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Prévenir les désordres, améliorer la qualité de la construction Observatoire de la Qualité de la Construction SYCODÉS Pathologie 2016

Prévenir les désordres, de la construction SYCODÉS · de la revue Qualité Construction. Elles intègrent les interviews avec des experts construction et des juristes spécialistes

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Prévenir les désordres,améliorer la qualitéde la construction

Observatoirede la Qualité

de la Construction

SYCODÉSPathologie 2016

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SYCODÉS 2016

ÉDITORIALL’observation est essentielle pour guider l’action

Depuis sa création, le dispositif d’observation de l’AQC n’a cessé d’évoluer ; il fait aujourd’hui référence, mêmeau niveau européen. Il est complet et permet d’intégrer toutes les dimensions mesurables des désordres : les sériels (Dispositif d’Alerte), les dommages émergents (Rex Bâtiments performants), les risques de désordresfuturs (Vigirisques) et les désordres de fréquence (Sycodés).

Sycodés, SYstème de COllecte des DÉSordres est une base de données unique, la source indiscutable des hiérarchies statistiques, caractérisant des dommages ; elle permet d’offrir aux décideurs de la brancheBâtiment une vision consolidée et chiffrée des non-qualités, globale à l’échelle des territoires – national et régionaux. À tous les niveaux d’intervention, ces chiffres ouvrent la concertation : en amont, ils orientent et facilitent l’action d’amélioration et en aval, ils évaluent l’impact que la prévention a sur la diminution des dommages.

L’édition 2016 contient bien sûr les chiffres, cœur de l’information produite par le dispositif. Vous y trouverez les résultats-clés pour les dix éléments d’ouvrage qui portent les principaux désordres de fréquence, dans le résidentiel (individuel et collectif) et le non-résidentiel. En les lisant, gardez bien en têtequ’il faut les relativiser au regard des parts de marché des techniques les plus employées.

L’édition 2016 contient aussi les analyses des causes techniques des désordres attachées à ces dix élémentsd’ouvrage ; elles sont suivies des impacts sur la responsabilité des constructeurs et des modalités de garantiesd’assurance, décennales (DO et RCD, RC, amiable et judiciaire) et en dommages (MRH). Ces investigations sont extraites d’articles publiés, jusqu’en décembre 2015, dans dix numéros successifs de la revue Qualité Construction. Elles intègrent les interviews avec des experts construction et des juristesspécialistes. Lorsqu’ils existent, des liens sont faits vers les observations issues des autres bases de données,et notamment celle qui mémorise les enquêtes réalisées dans le cadre du Retour d’Expériences (REX)Bâtiments performants.

L’édition 2016 comprend enfin les profils de pathologie du bâtiment pour 3 régions – ce sont : Aquitaine,Limousin et Poitou-Charentes (ALPC), le Grand Est ainsi que Auvergne, Rhône-Alpes (AURA). Dans ces territoires, l’AQC conduit une expérimentation de deux ans, en vue d’enrichir la dynamique localed’amélioration de la qualité de la construction. Dès l’an prochain, nous pourrons ainsi voir dans quels domainesces contributions ont porté leurs fruits.

Nouveau : les références de l’Observatoire sont accessibles sur votre smartphone ! Les nomenclatures deSycodés sont disponibles gratuitement dans l’application mobile « Sycodés », à votre disposition sur App Store,Google Play et Windows Store.

Vous savez aussi que Sycodés n’existerait pas sans les experts construction désignés par les assurances décennales. A l’issue des expertises, une fiche est remplie et transmise à l’AQC pour alimenter Sycodés. En prenant ce temps, chaque expert construction participe à bâtir un repère utile à tous les acteurs concernés par l’amélioration qualitative de nos constructions.Je les en remercie chaleureusement.

Bonne lecture à tous,

Philippe ESTINGOYDirecteur général de l’AQC

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SYCODÉS 2016

CADRE DE COLLABORATION

Ce Sycodès 2016 : Pathologie existe grâce aux données signaléesà l’AQC par les experts construction et avec le soutien

de la CFEC, de la FFSA, du GEMA et du SNEIC.

Remerciements particuliers à Messieurs A-F. Bechade,O. Bodin, J-L. Bruneau, M. Caron, J-C. Charpy,

A. Decorniquet, J-L. d’Esparbes, J-F. Fixaris, O. Gloux, P. Jacq, F. Legoy,T. Lemerre, A. Lemoine, M. Lutz, L. Mourissoux, P. Philipparie, J-P. Thomas, J-M. Weiderainsi qu’à F. Ausseur et aux juristes ayant contribué aux analyses des responsabilités.

L’exploitation et l’analyse des données ont été réalisées par l’AQC.Les données sur l’activité de la construction sont issues de Sit@del2 (2014),dans le cadre de la contribution du MEEM et du MLHD aux actions de l’AQC.

Sycodés 2016 : Pathologie – édition juin 2016contient les principaux résultats, mis en forme, commentés et interprétés.

Les analyses sont extraites d’articles d’investigation publiés dans la revue Qualité Construction.

Retrouvez le document en ligne sur le sitewww.qualiteconstruction.com

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SYCODÉS 2016

SOMMAIRE

3 Éditorial

6 Présentation de Sycodès : qui, quoi, comment ?

13 Top 10Maisons individuellesLogements collectifsLocaux d’activitéManifestations

21 Zoom sur le Top 10

23 • Revêtements de sols carrelés – carrelage (code 740)

33 • Fondations superficielles – semelle filante ou isolée (code 100)

43 • Couvertures en petits éléments – tuile terre cuite (code 313)

53 • Réseaux d'eau intérieurs au bâtiment (code 901)canalisation d'alimentation eau froide encastrée

63 • Murs enterrés ou de soubassement (code 120)

73 • Façades à base de maçonnerie en blocs de bétonenduit monocouche (code 512)

83 • Fenêtres et portes-fenêtres – bois, aluminium, PVC (code 60)

95 • Réseaux d’évacuation des eaux usées (code 021)

103 • Autres éléments particuliers de façade – balcon, loggia… (code 590)

113 • Pathologie en rénovation

122 Zoom sur la pathologie dans 3 régions123 ALPC – Aquitaine, Limousin, Poitou-Charentes 135 Grand Est149 AURA – Auvergne, Rhône-Alpes

162 Membres

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Sycodés est le SYstème de COllecte des DÉSordres, au service de la filière construction.

Vous êtes expert et transmettez des fiches, des rapports à l’AQC ? Ou vous voulez juste mieux connaître

les références de Sycodés ?

Téléchargez sur votre smartphone l’application « Sycodés »

qui contient les 6 nomenclatures de la base de données :A – Assurance, B – MaÎtre d’ouvrage, C : Destination,

D : Ouvrage cause de désordre, E : Manifestation et F : Dysfonctionnement à l’origine des désordres.

Elle est disponible gratuitement sur les stores Apple, Google et Windows. Une vidéo de présentation de cette application est consultable sur

www.qualiteconstruction.com

SYCODÉS 2016

PRÉSENTATION

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SYCODÉS 2016

SYCODÉSRetour d’information sur la pathologie et l’évolutionde la qualité des constructions

Outil statistique unique pour orienter l’effort collectif de prévention et évaluer l’améliorationDurant les deux premières années qui ont suivi sa création en 1984, à l’usage des institutions et organisations professionnelles qui composent ses membres, l’AQC a mis en place Sycodés (SYstèmede COllecte des DÉSordres).

Son objectif fondateur était en effet d’offrir, aux professionnels du secteur, le retour d’information statistique sur les origines techniques des désordres les mettant en cause, avec une vision consolidéeà l’échelle nationale. À partir des résultats, les actions de prévention et d’amélioration de la qualitétechnique sont programmées, précisément à l’origine des dommages les plus préoccupants – c’est-à direlà où le retour sur investissement de la prévention sera le plus intéressant au niveau collectif.

Depuis 2007, Sycodés est aussi utilisé pour évaluer l’impact des actions de prévention sur l’évolutiondes désordres déclarés – c’est-à-dire, par défaut, dessiner l’évolution de la qualité de la construction.

L’échantillon Sycodés : des données sur les dommages « moyens », intégrées aux fiches barème CRAC ou signalées par les experts construction volontairesDe par le lien de l’AQC à l’assurance construction, les désordres collectés par Sycodés sont ceux faisant l’objet d’une déclaration de sinistre à caractère décennal – le domaine d’observation est donc celui des responsabilités définies par la loi du 4 janvier 1978, dite loi Spinetta (art. 1792 du Code civil et L. 241-1du Code des assurances.

Sycodés collecte les conclusions techniques, anonymes et simplifiées, des rapports d’expertsconstruction : à une opération sinistrée correspondent une seule cause technique et le coût de réparation associé. L’angle d’analyse est donc l’opération et non pas le constructeur.

D’autres informations sont collectées, tels le type de maître d’ouvrage, la destination de l’opération,sa localisation géographique, son coût de construction, la date à laquelle elle a été réalisée, la date àlaquelle le désordre est survenu, le montant « hors taxes » des réparations à effectuer, l’ouvragecause du désordre, le dysfonctionnement qui a induit le dommage ou encore sa manifestation…

Il est important de souligner que le dispositif ne collecte pas les frais de gestion, les immatériels, les désordres directement pris en charge en deçà des franchises.

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U

U

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SYCODÉS 2016

À ce jour, Sycodés est riche de plus de 440 000 désordres « moyens », expertisés et signalés àl’Observatoire depuis 1995. Environ 20 000 dommages sont ajoutés chaque année, ce qui représente10 à 15 % des sinistres construction déclarés chaque année.Elle est constituée à 80 % de désordres expertisés dans le cadre de la DO (Dommage-Ouvrage) et pour les 20 % restant d’expertises RCD (Responsabilité Civile Décennale) et RC (Responsabilité Civile).Elle recense majoritairement les désordres sur travaux neufs.

En théorie, les experts doivent signaler tous les désordres expertisés, qu’ils fassent ou non l’objetd’une indemnisation. Le coût de réparation renseigné est alors celui qui correspond à la première évaluation, mais le coût définitif, effectivement payé par l’assurance, peut être différent, sans que sa valeur soit modifiée dans Sycodés. D’autre part, le coût d’une « non-qualité » pris en charge horsdu dispositif de l’assurance construction n’est pas appréhendé ici.

Il convient enfin de souligner que Sycodés se focalise sur les dommages dont le coût de réparationsest « moyen », à savoir entre 762 € et 250 000 € HT. Le plafond est actualisé régulièrement.Sycodés ne contient donc pas les « grands » sinistres (coût de réparations supérieur à 250 000 €) ni les « petits » sinistres (coût de réparations inférieur à 762 €) qui figurent tout de même dans l’échantillon.

Depuis juillet 2006, une convention entre les assureurs, les experts et l’AQC a institué l’intégration desinformations Sycodés et Alerte dans les fiches barème CRAC (Convention de Règlement de l’AssuranceConstruction). Ceci permet de garantir le signalement exhaustif des conclusions d’expertisesconduites en Dommage-Ouvrage pour compte commun : cet échantillon représente environ 20 % dutotal des règlements de l’assurance construction.

Qui remplit la fiche Sycodés ?Pour éviter que deux fiches soient remplies pour le même désordre, quelques précisions :

- en DO, la fiche est remplie par l’expert DO mandaté pour compte commun ;- en expertise amiable, autre que DO, la fiche est remplie par le premier expert mandaté ;- cas particulier : si les experts sont désignés simultanément, l’expert intervenant pour

l’assurance de l’entreprise concernée au principal remplira la fiche ; à défaut, ce sera l’expertmandaté par l’assurance du sous-traitant ou du maître d’œuvre.

Qu’est-ce qu’une fiche Sycodés ?Les informations nécessaires à alimenter la base de données sont déclinées sur deux supports dis-tincts, correspondant à des cadres d’expertise ou de garantie différents :

• la fiche Sycodés & Alerte simple – Fiche �• la fiche CRAC – Fiche �

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SYCODÉS 2016

FICHE �

FICHE SYCODÉS & ALERTE « SIMPLE »

En dehors des dommages expertisés dans le cadre de la DO-CRAC :• les fiches sont remplies lors de missions d’expertise effectuées au titre d’un contrat d’assurance

décennale, indépendamment de l’appréciation sur la garantie ;• tout type de désordre donne lieu au remplissage d’une fiche, dès lors que son coût de réparation

est au moins égal à 762 € HT et inférieur à 250 000 € HT, que l’assureur prenne ou non en charge la réparation ;

• une fiche correspond à un dommage – plusieurs fiches s’il y a plusieurs désordres de natures différentes dans une même déclaration de sinistre.

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SYCODÉS 2016

FICHE �

Fiche d’application du barème de la Convention de règlementde l’Assurance Construction (CRAC)

Elle résulte de l’intégration des données Sycodes & Alerte dans les fiches permettant d’effectuer les recours de la dommage ouvrage (DO) vers la responsabilité civile décennale (RCD) des constructeurs,établies dans le cadre de la convention CRAC pour des coûts entre 1 500 € (et même 1 € en premièreannée de garantie) et l’avenant n°1.

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Comment est remplie la fiche ?� Destination (nomenclature C)

Si le bâtiment a deux destinations différentes, l’expert indique celle qui est sinistrée.

� Coût de la constructionIl s’agit du coût réel de construction HT de l’opération dans son ensemble, ou, à défaut, d’un ordrede grandeur. Dans le cas de travaux sur existants, il s’agit du montant des travaux.

� Type de travauxSi l’opération de construction regroupait la construction d’un bâtiment nouveau et des travaux surun bâtiment existant, l’expert indique la réponse correspondant à la partie sinistrée.

� Date de réception ou de fin de travauxSi la date de réception n’est pas connue ou si la réception n’a pas eu lieu, l’expert indique une dateapproximative de fin de travaux – c’est l’année qui est essentielle.

� Coût de réparationL’expert indique le coût réel des travaux de réparation, à défaut une évaluation ou un ordre degrandeur, que la réparation soit ou non prise en charge par l’assureur. Il n’inclut pas les éventuelsdommages immatériels.

� Cause du désordre (nomenclature D)La nomenclature D a été volontairement limitée aux désordres les plus fréquents (actualisée en2005). L’expert utilise un code se terminant par 9 – autre cause – si la cause n’est pas clairementrépertoriée. La clé d’entrée dans la nomenclature est l’ouvrage responsable du dommage et nonl’ouvrage victime.

� Manifestation (nomenclature E)Aucune référence n’est faite à la notion de garantie décennale. Il s’agit de classer le désordre enfonction de l’exigence qui n’est pas satisfaite. Si plusieurs réponses sont possibles, l’expert indiquela plus représentative.

Plusieurs critères de l’Alerte sont possibles :1 – Mise en cause d’un produit ou d’un procédé fabriqué industriellement ;2 – Réalisation de l’ouvrage cause du dommage avec un produit ou un matériau non normalisé

et/ou selon un procédé non traditionnel et ce quelle que soit la cause du désordre ;3 – Mise en évidence d’un dysfonctionnement de texte de référence, que ce soit un D.T.U.,

une norme, un avis technique, une ATEX… ou simplement un document technico-commercial d’un négociant ou d’un fabricant ;

4 – Réalisation de l’ouvrage cause du dommage avec un produit ou un matériau non normaliséet/ou selon un procédé non traditionnel répondant aux exigences du développementdurable, que ce soit en termes d’économies d’énergie ou pour le respect de l’environnement.

0 – Autre cas…

IMPORTANT : si le sinistre relève d’un de ces critères, l’expert envoie une copie complète

de son rapport (par fax, courriel ou courrier) à :AQC – 29, rue de Miromesnil – 75008 Paris

[email protected] : 01 47 42 81 71

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Comment fonctionnent les indicateurs de pathologie ?

Le développement des indicateurs a intégré une contrainte majeure : rapporter les coûts des désordresau marché de la construction.

Indicateurs simples• Répartition de l’échantillon des désordres signalés à l’AQC entre 1995 et 2015, par année d’apparition

selon la destination du bâtiment et la nature de l’ouvrage : structures en % du nombre total de désordres, c’est-à-dire l’effectif et en % du coût total de réparation.

• Coût moyen de réparation : pour une période de près de deux périodes décennales (1995 à 2015),moyenne des coûts de réparation sur l’ensemble des effectifs de la période. Le coût de réparation estexprimé en euros constants, c’est-à-dire en euros actualisés par l’Indice du Coût de la Construction(ICC) de l’année 2015 (moyenne des quatre trimestres).

Indicateurs relatif au marchéCet indicateur mesure les liens entre désordre et construction : le coût relatif de désordre (CRD)mesure le rapport entre le coût de réparation des désordres et celui des constructions correspondantes.Cet indicateur est décliné selon la nature de l’ouvrage.Il est calculé en classant les désordres par année d’apparition du désordre : il exprime le coût de réparation en part du coût de construction.

Perspectives d’évolutionBien sûr, ce système a des limites et les résultats doivent être lus comme des ordres de grandeur dontles estimations ne peuvent que s’améliorer. Au-delà des chiffres, ce ne sont pas tant les indicateurseux-mêmes que leurs progressions qui représentent un intérêt. Car le but est de livrer des évolutions,incitant chacun à améliorer ses pratiques, par la prévention et la formation notamment.Faute de base de redressement relative à la sinistralité de l’assurance construction, le redressementde toutes les évaluations sera effectué à partir de l’activité construction, mesurée par les surfacesmises en chantier et recensées dans la base Sit@del2 par le ministère en charge de la construction.

Parallèlement, l’AQC pourrait étendre l’échantillon des sinistres signalés, afin d’envisager les désordresavec la plus grande exhaustivité et garantir, sur ce point, la fiabilité totale de l’alimentation de la basede données.In fine, une enquête pourrait apporter les éléments de suivi des évolutions qui manquent à l’approcheactuelle, en particulier pour ce qui concerne les désordres à caractère décennal apparus sur travaux derénovation, qui représentent près de la moitié du chiffre d’affaires du secteur construction.

Les désordres collectés par l’AQC entre 1995 et 2015 sont appréciés au regard des causestechniques, pour établir la hiérarchie des éléments d’ouvrage à l’origine des désordresrestituée par effectifs, coût total et coûts moyens de réparation.

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SYCODÉS 2016

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TOP 10DE LA PATHOLOGIE

Le Top 10 présente les 10 éléments d'ouvrage qui portent les effectifset les coûts de réparation les plus importants,

parmi les désordres sur travaux neufs signalés à Sycodés durant plus de deux périodes décennales (1995 à 2015) en France.

Les cadres de réalisation et systèmes constructifs variant selon les destinations, la hiérarchie est donnée pour chacune

des principales catégories de construction : maison individuelle, logement collectif et locaux d’activité.

À chaque fois, elle est comparée aux résultats pour l’ensemble des destinations. La répartition est de 100 % pour chacun des Top 10.

Puis, toutes destinations confondues, il présente la hiérarchie de leurs manifestations.

: Il est nécessaire de relativiser les résultats au regard

des parts de marché des techniques les plus employées.

Retrouvez les résultats complets par destination selon les régions dans les résultats régionaux de Sycodés sur

www.qualiteconstruction.com

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TOP 10 TOUTES DESTINATIONS

MAISONS INDIVIDUELLESRépartition en % de l’effectif

Les résultats sont présentés ici par année d’apparition des désordres sur travaux neufs, entre 1995 et2015 – soit durant plus de deux périodes décennales ; ils sont hiérarchisés en maison individuelle –comparée aux résultats des dix premiers éléments d’ouvrage correspondants, toutes destinations deconstruction confondus, sur la même période.Les dix éléments d’ouvrage signalés comme étant la cause des désordres sont hiérarchisés en % del’effectif d’une part (ci-dessus) et en % du coût total de réparation d’autre part (ci-contre).A côté des éléments d’ouvrage, les deux chiffres sont les codes de la nomenclature D de Sycodés. Dans l’ordre décroissant, on observe que (19 % de l’ensemble constitué par les dix élémenst d’ouvrage les plus significatifs) des désordres de maisons individuelles signalés à l’AQC ont pour origine les couver-tures en petits éléments ; ils concernent principalement des couvertures en tuiles de terre cuite, principalconstituant de ce type de construction. Plus de 16 % des désordres ont pour origine les façades à base de maçonnerie en blocs de béton ; ils concernent notamment les enduits monocouches. Environ 13 % del’effectif ont pour cause les revêtements de sols intérieurs, particulièrement les revêtements de sol carrelés. Sont concernés aussi les réseaux d’eau intérieurs au bâtiment (11 %) et particulièrement les canalisations encastrées. En deçà de 10 %, on trouve les fondations superficielles (9 %) – et dans demoindres proportions, les autres éléments : les murs enterrés ou de soubassement (8 %), concernantl’étanchéité des sous-sols ou les remontées d’humidité ; les fenêtres et portes-fenêtres (hors toiture) (7 %),concernant les menuiseries PVC et aluminium ; les réseaux d’eau extérieurs au bâtiment (6 %), concernantprincipalement les réseaux d’adduction d’eau et des eaux usées ou pluviales ; les charpentes (6 %) ; les façades à base de maçonnerie en petits éléments de terre cuite (6 %).

14 - AGENCE QUALITÉ CONSTRUCTION

��� Maisons individuelles ��� Toutes destinations

Couvertures en petits éléments : tuiles

Maçonnerie en blocs de béton enduits monocouches

Couvertu re 31 en petits éléments

Façade à base de maçonnerie 51 en blocs de béton

Revêtement 74 de sol intérieur

Réseaux d’eau intérieurs 90 au bâtiment

Fondations 10 superficielles

Mur enterré 12 ou de soubassement

Fenêtre 60 et porte-fenêtre

Réseaux d’eau extérieurs 02 au bâtiment

Charpente- 30 arc-portique

Façades à base de maçonnerie 50 en éléments de terre cuite

0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20

Photos : AQC

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TOP 10 TOUTES DESTINATIONS

On observe que les coûts de réparation sont répartis sensiblement sur les mêmes éléments d’ouvrage,sauf pour les fondations superficielles qui représentent moins de 10 % de l’effectif signalé en maison individuelle ; elles représentent cependant 33 % du coût total de réparation des désordres quiconstituent le top 10 en maison individuelle, toutes régions confondues, sur la période 1995 à 2015.Ceci est dû aux coûts de réparation de ce type de dommages, avoisinant en moyenne 22 000 € etjusqu’à plus de 51 000 € pour des désordres de fondations sur sol argileux.

Les autres éléments d’ouvrage sont, sans surprise, ceux qui sont concernés par le classement selon l’effectif et touchent les constitutifs majeurs des maisons individuelles, notamment : les revêtementsde sol (14 %), concernant massivement les revêtements de sol carrelés ; les couvertures en petits éléments (11 %), concernant principalement des couvertures en tuiles de terre cuite ; les façades à base de maçonnerie en blocs de béton (9 %) concernant notamment l’enduit monocouches ; les murs enterrés ou de soubassement (8 %), concernant notamment l’étanchéité des sous-sols ou les remontées d’humidité ; les dallages sur terre-plein (6 %) ; les réseaux d’eau intérieurs au bâtiment(6 %), concernant principalement les canalisations encastrées ; les charpentes (5 %) ; les réseaux extérieurs au bâtiment (4 %), concernant principalement les réseaux d’adduction d’eau et des eauxusées ou pluviales et les façades de maçonnerie en petits éléments de terre cuite (4 %).

AGENCE QUALITÉ CONSTRUCTION - 15

��� Maisons individuelles ��� Toutes destinations

Fondations superficielles

Revêtement de sol intérieur carrelé

MAISONS INDIVIDUELLESRépartition en % du coût total

Fondations 10 superficielles

Revêtement 74 de sol intérieur

Couvertu re 31 en petits éléments

Façade à base de maçonnerie 51 en blocs de béton

Mur enterré 12 ou de soubassement

Dallage sur terre plein 26 (non compris revêtement)

Réseaux d’eau intérieurs 90 au bâtiment

Charpente- 30 arc-portique

Réseaux d’eau extérieurs 02 au bâtiment

Façades à base de maçonnerie 50 en éléments de terre cuite

0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20

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Photos : AQC

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TOP 10 TOUTES DESTINATIONS

LOGEMENTS COLLECTIFSRépartition en % de l’effectif

Les résultats sont présentés ici par année d’apparition des désordres sur travaux neufs, entre 1995 et2015 – soit plus de deux périodes décennales ; ils sont hiérarchisés en logements collectifs – comparésaux résultats des dix premiers éléments d’ouvrage correspondants, toutes destinations de constructionconfondus, sur la même période.Les dix éléments d’ouvrage signalés comme étant la cause des désordres sont hiérarchisés en % del’effectif d’une part (ci-dessus) et en % du coût total de réparation d’autre part (ci-contre).A côté des éléments d’ouvrage, les deux chiffres sont les codes de la nomenclature D de Sycodés.

Dans l’ordre décroissant, on observe que les effectifs de désordres signalés à l’AQC ont pour origine :les réseaux d’eau intérieurs au bâtiment (19 % de l’ensemble constitué par les dix éléments d’ouvrageles plus significatifs), concernant majoritairement des canalisations encastrées ; les revêtements de sols intérieurs (14 %), concernant particulièrement les revêtements de sol carrelés ; les façades àbase de béton banché (12 %), concernant notamment les enduits monocouches ; les couvertures en petits éléments (10 %), concernant principalement des couvertures en tuiles de terre cuite – etdans de moindres proportions, les autres éléments : les fenêtres et portes-fenêtres (9 %), concernant les menuiseries PVC et aluminium ; les toitures-terrasses accessibles (8 %) ; les autres éléments particuliers de façade non étanchés (8 %), correspondant aux balcons, loggias ; les façades à base de maçonnerie en blocs de béton (8 %), concernant les enduits monocouches ; les murs enterrés ou de soubassement (6 %), concernant l’étanchéité des sous-sols ou les remontées d’humidité et les toitures-terrasses avec isolant et protection rapportée (6 %).

16 - AGENCE QUALITÉ CONSTRUCTION

��� Logements collectifs ��� Toutes destinations

revêtement de sol intérieur

carrelé

canalisation en cuivre incorporées dans les dalles

Réseaux d’eau intérieurs 90 au bâtiment

Revêtement 74 de sol intérieur

Façade 54 lourde

Couvertu re 31 en petits éléments

Fenêtre 60 et porte-fenêtre

Toiture-terrasse 45 accessible

Autres éléments particuliers 59 de façade (non étanchée)

Façade à base de maçonnerie 51 en blocs de béton

Mur enterré 12 ou de soubassement

Toiture-terrasse 40 non accessible

0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20

Photos : AQC

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TOP 10 TOUTES DESTINATIONS

On observe que les coûts de réparation sont répartis sensiblement sur les mêmes éléments d’ouvrage,avec près de 50 % du coût total qui constituent le top 10, consacrés à trois éléments d’ouvrage : les revêtements de sol (22 % de l’ensemble constitué par les dix éléments d’ouvrage les plus significa-tifs), concernant massivement les revêtements de sol carrelés ainsi que les réseaux d’eau intérieurs au bâtiment (15 %), principalement les canalisations encastrées et les façades en béton banché (11 %).

Les autres éléments particuliers de façade non étanchés consomment 9 % des coûts du Top 10 enlogements collectifs, ce qui en fait une pathologie coûteuse (coût moyen : 7 850 €). Il s’agit principale-ment d’infiltrations.

Les autres éléments d’ouvrage consomment une part moins notable du coût total de réparation : les toitures-terrasses accessibles (9 %) ; les fenêtres et portes-fenêtres hors toiture (8 %), concernantmassivement les menuiseries PVC et aluminium ; les couvertures en petits éléments (8 %), concernantprincipalement des couvertures en tuiles de terre cuite ; les façades à base de maçonnerie en blocsde béton (7 %), concernant notamment l’enduit monocouche ; les murs enterrés ou de soubassement(6 %), concernant notamment l’étanchéité des sous-sols ou les remontées d’humidité et les toitures-terrasses avec isolant et protection rapportée (6 %).

AGENCE QUALITÉ CONSTRUCTION - 17

��� Logements collectifs ��� Toutes destinations

Micro-organismes en façade

Murs enterrés ou de soubassement

LOGEMENTS COLLECTIFSRépartition en % du coût total

Revêtement 74 de sol intérieur

Réseaux d’eau intérieurs 90 au bâtiment

Façade 54 lourde

Autres éléments de façade 59 (non étanchée)

Toiture-terrasse 45 accessible

Fenêtre 60 et porte-fenêtre

Couvertu re 31 en petits éléments

Façade à base de maçonnerie 51 en blocs de béton

Mur enterré 12 ou de soubassement

Toiture-terrasse 40 non accessible

0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20

2226

Photos : AQC

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TOP 10 TOUTES DESTINATIONS

LOCAUX D’ACTIVITÉSRépartition en % de l’effectif

Les résultats sont présentés ici par année d’apparition des désordres sur travaux neufs, entre 1995 et2015 – soit plus de deux périodes décennales ; ils sont hiérarchisés en locaux d’activité – comparésaux résultats des dix premiers éléments d’ouvrage correspondants, toutes destinations de constructionconfondus, sur la même période.

Les dix éléments d’ouvrage signalés comme étant la cause des désordres sont hiérarchisés en % del’effectif d’une part (ci-dessus) et en % du coût total de réparation d’autre part (ci-contre).A côté des éléments d’ouvrage, les deux chiffres sont les codes de la nomenclature D de Sycodés.

Dans l’ordre décroissant, on observe que les effectifs de désordres signalés à l’AQC ont pour origineles éléments d’ouvrage suivants : les revêtements de sol intérieur (18 % de l’ensemble constitué par les dix éléments d’ouvrage les plus significatifs), concernant massivement les revêtements de sol intérieur carrelés ; les couvertures en grands éléments (16 %) ; les fenêtres et portes-fenêtres(14 %), correspondant aux menuiseries aluminium principalement ; les réseaux d’eau intérieurs au bâtiment (10 %), concernant majoritairement des canalisations encastrées ; les toitures-terrassesavec étanchéité auto-protégée (10 %) ; les façades légères (9 %) ; les réseaux extérieurs au bâtiment(6 %) ; les façades en béton banché (6 %); les toitures-terrasses avec isolant et protection rapportée (5 %) et la voirie (5 %).

18 - AGENCE QUALITÉ CONSTRUCTION

��� Locaux d’activités ��� Toutes destinations

Revêtement de sol intérieur carrelé

Fenêtres, portes-fenêtres infiltrations par les liaisons menuiserie extèrieure/grosœuvre

Revêtement 74 de sol intérieur

Couvertu re 33 en grands éléments

Fenêtre 60 et porte-fenêtre

Réseaux d’eau intérieurs 90 au bâtiment

Toiture-terrasse 41 non accessible

Façade 57 légère

Réseaux extérieurs 02 au bâtiment

Façade 54 lourde

Toiture-terrasse 40 non accessible

Voirie 01

0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20

21

Photos : AQC

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TOP 10 TOUTES DESTINATIONS

On observe que les coûts de réparation sont répartis sensiblement sur les mêmes éléments d’ouvrage,à savoir les suivants : les revêtements de sol intérieur (25 % de l’ensemble constitué par les dix éléments d’ouvrage les plus significatifs), concernant massivement les revêtements de sol intérieurcarrelés ; les couvertures en grands éléments (17 %) ; les fenêtres et portes-fenêtres (10 %), correspondant aux menuiseries aluminium principalement ; les façades légères (8 %) ; les réseaux d’eauintérieurs au bâtiment (8 %), concernant majoritairement des canalisations encastrées ; la voirie (7 %) ;les toitures-terrasses avec étanchéité auto-protégée (6 %) ; les charpentes-arcs-portiques (6 %) ; les dallages sur terre-plein (6 %) et les réseaux extérieurs au bâtiment (6 %).

AGENCE QUALITÉ CONSTRUCTION - 19

Voiries et réseaux divers Toitures-terrasses

LOCAUX D’ACTIVITÉSRépartition en % du coût total

��� Locaux d’activités ��� Toutes destinations

Revêtement 74 de sol intérieur

Couvertu re 33 en grands éléments

Fenêtre 60 et porte-fenêtre

Façade 57 légère

Réseaux d’eau intérieurs 90 au bâtiment

Voirie 01

Toiture-terrasse 41 non accessible

Charpente- 30 arc-portique

Dallage sur terre plein 26 (non compris revêtement)

Réseaux extérieurs 02 au bâtiment

0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20

2528

Photos : AQC

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TOP 10 TOUTES DESTINATIONS

MANIFESTATIONS DES DÉSORDRES

Répartition en % de l’effectifT O U T E S D E S T I N A T I O N S

Les résultats présentent la répartition des désordres par manifestation, en % de l’effectif signalé àl’AQC entre 1995 et 2015 pour toutes les destinations de construction.On observe que plus de la moitié des désordres met en cause le défaut d’étanchéité à l’eau, quelleque soit la destination de la construction sinistrée : 58 % pour toutes destinations (coût moyen de réparation : 6 945 €) – et jusqu’à 63 % pour les logements collectifs ou 80 dans les DOM.Les autres manifestations, qui correspondent majoritairement à des défauts esthétiques, représentent16 % des désordres et sont particulièrement recensées en maison individuelle (25 %) et en locauxd’activité (21 %). La sécurité d’utilisation est mise en cause dans 10 % des cas et le défaut de stabilité,dans 9 % – toutes destinations confondues. Le défaut d’étanchéité à l’air est mis en cause dans 1 % des cas (coût moyen : 8 265 €).

20 - AGENCE QUALITÉ CONSTRUCTION

Défaut d’étanchéité 2à l’eau

Autre manifestation 9(dont défaut esthétique)

Sécurité 5d’utilisation

Défaut 1 de stabilité

Condensation à l’intérieur 3du bâtiment

Problème lié à la température 8 intérieure des locaux

Défaut d’étanchéité 4 à l’air

Sécurité 6 incendie

Défaut d’isolation 7 acoustique

10 % 9 %16 %

58 %

NOMENCLATURE

EDE SYCODÈS

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Revêtements de sol intérieur – carrelage 740

Fondations superficielles – semelle filante ou isolée 100

Couvertures en petits éléments – tuile terre cuite 313

Réseaux d'eau intérieurs au bâtiment 901canalisation d'alimentation eau froide encastrée

Murs enterrés ou de soubassement 120

Façades à base de maçonnerie en blocs de béton 512enduit monocouche

Fenêtres et portes-fenêtres – bois, aluminium, PVC 60

Réseaux d’évacuation des eaux usées 021

Autres éléments particuliers de façade 590balcon, loggia

Pathologie en rénovation

SYCODÉS 2016

AGENCE QUALITÉ CONSTRUCTION - 21

ZOOMPathologie

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SYCODÉS 2016

ZOOM PATHOLOGIELes zooms focalisent sur les dix éléments d'ouvrage identifiés dans le Top 10, parmi les désordres surtravaux neufs signalés à Sycodés durant près de deux périodes décennales depuis 1995. Pour chaque zoom, les désordres sont répartis par effectif, coût total de réparation ; les coûts moyensde réparation et le coût relatif de désordre sont respectivement associés.Le texte reprend des extraits d'articles parus dans la revue Qualité Construction. Pour chaque zoom, ils décrivent les répartitions statistiques puis proposent un diagnostic techniqueet l'analyse des responsabilités, des modes de garantie dans le cadre de l'assurance décennale et uncomplément d'information sur la prise en charge en dommages.Des liens vers les fiches pathologie ou le rapport REX bâtiments performants sont inclus.

Retrouvez les fiches pathologie surwww.qualiteconstruction.com

ou téléchargez l’application sur Apple StoreTM ou Google PlayTM

et le rapport REX bâtiments performants ainsi que les recommandations du programme PACTE sur

www.programmepacte.fr

RAPPEL SUR LES RESPONSABILITÉS SPÉCIFIQUES

des constructeurs, assurables ou paset la Dommages-Ouvrage

À compter de la réception de l’ouvrage, tout constructeur (architecte, bureau d’études, maître d’œu-vre, entreprises, etc.) lié à un commanditaire par un «contrat de louage d’ouvrage» est notammentredevable de deux garanties légales : 1. la garantie de bon fonctionnement: d’une durée de deux ansà compter de la réception, cette garantie vise la réparation des défauts qui affectent le fonctionne-ment des éléments d’équipement dissociables (c’est-à-dire ceux qui peuvent être retirés sans détério-ration de l’ouvrage). Ce risque peut faire l’objet d’une garantie d’assurance facultative; 2. la garantiedécennale: les dommages, survenus dans un délai de dix ans à compter de la réception, susceptiblesde tomber sous le coup de la garantie décennale sont ceux qui affectent la solidité de l’ouvrage ou quile rendent «impropre à sa destination». Il s’agit d’une présomption de responsabilité (article 1792 duCode civil). La loi oblige le constructeur à assurer cette responsabilité (article L.241-1 du Code desassurances – Voir pour les ouvrages exclus de cette obligation, article L.243-1-1).

Les entreprises et artisans de mise en œuvre sont, en plus, redevables de la garantie de parfaitementachèvement : durant la première année suivant la réception, ils sont tenus de réparer les désordresqui ont fait l’objet de réserves lors de la réception ou qui ont été notifiés par le client pendant la première année. Cette responsabilité n’est pas assurable. De son côté, le maître d’ouvrage a pourobligation de souscrire une assurance Dommages-Ouvrage (DO). Cette garantie couvre les désordresde nature décennale. Elle a pour objet d’offrir rapidement une indemnité d’assurance au maître d’ouvrage afin qu’il puisse procéder aux réparations (procédure de gestion de sinistre fixée par un arrêté,article A.243-1 du Code des assurances).

22 - AGENCE QUALITÉ CONSTRUCTION

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SYCODÉS 2016

LES REVÊTEMENTSDE SOLS CARRELÉS

Extrait Revue QUALITÉ CONSTRUCTION n° 146 – septembre/octobre 2014

ZOOM

AGENCE QUALITÉ CONSTRUCTION - 23

740

Photo : Mikaël Didion – AQC

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en %

13

ZOOM PATHOLOGIE – 1995 à 2015

Dans le secteur résidentiel, les anneaux présentent la répartition des désordres par cause technique, en % de l’effectif et en % du coût total des réparationssignalées à l’AQC entre 1995 et 2015.On observe que l’inadaptation du support est le plus souvent mise en cause (42 % de l’effectif).45 % du coût total de réparation, ayant pour origine les revêtements de sols carrelés en résidentiel, sont consacrés aux dommagesdus à l’inadaptation du support, et 27 % à l’absence ou l’insuffisance de joints.

Les coûts moyens de réparation associés sont respectivement de 11 710 € pour l’inadaptation du support et 10 850 € pour l’absence ou l’insuffisance de joints.Les coûts relatifs de désordre, qui expriment le coût des réparations en parts du coût de construction, avoisinent 3 % pour les désordresdus aux inadaptations du support – correspondant à la moyenne pour la période1995 à 2015.

