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Etude sur le secteur des Plantes Aromatiques et Médicinales dans la Réserve de Biosphère Intercontinentale de la Méditerranée Etude des potentialités en PAM et des possibilités de valorisation , MISSION 1 L’AGENCE POUR LA PROMOTION ET LE DÉVELOPPEMENT ECONOMIQUE ET SOCIAL DES PROVINCES DU NORD

Potentialité des Plantes Aromatiques et Médicinales dans le Nord (Phase I)

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Etude sur le secteur des Plantes Aromatiques et Médicinales dans la Réserve de Biosphère Intercontinentale de la Méditerranée

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SOMMAIRE

NOTE DE SYNTHESE _________________________________________________________ 5

INTRODUCTION ______________________________________________________________ 8

1. CADRE GENERAL DE LA REGION DU RIF _______________________________ 10

1.1 MILIEU NATUREL ______________________________________________________________ 10

1.2 MILIEU ECOLOGIQUE ___________________________________________________________ 10

1.3 MILIEU SOCIOECONOMIQUE ______________________________________________________ 13

2. PROBLEMATIQUE DE LA CULTURE DU CANNABIS _______________________ 14

3. PROJETS DE CONSERVATION ET DE VALORISATION DES RESSOURCES NATURELLES DANS LA ZONE ________________________________________________ 16

3.1 LE PROJET DERRO « DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE ET RURAL DU RIF OCCIDENTAL ____ 17

3.2 PROJET DE DEVELOPPEMENT PARTICIPATIF DES ZONES FORESTIERES ET PERI FORESTIERES

DE LA PROVINCE DE CHEFCHAOUENE (MEDA CHEFCHAOUENE) _____________________________ 18 3.2.1 Objectifs du projet _________________________________________________________________ 18 3.2.2 Réalisations du projet ______________________________________________________________ 19

3.3 LE PROJET « PROTECTION ET GESTION PARTICIPATIVE DES ECOSYSTEMES FORESTIERS DU

RIF » GEFRIF ______________________________________________________________________ 20 3.3.1 Les objectifs du projet _____________________________________________________________ 20 3.3.2 Les composantes du projet _________________________________________________________ 20 3.3.3 Actions visant le développement des ressources naturelles ___________________________ 21 3.3.4 Les réalisations du projet __________________________________________________________ 22

3.4 PROJET DE « GESTION DURABLE DU CAPITAL NATUREL FORESTIER DE BOUHACHEME : DES

BENEFICES SOCIAUX, ENVIRONNEMENTAUX ET ECONOMIQUES » _____________________________ 22 3.4.1 Composantes du projet : ___________________________________________________________ 22 3.4.2 Les objectifs du projet : ____________________________________________________________ 23 3.4.3 Les résultats attendus du projet : ___________________________________________________ 23

3.5 STRATEGIE NATIONALE DE DEVELOPPEMENT DU SECTEUR DES PLANTES AROMATIQUES ET

MEDICINALES ______________________________________________________________________ 23 3.5.1- Démarche ________________________________________________________________________ 24 3.5.2- Vision du secteur _________________________________________________________________ 25 3.5.3- Axes stratégiques _________________________________________________________________ 25

4- LES OBJECTIFS DE L’ETUDE ____________________________________________ 25

4.1 OBJECTIFS _____________________________________________________________________ 25

4.2 APPROCHE METHODOLOGIQUE ___________________________________________________ 26

5. LA RESERVE DE BIOSPHERE INTERCONTINENTALE MEDITERRANNEENNE LA ZONE DU RBIM : PATRIMOINE UNIVERSEL RICHE EN BIODIVERSITE __________ 27

5.1 CADRE GENERAL ______________________________________________________________ 27

5.2 IMPORTANCE DE LA RBIM (SOURCE : DOCUMENTATION DE LA RESERVE DE BISPHERE

INTERCONTINENTALE DE LA MEDITERRANEE, ANDALOUSIE- MAROC) ________________________ 28

5.3 APPRECIATION SOMMAIRE DES FORMATIONS ECOLOGIQUES ET INFORMATIONS DISPONIBLES 32 5.3.1 Parc National de Talassemtane _____________________________________________________ 36 5.3.2 Parc Régional Bouhachem _________________________________________________________ 37 5.3.3 Cirque de Jebha & cote de Ghomara ________________________________________________ 37 5.3.4 Lagune de Smir et Dorsale calcaire de El haouz ______________________________________ 37

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6. ELABORATION D’UN DIAGNOSTIC APPROFONDI DU PATRIMOINE NATUREL (inventaire, classification cartographique, du potentiel existant, conditions socio-économiques et définition des PAM actuellement exploitées et valorisées) ______ 38

6.1 APPROCHE METHODOLOGIQUE POUR L’ELABORATION DE LA CARTE DES POTENTIALITES DES

PAM ______________________________________________________________________________ 38 6.1.1. Critères de choix des PAM à cartographier __________________________________________ 39 6.1.2 Critères des stratifications des faciès de PAM ______________________________________ 40 6.1.3 Résultats des travaux cartographiques et définition de la liste des PAM exploitées, valorisées et potentielles exploitables ____________________________________________________ 41

6.2 CONDITIONS SOCIO-ECONOMIQUES DE L’EXPLOITATION DES PAM ________________________ 50 6.2.1. Caractéristiques socio-économiques _______________________________________________ 50 6.2.2. Contraintes socio-économiques et valorisations possibles ___________________________ 52

7. DEFINITION DES CONDITIONS DE PRESERVATION (IN-SITU ET EX-SITU), DE CONSERVATION ET DE DOMESTICATION DES PAM, POSSIBILITES DE VALORISATION ET ITINERAIRES TECHNIQUES DE DOMESTICATION ___________ 55

7.1 PRINCIPES DE LA METHODE DE CONSERVATION IN-SITU ________________________________ 57

7.2 LA PRATIQUE ACTUELLE DE LA CONSERVATION IN SITU/ EX SITU _________________________ 58

8. ETUDE DES CONDITIONS DE DOMESTICATION DES PAM, PARTICULIEREMENT POUR CELLES A GRANDE VALEUR AJOUTEE ET MENACEES, AINSI QUE CELLES QUI POURRAIENT ETRE INTRODUITES ________ 60

9. ETAT DES LIEUX DE LA SITUATION DES PAM ET DIAGNOSTIC DE LA FILIERE 61

9.1 PAM EXPLOITEES LOCALEMENT ET POTENTIELLEMENT EXPLOITABLES __________________ 61

9.2 ETAT DES LIEUX DE LA SITUATION DE LA FILIERE DES PAM ____________________________ 62 9.2.1. Le marché des PAM _______________________________________________________________ 62 9.2.2 Flux de commercialisation et marges _______________________________________________ 64 9.2.3 Les exportations (Indice de Paréto) _________________________________________________ 66

9.3 MODES DE GESTION ORGANISATIONNELLE ET INSTITUTIONNELLE _______________________ 71 9.3.1 Les acteurs _______________________________________________________________________ 71 9.3.1.1. Gestionnaires ___________________________________________________________________ 71 9.3.1.2. Exploitants ______________________________________________________________________ 71 9.3.1.3 Transformateurs _________________________________________________________________ 72 9.3.1.4 Coopératives et associations _____________________________________________________ 73 9.3.1.5. Les négociants et herboristes ____________________________________________________ 74 9.3.2 La gestion organisationnelle et institutionnelle des PAM ______________________________ 74

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LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1 : Diversité biologique de la flore marocaine ________________________________________ 28

Tableau 2 : Principales formations potentielles des PAM par province et par commune de la région de la RBIM ________________________________________________________________________________ 44

Tableau 3 : Liste des principales espèces aromatiques et médicinales Potentielles dans la région de la RBIM __________________________________________________________________________________ 47

Tableau 4 : Les principales plantes aromatiques et médicinales exploitées localement ____________ 49

Tableau 5 : Les prix des PAM vendues localement ___________________________________________ 54

Tableau 6 : Les principales plantes aromatiques et médicinales présentant un fort potentiel d’investissement ________________________________________________________________________ 64

Tableau 7 : Les exportations totales des PAM depuis 1999 ____________________________________ 67

Tableau 8 : La valeur cumulée et le pourcentage cumulé des PAM _____________________________ 69

LISTE DES CARTES

Carte 1 : Carte des Sites d’intérêts biologiques et écologiques (SIBES) de la RBIM _____________ 12

Carte 2 : Situation géographique de la réserve de biosphère intercontinentale de la méditerranée (RBIM) du Maroc _________________________________________________________________ 31

Carte 3 : Carte de zonage de la RBIM _________________________________________________ 33

Carte 4 : Grandes formations forestières de la RBIM _____________________________________ 35

Carte 5 : Carte des formations des PAM de la RBIM _____________________________________ 43

LISTE DES ANNEXES

Annexe 1 : Liste des contacts des différents acteurs des PAM dans la région de la RBIM

Annexe 2 : Guide d'entretien : PAM-RBIM

Annexe 3 : Conditions de préservation, de conservation in situ et ex situ des PAM

Annexe 4 : Les exportations des PAM au niveau national (de 1999 à 2009)

Annexe 5 : Fiches modèles des techniques culturales des PAM à grande valeur ajoutée

Annexe 6 : Liste des principales références bibliographiques

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NOTE DE SYNTHESE

La présente étude (Mission n°1), a permis de constituer d’importantes informations complémentaires et d’actualiser les données des études précédentes réalisées par les différents projets et études sur la filière des PAM menés au niveau de la réserve de biosphère intercontinentale méditerranéenne (RBIM).

Considérée comme un réservoir de la biodiversité au Maroc, la zone d’étude (RBIM) qui s’étend sur une superficie totale de 479 618 ha, a retenu l’attention des autorités du pays. Ainsi, il a été déclaré comme parc national, ensuite érigé par l’UNESCO en «Réserve de biosphère » et intégré de ce fait dans la « Réserve de biosphère intercontinentale de Méditerranée » (RBIM) avec d’autres espaces protégés du sud de l’Andalousie.

Il est à rappeler que le projet de création de cette Réserve de Biosphère transfrontalière et Transcontinentale entre l'Andalousie et le Maroc s'inscrivait dans le contexte du Mémorandum signé au mois de février 2000 entre le Ministère Régional de l'Environnement du Gouvernement Autonome d'Andalousie et le Secrétariat d'État chargé de l'Environnement du Royaume du Maroc ; pour le développement d'un Programme de Coopération Transfrontalière Andalousie- Maroc dans le domaine de l'environnement.

Tel qu’établit par la stratégie du programme MaB-UNESCO (Séville 1995), la création de cette réserve de biosphère vise notamment la conservation de la diversité naturelle, le développement d’un modèle de gestion territoriale, la mise en œuvre d’un développement durable avec implication et développement socio-économique des populations locales.

La première mission de la présente étude, s’est intéressée aux Plantes Aromatiques et Médicinales (PAM), les plus utilisées et qui constituent un potentiel exploitable pour le développement de la zone. Elle a porté sur les principales espèces végétales exploitables et potentiellement valorisables comme plantes aromatiques et médicinales. Ainsi, l’étude bibliographique, les documents statistiques sur le marché des PAM, les différentes investigations de terrain que nous avons menées au niveau de la région d’étude, nous ont guidé à sélectionner les espèces à étudier sur la base de plusieurs critères dont nous retenons les principaux :

Retenir toutes les PAM connues et qui font l’objet d’exploitation officiellement;

Donner la priorité aux espèces spontanées,

Tenir compte de la disponibilité et du potentiel de production de chaque essence

Tenir compte des plantes très recherchées qui présentent un grand intérêt commercial pouvant faire l’objet d’une éventuelle valorisation ;

Le nombre d’espèces (PAM), étudiées par famille se présente comme suit :

Famille Nombre d’espèces étudiées Principales espèces

Labiées 13 Calamenthe, Lavande, Menthe, Origan, Thym et romarin

Composées 4 Ciste

Cistacées 2 Tanaise bleue et Aunée

Papilionacées l Bugrane

Ericacées 1 Arbousier

Myrtacées 1 Myrte

Anacardiacées 1 Lentisque

Cupressacées 1 Thuya de berbérie

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La superficie totale planimétrée des différents faciès des PAM, s’élève à 470 613,22 ha ; soit 98%de la superficie totale de la zone de la RBIM. Ce chiffre traduit réellement la grande richesse de la zone de la RBIM en PAM. les provinces de Chefchaouen et de Tétouan qui présentent respectivement des potentiels de 150 767 ha et 131 040 ha, regroupant la majorité des faciès des PAM de la région du nord, constitue un vrai filon de la biodiversité marocaine.

Importance des PAM par province et par commune de la région de la RBIM

C,R de la zone d'étude superficie des faciès des PAM C,R de la zone d'étude superficie des faciès des PAM

BAB TAZA 27100,85 KSAR EL MAJAZ 1493,11

BNI DARKOUL 8852,9 TAGHRAMT 16923,7

BNI FAGHLOUM 6649,81 ANJRA 4854,54

BNI SALAH 3705,85 S/T Province Fahs Anjra 23271,35

BNI SELMANE 6345,52 BNI AROUSS 20159,05

CHEFCHAOUENE 1133,71 BNI GARFETT 9822,42

DERDARA 18931,86 SOUK L'QOLLA 40362,73

FIFI 10304,55 TATOFT 5290,05

LAGHDIR 12981,58 TAZROUTE 31013,13

LKHALOUA 43,73 AYACHA 3315,09

MALLALIENNE 2337,4 S/T Province Larache 109962,47

OUED MALHA 1153,8 ALLYENE 7750,34

STEHA 2970,29 S/T M'Diq Fnideq 7750,34

TALAMBOTE 17257,83 AL MANZLA 881,15

TANAQOUB 17664,65 S/T Province de Tanger- Asilah 881,15

TASSIFT 13332,66 AIN BEIDA 14240,24

S/T province chefchaouen 150767,0 BRIKCHA 4548,76

AIN LAHSAN 4643,5 KALAAT BOUQORRA 5154,7

AL HAMRA 11141,42 MOQRISSAT 15806,56

AL KHARROUB 7743,51 ZOUMI 7190,3

AL OUED 14631,16 S/T Province d'Ouezzane 46940,56

BGHAGHZA 8293,54 Total général 470 613,22

BNI HARCHEN 7093,24

BNI IDDER 7383,61

BNI LEIT 9994,23

BNI SAID 1903,3

DAR BNI KARRICH 2395,25

JBEL LAHBIB 5828,8

OULAD ALI MANSOUR 11246,26

SADDINA 6644,4

SAHTRYINE 10303,27

SOUK KDIM 4646,66

ZAITOUNE 2867,77

ZAOUIAT SIDI KACEM 736,46

ZINAT 12659,26

AZLA 884,16

S/T province Tétouan 131040,3

L’étude a ainsi dégagée une liste de treize (13) PAM, ayant un marché potentiel à l’échelle régionale dont cinq (5) au moins ont des débouchées sur le marché national et huit (8) espèces peuvent avoir des débouchés au niveau du marché international.

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La filière des PAM dégage des contraintes diversifiées qu’il faut lever pour les valoriser dans l’intérêt de la population locale et de l’environnement. En effet, la zone de la RBIM recèle d’une flore vasculaire très riche et très variée. Les études préliminaires ont montré que la population de cette zone profite de 0,2 % à 3% de cette richesse floristique en tant que plantes aromatiques et médicinales.

La domestication des PAM à haute valeur ajoutée est un créneau qui permet de valoriser le processus de production, de labelliser et certifier le produit et donc dégager une grande valeur ajoutée. Toutefois, une organisation de la population est préalable à toute domestication afin d’assurer une gestion durable de la filière et fidéliser les clients tant nationaux qu’internationaux.

Segments de la filière des PAM de la récolte à la commercialisation

AMONT

AVAL

Récolte

1ère Transformation

2ème Transformation

Conditionnement,

Emballage

Commercialisation

Consommation

Capital PAM: Inventaire, cartographie,…Les principaux acteurs:

Gestionnaires (Eaux et

Forêts, Agence du Nord,

Autorité Locales,

ODECO, DRA, DPA….),

Fondation Mohammed

VI pour l’environnement

Populations (Femmes,

Hommes, Douars,..),

ONGs,

Coopératives,

Industriels,

Intermédiaires,

Commerçants,

Herboristes,

….

Population

locales

Coopératives

Exploitants,

Intermédiaires…

Coopératives,

industriels et

intermédiaires

Population,

industriels,

herboristes,…

Coopératives et

industriels

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INTRODUCTION

Aujourd'hui, la biodiversité de notre planète Terre sombre sous la menace, comme elle ne l'a jamais été auparavant. Dans le domaine de l’agriculture, l'adoption généralisée d'un nombre restreint de variétés améliorées a réduit sensiblement la base génétique des cultures vivrières importantes et a fait disparaître des centaines de races locales. Dans les forêts, on estime que 8% des espèces végétales pourraient disparaître au cours des 25 prochaines années notamment si rien n’est fait pour stopper la déforestation.

Les zones forestières du Bassin Méditerranéen ont subi l'impact séculaire de l'activité de l'homme plus que toute autre région du monde. A l'heure actuelle, sous le dénominateur commun d'un état général de dégradation, les utilisations des zones forestières présentent des contrastes extraordinaires au sein même de la Région Méditerranéenne, liés à la situation socio-économique des différents pays. Cette diversité se superpose à la variété et la complexité propres au milieu physique et biologique existant dans la Région.

Au Maroc, les changements climatiques caractérisés par des périodes de sécheresse récurrentes et prolongées ont eu des répercutions négatives sur la répartition spatiale et l’adaptation de certaine espèces. Les plantes médicinales et aromatiques en tant que partie intégrante de la flore marocaine, se trouvent elles aussi sujettes à des conditions écologiques difficiles d’une part et à une exploitation massive et irrationnelle d’autre part.

Au Nord du Maroc, l’exploitation des plantes médicinales et aromatiques, constitue une importante source de vie pour une large population locale. En général, ce sont les femmes qui détiennent le savoir des techniques thérapeutiques, de la prospection, de la récolte et du conditionnement.

Le Rif, sous la pression démographique galopante, connaît une crise de société (forte population, pauvre et sans travail) et une crise environnementale sous l’effet de l’extension des défrichements en faveur de la céréaliculture ou du kif, du surpâturage des parcours et de la dégradation des terres.

Le développement de l’économie du Nord du Maroc et du bien-être social marquerait profondément les équilibres socioéconomiques et écologiques de cette région. En effet l’extension d’activités utilisant les ressources naturelles, l’extension de l’espace urbain et le renforcement de la mobilité des personnes, impliqueront de facto, une intensification des prélèvements sur les ressources minérales, végétales et animales, et constitueront de ce fait, une menace croissante de déstabilisation des écosystèmes et d’appauvrissement du patrimoine biologique et génétique du pays.

Tous les agents économiques «ménages, entreprises, collectivités locales et pouvoirs publics » sont confrontés à la question de mettre en oeuvre des actions visant la régulation des équilibres écologiques et la sauvegarde d’espèces menacées au moyen d’interventions visant leur protection, leur régénération et leur conservation.

L’amélioration du niveau de vie de la population à travers une meilleure valorisation des ressources naturelles, est actuellement une des priorités de notre pays. Cet enseignement est concomitant à toute approche qui cherchera à contribuer à la réduction de la pauvreté des populations en milieu rural, dans le but de réduire la pression sur les ressources naturelles.

Dans cette perspective, la filière des plantes aromatiques et médicinales (PAM) demeure un secteur très prometteur en matière de création d’activités génératrices de revenus. Elle offre, de ce fait, la possibilité de création de petites et moyennes entreprises, qui favoriseront la promotion de la biodiversité végétale, sur la base et de la protection du patrimoine naturel et du développement socioéconomique local.

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Lors de l’élaboration de ce référentiel, les consultations menées auprès de plusieurs intervenants et administrations, ont fait ressortir clairement, une lacune majeure en tout ce qui a trait au maillon de la transformation, de la valorisation et la commercialisation des PAM. En effet, les premiers éléments mis en lumière par les consultations, étaient le manque d’outils et de méthodes de contrôle de la qualité des produits, le manque d’équipements et d’infrastructures de transformation, la faiblesse de l’expertise au point de vue du conditionnement et de la transformation des plantes aromatiques et médicinales et le manque d’accessibilité à l’expertise scientifique.

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1. CADRE GENERAL DE LA REGION DU RIF

1.1 MILIEU NATUREL

Situé dans la partie septentrionale du Maroc, le Rif marocain est constitué de montagnes et collines de moyenne altitude, à physiographie escarpée caractérisée par de grandes vallées encaissées et de fortes pentes. En effet, les altitudes maxima se situent autour de 3000 m dans le Rif central (Jbel Tidignine : 3200 m), à quelques centaines de mètres dans la zone pré rifaine.

La nature géomorphologique et orographique de la zone rifaine e été marquée par une géologie très complexe caractérisée par de nombreuses nappes de charriages ayant façonné le paysage rifain actuel. Les substrats sont de types friables dans leur grande majorité et constitués de marnes, de flysch et de schistes. Cependant, de grands bancs rocheux à base de calcaire et de dolomie calcaire affleurent dans la zone nord occidentale pour constituer un imposant massif montagneux dit « dorsale calcaire ». Des affleurements gréseux apparaissent également à divers endroits, notamment à Jbel Tizirane, Jbel Afechtal, Bouhachème, Oudka…

Compte tenu de sa position géographique, la région du Rif dispose de deux façades maritimes, l’une atlantique et l’autre méditerranéenne. Cette situation l’expose aux influences humides provenant de ces deux zones marines, et lui confère une humidité qu’on ne trouve nulle part ailleurs au Maroc. En effet, le Rif constitue la zone la plus arrosée du pays et reçoit des tranches pluviométriques qui avoisinent 2000 mm/an dans sa partie Nord Occidentale. Les étages bioclimatiques subhumides, humides et pérhumides dominent dans ses parties centrale et occidentale, contre une ambiance franchement semi aride dans sa partie orientale.

La zone rifaine est sillonnée sur ses deux façades, par une multitude d’Oueds et cours d’eau et abrite, de ce fait, de nombreux bassins versants, notamment ceux d’Ouergha, du Loukkos, du Nekkor, de l’Ouringa ou du Laou. Ces bassins versants ont permis de mobiliser d’énormes quantités d’eau dans divers ouvrages hydrauliques, notamment les barrages d’Al Wahda, d’Oued Al Makhazine, Abdelkrim Alkhattabi, Nakhla, 9 Avril…etc.

Il est utile aussi de signaler à ce propos les problèmes graves de l’érosion hydrique dans ces bassins dus d’une part, à la nature friable des substrats géologiques et d’autre part à l’importance et à l’intensité des précipitations qui s’abattent sur la région, et surtout au problème crucial de déforestation. Ainsi, la dégradation spécifique est l’une des plus importantes du pays, puisqu’elle atteint dans certaines régions du Rif des chiffres record qui avoisinent 2000 T/Km2. Les quantités de sédiments exportés par les bassins méditerranéens sont estimées à 10,5 Millions de tonnes par an, alors que ceux de l’extrémité nord atlantique drainent des quantités estimées à 35,8 Millions de tonnes par an.

1.2 MILIEU ECOLOGIQUE

Les conditions d’humidité excessive, la diversité des substrats géologiques et la nature orographique et physiographique, font du Rif une région à forte diversité biologique. En effet, une flore abondante et diversifiée s’y est développée, donnant naissance à de vastes forêts feuillues et résineuses et à une multitude d’habitats écologiques abritant une faune riche et variée.

En effet, pas moins d’une vingtaine de sites d’intérêt biologique et écologique (SIBE) y ont été identifiés sur une superficie qui avoisine 60 000 ha, dont certains sont d’importance internationale, notamment des zones humides. Deux parcs nationaux y ont été créés, en l’occurrence celui de Talassemtane dans le Rif occidental et d’Al Hoceima dans le Rif central. De même, une Réserve de biosphère y a été également identifiée, et qui constitue avec l’Andalousie en Espagne la réserve dite « Reserve de Biosphère intercontinentale Méditerranéenne : RBIM ».

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Sur le plan forestier, toutes les essences forestières principales du Maroc y sont représentées. On y dénombre pas moins d’une vingtaine d’espèces dont certaines sont endémiques du Rif, notamment le sapin (Abies maroccana), le pin noir (Pinus nigra), le chêne tauzin (Quercus tozea), le chêne nain (Quercus humilis) et le châtaignier (Castanea sativa). Les autres essences présentes sont : le cèdre (Cedrus atlantica), le pin d’Alep (Pinus halepensis), le pin maritime (Pinus pinater, Moghrébiana et Iberica), le thuya (Tetraclinis articulata), le chêne liège (Quercus suber), le chêne vert (Quercus rotundifolia), le chêne kermès (Quercus coccifera), le chêne zen (Quercus canariensis), divers genévriers (Juniperus) et autres espèces d’intérêt forestier et écologique, notamment des plantes aromatiques et médicinales.

Ces essences forestières individualisent plusieurs écosystèmes et associations végétales qu’on trouve dans tous les étages bioclimatiques et toutes les séries de végétation depuis le thermoméditerranéen au montagnard méditerranéen. Elles forment également de grands massifs forestiers d’intérêt économique et social majeur. On cite à ce titre, les forêts de Ghabat larache, Ghabat Khalifat, Amlay, Ain Rami, Talasamtane, Ghomara, Jbel asri, Akoumsane Tidiouine, Dahdouh, Jbel larz, Oudka…etc.

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Carte 1 : Carte des Sites d’intérêts biologiques et écologiques (SIBES) de la RBIM

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1.3 MILIEU SOCIOECONOMIQUE

Sur le plan économique et social, la zone rifaine est caractérisée par une population rurale dans sa grande majorité avec une densité qui peut atteindre 160 habitants au Km2. Le taux de croissance y est élevé et atteint 2,5 à 3%/an. Le taux de pauvreté est l’un des plus forts du pays. Hormis les grandes agglomérations, l’habitat est du type rural en grande majorité dispersé, ce qui complique toutes initiatives de développement et d’émancipation de cette zone de montagne.

L’activité économique principale est basée sur une agriculture vivrière rudimentaire. L’absence de terres arables en ces zones de montagne, incitait les agriculteurs à pratiquer une agriculture itinérante sur brulis. Cette manière de faire a été à l’origine de défrichements massifs dans les zones de matorrals dans un premier temps et dans les zones forestières arborées ensuite. Les terrains défrichés, perdaient vite leur fertilité et étaient ensuite abandonnés et remplacés par de nouveaux défrichements. Ceci permettait ainsi à la végétation naturelle de se reconstituer. Mais, avec l’explosion démographique et l’accroissement des besoins en terre, l’introduction de la culture problématique du cannabis et l’usage de fertilisants, non seulement les terrains défrichés ne sont plus abandonnés, mais le recours à de nouveaux défrichements a pris des proportions alarmantes, mettant en péril le patrimoine forestier du Rif. Ainsi, selon les études faites dans la région, 50 000 ha de terrains forestiers ont été défrichés et mis en culture depuis la fin des années soixante, avec un rythme annuel de 1200 ha dans la région de Chefchaouen et 1000 ha dans la province d’Al Hoceima pour ne citer que ces deux provinces.

Cette ruée vers des nouveaux terrains de culture au détriment des espaces forestiers, a été encouragée par l’absence d’une réglementation forestière appropriée durant la période sous colonisation espagnole. Ceci a permis l’appropriation de grands massifs forestiers par des particuliers par voie de Moulkias, ou de titre régistradors délivrés par les autorités de tutelle de l’époque. Même les forêts supposées être domaniales furent exploitées d’une manière anarchique par voie de concessions de longues durées sans spécifications techniques précises et sans restriction, ce qui a été à l’origine de la disparition de grandes forêts. Il est à rappeler que la réglementation forestière actuelle n’a été étendue à la zone Nord qu’à partir de l’année 1958.

A coté de ces activités, les populations rifaines s’adonnent à une arboriculture peu productive à base d’olivier et de rosacées et à un élevage extensif traditionnel à base de caprins essentiellement. Les efforts consentis par l’état marocain pour le développement de la zone à travers la mise en œuvre de nombreux projets, dont le plus éloquent est le projet de développement économique rural du Rif Occidental (DERRO) qui visaient la promotion de nouvelles pratiques culturales, l’intensification de l’arboriculture et la lutte contre l’érosion des sols, n’ont eu que peu d’impact sur le changement du paysage socioéconomique rifain.

Il ya lieu de noter aussi que la zone du Rif compte parmi les zones les plus menacées par les incendies de forêts. En effet, 65% des incendies de forêts enregistrés au Maroc, le sont dans cette zone, avec une superficie moyenne annuelle de 1200 ha environ. Ce phénomène constitue avec les opérations de défrichement, les facteurs qui menacent le plus l’intégrité du patrimoine forestier dans cette région, et sont à l’origine de la configuration actuelle des paysages rifains, caractérisés par de multiples déchirures du couvert végétal, où se mêlent des forêts en lambeaux à des terrains agricoles et des habitations rurales dispersées.

