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L’AUDACE FRANCE POUR LA 22 & 29 JANVIER 2017 www.partiradicaldegauche.fr #sylviapinel DE PROGRAMME PRÉSIDENTIEL

PROGRAMME PRÉSIDENTIEL€¦ · Un programme de gouvernement pour la France pendant cinq années doit s’appuyer sur des principes, pour définir un projet de société, réaliste,

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L’AUDACE FRANCEPOUR

LA

22 & 29 JANVIER 2 017

www.partiradicaldegauche.fr#sylviapinel

DE

PROGRAMME PRÉSIDENTIEL

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2 PROGRAMME PRÉSIDENTIEL

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Candidate à la Présidence de la République, je refuse la fatalité ! C’est le sens de mon engage-ment en faveur du rassemblement de la Gauche et de sa victoire nécessaire en 2017. Notre époque troublée et dangereuse sonne la mobilisation de la République toute entière. Elle exige de l’audace pour la France !

UNE RÉPUBLIQUE FORTE POUR ASSURER LA SÉCURITÉ DE TOUS.

Notre sécurité est un devoir. Je dégagerai tous les moyens pour lutter contre le terrorisme et la radicalisation. J’engagerai par ailleurs un com-bat déterminé contre les réseaux mafieux liés à la drogue par la légalisation encadrée du canna-bis. C’est aussi une exigence de santé publique.

UNE RÉPUBLIQUE GÉNÉREUSE POUR ASSURER LA PROMESSE RÉPUBLICAINE.

Je fais une priorité de la laïcité qui fonde le vivre ensemble. Je défendrai l’accès de tous à une école publique d’excellence qui émancipe et li-bère des inégalités sociales. Je ferai naître des droits nouveaux fondés sur le respect. Le respect des femmes d’abord par la protection de leurs droits, de leur corps, de leur maternité. Je favoriserai l’accès à la procréation médicalement assistée pour toutes, sans condi-tions. Le respect des droits et des devoirs de la citoyenneté pour les étrangers légalement instal-lés sera aussi mon enjeu.

UNE RÉPUBLIQUE FRATERNELLE POUR PROTÉGER LES PLUS FRAGILES.

Face aux remises en cause de notre modèle so-cial par la droite, à l’américanisation en marche ou aux promesses intenables, je me consacrerai à pérenniser notre système sans l’affaiblir par de nouvelles dépenses insoutenables.

La France, c’est un État et des collectivités ren-forcées, présents dans tous les territoires ur-bains, ruraux, de montagne, au travers de ser-vices publics de qualité.

UNE RÉPUBLIQUE MOBILISÉE POUR L’EMPLOI, L’ÉCONOMIE ET L’ENVIRONNEMENT.

Je veux en finir avec la vision archaïque de la lutte des classes. Je crois en l’entreprise, au collectif qui crée la richesse et en assure la re-distribution. Je proposerai une réforme de sa fiscalité qui sera progressive, mais allégée, ainsi qu’un grand programme de soutien aux TPE. Je proposerai un contrat de confiance aux salariés qui les associera davantage à la gestion et aux résultats. Ils deviendront ainsi les partenaires du-rables de l’entreprise plutôt que ses exécutants. Je défendrai une conception volontariste et po-sitive de la protection de l’environnement qui est une chance pour l’économie et la croissance. Je veux donner de l’audace à la France. Une France unie qui tient sa place dans le monde. Nous devons conserver notre confiance dans l’Europe, hors de laquelle la France ne sera ni grande, ni protégée, ni conquérante. Une Europe dont nous devrons devenir le moteur politique. De l’audace pour la France, c’est le sens de ma candidature. C’est celle de la modernité du Par-ti Radical de Gauche, pourtant plus vieux parti de France, fondateur de notre modèle républi-cain. Un héritage réformateur et progressiste qui donne à notre République le visage de l’espoir. Un espoir que je veux partager avec vous.

Sylvia Pinel

MA PROFESSION DE FOI

PROGRAMME PRÉSIDENTIEL - MA PROFESSION DE FOI 3

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4 PROGRAMME PRÉSIDENTIEL

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ASSURER LA SECURITE

Par l’augmentation des moyens de notre police, de notre justice et de nos armées

RENFORCER LES ENTREPRISES

Par la suppression complète des cotisations à la branche famille de la sécurité socialePar la réforme de notre impôt sur les sociétés, à la base élargie, mais dont les taux progressifs ne de-vront pas excéder 20%Par la mise en œuvre d’un plan de soutien à nos Très Petites Entreprises, incluant l’affectation à leur financement d’une part des placements d’assurance vie et la réforme du RSI

ETABLIR LA CONFIANCE ENTRE L’ENTREPRISE ET SES SALARIES

En associant davantage les salariés à la gestion des entreprises, les conseils d’administration des plus grandes devant comporter un tiers de représentants des salariésEn développant l’intéressement aux bénéfices, tout accord d’entreprise portant sur la définition de conditions de travail restrictives devant comporter une clause d’intéressement aux bénéfices

PROMOUVOIR L’EMPLOI DURABLE

En affectant prioritairement à la lutte contre le chômage les moyens de la formation professionnelle et en renforçant son efficacité par la généralisation d’une obligation de résultatsEn accordant aux entreprises une aide liée à la conclusion de CDI

GARDER LE CAP D’UNE POLITIQUE BUDGETAIRE RESPONSABLE

En veillant à ne pas engager de dépenses nouvelles sans compensation En veillant à ne pas alourdir la charge fiscale de nos contribuablesEn veillant à la réduction de notre endettement public

CONSOLIDER NOTRE PROTECTION SOCIALE

Par l’adoption d’un système de retraites à points assorti de garantiesEn assurant à nos agriculteurs de meilleures conditions de retraite

OBJECTIFS ET PROPOSITIONS

LES GRANDES ORIENTATIONS DE MON PROGRAMME PRESIDENTIEL

PROGRAMME PRÉSIDENTIEL - LES GRANDES ORIENTATIONS DE MON PROGRAMME PRESIDENTIEL 5

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ASSURER L’EGALITE DES CHANCES PAR L’ECOLE

En rendant l’école obligatoire dès la maternelleEn maintenant le collège unique jusqu’à 16 ans

POURSUIVRE UNE POLITIQUE ENVIRONNEMENTALE DE CROISSANCE

Par la recherche d’économies d’énergie fondées sur l’innovationPar le soutien aux énergies renouvelables, comme à la sûreté de l’énergie nucléaire civile

INSTITUER DE NOUVEAUX DROITS

Le droit de mourir dans la dignité La possibilité pour toutes les femmes de recourir à la PMA sans conditionsLe droit de vote pour les étrangers résidents en situation régulièreLa légalisation de l’usage du cannabis, sous contrôle de l’Etat

ETABLIR L’EGALITE REELLE ENTRE LES FEMMES ET LES HOMMES

Par l’extension des pénalités pour discriminations salarialesPar l’extension de la parité dans les organes de direction du secteur privé comme public

RENDRE NOS INSTITUTIONS PLUS EFFICACES

Par la fixation à sept ans, sans renouvellement, de la durée du mandat présidentielEn restituant au Parlement la plénitude de sa compétence, par la suppression d’un domaine réservé au pouvoir règlementaire autonome Par la définition de règles permettant l’accélération de la procédure d’adoption des lois

RELANCER LA CONSTRUCTION DE L’EUROPE

Par l’institution d’un gouvernement économique de la zone euroPar l’impulsion d’une politique européenne de la défensePar la promotion, dans les rapports commerciaux internationaux, d’un système de préférence euro-péenne prenant appui sur des normes sociales et environnementalesPar le développement des coopérations renforcées, notamment en matière fiscale et sociale

Mes priorités pour la France trouveront pleine application DANS LES OUTRE-MER. La sécurité y sera renforcée. La lutte contre le chômage, et contre la vie chère, y seront plus soutenues. Un développe-ment économique autocentré y sera activement recherché.

6 PROGRAMME PRÉSIDENTIEL - LES GRANDES ORIENTATIONS DE MON PROGRAMME PRESIDENTIEL

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Un programme de gouvernement pour la France pendant cinq années doit s’appuyer sur des principes, pour définir un projet de société, réaliste, loyal et cohérent.

Mon programme repose : sur les principes de la République ; sur la conviction que seul le principe de laïcité peut garantir l’unité de la France ; sur la fidélité à l’engagement européen de la France :

Prenant l’appui de nouvelles bases pour la croissance et l’emploi (I), mon projet est celui d’une France rassemblée autour des valeurs de la République (II), renforcée par son appartenance à une Europe qui protège (III).

MON PROGRAMME PRESIDENTIEL

PROGRAMME PRÉSIDENTIEL - MON PROGRAMME PRESIDENTIEL 7

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8 PROGRAMME PRÉSIDENTIEL

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I. DE NOUVELLES BASES POUR LA CROISSANCE ET L’EMPLOI

PROGRAMME PRÉSIDENTIEL - I. DE NOUVELLES BASES POUR LA CROISSANCE ET L’EMPLOI 9

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La renaissance de l‘économie française doit reposer sur la confiance :

• Confiance des entrepreneurs et des investisseurs dans le soutien qui leur sera apporté par les pou-voirs publics ;

• Confiance des différents acteurs de l’entreprise, actionnaires, salariés, dirigeants, dans leur capacité à construire ensemble une activité rentable, dont les fruits seront équitablement partagés.

La mise en place d’une politique de l’entreprise fondée sur la confiance doit être complétée par des ini-tiatives spécifiques concernant certains secteurs de notre économie (logement, agriculture), la défense de notre système de protection sociale, notamment dans le domaine de la santé, l’engagement résolu dans une politique environnementale de croissance. Ces nouvelles bases pour la croissance et l’emploi devront s’inscrire dans le cadre d’une politique budgétaire responsable.

1. RENFORCER L’ENTREPRISE

Par un cadre fiscal et social soutenableLe cadre fiscal et social général dans lequel doivent aujourd’hui fonctionner les entreprises françaises est inadapté. Les charges sociales qu’elles supportent, le plus souvent assises sur les salaires versés, pèsent sur le facteur travail et pénalisent à la fois l’emploi et la compétitivité. La fiscalité atteignant le bénéfice des sociétés comporte une assiette anachronique, un taux excessivement élevé et favorise l’évasion fiscale et les pratiques d’optimisation. La définition d’un cadre social et fiscal soutenable pour nos entreprises signifie :

Alléger et clarifier le dispositif de charges sociales En dépit d’allègements partiels, complexes et subordonnés à de multiples conditions, les entreprises supportent un niveau de charges sociales excessif, et non toujours fondé.Il n’existe pas, ainsi, de justification convaincante aux mesures tendant à faire supporter aux entreprises la charge du financement de la politique familiale nationale. Les projets ou engagements de suppres-sion de cette charge n’ont pas été conduits à leur terme. Il faut y parvenir. La politique familiale doit être financée par la collectivité nationale, et non par l’entreprise.Je propose, pour toutes les entreprises, la suppression complète et immédiate de la cotisation employeur à la branche famille de la Sécurité sociale. Le coût financier de la mesure trouvera compensation dans la suppression du dispositif complexe, iné-galitaire et de faible efficacité de CICE.

