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i République Démocratique du Congo (RDC) Programme d’aide au commerce AIDCOM en RDC financé par l’UE (réf. CD/FED/2009/021348) Projet de rapport final mission OHADA effectuée dans le cadre du contrat d’assistance technique au programme AIDCOM (réf. 001/SERV/ON/COFED/2010) Le 19/12/2012 Rapport rédigé par Pr. Yvette Rachel Kalieu Elongo, agrégée des Facultés de droit, Université de Dschang, Cameroun Expert court terme Landell Millls

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République Démocratique du Congo (RDC)

Programme d’aide au commerce

AIDCOM en RDC financé par l’UE (réf. CD/FED/2009/021348)

Projet de rapport final – mission OHADA effectuée dans le cadre du

contrat d’assistance technique au programme AIDCOM

(réf. 001/SERV/ON/COFED/2010)

Le 19/12/2012

Rapport rédigé par Pr. Yvette Rachel Kalieu Elongo, agrégée des Facultés de droit,

Université de Dschang, Cameroun

Expert court terme Landell Millls

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DONNEES PRINCIPALES

Nom du projet : Programme d’Aide au Commerce AIDCOM en RDC - Composante 1 : amélioration de l’environnement des

affaires. - Activité : création d’un 3ème cycle de droit OHADA en

RDC.

Contractant : Landell Mills Limited, Bryer-Ash Business Park, Bradford Road, Trowbridge, Wiltshire, BA14 8HE, UK Tel : +44 1225 763777 Fax : +44 1225 753678 www.landell-mills.com

Autorité contractante : UGP AIDCOM, maître d’œuvre délégué du programme AIDCOM pour l’exécution de ce contrat dans le cadre du devis programme en cours

Date Début/Fin : Du 29 octobre au 23 novembre 2012

Bénéficiaire : MJDH / MESURS / CNO / COFED / DUE en RDC Localisation principale : Kinshasa

Localisation secondaire : N.A.

LISTE DE DISTRIBUTION

Destinataires Format

UGP AIDCOM Version électronique François BLAIZE ([email protected])

MJDH Version papier

MESURS Version papier

CNO Version papier

COFED Version papier

DUE en RDC Version papier

Rapport soumis par le consortium LANDELL MILLS – ADE

Ce rapport est financé par la Commission Européenne et est présenté par Landell Mills pour le compte de l’UGP AIDCOM, du MJDH, du MESURS, du CNO, de la

COFED et de la Délégation de l'Union Européenne en RDC. Il ne reflète pas nécessairement l’opinion de l’UGP AIDCOM, du MJDH, du MESURS, du CNO, de la

COFED et de la Délégation de l'Union Européenne en RDC

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REMERCIEMENTS

Nous tenons à exprimer nos sincères remerciements à toutes les personnes qui de près ou de loin nous ont apporté leur aide et leur soutien au cours de la réalisation de notre mission. Nos remerciements vont particulièrement à :

- M. François BLAIZE, chef de programme AIDCOM qui nous a bien accueilli et a mis à notre disposition la logistique nécessaire pour la réalisation de notre travail.

- Mme Odia TSHIALA, chargé de mission auprès du programme AIDCOM qui n’a ménagé ni son temps, ni son énergie pour nos prises de rendez-vous et pour nous accompagner à nos différentes rencontres.

- A toute l’équipe d’AIDCOM. Chacun a su, à notre niveau apporter sa collaboration et sa disponibilité pour faciliter la réalisation de la mission.

- Au Président de la Commission Nationale OHADA, le Pr Roger MASAMBA MAKELA. Les différents échanges que nous avons eus nous ont permis d’éclairer quelques aspects de notre travail.

- A toutes les personnes qui ont accepté de nous recevoir et d’échanger avec nous et particulièrement les autorités et personnalités du Ministère de la Justice et des Droits Humains, du Ministère de l’Enseignement Supérieur, Universitaire et Recherche Scientifique, les responsables des universités et instituts supérieurs à différents niveaux, les personnels du corps judiciaire (magistrats, avocats, greffiers, huissiers, notaires).

- A M. TCHAPA TCHOUAWOU, M. LOBO KUETE André, Me KAHISHA, Mme KITETE pour leur chaleureux accueil.

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TABLE DES MATIERES

TABLE DES MATIERES ................................................................................................................... 1

ACRONYMES ................................................................................................................................... 2

1. INTRODUCTION ...................................................................................................................... 3

2. LE CADRE REGLEMENTAIRE DES 3EME CYCLES EN RDC .................................................. 5

2.1 Les textes ........................................................................................................................ 5 2.2 Les dispositions applicables aux 3ème cycles .................................................................... 6

3. L’OFFRE DE FORMATION EN 3EME CYCLE ........................................................................... 7

3.1 L’offre de formation de 3ème cycle en droit ........................................................................ 7 3.2 L’offre de formation de 3ème cycle en sciences économiques ........................................... 8

4. LES NORMES EN USAGE DANS LES AUTRES PAYS EN MATIERE DE 3EME CYCLE ...... 10

4.1 Des systèmes d’enseignement organisés dans le cadre du LMD .................................. 10 4.2 Des programmes plus diversifiés et orientés vers la professionnalisation ...................... 11

5. LA MISE EN PLACE DU 3EME CYCLE OHADA DANS LES UNIVERSITES DE KINSHASA . 13

5.1 Le cadre de mise en œuvre ........................................................................................... 13 5.2 Le contenu des programmes ......................................................................................... 14 5.3 Coût de mise en place des 3ème cycles OHADA ............................................................. 14 5.4 Procédure de mise en œuvre des 3ème cycles OHADA .................................................. 15

6. CONCLUSION GENERALE ET RECOMMANDATIONS ....................................................... 17

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ACRONYMES

AIDCOM Programme d’Aide au Commerce basé au Ministère du Commerce de la RDC et financé par l’UE

AT Assistant Technique CEDESURK Centre de Documentation de l’Enseignement Supérieur,

