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1
PLAN STRATÉGIQUE COMMUNAUTAIRE
DE L’ONTARIO FRANÇAIS
2020-2030
(Une mise à jour du PSC Vision 2025)
RAPPORT FINAL
Document préparé par :
2
3
TABLE DES MATIERES :
SECTION 1 : MANDAT ET METHODOLOGIE : ........................................................................................................ 4
1.a) Mandat ....................................................................................................................................................... 4
1.b) Méthodologie ............................................................................................................................................. 4
SECTION 2 : LES ENJEUX AUXQUELS DOIT FAIRE FACE LA COMMUNAUTÉ : ...................................................... 7
2. a) Tendances de l’environnement ................................................................................................................ 7
2. b) Résultats des consultations ..................................................................................................................... 16
2. b. 1 Faits saillants des discussions aux congrès 2019, aux tables de concertation et dans les autres
groupes de travail ........................................................................................................................................ 16
2. b.2 Résultats du sondage ........................................................................................................................ 18
2. b.3 Constats génériques émergeant des échanges avec les Tables ........................................................ 21
2. c) Enjeux ...................................................................................................................................................... 24
SECTION 3 : APPRECIATION DE LA PERTINENCE DU CADRE STRATÉGIQUE ACTUEL: ....................................... 25
3. a) Rappel quant aux piliers et volets actuels et vue d’ensemble ............................................................... 25
3. b) Perception quant à la Vision ................................................................................................................... 28
3. c) Revue des piliers et volets ....................................................................................................................... 29
SECTION 4 : PROPOSITION DE CADRE REVISITE POUR 2030 ............................................................................. 34
4. a) Un énoncé de vision plus court et précis ................................................................................................ 34
4. b) Des piliers stratégiques réorganisés et simplifiés ................................................................................... 34
SECTION 5 : PISTES POUR LES PROCHAINES ÉTAPES DE MISE EN OEUVRE : .................................................... 49
ANNEXE ............................................................................................................................................................... 52
4
SECTION 1 : MANDAT ET METHODOLOGIE :
1.a) Mandat L’Assemblée de la francophonie de l’Ontario (AFO) a entrepris un exercice d’actualisation
de son plan stratégique communautaire 2016-2025, Vision 2025. Cet exercice vise à mobiliser
les forces vives de la communauté francophone de l’Ontario afin de faire le point sur les
grandes orientations et lignes directrices qui inspirent et dirigent les actions de l’ensemble de
la communauté.
Tout plan stratégique digne de ce nom, surtout étalé sur une décennie, a besoin d’une
sérieuse mise à jour à la mi-parcours, question de s’assurer de la pertinence et de la viabilité
du plan et des actions qui en découleront.
La démarche entamée par cet exercice ne vise donc pas l’adoption d’un tout nouveau
plan, mais, plutôt, son actualisation dans un contexte d’aujourd’hui.
1.b) Méthodologie L’approche méthodologique adoptée pour réaliser ce mandat s’est voulue inclusive et
participative. Elle a inclus :
• Une revue documentaire pour mieux comprendre l’environnement et tout ce qui a
changé depuis l’adoption de l’actuel plan stratégique communautaire. Cette
analyse a également permis de mieux identifier les changements à anticiper durant
les prochains mois ou années et les enjeux auxquels la communauté aura à
apporter des réponses
• Diverses consultations des groupes ciblés afin de revoir les différentes composantes
du plan stratégique communautaire 2016-2025 et d’avoir des discussions sur les
aspirations d’avenir. Ces consultations ont eu lieu avec : le CA de l’AFO, des DG des
organismes provinciaux, les tables de concertations régionales, les tables
sectorielles, et divers leaders politiques communautaires, des acteurs du monde
académique, ainsi qu’avec le personnel de l’AFO
• Un sondage en ligne provincial ouvert à l’ensemble des membres de la
communauté
• Un bilan des consultations afin d’identifier les pistes qui se dégagent pour le
nouveau plan
• Une phase d’actualisation, de validation, de révision et de présentation du PSC, et,
finalement,
• L’adoption du PSC renouvelé
Il importe de noter que l’approche méthodologique adoptée fut particulièrement
appropriée en raison du fait que les réalisations du plan, à la mi-parcours, n’avaient pas été
véritablement évaluées par les instances communautaires. Dès lors, les consultations ont servi
5
de base afin de valider le socle du plan actuel, afin de voir s’il est toujours pertinent.
L’exercice a porté sur une durée d’un an (octobre 2019 à octobre 2020), tel qu’illustré par le
graphique ci-dessous.
6
Il faut, bien sûr, également préciser que l’approche initiale, qui faisait la part belle aux
rencontres en personnes, a dû être significativement revue en raison de la pandémie liée à
la COVID-19.
Des rencontres en présentiel ont eu lieu, notamment :
Lors du Congrès d’octobre 2019
Avec la Table Centre-sud-ouest en mars 2020
Avec la Table du Nord également en mars 2020
Par la suite, vu les circonstances, les consultations qui avaient été prévues en personne après
mars 2020 ont été annulées, et, donc, une révision de la démarche a eu lieu afin de poursuivre
le processus de collecte de données. En effet, certaines rencontres se sont tenues
virtuellement via Zoom avec :
La Table provinciale
La Table de l’Est
Le comité consultatif MREF
Le personnel de l’AFO en juin 2020
Outre le changement de moyens de communication et d’interaction, la méthodologie a
été revue de fond en comble pour faire de ces rencontres virtuelles un succès (par
exemple : découpage des rencontres en deux sessions- la première portant sur
l’environnement et la seconde étant utilisée comme un forum de discussion, Table par
Table - espacées de plusieurs jours; préparation d’un sondage pour les participants
partagé et analysé entre ce sessions, etc.)
De plus, huit entrevues téléphoniques complémentaires ont eu lieu avec différents leaders
et observateurs politiques et communautaires pour offrir une combinaison de points de vues
(politiques, fonction publique, académique, mondes affaires, etc.) quant à notre
communauté (ses réussites, ses atouts, ses enjeux, les priorités sur lesquelles elle devrait
s’investir, etc.) et aux défis auxquels elle fait face.
7
SECTION 2 : LES ENJEUX AUXQUELS DOIT FAIRE FACE LA COMMUNAUTÉ :
2. a) Tendances de l’environnement
• Démographie
D’après le dernier recensement de 2016, la population francophone de l’Ontario compte
maintenant plus de 622 415 personnes, soit une augmentation en nombre absolu d’environ
11 000 depuis 2011, soit 2%. Par contre, la population francophone ne représente plus que
4.7% de l’ensemble de la population ontarienne, une baisse en rapport à 2011 où elle
représentait 4.9%.
Ces nombres sont calculés en fonction des questions posées dans le recensement et basés
sur la Définition inclusive de la francophonie (DIF), adoptée par le gouvernement de
l’Ontario en 2009. La DIF élargit la définition de francophone pour inclure ceux dont la
langue maternelle n'est ni le français ni l'anglais, mais qui ont une bonne connaissance du
français comme langue officielle et qui utilisent le français à la maison.
Le gouvernement fédéral a enfin mis à jour son Règlement sur les langues officielles –
communications avec le public et prestation des services dans lequel il modernise son
approche de comptabilité de la population francophone afin de pouvoir déterminer des
points de services en conséquence. L’approche fédérale, tout comme celle de l’Ontario
d’ailleurs, ne sert pas à définir qui sont des francophones ou non, mais plutôt à déterminer
qui seraient les locuteurs potentiels pour l’obtention de services de la part des
gouvernements. Ainsi, le gouvernement fédéral propose une approche qui tient compte
de tous les immigrants et des membres de familles bilingues quand ils parlent la langue
officielle minoritaire à la maison. Pour l’Ontario, cela signifie un accroissement d’utilisateurs
potentiels de services en français à plus de 744 000 personnes, chiffre maintenant utilisé
par l’AFO. Il importe de noter aussi que le fédéral utilise d’autres facteurs de vitalité,
comme la présence d’une école de la communauté, afin de déterminer des points de
services.
Qu’importe ces batailles de chiffres, indéniablement, la population francophone continue
de croître, notamment en raison de l’immigration et l’émigration interprovinciale… Ceci
dit son poids relatif continue, tout aussi indéniablement, de suivre une tendance
préoccupante.
Le commissaire aux services en français (CSF), dans son rapport annuel 2017-2018 Se
projeter, se préparer1 faisait un constat alarmant quant aux pourcentages de
francophones en Ontario en 2028 si aucun correctif n’était apporté :
« Pour l’ensemble des scénarios présentés, la proportion de francophones en Ontario
diminuerait pour s’établir entre 3,9 % et 4,0 %. Ceci représente une diminution du poids des
francophones de 4,7 % en 2016 et à 4,8 % en 2011. Ces taux se situent dans le meilleur des
1 Rapport annuel 2017-2018 Se préparer, se projeter, Commissariat aux services en français.
8
scénarios où une forte immigration est une réponse à la diminution du poids
démographique éventuel des francophones. L’immigration francophone aurait donc un
impact limité. Ceci sans compter que le taux de familles exogames devrait progresser en
Ontario.
(…)
Les projections sont là, inéluctables. Il importe d’agir dès maintenant. Et cette action doit
être concertée avec les intervenants communautaires, coordonnée entre partenaires
ministériels et gouvernementaux tout en étant mesurable et en définissant des indicateurs
de rendement clairs. Le gouvernement ne peut intervenir directement dans les foyers afin
d’encourager les couples exogames à parler français à la maison. Cela dit, il peut agir
dans certains secteurs très précis, notamment la gestion du continuum de l’éducation. Il
faut être capable d’offrir des options très proactives aux familles en matière de petite
enfance en français. Il importe de trouver des solutions précises au phénomène
d’abandon des écoles de langue française, au profit des écoles de langue anglaise, au
niveau secondaire, particulièrement dans la région du Centre. Et il devient impératif
d’accroître les possibilités de formation en français au niveau du postsecondaire, surtout
dans les régions comme le Centre, où l’immigration densifie la population francophone.
Les solutions sont multiples. Mais elles doivent être cohésives et impliquer plusieurs ministères
et offices clés, notamment l’Office des affaires francophones et les ministères de la Santé
et des Soins de longue durée, des Services à l’Enfance et des Services sociaux et
communautaires, de l’Éducation, de la Formation, et des Collèges et Universités, ou du
Développement économique, de la Création d’emplois et du Commerce, des Services à
l’enfance et à la jeunesse ou le ministère des Affaires civiques et de l’Immigration.
Les acteurs communautaires et les partenaires en éducation connaissent très bien ces
problématiques et voient ce qui s’en vient. »
Disparités régionales
La répartition de la population francophone dans toutes les communautés est loin d’être
homogène. Par exemple, le nombre de francophones a augmenté dans l’Est ainsi que
dans le Centre de l’Ontario, les deux plus grands bassins de la population, mais a diminué
dans les autres régions de la province. Bien que le Nord-Est continue de représenter environ
une personne francophone sur cinq, sa taille, tant absolue que relative, a diminué. Le Sud-
Ouest et le Nord-Ouest, les deux plus petits bassins, continuent de subir une décroissance
significative. À quelques exceptions près, les communautés francophones vivent en
situation très minoritaire dans leur région respective. C’est aussi dans le Nord-Est et bien sûr
dans l’Est que la concentration de francophones y est le plus élevée.