La zone du Rif en général, et le Rif central et occidental en particulier n’a pas suivi le même rythme de développement que les autres régions du Maroc et a été pour longtemps à l’écart des mutations économiques de l’ensemble du pays. Déjà, le colonisateur espagnol, qui exploitait à outrance les richesses naturelles du Rif, ne s’est que très peu soucié du développement de cette zone, de sorte qu’au moment de l’indépendance, le pays a hérité

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d’une zone -le moins qu’on puisse dire- totalement sous développée et où les moindres infrastructures font défaut.

Cette situation a perduré malheureusement même après l’indépendance, lorsque, les pouvoirs publics ont concentré leurs efforts de développement sur les régions productives, reléguant au second plan la zone rifaine et les autres régions dites improductives du pays. Ainsi, livrées à elles mêmes les populations rifaines cherchaient par tous les moyens à satisfaire leurs besoins fondamentaux. C’est ainsi qu’on a assisté à une exploitation massive et destructive des ressources naturelles, au détriment d’un développement socioéconomique harmonieux et durable.

Cette situation s’est traduite par un recul de la couverture forestière, une exploitation inappropriée des ressources en sol, en eau et en bois énergie, une agriculture rudimentaire improductive et itinérante et un élevage extensif à base de caprins, à l’origine d’une dégradation des parcours naturels et d’une perte de biodiversité. Le paysage rifain actuel est le produit d’interactions de toutes ces pratiques humaines malsaines et des conditions physiques et climatiques propres au Rif, et qui a profondément modifié les équilibres, non seulement au niveau écologique, mais aussi aux niveaux social et économique.

2. PROBLEMATIQUE DE LA CULTURE DU CANNABIS

La culture du cannabis, pratiquée dans un premier temps dans la zone du Rif central, notamment par les tribus de Kétama (province d’Al Hoceima) et de Béni Khaled (Province de Chefchaouen), a connu au milieu des années soixante dix, une extension rapide aux zones limitrophes pour couvrir toutes les régions du Rif central et occidental, notamment les provinces de Tétouan, Larache et Taounate.

La « tolérance » observée au début par les pouvoirs publics vis-à-vis de cette culture, sa rentabilité, compte tenu de son haut rapport par rapport à l’effort accompli et à l’investissement engagé, a encouragé les populations rurales durement touchées par la pauvreté, à s’adonner à cette culture, prohibée certes, mais procurant des revenus substantiels.

L’extension de cette culture a pris des mesures disproportionnées, de sorte que des milliers d’hectares sont emblavés annuellement au détriment de grandes superficies forestières. L’usage des fertilisants, des pesticides et des moyens de production de plus en plus modernes, sont autant de facteurs qui ont contribué au développement de cette activité.

Un réseau de pratiques illicites, de commercialisation et d’écoulement de ce produit s’est ainsi greffé autour de cette activité, affectant les économies aussi bien locales que nationales. Mais, force est de signaler que « la grande part de la manne financière du trafic du cannabis, reste fortement concentrée chez les commerçants spéculant en aval de cette filière problématique. De même, elle ne profite guère en amont, d’une façon équitable aux cultivateurs. Le revenu généré par cette activité est très variable. A titre indicatif, il représentait par famille un montant de 25 000 à 45 000 Dh/an ; soit une moyenne de 35 000 à 50 000 dhs/ha/an selon les conditions de production et la taille de la parcelle par famille.

Par ailleurs, le chiffre d’affaire international du Hachich d’origine marocaine est estimé à treize Milliards de Dollars » ( in Terre et Vie » n° 99 du mois d’Aout 2006).

De profondes mutations ont ainsi touché la société rifaine en général et les populations rurales en particulier, tant au niveau des comportements qu’au niveau des mœurs et des modes de vie et de consommation, de sorte qu’elles se sont trouvées profondément bouleversées. Dans un article paru dans la revue « Terre et Vie » n° 99 du mois d’Aout 2006 on lit :

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« La cannabiculture a engendré des disparités sociales d’autant plus fortes (..). Ainsi, de fortes inégalités sociales s’établissent entre les villageois, autrefois liés par la solidarité du groupe et les impératifs de la tradition communautaire. Dans ce sens, il importe de souligner que plusieurs formes d’entraide au niveau du terroir sont en voie de disparaître, ce qui corrobore la montée de l’esprit de l’individualisme qui semble devenir le maître mot dans le terroir villageois. De plus, les rapports sociaux sont devenus de plus en plus monétarisés.

Indéniablement, le premier signe visible de disparités sociales apparaît patent dans les transformations de l’habitat: Les petits agriculteurs rénovent leurs maisons, alors que les grands les modernisent en introduisant de nouveaux matériaux dans la construction avec de nouvelles architectures. La concrétisation de la logique de l’individualisme, s’accompagne d’un renversement de la hiérarchie sociale : le statut de chacun se mesure à l’importance de sa richesse générée par le Kif. Dans ce sens, les gros producteurs du Kif et les trafiquants sont les plus favorisés, et peuvent de ce fait dominer en utilisant le pouvoir local. Cette situation, s’est soldée au fil des années, par l’émergence d’une nouvelle élite politique, forte de sa richesse et ayant la main mise sur la gestion des affaires communautaires.

Dans les zones où la cannabiculture sévit, les valeurs sociales sont mêmes remises en cause: le savoir est dévalorisé, l’école désertée, le voisinage devient source de conflit. La famille, les relations parents- enfants sont profondément déchirées et ébranlées. C’est le profil d’une société éclatée et frustrée. Quant aux jeunes, représentant une proportion importante de la population active, ils se désintéressent de plus en plus des activités agricoles. Les exercer est désormais, de leurs points de vue, dévalorisant compte tenu d’une part, des perspectives de gains financiers générés par la cannabiculture, sans commune mesure supérieurs à ceux des autres (..), et d’autre part, de leurs aspirations à un mode de vie urbain plus décent.

Sur un autre plan, avec le développement de la filière du Kif, c’est toute la dynamique démographique qui a été changée donnant lieu à un espace surpeuplé d’habitants. Même les émigrés reviennent reprendre leurs terrains, pour s’adonner à leur tour à la culture du Kif. Les répercussions de cette situation, sont (…) sur le renchérissement des prix des parcelles agricoles et le surgissement des conflits sur le foncier devant l’exiguïté des exploitations » (fin de citation).

Un trafic intense, aussi bien national qu’international de cette production s’était vite développé. L’augmentation de la demande s’est traduite par une extension de plus en plus accrue de cette culture. Selon un rapport établi par ALAINALAIN LABROUSSE de l’Observatoire Français des Drogues et des Toxicomanies (OFDT) et LUIS ROMERO du Centre d’Etude Rurale et d’Agriculture Internationale (CERAI), VALENCIA paru en 2001 sur la situation du cannabis dans la région rifaine, les superficies emblavées en Cannabis ont connu un accroissement continuel entre 1993 et 2001. Elles sont passées de 65 000 ha en 1993 pour atteindre 120 000 ha en 2001. Les chiffres ont ainsi fluctué sont comme suit :

1993 : (ministère de l’Agriculture, OGD) : 65 000 ha à 74 000 ha

1995 : (PAIDAR-Med, Pascual Moreno) : 78 410 ha

1999 : (ministère de l’Agriculture, Labrousse) : 90 000 ha

2001 : (CERAI, DPA, Labrousse) : 100 000 ha à 120 000 ha

En l’an 2003 la superficie emblavée en cannabis était estimée à plus de 130 000 Ha.

Devant cette situation, le Maroc a engagé une stratégie de lutte contre ce fléau, basée sur des approches qui visent à réprimer les acteurs concernés mais aussi de sensibilisation et de développement, en mettant en place des politiques de développement local, à même d’offrir des alternatives à une population habituée à des gains faciles et à un niveau de vie décent, bien qu’il est pratiquement impossible à l’heure actuelle de trouver une culture aussi rentable que le Cannabis

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Des équipes de lutte se sont engagées sur le terrain pour détruire les cultures de cannabis, mais des initiatives sont menées pour proposer des cultures de substitution aux agriculteurs, notamment des plantations fruitières à base d’olivier, de rosacées diverses et de caroubier, mais la méfiance et la réticence des populations concernées sont restées de mise, étant convaincues qu’aucune autre culture ne peut se substituer au cannabis. A l’état actuel, deux provinces ont été « déclarées sans cannabis », notamment celle de Larache et de Taounate, mais un long chemin reste encore à faire pour mettre en place une réelle politique de substitution à ce mal qui ne cesse de ronger la société marocaine en général et rifaine en particulier.

Le Maroc, conscient du préjudice que lui porte cette activité, tant en interne qu’en externe, s’était fixé comme objectif de réduire les surfaces emblavées en cannabis à 12000 ha à l’horizon 2012, soit une réduction de 91% par rapport à l’an 2003, et ce dans la perspective de son éradication totale à moyen terme (Journal Assabah n°3079 du 5 Mars 2010). Mais, le chemin à faire est encore long et semé d’embuches, car l’objectif in fine est de proposer des alternatives aux populations rifaines, qui, tout en leur assurant des revenus substantiels et une vie décente, permettent aussi au pays de tenir ses engagements vis-à-vis de la communauté internationale et de déclencher une politique de développement global et durable, plaçant l’élément humain et les ressources naturelles au centre des préoccupations.

C’est là l’un des objectifs de cette étude, qui cherche à travers l’exploration des possibilités de développement existantes dans cette région du Rif, à développer des créneaux porteurs qui pourraient offrir des alternatives et constituer des moyens de substitution économiquement viables, respectueux de l’environnement, socialement et techniquement faisables et à même de garantir des revenus consistants aux agriculteurs, entre autres, la filière des plantes aromatiques et médicinales (PAM).

3. PROJETS DE CONSERVATION ET DE VALORISATION DES RESSOURCES NATURELLES DANS LA ZONE

Compte tenu des particularités qui caractérisent la région du Rif, tant sur le plan économique et sociale qu’écologique, et conscientes de la nécessité de préserver et de développer les ressources naturelles dans cette région et plus particulièrement les ressources forestières qui subissent d’énormes pressions induisant une dégradation de plus en plus préoccupante, les autorités marocaines ont entrepris des efforts pour concilier entre les impératifs du développement socioéconomique de cette région et celles de la conservation et de la gestion durable des ressources naturelles en général et forestières en particulier.

Il est évident que les approches répressives qui étaient seules en usage au début de l’indépendance pour amener des populations pauvres et démunies à observer du respect envers les ressources naturelles, ne peuvent atteindre leurs objectifs, tant la pauvreté subsiste et tant que de nouvelles alternatives ne soient déployées pour proposer des modèles de développement à même de répondre à leurs besoins fondamentaux et à enclencher une dynamique de développement socioéconomique.

Il devient dès lors nécessaire de repenser les manières en usage, non seulement pour la conservation et le développement durable des ressources naturelles, mais aussi pour l’émancipation de l’élément humain qui doit occuper une place centrale dans tout modèle de développement. La participation et le partenariat doivent également constituer la clé de réussite de toute mise en œuvre de projets dans cette région.

Ainsi, une multitude de projets de gestion et de conservation des ressources naturelles ont été élaborés et mis en œuvre dans toute la région rifaine, et ce dès l’aube de l’indépendance.

On cite à titre d’exemple le projet DERRO qui a concerné toute la région du Rif Occidental et grâce auquel des milliers d’hectares de plantations fruitières et forestières ont été réalisés avec des techniques conservatoires des eaux et des sols, des centaines de Douars ont été désenclavés et des centaines de milliers de journées de travail ont été créées.

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On cite également les grands projets d’aménagement des bassins versants du Sebou (Ouergha), du Nekkor dans les provinces d’Al Hoceima et Taza et du Loukkos dans la la province de Chefchaouen qui ont vu naitre de grandes superficies fruitières et forestières et des milliers d’ouvrages antiérosifs notamment des gabions, des banquettes et autres.

Il est également opportun de citer les belles prairies à base de graminées et de légumineuses (fétuque) réalisées dans la cadre du projet d’améliorations des parcours mis en place par la FAO dans la province de Chefchaouen pour offrir aux populations des unités fourragères hors forêt dans l’optique d’alléger la pression sur les ressources forestières.

Durant les deux dernières décennies, d’autres projets d’envergure ont vu le jour dans cette région avec l’Union Européenne, qui , dans le cadre de sa politique d’aide au développement au pays tiers pour le développement rural intégré et la gestion des ressources naturelles (DRI/GRN) , a élaboré, financé et mis en œuvre des projets qui visent un développement durable des ressources naturelles avec la participation des populations usagères et en partenariat avec les pouvoirs publics et le tissu associatif. On cite à titre d’exemple le Projet de Développement participatif des zones forestières et péri forestières de la province de Chefchaouène (MEDA Chefchaouène) et le projet « Protection et Gestion Participative des Ecosystèmes Forestiers du Rif » (GEFRIF).

Dans ce qui suit, on va rappeler à titre indicatif certains grands projets ayant marqué la région durant ces dernières décennies, leurs objectifs et les résultats grossiers obtenus sans prétendre donner leur bilan complet, car ce n’est nullement l’objectif de cette étude.

3.1 LE PROJET DERRO « DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE ET RURAL DU RIF OCCIDENTAL

Le projet DERRO « Développement Economique et Rural du Rif Occidental » avait été lancé en 1963 dans tout le Rif occidental. Il s’agissait d’un projet ambitieux par rapport aux orientations économiques et sociales de l’époque, qui visait la mise à niveau de cette région déshéritée qui venait juste de sortir du joug du protectorat espagnol.

En effet, dès sa main mise sur le Maroc, l’occupant s’était lancé dans une exploitation à outrance des richesses naturelles de cette zone sous son contrôle, sans souci majeur ni de son renouvellement et sa durabilité, ni du développement de la zone, ni de l’émancipation des populations rifaines. Les quelques infrastructures héritées de l’époque coloniale sont sans commune mesure avec les bénéfices gigantesques que l’occupant à tiré de cette région. Pour le Maroc, tout était à refaire, mais les besoins en investissement nécessaires pour le décollage économique et social de cette région semblaient certes hors de sa portée.

Parmi les multiples mesures engagées par notre pays pour le développement de cette région, l’élaboration et la mise en œuvre de plusieurs projets, dont le DERRO était sans nul doute l’une des actions ayant le plus marqué le paysage socioéconomique rifain. Ce projet avait pour objectifs de :

• Protéger le Gharb des crues à répétition de l’oued Ouergha et de ses affluents, par des traitements anti érosifs en amont, basés essentiellement sur des travaux de lutte mécanique et biologique en vu de protéger des terres menacées par une érosion destructrice à plus d’un titre, et ce, à travers des plantations forestières et fruitières sur banquettes , à base d’olivier et rosacées diverses, et des travaux de stabilisation des sols et des berges d’oueds par des procédés mécaniques et biologiques (Gabions, plantations…).

• Développer l’élément humain à travers la création de milliers de journées de travail dans les différents chantiers. On estimait à ce titre le nombre d’ouvriers qui travaillaient dans les chantiers mis en place par ce projet à 2000 ouvriers par jour.

• Vulgariser les techniques agricoles par l’organisation des petits fellahs dans des coopératives arboricoles, notamment, et en leur faisant découvrir les bienfaits des nouveautés dans les domaines de la recherche agronomique et l’usage des engrais...

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• Mettre en place des infrastructures diverses tendant à désenclaver la région (pistes, routes rurales…) et à promouvoir l’éducation et la santé (écoles, dispensaires, …)

Malgré son importance et son impact socioéconomique en termes de développement économique et social, le projet DERRO avait suscité à l’époque d’importants remous et était même à l’origine de certains incidents sociaux. En effet, en l’absence de confiance dans les appareils de l’état, l’homme rifain, encore sous le vécu d’expériences passées avec le colonisateur, ne prenait pas au sérieux les bonnes intentions de l’état et avait peur de mettre à disposition ses terrains pour être plantés, car il avait tendance à croire qu’il s’agissait tout simplement d’une étatisation de leurs propriétés. Certains Douars avaient même refusé d’être désenclavés et avaient repoussé des projets d’ouvertures de pistes pour éviter tous contacts directs avec les différents appareils de l’état.

Mais, force est de constater que ces réticences ont fini par disparaître quand les populations concernées avaient commencé à voir de près les fruits de ce projet, grâce auquel, des milliers d’arbres d’olivier, d’amandier, de figuier, de vigne et autres ont été plantés, des milliers d’hectares ont été reboisés, des dizaines de douars ont été désenclavés et de nombreuses infrastructures sociales y ont vu le jour.

3.2 PROJET DE DEVELOPPEMENT PARTICIPATIF DES ZONES FORESTIERES ET PERI FORESTIERES DE

LA PROVINCE DE CHEFCHAOUEN (MEDA CHEFCHAOUEN)

3.2.1 Objectifs du projet

Le projet intitulé « Développement participatif des zones forestières et péri forestières de la province de Chefchaouen » ou MEDA Chefchaouen, cofinancé par le Maroc et l'Union Européenne à hauteur de 24 Millions d’Euro, a été conçu pour la période s’étalant entre 1999 et 2008. Sa mise en œuvre effective a commencé en 2001et a été réalisé par le Haut Commissariat aux Eaux et Forêts et à la Lutte Contre la Désertification et le ministère de l'Agriculture et de la Pêche maritime à travers leurs structures locales respectives.

L’objectif principal de ce projet est de contribuer à l'amélioration de la gestion des ressources naturelles, à travers la mise en place de structures pour la gestion du Parc national de Talassemtane. Il vise également la valorisation des potentialités, existantes, la préservation des espaces forestiers et l'amélioration des conditions de vie des populations rurales.

Le Parc National de Tallasemtane qui constitue la principale zone d’action de ce projet, est situé au cœur du Rif occidental calcaire et est considéré comme l’un des sites les plus riches en biodiversité au Maroc.

D’une superficie de 60 000 ha, ce site abrite une biodiversité remarquable avec 1380 espèces différentes, dont 86 espèces endémiques du Parc, 65 espèces rares, 81 espèces très rares et 9 espèces extrêmement rares. Il contient en outre d’autres espèces rares qui sont désormais connues et décrites dans les manuels scientifiques du pays.

Il est dès lors tout à fait logique que ce site, considéré comme réservoir de biodiversité au Maroc, retienne l’attention des autorités du pays qui lui ont conféré le statut de parc national, et qu’il soit érigé par l’UNESCO en «Réserve de biosphère » et intégré de ce fait dans la « Réserve de biosphère intercontinentale de Méditerranée » (RBIM) avec d’autres espaces protégés du sud de l’Andalousie.

L'unicité de cette région et sa proximité avec l'Europe, constituent les raisons essentielles qui ont amené l’Union européenne à financer des projets de développement rural dans la région depuis les années 1990, et ce, dans le but de promouvoir le développement socio-économique de la région et de lutter contre la pauvreté, tout en préservant les ressources naturelles dans une vision de développement durable.

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Cependant, la couverture forestière dans la région nord du Maroc en général et dans la zone du parc en particulier, souffre d’une dégradation importante et parfois irréversible, en raison de la surexploitation de ces ressources naturelles, des constructions sauvages, des défrichements, des incendies et surtout de la culture du cannabis qui est pratiquée d'une manière illégale aux dépenses de la forêt.

3.2.2 Réalisations du projet

Dans le cadre, de ce projet, il a été possible de créer et de réhabiliter les infrastructures essentielles du parc et de réaliser des outils de divulgation et d’information nécessaires pour promouvoir les activités du parc. Ainsi, depuis 1999, près de 12 millions de dirhams y ont été investis et ont concerné des actions importantes visant la préservation et la valorisation des ressources naturelles au niveau de cette aire protégée. On cite à ce titre :

Construction de 4 maisons forestières ;

Construction d'une Direction du Parc ;

Construction et aménagement d'un Ecomusée ;

Réhabilitation de 34 Km de piste permettant d'accéder au cœur du Parc ;

Aménagement de 34 points d’eau ;

Aménagement d'aires d'accueil et mise en place d'une signalétique ;

Balisage de sentiers de randonnées ;

Formation de guides ;

Réalisation d'une étude sur la biodiversité du Parc ;

Elaboration d'outils sur la flore et la faune du Parc : film documentaire sur le singe magot, base de données photographiques sur la flore, catalogues sur la faune et la flore ;

Création d'un site web ;

Edition de brochures, de guides et d'ouvrages scientifiques.

Des interventions à caractère forestier ont également été réalisées pour préserver le patrimoine naturel du Parc (reboisements, régénération de la sapinière, infrastructure de lutte contre les incendies).

Le site propose des circuits de randonnées, des lieux d’hébergement et de restauration et des contacts utiles pour organiser les visites.

Ainsi, le projet a contribué à la création de zones d’accueil pour les visiteurs, la mise en place d’un écomusée à l’entrée du parc, la publication d’un guide pour visiteurs, la mise en place de la signalétique du parc, ainsi que la création d’un site internet de promotion des activités du parc. Il détaille 7 circuits déjà disponibles au visiteur.

Une des réalisations du projet MEDA Chefchaouen est la mise en place d’une importante base de données sur la flore et la faune du parc. Ainsi, 1380 espèces de flore, notamment 11 catégories principales d’arbres, 26 spécimens très rares, 37 espèces de mammifères, 30 genres de reptiles, 104 espèces d’oiseaux nicheurs, dont un grand nombre en danger de disparition, ont été répertoriées.

Les populations locales ont également bénéficié de la promotion d'activités génératrices de revenu, notamment l’apiculture, la cuniculture et l’élevage caprin, la production des fromages, les activités artisanales, comme le tricotage des écharpes caractéristiques de la tenue vestimentaire de la femme rurale.

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Le projet a réalisé également en partenariat avec des associations locales et les autorités locales d’autres chantiers, dont, la formation des techniciens, des cadres agricoles et forestiers et le balisage des circuits. Mais l’une des activités primordiale du projet, était l’éducation environnementale destinée aux jeunes, qui a bénéficié à plusieurs centaines d’élèves dans les écoles rurales et urbaines de la région du parc. Ces jeunes ont été initiés aux spécificités écologiques du parc et aux risques auxquels il est confronté, notamment pour ce qui est des incendies, de la déforestation et des impacts du changement climatique

3.3 LE PROJET « PROTECTION ET GESTION PARTICIPATIVE DES ECOSYSTEMES FORESTIERS DU

RIF » GEFRIF

Partant d’un diagnostic approfondi de la problématique dans la zone rifaine caractérisée par un recul des formations forestières et une destruction des écosystèmes et des habitats écologiques, au profit d’une agriculture rudimentaire sous développée et d’une extension de la culture du Cannabis, la Communauté Européenne et le gouvernement du Maroc ont élaboré et contribué à la mise en œuvre d’un projet qui vise la préservation des écosystèmes forestiers du Rif. Ainsi, sur la base d’études réalisées, 14 sites ont été retenus dans le Rif central pour faire l’objet d’un projet basé sur une approche participative des ressources naturelles. Ces sites représentatifs de la totalité de la diversité des formations végétales du Rif couvrent une superficie approximative de 102.000ha, soit 31% de la totalité des forêts dans 3 provinces du Rif (Chefchaouen, Al Hoceima et Taounate) soit 329 000Ha.

Suite à cela, une convention de financement a été conclue entre le Maroc et la Communauté Européenne pour une durée de 3 années subdivisée en deux phases de 18 mois chacune et porte sur un montant global l’équivalent de 32.120.000,00 DH. La contribution marocaine représente 14,38 % du coût total soit 4.620.000,00 DH. Ce montant a été réservé pour la réalisation de la première tranche du Projet. Le financement de la deuxième tranche restera tributaire des résultats obtenus lors de la première tranche.

3.3.1 Les objectifs du projet

Les principaux objectifs du projet peuvent être résumés comme suite :

Arrêt du processus de dégradation du capital forestier et protection –réhabilitation des écosystèmes forestiers sensibles menacés ;

Participation de la population à une gestion rationnelle des ressources naturelles résiduelles permettant d’améliorer les conditions de vie de celle-ci.

3.3.2 Les composantes du projet

Du fait de la complexité des problèmes à résoudre, des types d’interventions à mettre en œuvre et des différents niveaux d’intervention, le projet s’est articulé en deux composantes relativement indépendantes en termes de gestion technique et financière.

Une première composante intitulée « appui institutionnel au secteur forestier » et a porté sur la réalisation de quatre études à l’échelle du Rif permettant de clarifier le statut et les perspectives de gestion des forêts du Rif, d’améliorer les procédures de délimitation et de préciser la vocation des espaces forestiers du Rif.

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Il s’agit des études suivantes :

Etude et recherche des modalités de traitement (…) particulier des forêts du Rif ;

Elaboration d’un schéma directeur d’aménagement des forêts du Rif ;

Elaboration d’un programme énergétique global à l’échelle du Rif ;

Développement des filières et valorisation des ressources naturelles.

L’autre composante intitulée « Aménagement des massifs et valorisation » comprend la mise en œuvre d’un projet autonome financièrement, techniquement et administrativement, sur deux massifs forestiers pilotes de la province de Chefchaouen (Bab-Berred : 7.000 ha et Tanghaya-Kourt : 13.000 ha) et a consisté en une série d’actions concrètes avec la participation des populations riveraines.

3.3.3 Actions visant le développement des ressources naturelles

Dans l’objectif de lancer des actions pilotes visant la valorisation des ressources naturelles des forêts rifaines au profit des populations riveraines, le projet a lancé des actions dans le but de tester la faisabilité technique et sociale et la viabilité d’opérations concernant les diverses ressources naturelles de la zone du projet susceptibles d’apporter un revenu supplémentaires aux riverains de la forêt. Il s’agit de :

analyse de l’ensemble des différentes étapes de la filière PAM (plantes aromatiques et médicinales) dans la zone du projet, de l’amont (identification, récolte, transformation) à l’aval (obtention de produits et circuits de commercialisation): en particulier évaluer précisément les conditions d’exploitation actuelles des PAM (cueillette, distillation, consommation énergétique, conditionnement) par la participation à l’activité courante de distillation d’une entreprise de la région qui opérerait dans la zone du projet ;

évaluation de l’intérêt social et économique de l’action PAM au niveau de la zone du projet par l’essai de participation des populations rifaines à cette activité, et de valorisation de la biomasse locale ;

recherche d’une diversification des productions aromatiques rifaines à partir de quelques espèces présentes dans la zone du projet et actuellement non exploitées et non valorisées ;

développement des perspectives d’amélioration de la filière professionnelle PAM en général au niveau du Rif.

Cette recherche-action pilote sur les PAM permettrait d’ébaucher les perspectives pour l’avenir du projet en matière de valorisation des formations arbustives et arborées du Rif, notamment les matorrals, et portera sur.

Le diagnostic et l’évaluation des conditions existantes, l’identification des zones à fort potentiel de production et la sélection des espèces aromatiques ou à huiles essentielles à étudier.

La collecte des espèces ciblées, l’organisation de la cueillette et la distillation de la phytomasse ;

L’analyse technique des échantillons et présentation des résultats.

La recherche de débouchés commerciaux pour les nouveaux produits obtenus.

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3.3.4 Les réalisations du projet

Dans les trois massifs forestiers concernés par le projet, les principales actions ont porté sur la distribution des plants fruitiers, les aménagements fonciers, l’adduction d’eau potable, l’aménagement des PMH, la distribution des fours améliorés, l’ouverture et la réhabilitation des pistes, la construction des ouvrages d’art, la création de coopératives et associations de développement et de service… La diffusion des technologies bois – énergie améliorée (130 fours).

Sur le plan forestier, les actions ont porté sur la délimitation du domaine forestier (20 000 ha et 1875 bornes), la réhabilitation, l’ouverture et l’entretien des pistes forestières (90 Km), la construction des ouvrages d’art le long des pistes ( 21 ouvrages), l’ouverture des tranchées de lutte contre les incendies de forêt (41 Km), l’entretien des maisons forestières( 6 unités), les travaux de reboisement (350 Ha) ,de récolte de liège et l’aménagement concerté de deux forêts sur environ 20 000 ha.

Le projet a également équipé plus de 1000 foyers en eau potable, aménagé 25 Ha de terres en Bour, distribué 120 ruches dans la cadre de la promotion de l’apiculture et mit en place quatre stations de monte pour l’intensification des activités d’élevage.

Le projet a également produit de nombreuses recherches et travaux en rapport avec ses objectifs et qui ont permis la mise en œuvre des programmes dans de bonnes conditions.

