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2018
PLAIDOYER
pour rapprocher
l’offre de santé
des citoyens sur le
territoire du
Grand Figeac
Ce travail succède au livre blanc du commerce que nous avions élaboré en 2016.
Comme lui, il est le fruit d’une réflexion que l’association VIVRE FIGEAC a menée avec
ses concitoyens.
A quoi a servi le livre blanc consacré au commerce ?
Si l’on considère les actions mises en œuvre par la municipalité qui auraient pu être
incitées par les préconisations que nous avions formulées, dont certaines simples et
peu coûteuses, force est d’avouer, «rien» !
Cependant, la réflexion et les propositions restent toujours valables et nous espérons
qu’elles pourront un jour s’appliquer.
Nous attendons vos commentaires, réactions, suggestions, tout ce qui est susceptible
d’enrichir notre réflexion.
Vous pouvez nous les faire parvenir à l’adresse de Vivre Figeac :
SOMMAIRE
Pourquoi un tel plaidoyer 3
Partie 1 : Etat des lieux et difficultés identifiées 7
I - Un manque de médecins qui relève d’une problématique nationale 8
1 Diminution du nombre de médecins généralistes 8
2 - Médecins spécialistes : un Français sur trois confronté à une offre
insuffisante en médecine libérale. 10
II - La fracture sanitaire : un accès aux soins qui ne répond pas aux attentes
d’une partie croissante de la population 11 1 - Fracture géographique 12
2 - Fracture financière 13
Partie 2 : Une évolution des besoins exprimés par la population pas
Toujours bien prise en compte 16
1 - Inquiétude et manque d’informations 16
2 - Distinction médecine de proximité et médecine spécialisée 18
3 - Risque de santé publique 19
4 - Maternité 23
5 - Pour une prise en charge globale 24
6 - Coût d’accès aux soins 26
Annexe 1 : Mener une politique de santé volontariste 28 Projet de Vivre Figeac, Elections municipales 2014 Annexe 2 : Questionnaire sur l’accessibilité des soins 31 Annexe 3 : Résultats du questionnaire sur l’accessibilité des soins 34
Le verbe latin « valere » qui signifie « se bien porter, être en bonne santé » a donné le mot
français « valeur ». Cette étymologie rappelle à quel point aujourd’hui comme hier la
santé est la « valeur » suprême c’est-à-dire le bien le plus précieux.
Pourquoi un tel plaidoyer ?
Si dans le domaine du commerce (notre précédent livre blanc), nous n’avons pu ébranler
l’inertie municipale, dans celui de la santé, nous avons d’ores et déjà obtenu une avancée
notable. Alors que les centres de santé semblaient être exclus d’emblée de la réflexion et
que l’on nous disait qu’il était insensé de les envisager, nous avons réussi à imposer
l’examen de ce modèle privilégiant le salariat des praticiens. Depuis, c’est bien cette
forme qui a été choisie par la Communauté de Communes du Grand Figeac pour
Lacapelle-Marival et beaucoup la considèrent aujourd’hui comme un modèle et la citent
en exemple.
Ceci est le moteur de notre travail et de notre réflexion. Nous croyons que la réflexion est
toujours importante et qu’il n’est jamais vain de démontrer qu’il peut y avoir des
avancées, des projets différents quant à la méthode et à la forme.
Genèse de ce plaidoyer consacré à la santé.
L'association VIVRE FIGEAC a identifié, dès l'élaboration du projet municipal, les problé-
matiques de santé, comme une priorité de l’action politique. Le chapitre qui lui était
consacré, dans le programme municipal, s’intitulait «MENER UNE POLITIQUE DE SANTE
VOLONTARISTE» (Cf. annexe 1 : volet santé du programme municipal 2014 de Vivre
Figeac). L'atelier participatif que nous avions réalisé alors sur ce sujet et qui avait réuni
des usagers et un grand nombre d'acteurs de la santé venant du public et du privé, nous
avait confortés dans cette idée. Les différents intervenants nous avaient alertés sur la
fragilisation croissante de l'offre de soins et nous avaient fait percevoir les risques à très
court terme, particulièrement dans le domaine de la médecine spécialisée. Deux raisons
majeures avaient alors été évoquées : vieillissement des praticiens, qui touche la méde-
cine générale et spécialisée et difficulté de ces praticiens à trouver des remplaçants. Et si,
sur le papier, le nombre de médecins à Figeac pouvait paraître suffisant, la disparition de
Vivre Figeac et son territoire Vivre Figeac et son territoire Plaidoyer pour rapprocher l’offre de santé des citoyens 3
Pourquoi un plaidoyer
Vivre Figeac et son territoire Vivre Figeac et son territoire Plaidoyer pour rapprocher l’offre de santé des citoyens 4
Pourquoi un plaidoyer
leurs confrères dans les communes alentour allait entraîner un surcroît de clientèle très
important. Trois ans après, c'est bien la situation que nous connaissons, avec des méde-
cins trop sollicités qui se voient contraints de refuser de nouveaux patients ! Nous avions
alors rencontré des médecins désespérés car ils avaient tiré la sonnette d’alarme auprès
des élus, mais n’étaient pas entendus.
Notre programme municipal avait tenu compte de tout cela en proposant :
• la mise en place d’une structure d’exercice partagé de la médecine que ce soit sous
la forme d’une maison ou d’un centre de santé, structure à laquelle pourraient être
confiées des missions de santé publique et de prévention,
• la réalisation d’un contrat local de santé (CLS), en partenariat avec l’Agence Régio-
nale de Santé (ARS),
• l’étude de faisabilité d’une maison de naissances.
Par ailleurs, nous insistions déjà sur la nécessité de prévoir des actions pour inciter à la
venue de jeunes praticiens et avions déploré, dès la première réunion du Grand Figeac,
l'absence de commission dédiée à la santé. Martin Malvy, président de la communauté de
communes nous avait répondu que ce n'était pas de la compétence de la collectivité.
Nous lui avions alors rappelé qu'elle avait en charge l'aménagement du territoire et donc,
devait prévoir des solutions pour permettre l’accès à la santé de tous ses habitants quelles
que soient leurs problématiques spécifiques, leur âge, leur origine sociale ou profession-
nelle ou encore leur zone d’habitation.
La commission demandée n'a pas été créée, mais un des points de notre programme a été
réalisé : un plan local de santé a été initié avec l’ARS (Agence Régionale de la Santé). Bien
qu'à notre sens, il n'ait pas assez intégré la parole des citoyens usagers, il a le mérite
d'avoir été mis en place, d’avoir permis une réflexion assez riche et d'avoir abouti à
l'embauche d'un coordinateur santé. Nous avons participé activement à son élaboration
et avons fait entendre la voix de Vivre Figeac, rappelant, entre autres, avec force et convic-
tion la problématique des naissances.
Notre travail ne s’est pas arrêté là.
Vivre Figeac et son territoire Vivre Figeac et son territoire 5
En parallèle à notre participation à l’élaboration du CLS, nous avons mené une réflexion
sur les maisons et centres de santé, fondée sur 1) de la recherche documentaire, 2) la
participation à des formations et 3) l’observation de terrain, des exemples existant dans
d’autres territoires.
Nous avons voulu sensibiliser l’ensemble des citoyens sur ce sujet. Nous avons alors fait
venir à Figeac pour un débat participatif le docteur Eric May (président de l’association
française des centres de santé) parce qu'il nous semblait important de bien connaître tous
les modèles de structures possibles pour pouvoir choisir la plus adaptée. Nous nous
sommes heurtés à des réactions très violentes, non de la part des médecins, mais de
politiques ayant une vision figée et passéiste sur le sujet.
Cependant, nous avons dû finalement être entendus car Éric May a été invité quelques
mois plus tard par la communauté de communes et c'est bien un centre de santé porté par
le Grand Figeac qui se met en place à Lacapelle-Marival. A Figeac, c'est une maison de
santé qui a vu le jour grâce à l’élaboration d’un vrai projet mené par une équipe de profes-
sionnels de santé très motivée et impliquée.
Finalement, le volet santé de notre programme a été suivi pour une part importante.
Plusieurs éléments importants pour bien vivre à Figeac et sur son territoire et ainsi en
favoriser l'attractivité doivent encore être travaillés. La majorité municipale ne s’est pas
emparée de la problématique des naissances à Figeac. Nous devons continuer à travailler
ce sujet. Le deuxième regret concerne l’absence de la société civile des débats sur les
besoins et les manques ressentis par la population.
Nous avons tenté de combler, au moins partiellement, cet écueil, en organisant des
groupes de réflexion afin d’appréhender l’adéquation entre les actions entreprises et la
demande de la population (Cf annexe 4 : Compte rendu des focus groupes). Ces débats
nous ont beaucoup appris sur la manière de répondre encore mieux, plus rapidement et à
moindre coût pour la collectivité aux besoins exprimés par les habitants.
Enfin, fidèles à nos principes selon lesquels ensemble on est plus forts et « rien ne vaut
l’intelligence collective », nous avons voulu prendre en compte le plus largement possible
l’avis des populations concernées.
Plaidoyer pour rapprocher l’offre de santé des citoyens
Pourquoi un plaidoyer
Vivre Figeac et son territoire Vivre Figeac et son territoire 6
Nous avons donc rencontré un grand nombre de groupes et associations qui œuvrent
pour la prise en compte politique des difficultés dans l’accès aux soins des populations et
ce plaidoyer est en partie le fruit d’une réflexion que nous avons menée en collaboration
avec ces derniers, notamment, l’association Mieux vivre dans le Nord du Lot. Cette asso-
ciation ouverte à tous, très active en matière de lutte contre la désertification médicale
depuis trois ans, de Cressensac à Gramat, de Souillac à Sousceyrac, s’est rapprochée en
2016 de «Vivre Figeac» pour faire poids sur le territoire. «Mieux vivre dans le nord du
Lot» a, en premier lieu, évalué les besoins et les aspirations des habitants en analysant les
réponses à un questionnaire distribué dans les pharmacies. Les résultats ont été sans ap-
pel et ont justifié une aide de l’Agence régionale de la santé pour proposer des pistes con-
crètes d’action.
Nous avons, nous aussi, récolté la parole des citoyens à travers un questionnaire sur les
problématiques de santé. Nous avons recueilli plus de 200 témoignages et de nom-
breuses réactions aux questions ouvertes, montrant l’intérêt de la population pour le su-
jet abordé et la démarche proposée (Cf. annexe 2 : Questionnaire santé et annexe 3 :
Réponses collectées).
