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www.maya.cc Convention de la poste-publications no 41122591 Été 2008, vol. 4 no 2 Quand innovation rime avec savoir-faire Montréal, la grande ? Le diagnostic des centres de tri québécois : des résultats prometteurs Gestion des déchets : l’Italie en crise ! Pierre Paré ENTREVUE avec

Printemps 2008

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vol. 4 no 2

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4112

2591

Printemps/été 2007, vol. 3 no 1Été 2008, vol. 4 no 2

Quand innovation rimeavec savoir-faire

Montréal, la grande ?

Le diagnostic des centres de tri québécois : des résultats prometteurs

Gestion des déchets : l’Italie en crise !

Pierre ParéENTREVUE avec

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Le magazine des matières résiduelles au Québec3RVE VOL. 4 NO 2 ÉTÉ 2008

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RÉDUCTION • RÉEMPLOI • RECYCLAGE • VALORISATION • ÉLIMINATION

LE MAGAZINE DES MATIÈRES RÉSIDUELLES AU QUÉBEC

C H R O N I Q U E

L’ E N V E R S D U D É C O R

L E S B O N S C O N T A C T S 28O P I N I O N S E T C O M M E N T A I R E S 29

30

sommaire

Été 2008, vol. 4 no 2

« La Chine vend surtout des produits demasse. Selon mes observations, notrecréneau d’activité n’a pas encore été tou-ché. Ce que nous faisons est beaucoupplus complexe que de la simple machine-rie. Il faut bien comprendre l’ingénierie duproduit, bien le gérer, bien le manufactureret surtout respecter les délais de livraisonpour que ce soit rentable. Ce sont desproduits sur mesure. Il s’agit donc d’unensemble qui allie savoir-faire et technolo-gie, qui va bien au-delà de la simple copied’équipement. »

-Pierre Paré

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Éditeur et rédacteur en chef :André [email protected]

Chroniqueurs :Line BeauchampJean-Louis BertrandMarie-Claude CaronLéo Fradette Michel Marcotte Denis PotvinMarise Vermette

Direction artistique :MAYA communication et marketing

Designer graphique :S’AMI graphie (Syma)

Photos de la page couverture etde l’entrevue : exposeimage.com

Révision linguistique :Annie Talbot

Impression :K2 impressions

Coordination des ventes :André DumouchelTél. : 450 [email protected]

Abonnementet administration :MAYA communication et marketing457, montée Lesage Rosemère (Qc) J7A 4S2Téléphone : 450 508-1515 Télécopieur : 450 [email protected]

© Tous droits réservés.Droits d’auteur et droits de reproduction : toute demande de reproduction doit être acheminée à MAYA communicationet marketing aux coordonnées figurant ci-dessus. Les opinions et les idées contenues dans les articles n’engagent la responsabilité que de leurs auteurs. La publication d’annonces et de publicités ne signifie pas que le magazine 3Rverecommande ces produits et services. Convention de la poste-publications no 41122591. Retourner toute correspondance nepouvant être livrée au Canada aux coordonnées figurant ci-dessus. Dépôt légal : 1er trimestre 2005. ISSN 1712-9117. Le magazine 3Rve est publié 3 fois l’an.

Ce magazine est imprimé surpapier à contenu recyclé.

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18 COMPOSTAGE D E P U I S L E T E M P S Q U ’ O N P E N S E … C O M P O S T

20 HORIZON 2008M O N T R É A L , L A G R A N D E ?

22 LE TOUR DU MONDE G E S T I O N D E S D É C H E T S : L ’ I T A L I E E N C R I S E !

24 COLLECTE SÉLECTIVEL E D I A G N O S T I C D E S C E N T R E S D E T R I Q U É B É C O I S : D E S R É S U LTAT S P R O M E T T E U R S !

LA RESPONSABILITÉ ÉLARGIE DES PRODUCTEURS :RÉDUIRE L’IMPACT DES PRODUITS SUR NOTRE ENVIRONNEMENTDANS UNE PERSPECTIVE DE DÉVELOPPEMENT DURABLE

8 En lien avec la ministre

L E M A R C H É D U C A R B O N E

L E J U R I D I Q U E 27

25

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ÉDITORIAL

L’été est arrivé, c’est le temps de relaxer, de s’allonger sur une chaiseet de siroter son breuvage préféré. C’est le temps de laisser notrecerveau divaguer. De jouer au golf, de faire du ski nautique, du pédalo,et quoi encore ? Ce n’est surtout pas le temps de se creuser lesméninges pour trouver des solutions à tout les maux de la terre.

Si seulement ce que je viens d’avancer était vrai… Bien peu d’entrenous peuvent mettre l’interrupteur de leur cerveau à off, car noussommes des professionnels. Nous devons assurer la productivité, trouverdes solutions, aller plus vite, plus loin, toujours plus et encore plus. Cettefois-ci, ce que je viens de dire est vrai. Tellement vrai !

Il y a quelques minutes, alors que je relisais certains textes du maga-zine que vous avez entre les mains, je me suis fait la réflexion suivante :« C’est Beauchamp qui a raison ! » Ici, je ne parle pas de Line, maisplutôt d’André. Cet homme, pour qui j’ai un profond respect, a étéimpliqué dans la création du ministère de l’Environnement, en plus d’êtreau cœur des plus grands changements environnementaux québécois,notamment l’importante Politique nationale de l’eau. En fait, c’est l’un denos grands sages en matière d’environnement.

Monsieur Beauchamp nous a fait l’honneur d’être notre chroniqueurinvité lors de la dernière édition. Avec sagesse, il a donné son point devue sur notre évolution en tant que collectivité en ce qui concerne lagestion de nos matières résiduelles. Je vous invite d’ailleurs à lire lecommentaire que l’un de nos lecteurs à fait sur ce texte dans notre toutenouvelle section « Opinions et commentaires » en page 29 et qui a luiaussi contribué à ma réflexion.

En fait, ce qui vient de me sauter littéralement aux yeux, c’est notrequête aveugle de performance. Le texte de Maryse Vermette traite de laperformance des centres de tri, celui de Léo Fradette parle du faibletaux de récupération de la ville de Montréal. La performance, toujours laperformance ! Ces textes sont non seulement intéressants et fort ins-tructifs, mais ils sont aussi nécessaires pour l’amélioration de notre ges-tion des matières résiduelles. Or, il est peut-être là, le problème. Nous

mettons tellement d’énergie à trouver les meilleuresmanières de disposer de nos déchets que nous

oublions quelquefois qu’il serait sage d’en générermoins.

On a établi que le principe de hiérarchisationsouhaitable pour les matières résiduelles

était le 3Rve; réduction à lasource, réemploi, recyclage,valorisation et élimination.Comme je viens de le men-tionner, il s’agit d’une hiérar-chisation, ce qui veut direque ce qui est le plus souhai-table, c’est la réduction à lasource. La majeure partie denos efforts col lect i fsdevraient donc viser cetobjectif. Mais comme vouspouvez le constater, ce n’est

évidemment pas le cas. Le troisième « R » et le « E » monopolisentl’attention et les moyens. Bien peu d’efforts et d’argent sont consacrésaux autres lettres.

Quelques initiatives ont tout de même été faites en ce sens, maiselles demeurent timides et souvent inefficaces. Mis à part la récentemobilisation contre les sacs de plastique, quelqu’un peut-il me faire partd’efforts significatifs et surtout efficaces pour réduire nos déchets à lasource ? Quelqu’un a-t-il vu une campagne de sensibilisation nationalevisant le « R » suprême ? Vous me voyez venir, je vais encore vous parlerde Recyc-Québec.

Le nom même de l’organisme peut porter à confusion quant à samission, puisqu’il tend à confiner ses actions au créneau du recyclage.Pourtant, le mandat de l’organisme, tel qu’il apparaît sur son site Internetet dans la Loi sur la Société québécoise de récupération et de recyclageaux articles 18 et 19, se lit comme suit : « La Société a pour objet depromouvoir, de développer et de favoriser la réduction, le réemploi, larécupération et le recyclage de contenants, d’emballages, de matièresou de produits, ainsi que leur valorisation dans une perspective deconservation des ressources. » Les actions de Recyc-Québec ne doi-vent donc pas être limitées au recyclage, mais bien à chacune deslettres du 3Rve, hormis le « E ». De plus, on y lit les mots « promouvoir »,« développer » et « favoriser ». De ces trois mots, « promouvoir » mesemble fort important puisqu’il sous-entend une forme d’incitation, desensibilisation. Et, à mon sens, cela doit se faire directement auprès dela population.

Je n’ai vu ni entendu aucune campagne de sensibilisation initiée parRecyc-Québec dernièrement. Cependant, toutes celles que j’ai vues aucours des dernières années portaient sur les bienfaits du recyclage etde la consigne. Je n’ai rien contre le recyclage, c’est important, maispourrions-nous aussi sensibiliser la population aux vertus de la réduction àla source ? Les bonzes de Recyc-Québec me diront qu’ils disposent d’unbudget limité et qu’ils font beaucoup avec peu. Je suis prêt à les croiresur parole. Toutefois, il serait bien que leur prochain budget, élaboréavec les deniers publics, réserve une part à la sensibilisation pourencourager les gens à moins consommer. Ça aussi, ça fait partie de leurraison d’être.

Nous avons beau jeu de nous faire des colloques entre nous, demerveilleuses conférences, toutes plus intéressantes les unes que lesautres, où sont débattues théories et solutions se rapportant aux 3Rve,mais si nous ne communiquons pas le fruit de nos réflexions à lapopulation, nous serons condamnés à gérer une quantité dematières résiduelles sans cesse grandissante. Les taux de récupérationaugmentent, mais on oublie trop souvent de dire que la quantité dematière générée aussi. Or, il est là, le défi.