9
Source : Statistique Canada
Source : Statistique Canada
10
Vue d’ensemble
• Immigration
La section précédente sur la démographie démontre bien à quel point la communauté
francophone de l’Ontario fait face à plusieurs enjeux d’ordre démographique et que, en
conséquence, l’immigration francophone est la solution la plus pertinente pour la vitalité
et le dynamisme de la communauté franco-ontarienne. Près d’un francophone sur deux
dans la grande région de Toronto n’est pas né au pays.
En 2016, 40.5% de la population francophone de l’Ontario était née à l’extérieur de la
Province et 16,4% hors du Canada. Ce qui confirme une tendance observée en 2011
déjà.
Toutefois, le taux annuel effectif d’immigration francophone ne reflète pas le poids
démographique de la communauté franco-ontarienne. Les chiffres récents du ministère
de l’Immigration, des Réfugiés et de Citoyenneté Canada (IRCC) sont certes
encourageants (3.4% d’immigration francophone en Ontario pour 2019, comparé à 2.2%
l’année précédente), mais tout de même en-deçà des attentes légitimes de la
communauté.
Il importe de rappeler que l’immigration est une compétence partagée dans notre régime
constitutionnel. Le gouvernement fédéral y joue un rôle absolument crucial, mais les
provinces régissent les services d’accueil, d’installation et d’intégration. À cet égard, le
CSF avait recommandé à l’Ontario de se doter d’un plan interministériel pour l’aider à
définir clairement les rôles et attributions des divers ministères provinciaux concernés2.
2 Idem, CSF
11
• Minorités visibles
Il est clair que l’immigration se répercute concrètement sur le profil de la communauté
francophone. En Ontario, en effet, 63,5 % des immigrants francophones sont issus d’une
minorité visible.
En 2016, le nombre de francophones de minorités visibles était d’un peu moins de 100 000,
soit une augmentation de 69% par rapport à 2011.
Alors qu’en 2011, les francophones de minorités visibles comptaient pour un peu moins 10%
de la communauté francophone en Ontario. En 2016, ce pourcentage est passé à 16 %.
Il existe toujours également de fortes disparités régionales. Les francophones de minorités
visibles représentent toujours 1 % ou moins de la communauté francophone des régions
du Nord. Dans l’Est, cette proportion est de 14,1 % représentant environ 38 % de l’ensemble
des francophones de minorités visibles de cette région. Alors que les francophones de
minorités visibles représentaient un peu plus de 18 % de la population francophone dans
la région du Centre, en 2016 cette proportion est passée à un peu moins de 30 %, soit
quasiment une personne sur trois. Cette population représente environ 57% de l’ensemble
des francophones de minorités visibles.
Source : Statistique Canada
12
• Vieillissement de la population
La population franco-ontarienne continue de vieillir et demeure, en moyenne, plus âgée
que l’ensemble de la population de l’Ontario. Alors que l’âge médian de la population
totale est de 41ans, celui de la population francophone est de 44,6 ans. Cela pourrait avoir
d’importantes répercussions tant sur les soins de santé, les soins de longue durée comme
sur l’innovation quant à l’utilisation des technologies ainsi que sur la capacité d’attraction
et de rétention de professionnels bilingues dans les régions, notamment dans le Nord.
Source : Statistique Canada
• Transmission de la langue
Le poids des familles exogames est toujours grandissant. Or, diverses études ont montré
que l’exogamie est un facteur qui ne favorise pas la transmission d’une langue en
situation de minorité (et particulièrement, lorsque c’est le père qui est en situation
minoritaire). Cette croissance a donc un impact direct sur le taux de transmission de la
langue, puisque c’est la langue majoritaire qui, dans ces familles, est plus largement
transmise (en 1971, environ 57 % des enfants vivaient dans une famille où les deux parents
avaient le français comme langue maternelle. En 2011, cette proportion est tombée à
32%. En 2016, ce chiffre est tombé à 30,5 %.
13
Source : Statistique Canada
Par ailleurs, de moins en moins de francophones parlent le français à la maison. En 1986,
plus de 68% des personnes ayant le français comme langue maternelle utilisaient le
français à la maison, cette proportion est tombée à moins de 54 % en 2011 et à 44,5 % en
2016.
Les sources à l’origine de cette chute abrupte sont de toute évidence complexes et
multiples - certaines, touchant à la fois des dimensions davantage institutionnelles et
d’autres étant de nature plus individuelle. L’examen exhaustif de ces facteurs ne fait pas
partie du cadre de ce mandat. Il ne saurait, toutefois, être question de transmission de
la langue sans parler du concept de sécurité linguistique, ce que d’aucuns nomment
l’insécurité linguistique. C’est un phénomène social qui touche toute la population sous
différentes facettes : à la maison, à l’école, au postsecondaire, en formation
professionnelle, au travail, au sein d’activités communautaires et régionales, etc. C’est ce
genre de pensées, ou de situations où les citoyens de langue française se sentent mal à
l’aise ou inconfortables, qui dirigent les francophones vers d’autres langues, d’autres
causes, d’autres institutions et services.
« La plupart des francophones en Ontario (ou sinon la majorité) ont déjà subi des
expériences où ils et elles se sont sentis comme si leur français n’était pas assez bon, ou
que leur accent était « trop prononcé ». La plupart du temps, ils reçoivent des
commentaires souvent négatifs de leur entourage, ce qui, en retour, les décourage à
communiquer en français. »
(…)
« D’autres groupes vivent aussi cette insécurité linguistique, les nouveaux arrivants. Certains
proviennent de pays qui ont le français comme langue commune, d’autres pays où le
français est la seule langue maternelle de toutes et tous. Comme nous avons tous des
accents, ces gens utilisent des mots différents pour s’exprimer ou faire passer un message,
ce qui peut créer des malaises ou des bris de communication3. »
3 L’(in)sécurité linguistique, il faut en parler… Blogue du CSF le 9 mai 2017
14
• Milieu scolaire
Depuis une vingtaine d’années, le nombre d’élèves inscrits dans des écoles de langue
française dans la province est demeuré assez stable (un peu plus de 100 000 élèves, soit103
490). La fréquentation de l’école française demeure largement plus importante au niveau
primaire que secondaire.
Il existe encore des limitations quant à la disponibilité des programmes et aux lieux
géographiques d’enseignement postsecondaire en français (les collèges francophones et
la majorité des établissements bilingues sont dans l’Est ou le Nord de l’Ontario).
Depuis une bonne quinzaine d’années, on observe une croissance significative du nombre
de jeunes inscrits dans un programme d’immersion en français offert par l’école anglaise
(près de 10 000 nouveaux élèves chaque année -2011 : 163 000 ; 2016 : 213 000).
Le taux de bilinguisme (F/A) chez les jeunes de 5 à 17 ans est légèrement en hausse (2006
: 14,1 %; 2016 15,1 %). Cependant, cette croissance compte parmi les cinq plus faibles
lorsque comparée à d’autres provinces du Canada.
On observe une légère amélioration au niveau du décrochage culturel dans nos écoles
de langue française. Surtout jusqu’à la 8e année. A partir de la 9e, lorsque les jeunes se
préparent aux études post-secondaires ou à la vie professionnelle, le décrochage est
toujours marqué.
Source : Ministère de l’Éducation de l’Ontario, 2020
15
• Pandémie mondiale
On ne peut y échapper. Même si les experts économistes font preuve d’un certain
optimisme, la COVID-19 aura des répercussions significatives sur bien des années, voire
possiblement des décennies, à venir. Sur un plan strictement gouvernemental, tous les
paliers de gouvernement au pays subissent les contrecoups de cette pandémie mondiale
qui n’est toujours pas terminée, bien au contraire. Le gouvernement fédéral a plongé tête
première dans un accroissement sans précédent dans des dépenses afin de redresser
l’économie et soutenir les individus et familles ayant été les plus touchés par
l’immobilisation quasi-totale du pays pendant plus de trois mois. Cela prendra du temps à
repayer la dette publique encourue. C’est donc dire que les priorités gouvernementales
de janvier 2020 ne sont plus du tout les mêmes en septembre 2020.
Il y a fort à craindre, à cet égard, qu’une modernisation complète de la Loi sur les langues
officielles ne soit pas du tout perçue comme une priorité pour l’année à venir, malgré les
paroles officielles indiquant le contraire, laissant penser qu’il faudra peut-être attendre
l’issue d’une prochaine élection générale pour voir où l’on en est sur ce dossier.
Pour les groupes communautaires comme pour les individus qui y œuvrent, la pandémie
aura changé durablement les façons de travailler, de voyager, de communiquer et de
socialiser. Une fois les vaccins trouvés et distribués à toutes et tous, il ne faudra pas croire
que tout redeviendra exactement comme avant. Le télétravail est là pour rester, les
occasions de rencontres en personne seront motivées par la nécessité.
Il est également clair que la pandémie aura des répercussions sur les types et niveaux de
financement sur lequel les acteurs de la communauté (privés, institutionnels,
communautaires et autres) pourront compter.
16
2. b) Résultats des consultations
2. b. 1 Faits saillants des discussions aux congrès 2019, aux tables de concertation
et dans les autres groupes de travail
En octobre 2019, PGF Consultants a animé un atelier auprès d’environ 300 personnes
réunies au Collège Boréal de Sudbury, dans le cadre du Congrès annuel de l’Assemblée
de la francophonie de l’Ontario (AFO). Cette activité participative a lancé l’exercice de
mise à jour du plan stratégique communautaire de la francophonie de l’Ontario.
Essentiellement, les membres présents ont émis les observations et les propositions
suivantes :
Tendances environnementales
Politique
Changements majeurs et relations à rebâtir au niveau du gouvernement provincial
Faiblesse de la représentation et de l’influence politiques des francophones de
l’Ontario
Mouvement de solidarité de la communauté renouvelé
Soutien plus senti de la part du gouvernement fédéral
Mobilisation des jeunes se lèvent pour la protection de l’environnement
Économique
Difficulté des personnes francophones à réussir économiquement sans la
connaissance de l’anglais
Difficulté des entreprises francophones à trouver du personnel francophone
qualifié
Importance de l’économie numérique
Défi des immigrants qui doivent souvent parler anglais pour réussir
économiquement
Social
L’immigration en hausse résulte en une population de plus en plus diversifiée et
demande une adaptation tant de la part des nouveaux arrivants que des
personnes habitant déjà dans la province pour améliorer l’inclusivité
Mouvement de solidarité de la communauté renouvelé
Difficulté à offrir des services d’éducation en français à la jeunesse et défis de
rétention toujours bien présents
Importance de l’environnement
Nouveaux enjeux de sécurité (incluant la violence et l’intimidation numérique, la
cybercriminalité, etc.)
