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E883 Volume 1 | 9 REPUBLIQUE DU SENEGAL MiINISTIÈREI I)DE NVIRONNI.1F N I I I)1I' I.SS INISSImIF N I' MtINIS I'EIE 1)1: LA. P'E('HE PROGRAN1ME DE GES'T'ION IN'I'EGREE DES RESSOt'RCFES0 S MAlRINES El` CÔTIÈERES DON MULT 51566-SE / BANQUE MONDIALE UNITE DE COORDINATION DU PROGRAMME (UCP) EVALUATION ENVIRONNEMENTALE DU PROGRAMME GIRMaC Volume 1: Impacts environnementaux et cadre de gestion environnementale Volume 2: Politiques sociales applicables Dakar, février 2004 FIlE COPY Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized

PROGRAN1ME DE GES'T'ION IN'I'EGREE DES RESSOt'RCFES0 … · 2016-07-17 · des ressources marines et côtières, notamment un fonds fiduciaire à long terme pour l'application de

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E883Volume 1

| 9 REPUBLIQUE DU SENEGALMiINISTIÈREI I)DE NVIRONNI.1F N I I I)1I' I.SS INISSImIF N I'MtINIS I'EIE 1)1: LA. P'E('HEPROGRAN1ME DE GES'T'ION IN'I'EGREE DES RESSOt'RCFES0 S MAlRINES El` CÔTIÈERESDON MULT 51566-SE / BANQUE MONDIALE

UNITE DE COORDINATION DU PROGRAMME (UCP)

EVALUATIONENVIRONNEMENTALE

DU PROGRAMME GIRMaC

Volume 1: Impacts environnementaux et cadre de gestion

environnementale

Volume 2: Politiques sociales applicables

Dakar, février 2004

FIlE COPY

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PROGRAMME (,IRREar SENECAl rROJE(` ('OORDINATION lUNIlTDirection Ics Parcs Natioiinaix, Ilann, Dakar, SENEGAIL

TEL1. (221) 859 01 Sl Fax (221) 8325811 E-MAIL: biomarine&,sentoo.sn

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SOMMAIRE GENERAL DU RAPPORT

SOMMAIRE GENERAL DU RAPPORT .................................................................................... 1

RESUME EXECUTIF .................................................................................... 2

LISTE DES SIGLES ET ABBREVIATIONS ...................................................................... 5

LISTE DES TABLEAUX ET FIGURES ................................................................................. 7

VOLUME 1: IMPACTS ENVIRONNEMENTAUX ET SOCIAUX ET PLAN DE GESTIONENVIRONNEMENTALE .................................................................................... 8

PARTIE A: ETUDE DES IMPACTS ENVIRONNEMENTAUX ET SOCIAUX ........................................ 11

1 DESCRIPTION DU PROJET ................................................................................... 12

2 CADRE POLITIQUE, JURIDIQUE ET ADMINISTRATIF ......................... l9

3 DONNEES DE BASE ................................................................................... 39

4 IMPACTS SUR L'ENVIRONNEMENT .......................................................................... 73

5 ANALYSE DES DIVERSES OPTIONS ........................................................................... 98

6 PROCESSUS DE CONSULTATION PUBLIQUE ................................................. 101

PARTIE B: CADRE DE GESTION ENVIRONNEMENTALE DU PROGRAMME ............................... 103

1- IMPACTS POTENTIELS ................................................................................... 103

2- LE PLAN DE GESTION ENVIRONNEMENTALE DU PROGRAMME .............................................. 104

3. CADRE DE GESTION ENVIRONNEMENTALE DES SOUS PROJETS ............................................ iO6

4 - LA POLITIQUE DU GOUVERNEMENT APPLICABLE À LA GESTION ENVIRONNEMENTALE............................................................................................................................................................................. ......................................... 109

VOLUME Il: POLITIQUES SOCIALES APPLICABLES ............................................................................. 1

PARTIE A: CADRE REGLEMENTAIRE DE REINSTALLATION ............................................................. 4

1. DESCRIPTION DU PROJET .................................................................................... 5

2- CADRE DE GESTION DU PROCESSUS DE RECASEMENT ET DE COMPENSATION .................. 14

PARTIE B :CADRE DE GESTION DU PROCESSUS DE REDUCTION DES IMPACTS SOCIAUXNEGATIFS DE LA LIMITATION D'ACCES AUX DOMAINES CLASSES ET AUX ZONESTAMPONS ................................................................................... 22

1. INTRODUCTION ................................................................................... 23

2. STRATÉGIE DE PARTICIPATION DES PERSONNESPOTENTIELLEMENT DÉPLACÉES .................................................................................. 30

3. RÉSOLUTION DES CONFLITS .................................................................................. 35

4. PROCÉDURES DE SUIVI .................................................................................. 37

DOCUMENTS ANNEXES .................................................................................. 39

ANNEXE 1: TERMES DE RÉFÉRENCE DE L'ÉVALUATIONENVIRONNEMENTALE .................................................................................. 40

ANNEXE 2: EXIGENCES DE LA BANQUE MONDIALE EN MATIÈRE

D'ÉVALUATION ENVIRONNEMENTALE .............................................................. 44

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Evaluation Environnementale du Programme GIRMaC

RESUME EXECUTIF

1. Le projet: Le Programme de Gestion Intégrée des Ressources Marines et Côtières(Programnme GIRMaC) bénéficie du concours financier de la Banque Mondiale. Il vise àasseoir les bases d'une gestion durable des ressources marines et côtières commeéléments de base du développement et principalement de la lutte contre la pauvreté descomnmunautés littorales par l'intégration entre les objectifs de développement et deconservation de la biodiversité marine et côtière. Les activités envisagées par leprogramme sont comprises dans trois composantes que sont (i) le développement depêcheries durables,; (ii) la conservation des habitats critiques et des espèces, (iii) Lagestion optimale du programnme, y compris le suivi, l'évaluation et la communication.Aussi, en partenariat avec l'Agence du Fonds pour le Développement Social (AFDS), leprogramme compte mettre en place des mécanismes de financement durable de la gestiondes ressources marines et côtières, notamment un fonds fiduciaire à long terme pourl'application de pratiques de pêche durable et l'aide à la reconversion des pêcheurs soitdans des activités de la filière autres que la production ou dans des activités nouvelles, depréférence liées à la biodiversité.

Le programme intéresse toute la zone marine et côtière de l'ensemble du littoralsénégalais qui s'étend sur plus de 700 kilomètres. Cependant trois zones ont étésélectionnées pour leurs particularités écologiques et leur importance pour la biodiversitéet pour l'économie locale et nationale conime prioritaires pour la mise en oeuvre : deltadufleuve Sénégal, Presquu'île du Cap Vert et le delta dufleuve Saloum. La coordinationdu programme est assurée par une unité (UCP) qui s'appuie sur des instances mises enplace pour la circonstance.

2. Le cadre politique, juridique et administratif qui intéresse le programme GIRMaC renvoieaux politiques et procédures des secteurs de l'environnement et de la pêche d'une part, etaux politiques de la Banque Mondiale dans le domaine de la gestion environnementale etsociale des projets dans lesquels elle participe.

* Dans le secteur de l'environnement, la politique du Sénégal est essentiellementorientée vers la promotion des principes de développement durable comme enattestent les documents cadres qui constituent les références de la politiquenationale. La gestion de la biodiversité occupe une place de choix dans cesorientations. Sur le plan juridique et réglementaire, le code del'environnement et les textes subséquents sont les références, tandis que leministère de l'environnement et de l'assainissement assure, avec sesdirections, la mise en oeuvre de la politique et l'application des dispositionslégislatives et réglementaires.

* Dans le secteur de la pêche, la « stratégie de développement durable de lapêche et de l'aquaculture et le plan d'action à nmoyen terme (2001 - 2007) »sont actuellement les cadres d'orientation de politique nationale dont l'un desobjectifs prioritaires est d'assurer la gestion durable des ressources et laviabilité des pêcheries. Le ministère des pêches est chargé de l'application decette politique. La législation et la réglementation du secteur sont assurée parle code des pêches principalement, et le code de la marine marchande dansune certaine mesure.

* Etant donnée l'implication de la Banque Mondiale dans ce programme,certaines procédures de la dite institution lui sont applicables. Il s'agit

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notamment des politiques opérationnelles sur l'évaluation environnementale(OP 4.01), sur les Habitats Naturels (OP 4.04); sur la PropriétéCulturelle (4. 11) ; et sur le Recasement Involontaire (4.12).

3. Conditions environnementales de base.: L'analyse de la situation dans la zone

d'intervention du Programme GIRMaC, montre que globalement les ressources marines

et côtières subissent les effets conjugués de la péjoration climatique et des pressions

anthropiques. La péjoration climatique a eu surtout des conséquences sur l'assèchement

précoce des mares, l'hyper-salinité des eaux dans les nappes du sol. Ces phénomènes ont

contribué à la dégradation des habitats de la faune surtout au niveau du, Ndiael,

Poponguine et du Parc National du Delta du Saloum. L'analyse des causes anthropiques

de perte de biodiversité dans les écosystèmes marins et côtiers fait ressortir le caractère

aléatoire de l'agriculture qui a provoqué un afflux d'acteurs vers le secteur de la pêche.

D'autres événements comme la dévaluation du franc CFA et la forte demande extérieure

en ressources halieutiques, ont également donné à ce secteur une plus grande importance

pour l'économie nationale. La pression croissante sur les ressources a accru les menaces

sur la biodiversité dans les écosystèmes marins et estuariens. Parmi les causes et menaces

de perte de la biodiversité, on pourrait citer . l'augmentation de l'effort de pêche

(surexploitation); la fragmentation et la destruction des habitats ; la pêche sous-marine

sur les lieux de reproduction et l'utilisation de techniques ou d'engins inappropriés et

prohibés. A cela s'ajoutent des rejets de déchets solides et d'eaux usées domestiques et

industrielles non traitées qui induisent une eutrophisation des baies, particulièrement de

la Baie de Hann.

Sur le plan socioéconomique, la situation macroéconomique du pays née de, la

dévaluation monétaire, de l'ajustement structurel et des effets de la mondialisation, la

dégradation des systèmes de production rurale (agriculture, élevage et productions

forestières) ainsi que la chute des captures au niveau de la pêche artisanale et

industrielle ont déstabilisé l'économie des zones côtières et ont contribué à l'aggravation

de la pauvreté des communautés côtières. Aujourd'hui plus de 600,000 personnes dont

200,000 pêcheurs vivent dans la pauvreté et la précarité des conditions d'existence. La

désagrégation des systèmes ruraux de production ont entraîné un mouvement migratoire

en direction des zones côtières entraînant davantage de pression sur l'espace et les

ressources. Cette situation diverge fortement par rapport à la situation antérieure durant

laquelle la pêche constituait le deuxième secteur d'exportation du pays et contribuait

l'essentiel des revenus et des intrants dans le système alimentaire des communautés en

terme d'apports protéiques.

4. Impacts potentiels: l'analyse des impacts montre que les activités envisagées dans le

programme sont globalement positifs en ce qu'elles ont le potentiel de renverser les

tendances actuelles de dégradation des ressources. Les mesures de gestion de l'accès à

l'espace et aux ressources (promotion des TURFs, des AMP et des Aires protégées), les

mesures de réhabilitation des écosystèmes (la cuvette du Ndiael et la Baie de Hann) ainsi

que les mesures de lutte contre la pauvreté et de développement durable ont le potentiel

de concourir à la préservation du potentiel de ressources naturelles pour le bénéfice des

populations vivant dans ces zones marines et côtières.

Néanmoins certaines activités sont associées à des effets négatifs qu'il convient de

prévenir ou d'atténuer en vue d'optimiser les retombées bénéfiques du programme. Il

s'agit notamment:

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- des pertes de ressources occasionnées par la restriction ouJ larégulation de l'accès aux espaces protégés avec le développementd'AMP, d'aires protégées en général;

- le renchérissement des coûts de production pendant la période defermeture des AMP,;

- les risques d'exclusion de groupes sociaux dans les TURFs;- des bouleversements dans l'occupation de l'espace et les

conséquences sociales qui peuvent en découler, notamment dans lecas de la réhabilitation du Ndiael ou de la baie de Hann.

5. Les parties prenantes du projet ont été consultées dans le cadre de l'évaluationenvironnenmentale. Les réactions qui ont été enregistrées à l'issu de cet exercice deconsultations, peuvent être classées dans deux rubriques constituées d'attentes et depréoccupations.:

* Les attentes.: Elles sont exprimées par des gestionnaires et des volontaires desparcs, mais aussi par des comités de plage. Ces acteurs, après avoir manifestéleur adhésion à la démarche et aux objectifs du programme, ont souhaité quele programme soutienne leurs initiatives en cours qui, lorsqu'elles sontrenforcées peuvent contribuer à préserver les ressources et à atténuer lapauvreté. Selon eux, un tel soutien repose surtout sur le renforcement desmoyens pour améliorer les conditions de travail.

* Les préoccupations. La Direction de la Gestion et de la Planification desRessources en Eau (DGPRE), le Directeur du réseau hydrographiquenational, le chef du service régional de l'hydraulique de Saint Louis ainsi qv,eles membres du comité de gestion du Ndiael ont exprimé des préoccupationspar rapport à la remise en eau du Ndiael. Selon eux, le schéma à retenir nedevra pas inclure l'amenée d'eau salée, et qu'il devra prendre en compte laremise en eau de la vallée du Gandiolais qui va démarrer très prochainement.

6. Le cadre de gestion environnementale établie pour la gestion des impacts du programmeest basé sur deux instruments .

* Une stratégie de gestion environnementale des sous projets incluant lapréparation d'un plan de gestion environnemental chaque fois qu'un sousprojet est soumis à la préparation d'un tel document; le suivi et l'évaluationde la mise en oeuvre de ce plan. Une procédure et les modalités de sonexécution sont retenues dans le cadre de gestion environnementale duprogramme.

* Une stratégie de relocation / recasement comprenant une procédure et desniécanismes de mise en oeuvre constitue le deuxième instrument du cadre degestion environnementale. Cette stratégie s'appuie essentiellement sur la OP4.12 de la Banque Mondiale mais également sur des procédures similairesutilisées par des institutions du gouvernement sénégalais.

Sur le plan institutionnelle, la gestion environnementale s'intègre dans la gestion globale duprogramme qui est assurée par l'UCP appuyée par les autres instances. Le suivi interne estassuré par l'UCP tandis que le suivi externe sera assuré par la Banque Mondiale dans lecadre de missions de supervision et par la DEEC dans le cadre de sa mission.

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LISTE DES SIGLES ET ABBRE VIA TIONS

ADGT Association pour le développement du Gandiolais et de ToubéAFDS Agence du Fond du Développement SocialAMP Aire Marine ProtégéeAMP Aires Marines ProtégéesANCAR Agence National de Conseil Agricole et RuralAPRNH Agence pour la Promotion du Réseau Hydrographique NationalBM Banque MondialeBRGM Bureau des Recherche Géologiques et MinièresCAEP Centre d'Assistance et d'expérimentation pour la Pêche artisanaleCERP Centre d'Expansion Rurale PolyvalenteCNCPM Conseil national Consultatif des Pêches MaritimesCNPS Collectif National des Pêcheurs Artisanaux du SénégalCNUED Conférence des Nations Unies sur l'Environnement et le Développement deRio de Janeiro en 1992.CONSERE Conseil Supérieur de l'Environnement et des Ressources NaturellesCRODT Centre de Recherches Océanographiques de Dakar-ThiaroyeCSE Centre de Suivi EcologiqueCSRP Commission Sous-Régionale des PêchesDEEC Direction de l'Environnement et des Etablissements ClassésDEFCCS Direction des Eaux, Forêts, Chasses et de la Conservation des SolsDGPRE Direction de Gestion et de Planification des Ressources en EauDMN Direction de la Météorologie NationaleDPCA Direction de la pêche continentale et de l'aquacultureDPM Direction des Pêches MaritimesDPNS Direction des Parcs Nationaux du SénégalDPSP Direction de la Protection et de la Surveillance des PêchesEE Evaluation environnementaleEIE Etude d'impact sur l'EnvironnementFEM Fond pour l'Environnement MondialeFFEM Fonds Français pour l'Environnement MondialGEC Groupement d'Epargne et de CréditGIE Groupement d'intérêt EconomiqueIEC Information Education CommunicationIRD Institut de Recherche et de DéveloppementISRA Institut Sénégalais de Recherches AgricolesJICA Japonese International Cooperation AgencyLERG Laboratoire d'Etudes et de Recherche en GéomatiqueMARP Méthode Active de Recherche ParticipativeMEA Ministère de l'Environnement et de l'AssainissementMEPN Ministère de l'Environhement et de la Protection de la NatureMP Ministère des PêchesOMVS Organisation de la Mise en Valeur du fleuve SénégalOMVS/FAC Observatoire de l'Environnement du DeltaONG Organisation non GouvernementalePADIN Projet d'Aménagement et de Développement du NdiaelPBMC Projet de gestion de la Biodiversité Marine et CôtièrePCGRE Plan Cadre de Gestion des Risques EnvironnementauxPDRG Plan Directeur Rive GauchePELT Projet Eau en Long TermePGE Plan de Gestion EnvironnementalPGIES Projet de Gestion Intégré des Ecosystèmes du SénégalPGIRMaC Programme de Gestion Intégrée des Ressources Marines et CôtièresPNAE Plan National d'Action pour l'Environnnement

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PNAT Plan National d'Aménagement du TerritoirePNDS Parc National du Delta du SaloumPNIM Parc National des îles de la MadeleinePNLB Parc National de la Langue de BarbariePNNK Parc National du Niokolo-KobaPNOD Parc National des Oiseaux du DjoudjPNUD Programme des Nation-unis pour le DéveloppementPOAS Plan d'Occupation des SolsPRAE Plan Régional d'Ation pour l'EnvironnementRBDS Réserve de Biosphère du Delta du SaloumRBDFS Réserve de Biosphère du Delta du Fleuve SénégalRM Région MédicalRNC Réserve Naturelle CommunautaireRSFG Réserve Spéciale de Faune de GeumbeulSAED Société d'Aménagement des terres du DeltaSAR Société Africaine de RaffinerieSERAS Société d'Exploitation des Ressources Animales du SénégalSGE Système de Gestion EnvironnementaleSGPRE Service de Gestion et de Planification des Ressources en EauSOCOCIM Société de Construction et de CimentUCP Unité de Coordination du projetUICN Union Mondiale pour la NatureULP Université Louis PasteurWAAME West African Association for Marine EnvironmentWETLANDS Zones HumidesWWF Word Wide FoundZAPE Zone à Priorité ElevageZEE Zone d'Exploitation Exclusive

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LISTE DES TABLEAUX ET FIGURES

Tableau 1 : Effectifs des pirogues et des pêcheurs - Tonnages et valeur des captures réalisées

par la pêche artisanale maritime ........................................................... Page 38

Tableau 2: Transformation artisanale (valeur commerciale des produits par région).. .Page 39

Tableau 3: Aires protégées du domaine marin et côtier dans le pôle Nord ................ Page 48

Tableau 4: les espèces de l'estuaire du fleuve Sénégal ....................................... Page 50

Tableau 4 les espèces de l'estuaire du fleuve Sénégal ....................................... Page 51

Tableau 7: Facteurs de dégradation de la végétation et impacts sur la végétation ...... Page 60

Tableau 8: cadres de gestion environnementale des différentes activités ................. Page 94

Tableau 9: Fiche d'évaluation préliminaire des sous projets ............................... Page 119

Tableau 10 Structures de pilotage du programme .......................................... Page 124

Tableau 11: Fiche d'évaluation préliminaire des sous projets à l'étape 2 de

l'examen ........................................................... Page 127

Figure 1. Organigramme provisoire des instances du programme GIRMaC ............. Page

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VOL UME 1: IMPA CTS ENVIRONNEMENTA UX ET SOCIA UX ET PLAN DEGESTION ENVIRONNEMENTALE

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Evaluation Environnementale du Programme GIRMaC

PARTIE A: ETUDE DES IMPACTS ENVIRONNEMENTAUX ET SOCIAUX .............. .......................... I I

1 DESCRIPTION DU PROJET ................................................... 12

1.1- CONTEXTE GÉNERAL ....................................................................... 12

1.2- CADRE GÉOGRAPHIQUE ....................................................................... 12

1.3- ZONES D'INTERVENTION DU PROGRAMME ....................................................................... 12

1.4- PROBLÉMATIQUES ÉCOLOGIQUES: ............................ ,.. 13

1.5- CONTEXTE SOCIAL DE PAUPÉRISATION ET DE DÉGRADATION DE L'ÉCONOMIE ............................................ 15

1.6- OBJECTIFS DU PROGRAMME: ........................................................... 16

1.7- COMPOSANTES DU PROGRAMME: ........................................................... 17

1.8- PARTENARIAT RECHERCHÉS ...................... 18.......,........,....... I8

2 CADRE POLITIQUE, JURIDIQUE ET ADMINISTRATIF ......................... 19

2.1- LE SECTEUR DE L'ENVIRONNEMENT ....................................................................... 19

2.1.1- La politique sectorielle ........................................................................ 19

2.1.2- Cadres législatif et réglementaire ....................................................................... 20

2.1.3- Cadre institutionnel ....................................................................... 252.2- LE SECTEUR DE LA PÊCHE ........................... ,,. 26

2.2. 1- la politique sectorielle .262.2.2- Cadre institutionnel .32

3 DONNEES DE BASE .393. 1 - L'ÉCOSYSTÈME MARIN SÉNÉGALAIS .39

3.1.1- L'environnement physique .393.1.2- L'environnement biologique .40

3.2- LES ÉCOSYSTÈMES ESTUARIENS .42

3.3- L'ENVIRONNEMENT SOCIOCULTUREL ET ÉCONOMIQUE DE LA PÊCHE MARITIME .43

3.4- DESCRIPTION DES PÔLES D'INTERVENTION ..................................... 49

3.4. 1 Le Pôole du Nord .493.4. 2 Le Pôle du Centre .633.4.3 Le Pôlle du Sud 67

4 IMPACTS SUR L'ENVIRONNEMENT .. 73

4.1 IMPACTS DES MESURES DE GESTION DE L'ACCÈS À L'ESPACE ET AUX RESSOURCES .74

4. 1. 1 Renforcement des AP existantes .754.1.2 Mise en oeuvre d'un système de concessions de droits d'usage territoriaux (TURFS) .764.1.3 Nouveau système d'aires marines proégées(AMP) .79

4.2 MESURES DE RÉHABILITATION ET DE GESTION D'ÉCOSYSTÈMES: L'EXEMPLE DU NDIAEL ET DE LA BAIE DE

HANN.824.2.1 La cuvette de Ndiael .824.2.2 La Baie de Hann .89

4.3 MESURES DE LUTTE CONTRE LA PAUVRETÉ ET DE DÉVELOPPEMENT DURABLE .95

4.3.1 Problématique .954.3.2 Solutions envisagées .954.3.3 Impacts su-r l'environnement physique et biologique .964.3.4 Impacts sur les sociétés humaines et systèmes de production .97

5 ANALYSE DES DIVERSES OPTIONS .985. 1 - ETAT « ZÉRO » CORRESPONDANT À LA POURSUITE DES TENDANCES ACTUELLES: .98

5.2- L'APPLICATION UNILATÉRALE D'UNE POLITIQUE DE CONSERVATION DES RESSOURCES .99

5.3- LA GESTION TRADITIONNELLE DES PÊCHERIES RENFORCÉE PAR DES EFFORTS DE RÉDUCTION DES CAPACITÉS

DE PÊCHE ARTISANALE ET INDUSTRIELLE .99

5.4- LA MISE EN oeUVRE DU PROGRAMME GIRMAC .................................... 1..,.,,,,,,,,,... 00

6 PROCESSUS DE CONSULTATION PUBLIQUE .o.6.1- PREMIÈRE ÉTAPE.1

9

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6.2- DEUXIÈME ÉTAPE .................................................................................. 1016.3- LA TROISIÈME ÉTAPE .................................................................................. 102

PARTIE B: CADRE DE GESTION ENVIRONNEMENTALE DU PROGRAMME ............................... 1 03

1- IM PACTS POTENTIELS ........................................................... 103

2- LE PLAN DE GESTION ENVIRONNEMENTALE DU PROGRAMME .............................................. 1 04

2.1 OBJECTIFS ......... ............. ............................................................. 104

2.2 STRA TÉG IES .................................................................................. 104

2.3 CADRE INSTITUTIONNEL DE LA GESTION ENVIRONNEMENTALE DU PROGRAMME .105

3. CADRE DE GESTION ENVIRONNEMENTALE DES SOUS PROJETS ............................................ 1 06

3.1 OBJECTIFS DU PGE: ................................................................................... 106

3.2 PRÉPARATION DU PGE: .................................................................................. 107

3.3 COMPOSANTES DU PGE D'UN SOUS PROJET: .................................................................................. 107

3.4- LA LÉGISLATION SÉNÉGALAISE APPLICABLE: . .................................................................................. 107

3.5- LES POLITIQUES DE SAUVEGARDE DE LA BANQUE MONDIALE . .................................................................. 108

4 - LA POLITIQUE DU GOUVERNEMENT APPLICABLE À LA GESTION ENVIRONNEMENTALE............................................................................................................................................................................. ........................................ 109

4.1- POLITIQUE DU MINISTÈRE DE L'ENVIRONNEMENT: ................................................................................. 109

4.2- POLITIQUE DU MINISTÈRE DE LA PÊCHE ................................................................................. 109

4.3 COÛTS DU PLAN DE GESTION ENVIRONNEMENTALE .109

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PARTIE A: ETUDE DES IMPA CTS ENVIRONNEMENTA UX ET SOCIAUX

il

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J DESCRIPTION DU PROJET

1.1- Contexte général

Le Programme de Gestion Intégrée des Ressources Marines et Côtières (ProgrammeGIRMaC) est né de l'élargissement du Projet de Gestion de la Biodiversité Marine et Côtière(PBMC) dont la préparation est financée par un Don du Fonds pour l'Environnement Mondial(FEM ou GEF en anglais) par l'introduction d'un volet « Gestion durable des pêcheries ». Le

programme est né de la volonté du Sénégal d'asseoir les bases d'une gestion durable des

ressources marines et côtières comme éléments de base du développement et principalementde la lutte contre la pauvreté des communautés littorales par l'intégration entre les objectifs de

développement et de conservation de la biodiversité marine et côtière. La mise en oeuvre est

prévue pour 5 ans y compris la phase préparatoire, à partir de 2004 jusqu'en 2008.

1.2- Cadre géographique

Le programme intéresse toute la zone marine et côtière de l'ensemble du littoral sénégalais

sur plus de 700 kilomètres, de la frontière entre la Mauritanie et le Sénégal, au nord de Saint-

Louis, à la frontière sud avec la Guinée Bissau avec un espace maritime d'environ 198 000

km2 , y inclus la ZEE, bénéficie d'une position géographique très favorable pour

l'enrichissement de ces eaux et pour une importante biodiversité marine.. Les régions

administratives concernées sont au nombre de 7 sur 11 et sont du nord au sud Saint_Louis,Louga, Thiès, Dakar, Fatick, Kaolack et Ziguinchor. En longitude, la zone d'influence du

projet s'étend depuis les milieux margino-littoraux à influence continentale jusqu'à la limite

de la Zone Economique Exclusive (ZEE) du domaine océanique sénégalais (Voir carte 'de

situation). Les zones d'intervention prioritaire du programme concernent es sites de haute

densité en biodiversité et qui renferment soit des richesses d'importance mondiale ou des

habitats, des écosystèmes ou des espèces clés qui sont importants pour l'équilibre écologiqueet la survie des communautés littorales. Il s'agit des écosystèmes deltaïques, des marais

maritimes, des lagunes, des petits bassins littoraux, du plateau continental et des fosses

océaniques de la ZEE.

1.3- Zones d'intervention du programme

Le Sénégal compte 700 kilomètres de côte, d'une zone économique exclusive de près de 200

000 km2. Le pays se caractérise par la diversité des écosystèmes littoraux et la présence d'une

importante diversité biologique côtière et marine. Les fonds rocheux de la frange marine du

Nord de la Presqu'île de Dakar jusqu'au Cap de Naze (Réserve Naturelle de Popenguine), les

formations de mangrove (Petite Côte, Saloum, Casamance et Bas-delta du Sénégal) et de la

présence d'herbiers marins, de formations algales et de nombreux habitats rocheux sur leplateau continental au large de nos côtes, offrent des opportunités à une vaste gammesd'espèces de poissons et autres produits de la mer pour se reproduire, se développer ou

s'alimenter au cours de leur cycle de vie. Une bande parallèle à la côte d'environ 60 Km delarge, abrite environ 2/3 de la population du Sénégal, ce qui se traduit par différentes

agressions sur les écosystèmes et sur la diversité biologique: l'occupation illégale du

domaine public fluvial et maritime ; l'étalement urbain et les empiétements sur les sols fertiles( ex. Niayes des Maristes, de Pikine..) ; aménagements touristiques non respectueux des

normes environnementales (Cap-Vert, Petite Côte, Saloum, Langue de Barbarie..) ; ledéboisement progressif autour des villes et des villages côtiers ; la surexploitation desressources vivantes, notamment démersales, et l'appauvrissement généralisé de la

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biodiversité. Trois zones ont été sélectionnées pour leurs particularités écologiques et leurimportance pour la biodiversité et pour l'économie locale et nationale comme prioritaires pourla mise en oeuvre. Il s'agit du nord au sud:

* Du delta du fleuve Sénégal incluant le Parc National des Oiseaux du Djoudj, le ParcNational de la Langue de Barbarie, la Réserve Spéciale de Faune du Gueumbeul et laCuvette du Ndiael adjacente au Lac de Guiers qui représente une zone à fort potentielbiologique dont l'équilibre a été rompu par les aménagements à vocationhydroagricole effectués sur le fleuve Sénégal. La mise en oeuvre des mesures deréhabilitation du Ndiael peut induire la construction d'ouvrages de contrôle del'hydraulicité de certains axes et la création d'autres sources d'approvisionnement eneau potable des communautés locales, notamment de la ville de Saint-Louis parl'installation de pipeline ou le forage de nouveaux puits;

* De la Presqu'île du Cap Vert (incluant l'Ile de Gorée et la Petite Côte) qui représentela seule zone côtière rocheuse du littoral sénégalais et qui renferme les récifs coralliensles plus septentrionaux de l'hémisphère nord. Cette zone qui abrite les aires protégéesdu Parc National des Iles de la Madeleine, les réserves naturelles de l'estuaire de laSomone et de Popenguine est également menacée par les impacts de la pollutiondomestique et industrielle, notamment à la Baie de Hann, les pratiques de pêchedestructives, en particulier l'utilisation des sennes de plage et de la dynamite. Laréhabilitation de la Baie de Hann pourrait induire des mesures de restructuration del'habitat, voire de recasement et d'amélioration des réseaux d'assainissementdomestique et industriel. Les études dans ce sens sont en cours de réalisation dans lecadre du projet Eau Long Terme;

* Du delta du fleuve Saloum, à partir de l'axe Joal-Foundiougne au nord la latitude deDjinak à la frontière Gambienne, formé d'un réseau très dense d'estuaires (bolons) quiconstituent une zone importante pour la reproduction des poissons et donc une zonetraditionnelle de pêche artisanale. Cette zone abrite le Parc National du Delta duSaloum dont l'extension de la limite nord est prévue jusqu'à la hauteur de l'axe Joal-Foundiougne pour permettre la protection du réseau nord d'estuaires qui constituentune zone à fort potentiel biologique (zone de nurseries).

Pour maximiser les retombées dans ces zones, il apparaît nécessaire de prendre en comptel'ensemble des facteurs de durabilité de l'utilisation des ressources biologiques marines dansla frange côtière de la zone économique exclusive où opèrent toutes les communautés depêche artisanale.

1.4- Problématiques écologiques:

Les populations des pêcheurs artisanaux ressentent une diminution du potentiel des ressourceshalieutiques par la baisse progressive des rendements de leurs activités du fait de laconcurrence de la pêche industrielle, la pression excessive sur les ressources halieutiques àhaute valeur marchande, les risques de disparition de certaines espèces surexploitées. Et lespêcheurs artisanaux, armateurs et les professionnels du secteur craignent le pire à terme, c'est-à-dire un effondrement généralisé et peut-être irréversible des ressources halieutiques ainsique toutes les activités socio-économiques qui sous tendent la filière « pêche ». La surcapacitéet les techniques, méthodes et pratiques de pêche non sélectives augmentent les risques bio-

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écologiques et environnementaux, la crainte majeure étant l'appauvrissement des écosystèmes

marins à un point tel qu'ils ne puissent plus supporter une exploitation durable des ressources

halieutiques. Cependant, les possibilités du maintien ou de la reconstitution de la diversité

biologique des régions côtières et littorales existent, en particulier pour les zones humides

lagunaires, estuariennes et deltaïques. Cela nécessite une bonne politique de restauration des

milieux et de régénération des ressources vivantes par des stratégies de gestion adaptées. La

mer est une des principales sources de protéine d'origine animale car le poisson couvre près

de 70% des besoins du pays. Par ailleurs, la pollution des eaux est devenue un danger réel au

niveau des agglomérations du fait des déversements de matières non biodégradables et autres

déchets non traités ; et des agglomérations comme Saint Louis, Dakar, Rufisque, Mbour ou

Joal-Fadiouth sont contaminées notamment par une pollution organique due aux rejets

domestiques, aux eaux usées des industries agro-alimentaires. Les problématiques les plus

importantes pour l'environnement marin et côtier concernent principalement les domaines

suivants:

La modification des écosystèmes d'interface terre-mer qui sont des milieux de forteproductivité biologique, notamment des deltas et des estuaires par l'aménagement

hydraulique des bassins versants des réseaux hydrographiques littoraux. Le cas le plus

illustratif est lié à la construction des barrages de Diama et Manantali sur le fleuve

Sénégal. Ces barrages ont provoqué des modifications profondes des conditions

hydro-écologiques des plaines d'inondation et du delta, en particulier la cuvette du

Ndiael sur les rives ouest du lac de Guiers. La mise en place des aménagementshydroagricoles a également réduit ou détruit les espaces naturels qui sont des zones

humides d'importance pour les oiseaux d'eau particulièrement pour les migrateurs

paléarctiques. Ces écosystèmes naturels représentatifs subsistent sous forme d'îlots

écologiquement non viables parce que déconnectés et deviennent des environnementsinstables et sensibles à la dégradation. C'est le cas du Parc National des Oiseaux du

Djoudj.

Ces ouvrages et les modifications environnementales induites ont perturbé les cycles

biologiques, la répartition spatio-temporelle et la structure des tailles des poissons et

diminué la productivité des ressources biologiques, notamment dans le Bas Delta et la

vallée du fleuve Sénégal. Les systèmes estuariens de la Casamance et du Sine-Saloum

ont également été les plus touchés par les déficits pluviométriques. C'est ainsi que des

salinités de l'ordre de 100%o et 170 %o ont été respectivement enregistrées en amont

du Sine-Saloum et de la Casamance en juillet 1986. Ces seuils ont enregistré des

baisses globalement significatives avec les bonnes pluviométries de ces demières

années.

* L'exploitation abusive des ressources halieutiques: Cette situation commune à lapêche artisanale et industrielle découle du libre accès aux ressources halieutiques pourla pêche artisanale et à l'absence de maîtrise de la capacité de la pêche industrielle.L'application des dispositions réglementaires contenues dans le Code de la pêche

demeure également inefficace. Le diagnostic des ressources halieutiques effectué dans

le cadre du « Programme Cadre Intégré » révèle des chutes importantes des ressourcesdémersales côtières tant pour les captures, les biomasses que pour les quantitésexportées. Pour la pêche industrielle, les exportations du Sénégal ont chuté de 40% àcause de la surexploitation des stocks halieutiques du plateau continental consécutiveà la surcapacité de pêche et à la destruction des écosystèmes et des habitats liée auxmauvaises techniques et pratiques de pêche. L'exploitation porte de plus en plus sur

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les alevins, juvéniles et jeunes reproducteurs, composantes essentielles aurenouvellement des ressources halieutiques.

Cette situation générale est largement inhérente aux faiblesses institutionnelles dusystème de gouvernance des pêches sénégalaises.

* L'urbanisation forte et mal contrôlée des zones côtières: Plus de 70% de lapopulation du pays est concentrée dans des villes côtières qui également renfermentl'essentiel du dispositif industriel du pays. Cet attrait est exercé par le dynamismecommercial et industriel et par le développement des activités liées à la pêche. Le rôlevital joué par la pêche au plan socio-économique a favorisé un fort mouvement despopulations vers la pêche et ses activités connexes. En termes d'emplois, la pêcheartisanale est importante : plus de 52 000 pêcheurs alors que la pêche industrielleemploie à peine 3 500 marins-pêcheurs. Les emplois, procurés par le secteur de lapêche et les activités annexes de transformation et de commercialisation qui lui sontliées, sont évalués à 600 000. Cela représente plus de 7% de la population nationale et17% de la population active. La production assurée par les pêcheurs, la transformationartisanale et le micro-mareyage exercés par les femmes constituent les filièresd'activité de la pêche artisanale. Ces activités occupent des centaines de milliersd'opérateurs générant des revenus substantiels et contribuant de manière décisive àl'amélioration des conditions de vie d'une bonne partie des populations.

* La pollution marine due à des rejets de déchets solides et d'eaux usées domestiques etindustrielles non traitées qui induisent une eutrophisation des baies, particulièrementde la Baie de Hann. Les villes sont également déficientes en terme de réseaud'assainissement et de traitement des eaux usées. A titre d'exemple, XX % des eauxusées domestiques et industriels sont traités à cause de l'insuffisance du réseau maiségalement de la vétusté des infrastructures existantes. En effet, les infrastructuresindustrielles et les implantations humaines du pays sont localisées au niveau des zonescôtières. A cela s'ajoutent les risques de pollutions accidentelles liés au trafic maritimeet à l'existence des infrastructures portuaires à vocation internationale telle que le Portde Dakar. En effet, il ne faut pas sous-estimer les risques de pollution pélagique,notamment par les hydrocarbures et le dégazage des bateaux du fait de la très grandefréquentation du port de Dakar et de notre espace maritime, d'où la nécessité d'unesurveillance accrue.

* L'érosion côtière est l'autre type de dégradation qui affecte de manière sensible lacôte sénégalaise est. Bien qu'elle soit un phénomène global, l'érosion côtière estamplifiée localement par certaines formes d'exploitation inadéquates de diversmatériaux (sable, gisements coquilliers : notamment sur les plages de Dakar(Cambérène..) et de la Petite Côte (Bargny, Ndayane, Pointe Sarène, Pointe deSangomar..).

1.5- Contexte social de paupérisation et de dégradation de l'économie

La situation macroéconomique du pays née de la dévaluation monétaire, de l'ajustementstructurel et des effets de la mondialisation, la dégradation des systèmes de production rurale(agriculture, élevage et productions forestières) ainsi que la chute des captures au niveau dela pêche artisanale et industrielle ont déstabilisé l'économie des zones côtières et ontcontribué à l'aggravation de la pauvreté des communautés côtières. Aujourd'hui plus de

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600,000 personnes dont 200,000 pêcheurs vivent dans la pauvreté et la précarité desconditions d'existence. La désagrégation des systèmes ruraux de production ont entraîné unmouvement migratoire en direction des zones côtières entraînant davantage de pression surl'espace et les ressources. Cette situation diverge fortement par rapport à la situationantérieure durant laquelle la pêche constituait le deuxième secteur d'exportation du pays etcontribuait l'essentiel des revenus et des intrants dans le système alimentaire descommunautés en terme d'apports protéiques.

Avec un potentiel annuel de l'ordre de 550 000 tonnes, le Sénégal, caractérisé par l'existencede conditions naturelles exceptionnelles et de communautés résolument tournées vers lapêche, apparaît comme un des tous premiers pays de pêche de l'Afrique intertropicale. A côtéde la diversité des ressources exploitées et des nombreux marchés, se sont développéesbeaucoup de filières. La production est estimée à environ 400 000 tonnes pour un chiffred'affaires supérieur à 250 milliards de CFA. Le sous secteur artisanal constitue le maillonessentiel des activités de pêche représentant 75% de la production. Les exportations sontestimées à 145000 tonnes représentant plus de 170 milliards de CFA. La pêche maritimesénégalaise, avec plus de 30% des recettes d'exportation, demeure le premier secteurpourvoyeur de devises de l'Etat, devant l'arachide et les phosphates. Les importations sont del'ordre de 17 000 tonnes, ce qui permet de calculer une consommation par habitant de l'ordrede 30 kilos par an, représentant 70% des apports nutritionnels en protéines animales. Lescaptures réalisées au Sénégal sont composées en majorité de petits pélagiques (sardinelle etchinchard). Ces espèces sont capturées en majorité par les senneurs industriels (sardiniers)basés à Dakar ainsi que les sennes tournantes et filets maillants de la pêche artisanale (plus de70% des captures).

Le dynamisme de la pêche artisanale s'est beaucoup conforté ces dernières annéescontrairement à la pêche industrielle qui, de plus en plus, se trouve dans une situation précaireet dont les effectifs, aussi bien les navires sénégalais (117 aujourd'hui) que les naviresétrangers (64 aujourd'hui) diminuent. La flottille comprend 11600 pirogues, dont 9 300motorisées (80%)'.

