OFFICE DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE ET TECHNIQUE OUTRE-MER

Centre d'Adiopodowmé

PRE E T U D E

DEL A Z 0 N E

P EDO LOG l QUE

V U L N E RAB L E

DEL ABE K l

CONVENTION POUR LE REBOISEMENTET LA PROTECTION DES SOLS.

OFFICE DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE ET TECHNIQUE OUTRE-MER

Centre d'Adiopodowmé

PRE E T U D E

DEL A Z 0 N E

P EDO LOG l QUE

V U L N E RAB L E

DEL ABE K l

CONVENTION POUR LE REBOISEMENTET LA PROTECTION DES SOLS.

ETUDE POUR LE REBOISEMENT ET LA PROTECTION DES SOLS

LES ZONES VULNERABLES

-----.-Us~

7°

<li(

•f Z•·f· «•.

•'t... 'Z:•

C) 6~

U E

Echelle: 1/2. soo.OOO

NT, QALA TE A No C

801F~~====:;:r:~--:':~r---::~=~=Z:::;;;;-~::S~~~=~~~~~7:":""~--=~F~-~-'=~'~"~._~-~.~=:~~~=:=========:=l~~~.~.=:=:~ 8°1 ••

l !Bouaké\. 'Î :

~:':~-"""""~p.o.~ \ "\ •••··••.

7·

-1-

102 - ETUDE DES CONDITIONS NATURELLES

Limitée à l'ouest par le fleuve Comoé, à l'est parl'axe routier Abengourou-Aboisso, la zone vulnérable de laBéki s'étend sur 60.000 hectares environ, entre les parallèles

Nord 6°28' et 6°40' 0

Les cultures (caféiers, cacaoyers, cultures vivrières)et les jachères s'étendent sur 19.000 hectares environ, le resteétant réservé à la forêt classée :- Forêt de la Béki, 18.000 hectares e~yiron, au centre de la zone.- Partie nord de la forêt de la Bosse matié, 2.500 hectaresenviron, vers le sud-est de la zone.

1 0 2j - ETUDE DU MILIEU1211 - MORPHOLOGIE-------

a) Le relief

Le vie~ socle précambrien constitué de schistes adonné naissance à une pénéElaine assez disséquée dont l'altitudemoyenne diminue régulièrement de l'est (190 m) vers l'ouest(150 m), à mesure que l'on se rapproche du fleuve Comoé. Seulsquelques pitons schiste~ isolés culminent à plus de 300 m (mon­tagne d'Adaou, 354 m).

b) Les paysages :

1. La zone de Béfi offre un paysage formé d'ondulations réguliè­

res et assez rapprochées, paysages classiques sur schistes en

zone forestière. ~Elatea~ très allongés! a~~~~!~oits ­300 à 400 m en moyenne - incisés sur leurs bordures de nombreu­ses têtes de talweg aux pentes raides alternent avec des zones

basses - 200 à )00 m en moyenne - constituées de colluvionssableuses recouvertes d'un complexe alluvio-colluvial à sablesfins et limonso

La morphologie d'un tel type de paysage assez tour­

menté dans le détail s'explique en partie par l'hétérogénéitédes schistes. Elle a favorisé une action différentielle bienmarquée déblayant les parties tendres pour donner les têtes

de talweg et les bas-fonds, respectant davantage les parties

dures pour donner des plateaux.

-2-

2. Dans l'est de la zone~ q~elg~es E911ines boisées, véritables

chaos roche~x constit~és de schistes très d~rs, dominent le

paysage. Ils ont donné naissance à des glacis à sables fins ­

relativement étend~s à l'ento~r.

3. En approchant d~ Comoé, vers les villages d'Adiasso et

d'Assakro, le paysage change: des mamelons a~x pentes raides

recouverts d'un épais placage de galets (1,5 m en moyenne),

alternent avec des bas-fonds étroits et encaissés. Ces collines

présentent parfois des ébo~lis c~irassés, vestiges d'une c~iras­

se somrnitale ancienne. Ces vieilles terrasses à galets q~i

dominent le fle~ve de 20 à 30 m, sit~ées parfois à plus de

5 km d~ lit act~el, témoignent des divagations et de l'enfon­

cement d~ lit d~ Comoé a~ co~s des temps.

c) Hydrographie:

1. Le résea~ hydrographiq~e de la zone de Béki est très ramifié.

Les jonctions se font to~jo~s s~ivant un angle voisin de 90°.