Dans le cadre des « focus groupes » nous avons mené des investigations plus qualitatives
dans l’objectif d’identifier les priorités en termes de santé en fonction des catégories de
population (Cf. annexe 4).
Ce questionnement et ces réflexions constituent le noyau de ce plaidoyer qui propose un
diagnostic de la situation actuelle et suggère des solutions pour que l’attractivité de notre
territoire ne soit pas un vain mot et que, de la naissance à la mort, chacun puisse vivre
dignement et en sécurité à Figeac et sur le territoire du Grand Figeac.
Plaidoyer pour rapprocher l’offre de santé des citoyens
Pourquoi un plaidoyer
L’espérance de vie en bonne santé diminue depuis 2005 chez les femmes et 2009 pour les
hommes et la santé est devenue la 2ème préoccupation des français après l’emploi.
La Stratégie Nationale de Santé 2018-2022 (SNS) a été adoptée officiellement par le
gouvernement fin décembre 2017 à l’issue d’un processus de concertation avec les acteurs
de la santé et les autres ministères concernés (Ministère de l’agriculture et de l’alimenta-
tion, Ministère de l‘Education nationale, Ministère des Outre-Mer…) entamé à la fin de
l’été, et de consultation auprès du public.
Elle réaffirme le principe porté par l’Organisation Mondiale de la Santé, selon lequel la
santé doit être un objectif de toutes les politiques publiques menées en France et dans le
monde. Elle vise à répondre aux grands défis que rencontre notre système de santé,
notamment ceux identifiés par le rapport du Haut Conseil de la santé publique :
• les risques d’exposition de la population aux risques infectieux ;
• les risques sanitaires liés à l’augmentation prévisible de l’exposition aux polluants et
aux toxiques ;
• les maladies chroniques et leurs conséquences ;
• l’adaptation du système de santé aux enjeux démographiques, épidémiologies et
sociétaux.
Elle se veut une réponse à la triple crise :
• Crise sanitaire : transition épidémiologique, maladies chroniques, poly-pathologies,
vieillissement de la population (nouveaux besoins).
• Crise démographique : démographie médicale, soins primaires, répartition territo-
riale des praticiens, nouveaux profils des soignants…
Partie 1 :
ÉTAT DES LIEUX ET
DIFFICULTÉS RENCONTRÉES
Vivre Figeac et son territoire Vivre Figeac et son territoire 7 Plaidoyer pour rapprocher l’offre de santé des citoyens
Etat des lieux
Etat des lieux
Vivre Figeac et son territoire Vivre Figeac et son territoire 8
• Crise sociale : chômage, pauvreté, démutualisation, franchises médicales, reste à
charge, renoncement aux soins…
En effet, notre pays se situe dans la moyenne des pays de l’OCDE en termes de densité
médicale (330 médecins pour 100 000 habitants) mais avec une diminution importante du
nombre de médecins par habitant et d’importantes disparités géographiques qui engen-
drent également des disparités sur les coûts d’accès aux soins. Cette difficulté est confir-
mée par les chiffres publiés par le Conseil national de l'ordre des médecins (Cnom), dans
son Atlas de la démographie médicale de 2015 et ses Atlas régionaux Il estime ainsi que la
France métropolitaine compte 192 déserts médicaux dans lesquels vivent près de 2,5 mil-
lions de personnes.
Quelles sont les causes de cette situation critique ?
I - Un manque de médecins qui relève d’une problématique
nationale
Le nombre de médecins actifs diminue et les nouveaux modes de fonctionnement des pra-
ticiens viennent accentuer cette diminution.
1 Diminution du nombre de médecins généralistes
Depuis 2010, en France, le nombre de médecins généralistes diminue chaque année. Cette
chute devrait se poursuivre jusqu’en 2025 et pourrait se traduire par la perte d’un médecin
généraliste sur quatre sur la période 2007-2025. (www.lemonde.fr/sante/article/2016/06/02/le-manque-de-medecins-generalistes-s-accentue_4930689_1651302.html)
Au 1er janvier 2016, le tableau de l’Ordre recense 285 840 médecins ; soit +1,7% compara-
tivement à l’année précédente mais, parmi ces médecins, 215 583 sont en activité totale et
70 257 retraités dont 15 878 en cumul emploi-retraite (activité libérale/mixte/salariée ou
remplaçant). Ces dix dernières années, les médecins retraités enregistrent un accroisse-
ment de 87,7% de leurs effectifs tandis que le nombre d’actifs n’a augmenté, sur la même
période, que de 1,2%.. https://www.pourquoidocteur.fr/Articles/Question-d-actu/15970-Medecins-plus-de-retraites-moins-de-generalistes
Plaidoyer pour rapprocher l’offre de santé des citoyens
Etat des lieux
Vivre Figeac et son territoire Vivre Figeac et son territoire 9
Dans la région Midi-Pyrénées, l’augmentation générale des effectifs est due à la forte
hausse du nombre des médecins retraités inscrits au tableau de l’Ordre (+72,8% sur la pé-
riode 2007/2015) qui suit la tendance nationale (cf : Atlas national 2015). Le nombre de
médecins inscrits en activité totale est en baisse : la part des médecins sans activités
régulières et celle des remplaçants augmente.
A l’échelle départementale, les écarts de variations sont nettement plus importants. On
constate que des territoires tant urbains que ruraux sont plus impactés ; c’est le cas de
notre département. Le Lot avec 270 praticiens pour 100 000 habitants est mieux pourvu
que l’Aveyron (252,5) mais loin derrière le Tarn (303,7) ou les Hautes Pyrénées (349,88).
Vieillissement des médecins généralistes
Au 1er janvier 2016, les médecins inscrits en activité régulière au tableau de l’Ordre sont
âgés en moyenne de 51,3 ans. Les médecins âgés de 60 ans et plus représentent 27,1%
des effectifs alors que les médecins âgés de moins de 40 ans représentent 18,6% des effec-
tifs.
En Midi Pyrénées, les médecins qui exercent une activité régulière sont âgés en moyenne
de 52 ans (54 ans pour les hommes et 49 ans pour les femmes). Les médecins âgés de 60
ans et plus représentent 28,5% des effectifs, alors que les médecins âgés de moins de 40
ans représentent 16,3% des effectifs.
Pour le Lot, la situation est encore plus inquiétante. La moyenne d’âge est 55 ans, 33% de
médecins ont plus de 60 ans et 7% moins de 40 ans.
Très forte hausse du salariat
Parmi les 198 144 médecins en activité régulière, on recense :
86925 médecins libéraux exclusifs,
90 749 médecins salariés dont 66% d’hospitaliers,
20 331 médecins en exercice mixte,
7 médecins n’ayant pas d’exercice déclaré.
132 médecins déclarant d’autres activités.
Parmi les 9140 médecins en activité dans la région Midi Pyrénées, 51,4% exercent en sec-
teur libéral exclusif, 39,8% sont salariés et 8,8% ont un exercice mixte. Dans le Lot, 48,7%
de libéraux pour 44, 2% de salariés.
Plaidoyer pour rapprocher l’offre de santé des citoyens
Etat des lieux
Vivre Figeac et son territoire Vivre Figeac et son territoire 10
On assiste à une transformation en profondeur des statuts d’exercice de la médecine (60%
des nouveaux médecins souhaitent bénéficier d’un statut de salarié) qui est à rapprocher
de la féminisation de la profession qui se confirme. Au cours de l’année 2006, les femmes
représentaient 53% des médecins nouvellement inscrits. En 2015, elles sont 58% des mé-
decins nouvellement inscrits au tableau de l’Ordre. Parmi les médecins âgés de moins de
30 ans, les femmes représentent 66% des effectifs. Cette salarisation croissante renforce le
manque de médecins généralistes avec une diminution du temps moyen de travail réalisé.
2 - Médecins spécialistes : un Français sur trois confronté à une offre insuffisante en mé-
decine libérale.
Alors même que le trajet maximal qui semble acceptable pour consulter un spécialiste est
plus élevé (45 minutes par la route, contre 30 pour les généralistes), c’est jusqu’à 21,1 mil-
lions de personnes, soit un tiers de la population (pour les pédiatres), qui peinent à trouver
un spécialiste. Dans le même temps, 19,1 millions de personnes ont un accès restreint aux
gynécologues, et 17,7 millions aux ophtalmologistes. Pour les déserts médicaux1 au sens
strict, entre 12 % et 19 % de la population (7 à 12 millions d’usagers) est concernée.
Le constat est globalement le même que pour les généralistes pour les spécialistes en ac-
cès direct. Le nombre d’ophtalmologues, de gynécologues et de psychiatres, libéraux ou
mixtes, diminue depuis le début des années 2010 et cette baisse devrait se poursuivre jus-
qu’en 2025 environ.
Sur le Grand Figeac
11,5 médecins généralistes par habitant (8,1 pour le Haut Ségala) contre 21,7 pour le
Grand Cahors et 29,2 en moyenne sur le territoire français.
(https://demographie.medecin.fr)
3 médecins salariés sur le pôle de santé Lacapelle-Leyme-Aynac géré par la commu-
nauté de communes du Grand Figea c.
1 - La notion de désert médical est avant tout médiatique et ne repose sur aucune définition précise. Le ministère de la Santé considère qu’un territoire est un désert médical quand la densité de médecins par rapport à la population est de 30 % inférieure à la moyenne nationale. Dans son enquête, l’UFC a retenu un seuil plus souple et n’a compté parmi les déserts médicaux que les terri-toires dont la densité médicale est 60 % inférieure à la moyenne nationale. Les territoires dont la densité médicale est entre 30% et 60% inférieure à la moyenne nationale appartiennent à la catégorie « accès difficile aux médecins ». L’UFC a mis au point une carte interactive qui permet de savoir si vous vivez dans un désert médical (il suffit d’entrer son code postal et de cocher une spécialité). L’association a aussi recensé les territoires qui ne sont pas, au sens strict, des « déserts médicaux » mais où il existe une « fracture sanitaire«. Il s’agit des zones où il est impossible de consulter un médecin en secteur 1 (100 % remboursé par la Sécu).
Plaidoyer pour rapprocher l’offre de santé des citoyens
Etat des lieux
Vivre Figeac et son territoire Vivre Figeac et son territoire 11
Sur le Grand Figeac
Neurologue, dermatologue, gynécologue n’ont pas eu de successeurs.
La plupart des autres médecins spécialistes proches de la retraite.