La flotte de la pêche industrielle est actuellement de 140 chalutiers, dont 28 étrangers (20%)5 sardiniers, dont 2 étrangers (40%); 36 thoniers, dont 34 étrangers (94%). En 1996, les 152chalutiers (115 aujourd'hui) sénégalais avaient débarqué 52 600 tonnes de produitshalieutiques d'une valeur commerciale de 23 milliards de F CFA. Ces débarquements étaientcomposés à 80% de poissons démersaux. Les 4 sardiniers (3 aujourd'hui) sénégalais avaientdébarqué 7 700 tonnes de petits pélagiques composés à plus de 90% de la sardinelle ronde.Par ailleurs, les débarquements des flottilles étrangères au Sénégal sont estimés à 27900tonnes pour des captures de 49 000 tonnes (DPSP, 1996).

1.6- Objectifs du programme:

Le programme vise une intégration des principes du développement durable dans la gestiondes ressources marines et côtières pour une réduction de la pauvreté des populations côtièresconformément a l'objectif mondial no. 7 pour le Millenium. L'objectif global du programmeest d'appuyer le Gouvernement du Sénégal et les communautés locales dans la gestiondurable des ressources marines et côtières et l'exploitation responsable des ressourcescombinée avec la protection des écosystèmes et des processus écologiques critiques pour leur

DPSP, 2001

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régénération. Les impacts généraux attendus de la mise en oeuvre du programme surl'économie et l'environnement du pays concernent 1) la réduction de la pauvreté despersonnes dépendantes des ressources marines et côtières, 2) la réduction de la dégradationdes ressources halieutiques, et, 3) la conservation des habitats critiques pour le maintien desressources de la biodiversité.

1.7- Composantes du programme:

L'objectif global du programme sera atteint à travers l'exécution de trois composantes àsavoir la développement de pêcheries durables, la conservation des habitats critiques et desespèces, et, la gestion optimale du programme, y compris le suivi, l'évaluation et lacommunication:

Composante 1: Gestion durable des Pêcheries: Le ministère responsable de la pêche et lesorganisations communautaires co-gèrent les pêcheries sur la base d'une connaissance destendances évolutives des stocks, des tendances de l'industrie de la pêche et des déplacementssaisonniers. Il s'agit des activités suivantes:

a) L'établissement d'un système de co-gestion dans trois sites pilote que sont le Saloum,la Presqu'île du Cap Vert et Saint-Louis;

b) L'appui au suivi, contrôle et à la surveillancec) L'évaluation régulière des ressources halieutiques,d) La préparation des plans de gestion des pêcheries et l'appui au fonctionnement de la

Commission Nationale Consultative sur la Pêche Maritimee) L'appui à la réorganisation du Ministère de la Pêche;f) Le suivi et l'évaluation des stocks et,g) L'établissement d'un fonds pour la pêche.

Composante 2: Conservation des habitats et des espèces clés: Cette composante estconçue pour renforcer la conservation de la biodiversité marine et côtière par le financementd'activité qui génèrent un bénéfice au niveau mondial. La composante permettra également depromouvoir l'utilisation économiquement durable des ressources naturelles dans les zonesd'intervention désignées. Les activités permettront à la Direction des Parcs Nationaux qui estle Point Focal National pour la Convention sur la Diversité Biologique, de suivre l'état et lestendances des espèces et des habitats qui ont une importance en terme de biodiversité, etd'utiliser les informations dans ses activités e planification, de conservation et de gestion maiségalement d'information. Les sous composantes concernent:

a) Le renforcement du réseau d'aires protégées,b) La préservation des espèces clés protégées,c) La mise en place d'un système performant de suivi-évaluation,d) L'appui au Comité National sur la Biodiversité et au Groupe de Recherche et d'Appui

Scientifique et Technique à la DPN pour la préparation d'un rapport annuel sur l'étatde la diversité biologique

e) L'établissement d'un fonds fiduciaire pour la conservation de la biodiversité.

Composante 3: Gestion du programme, suivi-évaluation et communication: L'Unité deCoordination du Programme devra:

a) Gérer l'assistance technique et financière des bailleurs et des partenaires au projet,

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b) S'assurer de la circulation des fonds en direction des agences d'exécution ainsi que

des procédures de passation des marchés.c) Diriger les consultations avec les partenaires en tant que secrétariat du comité de

pilotaged) Faciliter le fonctionnement des cadres de coordination et d'intervention au niveau

local avec la DPN et la DPM en développant un plan de communication et,

e) Assurer la coordination avec les structures régionales et sous-régionales porteuses

d'initiatives similaires ou complémentaires.

1.8- Partenariat recherchés

* Partenariats avec l'Agence du Fonds de Développement Social (AFDS) pour la lutte

contre la pauvreté: Le programme souhaite, en partenariat avec l'AFDS, mettre en place

des mécanismes de financement durable de la gestion des ressources marines et côtières,

notamment un fonds fiduciaire à long terme pour l'application de pratiques de pêche

durable et l'aide à la reconversion des pêcheurs soit dans des activités de la filière autres

que la production ou dans des activités nouvelles, de préférence liées à la biodiversité.

Cette collaboration concerne également la formation des bénéficiaires, le renforcement

des systèmes mutualistes et des mécanismes de solidarité et d'assistance. Le cadre de

gestion des micro-projets de l'AFDS qui est validé par la Banque mondiale sera appliqué

aux mécanismes de financement qui seront mis en place dans le cadre du partenariat entre

le programme GIRMaC et l'AFDS.

* Cadres de coopération A travers la préparation et la mise en oeuvre de ces composantes,

le Programme GIRMaC cherche à bâtir un cadre très large et diversifié de coopération

pour la résolution des questions liées à la durabilité de la gestion des ressources marines et

côtières et à l'optimisation des bénéfices écologiques, économiques et sociaux. Pour cela,

le GIRMaC cherche à développer un partenariat susceptible de créer une synergie autour

de la mise en oeuvre de la Convention des Nations Unies sur la Diversité Biologique entre

les différents acteurs, notamment entre:

* Les collectivités locales (Agences Régionales de Développement, Conseils

Régionaux et Communautés Rurales côtières),* Le secteur privé national et international,* Les populations et les usagers à droits communautaires,* La société civile nationale et internationale,

* Les partenaires bilatéraux et multilatéraux au développement,

* Les projets et programmes similaires tels que ceux axés sur la création d'aires

marines protégées,* Les institutions académiques et de recherche scientifique et technique,

* Les institutions nationales (ministères chargés de l'environnement et de la

pêche),* Et les institutions et mécanismes de coopération sous régionale, régionale et

africaine.

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Evaluation Environnementale du Programme GIRMaC

2 CADRE POLITIQUE, JURIDIQUE ETADMINISTRA TIF

Dans le contexte actuel du Sénégal, le Programme de Gestion Intégrée des RessourcesMarines et Côtières (GIRMaC) présente un caractère intersectoriel. Les secteurs concernéspar ce programme sont l'environnement et les ressources naturelles et la pêche. Ils sont géréspar le Ministère de l'Environnement et de l'Assainissement (MEA) et le Ministère de la Pêche(MP) respectivement. C'est ainsi que l'organisation administrative, les politiques etrèglements en vigueur dans ces deux ministères sont passés en revue.

D'autre part, le Sénégal a souscrit à plusieurs conventions internationales dont certainesconcernent des problématiques considérées par le programme GIRMaC.

Enfin, le programme bénéficiant du soutien financier de la Banque Mondiale (BM), les règlesprescrites par cette institution en matière d'environnement, dans les projets auxquels elleparticipe, sont également considérées dans ce cadrage.

2.1- Le Secteur de l'Environnement

2.1.1- La politique sectorielle

La politique nationale du Sénégal en matière de gestion des ressources naturelles et del'environnement est fortement marquée par la dynamique impulsée par la Conférence desNations Unies sur l'Environnement et le Développement (CNUED) de Rio de Janeiro*en1992. A la lumière de cette conférence, le Sénégal a décidé d'adopter une démarche pluscohérente s'inspirant des principes du développement durable. La politique définie à cet effetest déclinée à travers plusieurs cadres d'orientations stratégiques et/ou d'actions dont les pluspertinentes pour le GIRMaC incluent:

* Le Plan National d'Action pour l'Environnement (PNAE): constitue uncadre stratégique permettant au pays d'identifier les priorités environnementales et de définirles bases de systèmes efficaces de planification et de gestion des ressources naturelles et del'environnement. Le Plan National et les Plans Régionaux d'Actions pour l'Environnement(PNAE et PRAE), offrent un cadre de référence et de mise en cohérence des politiques etstratégies nationales sectorielles ayant un impact direct ou indirect sur l'environnement et lesressources naturelles.

* La Lettre de politique sectorielle de développement l'environnement: lesobjectifs de la lettre de politique sectorielle sont axés sur la stratégie nationale de réductionde la pauvreté et l'interrelation entre la production et la protection de l'environnement. A ceteffet, le renversement de la tendance à la « destruction des zones humides continentales etcôtières » à travers la « sauvegarde de l'environnement marin et côtier » ainsi quel'établissement d'un « point d'équilibre entre la satisfaction des besoins des populations et lemaintien de la biodiversité » est l'une des stratégies retenues dans la politique.

* La Stratégie et le Plan National d'actions pour la conservation de laBiodiversité: La Stratégie et le Plan National d'Actions pour la conservation de labiodiversité constituent des cadres de gestion des ressources naturelles avec pour objectif le

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rétablissement des équilibres indispensables qui doivent assurer un développement durablepour le pays. Ils s'inspirent des orientations stratégiques et des principes directeurs dePNAE/PRAE et dont les bases des actions proposées émanent des urgences consécutives auxmenaces mises en évidence par la Monographie Nationale sur la biodiversité

Dans ce cadre, deux orientations majeures relatives aux écosystèmes marins et côtiers sontde: déterminer et protéger les zones et périodes de repos biologique des ressourceshalieutiques; identifier et protéger les zones de reproduction des ressources halieutiques.

2.1.2- Cadres législatif et ré2lementaire

Outre la constitution du Sénégal qui considère l'environnement comme un intérêt protégé, lescadres législatif et réglementaire sont définis dans des textes sous forme de lois, codes,décrets ou arrêtés. Parmi les textes les plus pertinents pour le Programme GIRMaC on peutciter notamment: le code de l'environnement et son décret d'application ainsi que les arrêtésrelatifs à la réglementation des Etudes d'Impact Environnemental (EIE) ; le code forestier etle code des collectivités locales dans une certaine mesure.

e Le Code de l'Environnement. le nouveau code de l'Environnement (Loi N°2001-01 du 15 janvier 2001) reconnaît que « L'environnement sénégalais est un patrimoinenational, partie intégrante du patrimoine mondial. Sa protection et l'amélioration desressources qu'il offre à la vie humaine sont d'intérêt général et résultent d'une politiquenationale dont la définition et l'application incombent à l'Etat, aux collectivités locales et auxcitoyens. Tout individu a droit à un environnement sain dans les conditions définies par restextes internationaux, le présent Code et les autres lois de protection de l'environnement. Cedroit est assorti d'une obligation de protection de l'environnement ». Parmi les objectifsmajeurs poursuivis à travers l'application du code on peut retenir: (i) la lutte contre lespollutions et nuisances, (ii) la conservation et régénération des sols, (iii) le reboisement et lalutte contre les feux de brousse, (iv) le renforcement des parcs nationaux et extension desréserves naturelles, (v) l'information -éducation- communication, (vi) le partenariat avec lescollectivités locales, les ONG et les communautés de Base et (vii) l'évaluation des impactsdes projets de développement. Malgré la prise en compte de l'environnement marin et côtier,il se trouve que les dispositions législatives et réglementaires telles que prescrites dans le codeméritent d'être renforcer dans le sens d'une meilleure protection de ces milieux.

L'étude d'impact environnemental (EIE), un élément de l'évaluation environnementale aumême titre que l'évaluation environnementale stratégique et l'audit sur l'environnement, estl'un des instruments de protection de l'environnement retenus dans le code. Le code soumet àl'évaluation environnementale tout projet de développement ou activité susceptible de porteratteinte à l'environnement, de même que les politiques, les plans, les programmes, les étudesrégionales et sectorielles. L'EIE « évalue les effets escomptés sur la santé des populations, surl'environnement naturel et sur la propriété ; elle peut également couvrir les effets sur le plansocial, notamment ce qui concerne les besoins spécifiques des hommes et des femmes, et desgroupes particuliers, la réinstallation des personnes déplacées et les conséquences pour lespopulations locales ».

La soumission ou non d'un projet à l'EIE est motivée par son classement dans l'une oul'autre des deux catégories (annexe 1). La catégorie I concerne les projets suspectés d'avoirdes impacts significatifs sur l'environnement; une EIE approfondie est exigée tandis que la

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Evaluation Environnementale du Programme GIRMaC

catégorie 2 concerne les projets pour lesquels les impacts suspectés sont limités ou peuventêtre atténués en appliquant des mesures ou des changements dans leur conception; uneAnalyse Environnementale Initiale (AEI) est demandée.

La réglementation, l'administration et la gestion des EIE sont régies par les arrêtés suivants

- L'arrêté sur les Termes de Références (TdR) des EIE qui définit le contenu desTdR d'une EIE;

- L'arrêté sur le Rapport d'Etude d'Impact sur l'Environnement indique leformat et les éléments à inclure dans ce document;

- L'arrêté sur la Participation du Public qui définit les informations à rechercherdans une audience publique ainsi que les modalités de préparation etd'organisation;

- L'arrêté sur le Fonctionnement du Comité Technique donne les indications surla composition et le fonctionnement de cette structure. Le comité dont l'APIXest un membre, accompagne le Ministère tout au long du processusd'administration et de gestion des EIE;

- L'arrêté sur l'Agrément des Cabinets précise les conditions requises pourl'obtention d'un agrément valant autorisation de faire des EIE et les conditionsde validité. Les promoteurs peuvent obtenir la liste des bureaux agréés ens'adressant à la DEEC.

La gestion et l'administration des EE implique différents acteurs dont le promoteur du projet,le ministère de tutelle du projet, le ministère de l'environnement (Direction del'Environnement et des Etablissements Classés) et un Comité Technique chargé d'appuyer laprocédure d'EE.

* La norme sénégalaise NS 05-061 est un instrument de prévention contre lerisque de pollution dans les milieux récepteurs tels que les eaux de surface, souterraines oumarines. Cette norme comporte des dispositions s'appliquant aux rejets d'eaux usées dans leslimites territoriales du pays et des dispositions concernant les rejets d'effluents dans un milieurécepteur.

e Le Code des Collectivités locales (Loi n° 96-06 du 05 Février 1996) et lenouveau code forestier (Loi 93 06 du 27 février 1993): Ont transféré un certain nombre decompétences en matière de gestion des ressources naturelles aux collectivités dans lesterritoires de leur ressort. Les communautés sont de plus en plus impliquées et s'impliquentdavantage dans la gestion de ces ressources, sous diverses formes (création d'aires marinesprotégées, réseau de Corridors et d'aires de conservation, Espace Marin Communautaire...),en relation avec différentes structures et projets. En même temps, la plupart des airesprotégées disposent d'un plan de gestion communautaire.

Parmi les 9 compétences transférées par la Loi N° 96-07, deux intéressent particulièrement leprogramme GIRMaC ; à savoir: celui relatif à l'environnement et la gestion des ressourcesnaturelles ; et l'aménagement du territoire. L'article 22 de la présente loi aborde explicitementles différents aspects d'aménagement et de gestion du domaine maritime et fluvial. Il stipule« dans la zone du domaine public maritime et du domaine public fluvial, dotés de plans

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spéciaux d'aménagement approuvés par l'Etat, les compétences de gestion sont déléguées parce dernier aux régions, communes et communautés rurales concernées respectivement pourles périmètres qui leur sont dévolues dans les dits plans. Les redevances y afférents sontversées aux collectivités aux collectivités locales concernées. Les actes de gestion qu'ellesprennent sont soumis à l'approbation du représentant de l'Etat et communiqué, après cetteformalité au conseil régional pour information ».

Le dispositif législatif et réglementaire gagnerait en efficacité si les codes de l'environnement,de la chasse, de la pêche, de la marine marchande et des collectivités locales étaient mieuxintégrés pour atténuer les divergences et harmoniser ainsi les objectifs de conservation et dedéveloppement visés dans ces différents textes.

Dans un cadre plus global, le Sénégal a adhéré aux conventions internationales suivantes

* La Convention de Rio sur la diversité biologique, ratifiée en juin 1994;* La Convention d'Alger sur la Conservation de la nature et de ses ressources;* La Convention de Paris sur la protection du patrimoine mondial;* La Convention de Washington sur le commerce international des espèces de faune et de

flore sauvage menacées d'extinction;* La Convention de Bonn sur la conservation des espèces migratrices;* La Convention d'Abidjan relative à la coopération en matière de protection et de mise

en valeur du milieu des zones côtières ainsi que son protocole relatif à la coopérationpour lutter contre la pollution en cas de situation critique, entrée en vigueur en 1984.

Bénéficiant du soutien financier de la Banque Mondiale (BM), le Programme GIRMaC estappelé à considérer certains principes établis par cette insitution dans la perspective des'assurer que les projets dans lesquels elle s'implique sont conçus et opérés avec une visionde durabilité. C'est ainsi que les Politiques Opérationnelles (OP) et les DirectivesOpérationnelles (DO) de la BM applicables au Programme GIRMaC sont passées en revue ci-dessous.

- OP 4.01 sur l'Evaluation Environnementale: La Banque exige que les projetsqui lui sont présentés pour financement fassent l'objet d'une évaluation environnementale(ÉE) qui contribue à garantir qu'ils sont environnementalement rationnels et viables, etpar-là améliore le processus de décision.

Telle que conçue dans l'OP 4.01, l'EE consiste à «évaluer les risques que peut présenter leprojet pour l'environnement et les effets qu'il est susceptible d'exercer dans sa zoned'influence2, à étudier des variantes du projet, à identifier des moyens d'améliorer lasélection du projet, sa localisation, sa planification, sa conception et son exécution enprévenant, en minimisant, en atténuant ou en compensant ses effets négatifs surl'environnement, et en renforçant ses effets positifs ; l'ÉE inclut aussi le processusd'atténuation et de gestion des nuisances pendant toute la durée de l'exécution». Elle prenden compte le milieu naturel, la santé et la sécurité de la population, des aspects sociaux etles problèmes d'environnement transfrontières et mondiaux. Elle tient compte aussi desvariations du contexte du projet et de la situation nationale,

Pour chaque projet envisagé, la Banque procède à un examen environnemental préalableafin de déterminer la portée que doit avoir l'ÉE, et le type d'instrument d'ÉE à employer.

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Elle classe le projet dans l'une des quatre catégories existantes en fonction des diversesparticularités.

Pour les projets de la catégorie B (dont fait partie le Programme GIRMaC), les effetsnégatifs potentiels sur les populations humaines ou sur des zones importantes du point devue de l'environnement sont d'une nature très locale ; peu d'entre eux (sinon aucun), sontirréversibles ; et dans la plupart des cas, on peut aisément concevoir des mesures pour lesatténuer.

Enfin, l'EE doit tenir compte des points de vue des groupes affectés par le projet et desorganisations non-gouvernementales (ONG) locales. Ainsi, dans le processus d'EE, ilssont consultés sur les aspects environnementaux du projet.

- OP 4.04 sur les Habitats Naturels: Est motivée par la vision selon laquelle laconservation des habitats naturels est essentielle dans le processus de développementdurable. Ainsi, la Banque appuie et attend de ses emprunteurs qu'ils appliquent uneapproche de précaution dans la gestion des ressources naturelles en vue d'assurer desopportunités pour un développement durable. La banque promeut et appuie laconservation des habitats naturels en finançant des projets dont la conception inclut laconservation des habitats naturels et le maintien des fonctions écologiques. Dans lesprojets comportant des composantes susceptibles d'affecter des habitats naturels, lapréparation, l'évaluation et la supervision doivent tenir compte de la conception et de lamise en oeuvre adéquate de mesures d'atténuation. La banque encourage ses emprunteursà inclure dans leurs stratégies de développement et environnementale les questions liéesaux habitats naturels notamment l'identification des sites importants, leurs fonctionsécologiques, les menaces qu'ils subissent, les priorités pour leur conservation ainsi que lefinancement de celle-ci, et les besoins de renforcement de capacité.

- OP 4.11 sur la Propriété Culturelle : De manière générale, la politique de labanque dans ce domaine consiste à aider à assurer la préservation des propriétésculturelles et à éviter leur élimination. Le terme "propriété culturelle" inclut les sites ayantune valeur archéologique (préhistorique), paléontologique, historique, religieuse, et unevaleur naturelle unique. Ainsi, la propriété culturelle inclut les restes laissés par leshabitants antérieurs et les sites naturels caractéristiques comme les canyons et chutes.

- OP 4.12 sur le Recasement Involontaire: Un recasement involontaire peutprovoquer des difficultés à long terme, l'appauvrissement des personnes concernées, etdes dommages des dommages sur l'environnement; à moins que des mesures appropriéesne soient prises pour éviter de telles occurrences. C'est pour ces raisons que la banque adéfini une politique de recasement dont l'objectif global est d'éviter si possible ledéplacement de personnes, ou de minimiser son impact en explorant toutes les alternativesviables du projet. Lorsqu'il s'avère impossible d'éviter un recasement, celui-ci doit êtreconçu et exécuté de manière durable. Des ressources suffisantes doivent être mobilisées envue de permettre aux personnes déplacées par le projet de bénéficier des retombées decelui-ci. Les personnes déplacées doivent être consultées et l'opportunité leur sera offertede participer à la planification et à la mise en oeuvre de leur recasement.

- Directive Opérationnelle (DO) sur les Populations IndigènesL'objectif de la politique de la banque envers les populations indigènes est d'assurer quele processus de développement mette en avant le respect de la dignité et des droits humains

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et l'unicité culturelle. Spécifiquement, l'objectif est d'assurer que les populationsindigènes ne souffrent pas des effets adverses du processus de développement.

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2.1.3- Cadre institutionnel

La mise en oeuvre politique nationale d'environnement ainsi que l'application des lois etrègles établies dans ce domaine sont assurées par des structures étatiques, appuyées en celapar d'autres types d'institutions comme les collectivités, les communautés locales ou desONG.

Structures de l'Etat: l'État intervient à travers son administration centrale et ses organesdéconcentrés.

Le Ministère de l'Environnement et de l'Assainissement est chargé de la conception de lapolitique environnementale dont la gestion est élargie à d'autres institutions dont lescollectivités locales notamment. Le ministère comprend trois Directions majeures que sont:la Direction de L'Environnement et des Etablissements Classés (DEEC) ; la Direction desEaux, Forêts, Chasse et de la Conservation des Sols (DEFCCS); la Direction des ParcsNationaux du Sénégal (DPNS). La DPNS et la DEFCCS sont chargées de la gestion des airesprotégées (PN/RS).

La DEEC veille au respect des dispositions du code de l'environnement. Elle est responsablede l'administration du processus d'EIE, les rapports sont validés au sein d'un comitétechnique élargi aux différentes parties prenantes du projet. La DEEC comprend trois servicesrégionaux couvrant les régions de saint Louis, Thiès, Kaolack et Tambacounda.

La DPNS est engagée dans une politique de consolidation du réseau d'aires protégées.Contrairement à une démarche ancienne qui consistait à ériger des aires protégées sur simpledécision administrative, la DPNS est en train de favoriser l'émergence d'autres catégoriesd'aires protégées d'intérêt local, conformément aux dispositions des lois sur larégionalisation. C'est dans cette perspective que deux Réserves Naturelles Communautaires(Lagune de la Somone et Palmarin) et une Aire Marine Protégée (AMP du Bamboung) ontdéjà vu le jour, tandis que des démarches sont entreprises sur près d'une dizaine d'autres siteset, cela, à la demande des Communautés et Collectivités Locales. Par ailleurs, un décretportant création de quatre nouvelles AMP à Kayar, Gorée, Rufisque-Bargny et Mbour-Joalest en cours de préparation.

Sur le plan organisationnel, la DPNS n'a pas de services déconcentrés. Chaque parc nationalest administré par un Conservateur dont la mission est de veiller à l'application du règlementrégissant le parc en question.

Avec son Projet de Gestion des Ecosystèmes du Sénégal (PGIES) en cours d'exécution, laDEFCCS a entrepris un important programme d'appui aux collectivités locales pour la miseen place de Réserves Naturelles Communautaires (RNC) dont une partie, notamment lesRNC de Gandon, se trouve dans l'aire d'influence du Programme GIRMaC. Il s'agit de laRNC de Gandon jouxtant la Réserve de Faune de Gueumbeul, et les RNC de Missirah et deNéma Ba à proximité du Parc national du delta du Saloum (PNDS). Dans la stratégie duPGIES, les RNC doivent servir de zones tampons et de cogestion des APS représentant lessanctuaires de la biodiversité.

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Contrairement à la DPNS, la DEFCCS peut compter sur ses services régionaux,départementaux et même sur ses agents techniques au niveau des centres d'expansion ruralepolyvalents (CERP) des arrondissements pour accomplir ses missions sur le terrain.

Les collectivités Locales: Elles assurent la gestion dans les zones de terroirs nonspécialement protégées, à travers les lois portant code des collectivités locales et transfert decompétences. Parmi les 9 domaines transférés, deux (2) intéressent particulièrement leprogramme, à savoir celui traitant de l'environnement et de la gestion des ressourcesnaturelles et l'aménagement du territoire. Leur rôle dans l'affectation des terres et des sitesnaturels dans le cadre du projet est primordial.

Les ONG: Deux d'entre elles sont engagées dans des actions similaires à celles retenuesdans le programme GIRMaC:

- l'UICN qui s'intéresse particulièrement dans la gestion des zones humides, notammentdans la RBDS et dans le Delta du Fleuve Sénégal, au Parc National des Oiseaux du Djoudj(PNOD) où elle s'appuie sur des populations locales très engagées pour mettre en oeuvre desstratégies de protection et de conservation des ressources naturelles.

- WETLANDS International a ouvert son bureau national en 1998 dans le cadre d'unprotocole d'accord avec le gouvernement du Sénégal Ministère de l'Environnement et de laProtection de la Nature. Le programme retenu dans ce cadre est orienté vers la formation et lerenforcement des capacités des décideurs et des acteurs sur le terrain impliqués dans lagestion et le suivi des zones humides et des oiseaux aquatiques.

Mouvements associatifs de protection de l'environnement: Avec les nouvelles orientations enmatière de conservation participative des ressources vivantes ont aussi favorisé l'émergencede mouvements associatifs (Ecogardes, Eclaireurs) tournés dans la protection del'environnement et qui viennent en appui aux gestionnaires des aires protégées dans lesactivités comme : l'aménagement (ouverture de pistes, ramassage des déchets) ; le suiviécologique (dénombrement des oiseaux d'eau suivi des colonies de nidification, etc.) ; lasurveillance (Iles de la Madeleine, lIe aux Oiseaux, etc.) et, surtout l'information et lasensibilisation des populations. Ces associations constituent aujourd'hui une passerelle decommunication importante entre les communautés locales et l'administration des airesprotégées.

2.2- Le Secteur de la Pêche

2.2.1- la volitique sectorielle

La « Stratégie de Développement Durable de la Pêche et de l'Aquaculture et le Plan d'Actionà Moyen Terme (2001 - 2007) » orientent la politique nationale dans ce secteur vers un« développement durable de la pêche maritime et continentale ainsi que l'aquaculture ». L'undes objectifs prioritaires fixés par la stratégie, pour atteindre ce but, est d'assurer la gestiondurable de la pêche et de l'aquaculture, ainsi que la viabilité des pêcheries. Le programmed'aménagement des pêcheries, dont l'élaboration a été retenue à cet effet, inclut des activitésd'aménagement de récifs artificiels et de création d'aires marines protégées qui, intégréscomme outils de gestion dans des plans d'aménagement cohérents, vise à contribuer à la

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restauration du patrimoine halieutique, à l'augmentation de la productivité biologique et aumaintien de la biodiversité dans les eaux maritimes sénégalaises.

Le programme d'aménagement des pêcheries retenu à cet effet inclut un projetd'aménagement de récifs artificiels et création d'aires marines protégées qui vise à contribuerà l'augmentation de la productivité biologique et au maintien de la biodiversité dans les eauxmaritimes sénégalaises.

Le volet « récifs artificiels », en cours d'exécution par le Ministère de l'Environnement et laFédération de Pêche Sportive, avec la participation du Ministère de la Pêche, consiste àimmerger des épaves de nature diverse autour de la Presqu'île du Cap vert, créant ainsi uneceinture d'abris pour certaines espèces marines. Il peut contribuer à une fixation des pêcheursmigrants, à une diminution du temps de pêche, à une augmentation des rendements et à uneréduction des distances de pêche. Le Ministre de la Pêche a également initié avec laCoopération japonaise un projet-pilote de récifs artificiels dans la zone de Rufisque-Bargny etdont le suivi scientifique permettra de conclure éventuellement à la conduite d'un programmeplus ambitieux

Le volet « création d'aires marines protégées » visera à identifier, dans le cadre d'unerecherche participative avec les communautés de base et les professionnels de la pêche, desaires appropriées (habitats critiques, frayères, nourriceries, zone à forte productivitébiologique menacée) dans le but de les protéger de manière permanente contre toute activitéd'exploitation. Cette activité fera partie intégrante du système d'aménagement des pêches.

Dans la pratique, le gouvernement a pris des mesures concemant la conservation de. labiodiversité comme l'attestent nombre de textes dont les plus importants incluent: la créationde parcs nationaux, d'aires protégées et de réserves disposant chacun d'un règlement intérieurspécifique.

Plus récemment, le concept d'aire marine protégée (AMP) est résolument entré en jeu. LesAMP sont des milieux d'importance stratégique pour la régénération des ressourceshalieutiques et de la biodiversité. Elles ont pour fonction essentielle d'assurer la conservationdes habitats critiques pour la reproduction des ressources halieutiques et de la biodiversité engénéral pour faire face à la pression exercée par des pêcheurs trop nombreux (surcapacité depêche) pour un poisson devenu rare dans un contexte de surexploitation.

Dans le processus d'érection et de la gestion des AMP, on a noté le rôle déterminant decertaines ONG comme l'UICN et WWF dans l'identification des sites, la sensibilisation etl'accompagnement des communautés locales dans la gestion de ces milieux.L'accompagnement par les structures techniques comme la DPN et DP apporte la garantie dela conformité aux principes de la conservation ainsi que le savoir-faire indispensable à unegestion rationnelle.

Cadres législatif et réglementaire: Le code de la pêche maritime et ses décrets etarrêtés d'application constituent le cadre législatif et réglementaire du secteur « pêche ». LeCode de la Maine Marchande légifère également sur aspects directement liés aux flottes depêche, notamment industriels. Ce dispositif interne est complété par des conventions, accordset protocoles d'accords, internationaux ou biltatéraux engageant le gouvernement et l'Etat duSénégal dans le domaine de la pêche.

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a Le code de la pêche maritime: Le code de la pêche maritime (Loi n0 98-32du 14 avril 1998), stipule en son article 3 de la section III:

- Les ressources halieutiques des eaux sous juridiction sénégalaise constituent unpatrimoine national: Le droit de pêche dans les eaux maritimes sous juridictionsénégalaise appartient à l'Etat qui peut en autoriser l'exercice par des personnes physiquesou morales de nationalité sénégalaise ou étrangère.

La gestion des ressources halieutiques est une prérogative de l'Etat: L'Etat définit, à ceteffet, une politique visant à protéger, à conserver ces ressources et à prévoir leur exploitationdurable de manière à préserver l'écosystème marin. L'Etat mettra en oeuvre une approche deprudence dans la gestion des ressources halieutiques.Ces dispositions excluent de facto toute possibilité aux Collectivités Locales de réclamer soitune propriété soit des prérogatives de gestion sur les ressources halieutiques. De surcroît, bienque le Code des Collectivités Locales ait transféré un certain nombre de compétences enmatière de gestion des ressources naturelles à ces entités, la « pêche » n'est pas considéréecomme une compétence transférée. Les spécificités des ressources halieutiques justifient quele gouvernement privilégie davantage l'association directe des acteurs à la gestion du secteurde la pêche, dans le cadre d'organes locaux de concertation ou à travers leurs organisations.

L'article 13 portant sur la pêche artisanale appuie l'établissement de mécanismesinstitutionnels encourageant la participation des pêcheurs à l'aménagement des ressourcesselon des modalités appropriées, la réservation de certaines zones à l'exploitation par lespêcheurs artisans et, en général, la création de conditions favorisant ce secteur.

Les articles 39 et 40 sont intéressants pour le Programme GIRMaC en ce qu'ils évoquentl'autorisation spéciale du Ministère des Pêches requise pour la mise en place de projetd'établissement de cultures marines « constitue un établissement de cultures marines, touteinstallation faite en mer ou sur le rivage des eaux marines sous juridiction sénégalaise qui apour but la conservation, l'élevage ou l'exploitation intensive d'animaux marins et qui, oubien entraîne une occupation assez prolongée du domaine public, ou, dans le cas d'uneinstallation sur propriété privée, est alimentée par les eaux de la mer (article 39) »

La création et l'exploitation d'un établissement de cultures marines sont subordonnées à uneautorisation du Ministre chargé de la pêche maritime, qui fixe les conditions spécialesauxquelles l'exploitation sera soumise.

En ce qui concerne la création d'Aires Marines Protégées, le Code de la Pêche introduit desdispositions spécifiques qui démontrent l'urgence de définir un cadre législatif etréglementaire cohérent, à l'échelle nationale, sur la conservation et l'utilisation durable desressources marines et côtières.

En effet, les eaux maritimes sous juridiction sénégalaise, dans la limite desquelless'appliquent les dispositions du Code de la pêche maritime, incluent « la mer territoriale, lazone contiguë, la zone économique exclusive, les eaux intérieures marines ainsi que lesfleuves et rivières jusqu'aux limites fixées par décret ».

Le Code de la pêche a également introduit des clauses d'habilitation (Article 21, Section IX)permettant au Ministre chargé de la pêche de prendre des mesures réglementaires, portant

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notamment sur l'adoption de « mesures de conservation et d'aménagement des ressourceshalieutiques, notamment des zones d'accès limité ou réservé » (article 21, alinéa (f)); « ... detoute autre méthode d'aménagement favorisant la conservation des ressources et la protectionde l'environnement marin » (article 21, alinéa (h)).

Les aires marines protégées, en tant qu'outils de limitation ou de réservation de l'accès à desespaces maritimes ou en tant que méthodes de gestion visant la conservation des stocks et laprotection de l'environnement marin (habitats critiques, biotopes sensibles), entrentparfaitement dans le champ d'application desdits alinéas.

Enfin, l'article 28 du Code donne au Ministre chargé de la pêche la possibilité de définir desconditions générales relatives notamment aux « zones prohibées ». De toute évidence, cetarticle introduit là le concept de « réserves marines intégralement protégées », espaces marinsentièrement à l'abri de la pêche et d'autres formes d'exploitation ou d'utilisationdommageable à la biodiversité et/ou à l'environnement marin.

Le Code de la pêche de 1998 constitue toutefois une avancée notable par rapport au droit despêches jusque-là en vigueur. Hormis la mise en conformité avec certaines conventionsinternationales, en particulier la Convention des Nations Unies sur le Droit de la Mer, desdispositions pertinentes en matière de gestion ont été introduites- L'établissement de plans d'aménagement des pêcheries;- La mise en place d'organes consultatifs de concertation pour mieux impliquer les acteurs

dans la prise de décision;- L'interdiction formelle de certaines technologies de pêche industrielle dans les eaux

sénégalaises.

Ce Code présente des faiblesses majeures liées la non-implication des acteurs à s'onélaboration et à l'absence d'une vulgarisation appropriée. L'interprétation de certainesdispositions est souvent sujette à équivoque en l'absence d'arrêtés d'application.

Par ailleurs, l'esprit du Code devra passer de l'approche de consultation à une approcheimpliquant une véritable participation des acteurs industriels et des communautés côtières auprocessus de prise de décision (co-gestion). Il devra également régler la question essentiellede l'accès à la ressource dans les pêcheries artisanales où le régime de libre accès estaujourd'hui de mise, aggravant ainsi la surcapacité de pêche globale.

Notons qu'à cet effet, la réglementation de l'accès aux ressources de la Zone EconomiqueExclusive est en cours d'étude pour l'ensemble des pêcheries sénégalaises: C'est dans cecadre que l'Etat entreprend de définir la typologie et la réglementation des concessions pourles pêcheries sénégalaises. Outre la délimitation géographique des concessions, le projets'attèle à définir les modalités pratiques afférant à l'octroi puis la gestion, l'obtention de droitsd'usages, aux pratiques autorisées, aux sanctions et aux modalités de transfert, de retrait ou derétrocession des droits d'usages. Les grandes lignes de ce projet sont décrites dans l'encadré Ici-dessous.

La politique législative dans le secteur de la pêche est fondée sur une logique très simple: lespopulations doivent tirer profit des ressources naturelles pour leur subsistance tout en évitantle pillage car il faut préserver et sauvegarder les mêmes chances pour les générations futures.A cet égard le dispositif normatif associe et alterne règles permissives favorisantl'exploitation rationnelle des ressources et règles coercitives prohibant les excès et protégeantpartiellement ou totalement certaines espèces.

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Le pays est membre de la Commission Sous-Régionale des Pêches (CSRP) créé en mars1985 par voie de convention. Les objectifs poursuivis par la CSRP sont le renforcement de lacoopération et la coordination des Etats membres dans les domaines relatifs : àl'harmonisation des politiques communes en matière de préservation, de conservation etd'exploitation de leurs ressources halieutiques dans la sous région ; à l'adoption de stratégiescommunes dans les instances internationales ; à l'encouragement à la création de sociétésconjointes et à la conclusion d'accord de pêche entre les pays de la sous-région; audéveloppement de la coopération sous régionale en matière de surveillance; audéveloppement de la capacité des pays à entreprendre des recherches dans le secteur de lapêche sur le plan sous régional.

* Le Code des Collectivités locales (Loi n° 96-06 du 05 Février 1996)La pêche, compte tenu des spécificités des ressources exploitables ainsi que de la nature desdroits et responsabilités de l'Etat sur la ZEE, ne fait pas encore partie des compétencestransférées aux Collectivités Locales.Le Ministère de la Pêche collabore avec ces entités notamment en leur rétrocédant desinfrastructures de pêche comme les marchés centraux à poisson.

e Le Code de la Marine Marchande: Certaines dispositions du Code de laMarine Marchande concernent directement les questions de capacités de pêche : lesconditions d'octroi du pavillon sénégalais aux flottes industrielles, l'autorisation préalabled'achat de navires de pêche et les conditions d'immatriculation des navires. D'autresdispositions ont trait à la sécurité des navires de pêche et à la gestion des gens de mer (marins,patrons de pêche).

Au niveau international, le Sénégal a souscrit à une série de conventions proposées à lacommunauté internationale, avant, pendant et après le Sommet de la Terre de Rio deJaneiro. Pour ce qui concerne directement la pêche, l'Etat du Sénégal a adhéré, signé,paraphé ou approuvé des instruments et Conventions internationales, dont

- La Convention des Nations Unies sur le Droit de la Mer;- La Convention des Nations Unies sur la Diversité Biologique;- Le Code de Conduite pour une pêche responsable de la FAO;- La Convention portant création de la Commission Sous Régionale des Pêches (CSRP).

Le Sénégal a également signé des accords et protocoles d'accords en matière de pêche avecl'Union Européenne et les pays de la sous région (Mauritanie, Gambie, Guinée Bissau et CapVert). Ces instruments fixent les engagements des Parties contractantes ainsi que les droits etobligations en matière d'accès et d'exploitation des ressources halieutiques, par les naviresconcernés, dans la ZEE sénégalaise.

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2.2.2- Cadre institutionnel

Diverses institutions sont impliquées dans la gestion des pêcheries, parmi lesquelles on peutciter notamment les structures étatiques, les ONG et les communautés.

Structures de l'Etat

Le Ministère charEé des pêches intègre depuis l'année 2000 la pêche continentale etl'aquaculture. Ce schéma qui regroupe l'ensemble des aspects de la pêche (maritime etcontinentale) et l'aquaculture assure une plus grande cohérence. Le décret n° 2003-383portant organisation du Ministère de la pêche indique que ce dernier comprend, outre leCabinet et le Service de l'Administration Générale et de l'Equipement, trois directionstechniques nationales: la Direction des pêches maritimes (DPM) ; la Direction de la pêchecontinentale et de l'aquaculture (DPCA); la Direction de la Protection et de la Surveillancedes Pêches (DPSP).Les services techniques rattachés au Cabinet comprennent

- la Cellule d'Etudes et de Planification;- le Centre de Perfectionnement, d'Expérimentation et de Vulgarisation de la Pêche

(CPEP);- le Centre National de Formation des Techniciens des Pêches et de l'Aquaculture.

Les trois directions nationales sont appelées à jouer un rôle important dans le cadre duGIRMAC.

La Direction des Pêches Maritimes (DPM) a pour mission de mettre en oeuvre la politiquedéfinie en matière de pêche maritime artisanale et industrielle. A ce titre, elle a notamment encharge l'élaboration et la mise en oeuvre des plans d'aménagement des pêcheries maritimes,la gestion des pêcheries maritimes exploitées en application des plans d'aménagement,l'instruction des dossiers de demandes d'autorisation de pêche, la valorisation des produits dela pêche, le contrôle de la salubrité, de la qualité des produits de la pêche ainsi que de ladélivrance et du retrait des agréments des industries de transformation. Elle est égalementchargée de l'élaboration et de l'exécution des projets et programmes de développement despêches maritimes, la collecte, le traitement et la publication des statistiques de la pêchemaritime, de même que de l'assistance aux organisations professionnelles des pêchesmaritimes.

