33
ZELIA COUQUET 08159 PFE dirigé par M. REBOIS et M. BARBIER soutenu le 10 juillet 2014 MINISTERE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATION Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Paris la Villette PROJET DE FIN D’ETUDE Maison d’Accueil Spécialisé pour adultes autistes HABITER L’ESPACE QUOTIDIEN

PROJET DE FIN D’ETUDE - zelia-couquet.comzelia-couquet.com/docs/RAPPORT_DE_PRESENTATION-web.pdf · Pour mon Projet de Fin d’Etude, j’ai voulu approfondir mes réflexions . concernant

Embed Size (px)

Citation preview

ZELIA COUQUET08159

PFE dirigé par M. REBOIS et M. BARBIER soutenu le 10 juillet 2014

MINISTERE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATION

Ecole Nationale Supérieure d’Architecturede Paris la Villette

PROJET DE FIN D’ETUDE

Maison d’Accueil Spécialisépour adultes autistes

HABITER L’ESPACE QUOTIDIEN

S E N S O R I E LH A B I T EU N

Maison d’Accueil Spécialisé pour adultes autistes

dans le Sud de la France

SOMMAIREINTRODUCTION

PROBLEMATIQUEPRINCIPAUX TROUBLES AUTISTIQUESCONSEQUENCES SPATIALESLES HABITATS SPECIALISESELEMENT DECLENCHEUR

CONTEXTESSITUATION GENERALECARACTERISTIQUESCONTRAINTES

PROJETINTENTIONIMPLANTATION

PARCOURS ET TEMPS TEMPORALITE DES RESIDENTSDEPLACEMENTS

EXTERIEUR JARDIN SENSORIELFILTRES ET REPERESDUALITE DU BÂTI

LE BÂTIMENT DU «NOUS» / TRAIT D’UNIONINTERIEUR LE BÂTIMENT DU «JE» / ENVELOPPE

SENSORIALITE

1

5

10

13

15

17

20

23CONSTRUIRE 24

ANNEXE : PRINCIPES SPACIAUX 25

INTRODUCTION

Pour mon Projet de Fin d’Etude, j’ai voulu approfondir mes réflexions concernant leur rapport à l’espace quotidien.

S’il s’agit de la conception d’un lieu de vie donc et non d’un équipement public, c’est aussi que l’adaptation aux déficiences autistiques ne saurait être l’unique moteur d’un tel équipement, la problématique est complexe.

A noter, qu’à cause du retard de la France dans ce domaine, le manque de places d’accueil est par ailleurs flagrant.

Taux d’équipements (tous types) pour adultes autistes, en nombre de places pour 1000 personnes

P R O B L E M A T I Q U E

A l’origine de ce projet, il y a mon mémoire qui porte également sur le rapport qu’entretiennent les personnes autistes à l’espace. Néanmoins, la problématique y est celle des conséquences pour l’accueil dans les lieux publics.

Les diverses possibilités théoriquement disponibles pour le logement et la prise en charge...

Document : «Le secteur médico-social, comprendre pour mieux agir», ANAP, 2013 1

Il faut bien comprendre qu’il n’existe pas «d’autisme type» mais bien autant de situations qu’il y a d’individus.

Néanmoins les troubles du spectre autistique se caractérisent par : une altération de la communication et des interactions sociales voir une absence sans compensation mais également une déficience des modes de penser et de percevoir qui conduit à des comportements stéréotypés et une restriction de l’intérêt. Dans les cas les plus lourds, s’ajoute un retard mental plus ou moins important. On parle alors de «double peine».

PRINCIPAUX TROUBLES AUTISTIQUES

LIMITE DU CORPS FLOUTEE

VISION PERIPHERIQUE SURDEVELOPPEE

SENS HYPERSENSIBLES

TEMPORALITE INCOMPRISE

PENSEE EN DETAILS ET IMAGES

SOCIABILITEANNIHILEE

ENVIRONNEMENT IMMUABLE

CONSEQUENCES SPATIALES

Pour ce qui est de l’espace, il s’agit alors d’adapter l’environnement extérieur pour obtenir un apaisement intérieur et, grâce à cela, inciter un tant soit peu une ouverture vers les autres.

Les troubles impliqués dans le rapport à l’espace

APAISER RELIER

2

L’architecture peut réellement impacter sur le bien-être des personnes autistes. Plus les troubles sont importants, plus il sera nécessaire que l’environnement soit adapté. Enfin, au manque de places s’associe l’inadaptation spatiale de nombreux centres existants par manque d’attention au concept «d’espace sensoriel».