17
Technologie
Iniquité de l’accès à l’Internet haute vitesse, puissance des médias sociaux
Technologie ne captant pas la réalité des francophones
Besoins identifiés pour contribuer à un meilleur avenir
Besoin de représentation et de lobbying, de renforcement législatif et
institutionnel.
Besoin d’accessibilité à la technologie et à des services, de professionnels
bilingues, de données probantes sur l’économie de la francophonie ontarienne,
de développer des liens économiques entre franco-ontariens et avec la
francophonie mondiale.
Besoin d’un engagement et d’un développement d’offres actives sur les plans
politique, culturel et social, de soutien à l’inclusion et au vivre ensemble,
d’« investir » dans le continuum de l'éducation.
Besoin de communications à l’âge du numérique, d’outils et services
technologiques en français. La technologie est possiblement une voie
d’implication des jeunes francophones.
Besoin de concertation, de communications, d’éducation, d’impliquer la jeunesse
et de réduire les redondances.
Aspritations pour 2030 :
En 2030, la communauté francophone de l’Ontario est :
Vibrante et unie
En croissance
Engagée et représentée
Respectée et reconnue
Créative et prospère
Elle a surmonté :
Politiques défavorables
Discrimination
Marginalisation
Changements démographiques
Repli sur soi
Divisions internes
Crises linguistiques
Compétences discutables
Elle est reconnue pour :
Résilience et persévérance
Contribution à la société
Épanouissement politique
Concertation et collaboration
Capacités renforcées
18
Créativité et innovation
Vitalité culturelle
Pluralité unifiée
Excellence de ses institutions
2. b.2 Résultats du sondage
Profil des répondants
Plus de 1 000 répondants ont participé au sondage. C’est moins que lors de l’élaboration
du plan stratégique communautaire 2016-2025, Vision 2025. Ceci dit, compte tenu des
circonstances de ce printemps, c’est, malgré tout, un taux de participation dénotant un
bon niveau d’engagement des membres de la communauté.
Peu de répondants figurent parmi les jeunes (moins de 25 ans, seulement 6%). Ce qui vient
appuyer nombreux commentaires et suggestions quant à la nécessité d’impliquer les
jeunes davantage. Il y aurait lieu de se questionner aussi sur les meilleures méthodes
actuelles pour aller rejoindre ces jeunes là où ils se trouvent en ligne et les plateformes à
privilégier. D’un autre côté, il est utile de souligner que la grande majorité des répondants
étaient des femmes (70%).
Au niveau des répartitions régionales, la représentation était assez bien équilibrée, ce qui
n’entraine pas de biais significatifs. Le Centre a été légèrement sous représenté, alors que
l’Est et le Nord-Ouest ont été légèrement surreprésentés.
Un autre élément important à signaler est celui du niveau d’implication des répondants
dans la communauté francophone. En effet 43% des répondants sont peu ou pas
impliqués, ce qui permet d’obtenir de nouvelles perspectives, complémentaires des autres
sources d’informations recueillies, qui, elles, étaient davantage alignées avec des
intervenants actifs.
Perspectives quant aux progrès et à la vitalité de la communauté au cours des quatre
dernières années
Les réponses sont très diversifiées (Mieux : 27%, Même niveau : 35%, Moins bien : 23%, Ne
sait pas : 15%). Il n’empêche qu’une mince majorité des répondants perçoit que peu de
progrès ont été réalisés au cours des quatre dernières années.
Grandes réalisations depuis les quatre dernières années:
1) Avancement du dossier de l’UOF
L’entente fédérale-provinciale concernant le financement de l’Université de l’Ontario
français, d’une durée de huit ans a été certainement bien accueillie, après le fiasco de
19
l’annonce de la suppression du financement par le gouvernement provincial en
novembre 2018. « La création d’une université francophone dans le Centre-Sud-Ouest de
l’Ontario constituait la réponse à une demande exprimée par les communautés
francophones et francophiles de cette région afin d’assurer un continuum
d’apprentissage en langue française du secondaire au postsecondaire4. »
2) Accroissement des services en français
Au niveau fédéral, l’entrée en scène d’un Règlement sur les langues officielles –
communications avec le public et prestation des services revu et modernisé pourra
permettre de changer la donne dans certaines communautés quant à un accroissement
de points de services et surtout, quant au risque de les perdre au détriment d’un déclin
de la population locale francophone en rapport avec celle de la majorité. Ce règlement
n’est certes pas parfait, mais il constitue beaucoup plus qu’un pas dans la bonne
direction.
Le Plan d’action pour les langues officielles 2018-2023 s’est vu ajouter un accroissement
de près de 500 millions de dollars sur cinq ans et porte donc l’investissement à 2,7 milliards
de dollars pour cette période. Il n’en est qu’à la troisième année de sa mise en œuvre.
Au niveau provincial, la perte du CSF fait indubitablement mal, surtout quant à la
capacité de recherche et à l’évaluation objective des services offerts par les ministères et
autres entités gouvernementales. Par ailleurs, la démonstration que le rôle proactif du CSF
allait continuer doit encore être faite et ce, même si l’arrivée d’une nouvelle Ombudsman
adjointe (au titre de commissaire) au début de l’année 2020 est sans doute un pas dans
la bonne direction.
3) Force du mouvement de « Résistance »
Il faut vraiment qu’une annonce (en l’espèce, une double « gifle ») soit puissante pour
faire sortir dans la rue, dans une quarantaine de circonscriptions provinciales, plus de
14 400 personnes un samedi 1er décembre 2018, à quelques semaines de Noël. Les pages
des médias sociaux dénonçant ces coupures ont proliféré. Indéniablement, ces coupures
ont donné au gouvernement de l’Ontario une première crise nationale à traverser, faisant
intervenir tous les chefs de partis fédéraux et plusieurs premiers ministres, y compris le
nouvellement élu Premier ministre du Québec.
Il y aurait certes lieu de se questionner sur les suivis à donner à l’heure actuelle à ce
mouvement (puisque, bien que l’UOF soit maintenant de retour sur ses rails, le CSF, dans
son indépendance passée, n’est plus). De plus, même si bon nombre de répondants tirent
une fierté légitime de ce mouvement populaire, de nombreuses personnes ont
également exprimé leur inquiétude quant à leur perception que le momentum était en
train de s’essouffler considérablement.
4 Rapport annuel 2018-2019, Épilogue d’une institution franco-ontarienne, CSF.
20
4) Célébrations de la journée des Franco-Ontariens-Ontariennes
Il est certes plausible de prétendre que les coupures de novembre 2018 ont ravivé la
flamme de plusieurs franco-ontariens et que partout en province, les célébrations du 25
septembre 2019 ont pris des connotations autres.
Niveau de connaissance du PSC
La grande majorité des répondants (84%) ne sont pas familiers avec le PSC, ce qui
totalement cohérent avec les nombreux commentaires et observations recueillies par
d’autres sources.
Utilité du PSC
Parmi les répondants familiers avec le PSC, seuls 5% ont jugé le PSC comme étant peu utile
ou sans effet. On peut donc avancer qu’au sein de personnes familières avec le PSC (c.-
à-d. parmi les 16% de répondants disant connaître le PSC …), un clair consensus se
dégage quant à son utilité, ce qui est d’ailleurs tout à fait aligné avec les nombreux
commentaires allant dans le même sens recueillis lors des consultations auprès des Tables
de concertation).
Pertinence des quatre piliers
Parmi les répondants familiers avec le PSC, un très large consensus est observable quant
à la pertinence des quatre piliers pour l’horizon 2030 (au-delà de 95% pour chacun des
piliers).
Grands défis auxquels devra faire face la communauté francophone au cours des 5 à 10
prochaines années
1) Vieillissement de la population
2) Faible implication des jeunes
3) Diminution du poids démographique de la communauté franco-
ontarienne dans l’ensemble de la province
4) Difficulté d’obtenir des services en français (*)
5) Besoin d’intégration des minorités / Gestion harmonieuse d’une
francophonie plurielle
(*) Ceci peut sembler quelque peu paradoxal, lorsque comparé aux grandes réalisations
des quatre dernières années. Il y a lieu de croire que les gens ont indiqué que même s’il y
21
avait eu du progrès à ce chapitre, il reste beaucoup de chemin à faire à cet égard, tant
dans le secteur public que privé.
Priorités sur lesquelles la communauté dans son ensemble devrait investir son énergie et
ses ressources
1) Assurer une meilleure employabilité des membres de la communauté
2) Mieux gérer la diversité au sein de la communauté afin de tirer
pleinement parti de sa pluralité
3) Encourager un climat d’intégration et d’inclusion pour tous les membres
de la communauté
4) Assurer une meilleure rétention des jeunes francophones dans le
système d'éducation francophone et dans la communauté
5) Mieux mesurer la contribution économique de la communauté et son
impact sur la province
6) Étendre le continuum d'éducation en français au-delà des niveaux
élémentaires et secondaires / élargir les services à la petite enfance et
consolider l'offre au postsecondaire
7) Attirer et maintenir les immigrants(es) francophones au-delà des régions
d'établissement traditionnelles que sont l'Est et le Centre
Note : Il est intéressant de noter que divers répondants ont offert le commentaire qu’il
leur semblait difficile de se limiter à trois priorités et que toutes les options mises devant
eux constituaient des priorités. Cette situation est assez symptomatique de la difficulté
de prioriser où les efforts doivent être mis, ce qui n’est pas sans créer de sérieuses
difficultés en matière de mise en œuvre et de suivi du PSC.
2. b.3 Constats génériques émergeant des échanges avec les Tables
Bonne nouvelle, les organismes et les individus se retrouvent dans ce plan. En effet, le PSC est
fréquemment utilisé comme une ressource par les organismes. Il donne un sens de direction.
Il guide également les interactions et les demandes de financement auprès des bailleurs de
fonds.
Depuis le lancement en 2016, un travail de sensibilisation a eu lieu. Ce travail autour du plan
a permis de donner plus de visibilité à la communauté et permis une meilleure collaboration
entre les différents acteurs. Cependant, le sentiment général est que sa mise en œuvre ne
fait que commencer.
22
Un autre constat général est qu’avec le PSC, les organismes membres de l’AFO estiment
qu’on est sur la bonne voie, que l’on fait des progrès et que l’on chemine positivement.
Par contre, les réalisations concrètes se font encore attendre. En effet, le besoin semble faire
consensus quant à se concentrer sur des initiatives tangibles et priorisées ainsi que de suivre
leurs progrès.
En marge des résultats du sondage et tel que souligné par de nombreuses personnes lors des
entrevues individuelles, personne ne sera surpris de constater qu’un autre défi est le manque
de connaissance du plan par les membres de la population francophone (individus) et
même par certains organismes. Ainsi, la question de la communication et de la dissémination
de l’information s’avère d’une grande importance. Pourquoi? D’une part parce que l’un des
objectifs du PSC est de se doter d’une vision d’avenir où tous et toutes poussent dans la
même direction. D’autre part, parce que la confiance des bailleurs de fonds s’étiole si les
indicateurs de progrès ne permettent pas une appropriation du plus grand nombre. Le « par
et pour » est un concept porteur, encore faut-il qu’il soit reconnu aisément par la population
francophone de la province.