Ainsi, les têtes de talweg entaillant fortement les plateaux

débouchent s~r des marigots encaissés a~x berges verticales

(1m de ha~te~ en moyenne). To~t ce système de drainage est àsec la pl~s grande partie de l'année. Q~e s~rviennent q~elq~es

pluies, le r~issellement est intense, à ca~se de la nat~re d~

sol, les bas-fonds se transforment en bo~rbiers, les eaux

s'infiltrent mal. La faible fraction q~i percole, se perd àgrande profonde~r, à ca~se d~ pendage s~bvertical de schistes.

La profondeur des p~its villageois q~i dépasse fréq~emment

25 m, sans compter les forages improd~ctifs pl~s profonds, sont

révélteurs d~ nivea~ très bas et épisodiq~e de la nappe phréa­

tiq~e.

2. To~s ces affl~ents secondaires et temporaires se jettent

dans trois co~rs d'ea~ a~ débit permanent, qui prennent le~r

source dans des zones pl~s favorables a~ stockage des eaux

météorites:

- La Béki qui prend sa source dans le massif de Yakassé,

et q~i se jette dans la Comoé vers le Nord àe la zone.

- La Bossematié vers le Sud, affl~ent d~ Comoé et le

Petit Béki, affl~ent d~ Béki, q~i draine les ea~x des po~r­

to~s de la zone granitiq~e de Niablé.

",. \.. '.

-3-

Ces marigots sont normalement encaissés et nedébordent que lors des pluies, en déposant des alluvions quiconstituent le lit majeur.

Pour sa part, le fleuve Comoé refoule dans ses

affluents, sur plusieurs kilomètres, lors des grandes crues,et contribue aussi au dépôt de matériaux fins.

1212 - GEOLOGIELa zone de la Béki est entièrement constituée de

s~histes arkosigues faiblement quartzeux du Birrimien. Deteinte gris bleuté, ils présentent un pendage subvertical

et une direction sud-ouest - nord-est. De nombreuses inclu­

~!ons rouilles distribuées régulièrement, de tailles variablesselon les faciès, mais homogènes pour un même faciès, sontvicibles dans la roche saine ou altérée.

Les affleurement sont abondants dans le lit du

Comoé, mais aussi sur les hautes collines où la roche appa­rait à nu. Dans ce dernier, on constate la présence dans laroche, de filonnets de quartz peu épais (1 cm), traversant les

plans de schistosité sans direction privilégiée.

1213 - CLI1~TOLOGIE

Le climat de 10 zone de la Béki est du type subéqua­

torial attiéen de-!aciès intérieur. Il se caractérise par unepluviométrie relativement faible pour un climat forestier:1.360 mm répartis en deux saisons des pluies - avril, mai,

juin - et - septembre-octobre -, et une température moyenne

annuelle élevée de 26°5.La connaissance de l'évapotranspiration potentielle

(ETP) calculée par la formule de TURC, aménagée par M. ELDINà l'ORSTOM, et celle de la pluviométrie mensuelle (Station

d'Abengourou), permettent de calculer le déficit hydriquemensuel et cumulé. Pour la région d'Abengourou, il y a déficithydrique pour les mois de novembre à mars inclus : il atteint

370 mm à 400 mm (déficit cumulé).

Dans ceB conditions, les caractéristiques dupédoclimat vJnt se refléter sur la physionomie de la végé­tation naturelle.

-4-

Ainsi, si s~r les sols moyennement profonds etprofonds, s'installe ~e belle forêt mésophile, ellG sedégrade rapidement lorsq~'~ horizon ind~ré se manifeste à

moyenne profonde~r (moins de 1 mètre). Elle se transforme

en fourré à nlimosacées dans les zones basses, là où lessols à sables fins deviennent partic~lièrement secs etbétonnants en saison sèche.

-5-

1.22 - ETUDE DES SOLS

A - INFLUENCE DU CLI~~T SUR LA PEDOGENESELes conditions climati 4ues induisent une évolution

pédologique de type ferrallitiquG propre au milieu subéquatc­rial et équatorial. Cette évolution caractérisée par une alté­ration poussée des minéraux, s'accompagne d'une libérationimportante de sesquioxydes de fer et d'alumine, de l'élimina­tion des bases alcalino-terreuses et d'une partie de la E.ilice

mais aussi par une néosynthèse de kaolinite à faible capaci­té d'échange. Ainsi, mis à part les sols de bas-fonds, dontl'évolution Gst dominée par l'hydromorphie, et les sols allu­

vi3ux jeunes, les sols de la zone de la Béki sont des solsferrallitiques.

1. ~e.~~ct~~ feErallitique est bien exprimé, bien que lapluviométrie reste modeste et l'indice de drainage d'Héninpeu élevé, 450 mm. La somme des bases reste f~ible (2,5 meqen moyenne) et le pH acide (4,9 à 5,5). Le taux de matura­

tion varie cependant entre les plateaux et les bas de pente.