NORMAL

LES MOYENS

56% LES CAS LOURDS

26% LES BONS NIVEAUX

18%

«Double peine»

Arrièré profond

TED SDI

Asperger

MOYENARCHAÏQUE

LEGE

RMO

YEN

SEVE

RE

MAS FAM MILIEU ORDIMAIRE SAMSAH ESAT

Intensité du TED

Types d’habitat et d’accompagnement

externe

Niveau de développement

Répartition des autismes et type de prise en charge

LES HABITATS SPECIALISES

o une aide permanente à la vie courante mais aussi à l’autonomie quand c’est possible.

o des activités pour maintenir et développer les capacités physiques, temporospatiales, l’expression verbaleet corporelle, ainsi qu’une ouverture sur la vie sociale et culturelle. Egalement des activités à l’extérieur du centrepour maintenir un lien avec le «monde».

o une surveillance médicale, une prise en charge thérapeutique, médicale et paramédicale, une aidepsychologique en fonction des besoins manifestés.

Missions des centres d’accueil

3

Le directeur m’a expliqué l’enjeu d’un tel projet : le manque de places structurel ne permet pas de répondre aux besoins des adultes en situation de handicap mais il bloque également l’entrée des enfants plus jeunes dans les IME.

J’ai repris le contexte de ce projet et le site pour mon propre projet.

CUERS

centre pour enfants

centre pour adultes

Situation des établissements pour handicapés mentaux, tous types, dans le Var

Actuel blocage de la situation et nécessité de créer des places adultes.

849 places «enfant» pour 76 places «adulte».

ELEMENT DECLENCHEUR

Situation de l’IME et du projet de MAS de l’association Aidera Var

PACAVAR

J’avais rencontré, pour mon mémoire, le directeur d’une IME (institut médico-éducatif pour enfant) dans le Var. L’association, Aidera Var, qui dirige ce centre était en train de monter un projet de MAS (maison d’acceuil spécialisé pour adulte).

4

Cuers est une commune varoise d’environ 10 000 habitants.

Si elle présente un faible taux d’équipements dans le secteur médico-social, elle se trouve à proximité de grands équipements médicaux et est bien desservie.C’est un atout pour l’accès des familles au futur centre, également en cas d’urgence médicale.

Par ailleurs, à 3km du centre ville, la ZAC de la Pouverine est vouée à devenir un pôle médico-social. Ce fut la propriété du docteur Pratt Flottes et il y était implanté un sanatorium jusqu’aux années 50.

C O N T E X T E S

SITUATION GENERALE

CUERS

Situation de Cuers dans le Var, au coeur du réseau de transport et à proximité d’établissements hospitaliers

Il léga ses terrains à la commune à condition de l’entière dévolution du site à des projets d’utilité publique à but non lucratif.C’est sur ce site que vient s’implanter les projet.

La ZAC représente aussi un enjeu économique pour la commune : 400 emplois prévus à terme.

Le site du projet et les deux projets existantsCentre-ville et zones d’activités

hôpitauxréseau autoroutier et ferroviaire

Cuers et ses échangeurs

CENTRE DE VACANCES

ADAPTE

MAS POUR HANDICAPES

MENTAUX

ZAC DE LA POUVERINE

5

CARACTERISTIQUESD’un autre point de vue, l’espace naturel représente une partie importante du territoire communal (59%). Ces espaces, forestiers principalement, sont ponctués par des roches appelés les «barres de Cuers». Elles viennent protéger la plaine, la ville et ses espaces agricoles. La viticulture représente quant-à-elle environ 30% de l’espace.

Urbain et

périurbain

Forestier

Agricole

Les espaces:

Cours d’eau:

Principaux réseaux:

Elements significatifs du paysage : minéral et végétal

Terre argileuse et vignes créant un paysage horizontal

Les «barres» calcaires soulignant la verticalité du paysage 6

parcelle projets médico-sociaux habitations forêt champs ruisseau

CONTRAINTESLe terrain de 9000 m2 bénéficie d’un cadre relativement calme et cette caractéristique est amplifiée par les arbres qui le bordent. Cependant, avec le développement prévu, la route pourra devenir une source de nuisance majorée. L’accès au centre de vacances est également à prendre en compte.De plus, le site est marqué par un fort dénivelé (plus de 10 mètres).