Pour les participants rencontrés autour des différentes Tables, les décisions prises par le
gouvernement provincial en novembre 2018 ont sapé la confiance qu’ils pouvaient avoir
envers le gouvernement ontarien. Personne n’est dupe quant au recul engendré par la perte
du poste indépendant de commissaire aux services en français. Non seulement son
indépendance a été perdue, mais sa capacité d’action, sa proactivité et sa détermination
d’avoir comme ligne de conduite le développement et l’épanouissement des
communautés francophones de l’Ontario manquent significativement. Le CSF n’était pas un
organisme de dernier recours comme l’est davantage le bureau de l’Ombudsman de
l’Ontario. Par contre, la réaction de la « Résistance » a été vue comme une réelle source
d’Inspiration dans des moments où la communauté en avait grandement besoin.
Le fait que le Premier ministre et des membres de son gouvernement soient incapables ou
peu soucieux - de communiquer en français, même et surtout en période de crise comme la
pandémie, ne vient que renforcer cet état d’esprit.
Cela dit, au-delà de ces évènements, les participants aux échanges sont d’accord pour dire
qu’il y a une certaine dynamique de continuité quant aux éléments mentionnés à la section
Tendances de l’environnement. Quelques dimensions, présentes davantage en filigrane il y
a 4 ans, ressortent de manière plus aigüe. Par exemple, la question de la diversité et la
nécessité de bien la promouvoir et la mettre en exergue, le déclin du français comme langue
parlée à la maison ou encore la pénurie de main d’œuvre francophone sont autant d’enjeux
dont il faut tenir davantage compte dans les actions à poursuivre en marge du PSC. Il en va
de même pour d’autres enjeux émergents, comme la question des technologies numériques
rendue encore plus importante, voire vitale, en ces temps de pandémie mondiale.
Cela a été identifié plus tôt dans les tendances, mais les membres des Tables sont
parfaitement capables d’en faire le dur constat eux-mêmes : la population francophone
vieillit, surtout en certaines régions comme le Nord et le Sud-Ouest et, par conséquent, on y
23
vit une décroissance tout en augmentant substantiellement les besoins en services de santé
et de soins de longue durée pour ces populations francophones.
Même observation au niveau de l’immigration. Selon les participants aux Tables,
l’immigration pourrait être l’un des mécanismes pour contrer cette érosion due au
vieillissement. Cependant, les taux actuels sont loin de combler la perte de poids relatif de la
communauté. De plus, l’immigration, même si elle représente une solution incontournable
pour assurer la pérennité de la communauté, n’est pas sans générer d’autres défis
importants. Une dimension en particulier est essentielle à prendre en compte : avec
l’immigration on observe un changement du tissu de la communauté francophone. Ce
changement n’induit pas seulement un besoin de gérer les enjeux touchant à la diversité, au
risque de voir la communauté se polariser, mais aussi une nécessité de changements de
paradigmes importants. Par exemple, l’engagement vis-à-vis du français ou la défense de la
« cause » n’est pas nécessairement automatique pour qui n’a pas connu toutes les périodes
de lutte franco-ontariennes ou pour qui le français est, de par un historique personnel, familial
ou communautaire, vu comme une langue de colonisation, voire d’oppression.
L’attachement au patrimoine culturel (qui n’est plus unique), voire même la définition de qui
est « franco-ontarien » sont autant de thèmes qui peuvent exploser à tout moment. Les
racines se multiplient et il ne faut pas en avoir peur, il faut au contraire s’en réjouir. Un
dialogue sur base d’un seul et unique référent n’est pas/plus possible, ni
souhaité/souhaitable.
En d’autres mots, la francophonie ontarienne a changé. Elle n’est plus aussi homogène
qu’avant, si tel avait déjà été le cas car, tant que le monde est monde, il y aura toujours des
différences. Une société qui connaît de la prospérité, de l’innovation et du bien-être pour le
plus grand monde en est une qui a su s’adapter, accepter les richesses de sa diversité et se
montrer généreux envers de nouvelles façons de voir. Il en va de même pour la francophonie
ontarienne qui peut se décliner au pluriel et c’est tout à fait juste ainsi. Même si cela peut
entrainer parfois des discussions difficiles, pour autant qu’elles soient sereines en n’essayant
pas de définir un individu, ni son identité propre.
Il est à noter que cette pluralité s’affiche clairement au niveau ethnoculturel, mais ne peut y
être cantonnée. La diversité se manifeste également au niveau du genre, des orientations
sexuelles, des croyances, de la situation économique, des besoins en matière de santé, de
la situation des familles (ex : exogames), pour ne nommer que ces exemples. Elle est
également bien visible au niveau des différences de réalités et d’enjeux sur le plan régional.
Cette pluralité doit être prise en compte sur chacun des volets et piliers du plan.
24
2. c) Enjeux
Au niveau des enjeux, on se trouve également dans une dynamique de continuité. En effet,
l’exercice effectué en marge du PSC en 2015 avait bien identifié les enjeux, défis et
problématiques qui sont encore d’actualités en 2020. Tous ces thèmes ont été élaborés dans
les sections précédentes.
Cependant, d’autres enjeux émergent, surtout en demande d’attention immédiate, comme
les capacités en matière technologique, d’engagement/représentation politique et de
soutien aux familles.
Toutefois, ce constat quant à la continuité des enjeux ne doit pas faire passer à côté de
considérations majeures qui ne peuvent être ignorées quand on se plonge dans un exercice
de réflexion stratégique. Il existe, en effet, des tendances lourdes et préoccupantes qu’il ne
faut pas occulter. Elles se manifestent à la fois de manière externe:
• Remise en question par les pouvoirs publics des droits acquis
• Érosion de la « lentille francophone » dans les processus de prise de décision
• Risque que la communauté ne devienne qu’une communauté parmi d’autres
Et également de manière interne :
• Mue de la communauté résultant en des tensions intra-communautaires déjà
assez palpables (Nord vs. Toronto vs. Est – exacerbées par un effritement
progressif du « centre de gravité » de la communauté, de l’Est au profit du
Centre Sud-Ouest; nouveaux arrivants vs. Franco-ontariens de souche, voire
certains malaises entre différents groupes ethnoculturels). Ces tensions sont
assez normales dans une société qui évolue, mais exigent néanmoins une
vigilance toute particulière.
• La transmission de la langue et de la culture, l’exode rural et la question de la
relève demeurent préoccupants et mettent en péril la pérennité de certaines
communautés
• La capacité institutionnelle pose question, particulièrement en matière de
capacité analytique en politiques publiques et de lobbying et risque de miner
l’efficacité des positions et initiatives portées par la communauté
• Difficulté de tirer pleinement parti collectivement de la force des nombres (la
communauté franco-ontarienne est la plus large hors Québec) et d’optimiser
les ressources/talent disponibles, surtout lorsqu’on se compare à d’autres
communautés francophones en situation minoritaire au Canada.
Ainsi donc, continuité n’est pas synonyme d’immobilisme et de continuation aveugle et
demande certainement des ajustements. D’autant plus que, comme vu précédemment,
l’exécution du PSC a semblé faire défaut. Des mesures doivent donc être prises pour
actualiser et optimiser le PSC de façon à en assurer l’efficacité de sa mise en œuvre.
25
SECTION 3 : APPRECIATION DE LA PERTINENCE DU CADRE STRATÉGIQUE
ACTUEL:
3. a) Rappel quant aux piliers et volets actuels et vue d’ensemble
26
Comme l’exercice de consultation l’a mis en évidence, les organismes et les individus se
retrouvent dans le plan stratégique communautaire. Le sentiment généralisé exprimé est que
l’on est sur la bonne voie, que le cadre stratégique – pris globalement (vision, piliers et volets)
– est toujours pertinent quant à son contenu et qu’il demeure opportun que le PSC continue
d’être utilisé pour guider les actions de la communauté.
27
En revanche, on ne fait que commencer la mise en œuvre de ce PSC et les résultats concrets
se font encore attendre.
De plus, même si, selon les acteurs de la communauté, il serait judicieux que le « terrain de
jeu » demeure sensiblement le même, cela ne veut pas dire que rien n’est à changer, surtout
à la lumière des données sur l’environnement qui continuent à témoigner d’une certaine
érosion, voire « glissade », et du fait que les participants indiquent que même si on semble sur
la bonne voie, on n’est encore qu’au début de la mise en œuvre du plan qui n’a pas
démarré sur les chapeaux de roue.
Enfin, les membres de population francophone et même plusieurs membres d’organismes
affectés par ce plan le connaissent mal. La question de la communication et de la
dissémination de l’information est donc de première importance. Encore fait-il que cela soit
fait avec efficacité qui donne des résultats sur le terrain, au lieu d’une « simple » campagne
de promotion du PSC en tant que tel. C’est par l’action et les résultats obtenus que les
individus adhèrent davantage au PSC.
Des ajustements sont donc à apporter, tant au niveau du calibrage des piliers, que du
contenu des volets et des priorités sur lesquelles mettre l’accent ainsi que sur les modalités et
outils de mise en œuvre. Ces ajustements sont abordés dans les sections suivantes.
28
3. b) Perception quant à la Vision
Rappel des thèmes de la Vision 2025
“Épanouie, créative, solidaire et engagée, la communauté francophone de l’Ontario jouit
d’une croissance soutenue, vit fièrement sa langue et sa culture, et bénéficie pleinement de
la richesse de sa diversité partout dans la province
Accueillante et ouverte, notre communauté contribue à la vitalité de l’Ontario, province
bilingue, et se développe sereinement dans un milieu où le fait de pouvoir vivre et socialiser
en français est devenu une norme – et non une revendication.
Elle contribue également, en tant que leader reconnu, au rayonnement de la francophonie
canadienne et internationale.”
La vision de l’actuel PSC, Vision 2025, demeure pertinente quant aux thèmes qu’elle couvre.
En effet, la dimension « ouverture/accueil » demeure toujours très opportune, alors que la
dimension « croissance économique/emplois » devrait être davantage explicite. Par contre,
certains trouvent que la vision actuelle est davantage tournée vers le futur au détriment de
la dimension historique, qui demeure quand même de circonstance.
Cependant, d’aucuns croient cette vision un peu longue sur le plan de la formulation.
29
3. c) Revue des piliers et volets
Ce qui ressort des consultations est que le contenu des quatre piliers continue de faire du
sens. L’approche horizontale des piliers, qui devrait mener à mener à une forme de
décloisonnement est, elle aussi, largement appréciée. Donc, comme le PSC n’en est qu’à
ses débuts quant à sa mise en œuvre, cela demeure pertinent de l’utiliser comme guide
d’action.
Par contre, il existe un réel besoin d’ajustement et de renforcement des piliers et des volets
respectifs afin de faire ressortir diverses dimensions-clés, comme:
Croissance économique/emploi
Accueil et aiguillage des nouveaux arrivants
Gestion de la diversité/Vivre ensemble
Capacité de recherche, d’analyse et d’action
Les pages ci-dessous présentent, pilier par pilier, les ajustements suggérés lors des
consultations
Pilier 1 : Essor et vitalité
Objectif : Offrir aux membres de la communauté francophone de l’Ontario un
environnement leur permettant d’assurer leur mieux-être, de s’épanouir et de vivre
pleinement en français.
