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thomas-borel
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Projet socialiste détaillé
LINTGRALE
2I- RedResseR la FRance et pRoposeR un nouveau modle de dveloppement 4
1 Produire plus, produire autrement 4 1.1 Forger une nouvelle croissance pour crer des emplois
1.2 Porter la France et lEurope en tte de lconomie verte et de la lutte contre le changement climatique
1.3 Faire le choix de la comptitivit par linnovation et la qualit
2 Travailler mieux pour vivre mieux 11 2.1 Combattre le chmage
2.2 Garantir le bon emploi et humaniser le travail
3 Mettre la finance au service de lconomie pour mieux partager les richesses 13 3.1 Nous donner les moyens damliorer les salaires et de mieux partager les revenus
3.2 Rguler la finance et faire participer le capital la solidarit
4 Remettre la France au cur de lEurope et lEurope dans le cur des Europens 15 4.1 Sortir lEurope de la crise
4.2 Du carburant et un moteur pour lEurope
4.3 LEurope doit dfendre ses valeurs, elle doit aussi dfendre ses intrts
5 Redonner la France une voix forte et au monde une perspective de progrs 18 5.1 Dfendre un multilatralisme rnov
5.2 Garantir notre scurit
5.3 La France acteur et moteur du dveloppement solidaire
6 Doter la France dune vraie politique pour son immigration 20 6.1 Fixer et faire respecter des rgles claires et justes
6.2 Agir en Europe pour un dveloppement solidaire
II- RetRouveR la justIce pouR btIR lgalIt Relle 231 Donner un avenir la jeunesse, prparer lavenir grce la jeunesse 23 1.1 Accompagner et duquer les enfants ds le plus jeune ge
1.2 Changer lcole pour la russite de tous
1.3 Donner une nouvelle ambition lenseignement suprieur
1.4 Aider la jeunesse construire sa vie
1.5 Le droit la qualification diplmante et la formation tout au long de la vie
2 Des droits rels, des choix personnels 27 2.1 Laccs au logement : le toit est un droit
2.2 Laccs aux biens essentiels
2.3 Laccs la protection sociale
2.4 Laccs la culture et aux loisirs
3 Des efforts justes pour nous donner des moyens daction et redresser les comptes publics 37 3.1 Une stratgie de gauche pour rduire les dficits
3.2 Rendre la fiscalit juste et utile
4 Une puissance publique rhabilite, dcentralise et efficace 39 4.1 Un tat confort dans ses missions et modernis
4.2 Des services publics financs et efficaces
4.3 Un nouvel acte de la dcentralisation
3III- RassembleR les FRanaIs et RenoueR avec la pRomesse RpublIcaIne 43
1 Respecter les droits, faire respecter les devoirs 43 1.1 tre franais en 2012
1.2 Pour un pacte national de scurit publique
1.3 Pour une justice indpendante et des droits respects
2 Construire une socit plus humaine 48 2.1 Assurer lgalit entre les personnes
2.2 Assurer lgalit entre les territoires
3 Renouveler notre dmocratie 52 3.1 Rpondre aux demandes dmocratiques
3.2 Garantir une information libre et pluraliste
3.3 Renforcer les contre-pouvoirs et protger les liberts
3.4 Rquilibrer nos institutions
Retrouvez toute lactualit du projet sur projetsocialiste2012.fr
4I- REdREssER LA FRANcE ET pRoposER
uN NouvEAu modLE dE dvELoppEmENT
Pour les socialistes, lconomie, le social et lcologie sont
indissociables. Sans perspective de mieux tre, lconomie nest que
concentration des richesses dans les mains de quelques-uns. Sans
croissance ni innovation, les individus sappauvrissent et la socit
se disloque. Sans dveloppement durable, la croissance ne sera pas
soutenable. Ce changement de civilisation mobilisera plusieurs
gnrations, mais cest dans la dcennie qui vient que sa possibilit
va se jouer.
Des rponses indites doivent tre inventes pour concevoir,
produire, consommer, changer mieux. Pour les nations qui sauront
anticiper et sorganiser, apprendre et entreprendre, se projeter et se
protger, cest un formidable gisement de croissance et demplois
autant quune source daccomplissement individuel et collectif.
Depuis dix ans, hlas, lEurope et la France navancent plus. Nous
nacceptons pas le gchis humain que reprsente en particulier un
taux de chmage record des jeunes et des plus de 55 ans. Nous ne
voulons pas dune France o le nombre de brevets dposs figure au
bas des classements internationaux. Nous rejetons lirresponsabilit
qui consiste cribler les gnrations futures de nos dettes. Cest
pourquoi le projet socialiste se fonde sur une ambition productive forte
et se donne les moyens de la dployer dans un contexte de mutations
cologiques et technologiques indites.
Dans un monde qui va de lavant, il faut rester comptitif, ne pas
tre immobile. Encore faut-il ne pas se tromper de chemin ! Pour
les libraux et les conservateurs, quils soient llyse ou la
Commission de Bruxelles, la comptitivit est synonyme de moins-
disant : moins de rgles, moins de salaires, moins de droits sociaux,
moins dinvestissements pour le futur. Cette approche mne au
dclassement. la comptitivit low cost et lhyper-concurrence, nous opposons la comptitivit-innovation et la bonne performance.
Des salaris revaloriss dans leur travail et scuriss dans leur
parcours professionnel sont une source de richesse tous les sens
du mot pour lentreprise. De mme, une conception de linnovation
largie au champ de lconomie sociale et solidaire sinscrit dans
une vision moderne de lconomie. Autre vidence : ceux qui crent,
produisent, consomment, ont besoin de stabilit, dencouragement,
de reconnaissance. Cest pourquoi, lchelle globale, la finance doit
tre matrise, le libre-change encadr, les monnaies stabilises.
Redonner la France un poids et, par l-mme, une voix dans le monde,
telle est lambition du Parti socialiste.
1 pRoduIRE pLus, pRoduIRE AuTREmENT
1.1 Forger une nouvelle croissance pour crer des emploisAucun pays ne peut esprer se dvelopper sil perd ses emplois
et laisse filer son industrie. Au cours de la lgislature 2012-2017,
la France doit se fixer au moins quatre objectifs dintrt gnral :
porter son potentiel de croissance de 1,5 % 2,5 % du PIB ; rduire
le chmage pour retrouver lhorizon du plein emploi ; permettre aux
jeunes daccder au march du travail et mettre profit lexprience
des seniors ; prserver notre base productive et la rendre cratrice de
valeur ajoute.
1.1.1Rindustrialiser le pays et muscler nos entreprisesIl ny a pas dconomie forte sans industrie forte ; il ny a pas
dindustrie dynamique sans puissance publique active ltat, mais
aussi les collectivits territoriales et lEurope.
Cest pourquoi nous crerons une Banque publique dinvestissement.
Elle assurera leffet de levier par le regroupement de la filiale
entreprises de la Caisse des dpts et consignations, dOso, du
Fonds stratgique dinvestissement, de lEmprunt national, des
structures rgionales de capital investissement, des dispositifs
daccompagnement des entreprises de La Banque Postale et
de la Banque de France. Leffet rseau sera stimul grce une
mobilisation de la banque au plus prs du terrain sous forme de
fonds rgionaux mutualisant les moyens des Conseils rgionaux,
des mtropoles et des agglomrations (collectivits en charge du
dveloppement conomique), des ples de comptitivit, des filires
territoriales et des grappes dentreprises, des universits, ainsi que
des partenaires du dveloppement local, notamment le rseau
consulaire, les branches professionnelles et les organisations
syndicales. Faisons confiance aux acteurs locaux, ce sont eux qui
connaissent le mieux le tissu conomique.
Attendue par les acteurs, la Banque publique dinvestissement aura
pour principale mission de rebtir une politique industrielle pour la
nation :
- favoriser la constitution dentreprises de taille intermdiaire (ETI)
comprenant entre 250 et 5 000 salaris car leur dficit est le talon
dAchille de notre conomie lexport et pour crer des emplois. Apport
de garanties et participation en fonds propres, ciblage des aides
publiques en direction des PME qui veulent innover ou grandir,
encouragement fiscal la transmission ou la reprise dentreprises
dans le cadre familial, par les salaris ou par une autre entreprise,
ou encore protection juridique des brevets et des innovations les
leviers ne manquent pas.
- investir massivement dans les secteurs davenir, favoriser
la conversion cologique de lindustrie, structurer des filires
stratgiques. Les impratifs environnementaux et la demande des
puissances mergentes doivent permettre de faire valoir lexcellence
de nos entreprises et de nos centres de recherche dans plusieurs
domaines-cls : les nergies dcarbones (olien notamment
marin, biomasse, photovoltaque), les mobilits du futur, quelles
soient relles (automobile, logistique, aronautique, espace) ou
virtuelles (tlcommunications, numrique), la chimie-biologie-
sant (nouveaux mdicaments, mdecine rgnratrice, ingnierie
tissulaire), lagro-alimentaire et les drivs industriels de lagriculture
(matriaux bio-sourcs pour lisolation et lco-conception), la
gestion et la matrise des risques naturels et technologiques, mais
aussi le tourisme. Un effort particulier sera port sur le financement
de dmonstrateurs et de prototypes.
- prvenir et rparer les dgts humains et territoriaux de la
dsindustrialisation. En permettant les prises de participation au
capital des entreprises en difficult conjoncturelle mais viables
long terme ou dont le secteur dactivit est stratgique. En facilitant
5la rindustrialisation des sites et bassins demploi frapps par les
fermetures ou les dlocalisations dentreprises. En revalorisant
limage sociale des mtiers industriels.
Les fonds accords seront conditionns : plan de maintien ou de
cration demplois, encadrement des dividendes, excellence
environnementale (rduction des missions de CO2) et sociale
(gestion prvisionnelle des emplois et des comptences), mise
en place de rseau de collaborations entre donneurs dordres
et sous -traitants.
