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Programme du 8 au 21 juillet www.cinema-eldorado.fr À L’AFFICHE > ÉTÉ 85 de François Ozon > LE SEL DES LARMES de Philippe Garrel > MALMKROG de Cristi Puiu > LUCKY STRIKE de Yong-hoon Kim > BENNI de Nora Fingscheidt > JUMBO de Zoé Wittock > BROOKLYN SECRET Isabel Sandoval > LE CAPITAL AU XXIème SIÈCLE de J. Pimberton & T. Piketty > LA BONNE ÉPOUSE de Martin Provost SÉANCE RÉTRO > NUITS BLANCHES de Luchino Visconti CINÉ-MÔMES > CHATS PAR-CI, CHATS PAR-LÀ de Fabrice Luang-Vija, Émilie Pigeard > LA PETITE TAUPE AIME LA NATURE de Zdenĕk Miler > LES CONTES MERVEILLEUX PAR RAY HARRYHAUSEN de Ray Harryhausen De François Ozon. France. 2020. 1h40. Avec Félix Lefebvre, Benjamin Voisin, Philippine Velge… Il y a du Rimbaud dans la bouille d’Alexis, pardon, Alex, il préfère. Il n’aime pas son prénom. Le che- veu blond en bataille, le tee-shirt sans manches, accro à la musique de The Cure, Rod Stewart… qu’il écoute sur son baladeur à cassettes… nous sommes en 1985 et les vacances commencent à peine tandis que rien de très clair ne s’annonce pour l’année qui suit : continuer ses études comme le lui conseille son perspicace prof de lettres, qui lui devine un brin de talent pour l’écriture ? Son père docker le pousserait plutôt à plonger dans la vie active… Quant à sa mère – « pourvu que tu sois heureux ! » – elle le couve de sa bienveil- lance… Cet après-midi-là, son copain Chris n’est pas dispo pour une balade en mer, mais il lui prête son petit voilier. A peine au large, Alex, tout à sa musique et au plaisir de se laisser aller à la caresse du soleil, entend trop tard l’orage qui approche, panique et, maladroit, se retrouve à la flotte, quille en l’air… Heureusement pour lui un voilier guère plus gros rapplique… David a deux ans de plus, mais il as- sure et, en le moquant un peu, ramène Alex à terre, puis l’entraine chez lui, remplace ses frin- gues mouillées tandis qu’il barbote dans un bain chaud… Si Alex est novice côté coeur, David a visiblement plus d’expérience, et il trouve bien à son goût ce jeune éphèbe un peu incertain qui se laisse subju- guer par une assurance qui lui en impose et qui le trouble, sans qu’il cherche à résister à l’exultation des sens qui l’emporte… Ils vont faire les fous en boite, des virées en moto, ils vont s’aimer… La très charmeuse et envahissante mère de David, trop contente que son fils ait trouvé un ami, mani- feste sa satisfaction avec un poil d’ambiguïté, faci- lement familière… Orphelin depuis peu, David a laissé sans regret ses études et travaille avec elle dans la boutique de matériel marin léguée par le père disparu… Dans la fulgurance de cet été tout neuf, Alex, fas- ciné, s’abandonne totalement à ce qui devient vite un amour possessif et jaloux. David est plus joueur, plus volage sans doute, nullement prêt à se laisser enfermer dans une relation exclusive… C’est donc l’été 1985 et dès le début du film on est frappé par le grain des images, qui semblent nous arriver du passé, elles ont le chaud parfum du sou- venir, d’une histoire embellie par le temps, d’un retour sur les premières émotions amoureuses qui s’imposent comme une évidence et personne ne semble s’interroger une seconde sur les interdits d’une époque pourtant pas toujours lumineuse… À l’origine du film, il y a un roman anglais, lu par François Ozon alors qu’il avait l’âge d’Alex et com- mençait à réaliser des courts métrages : « Trente- cinq ans plus tard, après Grâce à Dieu, j’ai relu le livre par curiosité et j’ai eu un choc, car j’ai réalisé que beaucoup de scènes ou de thèmes du livre, je les avais déjà filmés… Ce livre que j’avais lu ado- lescent avait nourri mon imaginaire, mais je n’avais jamais fait le lien… Dans ce film, il y a à la fois la réalité du livre et mon souvenir de ce que j’ai ressenti en le lisant ». Sans doute il fallait que le temps passe pour que cette histoire d’amour s’inscrive dans un contexte où chaque personnage, même secondaire, existe, pour que le regard de l’adolescent d’alors s’enri- chisse du recul d’un auteur talentueux qui a muri et pose un regard bienveillant sur ses émotions adolescentes. François Ozon réalise ainsi un de ses plus beaux films, maitrisé de bout en bout, profondément sincère et émouvant, porté par deux jeunes acteurs formidables. DOUBLE BILL (double séance) du 14 JUILLET ! Pas de feu d’artifice cette année ? Pas de panique, il y aura du spectacle à gogo à l’Eldorado ! 19h : Le sel des larmes entracte gourmand 21h : Été 85 Venez vous en mettre plein les mirettes pour une soirée haute en couleurs avec deux films français en sortie exceptionnelle ce jour. Installez-vous confortablement dans notre grande salle et vivez une époustouflante im- mersion dans les dernières oeuvres de Philippe Garrel et François Ozon au super tarif de 8€ ! Les 2 films pour 8€ pré-vente des places à l’accueil à partir du 4 juillet 4,50 € la première séance de la journée De Philippe Garrel. France, Suisse. 2020. 1h40. Avec Logann Antuofermo, Oulaya Amamra, André Wilms… Peu importent les tendances, la dramatisation des récits, la frénésie d’un monde moderne multico- lore : le cinéaste français Philippe Garrel continue à tracer inlassablement son sillon d’artiste puriste en noir et blanc et à affiner son étude psychologi- que légèrement distanciée des sentiments hu- mains les plus simples et les plus existentialistes, au point que l’ensemble de son oeuvre constituera sans nul doute à terme un grand roman cinémato- graphique. Avec Le sel des larmes, c’est un nouveau chapitre que sculpte, dans une modeste perfection, le réali- sateur. Enchâssé dans une construction subtile d’emboîtements, d’échos et de répétitions, le film dissèque en surface (et en trois temps) l’explora- tion initiatique de l’amour par un jeune séducteur flottant en territoire inconnu, et plus en profondeur les liens affectifs avec son père et les conséquen- ces de la légèreté. Une plongée en clair-obscur dans les parfums évanescents du début de l’âge adulte où l’inconstance et lâcheté masculine sont épinglées. Véritable travail d’orfèvre et sorte de conte moral sans jugement, le film porte en son sein la sève de la vie (les rendez-vous, les baisers, la danse, les étreintes) et l’ombre de la mort (le récit du suicide caché du grand-père, l’avortement, l’épuisement de la flamme des sentiments, les mensonges). "Je ne connais rien ici" affirme Luc au début du film, et c’est bien le fil de cet apprentissage à l’aveuglette de la vie sentimentale que Philippe Garrel dévide, prédisant l’échec quand "manquent les supports d’angle" et que sont ignorés ou oubliés les repères transmis par la génération antérieure. Une belle leçon épurée de cinéma et une pudique démons- tration d’amour teintée de mélancolie pour le sou- venir d’un père, qui ravira tous les aficionados du réalisateur.