Nous produisons plus, nous consommons plus, nous générons plus,plus, plus, toujours plus. Alors cette fois, je m’adresse à l’autre illustreBeauchamp, Line de son prénom. Madame la ministre, votre programmeIci on recycle est merveilleux, mais à quand un programme Ici on réduitnotre consommation ? ■

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André Dumouchel

Le magazine des matières résiduelles au Québec3RVE VOL. 4 NO 2 ÉTÉ 2008

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C’est Beauchamp qui a raison !

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Le magazine des matières résiduelles au Québec3RVE VOL. 4 NO 2 ÉTÉ 2008

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En tant que ministre du Développement durable, del’Environnement et des Parcs, je tiens à souligner lesefforts soutenus des industries québécoises pour la pro-tection de l’environnement. En effet, un nombre grandis-sant d’entreprises prennent le virage vert. Elles veulent àjuste titre démontrer leur sens civique, faire preuve deresponsabilité sociale et être reconnues pour cet enga-gement. Pour les soutenir, il existe des programmes etdes outils qui permettent d’amorcer un changement decomportement dans les entreprises en suivant unedémarche à la fois simple et rigoureuse. C’est notammentce que propose le Programme de reconnaissance ICI,ON RECYCLE!, administré par la société d’État RECYC-QUÉBEC.

Instauré en 2003, ce programme de reconnaissancesouligne les efforts des industries, des commerces et desinstitutions (ICI) qui ont implanté dans leurs établisse-ments des mesures permettant une gestion exemplairedes matières résiduelles. Ainsi, 61 établissements ontreçu des Attestations de performance du programme ICION RECYCLE! à l'occasion d'une cérémonie tenue àl'Hôtel des Seigneurs de Saint-Hyacinthe en mai dernier.

Mme Line Beauchampministre du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs

Programme de reconnaissance :

ICI, ON RECYCLE!En lien avec la ministre

DES RÉGIONS EN ÉVIDENCEOutre les récipiendaires issus de la région métropolitaine, bon nombre

des établissements attestés proviennent de différentes régions du Qué-bec. Je tiens à souligner la mobilisation de plusieurs établissements duCentre-du-Québec, principalement des secteurs des Bois-Francs et del'Érable, initiée par la Corporation de développement économique de l'en-droit, ce qui témoigne du dynamisme particulier de cette région.

CRITÈRES D'ÉVALUATIONPour obtenir l’attestation, les établissements doivent rencontrer des exi-

gences bien précises. En effet, en plus d'avoir réalisé des activités d'infor-mation et de sensibilisation auprès de leurs employés, ils doivent avoir misen place différentes mesures de réduction à la source, de réemploi ainsique des mesures de recyclage et de valorisation. De plus, ces ICI doiventquantifier leur performance et atteindre un taux global de mise en valeurde 80 % sur le potentiel valorisable, pour le recyclage et la valorisation desmatières résiduelles.

Je veux rappeler qu’agir pour l’environnement, ça commence par desgestes simples qui, multipliés, peuvent faire une grande différence. Rédui-re à la source, réemployer, recycler et valoriser (3RV) les résidus de pro-duction et de consommation sont les actions à la base d’une gestion res-ponsable des matières résiduelles. Par exemple, imprimer ses documentsen mode recto verso, utiliser une tasse ou un verre réutilisable, récupérerles matières recyclables comme le papier, le carton, le verre, le plastique etle métal, tout comme se donner une politique d’achat écoresponsable sontautant de moyens de préserver les ressources. En plus de permettre àl’entreprise de se distinguer, ces gestes rassembleurs deviennent uneoccasion de fierté pour le personnel. Ils contribuent à l’effort collectif pourréduire les déchets et améliorer le bilan environnemental de l’entreprisecomme de la société québécoise.

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Comment s’est déroulée votreenfance ?Je suis né à Thetford Mines où j’ai vécutoute mon enfance en plus d’y poursuivremes études collégiales. Dernier né d’unefamille de huit enfants, je proviens d’unefamille typique de l’époque. Je dirais quej’étais un petit garçon sage et très sportif.Mon père était menuisier et travaillaitdans le domaine de la construction. Mamère quant à elle est demeurée à la mai-son pour s’occuper des enfants.

Dans quel domaine avez-vous faitvos études ?J’ai étudié les sciences pures au cégeppour ensuite faire un baccalauréat engénie rural à l’Université Laval. À l’époque,je n’avais pas réellement de plan de car-rière. J’ai travaillé sur un projet derecherche pour le ministère de l’Agricultu-re de l’Ontario dès la fin de mes études.Toutefois, avant la fin du projet, j’ai étéapproché par le propriétaire de Machinex,M. Massicotte, qui recherchait un ingé-nieur. C’était en 1983, Machinex étaitalors spécialisée dans la machinerie pourle domaine agricole.

Parlez-moi des débuts de Machinex.M. Massicotte a démarré l’entreprise en1970 à l’âge de 45 ans. Il voulait devenirson propre patron en créant l’entreprise.Au départ, il faisait uniquement dumachinage vu sa formation de machinis-te. L’entreprise a débuté modestementdans un petit local avant de déménagerdans le parc industriel en 1979. Durantplusieurs années, M. Massicotte a travailléseul en compagnie du premier employé

embauché par l’entreprise, un technicienen mécanique qui travaille d’ailleurs tou-jours avec nous aujourd’hui.

En 1976, Machinex a acheté la division demeunerie de Forano. Cette acquisition aamené l’entreprise à fabriquer de l’équipe-ment tel que des convoyeurs pour la

manutention du grain. La vente desconvoyeurs était destinée aux meuneriesde la région, donc elle demeurait trèslocale.

Au moment de votre embauche,combien de personnes travaillaientpour l’entreprise ?À mon arrivée, il y avait environ une dou-zaine d’employés qui y travaillaient.

En quoi consistait votre travail àcette époque ?Une politique gouvernementale quiconsistait à promouvoir l’autosuffisancedes agriculteurs était en vigueur. Cettepolitique visait à leur permettre de fabri-quer eux-mêmes la nourriture pour leursanimaux, ce qui représentait une formi-

MACHINEX, DE PLESSISVILLE EST, UN FLEURON DEL'INDUSTRIE QUÉBÉCOISE DE LA GESTION DES MATIÈRES RÉSIDUELLES.FORTE DE SON SAVOIR-FAIRE ET DE SES INNOVATIONS, ELLE S’EST LANCÉE À LA CONQUÊTE DU MARCHÉ AMÉRICAIN ET Y

A CONNU BEAUCOUP DE SUCCÈS. AVEC L’EUROPE DANS SA MIRE, SON PDG, PIERRE PARÉ, NE PERD PAS DE VUE SES

ORIGINES ET L’IMPORTANCE DE BIEN GÉRER LA CROISSANCE DE SON ENTREPRISE.

À LA TÊTE DE L’ENTREPRISE DEPUIS BIENTÔT 20 ANS, C’EST UN HOMME CHALEUREUX ET PASSIONNÉ QUI NOUS A PARLÉ

DE MACHINEX.

QUEL A ÉTÉ SON PARCOURS ? QUELS SONT LES DÉFIS AUXQUELS IL AURA À FAIRE FACE ? LE MAGAZINE 3RVE L’A RENCONTRÉ

POUR VOUS.

Le magazine des matières résiduelles au Québec3RVE VOL. 4 NO 2 ÉTÉ 2008

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Il faut retenir que le Québec a été un précurseuren Amérique quant à la collecte pêle-mêle.Nous avons même développé la technologienécessaire pour ce type de collecte.

ParéEntrevue réalisée parAndré Dumouchel

Pierre

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tête-à-têtedable opportunité pour Machinex. Je devais doncmettre sur pied un petit réseau de représentants àtravers le Québec, qui nous permettrait de vendrenos convoyeurs agricoles aux agriculteurs.

Vous étiez donc responsable du développement des ventes ?Oui. Le fils de M. Massicotte ayant décidé de quit-ter l’entreprise peu après mon arrivée, je suis rapi-dement devenu responsable du département desventes.

Comment Machinex s’est-elle intéresséeau milieu de l’environnement ?En 1984, feu Normand Maurice, de RécupérationBois-Franc, située à Victoriaville, avait commencéà recueillir des matières résiduelles et il voulaitconstruire un endroit pour les trier. C’est alors qu’ilnous a approchés pour contribuer au véritablepremier centre de tri québécois.

Comment s’est fait le premier contact avecM. Maurice ?La municipalité de Plessisville, où nous sommesinstallés, faisait déjà de la récupération depuisquelque temps. Et c’est en discutant avec la mai-resse de Plessisville qu’il a entendu parlé de nous.

Comment le projet s’est-il concrétisé ?M. Maurice et son directeur général, M. DanielPouliot, avaient déjà une bonne idée du projetqu’ils voulaient développer à Victoriaville aprèsavoir visité des centres de tri européens, notam-ment en France. Nous avons donc travaillé avecM. Pouliot afin de concrétiser leurs idées pour letraitement de la matière. La réalisation de lamachinerie pour le centre de tri a été complétéedès 1985.

Ce projet a-t-il été le déclencheur de votrevirage vers le domaine de l’environnement ?Sans aucun doute. Je travaillais depuis peu chezMachinex, mais déjà le milieu agricole m’ennuyait.Ce projet m’a permis de voir les possibilités quis’offraient à l’extérieur du milieu agricole. Je mesuis intéressé aux différents projets environne-mentaux au Québec et j’ai compris que nous pou-vions avoir une intéressante part du marché. Deplus, le marché local en agriculture commençait àêtre saturé pour nous. Ce nouveau créneaus’annonçait prometteur.

Mais le véritable virage s’est opéré lorsque j’aiacheté l’entreprise en 1989. J’ai fait faire uneétude de marché par des spécialistes de la récu-pération au Québec. Les résultats ont démontréque le domaine de l’environnement était vraimentla voie d’avenir pour Machinex. Nous avons donctotalement délaissé le secteur agricole pour nousconcentrer uniquement sur celui de l’environne-ment. Nous avons, entre autres, fabriqué deséquipements pour des usines d’engrais chimiques,tout en travaillant sur des projets de centre de triun peu partout au Québec.