Les PME, premires sources de lemploi en France, seront au cur
de notre stratgie conomique. Au sein de la Banque publique
dinvestissement, nous crerons une agence des TPE/PME de moins
de 20 salaris, quelles soient agricoles, industrielles ou de services,
y compris dans le secteur de lartisanat. En lien permanent avec
les rgions et les agglomrations, ses missions consisteront les
guider dans leurs dmarches administratives (assistance juridique,
fiscale et comptable, veille technologique sur les opportunits de
marchs), leur permettre de raliser un diagnostic innovation
afin de transformer leur potentialits en activits, leur faciliter
laide au financement, au recrutement et lexport, mais galement
favoriser la prolongation des dlais dchances de contributions
fiscales et sociales en cas de baisse dactivit, renforcer le lien avec
les universits pour lembauche de docteurs. Favoriser le secteur des
petites entreprises passe galement par une amlioration du statut
des 2,7 millions de travailleurs non-salaris de notre pays. Nous
devons leur permettre de bnficier de protections contre les alas de
la vie comparables celles des salaris. Afin de soutenir la cration
de vraies TPE et de dcourager la prcarit, nous reviendrons sur le
statut dauto-entrepreneur.
Les relations des PME avec les grandes entreprises sont ingales,
nous proposons de les rendre plus quitables, et dabord pour les
entreprises sous-traitantes quil vaudrait mieux appeler
entreprises partenaires : recours juridiques simplifis et acclrs,
rduction des dlais de paiement jusqu 45 jours, renforcement des
pnalits de retard, transformation du trimestre crditeur pour la
TVA en mois crditeur. Le rle du mdiateur du crdit sera prennis
et ses pouvoirs renforcs. La Banque publique dinvestissement,
travers sa politique de filires, initiera des rseaux de comptences
entre grands donneurs dordres denvergure mondiale, PME et
jeunes pousses.
En France, seuls 30 % des marchs publics sont attribus des
PME. Cest pourquoi leur accs la commande publique sera facilit,
y compris au niveau europen : nous plaiderons auprs de la
Commission et de nos partenaires pour la mise en place de quotas
ou de rfrencements particuliers, comme il en existe aux tats-Unis
et au Japon.
Pour que ce Small Business Act dont les gouvernements parlent
depuis de nombreuses annes devienne une ralit pour les
entreprises franaises, lAgence nationale des PME procdera
lvaluation et laide lapplication de ces disposions.
Nous constatons que le commerce est trop souvent nglig par les
politiques publiques destines aux entreprises. Et quand il est pris en
compte, cest pour tre la cible de la drgulation qui nuit lactivit
conomique et lemploi tout en aggravant les ingalits sociales et
territoriales. Cela sest particulirement vrifi au travers de la Loi
de modernisation de lconomie (LME) adopte en juillet 2008. Le
Parti socialiste souhaite crer les conditions de la confiance avec
les acteurs du secteur. Afin dassurer un meilleur quilibre entre les
diffrents types de commerce, nous redonnerons aux lus locaux
les moyens dagir pour un dveloppement commercial quilibr :
toute ouverture ou extension dune surface commerciale suprieure
300 m sera soumise autorisation municipale. La mise en place
de structures ddies au dveloppement et lorganisation des
commerces de villes sera encourage. Une rvision de la loi LME
sera mene afin de la rendre plus juste et plus efficace, notamment
par la suppression des soldes flottants . Nous nous opposerons
lextension de louverture le dimanche au-del de sept dans lanne.
lautre bout de la chane, la France dispose dun atout : la force de
ses trs grands groupes, quils appartiennent au secteur industriel,
tertiaire ou financier. Cette force ne vient pas de nulle part : elle
se fonde sur le savoir-faire des salaris et, pour certaines de ces
entreprises, des investissements publics, dans la dure ou lors de
la crise de 2008-2009. Il est indispensable, pour le rapport que les
Franais entretiennent avec lentreprise et la production, que ces
grands groupes, dont les profits se chiffrent en dizaines de milliards
deuros, aient un comportement exemplaire. Exemplaire dans le
comportement de leurs dirigeants qui ne sont pas au-dessus des
lois et qui doivent tre sanctionns quand ils commettent des fautes.
Exemplaire dans leur politique salariale et sociale laccs des
femmes aux postes de responsabilit, la promotion de la diversit,
le maintien dans lemploi des seniors ou encore le recrutement
des jeunes. Exemplaire dans la lutte contre le stress au travail.
Exemplaire dans leurs relations avec les territoires et leur chaine de
sous-traitance. Exemplaire dans leur engagement environnemental.
Ils en ont les moyens : eux de les mettre au service de lhumain et
du long terme.
1.1.2 Rorienter lpargne et la fiscalit vers linvestissement productif
La France sendette un peu plus chaque jour et elle investit de moins
en moins pour lavenir. En mme temps, notre pays se caractrise
par un taux dpargne des mnages parmi les plus levs de la
zone Euro (autour de 200 milliards deuros) et par un penchant des
investisseurs privs pour les actifs sans risque.
Avec la gauche, la fiscalit cessera dencourager la rente et la
spculation au dtriment de linvestissement et de linnovation.
Remettre lconomie lendroit et au service de lemploi, cest moins
taxer loutil industriel que les services financiers, lassurance ou la
grande distribution.
Limpt sur les socits sera modul selon que les bnfices seront
rinvestis en quipements, en R&D, en formation, en salaire ou
quils seront distribus sous forme de dividendes aux actionnaires.
Dans le premier cas, favorable lemploi et la production, le taux
dimposition passera de 33,3 % 20 %. Dans le second cas, parce que
lconomie relle doit primer sur la finance, le taux dimposition sera
port jusqu 40 %.
6Autre impratif : recentrer le Crdit dimpt recherche (CIR). Il est
devenu, sous lactuelle majorit, un outil doptimisation fiscale pour
certains grands groupes, notamment dans le secteur financier. Son
cot pour le budget de ltat est pass de 1,5 milliard deuros en 2008
... 6 milliards deuros en 2010, soit trois fois la subvention accorde
aux 12 000 chercheurs du CNRS ! Aprs une valuation prcise du
cot et de laffectation rels du dispositif refuse par la droite ,
nous recentrerons le CIR vers les dpenses de R&D des PME de moins
de 2 000 salaris et les entreprises industrielles stratgiques.
Un livret dpargne industrie sera cr par lintgration du livret de
dveloppement durable (ex-CODEVI) et du livret dpargne populaire.
Son usage sera exclusivement ddi aux secteurs davenir dans le
cadre de la Banque publique dinvestissement.
1.1.3 Renforcer lattractivit de lconomie franaise et promouvoir le made in France
Les dlocalisations ont sinistr des territoires entiers et bris des
dizaines de milliers de familles. Dans une conomie globalise,
cest aussi par le renforcement de lattractivit globale que nous
parviendrons rindustrialiser durablement le pays. Parmi
les nombreux facteurs qui permettent de fixer linvestissement
productif, la qualit des infrastructures de transport fera de plus en
plus la diffrence linternational. La France figure parmi les nations
les mieux quipes (rseau autoroutier, TGV, ports...) et doit renforcer
son avantage.
En lien avec les rgions, nous relancerons le programme national de
lignes grande vitesse (LGV) et les dessertes de proximit afin de relier
nos territoires et les connecter plus encore au rseau europen. Pour
le transport de marchandises, priorit sera donne au fret ferroviaire
et au dveloppement de lintermodalit avec un objectif ambitieux :
se rapprocher des 50 % des volumes de marchandises achemines
par le train en 2020. Nous appuierons galement lessor du transport
fluvial.
Nous proposerons un co-investissement franco-allemand pour
raliser la ligne TGV Paris-Berlin dici la fin de la dcennie. Ainsi, on
pourra relier les deux capitales en moins de trois heures trente.
Parce que les rseaux du XXIe sicle sont aussi dmatrialiss, laccs
et la connexion au haut dbit et au trs haut dbit sur lensemble du
territoire seront dvelopps.
Il ny a pas de fatalit ce que la France perde ses emplois industriels.
Certes, nos grands groupes doivent tre prsents au plus prs des
marchs mergents pour mieux les conqurir. Certes, lindustrie est
moins intensive en main duvre quelle ne la t et les stratgies de
production sont dsormais organises lchelle mondiale. Toutefois,
alors mme quune partie de ses industries sont localises en Europe
de lEst, lAllemagne a montr quelle savait dfendre et promouvoir
la prservation sur son territoire des process les plus sensibles et des
activits dassemblage final. Les tats-Unis sengagent dans une voie
identique en prenant des mesures douanires qui visent favoriser
limportation de composants intermdiaires pour fabriquer le
produit final sur le sol amricain. La France pourrait sinspirer de ces
dmarches avec les pays de la rive sud de la Mditerrane, en passant
avec eux un pacte de production et de co-dveloppement industriel
quitable. Dans le contexte du printemps des peuples arabes, une telle
stratgie serait particulirement opportune.
Dfendre le made in France, cest aussi favoriser la monte en
gamme de notre production et mieux orienter sa spcialisation en
fonction de la demande internationale. Cela suppose daugmenter
les dpenses de R&D pour les amener au moins 2,5 % du PIB et
davoir davantage dentreprises de taille intermdiaire susceptibles
dexporter.
Enfin, promouvoir le savoir-faire franais, cest continuer dinvestir
dans les filires technologiques o la France est en tte, comme les
nergies, ou encore laronautique, la construction navale (civile et
militaire), lespace et la dfense, autant de secteurs dont les emplois
sont massivement localiss sur notre territoire.
Cest ainsi que lon pourra conjurer le risque dune France devenue
pays muse , mme si nous veillerons aussi dvelopper
le tourisme, qui constitue pour notre pays un puissant levier
de dveloppement. Lconomie touristique est un facteur fort
dintgration sociale qui reprsente plus de 2 millions demplois.
1.1.4 affirmer la vocation industrielle de leuropeDepuis dix ans, aucun champion industriel nouveau na vu le jour.
