…)
sont les périodes propices à la vente des gypsophiles. En général, la gypsophile est
associée à d’autres types des fleurs surtout le glaïeul. Sa vente représente 2,7 % du
revenu et se trouve largement derrière celle de l œillet malgré la production moyenne
de 50 bottes par semaine avec un prix de la botte ne dépassant pas 1000 ariary. Par
ailleurs, la fréquence de sa vente est d’une fois par semaine avec une durée de trois
mois dans l´ensemble de l’année.
68
Voir Glossaire 69
Idem Glossaire
44 Bis
Photo n°13 :Un champ d’œillet dans la partie occidentale de la commune
Source : Cliché de l’auteur
Commentaire: L’œillet a besoin de longues tiges connues sous le nom de tuteur
pour son développement dans les plates -bandes
Photo n°14: Un champ de gypsophile mêlés à la culture de glaïeuls
Source : Cliché de l’auteur
45
d - L’alstroémeria
Récemment introduite à Madagascar avec la coopération entre l’association
« Vononahiavotra » de la Commune et les horticulteurs venus de France, l’ alstroémeria
n’est pas encore très développée et demeure peu connue sur le marché floral70 . A cet
effet, la vente de cette fleur ne représente que 1,3 % du revenu. Ce pourcentage étant
bas en raison de prix du paquet qui est de l’ordre de 700 à 1 500 ariary.
Malgré tout, l’association encourage et sensibilise les horticultures à cultiver
davantage l’alstroémeria pour faire connaitre le nouveau produit au public en vue d’en
stimuler la vente et le prix sur le marché. Cette variété de fleur est pratiquée tout au
long de l’année, donc permet d’augmenter la production moyenne jusqu’à 25 paquets
pour chaque ménage (cf. photo n°14, p 48 bis).
e- La camomille
La camomille se cultive dans la commune mais sa pratique est fortement très
hétéroclite par rapport à d’autres fleurs existantes dans ce lieu (photo n°15,p 48bis).
L’explication réside dans la commercialisation car le prix ne dépasse pas 1000 ariary
le paquet(voir glossaire). Ainsi, les horticulteurs la pratiquent trois fois en une année. Sa
vente se fait une fois dans la semaine, donc 12 fois en une année. Ainsi, la vente de
camomille constitue 0,5 % du revenu. En moyenne, un ménage produit 50 paquets de
camomille par semaine à raison de 1 000 ariary par paquet. Par ailleurs, elle est cultivée
pour sa vertu médicinale de guérir la toux. La partie sud de la Commune est plus
spécialiste dans sa pratique.
70 Entretiens auprès du Président de l’association des horticulteurs« VononaHiavotra », RABARIVELO Ralaimidona
Photo n° 15 : L’alstroémeria commence à se développer dans la région
Source: Cliché de l’auteur
Photo n°16: Vue partielle d’un champ de camomille
Source: Cliché de l’auteur
Commentaire : La camomille est cultivée pour sa vertu médicinale contre la toux
45 Bis
46
2) La vente des produits agricoles
a -La vente des produits maraîchers, légumineux et oléagineux
Le petit pois, l’haricot vert, l’herbe potagère, les choux et choux fleurs, la tomate
et l’arachide représentent 12,04 % du revenu des paysans. La vente de l’arachide est la
plus élevé 5,5 % à cause du prix du « daba »71 15 000 ariary, suivi par celle du haricot
vert qui atteint 4,19 %. Ce résultat traduit sa place tenue dans le champs de culture.
Sa culture peut être associée à l’horticulture. Cette technique se rencontre surtout dans
le finage horticole. Signalons qu’elle domine le champ de culture dans les fokontany
non floraux car ces fokontany se spécialisent dans les cultures maraîchères. La vente
des tomates est en bas de l’échelle 0,2 %seulement du revenu. En moyenne, un ménage
récolte 20 « kesika»72 par semaine pendant la saison de la récolte des tomates. Le prix
d’un kesika est compris entre 8 000 à 12 000 ariary suivant la saison de la culture
qui ne dépasse pas trois mois. Par ailleurs, la pratique de la culture maraîchère et
légumineuse se rencontre en général dans les fokontany non floraux à savoir
Ambohimahatsinjo, Ambohitsararay, Andriampamaky, Antanimarina, Antsahamamy,
Fihasinana, Miorikampoza et Morarano73.
b - La vente du riz
En dépit de l’insuffisance de la récolte, les paysans vendent du riz pour des
besoins financiers. La vente du riz représente 2,03 % du revenu. Ce pourcentage
s’obtient par la vente du riz blanchi et du paddy. D´une part, la première connaît une
quantité moyenne comprise entre 200 à 400 « kapoaka »74 par ménage dont le prix du
kapoaka a été 280 ariary. D´autre part, le paddy constituant un produit d’échange et
commercial dans la campagne, revêt deux aspects de commercialisation. Il sert d’abord
de semence pour la riziculture avec 9000 ariary le prix du « daba »75 et à payer la
scolarisation des enfants surtout dans l’enseignement primaire.
71
Cf. Glossaire 72
Idem, Glossaire 73
Plan communal du développement de la commune rurale d ’Ankadinandriana(PCDCRA), 2008 - 2012, p 63 74
Voir Glossaire 75
Idem, Glossaire
47
3) Les revenus de l’élevage
a - L’élevage de la volaille
Considéré comme élevage à cycle court, l’élevage de la volaille est rentable pour
les paysans qui veulent de l’argent à tout moment et en temps utile. Ainsi, la vente de
volaille représente 5,64 % du revenu. La fréquence de la vente est très irrégulière car
dépendant des circonstances où chaque ménage se trouve dans le besoin d’argent.
Ainsi, le nombre vendu varie de 3 à 4 têtes par vente. Le prix d’une volaille varie de 4
000 à 25 000 ariary.
b - L’élevage de zébus
La vente des zébus constitue un revenu moyen pour les ménages. Les zébus font
la renommée de la commune car une fois engraissés, ils sont abattus pour
approvisionner la capitale. Ainsi, la vente du bovin apporte une somme d’argent
nécessaire dans l’activité des paysans. Ce taux représente 4,24 % du revenu . Le prix du
zébu varie entre 400 000 à 2 000 000 ariary. L’explication découlant de cet écart est
la taille au garrot de la bête qui peut dépasser 250 kilos.
c - L’élevage de porcs
L’élevage de porcs est pratiqué par les paysans à cause de son cycle court mais
surtout pour procurer le fumier. La vente de porcs constitue 1,42%. En moyenne, un
ménage vend du porc une fois par an. Mais le prix sur le marché n’est pas statique. Il
est lié à la taille des porcs. Donc, le prix peut varier de 40 000 à 300 000 ariary. Le
premier concerne la vente des porcelets de 2 à 5 semaines. Le second est relatif à la
vente de cochons adultes qui dépassent le poids de 100 kilos.
4) Les autres sources de revenu
a -Le salaire et la pension
La Commune abrite aussi des personnes percevant de l’argent mensuellement ou
trimestriellement. Ces personnes gagnent une somme de l’ordre de 20 000 à 500
000 ariary. Il s’agit d´une part des personnes en exercice percevant mensuellement
leurs salaires comme gardiens, concierges, instituteurs et agents de la JIRAMA d’autre
48
part, des personnes retraitées dont le mode de perception de pension peut être mensuel
ou trimestriel. La rubrique salaire et pension procure 3 % de l’ense mble du revenu
annuel.
b - Le travail temporaire
Le travail temporaire est composé des taches saisonnières comme le labour de la
terre, le fauchage et le transport du riz dont les journaliers sont rémunérés en fonction
des activités faites en une journée. Le sexe masculin se rémunère mieux que le
féminin car il touche un journalier de 2 500 ariary s´il habite aux alentours du chef
lieu et 2 000 ariary dans les fokontany éloignés. Moins compétitif dans le travail, le
sexe féminin touche quotidiennement 1 700 ariary dans les endroits reculés contre 2
000 ariary pour celui qui réside près du chef lieu de la commune. Par ailleurs, ce
travail temporaire enregistre un pourcentage de revenu de 1,34%.
c - Le loyer des maisons
La part du logement est la plus faible 0,12 %. Cela résulte du faible frais de
location compris entre 4 000 à 15 000 ariary par chambre. Les locataires se repartissent
en deux catégories bien distinctes. D’une part, il y a les élèves qui font le
déplacement pour continuer leurs études soit au collège soit au lycée. Ces élèves
louent les maisons à un frais mensuel de 4 000 ariary. D’autre part, des locataires
louant la maison pour 15 000 ariary par mois sont des fonctionnaires qui exercent dans
le service public comme les gendarmes et les enseignants.
B Les dépenses des ménages
1) Les dépenses relatives à l’horticulture
La nécessité de beaucoup de main d’œuvre pour le labour et l’arrosage, l’achat
d’engrais, de produit phytosanitaire ainsi que de matériels adéquats exige de
l’horticulteur de disposer d’un certain fonds financier. Pour cela, les ménages horticoles
y consacrent 2,06% des dépenses chaque année.
49
Tableau n°9:Les dépenses afférentes à l’horticulture
Horticulture Fréquence Quantité Montant (ariary) %
-Transport de fleurs 48 fois/an 103 ménages 15 408 000 1,03
-Main d’œuvre 2 mois/12 35 personnes 7 087 500 0,5
-Intrant 1 fois/an 920 litres d’insecticide 1150 kilos d’engrais
4 554 000 0,3
-Redevances 48 fois/an 103 ménages 3 460 800 0,23
TOTAL 20 510 300 2,06
Source: Enquêtes réalisées auprès des ménages
a -La main d’œuvre
Le travail du sol nécessite une performance et du professionnalisme de la part
des exploitants pour l’élaboration des plates - bandes. Ainsi, les horticulteurs emploient
une main d’œuvre maîtrisant parfaitement la technique de l’horticulture. A cet égard, un
ménage horticole utilise en moyenne une personne pendant l’élaboration de ces plates -
bandes. Cette personne est quotidiennement rémunérée à raison de 2 000 à 2 500 ariary
pour une durée de 90 jours. Les dépenses consacrées aux salariés sont 0,5 % du
pourcentage total. La rareté de l’emploi de main d’œuvre découle de la cherté du
salaire.
b - L’achat des intrants
Pour les horticulteurs de la CRA, les dépenses pour l’utilisation des produits
phytosanitaires ne représente qu’une part aléatoire de 0,3 %. Ces produits phytosanitaires
se composent d’insecticides et de fongicides tels que l´agrinimétrie, bass, konza,
polytrine, pyrivert, sanavert, NPK et urée pour l’engrais.