Volet 1. Développement économique et employabilité
Volet 2. Accessibilité et utilisation des services en français
Pas tellement surprenant, ce pilier demeure toujours un essentiel. La dimension économique
est clairement une préoccupation. Plusieurs ajustements sont donc de mise.
Avoir une dimension capacité d’accueil et d’aiguillage en matière de services (voir
Pilier 4).
Besoin de moderniser la Loi sur les langues officielles (fédérale) ainsi que la Loi sur les
services en français (Ontario) – qui constituent les bases en matière de prestation de
services – et de leur donner plus de dents.
Insister davantage sur le bien-être/santé économique des francophones et sur la
reconnaissance que gagner sa vie est un impératif qui, dans certaines circonstances
et/ou régions, est difficile pour certains francophones, les possibilités d’emploi en
français étant rares.
Reconnaitre la difficulté pour les entreprises francophones à recruter et retenir du
personnel qualifié.
30
Avoir une dimension centrée sur la main d’œuvre – avec un angle un plus particulier
sur des liens possibles avec des personnes ayant graduées des programmes
d’immersion, qui représentent un bassin à haut potentiel.
Inclure les services numériques (en ligne) dans les services, corriger les iniquités dans
l’accès au numérique et renforcer les compétences dans ce domaine.
Continuer à développer l’offre – et la demande – active.
Pilier 2- Attraction et rétention
Objectif : Recruter, attirer et retenir les forces vives et les nouveaux arrivants partout
dans la province en leur donnant les moyens de réussir leur vie en français dans un
espace qui répond à leurs besoins.
Volet 1. Immigration/nouveaux arrivants
Volet 2. Enfance et jeunesse
Les consultations sont claires. Non seulement ce pilier est essentiel, il exigera une attention et
des efforts concertés plus soutenus. Des ajustements à cet égard sont donc à prévoir.
Avoir une dimension « lutte à l’assimilation ».
Reconnaitre qu’il il y a des progrès au niveau du nombre d’immigrants, mais que cela
demeure qu’un très faible pourcentage en comparaison aux immigrants qui
choisissent la langue de la majorité pour eux-mêmes et leurs familles dans leurs
activités de la vie quotidienne.
L’immigration en hausse demande une adaptation tant de la part des nouveaux
arrivants, que des personnes résidant déjà dans la province, donc un besoin de
soutien à l’inclusion et au vivre ensemble.
Renforcer les capacités d’accueil et d’aiguillage et l’offre de services en français aux
nouveaux arrivants, en comprenant bien que pour bon nombre d’entre eux le besoin
de travailler est une nécessité qui souvent exige l’usage courant de l’anglais.
Reconnaître l’enrichissement de la communauté franco-ontarienne par l’ajout de
toutes ces cultures et points de vue provenant de partout sur la planète.
Continuer à investir dans le continuum de l’éducation – incluant la petite enfance
qui est une pierre angulaire initiale.
Tenir compte du fait que l’exode des jeunes entraine maintenant un exode des
« grands parents » qui veulent rejoindre leurs petits-enfants.
31
Pilier 3- Participation et célébration
Objectif : Chercher à confirmer et à renforcer le sentiment d’appartenance et de
fierté, ainsi que la participation active des francophones de l’Ontario dans la vie de
leur communauté.
Volet 1. Engagement et participation
Volet 2. Éveil et construction identitaire
Encore ici, ce pilier avait vu juste, bien que les commentaires émis lors des consultations
préconisent certains ajustements importants.
Reconnaitre que la question de l’inclusion, de la gestion de la diversité et de l’accueil
est clé. La question de la diversité doit être abordée, bien sûr, d’un point de vue de
lutte à la discrimination (racisme, discrimination sur les lieux de travail, etc.), mais
surtout d’un angle visant à tirer le plus grand parti possible de la pluralité des
expériences, points de vue et cultures.
Renforcer la question de la relève – le phénomène des « TLM » (toujours les mêmes)
est omniprésent dans toutes les sphères d’activités communautaires, que ce soit au
sein des organismes associatifs ou lors d’activités de célébration. Prendre acte des
élans de solidarité du mouvement « La Résistance » pour continuer de mousser un
intérêt pertinent et mesuré et bien communiquer avec la population.
Impliquer davantage la jeunesse et lui fournir des modèles auxquels elle peut
s’identifier, y compris pour les jeunes issus de la diversité.
Avoir une dimension accompagnement/soutien aux parents/aux familles,
particulièrement quand il en va de la transmission de la langue française et de la
culture – avec une approche spécifique sur les couples exogames.
Adopter une approche diversifiée pour ce pilier.
Par exemple, il a été dit à maintes reprises qu’il existe des différences importantes
entre certaines régions, que ce soit en raison des grandes distances à couvrir, du
nombre de francophone et donc de leur taux de participation aux activités de la
communauté ou que ce soit simplement en matière de services et d’évènements en
français disponibles.
Ces différences se reflètent même en ce qui a trait aux publics cibles. En effet, tous
les auditoires visés n’ont pas les mêmes référents historiques et culturels. Les sources
d’inspiration de la francophonie ontarienne sont multiples et n’ont pas recours aux
mêmes outils et moyens de communication. Il y a donc, par exemple, un besoin de
célébrer et partager l’histoire et le patrimoine franco-ontarien, tout en évitant
sa « folklorisation » mais en trouvant des manières créatives d’inspirer des publics aux
profils aussi nombreux que divers.
32
Besoin de fournir un accompagnement quant aux nouvelles formes de
communication à l’âge du numérique.
Pilier 4- Concertation et organisation
Objectif : Favoriser un plus grand alignement des efforts de la communauté et
renforcer sa capacité d’interagir avec les représentants des gouvernements et des
secteurs privé et associatif.
Volet 1. Concertation et collaboration
Volet 2. Renforcement des capacités
Enfin, ce pilier, lui non plus, ne faisait pas fausse route, tout en reconnaissant la nécessité d’y
apporter des modifications.
Dans le volet Concertation et collaboration, il importe d’ajouter une référence
explicite aux Premières Nations, aux Inuit et aux Métis sous la rubrique : « Tisser des liens
avec d'autres groupes (notamment les Anglophones, les Francophiles, les
Québécois(e)s, les Autochtones, et les nouveaux arrivants) », afin de favoriser un
rapprochement et un sens de solidarité accru.
Développer une dimension recherche et analyse quant aux tendances et
dynamiques sous- tendant les réalités de la francophonie ontarienne et permettre
ainsi de développer des stratégies adéquates.
Développer une dimension capacité d’accueil et d’aiguillage en matière de services
(voir Pilier 1).
Renforcer davantage les capacités de représentation et d’influence politique (en
continu – au-delà des réactions en situation de crise), et contribuer à renforcer
l’infrastructure gouvernementale soutenant le développement des communautés
francophones en Ontario, incluant les paliers fédéral et municipal.
Renforcer les capacités en matière technologique/numérique et de positionner le
français dans un contenu et des véhicules numériques.
Trouver un moyen de mieux rémunérer les professionnels dans les organismes
communautaires pour contribuer à un renforcement des capacités d’attraction et
de rétention.
Renforcer les capacités en matière de marketing et de financement – ce qui
implique également une capacité d’opérationnaliser le PSC, et les priorités qui en
découlent, en des termes et objectifs alignés avec les priorités des bailleurs de fonds
(incluant des normes reconnues et indicateurs de vitalité communautaire). Accroître
la capacité d’écoute des priorités jugées importantes par les bailleurs de fonds,
comme l’environnement, le sport et autres.
33
Consolider les capacités de communication quant au PSC – particulièrement avec
les individus.
Clarifier et consolider la « structure de gouvernance » associée à la mise en œuvre
du PSC (AFO, Tables de concertations régionales, ACFO, etc.)
34
SECTION 4 : PROPOSITION DE CADRE REVISITE POUR 2030
Fort de ces constats et suggestions, les ajustements décrits dans les pages suivantes sont
proposés.
4. a) Un énoncé de vision plus court et précis Tout en maintenant les thèmes de la vision 2025, une nouvelle version, davantage resserrée,
est suggérée :
Suggestion pour la Vision 2030 :
4. b) Des piliers stratégiques réorganisés et simplifiés
Suite aux commentaires émergeant des consultations, il est apparu important de re-calibrer
les piliers. La réflexion a mené, dans un premier temps, à donner plus de poids aux deux
premiers volets, Essor et vitalité ainsi que Attraction et rétention, en raison de leur importance
vitale pour l’avenir de la communauté. Ensuite, la création d’un cinquième volet Inclusion
et diversité a semblé tout à fait opportune.
Accueillante, rayonnante, créative et engagée, la communauté francophone de l’Ontario – une
province bilingue - jouit d’une croissance démographique et économique soutenue, vit fièrement
et sans entrave sa langue et sa culture plurielle, et bénéficie pleinement de la richesse de sa
diversité.
Elle est reconnue pour sa place unique dans l’histoire de notre pays, sa contribution essentielle à
la vitalité de la province et l’exemplarité de son leadership au sein de la francophonie canadienne
et internationale.
35
Cette nouvelle structure, si elle semblait justifiée d’un point de vue stratégique, est apparue
comme particulièrement lourde et peu compatible avec le souci d’une plus grande
simplicité et la volonté de se concentrer sur un nombre limité de priorités plutôt que de se
disperser.
La consultation a, en effet, démontré la nécessité de concentrer les efforts de la
communauté dans un nombre réduit d’axes de développement. Cela faciliterait la mise en
œuvre du plan stratégique communautaire.
Ainsi, dans cet esprit, une ré-articulation du cadre stratégique autour de trois piliers est
proposée.
Ces trois piliers stratégiques reflètent les domaines où les besoins d’intervention sont les plus
grands pour le développement de la communauté franco-ontarienne : vitalité, pluralité et
pérennité. Ces thèmes vont de pair, sont simples et couvrent l’ensemble des volets d’action
du PSC de 2015, mais incluent aussi, suite aux consultations de 2020, de nouveaux domaines
dans lesquels investir pour un horizon 2030.
36
Les pages qui suivent décrivent pour chaque pilier et volet les champs d’actions identifiés en
2016 (réassignés selon le nouveau découpage en trois piliers) et les ajouts et ajustements
suggérés durant les consultations
37
1. Vitalité
Pour offrir aux membres de la communauté francophone un environnement leur permettant
d’assurer leur mieux-être socioéconomique, de s’épanouir et de vivre en français, la
communauté consacrera des efforts soutenus à l’amélioration de l’employabilité; de
l’accessibilité et de l’utilisation des services en français; et de l’intégration socioéconomique.