Ainsi,sur les plateaux, les sols sont fort~t désaturés(toux de saturation voisin de 25 %).

- sur les colluvions de bas de pente, les sols sontmoyennement désaturés (taux de saturation voisin de40 %).

2. ~ ~luviométEie relativement faible n'induit pas de proces­sus d'engorgement marqués sur les plateaux. Il n'ya pas,comme en Basse Cete, un horizon d'argile tacheté, mais

seulement un g~rizo~~e d~E~rt du ma1ériau ori~inel, fai­blement tacheté, bien plus favorable à la pénétrationradiculaire.

3. La présence d'une saison sèche marquée avec cinq mois de

déficit hydrique, conditionne le type d'évolution de lamatière organique, et détermine des processus d'induration.

1a - Les sols de plate~ux et de haut de pente présentent

une te~ur en matière organique élevée (8 à 9 ~b

en moyenne), un t3UX d'hw~ification moyen de 25 ~6

-6­et Qn rapJ.ort acides fulviques/acides humiques

voisin de 0~7. La richesse en bases est élevée

(16 à 20 meq) ct le pH faiblement acide (6~3).

C'est donc Qn humus intermédiaire entre les humus

de forêt humide sempervirente et de savane.

1b - Les sols colluviaux de bas de pente sont moins

.humifères (4lo en moyenne) ~ présentent Qn taux

d'humification plus faible~ voisin de 20 %~ et Qn

rapport acides fulviques/acides hu~iques plus élevé

(1 en moyenne). La teneur en bases est plus faible

(10 meq) et le pH plus acide (5,9). Ici les condi­

tions de drainage~ moins favorables que sur les

plateaux~ déterminent un trpe d'humus proche de

celui de la forêt humide sempervirente.

2 - Les processus d'induration se manifestent de manière

très fréquente~ sur les pentes supérieures et sur

les plateaux~ dans l'horizon d'accumulation maximum

des sesquioxydes (B2), ou plus souvent~ dans l'hori­

zon de départ du matériau originel riche en fer (B3).

Dans lesrols colluviaux de bas de pente et dans les

sols de bas-fonds~ les processus d'induration liés au battement

de la nappe, ne se manifestent qu'à proximité des grands mari­

gots (Béki - Bossematié)~ et du Comoé~ sous la forme de concré­

tions ferromanganésifères.

B - INFLUENCE DZ Lh ROCHE rmRE SUR LES SOLS

Le matériuu originel issu des schistes arkosiques

de la zone de Béki présente trois caractères essentiels :

1. La présence dans la roche de filons de quartz en quantité_. ._----------=-----moy~ donnant des éléments suartzeux~ généralement de

faible taille~ qui ne constituent pas un obstacle à la

pénétration des racines dans le sol.

2. Une ~xture très fi!1..§. comprenant 50 à 60 'A de limons et de

sables fins~ avec un pourcentage de sables grossiers voisin

de 25 %. Ce pourcentage très élevé confère aux colluvions de

bas de pente des caractéristiques physiques défavorables.

3. La teneur élevée en magnés~um total qui peut atteindre

50 meq~ alors que celle en calcium total ne dépasse pas

20 meq.

-7-

C - LES REI'IIùNIE1'ŒNTS ET LES SOLS

L'examen des 81éments grossiers dans une chaine de

sols permet~ dans une certaine ~es~rep de reconstit~er l'his­

toire géomorphologiq~e d~ paysage.

Plateaux et E2~~~ sont reco~verts d'un épais mantea~

d'éléments grossiers (SOcm à 1,20 m), comprenant des gravil­

lons ferr~gineux, des eléments de c~irasse très ro~lés et des

galets dans les zones proches d~ fle~ve Comoé.

Cet horizon, rarement ind~rép repose à profondeur varia­

ble - rarement à pl~s de 1,50 m - s~r un horizon d'altération

en place d~ matéria~ originel fréq~emment ind~ré et m~me

c~irassé lorsq~'il apparait en s~rface.

Les réserves en bases de l'horizon d'altération dont le

faciès est encore souvent très bien conservé sont très faibles

(10 meq) par rapport à celles d~ matéria~ originel des sol~

de chaos de la montaene d'Adao~ (100 meq). De pl~s, elles sont

nettement infériG~res à celles de l'horizon gravillonnaire

(15 meq).

To~t se passe comne si les prod~its de démantèlement

d'une ancienne s~rface d'érosion de nivea~ s~périe~r (nivea~

350 m de la montagne d'Adao~ se raccrochant a~ nivea~ des

c~irasses de nappe q~i coiffent les sOill@ets des vieilles ter­

rasses d~ Comoé ?) étaient ven~s s'étaler s~r des bas glacis

rocheux pl~s o~ moins altérés deven~s, après une no~velle

phase d'érosion, les platea~x act~els.