Réformer l’impôt sur les sociétésL’impôt français sur les sociétés a le taux le plus élevé d’Europe (33,33 %, sans compter les supplé-ments), alors qu’il est un de ceux qui rapportent le moins (30 milliards. Avec un taux de 20%, l’impôt sur les sociétés du Royaume Uni rapporte 60 milliards).

En outre, les entreprises relevant de cet impôt sont imposables sur leurs seuls bénéfices réalisés en France, à l’exclusion de ceux réalisés ou constatés à l’étranger.Ces caractéristiques ont pour effet de favoriser les délocalisations d’activités hors de France, vers des pays à fiscalité plus accueillante, et les pratiques d’optimisation fiscale tendant à délocaliser les bénéfices apparents vers les paradis fiscaux. Je propose d’élargir la base imposable à l’impôt sur les sociétés, en particulier au point de vue de sa portée territoriale : cet impôt deviendrait un impôt mondial, atteignant l’ensemble des résultats des sociétés, en France comme à l’étranger, les résultats des succursales et filiales dépendantes étant pris en compte.

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L’impôt atteignant ce résultat mondial sera taxé selon un barème progressif, comportant un taux maximum de 20%.

Le barème proposé est le suivant :

• 0% (franchise) pour les bénéfices admis à certains régimes incitatifs (ZFU, etc)

• 10 % de 0 à 20 000 euros de bénéfice net annuel

• 15% de 20 000 à 100 000 euros

• 20% pour la fraction du bénéfice excédant 100 000 euros.

Bien entendu, l’impôt calculé sur la base des résultats mondiaux de l’entreprise (mesure intéres-sant préférentiellement les grandes entreprises disposant d’implantations à l’étranger) viendraient en déduction les impôts payés à l’étranger sur les résultats étrangers (crédit d’impôt étranger, calculé pays par pays), afin d’éviter toute double imposition. Ce dispositif permettra de mettre fin aux pratiques d’optimisation visant à loger les bénéfices dans les paradis fiscaux.

Un meilleur rendement de l’impôt doit être également obtenu par la taxation des profits réalisés en France par les entreprises étrangères opérant par la voie de l’économie numérique. L’adaptation de notre fiscalité aux mutations technologiques est un impératif.

Par un soutien spécifique aux TPE, au commerce et à l’artisanat Le Plan TPE : Les quelques trois millions et demi de très petites entreprises (TPE) sont les garantes du maintien de l’emploi et des savoir-faire dans nos territoires. Elles doivent être soutenues par un en-semble cohérent de dispositions regroupées dans un «plan TPE», ainsi décliné :

Aider les TPE par les mesures suivantes :

• Faciliter le recrutement de ressources humaines pour aider les TPE à se développer. Pour ce faire, consolider les dispositifs prévus pendant le quinquennat en faveur de la première em-bauche (charges sociales très réduites pendant deux ans) notamment à l’issue d’un contrat d’apprentissage, mais aussi pour toute nouvelle embauche (puis 3e puis 4e etc. salarié).

• Revoir les outils de garantie et de cautionnement, d’affacturage et de médiation également pour les rendre spécifiquement accessibles aux TPE :

Ú par des mesures favorables aux groupements d’employeurs pour les TPE pour des recrute-ments à temps partiel

Ú par des mesures sociales ciblées sur des postes-clefs pour l’export avec un abattement de charges qui éviteront les effets d’aubaine générés par le CICE.

• Faciliter le financement des TPE en :

Ú investissant 15% de l’assurance-vie dans les TPE

Ú étendant aux TPE le dispositif « compte entrepreneur-investisseur » des start-up

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• Stimuler le secteur du bâtiment par :

Ú un programme de rénovation thermique / mise en accessibilité des bâtiments publics com-parable au dispositif intéressant les bailleurs sociaux via un financement par des emprunts de très long terme (CDC).

Ú l’accès à l’éco-PTZ (prêt à taux zéro) et au CITE pour la rénovation thermique des logements mis en location.

Ú l’extension des aides fiscales à l’investissement logement aux opérations de rénovation.

• Faciliter l’accès des TPE aux appels d’offres des marchés publics, dont une partie devra leur être réservée.

Accompagner les TPEMon « Plan TPE » comportera l’amélioration des mesures d’accompagnement des TPE, créateurs, repreneurs et cédants dans les territoires, par :

• Un maillage des services publics, avec des antennes au plus près des besoins grâce à la mu-tualisation des services publics, réseaux consulaires et aux nouvelles technologies.

• La fusion des services de proximité des CCI/CMA, en lien direct avec Pôle emploi pour les chô-meurs créateurs/repreneurs de TPE.

• L’allégement de la gestion administrative, toute information déjà donnée ne pouvant plus être à no uveau demandée, objectif supposant de :

Ú Equiper toutes les TPE d’un compte numérique les identifiant abritant toutes les données qu’elles souhaitent y entreposer (« l’armoire numérique sécurisée »)

Ú En donner l’accès, sur validation du dirigeant, à toutes les entités publiques collectant des informations, des statistiques etc.

Ú Identifier un référent TPE au sein de l’administration territoriale

Ú Accélérer la dématérialisation des démarches administratives et la constitution de guichets uniques (déclarations, paiement, attestations, réclamations etc.)

Ú Lutter contre l’épuisement des dirigeants des TPE, par une documentation sur cette réalité, et la mise en place d’un plan de prévention sanitaire et d’une campagne de détection du burn out

Réformer le RSI

Les très graves dysfonctionnements constatés dans la gestion du RSI depuis sa création rendent sa réforme nécessaire. Si les conclusions de l’audit qui devra être immédiatement diligenté, et remis dans le délai de trois mois, ne permettent pas d’être assuré d’une correction très rapide de ses insuffisances, il faudra décider de supprimer les caisses RSI et de rattacher le régime des indépendants au régime général, afin d’éviter la persistance des erreurs d’enregistrement et des délais de paiement. La création auprès des caisses du régime général de guichet spécifique permettra de garantir aux indépendants la préservation des exonérations et allégements de cotisations dont ils bénéficient.

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Les autres mesures de soutien au commerce et à l‘artisanatElles viseront à :

• Assurer le maintien de commerçants et d’artisans dans les territoires ruraux et les quar-tiers sensibles. Il conviendra pour cela de :

Ú Mettre en place un plan de veille afin d’anticiper les difficultés du commerce et de lui proposer un accompagnement (mise en réseau, point-relais avec offre web, diversification, relais phar-macie, etc.)

Ú Étoffer l’enveloppe du FISAC pour aider au maintien de ces commerces, sous condition, afin que tous les citoyens aient accès à une offre de proximité et ne soient pas relégués

Ú Soutenir spécifiquement des commerces particuliers au regard de la nécessité de ne déserter aucun territoire, tels que : détaillants de presse, commerces culturels et points de vente de carburant isolés et ayant un débit faible (stations dites « de maillage »)

Ú promouvoir un plan d’aide à la diversification (énergie électrique) et de soutien financier en fonction de conditions objectives et transparentes.

• Penser l’urbanisme commercial à l’échelle de l’intercommunalité et en se donnant les moyens d’une régulation ambitieuse : Le commerce a un impact au-delà des communes : un schéma directeur doit être pensé au niveau intercommunal (en aménageant des règles permet-tant d’éviter une spécialisation territoriale discriminante) en intégrant les différentes centralités et les périphéries, les projets éventuels de requalification dans la stratégie du PLUI.

• Amorcer un travail de fond au niveau européen sur les règles encadrant l’implantation des com-merces afin de desserrer la contrainte des 1000 m2 lorsqu’elle est néfaste pour le commerce de proximité et que la sauvegarde de ce dernier est en jeu.

• Accompagner commerçants et artisans dans leurs mutations :

Ú accompagnement vers la constitution de réseaux locaux des acteurs du commerce/artisanat qui seront porteurs de projet collectifs, de dynamiques territoriales.

Ú accompagnement vers le numérique et de nouvelles approches des clientèles.

• Mettre en place un observatoire de la vacance commerciale pour déclencher rapidement une aide/accompagnement aux communes concernées afin de contribuer à remédier à la dé-gradation du centre-ville mais aussi pour diagnostiquer les facteurs généraux amenant à cette dégradation et les leviers d’action mobilisable.

2. REFORMER L’ENTREPRISE

Bien des programmes politiques proposent d’aider nos entreprises, afin de les rendre plus compé-titives. Nombre d’entre eux, y compris lorsqu’ils prétendent s’inscrire dans le camp de la gauche de gouvernement, ou dans celui du progrès, admettent aussi que la compétitivité de l’entreprise passe par la « flexibilité du travail », hors de laquelle les « réformes » ne seraient pas suffisantes. La réforme proposée est alors, en fait, celle du droit de travail, ayant pour perspective sa plus grande précarité, et non pas celle de l’entreprise, dont il est rarement question.

Avec les radicaux, je veux pour ma part placer la réforme de l’entreprise au cœur de mon projet économique et social. Au contraire d’une fragilisation de l’emploi pour les salariés, ma démarche postule qu’il ne peut exister d’économie d’entreprise confiante et solidaire sans l’association durable des salariés à l’aventure qu’ils partagent avec leurs autres partenaires, actionnaires ou dirigeants, au sein de l‘entreprise.

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Rejetant aussi bien la conception de l’économie vue comme une lutte des classes opposant patrons et ouvriers, que les théories à la mode selon lesquelles la compétitivité des entreprises passe par la précarité des emplois, je souhaite fonder le renouveau de notre économie sur une vision nouvelle de l’entreprise, regardée comme une communauté d’acteurs solidaires, associant dans un élan commun et une égale dignité apporteurs de capitaux et apporteurs de ressources humaines.

