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CAHIER JURIDIQUE 60  Le Journal du VRAC - N°68 CAHIER JURIDIQUE Transfert   de savoir-faire Relations   commerciales Matières   premières Prêt d’outils Interventions  extérieures Pollutions  industrielles Pour des raisons de flexibilité et de coûts, il est courant pour les entreprises de louer du matériel. Certaines sociétés décident parfois de partager une machine dont elles jouiront successivement. Si la plupart du temps ces biens sont prêtés ou partagés dans le cadre d’un contrat, en contrepartie d’une rémunération, ils sont aussi parfois mis gratuitement à la disposition d’un utilisateur, avec ou sans contrat, lorsqu’une société prête un outil à l’une de ses filiales ou à un sous- traitant. Or, l’outil peut être endommagé lors de son utilisation et causer des dommages à l’utilisateur lui-même, ou à des tiers, ou à des biens meubles ou immeubles. Il est donc essentiel d’examiner le transfert des risques qui s’opère entre le détenteur officiel du bien et son utilisateur final, en tant que gardien de la chose. Loin d’envisager toutes les modalités possibles de prêt et de partage d’outil, ce cahier juridique porte sur : 1. la responsabilité en cas de dommage : les risques répartis entre l’utilisateur de l’outil et celui qui le met à sa disposition 2. les précautions à prendre sur le plan contractuel : le rappel de certains droits et obligations mis à la charge de chacune des parties signataires d’un contrat de prêt d’outil, ou de partage d’outil. Prêt et partage d’outil : Comment prévenir les risques juridiques ?

Prêt et partage d'outil

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Cahier Juridique paru dans Le Journal du Vrac n°68 Mai/Juin 2009: Prêt et partage d'outil, comment prévenir les risques

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Relations  commerciales

Matières  premières Prêt d’outils Interventions 

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industrielles

Pour des raisons de flexibilité et de coûts, il est courant pour les entreprises de louer du matériel. Certaines sociétés décident parfois de partager une machine dont elles jouiront successivement. Si la plupart du temps ces biens sont prêtés ou partagés dans le cadre d’un contrat, en contrepartie d’une rémunération, ils sont aussi parfois mis gratuitement à la disposition d’un utilisateur, avec ou sans contrat, lorsqu’une société prête un outil à l’une de ses filiales ou à un sous-traitant. Or, l’outil peut être endommagé lors de son utilisation et causer des dommages à l’utilisateur lui-même, ou à des tiers, ou à des biens meubles ou immeubles. Il est donc essentiel d’examiner le transfert des risques qui s’opère entre le détenteur officiel du bien et son utilisateur final, en tant que gardien de la chose. Loin d’envisager toutes les modalités possibles de prêt et de partage d’outil, ce cahier juridique porte sur :

1. la responsabilité en cas de dommage : les risques répartis entre l’utilisateur de l’outil et celui qui le met à sa disposition

2. les précautions à prendre sur le plan contractuel : le rappel de certains droits et obligations mis à la charge de chacune des parties signataires d’un contrat de prêt d’outil, ou de partage d’outil.

Prêt et partage d’outil : Comment prévenir les risques juridiques ?

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Lors de son utilisation – mais également pendant les périodes de non fonctionnement – un outil peut provoquer un dommage, direct ou indirect.Qu’il s’agisse d’un prêt ou d’un partage d’outil, chaque utilisateur va, en principe, en assumer les risques dès le moment où il prend la garde de l’outil jusqu’au jour où il le restitue.

La responsabilité délictuelle vis-à-vis des tiers et le transfert du risque avec la garde de la chose

Entre la délivrance de l’outil et sa restitution, l’emprunteur en devient le gardien. Dès lors, s’il cause un dommage à des tiers, sa responsabilité délictuelle sera susceptible d’être recherchée, et le cas échéant engagée à condition que le dommage soit établi.

La responsabilité du fait des choses présente la particularité de ne pas nécessiter qu’une faute soit commise par l’utilisateur de l’outil. Ainsi, et même si l’utilisateur n’a commis aucune faute, il devra réparer le préjudice qu’il a causé du fait de la chose dont il était le gardien. Toutefois il est

admis que le gardien se trouve exonéré en tout ou partie lorsque la victime a elle-même concouru à son préjudice par sa faute. Toutefois, la notion de garde de la chose implique que le gardien, au moment d’un sinistre, en ait l’usage, la direction et le contrôle.