Dcid il y a une dcennie, le fameux agenda de Lisbonne qui visait
notamment augmenter les dpenses de R&D pour dfendre la
base industrielle de lEurope, est rest lettre morte ! Limmobilisme
mtin dgosme des tats est dautant plus dramatique que la
concurrence des pays mergents, notamment dAsie, sest dplace
sur les secteurs de haute technologie. Pour redonner une ambition
industrielle lEurope, nous proposerons nos partenaires
plusieurs initiatives :
- Le lancement dun emprunt europen pour raliser les grands
programmes dinvestissements dans les domaines du futur. Aprs
recensement des domaines prioritaires, le financement de ces
investissements serait fix : soit par une adaptation des textes
permettant lEurope demprunter pour financer des grands travaux
dintrt gnral, soit par une augmentation du prochain budget
communautaire qui sera adopt par le Conseil europen avant la fin
de lanne 2012.
- La constitution de nouveaux champions industriels europens,
ainsi que la mise en rseau des ples de comptitivit et des centres
dexcellence universitaires et de recherche.
- La mise en place dune vraie agence de linnovation industrielle
et de la rindustrialisation, adosse la Banque europenne
dinvestissements.
- La cration il est temps ! dun brevet europen pour aider les PME
innovantes protger leurs innovations et exporter.
- Dans le cadre du gouvernement conomique de lEurope que le Parti
socialiste appelle de ses vux, il est indispensable de rquilibrer la
politique de change de lEuro en faveur de la croissance et de lemploi, et
dimposer la rciprocit dans lchange commercial. Pour prserver sa
base industrielle, lEurope doit pouvoir se battre armes gales dans
la comptition internationale, et non avec une monnaie survalue
et en tant ouverte tous les vents.
7- Une vraie politique de rattrapage lgard des nouveaux entrants qui
rende possible la convergence conomique, fiscale et sociale avec
lensemble des pays de lUnion.
1.2 Porter la France et lEurope en tte de lconomie verte et de la lutte contre le changement climatiqueLe Grenelle de lenvironnement a soulev un espoir, mais ses
mesures les plus audacieuses en faveur dune autre croissance
ont t dtricotes par la droite sous la pression des groupes
dintrts marchands. Pourtant, la prservation cologique autant
que la relance conomique passent par un nouveau contenu
de la croissance.
1.2.1 miser sur lco-conceptionTout produit, tout procd industriel doit tre pens de faon
minimiser son impact sur lenvironnement et maximiser sa
durabilit. Lco-conception est une source fconde dinnovations
pour les entreprises, un gisement demplois non-dlocalisables et
un outil efficace contre le changement climatique.
Nous gnraliserons le principe de lco-conditionnalit des aides aux
entreprises, en particulier les allgements de cotisations sociales.
La commande publique sera soumise une notation social-
cologique des entreprises, en particulier les grands groupes cots.
Nous soutiendrons les productions conomes en ressources
naturelles puisables et encouragerons le dveloppement de
nouveaux usages gnralisation du recyclage, du remploi et de
la valorisation des dchets - pour des matires actuellement peu
ou mal valorises (biogaz, biomasse, cognration, eaux grises,
mtaux rares, conomies circulaires). Les projets industriels les
plus innovants dans ces domaines (technologies de recyclage et de
biodgradation, dconstruction des produits industriels complexes
comme lautomobile, nouvelles technologies de matrise de
lnergie, matriaux dco-construction) bnficieront dun soutien
financier bonifi. Cette orientation est dautant plus ncessaire
que les secteurs concerns sont souvent des gisements demplois
non-dlocalisables.
Nous encouragerons les relocalisations dactivits. Dix ou quinze
ans aprs avoir externalis, nombre dentreprises, moyennes ou de
taille mondiale, font leurs comptes. Frais de transports, difficult
de grer une activit distance, cot de la non qualit, transferts
de technologies, retards de production, perte de savoir-faire, frais
de dplacement, autant de contraintes qui effacent les gains lies
la dlocalisation. Les entreprises qui relocalisent tout ou partie
de leur activit doivent tre encourages par la puissance publique
nationale ou locale.
Favoriser lco-conception passe galement par plus de transparence
et une meilleure information des consommateurs qui sont
dabord des citoyens. Pour cela nous dvelopperons, en les
rationalisant, lco-labellisation et lco-certification des produits et
des procds industriels.
1.2.2 Rattraper notre retard en matire dnergies renouvelables et dconomies dnergie pour russir la transition cologique
Le temps des nergies abondantes et bon march, au moins dans les
pays industrialiss, est rvolu.
La lutte contre le drglement climatique exige de rduire
drastiquement la part des nergies fossiles.
Lpuisement des ressources naturelles rend lexploration, lextraction
et la combustion de plus en plus coteuses et surtout dangereuses
pour lcosystme comme en tmoignent les techniques utilises
pour le gaz de schiste.
La mare noire en Louisiane davril 2010 et surtout la catastrophe
nuclaire de Fukushima en mars 2011 ont provoqu une prise de
conscience salutaire : la priorit doit tre donne aux nergies sres
et durables, encore marginales dans notre mix nergtique. Il
sagit de garantir lindpendance et la scurit nergtique de la France,
donc de sortir de la dpendance au ptrole et au nuclaire.
- La transition nergtique commence par la sobrit et lefficacit
nergtiques : la premire nergie conomise est celle qui nest pas
consomme. Dans une cohrence fiscale densemble, nous mettrons
en place une contribution climat-nergie juste, incluant llectricit et
vraiment redistributive, accompagne de mesures de justice sociale
pour les mnages qui subissent la crise et les entreprises les plus
exposes la concurrence mondiale. Nous rendrons la TVA co-
modulable, cest--dire rduite sur les produits non polluants et plus
leve sur les autres. Les gisements dconomie dnergie rsident
dans les transports dont nous dvelopperons les infrastructures et
le confort et dans le logement nous acclrerons et planifierons
la rnovation thermique du parc de logements anciens. De mme,
pour rduire la facture nergtique pour les particuliers, notamment
les plus modestes, et son impact sur lenvironnement, nous
procderons une taxation des groupes ptroliers. Nous mettrons en
place une nouvelle tarification qui assurera tous laccs leau et
lnergie. Cette tarification sera fonction de lusage, avec un tarif de base
peu cher pour les besoins essentiels et des tarifs progressifs pour les
consommations non contraintes.
- Nous lancerons un vaste plan de rnovation thermique (rsidentiel
et tertiaire) pour porter le rythme un million de rnovations lourdes
par an afin de pouvoir traiter lensemble du parc dici 2050. Ce plan
sera complt de mesures de lutte contre le tout lectrique pour le
chauffage, de la gnralisation du compteur intelligent gratuit pour
lusager, dun plan ambitieux de formation initiale et continue
destination des mtiers et filires du btiment durable, et de la mise
en place, par la puissance publique, dune ingnierie publique. Nous
banaliserons les pratiques de sobrit nergtique dans les usages
et notre mode de vie, par la sensibilisation, la mobilisation des
acteurs, la rvision de nos politiques damnagement, lintroduction
de critres environnementaux dans les marchs publics, le
dveloppement des circuits courts...
- Un fond national de lefficacit nergtique sera constitu afin de
financer ces conomies dnergie (logements, transports individuels
et collectifs), le rattrapage en matire de nouvelles nergies et
le dveloppement de nouvelles filires, ainsi que les mesures
daccompagnement destination des mnages prcaires. Il sera
abond par le produit de la contribution nergie-climat, de taxes
sur luranium et les dchets nuclaires, des taxes actuelles sur les
produits fossiles (25,5Mds /an) et par les conomies permises
8par la suppression des niches fiscales lies aux nergies fossiles
(4Mds /an). La taxation des super profits des compagnies
ptrolires viendra complter le financement, le cas chant, en
particulier pour les dispositifs daccompagnement destination des
mnages prcaires.
- Changer de modle suppose aussi un bouquet nergtique qui
prpare lavenir. Pour limiter le changement climatique dici 2020,
nous devons rduire de 20 % au moins nos missions de CO2 et
porter 23 % la part des nergies renouvelables (ENR) dans notre
production. Lhydraulique et le nuclaire produisent, une lectricit
abondante, permanente, bon march. La France a, depuis plus
dun demi-sicle, fait le choix du nuclaire et, dans le monde,
250 nouvelles units sont programmes dici 2030. Pour toutes les
nations fortement dpendantes de lnergie nuclaire, Fukushima
signifie leffondrement du mythe de la matrise du risque nuclaire
circonscrit aux pays ngligents.
Cest pourquoi, partir de 2012, nous augmenterons la part des
nergies renouvelables pour sortir de la dpendance au nuclaire
et au ptrole.
En France, le nuclaire nest pas quune source dnergie, il est un
fleuron industriel, un socle de technologies et de savoir-faire qui ont
forg notre indpendance nationale. Penser notre avenir nergtique
prsuppose de penser lavenir de notre industrie nuclaire.
Au lendemain de la catastrophe survenue au Japon, le Parti socialiste
a demand un audit transparent et contradictoire du parc franais
actuel : nous le raliserons en intgrant la pluralit des points de vue,
en valuant particulirement ltat de la maintenance et de la sous-
traitance, en rvaluant les risques sismiques et naturels au regard
des effets du drglement climatique.
La transition nergtique doit tre dmocratique. Dans le pass, les
dcisions nergtiques taient prises sans relle information ni
vraie discussion. Les cercles de la dcision taient restreints, voire
confisqus. Dans une socit ouverte o le risque zro nexiste pas,
les choix particulirement pour linstallation des infrastructures
dnergies renouvelables doivent tre partags avec les citoyens.
Cest pourquoi un dbat national sur la transition nergtique sera
organis en 2012.