En septembre 2017, 34 médecins spécialisés exercent sur le territoire dont seulement 2 ne
consultent ni sur Figeac ni sur Leyme
En parallèle, le nombre de professionnels salariés devrait augmenter continûment sur la
période de projection, de manière très forte pour les psychiatres (+55 % entre 2012 et
2040) et les pédiatres (+71 % entre 2012 et 2040), de manière moins prononcée pour les
gynécologues (+51 % entre 2012 et 2040) et pour les ophtalmologues (+48 % entre 2012 et
2040).
II - La fracture sanitaire : un accès aux soins qui ne répond
pas aux attentes d’une partie croissante de la population
La densité médicale est très inégale sur le territoire avec la région Ile-de-France qui polarise
26,9% de l’ensemble des effectifs. À noter, l’attrait pour les régions PACA (11,1%),
Auvergne/Rhône-Alpes (10,3%), Languedoc-Roussillon/Midi-Pyrénées (9,7%) et Poitou-
Charentes/Limousin/Aquitaine (9%).
Etudiée sur toute la France, et pour quatre spécialités (généralistes, pédiatres, ophtalmolo-gistes, gynécologues), la fracture sanitaire est double.
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Etat des lieux
Vivre Figeac et son territoire Vivre Figeac et son territoire 12
1 - Fracture géographique
Fracture géographique d’abord, avec 15 millions de personnes qui manquent de généra-
listes à moins de 30 minutes de leur domicile et jusqu’à 20 millions pour les spécialistes (45
minutes de trajet maximum). L’UFC QUE CHOISIR dans une étude de juin 2016 énonce un
certain nombre de constats montrant une aggravation manifeste de la fracture sanitaire.
Jusqu’au tiers des Français a aujourd’hui des difficultés d’accès géographique aux spéciali-
tés étudiées (pédiatres, gynécologues, ophtalmologistes), et un quart aux médecins géné-
ralistes. L’analyse des causes fait ressortir une première cause, géographique avec 3,2
millions d’usagers qui vivent dans un désert médical.
Malgré la multiplication des mesures de « saupoudrage incitatif » essentiellement de
nature financière, à destination des médecins, la répartition géographique des profession-
nels de santé s’est dégradée. En quatre ans, 27 % des Français ont vu leur accès géogra-
phique aux généralistes reculer et jusqu’à 59 % pour les gynécologues.
Sur le Grand Figeac
La santé est aujourd’hui perçue par la population comme une priorité en termes d’aména-
gement du territoire. De nombreuses mesures et actions ont déjà été mises en œuvre :
• signature en 2015 pour une durée de 5 ans d’un Contrat Local de Santé2 avec l’Agence Régionale de la Santé3 avec le triple objectif de structurer l’offre de soins autour d’organisations d’exercice regroupé de la médecine, d’accueillir les nouveaux praticiens en promouvant l’attractivité du territoire, de favoriser le lien ville/hôpital ;
• recrutement en 2016 d’un coordinateur santé à plein temps ;
2 -Le Contrat Local de Santé (CLS) n’est pas un dispositif mais un outil proposé par la loi loi Bachelot ou loi HPST (« Hôpital, patients, santé et territoires »), qui articule les dispositifs avec leurs leviers financiers propres. Le CLS est signé entre la commune ou l’EPCI concerné, l’Agence Régionale de Santé et la préfecture de région concernée. Peuvent également être signataires selon les cas l’assurance maladie, l’éducation nationale, des associations, etc. Le CLS définit les fonctions de chacun dans le domaine de la santé sur le territoire concerné, il a donc pour objectifs de ; - Renforcer la cohérence intersectorielle et inter dispositifs des actions de santé en mutualisant les moyens (principe de trans-versalité et de cohésion) ; - Valoriser les actions existantes ; - Etre souple et adaptable au territoire, en répondant aux besoins de proximité (principe de territorialisation) - S’appliquer à des zones prioritaires pour agir essentiellement sur la promotion de la santé, la santé mentale et l’accès aux soins (principe d’agir sur la santé par l’angle des inégalités sociales).
3 -Les Agences régionales de santé (ARS) sont la base de la réforme du système sanitaire Française. Depuis le 1er avril 2010, les Agences Régionales de la santé (ARS) remplacent complètement les agences régionales de l'hospitalisation (ARH) fondées en 1996, les DRASS (direction régionale des affaires sanitaires et sociales) et les DDASS (direction départementale des affaires sanitaires et sociales). Les ARS prennent donc en charge la totalité des anciennes activités de ces services. C'est l'ARS qui, par exemple, donne l'autorisation de créer et de mettre en œuvre les établissements de santé et les services de santé. Son autorité s'étend aussi sur le secteur santé/environnement ainsi que sur le contrôle de la qualité de l'eau d'alimentation humaine, la qualité des eaux de baignade, celle des piscines et des sites de pêche à pied de loisirs, la protection de la ressource hydrique et d'autres domaines comme la qualité de l'air extérieur et intérieur, les nuisances so-nores, le traitement des déchets de soins... Les principales ressources de l'agence sont l'aide subventionnelle versée par l'Etat et les rentes versées par l'assurance maladie, les deux étant définies par la loi de financement de la sécurité sociale. Des versements volontaires de la part des collectivités locales participent également au financement des ARS
Plaidoyer pour rapprocher l’offre de santé des citoyens
Vivre Figeac et son territoire Vivre Figeac et son territoire 13
• des aides de nature financière comme celles accessibles en Zones de Revitalisation Rurale (exonérations d’impôts sur le revenu pour une installation avant le 31 dé-cembre 2020), contrats PTMG/PTMA4, CESP5) ;
• - les communes du Grand Figeac mettent à disposition un logement et un cabinet l’année d’installation.
L’offre de soins se structure autour de :
• une trentaine de médecins généralistes ; • une trentaine de médecins spécialisés (en comptant les spécialistes hospitaliers) ; • 3 pôles de santé (4 MSP, 2 maisons médicales et un centre de santé multi-sites) ;
• un centre hospitalier membre du Groupement Hospitalier de Territoire6 département du Lot ;
• un hôpital psychiatrique. A Figeac une Maison de Santé Pluridisciplinaire ouvrira en 2019. Elle a plusieurs points
forts :
• Projet porté par une équipe de praticiens (médecins, sages-femmes, infirmiers,
orthoptistes, psychologues, …) ;
• Investissement immobilier de la commune ;
• Proximité avec l’hôpital ;
• Places de parking ;
• Implantation en centre-ville.
4 - Les contrats PTMG (Praticien Territorial de Médecine Générale) et PTMA (Praticien territorial de Médecine Générale) assurent, en contre-partie d’engagements individualisés de la part des praticiens, une couverture sociale améliorée (garantie de rémunération et compléments en cas de maternité/paternité ou d’arrêt de travail).
5 - Le contrat d’engagement de service public (CESP), créé par la loi « Hôpital, patients, santé, territoires » (HPST) du 21 juillet 2009, prévoit que les étudiants en médecine peuvent se voir accorder une allocation mensuelle à partir de la 2ème année des études médicales..
6 - Les GHT (Groupement Hospitalier de Territoire) sont un dispositif conventionnel, obligatoire depuis juillet 2016, entre établissements publics de santé d’un même territoire, par lequel ils s’engagent à se coordonner autour d’une stratégie de prise en charge commune et gra-duée du patient, formalisée dans un projet médical partagé. Le principe est d’inciter les établissements de santé à mutualiser leurs équipes médicales et à répartir les activités de façon à ce que chaque structure trouve son positionnement dans la région. Les GHT organisent la com-plémentarité des établissements de santé, en prenant en compte la spécificité de chacun dans la construction de l’offre de soins. Dès juillet 2016, 135 groupements hospitaliers de territoire (GHT) ont été constitués pour favoriser le travail en réseau des plus de 850 hôpitaux fran-çais
2 - Fracture financière
Au-delà de l’angle géographique, la fracture sanitaire est aussi financière. L’accès aux soins
est en effet amoindri par la généralisation des dépassements d’honoraires. Parmi ceux qui
Plaidoyer pour rapprocher l’offre de santé des citoyens
Etat des lieux
Vivre Figeac et son territoire Vivre Figeac et son territoire 14
ont fait le choix de facturer des dépassements d’honoraires, les médecins qui souhaitaient
augmenter le prix de leurs consultations se sont installés en secteur 2, avec des tarifs 22 %
à 27 % plus élevés que les nouveaux entrants qui ont fait le choix du CAS7. A nouveau, le
CAS prouve son incapacité à juguler les dépassements d’honoraires, se contentant d’ac-
compagner, chèrement, les médecins qui ont fait le choix de dépassements moins élevés.
D’après l’Assurance maladie, le taux moyen de dépassements des médecins libéraux est
ainsi passé de 55,4 % en 2012 (avant le Contrat d’accès aux soins) à 54,1 % en 2016. Si l’on
retient l’hypothèse optimiste qui voudrait que la totalité de cette baisse soit imputable au
CAS, cela signifie que celui-ci a permis d’éviter 59 millions d’euros de dépassements d’ho-
noraires en 2014. En contrepartie, les médecins signataires ont reçu cette même année
37,8 millions d’euros au titre de la prise en charge de leurs cotisations sociales liées au
CAS. Mais les contreparties obtenues en 2012 par les médecins ne s’arrêtaient pas à ces
prises en charge. En effet, pour obtenir la signature des syndicats de médecins permettant
la création du Contrat d’accès aux soins, l’Assurance maladie et le gouvernement avaient,
en 2012, accordé de nombreux avantages aux médecins signataires, dont des revalorisa-
tions tarifaires pour certains actes, ou l’augmentation du remboursement des patients fré-
quentant les médecins en CAS.
En 2013, l’Assurance maladie chiffrait l’ensemble des avantages accordés en contrepartie
du CAS à 320 millions d’euros par an, à sa charge.
Fracture financière également car si l’on doit se tourner vers un médecin qui ne pratique
pas de dépassement d’honoraires (secteur 1), l’offre se réduit drastiquement et 80 % de la
population vit dans une zone déficitaire en ophtalmologistes ou gynécologues. Les dépas-
sements d’honoraires ont continué à croître depuis 2012. Alors que l’inflation sur la pé-
riode n’a pas été supérieure à 1 %, le tarif moyen d’une consultation a progressé de 3,2 %
chez les généralistes, de 3,5 % chez les ophtalmologistes, de 5 % pour les gynécologues, et
même de 8 % pour les pédiatres ! Pour les Français sans complémentaire santé, ou mal
couverts par celle-ci pour les dépassements d’honoraires, la situation est donc très critique
pour accéder aux médecins spécialistes en ville.