La responsabilité contractuelle vis-à-vis du propriétaire de l’outil

La responsabilité contractuelle à l’égard du propriétaire de l’outil peut être engagée en cas de dommages causés dans le cadre de l’exécution du contrat. En effet, les parties engagent leur responsabilité en cas d’inexécution ou de mauvaise exécution de leurs obligations contractuelles.

En l’absence de toute « faute contractuelle », un vice caché ou une non conformité de l’outil peut provoquer un dommage. Ainsi, en cas de non conformité ou de vices cachés, la responsabilité contractuelle du prêteur pourra être engagée par l’emprunteur. Le prêteur pourra néanmoins se retourner ensuite contre le fabricant de l’outil.

1. Quelle responsabilité en cas de dommage ?

Article 1384 du Code civil : « on est respon-sable non seulement du dommage que l’on cause par son propre fait, mais encore de celui qui est causé par le fait des personnes dont on doit répondre, ou des choses que l’on a sous sa garde ».

RESPONSAbILITé DU FAIT DES CHOSES

L’outil s’entend ici de tout type de biens à usage industriel mis à la disposition de l’entrepreneur

pour réaliser une ou plusieurs tâches à charge pour lui de les restituer au terme convenu.

DéFINITION DE L’OUTIL

- L’absence de maintenance qui serait à la charge du prêteur engagera sa responsabilité contractuelle. - Un défaut de paiement du loyer ou le fait de ne pas restituer l’outil au terme du contrat engagera la responsabilité contractuelle de l’emprunteur.

ExEMPLES DE RESPONSAbILITéS CONTRACTUELLES

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Lorsque l’on parle de prêt d’outils, on fait référence à un bien confié à un utilisateur qui va en assumer la garde sans en être propriétaire.

Il n’est pas rare que du matériel soit utilisé sans contrat, ce qui, en cas de dommage au matériel lui-même ou plus gravement aux tiers, rendra parfois plus complexe la désignation de l’entité qui prendra en charge les conséquences financières de ce dommage. De plus, les compagnies d’assurances ne couvrent que les risques dont elles ont connaissance et qu’elles ont garantis dans le cadre d’une police spécifique.Il convient, par conséquent, que toute location fasse systématiquement l’objet d’un contrat écrit et signé entre le prêteur et l’emprunteur, qu’il s’agisse d’un simple outil ou d’une machine à haute valeur technologique, quel que soit le montant du loyer et le degré compétence et de sécurité requis pour son utilisation.En pratique, la plupart des prêts d’outil sont souvent conclus sur la base de documents contractuels préétablis par le bailleur. Il s’agit habituellement de ses conditions générales de location que des conditions particulières viendront compléter. Ces conditions particulières tiendront compte du rapport de force existant alors entre le loueur et le locataire pour partager les risques ou, tout du moins, les répartir de manière plus équitable.Chaque négociation s’inscrivant dans un contexte particulier, il convient d’apporter quelques recommandations d’ordre général afin que chaque partie puisse s’engager en mesurant les risques qui seront à sa charge.

Désignation et destination du matériel

Un outil est destiné à réaliser une tâche répétitive ou à exécuter une multitude d’opérations lors de travaux de construction ou dans le cadre d’un processus de fabrication, de conditionnement ou de stockage. Avant d’entamer les négociations, le futur utilisateur doit définir précisément les fonctionnalités recherchées et les performances attendues ainsi que les contraintes susceptibles d’être rencontrées lors de l’utilisation de l’outil. Il s’agit donc d’établir préalablement un cahier des charges afin que l’outil réponde à l’utilisation attendue.Il ne faut pas hésiter à demander au prêteur de se rendre sur le site où l’outil sera utilisé pour mieux définir le besoin et évaluer les contraintes.