3.4 PROJET DE « GESTION DURABLE DU CAPITAL NATUREL FORESTIER DE BOUHACHEM : DES

BENEFICES SOCIAUX, ENVIRONNEMENTAUX ET ECONOMIQUES »

Après avoir établi un constat de la situation actuelle de la forêt marocaine, caractérisé par une dégradation des écosystèmes forestiers et un recul des superficies forestières sous l’effet de pressions diverses, en l’occurrence, la surexploitation du bois énergie, le surpâturage, les défrichements à des fins agricoles, les incendies et autres, le WWF en partenariat avec le Maroc a élaboré un projet axé sur la mise en place d’un modèle de gouvernance et de gestion durable des fonctions sociales, économiques et environnementales des forêts.

Pour ce faire, la forêt de Bouhachem sise à cheval sur les provinces de Chefchaouen, Tétouan et Larache a été choisie comme modèle. Cependant, pour plus de commodité, la partie de cette forêt constituant le SIBE du même nom, d’une superficie de 8000 Ha et sise en totalité dans la province de Chefchaouen a été choisie pour mettre en œuvre ce projet. D’autres acteurs ont été associés à la mise en œuvre de ce projet, dont, l’Agence Espagnole de la Coopération internationale et de Développement, La Generalitat de Catalunya, le Centre de Technologie Forestière Catalan et la Rainforest Alliance. D’autres partenaires nationaux ont été associés à ce projet dont une association de développement local à Chefchaouen et la Commune Rurale de Tanakoub dont fait partie la zone du projet.

3.4.1 Composantes du projet :

Le projet traite de deux composantes, l’une locale l’autre nationale.

La composante locale est centrée sur le SIBE de Bouhachem où seraient entreprises les études, devant aboutir sur un modèle de gouvernance des ressources forestières, basé sur une gestion durale du capital forestier naturel et qui servirait de modèle à généraliser sur l’ensemble des forêts présentant la même problématique ;

La composante nationale qui vise le développement de normes nationales pour une gestion responsable des forêts marocaines à travers la certification forestière (FSC). Cette composante serait conduite avec l’appui technique de Rain Forest Alliance.

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3.4.2 Les objectifs du projet :

Les objectifs assignés à ce projet ont été formulés comme suit :

Un objectif global qui consiste à contribuer à la lutte contre la pauvreté et la désertification en mettant en avant et en renforçant le rôle social, environnemental et économique du capital naturel des forêts marocaines ;

Un objectif spécifique qui consiste à la gestion durable du capital naturel de la forêt de Bouhachem, produisant des bénéfices sociaux, écologiques et économiques.

3.4.3 Les résultats attendus du projet :

Les résultats attendus de ce projet, qui n’est pas en fait un projet de développement stricto, sensu mais plutôt un projet de conception qui vise à élaborer des modèles de gouvernance des ressources forestières, peuvent être résumés comme suit :

Au niveau local : Analyse complète du système actuel de gestion du SIBE de Bouhachem, y compris ses aspects économiques et proposition de modèles de gestion durables intégrant la restauration écologique et prévoyant des bénéfices pour la population locale, aussi bien sociaux qu’économiques et environnementaux ;

Au niveau national : Création d’un groupe national de travail (GNT) en mesure d’élaborer des normes nationales opérationnelles pour une gestion responsable et participatives des forêts marocaines basées sur les principes et critères du FSC, et capable de gérer les processus d’obtention de certificat et les audits au Maroc.

Le projet a été conçu pour une période de trente six mois à exécuter en deux phases de Dix Huit mois chacune.

Enfin, il y a lieu de signaler qu’un contrat de partenariat a été conclu avec le HCEFLCD pour مa mise en œuvre du projet.

Enfin, après avoir cité ces quelques projets mis en œuvre dans cette région, il est important de signaler une absence de continuité dans les acquis une fois les projets arrivés à terme. Cette règle, malheureusement générale pour tous les projets financés, remet en cause l’opportunité de mise en œuvre d’actions, pourtant réussies et capables d’inverser les tendances de dégradation des ressources naturelles et décrédibilise les organes étatiques vis-à-vis des populations cibles qui se sentent vite abandonnées à leur sort.

Cette absence de vision et de crédibilité sème le doute sur la politique engagée jusqu’à présent par l’Etat marocain pour le développement de ces régions marginales, certes, sur le plan économique, mais à très grand intérêt sur le plan environnemental et éco- systémique.

En d’autres termes les pouvoirs publics doivent continuer les efforts entrepris par différents projets pour consolider les acquis et enclencher un véritable développement socioéconomique durable de cette région longtemps délaissée.

3.5 STRATEGIE NATIONALE DE DEVELOPPEMENT DU SECTEUR DES PLANTES AROMATIQUES ET

MEDICINALES

L’importance du secteur des PAM ne cesse d’augmenter en relation, d’une part, avec la forte augmentation de la demande mondiale enregistrée ces dernières décennies pour les PAM et leurs produits dérivés et, d’autre part, avec le nombre croissant d’utilisateurs et la diversité des domaines de leur valorisation.

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Cette conjoncture offre une réelle opportunité de développement pour le Maroc, par l’adoption d’une politique adéquate dans le domaine de la gestion, l’exploitation et la valorisation des PAM qui constituent des ressources à forte valeur ajoutée, capables de contribuer à l’amélioration du niveau de vie des populations rurales, notamment dans les zones arides et semi-arides.

Malgré ces perspectives prometteuses, un certain nombre de contraintes entravent l’épanouissement de ce secteur. Afin de faire face à ces contraintes et de tirer profit des opportunités offertes, il est nécessaire d’élaborer et de mettre en œuvre une stratégie nationale cohérente pour assurer un développement harmonieux et durable de ce secteur.

Force est de constater que sans une vision perspicace et une démarche participative impliquant toutes les parties prenantes, une telle stratégie ne serait pas facile à appliquer si les pouvoirs publics n’arrivaient pas à mobiliser et à fédérer l’ensemble des acteurs dans le cadre d’une stratégie qui assure un développement durable à ce secteur (pérennisation de la ressource, augmentation de la valeur ajoutée pour la population locale, lutte contre la désertification …).

Dans le cadre de ce projet, un plan d’action global pour les plantes aromatiques et médicinales (PAM) a été élaboré et validé par un comité ad-hoc, composé de l’ensemble des acteurs dans ce secteur.

3.5.1- Démarche

L’élaboration de la stratégie de développement du secteur des PAM au Maroc, a nécessité le recours à une démarche fortement participative. En effet, les parties prenantes au projet, les partenaires et plusieurs intervenants dans le secteur ont été impliqués dans la réflexion sur sa conception et son mode de mise en œuvre et ce, soit dans le cadre d’entretiens, d’ateliers, de réunions ou en comité.

Le travail a été réalisé selon trois phases :

(i) Phase de concertation,

(ii) Phase de réflexion stratégique

A ce niveau, cinq axes stratégiques ont été préconisés pour le développement du secteur :

Le développement de la production en tenant compte du potentiel existant et de l’environnement socio-économique du milieu et en améliorant la qualité des produits et la compétitivité des filières ;

La réorganisation des circuits de commercialisation et la mise en place des mécanismes de leur mise à niveau ;

Le renforcement et l’intégration des activités de recherche et développement au profit d’une gestion et d’un développement durables des filières ;

L’identification et la mise en œuvre de mécanismes économiques et financiers capables de promouvoir l’investissement et l’encouragement du secteur ;

L’appui (…) réglementaire en vue de protéger les ressources naturelles de PAM et d’éliminer les contraintes.

(iii) Phase de formalisation de la stratégie.

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3.5.2- Vision du secteur

Il s’agit de : Préparer le secteur à opérer le passage d’un secteur fournisseur de matières premières non transformées à un véritable secteur industriel offrant des gammes de produits à forte valeur ajoutée destinées aussi bien au marché local qu’au marché international.

En se basant sur le principe : « Le développement, voire même la survie du secteur, passe par son évolution du stade artisanal au stade industriel ».

Les objectifs de cette stratégie ne pourront être atteints que s’il existe :

Une volonté forte à la fois des professionnels et des pouvoirs publics, tant nationaux que locaux ;

Un soutien par l’ensemble des acteurs de la société, en particulier au niveau régional;

Des outils de développement à visée globale et intégrée : agricole, industrielle, scientifique, territoriale, etc.

3.5.3- Axes stratégiques

La stratégie du secteur des PAM au Maroc porte aussi bien sur son développement que sur la consolidation de l’existant. Sa mise en œuvre constructive et dynamique nécessiterait un ensemble d’actions intégrées autour des principaux axes suivants :

La consolidation des connaissances actuelles et leur développement pour aborder de manière professionnelle le marché ;

L’optimisation de la production et de la commercialisation en vue d’une meilleure valorisation des PAM marocaines ;

La réglementation, l’organisation et l’encouragement du secteur pour préparer un cadre à la fois adéquat et stimulant pour les professionnels et protecteur de la ressource ;

La promotion et l’animation du secteur tout en créant des synergies positives avec d’autres secteurs ;

La promotion des populations locales, la préservation et la gestion durable de la ressource.

4- LES OBJECTIFS DE L’ETUDE

4.1 OBJECTIFS

L’objectif général primordial de cette étude, est de proposer des alternatives de développement dans la zone de la RBIM, à même d’assurer un revenu soutenu aux populations rurales, et qui vont de pair avec la volonté des pouvoirs publics d’éradiquer la culture du cannabis. A terme, ces modèles constitueront des exemples à dupliquer dans les différentes régions du Rif, en vue d’induire un développement économique et social local durable.

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Les objectifs spécifiques sont nombreux et tendent à identifier les ressources en PAM dans cette zone, en vue de développer des modes de leur exploitation, leur valorisation, leur domestication et leur commercialisation, et ce à travers l’organisation des populations en coopératives ou associations et le développement de partenariats avec différents acteurs, notamment les administrations publiques, les communes rurales, les ONG…etc. Il s’agit aussi d’exploiter les ressources en PAM d’une manière durable et respectueuse de l’environnement afin de garantir leur pérennité.

D’une manière générale, cette étude s’est fixée les principaux objectifs suivants :

définir les techniques et technologies de transformation des produits en encourageant la mise en place d’équipements de conditionnement et d’extraction dans les régions productrices ;

évaluer la possibilité d’établir des unités de transformation multifonctionnelle de type coopératif, en tenant compte du fait que ce projet doit à la fois répondre aux besoins des petits producteurs et des collecteurs locaux ;

faire le point sur les procédés de transformation et d’extraction dans le domaine des plantes aromatiques et médicinales ;

communiquer autour de cette activité en vu de vulgariser les techniques d’exploitation et de valorisation des PAM auprès des populations cibles.

4.2 APPROCHE METHODOLOGIQUE

La réalisation de cette étude nous amène à suivre les étapes suivantes :

- Décrire dans un premier temps, le cadre général de la zone concernée par cette étude, à savoir la RBIM. Nous définissons ses limites, ses milieux naturels et humains, la dynamique de ses activités économiques, l’évolution de ses grandeurs sociales, son organisation administrative et le mode de gouvernance de ses ressources naturelles. L’essentiel de ces informations découleront des études bibliographiques existantes, notamment les documents formant dossier de ladite RBIM et du savoir détenu localement, aussi bien au niveau des différentes administrations publiques, qu’au niveau de personnes ressources.

- prospecter le savoir faire local existant en matière des PAM, à travers les contacts qui seront pris avec les coopératives agissant déjà dans le domaine, les ONG et les administrations publiques…etc, en vue de déceler les points forts et les points faibles de cette activité et de proposer les solutions à même d’améliorer les itinéraires techniques et administratifs et de contourner les situations de blocage éventuel.

Nous nous intéressons dans un deuxième temps à un inventaire le plus complet possible des plantes aromatiques et médicinales existantes dans la zone de la RBIM, aussi bien arborées qu’arbustives ou herbacées, en vue de les identifier, d’apprécier leur abondance et d’évaluer leur potentiel. Nous nous efforcerions également de les cartographier en portant sur une carte les indices de leur présence et de leur abondance, en se basant sur les travaux similaires réalisés dans la région.

Les espèces les plus intéressantes tant sur le plan de la disponibilité, de la productivité et surtout de la rentabilité seraient examinées de plus près, en vu de connaitre leur composition, leur traitement, leur domestication, leur conditionnement et surtout leur commercialisation. Ces espèces seraient au centre des filières qui seraient proposées et feraient l’objet d’un diagnostic approfondi.

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A cet effet, des contacts ont été pris avec les institutions spécialisées dans le domaine, notamment les services du Haut Commissariat aux Eaux et Forêts et à le Lutte Contre la Désertification, l’Institut des Plantes Aromatiques et Médicinales de Taounate, l’Institut Agronomique et Vétérinaire Hassan II, l’Ecole Nationale Forestière des Ingénieurs, l’Université de Tétouan, le Centre de la Recherche Forestière, l’Institut National de Recherche Agronomique et les coopératives déjà existantes opérant dans le domaine.

Des entretiens guidés ont eu lieu avec :

Les principaux acteurs locaux relevant de toutes les coopératives et les associations dans la zone de la RBIM (voire guide d’entretien en annexe).

Les responsables de la gestion au niveau de Chefchaouen, Larache, Tanger et Tétouan.

Enquêtes semi-structurées avec 17 personnes ressources.

Quelques enquêtes auprès des exploitants dans la zone (agriculteurs/éleveurs), pris au hasard lors de la tournée sur le terrain.

Une étape ultérieure consisterait à définir des groupes cibles qui feront l’objet d’organisation en coopératives ou associations et d’encadrement pour une meilleure exploitation des PAM qui seraient arrêtées. A cet effet, des ateliers seraient organisés avec les populations concernées, en concertation avec les autorités locales et les autres administrations détenteurs de la ressource, notamment le HCEFLCD en charge du domaine forestier, le Ministère de l’Intérieur, tuteur des terrains collectifs et le MAPM ou tout autre organisme détenteur du savoir faire technique et scientifique en la matière.

Toutes ces étapes seraient accompagnées par une campagne de communication avec tous les acteurs intervenants dans le secteur, en vu de les sensibiliser sur l’importance de cette filière en tant qu’activité génératrice de revenus, en mesure d’induire une dynamique de développement socioéconomique local et de procurer des revenus substantiels aux populations, mais aussi sur la nécessité d’une exploitation durable de la ressource, respectueuse de la nature et de l’environnement. Un atelier de restitution viendrait clôturer cette démarche, où, toute l’information utile sur le sujet serait partagée et diffusée à l’ensemble des participants, dans le but d’entamer la mise en œuvre des recommandations qui découleront de cette étude.

5. LA RESERVE DE BIOSPHERE INTERCONTINENTALE MEDITERRANNEENNE LA ZONE DU RBIM : PATRIMOINE UNIVERSEL RICHE EN BIODIVERSITE

5.1 CADRE GENERAL

La diversité biologique au MAROC, en termes de flore, faune sauvage et écosystèmes naturels est très remarquable. Les forêts naturelles, à travers leurs essences principales (Cèdre, Arganier, Chêne liège et autres espèces de chênes, Acacia sahariens, Thuya, Pins, Sapins, Genévriers et autres plantes médicinales et aromatiques), occupent une superficie de 5.814.000 ha. A cette superficie, il faut ajouter les nappes alfatières qui s'étendent sur une superficie de 3.186.000 ha. Quant aux plantations artificielles, elles occupent une superficie évaluée à 530.000 ha.

Actuellement la forêt marocaine contribue pour 5% au PIB, assure une production fourragère couvrant 17% des besoins du cheptel. Le bois et les essences dites secondaires (plantes médicinales et aromatiques), constituent 75% de la valeur des produits forestiers.

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La flore marocaine compte environ 4500 espèces vasculaires, dont plus de 650 sont endémiques et 850 utilisées. Le Maroc est considéré de ce fait, comme l'un des centres de diversité génétique le plus important pour plusieurs espèces.

La valeur génétique du matériel végétal marocain a été décrite dans plusieurs publications. Plusieurs variétés de grande valeur agronomique ont été sélectionnées à partir de matériel génétique marocain.

Tableau 1 : Diversité biologique de la flore marocaine

Pays Nombre d’espèces Nombre d’endémisme

Egypte 2100 --

Libye 1700 134

Tunisie 2200 14

Algérie 3150 600

Maroc 4500 650-750

Mauritanie 1100 -

Portugal 3000 127

Espagne 4700 720

France 4300 73

Liban 2100 210

5.2 IMPORTANCE DE LA RBIM (SOURCE : DOCUMENTATION DE LA RESERVE DE BISOPHERE

INTERCONTINENTALE DE LA MEDITERRANEE, MAROC-ANDALOUSIE)

Située au nord ouest du Maroc, la zone d’action, s’insère totalement à l’intérieure les limites territoriales de la Région administrative Tanger- Tétouan (11.570 Km2), composée de 7 provinces à savoir: Tanger-Assilah, Fahs Anjra, M’Diq-Fnideq, Tétouan, Chefchaouen, Ouezzane et Larache.

Fig n°1 : Répartition et importance de la superficie de la RBIM par province

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OUEZZANE

10%M'DIQ FNIDEQ

2%

TANGER ASILAH

0,21%

TETOUAN

28%

LARACHE

23%

FAHS ANJRA

5%

CHEFCHAOUEN

32%

La région compte une population qui dépasse les 2.000.000 d’habitants répartis entre urbains (56%) et ruraux (44%), avec une densité de 114 habitants/Km2 contre 37hab/Km2 à l’échelon national. La densité humaine conjuguée aux conditions naturelles exerce un impact négatif sur les ressources naturelles. La dégradation spécifique des sols y est l’une des plus importantes (2000 t/Km2/an). La rigueur du climat en hiver et la faiblesse du revenu dans le monde rural poussent les populations à prélever le bois énergie directement en forêt à raison de 50qx/ménage/an.

Le domaine forestier, dont la délimitation n’est pas totalement achevée y occupe environ 400.000 hectares repartis entre forêts naturelles (340.000 ha : chênes divers, cèdre, thuya, pins, sapin et essence secondaires) et artificielles (60.000 ha de reboisements résineux et feuillus). A cet effet, il ya lieu de citer les innombrables difficultés rencontrés par les services forestiers locaux pour la sécurisation du domaine forestier, compte tenu des convoitises ci-hauts citées et de la valeur économique constamment croissante des terrains dans cette région, dédiés principalement à la culture du Cannabis en premier lieu et au développement urbanistique dans la zone du littoral en second lieu. Les défrichements massifs pratiqués tentent à enlever toute présomption de domanialité et rendent les termes de la réglementation forestière, notamment celle sur la délimitation administrative inopérante.

La région du nord et plus particulièrement la zone de la RBIM présentent des caractéristiques particulières (isolement géographique, conditions climatiques et environnementales difficiles, fragilités des écosystèmes etc.) qui exigent une approche différenciée de développement durable. Les enjeux majeurs d’un tel développement demeurent toutefois identiques dans leur double dimension socioéconomique et environnementale. L’enclavement, caractéristique des régions de montagnes, cause l’isolement et la pauvreté et génère des conditions de vie souvent précaires pour les habitants. L’insuffisance ou l’inexistence d’infrastructures adéquates accentue le fossé les séparant des conditions avantageuses des régions de plaines. Ces handicaps doivent être reconnus et des efforts soutenus doivent être déployés en vue d’y enclencher une dynamique de développement socioéconomique durable.

Concernant la zone d'intérêt pour le secteur Andalou de la Réserve de Biosphère Transcontinentale, cette partie s'étend entre les sections occidentale et orientale des provinces

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de Málaga et de Cadix. Elle concerne 55 municipalités et un ensemble de plus de 600.000 habitants.

Dans l'ensemble, la morphologie des paysages de ces municipalités est témoin des signes de modes de vie traditionnels associés au milieu montagneux qui, au cours des siècles, ont eu la particularité de présenter un certain isolement, une faible densité démographique, des productions variées et orientées à la subsistance, bien qu'il existe des périodes conjoncturelles d'expansion économique, en fonction de l'exploitation de ressources concrètes.

L'ensemble de la réserve de biosphère Andalouse, conserve les traits propres du milieu rural du monde méditerranéen, au sein duquel on met en pratique quelques initiatives de développement durable. On reconnaît, en même temps, ses valeurs naturelles et culturelles remarquables. Toutes ces caractéristiques en font un espace idéal en vue de sa déclaration comme Réserve de Biosphère, bien qu'il soit inclus dans un des ensembles socio- territoriaux les plus dynamiques de la région, comme le prouvent les infrastructures, les activités économiques et les agglomérations urbaines qui l'entourent.

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Carte 2 : Situation géographique de la réserve de biosphère intercontinentale de la méditerranée (RBIM) du Maroc

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5.3 APPRECIATION SOMMAIRE DES FORMATIONS ECOLOGIQUES ET INFORMATIONS DISPONIBLES

Une Réserve de Biosphère est une aire protégée, dans laquelle les mesures de gestion mises en place visent à conserver les ressources naturelles tout en garantissant leur utilisation durable par les populations locales. Ces dernières peuvent y exercer des activités traditionnelles d’exploitation des ressources naturelles, ayant souvent contribué à créer des grands ensembles d’écosystèmes transformés. Pour assurer ces objectifs, ce type de réserves bénéficie d’un encadrement scientifique particulier du fait qu’elles ont un statut particulier et un appui international érigé par l’UNESCO à travers le programme MAB.

En plus, les réserves de biosphère sont structurées de façon à permettre de définir :

Une zone centrale ou zone de protection : comprenant un échantillonnage représentatif des écosystèmes les moins artificialisés de la réserve. Cette zone bénéficie de protections légales de la part du pays qui l‘abrite de manière à garantir la conservation des richesses naturelles présentes. Les activités humaines y sont limitées à celles contribuant au maintien des écosystèmes ainsi préservés.

Une zone tampon ou zone de développement soutenable : c’est une zone peuplée qui entoure la zone centrale et est destinée à la protéger de toute perturbation ; les activités possibles concernent les usages traditionnels du milieu naturel mais aussi par exemple les activités pédagogiques et de recherche.

Une zone de transition ou zone d’extension : c’est une zone non délimitée et qui correspond habituellement à une zone d’ouverture vers l’extérieur. Il s’agit d’une zone de coopération dynamique orientée vers la mise au point de méthodes de gestion et de mise en valeur de l’espace naturel au bénéfice des populations locales.

En suivant la stratégie du MAB pour les Réserves de la Biosphère, la Réserve de la Biosphère Intercontinentale de la Méditerranée a été créée afin de :

(…) développement équilibré des territoires qui la composent ;

Aider au développement du réseau SIBE dans le nord du Maroc et à la consolidation du réseau d’espaces naturels protégés d’Andalousie ;

Contribuer à la conservation des ressources naturelles et à la promotion de l’usage respectueux de l’environnement de celle-ci, au bénéfice des populations locales ;

Décrire les aspects naturels, culturels et sociaux de l’espace proposé.

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Carte 3 : Carte de zonage de la RBIM

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Les agrosystèmes de la RBIM se caractérisent par une agriculture de subsistance. En termes de production agricole, ces zones de montagnes ont une faible capacité et l'exploitation rationnelle des ressources naturelles y est limitée en raison de la qualité des sols relativement médiocre et des conditions climatiques difficiles. Par ailleurs, l'éloignement des zones de montagne et leur 'inaccessibilité, constituent des obstacles à l'approvisionnement en intrants et à la commercialisation des produits agricoles. En revanche, cette situation a permis de conserver une diversité culturelle propre à ces zones de montagne et a aidé à conserver une agrodiversité toute particulière.

La composante agrodiversité de la biodiversité générale, est souvent peu prise en considération dans les projets de conservation des espaces naturels, comme la création des réserves ou parcs naturels (le parc national de Talassemtane, le parc régional de Bouhachem, les Sites d’intérêt Biologique et Ecologique (SIBE) de Cirque de Jebha (en incluant la côte Ghomara) et Lagune de Smir (Dorsale calcaire El haouz).

En effet, la RBIM et ses bordures constituent un échantillon remarquable de la conservation de la biodiversité des espaces naturels typiques méditerranéens. Cette réserve abrite des espèces qui sont très rares dans les pays du Maghreb et se trouvent exclusivement dans cette région des Jbala. On dénombre parmi elles: Acer granatense, Alnus glutinosa, Betula celtiberica, Prunus lusitanica, Abies maroccana, Pinus pinaster var iberica, Quercus pyrenaica, Castanea sativa.

D’autres espèces sont très importantes comme : Quercus faginea ; Quercus canariensis ; Cedrus atlantica; Erica scoparia; Erica australis; Calluna vulgaris ; Quercus suber et Pinus pinaster. Toutes ces espèces sont très menacées par la forte pression anthropique, car la population cherche à exploiter ces ressources pour en dégager des revenus complémentaires. Les espèces qui jouissent en plus d’une importance économique notable, elles sont très sollicitées par les populations locales : Quercus faginea ; Quercus canariensis ; Abies maroccana; Cedrus atlantica; Pinus pinaster et Erica arborea.

De façon générale, parmi les espèces caractéristiques et constituant un une richesse en PAM dans la région, on peut citer :

Lavandula stoechas

Cistus albidus

Cistus crispus.

Cistus grandiflorus

Cistus ladaniferus

Cistus laurifolius

Cistus monspeliensis

Cistus nigricans

Cistus populifolius

Cistus salviifolius

Cistus varius

Cistus villosus

Erica arborea

Tanacetum annuum

Mentha pulgium.

Erica australis

Erica ciilaris

Erica scoparia

Erica umbellata

Adenocarpus decorticans

Pistacia lentiscus

Olea europaea

Arbutus unedo

Rosmarinus officinalis

Lavendula stoechas

Origanums (grossii, compactum elongatum….)

Thymus ciliatis, capitatus, abylaeus, vulgaris…..)

Inula ( viscosa, montana, graveolens……)

Comme, il a été souligné par les différents projets et études réalisées dans la région du nord (le Rif occidental et ses bordures), l’importance et la richesse des PAM au niveau de ces milieux naturels sont remarquables.

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Carte 4 : Grandes formations forestières de la RBIM

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5.3.1 Parc National de Talassemtane

Le parc national de Talassemtane s’étend sur une superficie de 60 000 ha. Il a été crée en 1972 comme réserve botanique, puis conduit dès 1995 comme Parc Naturel. Depuis Novembre 2004, il a été érigé officiellement en parc national. Il se trouve dans une zone géographique située à la croisée entre les continents africain et européen et ayant une histoire riche. Elle est également caractérisée par une grande diversité des cultures et des traditions originales (BCEOM-SECA, 1994).

Le parc chevauche sur les deux provinces de Chefchaouen (80% de sa superficie) et Tétouan (20% de sa superficie). Il est inégalement peuplé, avec de grandes zones centrales sous habitées et des secteurs de concentration de population assez élevée. La population utilisant ce parc est estimée à 20 000 habitants, avec une densité de 35 Hab./Km2, appartenant à 6 communes rurales au niveau de Chefchaouen et 3 communes rurales au niveau de Tétouan.

Le territoire du parc correspond à la portion méridionale du domaine de la chaîne rifaine, qui comprend la dorsale calcaire, la zone de paléozoïque (substrat siliceux, formé par des schistes) et la nappe de Tiziréne (faisant partie des nappes ultra rifaines et formée essentiellement par des grés fins alternant avec des schistes argileux). Il est caractérisé par la présence de grand relief du Jbel Lakrâa (2159 m) et Jbel Kelti (1926 m).

Du point de vue climatique, la situation géographique du parc lui confère un certain nombre de particularités, se traduisant souvent par une réduction des écarts thermiques grâce à l’adoucissement climatique dû aux influences océaniques, l’abondance des précipitations et le contraste entre la façade atlantique relativement humide et l’autre méditerranéenne sèche.

En bref, on note la présence de trois types de bioclimat qui couvrent le Parc et qui sont le bioclimat humide tempéré, et humide de type frais et le bioclimat prehumide froid.

Le parc national de Talassemtane représente un territoire très particulier, sa localisation et son identité en font un patrimoine national naturel de haute valeur. En fait, le parc renferme une très grande diversité floristique et faunistique. En plus il renferme les seules sapinières marocaines, uniques sur le plan mondial et aujourd’hui fortement menacées. La diversité floristique du parc est constituée par plus de 1000 espèces végétales dont un grand nombre sont endémiques du parc (Pour plus de détails sur les particularités et la richesse de la biodiversité floristique et faunistique, voir rapport d’évaluation de la biodiversité et suivi des habitats- Parc National de Talassemtane : Projet MEDA Chefchaouen).

Les principales caractéristiques de la flore du parc peuvent être résumées comme suit :

11 espèces forestières majeures (dont sapin et pin noir : endémiques) ;

35 espèces endémiques ;

15 espèces très rares ;

11 espèces rares ou assez rares.