Maquette du site (1/1000ème)

route

1

2

3 4

5

6

1 repères photos page suivante

7

A partir de cette analyse, deux axes transversaux me permettent de penser le projet : les caractéristiques et contraintes comme point d’ancrage pour l’adaptation de l’architecture aux troubles et l’intégration du projet au paysage.

ARRIVEE PAR LA ROUTE D’ACCES / RAPPORT AUX AUTRES BÂTIMENTS EXISTANTS

LA ROUTE SURELEVEE PAR RAPPORT AU TERRAIN LE RUISSEAU EN CONTREBAS

L’ARRIERE DU SITE ET LA HAIE DE CYPRES

1

2

3 4

56

8

9

PROJET 9

I N T E N T I O N

Dans un environnement à dominante agricole et forestière, à distance relative des zones ur- baines, le projet vient s’insérer dans la pente naturelle du terrain. L’implantation des bâtiments, relativement aux arbres qui bordent la parcelle, limite encore les nui- sances extérieures. Au sein de ce périmètre protégé, il s’agit de créer un véritable lieu de vie individuelle et collective. Autrement dit : un lieu bientraitant des personnes autistes au regard de leurs spécificités sensorielles, qui permette leur développement personnel et conjugue inclusion de tous et individualisation pour chacun. Pour ce faire, les unités de vie prévues pour six personnes sont indépendantes des lieux d’activités. Elles fonctionnent également en parfaite autonomie les unes des autres. Ainsi, l’organisation des espaces évite les temps en grands collectifs. Des espaces simples, clairs, compacts et sobres sont privilégiés. Lumière et nature sont au cœur du projet. Contraint par la parcelle, il vient s’implanter parallèlement au cours du ruisseau. Cette disposition favorise l’émergence d’un axe dont le traitement en séquences différenciées rend plus riche le par- cours. La façade donnant sur le chemin, plus sollicitée, est celle des lieux de vie. L’autre, celle des chambres principalement, fait face au ruisseau et dia- logue plus intimement avec les arbres qui resserre le paysage.

Dans un environnement entre champ et forêt, à distance relative des zones urbaines, il s’agit de créer un véritable lieu de vie individuelle et collective... Un lieu bientraitant des personnes autistes au regard de leurs spécificités sensorielles, qui permette leur développement personnel et conjugue inclusion de tous et individualisation pour chacun. Un cadre de vie qui se rapproche de celui d’une ambiance familiale.

Un premier enjeu consiste à respecter les contraintes d’un encadrement de soins en atténuant les effets négatifs - surveillance et fonctionnalité. Tenter de supprimer le côté « médical » pour que les occupants se sentent chez eux.

Il est aussi question d’aménager l’environnement extérieur pour obtenir un apaisement intérieur. Pour ce faire, privilégier:- une architecture protectrice et une intimité des espaces- une architecture identifiable en harmonie avec l’environnement verdoyant- le calme, la douceur, la sobriété pour répondre à l’hypersensibilité, à la perception particulière - la lumière naturelle, un repère temporel. Qu’elle soit toujours présente sans jamais être aveuglante.

L’enjeu est finalement d’articuler les différentes échelles (les maisonnées, le parcours, les espaces d’activités, etc.) pour trouver la juste mesure permettant d’intégrer à la nature ce lieu de vie dans le respect et la dignité de ses futurs habitants.

10

ORGANIGRAMME

24

7 428 10

résidents

personnels médicaux

personnels administratifséducateurs

personnels techniques 3 familles

document réalisé le 24 mars 2014 11

espaces de rencontre

studio

accueil

administration

salles de consultationinfirmerie

salles d’activités

cuisines et services

logistique et buanderie

MAISON 1

MAISON 2

MAISON 3

MAISON 4

jardin thérapeutique

infirmerie / espaces de soin

document mis à jour le 9 juin 2014

ORGANIGRAMME SPATIALISE

12

INSCRIPTION DANS LA PENTE : RESTREINDRE L’EMPREINTE BÂTI

1er CONTROLE DE L’ENVIRONNEMENT : LIMITER L’IMPACT SONORE

1ère STRUCTURATION DE L’ENVIRONNEMENT:SEPARER LIEUX DE VIE ET D’ACTIVITES

Pour que le « chez soi » fasse sens, les lieux d’activités sont parfaitement indépendants des maisonnées. Les unités de vie, prévues pour six personnes, fonctionnent en parfaite autonomie les unes des autres.

