53
Mai 2012 LES PROPOSITIONS CFDT PLAN DU DOSSIER Emploi et restructurations Mesures pour l’emploi Emploi des jeunes et des seniors Pôle Emploi Salaires, rémunérations et pouvoir d’achat Smic Dépenses contraintes Vie au travail santé au travail Politique éducative Egalité professionnelle et mixité Formation professionnelle tout au long de la vie. Fonction publique Représentativité syndicale Retraites. Accès aux soins / Système de santé Perte d’autonomie Financement de la protection sociale Fiscalité des ménages Politique familiale Logement Lutte contre la grande pauvreté Intervention publique Relance de la croissance / Compétitivité des entreprises. Politique énergétique. Europe / aspects économiques

Plan du dossier - smi-cfdt.fr · Développer le chômage partiel ... Aujourd’hui le système exige de l’entreprise en difficulté de faire l’avance de l’indemnisation de ses

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: Plan du dossier - smi-cfdt.fr · Développer le chômage partiel ... Aujourd’hui le système exige de l’entreprise en difficulté de faire l’avance de l’indemnisation de ses

                                 Mai 2012 

 

 

LES PROPOSITIONS CFDT

PLAN DU DOSSIER

‐ Emploi et restructurations ‐ Mesures pour l’emploi ‐ Emploi des jeunes et des seniors ‐ Pôle Emploi ‐ Salaires, rémunérations et pouvoir d’achat ‐ Smic ‐ Dépenses contraintes ‐ Vie au travail santé au travail ‐ Politique éducative ‐ Egalité professionnelle et mixité ‐ Formation professionnelle tout au long de la vie.

‐ Fonction publique

‐ Représentativité syndicale

‐ Retraites. ‐ Accès aux soins / Système de santé ‐ Perte d’autonomie ‐ Financement de la protection sociale ‐ Fiscalité des ménages ‐ Politique familiale ‐ Logement ‐ Lutte contre la grande pauvreté ‐ Intervention publique

‐ Relance de la croissance / Compétitivité des entreprises. ‐ Politique énergétique. ‐ Europe / aspects économiques

 

 

Page 2: Plan du dossier - smi-cfdt.fr · Développer le chômage partiel ... Aujourd’hui le système exige de l’entreprise en difficulté de faire l’avance de l’indemnisation de ses

1 Mai 2012

EMPLOI - RESTRUCTURATIONS

Constat

La crise n’est pas terminée ; des plans sociaux et des mutations économiques lourdes auront lieu dans les prochains mois et les prochaines années. Les salariés et leur famille en seront les premières victimes.

Si cela se joue de toute évidence d’abord au sein des entreprises elles-mêmes, des dispositifs d’accompagnement de ces mutations existent, mais ils ne sont pas utilisés de façon optimale.

L’encadrement réglementaire des licenciements économiques fait l’objet de débats récurrents.

Objectifs

Anticiper les évolutions économiques pour aider les entreprises et sécuriser les salariés ; Coordonner les politiques publiques en associant régulièrement tous les acteurs

concernés. Propositions

La situation économique suppose un traitement immédiat tripartite (voire quadripartite) de mesures d’urgence (la CFDT n’entend pas négocier en amont de ces mesures) :

- révision de la législation sur les licenciements « boursiers » et sur la reprise de sites « abandonnés » (en annexes)

- plan de formation des demandeurs d’emploi - développement du CSP expérimental - renforcement du chômage partiel - utilisation renforcée et ciblée des contrats aidés.

Méthode

- Mettre en place une structure de pilotage permanent associant l’Etat, les partenaires sociaux, voire les Régions, dont la mission serait d’identifier les mesures à développer, de désigner l’acteur chef de file de leur mise en œuvre, de suivre et d’évaluer les mesures. Cette structure de pilotage politique s’appuierait sur les travaux des différentes instances ou structures concernées (COE, DGEFP, CNI, Pôle Emploi, AFPA, UNEDIC, FPSPP…)

- Remettre en place une agence interministérielle (type MIME) qui aurait la responsabilité d’articuler les différents dispositifs développés : chômage partiel, ADEC-EDEC, revitalisation, restructuration, CSP …

- Conduire simultanément mais pour des évolutions à moyen terme, la négociation interprofessionnelle sur une nouvelle étape de modernisation du marché du travail et de sécurisation des parcours professionnels abordant les questions plus structurelles : moyens de relancer des démarches d’anticipation dans les branches, les territoires et les entreprises, éléments de la négociation « sauvegarde de l’activité et de l’emploi », responsabilité du donneur d’ordre dans la sous-traitance en cascade.

Page 3: Plan du dossier - smi-cfdt.fr · Développer le chômage partiel ... Aujourd’hui le système exige de l’entreprise en difficulté de faire l’avance de l’indemnisation de ses

2 Mai 2012

Annexe 1

PPL n°4412– tendant à garantir la poursuite de l’activité des établissements viables…

(Obligation de cession de sites)

Objectifs

- Permettre l’intervention de la puissance publique pour préserver l’intérêt général, et en particulier le tissu industriel local et national menacé par les fermetures de sites.

- Autoriser par la loi une intervention en amont des restructurations industrielles, et non pas seulement en aval, comme le prévoit le droit du licenciement économique avec, notamment, l’obligation pour le groupe de reclassement interne dans d’autres filiales;

- Créer une obligation légale nouvelle: l’entreprise qui envisage la fermeture d’un site au sein de son groupe doit avoir in fine l’obligation de céder ce site, si l’une des offres proposées reçoit la validation du Tribunal de Commerce et un avis positif des IRP.

Les moyens prévus

- Création d’un nouveau cas d’intervention du tribunal de commerce

- Obligation d’examiner de bonne foi les offres de reprise

Analyse et propositions CFDT

- L’esprit de la proposition de loi est opportun sur un plan symbolique et praticable sur un plan opérationnel

- La liberté de gestion de l’employeur est respectée avec obligation de travailler sur les alternatives en amont, permettant de limiter la suppression d’emplois

- Des exemples positifs existent : plusieurs missions de Syndex et action des IRP.

- Les points à préciser :

- S’assurer que cette procédure s’applique non seulement aux fermetures d’un site (un établissement) par une entreprise mais aussi aux groupes qui ferment une filiale (localisée sur un site et/ou focalisée sur une activité) ?

- Ne faut-il pas dans ce cas précis prévoir un avis conforme et/ou un droit de veto du CE ?

- En l’absence de CE, les prérogatives prévues sont exercées par les DP. Ne faut-il pas créer un droit de recours à l’expert (financé par l’employeur) les concernant ?

- En cas d’annonce de fermeture de site ou d’activité, un droit d’inventaire (des actifs matériels et immatériels) pourrait être déclenché par les IRP et/ou les collectivités concernées dans un délai à déterminer pour protéger le patrimoine du site et/ou de l’activité.

- Adoption de mesures tendant à la protection du patrimoine de l’entreprise.

Page 4: Plan du dossier - smi-cfdt.fr · Développer le chômage partiel ... Aujourd’hui le système exige de l’entreprise en difficulté de faire l’avance de l’indemnisation de ses

3 Mai 2012

Annexe 2

La justification économique des licenciements

Proposition de loi David tendant à interdire les licenciements boursiers Objectifs

- Combattre les licenciements dont le seul motif est d’accroître la rémunération des actionnaires (ex. Michelin, Total) ;

- Combattre la logique de la financiarisation de l’économie et la logique de court terme: % de rémunération à deux chiffres des actionnaires, sans rapport avec l’économie réelle.

Moyens

- Exclusion du champ légal des licenciements économiques, les licenciements effectués dans des entreprises ayant reversé des dividendes à leurs actionnaires

- Vérification effectuée par l’inspecteur du travail sans retour à un système d’autorisation administrative préalable;

- Restituer des aides publiques accordées par les entreprises qui contreviennent à la présente loi.

Analyse et propositions CFDT L’objectif est politiquement séduisant, mais son opérationnalité et son efficacité sont loin d’être évidentes ; quant à sa portée, elle pourrait n’être que symbolique.

- Un problème bien réel : les licenciements « boursiers » concernent environ 40% des projets actuels de licenciement collectif : traduction concrète de la gestion financière. L’une des vraies réponses se trouve dans la régulation financière;

- Une difficulté dans le choix du critère adéquat pour sanctionner ces pratiques qui rend l’application de la loi incertaine:

- pas applicable à toutes les entreprises selon la forme juridique choisie, - facile d’échapper à la loi en mettant les dividendes en réserve, - quid des bénéfices versés au niveau du groupe mais pas de la filiale ? Et

inversement… - Peut-on traiter sur le même plan les PME à capitaux familiaux et les grands groupes

mondialisés ?

- Les filiales de grands groupes versent très rarement des dividendes ; le bénéfice comptable ou fiscal est construit pour être le plus bas possible sans pour autant déclencher de contrôle fiscal !

- Examiner la possibilité aux IRP et/ou à l’Inspecteur du travail de solliciter un « contrôle sur demande » à l’administration fiscale, seule à même de détecter des frais de transferts anormaux.

- Une piste est de reprendre la solution adoptée par les juges du fond dans l’affaire Vivéo et censurée par la Cour de cassation afin d’éviter les licenciements manifestement injustifiés.

Page 5: Plan du dossier - smi-cfdt.fr · Développer le chômage partiel ... Aujourd’hui le système exige de l’entreprise en difficulté de faire l’avance de l’indemnisation de ses

mai 2012  Page 1 

MESURES POUR L’EMPLOI

Développer le chômage partiel La CFDT est favorable à l’amélioration des dispositifs de chômage partiel de façon à ce que toutes les entreprises en crise, particulièrement les TPE-PME (pas seulement les grandes entreprises industrielles qui connaissent le dispositif) puissent le développer plutôt que de licencier leurs salariés. La CFDT a soutenu des mesures prises au premier trimestre 2012. Un suivi de leurs effets est indispensable. Ainsi :

1. L’autorisation administrative préalable à la mise en place du chômage partiel a été supprimée et remplacée par un avis préalable des IRP. Un suivi particulier des avis défavorables exprimés par les IRP doit être assuré, de même qu’une analyse des situations où l’administration sera amenée ultérieurement à refuser le paiement des allocations (alors que les IRP avaient émis un avis favorable). Pour les entreprises sans IRP, la CFDT demande que les instances paritaires régionales de Pôle Emploi, en tant que responsable du suivi des mesures financées par l’UNEDIC soient systématiquement informées des conventions APLD signées dans ces entreprises sans avis d’une IRP.  

2. Aujourd’hui le système exige de l’entreprise en difficulté de faire l’avance de l’indemnisation de ses salariés avant de toucher l’aide de l’Etat. En principe le nouveau dispositif devrait accélérer ces paiements. La mission confiée à l’IGAS, suite à notre demande, d’instauration d’une éventuelle avance de trésorerie devra s’en assurer 

3. La rénovation du dispositif APLD, notamment dans sa phase expérimentale –ouverte dès

deux mois jusqu’en septembre 2012 – doit également être évaluée avant toute décision de pérennisation. Pour la CFDT, la suppression du mécanisme de l’Etat alternatif à l’APLD d’une prise en charge à 80 ou 100% doit être envisagée.

4. Enfin le développement de la formation pendant l’activité partielle suppose de construire

des kit « prêt à former » directement utilisables par les entreprises. Pour aider les entreprises à former leurs salariés en activité partielle, les branches professionnelles et les territoires doivent organiser des modules de formation sur des compétences transférables de 70h max de façon à être utilisables par les entreprises sans délai.

Etendre le CSP expérimental pour les salariés en fin de contrats courts L’ANI du 31 mai 2011 créant le CSP (contrat de sécurisation professionnelle) pour les salariés licenciés économiques a prévu la mise en place d’une expérimentation aux salariés en CDD, CTT ou contrat de chantier touchés par la crise dans des bassins d’emploi choisis par le comité de pilotage.

Par décision commune de fin janvier 2012, les partenaires sociaux et l’Etat ont décidé de doubler l’enveloppement financière consacrée pour 2012 à cette expérimentation.

Page 6: Plan du dossier - smi-cfdt.fr · Développer le chômage partiel ... Aujourd’hui le système exige de l’entreprise en difficulté de faire l’avance de l’indemnisation de ses

mai 2012  Page 2 

Cette expérimentation a été lancée en février dernier. Elle pourra concerner près de 9000 bénéficiaires en 2012. Deux premières séries de bassin d’emploi ont été désignées par le comité de pilotage national pour engager cette expérimentation.

La CFDT estime que ce dispositif doit être prioritairement activé dans les bassins d’emploi touchés par un événement conjoncturel identifié. S’il n’a pas vocation à traiter tous les demandeurs d’emploi en fin de contrats courts, le volume de bénéficiaires susceptibles d’être pris en charge par ce CSP doit pouvoir être augmenté si la situation de crise le justifie.

C’est pourquoi la CFDT revendique un suivi au moins trimestriel par le comité de pilotage national de la situation des bassins d’emploi concernés.

Mettre en œuvre un plan national d’urgence de formation des demandeurs d’emploi

La CFDT refuse le développement de formations occupationnelles dont le seul objectif serait la baisse des chiffres du chômage à court terme.

Les problématiques liées à la formation des demandeurs d’emploi sont multiples et complexes, et exigent des solutions structurelles que nous revendiquons.

Cependant, l’urgence de la situation actuelle et la mise en œuvre sans délai d’un plan national de formation des DE peut s’inspirer d’expériences innovantes menées au cours de 2009 (exemple de la plateforme expérimentale en Franche Comté créée pour favoriser l'accès à la formation durant les périodes de chômage partiel).

Pour la CFDT, un plan national d’urgence de formation des DE est indispensable et nécessite de :

1. Investir prioritairement dans les compétences transférables, en privilégiant 2 axes principaux : La lutte contre l’illettrisme (et compétences clés en situation professionnelle,

ANLCI) les compétences clefs générales et professionnelles (25 compétences

transférables AFPA) – dont la réduction de la fracture numérique par exemple.

Ces formations doivent garantir l’obtention d’une certification (capitalisables dans un dispositif de CQP ou CQPI)

2. créer des plateformes locales réunissant l’Etat, la Région et Pôle emploi, s’appuyant notamment sur l’AFPA dont les compétences sont reconnues et mobilisables immédiatement sur l’ensemble du territoire, pour une mise en œuvre très rapide des modules de formation identifiés.

Plus structurellement, à terme, un réel pilotage et un fonds d’investissement restent indispensables La formation des demandeurs d’emploi implique de multiples acteurs et nous manquons cruellement d’un pilotage et d’une gouvernance clairs pour une meilleure efficacité (mesurée notamment par le retour à l’emploi). L’ensemble des financeurs actuels dont : l’Etat, les régions, les partenaires sociaux via le FPSPP et l’UNEDIC, Pôle Emploi doivent nécessairement mettre en place un pilotage coordonné des politiques au niveau territorial. Cette coordination devra également se traduire dans la gestion des financements. (cf la proposition du CAS sur la « création » d’un

Page 7: Plan du dossier - smi-cfdt.fr · Développer le chômage partiel ... Aujourd’hui le système exige de l’entreprise en difficulté de faire l’avance de l’indemnisation de ses

mai 2012  Page 3 

fonds d’innovation pour l’emploi pour gérer par appel à projets toutes les mesures, y compris la formation des demandeurs d’emploi). Remettre en place une Allocation Equivalent Retraite (AER) Depuis le premier janvier 2011, suite à la suppression de l’AER et au recul de l’âge de la retraite, de nombreux demandeurs d’emploi seniors se retrouvent dans une situation où ils devront vivre de longs mois avec les minima sociaux (RSA, ASS …) alors qu’ils ont cotisé le nombre de trimestres requis pour bénéficier de leur pension de retraite, mais n’ont pas l’âge requis pour la percevoir. Le contexte économique ne permet pas sérieusement de penser que l’emploi des seniors, notamment celles et ceux qui approchent des 60 ans, va évoluer très favorablement dans les prochains mois. L’assurance-chômage ne peut prendre à sa charge l’indemnisation de demandeurs d’emploi qui « ont cotisé » leurs trimestres à cause d’un changement unilatéral des règles du jeu. La mise en place de l’allocation transitoire de solidarité (ATS) ne règle le problème que pour un nombre très limité de ces demandeurs d’emploi. Pour mémoire : pour bénéficier de l’ATS, il faut avoir 60 ans. En sont exclus tous les demandeurs

d’emploi en fin de droits à l’assurance chômage qui n’ont pas atteint cet âge mais qui, pourtant, ont suffisamment cotisé pour bénéficier de leur pension de retraite.

pour bénéficier de l’ATS, il faut avoir été indemnisé par l’assurance-chômage à la date du 10 novembre 2010. En sont exclus tous les demandeurs d’emploi indemnisés à compter du 11 novembre 2010 alors même qu’ils remplissent toutes les autres conditions.

pour bénéficier de l’ATS, il faut être né entre le 1er juillet 1951 et le 31 décembre 1953. En sont exclus tous les demandeurs d’emploi en fin de droits à partir du 1er janvier 2011 et qui remplissaient les conditions d’accès à l’AER, mais aussi tous les demandeurs d’emploi nés après le 31 décembre 1953.