En moyenne, un ménage utilise chaque année 16 litres de ces produits
phytosanitaires contre 10 kilos d’engrais NPK ou d’urée. Le choix de l’utilisation de
ces produits réside dans le soin et l’entretien des plantes apportés par les horticulteurs.
En effet, les produits phytosanitaires sont considérés comme une remède contre les
impératifs ennemis de la plante et le NPK et l’urée sont utilisés pour la croissance et
le développement de fleurs. Souvent, le NPK est employé pendant l’hiver car les
plantes ont, à cette période, du mal à se remettre dans la croissance et floraison.
Donc, ils ont recours à ce produit azotique pour augmenter les récoltes. Ce procédé
s’appelle « le dressage de fleurs ».
50
c - Le transport de fleurs
Pour le frais du transport des fleurs, les horticulteurs consacrent annuellement
1,03 % de dépenses pour l’acheminement des produits floraux vers la ville
d’Antananarivo. Le trajet se répartit en 3 circuits commerciaux (voir carte n°2,p 10 bis).
• Le circuit Ankadinandriana
Le circuit Ankadinandriana est différent par rapport à d’autres circuits
commerciaux de la Commune. Les horticulteurs acheminent directement les produits
floraux par taxi-brousse(Photo n°13 et 14,). Le frais du transport de fleurs est de 2500
ariary par voyage d´une durée de trajet 3 heures. Arrivés au terminus, ils changent de
taxis bé qui les emmènent vers la ville d’Antananarivo. Le frais du transport entre
Ankadindratombo et le marché floral d’Anosy est de 400 ariary.
• Le circuit Andoharanofotsy
Derrière le circuit d’Ankadinandriana, il y a le circuit Andoharanofotsy
fréquemment utilisé par les horticulteurs qui veulent se rendre au marché de la
capitale pour y vendre leurs produits floraux. Par ce circuit, les horticulteurs sont
obligés de marcher à pieds en portant sur la tête. A cet effet, ils doivent partir dès 23
heures pour pouvoir atteindre le lendemain, à 3 heures, la localité d’Andoharanofotsy.
C’est là qu’ils prennent le taxi-brousse à destination de la capitale. Le choix de ce
circuit réside dans le frais de transport 400 ariary qui est nettement plus abordable par
rapport à celui d´Ankadinandriana.
• Le circuit Ambohijanaka
Pour le circuit Ambohijanaka, il est mal emprunté par les horticulteurs à cause
du frais de transport 500 ariary même s’ils ne l’empruntent que 4 fois par mois. Ce
circuit se fait également à pieds et la durée du trajet est de 3 heures. Autrement dit,
les horticulteurs partent d’ Ankadinandriana vers 23 heures pour gagner Ambohijanaka
le lendemain vers une heure du matin. Arrivés sur le lieu, ils se reposent en attendant
la première ligne de taxis-brousse desservant la capitale aux alentours de 3 heures du
matin.
51
d - Les redevances
La redevance constitue un impôt prélevé chaque jour par les autorités pour la
location des marchés publics. En fait, les horticulteurs payent à la commune urbaine
d’Antananarivo une redevance de 500 ariary par jour de marché sauf le dimanche.
Cette somme est, pour certains, très chère car elle peut correspo ndre au prix d’une
botte d’œillet ou de gypsophile. A cela s’ajoute un prélèvement de ticket de 200
ariary pour le service du nettoyage « fafan-tsena ». En tout, le pourcentage des dépenses
sur la redevance est de 0,23 %( Voir Tableau 9,).
Par ailleurs, bon nombre des horticulteurs réclament l’allègement de la redevance
parce qu’ils n’ occupent qu’un court laps de temps le marché ( entre 4 heures jusqu’à
6h du matin). Mais la commune urbaine d’Antananarivo les traitent comme les
vendeurs disposant de place sur le marché floral. Raison qu´on peut avancer la non
perception de taxes et redevances pour la CRA sur leurs produits floraux.
2) Les dépenses occasionnées par la riziculture
La riziculture est l’activité qui prédomine dans la Commune. Au total, 83 ℅
ménages pratiquent la riziculture. Etant donné que c’est une commune rurale, ce chiffre
reflète le monde rural où la riziculture est la principale occupation des familles
malgaches pour survivre et surtout pour se procurer de l’argent en temps utile. Ainsi,
82,6 % des dépenses des ménages dues aux activités agricoles à chaque année
notamment la riziculture. Cette branche comporte des étapes qui nécessitent des sorties
d’argent. C’est le cas du labour de rizières, du repiquage, du fauchage, du transport du
paddy.
3) Les dépenses nécessaires à l’élevage
La pratique de l’élevage nécessite de fonds financier pour les soins et l’alimentation des bêtes. Pour cela, 2,2 % des dépenses sont allouées chaque année aux
élevages bovin et porcin.
a - L’élevage porcin
L’élevage porcin demande une somme assez considérable pour les soins et les
traitements. Pour cela, les éleveurs consacrent un pourcentage 1,8 % du total de
dépenses. Cette dépense comprend les achats de nourriture, des pilules, l’injection, de
vaccins.
52
b -L’élevage bovin
L’élevage bovin est une activité qui demande beaucoup de soins et d’attention
particulière. Ainsi, les éleveurs dépensent annuellement 0,4 % de leur budget pour les
achats de médicaments comme vitamine, pilules, injections et vaccins. Ces
médicaments conditionnent l’état de santé des bêtes dans la réalisation des taches
rizicoles et surtout à l’embouche bovine.
4) Les dépenses quotidiennes liées aux besoins vitaux
a - L’aliment
L’achat des aliments constitue les principales dépenses de ménages 6,2 %. Le
pourcentage élevé 5,2 % s’observe sur l’achat du riz . En moyenne, un ménage
consomme 9 « kapoaka » (voir Glossaire) de riz en une journée pendant la moitié de
l’année. Il est largement suivi par les dépenses sur l’achat de la viande 0,6 % . A cet
effet, les paysans n’en consomment qu’à l’occasion des fêtes religieuses ou de la fête
nationale d’où une fréquence de cinq fois par an. Ils chois issent alors de manger leurs
produits terriers ( la pomme de terre, le haricot vert…) assaisonnés avec l’huile de table.
Ainsi, les dépenses sur la consommation de l’huile de table atteignent 0,4 % c’est à
dire une consommation mensuelle de 1/2 litre par ménage.
b - Le frais du déplacement
Pour vivre, les paysans sont obligés de se déplacer dans la capitale pour acheter
des produits nécessaires et surtout d’y vendre leurs produits agricoles pour se
procurer de l’argent. En tout, les ménages dépensent annuellement 1,8 % pour les
frais de déplacement. Le déplacement des habitants se fait en 03 circuits commerciaux
selon la position géographique par rapport à la proximité de la ville d’Antananarivo :
des circuits Ankadinandriana, Andoharanofotsy et Ambohijanaka. En général, les ménages
agricoles ou horticoles empruntent hebdomadairement ces circuits.
c - Le combustible
L’utilisation du combustible est incontournable dans la cuisson des aliments.
Les ménages dépensent 1,6 % de leurs budgets pour les achats du charbon du bois
et du bois de chauffe. La fréquence des achats est d’une fois par mois mais leur prix
53
les différencie. Ainsi, le prix du charbon varie de 4 000 à 5 000 ariary le sac tandis
que le bois de chauffe est à raison de 10 000 ariary par mois les paquets de 40 kilos.
d - Le soins
La santé est un levier au développement car selon l’adage : « c’est dans le
corps sain que réside l’esprit perspicace ». A cet effet, les paysans allouent 1,5 % du
total des dépenses pour les soins et l’hygiène. Les dépenses sur l’achat des savons
sont importantes 0,9% car ils achètent trois à quatre savons par semaine pour laver
leurs linges. La consultation de médecins représente 0,6 % à cause de la cherté du coût
de consultation dans le Centre de Santé de Base (CSB) qui est de 5000 ariary.
e - La scolarisation des enfants
La scolarisation des enfants est une préoccupation des parents à chaque rentrée
scolaire. Ainsi, les parents consacrent 1,24 % de leurs dépenses pour la scolarisation des
enfants dans les établissements privés ou/et publics. Pour cela, ils paient un frais
d’écolage 800 à 30 000 ariary dans les établissements publics et un frais compris entre
3000 à 30 000 ariary dans les privés. Les droits d’inscription sont payés en espèce et
en nature « un daba et 1/4 du paddy»(d’une valeur de 12 000 ariary)dans ces
établissements de l’enseignement primaire.
f - L’habillement
En ce qui concerne l’habillement, la dépense consacrée à l’achat des effets
vestimentaires est de 0,8 % . Cette dépense s’obtient sur la fréquence et les moyens
des paysans. D’une part, il y a ceux qui dépensent une somme comprise entre 20000
à 50000 ariary à chaque année. Ces ménages ne font qu’acheter une ou deux fois par
an. A cet effet, ils se rendent sur les marchés populaires de la ville d’Antananarivo où
il y a des effets vestimentaires marchandés à un prix qui varie de l’ordre 100 à 500
ariary comme les articles vestimentaires « kotrakotrana »76. D’ autre part, il y a des
groupes de gens qui font leurs achats vestimentaires à l’approche des festivités
religieuses et de la fête nationale soit une fréquence de 5 fois pour une année. Pour
cela, ils se prémunies au une liasse d’argent 20 000 ariary au minimum.
76
Voir Glossaire
54
g - L’éclairage de foyers
En ce qui concerne l’éclairage de foyers, les dépenses des ménages consacrées à
l’achat des bougies, du pétrole et la facturation de l’électricité atteignent 0,6 % du total des
dépenses. L’achat des bougies détient la première place 0,56 % à cause de l’utilisation de
12 bougies par mois pour un ménage. Le choix de l’utilisation réside sur la prévention
sanitaire contre les moustiques vecteurs du paludisme. La facturation d’électricité occupe
la deuxième place 0,06 % à cause de la rareté des abonnés et leurs coûts élevés.