24 - AGENCE QUALITÉ CONSTRUCTION

��� Inadaptation du support (chape, plancher, ancien revêtement…)��� Absence, insuffisance ou inadaptation du joint��� Défaut de collage ou de scellement��� Inadaptation de l’isolant��� Autres causes

740 LES REVÊTEMENTS DE SOLS CARRELÉS

Causes techniques des désordresR É S I D E N T I E L

RÉPARTITION DE L’EFFECTIF RÉPARTITION DU COÛT TOTAL

COÛT MOYEN COÛT RELATIF DU DÉSORDRE

42%Inadaptation du support

45%Inadaptation du support

en %

en %

12

3

12

27

11 710€Inadaptation du support

2,7%Inadaptation du support

0

5000

10000

15000

20000

0,0

0,5

1,0

1,5

2,0

2,5

3,0

3,5

4,0

2

17

27

4245

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1995 à 2015 – ZOOM PATHOLOGIE

Dans le secteur non résidentiel,les anneaux présentent la répartition des désordres par cause technique, en % de l’effectif et en % du coût totaldes réparations signalées à l’AQC entre 1995 et 2015.On observe que le défaut de collage ou de scellement est le plus souvent mis en cause(38 % de l’effectif). 38 % du coût total de réparationayant pour origine les revêtements de sols carrelés non-résidentiel sont consacrésaux défauts de collage ou de scellement, 20 % à l’inadaptation du support et 18 % à l’absence ou l’insuffisance de joints.

Les coûts moyens de réparationassociés sont respectivement de16 400 € pour le défaut de collage ou de scellement, 20 140 € pour l’inadaptation du support et 11 920 € pour l’absence ou l’insuffisance de joints. Les coûts relatifs de désordre, qui expriment le coût des réparations en partsdu coût de construction, varient de 0,8 à 7 % (5 % : incidence du plancherrefroidissant /chauffant) pour les causes évoquées – alors que la moyenne avoisine 2 %

RÉPARTITION DE L’EFFECTIF RÉPARTITION DU COÛT TOTAL

COÛT MOYEN COÛT RELATIF DU DÉSORDRE

AGENCE QUALITÉ CONSTRUCTION – 25

��� Inadaptation du support (chape, plancher, ancien revêtement…)��� Absence, insuffisance ou inadaptation du joint��� Défaut de collage ou de scellement��� Vice de produit��� Autres causes

740 LES REVÊTEMENTS DE SOLS CARRELÉS

Causes techniques des désordresN O N - R É S I D E N T I E L

38%Défaut de collage ou de scellement

38%Défaut de collage ou de scellement

en %

2020

18

4

38

16 400€Défaut de collage ou de scellement

1,6%Défaut de collage ou de scellement

0

5000

10000

15000

20000

25000

30000

35000

40000

0

1

2

3

4

5

6

7

8

1520

en %

2

38

25

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ZOOM PATHOLOGIE – 1995 à 2015

740

26 - AGENCE QUALITÉ CONSTRUCTION

Comme le montrent les statistiques, les revêtements de sols carrelés sont parmi les éléments d’ouvrage les plus fréquemment sujets aux sinistres

et génèrent des coûts de réparation parmi les plus élevés.Les fissurations et les décollements de carrelage constituent

la majorité de ces désordres.

Les sinistres touchant les revêtements de sols (de tout type et pour toutes destinations de bâtiments)concernent massivement les sols carrelés (cf.pages précédentes). Il reste nécessaire de relativiser les résultats au regard des parts de marché des techniques les plus employées.

Causes techniques des désordresInduisant la mise en œuvre de nombreux éléments de construction, les carrelages sont sujets à un large spectre de désordres pouvant toucher le revêtement comme son support.Généralement, les produits en eux-mêmes, fabriqués en vertu de critères standardisés et passés au crible de certifications (classement Upec), ne sont pas à l’origine de ces désordres.Ceux-ci trouvent leur origine dans l’environnement de l’ouvrage ainsi que dans la mise en œuvre des revêtements.

1. FissurationsPour expliquer leur apparition, l’absence ou l’insuffisance de joints de fractionnement ainsi que l’absence de joints périphériques sont souvent avancées par les experts. Or, ces explications se voientrégulièrement minimisées, voire battues en brèche :« Établir systématiquement un lien entre un défaut de joints de fractionnement et des fissures, c’est un peualler vite en besogne, estime Olivier Bodin, expert judiciaire au sein de la société Éponyme. Il est fréquent de constater la présence de fissures malgré celle de joints de fractionnement. Il est vrai que cetteexplication a été et reste une solution de facilité pour les experts, qui la fournissent à défaut d’une autre. » « Cela peut être le cas, en l’absence de joint périphérique, sur des supports amenés à “bouger” tels que les planchers chauffants », considère pour sa part Jean-Pierre Thomas, expert chez Eurisk, tout enreconnaissant que les retraits de chape représentent un risque autrement significatif. L’insuffisancedes joints de fractionnement constitue néanmoins un facteur de risque important dans le cas des carrelages collés.« En plancher chauffant, il faut fractionner, tranche Jean-Pierre Thomas. Les variations de température en son sein génèrent forcément des mouvements de chape, qui eux-mêmes génèrent des efforts au niveaudes carrelages. Or ces derniers ne se comportent pas de la même manière qu’une dalle. »Les fissurations de carrelages sont plus fréquemment dues à des retraits de chape.Pour prévenir ce phénomène, plusieurs possibilités existent. La première consiste à accorder à la chapeun temps de séchage suffisant au moment de sa réalisation.

Mais à cette possibilité s’oppose la réduction a minima des délais de chantier. « L’idéal serait de viserdeux à trois mois (pour la période de séchage). Mais cela paraît difficile… », reconnaît Jean-Pierre Thomas.Une autre possibilité, peut-être plus réaliste, consiste à réduire les dosages en ciment, sans affecterla tenue mécanique de la future chape.Le tassement d’isolant acoustique a également pu être mis en évidence pour expliquer des fissurations,moyennant toutefois des techniques d’investigation poussées : « Certains de mes confrères ont effectivement rencontré ce cas de figure, acquiesce Jean-Pierre Thomas, mais c’est une cause qui reste difficile à déterminer, car examiner l’isolant sous la chape requiert un carottage, au coût prohibitif. »

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1995 à 2015 – ZOOM PATHOLOGIE

AGENCE QUALITÉ CONSTRUCTION - 27

7402. DécollementsLes problèmes d’adhérence avec leur support sont la cause prépondérante des décollements de carrelage. Plusieurs situations peuvent être incriminées, relevant de la mise en œuvre.À commencer par un mauvais encollage. Généralement, il convient d’appliquer la colle à la fois sur le support et en sous-face des carreaux. Se contenter d’une seule application n’est pas suffisant pourgarantir leur adhérence.

Il en est de même lorsque la préparation du support n’est pas optimale, notamment lorsqu’il s’agitd’appliquer un enduit de ragréage. Son temps de durcissement doit être scrupuleusement respectécar, s’il est encore trop frais, il n’offrira pas la meilleure adhérence au revêtement.Enfin, avant le collage des carreaux, le support doit être impeccable pour que des poussières ne nuisent pas au pouvoir adhérent de la colle.Les équipes de pose doivent donc nettoyer la dalle, a fortiori si les équipes qui les ont précédées n’ontpas veillé à sa propreté.

Les décollements peuvent aussi avoir pour origine une erreur dans le choix du primaire d’accrochage.Celui-ci diffère selon le type de chape en présence ; les chapes anhydrites à base de sulfates requièrent des primaires spécifiques, différents de ceux appliqués aux chapes ciment. L’équipe chargée de poser un carrelage doit donc connaître le type de chape en présence afin d’appliquer le primaire adéquat.

Les applicateurs de chapes anhydrites doivent également être vigilants quant au taux d’humidité de la chape qui doit être scrupuleusement respecté sous peine de dégrader l’adhérence du carrelagesur son support. Dans la mesure du possible, l’idéal pour gagner du temps est de caler la phase de séchage de la chape en période estivale. L’état d’assèchement peut être contrôlé à l’issue de cettepériode de séchage par un test : la bombe au carbure.Certains bâtiments spécifiques, tels que gymnases, piscines, bâtiments industriels, sont équipés de locaux aux sols carrelés, régulièrement soumis à des lavages à grandes eaux (douches, cuisines collectives, sanitaires…). Ce type de sol affiche nécessairement une pente de 1 % pour permettre l’évacuation des eaux vers des siphons de sol.Lorsque cette pente n’est pas respectée, l’eau stagne plus longtemps au sol. En cas de présence d’eautrop importante, des infiltrations risquent de mettre à mal les joints de carrelage, provoquant des infiltrations susceptibles de dégrader les mortiers de pose et, incidemment, de conduire à un décollement des carreaux.

Fiche pathologie bâtiment F2« Fissuration et décollement

des carrelages de sol dans l’habitat » sur le site Internet de l’AQC,

www.qualiteconstruction.com

–>Téléchargez l'application pour smartphone Fiches pathologie bâtiment, sur App StoreTM et Google PlayTM

VOIR

AUSSI

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ZOOM PATHOLOGIE – 1995 à 2015

740

28 - AGENCE QUALITÉ CONSTRUCTION

Décollement de carreaux par absenceou défaut de double encollage.

RR

R

Fissuration de carrelage(classement inadapté vis-à-vis du local).

Phot

os :

DT

Euris

k

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VOIR

AUSSI

Communication C2P« Les chapes fluides » sur le site Internet de l’AQC,

www.qualiteconstruction.com

1995 à 2015 – ZOOM PATHOLOGIE

AGENCE QUALITÉ CONSTRUCTION - 29

740

Dégradation de carreaux sur joint de dilatation engrande surface

R

Défaut de traitement du support et décollement de l’enduit de ragréage

R

R

Soulèvement par mise en compression d’un carrelage(non-respect de la largeur des joints et pose sur un support trop jeune).

Phot

os :

DT

Euris

k

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ZOOM PATHOLOGIE – 1995 à 2015

740

30 - AGENCE QUALITÉ CONSTRUCTION

Responsabilités et garanties liées au contrat de louage d’ouvrageDans le cas des revêtements de sols carrelés, l’impropriété à destination n’est pas toujours simple à objectiver lors des expertises : « Cela fait trente-cinq ans que cette notion prête à interprétation, commente Olivier Bodin. Il y a des cas où elle ne pose pas de problèmes, d’autres où elle est beaucoupmoins évidente à établir. » Et ce dernier de donner un exemple : « Le gérant d’un grand hôtel estimeraque quelques fissures à peine visibles dans son hall rendront son établissement impropre à sa destination(car nuisant à son standing). »« La difficulté réside dans le fait que seule la jurisprudence permet de déterminer cette impropriété à destination, ajoute Jean-Pierre Thomas. C’est une notion assez générale, qui n’est non pas définie par un champ strict, mais laissée à l’appréciation des experts et des juges. »

Dans la majorité des cas, les dommages touchant les carrelages et rendant l’ouvrage impropre à sa destination sont les fissurations et les décollements.Si une fissuration crée une butée entre les deux parties d’un carreau, le revêtement présente un risquede chute ou de blessure pour les usagers. En revanche, une fissure ne générant pas de rupture de niveau de part et d’autre ne sera pas considérée comme un dommage rendant l’ouvrage impropreà sa destination, mais simplement comme une dégradation d’ordre esthétique.

Dans le cas de décollements de carreaux, le risque, là aussi, est corrélé à l’usage du bâtiment.Dans une maison de retraite par exemple, les personnes âgées, ayant du mal à se déplacer et doncplus vulnérables au risque de chute, seront mises en danger par des irrégularités et des butées crééespar le décollement de plusieurs carreaux. « Cette dangerosité sera évaluée en fonction de la localisationdu sinistre, de son étendue, ainsi que du taux de passage sur le secteur touché », complète Jean-PierreThomas.

La RCD du constructeur peut également être engagée dans le cas d’un carrelage inadapté : « Dans une cuisine collective, il faut opter pour un carrelage à la fois suffisamment granuleux pour être antidérapant, et suffisamment lisse pour garantir de bonnes conditions de lavage, d’entretien et donc, d’hygiène, explique un autre expert. Les carrelages ne doivent pas devenir des nids à bactéries. Si le carrelage est trop glissant, les salariés de la cuisine risquent des chutes, et la RCD du constructeur sera mise en cause au titre de l’impropriété à destination. »

La garantie de parfait achèvement impose au carreleur de réparer tous les désordres notifiés par le maître d’ouvrage dans l’intervalle d’un an après réception.Concernant les revêtements de sols, il est communément admis que les carrelages scellés sont considérés comme des éléments indissociables d’une construction, tandis que les carrelages collés le sont comme éléments dissociables. dès lors, seuls ces derniers sont concernés par la jurisprudencerécente qui vise à les en exclure. En effet, la Cour de cassation a rendu à l’automne 2013 un arrêt selonlequel les carrelages ne peuvent être considérés comme des « éléments d’équipement » d’un ouvrage(il s’agit de l’arrêt n° 12-19483 rendu le 11 septembre 2013 par la troisième chambre civile de la Courde cassation). « La Cour de Cassation a sans doute voulu recentrer la notion de fonctionnement aux équipements techniques », suppose Jean-Pierre Thomas. Dès lors, la Garantie de bon fonctionnementne concernerait plus que les équipements d’éclairage, de ventilation, de génie climatique… Partant, le maître d’ouvrage ne pourra obtenir réparation du constructeur dans le seul cadre de la Responsabilité civile de droit commun.Conséquence : les entreprises de carreleurs ne seraient plus soumises à la Garantie de bon fonction-nement lorsqu’il s’agit de dommages relatifs aux carrelages. Théoriquement, elles n’auraient doncplus besoin de s’assurer.

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1995 à 2015 – ZOOM PATHOLOGIE

AGENCE QUALITÉ CONSTRUCTION - 31

740« C’est peut-être ce qu’il adviendra, mais c’est un arrêt relativement récent, nous n’avons pas encore deretours sur l’effet de cette décision de la Cour de Cassation dans les expertises courantes », précise Jean-Pierre Thomas.

Autres garanties (dommages)Pour les particuliers, les sinistres de type « incendie » ou « dégât des eaux » sont pris en charge parl'assurance Multirisque habitation. Dans les faits, c'est souvent l'assureur Multirisque habitation quidédommage en premier, sous 90 jours et qui, le cas échéant, se retourne vers l'assureur du constructeursi sa RCD est mise en cause.

A priori, les revêtements de sols carrelés entrent très rarement dans un tel cas de figure. « Des jointsde carrelage mal réalisés, cela se voit tout de suite (à la livraison de l'ouvrage), souligne un assureur dommages, le constructeur peut donc corriger cela. » Dès lors, il est difficilement envisageable de voirce type de malfaçon « glisser » en RCD en cas d'inondation.

Toutefois, les douches à l'italienne peuvent donner lieu à une prise en charge du sinistre par l'assureurRCD de l'entreprise concernée : « Une douche à l'italienne doit pouvoir garantir l'étanchéité, notammentvis-à-vis d'un logement sous-jacent, dans le cas d'un bâtiment résidentiel collectif. Des joints mal réalisésengendreraient un dégât des eaux qui ne serait pas survenu avec un bac de douche classique, indique cetassureur. Sauf, bien sûr, si les joints du carrelage sont mal entretenus. » Mais l'entretien, qui ne fait paspartie des obligations de l'entreprise, reste à la discrétion du maître d'ouvrage ou de l'occupant.

Article de François Ausseur « L’élément d’équipement

d’un ouvrage – Attention faux ami ! » paru dans le n° 143 de Qualité Construction

(mars-avril 2014, pages 22 à 25)

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AUSSI

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ZOOM PATHOLOGIE – 1995 à 2015

740

32 - AGENCE QUALITÉ CONSTRUCTION

NOTES

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SYCODÉS 2016

FONDATIONSSUPERFICIELLESSEMELLE FILANTE OU ISOLÉE

Extrait Revue QUALITÉ CONSTRUCTION n° 147 – novembre/décembre 2014

AGENCE QUALITÉ CONSTRUCTION - 33

100

Affaissement d’une façade malgré des contreforts.Alain-Franck Béchade

ZOOM

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ZOOM PATHOLOGIE – 1995 à 2015

Dans le secteur résidentiel, les anneaux présentent la répartition des désordrespar cause technique, en % de l’effectif eten % du coût total des réparations signalées à l’AQC entre 1995 et 2015.On constate que la fondation sursol hétérogène est la plus souventmise en cause (31 % de l’effectif).23 % des dommages sont dusà l’insuffisance de profondeur.30 % du coût total de réparationayant pour origine les fondationssuperficielles en résidentiel sont consacrés aux dommagesdus à la fondation sur sol hétérogène et 25 % au principe de fondation non adaptée.

Les coûts moyens de réparationassociés sont respectivement de32 370€ pour les désordres dusaux fondations sur solhétérogène et 26 880 € pour ceux dus au principe de fondation non adaptée.Les Coûts relatifs de désordre(CRD), qui expriment le coût des réparations en parts du coûtde construction, sont de 35 %pour les désordres dusau principe de fondation non adapté – alors que lamoyenne est de 21 %, stable sur la période 1995 à 2015.

34 - AGENCE QUALITÉ CONSTRUCTION

��� Fondation sur sol hétérogène (tassement différentiel…)��� Insuffisance de profondeur dans le sol (hors gel)��� Principe de fondation non adaptée��� Fondation sur sol argileux��� Autres causes

100 FONDATIONS SUPERFICIELLES

Causes techniques des désordresR É S I D E N T I E L

RÉPARTITION DE L’EFFECTIF RÉPARTITION DU COÛT TOTAL

COÛT MOYEN COÛT RELATIF DU DÉSORDRE

31%Fondation

sur sol hétérogène

30%Fondation

sur sol hétérogène

en %

en %

30

1320

10

161823

31

14

25

32 270€Fondation

sur sol hétérogène

35%Fondation

sur sol hétérogène

0

10000

20000

30000

40000

50000

60000

0

10

20

30

40

50

60

70

80

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1995 à 2015 – ZOOM PATHOLOGIE

Dans le secteur non résidentiel,les anneaux présentent la répartition des désordres parcause technique, en % de l’effectifet en % du coût total des réparations signalées à l’AQC entre 1995 et 2015.On constate que les désordresdus aux fondations sur sol hétérogène sont très souvent mis en cause avec 32 %de l’effectif et 27% du coût totalde réparation.22% du coût total de réparationsont consacrés aux désordres dus à l’insuffisance de profondeuret 22 % à ceux dus au principe de fondation non adaptée.

Les coûts moyens de réparationles plus coûteux sont les désordresliés aux fondations sur sol argileux (66 210 €) suivis des désordres liés au principe de fondation non adaptée, avec un coût moyen de 30 090 €.Les Coûts relatifs de désordre(CRD) expriment le coût des réparations en parts du coûtde construction.Ils sont de 32 % pour les désordres dus aux fondationssur sol argileux.En deuxième position viennentles désordres pour principe de fondation non adaptée (28 %).La moyenne pour l’ensemble est de 14 % pour la période 1995 à 2015.

RÉPARTITION DE L’EFFECTIF RÉPARTITION DU COÛT TOTAL

COÛT MOYEN COÛT RELATIF DU DÉSORDRE

AGENCE QUALITÉ CONSTRUCTION – 35

��� Fondation sur sol hétérogène (tassement différentiel…)��� Insuffisance de profondeur dans le sol (hors gel)��� Principe de fondation non adaptée��� Fondation sur sol argileux��� Autres causes

100 FONDATIONS SUPERFICIELLES

Causes techniques des désordresN O N - R É S I D E N T I E L

32%Fondation

sur sol hétérogène

27%Fondation

sur sol hétérogène

en %

en %

22

2126

3

20

27

19

32

8

22

66 210€Fondation

sur sol argileux

32%Fondation

sur sol argileux

0

10000

20000

30000

40000

50000

60000

70000

80000

0

5

10

15

20

25

30

35

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ZOOM PATHOLOGIE – 1995 à 2015

100

36 - AGENCE QUALITÉ CONSTRUCTION

Les sinistres touchant les fondations superficielles sont les plus coûteux. Preuve que les fondations gagneraient à faire l’objet de travaux préventifs

dès la phase d’aménagement des sites de construction. L’étude de sol préalable, devrait être systématique.

Causes techniques des désordres

1. Les sous-sols hétérogènesDans un premier temps, abordons le cas des fondations sur sous-sols hétérogènes, première causetechnique de désordre dans le résidentiel. Une cause dont la fréquence s’explique en partie par le faitque les maisons individuelles sont, dans une très grande majorité, fondées sur des semelles en bétonarmé ancrées à de faible profondeur (entre 60 cm et 1,50 m), sans étude de sous-sol préalable. Il est vrai que l’étude de sous-sol n’est pas une obligation réglementaire. « Dans le meilleur des cas, une maison individuelle sur quatre fait l’objet d’une telle étude », estime Alain-Franck Béchade, expertindépendant(1). Si obligation il y a, elle est éventuellement imposée par les assureurs, pour les bâtimentsdépassant un certain montant d’investissement (de l’ordre de plusieurs centaines de milliers d’euros).« Au-delà d’un certain montant, les assureurs conditionnent leur garantie à la production d’une étude desol, à la présence d’un maître d’œuvre, d’un géotechnicien et d’un bureau de contrôle », complète l’expert.Le risque est que, sous l’effet du poids des ouvrages, le sous-sol fasse l’objet de tassement différentiel :en se déformant, le mouvement de sol soumet alors la superstructure du bâtiment à des contraintes(traction, cisaillement, etc.) susceptibles de fissurer l’édifice.

Plusieurs cas de figures peuvent être rencontrés : présence d’un sol d’assise pour partie constituéd’argiles et de couches rocheuses, subsistances de carrières mal ou non remblayées, hétérogénéitédesdits remblais, etc. On note également une recrudescence des problèmes liés au dessouchage : lorsdes travaux d’aménagements en zone boisée, les lotisseurs font niveler les terrains après extractiondes souches et racines d’arbres (la profondeur du sol remanié par le dessouchage peut atteindre 1,20à 1,50 m). Conséquence : ces sols remaniés peu portants occasionnent des tassements différentiels.Or la responsabilité d’un vice du sol incombe non pas aux aménageurs-lotisseurs, mais aux construc-teurs… Sur les sols argileux, les tassements différentiels seront d’autant plus favorisés que l’ouvrageprésentera des volumes hétérogènes exerçant différents niveaux de charges (exemple : une maisonavec étage et son garage attenant). Afin de rendre les deux volumes indépendants en cas de tassement,il faut les séparer par un joint de rupture, avec chaînages verticaux de part et d’autre.Les bâtiments de logements collectifs seraient, quant à eux, moins sujets aux risques de tassementsdifférentiels : plus rigides, souvent dotés de sous-sols aménagés, leurs fondations y sont plus profondes.Par ailleurs, les entreprises chargées de ce lot ont généralement suffisamment d’expérience pour éviter que les couches de sous-sols représentent un risque. Enfin, ces constructions sont soumisessystématiquement à étude de sol.

2. L’eauLes argiles sont soumises aux phénomènes de retrait-gonflement, parfois dus à des causes climatiques (sécheresse, intempéries). Malheureusement, ce type de sinistre n’est pas le simple faitdes aléas météorologiques. « L’origine première des mouvements de sols est la mauvaise gestion de l’eauautour des constructions », assène Alain-Franck Béchade. Il est donc du ressort de la maîtrise d’œuvreet des entreprises de garantir cette protection des ouvrages contre l’eau. Un certain nombre de travauxadéquats doivent être systématiquement mis en œuvre par les équipes de terrassement et de maçon-nerie : trottoirs périphériques, drainages, réseaux d’eaux pluviales parfaitement étanches.

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VOIR

AUSSI

1995 à 2015 – ZOOM PATHOLOGIE

AGENCE QUALITÉ CONSTRUCTION - 37

100Reste un facteur de risque qui fait encore polémique parmi la communauté des experts : la présencede racines dans les sols d’assise sensibles, susceptible de créer des retraits d’argile par succion del’eau. « S’agit-il d’un facteur déclenchant ou aggravant ? Pour ma part je considère que la succion des racinesreprésente un facteur déclenchant, tranche Alain-Franck Béchade, quand on se donne le temps de montrerque la suppression de la succion de racines stoppe l’évolution des dommages. La nuance n’est pas anodine :si l’expert estime qu’il s’agit plutôt d’un facteur aggravant, les travaux de réparation ne seront pas les mêmes. »

En cas de présence d’arbres ou d’arbustes, il convient de prémunir les ouvrages contre les problèmesde succion d’eau à l’aide d’écrans antiracine. Ils peuvent être de trois sortes. Les moins chers consistenten une tranchée de 30 cm de largeur sur 2,50 m de profondeur avec la mise en place d’un voile polyester étanche ou d’une géomembrane.Solution intermédiaire: en lieu et place du voile polyester, la fouille est remplie de béton. En présencede racines vraiment profondes (jusqu’à 5m de profondeur) et appartenant au voisin, il faudra battredes palplanches métalliques. En dernière extrémité, il faudra supprimer la végétation à proximité del’ouvrage (en veillant bien à remblayer les cavités laissées après l’extraction des racines). En tous les cas,à l’instar de son confrère, Olivier Gloux, expert Crac chez VRS Vering, estime que « traiter la questionde la végétation est la première des choses à faire ». Nécessairement, ces ouvrages devraient être systématiquement accompagnés de mesures préventives lorsqu’une présence d’argile est probable. « Dans l’idéal, un constructeur doit prendre les trois mesures suivantes : consulter la carte des zones de solsargileux dressée par le BRGM (Bureau des ressources géologiques et minières) – cette carte est disponibleen ligne sur le site www.argiles.fr, mener une enquête de voisinage et, enfin, faire une analyse d’argile en laboratoire. »

3. La superstructurePour qu’ils résistent à des mouvements de sols (tassements, mouvements sismiques), les bâtimentsdoivent être les plus rigides possible. Or, il est fréquent que leurs structures soient trop souples.En cause, des fondations en déficit d’éléments de ferraillage : « Les fondations sont les éléments les plus rigides d’une construction, rappelle Alain-Franck Béchade. Ils ont la densité d’acier la plus forte.C’est d’ailleurs pour cela que les sinistres liés aux fondations superficielles ne sont généralement pas spectaculaires : les fondations en elles-mêmes ne se cassent généralement pas. Ce qui est plus spectaculaire,c’est ce qui se passe au-dessus ! » Soit la réaction de la structure : fissures, descellement de poutres, etc.Il est donc important d’enjoindre aux maçons de ne pas lésiner sur les éléments de ferraillage avantqu’ils ne coulent leur béton. De même que les semelles filantes, les planchers participent de la rigiditéd’un édifice : « Faisons une analogie entre une maison et une boîte à chaussures, poursuit l’expert. Si l’ondécoupe le fond de la boîte, les côtés de celle-ci seront beaucoup plus souples et sujets à la déformation. »Il est recommandé de préférer un plancher sur vide sanitaire à un dallage.L’édifice sera d’autant plus rigide qu’il comprendra un plancher haut ou une terrasse.

Alain-Franck Béchade est l’auteur de « La pathologie

des fondations superficielles » coédition CSTB/AQC

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ZOOM PATHOLOGIE – 1995 à 2015

100

38 - AGENCE QUALITÉ CONSTRUCTION

Écran anti-racines par voile polyester

RR

Développement de racines dans l’argile sous fondations

Écran anti-racines par palplanches

R

Regard fuyard

R

R

Développement de racines sous fondations

Phot

os :

Alai

n-Fr

anck

Béc

hade

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VOIR

AUSSI

Fiche pathologie bâtiment A1« Mouvement de fondation des maisons individuelles »

sur le site Internet de l’AQC, www.qualiteconstruction.com

–>Téléchargez l'application pour smartphone Fiches pathologie bâtiment, sur App StoreTM et Google PlayTM

1995 à 2015 – ZOOM PATHOLOGIE

AGENCE QUALITÉ CONSTRUCTION - 39

100

R

Fissure en escalier

RFissures intérieures

R

Inondation d’un vide sanitairepar absence de drainage

Phot

os :

Alai

n-Fr

anck

Béc

hade

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ZOOM PATHOLOGIE – 1995 à 2015

100

40 - AGENCE QUALITÉ CONSTRUCTION

Responsabilités et garanties liées au contrat de louage d’ouvrageEn Responsabilité civile décennale, des tassements de fondations mettant en cause la solidité sontgénéralement pris en charge par l’assureur RCD de l’entreprise de maçonnerie-béton armé si elle a biendéclaré cette activité, sauf à prouver une cause extérieure, telles que la plantation d’arbre, l’ouvertured’une fouille pour une construction à proximité de l’ouvrage endommagé… ou que le désordre trouveson origine dans un autre lot que celui du maçon.

C’est notamment le cas des fuites sur les réseaux d’évacuation des eaux pluviales ou d’assainissementqui sont susceptibles de provoquer ou d’aggraver des tassements différentiels de fondations, particu-lièrement dans un sol hétérogène sensible au retrait-gonflement. Dans ce dernier cas, la prise encharge n’entrera pas de fait dans le champ de la garantie du maçon mais de celle de l’entreprise chargée de la pose des réseaux. Certains assureurs déconseillent d’ailleurs à leurs clients constructeursde maisons individuelles de laisser le lot VRD en travaux réservés pour réduire les risques. De même,si un tassement différentiel de fondation menace la sécurité des occupants, par exemple s’il induit le descellement d’une poutre de structure, il entrera automatiquement dans le champ de la RCD – alorsmême que la structure n’est pas encore effondrée.

En revanche, un sinistre de fondation n’est pas toujours pris en charge, notamment lorsqu’il n’y a pasd’impropriété à destination ou d’atteinte à la solidité.« L’impropriété à destination est une notion beaucoup plus abstraite que la notion d’atteinte à la solidité de l’ouvrage », confirme une juriste. Tout dépend du type de bâtiment, de la localisation des fissures, ainsique « de l’ouverture des fissures, si elles touchent ou non un mur porteur… Il faut distinguer les fissures structurelles des fissures non structurelles », poursuit notre juriste. Pour inquiétant qu’il soit aux yeux des propriétaires, notamment en maison individuelle, ce type de sinistre n’est pas forcément grave. « Il est vrai que ce point suscite l’incompréhension des béotiens, mais il faut rappeler qu’un bâtiment « bouge », de même que le sous-sol. Il est donc normal que des fissures se forment. Si elles ne sont pas satisfaisantes d’un point de vue esthétique, elles ne rendent pas systématiquement le bâtiment impropre à sa destination. » D’autant qu’elles peuvent être résorbées à l’aide de mesures correctives (gestion del’eau autour des constructions, dans le cas des sols argileux), une fois passée la période d’observationconfirmant qu’elles n’évoluent pas de façon inquiétante.

Synthèse des bonnes pratiques(Extrait de « La pathologie des fondations superficielles, diagnostic, réparations et prévention »,

coédition CSTB/AQC)

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1995 à 2015 – ZOOM PATHOLOGIE

AGENCE QUALITÉ CONSTRUCTION - 41

100Autres garanties (dommages)En théorie, en cas de sécheresse établie par arrêté de catastrophe naturelle, c’est l’assureurMultirisque habitation (MRH) qui devra dédommager le propriétaire de la construction sinistrée ; cet assureur, le cas échéant, se retournera vers l’assureur du constructeur si la construction a moinsde dix ans et que sa responsabilité est mise en cause. En pratique, la DO intervient directement.

Les sinistres dus à des mouvements de sols intervenant durant la période décennale engagent souventla responsabilité de l’entreprise car la nature des sols doit être connue – et le constructeur doit l’adaptation des fondations. Pour se dégager de leurs responsabilités, le maître d’œuvre et l’entreprise doivent apporter la preuve que le sinistre est dû à une « cause étrangère ». L’objectivation de cette cause étrangère est faite lorsque le sinistre répond à trois critères conjugués : l’imprévisibilité,l’extériorité et l’irréversibilité. Or il existe des cartes d’aléas relatives aux argiles gonflantes et à la naturegéologique des sols, ce qui rend l’imprévisibilité difficile à prouver. Si le sinistre est dû ou aggravé par une fuite de canalisation, la responsabilité du constructeur de la fondation sera hors de cause –mais pas celle de l’entreprise ayant posé la canalisation fuyarde, vers qui l’assureur MRH pourra se retourner.

Enfin, « si une maison n’a pas bougé pendant une trentaine d’années et que survient un sinistre, il est plusque probable qu’une origine environnementale extérieure puisse être invoquée », indique Alain-FranckBéchade. En dehors de la période décennale, un sinistre touchant les fondations superficielles sera couvert par la MRH –consécutivement à la sécheresse, mais attention, uniquement sous réservedu classement de la commune en état de catastrophe naturelle par arrêté ministériel, ce qui n’est passystématique.

À titre d’information, une fiche pratique sur le site de la FFSA, « Sécheresse : garanties et indemnisationdes dommages subis par les habitations », présente les modalités de prise en charge en cas de sécheressedans les cadres catastrophe naturelle/décennale.

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ZOOM PATHOLOGIE – 1995 à 2015

100

42 - AGENCE QUALITÉ CONSTRUCTION

NOTES

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SYCODÉS 2016

COUVERTURESEN PETITS ÉLÉMENTSTUILE TERRE CUITE

Extrait Revue QUALITÉ CONSTRUCTION n° 148 – janvier/février 2015

AGENCE QUALITÉ CONSTRUCTION - 43

313

Photo DT Saretec

ZOOM

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ZOOM PATHOLOGIE – 1995 à 2015

Dans le secteur résidentiel, les anneaux présentent la répartition des désordrespar cause technique, en % de l’effectif et en % du coût totaldes réparations signalées à l’AQC entre 1995 et 2015.Ces répartitions montrentque les dommages ayant pour cause les couvertures en tuiles de terre cuiteont pour principale origine les défauts aux points singuliers(65 % de l’effectif sur l’ensemble de la période) ; cette causeconsomme près de la moitiédu coût total des réparationsdes couvertures en tuiles de terre cuite, en baisse sur la période (53 %).

Les histogrammes présentent les coûts moyens de réparationet les Coûts relatifs de désordre(CRD) correspondants,toujours dans le résidentiel.On constate que le coût moyen de réparation associé aux défauts aux points singuliersest de 4 015 €.Les CRD, qui expriment le coût des réparations en partsdu coût de construction variententre 8 % pour les désordres dus aux défauts en partie courante et 1,2 % pour ceux dus au défaut de liaisonavec une pénétration.

44 - AGENCE QUALITÉ CONSTRUCTION

��� Défaut aux points singuliers (faîtage, rive, noue…)

��� Défaut de liaison avec une pénétration (souche, lucarne, mur, capteurs solaires…)

��� Défaut en partie courante (recouvrement insuffisant, pente…)

��� Envol des éléments��� Autres causes

313 COUVERTURES EN PETITS ÉLÉMENTS

Causes techniques des désordresR É S I D E N T I E L

RÉPARTITION DE L’EFFECTIF RÉPARTITION DU COÛT TOTAL

COÛT MOYEN COÛT RELATIF DU DÉSORDRE

65%Défaut

aux points singuliers

53%Défaut

aux points singuliers

en %

en %

53

1811

2

9

13

65

2

19

8

10 050€Défaut

en partie courante

8%Défaut

en partie courante

0

2000

4000

6000

8000

10000

12000

0

1

2

3

4

5

6

7

8

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1995 à 2015 – ZOOM PATHOLOGIE

En maison individuelle, les anneaux présentent la répartition des désordres par cause technique, en % de l’effectif et en % du coût total des réparations signaléesà l’AQC entre 1995 et 2015.On constate que le défaut aux points singuliers est le plus souvent mis en cause(plus de 63 % de l’effectif).Près de 48 % du coût total de réparation ayant pour origineles couvertures en tuilesde terre cuite en non-résidentielsont consacrés aux dommagesdus aux défautsaux points singuliers. 22 % du coût total de réparationsont consacrés aux défauts en partie courante.

Les coûts moyens de réparationassociés sont respectivement de 6 800 € pour les défauts aux points singulierset 15 100 € pour les défauts en partie courante. Les Coûts relatifs de désordre(CRD), qui expriment le coût des réparations en parts du coûtde construction, sont de 1 % pour les désordres dusaux défauts aux points singuliers,en baisse sur la période1995 à 2015.

RÉPARTITION DE L’EFFECTIF RÉPARTITION DU COÛT TOTAL

COÛT MOYEN COÛT RELATIF DU DÉSORDRE

AGENCE QUALITÉ CONSTRUCTION – 45

��� Défaut aux points singuliers (faîtage, rive, noue…)

��� Défaut de liaison avec une pénétration (souche, lucarne, mur, capteurs solaires…)

��� Défaut en partie courante (recouvrement insuffisant, pente…)

��� Envol des éléments��� Autres causes

313 COUVERTURESEN PETITS ÉLÉMENTS

Causes techniques des désordresN O N - R É S I D E N T I E L

63%Défaut aux points

singuliers

48%Défaut aux points

singuliers

en %

en %

48

2011

2

13

11

63

4

22

6

17 500€Envol des éléments

1,6%Envol des éléments

0

5000

10000

15000

20000

0

1

2

3

4

5

6

7

8

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ZOOM PATHOLOGIE – 1995 à 2015

313

46 - AGENCE QUALITÉ CONSTRUCTION

Causes techniques des désordres

1. La mise en œuvreFaisant partie intégrante du clos et couvert, la toiture, quelle que soit sa constitution, doit protéger les occupants des intempéries (pluie et neige). Partant, les infiltrations d’eau, voire de neige poudreuse,représentent la quasi-totalité des sinistres signalés. La majorité des sinistres touchant les toitures enpetits éléments relève de défauts au niveau des points singuliers : faîtages, noues, solins autour dessouches de cheminée, rives, etc. Ces défauts se traduisent par des points de vulnérabilité propicesaux infiltrations de pluie. Le clos et couvert n’est plus garanti. Beaucoup de ces défauts traduisent la difficulté des ouvrages à effectuer et/ou un manque de rigueur dans leur exécution et le respectdes Règles de l’art. Il est de la responsabilité du couvreur, seul habilité à réaliser les ouvrages de zinguerie qui constituent ces fameux points singuliers, de bien les réaliser.

Cette obligation de rigueur est également patente dans les pathologies en partie courante. Il est vraique certains types de tuiles –telles que les tuiles plates– qui demandent de respecter des dimensionsréglementaires de pureaux (zones de recouvrement entre les tuiles), requièrent un plus haut niveaude savoir-faire que de simples tuiles à emboîtement. Ce manque de savoir-faire peut se traduire par d’autres malfaçons sources de sinistres : emploi de tuiles de partie courante au niveau des faîtageset des arêtiers ; mortiers de scellement de mauvaise qualité au niveau des faîtages et des rives (tuilesaffleurant côté pignon), infiltrations dues à une orientation des emboîtements face aux vents dominants, etc.

Prévenir ce type de malfaçons passe d’abord par une meilleure formation de l’ensemble des artisanscouvreurs, de façon à ce que les Règles de l’art (DTU) soient respectées. Non pas que la qualité de laformation soit à mettre en cause; il s’agirait plutôt de veiller à un meilleur encadrement des metteursen œuvre. « On recense peu de dommages dus à une incompétence notoire, mais plutôt des incidents isolés en grand nombre, tempère ainsi Michel Caron, expert construction au sein de Estellon-Eurexo.On trouve de grandes disparités en termes de niveau de compétence au sein d’une même entreprise. C’est pourquoi l’encadrement est si important, quelle que soit la partie de l’ouvrage concernée, d’ailleurs. »Il est également important que le couvreur soit en mesure de choisir le type de tuiles adapté à la zonegéographique considérée et qu’il respecte les spécifications techniques du produit pour le mettre enœuvre correctement.

