44
Politique de la réglementation : Vers un nouvel Agenda Chemins vers l’avenir Messages clés Conférence de l’OCDE sur la politique de la réglementation Paris, 28-29 octobre 2010

Politique de la réglementation : Vers un nouvel Agenda

  • Upload
    others

  • View
    3

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

Politique de la réglementation :

Vers un nouvel Agenda

Chemins vers l’avenir

www.oecd.org/regreform/policyconference

Messages clés

Conférence de l’OCDE sur la politique de la réglementation

Paris, 28-29 octobre 2010

Crédits photos and illustrations

Couverture: © Elsa Cruz de Cisneros

Page 1: © Silvia Thompson - OECD

Page 2: © Hervé Cortinat - OECD

Page 4: © Andy Dean - Fotolia.com

Page 5: © Tinka - Fotolia.com

Page 6: © Apeiron - Fotolia.com

Page 7: © Rainer Claus - Fotolia.com

Page 8: © Dana S. Rothstein - Fotolia.com

Pages 9, 15, 23: Drawings © Clara Fingerhut

Page 10: © Tombaky - Fotolia.com

Page 11: © yellowj - Fotolia.com

Page 12: © illu24 - Fotolia.com

Page 13: © James Steidl - Fotolia.com

Page 14: Dessin © Jennifer Stein

Page 16: © Lane Erickson - Fotolia.com

Page 18: © m.schuckart - Fotolia.com

Page 20: Mots croisés © Jennifer Stein

Page 22: © Paylessimages - Fotolia.com

Pages 25, 26, 27, 28: © Jennifer Stein

Page 29: © Gino Santa Maria - Fotolia.com

Page 30: © photo-dave - Fotolia.com

Page 32: © Paylessimages - Fotolia.com

Page 33: © OCDE

Page 34: © Exactostock - SuperStock

Page 37: © Wesley Hitt - Getty Images

Page 38: © Ronald Hudson - Fotalia.com (haut); © David Muir - Photodisc / Getty Images (bas)

Pour plus d’informations, merci de conctater:

[email protected]; [email protected]

Table des matièresPréface . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1

Pourquoi améliorer la réglementation ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2

Rapport phare – La politique de la réglementation : Pour un chemin

de croissance durable . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3

Pour une réglementation de meilleure qualité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4

Les attentes des citoyens . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6

Les attentes des entreprises . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8

Repenser la réglementation intelligente . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10

L’évaluation : la nouvelle frontière . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12

Privilégier la simplicité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14

En route pour le numérique ! . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15

Le mot d’ordre : l’ouverture . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16

L’équité avant tout . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18

Mieux gouverner : un véritable enjeu . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20

Mettre en place des institutions chargées de la supervision réglementaire . . . 21

Éviter la captation de la réglementation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23

Garantir la durabilité par l’amélioration des règles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25

La croissance verte . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26

Gérer les risques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28

La coopération réglementaire internationale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30

Le Comité de la politique de la réglementation de l’OCDE.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33

La mission de l’OCDE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40

1

En octobre 2010, l’OCDE a organisé sa première Conférence sur le thème de la politique de la réglementation. Cette manifestation a été l’aboutissement d’une coopération de deux ans avec la Commission européenne, qui a abouti à la réalisation d’examens de la gestion de la réglementation dans 15 États membres de l’UE. Elle a rassemblé plus de 350 participants de 51 pays, auxquels elle a donné la possibilité de redéfinir le plan de route dans le domaine de la réglementation, à un moment où le rôle de cette dernière fait l’objet d’une attention renforcée au lendemain de la crise.

Cet intérêt renouvelé est compréhensible : la crise a mis au jour des défaillances massives de la réglementation, des systèmes de contrôle et des dispositifs d’application. Ces défaillances n’ont à ce jour pas toutes été comblées. Par ailleurs, un environnement réglementaire stable est fondamental pour retrouver une croissance plus forte, plus équitable et plus durable. Une gouvernance efficace de la réglementation est essentielle pour regagner la confiance des citoyens, des consommateurs et des chefs d’entreprise, ainsi que pour faire renaître les attentes qu’ils nourrissent à l’égard de leur gouvernement.

PréfaceDes réglementations efficaces et efficientes contribuent à promouvoir l’innovation et l’entrepreneuriat, de la même façon qu’une saine gestion réglementaire participe à la primauté de la règle de droit, par le biais de dispositifs d’application et de supervision, et d’une évaluation concrète de son respect. Toutefois, la réglementation doit être simplifiée. Des efforts supplémentaires doivent notamment être déployés dans le domaine de l’évaluation d’impact. L’élaboration de la politique de la réglementation doit tenir compte des impacts environnementaux et sociaux, et de la gestion du risque, ainsi que de la nécessité – et des stratégies – d’une coopération internationale dans ce domaine.

Alors que l’économie se rétablit lentement, que le chômage demeure élevé et que les politiques macroéconomiques doivent composer avec une marge de manœuvre réduite, l’instauration d’un cadre réglementaire adapté revêt une importance indéniable.

La conférence de l’OCDE constitue un premier pas décisif en vue de relever ce défi.

Angel Gurría Secretary-General, OECD

2

Pourquoi améliorer la réglementation ?

Les mesures en faveur de l’amélioration de la réglementation constituent, depuis ces trente dernières années, une évolution majeure de la gouvernance publique dans la zone OCDE et au-delà. La réglementation n’est il est vrai rien moins que l’un des trois leviers d’action dont dispose de l’État, au même rang que la politique budgétaire et la politique monétaire. Elle est d’une importance fondamentale lorsqu’il s’agit d’influer sur la prospérité des économies et des sociétés.

Au lendemain de la crise, les pays se voient dans l’obligation croissante de renforcer leurs systèmes réglementaires de manière à éviter l’instabilité financière à l’avenir. L’obligation de trouver l’équilibre adéquat entre le risque et la récompense, les coûts et les avantages n’a jamais été aussi impérieuse qu’aujourd’hui. Une réglementation inefficace ralentira la reprise, freinera la croissance et réduira à néants les initiatives prises pour s’attaquer à des enjeux complexes tels que le changement climatique. Elle aura également pour effet de renforcer la méfiance des citoyens à l’égard de leurs gouvernements.

« L’avènement d’une meilleure économie mondiale passe par la recherche de moyens permettant de concevoir, d’appliquer et de faire respecter des règles

meilleures »Angel Gurría, Secrétaire général de l’OCDE

Le rôle de l’OCDE dans la promotion d’une réglementation de qualité

L’Organisation a été parmi les premières à porter sur le devant de la scène la question de la réforme de la réglementation, en agissant en tant que « club des bonnes pratiques » et qu’enceinte de dialogue et d’échanges d’expériences entre les pays. Par le biais de ses principes d’action et de ses lignes directrices, de ses analyses, de ses examens par les pairs, et aujourd’hui de cette conférence de première importance, elle continue à apporter une contribution majeure dans le domaine de la politique de la réglementation.

La Conférence de 2010 sur la politique de la réglementation

La Conférence a mis en lumière l’importance de la gestion et de la gouvernance de la réglementation à toutes les étapes du cycle des politiques : la conception, le respect de l’application, le suivi et l’évaluation des performances.

Site Internet de la Conférence :

www.oecd.org/regreform/policyconference

3

La Conférence a été organisée en partenariat avec l’Agence pour la simplification administrative (ASA) et la Présidence belge de l’UE, la Commission européenne, la Fondation Bertelsmann, et le Conseil suédois de l’industrie et du commerce pour une meilleure réglementation (NNR).

Rapport phare – La politique de la réglementation : Pour un chemin de croissance durable

L’OCDE a présenté un rapport amené à avoir un grand retentissement, qui contient la synthèse des enseignements dégagés des examens de 15 pays de l’UE menés sur deux ans, ainsi que d’autres examens et rapports de l’OCDE. Il a pour finalité de fixer le cadre des discussions sur la façon dont la politique de la réglementation peut contribuer aux objectifs de la politique publique. Il prône la nécessité de faire preuve d’ambition quant à la capacité de la politique de la réglementation de soutenir la croissance et le bien-être social dans les pays qui se relèvent de la crise.

Principales conclusions

• Les pays de la zone OCDE sont de plus en plus nombreux à mettre en place une politique de la réglementation, et ce, avec des finalités convergentes.

• La politique de la réglementation contribue fortement à la croissance et à la règle de droit, participant ainsi à la bonne santé des économies et des entreprises.

• La reprise et l’instauration d’une croissance durable doivent toutes deux pouvoir s’appuyer sur une réglementation efficace.

• Une étude d’impact reposant sur des fais concrets, des capacités institutionnelles solides et la consultation des usagers sont essentielles à la réussite de la réglementation.

• Une gouvernance rigoureuse de la réglementation doit être la prochaine étape.

L’objectif de cette brochure

La présente brochure a été rédigée sur la base de l’expérience récente des experts mondiaux de l’amélioration de la réglementation qui ont participé à la Conférence. Elle contient des orientations, des conclusions, des données et des questions fondamentales.

4

Pour une réglementation de meilleure qualitéLes principales questions que doivent se poser les responsables politiques

• Les réglementations en vigueur sont-elles véritablement nécessaires ou uniquement sources de lourdeurs ?

• L’évaluation d’impact repose-t-elle sur des données concrètes fiables ?

• Les nouvelles réglementations ont-elles fait l’objet d’une consultation en bonne et due forme ou ont-elles été adoptées sans réelle conviction ?

• Le processus est-il gouverné par une véritable transparence ou existe-t-il un risque de captation de la réglementation ?

• Les avantages des réglementations proposées sont-ils pleinement compris, ou l’accent est-il exclusivement mis sur leurs coûts ?

Les facteurs nécessaires à des réponses appropriées Pour parvenir à mettre en place une réglementation de qualité, il est nécessaire d’avoir conscience des coûts – sur les plans économique, social et à terme, politique – que peut engendrer une mauvaise réglementation :

• Des lourdeurs administratives générées par une administration et un contrôle fastidieux du respect de la réglementation

• Une orientation inefficace des projets, des investissements et de la production

• Un environnement qui mine la capacité d’innovation et l’esprit d’entreprise individuels

Ces coûts doivent rester au premier rang des préoccupations des responsables politiques, car une mauvaise réglementation est souvent choisie comme « solution de facilité ». En effet :

• Sa mise en place est beaucoup plus aisée que celle d’une réglementation de qualité.