7 - Le Contrat d’Accès aux Soins (CAS) est entré en vigueur en 2013. C’est un contrat signé par certains médecins de secteur 2 (pratiquant des dépassements d’honoraires) avec l’Assurance maladie. En adhérant à ce contrat, les médecins généralistes ou spécialistes qui pratiquent habituellement des honoraires libres, acceptent de limiter leurs dépassements d’honoraires à 100% du tarif de base fixé par l’Assurance ma-ladie et de ne pas réduire dans leur activité le nombre d’actes médicaux réalisés sans dépassements d’honoraires par rapport à 2012. En bref, les patients peuvent donc profiter de tarifs plus avantageux de la part des médecins sur leurs consultations. De plus, ils sont mieux rembour-sés par l’Assurance maladie et leur complémentaire santé d’entreprise ou individuelle si celle-ci propose un contrat dit responsable. En effet, les adhérents couverts par une complémentaire santé dite responsable ont, depuis le 1er janvier 2016, deux remboursements distincts selon les médecins signataires du CAS et ceux non signataires : les remboursements des consultations de médecins ayant adhéré au CAS doivent être au minimum de 20% supérieurs à celles de médecins non CAS.
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Etat des lieux
Vivre Figeac et son territoire Vivre Figeac et son territoire 15
Au total, la typologie des déserts n’est pas la même selon les territoires. Désert absolu
dans les zones sous-dotées, désert pour qui ne peut pas honorer les dépassements
d’honoraires exigés dans les agglomérations sur-dotées. Mais dans tous les cas, ce sont
plus de 8 Français sur 10 (pour les ophtalmologistes et les gynécologues) qui sont confron-
tés à l’une de ces deux facettes de la fracture sanitaire.
Afin d’atténuer les effets de cette fracture sur le territoire et offrir aux habitants du Grand
Figeac une présence médicale suffisante, les élus locaux ont mis en place une nécessaire
réflexion et coordination, avec des outils qui commencent à démontrer leur efficacité
(maison de santé, centre de santé, contrat local de santé, …). Cependant, il ne faut pas, à
notre sens en rester là, mais prendre davantage en compte les attentes de la population,
travailler en coordination avec le département et influer sur la politique nationale qui a
entre les mains la clé de bien des solutions.
Plaidoyer pour rapprocher l’offre de santé des citoyens
Etat des lieux
Vivre Figeac et son territoire Vivre Figeac et son territoire 16
PARTIE 2 :
UNE EVOLUTION DES BESOINS EXPRIMES PAR LA POPULATION PAS TOUJOURS BIEN PRISE EN COMPTE
Depuis la campagne municipale de 2014 nous avons eu le souci de croiser les informations
que nous avions sur la situation sanitaire et les mesures mises en œuvre tant au niveau
national que local avec les attentes de la population. Nous avions alors travaillé avec les
professionnels de santé lors de notre réflexion sur le programme municipal de Figeac
(Cf annexe 1). Nous avons voulu compléter cette connaissance de terrain en réalisant des
questionnaires quantitatifs sur les attentes en termes de santé de la population (Cf annexe
2). Nous avons réalisé ce sondage entre le printemps et l’automne 2017 avec 211
réponses exploitables représentatives de la structure par âge de la population figeacoise
(méthode des quotas) et nous avons analysé ces résultats (Cf annexe 3) en les croisant avec
les éléments collectés lors d’entretiens plus qualitatifs réalisés sous forme de focus
groupes au printemps 2017 (Cf annexe 4).
Globalement les points mis en évidence dans la première partie se retrouvent dans les pré-
occupations des habitants de Figeac et de son territoire mais un certain nombre d’élé-
ments viennent éclairer différemment la nécessaire réflexion des élus.
1 - Inquiétude et manque d’informations
L’inquiétude de la population est très forte en ce qui concerne la diminution du nombre de
médecins généralistes (95,7%) et ce sentiment de risque s’accroît avec l’âge des sondés
pour passer à 96,9% pour les répondants âgés de 51 à 70 ans et à 97% pour les plus de 70
ans. L’inquiétude est forte également de voir diminuer le nombre de spécialistes (89,1%) et
ce taux augmente également avec l’âge des répondants (seulement 62% des 15-30 ans
expriment ce type d’inquiétude). 60,7% de la population est convaincue qu’elle aurait un
meilleur accès aux soins dans une grande ville et que «les médecins ne sont plus assez
disponibles pour nous rassurer » (Gilbert).
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Évolution des besoins exprimés
Vivre Figeac et son territoire Vivre Figeac et son territoire 17
Seuls 33,6% des répondants savent comment faire pour contacter un médecin 24H sur 24
sans passer par le 15 et la solution facile pour 56,9% consiste à se rendre aux urgences
même si seuls 34,1% d’entre eux connaissent le numéro des urgences hospitalières.
ANALYSE : Les habitants ne se sentent pas en sécurité et les urgences hospitalières
sont débordées et ne peuvent pas se concentrer sur leurs missions de base contri-
buant ainsi à la dégradation de l’accueil proposé et à la diffusion d’une image néga-
tive des (certains) hôpitaux (86,3% des sondés souhaitent pouvoir choisir leur lieu
d’hospitalisation le cas échéant et ce pourcentage atteint même 97% pour les
Figeacois).
RECOMMANDATION : Les collectivités locales doivent développer une information
claire et accessible sur les caractéristiques de leur territoire en termes de prestations
médicales (site dédié, encart dans les supports de communication écrit, courrier
annuel à l’ensemble de la population, livret remis aux nouveaux habitants, …) et
promouvoir la démocratie sanitaire en donnant la parole aux intéressés (lieux
dédiés, comités de suivi sur le modèle des représentants des patients dans les hôpi-
taux, …). Ce travail doit être couplé avec une réflexion sur la révision du mode de
continuité des soins. Le système actuel est un facteur d'intranquillité, voire
d'angoisse pour les patients : le passage par un régulateur n’est pas toujours
probant pour les patients (Qui n'a pas eu à faire avec un régulateur...) et la surcharge
des urgences est croissante (plus dédiées à leur vocation première mais confrontées
à des pathologies qui ne relèvent pas de soins hospitaliers) et contribue à dégrader
l’image des hôpitaux comme celui de Figeac8.
8 - Un classement dévoile les bons et mauvais Samu dans la région (La dépêche du 23 août 2018).
Le Samu de Cahors dans le Lot fait partie des meilleurs élèves avec 100% des appels décrochés. Quatre mois après l’affaire Naomi Musenga, cette jeune strasbourgeoise décédée après que son appel n’a pas été pris au sérieux par le Samu de Strasbourg, le service d’urgence est à nouveau pointé du doigt. Le journal Le Point a en effet publié un classement des meilleurs centres d’appels des Samu de France et il constate qu’en 2016, 4,6 millions d’appels téléphoniques de patients n’ont pas obtenu de réponse des opérateurs du Samu. Ces données, fournies par la base de données de la statistique annuelle des établissements de santé (SAE), révèle que sur les 29,2 millions d’appels passés aux 101 centres, seulement 24,6 millions ont en effet réussi à avoir une personne au bout du fil. Dans la région Occitanie, les bons élèves sont les Samu de Cahors, Mende ou encore Foix avec 100 % des appels décrochés. Samu-Urgences de France recommande que 99 % des appels soient pris par les assistants de régulation médicale (ARM). Viennent ensuite les Samu d’Albi (98,37 %), d’Auch (97,36 %), de Carcassonne (96,92 %), de Montauban (91,79 %), de Tarbes (90,15 %), de Toulouse (88,37 %) et de Rodez (87,49 %) qui se situe au-dessus de la moyenne (84 %). ….
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Évolution des besoins exprimés
Vivre Figeac et son territoire Vivre Figeac et son territoire 18
L’écart entre les résultats obtenus à ces 2 questions se traduit essentiellement, comme
c’est le cas au niveau national, par l’acceptation de déplacements plus longs et de rendez-
vous plus éloignés dans le temps pour pouvoir consulter un spécialiste que pour pouvoir
rencontrer un médecin généraliste. Ainsi 73,9% de la population trouve anormal de devoir
faire plusieurs kilomètres pour trouver un médecin traitant et seulement 2,7% de l’échan-
tillon trouve acceptable un trajet de plus de 30 minutes pour accéder à une consultation
d’un médecin généraliste alors qu’ils sont 20% à le trouver tout à fait acceptable quand il
s’agit de rencontrer un spécialiste. Pour près de la moitié des personnes interrogées
(47,8%) le trajet pour se rendre chez son généraliste ne doit pas dépasser 15 minutes afin
de garantir une médecine de proximité.
Le temps de trajet acceptable augmente en cas d’exercice regroupé de la médecine et
71,7% des répondants trouvent alors qu’une distance supérieure à 15 mn devient accep-
table.
Il est à noter que l’accès à un centre hospitalier ne doit pas nécessiter plus de 15 minutes
de trajet pour 41,7% des répondants et doit être compris dans la fourchette de 15 à 30
minutes pour 53% d’entre eux. Ces résultats sont à rapprocher de ceux obtenus pour les
rendez-vous avec les médecins et tendent à montrer que l’hôpital est perçu par la popula-
tion comme un établissement de soins de 1er niveau dont la proximité est essentielle (et
rassurante).
2 - Distinction médecine de proximité et médecine spécialisée.
Rappel
Massivement, les futures générations de médecins généralistes envisagent leur exercice en groupe
et plus particulièrement en structure médicale pluri-professionnelle (45%) et monodisciplinaire
(34%). Seuls 9% des répondants envisagent un exercice en cabinet seul. Cette évolution des aspira-
tions est à mettre en perspective avec la complexité croissante des prises en charge, les nouvelles
pathologies et l’appréhension qui en découle pour les jeunes médecins de se retrouver isolés face
à des problématiques médicales et à la complexité administratives. L’exercice en commun de la mé-
decine donne des avantages indéniables que praticiens et élus locaux mettent en avant : il met fin à
une solitude ressentie dans leur exercice par de nombreux médecins et allège la charge de travail
administratif puisqu’il permet de déléguer tout ou partie des tâches administratives. Les médecins
peuvent dès lors mieux répondre aux besoins des patients, faciliter un parcours de soins et aug-
menter leur disponibilité. La question des maladies chroniques peut ainsi être particulièrement
bien traitée au sein des MSP.