Le magazine des matières résiduelles au Québec3RVE VOL. 4 NO 2 ÉTÉ 2008

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Comment s’est déroulé l’achat de Machinex ?M. Massicotte, qui songeait de plus en plus à prendre sa retraite, examinait toutes lesoptions qui s’offraient à lui. En compagnie de deux autres employés de l’entreprise, PaulFortier et Claude Boulé, nous avons entamé les discussions avec lui pour acheter l’entre-prise. Le transfert de propriété s’est très bien déroulé puisque Machinex était encore unepetite entreprise en 1989. M. Massicotte a souhaité garder quelques actions que nousavons rachetées en 1995. Il est aussi resté le président du conseil d’administrationjusqu’à cette période. Il y avait également Mireille, la fille de M. Massicotte, qui possédaitquelques actions qu’elle a désiré garder, avant de nous les vendre en 1996.

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tête-à-tête

Aviez-vous des craintes au moment d’acheter l’entreprise ?Non, pas du tout, car j’étais extrêmement confiant en l’avenir. Deplus, je voulais, à mon tour devenir mon propre patron et j’étaisprêt à consacrer les efforts pour y arriver. Il est certain que tout n’apas toujours été de tout repos. Le meilleur exemple est sûrementcelui de l’achat de l’entreprise, qui s’est déroulé durant une pério-de de grève qui a duré neuf mois. Nous avons dû nous retrousserles manches et travailler très fort durant cette période. Mais noussommes passés au travers !

Quelle est la répartition des actions de l’entreprise ?De 1996 à 2000, nous étions trois actionnaires : Paul, Claude etmoi. En 2000, nous avons décidé d’intégrer Nicolas Bélanger, unjeune homme avec beaucoup de potentiel et un grand intérêt pourl’entreprise, afin d’assurer une liaison pour le futur. Deux autresemployés de Machinex ont également été intégrés. Cependant,ces deux personnes ne sont plus actionnaires, tout comme Clau-de et Paul. Actuellement, nous sommes trois actionnaires, soitNicolas, la Caisse de dépôt et placement du Québec, et moi-même qui suis actionnaire majoritaire. Bien qu’il ne détienne plusd’actions, Paul est demeuré au sein de l’entreprise et nous béné-ficions de son grand savoir-faire.

Parlez-moi des premiers centres de tri au Québec.Le premier gros centre de tri à essayer de viser une certaine per-formance, contrairement aux petits centres déjà implantés, a étéconstruit en 1992 par Bérou-Transvic. Avec ce projet, Machinex aréussi à démontrer ses capacités à construire un équipement plusperformant. Par la suite, nous avons travaillé sur plusieurs projetsd’importance semblables.

L’équipement de l’époque diffère-t-il de celui d’aujourd’hui ?L’équipement de base, tels les convoyeurs, est relativement lemême. Par contre, la collecte pêle-mêle a grandement modifié lereste de l’équipement. Les séparateurs par exemple sont devenustrès spécialisés. La tendance actuelle est d’ajouter des lecteursoptiques qui font la lecture du produit et ont la possibilité de l’éjec-ter avec un système à air.

Le taux d'erreur est-il plus élevé lorsque l’usine est automatisée ?Non, parce que les lecteurs optiques sont très performants.L’aménagement de l’usine est aussi très important puisqu’il opti-mise le rendement.

La concurrence est-elle importante ?Pas réellement, car peu d’entreprises possèdent le savoir-fairepour équiper les grosses usines performantes. C’est pourquoi cesont toujours les mêmes noms d’entreprises qui présentent despropositions lors d’appels d’offres.

Dans quelles circonstances avez-vous lancé vos activités hors Québec ?Nous avons tissé des liens avec l’entreprise American Baler. Cettedernière nous a aidés à vendre des convoyeurs d’alimentation auxÉtats-Unis. Cela nous a également permis d’être au fait des pre-miers projets de récupération en Ontario. Nous avons d’ailleurstravaillé sur la première usine située à Mississauga.

De quelle façon votre chiffre d’affaires est-il géographiquement réparti ?Environ 60 % de notre chiffre d’affaires provient des États-Unis.Les 40 % restants se partagent entre le Québec, le reste duCanada et l’Europe. En ce moment, nous attendons une réponsede Londres concernant un très gros contrat. Si nous l’obtenons, ilpourrait véritablement nous ouvrir les portes de l’Europe.

Le marché des États-Unis est-il difficile à percer pourune entreprise québécoise ?Selon moi, la persévérance est la clé. Mais tout ça est impossiblesi on n’a pas un produit de qualité et si on n’offre pas un bonservice. Avoir une personne sur place qui travaille pour nous estégalement essentiel. Dans notre cas, nous avons la chance decompter sur Nicolas, mon associé, qui habite là-bas en permanence.

Est-ce plus difficile de percer le marché européen ?Oui, car il y a plus de concurrence en Europe. Les projets sontaussi plus petits, donc il y a plus de petites entreprises qui peuventprésenter des soumissions. Par exemple, en France, ce sont desentreprises locales qui achètent à l’étranger les produits dont ellesont besoin pour réaliser les projets elles-mêmes. Tout ce que nouspouvons faire, c’est vendre le produit et non offrir un projet clé enmain comme nous le faisons ici.

Quels sont les obstacles actuels à l’expansion de Machinex ?Notre plus grand défi est de bien gérer notre croissance. Parexemple, nous devons accepter uniquement les projets que nouspouvons réaliser. Si notre charge de travail était trop lourde, nousne pourrions pas livrer dans les délais requis, ce qui serait trèsdommageable pour la réputation de l’entreprise. C’est pourquoi,malheureusement, il nous arrive à l’occasion de refuser certainscontrats. Il est fondamental de respecter notre capacité de pro-duction et ne pas tenter de grossir trop rapidement.

Combien d’employés compte aujourd’hui Machinex ?Nous avons environ 170 employés. Nous embauchons presquetoutes les semaines. Nous avons connu une croissance fulguran-te ces deux dernières années.

Le recrutement d’une main-d'œuvre qualifiée est-il un défi ?Oui, car nous avons besoin de gens spécialisés dans différents

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SPECTACLE SURPRISE EN SOIRÉE

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tête-à-têtedomaines. Ce sont les postes les plus diffi-ciles à combler. Le fait que nous sommessitués en région peut accentuer cette pro-blématique. En contrepartie, les employéssont généralement plus stables en régionune fois qu’ils sont bien installés.

Quel type d’entreprise manufacturièreest Machinex ?Nous faisons uniquement de la construc-tion sur demande. Nous n’avons donc pasun stock de produits issus d’une chaîne deproduction à écouler. En fait, la roue tournebien différemment. Nous devons concevoirun système sur mesure pour chaque client etensuite vendre le projet avant de le fabriquer.

Comment est divisé Groupe Machinex ?Tout d’abord, il y a Industrie Machinex quiest la société d’origine. Cette entreprise estle cœur de la production à Plessisville. Nousavons par la suite créé l’entreprise L.S. Fini-tion industrielle qui est également située àPlessisville. Cette entreprise s’affaire auxéléments de finition tels que le nettoyage etla peinture. L’entreprise répond aussi auxdemandes de notre clientèle régionale. Il y aégalement Machinex Produits industriels,située à Princeville. Il s’agit d’une usine

indépendante qui nous aide à augmenternotre capacité de production. De plus,depuis 1995, nous possédons une autreentreprise, Machinex Recycling Technology,qui est située dans la région de Toronto.Cette dernière s’occupe des ventes et duservice pour la région de l’Ontario. Finale-ment, il y a Machinex Technology inc. situéeaux États-Unis, qui se charge depuis 1996des ventes et du marketing pour les États-Unis.

Craignez-vous la contrefaçon chinoise ? Nous devons, bien entendu, garder l’œilouvert sur ce pays. Cependant, pour l’ins-tant, elle ne représente pas une menacepour nous. La Chine vend surtout des pro-duits de masse. Selon mes observations,notre créneau d’activité n’a pas encore ététouché. Ce que nous faisons est beaucoupplus complexe que de la simple machinerie.Il faut bien comprendre l’ingénierie du pro-duit, bien le gérer, bien le manufacturer etsurtout respecter les délais de livraison pourque ce soit rentable. Ce sont des produitssur mesure. Il s’agit donc d’un ensemble quiallie savoir-faire et technologie, qui va bienau-delà de la simple copie d’équipement.

Avez-vous des enfants ?Oui, j’ai trois enfants. Un garçon de 15 ans,une fille de 12 ans et une fille de 10 ans.

Aimeriez-vous que vos enfants se joignent à votre entreprise plus tard ?Je n’ai aucun plan quant à l’avenir de mesenfants. Ils vont faire leur propre choix devie selon leurs goûts et leurs aspirations.S’ils veulent se joindre à Machinex, ce seraleur choix et non le mien. Pour l’instant, monfils aîné rêve de devenir golfeur professionnel.C’est bien loin du travail chez Machinex !

Commencez-vous à préparer votreretraite ?Non, pas pour le moment. Je n’ai aucunobjectif précis par rapport à ma retraite. J’ai-me ce que je fais et je n’imagine pas arrêter,même si je sais que ce sera un jour inévitable.

Comment imaginez-vous les centresde tri dans 20 ans ?Je crois que les centres de tri vont accueillirun très gros volume de matière. Ces usinesseront très bien organisées et presquetoutes automatisées. Il y aura très peu detrieurs et beaucoup plus d’inspecteurs pourle contrôle de la qualité. La population sera

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tête-à-têtedavantage conscientisée à la nécessité defaire du recyclage et c’est pourquoi lesvolumes seront seront beaucoup plusimportants. En fait, le défi des prochainesannées est d’augmenter la performancedes centres de tri en développant de nou-veaux outils de travail. Automatiser le pluspossible les nouvelles usines afin de trierplus de matières, en moins de temps, etavec moins de personnel. C’est la seulefaçon d’augmenter le volume.

