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L’INTÉGRALE

Projet socialiste détaillé

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Projet socialiste détaillé

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  • LINTGRALE

  • 2I- RedResseR la FRance et pRoposeR un nouveau modle de dveloppement 4

    1 Produire plus, produire autrement 4 1.1 Forger une nouvelle croissance pour crer des emplois

    1.2 Porter la France et lEurope en tte de lconomie verte et de la lutte contre le changement climatique

    1.3 Faire le choix de la comptitivit par linnovation et la qualit

    2 Travailler mieux pour vivre mieux 11 2.1 Combattre le chmage

    2.2 Garantir le bon emploi et humaniser le travail

    3 Mettre la finance au service de lconomie pour mieux partager les richesses 13 3.1 Nous donner les moyens damliorer les salaires et de mieux partager les revenus

    3.2 Rguler la finance et faire participer le capital la solidarit

    4 Remettre la France au cur de lEurope et lEurope dans le cur des Europens 15 4.1 Sortir lEurope de la crise

    4.2 Du carburant et un moteur pour lEurope

    4.3 LEurope doit dfendre ses valeurs, elle doit aussi dfendre ses intrts

    5 Redonner la France une voix forte et au monde une perspective de progrs 18 5.1 Dfendre un multilatralisme rnov

    5.2 Garantir notre scurit

    5.3 La France acteur et moteur du dveloppement solidaire

    6 Doter la France dune vraie politique pour son immigration 20 6.1 Fixer et faire respecter des rgles claires et justes

    6.2 Agir en Europe pour un dveloppement solidaire

    II- RetRouveR la justIce pouR btIR lgalIt Relle 231 Donner un avenir la jeunesse, prparer lavenir grce la jeunesse 23 1.1 Accompagner et duquer les enfants ds le plus jeune ge

    1.2 Changer lcole pour la russite de tous

    1.3 Donner une nouvelle ambition lenseignement suprieur

    1.4 Aider la jeunesse construire sa vie

    1.5 Le droit la qualification diplmante et la formation tout au long de la vie

    2 Des droits rels, des choix personnels 27 2.1 Laccs au logement : le toit est un droit

    2.2 Laccs aux biens essentiels

    2.3 Laccs la protection sociale

    2.4 Laccs la culture et aux loisirs

    3 Des efforts justes pour nous donner des moyens daction et redresser les comptes publics 37 3.1 Une stratgie de gauche pour rduire les dficits

    3.2 Rendre la fiscalit juste et utile

    4 Une puissance publique rhabilite, dcentralise et efficace 39 4.1 Un tat confort dans ses missions et modernis

    4.2 Des services publics financs et efficaces

    4.3 Un nouvel acte de la dcentralisation

  • 3III- RassembleR les FRanaIs et RenoueR avec la pRomesse RpublIcaIne 43

    1 Respecter les droits, faire respecter les devoirs 43 1.1 tre franais en 2012

    1.2 Pour un pacte national de scurit publique

    1.3 Pour une justice indpendante et des droits respects

    2 Construire une socit plus humaine 48 2.1 Assurer lgalit entre les personnes

    2.2 Assurer lgalit entre les territoires

    3 Renouveler notre dmocratie 52 3.1 Rpondre aux demandes dmocratiques

    3.2 Garantir une information libre et pluraliste

    3.3 Renforcer les contre-pouvoirs et protger les liberts

    3.4 Rquilibrer nos institutions

    Retrouvez toute lactualit du projet sur projetsocialiste2012.fr

  • 4I- REdREssER LA FRANcE ET pRoposER

    uN NouvEAu modLE dE dvELoppEmENT

    Pour les socialistes, lconomie, le social et lcologie sont

    indissociables. Sans perspective de mieux tre, lconomie nest que

    concentration des richesses dans les mains de quelques-uns. Sans

    croissance ni innovation, les individus sappauvrissent et la socit

    se disloque. Sans dveloppement durable, la croissance ne sera pas

    soutenable. Ce changement de civilisation mobilisera plusieurs

    gnrations, mais cest dans la dcennie qui vient que sa possibilit

    va se jouer.

    Des rponses indites doivent tre inventes pour concevoir,

    produire, consommer, changer mieux. Pour les nations qui sauront

    anticiper et sorganiser, apprendre et entreprendre, se projeter et se

    protger, cest un formidable gisement de croissance et demplois

    autant quune source daccomplissement individuel et collectif.

    Depuis dix ans, hlas, lEurope et la France navancent plus. Nous

    nacceptons pas le gchis humain que reprsente en particulier un

    taux de chmage record des jeunes et des plus de 55 ans. Nous ne

    voulons pas dune France o le nombre de brevets dposs figure au

    bas des classements internationaux. Nous rejetons lirresponsabilit

    qui consiste cribler les gnrations futures de nos dettes. Cest

    pourquoi le projet socialiste se fonde sur une ambition productive forte

    et se donne les moyens de la dployer dans un contexte de mutations

    cologiques et technologiques indites.

    Dans un monde qui va de lavant, il faut rester comptitif, ne pas

    tre immobile. Encore faut-il ne pas se tromper de chemin ! Pour

    les libraux et les conservateurs, quils soient llyse ou la

    Commission de Bruxelles, la comptitivit est synonyme de moins-

    disant : moins de rgles, moins de salaires, moins de droits sociaux,

    moins dinvestissements pour le futur. Cette approche mne au

    dclassement. la comptitivit low cost et lhyper-concurrence, nous opposons la comptitivit-innovation et la bonne performance.

    Des salaris revaloriss dans leur travail et scuriss dans leur

    parcours professionnel sont une source de richesse tous les sens

    du mot pour lentreprise. De mme, une conception de linnovation

    largie au champ de lconomie sociale et solidaire sinscrit dans

    une vision moderne de lconomie. Autre vidence : ceux qui crent,

    produisent, consomment, ont besoin de stabilit, dencouragement,

    de reconnaissance. Cest pourquoi, lchelle globale, la finance doit

    tre matrise, le libre-change encadr, les monnaies stabilises.

    Redonner la France un poids et, par l-mme, une voix dans le monde,

    telle est lambition du Parti socialiste.

    1 pRoduIRE pLus, pRoduIRE AuTREmENT

    1.1 Forger une nouvelle croissance pour crer des emploisAucun pays ne peut esprer se dvelopper sil perd ses emplois

    et laisse filer son industrie. Au cours de la lgislature 2012-2017,

    la France doit se fixer au moins quatre objectifs dintrt gnral :

    porter son potentiel de croissance de 1,5 % 2,5 % du PIB ; rduire

    le chmage pour retrouver lhorizon du plein emploi ; permettre aux

    jeunes daccder au march du travail et mettre profit lexprience

    des seniors ; prserver notre base productive et la rendre cratrice de

    valeur ajoute.

    1.1.1Rindustrialiser le pays et muscler nos entreprisesIl ny a pas dconomie forte sans industrie forte ; il ny a pas

    dindustrie dynamique sans puissance publique active ltat, mais

    aussi les collectivits territoriales et lEurope.

    Cest pourquoi nous crerons une Banque publique dinvestissement.

    Elle assurera leffet de levier par le regroupement de la filiale

    entreprises de la Caisse des dpts et consignations, dOso, du

    Fonds stratgique dinvestissement, de lEmprunt national, des

    structures rgionales de capital investissement, des dispositifs

    daccompagnement des entreprises de La Banque Postale et

    de la Banque de France. Leffet rseau sera stimul grce une

    mobilisation de la banque au plus prs du terrain sous forme de

    fonds rgionaux mutualisant les moyens des Conseils rgionaux,

    des mtropoles et des agglomrations (collectivits en charge du

    dveloppement conomique), des ples de comptitivit, des filires

    territoriales et des grappes dentreprises, des universits, ainsi que

    des partenaires du dveloppement local, notamment le rseau

    consulaire, les branches professionnelles et les organisations

    syndicales. Faisons confiance aux acteurs locaux, ce sont eux qui

    connaissent le mieux le tissu conomique.

    Attendue par les acteurs, la Banque publique dinvestissement aura

    pour principale mission de rebtir une politique industrielle pour la

    nation :

    - favoriser la constitution dentreprises de taille intermdiaire (ETI)

    comprenant entre 250 et 5 000 salaris car leur dficit est le talon

    dAchille de notre conomie lexport et pour crer des emplois. Apport

    de garanties et participation en fonds propres, ciblage des aides

    publiques en direction des PME qui veulent innover ou grandir,

    encouragement fiscal la transmission ou la reprise dentreprises

    dans le cadre familial, par les salaris ou par une autre entreprise,

    ou encore protection juridique des brevets et des innovations les

    leviers ne manquent pas.

    - investir massivement dans les secteurs davenir, favoriser

    la conversion cologique de lindustrie, structurer des filires

    stratgiques. Les impratifs environnementaux et la demande des

    puissances mergentes doivent permettre de faire valoir lexcellence

    de nos entreprises et de nos centres de recherche dans plusieurs

    domaines-cls : les nergies dcarbones (olien notamment

    marin, biomasse, photovoltaque), les mobilits du futur, quelles

    soient relles (automobile, logistique, aronautique, espace) ou

    virtuelles (tlcommunications, numrique), la chimie-biologie-

    sant (nouveaux mdicaments, mdecine rgnratrice, ingnierie

    tissulaire), lagro-alimentaire et les drivs industriels de lagriculture

    (matriaux bio-sourcs pour lisolation et lco-conception), la

    gestion et la matrise des risques naturels et technologiques, mais

    aussi le tourisme. Un effort particulier sera port sur le financement

    de dmonstrateurs et de prototypes.

    - prvenir et rparer les dgts humains et territoriaux de la

    dsindustrialisation. En permettant les prises de participation au

    capital des entreprises en difficult conjoncturelle mais viables

    long terme ou dont le secteur dactivit est stratgique. En facilitant

  • 5la rindustrialisation des sites et bassins demploi frapps par les

    fermetures ou les dlocalisations dentreprises. En revalorisant

    limage sociale des mtiers industriels.

    Les fonds accords seront conditionns : plan de maintien ou de

    cration demplois, encadrement des dividendes, excellence

    environnementale (rduction des missions de CO2) et sociale

    (gestion prvisionnelle des emplois et des comptences), mise

    en place de rseau de collaborations entre donneurs dordres

    et sous -traitants.