Réformer l’entreprise signifie alors :

• Réformer sa gouvernance, pour associer davantage les salariés à la gestion de l’entreprise

• Promouvoir la répartition équitable des produits de l’entreprise entre apporteurs de capitaux et ap porteurs de ressources humaines

• Privilégier l’emploi durable des salariés dans l’entreprise

Une nouvelle gouvernance pour l’entrepriseJe pense qu’il est temps de rendre effectif le principe posé à l’article 8 de la Constitution de 1946, qui fait partie des Droits de l’homme et principes de souveraineté nationale sur lesquels repose notre République, selon lequel tout travailleur participe, par l’intermédiaire de ses délégués, non seulement à la détermination collective des conditions de travail, mais aussi à la gestion des entreprises.Les dispositions actuelles de la loi ne prévoient qu’une association limitée des salariés à la gestion des entreprises. Elle doit être fortement accrue. Je propose que dans les entreprises employant au moins mille salariés dans la société et ses filiales, la représentation des salariés dans les conseils d’administration et conseils de surveillance soit portée au tiers de leurs membres (ou au nombre immédiatement inférieur au 1/3 en cas de composition ne permettant pas d’atteindre ce pourcentage).

Une répartition équitable et solidaire des produits de l’entrepriseLa loi prévoit aujourd’hui un dispositif facultatif d’intéressement des salariés aux résultats ou aux per-formances de l’entreprise, ainsi qu’un dispositif de participation aux résultats obligatoire pour les en-treprises d’au moins 50 salariés, et qui permet de redistribuer aux salariés une partie des bénéfices réalisés par leur entreprise. La promotion de l’entreprise équitable et solidaire conduit à rechercher le renforcement de ces dispositifs.

La participation des salariés aux résultats de l’entreprise doit être adaptée aux changements interve-nus depuis sa définition initiale (écart croissant entre bénéfice comptable et bénéfice fiscal, baisse des taux de rendement du capital financier, etc.). La formule permettant de fixer le montant de la réserve spéciale de participation devrait ainsi se référer, non au bénéfice fiscal de l’entreprise, mais à son béné-fice comptable avant impôt. Une clause d’intéressement des salariés aux bénéfices de l’entreprise devra accompagner systéma-tiquement tout accord d’entreprise conclu en vertu de la « loi Travail » pour adapter l’organisation de l’entreprise (rémunérations, durée du travail) afin de préserver ou développer l’activité et l’emploi.

Privilégier l’emploi durable Sans être aveugles aux nécessités d’ajustement des entreprises aux aléas de la conjoncture, je sou-haite favoriser l’emploi durable, condition nécessaire d’une réforme de l’entreprise considérée comme une communauté d’acteurs solidaires. Dans ce but sera institué un crédit d’impôt, simple et de portée générale, en faveur des contrats d’em-ploi durable : le crédit d’impôt CDI, qui pourrait être égal à 1,5% des salaires rémunérant les CDI, dans la limite de 2 fois le SMIC.

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3. UNE POLITIQUE DU LOGEMENT AU SERVICE DU VIVRE ENSEMBLE, DE LA CROISSANCE ET DES ECONOMIES D’ENERGIE

En matière de logement, les efforts entrepris doivent être poursuivis et amplifiés. Ma politique du loge-ment répondra à quatre objectifs principaux :

Favoriser le vivre ensemble, par l’application effective de la loi SRU

Pérenniser les dispositifs de relance (PTZ neuf, ancien, investissement locatif), qui, portant désor-mais leurs fruits, répondent à la demande de logements et soutiennent l’activité BTP

Soutenir activement les programmes de rénovation. Alors que les mesures de soutien à la construction de logements ont jusqu’ici favorisé les investissements en logements neufs, il convient désormais de soutenir activement les programmes de rénovation par :

• La définition d’un plan de rénovation d’ampleur pour les parcs privés et publics

• La définition de mesures d’aide fiscale à l’investissement en rénovation.

Soutenir et étendre l’action en faveur de logements économes en énergie.

• La construction de logements doit être respectueuse des objectifs d’économie d’énergie. Cet objectif doit être étendu aux logements existants. Dans cette perspective, l’Éco-PTZ doit être ouvert aux logements mis en location lorsque les propriétaires ont des revenus modestes. Les entreprises éco-responsables doivent être favorisées pour réaliser ces travaux (principe d’éco-conditionnalité)

• Les moyens de l’ANAH doivent être renforcés pour favoriser la rénovation des logements des propriétaires occupants modestes.

4. UNE AGRICULTURE RESOLUMENT DEFENDUE

Réforme de la PAC. Notre agriculture dépend largement des soutiens qui lui sont apportés par l’Eu-rope. Les orientations de la PAC demeurent toutefois trop favorables à des pratiques agricoles produc-tivistes, négligentes au regard des perspectives d’emploi dans le secteur agricole. La PAC doit être réformée, la répartition des aides devant à l’avenir prendre aussi en compte :

• Les unités de main d’œuvre présentes à la ferme, afin de protéger l’emploi plutôt que d’encou-rager la seule mécanisation,

• La rémunération des services rendus par une agriculture respectueuse des équilibres, des res-sources et de l’eau en particulier, des biodiversités sauvages et domestiques, du climat et de la santé.

Les actions nationales et régionales. Les actions nationales et régionales de politique agricole devront :

• Soutenir l’action des CUMA et autres coopératives agricoles

• Faciliter l’installation des jeunes agriculteurs

• Prévoir des dispositifs de soutien à l’investissement des petites entreprises agricoles

• Veiller à l’amélioration du dispositif de retraites agricoles

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Elles devront également :

• S’attacher à une plus juste répartition des marges entre producteurs, intermédiaires et grande distribution ;

• Soutenir l’agriculture biologique et raisonnée sur des circuits courts ;

• Favoriser le bio et les repas sous label de qualité dans la restauration scolaire collective ;

• Veiller à des conditions d’abattage plus respectueuses des animaux

Sera mise à l’étude une assurance récolte obligatoire pour soutenir les agriculteurs contre les aléas climatiques et sanitaires.

5. UNE POLITIQUE SOCIALE CLAIRE, SOLIDAIRE ET RESPONSABLE

La politique sociale de la France doit viser à la préservation de notre modèle tel qu’édifié depuis le siècle dernier, et progressivement amélioré. Elle doit prendre en compte de façon réaliste les contraintes finan-cières liées au contexte économique ou à l’évolution démographique. Elle doit prioritairement assurer la protection des plus démunis.

Nous ne pouvons, ainsi, partager les propositions d’institution d’un revenu universel minimum qui serait alloué à tout individu, quel que soit le niveau de ses ressources ou l’importance de son patrimoine.

Nous rechercherons, en revanche, la simplification des dispositifs d’allocations, comme un meilleur accès à leur bénéfice par la mise en place d’un guichet unique, et étudierons la faisabilité d’une fusion des minima sociaux.

En ce qui concerne les retraites, notre système actuel de retraite par répartition ne survit qu’au prix de contraintes de plus en plus fortes, touchant notamment au recul de l’âge de la retraite. Or celui-ci n’est justifié ni par l’allongement de la durée de vie, qui n’apparaît plus progresser, ni par l’état du marché du travail, qui n’est pas en faveur de l’emploi des séniors.

Je propose la mise en place d’un système de retraites par points permettant de cumuler, de manière flexible, des droits acquis tout au long de la vie.Le système proposé conserverait le principe de la solidarité intergénérationnelle, les cotisations des ac-tifs servant à payer les pensions des retraités, mais la pension de chaque individu serait proportionnelle au travail qu’il aura fourni tout au long de sa vie. Ce système permettrait une plus grande liberté dans le choix de l’âge de départ à la retraite, avec la suppression d’un âge pivot et le jeu d’abattements ou au contraire de surcote, selon que le départ serait anticipé ou différé.Le système proposé devra être compatible avec le maintien des mécanismes de solidarité comme l’attribution de points gratuits pendant les périodes de chômage, de maladie, de congé maternité, ainsi qu’avec la garantie d’un socle de retraite de base.

Le minimum vieillesse (Allocation de Solidarité aux Personnes Agées) devra être progressivement porté à 85% du SMIC pour compenser l’insuffisance du pouvoir d’achat des personnes âgées les plus pauvres.

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6. UNE POLITIQUE DE SANTE EGALITAIRE ET PERFORMANTE, FINANCIEREMENT SOUTENABLE

Lutte contre les déserts médicaux. L’exigence d’égalité en matière de santé oblige à engager une lutte déterminée contre les déserts médicaux, ruraux comme urbains. Par une redéfinition des critères de présence des hôpitaux et des maternités. Par le recours au numérique, le développement de la télé-médecine et la mise en commun des ressources des hôpitaux. L’implantation de médecins dans des territoires sous-dotés doit être encouragée par le renforcement des mécanismes incitatifs.

L’objectif de qualité et d’efficacité des soins doit être constamment poursuivi, notamment par :

• Le développement des investissements pour la recherche

• Le renforcement des moyens de traitement des cancers et maladies rares, comportant no-tamment une augmentation des effectifs des services de cancérologie

• Le renforcement du dispositif de lutte contre les affections cardio-vasculaires (Institut dédié et Plan comparables à ceux prévus en matière de cancers), et de lutte contre le diabète et l’obésité

• Le renforcement des moyens du Plan Autisme

• Une meilleure ouverture de la profession, assortie des formations en rapport avec les besoins de traitements spécialisés

La maîtrise des dépenses de santé doit être recherchée, par :

• Un soutien beaucoup plus résolu aux politiques de prévention, génératrices d’économies dans les dépenses de traitement

• L’investissement dans la santé à l’école et au travail

• L’amélioration du parcours de soin du malade

• Une évaluation améliorée de la politique conventionnelle, impliquant le contrôle du Parlement

• Un contrôle renforcé des marges de l’industrie pharmaceutique, en vue de l’abaissement du coût de certains traitements

• La généralisation des génériques

• La délivrance de médicaments à l’unité

• Le développement de la chirurgie ambulatoire

7. UNE POLITIQUE ENVIRONNEMENTALE AU SERVICE DU DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE

Les radicaux ont été les pionniers de l’engagement écologique avec Michel Crépeau en 1981, ils ont été aux côtés de Brice Lalonde et de Génération Ecologie dès 1984. Avec nos partenaires, je poursuivrai avec résolution les objectifs de protection de l’environnement, de lutte contre le réchauffement clima-tique et de promotion des économies d’énergie.

Je ne veux pas, toutefois, séparer ces objectifs environnementaux de l’exigence de progrès scientifique, indispensable à l’émancipation des hommes, et de l’exigence de croissance économique, nécessaire au règlement des déséquilibres économiques, démographiques et sociaux qui menacent la stabilité du monde.

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C’est pourquoi je fais clairement le choix de l’écologie de progrès, et non de repli sur le passé, le choix d’une politique environnementale au service du développement économique, plus incitative que répres-sive dans ses moyens.