L’utilisation du pétrole lampant reste la dernière place 0,04 %. L’explication réside sur la
cherté du pétrole dont le prix à la pompe est de 2400 ariary.
II - Le bilan du budget des ménages
Le bilan du budget des ménages identifie dans un premier temps l’existence
d’une épargne permettant d’améliorer le niveau de vie des paysans et leur situation
par rapport au seuil de pauvreté.
A - L’existence d’une épargne permettant d’améliorer la vie
Pour mieux cerner la place de l’horticulture d’Ankadinandriana dans les activités
économiques des paysans, il est important de comparer le budget de deux ménages
horticoles à celui de deux ménages non horticoles.
55
Tableau 10:Le budget des deux ménages horticoles
Source de revenus Ménages horticoles Postes de dépenses Ménages horticoles
Montant (Ariary) % Montant (Ariary) %
Ménage 1 Ménage 2 Ménage 1 Ménage2 Vente des fleurs 3744000 3500000 93,6 Aliment 858 000 1883600 41 Produits maraîchers, 480 000 6,2 Riziculture 1 184 000 1 105 600 34 Revenus de l’élevage 12000 0,2 Scolarisation des enfants 254 000 200 000 6,6 Travail temporaire Habillement 100 000 70 000 5 Les autres sources
de revenus (salaire,pension) - - Soins 178 000 78 000 3,6
Vente du riz Frais du déplacement 100 000 58 000 2,4 Horticulture 108 400 80 000 2,4 Elevage 85 400 100 000 2 Combustible 120 000 48 000 2 Eclairage de foyers 57 600 14 400 1 Total 7 736000 100 Total 6 683 000 100 Moyenne (par ménage) 3 868000 Moyenne (par ménage) 3341500 Revenus annuels par
habitant(8indiv./ménage) 483500 Dépenses annuelles par
habitant(8indiv./ménage) 417 688
TOTAL (mensuel) 322333 TOTAL (mensuel) 278458
EPARGNE 43875
Source : Résultats des enquêtes
Les revenus de deux ménages horticoles s’élèvent à 7 736 000 d’ariary par an.
Ces ménages n’ont d’autres sources de revenu que la vente de fleur. Ainsi, la vente
des fleurs leur procure 93,6% des valeurs totales de revenu tandis que les revenus
de l’élevage et la vente de produits maraîchers leur rapportent 6,4 %.
A l’inverse, les dépenses de ces ménages sont composées en majeure partie des
dépenses alimentaires et des travaux agricoles. Elles représentent à elles seules, plus de
75 % de la dépense totale.Les autres dépenses telles que la scolarisation des enfants,
l’habillement, les soins, le frais du déplacement, l’horticulture, l’élevage, le combustible
et l’éclairage de foyers sont relativement moins importantes chez les ménages
horticoles : 25%.
D’une manière générale, le bilan est excédentaire pour les ménages
d’Ankadinandriana, leur permettant ainsi de constituer une épargne mensuelle de
43875ariary. Les ménages horticoles ont un cadre de vie meilleur que ceux de non
floraux. Ce cadre de vie se manifeste par une maison étagée considérée comme
l’apanage des familles riches dans les campagnes.
56
Cette maison est de type pisé d’orientation nord-sud. Le rez - de - chaussée
comprend deux chambres. La chambre du nord sert de dépôt des matériaux agricoles
et de dépotoir des récoltes et celle du sud est l’emplacement de la volail le après le
coucher du soleil. L’accès à l’étage est un escalier rudimentaire fait en briques
séchées. L’étage est formée d’une seule salle servant de chambre à coucher dans la
partie nord et de cuisine dans le sud. C’est dans la chambre à coucher que les fleurs
sont préparées avant de les transporter au marché d’Anosy.
Le cadre de vie des familles horticoles se manifeste par une fierté mal
dissimulée. Ces familles participent davantage aux questions pécuniaires dans les
fêtes familiales comme le «Famadihana »77. Cette fête est une occasion pour eux
d’inviter les parents, les amis et les voisins. Par conséquence, les horticulteurs se
montrent aisés par rapport à tous en achetant des porcs ou des zébus plus gros.
Tableau 11: Le budget des deux ménages non horticoles
Source de
revenus
Ménages non
horticoles Postes de dépenses Ménages non horticoles
Montant (Ariary) Montant (Ariary)
Ménage
1
Ménage
2
Ménage 1 Ménage
2
Produits maraîchers, 1922000 1700000 67 Riziculture 2662000 3202500 86
Revenus de l’élevage 120000 1120000 23 Aliment 129200 67200 2,8
Travail temporaire 220000 306000 10 Elevage 93 500 90 000 2,6
Soins 72000 50 000 2
Eclairage de foyers 57600 57600 2
Combustible 120 000 - 2
Habillement 20 000 50 000 1
Scolarisation des enfants 48 000 22 000 1
Frais du déplacement - 38 400 0,6
Total 5388000 100 Total 6780000 100
Moyenne (par ménage) 2694000 Moyenne (par ménage) 3390000 Revenus annuels par
habitant(8indiv./ménage) 336750 Dépenses annuelles par
habitant(8indiv./ménage) 423750
TOTAL (mensuel) 224500 TOTAL (mensuel) 282500
EPARGNE
Source : Résultats des enquêtes
77
Voir Glossaire
57
D’après ce tableau, les principaux revenus des ménages non horticoles sont issus
de la vente des produits maraîchers et de l’élevage. Ces ménages se spécialisent
surtout sur les cultures maraîchère et légumineuse ainsi que sur l’élevage. Ces
composantes occupent relativement 90 % du revenu .En plus de cela, ces ménages
disposent d’autres sources de revenu comme le travail temporaire. Pour cela, ils
participent dans les travaux agricoles(confection d’une plate-bande, fauchage du riz…)
dont le revenu représente une faible part 10%.
Par ailleurs, les dépenses sur les travaux rizicoles, alimentaires et sur l’élevage
pèsent relativement lourd sur leur budget : 86 % pour le premier, 2,8 % le deuxième et
2,6 le dernier. L’argent dépensé est devenu important sur l’achat des produits vitaux
dans la vie ainsi que sur la scolarisation des enfants et le frais du transport d’où une
proportion de 8,6 %.
B - La situation par rapport au seuil de pauvreté
Le calcul des dépenses totales a permis d’obtenir un chiffre de 420 719 ariary par
an pour un habitant ce qui est légèrement supérieur à la moyenne nationale 404 000
d’Ariary pour un seuil de pauvreté de 469 000 d’Ar. 78
Malgré les revenus apportés par la vente des fleurs , la population de la
commune vit en dessous du seuil de pauvreté. La pauvreté s’accentue largement dans
les ménages non horticoles. Les coûts de production, le faible rendement et surtout
l’exigüité des surfaces cultivées sont les principales causes de l’appauvrissement de ces
paysans. Ainsi, ils dépensent annuellement une somme qui est nettement supérieure sur
le revenu apporté par la vente des produits agricoles et de l’élevage.
Dans les ménages horticoles, la plupart des dépenses sont provoquées par l’achat
des aliments et par les activités rizicoles. Néanmoins, les ménages horticoles disposent
d’un revenu élevé grâce uniquement à la vente des fleurs .
Bref, les ménages de la commune d’Ankadinandriana arrivent à mener une vie
plutôt décente grâce à l’horticulture.
78
EPM 2010, p 207
58
CONCLUSION DE LA DEUXIEME PARTIE
La proximité de la ville d’Antananarivo joue un rôle capital dans la
prolifération de la culture florale à Ankadinandriana. Cette culture est très exigeante :
confection des plates-bandes, utilisation d’engrais et d’une technique culturale adéquate.
Cette technique culturale permet de différencier les fleurs ; l’œillet et la camomille se
font par bouturage et le glaïeul, la gypsophile et l’alstroémeria par semis.
Ces fleurs servent à la décoration des maisons, des églises, des restaurants ainsi
qu’aux cérémonies officielles à caractère national. Ainsi, il convient de choisir les
fleurs coupées en fonction des fêtes à cé lébrer ou d’événements à commémorer; la
couronne sert dans les funérailles, le bouquet dans les cadeaux et l’embellissement de
l’église et la gerbe pour commémorer un événement funeste.
La riziculture constitue l’essentiel des activités paysannes. Les cultures pluviales
concernent la brède et les légumes. On pratique aussi l’aviculture, l’élevage bovin,
surtout l’embouche bovine, et l’élevage porcin.
En outre, l’horticulture détient la deuxième place dans les activités agricoles et
conditionne les rotations culturales. Les fleurs sont à l’origine d’un flux de
marchandises des paysans qui veulent se rendre au marché floral d’Anosy.
D’après nos calculs, le revenu monétaire annuel d´un ménage s’élève à 7
729 407ariary soit 644 117ariary par mois. Le gain fourni par l’horticulture est
loin d’être négligeable car constituent 70,17 % du revenu, suivi par ceux de produits
maraîchers, légumineux et oléagineux 12,04 % et le plus faible 0,12 % est issu du
loyer des maisons.
Par ailleurs, les dépenses annuelles d’un ménage atteignent 7 682 887ariary soit
une somme mensuelle de 640 240 ariary. Les dépenses liées à la riziculture sont les
plus élevés 82,6 % du total à cause de travaux nécessitant des fonds financiers pour
l’emploi de main d’œuvre tandis que le plus faible 0,6 % concerne l’éclairage de
foyers.
On peut en déduire ainsi que les ménages de la zone étudiée ont une épargne
mensuelle de 3 877 ariary. Cette épargne leur permet d’améliorer leur cadre de vie.
59
Ainsi, les paysans surtout horticulteurs ont un changement de conditions de vie : repas
du riz trois fois par jour, maison rustique en briques...
Toutefois, selon les calculs issus de l’échantillonnage de deux ménages horticoles
et deux ménages non horticoles, la population d’Ankadinandriana vit dans la pauvreté
car un habitant dépense annuellement 420 719d’ariary pour un seuil de 469 000
d’ariary. Les ménages non horticoles sont largement touchés par la pauvreté à cause
de l’insuffisance du revenu. Cependant, les ménages horticoles arrivent à mener une vie
plutôt décente grâce à la vente des fleurs.