    Les PME, premires sources de lemploi en France, seront au cur

    de notre stratgie conomique. Au sein de la Banque publique

    dinvestissement, nous crerons une agence des TPE/PME de moins

    de 20 salaris, quelles soient agricoles, industrielles ou de services,

    y compris dans le secteur de lartisanat. En lien permanent avec

    les rgions et les agglomrations, ses missions consisteront les

    guider dans leurs dmarches administratives (assistance juridique,

    fiscale et comptable, veille technologique sur les opportunits de

    marchs), leur permettre de raliser un diagnostic innovation

    afin de transformer leur potentialits en activits, leur faciliter

    laide au financement, au recrutement et lexport, mais galement

    favoriser la prolongation des dlais dchances de contributions

    fiscales et sociales en cas de baisse dactivit, renforcer le lien avec

    les universits pour lembauche de docteurs. Favoriser le secteur des

    petites entreprises passe galement par une amlioration du statut

    des 2,7 millions de travailleurs non-salaris de notre pays. Nous

    devons leur permettre de bnficier de protections contre les alas de

    la vie comparables celles des salaris. Afin de soutenir la cration

    de vraies TPE et de dcourager la prcarit, nous reviendrons sur le

    statut dauto-entrepreneur.

    Les relations des PME avec les grandes entreprises sont ingales,

    nous proposons de les rendre plus quitables, et dabord pour les

    entreprises sous-traitantes quil vaudrait mieux appeler

    entreprises partenaires : recours juridiques simplifis et acclrs,

    rduction des dlais de paiement jusqu 45 jours, renforcement des

    pnalits de retard, transformation du trimestre crditeur pour la

    TVA en mois crditeur. Le rle du mdiateur du crdit sera prennis

    et ses pouvoirs renforcs. La Banque publique dinvestissement,

    travers sa politique de filires, initiera des rseaux de comptences

    entre grands donneurs dordres denvergure mondiale, PME et

    jeunes pousses.

    En France, seuls 30 % des marchs publics sont attribus des

    PME. Cest pourquoi leur accs la commande publique sera facilit,

    y compris au niveau europen : nous plaiderons auprs de la

    Commission et de nos partenaires pour la mise en place de quotas

    ou de rfrencements particuliers, comme il en existe aux tats-Unis

    et au Japon.

    Pour que ce Small Business Act dont les gouvernements parlent

    depuis de nombreuses annes devienne une ralit pour les

    entreprises franaises, lAgence nationale des PME procdera

    lvaluation et laide lapplication de ces disposions.

    Nous constatons que le commerce est trop souvent nglig par les

    politiques publiques destines aux entreprises. Et quand il est pris en

    compte, cest pour tre la cible de la drgulation qui nuit lactivit

    conomique et lemploi tout en aggravant les ingalits sociales et

    territoriales. Cela sest particulirement vrifi au travers de la Loi

    de modernisation de lconomie (LME) adopte en juillet 2008. Le

    Parti socialiste souhaite crer les conditions de la confiance avec

    les acteurs du secteur. Afin dassurer un meilleur quilibre entre les

    diffrents types de commerce, nous redonnerons aux lus locaux

    les moyens dagir pour un dveloppement commercial quilibr :

    toute ouverture ou extension dune surface commerciale suprieure

    300 m sera soumise autorisation municipale. La mise en place

    de structures ddies au dveloppement et lorganisation des

    commerces de villes sera encourage. Une rvision de la loi LME

    sera mene afin de la rendre plus juste et plus efficace, notamment

    par la suppression des soldes flottants . Nous nous opposerons

    lextension de louverture le dimanche au-del de sept dans lanne.

    lautre bout de la chane, la France dispose dun atout : la force de

    ses trs grands groupes, quils appartiennent au secteur industriel,

    tertiaire ou financier. Cette force ne vient pas de nulle part : elle

    se fonde sur le savoir-faire des salaris et, pour certaines de ces

    entreprises, des investissements publics, dans la dure ou lors de

    la crise de 2008-2009. Il est indispensable, pour le rapport que les

    Franais entretiennent avec lentreprise et la production, que ces

    grands groupes, dont les profits se chiffrent en dizaines de milliards

    deuros, aient un comportement exemplaire. Exemplaire dans le

    comportement de leurs dirigeants qui ne sont pas au-dessus des

    lois et qui doivent tre sanctionns quand ils commettent des fautes.

    Exemplaire dans leur politique salariale et sociale laccs des

    femmes aux postes de responsabilit, la promotion de la diversit,

    le maintien dans lemploi des seniors ou encore le recrutement

    des jeunes. Exemplaire dans la lutte contre le stress au travail.

    Exemplaire dans leurs relations avec les territoires et leur chaine de

    sous-traitance. Exemplaire dans leur engagement environnemental.

    Ils en ont les moyens : eux de les mettre au service de lhumain et

    du long terme.

    1.1.2 Rorienter lpargne et la fiscalit vers linvestissement productif

    La France sendette un peu plus chaque jour et elle investit de moins

    en moins pour lavenir. En mme temps, notre pays se caractrise

    par un taux dpargne des mnages parmi les plus levs de la

    zone Euro (autour de 200 milliards deuros) et par un penchant des

    investisseurs privs pour les actifs sans risque.

    Avec la gauche, la fiscalit cessera dencourager la rente et la

    spculation au dtriment de linvestissement et de linnovation.

    Remettre lconomie lendroit et au service de lemploi, cest moins

    taxer loutil industriel que les services financiers, lassurance ou la

    grande distribution.

    Limpt sur les socits sera modul selon que les bnfices seront

    rinvestis en quipements, en R&D, en formation, en salaire ou

    quils seront distribus sous forme de dividendes aux actionnaires.

    Dans le premier cas, favorable lemploi et la production, le taux

    dimposition passera de 33,3 % 20 %. Dans le second cas, parce que

    lconomie relle doit primer sur la finance, le taux dimposition sera

    port jusqu 40 %.

  • 6Autre impratif : recentrer le Crdit dimpt recherche (CIR). Il est

    devenu, sous lactuelle majorit, un outil doptimisation fiscale pour

    certains grands groupes, notamment dans le secteur financier. Son

    cot pour le budget de ltat est pass de 1,5 milliard deuros en 2008

    ... 6 milliards deuros en 2010, soit trois fois la subvention accorde

    aux 12 000 chercheurs du CNRS ! Aprs une valuation prcise du

    cot et de laffectation rels du dispositif refuse par la droite ,

    nous recentrerons le CIR vers les dpenses de R&D des PME de moins

    de 2 000 salaris et les entreprises industrielles stratgiques.

    Un livret dpargne industrie sera cr par lintgration du livret de

    dveloppement durable (ex-CODEVI) et du livret dpargne populaire.

    Son usage sera exclusivement ddi aux secteurs davenir dans le

    cadre de la Banque publique dinvestissement.

    1.1.3 Renforcer lattractivit de lconomie franaise et promouvoir le made in France

    Les dlocalisations ont sinistr des territoires entiers et bris des

    dizaines de milliers de familles. Dans une conomie globalise,

    cest aussi par le renforcement de lattractivit globale que nous

    parviendrons rindustrialiser durablement le pays. Parmi

    les nombreux facteurs qui permettent de fixer linvestissement

    productif, la qualit des infrastructures de transport fera de plus en

    plus la diffrence linternational. La France figure parmi les nations

    les mieux quipes (rseau autoroutier, TGV, ports...) et doit renforcer

    son avantage.

    En lien avec les rgions, nous relancerons le programme national de

    lignes grande vitesse (LGV) et les dessertes de proximit afin de relier

    nos territoires et les connecter plus encore au rseau europen. Pour

    le transport de marchandises, priorit sera donne au fret ferroviaire

    et au dveloppement de lintermodalit avec un objectif ambitieux :

    se rapprocher des 50 % des volumes de marchandises achemines

    par le train en 2020. Nous appuierons galement lessor du transport

    fluvial.

    Nous proposerons un co-investissement franco-allemand pour

    raliser la ligne TGV Paris-Berlin dici la fin de la dcennie. Ainsi, on

    pourra relier les deux capitales en moins de trois heures trente.

    Parce que les rseaux du XXIe sicle sont aussi dmatrialiss, laccs

    et la connexion au haut dbit et au trs haut dbit sur lensemble du

    territoire seront dvelopps.

    Il ny a pas de fatalit ce que la France perde ses emplois industriels.

    Certes, nos grands groupes doivent tre prsents au plus prs des

    marchs mergents pour mieux les conqurir. Certes, lindustrie est

    moins intensive en main duvre quelle ne la t et les stratgies de

    production sont dsormais organises lchelle mondiale. Toutefois,

    alors mme quune partie de ses industries sont localises en Europe

    de lEst, lAllemagne a montr quelle savait dfendre et promouvoir

    la prservation sur son territoire des process les plus sensibles et des

    activits dassemblage final. Les tats-Unis sengagent dans une voie

    identique en prenant des mesures douanires qui visent favoriser

    limportation de composants intermdiaires pour fabriquer le

    produit final sur le sol amricain. La France pourrait sinspirer de ces

    dmarches avec les pays de la rive sud de la Mditerrane, en passant

    avec eux un pacte de production et de co-dveloppement industriel

    quitable. Dans le contexte du printemps des peuples arabes, une telle

    stratgie serait particulirement opportune.

    Dfendre le made in France, cest aussi favoriser la monte en

    gamme de notre production et mieux orienter sa spcialisation en

    fonction de la demande internationale. Cela suppose daugmenter

    les dpenses de R&D pour les amener au moins 2,5 % du PIB et

    davoir davantage dentreprises de taille intermdiaire susceptibles

    dexporter.

    Enfin, promouvoir le savoir-faire franais, cest continuer dinvestir

    dans les filires technologiques o la France est en tte, comme les

    nergies, ou encore laronautique, la construction navale (civile et

    militaire), lespace et la dfense, autant de secteurs dont les emplois

    sont massivement localiss sur notre territoire.

    Cest ainsi que lon pourra conjurer le risque dune France devenue

    pays muse , mme si nous veillerons aussi dvelopper

    le tourisme, qui constitue pour notre pays un puissant levier

    de dveloppement. Lconomie touristique est un facteur fort

    dintgration sociale qui reprsente plus de 2 millions demplois.

    1.1.4 affirmer la vocation industrielle de leuropeDepuis dix ans, aucun champion industriel nouveau na vu le jour.