Au niveau des activités pratiquées dans le parc, l’agriculture est la plus représentative. Il s’agit d’un système agricole traditionnel des montagnes, qui se base sur l’utilisation des semences autochtones et des variétés traditionnelles.

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5.3.2 Parc Régional Bouhachem

Le Jbel de Bouhachem (montagne de Bouhachem) se trouve à l’intersection des provinces de Tétouan, Larache et Chefchaouen, et couvre six communes rurales (Tazrout (Bni Aarouss, province de Larache) ; Bni leït et El ouad (Bni Hassan, Province de Tétouan) ; Dardara, Laghdir et Tanakob (Akhmass, Province de Chefchaouen)) et 159 dchars. La superficie du parc est comprise entre 70000 et 80000 Ha, dont 40 à 50% de la superficie totale appartient au domaine forestier. La population du parc est estimée en 2001 aux environs de 50000 habitants, ce qui nous permet d’avancer qu’il s’agit d’un territoire rural densément peuplé. Le sommet le plus élevé de cette formation est représenté par la montagne de Kareha qui se situe aux environs de 1681 m (BCEOM-SECA, 1994).

Au coeur du parc de Bouhachem se trouve une richesse naturelle exceptionnelle. Ce patrimoine naturel est menacé par une déforestation croissante, essentiellement due aux incendies et aux défrichements. Le parc renferme ainsi des formations forestières parmi les plus diversifiées du Maroc: Zenaie (Quercus faginea), Tauzaie (Quercus pyrenaica), Subéraie (Quercus suber), Pinède (Pinus pinsaster ssp maghrebiana), Cédraie (Cedrus atlantica) ; sans oublier la présence d’un grand nombre de tourbière à l’intérieur du parc.

5.3.3 Cirque de Jebha & cote de Ghomara

Il s'agit d'une côte découpée et relativement inhospitalière formée d'une succession de petites plages sableuses et de caps rocheux isolant quelques îlots à leur aplomb. Une série d'oueds entaillent le relief en vallées parallèles, perpendiculaires au littoral, très isolées les unes des autres. Le long de la côte, deux sites verdoyants et sauvages à écosystèmes sylvatiques assez denses et avec une bonne régénération lui confèrent un cachet tout à fait particulier. A la fin du cirque, se trouve le petit port d'El Jebha blotti au pied d'une structure géomorphologique remarquable (aspect de cratère volcanique dans lequel pénètre la mer). La côte Ghomara correspond à un affleurement du manteau de l'écorce terrestre, dont seulement 3 ou 4 sites sont connus au monde. Il s’agit des affleurements des roches ultramaphiques de Beni Bouzeraa.

5.3.4 Lagune de Smir et Dorsale calcaire de El haouz

Sur la route reliant Tétouan et Sebta, se trouvent la lagune de Smir et la dorsale calcaire de El haouz (BCEOM-SECA, 1994). Composé de la zone marécageuse dite de "Restinga-Smir" qui était il y a encore peu de temps l’un des fleurons des zones humides marocaines, troisième site après merja Zerga et les Marais de Larache. (Carte 5) Un barrage a été construit à l'embouchure et est entré en service à partir de janvier 1992.

Le site est très esthétique, la végétation luxuriante atteignant le ras des rives. En outre, cet ouvrage a modifié complètement le régime hydrologique des eaux de ce secteur : la flore et l'avifaune du site sont profondément affectées. D'autant plus que les cultures empiètent de plus en plus sur la ceinture de végétation, les Tamaris y sont coupés, les joncs récoltés ou brûlés et le pâturage y est quotidien. L'urbanisation croissante de la ville de Mdiq et la construction de l'autoroute, augmentent d'autant le débit de ses eaux usées, et celles-ci sont déversées dans la lagune sans aucun traitement.

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6. ELABORATION D’UN DIAGNOSTIC APPROFONDI DU PATRIMOINE NATUREL (inventaire, classification cartographique, du potentiel existant, conditions socio-économiques et définition des PAM actuellement exploitées et valorisées)

Le secteur des plantes aromatiques et médicinales est un secteur très important, et touche des domaines très variés tels l’industrie pharmaceutique, l’hygiène, l’agroalimentaire et autres.

De part le monde, on estime à 20000 le nombre d’espèces de plantes médicinales et aromatiques utilisées à des fins alimentaires, cosmétiques, chimiques, pharmaceutiques, thérapeutiques et agroalimentaires. Au Maroc, sur les 4200 espèces végétales existantes dans le pays, 800 espèces sont utilisées dont 600 en médecine traditionnelle et plus de 280 sont actuellement exploitées (M. HMAMOUCHI, 2000). Cependant, la plupart de ces espèces sont utilisées dans des conditions artisanales et souvent aléatoires (PEYRON, 1984 ; BELLAKHDAR 1984), et leur exploitation souffre d’un manque de connaissances précises sur leur potentialités en phytomasse et en huiles essentielles.

Dans les montagnes rifaines, la diversité biologique constitue une opportunité importante pour la population locale. Plusieurs espèces forestières et non forestières ont depuis toujours fait l’objet d’usage de la part des populations, bien qu’elles soient actuellement de moins en moins utilisées ou carrément abandonnées. Sur la base des enquêtes préliminaires effectuées in situ, il a été mis en exergue l’importance économique de certaines essences et l’ancrage de leur utilisation dans les mœurs et traditions des populations locales.

Faisant partie intégrante de la région rifaine, la RBIM constitue un espace de vie important pour la population locale et un espace naturel offrant une multitude de ressources riches et constamment renouvelables, malgré les innombrables pressions auxquelles elles sont soumises. Sur la base de cette constatation, on a essayé d’évaluer une partie de cette richesse naturelle en s’informant sur les essences et espèces utilisées comme PAM.

6.1 APPROCHE METHODOLOGIQUE POUR L’ELABORATION DE LA CARTE DES POTENTIALITES DES

PAM

L’étude des potentialités des plantes aromatiques médecines s’avère être d’une importance capitale pour appréhender les possibilités de production et de valorisation. Rappelons que la région rifaine avait fait l’objet de plusieurs études s approfondies et de travaux de cartographie de leurs milieux naturels. Nous retenons précisément les études menées dans le cadre de réalisation de différents projets :

Projet de Développement participatif des zones forestières et péri forestières de la province de Chefchaouen (MEDA Chefchaouen)

Le projet « Protection et Gestion Participative des Ecosystèmes Forestiers du Rif » GEFRIF

Projet de « Gestion durable du capital naturel forestier de Bouhachem : des bénéfices sociaux, environnementaux et économiques »

Etudes d’aménagement des formations forestières et des bassins versants menées par le HCEFLCD au cours de la dernière décennie.

Les études de mise à jour des cartes forestières de l’Inventaire Forestier National IFN (analogiques et numériques), de toute la région rifaine.

D’une façon plus précise, l’approche méthodologique adoptée pour traiter cet aspect relatif à l’étude des potentialités de production des PAM au niveau de la région de la RBIM, consiste en l’exploitation systématique de toutes les données pertinentes à ce sujet et particulièrement et la documentation cartographique, bibliographique disponibles, les travaux d’enquêtes menés auprès les différentes catégories d’usagers locaux et notre expérience de terrain à travers les différents projets et études que nous avons réalisés dans cette région. Ainsi, nous

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avons fait recours à certain nombre de documents pour l’élaboration de la carte des potentialités de la zone d’étude :

la carte des plantes aromatiques, médicinales et mellifères ; répartition biogéographique des potentialités (1/250 000 éme), dans le cadre de l’Etude de factibilité pour la valorisation des ressources forestières, Marché n°9/2003/ MAR/B-4100/IB/0443.

la carte des potentialités et possibilités d’exploitation des plantes aromatiques et médicinales dans la région de Chefchaouen (feuilles 1 et 2, au 1/50 000 éme), dans le cadre de l’Etude de factibilité pour la valorisation des ressources forestières, Marché n°9/2003/ MAR/B-4100/IB/0443(Projet GEFRIF).

Les feuilles des formations forestières de la région rifaine (au 1/100 000 éme et au 1/20 000), dans le cadre de la mise à jour des cartes forestières de l’Inventaire Forestier National IFN (Société TTOBA, 2008 pour le compte du HCEFLCD).

L’étude du bassin versant d’oued Martil (Société TTOBA, 2009 pour le compte du HCEFLCD).

L’étude d’aménagement de la forêt d’Achacha Tassift (Société TTOBA, 2009 pour le compte du HCEFLCD).

Projet de développement participatif des zones forestières et péri forestières de la province de Chefchaouen- Programme MEDA ; Parc National de Talassemtane :

Evaluation de la biodiversité et suivi des habitats ;

Flore et végétation du parc de Talassemntane

Carte des formations forestières de la région du Rif au 1/20 000 émé élaborée par TTOBA- 2009 sur la base des photos aériennes

Compléments d’informations cartographiques à travers les enquêtes menées auprès des différents opérateurs des PAM notamment les collecteurs, exploitants, associations et coopératives villageoises.

Pour les zones non couvertes par la cartographie existante, des reconnaissances de terrain et relevées phyto-écologiques y ont été réalisés pour compléter la cartographie.

6.1.1. Critères de choix des PAM à cartographier

Pour répondre aux objectifs suscités par la présente étude, il est nécessaire de recueillir le maximum d’information sur le secteur des PAM dans la région de la RBIM, pour ressortir dans un premier temps la liste des principales espèces utilisées comme plantes aromatiques et médicinales par la consultation de la bibliographie, appuyée par des observations et enquêtes de terrain de terrain.

Aussi, faut-il se consacrer à évaluer le potentiel des PAM, ainsi que leur différents usages par l’étude des marchés et les sociétés opérantes dans ce secteur.

Vu la grande diversité floristique, la composition et la richesse des milieux forestiers rifains et la multiplicité des plantes considérées aromatiques et médicinales, les travaux cartographiques restent un exercice assez délicat. Ainsi, il est logique et utile d’arrêter une liste de ces types de plantes par l’adoption et le respect de certaines conditions.

Ainsi, l’étude bibliographique, les documents statistiques sur le marché des PAM, les différentes investigations de terrain que nous avons menées au niveau de la région d’étude, nous ont guidé à sélectionner dans un premier temps les espèces à étudier sur la base des critères suivants :

Priorité aux espèces spontanées,

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Retenir toutes les PAM connues et qui font l’objet d’exploitation officiellement;

Tenir compte de la disponibilité et du potentiel de production de chaque essence (très exploitable, moyennement exploitable ou rare).

Tenir compte des plantes très recherchées qui présentent un grand intérêt commercial pouvant faire l’objet d’une éventuelle valorisation ; c’est à dire les espèces prometteuses demandées par le marché local et international

Avoir une carte des potentialités des PAM pratique avec une clé de légende le plus simple que possible.

La disponibilité de l'information sur l'espèce,

6.1.2 Critères des stratifications des faciès de PAM

La confection de la carte des potentialités des PAM consiste à identifier et délimiter des types de faciès qui sont définis comme étant des ensembles continus ou discontinus, qui présentent des unités plus au moins homogènes, du point de vu leur position géographique, intérêt écologique et économique. La définition des types de faciès est fondée sur les critères suivants :

La composition

Le recouvrement (indice de l’abondance- dominance/ sociabilité)

i. La composition

C’est un critère qui renseigne sur la (les) essence(s) qui constituent la strate. Ainsi, la strate regroupe l’ensemble des PAM (une essence pure ou mélange d’essences). Les essences forestières existantes recherchées par le marché des PAM, seront également signalées (cas du thuya).

Pour apporter plus de précision sur les conditions d’évolution de ces faciès de PAM, la strate en question formée par une ou plusieurs essences et symbolisée par les initiales latines de chaque essence.

ii. Le recouvrement (exploitabilité)

Par le biais de différentes sources aussi bien bibliographiques que notre connaissance du terrain appuyée par nos enquêtes, on a essayé de déterminer le degré de présence des PAM, et de s’informer sur le mode de leur utilisation par la population autochtone.

Mais, le degré de présence et d’importance de ces plantes sont généralement approchés par leur recouvrement apparent .Il est déterminée beaucoup plus à travers l’indice de l’abondance dominance que sur celui de la sociabilité des espèces ( l s’agit d’approche phyto- écologique). Des seuils d’exploitabilité ont été fixés en tenant compte de l’importance du couvert apparent de chaque essence (Projet GEF RIF- BENABID ABDELMALEK 2003). On distingue ainsi 3 classes :

Classe 1 : Potentialités importantes ; avec taux de recouvrement > 50% : Exploitables ;

Classe 2 : Potentialités moyennement importantes ; avec taux de recouvrement varie de 20 à 50% : Exploitables ;

Classe 3 : Potentialités rares à très rares ; avec taux de recouvrement <20% : non exploitables ;

La strate comprend donc deux codes : l’essence en initiales latines et le seuil d’exploitabilité par les chiffres 1,2 et 3.

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iii. Rédaction de la carte des potentialités des PAM

La carte des faciès des PAM, est établie pour toute la zone du RBIM, numérisée et traitée à l’aide d’un logiciel du Système d’Information Géographique approprié. Les informations seront inscrites sur des niveaux (couches) différents de manière à rendre sa gestion plus facile. Les niveaux d’information présents sont : le fond topographique, la stratification, les limites des étages bioclimatiques, les découpages provinciaux et communaux. Le planimétrage de la carte des faciès des PAM, se fait d’une manière automatique à l’aide du système d’information géographique (SIG).

6.1.3 Résultats des travaux cartographiques et définition de la liste des PAM exploitées, valorisées et potentielles exploitables

Les données cartographiques ont été incorporées dans un système d’information géographique dans le but d’une exploitation meilleure de la base de données.

Le planimétrage de la carte des différents types de faciès des PAM a été effectué d’une manière automatique à l’aide du système d’information géographique (SIG : ARCGIS).

Ainsi, ces travaux cartographiques nous ont permis de mettre en relief la répartition spatiale des principales formations des plantes aromatiques et médicinales de la région de la RBIM par province et par commune rurale. Selon leur composition et leur potentiel de production (voir tableau ci-après et carte à l’échelle de 1/100 000

éme hors rapport). Pour apporter plus de

détails et de précision à cette carte des faciès des PAM de la zone de la RBIM, nous avons tenu à associer à chaque faciès des PAM, le type de formation forestière dans lequel il évolue.

L’étude a porté sur les principales espèces végétales exploitables et potentiellement valorisables comme plantes aromatiques et médicinales. Le nombre d’espèces étudiées par famille est indiqué dans le tableau suivant :

Famille Nombre d’espèces étudiées

Labiées 13

Composées 4

Cistacées 2

Papilionacées l

Ericacées 1

Myrtacées 1

Anacardiacées 1

Cupressacées 1

Il ressort de l’analyse du tableau n°2, que la superficie totale planimétrée des différents faciès des PAM, s’élève à 470 613,22 ha ; soit 98%de la superficie totale de la zone de la RBIM. Ce chiffre traduit réellement la grande richesse de la zone de la RBIM en PAM. Mais, il est certain qu’une bonne partie de ces faciès n’est pas exploitable ou difficilement exploitable du fait de leur faible couverture.

En terme de superficie et de diversité des faciès des PAM, les provinces de Chefchaouen et de Tétouan qui présentent respectivement des potentiels de 150 767 ha et 131 040 ha, regroupent la majorité des faciès des PAM de la région du nord. Cette diversité et richesse floristique de ces deux provinces s’expliquent en grande partie par la présence des conditions écologiques optimales pour le développement de la couverture forestière (très grande variation altitudinale, précipitations importantes, richesse édaphique et cortège forestier très développé).

Aussi, la province de Larache dispose d’un potentiel non négligeable en faciès de PAM qui s’élève à 109 962 ha, mais ces faciès se développent et rencontrent généralement sous la subéraie et dans les matorrals arborés de chêne liège.

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La répartition de ces différentes espèces par province et par commune rurale est explicitée dans le tableau n°2.

Mais, force est de rappeler que l’existence d’une espèce donnée dans l’une ou l’autre des communes rurales n’implique pas forcément une possibilité de son exploitation. Ceci est en fait fonction de son abondance- dominance, sa sociabilité et les possibilités d’accès du terrain à la ressource.

Les ateliers participatifs qui seront organisés lors de la deuxième mission permettront de peaufiner la liste des PAM recherchées par les différents acteurs locaux et qui se présentent le mieux à être exploitées et en tenant compte de la disponibilité de la ressource et les possibilités de valorisation et de commercialisation

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Carte 5 : Carte des formations des PAM de la RBIM

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Tableau 2 : Principales formations potentielles des PAM par province et par commune de la région de la RBIM

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Principales formations potentielles des PAM par province et par commune de la région de la RBIM

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Principales formations potentielles des PAM par province et par commune de la région de la RBIM

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Selon nos différentes investigations bibliographiques, cartographiques, nos enquêtes de terrain et les exigences des marchés des PAM, les principales plantes aromatiques et médicinales identifiées et retenues selon un certain nombre de critères bien définis (cités ci-dessus), se présentent comme suit :

Tableau 3 : Liste des principales espèces aromatiques et médicinales Potentielles dans la région de la RBIM

Famille /Espèce

Nom français Nom vernaculaire Partie exploitée/produit

Labiées:

Calamintha ascendens: Ca. A Calamenthe Mentha Partie aerienne, huille essentielle

Calamintha baborensis: Ca. b Calamenthe Mentha Partie aerienne, huille essentielle

Calamintha granatensis: Ca. g

Calamenthe Mentha Partie aerienne, huille essentielle

Lavandula stoechas: Ls Lavande stoechase Lhalhal sommités Fleuries

Lavandula dentata: Ld Lavande Khouzama sommités Fleuries

Mentha pulegium: Mt p Menthe pouliot Fliou Partie aerienne, huille essentielle

Origanum elongatum O.e Origan Sahtar- Zaetra Partie aerienne, huille essentielle

Origanum grossii O.g Origan Sahtar-Zaetra Partie aerienne, huille essentielle

Thymus ciliatus: Th.c Thym Z’itra Rameaux herbacés fleuris

Thymus vulgaris var.capitellatus: Th. v Thym Z’itra Rameaux herbacés fleuris

Thymus abylaeus: Th.a Thym Z’itra Rameaux herbacés fleuris

Thymus capitatus: Th.cp

Thym Z’itra Rameaux herbacés fleuris

Rosmarinus officinalis R.o

romarin Azir feuilles

Cistacées

Cistus ladaniferus: C.ld

Ciste Chtapa- Touzzalte Feuilles

Cistus laurifolius: C. lr Ciste Chtapa- Touzzalte Feuilles

Composées

Tanacetum annum:Tn.a Tanaise bleue M’Khinza

Inula viscosa (= Dittrichia viscosa I.v

Aunée visqueuse Terhla Feuille, racine

Inula graveolens: I.g: Aunée odorante Tijjert Feuille, racine

Inula montana: I.m Aunée - Feuille, racine

Papilionacées

Ononis natrix: On.n Bugrane Fazaz Partie aerienne

Ericacées

Arbutus unedo : A.u

Arbousier Bakhanou fruit

Myrtacées

Myrtus communis: M.c

Myrte Arrihane Feuilles

Lauracées

Laurus nobilis Laurier Wrake sidna moussa Feuilles

Anacardiacées

Pistacia lentiscus Pl Lentisque D’Rou Feuilles

Cupressacées

Tetraclinis articulata: Ta

Thuya de berbérie Alarar Rameaux

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En plus de ces espèces retenues, la région de la RBIM recèle d’innombrables autres plantes utilisées aussi bien comme condiments alimentaires que remèdes dans la pharmacopée traditionnelle ou comme produits de cosmétologie locale. Mais, la majorité des espèces retenues sont très demandées par le marché national ou international et figurent dans toutes les listes arrêtées pour les différentes études de la filière des PAM dans la région du nord du Maroc. Il est clair qu’il existe un potentiel important qui se traduit par la présence des grandes nappes de ces PAM et qui font l’objet d’exploitation d’une façon traditionnelle, artisanale et leur valeur dépend étroitement des cours du marché des PAM selon le principe de l’offre et de la demande.

Mais, pour les plantes à hautes valeurs économiques pouvant générer des plus values au profit des populations locales, plusieurs études et recherches ont été réalisées à ce sujet par des Instituts de recherche pour connaître le potentiel existant en la matière. Il s’agit notamment des travaux de recherches menées par l’Institut National des Plantes Aromatiques et Médicinales de Taounate, le Centre de recherche Forestière, la Faculté des Sciences de Tétouan...etc ou les travaux effectués dans le cadre de projets de développement tel le projet de Gestion des Ecosystèmes Forestiers du Rif (GEF Rif), le projet MEDA de Chefchaouen ou le projet DRI – GRN de Chefchaouen... etc.

Il ressort de ces différentes études et travaux de recherches que les PAM identifiées au niveau de la région rifaine restent très diversifiées avec plus d’une vingtaine d’espèces potentiellement exploitables. Mais, il est vivement recommandé voir même nécessaire d’approfondir la question de la détermination du potentiel par zone (par commune rurale ou par terroir), le mode et les techniques d’exploitation à travers l’élaboration des plans de gestion de chaque essence aromatique et médicinale.

Encore, faut- il préciser que plusieurs plantes sont utilisées comme PAM par la population locale, mais elles restent peu connues, à faible potentiel économique ou très rares à trouver. Il s’agit donc d’un axe de recherche très porteur permettant d’avoir un inventaire exhaustif de l’ensemble des PAM surtout qui ont une grande valeur ajoutée ; en d’autre termes les plus recherchées par le marché national ou international.

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Tableau 4 : Les principales plantes aromatiques et médicinales exploitées localement

Noms scientifiques Nom français Nom vernaculaire Partie utilisée Usages médicaux et autres

Mentha pulegium Menthe pouliot Fliyou Feuilles/plante entière Affectation gastrique /antiseptique/affection pulmonaire

Artemisia absinthium Absinthe Chiba Feuilles/plante entière Anémie/contre les parasites intestinaux/sevrage du tabagisme/refroidissement/asthénie physique et sexuelle

Abies maroccana boiss ssp.maroccana Sapin du Maroc Chouh Bourgeons Affections pulmonaires

Atractylis gumminfera Chardon à glu Dad Feuilles/fleurs/racines Accouchement/hémorragie/insecticides

Calmintha officinalis moench Calment Mintha Partie aérienne Diuréique/anti-inflammatoire/stomatique/antiseptique/digesive/antipoux

Cleome arabica Cléome d’Arabie Mkhinza Feuilldes/gousses Fièvre/tuberculose/rhumatisme/douleurs abdominales

Cannabis sativa Chanvre indienne Kif Plantes entières

Convolvus arvensis Liseron des haies Liwaya Feuilles/racines Cathartique/purgative/laxative/abcès/affections intestinales

Foeniculum dulce Aneth doux Nafae Feuilles/grains/racines Maux de gorge/toux sèche

Eucalyptus Eucalyptus Kalitou Feuilles/fruits Bronchite chronique/toux/rhume/grippe/asthme

Cyndon dactylon Chiendent Njem Plante entière Calculs des reins et de l’appareil urinaire/diabète/rhumatisme

Nerium oleander Laurier rose Defla Feuilles/racines Cheveux/brûlures/rhume

Myrtus communis Myrte Ariihan Feuilles/fleurs Circulation sanguin

Morus nigra Mûrier à soie Tout Fruit/baie/feuilles Diarrhée

Mentha rotundifolia Menthe à feuilles rondes Saâtar Feuilles Affection gastrique et pulmonaire

Mentha virids Menthe verte Nânaa Feuilles Stomachique/stimulant

Peganum harmala Harmel L’harmel Grains/racines Hypertention/diarrhée/douleurs intestinales

Papaver rhoeas Coquelicot Belnouâman Grains/pétales …/pectorale

Origanum majorana Marjolaine sauvage Merdadouch Feuilles Estomac/fièvres

Opunfia ficus indica Figuier de barbarie Hendia Fleurs/cadodes/fruits Anti-diarrhétique/maladie de l’utérus

Olea europeae Olivier Zaytoun Feuilles/fruits/écorce de noyaux/huile Hypertention/constipation/purgative/toux/aphtes/gorge/oreille/bouche

Basilic Basilic Lehbaq Feuilles/Sommités fleuries Maux d’estomac

Verbena tripyllal’her Verveine officinale Alouiza Sommités/feuilles Stimulant de l’appétit

Urtica dioica Ortie dioîque Hourriqa Plante entière Hémmoragie/anémie

Punica ganatum Grenadier Romman Fleurs/feuilles/suc/grains/écorce de la racine Toux/grippe/rhume/vers intestinaux

Lauris nobilis Laurier sauce Wrak sidna moussa feuilles Usages culinaires

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6.2 CONDITIONS SOCIO-ECONOMIQUES DE L’EXPLOITATION DES PAM

6.2.1. Caractéristiques socio-économiques

Les activités économiques essentielles et les principales sources d’emploi et de revenu monétaire sont l’agriculture et l’élevage, les deux activités étant à dominante vivrière : sont toutefois réalisées pour la vente certaines productions maraichères ou quelques fruits pour répondre à des achats domestiques.

On relève aussi la pratique de quelques petits commerces et activités artisanales, mais la plupart des douars sont dépourvus de souks périodiques. L’évacuation des produits n’est pas certaine car l’accessibilité est difficile et les conditions climatiques combinées aux données topographiques font que la zone est très difficilement valorisable s’il n’y a pas un effort d’équipements en infrastructures (pistes et routes).

La place de l’activité de cueillette des PAM dans ce contexte est très localisée. Les plantes sont cueillies surtout pour un usage domestique. Selon les personnes interrogées, cette activité ne serait plus intéressante, le travail de récolte n’ayant pas pour contrepartie une rémunération motivante (0,5 à 1,2 Dh/kg), ceci d’autant plus que ce travail entre souvent en concurrence avec le calendrier agricole : moisson et battage, en particulier.

En effet, le pourcentage des exploitants des PAM, par rapport à la population locale lors des enquêtes auprès de 17 informateurs, change d’une zone à l’autre et diffère d’une commune rurale (ou d’un cercle) à l’autre. En moyenne on note l’équivalent de 437 exploitants ou main d’œuvre active locale qui se donne à cette pratique, dont seulement 48,7% qui se donnent à cette activité de façon régulière ; soit 213 personnes. Les autres n’interviennent que lorsqu’il y a demande pour un travail saisonnier, notamment avec les exploitants privés.

Actuellement, dans la plupart des douars, l’activité PAM viendrait en dernière position, derrière d’autres activités non agricoles et que les gens jugent comme plus rémunératrices que la pratique de la récolte des PAM. Il existe des petits commerces dans les douars, mais les souks périodiques sont éloignés.

Cette population est répartie essentiellement dans 7 zones :

- Dardara,

- Talambote (y compris le parc de Talassemtane),

- Oued Laou,

- Jbel Laalam,

- Ben Qerriche,

- Zinate, et

- Larache.

On constate que presque chaque fois qu’il est signalé une cueillette de PAM, elle est le fait « d’étrangers », c’est à dire de personnes originaires d’autres localités (Ouezzane, …). Ces acteurs ne semblent pas demander d’autorisation aux propriétaires (habitants ou administration, selon le statut des terres), ni acquitter de redevance.

Les villageois ne semblent pas en prendre ombrage et ne signalent que rarement des problèmes qui seraient causés par la venue de ces étrangers.

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Revenu moyen de l’exploitation des PAM

L’exploitation des PAM des zones de montagnes demeure non organisée et se fait en grande partie de manière informelle. Ainsi les informations, recueillies (informateurs, 2010) dans le cadre de cette étude, et qui concernent le revenu de leur exploitation n’étaient pas prévues à être développées davantage. Avec une certaine prudence, car les informateurs ne maîtrisent pas le dessous des charges et des recettes des exploitations, on peut estimer l’apport de l’exploitation de ces ressources par la population.

Pour avoir une idée sur l’apport du commerce des PAM nous sommes sensés comparer leur revenus a ceux des autres activités comme l’agriculture, l’élevage, etc. Ces revenus sont:

Le revenu net moyen annuel agricole est d’environ 3200 à 4850 Dh/ménage/an.

Le revenu net moyen annuel de l’élevage est d’environ 4 100 à 5250 Dh/ménage/an.

Les ruches traditionnelles engendrent des revenus qui dépassent les 700 à 1100 DH par ruche modernes par an.

L'émigration rapporte 450 à 750 DH par mois (58% des foyers), 750 et 1200DH par mois à 33% des foyers et plus de 1200DH/mois à 9%des foyers. En moyenne on peut estimer a 750DH par mois le revenu moyen des foyers.

Ce qui montre que le plus important revenu ne serait être obtenu que grâce à une organisation locale, sous forme d’association ou de coopérative.