Il semblerait également que le métier de couvreur au sens strict ne soit pas représenté de manièrehomogène sur l’ensemble du territoire. Ainsi, paradoxalement, le sud de la France, pourtant riche enmaisons à couvertures en tuiles canal, serait moins pourvu en entreprises spécialisées. Les lots « Couverture » peuvent alors être pris en charge par des entreprises de maçonnerie, surtout en maisonindividuelle. En l’espèce, Michel Caron rapporte le cas le plus surprenant qu’il ait rencontré, dans le département des Pyrénées-Orientales : « Dans une copropriété située dans une commune très exposée

Concernant plus volontiers la maison individuelle, les pathologies touchant les toitures composées de tuiles en terre cuite

sont généralement dues à des défauts de mise en œuvre localisés sur un certain nombre de points singuliers.

Les coûts engendrés sont relativement modestes par rapport à d’autres pathologies du Top 10 de Sycodés.

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1995 à 2015 – ZOOM PATHOLOGIE

AGENCE QUALITÉ CONSTRUCTION - 47

313au vent, les tuiles d’un auvent étaient simplement collées sur les liteaux, sans écran de sous-toiture. Au moindre coup de vent, le vent s’engouffrait sous la couverture, et des tuiles se retrouvaient par terre…Pourtant un maître d’œuvre avait réceptionné l’ouvrage. Ce genre de sinistre ne devrait pas arriver, et cet ouvrage n’aurait pas dû être garanti. » Car faut-il le rappeler, le maître d’œuvre est effectivement responsable de la qualité des ouvrages livrés. Mais, en dehors des cas extrêmes tels que celui évoqué ci-avant où l’ensemble de la toiture est mal réalisé, la responsabilité du maître d’œuvre est plus difficilemettre en évidence, car les sinistres ont généralement pour origine des « défauts isolés d’exécution »,qui renvoient plus naturellement à la responsabilité de l’entreprise.

Autre sinistre récurrent : les infiltrations de neige poudreuse. Elles sont liées à une concomitance vent-neige qui peut concerner potentiellement toutes les habitations situées en plaine. Pour des raisonséconomiques et parce que les règles de l’art ne l’exigent pas en dehors des zones exposées ou des toitures de faibles pentes, certains promoteurs-constructeurs de maisons individuelles font l’impasse sur l’écran souple de sous-toiture. Il s’agit pourtant d’un risque qui, même peu fréquent,mérite de ne pas être pris. Il est à noter que la mise en œuvre des écrans souple de sous-toiture estdécrite dans le document NF DTU 40.29. Outre l’absence d’écran souple de sous-toiture, le non-respectde la dimension des pureaux lors de la mise en œuvre favorise les infiltrations de neige poudreuse.

2. Les matériauxCela peut, par exemple, concerner la mauvaise résistance au gel, sur une série limitée de tuiles. « Maisce désordre peut également être associé à un défaut de ventilation de la couverture, et donc à un assèchementinsuffisant de celle-ci », complète Alain Decorniquet. Sous des températures négatives, cette humiditérésiduelle gèle et conduit au délitement de la tuile. L’expertise doit donc faire la part entre la défec-tuosité du produit et le respect des Règles de l’art dans la mise en œuvre de la couverture.

D’autres désordres plus ponctuels renvoient également à des défauts de fabrication, mais qui généralement ne conduisent pas à des sinistres: une simple perte de coloration de tuiles ne remet pasen cause la sécurité du bâti. Pour rattraper ce type de désordres, il est envisageable de se retournervers le fournisseur de tuiles : « Lorsque la responsabilité d’un fabricant est manifeste, il est possible detrouver un arrangement à l’amiable, confirme Alain Decorniquet. D’autant que la plupart des fournisseursdisposent d’un réseau de commerciaux proches de leurs clients et de services après-vente bien structurés. »Comme vu plus haut en examinant les statistiques de Sycodés, les sinistres touchant les couverturesà tuiles en terre cuite engendrent généralement des coûts modérés, notamment parce qu’ils concernentsouvent des maisons individuelles. Il est rare qu’il faille reprendre l’ensemble de la toiture, les dommages se limitant à des défauts isolés d’exécution. En logement collectif, d’autres modesconstructifs peuvent être utilisés (recours aux plaques sous tuiles, par exemple) afin de minimiser la survenue d’infiltrations. Ici, la couverture en petits éléments a plus une valeur esthétique qu’uneréelle fonction d’étanchéité.

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Infiltrations d’eau par les combles, dues à une mauvaise réalisation de la couverture :absence de chatières, pose des tuiles à joints alignés (au lieu d’un décalage en joints de pierre)

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Infiltrations d’eau par la toiture : absence de closoirs, de noquets, de pinces. Pente de toiture trop faible pour le modèle utilisé

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Effondrement d’un ancien hangar après le remplacement de l’ancienne couverture en tôles métalliques légères par des tuiles de terre cuite plus lourdes, sans avoir vérifié la résistance de la charpente à cette nouvelle charge

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VOIR

AUSSI

Fiche pathologie bâtiment C1« Infiltrations par points singuliers

de couvertures en tuiles » sur le site Internet de l’AQC,

www.qualiteconstruction.com

–>Téléchargez l'application pour smartphone Fiches pathologie bâtiment, sur App StoreTM et Google PlayTM

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AGENCE QUALITÉ CONSTRUCTION - 49

R

Délitement de tuiles en terre cuite sous l’effet du gel

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De l’utilisation de la moquette pour remédier à l’envol des tuiles…

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Infiltrations d’eau par la couverture. La mauvaise mise en œuvre à l’égout provoque la formation d’une poche d’eau

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50 - AGENCE QUALITÉ CONSTRUCTION

Responsabilités et garanties liées au contrat de louage d’ouvrageLes dommages touchant les couvertures à petits éléments et donnant lieu à des infiltrations relèventde la Responsabilité civile décennale (RCD), au sens où l’ouvrage devient impropre à sa destination.Il est en revanche très peu probable que de tels dommages portent atteinte à la solidité de l’ouvrage(autre motif permettant d’invoquer la RCD de l’entreprise concernée).

Bien que l’assurance Dommages-Ouvrage soit obligatoire pour les particuliers, aucune sanction nevient pénaliser l’absence de souscription d’une telle police. Le maître d’ouvrage doit alors directementse retourner vers l’assureur RCD de l’entreprise ou du maître d’œuvre. Par ailleurs, dans certains cas(notamment d’un contrat de vente en futur état d’achèvement [dite Vefa]), le contrat de DO est souscrit en nombre par le constructeur de maison individuelle ou le promoteur, qui en transfère le bénéfice à chacun des acquéreurs lors de la réception. Les montants de souscription sont négociés,souvent en regard de gages de maîtrise de la qualité (processus d’organisation, certifications, mise enplace d’un SAV avec prise en charge directe des sinistres en deçà d’un certain montant, etc.). Dans ce cas, le constructeur peut se retourner directement vers un sous-traitant ou le concepteur. « C’est ce que font notamment beaucoup de promoteurs, pour que le prix de leur police d’assurance n’augmentepas », note Michel Caron. Ce recours direct à la RCD peut se produire dans un autre cas particulier : « Il n’est pas rare de voir des maîtres d’ouvrage se “réveiller” en dernière année de garantie décennale, poursuit Michel Caron, et se préoccuper de menus défauts touchant leurs ouvrages. Ils tentent alors d’obtenir une suspension du délai décennal par assignation au Tribunal de grande instance. » Manièrepour eux d’espérer voir leurs travaux pris en charge par la RCD au-delà de la période de garantie…

Il est important de rappeler qu’en période décennale, l’entreprise est non seulement responsable de la qualité de l’ouvrage – couverte par la RCD, mais également des éventuels dommages collatérauxsur des lots extérieurs au sien, au titre de sa Responsabilité civile (RC) professionnelle. Les infiltrationsprovoquant des dégradations touchant les faux-plafonds, les peintures ou les plaques de plâtre,seront donc prises en charge par la RC. Mais la situation peut se compliquer lorsque plusieurs lotssont impactés par un sinistre touchant initialement la couverture. Si l’expertise met par exemple enévidence un problème d’inclinaison de la toiture, la responsabilité de l’entreprise de charpente pourraêtre engagée, les maîtres d’œuvre (tenus d’assurer le suivi des travaux) ainsi que les contrôleurs techniques engagent leur responsabilité.

Il est des cas de figure (en dehors de ceux dus à une «cause extérieure», pris en charge par l’assuranceMultirisque habitation [MRH], voir plus loin) où ni la Dommages-Ouvrage ni la RCD ne peuvent êtreactionnées. Cela concerne par exemple les infiltrations qui ne touchent pas les volumes habitables(typiquement les auvents et marquises). Ici, l’impropriété à destination ne peut être invoquée.Autre cas de figure concerné: les extensions équipées de toitures n’ayant pas fait l’objet d’un avenantau contrat d’assurance Dommages-Ouvrage.

Beaucoup de maîtres d’ouvrage s’exposent à cet écueil, par simple oubli ou encore pour ne pas s’acquitter d’un supplément de cotisation.

Enfin, les dommages « mineurs », dus à des vices de fabrication (exemple: perte de coloration d’unesérie de tuiles) ne donnent pas lieu à une indemnisation au titre de la RCD, puisqu’il n’y a pas impro-priété à destination, encore moins atteinte à la solidité de l’ouvrage. Un possible dédommagementpeut en revanche être obtenu directement par négociation avec le fournisseur.

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AGENCE QUALITÉ CONSTRUCTION - 51

313Autres garanties (dommages)L’assurance Multirisque habitation (MRH) est susceptible d’intervenir selon différents cas de figure : • si le sinistre touchant la couverture est dû à une « cause extérieure », soit un phénomène climatique

inhabituel, allant au-delà des normes répertoriées par la carte « neige et vent » ou soit, cas extrême, faisant l’objet d’un arrêté de catastrophe naturelle, il fera automatiquement l’objet d’un refus desautres polices d’assurance (DO, RCD…) et sera pris en charge par la seule MRH, déduction faite des franchises contractuelles ;

• si l’ouvrage est encore sous garantie décennale, la MRH pourra toutefois, dans certains cas, intenterun recours auprès de l’entreprise de couverture (exemple : dommages dus à des vents supérieurs à 100 km/h mais inférieurs aux valeurs extrêmes de la carte « neige et vent ») – après avoir dédommagé dans un premier temps le maître d’ouvrage – afin de faire éventuellement jouer sa RCD,ainsi que sa Responsabilité civile professionnelle, également habilitée à couvrir de possibles dommages collatéraux. Pour ne pas voir le niveau de son indemnisation amputé par les franchises,un particulier pourrait théoriquement tenter de faire jouer la RCD d’une entreprise plutôt que sa MRH. « Mais pour cela, il faudrait qu’il dispose de l’attestation d’assurance de la personne qui lui a faitles travaux », nuance Alain Decorniquet ;

• si le sinistre n’est pas dû à une « cause extérieure », mais qu’il a engendré des dommages collatérauxsur d’autres lots, et que la période décennale est échue, la MRH peut prendre seule en charge le dédommagement (uniquement sur ces dommages collatéraux et non sur leur cause), toujours en retranchant le montant de la franchise contractuelle.

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NOTES

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SYCODÉS 2016

RÉSEAUX D’EAUINTÉRIEURS AU BÂTIMENTCANALISATION D’ALIMENTATION EAU FROIDE ENCASTRÉE

Extrait Revue QUALITÉ CONSTRUCTION n° 149 – mars/avri l 2015

AGENCE QUALITÉ CONSTRUCTION - 53

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Vue des investigations sur une boîte d’attente. On remarque que le fourreau à droite est fendu.Photo : Thomas Lemerre – Socabat

ZOOM

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ZOOM PATHOLOGIE – 1995 à 2015

Dans le secteur résidentiel, les anneaux présentent la répartition des désordres par cause technique, en % de l’effectif et en % du coût totaldes réparations signalées à l’AQCentre 1995 et 2015.On constate que la fuite de canalisations encastrées en cuivre est le plus souvent miseen cause avec 77 % de l’effectif.En deuxième position avec 17 %viennent les désordres dus aux fuites de canalisationsencastrées en matériau de synthèse.Avec 74 % du coût total de réparation, les désordres les plus coûteux sont les fuitesde canalisations encastrées en cuivre suivis des désordres de fuites de canalisationsencastrées en matériau de synthèse (18 %).

Les coûts moyens de réparationdes désordres sont de 4 800 €pour les fuites de canalisations en cuivre contre 5 460 € pour les canalisations en PER.Les Coûts relatifs de désordre(CRD) expriment le coût des réparations en partsdu coût de construction.Ils sont de 0,8 % pour les désordres de fuites de canalisations encastrées en cuivre.

54 - AGENCE QUALITÉ CONSTRUCTION

��� Fuite d'une canalisation en cuivre��� Fuite d'une canalisation en matériau de synthèse (PER)��� Fuite d'une canalisation en acier��� Autres causes

901 RÉSEAUX D’EAU INTÉRIEURS AU BÂTIMENT

Causes techniques des désordresR É S I D E N T I E L

RÉPARTITION DE L’EFFECTIF RÉPARTITION DU COÛT TOTAL

COÛT MOYEN COÛT RELATIF DU DÉSORDRE

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1995 à 2015 – ZOOM PATHOLOGIE

Dans le secteur non résidentiel,les anneaux présentent la répartition des dommages par causes techniques, en % de l’effectif et en % du coût totalde réparation signalés à l’AQCentre 1995 et 2015.On constate que la fuite de canalisations encastrées en cuivre est le plus souvent mise en cause avec 48 % de l’effectif et 39 % du coût totalde réparation.Viennent ensuite les désordresdus aux fuites de canalisationsencastrées en matériaux de synthèse, qui représentent34 % de l’effectif et 36 % du coût total de réparation.

Pour les fuites de canalisationsencastrées en cuivre, le coûtmoyen de réparation est de 7 550 € contre 9 730 € pour une canalisation en PER et 18 850 € pour une canalisationen acier (qui représenteseulement 5 % de l’effectif).

Les Coûts relatifs de désordre(CRD) expriment le coût des réparations en partsdu coût de construction.Ils sont de 1,1 % pour les désordres de fuites de canalisations encastrées en cuivre et de 0,8% pour les désordres dus aux fuites de canalisations encastréesen matériau de synthèse. La moyenne pour l’ensemble est de 0,9 % pour la période 1995 à 2015.

RÉPARTITION DE L’EFFECTIF RÉPARTITION DU COÛT TOTAL

COÛT MOYEN COÛT RELATIF DU DÉSORDRE

AGENCE QUALITÉ CONSTRUCTION – 55

��� Fuite d'une canalisation en cuivre��� Fuite d'une canalisation en matériau de synthèse (PER)��� Fuite d'une canalisation en acier��� Autres causes

901 RÉSEAUX D’EAU INTÉRIEURS AU BÂTIMENT

Causes techniques des désordresN O N - R É S I D E N T I E L

48%Fuite d’une canalisation

en cuivre

39%Fuite d’une canalisation

en cuivre

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ZOOM PATHOLOGIE – 1995 à 2015

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56 - AGENCE QUALITÉ CONSTRUCTION

Leur fréquence est de première importance toutes destinations confondues. Ces réparations se font généralement au détriment d’une expertise poussée

qui permettrait de mettre en évidence les causes techniques de ces sinistres.

Causes techniques des désordres

1. Les canalisations en cuivreSelon les données livrées par Sycodés, la grande majorité des désordres en logement collectifconcerne des réseaux encastrés en cuivre.L’importance de ces chiffres trouve une partie de son explication dans le fait que le cuivre est histori-quement utilisé par les entreprises de plomberie-chauffage, même si les matériaux synthétiques,dont le PER, progressent en part de marché (60 % selon Cochebat, syndicat des professionnels de l’hydrocâblé et du plancher chauffant). Le phénomène de «pitting» (piqûres), qui touche exclusive-ment les canalisations métalliques, serait la cause la plus invoquée par les experts pour expliquer les fuites de canalisations en cuivre. Celles-ci sont en fait soumises à des phénomènes de corrosionet/ou d’abrasion qui génèrent ces piqûres, conduisant à des percements.

Cette corrosion survient selon deux modes : externe ou interne. Difficile à mettre en évidence, la corrosion interne serait due à plusieurs facteurs conjugués, tels que la vitesse du fluide circulant ou les « effets de pile » électrochimiques. La corrosion externe, relativement fréquente, est plus clairement mise en évidence. Elle est la conséquence, lors des lavages de sol, du passage de l’eau parles arases de gaines de protection non étanches. La corrosion vient du fait que cette eau de lavagecontient des produits de nettoyage corrosifs, riches en chlorures et sulfates.

Ces infiltrations peuvent aussi se produire alors que les canalisations affleurant la chape sont encoresous leur boîtier de protection, dans l’attente d’être prolongées. L’eau qui se sera accumulée durantle chantier peut être chimiquement chargée (d’huiles de décoffrage, par exemple), s’infiltrer entre la canalisation et son fourreau de protection, pour laisser une trace caractéristique ayant l’aspect destries vertes à la surface du tube (dues en fait à l’empreinte que laisse le fourreau sur le tube). L’expertThomas Lemerre, qui officie au sein de la société Socabat, signale par ailleurs un cas remontant à 2007où le dépôt de chlore ayant endommagé le tube serait provenu de la combustion de son fourreau lorsde la soudure. Cette conclusion faisait suite à une expertise du Cetim (le Centre technique des industriesmécaniques, habilité à effectuer des tests sur des dommages touchant des produits).

Autre cause très fréquente et facile à objectiver : les défauts de réalisation des soudures de tubes encuivre. « Ce défaut se révèle assez rapidement, dès les premières mises en eau, note Thomas Lemerre. Il arrive que ce défaut apparaisse un peu plus tard, si la soudure défectueuse résiste dans un premier temps,puis cède sous l’effet d’une dilatation, d’un choc mécanique… ». Les soudures en sortie de dalles sont particulièrement sujettes à ces malfaçons. À la décharge des compagnons et salariés des entreprisesde plomberie, leurs conditions de réalisation ne sont pas des plus confortables (exiguïté, inconfort). Réalisées dans les Règles de l’art, ces attentes de canalisations doivent ressortir de 3 cm de haut parrapport au niveau de la dalle (et de 5 cm dans le cas de réseaux encastrés de gaz). Mais mêmelorsqu’elles sont correctement réalisées, il est fréquent que ces attentes soient arasées durant le chantier,pour d’obscures raisons… Il est relativement simple en théorie de contrôler la qualité des souduresavant livraison de l’ouvrage – c’est même imposé par les DTU. Le contrôle s’effectue par mise en pression des réseaux (jusqu’à 10 bars pour les réseaux d’eau chaude et d’eau froide). Mais il est fréquent que cette vérification soit escamotée, notamment pour des raisons de délais.

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VOIR

AUSSI

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AGENCE QUALITÉ CONSTRUCTION - 57

9012. Les canalisations en PERConcernant les canalisations en matériaux synthétiques, plusieurs causes techniques peuvent êtreavancées pour tenter d’expliquer ces fuites: pincement puis percement des tubes en sortie de dalle ;dilatation et rétractation successive des tubes appartenant à des réseaux d’eau chaude, entraînant la fatigue puis la casse du tuyau ; mauvaise réalisation des raccords… En dehors des fuites, on signalera également que les tubes PER des planchers chauffants/rafraîchissants peuvent êtreexposés au phénomène d’embouage, résultant de l’oxydation – suite au passage d’oxygène à traversla paroi des tubes – de particules en suspension dans l’eau du circuit.Mais les tentatives pour quantifier et hiérarchiser toutes ces causes techniques – tant pour les canalisations cuivre que PER – se heurtent à la difficulté de les mettre en évidence sur le terrain :« Généralement, les canalisations d’eau ou de gaz sont encastrées dans des dalles de béton d’environ 20 cm d’épaisseur; pour investiguer, il serait plus vite fait de passer par dessous, mais cela impliquerait desectionner les aciers de structure, ce qui n’est jamais fait en pratique », explique Thomas Lemerre.Techniquement, il est pourtant possible de remplacer les tronçons déficients, après les avoir localisésen les mettant sous pression d’air ou d’eau. Mais eu égard aux frais qu’ils pourraient engendrer, ces travaux sont très rarement entrepris. « En tant qu’expert, demander des analyses complémentairesne pose pas de difficultés, remarque Olivier Gloux, expert pour VRS Vering, mais ces analyses se répercutent sur le montant des primes d’assurance, et je ne suis pas sûr que les maîtres d’ouvrage – que nous sommes tous potentiellement – soient enclins à consentir des montants de primes plus élevés pour des sinistres relativement modestes en termes de coûts. » Sur un plan économique – et sauf demandeexpresse contraire du maître d’ouvrage –, il est préférable de « shunter » la canalisation fuyante et de la remplacer par un tronçon apparent. Ce qui, soit dit en passant, explique le fait que les coûts de ce type de dommage soient in fine relativement modestes par rapport aux autres pathologies du Top 10. De plus, les DTU interdisent de repasser les canalisations en dalle béton lorsqu’il s’agit d’un immeuble collectif (pour que la structure de l’édifice ne souffre pas des vibrations générées parla casse de la dalle).Ce manque de retour d’expertise sur les sinistres touchant les canalisations encastrées n’est pas sans générer une certaine frustration, chez les experts mais aussi, nous le verrons plus loin, chez les entreprises de plomberie. « Les sinistres qui touchent les canalisations non encastrées nous permettentd’avoir un retour d’expérience sur les causes techniques des sinistres », souligne toutefois Olivier Gloux.Sans préjuger de la qualité des matériaux utilisés, les canalisations en PER présentent un avantage par rapport aux réseaux encastrés de cuivre en cas de sinistre. Il est en effet obligatoire de passer lestubes PER dans des fourreaux; en cas de fuite, il est donc possible, une fois que celle-ci est localisée,de retirer la portion de tube endommagée et d’en repasser une nouvelle dans le fourreau. Toutefois,cette manœuvre nécessite, pour qu’elle soit en œuvre une condition : le rayon de cintrage du tubePER devra être au moins dix fois supérieur au rayon du fourreau, de manière à pouvoir le retirer sansentrave.

Guy Taché est l’auteur de « La pathologie

des réseaux d’eau » coédition CSTB/AQC

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Les fourreaux avant le coulage sont nombreux et exposés à des risques de détérioration

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Exemple d’une boîte d’attente remplie d’eau pendant le chantier : l’eau se charge des huiles de coffrage et produits répandus au sol, et peut s’infiltrer entre le fourreau et la canalisation.

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Auscultation acoustique pour repérer la localisation de la fuite, dans le cas de réseaux encastrés de gaz

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AGENCE QUALITÉ CONSTRUCTION - 59

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R

Canalisation cuivre traverséede part en part par un pistoscellement.

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Corrosion externe avec empreinte du fourreau.

RLes fourreaux avant le coulage sont nombreux etexposés à des risques de détérioration

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Fiche pathologie bâtiment E4« Fuites de canalisations

incorporées dans les dalles » sur le site Internet de l’AQC,

www.qualiteconstruction.com

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ZOOM PATHOLOGIE – 1995 à 2015

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Responsabilités et garanties liées au contrat de louage d’ouvrageLes canalisations encastrées constituent une catégorie de sinistres pour laquelle les entreprises de plomberie sont quasi systématiquement tenues pour responsables, au titre de leur garantie de Responsabilité civile décennale. Cela est dû encore une fois au fait que les causes techniques desdésordres ne font que très exceptionnellement l’objet d’une enquête poussée. « L’article 1792 du Code civil édicte une présomption de responsabilité à l’égard de l’entreprise, rappelleThomas Lemerre. Dès lors, elle est tenue de dédommager. Charge à elle d’essayer de prouver que le sinistre est dû à une cause étrangère, un défaut d’entretien ou d’usage. » Il arrive néanmoins que l’expert et l’entreprise mènent l’enquête pour tenter de mettre en évidence une éventuelle causeétrangère, parfois avec gain de cause. Thomas Lemerre cite un exemple où était suspecté un percementpar les vis d’une barre de fixation de rails de porte coulissante : « La canalisation affleurant sous la dallea pu être récupérée [pour expertise]. Le débat consiste alors à déterminer si la profondeur minimale d’enrobage – 2 cm– a bien été respectée par l’entreprise, ainsi qu’à vérifier que la taille de la vis est susceptible d’avoir causé le percement de la canalisation. » Si nécessaire, les représentants des autresentreprises concernées – plaquistes, menuisiers, etc. –, voire le propriétaire qui aura fait des travauxd’aménagements, sont interrogés afin de déterminer à qui revient la responsabilité du sinistre.« C’est le seul cas évident d’exonération totale ou partielle de responsabilité de l’entreprise de plomberie »,conclut Thomas Lemerre. Pour mémoire : dans le cas où une entreprise est reconnue responsabled’un dommage et qu’elle réalise elle-même les travaux de réparation, le coût de sa prestation est toujours facturé HT. « Le principe de cette disposition fiscale est que la TVA ne doit pas être encaissée deux fois sur les mêmes travaux », rappelle Thomas Lemerre.

Pour prouver sa bonne foi, l’entreprise peut éventuellement se retourner contre le fabricant du matériau incriminé mais, là aussi, c’est peine perdue dans quasiment tous les cas. Tout d’abord, le fabricant, au contraire de l’entreprise, n’est pas tenu de prouver la défaillance de son produit. C’està l’installateur d’en faire la démonstration. Le parcours sera semé d’embûches : il doit non seulementprouver que son installation est irréprochable (c’est-à-dire qu’elle respecte les Règles de l’art) et, dansle même temps, mener son action contre le fabricant, avec les difficultés que cela comporte en termesde traçage des produits.

Dans le cas où le même sinistre toucherait plusieurs appartements d’un immeuble collectif, même sila défaillance du produit est établie dans un des appartements, la responsabilité du fabricant ne serapas de facto extensible à l’ensemble de l’immeuble. L’entreprise devrait alors dupliquer la procédurepour chaque appartement, avec les frais d’enquête que cela implique…

Équipements « inertes »En matière de jurisprudence, intéressons-nous à la garantie de bon fonctionnement dont doit répondrele constructeur pour une durée de deux ans à compter de la réception de l’ouvrage. On a vu que les tubes PER sous fourreaux peuvent être retirés en vue d’être remplacés. À ce titre, ils peuvent êtreconsidérés comme des éléments d’équipement dissociables, donc potentiellement visés par la garantiede bon fonctionnement. Si cette garantie de bon fonctionnement a vu son périmètre varier en l’espace d’une trentaine d’années, la jurisprudence récente a recentré la notion de fonctionnementpour qu’en soient exclus les équipements « inertes », dont les réseaux de canalisations font partie. En effet, ne sont donc considérés en fonctionnement que les équipements de génie climatique, deventilation, d’éclairage… Mais la notion « d’élément dissociable » semblant évoluer au seul gré de la jurisprudence, peut-être faudra-t-il attendre un arrêt visant spécifiquement les réseaux encastréspour clarifier leur prise en charge ou non par la garantie de bon fonctionnement.

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1995 à 2015 – ZOOM PATHOLOGIE

AGENCE QUALITÉ CONSTRUCTION - 61

901Canalisations gaz : des dommages de pointe À la différence des réseaux d’eau intérieurs, les réseaux encastrés de gaz peuvent faire monter enflèche le coût des réparation. Il est en effet déjà arrivé qu’une fuite de gaz dans un immeuble collectifengendre la reprise de l’ensemble du réseau : « Une fuite est localisée dans un premier appartement, puisdans un deuxième, puis dans un troisième… Lorsque le sinistre se généralise à tout l’immeuble, le risque d’explosion devient trop grand ; il faut donc rénover tout le réseau de canalisations en apparent », expliqueThomas Lemerre. Au cours des dix dernières années, l’expert a été confronté à ce cas de figure à deux reprises : une fois en 2005, sur 48 logements (coût des réparations : 144 000 €) ; une autre fois en 2007, dansun immeuble de 60 logements (coût des réparations : 160 000 €). Et encore une fois, il est quasimentimpossible de déterminer la cause de ces sinistres de grande ampleur, les experts et assureurs estimant que les frais d’enquête engendrés seraient déraisonnables.

À de rares exceptions près toutefois : « Sur le dossier de 2007 à 144 000 €, nous avons réussi à passerune caméra dans la canalisation pour observer la fissure, après avoir localisé la fuite par mise en pressionà l’air, se souvient Thomas Lemerre. L’opération devait se dérouler en partie commune sur une dalle de faible portée, il n’y avait donc pas de risque structurel. » L’expertise a mis en évidence une fissure dela canalisation laissant supposer une défaillance du matériau, mais les recours contre le fabricant ontfinalement été abandonnés…

Autres garanties (dommages)Une fois la garantie décennale et la Dommages- Ouvrage (DO) échues, le maître d’ouvrage peut se voirdédommagé par son assurance Multirisque habitation (MRH). Mais le périmètre de celle-ci est plus restreint que celui de la Dommages-Ouvrage, puisque si la MRH a vocation à dédommager les conséquences d’un sinistre, elle ne couvre pas les causes dudit sinistre.

Dans le cas des canalisations encastrées, la MRH ne couvrira donc pas le montant des réparations,mais uniquement les dommages annexes causés par une fuite (dégradations de papiers peints ou de peintures, par exemple). Par ailleurs, ce dédommagement se fera après déduction du montant dela franchise prévue dans les termes du contrat d’assurance.

Article de François Ausseur « L’élément d’équipement

d’un ouvrage – Attention faux ami ! » paru dans le n° 143 de Qualité Construction

(mars-avril 2014, pages 22 à 25)

VOIR

AUSSI

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ZOOM PATHOLOGIE – 1995 à 2015

901

62 - AGENCE QUALITÉ CONSTRUCTION

NOTES

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SYCODÉS 2016

MURS ENTERRÉS OU DE SOUBASSEMENT

Extrait Revue QUALITÉ CONSTRUCTION n° 150 – mai/ juin 2015

AGENCE QUALITÉ CONSTRUCTION - 63

120

Émulsion bitumineuse appliquée directement sur parpaings (incorrect).Photo : Patrick Beaunier – Socabat

ZOOM

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ZOOM PATHOLOGIE – 1995 à 2015

Dans le secteur résidentiel, les anneaux présententla répartition des désordres par cause technique, en % de l’effectif et en % du coût totaldes réparations signalées à l’AQC entre 1995 et 2015.On constate que le défaut ponctueld’étanchéité est le plus souventmis en cause avec 35% de l’effectifet 22 % du coût total de réparation.Viennent ensuite les désordresdus à l’absence ou l’insuffisancede drainage, qui représentent24% de l’effectif et 31% du coûttotal de réparation.20 % des désordres affectant les murs enterrés ou de soubasse-ment sont dus à un revêtementextérieur inadapté ou absent ; ces désordres représentent 25 %du coût total des réparationsaffectées à cet élément d’ouvragesur la période.

Pour les désordres dusà l’absence ou l’insuffisance de drainage, le coût moyen est de 11 270 € – contre 11 000 €pour ceux dus à un revêtementextérieur inadapté ou absent et 5 500 € pour les désordres relevant d’un défaut ponctueld’étanchéité. Les Coûts relatifs de désordres(CRD) expriment le coûtdes réparations en parts du coût de construction.Ils sont de 4 % pour les désordresdus à l’absence ou l’insuffisancede drainage.En deuxième position, viennentles désordres des revêtementsextérieurs inadaptés ou absents (3,4 %).

64 - AGENCE QUALITÉ CONSTRUCTION

��� Défaut ponctuel d'étanchéité (passage de canalisation, liaison maçonnerie/fondations...)��� Absence ou insuffisance de drainage (vertical ou horizontal)��� Revêtement extérieur inadapté ou absent��� Absence ou insuffisance de la coupure de capillarité��� Autres causes

120 MURS ENTERRÉS OU DE SOUBASSEMENT

Causes techniques des désordresR É S I D E N T I E L

RÉPARTITION DE L’EFFECTIF RÉPARTITION DU COÛT TOTAL

COÛT MOYEN COÛT RELATIF DU DÉSORDRE

35%Défaut ponctuel

d’étanchéité

31%Absence ou insuffisance

de drainage

en %

en %

31

4

18

3

20

2235

24

18

25

11 270€Absence ou insuffisance

de drainage

3,4%Absence ou insuffisance

de drainage

0

2000

4000

6000

8000

10000

12000

0,0

0,5

1,0

1,5

2,0

2,5

3,0

3,5

4,0

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1995 à 2015 – ZOOM PATHOLOGIE

Dans le secteur non résidentiel,les anneaux présentent la répartition des désordres par cause technique, en % de l’effectif et en % du coût totaldes réparations signalées à l’AQC entre 1995 et 2015.On constate que les défauts ponctuels d’étanchéité sont le plus souvent mis en cause avec 37 % de l’effectif.En deuxième position avec 23 %,viennent les défauts « autre cause ». Avec 29 % du coût total de réparation, les désordres les plus coûteuxsont les désordres dus à l’absenceou l’insuffisance de drainage suivis par les désordres dedéfauts ponctuels d’étanchéité (20 %) et les revêtements extérieurs inadaptés ou absents (20 %).

Les coûts moyens de réparationles plus coûteux sont les absencesou les insuffisances de drainage(14 900 €) suivies des désordresdus aux absences ou aux insuffisances de la coupurede capillarité (13 060 €).Les Coûts relatifs de désordre(CRD) expriment le coût des réparations en parts du coûtde construction.Ils sont de 2,3 % pour les désordresdus à l’absence ou l’insuffisancede la coupure de capillarité suivispar les revêtements extérieursinadaptés ou absents (1,5 %).

RÉPARTITION DE L’EFFECTIF RÉPARTITION DU COÛT TOTAL

COÛT MOYEN COÛT RELATIF DU DÉSORDRE

AGENCE QUALITÉ CONSTRUCTION – 65

��� Défaut ponctuel d'étanchéité (passage de canalisation, liaison maçonnerie/fondations...)��� Absence ou insuffisance de drainage (vertical ou horizontal)��� Revêtement extérieur inadapté ou absent��� Absence ou insuffisance de la coupure de capillarité��� Autres causes

120 MURS ENTERRÉS OU DE SOUBASSEMENT

Causes techniques des désordresN O N - R É S I D E N T I E L

37%Défaut ponctuel

d’étanchéité

29%Absence ou insuffisance

de drainage

en %

en %

29

3

23

3

17

2037

20

28

20

13 060€Absence ou insuffisance

de la coupure de capillarité

2,3%Absence ou insuffisance

de la coupure de capillarité

0

5000

10000

15000

20000

0,0

0,5

1,0

1,5

2,0

2,5

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ZOOM PATHOLOGIE – 1995 à 2015

120

66 - AGENCE QUALITÉ CONSTRUCTION

Si les pathologies relatives aux murs enterrés ou de soubassement figurent en seconde partie du Top 10, tant en fréquence qu’en coûts engendrés,

elles résultent d’erreurs de conception ou de mise en œuvre qui pourraient être facilement évitées par une meilleure définition de la destination

des sous-sols par le maître d’ouvrage et une adaptation au sol adéquate.

Causes techniques des désordresLes murs enterrés, qu’ils soient ou non de soubassement, sont principalement le siège d’infiltrations,qui varient par leur degré d’importance, allant de la simple trace d’humidité à l’inondation des locauxsouterrains, en passant par l’infiltration localisée.

Ces dernières, pour gênantes qu’elles soient, ne nuisent cependant pas dans tous les cas à la fonc-tionnalité des sous-sols; par exemple, dans un parking, un égouttement ponctuel formant une petiteflaque d’eau ne conduira pas le maître d’ouvrage à l’évacuation des véhicules.

1. Équivoque sur la destination des locauxAvant même les éventuelles erreurs de conception ou d’exécution, il apparaît que de nombreux sinistresrésultent d’un défaut de définition, en phase projet, sur l’usage du sous-sol immédiat ou à long terme,voulu par le maître d’ouvrage. Cette absence de définition de la destination est préjudiciable, car c’est précisément de cet usage que découle le procédé requis : étanchéité ou imperméabilisation ;ce procédé sera aussi adapté à la nature du sol.

S’agira-t-il d’un parking ? D’une chaufferie? D’un local de stockage ? L’initiative de cette définitionrevient au maître d’œuvre : « Le programme de construction, qui consiste à définir précisément les besoinsdu maître d’ouvrage, est une étape essentielle du projet qui est malheureusement souvent sous-estimée ounégligée, explique Jean-Louis d’Esparbès, expert conseil au sein de Socabat GIE. L’utilisation d’un localen sous-sol peut évoluer avec le temps et il est donc important de bien anticiper l’usage qui pourra en êtrefait au fil des ans. Le programme doit être considéré comme un véritable aide-mémoire utile à l’ensembledes intervenants. Destiné à faciliter les échanges, il est souhaitable qu’il soit joint au marché. »

Dans les faits, le programme n’est pas toujours précisément défini. Et quand bien même le serait-il, il n’est pas toujours réaliste, ce qui expose parfois les bâtiments à des sinistres dont les coûts de réparation sont très élevés (réalisation a posteriori d’un dispositif de drainage, et/ou d’une étanchéité),alors qu’ils auraient pu facilement être évités : « Les désordres les plus importants résultent souvent d’erreurs d’appréciation ou d’une mauvaise évaluation des contraintes, confirme Jean-Louis d’Esparbès.La connaissance du contexte géotechnique et hydrologique est un préalable indispensable que seule une étude de sols effectuée par un bureau d’études techniques spécialisé peut apporter. Il n’est pas rare,hélas, de retrouver locaux techniques, salles d’archives et autres serveurs informatiques en sous-sol des bâtiments sans protection adaptée des parois contre terre et des planchers. »

Les Règles de l’art sont pourtant limpides sur la question : en vertu du NF DTU 20.1 Ouvrages enmaçonnerie de petits éléments, si les locaux souterrains sont habitables, leurs murs doivent être parfaitement étanches. Dans des locaux affectés à d’autres usages, la question laisse plus libre coursau choix du maître d’œuvre : « Si les locaux sont soumis à une pression permanente de l’eau, il faut réaliser un cuvelage étanche, rappelle Jean-Louis d’Esparbès. Or bien souvent, les sous-sols (de bâtimentscollectifs ou de locaux d’activités) sont dévolus aux parkings, qui ne sont pas considérés comme des locauxnobles. Ils ne font donc pas l’objet d’un tel dispositif, qui est onéreux. »

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1995 à 2015 – ZOOM PATHOLOGIE

AGENCE QUALITÉ CONSTRUCTION - 67

1202. Défauts d’étude préalable et de conceptionÀ partir du procédé requis par la destination des locaux, il convient de définir la paroi en fonction des caractéristiques hydrogéologiques du sol. En se reportant aux données de Sycodés, il apparaîtque les sinistres touchant les murs enterrés ont une proportion plus importante en maisons individuelles que dans la totalité des effectifs ; or, ce type d’ouvrage ne fait pas systématiquement l’objet d’études préalables permettant de définir les niveaux d’eau dans le sol: basses eaux (EB),hautes eaux (EH), eaux exceptionnelles (EE), et le degré de perméabilité de celui-ci, déterminant dansla nécessité d’un drainage.

Les remontées de nappes, qui ont pu tomber dans l’oubli à la faveur de plusieurs années de faiblepluviométrie, seraient en recrudescence dans certaines vallées alluvionnaires : « C’est une probléma-tique “nouvelle” en Midi-Pyrénées, pointe Jean- Louis d’Esparbès : dans la vallée de la Garonne, on redécouvre des niveaux d’eau dans le sol très élevés, après de longues périodes de sécheresse. »Deuxième cause technique de désordres en effectif pour les maisons individuelles, l’absence ou l’insuffisance des ouvrages de drainage augmente la contrainte exercée par l’eau sur la paroi et à termefavorise les infiltrations.

