Campagne de plantation de mangroves en bord d’estuaire. VietnamThanh Hoa

PROJET DE RAPPORT ANNUEL Année fiscale 2013-2014

ASSEMBLEE GENERALE

du 11 décembre 2014

Arielle de Rothschild, Présidente

CARE France est une association reconnue d’utilité publique

Édito Chers Adhérents et Amis de CARE,

Je suis heureuse de vous rendre compte des nombreuses et efficaces actions menées cette année par notre association, grâce à vous et au soutien des milliers de donateurs qui nous soutiennent. Le rapport annuel et financier qui suit vous présente fidèlement ce que votre engagement a rendu possible cette année. Soyez en remerciés !

Dans ce message annuel, je souhaite particulièrement mettre l’accent sur l’impact du changement climatique sur les projets que nous menons.

Le dernier rapport du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) a de nouveau insisté sur les risques immenses de l’inaction face au changement climatique, et l’attention est tournée ces jours-ci vers le Pérou où se tient la conférence annuelle sur le climat.

En 2015, ce sera le tour de la France d’accueillir la conférence climat, la COP21, dont les résultats seront décisifs pour rester sous le seuil de 1,5°C de réchauffement.

Le changement climatique est le principal défi de notre époque. C’est également la menace la plus sérieuse sur nos actions de lutte contre la pauvreté, de développement durable et de défense des droits humains. Car même si les populations les plus pauvres contribuent peu à la production des émissions de gaz à effet de serre responsables du changement climatique, ce sont elles qui en subissent le plus les conséquences. Des milliers de personnes ont récemment été touchées par des catastrophes naturelles telles que des inondations en Inde, au Népal et au Pakistan ou des sécheresses en Éthiopie et au Sri Lanka. Les terribles cyclones Haiyan et Hagupit ont dévasté les Philippines et CARE a été et est un acteur majeur de l’aide aux victimes. Le changement climatique est une grande injustice sociale et lutter contre ses effets est une priorité stratégique de notre association et du réseau CARE International.

L’Union européenne doit contribuer de manière équitable au financement international de la lutte contre le changement climatique afin d’aider les pays en développement à évoluer vers un modèle bas carbone et résilient au changement climatique. CARE appelle donc la France et les autres gouvernements européens à faire part dès la COP de décembre 2014 de propositions visant à augmenter de manière significative la contribution financière de l’UE.

La société civile s’est déjà fortement mobilisée pour exiger une action politique efficace contre le changement climatique. Ensemble, soyons acteurs de notre futur et de celui que nous laisserons à nos enfants !

Arielle de Rothschild Présidente de CARE France Vice-Présidente de CARE International

La gouvernance Créée en 1983, CARE France fait partie des 14 membres du réseau CARE. CARE France est une association reconnue d’utilité publique. Les adhérents, les administrateurs : L’association compte 319 adhérents actifs. Toute personne qui partage les valeurs de CARE France peut demander à être adhérent. Les donateurs ne sont pas automatiquement adhérents : ils doivent en faire la demande. Le Conseil d’Administration examine et approuve les demandes. Le Conseil d’Administration de CARE France est actuellement composé de 16 membres bénévoles élus lors de l’Assemblée Générale annuelle. Les organes collégiaux élus : Le Conseil d’Administration s’est réuni 4 fois en 2014. Ses 4 Comités (Nominations, Programmes et Qualité, Ressources et Communication, Finances Gouvernance et Risques) préparent les décisions du Conseil et se réunissent deux fois par an. Le Conseil d’Administration a également nommé des référents pour suivre les pays d’intervention les plus importants : Roumanie, Maroc, Cameroun, Liban... Ils informent le Conseil des succès et des défis opérationnels. Le Bureau du Conseil, constitué de 5 membres élus pour 2 ans, s’est également réuni 4 fois. En dehors des réunions formelles, le Bureau est consulté pour se prononcer sur toute opportunité de nouveaux programmes dès lors que le budget prévisionnel est supérieur à 700 000€, ou pour toute utilisation du fonds d’intervention d’urgence. Les décisions prises par le Bureau sont ensuite présentées au Conseil d’Administration pour approbation. Les membres du Conseil d’Administration ne peuvent pas faire plus de trois mandats. Ils se rendent régulièrement sur le terrain pour suivre les progrès des projets. Direction exécutive et relations avec les instances élues: Directeur Général est responsable devant le Bureau et le Conseil. L’équipe de direction salariée comprend 5 directeurs. Le Conseil d’Administration et le Bureau encadrent les responsabilités de l’équipe de direction et les procédures d’embauche par un document de « délégation de pouvoirs » régulièrement mis à jour. Le Bureau décide des augmentations de salaire des directeurs. CARE France et ses parties prenantes : Les salariés élisent deux délégués qui rencontrent la direction de l’association tous les deux mois. Un mécanisme de suivi a été mis en place pour répondre aux remarques des donateurs ou aux demandes de bénéficiaires des projets. CARE France est membre du Comité de la Charte, organisme qui exerce depuis plus de 20 ans la mission de contrôle de l’appel à la générosité publique. Son agrément a été renouvelé en 2012 pour une période de 3 ans. Tous les ans, le représentant du Comité de la Charte est invité à assister à une réunion du Conseil et à l’assemblée générale des adhérents où il peut librement prendre la parole. CARE France participe au mouvement associatif français. L’association est membre de Coordination Sud, du Comité 21, de PS’EAU, du Réseau Action Climat (RAC) et de France Générosités (dont Philippe Lévêque a été élu Trésorier en 2013). Les dirigeants de CARE France sont régulièrement invités à des réunions de coordination ou de consultation à la Présidence de la République, au ministère des Affaires étrangères et dans d’autres ministères, à l’Assemblée nationale, au Sénat, à l’Union européenne, à la Banque mondiale et dans des agences des Nations Unies. Philippe Lévêque est membre du panel de parties prenantes du Groupe Lafarge. Il ne perçoit aucune rémunération à ce titre. CARE France est reconnue d’Utilité Publique (RUP).