En 2010, l’AER a été versée à près de 50 000 personnes. En 2011, ce sont entre 50 et 60 000 demandeurs d’emploi qui auraient pu en bénéficier. Avec le recul de l’âge de départ à la retraite, ce nombre sera vraisemblablement supérieur en 2012. La CFDT demande le rétablissement de l’AER à compter du 1er janvier 2011 aux conditions prévalant en 2010.

Développer une utilisation ciblée et coordonnée des contrats aidés

Comme à chaque « crise », l’Etat active les contrats aidés pour faire baisser les chiffres du chômage, mais il ne se donne pas les moyens de cibler leur utilisation vers les publics les plus éloignés de l’emploi. Pour la CFDT, les contrats aidés sont une aide à l’insertion professionnelle durable. Il faut : conditionner l’aide à l’effort réalisé en faveur de l’insertion durable, donc améliorer

l’accompagnement. Ne pas utiliser les contrats aidés uniquement pour faire baisser les chiffres du chômage mais avec une volonté d’insertion dans l’emploi ;

cibler le public : réserver le contrat aidé aux bénéficiaires du RSA et au public éloigné de l’emploi afin qu’ils accèdent à l’emploi et puissent y rester via une formation et un accompagnement individualisé ;

Page 8: Plan du dossier - smi-cfdt.fr · Développer le chômage partiel ... Aujourd’hui le système exige de l’entreprise en difficulté de faire l’avance de l’indemnisation de ses

mai 2012  Page 4 

arrêter le « stop and go » : la CFDT ne veut pas une vision à court terme mais une vision pluriannuelle avec des objectifs quantitatifs et qualitatifs.

La CFDT propose une négociation, sur le modèle des ANI jeunes 2011, sur le développement des contrats aidés avec l’IAE comme opérateur pour l’accompagnement :

Ciblage du public éloigné de l’emploi Un opérateur unique : IAE pour l’accompagnement, formation, référent Un contrat aidé à temps plein qui inclut temps d’accompagnement social et

professionnel, temps de formation et temps de travail : ceci de façon modulable en fonction de l’employabilité de la personne

Obligation et contrainte sur un retour à l’emploi classique : donc engagement du patronat.

Page 9: Plan du dossier - smi-cfdt.fr · Développer le chômage partiel ... Aujourd’hui le système exige de l’entreprise en difficulté de faire l’avance de l’indemnisation de ses

mai 2012

EMPLOI DES JEUNES ET DES SENIORS

Un bilan de 30 ans de politiques de l’emploi sur les seniors et les jeunes plus que mitigé : on ne peut pas dire que les objectifs initiaux sont remplis. Un taux de chômage des jeunes très fort coexiste avec un taux d’emploi des seniors très faible. Une seule génération (30-49 ans) de salariés travaille « à plein », avec des problèmes liés à l’intensification du travail et à la conciliation vie perso/vie pro. Dans un contexte de chômage de masse, où les places sur le marché du travail sont chers, on a fait des jeunes et des seniors et notamment des moins qualifiés, les variables d’ajustement du marché du travail. La question de l’emploi des jeunes et des seniors est donc liée dans l’analyse de ses causes et dans une partie de ses solutions :

- Le marché du travail « à la française » agit comme une centrifugeuse qui exclut aux 2 bouts de la vie professionnelle : au début et à la fin.

- Les plus concernés sont d’abord et avant tout les moins qualifiés, c’est un axe d’action privilégié quelque soit l’âge.

- Il faut globalement agir tout au long du parcours professionnel : pour préparer l’adaptation et le développement des compétences, pour prévenir la pénibilité, etc.

Pour la CFDT, il est nécessaire d’ouvrir un négociation sur le marché du travail et la sécurisation des parcours professionnels, dans laquelle serait abordée la question de l’emploi des jeunes et des seniors.

1. Les contrats de génération Pour la CFDT, la proposition des contrats de génération peut être séduisante, mais il faut veiller à plusieurs éléments :

- D’abord, il n’y a pas une « solution miracle », à travers un dispositif national qui viendrait résoudre un problème très complexe et très ancré dans le fonctionnement du marché du travail français, en faisant d’une pierre deux coups.

- Ensuite, c’est un dispositif construit sur l’idée que le principal frein à l’embauche des jeunes et au maintien des seniors dans l’emploi est le coût du travail. Le risque est plutôt de créer de forts effets d’aubaine pour les entreprises.

- Enfin il faudra faire attention ; le senior expérimenté qui transmet son savoir à un jeune débutant reste pertinente, mais pas dans tous les secteurs ni dans tous les métiers et elle ne correspond pas toujours à la réalité des entreprises.

Pour la mise en place de ce dispositif, la CFDT souhaite :

- qu’il prenne place dans une politique plus large sur l’emploi des seniors et des jeunes et donc qu’il ne « mange » pas tous les financements…

Page 10: Plan du dossier - smi-cfdt.fr · Développer le chômage partiel ... Aujourd’hui le système exige de l’entreprise en difficulté de faire l’avance de l’indemnisation de ses

mai 2012

- qu’il soit développé à titre expérimental, avec possibilité de l’arrêter s’il s’avère inefficace ou de « corriger le tir » en cours de route

- qu’il soit développé en priorité dans les secteurs où la transmission de savoir-faire des seniors aux jeunes a du sens (métiers du geste, où les bons technologiques n’ont pas rendu obsolètes les compétences des anciens, etc.).

- afin d’éviter les effets d’aubaine, que cette aide soit conditionnée à l’élaboration par l’entreprise d’un plan collectif négocié de transfert de savoir-faire.

- qu’il s’adresse pour une large part aux jeunes les moins qualifiés et, dans ce cadre, qu’il soit accompagné d’une formation qualifiante cofinancée par les OPCA et les conseils régionaux.

Plus profondément, pour agir sur l’emploi des jeunes et des seniors, il est nécessaire d’agir à la fois sur les parcours professionnels (voir proposition SPP) et de manière ciblée sur la question de l’emploi des jeunes et de l’emploi des seniors.

2 . Les propositions CFDT sur l’emploi des jeunes Avec un taux de chômage de 22%, la situation des jeunes sur le marché du travail reste préoccupante et nécessite une action forte des pouvoirs publics et des partenaires sociaux. Les mesures publiques d’ « urgence »

- Abonder les mesures sur les jeunes des partenaires sociaux En 2011, Les partenaires sociaux ont mobilisé 140 M€ sur l’accompagnement des jeunes demandeurs d’emploi et sur le maintien dans l’emploi des jeunes salariés. La CFDT souhaite que les partenaires sociaux déploient des moyens supplémentaires sur ces mesures paritaires. Dans cet esprit, elle demande également que l’Etat participe à l’effort des partenaires sociaux en doublant au moins l’enveloppe de 140M€ déployée par eux. Cela permettrait qu’un nombre supplémentaire de jeunes soit accompagnés par chacun des opérateurs (Missions locales, Pôle Emploi, APEC). L’Etat devrait enfin permettre qu’un nombre supérieur de jeunes bénéficient de l’aide exceptionnelle mise en œuvre par les partenaires sociaux dans l’accord du 11 juillet 2011 en abondant l’enveloppe actuelle de 40M€. Les mesures publiques à plus long-terme

- Renforcer l’accompagnement des jeunes demandeurs d’emploi La France compte aujourd’hui plus d’un million de chômeurs de moins de 30 ans. Pôle Emploi peine à offrir des solutions d’accompagnement renforcé pour les jeunes. Afin d’éviter que ces jeunes demandeurs d’emploi soient enfermés dans des parcours précaires ou dans la frange la plus structurelle du chômage, il est urgent de leur offrir un accompagnement renforcé inspiré du contrat de sécurisation professionnelle (CSP) pour les jeunes demandeurs d’emploi de moins de 30 ans.

- Intégrer les jeunes de 18-25 ans en activité dans le dispositif RSA Alors que la pauvreté touche 10,9 % des 18-29 ans (contre 7,5 % de l’ensemble de la population) et que l’ensemble des moins de 30 ans représente la moitié des personnes pauvres1, l’ouverture du RSA aux moins de 25 ans doit être une priorité.

- Créer un dispositif « emploi-innovation ». La proposition CFDT des « emplois-innovation » tend à flécher les aides à l’emploi pour les jeunes dans ses secteurs à fort potentiel de croissance. Elles devront mettre les partenaires

1 Soit 2,28 M d’individus en prenant le seuil de 50 % du niveau de vie médian

Page 11: Plan du dossier - smi-cfdt.fr · Développer le chômage partiel ... Aujourd’hui le système exige de l’entreprise en difficulté de faire l’avance de l’indemnisation de ses

mai 2012

sociaux au cœur et s’appuyer sur les travaux des 12 filières stratégiques de la conférence nationale de l’industrie (CNI). En contrepartie de l’embauche d’un jeune salarié sur une durée d’au moins 5 ans, les entreprises de ces secteurs bénéficieraient d’aides allouées par le « fonds social pour l’emploi des jeunes » (voir plus loin). De par la durée imposée à ces emplois, les employeurs devront dégager des perspectives de recrutement à long terme, et donc favoriser et « sécuriser » l’innovation par l’ouverture de postes nouveaux. Les « emploi-innovation » pourrait être une proposition de déclinaison des « emplois d’avenir » proposé par le président de la République lors de la campagne.

- Inciter au développement d’une alternance de qualité Les branches professionnelles recouvrant des réalités diverses, la seule application de la règle des quotas d’alternants (5% pour les entreprises de plus de 250 salariés) n’est pas le vecteur le plus efficace de développement de l’alternance. Pour la CFDT, il est nécessaire d’adosser à cette obligation légale une valorisation des efforts consentis par les entreprises et les branches dans l’essor des contrats en alternance.

- Mettre en place une « garantie jeunes » Proposée par la CFDT et la CES2, reprise par le parlement européen et même par la commission européenne, la Garantie Jeunes vise à proposer une solution d’accompagnement vers l’emploi pour chaque jeune accédant sur le marché du travail et ayant connu 4 mois d’inactivité. En contrepartie d’un engagement du jeune bénéficiaire dans un parcours d’accès à l’activité, une aide financière sera attribuée au jeune pour l’accompagner dans son accès à l’autonomie (RSA et/ou allocation forfaitaire UNEDIC/Etat).

Les mesures à prendre par le dialogue social

- Inscrire le thème de l’emploi des jeunes à l’agenda du dialogue social des entreprises L’emploi des jeunes étant trop peu traité en tant que tel au sein des entreprises, il doit être envisagé que ce thème soit obligatoirement abordé lors des NAO ou de toute autre discussion relative à l’emploi et aux conditions de travail (GEPC, etc.). Cela pourrait être l’occasion pour les parties prenantes de se fixer des objectifs en termes de formation et d’embauche de jeunes (notamment par le biais de l’alternance).

- Créer un dispositif de pré-embauche La CFDT veut sécuriser par une forme juridique appropriée la prise en charge par une entreprise d’un jeune en amont de son embauche effective. L’employeur se verrait ouvrir la possibilité de pouvoir financer toute ou partie de la formation d’un jeune en contrepartie d’un engagement à rester X années dans l’entreprise. Ce type de dispositif pourrait être expérimenté au sein des nouveaux secteurs stratégiques qui se caractérisent par une structuration naissante et par des liens formation-emploi encore peu organisés.

- Agir sur les stages Grâce à l’action des organisations syndicales et de la société civile, de nombreux pas ont été franchis dans l’encadrement du recours au stage et dans l’accès aux droits pour les stagiaires. Cette dynamique doit se poursuivre. A court-terme, la CFDT considère que tout stage de plus de trois mois doit ouvrir accès à des droits sociaux (retraite, chômage, etc.). A moyen-terme, tout stage de plus de trois mois doit être requalifié en contrat de travail en alternance ou en contrat de pré-embauche.

- Agir sur l’alternance Les négociations de branches telles que prévues dans l’ANI du 7 juin 2011 sur l’alternance et les stages doivent être enfin engagées.

2 Sous l’appellation de « Youth Guarantee »

Page 12: Plan du dossier - smi-cfdt.fr · Développer le chômage partiel ... Aujourd’hui le système exige de l’entreprise en difficulté de faire l’avance de l’indemnisation de ses

mai 2012

La CFDT souhaite que le recours au contrat de professionnalisation soit recentré sur les jeunes les plus exposés avec au moins 60% des contrats attribués à des jeunes demandeurs d’emploi et 50% au moins à des jeunes peu ou pas qualifiés.

Les propositions CFDT sur l’emploi des seniors Pour préparer le prochaine cycle de négociation et au vu du bilan plus que mitigé des accords et plan d’action réalisés en 2010, la CFDT demande aux pouvoirs publics :

- de relancer une politique sur les seniors, qui ne se limite pas à l’ajustement des dispositifs. Fermer les dispositifs de pré-retraite sans politique globale produit un effet de « vase communiquant » vers d’autres systèmes d’indemnisation (chômage, minima sociaux, etc.)

- de demander aux entreprises davantage que des déclarations d’intention lors des prochains accords.

- de mettre en place un fonds d’appui à la négociation qui mutualise les expertises et les financements pour accompagner les entreprises, notamment les petites et les moyennes.

Par ailleurs, la CFDT souhaite : - que l’Etat, en tant qu’employeur, ouvre ce chantier dans les fonctions publiques ; - aborder la question du contrôle des dispositifs publics qui sont détournés par les

entreprises pour financer les départs anticipés des seniors et notamment la rupture conventionnelle (à relativiser mais à ne pas ignorer).

Enfin, la création d’un fonds temporaire de sécurisation de fin de carrière (voir plus bas) nécessiterait la participation des pouvoirs publics, en complément de celle des partenaires sociaux. La CFDT souhaite améliorer l’emploi des seniors autour de 3 axes : 1er axe : Maintenir les seniors dans l’emploi

- en favorisant la reconversion en milieu de carrière, notamment pour les salariés les moins qualifiés : bilan d’étape professionnel prioritaire, objectifs de formation des salariés seniors chiffrés par branche ;

- en informant mieux les salariés sur les conditions de leur départ à la retraite (offre des CARSAT à développer) ;

Enfin, la prévention de la pénibilité par l’organisation des mobilités et par la négociation des organisations du travail est au cœur du sujet, mais cela demande des évolutions structurelles de long terme.

2ÈME AXE : ENCOURAGER LE RECRUTEMENT DE SALARIÉS SENIORS

Question la plus difficile, sur laquelle on a du mal à faire des propositions innovantes, alors que le taux de chômage a explosé de presque 70 % depuis 2008.

La lutte contre les stéréotypes et l’utilisation des méthodes de recrutement alternatives sont à développer, même si les résultats de ce type de solutions seront faibles quantitativement.

La proposition principale c’est d’accompagner plus fortement les demandeurs d’emploi seniors éloignés de l’emploi.

La question de l’exonération de charges sociales pour les entreprises embauchant des seniors au chômage se pose, mais attention aux effets d’aubaine importants.