En replat so~s platea~ et en b~~_~e pente, l'horizon

gravillonnaire s'enfonce de pl~s en pl~s à mes~re q~e l'on

descend so~s des coll~vions fines dont la mise en place est

postérie~re•

Q§g~_~~~ ba~~!9.~ds, il disparait et ne s~bsistent que des

éléments q~artze~x pe~ émo~ssés coll~via~x, enfo~is so~s un

matériau all~vio-coll~vial.

-8-

1221 - DESCRIPTION DES SOLS

1. Sur matériau originel issu des schistes ou sur matériaucomplex~ à galets, des vieiles terrasses 1 les chaines desols sont semblables avec des sols bien différenciés enfonction de la topographie.

• Plateaux Gt pentes supériG~.

complexe de sol comprenant des

- sols remaniés modaux- sols remaniés modaux indurés- sols remaniés indurés

- sols remaniés tronqués- sols typiques faiblement remaniés ou indurés

de replat.

• Pentes inférieures.sols remaniés tronqués appauvris

• Bas de pentes.sols remaniés colluvionnés appauvris et hydro­

morphes

• Bas-fonds.sols hydromorphes à pseudo-gley sur matériau

alluvio-colluvial.

Sur. les plateaux 1 la répartition des t7pes de solest aléatoire. Ils ont ét0 Croupés en complexe. N'ont étéfigurés sur la carte que les types de sols directement obser­vés sur le terrain.

Les sols de pente inférieure et de bas de pente ont

été regroupés car ils présentent certaines caractéristiquesphysiques (appauvrissement en argile) déterminantes sur leplan de l'utilisation.

2. Sur les alluvions du Comoé 1 de la Béki et de la Bossematiése développent des sols peu évolués d'apport à pseudogley(moyennes terrasses) et à gley (basses terrasse du Comoé).

/

-9-

3. Les chaos schisteux des hautes collines portent des sols~jeunis par érosion et remaniement.

A - LES SOLS FERRALLITIQUES FORTE~ŒNT DESATURES

Caractères généraux :

Ces sols situés en position de plateaux ou de pentessupérieures présentent les caractéristiques communessuivantes :

1. Un horizon humifère de 5 à 6 cm d'épaisseur, brun-noir,avec un taux de matière organique voisin de 9 %. L'humusest un humus doux (mull), avec un CIN voisin de l2. Lateneur élevée en matière organique et un taux d'humifica­tion voisin de 25 %, confère à cet horizon une structuregrumeleuse très développée, une richesse en bases élevée,l8 meq en moyenne et un taux de saturation voisin de 80 %.

2. Il Y a opposition très nette entre cette mince couchehumifère très riche et les horizons sous-jacents faiblementpourvus en bases, 2,5 meq en moyenne, avec un taux de satu­ration voisin de 25 %.

Le pH peu acide en surface, 6,2, le devient nettementen profondeur 4,9 à 5,1.

3. La texture du profil est généralement équilibrée, argilo­limono-sableuse, avec un taux d'éléments fins (sables fins+ limons) ne dépassant pas 40 ~, ce qui détermine d'excel­lentes propriétés physiques (bonne structure et bonnerétention en eau).

4. L'horizon très altéré du matériau originel est très pauvreen bases échangeables (1 meq) et très désaturé (la %).

5. Les propriétés respectives des bases échangeables Ca Mg K,sont très compatibles avec l'équilibre nutritionnel. En

particulier, il n'y a pas de carence à craindre en ce quiconcerne le Potassium.

-10-

6. Les réserves en bases totales sont le plus souvent le

triple ou le quadruple de la teneur en bases échangeables.

En profondeur cependant~ elles sont surtout constituées

par du Magnésium.

LES SOLS TYPIQUES.

Ce sont des sols ocre-jaune à ocre-rouge~ d'extension

faible, développés sur certains replats sous plateaux.

Ils se caractérisent par la présence d'un hori~

gravillonnaire enterré à plus d'un mètre (sols typiques

faiblement remaniés) pouvant parfois s'indurer (sols typi­

ques indurés).

Le profil type peu différencié est le suivant :

un horizon hillilifère brun-noir, de 5 cm d'épaisseur,

sablo-argileux à argilo-sableux, à structure grumeleuse

très développée passant progressivement à

- un horizon ocre-jaune à ocre-rouge, argileux bien struc­

turé, non tacheté~ reposant vers 1 m - l,50 m, sur

- l'horizon gravillonnaire induré ou non.