La prévention des conflits d’intérêt : Une fois par an, la liste des principaux fournisseurs de l’association (représentant au moins 80% des achats) est présentée en Conseil d’Administration. Les Administrateurs et les directeurs salariés doivent déclarer tout lien avec ces fournisseurs. Aucune déclaration n’a été faite cette année. Un « Comité de Sélection » est formé lors de toute embauche. Les membres du Bureau font partie des Comités de Sélection lors du recrutement de directeurs salariés. Les membres des Comités de Sélection doivent signer une déclaration de « non lien parental » avec les candidats. La participation au réseau CARE International : CARE France s’engage à suivre les principes éthiques définis par CARE International ainsi que par d’autres codes de bonne conduite signés par le réseau tels que celui pour les organisations non gouvernementales lors des opérations de secours en cas de catastrophe. Les missions du Secrétariat de CARE International installé à Genève (coordination des membres, partage des bonnes pratiques, représentation auprès des Nations Unies et de l’Union Européenne…) sont financées par les 14 membres du réseau. Chaque membre contribue en fonction de son budget. En 2014, la contribution de CARE France a été de 167 956€. CARE France contribue également au financement opérationnel des équipes d’urgence mutualisées, du fonds d’urgence et de l’équipe « sécurité » du réseau (150 521€). Arielle de Rothschild et Philippe Lévêque ont représenté CARE France aux réunions du Conseil d’Administration de CARE International, fondation de droit suisse. Arielle de Rothschild a été élue Vice-Présidente de CARE International en novembre 2012. Elle est membre du Comité Ressources Humaines et Sécurité. Philippe Lévêque est membre du Comité Finances et Risques et du Comité Communication et Collecte de Fonds. Le Vice-Président et Secrétaire Général de l’association, Bertrand Chardon, et le Directeur Général, Philippe Lévêque, sont membres du Conseil d’Administration de CARE Maroc. Le Trésorier, Cristian Tabacaru, est membre du Conseil d’Administration de la Fondation Sera Romania. CARE Belgium a été créé en juillet 2013, la Présidence en est assurée par Daniel Thierry, ancien Vice-Président de CARE France. Bertrand Chardon et Eric Martin, directeur financier de CARE France, sont les représentants de CARE France au Conseil d’Administration de CARE Belgium. Pour en savoir plus, rendez-vous sur www.carefrance.org Les statuts sont accessibles sur le site internet, de même que les états financiers et le rapport d’activité. POUR PLUS DE TRANSPARENCE Le point fort de l’année : Le projet stratégique a été amendé pour couvrir la période 2015-2016. Ce travail, très participatif, a été mené au long de l’année et soumis au vote de l’assemblée générale de décembre 2014. Ce qui aurait pu être mieux : CARE France souhaite publier un mini rapport annuel de « responsabilité sociétale ». Le travail est bien engagé mais n’a pas abouti suffisamment tôt pour être présenté lors de l’assemblée générale annuelle.