Programme du 8 au 21 juillet · tration d’amour teintée de mélancolie pour le sou-venir d’un père, qui ravira tous les aficionados du réalisateur. CHATS PAR-CI, CHATS PAR-LÀ

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Page 1: Programme du 8 au 21 juillet · tration d’amour teintée de mélancolie pour le sou-venir d’un père, qui ravira tous les aficionados du réalisateur. CHATS PAR-CI, CHATS PAR-LÀ

Programme du 8 au 21 juillet

www.cinema-eldorado.fr À L’AFFICHE

> ÉTÉ 85 de François Ozon

> LE SEL DES LARMES de Philippe Garrel

> MALMKROG de Cristi Puiu

> LUCKY STRIKE de Yong-hoon Kim

> BENNI de Nora Fingscheidt

> JUMBO de Zoé Wittock

> BROOKLYN SECRET Isabel Sandoval

> LE CAPITAL AU XXIème SIÈCLE de J. Pimberton & T. Piketty

> LA BONNE ÉPOUSE de Martin Provost

SÉANCE RÉTRO

> NUITS BLANCHES de Luchino Visconti

CINÉ-MÔMES

> CHATS PAR-CI, CHATS PAR-LÀ de Fabrice Luang-Vija, Émilie Pigeard

> LA PETITE TAUPE AIME LA NATURE de Zdenĕk Miler

> LES CONTES MERVEILLEUX PAR RAY HARRYHAUSEN de Ray Harryhausen

De François Ozon. France. 2020. 1h40.Avec Félix Lefebvre, Benjamin Voisin, Philippine Velge…