Ce choix trouvera une illustration en matière de politique énergétique, à travers :• Un soutien déterminé aux énergies renouvelables (éolien terrestre et éolien flottant en mer,

solaire, géothermie, etc.), dont le développement ne doit pas être entravé par des obstacles trop systématiquement dressés à l’encontre des projets concrets de mise en œuvre (recours contre tel ou tel usage d’espace ou de terrain, etc.)

• Non exclusif du choix d’un maintien à niveau suffisant du nucléaire civil, non préjudiciable au climat, à l’origine de progrès scientifiques et techniques déterminants, garantie d’activité et d’emploi pour de nombreux territoires, facteur d’indépendance énergétique

Les risques et inconvénients du nucléaire civil dans sa technologie actuelle (fission) doivent être maî-trisés par le contrôle et le renforcement des mesures de sûreté. La recherche en vue de l’usage de technologies nouvelles (fusion nucléaire) doit être préservée et encouragée.

Le perfectionnement de la politique environnementale peut être par ailleurs recherché au travers de mesures diverses telles que :

• L’encouragement à l’emploi généralisé de modes de construction innovants, faisant appel à des matériaux propres et bio-sourcés

• La généralisation des incitations à l’économie d’énergie dans les logements, par l’extension des mesures d’aide aux logements anciens mis en location

• L’accroissement et l’adaptation des parts et modalités d’énergies renouvelables en fonction des ato uts propres à chaque territoire

• En matière de gestion des déchets, l’encouragement au recyclage, et notamment à l’incorpo-ration dans les produits de matières recyclées

8. UNE POLITIQUE BUDGETAIRE RESPONSABLE

Le programme économique et social que je présente comporte un certain nombre de mesures nouvelles qui représentent un coût. Même si aucune d’entre elles n’est de portée financière telle qu’elle détermine-rait un bouleversement de l’équilibre de nos comptes publics. Pour autant, j’entends inscrire résolument mes engagements dans la continuité d’une politique budgétaire responsable. Contrairement à d’autres, je ne soutiendrai pas l’idée qu’il faut s’évader de toutes contraintes, creuser librement nos déficits pour fina-lement, avec l’accroissement de notre dette, reporter sur nos enfants le poids des largesses du moment.

Les mesures nouvelles que je propose devront donc trouver contrepartie.

Ailleurs que dans l’augmentation d’une pression fiscale, déjà trop lourde, exercée sur les ménages. Ce pourquoi mon programme ne prévoit pas de réforme significative de la fiscalité des particuliers qui devra être allégée, en particulier pour les classes moyennes qui ont supporté l’essentiel de l’effort fiscal des années de crise, dès que sera trouvé le chemin d’une croissance plus forte et plus durable.

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II. UNE FRANCE RASSEMBLEE AUTOUR DES VALEURS DE LA REPUBLIQUE

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Notre pays est en mal d’unité. Pour le rassembler, il n’est pas d’autre chemin que celui des valeurs de la République. Celles inscrites dans notre devise. Celle qu’exprime le principe de laïcité. Nos droits doivent être protégés, à commencer par l’un des premiers d’entre eux, qui est le droit à la sécurité.Nos libertés doivent être élargies, par de nouvelles conquêtes, en lien avec les évolutions de nos socié-tés. Une égalité réelle entre les femmes et les hommes doit être assurée.L’égalité des chances pour tous les enfants de la République doit être assurée par l’école. Prolongée par une politique culturelle ambitieuse. Ces exigences, comme celles liées au développement économique et social, doivent trouver les ré-ponses spécifiques qu’appelle le particularisme de chacun des outre-mer.Pour la conduite des actions utiles à l’ensemble de ces missions, les institutions de la République doivent être efficaces. Et prendre appui sur une fonction publique et des services publics préservés et adaptés.

1. ASSURER L’EFFICACITE DE NOS INSTITUTIONS POLITIQUES

S’agissant des institutions politiques dans le cadre desquelles s’inscrit l’action républicaine, les Radi-caux demeurent fidèles au modèle de la démocratie parlementaire, dans laquelle tous les citoyens sont soumis à la loi commune, élaborée par leurs représentants élus. L’exécutif est en charge de leur appli-cation, le pouvoir judiciaire veille à leur respect et sanctionne les manquements qui y sont apportés. Les Radicaux demeurent également attachés à une organisation de la vie politique appuyée sur des partis politiques responsables, dont le rôle est affirmé par l’article 4 de la Constitution.

Si la question institutionnelle n’est pas, aujourd’hui, au centre des préoccupations des Français, il reste utile de rechercher une meilleure efficacité de nos institutions, nos concitoyens attendant une réponse rapide et forte des pouvoirs publics aux graves problèmes qui se posent à la France. Je proposerai en conséquence les réformes visant à restituer au Président de la République les conditions d’une action libre et résolue, et au Parlement la plénitude de ses compétences naturelles, ainsi que les moyens d’une procédure législative plus rapide et efficiente.

Un Président qui agit, sans la contrainte des perspectives électorales L’action du Président de la République est aujourd’hui compromise par les caractéristiques du mandat présidentiel. Le mandat de cinq ans renouvelable a pour effet :

• d’entraver la liberté d’action du Président au cours de son premier mandat par la perspectived’une nouvelle élection, à brève échéance ;

• de lier trop étroitement les élections présidentielle et législatives, au détriment d’une claire sépa-ration des pouvoirs ;

• de borner à l’excès, dans le temps, le champ d’action du Président, beaucoup de réformesd’ampleur réclamant plusieurs années pour leur préparation, leur mise en œuvre et l’évaluationde leurs effets

Un mandat unique de 7 ans donnerait au Président plus de liberté et de capacité d’action. Je propose de fixer la durée du mandat présidentiel à 7 ans, sans possibilité de renouvellement.

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Un Parlement dont la compétence législative n’est pas bornée par les empiètements d’autres pouvoirs Le Gouvernement et l’administration ne doivent pas disposer du pouvoir de fixer des règles générales sans aucune intervention du Parlement. Je propose en conséquence de supprimer l’article 37 de la Constitution (domaine des « règle-ments autonomes »), la loi devant fixer les règles applicables en tous domaines. La mesure est aujourd’hui d’autant plus justifiée que la compétence de fixation de nombreuses règles a été transférée soit aux institutions européennes soit aux collectivités territoriales (décentralisation). Bien entendu, le Gouvernement et l’administration conservent leur compétence en matière de règlements d’application des lois.

La mise en place d’autorités administratives ou publiques indépendantes, dotées de pouvoirs normatifs et de compétences quasi-juridictionnelles, doit être limitée et contrôlée. Le nombre des AAI et API doit être réduit. La nomination de leurs responsables doit être subordonnée à un accord préalable, supposant une majorité qualifiée, de l’Assemblée nationale et du Sénat.

Une procédure législative permettant une adoption plus rapide des textes en discussionJe propose d’adapter la procédure législative afin d’éviter la multiplication d’amendements sans véri-table objet et les retards dans l‘adoption des textes. En particulier, les amendements ne doivent être recevables que :

• s’ils ont un lien direct avec le texte en discussion • s’ils n’ont pas le même objet principal qu’un autre amendement admis à la discussion

Par ailleurs, le temps du travail parlementaire consacré à la délibération législative ne doit pas être ex-cessivement réduit par la multiplication de séances de questions au gouvernement à finalité souvent polémique. Je propose que ne soit admise qu’une seule séance hebdomadaire consacrée aux ques-tions au Gouvernement (QAG).

2. CONFORTER NOS ADMINISTRATIONS ET NOS SERVICES PUBLICS

A l’heure où l’utilité et les moyens de nos fonctions publiques sont contestés, je tiens au contraire à souligner la nécessité d’un Etat renforcé pour l’exercice des missions qui sont les siennes, d’une fonc-tion publique et de services publics préservés et adaptés aux besoins nouveaux de notre temps, de collectivités territoriales dotées des moyens de leur action autonome, au plus près des citoyens.

Fonctions publiques. Contrairement à beaucoup d’idées reçues, l’Etat français dispose, en compa-raison des autres Etats industrialisés, de peu de moyens pour l’exercice de ses missions essentielles. Il serait périlleux de l’affaiblir davantage, notamment par la mise en œuvre de politiques de réduction des effectifs de ses fonctionnaires :

• Les effectifs de la fonction publique doivent être maintenus

• Les droits des fonctionnaires doivent être préservés, comme leurs obligations, contrôlées

La politique de titularisation des agents contractuels occupant des emplois permanents dans la fonc-tion publique doit être poursuivie, et améliorée par la définition de conditions permettant d’y accéder sans pénalisation.

Services publics J’appliquerai toute ma vigilance à la présence de services publics efficaces dans l’ensemble du territoire, particulièrement dans tous les territoires, urbains comme ruraux, où ils s’avèrent insuffisants ou menacés.

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A cet égard, le numérique peut être regardé comme un levier d’égalité des territoires, l’égal accès à internet étant un élément de désenclavement des territoires et de leur développement économique. Il est essentiel, à cet égard, de soutenir et d’accélérer la mise en œuvre d’un réseau internet performant sur l’ensemble du territoire.

Si le numérique permet la dématérialisation de certains services publics, alors rapprochés de la popu-lation, il est toutefois indispensable de veiller également à une présence suffisante d’agents du service public. Les redéploiements utiles, en faveur de zones urbaines défavorisées, ou de territoires ruraux en voie de désertification, devront être favorisés.

Evaluation des politiques publiquesL’évaluation des politiques publiques doit être améliorée par :

• la mise au service des Assemblées parlementaires des organes publics d’évaluation (Cour des Comptes, etc..)• le recours par les administrations à l’expertise externe, notamment celle des universitaires et chercheurs

DécentralisationAvec les radicaux de gauche, je réaffirme avec force mon attachement à la décentralisation et au principe de libre administration des collectivités locales. Je souhaite en particulier que les collec-tivités territoriales puissent disposer des ressources propres leur permettant d’exercer librement et pleinement leurs attributions.Je propose par ailleurs de renforcer à la fois les grandes régions françaises et les institutions euro-péennes par l’institution entre elles d’un lien plus direct, à travers une révision du mode d’élection des représentants au Parlement européen. Ceux-ci devront être élus dans le cadre de circonscriptions correspondant aux régions.

Représentativité des élusAfin d’assurer, tant au niveau national qu’au niveau local, une meil-leure représentativité des élus, plus souvent issus du secteur pu-blic que du secteur privé, il convient de faciliter la réinsertion pro-fessionnelle des élus en amont de la fin du mandat. La facilitation des allers et retours entre vie professionnelle et vie politique devra être l’un des objets du statut de l’élu que je souhaite. Ce statut de-vra permettre l’accès à des formations qualifiantes et la validation des acquis de l’expérience.