Devrions-nous nous inspirer davantage des États-Unis ou de l’Europe en matière de gestion des matières résiduelles ?Nous devrions nous inspirer davantage del’Europe, car ils sont en avance sur nousdans ce domaine. Ils sont plus créatifs etinnovateurs que nous. Par contre, depuisquelques années, le développement se faittrès rapidement en Amérique.

Comment le Québec se positionne-t-il,dans le domaine du recyclage, par rapport à ce qui se fait ailleurs ?Le Québec se positionne bien, en Amé-rique, grâce aux entreprises qui ont déve-loppé une expertise dans ce domaine. Ilfaut retenir que le Québec a été un pré-curseur en Amérique quant à la collectepêle-mêle. Nous avons même développéla technologie nécessaire pour ce type decollecte. Par contre, nous devons continuerà aller de l’avant, car beaucoup reste à faire.

Quels sont les grands défis de gestiondes matières résiduelles au Québec ?Maintenir le cap sur les politiques environ-nementales qui ont été mises de l’avant afind’arriver aux résultats souhaités. Pour cefaire, il faudra préconiser les moyens lesplus efficaces et, surtout, s’assurer de faireun suivi.

Quels conseils donneriez-vous à unepersonne désireuse de démarrer sonentreprise ?La personne doit croire en elle, être la plusréaliste possible et surtout ne pas sedécourager devant les embûches.

Monsieur Paré, merci.

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Quel est votre handicap au golf ? Il est pas mal élevé.

Buvez-vous l’eau du robinet ? Oui, toujours.

Qu’est-ce qui vous ferait arrêter deboire l’eau du robinet ? Si l’eau devenait malsaine.

Quelle voiture conduisez-vous ? Une voiture sport utilitaire.

Avez-vous déjà eu un mentor ? Non.

Avez-vous un grand regret dans la vie ? Oui, de ne pas jouer le « par » au golf.

Dans quelles circonstances avez-vous pleuré pour la dernière fois ? Lors du décès de mon père, il y a six ans.Mais depuis ce temps, il y a sûrement unfilm un peu triste qui m’a arraché unelarme ou deux.

Quelle est votre plus grande réussite sur le plan personnel ? Sans aucun doute ma famille.

Quelle est votre plus grande réussite sur le plan professionnel ? D’avoir fait de Machinex l’entreprisequ’elle est aujourd’hui.

Avez-vous un intérêt pour la politique ?Non, pas du tout, c’est trop compliqué.

Quelle personne publique aimeriez-vous voir se lancer en politique ? Je ne souhaite ça à personne. Je penseque la machine est trop forte et que lapersonne ne peut pas faire tout le bienqu’elle aimerait. La machine finit tou-jours par avaler les individus malgréleurs bonnes intentions.

Auriez-vous voté pour BarakObama ou Hillary Clinton ? Je ne suis pas un fan de la politiqueaméricaine, mais j’aime bien la façondont Barak Obama va chercher les gensavec ses discours.

Qui est votre chanteur préféré ? J’écoute tous les styles musicaux,mais je dirais Frank Sinatra, car j’adorela chanson Fly Me to the Moon. Mafamille et moi la chantons régulière-ment en voiture.

Qui est votre chanteuse préférée ? Je n’ai pas une chanteuse préférée enparticulier, mais j’aime bien Diana Krall.

Qui est votre acteur préféré ? J’ai toujours bien aimé Sean Connery.

Qui est votre actrice préférée ? Je dirais Monica Bellucci.

Quel est votre film favori ? J’aime beaucoup les films à saveur his-torique comme Gladiateur et Troie. Parcontre, je dirais que le film que j’ai le plusaimé est le premier Indiana Jones.

Quelle est votre saison favorite ? J’aime les quatre saisons, mais j’aimeparticulièrement l’automne pour les cou-leurs et la température fraîche.

Quel est votre sport favori ? Mon sport favori est maintenant le golf.Mon fils m’a transmis sa passion.Malheureusement, je ne joue pas assezsouvent à mon goût.

Quel est votre plus grand défaut ? Je dirais mon intolérance face àl’inconscience de certaines personnes.

Quelle est votre plus grande qualité ?La persévérance.

Qui est la personne à qui vousvouez le plus grand respect dansle milieu de l’environnement ?Dans le milieu québécois, c’est NormandMaurice.

Êtes-vous d’accord avec lesaccommodements raisonnables ?Je suis plutôt en accord avec le faitd’être raisonnable dans nos accommo-dements.

Vous qualifiez-vous de souverainiste ?Je suis fier d’être québécois, mais je suiscontre le fait de se replier sur nous-mêmes. Nous vivons à une époque où ilfaut au contraire s’ouvrir sur le monde.

Qui est le politicien québécois quivous a le plus impressionné ?René Lévesque, pour son humanisme etson charisme.

Êtes-vous en faveur du principe del’utilisateur-payeur ?Oui, si ça amène les gens à êtreconscients de ce qu’ils font.

Pensez-vous être un bon patron ?Je ne sais pas, mais je fais beaucoupd’efforts pour l’être.

Quel est le plus bel endroit quevous avez visité ?La muraille de Chine est l’endroit le plusimpressionnant que j’ai visité.

Accepteriez-vous une offred’achat d’une entreprise étrangère ?Non, mon vœu n’est pas de vendre pourl’instant, mais de continuer à développermon entreprise. J’aime travailler, je neme vois pas arrêter.

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Quel est le lien entre le traitement desmatières résiduelles, l’horticulture, leprintemps et le magazine 3Rve ? Vousqui vous intéressez au domaine de lagestion des matières résiduelles, vousn’avez d'autres choix que de répondre… lecompost, bien sûr !

Il est probable que vous serez prochaine-ment mis à contribution, si ce n’est déjà fait,pour réaliser certains travaux extérieurs deplantation afin d’embellir votre environne-ment. Il est tout aussi probable que vousvous rendrez à votre composteur ou aucentre jardinier (ou les deux !) pour vousapprovisionner en compost. Aborder laquestion de l’utilisation du compost, c’estinévitablement répondre aux interrogationssuivantes : le compost, je l’utilise comment etoù ? À l’état pur ou en mélange ?

Compost ou terreau à base de compost

Le compost est, par définition, un produitstabilisé par voie microbienne, hygiénisésous l’action de la chaleur, riche en matièreorganique et source d’éléments nutritifsessentiels à la croissance des plantes. Lecompost n’est ni du sol ni un terreau; il n’estdonc pas recommandé de l’utiliser pur poury semer ou y planter directement lesvégétaux. Il s’utilise plutôt pour amenderet améliorer la qualité des sols en place.

Le terreau à base de compost est, quant àlui, un milieu de culture fabriqué à partir dediverses matières (tourbe, terre noire,écorces décomposées, sable, perlite et, biensûr, compost). Le terreau horticole à base decompost appartient à la famille de produitsdits « prêts à l’emploi » et s’utilise tel quelpour les semis ou les plantations. Les pro-priétés physiques et chimiques du terreauhorticole, du moins celui que l’on achète, ontété soigneusement ajustées en fonction del’utilisation visée.

La nature des travaux envisagés condi-tionne le choix d’utiliser le compost purcomme amendement de sol ou pour la fabri-cation de terreaux : besoin de nouvelle terre,

amélioration ou entretien des propriétés dusol en place, empotage extérieur, etc. Afind’orienter vos choix et de procéder à l’appli-cation des bonnes doses de compost, il estrecommandé de faire analyser votre terre etde bien connaître les caractéristiques phy-siques et chimiques du compost à appliquer.

Les besoins de M. Laverdure

Pour ce qui est des différentes utilisationsde compost à la maison, prenons l’exempletypique de M. Laverdure.

M. Laverdure possède une résidence enbanlieue qu’un beau terrain de 7 000 pi2

contribue à mettre en valeur. La superficieoccupée par toute forme de végétationreprésente environ 5 000 pi2, dont 3 500 pi2

de pelouse (325 m2), 150 pi2 de potager(14 m2), 150 pieds linéaires de haies (45 m),200 pi2 de plates-bandes (19 m2), 2 rondsde fleurs ainsi que quelques arbres etarbustes.

Il utilise le compost partout où poussentles végétaux et estime ses besoins annuelsen compost à un peu plus de 2 m3. C’est un

peu plus que les quelques sacs de compostqu’il achète annuellement ! Il détermine qu’illui faudrait environ 2 300 litres de compostpar an (1 m3 = 1000 litres) pour réaliser lestravaux suivants.

> Terreautage de la pelouse

Le terreautage du gazon est une pratiqueculturale qui consiste à épandre sur la pelou-se préalablement aérée une mince couchede compost. Dans un premier temps, le pas-sage de l’aérateur mécanique, qui extrait depetites carottes de terre, laissera des trousdans la pelouse. Dans un second temps,l’application en surface de 3 à 5 mm decompost comblera les trous avec uningrédient riche en matière organique. Leterreautage est recommandé pour redonneraux sols en place des propriétés de jeunes-se. Pour la réalisation de ce travail, lesbesoins en compost sont de 1 m3.

> Paillis à la base des haies, arbres et arbustes

Le compost appliqué à la base des arbresconstitue un excellent paillis et apporte, ense décomposant progressivement, deséléments nutritifs pour les plantes. Lesquantités de composts requises pour uneapplication de 2,5 cm sont de 0,6 m3.

> Amendement du sol pour le potager et les plates-bandes de fleurs

L’application de compost sur les sols exis-tants et son incorporation dans les premiers15 cm constituent une excellente pratiquepour rehausser ou maintenir leur niveau dematière organique. Une quantité de 0,6 m3

de compost sera requise pour une applica-tion au sol de 2 cm.

> Plantation d’arbres, d’arbustes et empotage extérieur

Pour réaliser ses travaux de plantationd’arbres, d’arbustes et d’empotage extérieur,M. Laverdure se confectionne un mélangeenrichi de compost, dont la proportion de

compost représente entre 20 et 33 % duvolume total de terreau. Ses besoins en ter-reau sont de 0,1 m3 ou 100 litres.