3. Défauts d’exécutionDans la pratique, ce sont souvent des entreprises de maçonnerie qui réalisent ce type d’ouvrage.Même en l’absence de maître d’œuvre, l’entrepreneur reste redevable de son devoir de conseil enversle maître d’ouvrage, et il lui incombe donc de faire réaliser toutes les études nécessaires à son ouvrage.

« En Midi-Pyrénées, les entreprises réalisent le plus souvent les parois enterrées des constructions individuelles en maçonnerie de blocs creux qui résistent mal à la poussée de l’eau, en particulier au niveaudes joints, témoigne Jean-Louis d’Esparbès. Une simple émulsion de bitume appliquée à l’extérieur ne peut en aucun cas constituer une barrière étanche à l’eau. Si aucune trace d’humidité n’est tolérée, il fautobligatoirement prévoir un dispositif d’étanchéité par membrane soudée ou autoadhésive, par exemple,posée sur un enduit de mortier de ciment. De tels dispositifs ne doivent pas être confondus avec les nappesà excroissance dont la fonction est de protéger le revêtement d’étanchéité. Lorsque la nature du terrain l’impose, le drainage doit également être soigneusement étudié. Il faut proscrire notamment les drains detype agricole ou bien encore les drains trop souples qui ont tendance à s’écraser ou se colmater. »

4. Coût des ouvrages Sur des projets de logements collectifs ou de locaux d’activités, l’intervention de bureaux d’études(structure, géotechnique) devrait en théorie garantir une conception plus aboutie. De fait, pour ces catégories de bâtiments, ce sont statistiquement des ouvrages relativement épargnés par les désordres, leur prévalence ainsi que leurs coûts de réparation étant de moindre importance.

Mais la présence d’une équipe de maîtrise d’œuvre structurée n’est pas le remède universel.Dans le secteur non résidentiel, l’absence ou les défauts touchant les systèmes de drainage arriventen tête des pathologies. Plusieurs raisons peuvent être invoquées pour expliquer ces carences. Toutd’abord, il faut rappeler que ce type d’ouvrage, correctement réalisé avec des matériaux adéquats,coûte cher. Il peut donc être le siège d’économies.

Cette recherche du coût le plus bas peut pousser, par exemple, certains maîtres d’œuvre à utiliser des remblais inadaptés tels que de l’argile en lieu et place de matériaux drainants. Conséquence : aulieu de migrer dans le sol, les eaux de pluie restent emprisonnées par l’argile, exercent une pousséesur les murs enterrés, et finissent par s’infiltrer par les parois.

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ZOOM PATHOLOGIE – 1995 à 2015

120

68 - AGENCE QUALITÉ CONSTRUCTION

R

Infiltrations en pied de mur

R

Membrane de drainage vertical mise en œuvre directement sur la maçonnerie brute, en lieu et place d’une membrane d’étanchéité

R

Produit noir appliqué directement sur la maçonnerie

R

Infiltrations par la paroi

Phot

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VOIR

AUSSI

Fiche pathologie bâtiment B2« Humidité en sous-sol

des bâtiments » sur le site Internet de l’AQC,

www.qualiteconstruction.com

–>Téléchargez l'application pour smartphone Fiches pathologie bâtiment, sur App StoreTM et Google PlayTM

1995 à 2015 – ZOOM PATHOLOGIE

AGENCE QUALITÉ CONSTRUCTION - 69

120

R

Utilisation inappropriée d’une nappe à excroissanceset problématique du raccordement du saut-de-loup

RDrain souple écrasé et colmaté

Phot

os :

Patr

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Beau

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ZOOM PATHOLOGIE – 1995 à 2015

120

70 - AGENCE QUALITÉ CONSTRUCTION

Responsabilités et garanties liées au contrat de louage d’ouvrageL’impropriété à la destination, qui est un des critères de mise en jeu de la décennale, est une notiondont l’interprétation relève de l’appréciation souveraine des juges. À l’amiable comme au judiciaire, il conviendra de déterminer en fonction de l’ampleur des infiltrations et du local sinistré s’il y a effec-tivement impropriété à la destination.

Que peut-il arriver en pratique ? Dans la situation la plus simple, mais la plus rare, les constructeurs(maîtrise d’œuvre et/ou entreprise) sont en mesure de prouver quelle destination avait été convenueavec le maître d’ouvrage et que la construction a été adaptée en conséquence. S’il s’agit de locaux nonhabitables (un garage par exemple), des infiltrations limitées pourront être tolérées sans que celapuisse conduire à une impropriété à la destination.

S’il s’agit de locaux habitables, l’appréciation de l’impropriété en cas d’infiltrations sera beaucoup plusrigoureuse.

Faute pour le constructeur de pouvoir démontrer l’existence d’une destination convenue, la situationpeut être plus compliquée. Par exemple, si le maître d’ouvrage a installé une chambre dans ce quidevait être un garage dans l’esprit des constructeurs.Dans ces conditions, outre la mise en cause sur le terrain des garanties légales, les constructeurs risquent une action pour défaut de conseil.

Avant la signature du marché, il est donc impératif de définir sans ambiguïté quelle sera la destinationdes locaux enterrés et adapter les ouvrages en fonction de la nature du sol et de la destination. Et encore faut-il avoir échangé avec le client au préalable et pouvoir le prouver. Pour ce faire, il estindispensable que le maître d’œuvre et/ou l’entreprise consignent par écrit les informations, ainsi que la réponse du maître d’ouvrage. Il faut aussi alerter par écrit le maître d’ouvrage sur les risques en casde changement de la destination des locaux après réception et refuser d’exécuter des travaux nonadaptés (même si des réserves ont été faites). C’est le meilleur moyen de se prémunir d’éventuellesréclamations futures. Mais cette recommandation n’est que rarement suivie dans les faits.

Autres garanties (dommages)La Multirisque habitation (MRH) ne se substitue pas aux assurances Dommages-Ouvrage (DO) etResponsabilité civile décennale (RCD). Son périmètre lui est propre, de plus la couverture varie selonles contrats et le niveau de garantie choisi. Un sinistre relevant de la responsabilité des constructeursne sera, sauf exception, pas couvert par la MRH.En revanche, l’assureur Multirisque habitation pourra par exemple intervenir si une catastrophe naturelle (reconnue comme telle par arrêté) est à l’origine d’infiltrations dans des parties semi-enterrées.D’autres événements peuvent être pris en charge par la MRH, cela dépendra des clauses figurant dansle contrat.Attention, la Multirisque habitation couvre les conséquences du sinistre, c’est-à-dire tout ce qui a étéendommagé du fait des infiltrations (mobilier, peinture, papier peint…). La prise en charge des fraisde recherche de la cause du sinistre et de réparation pour y mettre un terme est extrêmement rare.Quand de telles garanties existent, elles sont conditionnées et plafonnées.

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1995 à 2015 – ZOOM PATHOLOGIE

AGENCE QUALITÉ CONSTRUCTION - 71

120

NOTES

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ZOOM PATHOLOGIE – 1995 à 2015

120

72 - AGENCE QUALITÉ CONSTRUCTION

NOTES

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SYCODÉS 2016

FAÇADES À BASE DE MAÇONNERIEEN BLOC DE BÉTON– ENDUIT MONOCOUCHE –

Extrait Revue QUALITÉ CONSTRUCTION n° 151 – jui l let/août 2015

AGENCE QUALITÉ CONSTRUCTION - 73

512

Fissuration de l’enduit monocouche et fissuration structurellePhoto : DT-Eurisk

ZOOM

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ZOOM PATHOLOGIE – 1995 à 2015

Dans le secteur résidentiel, les anneaux présententla répartition des désordres par cause technique,en % de l’effectif et en % du coût total des réparationssignalées à l’AQC entre 1995 et 2015.On constate que la fissuration du support est le plus souvent mise en cause avec 43 % de l’effectif et 43 % du coût totalde réparation.Viennent ensuite les désordresdus aux défauts de liaisonqui représentent 22 %de l’effectif et 22 % du coût totalde réparation sur la période.

Pour les désordres dusà la fissuration du support,le coût moyen de réparation est de 5 000 € – contre 5 580 €pour ceux dus au défaut de revêtement lui-même et 4 850 € pour les désordres relevant du défaut de liaison. Les Coûts relatifs de désordres(CRD) expriment le coûtdes réparations en parts du coût de construction.Ils sont de 3,5% pour les désordres dus au défaut de revêtement lui-même.En deuxième position, viennentles désordres des défauts d’adhérence, de scellement ou d’accrochage du revêtement (2,7 %).

74 - AGENCE QUALITÉ CONSTRUCTION

��� Fissuration du support��� Défaut de liaison (maçonnerie/chaînage, maçonnerie/plancher, armature de pont…)

��� Défaut du revêtement lui-même (fissuration, inadaptation, retrait, défaut d'épaisseur...)

��� Défaut d’adhérence, de scellement ou d’accrochage du revêtement��� Autres causes

512 FAÇADES À BASE DE MAÇONNERIE EN BLOC DE BÉTON

Causes techniques des désordresR É S I D E N T I E L

RÉPARTITION DE L’EFFECTIF RÉPARTITION DU COÛT TOTAL

COÛT MOYEN COÛT RELATIF DU DÉSORDRE

43%Fissuration du support

43%Fissuration du support

en %

en %

43

1819

7

9

22

43

7

10

22

5 580€Défaut du revêtement

lui-même

3,5%Défaut du revêtement

lui-même

0

1000

2000

3000

4000

5000

6000

0,0

0,5

1,0

1,5

2,0

2,5

3,0

3,5

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1995 à 2015 – ZOOM PATHOLOGIE

Dans le secteur non résidentiel,les anneaux présentent la répartition des désordres par cause technique, en % de l’effectif et en % du coûttotal des réparations signalées à l’AQC entre 1995 et 2015 pour ce type d’ouvrage. On constate que la fissuration du support est le plus souventmise en cause avec 43 % de l’effectif ; elle utilise 41% du coût total de réparation. En deuxième position avec 21 %de l’effectif viennent les défautsde liaison ; ils représentent 23 %du coût total de réparation, contre 9% pour les désordres dus au revêtement lui-même.

Les coûts moyens de réparationles plus coûteux sont les défautsd’adhérence, de scellement ou d’accrochage du revêtement(7 840 €)suivis des désordres dus au défaut de liaison (7 600 €).Les Coûts relatifs de désordre(CRD) expriment le coût des réparations en parts du coûtde construction.Ils sont de 2,1 % pour les désordres dus à la fissurationdu support suivis par les défautsdu revêtement lui-même (2 %).

RÉPARTITION DE L’EFFECTIF RÉPARTITION DU COÛT TOTAL

COÛT MOYEN COÛT RELATIF DU DÉSORDRE

AGENCE QUALITÉ CONSTRUCTION – 75

��� Fissuration du support��� Défaut de liaison (maçonnerie/chaînage, maçonnerie/plancher, armature de pont…)

��� Défaut du revêtement lui-même (fissuration, inadaptation, retrait, défaut d'épaisseur...)

��� Défaut d’adhérence, de scellement ou d’accrochage du revêtement��� Autres causes

512 FAÇADES À BASE DE MAÇONNERIE EN BLOC DE BÉTON

Causes techniques des désordresN O N - R É S I D E N T I E L

43%Fissuration du support

41%Fissuration du support

en %

en %

41

1820

8

8

21 43

9

9

23

7 490€Défaut du revêtement

lui-même

2%Défaut du revêtement

lui-même

0

1000

2000

3000

4000

5000

6000

7000

8000

0,0

0,5

1,0

1,5

2,0

2,5

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ZOOM PATHOLOGIE – 1995 à 2015

512

76 - AGENCE QUALITÉ CONSTRUCTION

Ayant souvent, mais pas systématiquement, pour rôle d’imperméabiliser les parois, les enduits monocouches peuvent pâtir de leur relative rigidité,

a fortiori lorsqu’ils font l’objet d’une erreur de préconisation. Le choix de l’enduit doit en effet être en adéquation

avec les caractéristiques mécaniques de son support.

Causes techniques des désordres

1. FissuresCe sont les pathologies les plus fréquemment relevées concernant les enduits. Ceux-ci sont en fait tributaires de leurs supports, qui peuvent être soumis à des mouvements et eux-mêmes subir ces fissurations, premières causes techniques de désordres. Il peut néanmoins y avoir méprise sur la cause réelle de fissures d’enduits. C’est pourquoi elles requièrent a minima un rapide examen oculaire qui, généralement, ne prête pas à ambiguïté : « La configuration des fissures est très parlantequant à leur cause, confirme Jean-Pierre Thomas, expert au sein de la société Eurisk. Selon qu’elles s’évasent vers le haut ou à 45 °C, qu’elles se manifestent en “marches d’escalier”, ou qu’elles sont plutôthorizontales, on est généralement en mesure de déterminer assez rapidement si les fissures de l’enduit sontd’origine structurelle ou non. Les premières sont dues à des mouvements de la structure, tandis que les secondessont imputables à des micromouvements des éléments de maçonnerie. Il peut y avoir d’éventuelles investigations complémentaires, mais généralement, le type de cause de la fissure peut être déterminé par un simple examen visuel. » En cas de séchage trop rapide, l’enduit se rétracte en marquant des fissures filiformes multi-directionnelles (un phénomène dit de « faïençage »). Mais en temps normal,ce défaut est repris avant la livraison de l’ouvrage. Dans le cas contraire, ce manquement sera établisans difficulté au moment de l’expertise, l’aspect de ce désordre étant suffisamment caractéristique.Plus problématiques, les fissures d’enduits survenant en cours de période décennale peuvent avoirde multiples origines. Au niveau des rives de plancher, ou à la jonction de supports composés de différents matériaux (jonction maçonnerie-béton), les déformations des enduits peuvent résulter d’un problème de mise en œuvre des treillis d’armatures de renfort : quand elles ne sont pas purementet simplement manquantes, les bandes d’armature de largeur trop réduite voient leur fonction préventive annihilée.

Censées limiter cette déformation, ces armatures, généralement en fibre de verre, doivent être insérées dans le corps de l’enduit et respecter les dimensions prescrites par le NF DTU 26.1 Travauxd’enduits de mortiers (avril 2008).

Les fissurations d’enduits consécutives à des mouvements de cloisons peuvent également avoir pourorigine une mauvaise exécution des joints entre les maçonneries, notamment s’ils sont trop peu remplisou trop peu épais – l’enduit aura tendance à venir se loger dans les interstices et à varier trop forte-ment en épaisseur – ou s’ils « travaillent » trop.

Les fissures au niveau des enduits sont susceptibles de générer des désordres collatéraux : en casd’intempéries, et selon le degré d’exposition de la façade, l’eau ruisselant sur la paroi peut s’infiltrerpar des fissures en rive de plancher ou à proximité de linteaux de fenêtres.

2. « Fantômes » de jointsLes joints entre les blocs de maçonnerie sont également à l’origine d’une pathologie d’ordre esthé-tique : il arrive qu’ils apparaissent malgré la présence de l’enduit. La cause est simple : l’épaisseur de

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AGENCE QUALITÉ CONSTRUCTION - 77

512l’enduit étant trop mince, le « fantôme » des joints finit par transparaître. Ce défaut peut toutefoisavoir des conséquences plus fâcheuses: selon le degré d’exposition de la paroi, un enduit trop mincen’est plus en mesure de jouer son rôle d’imperméabilisation, d’où un risque d’infiltrations.

3. DécollementUn arrachement des enduits et de la couche superficielle de la cloison constitue une autre cause possible de pathologie fréquente. Ce désordre s’explique par une différence de résistance entre l’enduit et son support (mur en briques ou en béton cellulaire…). En effet, si un enduit a un indice derésistance (OC1/OC2/OC3) plus élevé que celui de son support en maçonnerie (RT1/RT2/RT3), il accroche sur la pellicule externe des maçonneries, provoquant son arrachement, et pouvant allerjusqu’à laisser apparaître les chaînages de la structure… D’où la nécessité de choisir des résistancesd’enduits en cohérence avec celles des supports.

Le décollement de l’enduit peut également résulter d’une mauvaise préparation du support (humidi-fication insuffisante, présence de poussière, support gorgé d’eau…), voire d’une mauvaise application(généralement, une application en deux passes « frais sur frais » est de rigueur). Dans le registre des pathologies peu fréquentes, voire exceptionnelles, on relèvera également le phénomène de « cloquage », qui survient, par réaction chimique, lorsqu’un enduit à base de ciment est appliqué demanière inappropriée à un support à base de plâtre (principalement en rénovation de façadesanciennes). Résultant d’un choix de matériaux inadapté, ces désordres sont directement imputablesaux entreprises chargées de la mise en œuvre. Ce genre d’erreur est heureusement très peu fréquent,encore une fois, car les entreprises spécialisées dans l’application des enduits sont à même de recon-naître la nature du support et choisir le type d’enduit le mieux adapté. D’autant que le NF DTU 26.1prescrit des règles précises relatives à la qualité du support (planéité, remplissage des joints…), à lamise en œuvre éventuelle d’armatures de renfort (au niveau des rives de plancher, des jonctions entredifférents matériaux…), ainsi qu’aux conditions de température et d’humidité lors de la mise en œuvre(température ambiante strictement supérieure à 5 °C, de même que la température du support). Deplus, les enduits sont des «mortiers performanciels» formulés en fonction de conditions d’applicationbien précises. Mais lorsqu’elle est avérée, une mauvaise adéquation entre l’enduit et son support (spécialement quand leurs indices de résistance sont trop dissemblables) engendre des coûts deréparation relativement élevés, puisqu’elle impose de reprendre à la fois l’enduit et son support.Tandis que les sinistres de fréquence sont généralement réparés à des coûts raisonnables.

4. SalissuresLes enduits peuvent également être sujets au développement de micro-organismes à leur surface. En résultent des salissures, pouvant prendre diverses teintes (vert, jaune, bleu, jaune, orange, gris ounoir). Généralement, cette pathologie concerne les revêtements régulièrement soumis à des intem-péries et dont la surface présente de nombreuses aspérités. Au même titre que les « fantômes » dejoints apparents, cette pathologie n’affecte en aucun cas la durabilité de l’ouvrage ; elle n’occasionnequ’un désordre esthétique.

Dans le même registre, les enduits peuvent pâtir d’un phénomène de «nuançage», soit des variationsde couleur ou d’aspect. Ce désordre mineur (dans le sens où il ne conduit pas à une impropriété à destination, sauf cas très particulier) est dû à une mauvaise préparation (dosage, malaxage) ou aux conditions d’application de l’enduit, en plusieurs gâchées ou sur une durée trop longue (variationde température, du temps de séchage, etc.).

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Fissure en rive de plancher

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Arrachement du support

Phot

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VOIR

AUSSI

Fiche pathologie bâtiment D1« Désordres

des enduits monocouches » sur le site Internet de l’AQC,

www.qualiteconstruction.com

–>Téléchargez l'application pour smartphone Fiches pathologie bâtiment, sur App StoreTM et Google PlayTM

R

Salissures

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Fantôme de joints

Phot

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80 - AGENCE QUALITÉ CONSTRUCTION

Responsabilités et garanties liées au contrat de louage d’ouvrageEn cas de sinistre pouvant impliquer la qualité de l’enduit monocouche, il s’agit d’établir si ledit sinistreengendre une impropriété à destination. Ce ne sera pas évident dans tous les cas : sur une façade enbéton, une fissure ou une désagrégation de l’enduit n’aura qu’un impact négatif d’ordre esthétique(l’enduit n’a ici qu’une fonction décorative).

En revanche, sur un mur en maçonnerie, un défaut au niveau de l’enduit (constitutif de la paroi assurantle clos et couvert) constitue un risque potentiel d’infiltration. Car dans un tel cas, l’enduit a un rôled’imperméabilisation. De même si la couche d’enduit est insuffisamment épaisse, sous réserve qu’uneinfiltration soit effectivement constatée.

Comment trancher, si la couche d’enduit s’avère de trop faible épaisseur sans pour autant qu’une infil-tration se soit déclarée ? « Selon l’orientation et l’exposition de la façade aux intempéries, il est possible dedéterminer ce que l’on appelle un “risque de dommage futur et certain”, répond Jean-Pierre Thomas. Restequ’il peut toujours y avoir matière à interprétation au cas par cas : qu’en est-il d’une construction arrivantà sa dernière année de garantie décennale et qui n’a pas fait l’objet de dommages ? Le risque est-il avéré ? »C’est à l’expert Crac de l’évaluer, selon les paramètres et les facteurs de risque en présence.

Au niveau de l’assureur, dans le cas de micro-fissures ne donnant pas lieu à des infiltrations, le refusd’indemnisation devrait être systématique, au motif que l’impropriété à destination n’a pu être établie. Seule exception notable, étayée par une jurisprudence : les microfissures touchant les enduitsde façades de bâtiments classés Monuments Historiques.

Dans le cas où l’impropriété à destination est avérée, l’assureur DO effectue le recours auprès du ou des assureurs RCD, car la responsabilité peut se voir répartie entre le maître d’œuvre, l’entrepriseet le contrôleur technique. Notamment si « l’incident généralisé » d’exécution est manifeste. Ce typed’incident doit cependant pouvoir être décelé par la maîtrise d’œuvre pendant la phase d’exécutiondes travaux pour que l’ensemble de l’équipe chargée de la réalisation – et pas seulement l’entrepriseen charge de l’enduit de façade–soit reconnue comme responsable. « Ce serait par exemple possibledans le cas d’un bâtiment (d’habitat collectif ou tertiaire) dont les armatures de renfort en nez de plancherferaient défaut sur plusieurs centaines de mètres carrés de façade », indique Jean-Pierre Thomas. Saufexception, c’est bien à l’entreprise qu’incombera alors la part principale de responsabilité. Il lui seradifficile de se défausser en partie de sa responsabilité en cas de désordre, sauf à ce que celle-ci aitgardé une trace écrite attestant qu’elle a été contrainte par le maître d’œuvre d’outrepasser les Règlesde l’art (application d’un enduit en dépit de mauvaises conditions météo afin de tenir des délais serrés, par exemple). « Reste que la technique de l’enduit monocouche est essentiellement entre les mainsde l’entreprise, pondère Jean-Pierre Thomas ; la part de conception et l’implication du maître d’œuvre sontgénéralement minimes, à fortiori celle du contrôleur technique… »

Ravalement : la Responsabilité civile décennale peut être engagéeDes fissures touchant des enduits de façade béton peuvent-elles relever de la Responsabilité civiledécennale (RCD) dans le cas d’un désordre esthétique ? Un arrêt de la 3e Chambre de la Cour de cassation du 4 avril 2013 a été rendu en ce sens. Statuant surdes travaux de ravalement d’un immeuble remarquable au plan architectural sis à Biarritz, la Cour decassation a en effet considéré « qu’une opération de réhabilitation de la façade d’un immeuble […] (classé)en zone de protection du patrimoine architectural urbain et paysager […] ne s’analyse pas en un simple

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1995 à 2015 – ZOOM PATHOLOGIE

AGENCE QUALITÉ CONSTRUCTION - 81

512nettoyage de façade qui relèverait éventuellement d’une garantie de bon fonctionnement, mais comportedes opérations de restauration lourde ayant, certes, une vocation esthétique, mais également et surtout un objectif de consolidation des façades afin d’en maintenir l’étanchéité nécessaire à la destination de l’immeuble, […] eu égard à l’exposition de l’immeuble […] aux intempéries marines ». Partant, la Cour decassation a considéré que « les travaux répondent donc clairement […] à la notion d’ouvrage ; que le désordre évolutif mis en évidence par l’expertise est susceptible de relever de la garantie décennale prévuepar les dispositions de l’article 1792 du Code civil, étant encore précisé qu’un désordre esthétique peut, lui-même, revêtir un caractère décennal affectant la destination même de l’immeuble […] » (Cour de cassa-tion, audience du 4 avril 2013, n° de pourvoi : 11-25198).

Autres garanties (dommages)En cas de catastrophe naturelle, reconnue comme telle par arrêté ministériel, les dommages consécutifs qui mettent en cause les enduits de façade entrent alors dans le périmètre de la MRH. En ce qui concerne les enduits monocouches par exemple, les sinistres résultant de vents violentsayant directement provoqué des chutes de tuiles à l’origine des dégradations seront pris en charge.Pour rappel, la MRH couvre tout sinistre dû à une cause étrangère à la mise en œuvre. À noter : les fissures d’enduits engendrées par des mouvements modérés de structure consécutifs aux retraits-gonflements relèvent généralement de la RCD, ces retraits-gonflements étant jugés prévisibles, eu égard à la cartographie des sous-sols mise à disposition par le BRGM (Bureau de recherches géologiques et minières) aux équipes de conception.

La MRH est en revanche en mesure d’indemniser des dommages aux origines les plus accidentelles(exemple : le noircissement d’une façade suite à un incendie).

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ZOOM PATHOLOGIE – 1995 à 2015

512

82 - AGENCE QUALITÉ CONSTRUCTION

NOTES

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SYCODÉS 2016

FENÊTRES ET PORTES-FENÊTRESBOIS – ALUMINIUM – PVC

Extrait Revue QUALITÉ CONSTRUCTION n° 153 – novembre/décembre 2015

AGENCE QUALITÉ CONSTRUCTION - 83

60

Infiltrations d’eau par seuil de porte-fenêtre.

ZOOM

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ZOOM PATHOLOGIE – 1995 à 2015

Dans le secteur résidentiel, les anneaux présentent la répartition des désordres par cause technique, en % de l’effectif et en % du coût totaldes réparations signalées à l’AQCentre 1995 et 2015.Pour les menuiseries bois, on constate que les défautsd’étanchéité de la menuiserie elle-même (eau ou air) sont le plus souvent mis en causeavec 31 % de l’effectif.En deuxième position avec 24 %viennent les désordres dus aux vices de matériaux constitutif.Avec 31% du coût total de réparation, les désordres les plus coûteux sont les défautsd’étanchéité de la menuiserie elle-même suivis des désordresaux vices de matériaux constitutifs (24 %).

Les coûts moyens de réparationdes désordres sont de 5 040 €pour les défauts d’étanchéité de la menuiserie elle-mêmecontre 5 150 € pour les vices de matériaux constitutifs.Les Coûts relatifs de désordre(CRD) expriment le coût des réparations en partsdu coût de construction.Ils sont de 1,5 % pour les désordres de défauts d’étanchéité de la menuiserie elle-même.

84 - AGENCE QUALITÉ CONSTRUCTION

��� Défaut d’étanchéité de la menuiserie elle-même (eau ou air)��� Vice du matériau constitutif��� Défaut de liaison menuiserie/structure��� Défaut au niveau des seuils��� Autres causes

600 FENÊTRES ET PORTES-FENÊTRES BOIS

Causes techniques des désordresR É S I D E N T I E L

RÉPARTITION DE L’EFFECTIF RÉPARTITION DU COÛT TOTAL

COÛT MOYEN COÛT RELATIF DU DÉSORDRE

31%Défaut d’étanchéité

de la menuiserie elle-même

31%Défaut d’étanchéité

de la menuiserie elle-même

en %

en %

6

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17

31

24

5

23

17

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5 040€Défaut d’étanchéité

de la menuiserie elle-même

1,5%Défaut d’étanchéité

de la menuiserie elle-même

0

1000

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5000

6000

0,0

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2,5

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1995 à 2015 – ZOOM PATHOLOGIE

Dans le secteur résidentiel, les anneaux présentent la répartition des dommages par causes techniques, en % de l’effectif et en % du coût totaldes réparation signalées à l’AQCentre 1995 et 2015.Pour les menuiseries aluminium,on constate que le défaut de liaison maçonnerie structureest le plus souvent mis en causeavec 40 % de l’effectif et 33 % du coût total de réparation.Viennent ensuite les désordresdus aux défauts d’étanchéité de la menuiserie elle-même, qui représentent 28 % de l’effectifet 30 % du coût totalde réparation.

Les coûts moyens de réparationdes désordres sont de 5 050 €pour les défauts de liaison maçonnerie structure contre6 630€ pour les défauts d’étanchéité de la menuiserie elle-même.Les Coûts relatifs de désordre(CRD) expriment le coût des réparations en partsdu coût de construction.Ils sont de 1 % pour les désordresde défauts d’étanchéité de la menuiserie elle-même.

RÉPARTITION DE L’EFFECTIF RÉPARTITION DU COÛT TOTAL

COÛT MOYEN COÛT RELATIF DU DÉSORDRE

AGENCE QUALITÉ CONSTRUCTION – 85

��� Défaut d’étanchéité de la menuiserie elle-même (eau ou air)��� Vice du matériau constitutif��� Défaut de liaison menuiserie/structure��� Défaut au niveau des seuils��� Autres causes

600 FENÊTRES ET PORTES-FENÊTRES ALUMINIUM

Causes techniques des désordresR É S I D E N T I E L

40%Défaut de liaison

maçonnerie/structure

33%Défaut de liaison

maçonnerie/structure

en %

en %

30

13

3

21

33

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2

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5 050€Défaut de liaison

maçonnerie/structure

1%Défaut de liaison

maçonnerie/structure

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3,0

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ZOOM PATHOLOGIE – 1995 à 2015

Dans le secteur résidentiel, les anneaux présentent la répartition des dommages par causes techniques, en % de l’effectif et en % du coût totaldes réparations signalées à l’AQCentre 1995 et 2015.Pour les menuiseries PVC,constate que le défaut de liaisonmaçonnerie structureest le plus souvent mis en causeavec 45 % de l’effectif et 45 % du coût total de réparation.Viennent ensuite les désordresdus aux défauts d’étanchéité de la menuiserie elle-même, qui représentent 21 % de l’effectifet 22 % du coût totalde réparation.

Les coûts moyens de réparationdes désordres sont de 5 670 €pour les défauts de liaison maçonnerie structure contre6 150 € pour les défauts d’étanchéité de la menuiserie elle-même.Les Coûts relatifs de désordre(CRD) expriment le coût des réparations en partsdu coût de construction.Ils sont de 1 % pour les désordresde défauts d’étanchéité de la menuiserie elle-même.

86 - AGENCE QUALITÉ CONSTRUCTION

��� Défaut d’étanchéité de la menuiserie elle-même (eau ou air)��� Vice du matériau constitutif��� Défaut de liaison menuiserie/structure��� Défaut au niveau des seuils��� Autres causes

600 FENÊTRES ET PORTES-FENÊTRES PVC

Causes techniques des désordresR É S I D E N T I E L

RÉPARTITION DE L’EFFECTIF RÉPARTITION DU COÛT TOTAL

COÛT MOYEN COÛT RELATIF DU DÉSORDRE

45%Défaut de liaison

maçonnerie/structure

45%Défaut de liaison

maçonnerie/structure

en %

en %

14

18 2

21

45

14

163

22

45

5 670€Défaut de liaison

maçonnerie/structure

0,8%Défaut de liaison

maçonnerie/structure

0

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2000

3000

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5000

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7000

8000

0,0

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0,4

0,6

0,8

1,0

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1995 à 2015 – ZOOM PATHOLOGIE

Dans le secteur non-résidentiel,les anneaux présentent la répartition des dommages parcauses techniques, en % de l’effectif et en % du coût totaldes réparations signalées à l’AQCentre 1995 et 2015.Pour les menuiseries PVC, on constate que le défaut de liaison maçonnerie structureest le plus souvent mis en causeavec 37 % de l’effectif et 37 % du coût total de réparation.Viennent ensuite les désordresdus aux défauts d’étanchéité de la menuiserie elle-même, qui représentent 25 % de l’effectifet 22 % du coût totalde réparation.

Les coûts moyens de réparationdes désordres sont de 9 880 €pour les défauts de liaison maçonnerie structure contre8 770 € pour les défauts d’étanchéité de la menuiserie elle-même.Les Coûts relatifs de désordre(CRD) expriment le coût des réparations en partsdu coût de construction.Ils sont de 1,6 % pour les désordres de défauts d’étanchéité de la menuiserie elle-même.

RÉPARTITION DE L’EFFECTIF RÉPARTITION DU COÛT TOTAL

COÛT MOYEN COÛT RELATIF DU DÉSORDRE

AGENCE QUALITÉ CONSTRUCTION – 87

��� Défaut d’étanchéité de la menuiserie elle-même (eau ou air)��� Vice du matériau constitutif��� Défaut de liaison menuiserie/structure��� Défaut au niveau des seuils��� Autres causes

600 FENÊTRES ET PORTES-FENÊTRES PVC

Causes techniques des désordresN O N - R É S I D E N T I E L

37%Défaut de liaison

maçonnerie/structure

37%Défaut de liaison

maçonnerie/structure

en %

en %

9 880€Défaut de liaison

maçonnerie/structure

0,8%Défaut de liaison

maçonnerie/structure

0

5000

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25000

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0,5

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25

94

25

37

29

48

22

37

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ZOOM PATHOLOGIE – 1995 à 2015

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88 - AGENCE QUALITÉ CONSTRUCTION

Si la production en série a permis une amélioration générale de la qualité des produits, les fenêtres et portes-fenêtres sont sujettes

à des infiltrations, souvent par manque de rigueur lors de la mise en œuvre.Mais la donne est plus complexe dans le cas des menuiseries aluminiumà ouvrants cachés, notamment dans les chantiers de grande envergure, où le montant des sinistres peut atteindre des proportions alarmantes.

Causes techniques de désordres

1. Infiltrations par les liaisons menuiserie/gros œuvreFaisant partie du clos et couvert, les menuiseries doivent assurer l’étanchéité à l’air et à l’eau. Commel’a montré l’analyse des données, des défaillances au niveau des liaisons entre les menuiseries et la structure peuvent conduire à des infiltrations d’eau, a fortiori si la façade concernée est particulière-ment exposée au vent. À noter que la hauteur de la menuiserie entre également en ligne de compte :plus elle sera haute, plus elle sera exposée aux vents. Tous les types de menuiseries sont concernés(bois, aluminium et PVC). Ces infiltrations provoquent un gonflement des enduits, des plaques de plâtre, des isolants, ainsi que l’apparition de moisissures.

Ce type de désordre est imputable à des défauts de mise en œuvre, notamment lors de la pose de la menuiserie sur son appui. Pour ce faire, un cordon d’étanchéité à l’eau en mousse est posé au préa-lable sur l’appui de la baie. Pour que l’étanchéité soit optimale, ce cordon, dont la section aura été choisie avec soin, doit être comprimé de façon uniforme sur toute sa longueur entre la menuiserie etl’appui de la baie (maçonnerie ou structure). Une compression trop importante ou insuffisante, etl’étanchéité sera imparfaite. Des malfaçons de la baie accueillant la pose (défauts de parallélisme, deplanéité…) constituent également des facteurs de risque. Autre source potentielle d’infiltrations d’air etd’eau: l’instabilité des menuiseries due à une mauvaise fixation de leurs différents éléments (celaconcerne les menuiseries aluminium), causant un mouvement des joints mastic pouvant débouchersur leur rupture ou leur décollement. Enfin, les défaillances intrinsèques d’étanchéité (au niveau des jonctions entre les traverses et les montants) ne sont pas à exclure, même si elles ont tendance àse raréfier, du fait de l’industrialisation et de la production en série des produits.

2. Infiltrations d’eau par le seuil de porte-fenêtreCe point singulier peut être sujet à des désordres si la hauteur de rejingot (appui de la porte-fenêtrefaisant partie du gros œuvre, permettant normalement l’évacuation de l’eau) ne marque pas une penteminimale de 10 %, ou si le cordon d’étanchéité entre le rejingot et la menuiserie n’est pas continu etd’épaisseur constante.

Comme dans le cas des infiltrations aux jonctions menuiseries/gros œuvre, certains sinistres relèventde défauts propres à la menuiserie : défaut ou absence de larmier, dispositif nécessaire au phénomènede «goutte d’eau», primordial pour la bonne efficience des drains compris entre l’ouvrant et le dormant(voir plus loin), colmatage des drains du seuil ou de la pièce d’appui, déformation ou retrait desouvrants… L’évolution récente de la réglementation a paradoxalement favorisé ce type de désordre.En effet, pour respecter les critères d’accessibilité aux personnes touchées par un handicap, un seuilde porte ne doit pas afficher un saut de plus de 20 mm (le niveau du sol à l’extérieur étant pris commeréférence). Un critère qui entre en conflit avec le risque d’infiltration, comme le note Pierre Jacq, expert spécialisé en menuiserie et façades légères chez Saretec : « Résultat, pour une porte s’ouvrantvers l’intérieur, il est pratiquement obligatoire de réaliser des caillebotis avec un décaissé d’au moins 25 mm,imprimant une pente supérieure à 10 %, afin de prévenir les infiltrations. Autant d’ouvrages supplémentairesqui coûtent cher… » Traduction: ce type d’ouvrage est souvent abandonné par souci d’économies…

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1995 à 2015 – ZOOM PATHOLOGIE

AGENCE QUALITÉ CONSTRUCTION - 89

603. Menuiseries à ouvrants cachésSi dans le secteur diffus (maison individuelle), les pathologies ont trait de façon récurrente à des défautsde mise en œuvre, des problèmes de conception sont évoqués depuis une bonne dizaine d’années sur les menuiseries aluminium à ouvrants cachés. Ces menuiseries, aux sections de profilés réduitesafin de maximiser les surfaces vitrées, sont très prisées des architectes pour la valeur ajoutée qu’ellesapportent, tant en clair de jour (même lorsque les ouvrants sont fermés) au sein du bâtiment qu’auplan du design (c’est un peu moins vrai quand les ouvrants sont ouverts !).

On l’a vu, la menuiserie doit, par essence, être étanche à l’air et à l’eau. « Pour que l’eau n’entre pas à l’intérieur, il faut que la menuiserie soit conforme à un principe de base : la double barrière d’étanchéité,rappelle en préambule Pierre Jacq. Entre ces deux barrières, l’eau qui aurait franchi la première est évacuée avant de pouvoir atteindre la seconde, grâce au larmier – dispositif qui conduit les infiltrations versune gorge d’évacuation. Tous les profilés sont conçus selon ce principe. »

Pourtant, la récente et abondante sinistralité générée depuis une dizaine d’années par les menuiseriesaluminium à ouvrants cachés prouve que cette double barrière peut être défaillante : dans ces systèmes,la première barrière laisse passer l’eau en abondance. Au lieu de tomber dans la gorge prévue à cet effet,elle contourne le profilé ouvrant et vient au contact de la seconde barrière, provoquant les infiltrations.Les causes techniques de ces infiltrations font l’objet de débats houleux. S’agit-il d’un problème deconception ? De mise en œuvre ? De vices intrinsèques à certains produits ? Pour Pierre Jacq, la questionest tranchée : « Les gammistes ont oublié les règles de base, permettant d’éviter que l’eau n’atteigne la seconde barrière par effet de tension superficielle. Alors qu’une menuiserie “classique” dispose d’un système“casse-goutte”, les concepteurs des menuiseries à ouvrants cachés ont supprimé ce dispositif par souci decompacité. » Pour l’expert, c’est donc clairement un problème général de conception des produits quiest en cause.