    Dcid il y a une dcennie, le fameux agenda de Lisbonne qui visait

    notamment augmenter les dpenses de R&D pour dfendre la

    base industrielle de lEurope, est rest lettre morte ! Limmobilisme

    mtin dgosme des tats est dautant plus dramatique que la

    concurrence des pays mergents, notamment dAsie, sest dplace

    sur les secteurs de haute technologie. Pour redonner une ambition

    industrielle lEurope, nous proposerons nos partenaires

    plusieurs initiatives :

    - Le lancement dun emprunt europen pour raliser les grands

    programmes dinvestissements dans les domaines du futur. Aprs

    recensement des domaines prioritaires, le financement de ces

    investissements serait fix : soit par une adaptation des textes

    permettant lEurope demprunter pour financer des grands travaux

    dintrt gnral, soit par une augmentation du prochain budget

    communautaire qui sera adopt par le Conseil europen avant la fin

    de lanne 2012.

    - La constitution de nouveaux champions industriels europens,

    ainsi que la mise en rseau des ples de comptitivit et des centres

    dexcellence universitaires et de recherche.

    - La mise en place dune vraie agence de linnovation industrielle

    et de la rindustrialisation, adosse la Banque europenne

    dinvestissements.

    - La cration il est temps ! dun brevet europen pour aider les PME

    innovantes protger leurs innovations et exporter.

    - Dans le cadre du gouvernement conomique de lEurope que le Parti

    socialiste appelle de ses vux, il est indispensable de rquilibrer la

    politique de change de lEuro en faveur de la croissance et de lemploi, et

    dimposer la rciprocit dans lchange commercial. Pour prserver sa

    base industrielle, lEurope doit pouvoir se battre armes gales dans

    la comptition internationale, et non avec une monnaie survalue

    et en tant ouverte tous les vents.

  • 7- Une vraie politique de rattrapage lgard des nouveaux entrants qui

    rende possible la convergence conomique, fiscale et sociale avec

    lensemble des pays de lUnion.

    1.2 Porter la France et lEurope en tte de lconomie verte et de la lutte contre le changement climatiqueLe Grenelle de lenvironnement a soulev un espoir, mais ses

    mesures les plus audacieuses en faveur dune autre croissance

    ont t dtricotes par la droite sous la pression des groupes

    dintrts marchands. Pourtant, la prservation cologique autant

    que la relance conomique passent par un nouveau contenu

    de la croissance.

    1.2.1 miser sur lco-conceptionTout produit, tout procd industriel doit tre pens de faon

    minimiser son impact sur lenvironnement et maximiser sa

    durabilit. Lco-conception est une source fconde dinnovations

    pour les entreprises, un gisement demplois non-dlocalisables et

    un outil efficace contre le changement climatique.

    Nous gnraliserons le principe de lco-conditionnalit des aides aux

    entreprises, en particulier les allgements de cotisations sociales.

    La commande publique sera soumise une notation social-

    cologique des entreprises, en particulier les grands groupes cots.

    Nous soutiendrons les productions conomes en ressources

    naturelles puisables et encouragerons le dveloppement de

    nouveaux usages gnralisation du recyclage, du remploi et de

    la valorisation des dchets - pour des matires actuellement peu

    ou mal valorises (biogaz, biomasse, cognration, eaux grises,

    mtaux rares, conomies circulaires). Les projets industriels les

    plus innovants dans ces domaines (technologies de recyclage et de

    biodgradation, dconstruction des produits industriels complexes

    comme lautomobile, nouvelles technologies de matrise de

    lnergie, matriaux dco-construction) bnficieront dun soutien

    financier bonifi. Cette orientation est dautant plus ncessaire

    que les secteurs concerns sont souvent des gisements demplois

    non-dlocalisables.

    Nous encouragerons les relocalisations dactivits. Dix ou quinze

    ans aprs avoir externalis, nombre dentreprises, moyennes ou de

    taille mondiale, font leurs comptes. Frais de transports, difficult

    de grer une activit distance, cot de la non qualit, transferts

    de technologies, retards de production, perte de savoir-faire, frais

    de dplacement, autant de contraintes qui effacent les gains lies

    la dlocalisation. Les entreprises qui relocalisent tout ou partie

    de leur activit doivent tre encourages par la puissance publique

    nationale ou locale.

    Favoriser lco-conception passe galement par plus de transparence

    et une meilleure information des consommateurs qui sont

    dabord des citoyens. Pour cela nous dvelopperons, en les

    rationalisant, lco-labellisation et lco-certification des produits et

    des procds industriels.

    1.2.2 Rattraper notre retard en matire dnergies renouvelables et dconomies dnergie pour russir la transition cologique

    Le temps des nergies abondantes et bon march, au moins dans les

    pays industrialiss, est rvolu.

    La lutte contre le drglement climatique exige de rduire

    drastiquement la part des nergies fossiles.

    Lpuisement des ressources naturelles rend lexploration, lextraction

    et la combustion de plus en plus coteuses et surtout dangereuses

    pour lcosystme comme en tmoignent les techniques utilises

    pour le gaz de schiste.

    La mare noire en Louisiane davril 2010 et surtout la catastrophe

    nuclaire de Fukushima en mars 2011 ont provoqu une prise de

    conscience salutaire : la priorit doit tre donne aux nergies sres

    et durables, encore marginales dans notre mix nergtique. Il

    sagit de garantir lindpendance et la scurit nergtique de la France,

    donc de sortir de la dpendance au ptrole et au nuclaire.

    - La transition nergtique commence par la sobrit et lefficacit

    nergtiques : la premire nergie conomise est celle qui nest pas

    consomme. Dans une cohrence fiscale densemble, nous mettrons

    en place une contribution climat-nergie juste, incluant llectricit et

    vraiment redistributive, accompagne de mesures de justice sociale

    pour les mnages qui subissent la crise et les entreprises les plus

    exposes la concurrence mondiale. Nous rendrons la TVA co-

    modulable, cest--dire rduite sur les produits non polluants et plus

    leve sur les autres. Les gisements dconomie dnergie rsident

    dans les transports dont nous dvelopperons les infrastructures et

    le confort et dans le logement nous acclrerons et planifierons

    la rnovation thermique du parc de logements anciens. De mme,

    pour rduire la facture nergtique pour les particuliers, notamment

    les plus modestes, et son impact sur lenvironnement, nous

    procderons une taxation des groupes ptroliers. Nous mettrons en

    place une nouvelle tarification qui assurera tous laccs leau et

    lnergie. Cette tarification sera fonction de lusage, avec un tarif de base

    peu cher pour les besoins essentiels et des tarifs progressifs pour les

    consommations non contraintes.

    - Nous lancerons un vaste plan de rnovation thermique (rsidentiel

    et tertiaire) pour porter le rythme un million de rnovations lourdes

    par an afin de pouvoir traiter lensemble du parc dici 2050. Ce plan

    sera complt de mesures de lutte contre le tout lectrique pour le

    chauffage, de la gnralisation du compteur intelligent gratuit pour

    lusager, dun plan ambitieux de formation initiale et continue

    destination des mtiers et filires du btiment durable, et de la mise

    en place, par la puissance publique, dune ingnierie publique. Nous

    banaliserons les pratiques de sobrit nergtique dans les usages

    et notre mode de vie, par la sensibilisation, la mobilisation des

    acteurs, la rvision de nos politiques damnagement, lintroduction

    de critres environnementaux dans les marchs publics, le

    dveloppement des circuits courts...

    - Un fond national de lefficacit nergtique sera constitu afin de

    financer ces conomies dnergie (logements, transports individuels

    et collectifs), le rattrapage en matire de nouvelles nergies et

    le dveloppement de nouvelles filires, ainsi que les mesures

    daccompagnement destination des mnages prcaires. Il sera

    abond par le produit de la contribution nergie-climat, de taxes

    sur luranium et les dchets nuclaires, des taxes actuelles sur les

    produits fossiles (25,5Mds /an) et par les conomies permises

  • 8par la suppression des niches fiscales lies aux nergies fossiles

    (4Mds /an). La taxation des super profits des compagnies

    ptrolires viendra complter le financement, le cas chant, en

    particulier pour les dispositifs daccompagnement destination des

    mnages prcaires.

    - Changer de modle suppose aussi un bouquet nergtique qui

    prpare lavenir. Pour limiter le changement climatique dici 2020,

    nous devons rduire de 20 % au moins nos missions de CO2 et

    porter 23 % la part des nergies renouvelables (ENR) dans notre

    production. Lhydraulique et le nuclaire produisent, une lectricit

    abondante, permanente, bon march. La France a, depuis plus

    dun demi-sicle, fait le choix du nuclaire et, dans le monde,

    250 nouvelles units sont programmes dici 2030. Pour toutes les

    nations fortement dpendantes de lnergie nuclaire, Fukushima

    signifie leffondrement du mythe de la matrise du risque nuclaire

    circonscrit aux pays ngligents.

    Cest pourquoi, partir de 2012, nous augmenterons la part des

    nergies renouvelables pour sortir de la dpendance au nuclaire

    et au ptrole.

    En France, le nuclaire nest pas quune source dnergie, il est un

    fleuron industriel, un socle de technologies et de savoir-faire qui ont

    forg notre indpendance nationale. Penser notre avenir nergtique

    prsuppose de penser lavenir de notre industrie nuclaire.

    Au lendemain de la catastrophe survenue au Japon, le Parti socialiste

    a demand un audit transparent et contradictoire du parc franais

    actuel : nous le raliserons en intgrant la pluralit des points de vue,

    en valuant particulirement ltat de la maintenance et de la sous-

    traitance, en rvaluant les risques sismiques et naturels au regard

    des effets du drglement climatique.

    La transition nergtique doit tre dmocratique. Dans le pass, les

    dcisions nergtiques taient prises sans relle information ni

    vraie discussion. Les cercles de la dcision taient restreints, voire

    confisqus. Dans une socit ouverte o le risque zro nexiste pas,

    les choix particulirement pour linstallation des infrastructures

    dnergies renouvelables doivent tre partags avec les citoyens.

    Cest pourquoi un dbat national sur la transition nergtique sera

    organis en 2012.