Plaidoyer pour rapprocher l’offre de santé des citoyens
Évolution des besoins exprimés
Vivre Figeac et son territoire Vivre Figeac et son territoire 19
ANALYSE : Une distinction est très clairement établie entre une médecine de
proximité (généralistes et hôpital) qui doit être rapidement accessible et la mé-
decine spécialisée qui peut faire l’objet de trajets plus longs à condition que ceux
-ci ne soient pas trop éloignés dans le temps (45% de la population et 52,1% des
hommes renoncent à consulter de spécialistes pour des questions de délais)
RECOMMANDATIONS : Développer des lieux d’exercice regroupé de la médecine
pluri-disciplinaire (maison de santé pluridisciplinaire et/ou centre de santé) et
maintenir une offre hospitalière de proximité. Jouer un rôle incitatif et de coordi-
nation auprès des praticiens pour les inciter à développer un projet commun et
travailler à un rapprochement de la médecine de ville et de la médecine hospita-
lière. Dans un premier temps, ces maisons permettent de réunir des médecins
qui exercent de manière dispersée sur le territoire. Dans un second temps, l’ob-
jectif devient d’attirer les jeunes médecins, qui ne s’installeraient pas dans des
territoires fragilisés sans cet atout. Les regroupements hospitaliers ne doivent
pas conduire à éloigner ces structures des habitants mais peuvent permettre une
répartition des médecins spécialisés sur un territoire (Cf en annexe 6 : Article de
la gazette de Vivre Figeac sur l’hôpital).
3 – Risque de santé publique
La population dans son ensemble bénéficie majoritairement d’un médecin référent (pour
92,4%) mais cette proportion est plus faible chez les plus jeunes (seulement 86,2% des 16-
30 ans) et chez les personnes résidant sur la commune de Figeac même (87,6%) alors que
19% de l’échantillon et même 25,7% des Figeacois ont essuyé un refus d’un médecin à de-
venir leur médecin référent. Plus inquiétant encore 44,1% des personnes interrogées n’ont
pas trouvé de médecin lors de l’absence de leur praticien habituel et 28,4% n’ayant pas eu
besoin de ce type de démarche sont potentiellement concernés également. Cette difficulté
est particulièrement ressentie par les personnes susceptibles d’avoir besoin d’un suivi ré-
gulier et concerne ainsi 51,70% des 51-70 ans. Par contre les habitants de Figeac ont moins
de difficultés dans ce domaine que ceux des villages environnants puisque ce problème ne
s’est posé que pour 26,1% d’entre eux.
60,7% de la population pense qu’il serait plus facile de se soigner dans une grande ville.
Plaidoyer pour rapprocher l’offre de santé des citoyens
Évolution des besoins exprimés
Vivre Figeac et son territoire Vivre Figeac et son territoire 20
Rappel
En France, les études de santé sont réglementées et sont soumises depuis 1971 à un numerus clau-
sus. Depuis 2011, le concours est commun aux études médicales, dentaires, pharmaceutiques et
maïeutique (sage-femme). Ce numerus clausus est fixé par arrêté signé par les ministres de l’ensei-
gnement supérieur et de la santé. Il est censé avoir plusieurs avantages.
1er avantage recherché : l’adaptation du nombre de professionnels de la santé aux besoins des ci-
toyens permettrait de limiter la concurrence et constituerait une garantie de revenus pour les pro-
fessionnels. Or, non seulement cette capacité d’adaptation du nombre de médecins aux besoins est
chimérique (insuffisante vitesse d'adaptation du numerus clausus, non maîtrise du nombre de mé-
decins du fait de l’obligation de reconnaissance des diplômes des autres pays européens et des
nombreux étudiants français faisant leurs études de médecine à l'étranger, influence des lobbies et
des syndicats professionnels) amis elle génère, de plus de nombreuses disparités (la liberté d'instal-
lation restant complète, le numerus clausus est inefficace pour réguler géographiquement la densité
médicale ; la désaffection pour la médecine générale au bénéfice de spécialités plus « lucratives »
est patente, par exemple en 2017, 187 postes sont restés vacants dans cette discipline à l’issue des
épreuves « classantes ».
2ème avantage recherché : la réglementation du nombre de prescripteurs afin de contenir les dé-
penses de la sécurité sociale. Mais cela créé une situation de pénurie qui met les médecins en posi-
tion de force face aux patients et permet le développement de dépassements d'honoraires qui peu-
vent dans certains cas être considérés comme abusifs
3ème avantage recherché : la limitation du nombre d'étudiants aux capacités des établissements d'enseignement et aux capacités de stage est un gage de qualité de la formation reçue. Là non plus les objectifs ne sont pas atteints : • la sécurité offerte par les professions médicales « protégées » attire de nombreux candidats et
laisse sur le carreau des milliers d'étudiants recalés avec une, deux voire trois années non valori-sables ;
• la massification des concours les rend moins pertinents, moins en adéquation avec les qualités requises par les professions et leurs formations ;
• cela met en avant les qualités académiques d'un étudiant au détriment de ses qualités huma-nistes.
La fixation d’un numérus clausus et le niveau de ce dernier sont du ressort du gouvernement et le
plan de lutte contre les déserts médicaux présenté fin octobre 2017 ne prévoyait pas de modifier ni
son existence ni son niveau. La justification pour ce statu quo est que la fin du numérus clausus ne
permettrait d’apporter des solutions que dans 10 ans (durée de formation d’un médecin) et que
l’urgence de la situation incite à privilégier une réorganisation des services de santé pour faire avec
l'existant, et essayer de simplifier la vie des professionnels de santé.
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Évolution des besoins exprimés
Vivre Figeac et son territoire Vivre Figeac et son territoire 21
ANALYSE : La pénurie de médecins généralistes doit être réglée très rapidement
car elle risque sinon d’avoir des conséquences graves en termes de santé pu-
blique (renoncement aux soins) ce qui suppose d’imaginer des solutions de
long terme tout en gérant l’urgence à court terme
RECOMMANDATIONS : Les décideurs politiques aux différents niveaux doivent agir rapi-
dement pour mettre fin à cette situation pénurique à la fois en valeur absolue (nombre de
médecins généralistes) et en valeur relative (interventions sur la répartition territoriale
des nouvelles implantations). Au niveau de l’Etat cela passe par la remise en question du
numerus clausus et l’incitation à s’installer sur les territoires les moins bien dotés (tout
nouveau diplômé pourrait avoir l’obligation de travailler au service d’un territoire sous-
doté pendant une durée pré-définie). Ces dernières mesures ne doivent pas (seulement)
relever d’incitations financières dont les années passées ont montré le peu d’efficacité9
mais s’appuyer sur une meilleure adéquation des emplois proposés aux nouvelles aspira-
tions des jeunes médecins (salariat, temps de travail, sortie de l’isolement, formations ré-
gulières, …) et sur une certaine «démocratisation » de la profession (système de bourses
pour les étudiants, caractère obligatoire de l’accueil des stagiaires par les médecins instal-
lés10, réglementation des installations, …). Les collectivités locales doivent également
prendre leur part de responsabilité en appuyant le développement de structures d’exer-
cice partagé de la médecine et en travaillant à l’accueil des stagiaires. L’exercice en com-
mun de la médecine donne ainsi des avantages indéniables que praticiens et élus locaux
mettent en avant : il met fin à une solitude ressentie dans leur exercice par de nombreux
9 - Les usagers paient le prix d’une politique de « saupoudrage incitatif », pour convaincre les médecins de s’installer là où ils manquent. Celle-ci est incarnée par deux mesures de lutte contre les déserts médicaux adoptées dans la convention médicale de 2011.
La première mesure, appelée « option démographie », consiste en diverses aides financières aux médecins exerçant en zone dite « fragile », et en groupe ou en pôle de santé. Cette option a été souscrite par 2075 médecins (qui représentent 54 % de la cible), pour une aide moyenne de plus de 15 000 €. Là où le bât blesse, c’est ce que seulement 10 % des adhérents sont de nouveaux installés, et que ceux-ci ont reçu en moyenne une aide un quart inférieure aux praticiens déjà installés (11 400 €, contre 15 600 €). L’option démographie est ainsi un exemple typique d’effet d’aubaine, où une aide publique profite d’abord aux professionnels en place (qui n’auraient pas déménagé sans elle), sans inverser la tendance des installations trop rares.
Autre tentative de limiter la désertification médicale, « l’option santé solidarité territoriale » donne la possibilité à des médecins installés en zone dense d’effectuer des vacations en zone fragile, au minimum 28 jours par an. En contrepartie, l’Assurance maladie prend à sa charge les frais de déplacement des médecins, et majore de 10 % leurs honoraires. Cette option n’a été souscrite que par 28 médecins, dont 12 seule-ment ont rempli leurs engagements.
Année après année, plans après plans, millions d’euros après millions d’euros, les déserts médicaux s’étendent au lieu de se réduire. Qu’il s’agisse des résultats de notre étude ou du bilan chiffré des mesures actuelles, tout indique que la logique actuelle, reposant sur la seule incitation financière, ne permettra pas de résorber la fracture sanitaire.
10 - Depuis 20 ans tous les étudiants en médecine doivent obligatoirement réaliser un stage de médecine générale durant le 2ème cycle et en moyenne ¼ d’entre eux a réalisé son stage de médecine générale dans une commune rurale. Massivement, le stage a donné envie de faire médecine générale et plus spécifiquement pour les 3ème cycle et les fin de cursus (84%), comme le montre une enquête réalisée par la com-mission jeunes-médecins, présidée par le Dr Jean Marcel Mourgues. Selon les souhaits du gouvernement actuel, les internes pourront plus facilement exercer en zones rurales avec un contrat de médecin adjoint (plutôt destiné aux zones touristiques actuellement), et pourront effectuer des stages plus intéressants financièrement dans les zones de désert.
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Évolution des besoins exprimés
Vivre Figeac et son territoire Vivre Figeac et son territoire 22
médecins et allège la charge de travail administratif puisqu’il permet de déléguer tout ou
partie des tâches administratives. Les médecins peuvent dès lors mieux répondre aux be-
soins des patients, faciliter un parcours de soins et augmenter leur disponibilité. La ques-
tion des maladies chroniques peut ainsi être particulièrement bien traitée au sein des Mai-
sons de Santé Pluridisciplinaires permettant ainsi de répondre aux nouveaux besoins tels
que ceux liés au vieillissement de la population. Les centres de santé permettent quant à
eux d’aller encore plus loin en termes de mise en œuvre d’une politique territoriale de
santé.
Deux grands types de structures permettent l’exercice partagé de la médecine :
Les élus locaux mettent également en avant la capacité de ces structures à attirer les
jeunes praticiens. Dans un premier temps, ces maisons permettent de réunir des médecins
qui exercent de manière dispersée sur le territoire. Dans un second temps, l’objectif de-
vient d’attirer les jeunes médecins, qui ne s’installeraient pas dans des territoires fragilisés
sans cet atout.