• Elle se heurte généralement à une moindre opposition politique, en particulier lorsque certains groupes peuvent en tirer des avantages aux dépens du plus grand nombre.

• Elle est souvent accueillie avec satisfaction par les citoyens, comme étant la preuve concrète que le gouvernement « prend les choses en main ».

5

Le recours à une stratégie systématique et de haut niveau est de fait nécessaire pour lutter contre les nombreux éléments – liés entre autre à des facteurs culturels, à la nature des incitations ou au manque d’informations - qui parlent en faveur d’une réglementation de piètre qualité.

Une meilleure réglementation est une réglementation humaine

« La meilleure réglementation possible est probablement une réglementation humaine, qui ne prive pas les citoyens et les entreprises de la possibilité d’exercer

leurs responsabilités et leur vigilance ».

Vincent Van Quickenborne, ministre de l’Économie et de la Réforme, Belgique

Une réglementation qui garantisse une répartition équitable des avantages

« Le défi pour toute économie de marché sociale est de veiller à ce que l’ensemble des individus puissent rapidement bénéficier des avantages que confèrent l’éducation, la santé, l’emploi et la participation à la vie politique et

sociale… Du point de vue de la réglementation, la démarche consistant à définir les règles – un très petit nombre de règles - qui régissent les marchés du travail

à l’ère de la mondialisation et de l’intégration européenne n’a jamais été aussi ardue ».

Gunter Thielen, Président du conseil d’administration, Fondation Bertelsmann, Allemagne

Concilier les intérêts sur le court et le long terme

Il convient d’adopter une perspective de soutenabilité sur le long terme afin de procéder à des arbitrages plus ambitieux et de promouvoir une dynamique de développement efficiente.

« Si les nouveaux cadres réglementaires doivent certes alléger les charges qui pèsent sur l’économie

et sur les investissements dans les infrastructures, il faut également veiller à tenir compte du principe

de précaution. Le Brésil, qui s’efforce de promouvoir une croissance durable, se trouve face à ce dilemme,

à savoir trouver l’équilibre entre les intérêts sur le court et le long terme, et concilier les impératifs

de la croissance verte et de la protection de l’environnement avec la nécessité de construire les infrastructures sur lesquelles

s’appuiera la croissance à l’avenir ».

Luiz Alberto dos Santos, ministre adjoint de l’Analyse et de la Surveillance des politiques publiques du Bureau civil du Président de la République, Brésil

6

Les attentes des citoyens

Faire entendre leur voix

« Le mot d’ordre doit être la consultation. Celle-ci est essentielle

à tous les stades du cycle réglementaire : au commencement, lorsqu’un « problème » survient ; en

cours de processus, lors de l’examen des différentes options ; et, tout aussi important, à la fin, pour peaufiner les

moindres détails ».

Gary Banks, président, Productivity Commission, Australie

Élargir les possibilités de commentaire et de consultation au plus grand nombre

« Soyez attentifs au mode de consultation que vous utilisez. Permet-il d’inclure ceux qui ne peuvent être consultés ou n’ont pas la possibilité de se

faire entendre, comme les enfants ou les personnes âgées ? Adoptez une vue globale de la situation et ne vous limitez pas à la consultation formelle

– n’oubliez pas que les groupes qui sont consultés sont bien organisés et privilégient leurs intérêts. Or, leurs intérêts ne reflètent pas la réalité

globale »

Luigi Carbone, Secrétaire-général adjoint de la Présidence du Conseil des ministres, Directeur exécutif de l’Unité sur l’amélioration de la réglementation, et Conseiller d’État,

Italie

Participer en qualité de partenaires à part entière

« La transparence et l’ouverture du processus réglementaire font, par essence, naître des craintes : si le nombre d’intervenants qui participent

au processus d’élaboration des politiques est trop élevé, ce processus risque d’être phagocyté par les plus combatifs et les plus puissants. Tout gouvernement qui décide d’ouvrir ses processus doit veiller à écarter ce

risque »

Edward Donelan, Administrateur principal – Gouvernance de la réglementation, SIGMA (Soutien à l’amélioration des institutions publiques et des systèmes de gestion), OCDE

7

La transparence

« Les propositions de réglementations et les réglementations définitives figurant sur le site Regulations.gov sont postées sur ce portail par le

Federal Register, le Journal officiel des États-Unis, qui publie l’ensemble des règlements fédéraux. Parmi les trois millions de documents accessibles

au public figurent les commentaires des citoyens reçus par les différents organismes, et la documentation sur laquelle reposent les réglementations,

telle que des évaluations des impacts réglementaires. Cela donne par exemple la possibilité aux usagers de lire les commentaires formulés par

d’autres sur le règlement qu’ils consultent et qu’ils souhaitent eux aussi commenter »

Alexander Hunt, chef d’Unité, Office of Information and Regulatory Affairs, États-Unis

L’accessibilité technique et terminologique

« La clarté repose sur deux éléments fondamentaux.

Lorsque nous avons demandé à des organisations de la

société civile de citer un aspect de l’administration dans lequel

elles souhaiteraient voir des améliorations, elles nous

ont répondu : « Employez un langage plus clair – nous

ne comprenons même pas les questions auxquelles

vous nous demandez de répondre ». Le deuxième élément concerne la nécessité d’établir un processus transparent. À quel moment les choses

se décident-elles ? Quand les différents acteurs peuvent-ils intervenir ? Où les décisions sont-elles prises ? Par qui ? Si certaines décisions ont déjà

été prises, sur quels points les différentes parties prenantes peuvent-elles influer ou s’exprimer ? »

Katju Holkeri, chef de l’Unité de la politique de la gouvernance, Département de la gestion publique, ministère des Finances, Finlande ; Présidente du Comité

de la gouvernance publique de l’OCDE

8

Les attentes des entreprises ?

Des règles simples

« La simplicité est le préalable à tout échange, quelle que soit la taille de l’entreprise ».

Kenneth Bengstsson, président, Confédération des entreprises suédoises

Une stratégie axée sur les besoins des clients, garante de clarté et de prévisibilité

« Les entreprises sont les premières utilisatrices des services publics et sont tributaires de la fiabilité

et de l’efficience des cadres réglementaires. Dans la période de ralentissement de la croissance et faible développement de l’emploi que nous

traversons, une réglementation efficace contribuera à redonner confiance aux investisseurs, soutiendra

l’activité des entreprises et stimulera la création d’emplois ». Secrétaire général, Comité consultatif économique et industriel auprès de l’OCDE (BIAC)

Une compréhension de leur cycle de vie

• La réglementation a des répercussions sur le fonctionnement des entreprises tout au long de leur cycle de vie. Il s’agit donc de mettre en place une réglementation efficace à chaque phase de leur activité. Le processus de création d’entreprise doit être simplifié et pouvoir être accompli sur internet, en une démarche unique.

• Les coûts administratifs ne sont pas les seuls à peser sur les entreprises. Ces dernières doivent également faire face aux coûts cumulatifs et aux coûts totaux liés à l’obligation de respecter la réglementation.

• Des tests de pertinence doivent déterminer si la réglementation a atteint ses objectifs initiaux, et à quels coûts.

Un environnement concurrentiel et favorable à leurs activités

La mise en place d’un tel environnement relève de la responsabilité conjointe des pouvoirs publics et des entreprises. A qui doit être confié le pilotage des initiatives dans ce domaine ? Comment les pays peuvent-ils enclencher une dynamique propice à ces initiatives ? Comment venir à bout des réticences des différents secteurs liées à la défense de leurs intérêts ?

9

Un véritable changement nécessite des décisions politiques courageuses

• La suppression des coûts de transaction superflus, qui peut permettre de libérer de la valeur économique.

• Une réduction des charges qui ne se limite pas aux charges quantifiables mais porte également sur les tracasseries administratives, en considérant la façon dont celles-ci sont perçues comme un indicateur de réussite ou d’échec de la réglementation.

« Les charges administratives, les coûts liés au respect de la réglementation et les autres incidences de cette dernière ne proviennent jamais d’une source unique, mais d’un

panachage de facteurs réglementaires, administratifs et pratiques ».

Stephan Naundorf, Advisor, German Federal Chancellery, Allemagne

Questions à l’intention des responsables politiques• Les entreprises participent-elles réellement au processus de prise de

décision, ou estiment-elles qu’elles sont tenues à l’écart des débats relatifs aux véritables enjeux, pour être cantonnées aux aspects secondaires ?

• Les mesures visant à simplifier les réglementations en vigueur applicables aux entreprises sont-elles ciblées sur les plus contraignantes d’entre elles, et tous les coûts sont-ils dûment pris en compte ? Les résultats font-il l’objet d’une évaluation ?

• Une évaluation d’impact est-elle pratiquée afin de veiller à l’efficience de toute nouvelle réglementation applicable aux entreprises ? Les évaluations d’impact doivent-elles être soumises à un examen indépendant ?

• Existe-t-il des domaines dans lesquels l’approche adoptée par les pouvoirs publics doit être davantage tournée vers une « déréglementation » que vers « l’amélioration de la réglementation » ?

Ce que les entreprises ne veulent pas...

10

Repenser la réglementation intelligenteLa réglementation intelligente ne consiste pas uniquement à examiner la qualité des nouvelles propositions par le biais d’évaluations d’impact. Elle prend en considération l’intégralité du cycle d’élaboration des politiques – des raisons qui justifient la conception d’une nouvelle réglementation, jusqu’à l’adoption de la proposition, sa mise en œuvre et son suivi ex post. « Nous devons agir aux échelons infranationaux des administrations – les États et les municipalités, dans lesquels les questions d’équité,

de respect et de responsabilité sont ressenties de manière plus aigüe, et où les contrôles et les rééquilibrages sont souvent moins

nombreux ». Secrétaire général, OCDE

Les caractéristiques d’une approche intelligente :• Une assise solide de données concrètes. Bien que les avantages soient

difficiles à évaluer, ils doivent être mesurés au même titre que les coûts.