    Quant aux missions des entreprises franaises comptentes qui

    reprsentent 200 000 emplois directs et indirects dans notre pays,

    elles doivent tre orientes autour notamment de quatre objectifs

    stratgiques : la scurit des installations existantes, le traitement et

    le stockage des combustibles uss, le dmantlement des centrales

    en Europe et dans le monde (aprs Fukushima, les demandes vont

    se multiplier), dvelopper leurs activits consacres aux nergies

    renouvelables. Les crdits dtat pour le renouvellement du parc de

    centrales nuclaires actuellement engag seront conditionns au

    respect de ces orientations.

    Dici la conclusion de ce dbat, nous mettrons en place un moratoire

    sur laccroissement des capacits nuclaires. Les exportations de

    technologies nuclaires (y compris le MOX) seront interdites sur les

    pays ou zones risque.

    Il reviendra ltat dorganiser lensemble des acteurs EDF

    larchitecte-ensemblier, AREVA pour les activits du cycle du

    combustible, la conception et la fabrication dlots, les services

    lexploitation, ainsi que le Commissariat lnergie atomique (CEA)

    une filire du nuclaire civil franais contrle par la puissance

    publique. Ne gchons pas des annes de succs technique et

    conomique, uniques au monde, du secteur public franais le

    nuclaire civil parce que la gestion prive au Japon a conduit

    un dsastre, comme cela avait t aussi le cas dans une moindre

    mesure Three-Mile Island aux tats-Unis en 1979. Ne laissons pas

    entre des mains mercantiles lavenir nergtique dun pays et mme

    dun continent, alors que la population peut tre expose des

    risques de catastrophes majeures. Nous reviendrons sur la loi NOME

    (Nouvelle organisation des marchs de llectricit). La proprit

    publique des infrastructures de traitement des dchets nuclaires

    sera garantie, tout comme celle des infrastructures stratgiques de

    transport de gaz et dlectricit.

    Il sagit dentrer dans une autre priode : celle de la transition

    nergtique qui doit nous conduire vers un monde dans lequel

    la satisfaction de nos besoins nergtiques ne dpendra plus

    exclusivement du ptrole et du nuclaire. Cest pourquoi nous

    engagerons un plan dinvestissements massifs pour les conomies

    dnergie et les nergies renouvelables lchelle nationale et

    europenne. La diversification des sources de production, de la

    recherche lindustrialisation, se fera sans exclusive : olien terrestre

    ou off-shore, bionergies (biomasse, biogaz au bilan carbone

    neutre, rsidus naturels), hydraulique, gothermie, hydrogne,

    stockage dnergie, nergie solaire (dont la filire naissante a t

    dramatiquement affaiblie par le dcret gouvernemental suspendant

    lobligation dachat dlectricit photovoltaque) et nergies issues

    de la mer (courants, houle, mare et temprature de leau). Nous

    dvelopperons tout particulirement ces nouvelles sources

    dnergie dans les dpartements et territoires doutremer, afin de

    bnficier de leur environnement favorable et de favoriser leur

    autonomie nergtique.

    Jusqu prsent, la politique nergtique a t conue sur un modle

    centralis, cohrent avec nos choix en matire dlectricit grands

    barrages, grandes centrales... Les nergies renouvelables supposent

    des units de production plus petites et plus dissmines. Nous

    mettrons en place une politique dincitation efficace en faveur de

    lautoconsommation des nergies renouvelables, en rservant

    notamment leur tarif dachat lexcdent de production.

    En lien avec la Banque publique dinvestissement, nous crerons

    des ples technologiques dans les territoires pour maintenir

    lensemble des filires en France. Leur dveloppement se fera

    en lien troit avec les collectivits territoriales et les acteurs

    locaux (entreprises, laboratoires de recherche, universits,

    tablissements denseignement suprieur et centres de formation,

    associations dusagers) qui seront partie prenante du dbat sur les

    choix nergtiques..

    Au plan continental, nous proposerons nos partenaires la mise

    en uvre dune Communaut europenne des nergies, coopration

    renforce rendue possible par les traits actuels. Elle est dcisive

  • 9si lEurope veut scuriser ses approvisionnements, diversifier ses

    sources de production, rduire sa consommation et assurer son

    indpendance nergtique. Nous plaiderons pour un statut public

    des rseaux europens de transport nergtiques.

    1.2.3 soutenir une agriculture cologiquement et conomiquement durableLa France tait la premire puissance agricole de lUnion europenne :

    elle ne lest plus. Prs de 20 000 exploitations ferment chaque anne.

    Les revenus de nombreux agriculteurs se sont effondrs, provoquant

    de nombreux drames humains : -20 % en 2008, -34 % en 2009.

    Il faut dire la vrit : la droite a renonc sauver lagriculture

    franaise. Elle a conserv le modle productiviste intensif, qui fait

    de la France le plus gros consommateur de pesticides dEurope.

    Lenvironnement, a commence bien faire , affirme Nicolas

    Sarkozy. Cet abandon a des consquences graves : perte demplois et

    appauvrissement des agriculteurs, mise en danger des producteurs

    et risques de maladies graves, atteintes la sant du consommateur

    final. Se tourner vers lavenir, cest choisir les nouveaux facteurs de

    la comptitivit agricole : lenvironnement, la scurit sanitaire et

    le dveloppement de la qualit. Ce sont les nouveaux facteurs de la

    comptitivit agricole.

    Cest pourquoi nous commencerons par soutenir et accompagner

    les agriculteurs qui veulent rompre avec lusage systmatique de

    pesticides et dengrais, le gaspillage de leau et des nergies fossiles.

    En lien avec les collectivits territoriales, nous encouragerons les

    agricultures durables, notamment lagriculture biologique. Les circuits

    courts, du producteur au consommateur local, seront favoriss

    travers des mesures concrtes et exprimentes avec succs par

    plusieurs rgions et dpartements direction socialiste. Nous

    rorienterons la commande publique ( tat, collectivits territoriales,

    entreprises publiques) vers lachat de produits de lagriculture

    de proximit (lait et laitages, viandes, fruits et lgumes). Nous

    soutiendrons lagriculture de montagne en tenant compte de ses

    spcificits. Ce soutien lagriculture durable sera un atout majeur

    pour la mise en uvre dune politique ambitieuse de protection

    de la biodiversit.

    Pour encourager les bonnes pratiques, une meilleure information

    sera donne aux consommateurs par un tiquetage appropri

    des produits (localisation des lieux de production, performance

    environnementale). Nous soutiendrons la recherche publique

    oriente vers la valorisation des produits et la prise en compte du

    fonctionnement des cosystmes dans les pratiques agricoles.

    Les missions de lenseignement agricole seront rnoves.

    Des dispositions sur lagriculture dans les Outremers seront prises

    pour rpondre aux enjeux spcifiques de ces territoires.

    Pour mieux protger les agriculteurs, en lien avec les organisations

    professionnelles et les chambres dagriculture, le rgime social

    agricole sera remis plat afin daller vers la parit avec les autres

    rgimes. Nous agirons au plan europen et international pour une

    agriculture durable, facteur de relocalisation des productions et de

    dveloppement des pays mergents. Nous proposerons dinscrire

    dans la charte des Nations unies le droit des peuples assurer la

    scurit de leurs approvisionnements alimentaires. Nous nous

    battrons afin de mettre en place un rgime particulier, juste et

    quitable, pour lagriculture dans le cadre de lOMC. En Europe, nous

    dfendrons une rforme juste de la Politique agricole commune, non

    pour son dmantlement.

    1.2.4 aller vers une pche durableNous agirons pour offrir la pche franaise des perspectives

    davenir crdibles et solides. Rpondre aux besoins du prsent sans

    compromettre ceux des gnrations du futur, cest assurment

    lenjeu qui sous-tend le chemin emprunter pour poser les

    conditions relles dune pche durable, asseoir son modle de

    dveloppement et linscrire dans une dimension quilibr dun point

    de vue environnemental, conomique et social.

    En Europe, les rformes successives de la Politique commune de

    la pche nont stopp ni les destructions demplois ni la rarfaction

    de la ressource. Lactuel gouvernement pratique un double

    langage nuisible aux pcheurs : au plan international, il a pris des

    engagements officiels Nagoya sur la protection des cosystmes

    et sur lexploitation durable de tous les stocks de poissons dici

    2020, tout en continuant daccepter une pche, elle, intensive,

    irrespectueuse de la ressource et peu cratrice demplois.

    La France et lEurope ont les moyens dinverser cette tendance

    inquitante. Pour remdier la prcarisation des pcheurs et

    revitaliser les zones ctires, nous voulons refonder la politique

    europenne et nationale de la pche. Nous plaidons pour que

    laccs la ressource et aux aides publiques soit conditionn une

    srie de critres portant sur les pratiques des pcheries : impact

    environnemental, consommation de carburant et rejets de CO2,

    respect des conventions internationales sur la scurit et le statut

    des marins, contribution de lactivit lemploi. Nous soutiendrons

    le modle de la pche artisanale et nous dvelopperons de nouvelles

    zones protges pour les poissons en milieu marin (zones Natura

    2000 en particulier). Sur le plan social, nous amliorerons la politique

    sociale en faveur des navigants la pche.

    Nous crerons un Ministre de la mer particulirement destin

    valoriser et dvelopper les mtiers de la mer (chantiers de

    construction et de dconstruction, recherche scientifique, nergies

    nouvelles, marine de pche et marchande) et redynamiser lactivit

    des littoraux.

    1.2.5 stopper lrosion de la biodiversit et restaurer le patrimoine naturel

    Notre biodiversit est un bien prcieux. Elle est la fois source

    dapprovisionnement (nourriture, mdicaments, fibres) et outil de

    rgulation (filtration de leau, rgulation du climat). Nous voulons

    prserver, protger et valoriser le patrimoine naturel. Nous rendrons

    les inventaires floristiques et faunistiques obligatoires dans

    les communes de plus de 50 000 habitants. Nous crerons une

    commission spciale charge de protger la biodiversit dOutre-

    mer. Nous durcirons les sanctions pnales en cas dinfractions au

  • 10

    code de lenvironnement. Nous nous engageons accrotre la surface

    forestire publique, via la mise en place dun droit dexpropriation sur

    les forts pour les collectivits locales ou leurs groupements dans

    les zones sensibles au plan environnemental et/ou paysager (parcs

    nationaux, parcs rgionaux, zones Natura 2000, zones de montagne).