Les actions de CARE France sur le terrain En 2014 (1er juillet 2013- 30 juin 2014), les ressources de l’association se sont élevées à 30 millions d’euros. Les activités programmatiques de CARE France ont fortement augmenté : 25,5 millions d’euros (M€), contre 16M€ en 2013 et 14,2M€ en 2012. Cela est notamment dû à l’augmentation des subventions européennes (de 6,6M€ à 14,2M€, soit +115%) et des programmes d’urgences (de 3,3M€ à 9,2M€, soit +181%) par rapport à 2013. CARE France a mené des projets dans 33 pays. Les urgences représentent 38% de notre portefeuille programmatique en FY14. Cela reflète la conjoncture négative d’un monde qui fait face à de multiples crises, qu’elles soient :

• Politiques : ouverture d’une mission au Liban pour les réfugiés syriens et les populations hôtes libanaises (17%), aide aux populations déplacées au Mali (5%) ;

• Climatiques : sécurité alimentaire au Tchad (9%), inondations dans le Nord-Bénin (3%), soutien aux victimes du typhon Haiyan aux Philippines (3%).

Cette croissance programmatique reflète également le lancement d’importants projets pluriannuels : • Réhabilitation (+159% vs 2013) : reconstruction post-séisme des quartiers populaires à Haïti avec un

budget de plus de 9 millions d’euros sur 3 ans ; • Sécurité alimentaire (+160% vs 2013) : mise en place d’un programme régional au Honduras, Pérou,

Equateur et Bolivie ; • Développement économique (+52% vs 2013) : développement d’une filière d’exploitation du jute au

Bangladesh.

Elle s’appuie aussi sur la poursuite de notre socle programmatique : • Protection et droits humains (27% du portefeuille) avec des projets dédiés, par exemple à la promotion

des droits à la propriété (Bénin), • Développement économique (Mali, Bangladesh, Equateur), • Lutte contre les violences sexuelles (Bénin), • Protection de l’enfance (Roumanie, Amérique Centrale).

Elle annonce enfin le renforcement de nos activités au Cameroun, avec le lancement sur le dernier trimestre FY14 :

• d’un programme VIH/SIDA de 13,7M€ sur 5 ans, • d’une réponse d’urgence pour les réfugiés centrafricains dans l’Est du pays, • de projets de résilience et d’autonomisation des femmes dans le Nord.

CARE France a aussi mené plusieurs actions de plaidoyer autour des thématiques de l’égalité des genres, du changement climatique (avec la participation aux négociations climatiques à Varsovie) et des urgences (en particulier crise syrienne et centrafricaine). L’année a également vu la généralisation du « marqueur genre » à tous les projets et la validation par le réseau CARE d’une stratégie programme d’ici à 2020. Cette stratégie est construite autour de 4 piliers : (1) humanitaire (2) santé sexuelle, reproductive et maternelle et vie exempte de violence, (3) sécurité alimentaire et nutritionnelle et résilience au changement climatique (4) meilleur accès et contrôle des ressources économique des femmes. Elle s’appuie par ailleurs sur 3 approches transverses: (1) renforcer la résilience, (2) renforcer l’égalité des genres et l’empowerment des femmes, (3) promouvoir une gouvernance inclusive.

Répartition des budgets par pays et par secteur d’intervention, pour la période allant du 01/07/2013 au 30/06/2014. Répartition par pays

Répartition par secteur d’intervention

Liban 17%

Haiti 15%

Roumanie 10%

Benin_Togo 9% Tchad 9%

Cameroun 8%

Mali 7%

Bangladesh 5%

Madagascar 3% Philippines 3%

Amérique Centrale 5% Cuba 2% Amérique du Sud 3%

Niger 1% Maroc 1%

Inde 1% France 1%

Autres 2%

Urgences 38%

Réhabilitation 14%

Réduction des risques de catastrophes

5%

Changement climatique

3%

Sécurité alimentaire et nutritionnelle

3%

Eau, hygiène et assainissement

5%

Développement économique

6%

Santé 7%

Education 2%

Protection et droits humains (femmes et enfance)

16%

Autres 1%

Les actions de plaidoyer En FY14, CARE France a développé et mis en œuvre une stratégie plaidoyer articulées autour de 3 axes et a progressé fortement en notoriété auprès des principaux décideurs ciblés sur ces axes. Les principales actions ont été les suivantes :

• Sur l’axe genre : le lancement à Paris en octobre 2013 du rapport régional «Printemps ou automne arabe ? Participation des femmes aux soulèvements et à la vie politique : quelles implications pour les acteurs nationaux et internationaux », l’organisation en novembre 2013 d’un Colloque « Femmes & Développement : de figurantes à actrices, l’empowerment des femmes comme clé du développement » ou encore la participation en Mars 2014 à la 58ème session de la Commission des Nations Unies sur la Condition de la Femme à New York au sein de la délégation française ;

