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Edition Le marché du livre plus que jamais tiré par les best-sellers. PAGE 18

Press Review page - clipquick.com€¦dans l'Hexagone cet automne (lire ci-dessous). Des phénomènes mondiaux ... vendu à 2,4 millions d'exemplaires pour la seule édition de poche

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EditionLe marché du livre plus quejamais tiré par les best-sellers.

PAGE 18

EDITION

Le marché du livre, plus que jamaistiré par les best-sellersPlusieurs best-sellers très attendus devraient sortir dans les prochaines semaines, dans le sillage de Titeuf, qui seradans les rayons demain. Libraires et éditeurs espèrent qu'ils tireront les chiffres d'une année jusqu'à présent plutôtmorose.ANNE FEITZ

Encette rentrée littéraire, ce sont

bien sûr les titres phares d'Albin

Michel, de Gallimard, de Flam-marion ou de Grasset qui passion-nent les critiques. Mais au-delà deSaint-Germain-des-Prés, dans tou-tes les librairies de France, le « bloc-kbuster » qui écrasera sans doute laconcurrence sur la fin de l'année est

une bande dessinée : tirée à un mil-lion d'exemplaires, le nouveau« Titeuf » qui sort demain devraitfaire un tabac (lire ci-dessous) .

« Titeuf fait partie des phénomènesde l'édition, au même titre qu'Asté-rix" en bande dessinée, "Harry Pot-ter" ou "Twilight" en littérature jeu-nesse, ou encore Dan Brown enlittérature générale », souligneSébastien Rouault, chef de groupelivrechez GfK. Cette année plus quejamais, les libraires comptent sur les

best-sellers pour tirer un marché dulivre plutôt morose jusqu'à présent.D'autant que, précédés par leur suc-cès international, plusieurs phéno-mènes éditoriaux sont attendusdans l'Hexagone cet automne (lireci-dessous).

Des phénomènes mondiauxCar, depuis une dizaine d'années,les best-sellers internationaux ont

débarqué en France. « Cette ten-dance a réellement démarré avec

"Harry Potter" », estime Isabelle Laf-

font, directrice générale des éditions

JC Lattes. Avec des tirages spectacu-laires : en dix ans, les ventes dans

l'Hexagone des aventures du jeune

sorcier ont dépassé les 26,5 millions

d'exemplaires au total (450 millionsdans le monde), faisant doubler cesannées-là les revenus de GallimardJeunesse à 80 millions d'euros.

D'autres ont suivi : « Da VinciCode », de Dan Brown, s'est vendu à

près de 2 millions d'exemplaires tanten grand format (JC Lattes) qu'enpoche (Pocket). La série des "Twili-

ght", de Stephenie Meyer(Hachette), ou des "Millenium" de

StiegLarsson (Actes Sud), ont large-ment dépassé le million d'exemplai-res. Autant dire que, le plus souvent,

les éditeurs paient le prix fort pouracheter les droits correspondants,qui se disputent aux enchères.

Les auteurs français ne sont toute -

fois pas en reste, même s'ils sontrares à atteindre de tels scores. Les

sommets à 2,2 millions d'exemplai-res atteints par Stéphane Hessel,avec sonpamphlet à 3 euros, « Indi-

gnez-vous ! » (Indigène), restent un

phénomène isolé. Seul Marc Lévy afait mieux avec « Et si c'était vrai »,vendu à 2,4 millions d'exemplairespour la seule édition de poche (Poc-ket). Avec Katherine Pancol,Guillaume Musso ou Anna Gavalda,Marc Lévy fait partie des auteurs

régulièrement « millionnaires », ou

presque, choyés par leurs éditeurs.« Ces auteurs bénéficient d'une miseen place importante dans tous les cir-

cuits de distribution, du supermar-ché à la petite librairie indépen-dante », souligne Sébastien Rouault.Les éditeurs ne lésinent pas non

plus sur la promotion, prévoyantprésentoirs, affiches, campagnes de

presse et de publicité. « Les budgetsont tendance à augmenter », témoi-

gne Isabelle Laffont. L'enjeu estélevé pour les maisons d'édition.Chez Pocket, qui édite notammentMarc Lévy et Guillaume Musso, les

best-sellers représentent, bon anmal an, 60 % du chiffre d'affaires.