Si on prend l’exemple de la coopérative de Dardara, on relève les caractéristiques suivantes (source : Dardara, 2010) :

Caractéristiques socio-économiques :

17 filles célibataires et 1 divorcée et dont l’âge moyen varie de 20 à

35 ans. Comme ces filles sont jeunes et célibataires c’est un

avantage pour elles d’avoir le temps libre pour le travail des PAM,

mais il faut au préalable avoir l’autorisation des parents.

Elles relèvent toutes d’une famille nombreuse (moyenne 10

personnes) et cherchent à travers cette coopérative à changer la

situation de leur vie malgré un manque apparent de motivation de

leurs parents.

Niveau scolaire : 10 avec niveau primaire, 2 ont suivis des cours

d’alphabétisation et 4 ne savent pas écrire.

Agriculture - élevage :

Céréale et maraîchage pour autoconsommation.

Arboriculture (olivier+prunier+poirier) : 70 % destiné à

l’autoconsommation

Leurs familles sont tous propriétaires de terrain (proche)

Production du lait du Caprin : 60 % de ce produit est destiné pour le

fromagerie (4 à 5 personnes)

Viande de caprins: 65% du cheptel est vendu lors des fêtes

Lait de bovins : 30% de la production est vendue

Viande de bovins: 93% de la production est vendue

Viande d’ovins : 75% de la production est vendu lors des fêtes

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Au niveau revenu :

Revenu mensuel varie entre un maximum de 900 dhs et un minimum

de 350 dhs seulement.

Estimation niveau de vie pour toutes les filles : moyen.

Les filles participent au revenu de la famille, mais elles ne participent

pas pour la planification des dépenses.

60% des adhérentes ne gèrent pas le budget.

40% : seulement pour l’achat du vêtement.

.

C’est dire par là que le développement du secteur PAM dans la région devrait nécessairement passer par une organisation en groupement d’intérêt, la domestication des principales plantes aromatiques et médicinales et par une bonne maîtrise de la commercialisation et de labellisation des produits.

6.2.2. Contraintes socio-économiques et valorisations possibles

Les enquêtes menées sur le terrain ont permis de dégager un certain nombre de contraintes qui bloquent le développement du secteur, mais aussi des opportunités qui permettent de s’approcher d’un certain nombre d’orientations en mesure d’améliorer les conditions socio-économiques de l’exploitation des PAM.

D’abord, les professionnels du secteur; exploitants et transformateurs, trouvent qu’actuellement le domaine d’activité des PAM est en difficulté ; car le mode de cession et de gestion de la ressource ne sont pas adaptés à la réalité que connaît la zone, particulièrement les adjudications. Souvent, un exploitant adjudicataire d’un lot, sur la base des données du cahier affiche, trouve que le volume ou encore « la possibilité de récolte de cette PAM » est en deçà du volume estimé. Parfois, ça ne représente que 20 à 35% du volume prescrit dans le cahier de charges. Donc, il y un problème sérieux qui a poussé plusieurs professionnels à abandonner cette activité.

Les professionnels souhaitent que les gestionnaires reviennent à la méthode de « quittance » qui leur permet de circuler partout et ramasser la quantité désignée par le marché, là où elle existe sans limitation du territoire ni du temps.

Aussi, la main d’œuvre locale n’est pas formée pour ce genre de cueillette de PAM, en fonction de la partie recherché, tout en garantissant la pérennité de la plante. Le paiement « à la tâche » nuit à la conservation de la ressource, les populations recrutées pour faire le travail, arrachent les plantes pour gagner du temps et ramasser de grandes quantités de PAM. Il en découle une forte dégradation du potentiel de régénération et de production ultérieure.

Aussi, devant le développement de cette activité et l’importance de la valeur ajoutée qu’elle génère pour la population locale, celle-ci a commencé à s’organiser en associations et coopératives pour valoriser les ressources disponibles et contribuer à améliorer le bien être de leur communauté.

Certes, cette organisation est importante mais elle dégage des contraintes. Plusieurs sessions de formation ont été réalisées au profit des adhérents (es), de l’encadrement sur le terrain, notamment pour la domestication et de l’accompagnement pour la commercialisation du produit semi-final ou final et qui constitue de ce fait le nœud de toute la filière.

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Pour ce qui est du conditionnement, le stockage ne se fait pas selon les règles. D’un côté absence de locaux et de moyens matériels pour assurer un bon conditionnement, tant de la matière première, verte ou séchée que celle transformée. De l’autre côté, le manque de formation et de moyens d’accompagnement (produits phytosanitaires ou autres) en font défaut. Ce qui dégage souvent des pertes conséquentes et donc une plus-value de moins pour les associations et les coopératives.

Toutes les populations ont manifesté l’intérêt de la domestication et donc une intensification de la production. Cela permet de produire plus tout en ciblant les PAM à haute valeur ajoutée et qui sont demandées sur le marché, tant national qu’international.

Par contre et c’est là une contrainte de taille, les populations commencent à vendre le produit séché sans passer par la distillation, celle qui donne une grande valeur ajoutée. La transformation est à 92% basée sur le séchage puis l’ensachage. Il est certain que le marché extérieur se trouve actuellement retissant vu la qualité des huiles (impureté élevée, emballage traditionnel,…). D’ailleurs, pour quelques produits, le marché algérien a pu absorber plus de 80% de la demande internationale qui été réservée au Maroc.

Source : Enquêtes locales, 2010.

PAMs

Cueilleurs

Ruraux Urbains

Négociants/Intermédiaires Exploitants/Professionnels

Marché

Herboristes Marché Plantes

sèches

Marché Huiles

essentielles

Marché Local Marché National Marché International

Schéma traditionnel de

la filière PAM dans la

région de RBIM

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Les prix de vente des PAM commercialisées localement sont :

Tableau 5 : Les prix des PAM vendues localement

Plante Nom vernaculaire

Prix Dh / kg

Rendement

(Qx/ha)

Produit vendu

(séché ou vert)

Partie

commercialisée

Mentha rotindufolia Timija 11-15 1,3 80% V

20% S

Tige et feuille

Funiculum vulgare Besbas 35 - 50 2,1 S Grain

Rosmarinus officinalis Assir 2,5 - 4,2 4,4 S Feuille

Artimesia herba alba Izri 3 - 3,8 3,2 S Tige et feuille

Pistacia atlantica Qwawech 35- 48 1,9 S Fruits

Juglans regia Guerguaa 55 - 60 1,7 S Fruit

Prunus amygdalus

var dulcis

Louz 63-75 1,4 S Fruit

Capparis spinosa Taylalout 25 -37 0,4 – 0,9 75% S

25% V

Bouton floral et fruit

Rosa cicula Tabra 2,5 - 3,2 2,1 S Fruit

Juniperus oxycedrus Lkatrane - oujina

52 - 71 0,4 -- Huile de cade

Thym sp Azokni 6 - 10 2,7 S Feuille

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7. DEFINITION DES CONDITIONS DE PRESERVATION (IN-SITU ET EX-SITU), DE CONSERVATION ET DE DOMESTICATION DES PAM, POSSIBILITES DE VALORISATION ET ITINERAIRES TECHNIQUES DE DOMESTICATION

La diversité écologique et climatique de la zone (RBIM) offre une richesse remarquable en plantes aromatiques et médicinales. Certaines espèces sont fortement exploitées pour les besoins de l’utilisation traditionnelle, d’autres sont sollicitées par l’industrie pour en extraire des principes actifs, telles le romarin et le myrte. Cette exploitation qui n’est pas suffisamment organisée risque de compromettre le potentiel naturel et peut entrainer la disparition de certains génotypes très recherchés.

Le développement du secteur des PAM dans la zone qui est très prometteur, nécessite de reconsidérer même le principe d’exploitation des ressources naturelles telle qu’elle se fait actuellement. Les différents intervenants et experts nationaux et internationaux dans le domaine des PAM recommandent le développement de la domestication des espèces les plus utilisées. Cette approche pourrait contribuer à conserver le patrimoine naturel. Elle permettrait également d’assurer un approvisionnement régulier en matière de qualité, aboutissant à la création d’unités de transformation modernes, et par conséquent de moderniser la filière.

Le marché des huiles essentielles et de produits à base de plantes aromatiques et médicinales est de plus en plus ouvert à une concurrence ardue. Ceci est du à l’émergence de nouveaux pays qui fournissent des produits, répondant aux exigences du marché international : régularité de la qualité et de l’offre, une organisation efficace et une compétence technique et scientifique.

La domestication des plantes aromatiques et médicinales spontanées est très récente au Maroc. Des études sont menées actuellement par les établissements spécialisés dans le domaine, notamment l’Institut National des Plantes Médicinales et Aromatiques, l’Institut National de la Recherche Agronomique, l’Institut Agronomique et vétérinaire Hassan II, le Centre National de la Recherche Forestière, le Réseau National des Plantes aromatiques et médicinales et des dizaines d’équipes de recherche universitaires. Les études menées traitent les points relatifs à la sélection et aux techniques appropriés à la mise en culture de ces plantes, tels que, la multiplication, les pratiques culturales, la protection phytosanitaire, la récolte, le conditionnement et la commercialisation.

Le présent travail vise deux volets de la domestication des PAM dans la zone du RBIM :

(i) aspects biologique et technique culturale des plantes médicinales et aromatiques : l’itinéraire technique de domestication des PAM est résumé dans le schéma directeur ci-après.

(ii) La mise en œuvre de l’opération de domestication exige certaines conditions notamment : l’identification des groupes cibles, le partenariat, la disponibilité des terrains (foncier), les sources de financement, l’encadrement et suivi jusqu’à la maîtrise de la culture de PAM à grande valeur ajoutée.

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Figure n°1 : Schéma directeur de la domestication (voir annexe 3)

Etape n° II : Prospection,

Identification et

Prélèvement de matériel

végétal

Etape n° I :

Actualisation des

donnés

bibliographiques

Etape n° III :

Identification et

herborisation

Etape n° V : Travaux de

multiplication (Serre,

laboratoire et parcelles

de multiplication

Etape n° IV :

Graineterie (Banque de

semences)

Etape n°VI: Essais

Agronomiques

(Plantation, Traitement

phytosanitaire, Pratiques

culturales, Fertilisation,

…)

Etape n° VII :

Conservation et

Démonstration

Etape n°VIII : Traitement

des donnés,

vulgarisation et

transfert

technologique

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7.1 PRINCIPES DE LA METHODE DE CONSERVATION IN-SITU

Le procédé In-situ consiste à conserver les espèces dans leur biotope d’origine. Il a pour principe de laisser les espèces végétales (pour notre cas) poursuivre leur évolution naturelle. En effet, le développement des aires protégées (RBIM, SIBES) est la manière la plus efficace et la plus déterminante pour assurer la préservation de la diversité biologique.

La conservation In-Situ permet d’étudier les espèces dans leurs écosystèmes naturels (étude des caractéristiques morphologiques, écologiques et des conditions du milieu), aboutissant ainsi à une évaluation des potentialités de la biodiversité.

Il faut noter également que la conservation In-Situ ne signifie pas obligatoirement la conservation d’un écosystème dans son ensemble (protection intégrale), elle peut considérer simplement, quelques composantes de ces écosystèmes. En effet, la pratique de la mise en défense en association avec quelques opérations culturales améliorantes du milieu physique de l’écosystème tels que le scarifiage, la rotation, ... est un procédé possible.

Mais, le mode d’exploitation des PAM se base généralement sur la cession des lots d’exploitation avec un cahier affiche bien précis qui réglemente la récolte.

Devant l’absence d’études d’aménagement des nappes de PAM et la rareté des travaux de recherches sur leurs modes d’exploitation et de leur régénération (La fréquence des coupes, la période et la hauteur de la coupe minimale et les périodes des mises en repos rotatives etc…), il est pratiquement difficile de parler d’un itinéraire technique bien défini de l’amont à l’aval qui répond d’une façon vigoureuse à l’exploitation durable de ces plantes assez spéciales tel est le cas du romarin qui dispose d’une réglementation d’exploitation relativement bien définie.

En effet, durant les dix dernières années, des efforts énormes de la part du secteur public (HCEFLCD, institutions universitaires, centres de recherches, etc…) ont été déployés pour asseoir une base scientifique sur le mode d’exploitation, de régénération et de gestion des nappes de romarin. Ainsi, plusieurs lignes directives ont été adoptées à savoir :

La totalité des nappes de romarin sont aménagées ; elles disposent donc d’un plan de gestion précis.

En conséquence, le cahier des clauses spéciales applicable à la cession du romarin réglemente l’exploitation : application des règles de cultures, tient compte des contraintes liées à la pratique de l’apiculture, aux conditions particulières de récolte et recommande la reconstitution des nappes de romarin dégradées.

Les périodes de fermeture de la récolte sont arrêtées du 15 Novembre au 15 Mars de chaque année.

L’administration forestière est consciente du caractère multi usage de cette ressource, elle est décidée d’organiser la filière et gérer les discordes et les conflits entre les différents utilisateurs (industriels, éleveurs et apiculteurs) pour une conciliation entre ces divers usagers.

Une meilleure valorisation des produits par l’introduction de nouvelles technologies pour l’extraction des huiles dans la région qui reste artisanale et s’appuie sur un matériel ancien et techniquement dépassé d’autant plus que les unités de distillation sont techniquement mal encadrées.

L’obligation de l’organisation de la profession qui constitue un atout fondamental pour le développement de la filière. L’administration forestière a effectivement élaboré toute une stratégie nationale d’intervention pour une gestion durable de la ressource.

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Ce modèle de traitement et de gestion appliqué au romarin doit servir de base pour approcher les différentes essences. Ainsi, le principe de la gestion rationnelle et durable, nous interpelle à définir, au minimum pour chaque plante qui présente des potentialités d’exploitation intéressantes, un règlement fixant les normes et les seuils d’exploitation de l’amont à l’aval.

Cet aspect technique et organisationnel est primordial pour la préservation et la conservation des ressources naturelles en général et les PAM en particulier dans la région de la RBIM.

7.2 LA PRATIQUE ACTUELLE DE LA CONSERVATION IN SITU/ EX SITU

Certains producteurs commercialisent des plantes qu'ils élèvent à partir de graines récoltées sur des plantes naturelles, autochtones. L'origine de ces plantes change d'année en année et ce, en fonction des conditions climatiques et du rendement de l’année considéré ainsi que du site de récolte. Ces plantes n’ont fait l'objet d'aucune sélection ou caractérisation pour la conservation in situ. De plus, comme la région du RBIM, et particulièrement les sites de récolte ne disposent pas de schéma précis d’exploitation et de conservation, les cueilleurs, les exploitants et les usagers de l’espace en général ne disposent pas de moyens de conservation ni même des règles de protection des plantes.

L'activité de culture des plantes aromatiques et médicinales à des fins commerciales est récente dans la région du RBIM, et prend de plus en plus d'ampleur au fil des années. Elle a connu un essor surtout ces cinq dernières années après la réalisation de l’étude de GEF-Rif, et que les responsables locaux ont traduit quelques propositions en projets sur le terrain, particulièrement l’organisation des coopératives, la formation des coopérateurs,…

La sélection de plantes adaptées aux conditions de culture est actuellement en cours au niveau de quelques associations et coopératives: Association Hmamiouch-Zinate, Association Aïn lahjar-Benkarrich, Coopérative AMTEL des PAM à Oued Laou, surtout celles ayant une convention avec des chercheurs de la Faculté des sciences de Tétouan et l’INRA de Rabat (Coopérative de Jbel El Alam). Les plantes sont conservées selon les critères non définis actuellement, mais subjectifs (Réunion avec le Groupe de chercheurs de la Faculté de Tétouan, 2010). Les critères morphologiques sont les plus importants, mais le stockage des graines ne se fait selon aucune norme : en sachets dans les locaux des Laboratoires de la Faculté et ceux de l’association, dont les conditions ne sont pas bien étudiées. C’est pour dire que les plantes qui méritent d'être conservées doivent au préalable faire l'objet d'une sélection par des producteurs bien formés. Ceux-ci espèrent recevoir un financement pour respecter le cheminement du travail qu’ils doivent effectuer durant plusieurs années nécessaires à l’amélioration de la production.

Certes, de nombreuses mesures prises par le Maroc pourraient être interprétées comme préventives pour minimiser les dégâts suite à un événement de dégradation de la biodiversité. Parmi ces mesures, le Plan d'urgence National est conçu pour réduire l’impact des activités humaines sur l'environnement et sa biodiversité. Le texte relatif aux études d'impacts sur l'environnement est une autre mesure qui, avant la mise en place d'un projet de développement, exige un bilan de la situation environnementale dans le site ciblé par le projet de cueillette des PAM et peut, dans le cas d'une zone très fragile, dans un habitat rare ou unique, etc., limiter les dégâts et orienter le projet vers une solution moins destructrice de l'environnement et ses diverses composantes. Toutes les mesures également de conservation in situ et banque de gènes, peuvent être interprétées comme préventives puisqu'elles visent la réduction des impacts des activités humaines sur les composantes de la biodiversité visées par ces mesures.

Aussi, on relève la nécessité de construire les bases pour la mise en conservation des PAM dans la région du RBIM.

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8. ETUDE DES CONDITIONS DE DOMESTICATION DES PAM, PARTICULIEREMENT POUR CELLES A GRANDE VALEUR AJOUTEE ET MENACEES, AINSI QUE CELLES QUI POURRAIENT ETRE INTRODUITES

Le Maroc dispose d’un avantage compétitif non négligeable qui consiste en l’abondance de certains peuplements et espèces à l’état spontané. Le Romarin en est un bon exemple qui permet aujourd’hui de produire en moyenne plus de 60 tonnes d’huile essentielle par an et place le Maroc parmi les trois grands producteurs mondiaux dans ce domaine à côté de l’Espagne et de la Tunisie (source : STRATEGIE NATIONALE DE DEVELOPPEMENT DU SECTEUR DES PLANTES AROMATIQUES ET MEDICINALES AU MAROC. (USAID), 2008)

L’abondance de la biomasse végétale à l’état naturel constitue un atout certain à condition que son exploitation soit plus maîtrisée. En effet, le système actuel de cueillette constitue un sérieux handicap pour maintenir le Maroc dans la position de leader sur certaines plantes. En effet, la plupart des plantes spontanées poussent dans des régions semi-arides à arides et la production de la biomasse végétale se trouve fortement affectée par les conditions climatiques non stables.

Certes, la mise en culture des PAM peut impacter la production tant sur le plan de la qualité que celui de la quantité avec des possibilités de sa diversification. Les facteurs clés de succès dans ce domaine se ramènent principalement à :

La disponibilité du savoir-faire (fiches techniques) pour la culture (Notons que pour certaines espèces, ces techniques existent et font l’objet de publications par divers centres de recherches notamment : ITEIPMAI et INRA (France) - INIA (Espagne)). Au Maroc, plusieurs Institutions scientifiques (l’Institut National des Plantes Aromatiques et Médicinales de Taounate, le Centre de Recherche Forestière, la Faculté des Sciences de Tétouan, l’Institut National de Recherches Agronomiques IAV Hassan II, CNRF...etc), ont présenté des fiches des techniques culturales pour la domestication de certaines PAM.

La maîtrise de la technique culturale adaptée à chaque espèce.

La maîtrise des coûts de mise en culture ;

Des stratégies complémentaires régionales peuvent être adaptées dans le domaine de la mise en culture des PAM au Maroc.

Parmi les contraintes citées par les différents acteurs locaux du secteur PAM dans la zone de la RBIM, nous pouvons citer :

- La non disponibilité des terrains (problème foncier) pour la mise en culture et développer la domestication des plantes potentiellement valorisables

- Les difficultés de respecter certaines clauses des conventions de partenariat par les coopératives ou associations ; ce qui conduit à une situation de blocage (Exemple : certaines coopératives ou associations trouvent des difficultés de réaliser des travaux demandés tel que le reboisement).

- La multiplicité des acteurs impliqués dans le processus de domestication, tels les propriétaires fonciers (DAR pour les terrains collectifs, la DPA, les forestiers,…);

- La difficulté d’organisation de la population en groupements d’intérêt économique (GIE): associations, coopératives,… pour bénéficier des avantages ;

- Les moyens financiers ;…

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Tous ces aspects méritent d’être développés davantage dans le cadre d’ateliers de concertation avec les acteurs locaux. Ces ateliers sont à prévoir lors de l’élaboration de la deuxième mission et nous permettraient de développer la question de la domestication des PAM à grande valeur ajoutée.

Au cours de cette première mission, on se contente de présenter 3 fiches de domestication modèles pour des plantes très exploitées à grande valeur ajoutée : le romarin, le basilic et le safran (voir fiches en annexe). Cette liste de fiches d’espèces serait développée au cours de la deuxième mission en fonction des résultats d’enquêtes et des ateliers qui seraient animés avec les différents acteurs des PAM dans la région de la RBIM.

9. ETAT DES LIEUX DE LA SITUATION DES PAM ET DIAGNOSTIC DE LA FILIERE

9.1 PAM EXPLOITEES LOCALEMENT ET POTENTIELLEMENT EXPLOITABLES

Ainsi, les principales PAM exploitées localement sont très diversifiées et sont illustrées dans le tableau qui suit, tout en précisant la partie de la plante concernée et son utilisation. Selon leur nature, les niveaux de prélèvement peuvent connaître différentes expressions. Souvent pour les plantes pérennes, la question porte plus sur la qualité de la technique de prélèvement utilisé que sur la proportion de matière prélevée : le qualitatif prime sur le quantitatif (GEF-Rif, 2003).

Une coupe laissant aux plantes pérennes des organes de réserve, des points végétatifs actifs et des organes de photosynthèse, permettrait fréquemment des prélèvements annuels. Par contre, des récoltes par arrachage de la totalité de la plante devront être fortement limitées pour garantir la durabilité de la ressource. Les quantités exploitables annuellement seront nettement plus faibles que dans le cas précédent. La durabilité des ressources est conditionnée par la réussite des semis naturels, qui pourrait être remise en question par des conditions climatiques particulières

1. On cite ci-dessous le cas de quelques espèces les plus

exploitées dans la région de l’étude.

Origanums : La menace principale sur la ressource est constituée par l’arrachage des plants. Cette technique devrait être prohibée. Lorsque celle-ci ne peut être évitée, il conviendrait de conserver environ 25% des plants pour semis naturels. Les techniques de coupe conservant la base des rameaux permettent de conserver la ressource.

Rosmarinus officinalis : La technique de récolte permettant la meilleure productivité des peuplements est la coupe à mi-hauteur de la végétation (A. ELAMRANI et al. 1997). Cette technique garantirait la pérennité des plants récoltés. Les biomasses totales étant comprises entre 3322 kg/ha et 2376kg/ha (M. FECHTAL et al. 1997), les quantités prélevées seraient donc comprises entre 1661 et 1188 kg/ha.

Myrtus communis : Cette plante rejetant vigoureusement après recépage, toutes techniques de prélèvement par coupe permettraient de garantir la pérennité de la ressource. Toutefois une coupe à mi hauteur, conservant les feuilles de la base des rameaux, permettrait la meilleure productivité de cette ressource, et limiterait les risques d’accident liés aux conditions de redémarrage (climat). Dans ce cas, les valeurs relevées varient de 0.83 à 1.74 kg frais/m² couverts.

Tetraclinis articulata : Cet arbre rejette vigoureusement après recépage, toutes techniques de prélèvement par coupe permettraient de garantir la pérennité de la ressource. Afin de préserver l’aspect paysager de l’arbre et la facilité de la distillation, le prélèvement de rameaux latéraux par élagage semble préférable. Ces

1 Projet GEF-Rif

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prélèvements ne devraient pas dépasser 50% au maximum de la végétation en une coupe, et ne pourrait pas dépasser 5 à 10 % par an.

Cistus ladaniferus : Cette plante rejetant vigoureusement après recépage, toutes techniques de prélèvement par coupe permettraient de garantir la pérennité de la ressource. Le recépage pourrait être envisagé, en particulier dans des zones coupe-feu.

Lavandula dentata : La partie de la plante utilisée est constituée par les sommités fleuries. Le prélèvement de celles-ci n’est jamais total étant donné la conformation de la plante. Il existe de plus des remontées à fleur en été et en automne. La récolte ne semble donc pas menacer pas la pérennité de la ressource

Tanacetum annuum : Cette plante se développe sur jachère et est disséminée par le vent. Des plants poussent en bordures de parcelles exploitées, dans les fossés et au bord des routes. La présence de ces plants, ajoutée à la non récolte des parcelles à faible potentiel semble suffisante au maintien du potentiel.

Inula graveolens : Cette plante est une adventice des cultures de céréales en sec. Elle s’installe durant la culture et se développe après les moissons. La pérennité de la ressource semble plus liée aux pratiques agricoles qu’à celles de la cueillette. Toutefois la conservation des plantes les plus petites dans les parcelles récoltées permettrait de garantir le maintien du stock semencier annuel. Cette plante pourrait faire l’objet d’un ensemencement dans les cultures de céréales, voir même d’une mise en culture.

Parmi les principales plantes les plus usuelles, on peut dégager des atouts et des contraintes spécifiques pour chaque espèce : Origan grosii, Origan compact, Romarin, Myrte, Ciste ladanifère, Menthe pouliot, Calament, Lavande dentée, Pistachier lentisque, Origanum elongatum, Thym capitatus et Thym riatarum

9.2 ETAT DES LIEUX DE LA SITUATION DE LA FILIERE DES PAM

Les produits commercialisés actuellement sont, par ordre d’importance : les feuilles d’Origan compact, les bouquets de petite centaurée, les fleurs mondées de menthe pouliot, la racine de serghine et la graine de staphisaigre.

9.2.1. Le marché des PAM

Le secteur des PAM au niveau de la cueillette et de la collecte, est saisonnier. Elle se réalise sur 4 mois environ, d’avril à juillet. Elle a connu de fortes variations interannuelles (voir infra), avec dans l’ensemble une baisse de la demande ces dernières années.

Le nombre de collecteurs sur la zone est de sept entreprises. Huit entreprises ont cessé leur activité en PAM depuis 2 ou 3 ans, lorsque les prix des principales plantes ont fortement diminué et la quantité mise en marché est devenue faible. La diminution des volumes commercialisés s’est traduite donc par une baisse sensible des prix payés tout au long de la chaîne de commercialisation.

Les collecteurs n’ont que de très faibles capacités de stockage, ils sont souvent contraints à vendre rapidement leurs produits au prix minimum cité plus haut.

Cette fonction de stockage et les risques financiers qu’elle représente dans un marché incertain sont assumés par les négociants. La spéculation est une constante très négative et blâmable des marchés des PAM.

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Pour les huiles essentielles, leur commerce est presque faible dans la région de la RBIM, eu égard aux possibilités qui existent. Plusieurs demandes d’exploitation du Myrte sont toutefois exprimées auprès du HCEFLCD, qui ne donne pas suite en attendant de plus amples informations. C’est peut être une meilleure façon de prévenir les surexploitations des ressources naturelles, car les forestiers sont conscients du niveau de pression et surtout qu’il ne faut pas prélever plus que l’on produit.

Un professionnel sis à Ouezzane distille des plantes diverses et exporte vers l’Espagne, la France et l’Italie. Mais, cette activité est devenue accessoire vue les nombreuses contraintes auxquelles se heurte le secteur.

Or le principal problème, et surtout en visitant les installations sur place (Ouezzane, avril 2010), on constate que les professionnels se donnent à diverses activités et mélangent tout. Une seule caisse, un seul espace pour diverses activités et donc une désorganisation totale dans le métier. Il faut se spécialiser pour être compétitif !!

Ce volet serait développé davantage lors de la deuxième mission afin qu’il puisse nous guider sur une meilleure organisation du secteur, claire et réalisable.

A. Marchés locaux

Les marchés liés aux circuits courts n’ont pu être appréhendés sur l’ensemble de la région. Ils concernent des plantes variées : menthe pouliot, origans compact et grosii, et menthe à feuille ronde.

Sur le souk de Chefchaouen, les bouquets de plantes sont vendus entre 0,5 à 1,5 Dh l’unité. La menthe nana cultivée mise à part, 150 à 300 bouquets peuvent ainsi être vendus chaque semaine lors de la saison de récolte.

Les herboristes recrutent des gens spécialisés en la matière et sillonnent la zone de la RBIM pour s’approvisionner en différentes plantes.

B. Marché national et international

Etant donné l’opacité de la filière, il est difficile de distinguer ces deux destinations.

De nombreuses plantes médicinales sont destinées uniquement au marché national et nord-africain car elles ne figurent pas dans les pharmacopées des pays européens et nord-américains.

Dans les grandes villes, les herboristes des médinas déclarent n’avoir aucune difficulté d’approvisionnement en plantes médicinales et ne pas être intéressés par la diversification de leurs approvisionnements.