• Sur l’axe changement climatique : La participation de CARE France à la COP19 à Varsovie au sein de la délégation de CARE International et en ce moment même au Pérou pour la COP20, le lancement en janvier 2014 du projet PAMOC (en partenariat avec d’autres ONGs françaises) ou CARE France sera le chef de file de la thématique changement climatique et réduction des catastrophes pour les ONGs Françaises pour la COP21 à Paris, la participation à la campagne « génération nutrition » d’avril à juin 2014 et plus généralement tout au long de l’année la préparation pour la COP21 à Paris ;

• Sur l’axe humanitaire : la participation à des réunions de haut-niveau avec des décideurs politiques, la

publication de communiqués de presse, ou encore la mobilisation sur les crises en Syrie, en Centrafrique, au Sud-Soudan, dans les territoires occupés palestiniens sur les questions de l’accès aux victimes et à leurs droits, du financement de l’aide humanitaire ou encore de la résolution pacifique des conflits. Parmi les évènements les plus visibles, nous pouvons citer la participation à la campagne #AvecLesSyriens, à l’occasion du 3ème anniversaire du conflit syrien en mars 2014.

Pa ailleurs, CARE France a profité de l’agenda international pour porter des messages au profit des populations les plus vulnérables, que ce soit dans le cadre de la définition des objectifs post 2015, des réunions du G8 ou du G20, des élections européennes ou municipales ou des campagnes sur la taxe sur les transactions financières. L’année 2015 sera charnière pour le plaidoyer et constituera une priorité programmatique. (COP21 en France, objectifs post 2015, la renégociation du protocole de Hyōgo sur la réduction des risques de catastrophes, ou encore la revue des objectifs de la conférence de Pékin qui s’était tenue en 1995 sur la promotion et l’autonomie de la femme).

Programmes & plaidoyer : bilan et perspectives Le mot d’Alexandre Morel, directeur des programmes de CARE France.

Les succès de l’année

• Au Liban, depuis l’ouverture du bureau en avril 2012, CARE a soutenu plus de 50 000 réfugiés syriens et populations hôtes vulnérables (dont les ressources sont soumises à de fortes pressions) en apportant une aide financière d’urgence et en améliorant les conditions sanitaires et d’accès à l’eau. CARE et ses partenaires ont également travaillé avec des municipalités libanaises afin d’améliorer leurs infrastructures.

• L’ancrage de CARE comme acteur de la société civile du « Sud » se renforce. Au Maroc, les espaces de dialogues, mis en place en 2012, entre les citoyens et les pouvoirs locaux dans le domaine de l’éducation ont été renforcés cette année. Il nous semblait important de poursuivre cette démarche au sein même de CARE Maroc. Le conseil d’administration est désormais composé à trois quart de Marocains.

Les inquiétudes

• Le développement des programmes de lutte contre le sida au Cameroun est une belle reconnaissance du travail de nos équipes locales. Mais l’arrivée soudaine et massive de réfugiés centrafricains dans l’Est les a fortement mobilisées et nous devons désormais mener de front deux programmes importants. Si CARE France a apporté un soutien technique et financier, il faut que poursuivions dans cette voie.

• Les populations les plus pauvres subissent de plein fouet les impacts du changement climatique. Nos équipes le constatent chaque jour sur le terrain et s’efforcent d’y remédier en menant des actions d’adaptation au changement climatique. Pourtant, cela ne suffira pas à lutter contre cette injustice mondiale. Il est nécessaire que les Etats réduisent drastiquement leurs émissions de gaz à effet de serre et soutiennent financièrement les mesures d’adaptation.

Nos priorités pour l’année prochaine

• 51,2 millions de personnes étaient réfugiées ou déplacées à la fin 2013, un record depuis la Seconde guerre mondiale. CARE reste mobilisé pour apporter son soutien à ces personnes qui ont tout perdu et sont hantées par les violences ou les catastrophes dont elles ont été témoins. Cependant, nous sommes très inquiets de la dichotomie croissante entre besoins et financements disponibles.

• Le prochain sommet de l'ONU sur le climat, qui aura lieu à Paris en 2015, sera décisif. Il scellera un nouveau plan d’action mondial. Nos équipes seront mobilisées tout au long de l’année pour encourager une prise de conscience des Etats. Car nous savons déjà que les engagements actuels ne suffiront pas à limiter le réchauffement climatique sous la barre des 2° C, seuil d’une catastrophe climatique.