    1.3 Faire le choix de la comptitivit par linnovation et la qualitLe dbat entre la droite et nous ne porte pas sur la ncessit de

    renforcer la comptitivit de lconomie franaise et europenne,

    mais bien sur la manire dy parvenir. La baisse des cots voulue

    par les libraux est une triple erreur : elle appauvrit les Franais, elle

    assche les finances publiques et elle empche les entreprises de

    sengager dans une dmarche volontariste de responsabilit sociale

    et environnementale. Pour la France et lEurope, seule la comptitivit

    par le haut , par linnovation, produira une croissance durable et

    riche en emplois. Nous dfendons lesprit dentreprendre, cest--dire

    la volont dinnover.

    1.3.1 encourager les innovationsOutre le Crdit dimpt recherche qui sera rform, le rseau des

    dispositifs daccompagnement et le rgime des aides linnovation

    seront simplifis. Les rgions seront chefs de file pour plus de

    ractivit, de lisibilit, de coordination dans la proximit : ce sera le

    rle des Agences rgionales de linnovation, en liaison avec la Banque

    publique dinvestissement.

    Parce que linnovation nat souvent de lchange, nous soutiendrons

    les projets collaboratifs entre entreprises, laboratoires de recherche,

    universits, Instituts universitaires technologiques (IUT), coles

    dingnieurs et de design, Centres hospitaliers universitaires (CHU).

    Nous multiplierons les passerelles entre formations et les possibilits

    de mise en disponibilit pour les chercheurs, sur le modle de la

    loi de 1999, pour faciliter les crations dentreprises, les dpts de

    brevets, les collaborations avec lindustrie. Lemploi des docteurs

    sera dvelopp dans le priv et le public.. Les tablissements

    denseignement suprieur seront systmatiquement associs aux

    ples de comptitivit.

    Notre action nationale devra sappuyer sur une stratgie coordonne

    lchelle de lEurope. Ds 2012, nous proposerons nos partenaires

    europens le traitement diffrenci des dpenses davenir dans le

    Pacte de stabilit et de croissance : innovation, recherche, ducation,

    enseignement suprieur et grandes infrastructures prparent

    lavenir et ne sauraient tre considres comme de simples dpenses

    publiques soumises aux critres.

    1.3.2 Investir dans la recherche, miser sur les sciencesAlors que le savoir est une des cls de notre futur, les dpenses de

    R&D ne dpassent pas 2,1 % du PIB contre 2,8 % en Allemagne et aux

    tats-Unis, 3,5 % au Japon.

    Linvestissement dans lenseignement suprieur et la recherche est

    aujourdhui aussi indispensable au dynamisme de notre socit

    que le fut hier le dveloppement des enseignements primaires et

    secondaires. La socit crative que nous voulons fonder sappuiera

    sur une valorisation la fois culturelle, sociale et conomique de la

    recherche. Les sciences dans leur diversit doivent tre au fondement

    de nos politiques publiques.

    Nous augmenterons significativement leffort de la nation pour

    la recherche et lenseignement suprieur afin datteindre les 3%

    du PIB dici la fin de la lgislature. Un plan pluriannuel de cration

    demplois scientifiques sera vot. Les carrires des chercheurs et des

    enseignants-chercheurs seront revalorises pour donner envie aux

    jeunes de suivre cette voie. Nous favoriserons laccueil dtudiants et

    de chercheurs trangers.

    Pour librer la crativit des chercheurs et rtablir la confiance, nous

    runions ds 2012 des Assises de lenseignement suprieur et de la

    recherche, afin de prparer avec lensemble des acteurs llaboration

    dune loi de programmation, dfinissant le cadre, les orientations

    et les moyens de lESR. Ce processus permettra notamment de

    remettre plat lensemble des textes contests adopts par la droite.

    Nous fondrons notre politique sur la coopration, la mise en rseau

    plutt que la concurrence. Nous rduirons la part des financements

    sur appel projets et augmenterons les financements directs et

    rcurrents des laboratoires qui pourront ainsi devenir plus ractifs.

    Nous simplifierons le mille-feuille incomprhensible quest

    devenu le financement et lorganisation de la recherche en France

    et remettrons les laboratoires et les organismes de recherche au

    cur du systme de recherche, dans un partenariat quilibr avec

    les universits. Nous dvelopperons des rseaux nationaux et

    europens pour mener des projets stratgiques de grande ampleur,

    et rviserons les investissements davenir du grand emprunt

    pour assurer la fois le rayonnement international de la France et

    llvation du niveau densemble des structures denseignement

    suprieur et de recherche par la mise en rseau. Dans le cadre dune

    augmentation des crdits budgtaires, un soutien important devra

    tre accord aux rgions dlaisses.

    Pour les socialistes, la volont dencourager la recherche sinscrit

    dans un refus de lobscurantisme et du conservatisme. Dans une

    priode o la science est parfois regarde avec mfiance, voire

    mise en cause, il est dcisif que la France raffirme sa confiance

    dans le travail des chercheurs, cest--dire dans le progrs, tout en

    veillant au respect des rgles thiques. De nombreuses avances

    scientifiques dont nous profitons nauraient pas t possibles

    dans le cadre restrictif actuel que le gouvernement propose de

    maintenir. Les recherches sur les cellules souches embryonnaires

    partir dembryons surnumraires sont porteuses de promesses

    importantes pour la thrapie et pour la connaissance. Dans ces

    domaines, nous proposerons la reprsentation nationale de

    passer dun rgime dinterdiction avec drogations un rgime

    dautorisation encadr, dont le critre sera lutilit scientifique et

    mdicale. Nous encouragerons la recherche, notamment sur les

    maladies neuro-dgnratives et le dveloppement des technologies

    daide lautonomie.

    La mthode de mise en uvre des rgles biothiques sera adapte

    aux temps nouveaux, en particulier afin de matriser lacclration

    technologique dont le rythme dfie celui des pouvoirs publics. Le

    rle de la loi est dindiquer les valeurs, les principes et les objectifs

    que nous voulons pour notre socit. Mais face lacclration de la

    recherche scientifique, chacun voit bien quune loi pense comme

    un catalogue fig des pratiques possibles, permises ou proscrites

  • 11

    nest plus adapte. Sous le contrle du Parlement, lapplication

    concrte des rgles devra faire plus de place des institutions telles

    que lAgence de biomdecine et lOffice parlementaire dvaluation

    des choix scientifiques et technologiques.

    1.3.3 dvelopper les nouvelles technologies et relever le dfi numrique

    La droite a rat le virage des nouvelles technologies et laiss se

    creuser la fracture numrique dans le pays : en 2011, un Franais sur

    quatre na pas dordinateur, un sur trois na pas daccs Internet.

    Relever le dfi numrique est indispensable lmergence dune

    nouvelle croissance. Nous rorienterons leffort dinvestissement

    et de R&D vers les domaines stratgiques : biotechnologies et

    nanotechnologies mdicales, co-technologies de la production

    et de la consommation nergtiques (co-matriaux, nouveaux

    moteurs...). Dans ces domaines, de nouveaux champions industriels

    europens verront le jour.

    Pour quaucun Franais ne soit mis lcart de la rvolution

    numrique, nous engagerons, en lien avec les collectivits

    territoriales, un plan de dploiement de la fibre optique en dix ans

    visant un large accs au trs haut dbit pour tous, quel que soit

    le territoire.

    1.3.4 valoriser lconomie sociale et solidaire Nous privilgierons le dveloppement de lconomie sociale et

    solidaire (ESS) qui met lconomie au service de lHomme et non

    linverse. Les critres dmocratique, social et collectif sont des

    lments essentiels de son action qui fait du bien-tre humain

    la finalit de son action. Elle reprsente plus de deux millions de

    salaris. Par ses valeurs et son efficacit, elle est centrale dans le

    nouveau modle de dveloppement dont la France a besoin. En 2012,

    la gauche mettra fin la relgation et la fragilisation de lESS par la

    droite et lui apportera une visibilit institutionnelle. Celle-ci passera

    notamment par la reconnaissance de la reprsentativit des syndicats

    demployeurs de lESS dans le dialogue social national et territorial.

    Nous favoriserons le financement pluriannuel des associations

    Lconomie sociale nest pas une conomie marginale. De

    nombreuses coopratives font partie des fleurons de notre conomie

    nationale et sont aussi souvent des entreprises exportatrices.

    Elles ont en moyenne mieux rsist la crise et ont maintenu

    leurs emplois. Nous proposerons nos partenaires europens de

    construire un statut europen pour les coopratives, mutuelles et

    autres acteurs de lconomie sociale et solidaire. Nous faciliterons et

    protgerons, au plan juridique, la reprise dentreprise par les salaris

    sous forme de SCOP (Socit cooprative de production) ou de SCIC

    (Socit cooprative dintrt collectif). Nous crerons une nouvelle

    forme de cooprative, la socit cooprative actionnariat salari

    majoritaire, qui pourra ainsi assurer lmergence de grosses PMI

    coopratives, en particulier dans les secteurs qui ont de forts besoins

    capitalistiques. Les coopratives comme beaucoup de petites

    entreprises sont brides dans leur dveloppement par manque

    de fonds propres. La banque publique dinvestissement y sera

    particulirement attentive. Ltat accompagnera les territoires qui

    inscriront lESS dans leurs projets de dveloppement, au travers de

    contrat dobjectifs pluriannuels...

    Actuellement, une entreprise doit aller jusqu la liquidation pour

    pouvoir tre reprise par les salaris licencis, ce qui constitue un

    handicap considrable pour la russite de la reprise. Il faut permettre

    de dclencher la reprise cooprative avant cette tape. Les mises

    de fonds initiales sont souvent trs importantes, il faudrait donc

    crer des mcanismes pour garantir la mise de fonds des salaris

    et crer des prts leviers. Par ailleurs, nous crerons un statut du

    salari repreneur et un droit de premption social pour donner la

    priorit aux projets collectifs des salaris de reprise des entreprises

    en cas de fermeture de site. Plus gnralement nous favoriserons

    le fait coopratif, par exemple pour les coopratives dhabitants

    qui ncessitent des volutions lgislatives dans le secteur de

    limmobilier et du logement.