Ainsi, l’organisation desespaces évite les temps en grands collectifs.

Les lieux où les résidents ne vont pas sont également séparés. L’implantation de ces espaces de services, parallèlement à la route qui bordent la parcelle, limite les nuisances extérieures.

Ils sont des tampons qui protègent le coeur de la parcelle.

I M P L A N T A T I O N

En parallèle, les bâtiments, containts par la parcelle, viennent s’insérer dans la pente naturelle du terrain.

documents mis à jour le 10 juin 2014 13

1 2TESTS D’IMPLANTATION

3

mise à jour le 20 juin 2014

maquettes réalisés le 3 avril 2014

IMPLANTATION FINALE

14

P A R C O U R S

Concrètement, les habitants quittent leurs maisons le matin accompagnés de leurs aides pour pratiquer les activités hors de ces dernières. Ils y retournent pour le déjeuner avant de se rendre à nouveau vers les lieux du « faire ensemble » pendant l’après-midi.

TEMPORALITE DES RESIDENTS

E T T E M P S

HEBDOMADAIRE

JOURNEE

MATIN / MIDI / SOIR

PONCTUEL

MENSUEL

document réalisé le 22 avril 2014 15

AXES / EVITER LA LONGUE LIGNE DROITE

VUES / GENERER DES PROFONDEURS VARIEES ET PAS TROP VASTES

/ MEDICAL ET ADMINISTRATION

accès du personnel chemins utilisés accès intervention

/ FAMILLE ET LOGISTIQUE

accès famille

chemins possiblesaccès services livraison

DEPLACEMENTSLes résidents empruntent donc quotidiennement le même parcours.Ces temps de déplacement permettent à la fois d’articuler les journées et de créer un sentiment de routine: les déplacements réguliers sont porteurs de sens.

La disposition des bâtiments a favorisé l’émergence d’un axe, à l’opposé de la route, qui se trouve fragmenté pour ne pas être angoissant. Cela a permis de l’intégrer à la pente en respectant la réglementation handicapées. Grâce à l’inclinaison du sol, c’est aussi un moyen de développer la motricité et l’équilibre.

Par ailleurs, les résidents ont besoin de distinguer le dedans du dehors par la matérialisation de la limite. Tout au long du cheminement, les vues plus ou moins lointaines, sont toujours cadrées. Quand l’espace est plus ouvert, des espaces de repli permettent des pauses où les résidents peuvent si besoin se recentrer.

CHEMINEMENT CONCENTRE SUR LE POURTOUR DE LA PARCELLE

RUISSEAU

ROUTE

documents mis à jour le 10 juin 2014 16

E X T E R I E U R

Les espaces extérieurs ne sont pas moins importants que l’intérieur.Etymologiquement, un jardin est un endroit clos, une pièce extérieure. C’est un lieu d’évasion, du corps et de l’esprit, un lieu où les sens peuvent retrouver une certaine acuité. Ainsi, s’il y a bien un jardin thérapeutique à proprement parler dans le projet, l’ensemble du jardin est pensé autour des sensations et de la perception.

«Les sens sont vécus de manière inconsciente au quotidien, ils sont pourtant essentiel dans notre perception de l’espace et du temps.» Alain Calender

JARDIN SENSORIEL

LES SENS

LA STRUCTURE

voire toucher entendre les 5 sens

existant recréé

mettre à distance traverserséparer

documents réalisés le 12 juin 2014 16 17

COIN / CREER DES ESPACES EXTERIEURS CONTENANTS

ESPACE DE TRANSITION / PREPARER AU CHANGEMENT D’AMBIANCE

FILTRES ET REPERES

Des parois viennent guider les habitants vers les bâtiments qui se «construisent» progressivement. L’avancée des toitures permet une transition douce, un espace encore extérieur préfigurant de l’intérieur à venir. Puis des sas complètent la transition.

La réussite du travail autour du parcours et du jardin est conditionnée par la manière dont l’espace extérieur rencontre l’intérieur.

Depuis l’intérieur, l’extérieur peut-être un échappement, un lieu de repli. Pour ce faire, ce sont des extérieurs très contenants depuis lesquels les vues sont cadrées et avec des parois contre lesquelles se reposer.