Décidément, ceux qui se demandentencore ce que l’on va faire avec le compostsemblent avoir oublié ou ne connaissent pasle rôle inestimable, voire indispensable de lamatière organique dans le sol. Et que diremaintenant des besoins pour les secteurs àfort potentiel d’utilisation tels que l’entretiendes aires récréatives, des espaces verts, desabords de routes et des terrains aux solsdégradés ? Si le monde agricole devait setourner vers les composts pour améliorer oumaintenir les propriétés de leurs sols etconséquemment leur productivité, avez-vousune idée des quantités qui seraient en jeu ?

En attendant de trouver les réponses, àtout le moins pour vos travaux d’embellisse-ment, je vous souhaite une bonne saison dejardinage ! ■

DEPUIS LE TEMPS QU’ON PENSE… C O M P O S T A G E

Denis Potvinagronome, vice-président,produits et environnementConporec inc.dpo t v i n@conpo re c . c om

Si le monde agricole devait se tourner versles composts pour améliorer ou maintenir lespropriétés de leurs sols et conséquemment leurproductivité, avez-vous une idée des quantitésqui seraient en jeu ?

compost

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La région métropolitaine de Montréal estresponsable d’un peu moins de 50 % de laproduction des déchets au Québec. Ici, cen’est pas comme chez vous. C’est plus gros !C’est « BIG » ! Or, la table est mise. Il y aurala réalisation de grands projets de valori-sation des matières résiduelles dans larégion métropolitaine. Quand ? Le mairede Montréal, M. Gérald Tremblay, a donnéle ton un peu plus tôt en annonçant qu’il yaura une énième consultation publiquepour marquer la cadence.

En attendant, oubliez l’atteinte desobjectifs de valorisation en 2008 dans lagrande ville. Le maire de Montréal, quidéfie le gouvernement et sa politique, aaffirmé que les objectifs seraient peut-êtreatteints en 2018, du moins en ce quiconcerne la portion organique, selon leprojet de plan directeur de gestion desmatières résiduelles 2008-2012, déposérécemment par la Ville.

Le plan directeur propose des change-ments importants, surtout en ce qui a traitaux infrastructures de gestion. Outre lesscénarios envisagés, le projet de plandirecteur dresse également un bilan desréalisations et des résultats des diversprogrammes de gestion des matièresrésiduelles en 2006. Il se dégage deuxgrands constats de ce bilan.

Le premier, sans surprise, c’est le faibletaux de récupération de l’agglomération,soit à peine 22 %. La performance de lamétropole québécoise est décevante, pourne pas dire « poche », si l’on considère

qu’elle dispose sur son territoire, contrai-rement à d’autres régions, d’une massecritique d’infrastructures, d’équipements etde quantités de matières à récupérer et àtraiter.

Le faible taux de récupération s’ex-plique, en partie, par la lenteur deschangements et l’absence de volontépolitique de les faire. En fait, très peu denouvelles mesures ont été adoptées au

cours des 20 dernières années à Montréal,et ce, malgré les nombreux rapports desconsultations publiques qui en deman-daient davantage. Par exemple, lescontenants et la fréquence des collectesde matières recyclables ne sont pasencore adaptés ni intégrés selon lestypes d’habitation et les clientèles à des-serv i r. Cont ra i rement à beaucoupd’autres régions québécoises, Montréalpeut compter sur des équipes de terraindans les différents arrondissements, lesÉco-quartiers, en plus de l’expertise interneet des cols bleus.

Encore aujourd’hui, 32 des 34 arron-dissements utilisent des bacs de 25, 45ou 64 litres dans les unités de moins de8 logements. Des arrondissements ontencore jusqu’à trois collectes hebdoma-daires (deux pour les déchets et une pourles matières recyclables). Pourtant, leséquipements de collecte, de récupérationet de tri ont été améliorés au cours desdernières années. Ainsi, les bacs roulantsde 240 et 360 litres ont été utilisés pour lapremière fois au Québec à Drummondvilleen 1985. La fréquence des collectes (deuxfois par semaine) obligatoires a été aboliela même année pour permettre aux muni-cipalités de la remplacer par une collectesélective. La collecte pêle-mêle, qui facilitele tri à la maison, commence à peine dansla région montréalaise.

Par contre, Montréal se démarque dans lagestion des résidus domestiques dange-reux1,, des encombrants et de tous les rési-dus réutilisables et par l’implantation desécocentres. Une longue tradition de récupé-ration s’est développée au cours des années.

Le deuxième constat concerne juste-ment les nouvelles orientations proposéespar Montréal dans son projet de plan direc-teur. Rarement aura-t-on vu des scénariosqui entraîneront des changements aussiimportants dans les habitudes et les com-portements. De l’ère de la cité médiévale,

Montréal propose à ses citoyens de lespropulser à l’ère du déchet bucolique2. Àun point tel que nous serons, sans doute,contents de produire des déchets.

Au cours des derniers mois, les sujetsdevenus à la mode sont le cycle de vie, lesgaz à effet de serre, la gazéification, laméthanisation, le plasma, la cogénération,la digestion anaérobique, le compostagepar aération positive, le compostage par

aération forcée et contrôlée, etc. C’estdevenu in de simplement être capable d’enparler. Il est d’ailleurs étonnant de voir lafébrilité avec laquelle nos élus traitent deces sujets ces jours-ci alors qu’hier, c’étaitde la « chnoute3 ». En contrepartie, s’il vousarrive aujourd’hui de parler de compostagedomestique, d’herbicyclage ou de centresde compostage par andainage extérieur,vous êtes complètement out. Vous n’êtesplus dans le coup ! Au mieux, ces « outils »du XXe siècle seront tout juste bons pour« valoriser les comportements socialementresponsables ».

Pour les tenants du projet du plan direc-teur, deux écueils se présentent : le finan-cement ainsi que l’accès aux technologiesdu XXIe siècle et à leurs retombées locales.En ce qui concerne le financement, il fautavouer que le projet de plan directeur estaudacieux. Il implique des investissementsimportants. Combien ? Deux cent soixan-te-treize millions de dollars pour la seuleville de Montréal, un milliard pour la granderégion métropolitaine ! Comment serontfinancés tous ces projets, toutes ces infra-structures et ces équipements ? Le mairede Montréal et d’autres élus ont lancé unappel sans équivoque aux paliers gouver-nementaux supérieurs, c’est-à-dire à nous,les citoyens québécois, et possiblementcanadiens. Les municipalités cherchent dufinancement !

Pour ce qui relève des technologies, leQuébec compte sur un noyau embryonnai-re d’entrepreneurs dans les technologiesdu XXIe siècle. Et ils sont peu reconnus, cari l n’y a pratiquement jamais eu dedemandes locales. L’expertise est ailleursdans le monde, là où les gouvernements etles grandes agglomérations ont investidans d’importants projets. Aujourd’hui, cesont eux qui nous vendent leurs technolo-gies et leurs équipements.

Montréal et la grande région métropoli-taine offrent des occasions intéressantesaux entrepreneurs. L’exercice de consulterencore une fois la population est louable etsera sans doute bénéfique pour la sensibi-lisation du public. Mais, au bout du compte,quelles seront les véritables retombées pourMontréal et les entrepreneurs d’ici ? ■

1. La première grande collecte de résidus domestiquesdangereux a été organisée dans les arrondissementsde l’ouest de Montréal en juin 1987.

2. La technologie utilisée dans la ville d’Ottawa seraitun exemple à suivre.

3. Mot emprunté à un confrère impliqué dans l’im-plantation des bacs roulants au Québec et quipersiste toujours à vouloir en vendre dans toutesles municipalités. De plus, en 1985, dans un certaincongrès à Rivière-du-Loup, un entrepreneur faisaitdéjà la promotion du traitement des déchets par lagazéification. Il était « un peu » avant son temps.

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Léo Fradetteconseiller, gestion desmatières résiduelles M. A.É[email protected]

MONTRÉAL , LA GRANDE ?

Le faible taux de récupération s’explique, en partie,par la lenteur des changements et l’absence devolonté politique de les faire.

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Depuis le début du XXe siècle, la villeattire une masse de gens qui quittent lacampagne pour venir y profiter d’une viemeilleure. L’activité économique y étantapparemment mieux organisée, les gens yaffluent en grand nombre. Si bien que lespopulations citadines représentent déjàplus de 50 % de la population planétairesans que les conséquences de cetteorganisation en soient encore pleinementassumées par les gouvernements.

Ainsi, avec l’accroissement de la popula-tion urbaine, vient celui des déchetsurbains. Concentrés dans un espaceplus restreint que dans les régions moinsdensément peuplées, ceux-ci projettent

une image si négative qu’elle nuit de plusen plus à leur gestion. Les citoyens y voientsans doute le reflet du gaspillage, maissurtout celui d’une insalubrité depuislongtemps abolie, soit depuis que lesdéchets sont ramassés sur une baserégulière.

Le mercredi 28 mai 2008, de nombreuxquotidiens affirment que le problème desdéchets à Naples se transforme progressi-vement en une crise de l’État italien : deshabitants ont protesté violemment contrecette situation; plusieurs fonctionnaireschargés de régler la crise des ordures ontété placés en détention provisoire. Depuissix mois déjà, la presse du monde entiers’intéresse aux dessous de cette crise et àses conséquences sur l’Italie.

L’Italie d’aujourd’hui offre un concentréde tous les problèmes découlant de la ges-tion des déchets. Le quotidien Corrieredella Sera commente cette situation : « Lesautorités ont-elles le droit de faire des tasd’ordures un repaire de la corruption ? » Etpour le journal slovène Dnevnik du 28 maidernier : « […] le scandale de la mozzarella

contaminée est la seule raison pour laquel-le le gouvernement Berlusconi a décidé desaisir à bras-le-corps des problèmes quidurent depuis de longues années. »

La gestion des déchets est donc tou-jours un problème de service public quiinterpelle les autorités dès le premier déra-page, non seulement parce qu’il suppose lagestion de sommes d’argent importantes,mais surtout parce qu’il prend en otage lapropreté d’un milieu de vie de plus en plustendu. En effet, la gestion par stockageporte toujours le poids de l’image négativedes décharges de la fin des années 1960malgré l’ensemble des technologies misesen œuvre aujourd’hui pour en limiter lesnuisances.