Ce document aidera l’utilisateur à choisir un outil répondant parfaitement à ses besoins et lui permettra, si nécessaire, de préparer le lieu qui accueillera l’outil pour qu’il puisse être utilisé dans des conditions de parfaite sécurité.De son côté, le prêteur doit transmettre à l’emprunteur les caractéristiques techniques de l’outil. Ceci permet de décrire toutes ses fonctionnalités, mais également de mesurer ses performances et de connaître ses limites. Le prêteur garantit ainsi à l’emprunteur que les performances et les fonctionnalités de l’outil sont bien conformes à celles spécifiées dans les documents techniques. De même, il garantit les

C’est un contrat par lequel une chose est livrée par une entité à une autre, à charge pour l’emprunteur de la restituer après s’en être servi. Le contrat de louage de chose est régi par les articles 1713 et suivants du Code civil. Le prêt à usage, qui s’applique plus parti-culièrement au prêt gratuit, est gouverné par les articles 1875 et suivants du Code civil.

DéFINITION ET CADRE JURIDIQUE DU PRÊT

Ce cahier des charges doit préciser :- les fonctionnalités recherchées- les performances attendues- les contraintes susceptibles d’être rencon-trées- les normes et les consignes en matière d’hy-giène, de sécurité et d’environnement appli-cables à l’utilisation de l’outil,- les consignes à respecter pendant les pério-des de non fonctionnement et lors des opé-rations de déplacement de l’outil.

CONTENU DU CAHIER DES CHARGES

2. Les précautions contractuelles à prendre

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éventuels vices cachés qui pourraient causer un dysfonctionnement ou une panne et être à l’origine d’un dommage.Le prêteur exige parfois que l’utilisateur dispose de personnes habilitées et formées à l’utilisation de l’outil et généralement il en interdit la sous-location.La responsabilité du prêteur pourrait être engagée s’il ne vérifie pas, préalablement à la mis à disposition de l’outil, que l’utilisateur a bien les qualifications requises pour l’utiliser. Quant à lui l’emprunteur veillera à avoir un personnel bien formé et disposant de toutes les habilitations requises pour faire fonctionner l’outil dans le respect des règles et des consignes de sécurité. S’il à l’intention de sous-louer l’outil à une entité utilisatrice, il faudra veiller à ce que le contrat autorise la sous-location.

Mise à disposition de l’outil

Au moment de la prise de possession de l’outil, l’utilisateur le fera fonctionner en présence d’un représentant du prêteur. à cette occasion il formulera par écrit toutes les observations et réserves qu’il jugera nécessaire.La remise de l’outil doit être systématiquement formalisée par la signature d’un bon de mise à disposition sur lequel seront précisés la date, l’heure et le lieu de la remise constituant ainsi la preuve de la délivrance du bien. Il convient donc impérativement, avant ce transfert, de procéder à un état visuel de l’outil et de vérifier qu’il fonctionne correctement.

La mise à disposition de l’outil correspond, en effet, à la délivrance de l’outil entre les mains de l’emprunteur et a pour conséquence fondamentale de lui en transférer la garde. à compter de cet instant, l’emprunteur en assume les risques en tant que gardien.

De la même façon, la restitution de l’outil sera systématiquement formalisée par un bon de restitution qui précisera la date, l’heure et le lieu de la restitution. Il convient aussi, au moment de cette restitution, de faire un état visuel de l’outil et de contrôler, en présence du prêteur, son bon fonctionnement.

Conditions d’utilisation

Le prêteur demande à l’emprunteur d’utiliser l’outil dans des conditions « normales », c’est-à-dire conformes aux règles de l’art et à la destination prévue. Il peut aussi limiter l’utilisation de l’outil à un lieu.Les consignes d’utilisation, les dispositions relatives aux pannes, les obligations d’entretien… figurent parfois dans les conditions générales du contrat ou en annexe des conditions particulières. Elles doivent être validées par les techniciens de l’entité utilisatrice avant la signature du contrat. Elles devront impérativement être portées à la connaissance de tous ceux qui auront la garde de l’outil, sous forme d’un manuel d’utilisation qui sera mis à jour si nécessaire.