Ainsi, la vente des fleurs procure une source de revenus appréciables pour ces
horticulteurs. Mais des problèmes se posent dans l’exploitation de la filière horticole.
60
TROISIEME PARTIE:LES PROBLEMES RENCONTRES ET
LES SOLUTIONS A APPORTER POUR L’HORTICULTURE
D’ANKADINANDRIANA
Dans ce chapitre, nous allons analyser d’abord les problèmes relatifs à
l’horticulture. Ensuite, nous allons dégager les problèmes liés à l’exploitation de cette
filière pour pouvoir émettre enfin des solutions.
61
CHAPITRE I LES PROBLEMES LIES A L’HORTICULTURE
Les problèmes que nous essaierons d’analyser, s’intéresseront beaucoup plus sur
les contraintes de prédateurs et de maladies, les contraintes climatiques et la cherté
des intrants.
I - Les contraintes de prédateurs et de maladies
Comme beaucoup des plantes, les cultures florales ne sont pas à l´abri des
difficultés qui nuisent à leur développement et aussi à leur floraison. Elles sont la
proie des prédateurs et des maladies. Trois contraintes affectant fréquemment les
plantes sont identifiées : la pourriture sèche, la fonte des semis, et les insectes nuisibles
aux plantes.
A La pourriture sèche
Comme son nom l’indique, la pourriture sèche se manifeste par le flétrissement
des plantes. La pourriture sèche est une maladie rencontrée en toute saison par les
horticulteurs. Ces maladies touchent largement les plantes et infestent les autres saines.
L´origine de cette maladie reste encore floue mais elle attaque sans distinction les
plantes. Cependant, les horticulteurs utilisent des produits phytosanitaires comme le
sanavert pour soigner les plantes.79
Lorsque les plantes sont affectées par ces maladies, elles n´arrivent pas à la
maturité de floraison mais se fanent progressivement.
B La fonte des semis
La fonte des semis ou “befotsy” figure parmi les maladies affectant les plantes.
Elle se manifeste par le pourrissement des jeunes pousses en cours de germination
jusqu’au flétrissement des plantes. Un microorganisme, le pythuim est le premier
responsable de cette maladie. 80
La maladie est considérée comme un cryptogramme même si tous les
microorganismes concernés ne sont pas des champignons à proprement parler.
79
Enquêtes auprès des ménages 80
http://ennemisdesfleurs.fr/
62
C Les insectes nuisibles aux plantes
Deux insectes font le ravage dans l’horticulture. Il s’agit des thrips et de l’agrotis
ipsilon.
D’une part, les thrips sont des petites insectes de couleur noire attaquant
directement les bulbilles, les bulbions et les bulbes de glaïeuls. 81 Dans la plupart de
cas, elles proviennent du manque d´attention des exploitants aux plantes comme
l’absence de soins et de propreté. Il s´agit de laver et de sécher les bulbions. Ces
insectes se multiplient et affectent les bulbes de glaïeuls se trouvant près d´eux.
D’autre part,« L´agrotis ipsilon » est une insecte de la famille des guêpes, de
l´ordre des hyménoptères82 connue sous l´appellation paysanne “renibefangaraka”. Elle
s´attaque non pas aux bulbes mais aux tiges et aux feuilles des plantes. Pour cela, elle
construit des petits nids en terre sur les parties des fleurs. Ces dernières ne peuvent
résister au façonnage de ces nids et deviennent rabougries avant de se flétrir 83. Les
horticulteurs rencontrant l’invasion de l´agrotis ipsilon, n’ont d’autres solutions que de
laisser les plantes à la caprice de ces insectes.
II - Les contraintes climatiques
Les fleurs sont parmi les plantes très sensibles aux aléas climatiques. Trois
contraintes climatiques sont identifiées : la sécheresse, la forte humidité et la grêle.
A -La sécheresse
Pendant la saison sèche, les plantes ont du mal à supporter le prolongement de
la sécheresse qui ralentit leur croissance. Du fait de l’exigence en eau, les horticulteurs
arrêtent, dans la plupart des cas la culture florale pour consacrer à une autre activité
procurant du revenu d’où la morte saison. Ainsi, le prix des fleurs flambe sur le
marché à cause de la rareté des produits. S’il y en a, ils sont, cependant, de mauvaise
qualité car les horticulteurs utilisent des procédés permettant la croissance des fleurs
comme l’urée et le N.P.K. Ces produits flétrissent rapidement les fleurs en 24
heures.
81
Idem http:// ennemisdesfleurs.fr/ 82
Ibidem http : // ennemisdesfleurs.fr/ 83
Enquêtes auprès des ménages
63
B - La forte humidité
Les plantes ont besoin d’eau pour leur développement et leur floraison. Pourtant,
elles ne supportent pas une forte humidité. Elle occasionne le pourrissement des tiges
et surtout l’apparition des maladies cryptogamiques comme la fonte de semis. En
outre, les pluies persistantes endommagent les pétales voire la plante tout entière.
C - La grêle
La grêle est une catastrophe naturelle faisant du ravage sur toutes les cultures.
L’horticulture n’est pas épargnée par ce fléau. Pendant la saison des pluies, les
horticulteurs assistent au passage de la grêle qui détruit leurs champs des fleurs. Les
fleurs frappées par la grêle sont non vendables sur les marchés car non seulement
elles ne portent des pétales mais aussi leurs tiges et leurs feuilles comportent des
cicatrices et des lésions. On assiste alors à une perte économique tant pour les
horticulteurs que pour la commune.
III - La cherté des intrants
Les intrants sont composés des produits phytosanitaires, des semences et des
engrais. Ces éléments font partie des produits nécessaires impérativement à
l´horticulture. Pourtant, les prix de ces produits sont très chers auprès des détaillants
ce qui n´est pas à la portée de tous les ménages horticoles.
A Les produits phytosanitaires
Les produits phytosanitaires sont d’abord constitués de pyrivert, de bass, de
malabar, d’ agrinimétrie, de polytrine, de sanavert et de konza. Leur quantité varie de 10
ml à 1 l. Il en est de même pour les prix allant de 1 500 à 24 000 ariary.
64
Tableau 12: Comparaison des prix des produits phytosanitaires
Produits
phytosanitaires
Prix (ariary) Quantité
Pyrivert 1 500 10 ml
Bass 2 000 10 ml
Agrinimétrie 2 500 10 ml
Malabar 2 500 10 ml
Polytrine 3 000 10 ml
Sanavert 13 800 1 l
konza 24 000 1 l
Source: Détaillant des produits phytosanitaires sis à Anosy sur la barrière (lalamby)
plus habitués aux horticulteurs
Le premier prix concerne les produits d´ une quantité de 10 ml. Il s´agit des
produits comme le pyrivert, le bass, le malabar, l´agrinimétrie et la polytrine dont le
prix d´un flacon est compris entre 1 500 à 3 000 ariary .
Le second est constitué par le sanavert et le konza avec un prix du litre allant
de 13 800 à 24 000 ariary. Ainsi, la cherté de ces produits constitue une preuve
justifiant que certains horticulteurs laissent leurs fleurs à la merci des maladies.
B Les semences
La recherche des semences est un souci majeur des horticulteurs
d´Ankadinandriana. Elles sont non seulement chères dans les étalages des marchés
spécialisés mais peu visibles aussi. Les magasins spécialisés à la vente des semences
destinées à la culture florale sont rares, raison pour laquelle les prix flambent.
Tableau 13 : Comparaison des prix des semences chez les détaillants et les
paysans - vendeurs
Semences Prix en ariary
Détaillants Paysans
Bulbions 20 000 gobelet 15 000 gobelet
Graines (gypsophile…) 10 000 kapoaka 5 000 kapoaka
Source :Enquêtes auprès des ménages et entretiens auprès des grossistes-vendeurs
à Anosy
65
A cet effet, le prix des bulbions de glaïeuls est de 20 000 ariary le gobelet
contre 10 000 ariary la graine des autres fleurs comme l´alstroémeria et la gypsophile.
Parfois, les détaillants ne disposent pas de stock de semences alors les horticulteurs
sont obligés d’en acheter auprès des autres.
Pour cette raison, ils procèdent toujours au stockage des semences destinées à la
prochaine saison. Cette situation a des conséquences graves sur les récoltes puisque les
fleurs, non seulement sont, de mauvaise qualité mais elles épuisent aussi le sol.
En raison de la cherté des semences, la production ne cesse de diminuer de jour
en jour. Or, les horticulteurs n’ont pas les moyens de se procurer de nouvelles
semences. Cela constitue un des handicaps majeurs dans le développement de cette
filière.
C L´engrais
Les paysans savent très bien que les sols sont médiocres et nécessitent une
fertilisation. Leurs techniques culturales témoignent d´une véritable stratégie des sols
par l’emploi de diverses méthodes fertilisantes : le compost, le fumier organique,
l’engrais chimique.
1 - Le compost
L´utilisation du compost comme éléments fertilisants dans l´horticulture touche la
plupart des ménages horticoles dans la campagne. Souvent, le processus d´élaboration
d´un compost est très long et nécessite une certaine patience vis à vis des exploitants.
Ainsi, la durée pour l´élaboration du compost atteint 12 mois.
D´abord, ils ramassent les feuilles et les branches mortes tombant sur le sol et
les mettent dans un trou creusé à l avance, d´une profondeur 0,5 à 1 m. Ils
remblaient ensuite ce trou pour que les feuilles se décomposent de manière à donner
des éléments fertilisants. Après 4 à 6 mois, les horticulteurs recreusent le même trou
pour déterrer les produits en décomposition. Ces produits obtenus s´appellent déjà le
compost.
Concernant le compost obtenu à partir des ordures, les procédés sont les mêmes
mais cette fois ci les ordures ménagères sont incinérées avant d’être enterrées dans la
66
terre. La durée de décomposition varie de 8 à 12 mois selon les milieux. Cette
période passée, le compost est fin prêt pour fertiliser le sol et offrir une bonne
culture.
2 - Le fumier organique
Le fumier organique ou fumier animal est le plus couramment utilisé dans la
campagne. Le fumier animal est issu de la transformation et de la décomposition de
déjection animale et des herbes destinées à protéger les animaux contre l´humidité et
le froid.
Il est considéré comme un produit organique très riche en éléments fertilisants
du sol. Raison qui explique que l´élevage bovins et porcin sont fortement associés à
l´horticulture.