Le journal The Independent, au Royaume-Uni, statuait récemment sur la crise : « Le président du conseil italien, SilvioBerlusconi, est confronté à la premièrevéritable épreuve de force de son nouveaugouvernement. Sa demande de mettre unterme rapide à l’interminable crise desdéchets de Naples a été accueillie leweek-end dernier par des actes de violence

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L E T O U R D U M O N D E GESTION DES DÉCHETS : L’ITALIE EN CRISE !

Michel Marcotteing., M.Sc.A.président-directeur généralSolmers [email protected]

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et par un appel à la mobilisation des rési-dents du quartier choisi comme futuremplacement des nouvelles décharges. »

Tant que la « décharge » sera vue par lecitoyen comme un « trou à rats », la solu-tion au problème des déchets sera tropémotive pour permettre des choix éclai-rés par les autorités municipales. Seull’effort d’information du gouvernementpeut calmer les esprits et changer l’injusteréputation de danger que traîne toujours lecentre d’enfouissement technique. Pour-tant, il existe des moyens médiatiques fortefficaces pour changer les perceptions àl’égard des sites d’enfouissement.

Or, la mise en œuvre de ces ouvragessur la base de grands volumes suggèredes moyens financiers et des opérationsde gestion dont les organismes publicsn’ont pas l’habitude. La transparenceimpose des mécanismes de consultation

tellement lourds que la voix négative l’em-porte généralement sur celle plus pondé-rée des réalités technologiques. Il n’y a pasplus de perfection dans ce domaine quedans d’autres. Cependant, le pouvoir degestion des organismes municipaux ne doitpas se limiter à la consultation publique;ceux-ci devraient plutôt diriger leurs effortsvers l’appel de solutions aux performances« mesurables » sans lesquelles aucunediscussion ne peut avoir de fin.

La crise des déchets – plusieurs mil-liers de tonnes d’ordures non ramasséess’entassent actuellement dans les ruesde Naples et de la Campanie – est unproblème « que tous les pays civilisés dumonde ont réussi à résoudre », a soulignéM. Berlusconi, déplorant que l’image del’Italie soit salie par cette situation. Napleset sa région, la Campanie, sont placéesdepuis 14 ans en « état d’urgencedéchets ».

Peut-être monsieur Berlusconi erre-t-ilen croyant que tous les pays « civilisés »ont déjà réglé ce problème. L’exempledes problèmes vécus à Toronto est à cechapitre fort instructif. Mais il a sansaucun doute raison de croire qu’il esturgent de le faire, car demain la popula-tion mondiale sera urbaine et le problèmene sera qu’amplifié.

Il est donc temps, plutôt que d’importerdes solutions technologiques complexes,de promouvoir la qualité de nos solutionsactuelles et de faire connaître le résultatdes efforts déployés depuis plus de20 ans. Pris en quantités infimes, àl’échelle du citoyen, les déchets n’ont quepeu de valeur, et ce dernier paye pours’en débarrasser rapidement. Mais enregard des quantités trouvées dans lesgrands centres urbains, le déchet est unematière première que les gouvernementsdevraient valoriser sans tarder aux yeuxdes citoyens avant que des crises commecelle de l’Italie ne se généralisent cheznous. ■

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Tant que la « décharge » sera vue par le citoyencomme un « trou à rats », la solution au problèmedes déchets sera trop émotive pour permettre deschoix éclairés par les autorités municipales.

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Avec la collaboration de Mathieu Guillemette,conseiller, Services techniques et Environnement,ÉEQ

Recyc-Québec réalise tous les deuxans un diagnostic des centres de tri qué-bécois. En 2006, le Centre de rechercheindustrielle du Québec (CRIQ) et ÉcoEntreprises Québec (ÉEQ) se sont jointsà la société d’État pour financer et réali-ser le diagnostic 2005. L’étude dresse unportrait des 36 centres de tri québécoisqui reçoivent des matières recyclablesissues de la collecte sélective municipale.

Une croissance annuelle de 19 %

En 2005, les centres de tri ont traité656 000 tonnes de matières recyclables.Il s’agit, par rapport à 2004, d’une crois-sance de 19 % du tonnage reçu ! Environ81 % des matières reçues par lescentres de tri proviennent de la collecte

sélective municipale, 18 % de collectesprivées des industries, commerces et ins-titutions, et moins de 1 % de l’extérieurdu Québec. Les 16 plus gros centres detri traitent près de 80 % des matièresrécupérées, tandis que les 20 autres separtagent les 20 % restants.

Plusieurs hypothèses expliquentl’étonnante croissance des quantités dematières collectées. D’une part, unnombre grandissant de citoyens ontaccès à la collecte sélective : en 2005,les municipalités qui offraient un servicede collecte sélective représentaient 97 %de la population québécoise. D’autre part,on constate ces dernières années unetransition du petit bac vers le bac roulant;ces derniers permettent de récupérer enmoyenne 29 % plus de matières recy-clables par personne que les petits bacs.De même, la collecte pêle-mêle montreun rendement de 18 % plus élevé parpersonne que la collecte à deux voies.

Le nombre grandissant de petits com-merces desservis par la collecte sélectivemunicipale peut également expliquerl’augmentation des quantités reçues par

les centres de tri. Pour la première fois,grâce à la combinaison des chiffres descentres de tri et des résultats de la carac-térisation 2006-2007, on peut évaluercette quantité : quelque 80 000 tonnesde matières recyclables ont été collec-tées en 2006 auprès des petits com-merces intégrés à la collecte sélectivemunicipale.

Seulement 8 % des matièressont rejetées

Le diagnostic montre que seulement8 % des matières acheminées auxcentres de tri se sont retrouvées à l’éli-

mination, une légère augmentation parrapport au taux de rejet de 6 % observéen 2003. Un des facteurs pouvant expli-quer cette hausse est la généralisationde la collecte pêle-mêle, dont le taux derejet est en moyenne de 10 %, compara-tivement à 6 % pour la collecte à deuxvoies.

La caractérisation 2006-2007 nousmontre qu’un peu plus de la moitié desrejets sont constitués de matières nonrecyclables déposées dans les bacs parles citoyens. Le contenu du bac est eneffet composé d’environ 5 % de matièresqui ne sont pas acceptées dans la col-lecte sélective, constituant une conta-mination que les centres de tri doiventéliminer.

Les gros font mieux

Est-il impossible de faire un tri efficaceet de qualité si l’on est petit ? Pas néces-sairement. Mais la taille du centre de tri acertainement un impact sur la capacitéde mécanisation et la possibilité d’obtenircertaines matières en quantité suffisantepour justifier leur traitement.

Les centres de tri traitant moins de15 000 tonnes par année sont géné-ralement peu mécanisés et leurs taux derejet sont en moyenne plus élevés.Comme la plupart des petits centres detri sont situés loin des grandes régionsurbaines, la distance des marchés peutexpliquer qu’il soit moins rentable de trier

certaines matières. Dans d’autres cas,l’entreposage prolongé de certainscontenants alimentaires pose des pro-blèmes d’ordre sanitaire.

La mécanisation moindre est égalementassociée à une plus faible productivité. Lescentres qui ont deux lignes de tri et plus,généralement plus mécanisés, ont uneproductivité moyenne de 500 kg/heure-trieur, tandis que les centres n’ayantqu’une seule ligne de tri montrent uneproductivité moyenne de 100 kg/heure-trieur. L’analyse des données du diagnos-tic suggère que le seuil à partir duquel onpeut songer à passer d’un centre où le tri

se fait de façon plus manuelle à uncentre de tri plus mécanisé s’établit àenviron 10 000 tonnes par année.

Conclusion

Le diagnostic 2005 des centres de trimontre que le secteur est maintenantarrivé à maturité, avec des entreprises quiont développé une expertise reconnuedans le domaine. L’industrie n’en est pasmoins dans une période de transition,où l’on voit les quantités augmenterconsidérablement avec la popularitécroissante du bac roulant et de la collectepêle-mêle. En considérant uniquementMontréal, Longueuil, Laval et Québec,entre 2006 et 2009, c’est environ le tiersde la population du Québec qui sera pas-sée de la collecte séparée en petit bac àla collecte mélangée en bac roulant. Lesentreprises de collecte et de traitementdes matières recyclables s’adaptent àcette petite révolution en robotisant lacollecte, en ajustant les opérations deleurs centres de tri et en développant lamécanisation, ce qui devrait permettre àterme de réduire les coûts par tonne dela collecte sélective tout en augmentantles rendements. Au courant de 2008,Éco Entreprises Québec continuera àcollaborer avec les centres de tri pourétudier des questions comme l’évolutionde la densité des matières retrouvéesdans les bacs de récupération ou encorepour déterminer la composition et lepotentiel de tri des matières retrouvéesdans les rejets. ■

Maryse VermetteB.Sc, MBAPrésidente-directrice généraleÉco Entreprises Qué[email protected]

des résultats prometteurs !LE DIAGNOSTIC DES CENTRES DE TRI QUÉBÉCOIS : C O L L E C T E S É L E C T I V E

La taille du centre de tri a certainement unimpact sur la capacité de mécanisation et lapossibilité d’obtenir certaines matières enquantité suffisante pour justifier leur traitement.

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Taxes sur le carbone, pénalités aux pollueurs, achats de créditscompensatoires : tous des mécanismes qui font partie des outilsfinanciers pouvant servir les intérêts des signataires du Protocolede Kyoto pour atteindre les objectifs de réduction des gaz à effetde serre (GES).