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3. DEFENDRE LA REPUBLIQUE

La Sûreté intérieureAffirmé par l’article 2 de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen, le droit à la sûreté est l’un des droits naturels et imprescriptibles de l’Homme. L’Etat doit en assurer l’effectivité sur l’ensemble du territoire. L’exigence de sûreté appelle des mesures résolues en termes de moyens : Une priorité doit être reconnue au renforcement des moyens de la police, de la gendarmerie, du renseignement de proximité, de la justice et de l’administration pénitentiaire.

Un redéploiement des forces de sécurité doit être assuré en vue de garantir la sûreté pour tous, ainsi que l’égale application de la loi républicaine, notamment dans certains quartiers urbains constitués en « zones de non-droit », ou dans territoires ruraux aujourd’hui délaissés.

En ce qui concerne la mise à niveau de notre administration pénitentiaire, les graves insuffisances du dispositif actuel de prisons obligent à la mise en œuvre d’un plan ambitieux pour les prisons. Cet effort doit être conduit dans le cadre d’une conception humaniste de la prison, qui doit être regardée comme un moyen de réinsertion plutôt que de mise à l’écart de la société.

Le plan national pour les prisons doit en ce sens prévoir :• La construction de nouvelles prisons, comportant le développement de cellules doubles et indi-

viduelles.• Une meilleure formation des surveillants de prison, afin qu’ils puissent effectuer leurs missions

en toute sécurité et prévenir les premiers signes de dépression et de suicides ;• L’amélioration de l’accompagnement psychologique et sanitaire des détenus ;• La mobilisation des associations de lutte contre les dérives sectaires et de radicalisation ;• L’obligation, en tant que de besoin, au suivi de cours d’alphabétisation et de français ;• Le développement des peines alternatives et des peines mixtes en faveur des détenus ayant

témoigné d’un bon comportement

La politique pénale doit accompagner le renforcement de l’appareil de sûreté, sans toutefois verser dans le dévoiement du « tout répressif ». Elle doit être ferme, mais équilibrée et respectueuse de nos libertés fondamentales. Elle doit en ce sens reposer sur :

• Une réponse pénale plus systématique, basée sur des sanctions proportionnées, graduées, adaptées et immédiates dès le premier acte délictueux ;

• Le développement de peines alternatives à la prison pour désengorger les centres de détention.• Une réforme de l’ordonnance de 1945 sur la justice des mineurs qui est aujourd’hui inadaptée

et inefficace et la création de centres d’éducation renforcée.

L’effort sécuritaire doit s’accompagner de la définition d’une politique globale, à la fois préven-tive et curative, de réinsertion sociale. L’administration responsable de la mise en œuvre d’une telle politique sera dotée des moyens pluridisciplinaires nécessaires à l’exercice de ses missions, en lien avec d’autres politiques publiques prioritaires, pour favoriser une réinsertion sociale efficace autour de l’éducation, de la formation, de la culture et du sport.

La légalisation du cannabis, que je propose, ne doit pas être seulement regardée comme un élément d’extension du champ des libertés individuelles. Elle doit également s’analyser comme un moyen effi-cace de lutte contre les réseaux de trafic et la délinquance organisée.

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La légalisation du cannabis devra s’accompagner de mesures destinées à prévenir les usages nuisibles à la santé, comme à la sécurité : les ventes seront contrôlées par l’État. Le cannabis sera en accès libre dans les pharmacies. Le prix d’achat sera calibré. Il devra être suffisamment élevé pour ne pas encourager les ventes, mais suffisamment bas pour prévenir le développement de réseaux souterrains.Les sanctions contre l’usage de cannabis au volant seront fortes et les contrôles plus fréquents. Les tests salivaires pourraient être systématiquement effectués lors des contrôles. Des contrôles stricts seront effectués sur la qualité de ces produits pour répondre à la problématique de santé publique que posent les substances actuelles. Les risques en seront atténués.J’ajoute que l’intervention de l’Etat dans le dispositif de production, de commercialisation et de contrôle du cannabis génèrera de nouvelles recettes publiques, de l’ordre de 2 milliards d’euros.

Lutte contre le terrorisme : Le phénomène terroriste conduit à compléter les mesures destinées à renforcer la sécurité intérieure par l’adoption de mesures spécifiques, visant la prévention de la radicali-sation et le désendoctrinement, comme le développement de moyens nouveaux, humains et juridiques, permettant de faire face à la menace. Il s’agira de :

Prévenir la radicalisation chez les plus jeunes dans le cadre des Chantiers républicains : Les associa-tions d’éducation populaire seront mandatées pour encadrer les Chantiers républicains destinés aux jeunes de 15 à 18 ans. Pendant trois ans, à raison d’un mois par an, ces jeunes devront défendre un projet cohérent avec les valeurs de la République et qu’ils auront choisi.

Créer des centres de prévention de la radicalisation et des parcours de désendoctrinement. Sur le modèle de ce qui existe pour les dérives sectaires, des centres de prévention de la radicalisation seront créés. Il conviendra pour cela de :

• Fédérer en réseau les associations spécialistes des dérives sectaires et d’embrigadement au ni-veau national pour appuyer les cellules de suivi de la prévention de la radicalisation du ministère

• Donner davantage de moyens humains et financiers aux cellules de suivi de la prévention de la radicalisation pour un maillage territorial plus important

• Créer des centres publics de déradicalisation et de désendoctrinement sur la base de ce réseau en mettant à contribution leurs intervenants, spécialistes des dérives sectaires, pour mettre en œuvre des programmes reposant sur un suivi personnalisé et une remise en question cognitive, sentimentale et personnelle.

Renforcement de la réserve opérationnelle (RO) : sur le plan des moyens à mettre en œuvre pour faire face à la menace terroriste, un effort supplémentaire doit être accompli en matière de réserve opérationnelle. La réserve opérationnelle permet d’étoffer les effectifs militaires en cas de besoin et de consolider le lien armée-nation. La RO fait appel aux anciens militaires d’active (RO 2), mais aussi à des personnels civils volontaires (RO1). L’effort doit notamment porter sur la possibilité d’un appel effectif à la RO1, impliquant disponibilité, formation et entraînement.

En ce sens des actions devront être prévues en faveur des :• salariés (autorisations d’absence, exclusion de pertes de salaires…) ;• entreprises (crédit d’impôt RO, partenariat privilégié avec le secteur de la Défense - label

« Défense ») ;• demandeurs d’emplois (complément de parcours professionnel, prolongation des droits d’allocation) ;• jeunes et des étudiants en favorisant le volontariat pour des périodes de réserve durant les vacances.

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Les missions de la RO doivent être précisément définies, inscrites dans le cadre de la loi de programmation militaire et dotées de moyens budgétaires effectivement dédiés. Des actions de communication en faveur de la RO doivent être engagées. Un commandement efficace de la réserve opérationnelle doit être assuré.

La Défense Nationale : des moyens renforcés et adaptésLe budget de la Défense Nationale ne doit pas être une variable d’ajustement de la politique budgétaire et doit être au contraire relevé au niveau nécessaire à notre protection, intérieure comme extérieure.

Pourrait être étudiée, en tant que de besoin, la réduction des moyens d’une dissuasion nucléaire exces-sivement coûteuse, alors que l’évolution des menaces, les déploiements nécessaires sur des théâtres d’opérations extérieurs et la lutte contre le terrorisme imposent le relèvement des crédits d’investisse-ment et de fonctionnement affectés aux forces conventionnelles. Il appartiendra alors à l’Etat-Major des Armées de proposer les arbitrages appropriés entre les composantes sous-marine et aérienne de notre force de dissuasion.

4. CONQUERIR DE NOUVEAUX DROITS

Artisans inlassables des droits de l’homme et des libertés individuelles, les Radicaux n’entendent pas s’en tenir aux seuls progrès à ce jour accomplis sur la voie de l’émancipation. D’autres droits et libertés restent à conquérir. Avec le PRG, je poursuivrai à cet égard, sur le terrain sociétal comme politique, les objectifs suivants :

Avancées sociétales :Reconnaître le droit de mourir dans la dignitéCe droit doit pouvoir s’exercer à la demande du malade, placé sous la responsabilité d’un comité d’éthique médicale, lorsqu’il est médicalement prouvé que la maladie est irréversible et la mort proche.

Permettre le recours à la Procréation Médicalement Assistée (PMA) à toutes les femmes sans conditionsLa PMA doit être accessible à toutes les femmes – par donneur anonyme ou donneur connu – sans dis-crimination liée à leur situation maritale. Il faut mettre fin à l’exil procréatif qui pousse nombre de femmes à se rendre à l’étranger pour avoir accès à ces techniques.

Alléger et faciliter les procédures d’adoption pour tousLes couples, qu’ils soient homosexuels ou non, et les célibataires doivent pouvoir accéder à l’adoption de manière égale et juste, sans discrimination liée à leur orientation sexuelle ou leur condition maritale.

Faire adopter une grande loi sur la bioéthique pour permettre à la médecine de poursuivre ses recherches au service de la santé de tousL’enjeu est de permettre au progrès scientifique d’ouvrir la voie au traitement d’affections graves et incurables aujourd’hui, comme les maladies neurodégénératives – Alzheimer, Parkinson, sclérose en plaques –, les cancers et les maladies rares.

Légaliser l’usage du cannabisPour être pleinement comprise, cette mesure de libéralisation doit être mise en rapport avec la politique de sécurité intérieure (voir ci-dessus).

Avancées politiques : Accorder le droit de vote aux étrangers pour les élections locales et nationalesReconnu par la Constitution de 1793, admis dans de nombreux pays, le droit de vote des étrangers établis sur le territoire national et contribuant par l’impôt au financement des dépenses publiques, exprime sur le

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terrain des droits politiques la conception humaniste d’une égale dignité des hommes et des femmes. Reconnu pour les élections européenne et municipales aux résidents ayant la nationalité de pays membres de l’UE, le droit de vote doit être étendu, pour l’ensemble des élections locales et nationales à tous les étrangers répondant aux conditions mises au droit de vote pour un électeur français (inscrip-tion sur les listes électorales, conditions d’âge et de capacité juridique), ainsi que, pour les élections nationales, à une condition de résidence en France d’au moins trois années.

5. GARANTIR LES DROITS, LES LIBERTES ET LA PROTECTION DES FEMMES

Certaines des avancées sociétales que nous réclamons, telles que celle concernant le recours à la PMA, correspondent à l’affirmation d’un droit nouveau pour les femmes. La question des droits et liber-tés de la femme, celle de l’égalité entre femmes et hommes, ou encore de la protection des femmes, justifient cependant par leur importance une approche spécifique et globale.