Les clauses de responsabilité et d’assurances

Dans la plupart des contrats, les deux clauses

Même pour les outils dont la valeur comp-table est quasi nulle, ou qui sont mis gratui-tement à disposition, il est indispensable de disposer d’un écrit qui prouve :- la remise - et donc le transfert du risque.

L’IMPORTANCE DE L’éCRIT

Le principe de la liberté contractuelle per-met au prêteur de limiter sa responsabilité en cas de manquement ou de mauvaise exé-cution de sa part d’une obligation dont il a la charge. Il n’est pas rare de voir insérer dans les Conditions Générales des loueurs des clauses de limitation, voire d’exclusion de responsabilité. Si celles-ci ont été accep-tées par l’emprunteur, elles lui sont en prin-cipe opposables. Il convient alors que l’em-prunteur soit particulièrement vigilant au moment la négociation du contrat afin que le prêteur puisse l’indemniser dans de justes proportions en cas de préjudice lié à un man-quement contractuel.

LES CLAUSES DE LIMITATION OU D’ExCLUSION DE RESPONSAbILITé

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industrielles

Le coût élevé de certains outils ou machines à forte valeur technologique incite certains industriels à faire appel à des plates-formes col-lectives de fabrication « en temps partagé ».Cette initiative a notamment été développée par le CETIM* dès 2005 pour permettre la mutualisation de moyens et de connaissances. Sa dernière plateforme créée en 2008 regrou-pe sept partenaires autour de deux machines : deux fabricants de prothèses médicales, deux fabricants de pièces mécaniques de précision, un mouliste, un éditeur de solutions FAO, et le CETIM. Préalablement à l’acquisition des machines par cet organisme, les sept partenai-res ont signé un contrat de collaboration fixant pour chacun un nombre de jours d’utilisation mensuelle du matériel sur une durée de trois ans. Moyennant un loyer par jour d’utilisation, cette formule, d’une grande souplesse, permet

à l’entreprise de tester et/ou de lancer un nou-veau produit sur le marché avant de prendre la décision de s’équiper elle-même d’un tel outil de production.Le CETIM met à la disposition des partenaires un technicien qui forme la PME à une parfai-te maîtrise de la technologie. Ceci permet le transfert et le partage de connaissances et de savoir-faire techniques. Les partenaires peu-vent ainsi valider, sur le plan technique et éco-nomique, ce moyen de production.Le CETIM a souscrit des couvertures d’assu-rances pour le compte des partenaires. Les ris-ques non couverts sont mutualisés entre ces derniers qui les prendront en charge au pro-rata de leur temps respectif d’utilisation de la machine.

(*) Centre Technique des Industries Mécaniques

MUTUALISER LES MOyENS EN RECOURANT à UNE PLATE-FORME COLLECTIVE

de responsabilité et d’assurances font l’objet d’articles distincts. Elles sont néanmoins étroitement liées dès lors que les couvertures d’assurances à souscrire doivent correspondre aux responsabilités respectives que le contrat met à la charge de chaque partie. C’est avant la signature du contrat que l’emprunteur doit informer par écrit son assureur de l’utilisation d’un nouvel outil. Les risques liés à cette utilisation seront intégrés dans les polices « Responsabilité civile » de l’emprunteur ou feront l’objet de garanties spécifiques.L’utilisateur devra également souscrire une garantie « bris de machines ». Toutefois, il est assez fréquent que l’emprunteur bénéficie de cette couverture souscrite par le loueur. La quote-part de la prime d’assurance sera généralement incluse dans le loyer.Lorsqu’une entité met à la disposition d’un partenaire ou d’un intervenant extérieur un outil qui est utilisé sur l’un de ses sites, il est parfois possible pour elle d’intégrer, dans ses propres polices d’assurances Responsabilité civile, les biens confiés aux tiers. Ceci est particulièrement recommandé lorsque la mise à disposition est gratuite.