    Lconomie solidaire est aussi en plein essor et peut rpondre de

    nouvelles attentes tant dans le domaine de lenvironnement, de

    laccompagnement des personnes, de linsertion, de la culture, de

    la formation et des services. Quatorze millions de Franais sont

    bnvoles et deux sur trois sont membres dune association. Le

    rle de ces associations dans le dveloppement de la vie civique,

    sportive, culturelle et ducative, mais aussi en termes de cration

    demploi, sera valoris et soutenu par ltat.

    Nous conditionnerons certaines aides publiques aux entreprises,

    laccueil de salaris en situation de handicap, en voie dinsertion ou

    de retour lemploi. Nous tudierons la mise en place de nouveaux

    outils pour valoriser le bnvolat, encourager les plus jeunes

    sengager et favoriser les changes entre les gnrations.

    2 TRAvAILLER mIEux pouR vIvRE mIEux

    Quatre faiblesses plombent le redmarrage de lconomie franaise

    et du pouvoir dachat : un taux de chmage plus lev que la

    moyenne europenne ; un taux demploi des jeunes et des seniors

    dramatiquement bas ; des exonrations de cotisations sociales

    massives et uniformes sans effet rel sur lemploi ; un dialogue social

    inexistant lchelle interprofessionnelle. Le gouvernement de la

    gauche organisera une Confrence nationale avec les partenaires

    sociaux pour dterminer lagenda social des ngociations mener

    et les actions prioritaires.

    2.1 Combattre le chmageEn 1997 et 2002, la gauche a montr son refus de la fatalit : deux

    millions demplois furent crs grce un pilotage conomique

    favorable la croissance et lactivit. En 2012, la mme volont

    nous animera pour agir.

    2.1.1le dfi de lemploi des jeunesIl faut sonner la mobilisation gnrale pour nos jeunes, et dabord

    pour les faire accder lemploi : 25 % sont au chmage. Mais nous

    voulons aussi pour eux le bon emploi : pour 80 % des jeunes actifs,

    lentre dans lemploi se fait en contrat dure dtermine (CDD),

    quand il ne sagit pas de stages rptition ou de travail la pige.

    Casser la spirale de la prcarit est une urgence nationale.

  • 12

    Outre les dcisions que nous prendrons pour lducation nationale,

    et dabord pour lapprentissage des savoirs fondamentaux, le lien

    renforc avec lentreprise et lorientation, cls de lintgration au

    march du travail, plusieurs choix forts permettront damliorer

    linsertion professionnelle des jeunes. Plutt que par des contrats

    ddis qui font des jeunes travailleurs des variables dajustement,

    nous voulons pour eux les mmes droits puisque dans la socit ils

    assument dj pleinement leurs devoirs. Nous renforcerons le rle

    des rgions dans les politiques demploi des jeunes et veillerons ce

    que les stratgies nationales sinspirent des russites locales.

    - Pour crer un choc de confiance et permettre aux jeunes de sinsrer

    sur le march du travail, 300 000 emplois davenir seront proposs sur

    cinq ans, dont la moiti ds 2012, dans les secteurs dinnovation sociale

    et environnementale. Il seront conus sur le modle des emplois-

    jeunes qui, entre 1997 et 2002, avaient permis 72 % de leurs

    bnficiaires dtre recruts dans des emplois dure indtermine.

    Leur cot sera financ par la suppression de la subvention aux

    heures supplmentaires qui a dtruit 70 000 emplois depuis 2007.

    - Toutes les formes dalternance ducative (sous statut scolaire,

    en apprentissage ou en contrat de professionnalisation) seront

    encourages. En lien avec les rgions, les filires de lenseignement

    professionnel seront valorises et lmergence de lyces des mtiers

    favorise. Sur ces objectifs, nous engagerons une dmarche de

    contractualisation avec les entreprises via un systme de bonus-

    malus. De mme, nous dvelopperons lalternance dans le secteur

    public et notamment dans les collectivits territoriales.

    - Nous mettrons en place un service public de proximit pour

    linformation et lorientation tout au long de la vie.

    - Pour lutter contre les discriminations lembauche, la pratique du

    CV anonyme sera gnralise.

    De mme, nous agirons pour le raccrochage des jeunes la

    formation et lemploi.

    - Un dispositif Nouvelle chance sera propos aux 150 000 jeunes

    qui sortent chaque anne du systme scolaire sans qualification,

    emploi ni formation. Ils seront affilis un Ple public de linsertion

    professionnelle regroupant lensemble des outils existants autour

    des missions locales. Ce dispositif Nouvelle chance permettra

    chaque dcrocheur de construire un projet professionnel adapt

    (emploi aid assorti dune formation professionnelle, formation

    qualifiante ou couple lacquisition des savoirs de base) en

    contrepartie dune aide sous condition de ressources, dont le

    versement supposera le respect du parcours dfini.

    - Nous ferons appel des tuteurs bnvoles pour accompagner des

    jeunes sans qualification, les orienter et les aider faire leurs premiers

    pas professionnels.

    Enfin, nous mnerons une lutte dtermine contre les stages abusifs.

    Tout stage devra se faire dans le cadre dun cursus pdagogique et

    tre ncessaire lobtention du diplme prvu par ce cursus. Les

    entreprises feront figurer le nombre de stagiaires prsents dans les

    bilans sociaux. Les institutions reprsentatives du personnel (IRP)

    seront informes lors du recrutement dun stagiaire.

    2.1.2 lexprience est un atout : maintenir les plus de 50 ans dans lemploi

    Parmi les travailleurs gs de 59 ans, seuls quatre sur dix sont

    encore dans lemploi. Contraindre les seniors travailler jusqu 62

    ans, alors que le march du travail les rejette, est une incohrence

    que nous navons cess de dnoncer.

    Cest pourquoi nous mnerons une politique de lemploi audacieuse

    en faveur des seniors :

    - en rendant obligatoire la ngociation triennale de la gestion

    prvisionnelle des emplois et des comptences (GPEC) dans les

    entreprises de plus de 300 salaris ;

    - en gnralisant les dispositifs de tutorat en entreprise, pour que les

    travailleurs seniors transmettent leur exprience aux jeunes ;

    - en ouvrant dautres possibilits que la retraite-couperet avec une

    rduction progressive du temps de travail ;

    - en amnageant les conditions de travail des plus de 55 ans par la

    limitation ou la suppression du travail de nuit et des tches physiques,

    ainsi que par laugmentation des temps de pause.

    2.1.3 lutter contre les licenciements boursiers Dfendre les salaris et les vrais entrepreneurs, cest aussi combattre

    les pratiques inacceptables de certains patrons voyous .

    Le cot des licenciements sera plus cher pour les entreprises qui versent

    des dividendes ou qui rachtent leurs propres actions.

    Sera instaure une obligation de remboursement pralable des aides

    publiques perues cinq ans avant toute ouverture de procdure

    de licenciements ou de fermetures de sites non justifis par les

    difficults de lentreprise.

    Dans les cas de pratiques manifestement contraires lintrt mme

    de lentreprise, menaant volontairement sa prennit (Molex, par

    exemple), nous donnerons la possibilit aux salaris de saisir le

    Tribunal de grande instance afin de prendre les mesures ncessaires,

    y compris la mise sous tutelle judiciaire, le temps utile pour faire

    cesser ces pratiques.

    2.2 Garantir le bon emploi et humaniser le travailLa monte en gamme de lconomie franaise ne pourra soprer

    sans une amlioration des conditions de travail. En considrant le

    travail comme un cot et non comme un atout, la droite la dvaloris

    et dgrad. En 2012, nous inventerons des relations nouvelles dans

    lentreprise pour une vritable dmocratie sociale, condition de la

    comptitivit-qualit.

    2.2.1 Reconstruire un droit du travail protecteur des salarisNous procderons une valuation prcise des reculs introduits par

    la droite dans le code du travail et nous reviendrons en particulier

    sur ceux qui tendent atomiser les rapports entre le salari et

    lemployeur. Alors que lemploi en contrat dure indtermine

    (CDI) ne cesse de reculer au profit dalternatives prcaires (contrat

    dure dtermine, intrim, temps partiel choisi ou subi, stages,

  • 13

    etc.), les socialistes veulent mettre un terme lclatement du statut

    du salari.

    Parce quil ne peut y avoir de produits et de services de qualit sans

    conditions de travail de qualit :

    - Les mcanismes dexonration ayant dgrad la bonne application des

    35 heures seront annuls (dtaxation des heures supplmentaires,

    remise en cause du repos dominical, extension du forfait jour

    au mpris des recommandations du Comit europen des droits

    sociaux).

    - Le CDI sera favoris, notamment en supprimant les exonrations

    de cotisations sociales aux entreprises qui emploient un quota trop

    lev de travailleurs prcaires.

    - Nous donnerons les moyens linspection du travail de faire

    respecter tous les droits des salaris.

    - La ngociation collective sera renforce tous les niveaux et la

    hirarchie des normes en matire de droit social rtablie. De mme, les

    instances faisant vivre le paritarisme dans les fonctions publiques

    doivent tre confortes. Nous rhabiliterons la ngociation de

    branche, rduite par la droite une fonction suppltive de la

    ngociation dentreprise.

    - Nous agirons pour mettre fin aux formes de management qui

    conduisent la souffrance et lisolement des travailleurs.

    2.2.2 promouvoir la vraie performanceNous proposerons la mise en place de nouvelles normes comptables

    europennes intgrant lempreinte cologique et les critres sociaux

    (structure de lemploi, niveau des rmunrations...) dans le bilan des

    entreprises. Une obligation de bilan pays par pays sera fixe aux

    multinationales.

    Dans le prolongement des lois Auroux, le droit des salaris

    sexprimer sur leurs conditions de travail sera consolid : mieux

    dialoguer permettra de mieux travailler.

    Les Comits dhygine, de scurit et des conditions de travail (CHSCT)

    seront renforcs, notamment pour une meilleure prise en compte

    de la souffrance au travail, des nouveaux maux et des nouvelles

    pnibilits au travail. La mdecine du travail sera reconstruite et

    rendue plus indpendante grce une gestion rellement paritaire.

    La bonne performance est aussi lorigine de notre refus dadopter

    la loi sur le travail le dimanche. Elle a consacr lavnement dune

    socit du tout-avoir alors que le dimanche devrait tre consacr

    au repos, la famille, au sport, la culture, lengagement citoyen.