Au niveau de l’Etat il est urgent de travailler à mieux répartir les professionnels de santé
libéraux sur le territoire, et à refaire du tarif de la sécurité sociale une réalité dans tout le
pays. La mise en place d’un conventionnement sélectif des médecins, qui ne doivent plus
pouvoir s’installer en zone sur-dotée qu’en secteur 111. Mais surtout, la mise en place de
11 - Devant l’échec répété des mesures incitatives, il est urgent de mettre en œuvre une politique plus contraignante, pour encadrer la liberté d’installation des médecins libéraux afin d’améliorer leur répartition sur le territoire.
Dès 2012, l’UFC–Que Choisir proposait un conventionnement sélectif des médecins : en zone sur-dotée, l’association propose que l’installa-tion ne soit possible qu’en secteur 1. En parallèle, les aides publiques des professionnels installés en zone dense devraient être réduites. Ain-si, sans supprimer la liberté d’installation des médecins, ces mesures permettraient d’améliorer à la fois l’accès aux soins dans les zones sous-dotées, par l’installation de nouveaux médecins, et dans les zones denses, via l’arrivée de davantage de praticiens en secteur 1, aujourd’hui trop rares. Projet d’orientations pour la négociation de la nouvelle convention médicale », UNCAM, janvier 2016.
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Évolution des besoins exprimés
Centre de santé Maison de santé
Dépassements d'honoraires Non Possible
Tiers payant Systématique Pas encore
Rémunération Salariée A l'acte
Missions de santé publique et sociales Oui Non
Dossier partagé Oui Parfois
Lucrativité Non Oui
Statut Public (municipalité ou commu-
nauté de communes) ou privé à but non lucratif
Libéral
Vivre Figeac et son territoire Vivre Figeac et son territoire 23
12 - Afin de répondre à la désertification médicale dans les territoires les plus fragilisés, l’APVF ‘Association des Petites Villes de France) pro-pose la mise en place de territoires prioritaires de santé
Ce dispositif doit s’adresser, sur le modèle des « quartiers prioritaires » s’agissant de la politique de la ville ou encore des « zones de sécurité prioritaires » (ZSP) concernant le domaine de la lutte contre l’insécurité, aux territoires où l’offre de soins est la plus faible. Il conviendra pour l’Etat d’identifier ces territoires. La diversité des situations géographiques et des enjeux devra être prise en compte. Les territoires ruraux, péri-urbains et ceux en périphérie de grandes villes seront éligibles.
Face à l’intensification de la désertification médicale, ce dispositif doit favoriser une approche territoriale qui implique l’ensemble des ac-teurs et de l’offre de soins (hôpitaux, notamment de proximité, médecine ambulatoire, pratiques avancées et centres de santé). Les mesures prises dans ce cadre pourront se matérialiser par un soutien au financement de certaines activités ou à l’implantation de certaines structures (centres de santé), par des mesures dérogatoires (seuil d’ouverture ou de fermeture de services, mesures coercitives pour les médecins, pratiques avancées), par des encouragements à l’innovation et à l’expérimentation, etc.
"territoires prioritaires de santé"12. Ce dispositif s'adresserait, "aux territoires où l'offre de
soins est la plus faible", à charge pour l'Etat de les identifier. Il favoriserait "une approche
territoriale qui implique l'ensemble des acteurs et de l'offre de soins". Les mesures prises
dans ce cadre pourraient se matérialiser par "un soutien au financement de certaines acti-
vités ou à l'implantation de certaines structures (centres de santé), par des mesures déro-
gatoires (seuil d'ouverture ou de fermeture de services, mesures coercitives pour les mé-
decins), par des encouragements à l'innovation et à l'expérimentation".
4 - Maternité
Les Figeacois ont très mal vécu la fermeture de leur maternité. Notre sondage montre que
pour 92,2% d’entre eux 30 minutes de trajet pour se rendre à la maternité la plus proche
constituent le maximum acceptable. Or les naissances sont supposées se faire sur
Villefranche de Rouergue qui se trouve à 30 minutes de la ville de Figeac et à un peu plus
selon le village de la communauté de communes dans lequel on réside.
ANALYSE : Il est important pour les Figeacois de pouvoir bénéficier d’un suivi des
grossesses sur place voire de pouvoir accoucher sur la ville lorsque qu’il s’agit de
femmes enceintes qui ne présentent aucune pathologie ou antécédent particulier.
Rappel
Depuis 2015, 9 structures appelées maisons de naissances ont été autorisées par le Ministère de la
Santé à exercer en France dans le cadre d‘un dispositif expérimental de 5 ans. Ce sont des structures
autonomes qui, sous la responsabilité exclusive de sages-femmes, accueillent les femmes enceintes
dans une approche personnalisée du suivi de grossesse jusqu’à leur accouchement, Elles ne peuvent
actuellement fonctionner que si elles sont adossées à un Etablissement hospitalier disposant d’une
autorisation de périnatalité (transfert rapide des parturientes et/ou des nouveau-nés en cas de com-
plication). Tandis qu'un nombre croissant de femmes sont tentées par l’accouchement à domicile pour
éviter des maternités qu'elles jugent surmédicalisées, les maisons de naissance proposent une alterna-
tive qui conjugue encadrement médical et confort pour la future maman. De nombreuses structures
de ce type se sont développées à l’étranger depuis les années 70 sans être toutes adossées à une ma-
ternité comme l’impose l’expérimentation en cours en France.
Plaidoyer pour rapprocher l’offre de santé des citoyens
Évolution des besoins exprimés
Vivre Figeac et son territoire Vivre Figeac et son territoire 24
RECOMMANDATIONS : Un dispositif existe actuellement à l’hôpital de Figeac pour
permettre le suivi des grossesses par des sages-femmes mais il est peu connu. Il serait
souhaitable de communiquer plus sur son existence et de faire pression au niveau
national (rôle des élu.e.s et en particulier de ceux siégeant au conseil de surveillance
de l’hôpital) pour qu’à l’issue de l’expérimentation des maisons de naissance
adossées à une maternité en 2020, une nouvelle étape soit franchie et permette
l’expérimentation de ce concept dans d’autres villes dès lors qu’elles sont dotées d’un
hôpital.
5 - Pour une prise en charge globale
Tant les réponses à la question ouverte
«Quelles sont pour vous les priorités pour favo-
riser l'accès de tous à la santé et à des soins de
qualité ? » du questionnaire que les entretiens
qualitatifs réalisés sous forme de focus groupes
mettent en avant le souhait d’une prise en
charge et d’un accompagnement globaux qui
aillent bien au-delà du geste médical lui-même.
Quelques exemples des souhaits formulés par
les personnes sondées : « bon accueil », « bonne
écoute », « être bien dirigé dans la démarche
qui doit être rassurante », « amélioration de la
qualité de l'accueil aux urgences à l'hôpital de
Figeac », … Cette préoccupation semble peu
compatible avec ce que prévoit le plan santé du
gouvernement. Le plan annonce des négocia-
tions pour fixer les tarifs de téléconsultation. Le
ministère cite l'exemple d'un patient qui pourra
prendre une photo d'un grain de beauté dou-
teux et l'envoyer directement en MMS à un der-
matologue «via un système de messagerie sécu-
risé». L'équipement nécessaire sera donc fourni
aux établissements, moyennant plusieurs mil-
lions d'euros. Avec un sens certain du sabir tech-
nocratique moderne, le plan annonce la volonté
du gouvernement de «faire émerger les terri-
toires digitaux».
Marie-France : « On est confronté à de nom-breuses difficultés administratives pour or-
ganiser des déplacements médicaux (dossiers à monter) alors que bien souvent on est alors en position de faiblesse voire de détresse »
Serge : « Les médecins sont overbookés et n’ont pas le temps de nous écouter »
René : « Il manque un « accompagnement » à côté des actes médicaux proprement dits, les procédures devraient être raccourcies et
simplifiées et on devrait être plus accompa-gné »
Katia : « La diminution du nombre de lieux dans un but d’économie conduit à accroître la concentration sur les actes médicaux eux-
mêmes (aspects scientifiques) au détriment de la relation avec le patient. De plus il faut
mettre en œuvre des moyens pour pouvoir accéder plus facilement aux médecines douces »
Lou : « On a besoin de développer les méde-cines parallèles et l’accompagnement »
Quentin : « Il faudrait développer une mé-decine plus holistique et y intégrer les préoc-cupation en termes d’alimentation »
Vassilia : « Il est important de développer un accompagnement du patient et de prendre en
compte l’alimentation » Jean-Pierre : « Il faut se battre pour obtenir
un RV médical, cela a aussi un coût psycho-
logique et il serait bon d’être accompagné.
D’autant plus que le contexte d’exercice de
la médecine contribue à une certaine forme
d’irrespect du patient (pas le temps, beau-
coup de RV, demande supérieure à l’offre,
…) »
Plaidoyer pour rapprocher l’offre de santé des citoyens
Évolution des besoins exprimés
Vivre Figeac et son territoire Vivre Figeac et son territoire 25
ANALYSE : Majoritairement les citoyens semblent avoir intégré les contraintes
qui pèsent sur l’offre de soins médicaux et sont prêts à se déplacer pour consul-
ter un spécialiste (même si cela devient plus compliqué avec le vieillissement).
Par contre ils plébiscitent un «accompagnement santé » qui va bien au-delà de
la consultation lors d’un problème médical. Le premier besoin est celui d’être
accompagné dans des démarches parfois complexes ainsi que lors de la prise de
contact avec un spécialiste. La deuxième demande concerne la possibilité d’être
conseillé et guidé pour améliorer ses pratiques et son hygiène de vie en particu-
lier en ce qui concerne le comportement alimentaire. Enfin les personnes que
nous avons rencontrées aimeraient pouvoir accéder plus facilement (en termes
de conseils comme de coûts) à des médecines dites douces.