Exploitation collective

Lorsque plusieurs entrepreneurs décident d’exploiter collectivement un outil, même à titre gratuit, ils doivent établir préalablement un cahier des charges qui fixe notamment un planning d’utilisation de l’outil en fonction des besoins de chacun.Dans la mise à disposition collective d’un outil, il est courant que l’un des utilisateurs en soit le propriétaire. Chaque partenaire aura bien la garde de l’outil pendant les périodes où il l’utilisera. Il pourra cependant être convenu que les dommages causés lors de cette utilisation – aux tiers ou à l’outil lui-même – soient couverts par des garanties d’assurances souscrites par le propriétaire. Dans cette hypothèse, le propriétaire couvrira, pour lui-même et pour le compte des autres utilisateurs, tous les risques liés à l’utilisation successive de l’outil. Il souscrira alors une police « bris de machines » et une police « Responsabilité civile » dont la quote-part de prime sera refacturée à chaque utilisateur au prorata du temps d’utilisation. Les franchises éventuelles seront à la charge de chaque utilisateur en cas de d’un sinistre.

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Le contrat doit toujours désigner un partenaire qui a pour mission de coordonner et superviser le bon fonctionnement de l’outil. Le contrat d’utilisation veillera à rappeler à chaque partenaire les obligations qu’il est tenu de respecter lors de l’utilisation de l’outil.La date et l’heure de la prise de possession de l’outil par un partenaire seront consignées sur un registre. Il en sera fait de même à la fin de la période d’utilisation. Pendant cette période d’utilisation et de garde de l’outil, le partenaire devra consigner, par écrit, toutes anomalies, pannes et dommages qui seront ainsi portés à la connaissance du coordinateur et de tous les partenaires.Les opérations de maintenance et/ou d’entretien courant de l’outil doivent être prévues au contrat. Là encore, la question de la garde de l’outil pendant l’exécution des prestations de maintenance est soulevée. Si ces opérations sont effectuées par les partenaires, les garanties d’assurances souscrites par le propriétaire devront intégrer les risques liés à la réalisation de ces opérations. Si elles sont réalisées par un tiers, celui-ci devra alors garantir sa responsabilité civile.Le manuel d’utilisation de l’outil, les consignes de sécurité, les procédures de traitement des avaries et de gestion des sinistres… seront remis à chaque utilisateur et disponibles à proximité de l’outil. Pour qu’ils aient une valeur contractuelle,

il est recommandé de placer ces documents en annexe du contrat et et de les faire parapher et signer par les partenaires. Ainsi, en cas de non respect, l’utilisateur pourrait, par exemple, être redevable de pénalités. Compte tenu des conséquences attachées au transfert de la garde de l’outil, il est essentiel de bien définir, au sein des contrats, les responsabilités respectives de chaque partenaire. Avant de s’engager, il convient notamment de demander conseil à son courtier ou agent d’assurances afin que celui-ci puisse mettre en place, le jour de la signature du contrat, toutes les garanties pour faire face aux différents risques qui pèsent sur l’utilisateur.Ensuite, au moment de la négociation du contrat, l’entrepreneur doit connaître toutes les règles légales d’hygiène, de sécurité et d’environnement qu’il devra respecter.Enfin, lorsque le contrat est signé, il est impératif que chaque utilisateur respecte ces règles ainsi que toutes procédures que l’entrepreneur doit mettre en œuvre afin que l’outil soit utilisé dans des conditions de très grande sécurité.L’application et la mise à jour de ces règles et procédures contribueront ainsi à la prévention des risques, qui doit rester un objectif fondamental pour tout entrepreneur.

Jean-baptiste PAyET-GODEL

Avocat associé

Stéphane RICHEAvocat

Jean-baptiste PAyET-GODELStéphane RICHE

cabinet Preel Hecquet Payet Godel (PHPG)

Le cabinet PHPG est né de la volonté de ses associés de créer une synergie autour de leurs compétences reconnues dans le domaine du droit des assurances, des risques industriels, de la construction et des grands contentieux. Il intervient pour le compte de grands groupes industriels et de leurs assureurs. Forts d’une bonne connaissance des secteurs d’activités de leurs clients, les associés du cabinet et leurs équipes leur offrent une approche pragmatique du conseil et du contentieux en essayant de toujours privilégier la pré-vention des litiges et leur règlement rapide. Le cabinet s’appuie à l’étranger sur un réseau de correspondants (Europe-Asie- UK/USA) lui permettant d’intervenir rapi-dement et de disposer d’une information exhaustive.