Les produits du Rif sont représentés, par ordre d’importance, par l’origan compact et la menthe pouliot, les graines de staphisaigre et le laurier. Ce sont également ces produits qui sont exportés.

Les principales plantes présentant un intérêt économique pour les agents économiques qui cherchent à fructifier leur capital financier sont selon le tableau qui suit au nombre de 13.

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Tableau 6 : Les principales plantes aromatiques et médicinales présentant un fort potentiel d’investissement

Plantes Atouts pour investissement Contraintes pour encourager l’investissement des

PAM

Origan grosii

Disponibilité importante

Qualité de type « origan » intéressante.

Localisation de la ressource peu accessible surtout sur le parc naturel de Talassemtane

Origan compact Produit bien connu des marchés Disponibilité limitée ne garantissant pas la pérennité de

la ressource

Romarin Disponibilité suffisante Localisation de la ressource sur les hauteurs peu

accessibles Composition originale peu intéressante, marché à créer

Myrte Disponibilité suffisante

Concurrence avec les autres usages du myrte (affouragement)

Qualité moyenne vers Chefchaouen. Serait meilleure à Bni Idder

Ciste ladanifère Disponibilité suffisante Huile Essentielle et gomme

Menthe pouliot Disponibilité très importante Qualité intéressante

Calament Disponibilité importante Qualité peu intéressante

Lavande dentée Disponibilité importante Qualité peu intéressante

Pistachier lentisque Disponibilité très importante Produit peu intéressant

Disponibilité suffisante Conflit d’usage de la ressource « apiculture »

Origanum elongatum Recherchée par sa composition

en Thymol

Thym capitatus Disponibilité suffisante Disponibilité ne garantissant pas la pérennité de la

ressource Qualité à Carvacrol peu intéressante

Thym riatarum Disponibilité suffisante Disponibilité ne garantissant pas la pérennité de la

ressource

9.2.2 Flux de commercialisation et marges

Les données concernant la zone ont été obtenues par enquête auprès des collecteurs de la région et des associations ainsi que les coopératives, et croisées avec les estimations fournies par les négociants. Cette méthode a permis d’évaluer les ordres de grandeur des flux considérés, flux qui connaissent des variations annuelles. Les prix relevés lors de cette enquête étaient constants d’un acteur à l’autre.

A. Origan compact

L’origan compact s’achète 5 à 10 Dh/kg frais aux chefs de chantiers. Il est acheté aux cueilleurs au prix de 2,2 à 2,8 Dh/kg. Un cueilleur en récolte environ 15 à 30 kg dans une journée. Cette quantité était plus importante en 2003, elle représentait 20 à 40 kg/jour ; ce qui témoignerait d’une diminution du niveau de production locale, donc une forte pression.

Ceci a été rapporté par l’ensemble des associations que nous avons contacté sur le terrain.

L’obtention de feuilles mondées sèches a un rendement de 30 à 35 %. Les feuilles mondées se vendent de 15 à 22 Dh/kg.

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Les frais annoncés par les collecteurs se situent entre 0,8 et 1,2 Dh/kg avec une main d’œuvre familiale, et 4 à 6 Dh/kg avec une main d’œuvre salariée.

Les quantités produites sur la zone d’étude sont voisines de 60 à 80 Tonnes de produit sec. Il est destiné pour une part au marché national sous forme de feuilles sèches vendues presque exclusivement en vrac.

Quelques acteurs ont tenté des mises en marché de feuilles sèches conditionnées pour vente en sachets sur le marché national. Il s’agit du produit le plus présent sur la zone. Il est récolté par la majorité des cueilleurs et est travaillé par la totalité des négociants. C’est un produit qu’on doit développer dans une analyse approfondie au niveau de la deuxième phase, car on chercherait la spécialisation dans les PAM : spécialisation par espèce, spécialisation par espace (territoire) et spécialisation par client.

B. Petite centaurée

La petite centaurée est achetée à 6 à 8 Dh/kg en 2010 par les collecteurs (intermédiaires), contre 3,5 Dh/kg en 2004. Les cueilleurs recevraient 2,2 Dh/kg. D’où l’intérêt de l’organisation de la filière et de la population autour d’associations et de coopératives pour garder une plus grande part de la valeur ajoutée au niveau local.

Après séchage et reprise des bouquets (rendement de 20%), les prix de vente des collecteurs se situent autour de 20 à 25 Dh/kg.

Cette plante médicinale fait l’objet d’une demande très concentrée pour l’utilisation dans l’industrie du médicament. Les exportations sont presque exclusivement à destination de l’Union Européenne. Elle est exportée sous forme de bouquets secs.

Les quantités commercialisées sont voisines de 40 Tonnes (50 tonnes en 2003-2004) de bouquets secs sur la région.

Cette PAM mérite aussi une attention particulière, vu sa disponibilité, sa demande au niveau du marché international et le bénéfice qu’elle génère.

C. Serghine

Les racines de cette plante méditerranéenne sont utilisées comme encens. Elles sont utilisées localement mais font également l’objet d’un important marché à l’exportation. Les deux principales destinations majeures de ce produit sont l’Afrique (62% environ) et le Maghreb (38% environ) ; mais il a été constaté qu’une partie (10 à 14% des 62%) exportée en Afrique est exportée vers la Belgique (Tabouna, 2008). Une méconnaissance du marché extérieur nous fait perdre sur l’économie du produit et surtout on laisse échapper une plus-value de la filière.

Cependant, on note que les prix ont fortement chuté. De 9 Dh/kg en 2001 à 2,8Dh/Kg en 2009.

D. Menthe pouliot

Cette plante est exploitée principalement pour sa transformation en huile essentielle destinée à l’exportation. Ce marché connaît des difficultés depuis plusieurs années, suite à des prix excessifs ayant poussé les acheteurs à se détourner de l’origine Maroc. Le marché du menthol auquel elle était destinée est désormais dominé par les cultures industrielles, aux états unis principalement et en inde.

Des stocks importants de plusieurs tonnes d’huile essentielle existent. Les prix ne devraient pas connaître d’évolution notable à l’avenir.

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Sur ce type de marché, la demande porte toujours sur des lots de volumes importants, elle est peu accessible aux petites quantités. Des exportations labellisées « Agriculture Biologique » existent.

Une demande locale existe également pour les vertus médicinales de la menthe pouliot (refroidissements) pour lesquels elle jouit d’une grande renommée au niveau national.

Les offres d’achat se situaient de 11 à 15 Dh/kg sec. Elle est payée 1 à 1,5 Dh/kg aux cueilleurs. Les quantités produites sur la zone sont comprises entre 10 et 13 Tonnes de produit sec (Asssociations Hmamiouch des PAM et AMTEL de Oued Laou).

E. Staphisaigre

Achetée par les collecteurs urbains, la graine de cette plante est utilisée en médecine traditionnelle dans le soin des cheveux et la lutte contre les poux. De ce fait son marché est exclusivement national.

Les plantes sont semi cultivées autour des habitations. Elles sont achetées autour de 40 Dh/kg actuellement (de 30 à 50 Dh/kg en général). Le volume de production potentielle est de 50 à 100 kg de produit sec dans toute la région.

F. Myrte

Le Maroc importe des huiles essentielles de myrte. Des demandes d’adjudication ont été faites pour la région Bni Idder où les quantités disponibles sont suffisantes et le profil chromatographique satisfaisant.

I. Lavande dentée

Les seules ventes enregistrées portent sur une centaine de kg de sommités fleuries qui sont achetées au prix 4 à 55 Dh/kg frais aux cueilleurs et revendus 12 à 15 Dh secs.

La demande en Europe est également très limitée avec de très faibles marchés en aromathérapie.

9.2.3 Les exportations (Indice de Paréto)

Les exportations en PAM vers différents pays expriment l’importance relative de chaque plante et sa demande au niveau international (voir annexe).

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Source : EACCE, 2010

D’après les statistiques disponibles au niveau de EACCE, on dispose de toutes les informations en quantité et en valeur.

Tableau 7 : Les exportations totales des PAM depuis 1999

Année milliers de Tonnes Millions de Dh

1999-2000 10,6 111,0

2000-2001 12,8 135,0

2001-2002 16,4 201,3

2002-2003 15,5 194,0

2003-2004 17,8 224,7

2004-2005 18,9 237,5

2005-2006 21,2 333,9

2006-2007 22,1 398,7

2007-2008 22,0 400,5

2008-2009 22,7 399,5 Source : EACCE, 2010

De ce tableau, on peut dégager la figure suivante et qui montre que l’activité connait un essor important et continu.

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Aussi, il convient de n’en tenir compte dans ce qui suit que des plantes exploitées localement.

Les principales plantes aromatiques et médicinales exploitables ou potentiellement valorisables au niveau de la RBIM, qui ont été identifiées selon un certain nombre de critères bien décrits et définis au niveau du volet de l’inventaire et cartographie, se présentent comme suit :

Au : Arbutus unedo R.o : Rosmarinus officinalis

Ca. A : Calamintha ascendens I.m : Inula montana

Ca. g : Calamintha granatensis I.v : Inula viscosa

Ca. b : Calamintha baborensis I.g : Inula graveolens

C.id : Cistus ladaniferus Mt.p:: Mentha pulegium

C. l : laurifolius Th.c : Thymus ciliatus

L .s : Lavandula stoechas Th. v : Thymus vulgaris var.capitellatus

L.d : Lavandula dentata Th.a : Thymus abylaeus

M.c : Myrtus communis Th.a : Tanacetum annum

O.e : Origanum elongatum Th.cp : Thymus capitatus

O.g : Oringanum grosii Ta : Tetraclinis articulata (thuya)

On.n : Ononis natrix Ceratonia siliqua (Caroubier)

Pistacia lentiscus (Lentisque)

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D’après les données de l’EACCE, on a le tableau qui suit :

Produit

ARBOUSIER MYRTHE

ARMOISE (ARTEMESIA) OSEILLE

CAMOMILLE POULIOT

FEUILLE DE LAURIER PYRETRES

FLEURS DE BRUYERES RIHANES

LAVANDE ROMARIN

MENTHE BRISURES ROMARIN BIOLOGIQUE

MENTHE FRAICHE THYM

MENTHE POIVREE BRISURES ROMARIN EN POUDRE

MENTHE SECHEE THYM EN POUDRE

A partir des données issues des tableaux situées en annexe, on peut approcher l’analyse Pareto pour les différentes plantes aromatique et médicinales de la région de la RBIM.

Tableau 8 : La valeur cumulée et le pourcentage cumulé des PAM

Produit Qté P.U Valeur Valeur Cumulée % Relatif %Cumulé

MENTHE FRAICHE 4109,4 16646,8 68408849,2 68408849,2 34,23 34,23

RIHANES 65,9 902842,9 59517662,4 127926511,6 29,78 64,00

ROMARIN 3088,1 9060,6 27980235,2 155906746,8 14,00 78,00

THYM 1351,9 13550,5 18319174,4 174225921,2 9,17 87,17

ROMARIN BIOLOGIQUE 816,8 21641,6 17676920,1 191902841,3 8,84 96,01

PYRETRES 67,1 51448,5 3453109,5 195355950,8 1,73 97,74

MENTHE SECHEE 93,4 17109,3 1597479,4 196953430,2 0,80 98,54

ROMARIN EN POUDRE 223,7 3611,4 808042,0 197761472,2 0,40 98,94

LAVANDE 73,8 10822,9 798188,3 198559660,4 0,40 99,34

MENTHE BRISURES 19,5 12300,6 240046,2 198799706,6 0,12 99,46

FEUILLE DE LAURIER 11,8 17012,4 199989,8 198999696,5 0,10 99,56

POULIOT 11,2 17694,1 199019,8 199198716,3 0,10 99,66

OSEILLE 4,7 42734,9 198824,1 199397540,4 0,10 99,76

CAMOMILLE 5,9 32282,8 189131,2 199586671,6 0,09 99,86

THYM EN POUDRE 8,7 15545,3 135932,3 199722603,9 0,07 99,92

FLEURS DE BRUYERES 5,5 14523,5 80121,4 199802725,3 0,04 99,96

MYRTHE 2,4 14626,3 35541,8 199838267,2 0,018 99,98

MENTHE POIVREE BRISURES 0,9 24963,3 21432,8 199859700,0 0,011 99,99

ARMOISE (ARTEMESIA) 0,7 13686,1 8947,3 199868647,3 0,004 100,00

ARBOUSIER 0,3 13168,5 4170,0 199872817,3 0,00 100,00

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Dans ce cas, il apparaît que le produit Menthe sèche représente à lui seul plus de 34% du total et mérite à ce titre toute notre attention et justifie une action "incisive". Par contre, les produits tels que l’arbousier ou l’armoise ou encore la menthe poivrée brisures ont peu d’importance au niveau global.

10% de gain sur la vente de la Menthe sèche représente 6840885 Dh et 10% de gain sur la vente de la camomille ne représente que 18913 Dh!

Ainsi, il convient d’analyser de façon approfondie, la filière des PAM suivantes :

Produit

MENTHE

RIHANES

ROMARIN

THYM

PYRETRES

LAVANDE

LAURIER

POULIOT

OSEILLE

CAMOMILLE

Ces éléments seront développés dans la deuxième mission.

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9.3 MODES DE GESTION ORGANISATIONNELLE ET INSTITUTIONNELLE

9.3.1 Les acteurs

9.3.1.1. Gestionnaires

Les gestionnaires des PAM dans la région de la RBIM sont surtout de trois catégories, en fonction des types de propriétés, de l’espace ou de la plante en question. Le principal gestionnaire c’est la DREFLCD du Rif, car les principales potentialités existent sur le domaine forestier de l’Etat. En deuxième position, la Direction des Collectivités Locales pour les faciès qui font partie du collectif, puis le privé qui commence à s’intéresser à cette branche de production et de valorisation.

Pour exploiter les PAM poussant dans le domaine forestier, il faut disposer soit d'une autorisation délivrée par l'autorité publique chargée des Eaux et Forêts, soit après un marché soit par entente directe. Dans les deux cas, le bénéficiaire doit payer une redevance à l'Etat. Pour être autorisé à soumissionner à un marché pour l'exploitation, il faut être un professionnel du secteur.

Les PAM poussant sur les terrains des collectivités locales: l'exploitation de cette ressource est soumise aux mêmes exigences et à la même démarche. La seule différence réside dans le ministère de tutelle. Dans ce cas c'est le ministère de l'intérieur, Direction des Collectivités Locales qui s'occupe de la mise en adjudication des lots à exploiter. Les recettes sont versées au compte des collectivités et qui sont redistribuées en fonction des projets à réaliser dans la zone qui relève de la tribu ou la fraction qui dispose du droit ethnique sur cet espace.

9.3.1.2. Exploitants

Les exploitants qui se donnent à cette activité sont nombreux et disposent d’une ancienneté ; mais s’investissent très peu dans le développement et l’amélioration du cadre d’exploitation et de valorisation.

Pour les plantes qui sont destinées à la distillation, les exploitants, une fois adjudicataires du lot, s’installent dans la zone de la récolte. La chef du chantier installe le matériel qui se compose d’un Alambic, d’une balance et de petit matériel et accessoires utiles pour la distillation. Il procède à l’organisation des cueilleurs, essentiellement composés des populations locales, selon le cahier de charges.

Dans le cadre de l’organisation de la population, il y a lieu de tenir compte du faible rendement ou rentabilité des populations rurales, due essentiellement à :

a. la faible qualification des populations rurales, bien adaptées à l'effort physique de la récolte saisonnière des divers produits mais peu instruites des particularités qui en font l'intérêt industriel et commercial

b. la faible portée qualitative des activités réalisées sur les divers circuits, qui se limitent à la fourniture aux industries, spécialisées dans la transformation des produits, des quantités nécessaires de matières premières végétales issues de la flore spontanée.

En conclusion, on peut dire qu’en fonction des données collectées sur le terrain, qu’il ne faut pas se limiter au seul aspect quantitatif évalué sur la base des quantités de matières végétales traitées et des valeurs économiques générées. Il faut surtout aborder le sujet au plan qualitatif de l'impact des activités et de leurs effets sur le plan environnemental, le plan social et le plan économique.

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Sous ce faisceau de critères, la filière des PAM dans la région de la RBIM apparaît à la fois comme très favorable à la conservation et à l'extension de l'espace naturel, porteuse d'emploi saisonnier et générateur de revenus d'appoint pour les populations rurales.

9.3.1.3 Transformateurs

Le Maroc est traditionnellement un des principaux pays producteurs d'huiles essentielles (HE) et d’extraits aromatiques (EA). D'abord, le pays dispose d'une grande tradition dans la distillation de plantes aromatiques et surtout les plantes à parfums pour les besoins familiaux et/ou de marché. Puis, le contexte géographique du pays, situé entre deux mers et un désert et traversé par trois chaînes montagneuses, se traduit par une gamme complète de bioclimats méditerranéens, Cette diversité de bioclimats favorise une flore riche et variée à endémisme très marqué. Enfin, la proximité d'un marché important, la France en particulier, a pu contribuer au développement du secteur depuis les années 1920.

Les pionniers de l'industrialisation du secteur des PAM au Maroc ont pratiquement disparu du marché ou ont fortement réduit leurs activités. Mais d'autres acteurs sont apparus, d'abord des sociétés étrangères ou filiales de sociétés étrangères: BIOLAND (France), LOKOUS (espagnole) de Larache pendant longtemps spécialisée dans l'agro-alimentaire a récemment monté en association avec une société américaine Mc DORNIC une unité spécialisée dans le domaine des PAM et dérivés, NATUREX (France) a installé une filiale à Kenitra pour la production de molécules naturelles et envisage de s'installer et s'agrandir dans la zone franche de Nouacer, Yves Rocher a installé une unité de production d'infusettes à Marrakech (SOABIMEX) destinée à l'export et au marché local.... Mais le plus important de toutes ces transformations réside dans le grand nombre d'unités, entièrement marocaines qui ont vu le jour durant les vingt dernières années. Parmi ces unités on trouve:

Des sociétés spécialisées qui essaient d'intégrer toute la filière, pour des produits donnés, depuis la culture jusqu'à la commercialisation. Elles sont installées pour la plupart à Marrakech et Casablanca.

Des sociétés spécialisées dans la commercialisation des plantes séchées, qu'il s'agisse de plantes de culture ou de plantes. Des unités de ce type sont nombreuses de taille et de statuts variables. On en trouve depuis les sociétés anonymes ou SARL jusqu'aux personnes individuelles qui travaillent pour le compte de certaines de ces sociétés ou pour leur propre compte vendant le résultat de leur activité à des intermédiaires locaux.

Des sociétés spécialisées dans l'extraction des HE et extraits aromatiques: certaines de ces sociétés ont des installations fixes avec des équipements modernes. D'autres, beaucoup plus nombreux, utilisent des équipements simples et faciles à transporter et à utiliser sur le lieu même de collecte de la biomasse végétale spontanée. Ces sociétés ou individus produisent plus de 80% des huiles essentielles exportées.

Dans de nombreux cas, l'unité industrielle fait en même temps l'herboristerie et les huiles essentielles. Dans d'autres cas, on trouve des unités dont l'activité principale est le négoce dans un domaine différent, tels que les céréales et légumineuses, mais consacre une partie de leur activité aux produits de notre secteur: production et/ou commerce des grains de coriandre, de fenugrec, etc.

Ces unités agissent sur la production d’huiles, d’aromates ou exportent en emballant les produits après séchage, la part la plus importante de la valeur ajoutée échappe même au pays producteur qu’est le Maroc.

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Ainsi, ces exploitants ou « professionnels » marocains se sont réunis en 1995 au sein de l’Association des Plantes Aromatiques et Médicinales du Maroc, qui ne compte qu’une vingtaine d’adhérents, les professionnels du secteur ayant encore des réticences à mener des actions collectives. Ces professionnels ont une bonne connaissance du terrain, et entretiennent des relations privilégiées avec des clients étrangers. Cependant, les sociétés manquent le plus souvent d’encadrement technique et de gestion pour la modernisation du secteur (Benchekroun.F, 2005).

Les professionnels de la région, travaillant dans ce domaine, interviennent en général, dans tout le pays suivant le besoin et la disponibilité des PAM. En d'autres termes, il n'y a pas d'exploitants spécifiques de la flore d'une zone donnée, sauf lorsqu'il s'agit de petits producteurs travaillant pour le compte d'un ou plusieurs professionnels. Ces petits producteurs locaux peuvent entreprendre le travail pour leur propre compte mais écoulent leur production auprès des mêmes professionnels, ce qui revient finalement à la même chose, c'est à dire la coexistence de deux types de structures.

Des professionnels plus ou moins spécialisés dans le domaine des PAM qu'on rencontre dans les diverses zones de la RBIM et différentes régions du Maroc (Tétouan, Ouezzane, Larache, Tanger, Azrou. Marrakech. Agadir ...). Ces professionnels qui disposent de moyens financiers suffisants et sont généralement en contact avec le marché extérieur, travaillent dans tout le Maroc. C’est le cas de Benkirane qu’on a vu à Ouezzane et qui dresse un tableau noir pour le développement du secteur car les lobbies du domaine sont dépassés par la politique de développement des coopératives et des associations. Soit, des organisations au service de la collectivité locale.

Des producteurs locaux qui exploitent par occasion une ou quelques plantes existantes dans leurs régions. Ce sont souvent des paysans ou des commerçants... pour qui, la récolte et/ou la production de PAM et d'HE est plutôt secondaire. Ce sont des agents économiques dont les moyens financiers sont souvent limités et dont le seul contact pour l'écoulement du produit se trouve à Casablanca. à Marrakech, à Tétouan etc. Ces gens travaillent souvent avec la trésorerie des professionnels de la première catégorie (Avance sur contrat).

Tous les professionnels ne disposaient il y a encore quelques années, d'aucun cadre de coordination et d'orientation de leur activité. L'Association pour le Développement des Plantes Aromatiques et Médicinales du Maroc (ADEPAM) n'a été créée qu'en 1995. Elle compte actuellement une vingtaine d'adhérents officiels. Mais il lui faut encore beaucoup de travail et d'énergie pour convaincre les réticents (et ils sont nombreux), informer ceux qui ne le sont pas encore et persuader l'ensemble que l'association peut devenir un outil très précieux, dans l'intérêt de tout le monde pour le développement du secteur.

Cette profession, même celle de la première catégorie, est souvent sous- encadrée. Il s'agit la plus part du temps, de personnes qui connaissent le secteur, qui ont une longue histoire dans le domaine, qui ont des relations privilégiées avec des clients étrangers mais qui manquent de connaissances scientifiques, techniques et de gestion indispensables pour la modernisation du secteur.

D’après le professionnel qui continue à pratiquer cette activité, il y avait dans la zone huit (8) professionnels ou unités, mais depuis trois années, il ne reste qu’un seul.

9.3.1.4 Coopératives et associations

Dans la zone, et suite au développement de la demande en différents produits des PAM et l’intérêt apporté par les gestionnaires, le pouvoir public et les organisations internationales pour le développement de la population locale, des associations se sont formées et spécialisées dans l’exploitation et la valorisation des PAM.

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Les associations sont essentiellement féminines alors que les coopératives sont composées parfois d’hommes.

Pour être plus efficace sur le marché, des associations locales, composées parfois d’universitaires, contribuent à la bonne organisation des coopérateurs et les aident à chercher les moyens financiers pour améliorer le profil de production, voire même chercher à des bailleurs de fonds pour faire face aux projets de valorisation ou de formation.

Les principales organisations locales, et avec qui on s’est entretenu afin de dégager une analyse SWOT de la filière sont :

Association Hmamiouch-Zinate

Association Aïn lahjar-Benkarrich

Association Beni yeder

Association Amlay (Dardara)

Coopérative des PAM de Mokrissat (30 adhérents)

Coopérative AMTEL des PAM à Oued Laou (50 femmes)

Coopérative de Jbel Laalam (Commune rurale Souk El Kolla, 8 personnes)

Les résultats des entretiens semi-structurés seraient développés ultérieurement, à travers l’analyse FFOM.

9.3.1.5. Les négociants et herboristes

C’est une catégorie spéciale d’acteurs au niveau local et qui dégage des bénéfices importants au détriment de l’effort fourni par les populations locales ou cueilleurs ruraux. Le négoce des plantes aromatiques et médicinales est associé généralement à celui d’autres plantes (caroubier, champignons, olives…) voire d’autres activités de négoce. Ils fournissent des grossistes urbains, des sociétés spécialisées et parfois des marchés à l’export, évaluent les demandes des marchés et assurent le stockage des marchandises et complètent les transformations réalisées en herboristerie : battage, tri et conditionnement en sacs.

Ils connaissent un certain nombre de problèmes tels que la concurrence de zones où les coûts de récolte sont plus faibles d’un côté et la concurrence d’équipes de ramassage venant d’autres régions et vendant directement auprès de grossistes.

Cependant, ils disposent d’un grand savoir-faire. Ils maîtrisent les débouchés nationaux et pour certains à l’international sur le circuit conventionnel. Ils appréhendent les flux et disposent de carnets d’adresses ad hoc ; connaissent les procédures administratives de mise en marché et disposent des autorisations nécessaires.

Les exportateurs sont également enregistrés dans les pays destinataires (démarche à entreprendre dans chaque pays y compris dans l’union européenne).

9.3.2 La gestion organisationnelle et institutionnelle des PAM

La réglementation actuelle dans le domaine des PAM ne permet pas de répondre à de nombreuses questions et reste muette sur un certain nombre de dispositions qui devraient protéger le secteur.

Ainsi, dans le but de préserver la pérennité des ressources, la réglementation devrait être revue en vue d’organiser l’exploitation (récolte, cueillette et transformation) des PAM et de promouvoir les populations locales.

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Des accords internationaux signés par le Maroc, notamment celui sur la biodiversité incitent à rationaliser la cueillette d’espèces sur des bases écologiques et à favoriser la culture de plantes, grâce à la domestication, comme une alternative à l’exploitation des peuplements menacés de disparition.

Pour faire face aux différentes contraintes qui limitent le développement de leur profession, les professionnels marocains se sont réunis en 1995 au sein de l’Association pour le Développement des Plantes Aromatiques et Médicinales du Maroc (ADEPAM). Cette association ne compte que 19 adhérents.

Cette association peut jouer un rôle primordial dans l’encadrement des professionnels en particulier et pour le développement du secteur en général. Elle défend aussi les intérêts des professionnels qui y ont adhérés et constitue, depuis lors, le principal interlocuteur de la profession avec les administrations.

Parmi ses objectifs on peut citer:

• La formation ;

• L’encadrement et le suivi ;

• La sensibilisation ;

• L’appui à la recherche de débouchés.

Toutefois, le faible niveau d’adhésion à cette association montre que les professionnels du secteur sont encore réticents à mener des actions collectives.

L’ADEPAM ainsi que d’autres associations qui ont vu le jour récemment (SOMAPAM, AMAPPAM,…) devraient constituer des interlocuteurs privilégiés pour coordonner et orienter les activités des professionnels.

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Annexes

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Annexe 1

Liste des contacts des différents acteurs des PAM dans la région de la RBIM

Identité Description des activités Nom du responsable Portable Adresses Ville

Exportateurs

SBA Distillation des PAM. Benkiran Ahmed 061 22 86 77

SBA Quartier Industriel, route de Fès B.P. 43 , 16200 Ouazzane

Ouazzane

Haddou EL Younoussi et Fils

Exportateur et producteur des huiles essentielles.