La Direction de la pêche continentale et de l'aquaculture (DPCA) a pour mission demettre en oeuvre la politique définie en matière de pêche continentale et d'aquaculture. A cetitre, elle est chargée de la coordination de l'ensemble des activités relatives à la pêchecontinentale et de l'aquaculture, de l'élaboration et de la mise en oeuvre des plansd'aménagement des pêcheries continentales et des systèmes aquacoles, de la gestion despêcheries continentales et des systèmes aquacoles en application des plans d'aménagement.Elle est également chargée de l'instruction des dossiers de demande d'autorisation de pêche etd'exploitation de systèmes aquacoles, du contrôle de la salubrité et de la qualité des produitsde la pêche continentale et de l'aquaculture ainsi que de l'introduction et de la diffusion detoutes les techniques susceptibles d'améliorer durablement la productivité de la pêchecontinentale et de l'aquaculture ainsi que de la collecte, du traitement et de la publication desstatistiques de la pêche continentale et de l'aquaculture.

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La Direction de la Protection et de la Surveillance des Pêches (DPSP) a pour mission demettre en oeuvre la politique définie en matière de surveillance des pêches maritimes etcontinentales ainsi que dans le domaine de la sécurité de la pêche artisanale. A ce titre, elleest chargée notamment de la police des pêches maritime et continentale, de la planification etde la coordination des opérations de surveillance des pêches, de la sécurité des embarcations,des pêcheurs artisans et de leurs activités. La DPSP est aussi chargée de l'instruction desdossiers d'arraisonnement des navires de pêche.

Le Centre de Recherches Océanographiques de Dakar-Thiaroye (CRODT) revêt unegrande importance pour la pêche, tant pour ses missions de suivi de la ressource, del'environnement marin et des systèmes d'exploitation que pour celles visant à fournir leséléments pertinents utiles à la formulation des politiques et décisions en matière de pêche. LeCRODT est un service rattaché à l'Institut Sénégalais de Recherches Agricoles (ISRA) quirelève de la tutelle du Ministère de l'Agriculture et de l'Hydraulique. Cependant, l'essentieldu financement de ses programmes de recherche provient du Ministère de la Pêche.

Les ONG: Parmi les plus ONG les plus actives dans le domaine de la gestion des ressourcesnaturelles et de l'environnement marin on peut citer:

- L'ONG World Wide Foundation (WWF) a démarré son projet au Sénégal (et en Afriquede l'Ouest) en 2000. Ce projet s'intéresse spécifiquement à la biodiversité et aux pêcheries etest axé autour de quatre modules qui s'appuient sur une forte communication. Les quatremodules en question sont:

- L'appui et la création d'AMP;- La pêche artisanale durable;- Les accords de pêche;- La conservation et l'utilisation durable des tortues marines.

La stratégie de communication inclut la mise sur pied d'un groupe Environnement et Presse(GEP) regroupant des journalistes et des experts de la pêche. Les membres du groupe serencontrent régulièrement, sont informés des développements et constatations et travaillentsur un plan d'action ciblant la communication de problèmes spécifiques dont les causes ontété identifiées et les solutions proposées.

- I'OCEANIUM est une association sénégalaise créée en 1984 spécialisée dansl'exploration et la protection des fonds sous-marins de la presqu'île du Cap Vert.

Ses interventions s'articulent autour de 2 axes que sont l'information - sensibilisation etl'alerte des différents acteurs lorsque des dangers s'annoncent. Ses réalisations portent sur lasensibilisation en faveur du respect des périodes de reproduction, de la prévention despollutions par dégazage, la préservation des habitats de reproduction, du respect des texteslégislatifs et réglementaires sur la pêche, l'éradication de certaines techniques de pêche, laprotection des alevins.

L'OCEANIUM a entrepris, depuis 2001, sur financement du Fonds Français pourl'Environnement Mondial (FFEM), un projet de préservation des ressources halieutiquesdénommé Narou Heuleuk qui vise la sensibilisation des pêcheurs artisans aux mesurescollectives de gestion durable des ressources marines et la mise en place, par ces mêmes

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pêcheurs, d'AMP. Le projet cible quatre zones avec un objectif spécifique dans chacuned'elle:

- Sine Saloum: protection des zones de reproduction et de la biodiversité (mangrove);- Rufisque - Bargny: protection des alevins et restauration du milieu contre la senne de

plage;- Dakar: éradication de la pêche à l'explosif;- Mbour: respect de la biodiversité et respect des alevins.

Dans le cadre de ce projet, des récifs artificiels sont immergés dans le but de protéger lescôtes contre la pêche illégale tout en restaurant les habitats, tandis que des dispositifs deconcentration de poissons seront ancrés au large dans la perspective de protéger la ressourcedémersale de la forte pression inhérente à la pêche artisanale.

- WAAME (West African Association for Marine Environment) est une ONG nationale àvocation internationale, d'appui à l'exploitation et à la préservation du milieu marin dont lamission " est d'appuyer les populations et les décideurs à la prise en charge del'environnement marin dans la perspective d'un développement durable ". Globalement,l'ONG intervient dans la promotion de la protection du milieu marin à travers une forteimplication des populations dont les capacités sont renforcées à cette fin.

WAAME est très présente dans la RBDS où elle a réalisé plusieurs projets en rapport avec lagestion de la biodiversité marine et côtière: Projet de réhabilitation et de gestion intégrée desressources de zones humides communautaires dans le site RAMSAR du Delta du Saloum;Projet de consolidation du "projet de gestion intégrée de la biodiversité des écosystèmes demangrove dans la réserve de la biosphère du delta du Saloum ; Gestion durable desmangroves dans les villages de la Réserve de biosphère du Delta du Saloum ; Appui à lagestion communautaire des ressources naturelles des forêts de mangrove dans la réserve debiosphère du Delta du Saloum - Sénégal

- L'UICN: les interventions de l'UICN dans la protection des zones humides incluent desactions visant à préserver le potentiel biologique des écosystèmes (de mangrove notamment)en vue de maintenir leur productivité.

Les organisations professionnelles de la pêche

La complexité du système « pêche » et ses impacts socio-économiques aux échelles nationaleet locale expliquent la multitude d'acteurs intervenant dans la filière.

En pêche artisanale

La pêche artisanale est essentiellement pratiquée par trois grandes familles de communautéstraditionnelles: des wolof de Guet Ndar, des Lébous du Cap Vert et de la Petite Côte et dessérères Nyominka des Iles du Saloum. Au dernier recensement de 1997, la pêche artisanaleemployait environ 52 000 pêcheurs. Les autres agents de la filière comprennent:

- les mareyeurs et les femmes micro-mareyeuses qui commercialisent lesproduits frais ; les espèces destinées au marché local sont revendues soit à desgrossistes, soit aux détaillantes, une grosse partie de la production passant par

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le Marché Central de Dakar. Les espèces destinées au marché européen sontelles revendues aux sociétés de commercialisation implantées à Dakar (enmajorité), Saint Louis, Mbour et Ziguinchor.

- les femmes transformatrices dont la production concerne principalement lessardinelles mais aussi des espèces démersales côtières (raies, requins,machoirons, capitaines, etc.), dont une partie est exportée sur les marchés del'Afrique Centrale principalement.

- les charpentiers et divers autres petits métiers.

Ces divers acteurs sont affiliés dans diverses organisations professionnelles, spécialisées oumixtes.

Le Collectif National des Pêcheurs du Sénégal (CNPS), organisation créée il y a plus de 15ans, est représenté au niveau des régions (Comités Régionaux) et au niveau des sites dedébarquement (Comités Locaux). Ses membres sont des pêcheurs et des responsables depêcheurs. Les trois régions où le CNPS est le mieux implanté sont Dakar, Thiès et Saint-Louis. Le CNPS a pour vocation à défendre les intérêts de la pêche artisanale. Très liée à desONG européennes et sénégalaises, le CNPS est l'organisation qui s'est le plus illustrée dans ladéfense, face à l'Etat, d'accords de pêche équitables et d'une gestion responsable de laressource.

La Fédération Nationale des Groupements d'Intérêt Economique de Pêcheurs(FENAGIE/PÊCHE), créée en 1990, est née de la volonté des pêcheurs, micro-mareyeuses,revendeuses et transformatrices des produits halieutiques de s'organiser à la base pour mieuxdéfendre leurs intérêts professionnels et améliorer leur position sociale, notamment parl'accès au crédit et le développement de partenariats.

La FENAGIE/Pêche compte 2 140 Groupements d'Intérêt Economique (GIE) répartis dansles sept régions maritimes du pays et dans la région continentale de Kolda, dont plus de 50%de femmes. Dans chaque région, les GIE sont organisés en Unions Locales, en Fédérations.Départementales et Régionales.

La FENAGIE/PÊCHE fonctionne avec une Assemblée Générale, qui est l'organe suprême dedécision, et un Comité Directeur qui est l'instance de réflexion et d'exécution du programmed'activités adopté par l'Assemblée Générale. Le Bureau est l'organe exécutif del'organisation.L'organisation est structurée en neuf commissions

- Organisation et animation.- Communication.- Equipement et armement des pêcheurs.- Formation et développement.- Commercialisation et salubrité.- Institutions financières, relations extérieures et projets.- Gestion des ressources halieutiques et environnement.- Sécurité en mer.- Conflits.

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La Fédération Nationale des Mareyeurs du Sénégal (FENAMS) est créée à la suite d'unescission au sein de la FENAGIE/PÊCHE. Elle a vocation à défendre les intérêts desmareyeurs auprès des autorités centrales et des collectivités locales.

L'Union Nationale des GIE de Mareyeurs du Sénégal (UNAGIEMS) regroupe plusieursGroupements d'Intérêt Economique (GIE) dont les activités sont liées au marché central aupoisson de Dakar. Elle est organisée en Unions Régionales dans les principales régionsmaritimes.

La Fédération Nationale des Femmes Transformatrices des Produits halieutiques et Micro-Mareyeuses du Sénégal (FENATRAMS) est une organisation nationale constituéeuniquement de femmes organisées en grande partie en GIE.

Le Conseil National Interprofessionnel de la Pêche Artisanale au Sénégal (CONIPASM: Créérécemment en août 2003, le CONIPAS se veut la représentation de la filière pêche artisanale.Cinq fédérations nationales sont à la base de cette création: la Fédération Nationale desGroupements d'Intérêt Economique de Pêcheurs (FENAGIE/PÊCHE), le Collectif Nationaldes Pêcheurs du Sénégal (CNPS), la Fédération Nationale des Mareyeurs du Sénégal(FENAMS), l'Union Nationale des GIE de Mareyeurs du Sénégal (UNAGIEMS) et laFédération Nationale des Femmes Transformatrices des produits halieutiques et Micro-Mareyeuses du Sénégal (FENATRAMS).Le Conseil dispose d'un Conseil d'Administration et d'un Bureau Exécutif.

Cinq Commissions ont été créées: Pêche et sécurité en mer, transformation et micro-mareyage, gestion des ressources et environnement, commercialisation et mareyage.

Deux Commissaires aux Comptes et un Comité des Sages de 10 personnes (deux parFédération) complètent l'organisation du CONIPAS. Toutefois, il est à craindre que lesdissensions déjà enregistrées entre organisations professionnelles ne réapparaissent dans cettenouvelle institution, et transformer le CONIPAS en une méga-organisation inopérationnelle.

La Fédération Nationale des « 3 P » (Pêcheurs, Paysans. Pasteurs) est une organisationnationale multisectorielle active dans la pêche, et en particulier au niveau du mareyage desproduits.

Les organisations professionnelles de la pêche artisanale ne sont cloisonnées, beaucoupd'agents de la filière sont membres de plusieurs organisations. Le secteur de la pêchecomprend également des organisations uniquement locales ou régionales:

Le Syndicat Unique et Démocratique des Mareyeurs du Sénégal (SUDEMS): Créé en 2000,le Syndicat se distingue des différentes Associations dont certains membres adhérentégalement au Syndicat. Les actions dévolues au Syndicat sont de deux types, celles liées à laformation et celles liées à des problèmes financiers que rencontrent leurs adhérents (litiges surdes paiements), aussi bien sur le Marché Central (Dakar) où ils sont installés qu'au cours detransactions à l'intérieur ou à l'extérieur du pays.

L'Association des Propriétaires de Sennes Tournantes à Saint-Louis est une associationinformelle qui essaie de gérer les problèmes posés aux propriétaires des 140 sennes tournantesrecensées à Saint-Louis, tels que les litiges avec les mareyeurs, la recherche de disparus enmer ou les problèmes d'obtention de licences en Mauritanie, une partie de la flottille pêchantdans les eaux mauritaniennes.

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L'Association des Professionnels de la Pêche à Saint-Louis: Cette association regroupe lesusiniers transformateurs et les producteurs de glace. Elle semble en sommeil, les deux usinesde Saint-Louis n'étant plus en activité. Trois fabricants de glace écailles fonctionnent à Saint-Louis.

L'Association des Intermédiaires Sénégalais à Saint-Louis: Cette association regroupe lesintermédiaires chargés de recruter des équipages pour pêcher dans des pays tiers (Mauritanie,etc.) et assurent leur problème de gestion.

La Fédération Nationale de Pêche Sportive est une association à but non lucratif qui regroupeles afficionados de la pêche sportive axée sur l'espadon, les voiliers et les marlins au Sénégal.

Il est à noter que malgré le nombre d'organisations dans la filière « pêche », certains agentssont demeurés en dehors des cadres associatifs. D'autres se constituent en Groupementsd'Intérêt Economique (GIE). Le regroupement en GIE semble être une donnée de baseessentielle de la pêche sénégalaise. Il représente en fait de grandes diversités, mais il sembleque dans la majorité des cas, le regroupement de plusieurs personnes en GIE est une réponse àune problématique particulière comme la recherche de crédits ou l'approvisionnement. Unefois le crédit ou l'approvisionnement obtenus, la répartition se fait entre les membres du GIEqui fonctionnent alors de manière individuelle. L'avantage de ce système pour les organismesbancaires est la caution solidaire entre les membres du GIE qui permet de limiter les risquesde mauvais remboursements.

L'intérêt pour une femme d'être membre d'un GIE est lié à la possibilité de participer à desséminaires de formation, avoir des subventions, obtenir des crédits, être assurée d'unapprovisionnement ou commercialiser sa production transformée à prix fixe.

Les GIE existent aujourd'hui dans toutes sous filières de la pêche et de l'aquaculture.

En pêche industrielle: Les professionnels de la pêche industrielle sont réunis au sein dedifférentes associations dont les plus actives sont:

- le Groupement des Armateurs et Industriels de la Pêche Maritime au Sénégal(GAIPES), organisation très structurée qui regroupe la majorité des armateurset patrons d'usines de transformation et d'exportation des produitshalieutiques;

- l'Union Patronale des Mareyeurs-Exportateurs du Sénégal (UPAMES) quiregroupent des patrons d'entreprises de traitement, de conditionnement et detransformation, de plus petite dimension;

- le GIE des Armateurs de Rougetiers qui gère une quinzaine de petits chalutiersglaciers ciblant le rouget..

Ces associations oeuvrent principalement à la défense des intérêts de leurs membres.

En pêche continentale, il existe déjà une organisation de l'espace halieutique et des pêcheursen regroupés en conseils de pêche, coopératives et groupements d'intérêt économique.

Ces différentes structures de l'Etat impliquées dans la gestion de la biodiversité, enl'occurrence la DPNS et la DEFCCS (Ministère de l'Environnement), la DPM, la DPCA et

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la DPSP (Ministère de la Pêche), sont confrontées à des contraintes de plusieurs ordres:

insuffisance de ressources humaines et de cadres spécialisés; un personnel vieillissant; une

insuffisance des moyens matériels et logistiques ; un faible maillage des postes de

surveillance et de contrôle. A cela s'ajoute une absence de synergie et de coordination entre

ces structures et entre ces différentes structures et les Collectivités Locales, projets ou ONG

en présence.

L'absence de synergies entre la DPNS et DEFCCS chargées respectivement de la production

de la faune et de la gestion de l'amodiation de la chasse constitue une menace sérieuse pour la

faune pour l'ensemble des aires protégées de la zone d'intervention du Programme GIRMaC.

Ainsi, on peut bien noter que le Programme GIRMaC va évoluer dans une zone fortement

marquée par la présence d'acteurs institutionnels et de structures de développement et de

gestion de l'environnement dont les actions ne sont pas encore coordonnées. Une lacune

notoire constatée dans ce sens se rapporte à l'absence de cadres fonctionnels de concertation

et d'harmonisation des approches et/ou interventions des différents intervenants.

Pour faire face à la démultiplication de ses interlocuteurs et pour impliquer les professionnels

dans les processus de gestion du secteur, des organes de concertation ont été mis en place.

La loi n°98 - 32 du 14 avril 1998 portant Code de la Pêche a ainsi institué plusieurs types

d'organes de concertations, respectivement aux niveaux national et local:

- le Conseil National Consultatif des Pêches Maritimes (CNCPM),- les Conseils locaux de Pêche Maritime (CLPM),- la Commission consultative d'attribution des licences de pêche (industrielle)..

Ces organes ont pour vocation d'assurer la participation des professionnels et leur implication

dans la réflexion, l'étude ou la formulation d'avis sur d'importantes questions concernant

l'aménagement et le développement des pêches.

Le CNCPM, opérationnel depuis trois ans, est composé des représentants des principales

organisations professionnelles de la pêche artisanale et industrielle, de la recherche et des

départements ministériels concernés par le secteur.

La Commission consultative d'attribution des licences de pêche (industrielle), regroupant

l'administration des pêches, la recherche, les professionnels et la Marine Marchande, étudie et

formule des avis sur les demandes de licences de pêche depuis plusieurs années.

Les Conseils locaux, non encore mis en place, regroupent, pour chaque territoire de la zone

littorale, les représentants des acteurs à la base (pêcheurs, mareyeurs, transformatrices..), des

notables ainsi que des agents de l'administration des pêches au niveau local. Pour une

meilleure représentation des acteurs locaux dans la prise de décision, notamment en ce qui

concerne la gestion des ressources et l'aménagement des pêches à l'échelle locale, les

attributions des CLPM font aujourd'hui l'objet de réflexions à différents niveaux

L'opérationnalisation des Conseils Locaux, comme outils de concertation et de prise décision

au niveau local, constituera une avancée notoire en matière d'implication et de

responsabilisation des professionnels et devra contribuer à une gestion durable des ressources

halieutiques.

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3 DONNEES DE BASE

Trois zones sont retenues pour abriter des sites pilotes pour la mise en oeuvre du projet. Ils'agit du delta du fleuve Sénégal, du cap vert et du delta du Saloum. Du fait de leur positiongéographique, nous les désignons sous les appellations de « pôle du nord », « pôle du centre »et « pôle du sud » respectivement. Outre la description générale des conditionsenvironnementales de l'espace marin et côtier du Sénégal, les conditions environnementalesactuelles dans chacun de ces pôles sont décrites dans ce chapitre sous leurs aspects physique,biologique, économique et socioculturel.

Ces sites pilotes sont écologiquement associés à des écosystèmes marins et estuariens plusvastes dont les caractéristiques générales sont décrites ci-dessous.

3.1- L'écosystème marin sénégalais

3.1.1- L'environnement physique

La topographie et la sédimentologie du plateau continental sénégalais (27 600 km2), frangecôtière de la Zone Economique Exclusive du Sénégal, permettent de distinguer trois zonesdans l'écosystème marin :

* La Grande Côte (entre Dakar et Saint Louis) caractérisée, à l'exception de laproximité de la fosse de Kayar, par des fonds rocheux très côtiers et une largeprédominance des fonds meubles (vase, sable;

* La Petite Côte (entre la frontière nord gambienne et Dakar), morphologiquementmarquée par la fosse de Dakar, deux hautes falaises sous marines, des bancs et deshauts-fonds rocheux, ainsi que de nombreux affleurements rocheux; les fondssableux y sont côtiers (0-40 m).

* Les fonds de la Casamance sont essentiellement meubles, avec du sable côtier aunord de l'embouchure, de la vase et du sable vaseux au sud de cette limite. Lesfonds rocheux n'y sont rencontrés que très au large.

Découpé de canyons accidentés sur son rebord profond, le plateau continental est entaillé defosses dont la plus importante est celle de Kayar, dont l'orientation joue un rôle importantdans la dynamique des masses d'eau.

L'hydrologie du plateau continental est caractérisée par une variabilité spatiale, saisonnière etinterannuelle marquée. La structure des masses d'eaux montre 3 types d'eaux: les eauxfroides salées, les eaux tropicales (chaudes et salées) et les eaux guinéennes (chaudes etdessalées). Les oscillations nord-sud, de grande amplitude, enregistrées au niveau de la zonefrontale entre « eaux chaudes » et « eaux froides » donnent naissance à 2 saisonshydroclimatiques séparées par des périodes de transition:

* une saison froide (décembre-mai),* une saison de transition «froide- chaude» (mai-juin),* une saison chaude (juin-octobre), et* une saison de transition « chaude-froide » (novembre-décembre).

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Les masses d'eaux côtières sont caractérisées par des espèces pélagiques des genresSardinella, Trachurus et Decapterus alors que les masses d'eaux plus profondes sontessentiellement marquées par les thonidés (albacore, patudo, listao) et espèces voisines(espadon, voiliers, marlins, etc.).

L'enrichissement est essentiellement régi par le phénomène de remontée des eaux profondes(upwelling) qui s'installe en novembre-décembre. Son intensité, fonction des alizés, estmaximale en saison froide (décembre à mai) pendant laquelle la thermocline est en surface etla biomasse phytoplanctonique maximale.

Le volume d'apports terrigènes des quatre cours d'eau du littoral sénégambien (Sénégal, SineSaloum, Gambie, Casamance) constitue également une importante source d'enrichissementdu milieu marin en matière organique.

Les migrations de la plupart des espèces exploitées (démersaux et pélagiques côtiers) et lesinteractions multiformes entre les pêcheries artisanales et industrielles rendent complexe lessystèmes d'exploitation et de gestion, renforçant ainsi les externalités liées aux ressourcesexploitées.

3.1.2- L'environnement biolo2ique

Les eaux marines sous juridiction sénégalaises se caractérisent par leur grande diversitébiologique liée aux upwellings saisonniers et aux apports en nutriments provenant des coursd'eaux intérieures.

L'écosystème marin sénégalais se caractérise ainsi par une grande diversité d'espèces,d'intérêt économique, culturel ou écologique, appartenant à des peuplements variéscorrespondant à une mosaïque de biotopes et d'habitats. Cette hétérogénéité résulte descaractéristiques morphologiques, hydrologiques et dynamiques des masses d'eau mais ausside la nature des fonds.

Les ressources halieutiques, qui constituent la principale source d'abondance des milieuxmarins et côtiers sénégalais, comprennent deux grands groupes qui se différencient tant parleurs caractéristiques biologiques qu'écologiques:

* les ressources démersales côtières et profondes, inféodées respectivement au plateau etau talus continental;

* les ressources pélagiques côtières et hauturières, caractéristiques des masses d'eauxcôtières et profondes respectivement.

Les ressources marines

Les ressources démersales côtières comprennent généralement des ressources à forte valeurmarchande: crustacés (crevettes, langoustes, crabes), céphalopodes (poulpe, seiches, calmars)et poissons (mérous, dorades, rouget, soles, capitaines, rouget, barracudas, machoirons...).Destinées en grande partie à l'exportation, ces ressources présentent d'importants enjeuxsociaux, économiques et politiques en raison des revenus relativement élevés qu'ellesprocurent aux communautés de pêche et à l'industrie. Leur forte surexploitation, ladégradation de leurs habitats naturels et l'érosion conséquente de la biodiversité marine

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constituent aujourd'hui une menace à la survie et à la viabilité économique des activitéshalieutiques. Certaines espèces (mérou blanc ou thiof, pagre, petit capitaine ou tiekem,pageot), objet des diagnostics scientifiques les plus récents, montrent un état de gravesurexploitation biologique. D'une manière générale, les fonds intermédiaires du plateaucontinental et particulièrement les fonds à crevettes se sont appauvris en poisson de grandetaille et leurs habitats dégradés. Ces fonds sont compris entre Kayar et Saint Louis (pour lepôle Nord), entre la Pointe de Sangomar et la frontière nord gambienne et la Casamance pourle pôle Sud). Dans le pôle Centre (Péninsule du Cap Vert), les habitats rocheux ainsi que leursbiomasses encore relativement importantes de poissons « nobles » se sont dégradésnotamment en raison du chalutage industriel et de pratiques de pêche illégales ou nonpréservatrices de la biodiversité marine.

La distribution des peuplements démersaux du plateau continental est largement tributaire desconditions du milieu .

La biologie de la reproduction des espèces reste très liée à certains types d'habitats, certainesayant besoin de supports, naturels ou artificiels, pour accrocher leurs oeufs; c'est le cas descéphalopodes dont la recherche de supports à leurs oeufs pendant la ponte expliquerait lesconcentrations observées en périodes de reproduction dans les zones d'herbiers et de prairied'algues de la Petite Côte.

Les ressources démersales profondes (crevettes du large, merlus) sont essentiellement surle talus continental.

Les espèces pélagiques côtières (chinchards, sardinelles, maquereaux, tassergal,courbine...) sont les ressources les plus abondantes au Sénégal. Du fait de leur valeurmarchande relativement faible, ces espèces constituent l'essentiel des poissons consomméspar les populations sénégalaises.

Les ressources pélagiques hauturières comprennent des thons (albacore, patudo, listao) etles espèces voisines (espadon, voiliers, marlins, etc.).

Les espèces de mammifères décrites dans l'écosystème sénégalais sont la baleineBalaenoptera musculus et les dauphins des genres Delphinus , Tursiops et Steno . Leslamantins, espèces rencontrées dans le fleuve Sénégal et les îles du Saloum mais pouvantfaire des incursions en mer, sont représentés par l'espèce Trichechus senegalensis. D'autresgroupes d'espèces ont été également déjà signalés: les marsouins, les globicéphales et lesphoques moines.

La flore algale marine du plateau continental comprend essentiellement les genres Ulva,Hypnea, Cladophora, Sargassum et Cymodocea..

Les mi2rations et le caractère nartagé des ressources: Le trait commun de la plupart desespèces de la ZEE sénégalaise est leur migration saisonnière nord-sud à travers les frontièresdes pays de la sous région (espèces pélagiques) , sous l'impulsion des facteursenvironnementaux . Une autre caractéristique essentielle des principaux stocks de pélagiquescôtiers est l'existence d'une fraction côtière comprenant des juvéniles et de jeunesreproducteurs, plus accessible aux engins de la pêche artisanale, et d'une fraction hauturièreaccessible à la pêche industrielle et migrant saisonnièrement dans les eaux mauritaniennes,sénégalaises, gambiennes et nord bissau-guinéennes..

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Les ressources pélagiques hauturières (thons) effectuent également de grandes migrations àtravers les Zones Economiques Exclusives des pays de la sous région et même à l'échelle del'Atlantique. Certaines espèces démersales côtières et profondes (mérous, pageot, merlus,.... ) effectuent des déplacements nord-sud importantes, de moindre amplitude que chez lespélagiques, mais également des migrations saisonnières côte-large et large-côte (pageot,dorades, brotules...) qui modifient leur disponibilité aux flottes de pêche artisanales ouindustrielles. Le phénomène de migration, lié à des processus hydro-écologiques, serencontre aussi chez les tortues et les mammifères marins. Par ailleurs, certaines espècesmarines se déplacent ou sont présentes en permanence dans les estuaires (sphyraenidés,penaeidés, cynoglossidés, mullidés, ariidés....) au cours de leurs cycles biologiques.

Il est enfin important de souligner que les principales espèces démersales sédentaires peuventêtre également partagées entre deux voire trois pays ; c'est le cas des stocks de crevettessitués entre le Sénégal et la Guinée Bissau ; c'est également le cas de la plupart des stockssitués entre le Sénégal et la Gambie (poissons, crevettes, céphalopodes), y compris la plupartdes ressources du Parc du Delta du Saloum.

3.2- Les écosystèmes estuariens

Les milieux: L'analyse de l'état des connaissances sur les problèmes liés à la zone marine etcôtière permet d'identifier les liens existant entre un certain nombre d'écosystèmes et de sitestrès productifs (bolongs, mangroves, estuaires, embouchures, herbiers marins, habitatsrocheux sous marins, vasières marines...), dé comprendre certains aspects des échang`esd'éléments nutritifs entre le littoral terrestre et la zone marine côtière (plateau continental) etde comprendre la continuité des chaînes trophiques entre ces écosystèmes particuliers(mangroves, estuaires, deltas, lagunes ... ) et les écosystèmes du domaine océanique.

Ces écosystèmes particuliers sont des pièges de substances nutritives d'autant plus efficacesqu'ils sont associés à la mangrove, ou aux herbiers, ou au récifs coralliens. Ils sont envahis, enpermanence ou saisonnièrement, par d'importantes populations d'espèces animales ouvégétales spécifiques, d'origine marine ou fluviale, mais adaptées à ces milieux (crevettes,machoirons, mulets, brochets, tilapies, soles, capitaines ... ). Plusieurs espèces fauniquesdonnent lieu à une exploitation intensive (coquillages, huîtres et surtout crustacés, commedans le Delta du Saloum, en Casamance, dans l'estuaire du Sénégal...) et trouvent dans cesécosystèmes particuliers des conditions propices à leur développement pendant une phase deleurs cycles biologiques; en effet, les zones côtières et estuariennes constituent des airesparticulièrement riches et propices au développement des post-larves et juvéniles de certainesespèces marines (crevettes) ; elles constituent également des frayères pour d'autres espècesmarines.

Ces milieux complexes sont ainsi généralement ciblés pour identifier des projets dedéveloppement de l'aquaculture (crevettes, huîtres, poissons...), comme en Casamance et aufleuve Sénégal.

Ces interfaces à forte biodiversité aquatique sont aujourd'hui fortement menacées, tant enzone côtière qu'en mer, par les actions anthropiques: la pêche (surcapacités de pêche,techniques et pratiques de pêche non durables, destruction des habitats sous marins, etc ) etles mauvaises pratiques aquacoles (collecte de naissain d'huîtres) mais également par la

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pollution et l'aggravation de l'érosion côtière (extraction de sable marin). Le phénomène desalinisation lié aux sécheresses antérieures a également fortement perturbé le fonctionnementde ces milieux, occasionnant ainsi des modifications dans la composition et la distribution desressources aquatiques (cas de la Casamance et du Delta du Saloum pour la crevette blanche).

Les ressources des écosystèmes aquatiques continentaux (fleuve Sénégal et Lac de Guiers,Saloum et Casamance) ont souffert des années de sécheresse mais aussi de la mise en placedes ouvrages hydro-agricoles. Dans le pôle d'intervention Nord du projet, le barrage deDiama a perturbé le cycle biologique de bon nombre d'espèces, réduit les aires dereproduction et d'alimentation (plaines d'inondations) et artificialisé le débit du fleuve par deslâchers d'eau non modulés aux cycles de vie. La productivité halieutique s'est trouvéeaffaiblie. Les faibles niveaux d'abondance des espèces, notamment en amont du barrage, ontpoussé beaucoup de pêcheurs à devenir des ouvriers agricoles dans l'agro-business local.

La biodiversité aquatique est menacée par la pression de pêche élevée et par l'utilisationd'engins de pêche non sélectifs dont l'effort de pêche est essentiellement déployé sur desjuvéniles (filets félé-félé, sennes de plages, killi à crevettes, éperviers, palangres à petitshameçons, filets maillants dérivants à ethmalose...). La réglementation de la pêche,notamment de la crevette, est en général demeurée obsolète.

En 2000, 54 410 tonnes de poisson, crustacés et mollusques ont été pêchées dans cesécosystèmes continentaux, dont 30 540 tonnes dans le fleuve Sénégal.

Il est important de souligner que l'évaluation de la biodiversité marine et des ressourceshalieutiques exploitables dans les franges maritimes des trois pôles d'intervention prioritairesrencontre une contrainte majeure qui explique l'inexistence de données précises. En effet, lespetits fonds, généralement inférieurs à 10 mètres de profondeur, sont inaccessibles auxnavires de recherche en raison de problèmes de sécurité de navigation liés à leurs forts tirantsd'eau ; par conséquent, l'évaluation des ressources n'est possible qu'à partir des capturesartisanales effectuées dans ces zones ou de pêches expérimentales (embarcations ou engins depêche artisanale);Les informations fournies sur les ressources sont celles issues de campagnes de rechercheréalisées sur des fonds supérieurs à 10 mètres au large de ces zones ou de pêchesexpérimentales en ce qui concerne les estuaires.

3.3- L'environnement socioculturel et économique de la pêche maritime

La pression démographique croissante dans les zones marines et côtières, engendrée par lapauvreté sévissant dans le monde rural, risque de menacer davantage la durabilité desressources et la viabilité des activités économiques. Cette situation des populations intérieuresest aggravée par la baisse de productivité des écosystèmes aquatiques continentaux, par lestrès faibles alternatives d'emplois dans les agglomérations de l'arrière pays, quasi désertique,situé au sud du pôle d'intervention Nord (région de Louga, sud de la région de Saint Louis) etenfin par l'absence de véritables projets de développement porteurs d'emplois dans les zonescôtières. En ce qui concerne la pêche, les seuls projets d'investissement portent surprogrammes d'infrastructures y sont réalisés.

Dans cette zone d'intervention Nord, les pêcheurs guet ndariens ont depuis des siècles menédes activités uniquement tournées vers une mer « sans frontière ». Aujourd'hui, face à deszones de pêche traditionnelles appauvries par les navires de pêche industrielle (chalutiers

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crevettiers) et à une forte limitation de l'accès aux eaux sous juridiction mauritanienne, cespêcheurs vivent pour l'essentiel de « pêche pirate » dans les pays voisins (Mauritanie, Gambieet Guinée Bissau), de « pêche rémunérée à la tâche » à bord de navires de ramassageétrangers opérant dans d'autres ZEE d'Afrique de l'Ouest et même d'Afrique centrale(Gabon, Angola), à défaut de migrer vers d'autres zones de pêche du Sénégal.

Dans la zone de pêche de Kayar, adjacente aux Niayes, les pêcheurs intègrent le maraîchagedans leur agenda économique.

Dans le pôle d'intervention Centre, les communautés traditionnelles de pêche (lébous) sesont toujours tournés vers la mer avec comme seule source de revenus la pêche et ses activitésconnexes.

Dans la zone de la Petite Côte (Saloum), où dominent les communautés « niominkas », lapêche est associée saisonnièrement aux activités agricoles et à l'élevage. Les femmes seconsacrent à la transformation des produits (poisson, cymbium), à l'ostréiculture et àl'exploitation des coquillages.

L'une des caractéristiques essentielles des communautés traditionnelles de pêche est qu'ellesont adopté depuis des siècles des pratiques de conservation et de gestion durables desressoures marines et côtières ainsi que de leurs milieux. Ces pratiques traditionnelles, qui sesont en général appuyées sur des lois coutumières ou sur le « contrôle social », ontaujourd'hui disparu depuis la patrimonialisation par l'Etat de l'espace maritime et du régimede libre accès aux ressources institué de facto par les pouvoirs publics dès l'instauration d'uncontrôle de l'accès pour les navires industriels.

En effet, l'histoire des pêcheries artisanales sénégalaises est marquée par l'existence degrandes communautés ayant une tradition séculaire de pêche localisées à Guet Ndar, Kayar,Fass Boye, Yoff, Soumbédioune, Thiaroye Sur Mer, Yenne, Mbour, Joal, lies du Saloum etZiguinchor. Ces communautés de pêcheurs sont les « Lébous », les « Guet Ndariens » et les« Niominka ». Elles sont originellement basés respectivement au Cap Vert (Pôle Centre), àSaint Louis (pôle Nord) et au Saloum (pôle Sud). Dans les eaux intérieures, les« Thioubalou » constituent la principale communauté historiquement toumée vers la pêchecontinentale.Pour les communautés traditionnelles, la pêche est d'abord considérée comme un fait « socio-culturel » avant d'être une activité lucrative.Aujourd'hui, avec la raréfaction des ressources et l'ancrage de plus élevé de la pêcheartisanale dans l'économie de marché, ces pêcheurs migrent périodiquement ou s'établissentdans d'autres centres de pêche au Sénégal ou dans les pays voisins (Mauritanie, Gambie,Guinée Bissau et Guinée) ou lointains (Côte d'Ivoire, Gabon, Cameroun...). Les GuetNdariens se retrouvent ainsi à Kayar, au Cap Vert, à Mbour, à Joal et à Ziguinchor alors queles Niominka sont présents dans le Saloum, à Ziguinchor,en Gambie et en Guinée Bissau.

La pêche maritime génère près de 600 000 emplois directs et indirects, pour des mises à terrede l'ordre de 415 000 tonnes en 2000. La valeur commerciale des exportations est d'environ185 milliards, soit plus de 30% des recettes d'exportation du Sénégal. Le secteur contribuepour 12% au PIB du secteur primaire et 2,5% au PIB total. La pêche maritime contribueégalement aux recettes de l'Etat à travers les redevances des licences de pêche nationale etétrangère mais également à travers les contreparties financières perçues dans le cadre desdifférents accords de pêche avec des flottes étrangères.

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La pêche artisanale y est très importante, avec environ 11 000 pirogues et plus de 52 000pêcheurs ; elle représente plus de 70% des captures totales réalisées dans les eaux sousjuridiction sénégalaise. Près de 75% des captures artisanales sont constituées d'espècespélagiques côtières (sardinelles, chinchards, maquereaux, tassergal, etc) essentiellementdestinées au marché local. Le poisson assure plus de 70% des apports en protéine d'origineanimale des populations sénégalaises, dont la consommation per capita est d'environ 30 kg depoisson. Les statistiques indiqués dans les tableaux 1 et 2 illustrent l'importance dessegments relatifs à la capture et à la transformation artisanales.

Une des caractéristiques de la pêche artisanale est le mode de « rémunération à la part » deséquipages des unités de pêche. Ce système permet de répartir équitablement le bénéfice tiré dela production entre le(s) propriétaire(s) de la pirogue, du moteur et des engins de pêche et lesmembres de l'équipage. Ces derniers sont des pêcheurs ou, dans le cas des unités de pêche àforte capacité de main d'oeuvre (sennes de plage, sennes tournantes, filets encerclants),partiellement des non-pêcheurs.Une autre caractéristique de l'environnement socioculturel de la pêche artisanale estl'inexistence de droits de propriété sur la ressource, sur les infrastructures de base ou sur lefoncier maritime.

La pêche continentale génère près de 50 000 emplois, pour des débarquements de l'ordre de55 000 tonnes en 2000 dont plus de 30 000 tonnes dans le fleuve Sénégal.

Ces chiffres cachent mal la grande variabilité spatio-temporelle des populations de pêcheurs.Leurs stratégies et tactiques de pêche entraînent la fréquentation de zones de pêche différentesselon les espèces recherchées en cours de marées, souvent accompagnée de changements depoints de débarquement. De même, les migrations saisonnières conduisent à l'implantation depêcheurs dans d'autres régions pendant la période de pêche d'une ou plusieurs espèces-cibles.Les effectifs indiqués sont en réalité des moyennes annuelles faites sur des bases mensuellesavec un coefficient de variation pouvant être élevés.

Plusieurs autres acteurs mènent en zone côtière des activités économiques directement baséessur les ressources halieutiques exploitées. Il s'agit:- des mareyeurs, qui assurent la commercialisation du poisson à l'intérieur du pays ou vers

les usines de transformation des produits halieutiques;- les femmes transformatrices, qui transforment les produits selon des procédés artisanaux

de fumage, de salage et de séchage;- les transporteurs, auxiliaires des mareyeurs dans le convoyage du poisson par camions

isothermes vers les marchés urbains ou ruraux;- les charpentiers, qui réparent et construisent les pirogues en bois;- les motoristes, qui réparent les moteurs des pirogues.Divers autres acteurs apportent des prestations en aval de la production: porteurs, micro-mareyeurs, etc.

L'aquaculture: Au Sénégal, l'aquaculture est orientée vers trois grandes activitésl'ostréiculture, la crevetticulture et la pisciculture. L'ostréiculture est surtout pratiquée dansles régions d'estuaires et de mangroves (Casamance, Saloum). Il s'agit de pratiquestraditionnelles de prélèvements dans le milieu naturel avec comme principale espèceCrassostrea gasar. De nos jours, plusieurs projets d'ostréiculture, notamment en BasseCasamance sont initiés en étroite collaboration avec les communautés villageoises. Le captagedes naissains ainsi que les techniques de grossissement ne sont pas encore maîtrisés. Pour ce

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qui concerne la crevetticulture, le projet semi-intensif initié en 1983 à Katakalousse, en BasseCasamance a constitué l'un des plus importants projets de développement de la crevetticultureà grande échelle, associant production industrielle et production artisanale. Quatre espècesfurent testées à partir de postlarves importées: Penaeus vanamei, P.indicus, P. monodon et P.japonicus. Quant à la pisciculture, elle a été menée au Sénégal essentiellement dans le bassindu fleuve Sénégal et le bassin de la Casamance où se pratique une pisciculture traditionnelledepuis fort longtemps.

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Tableau 1 Effectifs des pirogues et des pêcheurs - Tonnages et valeur des captures réalisées par la pêche artisanale maritime

Régions Pirogues 2 Pêcheurs Captures (T) Valeur commerciale des captures

I _______________ _________ __________________________ ________ (en millions de francs CFA )

1999 2000 2001 2002 Effectif du dernier 1999 2000 2001 2002 1999 2000 2001 2002

Années recensement de 1997

Saint Louis 1819 1819 1819 1258 2 121 32487 34286 32751 35807 6024 6294 6202 5906

Louga 66 66 66 117 467 2636 2849 2532 2242 481 555 602 848

Total pôle Nord 1885 1885 1885 2 588 35123 37135 35283 3 6505 6849 6804 6754

1375 __ _ _ _ _ _ _8049 _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _

Thiès 2627 2627 2627 2215 12 086 219908 246775 235606 202920 29103 24777 25262 40656

Dakar 2187 2187 2187 2465 13 472 29687 29280 33929 34761 9908 12002 16572 15106

Total pôle Centre 4814 4814 4814 4680 25 558 249595 27 269535 237681 39011 36779 41834 55762

Fatick 1634 1634 1634 1179 4098 10911 8845 11267 18023 3297 3959 4007 4641

Kaolack il i l 430 935 417 587 757 962 118 372 303 378

Ziguinchor 2363 2363 2363 2362 19 219 17590 15585 15519 16822 6898 6385 6508 6587

Total pôle Sud 4008 4008 4008 3971 24 252 28918 25077 27543 35807 10313 10716 10818 11606

Total national 10707 10707 10707 10026 52 398 313636 338267 332360 311537 55829 54344 59456 74122

2 Il s'agit de pirogues d'estuaires (moins de 30% du total) et de mer. Les effectifs de 1999 à 2001 sont ceux du recensement de 1997.