La structure bien développée dans l'ensemble et l'ab­

senCe d'éléments grossiers dans les horizons supérieurs

favorise un enracinement important.

LES SOLS RELwNIES.Ces sols sont caractérisés par la présence à faible

profondeur d'un horizon gravillonnaire dense comprenant

60 à 70 %d'éléments grossiers, gravillons, débris de

cuirasse~ galets sur les vieilles terrasses du Comoé~

auxquels viennent s'ajouter quelques quarts peu émoussés

sur les pentes.

Les différents types de sol remaniés sont définis

d'après l'épaisseur de l'horizon Grdvillonnoire en dessus

de l'horizon de départ du matériau originel.

-11-

a) Sols remaniés modaux

Ces sols ocre-rouge à rouge s'étendent sur les pla­teaux en juxtaposition avec les sols remaniés induréset remaniés tronqués. Ils présentent les caractèressuivants :

- un horizon humifère brun à brun-noir, de 5 cm d'épaisseursablo-limoneux à argileux~ à structure grumeleuse biendéveloppé e.

un horizon ocre-rouge à rouge, argilo-limono-sableux à

argileux, ~~~~~~~yillonnaire sur au moins 1 ID d'épais­~, reposant sur

- un horizon faiblement tacheté de schistes très altérés.La structure est dans l'ensemble biGn développée etl'enracinement reste assez important dans tout le profilmalgré la présence de gravillons.

Les sols remaniés modaux indurés offrent les-_._-,------=;;;.;....--...;.;..~-~~;.;;.....;~

mêmes caractéristiques, mais ici, l'horizon de départ dumatériau originel est induré.

b) Les sols remaniés tron~és :

Ces sols se développent sur les plateaux en juxtaposi­tion avec les sols remaniés modaux et sur les ~nteso

Ils sont caractérisés principalement par la présencedu matériau originel très altéré à moins d'I m 80 cm enmoyenne -.

Souvent faiblement appauvri en surface, le profiltype comporte :

un horizon humifère brun, de 5 cm d'épaisseur, sablo­argileux à sabla-limoneux, à structure grumeleuse biendéveloppée.

-12-

un horizon ocre à ocre-rouge, sablo-argileux à argileux,très gravillonnaire, reposant à 80 cm en moyenne sur

- un horizon d'altération bariolé du matériau en place.

La structure reste dans l'ensemble bien développée,mais l'enracinement se limite le plus souvent au-dessus del'horizon d'altération.

c) Sols remaniés indurés

Ces sols, développés surtout en haut ~e pen~~, maisaussi sur les plateaux, présentent les mêmes caractèresque les sols tronqués, mais ici, l'horizon d'altérationbariolé s'indure vers 80 cm.

Sur certains plateaux, l'horizon gravillonnaire a étédécapé, mettant à nu l'horizon induré. Il y a alors forma­tion d'un véritable bowal parsemé de blocs de cuirasse oùvégète une maigre forêt.

d) So~s remaniés t~Eg~ués et appauvris

Ces sols jaunes à ocre-jaune, se développent sur les

.E.§gte~ in!~Eie9.-~_.s1.§~~!.§~et sur les pentes raidesde~!~te~ de talweg. Ils sont caractérisés par

- la présence du matériau originel très altéré à moyenneErofondeur (80 cm en moyenne), parfois induré.

- ~_app~~vris~~e~!_~~_~~g!l~ sur 60 c~ en moyenne. Il setraduit par une ::~smentnt~~~_~ ~~~~~~~ 18 teneur en ~lé­

~~nts_fins (sables fins + limons) qui dépasse 40 %. Ce pro­. ~essus confère aux horizons appauvris des gualitésEhysiques très médiocres : mauvaise structure, perméabi­lité très faible, très forte compacité en saison sèche.

-13-

Le profil type comporte :

- un horizon humifère brun-beige, de 10 cm d'épaisseur enmoyenne, s8bleux fin à sablo-limoneux.

un horizon jaune à ocre-jaune, sablo-limoneux, reposantvers 70-80 cm sur

- un horizon de départ du matériau originel parfois induré.

La structure, mal développée, et la texture, sont des

facteurs défavorables à un bon enracinement.

AUTRES SOLS

Des sols rajeunis par éros~on et remani~ent se déve­loppent sur les somments et les pentes fortes des hautescollines rocheuses de l'ouest de la zone. Ils se caracté­risent par :

- un horizon humifère brun-ocre, d'épaisseur moyenne, 10 cm,limono-argileux à structure grwneleuse très développée,

- un horizon ocre-rouge, argilo-limono-sableux, souvent

quartzeux, reposant à 30 cm sur

l'horizon d'altération du matériau en place, friable, bien

pénétré par les racines.