Page 13: Plan du dossier - smi-cfdt.fr · Développer le chômage partiel ... Aujourd’hui le système exige de l’entreprise en difficulté de faire l’avance de l’indemnisation de ses

mai 2012

3ÈME AXE : MIEUX GÉRER LES FINS DE CARRIÈRES DES SALARIÉS SENIORS D’AUJOURD’HUI … ET DE DEMAIN

Il y a urgence à prendre en compte les seniors qui sont dans des situations difficiles en fin de carrière ; cela suppose le retour de l’AER, la création d’un fonds de sécurisation de fin de carrière, la compensation de la pénibilité sur des critères collectifs.

La question de la filière spécifique senior de l’assurance chômage sera inévitablement à aborder dans la négociation de la prochaine convention d’assurance-chômage. Le dispositif de retraite progressive doit être amélioré pour le rendre attractif : élargir ses conditions d’accès, améliorer ses conditions de rémunération. Cela permettrait, pour les salariés qui le souhaitent, de pouvoir finir leurs parcours professionnels de manière moins brutale qu’aujourd’hui. Le tutorat et la transmission des savoir-faire sont à développer dans les entreprises. Mais le postulat qui lie automatiquement tutorat et senior est trompeur ; en pratique, 80% des tuteurs en entreprise sont des salariés d’âge médian et le tutorat ne peut pas être LA solution à l’emploi des seniors.

Page 14: Plan du dossier - smi-cfdt.fr · Développer le chômage partiel ... Aujourd’hui le système exige de l’entreprise en difficulté de faire l’avance de l’indemnisation de ses

 

Mai 2012 

PÔLE EMPLOI

Constats

1. Des ambitions nouvelles partagées

La convention tripartite Etat/Unedic/Pôle emploi fixant les nouvelles orientations stratégiques de l’institution1 a été négociée de juin à novembre 2011 avec une très forte implication de la CFDT. Elle a été signée officiellement en janvier 2012 et constitue la feuille de route de Pôle emploi pour les 3 années à venir.

La convention tripartite fixe des priorités indispensables pour consolider Pôle emploi et particulièrement :

‐ l’accompagnement personnalisé et renforcé des demandeurs d’emploi les plus éloignés de l’emploi,

‐ une place plus importante à l’initiative territoriale et à celle des agents, ‐ une gouvernance et un suivi de la convention (par les financeurs) plus affirmés.

Le plan stratégique « Pôle emploi 2015 » qui décline cette convention tripartite sera présenté au Conseil d’Administration de mai pour une validation au CA de juin. La volonté marquée du DG a été d’impliquer l’ensemble des parties prenantes dans son élaboration (dont les organisations syndicales internes et le CA).

2. Déconcentration vs régionalisation (décentralisation) de Pôle emploi

L’emploi, la formation et le chômage se jouent au plus du terrain, Pôle emploi doit en conséquence répondre aux attentes et aux besoins différenciés des demandeurs d’emploi et des entreprises. La convention prévoit une déconcentration de Pôle emploi, laissant plus de pouvoir de décision au niveau régional et de marge de manœuvre aux conseillers.

Deux orientations sur les politiques de l’emploi s’affrontent aujourd’hui :

‐ 1ère Place donnée au préfet localement : Pôle emploi devant lui rendre des comptes

‐ Investissement plus important des conseils régionaux dans le cadre d’une nouvelle étape de la décentralisation, jusqu’à une « régionalisation de Pôle emploi » (risque de créer de fortes inégalités régionales).

Objectifs

Maintenir les orientations fixées par la convention tripartite pour répondre de manière plus personnalisée aux demandeurs d’emploi et aux entreprises. Ces orientations sont partagées par toutes les organisations (hormis la CGT qui a voté contre, FO, CGC et CFTC partagent les orientations mais se sont abstenues faute de moyens, et la CFDT est la seule OS qui a voté pour). Et c’est aussi une mission de service public que de tenter de réduire les inégalités en concentrant les moyens sur ceux qui en ont le plus besoin. Et le nouveau ministre peut faire mieux en augmentant les moyens !

1 Pour mémoire, l’Unédic finance 65% du budget de Pôle emploi (soit 3 milliards d’€uros/an), la subvention annuelle de l’Etat étant préservée à hauteur de 1,36 milliard d’€uros sur 2012-2014 dans la convention tripartite.

Page 15: Plan du dossier - smi-cfdt.fr · Développer le chômage partiel ... Aujourd’hui le système exige de l’entreprise en difficulté de faire l’avance de l’indemnisation de ses

 

Mai 2012 

Consolider le niveau local de manière articulée sur les thèmes emploi – formation – chômage (et le développement économique). Cela passe aussi par la simplification des instances de concertation.

Propositions

1. Augmenter les moyens de Pôle emploi (en effectifs particulièrement) sur les objectifs fixés par la convention tripartite. Ces nouveaux moyens devraient être chiffrés et affectés à des objectifs précis de manière à ce que Pôle emploi puisse rendre compte de leur utilisation et des résultats obtenus.

2. Maintenir le statut d’établissement public national de Pôle emploi mais le déconcentrer. Il s’agit de distinguer les choix stratégiques d’une DG qui rend compte à son ministre et à ses financeurs (membres du conseil d’administration), des décisions de gestion et de mise en œuvre opérationnelle de ses activités d’indemnisation et d’accompagnement.

3. Pour un dialogue quadripartite sain et non tronqué dès lors qu’il manque l’un des acteurs, les multiples instances de concertation actuelles sur les questions emploi – formation – chômage devraient être rassemblées en un lieu unique. Pôle emploi occuperait bien évidemment une place d’acteur opérationnel privilégié dans ce dialogue quadripartite local.

4. Pour répondre aux difficultés de recrutement d’une main d’œuvre qualifiées dans un contexte de fort chômage de longue durée, mener un dialogue quadripartite sur la formation des demandeurs d’emploi avec pour objectifs :

‐ un plan d’urgence (identifiant une mission propre à l’AFPA)

‐ un travail structurel pour une gestion opérationnelle simplifiée des cofinancements

Page 16: Plan du dossier - smi-cfdt.fr · Développer le chômage partiel ... Aujourd’hui le système exige de l’entreprise en difficulté de faire l’avance de l’indemnisation de ses

 

Mai 2012 

Salaires, rémunération et pouvoir d’achat

Constats

Sur la base du constat d’une diversification croissante des formes de rémunération, la CFDT souhaite procéder, dans le cadre d’un travail tripartite, à une redéfinition de la place de chaque composante de la rémunération, dont la fonction du SMIC, dans le dispositif de construction des politiques salariales.

Le salaire de base, l’épargne salariale, l’actionnariat salarié et, plus récemment, la prime de partage des profits (« prime dividendes »), se combinent selon des modes dont la variété et la complexité multiplient les poches d’inégalités. Les interventions successives du législateur (allègements, de charge, fiscalité, déblocage anticipé, nouveaux thèmes de négociation obligatoire…), fragilisent la négociation collective, détournent de leur objectif initial les différents éléments de la rémunération, accroissent l’opacité de la rétribution du travail aux yeux des salariés. Le périmètre de la NAO s’est élargi à des sujets plus nombreux mais fragmentés. Il a laissé échapper une partie croissante de la masse salariale, distribuée sous des formes de plus en plus individualisées. Les formes de la rémunération ont évolué sans que la NAO en tienne compte.

Au niveau de la branche, les dispositions de 1983 ont souffert d’une interprétation limitative sur l’obligation de négocier sur la base des salaires réels pratiqués dans les entreprises.

Affaiblissement particulièrement sensible dans les petites entreprises où n’existent pas de cadres au dialogue social.

Dans les fonctions publiques, la négociation sur les rémunérations y est totalement inexistante.

Objectifs et propositions

Englober dans le périmètre de la NAO la totalité des sommes versées aux salariés sous quelque forme que ce soit et quelle que soit leur catégorie.

Généraliser l’accès aux dispositifs de l’épargne salariale. Conditionner réellement les allègements de charges (branche et entreprise) à des

accords de salaires conformes au SMIC. Favoriser la négociation des partenaires sociaux par rapport aux décisions

unilatérales ou aux plans d’action unilatéraux des directions d’entreprise. Supprimer la défiscalisation des heures supplémentaires instaurée par la loi

TEPA.

Méthode

Engagement rapide d’une concertation tripartite Articuler cette concertation avec un travail entre partenaires sociaux sur les

politiques salariales. Redéfinition du périmètre de la NAO .

Page 17: Plan du dossier - smi-cfdt.fr · Développer le chômage partiel ... Aujourd’hui le système exige de l’entreprise en difficulté de faire l’avance de l’indemnisation de ses

 

Mai 2012 

LE SMIC

Constats Forte progression sur 10 ans, en raison principalement de l’harmonisation par le haut des différents SMIC (2005). Cependant, sur les 5 dernières années (2007-2011), la stricte application des automatismes a « contenu » son évolution à 1,2% au-dessus de l’indice des prix et 0,5% au-dessus de la croissance du PIB corrigé de l’inflation.

Les mécanismes automatiques prévus par le code du travail confirment donc le salaire minimum légal dans son rôle de rempart ultime pour défendre le pouvoir d’achat des salariés. Au regard de la perspective d’un SMIC européen au niveau des 2/3 du salaire médian de chaque pays, le SMIC français est légèrement au-dessus (69%).

Plus que le taux horaire du SMIC, c’est l’instabilité dans l’emploi des salariés rémunérés au SMIC qui accentue leur précarité et place bon nombre d’entre eux en deçà du seuil de pauvreté.

Eléments d’analyse

La modération salariale dans les entreprises et les branches a fait du SMIC le principal et souvent l’unique moteur de l’évolution des bas salaires. Il en résulte un tassement des bas de grille qui déconnecte la valeur du travail de sa contrepartie salariale.

On a branché sur le SMIC l’essentiel des mécanismes d’allègement de cotisations, le rendant otage de mesures qui font désormais système, dans les services notamment (grande distribution, prestataires du tertiaire).

La fragilité accrue du pouvoir d’achat des salariés à bas salaires, suscitent une forte sur le SMIC et sa revalorisation. Il est devenu pour beaucoup un instrument de lutte contre la pauvreté et non plus un salaire minimum de croissance.

Objectifs CFDT

(Re)faire du SMIC un salaire minimum pour des postes réellement non qualifiés. Donner au salarié qui débute au SMIC des perspectives pour construire un vrai

« parcours salarial ». Le retour de la NAO dans le suivi des politiques salariales devraient permettre de

déporter les attentes des salariés du politique vers les entreprises, du SMIC vers des politiques salariales plus équitables et mieux comprises.

Limiter, dans la mesure du possible, l’optimisation des dispositifs d’allègements de charges bas salaires.

Propositions

Garantir et renforcer l’effectivité de la conditionnalité des allègements de cotisations. Notamment au niveau des branches et de la conformité au SMIC des minimas conventionnels.

Page 18: Plan du dossier - smi-cfdt.fr · Développer le chômage partiel ... Aujourd’hui le système exige de l’entreprise en difficulté de faire l’avance de l’indemnisation de ses

 

Mai 2012 

Clarifier les éléments entrant dans l’assiette de calcul du SMIC en excluant ce qui ne relève pas strictement du temps consacré à l’accomplissement du travail effectif. Les primes de rendement ou de productivité par exemple sont actuellement incluses dans l’assiette, de même que les primes de polyvalence.

Si le SMIC est bien la rémunération minimale pour un emploi au minima de qualification et de compétence, doit être remis en cause le bienfondé du rendement et de la polyvalence dans l’assiette du SMIC. La CFDT proposerait ainsi de renforcer le SMIC dans son rôle protecteur des salariés les moins rémunérés, sans être pour autant demandeuse d’un « coup de pouce ».

Méthode

Ce sont des décisions qui relèvent du gouvernement voire du législateur. La redéfinition de l’assiette du SMIC nécessite une consultation des partenaires sociaux.

Page 19: Plan du dossier - smi-cfdt.fr · Développer le chômage partiel ... Aujourd’hui le système exige de l’entreprise en difficulté de faire l’avance de l’indemnisation de ses

 

Mai 2012 

LES DÉPENSES CONTRAINTES

Constats L’énergie, les carburants et les dépenses de logement amputent le revenu disponible dans une proportion croissante pour beaucoup de salariés. S’y ajoute le renchérissement des frais de santé qui conduit de plus en plus souvent à des arbitrages défavorables aux besoins de soins et de prévention des risques de santé.

La problématique des dépenses contraintes, et de leur poids devenu insupportable pour trop de salariés, est au confluent d’évolutions multiples et de responsabilités diverses : coût de l’énergie, accès au logement, aménagement du territoire, chômage grandissant et dégradation de la qualité des emplois, politique de santé…

Eléments d’analyse

Les entreprises n’ont pas à porter seules la responsabilité de la défense du pouvoir d’achat sur ces postes de dépenses. Mais leurs politiques et leurs pratiques salariales de plus en plus illisibles rendent confus le rôle de la rémunération du travail et ce qui relève bel et bien de leur responsabilité en matière de pouvoir d’achat (voir fiche « Salaires, rémunération et pouvoir d’achat »).

Logement et transport sont liés. La difficulté à se loger à proximité de son lieu de travail accroît la distance, et le temps, de transport. Ce qui n’est pas dépensé en charge de logement l’est en frais de transport en commun et/ou en frais de carburants.

Des avancées ont déjà été obtenues : accords sur des contrats collectifs obligatoires de complémentaire santé, généralisation à tout le territoire, et aux fonctions publiques, de la prise en charge de 50% des frais de transports en commun, prime transport, renforcement de la conditionnalité des allègements de charges, mise en place du RSA en 2009.

Imaginées avant la crise, ces avancées peuvent sembler sous-dimensionnées au regard de la situation présente. Pour une part, elles souffrent d’une absence d’évaluation (prime transport), de difficultés dans leur mise en œuvre (conditionnalité au niveau des branches),de faiblesses dans leur diffusion (RSA activité).

Propositions

Sur les transports :

- Faire le bilan de l’application de l’extension à tout le territoire national de la prise en charge de 50% des frais de transports collectifs. Sur la base de ce bilan :

o renforcer la mesure si son application est défaillante (en faire une condition de tout aide publique et allègement de cotisations).

- Mener une étude sur les dispositions complémentaires négociées par les entreprises (prime transport, mesures en faveur du covoiturage…). Sur cette base :

Page 20: Plan du dossier - smi-cfdt.fr · Développer le chômage partiel ... Aujourd’hui le système exige de l’entreprise en difficulté de faire l’avance de l’indemnisation de ses

 

Mai 2012 

‐ généraliser les bonnes pratiques.

‐ rendre obligatoire la prime transport, le cas échéant en distinguant les salariés les plus pénalisés (zones rurales, travail posté, …).

‐ moduler le montant de la prime en fonction de situations différentes, pour plus d’équité.

- Interroger la fiscalité sur les carburants en restant cohérent avec les objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre.

- Actualiser le bilan de l’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie (ADEME) sur les Plans de Déplacement d’Entreprise. Et en tirer les conclusions pour accroître leur développement.

Sur le logement (indépendamment de ce qui relève de la fiche « logement ») :

- Nombre de demandes de la CFDT rejoignent sur ce point la lutte contre la pauvreté : accès aux taris sociaux, accès aux services bancaires, RSA, …

- Réviser les mécanismes de formation des prix du gaz, jusqu’à présent indexé sur le pétrole. Attention aux modalités à retenir pour qu’elles soient effectivement plus favorables aux consommateurs.

Sur la santé (indépendamment de ce qui relève des fiches spécifiques sur ce thème) :

- Etendre les contrats collectifs de complémentaire santé aux fonctionnaires.

- Faire un bilan de la portabilité de la couverture complémentaire après rupture du contrat de travail. Cette mesure introduite en 2009 posait de multiples problèmes dans son application (qui paye la cotisation dès lors qu’il n’y a plus de salaires versés ?). La mesure est-elle effective ? Doit-elle être améliorée ?

- La fiscalité incitative au développement des contrats collectifs pourrait ne pas résister à un inventaire critique des niches fiscales. Veiller à ce qu’il n’y ait pas de remise en cause ou de dégradation des niveaux de garantie.

- Les négociations collectives pour mettre en place des contrats collectifs ont bien souvent laissé une large part aux opérateurs (mutuelles, IP ou compagnie d’assurance) pour développer des politiques commerciales qui masquent parfois une inadaptation des garanties aux besoins réels des salariés. Une étude doit être menée pour expertiser les garanties incluses, et les tarifs pratiqués (à la signature du contrat avec l’assureur et leur évolution dans la durée). La qualité des garanties doit s’analyser aussi en termes de reste à charge pour le salarié.