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Tableau 2 Transformation artisanale (valeur commerciale des produits par région)

Régions Valeur commerciale (en millions de francs CFA)

1999 2000 2001 2002

Années

Saint Louis 403 558 910 506

Louga 165 177 178 125

Total pôle Nord 568 735 1 088 631

Thiès 4 222 4 431 5 289 4 672

Dakar 535 428 603 605

Total pôle Centre 4 757 4 859 5 892 5 277

Fatick 377 311 311 1 291

Kaolack 0 0 165 166

Ziguinchor 2 830 2544 2 481 2 748

Total pôle Sud 3 207 2 855 2 957 4 205

Total national 8 532 8 449 9 937 10 113

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3.4- Description des pôles d'intervention

3.4.1 Le Pôle du Nord

Il s'étend de Dagana à l'embouchure et concerne ainsi la zone des vastes plaines d'inondationdu Nord et celle de l'estuaire au Sud. Son intérêt pour le projet réside dans le fait qu'il abritele réseau des parcs nationaux et réserves naturelles du Nord (Parc des oiseaux du Djoudj, parcnational de la Langue de Barbarie et la Réserve Spéciale de Geumbeul) ainsi que la mangroverésiduelle voisine de la réserve (la plus septentrionale d'Afrique). Cette région, sous climattropical d'alizé maritime boréal, reçoit une moyenne annuelle de 256 mm de pluies, pour unedurée d'insolation de 3004 heures et des températures maximales de plus de 35°C (DMN,2000) malgré la proximité océanique. Cela implique une forte évaporation qui ne va pasmanquer d'avoir des conséquences sur les différents plans d'eau, les sols et la végétation.

Environnement physique: Le facteur essentiel de la formation des sols du delta est lacharge sédimentaire déposée par la crue des eaux. On distingue 4 grands types de sols classésen fonction de leur texture et de leur structure les sols argileux dans les cuvettes argileusesde décantation ; les sols limoneux peu évolués; les sols argilo-limoneux transitoires entre lesdeux premiers et les sols sablonneux caractérisés par une forte teneur en sable (80 à 90 %).

La partie Nord est une vaste plaine d'inondation avec des sols argileux, la zone estuariennerenferme les sols argileux hydromorphes des « niayes ». La zone estuarienne qui correspondau Gandiolais, est une région particulière, située à la croisée des domaines marin et terrestre(Kaly, 2002) et des unités écogéographiques du delta du Sénégal au Nord, de la grande cOteau Sud et de la zone para-deltaique du domaine pastoral du Ferlo à l'Est. Cette positiontampon lui confère une spécificité tant climatique que pédologique.

Concernant les sols, les principaux types de changements mis en évidence sontl'engorgement, la salinisation, et l'érosion éolienne provoquant l'ensablement des cuvettes.Les localités les plus touchées par les deux premiers phénomènes se trouvent en aval de ladépression de Krankaye, en bordure du PNOD, au nord de la RN2 sur l'axe Ross-Bethio-Richard-Toll, en bordure Est et Sud-Est de la cuvette du Ndiael.

* Hydrologie: La partie Nord du delta renferme un réseau de marigots (Gorom,Lampsar, Kassac Ngalam, Djeuss, Taouey, Djoudj) qui emplissent des dépressions(Djoudj, de Guembeul, Guiers, Trois marigots). Le développement agricole n'a pasmanqué de poser des problèmes environnementaux (Bâ & Noba, 2001) dans un milieudéjà modifié par l'installation du Barrage anti-sel de Diama. Les eaux usées despérimètres irrigués sont évacuées dans les cuvettes où prolifèrent actuellement Typhaaustralis et Salvinia molesta, des plantes aquatiques nuisibles et envahissantes (UICN,1994). Vers l'estuaire, la remontée de la langue salée a entraîné une régression desformations ripicoles sensibles au sel (Coly, 2000), la pénétration du biseau salée sousla nappe phréatique (BRGM, in Kane 1995) constitue une contrainte audéveloppement d'activités agricoles. Mais dans cette zone, en période de crue ou delâchée d'eau au niveau des barrages, le trop plein d'eau du fleuve se déverse dans lesmarigots qui alimentent les cuvettes de décantation ou bassins (Kaly, 2002) dont cellede Guembeul. Cela contribue à faire baisser sensiblement la salinité en hivernage,permettant aux populations de s'adonner aux activités de maraîchage sur les flancs des

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dunes et d'exploiter du sel sur les marges des dépressions, sous l'effet del'évaporation, en saison sèche.

A cause de l'inondation permanente consécutive au relèvement des eaux de surfacedans le cadre de la gestion du barrage de Diama, une végétation aquatique trèsabondante envahit les zones humides provoquant des entraves à la bonne marche desactivités de pêche et ne permet plus l'accueil des populations aviaires friandes desplans *d'eau dégagés (par exemple les Anatidés). De plus, ces végétations secomportent comme de véritables pièges à sédiments occasionnant ledysfonctionnement des axes hydrauliques par colmatage. Ainsi, l'écoulement fluidedes eaux est entravé, compromettant du coup, un remplissage normal des cuvettes.

L'état de confinement aidant, et faute de renouvellement du stock hydrique, les eauxde certaines cuvettes deviennent saumâtres. La forte évaporation qui s'y produitengendre une concentration de sels et par voie de conséquence une dégradation àcourts et moyens termes de l'écosystème. L'une des conséquences est le dépérissementde la végétation non halophyte. Ces dynamiques hydriques concernent essentiellementle PNOD et les grandes dépressions telles que Paradiagne, Nguine, Ndiaessou,Menguène, Niety Yone.

La construction du barrage de Diama et tout le système de digues qui a accompagné lamise en place des aménagements hydro-agricoles, conjuguées à la sécheresse desannées 70 et 80, ont eu pour conséquence la rupture de l'approvisionnement en eau duNdiael. En effet, le Ndiael a trois importantes voies de communication avec le fleuveSénégal qui ont été toutes fermées (Kotschoubey, N. 2001):

- la source la plus importante est celle venant du Nord-Est. Elle a été suppriméeavec la fermeture par la Compagnie Sucrière Sénégalaise (CSS) du marigot duNietty Yone en 1957;

- la deuxième voie d'approvisionnement en eau du Ndiael vient du Sud-Ouest,par les Trois Marigots. Elle a été supprimée en 1866 quand le Djeuss a étéaménagé pour servir de réservoir d'eau à la ville de Saint-Louis;

- la troisième source du Ndiael vient du Nord. Elle a été barrée par la routenationale 2.

Les effets combinés de ces différents aménagements ont conduit à une dégradation ducadre écologique du Ndiael et à une migration de sa faune. Aujourd'hui, la cuvette duNdiael est alimentée par les eaux de pluies (cumul dépasse rarement 200 mm/ an) etpar le canal OMPO, creusé au niveau des trois marigots, au sud de la cuvette.

Le projet de remise en eau du Ndiael: Le Ndiaël a particulièrement attiré notreattention eu égard à son importance du point de vue écologique d'une part et du faitque le programme GIRMaC ait retenu de s'impliquer dans sa réhabilitation.

Le Ndiaël est une partie de l'ancienne plaine d'inondation du Fleuve Sénégal entre lelac de Guiers et la côte au sud de la route nationale 2. Il comprend le Nietty Yone, lazone côtière et les Trois-Marigots, ce qui représente à peu près la moitié de la surfacedu Delta (Plan d'aménagement du Ndiael).

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Le site abritant la réserve de faune du Ndiaël couvre une superficie de 46.550 ha, soitprès de la moitié du Delta du Fleuve Sénégal. Il s'étend sur 15 km dans le grand axenord-sud et sur 9 km sur son petit axe (DEFCCS, sd). Il se situe à environ 60 km deSaint-Louis et fait partie des marges du fleuve Sénégal, c'est-à-dire des régions quifurent longtemps inondées par la crue du fleuve. Selon Mietton et Humbert (1992)cités par DEFCCS, sd), le Ndiaël est une dépression complexe dont le creusementjusqu'à une côte très basse (-1.15 m d'altitude absolue) est lié à une dynamiqued'écoulement mais aussi de déflation éolienne. Il peut être défini comme une cuvettede décantation ou localement, une sebkha.

Schématiquement, le Ndiaël peut être divisé en deux grandes parties. La partie sud esten fait le prolongement des Trois-Marigots. C'est une zone accidentée entrecoupée denombreux marigots qui reçoivent et concentrent des eaux de pluie. Elle est assezverdoyante et les troupeaux y trouvent leur alimentation. Les tamarix constituentl'essentiel de la végétation arbustive. Peu de typhas se développent en raison del'asséchement total et annuel des marigots.

La seconde partie située au nord, couvre 10 000 ha. C'est une cuvette asséchée, sur-salée et totalement désertique. Située à 3 km de Ross-Béthio, elle présente dans sapartie nord une dépression inondée en permanence par les eaux du casier rizicole deKassack. La cote minimale est de -1 .15 m au centre de la cuvette.

Les Trois-Marigots (le Khant, le Nguisset, le Ndiasseou) qui font suite à cette cuvettesont situés dans une zone au relief un peu plus accentué et se présentent sous forme detrois marais allongés dans des dépressions sensiblement parallèles et séparées par descordons de dunes. Ces marais ont une longueur voisine de 15 km pour le plus petit etde 20 km pour les deux grands. Leur largeur est comprise entre 600 et 800 m.

Avant son assèchement, la surface en eau du Ndiael variait selon les saisons, entre10 000 et 30 000 ha. Considéré comme marais salant, la dépression avait trois sourcesd'alimentation et une connexion avec la mer (Kotschoube, N. 2001):

1. le Niéty Yone au nord-est;2. les trois marigots au sud-ouest;3. le marigot de Tellel au nord de Ross Béthio.

Dans les conditions naturelles, le Niéty Yone assure principalement le remplissage dela cuvette. Le marigot de Mengueye servait surtout à évacuer les eaux parvenuesjusqu'au Ndiaël par le Nietty Yone. L'alimentation par les Trois-Marigots (qui se faitdans le sens inverse du Niéty Yone) n'était réalisée que les années/périodes de fortescrues : l'eau qui arrive dans les Trois-Marigots provient du marigot de Djeuss (ou deLampsar) qui est raccordé au fleuve au niveau de Dakar-Bango. Elle circule ensuitedans le marigot des fours à chaux, passe sous le pont de NDiaoudoune et se jette dansle marigot « le Ngalam » qui alimente le premier et deuxième marigot; le deuxièmemarigot alimente à son tour le troisième, qui rejoint ensuite le Ndiael.

La crue annuelle du fleuve Sénégal irriguait ainsi la zone qui se comportait comme unécosystème fertile soutenant une population stable qui vivait de pêche, d'élevage, deculture et de chasse. Les effets conjugués de la construction du barrage de Diama ettout le système de digues qui a accompagné la mise en place des aménagements hydro-

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agricoles et de la sécheresse des années 70 et 80, ont eu pour conséquence la rupture del'approvisionnement en eau du Ndiael. En effet:

- la source la plus importante (Niety Yone) a été supprimée avec la fermeturedu marigot par la Compagnie Sucrière Sénégalaise (CSS) en 1957;

- la deuxième voie d'approvisionnement constituée par les Trois Marigots aété supprimée en 1866 quand le Djeuss fut aménagé pour servir deréservoir d'eau à la ville de Saint-Louis;

- le marigot de Tellel a été barré avec la construction de la route nationaledans les années 50.

Actuellement la cuvette reçoit de faibles apports provenant- de l'accumulation des eaux de pluies dans quelques dépressions situées au

sud de la cuvette. Ces dépressions de faibles profondeurs (30 à 40 cm) sontasséchées rapidement;

- de la vidange de 2 250 ha de rizière de Kassack, Grande Digue et Télél, parun canal busé sous la route Saint-Louis Richard Toll et creusé dans le lit del'ancien marigot de Téllel, au nord de Ross-Béthio.

Les conséquences sont une dégradation du cadre écologique du Ndiael dontl'assèchement progressif a induit la migration de sa faune et a poussé les populations àémigrer hors de la zone en direction des villes.

Une des répercussions négatives majeures qui en ont découlé se rapporte aux espècesamphibiotiques à reproduction marine et qui séjournent durant leurs phases juvéniles'etsub-adultes dans le delta et la basse vallée. Ces espèces ont vu leur zone de frayageobstruée par les vannes des ouvrages. Ainsi, elles ne peuvent plus bénéficier desopportunités de variations du niveau de salinité entre les deux eaux, excepté lespériodes d'ouverture des vannes qui ne durent que quelques jours ou lors de l'ouverturedes écluses.

Des initiatives de réhabilitation de l'écosystème du Ndiael en vue de rétablir sesfonctions très importantes sont retenues dans le Programme Eau Long Terme(PELT) du Ministère chargé de l'Hydraulique et le projet d'aménagement et dedéveloppement intégré (PADIN) de la DEFCCS du Ministère chargé del'Environnement. Dans les deux cas, les objectifs sont de reconstituer lesstructures écologiques et la biodiversité, et promouvoir ainsi les pêches maritimeset continentales, l'agriculture, le pastoralisme, le tourisme et la chasse.

Contrairement au PADIN qui a déjà entamé la remise en eau partielle du Ndiaël par lesTrois Marigots, le PELT envisage de démarrer très prochainement des études, dontcelles hydrauliques notamment, afin d'établir le meilleur schéma de réhabilitation dusite et d'occupation des sols.

En attendant les résultats de ces études, on peut présenter les solutions contenues dansle rapport d'une mission d'identification de la Banque Mondiale (Kotschoubey N,2001) qui préconisent:

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1. Le rétablissement de la connexion avec la mer (à l'aval de Diama) à travers leNgalam qui existait avant la construction de la digue de retenue à Dakar-Bangoen 1866. Ce scénario suppose (selon le rapport de mission):

o une période lâcher plus longue pour permettre aux poissons de migrer entrel'océan et les trois marigots;

o l'ouverture permanente des digues de Dakar-Bango et de Ndiaoudoune; leNgalam et les trois marigots retrouveront ainsi leurs anciennes fonctionsécologiques;

o et l'utilisation d'une amenée d'eau à partir de Diama comme source alternativeà l'approvisionnement en eau à la ville de Saint-Louis.

2. L'alternative à ce scénario retenue dans le rapport de la missiond'identification consiste à établir une connexion par le marigot de Ndèl quiapporte l'eau du cours principal du fleuve en amont de Gandiole à la cuvette duGuembeul à travers les ponts de Mbountou Mbatt et de Al Bar. A partir de cedernier ouvrage, l'eau va couler vers le village de Rao Peul à l'Est, passer sousla Route Nationale n°2, par un petit pont à côté de celui du Canal du Gandiolaiset s'écouler parallèlement à ce dernier pour rejoindre le Ngalam au nord.

Le projet de canal du Gandiolais: dans le cadre de son Projet de Gestion desRessources Naturelles du Gandiolais (PGRNG), l'Association pour le Développementdu Gandiolais - Toubé (ADGT) composée 6.000 membres répartis dans 42 villages,s'est engagée dans la remise en eau de la vallée du Gandiolais. Le projet est a bénéficiédu soutien financier de l'ACDI. Ilconsiste à remettre en eau la vallée du Gandiolais àl'aide d'un canal dont la source sera le marigot du Ngalam (APRHN, février 2003). Cecanal d'une longueur de 8 Km permettra ainsi le déversement de 25 millions de m3

d'eau pendant la période d'hivernage où la crue favorise un surplus d'eau. Le canal està ciel ouvert avec parois et fond en béton. Il sera muni à la prise comme à la sortie d'unbarrage à système de vannes. Schématiquement, le canal qui prend sa source dans leNgalam traverse la vallée du Ndialakhar, passe sous la route nationale 2 avant dedéboucher dans la zone du Gandiolais pour ennoyer un bassin qui collectera aussi leseaux de ruissellement. De ce bassin, l'eau va couler, par gravitation, dans un chenal quitraverse toute la vallée du Gandiolais. La construction de ce canal dont le démarrageest imminent, va permettre aussi de rétablir la faune et la flore et de résoudre ladégradation des systèmes de production agricole ayant pour effets principaux lemanque d'eau et l'exode de la population vers les parties dont les terres sont plusproductives.L'EIE de ce projet n'a pas analysé (du moins quantitativement) les aspectshydrologiques du projet dans le contexte du réseau hydrographique du delta.

La Réserve Naturelle Communautaire de Gandon: Dans le cadre du PGIES, leConseil Rural de Gandon propose l'érection d'une RNC sur un espace de 2000 ha,dans lequel il existe des mares, de massifs forestiers, mais aussi une douzaine deterroirs villageois. La RNC englobe aussi l'écosystème dégradé de la mangrove quel'on trouve près de la Réserve de Gueumbeul et à Doune Baba Dieye. Les activitésprévues comprennent : le renforcement des systèmes de production ; la promotion del'utilisation durable des ressources naturelles; et des activités d'appui et de motivationdes populations des terroirs villageois.

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L'estuaire du Fleuve Sénégal: L'estuaire du fleuve Sénégal s'étire sur unecinquantaine de Km entre l'embouchure, tout juste à l'aval de Gandiole et le Barrageanti-sel de Diama. Environ à mi-distance entre les deux, se situe l'île de St Louis, reliéeau continent par le Pont Faidherbe (Grand bras du Fleuve) et à la langue de Barbariepar un second pont (Petit Bras du Fleuve). De l'embouchure jusqu'à St Louis, l'estuairese présente comme un chenal rectiligne, bordé en rive droite par le cordon dunaire queconstitue la langue de Barbarie et en rive gauche par un réseau assez diffus de lagunes(mangrove fossile). La section entre St Louis à Diama est caractérisée par quelques trèslarges méandres et des tributaires positionnés tant en rive droite qu'en rive gauche. Ilest une constante fondamentale à ne jamais oublier dès lors que l'on songe à cetestuaire: il est artificiel et tous ses attributs sont violemment artificialisés. Le fleuvelui-même, à Diama, et tous ses tributaires sans exception sont barrés. Le seul élémentqui finalement n'est pas artificialisé est la succession semi-diurne des cycles de marée.

La poussée océanique est variable dans le temps: l'intrusion marine, attestée par lesforaminifères marins présents jusqu'au pied du barrage, varie d'intensité à diverseséchelles de temps: cycles infra-journaliers, journaliers, lunaires, etc., au gré de lapuissance océanique (mention particulière pour l'upwelling côtier en place plus oumoins intensément pendant toute la saison des alizés, de novembre à mars);

L'hydrodynamique est très active dans la partie à l'aval de Gandiole: advectionpermanente des eaux marines, forts mélanges verticaux et logique globale horizontale(gradient longitudinal de salinité = isopycnes verticales);

Entre Gandiole et St Louis, la zone de transition marquée par des gradients verticauxnon négligeables, une légère tendance à la stratification des eaux superficielles, etfinalement une logique marquée par des processus diffusifs importants et/ou durables' àpartir du fond (isopycnes inclinées);

A l'amont de St Louis, il y a un net renforcement des tendances à la stratification, tantsous l'effet de la présence éventuelle de lentilles d'eaux superficielles dessalées quesous l'effet quotidien du réchauffement. Tendance à la présence d'une seule massed'eau qui oscille longitudinalement, entre St Louis et Diama (effet piston) avecéventuellement la trace d'un coin salé tout au fond qui vient buter sur le barrage.

La bordure maritime du delta du fleuve Sénégal entre dans la catégorie des littoraux oùl'équilibre des côtes sableuses est le résultat d'un bilan qui concerne la plage, maisaussi tout le profil actif, du sommet du cordon dunaire aux fonds de 10 à 20 m environ

C'est un système complexe et instable sous l'effet de la conjugaison de phénomènesnaturels et de phénomènes anthropiques liés à l'édification du barrage de Diama.Le delta du Sénégal a été classé parmi le type extrême à prédominance très nette deseffets de houle, qui a pour résultat une dérive littorale édifiant des cordons littorauxparallèles à la côte. Les contours de la côte du delta du Sénégal sont le résultat d'un étatd'équilibre entre l'action du fleuve et des courants de houle.

Au niveau et en aval de Saint-Louis,le fleuve n'est séparé de l'océan que par un cordonsableux,la Langue de Barbarie,résultat d'un long processus alternatif d'engraissement etde démaigrissement de la plage par la dérive littorale. L'embouchure du Sénégal,depuisson origine,s'est acheminée régulièrement vers le sud, avec des replis de 4 -5 km versle nord.

L'évolution du bief estuarien est sous la dépendance des apports sédimentairestransportés par les flots de la crue, et par les actions de remontée des eaux océaniquesdans l'estuaire. Les observations à Gandiole montrent une variation moyenne en

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volume se traduit par un déficit de l'ordre de 400 m3 par mètre linéaire de rive, soit unapprofondissement de 30 cm.L'embouchure jusqu'à Gandiole demeure largement sous influence marine avec descourants de marée qui semblent s'intensifier, empêchant l'envasement du chenal qu'onnote plus au nord. L'évolution sédimentologique montre vers l'embouchure, un lit dufleuve chargé en sables à grains moyens et homogènes. Plus en amont, les formationssont des dépôts fluvio-deltaiques sableux fins silto - argileux, le lit du fleuve se chargeen sables fins à très fins et plus hétérogènes. La fraction fine négligeable dans lessédiments de l'embouchure devient importante dès qu'on remonte le bief estuarien. Lessables sont grossiers en fin de crue du fait de la prépondérance des apports marins et del'érosion des berges. Par contre là où le chenal est limité par des dépôts fluvio -deltaïques et où les actions marines sont réduites, les lutites deviennent trèsimportantes dans les sédiments.

La partie du plateau continental adjacente au pôle du nord présente descaractéristiques sédimentologiques à dominante sableuse et vaseuse. Elle comprendune partie de la Grande Vasière du nord Sénégal qui s'étend jusqu'à Kayar plus ausud. Les quelques fonds rocheux du pôle sont côtiers.

Environnement Biologique: Le réseau de cours d'eau existant dans le delta et la floreassociée ont favorisé l'émergence d'habitats typiques de zones humides et le développementd'une importante faune aquatique. La nature de ces zones humides permet de distinguer: leszones humides immergées en eau courante, les zones humides immergées en eau stagnante(flaques, mares, lacs), les zones humides engorgées (cuvettes argileuses de décantattonlocalisées généralement dans le Delta : partie aval de Diama, plaine d'inondation du marigotdu Djeuss et dans la zone de DébiTiguet et les zones humides artificielles : réserves d'eaudouces, les bassin de pisciculture, les zones d'épandage des eaux usées, les zones aménagéespour la riziculture.Une des caractéristiques fondamentales du delta du fleuve Sénégal est qu'il renfermeplusieurs sites de haute importance écologique, des aires protégées notamment. Parmi les sitesles plus remarquables de par leurs fonctions dans la protection et la conservation de cepotentiel de ressources biologiques, on peut retenir les aires protégées gérées par la DPN(tableau 3 ), la zone du lac de Guiers et l'estuaire.

Tableau 3: Aires protégées du domaine marin et côtier dans le pôle Nord

Parcs et réserves

Année de création Prini biot Quelques particularités et intérêts du point

Superf cie t de vue de la biodiversité

Parc Nat des Oiseaux -zones humides à eau Un des 3 sanctuaires d'Afrique Occidentale prdu Djoudj (PNOD) douce ou saumâtre les oiseaux migrateurs paléarctiques : canard

pilet (78000), sarcelle d'été (120000), canard1971 puis 1975 -savanes sahéliennes souchet (6578); migrateurs éthiopiens:16 000 ha dendrocygne veuf (820), oie de Gambie (640),

etc. En tout près de 350 sp d'oiseaux dt:pélicans blancs (13500),flamant rose (18950),grue couronnée (350),8 sp de chevalier, 4 sp de

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bécasseau, etc. Autres: phacochère, Gazellarufiffrons, gazelle dorcas, crocodile du Nil,lamantin

Parc National de la zones estuariennes -pélican gris et blanc, mouette à tête grise, (Langue de Barbarie ( avec côtes et îles 3000 couples), le groeland railleur (2000PNLB) sableuses couples), et autres Laridae (sterne royale,1976 caspienne, fuligineuse), nombreux échassiers2 000 ha migrateurs, et tortues marines (Chelonias

mYdas, Caretta caretta Dermochelys coriacea,etc.)

Réserve Spéciale de -zone deltaique à -site d'hivernage pr des milliers d'oiseaux dontFaune de eaux saumâtres ou l'avocette (+ de 2000 couples), barge à queueGueumbeul (RSFG) salées: lagunes et noire, le pluvier argenté, la spatule d'Europe etc.

collines sableuses à également pélicans gris et blancs, flamant rose,1983 épineux adjacentes aigrette garzette et dimorphe, grand gravelot, etc720 ha -élevage d'un groupe de Gazella dama et d'Oryx

algazelle dans le cadre de sa réintroduction enzone sahélienne

Source : DPN

e La faune: Les ressources animales sont constituées de mammifères, dereptiles, de batraciens, de poissons et d'oiseaux. Les deux derniers groupes ont desfonctions économiques et écologiques particulièrement importantes.

- La faune ichtyologique d'eau douce est riche et variée, avec près de 70espèces identifiées selon la Commission Fleuve du Réseau National des Zones Humides(1998). Entre les barrages de Manantali et de Diama, on distingue deux grands groupes:les espèces dulçaquicoles du bassin fluvial et les espèces euryhalines des eaux côtièresou estuariennes. Au total, 57 espèces d'eau douce et 25 espèces d'eau saumâtre y sontidentifiées. Une quinzaine d'espèces d'eau douce appartenant aux genres hydrocynus,Alestes, istichodus et Citharinus domine ce peuplement de poissons. Les principalesespèces d'eau saumâtre identifiées appartiennent aux genres Elops, Mugil, Tilapia,Ethmalosa, Cynoglossus, Polydactylus et Pelloluna (Reizer, 1971, cité parOMVS&ACDI, 1999).

La productivité piscicole est influencée par plusieurs facteurs inter-reliés. Il s'agitprincipalement du régime de la qualité, de la nourriture et de la végétation aquatique.Concernant la qualité des eaux, la salinité, les matières en suspension, le pH, latempérature et la conductivité ont été identifiés comme étant les paramètres pouvantavoir un impact significatif sur la reproduction et la croissance des ressourcesichtyologiques.

Avant la mise en fonction du barrage, en dehors de la période de crue, le Bas Deltaétait colonisé par des espèces estuariennes à affinités marines et euryhalines. Lapopulation changeait radicalement lors de la période des hautes eaux avec les espècesmarines remplacées par celles d'eau douce et euryhalines. Par conséquent, pendantcette période, la plus part des espèces de la moyenne vallée étaient aussi trouvées dansle Bas Delta avec des exceptions: Pollimirus isidori, Raimas senegalensis etsynodontisfilamentosus (Reizer, 1974).

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Le barrage de Diama a créé une frontière pour les espèces estuariennes et marines, enbloquant leur migration. Les espèces à affinités estuariennes et marines telles queSarotherodon melanotheron, Ethmalosafimbriata, Elops lacerta, Mugil cephalus, Lizafalcipinnis, Tilapia guineensis, Dicentrarchus punctatus ne peuvent plus aller au-delàde Diama. Les espèces marines qui de leur côté faisaient des migrations loin dans lefleuve lorsque la salinité montait en saison sèche sont également dans la mêmesituation.

Les ressources de l'estuaire du Fleuve Sénégal L'estuaire situé entre Diama etl'embouchure se caractérise par une grande diversité d'espèces (cf. tableau 4 suivant). Noterque beaucoup d'espèces y sont présentes selon les saisons et les conditions du milieu.

Tableau 4: les espèces de l'estuaire du fleuve Sénégal

Famille, Genres, Cichlidae Dasyatidae ParalichthyidaeespecesAriidae Hemichromis fasciatus Dasyatis margarita Syacium micrurumArius parkii Oreochromis aurens Dischodontotidae PolynemidaeArius heudelotti Oreochromis niloticus Distichodus Galeiodes

niloticus brevipinnis decadactylusArius latisculatus Sarotherodon galileus Distichodus rostratus Polypteridae

galileusBagridae Sarotherodon Elopidae Polypterus senegalus

melanotheron heudolottii senegalensusBagrus bayad Tilapia guineensis Elops lacerta SchilbeidaeChrisychthys Tilapia nilotica Elops senegalensis Parailla pellucidanigrodigitatusChrisychthys maurus Tilapia zilii Garreidae Scilbe mustusBothidae Citharinidae Eucinostomus Sciaenidae

melanopterusCitharychthys stampflii Ciharinus citharus Geres nigri Pseudolithus

elongatesCarangidae Claridae Gymnarchidae Pseudolitus

senegalensisCaranx hippos Clarias anguillaris Gymnarchus Pseudolitus typus

niloticusChloroscombrus Clarias gariepinus Haemulidae Pteroscion pelichrysurusLichia amia Heterobranchus bilique Pomadasys jubelini SerranidaeSelene dorsalis Clupeidae Pomadasys perotiti Epinephelus aeneusSelene setapinnis Ethmalosa fimbriata Mockokidae Epinephelus gigasTrachinotus goreensis Illisha africana Synodontis schall Epinephus goreensisTrachinotus ovatus Pellomula afzeliensis Monodactylae SoleidaeTrachinotus teraia Sardinella ebu Monodactylus sebae Pegusa lascarisCentropomidae Sardinella madarensis Mormyridae Solea spp.Lates niloticus Cynoglosidae Hyperopisus bebe Synaptura cardenatiCharacidae Cynoglossus monodi Mormyrus Sphyraenidae

senegalensisAlestes dentex Cynoglossys Marcusenius Sphyraena

senegalensis senegalensis guachancho

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Alestes sethente Cyprinidae Mormyrus rime Sphyraena afraBrycinus leuciscus Barbus spp Mugilidae ThinobatidaeHydrocinus brevus Labeo coubie Liza dumerili Rhinobatos

rhinobatosHydrocinus forskalii Labeao senegalensis Liza falcipinnis

Liza grandisquamis PenaeidaeMugil bananeensis Penaeus notialisMugil cephalus

Mugil curimaMugil grandisquamis

Environnement biologique du Lac de Guiers: Dépression située dans le plateau du Ferlo,le Lac de Guiers est une grande zone humide immergée en eau stagnante, comprenant lesécosystèmes végétaux suivants:

* végétation flottante ou submergée en quasi permanence (Typhae australis, Pistiastratiotes, Salvinia molesta d'introduction récente);

* végétation marécageuse de la zone de marnage avec Echinochlia, Voscia, Vetiveria etSporobolus en fonction des conditions hydriques;

* peuplements arbores de la zone de battement de la nappe (Acacia seyal, Acaciasenegalensis, Balanites aegyptiaca). q

Les ressources marines du plateau continental adjacent au pôle du nord appartiennent enmajorité au peuplement littoral, écologiquement lié aux embouchures et aux estuaires(penaeidés, sciaenidés, ariidés, cynoglossidés, ariidae, etc).

- La faune aviaire: En plus des espèces sédentaires, c'est une zone de passageou de récupération pour les oiseaux migrateurs qui doivent traverser le Sahara. Les lacset étangs temporaires abritent périodiquement de grandes concentrations de migrateurspaléarctiques. Les mares et marais temporaires à Cyperaceae constituent un gagnagepour les Anatidae. Les plans d'eau douce semi-permanents à Typha et Pragmites sontdes nichoirs pour les genres Ardea et des dortoirs pour les nombreux migrateurs. Lagalerie forestière à Acacia nilotica et Tamarix senegalensis sont des héronnières et desnichoirs à cormorans. Les rizières inondées constituent l'habitat privilégie de certainesespèces.

Le parc national des oiseaux du Djoudj abrite à lui seul plus de 300 espèces entrenovembre et mars dont plus de 110 migratrices. La population des oiseaux d'eau du parcest estimée à 400.000 individus par an, représentant 90% des effectifs du delta, dont90% sont des migratrices du paléarctique occidental. La répartition des oiseaux dans leparc (tableau 5) est fonction des types d'habitats.

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Tableau 5 : répartition de la faune aviaire du PNOD en fonction des habitats

Habitat Faune aviaire associée

Marigots temporaires à eau (douce à Grands effectifs d'oiseaux piscivoressaumâtre): profonde sans couverture pélicans, cormorans, anhingas, etc.végétale

Lacs et étangs temporaires à eau (douce Grandes concentrations de migrateursà saumâtre) peu profonde sans paléarctiques (Anatidae, spatules, flamants,couverture végétale ou faible chevaliers combattants, etc.).

Mares et marais temporaires à Zones de gagnage pour anatidae (dontCyperaceae, Nymphea sp., Vossia nombreux paléarctiques) et limicoles (barges etcuspidata, Scirpus sp., Sporobolus chevaliers combattants).robustus, etc.

Plans d'eau douce semi-permanent à Nichoir pour Ardea purpurea et dortoirs pour

Typha australis et Phragmites australis nombreux migrateurs ou granivores(Quelea quelea).

Galeries forestières à Acacia nilotica et Héronnières dont nombreux bihoreaux,Tamarix senegalensis nichoirs à cormorans.

Berges surélevées ou îlots à faible Nichoirs à pélicans (10.000) et cormoranscouvert végétal (3.000).

Steppes sur sol salé à Tamarix et Patas, grande outarde et nombreux passereaux.

Salvadora persica

Dans l'estuaire, les modifications du régime hydrologique et des conditionsd'alluvionnement affectent négativement les habitats, avec la diminution, voire ladisparition des îlots. En effet, les lâchers du barrage de Diama occasionnent desphénomènes d'inondation au niveau des îlots (utilisés pour la nidification de certainesespèces) et le développement de l'érosion des berges. Ces inondations entraînentgénéralement le développement d'un couvert herbacé qui réduit les aires dereproduction des espèces d'oiseaux qui nichent à même le sol, notamment lesGéolands, les Mouettes. Ces espèces sont obligées de migrer vers d'autres sites. Cesproblèmes récurrents au niveau du PNLB et ont amené les autorités du Parc, encollaboration avec les populations riveraines, d'entreprendre des actions de luttecontre l'érosion et la construction d'îlots artificiels.

Le dysfonctionnement observé au niveau des ouvrages hydrauliques construits auxponts de Bountou Bat, Albar et Ndiaxer ont rendu complexe la maîtrise et la régulationdu plan d'eau au niveau des cuvettes, fréquentées par l'avifaune. Ces plans d'eautarissent très souvent, avant mars - avril, période indiquée pour la reproduction de laplupart des oiseaux. Ces derniers ne trouvant plus de conditions d'alimentation, sontobligés de se replier au Djoudj, unique lieu où la permanence d'une eau douce estassurée pendant toute l'année.

Conscientes de l'importance du parc, les populations riveraines, avec le soutien del'UICN ou du FEM, sont activement impliquées dans sa protection et appuient ainsiles actions de la DPN dans la gestion de cette aire protégée. Les actions qu'elles

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mènent à cet effet tournent autour de la sensibilisation pour une exploitationrationnelle des ressources du parc, et la promotion d'activités alternatives àl'exploitation des ressources du parc comme l'écotourisme. La DPN est résolumentengagé dans une stratégie de gestion globale à travers un «Plan quinquennal de

gestion intégrée du Parc National des Oiseaux du Dioudj » (DPN / UICN 1998) basésur la conciliation des objectifs de protection/conservation avec ceux dedéveloppement économique et social.

e La flore: La strate herbacée est assez importante et conditionnée par latopographie. On observe ainsi, au centre des dépressions, des espèces aquatiques, enparticulier Nymphaea lotus, Phragmites vulgaris. Sur les glacis, la strate herbacée estcomposée de Molligo ninidicaulis, urgia inica, Andropogon sp., Brachyaria sp.,loudetia togoensis, Schoenefeldia gracilis, Erasgrostis sp., Aristida sp., Zornia

glochidiata, etc. (PNFR /DEFCCS, Schéma directeur ZEG du delta et de la vallée,

1999). Sur les terres hautes, on note la présence de savanes arbustives relativementdenses et de steppes dominées par Acacia senegal, A. radianna, Balanites aegyptiaca,Boscia senegalensis, Combretum sp., Ziziphus mauritiana, Capparis sp., Calotropisprocera, Leptadenia sp. Etc.

L'envahissement par les végétaux aquatiques (Typha australis notamment) modifiel'hydrolicité des cours d'eau et constitue une contrainte aux activités agricoles en cequ'il interfère sur l'irrigation. L'Organisation pour la Vise en Valeur du FleuveSénégal (OMVS) a préparé un projet qui devrait démarrer très prochainement pourlutter contre ce phénomène.

Environnement Socioculturel et activités économiques: La population de la CommunautéRurale de Ross-Béthio était de plus de 50.000 habitants au recensement de 1988. Avec untaux de croissance naturelle de l'ordre de 3% par an, sa population actuelle tourne autour de100. 000 habitants composés de Wolofs (largement prédominants), de Peuls et de Maures.L'agriculture est la principale activité professionnelle à côté de l'élevage et de la pêche.

Le dynamisme de l'agriculture est reflété par l'évolution des superficies mises en valeurs(tableau 6) au cours des vingt dernières années. En 2001, plus de 33 600 producteurs répartisdans 1800 organisations étaient enregistrées dans la délégation de Dagana de la SAED3 .

Tableau 6 Evolution des superficies mises en valeur par culture dans le département de Dagana

Culture Superficies (ha) mises en valeur / Culture ICampagne80-81 89 - 90 99 - 2000

Riz 5.891 16.622 20.104Tomate 514 791 874Oignon ? ? 142

Maïs 0 0 ?Sorgho O?Patate ? ? 655

Source SAED/DPDR; 2001

3source: statistiques de la DPDR de la SAED; 2001.

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L'élevage est pratiqué par les Peulhs. Il est particulièrement développé dans la partie nord(zone du Lac du lac de Guiers) et dans la zone des trois marigots ou du Ndiael. La pêchecontinentale se pratique le long du fleuve, de défluents, des marigots et dans une moindremesure dans les canaux d'irrigation. C'est surtout une activité secondaire, de subsistance, aumême titre que la cueillette.

La cohabitation entre l'agriculture et l'élevage est source de conflits par endroit. C'est ce quia amené le Conseil Rural à établir un Plan d'Aménagement et d'Occupation des Sols (PAOS),suite au développement incontrôlé des périmètres irrigués et à la concurrence que se livrentles différents utilisateurs (éleveurs, forestiers, agriculteurs, pêcheurs, conservateurs, etc.) pourl'occupation des sols. La S.A.E.D. et l'I.S.R.A. se sont engagés, depuis un an, aux côtés de laCR, dans l'élaboration de ce P.A.O.S. qui n'est pas un plan cadastral mais un instrument deplanification qui définit clairement les zones réservées pour chaque utilisation.

La S.A.E.D. est maître d'oeuvre des activités (leur Système d'information Géographique estl'outil principal pour l'aide à la conception). L'I.S.R.A. apporte son appui scientifique et laCommunauté Rurale donne ses prérogatives et ses décisions quant aux affectations. Le sous-préfet pour sa part a un rôle de validation du P.A.O.S.

Le Plan d'Occupation et d'Affectation des Sols (P.O.A.S.) matérialise, aux horizonstemporels, la localisation et la cohabitation des différents types de mise en valeur (culturesirriguées, pâturages, forêts, cultures de décrue, pêche). Il organise l'espace en tenant comptedes aspects environnementaux (sauvegarde des espèces naturelles), sociaux (besoins despopulations), techniques (nature des sols, topograhie des lieux, proximités de la ressource} etéconomiques (rentabilité).

Sur le plan sanitaire, la zone est marquée par la présence de la bilharziose dont l'endémicitéest favorisée par les effets combinés des barrages de Diama et de Manantali. En favorisant lapermanence d'eau douce, ces deux ouvrages ont créé les conditions de développement devégétaux aquatiques et parallèlement, le développement des vecteurs de la bilharziose. Lestaux d'infection sont très élevés, voire inquiétants par endroits.

Le développement des cultures irriguées a entraîné l'emploi courant d'engrais chimiques,d'insecticides, d'herbicides et de fongicides. Outre les incidences négatives surl'environnement (pollution des cours d'eau et empoisonnement de la faune aquatique),l'utilisation de ces produits a des effets néfastes sur la santé des producteurs souvent victimesà des intoxications.

Dans l'ensemble, l'agriculture demeure la principale activité économique dans le delta. Lescultures de rente sont essentiellement le riz, la tomate et l'oignon. Par contre, la pêchemaritime est prédominante dans la zone de Saint Louis. Les pêcheurs de Saint Louis sontcaractérisés par leurs migrations vers l'intérieur du pays (Kayar, Dakar, petite côte) et vers lespays limitrophes (Mauritanie). Ces migrations concernerait près de 50% de l'effectif.L'élevage, pratiqué dans la zone des trois marigots et dans les environs du lac de Guiers, estla principale source de revenu de la communauté de Peulhs.