• Étant donné que les lois en vigueur auront, quel que soit le moment, des répercussions supérieures aux lois à venir, elles doivent être revues afin d’être améliorées – ou supprimées.

• Des tests de pertinence. Une évaluation ex post visant à déterminer ce qui fonctionne et ce qui doit être revu, portant non pas uniquement sur une législation à proprement parler, mais sur des pans entiers de l’action des pouvoirs publics.

• La responsabilité conjointe : les échelons infranationaux de l’administration doivent eux aussi pratiquer une réglementation intelligente.

• Une participation massive des différents acteurs – les citoyens, les entreprises (y compris les PME) et les consommateurs.

Les obstacles susceptibles d’entraver la mise en œuvre d’une approche intelligente : • Les évaluations ex ante et ex post sont menées par des institutions différentes,

et selon des modalités divergentes.

• Le calendrier des évaluations ex ante et celui des évaluations ex post diffèrent et sont par conséquent soumis à des pressions politiques de niveaux variés.

• La révision des règles en vigueur et l’élaboration de nouvelles règles ne relèvent pas des mêmes acteurs.

• Les initiatives de réformes ne sont pas suffisamment ou pas assez clairement liées aux objectifs économiques, sociaux ou environnementaux à haut niveau.

11

Les solutions pour repenser intelligent

Une action conjointe sur les mouvements et les stocks de réglementations

« La Commission européenne est passée de l’amélioration de la réglementation à une réglementation intelligente – et il ne s’agit pas uniquement d’un changement

formel. Par le passé, l’amélioration était axée sur la qualité des nouvelles propositions, qui était jaugée par des évaluations d’impact. Le concept «

d’intelligence » reconnaît que si une meilleure réglementation peut grandement contribuer à l’amélioration de la vie des citoyens et de l’environnement dans lequel

évoluent les entreprises, elle ne suffit pas, et qu’il nous faut viser plus haut. La réglementation intelligente s’intéresse désormais au cycle dans son ensemble, et part du principe que les propositions de loi sont élaborées sur la base de la révision et de

l’amélioration de la législation en vigueur ».

Marianne Klingbeil, Directrice, Amélioration de la réglementation, évaluation et analyse d’impact, Secrétariat général, Commission européenne

Un besoin impérieux de données nouvelles« Il est nécessaire de poursuivre les recherches sur la complexité et les multiples

facettes des relations entre la gestion de la réglementation et les performances économiques. Il convient de s’entendre sur les modes opératoires et de constituer

des bases de données afin d’être en mesure d’opérer les changements stratégiques de notre politique de la réglementation en temps voulu ».

Viola Groebner, Directrice de la politique industrielle et de l’analyse économique, DG Entreprise et Industrie, Commission européenne

Le rôle essentiel de l’évaluation ex post

On ne saurait surestimer l’importance de l’évaluation ex post : ses conclusions viendront alimenter les cycles futurs d’élaboration des politiques. Les évaluations ex post doivent bénéficier du même niveau d’investissement et d’implication que celui déployé pour l’évaluation ex ante.

« Les gouvernements ont une tendance naturelle à penser que les réponses qu’ils apportent à un problème le résolvent une fois pour toutes – ils cessent donc de s’y intéresser tant que la situation n’est pas

devenue catastrophique ».

Adam Jasser, Sous-secrétaire d’État, Secrétaire du Conseil Économique, plénipotentiaire

du premier Ministre pour la réduction de la bureaucratie, Pologne

12

L’évaluation : la nouvelle frontière

L’évaluation ex post et le cycle des politiques

« L’élaboration des politiques étant un processus cyclique, elle n’a pas de point d’entrée unique clairement identifié. Je serais fortement tenté de dire que tout doit

commencer, et non se terminer, par l’évaluation ex post ».

Chris Shapcott, Directeur, Réforme réglementaire, National Audit Office, Royaume-Uni

Les enjeux

• L’évaluation doit être transparente dès le début du processus et jusqu’à son terme.

• L’évaluation doit pouvoir s’appuyer sur des financements adéquats et sur un soutien politique.

• Les responsables de l’élaboration de la réglementation peuvent être encore en poste et vouloir la défendre.

• On ne peut apporter de preuve concrète de l’inadéquation de la réglementation : la seule autre solution est l’hypothèse du statu quo. Il est plus facile de trouver des preuves d’une défaillance que d’un excès de la réglementation.

13

Aide-mémoire à l’intention des responsables politiques

• Qui sont les responsables des évaluations, et comment celles-ci sont-elles menées ? Comment veiller à ce que les principaux acteurs y adhèrent pleinement ?

• On observe des différences considérables entre les réglementations en fonction de leurs répercussions. Les évaluations sont-elles ciblées sur une réglementation en particulier ? Font-elles apparaître clairement les facteurs de coût et précisent-elles qui sont les individus à l’initiative du processus ?

• Est-il utile de raccourcir le processus en rassemblant l’ensemble des réglementations à évaluer en groupes thématiques ?

• Est-il aussi important de mener un examen indépendant des évaluations d’impact – destiné à prouver que celles-ci ne sont pas menées uniquement à des fins d’autojustification – que de dégager de ces évaluations des résultats fiables et pertinents ?

• L’évaluation ex post révèle-t-elle que l’évaluation ex ante reposait sur l’évaluation des mauvaises variables, ou de variables qui ont changé ?

• Quelle est la période idéale pour entreprendre des évaluations ?

14

Privilégier la simplicité

Le rôle de l’administration en ligne

Les technologies de l’information et de la communication (TIC) ne sont pas à proprement parler une fin, mais plutôt un moyen – un instrument puissant permettant de transformer les services publics, d’améliorer les réglementations, de simplifier les procédures et de renforcer la convivialité des services fournis aux citoyens et aux entreprises. La simplification est bénéfique à l’administration en ligne, dont elle devrait être un préalable : les citoyens veulent des services en ligne faciles à utiliser. En l’absence de simplification, l’administration électronique sera tout aussi inaccessible que les services publics traditionnels. Par ailleurs, l’administration électronique contribue à la simplification, dans le sens où la technologie permet de réduire les formalités administratives. Les deux se complètent donc de manière profitable.

Quelques exemples des nombreux avantages de l’administration numérique

• Les citoyens peuvent trouver sur un portail unique tous les renseignements nécessaires sur les services administratifs.

• Les entreprises peuvent accéder par l’intermédiaire d’un guichet unique à la totalité des formulaires administratifs et trouver des informations utiles émanant de tous les organismes publics.

• Les chefs d’entreprise peuvent créer leur entreprise en s’adressant à un guichet unique en moins d’une heure contre plusieurs semaines auparavant, sans devoir remplir le moindre formulaire de demande.

• L’interopérabilité entre les différents systèmes d’information peut permettre aux citoyens de renouveler, en une démarche unique, deux ou plusieurs documents émis par différents services publics. Cela permet d’éviter d’avoir à demander à une administration un document requis par une autre administration.

• Un formulaire en ligne unique permet aux entreprises de transmettre par voie électronique leurs comptes, leurs statistiques, leurs informations fiscales et financières à différents services publics.

• Les processus d’obtention de licences industrielles peuvent être simplifiés, de manière à fournir au préalable aux entreprises toutes les informations nécessaires (délais, taxes, etc.). Les entreprises peuvent procéder à des simulations des différents stades du processus, demander une licence si elles le souhaitent, et suivre son évolution.

A

B

A B

15

En route pour le numérique !

« On assimile souvent la simplification avant tout à un changement de la réglementation, alors qu’elle peut prendre de nombreuses formes. Des solutions

numériques intelligentes peuvent aider les entreprises à respecter les règles ».

Eva Meiling, Directrice générale, Agence danoise du commerce et des entreprises, ministère de l’Économie et des entreprises, Danemark

Les principales questions que doivent se poser les responsables politiques

• Lors de la planification et de la coordination des projets d’administration électronique, la nécessité de garantir l’interopérabilité est-elle suffisamment prise en compte ?

• Les législateurs connaissent-ils suffisamment les instruments de simplification, et ceux-ci sont-ils pris en considération comme il se doit préalablement à la rédaction et à la mise en ligne des nouvelles règles ?

• Existe-t-il des réticences quant à la nécessité de céder la propriété des données ? Un changement culturel s’impose-t-il pour promouvoir la collaboration ?

• Les initiatives sont-elles suffisamment axées sur les usagers ? Pour être couronnées de succès, celles-ci doivent être adaptées à l’objectif qui leur a été assigné et être comprises par les usagers.

• La totalité des acteurs se sentent-ils concernés et participent-ils activement à l’élaboration des solutions ?

« Les portails de l’administration électronique sont la solution d’avenir pour simplifier radicalement les formalités administratives et permettre aux usagers de n’accomplir

qu’une seule fois la même démarche. Cet objectif nécessite toutefois une mise en commun des données, la résolution de problèmes techniques et juridiques, le renouvellement des structures en vigueur – en somme, un véritable changement

culturel ».

Geneviève Pons-Deladrière, Chef d’Unité, Secrétariat général, Commission européenne

16

Le mot d’ordre : l’ouverture

L’ouverture via une réglementation axée sur les usagers

Ce sont les administrations qui décident de l’applicabilité, de la faisabilité et de l’acceptabilité des mesures législatives et des projets. La consultation permet de faciliter la mise en œuvre de la législation.

Une administration ouverte permet aux citoyens et à d’autres acteurs d’avoir accès à l’information et leur donne la possibilité de participer au processus d’élaboration des politiques – un processus qui était jusqu’à présent la chasse gardée des experts, avant que l’on ne réalise que ces derniers ne proposaient pas forcément les solutions les plus adaptées.

En faisant appel au bon sens ou aux compétences collectives des sociétés et des groupes sur le territoire national, l’administration recueille des informations concrètes supplémentaires lui permettant de prendre des décisions éclairées sur le plan législatif. Ses décisions auront ainsi une plus grande légitimité.