Ainsi, les paysans qui ne pratiquent pas cet élevage sont obligés d´en acheter
auprès de leurs voisins. Le prix d´une charrette de fumier atteint la somme 10 000
ariary et il se peut qu´ un horticulteur en achète 7 à 8 charrettes au cours de l´année
à cause de la nécessité de plus d´engrais pour la culture florale.
3 - L’engrais chimique
Pour obtenir une meilleure croissance et floraison de fleurs, les horticulteurs
répandent sur le sol des engrais chimiques. Cette méthode se rencontre souvent
pendant la période d´hiver où les plantes souffrent de la carence en apports
organiques nécessaires à leur germination et floraison. Ce procédé s´appelle le
dressage des fleurs. Ainsi, les ménages les utilisent pour augmenter les récoltes.
Il s´agit de l emploi de NPK et d’urée lesquels servent à augmenter la
production car à cette période le prix des fleurs sur le marché est très alléchant à
cause de la rareté des produits donc la loi de l´offre et de la demande joue
pleinement ici.
L´emploi des engrais chimiques est par ailleurs rentable du point de vue
production mais il constitue un obstacle à la vente des fleurs du fait que les
acheteurs n´en achètent pas à cause de la qualité des fleurs qui flétrissent
rapidement dans le vase après 24 heures.
67
CHAPITRE II LES PROBLEMES RELATIFS A L’EXPLOITATION DE
LA FILIERE HORTICOLE
Dans ce volet, nous allons étudier le problèmes sur le manque de formations
des horticulteurs ainsi que les problèmes au niveau de la commercialisation.
I Ŕ Le manque de formations des horticulteurs
Le manque de formations des horticulteurs se manifeste par la non maîtrise des
techniques de culture et par la non maîtrise des techniques de l’irrigation.
A -La non maîtrise de technique de culture
Les horticulteurs ne peuvent pas se développer dans leurs activités à cause de la
non maîtrise de la culture florale sur les nouvelles méthodes ainsi que l’application de
nouvelles semences. La dernière formation remonte en effet à 2003 date à laquelle ils
ont partagé de l’expérience avec les horticulteurs de France à travers l’introduct ion de
nouvelles espèces notamment l’alstroémeria. Cette espèce n’est pas encore vulgarisée et
donc est très rare par rapport aux autres fleurs qui ont colonisé les zones basses et les
collines de la commune.
Du coup, les horticulteurs ne se bousculent pas pour changer les méthodes
traditionnelles de peur que les nouvelles méthodes ne les conduisent à la perte. Ainsi
malgré ces méthodes nouvelles, les techniques florales n’ont jamais changé. Ce q ui
provoque la dégradation des produits et de la vente des fleurs sur le marché.
B - La non maîtrise de la technique d’irrigation
La non maîtrise de la technique d’irrigation est un handicap à la promotion de
la filière horticole. Bon nombre d’ horticulteurs arrêtent la culture florale pendant la
saison hivernale d’où l’existence de la morte saison. Cette situation a des répercussions
incommensurables tant sur le revenu des ménages horticoles que sur le prix des fleurs
sur le marché.
Pendant la période d’hiver, les horticulteurs sont toujours confrontés à
l’assèchement des points d’eau ou de la source tant vitale pour l’arrosage des fleurs
car l’horticulture est une culture qui exige et demande beaucoup d’eau. Dans ce cas, les
68
horticulteurs ne maîtrisant la technique de l’irrigation, sont soumis aux aléas de la
nature à cause de la pratique d’arrosage traditionnel.
Cette pratique se fait toujours à la main avec un arrosage dont l’eau puisée se
trouve en général trop éloignée des plates bandes aboutissant à une perte de temps et
une diminution des motivations auprès des horticulteurs.
Photo n°17 : L’arrosage des plates - bandes se fait toujours à la main
Source : Cliché de l’auteur
Commentaire : L’utilisation des techniques d’irrigation traditionnelle fait perdre le temps
et diminue les motivations des horticulteurs
II Ŕ Les problèmes au niveau de la commercialisation
Les problèmes au niveau de la commercialisation comprennent les difficultés
relatives aux débouchés, la fluctuation des prix, le manque de professionnalisme et
fonds financiers ainsi que l’insuffisance des infrastructures routières.
A - Les difficultés relatives aux débouchés
Malgré la proximité de la capitale, les problèmes de débouchés touchent de
nombreux paysans qui vendent leurs produits sur le marché. Il en est de même pour
les horticulteurs d´Ankadinandriana qui rencontrent de graves problèmes pour la
recherche des acquéreurs.
69
Ils sont à cet effet obligés de vendre à bas prix leurs produits. Cette situation
décourage les horticulteurs puisque les fleurs sont vendues à perte.
Pour ceux qui disposent des acquéreurs, ils sont au nombre de dix ménages
seulement. Les inconvénients sont que les acquéreurs achètent à bas prix et les
horticulteurs n´ont pas le choix.
Au marché d´Anosy, les horticulteurs qui n´ont pas vendu leurs produits floraux
dans un laps de temps de 4 à 6 heures sont obligés de casser le prix. Ils vendent les
fleurs à ces détenteurs habituels du marché floral à des prix dérisoires.
B - La fluctuation des prix
Quatre facteurs interviennent dans la fixation des prix : la saison, le marché, les
espèces et la qualité des fleurs.
1) La saison
Il ressort de nos études dans les paragraphes précédents que la plupart des
fleurs se cultivent tout au long de l’année. Mais leurs prix varient en fonction des
saisons :
- La saison sèche et fraiche
- La saison pluvieuse et chaude
En saison sèche, on enregistre les prix maxima des produits de l’horticulture. La
hausse des prix s’amorce dès le mois d’avril avec la fête pascale pour atteindre leurs
valeurs maximum au mois de juin et août(tableau 14). L’explication réside dans la
rareté de produits floraux.
L’abondance des fleurs sur les marchés en saison pluvieuse entraîne une baisse
des prix. Cela s’observe dès le mois d’octobre pour enregistrer une chute des prix le
plus bas au mois de novembre.
2) Le marché
Il existe à Anosy deux marchés des produits floraux ;
70
a - Sur le trottoir du pavillon des fleurs:
Tableau 14: La répartition des prix chez producteurs
Espèces Unité Prix en ariary
Saison sèche Saison pluvieuse
- Glaïeul blanc Douzaine 6 000 3 000
- Glaïeul jaune frisé Douzaine 5 000 2 000
- Glaïeul grenat Douzaine 4 000 2 000
- Glaïeul rouge vif Douzaine 3 000 2 000
- Œillet Botte :15tiges 2 500 700
- Gypsophile Botte 1 000 500
- Alstroémeria Paquet :12tiges 1 500 500
- Camomille Paquet :10tiges 2 000 500
Source : Enquêtes auprès des horticulteurs-vendeurs à Anosy
Le trottoir du pavillon des fleurs à Anosy est le lieu réservé par la commune
urbaine Antananarivo aux horticulteurs qui vendent directement leurs produits. Ils y
occupent à partir de 04 heures à 06 heures du matin. Sur ce lieu, les prix des produits
sont assez bas par rapport à ceux du pavillon des fleurs car les horticulteurs les
vendent en gros. Les produits non écoulés sont, en outre, vendus au pavillon des fleurs
à des prix dérisoires.
b -Le pavillon des fleurs à Anosy :
Tableau 15 :La répartition des prix chez consommateurs
Espèces Unité Prix en ariary
Saison sèche Saison pluvieuse
- Glaïeul blanc 6 Tiges 6 000 3 000
- Glaïeul jaune frisé 6 Tiges 5 000 2 000
- Glaïeul grenat 6Tiges 4 000 2 000
- Glaïeul rouge vif 6 Tiges 3 000 2 000
- Œillet 10 tiges 2 500 700
- Gypsophile Botte 1 000 500
- Alstroémeria 6 Tiges 1 500 500
- Camomille Paquet 2 000 500
Source : Enquêtes auprès des vendeurs habituels à Anosy
71
Le pavillon des fleurs « barika »84 est un lieu réservé aux fleuristes non
producteurs. Pour des produits de même qualité, les prix y sont légèrement supérieurs.
Par exemple, une douzaine de glaïeul est achetée à un prix 2 000 ariary sur le
trottoir alors que le pavillon le vend aux consommateurs à un prix 2 000 ariary les
06 tiges.
3) Les espèces
La fluctuation des prix dépend du choix des consommateurs sur les espèces des
fleurs. Celles - ci vont du glaïeul blanc, de l’œillet enfin de la gypsophile. Ce sont les
trois principales espèces offertes sur le marché.
Les causes de cette différence résultent de la manipulation génétique plus ou
moins importante pour avoir les formes actuelles de ces fleurs85.
4) La qualité des fleurs
Les acheteurs recherchent une fleur de bonne qualité sur les marchés. Ils en
exigent quatre critères:
- La longueur de la tige
- La grosseur des fleurs
- L’absence de lésion
- L’abondance du feuillage
Seulement, la production des fleurs est loin de satisfaire à ces critères. Les
horticulteurs cherchent à satisfaire uniquement le besoin quantitatif pour augmenter leur
revenu. Or, l’aspect qualitatif est essentie l pour percer de nouveaux marchés.
C - Le manque de professionnalisme et de fonds financier
La technique florale a beaucoup changé depuis 1924 période de l’introduction
des fleurs et les modes de culture ont connu une modernisation et amélioration
régulière. Pourtant, les horticulteurs ont du mal à suivre cette évolution dans le temps.
84
Voir Glossaire 85
ANDRIANARIVELO(E,R), culture florale à Ambalavao , Ambatofotsy, Ankadinandriana , mémoire de
maîtrise, Université d’Antananarivo, département Agriculture, 1981, p. 56
72
Ainsi, les produits floraux n’ont connu que peu d’amélioration par rapport au départ.
Cela a eu des impacts graves sur le rendement ainsi que sur la qualité des fleurs
d’où la chute des prix sur le marché. Ce manque de professionnalisme se traduit
par l’inexistence de formation par lesquelles les horticulteurs peuvent épanouir leurs
activités surtout faire de l’horticulture une activité de rente car la majorité des
horticulteurs sont souvent des personnes mal instruites et même des analphabètes. Ainsi
la priorisation de la formation doit primer pour que cette filière soit une activité
génératrice d’argent.