Identification des Acteurs: Le nouveau dynamisme qui s'est installé avec l'avènement desbarrages est surtout caractérisé par la volonté des producteurs de s'unir et de s'associer. Cela aconduit à une pluralité des Organisations de Producteurs. L'association de développement

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dénommée ASESCAW, le Comité Interprofessionnel de la culture du Riz (CIRIZ) ou leComité National de concertation sur la Tomate Industrielle (CNTI) sont, entre autres, parmiles formes d'organisations communautaire ou socioprofessionnelle les plus élaborées. LeConseil Rural assure l'administration et la gestion de l'espace de la communauté rurale ; sesprérogatives incluent la gestion de l'environnement et des ressources naturelles qu'ellepartage avec les services déconcentrés de l'Etat présents dans la localité, notamment avec lesservices de la DPN et de la DEFCS. Dans le domaine de la gestion des ressources naturelles,on note également la présence de l'UICN et du FEM qui sont fortement impliqués dans ledéveloppement du PNOD en appui aux associations communautaires constituées par desriverains du parc.

A un niveau supérieur il faut noter la présence de l'OMVS (institution intergouvernementaleintervenant à l'échelle de la vallée du fleuve Sénégal) dont deux cadres d'interventionméritent d'être présentés ici:

* L'observatoire de l'environnement du Delta (O.M.V.S./F.A.C.): Suite auxproblèmes environnementaux rencontrés dans le Delta du fleuve Sénégal, suiteà la mise en place des barrages, l'O.M.V.S., appuyé par le F.A.C., projette demettre en place un Observatoire de l'environnement du Delta. L'objectif est dedisposer d'un système d'alerte permettant d'intervenir auprès des Etats en casde dysfonctionnement et de risques environnementaux pour les populations etle milieu naturel. Il s'agira spécifiquement d'optimiser la collecte, le traitementet la diffusion des informations afin de disposer rapidement d'indicateurspertinents sur l'état de l'environnement et des milieux naturels, et de prendreen compte ces indicateurs pour alerter les décideurs et services compétents afinque des mesures soient prises en vue de limiter les dysfonctionnements etsupprimer les risques signalés.

* Le Plan Directeur de la Rive Gauche (P.D.R.G): Ce plan propose unestratégie de développement intégré sur l'ensemble du bassin du fleuve Sénégalainsi que les moyens pour la mettre en oeuvre, tout en respectant un certainnombre d'exigences au niveau social, politique économique et financier dansle contexte de sauvegarde de l'environnement. La stratégie retenue intègred'une part la prise en compte des finalités que sont l'autosuffisance alimentaireet l'amélioration des conditions de vie des populations, et d'autre part lesexigences économiques et financières qui s'imposent pour parvenir à undéveloppement durable.

Quelques contraintes identifiées: Elles portent notamment sur le manque de cohésion etd'intégration des interventions. Un système de gestion intégrée des ressources naturelles et del'environnement du Delta du Fleuve Sénégal serait un atout de taille dans cet espace. Lagestion harmonisée du Ndiael avec la réserve de Diawling en Mauritanie permettrait d'édifierun véritable complexe de conservation de la nature, s'appuyant sur les parcs nationaux déjàexistants du Djoudj, de Guembeul et de la Langue de Barbarie.

C'est suivant cette approche de gestion écosystèmique que le programme GIRMaC devraits'inscrire en proposant et en appuyant l'idée de relier le Djoudj à ses satellites dans laperspective de la création d'une Réserve de la Biosphère du Delta du Fleuve Sénégal(RBDFS). Il s'agit là d'une option propre à décliner la volonté d'une conciliation des

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activités de développement avec la protection de la nature dans une zone largement affectéepar des programmes de développement et la persitance de la sécheresse.

Le projet de création de la RBDFS a l'avantage de pouvoir s'insérer dans les activités duPlan de développement Rive gauche (PDRG). Produit d'un exercice de planification qui portesur une durée de 25 ans, le PDRG est articulé autour d'un diagnostic global de la politique deécologiques, développement, de la définition des orientations stratégiques, de l'étude desdifférents scénarii de gestion des ressources et enfin de l'élaboration d'un plan dedéveloppement.

3.4.2 Le Pôle du Centre

La démarche adoptée dans la présentation de ce pôle consiste à le subdiviser en deux entités:la région de Dakar et la petite côte.

Environnement Physique: La particularité paysagère de la zone de Dakar tient de sagéologie, de sa longitude avancée dans l'Atlantique. Elle est constituée d'accumulationssableuses quaternaires, qui soudent une tête rocheuse d'origine volcanique et des bas-plateauxfaçonnés dans des marnes et des calcaires et accolés au massif cuirassé de Ndiass (Mbow,2000). Le relief est généralement plat, avec une élévation maximale de 105 m aux Mamelles.L'encadrement océanique et l'occurrence permanente de l'alizé maritime rafraîchissent lestempératures en saison sèche et crée les conditions du développement de l'horticulture dansles dépressions humides cernées de palmiers (Niayes) dans la proche et lointaine banlieue deDakar (Pikine, Malika, Keur Massar, Sangalkam).

La petite côte est marquée par la diversité de ses paysages, caractérisés par des plagessableuses en pente douce, entrecoupées de plages rocheuses, qui se relèvent vers les plateauxgréseux rattachés au massif de Ndiass.

Le plateau continental du pôle du centre est marqué, dans sa partie nord (Presqu'île du CapVert) par des fonds généralement rocheux. Dans la Baie de Hann, les fonds sontgénéralement sableux ou vaseux. Dans cette partie de la Péninsule, les données sur la naturedes fonds ne sont disponibles pour faire l'objet d'une description précise.

Dans la partie sud du pôle, les fonds « durs » sont dominants avec deux falaises rocheusesqui se prolongent jusqu'en Gambie. L'on y rencontre divers types d'habitats allant de fondssableux et sableux coquillier à des roches continues en passant par des affleurements rocheuxdispersés.

La Casamance présente des caractéristiques sédimentologiques dominées par des fondsmeubles allant du sable à la vase.

Environnement Biologique: Le pôle en question est très urbanisé. Dans sa partie terrestre, larégion de Dakar recèle de ressources biologiques que dans la zone des Niayes où subsistentles reliques d'anciens marigots ou de lacs. Dans cette partie il existe de nombreuses zoneshumides où s'exerce des pressions humaines en rapport avec l'urbanisation et les activitésagricoles.Au niveau de la petite côte, le massif de Ndiass forme des zones humides d'interface entre lecontinent et le plateau continental avec les eaux qu'il draine vers la mer. C'est le cas deszones dépressionnaires de Yène et de Toubab Dialaw, de la lagune de Poponguine et de

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l'estuaire de la Somone.

e La faune: Au niveau de Dakar, la faune est essentiellement marine. Lesespèces qui s'y trouvent. Au niveau de la petite côte, on rencontre toute unevariété de ressources biologiques (poissons, mangrove, poule de rochers,oiseaux migrateurs, tortues...

La zone est marqué par une grande diversité biologique caractéristique dupeuplement intermédiaire à très forte valeur économique: sparidés (dorades, sars),mullidés (rouget), sepiidés (seiches), serranidés (mérous, badèches), octopodidés(poulpes), loliginidés (calmars), congres et murènes, etc. Cette diversité et laquantité d'espèces concernées ainsi que la volonté de juguler la perte desressources biologiques, ont conduit à l'érection des îles de la madeleine en parc etdes terroirs de Poponguine, Somone -Guérew et de Palmarin en RéservesNaturelles Communautaires.

Le Parc National des Iles de la Madeleine (PNIM) est un important site debiodiversité. Situé à 3km au large à partir de Soumédioune, ce parc marin estconsidéré comme un conservatoire in situ de la biodiversité. Il renferme près de500 couples du grand cormoran (Phalacrocorax carbo lucidus) qui s'y reproduitannuellement. Le Phaëton éthéré, de la sous espèce mesonauta (Phaeton ethereusmesonauta), ne se reproduit qu'aux îles Ascension (2000 km, plein sud, au large deDakar), aux îles du Cap Vert et au PNIM. Environ une centaine de nids sontoccupés tout au long de l'année ; les oiseaux ne restant à l'île que pour les besoinsde la reproduction. Le phaëton, judicieusement choisi comme emblème du Parc, aune haute considération dans l'histoire de la confrérie religieuse des Layènes qui ason épicentre dans la région de Dakar et parmi les lébous. C'est un oiseau qu'on nevoit presque jamais sur la terre ferme et qui, en dehors des activités dereproduction étalées le long de l'année, passe le reste de son temps en pleine mer.

Les oiseaux migrateurs les plus couramment observés sont: le balbuzard pêcheur(Pandion halieatus), le fou de Bassan (Sula bassana), le fou brun (S. leucogster),les sternes (Sterna spp.), le héron cendré (Ardea cinerea) et beaucoup d'autresespèces en transit. Les autres espèces de la faune terrestre sont: Mastomyserythroleucus (une souri), est le seul représentant de la classe des Mammifères;les reptiles sont représentés par la couleuvre (Psammomis sibilans), la tortueterrestre ( Geochelon sulcata), des lézards et des salamandres.

Mais l'importance de la biodiversité du Parc réside surtout dans ses trésors marins,dont une petite illustration est perceptible à partir de la piscine naturelle de lacrique Hubert, le seul lieu d'accès de l'archipel. En effet, l'ichtyofaune n'a jamaisfait l'objet d'une étude systématique au niveau des îles de la Madeleine. Les hautsfonds rocheux de la Presqu'île du Cap Vert font partie d'un ensemble unique enAfrique de l'Ouest, et va du Maroc à la Guinée. Le PNIM, représentatif de cesystème marin rocheux, abrite des espèces spécialement inféodées à ce genred'habitat. A défaut d'un inventaire précis, il y a des appréciations approximativessur une vaste gamme d'espèces fréquemment et/ou couramment répertoriées parobservation directe: demoiselles, blennie atlantique, girelle atlantique, sparaillon

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africain, poisson perroquet, poisson porc-épic, la murène, le poisson trompette, lavieille du Sénégal, le sar commun, le pristipone, la saupe, le mulet, le mérou, la

sardinelle, etc.

La faune aquatique dans cette région est exposée à des menaces. La

surexploitation des ressources halieutiques du fait du nombre excessif deproducteurs, d'une capacité de pêche excédentaire et de l'effort de pêche pousséqui en résulte. En plus, les pêches aux filets à petites mailles, à l'explosif et le

chalutage entraînent la capture d'importantes quantités de juvéniles de poissons et

la destruction des habitats. Les techniques de pêche destructives telles que

l'utilisation des explosifs et des seines de plage sont largement pratiquées dans la

région du Cap Vert, notamment la zone dite Carrière non loin de la Pointe de Fann

et du PNIM. Il est également pratiqué à Yoff, Ouakam et Ngor.

Les autres sources de menaces et non moins importantes qui pèsent sur lesressources halieutiques sont liées à l'encombrement de la mer par les filets rompuset perdus qui constituent des pièges pour les poissons, la pollution sonore par le

bruit des moteurs des innombrables pirogues et bateaux qui sillonnent la mer, lapêche intensive en période de reproduction et la destruction des rochers servantd'abris aux poissons par les panneaux métalliques des chaluts.

Ces menaces sont accentuées par:

* L'absence d'unités de conservation et parfois de traitement des produits

halieutiques, ainsi qu'un faible maillage du littoral par des services depêche pour assurer la surveillance et contrôle ; favorisant le gaspillage deressources halieutiques. En effet, sur l'axe toubab dialao-somone, iln'existe pas de poste de surveillance des pêches. Ces facteurs engendrentet entretiennent la surexploitation et le gaspillage des ressourceshalieutiques;

* Les pollutions de l'environnement marin dans la presqu'île du cap vertinhérentes aux activités industrielles. La pollution est particulièrementgrave au niveau de la baie de bel air hann -thiaroye, du port de dakar quireçoit des effluents de la zone franche industrielle (sar, sococim) et de laseras. Ces industries sont à l'origine de pollutions chimique (colorants,hydrocarbures), thermique et organique (seras) qui prennent desproportions de plus en plus alarmantes même si des données quantitativespour illustrer cette situation manquent encore. Par ailleurs, sont cités lesrejets d'eaux usées du canal 4 et celui de la gueule tapée et par lesdéchets domestiques parmi lesquels les sacs en plastiques (nonbiodégradables).

Les moyens pour juguler ces pratiques restent inefficaces face à l'ampleur duproblème. Alors qu'aujourd'hui, les acteurs attestent de la diminution des prisestotales, des rendements par unité d'effort et de la diminution de la taille observéechez certaines espèces halieutiques.

Il faut signaler que la pollution de baie de Hann par les rejets industriels etdomestiques ainsi que ses conséquences sur l'environnement marin et côtier est un

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sujet de préoccupation à plus d'un titre. Les nombreuses industries installées dansla zone, la proximité du port du port de Dakar et la configuration des habitationssont autant de facteurs qui ont contribué à la dégradation du mileu qui se trouveactuellement dans une situation alarmante. Soucieux des répercussions néfastesd'une telle situation, l'Etat du Sénégal a retenu, dans le cadre du Projet Eau LongTerme (PELT), un certain nombre d'actions visant à réhabiliter la baie par laréduction des effluents industriels notamment. Aussi le ministère de l'urbanisme aentrepris un processus de restructuration des quartiers qui, à terme, bénéficierontd'infrastructures d'assainissement qui contribueront à réduire la pollutiondomestique.

Environnement Socioculturel et activités économiques: Coupées des ressources ducontinent les populations conservatrices des vieux villages traditionnels de pêcheurslébous de la région de Dakar4 se sont résolument tournées vers les ressources de la mer,mais sans tenir compte de leur limite. Moins confinée que la zone de Dakar, la petite côtereste néanmoins une zone très peuplée et un des pôles touristiques les plus importants duSénégal.

Dans la région de Dakar comme dans la petite côte, les communautés de pêcheurs sontcomposées d'autochtones, mais aussi et surtout d'allochtones en provenance de SaintLouis ou de Kayar. Ces demiers se retrouvent surtout dans la petite côte, à Mbour, à Joalet à Djiffer. Dans cette dernière localité, la population d'étrangers dépasse de très loincelle autochtone.

Dans les zones rurales de la petite côte, la forte demande en bois de chauffe, l'exploitationspéculative de produits non ligneux (racines, écorces) à des fins thérapeutiques, etl'occupation tendancielle des zones humides (lagunes) pour la création de campements,et le développement du tourisme dans le secteur constituent menacent fortement lesformations végétales. Même les aires protégées que sont la Réserve Naturelle dePopenguine (RNP) et la Réserve Naturelle Communautaire de la Somone (RNCS) ne sontpas épargnées.

La pêche est une pratique séculaire dans la région de Dakar. Les Lébous qui sont lespremiers habitants de cette ville sont traditionnellement des pêcheurs qui exercent cetteactivité dans le cadre familiale et en dehors de toute autre activité. C'est avec lararéfaction de la ressource d'une part, et l'avènement de nouvelles opportunités offertesavec le développement du secteur industriel à Dakar d'autre part, que la diversificationdes sources de revenus a commencé et se poursuit encore.

Face aux contraintes naturelles, l'agriculture a beaucoup régressé dans la zone de la petitecôte. Les populations se sont alors tournées vers la pêche et le tourisme. Les centres depêche les plus importants sont polarisés par Mbour, Joal et Djiffer qui sont parmi les plusgrands ports de pêche du pays. Ces trois localités sont parmi les plus grands centres detransformation artisanale des produits halieutiques, un sous secteur dont excellent lesfemmes. Ces villes sont également marquées par la présence de fortes colonies depêcheurs étrangers en provenance de villages de la petite côte même, de Kayar et de SaintLouis surtout.

4 Ces villages traditionnels de Lébous incluent Ouakam, Ngor, Yoff, Soumbédioune, Hann et Rufisque.

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Identification des acteurs: outre les services déconcentrés de la DPM et de la DPN,différents acteurs interviennent dans la gestion des ressources naturelles dans la zone.Parmi ceux-ci, on peut citer:

* Les associations professionnels du secteur de la pêche: conscients de ladégradation des ressources halieutiques et de ses implication dans l'avenir de leurprofession, les pêcheurs artisanaux se sont organisés et se sont engagés activement dansles stratégies de préservation et de protection.

* Les collectivités territoriales et les communautés locales : si les premièresinterviennent dans le cadre des missions qui leur incombent avec le transfert decompétences, les secondent sont surtout imbues d'une volonté citoyenne de préserverl'environnement. C'est ainsi que le mouvement des écogardes s'est beaucoup développédans les sites abritant des aires protégées.

* L'administration territoriale: l'importance de son rôle dans la gestion /prévention des conflits entre pêcheurs a été illustré à Kayar lorsqu'un arrêté préfectoral(n° 00015 TH du 26 février 1986) destiné à délimiter la pêcherie en deux zones a permisde juguler un différend qui opposait des pêcheurs. Les discussions engagées dans larésolution de ces conflits ont aussi permis de définir des règles de gestion acceptées detous.

* Les ONG: parmi celles-ci, WWF et l'Océanium se distinguent nettement auvu des actions qu'elles mènent sur le terrain:

V WWW: est très engagée dans la promotion des AMP à travers le plaidoyer et lasensibilisation.

V L'OCEANIUM: a entrepris, depuis 2001, sur financement du Fonds Français pourl'Environnement Mondial (FFEM), un projet de préservation des ressourceshalieutiques dénommé Narou Heuleuk qui vise la sensibilisation des pêcheurs artisansaux mesures collectives de gestion durable des ressources marines et la mise en place,par ces mêmes pêcheurs, d'AMP. Le projet cible quatre zones avec un objectifspécifique dans chacune d'elle : (i) protection des alevins et restauration du milieucontre la senne de plage à Rufisque - Bargny; (ii) éradication de la pêche à l'explosifà Dakar; et (iii) respect de la biodiversité et respect des alevins à Mbour. Dans lecadre de ce projet, des récifs artificiels sont immergés dans le but de protéger les côtescontre la pêche illégale tout en restaurant les habitats, tandis que des dispositifs deconcentration de poissons seront ancrés au large dans la perspective de protéger laressource démersale de la forte pression inhérente à la pêche artisanale.

3.4.3 Le Pôle du Sud

Il renferme les régions administratives de Fatick et de Kaolack. La zone d'intérêt duprogramme est la Réserve de la Biosphère du Delta du Saloum qui inclut le Parc National duDelta du Saloum (PNDS), la réserve naturelle de Palmarin.

Environnement Physique: Le delta du Saloum est situé dans la région naturelle du Sine-Saloum. Combinant les caractéristiques d'une zone humide marine estuarienne, lacustre etpalustre, le delta du Saloum couvre trois principaux milieux écologiques: un domainecontinental riche en forêts et limité dans sa partie basse par la mangrove et les tannes ; undomaine amphibie composé de trois grands groupes d'îles (Gandoul, Bétenti et Fathala)bordés par un réseau dense de chenaux entourés de mangrove; et un domaine maritime

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renfermant une série d'îlots, de bancs de sables et d'importants herbiers (Diop & al., 1996).

Depuis un peu plus de deux décennies, le Sine-Saloum connaît, à l'instar de tout le Sahel, deschangements climatiques. Les manifestations les plus marquées de ces modifications sont ladiminution de la pluviométrie et son corollaire, l'aridité. Le bilan hydrique déficitaire des sols,consécutif à la réduction des pluies, a profondément modifié les processus de pédogenèse. Onassiste à une salinisation des sols par remontée capillaire des sels, une acidification due àl'oxydation chimique et biologique des sulfures et à une néogenèse de jarosite par l'oxydationchimique de la pyrite (Marius, 1985). Ce processus aboutit à terme à la stérilisation des solsqui sont ainsi exposés à l'action du vent. L'aridification a contribué à l'intensification de laformation de lithométéores (Barrusseau et al, 1986) constitués de couches silto-argileusess'accumulant au niveau des différentes unités géomorphologiques de l'estuaire (vasières,« tannes », cordons) (Soumaré, 1992).

Sous l'effet de l'hydrodynamique côtière, l'environnement estuarien se modifiecontinuellement. Avec la rupture de la brèche de Sangomar, c'est toute la dynamiqued'érosion, de dépôt et de sédimentation qui est modifiée dans l'estuaire; des vasières àmangroves vont être érodées, d'autres ensablées tandis que de nouveaux dépôts vontpermettre à d'autres endroits l'extension de la mangrove.

Hydrologie et Hydrogéologie: La zone est caractérisée par un estuaire avec des brasde mer qui ont individualisé des îles et un réseau dense de petits marigots appelés« Bolons ». Le Saloum et le Diombos sont les principaux bras de mer. Ce réseauhydrique est alimenté par l'eau de mer qui peut remonter jusqu'à 130 Km del'embouchure. A la suite de l'aridification consécutive à la baisse de pluviométrie, lesapports d'eau douce ont fortement diminué, réduisant de manière drastique les débitsdes rivières qui se jettent dans le Sine-Saloum.

Le déficit pluviométrique a également affecté les aquifères qui n'alimentent presqueplus les écoulements fluviatiles. Les nappes phréatiques sont contaminées par les eauxhyperhalines de l'estuaire et des « bolons ». Des salinités de 130 g/ml ont été mesuréesau niveau des nappes phréatiques des « tannes » (Diop, 1990). Cette intrusion salinedans les nappes est à l'origine d'une grave pénurie d'eau potable dans les îles duSaloum. La mangrove a été également affectée du fait de l'augmentation de la salinitédes eaux. Cette action néfaste est surtout nette dans les portions médianes et amont duSaloum. D'autres espèces végétales, notamment Cocos nucifera et Elaeis guineensisont complètement disparu de certains endroits ou sont très dégradées (Thiam, 1986).

Environnement Biologique: Le domaine continental, riche en forêts, est l'habitatprincipal de la grande et moyenne faune sauvage, mais aussi la zone de terroirs. Ledomaine amphibie des bolons et des vasières à mangrove est le principal milieu dereproduction, de nourrissage et de repos des espèces halieutiques et des oiseaux d'eau.Enfin l'île aux oiseaux dans la partie maritime est la principale zone de reproduction desoiseaux. C'est également le domaine maritime de nourrissage de tortues marines, decrevettes et de convergence de plusieurs espèces halieutiques.

* Flore: Du fait de sa position dans la zone de transition entre le domaine soudano-guinéen au sud et le domaine sahélo-soudanien au nord, la zone du Saloum secaractérise par la richesse de sa flore ligneuse composée de plus de 180 espècesregroupées en 50 familles et une diversité des formations forestières qui varient des

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forêts galeries aux savanes, en passant par les forêts claires. Le secteur constitue lalimite nord de l'aire de distribution de nombreuses espèces guinéennes qui sonttoutefois peu abondantes. La mangrove couvre une superficie de 170 km2 avec sixespèces caractéristiques: Rhizophora racemosa, Rhizophora mangle, Rhizophoraharrisonii et Avicenna africana, Laguncularia racemosa, Conocarpus erectus.L'exploitation déraisonnée de la mangrove par des techniques destructrices lors de larécolte des coquillages (huîtres) concourt à réduire ces espèces ainsi que les habitatsqu'elles constituent. L'impact de la péjoration climatique au niveau de la flore setraduit par un éclaircissement des formations forestières et la mortalité de certainesessences sensibles aux stress; un glissement de la végétation de type soudano-guinéenet soudanien vers des types soudano-sahéliens. En plus des facteurs climatiques, desactions humaines menacent l'existence de certaines espèces, comme indiqué dans letableau 7.

Tableau 7 : Facteurs de dégradation de la végétation et impacts sur la végétation

Facteurs de dégradation de la flore Espèces vulnérables Espèces disparuesmenacées de disparition ou devenues rares

- Baisse des pluies Kigela africana Celtis integrifolia- Salinisation des sols Défrichements Erythrophleum guineense Cordylapinnata

abusifs A lchornea cordifolia Cassia sieberiana- Prélèvements de bois de chauffe Albiziaferruginea Parkia biglobosa- Coupes sélectives illicites (essences de Treculia Africana Borassus

valeur) Pouchetia Africana aethiopium- Feux de brousse Fagara rubescens- Pression du bétail Parinari excelsa- Parasites (attaquent semences) Diospyrosferrea

MesoneurumbenthamianumTetrapleura tetrapleuraMalacantha alnifoliaBridelia micrantha s.

Source: MEPN/DPN/UICN, 1999.

* Faune: La faune terrestre est du type soudano-sahélien. Grâce à ses nombreuses etvastes vasières productives et ses îles, la réserve de la biosphère du delta du Saloumaccueille de nombreux migrateurs paléarctiques, principalement limicoles (environ75% du total). Environ 120.000 oiseaux d'eau représentant 95 espèces y ont étérecensés en 1998. Elle abrite également plus de 1% de la population mondiale de 21espèces d'oiseaux d'eau et remplit ainsi les critères de zone humide d'importanceintemationale définis dans la Convention de Ramsar.

L'existence de 21.000 nids de sternes royales, place la zone au rang de premier sitemondial de reproduction pour cette espèce. Dans les parties marines, il existe deslamantins (Tricherus senegalensis), des dauphins bossus (Souza teuszii), des dauphinscommuns et plusieurs espèces de tortues marines.

Près de 114 espèces de poissons appartenant à 52 familles ont été répertoriées dansl'estuaire du Sine Saloum. Les sites les plus importants au plan de la biodiversité sontle bolon de Bakadadji et la portion médiane du Bandiala qui sont des zones de frayère

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et de nurserie. La sardinelle, l'ethmalose, le mérou et le barracuda sont des espècesmenacées par la forte pression sur les pêcheries en mer. Avec l'intrusion de chalutiersdans les zones de pêche artisanale, les conflits entre acteurs ont pris une dimensionimportante. Par ailleurs, ces incursions illégales des chalutiers au large du Deltacentral du Saloum, causent une dégradation des habitats et l'érosion de la biodiversité.C'est ainsi que les grands individus du mulet (Mugil cephalus), atteignant 70 cm delongueur, ne sont de nos jours capturés qu'accidentellement. Les zones d'herbiers pourlesquelles, ils ont une prédilection ont été dévastées et raclées par les chaluts desnavires recherchant la sole et la seche dans la zone réservée à la pêche artisanale.

Environnement Socioculturel et activités économiques: La population de la zone duSaloum est composée essentiellement de deux groupes ethniques: les sérères Niominkaqui sont les plus nombreux occupent les villages tels que: Niodior, Dionouar, Djirnda,Bassoul, Falia, etc. Les Socé moins nombreux sont essentiellement localisés au niveau desîles Betenti. La densité des populations aux abords de la réserve est d'environ 77habitants/km2 contre une moyenne nationale de 35 habitants/km2 (UICN, 1999). On a notéune forte croissance démographique au niveau des villages de la périphérie du ParcNational du Delta du Saloum (PNDS), une diminution des productions agricoles et unafflux des populations vers la pêche et l'exploitation de produits forestiers. Les problèmesassociés sont : la destruction des habitats, l'occupation anarchique des zones de pêche etune exploitation irrationnelle des ressources halieutiques. L'exploitation des amascoquilliers situés à proximité des établissements humains constitue une menace sur cesressources archéologiques reconnues comme patrimoine culturel et historique. Il estd'ailleurs rapporté dans le document du plan de gestion de la RBDS que Faboura, le site leplus important dans la zone de Fimela-Palmarin a disparu du fait de cette exploitation.

La RBDS fait l'objet de sollicitations et d'enjeux multiples, souvent contradictoires(pêche, agriculture, tourisme, conservation de la nature, exploitation forestières, chasse...)et susceptibles, dans une certaine mesure, d'affecter le potentiel de biodiversité qu'ellerecèle. S'y ajoute la baisse de la pluviosité, entraînant la contraction de la végétation, laperte d'habitats et de la biodiversité.L'économie locale repose sur la pêche, l'agriculture et l'élevage. Le tourisme est uneactivité économique émergente. La zone recèle d'importantes potentialités dedéveloppement touristique.

Les populations des îles pratiquent une pêche commerciale de subsistance. Les femmess'adonnent à la collecte d'arches et d'huîtres pendant les marées basses, mais surtout à latransformation artisanale des produits halieutiques. L'agriculture et l'agroforesterie sontpratiquées dans les îles et sur les parties continentales de la réserve de la biosphère.L'arachide et le mil sont de loin les cultures prédominantes à côte d'autres céréalescomme le sorgho et le mais. La production agricole est à la fois source d'alimentation etde revenus. L'arboriculture fruitière est dominée par l'anacardier (Anacardiumoccidental). L'élevage est extensif. Les forêts classées de Fathala, Sangako, Keur Sambelet Djilor constituent d'importantes zones de pâturage pour le bétail.

La production de la pêche artisanale était estimée à 10.000 tonnes (Bousso, 1991). Les

captures réalisées dans l'estuaire et les bolons se situent autour de 8.000 tonnes dont 30%d'ethmaloses, 29% de mulets, 15% de tilapias et 26% de divers (Diouf et al., 1992). Lesrevenus par pêcheur toume autour de 230.000 à 327.000 FCFA par an (SRAT, 1993). Lapêche est pratiquée par les pêcheurs locaux, mais de plus en plus, ils viennent de Dakar,

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de la petite côte, de Kayar, de Saint-Louis, et même de la Gambie voisine pour exploiterles eaux du Saloum réputées poissonneuses.

Depuis la dévaluation du FCFA en 1994, les coûts de production (matériel et produitsimportés) ont considérablement augmenté dans la pêche artisanale. Il a été constaté quepour optimiser les dépenses, les pêcheurs ont cherché à diminuer le carburant utilisé en serapprochant des lieux de pêche. C'est ainsi que beaucoup de pêcheurs sont venuss'installer à Djifère, proche de lieux de pêche relativement poissonneux et permettant uneévacuation rapide des captures vers les grands centres urbains. Il s'en est suivi une forteconcentration humaine dans ce village et une augmentation notoire de l'effort de pêche.

Identification des acteurs: Cette zone est marquée par le dynamisme des communautéslocales très engagées dans la préservation des ressources naturelles. Elles sont appuyéesen cela par des structures étatiques, des institutions de recherche, des partenaires audéveloppement et des ONG. C'est ainsi que plusieurs initiatives ont vu le jour. Parmicelles-ci on peut citer:

* Le plan de gestion de la RBDS: Dans le cadre de l'exécution des activités du Plande gestion de la RBDS, les populations de la réserve ont adopté en juin 2003 à traversla déclaration de Djirnda un code de conduite pour une gestion durable des ressourcesnaturelles. Dans la déclaration d'engagement, les populations manifestent leur volontéà appliquer des codes de conduites pour: la gestion de la pêche artisanale;l'organisation de la cueillette des fruits de mer; la gestion des ressources forestières,la conservation des espèces protégées telles que les tortues de mer, lamantin, ledauphin, la mangrove. Par ailleurs, les populations s'engagent dans la création d'airesmarines protégées et à observer des repos biologiques. Pour accompagner cesinitiatives, l'UICN a préconisé la mise en place de mesures d'accompagnementportant sur: la mise en place de Groupement d'Epargne et de Crédit (GEC) ; ledéveloppement de l'écotourisme, l'apiculture, la valorisation des produitshalieutiques, forestiers, l'alphabétisation et la formation, le renforcement des capacitésde gestion des acteurs.

* L'AMP de Bamboung: Elle concerne 14 villages et s'étend sur une superficie de 6800 hectares. Le financement de ce programme est assuré par le FEM et l'Océanium.Ce programme a débuté il y a deux ans (2001), avec des réunions de sensibilisationdans chaque village où ont été organisées des réunions et des projections de filmsmontrant les avantages tirés des AMP. Une délibération du Conseil Rural a interdit lapêche dans la zone retenue où des remontées d'eaux douces sont un signe de laprésence des lamantins et pourront permettre d'approvisionner le campementcommunautaire, destiné à accueillir les éco-touristes. L'interdiction de pêche s'étendsur une durée d'une année. Deux Comités de villages ont été installés, comprenantchacun un représentant de chaque village : le Comité de Gestion et le Comité deSurveillance. Un suivi scientifique est assuré par le CRODT et l'IRD.

* Le projet de gestion durable de la mangrove de la petite côte et du Delta duSaloum: Initié par la DEFCCS et financé par la JICA, le projet a comme objectifs:élaborer un plan de gestion durable de la mangrove qui tient compte de sonécosystème et de ses fonctions multiples comme maintien des ressources forestières,halieutiques et touristiques ainsi que le rôle de protection des côtes, en vue de laconservation et de l'utilisation durable de la mangrove de la Petite Côte et du delta du

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Saloum ; mettre en oeuvre des projets pilotes en vue du renforcement des capacités despopulations et organismes locaux qui jouent le rôle le plus important en tantqu'acteurs principaux dans le cadre des activités de conservation de la mangrove;réaliser le transfert de technologie aux homologues sénégalais à travers la formationsur le tas durant les travaux d'étude.

Quelques contraintes identifiées: La gestion de la RBDS est confrontée à l'absence decadre de concertation et d'harmonisation des approches des différents intervenants (Etat,ONG, Collectivités Locales, etc.) d'une part, à la faiblesse des moyens logistiques et humainsalloués à la GRN d'autre part. Il convient aussi de relever la faible prise en compte du savoirfaire des populations dans la gestion des ressources halieutiques, le manque de débouchés etau problème de conservation des produits halieutiques (poisson frais).

Au plan juridique, les contraintes sont dues aux lacunes dans la réglementation de la pêcheartisanale, au manque d'harmonisation dans la gestion de la mangrove et des ressourceshalieutiques au niveau de la sous-région. Par exemple, les différences dans la législationrégissant l'exploitation des ressources naturelles dans la mangrove entre pays voisins commec'est le cas entre le Sénégal et la Gambie ne concourent pas à une gestion durable desressources. Les acteurs du pays où la réglementation est plus stricte ont tendance à venirprélever les ressources dans l'autre pays. Ce qui augmente la pression sur les ressources.

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4 IMPACTS SUR L'ENVIRONNEMENT

Ce chapitre est destiné à analyser les impacts sur l'environnement tel qu'édicté par lapolitique de sauvegarde de l'environnement OP 4.01 de la Banque mondiale et en conformitéavec l'Arrêté complémentaire au Code de l'Environnement relatif à l'évaluationenvironnementale des projets et programme. Il procède essentiellement aux activitéssuivantes:

* Prévision et estimation des impacts positifs et négatifs probables du projet, autant quepossible en termes quantitatifs;

* Identification des mesures d'atténuation et tout éventuel effet négatif résiduel* Etude des possibilités d'amélioration de l'environnement;* Définition et estimation de la portée et de la qualité des données disponibles, les

principales lacunes des données et les incertitudes liées aux prédictions, etspécification des questions qui ne nécessitent pas d'examen complémentaire.

Dans l'analyse des impacts, il est autant que possible fait référence explicite aux élémentssuivants les politiques de sauvegarde de la Banque mondiale ainsi que les bonnes pratiques enla matière sur la base des expériences de projets ou programmes similaires

* Les impacts positifs et négatifs.* Les impacts directs et indirects, à court et à long terme.* Les impacts évitables / inévitables, réversibles, irréversibles.* Les impacts de la phase opérationnelle.* Les impacts cumulatifs résultants du projet, d'activités existantes, de projets en

construction ou de toutes autres activités prévues dans un délai raisonnable.* Les impacts sur les habitats critiques et non critiques, tel que spécifié dans OP4.04

relatives aux Habitats Naturels.

Les stratégies d'intervention du programme peuvent être regroupés en 3 thèmes principauxqui constituent les sections de l'analyse des impacts pour les besoins de l'évaluationenvironnementale et sociale.

a) Mesures restrictives de l'accès à l'espace et aux ressources

Renforcement des AP existantesMise en oeuvre d'un système de concessions de droits d'usage territoriaux(TURFS)Système d'aires marines protégées(AMP)

b) Mesures de réhabilitation et de éestion d'écosystèmes

La cuvette du NdiaelLa Baie de Hann

c) Mesures de lutte contre la pauvreté et de développement durable

Renforcement des capacités nationales et locales en conservation et développementFonds de reconversion des pêcheurs et financement d'activités alternativesPromotion de technologies et de pratiques de pêche durable

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Gestion optimale du programme (stratégie GIRMaC et processus GIZCM) système de suivi,participation publique, partenariats)

Leurs activités de ces 3 thèmes principaux sont analysées pour

* Les impacts sur l'environnement physique et biologique* Les impacts sur l'environnement socioculturel* Les impacts sur les activités économiques y compris les opportunités d'emploi et les

changements dans l'utilisation des terres, et l'incidence sur la situation sanitaire etprincipalement sur le VIH SIDA

* L'impact sur le foncier et le recasement involontaire (suivant OP/PB 4.12).

Ces impacts sont analysés pour les sites de chaque zone d'intervention à savoir:

i) La zone nord correspondant au Delta du fleuve Sénégal,ii) La zone centrale c'est à dire le Cap-vert et la Petite Côte et,iii) La zone Sud au Delta du Saloum selon:

Les activités du programme visent à réduire la surcapacité de pêche et à permettre laréglementation de l'accès aux ressources aussi bien de la pêche artisanale que de la pêche

industrielle et à augmenter les capacités des acteurs et la valeur ajoutée des produitshalieutiques pour une utilisation durable des ressources marines et côtières. Ces élémentsauront certainement une incidence positive sur l'état des ressources et de l'environnement de

manière générale. Cependant, la mise en oeuvre des activités dans le détail et leur applicationdans les zones d'intervention du programme et dans des sites particuliers et pour des

communautés humaines et des groupes sociaux spécifiques peuvent introduire des différencesmajeures quant à la nature des impacts et leur magnitude même si les impacts de la

composante sont supposés être globalement positifs.

4.1 Impacts des mesures de gestion de l'accès à l'espace et aux ressources

Il y a trois types de mesures qui sont envisagées:

* Les concessions à droits d'usage territoriaux ou TURFs en anglais qui permettentune gestion rapprochée de la ressource dans le cadre des collectivités et descommunautés locales en application du principe de co-gestion;

* Les aires marines protégées qui visent la protection d'habitats sensibles et d'espècesclés ou d'écosystèmes remplissant des fonctions écologiques particulières par rapportà la dynamique de l'environnement;

* Les réserves de biosphère qui définissent les modalités de protection des ressources etde leur utilisation durable par les communautés locales en alliant les principes deconservation aux nécessités du développement selon des principes de durabilité.L'installation des réserves de biosphère est une activité à long terme et ne fait paspartie des objectifs immédiats du programme GIRMaC qui s'appuie principalementsur les TURFs et les AMP. De ce point de vue, le processus d'installation de réservesde biosphère n'est pas analysé dans le cadre de cette étude d'impact.

Les AMP visent les mêmes impacts que les TURFs. Il s'agit de l'application de mesuresdestinées à reconstituer le capital en diversité biologique par la protection des ressources, des

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habitats et des écosystèmes en général. Le programme GIRMaC s'emploi à trouver des liensfonctionnels entre la mise en place des AMP et des TURFs.

4.1.1 Renforcement des AP existantes.

Ce volet concerne tous les parcs et réserves du littoral et les interventions tournent autour durenforcement des moyens de surveillance, de l'aménagement des habitats et de la constructiond'infrastructures ainsi que la gestion des relations entre les aires protégées et leur périphérie.Les interventions entre dans le cadre de la mise en oeuvre de plans d'aménagement qui sontgénéralement soumis à une étude d'impact avant leur application.

De ce point de vue, il est prévisible que les mesures de renforcement des aires protégéesexistantes ne généreront pas d'impacts négatifs majeurs. Au contraire, l'élaboration de plansd'aménagement et de gestion des aires protégées contribuera à consolider les bénéfices de laconservation et pourra également contribuer à la lutte contre la pauvreté par le développementde l'écotourisme et la création d'emplois pour les populations locales.

Le seul aspect qui mérite d'être souligné est le projet d'extension de la limite nord du ParcNational du Delta du Saloum jusqu'à la hauteur de l'axe Joal-Foundiougne pour engloberles bolons du nord du delta du Saloum.

4.1.1. 1 Impacts sur l'environnement physique et biologique

Cette mesure devrait également faire l'objet d'une étude d'impact mais il est prévisible queles incidences positives sur le maintien du potentiel de la diversité biologique serontimportantes:

* Protection des mangroves et des zones de reproduction des poissons et crevettes etaugmentation du potentiel de la pêche artisanale

Nous recommandons que toutes les aires protégées existantes soient dotées d'un pland'aménagement qui serait soumis à une évaluation environnementale avant l'exécution desactivités qui ont été identifiées de manière à optimiser les bénéfices environnementaux,économiques et sociaux et d'atténuer les impacts négatifs potentiels.

4.1.1.2 Impacts sur les sociétés humaines et les systèmes de production

Impacts positifs

Augmentation des revenus des communautés riveraines du parc par l'augmentation descaptures en périphérie du parc: L'extension des limites vers le nord du Parc National duDelta du Saloum permet de protéger les nurseries des bolons du nord et contribue à renforcerle stock biologique des pêcheries du Delta du Saloum. Cette activité aura des répercussionspositives importantes sur l'économie locale et sur les incidences de la pauvreté.

Renforcement des relations Parc / Périphérie et développement de nouvelles activitésd'accompagnement en direction des communautés: Les communautés concernées ont unetradition de conservation des ressources naturelles et cette mesure renforcerait la protectiondes sites sacrés ainsi que des ressources halieutiques de la zone.

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Impacts négatifs

Restriction ou régulation de l'accès à l'espace et aux ressources à l'intérieur du parc: Cetimpact négatif survient avec le statut de classement et signifierait à court terme une perte deressources pour les communautés même si à moyen et long terme, les mesures permettent deconsolider les pêcheries qui sont l'élément déterminant pour la survie des communautés. Leplan d'aménagement et de gestion du PNDS devrait être élaboré de manière participative etintégrer toutes les mesures d'accompagnement capables de résoudre les problèmes éventuelsde co-habitation Parc/Périphérie et d'autres mesures destinées à résoudre les problèmesspécifiques à la restriction ou à la régulation de l'accès aux ressources naturelles du parc. Leplan prévoirait également des mesures d'amélioration des conditions de vie des communautéscomme l'accès à l'eau potable et à l'énergie entre autres.