Universitaire et de la Recherche de Kinshasa CEEAC Communauté Economique des Etats d’Afrique Centrale CEMAC Communauté Economique et Monétaire de l’Afrique Centrale CEPGL Communauté Economique des Pays des Grands Lacs CNO Commission Nationale OHADA COFED Cellule d’Appui à l’Ordonnateur national du Fonds européen de

développement COMESA Common Market for Eastern and Southern Africa

DEA Diplôme d’Etudes Approfondies DES Diplôme d’Etudes Supérieures DUE Délégation de l’Union Européenne en RDC ERSUMA Ecole Régionale Supérieure de la Magistrature ESU Enseignement Supérieur et Universitaire ESURS Enseignement Supérieur, Universitaire et Recherche

Scientifique FASE Faculté d’Administration des affaires et de Sciences

Economiques FED Fonds Européen de Développement IFRS International Financial Reporting Standards IPN Institut Pédagogique National ISC Institut Supérieur de Commerce LMD Licence, Master, Doctorat MJDH Ministère de la Justice et des Droits Humains MESURS Ministère de l’Enseignement Supérieur, Universitaire et de la

Recherche Scientifique OHADA Organisation pour l’Harmonisation en Afrique du Droit des

Affaires RDC République Démocratique du Congo SADC Southern African Development Community SYSCOHADA Système Comptable OHADA TGI Tribunal de Grande Instance TIC Technologies de l’Information et de la Communication UCC Université Catholique du Congo UEMOA Union Economique et Monétaire Ouest Africaine UNIKIN Université de Kinshasa UGP Unité de Gestion de Projet UPC Université Protestante au Congo UPN Université Pédagogique Nationale

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Projet de rapport final – mission d’évaluation relative à la création d’un troisième cycle de droit OHADA en RDC

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1. Introduction

L’adhésion à l’OHADA et l’entrée en vigueur du droit OHADA depuis le 12 septembre 2012 sont des événements majeurs pour l’avenir de la RDC. Aussi, dans le cadre de son programme d’amélioration du climat des affaires et à la suite de nombreuses actions déjà menées en partenariat avec la Commission Nationale OHADA en faveur de la formation de différents acteurs du monde judiciaire et économique au droit OHADA, le programme d’Aide au Commerce (AIDCOM) a fait appel à un expert pour mener une étude relative à la mise en place d’un programme de 3ème cycle OHADA dans les universités congolaises. La mission s’est déroulée du 29 octobre au 23 novembre 2012 dans la ville de Kinshasa en République Démocratique du Congo. L’objectif général du projet est d’identifier les conditions administratives, financières et scientifiques de la création, de la mise en œuvre et de la pérennisation d’un troisième cycle universitaire au sein des universités de la RDC et principalement celles basées à Kinshasa. La méthodologie suivie a consisté d’abord en une collecte des données à travers des enquêtes de terrain et des entretiens ainsi que des recherches documentaires. Les données collectées ont ensuite été analysées et confrontées les unes aux autres. Enfin, à travers les différents éléments, il nous a été possible de dégager des résultats permettant de faire des propositions relativement à la mise en place du 3ème cycle OHADA en tenant compte autant que possible des réalités et des contraintes. Les entretiens ont été menés avec diverses personnalités et responsables du monde judiciaire et universitaire (MJDH, MESURS, universités et instituts supérieurs). Pour le milieu judiciaire, nous avons tenu à rencontrer des personnes appartenant à tous les corps de la justice (magistrats, notaires, greffiers, huissiers, avocats). En ce qui concerne le monde universitaire, nous avons rencontré quelques responsables de l’enseignement supérieur et universitaire et surtout les responsables et personnels des universités et instituts universitaires et supérieurs privés et publics. Au regard du nombre important de ces établissements dans la ville de Kinshasa, le choix a été limité aux établissements disposant de facultés ou de filières complètes en droit et sciences économiques et gestion et plus particulièrement à ceux offrant des programmes de 3ème cycle en droit et en sciences économiques, administration des affaires et gestion. Au total, nous avons rencontré les responsables de cinq établissements : UNIKIN, UPC, UCC, UPN, ISC. Les entretiens se sont faits sur la base d’un guide d’entretien préalablement élaboré. Les différentes données recueillis ont été exploitées et analysées. Nous avons également procédé par l’observation des établissements lors des rencontres avec les responsables. Il nous a été ainsi possible de visiter les infrastructures (salles de cours, bibliothèques, centres de documentations, salles informatiques), d’apprécier les équipements et le matériel didactique disponibles. S’agissant des recherches documentaires, elles ont porté sur les documents suivant : textes réglementaires, instructions, rapports d’activités des établissements, brochures de présentation des établissements et autres. L’exploitation de ces différents documents nous a suffisamment renseigné sur le système d’enseignement

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Projet de rapport final – mission d’évaluation relative à la création d’un troisième cycle de droit OHADA en RDC

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supérieur et universitaire de la RDC et particulièrement sur le fonctionnement des 3èmes cycles. Par ailleurs, des échanges et des restitutions ont été organisées au fur et à mesure de l’évolution de notre mission dans le cadre de rencontres organisées avec la CNO et le chef de programme AIDCOM. Trois rencontres ont été ainsi organisées les 15, 20 et 23 novembre 2012 dans les bureaux de l’UGP AIDCOM. Au cours de la 1ère rencontre du 13 novembre, le rapport à mi-parcours a été présenté et des discussions ont été menées sur les principales orientations de la mission et les résultats attendus. La deuxième rencontre, celle du 20 novembre a été l’occasion d’échanges et de discussions plus approfondies sur les premières conclusions qui semblaient se dégager s’agissant notamment de la faisabilité des 3ème cycles en droit et des contraintes existantes sur le plan réglementaire. Les différentes observations et propositions faites par le Président de la CNO ont été prises en compte dans l’élaboration des conclusions et recommandations de la mission. La troisième et dernière rencontre a eu lieu le 23 novembre, à la fin de la mission. Au cours de celles-ci, les principales conclusions et recommandations qui se sont dégagées à l’issue des quatre semaines d’enquêtes ont été présentées. Elles ont suscitées des débats et des clarifications nécessaires ont été apportées. Les observations apportées par la CNO ont été intégrées dans le présent projet de rapport final. Sur la base de tous ces éléments un état des lieux de la formation en 3ème cycle (cadre réglementaire et offre de formation) a été fait. Ensuite, nous avons procédé à l’étude des conditions de faisabilité du 3ème cycle en droit OHDA en proposant le cadre du programme, le contenu de la formation, l’identification des établissements susceptibles d’offrir cette formation et les autres modalités de mise en œuvre effective du programme (budget, procédure). Ces différents résultats sont présentés et développés dans le présent rapport.