Je porterai en conséquence un PROJET POUR LES FEMMES visant à la coordination de l’ensemble des mesures permettant de conduire effectivement à une société de liberté et d’égalité, dans laquelle les femmes trouveront toute leur place.

Droits et libertés des femmesSur le terrain des droits de la femme, j’engagerai vigoureusement le combat contre les tentatives et les risques de remise en cause de l’IVG. A cet effet :

• je demanderai le renforcement des centres IVG, et le développement des moyens alloués à l’information sur les moyens de contraception,

• je proposerai la reconnaissance d’utilité publique du Planning Familial,• je m’attacherai à promouvoir un droit européen à l’IVG.

Sur le terrain des libertés des femmes, et de leur rapport à la laïcité, je rappellerai que celle-ci est, pour les Radicaux, un rempart contre les obscurantismes mais ne doit pas servir d’alibi à ceux qui tentent de stigmatiser telle ou telle religion.Je veillerai en conséquence à ce que les femmes soient pleinement en mesure d’exercer leur liberté de conscience ou de culture, mais aussi à ce qu’elles ne soient pas entravées par quelque forme que ce soit de soumission ou d’oppression qui aurait pour effet de limiter leurs libertés.

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Egalité femmes-hommesLa timidité des avancées en matière d’égalité femmes-hommes justifie la mise en évidence de cet ob-jectif essentiel par :

• L’identification d’un Ministère des droits des femmes et de l’égalité femmes-hommes • La création d’une médiation publique autonome en charge des inégalités femmes-hommes,

des atteintes aux droits des femmes et des discriminations

La poursuite de l’objectif d’égalité hommes-femmes doit être ensuite activement engagée sur différents terrains.L’égalité femmes-hommes doit être consacrée sur le terrain des salaires. Les dispositifs de sanctions financières à l’encontre des discriminations salariales doivent être, sous réserve d’ajustement des barèmes, étendus à toutes les entreprises.

La parité devra également être recherchée au niveau des instances dirigeantes : • des grandes entreprises,• d’organismes tels que les fédérations professionnelles, les Chambres consulaires, les agences

et opérateurs de l’Etat

Les stéréotypes conduisant à réserver certains métiers, notamment scientifiques ou techniques, aux hommes doivent être combattus, l’accès des femmes à ces métiers devant être encouragé.

L’activité à temps partiel subie par les femmes doit être évitée par des incitations au télétravail et au travail à domicile, tant auprès des entreprises que des administrations. L’exercice du congé parental par les hommes doit être favorisé au moyen d’incitations financières.

La conciliation de la vie professionnelle et de la vie familiale doit être favorisée, notamment par :

• L’augmentation des places en crèches, avec des horaires adaptés à la vie professionnelle• La création de crèches/gardes d’enfants dans les services de la fonction publique et dans les entreprises.

Protection des femmes La protection des femmes doit être renforcée, par des actions déterminées de :

• Lutte contre les violences faites aux femmes. L’objectif doit notamment conduire à l’organi-sation dans chaque commissariat de préfecture et d’arrondissement d’une structure d’aide aux victimes de violences, assistée d’une association officielle d’aide aux victimes.

• Lutte contre le harcèlement. Devra être notamment mis en place un plan pluriannuel de pré-vention et d’information sur tous les types de harcèlement.

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Bien entendu, la conquête de droits nouveaux, en particulier pour les femmes, ne doit pas perdre de vue l’exigence de vigilance au regard des discriminations persistantes en dépit des prescriptions de la loi, et qui sont notamment fondées sur l’origine ou les croyances. Les Radicaux restent au premier rang de la lutte contre le racisme et l’antisémitisme et s’appliqueront à débusquer toute forme d’en-trave à l’emploi ou au logement qui serait fondée sur les caracté-ristiques d’une identité personnelle.

6. DÉFENDRE ET PROMOUVOIR LA LAÏCITÉ

La loi de 1905 sur la séparation des Églises et de l’État est le socle sur lequel repose le principe de laïcité. Aucune « Charte de la laïcité » ne saurait se substituer à cette loi fondamentale. Les débats qui ont agité notre pays, depuis le début des années 2000, ont montré que le consensus républicain s’est progressivement délité. Il est nécessaire de réaffirmer avec force l’attachement de la France à cette loi et à ses principes.

Avec le PRG, je propose en conséquence les mesures suivantes :

• L’inscription dans la Constitution des principes posés aux articles 1 et 2 de la loi de 1905

• La création d’une mission interministérielle à la Laïcité

• La mission interministérielle à la laïcité veillera à la défense et à la promotion du principe de laïcité. Elle remplacera l’Observatoire de la Laïcité. La mission veillera à ce que la politique édu-cative, civique et culturelle du Gouvernement tienne compte de tous les aspects de la laïcité, de la liberté de conscience et de l’enseignement concret des principes républicains. La France doit également défendre ce principe républicain au sein des institutions européennes.

• La création d’une Maison de la Laïcité dans chaque Région

• L’inscription de la laïcité au patrimoine immatériel de l’humanité de l’UNESCO

Ainsi que les mesures complémentaires suivantes : • sortie graduelle et négociée du régime dérogatoire des cultes en Alsace et en Moselle

• abrogation du délit de blasphème en Alsace-Moselle

• réglementation de la présence des fonctionnaires en service dans les cérémonies religieuses de nature à garantir la neutralité de l’Etat,

• fin de la reconnaissance mutuelle des diplômes entre la France et le Vatican

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7. FONDER LA COHESION SOCIALE SUR L’ECOLE DE LA REPUBLIQUE

L’école, service public de la RépubliqueLa coexistence de plusieurs systèmes éducatifs parallèles est un évident obstacle à la cohésion sociale et contribue à perpétuer ou renforcer les inégalités. Elle ne saurait s’envisager qu’à des conditions per-mettant que soient assurées en toutes circonstances les obligations propres au service public éducatif, et ne doit en aucun cas s’apparenter à une concurrence portant atteinte à l’école publique, dont le caractère d’excellence doit être réaffirmé et généralisé. Je proposerai en conséquence :

• La subordination de l’octroi de financements publics à des écoles privées au strict respect par celles-ci des obligations de service public définies par la loi et dans le cadre de contrats conclus avec l’Education Nationale, incluant le respect des programmes définis par celle-ci. Les finan-cements publics ne seront plus accordés aux établissements qui ne respecteraient pas ces engagements

• La subordination à autorisation administrative de l’ouverture d’écoles ou de lieux d’enseignement ou de formation ne faisant pas appel au financement public. L’activité de ces établissements, qui devra respecter les principes républicains, devra faire l’objet d’un contrôle systématique

L’école de la République, une école d’excellenceL’école doit permettre aux élèves, toutes filières confondues, de disposer des mêmes chances de réus-site et d’épanouissement. Pour assurer l’excellence de l’Ecole républicaine, je propose :

Les mesures générales suivantes :

• Rendre l’école obligatoire dès 3 ans

• Garantir un socle d’enseignement commun jusqu’à 16 ans : le collège unique doit être conservé pour assurer une formation éducative unique jusqu’à 16 ans au moins - ou 15 ans sur dérogation -, âge auquel les enfants pourront s’orienter vers l’apprentissage s’ils le souhaitent. Aucune sélection ne saurait être effectuée avant

• Réduire les effectifs des élèves dans toutes les classes : les professeurs pourront dès lors assurer un meilleur suivi, plus personnalisé, de leurs élèves

• En conséquence, augmenter le nombre d’enseignants recrutés et formés chaque année. L’effort global de recrutement de 60.000 enseignants supplémentaires, engagé mais non en-core atteint, doit être poursuivi avec détermination

• Renverser une logique d’affectation des enseignants, qui conduit aujourd’hui à l’envoi quasi-systématique des jeunes professeurs dans des établissements défavorisés et souvent difficiles sans avoir l’expérience, la formation ou le bagage nécessaires pour répondre aux défis pédagogiques auxquels ils doivent faire face

Une adaptation des programmes, comportant :

• Un renforcement vigoureux de l’acquisition des fondamentaux que sont la lecture, l’écriture (orthographe, grammaire) et les connaissances de base, impliquant toutes vérifications utiles à l’entrée au collège ou à la sortie du primaire.

• Le maintien de l’enseignement du latin et du grec• La création d’un enseignement commun au lycée en droit, économie et sciences humaines dès

la seconde.• Le recours à l’usage du numérique, sans préjudice de la maîtrise de l’écriture manuelle.• La recherche, tout au long des années d’études au lycée, de témoignages de professionnels

permettant de susciter les vocations et orientations pertinentes.

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Une amélioration de l’apprentissage des langues étrangères, par :

• La réduction des effectifs des classes de langue, permettant d’insister sur la prise de parole, l’échange et le dialogue entre élèves et professeurs

• L’appel aux laboratoires de langues• La généralisation de l’usage du numérique • La démultiplication des échanges scolaires internationaux

La revalorisation, par tous moyens utiles (campagnes de communication, échanges avec les profes-sionnels) des métiers dits « manuels », afin que les élèves qui souhaitent étudier dans le cadre de filières professionnelles puissent le faire par envie et non plus par dépit.

En matière de santé à l’école, je juge indispensable de : • renforcer la santé à l’école en rendant obligatoire une visite médicale annuelle.• favoriser l’information touchant à la contraception • sensibiliser les élèves et étudiants aux infections et maladies sexuellement transmissibles et aux

pratiques à risques, hétérosexuelles comme homosexuelles.• favoriser la prévention des addictions.• lutter contre l’obésité par l’éducation alimentaire.

Une formation des enseignants préservée et amélioréeJe veillerai à ce que :

• soit assurée la pérennité de la formation des jeunes enseignants, une formation devant comporter l’acquisition de savoirs nécessaires, mais aussi des méthodes pédagogiques.

• soit organisée une formation des enseignants tout au long de leur carrière.

Par ailleurs, la fragmentation du parcours scolaire rend actuellement les enseignants relativement im-puissants pour organiser un accompagnement efficace de l’élève : Développer la bi ou multidisci-plinarité lors des formations permettra aux jeunes enseignants de travailler en équipe sur la base de projets pédagogiques adaptés et personnalisés à chacun des élèves.