    2.2.3 Renforcer la participation des salaris la gouvernance de leur entreprise

    Pour que lentreprise puisse pleinement crer de la richesse, un

    meilleur dialogue social la rend plus comptitive. Cest aussi une

    marque de modernit : si elle est le terrain dexpression dintrts

    diffrents, lentreprise est dabord un lieu de crativit et dinnovation.

    Quatre millions de salaris nont pas dinterlocuteurs dans les petites

    entreprises (moins de onze salaris). Pour les entrepreneurs et les

    salaris des TPE, le dveloppement de la dmocratie sociale exige la

    mise en place dun dialogue social et donc dune reprsentation des

    salaris au niveau des bassins demploi.

    Les salaris des trs grandes entreprises ou des groupes cots ont

    vocation tre prsents dans les instances de dcision, quil sagisse

    des conseils dadministration, des conseils de surveillance ou des

    comits de rmunration.

    3 mETTRE LA FINANcE Au sERvIcE dE LcoNomIE pouR mIEux pARTAGER LEs RIchEssEs

    Au cours de la prochaine lgislature, la gauche se fixera lobjectif de

    redresser la part des salaires face celle des profits.

    3.1 Nous donner les moyens damliorer les salaires et de mieux partager les revenusDepuis 2002, les dirigeants du CAC 40 ont vu leurs salaires augmenter

    de 400 % quand les salaires du secteur priv nont augment en

    moyenne que de 3,5 %. De tels carts de rmunration sont aussi

    injustifiables quintolrables.

    3.1.1 organiser une confrence salariale annuellePour la gauche, laugmentation des salaires est une condition de la

    justice et de la croissance. Elle suppose un changement de mthode

    par rapport la pratique actuelle : une confrence salariale annuelle

    sera organise. Dans un dialogue tripartite (tat, organisations

    syndicales, organisations patronales) et partir dun diagnostic de

    la situation conomique du pays, les partenaires sociaux tabliront

    un cadre gnral dvolution des salaires ayant vocation orienter les

    discussions dans les branches professionnelles et les entreprises. Cette

    confrence devra notamment contribuer au rquilibrage de la part

    des salaires dans la valeur ajoute.

    Le Smic constitue un levier court terme pour amliorer les

    conditions de vie des plus modestes et stimuler la consommation.

    La revalorisation de son pouvoir dachat sera engage aprs des

    annes dabandon par la droite.

    3.1.2 limiter les carts de rmunrations Pour rduire les ingalits, combattre le dclassement qui frappe les

    salaris, revaloriser le mrite et leffort, les carts de salaires devront

    tre limits.

    Ltat actionnaire et employeur doit donner lexemple. Nous

    proposons quau sein des entreprises qui ont une participation

    publique dans leur capital, les rmunrations soient comprises dans

    une chelle de lordre de 1 20. Dans les autres, lassemble gnrale

    des actionnaires, sur proposition du conseil dadministration aprs

    avis du comit dentreprise, fixera ce ratio.

    Dans le mme esprit, il faudra enfin garantir lgalit salariale entre

    les femmes et les hommes. Passons des dclarations dintention aux

    objectifs dans le temps. Le maintien des exonrations de cotisations

    sociales sera conditionn la conclusion dun accord sur lgalit

    salariale au sein de lentreprise qui disposera dun an pour engager

    et faire aboutir la ngociation.

    3.1.3 Favoriser un partage plus quitable des revenusRelancer la croissance, crer des emplois et rduire les injustices

    suppose de soumettre prlvements les revenus qui ne sont pas

    consomms ou investis pour les redistribuer vers les mnages

  • 14

    modestes et moyens.

    Cest pourquoi nous alignerons la fiscalit drogatoire de revenus

    comme les stock-options ou les attributions gratuites dactions sur

    celle qui pse sur les salaires.

    3.1.4 et si lon arrtait de raisonner pIb ?La variation du produit intrieur brut (PIB) que traduit lindice de

    croissance reflte la dynamique de production dun pays. Cest

    indispensable, mais pas suffisant. Il y a bien dautres donnes pour

    estimer la richesse dun pays.

    Sur la base du rapport de la Commission prside par le prix Nobel

    dconomie Joseph E. Stiglitz sollicit et finalement ignor par

    lactuel prsident de la Rpublique , nous laborerons un indicateur

    de dveloppement humain. Publi chaque anne, il sera bas sur

    les critres conomiques traditionnels, mais aussi de justice et

    de cohsion sociale (ingalits de revenus, accs au logement),

    dmancipation individuelle (accs aux tudes suprieures, accidents

    et suicides au travail) et de prservation de lenvironnement (taux de

    recyclage des dchets, qualit de lair). Toutes les formes de capital

    naturel, ducatif, conomique, technologique ncessaires la

    production de richesses pourront ainsi tre prises en compte dans

    les politiques publiques.

    Plus largement, nous veillerons la mise en place dindicateurs qui

    refltent la ralit vcue par les entreprises comme par les mnages.

    Lindice de la hausse des prix actuellement utilis par lInsee est bien

    loign de la ralit de lvolution du cot de la vie des mnages, ce

    qui sexplique par son mode de calcul. Nous crerons un vritable

    indice du cot de la vie partir dun panier de biens reprsentatif

    de la consommation des mnages pour pallier les insuffisances du

    calcul actuel de la hausse des prix. Lensemble des aides sociales

    sera index sur cet indice.

    3.1.5 lutter contre la pauvret et la prcaritLa pauvret et la prcarit constituent une plaie que lon doit

    radiquer, car la faim, la souffrance, lisolement et lhumiliation ne

    sont pas supportables dans une socit avance. Il reste encore

    beaucoup faire pour complter les avances ralises par les

    gouvernements socialistes (RMI, CMU, SRU). Il faut donc sengager

    assurer chacun, et concrtement, les ressources ncessaires pour

    vivre normalement, ainsi que le logement, la sant et lducation.

    Cette solidarit doit tre la rgle pour tous les chelons du pouvoir et

    elle doit sinscrire la fois dans les choix budgtaires et dans laction

    lgislative, avec le concours des collectivits territoriales et des

    associations que ltat doit aider significativement.

    3.1.6 lutter contre le surendettement et les contrats abusifsLe surendettement est une question majeure, qui pse lourdement

    sur la situation sociale. 196 000 dossiers sont dposs en moyenne

    chaque anne auprs des commissions de surendettement. Autour

    de 750 000 mnages sont en situation de surendettement.

    Laccs au crdit la consommation classique est aujourdhui

    fortement limit : rserv aux clients fortement solvables, il est exclu

    pour au moins 25 % des Franais, notamment les familles modestes

    et les jeunes qui se tournent vers les crdits dits renouvelables

    (revolving), crdits extrmement coteux et vritables trappes

    endettement. La rgulation de ce march est donc une priorit. Nous

    interdirons les crdits renouvelables et, en contrepartie, nous mettrons

    en place un crdit social la consommation assorti dune formation

    la gestion de ses finances personnelles.

    Nous agirons contre les abus bancaires et nous imposerons la mise

    en place dune offre rassemblant les services bancaires minimum

    et ncessaires aujourdhui la vie courante, un prix extrmement

    faible et accessible tous. Ainsi, nous garantirons une forme de

    service public bancaire.

    Plus largement, nous lutterons contre les clauses abusives dans les

    contrats de vente. Les Franais souscrivent quotidiennement des

    abonnements tlphoniques et Internet, des assurances, ou encore

    des prts. Ces contrats font lobjet de quasi-formulaires conclus entre

    professionnels et consommateurs, lus en diagonale et approuvs

    en quelques secondes. Ceux-ci, juridiquement appels contrats

    dadhsion . Nous renforcerons les pouvoirs de la Commission

    des clauses abusives (CCA) qui devra devenir permanente. La CCA

    pourra sautosaisir de tout contrat quun groupe de dimension

    nationale utiliserait massivement pour ses transactions avec

    des consommateurs, celle-ci pouvant alors rendre un avis sur

    la rgularit des clauses quil inclut. Un avis ngatif aura pour

    consquence de contraindre le professionnel retirer la clause

    du contrat.

    3.2 Rguler la finance et faire participer le capital la solidarit En France comme ailleurs en Europe, la financiarisation de

    lconomie sest traduite par la stagnation de linvestissement dans

    lavenir, la rigueur budgtaire, laustrit salariale, la monte du

    chmage. Dans un monde o ltat-nation nest plus le cadre exclusif

    de la souverainet, nous devons imaginer des leviers concrets pour

    reprendre en main lconomie financire et sanctionner les pratiques

    contraires lconomie productive.

    3.2.1 Faire contribuer les banques et rguler le secteur bancaireTout placement et tout investissement comporte une part de risque.

    Sans risque, pas dinnovation, pas dentreprise, pas de projet, pas de

    vie. Mais le risque doit aller de pair avec la responsabilit : cest hlas

    ce que les banques ont oubli et qui a suscit la crise actuelle.

    Il faut revenir une stricte distinction des mtiers bancaires et sparer

    activits de dpt et activits financires. Les banques traditionnelles

    ne doivent plus prter largent des pargnants et des clients aux

    banques daffaires, ni acheter des titres structurs par ces banques

    daffaires.

    Nous agirons pour que soient mis en place des mcanismes de

    garantie et de solvabilit des banques, financs par elles-mmes et

    non par les contribuables, et pour limiter la taille des tablissements

    qui conduisent des activits spculatives.

    Malgr la crise et grce au refinancement par les tats, les banques

    affichent des profits record. Il est lgitime, en retour, de les faire

    contribuer au financement de la solidarit nationale. Ainsi, dans la

  • 15

    loi de finances pour 2013, nous appliquerons une surtaxe de 15 % de

    limpt sur les socits acquitt par les banques et les tablissements

    financiers. Son produit sera affect au financement des retraites de

    la nation.

    3.2.2 encadrer les flux financiers et lutter contre les pratiques spculatives

    Avec le Parti socialiste europen (PSE), nous proposons dinstituer

    une taxe sur les transactions financires de 0,05 % dont le principe

    a t act par le Parlement europen en mars 2011. lchelle de

    lUnion europenne, elle permettra de dgager 200 milliards deuros

    supplmentaires par an. Son produit pourrait tre affect deux

    priorits : le financement de laide aux pays en dveloppement et leur

    adaptation au rchauffement climatique, la rduction des dficits

    des tats membres.