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2. Le cadre réglementaire des 3ème cycles en RDC

La création, l’organisation et le fonctionnement des 3èmes cycles relèvent d’un ensemble de textes adoptés par les autorités de l’enseignement supérieur et universitaire. Des différents textes applicables, on peut dégager quelques dispositions spécifiques. 2.1 Les textes

Parmi les plus importants1, on peut citer :

La loi-cadre n°86-005 du 22 septembre 1986 de l’Enseignement National ; L’Ordonnance-loi n°81-025 du 03 octobre 1981 portant organisation générale

de l’Enseignement Supérieur et Universitaire ; L’Ordonnance-loi n°81-026 du 03 octobre 1981 relative à la collation des

grades académiques aux Universités telle que modifiée par l’ordonnance-Loi n°826-03 du 6 février 1982 et par l’0rdonnance-Loi n°85-012 du 29 mars 1985 ;

L’Ordonnance-loi n°81-026 du 03 octobre 1981 relative à la collation des grades académiques au sein des Instituts Supérieurs Techniques telle que modifiée par l’ordonnance-Loi n°826-05 du 6 février 1982 ;

L’Ordonnance n°81-155 du 07 octobre 1981 portant création de la Commission Permanente des Etudes, en abrégé « C.P.E.» ;

L’Ordonnance n°81-160 du 07 octobre 1981 portant Statut du personnel de l’Enseignement Supérieur et Universitaire ;

Le Vade-mecum du gestionnaire d’une institution d’enseignement supérieur et universitaire, juin 2010 ;

L’Arrêté ministériel n°127/MINESU/CABMIN/MML/CI/KT/2012 du 10 juillet 2010 modifiant et complétant l’Arrêté Ministériel n°68/MINESU/CABMIN/2009 du 28 juillet 2009 fixant les conditions d’admission aux études à l’Enseignement Supérieur et Universitaire ;

L’Arrêté départemental n°ESRS/BCE/114/79 du 15 octobre 1979 fixant le programme du Diplôme d’Etudes Supérieures (DES) en droit ;

l’Arrêté départemental n°ESURS/CABCE/097/86 du 17 juin 1986 fixant les programmes des études conduisant au Diplôme d’Etudes Supérieures (DES) en sciences pharmaceutiques, langues et littératures, histoire, philosophie, sciences économiques, sciences économiques appliquées, sociologie, démographie, sciences politiques et administratives, relations internationales, sciences appliquées, sciences agronomiques, sciences et techniques de l’information, médecine vétérinaire ;

L’Arrêté ministériel n°MESU/CABMIN/067/2004 du 06/07/2004 portant révision de l’Arrêté ministériel n°MESU/CABMIN/002/2003 du 15 novembre 2003 fixant les programmes et les durées des études qui préparent à un grade académique ;

L’Arrêté ministériel n°212/MESU/CABMIN/MML/PK/2011 du 11/08/2011 portant règlement financier des établissements spécialisés du ministère de l’enseignement supérieur et universitaire ;

Les instructions académiques prises chaque année par le Ministre de l’Enseignement Supérieur2 dont la plus récente est l’instruction académique n°14 MESU/CABMIN/2012 du 15/08/2012.

1 Sur l’ensemble de ces textes, voir « vade-mecum du gestionnaire d’une institution d’enseignement supérieur et universitaire », juin 2010, p. 346.

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2.2 Les dispositions applicables aux 3ème cycles

Ces textes prévoient, particulièrement en ce qui concerne les études de 3ème cycle :

- Les programmes d’études. Ils sont déterminés par le MESU. Les programmes actuellement en vigueur pour le DES en droit sont contenus dans l’Arrêté départemental du 15 octobre 1979 fixant les programmes des études conduisant au DES en droit. Pour le DES en sciences économiques et sciences économiques appliquées, ces programmes sont contenus dans l’Arrêté départemental du 17 juin 1986 fixant les programmes des études conduisant au DES en en sciences économiques et sciences économiques appliquées. Par ailleurs, les textes précisent les conditions de création et de modification des programmes, des filières et durées d’études qui relèvent pour l’ensemble de la compétence des autorités universitaires3 ;

- La liste des universités et institutions publiques ou privées autorisées à organiser des enseignements de 3ème cycle (instruction académique 2011, annexe III)4 ;

- La procédure d’autorisation pour la création d’une filière ou d’un cycle en 3ème cycle ;

- Les conditions d’admission au 3ème cycle : être titulaire d’un diplôme de licence obtenu avec au moins 65% (vade-mecum, juin 2010, P. 84 : Chapitre 2 : Des étudiants, article 8) ;

- La durée des études : celle-ci est de deux ans au maximum (vade-mecum de juin 2010, p. 165 ; instruction académique du 26 août 2011, annexe III, p. 6) ;

- Le volume horaire des études de 3èmes cycles qui est compris entre 445 heures au moins et 600 heures au plus. (vade-mecum juin 2010, p. 161);

- Les conditions d’évaluation : elles sont contenues pour l’essentiel dans le Vade-mecum, Chapitre VI ‘examens’, p. 137 et suivantes ainsi que p. 166 en ce qui concerne spécialement les 3èmes cycles ;

- Les frais de scolarité: ils sont fixés chaque année par le MESU aussi bien pour les établissements publics que privés (voir, pour l’année académique 2012-2013, l‘Instruction académique du 15 août 2012 précitée, p. 18) ;

- Le financement des universités et institutions supérieures publiques et privées. Les sources de financement des établissements publics sont les subventions de l’Etat, les contributions des parents, le produit de l’autofinancement des établissements, les apports des entreprises nationa les, publiques et privées et des organismes nationaux, les dons et legs. Pour les établissements privés, il faut y ajouter les apports de l’initiateur et en lieu et place des subventions, ces établissements ne peuvent recevoir que des interventions ponctuelles de l’Etat (instruction ministérielle du 15 août 2012).