La structure de l'ensemble du profil est bien dévelop­p8e, l'enracinement très bon, malheureusement, l'abondance

des affleurements rocheux limite sensiblement l'extensionde ces sols.

B - LES SOLS FERRALLITIQUES MOYENNEMENT DESATURES

Ils sont constitués Gssentiellement par des solscolluviaux.

-14-

LES SOLS RE~~NIES COLLUVIONNES APPAUVRIS ETHYDROMORPHES.

Ces sols ja~es se développent sur les bas de pentes p

les fonds des têtes de talweg~ entaillant les plateaux etsur les b3s glacis entourant les hautes collines de l'Ouest

de la zone.

Ils sont caractérisés par :

- un horizon brun-beige moyennement humifère (4 %)p de 10 cm

d'épaisseur, avec ~ CIN voisin de 12. Les propriétésphysico-chimiques de cet humus sont nettement plus défa­vorables que celles de l'hwnus de plateau. La structure

reste mal développée et la teneur en bases ne dépasse pas

6 meq avec un toux de saturation voisin de 60 %. Cethorizon passe progressivement à

- un horizon jaune colluvial p appauvri en argile, de plusdl 1 m d'épaisseur, à texture soblefïn limoneuse à limono­sableuse à sables-fins .(la somme sables fins + limonsdépasse 60 %), qui confère à cet horizon une mauvaise

structure massive à sec. Faiblement tacheté à 13 base,

cet horizon repose vers 1,20 m en moyenne sur

un horizon gravillonnaire à pseudo-gley ou, lorsque celui­ci disparait sur l'horizon de départ hydromorphe du maté­riau originel.

Ces sols sont moyennement désaturés, 40 %, la somme

des bases est à peu près constante dans tout le profil etvoisine de 2 meq. Ils présentent ~ enracinement médiocreen liuison"avec la texture.

c - LES SOLS HYDROMORPHES

Ce sont des sols gris-noir à blanchâtre, développéssur matériau alluvio-colluvial dons les petits bas-fonds à

inondation très temporaire.

-15-

Ces sols à pseudo-gley présentent le profil typesuivant :

- un horizon gris moyennement hwnifère (6 /~) peu épais

~ à 5 cm)p à texture sableuse à sables fins ou sablo­

limoneuse à structure mal développée.

un horizon beige sableux fin à limono-sableux fin trèscompact à sec p faiblement tacheté p passant brutalement,mais de manière très sinueuse, vers 60 cm, à

un horizon blanchi de sables grossiers p boulant. Cet

horizon repose vers 1,20 m en moyenne sur

l'horizon de départ hydromorph~p Gris-bleu du matériauoriginel p surmonté généralement d'une ligne de caillouxde quartz peu émoussés.

Ces sols présentent deux systèmes d'hydromorphie :

- une hydromorphie de profondeur bien marquée p liée au

battement de la nappe.

- une hydromorphie superficielle p5U marquée p liSe à

l'engorgement des horizons à texture fine p peu drainants,

pendant lù saison des pluies.

Bien pourvus en b3sGS dans l'horizon organique, ces

sols le sont de manière variable en profondeur, aveccependant une dominance très nette du magnésium par rapportau calcium

D -LES SOLS PEU EVOLUES D'APPORT SUR ALLUVIONS

Ces sols se développent d~ns les zones affectées par

les inondations très temporaires des grands marigots (Béki,

Bossematié) et sur les terrasses du Comoé.

-16-

1. Sols peu évolués d'apport à pseudo-gley.

Ce sont des sols jaunes que l'on rencontre s~ lamoyenne terrasse non inondable du Comoé et sur les berges

à inondation épisodique de la Béki et de la Bossematié.

Ils se caractérisent par

une couleur jaune vif

un profil peu différencié$ sablo-limoneux à sables fins

à limoneux, très faiblement tacheté.

- en profondeur$ vers 1,5 m$ on peut trouver$ soit un litde galets enrobés dans des sables grossiers, soit lematériau schisteux$ le plus souvent peu altéré (Comoé).

A ce niveau, se développent fréquemment des processus

d'induration.

Les propriétés chimiques restent médiocres et les

sols$ généralement puuvres en bases et désaturés. L'ensem­ble du profil présente un aspect massif à sec$ la structureest très mal développée et l'enracinement peu profond.

2. Sols Eeu évolués d'apport, hydromorphes.

Ces sols se déveloprent sur la basse terrasse du Comoé$régulièrement inondée par les eaux de crue.