Focus sur Ebola Cette année 2013-2014 s’est trouvée fortement marquée par les réponses aux urgences. Parmi elles, l’épidémie du virus Ebola a fait ravage en Afrique de l’Ouest et continue de mobiliser de nombreuses équipes de CARE. 6 000 personnes décédées et 17 000 infectées, voilà le bilan officiel meurtrier et tout à fait provisoire d’Ebola en Afrique de l’Ouest, alors que l’on enregistre chaque semaine plus de 1 000 nouveaux cas. Outre ces victimes directes d’Ebola, il faut également prendre en compte les malades souffrant d’autres pathologies et qui n’ont pu être soignés. Bien des personnels médicaux des régions affectées sont morts, malades ou trop effrayés pour intervenir. Les médicaux représentent 10% des morts…. Les effets d’Ebola sont également insidieux car l’épidémie déstabilise aussi les bases sociales et économiques des communautés affectées. C’est pourquoi le nombre de victimes d’Ebola risque d’augmenter même une fois le virus contenu. La mise en quarantaine de communautés, le blocage des routes, la fermeture des frontières, la suspension des vols internationaux et l’interruption du trafic maritime ont de lourds impacts sur les populations. La Guinée, le Sierra Leone et le Liberia ont déclaré que l’épidémie actuelle avait un fort impact économique, alimentant une inflation qui rend un peu plus inaccessibles les biens de première nécessité pour les plus pauvres. En Guinée, par exemple, le prix du sac de riz a doublé en quelques mois (de 21 US$ à 41 US$). Au Sierra Leone, les restrictions de mouvement et de rassemblement mises en place pour stopper l’avancée de l’épidémie empêchent les agriculteurs de travailler et les Sierra-Léonais craignent pour la prochaine récolte de riz. Celle de pommes de terre est déjà en partie bloquée dans les zones de quarantaine. Le risque de crise alimentaire en 2015 est réel. Cet enclavement économiquement est à l’origine de tensions, voire d’épisodes sporadiques de violences urbaines. Ce rapide effondrement économique n’encourage pas non plus les familles et les autorités des pays voisins, non officiellement touchés, à chercher et à déclarer d’éventuels cas. A part le Mali, désormais officiellement touché. Les restrictions de mouvement et de rassemblement ne sont pas l’unique moyen de combattre cette épidémie. Les quarantaines doivent être accompagnées d’initiatives pour que les communautés isolées aient accès à l’eau, la nourriture et à des produits de première nécessité. Pour minimiser les impacts de cette épidémie et en contenir la propagation, il est bien sûr essentiel que la communauté internationale poursuive son soutien médical et financier aux pays affectés. Mais il faut également agir en amont et renforcer les actions de prévention et de sensibilisation. Cette épidémie risque de laisser des traces durables dans ces sociétés déjà très pauvres. Ebola sape également les structures familiales en s’attaquant aux femmes et aux filles qui sont les soignants traditionnels de leurs proches et sont donc disproportionnellement affectées. La première personne infectée par Ebola était un petit garçon de deux ans en Guinée. Sa mère, sa sœur, sa grand-mère, une infirmière et une sage-femme du même village furent les victimes suivantes. Au Liberia, pays le plus touché, 75% des victimes sont des filles et des femmes. Les survivants devront reconstruire leurs vies sans celles sur lesquelles reposent traditionnellement les fondations de la famille. Une fois que l’épidémie sera contenue – et l’attention médiatique et politique redirigée vers d’autres drames – il est impératif que les financements de la communauté internationale ne se tarissent pas abruptement. Les ONG comme CARE, présentes avant, pendant et après l’épidémie, auront bien du travail aux côtés des autorités locales pour reconstruire le tissu social et économique des pays affectés. Il est essentiel que les bailleurs internationaux ne reproduisent pas les erreurs commises après l’épidémie de choléra en Haïti, où peu d’actions de long terme ont suivi la phase d’urgence. CARE veille à faire passer ce message afin d’éviter à l’Afrique de l’Ouest cette double peine.

Philippe Lévêque Directeur général de CARE France

Les Entreprises et Fondations La collecte auprès des Entreprises et Fondations a été en croissance forte et a atteint 4,6 millions d’euros (contre 2,8 millions l’année précédente). Ce bon résultat s’explique par les nouveaux partenariats signés, la fidélité des partenaires existants et leur forte mobilisation sur l’urgence cyclone aux Philippines. Au total ce sont plus de 780 000 euros qui ont été collectés auprès des partenaires entreprises de CARE France suite au Typhon Haiyan et notamment par AXA, BNP Paribas, Société Générale, Christian Dior et Bouygues Construction. Ces fonds ont été donnés par les salariés (dont les dons sont comptabilisés en dons manuels) mais aussi par les entreprises qui ont abondé -pour la plupart- les dons des salariés. En FY14, nous avons également renouvelé pour 3 ans les partenariats avec AXA et la Fondation Société Générale pour la solidarité et signé le deuxième volet du projet « Milk collection center » en Egypte avec Danone Fonds Ecosystème.