4.1.2 Mise en oeuvre d'un système de concessions de droits d'usage territoriaux(TURFS)

4.1.2.1 Problématique

L'un des questions majeures relatives à la limitation de la surpêche et aux pratiques de pêchenon durable et le libre accès aux ressources. Le programme GIRMaC, dans le cadre del'application du principe de co-gestion envisage la mise en place progressive de concessionsterritoriales communautaires appelées « Territorial User Rights Fisheries ou TURFs en

anglais ».

A travers le pays on constate que les ports de pêche artisanale sont situés dans des villages depêcheurs auxquels on assimile la frange maritime correspondante. C'est ainsi qu'on parle de« la mer de Yoff; la mer de Ouakam; la mer de Kayar etc. ». Les communautés de pêcheursétablies dans ces localités depuis plusieurs générations se voient ainsi comme des« propriétaires » de la portion de mer correspondant à leurs territoires respectifs. L'existencede cette forme d'organisation et d'administration est perceptible à travers l'éclatement deconflits (dans un contexte de raréfaction des ressources) entre pêcheurs d'une localité donnéeet pêcheurs étrangers à cette même localité.

Des pêcheurs qui fréquentaient l'une ou l'autre des pêcheries données vont se retrouverexclues de l'une ou de l'ensemble de ces pêcheries. Parce que non inscrits sur la liste desayants droits d'accès. Outre le manque à gagner qu'elle provoque, ces exclusions sont dessources de frustrations pouvant affecter l'environnement social dans les zones de pêche. Desconflits entre communautés de pêcheurs autochtones et allochtones sont susceptibles de seproduire dans les localités ou les étrangers sont majoritairement représentés sur la liste desayants droits d'accès.

4.1.2.2 Solutions envisagées

Phase pilote: Le Programme GIRMaC met en avant une démarche de prudence encommençant d'abord par une phase pilote avec un TURF par zone d'intervention soit à Saint-Louis, au Cap Vert et au Saloum. Ces 3 TURFs pilotes permettront d'expérimenter les modesdurables de gestion de la ressource La pêche artisanale au Sénégal est régie par le Code de lapêche qui reconnaît l'accès libre et sans conditionnalités contraignantes aux ressources. Cettesituation devrait au préalable être corrigée par la révision des dispositions réglementairesreconnaissant le principe de cogestion dans la pêche artisanale.

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Etude des connaissances traditionnelles: Par ailleurs, à l'échelle du pays, l'exploitation despêcheries est associée à une organisation reposant sur des bases traditionnelles implicites maisacceptées par les acteurs principaux dont les communautés de pêcheurs notamment. L'étudedes connaissances traditionnelles et des modes d'organisation locale liés à la pratiquetraditionnelle du métier de pêcheur pendant cette phase pilote permettra de faire despropositions conformes et respectant le paradigme culturel des communautés littorales.

Un programme de participation publique important basé sur l'application d'une démarche deco-gestion sera mené conjointement avec les Organisations Professionnelles et les partenairesau programme pour s'assurer que la création des TURFs repose sur les aspirations et lesavoir-faire des pêcheurs eux-mêmes.

4.1.2.3 Impacts sur l'environnement physique et biologique

Impacts positifs

Amélioration de la biodiversité marine est un résultat attendu important de la mise en oeuvred'une gestion locale rapprochée et participative. Chaque TURF sera dotée d'un pland'aménagement et de gestion qui aura la capacité de générer les impacts positifs suivants:

* Reconstitution des habitats grâce à l'utilisation probable de méthodes de pêche nondestructives des environnements marins, surtout des fonds rocheux ou des récifscoralliens et la préservation des formations végétales qui constituent des habitats etremplissent des fonctions écologiques telles que le maintien de la qualité de l'eau

* Reconstitution des dynamiques naturelles des populations: La dégradation deshabitats et la surpêche avaient enclenché une dynamique de colonisation desécosystèmes marins par des espèces plus résistantes ou à reproduction plus rapides.Cela s'est également traduit par une réduction de la biomasse par une réduction de lataille. L'application de méthodes de gestion des stocks devrait signifier un retour à desconditions biologiques naturelles favorables à l'augmentation de la biomasse et à uneplus grande diversité des espèces.

* Reconstitution des stocks halieutiques due à l'amélioration des habitats, l'utilisationde méthodes de pêche responsable et l'instauration de droits d'entrée ou de permis depêche basés sur une connaissance du stock halieutiques et la capacité de pêcheannuelle que les pêcheries peuvent supporter. Les effets sont plus mesurables en ce quiconcerne les espèces sédentaires. Pour les espèces migratrices, la mesure des effets estplus difficile à cause de l'intensification probable des la pêche en périphérie du TURF.

Amélioration de la surveillance et de la gestion permettant une régénération desressources: Les TURFs seront gérés partir d'un plan d'aménagement et de gestion quiresponsabilise le Comité Local de Gestion et le Comité de Surveillance. Ces organes seraientétabli sur la base de la co-gestion entre les usagers, la collectivité et les structures nationaleschargées de la gestion et de la surveillance des ressources halieutiques.

Impacts négatifs

La mise en place des TURFs répond à une situation de sur-exploitation des pêcheries et à lafaiblesse générale de l'aménagement et de la gestion des pêches. C'est une mesure

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environnementale dont les répercussions majeures sont positives. Cependant, on anticipe qu'iln'y aura pas d'impacts physique ou biologique négatifs majeurs.

4.1.2.4 Impact sur les sociétés humaines et les systèmes de production

Impacts positifs

Les TURFs sont une mesure destinée à accroître l'accès et le contrôle des ressources par lespopulations elles-mêmes. Dans ce sens, ils accroissent le sens des responsabilités même auniveau individuel et induisent ainsi l'adoption de méthodes de pêche responsables. Les effetspositifs attendus sur l'économie locale sur la situation de pauvreté et sur les systèmes deproduction tiennent aux aspects suivants:

* Meilleur accès aux ressources des populations locales: Le TURF permet unesécurisation des ressources au bénéfice des populations locales de la zone et réduitainsi les aléas liés à une raréfaction de la ressource et à la compétition avec d'autrespopulations étrangères au terroir et peu soucieux de la pérennisation de la ressource;

* Amélioration des conditions de vie et recul de la pauvreté: La gestion durable desressources permet à la communauté de disposer de stocks halieutiques exploitables surla base d'un plan d'aménagement et de gestion des ressources. L'augmentation dupotentiel de la biodiversité marine et côtière signifie également le développement denouvelles ressources et de nouvelles opportunités de création de richesse par exempledans l'écotourisme.

* Diversification des possibilités d'emploi: Le développement de l'espritd'entreprenariat qui naîtrait de l'amélioration des capacités de gestion lié à la co-gestion et à la formation des usagers de la ressource est favorable au développementde nouvelles filières dans l'économie locale. L'amélioration de la diversité biologiqueest favorable à la diversification des usages et réduit les pressions exercées sur uneseule espèce. Elle donne aux communautés de nouvelles possibilités de développerune utilisation de ressources dont les quantités en augmentation sont significativespour constituer la base d'activités nouvelles.

Impacts négatifs

Risque d'exclusion de groupes sociaux et d'accaparement des ressources: C'est l'aspectsocial majeur de la mise en place de TURFs. La gestion des TURFs est au bénéfice descommunautés locales mais celles-ci ne sont pas socialement homogènes. Certaines classesprivilégiées sont capables de développer des stratégies d'accaparement des ressources audétriment d'autres groupes sociaux. Dans ce sens, la mise en place des comités de gestion desTURFs demeure une étape difficile qui demanderait une surveillance des processus etl'amélioration de la gouvernance locale. L'application du principe de la co-gestion permettraitaux structures gouvernementales chargées de la pêche d'agir dans le sens de renforcer ladémocratie et la transparence dans les décisions tout en mettant les tous les groupes d'acteursdans la dynamique de l'installation d'un processus de concertation éclairé par des élémentsscientifiques et techniques avérés.

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4.1.3 Nouveau système d'aires marines protégées(AMP)

4.1.3.1 Problématique

L'exploitation non durable des ressources marines et côtières a conduit à la dégradation desressources et à une paupérisation des communautés littorales ainsi que la baisse de lacontribution de la pêche et de la diversité biologique à l'économie nationale. La mise en placed'un réseau national d'aires protégées est destiné à assurer la protection sur des basesscientifiques des ressources naturelles et culturelles importantes des écosystèmesreprésentatifs de l'environnement marin au bénéfice des générations actuelles et futures.

Le Programme GIRMaC explore les possibilités d'articulation cohérente entre les différentsinstruments de protection et de gestion de l'espace et des ressources. La reflection estactuellement en cours sur les stratégies d'articulation possible entre les TURFs, les AMP etles réserves de biosphère. Les axes de réflexion en cours sont ainsi définis:

* L'AMP en tant que noyau dur du TURF protégeant les habitats et les espècescritiques; elle serait de superficie limitée correspondant aux zones abritant deshabitats ou des espèces critiques au niveau des TURFs;

* L'AMP en tant qu'instrument de protection d'écosystèmes particuliers remplissantdes fonctions biologiques décisives pour le maintien de la biodiversité et de laproductivité biologique. L'AMP couvrirait des superficies plus grande qui contiendraitles écosystèmes particuliers à protéger;

* La réserve de biosphère plus vaste qui régirait à la fois les processus de conservationdes écosystèmes et les modalités d'exploitation durable de l'espace et des ressources.Les réserves sont régies par les conventions internationales.

6 AMP sont en cours de création. Il s'agit des AMP suivantes:

* Aire Marine de Saint-Louis située dans la partie marine de la Commune de Saint-Louis.

* Aire Marine de Kayar comprenant la partie marine de la Commune et la fossemarine de Kayar.

* Aire Marine du Cap Vert incluant l'Île de Teunguène (Yoff), l'Île de Ngor, le ParcNational des Îles de la Madeleine, l'Île de Gorée et s'étendant jusqu'au promontoiredu Cap de Naze et comprenant la partie marine de la Réserve Naturelle de Popenguineet de la Réserve Communautaire de la Somone.

* Aire Marine de Joal-Fadiouth comprenant la partie marine de la Commune, le brasde mer et la mangrove.

* Aire Marine de Abene comprenant la partie marine de la Communauté rurale et lamangrove.

* Aire Marine de Bamboung comprenant le bras de mer et la mangrove.

Les modalités d'accès dans ces aires, la pêche et toute autre forme d'utilisation de l'espace oudes ressources seront fixées par un règlement intérieur qui sera élaboré et validé de manière

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participative et consensuelle par les acteurs sous l'Autorité du Ministre chargé des Parcs

Nationaux et du ministre chargé de la pêche.

Les AMP sont des expériences récentes, ce qui rend difficile l'appréciation de l'importance

des conséquences qu'elles peuvent avoir sur les communautés de pêcheurs. Cependant, à

partir des informations collectées dans des zones où des AMP ont vu le jour, on peut déjà

identifier les sources d'impacts.

4.1.3.2 Impacts sur l'environnement physique et biologique

Impacts positifs

Amélioration de la biodiversité marine est un résultat attendu important de la mise en oeuvre

d'une gestion locale rapprochée et participative. Chaque AMP sera dotée d'un plan

d'aménagement et de gestion qui aura la capacité de générer les impacts positifs suivants:

* Reconstitution des habitats grâce à l'utilisation probable de méthodes de pêche non

destructives des environnements marins, surtout des fonds rocheux ou des récifs

coralliens et la préservation des formations végétales qui constituent des habitats et

remplissent des fonctions écologiques telles que le maintien de la qualité de l'eau

* Reconstitution des dynamiques naturelles des populations: La dégradation des

habitats et la surpêche avaient enclenché une dynamique de colonisation des

écosystèmes marins par des espèces plus résistantes ou à reproduction plus rapides.

Cela s'est également traduit par une réduction de la biomasse par une réduction de la

taille. L'application de méthodes de gestion des stocks devrait signifier un retour à des

conditions biologiques naturelles favorables à l'augmentation de la biomasse et à une

plus grande diversité des espèces.* Reconstitution des stocks halieutiques due à l'amélioration des habitats, l'utilisation

de méthodes de pêche responsable et l'instauration de droits d'entrée ou de permis de

pêche basés sur une connaissance du stock halieutiques et la capacité de pêche

annuelle que les pêcheries peuvent supporter. Les effets sont plus mesurables en ce qui

concerne les espèces sédentaires. Pour les espèces migratrices, la mesure des effets est

plus difficile à cause de l'intensification probable des la pêche en périphérie du TURF.

Impacts négatifs

La mise en place des AMP répond à une situation de sur-exploitation des pêcheries et à la

faiblesse générale de l'aménagement et de la gestion des pêches. C'est une mesure

environnementale dont les répercussions majeures sont positives. Cependant, on anticipe qu'il

n'y aura pas d'impacts physique ou biologique négatifs majeurs.

4.1.3.3 Impacts sur les sociétés et les systèmes de production

Impacts positifs

Amélioration des revenus et viabilisation de la pêche artisanale par l'effet indirect positif

que la protection aurait sur la régénération globale des ressources halieutiques: Les faiblesses

des efforts de conservation actuelle ont conduit à une exploitation abusive des ressourcesmarines et côtières. La mise en place des AMP signifie donc une reprise de la productivité

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biologique des ressources et des possibilités de capture des poissons. Les pêcheurs devraientêtre dans une meilleure situation à cause de la réduction des aléas liés à la raréfaction de laressources et à cause également des poissons et autres produits à haute valeur commerciale.

Incidence indirecte positive sur la lutte contre la pauvreté par la sécurisation des stockshalieutiques et l'augmentation de la productivité des pêcheries. Les effets sur la lutte contre lapauvreté sont un élément essentiel pour la mise en oeuvre du Programme GIRMaC quinécessite un suivi régulier.

Impacts négatifs

Renchérissement des coûts de production: Dans ces zones il a été constaté quel'établissement d'une AMP nécessite des efforts supplémentaires auprès des pêcheurs qui,dans la plupart des cas, sont obligés d'aller au-delà de la zone protégée. Cela induit des coûtsadditionnels (carburant notamment) qui peuvent motiver le découragement de ces acteursclés, avec comme conséquence leur non-adhésion à l'esprit de l'AMP ou au non-respect durèglement qui la régit. Dans ses activités de « suivi et surveillance des AMP », le ProgrammeGIRMaC devra intégrer l'appréciation de l'importance de cette problématique, même si on anoté un engagement total des communautés de pêcheurs à adhérer aux prescriptionsréglementaires retenues pour ces aires protégées dont certaines ont été érigées sur initiativedes acteurs locaux. Des efforts importants d'information et de communuication sont à fairedans le sens de s'assurer de l'adhésion des populations.

L'augmentation des efforts de surveillance: L'atteinte des objectifs visés dans une AMPdépend fondamentalement de l'adhésion totale des communautés de pêcheurs. Or dans leszones visitées, la forte présence de pêcheurs allogènes qui seraient souvent moins engagésdans le respect des règles régissant l'accès aux AMP (périodes de repos biologique) constitueune contrainte dans les stratégies de promotion des AMP. Cette contrainte peut êtrecontournée par la mise à disposition de toute l'information sur les régles de gestion au niveaudes services d'encadrement, des organisations professionnels qui intervienent sur les sites etdes responsables traditionnels des abris de repos des pêcheurs (Mbar). En effet, il a étéindiqué que les pêcheurs qui doivent s'installer momentanément au niveau d'une zones'imprégnent des régles et des codes de conduite qui y sont établis.

L'augmentation de l'activité de production en périphérie: Aussi, pendant toute la période derestriction d'accès à l'AMP (période de repos), on pourrait assister à des concentrations depêcheurs sur les sites devenus accessibles. Des risques de surexploitation se posent. Aussi, àla fin de la période de repos biologique, l'AMP risque de faire l'objet d'une affluence depêcheurs (avec l'arrivée d'allogènes attirés par l'ouverture de l'AMP) qui vont prélever lesressources disponibles en un temps qui pourrait être très court et au bout duquel lescommunautés locales de pêcheurs devront faire face à la rareté de ressources occasionnée parl'augmentation de l'effort de pêche.

Comme pour la problématique décrite plus haut, l'importance de celle-ci est tout aussidifficile à estimer. Le projet devra s'investir, dans le cadre du suivi, dans l'appréciation decette problématique en vue de mieux planifier l'organisation des AMP. Il convient donc denoter que l'organisation des AMP ne peut se faire que dans un aménagement uneplanification globale des sites de pêche dans leur globalité. Des régles d'exploitation doiventêtre élaborées pour chaque zone de pêche en fonction des types de ressources qui sontautorisés et des modalités de leur exploitation.

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Des conflits entre gestionnaires des AMP et pêcheurs allochtones peuvent naître desdéfauts dans la matérialisation des limites d'une AMP et /ou de manque d'information et desensibilisation des pêcheurs. Le travail de délimitation et de matérialisation des AMP devra sefaire en rapport avec les principaux acteurs concernés par l'exploitation des ressourceshalieutiques. Par ailleurs l'information sur l'existence de ces AMP doit être diffusé au niveaude l'ensemble du littoral afin que l'ensemble des pêcheurs en prennent connaissance etpuissent en tenir compte.

4.2 Mesures de réhabilitation et de gestion d'écosystèmes : L'exemple du Ndiael et de laBaie de Hann

4.2.1 La cuvette de Ndiael

4.2.1.1 Problématique

La sécheresse climatique des années 70 et les interventions humaines ont en général contribuéà la dégradation des écosystèmes de zones humides tels que les fleuves, lacs, estuaires etdeltas. Les aménagements ayant conduit à une détérioration de l'environnement sont:

* L'aménagement des casiers sucriers de Richard Toll et l'installation du barrage de laTaouey sur le Lac de Guiers; En 1956,le marigot du «Niéty yone» qui assuraitl'alimentation jusqu'en a été ensablé puis détourné par un canal d'irrigation vers lesaménagements de la Compagnie Sucrière Sénégalaise (Triplet et Yésou, 1997).

* La construction de la digue de 1964 en rive gauche du fleuve Sénégal;* Celle des barrages de Diama et de Manantali en 1985 et 1988 et le développement

consécutifs des périmètres rizicoles dans le cadre de l'OMVS

Ces aménagement ont provoqué l'ensablement et le dysfonctionnement des axeshydrauliques. La dégradation des écosystèmes de traduit par la détérioration des conditionshydrodynamiques qui entraîne une dégradation de la qualité des sols et de la végétationconduisant ainsi à une perte d'habitats pour la faune, une réduction des réserves foncières etune destablisation des systèmes de production (agriculture et élevage). Cette situation estparticulièrement accentuée dans le delta du fleuve Sénégal dont les habitats naturels nesubsistent que dans le Parc National des Oiseaux du Djoudj pour une superficie de 16,000 ha.Le reste des écosystèmes deltaiques fut exondé de manière permanente et subit unedynamique d'érosion, de salinisation et de perte de productivité biologique. Cetteproblématique est relativement marquée dans la cuvette du Ndiael à l'Ouest du Lac de Guiers.

Dans l'estuaire, les modifications du régime hydrologique et des conditions d'alluvionnementaffectent négativement les habitats, avec la diminution, voire la disparition des îlots. En effet,les lâchers du barrage de Diama occasionnent des phénomènes d'inondation au niveau desîlots (utilisés pour la nidification de certaines espèces) et le développement de l'érosion desberges. Ces inondations entraînent généralement le développement d'un couvert herbacé quiréduit les aires de reproduction des espèces d'oiseaux qui nichent à même le sol, notammentles Géolands, les Mouettes. Ces espèces sont obligées de migrer vers d'autres sites. Cesproblèmes récurrents au niveau du PNLB et ont amené les autorités du Parc, en collaborationavec les populations riveraines, d'entreprendre des actions de lutte contre l'érosion et laconstruction d'îlots artificiels.

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Avant la mise en fonction du barrage, en dehors de la période de crue, le Bas Delta étaitcolonisé par des espèces estuariennes à affinités marines et euryhalines. La populationchangeait radicalement lors de la période des hautes eaux avec les espèces marinesremplacées par celles d'eau douce et euryhalines. Par conséquent, pendant cette période, laplus part des espèces de la moyenne vallée étaient aussi trouvées dans le Bas Delta avec desexceptions : Pollimirus isidori, Raimas senegalensis et synodontis filamentosus (Reizer,1974). Le barrage de Diama a créé une frontière pour les espèces estuariennes et marines, enbloquant leur migration. Les espèces à affinités estuariennes et marines telles queSarotherodon melanotheron, Ethmalosa fimbriata, Elops lacerta, Mugil cephalus, Lizafalcipinnis, Tilapia guineensis, Dicentrarchus punctatus ne peuvent plus aller au-delà deDiama. Les espèces marines qui de leur côté faisaient des migrations loin dans le fleuvelorsque la salinité montait en saison sèche sont également dans la même situation.

La construction du barrage de Diama et tout le système de digues qui a accompagné la miseen place des aménagements hydro-agricoles, conjuguées à la sécheresse des années 70 et 80,ont eu pour conséquence la rupture de l'approvisionnement en eau du Ndiael. En effet, leNdiael a trois importantes voies de communication avec le fleuve Sénégal qui ont été toutesfermées (Kotschoubey, N. 2001). la source la plus importante est celle venant du Nord-Est.Elle a été supprimée avec la fermeture par la Compagnie Sucrière Sénégalaise (CSS) dumarigot du Nietty Yone en 1957 ; la deuxième voie d'approvisionnement en eau du Ndiaelvient du Sud-Ouest, par les Trois Marigots. Elle a été supprimée en 1966 quand le Djeuss aété aménagé pour servir de réservoir d'eau à la ville de Saint-Louis; la troisième source duNdiael vient du Nord. Elle a été barrée par la route nationale 2. Les effets combinés de cesdifférents aménagements ont conduit à une dégradation du cadre écologique du Ndiael et àunemigration de sa faune. Aujourd'hui, elle n'est que faiblement alimentée par les eaux de pluies(cumul dépasse rarement 200 mm/ an) et par le canal OMPO, creusé au niveau des troismarigots qui forment le sud de la cuvette du Ndiael.

4.2.1.2 Solutions envisagées: l'aménagement de la cuvette du Ndiael

Le programme GIRMaC envisage d'appuyer la reconstitution du potentiel biologiqueamorcée dans le cadre de l'exécution du Programme Eau Long Terme (PLT) de la cuvette duNdiael par la remise en eau de manière à recréer les conditions naturelles de fonctionnementdes milieux deltaiques à savoir:

* L'inondation en eau douce de la cuvette du Ndiael par les dépressions du sud « lestrois marigots » avec un enrichissement biologique « «alevins ou juvéniles depoisson, post larves ou pré-adultes de crevettes » à partir des lagunes du Gandiolaispour la recréation de conditions naturelles de fonctionnement des milieux deltaiques

* L'élaboration d'un plan d'aménagement privilégiant la recréation des habitats detype deltaique et la reconstitution des stocks biologiques

* L'érection d'une zone de protection spéciale du Ndiael pour planifier et gérer demanière durable l'occupation des sols et l'utilisation des ressources naturellesgénérées.

Le scénario de bonification repose sur les éléments suivants

* Une inondation saisonnière importante en eau douce suivie d'une période derécession naturelle sous l'effet de l'évaporation, de l'infiltration et des utilisations

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* Une phase de tarissement pendant la période sèche durant laquelle seule les fondsde cuvette conservent une certaine humidité

* Un apport de stocks biologiques « alevins ou juvéniles de poisson, post larves oupré-adultes de crevettes » provenant de milieux à salure « estuaire ou lagune »précédant les apports en eau douce pour reconstituer la productivité biologique.

Le calage de ces différentes phases aux cycles biologiques des espèces, notamment leurreproduction et leur recrutement, devra reposer sur une étude approfondie de la biologie,l'écologie et la dynamique spatio-temporelle des communautés halieutiques concernées.

Dans l'éventualité d'une remise en eau de la cuvette du Ndiael, une évaluationenvironnementale sera conduite pour identifier les bénéfices mais également les impactsnégatifs potentiels. Le plan de gestion environnementale spécifiera comment se ferait lagestion de l'eau, particulièrement le mélange eau douce / eau saumâtre, pour optimiser lesbénéfices pour les communautés locales, les pêcheries commerciales et la biodiversité.

Actuellement la cuvette reçoit de faibles apports provenant:

* De l'accumulation des eaux de pluies dans quelques dépressions situées au sud dela cuvette. Ces dépressions de faibles profondeurs (30 à 40 cm) sont asséchéesrapidement;

* De la vidange de 2 250 ha de rizière de kassack, grande digue et télél, par un canalbusé sous la route saint-louis richard toll et creusé dans le lit de l'ancien marigotde téllel, au nord de ross-béthio.

Les conséquences sont une dégradation du cadre écologique du Ndiael dont l'assèchementprogressif a induit la migration de sa faune et a poussé les populations à émigrer hors de lazone en direction des villes.

Une des répercussions négatives majeures qui en ont découlé se rapporte aux espècesamphibiotiques à reproduction marine qui sont la plupart des espèces à reproduction marine etqui séjournent durant leurs phases juvéniles et sub-adultes dans le delta et la basse vallée. Cesespèces ont vu leur zone de frayage obstruée par les vannes des ouvrages. Ainsi, elles nepeuvent plus bénéficier des opportunités de variations du niveau de salinité entre les deuxeaux, excepté les périodes d'ouverture des vannes qui ne durent que quelques jours ou lors del'ouverture des écluses.

Des initiatives de réhabilitation de l'écosystème du Ndiael en vue de rétablir ses fonctions trèsimportantes sont retenues dans le Programme Eau Long Terme (PELT) du Ministère chargéde l'Hydraulique et le projet d'aménagement et de développement intégré (PADIN) de laDEFCCS du Ministère chargé de l'Environnement. Dans les deux cas, les objectifs sont dereconstituer les structures écologiques et la biodiversité, et promouvoir ainsi les pêchesmaritimes et continentales, l'agriculture, le pastoralisme, le tourisme et la chasse.

Contrairement au PADIN qui a déjà entamé la remise en eau du Ndiaël partielle par les TroisMarigots, le PELT envisage de démarrer très prochainement des études, dont celleshydrauliques notamment, afin d'établir le meilleur schéma de réhabilitation du site etd'occupation des sols.

En attendant les résultats de ces études, on peut se référer aux propositions contenues dans lerapport d'une mission d'identification de la Banque Mondiale (Kotschoubey N, 2001) qui

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préconisent

3. Le rétablissement de la connexion avec l'estuaire par un système de vannes (à l'avalde Diama) à travers le Ngalam qui existait avant la construction de la digue de retenueà Dakar-Bango en 1866. Ce scénario suppose (selon le rapport de mission):

- Une de période de lâcher très limitée dans le temps pour permettre aux poissonsde migrer entre l'océan et les trois marigots;

- L'ouverture permanente des digues de dakar-bango et de ndiaoudoune, lengalam et les trois marigots retrouveront ainsi leurs anciennes fonctionsécologiques;

- Et l'utilisation d'une amenée d'eau à partir de diama comme source alternative àl'approvisionnement en eau à la ville de saint-louis.

4. L'alternative à ce scénario retenue dans le rapport de la mission d'identificationconsiste à établir une connexion par le marigot de Ndèl qui apporte l'eau du coursprincipal du fleuve en amont de Gandiole à la cuvette du Guembeul à travers les pontsde Mbountou Mbatt et de Al Bar. A partir de ce dernier ouvrage, l'eau va couler versle village de Rao Peul à l'Est, passer sous la Route Nationale n°2, par un petit pont àcôté de celui du Canal du Gandiolais et s'écouler parallèlement à ce dernier pourrejoindre le Ngalam au nord.

Les apports d'eau salée ne constituent pas de menace aux activités de production pour lasimple raison que le ratio eau salée / eau douce peut être maintenu à 1/1000 pour arriver à uneforte dilution et à des concentrations insignifiantes de sels tandis que le restockageichtyologique permet le développement des activités de pêche en même temps qu'il favorisel'installation et l'alimentation des oiseaux d'eau. Cet aspect est important pour le maintien del'équilibre du potentiel biologique des aires protégées du delta car le fonctionnement des airesprotégées du delta est basé sur la complémentarité des milieux d'autant plus que les airesprotégées existantes sont souvent saturées et ne sont plus viables pour toutes les populationsaviaires du delta.

La capacité de reconstitution de stocks biologiques a été démontrée par l'étude deKotschoubey qui constate les potentialités économiques par le développement de la pêche(peuplements ichtyologiques et crevettiers) ainsi que le potentiel de développementécotouristique qui serait lié à une augmentation de la fréquentation par les oiseaux d'eau(espèces migratrices et espèces endémiques confondues). Par ailleurs, le zonage dans lecontexte du plan d'aménagement pourrait permettre le développement dans des sites dédiés del'élevage et de l'agriculture non polluante.

La stratégie de remise en eau du Ndiael (eau salée, eau douce) et de gestion de l'eauconditionnent fortement le schéma de colonisation de la zone inondée par les ressources enpoisson et en crevettes. La charge des eaux douces en matière organique favorables audéveloppement du phytoplancton et la qualité physico-chimique des sols et de l'eaunécessaire au développement des plantes sur le lit de la zone iniondée déterminerontl'importance relative des espèces présentes: espèces phytoplanctonophages (Ethmalosafimbriata, Liza falcipinnisTilapia guineensis...), herbivores (Mugil cephalus) ou carnivores(Elops lacerta, Dicentrarchus punctatus ... ).

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4.2.1.3 Impacts sur l' Environnement physique et biologique

Impacts Positifs

La réhabilitation de la cuvette du Ndiael est une mesure destinée à l'amélioration del'environnement et des ressources naturelles. Elle générera des impacts positifs importantsque sont:

* Bonification microclimatique: L'extension des surfaces d'eau douce aura desrépercussions positives sur le microclimat avec l'abaissement des températuresmaximales d'au moins 2 degrés Celsius à cause de l'évaporation et donc del'augmentation de l'humidité de l'air

* Amélioration pédologique: Les apports d'eau vont permettre une amélioration de lastructure des sols qui sont de type argilo-sableux et favoriseront le lavage des selsfossiles qui formait une croûte de battance au niveau de la surface

* Stabilisation de l'érosion éolienne: Les surfaces dénudées qui était sèches etsoumises à l'érosion éolienne vont s'humidifier; ce qui diminue l'érosion éolienne quiétait responsable des poussières éoliennes qui gênait fortement les populations

* Recharge des aquiferes: Les nappes d'eau qui existaient sous forme de lentilles ontsubi avec la sécheresse et l'arrêt de l'inondation saisonnière de forte salures.

* Reprise végétale: L'apport en eau douce va provoquer une baisse des concentrationsde sels et une remontée des niveaux favorable à la reprise de la végétation sur lesmarges des plans d'eau. Cependant, la végétation varierait selon le degré de salurerésiduelle des nappes. Nous présumons

* Repeuplement ichtyologique: le restockage suite à l'extension des superficiesinondées et la réintroduction des espèces marines ou estuariennes

* Augmentation des habitats et des populations des oiseaux d'eau: Fonctionnementdu Ndiael dans le cadre du complexe deltaïque de zones humides dans lequel les airesprotégées fonctionnent de manière complémentaire.

Impacts néeatifs

Colonisation par les oiseaux ravageurs des cultures: Certaines zones humides du deltaproche des périmètres irrigués sont souvent le refuge des granivores comme Queleaquelea qui constituent un fléau pour les cultures de riz. C'est le cas des dépressions ennoyéesproches des périmétres irrigués dans le secteur de Dagana. En général si les dépressions sontpourvus en sels résiduels, même à de faibles taux de salinité, le problème ne se pose pas.

Recrudescence de la végétation aquatique sur les berges des dépressions: Cet impact est liétout comme l'implantation des granivores au remplissage en eau douce des dépressions et aumaintien à un niveau stable quasi permanent des plans d'eau. C'est le cas au lac de Guierscolonisé par Typha australis et Pistia et récemment le plan d'eau du Djoudj a subi unedégradation importante liée à l'apparition de Salvinia molesta.

Les solutions préventives à ces fléaux de l'installation des oiseaux granivores et de lacolonisation par les plantes aquatiques d'eau douce sont l'introduction de fluctuationssaisonnières des plans d'eau et des variations des taux de salinité résiduelle des eaux. Cesdeux solutions peuvent être introduites de manière naturelle si le rythme hydrologique natureldes écosystèmes du delta sont recréés.

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4.2.1.4 Impacts sur les Sociétés humaines et systèmes de production

Impacts positifs

Développement de la pêche: Des travaux scientifiques sérieux confirment l'importance des

zones côtières et des estuaires pour la pêche. Les zones côtières sont très productives pour la

pêche. Les eaux littorales (au-dessus du plateau continental) représentent plus de 90 % des

prises de poisson réalisées dans la ZEE sénégalaise.

En outre, les estuaires sont extrêmement productifs en raison des éléments nutritifs qui s'y

trouvent. Ils offrent aussi des mers calmes, qui sont utilisées comme zone de reproduction et

d'alevinage. En revanche, la haute mer (au-delà de la partie supérieure du talus continental)

est pratiquement dépourvue de ressources exploitables, hormis les grands pélagiques : elle est

pauvre en éléments nutritifs et trop profonde pour bénéficier de la pénétration de la lumière.

Biologiquement parlant, c'est un « désert ».

Les descriptions des zones côtières retranscrites ci-dessus s'appliquent bien au delta du

Sénégal. Avant de se jeter dans la mer, ce fleuve traverse une vaste plaine alluvionnaire,sillonnant les zones d'eau peu profonde de l'estuaire, des lagons littoraux, des marais salants

et des marais d'eau douce ainsi que des mangroves. La région de Saint-Louis est une zone de

pêche très active, dont le principal port maritime est situé sur la Langue de Barbarie. Desmilliers de pirogues de pêche y sont basées. Il est probable que, dans cette région, les poissons

pêchés soient tributaires de l'estuaire du fleuve pour leur reproduction ou pour leurcroissance. Avec la construction de barrages et de digues sur le fleuve (dès 1866 avec leDakar-Bango), la zone de l'estuaire disponible pour les espèces marines a été grandementréduite. Si le Ndiaël était remis en eau avec les eaux du fleuve sans jonction avec la mer, seule

la pêche continentale en profiterait. Une jonction à l'air libre entre la mer et le Ndiaël seraittrès bénéfique pour la pêche en mer car elle augmenterait la surface de l'estuaire disponible,

situation pouvant être favorable à la création de nouveaux habitats naturels propices à la

reproduction et/ou à l'alimentation de certaines espèces marines et euryhalines (Ethmalosa

fimbriata, Mugil cephalus, Liza falcipinnis, Elops lacertaDicentrarchus punctatus, Penaeus

notialis).

Revivification de l'économie rurale par l'agriculture et l'élevage:

* Le Ndiaël, et toute la région pourraient profiter grandement de la remise en eau. Ceque l'on observe à une petite échelle dans la région du Niéty Yone se reproduira à uneplus grande échelle dans tout le delta. Chaque individu qui retrouve un emploi grâce àl'exploitation de l'une des ressources naturelles du delta (pêche, pastoralisme,tourisme) fait diminuer le chômage dans le pays. C'est sur ce principe que repose le

projet.

* Les habitants de la zone sont entièrement acquis au projet. Des familles isolées quivivent en bordure du Ndiaël ont exprimé leur contentement et leur espoir que le projetréussisse. La population se rend compte que le Ndiaël est un désert parce qu'il n'y a

pas d'eau et qu'il peut redevenir fertile si on laisse l'eau revenir.

* Les éleveurs nomades profiteraient de la remise en eau. Plus difficiles à joindre enraison de leur caractère grégaire, ils seront les bénéficiaires directs du projet. Il faudra

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toutefois gérer les terres afin d'éviter des différends au sujet de l'utilisation desressources.

Approvisionnement en eau pour les hommes et le bétail:

* Enfin, l'eau, ressource rare au Sénégal, est surabondante pendant les mois decrues, et il faut la détourner des endroits où elle endommage les infrastructures.Fort heureusement, le concept du projet a été expérimenté et accepté au Diawling, enMauritanie. Mais il faudra convaincre les grandes institutions du Sénégal que le projetest réalisable, peu coûteux et qu'il n'aura pratiquement que des bénéficiaires. Aucungroupe particulier ne risque de souffrir de la remise en eau du Ndiaël.

* Redesign et amélioration de l'AEP de la ville de Saint-Louis et approvisionnementpar pipeline à partir de la Réserve de Diama: Les risques de pollution chimique parpercolation d'engrais et de pesticides, couplés par la contamination des nappes dans larégion de Saint-Louis constitue une menace sur la santé des populations et milite enfaveur d'un approvisionnement direct par pipeline à partir de la Réserve de Diama. Cequi permettrait d'avoir une eau potable de meilleure qualité physique et biologique enmême temps que l'on réglerait les problèmes de quantités mobilisables et les pénuriesd'eau qui découlerait d'une augmentation de la population suite au développement dupôle économique régional.

Impacts nézatifs

Nécessité de gel de l'occupation de l'espace qui se situerait dans la Zone de ProtectionSpéciale entre le Gandiolais et le Lac de Guiers: Pour l'instant, Il n y a que trois villagesdans la région des Trois-Marigots. La zone du Ngalam est la plus densément peuplée (424habitants). Au nord-est du Ngalam, vers le Ndiaël, la population devient beaucoup plusclairsemée. Les villages de Selguir (71 habitants) et de Goback (59 habitants) sont petits etisolés. À Goback, il existe en outre un camp de base pour les touristes étrangers qui viennentchasser dans la région. Plus loin dans la direction du nord-est (vers le Ndiaël), la région estpratiquement inhabitée. Seules quelques familles peules subsistent au sommet des dunes. Lespetits peuplements prennent le nom du chef de village. Par exemple, Keur Salif Diallo près deGoback signifie la « maison de Salif Diallo ». À l'intérieur d'une zone donnée, plusieursvillages portent le même nom et un adjectif ethnique est ajouté pour les différencier, parexemple Rao Peul et Rao Wolof]. Pour éviter le rush des « nouveaux agriculteurs » quiconvoitent les terres avec la remise en eau, il est impératif d'ériger le Ndiael et la zone desTrois Marigots en Zone de Protection Spéciale pour geler l'occupation des terres et éviter quela spéculation foncière ne s'installe dans les zones de remise en eau.

Regain d'intérêt foncier et conflits sociaux sur les ressources générés (pêche, pâturage,terres cultivables: Ces aspects peuvent être atténués par le rétablissement des droits foncierstraditionnels et un accès aux ressources conçus et régis par le Plan d'Aménagement de laRéserve du Ndiael qui serait élaboré dans le cadre du programme GIRMaC autour de la Zonede Protection Spéciale en cours d'installation.

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4.2.2 La Baie de Hann

4.2.2.1 Problématique environnementale

La pollution du littoral devient un danger réel au niveau des agglomérations du fait des

déversements des matières liquides non traitées, d'origine domestique et industrielle, et

souvent aussi de déchets domestiques solides rejetés à même la plage. Consécutivement à la

forte concentration des populations et des activités économiques dans la zone côtière, les

zones urbaines littorales, en particulier les agglomérations de Dakar et de Rufisque, sont pour

la plupart contaminées, notamment par une pollution organique due aux rejets domestiques,

aux eaux usées des industrielles. La Presqu'île du Cap Vert constitue un cas particulier car,

comportant le plus gros risque, tant par l'industrialisation variée, la surpopulation, la densitédes hôpitaux, la présence du port, etc.

Dans la zone Nord, la pollution est essentiellement liée aux rejets des casiers rizicoles riches

en pesticides et engrais utilisés pour la fertilisation des terres cultivées. Les incidences sont

perceptibles au niveau sanitaire avec l'apparition de nouvelles maladies et même sur les

biotopes les plus tolérables de certaines espèces animales et végétales.

Outre le Cap-Vert, d'autres secteurs de la cote souffrent également de la pollution. La plage

de Mboro est utilisée comme déversoir pour l'acide fluosilicique qui est un produit des

Industries Chimiques du Sénégal (ICS). Dans les grands centres de débarquement de pêche

comme Bargny, Mbour, Joal, etc. les activités de transformation artisanale des produits de la

pêche sont à l'origine d'une très forte pollution des plages (A. Guèye-Ndiaye, 1993 cités par

UICN, 1998).

La baie de Hann est située dans la Presqu'île du Cap Vert du Sénégal marquée par une

diversité de milieux constituant autant de biotopes différents les uns des autres du point de

vue du substrat et des facteurs hydrologiques et biologiques. Elle s'étend de la jetée du port

autonome de Dakar jusqu'au niveau de la SOCOCIM à Rufisque. Tout au long de la baie, sur

plus de 3 Km le long de la route de Rufisque, se développe le village de pêcheurs de Hann

créé vers 1912. Depuis le découpage administratif survenu en 1997 (régionalisation) le village

de Hann fait partie de la commune d'Arrondissement de Hann Bel-Air qui renferme une

population de plus de 70.000 habitants. De par sa position par rapport au port de Dakar, Hann

a acquis une vocation industrielle. En effet, plus de 60% des industries du Sénégal s'étalentaujourd'hui en un tissu continu, sur toute la façade du littoral méridional de la Presqu'île,entre le port et Rufisque, sur une trentaine de kilomètres, engloutissant du coup les villages

traditionnels de pêcheurs de Hann, Thiaroye-sur-mer, et Mbao. Ainsi, des unités industriellescohabitent avec les villages sur un espace écologique très sensible.