Il y a du Rimbaud dans la bouille d’Alexis, pardon, Alex, il préfère. Il n’aime pas son prénom. Le che-veu blond en bataille, le tee-shirt sans manches, accro à la musique de The Cure, Rod Stewart… qu’il écoute sur son baladeur à cassettes… nous sommes en 1985 et les vacances commencent à peine tandis que rien de très clair ne s’annonce pour l’année qui suit : continuer ses études comme le lui conseille son perspicace prof de lettres, qui lui devine un brin de talent pour l’écriture ? Son père docker le pousserait plutôt à plonger dans la vie active… Quant à sa mère – « pourvu que tu sois heureux ! » – elle le couve de sa bienveil-lance… Cet après-midi-là, son copain Chris n’est pas dispo pour une balade en mer, mais il lui prête son petit voilier. A peine au large, Alex, tout à sa musique et au plaisir de se laisser aller à la caresse du soleil, entend trop tard l’orage qui approche, panique et, maladroit, se retrouve à la flotte, quille en l’air… Heureusement pour lui un voilier guère plus gros rapplique… David a deux ans de plus, mais il as-sure et, en le moquant un peu, ramène Alex à terre, puis l’entraine chez lui, remplace ses frin-gues mouillées tandis qu’il barbote dans un bain chaud… Si Alex est novice côté cœur, David a visiblement plus d’expérience, et il trouve bien à son goût ce

jeune éphèbe un peu incertain qui se laisse subju-guer par une assurance qui lui en impose et qui le trouble, sans qu’il cherche à résister à l’exultation des sens qui l’emporte… Ils vont faire les fous en boite, des virées en moto, ils vont s’aimer… La très charmeuse et envahissante mère de David, trop contente que son fils ait trouvé un ami, mani-feste sa satisfaction avec un poil d’ambiguïté, faci-lement familière… Orphelin depuis peu, David a laissé sans regret ses études et travaille avec elle dans la boutique de matériel marin léguée par le père disparu… Dans la fulgurance de cet été tout neuf, Alex, fas-ciné, s’abandonne totalement à ce qui devient vite un amour possessif et jaloux. David est plus joueur, plus volage sans doute, nullement prêt à se laisser enfermer dans une relation exclusive… C’est donc l’été 1985 et dès le début du film on est frappé par le grain des images, qui semblent nous arriver du passé, elles ont le chaud parfum du sou-venir, d’une histoire embellie par le temps, d’un retour sur les premières émotions amoureuses qui s’imposent comme une évidence et personne ne semble s’interroger une seconde sur les interdits d’une époque pourtant pas toujours lumineuse… À l’origine du film, il y a un roman anglais, lu par François Ozon alors qu’il avait l’âge d’Alex et com-mençait à réaliser des courts métrages : « Trente-cinq ans plus tard, après Grâce à Dieu, j’ai relu le livre par curiosité et j’ai eu un choc, car j’ai réalisé que beaucoup de scènes ou de thèmes du livre, je les avais déjà filmés… Ce livre que j’avais lu ado-lescent avait nourri mon imaginaire, mais je n’avais jamais fait le lien… Dans ce film, il y a à la fois la réalité du livre et mon souvenir de ce que j’ai ressenti en le lisant ». Sans doute il fallait que le temps passe pour que cette histoire d’amour s’inscrive dans un contexte où chaque personnage, même secondaire, existe, pour que le regard de l’adolescent d’alors s’enri-chisse du recul d’un auteur talentueux qui a muri et pose un regard bienveillant sur ses émotions adolescentes. François Ozon réalise ainsi un de ses plus beaux films, maitrisé de bout en bout, profondément sincère et émouvant, porté par deux jeunes acteurs formidables.�

DOUBLE BILL (double séance)

du 14 JUILLET !

Pas de feu d’artifice cette année ? Pas de panique, il y aura du spectacle à gogo

à l’Eldorado !

19h : Le sel des larmes entracte gourmand

21h : Été 85

Venez vous en mettre plein les mirettes pour une soirée haute en couleurs avec deux films

français en sortie exceptionnelle ce jour.

Installez-vous confortablement dans notre grande salle et vivez une époustouflante im-

mersion dans les dernières œuvres de Philippe Garrel et François Ozon

au super tarif de 8€ !