De nouveaux partenaires nous ont rejoints comme la Cartier Charitable Foundation qui soutient 4 projets d’empowerment des femmes au Pérou, au Bangladesh, en Haïti et au Cameroun. De plus une opération spéciale de vente d’un Foulard Hermès au profit de CARE a rapporté plus de 200 000 euros. Lyreco for Education s’est engagé également à nos côtés pour un programme d’éducation sur 3 ans à Madagascar qui a débuté sur l’exercice fiscal 2015.

Les grands donateurs particuliers

A l’occasion de ses 30 ans, CARE a lancé une campagne spéciale Grands Donateurs des 30 ans qui a collecté 250 000 euros (dont 156 000 encaissés reçus sur l’exercice fiscal). La collecte auprès des grands donateurs cette année s’est élevée à 461 000 euros. Le Cercle Femmes rassemble 20 femmes influentes du monde économique, artistique, média, sportif ou politique. Ce cercle a pour objectif de faire rayonner l’action de CARE pour les femmes dans le monde et ses membres se sont fortement mobilisés autour des 30 ans de CARE France.

Lancement du partenariat au siège d’AXA le 11 février 2014, en présence de Denis Duverne, Directeur Général délégué du Groupe AXA

La collecte auprès des particuliers L’année 2014 a suivi les mêmes tendances que 2013, à savoir le développement du don par prélèvement automatique et la tendance baissière du don plus classique par Marketing Direct (courriers d’appels aux dons), notamment sur nos programmes en Roumanie.

Le programme de collecte de rue connait une belle stabilité depuis maintenant dix ans et continue de produire de bons résultats, malgré un contexte général plus compliqué, du fait de l’augmentation du nombre d’associations dans la rue. La systématisation des appels téléphoniques d’augmentation de montant de don et le changement de don minimum dans la rue ont amené le don moyen à plus de 11€ par mois en 2014, soit 1 € de plus qu’en 2013.

Les mailings d’appels aux dons pour nos programmes Roumanie voient leurs rendements continuer de baisser année après année, en particulier en ce qui concerne nos donateurs les plus fidèles, désormais âgés. La tendance est assez proche pour les mailings d’appels aux dons pour nos autres programmes, à l’exception des appels à dons lors de grandes urgences médiatisées. En 2014, nous avons initié des opérations de prospection par téléphone qui donnent de bons résultats. Ces opérations seront reconduites en 2015.

Sur internet, la collecte est en hausse par rapport à 2013, du fait des nombreux appels d’urgence (réfugiés centrafricains, guerre en Syrie …) et de nos efforts constants sur ce média. Notre politique de pétitions sur internet (4 pétitions par an) porte ses fruits puisqu’un nombre significatif de signataires deviennent donateurs dans les mois qui suivent. En 2014, plus de 40 000 personnes ont signé nos pétitions.

Deux événements de collecte majeurs ont eu lieu pendant l’exercice fiscal : le Bal de Deauville d’août 2013 et le concert à la salle Gaveau à l’occasion des Saisons de la Solidarité, en juin 2014.

La communication L’année a été marquée par les 30 ans de CARE France. A cette occasion, CARE a organisé des événements et campagnes de communication, et développé des supports de communication.

Le 29 novembre 2013, CARE France a organisé un Colloque Femmes & Développement à l’Assemblée nationale, qui a réuni 250 experts, institutionnels, humanitaires, intellectuels et représentants de la société civile pour une matinée d'échanges et de débats sur le rôle des femmes en tant qu'actrices du changement et du développement.

Le colloque a été ouvert par Elisabeth Guigou, présidente de la Commission des Affaires Etrangères et Arielle de Rothschild.

Le 6 mars 2014, CARE a lancé un Webdocumentaire sur les AVEC (associations villageoises d’épargne et de crédit) sur le Portail de TV5 monde. Sous forme de vidéos, photographies, sons et textes, ce web documentaire présente la mise en œuvre dans 5 pays différents (Haïti, Côte d'Ivoire, Cambodge, Madagascar et Bangladesh) de ce concept développé par CARE il y a 20 ans, et repris depuis par de nombreuses ONG. Il a été financé grâce à l’AFD, TV5 Monde, la Fondation Financière de l’Echiquier et la Cartier Charitable Foundation. Le Pélerin a consacré 6 pages à ce sujet : Un film de présentation institutionnel de CARE de 6 minutes a été réalisé et visible sur le site web. Réseaux Sociaux / web

CARE France avait 29 858 fans au 30/06/14

Et un compte Twitter a été créée en mars 2014 et comptait 277 followers à fin juin 2014.