Méthode

L’évaluation des mesures existantes est un préalable. C’est sur cette base que les différents acteurs, ils ne se réduisent pas aux partenaires sociaux et à l’Etat, devront agir dans le cadre de politiques coordonnées (conférence multipartite ?).

Page 21: Plan du dossier - smi-cfdt.fr · Développer le chômage partiel ... Aujourd’hui le système exige de l’entreprise en difficulté de faire l’avance de l’indemnisation de ses

Mai 2012

VIE AU TRAVAIL SANTÉ AU TRAVAIL

Constats Une sinistralité toujours préoccupante avec des accidents du travail qui stagnent, une progression continue du nombre de maladies professionnelles liée essentiellement aux TMS en fréquence et à l’amiante en gravité. La persistance des risques psychosociaux, médiatisés dans les entreprises les plus grandes mais répandus dans l’ensemble des entreprises de tous les secteurs comme dans les fonctions publiques. Une désinsertion professionnelle en progression en raison des inaptitudes liées à la santé qui augmentent avec en regard un dispositif de maintien dans l’emploi mal organisé et peu efficace. Une conciliation des temps de vie personnelle et professionnelle de plus en plus difficile en raison des nouvelles formes d’organisation du travail et de la non prise en compte des évolutions sociétales. Des conditions de travail dégradées dans les fonctions publiques où l’Etat et les collectivités employeurs ne s’appliquent pas les même règles que celles du secteur privé. Un net désavantage en termes de niveau de risques et de qualité de la prévention pour les plus petites entreprises. Une inégalité entre les hommes et les femmes au détriment de celles-ci en matière de sinistralité liée au travail. Un dispositif de réparation des ATMP de plus en plus inéquitable - Un dispositif de prévention de la pénibilité incomplet et formel qui ne prend pas en compte l’anticipation des parcours professionnels pour limiter les durées d’exposition. Une compensation de la pénibilité qui ne prend pas en compte les effets différés et le différentiel d’espérance de vie. Une réduction des moyens mis par l’Etat dans la prévention des risques professionnels

Objectifs et Propositions

- Revoir la prévention et redéfinir le rôle et la place respective de l’Etat et des partenaires sociaux

- Renforcer l’influence et les moyens du Coct - Revoir le dispositif de réparation des ATMP - Mettre en place dans les TPE le droit à une représentation syndicale. - Dégager des marges de possibilité d’implication des salariés sur leur travail et continuer

la réflexion sur l’organisation du travail.

Méthode

- Tenir une conférence tripartite sur la santé au travail intégrant les fonctions publiques pour redéfinir le rôle des acteurs et redynamiser la santé au travail.

- Ouvrir une négociation sur la réparation intégrant la prévention de la désinsertion professionnelle et le maintien dans l’emploi.

- Poursuivre la négociation sur la QVT et l’égalité professionnelle. - Sur la pénibilité : légiférer sur une réduction de la durée de cotisation pour les salariés

exposés aux pénibilités puis bâtir un dispositif de compensation à intégrer dans le cadre de la réforme des retraites.

Page 22: Plan du dossier - smi-cfdt.fr · Développer le chômage partiel ... Aujourd’hui le système exige de l’entreprise en difficulté de faire l’avance de l’indemnisation de ses

 

Mai 2012 

POLITIQUE ÉDUCATIVE

Constats

- Inégalités/accès aux qualifications : un système éducatif excellent pour les bons élèves et impitoyable pour les autres, entre les deux, les écarts se creusent. 150 000 jeunes sortent chaque année du système scolaire sans qualification, les enfants sont scolairement inégaux, dès le plus jeune âge, de par la diversité de leur origine sociale.

- Lien avec l’emploi : la formation initiale et les diplômes sont un enjeu majeur pour accéder à l’emploi, c’est également une partie du mal qui frappe le marché du travail.

Objectifs

- Réduire les inégalités (égalité des « places » préalable à l’égalité des chances) pour que notre système éducatif soit plus performant et assure à chacun/tous une qualification lui permettant d’acquérir son autonomie. les besoins des jeunes doivent être au centre de la préoccupation du système

éducatif pour leur donner tout ce qui leur est utile pour réussir.

Propositions

1. Prévenir les inégalités dès la petite enfance Réussir la transition vers l’école : renforcer l’accueil avant 2 ans, assurer une

transition en douceur, avec des passerelles entre les structures de la petite enfance, tenir compte des conditions de travail des salariés de la petite enfance, leur formation et leur promotion .

Des rythmes scolaires adaptés à la Cité : continuité de prise en charge, avant, pendant et après le temps scolaire, structurée autour de l’enfant et de ses parents, impliquer davantage les parents (pas au détriment des femmes), allocation pour faibles revenus pour mode d’accueil de qualité le soir, le mercredi et pendant les vacances scolaires, investir dans des modes de garde accessibles.

Remettre les compteurs à zéro dès l’école maternelle : alternance des temps de forte et de moindre concentration, renforcer l'encadrement en baissant les effectifs en élèves et en diversifiant le recrutement, équiper les lieux de vie d'espaces modulables et variés, construire une plus grande continuité entre les écoles maternelle et primaire, en évitant un passage immédiat à 6 heures de travail scolaire, intensif et abstrait par jour.

2. Le collège : lieu d’expression de la fracture éducative

Un socle commun à définir en termes de connaissances et de compétences communes à toute la jeunesse, sortir de la logique d’un enseignement et d’une évaluation régis par les disciplines du lycée, pour que les élèves soient centrés sur l’acquisition des compétences attendues à l’issue du collège, réorganiser le collège

Page 23: Plan du dossier - smi-cfdt.fr · Développer le chômage partiel ... Aujourd’hui le système exige de l’entreprise en difficulté de faire l’avance de l’indemnisation de ses

 

Mai 2012 

pour que chacun puisse aller à son rythme et voir ses acquisitions valorisées reporter la sélection après la fin de la scolarité obligatoire et l'acquisition du socle commun par tous, développer les Ecoles de seconde chance. Assurer une continuité entre le Primaire et le Collège : davantage d’autonomie accordée au directeur de l'école, temps de présence plus large aux enseignants du primaire, adapter l'offre aux besoins et construire une école primaire en phase avec la demande locale.

. Mettre fin au malaise dans les collèges : accompagnement personnalisé, augmenter les heures de présence des enseignants dans les établissements scolaires, adapter les locaux (bureau, téléphone, secrétariat) pour être accessibles aux parents.

I. 3. Education et inégalités territoriales I.

Refonder l’éducation prioritaire : cesser l'empilement, simplifier et concentrer l'intervention de l'ensemble des acteurs sur les territoires les plus défavorisés.

Lutter contre le séparatisme social : fonder la Carte scolaire sur la notion de bassins d’éducation et de formation, démolir certains établissements ghettos pour plus grande mixité sociale, internats de « proximité », internats de « respiration » pour l'accueil temporaire de jeunes en difficulté sociale, écoles de seconde chance et partenariats écoles/entreprises.

4. Education vers l’emploi : comment s’orienter ?

De l’orientation subie à l’orientation choisie : évaluer toutes les compétences au

collège et pas seulement les résultats scolaires, parcours de formation sous forme de modules, découverte des métiers pour tous, valoriser le web sans négliger l’accueil personnalisé du jeune et de sa famille.

S’orienter au Lycée : passerelles entre les filières, soutien à l’accompagnement pédagogique que nécessitent les changements d’orientation, ouverture au monde extérieur, découverte des établissements du supérieur et de leurs débouchés.

5. Professionnaliser l’enseignement supérieur

Repenser le contenu et les méthodes d’enseignement : « socle de base »

commun à toutes les disciplines, initiation à la recherche, développement de l’autonomie et de l’esprit d’analyse, formation à la recherche d’emploi, en lien avec les entreprises, développement de l’alternance.

Favoriser l’innovation : la science « telle qu’elle se fait » (+ de connaissances vivantes)

Intégrer la formation continue dans l’Université : impulser la VAE pour accéder au supérieur, développer la FPC dans les établissements : modalités pédagogiques adaptées, en lien avec les entreprises.

Méthode

Consultation dans les instances de l’éducation (CSE, CNESER, CPC) ou auprès

des Ministres Éducation Nationale et Enseignement Supérieur. Négociations interprofessionnelles (organisation du travail, égalité, protection

sociale)

Page 24: Plan du dossier - smi-cfdt.fr · Développer le chômage partiel ... Aujourd’hui le système exige de l’entreprise en difficulté de faire l’avance de l’indemnisation de ses

 

Mai 2012  

EGALITÉ PROFESSIONNELLE ET MIXITÉ

Constat

- Le taux d’emploi des femmes en France est satisfaisant si on le compare à ses

homologues européens, mais la progression de ces 20 dernières années s’est faite par le développement du travail à temps partiel (1/3 des femmes contre 6% des hommes) souvent le plus précaire, le moins qualifié, et le moins bien rémunéré.

Contrairement aux idées reçues, le temps partiel des femmes ne s’explique que très partiellement par le besoin de prendre en charge un enfant ou un membre de la famille : 64,7% des femmes sont à temps partiel pour une autre raison. Les femmes salariées sont aussi relativement plus nombreuses que les hommes à occuper des CDD (10.7% contre 5.9%).

- Alors qu’elles ont de meilleurs taux de réussite scolaire que les garçons, elles continuent à s’orienter, du fait des stéréotypes de genre, dans un nombre limité de filières et vers des emplois moins valorisés.

- Les conséquences se traduisent notamment dans les écarts salariaux (17% à 25%, selon que l’on proratise le travail à temps partiel). C’est au moment de la retraite, et malgré les effets de renouvellement générationnel, que ces phénomènes génèrent des situations de

- Alors que le taux d’accidents du travail des hommes diminue depuis 10 ans, il monte pour les femmes (écart d’au moins 20 points). En matière de violences au travail et de harcèlement, l’absence de mesures de prévention exprime un véritable déni culturel, alors que 25% des agressions sexuelles et l’essentiel du harcèlement sexuel se produisent sur le lieu de travail.

- L’accord national interprofessionnel de 2004 sur la mixité et l’égalité professionnelle n’a pas insufflé la dynamique nécessaire aux négociations de branche et d’entreprise, malgré les sanctions (peu opérationnelles et tardives).

- L’égalité professionnelle et la mixité restent une préoccupation, non permanente, souvent affaire de quelques spécialistes convaincus.

- Le plus souvent, les acteurs ne « voient pas » les inégalités. Les organisations syndicales sont elles-mêmes concernées, comme l’atteste la faiblesse des négociations sur le sujet (quantitativement et qualitativement) et leur perfectible mixité.

Objectifs

- Améliorer l’orientation scolaire et professionnelle des femmes pour un égal accès aux emplois et aux responsabilités ;

- Supprimer les inégalités salariales ;

- Réduire le travail à temps partiel, et en compenser les effets négatifs sur l’acquisition des droits sociaux pour les personnes concernées ;

- Améliorer les dispositifs de conciliation des temps, notamment par la réforme du congé parental d’éducation ;

- Améliorer la prise en compte de la santé au travail des femmes ce qui rejoint les actions d’amélioration des conditions de travail ayant pour effet de favoriser la mixité des emplois.

Page 25: Plan du dossier - smi-cfdt.fr · Développer le chômage partiel ... Aujourd’hui le système exige de l’entreprise en difficulté de faire l’avance de l’indemnisation de ses

 

Mai 2012  

Propositions

- Une politique volontariste est nécessaire, qui suppose de sensibiliser les acteurs concernés aux stéréotypes de genre. Cette sensibilisation, voire formation, doit toucher l’éducation nationale, les responsables de l’orientation scolaire, enseignants, pôle emploi, organismes d’insertion professionnelle, et partenaires sociaux.

- Réarticuler sanctions et incitations autour des obligations existantes et d’informations genrées améliorées pour accroitre la sensibilisation au sujet.

- Réduire le recours au temps partiel aux réelles contraintes d’activité, faciliter la reconstitution d’un temps plein dans la même entreprise.

- Favoriser la conciliation des temps de vie personnelle et professionnelle par une plus grande souplesse dans l’organisation du travail, incitation au partage des responsabilités familiales et professionnelles, adaptation des différents régimes de congés pour motifs personnel ou familiaux.

Faire évoluer le congé parental (Droit Européen) - vers un congé parental d’éducation plus court, mieux rémunéré, avec une partie obligatoirement partagée.

- Faire évoluer les indicateurs de suivi des rémunérations et de la santé au travail.

- Repenser et articuler les politiques de sanction et de prévention en matière d’ambiances sexistes, de harcèlement et des violences faites aux femmes.

Méthode

- Les négociations interprofessionnelles sont des leviers d’action de l’égalité professionnelle. La préoccupation des femmes doit être explicite dans toutes les négociations de l’agenda social.

- La démarche intégrée doit se décliner dans l’ensemble des politiques publiques, articulant un traitement spécifique de la préoccupation de l’égalité femmes/hommes et l’examen systématique de l’opportunité de mesures spécifiques à l’intérieur de chaque domaine.

- Le rôle particulier des pouvoirs publics : Les besoins d’accueil des enfants non couverts sont estimés à 350 000 places ; les entreprises et les particuliers ne pourront, à eux seuls, y faire face sans conséquences graves sur l’emploi des femmes.

Une féminisation de la fonction publique à tous les niveaux de la hiérarchie est de nature à créer un effet d’entrainement.

Page 26: Plan du dossier - smi-cfdt.fr · Développer le chômage partiel ... Aujourd’hui le système exige de l’entreprise en difficulté de faire l’avance de l’indemnisation de ses

 

Mai 2012 

 

 

FORMATION PROFESSIONNELLE TOUT AU LONG DE LA VIE

Constats

En dépit du caractère innovant de certains dispositifs, les réformes introduites par les accords interprofessionnels de 2003 et 2009 n’ont que partiellement répondu aux critiques formulées sur notre système de formation professionnelle, encore trop marqué par de fortes inégalités d’accès et trop de difficultés à les utiliser, effectivement et massivement.

Malgré leurs insuffisances, ces réformes ont acté des principes importants : rattacher le droit à la formation à la personne et en garantir la transférabilité, mutualiser les moyens réservés aux salariés en place pour orienter les actions de formation vers les publics les plus éloignés de l’emploi.

A ce titre, le Fonds Paritaire de Sécurisation des Parcours Professionnels (FPSPP) qui depuis 2010 assure la mission nouvelle de « contribuer au financement d’actions de formation professionnelle concourant à la qualification ou requalification des salariés » et « des demandeurs d’emploi » est un outil essentiel pour impulser des politiques de formation innovantes.

Le système actuel est donc perfectible, mais avant de procéder à toute nouvelle réforme il est nécessaire de réaliser une évaluation qualitative de son organisation et des dispositifs, à partir d’un diagnostic objectif partagé.

Objectifs

La formation professionnelle doit être mobilisée dans le cadre d’un objectif global de sécurisation des parcours professionnels des salariés. La situation économique et sociale actuelle marquée par un fort taux de chômage de longue durée, nécessite de mobiliser plus efficacement le système de formation professionnelle. Des mesures urgentes s’imposent, d’autres nécessitent une réflexion plus approfondie pour faire évoluer certains dispositifs et répondre à des défis permanents :

- Celui des jeunes sortis sans qualification du système scolaire - Celui des actifs en manque de qualification qui doivent obtenir un droit d’accès à une

nouvelle chance de se qualifier et de progresser dans leur parcours

Propositions

Dans un premier temps :

En direction des demandeurs d’emplois:

Favoriser leur accès à la formation professionnelle en :

‐ Raccourcissant les délais d’entrée en formation par une simplification des contraintes administratives, tout en préservant la qualité des formations.

‐ Mobilisant au maximum l’outil de formation de l’AFPA actuellement sous utilisé ‐ Orientant les financements disponibles vers des actions de formations visant à

l’acquisition des savoirs de base et à la lutte contre l’illettrisme

Page 27: Plan du dossier - smi-cfdt.fr · Développer le chômage partiel ... Aujourd’hui le système exige de l’entreprise en difficulté de faire l’avance de l’indemnisation de ses

 

Mai 2012 

En direction des salariés dans l’emploi :

Poursuivre les efforts de développement des dispositifs existants,

Mettre en place un service public d’information et d’orientation tout au long de la vie Les acteurs de l’orientation doivent remplir un rôle incitatif particulier en direction des métiers d’avenir et des métiers avec un potentiel d’évolution.