De leur côté, les gammistes arguent de la bonne tenue de leurs systèmes qui satisfont au classementAEV (Air-Eau-Vent). « Pourtant les essais sont toujours bons, reconnaît Pierre Jacq. Les gammistes font eneffet leurs essais dans leurs propres laboratoires, sur des menuiseries qu’ils auront montées en interne avecla plus grande attention… » Un point qui marque une spécificité de la filière « aluminium » : au contrairedes menuiseries bois et PVC, les menuiseries aluminium sont vendues par les gammistes en élémentsséparés (joints, profilés…) aux entreprises chargées de leur assemblage. Si en effet les produits sont étanches lors des essais, il en va tout autrement sur le terrain : « Le fait est que l’on trouve toujours des défauts d’assemblage, poursuit Pierre Jacq. Les assembleurs ne sont pas en mesure de réaliserla menuiserie avec le même niveau de soin. Ils ne peuvent les réaliser avec exactement les mêmes coupesd’angles, au millimètre près. Autrement, les temps de fabrication seraient beaucoup plus importants, ce quipour eux n’est pas économiquement viable. Aucune entreprise n’est structurée pour consentir autant detemps qu’un gammiste afin de rendre un châssis parfaitement étanche. Certains gammistes insistent biendans des notices sur le degré de qualité à mettre en œuvre, mais en pratique c’est difficilement réalisable.Sans oublier qu’il faut que cette qualité se maintienne 10 ans ! Le plus grave c’est que la menuiserie est quasiment impossible à réparer ; il faut la remplacer. » Ce qui peut coûter très cher dans le cas d’un bâtiment collectif ou tertiaire, où le nombre de menuiseries est de l’ordre de plusieurs centaines…La situation n’est pourtant pas au statu quo, puisqu’un dialogue a été instauré entre l’AQC et des repré-sentants des fabricants de menuiseries aluminium, même si, à en croire Pierre Jacq, les discussionsrestent tendues… De son côté, le CSTB a rehaussé son degré d’exigence à l’endroit des menuiseries aluminium, en réservant la délivrance d’Avis Techniques aux systèmes respectant le principe de lagoutte d’eau, et ce, depuis le début 2015.(suite page 92)

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90 - AGENCE QUALITÉ CONSTRUCTION

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Angle inférieur d’un vantail de châssis à ouvrant caché : exemple de défauts de fabrication (ici, défaut de mise en œuvre de joints) quasi inévitables en production industrielle, qui provoquent des infiltrations, en l’absence de dispositif « casse goutte ».

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Infiltrations à la liaison menuiserie/gros œuvre.

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Infiltrations d’eau par un seuil de porte-fenêtre donnant sur terrasse accessible (absence de retour d’étanchéité en tableaux et hauteur de seuil non conforme).

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AQC

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VOIR

AUSSI

Fiche pathologie bâtiment D2« Infiltrations d’eau par les liaisons

menuiserie extérieure/gros œuvre » sur le site Internet de l’AQC,

www.qualiteconstruction.com

–>Téléchargez l'application pour smartphone Fiches pathologie bâtiment, sur App StoreTM et Google PlayTM

1995 à 2015 – ZOOM PATHOLOGIE

AGENCE QUALITÉ CONSTRUCTION - 91

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Écaillage de peinture due à une infiltration d’eaule long d’une fenêtre de toit en bois.

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En faisant disparaître le cadre ouvrant derrière le cadre fixe, la menuiserie à ouvrant caché augmente le clair de vitrage et donne un aspect homogène aux menuiseries composées.

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92 - AGENCE QUALITÉ CONSTRUCTION

4. Traitement des ponts thermiques en ITELa relative méconnaissance des entreprises françaises en matière d’Isolation thermique par l’extérieur(ITE) apparaît également dans le traitement des jonctions entre isolant et menuiseries, notammentdans le cadre de la mise en œuvre de murs-manteaux. Le mauvais traitement de ces points singuliersengendre en effet des ponts thermiques. « Bien souvent, les entreprises continuent à poser les menuiseriesen tunnel dans la maçonnerie, remarque Pierre Jacq. Alors qu’il faudrait mettre la menuiserie au nu de la maçonnerie, dans le plan de l’isolant, pour limiter les ponts thermiques. »Mais plutôt que d’imputer ces malfaçons aux seules entreprises, Pierre Jacq, mettant en exergue le nécessaire travail préparatoire de la maîtrise d’œuvre, parle de « problème de conception de la miseen œuvre ».

Responsabilités et garanties liées au contrat de louage d’ouvrageEn habitat individuel et collectif, les produits mis en œuvre sont issus d’une production standardiséequi, adossée au classement AEV, est censée leur garantir une bonne qualité et ainsi prévenir le risqued’infiltrations. Il est donc très difficile pour une entreprise de mettre en cause un fabricant. Sauf si un grand nombre de sinistres met en jeu une même série de menuiseries, installées par différentesentreprises…

De fait, en période décennale, c’est dans la grande majorité des cas l’assureur RCD (Responsabilitécivile décennale) de l’entreprise qui sera chargée de recouvrir le montant des dédommagementsconsentis par l’assureur DO (Dommages-Ouvrage).

La donne est moins claire dans le cas des menuiseries aluminium à ouvrants cachés : « C’est un vraigros problème en cas de sinistre généralisé décelable dans des opérations de grande envergure, insistePierre Jacq. Et il n’est pas rare de voir des entreprises entamer des démarches judiciaires » Le barème Crac prévoit en effet d’inclure les fabricants dans le partage des responsabilités, dans le cas des Epers(Éléments pouvant entraîner des responsabilités solidaires).

Sauf qu’un gammiste, ne fournissant que des éléments séparés à un assembleur, n’est pas considérécomme fabricant au sens du barème; sa responsabilité ne peut donc être engagée. L’entreprise doitdonc apporter la preuve que le concept du gammiste est défaillant. Ce dernier rétorquera que l’entre-prise n’a pas scrupuleusement respecté son cahier des charges…

Pour autant, les contestations des assembleurs seraient en recrudescence, parfois avec succès.Toutefois, en dépit du fait que certains gammistes aient eu des comptes à rendre à la Justice, ces contestations émanant d’entreprises ne semblent pas avoir généré de jurisprudence qui leur soitfavorable.

Autres garanties (dommages)En dehors de la période décennale, la MRH pourra éventuellement prendre en charge les frais deréparation engendrés par une infiltration, si le contrat comporte bien une clause visant les dégâts des eaux ; dès lors, les détériorations d’enduits, de papiers peints, de plinthes seront indemnisées.

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ZOOM PATHOLOGIE – 1995 à 2015

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94 - AGENCE QUALITÉ CONSTRUCTION

NOTES

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SYCODÉS 2016

LES RÉSEAUX D’ÉVACUATION DES EAUX USÉES

Extrait Revue QUALITÉ CONSTRUCTION n° 152 – septembre/octobre 2015

AGENCE QUALITÉ CONSTRUCTION - 95

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Canalisation d’eaux usées percée par un piquet de terre posé par électricien.Photo Rémi Gabillon

ZOOM

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ZOOM PATHOLOGIE – 1995 à 2015

Dans le secteur résidentiel, les anneaux présentent la répartition des désordrespar cause technique, en % de l’effectif et en % du coût totaldes réparations signalées à l’AQCentre 1995 et 2015.Ces répartitions montrentque les dommages ayant pourcause les réseaux d’évacuationdes eaux usées ont pour principale origine les défautsde pente (27 % de l’effectifsur l’ensemble de la période) ;cette cause consomme près du tiers du coût total des réparations des réseauxd’évacuation des eaux usées,en baisse sur la période (32 %).

Les histogrammes présentent les coûts moyens de réparation –et les Coûts relatifs de désordre(CRD) correspondants,toujours dans le résidentiel.On constate que le coût moyen de réparation associé aux défauts aux défauts de penteest de 8 000 €.Les CRD, qui expriment le coûtdes réparations en parts du coûtde construction varient entre 4,7 % pour les désordresdus aux défauts de pente et 2,6 % pour ceux dus au tassement de l’assise et défaut de raccord.

96 - AGENCE QUALITÉ CONSTRUCTION

��� Défaut de pente��� Tassement de l’assise��� Défaut de raccord��� Autres défauts de pose (y compris protection)��� Autres causes

021 LES RÉSEAUX D’ÉVACUATION DES EAUX USÉES

Causes techniques des désordresR É S I D E N T I E L

RÉPARTITION DE L’EFFECTIF RÉPARTITION DU COÛT TOTAL

COÛT MOYEN COÛT RELATIF DU DÉSORDRE

27%Défaut de pente

32%Défaut de pente

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8 000€Défaut de pente

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1995 à 2015 – ZOOM PATHOLOGIE

Dans le secteur non-résidentiel,les anneaux présentent la répartition des désordrespar cause technique, en % de l’effectif et en % du coût totaldes réparations signalées à l’AQCentre 1995 et 2015.Ces répartitions montrentque les dommages ayant pourcause les réseaux d’évacuationdes eaux usées ont pour principale origine identifiée les défauts de pente (22 % de l’effectif sur l’ensemblede la période) ; cette causeconsomme le quart du coût totaldes réparations des réseauxd’évacuation des eaux usées,en baisse sur la période (25 %) –les autres défauts de pose étantmajoritaires (36 % de l’effectif et du coût total de réparation).

Les histogrammes présentent les coûts moyens de réparation –et les Coûts relatifs de désordre(CRD) correspondants,toujours dans le résidentiel.On constate que le coût moyen de réparation associé aux défauts aux défauts de penteest de 12 580 €.Les CRD, qui expriment le coûtdes réparations en parts du coûtde construction varient entre 3,1 % pour les désordresdus aux défauts de pente et 0,9 % pour ceux dus au tassement de l’assise et défaut de raccord.

RÉPARTITION DE L’EFFECTIF RÉPARTITION DU COÛT TOTAL

COÛT MOYEN COÛT RELATIF DU DÉSORDRE

AGENCE QUALITÉ CONSTRUCTION – 97

��� Défaut de pente��� Tassement de l’assise��� Défaut de raccord��� Autres défauts de pose (y compris protection)��� Autres causes

021 LES RÉSEAUX D’ÉVACUATION DES EAUX USÉES

Causes techniques des désordresN O N - R É S I D E N T I E L

22%Défaut de pente

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ZOOM PATHOLOGIE – 1995 à 2015

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98 - AGENCE QUALITÉ CONSTRUCTION

Très modestes en effectif comme en coût de réparation dans le classementdu Top 10, les sinistres touchant les réseaux d’évacuation des eaux usées ont quasi systématiquement pour origine des défauts de mise en œuvre.

La faute à une attribution fréquente de ce lot à des entreprises de maçonnerien’ayant pas naturellement le savoir-faire nécessaire.

Causes techniques des désordres

1. Défaut de pentePremière des causes techniques de sinistres, en effectif comme en coût de réparation, le défaut depente peut avoir plusieurs explications, résultant toutes d’un défaut de mise en œuvre.

Premier cas de figure : l’entreprise n’aura pas imprimé à la canalisation une pente suffisante lors dela pose de celle-ci. La pente est tout simplement insuffisante pour assurer l’auto-curage des canalisations,sachant que cet auto-curage requiert une vitesse minimale d’écoulement des effluents de l’ordre de 1m/s. En maison individuelle, il n’est pas rare en effet que le lot VRD soit pris en charge par des entreprises de maçonnerie, non qualifiées pour exécuter ce type de travaux.

Deuxième cas de figure : la pente de la canalisation est ponctuellement annulée du fait de la présencede flaches, sortes de cuvettes qui, par endroits, génèrent des «siphons» freinant l’évacuation deseffluents. Dès lors, le débit d’écoulement des effluents peut là aussi être réduit au point que l’auto-curagene se fasse plus : bien que la fraction liquide des effluents puisse continuer de s’écouler, la fractionsolide risque de former des dépôts pouvant aboutir à des bouchons. La plupart du temps, ces flachessont la conséquence d’une mauvaise réalisation de la tranchée, qui ne respecte pas la pente de la canalisation : le lit de sable n’a pas une épaisseur constante, ce qui peut entraîner des tassementsdifférentiels. Ces disparités d’épaisseurs sont donc susceptibles de générer des flashes. Il faut aupréalable bien terrasser la fouille et lui imprimer une pente correspondant à celle de la canalisation,afin d’obtenir un lit de pose conforme aux Règles de l’art.

Dans des cas plus rares, ces flaches peuvent se former au croisement de deux tranchées superpo-sées, si la tranchée la plus basse n’est pas correctement compactée.

Outre l’épaisseur irrégulière du lit de pose, le recours à des remblais inadaptés est susceptible degénérer des tassements différentiels préjudiciables à la stabilité des canalisations et donc à leur pente.

La présence d’une ou de plusieurs flaches est le facteur le plus récurrent aux défauts de pentes. Les coûtsdes dommages afférents sont très variables : « Si la fuite survient à l’extérieur de la maison et qu’elle estpeu profonde, le coût est généralement limité, de l’ordre de quelques milliers d’euros, observe FrançoisLegoy, expert Crac au sein du cabinet Alexya-Ixi Groupe. Mais si la flache survient sous le dallage, c’estbeaucoup plus grave. Dans un sinistre que j’ai eu à expertiser, la maison était équipée d’un plancher chauffant ; comme il était impossible de traiter le sinistre par l’extérieur, il a donc fallu casser l’intégralitédu dallage et du plancher chauffant. Les occupants ont dû être relogés durant quatre mois, la reprise des planchers chauffants demandant au minimum trois mois afin de respecter les temps de séchage. Au total, le sinistre a coûté quelque 80 000 euros ! »

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1995 à 2015 – ZOOM PATHOLOGIE

AGENCE QUALITÉ CONSTRUCTION - 99

0212. Défaut d’emboîtementQu’il s’agisse du réseau extérieur en lui-même ou de l’interconnexion entre le réseau d’évacuationintérieur (sous le dallage du bâtiment) et le réseau extérieur, l’emboîtement des segments de canali-sations doit se faire avec le plus grand soin. Car deux segments qui ne sont pas parfaitement en vis-à-vis vont former une petite « marche » au fond de la canalisation, susceptible de gêner l’écoule-ment des effluents, avec, là encore, un risque de bouchons.

3. Défaut de collageCette cause technique concerne plus spécifiquement les canalisations en PVC. En l’absence de collage,la canalisation n’est plus étanche, ce qui peut être problématique lorsqu’il s’agit du réseau intérieur,situé à une vingtaine de centimètres sous le dallage du bâtiment. « Ce n’est pas forcément grave,nuance toutefois François Legoy, l’ouvrage peut demeurer ainsi des années sans qu’il y ait le moindre problème… jusqu’au jour où il y a formation d’un bouchon. La canalisation va alors se mettre en charge etcommencer à fuir. » À noter que correctement mises en œuvre, les canalisations en PVC présentent un double avantage: elles sont moins chères et offrent un bon coefficient de glissement, favorisantl’auto-curage.

Elles peuvent être mises en œuvre dans les réseaux ne dépassant pas les 300 mm de diamètre.Pour des diamètres supérieurs – notamment en logement collectif – les canalisations en béton offrentplus de solidité et de rigidité. Mais les réseaux en grès vernissé constituent le nec plus ultra: ils offrentun coefficient de glissement incomparable et une très grande durabilité (très souvent sur plus d’unsiècle). Très onéreux toutefois, les maîtres d’œuvre y ont très rarement recours de nos jours.

4. Déformation de canalisationsCes déformations (ovalisation) peuvent être le fait d’incidents de chantiers (écrasement), mais aussi la résultante de pressions sus-jacentes ou latérales, elles-mêmes causées par une mauvaise mise enœuvre du remblai et du fond de fouille. « Si le remblai est mal effectué sur les côtés, ou s’il y a une pierredans le lit de pose, il y a un risque de déformation », avertit François Legoy. Idem si la qualité des remblaisn’est pas irréprochable: la présence de pierres peut venir endommager le réseau. Cette mauvaisequalité du remblai est souvent le fait de raisons économiques : pour gagner du temps et de l’argent,le plus simple est de remblayer avec le matériau déblayé lors de la réalisation du fond de fouille. La méthode n’est pas défendue ; il convient néanmoins de s’assurer que le matériau est propre à assurerle rôle de remblai. Or, les matériaux qui composent le sous-sol in situ ne sont pas toujours adaptés :« Les matériaux contenant des pierres ou de l’argile sont à proscrire, indique François Legoy. Il faut se référer à la classification GTR des matériaux utilisables dans la réalisation des remblais (N.D.L.R. : voir norme NF P11-300). » Il est tentant de penser qu’un choix hasardeux de matériaux, guidé par des impératifs économiques et/ou dans le souci de tenir les délais de chantier, est volontiers le fait dela maîtrise d’œuvre. « Même si cela peut arriver ponctuellement, ce n’est généralement pas le cas, trancheFrançois Legoy. Un maître d’œuvre ne prendra pas un tel risque. Il est en revanche plus fréquent que l’exécutant ne respecte pas le cahier des charges. Par ailleurs, dans beaucoup de cas, en maison individuelle, il n’y a tout simplement pas de maîtrise d’œuvre. »

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ZOOM PATHOLOGIE – 1995 à 2015

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100 - AGENCE QUALITÉ CONSTRUCTION

5. Autres causes• Présence de racines : à la recherche d’humidité, les racines vont se déployer à proximité des

réseaux. À la faveur d’un défaut d’emboîtement, elles pourront s’introduire dans une canalisation etprovoquer un bouchon, conduire à une mise en pression du réseau et donc à une fuite. Elles pour-ront également endommager les canalisations en se faufilant par un regard mal réalisé.

• Présence de corps étrangers : ils peuvent être involontairement introduits dans les canalisationsen cours de chantier (gravier, laitance de mortier…) par des intervenants appartenant à d’autrescorps d’état. D’autres corps étrangers, plus variés les uns que les autres (bouteilles, fourchettes,jouets, serviettes hygiéniques, etc.), sont le fait des utilisateurs qui jettent des objets inappropriésdans la cuvette des WC, ou d’autres, dans des locaux spécifiques (certains commerces), qui retirentla grille protectrice de la bouche d’évacuation lors du nettoyage d’une surface carrelée.

• Présence d’un bouchon de lessive : c’est un cas particulier de défaut d’entretien, certaines lessivespouvant générer des bouchons.

• Présence d’animaux : les rongeurs, qui peuvent venir dégrader le PVC, et d’insectes nuisibles,à l’instar des termites qui, attirées par l’humidité, percent également les tubes en PVC.

• Terrain sensible au retrait-gonflement : les fuites de réseaux constituent alors des facteurs contri-butifs des dommages aux ouvrages de structure sus-jacents. Même hors phénomène de sécheresse, elles sont à l’origine de très importants sinistres par gonflement du terrain porteur.

Pour résumerHormis l’introduction de corps étrangers ou les défauts de maintenance, imputables au maître d’ouvrage,les conseils de prévention qui vont suivre s’adressent essentiellement aux entreprises chargées del’exécution. Il leur est ainsi vivement conseillé de :

• respecter le type de canalisation à utiliser ;• réaliser des tranchées avec un fond de forme respectant la pente de la future canalisation;• mettre en œuvre un lit de pose en sable d’épaisseur constante de 5 à 10 cm d’épaisseur;• poser la canalisation avec la pente prévue pour permettre l’auto-curage;• bien emboîter ou coller les canalisations;• vérifier l’étanchéité du réseau avant remblaiement;• remblayer le pourtour de la canalisation avec du sable jusqu’à 10 cm au-dessus de la généra-

trice supérieure de la canalisation;• éventuellement, procéder à une inspection caméra après travaux, ce qui permettra par exemple

de démontrer l’absence de corps étrangers et le bon emboîtement des canalisations;• réaliser un plan de récolement coté qui facilitera les investigations le cas échéant.

« Les entreprises de maçonnerie sont très souvent à l’œuvre pour la réalisation des tranchées, or elles nesont pas habilitées à réaliser ce type d’ouvrage ; ce lot est du ressort d’une entreprise de travaux publics »,conclut François Legoy, expert Crac au sein du cabinet Alexya-Ixi Groupe.

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VOIR

AUSSI

Fiche pathologie bâtiment A9« Pathologies des canalisations

ovales eaux usées » sur le site Internet de l’AQC,

www.qualiteconstruction.com

–>Téléchargez l'application pour smartphone Fiches pathologie bâtiment, sur App StoreTM et Google PlayTM

1995 à 2015 – ZOOM PATHOLOGIE

AGENCE QUALITÉ CONSTRUCTION - 101

021

R

On distingue une fuite se produisant à la jonction d’une réduction PVC sur l’attente EU laissée par le maçon. La fuite est imputable à deux causes cumulées :

un défaut de collage de la réduction par le plombier et la présence d’une flache sous dallage sur la canalisation EU. Les effluents ont migré dans la forme de pose du carrelage

et sont remontés dans les pieds de cloisons et doublages par capillarité.

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On constate les conséquences du sinistre évoqué sur la photo présentée à la page précédente sur le doublage de la maison. Le montant de ce sinistre a été de l’ordre de 3 000 euros

pour le traitement de la cause et de 5 000 euros en termes de conséquences sur les plâtreries et les embellissements.

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ZOOM PATHOLOGIE – 1995 à 2015

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102 - AGENCE QUALITÉ CONSTRUCTION

Responsabilités et garanties liées au contrat de louage d’ouvrageGénéralement, les sinistres étant majoritairement dus à des défauts de mise en œuvre, c’est l’entreprisequi endosse la majorité, voire la totalité des sinistres. Son assureur en RCD sera donc mis à contribu-tion. « Les erreurs de conception sont rares », selon François Legoy. Mais pas inexistantes : dans le cas d’un immeuble, un réseau sous-dimensionné, dont les canalisations affichent un diamètre insuffisant,sera imputable à un défaut de calcul, donc, in fine, à la maîtrise d’oeuvre de conception. Le maîtred’œuvre d’exécution peut, quant à lui, pêcher par manque de précision au moment de décrire le modeopératoire de remblaiement à l’entreprise.

L’envergure du chantier peut également être prise en compte pour estimer le partage des responsa-bilités : si le réseau est très étendu, l’expert ne fera pas grief au maître d’œuvre de défauts isolés d’exécution. « En revanche, sur un petit réseau de 500 m, s’il n’a pas vérifié que c’est bien du sable qui a été mis en oeuvre autour des canalisations, il en sera comptable », prévient François Legoy.Dans son principe, l’assurance DO indemnise le maître d’ouvrage, avant de se tourner ensuite vers les assureurs RCD de la maîtrise d’oeuvre et de l’entreprise.

Toutefois, les sinistres ne seront pas pris en charge en DO lorsque : • les canalisations ne sont pas comprises dans l’assiette de la DO : c’est le cas notamment lorsque

les réseaux et le lot VRD n’ont pas été réalisés par le Constructeur de maison individuelle (CMI), maispar une entreprise tierce, voire par le maître d’ouvrage lui-même. Il est en effet très fréquent que le lot VRD soit exclu du contrat proposé par le CMI, au bénéfice du futur propriétaire qui, par soucid’économies, prendra le parti de se charger de ce lot à moindres frais. Toutefois, le CMI est légale-ment tenu de chiffrer le reliquat de travaux à la charge du maître d’ouvrage pour que le bâtimentsoit propre à sa destination. Si le maître d’ouvrage a réalisé lui-même ses réseaux et qu’il est victimed’un sinistre, il n’a pas de recours possible. En revanche, s’il a sollicité une entreprise, il peut seretourner contre la RCD de celle-ci ;

• le sinistre est imputable à la présence d’un corps étranger (il s’agit alors d’un défaut d’entretien) ;• le sinistre est imputable à des rongeurs ou à des termites (il s’agit alors d’une cause extérieure).

Les sinistres touchant les réseaux d’évacuation des eaux usées induisent la notion d’impropriété àdestination. Ils sont donc pris en charge en RCD, à l’exception des deux cas suivants :

- lorsque le sinistre est imputable à la présence d’un corps étranger. Ce cas peut néanmoins êtresujet à interprétation car ledit corps étranger peut avoir été introduit en cours de chantier et nonpar l’utilisateur après la réception ;

- lorsque le sinistre est imputable à des rongeurs ou à des termites (cause extérieure).

Autres garanties (dommages)Pour rappel, l’assurance Multirisque habitation (MRH) ne couvre pas les causes techniques des sinistres,mais uniquement leurs conséquences. Elle sera ainsi actionnée pour dédommager la dégradation depapiers peints en cas de remontées capillaires au pied de cloisons, suite à une fuite sous dalle.Un cas particulier est à relever : celui du raccordement par les plombiers des réductions de diamètresaux attentes de canalisations, laissées par les intervenants chargés des réseaux d’évacuation.Ces réductions, réalisées sous le niveau du carrelage, ne sont plus apparentes à la livraison.Lorsqu’elles sont mal collées et qu’il y a une mise en charge du réseau (suite à un bouchon), le refou-lement provoque l’inondation du carrelage, ainsi que des remontées capillaires au pied des cloisons.Dans un tel cas de figure, l’assureur MRH intentera un recours envers la RCD de l’entreprise de plomberie. La MRH prendra en charge les conséquences des fuites de réseaux fuyards, notammenten cas de mise en œuvre des garanties CatNat relatives à une sécheresse.

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AUTRES ÉLÉMENTS PARTICULIERSDE FAÇADEBALCON – LOGGIA

Extrait Revue QUALITÉ CONSTRUCTION n° 155 – mars/avri l 2016

AGENCE QUALITÉ CONSTRUCTION - 103

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Chute d’écaille de béton: atteinte à la solidité.Photo Michel Lutz – Saretec

ZOOM

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ZOOM PATHOLOGIE – 1995 à 2015

Dans le secteur résidentiel, les anneaux présentent la répartition des désordrespar cause technique, en % de l’effectif et en % du coût totaldes réparations signalées à l’AQC entre 1995 et 2015.Ces répartitions montrentque les dommages ayant pour cause les balcons, principauxautres éléments particuliers de façade ont pour originemajeure les défauts à la jonctionavec la structure, entrainant des infiltrations en partie courante (39 % de l’effectifsur l’ensemble de la période) ;cette cause consomme près dutiers du coût total des réparationsdes autres éléments particuliersde façade, dont les balcons,en baisse sur la période (30 %).

Les histogrammes présentent les coûts moyens de réparation –et les Coûts relatifs de désordre(CRD) correspondants,toujours dans le résidentiel.On constate que le coût moyen de réparation associé aux défauts à la jonction avec la structure est de 5 460 € .Les CRD, qui expriment le coûtdes réparations en parts du coûtde construction varient entre 2,5 % pour les désordresdus aux défauts liés à la structureet 0,9 % pour ceux dus au défautà la jonction avec la structureentrainant des infiltrations en partie courante.

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��� Défaut à la jonction avec la structure entraînant des infiltrations en partie courante

��� Défaut lié au revêtement��� Défaut lié à la structure (armature, dimensionnement…)��� Autres causes

590 AUTRES ÉLÉMENTS PARTICULIERS DE FAÇADE

Causes techniques des désordresR É S I D E N T I E L

RÉPARTITION DE L’EFFECTIF RÉPARTITION DU COÛT TOTAL

COÛT MOYEN COÛT RELATIF DU DÉSORDRE

39%

Défaut à la jonction avec la structure entraînant des infiltrations en partie courante

Défaut à la jonction avec la structure entraînant des infiltrations en partie courante

30%

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1995 à 2015 – ZOOM PATHOLOGIE

Dans le secteur non-résidentiel,les anneaux présentent la répartition des désordres par cause technique, en % de l’effectif et en % du coût totaldes réparations signaléesà l’AQC entre 1995 et 2015.On constate que le défaut à la jonction avec la structureentrainant des infiltrations est le plus souvent mis en cause(plus de 39 % de l’effectif).51 % du coût total de réparationayant pour origine les balcons,éléments particuliers de façade en non résidentiel sont consacrésaux dommages dus aux défautsliés au revêtement. 22 % du coûttotal de réparation sont consacrésaux défauts liés à la jonction avec la structure entrainant desinfiltrations en partie courante.

Les histogrammes présentent les coûts moyens de réparation et les Coûts relatifs de désordre(CRD), c’est-à-dire la part du coûtde construction consacré aux réparations correspondantes,toujours dans le non-résidentiel.On constate que coût moyen de réparation associé aux défauts à la jonction avec la structure est de 5 730 € .Les CRD, qui expriment le coûtdes réparations en parts du coûtde construction varient entre 4 %pour les désordres dus aux défauts liés au revêtement et 0,8 % pour ceux dus au défautà la jonction avec la structureentrainant des infiltrations en partie courante.

RÉPARTITION DE L’EFFECTIF RÉPARTITION DU COÛT TOTAL

COÛT MOYEN COÛT RELATIF DU DÉSORDRE

AGENCE QUALITÉ CONSTRUCTION – 105

��� Défaut à la jonction avec la structure entraînant des infiltrations en partie courante

��� Défaut lié au revêtement��� Défaut lié à la structure (armature, dimensionnement…)��� Autres causes

590 AUTRES ÉLÉMENTS PARTICULIERS DE FAÇADE

Causes techniques des désordresN O N - R É S I D E N T I E L

en %

en %

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39

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3,0

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39%

Défaut à la jonction avec la structure

Défaut liéau revêtement

51%

15 900€Défaut lié au revêtement

4%Défaut lié au revêtement

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Plus ou moins graves, la majorité des sinistres touchant balcons et loggias ont trait à des défauts de solidité (du simple effritement en nez de dalle

jusqu’au risque d’effondrements) et d’humidité (traces, infiltrations).

Causes techniques des désordresLes désordres relatifs aux éléments particuliers de façade relèvent de deux grandes catégories : ceuxliés à un problème de solidité de l’ouvrage d’une part, ceux liés à des passages d’eau et d’humidité d’autrepart sachant que les balcons sont concernés par ces deux catégories, tandis que les loggias ne sontgénéralement sujettes qu’à des problèmes d’infiltrations et d’humidité (du moins lorsqu’elles sont d’origine). Comme nous allons le voir plus en détail, ces sinistres ont souvent pour origine une malfaçonen phase chantier. C’est en tout cas systématique pour les problèmes d’infiltration et d’humidité et fréquent dans les problèmes de solidité. « Toutefois, complète Michel Lutz, directeur technique de Saretec, les problèmes de solidité résultent parfois uniquement d’une erreur de conception, voire d’une erreur de conception d’exécution : des plans d’architectes rigoureux sont parfois retranscritesdes erreurs (voir plus loin le cas des balcons d’angle). »

1. SoliditéLes problèmes de solidité touchant les balcons ont diverses causes techniques relatives à leurs arma-tures métalliques (ou fers à béton), parce que mal dimensionnées ou mal disposées dans l’épaisseurde la dalle en phase chantier (ce dernier cas serait d’ailleurs à l’origine de la majorité des sinistres).

« Normalement, les armatures métalliques, qui sortent des planchers intérieurs du logement, doivent êtreposées en partie haute de la dalle béton en porte-à-faux, explique Michel Lutz. Or ce point de techniquene va pas forcément de soi sur un chantier – ne serait-ce que parce que les intervenants ont à marcher surles armatures métalliques qui, de fait, se retrouvent positionnées trop bas dans l’épaisseur de la dalle. »

Moins fréquentes, les erreurs de calcul des bureaux d’études portant sur le dimensionnement des armatures peuvent néanmoins arriver, compromettant ainsi la solidité de l’ouvrage.

L’effritement de parties de béton, notamment en nez de dalle, est imputable à des défauts d’enrobagedes armatures métalliques, à la présence de fissures dues à la corrosion des armatures métalliques,à la présence d’humidité et à l’alternance entre gel et dégel. Ces fissures sont directement tributairesd’un défaut au niveau de l’ossature du balcon. Les bureaux d’études ne sont pas à l’abri d’un autretype d’erreur, loin d’être rare, portant sur les balcons d’angle, fréquemment rencontrés en maisonindividuelle, comme le signale Michel Lutz : « Sur ces balcons d’angle épousant la façade et le pignon du bâtiment, il est fréquent que le poids de la dalle en porte-à-faux soit mal équilibré par la masse de la dalle de plancher à l’intérieur du bâtiment, indique l’expert. Or, cet équilibre entre la dalle à l’intérieuret le balcon à l’extérieur est impératif. En fait, les bureaux d’études oublient d’équilibrer la masse supplé-mentaire en porte-à-faux due à l’angle. Dès lors, le plancher intérieur n’exerce pas un contrepoids suffisant.Ce manque d’équilibre entre le plancher intérieur et le plancher en porte-à-faux est souvent mis en évidenceaprès réception, une fois que les occupants ont entreposé des charges sur la dalle de leur balcon (carrelage,jardinières…). S’ensuivent des fissurations, voire des effondrements. »

Un autre type d’oubli – beaucoup plus rare heureusement – à mettre au passif des bureaux d’étudesconcerne les appuis pour balcons constitués de linteaux ou poutres, au droit de la façade. « C’est pourtant un ouvrage obligatoire, mais il peut avoir été oublié sur le plan du bureau d’études en rare, maisje l’ai déjà rencontrée. » Il faut alors faire étayer le ou les balcons.

Cas extrêmes, mais néanmoins répertoriés, les chutes de balcons sont le corollaire de ces insuffi-sances structurelles. « Ce type de sinistre aussi étonnant que rarissime arrive plus souvent en phase

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VOIR

AUSSI

Fiche pathologie bâtiment B7« Désordres

affectant les balcons » sur le site Internet de l’AQC,

www.qualiteconstruction.com

–>Téléchargez l'application pour smartphone Fiches pathologie bâtiment, sur App StoreTM et Google PlayTM

1995 à 2015 – ZOOM PATHOLOGIE

AGENCE QUALITÉ CONSTRUCTION - 107

590chantier qu’après livraison, tempère Michel Lutz. À titre indicatif, et sans vouloir en faire une valeur statistique, nous rencontrons ce type de sinistre entre trois et cinq fois par an à Saretec. »

Les sinistres liés à la solidité représentent un risque financier plus important que ceux liés à des pro-blèmes d’humidité. « Une chute de balcon se traduira par un coût de réparation pouvant atteindrequelque 40 000 euros, indique Michel Lutz. Et ce coût, imputable à un balcon, sera augmenté si cette chuteendommage un balcon sous-jacent. De même, un balcon défaillant sur une copropriété conduira à une reprise de l’ensemble des balcons, puisque tous menacent ruine… Sans parler des éventuels sinistrescorporels causés par la chute de débris, sur des passants ou des occupants de balcons inférieurs. »

Les revêtements, résine, carrelage, faïence, peinture, suivent les mouvements du support béton. Dèsqu’il y a un problème de solidité, les revêtements sont affectés. Ceux-ci sont repris dans le cadre destravaux de réparation sur la solidité.

2. HumiditéD’un point de vue strictement réglementaire, un constructeur n’a pas l’obligation de rendre un balconétanche. Dès lors, pour les affranchir des problèmes liés à la présence d’eau, il convient d’imprimeraux éléments en porte-à-faux une pente destinée à acheminer l’eau vers les ouvrages de récupérationet d’évacuation (cunettes, pissettes, avaloirs). Cette pente sera généralement comprise entre 5 et 15 mm par mètre. Faute de quoi, l’écoulement sera inopérant. Des défauts de pente d’un pour-centage insuffisant provoquent des stagnations d’eau. Pire, des problèmes de contre-pente ont été recensés. Inclinées dans la mauvaise direction, ces pentes favorisent l’écoulement des eaux stagnantes vers les seuils de fenêtres. « Et pour peu que les joints de seuil soient défaillants, cela se traduira par des infiltrations à l’intérieur du logement », complète Michel Lutz.

Une mauvaise évacuation de l’eau présente sur les balcons peut aussi résulter d’une défaillance du système de récupération (cunettes, pissettes, avaloirs), générant des fuites pouvant laisser des tracesou dégrader la peinture d’un balcon sous-jacent.

La mise en place de ces éléments d’évacuation au moment du chantier est elle-même potentiellementgénératrice de sinistres. En effet, pour pouvoir être encastrés dans la dalle, les intervenants aurontd’abord à extraire des fragments de béton afin de pouvoir y loger les dispositifs de récupération, puisles sceller dans la dalle à l’aide de mortier. Cette hétérogénéité localisée des matériaux est vulnérableaux phénomènes de retrait et de gel-dégel successifs, engendrant des effritements.

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R

Stagnation d’eau sur un balcon sans pente.

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Chute de balcon : atteinte à la solidité.

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Effondrement d’un balcon BA préfabriqué (dimensions : L = 4 m x l = 2 m) situé à 5 m de hauteur. Mauvaise préparation du scellement à la résine des barres d’ancrage.

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Corrosion d’armatures en nez de balcon avec éclatement du béton.

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Passage d’eau en façade de balcon ou en dehors des évacuations prévues.

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Effondrement en cascadede trois balcons en béton armé,dont les armatures supérieuresavaient été omises. Par chance,aucune victime n’est à déplorer.

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Responsabilités et garanties liées au contrat de louage d’ouvrageDans le cas des sinistres liés à un problème de solidité, pas d’ambiguïté : ils sont systématiquementpris en charge en Dommages-Ouvrage (DO) ainsi qu’en Responsabilité civile décennale (RCD). En effet,les balcons et loggias sont des éléments d’ossature ; si leur solidité est remise en cause par la survenued’un désordre, ou même si la menace d’un désordre est à craindre (suite à un sondage), la notion d’atteinte à la solidité de l’ouvrage peut être invoquée.

De plus, si un sinistre engendre des chutes de débris par effritement et porte atteinte à la sécurité depersonnes, la prise en charge sera automatique.

La donne est différente en revanche pour les problèmes liés à l’eau, qui ont généré une jurisprudencedésormais bien installée, excluant certains sinistres du champ de la RCD. Ainsi, en vertu d’un arrêt de la 3e chambre civile de la Cour de cassation (pourvoi n° 84-14486) daté du 12 mars 1986, des infiltrations au niveau de joints de balcons ne gagnant pas l’intérieur d’un logement ne seront pasconsidérées comme rendant l’ouvrage impropre à sa destination, même si elles se traduisent par de l’eau stagnante sur une dalle ou engendrent des désordres esthétiques (dégradations en sous-facede balcons). « Toutefois, un autre arrêt de la Cour de cassation daté du 8 septembre 2010 (pourvoi n° 08- 22062) a considéré que des défauts d’étanchéité des dalles des balcons et loggias ayant pour seuleconséquence des dommages esthétiques peuvent tomber sous le coup de la Responsabilité de droit commun du constructeur, si la faute de celui-ci est engagée », précise Juliette Deschamps, juriste chez Saretec.

Et de nuancer le propos quant à la non-prise en charge en garantie décennale des désordres liés à l’humidité ne donnant pas lieu à des infiltrations à l’intérieur d’un logement : « S’ils ne sont globalement pas pris en charge, en Droit, on ne peut jamais vraiment dire “jamais”… J’ai souvenir d’un jugement de première instance du TGI de Grasse – dont je ne sais s’il a fait l’objet d’un appel ensuite –où malgré la jurisprudence, il a été considéré que l’eau stagnante sur les balcons, entraînant des désordresesthétiques généralisés en sous-face (tâches, stalactites) et une “très grande gêne” dans l’utilisation des balcons et terrasses, rendait l’immeuble impropre à sa destination. »

Il y a aussi une différence d’appréciation entre techniciens et juges : les constructeurs ne sont pastenus, au regard des Règles de l’art, d’étancher leurs balcons. Mais pour les juges, le respect ou nonde ces Règles de l’art n’est pas déterminant. Si un juge considère qu’un constructeur devait étancherun balcon, il peut très bien le condamner pour cette raison.