Le profil type peu différencié$ de couleur ~is sale,caractéristique, finement tacheté, avec des couleurs bleuvif et rouille foncé, présente

une texture argilo-limoneuse déterminant une structurepolyédrique très développée.

une teneur en bases échùngeables assez élevée (6 meq) etun taux de saturation voisin de 40 %.

-17-

Les propriétés physico-chimiq~es sont donc favorables,mais l'hydromorphie très accent~ée, crée des conditionsd'asphyxie soulignées par l'abondance des radicelles mortesque l'on trouve dans le profil o

-18-

1222 - APTITUDES FORESTIERES ET CULTURALES

1~ LES SOLS DE PLATEAUX ET DE PENTES SUPERIEURES

Ces sols présentent Qn horizon humifère riche en bases

bien q~e pe~ épais, Qne bonne tene~r en bases dans les

horizons inférie~rs, sans déséq~ilibre n~tritionnel, et

une text~re générGlement éq~ilibréefavorableà Qne bonne

rétention en ea~~

Les facte~rs linitants sont d'ordre physiq~e, présence

d'éléments grossiers et ind~ation~ Ils conditionnent la

pénétration radic~laire, donc en définitive, l'alimentation

minérale et hydriq~e des planteso

a) Aptit~des forestières:

Les platea~ sont constit~és d'Qne mOsaïq~e de sols

a~ aptit~des forestières essentiellement variables:

Ainsi, si les sols ocre-ro~ge profonds de replat sont

favorables à Qn bon enracinement des arbres, si les sols

très gravillonnaire pe~vent encore convenir po~r des

espèces moins exigeantes et sans pivot, les sols ind~rés

ne sont pas ~tilisables. Or, la répartition de ces sols

est aléatoire et IG~r oxtension variable s~r les platea~

certains platea~ sont complètement ind~rés, alors q~e

d'a~tres le sont très pe~.

Dans ces conditions, l'installation d ' Qn bloc fores­

tier homogène est pratiq~ement irréalisable.

b) Aptit~des c~lt~rales :

Dans le cadre de c~lt~res villageoises, l'élimination

des sols ind~rés pe~t se faire directement par délimitation

s~r le terraino

Les a~tres sols se prêtent bien à des c~lt~es arb~s­

tiveso Ainsi,

-19-les sols ocre-ro~ge, faiblement remaniés o~ indurés en

profonde~r, sans éléments grossiers, sont très favorables

à la culture du cacaoyer.

les sols remaniés modaux gravillonnaires sont encore

favorables à la c~lt~re d~ cacaoyer, mais le trou de

plantation s'avère indispensable po~r un développement

normal du pivot de l'arbre.

les sols remaniés tronq~és, très gravillonnaires et pe~

profonds, seront réservés au caféier, moins exigeant, et

qui peut se contenter d'une épaisseur de sol prospectée

bea~co~p plus faible que le cacaoyer.

les sols indurés sont inutilisables.

2. LES SOLS REMANIES COLLUVIONNES APPAUVRIS ET HYDROMORPHES.

Les aptitudes de ces solsront conditionnées par

leur texture sablo-limoneuse à sables fins qui le~r

confère des .9.~al!!~~~~!9.~es très défavorables. Ilsse transforment en bourbier a~ moment de la saison des

pl~ies et deviennent extrêmement d~rs et compacts pendant

la sa.ison sèche.

a) Aptit~des forestières -

Elles sont ~diocres.De pl~s, ces sols ne constit~ent

q~'une mince bande auto~r des plùteaux in~tilisables po~r

la création d'un bloc forestier.

b) Aptitudes c~lturales -

Ces sols pe~vent se transformer Gn bonnes terres à

cacaoyer, mais les techniq~es culturales doivent conserver

les sols dans un état d'humidité optimum po~r q~e les

horizons rGstent constamwent peu compacts. Il est néces­

saire de

Drainer par des fossés peu profonds, mais assez rapprochés

afin de faciliter l'écoulement des ea~x et l'aération du

sol pendant les pluies.

-20-

- assurer une protection permanente de la surface du sol

contre l'évaporation: ainsi, tant que les cacaoyers ne

produisent pas suffisamment d'ombrage, il est nécessairede maintenir des plantes d'ombrage (bananes plantin parexemple).

Sans techniques culturales spéciales, certaines spécu­lations vivrières comme l'igname, peuvent être envisagées,l'horizon supérieur organique présentant après travail dusol en buttes, un caractère très pulvérulent favorable à lacroissance des tubercules.

Les sols remaniés trongués appauvris de pente infé­rieure présentent les mêmes défauts, mais de plus, ils sontgravillonnaires et peu profonds. L'absence d'hydromorphieen profondeur est cependùnt favorable et leur confère uneaptitude caféière médiocre.