El Younsi Redouane 061 15 37 95

5, Rue M,Hammad Al Khatib. Tétouan

Tétouan

Associations

Association féminine des herbes aromatiques et médicinales de Beni Yedar

Association féminine des herbes aromatiques et médicinales de Beni Yedar

- El Bagouri Mohamed - Zouhra Redam

061 55 44 92

CR Ben Yadar, Ben Karich, Tétouan

Tétouan

Association féminine d’AMLAIL

Association féminine d’AMLAIL

Moufadal Mezguioui 0669080817 DARDARA Chaouen

Coopérative Agricole chafchaouen pour production des PAM de Mokrissat

Coopérative Agricole chafchaouen pour production des PAM de Mokrissat

Jawhari Ahmed 0667550698 MOKRISSAT Chaouen

Coopérative Agricole pour production et commercialisation des PAM de jbel Laalam CR souk lolla LARACHE

Coopérative Agricole pour production et commercialisation des PAM de jbel Laalam CR souk lolla LARACHE

M.Samadi 0610912816 JBEL LAALAM Larache

Association de la femme rurale de Hmamiouch CR Zinate-Tétouan pour production et commercialisation des PAM

Association de la femme rurale de Hmamiouch CR Zinate-Tétouan pour production et commercialisation des PAM

Mlle Soumia El Ktaibi 0671553821 CR Zinatze Tétouan

Association Rihab des PAM CR Beni said-tétouan pour production et commercialisation des PAM

Association Rihab des PAM CR Beni said-tétouan pour production et commercialisation des PAM

Toujgani Jabir 0615348979 CR Beni said Tétouan

Coopérative d’Amter des PAM CR Zinate-Tétouan pour production et commercialisation des PAM

Coopérative d’Amter des PAM CR Zinate-Tétouan pour production et commercialisation des PAM

Mlle Zaydi Sfia 0671919435 CR Zinatze Tétouan

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Suite annexe 1 : liste des contacts des différents acteurs des PAM dans la région de la RBIM

Identité

Description

des activités

Nom du

responsable

Portable Adresses Ville

Administration

Institut National des PAM de TAOUNATE

Ingénieur Agronome MAACH YASSINE 0660120134

BP 159 Taounate, Institut National des PAM de TAOUNATE

TAOUNATE

Institut National des PAM de TAOUNATE

Chef de division de phytologie

HARKI HOUSSEIN

BP 159 Taounate, Institut National des PAM de TAOUNATE

TAOUNATE

Institut National des PAM de TAOUNATE

Responsable de communication

AZZEDINE GHAZI BP 159 Taounate, Institut National des PAM de TAOUNATE

TAOUNATE

Direction provinciale des Eaux et Forets et de la lutte contre la Désertification de Larache

Directeur Provincial AOID Nour-Eddine 0661047216 LARACHE

Direction du Parc de Talassemtane

Directeur du Parc MKADMI Aissa 0661047328 CHAOUEN

Direction Provinciale des Eaux et Forets et de la lutte contre la Désertification de Chaouen

Directeur Provincial AABOUDI Ahmed CHAOUEN

Direction Régionale des Eaux et Forets et de la lutte contre la Désertification du Rif

Ingénieur au Service des études et d’aménagement

GHALLAB Abdelillah

TETOUAN

Direction Régionale des Eaux et Forets et de la lutte contre la Désertification du Rif

Chef de service des études et d’aménagement

El Kasri Mohamed 0661911193 TETOUAN

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Annexe 2

GUIDE D'ENTRETIEN : PAM-RBIM

1. Ramasseurs, cueilleurs

Consigne de départ : Pourriez-vous me parler des plantes aromatiques et médicinales que vous récoltez chaque année dans la zone de la RBIM? Thèmes abordés (détailler le comment ; la méthode,……):

Période de cueillette ou récolte,

Durée,

Qui participe,

Quantité par jour,

Nombre de cueilleurs,

Quand (début de la journée),

Matériel utilisé,

Technique,

Traitement,

Stockage,

Vente,

Période et durée,

Prix et lieu,

Concurrence locale,

Problèmes spécifiques,

Histoire de cette pratique (nombre, …),

2. La transformation des produits

Consigne de départ : Pourriez-vous me parler de techniques de transformation et la production d’huiles essentielles des PAM récoltés? Thèmes abordés :

Les PAM transformés,

Les quantités et préciser si le produit est sec ou vert,

Le rendement,

Le conditionnement,

Le début des activités de transformation,

Les moyens de transformation,

L'évolution des quantités produites,

L'évolution des quantités exportées,

La réglementation à l'exportation,

Les principaux pays d’exportation,

3. La distribution des produits

Consigne de départ : Pourriez-vous me parler de votre politique de distribution des PAM récoltés? Thèmes abordés :

Les produits,

Les quantités,

La saisonnalité,

Le conditionnement,

La fréquence des distributions,

Le début de vos activités,

Les moyens de transport utilisés,

L'évolution des quantités exportées,

La réglementation à l'exportation,

Les principaux pays d’exportation,

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4. Politique des prix

Consigne de départ : Pourriez-vous me parler de votre politique de prix?

Thèmes abordés :

La formation des prix,

Les objectifs des prix,

Les contraintes d'établissement des prix,

Les prix et les clients,

Les variations annuelles des prix,

La concurrence,

Les prix et la concurrence,

L'évolution des prix,

Les prix et les fournisseurs,

5. Détaillants

Consigne de départ : Pourriez-vous me parler de l’activité de l’intermédiaire dans le commerce des PAM?

Thèmes abordés :

Les produits,

Le transport,

Les quantités,

La saisonnalité,

La qualité,

La fréquence,

Le conditionnement,

L'évolution des quantités vendues,

Point de vue sur les perspectives,

6. Perspectives

Consigne de départ : Pourriez-vous me parler des perspectives d’avenir des PAM?

Thèmes abordés :

Les potentialités en produits,

Les quantités,

Le nombre de cueilleurs et ramasseurs,

L’organisation en coopératives ou associations,

La domestication,

Effet sur la concurrence,

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Annexe 3

CONDITIONS DE PRESERVATION, DE CONSERVATION IN SITU ET EX SITU DES PAM

Les conditions de conservation et de préservation des PAM nécessitent plusieurs démarches et investigations basiques viser leur protection et contribuer à leur gestion durable. Il s’agit d’une mission qui incombe à tout le monde pour la conservation et la préservation de ces ressources biologiques fragiles (connaissance des milieux, jardin ou pépinière des PAM, banques de semences, techniques culturales, parcelles expérimentales, techniques et modes d’exploitation bien définis, élaboration d’une stratégie nationale, etc…)

1. Actualisations des données scientifiques et techniques

Il s’agit de faire un diagnostic approfondi de la filière des PAM dans la zone par le biais de :

Actualiser les connaissances acquises lors des enquêtes (ethnobotaniques, écologiques, répartition spatiale,…) déjà réalisées dans la RBIM,

Enquêtes auprès des acteurs locaux : Population, coopératives, associations, administrations locales… pour les sensibiliser et les impliquer dans la sauvegarde, la protection et la valorisation des plantes médicinales et aromatiques.

Définir et recueillir les données sur les espèces des PAM à intérêt socioéconomique pour les introduire dans la zone.

2. Mise en place du jardin expérimental des PAM

a. Identification et herborisation

Il est vivement recommandé la constitution des collections des herbiers pour faciliter l’identification des PAM. Ces collections présentent un intérêt non seulement du point de vue scientifique, mais également en termes culturel et historique, elles doivent être correctement archivées, conservées et mise à la disponibilité pour être consultés par les chercheurs, les historiens et toutes personnes intéressées.

b. Bio Prospection, identification, sélection et prélèvements

Ce volet de recherche consiste à réaliser des études sur le terrain pour l’identification des espèces, leurs distributions, leurs cycles végétatifs et leurs aptitudes édapho-climatiques. Les différentes espèces sélectionnées feraient l’objet de collecte d’échantillons du matériel végétal de base. Cette étape se réaliserait sur plusieurs sorties, réparties sur toute l’année en fonction de deux paramètres :

La nécessité de compléter et d’approfondir les connaissances scientifiques sur le comportement de ces espèces dans leur aire d’origine.

La période et la nature des organes à prélever qui dépend du cycle végétal de l’espèce (plantes annuelles, bisannuelles, pérennes),

Les prélèvements seraient soit des graines, des boutures ou des plantes entières dans le cas des espèces annuelles et bisannuelles et nécessiteraient des moyens de préservation lors du transport et des moyens de stockage.

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La réalisation de ce travail nécessiterait l’intervention de compétences diverses dans les disciplines suivantes : l’agronomie, la botanique et la systématique des végétaux en collaboration avec les forestiers et les autres intervenants.

c. mise en place de graineterie

Les graineteries ont d'inappréciables services à la botanique fondamentale et appliquée aux programmes de sélections génétiques, restauration des peuplements et autres.

La constitution d’une collection conservatoire de semences de la zone RBIM représente une stratégie de conservation à long terme des taxons rares et menacés et des variétés et espèces à plus value. La graineterie vise à mettre à l’abri les espèces menacées à moyen et à long termes, de gagner du temps et de l’espace.

Dès le début de l’élaboration du programme de domestication des espèces cibles, il est nécessaire de créer une graineterie et de procéder à des échanges de semences avec les structures similaires pour des objectifs de conservation ex situ et d’enrichissement de la banque de variétés locale.

La stratégie de conservation des ressources génétiques adoptées doit faire appel à des techniques modernes (gestion informatisée des stocks, conservation par la congélation et par la lyophilisation, test de viabilité).

La graineterie serait aussi à la disposition pour toutes expertises auprès des centres anti-poisons et autres organismes officiels. Les collections de la graineterie sont constituées d'un stock de graines vivantes, appelé aussi « Collection active » qui est issu de semences récoltées dans la nature au cours de missions organisées dans différentes zones du RBIM.

L'identification se ferait sur la base de flores et parfois à l'aide de loupes binoculaires. Il n'est pas toujours possible de déterminer avec exactitude une graine, c'est pour cela que nous devons parfois mettre en culture certaines plantes pour avoir une confirmation de leur détermination.

Après récolte et détermination, il faut nettoyer les graines à l'aide de tamis à mailles de calibres différents de façon à éliminer les impuretés des lots. Une opération de dépoussiérage par vannage manuel termine le nettoyage.

Pour certaines espèces, un tri graine à graine est nécessaire. Tous les renseignements relatifs à la nomenclature, au lieu de récolte, à l'écologie, figureraient sur un fichier informatisé doublé de fiches manuelles.

Stockés dans la chambre froide, ces lots sont ensuite divisés en échantillons, prêts à être expédiés aux correspondants. D'autres sont lyophilisés. (Déshydratation sous vide après congélation).

La conservation de ces récoltes, se ferait en chambre froide, à une température ambiante de 5 à 7°C, sous une humidité relative de 32 à 34 % et à l'abri de la lumière (le métabolisme de la graine pourrait être responsable de l'altération des réserves et de l'embryon, ainsi que de l'accumulation de toxines).

Le principal problème est lié au fait que toutes les graines ne peuvent se conserver au congélateur (graines récalcitrantes). Il est primordial de s’interroger sur le comportement des semences d’un taxon donné au stockage, la question et de savoir si ces semences sont susceptibles d’être fortement déshydratées (teneur en eau d’environ 5%) et d’être conservées à basses températures.

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d. Mise en place des collections vivantes dans les parcelles de démonstration

Il s’agit de mettre en place une collection végétale des espèces médicinales et aromatiques potentielles de la zone RBIM et principalement les espèces endémiques menacées et celles à fort potentiel économique. Cette plate forme représenterait une forme de conservation in situe et ferait l’objet d’échange dont l’intérêt de mettre en place des collections de conservation ex situ avec la collaboration d’autres jardins nationaux et internationaux.

Ces collections serviront aussi pour les observations et études écologiques, phytochimiques, etc.

Une fois le matériel végétal arrivé sur place, il serait procédé par des opérations de traitements d’assainissements au préalable, puis il sera mis en quarantaine où il ferait l’objet d’observations rigoureuses pendant une certaine durée pour déceler toute manifestation de phytopathologie ou autres.

La multiplication du matériel végétal serait entamée dans l’immédiat pour les espèces dont le cycle de vie ne présente pas de problèmes, tandis que pour les autres, il faudrait les préserver selon les cas suivants :

Parc à bois pour les plantes vivantes entières (annuelles et bisannuelles, petits arbustes, …) transplantées sur les lieux ;

Chambre frigorifique pour la conservation des graines, boutures, rhizomes et plantes à racine nue.

e. Réalisation de travaux de multiplication et d’acclimatation

Une fois le matériel végétal assaini, l’opération de la multiplication proprement dite commence. Différentes techniques doivent être employées à savoir : semis, marcottage, bouturage, division de touffe, …etc.

Pour les espèces ayant des problèmes phytosanitaires, des difficultés de multiplication par les techniques conventionnelles ou faisant l’objet de travaux de sélection et d’amélioration, on ferait appel aux techniques de multiplication par la micro propagation dans les laboratoires in vitro.

La plante élevée en pépinière depuis le semis se développe dans des conditions de température, d’humidité et d’aération assez différentes de celles rencontrées en place définitive.

L’acclimatation et le durcissement consiste à réduire le choc du passage d’une atmosphère «contrôlée » à une autre libre plus ou moins rustique, par le passage du plant dans des conditions de croissance de plus en plus défavorables de manière a obtenir lors de la transplantation des plantes en état de vie ralentie capables de mieux supporter le nouveau milieu de culture.

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3. Vulgarisation et transfert technologique

Réalisation des campagnes de vulgarisation et de sensibilisation auprès des Populations sur l’intérêt de la conservation et de la protection des PAM endémiques rares et/ou menacées (Maîtrise des techniques de ramassage) et participation à l’élaboration de stratégie de restauration des écosystèmes menacés ;

Réalisation de documents et de dépliants et fiches destinées aux intervenants, les invitant ainsi à découvrir l’intérêt de la conservation et la protection des PAM endémiques rares et/ou menacées sur le développement durable.

4. Préservation et Méthodes de Conservation in-situ

Ce sont les résultats de l’inventaire et de l’identification du patrimoine floristique qui permettent l’établissement d’un programme de développement et de préservation des zones en fonction de leur intérêt économique et social. Ce programme serait basé sur l’application de méthodes de conservation (In-Situ et Ex-Situ) et de multiplication décrites ci-après.

En effet, la cartographie permet la détermination des plus importants sites stratégiques relatifs au projet, ceci faciliterait :

la mise en défense, d’où la protection et la préservation ;

la proposition d’un plan de gestion de ces sites sans pour autant affecter à l’équilibre écologique encore existant.

a. Définition de la conservation in-situ

La conservation In-Situ se définit comme étant le maintien permanent d’une population dans la communauté sauvage dont elle fait partie, dans le milieu auquel elle est adaptée.

En effet, à défaut de connaissances suffisantes sur les caractéristiques biologiques et physiologiques des espèces végétales qui pourraient exister, en raison de la méconnaissance du mode de multiplication surtout, il importe en 1er lieu de laisser régénérer dans leur habitat naturel les essences notamment celles faisant partie d’écosystèmes climatiques complexes, ou celles possédant des graines à pouvoir germinatif très fugace ou des graines présentant des phénomènes de dormance ou encore les essences tributaires de conditions de régénération spéciales.

Ce type de conservation permet entre autre la reconstitution naturelle du couvert végétal.

b. Initiation aux méthodes de protection et de gestion des zones riches en diversité

végétale et nécessitant une protection

Pour leur intérêt économique et pour leur utilisation durable dans le développement de l’économie du pays, les zones d’intérêts refermant des écosystèmes assez particuliers avec présence d’une flore remarquable (grandes nappes à multiples usages, plantes endémiques, rares ou à une grande valeur économique très recherchées par le marché (espèces utilitaires ou stratégiques)) doivent être soumises à un plan de gestion comportant principalement les règles d’exploitation et les étapes de protection suivantes :

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Techniques et mode d’exploitation bien précis selon des normes bien connues,

Application des mises en repos végétatif,

Reconstitution, multiplication et reproduction naturelle (suivi cycle)

La gestion de ces zones d’intérêts nécessite l’élaboration donc d’un plan de gestion spécial pour ces zones, qui tient compte des différents paramètres du milieu naturel aussi bien physique que socio-économique. Ce plan de gestion doit aussi prévoir des mesures d’accompagnement et de structures d’appui comme la création d’une station d’expérimentation comportant :

* Une pépinière (parcelles de multiplication et d’expérimentation) * Une collection (parcelles de conservation et de démonstration)

Cette station aurait comme objectif la gestion des sites de conservation in-situ où sont pratiquées en parallèle les actions de protection, d’amélioration du couvert végétal et sert pour la définition des règles et normes d’exploitation. Celles-ci consistent en :

La rotation : intéresse tout l’espace de la zone d’étude. Elle nécessite une

organisation de cet espace et de la société qui s’y trouve (elle doit tenir compte de la charge, notamment pastorale et du temps nécessaire à la reconstitution). Elle consiste en l’utilisation à tour de rôle des différentes portions de l’espace global.

La Mise en repos végétatif : dont l’objectif est la reconstitution du couvert

végétal. Elle ne considère que les endroits où la flore montre un potentiel rapide de régénération et de multiplication des espèces intéressantes sur le plan médicinal.

Le Scarifiage : dont l’objectif est l’augmentation de l’infiltration des eaux de

pluie et l’amélioration des conditions d’enfouissement et de germination des graines. Cette technique culturale défavorise le phénomène de l’érosion.

Le Resemis : dont l’objectif est d’améliorer la composition floristique en

espèces utilitaires notamment médicinales. Il considère les espèces capables de « s’autogénérer ». C’est une méthode de conservation In-Situ semi-naturelle

Définition des règles et normes de récolte des espèces exploitables : Il

s’agit d’un volet essentiel et très important pour la préservation et la conservation in situ des ressources naturelles et plus précisément les PAM. Cet aspect relatif au mode d’exploitation des espèces doit être clair, simple et pratique fixant les différentes modalités et règles d’exploitation. Ainsi, il faut prévoir des dispositifs expérimentaux en travaillant en étroite collaboration avec les différentes institutions scientifiques pour rrêter les normes et le mode d’exploitation des principales PAM.

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Annexe 4 : Les exportations des PAM au niveau national (de 1999 à 2009) Source : EACCE, 2010

Produit

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ABSINTHE FRAICHE 7 27471 0,88 4340 5,71 76508,75 7,84 127577 88,62 1635786 17,81 457989 16,89 498333 10,02 260096

ALFA 385,61 467040,08 46,96 57358 20,04 23304 35,95 149925,5 30 33635

ARBOSIER 0,12 1478 0,25 2717 0,05 815 1,29 16440,36 0,03 334 0,16 2246

ARENARIA 18,89 162091,58 20,5 281697,91 30,31 324723 14,08 161502 18,46 198251 15,99 175045 16,72 181327 25,38 282247,9 16,97 329521,2 31,33 557484

ARMOISE (ARTEMESIA) 2,4 25954 1,01 11312 0,2 2343 0,2 2354 0,04 900 0,51 6452 0,82 10737 0,05 790

AUTRES PLANTES 49,64 645131,35 59,36 736383,69 40,49 327764,54 14,97 251151,22 92,19 402553,52 11,33 481518,94 9,77 631681 10,92 462209,4 8,78 188934,2 16,74 241798

AUTRES RACINES 0,43 18835,65 8,02 27892,2 0,82 39040 6 329398,7

CACTUS FLEURS 11,78 147104,31 3,7 69158 11,38 192187,8 11,38 195370,4 11,67 187413,17 14,08 270146,27 18,76 294503,2 12,66 302526,9 12,52 310627,1 14,78 251884,71

CAMOMILLE 11,8 167400 15,78 215000 11,52 156500 0,24 1110 0,26 1233 0,84 39189 0,08 3500 0,49 57434,17

CENTAUREE BOUQUETS 17,9 282894,77 22,38 405478,52 9,94 200978 19,58 589089,71 69,9 2032913,8 31,46 993173,8 22,2 671305 33,67 924973,2 15,81 485950,8 17,49 583724,22

CHIENDENT 0,7 10247,45 4,33 68569,05 0,41 3838 0,91 12887

CIBOULETTES 4,78 244910 0,36 17640 26,78 997476 3,36 181597 70,17 3812562 209,6 10141050,9

COQUELICOT 1,06 133215,92 1 70306,95 0,65 50139 17,61 1597197 2,46 218680 9,42 920667 0,8 82080 4,31 495228 1,39 155331

DAD 0,88 1852,91 18,8 46987,5 21,96 48312 16,6 34034,15 24,65 43981,3 24,7 53438,38 78,32 178511 72,35 203279

EUPHOURBE 1 96605 0,3 4800,36 0,54 28890

FENOUIL RACINES 5,93 51261,48 8,77 81646 7,39 107769 3,21 26008 1,88 17197 8,3 82643 22,35 280104 3,33 61903,86 6,36 62222 19,4 84522

FEUILLE DE LAURIER 31,48 345944,68 28,44 446438,02 10,89 140736,77 5,59 92418,32 7,46 130773,27 1,79 31607,43 10,26 203960 7,19 142083,4 2,7 61175,55

FEUILLES D'ARTICHAUT 49,03 462544,03 61,77 450475,06 60,64 728355,89 89,41 808403,85 57,53 522473,82 101,39 1078899,4 86,3 913154,8 38,23 356186,5 28,2 258727,2 39,13 493364,49

FEUILLES DE BIGARADIER 38,04 560942,63 26,88 400223,44 40,78 495527,69 32,48 421994 29,17 344978 15,42 230811,36 10,6 140212 9 325351 18,26 1888468 9,65 330618

FEUILLES DE CITRONNIER 0,3 4134,04 0,1 5233 12,23 122994,19 0,09 1466,1 0,1 1187

FEUILLES DE FIGUIER 0,33 3252,2 0,2 1672,38 0,35 3928 0,2 1960 0,43 5831 0,22 3080 0,9 12298 28,2 258727,2 0,1 1582

FEUILLES DE GLOBULAIRE 0,13 972,16 0,21 2152 0,11 863 2,01 26567,4 0,39 3395 0,93 14234,1 0,4 17074 18,26 1888468 0,4 6473

FEUILLES DE ROSE 0,2 9200 2,03 209174

FEUILLES D'OLIVIER 63,8 459347,49 45,36 357780,47 79,53 669872,78 91,46 848573,37 0,15 2274 113,9 929772 87,7 761147,4 84 743831,3 123,78 1071211 47,69 415084,48

FLEURS DE BRUYERES 4,08 64257,84 3 39775 4,12 79966 3,7 77451 5,56 81701 2,28 35240 1,62 10530 21,14 230770 4,15 60411

FLEURS D'ORANGES 9,52 49378 3,47 136820,04 12,23 122994,19 0,5 6261 2,83 60383 23,78 519839,6 2,22 60436

FRENE FEUILLES 8,87 91474,17 14,39 149186,35 12,26 124593 10,34 118683,36 18,89 221337,3 10,83 125038 10,8 104885 14,86 148024 12,03 137726 10,28 145381

FUMETERRE 58,92 690342,3 26,22 309942,43 18,4 199976 49,63 581131 85,15 1009198,4 28,56 347752,13 143,61 1902357 107,3 1868466 109,89 2277107 110,03 2039397,6

GATTILIER GRAINES 25,64 283566,41 49,04 467795,87 38,27 398872,7 92,63 837943,21 56,05 628935,42 112,89 1168693 37,98 330172 69,92 660084,5 108,68 978398 94,45 803488,79

GRENADIER ECORCES 2,03 20919,12 45,44 408440,37 12,62 96943 12,18 147540,75 17,65 192098 14,87 179838 7,91 91020,2 24,29 310403,7 32,36 597209 11,44 208434,32

HARMEL 3,37 45944,34 2 26900 0,7 10182 1,8 16600 0,1 1591 2,02 24147,07 38,25 80850 16,13 28889 5,99 43481,98

HENNE 0,1 500 3 10224 0,1 2410 0,33 11193 0,3 6279 9,91 28238 9,86 45613

LAVANDE 56,4 485276,6 38,28 453140,77 20,15 239581,37 73,82 954280,39 64,67 721728,88 73,8 556500,42 77,18 606565,4 114,16 1252077 145,29 1598202

LIERRES 18,52 214455,65 2,92 55166 0,52 8030 6,24 101000,94 24,08 326243,2 35,79 619411,8 24,93 489998,5 72,72 1164198 12,46 322947,5 46,76 790868,31

L'ORIGAN 177 2982160,7 135,6 2698805,8 53,59 1187632,2 4,59 88338,9 54,51 674301,38 28,9 359720,06 77,2 1125844 26,91 613401,8 14,77 565581,4 23,76 800742,44

MARUBE BLANC 0,18 1610,29 1,07 7781,67 1,71 15011 0,67 6403 0,27 2473 1,27 12606 0,29 2804 0,39 6677,49 0,38 4142 2,62 26625

MAUVE FEUILLE 9,01 120556,63 10,23 118114,9 2,66 49281,6 4,44 63725 19,18 239762,29 7,17 103604 6,43 85001,41 19,97 265734,3 4,32 77080,65 8,91 189454,69

MELANGE PLANTES AROMATIQUES 10,39 887355,05 27,08 1819546,7 9,41 618762,73 15,36 1209619,97 14,01 964788 20,14 633915,28 26,16 1209091

MENTHE BRISURES 12,02 122282 16,41 170020 44,55 445305,67 33,27 419013 24,37 361501 13,98 226074 1 11343 10,52 163391

MENTHE FRAICHE 75,43 304520,62 4117,2 65966715 4302,3 72145022,6 4445,09 76385523 4497,6 74947985 4253,3 80119919 4255 84086026 5445,9 1,07E+08 5592,8 113616569

MENTHE POIVREE BRISURES 0,89 14049 1,43 23376 0,26 4096 0,84 58364 1,62 86416 0,33 21147 0,64 11930,47

MENTHE SECHEE 135,5 1392871 164,6 1654496,3 126,05 1360352,6 36,26 783457,02 70,73 1036829,1 99,21 1376955,8 85,05 1555584 81,02 1690322 81,45 2160525 53,85 1258179,9

MYRTHE 0,31 2789,56 0,2 1873 1,5 55130,15 2,29 16824,69 0,43 3695,41 0,8 9962,4 1,32 16505 7,49 131947 7,53 144968,96

OSEILLE 0,12 7200 2,94 143599,8 7 234109,4 8,55 244974

PARIETAIRE 0,29 2726,6 0,31 2821 0,61 6015 1,33 13841 1,02 10659 2,16 20503

POULIOT 11,07 94003,22 24,39 185289,22 2,16 18908 40,64 345053,2 14,12 132405,28 0,25 1000 4,82 138038 2,77 77769,96 1,01 64781,34

PYRETRES 59,43 3508000,1 68,69 4171860 64,22 4295617,7 44,57 2262773,74 67,22 4159350,5 77,96 5363738 52,68 1763302 82,73 3886018 72,55 2747172 73,44 2570506,9

RACINE D'IRIS 112,1 1815588,9 98,52 2044972,8 116,64 2167859,3 113,56 2650869,03 160,17 7889606,5 249,63 13768175 230,88 19390113 171,9 21987928 135,17 23284532 85,82 13861556

RACINES DE SERGHINE 312,5 2998844,7 270,4 2456133,2 319,07 2869596,2 302,76 2548673,02 272,19 2137090,9 370,06 2860798,5 319,21 2918362 244,2 1489066 319,12 2810290 262,3 1947432,4

RIHANES 0,06 107641 1,33 15520

ROMARIN 2087 17885166 1997 17296887 2296 22437016 2506 23889598,1 3321,64 27594224 3273,7 27397276 2990,3 25888827 4318 36499133 3756,4 36309108 6420,5 68566625

ROMARIN BIOLOGIQUE 0,09 425 1,09 13080 31,61 1052879 56,32 1772757 7,16 203415,8 5,88 137045 11,79 215372

SAPONAIRE 72,89 465514,57 63,71 303080,67 33,21 132979 41,18 362765,43 2,08 26814,34 17,89 82600,28 12,71 104824,3 79,37 498721,5 171,73 735186,02

SAUGES 137,3 1858510,9 98,13 1938592,6 36,69 629658,58 83,45 1736244,5 81,99 1346998,7 64,14 1144537,5 49,9 1017565,9 76,6 1384840,8 117,91 2798331 94,13 1890940,3

SOUAK 0,1 2600 0,2 4900 0,2 5290 1,09 6130

THYM 1296 13125599 1038 10615832 1067,8 13444566 1220,4 14186680,6 1365,36 14918863 1528,7 18051081 1311 17004547 1800 23372886 1369,4 27199532 1466,9 34125040

ROMARIN EN POUDRE 5,51 46899 23,53 233254,72 12 131513 43,04 400346 6,06 53545,37 9,15 106713,18

THYM EN POUDRE 0 1 12262 10,79 138608,69 1 15015 24,91 317264,6 4,15 57459,51 10,21 277207,2

4900 52495954 4561 51257010 9106,4 120908019 9354 129990230 10567,5 146855179 10994 155171932 10165 1,65E+08 11862 1,86E+08 12354 2,25E+08 15286 260741867

1999-2000 2006-2007 2007-2008 2008-20092000-2001 2001-2002 2002-2003 2003-2004 2004-2005 2005-2006

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MISSION 1 – ETUDE DES POTENTIALITES EN PAM ET DES POSSIBILITES DE VALORISATION

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Suite annexe 4 : Les exportations des principales PAM exploitées localement dans la région de la RBIM Source : EACCE,2010

Produit Qté en Tonnes Valeur en DH Qté en Tonnes Valeur en DH Qté en Tonnes Valeur en DH Qté en Tonnes Valeur en DH Qté en Tonnes Valeur en DH Qté en Tonnes Valeur en DH Qté en Tonnes Valeur en DH Qté en Tonnes Valeur en DH Qté en Tonnes Valeur en DH Qté en Tonnes Valeur en DH