Ce deuxième de trois articles coïncide avec l’annonce du débutdes opérations de la Bourse du carbone de Montréal. Nous sur-volerons donc le contexte mondial des marchés du carbone mis enplace pour stimuler les forces vives de ce secteur pour diminuerles GES.

Le Protocole de Kyoto a été élaboré en considérant les aspectsfinanciers du défi des réductions de GES. Un système d’échanged’émissions de carbone, principalement par le biais de bourses ducarbone, a été mis au point afin de faire face à une réalité incon-tournable : l’argent mène le monde, et seuls les incitatifs financierssont en mesure de faire régresser le réchauffement de notre pla-nète. Comme à la Bourse des valeurs de New York ou de Toronto,

il y aura des gagnants (ceux qui réussiront à réduire leurs émis-sions en deçà des plafonds qui leur sont imposés) et des perdants(les pollueurs-payeurs qui malheureusement n’y arriveront pas).

La Bourse du carbone de Chicago (CCX), la Bourse européenne(ECX) et maintenant la Bourse du carbone de Montréal (MCeX) ontdonc été mises en place. Vous l’avez déjà deviné, les concepteurs deces systèmes d’échange de droits d’émission sont américains, alorsmême que leur gouvernement actuel n’a pas ratifié Kyoto.

Tout comme les Bourses que nous connaissons, celles du car-bone fonctionnent sur une base similaire, c’est-à-dire sur la basede l’offre et de la demande. Sauf qu’ici, la demande passe obliga-toirement par un cadre réglementaire qui oblige les grands pol-lueurs (principalement les mines, les pétrolières et les producteursd’énergie) à réduire leurs émissions sous un certain seuil, sansquoi ils se voient dans l’obligation d’acheter des réductions oudroits d’émissions provenant soit d’entreprises qui ont réduit leursémissions sous les plafonds imposés, soit des réductions issuesde projets qui réduisent les GES. Selon le protocole, les entre-prises pourront également acheter des crédits en investissantdans des projets de réduction d’émissions dans des pays en déve-loppement dans le cadre du mécanisme de développement propre(MDP). Une intense réflexion a permis de déployer cet outil afin demobiliser également les efforts dans les pays en émergence.

Certaines technologies propres qui ont été négligées jusqu’àmaintenant devraient pouvoir renaître de leurs cendres, de nou-velles devraient apparaître du fruit de l’innovation, stimulées par les

KYOTO ET L’APRÈS-KYOTO (deuxième par t ie)L E M A R C H É D U C A R B O N E

Les mécanismes financiersJean-Louis BertrandJean-Louis BertrandChimiste, Ph.D.Vice-présidentStabilis Ingénierie [email protected]

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Le magazine des matières résiduelles au Québec3RVE VOL. 4 NO 2 ÉTÉ 2008

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mécanismes que nous venons de décrire,dans la mesure où le prix d’une tonne deCO2 fait en sorte que leur implantation soitmaintenant profitable.

Coup d’œil sur les Bourses du carboneÀ la CCX (Chicago), où l’on espère bien

voir une législation américaine en place en2009, 23 M de tonnes ont été transigéesen 2007, soit 45 fois moins que pourl'européenne (ECX). Cette dernière, mise aumonde en 2005 par la CCX, a été lethéâtre de 4 000 transactions de contratsà terme par jour en 2007 pour un totalannuel de 1 milliard de tonnes. Au prixmoyen des contrats annuels, il s’agit d’unmarché de 18,3 milliards d’euros. Bien qu’ilsoit prématuré de parler de Montréal(MCeX), avec les trois transactions de sapremière journée d’existence le 30 mai2008, les analystes s’attendaient à ceque le prix pour la tonne de CO2eq oscilleautour de 10 € (environ 15 $ CAD) lors dudébut des opérations. Or, le prix moyen estnettement plus élevé, ce qui laisse présagerdes occasions intéressantes dans la mesureoù sera imposé un cadre réglementaireapproprié.

Dans le cas des Bourses en territoirenord-américain, seul un cadre réglementairepourra dissiper les incertitudes et donner àcelles-ci la crédibilité et la confiance

nécessaires aux acheteurs. L’annonce deplafonds absolus interprovinciaux entrel’Ontario et le Québec, qui a suivi l’ouvertu-re de la MCeX, s’aligne sur les objectifsplanétaires de réduire les GES selon descibles absolues s'alignant sur les objectifsde Kyoto. C’est surtout par là que lesmécanismes financiers pourront se mani-fester, contrairement aux facteurs d’inten-sité sur lesquels se base actuellement legouvernement fédéral, dont les objectifssont bien inférieurs à ceux prévus parKyoto. Le Manitoba et la Colombie-Bri-tannique pourraient joindre leurs effortsà ceux annoncés par l’Ontario et le Québec.

Le problème, c’est que, contrairement àl’Europe, le projet canadien ne fixe pas dequotas absolus d’émissions par secteur etpar entreprise. Notre marché restera pro-bablement exclusivement canadien, voirerégional si ses mécanismes le rendentimpossible à harmoniser avec les autresjoueurs.

Les grands émetteurs canadiens auront18 mois pour se préparer. On ne peut doncs’attendre à voir les acheteurs se ruerpuisque ce marché se concrétisera seule-ment en 2010-2011. La MCeX reste doncun outil du marché volontaire pour lemoment. Ce marché volontaire existeailleurs également, et des tonnes de CO2valant environ 250 M$ y ont été transigées

en 2007, incluant les transactions de gré àgré. Cette dernière option reste pour lemoment la meilleure pour les vendeurs dedroits d’émission qui ne souhaitent pasattendre de voir ce que le marché canadienleur réserve.

Une série de normes ISO a été crééeafin d’assurer la rigueur et la transparenceentourant la façon d’élaborer les bilansou empreintes de carbone des payssignataires et de ses industries (14064-1), les projets de réduction (14064-2), lavalidation et le processus de vérification(14064-3). Cette dernière étape estessentielle et ressemble à une vérificationcomptable dans laquelle le vérificateurpeut conclure avec un degré d’assuranceraisonnable que les réductions énoncéessont exactes. Il ne s’agit pas ici d’un achatvirtuel; l’acheteur voudra des garanties queles droits qu’il acquiert (en Bourse ou degré à gré) pour compenser ses propresémissions de GES sont bien réels etexempts d’erreurs.

Dans le prochain et dernier article decette trilogie, nous discuterons desoccasions qu’offre le marché du carbonepour le domaine de la récupération etdu recyclage des matières résiduelles,illustrées par des études de cas. ■

K Y O T O E T L’ A P R È S - K Y O T O - L E S M É C A N I S M E S F I N A N C I E R S

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Le 22 avril dernier se tenait à St-Hyacinthe le Forum 2008Environnement, présenté par l’Association des consultants etlaboratoires experts1. Lors de ce colloque, un sous-comité forméd’experts et de membres de l’industrie a présenté un bilan duRèglement sur l’enfouissement et l’incinération de matièresrésiduelles (REIMR), entré en vigueur le 19 janvier 2006. Lesous-comité a également, avec la collaboration de représentants duministère du Développement durable, de l’Environnement et desParcs (MDDEP), fait part des précisions et modifications souhaitéesde part et d’autre, dont certaines sont résumées ci-après.

Dans un contexte où des changements importants touchentles exploitants de sites visés par le REIMR, il y a lieu de s’inté-resser à ces intentions et à leurs impacts potentiels sur cessites.

Vues de l’industrieArticle 16

L’une des intentions manifestées est de voir l’article 16 duREIMR modifié. Cet article, qui fait partie des normes généralesd’aménagement, est à l’effet que « [l]’aménagement d’un lieud’enfouissement technique est [...] interdit sur un terrain en des-sous duquel se trouve une nappe libre ayant un potentiel aqui-fère élevé ». Et on précise au deuxième paragraphe : « [a]ux finsdu présent article, il existe "un potentiel aquifère élevé" lorsqu’ilpeut être soutiré en permanence, à partir d’un même puits decaptage, au moins 25 m3 d’eau par heure2. »

En ce qui concerne cette exigence, il a été soumis que, pourla détermination de ce qu’est un potentiel aquifère élevé, la qualité del’eau souterraine soit également considérée comme critère.

Article 18Une autre des modifications proposées concerne la zone tam-

pon de 50 mètres exigée dans le cas d’un lieu d’enfouissementtechnique, prévue à l’article 18 du Règlement, disposition faisantégalement partie des normes générales d’aménagement. Onprévoit actuellement que la « zone tampon d’au moins 50mètres de large doit être aménagée sur le pourtour soit du lieud’enfouissement, soit des zones de dépôt des matières rési-duelles et des endroits où est situé le système de traitement deslixiviats ou des eaux ».

On propose que cette borne à partir de laquelle la zone tampondoit être calculée soit située à la limite du système de confine-ment du lieu d’enfouissement et des installations de traitementconnexes, une certaine partie de la zone tampon se trouvant parconséquent située à l’intérieur du système d’étanchéité de lazone d’entreposage.

Articles 50 et 51Le sous-comité a également présenté la proposition suivante

qui, cette fois, vise une norme d’exploitation, à l’instar des pro-positions du MDDEP résumées plus loin. On estime en effetque, en ce qui concerne les articles 50 et 51 du REIMR relatifsau recouvrement final, un recouvrement intermédiaire et unerevégétalisation temporaire devraient être permis, et ce, pourtenir compte des tassements inhérents à l’activité et de lapossibilité que des matières résiduelles soient subséquemmentajoutées dans le but d’assurer un recouvrement final conforme.

Les intentions du MDDEPLe MDDEP a également présenté certaines de ses intentions

lors de ce colloque, et celles-ci, tel que mentionné, concernentles normes d’exploitation, et non celles d’aménagement, et peu-vent être résumées ainsi :

Le MDDEP souhaiterait :

� l’abolition du paragraphe 5 de l’article 42 qui permet lerecouvrement des matières résiduelles avec des sols nerespectant pas les critères de perméabilité et de granulo-métrie prévus au premier paragraphe de ce même article;

� des contrôles qualitatifs obligatoires des sols contaminésdans le but d’en vérifier l’admissibilité pour l’enfouisse-ment ou comme matériau de recouvrement;

� rendre obligatoire l’article 39 du REIMR quant à l’obligationde vérifier l’admissibilité des matériaux de recouvrementutilisés applicable aux lieux d’enfouissement de débris deconstruction et de démolition.