Le site internet www.carefrance.org avait été totalement refondu en FY13. Il reçoit 41 626 visiteurs par mois soit 1 387 par jour. Un travail a été mené afin d’améliorer le référencement naturel du site internet (mots clés…). Relations médias 160 retombées médias à fin juin 2014. Pourcentage d’articles dédiés : 49%. Ce chiffre est en augmentation par rapport aux années passées (40% en 2013 et 32,5% en 2012). A noter : - 14% de ces retombées ont été produites spécifiquement par CARE France et reprises telles quelles: tribune, diaporama… - une forte augmentation des sujets plaidoyer et terrain. Les sujets les plus porteurs : urgences (40%), environnement (16%), femmes (14%), développement économique (9%). Sur l’ensemble des retombées, aucune ne critique l’action de CARE : 88 sont neutres, 24 positives. Mobilisation pour le 8 mars, journée internationale des femmes. En 2013, CARE France a souhaité profiter de l’actualité des élections municipales pour mettre l’accent sur la place des femmes dans la société et dans les instances politiques. Même si la campagne a bien fonctionné sur les réseaux sociaux et notamment twitter, elle n’a pas permis de faire « émerger » CARE dans l’espace médiatique encombré de mars 2014. Le sujet, sans doute trop éloigné du cœur des actions de CARE explique sans doute aussi ce manque de retombées presse.

Rapport du Trésorier à l’Assemblée Générale

RAPPORT FINANCIER

ASSEMBLEE GENERALE

du 11 décembre 2014

Cristian Tabacaru, Trésorier

CARE France est une association reconnue d’utilité publique Exercice 2013/2014

Pour la première année, les ressources de CARE France ont dépassé le montant de 30M€, plus haut niveau jamais atteint. Les ressources privées ont connu un bon niveau de croissance, illustrant la fidélité et la confiance des donateurs particuliers, des entreprises et des fondations envers notre Association. Les ressources institutionnelles ont plus que doublé, nos principaux bailleurs de fonds ayant accepté des propositions de programmes de très grande envergure, notamment au Cameroun, en Haïti et au Liban. L’Association poursuivra l’exercice suivant sur cette lancée, même si la prévision actuelle fait apparaître un volume de ressources légèrement inférieur (27,5 M€ contre 30).

Commentaires sur les comptes de l’exercice 2014 L’exercice 2013 couvre la période allant du 1er juillet 2013 au 30 juin 2014.

Ressources Les ressources de l’exercice s’établissent à 30,6 M€ (hors reprises de provisions et fonds dédiés), en augmentation de 12,2 M€ par rapport à l’exercice précédent et 3,4 M€ au-dessus du budget voté à l’Assemblée Générale 2013. Toutes les catégories de ressources sont en forte croissance. Les produits de la générosité du public (personnes physiques) augmentent de 868 K€, soit +13,4%. Le prélèvement automatique reste le principal mode de collecte de dons privés, représentant plus de 70% de ces ressources. L’association a cependant accru l’utilisation du marketing téléphonique. Les autres fonds privés (entreprises et fondations) ont augmenté de 1,8 M€, soit +63,5%. Les subventions institutionnelles sont en augmentation de 9,7 M€, soit +108%.

L’Association maintient un bon équilibre entre ressources privées et publiques, même si la proportion de ces dernières a fortement augmenté, passant de 48,6 à 60,8% du total des ressources. Une partie de ces ressources sera reportée sur les exercices suivants (engagements à réaliser sur ressources affectées, aussi appelés fonds dédiés). Le total général du compte d’emploi des ressources (CER), qui inclut les fonds dédiés et les reprises de provisions pour risques et charges (soit 1,8 M€), s’élève donc à 32,4 M€.

Emplois Les dépenses liées aux missions sociales se maintiennent à un bon ratio de 86,5 %. Les frais de recherche de fonds augmentent de 187 K€ par rapport à l’exercice précédent, l’association continue d’investir principalement dans le recrutement de donateurs dans la rue. En complément, le marketing téléphonique permet soit de proposer à des donateurs occasionnels de devenirs donateurs réguliers par prélèvement, soit d’inciter des donateurs réguliers à accroitre leur don mensuel. Les frais de fonctionnement et de communication sont en augmentation de 113 K€ par rapport à l’exercice précédent, hausse principalement due aux dépenses du Secrétariat de CARE International et aux opérations de communication. L’excédent de l’exercice s’élève à 141 K€.