Ce manque de professionnalisme peut se résumer aussi par les résultats de
l’insuffisance ou de l’inexistence de fonds financiers. Aucun organisme de crédit ou de
banque de prêt ne s’installe dans la commune. Ces institutions financières sont
essentielles pour une amélioration des conditions de vie des horticulteurs au cas où
ils veulent épanouir leurs champs de fleurs. Mais les horticulteurs se contentent de ce
dont ils disposent. Ils n’ont pas les moyens d’améliorer et de développer les activités
florales.
D - L´insuffisance des infrastructures routières
Comme la plupart des communes malgaches, la commune rurale Ankadinandriana
souffre de la dégradation et du manque des infrastructures routières.
La route reliant la Commune à la capitale est un problème auquel sont
confrontés quotidiennement les habitants empruntant cet axe. Deux axes routiers
convergent vers la commune et constituent l’ossature du réseau routier communal.
Il s’agit d’une part de l’axe Ankadinandriana-Antananarivo passant par
Ambohimanambola long de 33 km. C’est l’axe qui est actuellement le seul desservi par les
taxis brousse. Malgré l´existence de ces moyens de transport, les usagers rencontrent des
difficultés pour payer les frais et les coûts de transport. Les horticulteurs doivent
payer un frais de transport 2500 ariary par personne et 2500 ariary pour les fleurs à
commercialiser dans la capitale. Mais il arrive que le frais de transport connaît, en
période des pluies, une hausse remarquable par rapport à celui du temps normal. Cette
hausse atteint le double du frais soit 5 000 ariary.
73
Il y a, d´autre part, l´axe Ambatofotsy (RN 7) Ankadinandriana passant par
Tsiafahy. C´est également une piste en terre, longue de 17 km86. Aucun moyen de
transport n’emprunte cet axe à cause de la dégradation d´une bonne partie de la route.
Les fokontany sont, en outre, reliés au chef lieu de la Commune par des pistes
dégradées mais accessibles en voitures tout terrain sauf les fokontanyAndranovelona et
Ampahitrosy. La CRA dispose ainsi de pistes et de routes carrossables d´une longueur
94 km87. Souvent, les voies de communications sont inutilisables pendant les périodes
de pluies. Ce qui aura des impacts dans l´économie de cette région aussi bien pour les
horticulteurs que pour les paysans qui veulent vendre les produits dans le chef lieu de
commune.
Bref, la dégradation de la route a entraîné l’enclavement de cette région. Les
paysans n’arrivent que difficilement à écouler les produits floraux dans la ville
d’Antananarivo où ils sont moins compétitifs à cause de la cherté du prix. C’est donc
un obstacle pour le développement.
CHAPITRE III LES SOLUTIONS PRECONISEES
Cette perspective nous guide à émettre quelques suggestions pour améliorer la
filière horticole. Pour ce faire, nous nous penchons sur les solutions au niveau des
acteurs et les perspectives d’avenir pour cette filière.
I Ŕ Les solutions au niveau des acteurs de la filière
Cette rubrique préconise la formation des horticulteurs, la vulgarisation des
nouvelles méthodes de l’irrigation et la recherche de débouchés et de nouveaux
marchés.
A -La formation des horticulteurs
Elle prévoit trois volet : la nécessité d’encadrement, la mise en relation de
partenaires financiers et la transformation des fleurs.
86
Monographie de la commune rurale Ankadinandriana, 2010,p 2 87
Idem Monographie, p 2
74
1 La nécessité d’encadrement
L´encadrement fait partie des activités indispensables pour mener à bien les
activités entreprises. Le dernier encadrement remonte en 2003 date à laquelle une
formation sur l’horticulture a été organisée par les spécialistes de France aux membres
de l’association des horticulteurs d’Ankadinandriana. Par cette occasion, les deux camps
ont partagé des expériences et savoir faire en matière de l horticulture.
En outre, du fait de l apparition des nombreuses maladies méconnues,
l´encadrement doit primer avant tout car l utilisation des nouveaux produits
phytosanitaires nécessite des contrôles et encadrements des techniciens spécialisés
pour éviter les risques engendrés par l’auto pratique des horticulteurs.
2 La mise en relation de partenaires financiers
La recherche de débouchés est un problème qui touche les paysans dont les
horticulteurs. Pour les horticulteurs, ils espèrent trouver de partenaires financiers pour
pouvoir développer l’horticulture. Pour cela, il convient de s’adresser à des organismes
financiers comme le SIPEM, le CECAM et l’OTIV lesquels faciliteront l’accès des
paysans aux crédits par le biais des prêts. Ces crédits à taux d’intérêt faible, serviront
de fonds financiers dans le but d’augmenter les champs de culture, et seront accessibles
à tous les horticulteurs.
3 La transformation des produits
Les horticulteurs devront participer à une formation axée sur le mode de
conservation de fleurs. Cette formation est importante dans la mesure où les
horticulteurs n’ont pas de techniques sur la conservation des fleurs. Les fleurs peuvent
se conserver de deux manières :
a) Le séchage des fleurs
Le mode de conservation le plus couramment utilisé est le séchage des fleurs .
Ce procédé est facilement pratiqué du fait que les fleurs sont des produits périssables.
A cet effet, les horticulteurs vendeurs devront transformer les produits non vendus en
fleurs sèches afin d’éviter le gaspillage des produits et surtout de fournir une nouvelle
source de revenu. C’est là une activité promotrice d’emploi puisqu’ils peuvent, après la
75
formation, partager les méthodes à d’ autres personnes même non acteurs dans le
domaine de l’horticulture.
b) La conservation dans une chambre froide
Par ailleurs, l’attente des horticulteurs en matière de conservation des fleurs
réside dans la mise en place d’une chambre frigorifique ou d’une chambre froide
capable de conserver sans modifier la qualité des fleurs. Ce projet a été évoqué, en
2003, durant les échanges entre les horticulteurs venus de France et les horticulteurs
de cette localité.88
Ce procédé est vivement souhaité par les horticulteurs qui peuvent y stocker
leurs produits non vendus. Pourtant, ce projet n’est pas encore réalisé.
B La vulgarisation des nouvelles méthodes d’irrigation
Dans la CRA, l’irrigation à l’arrosoir et l’irrigation à raie sont le plus
communément utilisées en horticulture. Cependant, des méthodes d’irrigation nouvelles
ont été trouvées pour pallier aux problèmes d’insuffisance d’eau que rencontrent les
horticulteurs. Il s’agit de l’irrigation goutte à goutte et l’irrigation par aspersion.
a) L´irrigation goutte à goutte
Cette méthode est très facile à appliquer et ne demande pas de fonds financier
considérable. Pourtant, beaucoup d’ avantages sont tirés à partir de son utilisation.
L’irrigation goutte à goutte permet d’abord d’économiser l’eau induite par la
perte par évaporation et par ruissellement. Une possibilité d’apporter des éléments
fertilisants dans l’eau d’arrosage en utilisant une pompe dosée et surtout une réduction
des risques de maladies fongiques par l’absence de mouillage de feuillage 89.
Le réseau fonctionne par gravitation. Ce système est donc adapté à des
installations familiales de petites tailles et permet de moderniser les techniques
d’irrigation visant à améliorer la compétitivité des entrepreneurs horticoles
d´Ankadinandriana.
88
Enquêtes auprès des horticulteurs et du président de l’association « VononaHiavotra » RABARIVELO
Ralaimidona 89
Centre Technique Hort icole d’Antananarivo nº 1, Vers une irrigation plus efficace, sept oct. 2014, p 2
76
b) L´irrigation par aspersion
Le problème que se trouvent confronter quotidiennement les horticoles est les
difficultés sur la technique d’irrigation. Quelques communautés dans le fokontany
horticole d’Antanetibe ont essayé de le surmonter à l’aide de moteur qui pompe l’eau
de rivière. Cette adduction sert de modèle d’irrigation par aspersion pour les autres.
Pourtant, cette technique est très chère à cause du prix de carburant qui ne cesse
d’augmenter. Ce qui aura pour effet l’abandon de ce système d’irrigation du fait de
l’inexistence de l’appui de la commune et des organismes extérieurs.
C - La recherche de débouchés et de nouveaux marchés
Dans l’optique d’améliorer et uniformiser les prix de fleurs sur le marché, les
horticulteurs vendeurs sis à Anosy sollicitent d’instaurer les créneaux de prix et la
politique de prix sur le marché et trouver une amélioration de la commercialisat ion à
travers l’extension de nouveaux marchés à fleurs.
1 L’information sur les créneaux de marché
Pour améliorer la vente des fleurs sur le marché, il faut au préalable informer
les horticulteurs - vendeurs sur les créneaux de prix sur le marché. A cet égard, les
fleurs doivent afficher le même prix sur le marché. Le but étant d’éviter la vente à
perte des horticulteurs. Donc c’est à partir d’un prix équitable que les vendeurs tirent
profit de leur travail.
Ce système est vivement souhaité car les horticulteurs vendeurs peuvent jouir
du fruit de leurs durs labeurs c’est à dire le système gagnant-gagnant sera avant tout
primé.
2 - La politique de prix
Le prix est la valeur chiffrée d’un bien. C’est aussi un élément essentiel pour mesurer
la rentabilité des activités. Il joue un rôle important dans le comportement d’achat des
consommateurs. Il est donc intéressant d’imposer un prix adéquat et à la portée de notre
cible visée. La politique de prix dépendra de trois paramètres à partir des éléments
suivants :
77
- les coûts
- les prix
- la qualité.
Actuellement, le prix des fleurs n’est pas compétitif au niveau national. Cela est dû,
entre autres, aux coûts de production élevés. En conséquence, il est particulièrement
important de maîtriser la qualité des produits et la demande.
3 L’amélioration de commercialisation
Les solutions pérennes sur l’amélioration de commercialisation de fleurs résident
dans l’instauration de marchés à fleurs réservés uniquement aux produits floraux des
paysans. Ces marchés faciliteront l’écoulement des fleurs ainsi que le ravitaillement des
villes.
La mise en place de ces nouveaux marchés permet de vendre avec intérêt leurs
produits floraux . Ces nouveaux marchés amélioreront non seulement les prix des fleurs
aux consommateurs mais en plus les intermédiaires - spéculateurs disparaîtront
automatiquement.