2 Devenu depuis avril 2012 Ministre de l’Enseignement Supérieur, Universitaire et Recherche Scientifique. 3 Voir vade-mecum, p. 97 et suivantes. 4 Conformément à ce texte et en ce qui concerne le droit et les sciences économiques et gestion, seuls 5 universités et instituts supérieurs techniques ou pédagogiques sont autorisés à organiser des 3èmes cycles. Il s’agit de l’UNIKIN, de l’UPC, de l’UCC de l’ISC et de l’UPN.

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3. L’offre de formation en 3ème cycle

Il s’agit de faire l’état des lieux de l’offre actuelle de formation en 3ème cycle dans les universités de Kinshasa particulièrement dans les facultés et institutions publiques et privées offrant des formations en droit et sciences économiques et gestion. Il faut distinguer la situation des 3èmes cycles en droit de celle des 3èmes cycles en sciences économiques. 3.1 L’offre de formation de 3ème cycle en droit

Cette offre est limitée et peu diversifiée. Seules deux facultés de droit offrent des programmes de 3ème cycle « DES en droit » à Kinshasa5. Il s’agit de l’Université de Kinshasa et de l’Université Protestante au Congo (UPC). Après quelques années d’interruption, la faculté de droit de l’Université de Kinshasa (UNIKIN) organise de nouveau le 3ème cycle depuis l’année académique 2003-20046 alors que l’offre est plus récente à l’UPC qui en est à sa 1ère promotion commencée en 2011. A quelques différences près7 les offres de formation sont quasi-identiques. Les filières de formation organisées sont : le droit public8, le droit économique et social, le droit privé et judiciaire, le droit pénal et criminologie. Les programmes d’enseignement sont les mêmes dans les deux universités9. La durée de la formation est de 2 ans mais en pratique cette durée est plus ou moins allongée pour plusieurs raisons ce qui peut entraîner des chevauchements de promotions. Les étudiants admis en 3ème cycle sont tous titulaires de la licence obtenue avec 65%. En majorité, ces étudiants sont des assistants et chefs de travaux des facultés de droit et des professionnels. Du fait de la sélection, les effectifs sont généralement réduits mais à l’UNIKIN les effectifs sont relativement plus élevés qu’à l’UPC. Les équipes pédagogiques sont composées essentiellement de professeurs. Mais contrairement à l’UNIKIN qui dispose de ressources humaines suffisantes, l’UPC fait appel à des enseignants associés venant pour l’essentiel de l’UNIKIN. L’évaluation et la délivrance des diplômes se font en principe selon les règles prévues par les textes. Dans l’ensemble, les établissements disposent d’infrastructures notamment les salles de cours et bureaux même si elles ne sont pas en nombre suffisant et ne sont pas bien équipées (absence ou insuffisance de table et de bancs, sonorisation, micro, bureau d’enseignant). Egalement, les équipements informatiques sont en nombre insuffisant ou sont désuets. Les bibliothèques spécialisées n’existent pas ou sont très peu fournies. Les équipements communs lorsqu’ils existent (bibliothèques universitaires, salles informatiques) sont peu fournis.

5 Sur environ 8 facultés de droit dénombrées à Kinshasa.

6 Source : Université de Kinshasa, Faculté de droit, Décanat, Guide de l’Etudiant en droit, année

académique 2007-2008, inédit, p.32. 7 Celles-ci concernent principalement l’organisation administrative qui est quelque peu différente d’une

université à l’autre, les taux e scolarité dont les montants différents s’expliquent par le fait que l’UPC est une institution publique et l’UPC une institution privée. 8 A l’UPC, cette filière se subdivise en droit public interne et droit public international.

9 Ces programmes sont ceux prévus par l’Arrêté de 1979 précité qui détermine le programme d’études

de DES en droit.

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3.2 L’offre de formation de 3ème cycle en sciences économiques

Seuls 3 établissements publics ou privés proposent des formations en 3ème cycle en sciences économiques et gestion. Il s’agit de l’Institut Supérieur de Commerce (ISC) de Kinshasa, de l’Université Protestante au Congo (UPC) et de l’Université pédagogique Nationale (UPN)10. Les programmes de l’UPC et de l’UPN sont quasiment identiques alors que le programme de l’ISC est assez spécifique. La Faculté d’Administration des affaires et de Sciences Economiques (FASE) de l’UPC est à sa première promotion de 3éme cycle qui a commencé au cours de l’année académique 2010-2011. Ce 3ème cycle comprend deux filières: sciences économiques et administration des affaires. Les étudiants sont recrutés parmi les licenciés en sciences économiques et administration des affaires ayant obtenu au moins 65% en licence. A la fin de la formation qui dure deux ans, les étudiants obtiennent un DEA en sciences économiques ou en administration des affaires. Le 3ème cycle est placé sous la responsabilité d’un coordonnateur de 3ème cycle assisté d’un secrétariat de 3ème cycle et l’encadrement pédagogique est assuré par des professeurs qui viennent pour la plupart de l’UNIKIN. La Faculté des Sciences économiques et de gestion (FSEG) de l’UPN qui a été créée à l’occasion de la transformation de l’IPN en UPN en 2005 organise également un 3ème cycle depuis environ 4 ans dans 3 filières qui correspondent aux 3 départements : sciences économiques, sciences commerciales et administratives, gestion. Les différentes filières comportent elles-mêmes diverses options. Les programmes d’enseignement présentent quelques différences avec ceux de l’UPC. Ainsi le département des sciences commerciales et administratives n’existe pas à l’UNIKIN. De même ce département n’est pas expressément prévu dans les textes réglementaires. La formation dure également 2 ans et à l’issue de celle-ci, les étudiants obtiennent le diplôme de DEA en sciences commerciales et administratives, en gestion ou en sciences économiques. Quant à l’ISC, il offre depuis janvier 2012, un programme de 3ème cycle intitulé master professionnel en gestion et droit de l’entreprise. Il a été mis en place à partir d’un partenariat signé avec l’Université de Liège et sur la base de l’Arrêté ministériel du 16 décembre 2011 portant autorisation d’ouverture du troisième cycle à l’Institut Supérieur de commerce de Kinshasa11. La formation dure 12 mois. La première promotion compte 77 étudiants encadrés par un personnel académique de 23 enseignants (y compris les enseignants de Liège) et praticiens. Sur le plan de l’organisation administrative, le master en gestion et droit de l’entreprise comprend différentes organes : le comité de gestion12 ; le comité