Dans un deuxième temps, des moyens doivent être mis en œuvre pour :

1. Anticiper les transitions vers les emplois de qualité

‐ Ouvrir des négociations pour orienter les formations dans ce sens, en s’appuyant sur les travaux d’analyse et d’identification des besoins réalisés par les observatoires des métiers, et au travers des Commissions paritaires nationales de l’emploi. ‐ Mettre en place une offre de formation qualifiante et adaptée aux différents publics, principalement tournée vers les emplois de qualité.

2. Faire de la formation un objet de dialogue social dans l’entreprise

‐ Faire de la politique de formation, élément essentiel de la sécurisation des parcours professionnels et un objet de dialogue social au plus près des salariés.

‐ Concertation obligatoire sur l’exercice des nouveaux droits créés par les réformes de 2003 et 2009, et la stratégie de l’entreprise, pour définir les besoins en formation.

3. Aller vers un droit individuel à la formation tout au long de la vie

‐ Offrir aux moins qualifiés un droit différé à la formation reposant sur un dispositif universel ouvert à toute personne tout au long de sa vie, quel que soit son niveau de formation initiale.

‐ S’appuyer pour la mise en œuvre sur un dispositif existant en le faisant évoluer. (FONGECIF).. Le CIF pourrait être repensé comme principal élément constitutif d'une garantie individuelle d’employabilité

Page 28: Plan du dossier - smi-cfdt.fr · Développer le chômage partiel ... Aujourd’hui le système exige de l’entreprise en difficulté de faire l’avance de l’indemnisation de ses

FONCTION PUBLIQUE

Constats La politique menée ces cinq dernières années s’est caractérisée par une volonté affichée de réduction des effectifs de la fonction publique.

Le versant Etat a perdu plus de 150 000 emplois sur la période et les conséquences négatives sur la qualité du service rendu à l’usager et sur les conditions de travail des personnels sont indéniables.

Les versants, territorial et hospitalier, souffrent de la dégradation de la qualité de l’emploi par la multiplication des temps incomplets et la précarisation des recrutements

Les mesures mises en œuvre relèvent pour l’essentiel d’une logique d’ajustement comptable sans prendre en considération les besoins des usagers là où ils vivent et sans rechercher l’ajustement optimal entre ressources allouées et nécessités de fonctionnement.

Une révision des politiques publiques et des conditions de leur mise en œuvre aurait dû correspondre au souci d’efficacité du service et la CFDT n’en conteste pas le bien fondé dans une perspective de réduction des déficits publics.

Mais elle a rejeté les réorganisations à marche forcée qu’a entrainées la RGPP, surtout les plus emblématiques d’entre elles : réorganisation de l’administration territoriale de l’Etat et non remplacement d’un agent sur deux partant en retraite. Et aujourd’hui, la CFDT demande l’arrêt de la RGPP et un bilan tant quantitatif que qualitatif des effets induits (impact budgétaire, impacts humains, impacts sur les usagers).

Dans un contexte doublement dégradé (aggravation du déficit et besoins croissants en services du fait de la crise), la CFDT demande l’ouverture d’une conférence sociale axée sur l’emploi public dans la fonction publique et l’adéquation entre effectifs d’agents, compétences et missions confiées à la Fonction publique

Elle demande également la programmation d’un agenda social qui intègre l’ouverture immédiate de négociations sur le pouvoir d’achat et les carrières ainsi que l’ouverture à terme d’une négociation sur la sécurisation des parcours professionnels (formation, gestion des âges de la vie, mobilité…)

Enfin, les travaux doivent se poursuivre sans délai sur la base des protocoles d’accord signés notamment par la CFDT (agents contractuels, santé au travail, dialogue social) ou de relevés de conclusions (égalité professionnelle, moyens du syndicalisme).

Objectifs et propositions La mise en place d’un dialogue social de qualité :

Faire vivre et respecter le cadre fixé par la loi du 5 juillet 2010 Clarifier les modalités d’application de la loi Réaffirmer que seules les organisations syndicales représentatives peuvent négocier Définir au plan national la notion d’employeur

Page 29: Plan du dossier - smi-cfdt.fr · Développer le chômage partiel ... Aujourd’hui le système exige de l’entreprise en difficulté de faire l’avance de l’indemnisation de ses

Donner aux organisations syndicales les moyens de leur action en faveur des personnels

La sécurisation des parcours professionnels des agents de la fonction publique.

L’ouverture d’une négociation sur la formation tout au long de la carrière, élément clé de la mobilité, qui s’appuie sur un bilan des accords de novembre 2006 avec une attention particulière sur le droit à une formation en entrée de carrière et sur les écoles de service public.

L’ouverture d’une négociation sur l’emploi des seniors à partir notamment du rapport sur la gestion des âges de la vie remis par le député Brindeau.

L’accord du 31 mars 2011 sur la sécurisation des parcours professionnels des agents contractuels de la Fonction publique a été pour partie traduit par la loi du 13 mars 2012. Il reste toutefois de nombreux chantiers inachevés listés dans le protocole, outre la révision des textes règlementaires régissant le recours aux contractuels et leurs conditions d’emplois

L’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes :

Objet du relevé de conclusion d’avril 2012, ce sujet reste un chantier à parfaire notamment sur les points suivant : organisation du travail et charte des temps, accompagnement dans les parcours de carrière …

Le pouvoir d’achat :

Après deux années de gel de la valeur du point d’indice, après le tassement des grilles engendré par ce gel doublé de l’augmentation du Smic sans refonte des carrières, après des années d’individualisation et d’idéologie du mérite, la CFDT souhaite l’ouverture rapide de négociations sur les évolutions souhaitables pour l’année 2012 et les suivantes. Ces évolutions négociées avec les organisations syndicales représentatives devront porter :

sur la valeur du point sur les grilles de rémunérations de l’ensemble des agents afin d’offrir une meilleure

reconnaissance des niveaux de qualifications sur l’adéquation entre les niveaux de recrutement et d’emplois et les niveaux de

rémunérations. Sur le supplément familial de traitement Sur les mesures indemnitaires (Prime de performance et résultats, intéressement) Sur la protection sociale complémentaire Sur la journée de carence (la CFDT en demande sa suppression)

La santé et la sécurité au travail :

Suite à l’accord de novembre 2009, il reste à traiter de l’amélioration du fonctionnement des instances médicales (comités médicaux et commissions de réforme) et de la réparation (imputabilité, invalidité, maintien dans l’emploi).

Page 30: Plan du dossier - smi-cfdt.fr · Développer le chômage partiel ... Aujourd’hui le système exige de l’entreprise en difficulté de faire l’avance de l’indemnisation de ses

1    mardi 15 mai 2012  

REPRÉSENTATIVITÉ SYNDICALE

Constat

Depuis la loi du 20 août 2008, les élections dans les entreprises servent à déterminer les syndicats représentatifs dans l’entreprise. Ces résultats d’élections servent également à déterminer la représentativité au niveau des branches et au niveau national interprofessionnel.

La loi du 5 juillet 2010 portant rénovation du dialogue social dans la fonction publique les élections au comité technique dans les établissements des fonctions publiques servent à déterminer la représentativité des syndicats au niveau de ces établissements. En même temps, pour les comités techniques ministériels, les élections déterminent la représentativité des syndicats au niveau des ministères. Ces élections servent également à déterminer la représentativité au niveau des conseils supérieurs (Etat, Territorial et Hospitalier) et au niveau du Conseil Commun de la Fonction Publique.

La CFDT a beaucoup œuvré pour avancer sur la question de la représentativité syndicale en signant avec la CGT, le MEDEF et la CGPME la position commune en février 2008 et avec 5 autres organisations syndicales de la Fonction Publique les accords de Bercy en juin 2008.

Suite à la loi du 20 août 2008, la DGT a mis en place un système de collecte des résultats électoraux dans le cadre du groupe MARS (mesure de l’audience de la représentativité syndicale). A la demande de la CFDT, un Haut conseil du Dialogue Social a été installé par le ministère du Travail.

Objectifs

Au 31 décembre 2012, après les élections dans les TPE de novembre/décembre 2012, se bouclera la première période de 4 ans à l’issue de laquelle sera connu le poids de chaque organisation syndicale au niveau des branches professionnels et au niveau interprofessionnel.

La Direction Générale du Travail a annoncé que les chiffres seront publiés au cours du 1er trimestre 2013. Les détracteurs de la loi du 20 août 2008 seront sans doute tentés d’utiliser divers arguments pour annuler ou tout au moins contester soit au niveau de branches, soit au niveau interprofessionnel la mesure d’audience.

La CFDT sera intransigeante sur la mise en œuvre effective de l’ensemble de la loi du 20 août 2008 et sur le respect du calendrier de publication de mesure de l’audience.

La CFDT est satisfaite du travail réalisé par le Haut Conseil du Dialogue Social qui a permis de traiter avec efficacité et de manière consensuelle les différents points d’application de la loi. De même, le groupe MARS qui se réunit régulièrement, a permis d’améliorer les remontées de résultats des élections. Les anomalies encore constatées n’ont pas d’incidence sur la mesure de la représentativité. La CFDT souhaite la poursuite des travaux du Haut Conseil et du groupe MARS.

S’agissant de la Fonction Publique, les élections générales sur les trois versants de la Fonction Publique devraient avoir lieu fin 2014. Ces élections devraient confirmer que la base de la mesure de la représentativité est sur l’ensemble des personnels et sur les comités techniques. Une réflexion devrait être portée pour que la mesure de la représentativité soit d’une part, équivalente sur l’ensemble des ministères et établissements publics et d’autre part, soit proche de celle du secteur privé.

Page 31: Plan du dossier - smi-cfdt.fr · Développer le chômage partiel ... Aujourd’hui le système exige de l’entreprise en difficulté de faire l’avance de l’indemnisation de ses

 

1         Mai 2012  

RETRAITES

Constats Le système de retraite par répartition est un élément fondamental du pacte social. Il fait face aujourd’hui à de profondes mutations démographiques, sociales et sociétales. L’allongement de la vie ainsi que les départs à la retraite massifs des générations du baby-boom augmentent les charges de pension. Dans le même temps, les actifs sont confrontés plus fréquemment que par le passé au chômage, à la précarité et aux recompositions familiales. Ces mutations se traduisent non seulement par d’importants besoins de financement mais aussi par une inadaptation croissante d’un système de retraite peu lisible, qui prend mal en compte la diversité des parcours professionnels, des parcours personnels et des aspirations des salariés. Les inégalités restent importantes, notamment au détriment des femmes et de ceux qui ont connu des aléas de carrière, la pénibilité ou encore des mobilités. Loin de répondre aux enjeux des retraites, la loi de 2010 s’est contentée de durcir les conditions d’accès aux prestations par le recul de l’âge légal de départ. Elle pénalise lourdement les salariés qui ont commencé à travailler jeunes ainsi que ceux dont la carrière est incomplète. La loi de 2010 ne résoud pas la question du financement des régimes à long terme, en dépit du démantellement du fonds de réserve des retraites. Elle prévoit l’ouverture d’une réflexion nationale sur une réforme systémique au plus tard en 2013. Objectifs

Pour rétablir la confiance dans notre système de retraite par répartition,il y a nécessité de :

Prendre des mesures immédiates, fondées sur le critère de durée de cotisation, pour revenir sur les aspects les plus injustes de la loi de 2010.

Avancer au deuxième semestre 2012 l’ouverture du débat sur une réforme systémique, afin de :

- montrer les limites des réformes paramétriques menées depuis 20 ans années, - renforcer les solidarités, - donner de la visibilité sur les droits et des choix plus larges aux salariés, - adapter la retraite aux parcours de vie et de travail, - offrir une perspective de stabilisation financière à long terme, - aborder les conditions d’unification, à terme, des régimes de retraite.

Propositions

1. Des mesures immédiates pour les carrières longues

Nous demandons l’ouverture d’une possibilité de départ en retraite sans condition d’âge et sans pénalité pour les salariés qui ont cotisé sur la durée d’une carrière complète1. Une telle mesure permettrait de retrouver l’esprit du dispositif de départ anticipé pour carrière longue mis en place en 2003 et mis à mal en 2010.

                                                            1 41 ans pour les salariés nés en 1952, 41,5 ans pour ceux nés en 1955.

Page 32: Plan du dossier - smi-cfdt.fr · Développer le chômage partiel ... Aujourd’hui le système exige de l’entreprise en difficulté de faire l’avance de l’indemnisation de ses

 

2         Mai 2012  

2. L’ouverture dès le deuxième semestre 2012 d’un débat sur une réforme systémique

des retraites Le débat sur une réforme en profondeur de la retraite par répartition devra aborder les thématiques suivantes : La consolidation des solidarités du système de retraite, à travers une meilleure prise en

compte des parcours professionnels et des parcours de vie.

Il s’agira de prévoir une compensation des expositions à la pénibilité qui portent atteinte à l’espérance de vie, d’améliorer la correction des parcours morcelés, de porter la pension minimum à 100% du Smic net suite à une carrière complète, de redéployer les droits familiaux de retraite en direction des femmes et des salariés les plus modestes. Les éléments de solidarité ont vocation à être financés sur l’ensemble des revenus.

Un renforcement du cœur du système de retraite par l’amélioration de la lisibilité des droits, une extension des possibilités de choix, et la prise en compte de la durée de cotisation comme le paramètre le plus juste.

A condition d’une réduction des inégalités et d’une extension des choix possibles, les gains d’espérance de vie pourront faire l’objet d’un partage équilibré entre allongement de la durée de cotisation et temps de retraite supplémentaire. Le cœur du système de retraite doit rester assis sur les cotisations prélevées sur les salaires. Les modalités du retour à un équilibre financier de long terme devront également être abordées.

Les conditions de rapprochement, d’harmonisation puis d’unification de l’ensemble des

régimes de salariés des secteurs public et privé.

Ce rapprochement est susceptible de mettre un terme à la pénalisation de ceux qui ont connu des mobilités professionnelles et perçoivent une pension en provenance de plusieurs régimes de base. Les modalités de transition vers un nouveau système devront être discutées afin de redonner confiance aux plus jeunes générations tout en garantissant les droits des salariés les plus proches de la retraite.

Méthode La loi de 2010 prévoit que le Comité de pilotage des régimes de retraite organise la réflexion nationale sur une réforme systémique. Une conférence tripartite réunissant l’Etat et les partenaires sociaux devra :

préciser le mandat du Comité de pilotage des régimes de retraite, prévoir la constitution de groupes de travail, leurs modalités de coordination et un calendrier

de restitution de leurs travaux.

Page 33: Plan du dossier - smi-cfdt.fr · Développer le chômage partiel ... Aujourd’hui le système exige de l’entreprise en difficulté de faire l’avance de l’indemnisation de ses

1                                 Mai 2012 

 

ACCÈS AUX SOINS SYSTÈME DE SANTÉ

Constats Le système de santé occupe une place importante non seulement en termes de cohésion sociale (état de santé de la population, espérance de vie…) mais aussi dans l’économie (impact sur la participation au marché du travail et sur la productivité).

C’est un secteur riche en main-d’œuvre, qualifiée et non-qualifiée qui emploie directement environ 2,5 millions de personnes, soit près de 10 % de l’emploi total et contribue à la valeur ajoutée à hauteur de 9,3 %.

Ces dernières années, la performance de notre système de soin n’a pas empêché la multiplication des inégalités qui entrainent de nombreux renoncements aux soins et révèle l’échec de l’assurance maladie sur sa capacité à suivre l’évolution des coûts de santé et des acteurs publics à impulser une organisation des soins sur le territoire.

Les inégalités d’accès aux soins s’amplifient selon le revenu mais aussi le lieu de vie : problématique des déserts médicaux, dépassements d’honoraires, désengagement de la sécurité sociale sur les soins courants.