Les 2 films pour 8€ pré-vente des places à l’accueil

à partir du 4 juillet

4,50 € la première séance

de la journée

De Philippe Garrel. France, Suisse. 2020. 1h40. Avec Logann Antuofermo, Oulaya Amamra, André Wilms…

Peu importent les tendances, la dramatisation des récits, la frénésie d’un monde moderne multico-lore : le cinéaste français Philippe Garrel continue à tracer inlassablement son sillon d’artiste puriste en noir et blanc et à affiner son étude psychologi-que légèrement distanciée des sentiments hu-mains les plus simples et les plus existentialistes, au point que l’ensemble de son œuvre constituera sans nul doute à terme un grand roman cinémato-graphique. Avec Le sel des larmes, c’est un nouveau chapitre

que sculpte, dans une modeste perfection, le réali-sateur. Enchâssé dans une construction subtile d’emboîtements, d’échos et de répétitions, le film dissèque en surface (et en trois temps) l’explora-tion initiatique de l’amour par un jeune séducteur flottant en territoire inconnu, et plus en profondeur les liens affectifs avec son père et les conséquen-ces de la légèreté. Une plongée en clair-obscur dans les parfums évanescents du début de l’âge adulte où l’inconstance et lâcheté masculine sont épinglées.

Véritable travail d’orfèvre et sorte de conte moral sans jugement, le film porte en son sein la sève de la vie (les rendez-vous, les baisers, la danse, les étreintes) et l’ombre de la mort (le récit du suicide caché du grand-père, l’avortement, l’épuisement de la flamme des sentiments, les mensonges). "Je ne connais rien ici" affirme Luc au début du film, et c’est bien le fil de cet apprentissage à l’aveuglette de la vie sentimentale que Philippe Garrel dévide, prédisant l’échec quand "manquent les supports d’angle" et que sont ignorés ou oubliés les repères transmis par la génération antérieure. Une belle leçon épurée de cinéma et une pudique démons-tration d’amour teintée de mélancolie pour le sou-venir d’un père, qui ravira tous les aficionados du réalisateur.�

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CHATS PAR-CI, CHATS PAR-LÀ

De Fabrice Luang-Vija et Émilie Pigeard. France, Belgique, Suisse. 56 minutes. VF. À partir de 3 ans. Des matous facétieux et attendrissants ! De la ronde Bamboule aux félins malins d’Orient, en passant par une course au loup et une pêche extraordinaire, ces quatre fables concoctées sont un régal drôlatique et lyrique. Miaou !!

La poule, le chat et autres bestioles. Du côté de la ferme, le Chat, la Poule et ses pous-sins font plutôt bon ménage. Mais une nuit, le Loup surgit et kidnappe la Poule. Commence alors une aventure épique et délirante pour le Chat et les poussins qui partent à son secours… Bamboule. À la suite d’une opération chez le vétérinaire, une jeune chatte commence à prendre du poids… beaucoup de poids… Elle que l’on appelait « Bam-bou », devenait de plus en plus « Bouboule ». Puis un jour, on l’a surnommée « Bamboule » ! La pêche miraculeuse.

Sur une mer calme, un homme est dans sa barque, avec son chat. Il pêche tranquillement, une canne à la main. Il attrape un premier poisson... q’il donne à son chat implorant et affamé. Très vite, les touches et les prises vont se succéder, de plus en plus far-felues. Elles échapperont aussitôt au pauvre homme, selon une logique surréaliste et implaca-ble... Le tigre et son maître. Dans une jungle luxuriante d’Extrême-Orient, un tigre est fort embarrassé : pataud et maladroit, il est incapable de chasser et d’attraper ses proies. jus-qu'à ce qu’il rencontre un chat, habile prédateu, qui va lui enseigner l’art de la chasse… �

LES CONTES MERVEILLEUX PAR RAY HARRYHAUSEN

De Ray Harryhausen. États-Unis. de 1946 à 1953. 53 minutes. VF. À partir de 5 ans. Découvrez cette œuvre majeure dans l’histoire de l’animation, réalisée par une légende du 7e Art qui inspirera Star Wars, Le Seigneur des Anneaux, Harry Potter, Pirates des Caraïbes et Avatar ! Le petit chaperon rouge. Se rendant chez sa grand-mère, une petite fille s’aventure en dehors du sentier pour cueillir un bouquet de fleurs. Elle y rencontre un loup, qui est moins aimable qu’il n’en a l’air… Hansel et Gretel. Pour aider leur père, un bûcheron ruiné, deux en-fants décident de chercher de la nourriture en forêt. Après s’être égarés, ils découvrent une maison en pain d’épices, en fait le repaire d’une sorcière qui rêve de les dévorer… Raiponce. Pour se venger d’un couple de voleurs, une sor-cière kidnappe leur fille et l’enferme au sommet d’une tour. Les années passant, ses cheveux blonds atteignent une longueur hors du commun. Un jour, un Prince Charmant qui se baladait près de là découvre l’existence de la jeune demoiselle… Le roi midas. Un roi déjà très fortuné rêve de devenir l’homme le plus riche du monde. Un jour, un mauvais génie exauce son vœu le plus cher : tout ce qu’il touchera se transformera instantanément en or… Le lièvre et la tortue . Un lièvre arrogant et sournois se moque jour après jour d’une tortue.Un jour, cette dernière en a assez et décide de le défier à la course. Un renard qui passait par là propose d’arbitrer l’événement.�

LA PETITE TAUPE AIME LA NATURE

De Zdeněk Miler. Tchécoslovaquie. 44 mi-nutes. VF. À partir de 2 ans. La Petite Taupe ne cesse de vivre des aventures extravagantes avec la complicité de ses amis et cette fois, ils sont confrontés au sujet bien actuel qu’est l’écologie. Avec les courts métrages :

La Petite Taupe et le chewing-gum. 8 min. 1969. Aidée par ses amis, La Petite taupe tente de se défaire d’un chewing-gum laissé au milieu de détri-tus par des humains. La Petite Taupe et la télévision. 6 min. 1970. Farceuse, La Petite Taupe apprend à respecter le jardin en fleurs d’une maison. La Petite taupe en ville. 29 min. 1982. La Petite Taupe et ses amis vivent en harmonie au milieu de la forêt quand la construction d’une ville vient chambouler leurs habitudes. �

De Cristi Puiu. Roumanie, Serbie, Suisse, Suède, Bosnie, Macédoine. 2020. 3h21. Avec Frédéric Schulz Richard, Diana Sa-kalauskaité, Ugo Broussot…

Dans un manoir perdu dans la campagne ennei-gée, cinq amis aristocrates (deux femmes et trois hommes) passent le temps en échangeant leurs points de vue sur divers sujets philosophiques. Durant les monumentales 3h20 que durent le su-perbe nouveau film de Cristi Puiu, nous ne verrons quasiment rien du monde extérieur, nous connaî-trons à peine plus que les divers salons de ce logis cossu où règne une sévère élégance, où le moin-dre bouchon de carafon en cristal est bien évide-ment à sa place, où l’on n’entend que le murmure du vent et où rien ne dépasse. La guerre, le chris-tianisme, la politique, la mort… le programme de la discussion est ambitieux, et les sujets propices à la controverse, mais là non plus rien ne parait dé-passer. On discute lové dans des fourrures, porte-cigarette à la main, d’une voix particulièrement affable et avec une curiosité toute courtoise. Tous d’origines différentes, ils échangent en français comme dans le fantasme d’une Europe noble et unifiée, une tour de Babel prête à s’effondrer. Une intransigeante leçon de politesse toute en retenue (le mot « vilain » révulse par sa violence), où la condescendance prend tellement son temps qu’on ne la reconnaît pas tout de suite. Il y a quelque chose qui cloche dans ces très beaux plans-séquences. Quelque chose d’étrange qui flotte.

Le travail remarquable de Cristi Puiu sur la profon-deur de champ saisit d’emblée. Miroirs et embra-sures de portes viennent changer le cadre à l’inté-rieur d’un même plan, comme par un excitant tour de passe-passe. Les personnages se déplacent dans une même pièce mais paraissent déjà à des années-lumières les uns des autres, prisonniers de mondes séparés. Alors que ces derniers mono-loguent de plus belle, la caméra veut discrètement nous guider ailleurs, loin de leur parole vaine : elle panote discrètement, se focalise sur autre chose, suit un personnage qui sort du champ, oublie qui est pourtant toujours en train de parler. La discus-sion semble ne jamais pouvoir arriver à une conclusion pacifique (ou même une conclusion tout court). Malgré un rythme particulièrement exi-geant, la tension monte, et les veines du film bat-tent fort. �

De Yong-hoon Kim. Corée du sud. 1h48. 2020. VOST. Avec Jeon Do-Yeon, Woo-Sung Jung, Seong-woo Bae… Pyeongtaek plante le décor de cet étonnant et ré-jouissant polar sud coréen : une zone portuaire à forte activité y côtoie des espaces urbains variés, quartiers populaires et zones commerciales bar-dées de néons multicolores. La découverte d'un sac rempli de billets par un frêle employé de sauna sera le point de départ de ce film choral qui verra se croiser – et se heurter – des personnages aussi divers qu'un douanier peu scrupuleux et fou amou-reux, une hôtesse de bar, un flic « pot de colle » d'apparence naïve, un prêteur sur gage et une em-ployée de ménage… La réussite de Lucky Strike repose sur un savant mélange entre le film noir et la comédie grinçante. De maladresses en quiproquos, les personnages se trouvent dépassés par les si-tuations qu'ils ont eux-même initiées, provoquant des réactions en chaînes tantôt violentes, tantôt absurdes. Le film oscille entre suspense et humour (noir) tout en convoquant des figures emblémati-ques comme celle de la femme fatale, personnage central de cette histoire. Le traitement de la lumière et de la couleur est très réussi, associant chacun des personnages à une tonalité particulière. Quant à l'interprétation, elle est portée par une brochette d'acteurs dont la renommée n'est plus à faire en Corée. Une preuve de plus que le pays du matin calme produit de grandes œuvres de cinéma, asso-ciant le brio de la mise en scène au plaisir du diver-tissement.�

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De Luchino Visconti. France. Italie. 1958. 1h42. VOST. Avec Maria Schell, Marcello Mastroianni, Jean Marais...

Mario, un jeune employé, vient d’être muté à Li-vourne, petite ville italienne traversée de canaux ; il ne connaît encore personne. En rentrant d’un week-end passé avec la famille de son nouveau patron, il erre dans les rues nocturnes et aborde sur un pont une jeune fille, Natalia, qu’il prend pour une prostituée. Il se rend vite compte de son erreur. Tour à tour exaltée ou déprimée, son comporte-ment étrange le fascine et l’attire irrésistiblement ; il décide de la retrouver au même endroit le lende-main soir. Natalia lui raconte alors son histoire. Elle était tombée amoureuse d’un des locataires de son immeuble qui avait dû ensuite quitter la ville durant une année en lui promettant de la retrouver sur le pont dès son retour. Un an s’étant écoulé, sachant son beau ténébreux de retour en ville, elle passe désormais des nuits blanches tous les soirs à l’at-tendre au bord du canal. �

Jeudi 16 juillet à 20h30 Soirée discussion animée par Archimède

En partenariat avec Collectif Eldo

Le court-métrage présenté avant votre film

Du 8 au 14 juillet Je suis venue jusqu'ici de Antoine May 3'24''

Du 15 au 21 juillet Ô Rage ! de Florent Sabatier 2'31''

� Tous les jours à 12h00 & 14h00 : 4,50€

� Groupes (scolaires...) : 4€

� Carte Culture Étudiant : 3,50€

� Jeunes (jusqu’à 18 ans) : 4,50€

� Cartes d’abonnement 10 places : 52€

� Tarif réduit : 6,50€

� Tarif Plein : 8€

De Zoé Wittock. France. 2020. 1h33. Avec Noémie Merlant, Emmanuelle Bercot, Bas-tien Bouillon… Jumbo raconte la relation amoureuse entre une jeune femme névrosée et un manège auquel elle a donné elle-même ce petit nom, après un nettoyage nocturne durant lequel quelques voyants se sont allumés. Si la mention initiale « basé sur une his-toire vraie » laisse perplexe et demande qu’on creuse un peu, il faut bien avouer que le film sé-duit, son personnage principal passant par toutes les phases de la passion amoureuse, ceci sous les yeux d’une mère médusée et d’un boss jaloux. Si le film tient si bien la route c’est avant tout grâce à son trio d’interprètes, Noémie Merland en tête (Portrait de la jeune fille en feu), en ingénue trop terrifiée par le véritable contact humain. Emma-nuelle Bercot interprète avec justesse une mère

passant d’une légèreté provocatrice à une inquié-tude réelle, quant à Bastien il incarne avec pré-sence un boss un peu lourd. Virant au final au plaidoyer pour le droit à la différence, Zoé Wittock poussant ici le concept jusqu’au bout, s’intéresse plus à la psyché de son héroïne, livrant un portrait touchant d’une jeune femme solitaire.�

De Isabel Sandoval. USA. Philippines. 2020. 1h29. VOST. Avec Isabel Sandoval, Eamon Farren, Ivory Aquino... Olivia est d'origine philippine et travaille comme aide-soignante à domicile auprès d'Olga, une vieille femme russe ashkénaze de Brooklyn. Charmante au demeurant, Olga commence doucettement à perdre les pédales, ne reconnaît plus sa cuisine, confond ses enfants avec ses petits et arrière-petits enfants, au grand désarroi de sa famille. L'indispen-sable Olivia, qui connaît son Olga sur le bout des doigts, gère avec professionnalisme et humanité la lente dégénérescence de la vieille dame. Pourtant sa propre situation est pour le moins précaire. Comme nombre de ses compatriotes en situation irrégulière, Olivia vit dans la crainte permanente du contrôle d'identité et de la reconduite à la frontière. Un Américain a bien accepté de l’épouser pour qu’elle puisse obtenir un statut légal – aux Etats-Unis, c'est même un business répandu et assez lucratif. Mais il a empoché une avance et fait le mort, et Olivia ne sait pas si ces noces de papier se matérialiseront un jour. C'est alors qu'elle rencontre Alex, le petit-fils d’Olga, totalement craquant avec sa petite gueule d'ange marquée par les coups durs d'une vie de patachon – l'alcool, les addictions, la prison… Pour l'heure ouvrier d’abattoir « à l'essai » chez un tonton un rien despote, Alex lutte tant bien que mal contre ses démons, et se laisse peu à peu émouvoir et séduire par la fragile jeune femme. Jusqu'à la découverte inopinée du secret pourtant bien enfoui de l'identité transsexuelle d'Olivia. Entre Olivia et Alex grandit un amour douloureux où se télescopent désirs, non-dits, passion, rechutes, petites et basses vengeances… Le ton du film est délicat, sentimental. Mais lucide, sans angélisme. Isabel Sandoval se penche avec sensibilité sur son héroïne solitaire et invisible et parvient, sans didactisme et avec nuance, à la faire exister avec intensité.�

De Justin Pemberton & Thomas Piketty. France, Nouvelle-Zélande. 2020. 1h43. VOST. « J'adore le cinéma. À Paris, je fréquente cons-tamment les salles de cinéma et j'y vais à pied. Au moins deux fois par semaine, et je vois toutes sor-tes de films. Du coup, quand Justin Pemberton m'a proposé ce projet, je me suis dit que c'était un moyen extraordinaire de toucher un public à la fois différent et plus large – et, surtout, de recourir à une autre forme d'expression pour parler du capi-tal au XXIe siècle. Je crois à la langue des scien-ces sociales, mais j'estime aussi qu'elle est insuffi-sante et qu'elle doit être complétée par le langage des romans, de la BD, de la culture populaire, de l'art en général. » Thomas Piketty. Exit les tableaux de chiffres et les courbes, mais aussi les grands théoriciens de l’économie. Justin Pemberton s’est appuyé sur une palette d’interve-nants venus de différentes disciplines (économistes, historiens, psychologues), mais tous choisis pour leur capacité à exposer leur pensée

de manière simple et synthétique. Le cinéaste puise également dans la pop culture, celle qui a baigné les 70 dernières années, afin de traduire en images-chocs les idées fortes de Piketty : archives bien sûr mais aussi publicités et films de fiction (Orgueil et préjugés, Wall Street, Elysium, la série Les Simpson), sans oublier la bande-son, bercée de quelques hits musicaux, dont les paroles sont gravées dans nos mémoires : Kids in America de Kim Wilde, How does it feel de Kamaiyah, Royals de Lorde… Le film retourne ainsi au service des thèses de Thomas Piketty une esthétique qui a tant fait pour assurer la domination du capitalisme. �

De Nora Fingscheidt. Allemagne. 2020. 1h58. VOST. Avec Helena Zengel, Al-brecht Schuch… Benni porte en elle le pire qui la rend exaspérante, inquiétante, comme le meilleur qui la rend plus qu’attendrissante. Pourtant, on a tôt fait d’oublier, quand elle se déchaîne, soudain sauvage, tornade insatiable balayant tout sur son passage, qu’elle n’est qu’une enfant vulnérable, une petite gosse fluette, dont la peau douce masque des meurtris-sures invisibles. Quand elle dérape, sa vie rede-vient comme une fuite en avant, une course à bout de souffle, éreintante pour qui essaie de la suivre. Et ils sont une flopée ! Entre Madame Banafé, l’assistante sociale généreuse comme du bon pain qui désespère de voir sa protégée sortir de l’or-nière, les différents éducateurs qu’elle use et qui ne parviennent plus à endiguer ses crises, les médecins qui tentent de la calmer avec une batte-rie de pilules, bien difficiles à avaler. Et puis, par dessus tout, il y a cette mère aimante mais qui ne sait pas s’y prendre. Une relation essentielle, de-venue plus destructrice que bénéfique à force de valses hésitations permanentes. Mais pour Benni, c’est la rencontre avec Micha, son nouvel auxi-liaire de vie scolaire, qui va apporter une grande

bouffée d’oxygène. Sous les provocations habi-tuelles de la gamine, on percevra les germes d’une belle complicité. Sans doute parce qu’elle percevra d’emblée que Micha lui aussi trimbale ses écorchures intérieures et qu’il comprend d’au-tant mieux les siennes… Chaque image témoigne de ce que le moindre détail de cette fiction a été méticuleusement tra-vaillé, renseigné, observé. Benni y gagne un ré-alisme et une efficacité poignants qui font la part belle à l’humanité, ne jugeant jamais, condamnant encore moins. Ici chacun fait comme il peut, com-pose avec ce qu’il est. Oscillant entre révolte, lar-mes, éclats de rire et tendresse, ce film sans concessions, cette ode à l’amour inaccessible est plus que salutaire. Il donne à penser, il interroge, donne envie de briser la glace, à notre tour.�

Page 4: Programme du 8 au 21 juillet · tration d’amour teintée de mélancolie pour le sou-venir d’un père, qui ravira tous les aficionados du réalisateur. CHATS PAR-CI, CHATS PAR-LÀ

Cinéma ELDORADO / 21 Rue Alfred de Musset - 21000 DIJON

Pour se rendre à l’Eldo : Lignes 5 et 12 arrêt Alfred de Musset / Station Vélodi / www.cinema-eldorado.fr/[email protected]/ CinmaEldorado CinemaEldorado

PROCHAINEMENT :

Hotel by the river de Hong Sang-Soo (juillet) - Rétro de l’été (8 classiques à partir du 22 juillet) - Madre de Rodrigo Sorogoyen (22 juillet) - Tijuana Bible de Jean-Charles Hue (29 juillet) - La femme des steppes, le flic et l’œuf de Quanan Wang (19 août) - Effacer l’historique de Benoît Delépine et Gustave Kervern (26 août) - Family Romance, LLC de Werner Herzog (août) - Adolescentes de Sébastien Lifshitz (9 septembre) - Youpi c’est mercredi de Siri Melchior (23 septembre)...

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De Martin Provost. Belgique, France. 2020. 1h49. Avec Juliette Binoche, Yolande Mo-reau, Noémie Lvovsky… Féministe, Martin Provost ? De film en aiguille, il défend en tout cas la cause féminine avec panache et simplicité, sans forfanterie ni emphase : Le Ven-tre de Juliette, Séraphine, Où va la nuit, Violette, Sage femme… il aura offert aux plus grandes actri-ces françaises des rôles magnifiques, de très beaux personnages à incarner. Il a l’art de magnifier les parcours singuliers et exaltants des héroïnes de l’ombre, des égéries inconnues, résistantes par besoin viscéral, vital. La Bonne épouse, film plus choral (dans tous les sens du terme, comme vous l'entendrez in fine) est de la même trempe ! Il ne laisse aucune de ses protagonistes à la traîne, même les plus secondaires. C’est un véritable régal de voir l’excellente Juliette Binoche se prêter au jeu de s’appeler « Paulette » et de s’élancer sans rete-nue sur les chemins de cette comédie loufoque mijotée aux petits oignons, à une époque où il était mal vu que la femme portât culotte, autrement dit pantalon. Nous sommes donc en des temps que les post soixante-huitards ne peuvent pas connaître. Ceux, pas si reculés, où l’on pensait que les fem-mes « impures » avaient le pouvoir, quelques jours par mois, de faire tourner le lait des vaches et la mayonnaise… �

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