Les caractéristiques essentielles d’une administration ouverte

• La responsabilité est liée à la clarté : les actions doivent être conformes aux promesses et les promesses doivent pouvoir être tenues

• La transparence permet aux individus de trouver des informations facilement utilisables.

• La mise en commun des connaissances, dans l’ensemble de la société.

Permettre aux individus de participer

« Une réglementation qui repose sur des données d’expérience le doit en grande partie aux connaissances et à la participation des citoyens ».

Michael Fitzpatrick, Administrateur, Office of Information and Regulatory Affairs, États-Unis

17

L’élaboration des normes par internet et l’utilisation des nouvelles technologiesLes nouvelles technologies peuvent fortement contribuer à améliorer la transparence et la responsabilité, en jouant un rôle dans le processus de consultation. En plus des résultats des projets, les informations publiées sur internet peuvent comprendre :

• Des renseignements permettant de savoir si les initiatives ont été menées à terme en temps voulu ou pas.

• Les impacts de ces initiatives – les économies réalisées par les entreprises, l’opinion des citoyens et d’autres données statistiques.

• Les retards enregistrés et les raisons à leur origine.

Les TIC peuvent également jouer un rôle de sensibilisation. Les individus seront informés au préalable des normes auxquelles ils vont être soumis et pourront modifier leur comportement en conséquence, grâce à ce que l’on pourrait qualifier de système d’alerte précoce. Toutefois, il importe de bien comprendre que le rôle de facilitateur technique des TIC n’affranchit pas les gouvernements de leur responsabilité en matière de recherche de consensus.

« L’utilisation des nouvelles technologies risque de promouvoir le concept d’une « démocratie instantanée », ce qui est incompatible avec le rôle de

stabilisateur que le gouvernement doit jouer dans notre société ».

Luzius Mader, Deputy Director, Federal Office for Justice, Switzerland

Les enjeux Il est important que tous les échelons de l’administration adoptent une stratégie conjointe à haut niveau concernant l’engagement et la participation des citoyens.

Un temps suffisant doit être alloué au processus. Dans le même ordre d’idée, il convient de reconnaître que le temps des citoyens est lui aussi précieux.

L’engagement doit faire partie intégrante du processus, voire de la culture du pays. Les fonctionnaires feront preuve de réticence à l’égard du changement si les échelons supérieurs de la hiérarchie ne montrent pas l’exemple ou hésitent à s’engager.

L’un des enjeux principaux consiste à convaincre les différents acteurs de participer et de prendre part aux débats. On ne peut se contenter d’une consultation par internet (« Pas besoin de suivi, tout est sur internet ! »)

18

L’équité avant tout

La nécessité de quantifier les impacts sociaux

« On entend souvent dire que l’équité est un facteur « intangible » ou une considération d’ordre qualitatif, que l’on ne peut mesurer, or, rien n’est plus

faux. Dans leurs travaux, les experts, et dans une certaine mesure les administrations ou les ONG, ont recours à un vaste éventail de mesures de l’équité. L’équité est mesurable : la difficulté consiste à choisir le bon

instrument de mesure ».

Matthew Adler, Professeur de droit Leon Meltzer, UPenn Law School, États-Unis

Une stratégie multidimensionnelle en matière d’impactsLes responsables de l’élaboration des politiques doivent évaluer les politiques à l’aide de différentes mesures portant sur :

• L’évolution des revenus, des inégalités et des niveaux de pauvreté. Au nombre des instruments à leur disposition figurent l’analyse coûts-bénéfices avec pondération distributionnelle ; la mesure de la rentabilité ; les mesures d’inégalité telles que le coefficient de Gini ; les mesures de la pauvreté ; et les mesures du gradient social qui permettent d’établir le lien entre une caractéristique spécifique et une mesure particulière du statut social, comme par exemple l’état de santé.

• La répartition de la richesse au sein de la population (à l’aide d’une mesure chiffrée des « services publics »), par le biais de la fonction de protection sociale.

• Le partage de la charge fiscale. Il peut être exprimé en tant que pourcentage des revenus des individus.

19

Les difficultés liées à l’évaluation des impacts sociaux

• Définir précisément la « population » concernée et la typologie des impacts.

• Intégrer des mesures multiples provenant d’acteurs divers (administration, autorités locales, opérateurs, organismes de sécurité sociale).

• Mesurer des avantages relativement impalpables et s’exprimant sur le long terme, alors que les coûts sont souvent concrets et immédiats.

• Disposer de suffisamment d’instruments statistiques et économiques.

• Aboutir à des compromis à court terme entre les groupes politiques, ce qui risque d’être incompatible avec l’évaluation ou l’explication des avantages.

• Lutter contre le sentiment de manque d’équité, lorsqu’un parti politique soupçonne un autre parti, qui s’oppose aux réformes, de tirer des avantages spécifiques des règles en vigueur.

• Pallier le manque de transparence dans la prise en compte des impacts sociaux, qui risque de se solder par la prise de décisions sous-optimales et une faible acceptation des réformes.

Comment agir au lendemain de la crise ?« Suite à la défaillance majeure de la réglementation que nous avons subie,

nous devons revoir les objectifs premiers de la politique de la réglementation. Ce n’est pas tant la quantité des réglementations qui est la plus importante, que leur qualité. Les réglementations doivent être évaluées en fonction de leur utilité,

de leur efficacité et de leur efficience. Il convient également d’examiner si elles sont aussi équitables et durables que possible ». Ron Blackwell, Économiste en chef, American Federation of Labor & Congress of Industrial Organizations (AFL-CIO), États-Unis

Comment faciliter le processus ?

• En introduisant quelques considérations d’ordre politique dans la typologie des impacts, avec des objectifs limités et des impacts à moyen-terme.

• En organisant des débats publics avec l’ensemble des parties prenantes concernées sur les impacts sociaux et distributifs que les grandes décisions sont susceptibles d’avoir.

• En améliorant la structure et l’organisation des ministères sociaux afin de leur permettre d’utiliser les études d’impact déjà réalisées, de compiler des synthèses des données et d’en tirer des stratégies durables et innovantes sur le plan social.

• •Enfaisantconfianceauxorganismesquipossèdentdescompétencestechniques sur les impacts sociaux, car ce sont eux les mieux placés pour mener les évaluations les plus adaptées.

20

Mieux gouverner : un véritable enjeuLes gouvernements doivent adopter une démarche proactive. La politique de la réglementation a pris la forme d’une série de principes et d’une discipline de la gestion réglementaire, visant à assurer une réglementation de meilleure qualité et à diminuer les coûts de manière à stimuler la productivité. La gestion de la réglementation est désormais une facette permanente de l’action des pouvoirs publics : elle revêt un rôle central dans leur performance générale et dans leur capacité à répondre aux attentes des citoyens, des entreprises et de la société civile.

Cependant, alors que les pays commencent à se relever d’une des plus graves crises financières et économiques de l’histoire, il n’est pas question de revenir aux pratiques antérieures. La gestion de la réglementation, pour atteindre pleinement les résultats attendus, doit être soutenue par une gouvernance renforcée, requérant de la compétence, de la vigilance, et le souci de l’intérêt public. Cette réorientation, à savoir l’intégration de la gestion réglementaire à la gouvernance réglementaire, fait suite à la reconnaissance qu’il est nécessaire que les institutions privées et les organismes publics collaborent pour obtenir des résultats optimaux sur le plan social. Ce regroupement devrait promouvoir l’instauration d’un environnement réglementaire solide et contribuer à regagner la confiance des consommateurs et à rétablir des conditions pour une action publique crédible.

Les gouvernements doivent adopter de nouvelles conceptions institutionnelles, politiques et analytiques :

• La politique de la réglementation doit s’appuyer sur une gouvernance efficace assurant le respect de sa mise en œuvre. A cette fin, des organes doivent être créés, qui sauront faire preuve d’autorité et disposeront des mandats et des pouvoirs nécessaires.

• Le respect de la réglementation doit être correctement assuré afin d’éviter une captation de celle-ci, de préserver l’intégrité et de promouvoir la confiance du public.

21

Mettre en place des institutions chargées de la supervi-sion réglementaire

Les autorités chargées de la réglementation sont généralement étroitement liées aux impératifs politiques et ne peuvent par conséquent pas juger leurs propres travaux. Le recours à une institution de supervision indépendante améliore la qualité des évaluations d’impact, en même temps que celle des propositions. Cette supervision devrait également contribuer à imprimer l’élan nécessaire à la révision du stock des réglementations en vigueur.

Les gouvernements devront mettre en place des organismes spécifiquement chargés de la supervision réglementaire, dont la mission et les attributions devront avoir une assise juridique. Leur mission pourra être limitée à la mesure des coûts des lourdeurs administratives, ou porter sur des questions plus vastes telles que la compréhension totale des coûts d’application sous l’angle de la prospérité économique.

Les principales questions à examiner • Comment les gouvernements peuvent-ils systématiser la supervision de la

réglementation et en faire une composante permanente de la pratique réglementaire ?

• Comment organiser la supervision réglementaire ? En créant un organisme central indépendant au sein de l’administration ou une institution autonome à l’extérieur de celle-ci ?

• Où situer l’organisme chargé de la supervision réglementaire ? Au sein de l’administration ou rattaché à un ministère puissant doté d’attributions budgétaires ou économiques ?

• Comment organiser les actions de sensibilisation de manière à atteindre un public plus vaste ?

• Quelles stratégies les gouvernements peuvent-ils choisir pour renforcer la supervision réglementaire ? En mettant à profit les crises pour entreprendre des réformes ou en privilégiant une évolution progressive ?

• Sur quoi la supervision réglementaire doit-elle être axée : les réglementations ex ante et ex post ? Doit-elle englober les coûts d’application plus vastes ? Doit-elle comporter une fonction de prévision stratégique ?

• Dans quelle mesure les gouvernements peuvent-ils envisager de placer la gouvernance réglementaire dans une perspective plus vaste incluant l’intégrité, les conflits d’intérêts et le contrôle de l’application ?