Quant aux missions des entreprises franaises comptentes qui
reprsentent 200 000 emplois directs et indirects dans notre pays,
elles doivent tre orientes autour notamment de quatre objectifs
stratgiques : la scurit des installations existantes, le traitement et
le stockage des combustibles uss, le dmantlement des centrales
en Europe et dans le monde (aprs Fukushima, les demandes vont
se multiplier), dvelopper leurs activits consacres aux nergies
renouvelables. Les crdits dtat pour le renouvellement du parc de
centrales nuclaires actuellement engag seront conditionns au
respect de ces orientations.
Dici la conclusion de ce dbat, nous mettrons en place un moratoire
sur laccroissement des capacits nuclaires. Les exportations de
technologies nuclaires (y compris le MOX) seront interdites sur les
pays ou zones risque.
Il reviendra ltat dorganiser lensemble des acteurs EDF
larchitecte-ensemblier, AREVA pour les activits du cycle du
combustible, la conception et la fabrication dlots, les services
lexploitation, ainsi que le Commissariat lnergie atomique (CEA)
une filire du nuclaire civil franais contrle par la puissance
publique. Ne gchons pas des annes de succs technique et
conomique, uniques au monde, du secteur public franais le
nuclaire civil parce que la gestion prive au Japon a conduit
un dsastre, comme cela avait t aussi le cas dans une moindre
mesure Three-Mile Island aux tats-Unis en 1979. Ne laissons pas
entre des mains mercantiles lavenir nergtique dun pays et mme
dun continent, alors que la population peut tre expose des
risques de catastrophes majeures. Nous reviendrons sur la loi NOME
(Nouvelle organisation des marchs de llectricit). La proprit
publique des infrastructures de traitement des dchets nuclaires
sera garantie, tout comme celle des infrastructures stratgiques de
transport de gaz et dlectricit.
Il sagit dentrer dans une autre priode : celle de la transition
nergtique qui doit nous conduire vers un monde dans lequel
la satisfaction de nos besoins nergtiques ne dpendra plus
exclusivement du ptrole et du nuclaire. Cest pourquoi nous
engagerons un plan dinvestissements massifs pour les conomies
dnergie et les nergies renouvelables lchelle nationale et
europenne. La diversification des sources de production, de la
recherche lindustrialisation, se fera sans exclusive : olien terrestre
ou off-shore, bionergies (biomasse, biogaz au bilan carbone
neutre, rsidus naturels), hydraulique, gothermie, hydrogne,
stockage dnergie, nergie solaire (dont la filire naissante a t
dramatiquement affaiblie par le dcret gouvernemental suspendant
lobligation dachat dlectricit photovoltaque) et nergies issues
de la mer (courants, houle, mare et temprature de leau). Nous
dvelopperons tout particulirement ces nouvelles sources
dnergie dans les dpartements et territoires doutremer, afin de
bnficier de leur environnement favorable et de favoriser leur
autonomie nergtique.
Jusqu prsent, la politique nergtique a t conue sur un modle
centralis, cohrent avec nos choix en matire dlectricit grands
barrages, grandes centrales... Les nergies renouvelables supposent
des units de production plus petites et plus dissmines. Nous
mettrons en place une politique dincitation efficace en faveur de
lautoconsommation des nergies renouvelables, en rservant
notamment leur tarif dachat lexcdent de production.
En lien avec la Banque publique dinvestissement, nous crerons
des ples technologiques dans les territoires pour maintenir
lensemble des filires en France. Leur dveloppement se fera
en lien troit avec les collectivits territoriales et les acteurs
locaux (entreprises, laboratoires de recherche, universits,
tablissements denseignement suprieur et centres de formation,
associations dusagers) qui seront partie prenante du dbat sur les
choix nergtiques..
Au plan continental, nous proposerons nos partenaires la mise
en uvre dune Communaut europenne des nergies, coopration
renforce rendue possible par les traits actuels. Elle est dcisive
9si lEurope veut scuriser ses approvisionnements, diversifier ses
sources de production, rduire sa consommation et assurer son
indpendance nergtique. Nous plaiderons pour un statut public
des rseaux europens de transport nergtiques.
1.2.3 soutenir une agriculture cologiquement et conomiquement durableLa France tait la premire puissance agricole de lUnion europenne :
elle ne lest plus. Prs de 20 000 exploitations ferment chaque anne.
Les revenus de nombreux agriculteurs se sont effondrs, provoquant
de nombreux drames humains : -20 % en 2008, -34 % en 2009.
Il faut dire la vrit : la droite a renonc sauver lagriculture
franaise. Elle a conserv le modle productiviste intensif, qui fait
de la France le plus gros consommateur de pesticides dEurope.
Lenvironnement, a commence bien faire , affirme Nicolas
Sarkozy. Cet abandon a des consquences graves : perte demplois et
appauvrissement des agriculteurs, mise en danger des producteurs
et risques de maladies graves, atteintes la sant du consommateur
final. Se tourner vers lavenir, cest choisir les nouveaux facteurs de
la comptitivit agricole : lenvironnement, la scurit sanitaire et
le dveloppement de la qualit. Ce sont les nouveaux facteurs de la
comptitivit agricole.
Cest pourquoi nous commencerons par soutenir et accompagner
les agriculteurs qui veulent rompre avec lusage systmatique de
pesticides et dengrais, le gaspillage de leau et des nergies fossiles.
En lien avec les collectivits territoriales, nous encouragerons les
agricultures durables, notamment lagriculture biologique. Les circuits
courts, du producteur au consommateur local, seront favoriss
travers des mesures concrtes et exprimentes avec succs par
plusieurs rgions et dpartements direction socialiste. Nous
rorienterons la commande publique ( tat, collectivits territoriales,
entreprises publiques) vers lachat de produits de lagriculture
de proximit (lait et laitages, viandes, fruits et lgumes). Nous
soutiendrons lagriculture de montagne en tenant compte de ses
spcificits. Ce soutien lagriculture durable sera un atout majeur
pour la mise en uvre dune politique ambitieuse de protection
de la biodiversit.
Pour encourager les bonnes pratiques, une meilleure information
sera donne aux consommateurs par un tiquetage appropri
des produits (localisation des lieux de production, performance
environnementale). Nous soutiendrons la recherche publique
oriente vers la valorisation des produits et la prise en compte du
fonctionnement des cosystmes dans les pratiques agricoles.
Les missions de lenseignement agricole seront rnoves.
Des dispositions sur lagriculture dans les Outremers seront prises
pour rpondre aux enjeux spcifiques de ces territoires.
Pour mieux protger les agriculteurs, en lien avec les organisations
professionnelles et les chambres dagriculture, le rgime social
agricole sera remis plat afin daller vers la parit avec les autres
rgimes. Nous agirons au plan europen et international pour une
agriculture durable, facteur de relocalisation des productions et de
dveloppement des pays mergents. Nous proposerons dinscrire
dans la charte des Nations unies le droit des peuples assurer la
scurit de leurs approvisionnements alimentaires. Nous nous
battrons afin de mettre en place un rgime particulier, juste et
quitable, pour lagriculture dans le cadre de lOMC. En Europe, nous
dfendrons une rforme juste de la Politique agricole commune, non
pour son dmantlement.
1.2.4 aller vers une pche durableNous agirons pour offrir la pche franaise des perspectives
davenir crdibles et solides. Rpondre aux besoins du prsent sans
compromettre ceux des gnrations du futur, cest assurment
lenjeu qui sous-tend le chemin emprunter pour poser les
conditions relles dune pche durable, asseoir son modle de
dveloppement et linscrire dans une dimension quilibr dun point
de vue environnemental, conomique et social.
En Europe, les rformes successives de la Politique commune de
la pche nont stopp ni les destructions demplois ni la rarfaction
de la ressource. Lactuel gouvernement pratique un double
langage nuisible aux pcheurs : au plan international, il a pris des
engagements officiels Nagoya sur la protection des cosystmes
et sur lexploitation durable de tous les stocks de poissons dici
2020, tout en continuant daccepter une pche, elle, intensive,
irrespectueuse de la ressource et peu cratrice demplois.
La France et lEurope ont les moyens dinverser cette tendance
inquitante. Pour remdier la prcarisation des pcheurs et
revitaliser les zones ctires, nous voulons refonder la politique
europenne et nationale de la pche. Nous plaidons pour que
laccs la ressource et aux aides publiques soit conditionn une
srie de critres portant sur les pratiques des pcheries : impact
environnemental, consommation de carburant et rejets de CO2,
respect des conventions internationales sur la scurit et le statut
des marins, contribution de lactivit lemploi. Nous soutiendrons
le modle de la pche artisanale et nous dvelopperons de nouvelles
zones protges pour les poissons en milieu marin (zones Natura
2000 en particulier). Sur le plan social, nous amliorerons la politique
sociale en faveur des navigants la pche.
Nous crerons un Ministre de la mer particulirement destin
valoriser et dvelopper les mtiers de la mer (chantiers de
construction et de dconstruction, recherche scientifique, nergies
nouvelles, marine de pche et marchande) et redynamiser lactivit
des littoraux.
1.2.5 stopper lrosion de la biodiversit et restaurer le patrimoine naturel
Notre biodiversit est un bien prcieux. Elle est la fois source
dapprovisionnement (nourriture, mdicaments, fibres) et outil de
rgulation (filtration de leau, rgulation du climat). Nous voulons
prserver, protger et valoriser le patrimoine naturel. Nous rendrons
les inventaires floristiques et faunistiques obligatoires dans
les communes de plus de 50 000 habitants. Nous crerons une
commission spciale charge de protger la biodiversit dOutre-
mer. Nous durcirons les sanctions pnales en cas dinfractions au
10
code de lenvironnement. Nous nous engageons accrotre la surface
forestire publique, via la mise en place dun droit dexpropriation sur
les forts pour les collectivits locales ou leurs groupements dans
les zones sensibles au plan environnemental et/ou paysager (parcs
nationaux, parcs rgionaux, zones Natura 2000, zones de montagne).