1.1 Employabilité
Base 2016
Augmenter l’employabilité des membres de la communauté partout en Ontario :
o Offre et création d’emplois (incluant une meilleure communication quant aux
opportunités dans les diverses régions)
o Formation
o Aide à l’entrepreneuriat – mentorat
Opérationnaliser la notion de « communauté entrepreneuriale » (c.-à-d. une
approche intégrée de développement économique faisant le lien entre différentes
dimensions-clés telles, par exemple, soutenir l’entreprenariat privé et collectif, établir
des partenariats durables, faciliter l’accessibilité aux marchés et aux sources de
financement, faciliter la relève francophone lors de transfert d’entreprise, mettre
l’accent sur le développement durable, aligner le cadre législatif et réglementaire).
Favoriser un engagement des francophones au sein des instances décisionnelles du
secteur privé (ex. : conseils d'administration, chambres de commerce).
Favoriser l’innovation.
Accorder une attention particulière aux francophones en situation de handicap,
vivant en situation défavorisée et/ou vulnérables (que ce soit sur le plan physique,
mental, social ou économique, de l’âge ou encore de leur appartenance à une
minorité) et assurer leur inclusion socio-économique.
Favoriser la parité hommes-femmes.
Promouvoir l’expertise francophone et l’excellence des produits et services.
Démontrer la contribution économique de la communauté à l’ensemble de la
province (ex. : valeur ajoutée de la contribution francophone au développement
38
économique de l’Ontario ; impacts au niveau commercial, du tourisme, du
développement technologique, des exportations ; etc.).
Ajouts 2020
Reconnaitre la difficulté pour les entreprises francophones à trouver du personnel
qualifié.
Avoir une dimension centrée sur la main d’œuvre – avec un angle sur un lien avec les
personnes ayant gradué des programmes d’immersion, qui représentent un bassin à
haut potentiel.
1.2 Accessibilité et utilisation des services en français
Base 2016
Continuer à agrandir « l’espace francophone » partout en province.
Accroître l’accès aux services publics et parapublics/institutionnels :
o Renforcer l’offre active (services gouvernementaux, santé, justice, éducation).
o Augmenter les infrastructures (écoles, centres de santé, etc.).
o Augmenter le nombre de postes désignés et de fonctionnaires bilingues offrant
des services en français à travers la province.
Augmenter l’offre de services dans le secteur privé (ex. : commerces, services
professionnels, etc.) :
o Engager les entrepreneurs et les prestataires de services pour les convaincre de
la valeur économique d’une offre en français.
o Sensibiliser les membres de la communauté quant à l’impact de « consommer
en français » sur un plan quotidien.
Accroître l'accès à la culture en français (multiplication d'espaces culturels à travers
la province, variété des produits culturels offerts, accroissement du nombre de
manifestations artistiques et culturelles, engagement des médias, etc.) et faciliter la
création artistique et culturelle.
Accroître l’accès aux loisirs et activités sportives et récréatives en français.
S’assurer que les besoins particuliers de certains segments spécifiques (ex. : aînés,
immigrants, jeunes, etc.) soient adressés et bien couverts.
39
Procéder à l’analyse des besoins et de la demande sur la base de données probantes
et, en particulier, renforcer les mécanismes pour l’identification des francophones
(ex. : taxes scolaires, cartes santé).
Aligner les capacités d’offre (ex. : formation de main-d’œuvre qualifiée) en fonction
des besoins et de la demande.
Renforcement de la capacité – et la volonté - des membres de la communauté à
pratiquer une « demande active ».
Ajouts 2020
Améliorer la capacité d’accueil et d’aiguillage en matière de services.
Moderniser la Loi sur les langues officielles (fédérale) ainsi que la Loi sur les services en
français (Ontario) – qui constituent les bases en matière de prestation de services –
et de leur donner plus de dents.
Inclure les services numériques (en ligne) dans les services, corriger les iniquités dans
l’accès au numérique et renforcer les compétences dans ce domaine.
Continuer à développer l’offre – et la demande – active.
Renforcer l’offre de services en français aux nouveaux arrivants, en comprenant bien
que pour bon nombre d’entre eux le besoin de travailler est une nécessité qui
souvent exige l’usage courant de l’anglais.
1.3 Intégration socioéconomique
Base 2016
Faciliter l’intégration économique et culturelle des nouveaux arrivants (incluant, par
exemple, la reconnaissance des diplômes).
Ajout 2020
Insister davantage sur le bien-être/santé économique des francophones et sur la
reconnaissance que gagner sa vie est un impératif qui, dans certaines circonstances
et/ou régions, est difficile pour certains francophones, car les possibilités d’emploi en
français sont maigres.
40
2. Pluralité
Afin d’attirer et retenir les forces vives partout dans la province en leur fournissant un espace
de vie adapté et pleinement tirer parti de la diversité existante au sein de la communauté,
des actions concertées seront entreprises dans le cadre de stratégies d’attraction et
d’accueil de personnes immigrantes; de rétention des enfants et des jeunes dans les régions
et le réseau d’éducation franco-ontariens; et d’apprentissage au vivre-ensemble.
2.1 Immigration (attraction et accueil)
Base 2016
Augmenter le nombre – et la proportion - des immigrants francophones en Ontario
(venant d’autres pays) ainsi que des migrants (nouveaux arrivants dans le cadre de
flux interprovinciaux).
Améliorer les capacités et infrastructures d’accueil.
Développer des stratégies régionales différenciées, par exemple :
o Centre : Focus sur la solidarité et l’harmonisation
o Nord : Focus sur l’attraction – employabilité et cadre de vie
Ajouts 2020
Avoir une dimension « lutte à l’assimilation ».
Reconnaitre qu’il il y a des progrès au niveau du nombre d’immigrants, mais que
cela demeure une goutte d’eau par rapport aux immigrants anglophones.
Renforcer les capacités d’accueil et d’aiguillage
2.2 Rétention et transmission
Base 2016
Accroître l’accès à l’éducation au sein même des communautés, tout au long du
continuum d’éducation :
o Renforcer la qualité du français et offrir aux élèves/étudiants une base
linguistique et culturelle apte à contrer l’insécurité linguistique et servir de
moteur d’épanouissement et de développement économique.
41
o Augmenter les capacités de services de garde et de services à la petite
enfance.
o Augmenter le nombre d’écoles élémentaires et secondaires – et les
programmes au niveau secondaire - là où la demande existe.
o Améliorer l’accès et l’offre de programmes d’études au niveau
postsecondaire.
o Renforcer les passerelles entre les études collégiales et universitaires.
o Créer une université francophone en Ontario.
o Retenir les élèves et les étudiants dans le système francophone.
o Diminuer les barrières financières qui pourraient représenter des entraves à la
poursuite des études (ex : programmes de bourses – d’études et de mobilité).
o Promouvoir le principe de parité (à la fin de leur scolarité les élèves/étudiants
ontariens, quelle que soit leur langue maternelle, sont parfaitement bilingues et
ouverts aux réalités de « l’autre ».).
Offrir davantage d’opportunités économiques pour contrer l’exode vers les centres
urbains.
Offrir davantage d’opportunités d’activités appropriées aux besoins d’une clientèle
jeune – (reflétant, le plus possible, la notion de « par et pour » la jeunesse),
particulièrement au niveau des activités parascolaires et de loisirs.
En plus des espaces physiques, développer et offrir un espace francophone virtuel
adapté (ex. : plateforme numérique, réseaux sociaux) permettant aux jeunes de
s’exprimer en français et d’assumer pleinement leur identité culturelle.
Ajouts 2020
Avoir une dimension « lutte à l’assimilation ».
Continuer à investir dans le continuum de l’éducation – incluant la petite enfance
qui est une pierre angulaire initiale.
Avoir une dimension accompagnement/soutien aux parents/aux familles,
particulièrement quand il en va de la transmission de la langue française et de la
culture – avec une approche spécifique sur les couples exogames
Impliquer davantage la jeunesse et leur fournir des modèles auxquels ils peuvent
s’identifier, incluant pour les jeunes issus de la diversité
Tenir compte du fait que l’exode des jeunes entraine maintenant un exode des
« grands parents » qui veulent rejoindre leurs petits-enfants.
42
2.3 Inclusion et diversité
Ajouts 2020
Reconnaître l’enrichissement de la communauté franco-ontarienne par l’ajout de
toutes ces cultures et points de vue provenant de partout sur la planète.
Reconnaître que la question de l’inclusion, de la gestion de la diversité et de
l’accueil est clé.
La question de la diversité doit être abordée, bien sûr, d’un point de vue de lutte à la
discrimination (racisme, discrimination sur les lieux de travail, etc.), mais surtout d’un
angle visant à tirer le plus grand parti possible de la pluralité.
Reconnaître que l’immigration en hausse demande une adaptation tant de la part
des nouveaux arrivants que des personnes habitant déjà dans la province, donc un
besoin de soutien à l’inclusion et au vivre ensemble.
Tenter de trouver des liens communs entre les différentes composantes de la
francophonie ontarienne dans son ensemble et éviter la cristallisation des groupes
d’immigrants – ex : Afrique/Caraïbes/Europe/… .
Adopter une approche diversifiée en matière de culture au niveau des publics
cibles; en effet, tous les auditoires visés n’ont pas les mêmes même référents (ex :
besoin de célébrer et partager l’histoire et le patrimoine franco-ontarien, tout en
évitant sa « folklorisation » et en réalisant que les sources d’inspiration de la
francophonie actuelle sont multiples) et n’ont pas recours aux mêmes outils/canaux
de communication.
43
3. Pérennité
Pour réussir à maximiser la force des actions de la communauté en favorisant le renforcement
des capacités de nos institutions, l’alignement de nos efforts avec les objectifs du PSC et
l’engagement soutenu des citoyennes et citoyens, la communauté réalisera des activités
dans les domaines du renforcement des capacités institutionnelles; de la concertation, de la
collaboration et de la mobilisation; et de la fierté et participation communautaire.
3.1 Renforcement des capacités institutionnelles
Base 2016
Assurer la pérennité des institutions et organismes œuvrant à l’épanouissement de la
communauté (ex. : financement, compétences, structures de gouvernance,
infrastructures et espaces de vie, etc.).
Planifier et supporter la continuité et la relève au sein des organismes
communautaires.
Raffermir la présence physique d’agents communautaires, particulièrement en
régions rurales et isolées, pour faciliter l’avancement des priorités de la communauté
sur le terrain.
Renforcer les capacités d’inspiration des champions de la communauté et
développer leurs habiletés à :
o représenter et promouvoir efficacement les intérêts de la communauté auprès
des décideurs gouvernementaux (élus, conseillers politiques et fonctionnaires
au niveau municipal, provincial et fédéral) ;
o établir un dialogue durable et constructif avec le secteur privé et d’autres
groupes d’intérêt ;
o susciter l’engagement et la mobilisation au sein de la communauté.
Renforcer la représentation francophone (franco-ontarienne) au sein des instances
décisionnelles et consultatives gouvernementales et paragouvernementales.
Consolider le dialogue entre les différents paliers de gouvernement et favoriser une
plus grande collaboration entre ces différents paliers (ainsi qu’entre les différentes
institutions d’un même palier gouvernemental) en matière de dossiers francophones.