II - Les perspectives d’avenir pour la filière horticole
Les perspectives d’avenir consistent à examiner les opportunités de cette filière
et sa promotion au développement par le biais de l’extension des produits vers les
marchés national et international.
A Une filière à fortes opportunités
L’ horticulture est une filière à fortes opportunités. Elle est associée aux
événements de l’humanité comme les fêtes religieuses, les événements nationaux, et à la
décoration des maisons et des restaurants. Pourtant, les localités ou régions qui la
pratiquent sont très restreintes à Madagascar.
A cet effet, Ankadinandriana doit en profiter pour relancer son développement
économique. Presque tous les produits floraux visibles sur le marché sont originaires
de cette localité. Il en est ainsi de ceux utilisés lors des cérémonies officielles dans le
palais d’Iavoloha où les fleurs venant d’Ankadinandriana sont à l’honneur pour les
78
décorations et l’embellissement des salles.90 A cet effet, la demande des fleurs croît
pendant ces cérémonies et les ménages horticoles peuvent jouir du revenu apporté par
ces événements.
B Une filière promotrice du développement
L’horticulture devra être un levier du développement économique
d’Ankadinandriana. Plusieurs activités ont vu le jour pour mettre en relation
l’horticulture et les autres dans le but de stimuler le développement économique de
cette localité.
Nombreuses sont les agences de voyage qui organisent un circuit touristique dans
cette localité. En 2012, une randonnée touristique a été réalisée par l’ORTANA 91 pour
découvrir les cultures florales. Cette randonnée a été d’une part un succès pour
l’organisateur car les touristes ont ainsi pu découvrir les cultures florales. D’autre part,
les paysans ont pu écouler en une journée leurs produits alimentaires . On peut dire
ainsi que l’horticulture a pu attirer des touristes dans cette région. Cette visite a
rapporté des devises donc c’est une filière promotrice du développement si elle est
concrétisée par des acteurs pertinents.
Par ailleurs, l’horticulture joue une place importante à la réalisation du
développement durable. Cette vision prône la protection de l’environnement et de la
nature au diapason du progrès économique de l’humanité. L’emplacement des plates-
bandes sur les flancs de la colline contribue déjà à la conservation du sol contre
l’érosion. Cette technique diminue considérablement le lessivage du sol et empêche la
formation des « lavaka » après une forte pluie.
En outre, elle contribue également au développement de la filière apicole. Cette
contribution est d’autant en relation diptyque. D’une part, la plante a besoin des
abeilles pour déclencher la pollinisation d’où le développement des pétales. D’autre
part, les abeilles n’arrivent pas à produire du miel sans les fleurs. Ils en prélèvent le
nectar essentiel pour la production du miel.
90
Entret ien auprès du président de l’association des horticulteurs RABARIVELO Ralaimidona 91
www : //Randonnée/ ORTANA,15 ju illet 2012 consulté le 25 mars 2014
79
A la limite, il est alors intéressant d’associer l’horticulture et l’apiculture. A ce
prix, l’horticulture prend part au développement durable par la promotion de
l’environnement et de la nature.
C - L’extension des produits vers les marchés national et international
Comme nous avons vu aux chapitres précédents, les espèces des fleurs glaïeuls
et l’œillet font la renommée de cette région. Ainsi, les collecteurs arrivent sur place
pour acheter directement les produits floraux. Ces collecteurs les acheminent vers les
villes comme Mahajanga et Toamasina.
Toutefois, les bénéficiaires espèrent étendre leurs débouchés vers d’a utres villes
de Madagascar comme Antsirabe, Fianarantsoa, Itasy. Une étude entre les collecteurs et
l’association des horticulteurs est déjà en cours pour réaliser cette ambition afin de
promouvoir la filière horticole et améliorer les revenus des horticulteurs
d’Ankadinandriana. La réalisation de ce projet est indispensable du fait que la
production est abondante et non comestible. Cette étude améliorera non seulement la
demande des fleurs sur les territoires malgaches mais aussi de conquérir de nouveau
le marché international.
Bien que les produits floraux exportés soient insignifiants à la balance
commerciale, ces produits figurent jusqu’à la fin des années 70, dans les statistiques
du commerce extérieur de Madagascar. Puis, les produits exportés ne cessent de
diminuer. Par exemple, en 1970, les fleurs exportées sont 9 t 119 kg rapportant une
somme de 3 310 500 fmg contre en 1978, 4 t 576 kg d’une valeur monétaire 16 609 700
fmg. 92
Depuis, les pays européens n’importent plus les labels floraux malgaches hormis
les orchidées et les huiles extraites du géranium93. Cela est dû à la dégradation de
cette filière. Le non respect de la qualité, la régularité ainsi que la non fiabilité des
approvisionnements sont les raisons du refus des exportations malgaches vers
l’Europe.
92
REVUE HORTICOLE n° 203, janv 1980, p 13 93
RAELIJAONA ( C,E), Projet de création d’une unité de géraniculture pour extraction et commercialisation
d’huile essentielle de géranium à Mahanoro - Région Atsinanana, Université de Toamasina, département de
gestion, 2010, p 65
80
Peu de temps après, les horticulteurs d’Ankadinandriana cherchent à reconquérir le
marché international en améliorant non seulement la quantité mais aussi la qualité
des produits biologiques qui sont très demandés et exigés sur les marchés européens.
Car les principaux fournisseurs de l’Europe en Afrique ( le Kenya et l’Afrique du
sud), y expédient des produits floraux à caractère industriel94. Or, les consommateurs
européens se tournent vers les produits essentiellement naturels. C’était alors un des
atouts des produits floraux malgaches et une occasion à saisir pour regagner la
confiance de ces consommateurs .
94
http://commercedesfleurs. afr./
81
CONCLUSION DE LA TROISIEME PARTIE
L’horticulture pratiquée dans cette localité rencontre de grands problèmes. Ce
problème est d’abord rendu difficile par la persistance des maladies et des prédateurs.
Trois contraintes ont été répertoriées ; la pourriture sèche, la fonte de semis, les insectes
nuisibles que les horticoles cherchent par tous les moyens possibles à éradiquer par
l’emploi des produits phytosanitaires.
Ces produits phytosanitaires sont nécessaires pour lutter contre les maladies des
plantes. Pourtant ils sont très chers sur le marché. C’est là un handicap pour le
développement de l’horticulture. Ils sont constitués de pyrivert, de bass, de malabar,
d’agrinimétrie, de polytrine, de sanavert et de konza. Leur prix respectif se situe entre
1 500 à 24 000 ariary selon la quantité.
Il en est de même pour les intrants dont l’utilisation nécessite une somme
d’argent considérable pour les achats de fumier organique et d’engrais chimique et une
longue patience des paysans pour le compostage.
L’un des problèmes auxquels sont confrontés quotidiennement les paysans est le
manque de formation tant sur le plan technique culturale que sur la technique
d’irrigation. On comprend donc qu’il n’y a pas eu de véritable amélioration de la
façon culturale, les horticulteurs se contentent de la technique léguée par leurs parents.
Cette façon culturale a donc des répercussions sur la quantité et la qualité de la
production offerte sur le marché.
Les difficultés de débouchés, le manque de professionnalisme et de fonds
financier ainsi que la dégradation des infrastructures routières constituent des obstacles
majeurs dans la commercialisation de la production florale aux consommateurs. Ainsi,
les produits sont moins compétitifs sur le marché à cause de la cherté des fleurs.
Pour y remédier, les horticulteurs doivent suivre une formation axée sur la filière
horticole et accéder aux organismes financiers lesquels faciliteront l’exploitation de
ce secteur. A ce prix, ils pourront conserver les fleurs soit par séchage soit par
l’emploi de la chambre froide.
Il convient aussi de vulgariser les nouvelles méthodes d’irrigation. Il s’agit de
l’irrigation goutte à goutte permettant d’économiser de l’eau et conserver la fertilité du
82
sol. L’irrigation par aspersion est par contre très coûteuse car elle nécessite une
somme conséquente.
Concernant la commercialisation, il convient de rechercher de nouveaux
débouchés et instaurer un nouveau marché afin de surmonter la saturation de marché.
Pour cela, les horticulteurs devront informer les acteurs de la filière sur les créneaux
de marché pour éviter la vente à perte.
L’horticulture est une filière en plein essor et pourra être un levier de
développement pour la commune si elle est concrétisée par des acteurs pertinents.
83
CONCLUSION GENERALE
La commune rurale Ankadinandriana, objet de cette étude dispose des
opportunités permettant de développer ses activités.
Elle se trouve dans les Hautes Terres centrales et est caractérisée par un relief
accidenté de 1000 m d’altitude en moyenne. A l’ouest et au sud de la région
dominent des chaînes de montagne, la zone d’escarpement dans la partie occidentale et
dans la partie orientale de la commune, c’est le bassin versant de l’Ikopa .
Son climat est caractérisé par cinq mois de saison pluvieuse et sept mois secs
avec une amplitude thermique 8°6 C. Donc, cette région connaît un climat tropical
d’altitude.
Ce réseau hydrographique comporte la rivière Ikopa longeant la partie orientale
de la commune et les rivières Miorikampoza et Volontsangana qui donnent naissance
à la rivière Andranomadio. Ils conditionnent la formation végétale de la zone.
La formation végétale est caractérisée par une faible étendue de la forêt
primaire (5 ha), de la forêt de reboisement (6200 ha ) et 2487 ha de prairies et de
pâturages.
La particularité des sols à Ankadinandriana est leur faible teneur en fertilisant.
Les activités agricoles sont pratiquées dans les parties où il y a des points d’eau ou
de l’eau en permanence pour en faciliter la mise en valeur.
L’histoire du peuplement est encore floue. D’après, la tradition orale, la régio n est
récemment occupé par les habitants car elle date à la colonisation. L’effectif de la
population est faible par rapport à l’étendue de la surface de la Commune d’une
densité 168 hab./km2.
La population n’a cessé d’accroître à un rythme annuel de 2,59 % résultant de
l’excédent des naissances sur la mortalité. Or cette population est inégalement repartie
dans l’espace et ce, en rapport avec les infrastructures plus propices à l’agriculture. Le
fokontany Ankadinandriana est le plus peuplé à raison de 341 habitants par km2 tandis
que le fokontany Ambohitsararay est le moins peuplé 89 habitants au km2. Il faut
noter aussi que l’effectif du sexe masculin est plus nombreux par rapport à celui du
84
sexe féminin car les paysans maintiennent que, à l’âge adulte, les garçons assureront la
continuité de lignée des familles tandis que les filles se chargeront de leurs belles-
mères.