« Le choix de l’emplacement de ces organismes doit être celui qui est le plus pertinent pour le pays – à savoir, à proximité d’un centre de décision. Décider de les placer au centre de l’administration peut leur faire courir le risque d’être

considérées par celle-ci comme une question parmi tant d’autres ».

Stephane Jacobzone, Économiste principal, Division de la politique de la réglementation, OCDE

22

Développer des partenariats et des réseaux avec les autorités de réglementation

Ces institutions doivent nouer des partenariats et fonctionner comme des facilitateurs et non comme des autorités de réglementation. La force contraignante de leur avis varie (simple conseil, approbation officielle, etc.). Elles peuvent être légalement dotées d’un droit de véto, ce qui garantit la pertinence de l’évaluation ex ante. Il est nécessaire de fixer un calendrier bien délimité et de définir des attentes précises pour encadrer les relations avec les autorités de réglementation. Dans les faits, les institutions chargées de la supervision n’émettent pas de réglementations et ne doivent pas se substituer aux ministères, au sein desquels l’essentiel des travaux sera mené. Il importe de rassurer sur le fait que ces institutions ne deviendront pas à terme des institutions politiques, ce qui n’est pas leur vocation.

« Nous nous contentons d’examiner la façon dont sont mis en œuvre certains objectifs politiques. Nous ne nous prononçons pas sur le bien-

fondé de ces objectifs ».

Dr. Johannes Ludewig, Président, Nationaler Normenkontrollrat, Allemagne

Les critères de performance de la supervision réglementaire

• Rallier un soutien politique – Ces institutions ont-elles su « faire la différence » et répondre aux besoins des usagers ? Leur action sert-elle des intérêts variés des citoyens et des entreprises ?

• La cohérence et la coordination de l’action – Ces institutions contribuent-elles à une amélioration de la cohérence ? L’administration a-t-elle été rationalisée ? Chaque pan de l’administration est-il au courant de ce que font les autres pans ?

• La stabilité – Ces institutions peuvent-elles survivre aux changements politiques ? Ont-elles atteint avec le temps une crédibilité suffisante pour être prises au sérieux par les autorités de réglementation ?

• L’adaptabilité et la réactivité – Ces institutions ont-elles réagi de manière appropriée à l’évolution des circonstances et ont-elles adopté de nouveaux instruments et stratégies ?

23

Éviter la captation de la réglementation

Les autorités chargées de la réglementation doivent être conscientes des attentes des entreprises soumises à cette réglementation, tout en s’efforçant en permanence de concilier ces attentes avec les intérêts et la protection des consommateurs. Les responsables de l’élaboration des politiques doivent également mettre au jour les risques éventuels de captation de l’agenda réglementaire. Pour cela, il est souvent nécessaire de maintenir un équilibre précaire entre des processus réglementaires et des dispositifs d’application accueillants pour le client, et le besoin de préserver l’intégrité et l’efficience du cadre réglementaire.

Le risque de captation peut être plus élevé :

• Si les régulateurs ne disposent pas des moyens/du financement appropriés.

• Si des acteurs puissants peuvent user de leur influence pour détourner les lois à leur avantage.

• Si les systèmes de réglementation prévoient trop de possibilités d’appels et sont composés de multiples strates de décisions, ce qui a pour effet d’enliser le processus décisionnel dans des années de controverse.

24

Une réglementation favorable à l’activité économique peut permettre :

• De gagner du temps et de rentabiliser les efforts.

• D’améliorer les relations entre les autorités de réglementation et les entités réglementées.

• D’assurer un meilleur respect des réglementations sur le long terme.

• D’alléger les contraintes et de promouvoir la croissance.

• De prendre plus facilement des mesures ciblées sur ceux qui ne respectent pas la réglementation.

• D’améliorer le rapport coût-efficacité (pour les autorités de réglementation, les entités soumises à la réglementation et les contribuables).

Il est dans ce contexte fondamental que les autorités de réglementation s’engagent au côté des entités réglementées et se sentent tenues de justifier leur action auprès d’elles. Il convient également de ne pas oublier un troisième groupe : les personnes qui sont censées bénéficier de la réglementation, à savoir les citoyens et les consommateurs. Une stratégie qui tient compte de ce groupe d’acteurs peut contribuer à atteindre les objectifs d’une meilleure réglementation que sont la transparence et la proportionnalité. Toutefois :

Il ne s’agit pas uniquement d’élaborer une réglementation « amicale » – mais de parvenir, ensemble, à améliorer le respect et les résultats de la réglementation.

Il ne s’agit pas non plus de verser dans le « copinage » ou la connivence. Les efforts doivent plutôt être axés sur :

• le modèle choisi de gouvernance de la réglementation ;

• les droits et les responsabilités des parties au sein de ce modèle (les autorités de réglementation, les bénéficiaires) ;

• les relations entre ces parties ; et

• la façon dont le système est géré et optimisé sur des marchés et dans des secteurs donnés.

« Lorsque des audiences publiques sont organisées, les entités régulées savent que les débats seront tous enregistrés et font donc en sorte

d’apporter une contribution équitable et modérée. Dans le cadre de relations individuelles, elles essaieraient de vous influencer dans une certaine

direction mais elles savent que dans un processus public, leur opinion peut être remise en cause par tout un chacun ».

Colin Dimakatso Mashile, Chef d’unité, Policy Development and Research, Markets and Competition Division, Independent Communications Authority of South Africa (ICASA),

Afrique du Sud

25

Garantir la durabilité par l’amélioration des règles

La recherche de durabilité, associée à la croissance verte et à la gestion du risque, nécessite une réflexion anticipative de grande ampleur dans l’élaboration des politiques. Il convient de réfléchir aux moyens permettant d’intégrer ces différentes considérations dans des cadres réglementaires capables de prendre en compte des éventualités sur le plus long terme de manière efficace et cohérente. Des réglementations mal conçues ou mal appliquées peuvent se révéler particulièrement coûteuses, en particulier pour les générations futures.

Axer la réflexion sur le long terme

« La capacité de raisonnement de l’être humain n’est pas illimitée : les individus ont du mal à percevoir les impacts sur le long terme, qu’ils

considèrent parfois comme un luxe superflu ».

M. Andrea Renda, Chercheur chef de projet, Centre d’études politiques européennes, Belgique

Les principales questions à se poser pour atteindre les objectifs de durabilité

• Le critère de durabilité est-il intégré dans le processus d’évaluation d’impact de la réglementation ? Cet aspect doit-il être abordé séparément ? Les évaluations d’impact de la réglementation portent normalement sur des propositions et des impacts spécifiques, alors que la durabilité est tributaire d’un nombre plus important de facteurs. Certaines mesures prises par les pouvoirs publiques peuvent nécessiter des analyses ex ante de durabilité.

• Les responsables de l’élaboration des politiques envisagent-ils simultanément les considérations d’ordre social (solidarité intergénérationnelle), économique (réduction de la dette publique) et environnemental (préservation des ressources pour l’avenir) ?

• Les impacts sont-ils mesurés de manière adéquate dans une perspective de durabilité ? Les impacts liés à la durabilité sont difficiles à mesurer et à monétiser (sur la biodiversité, par exemple), même lorsque des données de qualité sont disponibles. La valeur des biens publics comme la biodiversité est souvent sous-estimée, du fait que les impacts non-marchands sont monétisés sur la base de la somme des préférences individuelles. Les coûts éventuels d’application et les fardeaux administratifs ne sont pas toujours suffisamment quantifiés.

26

La croissance verte Les gouvernements doivent revoir leur conception de la croissance pour instaurer un monde plus respectueux de l’environnement. Les pays peuvent-ils utiliser leurs ressources de manière plus efficiente et promouvoir la croissance tout en réduisant au minimum les impacts sur l’environnement ? Le débat sur cette question doit englober la réglementation et les incitations financières et fiscales.

« S’agissant des méthodes à adopter pour parvenir à une croissance verte, il convient de diminuer le nombre des

sanctions et d’augmenter celui des incitations ». M. Chanho Park, Directeur général, Korea Legislation Research Institute

Les avantages d’une réglementation de qualité• Elle réduit la nécessité d’un recours aux sanctions et permet de

supprimer les obstacles à l’innovation et à sa diffusion.

• Elle favorise l’instauration d’approches non discriminatoires pour des secteurs donnés – qui se différencient par des objectifs de réduction annuels ou progressifs – en fonction des profils industriels spécifiques à chaque pays.

• Elle contribue à la réalisation des objectifs de réduction des gaz à effet de serre (GES), en prenant en considération les taux et les niveaux d’application des réglementations.

• Elle facilite la mise en œuvre d’un marché international du carbone.

• Elle permet aux entreprises et aux industries de bénéficier d’une mise en œuvre flexible tout en concourant à la réalisation d’objectifs stratégiques.

Les enjeux• Garantir la crédibilité, ce qui passe par un recueil d’informations et par l’établissement

d’un inventaire des réglementations et des émissions, ainsi que par un système de vérification par le public ou une tierce partie.

• Surmonter les difficultés techniques – l’anticipation des comportements, la multitude des aspects à prendre en compte, le regroupement et la pondération des facteurs avec une perspective de long terme. S’attaquer à la question du manque de ressources (temps, budget, personnel).

• Faire face à des demandes conflictuelles (la nécessité d’un engagement politique, le besoin de trouver des compromis, la multiplication des différends).

• Élaborer des normes mondiales – Une réglementation reposant sur des principes (plutôt qu’une réglementation fondée strictement sur des règles) suscite une adhésion volontaire et améliore la convergence en direction des objectifs de croissance verte.

« J’ai à de nombreuses reprises entendu des chefs d’entreprises réclamer une réglementation, et demander que leur soit fourni le cadre réglementaire leur permettant

de commercialiser leurs produits. Cette question ne concerne pas uniquement la politique de l’environnement, elle touche aussi à la politique de l’innovation, à la politique industrielle, aux infrastructures et à la nécessité de pallier les défaillances du marché lors

de la transition vers une économie plus respectueuse de l’environnement ».M. Klaus Jacob, Directeur de recherche, Freie Universitaet Berlin, Allemagne

27

Les principales questions à se poser pour que l’amélioration de la réglementation soutienne une stratégie de croissance verte

• Doit-on mettre en place une commission à haut niveau qui agirait en tant que « tour de contrôle » dans le but d’améliorer l’efficience de la mise en œuvre ? Cette solution permettrait d’éviter les chevauchements d’activités entre les organismes publics et contribuerait à concevoir une stratégie conjointe entre les ministères.

