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Programme d’Accompagnement Justice et Santé Mentale (PAJ-SM) Projet pilote à la Cour municipale de la Ville de Montréal d’intervention multidisciplinaire pour les contrevenants souffrant de troubles mentaux

Programme d’Accompagnement Justice et Santé … · S’assure de mailler ou de remailler l’accusé avec son intervenant ... Référé au PAJ-SM. ... Non volontaire ou non-respect

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Programme d’Accompagnement Justice et Santé Mentale

(PAJ-SM)

Projet pilote à la Cour municipale de la Ville de Montréal d’intervention multidisciplinaire pour les contrevenants souffrant de troubles mentaux

2 Programme d’Accompagnement Justice – Santé Mentale

• Printemps 2006Première rencontre entre le ministère de la Justice et divers organismes communautairesen santé mentale: la question du traitement judiciaire des personnes atteintes de troublesmentaux est soulevée, de même que la création d’un tribunal spécialisé

• Automne 2006Rencontre initiée par Me Paul Monty, sous-ministre associé au ministère de la Justice,avec plusieurs intervenants montréalais, dont des représentants du ministère de laSécurité publique, du bureau des substituts du procureur général du Québec à Montréal,du MSSS (santé mentale), de la Cour municipale de la Ville de Montréal, des organismescommunautaires et du SPVM

• Printemps 2007Élaboration d’un projet pilote à la Cour municipale de la Ville de MontréalImplication de l’Agence la santé et des services sociaux de Montréal

• 20 mai 2008Démarrage du projet pilote grâce à un partenariat entre le milieu judiciaire, le réseaucorrectionnel et le milieu de la santé et des services sociaux.

Origine du projet:

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À la définition du projet

Ministère de la justiceMinistère de la Sécurité publiqueAgence de la santé et des services sociaux de MontréalCour municipale de la Ville de MontréalIPPMUPS-Justice (CSSS Jeanne-Mance)Centre Dollard-CormierFondation des maladies mentalesFondation EJLBRAPSIMSociété québécoise de la schizophrénie

Élaboration du projetDes comités de travail sont créés et les travaux s’échelonnent jusqu’au printemps 2008

Partenaires impliqués:

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• Méconnaissance des dispositions de la Partie XX.1 Code criminel par lesintervenants du système judiciaire

• Les zones grises

• Peu d’alternatives à l’incarcération

• Traitement non uniforme et absence de suivi

• Le syndrome des portes tournantes

Difficultés rencontrées:

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• Éviter le recours à l’emprisonnement des personnes qui présentent des problèmesde santé mentale en favorisant l’encadrement et le suivi dans la communauté

• Assurer un suivi continu de ces personnes visant à diminuer les risques derécidive

• Améliorer le traitement judiciaire à la cour municipale de la Ville de Montréal de cetype de contrevenants

• Permettre un traitement plus uniforme et cohérent des dossiers judiciaires

• Réduire la période passée en détention aux fins d’expertises médico-légales etaux fins de détention préventive.

Objectifs du programme:

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• Plusieurs tribunaux spécialisés à travers le monde: santé mentale, toxicomanie,autochtones, etc.

• Au Canada: le Mental Health Court de Toronto est créé en 1998

• Autres tribunaux similaires ont vu le jour depuis, notamment à St-Jean (Nouveau-Brunswick) et à Ottawa

• Projet pilote de la Cour municipale de la Ville de Montréal est le premier tribunalen santé mentale au Québec

• S’inspire principalement du modèle de Toronto, mais a été adapté à la réalitémontréalaise

Les modèles existants:

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• Adultes accusés d’infractions criminelles ou pénales commises sur le territoiremontréalais

• Nature des délits: infractions criminelles punissables par voie sommaire (peinemaximale de 6 ou 18 mois d’emprisonnement) ou infractions pénales(réglementation municipale ou sécurité routière)

• Aucune infraction n’est exclue du PAJ-SM

• Seul critère essentiel: présence d’indicateurs d’une problématique de santémentale

• Peuvent être en comorbidité avec autres problématiques (ex. : santé mentale -dépendance, santé mentale – déficience intellectuelle)

Clientèle visée:

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Les éléments clés du PAJ-SM:

• Un groupe restreint d’intervenants judiciaires

• Une approche non adversaire

• Une participation volontaire

• Un plan de traitement et offre de services individualisés

• Possibilité de retrait des accusations s’il y a coopération de l’accusé

• Audiences et procédures moins formelles

• Collaboration interdisciplinaire entre professionnels

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• Santé et Services sociaux :

2 places réservées pour le projet – La Résidence Ste-Claire

• Réseau correctionnel :

Accès aux lits d’urgence grâce à l’entente de service entre LHL et le réseau correctionnel (Intervalle et Entretoît) –

Maintien du budget existant pour les places dans les ressources intermédiaires en hébergement du réseau correctionnel

Ressources d’hébergement:

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• Justice et Sécurité publique :Neuf jugesSix procureurs de la poursuiteUn avocat de l’aide juridiqueUn agent de probation

• Santé Services sociaux :Un médecinUn criminologue (UPS-J) de l’IPPMDeux agents de liaison

• En collaboration avec les partenaires du réseau:Équipes CSSSÉquipes CH PsychiatriqueÉquipes partenaires (CDC, CRDI) Organismes communautaires

L’équipe multidisciplinaire:

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Le rôle de l’avocat de l’aide juridique:

• Assure la représentation des accusés qui comparaissent devant la Cour etqui sont référés au PAJ-SM

• S’assure du consentement éclairé du client lors de sa participation auxvolets Liaison ou Suivi

• Participe, avec les autres intervenants du PAJ-SM, à la mise en place d’unencadrement adapté à la situation personnelle de l’accusé et à ses besoins

• Son rôle est davantage axé sur le processus de conciliation que sur leprocessus adversaire traditionnel

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Le rôle du juge:

• Neuf juges, assignés en alternance

• Sans être spécialisé en santé mentale, le juge du PAJ-SM démontre unintérêt particulier pour ce genre de dossiers

• Doit faire preuve d’une certaine flexibilité et ouverture, notamment en cequi a trait au formalisme habituel d’une salle d’audience

• Doit maintenir son indépendance judiciaire afin d’agir comme décideur encas de positions contradictoires entre les parties

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Le rôle de l‘agent de probation:

• S’enquiert auprès des intervenants correctionnels (détention, milieu ouvert)de l’état et du comportement général de l’accusé

• S’assure de mailler ou de remailler l’accusé avec son intervenantcorrectionnel dans la communauté le cas échéant

• Participe à l’évaluation des besoins et au suivi des participants auprogramme

• Guide la Cour quant aux conditions à imposer à l’accusé pour une remiseen liberté et pour règlement du dossier.

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Le rôle de l’agent de liaison:

• Assure une présence quotidienne, sous la responsabilité du réseau de la santé et des services sociaux du CSSS Jeanne-Mance

• Assure une meilleure coordination entre les intervenants judiciaires et ceux des réseaux communautaires et de la santé

• Procède à l’évaluation des besoins ainsi que des services pouvant être offerts au participant

• Assure une référence personnalisée des accusés

• Favorise le maintien des liens entre l’équipe traitante et l’accusé afin de poursuivre la prise en charge clinique

• Offre un soutien pour avoir accès à un lit d’hébergement temporaire

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Le rôle du médecin:

• Procède à des évaluations sommaires quant à l’aptitude ou l’inaptituded’un accusé à comparaître

• Procède à une première évaluation clinique permettant l’orientation dudossier vers l’un ou l’autre des volets du PAJ-SM

• Réfère les accusés qui sont aptes au criminologue (UPS-J) de l’IPPM afinde permettre une évaluation plus poussée de ceux-ci

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Le rôle du criminologue (UPS-J) de l’IPPM:

• Service existant avant la mise en place du projet-pilote

• Offre un service d’évaluation et conseil pour assister les intervenants duPAJ-SM dans l’orientation clinique et légale des accusés

• Fait ses recommandations et témoigne devant la Cour le cas échéant pourappuyer l’orientation clinique et légale

• S’assure d’une liaison avec les services et les ressources professionnelleset personnelles

• Procède à une évaluation du risque relativement à la remise en liberté desaccusés

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• De trois à six procureurs, assignés en alternance

• Membre d’une équipe multidisciplinaire chargée de fournir unencadrement particulier à un accusé qui présente une problématique desanté mentale

• Son rôle est davantage axé sur le processus de conciliation que sur leprocessus adversaire traditionnel

• Il doit agir avec ouverture d’esprit et souplesse, étant conscient descaractéristiques particulières de la clientèle du PAJ-SM

• Bien que le procureur du PAJ-SM agisse toujours dans le respect dudroit, il présente une certaine flexibilité dans l’application de celui-ci

Le rôle du procureur de la poursuite:

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• Malgré son nom, ne crée pas une nouvelle entité judiciaire parallèle à laCour municipale de la Ville de Montréal: s’agit plutôt d’un programme àcaractère social

• Nombre restreint d’intervenants

• Organisation matérielle visant à améliorer la qualité du traitementjudiciaire

• Souplesse au niveau des règles de fonctionnement

• Entend toutes les demandes en vertu de la Partie XX.1 du Code criminel(demandes d’évaluation et audiences sur l’aptitude et/ou laresponsabilité criminelle)

Les caractéristiques du PAJ-SM:

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Trajectoire de la clientèle – PAJ-SM

Tribunal régulierIndicateur problématique

santé mentale

Référé au PAJ-SM

Évaluation du dossier par l'équipe du PAJ-SM

SuiviNon volontaire ou

Ne répond pas aux critères

Ret

our…

LiaisonExpertise

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Le volet Expertise:

• Dispositions du Code criminel applicables avant la mise en place du projet pilote – Partie XX.1

• Les intervenants du PAJ-SM appliquent les différents mécanismes prévus au Code criminel relativement à l’aptitude à subir son procès ou à la responsabilité criminelle

• Meilleure connaissance des dispositions par les intervenants du PAJ-SM

• Étroite collaboration avec les dispensateurs de services d’évaluation (Institut Philippe-Pinel de Montréal et Centre de psychiatrie légale de Montréal)

• Les audiences découlant de l’application de la Partie XX.1 du Code criminel (demandes d’évaluation, auditions sur l’aptitude ou la responsabilité, etc.) se tiennent en même temps que les audiences du PAJ-SM

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Le volet Liaison:

• Mécanisme développé en cours de projet

• Trois objectifs possibles:

Sert de mécanisme d’arrimage avec le réseau de la santé et desservices sociaux et le réseau communautaire

Constitue une étape préliminaire au volet Suivi du PAJ-SM – permetd’obtenir des informations afin de mieux cerner les besoins d’unindividu au sein du suivi

Permet d’assurer un bref suivi d’un individu avant son retour vers leTribunal régulier ou en parallèle avec le volet Expertise

• Tout comme la participation au suivi, il s’agit d’une mesure volontaire(autorisation à divulguer et obtenir des renseignements signée par le client)

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• But du volet SuiviOffrir à l’accusé la possibilité de recevoir des services dans lacommunauté visant à améliorer ou stabiliser son état de santépsychique et psychosocial

Offrir à l’accusé la possibilité de bénéficier de différentes mesurespénales ou criminelles plus clémentes (ex. : retrait de la plainte,exclusion des peines d’emprisonnement ferme)

• Cadre du SuiviProgramme volontaire (droit du contrevenant de refuser et droit des’exclure en tout temps durant le processus)

Discrétion du procureur de la poursuite quant à l’admissibilité d’undossier en particulier (antécédents judiciaires, gravité de l’offense,etc.)

Le volet Suivi:

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Trajectoire de la clientèle – Volet Suivi

Volet Suivi du PAJ-SM

Suivi périodique

Respect des conditions du suivi

Non volontaire ou non-respect des conditions

du suivi

Retour versTribunal régulier

DÉTERMINATION DES MODALITÉS DE SUIVIIntervenants PAJ-SM rencontrent l’accusé et son avocat

Engagement moral

Contacts réguliers entre l’agente de liaison et l’équipe traitante de

l’accusé

Retrait des accusations, 810 ou sentence non privative de liberté

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• Projet-pilote de 3 ans ayant débuté le 20 mai 2008

• Principaux partenaires en pourparlers pour le maintien des activités du PAJ-SM

• Recherche sur l’implantation du projet et sa mise en œuvre: rapport déposé en mars 2010 portant sur la première année de fonctionnement

• Comité de suivi et d’évaluation: représentants de tous les partenaires impliqués de même que certains organismes intéressés par le projet

• Réunions cliniques et réunions d’équipe périodiques

Durée, suivi et évaluation:

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Quelques chiffres:• À ce jour, seule les données de la première année de fonctionnement

du PAJ-SM ont été compilées…

• En trois ans, c’est entre 5 et 7 personnes qui ont été rencontrées par l’équipe du PAJ-SM à chaque jour

• Profil de la clientèle:

• 8 sur 10 sont des hommes• la moyenne d’âge est de 36.5 ans• 3 défendeurs sur 4 parlent le français• 14% ont un emploi• 6.2% sont sans domicile fixe

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• Éléments mis en lumière par le rapport de rechercheAspects négatifs:

– Implantation rapide faite dans des conditions difficiles au niveau matériel et au niveau du plan de communication

– Manque au niveau du support administratif et de la collecte de donnéesAspects positifs:

– Équipe compétente et dévouée– Flexibilité et collaboration– Amélioration des modes de fonctionnement au fil des mois

•Constats sur le terrainAmélioration de la qualité du traitement judiciaire des personnes atteintes detroubles de santé mentale (compréhension des procédures, procédures moins formalistes, etc.)Meilleure communication entre les partenaires de la santé et de la justice

• Pour plusieurs participants: stabilisation ou une amélioration significative de leursituation psychosociale

Un avenir prometteur…

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Et pour le client…

« Je préfère le tribunal ici. (…) Premièrement je suis plus informée au niveau de la Courde tout ce qui va m’arriver. Tandis qu’à [l’autre Cour]… Comme maintenant je suis enprobation puis je ne le savais même pas au moment où j’ai passé, je n’ai pas lu mesconditions, je n’ai rien lu parce qu’il n’y a personne qui m’a rencontrée puis ici c’étaitcomme…Je me suis sentie comme un numéro, mais ici je ne me sens pas comme unnuméro (…) Je trouve que c’est plus humain. »

une participante

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Questions / Commentaires

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