RECOMMANDATIONS : Le partage des dossiers que permet l’exercice regroupé
de la médecine est une des réponses au besoin de prise en charge globale. Le
salariat qui, en plus, correspond à la demande des jeunes médecins permet
d’éviter des dérives quantitatives en termes de nombre de consultations. La
rémunération à la fonction plutôt qu’à l’acte favorise la coopération interpro-
fessionnelle et la prise en charge globale du patient. De telles structures, en
améliorant le suivi des patients, permettent de diminuer les récidives (et donc
les coûts), de diminuer le recours aux médecins spécialistes et d’associer mieux
les praticiens para-médicaux (infirmières en particulier comme cela peut être
le cas dans le cadre du réseau AZALEE13). Elles constituent un moyen pour les
collectivités locales de développer une politique volontariste de prévention qui
pourrait comprendre, entre autres, l’alimentation et les médecines douces, de
coupler prise en charge sociale et médicale (évidence dans certains pays
comme le Canada), soins et prévention en lien avec la « précarité sociale » et
les problématiques locales et d’assurer une permanence des soins qui consti-
tue l’un des critères pris en compte dans l’évaluation des centres de santé par
leurs financeurs (Cf annexe 5). D’après le ministère de la santé
(http://finess.sante.gouv.fr/fininter/jsp/index.jsp) le territoire français comp-
tait, en 2015, 1500 centres de santé (400 polyvalents, 500 dentaires, 700
infirmiers et 100 médicaux).
13 - Dans le cadre d’expérimentations sur la coopération entre professionnels de santé l’association AZALEE (actions de santé libérale en équipes) développe une coopération entre des médecins généralistes libéraux et des infirmières de santé publique. Aujourd’hui le dispositif permet d’accompagner des patients sur différentes pathologies, diabètes, risque vasco-musculaire, …
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Évolution des besoins exprimés
Vivre Figeac et son territoire Vivre Figeac et son territoire 26
Le centre de santé multi-disciplinaire et pas seulement en termes de disciplines médi-
cales mais élargi à d’autres professionnels comme, par exemple, des diététiciennes, avec
une mise en réseau sur l’ensemble du territoire du Grand Figeac et un travail mené avec les
EHPAD semble une réponse particulièrement bien adaptée.
6 - Coût d’accès aux soins
Rappels
Médecin conventionné secteur 1. Le médecin applique les tarifs fixés dans la convention médicale sans dépassement d'honoraires. Ces tarifs servent de base au remboursement de l'Assurance maladie. La consultation est fixée à 25 €, la base du remboursement est également de 25 €. Le patient est remboursé 16,50 €, une fois déduit le forfait de 1 €. Médecin conventionné secteur 2 (Adhérent au contrat d'accès aux soins). Le médecin s'engage à pratiquer des dépassements d'honoraires modérés pour les actes cliniques et techniques.L’Assurance maladie rembourse sur la base des tarifs fixés dans la convention médicale (tarifs applicables aux médecins de secteur 1). La consulta-tion peut être supérieure à 25 €, chez un généraliste ou un spécialiste, mais la base du remboursement est de 25 € (remboursement de 16,50 euros) Médecin non conventionné. Le médecin n'adhère pas à la convention médicale. Il
pratique ses tarifs librement.
L'Assurance maladie rembourse les consultations et les
actes sur la base d'un tarif dit d'autorité.
Quel que soit le montant de la consultation chez un
médecin généraliste vous serez remboursé 0,61 €
(1,22 € chez un spécialiste).
Paroles de citoyens
Jean-Baptiste « La non reconnaissance des
médecines alternatives conduit à une non prise en charge et à des coûts qui peuvent
être prohibitifs » Camille « Les années d’étude de médecine étant longues et coûteuses il y a une
recherche de « retour sur investissement » de la part des jeunes médecins qui les conduit à pratiquer des dépassements d’honoraires. »
Jean-Pierre : « Dans un contexte de pénurie de médecins, on assiste à une véritable dérive
commerciale » Mireille : « Certaines personnes renoncent à se soigner faute de moyens»
Vassilia : « Le problème quand il faut se déplacer pour consulter un médecin spéciali-
sé c’est que cela engendre un coût supplé-mentaire » Paule : « Les déplacements deviennent de
plus en plus un souci avec l’âge et cela devient difficile quand on n’a pas un bon
contact avec un médecin d’en trouver un autre » Idriss : « L’activité médicale de nature de
plus en plus commerciale »
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Évolution des besoins exprimés
Vivre Figeac et son territoire Vivre Figeac et son territoire 27
ANALYSE : La raréfaction du nombre de praticiens prend en otage des patients qui
n’ont parfois plus le choix entre secteur 1 ou 2 et médecin non conventionné. Cela
touche bien évidemment les personnes habitant dans un désert médical mais peut
également impacter d’autres situations particulières. C’est ainsi le cas des étudiants
(650 étudiants à Figeac) qui n’ont pas de médecin référent sur le territoire et qui ont
parfois du mal à obtenir un rendez-vous médical. Ils sont alors amenés à faire des
choix qui les incitent soit à ne pas consulter soit à privilégier un passage aux
urgences hospitalières alors même qu’il ne s’agit pas d’un problème relevant de ce
service et contribuent ainsi à la dégradation du service rendu aux urgences de
l’hôpital de Figeac (encombrement).
De manière plus générale déremboursements pour certains médicaments ou actes
et dépassements d’honoraires conduisent à accroître leur coût directement pour
tous ceux qui ne bénéficient pas d’une mutuelle ou qui en ont une insuffisamment
protectrice mais aussi indirectement via les hausse des tarifs pratiqués par les
mutuelles de santé.
RECOMMANDATIONS : Dans un centre de santé le tiers payant est obligatoire et un
service particulier peut être dédié aux publics fragilisés.
Par ailleurs les collectivités locales peuvent accompagner le financement de l’accès aux soins de leurs habitants en mettant en place une mutuelle spécifique.
Il est, par ailleurs, urgent de faire pression sur le gouvernement afin que celui-ci tienne sa promesse de créer un 5ème risque au sein de la Sécurité Sociale qui serait La dépendance.
Exemple de politique locale volontariste
A Caumont-sur-Durance dans le Vaucluse, la commune a mis en place, pour la première fois en France, une mutuelle communale qui bénéficie à tous les citoyens. Après avoir circonscrit la situation et les besoins de tous, un comité de pilotage bénévole composé de professionnels (médecins, avocat, assistant social, DGS...) a été constitué pour analy-ser les droits, les contrats et afin d’établir une grille de critère à l’attention des mu-tuelles. Une mutuelle intergénérationnelle, c’est-à-dire une mutuelle pour tous, au meil-leur tarif avec de très bons remboursements, est apparue indispensable. Pour les habi-tants souhaitant souscrire à cette mutuelle, les économies peuvent aller de 400€ à 1700€ par an. La mutuelle municipale est officiellement en place depuis le 24 septembre 2012.
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Évolution des besoins exprimés
Annexe 1 : Projet Vivre Figeac
Vivre Figeac et son territoire Vivre Figeac et son territoire 28
Annexe 1 Mener une politique de santé volontariste
Projet de Vivre Figeac, Elections municipales 2014
« C’est une des préoccupations majeures des Figeacois ou ceux qui sou-
haitent le devenir. C’est un des enjeux majeurs des années à venir car
l’avenir du territoire dépend en grande partie de l’offre de soin. »
Même si, sur le papier, les prérogatives du maire en matière de santé sont réduites :
• il doit veiller sur la salubrité publique et assurer le respect des règles d’hygiène dans
les bâtiments communaux ;
• il doit se saisir de la question de la santé publique, convoquer tous les acteurs et agir
sur certains déterminants de santé afin d’assurer à son territoire une offre correcte et
cohérente.
Dans le domaine de la santé aussi, le maire doit faire preuve d’une attitude volontariste
pour défendre les structures de santé, comme les maternités quand il y en a encore !!!,
s’emparer des problèmes liés à la démographie médicale.
Figeac possède un hôpital qui peut traiter 80% des problèmes de santé avec tous les stan-
dards de qualité et un regroupement clinique-hôpital qui fonctionne, grâce au comporte-
ment exemplaire de l'ensemble du personnel.
Mais il y a encore deux points noirs :
1. La fermeture de la maternité vécue comme une injustice pour les uns, un déchire-
ment pour les autres (plus de naissances de petits "Figeacois"!) et surtout une situa-
tion pénalisante pour les futurs parents.
2. Un maillage du territoire en termes d'offre de soin qui connaît une évolution inquié-
tante. Si la situation sur la commune même de Figeac n'est pas inquiétante à court
terme, elle l'est à très rapide échéance du fait de la désertification qui s'annonce dans
le territoire alentour. Beaucoup de dé- parts à la retraite et peu ou pas de renouvelle-
ment en vue. Pour pallier ces manques, deux propositions : L'étude de faisabilité
d'une maison de naissance1, lieu d'accueil de sui- vi et d'accouchement géré par des
sages-femmes. Le gouvernement s'intéressant depuis peu à cette formule, courante
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Vivre Figeac et son territoire Vivre Figeac et son territoire 29
dans bien d'autres pays, la législation est appelée à évoluer et il faut que nous soyons
prêts alors à réaliser une maison de naissance à Figeac.
• La mise s'en place d'une maison de santé pluridisciplinaire qui permettrait de ré-
pondre à plusieurs problématiques soulevées par les patriciens :
• Mise aux normes « accessibilité » des locaux mise en réseau et communication
entre les différents acteurs de santé
• Mutualisation de moyens humains et techniques qui permettrait d’alléger le travail
administratif des praticiens. regroupement de différents acteurs de santé, (médecine
générale, médecins spécialistes, radiographie, échographie, analyses médicales, kiné-
sithérapie, soins infirmiers, sur place ou à domicile, soins et prothèses dentaires....)
et de briser l'isolement des acteurs de santé
Utilisation de la télémédecine (Le médecin local après examen de son patient envoie le
dossier de ce dernier à un spécialiste pour avis. Ce qui évite au patient un déplacement et
accélère le contact avec le spécialiste)
Possibilité de co-formation. faciliter l’arrivée des jeunes médecins qui souhaitent exercer
dans un collectif médical.
La question de la maison de santé et/ou centre de santé sera débattue avec les acteurs
médicaux concernés et intéressés. Le centre de santé, proposant des postes de praticiens
salariés et permettant une politique de prévention, contribue à la lutte contre les inégali-
tés sociales et facilite la prise en charge médicale des étudiants. Les centres de santé sont
également très actifs dans les secteurs de la petite enfance, de la planification familiale, de
l’adolescence et du maintien à domicile.