10 A l’UNIKIN, le 3

ème cycle en sciences économiques n’est presque pas fonctionnel.

11 Voir arrêté en annexe.

12 Qui comprend entre autres les représentants du Recteur de l’Université de liège, le Directeur

Général de l’ICS, et les représentants des autres partenaires que sont la Wallonie, la Fédération des Entreprises du Congo, la Chambre belgo-congolaise de commerce, le conseil d’administration des instituts supérieurs techniques.

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scientifique13, la coordination du 3ème cycle qui est assurée par le représentant de l’Université de Liège et le Directeur Général de l’ISC14. Le financement de la formation est assuré outre les frais de formation par le budget de l’ISC qui a bénéficié de l’appui financier de l’Université de Liège et d’autres partenaires notamment la Wallonie ce qui a permis notamment d’aménager et équiper les salles de cours et de séminaires. S’agissant d’une formation professionnelle, le master en gestion et droit de l’entreprise est ouvert surtout aux professionnels (cadres d’entreprises ou indépendants) qui doivent être tous titulaires d’un diplôme de deuxième cycle en droit ou en gestion. A l’issue de la formation, l’ISC délivre aux étudiants un diplôme de 3ème cycle15 et l’Université de Liège leur délivre un certificat leur permettant d’accéder à des formations diplômantes à l’Université de Liège. En plus du master en gestion et droit de l’entreprise, l’ISC a en projet la mise en place d’une ou plusieurs autres filières en administration des affaires et sciences économiques éventuellement en partenariat avec l’Université de MONCTON au CANADA. La finalisation d’une convention avec cette Université est en cours. Par ailleurs, les financements sont recherchés pour ouvrir les différentes filières de formation.

13 Qui comprend le Secrétaire Général Académique de l’ISC, le représentant du Vice-recteur de

l’Université de Liège, le directeur Général de l’ISC, 2 professeurs de l’Université de Liège, 2 professeurs de l’ISC. 14

Le secrétariat administratif prévu par la convention n’est pas encore mis en place. 15

Malgré son intitulé, ce master correspondant à une formation de 3ème

cycle alors que dans le système LMD, le master est normalement équivalent à un diplôme de 2

ème cycle (licence) dans le système

congolais.

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Projet de rapport final – mission d’évaluation relative à la création d’un troisième cycle de droit OHADA en RDC

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4. Les normes en usage dans les autres pays en matière de 3ème cycle

Les systèmes universitaires des autres pays aussi bien les pays de l’espace OHADA que ceux en dehors de cet espace, sont différents de celui applicable en RDC. Ils sont organisés dans le cadre du LMD. De plus et s’agissant spécifiquement de la formation en droit et en sciences économiques et gestion, les programmes offerts sont plus diversifiés et orientés vers des formations professionnelles.

4.1 Des systèmes d’enseignement organisés dans le cadre du LMD

Depuis quelques années, de nombreux pays européens et africains en particulier ceux de la CEMAC et de l’UEMOA, ont procédé dans l’ensemble à une reforme de leurs systèmes d’enseignement universitaire pour les adapter au LMD (Licence-Master-Doctorat). Le système LMD est un système d’enseignement utilisé initialement dans les pays anglo-saxons (Etats-Unis, Angleterre notamment) et qui est désormais appliqué dans de nombreux pays européens depuis le processus dit de Bologne et depuis quelques années aussi dans des pays africains francophones à l’exemple du Sénégal, du Mali, du Gabon ou encore du Cameroun. Il est caractérisé notamment par le système de crédit (ECTS - European Credit Transfert System) qui favorise la mobilité des

étudiants d’une université à l’autre à travers la transférabilité de ces crédits et par le fait que l’étudiant est placé au cœur du système d’enseignement16. La durée des études dans le système LMD est ainsi répartie : Licence (2 ans), Master (2 ans), Doctorat (3 ans), soit au total 7 années de cycle universitaire.

Le processus de Bologne est à l’origine de la mise en place du LMD dans les pays européens. Appliqué en France, en Belgique et dans environ 30 pays européens, il avait pour objectif d’adopter un système de diplômes lisible et cohérent, d’organiser de manière homogène l’enseignement supérieur dans différents pays afin d’aboutir à la création d’un espace européen de l’enseignement supérieur.

Pour les pays africains et particulièrement les pays francophones d’Afrique subsaharienne17, l’aboutissement du système LMD est passé par plusieurs étapes en fonction des pays et surtout des régions. Ainsi, pour les pays de la CEMAC, le processus a véritablement démarré avec l’adoption de la Directive du 11 mars 2006 portant application du système LMD dans les universités et établissements d’enseignement supérieur de l’espace CEMAC. Pour les pays de l’UEMOA, il faut se référer surtout à la Directive du 04 juillet 2007 portant adoption du système LMD dans les universités et établissements d’enseignement supérieur au sein de l’UEMOA. Ces directives se sont prolongées au niveau des différents Etats par

16 Sur le système LMD et ses avantages, lire notamment: Ouvrage collectif, 2012 ; KAPABAMA

IKANDO (P.), Défis du passage au LMD dans les universités congolaises : le cas de l’Université de Kinshasa, JHEA/RESA vol.7, n°1 et 2, 2009, p. 95-102. 17

Les pays du Magheb l’ont également adopté au début des années 2000.