POINTS DE REPERE / PERMETTRE DE S’ORIENTER

Les quelques étages (des bâtiments de service) sont positionnés afin de créer des points de repères le long du parcours. Depuis le cheminement, ils signalent et guident les usagers vers l’entrée des bâtiments.

documents mis à jour le 10 juin 2014

document réalisé le 21 avril 2014 18

Par ailleurs, la matérialité même des différents bâtiments participe au repérage des résidents au sein du projet. Une dualité est affirmée entre ceux qui leur sont destinés et les autres de service. Les deux types se veulent très minéral pour entrer en résonance avec les caractéristiques du site et contraster avec les extérieurs verdoyants.

LIEUX DES SERVICES / BÂTIMENTS PROTECTEURS

Répondant à la logique d’implantation des fonctions, le traitement extérieur de ces bâtiments qui bordent la parcelle a pour but de délimiter clairement l’intérieur du site et de le protéger.

Ils sont directement inspirés des barres rocheuses de Cuers, grises,verticales mais marquées par des lignes horizontales.

DUALITE DU BÂTI

LIEUX DES RESIDENTS / BÂTIMENTS INTIMES

L’intention a été de souligner l’horizontalité de ces bâtiments.

Leurs toitures plates, végétalisées dans un souci de confort thermique et acoustique, s’accordent avec la ligne basse des vignobles. Ils évoquent aussi la terre rouge de Cuers grâce au béton teinté dans la masse. Cela permet de contraster avec la végétation en évitant les teintes trop claires car possiblement éblouissantes.

COUPE SUR LE PREMIER BÂTIMENT PROTECTEUR ET SON OPPOSITION AUX LIEUX DE VIE document en cours 19

LE BÂTIMENT DU «NOUS» / TRAIT D’UNION

S’il est nécessaire que la famille reste sur place, un studio donnant sur l’extérieur et bénéficiant d’une entrée à part est à leur disposition. Il est à deux pas des salles de rencontres. Ces salons permettent aux résidents et à leur famille d’échanger. Ils constituent un lieu distinct du reste pour préserver l’intimité familiale tout en la distinguant de leur intimité personnelle. En effet, l’aménagement spatial doit permettre aux résidents de se sentir adultes, c’est-à-dire de leur apprendre l’indépendance.

I N T E R I E U R

Il est un lieu de travail pour le personnel administratif, médical, etc. un lieu de rencontre pour les résidents et leur famille, mais aussi le lieu de leurs activités.

FAMILLE ET RESIDENTS

plan du rez-de-chaussée (1er bâtiment)documents mis à jour le 20 juin 20141 2 4m

20

Dans le lieu des activités, le lien mais aussi l’autonomie sont privilégiés. Aménagé autour d’un patio, ses abords sont un prolongement de l’espace intérieur. «Jardin géométrique», il recrée des pièces, extérieures. Cela devrait permettre une meilleure appropriation par les résidents et évite qu’ils ne ressentent le regard des autres comme en permanence posé sur eux. Différents ateliers (peinture, musique, poterie, et autres) le composent ainsi que les salles de consultations. Les ateliers seront fréquentés par de petits groupes de 5 à 6 personnes. Pour améliorer la concentration, peu de vues sur l’extérieur, principalement des vitrages sablés laisseront pénétrer une lumière naturelle diffuse.

STRATEGIE SPATIALE PATIO

MODELAGE PERIMETRE

être compact pour garantir la surveillance apporter de la lumière et optimiser la circulation(séparer activités et rencontres)

jouer avec la pente pour créer des espaces bornés assurer la transition avec et par les espaces extérieurs

Outre les espaces de travail, le personnel bénéficie d’un espace de repos, une salle à manger, une cuisine et une terrasse. Ces espaces se situent à l’étage. Préservés du reste, ils sont essentiels car les sollicitations et l’énergie dont doivent faire preuve le personnel au quotidien peuvent être cause d’usure et de fatigue mentale.

PERSONNEL

RESIDENTS

1 2

3 4

CONCEPT ESPACE D’ACTIVITE / DE RENCONTRE

documents mis à jour le 12 juin 2014

plan du 1er étage

21

Continuité IntimitéSurveillancemaison double circulationmaison «en croix»maison à deux patio

aussi présente en bandeaux au-dessus des portes pour distinguer les pièces. Une variété d’espaces communs, de par leurs formes et leurs tailles, a été privilégiée. Dans ces lieux, un individu pourra se mettre à distance, sans avoir à s’isoler dans sa chambre.Celles-ci de 26 m2 environ sont adaptées aux handicapés moteurs. Pensées comme des espaces personnels, les lits ne sont pas visibles depuis la porte, cela peut-être très angoissant, et elles possèdent un coin bureau, une salle de bain et des toilettes. La lumière pénètre largement grâce au dispositif incorporé à la paroi (page suivante).