• Une approche intégrée concernant le déploiement des institutions, des instruments et des processus réglementaires a-t-elle été mise en place ?

« La politique de la réglementation en faveur de la croissance verte doit être menée à travers tous les processus gouvernementaux – pas

uniquement les processus d’administration et de mise en œuvre, mais également dans le processus judiciaire ».

Prof. Hitoshi Ushijima, Faculté de droit, Chuo University, Japon

• Les conditions propices à une évaluation d’impact efficace, et notamment à un contrôle de la transparence et de la qualité sont-elles réunies ?

• Comment remédier aux lacunes de la mise en œuvre – notamment au manque d’analyse quantitative, à des prises de décisions tardives, et au manque de coordination entre les ministères ?

• Comment les responsables de l’élaboration des politiques peuvent-ils éviter les effets dévastateurs qu’auraient des politiques de croissance verte trop « utopiques », susceptibles d’avoir les répercussions inverses de celles pour lesquelles elles ont été conçues ?

• Les bénéfices pour l’environnement de la croissance économique sont-ils sous-estimés ?

• Les coûts liés au changement des sources d’énergie ont-ils été correctement évalués, et a-t-on appliqué des taux de dépréciation pour le consommateur suffisamment élevés ?

Le rôle et les limites de l’intervention de l’État« Le rôle de l’État est-il nécessairement de subventionner les secteurs dont on estime qu’ils sont respectueux de l’environnement ? Je ne le pense pas. Cela dépend de la capacité que

vous reconnaissez à l’État d’identifier les « secteurs verts » et de résister aux pressions politiques ».

Prof. Jason Johnston, University of Virginia School of Law, États-Unis

28

Gérer les risquesLes risques d’une « réglementation réactive » Une réglementation réactive voit souvent le jour à la suite d’incidents ayant un fort retentissement, qui sensibilisent soudain l’opinion publique à la nécessité de « prendre des mesures ». Cela est particulièrement vrai si le public a le sentiment que l’État cherche à gagner du temps ou gère mal la situation, ou si l’ambiance délétère est exacerbée par les médias et les réseaux sociaux.

La réglementation réactive est souvent de piètre qualité car elle n’émane pas d’une réflexion profonde et elle peut surcharger le système réglementaire. Elle témoigne en outre de la tendance de certains acteurs et parties prenantes de se protéger et de limiter leur responsabilité. Il est par conséquent probable que la réglementation réactive provienne d’enquêtes de suivi, à moins que celles-ci ne soit spécifiquement chargées de s’en tenir à l’établissement des faits et des causes.

Une gestion anticipative des crises….« Une formation en gestion des crises qui permet de comprendre les réalités

des médias modernes et des réseaux sociaux permet d’éviter de réagir de façon précipitée et maladroite lors d’une crise et de se discréditer. Lorsqu’un incident survient, les gouvernements ou les entreprises touchés doivent mettre sur pied

une commission chargée d’apporter les réponses appropriées en prenant le temps nécessaire à cette fin ».

Simon Webb, Directeur exécutif, The Nichols Group, Royaume-Uni

… et une évaluation et une gestion adaptées des risques sont nécessaires L’évaluation et la gestion des risques sont nécessaires pour élaborer des stratégies appropriées. Les gouvernements seront toujours tenus responsables et sont redevables de leurs actions. Malgré tout, il est nécessaire de :

• Mettre en regard les coûts de la réglementation destinée à éviter les risques, et les coûts liés à l’incapacité d’éviter les risques (attaques terroristes, catastrophes naturelles, défaillance d’un système telle que la crise financière de 2008, épidémies, etc.).

• Transmettre des informations sur la nature des risques et les limites des actions pouvant être entreprises pour se prémunir contre certains d’entre eux.

29

Le partage des connaissances pour un monde plus sûrSi le monde devient globalement plus sûr, les craintes du public à l’égard des risques demeurent, voire continuent de croître, pour plusieurs raisons :

• L’allongement de la durée de vie.

• L’accroissement de la prospérité, qui rend les individus plus frileux face au risque.

• Le progrès technologique.

• La meilleure connaissance par le public des menaces à l’échelle locale et mondiale.

Si la société devient plus sûre et plus prospère, des événements de très faible probabilité mais d’ampleur catastrophique deviennent relativement plus fréquents. Pourtant, les responsables de l’élaboration des politiques ne semblent pas encouragés par le « ressenti » du public à s’attaquer à ces risques rares mais extrêmes.

Le monde moderne est également source de nouveaux enjeux stratégiques caractérisés par des risques multiples et interconnectés qui se répandent et se déplacent rapidement par delà les réseaux et les frontières. Les gouvernements et les responsables de l’élaboration des politiques doivent tirer des enseignements, emprunter et tester des idées, et tirer parti :

• Des évaluations d’impact ex post.

• Des comparaisons internationales.

• D’une compréhension commune des événements mondiaux.

« Même si vos propos concernant l’évaluation des risques et l’amélioration de la réglementation sont on ne peut plus sensés, ils n’ont aucune chance face au mot

magique de SÛRETÉ et au cortège d’émotions qu’il fait naître, de la peur de la catastrophe à l’espoir d’être sauvé ».

Jan van Tol, Directeur, Programme sur les risques et la responsabilité, Pays-Bas

La coopération internationale en matière de réglementation est fondamentale pour la gestion des risques et pour combler les lacunes de la surveillance réglementaire.

30

La coopération réglementaire internationale

Les raisons qui justifient la coopération

• Elle réduit les obstacles, ce qui est favorable aux échanges, à la création d’emplois et à la croissance économique. Elle est extrêmement utile lorsqu’il s’agit d’aider les entreprises nationales et internationales, ainsi que les consommateurs. Elle a pour effet de diminuer les coûts et les charges, et d’accroître la productivité et l’investissement.

• Elle est peut-être la seule façon de diminuer les obstacles, car aucune organisation internationale n’est habilitée à contraindre une puissance souveraine à modifier sa réglementation.

• Elle est un bien public. La mise en commun des ressources et le partage du savoir-faire scientifique et technique produisent des avantages. Ils permettent aux pays de contribuer à hauteur de leurs propres compétences et de promouvoir leurs meilleures pratiques réglementaires à l’échelle internationale, et d’exercer ainsi une influence sur les règles en vigueur dans d’autres pays.

• Elle ouvre la voie à une prise de décision mieux éclairée en permettant l’accès aux ressources réglementaires des organismes internationaux et des autres pays.

• Elle améliore la transparence et la prévisibilité des pratiques réglementaires.

Des initiatives bilatérales aux initiatives mondiales Les initiatives mondiales sont plus adaptées que les initiatives bilatérales pour répondre aux besoins de l’économie internationale d’aujourd’hui. Les biens s’échangent à l’échelle mondiale, les chaînes d’approvisionnement sont mondiales, les composants traversent les frontières plusieurs fois avant d’arriver au produit final.

Les initiatives bilatérales peuvent dans la réalité donner lieu à des initiatives mondiales.

« Si tous les pays du monde pratiquent une évaluation des risques à l’échelon national, la technique de ces évaluations doit être universelle. Si nous pouvons harmoniser les termes

que nous utilisons pour la classification et la description des risques, nous saurons alors que nous parlons la même langue. La coopération en matière d’analyse et de description

des risques a débuté il y a longtemps et a pris la forme d’une initiative mondiale de plus grande envergure sur l’évaluation des risques. La véritable gestion des risques consiste à

laisser chaque juridiction décider par elle-même »

Simon Holland, Administrateur, DG Entreprise et industrie, Unité des affaires internationales, Commission européenne

31

Les difficultés liées à la mise en place d’une langue commune en vue d’obtenir la participation de la société à la réglementation à l’échelle internationale

• Concilier différentes perspectives culturelles – pas uniquement pour ce qui est du contenu des normes, mais également au niveau des différences de procédures et de stratégies d’élaboration des normes.

• La bonne volonté dont chacun doit faire preuve en matière de compromis.

• Les faibles ressources engagées, compte tenu du fait que la coopération est un investissement sur le long terme.

• La nécessité d’établir des priorités, d’évaluer les avantages potentiels et les perspectives de réussite.

• La nécessité de surmonter l’inertie bureaucratique.

Mieux vaut prévenir que guérir

Il convient de cibler les efforts avant tout sur l’élaboration de nouvelles réglementations avec une coopération en amont, car les réglementations en vigueur sont plus difficiles à supprimer – en particulier lorsqu’elles ont trait à des produits auxquels les fabricants et les clients sont habitués.

Il est pour cela nécessaire de trouver des domaines qui ne sont pas encore réglementés ou dans lesquels la réglementation évolue ou change rapidement. S’ils se regroupent, les régulateurs peuvent trouver des stratégies communes et produire des réglementations – si ce n’est similaires – suffisamment proches pour permettre aux fabricants de s’y conformer sans devoir procéder à des adaptations selon les divers marchés.

Mettre à profit les synergies avec les accords de libre-échange

L’une des façons les plus productives de mettre en place la coopération réglementaire est de profiter des cas dans lesquels cette dernière est ancrée dans les accords de libre-échange, qui contraignent juridiquement les signataires à participer à cette coopération.

« Au bout du compte, la seule raison susceptible de nous convaincre tous de coopérer dans le domaine de la réglementation est le sentiment que cette coopération nous

est bénéfique, et la certitude qu’elle comporte des avantages pour nos citoyens. La coopération réglementaire repose, ou devrait reposer, sur les avantages mutuels qu’elle

peut apporter aux citoyens des pays du monde entier. Si la question des intérêts nationaux est certes délicate, la coopération réglementaire sera mieux acceptée par les citoyens

si les gouvernements s’emploient à trouver une solution et si ses résultats sont clairs et présentent une valeur ajoutée ».