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différents dispositifs réglementaires permettant la mise en œuvre du système LMD dans les universités suivant le chronogramme prévu18. Le système LMD qui présente des différences majeures avec le système en vigueur en RDC, comporte plusieurs avantages mais aussi quelques contraintes. Les avantages du LMD sont nombreux19. Il favorise la reconnaissance internationale des diplômes et partant une meilleure mobilité des apprenants, des enseignants et des chercheurs et partant la coopération interuniversitaire. Il permet de mieux prendre en compte les besoins des milieux universitaires, de développer la professionnalisation des études et les possibilités d’insertion des étudiants dans le tissu socio-économique. Les contraintes du LMD ont été soulignées20. Il s’agit entre autre des contraintes relatives à l’amélioration de la qualité des formations, l’adoption des TIC requis dans les enseignements, l’interactivité dans l’enseignement. 4.2 Des programmes plus diversifiés et orientés vers la

professionnalisation

La diversité des programmes d’enseignement, aussi bien au niveau des facultés que des départements, filières et options est une réalité dans de nombreuses universités aujourd’hui. Les facultés de droit et de sciences économiques longtemps considérées comme des facultés classiques n’y échappent pas. Si cette diversification et cette professionnalisation ont commencé bien avant la mise en œuvre du LMD, ce système en a toutefois accéléré le développement. Les programmes spécialisés et professionnels sont désormais nombreux surtout au niveau des masters. Au Cameroun par exemple, les programmes de formation dans les différentes facultés de droit et sciences politiques sont désormais très diversifiés. On peut citer sans être exhaustif le master droit des affaires et de l’entreprise, le master droit et carrières judiciaires, le master droit communautaire et comparé CEMAC, le master en droit bancaire et financier, le master en droit des transports internationaux en Afrique Subsaharienne, le master en juriste – conseil d’entreprise, le master en fiscalité, le master en droit et techniques fonciers et domaniaux , le master en ingénierie juridique et arbitrage commercial. Il en est de même dans les filières de sciences économiques et gestion où plusieurs programmes sont proposées: master en banque, finance et bourse, master en comptabilité et finance, master en administration et gestion, master en marketing. Dans les universités européennes, cette spécialisation est plus poussée encore. Par exemple, à l’Université de Paris I en France l’UFR (Unité de Formation et de Recherche) en droit des affaires offre pas moins de 10 master spécialisés dans des

18 Au Cameroun, le processus est effectivement déclenché par un arrêté ministériel de 2007 qui a prévu

la mise en œuvre du LMD dans les universités camerounaises à partir de l’année académique 2007-2008. 19

HOUPHOUET – BOIGNY (D.), Le système LMD : les défis d’une reforme incontournable in Débats. Courriers d’Afrique de l’Ouest, n°51, janvier 2008, p. 21-26. 20

DJOUDA FEUDJIO (Y. B.), L’adoption du « système LMD » par les universités du Cameroun : enjeux, contraintes et perspectives, JHEA/RESA Vol. 7, Nos. 1&2, 2009, pp. 141–157.

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domaines aussi variés que la théorie et pratique du procès, le patrimoine immobilier, la propriété industrielle et artistique, le droit financier, le droit économique francophone, l’assurance, les banques et la finance, les affaires et la fiscalité, la globalisation économique, etc21. Il en est de même de l’Université de Paris 2 qui propose des master 2 tels que : le droit immobilier et de la construction, la propriété industrielle, le contentieux, l’arbitrage et les modes alternatifs de règlement des conflits, le droit de la communication, le droit du multimédia et de l’informatique, le droit européen des affaires, les juristes d’affaires, etc22.

On peut y ajouter l’Université de Liège en Belgique23 où, à côté des masters type classiques (droit privé, droit pénal, etc.), sont offerts de nouveaux master en droit des affaires ou droit social par exemple. A l’Université Libre de Bruxelles24, il y a également des masters spécialisés en droit tels que le master droit international des affaires ou le master complémentaire en droit économique. Quelques universités étrangères proposent même des formations sur les droits africains qui incluent le droit OHADA. C’est le cas du master 2 droits africains de l’Université de Paris 1.

21 Voir www.univ-paris1.fr/ufr/ufr5

22 Sur ces différents masters voir: www.u.paris2.fr

23 www.ulg.ac.be

24 www.ulb.ac.be

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5. La mise en place du 3ème cycle OHADA dans les universités de Kinshasa

Il convient ici de préciser le cadre de mise en œuvre du programme, le contenu du programme proposé, le coût de mise en place et la procédure à suivre. Les propositions faites prennent en compte aussi bien l’environnement réglementaire actuel que les expériences étrangères précédemment présentées. 5.1 Le cadre de mise en œuvre

La question préalable du choix du cadre de mise en œuvre du programme s’impose car le système d’enseignement supérieur de la RDC est dans une sorte de période transitoire. D’une part, le cadre réglementaire actuel est marqué par la rigidité des programmes et des procédures de création ou de modification des programmes et filières d’études surtout ceux de 3ème cycle. Par conséquent, il est quasiment impossible en l’absence de modification préalable des textes, de créer un DES en droit OHADA. D’autre part, l’enseignement supérieur de la RDC a amorcé une transition vers le système LMD. S’il n’est pas, pour l’instant traduit dans les textes réglementaires, le ministère de l’enseignement supérieur et universitaire semble toutefois encourager les établissements à s’orienter vers ce système25. En plus des établissements pilotes que le MESU a identifiés à cet effet, quelques établissements d’enseignement supérieur proposent déjà des programmes de formation type LMD que ce soit dans les cycles de licence26 ou dans les cycles de Master27. Le système LMD tel que précédemment présenté est donc une alternative au système actuel même s’il ne règle pas toutes les questions telles que l’équivalence des diplômes, le suivi académique et administratif de la formation, etc. Au regard de ces éléments et du contexte, il nous est apparu que bien que le cadre réglementaire ne soit pas encore mis en place par l’ESURS, l’avancée vers le système LMD est quasiment irréversible28. Par conséquent et au regard des expériences actuelles, en particulier celle de l’ISC et des entretiens que nous avons eu avec certains responsables de l’ESURS, le 3ème cycle OHADA doit être présenté dans le cadre du système LMD. C’est la raison pour laquelle les programmes proposés sont intitulés « master »29.