Objectifs Réduire les inégalités d’accès aux soins Aménager le système de façon à la rendre plus efficace dans la prise en charge, plus accessible à tous mais aussi moins couteux pour la collectivité. Préserver notre système de santé en le réformant pour sauvegarder les valeurs de solidarité (entre bien portants et malades), d’égalité (d’accès) et d’universalité (de la couverture) tout en restant financièrement soutenable. Propositions

1. Augmenter les recettes affectées à l’Assurance Maladie via une augmentation de la CSG.

2. Maîtriser la dépense par une meilleure organisation du système de santé

- Passer à une prise en charge des individus et de leur parcours : transversalité entre lieux de soins (hôpital, ambulatoire, établissement médico-social, domicile, lieu de vie et de travail) et spécialités médicales, paramédicales et médico-sociales, en développant les coopérations interprofessionnelles.

- Développer les politiques de prévention dès l’enfance jusqu’à la fin de la vie et améliorer les actions de prévention professionnelle et de santé publique

- Faire évoluer les modes de rémunération pour la médecine de ville, comme pour l’hôpital, vers un paiement en partie au forfait

- Encadrer l’installation de certaines professions médicales et favoriser l’exercice pluridisciplinaire en maisons de santé

- Lutter contre l’inflation des restes à charge en rationnalisant les tarifs des soins les moins maitrisés (prix de marché des appareils médicaux, dépassements d’honoraires).

Page 34: Plan du dossier - smi-cfdt.fr · Développer le chômage partiel ... Aujourd’hui le système exige de l’entreprise en difficulté de faire l’avance de l’indemnisation de ses

2                                 Mai 2012 

 

3. Réguler conjointement régimes de base et régimes complémentaires et

généraliser la complémentaire santé et prévoyance

- Ouvrir une nouvelle négociation interprofessionnelle sur la complémentaire santé.

- Généraliser les contrats collectifs pour toutes les entreprises, les établissements et les administrations, encadrés par une négociation interprofessionnelle (santé et prévoyance), en cohérence avec les dispositifs déjà existant (branche et entreprise).

- Renforcer les dispositions du cahier des charges des contrats responsables pour y expliciter un ensemble de soins communs et de bon niveau de prise en charge.

- Promouvoir la solidarité du point de vue du financement par des cotisations d’assurance proportionnelles au salaire (par la négociation interpro et /ou la conditionnalité de l’allégement d’impôt)

- Rendre indépendante de la situation d’emploi l’acquisition de la complémentaire santé : rendre obligatoire une complémentaire-santé qui couvrirait un panier de soin minimum prédéfini, avec une aide au financement via un fonds de mutualisation alimenté par l’Etat (CMU-C,Aide à la Complémentaire Santé (ACS) et marge dégagée par l’économie sur l’exonération fiscale) et une part de cotisation des contrats collectifs (aujourd’hui les financeurs font leur marge sur les contrats individuels et serrent les prix sur le collectif… l’équité conviendrait de faire le contraire)

Méthode

- Ouverture d’une négociation interprofessionnelle sur l’accès à la complémentaire santé. Le Medef ne voulant pas entendre parler du terme « généralisation », utiliser la négociation Marché du Travail et le thème « portabilité/sécurisation des parcours » pour poser, si possible, les principes de mutualisation, de « socle de garanties, de financement proportionnel

Dans un cadre tripartite (sommet social) : - Rendre la complémentaire santé obligatoire, souscription qui pourrait être

financée par la création d’un fond mutualisé. - Renforcer les dispositifs du cahier des charges des contrats responsables, en

définissant un ensemble de soins communs d’un bon niveau de prise en charge, favorisant prévention et parcours de soins en limitant les dépassements d’honoraires :

- Maintien des exonérations fiscales et sociales sous conditions.

Dans le cadre de revendications adressées à l’Etat et déclinées dans la gestion paritaire (CNAM, HCAAM, ARS…) - Tous les autres aspects liés à l’organisation du système de soin : installation

coopération et coordination des professionnels, évolution des modes de rémunération, rationalisation de la tarification…

 

Page 35: Plan du dossier - smi-cfdt.fr · Développer le chômage partiel ... Aujourd’hui le système exige de l’entreprise en difficulté de faire l’avance de l’indemnisation de ses

1    Mai 2012  

LA PERTE D’AUTONOMIE

Constat Le thème de la perte d’autonomie a été écarté de façon récurrente des priorités de l’action publique, y compris sur le périmètre restreint de la perte d’autonomie des personnes âgées. Néanmoins, les évolutions sociologiques et démographiques alertent sur la nécessité d’organiser l’action de la collectivité autour de ces adultes en situation de perte d’autonomie. Ces personnes devraient être de plus en plus nombreuses au cours des prochaines années, et bénéficier d’un accompagnement familial moins soutenu. La prise en charge de la perte d’autonomie est aujourd’hui insuffisamment organisée pour répondre aux besoins et à venir des personnes âgées et de leurs aidants. Les moyens mis en œuvre pour financer ce nouveau champ de protection sociale sont à renforcer. De plus on estime que la solvabilisation de l’activité de prise en charge de la perte d’autonomie permettrait la préservation, voire la création de nombreux emplois (les plus optimistes parlent de centaines de milliers à terme, plus raisonnablement quelques dizaines de milliers d’emploi sont concernés à court terme) Objectifs Améliorer la prise en charge des personnes âgées en perte d’autonomie en coordonnant l’action de tous les intervenants. Il s’agit de créer les conditions pour maintenir le plus longtemps possible l’autonomie des personnes âgées et de s’assurer de la pertinence et de la qualité des prestations fournies pour atteindre cet objectif. Diminuer le reste à charge des familles trop lourdement sollicitées en particulier pour payer les frais d’hébergement. Rendre le financement plus cohérent avec le caractère universel de ce risque en faisant contribuer tous les revenus de façon solidaire et pérenne.

Propositions

Renforcer la prévention pour faire reculer la survenance de la perte d’autonomie

Elle doit commencer dès le plus jeune âge, à l’école et se poursuivre dans l’entreprise et au-delà. La surveillance médicale et le dépistage doivent être favorisés tout au long du parcours de vie. La prévention doit être accessible à tous pour lutter contre les inégalités sociales dans l’espérance de vie en bonne santé, liées aux conditions de travail, à l’éducation sanitaire et alimentaire, au maintien en activité physique et intellectuelle.

Lorsque la perte d’autonomie survient, il s’agit de ne pas aller vers la dépendance lourde, c’est pourquoi la CFDT réclame le maintien de la prise en charge du GIR 4 pour l’APA.

Permettre la mobilité et l’accompagnement des personnes âgées

Pour ralentir la perte d’autonomie, il est nécessaire d’adapter les logements des personnes âgées et plus largement d’adapter notre urbanisme pour faciliter leurs déplacements, l’accès à des services de proximité (services publics, commerces) et développer des modes d’hébergement variés. Ces aménagements correspondent non seulement au choix des personnes qui majoritairement souhaitent rester dans leur environnement de vie le plus longtemps possible, mais ce sont aussi des solutions moins couteuses que l’institutionnalisation dans les établissements d’hébergement définitifs.

Page 36: Plan du dossier - smi-cfdt.fr · Développer le chômage partiel ... Aujourd’hui le système exige de l’entreprise en difficulté de faire l’avance de l’indemnisation de ses

2    Mai 2012  

Pour assurer des prestations de qualité auprès des personnes en perte d’autonomie, il est indispensable de professionnaliser les métiers sollicités, depuis le soin jusqu’à l’accompagnement, au domicile ou en structure. La CFDT est favorable à l’idée de coordinateurs sanitaires et sociaux.

Il faut en outre soutenir et soulager les aidants familiaux dans l’accompagnement de leurs proches en multipliant les solutions de répit temporaire, d’écoute et de formation accessibles à tous afin d’élargir le choix de ses dispositifs et la prévention des situations d’épuisement et d’isolement.

Mutualiser le financement de ce champ de la protection sociale, qui doit être

majoritairement public et assuré solidairement par tous les revenus. Etendre la contribution provenant de la journée de solidarité aux revenus qui ne la paient pas aujourd’hui (professions non salariées et retraités) et aligner le taux le plus élevé de la CSG des retraités sur celui des actifs.

Instaurer une taxe sur la transmission à titre gratuit de tous les patrimoines, plus solidaire que la récupération sur succession et dissuasif des comportements d’évitement. Méthode - Consolider le financement public pour préserver le pouvoir d’achat des salariés.

- Mettre en place un partenariat entre le régime public et les éventuels compléments assurantiels en vue de réguler ce nouveau champ de protection sociale (solidarité, non sélection des risques, qualité des prestations, maitrise des couts et d’accès universel).

- Mettre en place un cadre interprofessionnel, le cas échéant ayant pour objectifs :

‐ La mutualisation du financement, la portabilité des droits au cours du parcours professionnel, quels que soient les aléas,

‐ Une offre de services favorisant les objectifs de prévention, de qualité des prestations et de coordination des acteurs.

‐ Améliorer l’organisation du système de soins et de prise en charge médico-sociale et sociale :

‐ Augmenter, mieux répartir sur le territoire et mieux coordonner le nombre de professionnels de santé et d’auxiliaires de vie sociale. Les Agences Régionales de Santé doivent permettre d’améliorer la coordination entre le sanitaire et le social.

‐ Créer les conditions d’une meilleure médiation entre la politique nationale et les

politiques locales en soutenant l’espace d’échange et de gouvernance qu’est la Caisse Nationale de Solidarité pour l’Autonomie. La CNSA est la mieux à même de mettre en œuvre des objectifs de transversalité dans la prise en charge.

Page 37: Plan du dossier - smi-cfdt.fr · Développer le chômage partiel ... Aujourd’hui le système exige de l’entreprise en difficulté de faire l’avance de l’indemnisation de ses

                                 Mai 2012 

 

FINANCEMENT DE LA

PROTECTION SOCIALE

Constat

La protection sociale est au cœur d’enjeux importants d’ordre économique et financier mais aussi d’ordre sociologique et social. Son financement n’a que peu évolué alors que les évolutions de notre société, des modes de vie et de production ont profondément modifié la nature même des risques couverts.

Les prestations famille et santé tendent vers l’universalité et les besoins de prise en charge des parcours professionnels accidentés exigent un appel accru à la solidarité dans le financement du risque vieillesse.

C’est au regard de ces évolutions que la CFDT fonde son projet de financement de la protection sociale en distinguant :

L’assurance qui prédomine pour la couverture des prestations retraite et chômage, incapacité, invalidité, accidents du travail, maladies professionnels et se traduit par le versement d’un revenu de remplacement. Cette première dimension doit reposer principalement sur un financement par des cotisations assises sur le revenu salarial

L’universalité et la solidarité qui prévalent dans la prise en charge des prestations famille, maladie, perte d’autonomie logement et exclusion. Cette seconde dimension relève d’un financement sur des impôts affectés reposant sur le revenu à l’instar de la CSG.

Objectif

Assurer une meilleure cohérence et une totale lisibilité du financement de la protection sociale.

Notre analyse conduit à considérer que des transferts de ressources des cotisations vers l’impôt doivent être opérés, s’agissant principalement du financement des prestations maladie et famille qui ont acquis pour l’essentiel un caractère universel. Même si elle estime qu’une contribution des entreprises demeure justifiée du fait des externalités positives de l’action de la sécurité sociale dont elles bénéficient et de leur responsabilité dans l’état de santé des salariés du fait des conditions de travail qu’elles imposent, la CFDT considère qu’il existe une marge importante pour ces transferts des cotisations patronales maladie (12,8 %) et famille (5,4 %) vers l’impôt.

Dans cette perspective, elle a deux exigences préalables :

Que ce transfert soit négocié. Il ne peut être question de baisser les cotisations patronales sans s’assurer que cette baisse n’ira pas grossir les dividendes des actionnaires et les profits.

Page 38: Plan du dossier - smi-cfdt.fr · Développer le chômage partiel ... Aujourd’hui le système exige de l’entreprise en difficulté de faire l’avance de l’indemnisation de ses

                                 Mai 2012 

 

Que ces transferts soient réalisés à coût nul pour les ménages. La baisse des cotisations doit être compensée par une hausse du salaire brut.

Propositions

Le choix de l’impôt est crucial.

La CFDT refuse la TVA…

La CFDT milite pour un rééquilibrage de la fiscalité au profit d’un impôt sur le revenu réformé à même de réduire les inégalités. La TVA a un effet contraire : elle pèse plus sur les bas revenus que sur les hauts, deux fois plus sur les 10 % de ménages ayant les revenus les plus faibles que sur les ménages ayant les revenus les plus élevés.

En outre, la TVA est un impôt général dont l’affectation partielle à la sécurité sociale ne pourrait être sécurisée. Pour la CFDT, il ne doit pas y avoir de confusion entre les ressources de la Sécurité sociale et de l’Etat. Ce serait la porte ouverte à des arbitrages incessants dont on peut craindre qu’ils se fassent largement au détriment de la protection sociale.

… et fait le choix de la CSG

La CSG présente plusieurs avantages :

Elle concerne l’essentiel des revenus et les exemptions sont rares.

Ses taux sont variables en fonction de la nature des revenus ce qui permet éventuellement de moduler leur augmentation

Il s’agit d’une ressource clairement affectée à la protection sociale

Selon nos calculs, une baisse de 10 points des cotisations patronales famille et maladie pourrait être compensée par une hausse de la CSG de 8 points sur les revenus d’activité et du patrimoine assortie d’une hausse du salaire brut de 9 points (entraînant la baisse des autres taux de cotisations). La neutralité de l’opération serait ainsi assurée pour les salariés tout en permettant une baisse du coût du travail de 1,5 point pour les salariés.

La CFDT exige par ailleurs :

La compensation intégrale des exonérations de sécurité sociale

La suppression du dispositif heures supplémentaires

Le conditionnement des exonérations générales à des effets sur l’emploi et/ou sur le pouvoir d’achat

Et propose

de rechercher un mode de financement contracyclique de l’assurance chômage

Page 39: Plan du dossier - smi-cfdt.fr · Développer le chômage partiel ... Aujourd’hui le système exige de l’entreprise en difficulté de faire l’avance de l’indemnisation de ses

1                                 Mai 2012 

 

FISCALITÉ DES MÉNAGES

Constat

La fiscalité joue un rôle central dans la cohésion sociale. Une de ses fonctions principales est de corriger les inégalités en assurant une certaine redistribution des revenus et des patrimoines. C’est le rôle de l’impôt sur le revenu, des droits sur les successions et les donations et de l’ISF.

Or, le poids de ces impôts n’a cessé de se réduire depuis 2000. Ils ne représentent plus que 3 % du PIB et 7 % des prélèvements obligatoires. Parallèlement le poids des impôts indirects a augmenté alors qu’ils pèsent plus sur les bas revenus que sur les revenus élevés (près de 2 fois plus sur les 10 % de revenus les plus faibles que sur les 10 % de revenus les plus hauts).

Ce faible rendement est dû également à 3 facteurs :

1) Aux prélèvements forfaitaires libératoires sur les revenus de capitaux1 qui permettent aux plus gros contribuables d’échapper à la progressivité du barème de l’impôt sur le revenu ;

2) A la multiplication des niches fiscales (près de 500 au total) dont un tiers porte sur le seul impôt sur le revenu ;

3) Aux quotients familial et conjugal

Ces caractéristiques accroissent les inégalités parce que les ménages aux faibles revenus en bénéficient peu. Ainsi, avec le QF un ménage composé d’un couple avec 3 enfants bénéficiera d’une aide par enfant :

de 367 € s’il a 25 000 € de revenus par an

de 2 874 € s’il a 100 000 € de revenus par an

De plus, ces facteurs atténuent fortement les effets d’une hausse du taux de la tranche supérieure du barème de l’impôt sur le revenu en termes de rendement : son passage de 41% à 45 % rapporterait 1 md €.

                                                            1  Le  prélèvement  forfaitaire  libératoire  est  au  choix  du  contribuable.  Il  est  effectué  par  les  organismes 

financiers  à  un  taux  forfaitaire,  19  %  sur  les  revenus  de  2011  et  est  donc  indépendant  du  revenu.  Le 

prélèvement est libératoire puisque le revenu n’entre pas dans l’assiette de l’IR une fois le prélèvement opéré. 