Michael Fitzpatrick, Administrateur, Office of Information and Regulatory Affairs, États-Unis

32

Questions à l’intention des responsables politiques

Si lors de l’élaboration de la réglementation, les autorités chargées de la réglementation proposent des solutions ou des stratégies dont la pertinence est strictement nationale, ces autorités doivent-elles justifier leur action et expliquer pourquoi elles n’ont pas eu recours à une stratégie internationale ?

• Les organismes nationaux chargés de la réglementation sont-ils bien équipés pour la coopération internationale ?

• Quel est le rôle des traités en tant que moteurs de la réforme réglementaire à l’échelon national ?

• Quel est le rôle des organisations internationales chargées de définir les normes ?

• La coopération peut-elle éviter que la réglementation soit « tirée vers le bas », en direction du plus petit dénominateur commun ?

« Il y a 110 ans, lorsque l’électricité était encore une nouveauté, la possibilité s’est présentée d’adopter un modèle de prise universel ; cette possibilité s’est représentée en 1945 lorsque

de nombreuses villes d’Europe et d’Asie ont été détruites. À ces deux reprises, la possibilité de coopération réglementaire a échoué, et c’est à cause de cet échec que nous sommes

aujourd’hui tous confrontés au même problème lorsque nous voyageons d’un pays à l’autre : la nécessité d’utiliser un adaptateur. Le programme d’action pour une croissance verte et la gestion des crises à l’échelle internationale souffriraient gravement si le monde laissait

encore échapper une telle possibilité… »

Josef Konvitz, Chef de la Division sur la Politique de la Réglementation, OCDE

33

Le Comité de la politique de la réglementation de l’OCDE

La Conférence a été la première manifestation internationale de grande ampleur organisée sous l’égide du Comité de la politique de la réglementation de l’OCDE, lui-même créé par le Conseil de l’OCDE en décembre 2009. La mission du Comité consiste à aider les gouvernements à mettre en place et à renforcer les capacités destinées à concevoir une réglementation de qualité et à réformer cette réglementation. À cette fin, l’OCDE dans son ensemble doit adopter une stratégie intégrée, transversale et pluridisciplinaire, et s’attacher à communiquer avec une grande variété d’acteurs dans le monde entier.

• Le Comité de la politique de la réglementation constitue une enceinte unique pour permettre aux pays de mettre en commun leurs normes d’excellence en matière d’instruments réglementaires, en débattant de l’interface entre les aspects techniques et concrets de la conception des politiques.

• Les délégués auprès du Comité proviennent généralement d’organismes au centre de l’administration où ils sont chargés de promouvoir une réglementation de qualité et la réforme réglementaire à tous les échelons de l’administration, ainsi que d’améliorer l’environnement réglementaire des entreprises et des citoyens.

• En plus des délégués des pays membres de l’OCDE, des observateurs du Brésil, de Chine, d’Égypte, d’Inde, d’Indonésie, d’Afrique du Sud et de Tunisie sont régulièrement invités.

Le Comité de la politique de la réglementation saisit l’occasion que lui offre la Conférence pour revoir les principes et lignes directrices de l’OCDE en vigueur en matière de politique de la réglementation, et pour en rédiger de nouvelles versions, encore plus pertinentes, en 2011.

Travailler avec les gouvernements et construire un avenir meilleur

34

Les activités thématiques centrales

Eliminer la paperasserie

Des formalités administratives excessives peuvent freiner l’entrepreneuriat et gêner la concurrence, et de ce fait, miner la croissance économique et la compétitivité d’un pays, tout en étant une source d’irritation chez les citoyens. La plupart des pays de l’OCDE ont ainsi pris des mesures visant à alléger les formalités administratives. L’OCDE les aide dans ces initiatives, et ce, de plusieurs façons.

• Éliminer la paperasserie - Pourquoi la simplification administrative est‑elle si compliquée ? (OCDE, 2010). Cette publication révèle qu’en dépit des efforts massifs déployés sur les plans politique et financier, les programmes de simplification administrative n’ont pas toujours été à la hauteur des attentes et ne sont pas parvenus à réduire les charges auxquelles les entreprises font face dans la pratique. Elle fournit aux responsables de l’élaboration des politiques des conseils sur les différentes solutions et les écueils courants à éviter lors de la conception, de la mise en œuvre et de l’évaluation des programmes de simplification administrative.

• L’OCDE travaille directement avec les pays en les aidant à mettre en œuvre ses recommandations (Mexique, Grèce) et en évaluant les programmes nationaux de simplification administrative (Portugal, Pays-Bas, Pologne, Vietnam).

Le risque et la politique de la réglementation

Améliorer la protection contre les risques collectifs est une activité omniprésente et de première importante de tout gouvernement, or très peu de pays ont réellement cherché à savoir si leur réglementation comportait une « arme » systématique destinée à les mettre à l’abri de tels risques. Une approche fondée sur le risque en termes de conception et de mise en œuvre de la réglementation peut contribuer à produire une politique réglementaire plus efficiente. La publication intitulée Risk and Regulatory Policy: Improving the Governance of Risk (OCDE, 2010) a pour objectif d’aider les analystes des politiques en présentant des analyses récentes de thèmes variés liés à la gestion du risque.

35

La supervision de la réglementation et la conception des institutions

L’OCDE aide les pays qui renforcent leurs capacités et consolident leurs cadres institutionnels à des fins de supervision. L’objectif est d’attribuer des responsabilités claires à la supervision, par le biais de systèmes d’équilibre des pouvoirs. L’ampleur et la nature de la supervision peuvent varier, de même que l’emplacement des institutions qui en sont chargées, et leur rattachement institutionnel. La supervision doit s’accompagner d’un travail de plaidoirie et de sensibilisation, comme le montre la publication de l’OCDE intitulée La mise en œuvre de la réforme réglementaire : Convaincre par les résultats (OCDE, 2008).

Le cadre institutionnel pour une réglementation de qualité nécessite aussi la mise en place d’autorités de réglementation autonomes chargées de faire appliquer la réglementation dans des secteurs économiques clés, tels que les télécommunications ou l’énergie. La façon dont sont conçues les institutions est importante pour garantir une réglementation de qualité en termes d’indépendance, de capacité à rendre compte, de transparence, de clarté et d’accès à l’information (voir les examens de la Suisse, la Norvège, du Mexique et du Brésil menés par l’OCDE, ainsi que l’adresse suivante : www.oecd.org/regreform.)

La gouvernance à plusieurs niveaux Les administrations, de l’échelon supranational à l’échelon local, sont confrontées à un certain nombre de défis communs, du fait que les différents niveaux d’administration jouent tous des rôles importants dans la conception, la mise en œuvre et le contrôle du respect de la réglementation. Une gouvernance à plusieurs niveaux efficace est nécessaire pour réduire le nombre de règles surnuméraires, la possibilité de chevauchement et de réglementations de piètre qualité, et le risque d’une application inégale. La publication intitulée Multi‑level Regulatory Governance (OCDE, 2009) fournit un cadre d’analyse de ces défis communs. Ce thème a d’ailleurs été abordé dans les examens de la Suède, de l’Italie et de l’Australie.

Analyse d’impact de la réglementation (AIR)

L’OCDE fournit une assistance et des données comparatives concernant l’utilisation et l’élaboration de l’AIR, un instrument dont disposent les pouvoirs publics pour évaluer de manière systématique les effets que sont susceptibles d’avoir les propositions de réglementations. L’AIR repose sur des données concrètes, s’appuie sur des consultations avec les groupes concernés et évalue les impacts économiques, sociaux et environnementaux. L’OCDE a constaté qu’elle devait être ancrée dans les processus d’élaboration des politiques pour soutenir la capacité des gouvernements à garantir la cohérence des politiques au moyen de réglementations efficientes et efficaces. La publication intitulée L’analyse d’impact de la réglementation : Un outil au service de la cohérence des politiques (OCDE, 2009) fournit des orientations pratiques sur les moyens à mettre en œuvre pour améliorer les performances des systèmes d’AIR.

36

La réforme de la réglementation pour la repriseLes politiques en faveur de la reprise économique qui ne dissuadent pas la concurrence, l’investissement dans les échanges ou l’innovation doivent figurer au premier plan de la réforme de la réglementation. Ainsi que l’ont montré des recherches menées récemment par l’OCDE sur les réponses apportées aux crises des années 90 et du début des années 2000, et sur leurs impacts, ce type de réforme joue un rôle majeur dans l’accélération de la reprise et le renforcement de la capacité des économies à résister à ces crises – voir www.oecd.org/regreform.

La contribution à la stratégie de l’OCDE pour l’innovation La stratégie de l’OCDE pour l’innovation réclame des « réglementations efficientes » qui permettent aux personnes susceptibles d’innover de bénéficier des incitations appropriées pour développer et diffuser des innovations qui répondent aux objectifs sociaux à moindre coût. La reconnaissance explicite de la contribution des Bonnes pratiques de l’OCDE en matière de qualité de la réglementation témoigne de la nécessité de compenser les risques comme il se doit, sans entraver l’innovation.

Le soutien à la mise en œuvre des politiques L’OCDE ne se contente pas d’adresser des conseils en matière de conception des politiques – elle soutient également la mise en œuvre des réformes. Les experts de l’OCDE contribuent au renforcement des capacités afin de promouvoir l’évolution des politiques, d’analyser les cadres politique et institutionnel et d’identifier les acteurs capables de soutenir les réformes. Cela est notamment le cas au Mexique :

• En 2008, l’OCDE a lancé une initiative de coopération destinée à aider le Mexique à améliorer ses cadres réglementaires. Le soutien apporté par l’OCDE a notamment pris la forme du chiffrage des coûts des formalités les plus contraignantes et de l’organisation d’un réseau international d’experts chargé de conseiller le gouvernement mexicain sur la base de l’expérience des autres pays.

• L’OCDE a apporté son aide au ministère mexicain de l’Économie pour la conception du service à guichet unique tuempresa.gob.mx, créé sur la base des bonnes pratiques internationales. Elle a rédigé un rapport d’évaluation des coûts administratifs des formalités liées à la création d’entreprise, qui a mis à profit des exemples de pratiques optimales pour apporter une solution aux problèmes de mise en œuvre (www.tuempresa.gob.mx).