Enseignement supérieur et recherche Dans ces domaines, je défendrai une politique éducative tendant à faire de l’Université le lieu privilégié du plus large accès à l’excellence scientifique et professionnelle. L’université doit être le socle d’une ascension sociale ouverte aux jeunes de toutes origines, fondement du vivre ensemble de demain. L’université doit pouvoir former efficacement des professionnels. De nouvelles filières doivent être créées pour entrer en résonance avec les métiers de demain, notamment en ce qui concerne l’écologie et les nouvelles énergies. Des stages obligatoires doivent être prévus dans toutes les filières, y compris au sein des sciences humaines.L’objectif de meilleure liaison entre l’Université et le monde professionnel conduit à proposer la sup-pression de l’obligation d’achever une thèse en trois ans, disposition ayant pour effet pratique d’écarter les professionnels de la recherche et de priver la recherche des apports de connaissance et d’expérience issues de la pratique d’un métier.

De manière générale, j’apporterai le soutien le plus complet à la recherche publique, y compris dans le domaine des sciences humaines et sociales, incluant un soutien aux innovations sociétales.

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Je propose également de :

• Décentraliser les concours des grandes écoles au sein de tous les lycées de France. Cette mesure permettrait à tous les élèves de pouvoir se familiariser avec ces concours et de les passer en même temps que leur classe d’âge.

• Renforcer et rationaliser le système de bourse, dans le sens d’une meilleure justice.

D’un point de vue pratique, les universités devraient accorder aux étudiants une plus grande flexibilité dans l’organisation de leur emploi du temps. La possibilité de suivre des cours du soir ou des cours à distance doit être donnée à ceux qui travaillent en parallèle ou sont en reprise d’étude.

Un apprentissage revalorisé. L’apprentissage doit être revalorisé et favorisé, notamment part :

1. une meilleure diffusion des dispositifs d’aide au recrutement d’apprentis (crédit d’impôt apprentissage, exonérations de cotisations, aides régionales)

2. un déploiement plus important du programme européen d’échanges en matière d’apprentissage (Erasmus +)

Une formation professionnelle plus efficaceAujourd’hui coûteuse et peu performante, la formation professionnelle, indispensable au retour à une situation plus satisfaisante de l’emploi, doit être réformée.Il s’agit d’abord de lui reconnaître de manière générale un caractère de service public, qu’il soit assuré par des organismes publics (AFPA) ou par des organismes privés.La formation professionnelle assurée par les centres de formation, en conséquence, doit s’exercer, non sur la base d’un simple agrément, mais dans le cadre d’une délégation de service public, compor-tant systématiquement un cahier des charges, assortie d’une obligation de résultats, soumise au contrôle de fonctionnaires territoriaux.

La loi doit ensuite définir des priorités d’affectation des moyens de la formation professionnelle : lutte contre le chômage, formation des moins qualifiés, reconversion.

Des formations professionnelles décentralisées doivent être organisées au bénéfice des territoires isolés.

8. LA CULTURE, UNE EXIGENCE DE L’HUMANISME REPUBLICAIN

Pour les Radicaux, la culture est une condition nécessaire de l’épanouissement des individus et de leur capacité à vivre ensemble dans l’échange et le partage. Les politiques culturelles, nationales ou locales, doivent être promues avec détermination. Je propose :

• de fixer un objectif de 2%, à atteindre progressivement, pour la part du budget national consacrée à la culture (1,1% aujourd’hui) et aux activités culturelles, en France comme à l’étranger (centres culturels, bibliothèques françaises, etc.).

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• de favoriser l’émergence de lieux de culture et d’incubateurs culturels, en proposant des espaces communs, durables ou éphémères, aux artistes locaux et méconnus pour leur per-mettre de gagner en visibilité et de faire vivre la culture à l’échelon local.

• de développer les œuvres partagées qui permettent aux habitants de créer avec des artistes locaux, de désacraliser l’œuvre artistique et d’améliorer le cadre de vie des habitants.

• de diversifier les sources de financement des évènements culturels, musicaux et artistiques.

• d’ouvrir les bibliothèques et médiathèques publiques le dimanche. Les bibliothèques et médiathèques sont actuellement saturées. L’ouverture dominicale des bibliothèques universi-taires, des bibliothèques, médiathèques et des lieux culturels en général constitue une nécessi-té, notamment pour les étudiants.

9. DES PRIORITES SPECIFIQUES POUR LES OUTRE-MER

Les problématiques d’évolution institutionnelle pouvant et devant être abordées dans le cadre des dispositions prévues par la Constitution, tant pour les collectivités régies par l’article 73 (départements d’outre-mer et collectivités assimilées) que pour celles régies par l’article 74, et celles prévues pour la Nouvelle-Calédonie, les priorités pour l’Outre-mer résultent du constat préoccupant de situations communément caractérisées par l’insécurité, un taux de chômage exceptionnellement élevé, et l’insuf-fisance des moyens d’un développement économique autocentré.

La sécuritéLa sécurité des personnes et des biens est, pour la plupart des collectivités d’outre-mer confrontées à des niveaux de délinquance grave inacceptables, une priorité absolue. Elle doit être assurée par :

• Un renforcement très significatif des moyens de police, de gendarmerie, de douane, de contrôle aux frontières, de justice et d’administration pénitentiaire

• Une impulsion spécifique donnée, outre-mer, au dispositif de réserve opérationnelle, militaire et civile, de nature à renforcer les moyens de sécurité fondés sur le recours à des personnels locaux.

L’emploiLe taux de chômage constaté dans les collectivités d’outre-mer, atteignant ou dépassant en règle générale 25%, et davantage auprès des jeunes, ne peut être toléré. Les mesures pour y remédier dépendent pour partie du cadre statutaire propre à chaque collectivité, et doivent lui être adaptées.

Pour les collectivités régies par l’article 73 de la Constitution (DOM et assimilés), l’action de l’État est déterminante et doit comporter les mesures les plus résolues, principalement en matière de soutien à l’activité et à l’emploi par les entreprises. Ce soutien doit comporter :

• L’application pleine et entière des dispositions générales en matière de charges sociales des entreprises (suppression complète des cotisations à la branche famille), comme de charges fiscales (taux d’impôt sur les sociétés ramenés à 10, 15 ou 20%)

• Un allègement supplémentaire très significatif des charges sociales restant à la charge des entreprises (renforcement et simplification du dispositif LODEOM)

• Participation des collectivités au financement de ces mesures, sur la base de transferts limités de compétence en matière d’octroi de mer (dont le caractère d’imposition intérieure sera renforcé par son extension aux services) et de TVA (part transférée à la collectivité)

• Un renforcement spécifique du « Plan TPE » : les moyens permettant le développement, outre-mer, des dispositifs « SMA » et « réserve opérationnelle civile », devront être dégagés.

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Pour les collectivités régies par l’article 74 et la Nouvelle Calédonie, le soutien à l’emploi assuré par les autorités locales doit être complété par des mesures d’État, comportant notamment le maintien et le renforcement des dispositifs d’aide fiscale à l’investissement dans ces collectivités.

Dans le cas particulier de Saint-Martin, où se combinent compétence locale et compétence d’État, l’État doit veiller à la pleine application des mesures d’allègement de charges sociales. Il doit en outre as-sumer sa responsabilité en matière de transfert de ressources correspondant aux transferts de charge, en restituant à la collectivité les moyens financiers dont elle a été privée : en charge de l’application et du contrôle des impôts décidés par la collectivité, l’État doit rétablir, pour les impôts directs, la garantie de recettes correspondant aux rôles émis.

Le développement économique autocentréLe renforcement des capacités de développement fondées sur la mise en œuvre de ressources locales doit être beaucoup plus activement recherché. Il doit comporter un soutien résolu, de niveau national comme, le cas échéant, européen, aux axes de développement suivants :

• développement des énergies renouvelables (éolien, solaire, géothermie), l’objectif devant être, à terme rapproché, l’autosuffisance de chacune des collectivités d’outre-mer

• soutien aux productions agricoles et agro-industrielles traditionnelles d’exportation (banane, canne, rhum)

• développement des productions agricoles vivrières, des filières biologiques, de la pêche, com-portant la fixation d’objectifs en termes de satisfaction des besoins de consommation extérieure comme d’exportation (produits naturels ou transformés)

• développement de la croissance bleue, par la mise en valeur du considérable potentiel repré-senté par les espaces marins (domaine, zee)

• soutien à l’industrie touristique

• aide fiscale aux investissements dans tous les secteurs productifs

• soutien à l’économie numérique et d’abord, généralisation accélérée de l’accès aux réseaux

• télémédecine : Développement de la E-santé

La lutte contre la vie chère doit prendre appui sur un dispositif spécifique de contrôle des marges de revente sur les produits importés.

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III. UNE EUROPE QUI PROTÈGE

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38 PROGRAMME PRÉSIDENTIEL - III. UNE EUROPE QUI PROTÈGE

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Le Brexit, la crise des réfugiés, la résurgence de réflexes de repli national et d’autoritarisme dans cer-tains pays de l’Europe centrale et orientale, mais plus généralement la montée des populismes et des souverainismes dans beaucoup des États membres de l’Union européenne témoignent d’un recul de l’espérance européenne.

Certaines des institutions de l’Union sont décriées, leur action est rendue responsable des difficultés affectant nos agriculteurs, nos pêcheurs, nos entreprises, nos travailleurs ou nos territoires. En même temps qu’ils réclament volontiers davantage d’efficacité dans l’action commune de l’Union, la plupart de ses gouvernements s’opposent en pratique aux mesures de fédéralisation qui permettraient d’y parvenir.

La crise de l’Europe atteint les citoyens, dont le scepticisme à l’égard de la construction européenne s’est accru, quand ils n’y sont pas – pour une minorité d’entre eux – franchement hostiles. Elle atteint les gouvernants, incapables de s’accorder sur les procédures et les choix qui seraient ceux d’une Eu-rope unie et efficace.

Pourtant, l’Europe est nécessaire. Elle est nécessaire à la paix, qu’elle a su garantir depuis plus d’un demi-siècle. Elle est nécessaire pour faire face au risque nouveau du terrorisme, comme aux défis que posent les mouvements de population massifs notamment dus aux conflits extérieurs. Elle est évidemment indispensable à la maîtrise de phénomènes tels que les dérèglements du climat, la dégra-dation globale de notre environnement, ou encore les risques épidémiques que n’arrête nulle frontière. L’Europe seule peut en outre, sur le plan de l’économie, du commerce et de la monnaie, se mesurer à armes égales avec les grandes puissances, désormais plus nombreuses, que compte la planète.

Je suis pour ma part convaincue de la nécessité d’une réponse européenne aux problèmes de notre temps. Mais au-delà d’un constat qui devrait s’imposer à tous, je porte aussi, avec les Radicaux, un projet européen qui n’est pas seulement utilitaire. Je crois en une construction européenne qui ne soit pas seulement celle d’un marché unique. Mais qui soit aussi celle d’un espace de solidarité, d’un progrès de l’humanisme, d’une conquête constamment renouvelée du droit et des libertés, d’un recul des arbitraires et des intolérances, de la reconnaissance d’une histoire et d’une culture riches et di-verses; d’une société prête à s’ouvrir à d’autres pour construire un vivre ensemble où seront garantis, à l’abri des replis communautaristes de tous ordres, l’épanouissement de l’individu et le progrès social.