    LEurope doit aussi agir rapidement, notamment par le renforcement

    des ratios prudentiels et de la rgulation du secteur bancaire, ainsi

    que des fonds spculatifs (hedge funds.) Les organes de contrle

    et de supervision doivent tre toffs et la vente dcouvert sans

    contrepartie interdite.

    Il nest pas lgitime que trois agences de notation contrlent

    plus de 85 % du march mondial de lestimation des risques pris

    par les banques, les entreprises, les collectivits locales et les tats

    emprunteurs, et que le cot du crdit oscille selon la note quelles

    attribuent. Pour assurer un contrle effectif du risque encouru par le

    secteur bancaire en Europe, nous proposons dtablir une agence de

    notation publique sous lgide de lEurogroupe.

    Dans le cadre de laction concerte des tats membres de lUnion

    europenne, la France mnera une lutte acharne pour la

    suppression des paradis fiscaux. Le secret bancaire devra tre

    interdit au sein des 27 pour permettre lEurope dobtenir sa

    disparition progressive dans tous les tats qui vivent de lvasion et

    de la fraude fiscales.

    3.2.3 Former les lites de la nation lconomie relleRemettre lconomie relle devant la finance, cest aussi mettre

    son service les meilleurs lments de la nation. Les grandes coles,

    qui formaient traditionnellement les lites rpublicaines qui ont

    fait la force de notre administration, la grandeur de notre industrie

    et la vigueur de notre recherche, voient aujourdhui leurs tudiants

    sorienter trop souvent vers des tudes qui les destinent plus

    tre traders quingnieurs ou hauts-fonctionnaires au service de

    lintrt gnral.

    Les modles conomtriques qui y sont de plus en plus dispenss

    rduisent la production, les changes, les technologies, la vie en

    somme, des quations mathmatiques et des gisements de

    profits qui peuvent tre dplacs, en un clic , dune place boursire

    une autre, nourrir les bulles, faire et dfaire les entreprises,

    engendrer les crises qui ruinent les salaris, les mnages, les tats.

    En retour du financement public assur ces tablissements,

    nous exigerons que les grandes coles sintgrent dans un cursus

    de recherche des universits et quelles privilgient les formations

    scientifiques et techniques, notamment dans les domaines

    prioritaires de notre politique industrielle : numrique, biologie,

    nergie, agroalimentaire

    4 REmETTRE LA FRANcE Au cuR dE LEuRopE ET LEuRopE dANs LE cuR dEs EuRopENs

    Comme la France sur le continent, lEurope dans le monde risque le

    dclassement. Pour stopper la glissade, deux ides fausses doivent

    tre cartes : lide que nous pourrions faire sans lEurope et lide

    que nous pourrions continuer avec lEurope actuelle. Pour nous,

    socialistes, le plan de redressement de la France est indissociable dun

    plan de redressement de lEurope.

    La crise confirme que seule lunion des tats europens peut garantir

    chacun deux une voix dans le concert des grandes puissances du

    XXIe sicle. Encore faut-il que lEurope se donne lambition et les

    moyens dy parvenir ! Telle tait lambition des pres fondateurs

    quand fut cre la Communaut europenne du charbon et de lacier.

    Et tel fut le sens profond du rsultat du rfrendum de mai 2005.

    Il est urgent de procder la rorientation de nombreuses politiques :

    un euro juste au service de la croissance et de lemploi, la rduction

    des dficits et de la dette rendue possible par le soutien lactivit et

    non par le choix de laustrit, les investissements davenir soutenus

    par lemprunt, lharmonisation fiscale et sociale indispensable la

    comptitivit de nos entreprises auxquelles il y a mieux offrir que

    le dumping gnralis, lindpendance nergtique et stratgique

    des Europens assure. Avec nos partenaires et dabord lAllemagne,

    nous agirons pour une Europe unie et forte, mobilise pour son

    redressement et son succs.

    4.1 Sortir lEurope de la criseSi lEurope se condamne aujourdhui aux seconds rles, cest parce

    quelle sobstine limage du prtendu pacte de comptitivit

    qui nest quun pacte daustrit faire prvaloir une triple

    concurrence : entre les entreprises rivales au sein de lUnion sans tre

    comptitives linternational, entre les salaris dont les revenus et

    le pouvoir dachat sont tirs vers le bas, entre les tats qui sinfligent

    une rigueur sans croissance. cela, nous opposons une triple

    convergence : financire, sociale et fiscale.

    Pour faire de lEurope une zone de croissance durable, des leviers

    existent : une coordination des politiques conomiques fonde sur

    un pilotage fin de la monnaie et du budget, une redfinition du rle

    et des objectifs de la BCE notamment afin de soutenir davantage

    les tats en difficult, lintgration de lconomie et de lcologie,

    la convergence sociale et fiscale, la souverainet nergtique

    et le dveloppement des nergies renouvelables, une ambition

    scientifique, technologique et culturelle forte, mais aussi une dfense

    raliste de nos intrts commerciaux face aux pays bas salaires et

    aux espaces protgs par les tats.

    Ce groupe pionnier sera le moteur de rformes institutionnelles

    ncessaires pour redonner force et ambition au projet europen.

    4.1.1 doter leurope de mcanismes de gouvernance conomique

    Nous refusons le pseudo-pacte de comptitivit qui veut imposer

    laustrit lEurope toute entire. Athnes, en mars 2011, le

  • 16

    Parti socialiste europen a propos une autre feuille de route pour

    sortir lEurope de la crise par une croissance durable au service

    de lemploi, en relanant le progrs social, tout en permettant de

    sortir de la spirale de la dette. Elle permettra de tourner la page de

    laustrit brutale qui risque dtre fatale, pour dfinir une stratgie

    de sortie de crise et projeter lEurope vers 2020. Nous proposons

    plusieurs rorientations concrtes, notamment :

    - que le pacte de stabilit rende possible ladoption par chaque tat

    membre de politiques adaptes sa conjoncture conomique.

    - lmission deurobonds (emprunts europens) pour financer les

    investissements du futur (rseaux transeuropens de transports et

    dnergie, rseaux numriques, biotechnologies...) et les champions

    industriels de demain ;

    - En complment du fonds europen de stabilit financire, la BCE

    sera autorise financer la dette souveraine des tats membres

    de la zone euro pour leur permettre de saffranchir de la pression

    exerce par les marchs financiers ;

    - le traitement diffrenci des dpenses davenir (ducation,

    enseignement suprieur, recherche, infrastructures vertes ou

    numriques) dans le Pacte de stabilit et de croissance pour

    orienter les dpenses publiques en Europe vers la prparation du

    futur ;

    - ladoption dune assiette commune et dun taux minimum de

    limpt sur les socits pour mettre fin la concurrence mortifre

    entre tats europens ;

    - la construction avec les pays qui le voudront, dans le cadre

    dune coopration renforce permise par les traits actuels,

    dune Communaut europenne des nergies pour acclrer notre

    transition nergtique par des investissements massifs pour

    rduire notre consommation, limiter notre dpendance lgard du

    nuclaire, dvelopper les nergies renouvelables et nous prsenter

    unis face aux grands fournisseurs dnergies.

    Nous nous opposerons toute nouvelle directive visant la mise

    en concurrence dans le domaine des services publics et nous

    demanderons rengocier les directives de libralisation.

    4.1.2 Remettre la solidarit et le progrs social au cur du projet europen

    En lien avec la Confdration europenne des syndicats, nous

    proposerons, ds 2012, dentamer des discussions pour un nouveau

    pacte social europen de progrs qui, sans viser luniformit, doit

    permettre dengager la convergence progressive de nos politiques

    sociales vers les normes les plus protectrices en vigueur dans les

    tats membres.

    Ce pacte europen de progrs social impliquerait, pour chaque tat

    membre, linstauration dun salaire minimum tenant compte de la

    ralit conomique et sociale nationale. Un seuil commun pourrait

    tre dfini sur la base dun pourcentage de chaque niveau de salaire

    national moyen. Dans le droit fil de lEurope de la connaissance que

    nous voulons construire, ce pacte pourrait galement intgrer la

    fixation dobjectifs nationaux quantifis pour lducation.

    Dans une perspective plus longue, nous dfendrons auprs de nos

    partenaires une convergence fiscale par le haut. Nous prconiserons

    la mthode du serpent fiscal europen , comme il y eut autrefois un

    serpent montaire, cest--dire la fixation pour les diffrents impts

    nationaux, assiette comparable, dun plafond et dun plancher

    entre lesquels les taux nationaux pourraient varier.

    4.1.3 Fixer des limites gographiques claires et faire avancer lunion euro-mditerranenne

    Donner des frontires lUnion est devenu une ncessit. Dans

    lintrt europen et dans celui des pays candidats, nous pensons

    que chaque demande dadhsion doit tre value laune des moyens

    dont dispose lUnion pour quelle soit un succs.

    Cest dans cet esprit que nous aborderons les ngociations en cours.

    Les discussions avec les pays des Balkans, meurtris par la guerre

    en ex-Yougoslavie et ses squelles, devront tre menes avec un

    esprit de dialogue. La Turquie, grande nation hritire dune grande

    civilisation, est une autre candidate reconnue ladhsion. Des

    engagements ont t pris : ils doivent tre tenus mme si lissue

    finale ne peut pas tre garantie. Dans les ngociations actuelles,

    plusieurs conditions ne sont pas remplies.

    LEurope a besoin de frontires mais aussi dun horizon. La force des

    rvolutions dmocratiques dans les pays du sud de la Mditerrane

    et lincapacit des diplomaties franaise et europenne les

    accompagner montrent lurgence de relancer le projet davenir

    dun partenariat euro-mditerranen tendu demain un ensemble

    euro-africain.

    Nous nous mobiliserons pour une Mditerrane de projets,

    particulirement dans les domaines de lnergie, de leau et de

    lassainissement, ainsi que des transports. Notre ambition doit tre

    de btir avec les pays de la Mditerrane outre des cooprations

    politiques et culturelles une zone intgre dindustries,

    dagriculture, dnergie et de mobilit professionnelle.

    4.2 Du carburant et un moteur pour lEuropeDans une Europe 27, la France ne peut dcider de tout, toute

    seule. En mme temps, son rveil est attendu. Forts de la confiance

    populaire, le Parti socialiste et ses allis seront force de proposition

    auprs des autres tats membres, de la Commission et du

    Parlement europens. Nous donnerons vie aux cooprations

    renforces , proposons les contours dun groupe pionnier adoss