• L’OCDE aide le Mexique à mener un examen approfondi des réglementations fédérales suite à une initiative lancée en 2010 visant à supprimer les réglementations inutiles. L’OCDE soutient en outre l’amélioration de la qualité de la réglementation aux échelons infranationaux, par le biais d’instruments qu’elle a mis au point et de projets de comparaisons internationales de grande ampleur visant à évaluer et à améliorer la compétitivité. Ces instruments ont été lancés à l’occasion d’une manifestation d’importance majeure à laquelle a assisté le Secrétaire général de l’OCDE et le ministre de l’Économie (www.oecd.org/regreform).

37

Le dialogue d’action mondial sur la réforme de la réglementation

• L’OCDE coopère depuis longtemps avec les pays qui bénéficient de l’engagement renforcé (Afrique du Sud, Brésil, Chine, Inde, Indonésie). Ses principes et ses lignes directrices en matière de politique de la réglementation font référence à l’échelle mondiale.

• Lors de la Conférence ministérielle qui s’est tenue à Marrakech en novembre 2009, le Secrétaire général de l’OCDE a indiqué que les pays devaient renforcer leurs systèmes de gestion de la réglementation, et notamment avoir recours à l’analyse d’impact et à la consultation du public lors de l’élaboration de nouvelles règles, et à des stratégies visant à réduire au minimum le fardeau que représentent les règles en vigueur. Les pays qui font partie du Programme OCDE-MENA pour la bonne gouvernance ont adopté une Charte régionale pour la qualité réglementaire qui tient compte des meilleures pratiques de l’OCDE. Par ailleurs, un Centre régional d’expertise pour la qualité de la réglementation a été créé en Tunisie.

• La Liste de référence commune APEC-OCDE sur la réforme de la réglementation constitue un guide d’auto-évaluation de la qualité de la réglementation, de la concurrence et de l’ouverture des marchés à l’échelle de l’ensemble de l’administration.

Instruments et méthodes

Les indicateurs des systèmes de gestion réglementaire

Les enquêtes menées depuis 1998 par l’OCDE sur les systèmes nationaux de gestion de la réglementation brossent un tableau exhaustif de l’évolution de la réforme réglementaire, et mettent au jour les principales pratiques de gestion de la réglementation.

• La publication intitulée Indicators of Regulatory Management Systems (OCDE, 2009) a révélé que si la plupart des pays de l’OCDE déclarent pratiquer désormais une analyse d’impact de la réglementation, ils sont moins de la moitié à demander systématiquement un chiffrage des coûts et des avantages des réglementations proposées.

• L’OCDE organise des ateliers sur les indicateurs de performance de la réglementation afin de rassembler des experts des ministères et des universités et de leur permettre de mettre en commun leurs expériences, tout en répertoriant les bonnes pratiques (Londres en 2009 ; Istanbul en 2010) (www.oecd.org/regreform/indicators).

38

Examens nationaux par les pairs

L’OCDE a mené des examens par les pairs de la quasi-totalité de ses pays membres, et a également examiné de grandes économies non membres comme le Brésil, la Chine et la Russie. L’examen de l’Indonésie est en cours.

• Un tel examen évalue la façon dont les pays gèrent la conception, l’adoption et l’application des réglementations, conformément à un cadre conceptuel, en veillant à la comparabilité, tout en tenant compte des différences institutionnelles et culturelles entre les pays. Ces examens peuvent également adopter une optique pluridisciplinaire et analyser les liens avec la politique commerciale et la politique de la concurrence, ainsi qu’avec les politiques réglementaires sectorielles.

• Ces examens constituent un processus d’apprentissage mutuel. Ils s’étendent sur plus d’une année et permettent au pays examiné d’apprendre, par ses pairs, ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas dans sa réglementation. La crédibilité et l’intégrité du processus sont étroitement liées à l’impact de ses recommandations, ce qui peut aider les gouvernements à définir leurs priorités et à allouer leurs ressources, ainsi qu’à rallier l’adhésion nationale en faveur de mesures difficiles à faire accepter.

• La pression des pairs et une volonté partagée dans la part des pays de comprendre les avantages d’un apprentissage mutuel sont essentielles pour la réussite du processus d’examen. A l’issue des derniers débats concernant les examens par les pairs de l’OCDE, les résultats sont rendus publics – en général dans le cadre d’une manifestation à grand retentissement à laquelle participe un ministre, qui est garante de l’impact des travaux de l’OCDE.

Dans le même ordre d’idée, entre 2008 et 2010, une série d’examens approfondis a été menée dans 15 États membres de l’Union européenne. Elle portait sur les capacités de gestion réglementaire et a été menée en coopération étroite avec la Commission européenne (voir www.oecd.org/gov/regref/eu15 et www.ec.europa.eu/governance/better_regulation/index_en.htm.)

39

« Une bonne réglementation ne saurait être

mise en place qu’avec le concours véritable de

systèmes situés au sein de l’administration –

des systèmes grâce auxquels il est plus difficile

d’appliquer une mauvaise réglementation qu’une

réglementation de qualité... Comme l’OCDE l’a

mis en évidence, une meilleure gouvernance

réglementaire – des institutions, des processus

et l’impulsion des dirigeants – est fondamentale

pour obtenir de meilleurs résultats en termes de

réglementation ».

Gary Banks, Président, Productivity Commission, Australie

40

L’OCDE est un forum unique en son genre où les gouvernements œuvrent ensemble pour relever les défis économiques, sociaux et environnementaux que pose la mondialisation. L’OCDE est aussi à l’avant-garde des efforts entrepris pour comprendre et aider les gouvernements à faire face à des enjeux nouveaux tels que le gouvernement d’entreprise, l’économie de l’information et les défis posés par le vieillissement de la population. L’Organisation offre aux gouvernements un cadre leur permettant de comparer leurs expériences en matière de politiques, de chercher des réponses à des problèmes communs, d’identifier les bonnes pratiques et de travailler à la coordination des politiques nationales et internationales.

La mission de l’OCDE

L’OCDE rassemble les gouvernements de pays du monde entier attachés à la démocratie et à l’économie de marché dans le but :

• De soutenir une croissance économique durable

• De stimuler l’emploi

• D’améliorer les niveaux de vie

• De préserver la stabilité financière

• D’aider les autres pays à développer leur économie

• De contribuer à l’essor des échanges mondiaux.

Participation des pays :

Les pays membres de l’OCDE sont : l’Allemagne, l’Australie, l’Autriche, la Belgique, le Canada, le Chili, la Corée, le Danemark, l’Espagne, l’Estonie, les États-Unis, la Finlande, la France, la Grèce, la Hongrie, l’Irlande, l’Islande, Israël, l’Italie, le Japon, le Luxembourg, le Mexique, la Norvège, les Pays-Bas, la Pologne, le Portugal, la République slovaque, la République tchèque, le Royaume-Uni, la Slovénie, la Suède, la Suisse et la Turquie. La Commission européenne participe aux travaux de l’Organisation.

Les pays de l’OCDE sont convenus d’inviter la Russie à ouvrir des négociations concernant son adhésion en tant que membre. L’Organisation met également ses compétences à la disposition de plus de 100 autres pays, avec lesquels elle échange des opinions. Les pays membres de l’OCDE ont notamment décidé de proposer un engagement renforcé à l’Afrique du Sud, au Brésil, à la Chine, à l’Inde et à l’Indonésie.

Crédits photos and illustrations

Couverture: © Elsa Cruz de Cisneros

Page 1: © Silvia Thompson - OECD

Page 2: © Hervé Cortinat - OECD

Page 4: © Andy Dean - Fotolia.com

Page 5: © Tinka - Fotolia.com

Page 6: © Apeiron - Fotolia.com

Page 7: © Rainer Claus - Fotolia.com

Page 8: © Dana S. Rothstein - Fotolia.com

Pages 9, 15, 23: Drawings © Clara Fingerhut

Page 10: © Tombaky - Fotolia.com

Page 11: © yellowj - Fotolia.com

Page 12: © illu24 - Fotolia.com

Page 13: © James Steidl - Fotolia.com

Page 14: Dessin © Jennifer Stein

Page 16: © Lane Erickson - Fotolia.com

Page 18: © m.schuckart - Fotolia.com

Page 20: Mots croisés © Jennifer Stein

Page 22: © Paylessimages - Fotolia.com

Pages 25, 26, 27, 28: © Jennifer Stein

Page 29: © Gino Santa Maria - Fotolia.com

Page 30: © photo-dave - Fotolia.com

Page 32: © Paylessimages - Fotolia.com

Page 33: © OCDE

Page 34: © Exactostock - SuperStock

Page 37: © Wesley Hitt - Getty Images

Page 38: © Ronald Hudson - Fotalia.com (haut); © David Muir - Photodisc / Getty Images (bas)

Pour plus d’informations, merci de conctater:

[email protected]; [email protected]

Table des matièresPréface . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1

Pourquoi améliorer la réglementation ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2

Rapport phare – La politique de la réglementation : Pour un chemin

de croissance durable . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3

Pour une réglementation de meilleure qualité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4

Les attentes des citoyens . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6

Les attentes des entreprises . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8

Repenser la réglementation intelligente . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10

L’évaluation : la nouvelle frontière . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12

Privilégier la simplicité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14

En route pour le numérique ! . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15

Le mot d’ordre : l’ouverture . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16

L’équité avant tout . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18

Mieux gouverner : un véritable enjeu . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20

Mettre en place des institutions chargées de la supervision réglementaire . . . 21

Éviter la captation de la réglementation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23

Garantir la durabilité par l’amélioration des règles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25

La croissance verte . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26

Gérer les risques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28

La coopération réglementaire internationale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30

Le Comité de la politique de la réglementation de l’OCDE.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33

La mission de l’OCDE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40

Politique de la réglementation :

Vers un nouvel Agenda

Chemins vers l’avenir

www.oecd.org/regreform/policyconference

Messages clés

Conférence de l’OCDE sur la politique de la réglementation

Paris, 28-29 octobre 2010