3. LES SOLS HYDROMORPHES ET LZS SOLS PEU EVOLUES D'APPORTALLUVIAUX.

Ces sols présentent les mêmes défauts texturaux queles sols colluvionnés, mais souvent aggravés.

Extrêmement compacts en saison sèche, ils se transfor­ment en marécages boueux pendant les pluies.

Mis à part la culture du riz irrigué sur les bords dela Béki et de la Bossematié, après aménagement relativementcout eux, la solution la plus simple et la moins onéreuseréside dQns la culture du riz pluvial, après installationd'un système simple de drainage des eaux excédentaires ens3ison des pluies.

-21-

CONCLUSION •

1. Les aptitudes forestières de la zone de Béki ~très faibles, l'implantation d'un bloc forestier homogènene pouvant être réalisé e à ca use de l' hétérogénéité de.ssols.

2. Les aptitudes c~lt~rales sont bien meille~res etvariées. Dans le cadre des cult~es villageoises, on peutprévoir :

a) le développement de la c~lt~re d~ cacaoyer.

b) la mise en vale~r des bas-fonds et la c~lt~re du riz

pl~vial.

G. RICHE

LEGENDE DE LA CARTE PEDOLOG1QUE AU 1/50.000e

DE LA ZONE VULNERABLE DE BEK1

SOLS FERRALL1T1QUES FORTEMENT DESATURES -

- sol ocrGà sablesoriginel

T-----'f. /.... ;1i / '/:,.' i.:..~.:..':'..;,"::.

complexe de sols sur matériau issu de schistesarkosiques faiblement quartzeux, comprenant

- sols Remaniés-modaux et Remaniés-modaux indurés

- sol ocre-rouge à rouge, limono-argilo-sableuxà sables fins, très gravillonnaire, parfoisinduré à plus d'1 m - plateaux - hauts depenteS.

- sols Remaniés-tronqués.- sol ocre-rouge à rouge, limono-argilo-sableux

à sables fins, très gravillonnaire, matériau

originel à 80 cm en mOYGnne - plateaux ­pentes.

sols Remaniés-indurés.à ocre-rouge, limono-argilo-sableux

fins, très grnvillonnaire, matériauinduré à 80 cm ou moins - plateaux -

hauts de pentes.

sols Typiques - remaniés ou indurés en profondeursol ocre-jaune à ocre-rouge, limono-argilo­sableux à sables fins profonds, à horizongravillonnaire enterré parfois induré - replatsous plateaux.

Sols rajeunis avec érosion et remaniement sur matériauissu de schistes arkosiques faiblement quartzeux.

- sol ocre-jaune à ocre-rouge, argilo-limono­sableux à sableS fins, quartzeux, matériauoriginel altéré à très faible profondeur (30 cm)­pentes fortes sur chaos schisteux.

ASSOCIATION DE SOLS FERRALLITIQUES FORTELIENT DESl1TURES ETNOYENNEtffiNT DESATURES.

r------r Association de sols sur matériau issu de schistes! !-------- arkosiques faiblement quartzeux ~

- sols Remaniés-tronqués et appauvrissol jaune à ocre-jaune, sablo-limoneux à

sables fins, gravillonnaire , matériau origi­nel parfois induré vers 70-80 cm - penteinférieure.

sols Remaniés-colluvionnés appauvris et hydro­

morphes :sol jaune, sablo-limonGux à sables fins,sans éléments grossiers sur plus d'1 m, àhydromorphie de profondeur.

SOLS HYDROmORPHES.

4.T--':""--":"Ti .,".: i--------

Sols à pSGudo-gley à taches sur matériau complexealluvio-colluvial.

- sol gris-noir, linono-sableux à sables fins~ à

blanch§tre, s3bleux à sables grossiers, matériauoriginel à altération hydromorphe vers 1,20 m ­bas-fonds.

5.

SOLS PEU EVOLUES D'APPORT D'ORIGINE NON CLIlffiTIQUE.

r~~~--~ Sols pcu évolués hydromorphes sur matériau alluvial.1- . ---- .!---...----

Complexe de sols comprenant :

go %

10 %

sol jaune, sablo-limoneux à limoneux,parfois argileux, à pseudo-gley de pro­fondeur (moyenne terrasse du Comoé etberges Béki et Bossematié).

sol gris, argilo-limoneux à gley d'ensem­ble. Basse terrasse du Comoé.

CARTE PEDOLOGIOUE

Etude pour le reboisemehr de reconnaissance de la zone vulnérable

er la prorectton des BEK 1 3° 35'

Eche! le 1/50.000

de Cenrre O.R.s.T.o.M

d' Adiopodoumé

Dressée par