Bilan au 30 juin 2014 Les fonds associatifs s’élèvent à 1 663 K€, dont 10 K€ de dotation statutaire, 821 K€ de Fonds Enfants Roumains, 111 K€ de Fonds d’Intervention, et 580 K€ de Réserve Générale. L’excédent de l’exercice est de 141 K€ : il est demandé à l’Assemblée Générale de l’affecter à parts égales à la Réserve Générale et à la Réserve d’Urgence. L’objectif et de porter progressivement le total des réserves à 20% du total du bilan. Les fonds dédiés passent de 1,8 M€ à 2,6 M€, dont 735 K€ affectés aux programmes en Roumanie (montant inchangé par rapport à l’exercice précédent). Les provisions pour risques et charges sont de 171 K€, en augmentation de 124 K€. Un retard de mise en œuvre ayant été constaté sur certains programmes, principalement en Haïti et au Bangladesh, les conséquences éventuelles de ce retard sur le résultat de l’exercice ont été provisionnées. L’association n’a aucun emprunt ou dette financière. A la date de la clôture, la trésorerie figurant au bilan se décomposait comme suit :

• 1 230 K€ de soldes disponibles en banque et caisse au siège • 898 K€ de soldes disponibles en banque et caisse chez CARE Cameroun • 722 K€ de soldes disponibles en banque et caisse chez CARE Liban • 1 557 K€ déposés sur un compte sur livret • 1 972 K€ placés sur un fonds monétaire BNP MONE EURIBOR

Soit un total de 6 379 K€.

Commentaires sur le budget prévisionnel 2014/2015

Ressources Les projections actuelles font apparaître un niveau de ressources légèrement inférieur à celui de l’exercice précédent : 27,5 M€ contre 30,6 M€. Dans ce total, les ressources institutionnelles représenteront 57,7% du total, contre 60,8% l’an passé. L’Union Européenne et ECHO pèseront à eux seuls 34,9%. Emplois Les missions sociales devraient représenter 85% des charges, stables par rapport à l’exercice précédent. L’association poursuivra l’effort d’investissement engagé depuis plusieurs années en collecte de fonds, avec le recrutement de donateurs dans la rue : le budget prévu est de 1,4 M€, également stable par rapport à l’exercice précédent. Ce budget comprend notamment des contributions en fonds privés selon la répartition suivante :

• CARE Cameroun 160 K€ • CARE Liban 30 K€ • CARE Maroc 130 K€ • SERA Roumanie 2 300 K€ • Vivre en Famille 235 K€

Le résultat prévisionnel est de 40 K€. Note 1 : Les fichiers de l’association sont gérés conformément aux dispositions de la CNIL. Note 2 : Les documents comptables financiers et détaillés (bilan, compte d’exploitation, compte d’emploi des ressources et leurs annexes) peuvent être consultés au siège de l’association ou seront envoyés aux adhérents et aux donateurs qui le désirent sur simple demande. Ils sont consultables sur le site internet de l’association. Les Ressources Humaines Parmi ses orientations stratégiques, l’Association a décidé de mettre l’accent sur la formation de ses équipes, corollaire d’une politique plus générale d’amélioration de la qualité dans le travail de chacun. Au cours de l’exercice, les équipes ont ainsi reçu 643 heures de formation. Au 30 juin 2014, l’effectif était de 37 salariés au siège et 13 expatriés. Au 1er juillet 2014, la moyenne des 5 salaires annuels bruts les plus élevés est de 68 664 €. Le salaire annuel brut le plus élevé (Directeur Général) est de 94 512 €. Les administrateurs ne reçoivent aucune rémunération pour leur participation au Conseil d’Administration et n’ont perçu aucun remboursement de frais.

AUDIT INTERNE : Maîtrise des risques, valeur ajoutée, formation CARE France compte 2 auditrices internes qui ont pour mission, conformément à la charte d’audit de l’association, de s’assurer de la maîtrise des risques liés aux activités de l’association, sur le terrain comme au siège. Un plan d’audit, fondé sur une analyse des risques, est élaboré chaque année. A l’issue de chaque mission, des recommandations sont émises pour améliorer le contrôle interne et l’application des règles des bailleurs. Ces recommandations sont suivies à intervalle régulier. CARE France est régulièrement soumise à des audits externes mandatés par les bailleurs de fonds. Les auditrices internes jouent le rôle d’interface avec les auditeurs externes et appuient également les bureaux sur le terrain dans leur préparation de l’audit. Au cours de l’exercice écoulé, ECHO a mandaté un audit au siège de l’Association: le contrôle interne a été jugé « adéquat ». 9 programmes ont été audités, représentant un montant de dépenses de 3,7 M€, et n’ont donné lieu à aucun redressement significatif. Le plan d’audit de l’exercice 2014/2015 met l’accent sur le fonctionnement des bureaux-pays de CARE International sous responsabilité de CARE France (Cameroun et Liban), et les programmes mis en œuvre au Tchad, au Bénin, en Haïti, et en Amérique Latine.