Le chef lieuAnkadinandriana fait partie du district d’Avaradrano mais le rôle
qu’il doit tenir est négligé par sa population malgré les marchés de produits agricoles
et bestiaux qu’il abrite ainsi que les lignes suburbaines qui assurent sa liaison avec la
capitale. Cette situation a malheureusement freiné le développement de cette co mmune
malgré la richesse aurifère dont regorge son sous- sol.
L’influence de la ville d’Antananarivo a cependant beaucoup contribué à la
mutation vers l’ horticulture dans la commune rurale Ankadinandriana. Cette commune
où prédominent des cultures de subsistance, se sont vues ajouter des activités
lucratives comme l’horticulture. Celle-ci est devenue un élément permanent du paysage
et a provoqué un changement du comportement et du cadre de vie des horticulteurs.
Dans les fokontany floraux, les fleurs ont supplanté les cultures sèches dans le
paysage. Elles détiennent la deuxième place des activités agricoles et sont à l’origine
d’un flux de marchandises qui se manifeste concrètement par les processions fleuries
de paysans se rendant dans le marché floral d’Anosy.
Malgré tout, c’est une région en retard et mal reliée à la capitale. Elle s’insère
dans le district d’Avaradrano et s’inscrit dans la zone enclavée de la région
d’Analamanga.
Les fleurs doivent accomplir de longs trajets pour parvenir chez les
consommateurs. La cherté des frais de taxis-brousse et l’état défectueux des routes
engendrent des prix des produits exorbitants qui les rendent moins compétitifs sur le
marché. Cette situation décourage les horticulteurs qui font le déplacement à pieds en
transportant les produits sur la tête (« taxi la tête ») en espérant gagner un peu plus
d’argent.
Impérativement, il convient d’améliorer le circuit de commercialisation afin que
les producteurs puissent écouler avec intérêt leur production et avoir l’impression
qu’ils travaillent vraiment pour eux même et non pour des intermédiaires. Dans ces
conditions, les paysans pourront privilégier la culture florale.
85
Il convient aussi de mieux encadrer le monde paysan. La région souffre d’un
manque de cadres techniques. Diverses actions doivent être menées ; vulgarisation et
intensification de l’horticulture, instauration d’institutions de microfinances, amélioration
des techniques culturales et traitements phytosanitaires, application de fumure organique,
orientation vers la fleur séchée et amélioration de l’état de routes.
Enfin, l’horticulture a en face d’elle des opportunités pour le développement de la
région si elle est priorisé dans les activités en améliorant les prix sur le marché et
donne aussi une synergie maximisée dans la promotion de développement.
Notons pour terminer que cette étude à elle seule ne suffit pas pour appréhender
la question se rapportant à l’horticulture. D’autres recherches plus approfondies
s’imposent donc dans un avenir proche pour élucider les problèmes qui se posent.
BIBLIOGRAPHIE
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- Monographie de la commune rurale Ankadinandriana, 2010, 15 p
-Plan communal de développement de la commune rurale Ankadinandriana
(PCDCRA), 2008-2012, 75 p.
-RAELIJAONA (C, E), Projet de création d’une unité de géraniculture pour
extraction et commercialisation d’huile essentielle de géranium à Mahanoro - Région
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-RATOVONIAINA (M,M), Santé et éducation dans le développement
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-REVUE HORTICOLE n° 203, janvier 1980, 25 p
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2-Site disponible sur :http :// fr. wikipedia. org /wiki/Commerce mondial des fleurs
3- Site disponible sur :www.madagascar-tribune.com
4- Site disponible sur :https://www.over-blog.com/
5- Site disponible sur :http://www.fondation-monet.fr
6- Site disponible sur : http voyage.guide-mg.com/decouvrir/analamanga/alasora...
7- Site disponible sur http://horticultura/
8- Site disponible sur http://www.agreste.agriculture.gouv.fr/en-region/ile-de-france
9- Site disponible http sur ://www.saveursparisidf.com
10- Site disponible http sur ://www.ile-de-france.chambagri.fr/filiere_horticulture
11- Site disponible sur www : //Randonnée/ ORTANA,15 juillet 2012
12- Site disponible sur http://commerce de fleurs. afr./
13 - Site disponible sur http://ennemisdesfleurs.fr/
ANNEXES
ANNEXE 1 : Questionnaire sur les horticulteurs
1- Depuis quand pratiquez - vous l’horticulture ?
2- Avez-vous reçu de formation sur l’horticulture ?
3- Quelles variétés de fleurs cultivez-vous ?
4- Pouvez- vous parler de la préparation apportée à la culture florale ?
5- Les méthodes de culture de ces fleurs sont tous identiques ?
6- Quand est – ce que les fleurs sont cultivées ?
7- Quand est – ce que les fleurs sont repiqués?
8- Utilisez-vous d’engrais dans la culture florale ?
9- Avez-vous de fournisseurs de semence ?
10- Combien de famille vit sur le revenu issu de l’horticulture ?
11- N’y a-t-il pas de source de revenu autre que celui de l’horticulture ?
12- Etes-vous affiliés à une association ou à une coopérative?
13- Quels en sont les avantages tirés ?
ANNEXE 2 : Questionnaire sur la commercialisation des produits floraux
1- Avez-vous des collecteurs qui viennent sur place ?
2- Où commercialise la production florale ?
3- Les vendeurs habituels et la commune d’Antananarivo ne vous posent de
problème sur le marché d’Anosy?
4- Quels moyens trouvez-vous pour acheminer ces produits vers la ville ?
5- Combien coûte un bouquet de fleurs ?leurs prix sont ils égaux ?
6- Y-a-t-il de périodes où les fleurs sont recherchées sur le marché ?Si oui,
combien gagnez-vous ?
7- Quelles catégories de gens achètent les fleurs ?
8- La filière horticole rapporte-t-elle de l’argent ?
9-Sans indiscrétion, quel serait le revenu apporté par la vente des fleurs ?
ANNEXE 3 : Questionnaire sur les problèmes de la culture florale
1- Quelles contraintes affectent la culture florale ?
2- Utilisez-vous de produits phytosanitaires ?Lesquels
3- L’absence des collecteurs ou des acheteurs habituels pose-t-elle un handicap à
la promotion de la culture florale ?
4- Quels problèmes rencontrent les horticulteurs de cette région ?
5- Que pensez-vous sur le projet de transformation de la production florale ?
6- Quelles seraient vos attentes pour améliorer ce secteur ?
7-Quelles sont vos suggestions envers la coopérative ,l’association, la commune et
l’Etat sur la filière horticole?
8- D’après vous, quel serait l’avenir de l’horticulture d’Ankadinandriana ?
ANNEXE 4 : Enquêtes démographiques
1- Tableau sur la répartition de population enquêtée selon le nombre de naissance
et décès d’enfants moins de cinq ans
Masculin Féminin
Naissances
Décès
ANNEXE 5: Tableau sur la répartition du revenu des ménages
Source de revenu Fréquence Quantité Montant
(Ariary)
(℅)
Salaire ou pension
Loyer de maison
Vente du riz :
-Paddy
-Riz blanc
Vente de fleurs :
-Glaïeuls
•blanc
•Jaune frisé
•Grenas
•Rouge vif
-Œillet
-Gypsophile
-Camomille
-Alstroémeria
Petit pois
Haricot vert
Herbes potagères
Tomates
Pistache
Choux et Choux fleurs
Vente de zébus
Vente de porcs
Vente de Volailles
Travail temporaire
(labour, repiquage…)
MOYENNE (par ménage)
TOTAL (mensuel)
ANNEXE 6 : Tableau sur la répartition de dépenses des ménages
Postes de dépenses Fréquence Quantité Montant
(Ariary)
(%)
Aliment
-Riz
-Viande
-Huile de table
Habillement
Scolarisation des enfants
-Privée
-publique
Frais du déplacement
Combustible
-Charbon
-Bois de chauffage
Soins
-Consultation de médecin
-Achat du savon
Riziculture
-Main d’œuvre
-Nourriture
- Engrais
-Entraide
Horticulture
-Main d’œuvre
-Intrant
-Transport de fleurs
-Redevances
Elevage du bovin
-Vitamine
-Pilule -Injection
- Vaccin
Elevage du porcin
-Nourriture
-Pilule
-Injection
-Vaccin
Eclairage de foyers
-Bougies
-Pétrole
-Electricité
MOYENNE (par ménage)
TOTAL (mensuel)
5
Auteur: RANDRIANARIVO Fanomezantsoa Heriniaina
Titre du mémoire : PLACE, ROLE ET PROBLEMES DE L’HORTICULTURE
D’ANKADINANDRIANA DANS L’ECONOMIE PAYSANNE
Nombre des pages :85
Nombre des cartes : 05
Nombre des photos : 17
Nombre des graphes : 2
Nombre des tableaux : 15
Résumé
Ankadinandriana est une commune rurale plus proche de la ville d’Antananarivo. Cette
proximité de la capitale lui permet de diversifier ses activités agricoles à cause des cadres
physique et humain dont elle dispose. Grace à l’introduction des fleurs dans cette région,
Ankadinandriana peut satisfaire la demande croissante des produits floraux de la population
tananarivienne.
Dans cette commune, la filière horticole contribue largement à améliorer la vie économique
des paysans. La principale source de revenu est basée sur la vente des fleurs. L’argent gagné
assure l’accomplissement des travaux agricoles et permet aussi de subvenir à l’achat des produits
de première nécessité et enfin l’épargne permet un changement du cadre de vie des
horticulteurs.
Malheureusement, l’horticulture n’est pas à l’abri des problèmes. Ces problèmes résident
dans la production ainsi que dans la commercialisation. Mais des solutions sont proposées pour
relancer cette filière.
Mots clés : botte, douzaine, paquet, développement économique.
Directeur du mémoire
Monsieur Arsène ANDRIANARISON, Maître de Conférences
Adresse de l’auteur : lot II k 27 c bis Mahatony
Contact : 0346662659