1.3 Faire le choix de la comptitivit par linnovation et la qualitLe dbat entre la droite et nous ne porte pas sur la ncessit de
renforcer la comptitivit de lconomie franaise et europenne,
mais bien sur la manire dy parvenir. La baisse des cots voulue
par les libraux est une triple erreur : elle appauvrit les Franais, elle
assche les finances publiques et elle empche les entreprises de
sengager dans une dmarche volontariste de responsabilit sociale
et environnementale. Pour la France et lEurope, seule la comptitivit
par le haut , par linnovation, produira une croissance durable et
riche en emplois. Nous dfendons lesprit dentreprendre, cest--dire
la volont dinnover.
1.3.1 encourager les innovationsOutre le Crdit dimpt recherche qui sera rform, le rseau des
dispositifs daccompagnement et le rgime des aides linnovation
seront simplifis. Les rgions seront chefs de file pour plus de
ractivit, de lisibilit, de coordination dans la proximit : ce sera le
rle des Agences rgionales de linnovation, en liaison avec la Banque
publique dinvestissement.
Parce que linnovation nat souvent de lchange, nous soutiendrons
les projets collaboratifs entre entreprises, laboratoires de recherche,
universits, Instituts universitaires technologiques (IUT), coles
dingnieurs et de design, Centres hospitaliers universitaires (CHU).
Nous multiplierons les passerelles entre formations et les possibilits
de mise en disponibilit pour les chercheurs, sur le modle de la
loi de 1999, pour faciliter les crations dentreprises, les dpts de
brevets, les collaborations avec lindustrie. Lemploi des docteurs
sera dvelopp dans le priv et le public.. Les tablissements
denseignement suprieur seront systmatiquement associs aux
ples de comptitivit.
Notre action nationale devra sappuyer sur une stratgie coordonne
lchelle de lEurope. Ds 2012, nous proposerons nos partenaires
europens le traitement diffrenci des dpenses davenir dans le
Pacte de stabilit et de croissance : innovation, recherche, ducation,
enseignement suprieur et grandes infrastructures prparent
lavenir et ne sauraient tre considres comme de simples dpenses
publiques soumises aux critres.
1.3.2 Investir dans la recherche, miser sur les sciencesAlors que le savoir est une des cls de notre futur, les dpenses de
R&D ne dpassent pas 2,1 % du PIB contre 2,8 % en Allemagne et aux
tats-Unis, 3,5 % au Japon.
Linvestissement dans lenseignement suprieur et la recherche est
aujourdhui aussi indispensable au dynamisme de notre socit
que le fut hier le dveloppement des enseignements primaires et
secondaires. La socit crative que nous voulons fonder sappuiera
sur une valorisation la fois culturelle, sociale et conomique de la
recherche. Les sciences dans leur diversit doivent tre au fondement
de nos politiques publiques.
Nous augmenterons significativement leffort de la nation pour
la recherche et lenseignement suprieur afin datteindre les 3%
du PIB dici la fin de la lgislature. Un plan pluriannuel de cration
demplois scientifiques sera vot. Les carrires des chercheurs et des
enseignants-chercheurs seront revalorises pour donner envie aux
jeunes de suivre cette voie. Nous favoriserons laccueil dtudiants et
de chercheurs trangers.
Pour librer la crativit des chercheurs et rtablir la confiance, nous
runions ds 2012 des Assises de lenseignement suprieur et de la
recherche, afin de prparer avec lensemble des acteurs llaboration
dune loi de programmation, dfinissant le cadre, les orientations
et les moyens de lESR. Ce processus permettra notamment de
remettre plat lensemble des textes contests adopts par la droite.
Nous fondrons notre politique sur la coopration, la mise en rseau
plutt que la concurrence. Nous rduirons la part des financements
sur appel projets et augmenterons les financements directs et
rcurrents des laboratoires qui pourront ainsi devenir plus ractifs.
Nous simplifierons le mille-feuille incomprhensible quest
devenu le financement et lorganisation de la recherche en France
et remettrons les laboratoires et les organismes de recherche au
cur du systme de recherche, dans un partenariat quilibr avec
les universits. Nous dvelopperons des rseaux nationaux et
europens pour mener des projets stratgiques de grande ampleur,
et rviserons les investissements davenir du grand emprunt
pour assurer la fois le rayonnement international de la France et
llvation du niveau densemble des structures denseignement
suprieur et de recherche par la mise en rseau. Dans le cadre dune
augmentation des crdits budgtaires, un soutien important devra
tre accord aux rgions dlaisses.
Pour les socialistes, la volont dencourager la recherche sinscrit
dans un refus de lobscurantisme et du conservatisme. Dans une
priode o la science est parfois regarde avec mfiance, voire
mise en cause, il est dcisif que la France raffirme sa confiance
dans le travail des chercheurs, cest--dire dans le progrs, tout en
veillant au respect des rgles thiques. De nombreuses avances
scientifiques dont nous profitons nauraient pas t possibles
dans le cadre restrictif actuel que le gouvernement propose de
maintenir. Les recherches sur les cellules souches embryonnaires
partir dembryons surnumraires sont porteuses de promesses
importantes pour la thrapie et pour la connaissance. Dans ces
domaines, nous proposerons la reprsentation nationale de
passer dun rgime dinterdiction avec drogations un rgime
dautorisation encadr, dont le critre sera lutilit scientifique et
mdicale. Nous encouragerons la recherche, notamment sur les
maladies neuro-dgnratives et le dveloppement des technologies
daide lautonomie.
La mthode de mise en uvre des rgles biothiques sera adapte
aux temps nouveaux, en particulier afin de matriser lacclration
technologique dont le rythme dfie celui des pouvoirs publics. Le
rle de la loi est dindiquer les valeurs, les principes et les objectifs
que nous voulons pour notre socit. Mais face lacclration de la
recherche scientifique, chacun voit bien quune loi pense comme
un catalogue fig des pratiques possibles, permises ou proscrites
11
nest plus adapte. Sous le contrle du Parlement, lapplication
concrte des rgles devra faire plus de place des institutions telles
que lAgence de biomdecine et lOffice parlementaire dvaluation
des choix scientifiques et technologiques.
1.3.3 dvelopper les nouvelles technologies et relever le dfi numrique
La droite a rat le virage des nouvelles technologies et laiss se
creuser la fracture numrique dans le pays : en 2011, un Franais sur
quatre na pas dordinateur, un sur trois na pas daccs Internet.
Relever le dfi numrique est indispensable lmergence dune
nouvelle croissance. Nous rorienterons leffort dinvestissement
et de R&D vers les domaines stratgiques : biotechnologies et
nanotechnologies mdicales, co-technologies de la production
et de la consommation nergtiques (co-matriaux, nouveaux
moteurs...). Dans ces domaines, de nouveaux champions industriels
europens verront le jour.
Pour quaucun Franais ne soit mis lcart de la rvolution
numrique, nous engagerons, en lien avec les collectivits
territoriales, un plan de dploiement de la fibre optique en dix ans
visant un large accs au trs haut dbit pour tous, quel que soit
le territoire.
1.3.4 valoriser lconomie sociale et solidaire Nous privilgierons le dveloppement de lconomie sociale et
solidaire (ESS) qui met lconomie au service de lHomme et non
linverse. Les critres dmocratique, social et collectif sont des
lments essentiels de son action qui fait du bien-tre humain
la finalit de son action. Elle reprsente plus de deux millions de
salaris. Par ses valeurs et son efficacit, elle est centrale dans le
nouveau modle de dveloppement dont la France a besoin. En 2012,
la gauche mettra fin la relgation et la fragilisation de lESS par la
droite et lui apportera une visibilit institutionnelle. Celle-ci passera
notamment par la reconnaissance de la reprsentativit des syndicats
demployeurs de lESS dans le dialogue social national et territorial.
Nous favoriserons le financement pluriannuel des associations
Lconomie sociale nest pas une conomie marginale. De
nombreuses coopratives font partie des fleurons de notre conomie
nationale et sont aussi souvent des entreprises exportatrices.
Elles ont en moyenne mieux rsist la crise et ont maintenu
leurs emplois. Nous proposerons nos partenaires europens de
construire un statut europen pour les coopratives, mutuelles et
autres acteurs de lconomie sociale et solidaire. Nous faciliterons et
protgerons, au plan juridique, la reprise dentreprise par les salaris
sous forme de SCOP (Socit cooprative de production) ou de SCIC
(Socit cooprative dintrt collectif). Nous crerons une nouvelle
forme de cooprative, la socit cooprative actionnariat salari
majoritaire, qui pourra ainsi assurer lmergence de grosses PMI
coopratives, en particulier dans les secteurs qui ont de forts besoins
capitalistiques. Les coopratives comme beaucoup de petites
entreprises sont brides dans leur dveloppement par manque
de fonds propres. La banque publique dinvestissement y sera
particulirement attentive. Ltat accompagnera les territoires qui
inscriront lESS dans leurs projets de dveloppement, au travers de
contrat dobjectifs pluriannuels...
Actuellement, une entreprise doit aller jusqu la liquidation pour
pouvoir tre reprise par les salaris licencis, ce qui constitue un
handicap considrable pour la russite de la reprise. Il faut permettre
de dclencher la reprise cooprative avant cette tape. Les mises
de fonds initiales sont souvent trs importantes, il faudrait donc
crer des mcanismes pour garantir la mise de fonds des salaris
et crer des prts leviers. Par ailleurs, nous crerons un statut du
salari repreneur et un droit de premption social pour donner la
priorit aux projets collectifs des salaris de reprise des entreprises
en cas de fermeture de site. Plus gnralement nous favoriserons
le fait coopratif, par exemple pour les coopratives dhabitants
qui ncessitent des volutions lgislatives dans le secteur de
limmobilier et du logement.