Aire de circulation Zoning sensoriel

LE BÂTIMENT DU «JE» / ENVELOPPE

INSPIRATION/ CROISSANCE DES INFLORESCENCES/ MODELISATION DES PRINCIPES THEORIQUES

CONCEPT

/ 1ERE EVOLUTION

faire ensemble (séjour)être ensemble

être seul(chambre)

s’apaiser(espace«snoezelen»)

entrée et circulation

infirmerie

balnéo-thérapie

mur de guidage

/ 2EME EVOLUTION

Dans les maisons, l’intérieur se veut doux, enveloppant. Si l’arrondi améliore la surveillance, il évite avant tout les longues perspectives et est gage de fluidité. Grâce à ses dégagements, le couloir sera davantage une aire de circulation dans laquelle une paroi lisse et colorée guidera les résidents. La couleur sera

document réalisé le 24 avril 2014

documents mis à jour le 8 juin 2014

documents réalisés le 20 mars 2014

22

S E N S O R I A L I T E ESPACE SNOEZELENLa perception différente des personnes autistes conduit à des besoins d’autant plus particuliers en cas de crises, quand il s’agit de les apaiser.

Apparu dans les années 70 aux Pays-Bas, le snoezelen est une stimulation multisensorielle contrôlée. Cela permet d’éveiller les sens de la personne stimulée dans une ambiance sécurisante.Ainsi, les espaces snoezelen qui ne leur sont pas spécifiquement destinés permettent néanmoins de recentrer l’individu sur «l’ici» et «le maintenant», le reconnecter à son corps pour le rassurer, le calmer.

Ces espaces sont révélateurs des besoins, en termes d’espace, des personnes autistes.

23

Une réflexion environnementale est menée à travers le projet.

Moins dans une volonté de correspondre à la démarche HQE qu’avec celle de créer un bâtiment « intelligent » qui contribuera au confort de ces usagers. C’est aussi pour s’inscrire dans une logique économique d’utilisation de matériaux locaux et de réduction de la consommation énergétique : une vision globale du bâtiment entre coût de construction et coût d’entretien, confort des usagers et contexte et vie du projet.

C O N S T R U I R E

Dispositif avec réflecteur renvoyant la lumière au fond de la pièce

Auvent protégeant le vitrage vertical

Double vitrage

Grille paralume et double vitrage horizontal

Faux plafond diffusant dans le couloir

Eléments verticaux diffusants côté chambre

(entrée et salle d’eau)

Paroi opaque (guidage)

document réalisé le 27 mai 2014 24

UNE STABILITÉ DE L’AMBIANCE THERMIQUE QUI PERMET UNE FAIBLE CONSOMMATION D’ÉNERGIE

TOITURE VEGETALISEE

VIDE SANITAIRE

BRISE SOLEIL

VMC SIMPLE FLUX

PLANCHER CHAUFFANT

PUIT PROVENCAL

LA LUMIERE NATURELLE PARTOUT PRÉSENTE : UNE AMBIANCE HOMOGÈNE ET UN REPÈRE TEMPOREL

« Nous pouvons agir sur les contextes environnementaux : l’espace, le mouvement, le temps, la lumière, la densité, le bruit, la qualité et le nombre de personnes présentes, les informations qui circulent.

Aménager le contexte environnemental, c’est compenser (autant que possible) cette difficulté à moduler les entrées sensorielles. Il s’agit de toutes les adaptations collectives et individuelles mises au service de la compréhension. »

«L’habitat des personnes avec TED : du chez soi au vivre ensemble», ANCREAI, 2011

25

/ des espaces contenants / des espaces de transition / des parcours simples

/ une échelle intime / une proganisation spatiale structurée et cohérente

/ des ambiances homogènes

/ une limite dedans-dehors claire

/ des points de repères visuels et un fil conducteur «rail»

/ des espaces de repli

Ils faut éviter ...

/ les espaces trop fermés / les angles saillants / la modularité

/ les espaces totalement dégagés

/ le bruit / la lumière directe

ANNEXE : PRINCIPES SPACIAUX