Il est essentiel de maintenir une offre de santé qui corresponde à la demande de soin, or
celle-ci devrait augmenter à l'avenir du fait du vieillissement de la population. Un recense-
1 - Le concept de maison de naissance est le fruit d’un travail de réflexion mené depuis une quinzaine d’années en France. Il répond aux di-rectives de l’OMS qui encourage la prudence vis à vis de la surmédicalisation et prend position pour le libre choix des femmes et des familles quant aux modalités et au lieu d’accouchement. Une sage-femme suit la grossesse, au moins depuis le sixième mois, et de préférence le plus tôt possible. Au cours d’un rendez-vous mensuel, elle s’assure du bon déroulement de la grossesse et de la bonne croissance du bébé : sur-veillance des paramètres physiques comme la tension artérielle, la hauteur et la souplesse de l’utérus, l’auscultation du rythme cardiaque, l’analyse des urines (protéines et sucre). La sage-femme prescrit les examens complémentaires nécessaires et les échographies, que la future maman réalise dans le cabinet de radiologie de son choix. Elle réalise également une préparation personnalisée à la naissance. La future ma-man accouche avec sa sage-femme référente, c’est-à-dire la sage-femme qui l’a suivie durant toute sa grossesse. Après la naissance, la même sage-femme suit la maman et le bébé à domicile les premiers jours : elle s’assure que tout va bien, notamment pour la récupération physique de la maman, la mise en route de l’allaitement, l’apprentissage des soins à donner au bébé ainsi que l’établissement de la relation mère-enfant. La même sage-femme assure ensuite la visite postnatale et la rééducation périnéale.
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Annexe 1 : Projet Vivre Figeac
Vivre Figeac et son territoire Vivre Figeac et son territoire 30
ment de tout ce qui constitue l'accueil et aux soins des personnes âgées est à faire dans les
meilleurs délais. La filière gériatrique est à développer. Il faut favoriser et améliorer le
maintien à domicile des personnes âgées.
La création d’un centre de répit, centre d’hébergement temporaire, pour les personnes dé-
pendantes notamment celles atteintes de la maladie d’Alzheimer, permettrait de soulager
les familles ou les aidants .
Il conviendra de favoriser la communication entre hôpital et praticiens, d’inciter les méde-
cins à venir s'installer à Figeac, leur donner envie et bien «vendre» la ville et son territoire.
Encourager les médecins pratiquant en libéral ou à l’hôpital, à accueillir des étudiants en
médecine, en stage, peut faciliter la reprise des cabinets médicaux.
Parallèlement, il peut être fait une demande de zone sous médicalisée, qui permettrait aux
jeunes médecins s'engageant à s'installer d'avoir des études rémunérées.
La mise en place d’un contrat local de santé devra être étudiée sur le plan du territoire afin
de favoriser une meilleure coordination des actions de proximité.
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Annexe 1 : Projet Vivre Figeac
Médecine de proximité : vos difficultés et vos attentes
Annexe 2 : Questionnaire
Annexe 2 Questionnaire sur l’accessibilité des soins
Le nombre de médecins dans le Lot risque de diminuer dans les prochaines années. Pour
alerter et informer les élus et acteurs de la politique de santé sur le territoire, merci de
prendre quelques minutes pour remplir ce court questionnaire sur papier ou sur internet
(https://www.survio.com/survey/d/D7C3K7C9I1I9A6U1I) qui sera exploité de manière ano-
nyme.
Vivre Figeac et son territoire Vivre Figeac et son territoire 31 Plaidoyer pour rapprocher l’offre de santé des citoyens
Annexe 2 : Questionnaire
Vivre Figeac et son territoire Vivre Figeac et son territoire 32 Plaidoyer pour rapprocher l’offre de santé des citoyens
Vivre Figeac et son territoire Vivre Figeac et son territoire Livre blanc sur le commerce 38 Vivre Figeac et son territoire Vivre Figeac et son territoire 33 Plaidoyer pour rapprocher l’offre de santé des citoyens
Annexe 2 : Questionnaire
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Annexe 3 Résultats du questionnaire sur l’accessibilité des soins
Vivre Figeac et son territoire Vivre Figeac et son territoire 34 Plaidoyer pour rapprocher l’offre de santé des citoyens
Annexe 3 : Résultats
1 – Vous êtes suivi(e) par un médecin référent
2 - A la recherche d'un médecin traitant,
un généraliste vous a refusé comme
patient ?
3 - Si votre médecin est absent vous
trouvez facilement un autre médecin ?
Vivre Figeac et son territoire Vivre Figeac et son territoire Livre blanc sur le commerce 40 Vivre Figeac et son territoire Vivre Figeac et son territoire 35 Plaidoyer pour rapprocher l’offre de santé des citoyens
Annexe 3 : Résultats
4 - Vous ne voyez pas votre médecin
autant que vous le voudriez ?
5 - Il vous arrive de renoncer à vous
soigner car c'est trop long, trop
compliqué ?
6 - Votre état de santé ne vous
permet pas de vous déplacer pour
voir un médecin ?
Vivre Figeac et son territoire Vivre Figeac et son territoire Livre blanc sur le commerce 41 Vivre Figeac et son territoire Vivre Figeac et son territoire 36 Plaidoyer pour rapprocher l’offre de santé des citoyens
Annexe 3 : Résultats
7 - Vous trouvez normal de devoir
faire plusieurs kilomètres pour
trouver un médecin traitant ?
8 - Vous êtes inquiets de la diminution
du nombre de médecins ?
9 - Vous pensez qu'il vous serait plus
facile de vous soigner dans une
grande ville ?
Vivre Figeac et son territoire Vivre Figeac et son territoire 37 Plaidoyer pour rapprocher l’offre de santé des citoyens
Annexe 3 : Résultats
10 - En dehors du 15, vous savez
comment faire pour contacter un
médecin 24H sur 24 ?
11 - Il vous est arrivé d'aller
directement aux urgences de
l'hôpital concernant une
inquiétude médicale parce
que c'est plus facile et plus
rapide ?
12 - Vous considérez que les
délais de prise de RV chez les
spécialistes sont trop longs ?
Vivre Figeac et son territoire Vivre Figeac et son territoire 38 Plaidoyer pour rapprocher l’offre de santé des citoyens
Annexe 3 : Résultats
13 - Vous avez déjà renoncé à
voir un spécialiste car le RV
était trop éloigné dans le
temps ?
14 - Vous renoncez presque
toujours à consulter les
spécialistes qui sont à plus de
30 mn de votre domicile ?
15 - Pour vous c'est une bonne
chose quand les professionnels
de la santé se regroupent ?
Vivre Figeac et son territoire Vivre Figeac et son territoire 39 Plaidoyer pour rapprocher l’offre de santé des citoyens
Annexe 3 : Résultats
16 - Vous êtes inquiet de la
diminution du nombre de
spécialistes sur le Grand
Figeac ?
17 - Vous connaissez le numéro
des urgences hospitalières.
18 - En cas d'urgence véritable
vous aimeriez pouvoir choisir
d'être dirigé sur l'hôpital de
votre choix (Figeac, Cahors,
Decazeville, Villefranche, ...) ?
Vivre Figeac et son territoire Vivre Figeac et son territoire 40 Plaidoyer pour rapprocher l’offre de santé des citoyens
Annexe 3 : Résultats
19 - Vous avez toujours une
solution de transport
(voiture, voisin, ...) pour
vous rendre chez un profes-
sionnel de santé ?
20 - Vous avez déjà utilisé le
transport à la demande mis en
place par la Communauté de
Communes du Grand Figeac pour
vous rendre à un RV médical ?
21 - Quel est le temps de trajet
qui vous parait acceptable pour
vous faire soigner si des méde-
cins, infirmiers et spécialistes
sont regroupés sur un même lieu
public ou privé pour assurer une
meilleure qualité de soins et de
suivi médical ?
Vivre Figeac et son territoire Vivre Figeac et son territoire 41 Plaidoyer pour rapprocher l’offre de santé des citoyens
Annexe 3 : Résultats
22 - Quel est le temps maximal qui vous parait acceptable pour vous rendre chez votre médecin généra-liste ?
23 - Quel est le temps maximal qui vous parait acceptable pour vous rendre chez un spécialiste (dentiste, ophtalmologiste, gynécologue, .. ?
24 - Quel est le temps maximal qui vous parait acceptable pour vous rendre dans le centre hospitalier le plus proche ?
Vivre Figeac et son territoire Vivre Figeac et son territoire 42 Plaidoyer pour rapprocher l’offre de santé des citoyens
Annexe 3 : Résultats
25 - Quel est le temps maximal qui vous parait acceptable pour vous rendre à la maternité la plus proche ?
27 - Profil du répondant
28 - Vous vous situez dans la tranche :
Un homme 77 36,7%
Une femme 133 63,3%
16—30 ans 29 13,8 %
31—50 ans 52 24,8 %
51—70 ans 96 45,7 %
Plus de 70 ans 33 15,7 %
29 - Vous habitez :
A Figeac 113 53,8 %
Dans une commune du
Grand Figeac 74 35,2 %
Autre 23 11,0 %
Mise en page
Vivre Figeac et son territoire
GRATUIT
Dépôt légal : octobre 2018
Imprimerie Sandré 46100 Figeac
N° imprimeur : RC Cahors 70B11
Imprimé sur papier FSC
Les nombreuses rencontres que nous avons réalisées ces derniers mois avec
les habitants du Grand Figeac comme avec les professionnels de santé nous
ont confirmé que l’accès à la santé est une préoccupation majeure pour nos
concitoyens.
Cette problématique est d’ailleurs devenue une priorité au niveau national
(plan santé présenté en septembre par Emmanuel Macron) comme au
niveau local (signature d’un Contrat Local de Santé entre l’Agence Régionale
de Santé et le Grand Figeac en 2015, ouverture d’un Centre de Santé multi-
sites en 2017 et construction à Figeac d’une maison de Santé Pluridiscipli-
naire).
Ouf ! Il était temps et ce n’était pas gagné en 2014 quand on répondait à nos
interpellations en disant que « la santé n’était pas une compétence commu-
nautaire » ou que « les collectivités ne devaient pas financer les lieux d’exer-
cice partagé de la médecine ».
L’accès à la santé est au cœur de l’aménagement et de l’attractivité de notre
territoire. De nombreux chantiers doivent encore être ouverts et il est essen-
tiel d’associer les citoyens à la réflexion afin de répondre aux mieux à leurs
attentes en matière d’accès aux soins et plus généralement à la santé.
Vivre Figeac et son territoire remercient tous ceux qui ont accepté de remplir
nos questionnaires et de nous faire part de leurs expériences et de leurs
souhaits lors des échanges riches et denses que nous avons eus.
Ce travail de synthèse se présente donc comme un plaidoyer pour rappro-
cher l’offre de santé et les besoins de la population. Nous espérons qu’il
contribuera à alimenter la réflexion collective.
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