Lconomie solidaire est aussi en plein essor et peut rpondre de
nouvelles attentes tant dans le domaine de lenvironnement, de
laccompagnement des personnes, de linsertion, de la culture, de
la formation et des services. Quatorze millions de Franais sont
bnvoles et deux sur trois sont membres dune association. Le
rle de ces associations dans le dveloppement de la vie civique,
sportive, culturelle et ducative, mais aussi en termes de cration
demploi, sera valoris et soutenu par ltat.
Nous conditionnerons certaines aides publiques aux entreprises,
laccueil de salaris en situation de handicap, en voie dinsertion ou
de retour lemploi. Nous tudierons la mise en place de nouveaux
outils pour valoriser le bnvolat, encourager les plus jeunes
sengager et favoriser les changes entre les gnrations.
2 TRAvAILLER mIEux pouR vIvRE mIEux
Quatre faiblesses plombent le redmarrage de lconomie franaise
et du pouvoir dachat : un taux de chmage plus lev que la
moyenne europenne ; un taux demploi des jeunes et des seniors
dramatiquement bas ; des exonrations de cotisations sociales
massives et uniformes sans effet rel sur lemploi ; un dialogue social
inexistant lchelle interprofessionnelle. Le gouvernement de la
gauche organisera une Confrence nationale avec les partenaires
sociaux pour dterminer lagenda social des ngociations mener
et les actions prioritaires.
2.1 Combattre le chmageEn 1997 et 2002, la gauche a montr son refus de la fatalit : deux
millions demplois furent crs grce un pilotage conomique
favorable la croissance et lactivit. En 2012, la mme volont
nous animera pour agir.
2.1.1le dfi de lemploi des jeunesIl faut sonner la mobilisation gnrale pour nos jeunes, et dabord
pour les faire accder lemploi : 25 % sont au chmage. Mais nous
voulons aussi pour eux le bon emploi : pour 80 % des jeunes actifs,
lentre dans lemploi se fait en contrat dure dtermine (CDD),
quand il ne sagit pas de stages rptition ou de travail la pige.
Casser la spirale de la prcarit est une urgence nationale.
12
Outre les dcisions que nous prendrons pour lducation nationale,
et dabord pour lapprentissage des savoirs fondamentaux, le lien
renforc avec lentreprise et lorientation, cls de lintgration au
march du travail, plusieurs choix forts permettront damliorer
linsertion professionnelle des jeunes. Plutt que par des contrats
ddis qui font des jeunes travailleurs des variables dajustement,
nous voulons pour eux les mmes droits puisque dans la socit ils
assument dj pleinement leurs devoirs. Nous renforcerons le rle
des rgions dans les politiques demploi des jeunes et veillerons ce
que les stratgies nationales sinspirent des russites locales.
- Pour crer un choc de confiance et permettre aux jeunes de sinsrer
sur le march du travail, 300 000 emplois davenir seront proposs sur
cinq ans, dont la moiti ds 2012, dans les secteurs dinnovation sociale
et environnementale. Il seront conus sur le modle des emplois-
jeunes qui, entre 1997 et 2002, avaient permis 72 % de leurs
bnficiaires dtre recruts dans des emplois dure indtermine.
Leur cot sera financ par la suppression de la subvention aux
heures supplmentaires qui a dtruit 70 000 emplois depuis 2007.
- Toutes les formes dalternance ducative (sous statut scolaire,
en apprentissage ou en contrat de professionnalisation) seront
encourages. En lien avec les rgions, les filires de lenseignement
professionnel seront valorises et lmergence de lyces des mtiers
favorise. Sur ces objectifs, nous engagerons une dmarche de
contractualisation avec les entreprises via un systme de bonus-
malus. De mme, nous dvelopperons lalternance dans le secteur
public et notamment dans les collectivits territoriales.
- Nous mettrons en place un service public de proximit pour
linformation et lorientation tout au long de la vie.
- Pour lutter contre les discriminations lembauche, la pratique du
CV anonyme sera gnralise.
De mme, nous agirons pour le raccrochage des jeunes la
formation et lemploi.
- Un dispositif Nouvelle chance sera propos aux 150 000 jeunes
qui sortent chaque anne du systme scolaire sans qualification,
emploi ni formation. Ils seront affilis un Ple public de linsertion
professionnelle regroupant lensemble des outils existants autour
des missions locales. Ce dispositif Nouvelle chance permettra
chaque dcrocheur de construire un projet professionnel adapt
(emploi aid assorti dune formation professionnelle, formation
qualifiante ou couple lacquisition des savoirs de base) en
contrepartie dune aide sous condition de ressources, dont le
versement supposera le respect du parcours dfini.
- Nous ferons appel des tuteurs bnvoles pour accompagner des
jeunes sans qualification, les orienter et les aider faire leurs premiers
pas professionnels.
Enfin, nous mnerons une lutte dtermine contre les stages abusifs.
Tout stage devra se faire dans le cadre dun cursus pdagogique et
tre ncessaire lobtention du diplme prvu par ce cursus. Les
entreprises feront figurer le nombre de stagiaires prsents dans les
bilans sociaux. Les institutions reprsentatives du personnel (IRP)
seront informes lors du recrutement dun stagiaire.
2.1.2 lexprience est un atout : maintenir les plus de 50 ans dans lemploi
Parmi les travailleurs gs de 59 ans, seuls quatre sur dix sont
encore dans lemploi. Contraindre les seniors travailler jusqu 62
ans, alors que le march du travail les rejette, est une incohrence
que nous navons cess de dnoncer.
Cest pourquoi nous mnerons une politique de lemploi audacieuse
en faveur des seniors :
- en rendant obligatoire la ngociation triennale de la gestion
prvisionnelle des emplois et des comptences (GPEC) dans les
entreprises de plus de 300 salaris ;
- en gnralisant les dispositifs de tutorat en entreprise, pour que les
travailleurs seniors transmettent leur exprience aux jeunes ;
- en ouvrant dautres possibilits que la retraite-couperet avec une
rduction progressive du temps de travail ;
- en amnageant les conditions de travail des plus de 55 ans par la
limitation ou la suppression du travail de nuit et des tches physiques,
ainsi que par laugmentation des temps de pause.
2.1.3 lutter contre les licenciements boursiers Dfendre les salaris et les vrais entrepreneurs, cest aussi combattre
les pratiques inacceptables de certains patrons voyous .
Le cot des licenciements sera plus cher pour les entreprises qui versent
des dividendes ou qui rachtent leurs propres actions.
Sera instaure une obligation de remboursement pralable des aides
publiques perues cinq ans avant toute ouverture de procdure
de licenciements ou de fermetures de sites non justifis par les
difficults de lentreprise.
Dans les cas de pratiques manifestement contraires lintrt mme
de lentreprise, menaant volontairement sa prennit (Molex, par
exemple), nous donnerons la possibilit aux salaris de saisir le
Tribunal de grande instance afin de prendre les mesures ncessaires,
y compris la mise sous tutelle judiciaire, le temps utile pour faire
cesser ces pratiques.
2.2 Garantir le bon emploi et humaniser le travailLa monte en gamme de lconomie franaise ne pourra soprer
sans une amlioration des conditions de travail. En considrant le
travail comme un cot et non comme un atout, la droite la dvaloris
et dgrad. En 2012, nous inventerons des relations nouvelles dans
lentreprise pour une vritable dmocratie sociale, condition de la
comptitivit-qualit.
2.2.1 Reconstruire un droit du travail protecteur des salarisNous procderons une valuation prcise des reculs introduits par
la droite dans le code du travail et nous reviendrons en particulier
sur ceux qui tendent atomiser les rapports entre le salari et
lemployeur. Alors que lemploi en contrat dure indtermine
(CDI) ne cesse de reculer au profit dalternatives prcaires (contrat
dure dtermine, intrim, temps partiel choisi ou subi, stages,
13
etc.), les socialistes veulent mettre un terme lclatement du statut
du salari.
Parce quil ne peut y avoir de produits et de services de qualit sans
conditions de travail de qualit :
- Les mcanismes dexonration ayant dgrad la bonne application des
35 heures seront annuls (dtaxation des heures supplmentaires,
remise en cause du repos dominical, extension du forfait jour
au mpris des recommandations du Comit europen des droits
sociaux).
- Le CDI sera favoris, notamment en supprimant les exonrations
de cotisations sociales aux entreprises qui emploient un quota trop
lev de travailleurs prcaires.
- Nous donnerons les moyens linspection du travail de faire
respecter tous les droits des salaris.
- La ngociation collective sera renforce tous les niveaux et la
hirarchie des normes en matire de droit social rtablie. De mme, les
instances faisant vivre le paritarisme dans les fonctions publiques
doivent tre confortes. Nous rhabiliterons la ngociation de
branche, rduite par la droite une fonction suppltive de la
ngociation dentreprise.
- Nous agirons pour mettre fin aux formes de management qui
conduisent la souffrance et lisolement des travailleurs.
2.2.2 promouvoir la vraie performanceNous proposerons la mise en place de nouvelles normes comptables
europennes intgrant lempreinte cologique et les critres sociaux
(structure de lemploi, niveau des rmunrations...) dans le bilan des
entreprises. Une obligation de bilan pays par pays sera fixe aux
multinationales.
Dans le prolongement des lois Auroux, le droit des salaris
sexprimer sur leurs conditions de travail sera consolid : mieux
dialoguer permettra de mieux travailler.
Les Comits dhygine, de scurit et des conditions de travail (CHSCT)
seront renforcs, notamment pour une meilleure prise en compte
de la souffrance au travail, des nouveaux maux et des nouvelles
pnibilits au travail. La mdecine du travail sera reconstruite et
rendue plus indpendante grce une gestion rellement paritaire.
La bonne performance est aussi lorigine de notre refus dadopter
la loi sur le travail le dimanche. Elle a consacr lavnement dune
socit du tout-avoir alors que le dimanche devrait tre consacr
au repos, la famille, au sport, la culture, lengagement citoyen.