La voirie bitumée à Hann se résume à trois pénétrantes qui desservent les unités industriellesimplantées dans le secteur. Le niveau d'équipement des parcelles est très faible: 82,5% desparcelles ne dispose pas d'eau courante, 54% des parcelles n'ont pas de WC. En matière decollecte d'ordures ménagères, l'étroitesse de la voirie ne permet pas d'assurer le serviceconvenablement. Les terrains vagues et surtout la plage constituent les dépotoirs. En résumé,l'environnement dans cette partie de Dakar est caractérisé par:

* Une forte implantation d'unités industrielles aux activités diverses et variées;

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* La coexistence, dans des conditions d'insécurité déplorables, des industries et deshabitations;

* Des habitations construites en dehors des normes d'aménagement requises; aveccomme conséquence principale des problèmes d'assainissement très aigus;

* Une importante concentration humaine;* Le déversement d'importantes quantités d'eaux usées domestiques, industrielles et

d'eaux de ruissellement à la mer;* Une dégradation très avancée du fait de ces rejets avec des conséquences socio-

économiques très alarmantes.

La pollution d'origine domestique

Comme tous les villages traditionnels, celui de Hann est occupé en dehors des normesd'urbanisme. La voirie bitumée à Hann se résume à trois pénétrantes qui desservent les unitésindustrielles implantées dans le secteur. Le niveau d'équipement des parcelles est très faible:82,5% des parcelles ne disposent pas d'eau courante, 54% des parcelles n'ont pas de WC.Chez ces populations, l'évacuation des eaux usées en mer est une pratique courante.

En plus des déchets liquides, la structuration des quartiers ne facilite pas une évacuationcorrecte des ordures ménagères qui sont alors déversés directement puisque sans alternativesface à l'étroitesse de la voirie qui ne permet pas d'assurer un service de collecteconvenablement.

Le réseau des eaux usées de Dakar est conçu pour déverser toutes les eaux usées de la ville etdu port vers l'océan atlantique. Ainsi, celle-ci accueille le collecteur principal du Plateau, lescollecteurs de la Médina, le collecteur de Hann-Fann et les systèmes autonomes de la plupartdes établissements publics, le long de la corniche.Sur plus de 50.000 m3 d'eaux usées quotidiennement rejetées, seulement 9.000 m3 sonttraitées avant à la station de Cambérène avant leur évacuation en mer (S. Niang, 1992).

Une étude faite sur les poissons pélagiques et démersaux des baies de Hann et deSoumbédioune (Dakar) a montré des taux de contamination en bactéries pathogènessupérieurs aux normes admises (S.Niang, 1992).

La pollution d'origine industrielle

Les rejets des eaux usées d'origine industrielle (environ 15.000 m3/jour) sont très importants,en particulier dans la Presqu'île du Cap-Vert qui concentre près de 90% des industries duSénégal. Certaines unités du domaine industriel situé le long de la baie de Hann déversentdirectement leurs eaux usées dans la baie sans aucun traitement. Ces rejets sont à l'origined'une pollution chimique importante: produits pétroliers, substances azotées et phosphatées,métaux lourds, colorants, etc. (O. Sarr, 1993 cité par UICN, 1998).

Outre les effluents industriels et ménagers ainsi que des collecteurs du réseau d'assainissementde la Ville de Dakar (Canaux IV, VI, et VI bis) sont parmi les sources de pollution (et parconséquent de dégradation) les plus importantes. Toutes sources confondues, la Direction del'Environnement estime à 100 000 m3 les quantités d'eaux usées brutes (sans aucun traitement)déversées annuellement sur la baie.

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4.2.2.2 Solutions envisagées

Remédier à une telle situation devient alors une urgence eu égard à ses répercussions socio-économiques et écologiques. Outre les risques sur le milieu marin, les problèmes d'hygiène etde santé et de constituent des préoccupations majeures dans cette zone. Les nombreusesrecherches, la multitude de discours politiques et de plaidoyers sur ces phénomènes n'ont puempêcher leur accentuation au fil du temps; et ce au grand dam des populations riverainesprincipales victimes de ces pollutions.

En fonction de leur domaine d'activité, de nombreuses institution de recherche et / ou dedéveloppement se sont intéressées et ce depuis plus d'une décennie, à la problématique de labaie de Hann ; ce qui fait qu'aujourd'hui la nature des impacts des pollutions est assez bienconnue. Parmi ces institutions on peut citer notamment l'IRD (ex ORSTOM, le Centre deRecherche Océanographique, le PNUD).

L'une des interventions les plus intéressantes est celle de l'Institut Africain de GestionUrbaine (IAGU) et ses partenaires dans le projet « Dakar Ville Durable » que sont leProgramme de Gestion Urbaine (PGU), le Centre des Nations Unies pour les EtablissementsHumains (CNUEH) et la Communauté Urbaine de Dakar (CUD). Dans ce projet qui a débutépar l'établissement du profil environnemental de Dakar, la dégradation de la baie de Hann etles risques industriels à Hann furent identifiés comme les problèmes majeursd'environnemL'opinion publique alarmée par le processus de dégradation de la baie n'a pasmanqué de réagir par des plaidoyers notamment.

Récemment, l'Etat du Sénégal s'est manifesté sur la question en organisant un conseilinterministériel (CIM) sur la réhabilitation de la baie de Hann le 19 février 2002. A l'issu dece CIM présidé par le Premier Ministre, un comité de suivi et d'action regroupant toutes lesinstitutions étatiques interpellées par la question a été mis en place avec comme mission lapréparation d'un plan de restructuration d'aménagement et d'assainissement de la baieincluant dans ses objectif l'amélioration de l'état de salubrité de la plage.

Dans le cadre du projet Eau Long Terme (Gouvernement du Sénégal - Banque Mondiale),une composante sur la baie de Hann prévoit d'assainir le site par une contribution à laréorganisation de l'espace habité irrégulièrement, la déviation des canaux et l'arrêt des rejetsd'eaux usées industrielles brutes. Plus récemment, le sommet sur le développement durable deJohannesburg a retenu la baie de Hann parmi les projets qui vont bénéficier d'un financement.

Les activités envisageables dans le Programme GIRMaC, en synergie avec les autrespartenaires pour la réhabilitation de la Baie de Hann sont de quatre ordres:

* La dépollution des eaux de la baie par des voies chimiques et biologiques et laremédiation in situ y compris l'enlèvement des décharges publiques et des grosdéchets gênants tels que les épaves de voitures ou de bateaux

* L'arrêt des sources de pollution industrielle et urbaine liquide par la déconnection etla déviation des canaux déversant dans la baie

* L'organisation de la collecte des effluents et déchets liquides domestiques par unrenouvellement de la voierie urbaine

* La réorganisation de l'espace par l'ouverture des axes pénétrants et, éventuellement,la délocalisation des habitations proche de la plage ainsi que celles qui obstruent lesvoies pénétrantes

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* Un système de suivi de la qualité de l'environnement de la baie.

Les questions environnementales liées à la réhabilitation de la Baie de Hann devront êtreprises en charge par une évaluation environnementale spécifique au sous-projet deréhabilitation. En l'occurrence, la sélection des sites d'enfouissement des déchets solides et laprise en charge des boues des stations de traitement des eaux usées devront être traitées demanière détaillée et les mesures proposées consignées dans un plan de gestionenvironnementale.

4.2.2.3 Impacts sur l'environnement physique et biologique

Impacts positifs

Meilleure qualité physique et biologique des eaux de la baie résultant de la décontaminationdes eaux, de la dépollution des plages et de l'arrêt des apports en effluents domestiques etindustriels. Les activités réelles promues par la Direction de l'Environnement et desEtablissements Classés sont:

* La déconnection des canaux déversant des eaux usées domestiques et industriellesdans la Baie

* L'instauration de systèmes dépollutions à la sortie des usines* La déviation des eaux domestiques vers la station d'épuration des eaux usées de

Cambéréne;

Réhabilitation et reprise du fonctionnement biologique de la baie: Cet impact est lié auxactivités de décontamination chimique et biologique des eaux de la baie. L'épuration etl'oxygénation des eaux permettra une recolonisation par les espèces qui étaient inhibées par laconcentration de polluants chimiques et organiques qui ont provoqué l'eutrophisation deseaux. Les polluants chimiques (métaux lourds et colorants) les plus nocifs sont liés aux rejetsdes tanneries et des usines textiles.

Amélioration des paysages due à libération de la ligne de rivage et de la plage de l'emprisedes habitations: La frange côtière des habitations, les épaves de véhicules et de bateaux ainsique les emprises des voies pénétrantes devront être dégagées pour libérer le domaine littoral.L'application de ces mesures révélera des des paysages d'une extraordinaire beauté. En effet,les anciennes photos de la baie présentent des étendues de plages de sable blanc fin bordéesde cabanons destinés aux services des touristes.

Augmentation de la biodiversité végétale et animale, notamment les ressources halieutiques:A l'heure actuelle, la pollution de la baie en a fait un quasi désert biologique. La pêche n'estplus pratiquée dans la baie et les rares prises aux alentours révèlent des taux de contaminationdes peuplements ichtyologiques qui sont incroyables. La décontamination des peuplementsichtyologiques permettra de retrouver le dynamisme des populations et un retour progressifdes poissons.

Impacts négatifs

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4.2.2.4 Impacts sur les sociétés et les systèmes de production

D'importantes quantités d'eaux usées domestiques et industrielles contenant divers polluants(métaux lourds, colorants, polluants organiques etc.) sont ainsi rejetées en permanence dans lamer; ce qui s'est traduit par une dégradation de la qualité chimique et bactériologique des

eaux. Une inhibition du développement de la faune et de la flore (espèces côtières) a entraînéla rareté de ces espèces avec comme corollaire la disparitions quasi totale des sennes de pêchetémoigne s'il en est besoin ce fait. Cela constitue une menace réelle sur la biodiversité qui

peut être réduite à long terme. Les répercussions socio-économiques peuvent être résuméescomme suit:

* Sur la santé: la contamination microbiologique avec des répercussions sanitairesalarmantes si l'on se réfère aux taux d'infectiosité parmi la population localerapportés par des études épidémiologiques dans le village de Hann.

* Sur le Bien-être des populations locales: les conditions d'hygiène sont devenuesfavorables au développement de maladies infectieuses : diarrhées, paludismesetc.;

* Sur l'économie locale: la réduction des captures de la pêche continentale (qui atendance à disparaître) et par conséquent des revenues affecte la population localeessentiellement constituée de pêcheurs;

* Sur la valeur récréative du site: les plages de baignade très fréquentées jadis,(zone à vocation de tourisme balnéaire) sont devenues interdites à cette activité dufait du niveau de pollution, tandis que la prolifération d'algues qui pourrissent surla plage constitue une gène aussi bien pour les activités de pêche que cellesrécréatives;

* Sur la valeur culturelle du site: la baie de Hann est un symbole historique pour ladite localité ; constitue ainsi un héritage a préserver.

Pour retrouver le fonctionnement écologique de la Baie de Hann la mise en oeuvre des

mesures édictées plus haut aura les répercussions socio-économiques importantes suivantes:

Reprise économique du à l'augmentation présumée des captures, notamment celles de

poissons nobles à haute valeur commerciale et au développement du tourisme balnéaire(plaisance, chasse et plongée sous-marines) ainsi que du petit commerce de plage, surtout

pour l'artisanat d'art. Ces activités constituent d'importantes sources potentielles de revenuspour les populations locales et donc un élément décisif dans la lutte contre la pauvreté.

Amélioration sanitaire notable à cause de la décontamination des eaux: Malgré la fortecontamination chimique et bactériologique des eaux de la Baie de Hann, les communautés quiont de fortes traditions de « Gens de la Mer » continuent à être en contact avec les eaux de

plage. Cela se traduit pas le développement de maladies infectieuses telles que la diarrhée, lessurinfections dermatologiques, les intoxications, etc. De plus, la promiscuité issue de la forteconcentration humaine ayant des comportements ruraux favorisent les comportements sexuelsà risque et donc la contraction des MST et du VIH SIDA. S'y ajoutent le péril fécal lié à lavidance des eaux vannes dans la baie et la consommation de produits de la mer contaminés,notamment des poissons dont les polluants chimiques tels que les métaux lourds s'accumulentdans les tissus et passent dans l'organisme de l'homme.

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Impacts négatifs

Régularisation des quartiers traditionnels impliquant la réorganisation et l'aide à la repriseéconomique et sociale. La Direction de l'Urbanisme et de l'Aménagement du Ministère del'Urbanisme et de l'Aménagement du Territoire est entrain de mener des actions dans ce sensdans le cadre de l'Initiative « Dakar Ville Durable avec la CNUEH. Il s'y ajoute l'interventiondu projet Eau Long Terme de Dakar en faveur de l'Assainissement du site en collaborationavec la DEEC.

Les priorités d'intervention dans l'espace porterait éventuellement sur l'ouverture de 3pénétrantes, la délocalisation de prés de certaines concessions, la libération de l'emprise del'espace marin et littoral et, éventuellement l'aménagement d'un site de recasement pouvantreconstituer le contexte culturel et social de Hann village. Prés de 25,000 personnes serontconcernées de manière indirecte par la gêne occasionnée par les travaux de régularisation demanière globale.

Prolifération des sennes de plages: La restauration de la biodiversité marine et la disparitionprobable de la prolifération algale peuvent avoir comme conséquence un retour massif desennes de plage dans cette zone qui joue une double fonction de nurserie et de frayère pourbeaucoup d'espèces marines, démersales ou pélagiques. La recherche d'alternatives dereconversion vers d'autres pêches sélectives ou vers d'autres types d'emploi devra alors êtreenvisagée.

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4.3 Mesures de lutte contre la pauvreté et de développement durable

Ce volet de l'analyse des impacts concerne les mesures suivantes:

* Le renforcement des capacités nationales et locales en conservation et développement

* La création d'un Fonds de reconversion des pêcheurs et le financement d'activitésalternatives

* La promotion de technologies et de pratiques de pêche durable

* Et la gestion optimale du programme (stratégie GIRMaC et processus GIZCMsystème de suivi, participation publique, partenariats).

4.3.1 Problématique

La surcapacité de pêche en terme de personnes dans la production et de surarmement par

rapport aux capacités des ressources constitue un des problèmes majeurs diagnostiqués par les

études dans le secteur de la pêche. Le développement durable des pêcheries impose alors

l'organisation de la sortie de pêcheurs et de désarment du surplus de la flotte pour retrouver

des niveaux d'exploitation compatible avec l'état des ressources.

L'approche de préparation et de mise en oeuvre du Programme GIRMaC dans l'approche de

co-gestion qui signifie deux éléments essentiels; i) Une gestion paritaire entre l'Etat et les

communautés ou collectivités locales associant pleinement les utilisateurs eux-mêmes ; ii)

Une gestion alliant la conservation de la biodiversité à l'utilisation durable des ressources

marines et côtières.

La recherche des alternatives à la production halieutique et l'exploration des possibilités de

reconversion des pêcheurs constituent des éléments qui peuvent induire des impacts positifs

ou négatifs qu'il est urgent de cerner avant le démarrage de l'exécution du programme. La

sortie de la filière de pêcheurs et la diminution de la flotte (pêches artisanales et industrielle

confondues) va sûrement provoquer des impacts environnementaux et sociaux mais il est

prévisible que les impacts positifs soient importants puisqu'il s'agit de mesures de mise en

adéquation entre l'état des ressources et leur exploitation. Cependant, la sortie des pêcheurs

constitue une mesure ayant des incidences sociales importantes et la résistance potentielle à

l'application de ces mesures peut s'avérer assez forte.

4.3.2 Solutions envisa2ées

La reconversion des pêcheurs et la recherche d'activités alternatives: Le programmeGIRMaC recherche, en partenariat avec les organisations socio-professionnelles et les autres

partenaires nationaux et locaux, des voies de reconversion possibles du surplus de pêcheursqui intervient dans la filière production dans le contexte de l'aménagement des pêcheries.Cela concerne aussi bien la pêche artisanale que la pêche industrielle. Des actions devront êtreidentifiées en partenariat avec les professionnels et les administrations centrales chargées de

l'encadrement mais également avec d'autres secteurs, en particulier le secteur de laconservation de la biodiversité, le tourisme, l'artisanat et le commerce. Pour assurer la

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cohérence avec les politiques de co-gestion et l'aménagement des pêcheries, il est prévue deprocéder suffisamment tôt dans le processus de préparation du programme à:

* L'évaluation du nombre de candidats potentiels à la sortie de la production* L'analyse des effectifs des entreprises et des personnes* L'analyse des besoins en éducation, information, sensibilisation des populations et

particulièrement des enfants* L'évaluation des mesures d'incitation à la sortie de la production halieutique et de la

mise en place d'activités génératrices de revenus et des mesures fiscales incitatives* L'évaluation des formations en place pour le renforcement des capacités des

ressources humaines et celle des besoins d'encadrement au niveau local* L'estimation de la valeur résiduelles des armements artisanaux et industriels* La mise en place, la gestion et le suivi des plans de reconversion* L'exploration des plans de modernisation des flottes restantes

Le renforcement des capacités nationales et locales en conservation et développement: Lesactivités qui sont ciblées concernent i) l'élaboration d'un curricula dédié à l'intégration desnécessités de la conservation de la biodiversité marine et côtière aux activités dedéveloppement destiné à l'éducation des enfants en âge de scolarisation, la sensibilisation despêcheurs par l'information et la consultation publique et le développement de partenariatsnationaux et locaux susceptibles de renforcer l'application des principes de co-gestion ausecteur de la pêche. Les activités concernent également la promotion de la recherche destinéeà l'augmentation de la valeur ajoutée notamment sur les procès de transformation etconservation artisanale notamment en travaillant avec les femmes transformatrices etmareyeuses.

La mise au point et la promotion de technologies, méthodes et pratiques de pêche durablesvise l'adoption d'une pêche responsable soucieuse de la préservation des ressources et desmilieux grâce à la vulgarisation du Code de Conduite pour une pêche responsable etl'introduction dans le secteur de technologies conventionnelles ou traditionnelles adaptéespour l'armement des flottes artisanales

La gestion optimale du programme: Elle vise à l'instauration d'une stratégie GIRMaC baséesur un processus GIZCM capable d'impulser le développement durable et l'adoption d'unsystème de suivi adaptatif intégrant les éléments de participation publique et ledéveloppements de partenariats nationaux et locaux, y compris les partenariats public/privépermettant la valorisation des ressources de la biodiversité.

4.3.3 Impacts sur l'environnement physique et biolo2ique

L'application de mesures « soft » centrées sur le renforcement des capacités nationales etlocales et l'amélioration des l'environnement humain et de la gouvernance du secteur de lapêche générera les impacts physiques et biologiques essentiellement positifs à long termesuivants:

* Amélioration des habitats et des espèces de la biodiversité: L'abandon del'utilisation des engins non sélectifs, des pratiques destructrices telles que l'utilisationde la dynamite ou des filets dormants et des sennes de plage devrait diminuer ladégradation des habitats surtout ceux sur fonds rocheux et les rejets de poissons seputréfient au fil de l'eau et contribuent à la dégradation de l'environnement.

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* Reprise biologique, repeuplement et amélioration de la productivité des pêcheries:L'amélioration de conditions d'exercice de la profession de pêcheurs visée par leGIRMaC contribue de manière directe à la réduction de la surcapacité de pêche et augaspillage des ressources lié aux pratiques non durables de pêche. La levée de toutesces contraintes aura comme impact positif à moyen et long terme sur la diversité desespèces mais également sur les populations piscicoles.

4.3.4 Impacts sur les sociétés humaines et systèmes de production

Le maximum biologique des pêcheries déterminé vers les années 90 sur la base du modèleglobal est de 125 à 130,000 tonnes (hors Cymbium et Murex) qui est supérieur au maximuméconomique qui garantirait la rentabilité des investissements.

Les mesures de bonne gouvernance et de réduction des capacités de pêche peuvent êtremodélisées sur une base multi-espèces. Cependant, les premières tendances obtenues en lamatière par le CRODT ont donné un optimum de réduction de 40 à 60% de l'effort de pêcheglobal chalutier standardisé (artisanal et industriel) tandis que les pertes de biomasse peuventatteindre 90%.

L'application devrait d'abord porter d'abord sur la pêche industrielle et l'effort résiduel seraitainsi appliqué à la pêche artisanale en ciblant les unités de pêche qui disposent d'enginsdestructeurs des ressources. Cette orientation amoindrirait la réduction de la flotte artisanale etles répercussions socioéconomiques qui peuvent être ressenties dans le court terme par lespêcheurs artisanaux.

Si ces mesures sont appliquées de manière prudente et participative, avec l'adoption demesures d'accompagnement sous forme de micro-financements ou sous-projets destinés à lareconversion et au développement d'alternatives économiquement rentable, les impacts socio-économiques seront positifs à long terme. Un partenariat entre le GIRMaC et l'AFDS estrecherché dans ce sens pour développer les outils de gestion de la reconversion et dudéveloppement des alternatives sous forme de sous-projet et devrait inclure la définition desmodalités de gestion de ces activités sous forme de mesures de lutte contre la pauvreté. Lesimpacts positifs pressentis sont liés aux aspects suivants:

* Amélioration des conditions de vie des gens qui restent dans la filière* Renouvellement et modernisation de la flotte artisanale* Développement de nouvelles filières et diversification des sources de revenus* Assainissement de la filière et amélioration de la rentabilité* Nouvelles opportunités et de nouveaux investissements favorables à une relance

économique du secteur.

Ces mesures devront être soumises à une évaluation environnementale qui déboucherait surun plan de gestion des activités liées à la reconversion.

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5 ANAL YSE DES DIVERSES OPTIONS

L'analyse des options explore les quatre aspects suivantsa) Etat « Zéro » correspondant à la poursuite des tendances actuelles sans changements

majeurs dans les politiques et les activités aussi bien en matière de conservation de labiodiversité marine et côtières qu'en matière de pêche. On y comptabilise les projets etprogrammes en cours en analysant leur capacité à inverser les tendances lourdes

b) L'application d'une politique de conservation des ressources basée sur la protectiontant du point de vue spatiale que des espèces selon l'approche conventionnelle sanseffort de réduction des capacités de pêche

c) La gestion traditionnelle des pêcheries renforcée par des efforts de réduction descapacités de pêche artisanale et industrielle et la promotion d'une utilisation durabledes ressources et la reconversion sans un renforcement des mesures de protection de labiodiversité marine et côtière

d) La mise en oeuvre du programme GIRMaC tel que défini selon l'approched'intégration entre les activités de conservation des ressources et d'action au niveau dela réduction des efforts de pêche et donc de la surcapacité et de co-gestion.

5.1- Etat « Zéro » correspondant à la poursuite des tendances actuelles:

Elle correspond au libre accès aux ressources et à une protection et à une surveillance trèsfaible du milieu marin et de ses ressources liée à la non application ou aux insuffisances desréglementations. Cette situation a conduit à une dégradation non seulement des écosystèmesmais également à une dégradation des ressources qui a été démontrée par l'étude du CRODTen 1999 et approfondie dans le cadre du symposium du projet SIAP5. Les 5 espècesdémersales côtières retenues dans l'étude (Pageot, Mérou blanc ou Thiof, Rouget, Pagre àpoints bleus et Plexiglas ou tiekem) ont montré pour l'essentiel les tendances lourdessuivantes:

* Une réduction de la biomasse relative de 8 à 38% selon l'espèce* Une perte de capture variable mais atteignant 53% par exemple pour le Thiof* Une diminution des abondances de 75% entre 1983 et 1998.

D'autres espèces démersales dont les évaluations n'ont pas été réactualisées dans ce contexteprésentent également tous les signes d'une surexploitation (machoirons, capitaines, etc).Le maintien de ce scénario tendanciel pour la pêche risque à court ou moyen terme d'affaiblirl'écosystème marin à un point tel qu'il ne puisse plus supporter une productivité durable.Parallèlement à cela, la situation de l'environnement des zones marines et côtières s'estbeaucoup dégradé et les atteintes à l'environnement sous la forme d'une occupationanarchique du domaine littoral et marin, d'une mise en valeur inadéquate et dudéveloppement accéléré des sources continentales de pollution se sont multipliées. Laprotection et la conservation des ressources se trouve limitées aux aires protégées existantesqui également souffrent de l'absence de plans de gestion et du manque de moyens qui enamoindrit la viabilité.

Cette situation décrite ci-dessus ne prend pas en compte l'ensemble des ressources marineset côtières mais elle démontre que la mer s'est vidé de ses ressources et que les tendances

5 Le projet SIAP (Système d'Information et d'Analyses des Pêches) a été conduit dans le cadre de la CSRP sur financementde l'Union Européenne.

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mettent directement à une catastrophe écologique dans quelques années et qu'elle auraitdes conséquences économiques et sociales majeures pour le pays.

5.2- L'application unilatérale d'une politique de conservation des ressources

A l'heure actuelle, la part des écosystèmes marins qui bénéficie du statut de protection estquasi-nulle. Seuls les franges littorales sont protégées par le chapelet d'aires protégées duDjoudj, de la Langue de Barbarie, des Madeleines, du Delta du Saloum, de Kalissaye et de laBasse Casamance et des Réserves Naturelles Communautaires.

L'intervention de l'Etat dans le sens de la conservation de la biodiversité marine et côtière estaxée sur la création de 6 nouvelles Aires Marines Protégées centrées sur les zones de forteproductivité biologique et les écosystèmes particuliers et sensibles. S'y ajouterait la réductiondes territoires de pêche et de l'accès aux zones de forte productivité qui risquerait d'appauvrirdavantage les populations sans pour autant régler la dégradation des ressources qui estégalement liée à la surcapacité de pêche.

Il est prévisible que si la tendance de la protection pure et dure se confirme sans que laréduction des capacités de pêche ne soit effective avec comme accompagnement une

politique incitative à la reconversion et au développement d'alternatives à la pêche, la pertede l'accès aux ressources des populations serait source de tension et de conflits. Ce

scénario ne signifierait nullement l'amélioration de l'équilibre écologique et l'inversion des

tendances à la dégradation des ressources marines et côtières.

5.3- La gestion traditionnelle des pêcheries renforcée par des efforts de réduction descapacités de pêche artisanale et industrielle

A l'opposé du scénario 2, l'Etat du Sénégal peut s'engager dans une réduction de la capacitéet de l'effort de pêche dans le contexte d'une gestion traditionnelle des pêcheries. C'est uneapproche sectorielle et unidirectionnelle sans que l'intégration avec des mesures deconservation des écosystèmes et des espèces ne soit assurée. Les chances de succès d'une telleapproche sont très fables car l'inversion des tendances serait faible à cause del'affaiblissement des écosystèmes marins. La durabilité ne pourrait pas être assurée à cause dela faiblesse de la biomasse générée.

Par ailleurs, les activités de pêche pourrait se renforcer et se concentrer dans les zones à forteproductivité biologique correspondant aux deltas estuaires et autres écosystèmes particuliersen l'absence d'un statut protection de ces zones et d'une surveillance adéquate. Laconcentration des activités de pêche dans ces zones sensibles pourrait signifier la disparitiond'espèces inféodées de haute valeur en terme de biodiversité ou en valeur commerciale auprofit d'espèces de valeur moindre.

En somme, il apparaît que ce scénario ne garantirait pas la durabilité de l'exploitation desressources en ce qu'il n 'a que très peu d'influence sur les tendances actuelles de

dégradation de l'environnement et des ressources.

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5.4- La mise en oeuvre du programme GIRMaC

L'approche GIRMaC inclut entre autres mesures i) La conservation des écosystèmes et desespèces comme mesure destinée au rétablissement de la productivité biologique et àl'amélioration de la biodiversité, ii) L'utilisation durable des ressources halieutiques alliant laréduction des capacités de pêche et l'augmentation de la valeur ajoutée des produits ainsi quela reconversion des pêcheurs et le développement de nouvelles altematives à la pêche. Elles'appuie sur les principes de co-gestion tendant à garantir la responsabilité des pêcheurs ainsique leur droits à la gestion des ressources.

L'intégration entre conservation, aménagement et développement représente véritablement« un scénario de rupture » par rapport à la gestion traditionnelle aussi bien en matière deconservation que dans le domaine de la pêche au Sénégal. C'est la synergie sectorielle etl'approche de responsabilisation des utilisateurs eux-mêmes qui constituent les éléments deplus-value du Programme GIRMaC par rapport aux approches traditionnelles.

La nouvelle approche de gestion durable des pêcheries prônée par la communauté scientifiqueinternationale doit prendre en considération

i) la capacité de pêche, principal déterminant de la durabilité de l'exploitation desressources halieutiques exploitées,

ii) l'utilisation d'une modélisation écosystémique intégrant entre autres les relationstrophiques entre les divers groupes fonctionnels constitutifs de la diversitébiologique et qui participent au fonctionnement des diverses composantes del'écosystème),

iii) l'implication des communautés de pêcheurs et de la société civile dans leprocessus de gestion des ressources et de leurs milieux,

iv) l'adoption de plans d'aménagement des pêcheries intégrant les questionsenvironnementales dans leurs objectifs.

La stratégie prônée par le GIRMAC intègre les principes fondamentaux de cette nouvelleapproche de gestion.

L'effet attendu de la mise en oeuvre du programme GIRMaC est le rétablissement del'équilibre entre les ressources marines et côtières et les niveaux d'utilisation desressources de manière à garantir la durabilité des ressources. S'ajoute à cela, les mesuresd'augmentation de la valeur économique et l'assainissement du secteur pour qu'à longterme, les utilisateurs puissent sortir de l'état de pauvreté liée à la désorganisation dusecteur.

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6 PROCESSUS DE CONSULTATION PUBLIQUE

La stratégie de consultation publique appliquée distingue trois étapes:

6.1- Première étape

Durant cette première étape, les parties prenantes, les acteurs intéressés ou les personnesaffectées sont identifiés, localisés et rencontrés en vue de les informer sur le projet d'unepart, et de recueillir leurs points de vue d'autre part. Ces investigations ont été faites dans lecadre de missions d'identification effectuées dans chacun des trois pôles du programme etorientées vers des prises de contact. C'est au cours de ces missions que les structures étatiques(centrales ou déconcentrées), les collectivités territoriales, les communautés locales, lesorganisations professionnelles et les ONG. Outre la dissémination de l'information sur lesobjectifs, activités et attentes du projet, les échanges effectués au cours de ces premièresrencontres ont été mis à profit pour mieux apprécier les aspects à considérer dans l'évaluationenvironnementale et sociale.

6.2- Deuxième étape

Pendant la deuxième étape, des séances de consultations avec les acteurs ont été organisées auniveau de chaque pôle. C'est ainsi que des rencontres publiques avec les communautés localesont été organisées, tandis que les gestionnaires des aires protégées, les conseils ruraux et lesONG ont été consultés à travers des réunions restreintes aux responsables. Aussi, cesconsultations ont été étendues à des structures nationales dont les missions incluent desquestions prises en compte dans le programme. La démarche utilisée au cours de cesconsultation consistait à:

1. présenter le programme : son contexte qui le justifie ; ses objectifs; les activitésenvisagées dans les différentes composantes et les résultats attendus ; sa stratégied'intervention et de mise en oeuvre;

2. recueillir les points de vue, les préoccupations et les suggestions émis au cours desdiscussions qui ont suivi la présentation du programme. La technique d'animation utilisée apermis d'orienter les débats vers l'expression des attentes et les bouleversements(écologiques, économiques et/ou sociaux) que les activités présentées pourraient générer dansla localité. Les réactions qui ont été enregistrées à l'issu de cet exercice de consultations,peuvent être classées dans deux rubriques constituées d'attentes et de préoccupations.

* Les attentes : Elles sont exprimées par des gestionnaires et des volontaires des parcs,mais aussi par des comités de plage. Ces acteurs, après avoir manifesté leur adhésion à ladémarche et aux objectifs du programme, ont souhaité que le programme soutienne leursinitiatives en cours qui, lorsqu'elles sont renforcées peuvent contribuer à préserver lesressources et à atténuer la pauvreté. Selon eux, un tel soutien repose surtout sur lerenforcement des moyens pour améliorer les conditions de travail.

* Les préoccupations: La Direction de la Gestion et de la Planification des Ressourcesen Eau (DGPRE), le Directeur du réseau hydrographique national, le chef du service régionalde l'hydraulique de Saint Louis ainsi que les membres du comité de gestion du Ndiael ontexprimé des préoccupations par rapport à la remise en eau du Ndiael. Selon eux, le schéma àretenir ne devra pas inclure l'amenée d'eau salée, et qu'il devra prendre en compte la remiseen eau de la vallée du Gandiolais qui va démarrer très prochainement.

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6.3- la troisième étape

La troisième étape du processus de consultation consiste à restituer le rapport d'EE et duPGE. Dans chaque pôle, il sera organisé une séance de restitution à laquelle prendront parttous les acteurs consultés à la deuxième étape. Conformément aux dispositions du code del'environnement du Sénégal, ces réunions seront organisées sous la supervision de laDirection de l'Environnement et des Etablissements Classés.

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PAR TIE B: CADRE DE GESTION ENVIRONNEMENTALE DU PROGRAMME

La gestion environnementale du programme se fera au niveaux de la gestion du cycle de sous-projets d'une part et, de l'application du cadre de gestion des recasements et de la

compensation. Les diverses composantes et activités du programme se répartissent dans cesdeux catégories conformément au tableau suivant (Tableau 1)

1- Impacts potentiels

L'analyse des impacts montre que les activités envisagées dans le programme sontglobalement positifs en ce qu'elles ont le potentiel de renverser les tendances actuelles de

dégradation des ressources. Les mesures de gestion de l'accès à l'espace et aux ressources(promotion des TURFs, des AMP et des Aires protégées), les mesures de réhabilitation des

écosystèmes (la cuvette du Ndiael et la Baie de Hann) ainsi que les mesures de lutte contre lapauvreté et de développement durable ont le potentiel de concourir à la préservation du

potentiel de ressources naturelles pour le bénéfice des populations vivant dans ces zones

marines et côtières. Néanmoins certaines activités sont associées à des effets négatifs qu'ilconvient de prévenir ou d'atténuer en vue d'optimiser les retombées bénéfiques du

programme. Il s'agit notamment:

- des pertes de ressources occasionnées par la restriction ou larégulation de l'accès aux espaces protégés avec le développement d'AMP, d'airesprotégées en général;

- le renchérissement des coûts de production pendant la période de

fermeture des AMP;- les risques d'exclusion de groupes sociaux dans les TURFs- des bouleversements dans l'occupation de l'espace et les

conséquences sociales qui peuvent en découler, notamment dans le cas de laréhabilitation du Ndiael ou de la baie de Hann.

Tableau 8: cadres de gestion environnementale des différentes activités du programme

Cadre de gestionRubrique Type d'activités environnementale

Sous Recasemenprojets t

- Renforcement des AP existantes

- Mise en oeuvre d'un système deMesures restrictives concessions de droits d'usagede l'accès à l'espace territoriaux (TURFS) Vet aux ressourcesvl

- Système d'aires marines protégées(AMP)

Mesures de - Réhabilitation cuvette du Ndiael

réhabilitation et de - Réhabilitation Baie de Hanngestiond'écosystèmes V VI'

Mesures de lutte - Renforcement des capacités nationalescontre la pauvreté et et locales en conservation,de développement aménagement et développement

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durable - Création d'un Fonds de reconversion

des pêcheurs et financementd'activités alternatives

- Mise au point et promotion detechnologies, de méthodes et depratiques de pêche durable

- Gestion optimale du programme(stratégie GIRMaC et processusGIZCM, système de suivi,participation publique, partenariats).

2- Le Plan de Gestion Environnementale du Programme

2.1 Objectifs

L'objectif visé dans le Plan de Gestion Environnementale (PGE) est d'améliorer la prise dedécision et d'assurer que les options retenues par le programme GIRMaC sont durables tantdu point de vue environnemental que social. Le PGE définit un cadre directeur pourl'évaluation, l'atténuation et le suivi des impacts causés par les différentes interventions duprogramme. Il constitue un moyen d'assurer que les actions qui seront menées dans le cadredu programme seront conformes avec les politiques de la BM et du Gouvernement du Sénégalen matière d'environnement. Compte tenu de la nature des activités envisagées dans leprogramme GIRMaC, la mise en oeuvre effective d'un PGE bien conçu va non seulementaider à réduire les impacts négatifs du programme, mais il va également concourir à renforcerles bénéfices attendus du programme.

2.2 Stratégies

Les stratégies retenues dans le PGE du programme reposent sur:l la gestion environnementale des sous projets à travers:

- l'inclusion de clauses / provisions garantissant la prise en compte de laprotection de l'environnement dans les contrats et accords;

- l'adhésion aux critères environnementaux à toutes les étapes des cycles desous projets;

- l'inclusion des spécifications / sauvegardes environnementales dans laconception des sous projets;

* la collaboration, sous forme de partenariat de l'UCP GIRMaC avec d'autresinstitutions;

* la promotion d'une prise de conscience des enjeux environnementaux parmi lesresponsables et les partenaires du projet;

* la sélection et la planification adéquates des activités exécutées dans le cadre duprogramme;

* le renforcement des impacts environnementaux positifs du programme ; et* le suivi périodique et continu de la conformité environnementale par l'UCP et le

suivi-évaluation par une expertise externe.

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La mise en oeuvre sera assurée à travers l'application d'une procédure de gestionenvironnementale et sociale du programme. La dite procédure est définie dans la suite.

2..3 Cadre institutionnel de la gestion environnementale du programme

Il s'inscrit dans l'organisation des instances du programme déjà définie. Cette

organisation est présentée dans le premier chapitre. En plus, il sera fait appel à des

intervenants externes susceptibles de renforcer les structures du programme dans la

gestion environnementale.

Au niveau politique: Le Comité de Pilotage (CP) est l'organe chargée de (i)l'orientation politique et stratégique du Programme ; (ii) la supervision des activités del'Unité de Coordination du Programme et de la préparation des projets; (iii) ladiscussion et la validation des avis scientifiques et techniques ; (iv) la facilitation de laprise de décision politique au niveau national ; et (v) l'impulsion du dialogue et de laconcertation entre les différents structures partenaires du Programme GIRMaC. Le CPsera tenu informé du PGE et sera invité à assurer son intégration dans les mécanismesde mise en oeuvre du programme. Il est heureux que le CP comporte en son sein unreprésentant du ministère chargé de l'environnement.

Au niveau de la gestion du PGE: Le Comité Scientifique et Technique (CST),un organe consultatif, impliquant des personnes morales ou physiques susceptiblesd'apporter leur expertise et leur savoir-faire au programme sera mis à contributionpour appuyer l'UCP dans la gestion du PGE. Là aussi, la présence d'un représentantdu ministère de l'environnement et la co-présidence du CST par le Directeur de laDPN constituent des avantages certains. L'UCP et le CST veilleront sur la conformitédes initiatives et activités avec les objectifs du PGE et constitue le cadre de décisiondans la sélection des sous projets à financer suivant les critères bien définis. Ilspeuvent déléguer quelques responsabilités aux comités locaux (CL) du fait que cesstructures sont en permanence sur les sites.

Au niveau de la mise en oeuvre: I'UCP sera au centre du processus de miseen oeuvre qui sera élargi aux Comités Locaux constitués statutairement sur les sitesainsi que les communautés et autres organisations professionnels. Aussi, les autoritésterritoriales, les collectivités locales et les ONG locales seront mises à contributionselon la nature des activités envisagées. A cet effet, les capacités de ces différentsacteurs seront renforcées dans le but de les amener à s'impliquer efficacement dans lamise en oeuvre du PGE. Les guides référentiels à utiliser pour l'évaluation etl'atténuation des incidences environnementales des activités du programme ainsi quele suivi. La Direction de l'Environnement et des Etablissements Classés (DEEC) etdes consultants spécialisés en environnement assisteront l'UCP et les acteurs sur leterrain dans la mise en oeuvre du PGE.

Suivi-évaluation: deux étapes sont à considérer dans le suivi-évaluation duPGE:

- Suivi-évaluation interne: il est assuré par l'UCP qui devra définir unsystème avec des indicateurs à suivre, une méthode de collecte desdonnées et un calendrier d'exécution. L'UCP peut transférer une partie

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de cette responsabilité aux CL présents sur les sites et/ou faire appel àdes services de consultants. Des rapports périodiques (trimestriels)seront soumis au CP et à la DEEC.

- Suivi-évaluation externe: il peut être assuré à deux niveaux:

o Par des missions de supervision (semestrielles) de la BanqueMondiale

o Par la DEEC, compte tenu de sa mission dans l'administrationet la gestion des évaluations environnementales au niveaunational.

3. Cadre de gestion environnementale des sousprojets

Les activités envisagées dans le programme sont celles contenues dans ses trois composantesen plus de celles retenues dans un partenariat avec l'Agence du Fonds pour le DéveloppementSocial (AFDS). Toutes ces activités seront menées à travers des sous projets pour lesquels laprise en compte de la dimension environnementale sera assurée. Le PGE du programmeGIRMaC s'attelle à orienter ces sous projets vers la conformité avec les dispositionsréglementaires qui leur sont applicables en matière d'environnement.

L'évaluation environnementale des sous projets est un élément fondamental du cadre degestion environnementale en ce qu'elle oriente la prise de décision sur l'acceptabilité de cessous projets.

Dans le cadre de la stratégie de développement d'activités alternatives à la pêche, leprogramme, en partenariat avec l'Agence pour le Fonds de Développement Social (AFDS)compte s'impliquer dans la promotion de la reconversion des pêcheurs. L'AFDS est un projetqui bénéficie du concours financier de la Banque Mondiale. Ainsi, les sous projets danslesquels elle s'engage doivent tenir compte des préoccupations de durabilité. Les sous projetsqui seront soumis pour requête de financement devront nécessairement être munis de lagarantie qu'ils seront exécutés conformément aux exigences environnementales et socialesqui leur sont applicables. Ainsi, un des rôles majeurs du programme GIRMaC dans ledéveloppement de ces sous projets est de veiller à ce qu'ils soient respectueux de tellesexigences.