Je demeurerai fidèle à tous les engagements européens des radicaux, et de ceux qui partagent leur idéal. Celui d’une véritable Europe fédérale, fondée sur une Constitution des États-Unis d’Europe, com-portant un véritable gouvernement démocratique européen, un véritable budget fédéral, une harmoni-sation fiscale et sociale, une politique étrangère et une défense communes.

Je n’ignore pas pour autant que le chemin dans cette direction est long et difficile, semé d’embûches, marqué d’avancées, mais aussi de reculs. Il est clair que les jours d’aujourd’hui ne sont pas les meilleurs que la construction européenne a connus.

Il nous faut donc, après avoir réaffirmé nos convictions et nos engagements, rechercher patiem-ment mais résolument les voies et moyens d’un nouvel élan pour l’Europe ; identifier tous les lieux où la construction européenne devrait, et pourrait, être relancée, en prescrire les moyens.Mais il nous faut aussi convaincre, contribuer à donner à nos citoyens, comme à ceux des autres pays membres de l’Union ou qui pourraient la rejoindre, le goût de l’Europe, le désir d’Europe. Pour cela, l’Europe doit être certes réorganisée, mais aussi mieux comprise, plus proche des citoyens, mieux re-connue dans ses interventions utiles et bénéfiques.

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Mon programme pour l’Europe comporte ainsi :• L’indication de quelques-unes des mesures permettant la relance d’une construction euro-

péenne plus efficace• La proposition d’une mesure nationale visant à rapprocher l’Europe des citoyens, et d’en relan-

cer la construction, non plus seulement par le niveau centralisé des États, mais aussi par celui des territoires, au plus près des citoyens.

1. RELANCER LA CONSTRUCTION EUROPEENNE

Par la création d’un gouvernement économique de la zone euroJe suis en faveur d’un nouveau traité européen qui viendrait refonder la gouvernance de l’Union, la rendre à la fois plus démocratique et plus efficace. Notamment par la transformation de la Commission en un véritable gouvernement de l’Europe, constitué sur la base d’un accord de coalition, responsable devant le Parlement européen, dont les pouvoirs de contrôle seraient renforcés. De même suis-je favo-rable à un budget européen plus étoffé, alimenté par des ressources propres plus substantielles.

Dans l’attente de tels progrès vers la démocratie européenne, et sans qu’il soit besoin d’en passer par la procédure longue et hasardeuse de la révision des traités existants, peut être obtenue la constitution d’un gouvernement économique de la zone euro.

Venant utilement compléter, et balancer, le gouvernement monétaire exercé par la Banque Centrale Européenne, un gouvernement économique de la zone euro, qu’il est aisé de constituer par simples dispositions pratiques entre les gouvernements des États qui la forment, jouerait un rôle essentiel en matière de cohérence des politiques économiques et budgétaires de ces États, et serait le moteur d’ini-tiatives de portée plus générale, notamment en matière d’harmonisation fiscale, ou même de premiers éléments d’un budget et d’une fiscalité communs.

Afin de conférer une meilleure dimension démocratique au gouvernement de la zone euro, pourrait s’or-ganiser, à échéances régulières, la réunion des membres du Parlement européen représentant les pays de la zone euro, disposants (hors dispositions d’un nouveau traité) de capacités d’information et d’avis.

Par les coopérations renforcées Les avancées vers davantage de politiques communes, et pour une harmonisation plus complète dans les domaines de la fiscalité ou de la protection sociale, se heurtent à des règles de prises de décision qui, souvent, les rendent inaccessibles. Il en est ainsi de l’harmonisation des fiscalités directes, qui requiert l’unanimité.Les coopérations renforcées entre États volontaires sont en revanche possibles. Il faut y recourir. No-tamment en matière fiscale, où doit être prioritairement recherchée l’harmonisation de la fiscalité des sociétés, sur le modèle « ACCIS » proposé par la Commission, compatible avec nos propositions en matière de fiscalité des sociétés au plan national. L’amorce de coopérations renforcées sur le terrain de l’harmonisation des niveaux de rémunération salariale et de la protection sociale doit être également engagée. Jusqu’à l’obtention d’un degré suf-fisant d’harmonisation sociale, la protection des salariés et de l’emploi au niveau national doit être assurée, notamment par l’adaptation de la directive sur les travailleurs détachés.

Par l’édification d’une Europe de la défense et de la sécuritéLa menace terroriste, qui vise toutes les démocraties européennes, les positions affichées par le nou-veau Président des Etats-Unis, qui font craindre une moindre détermination américaine à protéger l’Eu-rope, favorisent la prise de conscience de l’intérêt, pour les Etats européens, d’avancer beaucoup plus résolument sur la voie d’une politique européenne de défense et de sécurité.

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De premières avancées sont indispensables en matière de renseignement, de coopération anti-terro-riste, de gestion commune des frontières extérieures.Des coopérations renforcées doivent être recherchées avec d’autres acteurs potentiels de la défense de l’Europe (Allemagne, Espagne, etc.).

Une prise en compte par les institutions européennes de l’effort spécifique accompli par la France au profit de la défense de tous les pays membres doit être demandée. Tendant à ce qu’une part des crédits d’investissement et de fonctionnement des armées puisse être déduite de l’évaluation du solde budgétaire au regard des critères du pacte de stabilité et de croissance.

Par la définition d’un droit d’asile européen et d’une politique migratoire communeDroit d’asile européenUn droit d’asile européen clair et cohérent doit être défini. Au-delà des quelques éléments déjà mis en place (dispositif de sauvetage en mer, de surveillance de certaines zones maritimes), il est nécessaire de :

• persister dans la voie d’un mécanisme de solidarité intra-européenne fondé sur une répartition obligatoire des demandeurs d’asile entre les États membres

• d’encourager les efforts de l’ensemble des États membres en matière de réinstallation, en de-mandant la délivrance de visas humanitaires dans les ambassades ou consulats des États membres dans les pays tiers et en insistant sur la nécessité d’une approche holistique en matière de migrations qui prennent en compte tous les aspects de la migration, y compris la migration économique et climatique

• de responsabiliser tous les États membres en vue de la transposition pleine et entière des ins-truments du régime d’asile européen commun pour que les demandes d’asile reçoivent un traitement équivalent quel que soit le pays d’accueil dans l’Union

• de soutenir les actions de coopération permettant aux pays tiers de renforcer leurs capacités en matière d’asile et de promouvoir les politiques de développement

Politique migratoire européenneLa définition et la mise en œuvre d’une politique migratoire commune pour l’ensemble de l’Union euro-péenne devront être recherchées.

Par la recherche d’une préférence européenneAux premiers pas de la construction européenne étaient mises en œuvre des dispositions assurant une « préférence communautaire » aux productions des Etats membres de la CEE. A l’heure où, après une période de libéralisation insuffisamment contrôlée des échanges commerciaux inter-nationaux, se profilent des vues protectionnistes, le moment paraît venu d’avancer la proposition d’une « préférence européenne » pour les pro-ductions des Etats membres de l’Union. Fondée sur l’appel à des critères sociaux et environnementaux, la « préfé-rence européenne » contribuerait à la protection de nos industries à l’égard d’importations favorisées par des conditions de production compatibles avec le respect de normes sociales et environnementales satisfaisantes. Elle favoriserait également, par un meilleur respect de ces normes, l’amélioration des conditions de travail dans les pays producteurs et un plus large respect des objectifs de protection de l’environnement.

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2. RAPPROCHER L’EUROPE DES CITOYENS

L’apport des politiques européennes aux citoyens et aux territoires doit être plus clairement perçu, expliqué, justifié. Un tel effet de rapprochement entre l’Europe et les citoyens peut être grandement favorisé, en France, par la réforme du mode d’élection des représentants au Parlement européen.Je propose que les députés européens soient élus, au scrutin proportionnel, dans des circonscriptions correspondant aux actuelles grandes régions.

Cette réforme aura pour prolongement naturel d’inviter les députés européens à rendre compte de leur mandat, une fois par an, devant les conseils régionaux. Cet échange serait l’évidente occasion de faire apparaître, non seulement l’efficacité des élus au bénéfice de leurs électeurs, mais, plus géné-ralement, l’intérêt, pour chacune des régions, des interventions de l’Europe.

Un tel lien privilégié entre l’Europe et les grandes régions trouve toute sa justification dans les responsabilités économiques que partagent ces deux échelons de l’action publique.

Parallèlement, je défendrai avec vigueur le maintien et le développement des politiques régionales de l’Union, notamment celles fondées sur les interventions des fonds structurels. Je m’opposerai à toute mesure qui tendrait à substituer aux subventions les seules formes d’aide à caractère de prêts.

3. DANS L’ATTENTE D’UNE POLITIQUE DE RELATIONS EXTERIEURES ET D’UNE DIPLOMATIE EUROPEENNES, QUELLE POLITIQUE ETRANGERE POUR LA FRANCE ?

S’inscrivant, pour l’essentiel, dans le prolongement de la politique étrangère conduite par le Président Hollande, la diplomatie française devra continuer d’œuvrer :

• En faveur de la paix et de la sécurité, • Contre le terrorisme, • Pour la protection, partout dans le monde, des droits de l’homme et des libertés,• Pour un développement plus égal, par l’aide aux pays moins avancés et la coopération

Le changement du contexte international, la remontée en puissance des nationalismes, des populismes et de l’isolationnisme, obligent toutefois à des inflexions :

La politique étrangère de la France devra se montrer plus indépendante à l’égard d’une diplomatie américaine hésitante, plus réaliste dans ses rapports avec d’autres puissances.

L’autoritarisme et les actions de force unilatérale de la Russie de Vladimir Poutine, ainsi, ne sauraient être approuvés. Pour autant, la Russie est une grande nation européenne, avec laquelle le dialogue, même s’il doit être ferme, est indispensable.

L’évolution du régime turc, défavorable à la démocratie et aux libertés, de même, ne peut être considé-rée avec faveur. Mais nul ne peut oublier que la Turquie a toujours partagé une histoire commune avec l’Europe, et qu’elle a su, au XX° siècle, se rénover sur la base du principe de laïcité. Le régime du mo-ment ne saurait être confondu avec ce qu’est véritablement la Turquie : une part de l’Europe, appelée à retrouver le chemin du droit et des libertés, par son intégration, le moment venu, à l’Union Européenne.

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