D’autres modifications au REIMR n’ayant pas été présentéesseraient de même considérées par le MDDEP.

À suivreBien entendu, ce ne sont là pour le moment que des souhaits

exprimés, et nous n’avons aucune indication quant à leur éven-tuelle réalisation. On peut cependant déjà imaginer que, si cer-taines modifications étaient adoptées, en particulier cellesreliées aux normes générales d’aménagement, les consé-quences de ces modifications seraient alors d’une importancecapitale pour certains lieux visés par ces normes : une modifica-tion peut faire la différence entre la conformité et la non-confor-mité d’un site existant, avec toutes les conséquences que cetteconstatation implique, notamment en ce qui concerne l’avis quidoit être transmis d’ici le 19 juillet 2008. Et si cette modificationne survenait qu’après cette date ?

Bien entendu, toute cette réflexion n’est que théorique, carles intentions manifestées par le MDDEP ne touchent pas cesnormes générales d’aménagement pouvant avoir un impact surla survie de certains sites. Les développements à ce sujet sontdonc à suivre. ■

1. Nous remercions particulièrement M. Michel Bergeron des Consultants enenvironnement PROGESTECH inc., membre de l’ACLE, pour l’aimable soutienapporté dans la rédaction de cet article.

2. Rappelons que cet article serait également applicable aux dépôts de matériauxsecs, art. 161, REIMR.

L E J U R I D I Q U E MODIFICATIONS À VENIR AU REIMR ?

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Me Marie-Claude CaronAvocate en droit de l’environnementDaigneault, cabinet d’avocatsm c . c a ro n @ rd a i g n e a u l t . c o m

Participez à notre toute nouvelle section Courrierdes lecteurs en nous faisant parvenir vos com-mentaires, réactions ou opinions relativement auxtextes et entrevues publiés dans nos pages. Les textesdoivent être envoyés par courriel à l’adresse suivante etcontenir un maximum de 150 mots* : [email protected]

* La rédaction se réserve le droit d’éditer les textes afin de respecter les for-mats. Toute personne nous faisant parvenir un texte consent à sa publicationà la discrétion de la rédaction.

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L E S B O N S C O N T A C T S

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Je relisais récemment l’excellent article écrit par Léo Fradette parudans votre numéro du printemps 2007 intitulé « Quand on se compare,on se console » et je n’ai pu m’empêcher de hocher la tête. Je tiens pouracquis que le but de toutes nos démarches est de minimiser l’enfouisse-ment au maximum en plus de protéger l’environnement. Mais je medemande encore pourquoi on doit peser les matières recyclables et com-postables pour atteindre les objectifs... Il me semble que c’est une pertede temps, d’énergie et surtout beaucoup de kilomètres parcourus inuti-lement. Je me demande si on tient compte des changements climatiquesdans l’équation.

Nous savons tous que nous produisons environ 1,2 tonne par annéepar famille. Alors, pourquoi ne pas établir que chaque famille d'une villeou d'un village doit enfouir au plus 0,6 tonne par année ? Plus besoin depeser le recyclage et le compostage pour les statistiques. Dorénavant, onn’a qu’à contrôler le poids des ordures.

Bien sûr, ma façon de calculer est beaucoup trop simple et meschiffres ne sont pas validés par une étude de 300 000 $. Mais que vou-lez-vous, moi, je suis favorable à l’efficacité.

Pourquoi faire simple quand ça peut être compliqué ? Un jour, j’auraipeut-être la chance de vous expliquer.

Daniel GingrasOmnibac, Saint-Ubalde

Je suis une lectrice assidue de votre magazine et je tiens à vousremercier de nous faire découvrir les différents acteurs de l’industrie parle biais des entrevues. J’ai particulièrement aimé l’entrevue avec AndréChulak du programme Möbius à l’automne 2007. Étant moi-même ensei-gnante, ce sujet m’a grandement intéressée. L’entrevue avec le GroupeGaudreau était également très instructive, car elle nous donnait le pointde vue des entrepreneurs du milieu. Continuez de nous instruire !

Guylaine AmyotEnseignante, Lévis

Les changements climatiques font désormais partie de tous les sujetsenvironnementaux. Tout est interrelié et la gestion des matières rési-duelles n’y fait pas exception. Aussi je salue votre initiative d’avoir ajoutéune chronique sur le marché du carbone. Une telle chronique ouvrirapeut-être les yeux à certaines entreprises du milieu, tout en ayant desrépercussions positives. La première chronique était très instructive. J’aidéjà hâte de lire la deuxième !

Marc FilionÉcoconseiller, Montréal

J’approche l’âge de la retraite et, tout comme votre invité de l’éditionhiver 2008 (André Beauchamp), j’ai été témoin d’une époque où on met-tait tout à la poubelle lorsque ça ne servait plus. La grande différence estl’évaluation qu’on faisait des articles à jeter. Il me semble qu’aujourd’hui,les gens ont toujours un sac Glad à portée de main… Lorsqu’il parle dela boîte avec les vieux clous rouillés redressés pour une énième utilisa-tion, il a tout à fait raison, car nous pratiquions déjà à l’époque, nousaussi, le deuxième « R » du principe des 3Rv. Depuis une vingtaine d’an-nées, je m’évertue à être un bon citoyen en ce qui concerne la gestion demes déchets et j’essaie d’influencer mon employeur en ce sens. Du hautde mes 64 ans, je peux affirmer que la société québécoise a évolué àvitesse grand V en ce qui a trait à la gestion de ses matières résiduelleset j’avais bon espoir qu’en raison de toutes les mesures prises nousallions un jour arriver au déchet zéro ou du moins nous en approcher.Toutefois, il a fallu que je lise le texte plein de sagesse de monsieurBeauchamp pour réaliser que j’étais à côté de la trac. « La seule vraieréponse serait l’anticonsommation, la société de décroissance », a-t-ilécrit. Et moi qui prévoyais faire des rénovations et plusieurs achats à maretraite l’an prochain…

Bernard GagnéMontréal

Pour soumettre votre opinion ou vos commentaires sur l’un de nostextes ou sur tout autre sujet environnemental, veuillez vous rendresur www.maya.cc et cl iquer sur l 'onglet « 3Rve ».

opinions et commentairesde nos lecteurs

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Le vendredi 13 juin dernier avaitlieu à Roxton Pond la 6e édition del’omnium Sani-Éco, dont les profitsont été remis à La Ressource leTandem/Parallèle. Cet organismecommunautaire vient en aide auxadolescents de la région de Granby.Le tournoi a permis d’amasser unesomme de plus de 14 000 $. Toutesnos félicitations à Sylvain Gagné deSani-Éco et à son équipe ! Sur laphoto, on peut voir une pyramide humaine quelque peu instable ! Dans l’ordre,Gaétan Bolduc et Michael Drolet, d’Industrie Machinex, Normand Rochon etAndré Dumouchel, éditeur du magazine3Rve.

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Sources : Le Rapprocheur, Reuters, Umour.com et l’équipe de 3Rve.

pourrait être mise en vente en Grande-Bretagne l’an prochain afin de répondre aux préoccupationsenvironnementales grandissantes. Selon l’entreprise Xeros qui commercialisera cette technologie, lesnouvelles machines devraient utiliser moins de 2 % de l’eau et de l’énergie que requièrent les machinesà laver traditionnelles, en plus de ne pas coûter plus cher à l’achat. De plus, son procédé laissera lesvêtements secs, ce qui évitera de les sécher et de consommer de l’électricité. Ça, c’est du développementdurable !

Une machine à laver vraiment écolo !

Un peu d’humour…C’est sous ce thème que lesmembres et non-membres duCESE pourront faire le point surles cinq années d’existence del’association. Lors de la soirée-bénéfice, une présentation del’humoriste Billy Tellier permettrapar ailleurs de souligner ces élé-ments de belle façon. L’activitéaura lieu le 16 octobre prochain,à compter de 17 h, à l’HôtelMortagne de Boucherville. Poury participer, téléphonez au 450926-8373.

Allons à Lyon !

Cette année, le salon Pollutec se tiendra du 2au 5 décembre 2008 à Lyon. L’événementattend plus de 70 000 visiteurs. Vous pouveztoujours participer à la délégation québécoiseen y réservant votre espace d’exposition. Pource faire, contactez Sylvain St-Cyr d’Export envi-ronnement au 450 552-3222 ou en écrivant à[email protected] de l’occasion pour démontrer aumonde entier votre savoir-faire !

FIERTÉ 2008

communicationmarketing

identité d'entreprisepublicitédépliantaffiche

site Web

organisation d’évènement

stratégiedéveloppement

[email protected]

ET LE GAGNANT OU LA GAGNANTE EST…Lors du dernier numéro, nous vous avions soumis un sondage afin de connaître votreopinion à l’égard de notre magazine. Les répondants de ce sondage avaient jusqu’auvendredi 4 avril pour nous retourner leurs formulaires et courir la chance de gagner une

paire de billets pour un match du Canadien de Montréal. Vous avezété très nombreux à répondre et nous tenons à vous en remercier. Etla gagnante est…Madame Danielle D. Villemure, directrice généralede la municipalité de Charette.

La 8e merveille du monde !

Vous avez

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[email protected]

Nouveau défi ! Ancienne collaboratrice de votre magazine 3Rve,Me Hélène Lauzon faisait partie du cabinetd’avocats Lavery de Billy jusqu’à tout récemment.Reconnue pour son grand professionnalisme,Hélène a accepté de relever un nouveau défien devenant présidente du Conseil patronal del’environnement du Québec. Toute l’équipe de 3Rve lui souhaite beaucoup de succès dans ces nouvelles fonctions.

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