25 En dehors de quelques instructions académiques qui encouragent les établissements à s’arrimer au

système. 26

C’est le cas de l’UCC qui depuis la rentré académique 2012-2013 a arrimé ses programmes d’enseignement au LMD. 27

C’est le cas de l’ISC où fonctionne depuis janvier 2012, un master en droit et gestion de l’entreprise. 28

La position actuelle de l’ESURS sur le LMD est que le processus est inéluctable du fait de la mondialisation, mais que l’arrimage ne peut être que sélectif et progressif en faveur des établissements et filières d’études qui en remplissent les conditions minimales. Cette position peut être exploitée par le 3

ème cycle OHADA.

29 Avec cependant cette particularité que contrairement aux programmes des autres universités de

l’espace OHADA notamment, ce master est équivalent à un cursus de 3ème

cycle (BAC +6) alors que dans ces universités, le master correspond à un cursus de bac + 4 ( master 1) ou BAC + 5 ans (master 2).

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Il faut toutefois s’assurer que les mesures administratives seront prises pour accompagner la mise en place de ce master et que la coopération des autorités académiques tant au niveau des établissements que de l’ESURS sera acquise. 5.2 Le contenu des programmes

Deux programmes de 3ème cycle sont proposés en annexe : un programme de master « Droit des affaires et contentieux OHADA » et un programme de master « Analyse, contrôle et revisorat comptable ». Ces deux programmes correspondent aux termes de référence de la mission qui envisageaient la mise en place de programmes en droit des affaires et en comptabilité OHADA. Les programmes proposés tout en s’inspirant des modèles étrangers dont quelques-uns ont été présentés précédemment, prennent en compte les programmes d’enseignement actuels de la RDC et les cursus antérieurs des futurs candidats. Ils intègrent aussi les exigences réglementaires comme le volume horaire, la durée de la formation, etc. Par contre, ces programmes ne comportent pas de « module pédagogique »30. Il faut aussi noter que si le droit OHADA est à la base des différents programmes, leur contenu va quelque peu au-delà de l’OHADA et plus précisément des différents actes uniformes pour intégrer des matières complémentaires ou transversales qui contribuent à compléter la formation donnée ou à ouvrir l’étudiant sur de nouvelles thématiques. Il reste entendu, qu’en l’état, il ne s’agit que de projets de programmes qui seront soumis pour amendement et approbation aux instances académiques habilitées à cet effet. 5.3 Coût de mise en place des 3ème cycles OHADA

Qu’il s’agisse du 3ème cycle droit des affaires ou du 3ème cycle comptabilité OHADA, la mise en place et le fonctionnement de ces programmes nécessitent un ensemble de moyens qui sont répertoriés ci-dessous :

Réhabilitation et équipement des infrastructures (salles de cours, salle de documentation, bureaux) ;

Dotation en matériel informatique et matériel de bureau pour le personnel administratif et pour les étudiants ;

Dotation en petit matériel de fonctionnement ; Prise en charge des enseignants (professeurs et professionnels) :

rémunération des heures de cours spécifiques, primes de participation aux différentes activités académiques (jury de sélection, corrections, soutenance), primes de direction de mémoires et autres ;

Acquisition d’ouvrages et d’équipements didactiques : ouvrages physiques et numériques, abonnements à des revues papiers ou en ligne, CD et DVD ;

30 Il s’agit d’un ensemble de matières contenues dans les programmes actuels de DES et qui

permettent de préparer les étudiants au futur métier d’enseignant. Il nous a semblé que pour des programmes orientés vers la professionnalisation, ce module n’était pas pertinent.

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Attribution éventuelle de bourses aux apprenants non professionnels: soit par la prise en charge des frais de scolarité et frais liés aux mémoires soit par octroi d’une subvention pour la finalisation des travaux de recherche ;

Formation et/ou recyclage du personnel administratif à l’utilisation des TIC, à la gestion de bibliothèque virtuelle.

Appui à la formation des formateurs (organisation de quelques séminaires à l’attention des enseignants).

5.4 Procédure de mise en œuvre des 3ème cycles OHADA

La mise en place effective des programmes proposés devrait se faire suivant différentes étapes dont les principales sont présentées dans le schéma suivant :

Etape préalable

Validation du présent rapport - désignation d’un point focal de suivi du programme- prise de contact avec les établissements - élaboration d’un chronogramme

Etape n°1

Mise en œuvre du processus de validation du programme d’enseignement par les autorités compétentes (établissements, MESURS) selon les procédures

réglementaires

Etape n°2

Mise en place d’un financement (système de subvention) par AIDCOM : désignation d’ un AT chargé d’appuyer l’établissement afin de veiller au respect des procédures

FED

Etape n° 3

Démarrage effectif du programme:- Mise en place des organes administratifs du programme :

coordonnateur, secrétariat, etc.;

- Ouverture du programme avec élaboration d’un calendrier académique;

- Sélection des étudiants;

- Recrutement des enseignants;

- Organisation des enseignements et des examens, défense des

mémoires.