En termes de répartition des responsabilités, les défauts ponctuels d’exécution incomberont majori-tairement à l’entreprise, même si le maître d’œuvre d’exécution pourra voir sa responsabilité engagéedes travaux. Comme vu plus haut, ce cas de figure sera essentiellement rencontré dans les sinistresliés à l’humidité.

En revanche, des sinistres liés à des problèmes de solidité, impliquant une défaillance dans le calculdes armatures métalliques, engageront majoritairement la responsabilité du bureau d’études (dans des proportions comprises généralement entre 60 et 70 %). « Dans un projet de copropriété, si l’entreprise sous-traite les calculs à un bureau d’études, l’entreprise n’est pas tenue de vérifier les calculs ; sa responsabilité sera couverte par celle du bureau d’études », souligne Michel Lutz.Dans les sinistres touchant à la solidité et à la disposition des armatures métalliques, le contrôleurtechnique engage lui aussi sa responsabilité : « Toujours dans le cas d’une copropriété, il doit effectuerdes vérifications sur le ferraillage d’au moins un balcon, car en cas de défaut d’enrobage (armatures trop

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VOIR

AUSSI

Rapport « Retours d’expériences

dans les bâtiments performants (balcons désolidarisés) »

Téléchargeable sur le site du programme PACTE : http://www.programmepacte.fr/

1995 à 2015 – ZOOM PATHOLOGIE

AGENCE QUALITÉ CONSTRUCTION - 111

590basses), sa responsabilité est engagée. » À titre indicatif, le partage des responsabilités peut se fairealors sur le mode de répartition suivant : 10 % pour le contrôleur technique, 70 % pour l’entreprise,20 % pour le maître d’œuvre.

Autres garanties (dommages)La Multirisque habitation (MRH) n’a pas vocation à prendre en charge les sinistres de solidité, maisuniquement ceux relevant d’infiltrations d’eau à l’intérieur des logements. Elle ne pourra pas non plusêtre actionnée pour indemniser des désordres esthétiques sur les balcons. Si un sinistre d’infiltrationintervient en période décennale, le maître d’ouvrage pourra obtenir réparation sur les dommagescorollaires (dégradations de meubles, de parquets) grâce à la MRH, tandis que les causes techniquesdu désordre seront indemnisées par la DO puis la RCD du constructeur.

En période décennale, des amenées d’eau vers la façade par pente inversée envoyant l’eau s’infiltrerpar un seuil mal disposé pourront être indemnisées par la DO/RCD.

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ZOOM PATHOLOGIE – 1995 à 2015

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112 - AGENCE QUALITÉ CONSTRUCTION

NOTES

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SYCODÉS 2016

Pathologieen rénovation

Exemple d’une rénovation d’un bâtiment en pierrePhoto : Thomas Lemerre – Socabat

ZOOM

Extrait Revue QUALITÉ CONSTRUCTION n° 154 – janvier/février 2016

AGENCE QUALITÉ CONSTRUCTION - 113

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SYCODÉS 2016

114 - AGENCE QUALITÉ CONSTRUCTION

Si elles ne diffèrent pas fondamentalement de celles rencontrées dans le neuf, les pathologies issues

de travaux de rénovation sont généralement le fruit d’une analyse préalable insuffisante du bâti.

Un constat qui concerne autant les réhabilitations lourdes (avec une équipe de maîtrise d’œuvre complète)

que les petites interventions d’entretien dans le secteur diffus.

DALLAGE SUR TERRE-PLEIN

Coût moyen CRD

22 000€ 7,6%

REVÊTEMENT DE SOL INTÉRIEUR CARRELÉ

Coût moyen CRD

10 200€ 9,0%

RÉSEAU D’EAU ENCASTRÉ

Coût moyen CRD

5 900€ 3,3%

TOITURE-TERRASSE

Coût moyen CRD

4 800€ 5,3%

RELEVÉ D’ÉTANCHÉITÉ

Coût moyen CRD

4 100€ 8,3%

MURS ENTERRÉS OU DE SOUBASSEMENT

Coût moyen CRD

11 400€ 6,5%

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SYCODÉS 2016

AGENCE QUALITÉ CONSTRUCTION - 115

Les ouvrages existants (toutes destinations confondues) font l’objet de près de 56 000 pathologies surla période 1995-2015. En préambule, il est souligné que « les éléments d’ouvrage qui portent les effectifsimportants, représentant les pathologies traditionnelles de fréquence, sont similaires à ceux identifiés dansle neuf, toiture-terrasse en plus. » Si le document ne mentionne pas le détail des effectifs par pathologie,il donne pour chacune les coûts moyens de réparation ainsi que le Coût relatif de désordre (CRD, coûtmoyen de réparation rapporté au coût de la construction.) Sont donc mis en exergue, par ordredécroissant de coût moyen de réparation : les dallages sur terre-plein (22 000 euros, pour un CRD de7,6 %), les murs enterrés ou de soubassement (11 400 euros, 6,5 %), les revêtements de sols carrelés(10 200 euros, 9 %), les réseaux d’eau encastrés (5 900 euros, 3,3 %), les toitures-terrasses (4 800euros, 5,3 %) et les couvertures en petits éléments (4 100 euros, 8,3 %).

Pour compléter cet état des lieux, est mentionné un certain nombre d’ouvrages aux coûts moyens deréparations très élevés, tels les ossatures poteaux-poutres (11 500 euros, 4,8 %), les climatisations etVMC (10 600 euros, 2,6 %), les équipements sanitaires, dont les douches (8 020 euros, 6,4 %).

Causes techniques des désordres

Le diagnostic avant travaux : une étape cruciale Toutes ces pathologies se retrouvent également dans le neuf, il suffit de se reporter aux chapitres dédiésaux pathologies touchant les différents types d’ouvrages, en partant du principe que les mêmes effetsrésultent des mêmes causes. Est-ce à dire pour autant que les opérations de rénovation ne comportentpas de risques spécifiques, distincts de ceux encourus lors de la réalisation d’un ouvrage neuf ?

Aux yeux des experts, cette spécificité existe bel et bien : « Les pathologies survenant en rénovation ne sont pas forcément différentes de celles du neuf, notamment dans le registre de la mise en œuvre, rappelledans un premier temps Jean-Pierre Thomas, expert Crac chez Eurisk. En revanche, des problèmes de diagnostic (c’est-à-dire un défaut ou une analyse insuffisante de l’existant avant travaux) vont générer ces pathologies spécifiques. »

Cette analyse du bâti doit être à la fois structurelle et fonctionnelle. Structurelle, surtout lorsqu’il estquestion d’une opération de rénovation lourde, sur du patrimoine de grande envergure (logementscollectifs, locaux non résidentiels). Les travaux touchant à la structure des ouvrages (percement demurs porteurs, reprise de fondations, de planchers…), ce diagnostic initial est non seulement indis-pensable mais doit être réalisé impérativement avant le lancement des opérations de réhabilitation.Il est donc impératif d’y consentir temps et argent, sous peine de déconvenues durant l’exécution. « J’ai le souvenir d’une opération lancée de la sorte : faute de financements suffisants, le chantier a été lancéavec un minimum d’études préalables et sans diagnostic de la charpente existante, évoque Jean-PierreThomas. La stabilité de la structure n’étant plus assurée compte tenu des modifications du bâti projetées,faute de diagnostic précis sur le report des charges, le chantier a dû être suspendu durant six mois pour des études complémentaires indispensables, entraînant des surcoûts (immobilisations…) et des retards à la livraison. » Et ce dernier d’insister sur un point : l’argument économique ne doit en aucun cas êtrebrandi pour escamoter ces études de diagnostic : « En opérant de la sorte, on ne fait que différer le problème ; l’économie réalisée sur les études se verra annulée ultérieurement. D’autant que des désordresde structures sur de grandes opérations peuvent atteindre plusieurs dizaines, voire plusieurs centaines de milliers d’euros. Sans compter des délais d’exécution supplémentaires de travaux de reprise et de confortement de plusieurs semaines, voire plusieurs mois. »

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SYCODÉS 2016

Les études préalables doivent également être en mesure de garantir l’éventuel changement de desti-nation de l’ouvrage : la répartition de charges au niveau des planchers ne sera pas la même au seind’un bâtiment à usage d’habitation que celle au sein d’un bâtiment de stockage d’archives, par exemple.Il est du ressort de l’équipe de conception, avec l’intervention, si nécessaire, de bureaux d’études spécialisés, de redimensionner une structure en fonction des reports de charge inhérents à la nouvelledestination de l’ouvrage.

Sur des projets de rénovation visant des bâtiments relativement anciens, la maîtrise d’œuvre veilleraégalement à identifier les éventuelles techniques de construction traditionnelles qui ont pu parfoistomber dans l’oubli. C’est d’ailleurs une obligation dans le cas des bâtiments classés, dont les Architectes des bâtiments de France (ABF) sont censés être les garants. Plus largement, la phasede diagnostic fait fréquemment appel à des connaissances historiques en matière de construction.Une tâche à mi-chemin entre celle de l’historien et du médecin de famille : « Je conseille de consacrerbeaucoup de temps à la phase d’observation, indique Thomas Lemerre, expert conseil chez Socabat : la façade a-t-elle connu des modifications? Comment se répartissent les charges au sein de l’ouvrage ?Arbore-t-il des débords de toit ? Les murs présentent-ils des fissures, des remontées d’humidité, des spectres ? Et effectivement, il est conseillé de se renseigner sur les méthodes de construction en vigueurlors de la construction de l’ouvrage afin de mieux appréhender le squelette non visible du bâtiment.»

Techniques de construction traditionnellesCe qui amène à considérer les pathologies résultant directement d’une perte de savoir-faire de la partdes exécutants. Certains ouvrages anciens requièrent une maîtrise parfaite de ces techniques pourêtre restaurés, sous peine de générer des sinistres.

Si reprendre un plancher en bois représente une tâche anodine a priori, la donne s’avère autrementplus ardue dans le cas d’un plancher sur voûte comme il s’en trouve dans les bâtiments de la fin du XIXe siècle.

Certains types d’ouvrages peuvent, quant à eux, pâtir de leur remise au goût du jour, au gré des tendanceset des modes. C’est le cas par exemple des enduits à la chaux : de nos jours, les artisans recourent à de la chaux conditionnée et prête à l’emploi, sans qu’il soit besoin d’en maîtriser le dosage. Ce quipourtant ne préserve pas toujours de quelques ratés – spectres, marbrures, coulées blanches – quinuisent à l’esthétique de la façade (même si ce genre de désordre ne rend pas l’ouvrage impropre àsa destination, sauf arbitrage contraire).

Cette méconnaissance peut aussi conduire un artisan à appliquer un enduit inadéquat : « En régionBretagne, où beaucoup de constructions sont encore constituées de murs en terre, de nombreux sinistressurviennent suite à l’application de nouveaux enduits en ciment, signale Thomas Lemerre. Empêchant l’humidité de traverser les cloisons, ces enduits conduisent à une liquéfaction de la terre qui constitue ces murs et in fine à leur effondrement. » Autant de sinistres évitables si des enduits traditionnels, n’entravant pas la migration de la vapeur d’eau, étaient appliqués (terre/chaux ou chaux/chanvre). Cet emprisonnement de l’humidité par les enduits ciment peut également nuire à d’autres types d’ouvrage (planchers bois s’insérant au niveau des cloisons).« On voit réapparaître les murs en paille ou en pisé, qui sont modernisés ou adaptés, mais dont la technicité s’était perdue, complète Jean-Pierre Thomas. Il y a toutefois une volonté des professionnelspromoteurs du renouveau de ces techniques anciennes, de constituer un référentiel de base reconnu par la profession, afin de limiter les mauvais retours d’expérience et que l’image de ces techniques traditionnellesne soit pas impactée. »

116 - AGENCE QUALITÉ CONSTRUCTION

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SYCODÉS 2016

Transferts d’humiditéEn construction neuve, l’imperméabilisation des enveloppes fait partie des principes de base. Maistransposée à l’existant, elle en devient source de pathologies. Car pour rappel, l’imperméabilisationdes enveloppes en neuf va de pair avec un système de renouvellement d’air propice à assurer du mêmecoup les transferts d’humidité. Transferts qui, dans l’ancien, s’effectuent à la faveur des passages d’airparasites (liaisons entre les parois et les dormants de menuiserie, joints de simple vitrage…). Vouloirrendre un ouvrage totalement étanche en occultant les nécessaires transferts d’humidité en son sein,c’est courir à la catastrophe : « Les bâtiments anciens doivent pouvoir continuer à “respirer”, trancheThomas Lemerre. L’interruption des transferts de vapeur d’eau au sein d’une paroi – en l’isolant avec dupolystyrène, un pare-vapeur et des plaques de plâtre – risque de conduire au pourrissement des élémentsd’un bâtiment en structure bois. Il faut savoir maîtriser la perspirance des parois. L’inertie thermique des bâtiments anciens avec murs épais disparaît si des doublages thermiques intérieurs trop performantssont employés. »

D’autres types de travaux de rénovation sont susceptibles de perturber ces transferts d’humidité : unemaison avec un sous-sol en terre battue ne peut accueillir un nouveau dallage en béton sans conduireà des remontées capillaires au niveau des parois. « L’humidité du sous-sol va se trouver bloquée par le dallage puis se concentrer en pied de murs, détaille Thomas Lemerre. Les remontées capillaires serontainsi beaucoup plus importantes qu’avant et vont laisser des traces blanches (salpêtres) sur les parois. »En recrudescence depuis le début des années 2000 (notamment en régions Bretagne et Normandie),les cas de prolifération de mérule en maison à structure bois sont directement imputables à une mauvaisegestion de l’humidité. Celle-ci favorise en effet la prolifération de ce champignon, présent initialementsous forme de spores. Dès lors le champignon se nourrit de la cellulose du bois, croît en déployantses ramifications, pouvant même traverser les murs. D’anodines interventions de plomberie peuventavoir des conséquences dramatiques : un siphon remplacé mal jointé, donnant lieu à un goutte-à-goutte, dans une salle de bains pourvue d’un plancher bois, est susceptible d’entraîner un pourrisse-ment du plancher et de déclencher un foyer de mérule. Et dans la quasi-totalité des sinistres de ce type, les coûts s’avèrent colossaux, de l’ordre de dizaines, voire de centaines de milliers d’euros. « Lorsqu’un foyer de mérule est détecté, il faut en premier lieu le circonscrire sur un périmètre de sécuritéd’au moins 1,50 m et mettre à nu la partie de la structure qui aura été touchée. Mais parfois malheureuse-ment, c’est toute la structure qui se trouve “contaminée”. Dès lors, la pérennité du bâtiment dans son ensemblepeut être remise en cause… »

Rénovation énergétiqueAu même titre que les travaux d’imperméabilisation des enveloppes, les travaux de rénovation énergétique, et en particulier d’isolation thermique, font également peser un risque hygrométrique.Les programmes de rénovation de logements sociaux ont pu donner lieu à ce type de sinistres, fauted’une programmation globale et exhaustive : ces logements « fuyards » sont pourvus d’isolation thermique et de menuiseries à double vitrage sans l’installation de systèmes de VMC, générant de faitde la condensation et des moisissures, faute de renouvellement efficace de l’air intérieur et d’évacuationde l’humidité.

Autre cas de figure assez proche : l’amélioration de la ventilation et le remplacement des fenêtres ne s’accompagnant pas d’une isolation thermique des façades engendrent l’apparition de ponts thermiques localisés, favorisant le phénomène de condensation, et incidemment, la formation demoisissures au niveau des linteaux de baie.

AGENCE QUALITÉ CONSTRUCTION - 117

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SYCODÉS 2016

118 - AGENCE QUALITÉ CONSTRUCTION

R

Développement de mérule

R

Linteau bois conservé derrière des doublages

R

Développement de mérule

R

Mérule sur mur

R

Diagnostic de charpente métallique ancienne

Phot

os :

Thom

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abat

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VOIR

AUSSI

Rapport « Retours d’expériences

dans les bâtiments performants » Téléchargeable sur le site du programme PACTE :

http://www.programmepacte.fr/

SYCODÉS 2016

AGENCE QUALITÉ CONSTRUCTION - 119

Parfois, l’imperméabilisation des parois ne fait que canaliser ces transferts d’humidité, aboutissant à la création de points humides propices aux sinistres. Thomas Lemerre évoque un cas précis : « Un ancien manoir aux parois en pierre avec enduit poreux a été revêtu d’une imperméabilisation de typeI2. Mais les contours de fenêtres, en brique, ont été préservés. Étant donné la propension de la brique àabsorber l’eau, et alors que le reste des parois a été imperméabilisé, les transferts d’humidité se sontconcentrés autour des menuiseries. Conséquence, l’ensemble du manoir a été touché par la mérule, qu’il afallu traiter en profondeur… » Dans le même registre, le confinement des solives de plancher par l’isolantthermique empêche l’évacuation de l’humidité de la paroi vers l’intérieur, entraînant leur pourriture.« Une entreprise peut donc faire de très grosses bêtises si elle ne sait pas qu’il faut traiter l’humidité desmurs, malgré le fait que les travaux d’isolation thermique aient été faits consciencieusement », conclutThomas Lemerre. Et de rappeler son leitmotiv : le diagnostic préalable de l’habitat est incontournable.Or l’habitat diffus fait office de parent pauvre en la matière. « Il faut faire comprendre au maître d’ou-vrage qu’il doit agir de façon cohérente lorsqu’il envisage une rénovation et qu’il entreprend une démarchede long terme, insiste Jean-Pierre Thomas. Malgré l’absence de maîtrise d’œuvre en maison individuelle, il peut se référer aux entreprises RGE (Reconnu garant de l’environnement), capables de remplir ce rôle. »

Les travaux de rénovation thermique soulèvent une fois de plus les difficultés économiques que peuvent rencontrer certains maîtres d’ouvrage, les incitant à échelonner leurs bouquets de travaux.Or toute rénovation nécessite une réflexion globale en mettant en œuvre une planification logique,afin qu’à la livraison, le bâtiment puisse être exploité sans dommages. À défaut de pouvoir programmersimultanément l’ensemble des travaux, il est impératif de les planifier de manière cohérente. « Le propriétaire d’une maison individuelle construite dans les années cinquante m’a consulté un jour parcequ’il voulait remplacer sa chaudière, raconte Jean-Pierre Thomas. Je lui ai plutôt recommandé d’isolerd’abord ses combles, puis ses parois froides avant de songer à s’équiper d’une nouvelle chaudière, dont la puissance ne serait alors plus la même… »

Sans aller jusqu’à parler de sinistres, ce manque de cohérence dans la planification des travaux se traduitrégulièrement par des problèmes de dimensionnement des lots de génie climatique. Dans les bâtimentsbasse consommation, les besoins énergétiques sont sensiblement réduits, si bien que les générateurss’avèrent surpuissants. Dans ces conditions, ces générateurs voient leur rendement dégradé et leur durée de vie entamée. C’est notamment le cas des chaudières dont la puissance nominale est largement supérieure aux déperditions thermiques de l’habitat et, partant, sont contraintes à un fonc-tionnement à bas régime. Il en va de même pour les chauffe-eau solaires dont la surface des capteursaura été surdimensionnée : c’est l’ensemble du système qui risque ainsi la surchauffe.

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120 - AGENCE QUALITÉ CONSTRUCTION

Pour terminer cette revue de détail, évoquons un autre désordre visant plus spécifiquement les maisonsindividuelles équipées de chaudières atmosphériques. Plusieurs cas de remplacements des menuise-ries et de la VMC ont entraîné des dysfonctionnements des chaudières atmosphériques maintenuesen place. En effet, ces dernières deviennent inopérantes, du fait de la dépression régnant dans la pièce suite aux travaux (résultant de la réduction des infiltrations d’air parasites et de l’extractiondue à la VMC). « Le menuisier qui a posé les fenêtres, l’électricien qui aura installé la VMC, ne seront pas forcément au fait du fonctionnement d’une chaudière atmosphérique », souligne Jean-Pierre Thomas.

Responsabilités et garanties liées au contrat de louage d’ouvrageLa répartition des responsabilités est d’abord tributaire du type de chantier. Sur des opérations de grandeenvergure, menées par une équipe de maîtrise d’œuvre complète, cette répartition sera largementpartagée dans le cas où le diagnostic préalable ferait défaut ou s’avérerait insuffisant.

« Le rapport de diagnostic préalable, qui constitue une trace écrite, peut être plus ou moins succinct, mais il doit rendre compte de l’analyse de l’ouvrage et de choix adaptés quant à la conduite des travaux,énonce Jean-Pierre Thomas. Pour des travaux lourds, une note d’un bureau d’études spécialisé peut s’avérer utile, si l’architecte a jugé nécessaire de s’allouer ses services. L’idéal est de joindre ce documentdans le descriptif des travaux destiné aux entreprises, de sorte qu’elles aient une bonne connaissance de l’état général de l’ouvrage avant travaux. »

En prenant comme référence le barème de la convention de règlement de l’assurance construction(Crac), et en considérant un désordre dû à un défaut de conception, lui-même consécutif à uneabsence de diagnostic, la responsabilité du sinistre incombera essentiellement au maître d’œuvre deconception (entre 40 et 60 %) ainsi qu’au contrôleur technique (à hauteur de 10 à 15 %). Toutefois, en cas de défaut de diagnostic, les entreprises auront également à répondre du sinistre (à hauteur de40 à 50 %, pour ne pas avoir demandé à consulter ledit diagnostic ou relevé son absence). N.B. : ces proportions de répartition sont données à titre indicatif.

Il n’est pas rare toutefois que le partage des responsabilités soit plus difficile à établir : « Les expertisespeuvent donner lieu à des surprises, confirme Jean-Pierre Thomas ; les comptes rendus de chantier, parfois très succincts, ne rendent pas forcément compte de tous les aléas de chantier. À titre d’exemple, j’ai rencontré sur un chantier un désordre suite à une réfection de couverture, au sein d’un espace sauvegardé.La toiture devait respecter des contraintes d’aspect et de pente imposées par l’architecte des Bâtiments de France. Pour ce faire, ont été mises en œuvre des tuiles plates, mais la pente prescrite par le DTU n’a puêtre respectée. Pour pallier ce problème, l’entreprise de couverture a mis en place un double écran de sous-toiture complexe, qui a donné lieu à quelques infiltrations aux points singuliers. Or, s’il est facile de savoirqui a réalisé, plus difficile est de connaître celui qui a préconisé et conçu. Dans ce genre de cas de figure,nous nous efforçons, en tant qu’expert, d’établir un partage des responsabilités le plus objectif possible,selon les éléments recueillis, en essayant de nous rapprocher des barèmes types. »

En se penchant sur la notion d’impropriété à destination, au cœur de la Responsabilité civile décen-nale (RCD), le cas des rénovations acoustiques peut se révéler litigieux. En effet, les maîtres d’ouvragese plaignent fréquemment de la résurgence des bruits intérieurs consécutifs à des travaux visant à isoler les bâtiments contre les bruits extérieurs. Cela génère-t-il une impropriété à destination ? De même, le craquement d’un plancher bois (très difficile à traiter au plan acoustique), considérécomme acceptable dans un immeuble ancien, le reste-t-il dans un immeuble rénové ?

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VOIR

AUSSI

Plaquette « Rénovation thermique

performante par étapes » sur le site Internet de l’AQC,

www.qualiteconstruction.com

Pour en savoir plus, consultez le rapport « Retours d’expériences dans les bâtiments performants »Téléchargeable sur le site du programme PACTE : http://www.programmepacte.fr/

SYCODÉS 2016

AGENCE QUALITÉ CONSTRUCTION - 121

Sans qu’il y ait de jurisprudence claire en la matière, la question reste en suspens. En revanche, si l’entreprise est intervenue seule, comme cela est souvent le cas en maison individuelle, pour de l’entretien, sa responsabilité peut être engagée, faute d’avoir accompli son devoir de conseil.

« C’est souvent pour rendre service que l’entreprise accepte ces petites interventions d’entretien, qui pourelle ne sont pas très lucratives », déplore Thomas Lemerre. Et d’encourager ces derniers à ne pas minimiser d’éventuels sinistres potentiels lors de ces interventions d’apparence bénignes, et danstous les cas, de formaliser la proposition d’intervention par un devis qui constituera ainsi un élémentde preuve écrite que l’entreprise a rempli son devoir de conseil.

Dans le cas où des techniques et savoir-faire anciens doivent être employés pour une rénovation –notamment sur les chantiers au sein d’espaces sauvegardés ou classés, ainsi que sur les monumentshistoriques –, le recours à des entreprises dûment qualifiées est impératif. C’est d’ailleurs un prérequisqui leur est imposé par leurs assureurs en Responsabilité civile décennale.

Autres garanties (dommages)Lorsque la période décennale de l’ouvrage a cours, l’assureur Multirisque habitation peut se portergarant d’un dommage si celui-ci est considéré comme n’étant pas constitutif d’un ouvrage. Toute la question est de savoir si des travaux de rénovation sont constitutifs d’un ouvrage ou non. « C’est làune notion difficile à établir, reconnaît Jean-Pierre Thomas. Si l’on considère par exemple le remplacementd’une chaudière, il s’agit là d’une rénovation partielle du système de chauffage. Or, selon la jurisprudence,cette rénovation ne vise pas un élément constituant un ouvrage en tant que tel, faisant valoir que c’est le système de chauffage dans son ensemble – soit le générateur associé au réseau de distribution et aux émetteurs – qui peut être qualifié de constitutif d’ouvrage. Idem pour le cas d’un épaississement d’une couche d’isolant : s’agit-il d’un élément constitutif d’ouvrage ? Certains assureurs répondront oui, d’autres considéreront que non…». La jurisprudence n’est pas nécessairement fixée de façon généralepar rapport à chaque cas d’espèce. Si l’élément considéré n’est pas constitutif d’un ouvrage, la MRHpeut intervenir, ainsi que l’assurance en Responsabilité civile de l’entreprise.

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SYCODÉS 2016

122 - AGENCE QUALITÉ CONSTRUCTION

PATHOLOGIEDANS

3RÉGIONS

AQUITAINE, LIMOUSIN, POITOU-CHARENTES– PAGE 123 –

GRAND EST– PAGE 135 –

RHÔNE-ALPES, AUVERGNE– PAGE 149 –

ZOOM

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SYCODÉS 2016

123

AQUITAINE, LIMOUSIN, POITOU-CHARENTES

Sycodés : le SYstème de COllecte des DÉSordres », au service de la filière constructionLe Top 10 présente les 10 éléments d'ouvrage qui portent les effectifs et les coûts de réparation les plus importants, parmi les désordres sur travaux neufs signalés à Sycodes durant plus de deuxpériodes décennales (1995 à 2015). Les cadres de réalisation et systèmes constructifs variant selon les destinations, la hiérarchie est donnée pour chacune des principales catégories de construction :maison individuelle, logement collectif et locaux d’activité. A chaque fois, elle est comparée aux résultatspour l’ensemble des destinations. Il est nécessaire de relativiser les résultats en regard des parts demarché des techniques les plus employées.

Échantillon des désordres dans SycodésLes résultats de Sycodés sont donnés par année d’apparition des désordres, à partir d’un échantillonde plus de 425 000 dommages (coûts de réparation HT compris entre 762 € et 250 000 €), dont un peu plus de 35 000 sont apparus en Aquitaine, Limousin et Poitou-Charentes (ALPC) rassemblésentre 1995 et 2015. Recensés dans les bâtiments neufs construits entre 1986 et 2015, ces désordres représentent pour la région ALPC un coût total de réparation de plus de 360 millions d’euros, soit un cout moyen de 10 290 euros, contre 9 180 euros pour le coût moyen d’une réparation en France.

Voir le détail des causes techniques et responsabilités en pages 21 à 114.

Retrouvez les résultats complets par destination selon les régions dans les résultats régionaux de Sycodes surwww.qualiteconstruction.com

Mieux connaître les références de Sycodés ? Téléchargez sur votre smartphone l’application qui contient les 6 nomenclatures de la base de données ;

elle est disponible gratuitement sur les stores Apple, Google et Windows.

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SYCODÉS 2016

124 - AGENCE QUALITÉ CONSTRUCTION

MAISONS INDIVIDUELLESRépartition en % de l’effectif

Couvertu re 31 en petits éléments

Réseaux d’eau intérieurs 90 au bâtiment

Fondations 10 superficielles

Revêtement 74 de sol intérieur

Charpente- 30 arc-portique

Façade à base de maçonnerie 51 en blocs de béton

Réseaux extérieurs 02 au bâtiment

Dallage sur terre-plein 26 (non compris revêtement)

Équipement 91 sanitaire

Mur enterré 12 ou de soubassement

0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20

Les résultats sont présentés ici par année d’apparition des désordres sur travaux neufs, entre 1995 et 2015 – soit plus de deux périodes décennales ; ils sont hiérarchisés en maison individuelle – comparée aux résultats pour l’ensemble des destinations de construction en région Aquitaine,Limousin, Poitou-Charentes (ALPC) sur la même période.

Les dix éléments d’ouvrage signalés comme étant la cause des désordres sont hiérarchisés en % del’effectif d’une part (ci-dessus) et en % du coût total de réparation d’autre part (ci-contre).A côté des éléments d’ouvrage, les deux chiffres sont les codes de la nomenclature D de Sycodés.

Dans l’ordre décroissant, on observe que les effectifs de désordres signalés à l’AQC ont pour origine :les couvertures en petits éléments (16 % de l’ensemble constitué par les dix éléments d’ouvrage les plus significatifs) ; les réseaux d’eau intérieurs au bâtiment (15 %), concernant majoritairement des canalisations encastrées ; les fondations superficielles (14 %) ; les revêtements de sols intérieurs(12 %), concernant particulièrement les revêtements de sol carrelés ; les charpentes, arcs, portiquesen bois massif (10 %) ; les façades à base de maçonnerie en blocs de béton (9 %), concernant notamment les enduits monocouches – et dans de moindres proportions, les autres éléments : les réseaux extérieurs au bâtiment (7 %) ; les dallages sur terre-plein (6 %) ; les équipements sanitaires (6 %), relatifs majoritairement aux douches dites « à l’italienne » et les murs enterrésou de soubassement (5 %).

��� Maisons individuelles ALPC ��� Toutes destinations ALPC

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SYCODÉS 2016

AGENCE QUALITÉ CONSTRUCTION - 125

MAISONS INDIVIDUELLESRépartition en % du coût total

Fondations 10 superficielles

Revêtement 74 de sol intérieur

Couvertu re 31 en petits éléments

Dallage sur terre-plein 26 (non compris revêtement)

Charpente- 30 arc-portique

Réseaux d’eau intérieurs 90 au bâtiment

Mur enterré 12 ou de soubassement

Façade à base de maçonnerie 51 en blocs de béton

Réseaux extérieurs 02 au bâtiment

Ossature poutres poteaux 20 (hors charpente seule)

0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20

37

27

On observe que les coûts de réparation sont répartis sensiblement sur les mêmes éléments d’ouvrage,avec près de 60 % du coût total qui constituent le top 10, consacrés à trois éléments d’ouvrage : les fondations superficielles (37 %), concernant massivement les conséquences de retrait-gonflementainsi que les revêtements de sol intérieur (13 %), relatifs aux sols carrelés et les couvertures en petitséléments (9 %), concernant principalement les tuiles de terre cuite.

Les autres éléments d’ouvrage consomment une part moins notable du coût total de réparation :les dallages sur terre-plein (9 %) ; les charpentes, arcs-portiques en bois (8 %) ; les réseaux d’eau intérieurs au bâtiment (7 %), concernant principalement des canalisations encastrées en cuivre ; les murs enterrés ou de soubassement (6 %), concernant notamment l’étanchéité des sous-sols ou les remontées d’humidité ; les façades lourdes (5 %), en particulier les enduits monocouches des façades en maçonnerie de blocs de béton ainsi que les réseaux extérieurs au bâtiment (4 %), relatifs aux réseaux d’eau et systèmes d’assainissement autonomes et les ossatures poutres poteaux (3 %), notamment en ossature bois.

Rappel : il est nécessaire de relativiser les résultats au regard des parts de marché des techniques les plus employées.

��� Maisons individuelles ALPC ��� Toutes destinations ALPC

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SYCODÉS 2016

126 - AGENCE QUALITÉ CONSTRUCTION

LOGEMENTS COLLECTIFSRépartition en % de l’effectif

Les résultats sont présentés ici par année d’apparition des désordres sur travaux neufs, entre 1995 et2015 – soit plus de deux périodes décennales ; ils sont hiérarchisés en logement collectif – comparéaux résultats pour l’ensemble des destinations de construction en région Aquitaine, Limousin, Poitou-Charentes (ALPC) sur la même période.

Les dix éléments d’ouvrage signalés comme étant la cause des désordres sont hiérarchisés en % del’effectif d’une part (ci-dessus) et en % du coût total de réparation d’autre part (ci-contre).A côté des éléments d’ouvrage, les deux chiffres sont les codes de la nomenclature D de Sycodés.

Dans l’ordre décroissant, assez similaire à celui de la hiérarchie nationale, on observe que les effectifsde désordres signalés à l’AQC ont pour origine : les réseaux d’eau intérieurs au bâtiment (18 % de l’ensemble constitué par les dix éléments d’ouvrage les plus significatifs), concernant majoritairementdes canalisations encastrées ; les revêtements de sols intérieurs (17 %), concernant particulièrementles revêtements de sol carrelés ; les couvertures en petits éléments (14 %) concernant principalementles couvertures en tuiles de terre cuite ; les façades à base de béton banché (10 %), concernant notamment les enduits monocouches ; – et dans de moindres proportions, les autres éléments : les fenêtres et portes-fenêtres (9 %), concernant les menuiseries PVC et aluminium ; les autres éléments particuliers de façade non étanchés (9 %), correspondant aux balcons, loggias ; les façadesà base de béton banché (9 %), concernant les enduits monocouches ; les réseaux extérieurs au bâtiment (6 %) ; les équipements sanitaires (5 %) et les toitures-terrasses accessibles (5 %).

��� Logements collectifs ALPC ��� Toutes destinations ALPC

Réseaux d’eau intérieurs 90 au bâtiment

Revêtement 74 de sol intérieur

Couvertu re 31 en petits éléments

Façade à base de maçonnerie 51 en blocs de béton

Fenêtre 60 et porte-fenêtre

Autres éléments particuliers 59 de façade (non étanchée)

Façade 54 lourde

Réseaux extérieurs 02 au bâtiment

Équipement 91 sanitaire

Toiture-terrasse 45 accessible

0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20

Page 127: Prévenir les désordres, de la construction SYCODÉS · de la revue Qualité Construction. Elles intègrent les interviews avec des experts construction et des juristes spécialistes

SYCODÉS 2016

AGENCE QUALITÉ CONSTRUCTION - 127

On observe que les coûts de réparation sont répartis sensiblement sur les mêmes éléments d’ouvrage,avec près de 55 % du coût total qui constituent le top 10, consacrés à trois éléments d’ouvrage : les revêtements de sol (34 %), concernant massivement les fissurations ou décollements des revêtements de sol carrelés ainsi que les réseaux d’eau intérieurs au bâtiment (11 %), concernantprincipalement les fuites de canalisations encastrées et les autres éléments particuliers de façade non étanchés (9 %). Il s’agit principalement d’infiltrations.

Les autres éléments d’ouvrage consomment une part moins notable du coût total de réparation : les fenêtres et portes-fenêtres (hors toiture) (8 %), concernant massivement les menuiseries PVC et aluminium ; les façades à base de maçonnerie en blocs de béton (7 %), concernant notamment l’enduitmonocouche ; les couvertures en petits éléments (7 %), concernant principalement des couvertures en tuiles de terre cuite ; les façades à base de béton banché (6 %) ; les charpentes arcs-portiques en bois massif (6 %) ; les réseaux extérieurs au bâtiment (6 %) et les murs enterrés ou de soubassement(5 %), concernant notamment l’étanchéité des sous-sols ou les remontées d’humidité.

Rappel : il est nécessaire de relativiser les résultats au regard des parts de marché des techniques les plus employées.

��� Logements collectifs ALPC ��� Toutes destinations ALPC

LOGEMENTS COLLECTIFSRépartition en % du coût total

Revêtement 74 de sol intérieur

Réseaux d’eau intérieurs 90 au bâtiment

Autres éléments de façade 59 (non étanchée)

Fenêtre 60 et porte-fenêtre

Façade à base de maçonnerie 51 en blocs de béton

Couvertu re 31 en petits éléments

Façade 54 lourde

Charpente-arc-protique 30 en bois massif

Réseaux extérieurs 02 au bâtiment

Mur enterré 12 ou de soubassement

0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20

3431

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SYCODÉS 2016

128 - AGENCE QUALITÉ CONSTRUCTION

LOCAUX D’ACTIVITÉSRépartition en % de l’effectif

Les résultats sont présentés ici par année d’apparition des désordres sur travaux neufs, entre 1995 et2015 – soit plus de deux périodes décennales ; ils sont hiérarchisés en locaux d’activité – comparésaux résultats pour l’ensemble des destinations de construction en région Aquitaine, Limousin, Poitou-Charentes (ALPC) sur la même période.

Les dix éléments d’ouvrage signalés comme étant la cause des désordres sont hiérarchisés en % del’effectif d’une part (ci-dessus) et en % du coût total de réparation d’autre part (ci-contre).A côté des éléments d’ouvrage, les deux chiffres sont les codes de la nomenclature D de Sycodés.

Dans l’ordre décroissant, on observe que les effectifs de désordres signalés à l’AQC ont pour origineles éléments d’ouvrage suivants : les revêtements de sol intérieur (21 % de l’ensemble constitué par les dix éléments d’ouvrage les plus significatifs), concernant massivement les revêtements de sol intérieur carrelés ; les couvertures en grands éléments (17 %) ; les réseaux d’eau intérieurs au bâtiment(12 %), concernant majoritairement des canalisations encastrées ; les fenêtres et portes-fenêtres (12 %), correspondant aux menuiseries aluminium principalement ; les réseaux extérieurs au bâtiment (9 %) ; les toitures-terrasses avec étanchéité auto-protégée (8 %) ; les façades légères (8 %) ; la voirie (6 %) ; les charpentes arcs-portiques (5 %) et les façades en maçonnerie de blocs de béton (5 %).

��� Locaux d’activités ALPC ��� Toutes destinations ALPC

Revêtement 74 de sol intérieur

Couvertu re 33 en grands éléments

Réseaux d’eau intérieurs 90 au bâtiment

Fenêtre 60 et porte-fenêtre

Réseaux extérieurs 02 au bâtiment

Toiture-terrasse 41 non accessible

Façade 57 légère

Voirie 01

Charpente-arc-protique 30 en bois massif

Façade à base de maçonnerie 51 en blocs de béton

0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20

2122

Page 129: Prévenir les désordres, de la construction SYCODÉS · de la revue Qualité Construction. Elles intègrent les interviews avec des experts construction et des juristes spécialistes

SYCODÉS 2016

AGENCE QUALITÉ CONSTRUCTION - 129

On observe que les coûts de réparation sont répartis sensiblement sur les mêmes éléments d’ouvrage,à savoir les suivants : les revêtements de sol intérieur (32 % de l’ensemble constitué par les dix éléments d’ouvrage les plus significatifs), concernant massivement les revêtements de sol intérieurcarrelés ; les couvertures en grands éléments (16 %) ; les charpentes arcs-portiques en bois massif,significatifs dans la région (10 %) ; les fenêtres et portes-fenêtres (8 %), correspondant aux menuiseriesaluminium principalement ; les façades légères (8 %) ; les voiries (7 %) ; les réseaux d’eau intérieursau bâtiment (7 %), concernant majoritairement des fuites de canalisations encastrées ; les climatisations(6 %) ; les réseaux extérieurs au bâtiment (6 %) et les dallages sur terre-plein (6 %).