Aux côtés de ces auteurs à succès,

certains, enfin, constituent de divi-nes surprises. Parfois, c'est l'adapta-tion cinématographique qui dopeles ventes, comme dans le cas de« Hunger Games ». Parfois, c'est lesoutien des libraires et le bouche-à-oreille qui propulsent un roman ausommet des palmarès. La belle his-toire de « L'élégance du hérisson »,de Muriel Barbery (Gallimard),vendu à 1,1 million d'exemplaires,reste dans les mémoires. La rentrée2012 recèlera-t-elle de tels succès ?

Les libraires l'espèrent. Certains sontd'ailleurs bien partis : AmélieNothomb, Olivier Adam et LaurentBinet sont entrés au Top 20 du der-nier classement de « Livres Hebdo ».

Une poignée d'auteursénéficientd'une miseen place importantedans tous les circuitsde distribution,du supermarchéà la petite librairie.

Titeuf ; la cash machinede Glénat

Le tome 13 des aventures du

gamin mal élevé est sorti hier.Avec un tirage gigantesque de1 million d'exemplaires.

Titeuf, le préado mal élevé, repart à

l'assaut des bacs avec un tirage ini-tial colossal : un million d'exem-

plaires pour le tome 13. « Et nous,

prévoyons d'en retirer d'autres très

vite », espère-t-on chez l'éditeurGlénat, qui a fait du héros de Zepune cash machine générant en

moyenne chaque année plus de10 % de son chiffre d'affaires.

Le succès devrait être au rendez-vous. D'abord parce que jamaisZep n'a pris autant de temps entredeux albums. Depuis le début des

années 2000, le dessinateur en sor-

tait un nouveau presque tous les

deux ans en moyenne. Les fansauront là dû patienter deux fois

plus. Ensuite, parce la fin 2012 sera

l'occasion de célébrer les vingt ansde ce gamin qui ne vieillit pas. Ce

qui pourrait contribuer, via des

opérations commerciales, à stimu-ler les ventes. Enfin, parce que Glé-nat qui, dès le tome 5, a pris l'habi-tude de soutenir les ventes en étantl'un des premiers à faire de lapublicité pour une BD, va, làencore, innover. Pour accompa-gner la rentrée des classes, l'éditeur

va, du 5 au 11 septembre, distri-buer ballons, autocollants et autresbabioles devant une centained'écoles réparties dans dix grandesvilles. Si Titeuf se prend des vestes à

chaque fois qu'il drague un peutrop ouvertement la hautaineNadia, le trublion des cours derécréation, traduit dans 25 langues,peut néanmoins être fier de saréussite : en cumulé, ses albums se

sont déjà vendus à plus de 20 mil-lions d'exemplaires. D. BX.

Le premier roman pour adultesde l'auteur de « Harry Potter »

« Une place à prendre » : c'est letitre du roman très attendu quesortira J.K. Rowling en France, le28 septembre, chez Grasset.

C'est le secret le mieux gardé de larentrée. Tout juste sait-on que leroman pour adultes de J.K. Rowiing,célèbre auteur des « Harry Potter »,

sortira en France le 28 septembrechez Grasset, le lendemain de sa sor-

tie aux Etats-Unis et au Royaume-Uni. Et que sous le titre « Une place à

prendre » (« The Casual Vacancy »

en VO) se cache l'histoire d'une ville

britannique fictive, Pagford, où lemeurtre d'un conseiller municipalentraîne de sourdes luttesd'influence... « Derrière la joliefaçade, il y a une ville en guerre »,

lit-on sur le site de little Brown, son

éditeur américain (filiale d'Hachette,comme Grasset). Le jeune sorcieravait tenu ses fans en haleine pen-dant sept tomes, entre 1997 et 2007.Traduites en 73 langues, distribuéesdans 200 pays, les péripéties de sa

lutte contre Voldemort sont deve-nues l'un des plus grands succèsd'édition au monde, avec 450 mil-lions de ventes cumulées. La roman-cière britannique saura-t-elle aussi

séduire les adultes ? « Je suis con-vaincu que ce livre sera une surpriseconsidérable, parce que l'auteur se

renouvelle magistralement, avec uneaudace, une ambition et, à mon sens,

une réussite qui forceront l'admira-tion », confie Olivier Nora, PDG deGrasset. Aux Etats-Unis, l 'éditeur a

prévu une première mise en place enlibrairie de 2 millions d'exemplaires.En France, où l'ouvrage de 682 pagessera vendu 24 euros (version papier)et 15,99 euros (version numérique),le chiffre reste secret. «Le roman sera

son propre ambassadeur », conclutOlivier Nora. A. F.