2.2.3 Renforcer la participation des salaris la gouvernance de leur entreprise
Pour que lentreprise puisse pleinement crer de la richesse, un
meilleur dialogue social la rend plus comptitive. Cest aussi une
marque de modernit : si elle est le terrain dexpression dintrts
diffrents, lentreprise est dabord un lieu de crativit et dinnovation.
Quatre millions de salaris nont pas dinterlocuteurs dans les petites
entreprises (moins de onze salaris). Pour les entrepreneurs et les
salaris des TPE, le dveloppement de la dmocratie sociale exige la
mise en place dun dialogue social et donc dune reprsentation des
salaris au niveau des bassins demploi.
Les salaris des trs grandes entreprises ou des groupes cots ont
vocation tre prsents dans les instances de dcision, quil sagisse
des conseils dadministration, des conseils de surveillance ou des
comits de rmunration.
3 mETTRE LA FINANcE Au sERvIcE dE LcoNomIE pouR mIEux pARTAGER LEs RIchEssEs
Au cours de la prochaine lgislature, la gauche se fixera lobjectif de
redresser la part des salaires face celle des profits.
3.1 Nous donner les moyens damliorer les salaires et de mieux partager les revenusDepuis 2002, les dirigeants du CAC 40 ont vu leurs salaires augmenter
de 400 % quand les salaires du secteur priv nont augment en
moyenne que de 3,5 %. De tels carts de rmunration sont aussi
injustifiables quintolrables.
3.1.1 organiser une confrence salariale annuellePour la gauche, laugmentation des salaires est une condition de la
justice et de la croissance. Elle suppose un changement de mthode
par rapport la pratique actuelle : une confrence salariale annuelle
sera organise. Dans un dialogue tripartite (tat, organisations
syndicales, organisations patronales) et partir dun diagnostic de
la situation conomique du pays, les partenaires sociaux tabliront
un cadre gnral dvolution des salaires ayant vocation orienter les
discussions dans les branches professionnelles et les entreprises. Cette
confrence devra notamment contribuer au rquilibrage de la part
des salaires dans la valeur ajoute.
Le Smic constitue un levier court terme pour amliorer les
conditions de vie des plus modestes et stimuler la consommation.
La revalorisation de son pouvoir dachat sera engage aprs des
annes dabandon par la droite.
3.1.2 limiter les carts de rmunrations Pour rduire les ingalits, combattre le dclassement qui frappe les
salaris, revaloriser le mrite et leffort, les carts de salaires devront
tre limits.
Ltat actionnaire et employeur doit donner lexemple. Nous
proposons quau sein des entreprises qui ont une participation
publique dans leur capital, les rmunrations soient comprises dans
une chelle de lordre de 1 20. Dans les autres, lassemble gnrale
des actionnaires, sur proposition du conseil dadministration aprs
avis du comit dentreprise, fixera ce ratio.
Dans le mme esprit, il faudra enfin garantir lgalit salariale entre
les femmes et les hommes. Passons des dclarations dintention aux
objectifs dans le temps. Le maintien des exonrations de cotisations
sociales sera conditionn la conclusion dun accord sur lgalit
salariale au sein de lentreprise qui disposera dun an pour engager
et faire aboutir la ngociation.
3.1.3 Favoriser un partage plus quitable des revenusRelancer la croissance, crer des emplois et rduire les injustices
suppose de soumettre prlvements les revenus qui ne sont pas
consomms ou investis pour les redistribuer vers les mnages
14
modestes et moyens.
Cest pourquoi nous alignerons la fiscalit drogatoire de revenus
comme les stock-options ou les attributions gratuites dactions sur
celle qui pse sur les salaires.
3.1.4 et si lon arrtait de raisonner pIb ?La variation du produit intrieur brut (PIB) que traduit lindice de
croissance reflte la dynamique de production dun pays. Cest
indispensable, mais pas suffisant. Il y a bien dautres donnes pour
estimer la richesse dun pays.
Sur la base du rapport de la Commission prside par le prix Nobel
dconomie Joseph E. Stiglitz sollicit et finalement ignor par
lactuel prsident de la Rpublique , nous laborerons un indicateur
de dveloppement humain. Publi chaque anne, il sera bas sur
les critres conomiques traditionnels, mais aussi de justice et
de cohsion sociale (ingalits de revenus, accs au logement),
dmancipation individuelle (accs aux tudes suprieures, accidents
et suicides au travail) et de prservation de lenvironnement (taux de
recyclage des dchets, qualit de lair). Toutes les formes de capital
naturel, ducatif, conomique, technologique ncessaires la
production de richesses pourront ainsi tre prises en compte dans
les politiques publiques.
Plus largement, nous veillerons la mise en place dindicateurs qui
refltent la ralit vcue par les entreprises comme par les mnages.
Lindice de la hausse des prix actuellement utilis par lInsee est bien
loign de la ralit de lvolution du cot de la vie des mnages, ce
qui sexplique par son mode de calcul. Nous crerons un vritable
indice du cot de la vie partir dun panier de biens reprsentatif
de la consommation des mnages pour pallier les insuffisances du
calcul actuel de la hausse des prix. Lensemble des aides sociales
sera index sur cet indice.
3.1.5 lutter contre la pauvret et la prcaritLa pauvret et la prcarit constituent une plaie que lon doit
radiquer, car la faim, la souffrance, lisolement et lhumiliation ne
sont pas supportables dans une socit avance. Il reste encore
beaucoup faire pour complter les avances ralises par les
gouvernements socialistes (RMI, CMU, SRU). Il faut donc sengager
assurer chacun, et concrtement, les ressources ncessaires pour
vivre normalement, ainsi que le logement, la sant et lducation.
Cette solidarit doit tre la rgle pour tous les chelons du pouvoir et
elle doit sinscrire la fois dans les choix budgtaires et dans laction
lgislative, avec le concours des collectivits territoriales et des
associations que ltat doit aider significativement.
3.1.6 lutter contre le surendettement et les contrats abusifsLe surendettement est une question majeure, qui pse lourdement
sur la situation sociale. 196 000 dossiers sont dposs en moyenne
chaque anne auprs des commissions de surendettement. Autour
de 750 000 mnages sont en situation de surendettement.
Laccs au crdit la consommation classique est aujourdhui
fortement limit : rserv aux clients fortement solvables, il est exclu
pour au moins 25 % des Franais, notamment les familles modestes
et les jeunes qui se tournent vers les crdits dits renouvelables
(revolving), crdits extrmement coteux et vritables trappes
endettement. La rgulation de ce march est donc une priorit. Nous
interdirons les crdits renouvelables et, en contrepartie, nous mettrons
en place un crdit social la consommation assorti dune formation
la gestion de ses finances personnelles.
Nous agirons contre les abus bancaires et nous imposerons la mise
en place dune offre rassemblant les services bancaires minimum
et ncessaires aujourdhui la vie courante, un prix extrmement
faible et accessible tous. Ainsi, nous garantirons une forme de
service public bancaire.
Plus largement, nous lutterons contre les clauses abusives dans les
contrats de vente. Les Franais souscrivent quotidiennement des
abonnements tlphoniques et Internet, des assurances, ou encore
des prts. Ces contrats font lobjet de quasi-formulaires conclus entre
professionnels et consommateurs, lus en diagonale et approuvs
en quelques secondes. Ceux-ci, juridiquement appels contrats
dadhsion . Nous renforcerons les pouvoirs de la Commission
des clauses abusives (CCA) qui devra devenir permanente. La CCA
pourra sautosaisir de tout contrat quun groupe de dimension
nationale utiliserait massivement pour ses transactions avec
des consommateurs, celle-ci pouvant alors rendre un avis sur
la rgularit des clauses quil inclut. Un avis ngatif aura pour
consquence de contraindre le professionnel retirer la clause
du contrat.
3.2 Rguler la finance et faire participer le capital la solidarit En France comme ailleurs en Europe, la financiarisation de
lconomie sest traduite par la stagnation de linvestissement dans
lavenir, la rigueur budgtaire, laustrit salariale, la monte du
chmage. Dans un monde o ltat-nation nest plus le cadre exclusif
de la souverainet, nous devons imaginer des leviers concrets pour
reprendre en main lconomie financire et sanctionner les pratiques
contraires lconomie productive.
3.2.1 Faire contribuer les banques et rguler le secteur bancaireTout placement et tout investissement comporte une part de risque.
Sans risque, pas dinnovation, pas dentreprise, pas de projet, pas de
vie. Mais le risque doit aller de pair avec la responsabilit : cest hlas
ce que les banques ont oubli et qui a suscit la crise actuelle.
Il faut revenir une stricte distinction des mtiers bancaires et sparer
activits de dpt et activits financires. Les banques traditionnelles
ne doivent plus prter largent des pargnants et des clients aux
banques daffaires, ni acheter des titres structurs par ces banques
daffaires.
Nous agirons pour que soient mis en place des mcanismes de
garantie et de solvabilit des banques, financs par elles-mmes et
non par les contribuables, et pour limiter la taille des tablissements
qui conduisent des activits spculatives.
Malgr la crise et grce au refinancement par les tats, les banques
affichent des profits record. Il est lgitime, en retour, de les faire
contribuer au financement de la solidarit nationale. Ainsi, dans la
15
loi de finances pour 2013, nous appliquerons une surtaxe de 15 % de
limpt sur les socits acquitt par les banques et les tablissements
financiers. Son produit sera affect au financement des retraites de
la nation.
3.2.2 encadrer les flux financiers et lutter contre les pratiques spculatives
Avec le Parti socialiste europen (PSE), nous proposons dinstituer
une taxe sur les transactions financires de 0,05 % dont le principe
a t act par le Parlement europen en mars 2011. lchelle de
lUnion europenne, elle permettra de dgager 200 milliards deuros
supplmentaires par an. Son produit pourrait tre affect deux
priorits : le financement de laide aux pays en dveloppement et leur
adaptation au rchauffement climatique, la rduction des dficits
des tats membres.