Rappel : il est nécessaire de relativiser les résultats au regard des parts de marché des techniques les plus employées.

LOCAUX D’ACTIVITÉSRépartition en % du coût total

��� Locaux d’activités ALPC ��� Toutes destinations ALPC

Revêtement 74 de sol intérieur

Couvertu re 33 en grands éléments

Charpente- 30 arc-portique

Fenêtre 60 et porte-fenêtre

Façade 57 légère

Voirie 01

Réseaux d’eau intérieurs 90 au bâtiment

Génie 88 climatique

Réseaux extérieurs 02 au bâtiment

Dallage sur terre plein 26 (non compris revêtement)

0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20

3226

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SYCODÉS 2016

130 - AGENCE QUALITÉ CONSTRUCTION

Région Aquitaine, Limousin, Poitou-Charente (ALPC) : caractéristiques principales

Caractères géographiques :Aquitaine, Limousin, Poitou-Charentes est le nom provisoire de la région du sud-ouest de la France,créée par la réforme territoriale effective au 1er janvier 2016, résultant de la fusion des anciennesrégions Aquitaine, Limousin et Poitou-Charentes, regroupant 12 départements, s’étendant sur 84 000 km2, soit 1/8 du territoire national dont 720 km de littoral ouvert sur l’Atlantique et comptant5,8 millions d’habitants (2013).

La région couvre une grande partie du Bassin aquitain et une petite portion du Bassin parisien (la limite entre les deux étant située au niveau du seuil du Poitou), ainsi que le plateau du Limousin(appartenant au Massif central) et la partie occidentale de la chaîne des Pyrénées. Elle s’inscrit dans cinq bassins hydrographiques tournées vers l’océan Atlantique : Loire, Charente, Garonne etDordogne (et leur prolongement estuarien qu’est la Gironde), et Adour, fleuves nourriciers bordantdes terres dédiées le plus souvent à la viticulture et à l’agriculture.

Conjoncture économique Bâtiment :

Dans la région ALPC, près de 36 800 logements ont été commencés en 2014 ; ce chiffre représente environ3 165 milliers de m2 de planchers réalisés. Le chiffre d’affaire du Bâtiment pour la région était de 11,7 milliards d’euros en 2014.

46 630 entreprises de bâtiment, dont 2/3 sans salariés. 96 505 salariés du bâtiment (hors apprentis), auxquels s’ajoutent 8 333 intérimaires en équivalent temps-plein au 31 décembre 2014.

Sources : CEBATRAMA, CERC PC; CEL BTP LIMOUSIN ; GIE RESEAU DES CERC; MEDDE - Lieux privilégiés d’échange et de concertation, les CERC réalisent des travaux d’observation à caractère économique sur des thématiques spécifiques à la filière construction permettant d’approfondir la connaissance dela filière et de faciliter l'aide à la décision.

ALPC

4 66

30

1 1 , 7M r d € HT

3165 000 m 2

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VOIR

AUSSI

Fiche pathologie bâtiment A1« Mouvement de fondation des maisons individuelles »

sur le site Internet de l’AQC, www.qualiteconstruction.com

–>Téléchargez l'application pour smartphone Fiches pathologie bâtiment, sur App StoreTM et Google PlayTM

SYCODÉS 2016

AGENCE QUALITÉ CONSTRUCTION - 131

Pathologie de fréquence

Les mouvements des fondations superficielles :

Dans la région ALPC, les maisons individuelles sont majoritairement fondées superficiellement parsemelles filantes en béton armé. Nos terrains présentent des limons et des argiles sensibles à l’eau. La réhydratation accidentelle des argiles sensibles est la principale origine de tassements différentielsqui se caractérisent par des fissures horizontales en partie basse ou en escaliers dans les angles ouautour des ouvertures. Les facteurs aggravants sont la végétation et les eaux pluviales. A proximitéd’une construction, un arbre va développer ses racines au seul endroit où il y a de l’humidité en per-manence, c’est-à-dire sous les bâtiments. De plus, une mauvaise gestion des eaux pluviales autourd’une construction, peut entraîner une accumulation d’eau qui va hydrater les sols sous fondation.

Dans les deux cas, les sols fins deviennent plastiques et perdent leur portance. En conséquence l’ouvrage peut se fissurer. Pour éviter les désordres, il est primordial de connaître des caractéristiquesdu sol, de prendre en compte l’environnement et de respecter les dispositions constructives adaptées.

Regard d’eaux pluvialesfuyard et diffusion des eaux

le long des libages de fondation

côté vide sanitaire.

Concentration des eaux durant le chantierle long des libages

des fondations et aux quatre coins

de la maison.

L’écran anti-racine a été misen œuvre pour protéger la maison des racines du voisin qui ont suiviles canalisations.

Procédé BATARGILE®Béchadeet Prados d’écran métallique antiracine.Avec un recul de cinq à six ans, ce procédé démontre son efficacité à arrêter la pousse des racines des arbres vers la maison.

Photos : Alain-Franck Béchade

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SYCODÉS 2016

132 - AGENCE QUALITÉ CONSTRUCTION

POINT DE VUE DE L’EXPERT - EXTRAIT DE LA REVUE QUALITÉ CONSTRUCTION N°133

ALAIN LEMOINE, expert construction, cabinet Ramé Expertise.

« Il faut valoriser et réhabiliter les métiers du bâtiment. Outre une bonne formation initiale, en école et/ou en apprentissage, ce parcours doit suivre une formation continue. »

Décollement et chute d’enduit par non-respect

des conditions d’application

Développement de moisissures et de champignons sur des remontées capillaires, suite à une fuite d’eau sur canalisation encastrée

Photos : Alain LemoineR

R

Les fissurations des enduits monocouches :

Des fissures horizontales et/ou verticales apparaissent dans les bâtis en maçonnerie. Bien que lesentreprises soient toujours incriminées, les raisons de ces pathologies sont à rechercher dans le retraitdes mortiers, des bétons et dans l’emplacement des joints de dilatation. Elles sont souvent liées au non-respect des conditions d’application et des délais d’exécution. Les chocs thermiques et l’humidification des façades due à la pluie favorisent l’apparition de fissures au droit des joints demaçonnerie lorsque ceux-ci sont larges et l’enduit de faible épaisseur. Par ailleurs, on observe aussides décollements, consécutifs à une mauvaise préparation du support.

Les fuites sur canalisations encastrées des réseaux d’eau froide sanitaire :

Elles peuvent résulter d’un défaut de mise en œuvre. Les causes de ces fuites ne sont jamais déterminéescar leur recherche coûte plus cher que la réparation. Le « pinçage » d’une canalisation en cuivre encours de chantier, par exemple, peut entraîner une fuite par corrosion-érosion. Le percement peutparfois n’apparaître qu’en fin de garantie décennale.Au final, l’eau se répand dans la chape et remonte par capillarité dans les cloisons.

Les infiltratio ns par toiture :

Elles se produisent au droit des points singuliers (fenêtre de toit, solin, noue) ainsi que sur les gouttièresdites «nantaises » et les chêneaux, par absence de trop-plein. Les infiltrations par les trous de clouagedes tuiles doubles de rive sont classiques. Comme le recouvrement est faible, le trou est étanché avecdu mastic silicone qui se dégrade dans le temps et finit par laisser passer l’eau. Par ailleurs, en bordde mer ou dans les régions soumises aux vents, l’obligation de fixer en partie courante une tuile surcinq n’est pas souvent respectée et les tuiles s’envolent lors des tempêtes.

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SYCODÉS 2016

AGENCE QUALITÉ CONSTRUCTION - 133

Les fissurations et décollements des revêtements de sols carrelés :

Le plus souvent multidirectionnelles, les fissures se développent au droit des points sensibles (anglesrentrants ou saillants, passage de porte…). Plus les écarts entre carreaux sont marqués, plus il y a de désaffleurs coupants. Ces désordres traduisent une mauvaise préparation du mortier de pose ou un surdosage de la chape. Les désordres peuvent être liés à une mauvaise tenue dans le tempsdes résilients acoustiques sous carrelage et/ou à des défauts de mise en œuvre. La sous-couchemince se compresse anormalement, ce qui entraîne une diminution des performances d’isolation, l’affaissement du revêtement et l’apparition de fissures dans le carrelage. Le principal défaut de poseconcerne l’absence de désolidarisation du carrelage avec les doublages et les cloisons.

s

Pathologie à surveiller

Les désordres de planchers chauffants :Les désordres de planchers chauffants recouverts de carrelage peuvent être dus à l’absence de miseen chauffe de la dalle avant la pose collée des carreaux. Une des raisons majeures tient au fait quel’énergie, bien souvent, n’est pas encore installée sur le site. La plupart des artisans n’ayant pas de bombe à carbure, la vérification du taux d’humidité du support n’est que très rarement faite. Or,une chape peut paraître sèche en surface, mais une fois le carrelage collé et le chauffage mis enmarche, l’humidité restant en profondeur cherche à s’évacuer. De plus, le retrait de la chape, gêné parles carreaux, provoque assez rapidement des fissures qui finiront par se répercuter dans le carrelage.

Les fuites des douches :Les plages carrelées horizontales ne permettent pas l’écoulement de l’eau qui stagne et finit par provoquer des infiltrations, ces plages étant souvent dépourvues de tout Système d’étanchéité sous carrelage (Spec). En outre, une pose de plage carrelée au même niveau que le bac à douche oula baignoire empêche une bonne évacuation des eaux (elle empêche aussi la pose du joint de finition).Ces risques sont d’autant plus importants dans les douches à l’italienne.

Communiqué de la Commission Prévention Construction Produits Mis en Œuvre relatif aux systèmes d'intégration photovoltaïques dont les profilés s’agencent horizontalement

par emboîtement et verticalement par recouvrement, les modules assurant ainsi l’étanchéité de la toiture

téléchargeable sur www.qualiteconstruction.com

VOIR

AUSSI

POINT DE VUE DE L’EXPERT - EXTRAIT DE LA REVUE QUALITÉ CONSTRUCTION N°125

FRANCK BÉCHADE, expert construction, cabinet Domex.

« Pour former les constructeurs et les maçons aux Règles de l’art, il faut faire venir la formation surles chantiers, et susciter l’intérêt des entreprises et des ouvriers à l’intervention des spécialistes de la malfaçon sinistrante, les experts. »

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VOIR

AUSSI

Plaquette « Rénovation thermique

performante par étapes » sur le site Internet de l’AQC,

www.qualiteconstruction.com

Pour en savoir plus, consultez le rapport « Retours d’expériences dans les bâtiments performants »Téléchargeable sur le site du programme PACTE : http://www.programmepacte.fr/

SYCODÉS 2016

Pathologie émergente

Les condensations dans les logements :

Elles sont souvent dues à des défauts d’usage de la part des occupants. Les entrées d’air colmatées et les bouches d’extraction encrassées perturbent le renouvellement d’air et favorisent l’excès d’humidité dans les pièces. Comme l’isolation par l’extérieur est très peu pratiquée dans la région,l’isolation thermique réalisée par l’intérieur crée des ponts thermiques au droit des planchers. En hiver, la condensation se dépose sur ces zones froides qui se couvrent de moisissures noires. Une mauvaise gestion du chauffage provoque de gros écarts de températures. L’humidité présentedans l’air se dépose sur les parois froides quand le logement se refroidit. Ce problème concerne aussiles résidences secondaires qui sont chauffées et ventilées par intermittence. Dans les bâtimentsétanches à l’air, ce risque s’accentue.

Les surdimensionnements et surconsommations des pompes à chaleur (Pac) : Elles sont, dans un certain nombre de cas, techniquement mal maîtrisées. Beaucoup de sinistres sontliés à une absence d’étude thermique préalable; les périodes froides n’ont pas été prises en compteet l’installation est mal dimensionnée. Le plus souvent, les gens n’ont que la Pac comme moyen de chauffage avec parfois des résistances électriques en appoint qui doublent leurs dépenses énergétiques par rapport au bilan annoncé.

Les désordres de rénovation énergétique : De nombreux acteurs se positionnent sur le marché attractif de la rénovation énergétique. Les demandesde qualification et d’assurance décennale ont fortement augmenté, entre autres, pour les activitésd’isolation par l’extérieur, de pose de menuiserie ou d’installation de pompe à chaleur. Comme nous l’avons observé avec les sinistres en photovoltaïque, il est à craindre l’apparition desinistres dus parfois à un manque de maitrise technique, à une prescription de procédés inadaptésou à une mise en œuvre mal réalisée. Le respect des interactions et des interfaces sera le garant de la qualité des chantiers de rénovation énergétique.

134 - AGENCE QUALITÉ CONSTRUCTION

POINT DE VUE DE L’EXPERT - EXTRAIT DE LA REVUE QUALITÉ CONSTRUCTION N°126

PHILIPPE PHILIPPARIE, expert construction de Socabat.

« La revue qualité construction mériterait d’être mieux diffusée, notamment à destination des concepteurs, des maîtres d’œuvre et des entreprises. »

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SYCODÉS 2016

135

GRAND EST

Sycodés : le SYstème de COllecte des DÉSordres », au service de la filière constructionLe Top 10 présente les 10 éléments d'ouvrage qui portent les effectifs et les coûts de réparation les plus importants, parmi les désordres sur travaux neufs signalés à Sycodes durant plus de deuxpériodes décennales (1995 à 2015). Les cadres de réalisation et systèmes constructifs variant selon les destinations, la hiérarchie est donnée pour chacune des principales catégories de construction :maison individuelle, logement collectif et locaux d’activité. A chaque fois, elle est comparée aux résultatspour l’ensemble des destinations. Il est nécessaire de relativiser les résultats en regard des parts demarché des techniques les plus employées.

Échantillon des désordres dans SycodésLes résultats de Sycodés sont donnés par année d’apparition des désordres, à partir d’un échantillonde plus de 425 000 dommages (coûts de réparation compris entre 762 € et 250 000 €), dont un peuplus de 30 880 sont apparus en région Grand Est, rassemblés entre 1995 et 2015. Recensés dans les bâtiments neufs construits entre 1986 et 2015, ces désordres représentent pour la région Grand Est un coût total de réparation de plus de 260 millions d’euros, soit un coût moyen de8 490 euros, contre 9 180 euros pour le coût moyen d’une réparation en France.

Voir le détail des causes techniques et responsabilités en pages 21 à 114.

Retrouvez les résultats complets par destination selon les régions dans les résultats régionaux de Sycodes surwww.qualiteconstruction.com

Mieux connaître les références de Sycodés ? Téléchargez sur votre smartphone l’application qui contient les 6 nomenclatures de la base de données ;

elle est disponible gratuitement sur les stores Apple, Google et Windows.

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SYCODÉS 2016

136 - AGENCE QUALITÉ CONSTRUCTION

MAISONS INDIVIDUELLESRépartition en % de l’effectif

Revêtement 74 de sol intérieur

Couvertu re 31 en petits éléments

Façade à base de maçonnerie 51 en blocs de béton

Façade 50 lourde

Mur enterré 12 ou de soubassement

Réseaux d’eau intérieurs 90 au bâtiment

Réseaux extérieurs 02 au bâtiment

Fenêtre 60 et porte-fenêtre

Charpente- 30 arc-portique

Fondations 10 superficielles

0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20

2323

Les résultats sont présentés ici par année d’apparition des désordres sur travaux neufs, entre 1995 et 2015 – soit plus de deux périodes décennales ; ils sont hiérarchisés en maison individuelle – comparé aux résultats des dix premiers éléments d’ouvrage correspondants, toutes destinations deconstruction en région Grand Est confondus, sur la même période.

Les dix éléments d’ouvrage signales comme étant la cause des désordres sont hiérarchisés en % del’effectif d’une part (ci-dessus) et en % du cout total de réparation d’autre part (ci-contre).A cote des éléments d’ouvrage, les deux chiffres sont les codes de la nomenclature D de Sycodes.

Dans l’ordre décroissant, on observe que les effectifs de désordres signales a l’AQC ont pour origine :les revêtements de sols intérieurs (23 % de l’ensemble constitue par les dix éléments d’ouvrage les plus significatifs), concernant particulièrement les revêtements de sol carrelés ; les couvertures en petits éléments (16 %) ; les façades lourdes et notamment, celles à base de maçonnerie en blocsde béton (15 %), concernant principalement les enduits monocouches et celles à base de maçonnerieen éléments de terre cuite (9 %) ; les murs enterres ou de soubassement (9 %) ; – et dans de moindresproportions, les autres éléments : les réseaux d’eau intérieurs au bâtiment (7 %), concernant majoritairement des canalisations encastrées ; les réseaux extérieurs au bâtiment (6 %) ; les fenêtreset porte-fenêtre (6 %) ; les charpentes, arcs, portiques en bois massif (5 %) ; et les fondations superficielles (5 %).

��� Maisons individuelles Grand Est ��� Toutes destinations Grand Est

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SYCODÉS 2016

AGENCE QUALITÉ CONSTRUCTION - 137

MAISONS INDIVIDUELLESRépartition en % du coût total

Revêtement 74 de sol intérieur

Fondations 10 superficielles

Mur enterré 12 ou de soubassement

Couvertu re 31 en petits éléments

Façade à base de maçonnerie 51 en blocs de béton

Charpente-arc-portique 30 en bois massif

Façade 50 lourde

Réseaux extérieurs 02 au bâtiment

Dallage sur terre-plein 26 (non compris revêtement)

Réseaux d’eau intérieurs 90 au bâtiment

0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20

2730

On observe que les coûts de réparation sont repartis sensiblement sur les mêmes éléments d’ouvrage,avec près de 60 % du cout total qui constitue le top 10, consacres à trois éléments d’ouvrage :les revêtements de sol intérieur (27 % de l’ensemble constitue par les dix éléments d’ouvrage les plus significatifs), relatifs aux sols carrelés ainsi que les fondations superficielles (19 %), concernantmassivement les conséquences de retrait-gonflement, qui touchent aussi les murs enterrés ou de sous-bassement (11 %), par ailleurs vulnérables au niveau de l’étanchéité.

Les autres éléments d’ouvrage consomment une part moins notable du cout total de réparation : les couvertures en petits éléments (11 %), concernant principalement les tuiles de terre cuite ; les façades lourdes (9 %), en particulier les enduits monocouches des façades en maçonnerie de blocs de béton ; les charpentes, arcs, portiques en bois massif (6 %) ; les façades lourdes à base demaçonnerie en éléments de terre cuite (5 %) ; les réseaux extérieurs au bâtiment (5 %), relatifs aux réseaux d’eau et systèmes d’assainissement autonomes ; les dallages sur terre-plein (4 %) ainsi queles réseaux d’eau intérieurs au bâtiment (4 %), concernant principalement des canalisations encastréesen cuivre.

Rappel : il est nécessaire de relativiser les résultats au regard des parts de marche des techniques les plus employées.

��� Maisons individuelles Grand Est ��� Toutes destinations Grand Est

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SYCODÉS 2016

138 - AGENCE QUALITÉ CONSTRUCTION

LOGEMENTS COLLECTIFSRépartition en % de l’effectif

Les résultats sont présentés ici par année d’apparition des désordres sur travaux neufs, entre 1995 et2015 – soit plus de deux périodes décennales ; ils sont hiérarchisés en logement collectif – comparéaux résultats des dix premiers éléments d’ouvrage correspondants, toutes destinations de construc-tion en région Grand Est confondus, sur la même période.

Les dix éléments d’ouvrage signales comme étant la cause des désordres sont hiérarchisés en % del’effectif d’une part (ci-dessus) et en % du cout total de reparation d’autre part (ci-contre).A cote des elements d’ouvrage, les deux chiffres sont les codes de la nomenclature D de Sycodes.

Dans l’ordre decroissant, assez similaire a celui de la hierarchie nationale, on observe que les effectifsde desordres signales a l’AQC ont pour origine : les couvertures en petits éléments (16 % de l’ensemble constitue par les dix éléments d’ouvrage les plus significatifs) concernant principalementles couvertures en tuiles de terre cuite ; les autres éléments particuliers de façade non étanchés (15 %), correspondant aux balcons, loggias ; les revêtements de sols intérieurs (14 %), concernant particulièrement les revêtements de sol carrelés ; les réseaux d’eau intérieurs au bâtiment (12 %),concernant majoritairement des canalisations encastrées ; et dans de moindres proportions, les autres éléments : les toiture-terrasses non-accessibles avec isolant et protection rapportée (8 %) ;les fenêtres et portes fenêtres (8 %), concernant les menuiseries PVC et aluminium ; les toitures-terrasse accessibles (7 %) ; les couvertures en grands éléments (7 %) ; les facades a base de maçon-nerie en blocs de béton (6 %), concernant notamment les enduits mono couches ; et les toitures-terrasses non accessibles avec isolant et étanchéité autoprotégée (6 %).

��� Logements collectifs Grand Est ��� Toutes destinations Grand Est

Couvertu re 31 en petits éléments

Autres éléments particuliers 59 de façade (non étanchés)

Revêtement 74 de sol intérieur

Réseaux d’eau intérieurs 90 au bâtiment

Toiture-terrasse 40 non accessible

Fenêtre 60 et porte-fenêtre

Toiture-terrasse 45 accessible

Couverture 33 en grands éléments

Façade à base de maçonnerie 51 en blocs de béton

Toiture-terrasse 41 non accessible

0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20

3423

Page 139: Prévenir les désordres, de la construction SYCODÉS · de la revue Qualité Construction. Elles intègrent les interviews avec des experts construction et des juristes spécialistes

SYCODÉS 2016

AGENCE QUALITÉ CONSTRUCTION - 139

On observe que les coûts de réparation sont repartis sensiblement sur les mêmes éléments d’ouvrage,avec environ la moitié du % du cout total qui constitue le top 10, consacrés à trois éléments d’ouvrage les revêtements de sols intérieurs (19 % de l’ensemble constitue par les dix éléments d’ouvrage les plussignificatifs), concernant particulièrement les revêtements de sol carrelés ; les autres éléments particuliers de façade non étanchés (16 %), correspondant aux balcons, loggias ; les couvertures enpetits éléments (13 %) concernant principalement les couvertures en tuiles de terre cuite.

Les autres éléments d’ouvrage consomment une part moins notable du coût total de réparation : les réseaux d’eau intérieurs au bâtiment (10 %), concernant majoritairement des canalisations encastrées ; les façades à base de maçonnerie en blocs de béton (9 %), concernant notamment les enduits mono couches ; les fenêtres et portes fenêtres (7 %), concernant les menuiseries PVC et aluminium ; les équipements de génie climatique relatifs à la distribution et à l’émission de chaleur et de froid (7 %) ; les couvertures en grands éléments (7 %) ; les toitures-terrasses non accessibles (7 %)– avec isolant et protection rapportée ; et les réseaux extérieurs au bâtiment (6 %).

Rappel : il est nécessaire de relativiser les résultats au regard des parts de marche des techniques les plus employées.

��� Logements collectifs Grand Est ��� Toutes destinations Grand Est

LOGEMENTS COLLECTIFSRépartition en % du coût total

Revêtement 74 de sol intérieur

Autres éléments de façade 59 (non étanchée)

Couvertu re 31 en petits éléments

Réseaux d’eau intérieurs 90 au bâtiment

Façade à base de maçonnerie 51 en blocs de béton

Fenêtre 60 et porte-fenêtre

Distribution et émission 83 de chaleur/de froid

Couverture 33 en grands éléments

Toiture-terrasse 40 non accessible

Réseaux extérieurs 02 au bâtiment

0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20

3430

Page 140: Prévenir les désordres, de la construction SYCODÉS · de la revue Qualité Construction. Elles intègrent les interviews avec des experts construction et des juristes spécialistes

SYCODÉS 2016

140 - AGENCE QUALITÉ CONSTRUCTION

LOCAUX D’ACTIVITÉSRépartition en % de l’effectif

Les résultats sont présentés ici par année d’apparition des désordres sur travaux neufs, entre 1995 et2015 – soit plus de deux périodes décennales ; ils sont hiérarchisés en locaux d’activité – comparé auxrésultats des dix premiers éléments d’ouvrage correspondant, toutes destinations de construction enrégion Grand Est confondus, sur la même période.

Les dix éléments d’ouvrage signales comme étant la cause des désordres sont hiérarchisés en % del’effectif d’une part (ci-dessus) et en % du cout total de réparation d’autre part (ci-contre).A cote des éléments d’ouvrage, les deux chiffres sont les codes de la nomenclature D de Sycodes.

Dans l’ordre décroissant, on observe que les effectifs de désordres signales a l’AQC ont pour origineles éléments d’ouvrage suivants : les revêtements de sol intérieur (24 % de l’ensemble constitue par les dix éléments d’ouvrage les plus significatifs), concernant massivement les revêtements de solintérieurs carrelés ; les couvertures en grands éléments (15 %) ; les toiture-terrasses non accessiblesavec isolant et étanchéité auto-protegée (12 %) ; les fenêtres et portes fenêtres (12 %), correspondantaux menuiseries aluminium principalement ; les réseaux d’eau intérieurs au batiment (8 %), concernant majoritairement des canalisations encastrées ; les façades légères (7 %) ; les réseaux exté-rieurs au bâtiment (7 %) ; les toiture-terrasses non accessibles avec isolant et protection rapportée (5 %) ; la voirie (5 %) et les équipements de génie climatique relatifs à la distribution et à l’émission de chaleur et de froid (5 %).

��� Locaux d’activités Grand Est ��� Toutes destinations Grand Est

Revêtement 74 de sol intérieur

Couvertu re 33 en grands éléments

Toiture-terrasse 41 non accessible

Fenêtre 60 et porte-fenêtre

Réseaux d’eau intérieurs 90 au bâtiment

Façade 57 légère

Réseaux extérieurs 02 au bâtiment

Toiture-terrasse 40 non accessible

Voirie 01

Distribution et émission 83 de chaleur/de froid

0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20

2427

Page 141: Prévenir les désordres, de la construction SYCODÉS · de la revue Qualité Construction. Elles intègrent les interviews avec des experts construction et des juristes spécialistes

SYCODÉS 2016

AGENCE QUALITÉ CONSTRUCTION - 141

On observe que près de la moitié des coûts de réparation sont repartis sur deux éléments d’ouvrage,a savoir les suivants : les revêtements de sol intérieur (28 % de l’ensemble constitue par les dix éléments d’ouvrage les plus significatifs), concernant massivement les revêtements de sol intérieurscarrelés et les couvertures en grands éléments (17 %).

Viennent ensuite : la voirie (9 %) ; nles réseaux d’eau intérieurs au bâtiment (8 %), concernant majori-tairement des canalisations encastrées ; les toiture-terrasses non accessibles avec isolant et étanchéitéauto-protegée (8 %) ; les façades légères (7 %) ; les charpentes-arc- et portiques en bois massif (7 %),dont l’effectif n’est pas significatif dans la hiérarchie ci-contre ; les équipements de génie climatiquerelatifs à la distribution et à l’émission de chaleur et de froid (6 %).Les dallages sur terre-plein (5 %) et les fenêtres et portes fenêtres (5 %), correspondant aux menuiseriesaluminium principalement.

Rappel : il est nécessaire de relativiser les résultats au regard des parts de marché des techniques les plus employées.

LOCAUX D’ACTIVITÉSRépartition en % du coût total

��� Locaux d’activités Grand Est ��� Toutes destinations Grand Est

Revêtement 74 de sol intérieur

Couvertu re 33 en grands éléments

Voirie 01

Réseaux d’eau intérieurs 90 au bâtiment

Toiture-terrasse 41 non accessible

Façade 57 légère

Charpente- 30 arc-portique

Distribution et émission 83 de chaleur/de froid

Dallage sur terre plein 26 (non compris revêtement)

Fenêtre 60 et porte-fenêtre

0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20

2833

Page 142: Prévenir les désordres, de la construction SYCODÉS · de la revue Qualité Construction. Elles intègrent les interviews avec des experts construction et des juristes spécialistes

SYCODÉS 2016

142 - AGENCE QUALITÉ CONSTRUCTION

Région Grand Est : caractéristiques principales

Caractères géographiques :Grand Est est le nom définitif de la région de l’Est de la France, créée par la reforme territoriale effectiveau 1er janvier 2016, résultant de la fusion des anciennes régions Alsace, Champagne-Ardenne et Lorraine, regroupant 10 départements, s’étendant sur 57 000 km2, frontalier avec la Belgique, le Luxembourg, l'Allemagne et la Suisse et comptant 5 ,5 millions habitants (2013). La région est trèsdifférenciée en termes de densité de population (de 160 hab/km2 à 30 hab/km2 dans les zones rurales),de revenus, d’urbanisation ou d’évolution démographique ; elle a une forte dimension industrielle.À l’est, le Rhin, la Moselle et les réseaux de canaux, via les ports fluviaux de Strasbourg, Mulhouse,Metz et Nancy permettent les échanges avec les ports de la mer du nord.

Le paysage de la région est marqué par les Vosges, situées entre la Lorraine et l'Alsace (culminant auGrand Ballon, 1 424 m). Les Vosges progressent en altitude côté lorraine et font place à la plained'Alsace sur le versant oriental, où se situent les sommets les plus élevés. La plaine d'Alsace (200 m)située entre les Vosges, la Forêt-Noire et le Jura. La région est bordée à l'est par le Rhin ; elle est arroséepar la Meuse, la Moselle, la Meurthe, la Marne, la Saône et l'Ill. Le sous-sol de la région possède plusieurs ressources minières exploitées. Les Vosges, le Jura alsacien ont un climat sous influencemontagnarde ; la partie ouest de la Champagne a un climat de type océanique dégradé, tandis que sa partie est a un climat semi-continental, comme le sillon lorrain, le nord, le sud et le centre (soumiseau foehn) de la plaine d'Alsace.

Conjoncture économique Bâtiment :

Grand Est

3 63

59

9, 6

M r d € H T

170

0 000 m 2

Dans la région Grand Est, à la fin mars 2016, 20 900 logements avaient été commencés en cumul sur les 12derniers mois, soit 1 735 milliers de m2 de planchers réalisés. 36 % l’ont été sur le territoire de la seuleEurométropole.Le chiffre d’affaire du Bâtiment pour la région était de 9,6 milliards d’euros en 2014.36 359 entreprises de bâtiment. 106 707 salariés du bâtiment (hors apprentis), auxquels s’ajoutent 5 906intérimaires en équivalent temps-plein au 31 décembre 2015.

Les chiffres issus de la CE BTP Alsace, de la CERC Champagne-Ardenne et de la CERECO Lorraine pour le Grand Est (2015). Lieux privilégiés d’échange et deconcertation, les CERC réalisent des travaux d’observation à caractère économique sur des thématiques spécifiques à la filière construction permettantd’approfondir la connaissance de la filière et de faciliter l'aide à la décision.

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Fiche pathologie bâtiment F2« Fissuration et décollement

des carrelages de sol dans l’habitat » sur le site Internet de l’AQC,

www.qualiteconstruction.com

–>Téléchargez l'application pour smartphone Fiches pathologie bâtiment, sur App StoreTM et Google PlayTM

VOIR

AUSSI

SYCODÉS 2016

AGENCE QUALITÉ CONSTRUCTION - 143

Pathologie de fréquence

Les fissurations et décollements des revêtements de sol carrelés :

Les désordres consistent en des fissures multidirectionnelles apparaissant dans le carrelage. Elles sontdues à des défauts de mise en œuvre, mais surtout au non-respect des délais de séchage de la chape.Lors de la mise en œuvre d’un chauffage par le sol, la mise en chauffe progressive avant la pose des carreauxdoit être respectée pour éviter d’aggraver les risques.Les décollements et dislocations concernent aussi les ouvrages carrelés extérieurs, à cause des rigueursdu climat. Ce phénomène peut être renforcé par les effets des sels de déneigement. La résistance des carreaux dits « ingélifs », basée sur les essais réalisés en laboratoire, correspond a environ 8 anssans atteinte à l’émail.

Dégradation d’un escalier extérieur soumis aux intempéries par altération de la colle sous l’effet des cycles de gel/dégel (le tapis rouge est posé à titre de mesure conservatoire !).

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os :

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Décollement de carrelage,posé sans précautions vis-à-vis du retrait

du support trop jeune

Phot

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SYCODÉS 2016

144 - AGENCE QUALITÉ CONSTRUCTION

Les fissurations des enduits monocouches :

Le point faible reste l’enduit sur les tranches de dalles. Une fissure se crée à la jonction dalle-maçon-nerie (ou une rangée de briques plus bas). Cette fissuration provoquera celle de l’enduit et révéleratoute imperfection, principalement l’absence d’armature ou un défaut d’épaisseur de cet enduit.Quoique moins graves, les phénomènes de faïençage sont source de réclamations. Sous l’effet du gel,la condensation dans les vides sanitaires mal ventilés peut aussi dégrader l’enduit, notamment si unepartie du vode sanitaire est hors sol (terrains en pente).

Les infiltrations par toiture :

Les maisons individuelles et les logements collectifs sont généralement couverts de tuiles béton outerre cuite. Des infiltrations se produisent aux points singuliers – rives, noues, lucarnes– du fait dedéfauts d’exécution ou de zinguerie, ainsi que le défaut d’entretien pourtant préconisé par le DTU43.1. La conception peut être défaillante, notamment pour cause de pente insuffisante, selon le typede tuile employé. Les infiltrations de neige poudreuse. Elles sont liées à une concomitance vent-neige qui peut concerner potentiellement toutes les habitations situées en plaine. Pour des raisonséconomiques et parce que les règles de l’art ne l’exigent pas en dehors des zones exposées ou des toitures de faibles pentes, certains promoteurs-constructeurs de maisons individuelles font l’impasse sur l’écran souple de sous-toiture. Il s’agit pourtant d’un risque qui, même peu fréquent,mérite de ne pas être pris. Il est à noter que la mise en œuvre des écrans souple de sous-toiture estdécrite dans le document NF DTU 40.29. Outre l’absence d’écran souple de sous-toiture, le non-respectde la dimension des pureaux lors de la mise en œuvre favorise les infiltrations de neige poudreuse.Sur les toitures-terrasses des bâtiments collectifs, les désordres sont dus à des défauts de mise enœuvre des relevés d’étanchéité (acrotère, émergences, angles…) et/ou à des défauts d’entretien, pourtantpréconisés par le DTU 43.1. L’eau pénètre derrière les relevés d’étanchéité décollés ou mal protégésen tête.

Fissurations de façade et/ouinfiltrations :

absence d’armaturedans l’enduit recouvrant

la tranche de dalle, et enduit trop mince

Condensation dans un videsanitaire avec dégradationconsécutive des enduits de façades sous l’effet du gel(photo prise par températureextérieure négative)

Photo : Jean-François FixarisPhoto : Jean-Marc Weider

Pénétration de neige poudreuse et infiltrations dues à l’absence

d’écran de sous-toiture.

Infiltrations par toiture : la zinguerie à simple pli favorise les débordements au premier écrasement.

Photos : Jean-Marc Weider

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SYCODÉS 2016

AGENCE QUALITÉ CONSTRUCTION - 145

Les infiltrations des murs enterrés ou de soubassement :

Les murs de soutènement, généralement montés en parpaings pleins ou en bloc à bancher (les AvisTechniques de ces blocs n’autorisent pas leur utilisation en mur de soutènement), sont souvent armésavec un ferraillage mal placé ou absent. Monté sur une hauteur de 2,50 à 3,50 m, le mur repose simplement sur de petites semelles de 40 cm de largeur. Aucun drainage ni barbacane ne sont aussiprévus pour drainer l’eau derrière le mur, qui y stagne. Au bout d’un an ou deux, le mur risque de s’effondrer sous la poussée des terres et des pressions hydrostatiques exercées par l’eau accumuléederrière le mur. Cette pathologie se retrouve dans les murs enterrés, qui peuvent manquer d’imper-méabilisation extérieure.

Les fuites sur canalisations encastrées des réseaux d’eau froide sanitaire :

Il y a quelques années, les liaisons de tubes PER par sertissage pouvaient poser problème du fait de l’utilisation de matériel de sertissage inadapté. De même, le phénomène de pitting (corrosion perforante par piqûres) relevant d’un défaut de fabrication des tubes cuivre n’était pas rare.L’utilisation de matériels et matériaux adaptés semble avoir permis de freiner ce type de sinistre. Il estutile de veiller à la qualité des tubes laiton aux raccords et coudes, dont le vissage peut constituer des amorces de rupture.

Communiqué de la Commission Prévention Construction Produits Mis en Œuvre relatif aux systèmes d'intégration photovoltaïques dont les profilés s’agencent horizontalement

par emboîtement et verticalement par recouvrement, les modules assurant ainsi l’étanchéité de la toiture

téléchargeable sur www.qualiteconstruction.com

VOIR

AUSSI

POINT DE VUE DE L’EXPERT - EXTRAIT DE LA REVUE QUALITÉ CONSTRUCTION N°139

JEAN-LOUIS BRUNEAU, expert construction, Saretec.

« Depuis 15 ans que j’exerce le métier d’expert, ce sont toujours les mêmes pathologies qui se répètent alors qu’elles auraient dû disparaître depuis longtemps. Il suffit pourtant de fairedes choses relativement simples mais absolument indispensables pour les éviter, comme parexemple réaliser une étude de sol ou poser un écran de sous-toiture. »

Déversement de murs de soutènement

ayant nécessité leur étalement

Déversement d’un mur de soutènement et cassure en tête de mur

Photos : Jean-Louis Bruneau

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SYCODÉS 2016

Pathologie à surveiller

Les défauts de performance et acoustiques des pompes à chaleur : Le bruit généré par les ventilateurs des Pac installées à l’extérieur peut gêner le voisinage. Dans leszones très calmes, l’équipement dépasse les seuils d’émergence autorisés*. Les valeurs d’émergenceadmises entre le niveau de bruit ambiant (dont celui de la Pac) et le niveau de bruit résiduel (hors fonctionnement de l’équipement), sont de + 5 dB(A) le jour et de + 3 dB(A) la nuit. Lorsque le dépassement d’émergence est avéré, il faut capoter les installations, poser autour des piègesà son, construire un local pour isoler les ventilateurs, etc.

Les défauts des seuils de portes-fenêtres : Les seuils de porte-fenêtres présentent des risques d'infiltrations importants, affectant aussi bien l'habitation attenante que l'étage inférieur. Les dommages vont de la simple flaque d'eau épisodiquesur le sol intérieur à la dégradation des embellissements ou des cloisons. Le rehaut insuffisant,notamment pour respecter les exigences de l’accessibilité est source d’infiltrations, qui surviennentgénéralement par fort vent, car l'eau est alors rabattue vers la menuiserie, avec souvent un effetascendant. Une évacuation insuffisamment rapide des eaux collectées par le balcon ou la terrassepeut aussi contribuer aux désordres.