ARBOSIER 0,12 1478 0,25 2717 0,05 815 1,29 16440,36 0,03 334 0,16 2246

ARMOISE (ARTEMESIA) 2,4 25954 1,01 11312 0,2 2343 0,2 2354 0,04 900 0,51 6452 0,82 10737 0,05 790

CAMOMILLE 11,8 167400 15,78 215000 11,52 156500 0,24 1110 0,26 1233 0,84 39189 0,08 3500 0,49 57434,17

FEUILLE DE LAURIER 31,48 345944,68 28,44 446438 10,89 140736,77 5,59 92418,32 7,46 130773,27 1,79 31607,43 10,26 203959,95 7,19 142083,4 2,7 61175,55

FLEURS DE BRUYERES 4,08 64257,84 3 39775 4,12 79966 3,7 77451 5,56 81701 2,28 35240 1,62 10530 21,14 230770 4,15 60411

LAVANDE 56,4 485276,6 38,28 453140,8 20,15 239581,37 73,82 954280,39 64,67 721728,88 73,8 556500,42 77,18 606565,36 114,16 1252076,52 145,29 1598201,98

MENTHE BRISURES 12,02 122282 16,41 170020 44,55 445305,67 33,27 419013 24,37 361501 13,98 226074 1 11343 10,52 163391

MENTHE FRAICHE 75,43 304520,6 4117,24 65966715,3 4302,27 72145022,6 4445,09 76385523,2 4497,62 74947984,5 4253,32 80119919,1 4255,12 84086025,7 5445,92 107348384 5592,79 113616569

MENTHE POIVREE BRISURES 0,89 14049 1,43 23376 0,26 4096 0,84 58364 1,62 86416 0,33 21147 0,64 11930,47

MENTHE SECHEE 135,51 1392870,98 164,56 1654496 126,05 1360352,59 36,26 783457,02 70,73 1036829,06 99,21 1376955,78 85,05 1555584,27 81,02 1690322,29 81,45 2160525,48 53,85 1258179,9

MYRTHE 0,31 2789,56 0,2 1873 1,5 55130,15 2,29 16824,69 0,43 3695,41 0,8 9962,4 1,32 16505 7,49 131947 7,53 144968,96

OSEILLE 0,12 7200 2,94 143599,75 7 234109,38 8,55 244974

POULIOT 11,07 94003,22 24,39 185289,2 2,16 18908 40,64 345053,2 14,12 132405,28 0,25 1000 4,82 138038 2,77 77769,96 1,01 64781,34

PYRETRES 68,69 4171860,03 64,22 4295618 44,57 2262773,74 67,22 4159350,45 77,96 5363738,04 52,68 1763301,5 82,73 3886018,03 72,55 2747172,29 73,44 2570506,87

RIHANES 0,06 107641 1,33 15520 262,3 1947432,35

ROMARIN 1997,13 17296886,7 2296,01 22437016 2505,97 23889598,1 3321,64 27594224,4 3273,7 27397276 2990,34 25888826,9 4318,32 36499133 3756,37 36309108,4 6420,47 68566625,1 1,33 15520

ROMARIN BIOLOGIQUE 0,09 425 1,09 13080 31,61 1052879 56,32 1772757 7,16 203415,8 5,88 137045 11,79 215372 6420,47 68566625,1

THYM 1037,98 10615832,2 1067,84 13444566 1220,41 14186680,6 1365,36 14918862,6 1528,68 18051081,2 1310,96 17004547,2 1799,74 23372886,2 1369,39 27199531,7 1466,93 34125040

ROMARIN EN POUDRE 5,51 46899 23,53 233254,72 12 131513 43,04 400346 6,06 53545,37 9,15 106713,18 1466,93 34125040

THYM EN POUDRE 1 12262 10,79 138608,69 1 15015 24,91 317264,6 4,15 57459,51 10,21 277207,2 9,15 106713,18

0 1 12262 10,79 138608,69 1 15015 24,91 317264,6 4,15 57459,51 10,21 277207,2

4900,43 52495954 4561,22 51257010 9106,44 120908019 9353,97 129990230 10567,46 146855179 10994,01 155171932 10164,5 164947918 11861,78 186230485 12354,42 225153724 15285,66 260741867

2005-2006 2006-2007 2007-2008 2008-20091999-2000 2000-2001 2001-2002 2002-2003 2003-2004 2004-2005

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Suite annexe 4 : L’évolution des Prix unitaires à l’exportation (en Dh/tonne) Source : EACCE, 2010

Produit 1999-2000 2000-2001 2001-2002 2002-2003 2003-2004 2004-2005 2005-2006 2006-2007 2007-2008 2008-2009

ARBOSIER 0,0 12316,7 10868,0 16300,0 12744,5 12744,5 0,0 0,0 0,0 14037,5

ARMOISE (ARTEMESIA) 0,0 0,0 10814,2 11200,0 11715,0 11715,0 22500,0 12651,0 13093,9 15800,0

CAMOMILLE 14186,4 13624,8 13585,1 0,0 4625,0 4625,0 0,0 46653,6 43750,0 117212,6

FEUILLE DE LAURIER 10989,3 15697,5 12923,5 16532,8 0,0 0,0 17657,8 19879,1 19761,3 22657,6

FLEURS DE BRUYERES 15749,5 13258,3 19409,2 20932,7 14694,4 14694,4 0,0 6500,0 10916,3 14556,9

LAVANDE 8604,2 11837,5 11889,9 12927,1 11160,2 11160,2 0,0 7859,1 10967,7 11000,1

MENTHE BRISURES 0,0 0,0 10173,2 10360,8 9995,6 9995,6 14833,9 16171,2 11343,0 15531,5

MENTHE FRAICHE 0,0 4037,1 16022,1 16769,1 17184,2 17184,2 18837,0 19761,1 19711,7 20314,8

MENTHE POIVREE BRISURES 0,0 0,0 15785,4 16346,9 15753,8 15753,8 0,0 53343,2 64081,8 18641,4

MENTHE SECHEE 10278,7 10054,1 10792,2 21606,6 14659,0 14659,0 18290,2 20863,0 26525,8 23364,5

MYRTHE 8998,6 0,0 9365,0 36753,4 7347,0 7347,0 12453,0 12503,8 17616,4 19252,2

OSEILLE 0,0 0,0 60000,0 0,0 0,0 0,0 0,0 48843,5 33444,2 28651,9

POULIOT 9402,1 0,0 9100,0 0,0 9860,7 9860,7 10406,8 0,0 10450,0 9492,1

PYRETRES

RIHANES 9597,8 9084,0 8993,6 8418,1 7851,5 7851,5 9142,5 6097,0 8806,4 7424,4

ROMARIN 0,0 1794016,7 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 11669,2

ROMARIN BIOLOGIQUE 8569,8 8660,9 9772,2 9533,1 8307,4 8307,4 8657,5 8452,2 9666,0 10679,4

THYM 26000,0 24500,0 26450,0 5623,9 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0

ROMARIN EN POUDRE 10125,7 10227,4 12590,4 11624,5 10926,7 10926,7 12971,1 12986,8 19862,5 23262,9

THYM EN POUDRE 0,0 0,0 0,0 0,0 8511,6 8511,6 10959,4 9301,7 8835,9 11662,6

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Annexe 5

Fiches modèles des techniques culturales des PAM à grande valeur ajoutée

FICHE CULTURALE DU BASILIC

I. Généralités

Le genre Ocimum L. (Lamiaceae) comprend une trentaine d’espèces. L’air de distribution se situe dans les régions tropicales et subtropicales. De la famille des labiacées, le Basilic est une plante annuelle semi rustique comptant 3 principaux groupes : le basilic à petites feuilles et au goût citronné, à feuilles moyennes au vague parfum de clou de girofle, et à grandes feuilles pouvant atteindre jusqu'à 10 cm à l'odeur de jasmin, de réglisse et de citron.

Les tiges ont tendance à devenir ligneuses et touffues. Les fleurs groupées en longs épis sont tubulaires, petites et blanches. Le basilic peut atteindre jusqu'à 60 cm de haut à maturité. Les feuilles du O.basilicum sont de couleur verte jaune à vert sombre en fonction de la fertilité du sol et sont de 5 cm de long approximativement. Les graines minuscules sont marron sombre.

Il y a plusieurs types d'huile essentielle du basilic dans le commerce international, chacun a dérivé principalement de cultivars différents ou chemotypes. Le type européen d'huile du basilic est considéré pour être de meilleure qualité, et produit l'odeur la plus fine. Ces composantes chimiques sont: linalool; chavicol du méthyle ; 1,8-cineole moindre, alpha-pinene; ß-pinene; myrcene; ocimene; terpinolene; camphre; terpinen-4-ol; alpha-terpineol; eugenol; et sesquiterpenes.

Sweet basil, O. basilicum. Strong flavour.

Cinnamon basil, O.basilicum 'cinnamon'..

Lemon basil, O.basilicum var. citriodorum.

Purple basil, O. basilicum var. purpurascens.

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Utilisation :

Les huiles essentielles de basilic sont extraites par distillation de la vapeur des feuilles et sont utilisées pour parfumer les nourritures, produits dentaux et oraux, dans les parfums et dans la médicine traditionnelle. Il a été démontré qu’ils contenaient aussi des composants biologiquement actifs qui ont une activité insecticide, nématicide et fongicide.

Les domaines d’exploitation sont :

Culinaire: fraiches ou séchées, les feuilles sont utilisées communément comme adjuvants dans les plats de tomate, sauces des pâtes/légumes et soupes. Elles sont utilisées aussi largement comme ingrédient parfumant.

Aromatique: les huiles sont utilisées dans la production de parfumerie, savons, crèmes dentales, assaisonnements des cheveux, lavages de la bouche et aromathérapie.

Médicinal: pris intérieurement pour les maladies de la fièvre par exemple rhumes et grippe, problèmes digestifs, crampes, nausée, gastro-entérite, migraine, et extérieurement pour acné, dards de l'insecte, morsure de serpent et infections de la peau

Industriel: Préparations dentales, insecticides et autres.

Période de plantation : Le basilic peut être directement ensemencé ou transplanté au champ dés la fin du printemps (Février - Mars) une fois que tout danger de gel semble passé.

Taux de germination : Le taux de germination de la graine est de l’ordre de 87 à 95 %. Si le pourcentage de la germination est moins de 70%, le semis en pépinière est obligatoire. Si le sol est lourd, il faut bien ameublir le lit de semis. Comme les graines sont relativement petites, elles devraient être plantées superficiellement et couvertes avec un anticrustant ou sable tout en évitant que la graine ne sèche. Gardez le sol moite pour hâter de la germination. Durée de germination : La germination serait prévue dans les 3 à 4 jours qui suivent étalée sur une durée maximale de 10 jours pour le semis en plaques alvéolées et de 8 à 14 jours pour le plein champ. La transplantation se fait dans des trous de plantation de 15 à 20 cm de profondeur avec incorporation de fumier traité à la chaleur. Densité de plantation : La mise en place dépend aussi des cultivars, du climat et des techniques culturales. Par semis direct le basilic peut être semé directement en planche de 1,4m contenant 2 rangs de basilic distants de 40 à 50 cm. Par semis direct et à l’aide de semoir, les graines sont plantées séparément avec 3 à 6 millimètres de profondeur et un espacement de 2.5 millimètres (8 à 10 par pouce). Le sol devrait être léger et bien meublé, avec un pH de 5.5 à 6.5. L’arrosage est très important pour maintenir le sol bien humide en permanence afin d’hâter la germination et assurer une levée homogène.

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La densité de plantation par semoir utilisé chez les grands producteurs est de l’ordre de 70 000 à 84 000 plantes par hectare (30,000 à 35,000 par acre). N.B : il faut faire attention à la maladie de fonte de Semis. Fertilisation : Le basilic présente une préférence pour les sols bien aérés et drainant avec une texture légère. Un travail du sol sur une profondeur de 40 cm est recommandé. Les recommandations à proscrire pour un programme de fumure organique rationnel prendra en question le type du sol (réserve), l’histoire antérieure du champ (récolte antérieure et applications de l'engrais) et la qualité chimique de l’eau d’irrigation. Il est suggéré de respecter un équilibre N P K ratio de 1-1-1.

Il est recommandé généralement d’apporter environ 110 à 135 unités de N, P2O5; et K20 (100 à 120 livres par acre). Si plus qu'une récolte est faite, un supplément de 16 à 33 Unité d’azote doit être apporté après chaque coupe.

Protection phytosanitaire : D’après la bibliographie, aucun désherbant n’existe pour la culture du basilic, et le Bacille Thuringensis est le seul à être autorisé comme insecticide. Irrigation : Le basilic est très sensible au stress hydrique et le sol devrait être toujours moite sur toute la saison. L’irrigation localisée est très recommandée. L’estimation des besoins sur tout le cycle est de l’ordre de 300 mm à 500 mm répartie selon les stades végétatifs (coefficients culturales).

La recherche a montré que la vitesse de croissance de la culture du basilic dépend étroitement de la cadence et quantité des apports hydriques. L’irrigation au goutte à goutte avec paillage plastique noir donne les meilleurs rendements en quantité et quantité.

Pratiques culturales :

Pincement une fois le plant a atteint 15 cm de Hauteur, Faire uniquement un binage pour aérer le sol jusqu’ à ce que le plant atteigne 5 à 10 cm.

Récolte : La récole des feuilles doit avoir lieu juste avant l'ouverture des fleurs. Le plant doit conserver une hauteur minimale de 15 cm et une double paire de feuilles. Dans les pays méditerranéens, le basilic est cultivé comme plante vivace et 3 à 5 coupes par année sont accomplies. Le feuillage devrait être moissonné au-dessus des deux à quatre feuilles vraies. Pour assurer une provision continue des feuilles, il faut échelonner les dates de plantation et par conséquent répartir les dates de récolte sur une longue durée. La récolte du basilic devrait se produire tôt le matin juste avant l’augmentation de la chaleur du jour.

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Rendement :

Les rendements obtenus en Californie sont de l’ordre de :

Rendement frais : 15 à 25 T/Ha Rendement sec : 2,5 à 7,5 T/Ha.

Post récolte :

Le basilic perd sa saveur facilement si l'herbe moissonnée est entreposée trop longtemps, ou est grandie dans un climat froid. L'herbe séchée est très différente du frais dans le goût et l’arôme.

La qualité post-récolte du basilic est déterminée par la couleur et la rétention en arôme. Une fois les feuilles sont enlevées, elles doivent être nettoyées de tous débris étrangers puis rincées à l’eau (la température de l'eau doit avoisiner 13°C (55°F)) et enfin les étendre sur une toile en les retournant à l'occasion.

Le feuillage doit être étendu dans l’ombre sur une maille percée pour encourager le séchage rapide. Il ne faut jamais les rassembler dans des tas; le feuillage très humide mettrait plus de temps pour sécher provoquant des moisissures et par conséquent dépérit la qualité de la production.

L’utilisation des fours à sécher (séchoirs) est sous réserve : les feuilles qui sèchent facilement sont sujettes à la brûlure. Toutefois, les sécheurs à l'air forcé avec les températures basses donnent de meilleurs résultats

Le basilic une fois moissonné devrait être entreposé à 4.5 à 7°C (40 à 45°F); les températures inférieures peuvent causer dis-coloration et détérioration. Une température de stockage de 10°C (50F) réduirait la détérioration sans causer beaucoup de dégât de froid et assurerait une durée de vie de 7-10 jours sur étagères.

Les blessures physiques à la récolte causent aussi des taches noirâtres disgracieuses sur les brins des feuilles et augmentent ainsi la probabilité de déchéance.

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FICHE CULTURALE DU SAFRAN

(Source: Résultats des travaux de recherches de l’Institut National des PAM de Taounate)

Les rendements moyens varient entre autre en fonction de l’âge de la plantation. La production commence dès la première année. Le rendement maximum est atteint à la 2 et 3 année, après on assiste à une chute progressive de la productivité. Le Rendement moyen présenté est celui des stigmates de safran déshydratés prêts à la consommation.

Le rendement diffère d'un pays à un autre et en fonction de l'itinéraire technique, des conditions pédoclimatiques et du facteur humain. En effet, dans la Sardaigne, la production de safran varie au cours des quatre années du cycle cultural. La première année, il obtient une production de 650 000–700 000 fleurs ha-1 (5 kg ha-1 de stigmates séchés), la deuxième année d’environ 1 300 000–1 400 000 fleurs ha-1 (10 kg ha-1 de stigmates séchés), la troisième année de 1 950 000–2 100 000 fleurs ha-1 (15 kg ha-1 de stigmates séchés), la quatrième année, elle baisse de nouveau à 1 300 000–1 400 000 fleurs ha-1 (10 kg ha-1 de stigmates séchés).

Au Maroc, les enquêtes révèlent des rendements très variables allant de 2 à 3 kg par ha jusqu'à 10 kg pour les safranières maîtrisant la conduite technique de production. Les rendements moyens se situent au alentour de 6kg/ha.

Pour estimer les besoins de la culture en intrants, main d’œuvre et heures de traction par hectare, analyse de l'itinéraire technique et des principales opérations culturales nécessaires à la production à savoir :

Deux labours profonds de 30 – 40 cm séparés d'un mois;

Incorporation de fertilisant (fumier);

Désherbage et épierrage;

Acquisition de bulbe : Achat, transport et désinfection (Arrachage de bulbe avec risque de blessure, réduire le temps d'exposition, nettoyage et calibrage) ;

Binage du sol;

Apport minéral : il est recommandé d’ajouter 40-50 kg ha-1 de nitrogène sous forme de sulfate d’ammonium (21%N2), 80–100 kg ha-1 de phosphore sous forme de superphosphate de cal (18%P2O5) et 100-120 kg ha-1 de potassium sous forme de sulfate de potassium (60%K2O5);

Phyto-protection (champignon (fusariose) et les acariens);

Irrigation avec un apport annuel de 400 mm;

Cueillette manuelle. (20 à 26 jours / ha à raison de 8 à 16 kg par personne par jour (5-6h);

Emondage manuel: en général 1 Kg de fleurs produit 72 g de stigmates frais ou 12 g de stigmates secs. Pour la production de 1 kg de safran, le nombre de fleurs nécessaires varie entre 70 000 et 200 000. Une émondeuse expérimentée traite 600-700 fleurs l’heure, ce qui correspond à une production de safran séché de 5-6 g. La moyenne de rendement correspondant est de 4 grammes de safran séché par heure;

Séchage forcé : séchoirs électriques de petites dimensions équipé d’un thermostat à une température de 45 ºC environ.

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Itinéraire culturale pour l’installation d’un périmètre de Safran

Opération Date

Préparation du terrain Juillet

Disques pour le labourage

Epandage du fumier Juillet

fumier

Hersage

Plantation Septembre

Rouleau brise-mottes

Traçage des sillons de plantation et plantation manuelle

Bulbes

Irrigation Oct - Avril

Récolte Octobre

Cueillette des fleurs (26 jrs de travail)

Emondage

Séchage

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FICHE CULTURALE DU ROMARIN

(Source: Résultats des travaux de recherches du CNRF2005, Annales de recherches forestières n°36)

1. Principe de la multiplication

La multiplication consiste à produire des individus nouveaux a partir de l'individu souche. La

multiplication par bouturage présente une importance fondamentale au point de vue pratique, c'est un

des modes de propagation le plus facile et le plus utilisé en horticulture.

Cette forme de propagation végétative consiste à cultiver un fragment d'organe végétal dans des

conditions de milieu favorable. La bouture peut éventuellement se transformer en un organisme entier

capable de mener une vie indépendante et possédant les caractères fondamentaux de l'individu

souche.

Comme le romarin naturel est une espèce à enracinement difficile, la plantation directe de fragments

de tige présente des échecs importants, d'ou l'intérêt de l'élevage des boutures en pépinière dans des

conditions de culture favorable avant la plantation au champ.

2. Multiplication du romarin : le bouturage

2.1. Les facteurs influençant le bouturage du romarin

Le bouturage du romarin est influencé par différents facteurs :

facteur 1 : le type de la bouture facteur 2 : la période de bouturage facteur 3 : les conditions de culture facteur 4 : les substances de croissance

Facteur 1 : le type de la bouture

Des gradients d'aptitude à la formation de racines ont souvent été observés en fonction de la situation

de la bouture sur la plante.

Dans le cas du romarin, ce sont les boutures herbacées (pousses terminales des tiges) qui semblent

donner un taux d'enracinement meilleur par rapport aux boutures ligneuses (fragments de base des

tiges). Ce type de bouture peut donner un taux de réussite supérieur à 80% si les autres facteurs sont

contrôles.

a

b

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Fig. 1 - Boutures de romarin : a, bouture de romarin prélevée au niveau de la pousse terminale de la tige ; b, bouture de romarin prélevée au niveau de la base de la tige.

Facteur 2 : la période de bouturage

Le bouturage du romarin semble réussir pendant l’hiver. Au delà du mois de mars, le taux

d'enracinement des boutures diminue.

Facteur 3 : les conditions de culture

Si les conditions climatiques sont clémentes (climat subhumide), le bouturage du romarin peut réussir

facilement à l'air libre. Dans les régions à climat semblable à celui de la région de l'Oriental (climat

sec, intempéries, vents), il est préférable de protéger les boutures soit par des brise-vents et des

ombrières soit les cultiver sous serre.

Facteur 4 : les substances de croissance

Le traitement des boutures de romarin par l'acide indol-butyrique (AIB) améliorerait le taux des

boutures enracinées d'un pourcentage de 10 à 20%.

Comme le romarin se bouture facilement pendant la période allant du mois de janvier au mois de

mars, l'utilisation de ces substances de croissance n'est pas nécessaire.

2.2. Technique du bouturage

La technique du bouturage se déroule en deux phases :

- phase 1 : la préparation des boutures

- phase 2 : I’ élevage en sachet

Phase 1 : la préparation des boutures

Cette phase consiste à prélever des boutures à partir des individu-souches et les préparer pour la

mise en sachet de polyéthylène.

Pour le prélèvement des boutures, il convient de sélectionner des individu-souches vigoureux, les

boutures doivent être d'une dimension de 10 à 15 cm de longueur. Dans le cas du romarin, ce sont les

pousses terminales qui donnent un taux d'enracinement satisfaisant.

Ces pousses doivent être de bonne allure et pourvues de feuilles. Les boutures ainsi prélevées

doivent être soit directement mises en sachets ou gardées dans une glacière en attendant leur mise

en sachet (cas ou le lieu de prélèvement des boutures «forêt» est loin de la pépinière).

Avant la plantation des boutures, on enlève les feuilles localisées en bas de la bouture avec un

sécateur pour ne pas éplucher la tige et minimiser les risques de pourriture de la bouture une fois

élevée en pépinière.

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Fig. 2 - illustrant l'opération de bouturage du romarin : a, bouture de romarin prélevée au niveau de la

pousse terminale ; b, bouture de romarin préparée pour l'élevage en sachet ; c, sachet de

polyéthylène remplit de substrat légèrement humidifié ; d, bouture de romarin élevée en sachet.

Phase 2 : Elevage des boutures

L'élevage des boutures de romarin peut se faire à l'air libre dans des sachets de polyéthylène remplis

de terreau. Avant la mise en terre des boutures, le terreau doit être légèrement humidifié. Ensuite, Il

faut enfouir environ les 2/3 de la bouture dans le sol. Pendant les premiers jours du bouturage un

arrosage quotidien est indispensable pour éviter le dessèchement des boutures. La fréquence de

l'arrosage est fonction des conditions climatiques : soit un a deux arrosages par jour si les conditions

sont sévères (vents, températures élevées).

L'utilisation d'une ombrière pendant les deux à trois premières semaines du bouturage est

souhaitable. Une fois les boutures commencent à faire apparaître les premières pousses, un

ensoleillement progressif permet de donner des individus vigoureux. Le temps de séjour des plants en

pépinière est de l’ordre de 2 à 3 mois.

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Fig. 3 - élevage des boutures dans un milieu aride : a, ombrière ; b, brise-vent.

Phase 3 : Itinéraire technique de Plantation des boutures du romarin

Les essais de multiplication et de plantation du romarin ont été conduits, jusqu’à présent, avec succès

en pépinière.

La méthode de plantation préconisée au niveau des périmètres de reboisement consiste à:

Ouverture des fossés de 20 cm de largeur sur 20 cm de profondeur le long des courbes de

niveau,

Espacement entre plants de 0,5m à 1m. L'espacement entre lignes est en fonction du terrain

à reboiser, de préférence 1m.

Assurer l'arrosage en première année de plantation pendant le cap estival ainsi que la

densité des plants présente un effet significatif sur le taux de réussite des plants de romarin.

Il est à noter que les dimensions des trous et le traitement racinaire n'ont pas d'effet significatif sur la

réussite des plants de romarin.

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Annexe 6

Liste des principales références bibliographiques

Projet de Développement participatif des zones forestières et péri forestières de la province de Chefchaouène (MEDA Chefchaouène)

Le projet « Protection et Gestion Participative des Ecosystèmes Forestiers du Rif » GEFRIF

Projet de « Gestion durable du capital naturel forestier de Bouhachème : des bénéfices sociaux, environnementaux et économiques »

Etudes d’aménagement des formations forestières et des bassins versants menées par le HCEFLCD au cours de la dernière décennie.

Les études de mise à jour des cartes forestières de l’Inventaire Forestier National IFN (analogiques et numériques), de toute la région rifaine.

La carte des plantes aromatiques, médicinales et mellifères ; répartition biogéographique des potentialités (1/250 000 ème), dans le cadre de l’Etude de factibilité pour la valorisation des ressources forestières, Marché n°9/2003/ MAR/B-4100/IB/0443.

La carte des potentialités et possibilités d’exploitation des plantes aromatiques et médicinales dans la région de Chefchaouen (feuilles 1 et 2, au 1/50 000 éme), dans le cadre de l’Etude de factibilité pour la valorisation des ressources forestières, Marché n°9/2003/ MAR/B-4100/IB/0443(Projet GEFRIF).

Les feuilles des formations forestières de la région rifaine (au 1/100 000 éme et au 1/20 000), dans le cadre de la mise à jour des cartes forestières de l’Inventaire Forestier National IFN (Société TTOBA, 2008 pour le compte du HCEFLCD).

L’étude du bassin versant d’oued Martil (Société TTOBA, 2009 pour le compte du HCEFLCD).

L’étude d’aménagement de la forêt d’Achacha Tassift (Société TTOBA, 2009 pour le compte du HCEFLCD).

Projet de développement participatif des zones forestières et péri forestières de la province de Chefchaouen- Programme MEDA ; Parc National de Talassemtane :

Carte des formations forestières de la région du Rif au 1/20 000 ème élaborée par TTOBA- 2009 sur la base des photos aériennes

L’Etude de factibilité pour la valorisation des ressources forestières (Marché n°9/2003, réf. Europeaid /116384/SV/MA) confiée au Groupement CA17 – Oréade - Brèche s’insère dans le cadre du projet DRI/GRN.

Rapports d’Etude de la réserve de biosphère intercontinentale de la méditerranée, RBIM, (Andalousie- Maroc)

Rapport d’évaluation de la biodiversité et suivi des habitats- Parc National de Talassemtane : Projet MEDA Chefchaouen).

Flore et végétation du Parc National de Talassemtane : Projet MEDA Chefchaouen.

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Etude des aires protégées du Maroc (BCEOM-SECA, 1994).

Etude de factibilité pour la valorisation des ressources forestières, Marché n°9/2003/MAR/B-4100/IB/98/0443Réf. EuropeAid/116384/D/SV/MA

Rapports des phases 1 et 2, volet : étude de factibilité d’un centre de distillation et de conditionnement des PAM-2006

Connaissance, Valorisation et Contrôle de l’Utilisation de la Flore Sauvage en médecine traditionnelle (Plantes Médicinales) Agence Nationale Union Internationale pour la Conservation pour la Conservation de la Nature (UICN, 2001)

Maroc// USAID (Chemonics International, Inc. Contrat No. 608-M-00-05-00043-01) : PROJET

INTEGRE DE GESTION ET DE VALORISATION DU ROMARIN DANS LA REGION DE

L’ORIENTAL (CAS DE LA COOPERATIVE BENI YAALA ZKARA, C.R. EL AOUINATE, PROVINCE DE JERADA)

USAID, 2008. STRATEGIE NATIONALE DE DEVELOPPEMENT DU SECTEUR DES PLANTES AROMATIQUES ET MEDICINALES AU MAROC. Agriculture et Agrobusiness intégrés. Ed USAID Maroc

DPA - Chefchaouen, 2006. La cannabiculture, quels enjeux ! Journal « Terre et Vie ». N° 99. 6 pages. Rabat.

Benjilali. B et Zrira. S, 2005. Plantes aromatiques et médicinales : atouts du secteur et exigences pour une valorisation durable. Editions Actes. IAV info N° 27. IAV H II. Rabat.