Page 40: Plan du dossier - smi-cfdt.fr · Développer le chômage partiel ... Aujourd’hui le système exige de l’entreprise en difficulté de faire l’avance de l’indemnisation de ses

2                                 Mai 2012 

 

Objectif

La refonte de l’impôt sur le revenu afin d’assurer une réelle progressivité pour tous les contribuables, selon le principe d’un taux moyen d’imposition croissant avec le revenu.

Propositions

La réintégration dans l’assiette de l’impôt l’ensemble des revenus du travail et du patrimoine. Seuls les revenus d’épargne populaire (livrets) et d’épargne de long terme en actions doivent en être exonérés.

La transformation du quotient familial en crédit d’impôt forfaitaire par enfant dès le premier enfant et la suppression du quotient conjugal.

L’établissement d’un nouveau barème, plus progressif, avec une tranche de 50 %.

Le réexamen de l’ensemble des niches fiscales sur la base de priorité clairement établies (emploi, environnement) et la transformation des abattements et réductions d’impôts maintenus en crédit d’impôt pour que l’ensemble des ménages en bénéficie.

S’agissant du patrimoine, la CFDT se prononce en faveur

de la création d’un impôt unique sur tous les éléments qui le constituent se substituant à l’actuel ISF et aux taxes foncières

d’un retour sur les allègements des droits de succession (seulement 20 % des successions font désormais l’objet d’une perception de droits)

de la création d’une contribution spécifique sur les donations et les successions affectée au financement de la perte d’autonomie.

 

 

Page 41: Plan du dossier - smi-cfdt.fr · Développer le chômage partiel ... Aujourd’hui le système exige de l’entreprise en difficulté de faire l’avance de l’indemnisation de ses

 

Mai 2012 

POLITIQUE FAMILIALE

Constats

1. Le soutien aux revenus des familles les plus fragiles se dégrade, plus fortement encore au sein des foyers monoparentaux, 30% de ces foyers sont pauvres, seule la moitié des mères de famille monoparentale occupent un emploi à temps complet et elles sont davantage au chômage que les femmes en couple.

Par ailleurs, l’indexation des prestations familiales sur les prix fait baisser la part des prestations familiales dans les revenus des familles entrainant la baisse de leur niveau de vie (en particulier famille de trois enfants et familles monoparentales) et d’augmenter la pauvreté relative des familles (en nombre de familles concernées comme en intensité de pauvreté) . Situation accentuée par la revalorisation encore limitée dans la loi de finances pour 2012.

2. Les politiques publiques n’ont pas été suffisamment activées pour permettre l’articulation entre la vie familiale et la vie professionnelle. De nombreuses mères avec des enfants en bas âges, faute d’offres de gardes adaptés, se retirent durablement du marché du travail, et plus particulièrement dans les familles à bas revenus. 3. Le système de transferts organisé par la politique familiale reste trop fortement marqué par des objectifs natalistes et manque d’équité entre les revenus et entre les générations au sein de la société. Ainsi, le quotient familial offre un avantage fiscal par enfant proportionnel au revenu, il profite aux familles imposables les plus aisées et les plus nombreuses. Le quotient conjugal bénéficie massivement aux couples sans enfants et à ceux qui ont des revenus élevés. Quant aux majorations de pensions de retraite elles soutiennent les parents alors qu’ils ne supportent plus le coût de l’enfant, elles constituent un avantage d’autant plus grand que leurs bénéficiaires sont aisés. Tandis que dans le même temps, la collectivité mobilise relativement peu de moyens en direction des jeunes pour leur émancipation sociale et financière. 4. L’abandon de la réforme sur la « TVA sociale » va reposer la question du transfert des cotisations famille vers la fiscalité. Objectifs

Les politiques familiales nécessitent de prendre en compte de nouveaux besoins en lien avec l’évolution du marché du travail, elles doivent :

Permettre la conciliation d’un taux de natalité élevé avec la généralisation du travail féminin en favorisant le maintien dans l’activité dans l’arbitrage travail/éducation des enfants.

Allouer les ressources de la politique familiale de façon à contribuer à la lutte contre les nouvelles sources de pauvreté (monoparentalité, insertion sociale des jeunes)

Améliorer la redistribution verticale (QF, avantages familiaux de retraite, crédit d’impôt famille…)

Page 42: Plan du dossier - smi-cfdt.fr · Développer le chômage partiel ... Aujourd’hui le système exige de l’entreprise en difficulté de faire l’avance de l’indemnisation de ses

 

Mai 2012 

Propositions

Promouvoir l’activité professionnelle, et plus particulièrement celle des mères de foyers modestes en développant les équipements et des services d’accueil de jeunes enfants accessibles en termes de tarifs mais aussi d’implantation géographique.

Revoir les modalités du congé parental : fractionner le CLCA entre le père et la mère de manière à ce que le congé soit non transférable de l’un à l’autre afin d’inciter les hommes à prendre leur part dans la prise en charge de l’enfant, voire le réduire, et mieux le rémunérer sur la base d’un % du salaire et non d’une somme forfaitaire

Repenser la fiscalité et les droits familiaux de retraite de façon à améliorer l’efficacité de la redistribution.

Pour cela, la CFDT préconise de :

améliorer la redistribution des hauts revenus vers les bas revenus en remplaçant le quotient familial par une allocation forfaitaire par enfant

renforcer les prestations en direction des familles au moment où elles en ont besoin pour lutter contre la pauvreté

rendre la politique familiale plus neutre vis-à-vis des choix conjugaux : individualiser la fiscalité dans un objectif de plus grande égalité entre les hommes et les femmes

réformer le congé parental pointé comme trappe à pauvreté et à inactivité qui handicape notamment le parcours professionnel des femmes

affecter plus de moyens de la politique familiale dans l’accompagnement des jeunes adultes vers l’indépendance financière (insertion dans l’emploi, acquisition de droits sociaux propres)

Méthode

‐ Aborder dans le cadre de l’agenda social certains de ces thèmes: avantages familiaux de retraite, transfert de cotisations sociales famille vers la fiscalité, conciliation vie privée/vie professionnelle

‐ Traiter l’ensemble dans le cadre de la conférence sociale ouverte aux parties prenantes : réforme de la fiscalité, lutte contre la pauvreté, développement des modes de garde.

Page 43: Plan du dossier - smi-cfdt.fr · Développer le chômage partiel ... Aujourd’hui le système exige de l’entreprise en difficulté de faire l’avance de l’indemnisation de ses

 

LOGEMENT

Constats

En France, comme dans la plupart des pays industrialisés, la crise du logement s’est hissée au 1er rang des préoccupations des ménages (1er poste dans leur budget). 100.000 à 250.000 sans domicile, 3 millions de mal logés selon l’INSEE et au total 10 millions de personnes en situation de fragilité de logement due en grande partie à la précarité des emplois. La crise du logement a des répercussions sur le marché de l’emploi. Selon une étude du CREDOC (juillet 2011), 500.000personnes en recherche d’emploi ont renoncé à un emploi parce que cela les aurait contraintes à accroître leur dépense de logement. Il faut créer les conditions pour que le logement ne soit pas un obstacle à la mobilité professionnelle et au développement de l’emploi. Objectifs

Augmenter l’offre de logements économiquement accessibles Adapter l’offre de produits et services d’Action Logement aux besoins des salariés et des

entreprises Impliquer des partenaires sociaux dans les politiques locales de l’habitat Mettre en place le paritarisme dans les Collecteurs Interprofessionnels du Logement

Propositions

1. Encadrer la hausse des loyers

C’est souvent au moment de la relocation que le prix des loyers augmente dans le parc privé. La CFDT propose d’encadrer les loyers qui sont au dessus du plafond HLM.

2. Construire des logements économiquement accessibles

La pénurie de logement, notamment dans certaines régions, a un impact fort sur son coût. Sur une longue période (1998-2010), les loyers ont connu une hausse de 3 % par an. Pour cette raison, la CFDT demande la construction de logements locatifs économiquement accessibles, principalement dans le parc HLM, mais également l’offre locative « intermédiaire » destinée aux classes moyennes dans les zones sous forte tension immobilière (Ile de France, PACA, Rhône Alpes etc.). La CFDT propose également dans le cadre de l’ANI sur les jeunes (Accord National Interprofessionnel), la construction de 15 000 logements par an pendant 3 ans dans le parc social.

Page 44: Plan du dossier - smi-cfdt.fr · Développer le chômage partiel ... Aujourd’hui le système exige de l’entreprise en difficulté de faire l’avance de l’indemnisation de ses

    Mai 2012 

3. Sécuriser l’accès et le maintien dans le logement locatif privé par la généralisation de la GRL (Garantie des Risques Locatifs)

C’est aujourd’hui une certitude, la GRL facilite l’accès au logement privé de tous les ménages et notamment ceux qui ne peuvent répondre aux exigences des bailleurs en termes de garanties. A ce jour, 310 000 logements locatifs privés ont été garantis par une GRL dont 52% pour des jeunes de moins de 30 ans. Les jeunes en particulier sont victimes de la double peine, précarité dans l’emploi et dans l’accès au logement. Pour que tous les jeunes confrontés à ces difficultés aient accès à la GRL, il est impératif que le marché de l’assurance qui en assume sa diffusion, s’engage sur sa généralisation. Pour la CFDT, la GRL est la solution pour que le logement ne soit pas un frein à la mobilité et à l’accès à l’emploi, notamment des jeunes et des précaires. Elle demande donc sa généralisation.

4. Accompagner les mobilités professionnelles

Selon une étude réalisée par la Conseil d’Analyse Economique, le logement des salariés apparait comme le frein le plus important à la mobilité géographique, en particulier pour les propriétaires de leur résidence principale et les locataires du parc HLM. La CFDT demande par le biais d’Action Logement le maintien et le développement des aides financières à la mobilité (Mobili-Pass, Mobili Jeunes, CIL-Pass-Mobilité).

5. Encourager la mobilité dans le parc social

Du fait du manque de construction de logements, les changements de situation familiale ne peuvent pas suffisamment être pris en compte dans l’attribution des logements sociaux. La CFDT soutient l’approche qui consiste à encourager les personnes à changer d’appartement dans le parc social, à condition que les locataires s’y retrouvent tant en qualité qu’en montant de loyers.

6. Mixité et rénovation urbaine

La loi SRU (Solidarité et Rénovation Urbaine) du 13 décembre 2000 impose à toutes les communes de plus de 3500 habitants (1500 en IDF) situées dans une agglomération de plus de 50 000 habitants, d’avoir au moins 20 % de logements sociaux. Si certaines communes comptent plus de 40 % de logements sociaux, d’autres n’en alignent guère plus de 2 %. La CFDT demande l’application non flexible de la loi SRU et soutient le chantier de la rénovation urbaine. Elle propose, qu’Action Logement continue son effort en financement qui pour être efficace, doit être abondé à parité par l’Etat. Méthode

Mise en œuvre d’une véritable politique contractuelle basée sur des plans à 5 ans :

d’une part entre les partenaires sociaux et l’Etat pour la définition des grandes orientations politiques ;

d’autre part entre Action Logement, les entreprises, les collectivités territoriales, pour la mise en œuvre des politiques de l’habitat dans les bassins d’emploi.

Page 45: Plan du dossier - smi-cfdt.fr · Développer le chômage partiel ... Aujourd’hui le système exige de l’entreprise en difficulté de faire l’avance de l’indemnisation de ses

 

Mai 2012 

LA LUTTE CONTRE LA GRANDE PAUVRETÉ

Constat Ce sujet rassemble tous les acteurs de la société : partenaires sociaux, Etat, associations… De nombreux acteurs sont investis et travaillent sur ce thème.

Selon le dernier rapport de l’ONPES : 1. Le taux de pauvreté1 : 11 M de français sont touchés par la pauvreté ou l’exclusion. 2. 2 M de français vivaient en 2009 avec moins de 640€ par mois (3,3% de la population). 3. Les publics les plus vulnérables sont les familles mono parentales (30% de pauvres), les

jeunes (22,5%), les femmes âgées (15%). 4. Disposer d’un emploi n’est plus une condition suffisante pour franchir le seuil de

pauvreté (954€) tant l’emploi s’est raréfié et précarisé.

D’autres rapports nourrissent ces constats : différents rapports de l’ONPES, rapport du CNLE sur le « reste pour vivre », rapports du Secours Catholiques, rapport du Grenelle de l’insertion… Objectif

- Volonté de la CFDT de faire de ce thème un grand débat public, (du type Grenelle), avec un constat partagé sur les formes que peut prendre la pauvreté, ses conséquences, et les propositions concrètes et effectives pour réduire la pauvreté.

‐ L’objectif également, de faire évoluer les mentalités, d’avoir un autre regard sur la pauvreté et ceux qui la vivent et les sortir de la grande pauvreté.

Méthode

Ce « Grenelle » devra réunir tous les acteurs concernés qu’ils soient associatifs ou institutionnels :

‐ L’Etat ‐ Les collectivités territoriales ‐ Les partenaires sociaux ‐ Les associations de lutte contre la pauvreté ‐ Les réseaux de l’insertion par l’activité économique ‐ Les acteurs du logement, de la santé, de l’énergie ‐ Les institutions de type CNLE, ONPES…

 

                                                            1 Le taux de pauvreté actuellement est de 954€ pour une personne seule 

Page 46: Plan du dossier - smi-cfdt.fr · Développer le chômage partiel ... Aujourd’hui le système exige de l’entreprise en difficulté de faire l’avance de l’indemnisation de ses

    Mai 2012  

INTERVENTION PUBLIQUE

Constats

L’intervention publique est confrontée à de nombreuses critiques : faible réactivité, manque de lisibilité, gaspillage de l’argent public, … L’intervention publique est en crise. Elle doit être réorientée pour répondre aux nouveaux besoins des citoyens et d’un monde qui change.

Les tentatives de réforme de l’intervention publique ont été permanentes dans l’histoire. Accroître l’efficacité de l’administration publique tout en diminuant ses coûts de fonctionnement demeure une préoccupation majeure des pouvoirs publics. Des réformes qui ont produit peu de changement et souvent sans articulation entre elles. Les dernières réformes conduites, la RGPP, la loi hôpitaux, santé, territoires, le non remplacement d’un fonctionnaire sur deux ont été particulièrement brutales.

Ces multiples tentatives de réformes n’ont été que des mesures comptables et budgétaires sans réflexion globale sur le rôle, les missions de chacune des structures (Etat, collectivités locales, établissements publics) et le sens de l’intervention publique.

L’Union Européenne a bouleversé les modalités d’intervention publique obligeant les Etats membres à définir précisément les objectifs de leur intervention publique, à définir les missions particulières qui les autorisent à s’extraire des règles de concurrence et du marché commun.

Parallèlement, depuis plus de 40 ans, les politiques publiques se sont multipliées, superposées sans révision des objectifs, sans choix clairs ni évaluation. Au final, le sentiment fort de recul de l’intervention publique sur les territoires.

Objectifs

Réduire notre dette publique qui atteint des records obérant l'avenir de notre nation.

Combattre la crise en préparant l'avenir par un investissement massif dans l'éducation, la recherche, l'innovation la formation, les infrastructures structurantes, la transition énergétique, …

Un double objectif à mener de front qui nécessite une intervention publique ciblée et efficace. Des priorités doivent être définies quitte à réduire des champs d’intervention.

Propositions

1. Redéfinir le rôle de l'Etat central : un stratège qui régule et qui prépare l’avenir. A ce jour, l’Etat central agit trop souvent pour réparer et en urgence.

- Il doit davantage préparer l’avenir et soutenir le long terme, en portant des innovations majeures issues des programmes publics de recherche,

- Il doit être garant de la cohésion sociale alors que la solidarité et les protections collectives sont indispensables pour corriger les inégalités et garantir l’équité.

- Il doit être un régulateur qui fixe les principes généraux et laisse aux territoires la liberté de mise en œuvre de la manière dés lors que la continuité est assurée. Continuité ne signifie pas nécessairement uniformité.