Renforcer la capacité à collaborer avec les gouvernements (municipal, provincial,
fédéral) de manière proactive et concertée et, en particulier, développer une
approche structurée pour l’identification, la formulation et la promotion de
44
demandes/revendications claires auprès des instances gouvernementales (ex. :
respect des droits linguistiques et constitutionnels, mise en place d’un cadre
d’imputabilité et de reddition de comptes entre les gouvernements et la
communauté, obtention du statut bilingue pour Ottawa et la province) plutôt qu’une
approche verticale où l’État se contente de transmettre à la communauté ses
priorités.
Solidifier les mécanismes d’interaction et de partenariat avec le secteur privé.
Former les leaders communautaires aux nouveaux mécanismes de communication et
technologies d’information, de réseautage social et de mobilisation (ex. : création
d’un espace francophone virtuel) pour dialoguer, partager, informer, engager et
mobiliser.
Supporter les médias franco-ontariens afin qu’ils s’adaptent à la transformation du
paysage médiatique.
Revoir les mécanismes de demande et d’octroi de financement :
o Partage des connaissances/expériences en matière de demandes de
financement
o Besoin de financement continu pour permettre aux organismes
communautaires de remplir leur mission
o Financement disponible non seulement aux fins de programmation, mais aussi
de fonctionnement et de communication/interaction avec les membres de la
communauté.
Ajouts 2020
Développer une dimension recherche et analyse quant aux causes, tendances et
dynamiques sous-tendant la réalité (les réalités) de la francophonie ontarienne (le
pourquoi- ex : phénomènes structurels, conjoncturels, individuels, mixtes, etc.) et
permettre ainsi de développer des stratégies adéquates pour répondre à ces
phénomènes (le comment y faire face)
Renforcer davantage les capacités de représentation et d’influence politique (en
continu – c-à-d au-delà des réactions en situation de crise), et contribuer à renforcer
l’infrastructure gouvernementale soutenant le développement des communautés
francophones en Ontario incluant les paliers fédéral et municipal.
Renforcer les capacités en matière technologique et numérique
Fournir un accompagnement quant aux nouvelles formes de communication à l’âge
du numérique.
45
Trouver un moyen de mieux rémunérer les professionnels dans les organismes
communautaires pour contribuer à un renforcement des capacités d’attraction et
de rétention
Renforcer les capacités en matière de marketing et de financement – ce qui
implique également une capacité de « traduire » le PSC et les priorités qui en
découlent en des termes et objectifs alignés avec les priorités des bailleurs de fonds
(incluant en matière de normes reconnues et d’indicateurs de vitalité
communautaire) et s’interroger sur la pertinence pour la communauté d’être plus
tangiblement active dans différents secteurs identifiés comme importants par ces
bailleurs (ex : environnement, sport, etc.,).
3.2 Concertation, mobilisation et visibilité
Base 2016
Au sein de la communauté
Bâtir sur les initiatives déjà amorcées pour améliorer la concertation entre les
organismes communautaires – ainsi qu’avec les institutions (ex : universités, conseils
scolaires, hôpitaux, etc.) - (au sein d’une même région et entre les régions) pour rendre
leur action plus cohérente et donc efficace.
Favoriser les opportunités d’échange, de réseautage et de partage d’information et
d’expertises.
Consolider les structures de gouvernance au sein de la communauté (ex. : relations
AFO/ACFO régionales).
Entre les communautés
Tisser des liens avec d'autres groupes (notamment les Anglophones, les Francophiles,
les Québécois(e)s, les Autochtones et les nouveaux arrivants) afin de favoriser un
rapprochement et un sens de solidarité accru.
Engager activement le dialogue avec la majorité et encourager une plus grande
reconnaissance de la contribution de la francophonie dans l’opinion publique.
Renforcer les passerelles et les espaces de collaboration entre la francophone
ontarienne et la francophonie canadienne internationale.
46
Ajouts 2020
Ajouter une référence explicite aux Premières Nations, Inuit et Métis sous la
rubrique Tisser des liens avec d'autres groupes, afin de favoriser un rapprochement et
un sens de solidarité accru
Consolider les capacités de communication quant au PSC – particulièrement avec
les individus
Besoin de clarifier et consolider la « structure de gouvernance » associée à la mise en
œuvre du PSC (AFO, Tables de concertations régionales, ACFO, etc.)
3.3 Fierté, célébration et participation
Base 2016
Améliorer la communication avec les membres de la communauté (au sens large du
terme, en allant au-delà des Francophones identifiés – Francophones non identifiés,
conjoints de couples exogames, Francophiles, etc.); mieux les informer quant à leurs
droits et au besoin de s’en prévaloir (pour renforcer, par exemple, la pratique de la
« demande active »), à la disponibilité des services, à l’existence d’opportunités en
région et à la contribution des organismes communautaires les représentant.
Étendre le bassin de bénévoles (tant au niveau des gestionnaires, que des porte-
parole ou des prestataires de services, voire dans le domaine de la philanthropie).
Renouveler le leadership (par exemple, en outillant les jeunes et en leur donnant
différentes opportunités pour qu’ils s’engagent en grand nombre et prennent la
relève, tant au niveau politique qu’au niveau communautaire; sans oublier de faire
appel aux jeunes adultes/jeunes professionnels ni de mobiliser les « jeunes retraités »
pour les convaincre de s’engager dans l’action communautaire).
Célébrer les succès des pairs (modèles accessibles).
Favoriser une culture d’inclusion pour faciliter la participation de l’ensemble des
groupes au-delà des différences identitaires.
Renforcer les capacités de participation et d’engagement communautaires des
jeunes.
Favoriser la transmission de la langue française et de la culture diversifiée de la
communauté francophone de l’Ontario (communauté franco-ontarienne) aux
générations futures (entre autres, par l'engagement des écoles et des enseignants au
47
niveau de la qualité du français écrit et oral ainsi que de l'enseignement de l'histoire
et de la découverte de la richesse culturelle francophone, par les aînés et par la
collaboration avec les milieux culturels, artistiques et patrimoniaux) et en assurer le
rayonnement.
Mettre en place des mesures pour contrer l’insécurité linguistique, à tous les niveaux
et en particulier au niveau des professionnels francophones dans nos communautés.
Utiliser la culture et les arts comme vecteur de socialisation afin de réduire la distance
et l’éloignement entre différents groupes au sein de la communauté et,
éventuellement, établir des passerelles avec les Francophiles, les membres de la
communauté anglophone et les Allophones.
Développer des plateformes pour diffuser davantage nos artistes francophones
(franco-ontarien(ne)s) et multiplier les occasions de s’identifier à des modèles
inspirants (du milieu artistique et autres – sport, affaires, politique, etc.).
Utiliser l’opportunité que représente l’accroissement du nombre d’écoles offrant des
programmes d’immersion pour augmenter la masse de consommateurs potentiels
pour les produits / activités francophones, susciter leur adhésion à l’importance du fait
français en Ontario et sensibiliser la population quant aux différences entre bilinguisme
et dualité linguistique et culturelle, contrant ainsi le phénomène d’assimilation.
Renforcer les dimensions symboliques de la contribution de la communauté
francophone de l’Ontario (communauté franco-ontarienne) (ex : événements
populaires célébrant la journée de la francophonie, le Jour des Franco-Ontariennes
et des Franco-Ontariens, monuments, événements culturels commémoratifs et
patrimoniaux).
Multiplier le nombre de projets transversaux permettant une action commune de
divers organismes communautaires.
Développer et ancrer une image de marque de la communauté francophone de
l’Ontario (communauté franco-ontarienne).
Garder une ouverture aux différentes facettes, réalités et leçons à apprendre liées à
la francophonie canadienne et internationale.
48
Ajouts 2020
Renforcer l’approche abordée pour traiter de la question de la relève et contrer le
phénomène du « TLM » –toujours les mêmes.
Adopter une approche diversifiée pour ce pilier. Au niveau régional, car on relève
une grande différence entre le nord et l’est, à cause des distances; des taux
d’achalandage, etc. Et également au niveau des publics cibles (Voir pilier 2).
49
SECTION 5 : PISTES POUR LES PROCHAINES ÉTAPES DE MISE EN OEUVRE :
Les consultations ont été claires sur un point très précis. Oui, le PSC est toujours pertinent pour
guider les actions de la communauté et recueille l’adhésion des principaux acteurs.
Mais sa mise en œuvre, par contre, est loin de faire face au même type niveau de
satisfaction. Outre une communication à revoir, l’ensemble des pratiques de planification,
priorisation, suivi des progrès, gouvernance et reddition de compte liées à la mise en œuvre
sont à consolider.
Le succès de la mise en œuvre du plan passe bien sûr par un contenu solide, mais aussi par
une infrastructure de premier ordre permettant d’allouer les bonnes ressources au bon
endroit, une approche réellement concertée, une appréciation des progrès réalisés et, au
besoin, une capacité d’ajuster efficacement le tir.
Dès lors, s’il faut ajuster le « Quoi » - comme cela a été identifié dans les sections précédentes
de ce document, il faut très certainement repenser le « Comment »!
Dans ce contexte, voici des propositions en matière de :
Communication :
• Développer et mettre en œuvre une stratégie de communication pour
disséminer et vulgariser le plan au sein de la communauté, en utilisant des
relais/champions diversifiés selon les types d’auditoires visés et, possiblement,
« de nouveaux visages » qui soient véritablement inspirant pour les différents
segments de la francophonie plurielle.
• Assurer la continuité de l’arrimage avec les bailleurs de fonds pour que ceux-
ci encouragent et privilégient les initiatives alignées avec les objectifs
provinciaux et régionaux découlant du PSC – incluant du financement pour
soutenir l’accompagnement et le suivi de la mise en œuvre.
Planification et priorisation:
• Synthétiser, au niveau provincial, les objectifs en quelques dimensions globales
et mobilisatrices pour donner un sens de direction à haut niveau, par exemple:
o Créer X nouveaux emplois en français à travers la province
o Atteindre les cibles en immigration francophones et s’assurer que X%
des nouveaux arrivants s’installent durablement dans des régions hors
de celles de Toronto et Ottawa
o Veiller à l’intégration des minorités dans la vie francophone et veiller à
leur participation au sein des organismes
50
o En collaboration avec les institutions scolaires et autres organismes du
domaine de l’éducation, accroitre de X% le nombre d’élèves/étudiants
dans les institutions d’enseignement en français et accroitre le nombre
d’infrastructure d’Y%
o Accroitre de X% la présence francophone dans la fonction publique
ontarienne
o Adapter et renforcer les instruments législatifs et, en particulier, faire de
l’Ontario une province bilingue
• Développer, en soutien au PSC et à ces objectifs de haut niveau, un plan
d’action provincial et des plans spécifiques régionaux portant sur des priorités,
objectifs et lignes d’actions principales pour un horizon temporel court de deux
ou trois années maximum. De tels plans opérationnels seraient davantage
concrets.