Le moyen qui sera utilisé à cet effet consiste à exiger de chaque sous projet une évaluationenvironnementale qui devra déboucher sur un plan de gestion environnementale dont la miseen oeuvre sera suivie par le programme.

Le cadre de gestion des micro-projets de l'AFDS qui est validé par la Banque mondiale seraappliqué aux mécanismes de financement qui seront mis en place dans le cadre du partenariatentre le programme GIRMaC et l'AFDS.

3.1 Objectifs du PGE:

Le PGE qui sera associé à un sous projet donné devra indiquer les actions qui seront menéespour éviter ou réduire jusqu'à un niveau acceptable, les incidences négatives surl'environnement que le sous projet en question peut avoir.

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3.2 Préparation du PGE:

Le PGE d'un sous projet émane d'une évaluation environnementale réalisée par une expertisecompétente, avec l'aide (au besoin) de l'UCP.

3.3 Composantes du PGE d'un sous projet:

Le PGE d'un sous projet devra indiquer, de manière claire et précise- Les incidences négatives susceptibles d'être générés par le sous projet;- Les mesures retenues pour les atténuer;- Les modalités pratiques de la mise en oeuvre des telles mesures, y compris

les responsables, les délais et si possible les coûts.

3.4- La législation sénégalaise applicable:

Le code de l'environnement stipule « tout projet de développement ou activité susceptible deporter atteinte à l'environnement... devront faire l'objet d'une évaluation environnementale. »(article L 48). L'Evaluation Environnementale (EE) est définie comme «... la procédure quipermet d'examiner les conséquences, tant bénéfiques que néfastes, qu'un projet... aura surl'environnement et de s'assurer que ces conséquences sont dûment prises en compte dans laconception du projet... ». Le type d'évaluation environnementale requise dépend de lacatégorie à laquelle un projet est classé.

- Pour les projets de catégorie 1 qui sont des projets suspectés d'avoir desimpacts significatifs sur l'environnement, une EIE approfondie est exigée;

- Pour les projets de catégorie 2 pour lesquels les impacts suspectés sontlimités ou peuvent être atténués en appliquant des mesures ou deschangements dans leur conception, une Analyse Environnementale Initiale(AEI) est demandée.

La réglementation, l'administration et la gestion des EIE sont régies par les arrêtés suivants

- L'arrêté sur les Termes de Références (TdR) des EIE qui définit lecontenu des TdR d'une EIE;

- L'arrêté sur le Rapport d'Etude d'Impact sur l'Environnement indiquele format et les éléments à inclure dans ce document;

- L'arrêté sur la Participation du Public qui définit les informations àrechercher dans une audience publique ainsi que les modalités depréparation et d'organisation;

- L'arrêté sur le Fonctionnement du Comité Technique donne lesindications sur la composition et le fonctionnement de cette structure;

- L'arrêté sur l'Agrément des Cabinets précise les conditions requisespour l'obtention d'un agrément valant autorisation de faire des EIE etles conditions de validité. Les promoteurs peuvent obtenir la liste desbureaux agréés en s'adressant à la Direction de l'Environnement et desEtablissements Classés (DEEC).

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3.5- Les politiques de sauvegarde de la Banque mondiale

Contrairement au code de l'environnement du Sénégal qui définit deux listes de projets(catégorie 1 et catégorie 2) et le type d'évaluation environnementale auquel les projets dechaque catégorie sont soumis, les politiques de sauvegarde de la Banque Mondiale,notamment la procédure d'évaluation environnementale, sont définies en fonction du type oude l'étendue du projet considéré, de sa localisation, de la sensibilité de l'environnement et dela nature et de la magnitude des impacts potentiels. Compte tenu de la nature des activités duprogramme GIRMaC, les quatre politiques opérationnelles suivantes sont à considérer:

o Evaluation environnementale (OP 4.01): la OP 4.01 décrit la politique de laBanque en matière d'évaluation environnementale. Selon cette politique,l'évaluation environnementale est requise si le projet est potentiellementassocié à des impacts négatifs significatifs. En fonction du typologie, de lalocalisation, de la sensibilité du milieu et de l'envergure, de la nature et del'importance des impacts potentiels, quatre catégories de projet (A, B, C et FI)sont ainsi définies dans la procédure de ce OP. L'ensemble des sous projets quiseront initiés est soumis à cette OP.

Même si la démarche retenue dans la procédure d'évaluation environnementalede la Banque Mondiale diffère de celle du code de l'environnement duSénégal, il n'en demeure pas moins que les deux procédures ont la mêmefinalité, à savoir la prise en compte de la durabilité environnementale etsociale.

o Recasements involontaires (OP 4.04): cette politique opérationnelles'intéresse aux impacts d'un recasement qu'il soit d'ordre physique ouéconomique qu'elle vise à éviter si possible, ou de minimiser son impact le caséchéant. Elle couvre les impacts économiques et sociaux causés par:

- un déplacement physique occasionnant (i) la relocation ou une perted'abris; (ii) la perte d'avantages ou de l'accès à des avantages ; et(iii) la perte de revenus ou de moyens d'existences avec ou sansnécessité de déplacement;

- la restriction d'accéder à des endroits légalement protégés faite àdes personnes et indépendamment de leur volonté, affectant ainsileurs moyens d'existence.

Les interventions envisagées dans la réhabilitation du Ndiael et la mise enplace des TURF sont particulièrement concernées par cette OP.

o Protection des ressources culturelles physiques (OP 4.1 1): cette OP sepréoccupe de la préservation des site d'importance archéologique,paléontologique, historique religieux et ayant une valeur naturelle unique. Lasauvegarde des amas coquilliers dans le Delta du Saloum est à considérer dansla perspective d'une conformité avec cette OP.

o Habitats naturels (OP 4.04): elle concerne l'intégration de la conservation deshabitats naturels dans le développement national et régional, le maintien desfonctions écologiques et la réhabilitation des habitats dégradés. Ces objectifssont également visés dans la composante 2 du programme. Cependant certains

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sous projets qui seront initiés dans le cadre de la reconversion notamment

peuvent être soumis aux exigences de cette OP.

Un certains nombre de requis s'imposent pour une application effective de ces OP aux sous

projets. Parmi ces requis figure le renforcement des capacités pour l'application des politiques

de sauvegarde

4 - La politique du Gouvernement applicable à la gestion environnementale

4.1- Politique du Ministère de l'Environnement:

Elle est déclinée dans la lettre de politique sectorielle dont les objectifs sont axés sur la

stratégie nationale de réduction de la pauvreté et l'interrelation entre la production et la

protection de l'environnement. A cet effet, le renversement de la tendance à la « destruction

des zones humides continentales et côtières » à travers la « sauvegarde de l'environnement

marin et côtier » ainsi que l'établissement d'un « point d'équilibre entre la satisfaction des

besoins des populations et le maintien de la biodiversité » est l'une des stratégies retenues

dans la politique. La politique sectorielle intègre aussi les orientations du Plan National

d'Action pour l'Environnement (PNAE) ainsi que celles de la stratégie et du plan national

d'actions pour la conservation de la biodiversité.

4.2- Politique du Ministère de la Pêche

La « Stratégie de Développement Durable de la Pêche et de l'Aquaculture et le Plan d'Action

à Moyen Terme (2001 - 2007) » orientent la politique du ministère de la pêche. L'un des

objectifs prioritaires visés dans cette politique est d'assurer la viabilité des pêcheries à travers

une gestion durable des milieux et des ressources qu'ils renferment. C'est à cette fin que des

AMP seront érigées comme instrument de préservation des ressources et que l'effort de pêche

sera régulée à travers un système de droit d'accès aux pêcheries.

4.3 Coûts du plan de gestion environnementale

Les composantes du PGE qui font l'objet d'une estimation des coûts concernent le Ndiael, les

AMP et les TURFs. La provision financière à intégrer dans le plan de financement du

programme GIRMaC pour la prise en charge des coûts du PGE est estimé à 600.000 US$ et se

répartit comme suit:

* L'évaluation environnementale de la 150,000 US$

réhabilitation du Ndiael* L'évaluation environnementale de la 150,000 US$

réhabilitation de la Baie de Hann

* L'application du cadre réglementaire et 150,000 US$du processus de réinstallation à la miseen place des 3 TURFs pilotes

* L'application des procédures e gestion 150,000 US$environnementale à la mise en place desAires Marines Protégées (AMP)

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DOCUMENTS ANNEXES

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Annexe 1: Termes de Reférence de l'Évaluation Environnementale

1. Description du projet

Les zones et les ressources côtières du Sénégal font face à une crise environnementale etéconomique grave qui compromet la survie des communautés littorales et qui risque des'aggraver si aucune action corrective n'est réalisée. Cette crise est provoquée par une occupationanarchique du littoral et une utilisation non durable des ressources se traduit ainsi par uneaugmentation de l'érosion côtière et le recul du trait de cotes qui menace les écosystèmes et lesimplantations humaines. La crise affecte les activités économiques de 600 000 personnes, ainsique le patrimoine naturel du Sénégal.

La solution qui s'offre semble être la gestion durable des ressources et des milieux, soit par lespopulations concernées elles-mêmes ou avec leur forte implication. C'est pourquoi le Sénégal amis sur pied un Programme de Gestion Intégrée des Ressources Marines et Côtières (ProgrammeGIRMaC) sous la Direction des Parcs Nationaux et de la Direction des Pêches Maritimes. LeProgramme intègre le Projet de gestion de la Biodiversité Marine et Côtière (PBMC) ainsi quecertaines des recommandations du Cadre Intégré.

Le programme vise une intégration des principes du développement durable dans la gestion desressources marines et côtières pour une réduction de la pauvreté des populations côtières.

L'objectif global du programme est de promouvoir la croissance durable de la pêche au Sénégaltout en préservant les habitats naturels importants pour la biodiversité et la satisfaction desbesoins socio-économiques des acteurs concernés. Plusieurs sources de financement dont le GEF,la Banque mondiale (IDA) seront utilisées pour parvenir aux résultats attendus dans le cadre de laStratégie d'Assistance au Sénégal de la Banque mondiale. La préparation du projet privilégie les5 principes essentiels suivants:

* La réduction des facteurs qui menacent la gestion durable des ressources marines etcôtières;

* L'application par les communautés de pêcheurs de modalités de gestion qui évitent lasurexploitation;

* L'amélioration des conditions pour la conservation des espèces et des écosystèmes;* L'établissement de mécanismes financiers et de nouvelles alternatives pour la

pérennisation de la conservation des ressources marines et côtières;* La valorisation de la ressource et la diversification des sources de revenus de la filière

pêche.

Le Ministère de l'Environnement et de la Protection de la Nature (MEPN) a mis en place à laDirection des Parcs Nationaux, une Unité de Coordination du Programme (UCP), afin depréparer de manière conjointe avec la Direction des Pêches Maritimes (DPM) du Ministère desPêches, le programme de gestion intégrée des ressources marines et côtières. L'UCP serachargée de la préparation des projets. Elle sera logée à la Direction des Parcs Nationaux.

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2. Objectifs de l'évaluation environnementale

Le projet de gestion de la biodiversité marine et côtière est catégorisé "B" d'après la OP4.01 de laBanque mondiale, et doit donc faire l'objet d'une évaluation environnementale (ÉE) avant que ledocument de projet ne puisse être finalisé (voir note ci-jointe sur l'OP4.01).

3. Mandat et tâches du Consultant

Cette évaluation environnementale devra comprendre la préparation d'une étude d'impact surl'environnement (EIE) et d'un plan de gestion environnemental (PGE). L'ÉE doit répondre aux

8exigences des Politiques de Sauvegarde de la Banque Mondiale , ainsi que ses directives,notamment le Guide de Prévention et de Diminution de la Pollution (Pollution Prevention andAbatement Handbook), de même qu'aux exigences de la réglementation sénégalaise en matièred'EIE. Dans le cadre du projet, une attention particulière doit être portée à la politique sur lesdéplacements involontaire des populations et à la politique sur les habitats naturels. L'ÉE devraaussi prendre en compte la politique sur la divulgation de l'information (OP17.50), afin dedonner suffisamment de temps au public et aux acteurs pour commenter sur les activités prévuesdans le projet.

L'ÉE examinera les effets négatifs et positifs que le projet pourrait avoir sur l'environnement, etrecommandera toutes les mesures éventuellement nécessaires pour prévenir, minimiser, atténuerou compenser les effets négatifs du projet et améliorer sa performance environnementale. LePGE décrira en détail les mesures d'atténuation à entreprendre, le coût, le calendrier et laresponsabilité de chacun, un processus de suivi détaillé et répertorié sur le calendrier, et unedescription de toute formation nécessaire.

Par ailleurs, la politique opérationnelle OP 4.12 de la Banque Mondiale stipule que tout projetfinancé en partie ou en totalité par la Banque doit inclure des mesures d'atténuations s'il entraîneou est susceptible d'entraîner des pertes d'abris, de source de biens/revenus, ou d'accès auxbiens. L'ÉE devra donc aussi examiner les impacts sociaux négatifs et positifs du projet, pourvérifier si les dispositions de OP 4.12 s'appliquent dans le cadre du projet. Pour ce faire, leconsultant devra: i) porter une attention particulière à la nature et à l'importance de l'occupationdu site du projet par les populations, ii) documenter les différentes activités à caractères socio-économiques qui y prennent place, en évaluant si elles seront ou non affectées par le projet et sioui dans quelle mesure. S'il est établi au terme de l'ÉE que le projet entraînera des pertes d'abrisou de biens/revenus, le consultant devra préparer un Plan de recasement et/ou de compensationen plus du PGE. En substance, ce Plan identifiera les personnes affectées, les biens affectés, etles mesures de compensations appliquées. Si en revanche ces effets ne sont pas connus oucertains, ou si les personnes susceptibles de les subir ne peuvent pas être connues ou identifiéeslors de la préparation du projet, alors un Plan cadre devra être préparé. Ce Plan cadre détaillerales procédures à suivre lorsque ces effets ou les personnes affectées seront enfin connus lors de lamise en oeuvre du projet. Dans tous les cas de figure, le Plan cadre, ou le Plan spécifique de

s OP/BP 4.01 Évaluation environnementale, OP/BP 4.04 Habitats naturels, OP 4.09 Lutte antiparasitaire, OP/BP 4.11Ressources culturelles, OP/BP 4.12 Déplacement involontaire, OD 4.20 Peuples indigènes, OP/BP 4.36 Foresterie, OP/BP4.37 Sécurité des barrages, OP/BP 7.50 Projets relatifs aux voies d'eau internationales, et OP/BP 7.60 Projets dans leszones en litige.

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recasement et/ou de compensation si applicable, devra être préparé et publié avant l'évaluation duprojet.

L'ÉE devra aussi documenter l'existence de sites à caractère culturel (cimetière, monument, sitesacré, mosquée ÉE, église, etc. ) dans la zone du projet.Description des tâches du Consultant

L'UCP souhaite recruter un bureau de consultant afin de préparer l'évaluation environnementaledu projet de Gestion de la biodiversité marine et côtière. Le consultant sera directementsupervisé par le coordonnateur du programme, lequel rendra compte des travaux du consultant auComité de Pilotage.

Le consultant devra préparer un rapport d'évaluation environnementale (ÉE)qui satisfasse lesexigences de la Banque mondiale (OP4.01) et qui comprenne tous les éléments constitutifs requis(voir Annexe B de l'OP4.01). Le rapport devra aussi répondre aux exigences de laréglementation sénégalaise en matière d'EIE.Le rapport d'ÉE devra comprendre un plan de gestion environnementale (PGE) qui décriral'ensemble des mesures définies pour atténuer les impacts négatifs du projet (voir Annexe C del'OP4.01).

Le PGE devra comprendre un Plan cadre de gestion des risques environnementaux (PCGRE) quidétaillera les procédures que l'UCP devra suivre lors de la mise en oeuvre du projet afin d'être enconformité avec l'ensemble des mesures de sauvegarde environnementale et sociale de la BanqueMondiale, ainsi que la réglementation sénégalaise en vigueur.S'il est établi au terme de l'ÉE que le projet entraînera des pertes d'abris ou de biens/revenus, leconsultant devra préparer un Plan cadre de recasement et/ou de compensation et l'incorporer dansle PCGRE.Enfin, le consultant devra organiser des consultations publiques sur l'ÉE avant sa finalisation, enconformité avec les exigences de l'OP17.50 sur la divulgation de l'information.

4. Proril du consultant

L'évaluation environnementale sera réalisée par une équipe pluridisciplinaire qui comprendra,mais ne sera pas limitée, les profils suivants:

* Un spécialiste en matière d'évaluation environnementale, Chef d'équipe, connaissant lespolitiques de sauvegarde de la Banque Mondiale (2 personnes-mois);

* Un socioéconomiste avec une expertise en matière de recasement involontaire, de gestiondes ressources par les communautés, et de consultations publiques (2 personnes mois);

* Un spécialiste en biodiversité marine et côtière (une personne mois);* Un spécialiste océanographe (deux semaines);* Un géographe spécialiste des milieux côtiers sénégalais (deux semaines).

L'équipe du consultant devra avoir une longue expérience en matière d'évaluation des impactsenvironnementaux de projets, et de préparation de plans de gestion environnementale. L'équipedevra aussi avoir une expérience en matière de gestion de la biodiversité marine et côtière, depréférence en Afrique de l'Ouest.

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5. Durée du mandat et calendrier

La durée totale de l'évaluation environnementale est estimée à 4 mois, selon le calendrier suivant:Signature du contrat 01/08/2003Début de la mission 15/08/2003Rapport préliminaire 01/09/2003Projet de rapport finall5/10/2003Version définitive 15/11/2003Le consultant produire un rapport préliminaire après avoir visité les sites proposés et rencontréles acteurs locaux. Ce rapport comprendra un plan de travail détaillé des tâches à accomplir et uncalendrier. Le rapport préliminaire sera finalisé après discussions avec l'UCP, avant que lestravaux d'évaluation ne se poursuivent.L'UCP transmettra le projet e rapport final à la Banque mondiale et à la Direction del'environnement pour commentaires. Le Consultant finalisera le rapport d'évaluation à lalumière de ces commentaires.

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Annexe 2: Exigences de la Banque Mondiale en matière d'évaluationenvironnementale

Annexe 2.1 Evaluation environnementale

Cette note est un condensé de la traduction du texte anglais de l'OP 4.01, «Environmental Assessment », en date dejanvier 1999, qui contient la formulation de cette directive approuvée par la Banque mondiale. En cas de divergenceentre le présent document et la version anglaise de l'OP 4.01, en date de janvier 1999, c'est le texte anglais quiprévaudra.

La Banque exige que les projets qui lui sont présentés pour financement fassent l'objet d'uneévaluation environnementale (ÉE) qui contribue à garantir qu'ils sont rationnels et viables enmatière d'environnement, et par là améliore le processus de décision.

L 'Évaluation environnementale est un processus, dont l'ampleur, la complexité et lescaractéristiques sur le plan de l'analyse dépendent de la nature et de l'échelle du projetproposé, et de l'impact qu'il est susceptible d'avoir sur l'environnement. Elle consiste àévaluer les risques que peut présenter le projet pour l'environnement et les effets qu'il estsusceptible d'exercer dans sa zone d'influence, à étudier des variantes du projet, à identifierdes moyens d'améliorer la sélection du projet, sa localisation, sa planification, sa conception etson exécution en prévenant, en minimisant, en atténuant ou en compensant ses effets négatifssur l'environnement, et en renforçant ses effets positifs; l'ÉE inclut aussi le processusd'atténuation et de gestion des nuisances pendant toute la durée de l'exécution. La Banquepréconise l'emploi de mesures préventives de préférence à des mesures d'atténuation ou decompensation, chaque fois que cela est possible.

L 'Évaluation environnementale prend en compte le milieu naturel (air, terre et eau), la santéet la sécurité de la population, des aspects sociaux (déplacements involontaires de personnesOP/BP 4.12, et patrimoine culturel OP 4.11), et les problèmes d'environnementtransfrontaliers et mondiaux, notamment la pollution des eaux internationales, et les effetsnégatifs sur la biodiversité. Elle envisage le contexte naturel et le contexte social d'unemanière intégrée. Elle tient compte aussi des variations du contexte du projet et de la situationnationale, des conclusions des études menées sur l'environnement du pays, des plansnationaux d'action environnementale, du cadre de politique générale du pays, de sa législationnationale et de ses capacités institutionnelles en matière d'environnement et de société, ainsique des obligations incombant au pays en rapport avec les activités du projet, en vertu destraités et accords internationaux sur l'environnement pertinents. La Banque ne finance pasdes activités de projet qui iraient à l'encontre des obligations du pays telles qu 'identifiéesdurant l'EE.L 'ÉE est entreprise le plus tôt possible lors du traitement du dossier du projet et est étroitementliée aux travaux d'analyse dont celui-ci fait l'objet du point de vue économique, financier,institutionnel, social et technique. Sa réalisation est du ressort du pays bénéficiaire.L 'ÉE est étroitement liée aux analyses économiques, financières, institutionnelles, sociales ettechniques entreprises à l'occasion du projet de manière à ce que: a) les considérationsenvironnementales soient adéquatement prises en compte pour la sélection, la localisation, etle choix de la conception du projet; et que b) l'ÉE ne retarde pas l'instruction du projet.Toutefois, le pays bénéficiaire veille à éviter tout conflit d'intérêt lors de l'engagement de

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personnes physiques ou d'entités pour la réalisation de l'ÉE. Ainsi, lorsqu'il faut une ÉE

indépendante, elle n'est pas confiée à des consultants engagés pour préparer les dossiers

techniques.

La Banque informe le pays bénéficiaire de ses exigences en matière d'Évaluationenvironnementale. Elle examine les conclusions et les recommandations de l'ÉE pour établir

si celles-ci peuvent fournir une base adéquate à l'instruction de la demande de financement du

projet par la Banque.

Le manuel intitulé « Pollution Prevention and Abatement Handbook » indique les mesures

de prévention et de réduction de la pollution et les niveaux d'émission qui sont normalement

jugés acceptables par la Banque. Toutefois, compte tenu de la législation du pays bénéficiaire

et de la situation locale, l'ÉE peut recommander d'autres niveaux d'émission et méthodes de

prévention et de réduction de la pollution pour le projet. Le rapport d'ÉE doit fournir une

justification complète et détaillée des niveaux et des méthodes retenues pour le projet ou le site

en cause.Lorsque le pays bénéficiaire ne dispose pas de capacités juridiques ou techniques suffisantespour s'acquitter de fonctions clés en rapport avec l'ÉE (examen des ÉE, surveillance de

l'environnement, inspections, ou application des mesures d'atténuation) d'un projet envisagé,le projet prévoit des composantes visant à renforcer ces capacités.

Pour tous les projets de Catégorie B dont le financement par l'IDA est envisagé, le pays

bénéficiaire doit consulter au cours du processus d'ÉE les groupes affectés par le projet et les

organisations non-gouvernementales (ONG) locales sur les aspects environnementaux du

projet, et tient compte de leurs points de vue9. Le pays bénéficiaire engage ces consultations

dès que possible. Par ailleurs, le pays bénéficiaire doit aussi consulter ces groupes tout au

long de l'exécution du projet, en tant que de besoin pour traiter des questions soulevées par

l'ÉE qui les concernent'°.

Pour permettre des consultations fructueuses entre le pays bénéficiaire et les groupes affectéspar le projet et les ONG locales pour tout projet de Catégorie B dont le financement est

envisagé par l'IDA, le pays bénéficiaire fournit une documentation pertinente en temps voulu

avant la consultation, sous une forme et dans une langue compréhensible par les groupes

consultés. Par ailleurs, le pays bénéficiaire doit déposer le projet de rapport d'ÉE dans un lieu

public accessible aux groupes affectés et aux ONG locales. L'évaluation par la Banque du

projet est subordonnée à la mise à la disposition du public de ces rapports dans le pays

bénéficiaire, et de leur réception officielle par la Banque.

Une fois que le pays bénéficiaire lui a officiellement communiqué un rapport d'ÉE, la Banque

en distribue le résumé (en anglais) à ses Administrateurs, et elle met le rapport proprement dit

à la disposition du public par l'intermédiaire de son Infoshop". Si le pays bénéficiaire

9 En ce qui concerne la démarche adoptée par la Banque vis-à-vis des ONG, cf. GP 14.70, "InvolvingNongovernmental Organizations in Bank-Supported Activities"..'O Pour les projets comportant des composantes sociales majeures, des consultations sont également exigées par

d'autres politiques opérationnelles de la Banque - par exemple, les OP 4.20, "Indigenous Peoples", et OP4.12,"Involuntary Resettlement"." Pour une plus ample discussion des procédures d'information de la Banque, on se reportera à la « Politique de la

Banque mondiale en matière de diffusion d'informations » (mars 1994) et à la BP 17.50, "Disclosure of OperationalInformation". Des obligations particulières de divulgation des plans de réinstallation et des plans de développement

des populations autochtones sont énoncées dans l'OP/BP 4.12, "Involuntary Resettlement" et l'OP/BP 4.10,"Indigenous People".

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s 'oppose à ce que la Banque mondiale diffuse le rapport d'ÉE par le biais de son Infoshop, lesservices de la Banque: a) s'il s'agit d'un projet de l'IDA, est tenue de suspendre l'instructionde ce projet.Durant l'exécution du projet, le pays bénéficiaire rend compte: a) de l'application des mesuresconvenues avec la Banque sur la base des conclusions et des résultats de l'ÉE, y compris de lamise en oeuvre d'un éventuel Plan de gestion environnementale, conformément auxdispositions des documents du projet; b) de l'état d'avancement des mesures d'atténuation ; etc) des résultats obtenus dans le cadre des programmes de suivi-évaluation. Les services de laBanque supervisent les aspects environnementaux du projet, sur la base des conclusions et desrecommandations de l'ÉE, y compris des mesures stipulées dans les accords juridiques, de toutPlan de gestion environnementale, et des autres documents du projet.

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Annexe 2 .2: Éléments du Rapport d'Évaluation Environnementale

Le rapport d'évaluation environnementale (ÉE) est axé sur les problèmes d'environnementimportants qui peuvent se poser dans le cadre du projet. Son degré de précision et decomplexité doit être à la mesure des effets potentiels du projet. Le document soumis à laBanque est rédigé en anglais, en français ou en espagnol, et le résumé analytique, en anglais.

Le rapport d'ÉE doit comprendre les parties suivantes (mais pas nécessairement dans cetordre):

a) Résumé analytique. Présente de manière concise les principales conclusions et lesmesures recommandées.

b) Cadre politique, juridique et administratif Examine les grandes orientations de l'actiondes pouvoirs publics et le cadre juridique et administratif dans lesquels s'inscrit lapréparation de l'ÉE. Explique les règles prescrites par les éventuels organismescofinanciers en matière d'environnement. Identifie les accords internationaux relatifs àl'environnement auxquels le pays est parti, qui sont pertinents pour le projet en cause.

c) Description du projet. Décrit de manière concise le projet envisagé et son contextegéographique, écologique, social et temporel, en indiquant les investissements hors siteque celui-ci pourrait exiger (par exemple, pipelines réservés, voies d'accès, centralesélectriques, alimentation en eau, logements, et installations de stockage de matièrespremières et de produits). Indique s'il faut un plan de réinstallation ou de développementdes populations autochtones. Comporte normalement une carte du site et de la zoned'influence du projet.

d) Données de base. Délimite le champ de l'étude et décrit les conditions physiques,biologiques et socio-économiques pertinentes, y compris tout changement prévu avant ledémarrage du projet. Prend également en compte les activités de développement en courset envisagées dans la zone du projet mais sans lien direct avec celui-ci. Ces donnéesdoivent pouvoir éclairer les décisions concernant la localisation du projet, sa conception,son exploitation, ou les mesures d'atténuation. Cette section indique le degré d'exactitudeet de fiabilité, ainsi que l'origine, des données.

e) Impacts sur l'environnement. Prévoit et estime les impacts positifs et négatifs probablesdu projet, autant que possible en termes quantitatifs. Identifie les mesures d'atténuation ettout éventuel effet négatif résiduel. Étudie les possibilités d'amélioration del'environnement. Définit et estime la portée et la qualité des données disponibles, lesprincipales lacunes des données et les incertitudes liées aux prédictions, et spécifie lesquestions qui ne nécessitent pas d'examen complémentaire.

f) Analyse des diverses options. Compare systématiquement les autres options au projetproposé (site, technologie, conception, exploitation), y compris le scénario "sans projet",du point de vue de leurs effets potentiels sur l'environnement, de la faisabilité del'atténuation de ces effets, des coûts d'investissement et de fonctionnement, del'adéquation aux conditions locales,,et de ce que chaque scénario exige au plan desinstitutions, de la formation et du suivi. Dans la mesure du possible, quantifie les effetssur l'environnement de chacune des options, et, le cas échéant, leur attribue une valeuréconomique. Spécifie pourquoi la conception proposée a été retenue, et justifie lesniveaux d'émission et les méthodes de prévention et de lutte contre la pollutionrecommandées.

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g) Plan de gestion environnementale. Présente les mesures d'atténuation, les modalités desurveillance et le renforcement institutionnel. ; cf. grandes lignes de ce plan à l'Annexe Cde l'OP 4.01.

h) AnnexesListe des personnes et organisations qui ont établi le rapport d'EE.Références: documents, publiés ou non, dont on s'est servi pour réaliser l'étude.Compte-rendu des réunions inter-institutionnelles et des consultations, y compris de celles

entreprises pour recueillir l'avis autorisé des populations affectées et des organisationsnon gouvernementales (ONG) locales. Spécifie les autres moyens (par exemple, desenquêtes) éventuellement utilisés pour obtenir ces avis.

Tableaux présentant les données pertinentes dont il est fait état, in extenso ou sous formeabrégée, dans le corps du texte.

Liste des rapports connexes (par exemple plan de réinstallation ou plan de développementdes populations autochtones).

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Annexe 2 .3: Plan de Gestion Environnementale (PGE)

Le plan de gestion environnementale (PGE) afférent à un projet présente l'ensemble des

mesures d'atténuation des effets sur l'environnement, de surveillance environnementale et

d'ordre institutionnel à prendre durant l'exécution et l'exploitation pour éliminer les effets

négatifs de ce projet sur l'environnement et la société, les compenser, ou les ramener à des

niveaux acceptables. Il décrit également les dispositions nécessaires à la mise en oeuvre de cesmesures. Il est un élément essentiel des rapports d'ÉE afférents aux projets de catégorie A etest, dans bien des cas, suffisant pour les projets de catégorie B. Pour établir un plan de gestionenvironnementale, l'emprunteur et l'équipe qu'il a chargé de concevoir l'ÉE: a) définissentl'ensemble des réponses à apporter aux nuisances que pourrait causer le projet ; b)

déterminent les conditions requises pour ces réponses soient apportées en temps voulu et de

manière efficace; et c) décrivent les moyens nécessaires pour satisfaire à ces conditions. Plus

précisément, le plan de gestion environnementale comporte les éléments suivants.

Mesures d'atténuationLe Plan de gestion environnementale (PGE) définit des mesures faisables et économiquessusceptibles de ramener les effets potentiellement néfastes sur l'environnement à des niveauxacceptables. Il prévoit des mesures compensatoires lorsque des mesures d'atténuation ne sontpas faisables, ne sont pas économiques ou ne suffisent pas. Plus précisément, le PGE:

a) définit et présente brièvement tous les impacts négatifs sur l'environnement qui sontprévus (au nombre desquels figurent l'impact sur des populations autochtones ou desdéplacements involontaires de personnes);

b) décrit, avec tous les détails techniques, chaque mesure d'atténuation, en indiquantnotamment le type de nuisance auquel elle remédie et les conditions dans lesquelles elleest nécessaire (en permanence ou en cas d'imprévus, par exemple), en y joignant, aubesoin, des plans, des descriptions de matériel et des procédures opérationnelles;

c) estime tout impact potentiel de ces mesures sur l'environnement; etd) établit des liens avec tous les autres plans d'atténuation des effets du projet (par ex.,

problème de déplacement involontaire de personnes, populations autochtones, oupatrimoine culturel) qui peuvent être exigés au titre du projet.

Suivi environnementalLe suivi de l'environnement pendant l'exécution du projet fournit des informations sur lesaspects environnementaux cruciaux du projet, notamment sur ses effets sur l'environnement etl'efficacité des mesures d'atténuation appliquées. Cette information permet à l'emprunteur età la Banque d'évaluer la réussite des mesures d'atténuation dans le cadre de la supervision duprojet, et permet de prendre des mesures correctives le cas échéant. Le Plan de gestionenvironnementale définit donc des objectifs de suivi et précise le type de suivi à effectuer, enrapport avec les impacts évalués dans le rapport d'ÉE et les mesures d'atténuation décritesdans le PGE. Plus précisément, la section surveillance du PGE comporte:

a) une description précise, assortie de détails techniques, des mesures de suivi, y compris lesparamètres à mesurer, les méthodes à employer, les lieux de prélèvement d'échantillons,la fréquence des mesures, les limites de détection (le cas échéant), et de la définition deseuils signalant la nécessité de prendre des mesures correctives; et

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b) des procédures de suivi et d'établissement de rapports qui permettent de décelerrapidement les conditions qui nécessitent des mesures d'atténuation particulières, et defournir des renseignements sur les progrès réalisés et sur les résultats obtenus dans lecadre de ces mesures

Renforcement des capacités et formationAfin de permettre la bonne exécution, en temps voulu, des composantes environnementales duprojet et des mesures d'atténuation des impacts, le Plan de gestion environnementale s'appuiesur une l'évaluation faite par l'ÉE du rôle et des capacités des unités environnementales, soitau sein du projet ou soit au niveau de l'organisme ou du ministère responsable du projet. Lecas échéant, le Plan de gestion environnementale recommande la création ou l'expansion depareils services, et la formation de leur personneL Plus précisément, le PGE décrit de manièreprécise les dispositions institutionnelles, notamment qui est chargé de la mise en oeuvre desmesures d'atténuation et de surveillance (en ce qui concerne par exemple l'exploitation, lasupervision, la vérification de l'application, le suivi de l'exécution, les mesures correctives, lefinancement, l'établissement de rapports et la formation du personnel). Afin de renforcer lacapacité de gestion environnementale des organismes chargés de l'exécution, la plupart desplans de gestion environnementale couvrent en outre au moins l'un des sujets suivants: a)programmes d'assistance technique; b) passation des marchés de matériel et de fournitures;et c) changements organisationnels.

Calendrier d'exécution et estimation des coûtsLe plan de gestion environnementale fournit:

a) un calendrier d'exécution des mesures à prendre dans le cadre du projet, indiquant leuréchelonnement et leur coordination avec les plans d'exécution d'ensemble du projet; et

b) une estimation des coûts d'investissement et de fonctionnement et les sources des fondsnécessaires à la mise en oeuvre du PGE. Ces données sont également intégrées auxtableaux présentant le coût total du projet.

Intégration du Plan de gestion environnementale au projetSi l'emprunteur décide d'entreprendre un projet, et si la Banque décide de lui fournir unappui, c'est en partie parce qu'ils s'attendent à ce que le plan de gestion environnementalecorrespondant soit mis en oeuvre d'une manière efficace. En conséquence, la Banque attendde ce plan qu'il décrive précisément les diverses mesures d'atténuation des nuisances et desurveillance de l'environnement et qu'il attribue les responsabilités institutionnelles demanière précise. Le PGE doit être pris en compte lors de la planification, de la conception, del'établissement du budget et de l'exécution du projet. Pour cela, il faut qu'il fasse partieintégrale du projet, ce qui lui assurera un financement et lui permettra d'être supervisé aumême titre que les autres composantes.

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Annexe 2.4: Notes Additionnelles

Cadre politique, juridique et administratifTel qu'indiqué dans l'Annexe B ci-dessus, le rapport d'évaluation environnementale doitpréciser le cadre politique, juridique et administratif du projet. Dans le cas spécifique du

projet de gestion de la biodiversité marine et côtière, il est recommandé que le consultant:

* Effectue une revue des textes et des normes qui réglementent la qualité de

l'environnement, la protection de la santé et de la sécurité des individus, la

protection des zones sensibles, la protection des espèces menacées, la localisationdes sites, le contrôle de l'utilisation des terres, au niveau international, national et

local;* Décrive le cadre institutionnel actuel en matière de protection et gestion de

l'environnement au Sénégal, y compris une évaluation de la capacité des différentsacteurs proposés pour s'assurer que le plan de gestion environnementale sera misen exécution d'une manière satisfaisante.

Données de baseLe consultant devra rassembler, évaluer et présenter des données de base sur les

caractéristiques environnementales et sociales appropriées de la zone d'étude. Ces donnéesserviront comme point de référence contre lequel l'impact du projet pourra être mesuré,suivi et évalué. Les descriptions devront inclure les données suivantes:

* Environnement physique: géologie, topographie, sols, climat et météorologie; eaux

de surface et souterraines.* Environnement biologique: flore, faune, espèces rares, endémiques ou menacées,

habitats sensibles, zones protégées, zones humides, sites naturels significatifs,espèces d'importance commerciale, espèces pouvant devenir porteuses de maladies

ou nuisibles.* Environnement socioculturel: situation présente et projection dans le futur,

inventaire des populations concernées et affectées (nombre et activitéséconomiques), le système d'utilisation des terres et les systèmes de propriété(habitat, arbres, cultures, plantes médicinales), projets de développement prévus,

santé publique, caractéristiques culturelles, propriété culturelle et sitesarchéologiques et d'héritage national.

* Activités économiques: modes de subsistance, emploi, composition des genres,migration transfrontalière.

* Identification des acteurs: identification et analyse des institutions au niveau des

communautés et au niveau local, y compris les gouvernements locaux, les ONGs.

Impacts sur l'environnementEn utilisant les données de base, le rapport doit identifier tous les changements potentielscausés par le projet, évaluer leur impact et proposer des mesures d'atténuation. Les

changements à prendre en compte peuvent comprendre, mais ne pas être limités, auxaspects suivants:

* L'environnement physique* L'environnement biologique* L'environnement socioculturel* Les activités économiques* Les opportunités d'emploi

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* Les questions de sécurité personnelle* Les campements de travail temporaires et les sites de construction requis par le

projet.* La gestion des déchets.* Les changements dans l'utilisation des terres, y compris: i) les questions foncières,

ii) la compétition accrue pour la terre à la suite d'une amélioration de celle-ci par leprojet, iii) les tendances résidentielles, iv) les pratiques agricoles, v) lepastoralisme, vi) l'utilisation commerciale, vii) l'utilisation traditionnelle (plantesmédicinales, collecte du bois de chauffe, sites sacrés, etc.), viii) l'accès aux servicespublics (santé, éducation).

* La construction de routes d'accès* La circulation routière, la sécurité routière et la poussière.* La prise de terrain et le recasement involontaire (suivant OP/PB 4.12).

Le consultant évaluera les impacts qui découleront de ces changements, notamment:* Les impacts positifs et négatifs.* Les impacts directs et indirects, à court et à long terme.* Les impacts évitables / inévitables, réversibles, irréversibles.* Les impacts de la phase opérationnelle.* Les impacts cumulatifs résultants du projet, d'activités existantes, de projets en

construction ou de toutes autres activités prévues dans un délai raisonnable.* Les impacts sur les habitats critiques et non-critiques, tel que spécifié dans OP4.04

relatives aux Habitats Naturel.* Les impacts sur l'incidence du VIH/SIDA, pare exemple suite à l'augmentation de

la circulation routière, l'augmentation du contact entre les populations, etl'augmentation de l'accès aux zones isolées et éloignées.

Dans la mesure du possible, le rapport décrira ces impacts d'une manière quantitative, entermes de coûts et de bénéfices environnementaux, et leur attribuera une valeuréconomique.Le rapport devra proposer des mesures d'atténuation de ces impacts requises avant etpendant le projet.

Analyse des différentes optionsLe rapport d'évaluation environnementale doit analyser les différentes alternativesraisonnables possibles au projet. Cette analyse doit autant que possible quantifier les coûtset les bénéfices de chaque alternative, en incorporant les mesures d'atténuation. L'analysedoit porter une attention particulière à la faisabilité technique des mesures proposées, auximpacts environnementaux et sociaux potentiels, aux coûts d'investissement et de

fonctionnement, aux besoins de suivi pour chaque mesure, et à l'adéquation des mesuresproposées aux conditions locales. Le consultant devra expliquer les raisons pour avoirsélectionné le projet proposé parmi les alternatives.

Processus de Consultation publiqueLe consultant devra préparer une stratégie de consultation et de participation des acteursconcernés par le projet et la mettre en oeuvre. A ce titre, le consultant devra:

* Identifier les groupes et les personnes affectées par le projet (PAP), disséminerl'information relative au projet aux autorités appropriées et aux PAPs, et consulterles ONGs et les départements et agences gouvernementales qui pourraient êtreimpliquées dans le projet.

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* Organiser des consultations avec les autorités et les PAPs afin de recueillir leursvues sur le projet, y compris leurs appréciations et leurs attentes, et permettrel'identification d'alternatives et recommandations supplémentaires. Ces

consultations pourront comprendre entre autres des rencontres publiques, des

questionnaires, des rencontres privées. Les consultations publiques devront avoir

lieu avant que le rapport ne soit finalisé, afin que les résultats des consultations

puissent être incorporés dans la version finale.

OP 4.12 Recasement involontaireCette politique est déclenchée lorsque la mise en oeuvre du projet provoque le déplacement de

populations, ou la perte d'accès à une ressource. Dans le cas spécifique du projet de Gestion

de la biodiversité marine et côtière, cette politique pourrait être déclenchée si l'accès à des

zones de pêche est réduit par la mise en place de mesure de conservation telle que la création

d'un parc national ou d'une aire de repos biologique.

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