Les dégradations des balcons : En l’absence d’étanchéité sur les dalles des balcons en béton, l’eau percole à travers les garde-corpsqui finissent par éclater. Dans la région, les balcons avec acrotères en maçonnerie ou en béton revêtud’enduit sont nombreux. L’eau du balcon imbibe les enduits qui se décollent et finissent par éclatersous l’effet du gel. Compte tenu du climat, les dégradations des balcons sont certainement plusrapides en Lorraine que dans le reste du pays.

146 - AGENCE QUALITÉ CONSTRUCTION

POINT DE VUE DE L’EXPERT - EXTRAIT DE LA REVUE QUALITÉ CONSTRUCTION N°131

JEAN-FRANÇOIS FIXARIS, expert construction, cabinet Fourniez & Fixaris

« Les textes réglementaires ne devraient pas être écrits pour des maîtres d’œuvre, des architectesou des ingénieurs mais pour les artisans qui vont exécuter les travaux. Pour faire une bonneprévention, il faut mettre ces textes à leur portée. Ils doivent être écrits pour eux de façon à ce qu’ils soient clairs, simples et beaucoup plus directifs en restant dans leurs domaines de compétences. »

Dégradation du parement des balcons, due à l’absence

d’étanchéité sur ceux-ci

Coulures au travers de balcondu fait de contre-pentes et d’absence d’imperméabilisation

Photo : Jean-Marc WeiderPhoto : Jean-François Fixaris

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SYCODÉS 2016

Les infiltrations en toiture-terrasses : LeLes relevés d’étanchéité, leur protection haute par le rejingot en béton, les évacuations, le niveaudes dalles sur plots, doivent faire l’objet de toutes les attentions. Lorsque les dalles sur plots, parexemple, passent sous le nez en béton de l’acrotère et se trouvent en contact avec le relevé, l’eaurejaillit dessus et finit par s’infiltrer derrière le relevé d’étanchéité. La technique de membrane PVC et celle de végétalisation des toitures nécessitent une grande précision.

Les risques naturels : Les risques naturels existent en région. Bien que de faible intensité, l’aléa sismique est présent enAlsace, dans le nord des Ardennes et l’est de la Haute-Marne. Les risques géologiques sont surtoutliés à des glissements de terrains et des affaissements, effondrements de cavités souterraines abandonnées (carrières…). Les sols déformables et les argiles sensibles sont rependus. Or, pour des raisons de coûts, les études de sol préalables sont rarement réalisées par un bureau d’étudesgéotechniques, ce qui est source de désordres – tout comme les coûts et les délais de réalisation trop contraints.

AGENCE QUALITÉ CONSTRUCTION -147

Plaquette « Renforcer le bâti existant

en zone sismique » sur le site Internet de l’AQC,

www.qualiteconstruction.com

POINT DE VUE DE L’EXPERT - EXTRAIT DE LA REVUE QUALITÉ CONSTRUCTION N°127

JEAN-MARC WEIDER, expert construction, responsable du cabinet Acotex.

« S’il est clair que les entreprises portent leur part de responsabilité dans les sinistres et malfaçons,un regard neutre nous montre qu’une bonne partie des sinistres relevant d’un défaut d’exécution,généralement imputé aux seules entreprises, peut cacher des lacunes de conception (y comprispropres à l’entreprise), notamment en amont (…) Ces approximations et difficultés peuvent êtrerésolues par davantage de conception, d’anticipation, d’organisation, et de formation. Il ne s’agitpas là d’un voeu pieux mais simplement de l’intérêt (même financier) bien compris de tous :moins de surprises, de retards, de surcoûts, de SAV, de sinistres, de surprimes d’assurance... »

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SYCODÉS 2016

148 - AGENCE QUALITÉ CONSTRUCTION

VOIR

AUSSI

Plaquette « Rénovation thermique

performante par étapes » sur le site Internet de l’AQC,

www.qualiteconstruction.com

Pour en savoir plus, consultez le rapport « Retours d’expériences dans les bâtiments performants »Téléchargeable sur le site du programme PACTE : http://www.programmepacte.fr/

Pathologie émergente

La tenue des isolants thermiques extérieurs (ITE) : Dans les bâtiments performants, les ITE peuvent présenter des défauts, particulièrement au niveaudes pare-pluies.

Pour en savoir plus, il est utile de consulter le dossier sur les isolants thermiques, présentant les ensei-gnements issus des retours d’expériences dans les bâtiments performants, disponible en suivant le lien : http://www.qualiteconstruction.com/fileadmin/medias/mallettespedagogiques/Il existe des recommandations professionnelles, disponibles en suivant le lien : http://www.programmepacte.fr/search/node/ITE

Les désordres de rénovation énergétique :De nombreux acteurs se positionnent sur le marché attractif de la rénovation énergétique. Les demandesd’assurance décennale et de qualifications professionnelles, entre autres, pour les activités d’isolationpar l’extérieur, de pose de menuiserie ou d’installation de pompe à chaleur (Pac). Les déficits de performance des Pac, principalement liés aux surdimensionnements et surconsommations, peuventêtre évités dans un certain nombre de cas ; le retour d’expérience est utile pour contribuer à la maitrisetechnique, tant de conception que de pose ou de régulation. En effet, les performances des Pac (Cop)décroissent rapidement avec les températures. Or celles-ci peuvent descendre à – 15 °C. Dans ce cas,soit la Pac n’arrive pas à fournir la température souhaitée, soit elle est performante parce qu’associéeà des batteries de compensation - mais la production de chauffage passe en tout électrique.

Page 149: Prévenir les désordres, de la construction SYCODÉS · de la revue Qualité Construction. Elles intègrent les interviews avec des experts construction et des juristes spécialistes

SYCODÉS 2016

149

AUVERGNE, RHÔNE-ALPESSycodés : le SYstème de COllecte des DÉSordres », au service de la filière constructionLe Top 10 présente les 10 éléments d'ouvrage qui portent les effectifs et les coûts de réparation les plus importants, parmi les désordres sur travaux neufs signalés à Sycodes durant plus de deuxpériodes décennales (1995 à 2015). Les cadres de réalisation et systèmes constructifs variant selon les destinations, la hiérarchie est donnée pour chacune des principales catégories de construction :maison individuelle, logement collectif et locaux d’activité. A chaque fois, elle est comparée aux résultatspour l’ensemble des destinations. Il est nécessaire de relativiser les résultats en regard des parts demarché des techniques les plus employées.

Échantillon des désordres dans SycodésLes résultats de Sycodés sont donnés par année d’apparition des désordres, à partir d’un échantillonde plus de 425 000 dommages (coûts de réparation compris entre 762 € et 250 000 €), dont un peuplus de 51 350 sont apparus en région région Auvergne – Rhône-Alpes (AURA), rassemblés entre 1995 et 2015. Recensés dans les bâtiments neufs construits entre 1986 et 2015, ces désordres représentent pour la région AURA un coût total de réparation de près de 460 millions d’euros, soit un cout moyen de 8 920 euros, contre 9 180 euros pour le coût moyen d’une réparation en France.

Voir le détail des causes techniques et responsabilités en pages 21 à 114.

Retrouvez les résultats complets par destination selon les régions dans les résultats régionaux de Sycodes surwww.qualiteconstruction.com

Mieux connaître les références de Sycodés ? Téléchargez sur votre smartphone l’application qui contient les 6 nomenclatures de la base de données ;

elle est disponible gratuitement sur les stores Apple, Google et Windows.

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SYCODÉS 2016

150 - AGENCE QUALITÉ CONSTRUCTION

MAISONS INDIVIDUELLESRépartition en % de l’effectif

Revêtement 74 de sol intérieur

Couvertu re 31 en petits éléments

Réseaux d’eau intérieurs 90 au bâtiment

Façade à base de maçonnerie 51 en blocs de béton

Réseaux extérieurs 02 au bâtiment

Mur enterré 12 ou de soubassement

Fondations 10 superficielles

Charpente- 30 arc-portique

Distribution et émission 83 de chaleur/de froid

Fenêtre 60 et porte-fenêtre

0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20

25

22

Les résultats sont présentés ici par année d’apparition des désordres sur travaux neufs, entre 1995 et2015 – soit plus de deux périodes décennales ; ils sont hiérarchisés en maison individuelle – comparéaux résultats des dix premiers éléments d’ouvrage correspondants, toutes destinations de constructionen région AURA confondus, sur la même période.

Les dix éléments d’ouvrage signales comme étant la cause des désordres sont hiérarchisés en % del’effectif d’une part (ci-dessus) et en % du cout total de réparation d’autre part (ci-contre).A cote des éléments d’ouvrage, les deux chiffres sont les codes de la nomenclature D de Sycodes.

Dans l’ordre décroissant, on observe que les effectifs de désordres signales a l’AQC ont pour origine :les revêtements de sols intérieurs (18 % de l’ensemble constitué par les dix éléments d’ouvrage les plus significatifs), concernant particulièrement les revêtements de sol carrelés ; les couvertures enpetits éléments (16 %) ; les réseaux d’eau intérieurs au bâtiment (14 %), concernant majoritairementdes canalisations encastrées ; les façades lourdes et notamment, celles à base de maçonnerie enblocs de béton (10 %), concernant principalement les enduits mono couches et dans de moindres proportions, les autres éléments : les réseaux extérieurs au bâtiment (9 %) ; les murs enterres ou desoubassement (8 %) ; et les fondations superficielles (8 %) ; les charpentes, arcs, portiques en boismassif (7 %) ; les équipements de génie climatique relatifs à la distribution et à l’émission de chaleuret de froid (5 %) et les fenêtres et porte-fenêtre (5 %).

��� Maisons individuelles AURA ��� Toutes destinations AURA

Page 151: Prévenir les désordres, de la construction SYCODÉS · de la revue Qualité Construction. Elles intègrent les interviews avec des experts construction et des juristes spécialistes

SYCODÉS 2016

AGENCE QUALITÉ CONSTRUCTION - 151

MAISONS INDIVIDUELLESRépartition en % du coût total

Fondations 10 superficielles

Revêtement 74 de sol intérieur

Couvertu re 31 en petits éléments

Charpente- 30 arc-portique

Mur enterré 12 ou de soubassement

Réseaux d’eau intérieurs 90 au bâtiment

Dallage sur terre-plein 26 (non compris revêtement)

Façade à base de maçonnerie 51 en blocs de béton

Réseaux extérieurs 02 au bâtiment

Mur de soutènement 06 (hors emprise du bâtiment)

0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20

26

32

On observe que les coûts de réparation sont repartis sensiblement sur les mêmes éléments d’ouvrage,avec près de 55 % du cout total qui constitue le top 10, consacres à trois éléments d’ouvrage : les fondations superficielles (26 % de l’ensemble constitue par les dix éléments d’ouvrage les plus significatifs), concernant massivement les conséquences de retrait-gonflement ; les revêtements de solintérieur (19 %), relatifs aux sols carrelés ; les couvertures en petits éléments (10 %), concernant principalement les tuiles de terre cuite.

Les autres éléments d’ouvrage consomment une part moins notable du cout total de réparation : les charpentes-arcs-portiques en bois massif (8 %) ; les murs enterrés ou de soubassement (8 %), par ailleurs vulnérables au niveau de l’étanchéité ; les réseaux d’eau intérieurs au bâtiment (7 %),concernant principalement des canalisations encastrées en cuivre ; les dallages sur terre-plein (7 %) ;les façades lourdes (6 %), en particulier les enduits monocouches des façades en maçonnerie de blocs de béton ; les réseaux extérieurs au bâtiment (5 %), relatifs aux réseaux d’eau et systèmes d’assainissement autonomes et les murs enterrés ou de soubassement (3 %), qui présentent des défautsd’étanchéité.

Rappel : il est nécessaire de relativiser les résultats au regard des parts de marche des techniques les plus employées.

��� Maisons individuelles AURA ��� Toutes destinations AURA

Page 152: Prévenir les désordres, de la construction SYCODÉS · de la revue Qualité Construction. Elles intègrent les interviews avec des experts construction et des juristes spécialistes

SYCODÉS 2016

152 - AGENCE QUALITÉ CONSTRUCTION

LOGEMENTS COLLECTIFSRépartition en % de l’effectif

Les résultats sont présentés ici par année d’apparition des désordres sur travaux neufs, entre 1995 et2015 – soit plus de deux périodes décennales ; ils sont hiérarchisés en logement collectif – comparéaux résultats des dix premiers éléments d’ouvrage correspondants, toutes destinations de constructionen région AURA confondus, sur la même période.

Les dix éléments d’ouvrage signales comme étant la cause des désordres sont hiérarchisés en % del’effectif d’une part (ci-dessus) et en % du cout total de reparation d’autre part (ci-contre).A cote des elements d’ouvrage, les deux chiffres sont les codes de la nomenclature D de Sycodes.

Dans l’ordre decroissant, assez similaire a celui de la hierarchie nationale, on observe que les effectifsde desordres signales a l’AQC ont pour origine : les réseaux d’eau intérieurs au bâtiment (23 % de l’ensemble constitue par les dix éléments d’ouvrage les plus significatifs %), concernant majoritairementdes canalisations encastrées ; les revêtements de sols intérieurs (22 %), concernant particulièrementles revêtements de sol carrelés ; les facades lourdes à base de béton banché (11 %), concernantnotamment les enduits monocouches ; et dans de moindres proportions, les autres éléments : les autres éléments particuliers de façade non étanchés (7 %), correspondant aux balcons, loggias ;les couvertures en petits éléments (7 %) concernant principalement les couvertures en tuiles de terre cuite ; les murs enterrés ou de soubassement (6 %), qui présentent des défauts d’étanchéité ; les toitures-terrasses accessibles (6 %) ; les équipements de distribution et d’émission de chaleur et de froid (6%) ; les fenêtres et portes-fenêtres (5 %), concernant les menuiseries PVC et aluminium et les toitures-terrasses non accessibles avec isolant et étanchéité rapportée (5 %).

��� Logements collectifs AURA ��� Toutes destinations AURA

Réseaux d’eau intérieurs 90 au bâtiment

Revêtement 74 de sol intérieur

Façade 54 lourde

Autres éléments particuliers 59 de façade (non étanchée)

Couvertu re 31 en petits éléments

Mur enterré 12 ou de soubassement

Toiture-terrasse 45 accessible

Distribution et émission 83 de chaleur/de froid

Fenêtre 60 et porte-fenêtre

Toiture-terrasse 40 non accessible

0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20

2321

2224

Page 153: Prévenir les désordres, de la construction SYCODÉS · de la revue Qualité Construction. Elles intègrent les interviews avec des experts construction et des juristes spécialistes

SYCODÉS 2016

AGENCE QUALITÉ CONSTRUCTION - 153

On observe que les coûts de réparation sont repartis sensiblement sur les mêmes éléments d’ouvrage,avec près de la moitié du % du cout total qui constitue le top 10, consacrés à trois éléments d’ouvrage les revêtements de sols intérieurs (32 % de l’ensemble constitue par les dix éléments d’ouvrage les plussignificatifs), concernant particulièrement les revêtements de sol carrelés ; les réseaux d’eau intérieursau bâtiment (16 %), concernant majoritairement des canalisations encastrées.

Les autres éléments d’ouvrage une part moins notable du coût total de réparation : les facades lourdesà base de béton banché (9 %), concernant notamment les enduits monocouches ; les autres élémentsparticuliers de façade non étanchés (8 %), correspondant aux balcons, loggias ; les couvertures enpetits éléments (7 %) concernant principalement les couvertures en tuiles de terre cuite ; les mursenterrés ou de soubassement (7 %), qui présentent des défauts d’étanchéité ; les toiture-terrassesaccessibles (6 %) ; les fenêtres et portes fenêtres (6 %), concernant les menuiseries PVC et aluminium ;les toitures-terrasses non accessibles (5 %) – avec isolant et protection rapportée et les réseaux extérieurs au bâtiment (5 %).

Rappel : il est nécessaire de relativiser les résultats au regard des parts de marche des techniquesles plus employées.

��� Logements collectifs AURA ��� Toutes destinations AURA

LOGEMENTS COLLECTIFSRépartition en % du coût total

Revêtement 74 de sol intérieur

Réseaux d’eau intérieurs 90 au bâtiment

Façade 54 lourde

Autres éléments de façade 59 (non étanchée)

Couvertu re 31 en petits éléments

Mur enterré 12 ou de soubassement

Toiture-terrasse 45 accessible

Fenêtre 60 et porte-fenêtre

Toiture-terrasse 40 non accessible

Réseaux extérieurs 02 au bâtiment

0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20

3234

Page 154: Prévenir les désordres, de la construction SYCODÉS · de la revue Qualité Construction. Elles intègrent les interviews avec des experts construction et des juristes spécialistes

SYCODÉS 2016

154 - AGENCE QUALITÉ CONSTRUCTION

LOCAUX D’ACTIVITÉSRépartition en % de l’effectif

Les résultats sont présentés ici par année d’apparition des désordres sur travaux neufs, entre 1995 et2015 – soit plus de deux périodes décennales ; ils sont hiérarchisés en locaux d’activité – comparé aux résultats des dix premiers éléments d’ouvrage correspondant, toutes destinations de constructionen région AURA confondus, sur la même période.

Les dix éléments d’ouvrage signales comme étant la cause des désordres sont hiérarchisés en % del’effectif d’une part (ci-dessus) et en % du cout total de réparation d’autre part (ci-contre).A cote des éléments d’ouvrage, les deux chiffres sont les codes de la nomenclature D de Sycodes.

Dans l’ordre décroissant, on observe que les effectifs de désordres signales a l’AQC ont pour origineles éléments d’ouvrage suivants : les revêtements de sols intérieurs (21 % de l’ensemble constitue parles dix éléments d’ouvrage les plus significatifs), concernant particulièrement les revêtements de solcarrelés ; les couvertures en grands éléments (18 %) ; les réseaux d’eau intérieurs au bâtiment (12 %),concernant majoritairement des canalisations encastrées.

Les autres éléments d’ouvrage consomment une part moins notable du coût total de réparation : les fenêtres et portes fenêtres (10 %), concernant les menuiseries PVC et aluminium ; les façadeslégères (8 %) ; les toiture-terrasses non accessibles (8 %) – avec isolant et protection autoprotegée ;les réseaux extérieurs au bâtiment (7 %) ; les toitures-terrasses non accessibles (7 %) – avec isolant et protection rapportée ; les facades lourdes à base de béton banché (6 %), concernant notammentles enduits monocouches et les voiries (4 %).

��� Locaux d’activités AURA ��� Toutes destinations AURA

Revêtement 74 de sol intérieur

Couvertu re 33 en grands éléments

Réseaux d’eau intérieurs 90 au bâtiment

Fenêtre 60 et porte-fenêtre

Façade 57 légère

Toiture-terrasse 41 non accessible

Réseaux extérieurs 02 au bâtiment

Toiture-terrasse 40 non accessible

Façade 54 lourde

Voirie 01

0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20

2128

2124

Page 155: Prévenir les désordres, de la construction SYCODÉS · de la revue Qualité Construction. Elles intègrent les interviews avec des experts construction et des juristes spécialistes

SYCODÉS 2016

AGENCE QUALITÉ CONSTRUCTION - 155

On observe que près de la moitié des coûts de réparation sont repartis sur deux éléments d’ouvrage,a savoir les suivants : les revêtements de sol intérieur (27 % de l’ensemble constitue par les dix éléments d’ouvrage les plus significatifs), concernant massivement les revêtements de sol intérieurscarrelés et les couvertures en grands éléments (18 %).

Viennent ensuite : les façades légères (10 %) ; les réseaux d’eau intérieurs au bâtiment (8 %), concernant majoritairement des canalisations encastrées ; les réseaux extérieurs au bâtiment (7 %) ; les charpentes-arc-portiques en bois massif (6 %), dont l’effectif n’est pas significatif dans la hiérarchieci-contre ; les fenêtres et portes-fenêtres (6 %), concernant les menuiseries aluminium principalement ; les toitures-terrasses non accessibles avec isolant et étanchéité auto-protegée (6 %) ; les dallages surterre-plein (5 %) et les toiture-terrasses non accessibles (5 %) – avec isolant et protection rapportée.

Rappel : il est nécessaire de relativiser les résultats au regard des parts de marche des techniquesles plus employées.

LOCAUX D’ACTIVITÉSRépartition en % du coût total

��� Locaux d’activités AURA ��� Toutes destinations AURA

Revêtement 74 de sol intérieur

Couvertu re 33 en grands éléments

Façade 57 légère

Réseaux d’eau intérieurs 90 au bâtiment

Réseaux extérieurs 02 au bâtiment

Charpente-arc-portique 30 en bois massif

Fenêtre 60 et porte-fenêtre

Toiture-terrasse 41 non accessible

Dallage sur terre plein 26 (non compris revêtement)

Toiture-terrasse 40 non accessible

0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20

2736

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Région Auvergne, Rhône-Alpes (AURA) : caractéristiques principales

Caractères géographiques :Auvergne, Rhône-Alpes est le nom de la région du centre/est de la France, créée par la reforme territorialeeffective au 1er janvier 2016, résultant de la fusion des anciennes régions Auvergne et Rhône-Alpes,regroupant 12 départements, s’étendant sur 69 700 km2, présentant une frontière avec la Suisse etl’autre avec l’Italie et comptant 7,75 millions habitants (2013).

La région est constituée d’un ensemble de territoires hétérogènes; elle est soumise à des influencesclimatiques variées auxquelles s’ajoutent les effets du relief des pré-Alpes et des Alpes. On retrouvedes reliefs au sud du Jura et les contreforts du Massif Central. Au centre une vaste zone de plaineorientée nord-sud où coulent le Rhône et la Saône. Les reliefs d’ouest arrêtent les perturbations océaniques et reçoivent des précipitations importantes. Les hivers sont froids ; les étés sont chauds,avec des nuits restent fraîches dans les vallées alpines. L’influence méditerranéenne est sensible au sud, avec des hivers doux et des étés chauds et secs. En montagne, l’altitude commande le climat,la température baisse de 6° tous les 1 000 mètres.

Conjoncture économique Bâtiment :

Dans la région AURA, 47 000 logements ont été mis en chantier en 2015, soit 13 % des constructions de logements en France ; 2 784 milliers de m² de locaux ont été mis en chantier soit 12 % des constructions de locaux en France.

Le chiffre d’affaire du Bâtiment pour la région est de 15,7 milliards d’euros en 2015, soit 12 % du poids de la France. La région AURA compte en 2015, 67 784 entreprises de bâtiment, qui représentent 135 789 salariéset 9 308 intérimaires, soit 13 % du poids de la France.

Sources : CERA ; CERC AUVERGNE ; GIE RESEAU DES CERC - Lieux privilégiés d’échanges et de concertation, les CERC réalisent des travaux d’observation àcaractère économique sur des thématiques spécifiques à la filière construction permettant d’approfondir la connaissance de la filière et de faciliter l'aideà la décision. L’AQC contribue aux travaux de la CERA.

AURA

6 77

84

1 5 , 7M r d € HT

278

4 000 m 2

SYCODÉS 2016

156 - AGENCE QUALITÉ CONSTRUCTION

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VOIR

AUSSI

Fiche pathologie bâtiment A1« Mouvement de fondation des maisons individuelles »

sur le site Internet de l’AQC, www.qualiteconstruction.com

–>Téléchargez l'application pour smartphone Fiches pathologie bâtiment, sur App StoreTM et Google PlayTM

Pathologie de fréquence

Les mouvements des fondations superficielles :

Les tassements différentiels des sols d’assise des fondations, dus à la sécheresse gérèrent des sinistresqui affectent les zones constituées d’argiles, homogènes ou hétérogènes, sensibles aux variations de teneur en eau. Ces tassements induisent des fissurations dans les structures des maisons individuelles et des tassements de dallages, surtout dans les maisons construites de plain-pied. Le renforcement du bâti introduit par la réglementation sismique, qui impose un meilleur raidisse-ment des structures, pallie certaines carences techniques d’origine. Néanmoins, le principal soucireste l’absence d’étude de sol préalable, d’autant plus préjudiciable que le sous-sol est hétérogène. Le risque est identique à bâtir sans étude de sol sur d’anciennes carrières remblayées par des maté-riaux sujets à la putréfaction.

Les fuites sur canalisations encastrées des réseaux d’eau froide sanitaire :

Elles peuvent résulter d’un défaut de mise en œuvre. Les causes de ces fuites ne sont jamais déterminéescar leur recherche coute plus cher que la réparation. Le pinçage d’une canalisation en cuivre en coursde chantier, par exemple, peut entrainer une fuite par corrosion-érosion. Le percement peut parfoisn’apparaitre qu’en fin de garantie décennale. Au final, l’eau se répand dans la chape et remonte parcapillarite dans les cloisons.

SYCODÉS 2016

AGENCE QUALITÉ CONSTRUCTION - 157

Affaissement de dallage sur terre-plein mal compacté

Fissuration de mur due à des périodes de sècheresse

Photo : AQCPhoto : Laurent Mourissoux

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Les fissurations et décollements des revêtements de sol carrelés :

L’apparition de fissurations multidirectionnelles dans le carrelage est un désordre récurrent depuisune quinzaine d’années. Elle est due au retrait différentiel de la forme de pose. La compression des délais d’exécution est une cause aggravante face à ce phénomène de retrait différentiel mal maîtrisé. Pourtant, on le constate même lorsque les délais sont respectés. Malgré les recommandationsdu DTU 26.2/52.1, le tassement différentiel de la forme de pose sur l’isolant phonique et un simplefilm polyane provoque encore de la fissuration dans le carrelage. Des carreaux émaillés et de faibleépaisseur aggravent les dégradations car leurs bords sont immédiatement coupants.

Les infiltrations par toiture :

Les toitures en tuiles sont souvent sujettes aux infiltrations au droit des points singuliers (noues, abergements de cheminées, etc). Les infiltrations de neige poudreuse sont liées à une concomitancevent-neige qui peut concerner toutes les habitations situées en plaine. Pour des raisons économiqueset parce que les règles de l’art ne l’exigent pas en dehors des zones exposées ou des toitures de faiblespentes, certains font l’impasse sur l’écran souple de sous-toiture. Il s’agit d’un risque qui, même peufréquent, mérite de ne pas être pris. La mise en œuvre des écrans souple de sous-toiture est décritedans le NF DTU 40.29. Le non-respect de la dimension des pureaux lors de la mise en œuvre favoriseaussi les infiltrations de neige poudreuse.

Affaissement de dallage

sur terre-plein mal compact

Sur un carrelage, la fissuration se développe linéai-rement dans diverses directions, notamment aux emplacements les plus sensibles : angles rentrants ou saillants,charge concentrée, passage de porte…

Photo : AQCPhoto : Laurent Morissoux

Condensation en sous-face d’écran

sous toiture

Pénétration de neige poudreuse et infiltrations dues à l’absenced’écran de sous-toiture.

Photo : Jean-Marc Weider

Photo : Laurent Morissoux

SYCODÉS 2016

158 - AGENCE QUALITÉ CONSTRUCTION

Fiche pathologie bâtiment F2« Fissuration et décollement

des carrelages de sol dans l’habitat » sur le site Internet de l’AQC,

www.qualiteconstruction.com

–>Téléchargez l'application pour smartphone Fiches pathologie bâtiment, sur App StoreTM et Google PlayTM

VOIR

AUSSI

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Les fissurations des enduits monocouche :

Le plus souvent bénins, les désordres des enduits monocouches n’affectent ni la solidité, ni l’impro-priété à la destination de l’ouvrage. Il s’agit principalement de la microfissuration ou des décollementsd’enduit hydraulique en partie courante consécutifs à une mauvaise préparation du support. Lesdécollements d’enduits en pied de façade sont essentiellement liés au non-respect des règles relativesà la garde au sol, l’espace à laisser entrer la base de l’enduit et le sol fini, souvent négligée pour desraisons esthétiques.

Pathologie à surveillerLes défauts de traitement des bois :

Dans les départements les plus montagneux, le bois d’œuvre, bien que traité, n’est pas à l’abri dupourrissement s’il est débité sur les chantiers. L’humidité peut en effet venir s’infiltrer au niveau descoupes et dégrader le bois dont le cœur n’est pas protégé.

Communiqué de la Commission Prévention Construction Produits Mis en Œuvre relatif aux systèmes d'intégration photovoltaïques dont les profilés s’agencent horizontalement

par emboîtement et verticalement par recouvrement, les modules assurant ainsi l’étanchéité de la toiture

téléchargeable sur www.qualiteconstruction.com

VOIR

AUSSI

POINT DE VUE DE L’EXPERT - EXTRAIT DE LA REVUE QUALITÉ CONSTRUCTION N°142

LAURENT MOURISSOUX, expert construction, gérant du cabinet Consultex.

« Les vents et les précipitations en Rhône-Alpes – parfois violentes dans les départements les plusau sud – mettent les toitures en tuiles à rude épreuve, tandis que les sous-sols, argileux ou calcaires, requièrent une étude soignée en phase de conception. »

Décollement d’enduit de façade

Bénins mais inesthétiques, les décollements d’enduits en pied de façade sont essentiellement liés au non-respect des règles relatives à la garde au sol.L’umidité de la terre remontedans l’enduit qui finit par se décoller par plaques entières

Photo : Jean-Christophe CharpyPhoto : Laurent Morissoux

SYCODÉS 2016

AGENCE QUALITÉ CONSTRUCTION - 159

Pourrissement d’un pied de poteau

en bois

Rupture de dallettes par pourrissement du bois

Photos : Laurent Morissoux

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Plaquette « Renforcer le bâti existant

en zone sismique » sur le site Internet de l’AQC,

www.qualiteconstruction.com

SYCODÉS 2016

160 - AGENCE QUALITÉ CONSTRUCTION

Les infiltrations d'eau en plafond de parking : Ce désordre n’induit pas de dégradation du bâti mais rend les parkings impropres à leur utilisation.Lorsqu’ils sont situés en débord d’immeuble, les parkings peuvent en effet subir des infiltrations d’eausi la membrane d’étanchéité s’avère imparfaite. La présence de chaux libre dans le ciment conduitalors à la formation de calcite qui tombe du plafond.

Les risques naturels : Les risques naturels existent en région. L’aléa sismique est présent de faible à moyenne intensité(Alpes). Les risques d’inondation concernent principalement les zones exposées aux crues du Rhôneou de la Saône. Les sols déformables et les argiles sensibles sont rependus. La règlementation sismique a des effets bénéfiques sur les tassements de fondations superficielles,en offrant une meilleure rigidité au bâti. Cependant, pour des raisons de coûts, les études de sol préa-lables sont rarement réalisées par un bureau d’études géotechniques, ce qui est source de désordres– tout comme les coûts et les délais de réalisation trop contraints.

Les fuites des douches dites à l'Italienne : Les douches à l’italienne accèdent au rang de « classique » des installations sujettes aux pathologies.Malgré l’existence sur le marché de systèmes prémontés, proposant des « receveurs » avec siphonencastré, ces ouvrages font régulièrement l’objet de malfaçons ayant trait à la continuité des jointsd’étanchéité. En résultent des infiltrations d’humidité au niveau : des cloisons périphériques vitréesdes cabines, du revêtement de sol, des joints de faïence revêtant les parois verticales non-vitrées, à la jonction entre le revêtement de sol et les parois (défaut de relevé d’étanchéité)…

Taches de calcite provenantd’infiltrations d’eau au travers d’une dalle de parking

Photo : Laurent Morissoux

POINT DE VUE DE L’EXPERT - EXTRAIT DE LA REVUE QUALITÉ CONSTRUCTION N°142

LAURENT MOURISSOUX, expert construction, gérant du cabinet Consultex.

« Comme dans d’autres régions de France, le secteur du bâtiment répond à la logique du moins-disant.Une tendance sans doute aggravée par la crise économique, qui favorise le recours à la sous-traitance ainsi que la réduction des personnels d’encadrement. »

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SYCODÉS 2016

AGENCE QUALITÉ CONSTRUCTION - 161

VOIR

AUSSI

Plaquette « Rénovation thermique

performante par étapes » sur le site Internet de l’AQC,

www.qualiteconstruction.com

Pour en savoir plus, consultez le rapport « Retours d’expériences dans les bâtiments performants »Téléchargeable sur le site du programme PACTE : http://www.programmepacte.fr/

Pathologie émergente

La tenue des isolants thermiques extérieurs (ITE) :Dans les bâtiments performants, les ITE peuvent présenter des défauts, particulièrement au niveaudes pare-pluies.Pour en savoir plus, il est utile de consulter le dossier sur les isolants thermiques, présentant les ensei-gnements issus des retours d’expériences dans les bâtiments performants, disponible en suivant le lien : http://www.qualiteconstruction.com/fileadmin/medias/mallettes-pedagogiques/Il existe des recommandations professionnelles, disponibles en suivant le lien : http://www.programmepacte.fr/search/node/ITE

Les désordres de rénovation énergétique : De nombreux acteurs se positionnent sur le marché attractif de la rénovation énergétique. Les demandes d’assurance décennale et de qualifications professionnelles, entre autres, pour les activités d’isolation par l’extérieur, de pose de menuiserie ou d’installation de pompe à chaleur(Pac). Les déficits de performance des Pac, principalement liés aux surdimensionnements et surcon-sommations, peuvent être évités dans un certain nombre de cas ; le retour d’expérience est utile pour contribuer à la maitrise technique, tant de conception que de pose ou de régulation. En effet, les performances des Pac (Cop) décroissent rapidement avec les températures. Or celles-ci peuventdescendre à – 15 °C. Dans ce cas, soit la Pac n’arrive pas à fournir la température souhaitée, soit elleest performante parce qu’associée à des batteries de compensation – mais la production de chauffagepasse en tout électrique. La technologie des Pac puisant les calories dans l’air n’est pas adaptée aux régions froides, en regard de la durée des périodes de gel.

POINT DE VUE DE L’EXPERT - EXTRAIT DE LA REVUE QUALITÉ CONSTRUCTION N°128

JEAN-CHRISTOPHE CHARPY, expert construction, Ixi-Groupe.

« Il y a chez certains exécutants des méconnaissances dans leur propre métier mais égalementde manière plus accrue vis-à-vis du travail des autres corps d’état qui gravitent autour d’eux.Pour aborder les phénomènes, les comprendre et pouvoir les mettre en application, la formationdoit être plus solide. Ce qui manque le plus, me semble-t-il, c’est une formation aux interfacesentre les différents corps d’état. »

Page 162: Prévenir les désordres, de la construction SYCODÉS · de la revue Qualité Construction. Elles intègrent les interviews avec des experts construction et des juristes spécialistes

SYCODÉS 2016

LES MEMBRES

162 - AGENCE QUALITÉ CONSTRUCTION

L’Agence Qualité Construction est une association loi 1901, financée par une participation volontaire de ses membres,

collectée par les assureurs. Elle regroupe toutes les organisations professionnelles

soucieuses de la qualité dans la construction autour dune même mission : prévenir les désordres dans le bâtiment

et améliorer la qualité de la construction.L’AQC garantit aux professionnels de la construction

un cadre de travail unique et neutre, structuré en trois pôles : « observation, prévention, communication ».

L’Agence Qualité Construction est le lieu de travail et d’échangesde 43 organismes membres représentant

l’ensemble des acteurs du bâtiment.

Page 163: Prévenir les désordres, de la construction SYCODÉS · de la revue Qualité Construction. Elles intègrent les interviews avec des experts construction et des juristes spécialistes

AGENCE QUALITÉ CONSTRUCTION - 163

L’ÉTAT REPRESENTÉ PAR LE MEEM ET LE MLHD• DHUP : Direction de l’habitat, de l’urbanisme et des paysages du ministère de l'Environnement,

de l'Énergie et de la Mer et du ministère du Logement et de l'Habitat durable

LES AUTRES ORGANISMES CONCERNÉS PAR LA QUALITÉ• CSCA (Chambre syndicale des courtiers d’assurances)

LES MEMBRES ASSOCIÉS• AGI (Association des garants de l’immobilier)• AFNOR Certification• AITF (Association des ingénieurs territoriaux de France)• ARCHITECTEURS (Compagnie des architecteurs)• CNPP (Centre national de prévention

et de protection)

• COBATY (Fédération internationales de la construction, de l’urbanisme et de l’environnement)

• ENTPE (Ecole nationale des travaux publics de l’état)• Groupe CEBTP CATED (Centre d’assistance technique

et de documentation)• PROMOTELEC SERVICES

LES CENTRES TECHNIQUES• CSTB (Centre scientifique et technique du bâtiment)• CEREMA (Centre d’études et d’expertises sur les risques,

l’environnement, la mobilité et l’aménagement)

• LNE (Laboratoire national de métrologie et d’essais)

LES ORGANISATIONS DE QUALIFICATION ET DE CERTIFICATION• AFOCERT (Association française des organismes

de certification des produits de construction)• OPQIBI (Organisme professionnel de qualification

de l’ingénierie : infrastructure, bâtiment, industrie)

• QUALIBAT (Organisme professionnel de qualificationet de certification du bâtiment)

• Association QUALITEL (Association qualité l ogement)

LES SOCIÉTÉS ET MUTUELLES DE L’ASSURANCE• FFSA (Fédération française des sociétés d’assurances) • GEMA (Assureurs mutualistes)

LES ORGANISATIONS D’EXPERTS• CFEC (Compagnie française des experts construction) • CNEAF (Collège national des experts architectes français)

LES ORGANISATIONS PROFESSIONNELLESLes maîtres d’ouvrage et consommateurs• ANAH (Agence nationale pour l’amélioration de l’habitat)• ANIL (Agence nationale pour l’information sur le logement)• LCA (Les constructeurs et aménageurs)• Fédération des EPL (Fédération des entreprises

publiques locales)• FPI (Fédération des promoteurs immobiliers de France)• INC (Institut national de la consommation)• USH (Union sociale pour l’habitat)

Les maîtres d’œuvre• Fédération CINOV (Fédération des syndicats

des métiers de la prestation intellectuelle du conseil, de l‘ingénierie et du numérique)

• SYNAMOME (Organisation professionnelle de l'architecture et de la maîtrise d'œuvre)

• UNSFA (Union nationale des syndicats français d’architectes)

• UNTEC (Union nationale des économistes de la construction et des coordonnateurs)

• USG (Union syndicale géotechnique)

Les entreprises du bâtiment• CAPEB (Confédération de l’artisanat et des petites

entreprises du bâtiment)• EGF-BTP (Entreprises générales de France – BTP)• FFACB (Fédération française des artisans

coopérateurs du bâtiment)• FFB (Fédération française du bâtiment)• Fédération SCOP BTP (Fédération nationale

des sociétés coopératives de production du bâtiment et des travaux publics)

• SNSO (Syndicat national des entreprises de second œuvredu bâtiment)

Les industriels fabricants• AIMCC (Association des industries de matériaux,

composants et équipements pour la construction)• FIB (Les produits en béton)

Le contrôle technique• COPREC (Comité professionnel de la prévention

et du contrôle technique)

Membres au 01/06/2016

SYCODÉS 2016

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SYCODÉS 2016

164 - AGENCE QUALITÉ CONSTRUCTION

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AGENCE QUALITÉ CONSTRUCTION - 165

SYCODÉS 2016

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SYCODÉS 2016

166 - AGENCE QUALITÉ CONSTRUCTION

NOTES

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Prévenir les désordres,améliorer la qualitéde la construction

29 rue de Miromesnil75008 Paris

T 01 44 51 03 51F 01 47 42 81 71

Association loi 1901

ISBN

: 97

8-2-

3544

3-56

1-5

9782

3544

3561

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