La validation des programmes proposés devrait

globalement suivre la procédure suivante:

1. Discussion et adoption du programme

au sein des départements ou sections concernés

2. Soumission à la validation des bureaux

et/ou conseils de faculté

3. Soumission à la validation du conseil de

l’établissement (conseil d’administration ou comité

de gestion)

4. Validation par le conseil d’administration

des universités, le conseil d’administration des

instituts techniques et pédagogiques ou le conseil

d’administration des institutions privées.

5. Signature de l’arrêté ministériel par le

Ministre de l’Enseignement Supérieur,

universitaire et Recherche Scientifique.

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Etape 4

Evaluation à mi-parcours (AIDCOM)

Etape 5

Déroulement du programme et ajustements nécessaires

Etape 6

Evaluation finale (AIDCOM)

Etape 7

Pérennisation (recherche de nouveaux partenaires) et autonomisation du programme

Le rôle du point focal mentionné à « l’étape préalable » sera d’effectuer le suivi de la signature de la convention de financement, le suivi de la validation des programmes de formation par les instances compétentes et le suivi de la mise en place des programmes.

Concernant l’étape 1 il conviendra de se référer au calendrier académique de l’année pour tenir compte des délais et de la périodicité de tenue des différentes instances.

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6. Conclusion générale et recommandations

Il convient de souligner que les conclusions et recommandations formulées ci-dessous ont fait préalablement l’objet d’échanges et de discussions nourries avec le Président de la Commission Nationale OHADA au cours des différentes séances de discussion et de validation qui ont été organisées au cours de notre mission. Les observations et suggestions faîtes par la CNO ont été prises en compte et intégrées dans cette étude. Par ailleurs, les propositions suivantes ont été approuvées et appuyées par la CNO. Au terme de cette mission portant sur l’étude des conditions de faisabilité et de pérennisation d’un 3ème cycle OHADA en RDC, les conclusions et recommandations suivantes sont formulées :

- Sur le besoin de formation en droit OHADA

Le besoin de formation universitaire en droit des affaires, droit comptable et comptabilité OHADA est réel surtout pour les professionnels. Il est justifié par l’entrée en vigueur toute récente de ce droit en RDC. Il n’y a pas, à ce jour d’offre de formation universitaire en droit OHADA en RDC en général et dans les universités de Kinshasa en particulier ; - Sur la mise en place de programmes universitaires en droit OHADA Les conditions matérielles sont globalement réunies dans les universités et institutions pour assurer la mise en place de 3ème cycles mais certains aménagements sont nécessaires. Actuellement, les ressources humaines suffisantes et qualifiées existent globalement, les infrastructures sont dans l’ensemble disponibles. En revanche les équipements et les ressources notamment documentaires sont insuffisants ou désuets mais pourraient être rénovés ou renforcés.

Toutefois, les contraintes réglementaires sont réelles : le cadre réglementaire actuel, du fait de sa rigidité, ne peut pas faciliter la création, le fonctionnement et la pérennisation des programmes de 3ème cycle en droit et comptabilité OHADA dans les universités. La réforme des programmes et leur adaptation au système LMD qui pourrait offrir plus de souplesse n’est pas encore traduite dans les textes ce qui est source d’incertitude et explique certaines réticences. Il faudrait donc au préalable une réforme des textes31 pour permettre la mise en place de filières, départements ou sections de 3ème cycle en droit et / ou comptabilité

31 Il s’agit principalement de l’Arrêté départemental du 15 octobre 1979 fixant le programme du diplôme d’études supérieures (DES) en droit et de l’Arrêté départemental du 17 juin 1986 fixant les programmes des études

conduisant au Diplôme d’Etudes Supérieures (DES) en sciences pharmaceutiques, langues et littératures, histoire, philosophie, sciences économiques, sciences économiques appliquées, sociologie, démographie, sciences politiques et administratives, relations internationales, sciences appliquées, sciences agronomiques, sciences et techniques de l’information, médecine vétérinaire qui sont actuellement en vigueur.

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OHADA. Cependant, en attendant une réforme d’ensemble des programmes universitaires, il est possible d’obtenir l’autorisation de mettre en place des programmes d’enseignement de 3ème cycles en droit et en sciences économiques adaptés au droit OHADA. L’initiative prise par l’ISC peut servir à cet effet d’exemple32. Il faut toutefois que les enseignants soient convaincus de la nécessité et de la pertinence d’une filière de 3ème cycle OHADA et s’engagent véritablement à assurer le suivi de la mise en œuvre de ce programme.

- L’adhésion des universitaires au programme de 3ème cycle OHADA

La mise en place et la conduite du programme de 3ème cycle en OHADA, nécessitent, au-delà du cadre réglementaire favorable, l’adhésion des universitaires à ce projet.

Cette adhésion est plus visible à l’ISC qui nous semble par conséquent apte à mettre en place le programme en « analyse, contrôle et révisorat comptable » qui a été proposé à condition de s’assurer que le cadre actuel33 permet effectivement de créer et de faire fonctionner ce programme. Dans le cas contraire, il faudra envisager l’obtention d’un autre arrêté.

Il n’en est pas de même pour le master droit des affaires et contentieux des affaires OHADA. L’adhésion des universitaires à ce programme n’est pas totalement acquise. C’est pourquoi nous proposons de poursuivre les réflexions sur la faisabilité de ce programme. La prorogation du délai de mobilisation des fonds si elle était obtenue pourrait être mise à profit à cet effet. La poursuite de ces réf lexions devrait être confiée à la CNO qui a en charge la coordination de toutes les actions de formation. Au besoin, un expert juriste ayant une bonne connaissance de l’OHADA et une expérience dans l’administration de l’enseignement supérieur pourra être désigné par AIDCOM pour assister la CNO.

32 Cette institution a obtenu l’autorisation de créer un 3ème cycle en droit et gestion de l’entreprise ( voir arrêté joint en annexe). 33 A savoir l’arrêté ministériel de 16 décembre 2011 portant autorisation d’ouverture du 3ème cycle à l’Institut Supérieur de Commerce de KINSHASA.