(Il est à noter, à cet égard, que le concept de « régions » ne doit pas
nécessairement être vu comme faisant référence aux trois régions sur
lesquelles sont actuellement arrimées les Tables de concertation, mais qu’une
redéfinition/un redécoupage de ces régions pourrait être envisagé)
• Voir à une priorisation claire des objectifs et des actions précises et tangibles.
« On ne peut pas être tout, pour tous et toutes, tout le temps »,
particulièrement avec des ressources limitées. Cette priorisation pourrait varier
d’une région à l’autre.
Contribution, suivi et imputabilité:
• Établir une approche – tant provinciale que régionale – dans laquelle les
organismes (incluant l’AFO) sont à même d’indiquer clairement comment ils
vont appuyer la mise en œuvre du plan et quels seront leur contribution.
• Donner à l’AFO un rôle de champion (plaque tournante) pour analyser,
consolider, intégrer les propositions de contribution et mettre en lumière les
éventuels points sensibles (ex : suractivité sur certains volets, absence
d’initiatives sur d’autres pourtant identifiés comme prioritaires, etc.).
• Supporter une dimension évaluation des progrès, incluant des indicateurs
clairs. (Il appartiendrait aux Tables de définir ces indicateurs5) et donner à
l’AFO la responsabilité de faire un suivi, une analyse et une rétroaction de ces
indicateurs (et ce, sur une base informative et constructive uniquement – et
non sur une base de jugement de la performance).
5 Pour aider les Tables dans ce travail, les mesures de succès identifiées en 2016 dans la PSC Vision 2025 sont fournies en annexe.
51
• Mettre sur pied un cycle d’évaluation des progrès permettant une mise au
point – et une mise à niveau une ou deux fois par année.
Infrastructure et gouvernance :
• Modifier la nature et la mission des tables de concertation – les convertir pour
les centrer davantage sur les stratégies régionales, sur la véritable
concertation (mobilisation coordonnée des efforts autour d’objectifs et de
lignes d’actions/projets communs, et sur le suivi/évaluation (donc, rendre les
tables moins opérationnelles/transactionnelles, tout en gardant une
perspective sur le réseautage et le partage des pratiques gagnantes).
• Procéder à une révision de la structure de gouvernance globale – AFO, Tables
régionales, ACFOs, organismes membres, etc.- et s’assurer que les différents
intervenants ont une compréhension commune de leurs rôles et
responsabilités respectifs au sein de cette structure de gouvernance.
• Introduire, au niveau provincial à tout le moins – mais possiblement au niveau
régional, des instances (comités, tables, etc.) permettant un suivi des progrès
selon l’approche thématique des trois piliers stratégiques.
• Assurer une reddition de compte à la communauté quant aux progrès
accomplis collectivement par pilier, au moins une fois par an lors du congrès
de l’AFO.
• Se doter des outils appropriés pour l’encadrement et la gestion de la mise en
œuvre.
Culture :
• Compléter les initiatives « structurelles » (outils, indicateurs, gouvernance,
tables et comités, etc.) avec des mesures visant à continuer la transformation
de la culture inter- organismes au sein de la communauté pour favoriser une
plus grande concertation et cohésion communautaire autour d’objectifs
communs (ex : mise en place systématisée de projets transversaux, partages
aux tables de concertation et de suivi des progrès).
52
ANNEXE
À quoi ressemble le succès ? – Mesures de succès (Base : VISION 2025, ajustée selon les
nouveaux piliers)
1. Vitalité
Nous saurons que nous sommes en voie de réussir lorsque nous observerons, entre autres, les
progrès suivants :
Accroissement du nombre d’Ontariens utilisant le français dans leur vie de tous les
jours, tant à la maison qu’à l’extérieur.
Amélioration de la « performance » des Francophones de l’Ontario (Franco-
Ontarien(ne)s) quant aux indicateurs de niveau/qualité de vie généralement
reconnus (ex. : revenu ; indice de développement humain – santé/longévité,
savoir/niveau d’éducation; logement ; liens sociaux et engagement civique,
réduction des disparités hommes/femmes; inclusion des personnes en situation de
handicap, etc.).
Accroissement du nombre d’emplois occupés par des Francophones.
Accroissement du nombre d’entrepreneurs francophones et de leur influence sur le
marché du travail ou dans le monde des affaires.
Accroissement, sur l’ensemble du territoire de la province, de la mobilité des
travailleurs francophones et des emplois qui leurs sont accessibles.
Meilleure intégration économique – en particulier en termes d’accès au marché du
travail - des travailleurs francophones immigrants.
Accessibilité accrue aux différentes sources de financement disponible pour les
entreprises/entrepreneurs francophones.
Meilleur accès aux marchés publics pour les entreprises/entrepreneurs francophones.
Comblement des besoins en services en français par la disponibilité adéquate d’une
main-d’œuvre qualifiée.
Création d’une chambre de commerce franco-ontarienne - ou d’un mécanisme
similaire - pour faciliter le réseautage.
53
Disponibilité d’outils et programmes concrets (ex : banque/répertoire d’emplois et
d’employeurs, programmes de stages, programmes de jumelage/mentorat pour les
entrepreneurs, etc.).
Augmentation du nombre de régions et d’organismes désignés.
Désignation de l’Ontario comme province bilingue.
Désignation d’Ottawa, capitale nationale, comme ville bilingue.
Maintien et augmentation du nombre d’infrastructures (écoles, centres
communautaires, centres de soins, etc.) dédiées aux francophones.
Accroissement du nombre d’organisations (institutions et entreprises) offrant des
services en français (affichage, accueil, service à la clientèle, produits, etc.) et
généralisation de l’approche de « l’offre active » (particulièrement au niveau des
gouvernements municipaux, provincial et fédéral qui auront adopté des politiques
formelles en ce sens).
Généralisation de l’approche de « la demande active ».
Obtention et données concrètes sur les besoins de services en français.
Accessibilité accrue, pour les employeurs et les employés, aux programmes de
formation professionnelle en français.
Disponibilité d’outils et programmes concrets (ex : répertoire des entreprises offrant
des services en français, campagne de sensibilisation dans le secteur privé, etc.).
2. Pluralité
Nous saurons que nous sommes en voie de réussir lorsque nous observerons, entre autres, les
progrès suivants :
Accroissement du nombre de Francophones (Franco-Ontarien(ne)s (tant en nombres
absolus que relatifs) dans toutes les régions de la province.
Augmentation des seuils d’immigration francophone (tant en nombre qu’en
pourcentage) et atteinte des cibles fixées.
Maintien d’une migration interprovinciale nette positive en ce qui concerne les
francophones en Ontario.
54
Meilleure intégration économique – en particulier en termes d’accès au marché du
travail - des travailleurs francophones immigrants.
Accroissement du nombre d’emplois occupés par les nouveaux arrivants
francophones.
Meilleure mobilité des employés immigrants sur l’ensemble du territoire de la province.
Mise en place d’outils et programmes concrets (ex : désignation de municipalités
comme pôle d’attraction pour l’immigration, création d’un comité permanent de la
communauté franco-ontarienne au sein du ministère des Affaires civiques, de
l’Immigration et du Commerce international (MACICI) afin de guider l’immigration
francophone dans la province, participation aux foires internationales, etc.).
Accroissement du nombre d’établissements scolaires à tous les niveaux (garderie,
élémentaire, secondaire, postsecondaire) et sur l’ensemble du territoire de la
province.
Augmentation des inscriptions dans les services de garde et d’aide à la petite
enfance.
Augmentation du nombre et du pourcentage d’élèves inscrits dans les
écoles/établissements d’enseignement de langue française.
Accroissement du nombre de diplômés à tous les niveaux scolaires et
postsecondaires.
Accroissement du nombre et du type de programmes d’études offerts en français par
les établissements postsecondaires en province.
Création d’une université francophone.
Augmentation du nombre d’emplois stables offerts aux jeunes francophones au sein
même de leur communauté.
Accessibilité accrue à des opportunités de stages rémunérés et de bénévolat en
milieu de travail.
Accessibilité accrue à différents programmes/activités réellement alignés avec les
attentes/besoins des jeunes – « par et pour » les jeunes, lorsqu’approprié – y compris
au niveau des loisirs (ex. : festivals, cinémas, activités sportives, activités récréatives,
etc.).
Disponibilité d’outils et programmes concrets (ex : programmes de bourse pour étudier
en français, programmes de développement du leadership, etc.).
55
3. Pérennité
Nous saurons que nous sommes en voie de réussir lorsque nous observerons, entre autres, les
progrès suivants :
Accroissement du nombre de participants aux tables de concertation régionales et
sectorielles.
Accroissement du nombre de membres associés à l’Assemblée de la francophonie
de l’Ontario.
Accroissement du nombre de tables de concertation mixtes.
Accroissement du nombre de partenariats avec d’autres communautés.
Renforcement de l’alignement entre le « discours » et les « actions » de la
communauté et mise en place d’un mécanisme permettant une reddition de compte
commune.
Consolidation des structures et systèmes de gouvernance des institutions et
organismes jouant un rôle-clé dans notre communauté.
Accroissement de la présence physique d’agents communautaires partout dans la
province et particulièrement en région rurale/éloignée.
Amélioration des mécanismes de collaboration avec les gouvernements fédéral,
provincial et municipal.
Renforcement des capacités de mobilisation à tous les niveaux.
Amélioration de la qualité des pratiques et instruments de communication et mise à
disposition au sein de la communauté.
Membres de la communauté mieux informés.
Accroissement du nombre d’organismes et de clubs ainsi que de leur membership.
Initiatives de formation des bénévoles au niveau de la province, des régions et des
secteurs d’activités mises en œuvre selon un plan de relève développé par les
membres de la communauté.
Accroissement du nombre de bénévoles dans toutes les catégories ciblées.
Renouvellement du leadership communautaire, selon un plan de relève
préalablement établi.
Amélioration de la performance des élèves aux tests de français (ex. : OQRE).
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Meilleure connaissance des jeunes francophones quant à l’histoire et au patrimoine
communautaire, entre autres par le truchement d’un cours d’histoire de l’Ontario
français intégré au curriculum des écoles secondaires de langue française.
Accroissement du nombre de plateformes de diffusion culturelle et des audiences
rejointes.
Implication accrue de la communauté francophone dans les programmes
d’immersion en français offerts à l’intention des jeunes anglophones, afin de bâtir des
liens solides. En particulier, un module sur l’histoire de l’Ontario français sera ajouté au
sein du curriculum secondaire des écoles de langue anglaise et dans les programmes
d’immersion dans la province.
Établissement d’une « image de marque » de la communauté francophone de
l’Ontario (communauté franco-ontarienne) reconnue à travers la province (qui nous
sommes; quelles sont nos valeurs ; comment nous contribuons au développement
économique social et culturel de notre province ; nos modèles accessibles, etc.).
Accroissement du nombre de Francophones dans les instances dirigeantes des
organisations publiques et privées.
Accroissement du financement (public et privé) disponible pour les organisations et
institutions œuvrant à l’amélioration de la vitalité de la communauté et de ses
membres.
Disponibilité d’outils et programmes concrets (ex : programmes de formation des
employés des organismes communautaires, programmes de formation pour les
membres de CA, etc.).