Page 47: Plan du dossier - smi-cfdt.fr · Développer le chômage partiel ... Aujourd’hui le système exige de l’entreprise en difficulté de faire l’avance de l’indemnisation de ses

    Mai 2012  

2. Déconcentration et décentralisation : clarifier les missions de chacun.

‐ Entre l’Etat et les collectivités locales

Construire une nouvelle étape de la décentralisation qui marque la transformation du rôle de l’Etat : il donne les grandes orientations, évalue les politiques publiques et assure une péréquation entre les territoires. Dans ce sens :

‐ Mettre en débat le rôle des services déconcentrés de l'Etat et leur autonomie dés lors que les collectivités locales ont développé des administrations nombreuses et qualifiées.

‐ Définir l’articulation entre collectivités locales et services déconcentrés.

‐ Entre les collectivités locales

Définir les territoires pertinents en fonction de chaque politique publique.

‐ Les Régions : les questions de préparation de l’avenir (formation, transports, développement économique, …)

‐ Les intercommunalités : gestion des services publics locaux.

Méthode

L’intervention publique est un sujet d’intérêt général au cœur de notre pacte social qui concerne la société dans son ensemble et pas seulement mes agents de l’Etat.

Les réformes à mettre en œuvre devront être partagées par tous. Elles nécessitent un débat public large qui permettre à partir d’un état des lieux partagé de définir les orientations et les priorités.

 

Page 48: Plan du dossier - smi-cfdt.fr · Développer le chômage partiel ... Aujourd’hui le système exige de l’entreprise en difficulté de faire l’avance de l’indemnisation de ses

 

                                                                                                                                                           Mai 2012  

RELANCE DE LA CROISSANCE

COMPÉTITIVITÉ

Constats D’un point de vue économique, la crise majeure que nous connaissons oblige à repenser le modèle de développement. La recherche de la maximisation du profit à un terme de plus en plus court est contradictoire avec les objectifs de moyen terme nécessaires aux entreprises pour maintenir l’investissement dans l’innovation, la R&D et la formation des salariés. La relance de la croissance impose une politique économique fondée sur le développement durable, levier de sortie de crise, et une anticipation et préparation collective de l’avenir. Si la nécessité de réduire les déficits publics est une réalité, le dégagement en France et en Europe de tous les moyens nécessaires au financement de la croissance est une priorité. Identifier les activités et les secteurs porteurs de croissance, promouvoir un modèle de développement, soutenir l’innovation, renouveler l’approche de l’emploi et de la formation des salariés peuvent contribuer à redonner espoir.

Objectifs

Construire une stratégie de long terme inscrite dans une perspective de la transition énergétique, en mariant politiques industrielle, énergétique, climatique et de l’emploi.

Promouvoir le développement durable comme levier de compétitivité de la France

Apporter des réponses cohérentes dans la durée, en termes de compétitivité, qui est une des conditions de la croissance sur le long terme, de l’emploi et de la cohésion sociale en agissant tout à la fois sur la qualité des produits et services, la formation, l’organisation du travail et du management, la recherche et l’innovation, le tissu productif, les infrastructures et les services publics.

Propositions

Dégager en France, tous les moyens nécessaires au financement de la croissance et orienter les leviers économiques d’intervention publique en priorité vers le développement durable et la transition énergétique, notamment par le biais de la réforme de la fiscalité.

Pousser au niveau européen les capacités d’investissement nécessaires à la progression d’un nouveau mode développement: le projet européen ne peut se réduire à la rigueur des objectifs budgétaires et fiscaux communs

Soutenir l’investissement social et valoriser notre capital humain : former plutôt que licencier, faire entrer dans les faits la sécurisation des parcours professionnels, développer l’alternance. Face à la crise, la priorité est de garder les compétences dans les entreprises. Parallèlement, développer la prospective des métiers, des compétences et des qualifications.

Page 49: Plan du dossier - smi-cfdt.fr · Développer le chômage partiel ... Aujourd’hui le système exige de l’entreprise en difficulté de faire l’avance de l’indemnisation de ses

 

                                                                                                                                                           Mai 2012  

Faire le pari du long terme, par un rattrapage de notre retard d’investissement dans l’innovation. Cette exigence concerne aussi l’innovation sociale - organisations et pratiques managériales, place et sens du travail qui implique l’ensemble des salariés,…-

Favoriser une organisation des filières d’activité, qui repose sur une réelle coopération entre grands groupes et PME.

Transférer les cotisations sociales pour les risques universels vers une contribution plus large que les revenus du travail. Revenir sur les mesures type TVA sociale, qui pénalisent le pouvoir d’achat et la croissance, et pèse plus sur les consommateurs que sur les importations.

Traiter l’agenda prioritaire de la politique industrielle.

Construire des solutions durables pour les filières industrielles fortement menacées (sidérurgie, aluminium, par exemple) avec une impulsion de négociations dans les branches sur l’anticipation activités / emplois / formation.

Renforcer l’efficacité et accessibilité des outils de financement au plan national et territorial

Promouvoir une dynamique d’investissement qui privilégie le co-investissement public / privé, et le développement des PME.

Améliorer les relations entre donneurs d’ordre et sous-traitants

Méthode La mise en œuvre de ces priorités implique à la fois une démarche de dialogue social et un pilotage coordonné entre l'Etat et les partenaires sociaux.

La réussite de cette stratégie économique suppose une implication et un engagement de tous les acteurs, politiques, économiques, sociaux. Pour rendre possible cet engagement, plusieurs conditions doivent être remplies :

la transparence et l’explicitation des enjeux pour les rendre accessibles aux citoyens et aux salariés ;

une visibilité et une stabilité des objectifs à moyen terme ; un cadre réglementaire et fiscal stable après que les réformes nécessaires auront

été conduites ; la reconnaissance d’une place spécifique au dialogue social, aux partenaires

sociaux et à la négociation collective des procédures assurant l’indépendance de l’analyse prospective et des

prévisions sur lesquelles sont fondées les décisions politiques en matière économique et budgétaire ;

le développement d’une culture de l’évaluation.

Page 50: Plan du dossier - smi-cfdt.fr · Développer le chômage partiel ... Aujourd’hui le système exige de l’entreprise en difficulté de faire l’avance de l’indemnisation de ses

1    Mai 2012  

POLITIQUE ÉNERGÉTIQUE

Constats Les énergies fossiles représentent encore, et de très loin la plus grande part de l’énergie consommée dans le monde. Au niveau européen, la politique énergétique se limite à l’addition de mix énergétiques nationaux très différents. Malgré la conférence de Rio en 1992, et toutes celles qui l’ont suivie, le monde est encore sur une trajectoire qui accentue le réchauffement climatique. L’énergie est indispensable à l’activité et au développement économique. Elle est au cœur d’une approche de développement durable qui doit prendre en compte la continuité de fourniture, la gestion des matières premières qui ne sont pas illimitées, l’indépendance énergétique, l’empreinte écologique, la gestion du risque sous toutes ses formes (pénurie d’approvisionnement, industriel, environnemental). C’est aussi un enjeu de notre capacité de recherche, d’innovation et de développement dans de nouvelles technologies, et de notre capacité à développer de nouvelles filières structurées. Objectifs L’enjeu central est de bâtir une stratégie de long terme mariant politique énergétique, climatique, industrielle et emplois. La transition énergétique doit nous amener à un nouveau modèle dans lequel les énergies non carbonées seront dominantes, tout en permettant l’accès de tous à l’énergie. Une gestion négociée des transitions sociales et professionnelles est un volet incontournable de la mutation énergétique. En France, la CFDT milite pour une réduction de la demande globale d’énergie et un rééquilibrage du mix énergétique, caractérisé par le poids du nucléaire le plus élevé au monde. Au plan européen, le projet d’une politique énergétique communautaire – tout en tenant compte des réalités de chacun des pays – peut être mobilisé comme un levier de développement économique, de coopération et d’investissement sur le long terme, tout en assurant l’indépendance énergétique sur le long terme. Propositions Améliorer l’efficacité énergétique et encourager les économies d’énergie par la mise en œuvre d’une politique publique volontariste s’appuyant sur la fiscalité et les subventions. Principaux gisements : bâtiments, isolation des logements, transports (développement des transports en commun, ferroviaire, fluvial, consommation des moteurs), process industriels, usages domestiques.

Rééquilibrer le mix énergétique en réduisant la part du nucléaire à 60% à l’horizon 2030 dans la production d’électricité pour ne pas être dépendant d’une seule technologie, et diversifier les approvisionnements de matières premières. Cette réduction peut être obtenue par le non-renouvellement de tranches nucléaires avec une durée de vie maximale de 50

Page 51: Plan du dossier - smi-cfdt.fr · Développer le chômage partiel ... Aujourd’hui le système exige de l’entreprise en difficulté de faire l’avance de l’indemnisation de ses

2    Mai 2012  

ans, en complément de nouveaux investissements dans les énergies renouvelables. Ce pilotage progressif permet de dégager le temps nécessaire pour négocier et gérer les transitions industrielles, technologiques, sociales et professionnelles, tant pour les salariés des sites que pour les sous-traitants, ainsi que l’avenir industriel des territoires concernés. Dans l’hypothèse de la durée de vie de 50 ans, la centrale de Fessenheim devrait fermer en 2027. Dans la même logique, la CFDT s’oppose à la construction de la seconde tranche de l’EPR à la centrale de Penly. Créer et soutenir des filières industrielles d’énergies renouvelables par des politiques publiques d’investissement, encourager leur utilisation par une fiscalité écologique.

Développer la R&D pour relever les défis technologiques futurs dans le cadre de politiques industrielle et énergétique nationales et européennes.

Pour la CFDT, stimuler l’innovation verte, c’est non seulement préserver un bien public (le climat), mais c’est aussi contribuer au développement d’une activité nouvelle. Passer de technologies sales aux technologies propres nécessite de combiner des politiques publiques incitatives et faire évoluer le système de formation.

Traiter le sujet de la fiscalité écologique, par le biais de la réforme générale des prélèvements obligatoires.

Elargir le fonds de service public pour réduire les inégalités et lutter contre la précarité énergétique

Pour la CFDT, il est nécessaire de mettre en œuvre les mesures qui assureront que l’augmentation du prix de l’énergie n’accroisse pas les inégalités sociales et assure aux ménages les plus modestes l’accès à l’énergie. Le fonds de service public, alimenté par les grands opérateurs de l’électricité, pourrait être élargi à l’ensemble des composantes de la facture énergétique (gaz, fuel, par exemple). Ce fonds pourrait ainsi permettre la mise en place de tarifs sociaux pour une première tranche de consommation, ou de tarifs progressifs.

Prendre en compte les impacts d’une hausse du coût de l’énergie sur la compétitivité des entreprises, tout en incitant à l’innovation dans la transition énergétique

Méthode - Engager un débat citoyen transparent à la veille de l’élaboration de la nouvelle

programmation pluriannuelle des investissements énergétiques. Ce débat doit permettre d’éclairer selon les différents scénarios ce que cela changerait pour le citoyen, le salarié, l’entreprise, le pays en traitant des impacts économiques, sociaux et environnementaux. C’est à ce cette seule condition que les choix futurs seront acceptés et légitimes.

- Organiser une gestion négociée des transitions sociales et professionnelles en

articulant choix nationaux, ambitions industrielles, investissements publics et privés, formation, compétences, emplois et territoires.

Page 52: Plan du dossier - smi-cfdt.fr · Développer le chômage partiel ... Aujourd’hui le système exige de l’entreprise en difficulté de faire l’avance de l’indemnisation de ses

1    Mai 2012 

EUROPE ASPECTS ÉCONOMIQUES

Constats Depuis le début de la crise de la dette publique, l’Europe a largement transformé la gouvernance de l’Union économique et monétaire. Elle a renforcé la supervision des budgets nationaux dans une perspective d’éviter de nouveaux dérapages budgétaires nationaux :

Le Mécanisme européen de stabilité est aussi mis en place : il permettra de donner un cadre communautaire au successeur du Fonds européen de stabilité financière, et d’émettre à terme des euro-obligations (même si ce n’est pas pour l’instant réalisé).

Le semestre européen (depuis début 2011) donne lieu à une évaluation par la Commission des perspectives macroéconomiques et des positions des Etats membres au regard des déficits publics.

Le Traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance a été adopté début 2012 (en cours de ratification). Celui-ci demande aux Etats membres de garantir un déficit structurel maximum de 0,5% du PIB, appelée « règle d’or ». Cet objectif tient compte de l’effet de la conjoncture à la différence des 3%. Il met aussi en œuvre la majorité inversée, rendant automatique les actions de la Commission sur les déficits excessifs.

La Grèce a d’abord été aidée d’un point de vue budgétaire par le FESF et le MES. De plus, la dette grecque a été restructurée. Au passage, les opérateurs financiers ont perdu 78% de la valeur de la dette grecque, ce qui déclenchera le paiement des assurances des CDS, faisant participer les opérateurs privés à la gestion de la crise.

Mais il est de plus en plus évident que la seule perspective de la rigueur en Europe, très forte sur les pays du Sud comme le Portugal et la Grèce, mais aussi l’Espagne et l’Italie, ne permet pas de réduire les déficits. De plus, cette politique a des conséquences sur l’Allemagne et la France, en réduisant le commerce intra-européen. En diminuant fortement la croissance de ces pays, la rigueur diminue les recettes fiscales ce qui aggrave le déficit. C’est d’ailleurs l’analyse faite par les agences de notation financière quand elles dégradent la notation des pays du Sud en critiquant l’absence de croissance. Objectifs La crise de la dette publique en zone euro cache une crise des déséquilibres entre des pays du Sud (Espagne…) qui ont consommé à crédit des produits exportés par le Nord (Allemagne…). Cette crise est souvent occultée par le débat sur les agences de notation ou la rigueur budgétaire. Sans parler de la crise sociale que vit la population avec pertes d’emplois et de pouvoir d’achat. Or, toute l’évolution de la gouvernance économique européenne reste centrée sur un contrôle des budgets nationaux et empreinte de rigueur. L’Union économique et monétaire reste déséquilibrée entre un pilier monétaire développé et un pilier économique toujours restreint au concept de surveillance des déficits publics, qui va davantage contrôler la conduite des politiques budgétaires nationales. Il y manque une initiative européenne de soutien à la croissance ainsi que la prise en compte de la cohésion sociale.

Page 53: Plan du dossier - smi-cfdt.fr · Développer le chômage partiel ... Aujourd’hui le système exige de l’entreprise en difficulté de faire l’avance de l’indemnisation de ses

2    Mai 2012 

Propositions La CES rappelle que « Les accents doivent être mis sur le développement de nouveaux secteurs basé sur une stratégie industrielle européenne, sur des outils de solidarité tels qu’une taxe sur les transactions financières et les euro-obligations ainsi qu’une fiscalité plus équitable ». Pour soutenir la croissance, plusieurs propositions peuvent être faites :

Mutualiser la dette en créant des euro-obligations (euro bonds), dans la limite de 60% du PIB afin de laisser une part non mutualisée et de responsabiliser les Etats. Cela nécessite que le Mécanisme européen de stabilité devienne une sorte de Trésor public européen.

Investir dans des projets d’avenir (infrastructures européennes de communication, recherche et développement) par le biais d’obligations européennes de projet (project bonds) émis par les institutions européennes (Commission, BEI…). Les projets devraient s’inscrire dans la suite du Paquet Climat énergie européen, en recherchant une économie moins dépendante des énergies fossiles et davantage orientée vers le développement durable. Ceci doit aussi permettre d’aider les pays qui ont perdu de la compétitivité (comme les pays du Sud).

Augmenter le budget de l’Union européenne et plus particulièrement les fonds structurels (FEDER, FSE, Fonds de cohésion…) par la création de ressources propres (taxes européennes) pour le budget communautaire (différentes assiettes peuvent être envisagées : impôt sur les sociétés européen, taxe sur les transactions financières, taxe carbone européenne, taxe aux frontières pour les pays n’appliquant pas le Protocole de Kyoto et ses suites…).

Développer l’Europe sociale en renforçant la convergence des systèmes sociaux : soutien au dialogue social européen, développement d’un salaire minimum européen, respect des conventions collectives nationales dans l’ouverture des marchés… Le rôle du dialogue macroéconomique (rencontres CES-Business Europe-Commission-BCE) doit être renforcé, tout comme une partie sociale doit être intégrée dans le Semestre européen (suivi des performances économiques et budgétaires nationales).