« Fifty Shades of Grey », le pornosoft qui bat tous les records

Le premier tome de la trilogied'E.L. James sort en France le1 7 octobre. Depuis ce printemps,il s'est vendu à près de 50 millionsd'exemplaires dans le monde.

Le phénomène de l'année arrive enFrance le 17 octobre. « Fifty Shadesof Grey » (« Cinquante nuances de

Grey », en version française) s'est

déjà vendu à près de 50 millionsd'exemplaires dans le monde, quel-ques mois à peine après sa sortie -

un succès sans précédent dans l'édi-tion malgré un style jugé pauvre.Volontiers qualifié de « livre erotique

pour mères de famille », il a été écrit

par une auteure britannique d'une

quarantaine d'années travaillantdans la télévision, E.L.James (c'est

un pseudo). Il relate sur trois volu-mineuxtomes l'histoire d'une jeuneétudiante, Ana, qui s'éprend d'unriche entrepreneur, Christian Grey,

amateur de sado-masochisme.Publié en mai 201 1 par un petit édi-teur en ligne australien, le roman est

racheté au printemps 2012 par l'édi-

teur britannique Vintage. Depuis,cette romance mâtinée de porno-graphie soft est devenue un vérita-ble phénomène de société. « Û s'agitd'une grande histoire d'amour,racontée d'une façon totalement iné-

dite, très épicée », commente Phi-lippe Dorey, directeur commercialde JC Lattes, son éditeur en France.

La sortie du premier tome dans

l'Hexagone sera accompagnée d'un

gros dispositif de promotion. Pourl'instant, JC Lattes prévoit un pre-mier tirage de 250.000 exemplaires,mais« ilseraproblablementrevuàlahausse », prévoit Philippe Dorey. La

sortie du deuxième tome est prévue

pour début janvier et celle du troi-sième pour début mars.A. F.

« Hunger Games » marchedans les pas de « Twilight »

La trilogie pour adolescents del'Américaine Suzan Collins a vuses ventes exploser depuis lasortie du film en mars 201 2. Sesventes mondiales ont dépasséles 50 millions d'exemplaires.

Après « Harry Potter » et « Twili-ght », « Hunger Games ». La sériede l'Américaine Suzan Collins a

remporté un vif succès auprès des

adolescents ces derniers mois. Ses

trois tomes, dont le premier est

paru aux Etats-Unis en 2008, con-tent les aventures de Katniss Ever-deen, une jeune fille de seize ans

engagée dans une lutte à mort avecd'autres adolescents, dans le cadred'un jeu de téléréalité.

Le roman, qui connaissait déjàun joli succès, a vu ses ventes

exploser après son adaptationcinématographique l'hiver der-nier : elles ont dépassé les 50 mil-

lions d'exemplaires dans le monde.Au point de supplanter « HarryPotter » (en version papier etnumérique) sur Amazon.com, a

indiqué le libraire en ligne cet été.Les ventes de la trilogie en

France, où le film est sorti commeaux Etats-Unis en mars 2012, ontsuivi la tendance. « Avant la sortie

du film, elles avaient atteint le très

beau score de 200.000 exemplaires.

Depuis, elles ont grimpé à plus de1 million », témoigne Marie-Chris-tine Conchon, PDG d'UniversPoche, la maison mère de l'éditeurdu titre, Pocket Jeunesse.

Autant dire que les éditeurs dumonde entier attendent avecimpatience l'adaptation sur grandécran des autres tomes. Ils devronttoutefois patienter : la sortie aucinéma de « Hunger Games 2 » est

prévue pour novembre 2013.A. F.