LEurope doit aussi agir rapidement, notamment par le renforcement
des ratios prudentiels et de la rgulation du secteur bancaire, ainsi
que des fonds spculatifs (hedge funds.) Les organes de contrle
et de supervision doivent tre toffs et la vente dcouvert sans
contrepartie interdite.
Il nest pas lgitime que trois agences de notation contrlent
plus de 85 % du march mondial de lestimation des risques pris
par les banques, les entreprises, les collectivits locales et les tats
emprunteurs, et que le cot du crdit oscille selon la note quelles
attribuent. Pour assurer un contrle effectif du risque encouru par le
secteur bancaire en Europe, nous proposons dtablir une agence de
notation publique sous lgide de lEurogroupe.
Dans le cadre de laction concerte des tats membres de lUnion
europenne, la France mnera une lutte acharne pour la
suppression des paradis fiscaux. Le secret bancaire devra tre
interdit au sein des 27 pour permettre lEurope dobtenir sa
disparition progressive dans tous les tats qui vivent de lvasion et
de la fraude fiscales.
3.2.3 Former les lites de la nation lconomie relleRemettre lconomie relle devant la finance, cest aussi mettre
son service les meilleurs lments de la nation. Les grandes coles,
qui formaient traditionnellement les lites rpublicaines qui ont
fait la force de notre administration, la grandeur de notre industrie
et la vigueur de notre recherche, voient aujourdhui leurs tudiants
sorienter trop souvent vers des tudes qui les destinent plus
tre traders quingnieurs ou hauts-fonctionnaires au service de
lintrt gnral.
Les modles conomtriques qui y sont de plus en plus dispenss
rduisent la production, les changes, les technologies, la vie en
somme, des quations mathmatiques et des gisements de
profits qui peuvent tre dplacs, en un clic , dune place boursire
une autre, nourrir les bulles, faire et dfaire les entreprises,
engendrer les crises qui ruinent les salaris, les mnages, les tats.
En retour du financement public assur ces tablissements,
nous exigerons que les grandes coles sintgrent dans un cursus
de recherche des universits et quelles privilgient les formations
scientifiques et techniques, notamment dans les domaines
prioritaires de notre politique industrielle : numrique, biologie,
nergie, agroalimentaire
4 REmETTRE LA FRANcE Au cuR dE LEuRopE ET LEuRopE dANs LE cuR dEs EuRopENs
Comme la France sur le continent, lEurope dans le monde risque le
dclassement. Pour stopper la glissade, deux ides fausses doivent
tre cartes : lide que nous pourrions faire sans lEurope et lide
que nous pourrions continuer avec lEurope actuelle. Pour nous,
socialistes, le plan de redressement de la France est indissociable dun
plan de redressement de lEurope.
La crise confirme que seule lunion des tats europens peut garantir
chacun deux une voix dans le concert des grandes puissances du
XXIe sicle. Encore faut-il que lEurope se donne lambition et les
moyens dy parvenir ! Telle tait lambition des pres fondateurs
quand fut cre la Communaut europenne du charbon et de lacier.
Et tel fut le sens profond du rsultat du rfrendum de mai 2005.
Il est urgent de procder la rorientation de nombreuses politiques :
un euro juste au service de la croissance et de lemploi, la rduction
des dficits et de la dette rendue possible par le soutien lactivit et
non par le choix de laustrit, les investissements davenir soutenus
par lemprunt, lharmonisation fiscale et sociale indispensable la
comptitivit de nos entreprises auxquelles il y a mieux offrir que
le dumping gnralis, lindpendance nergtique et stratgique
des Europens assure. Avec nos partenaires et dabord lAllemagne,
nous agirons pour une Europe unie et forte, mobilise pour son
redressement et son succs.
4.1 Sortir lEurope de la criseSi lEurope se condamne aujourdhui aux seconds rles, cest parce
quelle sobstine limage du prtendu pacte de comptitivit
qui nest quun pacte daustrit faire prvaloir une triple
concurrence : entre les entreprises rivales au sein de lUnion sans tre
comptitives linternational, entre les salaris dont les revenus et
le pouvoir dachat sont tirs vers le bas, entre les tats qui sinfligent
une rigueur sans croissance. cela, nous opposons une triple
convergence : financire, sociale et fiscale.
Pour faire de lEurope une zone de croissance durable, des leviers
existent : une coordination des politiques conomiques fonde sur
un pilotage fin de la monnaie et du budget, une redfinition du rle
et des objectifs de la BCE notamment afin de soutenir davantage
les tats en difficult, lintgration de lconomie et de lcologie,
la convergence sociale et fiscale, la souverainet nergtique
et le dveloppement des nergies renouvelables, une ambition
scientifique, technologique et culturelle forte, mais aussi une dfense
raliste de nos intrts commerciaux face aux pays bas salaires et
aux espaces protgs par les tats.
Ce groupe pionnier sera le moteur de rformes institutionnelles
ncessaires pour redonner force et ambition au projet europen.
4.1.1 doter leurope de mcanismes de gouvernance conomique
Nous refusons le pseudo-pacte de comptitivit qui veut imposer
laustrit lEurope toute entire. Athnes, en mars 2011, le
16
Parti socialiste europen a propos une autre feuille de route pour
sortir lEurope de la crise par une croissance durable au service
de lemploi, en relanant le progrs social, tout en permettant de
sortir de la spirale de la dette. Elle permettra de tourner la page de
laustrit brutale qui risque dtre fatale, pour dfinir une stratgie
de sortie de crise et projeter lEurope vers 2020. Nous proposons
plusieurs rorientations concrtes, notamment :
- que le pacte de stabilit rende possible ladoption par chaque tat
membre de politiques adaptes sa conjoncture conomique.
- lmission deurobonds (emprunts europens) pour financer les
investissements du futur (rseaux transeuropens de transports et
dnergie, rseaux numriques, biotechnologies...) et les champions
industriels de demain ;
- En complment du fonds europen de stabilit financire, la BCE
sera autorise financer la dette souveraine des tats membres
de la zone euro pour leur permettre de saffranchir de la pression
exerce par les marchs financiers ;
- le traitement diffrenci des dpenses davenir (ducation,
enseignement suprieur, recherche, infrastructures vertes ou
numriques) dans le Pacte de stabilit et de croissance pour
orienter les dpenses publiques en Europe vers la prparation du
futur ;
- ladoption dune assiette commune et dun taux minimum de
limpt sur les socits pour mettre fin la concurrence mortifre
entre tats europens ;
- la construction avec les pays qui le voudront, dans le cadre
dune coopration renforce permise par les traits actuels,
dune Communaut europenne des nergies pour acclrer notre
transition nergtique par des investissements massifs pour
rduire notre consommation, limiter notre dpendance lgard du
nuclaire, dvelopper les nergies renouvelables et nous prsenter
unis face aux grands fournisseurs dnergies.
Nous nous opposerons toute nouvelle directive visant la mise
en concurrence dans le domaine des services publics et nous
demanderons rengocier les directives de libralisation.
4.1.2 Remettre la solidarit et le progrs social au cur du projet europen
En lien avec la Confdration europenne des syndicats, nous
proposerons, ds 2012, dentamer des discussions pour un nouveau
pacte social europen de progrs qui, sans viser luniformit, doit
permettre dengager la convergence progressive de nos politiques
sociales vers les normes les plus protectrices en vigueur dans les
tats membres.
Ce pacte europen de progrs social impliquerait, pour chaque tat
membre, linstauration dun salaire minimum tenant compte de la
ralit conomique et sociale nationale. Un seuil commun pourrait
tre dfini sur la base dun pourcentage de chaque niveau de salaire
national moyen. Dans le droit fil de lEurope de la connaissance que
nous voulons construire, ce pacte pourrait galement intgrer la
fixation dobjectifs nationaux quantifis pour lducation.
Dans une perspective plus longue, nous dfendrons auprs de nos
partenaires une convergence fiscale par le haut. Nous prconiserons
la mthode du serpent fiscal europen , comme il y eut autrefois un
serpent montaire, cest--dire la fixation pour les diffrents impts
nationaux, assiette comparable, dun plafond et dun plancher
entre lesquels les taux nationaux pourraient varier.
4.1.3 Fixer des limites gographiques claires et faire avancer lunion euro-mditerranenne
Donner des frontires lUnion est devenu une ncessit. Dans
lintrt europen et dans celui des pays candidats, nous pensons
que chaque demande dadhsion doit tre value laune des moyens
dont dispose lUnion pour quelle soit un succs.
Cest dans cet esprit que nous aborderons les ngociations en cours.
Les discussions avec les pays des Balkans, meurtris par la guerre
en ex-Yougoslavie et ses squelles, devront tre menes avec un
esprit de dialogue. La Turquie, grande nation hritire dune grande
civilisation, est une autre candidate reconnue ladhsion. Des
engagements ont t pris : ils doivent tre tenus mme si lissue
finale ne peut pas tre garantie. Dans les ngociations actuelles,
plusieurs conditions ne sont pas remplies.
LEurope a besoin de frontires mais aussi dun horizon. La force des
rvolutions dmocratiques dans les pays du sud de la Mditerrane
et lincapacit des diplomaties franaise et europenne les
accompagner montrent lurgence de relancer le projet davenir
dun partenariat euro-mditerranen tendu demain un ensemble
euro-africain.
Nous nous mobiliserons pour une Mditerrane de projets,
particulirement dans les domaines de lnergie, de leau et de
lassainissement, ainsi que des transports. Notre ambition doit tre
de btir avec les pays de la Mditerrane outre des cooprations
politiques et culturelles une zone intgre dindustries,
dagriculture, dnergie et de mobilit professionnelle.
4.2 Du carburant et un moteur pour lEuropeDans une Europe 27, la France ne peut dcider de tout, toute
seule. En mme temps, son rveil est attendu. Forts de la confiance
populaire, le Parti socialiste et ses allis seront force de proposition
auprs des autres tats membres, de la Commission et du
Parlement europens. Nous donnerons vie aux cooprations
renforces , proposons les contours dun groupe pionnier adoss